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II.

MILIEUX DIÉLECTRIQUES : ASPECTS MICROSCOPIQUES

II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

II. B Relation entre la polarisabilité et ε; cas dilué (fluide), cas dense (liquide,
solide).

II. C Polarisabilité α à l’échelle d’un constituant (atome, molécule).

II. D Conséquences: rigidité diélectrique des condensateurs; ferroélectricité.

Appendice : polarisabilité orientationnelle d’un liquide polaire.


II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

E0 E0

Description σP=-P σP=+P


macroscopique
du diélectrique 𝑷

Champ de Maxwell E=E0-P/ε0


II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

E0

Description
microscopique
du diélectrique

Eloc
Champ local (de Lorentz) Quelle relation
lie le champ de Maxwell
au champ local?
II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

E0

A l’intérieur de la
σP=+P
sphère on calcule le
champ créé par chaque
σP=-P
dipôle atomique

A l’extérieur de la
sphère on utilise le
champ moyen des
dipôles atomiques c’est 𝑷
à dire le champ de Maxwell

E=E0-P/ε0
II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

E0

Sur la surface de
la sphère on a des
charges surfaciques
qui créent le champ
de cavité à l’intérieur -- + +
de la sphère
- 𝑛 +
- 𝑛
Ecav = P/3ε0 - +Ecav
+
+

𝑷
II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

E0

A l’intérieur de la
sphère on calcule le
champ de proximité
Eprox
créé sur l’atome central
par chaque dipôle atomique

Pour un empilement cubique, Eprox=0


II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

D’où le champ local agissant sur chaque atome du diélectrique

Eloc = E+Ecav+Eprox

Pour une structure cristalline même non cubique


et une cavité de forme quelconque, on peut établir que

Eloc = E+P/3ε0

Le champ de Maxwell est E = E0 + Edep


où Edep est le champ dépolarisant introduit
au chapitre I (dépend de l’orientation de E0 par
rapport à la surface du matériau)
II. A Champ local (Lorentz); champ de Maxwell.

Eloc = E+P/3ε0

Dans un milieu linéaire homogène et isotrope, le dipôle créé sur chaque atome
lorsqu’on applique le champ extérieur E0 est tel que

p = ε0 α Eloc α est la polarisabilité du milieu


(homogène à un volume)
II. B Relation entre la polarisabilité α et εr; cas dilué (fluide), cas
dense (liquide, solide).

P = Nv p = Nv ε0 α Eloc Nv dipôles par unité de volume

or, au chapitre I, on a vu que P = ε0 χe E = ε0 (εr -1) E

Eloc = E+P/3ε0

εr −1 Nvα
⇒ = 3
εr +2
Clausius - Mossotti
εr −1 Nvα
= 3
εr +2
Pour un milieu dilué (typiquement un gaz), la densité de molécules Nv est très faible,

si bien que Nvα <<1. De la formule de Clausius-Mossotti ci-dessus, on déduit que

εr ~ 1. Le dénominateur est alors proche de 3 et on en conclut que

εr -1 ~ Nvα

Or P = ε0 χe E = ε0 (εr -1) E d’où P~ ε0 Nvα E.

Par définition, P = Nvε0 α Eloc si bien que E= Eloc . On peut donc assimiler
le champ de Maxwell au champ local.
Nombre
d’Avogadro

Nv=( ρ/M) Na

Masse molaire
εr −1
⇒ xM/ ρ =Na α/3
εr +2

Bertin, Faroux, Renault, Electromagnétisme 4


II. C Polarisabilité α à l’échelle d’un constituant (atome, molécule).

𝑢𝑥
La force électrostatique exercée sur la charge +q par les
charges –q distribuées de façon uniforme dans la sphère de
rayon R s’écrit 𝐹𝐹 = 𝑢𝑥 𝑞𝑞𝑞
3
−𝑞 𝑑
Gauss ⇒ 4π d2 Ec =
ε0 𝑅3
𝑞2
𝐹𝐹 = 𝑢𝑥 𝑞𝑞𝑞 = −𝑢𝑥 d
4π ε0 𝑅3

L’équilibre mécanique pour la charge +q se traduit


loc
par 𝐹𝐹 + 𝐹⃗ = 0
où le champ 𝐸𝑙𝑙𝑙 exerce une force 𝐹⃗ = 𝑞𝐸𝑙𝑙𝑙
sur la charge +q

Le nuage électronique est soumis à deux forces :

• − 𝐹𝐹 (principe de l’action et de la réaction)


• 𝐹𝑒 = −𝑞𝐸𝑙𝑙𝑙

Il est aussi à l’équilibre, puisque − 𝐹𝐹 + 𝐹𝑒 = 0


II. C Polarisabilité α à l’échelle d’un constituant (atome, molécule).

𝑢𝑥

𝐹𝐹 joue le rôle d’une force de rappel d’un ressort


D’où l’on2
pose 𝐹𝐹 = −𝑢𝑥 𝑘𝑘. On identifie alors k à
𝑞
k= .
4π ε0 𝑅3

loc

Le moment du dipôle induit est p=qd

p=qd =qkd/k=-qFc/k=-qFe/k=q2Eloc/k =ε0αeEloc

𝑞2
D’où la polarisabilité électronique αe = (q=Z|e|)
𝑘 ε0

αe = 4π 𝑅3
+ -

Polarisabilité ionique d’un cristal ionique (ex Na+ Cl-)

