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LEP•électricité 1-2001 19.6.

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Electricité
et magnétisme
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1 L’interaction électrique et
la structure de l’atome
Toute matière est formée d’atomes. La microscopie électronique permet de les
compter. Il faudrait pouvoir poursuivre le grossissement pour observer la structure
fine de l’atome.

1 Electrisation
Dans l’obscurité, quand on ôte des vêtements en matière
synthétique, on peut voir de petites étincelles. Parfois, en se
brossant les cheveux, on entend de petits crépitements et on
observe que les cheveux sont attirés par la brosse et s’écar-
tent les uns des autres.
Ces phénomènes sont dus à l’électrisation de la matière par
frottement.

Suspendre une baguette de verre préalable-


ment frottée avec un tissu de laine et appro-
cher d’une de ses extrémités une autre baguette de verre elle
aussi frottée avec le tissu de laine. Recommencer l’expé-
rience avec un bâton d’ébonite. Suivant la nature du bâton
approché, on constate un mouvement de répulsion ou
d’attraction.
Foudre et éclairs.

2 Loi d’interaction
L’ensemble des objets électrisés peut être partagé en deux
catégories, selon qu’ils attirent ou repoussent un corps frotté
préalablement choisi. Deux corps de même catégorie se Interaction entre corps électrisés.

1. L’interaction électrique et la structure de l’atome


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repoussent et un corps d’une catégorie attire un corps de Nature du bâton


l’autre catégorie. Il existe donc deux espèces d’électrisations. suspendu
verre, plexiglas, ébonite, PVC,
Par convention, une baguette de verre électrisée par frotte- … …
ment, ainsi que tous les corps de cette catégorie, sont répu- Nature du
bâton rapproché
tés porter des charges positives ; ceux de l’autre catégorie
des charges négatives. verre, plexiglas, … répulsion attraction

Deux charges électriques de même signe se repoussent. ébonite, PVC, … attraction répulsion

Deux charges électriques de signes contraires s’attirent. Résultats de l’interaction entre corps électrisés.

Signe de
+ –
la charge

+ répulsion attraction
3 Un modèle de l’atome – attraction répulsion

Lois de l’interaction entre charges électriques.


Les expériences d’électrisation montrent qu’il y a dans la
matière des charges électriques qu’on peut extraire. Un
modèle très simple suffit pour expliquer ces phénomènes.
Un atome est formé d’un noyau entouré d’électrons.

Le noyau
Presque toute la matière (masse) de l’atome est concentrée atome
d’hydrogène
dans le noyau; son diamètre est environ cent mille fois plus
petit que celui de l’atome. Il est très dense.
Le noyau est formé principalement de deux sortes de parti-
cules : les protons et les neutrons. Les protons sont por- atome
de carbone
teurs d’une charge électrique positive. Les neutrons n’ont
aucune charge électrique.

atome d’aluminium

Les électrons Modèle de quelques atomes (l’échelle n’est pas respectée).


Ce sont des particules beaucoup plus petites que le noyau.
La masse de l’électron est environ deux mille fois plus petite
que celle du proton.
Les électrons, chargés négativement, sont animés d’un mou-
vement autour du noyau. Dans l’atome, entre le noyau et les
électrons, il n’y a rien (vide).
Les électrons sont porteurs d’une charge électrique négative.
Le symbole de l’électron est e -.
Quel que soit le type d’atome dont ils proviennent, tous les
électrons sont identiques. Il en est de même pour les pro-
tons et les neutrons du noyau.

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L’atome est électriquement neutre proton


électron
Prenons l’exemple de l’atome de carbone. Il renferme six neutron
électrons. Le noyau comporte six protons.
L’ensemble est neutre.

Modèle de l’atome de carbone.

4 Interprétation
de l’électrisation
Avant le frottement, baguette et tissu de laine sont électri-
quement neutres. En les frottant, on agit sur les atomes
situés à la surface de la baguette et du tissu. Le tissu de laine
arrache des électrons aux atomes constituant la baguette de
verre ; il possède alors un excès d’électrons : il est chargé
négativement. La baguette de verre présente un manque
d’électrons: elle est chargée positivement.
On ne peut donc que transférer des électrons de la baguette
vers le tissu.
La charge électrique est conservée.
Un corps chargé négativement a un excès d’électrons.
Un corps chargé positivement a un défaut d’électrons.
Pour agir sur la charge d’un corps, on ne peut que lui
ajouter ou lui enlever des électrons.

5 La charge électrique
La charge électrique se mesure en coulombs [C]. La charge
électrique d’un électron est égale en valeur absolue à celle
d’un proton. Cette charge élémentaire, notée e, vaut
e = 1,6 . 10 –19 C.

Pour obtenir des charges électriques importantes,


on utilise souvent un générateur de Van de Graaf.

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1 Copier et compléter les phrases suivantes:


Un atome est formé d’un ................................. et
d’ ........................... . Entre le .................... et les
E XERCICES
Approcher de la boule une règle en matière plas-
tique frottée par un chiffon. Qu’observe-t-on?
Que se passe-t-il quand la règle touche la boule?
Pourquoi?
..........................., il existe un vide de matière. Le
noyau est chargé ..................... . Un ...................... 6 On doit aux Grecs l’origine du mot atome. Il
porte une charge négative. Le symbole de l’élec- signifie «qu’on ne peut couper». Que penser main-
tenant de cette signification?
tron est ................... . L’atome est .................... du
point de vue électrique. Le .................... rassemble
presque toute la masse de l’atome.
7 L’unité de charge électrique est le coulomb [C ].
La charge de l’électron vaut –1,6 . 10 –19 C.

2 Enoncer les lois d’interaction entre corps élec-


Quelle est la charge du noyau d’hydrogène?
trisés.
8 Approcher les mains ou, mieux encore, l’avant-
3 Répondre par « oui » ou par « non » aux affir- bras dénudé du poste de télévision allumé.
mations suivantes: Que ressent-on? Pourquoi?
— Un atome porte une charge électrique positive.
— Un électron n’a pas de masse.
— Tous les électrons sont identiques. 9 Un mince filet d’eau est dévié par une règle élec-
trisée. Réaliser cette expérience et la décrire.
— Le noyau est environ dix fois plus petit que
l’atome.
— Le nombre d’électrons caractérise un type donné 10 Le diamètre du noyau d’un atome est d’environ
d’atomes. 4 . 10 –15 mètre, celui de l’atome 10 –10 mètre.
— Les électrons ne peuvent pas quitter l’atome. a) Si l’on représente le noyau par une sphère d’un
— Un corps chargé positivement présente un défaut centimètre de diamètre, calculer le diamètre de la
d’électrons. sphère que représenterait l’atome. Exprimer le
résultat en mètres.
4 Décrire quelques phénomènes d’électrisation b) Le diamètre de l’électron, à cette échelle, peut être
observables dans la vie courante. évalué à deux millimètres. Commenter cette
Essayer d’en expliquer l’origine. phrase: «un atome est fait essentiellement de vide».

5 Construction d’un pendule électrique: 11 Une règle en matière plastique électrisée attire de
petits morceaux de papier. Réaliser cette expé-
Recouvrir de papier d’aluminium une petite boule rience. Essayer de l’interpréter. Il faudra admettre
de polystyrène expansé. La fixer avec du ruban que la répartition des charges électriques a été
adhésif à un fil de coton (ou de soie ou de nylon) modifiée dans les petits morceaux de papier.
d’une vingtaine de centimètres. Attention, seuls les électrons peuvent se déplacer.

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32 Foudre et éclairs
Foudre et éclairs sont des phénomènes d’électrisation
naturels. Un orage se déclenche souvent l’été, l’air étant
chaud et humide. Un orage prend sa source dans de gros
nuages, au sommet très élevé: les cumulo-nimbus.
A cette altitude, les gouttelettes d’eau se transforment en
cristaux de glace qui retombent vers la base du nuage. Les
particules descendantes s’électrisent sous l’effet du frotte-
ment de l’air chaud et des gouttelettes ascendantes. Les
nuages ont ainsi des zones chargées positivement et des
zones chargées négativement.
Si la concentration des charges électriques est suffi-
samment élevée, l’attraction est telle entre ces charges qu’il
peut se produire une décharge électrique. Des charges pas-
sent d’un corps sur l’autre à travers l’air qui les sépare. Il y
a émission de lumière.

Ce phénomène se produit lors d’un orage. On observe des


décharges entre deux nuages: ce sont les éclairs, et parfois
des décharges entre le sol et les nuages: c’est le phénomène
de la foudre.
La foudre atteint de préférence les objets les plus hauts et
les plus pointus: cime des arbres, poteaux, tours, antennes
de télévision… Lors d’un orage, on évitera de se réfugier a) Rappeler les lois d’interaction entre charges électriques.
sous un arbre ou à côté de tels objets. La foudre n’a que Les utiliser pour expliquer la formation d’un éclair.
très peu de chance de frapper en terrain plat et découvert. b) Comment apparaissent les charges électriques dans les
Pour protéger les bâtiments ou des installations, on utilise nuages?
cette attirance vers les objets pointus en installant un para-
tonnerre. C’est une tige métallique dressée au sommet c) Quelle différence existe-t-il entre l’éclair et la foudre?
d’un toit et reliée à la terre. Son rôle est d’acheminer les d) Où la foudre «tombe»-t-elle de préférence? Pourquoi?
charges électriques vers la terre. e) Qu’est-ce que le tonnerre?
Enfin on entend, lors d’un orage, un roulement carac- f) Rechercher le nom de l’inventeur du paratonnerre.
téristique: le tonnerre. C’est le bruit produit par l’onde de Pensez-vous que le nom de cet appareil ait été bien
choc de l’éclair. choisi? En proposer un autre.

1. L’interaction électrique et la structure de l’atome


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33 A l’intérieur de l’atome écran

bouclier
John Dalton pensait qu’un atome était un bloc de de plomb
matière compact, une sorte de minuscule boule de billard.
Quatre-vingt-dix ans plus tard, en 1897, le physicien J. J.
Thomson démontra qu’il n’en est rien. Il découvrit que
les atomes contenaient des particules portant une charge
électrique négative. Ces particules furent par la suite appe-
lées électrons.
Sachant que la matière est, dans son ensemble, électri- particule alpha
quement neutre, Thomson en déduisit que les atomes radium
feuille écran
devaient également receler une charge positive compen- d’or
sant la charge négative de leurs électrons. Toutefois, il sup-
posa que les charges positives et négatives étaient équita-
blement réparties dans toute la masse de l’atome, un peu à L’expérience de Rutherford.
la manière des raisins secs dans un cake.
D’autres savants estimèrent que toute la charge positive
atomes d’or
devait au contraire être localisée dans une toute petite par-
tie de l’atome. Le physicien Ernest Rutherford fut le pre-
particules alpha
mier, en 1911, à décrire la structure de l’atome telle que
nous la connaissons aujourd’hui.
Au cours d’une expérience célèbre, il bombarda une feuille
d’or avec des particules chargées positivement. Deux
charges positives se repoussant mutuellement, ces parti-
cules ne devaient être déviées qu’à proximité des zones de
la feuille d’or chargées positivement, la plupart d’entre
elles traversant la feuille d’or en ligne droite. Ce fut effecti-
vement ce qui se produisit et cela démontra que la théorie
de Thomson était erronée. Rutherford avait prouvé que la
charge positive de chaque atome d’or n’occupait qu’une
infime partie de cet atome. Nous appelons cette partie
noyau et Rutherford a démontré qu’elle ne représentait
qu’un millionième de millionième du volume total de
l’atome . Interprétation de l’expérience avec le modèle de l’atome
Le noyau d’un atome est composé de protons, générale- proposé par Rutherford.
ment accompagnés de neutrons. Ceux-ci ont à peu près la
même masse que les protons, mais ne portent pas de
charge. La masse d’un proton étant près de deux mille fois
supérieure à celle d’un électron, presque toute la masse a) Décrire le modèle de l’atome proposé par chacun des
d’un atome est localisée dans son noyau. trois savants cités dans le texte.
D’après «l’Espèce, la Matière». b) Les particules positives bombardant la feuille d’or sont
Collection Sciences et Techniques d’aujourd’hui, © Larousse. des particules alpha : des noyaux d’hélium. L’atome
d’hélium renferme deux électrons. Quelle charge porte
une particule alpha?
c) Rappeler les lois d’interaction entre charges électriques.
Expliquer pourquoi certaines particules alpha rebon-
dissent en frappant la feuille d’or (figure du bas).
d) Sur le modèle de la figure prévoir le résultat de l’expé-
rience décrite si le modèle correct pour l’atome était
celui préconisé par J. J. Thomson.
e) Donner le nom des particules entrant dans la compo-
sition du noyau.

