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ELECTROMAGNETISME L1 & L2

CHAPITRE V : ONDES ELECTROMAGNETIQUES


I- EQUATIONS DE MAXWELL

La théorie classique du champ électromagnétique s’est fixée dans les années 1860, lorsque
Maxwell compléta les travaux d’Ampère et de Faraday et obtint un ensemble cohérent
 
d’équations différentielles pour les champs é́lectrique E et magnétique B . Ces é́quations sont :
 
 ρ  ∂ B    ∂ E
div E = (1) ; rot E = - (2) ; div B = 0 (3) ; rot B = μ0 ( j + ε0 ) (4)
ε0 ∂ t ∂ t

L’espace considéré est caractérisé par les constants 0, la permittivité diélectrique du vide, μ0, la

perméabilité magnétique du vide. Il comporte des densités volumiques de charge ρ et de courant j .
Ces différentes équations émanent des théorèmes et lois d’électrostatique et de magnétostatique que
sont le théorème de GAUSS, la loi de FARADAY, la conservation du flux magnétique et le théorème
d’AMPERE.
Ces équations sont exprimées sous forme locale et non sous forme macroscopique.

A-Forme locale du théorème de GAUSS


Soit une surface S fermée contenant une charge Q uniformément repartie dans le volume V qu’elle
englobe ; l’expression macroscopique du théorème de GAUSS est définit par :
 Q 1
 0 ε0 v
Φ =  Eds  = dv . Forme intégrale du théorème de Gauss
s

Partant du théorème de la divergence, on a par ailleurs :


 
Φ =  Eds   divEdv
s v
 ρ 
Par identification, on déduit la forme locale du théorème de Gauss : div E = . Le champ E diverge autour
ε0 des sources qui l’engendrent.
B – Forme locale de la loi de FARADAY
L’expression macroscopique de la loi de FARADAY faisant intervenir le flux Φ à travers une surface

∂ Φ   ∂   B 
avec Φ =  Bds => e = -
∂ t s
fermé est tel que e = - Bds = -  ds ;
∂ t s s t

La force électromotrice induit, due à la variation du champ magnétique B , engendre un champ
  
électromoteur E tel que e =  E.dl . En appliquant le théorème du rotationnel on a :
c
        
e =  E.dl =  rot E.ds .
B

s
Obtenu de la relation E   gradV et de la C ( E ) = A  .dl   VA  VB
 E

c

 ∂ B
Par identification, on a : rot E = - .
∂ t

C – Conservation du flux magnétique


   
Le champ magnétique B dérive d’un potentiel-vecteur A tel que B  rot A . En appliquant l’opérateur
  
divergence au champ magnétique B , on a div B = div( rot A ) = 0.
  
Du théorème de la divergence, on a  B.ds = 0, le flux de B est conservatif. Applicable à une surface fermée
s

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D – Forme locale du théorème d’AMPERE


       
On a  B.dl = μ0ΣI et comme ΣI =  j .ds alors  B.dl = μ0  j .ds .
c s c s

En utilisant le théorème du rotationnel, l’égalité précédente devient :


      
s rot B.ds = μ0 s j ds => ro t B = μ 0 j . Le champ B tourne autour des sources qui lui donnent naissance
 
L’expression rot B = μ0 j n’est valable qu’en magnétostatique ; elle a été corrigée par Maxwell lorsque

 E
les courants deviennent variables, par introduction d’un courant de déplacement jD tel que jD   0 .
t
D’où le théorème d’Ampère généralisé appelé également équation de Maxwell-Ampère :

    ∂ E
rot B   0 ( j  j D )   0 ( j   0 ).
∂ t

Ces différentes équations montrent que l’électrostatique, la magnétostatique et les ondes


électromagnétiques sont reliés par l’équation de la conservation de la charge électrique donné
  
par la relation : div j + = 0 où j est le vecteur densité de courant et ρ la densité volumique de
t
 
charge. Pour une surface fermée (S) limitant un volume (V). On a I =  j .ndS =  divj . dv et également
dq d  ( P, t )   ( P, t )
I = -   ρ(t,P)dv = - dv d’où div j + = 0, relation encore appelée
dt dt t t
équation de continuité.
II- EQUATIONS DE PROPAGATION DES CHAMPS DANS LE VIDE
L’un des caractères fondamentaux des é quations de Maxwell est qu’elles permettent la
propagation de champs électrique et magnétique mê me en l’absence de charge et de courant,
ce que justifie qu’on parle d’ondes électromagnétiques dans le vide. En supposant que nous
sommes loin des sources (ρ = 0 et j = 0), calculons le rotationnel du théorème d’ampère:
  
   ∂ E ∂ rot E
2
∂ B
rot ( rot B ) = rot ( μ0 ε0 ) = μ0ε0 = - μ0ε0 2
∂ t ∂ t ∂ t
      
or rot ( rot B ) = grad ( divB ) - Δ B = - Δ B car div B = 0.
 
