La force électrique
SOMMAIRE
1.1 La charge électrique 1.4 L’électroscope à feuilles
1.2 Conducteurs et isolants 1.5 La loi de Coulomb
1.3 Le phénomène de charge par induction
Au cours des deux siècles qui ont suivi les premiers travaux de Gilbert, l’élec-
tricité et le magnétisme furent toutefois considérés comme des disciplines
distinctes. Pour le moment, nous maintiendrons cette distinction et commence-
rons notre étude par les phénomènes électriques. Dans ce premier chapitre,
nous définirons le concept de charge électrique et entreprendrons l’étude de
(b)
* Attention : comme nous le verrons aux sections 1.3 et 1.4, un matériau chargé peut exercer une
force, toujours attractive, sur un matériau non chargé, car des charges locales de signes opposés
apparaissent dans ce dernier. Un matériau non chargé paraît donc attirer les deux types de
charges. Pour appliquer l’expérience décrite à la figure 1.2d, il faut s’assurer que chaque objet
testé est bel et bien chargé.
** On pouvait aussi créer ces charges en frottant une tige de résine, d’où leur nom.
*** Sur le plan du vocabulaire : si on dit que la charge est une propriété d’un objet, elle est forcément
au singulier (à moins qu’il y ait plusieurs objets). Toutefois, cette propriété étant attribuée à des
particules microscopiques, on dit souvent aussi que l’objet porte des charges. Quand ce mot
apparaît ainsi au pluriel bien qu’il n’y ait qu’un seul objet, il désigne en fait les particules micro
scopiques que l’objet porte en surplus.
La quantification de la charge
Aux xviie et xviiie siècles, la charge électrique et la matière étaient considérées
comme continues. Mais au xixe siècle, la mise en évidence des règles simples
qui gouvernent les combinaisons chimiques des éléments vint fortement appuyer
l’idée selon laquelle la matière est composée d’atomes, ce qui est aujourd’hui
une idée acceptée. Les observations chimiques ont également suggéré que les
molécules peuvent se décomposer en ions, chaque ion étant porteur d’une
charge déterminée, égale à un multiple d’une charge élémentaire. Des expé- Charge élémentaire
riences ultérieures ont confirmé cette hypothèse. La charge électrique portée
par un corps ne peut prendre que des valeurs discrètes ; on dit qu’elle est quan-
tifiée. Le quantum de charge, mesuré pour la première fois en 1909 par Robert
Andrews Millikan (1868-1953) (voir la section 2.8), vaut
e = 1,602 × 10−19 C
La conservation de la charge
Partant de sa théorie du fluide unique, Franklin a réalisé une expérience avec
deux personnes, A et B, se tenant debout sur des socles en cire (pour éviter la
fuite de charge). La personne A ayant reçu la charge d’une tige de verre frottée
sur une étoffe en soie et la personne B ayant reçu la charge portée par l’étoffe
en soie, on observait une étincelle lorsque A ou B approchait ses poings d’une
troisième personne C. Mais si A ou B se touchaient avant que C n’approche,
une étincelle se produisait entre A et B, mais pas avec C par la suite. Franklin
en conclut que les charges acquises par A et B étaient de même grandeur mais
de signes opposés et que la quantité de fluide gagnée par la tige était égale à la
quantité de fluide perdue par l’étoffe, la quantité totale de fluide restant inchan-
gée. Cette découverte est importante : la charge n’est ni créée ni détruite, elle
est transmise d’un corps à l’autre. Cette propriété porte le nom de conservation
de la charge :
Conservation de la charge
Le terme « isolé » signifie qu’il n’existe pas de chemin ou de passage, tel un fil ou
de l’air humide, par lequel la charge pourrait entrer dans le système ou en sortir.
Évidemment, la conservation de la charge se visualise facilement si on attribue
ultimement la charge des objets aux protons et aux électrons qui les composent :
ces particules ne pouvant qu’être transférées d’un objet à l’autre (et non créées
ou détruites sur un objet), il s’ensuit que la charge totale demeure la même. La
conservation de la charge découle toutefois de l’expérience : c’est le modèle
atomique qui a été conçu pour y être conforme, et il n’en est donc pas la cause
mais bien une conséquence.