1. L’interaction électrique et la structure de l’atome


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34 L’atome aujourd’hui, les quarks Ainsi, les particules dites élémentaires, protons et neu-
trons, sont composées respectivement de trois quarks
uud et udd. Pour expliquer les liens entre les quarks, on
Au début du XXe siècle, E. Rutherford mit en évidence imagina qu’ils jouissent d’une propriété appelée «cou-
l’existence du noyau, composé de protons chargés leur». Semblable sous plusieurs aspects à la charge élec-
positivement, alors qu’en 1932, Sir James Chadwick trique, la couleur se manifeste sous trois formes: rouge,
(1891-1974), prix Nobel en 1935, découvrit le neutron. vert et bleu. Chaque quark peut prendre chacune des
On pensait alors que tout atome était constitué de trois trois couleurs mais pour assurer les liens, les trois quarks
sortes de particules (proton, neutron et électron). Depuis d’un baryon doivent être de couleur différente. En chro-
1945, des expériences de collision à haute énergie entre modynamique quantique, par analogie avec l’électro-
les particules connues ont révélé l’existence de plusieurs dynamique quantique, on dit que le quark porte une
«nouvelles» particules, très instables et de demi-vies très «charge colorée» par analogie avec la charge électrique.
courtes (de 10–6 s à10–23 s); à ce jour, on en connaît plus On appelle souvent « force colorée » la force qui agit
de trois cents. Les physiciens recherchèrent une théorie entre les quarks en se souvenant que l’interaction forte
permettant d’expliquer l’existence de toutes ces parti- entre les hadrons est assurée par des particules sans masse:
cules. En 1963, Murray Gell-Mann et George Zweig les gluons. Ainsi, la théorie veut qu’il existe huit gluons
suggérèrent indépendamment que les particules étaient dont six ont une charge colorée grâce à laquelle les
composées de «quarks» (ce nom provenant d’une phrase quarks s’attirent les uns les autres et forment des compo-
du roman «Finnegan’s Wake» de James Joyce: «Three sés. De plus, la couleur d’un quark change lorsqu’il émet
quarks for Muster Mark»). ou absorbe un gluon. La force colorée entre les quarks
On les rechercha ensuite expérimentalement et on les est similaire à la force électrique entre les charges : les
trouva! couleurs semblables se repoussent et les couleurs oppo-
De nos jours, les protons et neutrons ne sont pas consi- sées s’attirent.
dérés comme des particules élémentaires mais comme
l’assemblage de trois quarks étroitement liés. On classe
les différentes particules (excepté les photons) en deux
grandes catégories en fonction des interactions qu’elles
peuvent subir : les hadrons effectivement formés de e–
quarks et les leptons. Les hadrons interagissent par la
force nucléaire forte; ils se divisent en deux groupes: les neutron
mésons et les baryons. Les leptons (du grec leptos pour u u
u d
petit ou léger) prennent part aux interactions électro- e– d d
faibles. Les leptons comprennent les électrons (e –), les
muons (µ–), les taons (τ–) et les neutrinos (νe ; νµ ; ντ),
u u
tous plus légers que le plus léger des hadrons; ils sem- électron d u
blent être de vraies particules élémentaires. d d proton
On admit, au début, trois types de quarks désignés par Noyau d’He
les symboles u, d et s (up, down, strange). Les quarks
possèdent des charges électriques fractionnaires. En
1967, plusieurs physiciens suggérèrent, pour des raisons
de symétrie, l’existence de trois autres quarks c, b et t
(charm, bottom et top).
Représentation d’un atome d’hélium (l’échelle n’est pas
respectée).
Dimensions: Quark < 10 –18 m
Electron > 10 –18 m
Leptons Energie Charge Quarks Energie Charge Proton et neutron ≈ 10 –15 m
au repos au repos
Noyau ≈ 10 –14 m
e- 511 keV -e u 360 MeV +2e/3 Atome ≈ 10 –10 m
µ- 107 MeV -e d 360 MeV -e/3
N.B.: Les modèles actuels de la structure de la matière tiennent
τ- 1784 MeV -e c 1500 MeV +2e/3
compte d’éléments que nous avons volontairement laissés de
νe < 30 eV 0 s 540 MeV -e/3 côté comme le spin, les nombres baryoniques, l’étrangeté, la
νµ <0,5 MeV 0 t ≈100 GeV +2e/3 saveur ou les antiparticules… Ces éléments se situent dans le
cadre de la «mécanique quantique».
ντ <250 MeV 0 b 5 GeV -e/3

1. L’interaction électrique et la structure de l’atome


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2 Le courant électrique
dans les métaux
Au cours des expériences faites dans le chapitre précédent, on a arraché des
électrons en frottant ensemble des matières isolantes. Dans ce type de matière, les
électrons ne se déplacent pas facilement ; c’est pour cette raison que l’on parle
d’électrostatique.
Dans des matériaux conducteurs comme les métaux, certains électrons se déplacent
facilement et peuvent ainsi créer un courant électrique.

1 Les électrons libres


Une boulette de papier d’aluminium, non
chargée, est suspendue à un fil de nylon,
réalisant ainsi un pendule. En approchant
un bâton d’ébonite chargé, on observe une attraction du
pendule. Dès que le pendule touche le bâton d’ébonite, il
est violemment repoussé.

Interprétation
Le bâton d’ébonite porte un excès d’électrons. La boulette
non chargée se comporte en fait comme une charge
positive vis-à-vis du bâton d’ébonite, d’où l’attraction
observée. Après contact, la répulsion du pendule montre
que la boulette est alors chargée négativement. Des
électrons ont été transférés sur cette boulette.
On observerait le même phénomène en intercalant entre le
bâton d’ébonite et la boulette de papier d’aluminium une
règle métallique. Même sans contact entre le bâton d’ébo-
nite et la règle métallique, le pendule s’écarte. Les charges
négatives responsables de cette répulsion proviennent donc
de la règle métallique. Ce phénomène ne serait pas
observable si la règle métallique était remplacée par une
règle en plastique.
Il existe dans un métal des électrons susceptibles de se
déplacer. Ils sont appelés électrons libres.

2. Le courant électrique dans les métaux


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2 Conducteurs et isolants
La conductibilité électrique indique la facilité avec laquelle
des charges électriques peuvent se déplacer dans un
conducteur. Elle est variable d’un corps à l’autre. Du point
de vue électrique, on distingue deux grandes classes de
corps: les conducteurs et les isolants (non conducteurs).
Dans les conducteurs, les particules chargées négativement
(électrons libres) peuvent sous certaines conditions se
déplacer relativement facilement.
Tous les métaux sont conducteurs, mais tous les électrons
d’un métal ne sont pas libres. Pour le cuivre, par exemple,
un seul sur vingt-neuf peut se déplacer librement.
Un isolant conduit très mal le courant électrique. A titre
d’exemple, le verre et le mica sont respectivement 1019 et
1022 fois moins conducteurs que le cuivre…
Cela signifie qu’il faudra respectivement 1019 et 1022 fois
plus d’énergie pour y déplacer des électrons.

3 Nature du courant
dans un métal
Dans un métal comme le cuivre, les noyaux positifs sont
alignés régulièrement et sont pratiquement fixes.
Si le métal est soumis à l’influence de charges voisines, les
électrons libres sont sollicités dans une direction déter-
minée: c’est le courant électrique.
Dans un conducteur métallique, le courant électrique est
dû à un mouvement d’ensemble des électrons libres. Ce
Un métal sans « influence » Un métal avec « influence »
mouvement est très lent (quelques millimètres par minute). électrique extérieure. électrique extérieure.

4 Rôle du générateur e–
e–
sens de
déplacement
e– des électrons
Les charges sont mises en mouvement par un générateur
qui leur communique de l’énergie. e–
e–
Le générateur ne crée pas les charges qui sont déjà pré- e–
sentes dans le métal. Il provoque la circulation des électrons
libres. Le générateur, une « pompe » à électrons.

2. Le courant électrique dans les métaux


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Il se comporte comme une « pompe » qui aspire les


électrons par sa borne positive et les refoule par sa borne
négative. Pour entretenir cette circulation, le générateur
utilise de l’énergie.
Un récepteur est un appareil, comme l’ampoule, qui reçoit
et transforme l’énergie du courant électrique en une autre
forme d’énergie utile.
filament
ampoule de verre
perle (isolant)
support du filament
soudure
culot

5
vis
Le circuit électrique isolant en verre
plot central

Un circuit électrique désigne un ensemble de fils conduc- Schéma d’une ampoule à vis. Le culot en laiton
teurs et d’appareils pouvant être parcourus par des charges est isolé du plot central par une partie en verre noir.
électriques.

Continuité du circuit électrique


Dans tous les montages, une ampoule ne s’allume que si ses ..... .......
........ ..........
deux bornes sont reliées aux deux bornes du générateur par .........
.. .......
. .
une succession ininterrompue de corps conducteurs. On ......... . . .............
.....
..
............. ..................
. .
... ... .. .............. ciment (isolant)
dit que le circuit est fermé.
Dans le cas contraire, le circuit est dit ouvert et l’ampoule
ne brille pas. En déchirant le culot et en grattant le ciment, on
obtient l’ampoule de verre seule, traversée par deux
fils métalliques reliés au filament.
Continuité dans l’ampoule
On retrouve la continuité du circuit à l’intérieur même
d’une ampoule en bon état. On peut le voir en la démon-
tant.
Lorsque le filament se casse, le circuit est interrompu, le A B
courant ne peut plus circuler.

L’interrupteur
Un interrupteur est un dispositif qui permet de fermer ou
d’ouvrir un circuit électrique.
A B
Si l’interrupteur est fermé, les points A et B sont reliés, le
courant électrique circule, et l’ampoule brille.
Si l’interrupteur est ouvert, les deux points A et B sont
séparés par l’air qui est isolant, le courant électrique ne Si l’interrupteur est fermé, le courant circule.
circule plus et l’ampoule est éteinte. Si l’interrupteur est ouvert, le courant ne circule pas.

2. Le courant électrique dans les métaux


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Chez soi
On se sert le plus souvent d’une rallonge. Elle est consti-
tuée par un conducteur à trois fils, terminée par une fiche à
trois broches (fiche mâle), et une fiche à trois alvéoles (fiche
femelle).

En électronique
Les liaisons sont réalisées par soudage des pièces sur une
carte appelée «circuit imprimé». Les deux extrémités d’une rallonge.

6 Sens du courant
Le sens du courant a été fixé arbitrairement par les physi-
sens conventionnel
ciens au début du XIXe siècle alors qu’on ne connaissait du courant
+ –
pas encore les électrons. G

Le sens conventionnel du courant électrique est imposé par le sens de


déplacement
générateur: le courant circule de la borne à la borne . des électrons

On constate que ce sens est opposé au sens réel de déplace- A


ment des électrons.

7 Les effets
du courant électrique
En réalisant le circuit ci-contre, on constate
au passage du courant que:
– le filament de la lampe s’échauffe et devient lumineux;
c’est l’effet thermique du courant électrique ou effet
Joule;
– l’aiguille aimantée dévie lorsqu’on enclenche le cou-
rant; c’est l’effet magnétique du courant électrique;
– l’eau est dissociée en hydrogène et oxygène; c’est l’effet
chimique du courant électrique.

Les effets du courant électrique.

2. Le courant électrique dans les métaux


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1 Copier et compléter les phrases suivantes:


Un métal possède des .................... faiblement
liés aux ................ On les appelle ...................
E XERCICES 6 «L’air est un isolant».
Cette affirmation est-elle vraie en toutes circons-
tances? Justifier votre réponse.

Dans un métal, le courant électrique est dû à


................. des ..................... Ce mouvement est 7 On dit d’un générateur qu’il est une « pompe à
électrons».
très ........................... Un isolant ne possède pas
.................... Il ne ................. pas le courant Justifier cette expression en faisant une analogie
avec un circuit hydraulique.
électrique.

2 Dans un circuit électrique fermé, quel rôle joue le 8 Un tube de cuivre est tenu à la main. On veut
générateur? l’électriser en le frottant avec un chiffon de laine.
Est-ce possible? Pourquoi?
3 Répondre par «oui» ou par «non» aux affirma-
tions suivantes:
– Tous les électrons d’un métal sont libres.
9 Quelles sont les ampoules allumées dans le
montage de la figure ci-dessous?
– L’ordre de grandeur de la vitesse du mouvement
d’ensemble des électrons est de quelques milli-
mètres par minute. 1

– Le sens conventionnel du courant est le même


que le sens de circulation des électrons.
– Les électrons sortent par la borne négative du 2
générateur.

4 Le métal meilleur conducteur d’électricité est l’or.


Pour quelles raisons est-il cependant beaucoup
moins utilisé en «construction électrique» que le
cuivre ou l’aluminium? 3

5 Pour décharger un pendule électrostatique, on le


touche avec le doigt. Pourquoi?
Que pouvez-vous dire à propos du corps humain?
La photographie ci-dessous montre une personne
qui a été électrisée par une machine. Quelle
précaution a-t-on prise pour que cet effet specta-
culaire persiste?

2. Le courant électrique dans les métaux


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11 Extraction des électrons


d’un métal
Il est possible d’extraire les électrons, notamment les
électrons libres, d’un métal. Un moyen consiste à le
soumettre à une haute tension.
Ce principe de visualisation est également mis à profit
dans l’oscillographe cathodique ou le téléviseur. La
source d’électrons est constituée par un canon à
électrons. Celui-ci comprend une plaque métallique
chauffée par un filament porté à incandescence. Les
électrons émis par le métal sont attirés, canalisés et
accélérés pour former un pinceau très fin. Ce pinceau
frappe l’écran recouvert d’une substance fluorescente
et donne le spot observable. Des plaques, dites de
déflexion, peuvent être chargées électriquement et
provoquer la déviation du spot.

plaques de déflexion
canon faisceau horizontale
à électrons d’électrons

La photographie montre comment on obtient ainsi un


faisceau d’électrons dans un tube où règne un vide 1
poussé. Les électrons étant invisibles, leur trajectoire circuit de 2
chauffage 4
est visualisée grâce aux chocs qu’ils produisent sur une
plaque fluorescente ou sur le verre. Il y a alors émission 3

de lumière. plaques de
spot
déflexion verticale
circuit d’accélération
des électrons

On peut arracher les électrons d’un métal en le


soumettant à un éclairement. Ce dispositif mis au
point pour illustrer cet effet photoémissif s’appelle
une cellule photoélectrique. On l’utilise dans les
caméras de télévision et dans les appareils de mesure
d’intensités lumineuses.

a) Citer trois moyens permettant d’extraire les électrons


d’un métal.
b) Quelle est la polarité (borne et borne ) du tube
de Crookes?
c) Dans le canon à électrons, justifier la polarité de la
source alimentant le circuit d’accélération des élec-
trons.
d) Comment visualise-t-on des électrons?

2. Le courant électrique dans les métaux


421
LEP•électricité 3-2001 19.6.2001 22:58 Page 422

3 L’intensité du courant
électrique et la tension
Un courant électrique dans un conducteur est un mouvement d’ensemble des
électrons libres. Les effets du courant dépendent du débit d’électrons. L’intensité du
courant mesure ce débit.

