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Electricité
et magnétisme
LEP•électricité 1-2001 19.6.2001 22:52 Page 402
1 L’interaction électrique et
la structure de l’atome
Toute matière est formée d’atomes. La microscopie électronique permet de les
compter. Il faudrait pouvoir poursuivre le grossissement pour observer la structure
fine de l’atome.
1 Electrisation
Dans l’obscurité, quand on ôte des vêtements en matière
synthétique, on peut voir de petites étincelles. Parfois, en se
brossant les cheveux, on entend de petits crépitements et on
observe que les cheveux sont attirés par la brosse et s’écar-
tent les uns des autres.
Ces phénomènes sont dus à l’électrisation de la matière par
frottement.
2 Loi d’interaction
L’ensemble des objets électrisés peut être partagé en deux
catégories, selon qu’ils attirent ou repoussent un corps frotté
préalablement choisi. Deux corps de même catégorie se Interaction entre corps électrisés.
Deux charges électriques de même signe se repoussent. ébonite, PVC, … attraction répulsion
Deux charges électriques de signes contraires s’attirent. Résultats de l’interaction entre corps électrisés.
Signe de
+ –
la charge
+ répulsion attraction
3 Un modèle de l’atome – attraction répulsion
Le noyau
Presque toute la matière (masse) de l’atome est concentrée atome
d’hydrogène
dans le noyau; son diamètre est environ cent mille fois plus
petit que celui de l’atome. Il est très dense.
Le noyau est formé principalement de deux sortes de parti-
cules : les protons et les neutrons. Les protons sont por- atome
de carbone
teurs d’une charge électrique positive. Les neutrons n’ont
aucune charge électrique.
atome d’aluminium
4 Interprétation
de l’électrisation
Avant le frottement, baguette et tissu de laine sont électri-
quement neutres. En les frottant, on agit sur les atomes
situés à la surface de la baguette et du tissu. Le tissu de laine
arrache des électrons aux atomes constituant la baguette de
verre ; il possède alors un excès d’électrons : il est chargé
négativement. La baguette de verre présente un manque
d’électrons: elle est chargée positivement.
On ne peut donc que transférer des électrons de la baguette
vers le tissu.
La charge électrique est conservée.
Un corps chargé négativement a un excès d’électrons.
Un corps chargé positivement a un défaut d’électrons.
Pour agir sur la charge d’un corps, on ne peut que lui
ajouter ou lui enlever des électrons.
5 La charge électrique
La charge électrique se mesure en coulombs [C]. La charge
électrique d’un électron est égale en valeur absolue à celle
d’un proton. Cette charge élémentaire, notée e, vaut
e = 1,6 . 10 –19 C.
5 Construction d’un pendule électrique: 11 Une règle en matière plastique électrisée attire de
petits morceaux de papier. Réaliser cette expé-
Recouvrir de papier d’aluminium une petite boule rience. Essayer de l’interpréter. Il faudra admettre
de polystyrène expansé. La fixer avec du ruban que la répartition des charges électriques a été
adhésif à un fil de coton (ou de soie ou de nylon) modifiée dans les petits morceaux de papier.
d’une vingtaine de centimètres. Attention, seuls les électrons peuvent se déplacer.
32 Foudre et éclairs
Foudre et éclairs sont des phénomènes d’électrisation
naturels. Un orage se déclenche souvent l’été, l’air étant
chaud et humide. Un orage prend sa source dans de gros
nuages, au sommet très élevé: les cumulo-nimbus.
A cette altitude, les gouttelettes d’eau se transforment en
cristaux de glace qui retombent vers la base du nuage. Les
particules descendantes s’électrisent sous l’effet du frotte-
ment de l’air chaud et des gouttelettes ascendantes. Les
nuages ont ainsi des zones chargées positivement et des
zones chargées négativement.
Si la concentration des charges électriques est suffi-
samment élevée, l’attraction est telle entre ces charges qu’il
peut se produire une décharge électrique. Des charges pas-
sent d’un corps sur l’autre à travers l’air qui les sépare. Il y
a émission de lumière.
bouclier
John Dalton pensait qu’un atome était un bloc de de plomb
matière compact, une sorte de minuscule boule de billard.
Quatre-vingt-dix ans plus tard, en 1897, le physicien J. J.
Thomson démontra qu’il n’en est rien. Il découvrit que
les atomes contenaient des particules portant une charge
électrique négative. Ces particules furent par la suite appe-
lées électrons.
Sachant que la matière est, dans son ensemble, électri- particule alpha
quement neutre, Thomson en déduisit que les atomes radium
feuille écran
devaient également receler une charge positive compen- d’or
sant la charge négative de leurs électrons. Toutefois, il sup-
posa que les charges positives et négatives étaient équita-
blement réparties dans toute la masse de l’atome, un peu à L’expérience de Rutherford.
la manière des raisins secs dans un cake.
D’autres savants estimèrent que toute la charge positive
atomes d’or
devait au contraire être localisée dans une toute petite par-
tie de l’atome. Le physicien Ernest Rutherford fut le pre-
particules alpha
mier, en 1911, à décrire la structure de l’atome telle que
nous la connaissons aujourd’hui.
Au cours d’une expérience célèbre, il bombarda une feuille
d’or avec des particules chargées positivement. Deux
charges positives se repoussant mutuellement, ces parti-
cules ne devaient être déviées qu’à proximité des zones de
la feuille d’or chargées positivement, la plupart d’entre
elles traversant la feuille d’or en ligne droite. Ce fut effecti-
vement ce qui se produisit et cela démontra que la théorie
de Thomson était erronée. Rutherford avait prouvé que la
charge positive de chaque atome d’or n’occupait qu’une
infime partie de cet atome. Nous appelons cette partie
noyau et Rutherford a démontré qu’elle ne représentait
qu’un millionième de millionième du volume total de
l’atome . Interprétation de l’expérience avec le modèle de l’atome
Le noyau d’un atome est composé de protons, générale- proposé par Rutherford.
ment accompagnés de neutrons. Ceux-ci ont à peu près la
même masse que les protons, mais ne portent pas de
charge. La masse d’un proton étant près de deux mille fois
supérieure à celle d’un électron, presque toute la masse a) Décrire le modèle de l’atome proposé par chacun des
d’un atome est localisée dans son noyau. trois savants cités dans le texte.