Pour appliquer la loi de conservation de la charge, on fait la somme des charges
élémentaires avant l’interaction puis après. Prenons l’exemple d’une réaction
chimique simple :
Na + + Cl − → NaCl
( + e) + ( − e) = ( 0)
Exemple 1.1
Soit une petite tige de verre d’une masse de 5 g. Pour est (5,01 × 1022 molécules)(30 électrons/molécule)(−1,60
simplifier, on suppose que ce verre est fait de SiO 2 × 10−19 C) = −2,41 × 105 C.
pur. (a) En utilisant les données du tableau périodique
(annexe D), calculer la charge totale des électrons (b) Des électrons, chargés négativement, étant
que contient cette tige, si elle est électriquement neutre. arrachés, la tige se trouve à en manquer. Elle
(b) Par frottement sur de la soie, on arrache 10−12 % des acquiert donc une charge positive.
électrons de la tige. Quelle charge porte-t-elle ensuite ? Si 10−12 % des électrons sont arrachés, ils emportent
(c) Quelles sont les conséquences de la quantification avec eux leur charge de (10 −12 %)(−2,41 × 10 5 C)
de la charge sur une mesure de la charge de la tige ? = −0,002 41 μC. La charge de la tige est donc
+0,002 41 μC. Cette charge est d’un ordre de grandeur
Solution réaliste pour une charge acquise par frottement manuel.
(a) D’après l’annexe D, la masse molaire de SiO2 est
(c) Une charge de +0,002 41 μC correspond à 15 milliards
M = 28,09 + 2 × 16,00 = 60,09 g/mol et chacune des molé-
de fois la charge élémentaire e (vérifiez). En somme, si
cules contient 14 + 2 × 8 = 30 électrons. La tige contient
on arrachait un électron supplémentaire à la tige, sa
donc n = m/M = (5 g)/(60,09 g/mol) = 0,0832 mol.
charge ne changerait pas d’une quantité mesurable.
Chaque mole contenant NA molécules, où NA est le
nombre d’Avogadro, la tige contient donc 0,0832 × 6,02 On peut donc ignorer ici la quantification de la
× 1023 = 5,01 × 1022 molécules. Chaque électron portant charge, qui n’aura un impact que pour les sys-
la charge −e, la charge totale portée par les électrons tèmes microscopiques.
Figure 1.5
Cette expérience amusante et intéressante
montre que la charge peut circuler dans
le corps humain, des pieds jusqu’au bout
des doigts. Le corps humain est donc
un conducteur.
1.2 Conducteurs et isolants 11
* Il ne faut pas confondre la charge par induction et l’induction électromagnétique, que nous
étudierons au chapitre 10. Le terme induction utilisé aux deux endroits veut seulement dire que
les deux phénomènes se produisent sans contact : ils n’ont rien d’autre en commun.
Soie
Contrepoids
F q
Q
r F'
Coulomb trouva ainsi que la force qui s’exerce entre des charges immobiles q
et Q est inversement proportionnelle au carré de la distance r qui les sépare,
autrement dit, F ∝ 1/r 2 . Si la distance est constante, la force est proportionnelle
au produit des charges, autrement dit, F ∝ qQ. Tenant compte de ces deux
résultats, la loi de Coulomb exprime la force électrique qu’exercent l’une sur
l’autre deux charges ponctuelles :
Figure 1.14 L’équation 1.1 donne le module du vecteur force électrique. Pour déterminer
(a) Deux charges de signes opposés son orientation (soit sa direction et son sens), il suffit de se rappeler que des
s’attirent. (b) Deux charges de signe charges de signe identique se repoussent et des charges de signes contraires
identique se repoussent. D’après la loi s’attirent (figure 1.14). La force électrique est une force radiale (elle est dirigée
de Coulomb, le module des deux forces
selon la droite joignant les deux particules) et de symétrie sphérique (elle ne
est k qQ /r 2 . On remarque que la force F
exercée sur la charge q par la charge Q dépend que de r).
est de même module mais de sens opposé
à la force F′ exercée par la charge Q sur
Sous sa forme vectorielle, la loi de Coulomb s’écrit ainsi (notez l’absence de
la charge q, en accord avec la troisième loi valeur absolue) :
de Newton (action-réaction).
qQ
F = k 2 u r (1.2)
r
r Le vecteur unitaire u r a pour origine la « source de la force ». Par exemple, pour
trouver la force agissant sur q, on place l’origine du vecteur u r en Q, comme
u r F
q le montre la figure 1.15. Les signes des charges doivent figurer explicitement
Q
dans l’équation
1.2. Si la force a pour module F (grandeur scalaire positive),
Figure 1.15 alors F = +F u r correspond à une répulsion, alors que F = −F u r correspond à
La loi de Coulomb s’applique à des charges une attraction.
