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A LA FIN DE CE CHAPITRTE, L’ELEVE

SERA CAPABLE DE :
• Expliquer comment transformer une énergie
mécanique en énergie électrique et vice-
versa.
• Détailler le fonctionnement d’une
technologie alliant électricité et magnétisme.
• Comparer les valeurs des forces d’attraction
gravitationnelle et de Coulomb dans une
situation donnée.
• Ajuster l’intensité du courant dans une
bobine pour produire un effet magnétique
donné
• Construire un moteur électrique simple et
expliquer son fonctionnement.
• Calculer la tension de sortie d’un
transformateur.
• Réaliser une recherche pour identifier les
éléments de montage et les processus qui
rendent possible la production d’énergie
électrique à partir du magnétisme
• Réaliser une recherche pour comprendre le
fonctionnement d’une application des
courants de Foucault
• Etablir les ressemblances et les différences
topologiques entre le champ électrique d’une
charge ponctuelle, le champ gravifique de la
Terre et le champ magnétique d’un barreau
aimanté.
• Expliciter la tension en termes d’énergie.
• A partir d’une expérience, décrire un champ
magnétique produit par un courant.
• A partir d’un montage, identifier et montrer
l’influence de différents paramètres qui
UAA6 : caractérisent la force électromagnétique.
• Lier la conservation de l’énergie et la loi de
Lenz.
ELECTROMAGNÉTISME • Appliquer la loi de Coulomb.
• Calculer le champ magnétique à l’intérieur
d’une bobine longue.
• Calculer une tension induite.
• Déterminer la force électromagnétique à
partir du champ magnétique et du courant.
• Utiliser les unités SI des grandeurs (charge
électrique, champs électrique et magnétique,
force, flux magnétique).
• Vérifier la cohérence des unités et le cas
échéant, les transformer (charge électrique,
champs électrique et magnétique, force, flux
magnétique).
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

I. La force électrique
1. La loi de Coulomb
Introduction
Beaucoup de physique, toute la chimie et tous les phénomènes
biologiques (voir, sentir, se déplacer, réfléchir, vivre) sont régis par
l’interaction de charges électriques. Nous vivons dans un monde chargé
d’électricité.

L’histoire de l’électricité commence dès l’Antiquité avec l’ambre utilisé


en bijouterie depuis des milliers d’années ; c’est une matière jaune
brunâtre, dure, cassante et semi transparente ; c’est la résine. En le
polissant, les Grecs ont remarqué qu’il avait une qualité extraordinaire :
s’il est frotté avec un tissu de laine ou de la fourrure, il attire de petits
corps légers comme des morceaux de bois ou des cheveux. Platon lui-même mentionna les
« merveilles concernant l’attraction de l’ambre ». Le mot grec qui signifie ambre est
« elektron » et vers le milieu du dix-septième siècle, on suggéra qu’une substance frottée
possède de l’électricité. La quantité d’électricité acquise par un corps frotté fut appelée charge
(comme une charge de poudre dans un canon).

S’il est frotté avec un tissu de laine, un morceau d’ambre ou un peigne


en plastique peut attirer des morceaux de papier ou des grains de
poussière. Nous sommes amenés à conclure qu’il y a une nouvelle
force, la force électrique. Elle a forcément une cause ; nous appelons
la grandeur physique responsable de cette interaction, charge
électrique. Les phénomènes magnétiques et électriques sont du même
type ; ils sont tous les deux des manifestations des charges.

L’électrostatique est une partie de la physique qui étudie le


comportement des charges électriques statiques ou en équilibre. On
entend aussi cette notion en mouvement transitoire des charges d’un
objet vers un autre. L’étude quantitative de ces phénomènes
Charles-Augustin Coulomb (1736 – 1806) est due à un expérimentateur, Charles Coulomb, qui a établi
officier, ingénieur et physicien français
une loi décrivant les interactions entre objets électrisés.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Electrisation des objets


Expériences : découverte de la force électrique
Matériels
• 2 pailles en plastiques (communément appelée chalumeaux)
• Une petite tige en verre (agitateur utilisé en labo de chimie)
• Une pique à brochette (support vertical) Frigolite
• Un morceau de plasticine (ou support en bois)
pour supporter la pique
Tube à essai
• Un petit tube (tube à essai)
• Un carré de frigolite pour servir de plateau
• Un mouchoir en papier, un carré de soie, un carré de laine
Pique à brochette

Remarque : si l’humidité ambiante est trop importante, il Plasticine ou


est recommandé de réchauffer le dispositif expérimental autre support
et l’air ambiant avec un petit chauffage d’appoint.

Méthode
1. Frotter un chalumeau avec le mouchoir de papier et le déposer sur le carré de frigolite
2. Approcher l’autre chalumeau préalablement frotté avec le même mouchoir que le premier. Observer.
3. Approcher du premier chalumeau le mouchoir qui a servi à frotter. Observer
4. Approcher du premier chalumeau une tigette de verre frottée avec le carré de soie ou le carré de
laine. Observer.
5. Activité complémentaire : Approcher le chalumeau en prenant soin de faire varier la distance entre
les deux chalumeaux : observer
6. Activité complémentaire : Tout en maintenant la distance, approcher un nouveau chalumeau
faiblement électrisé parce qu’il a été peu frotté. Observer.

Remarque : Dans ce dernier cas, il est recommandé que la tige en verre (ou le carré de laine) soit frottée
par un autre expérimentateur de manière à éviter les effets parasites.

Observation
Chalumeau (2) frotté Mouchoir Tige en verre frottée
Chalumeau (1)
frotté posé sur le
support

Questions d’analyse :
1 – Comment expliques-tu le(s) phénomène(s) observé(s) lors de ces expériences ?

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion
Des objets électrisés s’attirent ou se repoussent mutuellement. Il existe un lien entre l’électrisation d’un
objet et les particules élémentaires (notamment les électrons) constituant la matière.

Modélisation : rappels de chimie, matière neutre et matière électrisée


La matière est formée d’atomes régulièrement répartis dans l’espace. Par exemple, le carbone se présente
sous plusieurs formes selon la position de ses atomes dans l’espace (charbon, graphite, diamant). L’atome est
formé d’un noyau positif, contenant les protons et neutrons et d’un nuage électronique négatif, contenant les
électrons.
On te demande : représente le modèle de Bohr de l’atome de carbone. Indique où se situent les charges
positives et négatives.

L’atome est électriquement…………………….. c’est à dire qu’il possède autant de charges


………………………….. (………………..) que …………………………………. (………………….).

Electriser un objet ne revient pas à créer une charge électrique, mais simplement à rompre cet équilibre
présent dans toute matière neutre.

On te demande : 1 - A partir de ces concepts rappelés ci-dessus, explique ce qui se passe lorsqu’on charge
un objet négativement, ou positivement.
2 - A ton avis, est-ce que tous les objets peuvent être électrisé par frottement ?

………………………………… …………………………………………….

Le noyau de l’atome retient tous les Le noyau de l’atome retient mal les électrons
électrons et ceux-ci ne peuvent pas périphériques et certains peuvent s’échapper et circuler
circuler dans la matière. dans la matière. Ces électrons sont appelés électrons libres.
Ils engendrent un courant lorsqu’ils se déplacent tous dans un
Il s’électrise facilement par frottement, car même sens.
les électrons déposés ne peuvent pas
bouger et reste en place sur la partie Ils ne s’électrisent pas facilement par frottement, car les
frottée. électrons déposés sont automatiquement répartis sur toute la
surface de l’objet. Néanmoins, il existe une force de rappel
capable d’empêcher les électrons libres de sortir.

Ex : ………………………………….. Ex : ………………………………………………………..

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion :
On peut interpréter les faits observés en considérant qu’il y a transferts de charges électriques élémentaires
d’un objet à un autre. La quantité totale des charges ne varie pas. Il y a conservation de la charge
électrique totale. Ce principe physique est aussi important que le principe de conservation de l’énergie.

Les expériences mettant en évidence la force électrique nous permettent d’affirmer que les objets électrisés
de même signe se repoussent et les objets électrisés de signes contraires s’attirent.

La quantité d’électricité Q, exprimée en Coulomb C, d’un corps est donnée par la formule
Q = n qe
Avec : n nombre de charges.
qe quantité d’électricité d’un électron

La densité surfacique de charge σ , exprimée en C/m², est donnée par :

𝑄
𝜎=
𝑆
Avec : S la surface totale de l’objet en m²
Q quantité d’électricité en C
Charge Masse Quantité d’électricité
Electron -1 9,1.10-31 kg - 1,6.10-19 C
Proton +1 1,67.10-27 kg +1,6.10-19 C
Neutron 0 1,67.10-27 kg 0

Remarque : La différence entre conducteur et isolant n’est pas très nette et provient de la
mobilité des électrons périphériques des atomes formant la matière. L’air est un isolant,
particulièrement s’il est sec, bien qu’il contienne 300 ions par cm³. Si assez de charges négatives
s’accumulent sur un corps, la répulsion entre électrons peut chasser un certain nombre
d’électrons dans l’air ambiant. La charge s’écoule le long de certains chemins qui deviennent
conducteurs. Les collisions avec le gaz augmentent sa température et excitent certains atomes
qui émettent alors de la lumière. C’est l’éclair.

Exercice
1. Un éclair correspond à un transfert de 5 C entre la terre et le ciel. Déterminer le nombre
d’électrons transférés

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Forces électriques entre objets chargés


Analyse d’expérience : Etude quantitative de Coulomb
En utilisant un dispositif expérimental sensible, le physicien
français Charles Coulomb établi, en 1785, la loi de la force
électrique qui décrit de manière quantitative le rôle de la distance
entre les objets électrisés et de la charge des objets électrisés.

Dispositif expérimental
Ce dispositif est constitué d’un fil vertical d’argent très fin :
• La partie supérieure de ce fil est attachée à l’extrémité
supérieure du dispositif
• À la partie inférieure du fil est accroché un objet. Cet objet
permet de tendre le fil. A travers lui, passe une tige
horizontale qui comporte une petite boule de sureau (A)
entourée d’un fin film d’or d’un côté et, de l’autre côté, un
morceau de papier (pour équilibrer la masse de la boule
de sureau et freiner les oscillations subies par la tige
horizontale lors des expériences).

Ce dispositif expérimental très sensible est entouré de deux


cylindres en verre afin d’éviter les perturbations dues aux courants
d’air. Il comprend également un trou sur sa partie supérieure grâce
auquel Coulomb a pu introduire une autre boule métallique (B)
fixée au bout d’une tige. Cette deuxième boule reste fixe lors des
expériences.

Effet de la distance
Coulomb charge la première boule avec une charge q1 et la deuxième avec une charge q2, de même signe. Il les
place à une distance d l’une de l’autre. On observe une rotation de la tige qui entraine une torsion du fil d’argent.
La mesure de la torsion du fil permet de calculer ensuite la grandeur de la force qui s’exerce sur les deux objets
chargés.
Il place ensuite les deux boules à une distance 2d. Il observe alors que les boules se repoussent quatre fois moins.

On te demande : Que peux-tu conclure de cette expérience ? Quelle est la relation entre l’intensité de la force
électrique et la distance ?

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Effet des charges électriques


Coulomb expérimente aussi la dépendance de la force électrique vis-à-vis des charges électriques. Il charge la
première boule de sureau avec une charge q1 et la deuxième avec une charge q2. Il les place à une certaine
distance d l’une de l’autre. Il mesure ensuite la force F qui s’exerce sur elles. Il remplace ensuite la force q 2 de
la deuxième boule par une charge q3 deux fois plus petite que q2.
Il observe alors une force deux fois plus petite, pour la même distance d.

On te demande : Que peux-tu conclure de cette expérience ? Quel est la relation entre l’intensité de la force
électrique et la charge électrique ?

Balance électrique de Coulomb

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion : la loi de Coulomb


La loi de Coulomb s’énonce de la manière suivante :

Deux charges ponctuelles exercent l’une sur l’autre une force dont :
• La direction est celle de la droite joignant les deux objets charges
• Le sens est déterminé par le signe des charges : les forces sont attractives si les charges électriques
sont de signes opposés ; les forces sont répulsives si les charges électriques sont de même signe.
• L’intensité est directement proportionnelle au produit des charges et inversement proportionnelle
au carré de la distance que les sépare.

𝑞1 .𝑞2
Fél = kél. 𝑑2
Avec :
• Fél = force électrique en newtons (N)
• d = la distance exprimée en mètre (m)
• les charges q1 et q2 exprimés en coulomb (C)
• kél = constante de proportionnalité qui dépend du choix du système d’unités et de la nature du milieu
dans lequel sont plongées les deux charges.