D’après «l’Espèce, la Matière». b) Les particules positives bombardant la feuille d’or sont
Collection Sciences et Techniques d’aujourd’hui, © Larousse. des particules alpha : des noyaux d’hélium. L’atome
d’hélium renferme deux électrons. Quelle charge porte
une particule alpha?
c) Rappeler les lois d’interaction entre charges électriques.
Expliquer pourquoi certaines particules alpha rebon-
dissent en frappant la feuille d’or (figure du bas).
d) Sur le modèle de la figure prévoir le résultat de l’expé-
rience décrite si le modèle correct pour l’atome était
celui préconisé par J. J. Thomson.
e) Donner le nom des particules entrant dans la compo-
sition du noyau.
34 L’atome aujourd’hui, les quarks Ainsi, les particules dites élémentaires, protons et neu-
trons, sont composées respectivement de trois quarks
uud et udd. Pour expliquer les liens entre les quarks, on
Au début du XXe siècle, E. Rutherford mit en évidence imagina qu’ils jouissent d’une propriété appelée «cou-
l’existence du noyau, composé de protons chargés leur». Semblable sous plusieurs aspects à la charge élec-
positivement, alors qu’en 1932, Sir James Chadwick trique, la couleur se manifeste sous trois formes: rouge,
(1891-1974), prix Nobel en 1935, découvrit le neutron. vert et bleu. Chaque quark peut prendre chacune des
On pensait alors que tout atome était constitué de trois trois couleurs mais pour assurer les liens, les trois quarks
sortes de particules (proton, neutron et électron). Depuis d’un baryon doivent être de couleur différente. En chro-
1945, des expériences de collision à haute énergie entre modynamique quantique, par analogie avec l’électro-
les particules connues ont révélé l’existence de plusieurs dynamique quantique, on dit que le quark porte une
«nouvelles» particules, très instables et de demi-vies très «charge colorée» par analogie avec la charge électrique.
courtes (de 10–6 s à10–23 s); à ce jour, on en connaît plus On appelle souvent « force colorée » la force qui agit
de trois cents. Les physiciens recherchèrent une théorie entre les quarks en se souvenant que l’interaction forte
permettant d’expliquer l’existence de toutes ces parti- entre les hadrons est assurée par des particules sans masse:
cules. En 1963, Murray Gell-Mann et George Zweig les gluons. Ainsi, la théorie veut qu’il existe huit gluons
suggérèrent indépendamment que les particules étaient dont six ont une charge colorée grâce à laquelle les
composées de «quarks» (ce nom provenant d’une phrase quarks s’attirent les uns les autres et forment des compo-
du roman «Finnegan’s Wake» de James Joyce: «Three sés. De plus, la couleur d’un quark change lorsqu’il émet
quarks for Muster Mark»). ou absorbe un gluon. La force colorée entre les quarks
On les rechercha ensuite expérimentalement et on les est similaire à la force électrique entre les charges : les
trouva! couleurs semblables se repoussent et les couleurs oppo-
De nos jours, les protons et neutrons ne sont pas consi- sées s’attirent.
dérés comme des particules élémentaires mais comme
l’assemblage de trois quarks étroitement liés. On classe
les différentes particules (excepté les photons) en deux
grandes catégories en fonction des interactions qu’elles
peuvent subir : les hadrons effectivement formés de e–
quarks et les leptons. Les hadrons interagissent par la
force nucléaire forte; ils se divisent en deux groupes: les neutron
mésons et les baryons. Les leptons (du grec leptos pour u u
u d
petit ou léger) prennent part aux interactions électro- e– d d
faibles. Les leptons comprennent les électrons (e –), les
muons (µ–), les taons (τ–) et les neutrinos (νe ; νµ ; ντ),
u u
tous plus légers que le plus léger des hadrons; ils sem- électron d u
blent être de vraies particules élémentaires. d d proton
On admit, au début, trois types de quarks désignés par Noyau d’He
les symboles u, d et s (up, down, strange). Les quarks
possèdent des charges électriques fractionnaires. En
1967, plusieurs physiciens suggérèrent, pour des raisons
de symétrie, l’existence de trois autres quarks c, b et t
(charm, bottom et top).
Représentation d’un atome d’hélium (l’échelle n’est pas
respectée).
Dimensions: Quark < 10 –18 m
Electron > 10 –18 m
Leptons Energie Charge Quarks Energie Charge Proton et neutron ≈ 10 –15 m
au repos au repos
Noyau ≈ 10 –14 m
e- 511 keV -e u 360 MeV +2e/3 Atome ≈ 10 –10 m
µ- 107 MeV -e d 360 MeV -e/3
N.B.: Les modèles actuels de la structure de la matière tiennent
τ- 1784 MeV -e c 1500 MeV +2e/3
compte d’éléments que nous avons volontairement laissés de
νe < 30 eV 0 s 540 MeV -e/3 côté comme le spin, les nombres baryoniques, l’étrangeté, la
νµ <0,5 MeV 0 t ≈100 GeV +2e/3 saveur ou les antiparticules… Ces éléments se situent dans le
cadre de la «mécanique quantique».
ντ <250 MeV 0 b 5 GeV -e/3
2 Le courant électrique
dans les métaux
Au cours des expériences faites dans le chapitre précédent, on a arraché des
électrons en frottant ensemble des matières isolantes. Dans ce type de matière, les
électrons ne se déplacent pas facilement ; c’est pour cette raison que l’on parle
d’électrostatique.
