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Électromagnétisme

L'électromagnétisme, aussi appelé interaction électromagnétique, est la branche de


la physique qui étudie les interactions entre particules chargées électriquement, qu'elles
soient au repos ou en mouvement, et plus généralement les effets de l'électricité, en
utilisant la notion de champ électromagnétique. Il est d'ailleurs possible de définir
l'électromagnétisme comme l'étude du champ électromagnétique et de son interaction
avec les particules chargées. Le terme d'électromagnétisme fait référence au fait que
les phénomènes électriques et magnétiques ont été vus comme indépendants jusqu'en
1860, quand Maxwell a montré qu'ils n'étaient que deux aspects d'un même ensemble
de phénomènes.
L'électromagnétisme est, avec la mécanique, une des grandes branches de la physique
dont le domaine d'application est considérable. L'électromagnétisme permet de
comprendre l'existence des ondes électromagnétiques, c'est-à-dire aussi bien les ondes
radio que la lumière, ou encore les micro-ondes et le rayonnement gamma. Ainsi, dans
son article de 1864, « A Dynamical Theory of the Electromagnetic
Field », Maxwell écrit : « L'accord des résultats semble montrer que la lumière et le
magnétisme sont deux phénomènes de même nature et que la lumière est une
perturbation électromagnétique se propageant dans l'espace suivant les lois de
l'électromagnétisme ».
De ce point de vue, l'optique tout entière peut être vue comme une application de
l'électromagnétisme. L'interaction électromagnétique, force forte, est également une
des quatre interactions fondamentales ; elle permet de comprendre (avec la mécanique
quantique) l'existence, la cohésion et la stabilité des édifices chimiques tels que
les atomes ou les molécules, des plus simples aux plus complexes.
Du point de vue de la physique fondamentale, le développement théorique de
l'électromagnétisme classique est à la source de la théorie de la relativité restreinte au
début du XX  siècle. La nécessité de concilier théorie électromagnétique et mécanique
e

quantique a conduit à construire l'électrodynamique quantique, qui interprète


l'interaction électromagnétique comme un échange de particules appelées photonsN 1.
En physique des particules, l'interaction électromagnétique et l'« interaction faible » sont
unifiées dans le cadre de la théorie électrofaible.

Sommaire

 1Histoire
 2Concepts
o 2.1Interactions fondamentales
o 2.2Champ électromagnétique et sources
o 2.3Cas particulier du régime statique
o 2.4Équations de base
o 2.5Formes intégrales
 3Propriétés
o 3.1Potentiels scalaire et vecteur
o 3.2Invariance de jauge classique
o 3.3Ondes électromagnétiques
o 3.4Électromagnétisme en formalisme relativiste
 4Domaines
 5Notes et références
o 5.1Notes
o 5.2Références
 6Voir aussi
o 6.1Articles connexes
o 6.2Liens externes

Histoire[modifier | modifier le code]
Pendant longtemps les phénomènes électriques et les phénomènes magnétiques ont
été considérés comme indépendants 1. En 1600, William Gilbert explicite, dans son
ouvrage De Magnete, la distinction entre corps électriques (il introduit ce terme) et
magnétiques. Il assimile la Terre à un aimant, note les répulsions et attractions des
aimants par leurs pôles et l'influence de la chaleur sur le magnétisme du fer. Il donne
aussi les premières notions sur l'électricité, dont une liste des corps électrisables par
frottement.
Les Grecs avaient seulement remarqué que des morceaux d'ambre frottés pouvaient
attirer des corps légers, tels des copeaux ou de la poussière, et par ailleurs qu'il existait
un minéral, la « pierre d'aimant » ou magnétiteN 2, capable d'attirer le fer et les métaux
ferreux.
La découverte au XIX  siècle par Ørsted, Ampère et Faraday de l'existence d'effets
e

magnétiques de l'électricité a conduit progressivement à envisager que les forces


« électrique » et « magnétique » puissent être en fait unifiées, et Maxwell propose en
1860 une théorie générale de l'électromagnétisme classique, qui pose les fondements
de la théorie moderne.