𝑁𝑚2
Dans le système international et dans le vide, la valeur de la constante kél = 8,988.109 𝐶2

Cette valeur est légèrement inférieure lorsqu’on travaille dans l’air.

De façon pratique, nous utiliserons la même valeur pour kél pour l’air et pour le vide.

𝑁𝑚2
kél = 9,0 . 109
𝐶2

Remarques :
• Des mesures précises effectuées par Millikan (1911) ont montré que la charge
élémentaire (celle de l’électron) est de -1,6.10-19 C
• Une charge électrique d’un coulomb est une très grande quantité d’électricité. En effet,
la loi de Coulomb permet d’affirmer qu’une charge de 1C placée à une distance de
100mètres d’une autre charge d’un coulomb est attirée (ou repoussée suivant le signe
des charges) avec une force énorme égale à 9.105N dans le vide, ce qui représente la
force susceptible de soulever une locomotive.
• Connaissant la valeur de la charge élémentaire, on peut calculer le nombre de charges
élémentaires nécessaires à l’accumulation d’une charge totale d’une dizaine de
nanocoulomb (1nanocoulombs = 1nC = 10-9C et 10nC = 10-8C). Dix nC est l’ordre de
grandeur des charges rencontrées lors de nos expériences d’électrisation.
Si, en grandeur, la charge de l’électron est qe- = 1,6.10-19C et si q = 10-8C, cela correspond
à un nombre de 6,3.1010électrons. Ce nombre ne représente qu’une petite partie du nombre
total d’électrons présents dans un objet électrisé. En comparaison, le nombre d’électrons
présents dans un gramme de fer est approximativement 3.1023.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Application
Montrer que la force électrique qui s’exerce entre un
proton (mp = 1,67.10-27 kg – qp = 1,6.10-19C) et un
électron (me- = 9,1.10-31kg – qe- = - 1,6.10-19C) est de
l’ordre de 2.1039 fois plus grande que la force
gravitationnelle qui s’exerce entre ceux deux même
particules.
(Rappel : G = 6,67 × 10−11 N m2 kg−2)

2. L’influence électrique
Influence électrique sur les conducteurs
Détecter les charges électriques : l’électroscope
L’électroscope est un petit appareil détecteur de charges électriques.
Le modèle le plus classique se compose d’une sphère (ou d’une
plaque) conductrice prolongée par une tige fixe également
conductrice. Au bas de la tige est fixée une tige mobile ou une feuille
métallique légère pouvant
s’écarter de la tige.

Il existe des dispositifs où, au bas


de la tige, sont fixées deux feuilles
métalliques légères susceptibles de
s’écarter l’une de l’autre.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Fabriquer un électroscope
Une bandelette de papier aluminium de quelque 15cm de long et 1cm de large posée en cavalier sur une
latte en bois ou en plastique. Nous utiliserons cet électroscope maison pour les prochaines expériences ci-
dessous. Matériel

• Une bande de papier aluminium de


15cm de long et 1cm de large
• Une tige en bois ou en plastique
• Un statif pour tenir le dispositif

Expérience : Détection des objets chargés


1. Charger un objet (chalumeau frotté sur un mouchoir en papier, par exemple) et l’approcher de la
partie supérieure d’un électroscope (celui du laboratoire ou le « fait-main »), sans la toucher :
Observer.
2. Eloigner le corps électrisé : Observer.

Observation :
Partie 1 Partie 2

Interprétation de l’expérience :
1. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on approche un objet chargé
négativement (partie 1)
2. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on écarte l’objet
électrisé (partie 2)

Dépassement :
1. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on approche un objet chargé
positivement.

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Conclusion
On appelle influence électrique (ou induction électrique) cette séparation des charges électriques
positives et négatives d’un objet neutre conducteur sous l’effet d’un objet électrisé approché dans son
voisinage.

Analyse d’expérience : Electrisation par contact


Mettons en contact la sphère conductrice de l’électroscope neutre avec un objet électrisé (par exemple
chargé négativement) ; la lamelle légère de l’électroscope s’écarte de la tige conductrice fixe.

Après le contact, éloignons l’objet électrisé, la lamelle reste écartée.

Interprétation :
1. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on le met en contact
avec un objet chargé négativement.

Conclusion
Lorsqu’on approche la sphère A d'une sphère B portant une charge q.
On met les deux sphères en contact. Les charges vont se répartir sur les deux sphères et elles auront le
même signe.

Quand on sépare les deux sphères, chacune emporte une partie de la charge totale.
La charge emportée dépend de la surface et de la matière des sphères.

On aura : q = q’ + q’’ avec q’ différent de q’’

Q Q’’
Q’’

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Analyse d’expérience : électrisation par influence


1. Approchons (sans toucher) de l’électroscope non chargé un objet chargé négativement par
exemple. Sous l’effet de l’influence électrique, les feuilles de l’électroscope s’écartent.
2. Tout en maintenant le barreau chargé à proximité de l’électroscope, relions celui-ci à la terre via
un conducteur. La tige mobile retombe.
3. Supprimons le contact avec la terre.
4. Eloignons le bâton chargé. Les feuillets de l’électroscope s’écartent de nouveau.

a. b.

terre

c.
d.

Interprétation
1. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on l’approche avec un
objet chargé négativement (a)
2. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on le relie à la terre (b)
3. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on coupe le lien avec la
terre (c)
4. Explique ce qui se passe au niveau atomique de l’électroscope lorsqu’on écarte l’objet chargé
négativement (d)

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Conclusion
On approche une sphère A d’une sphère B chargée positivement. Il y aura un phénomène d’influence c.-à-d.
que les électrons libres seront attirés par les charges positives de la sphère B. Il y aura une dissymétrie de
charges sur la sphère A.
B A

-
On relie la sphère A à la terre et les électrons libres de la terre seront attirés par les charges positives de la
sphère A.
A
B

On retire la sphère de la mise à la terre et elle restera chargée du signe contraire de la sphère B.

B A

-
Sans avoir déposé de charges électriques, nous avons toutefois électrisé l’électroscope grâce au phénomène
d’influence électrique.
Remarque : Le frottement peut induire, sur un objet de taille ordinaire, une densité de charge 
de l’ordre de 10 nC/cm². La terre porte une charge de – 400.000 C. Donc, l’aptitude de la terre
à emmagasiner les charges la rend idéale pour nous débarrasser de tout excès de charges. Pour
des raisons de sécurité, on relie les objets métalliques d’une habitation à la terre
Influence électrique sur un insolant
Analyse d’expérience : le pendule électrique
Frottons une latte en plastique et approchons-la d’un pendule constitué d’une petite boule de moelle de
sureau ou de polystyrène expansé (frigolite) suspendue par un fil isolant à une potence. La boule de sureau
est attirée par l’objet électrisé et se déplace de la position 1 vers la position 2

2 Modélisation simplifiée d’une


molécule de frigolite
1

On te demande : Interprète le résultat de cette expérience et complète le schéma expérimental en


ajoutant les forces subies par la boule de moelle de bouleau dans les deux positions.

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3. L’électrostatique et les problèmes de sécurité


On te demande : lis les documents suivants et répond au questionnaire vrai ou faux

La foudre, règles élémentaires de protection


La foudre, phénomène naturel fantastique, a toujours impressionné l’homme par ses aspects mystérieux et
redoutables. Si, sur la planète entière, la foudre frappe quelques cent fois par seconde, nous ne connaissons
en Belgique qu’une quinzaine de jours d’orage par an, surtout l’été, hélas, avec des conséquences fatales
(environs un mort par million d’habitants et par an). Voici quelques règles élémentaires permettant une
meilleure protection des personnes contre la foudre.
Comment s’en protéger ?

• Chez soi, il n’y a en général rien à craindre. Il suffit de se concentrer au milieu de la pièce de séjour,
de rester assis autour de la table familiale à écart des cheminées, des portes et des fenêtres. S’assurer
qu’il n’y a pas de courant d’air ! Ne pas prendre de bain ; ne pas toucher de conducteur métallique,
qu’il s’agisse de canalisations d’eau, de gaz ou d’électricité. Débrancher les antennes de radio et de
télévision, déconnecter le câble de télédistribution, même si l’arrivée est souterraine. Ne pas
téléphoner.

• A l’extérieur, en ville, ne restez pas sur la voie publique : précipitez-vous


dans un grand magasin ou un bâtiment public où vous serez à l’abri. Si
cela n’est pas possible, à la campagne par exemple, ne restez pas groupés.
Ecartez-vous des réverbères, des clôtures ou autres structures métalliques,
des arbres isolés, de tout point culminant. Accroupissez-vous, les pieds
joints, sans toucher le sol des mains ; adopter la position en boule dite de
sécurité.

• Si vous devez absolument vous déplacer en cas


d’orage, faites-le à petits pas ou en courant (un seul
pied en contact avec le sol) en évitant de déployer
parapluie ou autre objet saillant. Les grands
quadrupèdes sont plus vulnérables que nous :
soyons prudent car nous, nous savons… Ne vous
abritez jamais sous une toiture métallique à moins
que vous ne soyez certain que celle-ci soit
soigneusement reliée électriquement à la terre.

• En voiture, à carrosserie métallique, vous êtes


à l’abri ; rentrez toutefois l’antenne de
radio. Roulez, ou si vous préférez vous arrêter
craignant l’éblouissement de l’éclair et le bruit
du tonnerre, ne stationnez pas sous un arbre ou
près de structures métalliques ; ne quittez
surtout pas votre véhicule qui vous protège en
vous offrant une cage de Faraday. En avion
et en fusée, il n’y a en général rien à craindre.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

• En vacances ou au cours de vos loisirs, si l’orage menace, évitez de séjourner sur une barque, un
voilier ou un yacht à moins que ceux-ci ne soient judicieusement protégés par des structures
métalliques extérieures servant de paratonnerres et plongeant dans l’eau en leur partie inférieure, ce
qui assure un excellent contact électrique de mise à terre.

• Ne nagez pas, abandonnez votre planche à voile. Suspendez vos activités sportives de plein air :
terrains de sport surtout à la lisière d’un bois ou près de structures métalliques de grande hauteur ;
pas de cyclisme, de motocyclisme ne d’équitation…

• Sous la tente ou à l’intérieur d’une caravane, assurez-vous qu’un bon conducteur métallique
(paratonnerre) soit correctement relié à la terre après avoir entouré tout le volume à protéger.

Si vous prenez toutes ces précautions, la foudre ne devrait vous paraitre qu’un spectacle distrayant et ses
effets – qui vont du foudroiement immédiat à la simple volatilisation des vêtements en passant par des
éblouissements, des chocs nerveux, des paralysies, des cécités et des comas momentanés – devraient
certainement vous épargner. Si quelqu’un de votre entourage se retrouve inanimé, n’oubliez pas de pratiquer
sur lui la respiration artificielle ou un massage cardiaque qui ont sauvé déjà bien des vies.

La foudre frappe, terrorise, entraine parfois des catastrophes, mais elle est aussi un bien par certains de ses
aspects : depuis les origines de la vie, elle agite notre planète et d’autres mondes en perpétuelle création.

Document par Christian BOUQUEGNEAU, professeur ordinaire à la faculté Polytechnique de Mons et président
du comité international de normalisation en matière de protection contre la foudre.

Remarque : la cage de Faraday


Pour soustraire un objet au phénomène d’électrisation par influence, il suffit donc de l’entourer
d’une cage métallique.
Les parois de cette cage en métal peuvent être des plaques métalliques ou, plus simplement, des
grillages. Michel Faraday, physicien et chimiste anglais (1791-1867) ; vérifia lui-même cette
propriété en s’enfermant avec des
électroscopes dans une cage à
paroi métalliques. Quelle que soit
la charge et la situation des corps
électrisés extérieurs, Faraday ne
décela aucune électrisation à
l’intérieur de la cage.
Les forces électriques n’agissent
donc pas à l’intérieur de la cage.
C’est pourquoi l’occupant d’une
voiture n’est nulle part mieux
protégé par temps d’orage qu’à
l’intérieur de son véhicule.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Remarque : Faible conductivité de l’air


L’air n’est pas un bon conducteur d’électricité, il présente néanmoins une faible conductivité.
Celle-ci est imputable aux quelques ions produits dans l’air ambiants sous diverses actions
(radioactivité naturelle, rayonnement cosmique, combustion, etc). Si on place dans l’air un objet
électrisé, par exemple positivement, cet objet va attirer les ions négatifs de l’air. Ce faisant,
l’objet électrisé va lentement se neutraliser.