Dans des matériaux conducteurs comme les métaux, certains électrons se déplacent
facilement et peuvent ainsi créer un courant électrique.
Interprétation
Le bâton d’ébonite porte un excès d’électrons. La boulette
non chargée se comporte en fait comme une charge
positive vis-à-vis du bâton d’ébonite, d’où l’attraction
observée. Après contact, la répulsion du pendule montre
que la boulette est alors chargée négativement. Des
électrons ont été transférés sur cette boulette.
On observerait le même phénomène en intercalant entre le
bâton d’ébonite et la boulette de papier d’aluminium une
règle métallique. Même sans contact entre le bâton d’ébo-
nite et la règle métallique, le pendule s’écarte. Les charges
négatives responsables de cette répulsion proviennent donc
de la règle métallique. Ce phénomène ne serait pas
observable si la règle métallique était remplacée par une
règle en plastique.
Il existe dans un métal des électrons susceptibles de se
déplacer. Ils sont appelés électrons libres.
2 Conducteurs et isolants
La conductibilité électrique indique la facilité avec laquelle
des charges électriques peuvent se déplacer dans un
conducteur. Elle est variable d’un corps à l’autre. Du point
de vue électrique, on distingue deux grandes classes de
corps: les conducteurs et les isolants (non conducteurs).
Dans les conducteurs, les particules chargées négativement
(électrons libres) peuvent sous certaines conditions se
déplacer relativement facilement.
Tous les métaux sont conducteurs, mais tous les électrons
d’un métal ne sont pas libres. Pour le cuivre, par exemple,
un seul sur vingt-neuf peut se déplacer librement.
Un isolant conduit très mal le courant électrique. A titre
d’exemple, le verre et le mica sont respectivement 1019 et
1022 fois moins conducteurs que le cuivre…
Cela signifie qu’il faudra respectivement 1019 et 1022 fois
plus d’énergie pour y déplacer des électrons.
3 Nature du courant
dans un métal
Dans un métal comme le cuivre, les noyaux positifs sont
alignés régulièrement et sont pratiquement fixes.
Si le métal est soumis à l’influence de charges voisines, les
électrons libres sont sollicités dans une direction déter-
minée: c’est le courant électrique.
Dans un conducteur métallique, le courant électrique est
dû à un mouvement d’ensemble des électrons libres. Ce
Un métal sans « influence » Un métal avec « influence »
mouvement est très lent (quelques millimètres par minute). électrique extérieure. électrique extérieure.
4 Rôle du générateur e–
e–
sens de
déplacement
e– des électrons
Les charges sont mises en mouvement par un générateur
qui leur communique de l’énergie. e–
e–
Le générateur ne crée pas les charges qui sont déjà pré- e–
sentes dans le métal. Il provoque la circulation des électrons
libres. Le générateur, une « pompe » à électrons.
5
vis
Le circuit électrique isolant en verre
plot central
Un circuit électrique désigne un ensemble de fils conduc- Schéma d’une ampoule à vis. Le culot en laiton
teurs et d’appareils pouvant être parcourus par des charges est isolé du plot central par une partie en verre noir.
électriques.
L’interrupteur
Un interrupteur est un dispositif qui permet de fermer ou
d’ouvrir un circuit électrique.
A B
Si l’interrupteur est fermé, les points A et B sont reliés, le
courant électrique circule, et l’ampoule brille.
Si l’interrupteur est ouvert, les deux points A et B sont
séparés par l’air qui est isolant, le courant électrique ne Si l’interrupteur est fermé, le courant circule.
circule plus et l’ampoule est éteinte. Si l’interrupteur est ouvert, le courant ne circule pas.
Chez soi
On se sert le plus souvent d’une rallonge. Elle est consti-
tuée par un conducteur à trois fils, terminée par une fiche à
trois broches (fiche mâle), et une fiche à trois alvéoles (fiche
femelle).
En électronique
Les liaisons sont réalisées par soudage des pièces sur une
carte appelée «circuit imprimé». Les deux extrémités d’une rallonge.
6 Sens du courant
Le sens du courant a été fixé arbitrairement par les physi-
sens conventionnel
ciens au début du XIXe siècle alors qu’on ne connaissait du courant
+ –
pas encore les électrons. G
7 Les effets
du courant électrique
En réalisant le circuit ci-contre, on constate
au passage du courant que:
– le filament de la lampe s’échauffe et devient lumineux;
c’est l’effet thermique du courant électrique ou effet
Joule;
– l’aiguille aimantée dévie lorsqu’on enclenche le cou-
rant; c’est l’effet magnétique du courant électrique;
– l’eau est dissociée en hydrogène et oxygène; c’est l’effet
chimique du courant électrique.
2 Dans un circuit électrique fermé, quel rôle joue le 8 Un tube de cuivre est tenu à la main. On veut
générateur? l’électriser en le frottant avec un chiffon de laine.
Est-ce possible? Pourquoi?
3 Répondre par «oui» ou par «non» aux affirma-
tions suivantes:
– Tous les électrons d’un métal sont libres.
9 Quelles sont les ampoules allumées dans le
montage de la figure ci-dessous?
– L’ordre de grandeur de la vitesse du mouvement
d’ensemble des électrons est de quelques milli-
mètres par minute. 1
plaques de déflexion
canon faisceau horizontale
à électrons d’électrons
de lumière. plaques de
spot
déflexion verticale
circuit d’accélération
des électrons
3 L’intensité du courant
électrique et la tension
Un courant électrique dans un conducteur est un mouvement d’ensemble des
électrons libres. Les effets du courant dépendent du débit d’électrons. L’intensité du
courant mesure ce débit.
