Vous êtes sur la page 1sur 3

Chapitre 2.

1 – Deux siècles d’énergie électrique


II – De la physique quantique au photovoltaïque
Élaborée au début du XXe siècle pour interpréter des faits expérimentaux alors inexpliqués, la physique
quantique, théorie abstraite s’il en est, a permis le développement de nombreuses technologies qui font
notre quotidien. La production d’électricité photovoltaïque en est une.
 Doc.1 – Histoire de la production d’électricité en continu
L’électricité est connue, sous sa forme dite « statique », depuis la Grèce Antique, mais il a fallu attendre le début du
XIXe siècle pour voir naître les premiers dispositifs permettant de produire de l’électricité en continu.
- Vers 1770, Luigi Galvani constate par hasard que des cuisses de grenouilles mises en contact avec des métaux se
contractent. Désireux d’en comprendre l’origine, et s’appuyant sur des observations du poisson-torpille,
Alessandro Volta, vers 1800, met au point la pile électrique. C’est le premier dispositif permettant de produire
de l’électricité en continu. Il repose sur le phénomène (découvert plus tard) d’échange d’électrons au cours de
certaines réactions chimiques.
- En 1820, Hans Ørted d’une part et André-Marie Ampère d’autre part, observent que le courant électrique
généré par une pile dans un fil avait une incidence sur le comportement d’un aimant placé à proximité. Suite à
ces travaux, Michael Faraday découvre en 1831 le phénomène d’induction électromagnétique, à savoir
l’apparition d’un courant électrique dans une bobine lorsque celle-ci se trouve à proximité d’un aimant en
mouvement. Dans les années qui suivent, les premiers alternateurs voient le jour. Ils permettent de produire un
courant électrique en continu à partir d’un mouvement (en l’occurrence la mise en rotation de la bobine ou de
l’aimant). Actuellement, les alternateurs sont utilisés dans la grande majorité des centrales de production
d’électricité, notamment celles de grande puissance.
- Une 3ème voie de production de courant électrique voit le jour au début du XX e siècle, grâce à la découverte de
l’interaction possible entre la lumière et certains matériaux. Il s’agit de l’effet photoélectrique, expliqué en 1905
par une toute nouvelle théorie : la physique quantique.

 Doc.2 – Naissance et applications de la physique quantique


La physique quantique est née en 1900 des travaux du physicien Max Planck. Elle avait alors pour but d’interpréter
un phénomène que la physique classique ne pouvait expliquer. Le postulat énoncé par Planck est que la lumière
générée par les corps chauffés est émise par petits « paquets », appelés quanta d’énergie.
La théorie quantique se développe essentiellement entre 1900 et 1920. Bien qu’abstraite et peu intuitive, elle
interprète avec beaucoup d’efficacité le comportement de la matière à l’échelle atomique, et permet rapidement
d’expliquer d’autres phénomènes ou encore d’en prévoir de nouveaux. Citons entre autres :
- En 1905, Albert Einstein interprète l’effet photoélectrique qui sera à l’origine du développement des cellules
photovoltaïques.
- En 1913, Niels Bohr interprète les spectres de raies d’émission des atomes en postulant que l’énergie des
atomes est elle-même quantifiée, c’est-à-dire qu’elle ne peut prendre que certaines valeurs particulières.
- En 1917, Einstein prévoit, sur la base de la théorie quantique, un phénomène d’émission de lumière appelé
« émission stimulée », dont la vérification expérimentale conduira à la mise au point des lasers.
- Au milieu du XXe siècle, la théorie quantique explique les propriétés des matériaux semi-conducteurs. Ceux-ci
seront alors utilisés notamment pour fabriquer les constituants élémentaires de l’électronique (diodes, DEL,
transistors), mais aussi les cellules photovoltaïques.

 Doc.3 – Spectre du rayonnement solaire  Doc.4 – Spectre d’absorption de 2 semi-conducteurs

Le coefficient d’absorption exprime la proportion de


l’énergie lumineuse qui est absorbée par le matériau.
 Doc.5 – Matériaux semi-conducteurs et effet
photovoltaïque
Le caractère conducteur ou non d’un matériau s’explique par la
théorie des bandes. Les électrons d’un solide ont des valeurs
d’énergie possibles qui sont regroupées dans des bandes.
Lorsqu’un électron se trouve dans la bande de valence, il reste lié
à son atome et ne peut pas participer à la conduction électrique.
Pour qu’un courant électrique puisse circuler, des électrons
doivent passer dans la bande de conduction par apport d’énergie.
- Dans les matériaux conducteurs, les bandes de valence et
de conduction se chevauchent.
- Dans les matériaux isolants, l’énergie à apporter aux
électrons pour les faire passer de la bande de valence à
celle de conduction est tellement élevée que le passage est
quasiment impossible.
- Dans les semi-conducteurs, comme le silicium ou le germanium, les deux bandes sont proches. L’absorption de
photons par l’atome peut permettre à certains électrons de passer dans la bande de conduction. Le matériau
devient alors conducteur.
Les cellules photovoltaïques sont constituées de deux couches de semi-conducteurs légèrement différentes séparées
par une jonction. Lorsque la lumière atteint la cellule, une tension apparaît entre les 2 couches et la cellule se
comporte alors comme une pile.

 Doc.6 – Rendement de 2 semi-conducteurs  Doc.7 – Abondance de quelques éléments


chimiques dans la croute terrestre
Le rendement d’un capteur est la fraction de l’énergie
lumineuse captée qui sera effectivement convertie en
énergie électrique (le reste est dégradé sous forme de
chaleur).

Questions – (Extraire l’information ; élaborer un raisonnement)


1. Citer les 3 phénomènes fondamentaux utilisés pour produire de l’électricité en continu. Préciser pour
chacun d’eux ce qui est à l’origine de la production d’électricité (on citera notamment la forme d’énergie
qui sera convertie en énergie électrique).
2. En comparant les spectres d’absorption du silicium et du germanium avec le spectre solaire (docs 4 et 5),
justifier l’utilisation de ces deux semi-conducteurs dans les cellules photovoltaïques. Préciser lequel de ces
semi-conducteurs a le meilleur spectre d’absorption.
3. Proposer 2 raisons pour lesquelles le germanium n’est pas utilisé à la place du silicium pour la fabrication
de la plupart des cellules photovoltaïques.
« Penser la science »
4. Les phénomènes cités à la question 1 ont-ils été découverts dans le but de produire de l’énergie
électrique ?
5. Discuter alors du rôle de la science fondamentale (celle qui n’a d’autres objectifs au départ que de décrire
les phénomènes) dans les développements technologiques.
6. La physique quantique contient des énoncés parfois contre-intuitifs, voire paradoxaux. Par exemple,
certains objets peuvent se comporter tantôt comme une onde tantôt comme une particule, le « chat de
Schrödinger » peut à la fois être mort et vivant, …
Et pourtant, malgré cette faiblesse apparente, elle fait l’unanimité parmi les physiciens. Pourquoi ?

Vous aimerez peut-être aussi