 La perturbation des boussoles sous l'action de la décharge de la foudre était un


phénomène bien connu au XVIII  siècle. Cela créait un lien entre électricité et
e

magnétisme, mais difficile à interpréter et impossible à reproduire. Par ailleurs les


lois de l'électricité et du magnétisme énoncées par Charles Coulomb distinguaient
bien l'électricité d'un côté et le magnétisme de l'autre, même si ces lois se
présentaient sous la même forme mathématique.
 En 1820, le Danois Hans Christian Ørsted fait une observation extraordinaire : un
fil rectiligne parcouru par un courant continu dévie l'aiguille d'une boussole placée à
proximité.
 En 1820, André-Marie Ampère met en évidence les interactions entre courants
électriques et assimile tout aimant, y compris le globe terrestre, à un ensemble de
courants2.
 En 1831, Michael Faraday étudie le comportement d'un courant dans un champ
magnétique, et s'aperçoit que celui-ci peut produire du travail. Ørsted avait
découvert qu'un courant électrique produit un champ magnétique, Faraday
découvre qu'un champ magnétique engendre un courant électrique. Il découvre
ainsi le principe du moteur électrique, et donc la conversion du travail mécanique en
énergie électrique, inventant ainsi la génératrice de courant. Dans un article de 1852
(« On the Physical Character of the Lines of Magnetic Force »), Faraday dévoile
l'existence du champ magnétique en décrivant les « lignes de force » le long
desquelles s'oriente la limaille de fer au voisinage de l'aimant.
 En 1864, James Maxwell unifie les théories antérieures, comme l'électrostatique,
l'électrocinétique ou la magnétostatique. Cette théorie unifiée explique, entre autres,
le comportement des charges et courants électriques, des aimants, ou encore
des ondes électromagnétiques telles la lumière ou les ondes radio qui apparaissent
en fait comme la propagation de perturbations
électromagnétiques. L'électromagnétisme est né.

Hans Christian Ørsted


 

James Clerk Maxwell


 

Michael Faraday

Concepts[modifier | modifier le code]
L'électromagnétisme dit classique correspond à la théorie « usuelle » de
l'électromagnétisme, élaborée à partir du travail de Maxwell et Faraday. Il s'agit d'une
théorie classique, car elle se fonde sur des champs continus, par opposition à la théorie
quantique. En revanche, il ne s'agit pas d'une théorie non relativiste : en effet, bien que
proposées antérieurement à la théorie de la relativité restreinte, les équations de
Maxwell, qui sont à la base de la théorie classique, sont invariantes par transformations
de LorentzN 3.
Le concept fondamental de la théorie est la notion de champ électromagnétique, entité
qui englobe le champ électrique et le champ magnétique, qui se réduit dans certains
cas particuliers :