ponctuelles. Le vecteur unitaire u r a son
origine à la « source de la force ». Notez que la loi de Coulomb a exactement la même forme que la loi de la gra-
vitation universelle (équation 5.4 du tome 1), c’est-à-dire
mM
Fg = G
r2
Les deux forces ont donc une similitude physique certaine : la cause de la force
électrique est attribuée à des charges auxquelles elle est proportionnelle, la
cause de la force gravitationnelle est attribuée à des masses auxquelles elle est
proportionnelle, puis les deux forces varient en 1/r 2 , une caractéristique qui
jouera un rôle important au chapitre 3. Malgré cette similitude de leur compor-
tement, la force électrique est typiquement beaucoup plus intense que la force
gravitationnelle, puisque les constantes G et k sont très différentes. Seules
des masses considérables, comme celles de planètes ou d’étoiles, peuvent donc
Le principe de superposition
La figure 1.17 représente l’interaction d’une charge q1 avec d’autres charges. q2
q3
Comme les forces gravitationnelles, les forces électriques obéissent au principe
de superposition (voir le chapitre 13 du tome 1). Ainsi, pour trouver la force
électrique résultante agissant sur q1, nous calculons d’abord l’une après l’autre
les forces exercées par chacune des autres charges.
Si l’on désigne par FAB la
q4
force exercée sur A par B, la force résultante F1 exercée sur q1 est simplement
égale à la somme vectorielle : F 12
F 14 q1
F 13
Principe de superposition
Figure 1.17
F1 = F12 + F13 + … + F1 N (1.3) La force entre deux charges ne dépend pas
des autres charges en présence. La force
résultante sur q1 est la somme vectorielle
des forces exercées par les autres charges,
On remarque que la force F12 ( = − F21) entre q1 et q2 ne dépend pas des autres
calculées l’une après l’autre.
charges en présence, q3 et q4. La loi de coulomb et le principe de superposition
sont des équations déduites directement par l’expérience : elles permettent de
calculer la force que subit une charge, mais pas d’expliquer par quel mécanisme
cette force peut agir à distance. Au chapitre 2, nous expliquerons que deux
charges ne peuvent agir l’une sur l’autre que par l’intermédiaire du champ élec-
trique, la valeur de celui-ci déterminant la force qu’il cause.
Exemple 1.2
Trouver la force électrique résultante exercée sur Solution
la charge q1 par les autres charges de la figure 1.18.
La figure représente les orientations des forces exer-
On donne q1 = −5 μC, q 2 = −8 μC, q 3 = 15 μC et
cées sur q1 et le système de coordonnées. Le module de
q4 = −16 μC.
la force exercée sur q1 par q2 est
q3 q2 k q1q2
F12 =
r2
y ( 8, 99 × 10 9 N⋅m 2 /C 2 )( 5 × 10 −6 C)( 8 × 10 −6 C)
=
30 cm ( 3 × 10 −1 m)2
F 13
x = 4, 00 N
37° q1
F 14 De même, on trouve F 13 = 2,70 N et F 14 = 4,50 N.
q4 40 cm (Vérifier ces résultats.) Les composantes de la force
résultante sont
F 12 F1 x = 0 − F13 cos 37° + F14 = 2, 34 N
F1 y = − F12 + F13 sin 37° + 0 = −2, 38 N
Figure 1.18
Pour trouver la force résultante sur q1, on doit d’abord calculer La force résultante exercée sur q1 est donc
séparément les différentes forces, puis prendre leurs composantes
dans un système de coordonnées. F1 = (2,34 i − 2,38 j ) N
Exemple 1.3
Deux balles de ping-pong d’une masse de 2 g sont balle. Quand les centres des deux balles sont à la
enduites de peinture métallique de façon à rendre même hauteur et sont distants de 10 cm, la ficelle qui
conductrice leur surface sphérique. On suspend l’une tient la première balle forme avec la verticale un angle
des balles par une ficelle et on la charge négativement. θ = 3° (figure 1.19a). Quelle est la charge portée par
La deuxième balle est placée sur un socle isolant. On chaque boule ?