Remarque : le paratonnerre
Par temps d’orage, l’effet de pointe (= nom donné à l'accumulation de charges électriques, et
donc la création d'un fort champ électrique, au niveau des zones pointues de la surface d'un
conducteur électrique) permet de comprendre l’utilité du paratonnerre. Le nuage orageux type
est le cumulo-nimbus. Le haut d’un tel nuage est fortement chargé positivement et le bas
fortement chargé négativement. Lorsque le nuage s’approche, les objets situés au sol subissent
alors l’influence électrique du cumulo-nimbus et deviennent donc positifs.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Ces objets deviendront d’autant plus positifs qu’ils sont pointus. On peut alors comprendre qu’il
peut facilement se produire une décharge électrique, un éclair, entre le bas du cumulo-nimbus
et les objets pointus. Ces derniers peuvent alors s’enflammer. Etant donné que les objets dont
on parle ici peuvent évidemment être des églises, des écoles, des maisons, etc. Il faut les
protéger.
Pour cela, il suffit de placer sur ces objets une ou plusieurs pointes reliées au sol par un gros fil
de cuivre : La décharge électrique passera évidemment alors plutôt par les gros fils de cuivre
(très bons conducteurs) que par les habitations (moins bons conducteurs), ce qui évitera
l’incendie. Un tel dispositif s’appelle paratonnerre et fut inventé en 1752 par Benjamin Franklin
(1706-1790)

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Vrai ou faux ? Justifie tes réponses (répondre sur feuille à part)


1. Un abri en tôle ondulée métallique monté sur des poteaux de bois est une bonne protection contre la
foudre.

2. Courir durant l’orage est moins dangereux que marcher

3. La tente des campeurs est, en elle-même, une cage de Faraday.

4. Encore mieux que d’être accroupi, se mettre à quatre pattes offre une position moins dangereuse vis-
à-vis de la foudre

5. C’est parce que l’automobile est montée sur pneus en caoutchouc (isolant) qu’elle protège ses
occupants de la foudre.

6. Il est dangereux de nager durant un orage

7. Une automobile dont la carrosserie est en matière plastique protège tout aussi efficacement qu’une
automobile dont la carrosserie est métallique

8. Communiquer au moyen d’un appareil téléphonique fixe durant l’orage présente un certain danger.

9. Le fait, dans un groupe de jeunes, de se donner la main durant un orage permet aux plus craintifs
d’être rassurés et au groupe d’être protégé contre la foudre.

10. S’abriter d’une pluie d’orage sous un grand arbre ne présente aucun danger.

11. Un cycliste sur son vélo est à l’abri de la foudre tout autant qu’un automobiliste l’est dans sa voiture.

12. Tenir verticalement une canne à pêche en fibre de carbone est dangereux durant l’orage

13. Regarder tomber la foudre dans l’embrasure d’une fenêtre présente un certain danger.

14. Un câble sous tension tombe sur une automobile. Sauf s’il devait provoquer un incendie, les
passagers sont en sécurité s’ils restent dans la voiture.

15. Pendant un orage, un arbre isolé au milieu d’un champ est plus exposé à la foudre qu’un arbre planté
en pleine ville.

17
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Remarque : La machine de Wimshurt


Principe de base : On charge le transporteur T par influence de l’inducteur I et on charge par
contact le collecteur C qui est une sphère creuse. La charge se répartit sur la surface du
collecteur.

I T

Cette machine est formée de deux plateaux circulaires tournant


verticalement en sens inverse l’un de l’autre. Chacun d’eux porte
une série de secteurs métalliques, sur lesquels frottent 4 balais
croisés deux à deux. De part et d’autre des disques, deux peignes
récupèrent les charges électriques pour les stocker dans des
condensateurs ou les envoyer aux éclateurs. Nous pouvons obtenir
des tensions aux bornes des éclateurs de l’ordre de 80 à 240 kV

Questions et application
1. Soit un électroscope neutre au départ. On approche ensuite un objet chargé positivement :
il y a déviation de la feuille mobile. Représenter les charges se trouvant sur l’électroscope
et justifie ta réponse. (Schématiser)

2. On charge tout d’abord un électroscope positivement. On approche ensuite un objet


préalablement frotté. La feuille de l’électroscope retombe vers la tige. Déterminer le signe
des charges sur l’objet électrisé et justifier. (Schématiser)

3. Deux charges ponctuelles de, respectivement, 2,1nC et de 3,2nC sont séparés de 5cm. Ces
charges sont placées dans l’air.
a. Déterminer l’intensité de la force électrique agissant sur la charge de 2,1nC.
b. Comparer cette intensité à celle de la force électrique exercée sur la charge de 3,2nC.

18
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

4.
a. Représenter le vecteur force agissant sur la charge de 30nC sous l’effet de la charge de
-40nC.
-20nC

d/2

d
30nC -40nC
b. Représenter à la même échelle la force agissant sur la charge de 30nC sous l’effet de la
charge de -20nC.
c. Calculer et représenter la résultant de ces deux forces.

5. Dans une molécule de NaCl, un ion Na+ de charge +qe est à 2,3.10-10m d’un ion Cl- de
charge -qe. Calculer la grandeur de la force agissant sur chacun d’eux.

6. Supposons trois objets ponctuels électrisés : A et B chargés positivement, C chargé


négativement. Les trois charges, égales en valeur absolue, sont placée sur une même ligne
droite.
a. Sachant que l’intensité de la force avec laquelle A git sur B est de 3,0.10-6N, déterminer
la force résultante agissant sur B.
b. Calculer la grandeur de la charge électrique.

qA qB qC

6,0cm 2,0cm
7. Calculer l’intensité de la force électrique agissant sur la charge q3, en sachant que le triangle
est équilatéral et de 5cm de côté. Réaliser un schéma à l’échelle.
q1 = 4nC ; q2 = 5nC ; q3 = 0,2nQ

8. Sachant que les électrons sont attirés par une charge positive et repoussés par une
charge négative, proposer un dispositif qui :
• accélère les électrons
• dévie les électrons
• freine les électrons.

19
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

II. Le champ et l’énergie électrique


1. Le champ électrique
Expérience : Visualisation d’un champ électrique ponctuel
Produisons une charge électrique en un point d’une plaque de verre horizontale sur laquelle on a fixé un petit
disque métallique. Celui-ci est relié par un fil conducteur à une machine électrostatique. Plongeons la plaque
de verre dans de l’huile alimentaire et parsemons cette surface liquide de graines de gazon. Lorsque nous
actionnons la machine électrostatique, nous observons que les graines de gazon se disposent suivant certaines
directions.

NB : cette expérience peut également se réaliser avec des grains de semoule

On te demande : Schématise ci-dessous le résultat de cette expérience et interprète ce résultat


Représentation simplifiée

Disque
métallique

Interprétation :

20
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Expérience : visualisation d’un champ électrique entre deux plaques parallèles


Refaisons la même expérience que précédemment mais disposons deux plaques métalliques, rectilignes
et parallèles chargées de signes contraires.

On te demande : Schématise ci-dessous le résultat de cette expérience.

Représentation simplifiée

On te demande : observe le champ électrique au sein d’un conducteur (conducteur en forme de cercle
fermé. Que remarques-tu ? Est-ce que ce principe à un nom ?

21
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion :
Vecteur champ électrique

Le problème concernant la nature de la force électrostatique entre deux charges fut traité selon une tournure
Newtonienne car à la même époque Newton avait publié son traité sur la gravitation.
Ce que l’on connaît Par analogie
La terre exerce une force sur les objets qui Une charge électrique exerce une force sur des
l’entourent. Cette force dépend de l’objet test par sa objets test chargés. Cette force doit dépendre de
masse et de la terre par l’accélération de la l’objet test par la charge et le champ électrique.
pesanteur.
𝐹⃗ = 𝑞𝐸⃗⃗

𝐺⃗ = 𝑚𝑔⃗ 
g caractérise les propriétés gravitationnelles de la E caractérise les propriétés électriques de l’espace
terre indépendamment de la charge test.
• Point d’application : point au voisinage de • Point d’application : point de l’espace
la terre • Direction : celle de la force
• Direction : celle de la force • Sens : celui de la force si la charge test est
• Sens : celui de la force
positive
𝐺⃗
• Intensité : 𝑔⃗ = en m/s² ⃗
𝑚 • Intensité : 𝐸⃗⃗ = 𝐹 en N/C
𝑞

La présence de charges électriques dans une région de l’espace produit un champ électrique qui modifie les
propriétés de celui-ci. Ce champ électrique crée une force sur une charge test. Le champ électrique est la force
électrique agissant sur une unité de charge (positive) placée en, un point. L’unité SI de 𝐸⃗⃗ est le newton par
𝑁
coulomb ( 𝐶 ).

Champ électrique d’une charge ponctuelle positive

Le champ électrique créé par une charge positive est un champ radial dont :
• L’origine est la charge positive
• La direction est radiale
• Le sens est du + vers le –
• L’intensité peut être déduite de la loi de Coulomb (v. ci-dessous)

On te demande : démontre la formule de l’intensité du champ électrique


Loi de Coulomb : Vecteur champ électrique :

22
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Champ électrique entre deux plaques chargées de signes contraires : champ électrique uniforme

Le champ électrique créé par les plaques chargées est un champ uniforme
dont
• Le point d’application : le point étudié
• La direction perpendiculaire aux plaques
• Le sens de + vers –
𝑈
• L’intensité : 𝐸 =
𝑑
Avec : U : tension électrique entre les plaques en V
d : distance entre les plaques en m
E : champ électrique en V/m

Remarque : D’autres formes de champ électrique


Le spectre électrique dépend des supports qui reçoivent les charges mais ne dépend pas de la
tension.
Exemples :
Spectre électrique produit par Spectre électrique produit par
deux charges positives égales deux charges opposées

Les cellules
électriquement
sensibles du
requin lui
permettent de
détecter des
faibles champs
électriques tels
que ceux créés
par la
contraction des
muscles.

23
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Le poisson éléphant produit un champ


électrique et détecte les objets proches
par leurs effets sur ce champ

Spectre électrique produit par deux charges +4Q et –


Q. Le champ électrique est nul en P.

2. L’énergie électrique
Mise en situation : Le potentiel électrique
Supposons une charge +Q fixée sur un support isolant. Une autre charge ponctuelle de même signe +q se
situe à une distance très grande (infiniment grande) de la charge +Q. Si on désire amener la charge +q de sa
position éloignée jusqu’en un point A, à vitesse constante et suivant une trajectoire rectiligne, il faut
contrecarrer la force électrique répulsive et donc exercer une force motrice 𝑭 ⃗⃗𝒎 , il faut fournir un travail
physique.
+Q ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 A ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹é𝑙 +q
Trajet de +q ∞

Cela coûte de l’énergie d’amener la charge q depuis un point infini jusqu’au point A et cette énergie est
stockée sous la forme d’énergie potentielle électrique : 𝑾∞→𝑨 (= travail nécessaire pour amener la charge
q jusqu’au point A).
Si on lâche la charge +q, celle-ci est repoussée : l’énergie est alors récupérée sous forme d’énergie
mécanique. 𝑾∞→𝑨 est proportionnel à la valeur de la charge q.

L’énergie potentielle électrique acquise par une charge q s’appelle le potentiel électrique VA.

24
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion
Au voisinage d’une charge Q, on appelle potentiel électrique VA au point A l’énergie électrique acquise
par la charge unité q (+ 1C) au cours de son déplacement depuis l’infini jusqu’au point A. C’est donc une
énergie par unité de charge. Le potentiel électrique dépend de la valeur de la charge Q.

𝑊∞→𝐴
𝑉𝐴 =
𝑞
Avec :
• VA : le potentiel électrique au point A en volt (V)
• 𝑊∞→𝐴 : l’énergie potentielle électrique en joules (J)
• 𝑞 : valeur de la charge q en coulomb (C)

Le potentiel en A est positif si la charge Q est


positive car il faut fournir un travail c-à-d fournir de
l’énergie à la charge q pour l’amener en A.
Le potentiel en A est négatif si la charge Q est
négative car pour déplacer la charge q de l’infini au
point A, il faut la retenir c-à-d qu’elle peut fournir
de l’énergie à un système extérieure.

Mise en situation et conclusion : Différence de potentielle électrique


Réalisons un raisonnement analogue pour amener, suivant la même trajectoire rectiligne et à vitesse
constante, la charge q de sa position très éloignée jusqu’en un autre point B.

V en B V en A
+Q B A +q
Trajet de +q ∞
Trajet de +q

𝑊∞→𝐵
Le potentiel en B (noté VB) sera : 𝑉𝐵 =
𝑞
Le potentiel en B est plus élevé que le potentiel en A si le point B est plus proche de la charge Q car le
travail à fournir est plus important.