1 L’intensité du courant
On considère un fil conducteur parcouru par un courant. générateur
Le courant étant établi pendant une durée ∆t, on désigne G
par n le nombre d’électrons traversant une section
quelconque du fil. La charge électrique correspondante est,
en valeur absolue:
|Q| = n . e

On définit l’intensité I du courant par: ampoule


|Q|
I=
∆t
Cette grandeur représente la charge électrique traversant
une section quelconque du conducteur par unité de temps.
Elle se mesure en ampères [A], du nom du physicien et
mathématicien français André Marie Ampère (1775–1836).
Un courant de 1 ampère représente un débit de charges
électriques de 1 coulomb par seconde, soit le passage de
6,25 . 1018 électrons par seconde.

générateur
2 La mesure de
I
G

l’intensité ; l’ampèremètre
A ampèremètre

L’intensité I se mesure avec un ampèremètre que l’on


intercale dans le circuit ou à l’endroit où l’on désire I
connaître sa valeur. ampoule

L’ampèremètre se branche en série. L’ampèremètre se branche en série.

3. L’intensité du courant électrique et la tension


422
LEP•électricité 3-2001 19.6.2001 22:58 Page 423

3 Intensité dans
un circuit en série
Deux récepteurs, par exemple deux ampoules, sont bran- I
A G
chés en série dans un circuit s’ils sont disposés bout à bout
entre les bornes du générateur. On dit aussi que le circuit
est formé d’une seule maille.
Deux récepteurs en série sont parcourus par le même L1 L2
courant électrique, donc l’intensité du courant est la I1 I2
A1 A2
même en chaque point d’un circuit série:

I = I1 = I2 Les trois ampèremètres indiquent la même valeur.

Des ampèremètres branchés en différents endroits du


circuit confirment cette propriété.

4 Intensités dans
un circuit en parallèle
Deux récepteurs, par exemple deux ampoules, sont G
branchés en parallèle dans un circuit si les bornes du pre-
mier sont connectées aux bornes du second. Le courant
principal I sortant du générateur se sépare en deux A
courants I1 et I2 dans les récepteurs L1 et L2. On dit que le I
L1
I1
circuit est formé de deux mailles; le point du circuit où le nœud A1 nœud
courant se sépare est un nœud. I2 L2
Dans un circuit en parallèle, l’intensité I du courant A2
électrique qui arrive à un nœud est égale à la somme des
intensités I1 et I2 des courants qui en partent: La valeur indiquée par l’ampèremètre A est la somme des
valeurs indiquées par les ampèremètres A1 et A2.
I = I1 + I2

La mesure des intensités à l’aide d’ampèremètres confirme


cette propriété.

3. L’intensité du courant électrique et la tension


423
LEP•électricité 3-2001 19.6.2001 22:58 Page 424

5 Une image pour


mieux comprendre
l’intensité du courant

On peut comparer la circulation du courant électrique


dans un circuit au courant d’une rivière. L’intensité élec-
trique est alors représentée par le débit d’eau.
La charge électrique étant conservée, l’intensité du courant
est la même avant et après la dérivation.
Le courant électrique est conservé. B

L’illustration permet de se représenter ce qui se passe dans


A D
un circuit en parallèle. C

Le débit de l’eau, mesuré en A ou D, est la somme des


débits mesurés en B et C.

6 La tension ou
différence de potentiel
Le déplacement des charges électriques entre les extrémités
A et B d’un circuit nécessite de l’énergie. Cette énergie est
transformée par le conducteur.
Par définition, la tension (ou différence de potentiel)
UAB entre A et B est l’énergie transformée au passage
d’une charge de 1[C ] entre A et B.
L’énergie EAB transformée lors du déplacement d’une
charge quelconque |Q| dans le conducteur est alors donnée
par:

EAB = UAB . |Q|

L’unité de mesure de la tension est le volt [V ], du nom du


physicien italien Alessandro Volta (1745-1827), inventeur
de la pile électrique.
1J
1V =
1C

3. L’intensité du courant électrique et la tension


424
LEP•électricité 3-2001 19.6.2001 22:58 Page 425

7 La mesure de G

la tension ; le voltmètre
La tension entre deux points A et B d’un circuit se mesure
avec un voltmètre.
A B
On le branche en parallèle avec la portion de circuit qui
nous intéresse.
V
UAB

Le voltmètre V se branche en parallèle.

8 Tensions dans
un circuit en série
G
Considérons un circuit composé de deux ampoules en UAC
série.
V
L’énergie transformée lors du passage de 1 C à travers tout
le circuit est la somme des énergies transformées au passage L1 L2
B
de cette charge à travers chaque ampoule.
A C
La tension UAC aux bornes du circuit en série est égale à la
somme des tensions UAB et UBC aux bornes de chaque
ampoule:
V1 V2
UAC = UAB + UBC
UAB UBC
Cette propriété se vérifie à l’aide de voltmètres.
La valeur indiquée par le voltmètre V est la somme des
valeurs indiquées par les voltmètres V1 et V2 .

9 Tension dans
G
un circuit en parallèle
UAB
Les deux ampoules sont maintenant branchées en parallèle. L1
Désignons par A et B leurs bornes communes.
L’énergie pour faire passer une charge de 1 C (et par consé- A B
V
quent une charge quelconque) de A à B est la même quelle
L2
que soit l’ampoule traversée.
Un seul voltmètre branché en A et B mesure la tension
commune aux bornes de chaque ampoule. La tension aux Le voltmètre V indique la tension UAB commune aux
bornes de chaque ampoule est la même. ampoules L1 et L2 .

3. L’intensité du courant électrique et la tension


425
LEP•électricité 3-2001 19.6.2001 22:58 Page 426

Remarque
Une situation analogue a été rencontrée en mécanique: le
travail minimum pour soulever un corps d’un point A à un
point B ne dépend pas du trajet suivi.
Le tableau ci-dessous établit la correspondance entre les
paramètres jouant un rôle analogue dans les deux situa-
tions:

Paramètres électriques Paramètres mécaniques


B
L1 er
1 trajet
A B

m 2e trajet
L2 A

Ampoule L1 entre deux points Premier trajet reliant deux


A et B d’un circuit points A et B

Ampoule L2 entre A et B Second trajet entre A et B

Charge Q passant de A et B Masse m passant de A et B

Energie pour déplacer la charge Travail minimum pour déplacer


Q entre A et B: la masse m entre A et B:

E = UAB . |Q| Wmin = g . ∆h . m

Cette énergie ne dépend pas Ce travail ne dépend pas du


de l’ampoule traversée trajet suivi

E Wmin
= UAB = g . ∆h
|Q| m

La tension UAB représente Cette grandeur ne porte pas de


l'énergie à fournir par unité nom particulier; elle représente
de charge pour la déplacer le travail minimum à fournir
de A à B. pour déplacer 1 kg de A à B.

3. L’intensité du courant électrique et la tension


426
LEP•électricité 3-2001 19.6.2001 22:58 Page 427

1 Dessiner un schéma le plus simple et le plus clair


possible du circuit ci-dessous.
E XERCICES 4 Examiner la figure ci-dessous. Combien y a-t-il
de nœuds dans le circuit?
Quel est l’ampèremètre qui indique la plus grande
intensité?

A1 A2

2 Dessiner un schéma le plus simple et le plus clair


5 Compléter les égalités suivantes:
possible du circuit ci-dessous. 350 mA = ......... A
0,025 A = ......... mA
1,2 A = ......... mA
0,250 mA = ......... A
830 A = ......... mA

6 Un lustre possède cinq ampoules traversées cha-


cune par une intensité de 0,27 A . Faire le schéma
du montage et placer un ampèremètre pour
mesurer l’intensité qui passe dans les fils
d’alimentation.
Qu’indique cet ampèremètre?

3 Sur la figure ci-dessous, l’ampèremètre A2 indique


7 Compléter le tableau de mesures, correspondant
au circuit ci-dessous.
250 mA.
Qu’indique l’ampèremètre A1 ?
I I1 I2
0,30 A 150 mA
G 0,15 A 200 mA
250 mA 0,15 A
A1 0,40 A 0,25 A
0,075 A 0,20 A
I
A2 I1 I2
G

3. L’intensité du courant électrique et la tension


427
LEP•électricité 3-2001 19.6.2001 22:58 Page 428

8 Dans le montage représenté sur la figure ci-des-


sous, toutes les ampoules sont identiques.
L’ampèremètre indique 0,64 A.
Quelle est l’intensité qui traverse chaque lampe?
E XERCICES 12 Sur les figures ci-dessous, le voltmètre V1 indique

a)
6 volts. Qu’indique le voltmètre V2 ?

G
9V

L1 L2 L3
V1 V2
G L4

b)
V1
9 Comment sont branchés les différents appareils
reliés à une même multiprise?
G
Expliquer pourquoi ces appareils ne doivent pas
être trop nombreux.

10 Les schémas de la figure ci-dessous représentent


les nœuds d’un circuit. Calculer I3 dans chacun
des cas.
V2

1,2 A
0,5 A
I1 I2

0,2 A
I3
800 mA
13 Regarder le circuit de la figure ci-dessous. On
I1 I2 désire mesurer l’intensité qui passe dans
l’ampoule L 1 , et la tension aux bornes de
I3 I1 l’ampoule L2 .
I2 0,3 A
I3
350 mA Schématiser votre montage en représentant l’ampère-
mètre et le voltmètre.

11 Les ampoules sont identiques dans tout le circuit


de la figure ci-dessous.
Qu’indique chaque ampèremètre?
L1 L2
L3
G

A1 I1 = 0,7 A

A2

A3

3. L’intensité du courant électrique et la tension


428
LEP•électricité 3-2001 3.7.2001 0:12 Page 429

14 Du microampère au kiloampère
Une gamme étendue de courants
Les techniques modernes nécessitent une gamme d’inten-
sité de courants électriques de plus en plus étendue. Aussi
bien dans les domaines des courants faibles que dans ceux
des courants forts, cette gamme s’élargit.
L’intensité du courant électrique qui circule à l’intérieur
d’une «puce électronique» n’est que de quelques micro-
ampères [µA], celle qui circule à l’intérieur des cuves à
électrolyses pour la fabrication de l’aluminium, peut
dépasser cent kiloampères [kA].

Unité Symbole Correspondance Intérieur d’une montre à quartz à aiguilles.


d’intensité

microampère µA 1 µA = 0,000001 A
milliampère mA 1 mA = 0,001 A
ampère A
kiloampère kA 1 kA = 1000 A

Des courants faibles


L’intensité des courants faibles ne dépasse pas quelques
dizaines de milliampères. De tels courants font fonction-
ner la radio, le téléphone, le téléviseur, de même qu’une
calculatrice ou une montre.
Dans ces appareils, ce n’est pas l’intensité qui est impor-
tante, mais ce sont ses variations au cours du temps.

Des courants forts


Plus l’intensité d’un courant est grande, plus ses effets
sont importants.
Les courants forts sont donc utilisés dans des radiateurs
pour produire de la chaleur, dans des électroaimants
puissants ou pour réaliser certaines réactions chimiques. Eclair réalisé en laboratoire.

La foudre est un exemple naturel de courant intense.

3. L’intensité du courant électrique et la tension


429
LEP•électricité 3-2001 3.7.2001 0:12 Page 430

15 Différentes sortes
de générateurs de tension
On utilise un grand nombre de générateurs de tension.
Les tensions fournies varient de quelques millivolts [mV]
à plusieurs millions de volts [MV].

Un générateur très utilisé


La batterie d’accumulateurs d’une voiture est un géné-
rateur électrochimique qui produit entre ses bornes une
tension de 12 volts. Cette tension est obtenue par le
montage en série de 6 éléments fournissant chacun 2
volts.

Téléphone alimenté par une batterie solaire (en haut du


mât).

Batterie de voiture (12 V).

Un générateur inusable
La cellule photovoltaïque, ou photopile, fournit, conve-
nablement éclairée, une tension de 0,5 volt à ses bornes.
Les générateurs solaires sont constitués par l’association
d’un grand nombre de photopiles.
Les photopiles sont utilisées pour fournir, par exemple,
l’énergie électrique nécessaire au fonctionnement des
satellites, de certaines montres ou calculatrices.

Un générateur exceptionnel
Le générateur Van de Graaf est une grosse machine, qui
peut produire des tensions de plusieurs millions de volts.
Il est utilisé dans les laboratoires de recherche de hautes
énergies. Générateur Van de Graaf.

3. L’intensité du courant électrique et la tension


430
LEP•électricité 4-2001 19.6.2001 22:59 Page 431

4 Résistance d’un
conducteur - La loi d’Ohm
On appelle dipôle tout élément de circuit électrique ou électronique qui possède
deux bornes. Certains dipôles, comme les résistances radio ou les fils conducteurs,
ont des propriétés intéressantes. Ce sont des conducteurs ohmiques, ou plus simple-
ment, des résistances.

1 La caractéristique
d’un dipôle
Les dipôles ont tous une fonction précise, et leur compor-
tement à l’intérieur du circuit électrique est prévisible à
partir de leur caractéristique.
On appelle «caractéristique courant-tension» d’un dipôle,
la courbe représentant l’intensité I du courant qui le
traverse en fonction de la valeur de la tension U qui existe
entre ses bornes.

Montage expérimental, pour tracer la caractéristique


d’un dipôle.

2 La caractéristique
d’un dipôle ohmique
Une résistance est un conducteur utilisé dans
les montages électriques; elle a l’aspect d’un
petit cylindre.
Branchons cette résistance aux bornes d’un générateur de
tension variable. Un ampèremètre mesure l’intensité I du
courant et un voltmètre mesure la tension U entre ses
bornes. On reporte sur un graphique l’intensité I du
courant en fonction de la tension U. Une résistance.