1 L’intensité du courant
On considère un fil conducteur parcouru par un courant. générateur
Le courant étant établi pendant une durée ∆t, on désigne G
par n le nombre d’électrons traversant une section
quelconque du fil. La charge électrique correspondante est,
en valeur absolue:
|Q| = n . e
générateur
2 La mesure de
I
G
l’intensité ; l’ampèremètre
A ampèremètre
3 Intensité dans
un circuit en série
Deux récepteurs, par exemple deux ampoules, sont bran- I
A G
chés en série dans un circuit s’ils sont disposés bout à bout
entre les bornes du générateur. On dit aussi que le circuit
est formé d’une seule maille.
Deux récepteurs en série sont parcourus par le même L1 L2
courant électrique, donc l’intensité du courant est la I1 I2
A1 A2
même en chaque point d’un circuit série:
4 Intensités dans
un circuit en parallèle
Deux récepteurs, par exemple deux ampoules, sont G
branchés en parallèle dans un circuit si les bornes du pre-
mier sont connectées aux bornes du second. Le courant
principal I sortant du générateur se sépare en deux A
courants I1 et I2 dans les récepteurs L1 et L2. On dit que le I
L1
I1
circuit est formé de deux mailles; le point du circuit où le nœud A1 nœud
courant se sépare est un nœud. I2 L2
Dans un circuit en parallèle, l’intensité I du courant A2
électrique qui arrive à un nœud est égale à la somme des
intensités I1 et I2 des courants qui en partent: La valeur indiquée par l’ampèremètre A est la somme des
valeurs indiquées par les ampèremètres A1 et A2.
I = I1 + I2
6 La tension ou
différence de potentiel
Le déplacement des charges électriques entre les extrémités
A et B d’un circuit nécessite de l’énergie. Cette énergie est
transformée par le conducteur.
Par définition, la tension (ou différence de potentiel)
UAB entre A et B est l’énergie transformée au passage
d’une charge de 1[C ] entre A et B.
L’énergie EAB transformée lors du déplacement d’une
charge quelconque |Q| dans le conducteur est alors donnée
par:
7 La mesure de G
la tension ; le voltmètre
La tension entre deux points A et B d’un circuit se mesure
avec un voltmètre.
A B
On le branche en parallèle avec la portion de circuit qui
nous intéresse.
V
UAB
8 Tensions dans
un circuit en série
G
Considérons un circuit composé de deux ampoules en UAC
série.
V
L’énergie transformée lors du passage de 1 C à travers tout
le circuit est la somme des énergies transformées au passage L1 L2
B
de cette charge à travers chaque ampoule.
A C
La tension UAC aux bornes du circuit en série est égale à la
somme des tensions UAB et UBC aux bornes de chaque
ampoule:
V1 V2
UAC = UAB + UBC
UAB UBC
Cette propriété se vérifie à l’aide de voltmètres.
La valeur indiquée par le voltmètre V est la somme des
valeurs indiquées par les voltmètres V1 et V2 .
9 Tension dans
G
un circuit en parallèle
UAB
Les deux ampoules sont maintenant branchées en parallèle. L1
Désignons par A et B leurs bornes communes.
L’énergie pour faire passer une charge de 1 C (et par consé- A B
V
quent une charge quelconque) de A à B est la même quelle
L2
que soit l’ampoule traversée.
Un seul voltmètre branché en A et B mesure la tension
commune aux bornes de chaque ampoule. La tension aux Le voltmètre V indique la tension UAB commune aux
bornes de chaque ampoule est la même. ampoules L1 et L2 .
Remarque
Une situation analogue a été rencontrée en mécanique: le
travail minimum pour soulever un corps d’un point A à un
point B ne dépend pas du trajet suivi.
Le tableau ci-dessous établit la correspondance entre les
paramètres jouant un rôle analogue dans les deux situa-
tions:
m 2e trajet
L2 A
E Wmin
= UAB = g . ∆h
|Q| m
A1 A2
a)
6 volts. Qu’indique le voltmètre V2 ?
G
9V
L1 L2 L3
V1 V2
G L4
b)
V1
9 Comment sont branchés les différents appareils
reliés à une même multiprise?
G
Expliquer pourquoi ces appareils ne doivent pas
être trop nombreux.
1,2 A
0,5 A
I1 I2
0,2 A
I3
800 mA
13 Regarder le circuit de la figure ci-dessous. On
I1 I2 désire mesurer l’intensité qui passe dans
l’ampoule L 1 , et la tension aux bornes de
I3 I1 l’ampoule L2 .
I2 0,3 A
I3
350 mA Schématiser votre montage en représentant l’ampère-
mètre et le voltmètre.
A1 I1 = 0,7 A
A2
A3
14 Du microampère au kiloampère
Une gamme étendue de courants
Les techniques modernes nécessitent une gamme d’inten-
sité de courants électriques de plus en plus étendue. Aussi
bien dans les domaines des courants faibles que dans ceux
des courants forts, cette gamme s’élargit.
L’intensité du courant électrique qui circule à l’intérieur
d’une «puce électronique» n’est que de quelques micro-
ampères [µA], celle qui circule à l’intérieur des cuves à
électrolyses pour la fabrication de l’aluminium, peut
dépasser cent kiloampères [kA].
microampère µA 1 µA = 0,000001 A
milliampère mA 1 mA = 0,001 A
ampère A
kiloampère kA 1 kA = 1000 A
15 Différentes sortes
de générateurs de tension
On utilise un grand nombre de générateurs de tension.
Les tensions fournies varient de quelques millivolts [mV]
à plusieurs millions de volts [MV].
Un générateur inusable
La cellule photovoltaïque, ou photopile, fournit, conve-
nablement éclairée, une tension de 0,5 volt à ses bornes.
Les générateurs solaires sont constitués par l’association
d’un grand nombre de photopiles.
Les photopiles sont utilisées pour fournir, par exemple,
l’énergie électrique nécessaire au fonctionnement des
satellites, de certaines montres ou calculatrices.
Un générateur exceptionnel
Le générateur Van de Graaf est une grosse machine, qui
peut produire des tensions de plusieurs millions de volts.