La différence de potentiel UAB ou tension est égale à l’énergie à fournir pour amener une charge unitaire
positive du point A au point B.
𝑊
𝑈𝐴𝐵 = 𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 = 𝐴→𝐵 > 0
𝑞

La différence de potentiel ou tension s’exprime en volt V 1J


1V =
1C

25
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Remarque : Exemple de tensions


• Biochimie • Générateur de centrale électrique
1 mV – 100 mV 24 kV
• Pile sèche • Ligne électrique
1,5 V haute tension : 120 kV
• Batterie voiture très haute tension : 0,5 – 1 MV
12 V • Accélérateur Van de Graaff
• Electricité domestique 4,5 MV
Etats-Unis • Eclair
110 – 120 V 108 − 109 V
Europe
220 – 250 V

Questions et exercices
1. Donner le signe et la grandeur de la charge que doit porter une particule de masse 0,2g pour
demeurer à l’équilibre dans un laboratoire où existe un champ électrique vertical dirigé vers
le bas de 50 000 N/C

2. Un noyau d’uranium a une charge 92 fois celle de l’électron.


a. Déterminer l’orientation et calculer la grandeur du champ électrique dû au noyau à
une distance de 10-10 m de celui-ci
b. Déterminer l’orientation et calculer la force exercée sur un électron à cette distance

3. Entre deux plaques métalliques parallèles distantes de 1 cm règne une différence de


potentiel de 500V
a. Calculer la force électrique exercée sur un électron placé entre les plaques
b. Calculer l’énergie acquise par l’électron lors d’un déplacement rectiligne de la
plaque négative à la plaque positive. Ce déplacement est perpendiculaire aux
plaques.

4. Un champ électrique communique à un électron une accélération de 1.108 m/s². Quels sont
la grandeur et le sens du champ électrique. (Masse de l’électron 9,1 ∙ 10−31 𝑘𝑔)

5. En un point de l’espace, le champ électrique vaut 100 V/m. Comparer les forces
électrostatiques qui s’exercent sur un proton et un électron. Comparer ces forces au poids
des particules.
6. On considère deux plaques distantes de 10 cm entre lesquelles est maintenue une tension de
1000 V.
a. Calculer l’intensité du champ uniforme régnant entre ces plaques.
b. Calculer l’intensité de la force s’exerçant sur un électron, un noyau d’hélium

7. Entre deux plaques distantes de 10 cm, un générateur maintient une tension de 1000 V. Les
points A et B sont situés respectivement à 7 cm et 3 cm de la plaque négative.
Calculer U AN , U AB , U BP
8. A 10 cm du centre d’une bille d’aluminium de masse 20 g chargée positivement, règne un
champ de 9000 V/m. Quel est le nombre d’électrons extraits de cette bille ?

26
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

III. Le champ magnétique


1. Champ magnétique créé par un aimant
Introduction
La pierre d’aimant ou magnétite Fe3O4 est connue depuis l’Antiquité
par les Grecs. Le nom magnétisme a peut-être son origine dans le nom de
l’ancienne colonie Magnésie où l’on extrayait la magnétite il y a 2500 ans.
Thalès étudia les propriétés de la pierre d’aimant en 590 avant JC
En 2600 avant JC, les Chinois connaissaient déjà la boussole qui ne fut
connue en Europe que vers 1100 après JC. Ces chinois parvenaient à faire
des aimants permanents artificiels 200 ans avant JC.
En 1269, un ingénieur militaire français, Pierre de Maricourt, introduisit
la notion de pôle magnétique et en déduisit une série de propriétés
caractéristiques des aimants. Mais la seule source de magnétisme connue jusqu’en 1800 était la
pierre d’aimant.
Au début du 19ème siècle, Oersted découvrit qu’un courant pouvait créer un champ
magnétique, c’est-à-dire se comporter comme un aimant. Cette découverte mit en évidence le
lien entre le magnétisme et l’électricité : une charge électrique crée un champ électrique et
cette même charge en mouvement crée un champ magnétique. L’électromagnétisme était
né.
Pour sonder un champ électrique, on utilise une charge test, souvent positive, pour sonder
un champ magnétique, on utilise un aimant.
Tout comme une charge électrique est source d’un champ électrique, un aimant est source d’un
champ magnétique. Nous utilisons cette propriété pour de multiples usages :
• Les panneaux métalliques sur lesquels on peut fixer des notes, photos, etc à l’aide de
pastilles aimantées.
• Certains tournevis dont le bout, aimanté, permet le maintien des vis ;
• Des aimants droits servant à récupérer de petits objets métalliques insérés dans des
fissures ou des coins inaccessibles ;
• Des électroaimants permettant le tri de certains déchets métalliques
La Terre se comporte comme un gigantesque aimant ce qui permet à certains oiseaux migrateurs
de s’orienter à sa surface.

Expérience : Approchons un aimant de différents objets : morceau de bois, pièces de monnaie,


clés, morceau de cuivre, clou en acier, etc.
On observe : …………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………...
Questionnement supplémentaire : Par quelle partie de l’aimant les objets sont attirés ? Que
se passe-t-il si on approche deux aimants ?

27
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion : propriétés des aimants


Les matériaux attirés par un aimant sont dits magnétiques. Il s’agit surtout du
fer et de ses alliages, mais aussi d’autres métaux (Ni, Co, Mn). Les métaux qui
ne sont pas attirés par un aimant (Al, Cu, etc) sont dits non magnétiques. La
force magnétique est celle exercée à distance par un aimant sur des matériaux
magnétiques. Cette attraction se fait à distance et à travers la matière.

Lorsqu’un aimant est libre de se mouvoir,


l’un des pôles s’oriente toujours vers le Nord géographique, l’autre vers le
Sud géographique. Un aimant possède donc toujours deux pôles : un
pôle Nord et un pôle Sud. L’aimant attire par ses pôles.

On peut casser l’aimant en deux autant de fois que l’on veut, on obtint toujours deux
aimants ayant chacun deux pôles. Il n’existe pas de monopôle magnétique.
Chaque atome est un petit aimant.

Lorsqu’on approche deux aimants, les pôles de même nom se repoussent ; les
pôles de noms contraires s’attirent.

Un aimant artificiel s’obtient en plaçant des barreaux d’acier dans une bobine parcourue par un courant
électrique.

L’aimantation disparaît lorsque l’on dépasse la température de Curie

Tcurie du fer = 770C Tcurie de la magnétite = 675C

28
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Concept de champ magnétique, lignes de champ magnétique et spectres magnétiques


Expérience : mise en évidence du champ magnétique
Matériels
• Aimants artificiels (forme barreau, forme U)
• Limaille de fer
• Une plaque en plastique ou en verre
• Rétroprojecteur

Méthode
1. Placer l’aimant sur le rétroprojecteur allumé
2. Saupoudrer de la limaille de fer autour de l’aimant. Tapoter légèrement sur la plaque et observer la
disposition des grains de limaille.
3. Tester avec plusieurs aimants de forme différente.

NB : Il est possible de remplacer la limaille de fer par des petits barreaux de fer encapsulés dans une plaque
du plastique pour réaliser cette expérience.

Observation : représente le spectre magnétique de ces deux aimants

N S

Conclusion
Par analogie avec l’électrostatique, nous pouvons dire que la présence d’un aimant modifie les propriétés de
l’espace qui l’entoure. Nous dirons que l’aimant produit un champ magnétique autour de lui.

Electrostatique Magnétisme
Un corps chargé + ou – crée dans l’espace qui Un aimant crée dans l’espace qui l’entoure un
l’entoure un champ électrique caractérisé par le ⃗⃗
champ magnétique caractérisé par le vecteur 𝐵
vecteur 𝐸⃗⃗
Le vecteur 𝐸⃗⃗ est dirigé de la charge + vers la ⃗⃗ est dirigé arbitrairement du pôle
Le vecteur 𝐵
charge - Nord au pôle Sud de l’aimant

L’ensemble des vecteurs 𝐸⃗⃗ sont tangents aux L’ensemble des vecteurs sont tangents aux
lignes de champ qui forment le spectre électrique lignes de champ qui forment le spectre
magnétique

29
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Le vecteur champ magnétique ⃗𝑩 ⃗⃗ en un point est défini comme suit :


• Direction : tangente à la ligne du champ magnétique
• Sens : par convention, du Nord au Sud à l’extérieur de l’aimant
• Point d’application : Le point étudié
• Intensité : dépend de l’aimant utilisé et de la position du point par rapport à l’aimant. L’unité SI est
le tesla (T), mesurée à l’aide d’un teslamètre)
Le spectre magnétique est la visualisation du champ magnétique d’un aimant grâce à la limaille de fer. Une
courbe es appelée ligne de champ magnétique.

Entre les deux branches d’un aimant en U les ligne de champ sont parallèles entre
elles et perpendiculaires aux bras de l’aimant. Cette zone est une région de champ
magnétique uniforme. Les vecteurs 𝑩 ⃗⃗⃗ y sont partout identiques.

Le mot tesla vient du nom de Nicolas Tesla (1856-1943), physicien américain


d’origine serbe. Un champ magnétique d’un tesla est un champ très intense. Ainsi,
la grandeur du champ magnétique à proximité d’un aimant droit est de l’ordre du
millitesla (mT), ce qui est environ 20fois supérieur à la valeur du champ
magnétique terrestre.

Remarque : Application sur téléphone « détecteur de métaux » (smart tools)


De nos jours, la plupart des appareils mobiles sont munis de capteurs de champ magnétiques
liés à leur fermeture automatique. De nombreuses applications permettent d’afficher la valeur
du champ magnétique mesurée au niveau du capteur.

30
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

2. Champs magnétique crée par un courant


Analyse d’expérience : l’expérience d’Oersted
En 1819, il arrive à un professeur de physique danois du nom de Hans Christian Oersted une aventure des
plus singulières : pour un cours, il prépare une expérience qui doit montrer l’effet d’échauffement des fils
parcourus par des courants intenses. Or, une boussole était posée par hasard sur la table d’expérience ; y avait-
il eu cours de géographie avant le cours de physique ? Toujours est-il qu’Oersted remarque, à sa grande
stupéfaction, que l’aiguille aimantée dévie à chaque fois que le courant s’installe dans le circuit. Voila une
découverte fondamentale faite durant la préparation d’un cour de physique !

Oersted répète l’expérience et avertit les sociétés


savantes. Les nouvelles scientifiques se propagent
lentement à l’époque, et, quand la nouvelle arrive en
septembre 1820 à l’Académie des Sciences de Paris,
André-Marie Ampère s’empare du sujet. En quelques
semaines de travail expérimental et théorique, il fonde
l’électromagnétisme. Il fait passer notamment le courant
Hans Christian Oersted (1777-1851) Le physicien réitère auprès dans des boucles (spires) ou dans des bobines
de ses confrères la démonstration de sa découverte de (solénoïdes) préfigurant le futur électroaimant. Il
l’interaction entre électricité et magnétisme.
explique les propriétés des aimants naturels en
introduisant l’idée de minuscules « boucles » de courant au sein de la matière.

Il prévoit la possibilité d’un télégraphe électrique pour communiquer à distance, etc. Entre-temps, mois après
mois, Oersted ne fait que répéter l’expérience initiale faite à son cours de physique. Il n’a pas su exploiter sa
découverte faite par hasard. Au contraire, Ampère l’a amplement exploitée et enrichie ; à lui est revenue la
célébrité.

On te demande : Que peux-tu conclure de cette expérience ?

31
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion
Champ magnétique au voisinage d’un conducteur rectiligne

Un fil parcouru par un courant sera le siège d’un champ magnétique.

Caractéristiques du champ magnétique


• Les lignes de champ magnétique sont des cercles concentriques
⃗⃗ est
perpendiculaires au fil et de centre le fil. En chaque point, le vecteur 𝐵
tangent au cercle.
• Le sens de ces lignes est inversé quand on inverse le
sens du courant. Il est donné par la règle du tire-
bouchon ou du pouce droit.
• L’intensité du champ magnétique en un point est
d’autant plus grande que :
o Le courant est intense
o Le point est proche du fil
µ 𝐼
𝐵= .
2𝜋 𝑑
Avec :
• I : intensité du courant dans le fil en ampère (A)
• d : distance du fil au point étudié en mètre (m)
• µ : perméabilité magnétique du milieu

Le coefficient de proportionnalité dépend du milieu autour du fil et s’appelle perméabilité magnétique du


milieu. Dans le vide, la perméabilité magnétique du vide, notée µ0, vaut 4π . 10-7 T.m/A. La valeur de µ pour
des corps non-magnétiques tels que l’air, le bois, le cuivre, l’aluminium est très voisine de ce µ 0. Pour des
substances telles que le fer, le cobalt, le nickel et leurs alliages, µ prend des valeurs très élevées qui varient avec
la grandeur du champ magnétique dans lequel elles se trouvent.