𝑞2
αi = (q=Z|e|)
𝑘 ε0

d+ déplacement de l’ion/équilibre + sous l’action du champ Eloc


d- déplacement de l’ion/équilibre - sous l’action du champ Eloc

𝑘 (d+ + d-) = q Eloc p = ε0 αi Eloc 𝑘 est la constante de rappel


du « ressort » liant Na+ à Cl-
Polarisabilité orientationnelle de molécules polaires (ex H2O) :
p est le moment dipolaire des molécules individuelles

𝐸𝑝 = −𝑝⃗. 𝐸𝑙𝑙𝑙
p

L(x)=coth (x)-1/x (Langevin)

Polarisabilité orientationnelle de molécules polaires (ex H2O) :


p est le moment dipolaire des molécules individuelles

Le calcul effectué dans 𝑝2


αori =
l’appendice montre que : 3 𝑘𝑘𝑘 ε0
εr −1 Nvα
⇒ = 3 α = αe +αi+ αori
εr +2

Les contributions à la polarisabilité sont additives.


Bertin, Faroux, Renault, Electromagnétisme 4
II. D Conséquences: rigidité diélectrique des condensateurs;
ferroélectricité.

Rigidité diélectrique :

Si le champ électrique est suffisamment fort, il peut ioniser une molécule


(ou un atome) c’est-à-dire arracher un électron de la couche périphérique.

molécule
E + 2 e
→ +e →
le

Comme c’est une particule chargée, l’électron ne peut parcourir qu’une petite
distance le (appelée libre parcours moyen). Si une deuxième molécule (ou atome)
est à une distance inférieure à le, il y a un choc qui peut arracher un deuxième
électron au système, etc. Cette réaction en chaine crée un canal conducteur dans
le matériau. Il n’est plus isolant si le canal traverse toute l’épaisseur du diélectrique.
Il y a rupture diélectrique. La rigidité diélectrique est donc le champ maximal que
l’on peut appliquer au diélectrique sans créer de rupture.
Charge constante

E0= σs/ε0
+ σs
+++++++++++++++++++++++++++

D0 =ε0E0
D=εE=ε0εrE=D0 ⇒

E<E0

---------------------------
- σs
⇒ tension de rupture
plus élevée que celle de l’air
Ferroélectricité:

Clausius-Mossotti

εr −1 Nvα χe Nvα Nvα


⇒ = 3 = ⇒χ =
εr +2 𝟑+χe 3 e
𝟏− Nvα�𝟑

χe =« ∞ » pour N3α=1 ⇒ P= ε0 χe E ≠ 0
v

même si E=0 !!

La densité Nv est une fonction de T donc ceci peut se produire en


abaissant T au dessous d’une valeur seuil, Tc.
La polarisation du ferroélectrique n’est plus proportionnelle à E

Pour minimiser l’énergie du


milieu, des domaines se forment
L’effet de E est d’orienter les
spontanément. Dans chaque
moments dipolaires permanents
domaine, P a une valeur finie
parallèlement à sa direction :
mais sur l’ensemble du volume,
P=0, initialement.

 Ps = polarisation à saturation : valeur maximale de P quand tous les dipôles


sont parallèles à E.

 Pr = polarisation rémanente :
valeur de P quand E=0

 Ec = champ coercitif :
Valeur de E telle que P=0
APPENDICE : POLARISABILITÉ ORIENTATIONNELLE D’UN LIQUIDE POLAIRE

Une substance polaire est constituée de molécules présentant des dipôles permanents
𝑝⃗ avec une densité volumique n.
En l’absence de champ, l’orientation des dipôles dans l’espace est isotrope.
En présence d’un champ 𝐸=𝐸𝑢𝑍 et à température finie, la densité dn de dipôles orientés
à l’intérieur d’un angle solide dΩ = sin 𝜃 𝑑𝑑𝑑𝑑 autour d’une direction donnée -- ici 𝑢𝑍 --
est de la forme :

dn = A exp[-Ep/kBT] dΩ (𝐸𝐸 = −𝑝⃗. 𝐸 = −𝑝𝑝 cos 𝜃 , kB constante de Boltzmann)

La densité totale n est donc donnée par n=∬ A exp[−Ep/kBT] sin 𝜃 𝑑𝑑𝑑𝑑
La fonction à intégrer ne dépend pas de ϕ qui varie de 0 à 2π. Par ailleurs, on
introduit la variable x=cosθ et sinθ dθ = d[-cosθ] = -dx. θ varie de 0 à π, donc x
varie de 1 à -1 d’où
1
n= 2𝜋𝜋 ∫−1 exp[pEx/kBT] 𝑑𝑑 = 4𝜋𝜋kBT/pE sinh[pE/kBT]

∫ 𝑝 cos 𝜃 𝑑𝑑
Le moment dipolaire moyen parallèle à E est donc donné par pZ=
𝑛

4𝜋𝜋𝜋 ∫−1 𝒙 exp[pEx/kBT] 𝑑𝑑


1
∫ 𝑝 cos 𝜃 𝑑𝑑
pZ= = = p[cotanh λ -1/λ] où λ=pE/kBT
𝑛 𝑛

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