1. Les charges sont immobiles : on est alors en électrostatique, avec des champs
électriques statiques.
2. La densité de charge est nulle et les courants sont constants dans le temps : on
est en magnétostatique, avec un champ magnétique statique.
3. Lorsque les courants sont relativement faibles, sont variables et se déplacent
dans des conducteurs isolés, — des fils électriques —, les champs magnétiques
produits sont très localisés, dans des éléments dits bobines d'auto-inductance,
self, transformateurs ou générateurs, avec les densités de charge électrique non
nulles dans des condensateurs ou batteries génératrices de courants : on est
alors en électrocinétique ; on y distingue les courants faibles et les courants
forts. Il n'y a pas de champ à l'extérieur du circuit (ou de façon résiduelle « un
peu » selon la conception). On étudie des circuits électriques, et l'on y distingue
les basses fréquences et les hautes fréquences. L'électronique a fait des
progrès énormes à partir du développement des semi-conducteurs, qui sont
maintenant utilisés pour faire des circuits intégrés de plus en plus miniaturisés,
et comportant des puces électroniques ou microprocesseurs.
4. Les hautes fréquences, atteintes par les circuits résonnants électriques, ont
permis, à l'aide d'antennes, de créer des ondes électromagnétiques, éliminant
ainsi les fils de connexion. L'émission, la propagation et la réception de ces
ondes, qui sont régies par les équations de Maxwell, constituent
l'électromagnétisme.
L'interaction électromagnétique, présentée en termes fondamentaux de la physique
théorique, s'appelle l'électrodynamique ; si on tient compte de l'aspect quantique, c'est
l'électrodynamique quantique relativiste.
Ce formalisme est semblable à celui de la mécanique quantique : la résolution de
l'équation de Schrödinger, ou de sa version relativiste (l'équation de Dirac), donne la
probabilité de présence de l'électron, et la solution de l'équation de Maxwell, longtemps
interprétée comme une onde, est à la base une équation de probabilité pour le photon,
qui n'a ni charge ni masse, et qui ne se déplace qu'à la vitesse de la lumière dans le
vide.
Interactions fondamentales[modifier | modifier le code]
L'interaction électromagnétique est l'une des quatre interactions fondamentales
connues. Les autres interactions fondamentales sont :
 L'interaction nucléaire faible, qui se lie à toutes les particules connues dans le
modèle standard, et provoque certaines formes de désintégration radioactive.
Toutefois, en physique des particules, l'interaction électrofaible est la description
unifiée de deux des quatre interactions fondamentales connues de la nature :
l'électromagnétisme et l'interaction faible ;
 L'interaction nucléaire forte, qui lie les quarks pour former des nucléons, et lie les
nucléons pour former des noyaux ;
 L'interaction gravitationnelle.
Si la force électromagnétique est impliquée dans toutes les formes de phénomènes
chimiques, l'interaction électromagnétique est la chose responsable de pratiquement
tous les phénomènes que l'on rencontre dans la vie quotidienne au-dessus de l'échelle
nucléaire, à l'exception de la gravité. En résumé, toutes les forces impliquées dans les
interactions entre atomes peuvent être expliquées par des forces électromagnétiques
agissant entre les noyaux atomiques électriquement chargés et les électrons des
atomes. La force électromagnétique explique également à partir de leur mouvement
comment ces particules ont un mouvement. Cela inclut les forces ordinaires pour
« pousser » ou « tirer » des objets matériels ordinaires; Elles résultent des forces
intermoléculaires qui agissent entre les molécules individuelles de notre corps et celles
des objets.
Une partie nécessaire pour la compréhension des forces intra-atomiques et
intermoléculaires est la force effective générée des électrons, par l'élan du mouvement
de ceux-ci, de telle sorte que lorsque les électrons se déplacent entre des atomes
interagissant, ils exercent un mouvement avec eux. À mesure que la collection
d'électrons devient plus confinée, leur impulsion minimum augmente nécessairement en
raison du principe d'exclusion de Pauli. Le comportement de la matière à l'échelle
moléculaire, y compris sa densité, est déterminé par l'équilibre entre la force
électromagnétique et la force générée par l'échange d'impulsion porté par les électrons
eux-mêmes3.
Champ électromagnétique et sources[modifier | modifier le code]

Visualisation du champ magnétique (statique) engendré par un aimant droit.


Illustration de l'effet d'un champ électrique (statique) : attraction de petits morceaux de papiers par la surface
d'un CD électrisé par frottement.

La théorie relie deux catégories de champs et des champs couplés entre eux, dont les
expressions relèvent du référentiel (galiléen) d'étude, chaque champ dépendant en
général du temps :
 Le champ électromagnétique, constitué lui-même par la donnée de deux champs
vectoriels, le champ électrique , qui s'exprime en volts par mètre (V.m−1), et le
champ magnétique , qui s'exprime en teslas (T)N 4. Le concept de champ
électromagnétique a été forgé au XIX  siècle pour décrire de manière unifiée les
e