En sachant cela, l’intensité du champ magnétique au voisinage d’un conducteur électrique est donné part :

I
B = 2 ∙ 𝜋 ∙ 10−7 ∙ 𝜇𝑟 ⋅
d
Avec :
• µr : perméabilité magnétique relative

Cobalt 175 Platine 1,000293 Permalloy 100.000 Cuivre 0,9999906


Fer 14.500 Argent 0,9999736 Air 1 Eau 0,999991
Nickel 1.120 Bismuth 0,999833 Aluminium 1,0000214 Plomb 0,9999831

32
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Champ magnétique au voisinage d’une spire ou d’une boucle


Une spire parcourue par un courant sera le siège d’un champ magnétique B
Caractéristiques du champ magnétique
• Les lignes de champ magnétique sont des cercles concentriques perpendiculaires au plan de la spire.
• Le sens de ces lignes est inversé quand on inverse le sens du courant. Il est donné par la règle du tire-
bouchon ou du pouce droit. On place la main droite à l’intérieur de la boucle de la spire de sorte que
les doigts indiquent le sens conventionnel du courant et que les doigts de la main soient repliés vers la
paume : le pouce écarté donne alors le sens des lignes du champ magnétique à l’intérieur de la boucle.
• L’intensité du champ magnétique sera d’autant plus grand que le rayon de la spire sera petit et que
l’intensité du courant sera grand.

Champ magnétique à l’intérieur d’un solénoïde

Un solénoïde est une bobine de grande longueur par rapport à son diamètre. Un solénoïde parcouru par un
courant se comporte comme un aimant.

33
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Caractéristiques du champ magnétique :


• Direction : en un point de la région intérieure au solénoïde, la direction est celle de l’axe du solénoïde.
• Le sens du champ magnétique est similaire à celui
d’un aimant : du pôle Sud vers le pôle Nord à
l’intérieur du solénoïde. Le sens du champ peut être
retrouvé par la règle de la main droite ou la règle du
tirebouchon.
• L’intensité du champ magnétique à l’intérieur du
solénoïde est :
o Directement proportionnel à l’intensité du
courant (I)
o Directement proportionnel au nombre de
Spire (N)
o Inversement proportionnel à la longueur du
solénoïde (l)
o Indépendant du rayon des spires si R < l
𝑁. 𝐼
𝐵 = 𝜇𝑟 ⋅ 𝜇0
𝑙
Avec :
• N : nombre de spires
• I : intensité du courant dans le solénoïde en ampère (A)
• l : longueur du solénoïde en mètre (m)
•  r : perméabilité magnétique relative (cf. p32)
•  0 = 4.10 −7 Tm / A : perméabilité magnétique du vide

Pour augmenter le champ magnétique à l’intérieur du solénoïde, on peut placer un noyau magnétique.
On peut aussi augmenter le champ magnétique à l’intérieur du solénoïde en augmentant le nombre de spires
par mètre N/l

34
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Champ magnétique terrestre

Si nous disposons de plusieurs aiguilles aimantées identiques pouvant


s’orienter librement dans l’espace, nous observons qu’elles s’orientent
toutes parallèlement entre elles. Donc, les lignes de champ magnétique
sont parallèles et le champ
magnétique terrestre est
uniforme dans une région
limitée de l’espace. Son
intensité est de l’ordre de 4.10-5 T
Le plan vertical, contenant la direction prise par l’aiguille est appelé,
plan du méridien magnétique. Dans ce plan, le pôle Nord de l’aiguille
s’incline vers le sol d’un angle i par rapport à l’horizontale. Cet angle
est appelé inclinaison. L’inclinaison varie avec le lieu.

Source Champ en Teslas


Surface du noyau atomique 1012
Surface d’une étoile à neutrons 108
Le champ le plus intense produit en laboratoire
• Compression explosive ( 10-6 s) 1500
• Bobines à impulsion ( 10-3 s) 100
• Aimant supraconducteur 37,2
Grand électroaimant de laboratoire 5
Taches solaires 0,3
Limite d’exposition humaine sur tout le corps 0,2
Surface du soleil 0,01
Sèche-cheveux 0,001 à 0,0025
Terre 0,00005
Téléviseur couleur 0,0001
Ligne haute tension sous 765 kV, 4 kA 0,00005
Lumière solaire 3 10-6
Réfrigérateur 10-6
Corps humain 3 10-10
Région protégée par un blindage magnétique 1,6 10-14

35
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

3. Applications
La sonnette électrique
Lorsqu’un courant entre dans la bobine, celle-ci se comporte
comme un aimant. Lorsque le circuit est fermé (interrupteur) la
lame magnétique est attirée par le pôle de l’électroaimant qui lui
fait face, ce qui provoque une frappe du marteau sur le timbre. Le
circuit électrique est alors coupé. La lame magnétique est ensuite
rappelée vers la pointe de la vis grâce au ressort de rappel.

Le circuit électrique se referme et le phénomène recommence.

L’électroaimant porteur
Lorsqu’on pousse sur l’un des boutons poussoirs, il passe un courant dans
la bobine B qui se comporte comme un aimant et attire la lame
L de l’interrupteur simple qui bascule dans un autre état stable.
Pour modifier l’état, il suffit de pousser sur le bouton poussoir.

Le passage d’un courant dans les bobinages crée un champ magnétique. A ce


moment le système se comporte comme un aimant. On utilise les forces attractives
développées par les pôles de l’électroaimant pour soulever des substances
magnétiques, pour les transporter ailleurs, ou pour les trier parmi d’autres. Les
objets soulevés par des électroaimants industriels peuvent atteindre plusieurs
tonnes.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Les télérupteurs
Un télérupteur est constitué de deux circuits :

• un circuit de commande contenant une bobine que l’on doit raccorder à un générateur
et à un ou plusieurs boutons poussoirs
• un circuit commandé contenant un interrupteur simple ou bipolaire que l’on doit
raccorder à un générateur et à un ou plusieurs appareils commandés.

Lorsqu’on pousse sur l’un des boutons poussoirs, il passe un courant dans la bobine B qui se
comporte comme un aimant et attire la lame L de l’interrupteur simple qui bascule dans un autre
état stable. Pour modifier l’état, il suffit de pousser sur le bouton poussoir

La mise en œuvre d'un télérupteur permet l'utilisation d'une tension de commande


différente d'une tension de circuit. Cela permet également de commander des charges
importantes.

37
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Les disjoncteurs
On les retrouve, entre autres, dans les tableaux de
distribution des installations électriques de nos
habitations. Rappelons qu’ils ont pour rôle
d’interrompre immédiatement le courant
électrique en cas de surintensité dans un circuit.
Une surintensité dans un circuit électrique est
évidemment dangereuse parce qu’elle peut
provoquer un échauffement exagéré des fils électriques (effet
Joule) qui pourrait amener une coupure du circuit (dans un mur
par exemple ...) ou, plus grave encore, un incendie.

Principe de fonctionnement

Le courant traverse une bobine (7) qui crée un champ


magnétique. Ce champ magnétique crée une force magnétique
qui pousse vers le bas un petit piston. Le piston est soumis à deux forces (force magnétique et
tension du ressort) qui s’équilibrent. Lorsque l’intensité du courant dépasse une certaine valeur,
la force magnétique l’emporte sur la tension du ressort et le piston tombe sur un interrupteur
(6) qui coupe le circuit

Les relais
Le relais permet de contrôler l’ouverture ou la fermeture d’un circuit électrique à l’aide
d’un circuit indépendant du premier.

L’apparition d’un courant électrique dans le


circuit primaire P provoque l’ouverture ou la
fermeture d’autres circuits secondaires S
électriquement indépendants. En l’absence de
courant électrique dans le circuit primaire P, le
circuit 1 est ouvert et le circuit 2 est fermé. Si un
courant suffisamment important parcourt le
circuit primaire P, lame magnétique L va se
déplacer vers l’électroaimant, provoquant la fermeture du circuit 1 et l’ouverture du circuit 2.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Exemples d’utilisation :

• Appel d’un ascenseur


• Commande d’interrupteur
• Démarrage d’une automobile
• Ouverture des vitres de voiture
• Ouverture d’un tiroir à CD
Note : le circuit de l’électroaimant peut fonctionner en basse tension (ex :
12V) et le circuit 2 peut utiliser une tension de 230V.

4. Magnétisation de la matière
Théorie du magnétisme
La matière est constituée d’atomes. Un atome est formé d’un noyau central
massif et positif entouré d’électrons en mouvement sur des orbites
circulaires.
Les électrons en mouvement créent un courant, ce courant crée un
champ magnétique. L’atome peut être représenté par un champ
magnétique : Ampérien.
La matière est constituée d’un ensemble d’ampériens. Si les Ampériens
sont bien orientés, le champ magnétique de chaque ampérien
s’additionne et nous avons un aimant. Dans le cas contraire, les
Ampériens sont désordonnés dans la matière, nous avons une matière non
aimantée.

Les aimants permanant


Quand on place un morceau de fer dans une bobine,
les Ampériens s’alignent selon le champ
magnétique extérieur et chaque ampériens ajoute sa
contribution à l’ensemble. Il y a une amplification
du champ magnétique.
Lorsqu’on coupe le courant dans la bobine, le champ
magnétique de la bobine disparait.

• Si le fer est pur, les Ampériens retournent


dans un état désordonné.
• Si le fer contient des impuretés (carbone,
Cobalt, Nickel) alors un certain nombre
d’Ampériens garde leur état ordonné et on
obtient un aimant permanent.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

5. Questions et exercices
1. Pour chacun des solénoïdes parcourus par un courant électrique et décrits ci-dessous trouver
le sens du champ magnétique et identifie les pôles nord et sud de ces électroaimants

2. Déterminer dans quel sens passe le courant dans les solénoïdes ci-dessous

3. Les quatre solénoïdes de longueur identique a, b, c et d sont traversés par un courant. Donc,
il y a apparition d’un champ magnétique, notamment en X. Classer par ordre croissant les
champs magnétiques en X, en justifiant le classement.

40
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

4. Un solénoïde de 50cm de longueur comporte 1000 spires de 5cm de diamètre. Ce solénoïde


n’entoure aucun matériau sinon de l’air et est le siège d’un courant de 0,40A. Calculer la valeur
du champ magnétique à l’intérieur de ce solénoïde.

5. Il arrive parfois que des épingles utilisées en couture restent aimantées si elles ont été mises
en contact avec un aimant. De telles épingles sont-elles en fer ou en acier ? Justifie.

IV. La force électromagnétique


1. Force électromagnétique sur les courants
Mise en situation : le haut-parleur
Nous connaissons les éléments principaux constituant une chaine Hi-Fi. Parmi ceux-ci, il y a évidemment les
haut-parleurs. Si nous posons le doigt sur la membrane d’un haut-parleur en fonctionnement, nous ressentons
de très légères vibrations. Comment peut-on créer ces mouvements de va-et-vient de la membrane ? Pour
essayer de comprendre ces vibration, nous proposons de démonter un haut-parleur usagé et d’en observer les
différents constituants.

Nous observons qu’un haut-parleur est constitué :


• D’un aimant de forme particulière à symétrie cylindrique créant un champ magnétique radial.
• D’une petite bobine de fil de cuivre capable de coulisser le long de la partie centrale de l’aimant
autour de laquelle elle est enroulée ; les deux extrémités de l’enroulement doivent être raccordées à
l’amplificateur.
• D’une membrane solidaire de la bobine

Comment expliquer que de l’énergie électrique puisse être ainsi transformée en énergie mécanique ?

41
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Analyse d’expérience : La balance de Laplace


Un circuit est construit comportant les éléments suivants :
• Un générateur de tension continue
• Des fils de connexion
• Un élément en forme de balançoire comportant une tige horizontale en aluminium (métal léger et non
magnétique)

La tige est placée dans un champ magnétique uniforme vertical crée par un aimant en U. La partie horizontale
de la tige est ainsi soumis à n champ magnétique qi lui est perpendiculaire. Un courant électrique d’intensité
I est appliqué.

Observation : Réalise un schéma expérimental de la situation. Que se passe-t-il ?