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


431
LEP•électricité 4-2001 19.6.2001 22:59 Page 432

Le graphe obtenu est une droite qui passe par l’origine U [V] I [mA]
des axes. La tension U et l’intensité I sont proportion-
nelles: 0 0
2 36
U 4 70
= constante
I 6 106
8 142
Un dipôle dont la caractéristique est une droite passant par
l’origine des axes est appelé dipôle ohmique ou résistor; Résultats des mesures.
par abus de langage, il est fréquemment appelé résistance
(morte).
Un fil conducteur peut être assimilé à un dipôle ohmique,
bien que sa résistance varie quelque peu avec la tempéra-
ture du fil lors de l’utilisation; la proportionnalité entre U
et I n’existe que dans un domaine limité.

3 Loi d’Ohm
I en [mA]
Dans le cas d’un dipôle ohmique, la proportionnalité entre
160
la tension U et l’intensité I s’exprime par la loi d’Ohm:
U 120
= R ou U = R . I
I
80
La constante de proportionnalité R est la résistance du
dipôle. Son unité de mesure est l’ohm [Ω]. Par définition, 40
1 Ω est la résistance d’un dipôle ohmique traversé par U en [V]
un courant de 1 A lorsqu’il est soumis à une tension de
1 V. 2 4 6 7 8 10

Caractéristique «courant tension» d’un dipôle ohmique.


Dans ce cas, le dipôle ohmique sera traversé par un courant
d’environ 125 mA s’il est soumis à une tension de 7 V.

4 Résistance
d’un fil conducteur
Un fil conducteur cylindrique de section S
et de longueur l est branché à un générateur.
Un ampèremètre mesure l’intensité I et un
voltmètre la tension U entre les extrémités du fil ; on en
déduit la valeur de la résistance du fil:
U
R=
I

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


432
LEP•électricité 4-2001 19.6.2001 22:59 Page 433

a) L’expérience est répétée avec des fils de même nature et SUBSTANCE ρ [Ω . m]


de même section, mais de longueurs différentes.
Argent 1,59 . 10–8
On constate que la résistance R est proportionnelle à la
longueur l . Constantan 49 . 10–8
Cuivre 1,63 . 10–8
b) L’expérience est répétée avec des fils de même nature et
de même longueur, mais de sections différentes. Fer 9,71 . 10–8
On constate que la résistance R est inversement Nichrome ~100 . 10–8
proportionnelle à la section S.
Nickel 6,84 . 10–8
On en déduit la relation:
Eau 2 . 105
R=ρ.
l
S Bois (épicéa) 1010 à 1011
Marbre 104 à 106
Le facteur de proportionnalité ρ (rhô) est caractéristique de
PVC 1014
la substance constituant le fil; c’est sa résistivité.
Soufre 2 . 1015
Comme
S Verre pyrex 1012
ρ=R.
l Verre acrylique 1017

Tableau de quelques résistivités.


la résistivité se mesure en [Ω . m].

Remarques

– La résistance d’un fil n’est pas tout à fait constante; la


résistivité varie avec la température.
Elle suit une loi analogue à celle de la dilatation:

ρ = ρo[1 + α . (θ – θo )]

où ρ est la résistivité à la température de fonctionne-


ment θ, alors que ρo est la résistivité à la température
de référence θo. La constante α est le coefficient de
température de la résistivité ; pour le cuivre,
α = 6,8 . 10 –3 °C –1. Pour des alliages comme le
constantan (α = 0,01 . 10–3 °C–1), cette variation est
suffisamment faible pour être négligée. Le coefficient de
température de la résistivité et le coefficient de
dilatation linéaire s’expriment avec le même symbole
(α), sont de même nature mais décrivent des phéno-
mènes physiques différents.

– La résistance des fils de liaison entre les différents


éléments d’un circuit est négligeable. On utilise les fils
de connexion les plus courts possible.

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


433
LEP•électricité 4-2001 19.6.2001 22:59 Page 434

5 Résistance équivalente
Dans un circuit, plusieurs résistances sont souvent associées. I
G
La résistance équivalente à une portion AB de circuit
contenant plusieurs résistances est la résistance unique qui,
placée entre A et B ne modifie ni la tension entre ces
UAC UCB
points, ni l’intensité du courant qui circule dans le circuit
principal. I1 I2
R1 R2
A C B
Résistances en série UAB

Deux résistances R1 et R2 sont montées en série. Déter-


minons la résistance équivalente R. On note I1 , I2 et I les I
intensités traversant respectivement R 1 , R 2 et R. G
UAC , UCB et UAB sont les tensions aux bornes de ces
mêmes résistances.
UAB = UAC + UCB
Par la loi d’Ohm: R
A B
R . I = R1 . I1 + R2 . I2 UAB

Comme I = I1 = I2 , on obtient finalement: Résistance équivalente à deux résistances en série.


R = R1 + R2

La résistance équivalente R est plus grande que cha-


cune des résistances R1 et R2 . I
G
UAB
Résistances en parallèle
I1 R1
Deux résistances R1 et R2 sont montées en parallèle. Les
intensités sont notées comme dans le paragraphe précé- I2 A B
dent; UAB désigne la tension aux bornes de R1 , R2 et R. R2
UAB
I = I1 + I2
Par la loi d’Ohm:
UAB UAB UAB I
= + G
R R1 R2

1 = 1 + 1 UAB
R R1 R2
R
La résistance équivalente R est plus petite que chacune A B
des résistances R 1 et R 2 . Résistance équivalente à deux résistances en parallèle.

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


434
LEP•électricité 4-2001 19.6.2001 22:59 Page 435

1
a) Qu’appelle-t-on «caractéristique» d’un dipôle?
b) Schématiser un montage qui permet de la déter-
E XERCICES 7 Code des couleurs des résistances
Les valeurs des résistances sont codées à l’aide
d’anneaux colorés. La première figure vous donne
le code des couleurs. Utiliser ce document pour
miner expérimentalement. déterminer les résistances des conducteurs
c) Représenter la caractéristique d’un résistor de ohmiques de la seconde figure ci-dessous.
résistance R = 10 Ω.

2 Qu’est-ce que la loi d’Ohm?


4e anneau Tolérance
Multiplicateur Ω
3 Un conducteur ohmique a une résistance 1er anneau
1er chiffre
2e anneau
2e chiffre
3e anneau
3e chiffre
0,01 ARGENT 10%
R = 330 Ω ; il est parcouru par un courant 0,1 OR 5%
d’intensité I = 72 mA . 0 0 0
1
10 1%
Calculer la tension U qui existe entre ses bornes. 1 1 1
100 2%
2 2 2
1K
3 3 3
10K
4 La caractéristique d’un conducteur ohmique est 4
5
4
5
4
5
100K
représentée sur la figure ci-dessous. 1M
6 6 6
10M
Calculer sa résistance R . 7 7 7
8 8 8
U (V) 9 9 9

0 I (A)
2 4

5 Rechercher dans une encyclopédie qui était


Ohm. Citer quelques-uns de ses travaux.

6 Caractéristique d’une ampoule 8 Sur les résistances radio, le dernier cercle coloré
indique la tolérance que le constructeur garantit
Le tableau ci-dessous donne l’intensité I qui sur R .
traverse une lampe en fonction de la tension U
appliquée entre ses bornes. Que signifie R = 330 Ω à 5% près?

a) Tracer la caractéristique de la lampe.


b) Montrer, en utilisant cette courbe, que la résis- 9 Calculer la résistance d’un cordon de connexion
tance du filament dépend de sa température. en cuivre de 1 m de longueur et de 0,75 mm2 de
section.
U [V] 0,5 1 1,5 2 2,5 3
I [mA] 105 140 170 200 225 250
U [V] 3,5 4 4,5 5 5,5 6
I [mA] 270 290 302 325 340 360

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


435
LEP•électricité 4-2001 19.6.2001 22:59 Page 436

10 Extrayons le filament d’une ampoule hors d’usage


et observons ce filament à la loupe binoculaire.
On découvre alors que celui-ci est enroulé en une
double spirale. La spirale grossière est visible à
E XERCICES 13 Ce graphique a été réalisé en mesurant le courant
traversant le filament d’une ampoule ordinaire en
fonction de la tension appliquée à cette ampoule.
a) Déterminer la tension et la puissance qui sont
l’œil nu, mais la spirale fine ne l’est pas.
écrites sur cette ampoule. (La puissance est
Grâce à cette double spirale, on peut placer dans définie à la page 17).
l’ampoule un fil suffisamment long et fin. De
plus, on peut porter ce fil à une température très b) Déterminer la résistance du filament lorsque
élevée. Le matériau choisi est le tungstène l’ampoule fonctionne normalement.
(ρ20°C = 5,6 . 10–8 Ω .m) à cause de la haute c) Expliquer pourquoi le graphe ci-dessous n’est pas
température de son point de fusion (~3400 °C). une droite. Remonter aussi loin que possible dans
l’explication.

U en [V]

240

220

200

180

160

Une ampoule marquée « 60 W/230 V », par 140


exemple, est munie d’un filament d’environ
0,020 mm de diamètre et de 67 Ω de résistance à 120
20° C. 100
a) Quelle est la longueur du filament de cette ampoule?
80
b) Quelle est l’utilité de la double spirale du fila-
60
ment?
40
c) Pourquoi le filament ne se consume-t-il pas?
20
I en [A]

0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3


11 Déterminer la résistance équivalente à l’associa-
tion des résistances de la figure ci-dessous.
20 Ω
14 Conducteurs en parallèle ou en dérivation
Deux résistances R1 = 510 Ω et R 2 = 560 Ω sont
33 Ω 47 Ω branchées en parallèle.
100 Ω Indiquer un ordre de grandeur pour la résistance
équivalente.
10 Ω

4,7 Ω 15 Estimer mentalement la résistance équivalant aux


résistances de ces portions de circuits.
10 Ω

10 Ω 1Ω
12 Conducteurs en série
10 Ω 1000 Ω
On monte en série deux conducteurs ohmiques
de résistances respectives R1 et R 2 . 2Ω 15 Ω

Calculer la résistance R du dipôle équivalent.


2Ω 15 Ω
a) R1 = 470 Ω et R 2 = 680 Ω.
1000 Ω 15 Ω
b) R1 = 5,1 kΩ et R 2 = 825 Ω

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


436
LEP•électricité 4-2001 19.6.2001 22:59 Page 437

16 On branche en série deux résistances R1 et R2 de


15 et 36 ohms.
Entre quelles limites se situe la valeur de la résis-
tance équivalant à cette portion de circuit si les
tolérances sur R1 et R 2 sont de 5%?
E XERCICES
19 Un réchaud électrique est constitué de deux corps
de chauffe qui sont deux résistances R 1 et R 2 . Le
commutateur du réchaud permet de coupler ces
résistances des quatre manières indiquées sur les
schémas.

R1
1

17 Calculer les résistances équivalant aux résistances R2

de ces portions de circuits.

230 V
10 Ω 15 Ω

10 Ω R1
30 Ω 2
4Ω
20 Ω R2
10 Ω
20 Ω
60 Ω

100 Ω
80 Ω 230 V

1Ω 100 Ω
R1
3

R2

18 Intensité dans un circuit


On réalise le montage de la figure ci-dessous, 230 V
dans lequel deux résistances R 1 = 12 Ω et
R2 = 68 Ω sont branchées en série. Le générateur
maintient entre les deux bornes de l’ensemble R1
4
une tension constante de 8,7 V.
R2

I
G
8,7 V 230 V

UAB UBC
a) Calculer la valeur des résistances des corps de
chauffe en vous servant des indications de la
12 Ω 68 Ω puissance données dans le tableau ci-dessous dans
A B C les cas de la figure ➁ et de la figure ➂ .
b) Compléter le tableau en indiquant, pour le type
a) Calculer la résistance R équivalente à R1 et R2 . de couplage, si une ou deux résistances sont en
b) Utiliser la loi d’Ohm pour calculer l’intensité I service et, dans le cas où deux résistances sont en
du courant qui circule dans le circuit. service, si elles sont couplées en parallèle ou en
série. Déterminer et indiquer également les puis-
c) Calculer les tensions UAB et UBC aux bornes de sances manquantes.
chaque résistance.
Position Valeur de R1 Valeur de R2 Résistance du Puissance du
d) Les deux résistances sont maintenant branchées (circuit choisi) en [Ω] en [Ω] circuit en [Ω] circuit en [W]
en parallèle. L’intensité du courant qui circule ➀
dans le circuit principal va-t-elle varier? ➁ 500
Si oui, va-t-elle augmenter ou diminuer ? Expli- ➂ 750
quer votre réponse. ➃

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


437
LEP•électricité 4-2001 3.7.2001 0:14 Page 438

20 Les matériaux supraconducteurs


Ces matériaux, capables de conduire le courant électrique sans lui
opposer la moindre résistance, sont devenus l’enjeu d’une concur-
rence scientifique mondiale. Les découvertes à l’origine de cette
empoignade ont d’ailleurs valu le prix Nobel de Physique 1987 à
leurs auteurs, Georg Bednorz et Alex Müller.
Les matériaux conducteurs classiques opposent tous une certaine
résistance au passage du courant électrique, dont une partie se
dissipe sous forme de chaleur. Dans les supraconducteurs, l’électri-
cité circule sans entrave, et les fils restent froids. Les superordina-
teurs acquièrent une rapidité étonnante et, comme ils ne dégagent
plus de chaleur, leur taille peut être considérablement réduite. Il
devient possible de fabriquer des moteurs électriques miniatures
surpuissants. Les trains à grande vitesse, dont les roues seraient
remplacées par un champ magnétique, pourraient dépasser le stade
du prototype. Ce rêve de technicien ne sera sans doute pas concré-
tisé avant la fin des années 90. Depuis 1911, ce phénomène n’était
observé qu’à une température extrêmement basse : –269 °C.
Aujourd’hui encore, les supraconducteurs nécessitent des systèmes
de réfrigération à hélium liquide, très coûteux et encombrants, ce
qui limite considérablement leur utilisation.
Seuls quelques acharnés continuaient les recherches. Parmi eux,
Bednoz et Müller. Contre l’avis de tous, ils expérimentent les
mixtures les plus diverses. En mars 1986, ils tombent sur un
mélange mis au point par le Français Bernard Raveau. Ils le testent
à basse température. Surprise: la supraconductivité est atteinte à Effet Meissner.
–243 °C. Depuis, dans le monde entier, des milliers de physiciens L’image représente l’extrémité d’une pincette qui tient
se penchent sur la question. Ils sont déjà parvenus à –179 °C, un aimant (au centre). Au-dessus et au-dessous
température à laquelle l’hélium peut être remplacé par de l’azote « lévitent » deux pastilles de matériau supraconducteur.
liquide, infiniment moins cher et plus facile à manipuler, et espè- L’aimant induit un courant électrique dans les
rent trouver un matériau qui soit supraconducteur à température
ambiante. pastilles. Ce courant persiste à cause de l’absence de
résistance électrique des pastilles. L’interaction de ce
Article de J.P. DUFOUR, courant électrique avec l’aimant provoque l’effet de
Express «aujourd’hui» n° 13 du 18 décembre 87. lévitation.