phénomènes électriques et magnétiques. Des phénomènes tels que l'induction


montrent, en effet, que les champs électrique et magnétique sont liés entre eux,
même en l'absence de sources :
o Un champ magnétique  variable engendre un champ électrique ;
o Un champ électrique  variable est source d'un champ magnétique.
Cet effet de couplage entre les deux champs n'existe pas en électrostatique et
en magnétostatique, qui sont deux branches de l'électromagnétisme étudiant les
effets respectivement des charges électriques fixes et des courants électriques
permanents (voir plus bas).
 Les sources du champ électromagnétique, modélisé le plus souvent par un
champ scalaire appelé densité volumique de charge N 5, et un champ vectoriel
appelé densité volumique de courantN 6 . Cette notion de « source » ne signifie pas
nécessairement qu'une présence est indispensable pour l'existence d'un champ
électromagnétique : celui-ci peut en fait exister et se propager dans le vide.
Pour définir la distribution volumique de charge, il faut considérer un volume
quelconque de l'espace  centré autour d'un point repéré par le vecteur position  à
l'instant t, contenant la charge électrique . La densité de charge est alors définie par .
Elle s'exprime en C.m−3. Avec cette définition, la charge électrique contenue dans
un élément de volume infinitésimal dV de l'espace est , et la charge contenue dans un
volume (V) quelconque de l'espace à l'instant t est . En ce qui concerne la densité de
courant, il convient de considérer un élément de surface orienté , centré en , si  désigne
la vitesse de déplacement des charges en ce point, alors  représente la charge
électrique passant à travers l'élément de surface pendant une durée dtN 7, par suite
l'intensité correspondante à travers cet élément de surface est , où  est la densité de
courant. Cette grandeur s'exprime en A.m −2. Avec cette définition, l'intensité à travers
une surface finie (S) quelconque s'écrit , c'est-à-dire correspond au flux du vecteur
densité de courant à travers la surface (S).
Ces deux définitions négligent, bien sûr, tant la structure granulaire de la matière N 8 que
la quantification de la charge électrique. En fait, il faut considérer que, lors du passage
à la limite, le volume  ne tend pas vers zéro au sens mathématique du terme, mais
demeure à une échelle intermédiaire entre l'échelle macroscopique et l'échelle
microscopique. Plus précisément  demeure « suffisamment grand » pour contenir une
charge électrique totale certes faible du point de vue macroscopique, mais très
supérieure à la charge élémentaire e : les densités de charge et de courant sont
qualifiées de grandeurs nivelées. En raison de la conservation de la charge électrique,
les densités de charge et de courant sont liées par l'équation dite de continuité : . Cette
équation doit être vue comme une condition à laquelle les équations de
l’électromagnétisme reliant le champ électromagnétique aux sources doivent
impérativement satisfaire.
Cas particulier du régime statique[modifier | modifier le code]
En régime statique, lorsque les distributions de charge et de courant sont
indépendantes du temps, les champs électriques et magnétiques sont directement
reliés, respectivement, aux densités de charge et de courant :

 Une distribution de charges fixes génère un champ électrique statique, dit champ


électrostatique, dont l'expression est directement liée à la géométrie de la
distribution de charges ;
 Une distribution de courants permanents génère un champ magnétique statique,
appelé champ magnétostatique, dont l'expression est, là encore, directement liée à
la géométrie de la distribution de courants.
Ce lien direct, en régime statique, entre les champs électrique et magnétique d'une part,
et les distributions de charge et de courant d'autre part, fait que les champs statiques ne
sont pas des variables dynamiques indépendantes 4. En revanche, en régime variable,
le couplage entre les deux champs est la source d'une dynamique complexe (retard,
propagation, ...), qui élève conceptuellement le champ électromagnétique au rang de
véritable système physiqueN 9, doté d'une énergie, d'une impulsion et d'un moment
cinétique, ainsi que d'une dynamique propre.
Équations de base[modifier | modifier le code]
L'électromagnétisme se fonde sur une théorie de l'électrodynamique pour décrire
le couplage entre le champ électromagnétique et le système mécanique que sont les
charges électriques. L'électrodynamique classique utilise, par exemple, un faible
nombre d'équations fondamentales :
 Les équations de Maxwell déterminent le champ électromagnétique, à partir des
sources que sont les charges et les courants. Ces équations doivent idéalement
être écrites sous une forme covariante, en utilisant le formalisme
quadridimensionnel de la relativité restreinte, en termes de quadrivecteur densité de
courant et du tenseur de champ électromagnétique. Dans ce cas elles se mettent
sous la forme de deux équations quadridimensionnelles, l'une ne faisant pas
intervenir les charges et les courants et décrivant ainsi la structure du champ
électromagnétique, et l'autre décrivant le couplage entre champ électromagnétique
et les charges et courants.
Dans le formalisme tridimensionnel utilisé le plus souvent, ces deux équations
quadridimensionnelles se décomposent en deux paires d'équations, une de
structure et une de couplage aux sources, ce qui donne les quatre équations de
Maxwell « ordinaires » :
Ces équations ont un caractère local, c'est-à-dire qu'elles lient les variations des
champs  et  en un point et à un instant donnés à leurs dérivées partielles et/ou à
celle des champs décrivant les sources. Il est possible de mettre ces équations
sous forme intégrale, à l'interprétation physique plus aisée (voir plus bas).