Il est utilisé dans les laboratoires de recherche de hautes
énergies. Générateur Van de Graaf.
4 Résistance d’un
conducteur - La loi d’Ohm
On appelle dipôle tout élément de circuit électrique ou électronique qui possède
deux bornes. Certains dipôles, comme les résistances radio ou les fils conducteurs,
ont des propriétés intéressantes. Ce sont des conducteurs ohmiques, ou plus simple-
ment, des résistances.
1 La caractéristique
d’un dipôle
Les dipôles ont tous une fonction précise, et leur compor-
tement à l’intérieur du circuit électrique est prévisible à
partir de leur caractéristique.
On appelle «caractéristique courant-tension» d’un dipôle,
la courbe représentant l’intensité I du courant qui le
traverse en fonction de la valeur de la tension U qui existe
entre ses bornes.
2 La caractéristique
d’un dipôle ohmique
Une résistance est un conducteur utilisé dans
les montages électriques; elle a l’aspect d’un
petit cylindre.
Branchons cette résistance aux bornes d’un générateur de
tension variable. Un ampèremètre mesure l’intensité I du
courant et un voltmètre mesure la tension U entre ses
bornes. On reporte sur un graphique l’intensité I du
courant en fonction de la tension U. Une résistance.
Le graphe obtenu est une droite qui passe par l’origine U [V] I [mA]
des axes. La tension U et l’intensité I sont proportion-
nelles: 0 0
2 36
U 4 70
= constante
I 6 106
8 142
Un dipôle dont la caractéristique est une droite passant par
l’origine des axes est appelé dipôle ohmique ou résistor; Résultats des mesures.
par abus de langage, il est fréquemment appelé résistance
(morte).
Un fil conducteur peut être assimilé à un dipôle ohmique,
bien que sa résistance varie quelque peu avec la tempéra-
ture du fil lors de l’utilisation; la proportionnalité entre U
et I n’existe que dans un domaine limité.
3 Loi d’Ohm
I en [mA]
Dans le cas d’un dipôle ohmique, la proportionnalité entre
160
la tension U et l’intensité I s’exprime par la loi d’Ohm:
U 120
= R ou U = R . I
I
80
La constante de proportionnalité R est la résistance du
dipôle. Son unité de mesure est l’ohm [Ω]. Par définition, 40
1 Ω est la résistance d’un dipôle ohmique traversé par U en [V]
un courant de 1 A lorsqu’il est soumis à une tension de
1 V. 2 4 6 7 8 10
4 Résistance
d’un fil conducteur
Un fil conducteur cylindrique de section S
et de longueur l est branché à un générateur.
Un ampèremètre mesure l’intensité I et un
voltmètre la tension U entre les extrémités du fil ; on en
déduit la valeur de la résistance du fil:
U
R=
I
Remarques
ρ = ρo[1 + α . (θ – θo )]
5 Résistance équivalente
Dans un circuit, plusieurs résistances sont souvent associées. I
G
La résistance équivalente à une portion AB de circuit
contenant plusieurs résistances est la résistance unique qui,
placée entre A et B ne modifie ni la tension entre ces
UAC UCB
points, ni l’intensité du courant qui circule dans le circuit
principal. I1 I2
R1 R2
A C B
Résistances en série UAB
1 = 1 + 1 UAB
R R1 R2
R
La résistance équivalente R est plus petite que chacune A B
des résistances R 1 et R 2 . Résistance équivalente à deux résistances en parallèle.
1
a) Qu’appelle-t-on «caractéristique» d’un dipôle?
b) Schématiser un montage qui permet de la déter-
E XERCICES 7 Code des couleurs des résistances
Les valeurs des résistances sont codées à l’aide
d’anneaux colorés. La première figure vous donne
le code des couleurs. Utiliser ce document pour
miner expérimentalement. déterminer les résistances des conducteurs
c) Représenter la caractéristique d’un résistor de ohmiques de la seconde figure ci-dessous.
résistance R = 10 Ω.
0 I (A)
2 4
6 Caractéristique d’une ampoule 8 Sur les résistances radio, le dernier cercle coloré
indique la tolérance que le constructeur garantit
Le tableau ci-dessous donne l’intensité I qui sur R .
traverse une lampe en fonction de la tension U
appliquée entre ses bornes. Que signifie R = 330 Ω à 5% près?
U en [V]
240
220
200
180
160
10 Ω 1Ω
12 Conducteurs en série
10 Ω 1000 Ω
On monte en série deux conducteurs ohmiques
de résistances respectives R1 et R 2 . 2Ω 15 Ω
R1
1
230 V
10 Ω 15 Ω
10 Ω R1
30 Ω 2
4Ω
20 Ω R2
10 Ω
20 Ω
60 Ω
100 Ω
80 Ω 230 V
1Ω 100 Ω
R1
3
R2
I
G
8,7 V 230 V
UAB UBC
a) Calculer la valeur des résistances des corps de
chauffe en vous servant des indications de la
12 Ω 68 Ω puissance données dans le tableau ci-dessous dans
A B C les cas de la figure ➁ et de la figure ➂ .
b) Compléter le tableau en indiquant, pour le type
a) Calculer la résistance R équivalente à R1 et R2 . de couplage, si une ou deux résistances sont en
b) Utiliser la loi d’Ohm pour calculer l’intensité I service et, dans le cas où deux résistances sont en
du courant qui circule dans le circuit. service, si elles sont couplées en parallèle ou en
série. Déterminer et indiquer également les puis-
c) Calculer les tensions UAB et UBC aux bornes de sances manquantes.
chaque résistance.