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


438
LEP•électricité 4-2001 3.7.2001 0:14 Page 439

21

Effet Meissner (effet d’un champ magnétique sur un supraconducteur).

Questions
a) En état de supraconductivité, la résistance électrique des métaux
devient pratiquement nulle. Quelle conséquence cela a-t-il sur la
valeur de l’intensité du courant qui les traverse, lorsqu’ils sont
soumis à une certaine tension U?
b) Citer quelques applications possibles de la supraconductivité.

4. Résistance d’un conducteur La loi d’Ohm


439
LEP•électricité 5-2001 19.6.2001 23:01 Page 440

5 Energie et puissance
électriques - L’effet Joule
Un récepteur transforme l’énergie électrique qu’il consomme en une autre forme
d’énergie utile (mécanique dans le cas d’un moteur). Mais quel que soit le récepteur,
il dégage de la chaleur lorsqu’il fonctionne ; c’est l’effet Joule. Ce dégagement
d’énergie thermique représente souvent une perte au détriment des autres énergies
souhaitées, sauf pour certains appareils utilisés pour chauffer : fer à repasser,
radiateur électrique, …

1 Energie et
puissance électriques
Utilisons la définition de la tension U aux bornes d’un
récepteur pour déterminer l’énergie électrique qu’il trans-
forme pendant la durée ∆t:

Eél = U . |Q|

|Q| étant la valeur absolue de la charge qui le traverse


pendant la durée ∆t de fonctionnement.
Par la définition de l’intensité du courant I,

|Q| = I . ∆t Corps de chauffe d’un fer à repasser.


et on trouve
Eél = U . I . ∆t

La puissance vaut:
Eél U . I . ∆t
P= = =U.I
∆t ∆t

La puissance électrique d’un récepteur est le produit de


la tension U entre ses bornes par l’intensité I du courant
qui le traverse.

Mesure de la puissance d’une ampoule.

5. Energie et puissance électriques L’effet Joule


440
LEP•électricité 5-2001 19.6.2001 23:01 Page 441

2 Energie thermique
dissipée par effet Joule
Un conducteur transforme intégralement l’énergie élec-
trique Eél en énergie thermique Eth :

Eth = Eél = U . I . ∆t

Un tel conducteur satisfaisant la loi d’Ohm

U= R . I

on obtient
Eth = R . I 2 . ∆t

où R est la résistance du conducteur.


L’énergie thermique dissipée par un fil conducteur par-
couru par un courant
– est proportionnelle à la durée de fonctionnement
∆t ;
– est proportionnelle au carré de l’intensité du courant;
– dépend de la résistance du fil, c’est-à-dire de sa
nature et de ses dimensions (section et longueur).

3 Vérification
expérimentale
Un corps de chauffe est branché aux bornes
d’un générateur de tension U ajustable.
Un ampèremètre mesure l’intensité I du
courant.
Le corps de chauffe est immergé dans une masse m d’eau
contenue dans un calorimètre. On relève sa température
initiale θ1 puis on établit le courant pendant la durée ∆t;
on mesure ensuite la température finale θ2 de l’eau. Mesure de l’effet Joule.

5. Energie et puissance électriques L’effet Joule


441
LEP•électricité 5-2001 19.6.2001 23:01 Page 442

On considère que l’énergie thermique dissipée par le fil est Eth [J]
entièrement transmise à l’eau.
Eth = ceau . m . (θ2 – θ1 )
L’expérience se déroule en deux parties.
a) L’intensité I du courant est maintenue constante pour
chaque mesure et on fait varier la durée ∆t. t [s]

On reporte sur un graphique l’énergie thermique Eth en


L’énergie thermique est proportionnelle au temps.
fonction de la durée ∆t et on obtient une droite passant
par l’origine des axes.
La proportionnalité entre l’énergie thermique
dissipée et le temps est vérifiée. Eth [J]

b) La durée ∆t est constante pour chaque mesure et on fait


varier l’intensité I du courant en ajustant la tension U.
On reporte sur un graphique l’énergie thermique Eth en
fonction du carré de l’intensité du courant; on obtient
une droite passant par l’origine des axes.
I2 [A2]
La proportionnalité entre l’énergie thermique
dissipée et le carré de l’intensité du courant est L’énergie thermique est proportionnelle au carré de
vérifiée. l’intensité du courant.

4 Puissance nominale
d’un appareil électrique
Tous les appareils électriques portent deux indications.
La première exprimée en [V] est la tension normale d’utili-
sation; on l’appelle tension nominale. La seconde expri-
mée en [W] indique la puissance; dans ce cas, on l’appelle
puissance nominale.
La tension délivrée par le réseau de distribution européen
d’électricité est de 220 à 230 V. Les ampoules disponibles
dans le commerce et fonctionnant sous cette tension ont
une puissance nominale de 15 W, 25 W, 40 W, 60 W, 75 W,
100 W…
Si une ampoule porte l’indication «230 V – 60 W», cela
signifie qu’elle est prévue pour fonctionner sous une ten-
sion de 230 V; sa puissance est alors de 60 W. Soumise à
une tension plus petite, sa puissance est plus faible et
l’ampoule éclaire moins. Soumise à une tension plus
grande, sa puissance est plus élevée, ce qui peut faire fondre Les indications sont celles de la tension et de la puissance
son filament. nominales.

5. Energie et puissance électriques L’effet Joule


442
LEP•électricité 5-2001 19.6.2001 23:01 Page 443

5 La mesure de
l’énergie transformée
L’énergie électrique transformée dans une installation est
égale à la somme des énergies transformées par chaque
appareil. Elle est mesurée par le compteur électrique.
Chaque tour du disque du compteur correspond à une
certaine quantité d’énergie qui est indiquée sur son boîtier.
C’est la constante du compteur.
L’énergie est exprimée en kilowattheures [kWh].
1 kWh est l’énergie transformée par un appareil de
puissance 1 kW durant une heure de fonctionnement.

1 kWh = 1000 W . 3600 s = 3,6 . 10 6 J

6 Les fusibles
Les fusibles sont des fils calibrés et choisis en fonction du
circuit que l’on veut protéger. Ils se placent en série dans ce
circuit. Si le courant devient trop intense, le fil chauffe
suffisamment pour fondre, ce qui ouvre le circuit et coupe
le courant.

compteur

coupe-circuit
principal

fusibles
calibrés 15A 10A 10A 10A 25A

section des 4mm 2 1,5mm 2 1,5mm 2 2,5mm 2 6mm 2


conducteurs

L’installation électrique dans la maison.

5. Energie et puissance électriques L’effet Joule


443
LEP•électricité 5-2001 19.6.2001 23:01 Page 444

1 Connaissances pratiques
Donner les ordres de grandeur de la puissance
électrique pour chacun des appareils de la vie
quotidienne suivants: lampe d’éclairage, moulin à
E XERCICES 6 Fer à repasser
Un fer à repasser a une puissance nominale
P = 1000 W.

café, fer à repasser, aspirateur, lave-linge, four a) Par quelle intensité est-il traversé lorsqu’il est
électrique, téléviseur, réfrigérateur. branché sur une tension U = 220 V qui est sa
tension nominale?

2 Les petites ampoules à vis ne portent pas d’indi- b) Quel est le calibre du fusible qu’il faut utiliser
pour protéger sa ligne?
cations de puissances, mais de tensions et d’inten-
sités. Calculer les puissances nominales des ampoules
suivantes :
L1 (3,5 V – 200 mA )
7 Les limites du confort
L2 (1,5 V – 120 mA ) Rechercher quelles sont les puissances nominales
des appareils électriques que vous possédez et
L3 (6 V – 350 mA ) préciser quelle est leur tension d’alimentation.
a) Pour chacun d’eux, calculer l’intensité qui le tra-
3 Calcul de l’intensité électrique verse lorsqu’il fonctionne normalement.
Une ampoule branchée sur un générateur de 12 V b) Rechercher sur votre disjoncteur l’intensité maxi-
a une puissance P = 40 W. male qu’il peut supporter sans déclencher, et citer
Quelle est l’intensité du courant qui la traverse? quelques ensembles d’appareils pouvant être
utilisés simultanément. Justifier votre réponse par
un schéma de l’installation électrique de votre
4 Calcul de la tension électrique maison.
Un radiateur électrique dont la puissance P = 2 kW
est traversé par un courant de 9 A. Quelle est alors
la tension à ses bornes? 8 Quand le fil devient un câble
Pourquoi le démarreur d’une automobile est-il
5 Dans l’installation représentée sur la figure ci- relié directement à la batterie par un câble de gros
dessous, dire en justifiant la réponse, si tous les diamètre?
fusibles sont bien adaptés aux appareils qu’ils
protègent. On indique que la puissance du démarreur est
P = 1,5 kW et que la batterie délivre une tension
220 V U = 12 V. Justifier la réponse par un calcul.

9 Conversion d’unités
Compléter les égalités suivantes:
1 Wh = ........ J
15 A 10 A 25 A 10 A
4 mW = 4 . 10.. W
1 kWh = ........ J = ... .. kJ
3600 J = ...... Wh

10 Compteur électrique
1000 W
Le boîtier d’un compteur électrique porte l’inscrip-
60 W
tion suivante: C = 2,5 Wh/tr.
Que signifie-t-elle?
On utilise plusieurs appareils dont la puissance
totale est égale à 2250 W. Calculer le nombre de
tours faits en une minute par le disque du
4 kW 2500 W compteur.

5. Energie et puissance électriques L’effet Joule


444
LEP•électricité 5-2001 19.6.2001 23:01 Page 445

11 Un chauffe-eau permet d’élever la température de


100 kg d’eau de 15 °C à 70 °C en 2 h. La résis-
tance de son corps de chauffe est de 50 Ω.
Calculer l’intensité du courant qui circule dans le
E
XERCICES 15 Compléter le tableau ci-dessous en calculant le
temps pendant lequel les différents appareils
peuvent fonctionner avec une énergie de 1 kWh.

corps de chauffe en admettant que toute l’énergie Puissance Temps de


qu’il consomme est absorbée par l’eau. Appareils
en watts fonctionnement

12 Deux mêmes corps de chauffe A et B, connectés 1. Plaque électrique 1500


en série avec un générateur, sont parcourus par un 2. Ampoule électrique 40
courant de 4 A. Leur résistance est identique. A
est immergé dans un calorimètre C1 contenant 3. Réveil électrique 0,02
300 g d’eau et B dans un calorimètre C2 conte-
nant 150g d’eau. Après 4 minutes de chauffage, la 4. Radio-transistor 2
température de l’eau dans C1 a augmenté de 6 °C.
5. Lave-vaisselle 3600
a) Quelle est l’augmentation de la température de
l’eau dans C2 ? 6. Chauffage électrique 18000
b) Calculer les augmentations de la température de
7. Grille-pain 700
l’eau dans C1 et C2 si l’intensité du courant ne
valait que 2 A. 8. Automobile 60 000
Note: négliger les capacités calorifiques de C1 et
C2 ainsi que les pertes d’énergie. 9. Calculatrice électronique 0,1

10. Téléviseur 200

13 Une résistance R traversée par un courant d’inten-


sité I pendant une durée t produit une énergie
thermique E.
16 Une ampoule porte l’indication «40 W/220 V».
a) Sans changer R et t, par quel nombre faut-il
multiplier I pour doubler E? a) Calculer sa résistance quand elle fonctionne nor-
malement.
b) On triple I. Comment faut-il modifier t pour que
E reste la même? Lorsqu’on mesure sa résistance à froid (ampoule
éteinte), on trouve 82 Ω.
c) On double R et on divise U par deux sans
changer t . Que devient E? b) Comment expliquer la différence avec la valeur
calculée précédemment?

14 Les compteurs d’eau sont utilisés pour connaître


la consommation d’eau comme les compteurs
électriques sont utilisés pour connaître la
consommation d’électricité. Les roues chiffrées
d’un compteur d’eau sont entraînées par une
petite hélice qui tourne dans le courant d’eau.
Compléter ce tableau dans lequel on compare un
compteur électrique à un compteur d’eau.

Compteur électrique Compteur d’eau

L’énergie électrique se mesure en La quantité d’eau se mesure en


.................................................. ..................................................
La vitesse de rotation du disque La vitesse de rotation de l’hélice
représente ................................... représente ...................................
.................................................. ..................................................

5. Energie et puissance électriques L’effet Joule


445
LEP•électricité 5-2001 3.7.2001 0:15 Page 446

17 Consommation d’énergie électrique


Le graphique ci-dessous indique la puissance fournie sur le réseau
électrique suisse le 17 février 1982.