Questions d’analyse
⃗⃗, 𝐼⃗ et 𝐹⃗ sur ton schéma expérimental.
1 – Indique les vecteurs 𝐵
2 – De quoi dépend l’orientation de cette force ?
3 – Explique la règle des trois doigts de la main droite.

42
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion : Loi de Laplace


Une portion de circuit parcourue par un courant, placé dans un champ magnétique, est soumise à une force
électromagnétique dite « force de Laplace », du nom de Pierre-Simon Laplace, physicien et mathématicien
français (1749-1827).

Les caractéristiques de cette force sont :


• Point d’application : le milieu du conducteur soumis au
champ magnétique.
• Direction : perpendiculaire au plan formé par le champ
magnétique et la portion de conducteur placé dans ce
champ magnétique
• Sens : déterminé par le sens du courant et du champ
magnétique. Le sens de la force peut être obtenu par la
règle de la main droite
• Intensité : la force de Laplace est influencée par le
courant circulant dans le conducteur et le champ
magnétique.
𝐹 = 𝐵 ⋅ 𝐼 ⋅ 𝐿 ⋅ 𝑠𝑖𝑛 𝛼

Avec :
• B : champ magnétique en Tesla (T)
• I : courant circulant dans le conducteur en Ampère (A)
• L : Longueur du conducteur dans le champ magnétique en mètre (m)
• α : angle entre le conducteur et le champ magnétique
• F : force de Laplace en Newton (N)

Le tesla (T) est la grandeur du champ magnétique uniforme qui, dirigé perpendiculairement à un conducteur
de longueur un mètre, parcouru par un courant d’un ampère, engendre sur le conducteur une force d’un
newton.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Analyse d’expérience : Interaction d’Ampère


Supposons deux conducteurs rectilignes, souples et parallèles de même longueur L. Faisons passer du courant
dans ces deux conducteurs rectilignes.
Nous observons que :
• Les deux conducteurs s’attirent si les courants sont dans le même sens
• Les deux conducteurs se repoussent si les courants électriques sont de sens contraires.
Ces interactions furent observé pour la première fois par André-Marie Ampère vers 1825.

On te demande : A l’aide de tes connaissances, interprète le résultat


de l’expérience illustrée ci-contre.

Conclusion : Loi d’Ampère


Proposons-nous de calculer la force de Laplace exercée par le conducteur 1 sur le conducteur 2.

Le conducteur 2 sera soumis à une force :


μR I1 ∙ I2
F= ∙L
2∙π d
Avec :
• I : intensité du courant en ampère (A)
• d : distance entre les deux fils en mètre (m)
• L : longueur du plus petit fil en mètre (m)
•  r : perméabilité magnétique relative (cf. p32)

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Applications
L’hautparleur électrodynamique
Capsule vidéo YT: « Haut-parleur » par sillagevideos
Nous observons qu’un haut-parleur est constitué :

• D’un aimant de forme particulière à symétrie cylindrique


créant un champ magnétique radial.
• D’une petite bobine de fil de cuivre capable de coulisser le
long de la partie centrale de l’aimant autour de laquelle elle est
enroulée ; les deux extrémités de l’enroulement doivent être
raccordées à l’amplificateur.
• D’une membrane solidaire de la bobine
Lorsque cette bobine est parcourue par un courant d’intensité J, chaque élément ∆l d’une spire
est soumis à une force électromagnétique ∆𝐹⃗ de direction parallèle à l’axe. La force résultante
de ces forces élémentaires a aussi cette direction (parallèle à l’axe). Il en résulte un coulissement
de la bobine le long du pôle Nord et donc un déplacement de la membrane. Si un courant est
variable en intensité et sens, la force résultante va suivre fidèlement les fluctuations du courant.
Le mouvement de la membrane s’adapte ainsi aux variations du courant. Il en est de même du
signal sonore.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Principe du moteur électrique


Soit une spire rectangulaire verticale ABCD mobile autour d’un axe vertical X’X Cette spire
est placée dans une région de champ magnétique uniforme créé par un aimant ou un
électroaimant.
Deux fils permettent de faire
passer le courant dans la spire.
Lorsque le courant électrique
circule dans la spire, il apparaît
des forces électromagnétiques sur
chaque partie du cadre.
L’orientation des forces se
détermine par la règle de la main
droite. Les forces, agissant sur les
côtés BC et DA, n’ont aucun effet
sur le cadre. Par contre, les forces
, agissant sur AB et CD, créent un
mouvement de rotation du cadre
et amènent le cadre dans la
position d’équilibre
Cependant, sous l’effet de l’inertie, le cadre ne s’arrête pas et arrive à une situation telle que les
deux forces ramènent à nouveau le cadre vers la position d’équilibre. Il y a donc un mouvement
de va-et-vient autour d’une position d’équilibre dans laquelle le cadre va s’immobiliser après
quelques oscillations.
Si nous désirons maintenir une rotation continue du cadre c’est-à-dire en faire un moteur, alors
il faut imaginer un système où on peut changer le sens du courant. C’est ce que nous proposons
d’envisager à l’application suivante. Soit une spire rectangulaire ABCD placée verticalement
et mobile autour d’un axe X’X
Cette spire est placée dans une
région de champ uniforme B créé
par un aimant ou un
électroaimant.
Les extrémités A et D sont
solidaires de deux demi-anneaux
en cuivre C1 et C2 appelés
collecteurs et isolés l’un de
l’autre. Les collecteurs tournent
avec la spire.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Des balais de carbone frottent sur ces collecteurs et sont connectés


aux bornes d’un générateur. Les balais sont fixes pour l’instant.
Le plan ABCD est parallèle aux lignes de champ et le courant entre
par le collecteur C1 relié à la borne + du générateur par
l’intermédiaire du balai b1. Le courant circule donc dans le sens
ABCD. Les côtés AB et CD sont parcourus par des courants
d’intensité égale et de sens contraires : les forces
électromagnétiques F et F’ qui leur sont appliquées sont donc de
grandeur égale et de sens contraires. Ces forces provoquent une
rotation de la spire dans le sens indiqué.
Après un peu plus d’un quart de tour, chaque collecteur a quitté son
balai pour entrer en contact avec l’autre balai. Ainsi, le collecteur
C1 est mis en contact avec le balai b2 et le collecteur C2 est
connecté au balai b1 : le courant a changé ainsi de sens dans la spire et circule alors dans le sens
DCBA.
Analysons de nouveau la situation lorsque la spire a fait un demi-tour et se retrouve à nouveau
dans la position parallèle aux lignes de champ. Le côté DC est alors à gauche et le côté AB à
droite.
Les forces F et F’ agissant respectivement sur le côté gauche et le côté droit de la spire n’ont
pas été modifiées et maintiennent le même sens de rotation.
Après un demi-tour encore, on se retrouve dans la situation de départ. Le système de balais et
de collecteurs est donc nécessaire pour assurer une rotation continue de la spire.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

2. Charges en mouvement dans un champ magnétique


Démonstration : La force de Lorentz
Une charge électrique en mouvement a les mêmes propriétés qu’un courant électrique. Ainsi, lorsqu’elle
se déplace à une vitesse v, dans une direction perpendiculaire à un champ magnétique, elle subira ne force
électromagnétique.

Pour évaluer cette force, considérons une portion de conducteur, traversé par un courant I et placé dans un
champ magnétique 𝐵 ⃗⃗ perpendiculaire au conducteur. Dans cette portion du conducteur, circulent des
charges q parcourant une distance L à une vitesse constante v et ce durant un laps de temps t.

⃗⃗
𝑉
q
⃗⃗
𝑉 ⃗⃗
𝑉
S
q q
⃗⃗
𝐵

L
Dès lors :
𝑄
L=v.t I= Q = n . qe
𝑡
Démontrons la formule de la force qui s’exerce sur une charge se déplaçant dans un champ magnétique (=
force de Lorentz) à partir de la loi de Laplace F = B . I . L

Avec :
• q : quantité d’électricité de la particule en coulomb (C)
• v : vitesse de la particule en mètre par seconde
• B : champ magnétique en tesla (T)
• F : force de Lorentz en newton (N)

48
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion : La force de Lorentz


La force de Lorentz est la force subie par une particule chargée dans un champ électromagnétique
Elle est caractérisée par :
• Point d’application : la charge en mouvement
• Direction : perpendiculaire au plan formé par les vecteurs vitesse et champ magnétique
• Sens : déterminé par le sens de la vitesse et du champ magnétique donné par la règle de la main
droite.
• Intensité : v démonstration

On trouve des charges traversant des champs magnétiques dans, par exemple :
• Le tube cathodique d’un ancien téléviseur où des électrons ont leur trajectoire infléchie
• Les aurores boréales où des particules électriques en provenance du Soleil voyagent dans le
champ magnétique terrestre
• Des appareils électriques scientifiques tels que le cyclotron et le spectromètre de masse qui
utilisent un champ magnétique pour exercer une force sur les ions qui s’y déplacent.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

3. Applications
Le spectromètre de masse
Le spectromètre de masse est un appareil qui permet de trier les
ions de masses et de charges différentes par utilisation d’un champ
magnétique et d’un champ électrique.

Le spectromètre comprend :

• Une chambre d’ionisation (1) où sont produits les ions


• Une chambre d’accélération (2) :
• Les ions y pénètrent avec une vitesse quasi nulle et sont accélérés par un champ
2⋅𝑄⋅𝑈
électrique. Ils en sortent avec une vitesse 𝑉02 =
𝑚
• Une chambre de déviation (3), semi-circulaire. Les particules sont soumises à un
𝑚⋅𝑉0
champ magnétique et elles décrivent un demi-cercle de diamètre 𝐷 = 2 ⋅ 𝑅 = 2 ⋅ 𝑄⋅𝐵

• Un détecteur (4) où sont recueillies les particules

Fonctionnement : Dans une


chambre d’ionisation on produit
ne décharge électrique dans n
gaz. Des ions de charge q sont
produits. Ces ions sont
pratiquement au repos. Ils sont
alors accélérés par une différence
de potentiel U. Ils acquièrent
ainsi une vitesse 𝑣⃗. Ils sont
⃗⃗ perpendiculaire au vecteur 𝑣⃗. Ils subissent la force
ensuite soumis à un champ magnétique 𝐵
de Lorentz et décrivent une trajectoire circulaire. Le détecteur (écran fluorescent ou plaque
photographique) montre les différents impacts.

Les rayons de trajectoires ne sont pas les mêmes pour tous les ions ; ce qui permet de supposer
que tous les ions n’ont pas la même masse. En effet, les calculs du paragraphe précédent

1 2𝑚.𝑈
permettent d’écrire que : 𝑅 = √
𝐵 𝑞

50
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Pour une différence de potentiel U et un champ magnétique B inchangés, on peut obtenir sur le
détecteur des zones d’impact différentes suivant que les particules sont ionisées une fois, deux
fois ou trois fois. Parmi ces zones d’impact, on peut encore distinguer des points différents car
des particules ayant les mêmes charges peuvent avoir des masses différentes (isotopes). Les
impacts sont différents car les rayons des trajectoires sont différents.

Le cyclotron (protonthérapie)
En projetant des particules à grande vitesse sur des atomes, on pet
obtenir des informations sur la structure interne des noyaux
atomiques. Cette idée d’fendue au départ par Rutherford (vers 1911)
est encore d’actualité.

Un cyclotron est un accélérateur de particules. Il comporte deux


boîtes semi cylindriques de cuivre, dans lesquelles on maintient un
vide très poussé. Ces boîtes, appelées Dees, sont placées
horizontalement dans un champ magnétique uniforme et vertical créé
par de puissants électroaimants. Entre ces dees, un oscillateur produit
une tension alternative de période T égale à la période cyclotron des ions à accélérer. Les ions
produits par la source S, à l’instant où le champ électrique est maximal, sont accélérés vers ; ils
𝑇
y décrivent alors un demi-cercle pendant la durée et se présentent en A2 lorsque le champ
2

électrique est inversé. Les ions sont ainsi accélérés à nouveau vers D2, où ils décrivent un demi-
cercle de rayon plus grand, et ainsi de suite.

La vitesse maximale dépend du rayon des dees :


𝑄 ⋅ 𝑅𝑚 ⋅ 𝐵
𝑉𝑚 =
𝑚
La vitesse angulaire est donnée par :
𝑄⋅𝐵 2⋅𝜋
𝜔= =
𝑚 𝑇

Il existe aujourd’hui une application médicale, la protonthérapie. Les particules à grande


vitesse sont dans ce cas déviées vers des tumeurs cancéreuses pour les détruire.

51
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

4. Questions et exercices
1 - Pour chacune des situations décrites ci-après, indiquer, si nécessaire, l’orientation de la force
électromagnétique.