la charge en la mettant en contact avec la première
T sin θ i
∑ Fy = T cos θ − mg = 0
x
−FE i En divisant ces deux équations terme par terme et en
10 cm isolant ensuite FE , on obtient
Exemple 1.4
Une charge ponctuelle q1 = −9 μC se trouve en x = 0 À la figure 1.20, on a représenté les vecteurs forces
et q2 = 4 μC se trouve en x = 1 m, toutes deux étant sur dans le cas où q3 est positif ; si q3 est négatif, les vec-
l’axe des x. En quel point du plan xy, autre que l’infini, teurs forces sont inversés, mais leurs modules demeurent
la force électrique résultante exercée sur une charge q3 les mêmes. Dans les deux cas, la condition pour que la
est-elle nulle ? force résultante exercée sur q 3 soit nulle est donc
la même. Cette condition s’écrit
Solution F3 = F31 + F32 = 0
Avant de calculer quoi que ce soit, il faut d’abord déter- ou encore
miner qualitativement la position de la charge q3. Tout
F31 = − F32
d’abord, on réalise qu’elle doit se trouver quelque part
sur l’axe des x : sinon la résultante des forces exercées ce qui implique, en fonction du module des forces,
par les deux autres charges ne peut pas être nulle (car F 31 = F 32
les forces ne sont pas antiparallèles). En tout point de
l’axe entre q1 et q 2 , les forces exercées sur q 3 sont y
de même sens, donc cette région est à éliminer.
Sur la
partie de l’axe où x est négatif, F31 et F32 étant de d
x
sens opposés, il y a peut-être une possibilité qu’elles
s’annulent. q1 q2 F 31 F 32
q3
Mais comme F ∝ 1/r 2 , pour que la force due à la 1m
plus petite des charges (q 2) arrive à compenser
la force due à la plus grande charge (q1), il faudrait que Figure 1.20
la charge q3 soit plus proche de la plus petite charge q2 . On peut trouver le point où la force résultante sur q3 est nulle.
Il reste donc la région x > 1 m sur l’axe des x. Ce point est plus proche de la charge ayant la plus petite valeur.
Exemple 1.5
Nous avons signalé l’analogie entre la forme de la loi de GmeGm Gm
Gm mpeeeemm m
F = Gm mp ppp
Coulomb et celle de la loi de la gravitation universelle.Fg =F
FFgggg === 2 r2222
r rrr
Dans un atome d’hydrogène, l’électron et le proton sont 11− −31 kg )(1, −67 −27 kg )
10×× 2⋅⋅m
11 2 2 )( 9, 11−× ×
( 6=, 67(((6666,×,,,67
67
67
67 ×1010
−1110
× −N
10
− m⋅N
−⋅N
11
11 2 /kg
N
m
N /kg222)/kg
⋅m
m )((99,22,11
/kg
/kg ))(( 99××,, 11
10×
10
11
−3110
31
× kg10
10 )−−(131
kg ),(67
31 kg ×))((10
1, 67
kg 11×,, 67
27
×)10
−2710
×
10kg
67 kg−−27
10 ) kg
27 kg ))
−10
distants de 0,53 × 10 m l’un de l’autre. Comparer les = =
== −
( 5( 5, 3, 3(((×555×,,,10
333 ××
−−11
× 10
1110
10
mm−
)
−
11
11
2
)
11 2 m
m
m) )
)
2
2
2
forces gravitationnelle et électrique agissant entre eux. −47−
= 3, = == 333×,,,,61
61
= 61
61
61 10××
×1010
× −47
10N−47N N
−4710 47 N
N
SUJE T CO N N E X E
Termes importants
charge électrique (p. 5) force électrique (p. 5)
charge élémentaire (p. 7) induction (p. 12)
conducteur (p. 10) ion (p. 6)
conservation de la charge (p. 8) isolant (p. 10)
coulomb (p. 7) loi de Coulomb (p. 15)
électromagnétisme (p. 4) neutron (p. 6)
électron (p. 6) permittivité du vide (p. 16)
électron de conduction (p. 11) principe de superposition (p. 17)
électron libre (p. 11) proton (p. 6)
électroscope à feuilles (p. 13) semi-conducteur (p. 10)
électrostatique (p. 5) temps de relaxation (p. 11)
Termes importants 25
Q1. Dans un noyau, la distance entre les protons est Q8. On place une charge ponctuelle q à mi-chemin
très petite (≈ 10−15 m). Comment expliquez-vous que entre deux charges ponctuelles d’égale valeur Q
les éléments du noyau ne se séparent pas, malgré (figure 1.26). La charge q est-elle en équilibre ?
la forte répulsion coulombienne entre les protons ? Si oui, s’agit-il d’un équilibre stable ou instable ?