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 heures

6000 MW

5000 MW
Diminution de l’activité entre 12h. et 14h.

Diminution de l’activité en fin de journée

4000 MW
Reprise matinale du travail

Pointe de consommation
Faible activité nocturne

3000 MW

a) Quelle est la puissance maximale fournie ce jour?


b) Quelle est la puissance minimale fournie ce jour?
c) Estimer la consommation d’énergie ce jour-là entre 10 h et 12 h en
joules et en kilowattheures.
d) Estimer la consommation totale d’énergie électrique ce jour-là en
kilowattheures.

5. Energie et puissance électriques L’effet Joule


446
LEP•électricité 6-2001 3.7.2001 0:17 Page 447

6
Les transformations
de l’énergie électrique
Les lois de Kirchhoff
Un courant électrique ne s’établit pas spontanément dans un circuit : il est
entretenu par un générateur dont le rôle est de fournir l’énergie nécessaire au
déplacement des charges électriques (électrons) dans le circuit. Cette énergie
« transportée » par le courant électrique (que l’on désignera dans la suite par
l’expression « énergie électrique ») est transférée aux récepteurs du circuit qui
la transforment afin de la rendre utilisable. On décrit dans ce chapitre les
transformations de l’énergie électrique.

1 Générateurs et
récepteurs

Les générateurs
Le courant électrique dans un fil métallique est un déplace-
ment d’ensemble des électrons libres dans le fil. Durant leur
mouvement, ces électrons libres subissent des «chocs» avec
les atomes du fil et perdent leur énergie. Le rôle des généra-
teurs est de «remplacer» constamment l’énergie dissipée lors
des chocs afin de maintenir le courant électrique.
L’énergie que le générateur transfère au courant électrique E électrique
E chimique Pile
est obtenue à partir d’une autre forme d’énergie qui dépend
du type de générateur. E thermique

– Une pile ou une batterie transforment de l’énergie chi-


mique en énergie électrique. Le courant électrique qui E électrique
en résulte est un courant continu.
Cellule
– Une cellule photovoltaïque transforme de l’énergie E rayonnante photo-
voltaïque E thermique
rayonnante en énergie électrique. Le courant électrique
qui en résulte est un courant continu.
– Un alternateur transforme du travail W en énergie élec-
trique. Le courant électrique qui en résulte est un courant
alternatif. E électrique
W Alternateur
Durant ces transformations, une partie de l’énergie de
départ est transformée en énergie thermique (chaleur). E thermique

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


447
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 448

Les récepteurs
Les récepteurs électriques sont des appareils qui transfor-
ment l’énergie électrique du courant en une part d’énergie
thermique et le reste en une autre forme d’énergie utile. On
E électrique Résistance E thermique
donne ci-contre deux exemples de récepteurs électriques.
– Une résistance est un récepteur qui transforme toute
l’énergie électrique du courant en énergie thermique.
C’est le cas des radiateurs électriques ou des fers à repas-
ser par exemple. W utile
Moteur
– Un moteur électrique est un récepteur qui transforme E électrique
électrique
une partie de l’énergie électrique en énergie thermique E thermique
(durant son utilisation le moteur chauffe) et le reste en
travail utile.

2 Energie du courant
électrique
On considère deux points A et B d’un circuit électrique par-
couru par un courant d’intensité I. On mesure entre A et B
une différence de potentiel (tension) notée U.

Quel que soit le type de circuit compris entre A et B


A B
(fil, moteur, …), la différence de potentiel U repré- I
sente par définition le travail nécessaire pour déplacer U
une charge électrique de 1 C entre A et B.

L’énergie nécessaire au déplacement d’une charge quel-


conque q entre ces deux points est donnée par: E = q·U.
Par définition de l’intensité I du courant, la quantité de
charge q transférée entre A et B pendant la durée ∆t vaut :
q = I·∆t.

Il s’ensuit que l’énergie électrique transférée dans la por-


tion de circuit AB pendant la durée ∆t est donnée par:
Eélectrique = U·I·∆t

On en déduit la puissance électrique disponible dans la


portion de circuit AB:
Eélectrique
Pélectrique = ––––––––– = U·I
∆t

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


448
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 449

3 Les récepteurs
électriques
Il existe différents types de récepteurs que l’on distingue en
fonction des formes d’énergie mises en jeu.

Exemple 1 : les résistances et l’effet Joule


Toute portion de circuit parcourue par un courant trans-
forme au moins une partie de l’énergie électrique en énergie
thermique; autrement dit, tout conducteur parcouru par un
courant s’échauffe. Cet effet thermique du courant élec-
trique est connu sous le nom de «Effet Joule».
Une résistance est un récepteur électrique qui transforme Résistance
E électrique E thermique
toute l’énergie électrique en énergie thermique.
L’expérience révèle que la quantité de chaleur dissipée par
une résistance parcourue par un courant d’intensité I pen-
dant la durée ∆t est:
– proportionnelle à la durée ∆t;
– proportionnelle au carré de l’intensité du courant.

Ces propriétés se traduisent algébriquement par:


I
R
Ethermique = R·I2 ·∆t
(Energie thermique dissipée par effet Joule) U

Le facteur de proportionnalité R (résistance) se mesure en


ohms [Ω].
Remarque: le terme résistance désigne à la fois un récepteur
électrique et une grandeur physique.
Le principe de conservation de l’énergie pour une résistance
s’écrit:
Eélectrique = Ethermique
U [V]
Cette relation peut s’écrire sous différentes formes équiva-
lentes:
Equations caractéristiques d’une résistance:
Energie: U·I·∆t = R·I2 ·∆t
droite de pente R
Puissance: U·I = R·I2
Tension aux bornes I [A]
d’une résistance: U = R·I (loi d’Ohm) Relation tension - intensité pour une résistance.

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


449
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 450

Commentaires
Deux modèles permettent d’expliquer la transformation
d’énergie électrique en énergie thermique.
– Les électrons se déplacent à vitesse constante dans le fil
et la force électrique exercée sur chaque électron est
équivalente à une force de frottement. Le mouvement
des électrons est comparable au mouvement de billes
coulant à vitesse constante dans de l’huile ou de l’eau.
L’énergie potentielle électrique est transformée en cha-
leur par le travail des forces de frottement exercées sur les
électrons, de la même manière que l’énergie potentielle
de gravitation est transformée en chaleur par le travail
des forces de frottement visqueux exercées sur les billes.
– Les électrons perdent leur énergie lors de collisions avec
les atomes. Ces collisions augmentent l’amplitude de
vibration des atomes et accroissent ainsi l’énergie interne,
ce qui se manifeste au niveau macroscopique par une
élévation de température de la résistance.
Lorsque sa température est plus élevée que celle de son envi-
ronnement, la résistance cède de la chaleur à l’environne-
ment. Rappelons que la chaleur est un transfert d’énergie dû
uniquement à une différence de température. Dans des
conditions stationnaires, l’énergie électrique transformée en
énergie thermique par la résistance est continuellement
transférée à l’environnement. Nous disons que l’énergie
électrique est dissipée en chaleur par l’effet Joule.

Exemple 2 : les moteurs et la tension


contre-électromotrice
Un moteur transforme l’énergie électrique en une part de
travail Wutile et le reste en énergie thermique par effet Joule.
On considère un moteur alimenté sous une tension U et
parcouru par un courant d’intensité I. Wutile
Moteur
– La quantité d’énergie électrique fournie au moteur pen- E électrique
électrique
dant la durée ∆t vaut: E thermique
Eélectrique = U·I·∆t
– La quantité d’énergie thermique dissipée dans le moteur
pendant la durée ∆t vaut: I
M r
Ethermique = r·I2 ·∆t
U

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


450
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 451

Le facteur de proportionnalité r est la résistance interne du


moteur et se mesure en ohms [Ω].

Le principe de conservation de l’énergie pour un moteur élec-


trique s’écrit:
Eélectrique = Wutile + Ethermique
ou
Wutile = Eélectrique – Ethermique

On obtient en remplaçant les énergies électrique et ther-


mique par leurs expressions:
Wutile = U·I·∆t - r·I2 ·∆t = (U – r·I) ·I·∆t = U0’·I·∆t

Par définition, la quantité


U0’ = (U – r·I)
est la tension contre-électromotrice du moteur.

La valeur de U0’ s’exprime en volts [V]. Cette valeur est la


même que la quantité de travail disponible sur l’arbre du
moteur lorsqu’il est traversé par une charge de 1C. U0’ varie
en fonction du régime du moteur.
— La quantité de travail pendant la durée ∆t vaut:
Wutile = U0’·I·∆t

En utilisant les expressions des différentes formes d’énergie,


le principe de conservation de l’énergie pour un moteur
électrique peut s’écrire sous différentes formes équivalentes:
U [V]
Equations caractéristiques d’un moteur:
Energie: U·I·∆t = U0’·I·∆t + r·I2 ·∆t
droite de pente r
Puissance: U·I = U0’·I + r·I2
Tension aux bornes U0'
d’un moteur: U = U0’ + r·I
I [A]
Relation tension - intensité pour un moteur électrique.

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


451
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 452

Exemple 3 : les voltamètres et l’électrolyse


Un voltamètre est une cuve contenant un liquide conduc- générateur
teur appelé électrolyte (une solution d’eau salée par exemple). G

Deux électrodes de fer reliées à un générateur sont immer- électrodes de fer


gées dans le liquide. On applique une tension U entre les
électrodes et le passage du courant électrique provoque
diverses réactions chimiques au sein de l’électrolyte.
On appelle électrolyse l’ensemble des réactions chimiques
ayant lieu à la surface de contact des électrodes et de l’élec- eau salée
trolyte.
Une partie de l’énergie du courant électrique est transfor-
mée en énergie chimique et le reste est transformé en éner-
gie thermique par effet Joule:
Eélectrique = Echimique + Ethermique
En procédant comme dans le cas du moteur, on définit la
tension contre-électromotrice par:
U0’ = (U – r·I)
La valeur de U0’ s’exprime en volts [V]. Cette valeur est la
E chimique
même que la quantité d’énergie chimique résultant du pas-
E électrique Voltamètre
sage d’une charge de 1C. Le facteur r est la résistance
interne du voltamètre; sa valeur varie avec la concentration E thermique
de l’électrolyte.
– La quantité d’énergie transformée en énergie chimique
pendant la durée ∆t vaut:
Echimique = U0’·I·∆t

En utilisant les expressions des différentes formes d’énergie,


le principe de conservation de l’énergie pour un voltamètre
peut s’écrire sous différentes formes équivalentes:
U [V]
Equations caractéristiques d’un voltamètre:
Energie: U·I·∆t = U0’·I·∆t + r·I2 ·∆t
droite de pente r
Puissance: U·I = U0’·I + r·I2
Tension aux bornes U0'
d’un voltamètre: U = U0’ + r·I
I [A]
Relation tension - intensité pour un voltamètre.

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


452
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 453

4 Les générateurs

Les transformations d’énergie réalisées


par un générateur
Un générateur électrique est un appareil qui transforme une
forme donnée d’énergie en énergie électrique transférée au
E électrique
circuit sur lequel il est connecté et en énergie thermique Pile
E chimique
(durant son utilisation, le générateur chauffe). Une pile
transforme de l’énergie chimique en énergie électrique et en E thermique

énergie thermique.

La tension électromotrice d’une pile


électrique
Le principe de conservation de l’énergie appliqué à une pile
s’écrit:
Echimique = Eélectrique + Ethermique

– Eélectrique = U·I·∆t +
I –
où U est la tension mesurable aux bornes de la pile r
lorsqu’elle débite un courant d’intensité I pendant la
durée ∆t. U

– Ethermique = r ·I2 ·∆t


où r est la résistance interne de la pile.
– Echimique = Eélectrique + Ethermique
= U·I·∆t + r·I2 ·∆t
= (U + r·I) ·I·∆t
= U0 ·I·∆t

Par définition, la quantité


U0 = (U + r·I)
est la tension électromotrice de la pile.

La valeur de U0 s’exprime en volts [V]. Cette valeur est la


même que la quantité d’énergie chimique transformée par la
pile lorsqu’elle transfère une charge de 1 C dans le circuit
sur lequel elle est connectée.

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


453
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 454

A partir des expressions des différentes formes d’énergie, le


principe de conservation de l’énergie pour une pile élec-
trique peut s’écrire sous différentes formes équivalentes:
U [V]
Equations caractéristiques d’une pile:
Energie: U·I·∆t = U0 ·I·∆t – r·I2 ·∆t
U0
Puissance: U·I = U0 ·I – r·I2
Tension aux bornes droite de pente – r
d’un moteur: U = U0 – r·I
I [A]
Relation tension - intensité pour un générateur.
Piles et batteries
Une batterie est désignée en général par la valeur approxi-
mative de sa tension électromotrice. Chaque batterie est
constituée d’une ou plusieurs cellules de base dont la ten-
sion électromotrice dépend des constituants chimiques utili-
sés. Les piles ont en général une tension électromotrice
proche de 1,5 V (ou d’un multiple); les batteries des véhi-
cules ont une tension électromotrice proche d’un multiple
de 2 V ; les accumulateurs Ni-Cd (piles rechargeables) ont
une tension électromotrice proche d’un multiple de 1,2 V.
Dans des conditions d’utilisation normales, la tension élec-
tromotrice est indépendante de l’état de charge de la pile. La
résistance interne d’une pile neuve (environ 1 Ω), d’une
batterie chargée de voiture (environ 0,005 Ω) est en général
négligeable vis-à-vis de la résistance globale du circuit.
Cependant, la résistance interne tend à augmenter avec
l’usage de la pile, ou sa décharge, ce qui diminue fortement
la tension aux bornes lorsque la batterie fournit du courant.
Une pile est hors d’usage lorsque sa résistance interne est
devenue trop grande.