Position Valeur de R1 Valeur de R2 Résistance du Puissance du
d) Les deux résistances sont maintenant branchées (circuit choisi) en [Ω] en [Ω] circuit en [Ω] circuit en [W]
en parallèle. L’intensité du courant qui circule ➀
dans le circuit principal va-t-elle varier? ➁ 500
Si oui, va-t-elle augmenter ou diminuer ? Expli- ➂ 750
quer votre réponse. ➃
21
Questions
a) En état de supraconductivité, la résistance électrique des métaux
devient pratiquement nulle. Quelle conséquence cela a-t-il sur la
valeur de l’intensité du courant qui les traverse, lorsqu’ils sont
soumis à une certaine tension U?
b) Citer quelques applications possibles de la supraconductivité.
5 Energie et puissance
électriques - L’effet Joule
Un récepteur transforme l’énergie électrique qu’il consomme en une autre forme
d’énergie utile (mécanique dans le cas d’un moteur). Mais quel que soit le récepteur,
il dégage de la chaleur lorsqu’il fonctionne ; c’est l’effet Joule. Ce dégagement
d’énergie thermique représente souvent une perte au détriment des autres énergies
souhaitées, sauf pour certains appareils utilisés pour chauffer : fer à repasser,
radiateur électrique, …
1 Energie et
puissance électriques
Utilisons la définition de la tension U aux bornes d’un
récepteur pour déterminer l’énergie électrique qu’il trans-
forme pendant la durée ∆t:
Eél = U . |Q|
La puissance vaut:
Eél U . I . ∆t
P= = =U.I
∆t ∆t
2 Energie thermique
dissipée par effet Joule
Un conducteur transforme intégralement l’énergie élec-
trique Eél en énergie thermique Eth :
Eth = Eél = U . I . ∆t
U= R . I
on obtient
Eth = R . I 2 . ∆t
3 Vérification
expérimentale
Un corps de chauffe est branché aux bornes
d’un générateur de tension U ajustable.
Un ampèremètre mesure l’intensité I du
courant.
Le corps de chauffe est immergé dans une masse m d’eau
contenue dans un calorimètre. On relève sa température
initiale θ1 puis on établit le courant pendant la durée ∆t;
on mesure ensuite la température finale θ2 de l’eau. Mesure de l’effet Joule.
On considère que l’énergie thermique dissipée par le fil est Eth [J]
entièrement transmise à l’eau.
Eth = ceau . m . (θ2 – θ1 )
L’expérience se déroule en deux parties.
a) L’intensité I du courant est maintenue constante pour
chaque mesure et on fait varier la durée ∆t. t [s]
4 Puissance nominale
d’un appareil électrique
Tous les appareils électriques portent deux indications.
La première exprimée en [V] est la tension normale d’utili-
sation; on l’appelle tension nominale. La seconde expri-
mée en [W] indique la puissance; dans ce cas, on l’appelle
puissance nominale.
La tension délivrée par le réseau de distribution européen
d’électricité est de 220 à 230 V. Les ampoules disponibles
dans le commerce et fonctionnant sous cette tension ont
une puissance nominale de 15 W, 25 W, 40 W, 60 W, 75 W,
100 W…
Si une ampoule porte l’indication «230 V – 60 W», cela
signifie qu’elle est prévue pour fonctionner sous une ten-
sion de 230 V; sa puissance est alors de 60 W. Soumise à
une tension plus petite, sa puissance est plus faible et
l’ampoule éclaire moins. Soumise à une tension plus
grande, sa puissance est plus élevée, ce qui peut faire fondre Les indications sont celles de la tension et de la puissance
son filament. nominales.
5 La mesure de
l’énergie transformée
L’énergie électrique transformée dans une installation est
égale à la somme des énergies transformées par chaque
appareil. Elle est mesurée par le compteur électrique.
Chaque tour du disque du compteur correspond à une
certaine quantité d’énergie qui est indiquée sur son boîtier.
C’est la constante du compteur.
L’énergie est exprimée en kilowattheures [kWh].
1 kWh est l’énergie transformée par un appareil de
puissance 1 kW durant une heure de fonctionnement.
6 Les fusibles
Les fusibles sont des fils calibrés et choisis en fonction du
circuit que l’on veut protéger. Ils se placent en série dans ce
circuit. Si le courant devient trop intense, le fil chauffe
suffisamment pour fondre, ce qui ouvre le circuit et coupe
le courant.
compteur
coupe-circuit
principal
fusibles
calibrés 15A 10A 10A 10A 25A
1 Connaissances pratiques
Donner les ordres de grandeur de la puissance
électrique pour chacun des appareils de la vie
quotidienne suivants: lampe d’éclairage, moulin à
E XERCICES 6 Fer à repasser
Un fer à repasser a une puissance nominale
P = 1000 W.
café, fer à repasser, aspirateur, lave-linge, four a) Par quelle intensité est-il traversé lorsqu’il est
électrique, téléviseur, réfrigérateur. branché sur une tension U = 220 V qui est sa
tension nominale?
2 Les petites ampoules à vis ne portent pas d’indi- b) Quel est le calibre du fusible qu’il faut utiliser
pour protéger sa ligne?
cations de puissances, mais de tensions et d’inten-
sités. Calculer les puissances nominales des ampoules
suivantes :
L1 (3,5 V – 200 mA )
7 Les limites du confort
L2 (1,5 V – 120 mA ) Rechercher quelles sont les puissances nominales
des appareils électriques que vous possédez et
L3 (6 V – 350 mA ) préciser quelle est leur tension d’alimentation.
a) Pour chacun d’eux, calculer l’intensité qui le tra-
3 Calcul de l’intensité électrique verse lorsqu’il fonctionne normalement.
Une ampoule branchée sur un générateur de 12 V b) Rechercher sur votre disjoncteur l’intensité maxi-
a une puissance P = 40 W. male qu’il peut supporter sans déclencher, et citer
Quelle est l’intensité du courant qui la traverse? quelques ensembles d’appareils pouvant être
utilisés simultanément. Justifier votre réponse par
un schéma de l’installation électrique de votre
4 Calcul de la tension électrique maison.
Un radiateur électrique dont la puissance P = 2 kW
est traversé par un courant de 9 A. Quelle est alors
la tension à ses bornes? 8 Quand le fil devient un câble
Pourquoi le démarreur d’une automobile est-il
5 Dans l’installation représentée sur la figure ci- relié directement à la batterie par un câble de gros
dessous, dire en justifiant la réponse, si tous les diamètre?