 Le champ exerce quant à lui sur la matière une action mécanique, la force de
Lorentz, qui est la description classique de l'interaction électromagnétique :
o Pour une charge ponctuelle q, se déplaçant à la vitesse  par rapport à un
référentiel galiléen, la force de Lorentz s'écrit . Ainsi, la force de Lorentz est
constituée de deux termes, un indépendant de la vitesse, , la force dite
électrique, et l'autre qui est lié au déplacement de la charge dans le référentiel
d'étude, la force dite magnétique . Cette dernière force est de travail nul
puisque  à tout instant.
o Pour une distribution de charges et de courants, contenue dans un certain
domaine de l'espace, la force de Lorentz élémentaire exercée sur le volume
infinitésimal de l'espace  contenant la charge  située au point  à l'instant t s'écrit
sous la forme , avec  densité volumique de force de Lorentz.
Formes intégrales[modifier | modifier le code]
Les équations de Maxwell peuvent être facilement mises sous forme d'intégrales :

 L'équation de Maxwell-Faraday peut être intégrée membre à membre sur une


surface (S) quelconque (non fermée) s'appuyant sur un contour (C) orienté, tous
deux supposés fixes et non déformables dans le référentiel d'étude, pour donner, en
utilisant le théorème de Stokes :
N 10
,
c'est-à-dire qu'une variation du flux magnétique génère une circulation du champ
électrique. Ceci permet d'expliquer les phénomènes d'induction électrique, qui
sont à la base, notamment, de la production de la quasi-totalité de l'énergie
électrique domestique.
 L'équation de Maxwell-Thomson traduit le caractère conservatif du flux
magnétique : pour toute surface fermée (S), . Cette propriété globale du
champ magnétique est fondamentale, et permet en fait de définir de façon
univoque le flux magnétique, qui intervient dans la loi de l'induction
précédente5. Elle implique aussi l'inexistence de « charges magnétiques »,
par contraste avec la forme intégrale de l'équation de Maxwell-Gauss, ci-
après.
 L'équation de Maxwell-Gauss, intégrée membre à membre sur un
volume (V) délimité par une surface fermée (S) donne (en utilisant
le théorème de Green-OstrogradskiN 11) le théorème de Gauss :
, où Qint est la charge intérieure contenue dans le volume délimité par la surface
fermée (S).
Cette relation traduit le caractère non-conservatif du flux du champ électrique
(sauf dans le vide de charge), par contraste avec le cas du champ magnétique,
dont le flux est toujours conservatif.

 L'équation de Maxwell-Ampère peut être intégrée, comme celle de


Maxwell-Faraday, sur une surface (S) quelconque (non fermée), fixe
dans le référentiel d'étude, s'appuyant sur un contour (C) orienté, en
utilisant le théorème de Stokes pour donner ce qui est parfois appelé
le théorème d'Ampère « généralisé »N 12 :
,
N 10

I(S) étant l'intensité du courant à travers la surface (S). Ainsi, c'est à la fois la


variation du flux du champ électrique et le passage du courant électrique (i.e. le
déplacement des charges) à travers (S) qui génère une circulation du champ
magnétiqueN 13.