2 - Le fil souple illustré ci-contre est poussé à l’intérieur de l’aimant


lorsqu’il est parcouru par un courant. Indiquer les pôles de chaque bras
de l’aimant.

3 - Dans un circuit électrique représenté ci-dessous, la tige de cuivre OP est mobile autour du
point O et elle fait contact en P avec une surface de mercure (liquide métallique et donc
conducteur).
Indiquer le sens du déplacement de la tige dans l’entrefer d’un aimant en U lorsque le circuit
électrique est fermé.

52
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

4 - Dans le circuit électrique schématisé ci-dessous, la tige en aluminium XY peut rouler sur
deux rails PT et QR situés dans le même plan horizontal. Elle est entièrement placée dans
l’entrefer d’un aimant en U et sa longueur est de 10 cm. Elle est parcourue par un courant
d’intensité 5 A et la grandeur du champ B régnant dans l’entrefer est de 0,02 T.
a) Représenter la force électromagnétique agissant sur le conducteur XY.
b) Calculer le travail de cette force si le déplacement de la tige est de 5 cm.

5 - Les conducteurs rectilignes de la figure ci-jointe sont placés parallèlement entre eux dans
un même plan. Les conducteurs 1 et 2 sont parcourus par des courants circulant dans le même
sens. Les conducteurs 1 et 3 sont fixés tandis que le conducteur 2 est libre de se déplacer.
Pour que le conducteur 2 reste en équilibre, déterminer :
a) le sens du courant électrique dans le conducteur 3
b) le rapport des intensités des courants
Les trois fils sont de même longueur

6 - Un solénoïde de 50cm de longueur comporte 1000 spires de 5cm de diamètre. Ce solénoïde


est parcouru par un courant continu d’intensité I = 400 mA
a) Calculer la valeur du champ magnétique à l’intérieur du solénoïde
b) Schématiser le solénoïde en indiquant le sens du courant et en représentant le champ
magnétique en un point P à l’intérieur du solénoïde
c) Tracer approximativement les lignes de champ à l’intérieur et à l’extérieur du solénoïde
d) Même question si on place un noyau de fer dans la bobine

7 - Plaçons un morceau de fer de perméabilité relative égale à 500 dans un solénoïde. Le champ
magnétique à l’intérieur de ce solénoïde vaut 0,2 T. Le solénoïde possède 5 spires par cm de
longueur. Calculer l’intensité du courant électrique qui circule dans le solénoïde

53
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

8 - On place une aiguille aimantée à l’intérieur d’un solénoïde dans lequel aucun courant ne
circule. Cette aiguille va dès lors s’orienter suivant la direction du champ magnétique terrestre.
On tourne alors le solénoïde de manière telle que la direction de l’aiguille aimantée et la
direction de l’axe du solénoïde soient perpendiculaires. On fait ensuite passer un courant
d’intensité I dans le solénoïde. L ‘aiguille aimantée dévie alors de 20° vers la droite.

a) Quel est le sens du courant dans le solénoïde ?


b) Que vaut la grandeur du champ créé par le solénoïde (on suppose que le champ magnétique
terrestre vaut 2.10-5 T) ?
c) Que vaut la grandeur du champ magnétique résultant du champ magnétique terrestre et du
champ magnétique du solénoïde ?
d) Si le solénoïde comporte 60 spires et si sa longueur vaut 30cm, quel courant parcourt le
solénoïde ?

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

V. Les courants induits


1. Les courants induits
Analyse d’expérience : production de courants induit
On sait qu’un solénoïde parcouru par un courant produit un champ magnétique. Y-aurait-il réciprocité ? Soit
le montage suivant : un solénoïde raccordé à un milliampèremètre (= ampèremètre très sensible) dans lequel
on a introduit un aimant. On ne remarque pas de production de courant. C’eut été trop beau ! Nous aurions
obtenu un courant, donc une énergie, sans en consommer aucune autre.

Peut-être que ce dispositif peut toujours produire du courant ? Cherchons, par différents procédés, à produire
un courant dans ce circuit.

Expérience n°1
On déplace un aimant à l’intérieur d’un solénoïde. Le milliampèremètre indique un courant qui varie suivant
le déplacement de l’aimant. Remarque : On peut laisser l’aimant fixe et bouger le solénoïde, on obtient le
même résultat

Expérience n°2
On déplace un aimant perpendiculairement au solénoïde. Le milliampèremètre ne dévie pas.

55
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Expérience n°3
On fait tourner l’aimant en face du solénoïde. Le milliampèremètre indique un courant qui varie en fonction
de la rotation. Remarque : on peut laisser l’aimant fixe et faire tourner le solénoïde, on obtient le même
résultat

Expérience n°4
On déplace le solénoïde entre les pôles de l’aimant. L’ampèremètre indique un courant qui varie avec le
déplacement de l’aimant.

Expérience n°5
On remplace l’aimant par une bobine parcourue par un courant et on refait les expériences ci-dessus. On
obtient les mêmes conclusions.

Expérience n°6
On fait varier le courant dans la bobine sans la déplacer. Le milliampèremètre varie.

On te demande : Analyse et tire la conclusion des expériences ci-dessus. Comment produire


un courant induit (=courant induit par un autre, appelé inducteur).

56
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Conclusion

Dans toutes les expériences, nous constatons que le courant induit dépend de la norme du champ
magnétique, de sa direction par rapport à la spire et de la surface traversée par le vecteur champ magnétique.
Nous allons définir un nouveau concept qui tient compte de ces constatations
Le flux ɸ (phi) créé par le champ magnétique B à travers une surface S est donné par :

𝜑 = 𝑁 ⋅ 𝐵 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝑐𝑜𝑠 𝛼
Avec :
 S
• N : nombre de spires traversées par B (si solénoïde)

• n : normale à la spire
• α : angle entre la normale et le vecteur champ magnétique
• ɸ : Le flux en Weber (Wb)
• S : surface en m2
• B : l’intensité du champ magnétique en tesla (T) 1 Wb = 1 T. 1 m²
Pour qu’il y ait un courant induit dans un circuit, il faut qu’il y ait une variation du flux magnétique
à travers le circuit induit.

Sens du courant induit


D’après l’expérience n° 1, le sens du courant dépend du
déplacement de l’aimant. Lorsqu’on entre l’aimant dans la
bobine, l’aiguille du milliampèremètre dévie dans un sens.
Lorsqu’on retire l’aimant de la bobine, l’aiguille du
milliampèremètre dévie dans l’autre sens.
Comme le milliampèremètre possède une borne positive et une borne négative, il est facile de trouver le
sens du courant dans la bobine et par la suite le nom des faces de la bobine.
Lorsque l’aimant entre dans le solénoïde, le courant induit est tel qu’il crée une face Sud qui repousse
l’aimant. Lorsqu’on retire l’aimant du solénoïde, le courant est tel qu’il crée une face Nord qui attire
l’aimant.
Le sens du courant induit est tel qu’il donne naissance à un champ magnétique induit qui s’oppose à
la variation de flux qui lui a donné naissance.

Questions de réflexion : Que se passe-t-il si le champ magnétique est perpendiculaire à la


surface ? Que se passe-t-il si le champ magnétique est parallèle à la surface ?

57
5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Démonstration : Intensité du courant induit


Considérons un circuit rectangulaire ABCD placé dans un champ magnétique perpendiculaire au circuit et
limité par la droite MN. Dès lors, la surface S délimitée par ANMD est placée dans le champ magnétique, alors
que la surface NBCM ne l’est pas. Lorsqu’on déplace le circuit d’une longueur ∆x pendant un temps ∆t, il y a
apparition d’un courant induit I dû au flux de champ.

Champ magnétique Pas de champ magnétique


A N B
𝐹⃗𝐿 ∆S Sens de déplacement
S
I
⃗⃗
𝐵

D C
∆x M

Courant induit
A l’instant initial, une grande surface S est traversée par le champ magnétique B. Donc, il y a un flux initial ɸi.
Lorsqu’on tire sur la spire, on diminue la surface S traversée par le champ magnétique B et il y a une diminution
du flux.
Cette diminution de flux engendre qu’il existe un courant induit qui va s’opposer à cette variation de flux.
Donc, le courant induit va créer un champ magnétique induit Binduit qui compense la diminution de flux. Par
conséquent, le champ magnétique induit Binduit a le même sens que le champ magnétique B d’origine et le sens
du courant induit est de D vers A (donné par la main droite).
Par convention, le sens du courant est positif et le sens de la normale au circuit est donné par le tire-bouchon.
Il s’ensuit que l’angle entre la normale et le champ magnétique vaut 0°

Calculons la variation de flux :

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Différence de potentiels induite


Comme il y a un courant induit, il doit exister une tension induite (Uinduit) qui a engendré ce courant. Pour
calculer cette tension induite on fait appel au principe de conservation de l’énergie : l’énergie électrique
produite est égale à l’énergie mécanique consommée.

Energie mécanique Energie électrique

Loi de Lenz

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

2. Exercices et questions
1 - On retire en 0,18 s une boucle de fil circulaire mesurant 7,0 cm de diamètre d’un champ
magnétique uniforme de 0,25 T qui s’oriente perpendiculairement à elle. Calculer la différence
de potentiels induite moyenne

2 - Un cadre rectangulaire de 40 cm2 de section comporte 500 spires. On le place parallèlement


aux lignes d’un champ magnétique dont l’intensité vaut 2. 10-2 T, et on le fait tourner d’un
quart de tour en 0,1 seconde, autour d’un de ses côtés perpendiculaires au champ.
Calculer la valeur de la différence de potentiels induite moyenne au cours de la rotation.

3 - Un solénoïde ayant une longueur de 40 cm et une section de 10 cm2 comporte 100 spires
parcourues par un courant de 1 A. L’intérieur est occupé par un noyau de fer qui a une
perméabilité relative µr = 200. Un interrupteur coupe le courant en 1/100 seconde.
Calculer la différence de potentiels induite.

4 - En supposant qu’on accroît lentement la valeur de la résistance du circuit, déterminer le sens


du courant induit dans la petite boucle circulaire placée à l’intérieur de la grande boucle

5 – Un aimant droit est approché et introduit dans une bobine comme montré ci-dessous.
Déterminer le sens du courant induit dans la bobine.
Même question lorsque l’aimant sera retiré de la bobine.

N S

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

3. Application
Magnéto de vélo

Lorsque le cycliste pédale, la molette


solidaire de l’aimant central frotte
contre la roue en mouvement. Il
apparaît ainsi une variation du f1ux
magnétique à travers la bobine fixe
entourant l’aimant et donc un
courant induit. Plus le cycliste roule
vite, plus la variation de flux est rapide et plus l’intensité du courant induit est grande.

Nous comprenons maintenant comment la rotation d’un aimant (inducteur) à l’intérieur d’une
bobine (induit) peut entraîner l’apparition d’un courant de manière à faire briller les deux phares
du vélo. Dans le cas de la magnéto dessinée ci-dessus, l’inducteur tournant est un aimant
permanent. Ces dispositifs d’éclairage installés sur les bicyclettes sont souvent improprement
appelés « dynamos ».

Remarque : Pour corriger cette idée incorrecte, rappelons que le mot « dynamo » s’oppose à «
magnéto » par le fait que pour la dynamo, l’inducteur est un bobinage alors que pour la magnéto,
l’inducteur est un aimant. L’inducteur bobiné d’une dynamo est fixe, il induit dans les
bobinages du rotor des courants alternatifs redressés mécaniquement par un collecteur et des
balais sur lesquels on recueille le courant continu produit.

Le microphone

Le micro et le haut-parleur sont en fait des dispositifs jumeaux. Nous avons vu précédemment
que le haut-parleur est le siège d’une transformation de l’énergie électrique en énergie
mécanique. En revanche, dans un micro, il y a transformation de l’énergie mécanique en énergie
électrique. Son

Le micro comporte une membrane, qui est mise en mouvement par les vibrations de l’air, c’est-
à-dire le son. La membrane est attachée à une bobine de fil pouvant coulisser à
l’intérieur d’un aimant. Cette bobine de fil est mise en mouvement vibratoire
par la membrane, tandis que l’aimant reste fixe. Il se produit alors un phénomène d’induction.
Un courant induit apparaît dans la bobine, directement dû à la vibration de la membrane. Ce

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

courant change de sens au même rythme que le mouvement de la membrane ; il est « l’image »
du son qui l’a engendré. On a donc transformé le son en courant électrique.