Q2. Puisque la force électrique est tellement plus On suppose que q et Q sont (a) de même signe et
intense que la force gravitationnelle, pourquoi ne (b) de signes opposés. (Indice : Considérez de
l’observons-nous pas de façon plus directe ou plus petits déplacements à partir du centre.)
fréquente ?
Q3. Peut-on charger un objet métallique en le frot- q
Q Q
tant ? Expliquez pourquoi de façon détaillée.
Q4. La charge produite par frottement est en général Figure 1.26
de l’ordre de 1 nC. Cette charge correspond à peu Question 8.
près à combien de charges élémentaires (e) ? Q9. On approche une sphère métallique non chargée
Q5. On approche d’une aiguille suspendue une tige en d’une charge ponctuelle. L’un ou l’autre de ces
verre chargée positivement. Que pouvez-vous dire objets est-il soumis à une force ?
de la charge apparaissant sur l’aiguille sachant Q10. On charge deux sphères métalliques identiques et
qu’il y a (a) attraction ; (b) répulsion ? on les place côte à côte sans qu’elles se touchent.
Q6. Comment feriez-vous pour déterminer le signe de Peut-on calculer la force qui s’exerce entre les
la charge présente sur un corps ? sphères à l’aide de la loi de Coulomb, si r est la
Q7. Une fine bandelette d’aluminium est attirée par distance entre les centres des deux sphères ? Jus-
un peigne que l’on a chargé en se le passant dans tifiez votre réponse.
les cheveux. Qu’arrive-t-il une fois que la feuille Q11. Un journal rapporte que l’on vient de découvrir
d’aluminium a touché le peigne ? Faites l’expé- une nouvelle particule élémentaire de charge
rience, puis expliquez ce que vous observez. 9,00 × 10−19 C. Quelle est votre réaction ?
Sauf avis contraire, dans les exercices qui suivent, on sup- la figure 1.29. On donne Q = 2 μC et L = 3 cm.
pose que les charges sont dans le vide. Quelle est la force électrique résultante, issue des
deux autres charges, exercée sur (a) la charge 3Q et
E1. (I) Trois charges ponctuelles sont situées sur une
(b) la charge −2Q ?
droite de la manière indiquée sur la figure 1.27.
Trouvez la force électrique résultante, issue des deux −2Q
autres charges, exercée sur (a) la charge de −2 μC ; y
(b) la charge de 5 μC.
y x L L
5 µC −2 µC x 3 µC
Q L 3Q
2 cm 4 cm
Figure 1.29
Figure 1.27 Exercice 3.
Exercice 1. E4. (I) Soit quatre charges ponctuelles situées aux som-
E2. (I) Soit trois charges ponctuelles dont les positions mets d’un rectangle comme le montre la figure 1.30.
sont représentées à la figure 1.28. On donne q = 1 nC. On donne Q = 4 nC. Quelle est la force électrique
Trouvez la force électrique résultante, issue des deux résultante, issue des trois autres charges, exercée sur
autres charges, exercée sur (a) la charge 4q ; (b) la (a) la charge −2Q et (b) la charge −3Q ?
charge −3q.
y
y
−2Q x Q
2q
3 cm
3 cm
x
4 cm
4q −3q
Figure 1.28 4 cm
−3Q +2Q
Exercice 2.
E3. (I) Soit trois charges ponctuelles situées aux Figure 1.30
sommets d’un triangle équilatéral, comme le montre Exercice 4.
EXERCICES
27
EXERCICES
u u
Figure 1.35
Exercice 17.
−40 C
Figure 1.36
Exercice 19.