Propriétés[modifier | modifier le code]
La notion de champ électromagnétique est centrale en
électromagnétisme, qui peut aussi se définir comme l'étude de ce
champ et de son interaction avec les charges et courants
électriques (qui sont des déplacements de charges). Ce champ a
une structure bien définie, qui résulte des propriétés des
équations locales de Maxwell, et possède la propriété de pouvoir
se propager dans l'espace, sous forme d'ondes
électromagnétiques, ce qui est à la base d'un très grand nombre
d'applications de l'électromagnétisme, (radio, téléphonie mobile,
réseaux sans fils, etc.).
Potentiels scalaire et vecteur[modifier | modifier le code]
Les deux premières équations de Maxwell, dites de structure,
imposent de strictes conditions sur les champs électriques et
magnétiques.
 Pour le champ magnétique, l'équation de Maxwell-
Thomson  implique que  dérive d'un potentiel vecteur , tel
que . Ce potentiel vecteur s'exprime en tesla-mètre (T.m).
 Pour ce qui concerne le champ électrique, l'équation de
Maxwell-Faraday implique que, comme , alors , ce qui
implique que la quantité  dérive d'un potentiel scalaire , par
suite . Ce potentiel s'exprime en volts (V).
Invariance de jauge classique[modifier | modifier le code]
Au champ électromagnétique  il est possible d'associer les
potentiels électromagnétiques .
Toutefois, cette correspondance n'est pas univoque : en effet,
plusieurs choix sont possibles pour les potentiels scalaire et
vecteur correspondant à un même champ électromagnétique, qui
seul a une réalité physique. En effet, il est facile de vérifier que la
transformation suivante sur les potentiels, appelée transformation
de jauge :

où  étant un champ scalaire quelconque, appelé fonction de


jauge, laisse invariant le champ électromagnétique , puisque  pour
tout champ scalaire .
Cette invariance de jauge du champ électromagnétique requiert,
notamment, de fixer une condition supplémentaire sur les
potentiels, dite condition de jauge, pour en diminuer
l'indétermination. Les jauges les plus fréquentes sont celles de
Coulomb, où la condition  est imposée, et celle de Lorenz (de type
relativiste), qui impose .
À un niveau plus fondamental, l'invariance de jauge est
directement liée à la loi de conservation de la charge électrique
(conséquence du théorème de Noether, qui associe à toute
symétrie locale une loi de conservation). Dans la théorie
quantique de l'électromagnétisme, l'invariance de jauge est liée à
la nullité de la masse du photon, qui elle-même est liée à la portée
infinie de l'interaction électromagnétique 6.
Ondes électromagnétiques[modifier | modifier le code]
Le champ électromagnétique possède la propriété, très
importante sur le plan pratique, de pouvoir se propager dans
le vide, c'est-à-dire en l'absence de toute charge ou courant
électrique, sous la forme d'ondes électromagnétiques. Dans le
vide, les équations de Maxwell s'écrivent en effet :
.

Représentation d'une onde électromagnétique plane monochromatique.