fusibles sont bien adaptés aux appareils qu’ils
protègent. On indique que la puissance du démarreur est
P = 1,5 kW et que la batterie délivre une tension
220 V U = 12 V. Justifier la réponse par un calcul.
9 Conversion d’unités
Compléter les égalités suivantes:
1 Wh = ........ J
15 A 10 A 25 A 10 A
4 mW = 4 . 10.. W
1 kWh = ........ J = ... .. kJ
3600 J = ...... Wh
10 Compteur électrique
1000 W
Le boîtier d’un compteur électrique porte l’inscrip-
60 W
tion suivante: C = 2,5 Wh/tr.
Que signifie-t-elle?
On utilise plusieurs appareils dont la puissance
totale est égale à 2250 W. Calculer le nombre de
tours faits en une minute par le disque du
4 kW 2500 W compteur.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 heures
6000 MW
5000 MW
Diminution de l’activité entre 12h. et 14h.
4000 MW
Reprise matinale du travail
Pointe de consommation
Faible activité nocturne
3000 MW
6
Les transformations
de l’énergie électrique
Les lois de Kirchhoff
Un courant électrique ne s’établit pas spontanément dans un circuit : il est
entretenu par un générateur dont le rôle est de fournir l’énergie nécessaire au
déplacement des charges électriques (électrons) dans le circuit. Cette énergie
« transportée » par le courant électrique (que l’on désignera dans la suite par
l’expression « énergie électrique ») est transférée aux récepteurs du circuit qui
la transforment afin de la rendre utilisable. On décrit dans ce chapitre les
transformations de l’énergie électrique.
1 Générateurs et
récepteurs
Les générateurs
Le courant électrique dans un fil métallique est un déplace-
ment d’ensemble des électrons libres dans le fil. Durant leur
mouvement, ces électrons libres subissent des «chocs» avec
les atomes du fil et perdent leur énergie. Le rôle des généra-
teurs est de «remplacer» constamment l’énergie dissipée lors
des chocs afin de maintenir le courant électrique.
L’énergie que le générateur transfère au courant électrique E électrique
E chimique Pile
est obtenue à partir d’une autre forme d’énergie qui dépend
du type de générateur. E thermique
Les récepteurs
Les récepteurs électriques sont des appareils qui transfor-
ment l’énergie électrique du courant en une part d’énergie
thermique et le reste en une autre forme d’énergie utile. On
E électrique Résistance E thermique
donne ci-contre deux exemples de récepteurs électriques.
– Une résistance est un récepteur qui transforme toute
l’énergie électrique du courant en énergie thermique.
C’est le cas des radiateurs électriques ou des fers à repas-
ser par exemple. W utile
Moteur
– Un moteur électrique est un récepteur qui transforme E électrique
électrique
une partie de l’énergie électrique en énergie thermique E thermique
(durant son utilisation le moteur chauffe) et le reste en
travail utile.
2 Energie du courant
électrique
On considère deux points A et B d’un circuit électrique par-
couru par un courant d’intensité I. On mesure entre A et B
une différence de potentiel (tension) notée U.
3 Les récepteurs
électriques
Il existe différents types de récepteurs que l’on distingue en
fonction des formes d’énergie mises en jeu.
Commentaires
Deux modèles permettent d’expliquer la transformation
d’énergie électrique en énergie thermique.
– Les électrons se déplacent à vitesse constante dans le fil
et la force électrique exercée sur chaque électron est
équivalente à une force de frottement. Le mouvement
des électrons est comparable au mouvement de billes
coulant à vitesse constante dans de l’huile ou de l’eau.
L’énergie potentielle électrique est transformée en cha-
leur par le travail des forces de frottement exercées sur les
électrons, de la même manière que l’énergie potentielle
de gravitation est transformée en chaleur par le travail
des forces de frottement visqueux exercées sur les billes.
– Les électrons perdent leur énergie lors de collisions avec
les atomes. Ces collisions augmentent l’amplitude de
vibration des atomes et accroissent ainsi l’énergie interne,
ce qui se manifeste au niveau macroscopique par une
élévation de température de la résistance.
Lorsque sa température est plus élevée que celle de son envi-
ronnement, la résistance cède de la chaleur à l’environne-
ment. Rappelons que la chaleur est un transfert d’énergie dû
uniquement à une différence de température. Dans des
conditions stationnaires, l’énergie électrique transformée en
énergie thermique par la résistance est continuellement
transférée à l’environnement. Nous disons que l’énergie
électrique est dissipée en chaleur par l’effet Joule.
4 Les générateurs
énergie thermique.
– Eélectrique = U·I·∆t +
I –
où U est la tension mesurable aux bornes de la pile r
lorsqu’elle débite un courant d’intensité I pendant la
durée ∆t. U
U'
U0
générateur moteur
I
– + r R + – r'
M
A B C D E F G H
potentiel U
UB
UD
UC
UF
UE
UG
UA UH
A B C D E F G H
– ∑ U0
est la somme des tensions électromotrices de chaque
générateur présent dans la maille;
– ∑ U’0
est la somme des tensions contre-électromotrices de
chaque récepteur présent dans la maille;
– ∑ R·I
est la somme des produits de chaque résistance de la
maille (y compris celle des générateurs et des récepteurs)
par l’intensité du courant qui la traverse.
Problème moteur 1
On considère un circuit contenant deux générateurs, deux moteurs et F
U'01
E D
R2
deux résistances. Les valeurs de toutes les tensions électromotrices, de r'1
U'02
r'2
Marche à suivre A B C
1. Représenter par des flèches sur le schéma les différents courants moteur 2
dans le circuit:
– le courant sort du générateur par la borne + et y retourne par la
borne –; moteur 1
Dans notre problème, trois intensités sont à calculer; il faut donc trois moteur 2
équations.