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


454
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 455

5 Sens du courant dans


le circuit et dans le
générateur

Historiquement, le sens du courant électrique a été arbitrai- générateur


rement choisi avant la découverte de l’électron. Malheureu- + I –
sement, le sens conventionnel du courant est opposé à celui
des électrons. Dans le circuit, à l’extérieur du générateur, le
courant circule conventionnellement de la borne de poten- I
I
tiel élevé (borne positive) à la borne de potentiel bas (borne R
négative). Dans tout récepteur, le courant circule conven-
tionnellement de la borne positive vers la borne négative. Le courant circule conventionnellement du + au –
dans le circuit, et du – au + dans le générateur.
Le générateur joue un rôle analogue à celui d’une pompe
qui « élève » de l’eau ou à celui d’un skilift qui hisse les
skieurs du bas d’une piste jusqu’au sommet.
En suivant le sens du courant, le potentiel augmente d’une
borne à l’autre du générateur alors qu’il diminue d’une
borne à l’autre des récepteurs.

U'
U0
générateur moteur
I
– + r R + – r'
M
A B C D E F G H

potentiel U
UB
UD
UC
UF
UE

UG
UA UH

A B C D E F G H

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


455
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 456

Accumulateurs Ni-Cd (ou piles rechargeables)


Une pile rechargeable peut être considérée comme un géné-
rateur lorsqu’elle se « décharge » dans un circuit ou comme
un récepteur, lorsqu’elle est «chargée» par le circuit électrique.
– Lorsque la pile est utilisée comme générateur, le courant
la traverse du – au +.
– Lorsque la pile est en train d’être rechargée, le courant
va du + au – à l’intérieur de la pile, comme dans tout
récepteur.

6 Les lois de Kirchhoff

Première loi de Kirchhoff ou loi des nœuds + –


G
(conservation de la charge)
I1
Un nœud est un point d’un circuit électrique où plusieurs
fils se joignent. Dans le schéma ci-contre représentant un I2 A I3
circuit constitué de plusieurs ampoules, les nœuds sont les
points A, B et C.
Plusieurs circonstances peuvent se présenter: B
I2 I3
– un courant arrive au nœud et se sépare en plusieurs cou- I4 I6
rants qui repartent du nœud (point A); I5

– plusieurs courants arrivent au nœud et se rassemblent en


un courant qui repart du nœud (point C); I5 C
I4 I6
– dans le cas général, plusieurs courants arrivent au nœud
I7
et se répartissent en plusieurs courants qui repartent du
nœud (point B).
La première loi de Kirchhoff exprime le principe de conser-
vation de la charge : il n’y a ni perte de charges électriques
dans le circuit ni accumulation de charges électriques dans
une portion de circuit.
Ainsi, la somme des intensités des courants qui arrivent à un
nœud est égale à la somme des intensités des courants qui
repartent du nœud:

Loi des nœuds


Pour chaque nœud d’un circuit:
∑ I arrivant au nœud = ∑ I repartant du nœud

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


456
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 457

La loi des nœuds appliquée au circuit précédent se traduit


par trois équations:
en A: I1 = I2 + I3 ; en B: I2 + I3 = I4 + I5 + I6 ;
en C: I4 + I5 + I6 = I7

Deuxième loi de Kirchhoff ou loi des


mailles (conservation de l’énergie)
Une maille est une portion fermée d’un circuit complexe.
A + – F
Le circuit de l’exemple ci-contre contient trois mailles diffé- G
rentes:
– première maille: ABEF; B E
– deuxième maille: ACDF;
– troisième maille: BCDE. C D

Considérons un circuit formé d’une maille contenant:


– une pile de tension électromotrice U0 et de résistance pile U0
interne r;
r
– un moteur de tension contre-électromotrice U’0 et de + –
résistance interne r’;
– une résistance R. moteur r'
L’énergie chimique de la pile qui débite un courant d’inten- + R
sité I pendant la durée ∆t est donnée par: U'0 –
Echimique = U0 ·I·∆t;
elle est transformée en: I
– énergie thermique par la résistance interne r de la pile:
Ethermique = r·I2 ·∆t;
– travail par le moteur:
W = U’0 ·I·∆t;
– énergie thermique par la résistance interne r’ du moteur:
E’thermique = r’·I2 ·∆t;
– énergie thermique par la résistance R:
E’’thermique = R·I2 ·∆t;
Par conservation de l’énergie, on a:
U0 ·I·∆t = U’0 ·I·∆t + r·I2 ·∆t + r’·I2 ·∆t + R·I2 ·∆t
ou
U0 = U’0 + r·I + r’·I + R·I

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


457
LEP•électricité 6-2001 19.6.2001 23:03 Page 458

Cette propriété constitue la seconde loi de Kirchhoff. Elle


peut être généralisée à n’importe quelle maille d’un circuit
complexe comportant plusieurs générateurs et récepteurs.

Loi des mailles


Pour chaque maille d’un circuit:
∑ U0 = ∑ U’0 + ∑ R·I

– ∑ U0
est la somme des tensions électromotrices de chaque
générateur présent dans la maille;
– ∑ U’0
est la somme des tensions contre-électromotrices de
chaque récepteur présent dans la maille;
– ∑ R·I
est la somme des produits de chaque résistance de la
maille (y compris celle des générateurs et des récepteurs)
par l’intensité du courant qui la traverse.

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


458
LEP•électricité 6-2001 9.7.2001 19:52 Page 459

Mode d’emploi des lois de Kirchhoff


Les lois de Kirchhoff permettent de calculer les tensions et les intensités des courants dans un circuit complexe comprenant
différents générateurs et récepteurs. Ce paragraphe donne une marche à suivre illustrée pour l’application des lois de Kirchhoff.

Problème moteur 1
On considère un circuit contenant deux générateurs, deux moteurs et F
U'01
E D
R2
deux résistances. Les valeurs de toutes les tensions électromotrices, de r'1

toutes les tensions contre-électromotrices et de toutes les résistances générateur 2


sont connues. r1
+
– U02
générateur 1 R1
Calculer les valeurs de toutes les intensités des courants dans le circuit. – r2
U01 +

U'02
r'2
Marche à suivre A B C

1. Représenter par des flèches sur le schéma les différents courants moteur 2
dans le circuit:
– le courant sort du générateur par la borne + et y retourne par la
borne –; moteur 1

– s’il n’est pas possible de prévoir le sens de certains courants, F


U'01 I E I2 D
r'1 R2
choisir un sens arbitraire.
I1
générateur 2
Nommer ces courants. +
r1 – U02
générateur 1 R1
– r2
U01 +
2. Recenser le nombre de grandeurs à calculer ; le nombre d’équa-
I1
tions à établir par les lois de Kirchhoff doit être égal au nombre U'02 I I2
d’inconnues. A
r'2
B C

Dans notre problème, trois intensités sont à calculer; il faut donc trois moteur 2
équations.

3. Appliquer la loi des nœuds.


En B ou en E: I = I1 + I2

4. Appliquer la loi des mailles: moteur 1


U'01 I
– le nombre de mailles à étudier est égal au nombre d’équations F E I2 D
r'1 R2
nécessaires pour compléter le système; I1
générateur 2
– pour chaque maille étudiée, choisir un sens de parcours; les inten- +
r1 – U02
générateur 1 R1
sités des courants parcourant la maille dans le même sens sont U01 – r2
+
comptées positivement et les intensités des courants parcourant la
I1
maille dans l’autre sens sont comptées négativement. U'02 I I2
r'2
A B C
Maille ABEF: U01 = U’01 + U’02 +r1 ·I + r’1 ·I + r’2 ·I + R1 ·I1
moteur 2

Maille BCDE: U02 = r2 ·I2 + R2 ·I2 – R1 ·I1

5. Résoudre algébriquement le système d’équations (si l’on obtient


une valeur négative pour une certaine intensité, cela signifie que
le sens réel du courant correspondant est opposé au sens choisi
initialement).

6. Les transformations de l’énergie électrique Les lois de Kirchhoff


459
LEP•électricité 8-2001 20.6.2001 0:10 Page 481

Une bobine tournant dans un champ magnétique constitue


un générateur : elle peut entretenir un courant électrique
dans un circuit fermé auquel elle est branchée. Ce type de
générateur est appelé alternateur.
Pour des raisons techniques, dans les alternateurs qui équi-
pent toutes les centrales électriques, c’est le champ magné-
tique produit par des électroaimants qui tourne, alors que la
bobine est fixe.

Alternateur de démonstration.
7 Caractéristiques de la
tension du réseau
La tension disponible sur une prise d’appartement est une
tension sinusoïdale:
U(t) = Umax · sinωt
Elle satisfait les normes européennes énumérées ci-dessous.
– Sa valeur maximale vaut environ 320 V.
– Sa période T, c’est-à-dire la durée séparant deux pas-
sages successifs par la même valeur vaut T = 0,02 s.
Alternateur de centrale électrique.
– Sa fréquence f ou ν (nu) est l’inverse de la période ; elle
représente le nombre de périodes par seconde et
s’exprime en hertz [Hz]. Elle vaut 50 Hz.
– Sa pulsation ω est liée à la vitesse angulaire de rotation tension
de l’alternateur; elle vaut ω = 2·π·f = 314 s–1.
Umax 320 V
– Comme la tension varie au cours du temps, la puis- 230 V
Ueff
sance fournie à un récepteur branché sur une prise (par
exemple un fer à repasser) varie aussi.
temps
On appelle tension efficace Ueff aux bornes de la prise la
tension constante qui fournirait au récepteur la même
quantité d’énergie sur une assez longue durée d’utilisation.
Pour une tension sinusoïdale, U = — Umax
_ . La tension
eff
√2
efficace aux bornes d’une prise vaut environ 230 V.
période T
Autrement dit, un fer à repasser branché sur une prise
dissipe, sur une assez longue durée, autant de chaleur que
s’il était branché sur une tension constante de 230 V. Tension aux bornes d’une prise.

Un voltmètre indique la tension efficace aux bornes de la


prise.

8. Induction électromagnétique
481
LEP•électricité 8-2001 20.6.2001 0:10 Page 484

10 La distribution
du courant électrique
Le courant électrique est produit par les alternateurs d’une
centrale électrique sous une tension efficace de l’ordre de
27000 V.
Il existe plusieurs types de centrales (données de 1999):
– Les centrales nucléaires qui transforment l’énergie Centrale nucléaire (Gösgen).
nucléaire de l’uranium ; en Suisse, il existe 5 centrales
nucléaires qui produisent environ 35 % de l’électricité.
– Les centrales à accumulation qui transforment l’énergie
potentielle de l’eau retenue dans des lacs artificiels ;
elles produisent en Suisse environ 36 % de l’électricité.
– Les centrales au fil de l’eau qui transforment l’énergie
cinétique du courant des rivières ; elles produisent en
Suisse environ 25 % de l’électricité.
– Les centrales thermiques qui transforment l’énergie
chimique du charbon, du gaz ou du fuel ; elles produi-
sent en Suisse environ 3 % de l’électricité. Barrage d’une centrale à accumulation (Emosson).

– La centrale solaire photovoltaïque de Mont Soleil ; elle


produit en Suisse environ 1 % de l’électricité.
Le courant électrique est amené de la centrale à l’utilisateur
par l’intermédiaire de lignes à haute tension; cette pratique
permet de limiter la dissipation d’énergie par effet Joule
dans les lignes de transport. (Source OFEL)

Considérons un récepteur électrique (par exemple une


machine à laver) de puissance P = 1000 W, alimenté sous la
tension d’utilisation U = 230 V. Le courant est amené de la L’ancienne centrale thermique de Chavallon.
centrale par une ligne de transport de résistance R = 5 Ω
(2,5 Ω pour l’aller et 2,5 Ω pour le retour).
– En supposant que le courant soit transporté directe-
ment sous la tension d’utilisation U,
l’intensité du courant dans la ligne de transport vaut :

I= P
U
I
et la puissance dissipée par effet Joule vaut :
. 2
PJoule = R . I2 = R P = environ 100 W
centrale récepteur U = 230 V

U2 Hélice d’une centrale au fil


de l’eau (Brügg, Bienne).

8. Induction électromagnétique
484
LEP•électricité 8-2001 20.6.2001 0:10 Page 485

– En réalité, la tension est élevée par un transformateur I'


à la centrale ; le courant est transporté sous haute
tension U’ qui est ensuite abaissée par un transforma-
U' U = 230 V
teur à la tension d’utilisation U. En admettant que la
puissance est intégralement transmise par le trans-
formateur, l’intensité du courant dans la ligne de
transport vaut :
I’ = P
U’
Dans notre exemple, pour une tension de transport de
100000 V, la puissance dissipée vaut:
. 2
P’Joule = R . I’2 = R P = environ 0,5 mW
U’2
La puissance dissipée par effet Joule est inversement propor-
tionnelle au carré de la tension de transport; en doublant la
tension de transport, la puissance dissipée par effet Joule est
divisée par quatre.
En réalité, la distribution du courant se fait sous plusieurs
niveaux de tension:
– Les lignes à très haute tension (230000 V et 400000 V)
pour le transport du courant sur de très grandes dis-
tances; elles constituent le réseau international de trans-
port de courant.
Ligne THT.
– Les lignes à haute tension (50 000 V à 150 000 V) cor-
respondant à l’alimentation régionale en courant. Elles
constituent le réseau primaire.
– Les lignes à moyenne tension (1 000 V à 35 000 V)
permettant l’alimentation des zones urbaines ou
rurales. Elles constituent le réseau secondaire.
– Les lignes à basse tension (moins de 1 000 V) distri-
buant localement le courant sous la tension d’utilisa-
tion (230 V ou 400 V).
Les tensions sont élevées ou abaissées en différents postes de
couplage et de transformation sur lesquels les réseaux sont Ligne HT. Ligne BT.
interconnectés. (Source: INFEL)

Poste de transformation du réseau international.

8. Induction électromagnétique
485
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 489

9 La sécurité
en électricité

1 L’homme en tant que


conducteur électrique
La constitution de tout être vivant, par la peau et le système
cardio-vasculaire, constitue un circuit électrique résistant.
Mis sous tension, le corps humain se comporte comme un
récepteur électrique, il est donc traversé par un courant élec-
trique qui peut provoquer de graves brûlures ou la mort.