En théorie, on pourrait ainsi utiliser un haut-parleur comme micro. Il suffit de mettre la


membrane en mouvement, grâce à un son, pour produire du courant. Tout est question de taille,
en réalité : il faudrait un son très intense pour arriver à faire vibrer la membrane du haut-parleur
parce qu’elle est très grande. Dans un micro, la membrane est beaucoup plus petite ; elle est
plus facile à faire vibrer et convient donc mieux pour la transformation du son en courant
électrique. En revanche, comme elle est petite, elle ne peut pas facilement mettre l’air en
mouvement. On ne peut donc pas efficacement utiliser un micro comme haut-parleur.

Les courants de Foucault

Nous avons vu qu’une variation de flux magnétique à travers un circuit fermé engendre un
courant induit. C’est le physicien Foucault qui a établi l’existence de courant électrique dans
des pièces métalliques soumises à des champs magnétiques variables. Ces courant sont alors
appelés courants de Foucault.

Le Four à induction

Un four à induction est un four


électrique fonctionnant grâce au
phénomène de chauffage par
induction d’un métal. Dans un four
à induction, un corps conducteur
(en noir gras sur la figure) est
chauffé en le plaçant à l’intérieur
d’un bobinage parcouru par un
courant alternatif de haute
fréquence. L’usage de cette haute
fréquence permet de créer des variations de champ magnétique très rapide et donc des flux
magnétiques très rapides. Des courants induits intenses se produisent partout dans la masse du
métal et donc l’échauffent fortement.

Cuisinière à induction

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Dans l’appareil de cuisson, un circuit électronique alimente une bobine appelée inducteur,
placée sous la zone de cuisson. Cet inducteur crée un très fort champ magnétique variable.

Lorsqu’on place un récipient conducteur sur la plaque vitrocéramique, il se crée dans le fond
de celui-ci un courant induit. C’est celui-ci qui chauffe le fond du récipient et indirectement,
chauffe les aliments contenus dans le récipient

Ce type de cuisson nécessite des casseroles spécifiques dont le fond est très bon conducteur.
Notons enfin que son utilisation demande des précautions particulières car des champs
magnétiques intenses sont produits.

Voici quelques exemples de précautions à prendre lors de l’utilisation d’une cuisinière à


induction :

• Les casseroles doivent être certifiées pour induction


• Elles doivent couvrir exactement la zone de cuisson
• Leur fond doit être rigoureusement plat
• L’utilisateur-trice ne doit pas se pencher sur la cuisinière et doit de préférence se tenir à
une distance de dix centimètres
• Il(elle) ne peut pas porter un pacemaker.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Les forces de freinage


Le freinage est dû aux forces électromagnétiques exercées par le champ
sur le courant induit. Faisons osciller un pendule constitué d’une plaque
d’un métal non magnétique, tel que l’aluminium ou le cuivre, qui passe,
au cours de son mouvement, dans l’entrefer d’un électroaimant. Si aucun
courant ne passe dans l’électroaimant, le pendule oscille librement. Si un courant passe dans
l’électroaimant, le mouvement est très vite amorti et les oscillations s’arrêtent très rapidement.

En effet, à mesure que la plaque entre dans l’entrefer, elle est traversée par un flux croissant (en
valeur absolue) donnant lieu à des courants de Foucault circulant dans le corps conducteur dans
le sens anti-horlogique, de manière à créer un champ magnétique induit qui s’oppose à
l’augmentation du flux. Ce courant induit subit une force électromagnétique qui produit le
freinage lorsque la plaque entre dans l’entrefer de l’électroaimant. Lorsque, à l’autre extrémité
de l’oscillation, la plaque sort du champ, les courants induits qui résultent de la diminution du
flux vont dans l’autre sens. Il s’ensuit encore un freinage

Ces courants de Foucault sont utilisés dans de nombreux cas comme dispositifs de freinage sur
les camions. La rotation, à travers l’électroaimant, du disque métallique couplé à l’axe des
roues, engendre des courants de Foucault dans le disque, ce qui provoque le freinage. Plus la
vitesse de rotation est grande, plus la variation de flux est rapide et plus les courants induits
sont intenses. La force de freinage augmente donc avec la vitesse du camion, contrairement aux
freins ordinaires. C’est un intérêt majeur des freins magnétiques

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

VI. Les courants alternatifs et les transformateurs


1. Les courants alternatifs
Production d’un courant alternatif
La loi de Lenz nous apprend qu’un courant peut être obtenu par le déplacement d’une spire dans un champ
magnétique, pour autant qu’il y ait une variation de flux dans la spire.
Plaçons une spire dans un champ magnétique uniforme et faisons-la tourner autour d’un axe à la vitesse
angulaire ω
Selon la loi de Lenz, il va apparaître une tension induite donnée par :

𝑑 𝑑
𝑢(𝑡) = − 𝜑 = − 𝑁 ⋅ 𝐵 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝑐𝑜𝑠( 𝜔𝑡)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑢(𝑡) = 𝑁 ⋅ 𝐵 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝜔 ⋅ 𝑠𝑖𝑛( 𝜔𝑡)
𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑖𝑛( 𝜔𝑡)
Avec :
• u(t) : tension instantanée aux bornes de la spire en Volt V
• ɸ: flux traversant la spire en Weber Wb
• S : surface de la spire
• N : nombre de spires de la bobine
• B : champ magnétique en Tesla T
• ω: vitesse angulaire ou pulsation
• Umax : tension maximale en Volt

Nous obtenons une tension alternative sinusoïdale qui va engendrer un courant instantané alternatif
sinusoïdal de la forme :
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡)
Avec :
• i(t) courant instantané en Ampère
• I max : courant maximum en Ampère

L’oscilloscope nous permet de visualiser le courant et la tension produits par la rotation de la spire. Nous
obtenons sur l’écran de l’oscilloscope deux sinusoïdes se différenciant par leur amplitude. ( voir graphe ).
On appelle courant alternatif un courant électrique périodique, qui change de sens deux fois par période et
transporte alternativement, dans un sens et dans l’autre, des quantités d’électricité égales. Sa valeur moyenne
est nulle
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑖𝑛( 𝜔𝑡)
2⋅𝜋
𝜔 =2⋅𝜋⋅𝜈 =
𝑇
𝜈 = 50𝐻𝑧

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Le courant alternatif change de signe toutes les 0,01 secondes. Il suffit de faire tourner la spire à 50 tours
par seconde. Le plus simple des courants alternatifs est le courant alternatif sinusoïdal

On appelle tension alternative une tension périodique, qui change de sens deux fois par période et transporte
alternativement, dans un sens et dans l’autre, des quantités d’électricité égales. Sa valeur moyenne est nulle.

𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑖𝑛( 𝜔𝑡)

Temps en s
u(t) en V
i(t) en A

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

2. L’alternateur
Pour obtenir une tension alternative appréciable, Il
faut prendre un grand nombre de spires et les faire
tourner rapidement dans un champ magnétique
intense.

𝑈𝑚𝑎𝑥 = 𝑁. 𝐵. 𝑆. 𝜔

C’est le principe de l’alternateur.


L’alternateur est formé de deux parties :

• un rotor formé par des paires de bobines


alimentées par un courant continu
provenant d’une dynamo placée sur le
même axe que l’alternateur. Celles-ci créent un champ magnétique tournant. Lorsque le
rotor comporte p paires de bobines et tourne à n tours par seconde,
la fréquence de la tension est v = n p.
• un stator qui produit la tension alternative induite

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

3. Effet du courant alternatif


Effet thermique
L’effet Joule ne dépend pas du sens du courant. On peut en déduire qu’une résistance peut être
portée au rouge aussi bien avec un courant continu qu’avec un courant alternatif
Effet chimique
Le courant alternatif décompose les électrolytes comme le ferait à chaque instant un courant
continu de même intensité. Les effets qui en résultent s’inversent toutes les 0,01 secondes.
Electrolyse de l’eau
En courant continu, l’électrolyse de l’eau donne 1 En courant alternatif, chaque éprouvette contient
volume d’oxygène à l’anode et 2 volumes un volume identique de mélange gazeux. Chaque
d’hydrogène à la cathode mélange est formé 1/3 d’oxygène et 2/3
d’hydrogène.

Le courant alternatif n’est pas utilisé pour les électrolyses.

Effet magnétique
Un courant alternatif agit à chaque instant sur une aiguille aimantée comme le ferait le courant
continu. Seulement comme le courant alternatif change de signe toutes les 0,01 secondes,
l’aiguille aimantée oscille autour d’une position d’équilibre car la variation du signe du courant
est si rapide que la rotation de 180° n’a pas le temps de se faire.
Contrairement au courant continu, le passage du courant alternatif dans une bobine va créer un
champ magnétique variable. La conséquence sera l’apparition d’un courant induit.
L’action d’un champ magnétique sur un courant alternatif est le même que si le courant était
continu si ce n’est que la force électromagnétique changera de signes périodiquement.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Effet biologique
Des courants alternatifs, même relativement faibles, traversant le corps humain peuvent
entraîner des blessures ou même la mort.
Le corps humain peut être assimilé à une résistance variable. Une peau sèche a une résistance
de 105  alors qu’une peau humide présente une résistance 100 fois plus petite.
Une peau immergée dans l’eau a une résistance de 250 .

On comprend que l’intensité du courant traversant un corps humain sera d’autant plus
importante que la peau est mouillée. L’énergie thermique dégagée par le passage d’un courant
peut provoquer des brûlures aussi bien internes qu’externes.
Il existe en plus, d’autres actions plus spécifiques telles que :
• Si l’intensité du courant dépasse 25 mA, il y a contraction du diaphragme. Cela
provoque une mort par asphyxie si le courant ne s’arrête pas.

• Pour des intensités plus élevées, il y a fibrillation ventriculaire qui a pour effet de
dérégler l’activité électrique rythmique auto-programmée du cœur. Une fois déclenchée,
il est rare que la fibrillation s’arrête spontanément. Le sujet se trouve dans un état de
mort apparente.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

4. Le transformateur
Introduction
Les utilisateurs de courant électrique n’ont pas toujours besoin de la tension délivrée par
électrabel (220 V). Une sonnerie fonctionne en 6V, une lampe halogène en 12 V, une radio en
9 V, …
L’appareil qui permet de passer d’une tension à une autre s’appelle un transformateur. Celui-ci
ne peut fonctionner qu’en courant alternatif.
Un transformateur se compose d’un cadre métallique constitué de tôles minces en fer doux
isolées les unes des autres et de deux bobines qui constituent deux circuits indépendants : le
circuit primaire relié à un générateur et un circuit secondaire relié à un récepteur

Transformation de différence de potentiels


Soit un transformateur constitué de np spires au primaire et de ns spires au secondaire.
Alors le rapport de transformation sera donné par

𝑛𝑠 𝑈𝑠
=
𝑛𝑝 𝑈p

Avec :
• Us: tension efficace du secondaire
• U P : tension efficace du primaire

Lorsque le rapport de transformation est inférieur à 1, le transformateur est abaisseur de tension


ou sous-volteur.
Lorsque le rapport de transformation est supérieur à 1, le transformateur est élévateur de tension
ou survolteur.

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5ème Sc. Générales (3h/sem) – Physique Dubois C.

Transformation des intensités des courants


Dans un transformateur, les pertes de puissance sont très faibles et peuvent être
considérées comme nulles
𝑈𝑝 ⋅ 𝐼p = 𝑈s ⋅ 𝐼s
𝐼𝑝 𝑈 𝑛
= 𝑈𝑠 = 𝑛 𝑠
𝐼s p 𝑝

Si le transformateur est élévateur de tension, l’intensité du courant primaire est supérieure à


l’intensité du courant secondaire
𝑛𝑠 𝐼p
>1 ⇒ >1
𝑛𝑝 𝐼s
Si le transformateur est abaisseur de tension, l’intensité du courant primaire est inférieure à
l’intensité du courant secondaire

𝑛𝑠 𝐼p
<1 ⇒ <1
𝑛𝑝 𝐼s

Applications
L’énergie électrique produite par la centrale doit être acheminée au moyen de lignes électriques
vers les lieux d’utilisation. La résistance des lignes électriques entraîne des pertes par effet
Joule. Pour réduire au maximum les pertes électriques, il faut :

• diminuer l’intensité du courant dans les câbles

2
PJ = R  I eff
• diminuer la résistance des câbles en choisissant un bon conducteur et la plus grande
section de câble possible (6 cm²).

l
R = 
S

Cependant, il ne faut pas diminuer la puissance disponible pour l’utilisateur

Putil = U eff  I eff

Pour garder la même puissance utile et diminuer les pertes électriques, il suffit de diminuer
l’intensité du courant et d’augmenter la tension. On utilise des transformateurs élévateurs de
tension qui élèvent la tension jusqu’à 400.000 V

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