Alternateur de démonstration.
7 Caractéristiques de la
tension du réseau
La tension disponible sur une prise d’appartement est une
tension sinusoïdale:
U(t) = Umax · sinωt
Elle satisfait les normes européennes énumérées ci-dessous.
– Sa valeur maximale vaut environ 320 V.
– Sa période T, c’est-à-dire la durée séparant deux pas-
sages successifs par la même valeur vaut T = 0,02 s.
Alternateur de centrale électrique.
– Sa fréquence f ou ν (nu) est l’inverse de la période ; elle
représente le nombre de périodes par seconde et
s’exprime en hertz [Hz]. Elle vaut 50 Hz.
– Sa pulsation ω est liée à la vitesse angulaire de rotation tension
de l’alternateur; elle vaut ω = 2·π·f = 314 s–1.
Umax 320 V
– Comme la tension varie au cours du temps, la puis- 230 V
Ueff
sance fournie à un récepteur branché sur une prise (par
exemple un fer à repasser) varie aussi.
temps
On appelle tension efficace Ueff aux bornes de la prise la
tension constante qui fournirait au récepteur la même
quantité d’énergie sur une assez longue durée d’utilisation.
Pour une tension sinusoïdale, U = — Umax
_ . La tension
eff
√2
efficace aux bornes d’une prise vaut environ 230 V.
période T
Autrement dit, un fer à repasser branché sur une prise
dissipe, sur une assez longue durée, autant de chaleur que
s’il était branché sur une tension constante de 230 V. Tension aux bornes d’une prise.
8. Induction électromagnétique
481
LEP•électricité 8-2001 20.6.2001 0:10 Page 484
10 La distribution
du courant électrique
Le courant électrique est produit par les alternateurs d’une
centrale électrique sous une tension efficace de l’ordre de
27000 V.
Il existe plusieurs types de centrales (données de 1999):
– Les centrales nucléaires qui transforment l’énergie Centrale nucléaire (Gösgen).
nucléaire de l’uranium ; en Suisse, il existe 5 centrales
nucléaires qui produisent environ 35 % de l’électricité.
– Les centrales à accumulation qui transforment l’énergie
potentielle de l’eau retenue dans des lacs artificiels ;
elles produisent en Suisse environ 36 % de l’électricité.
– Les centrales au fil de l’eau qui transforment l’énergie
cinétique du courant des rivières ; elles produisent en
Suisse environ 25 % de l’électricité.
– Les centrales thermiques qui transforment l’énergie
chimique du charbon, du gaz ou du fuel ; elles produi-
sent en Suisse environ 3 % de l’électricité. Barrage d’une centrale à accumulation (Emosson).
I= P
U
I
et la puissance dissipée par effet Joule vaut :
. 2
PJoule = R . I2 = R P = environ 100 W
centrale récepteur U = 230 V
8. Induction électromagnétique
484
LEP•électricité 8-2001 20.6.2001 0:10 Page 485
8. Induction électromagnétique
485
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 489
9 La sécurité
en électricité
Rp Ri Rp
R = 2 . Rp + Ri
Rp = résistance de la peau ou résistance de contact
Ri = résistance interne du corps
9. La sécurité en électricité
489
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 490
2 Effet du courant
électrique sur
le corps humain
L’effet du courant électrique sur l’être humain dépend de
l’intensité du courant, du chemin parcouru et de la durée
d’électrocution. Les valeurs ci-dessous sont applicables à un
courant alternatif de fréquence 50 Hz, si le cheminement
du courant passe par le cœur (main-main ou main-pied).
à partir d’1 mA Seuil d’attention, léger picotement à
l’endroit en contact.
de 5 à 15 mA Sensation de crampe légère, il est
possible de lâcher la source.
de 15 à 30 mA Tétanisation des muscles, il n’est plus
possible de lâcher la source.
de 30 à 50 mA Très forte tétanisation des muscles, dif-
ficultés respiratoires, la mort par élec-
trocution intervient 3 à 4 minutes plus
tard, si la source n’est pas neutralisée.
au-dessus de 50 mA Fibrillation cardiaque après quelques
secondes, mort par électrocution.
9. La sécurité en électricité
490
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 491
20 I [mA]
0,5 1 2 5 10 20 50 100 200 500 1000 10000
9. La sécurité en électricité
491
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 492
3 Les appareils
de protection :
fusible, disjoncteur
Ne pas s’approcher des lignes électriques, danger de mort !
Afin d’éviter un échauffement des lignes d’alimentation
électrique, le courant est limité par divers appareils, en fonc-
tion de la puissance admissible dans les lignes. Pour le réseau
domestique (éclairage et prises de courant faible puissance),
le courant maximal admissible vaut 10 A. Les alimentations
d’appareils particuliers (cuisinière, four, machine à laver, etc.)
sont limitées à des courants de 15 à 25 A.
Fusible
Le fusible est un appareil, branché en série dans un circuit,
qui limite le courant à une valeur prédéterminée. Il est
constitué d’un corps isolant (porcelaine ou verre) creux tra-
versé par un mince fil conducteur qui s’échauffe lors du pas- Un code de couleurs permet de reconnaître le courant
sage du courant électrique et fond lorsque le courant admissible par un fusible : 6 A-vert ; 10 A-rouge ;
dépasse la valeur nominale. 16 A-gris ; 20 A-bleu, etc.
9. La sécurité en électricité
492
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 493
que sa valeur nominale. Il existe de plus des fusibles lents fil fusible
sable de quartz
(symbole T) et rapides (symbole F ou FF).
9. La sécurité en électricité
493
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 494
9. La sécurité en électricité
494
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 495
(photographie de l’arrière
du fer à repasser)
9. La sécurité en électricité
495
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9. La sécurité en électricité
496