En prenant le rotationnel membre à membre de la première et


de la dernière de ces équations, et en utilisant les identités
classiques d'analyse vectorielle, ainsi que les deux autres
équations, il est possible de montrer que le champ
électrique  et le champ magnétique  vérifient les équations
d'ondes :
, et ,
avec , c étant la célérité de la lumière dans le vide.
Une telle équation décrit une propagation des
champs  et  dans le vide à cette vitesse, qui est donc non
seulement indépendante de la fréquence de ces ondes,
mais également du référentiel d'étude. Cette dernière
propriété est en violation flagrante avec la loi de
composition des vitesses de la mécanique newtonienne.
L'indépendance de la vitesse de propagation de la lumière
dans le vide avec le référentiel d'étude, prédite par la
théorie de Maxwell, a été notamment montrée
expérimentalement par l'expérience de Michelson et
Morley, qui en 1887 montra que la vitesse de la lumière ne
dépend pas de sa direction de propagation, et donc du
mouvement de la Terre autour du Soleil. Cette
contradiction entre électromagnétisme et mécanique
newtonienne fut un des facteurs principaux dans la genèse
de la théorie de la relativité restreinte.
Il est également possible de montrer qu'en imposant aux
potentiels la condition de jauge dite de Lorenz, soit , ceux-
ci obéissent à des équations d'onde (vectorielle pour ,
scalaire pour V) de formes identiques à celles du champ
électromagnétique.
Électromagnétisme en formalisme
relativiste[modifier | modifier le code]
L'électromagnétisme est une théorie relativiste : il est
possible de montrer que les équations de Maxwell sont
invariantes par la transformation de Lorentz. C'est au
demeurant la réflexion sur les difficultés à concilier les
résultats de l'électromagnétisme, qui prévoit une vitesse
des ondes électromagnétiques dans le vide indépendante
du référentiel d'étude, avec ceux de la mécanique
classique, qui a conduit à la formulation de la théorie de la
relativité restreinte.
De fait il est possible d'utiliser le formalisme relativiste
des quadrivecteurs pour réécrire les équations de
Maxwell :
 Les deux potentiels scalaire et vecteur sont réunis
dans un quadrivecteur potentiel . La transformation de
jauge est alors donnée par  et la condition de jauge de
Lorenz s'écrit alors  (nullité de la quadri-divergence du
quadripotentiel)N 14.
 Le champ électromagnétique est obtenu sous forme
tensorielle, étant défini comme le tenseur
antisymétrique de composantes , appelé tenseur
électromagnétique7. Il est possible de vérifier que  (etc.
pour Ey,z et F02,03), et , (etc. pour F13,23 et By, -Bx).
 Les sources du champ électromagnétisme sont
représentées par le quadrivecteur densité de courant .
L'équation de continuité qui traduit la loi de
conservation de la charge s'écrit alors  (nullité de la
divergence du quadrivecteur).
Les quatre équations de Maxwell peuvent être alors mises
sous la forme de deux équations covariantes8, une
correspondant à la paire d'équations de structure, et la
seconde à celle du couplage champ - sources :
,
et
,
les indices i, j, et k variant de 0 à 3, la sommation
sur les indices répétés (convention d'Einstein) étant
sous-entendue. L'invariance des équations de
Maxwell par transformation de Lorentz résulte alors
de l'invariance générale des quadrivecteurs (et
« quadritenseurs ») dans une telle transformation,
qui correspond à une rotation dans l'espace
quadridimensionnel.
En jauge de Lorenz, la deuxième équation peut
s'exprimer sous la forme , où , appelé opérateur
d'alembertien, d'où l'équation .

Domaines[modifier | modifier le code]
L'électromagnétisme englobe l'électricité,
regroupant les phénomènes électriques et
magnétiques suivants :

 L'électrostatique : les systèmes de charges


électriques à l'équilibre ;
 La magnétostatique : les phénomènes créés
par un courant électrique stationnaire ;
 L'induction magnétique : les phénomènes
magnétiques créés par un courant électrique
variable ;
 L'électrodynamique : les interactions
dynamiques entre courants électriques ;
 L'électrodynamique quantique : branche de
la physique quantique relativiste, qui permet de
concilier électromagnétisme et mécanique
quantique;
o L'électronique : l'utilisation de
phénomènes quantiques pour le contrôle de
courants et de tensions;
o L'électrocinétique ou l'électrotechnique :
l'utilisation de tensions, de courants moyens
à élevés pour des applications domestiques
et industrielles (chauffage, transformateurs, 
moteurs
électriques, électrolyse, électroménager, dist
ribution, automatisation...) ;
 La radioélectricité : les transmissions par ondes
électromagnétiques.
 La prospection de matières minérales et
énergétiques : l'électrographie de fond de mer.

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