On peut facilement mesurer la résistance


électrique du corps humain avec un ohm-
mètre. Il suffit pour cela de serrer fermement entre les doigts
des deux mains l’extrémité des câbles de mesures. On réalise
successivement l’expérience avec les doigts secs puis avec les
doigts mouillés.

Il est aussi possible de construire un appareil


très simple utilisé pour tester la conductivité
d’une ou plusieurs personnes se tenant la main.
Empiriquement, on admet que la résistance globale du
Points de contact
corps humain se calcule de la façon suivante: avec le corps +
LED 9V

Rp Ri Rp

Transistors (BC 107 B)

R = 2 . Rp + Ri
Rp = résistance de la peau ou résistance de contact
Ri = résistance interne du corps

9. La sécurité en électricité
489
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 490

La résistance de contact R p dépend de différents facteurs et


peut être très variable selon que la peau est sèche, humide,
fine ou grumeleuse; elle dépend aussi de la grandeur de la
surface de contact et de la tension. Le tableau ci-dessous
résume quelques valeurs de résistance de contact en fonc-
tion de la tension appliquée:

Etat de la peau Tension = 1 V 10 V 20 V 50 V 100 V 300 V


sèche 21000 Ω 2400 Ω 1600 Ω 1000 Ω 700 Ω 500 Ω
normale 8500 Ω 1000 Ω 650 Ω 400 Ω 300 Ω 200 Ω
humide 1700 Ω 200 Ω 130 Ω 80 Ω 60 Ω 40 Ω

La résistance de contact baisse avec l’augmentation de ten-


sion et de l’humidité de la peau.
La résistance interne du corps dépend avant tout de la lon-
gueur du parcours du courant. Les variations d’un individu
à l’autre sont relativement faibles. On admet généralement
la valeur de 500 Ω par membre, pour une tension de 230 V.

2 Effet du courant
électrique sur
le corps humain
L’effet du courant électrique sur l’être humain dépend de
l’intensité du courant, du chemin parcouru et de la durée
d’électrocution. Les valeurs ci-dessous sont applicables à un
courant alternatif de fréquence 50 Hz, si le cheminement
du courant passe par le cœur (main-main ou main-pied).
à partir d’1 mA Seuil d’attention, léger picotement à
l’endroit en contact.
de 5 à 15 mA Sensation de crampe légère, il est
possible de lâcher la source.
de 15 à 30 mA Tétanisation des muscles, il n’est plus
possible de lâcher la source.
de 30 à 50 mA Très forte tétanisation des muscles, dif-
ficultés respiratoires, la mort par élec-
trocution intervient 3 à 4 minutes plus
tard, si la source n’est pas neutralisée.
au-dessus de 50 mA Fibrillation cardiaque après quelques
secondes, mort par électrocution.

9. La sécurité en électricité
490
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 491

L’influence de la durée d’électrocution est illustrée par le


graphique suivant:
t [ms]
10000
1 Pas de danger
5000
2 Normalement pas
2000 de séquelles
1000 Tétanisation des
3
500 muscles, danger
1 2 3 4 de fibrillation
200
cardiaque
100 4 Très grand danger
de fibrillation
50

20 I [mA]
0,5 1 2 5 10 20 50 100 200 500 1000 10000

L’intensité du courant traversant le corps humain dépend


en outre d’autres facteurs tels que: qualité des vêtements,
conductibilité du sol, mise à terre éventuelle.
Ainsi, si la tension appliquée est de 230 V, l’intensité du
courant sera d’environ 55 mA. Cette valeur peut avoir des
conséquences mortelles, si la durée d’électrocution dépasse
une période cardiaque (env. 0,8 s.). En cas d’humidité
élevée, la résistance globale peut chuter à 1000 Ω, ce qui
conduit, pour la même tension appliquée, à une intensité
de courant d’env. 200 mA. Cette intensité de courant est
significativement mortelle.

Les dangers directs


1. Le courant électrique produit de la chaleur et peut
brûler des parties du corps.
2. Le courant électrique agit sur les muscles et peut para-
lyser (on dit aussi « tétaniser ») le cœur (arrêt cardiaque)
ou la cage thoracique (arrêt respiratoire) ou les deux.
3. Le courant électrique peut provoquer des réactions
chimiques dans le sang (électrolyse) qui détruisent les
substances vitales.

Les dangers indirects


1. Les blessures ou les chutes lors d’une secousse élec-
trique (sur une échelle par exemple).
2. L’incendie ; ce danger est l’un des plus importants.
3. L’explosion d’un gaz combustible provoquée par un arc
électrique.

9. La sécurité en électricité
491
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 492

Pour éviter ces dangers, il ne faut jamais:

a) Modifier les fusibles ou les tableaux électriques de


quelque manière que ce soit.
b) « Bricoler » les installations électriques (rallonges, prises
multiples…) sans se renseigner sur la manière correcte
de s’y prendre. En particulier, installer une fiche à deux
contacts sur un appareil prévu pour avoir une mise à
terre sur le troisième conducteur, car on met sa vie en
danger dès qu’il y a un mauvais ou un faux contact
Un exemple de ce que l’on ne devrait pas voir !
dans l’appareil.
c) Utiliser des appareils trop anciens ou défectueux.
d) Installer, dans une salle de bains, des appareils élec-
triques branchés sur le réseau, dont le cordon est assez
long pour permettre leur utilisation depuis la baignoire
ou la douche.
e) Ignorer les prescriptions d’utilisation des appareils élec-
triques (la puissance maximale des ampoules utilisables
dans une lampe par exemple).
f) S’approcher des lignes électriques (haute tension ou
lignes d’alimentation des chemins de fer).
g) Faire des farces avec du courant électrique.

3 Les appareils
de protection :
fusible, disjoncteur
Ne pas s’approcher des lignes électriques, danger de mort !
Afin d’éviter un échauffement des lignes d’alimentation
électrique, le courant est limité par divers appareils, en fonc-
tion de la puissance admissible dans les lignes. Pour le réseau
domestique (éclairage et prises de courant faible puissance),
le courant maximal admissible vaut 10 A. Les alimentations
d’appareils particuliers (cuisinière, four, machine à laver, etc.)
sont limitées à des courants de 15 à 25 A.

Fusible
Le fusible est un appareil, branché en série dans un circuit,
qui limite le courant à une valeur prédéterminée. Il est
constitué d’un corps isolant (porcelaine ou verre) creux tra-
versé par un mince fil conducteur qui s’échauffe lors du pas- Un code de couleurs permet de reconnaître le courant
sage du courant électrique et fond lorsque le courant admissible par un fusible : 6 A-vert ; 10 A-rouge ;
dépasse la valeur nominale. 16 A-gris ; 20 A-bleu, etc.

9. La sécurité en électricité
492
LEP•électricité 9-2001 20.6.2001 0:23 Page 493

Un anneau de calibrage est vissé au fond de la douille du pastille de couleur


ressort
fusible et limite la valeur de fusible à utiliser. A noter contact de tête

qu’un fusible de calibre donné supporte pendant un court porcelaine

instant (quelques secondes) un courant plus important retenue de la pastille

que sa valeur nominale. Il existe de plus des fusibles lents fil fusible
sable de quartz
(symbole T) et rapides (symbole F ou FF).

Disjoncteur Schéma d’un fusible. contact de pied

Le disjoncteur joue le même rôle que le fusible. Son avan-


tage réside dans le fait qu’il peut être réarmé indéfiniment
après avoir disjoncté.
Le disjoncteur fonctionne selon deux programmes distincts:
par échauffement (bilame) et par augmentation de champ
magnétique (bobine) en cas de court-circuit ; ces deux
composants sont montés en série, le bilame coupe le circuit
par échauffement relativement lent, la bobine, par augmen-
tation rapide du champ magnétique en cas de court-circuit,
réagit plus rapidement.
Disjoncteurs.

Disjoncteur à courant de défaut ou FI


Le FI fonctionne comme un disjoncteur rapide (0,02 à
0,2 s) réagissant à un faible courant de l’ordre de 10 à 30 mA.
Les deux conducteurs (phase et neutre) traversent une
bobine torique en série avec un électroaimant. Lorsque la
différence de courant entre phase et neutre dépasse 10 à
30 mA, selon le type de FI, la bobine torique est le siège
d’un courant induit qui alimente l’électroaimant, qui coupe
rapidement le circuit d’alimentation. De ce fait, un appareil,
mal isolé ou défectueux, n’est plus alimenté après un délai
de 0,02 à 0,2 s.
Disjoncteur FI.
En cas de contact du corps humain avec la phase, le disjonc-
teur FI agit seulement si le corps est aussi en contact avec un
sol mouillé, une baignoire, un radiateur… En effet, le dis-
joncteur ne se déclenche pas si le corps touche en même
temps phase et neutre d’une même prise.

Conducteur de mise à terre


Le réseau domestique (230 V) est constitué de trois
conducteurs : phase, neutre (retour du courant) et mise à
terre. Le rôle de ce troisième conducteur, ne participant pas
au fonctionnement de l’appareil branché, est uniquement
protecteur. Le conducteur de mise à terre est branché sur le
boîtier de l’appareil et relie ce boîtier directement à la terre.

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Ainsi, un défaut d’isolation (phase en contact avec le boîtier)


n’aura aucune conséquence pour un utilisateur en contact
avec l’appareil lors de son fonctionnement: passant princi-
palement par le chemin le moins résistant, le courant traver-
sant l’individu devient très faible et ne présente plus de dan-
ger ; de plus, cela crée un court-circuit qui déclenche Boîtier
généralement le disjoncteur ou fait «sauter» un fusible.
Interrupteur

Quelques symboles figurant sur les appareils Corps


de chauffe

L’appareil a été contrôlé du point de vue de la sécu-


rité, de la qualité et de la normalisation. Lorsque le grille-pain est branché, si le corps de chauffe
ou un des fils d’alimentation entre en contact avec le
boîtier métallique, cela crée un court-circuit, déclenche
L’appareil a été contrôlé du point de vue de la le disjoncteur ou fait fondre le fusible. On évite ainsi de
sécurité. s’électrocuter en touchant le grille-pain. Pour les appareils
à carcasse en plastique, la mise à terre est inutile et
leurs fiches d’alimentation n’ont que deux fils.

L’appareil est doté d’une double isolation.

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1 Pour chacune des situations suivantes qui se sont


réellement produites, expliquer ce qui a pu se
passer d’un point de vue électrique. Proposer des
solutions qui auraient permis d’éviter ces accidents.
E XERCICES
d) A Unteraegeri, des promeneurs s’étaient abrités
dans une cabane en bois en raison d’un violent
orage. A la suite d’un éclair tombé sur la cabane,
on doit déplorer le décès d’un des promeneurs.
Deux autres occupants ont dû être hospitalisés.
a) Le corps sans vie d’un adolescent de 15 ans a été e) Une dame de plus de 80 ans a été brutalement
découvert dans une baignoire. L’utilisation d’un réveillée au milieu de la nuit par son oreiller
appareil électrique destiné à produire des remous chauffant en flammes ! Elle a promptement réagi
aquatiques semble être à l’origine du drame. en jetant son oreiller par la fenêtre.
b) Cinq comédiens sont morts alors qu’ils montaient f) Une élève maladroite a laissé tomber son fer à
le chapiteau de leur cirque. Le mât principal a repasser ; la photographie illustre la partie arrière
basculé sur une ligne électrique de 15 000 volts. de l’appareil. La maîtresse a fort heureusement
Cinq des huit hommes qui tenaient le câble pour retiré l’objet des mains de l’élève.
hisser le mât ont été électrocutés au moment de
l’accident.
c) Un élève bricoleur a inventé le montage illustré ci-
dessous. Il voulait pouvoir transmettre des signaux
en morse à l’aide d’une ampoule branchée sur le
réseau. Après avoir subi quelques secousses, il le
montra à son professeur.

g) Lors d’un atterrissage à Vers-l’Eglise dans les Alpes


Vaudoises, un Britannique a vu son parapente res-
ter accroché à la ligne électrique du train Aigle-
Sépey-Les Diablerets. C’est en essayant de le récu-
pérer que le jeune homme a touché la ligne de
16 000 volts. Il a alors fait une chute de 6 mètres
et est décédé.
h) A 1 h 40 du matin, une terrible explosion vient
d’éventrer un immeuble de cinq étages à Cluse.
Onze blessés sont retirés des décombres. L’enquête
démontra que l’explosion avait été provoquée par
une fuite de gaz.
i) Le disjoncteur d’un appartement ne cessait de
couper l’électricité. Malgré une bonne dizaine
d’essais pour rétablir le courant, la propriétaire
appela un électricien. Ce dernier trouva une prise
électrique défectueuse (voir photographie) ; elle
produisait des arcs électriques quand on enclen-
chait le disjoncteur.

(photographie de l’arrière
du fer à repasser)

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j) La foudre s’est abattue sur un téléphérique de


Plan-Praz, mettant hors service une partie électro-
nique des moteurs, bloquant les bennes. Vingt-et-
un touristes ont dû être évacués par hélicoptère.
E XERCICES 3 Lorsqu’on utilise un appareil électrique branché
sur le réseau dans une salle de bains, on s’expose à
un certain nombre de risques! Lesquels?
k) En gare de Choindez, un ouvrier exécutait des tra-
vaux sur un wagon-citerne. Il fut gravement élec- 4 Lorsqu’on déménage, on démonte et on remonte
trocuté par la ligne CFF et dut être transporté à les lampes. Quelle précaution doit-on prendre?
l’hôpital.
l) A Cormondes, une jeune fille a été retrouvée
morte électrocutée dans son bain par un sèche- 5 Lorsqu’on fait une farce avec du courant élec-
cheveux. On suppose que l’appareil, branché sur trique, on court un certain nombre de risques !
le réseau sans pour autant être enclenché, est Lesquels?
tombé dans le bain.

2 Lorsqu’on utilise une rallonge sous la forme d’un


enrouleur, on s’expose à un certain nombre de
risques! Lesquels?

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