29
EXERCICES
P1. (I) On donne trois charges ponctuelles q1, q2 et q3, d’électrons.) (b) À quelle fraction du nombre total
situées aux sommets d’un triangle équilatéral de d’électrons de chaque sphère correspond le résultat
côté 10 cm. Les modules des forces électriques qui trouvé en (a) ? (Indice : Le nombre d’atomes dans
s’exercent entre elles sont F 12 = 5,4 N (attractive), 63,5 g de cuivre est le nombre d’Avogadro. Il y a
F13 = 15 N (répulsive) et F23 = 9 N (attractive). Sachant 29 électrons dans un atome de cuivre.)
que q1 est négative, quelles sont les valeurs de q2 et
P8. (II) Huit charges identiques Q sont situées aux som-
de q3 ?
mets d’un cube de côté d (figure 1.38). Un des som-
P2. (II) Deux charges ponctuelles égales à Q sont situées mets du cube est à l’origine et trois de ces faces sont
sur l’axe des y en y = a et y = −a. (a) Quelle est la parallèles aux plans formés par le système d’axes.
force électrique exercée sur une charge q située en Déterminez la force électrique
résultante
agissant sur
(x, 0) ? (b) En vous servant du calcul différentiel, cal- la charge située en r = d i + d j + dk, sachant que :
culez pour quelle valeur de x le module de la force (a) toutes les charges sont de même signe ; (b) la
est maximal. (c) Après avoir fixé une valeur pour a, charge à l’origine est négative et les charges de deux
q et Q, tracez le graphe donnant le module de la sommets consécutifs sont de signes opposés.
force en fonction de x et vérifiez le résultat obtenu
en (b). (d) Lorsque x a, quelle est la forme de F(x) ? z
(Q, q > 0) (Indice : Utilisez l’approximation du binôme
(1 + z)n ≈ 1 + nz pour les petites valeurs de z.) d
d
P3. (II) Soit deux charges ponctuelles, −Q
située en (0, −a) et +Q en (0, a). (a) Déterminez la
force électrique exercée sur une charge q située en d
y
(x, 0). (b) En quel point la force est-elle maximale ?
(Q, q > 0)
P4. (I) Soit deux charges ponctuelles, −Q située en (0, −a) x
et +Q en (0, a). (a) Déterminez la force électrique
exercée sur une charge q située en (0, y), avec y > a. Figure 1.38
(b) Quelle est la forme de F(y), le module de la force Problème 8.
en fonction de y, pour y a ? (Q, q > 0) (Indice : P9. (II) Dans le modèle de Bohr de l’atome d’hydrogène,
Utilisez l’approximation du binôme (1 + z)n ≈ 1 + nz un électron gravite autour d’un proton stationnaire
pour les petites valeurs de z.) sur une orbite circulaire de rayon r. (a) Écrivez la
P5. (I) On cherche à diviser une charge Q en deux parties, deuxième loi de Newton du mouvement circulaire et
q et (Q − q), de telle sorte que, pour une distance trouvez l’expression du module de la vitesse tangen-
donnée, la force électrique qu’elles exercent l’une sur tielle v de l’électron sur cette orbite. (b) Bohr imposa
l’autre soit maximale. Quelle est la valeur de q ? la condition que le module du moment cinétique L
(Indice : En calcul différentiel et intégral, quelle est de l’électron ne pouvait prendre que des valeurs dis-
la condition pour qu’une fonction soit maximale ?) crètes données par L = nh/2π , n étant un entier et h
une constante (la constante de Planck). Montrez que
P6. (II) Deux petites sphères métalliques identiques et le rayon de la nième orbite permise est donné par
distantes de 3 cm s’attirent l’une l’autre avec une n2 h2
force électrique de module 150 N. On les relie provi rn =
4π 2 kme 2
soirement par un fil conducteur, qu’on retire ensuite.
(a) Déterminez les charges électriques initiales si (c) Calculez rn pour n = 1, 2, 3.
elles se repoussent maintenant avec une force de P10. (II) La somme de deux charges ponctuelles est égale
module 10 N. (On suppose que la charge de chaque à +8 μC. Lorsqu’elles sont à 3 cm l’une de l’autre,
sphère est répartie uniformément.) (b) À partir d’une chacune d’elles est soumise à une force électrique de
analyse graphique, montrez que si la force électrique module 150 N. Déterminez les valeurs des charges,
initiale est répulsive, la situation est irréaliste. sachant que la force est (a) répulsive ; (b) attractive.
P7. (I) Soit deux sphères en cuivre de 10 g séparées par P11. (II) Les cristaux sont le résultat de l’assemblage pro-
une distance de 10 cm. (a) Combien d’électrons doit gressif d’atomes qui, un à un, viennent se greffer à
perdre chaque sphère pour que les sphères se une structure existante pour lui donner une forme
repoussent avec une force électrique de 10 N ? (On macroscopique particulière. Les cristaux de sel
suppose que chaque sphère perd le même nombre commun (NaCl) sont de petits cubes facilement
31
Problèmes