 2
∂ B  2
∂ B 
alors Δ B = μ0ε0 2 => Δ B - μ0ε0 2 = 0 ; cette équation représente celle de la propagation du
∂ t ∂ t

champ B .
Exercice d’application

Etablir l’équation de propagation du champ E dans le vide.

De même par un raisonnement analogue et partant du rotationnel de la loi de FARADAY, on obtient



l’équation de propagation du champ E , donnée par l’équation suivante :

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 2
∂ E 
Δ E - μ0 ε0 2 = 0
∂ t
 
Ainsi dans un domaine sans charges, ni courants, les champs E et B sont solutions d’équations de
propagation d’ALEMBERT avec une célérité qui est celle de la propagation de la lumière dans le
vide :
1 Alors la lumière serait une onde électromagnétique
c= = 3.108 m.s-1
ε 0 μ0

  ε E2 B2
Les énergies associées aux champs électrique E et magnétique B sont respectivement 0 et .
2 2 μ0
III- ONDES ELECTROMAGNETIQUES
 
On appelle onde électromagnétique plane, une onde telle que les vecteurs E et B aient respectivement
la même valeur en tout point d’un plan à un instant donné. Une onde plane a une surface plane
orthogonale à une direction fixe.
On appelle onde électromagnétique plane progressive harmonique, une onde électromagnétique plane

se propageant dans une direction u et dont toutes les composantes du champ électromagnétique sont
de la forme :
  
A = A0 cos( wt - k .r - ϕ)
où la pulsation w est commune à toutes les composantes, l’amplitude A0 et la phase à l’origine ϕ étant à
priori différentes pour les différentes composantes du champ électromagnétique. On définit alors le

vecteur d’onde k , le nombre d’onde k, la pulsation w, la période T, la fréquence f et la longueur d’onde
λ, qui sont reliés par :
  w 2 π 2 πf 2 π c
k = k u avec k = = = = et  = cT = .
c cT c λ f
  j ( wt  k .r )   j ( wt  k .r )
Partant des expressions complexes de E = E0 e et B = B0 e , les équations de MAXWELL
conduisent aux résultats suivants:
  
 E et B sont orthogonaux au vecteur d’onde k ;
   
 k  E ku  E u  E
 B   ;
w w c
E
 = c.
B

Polarisation rectiligne

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Nota Bene :
 
 une onde électromagnétique est polarisée rectilignement si la direction de E ou de B reste
Ey
invariable dans le temps et dans l’espace ; on a = cste.
Ex

 Elle possède une polarisation elliptique, si en un point donné M de l’espace, l’extrémité de E ou de
 E x2 E y2
B décrit une ellipse, au cours du temps, d’axes parallèles à Ox et Oy ; on a : 2  2  1 . Si de
EOx EOy
plus, EOy = EOx, alors la polarisation est circulaire.

Polarisation circulaire

L’ensemble des ondes électromagnétiques couvre un large domaine de longueurs d’onde ou de


fréquences f appelé spectre électromagnétique.

Il existe plusieurs types d’émetteurs d’ondes électromagnétiques polarisées : les émetteurs de radio-
diffusion, le rayonnement synchrotron, certains lasers, la lumière diffusée par les atomes et les
molécules dans certaines conditions.

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IV-THEOREME DE POYNTING
 
 EB
Soient le vecteur de poynting P  et la densité volumique d’énergie électromagnétique
0
ε0 E 2 B 2  ∂u
u= + , on a div P = - , relation qui exprime la conservation de l’énergie.
2 2 μ0 ∂t
 ∂u
Par intégration volumique de l’équation div P = - et en utilisant le théorème de la divergence on a :
∂t
   ∂u ∂ ∂U   ∂U
vdivPdv = s Pds = -v ∂ t dv = - ∂ t v udv = - ∂ t alors s Pds = - ∂ t .
Dans un champ électromagnétique, la diminution pendant la durée élémentaire dt de la quantité
d’énergie U, localisée dans un volume V est égale au flux pendant cette durée, du vecteur de poynting
à travers la surface qui limite V ; ce flux équivaut à la puissance pénétrant dans V et est noté P.
Nota Bene : les courbes tangentes en chaque point au vecteur de Poynting sont les trajectoires de
l’énergie que sont les rayons électromagnétiques.
V – INTENSITE D’UNE ONDE ELECTROMAGNETIQUE

Exercice d’application

Soit une onde électromagnétique dont E = Emsin(wt – kz)ey , se propageant dans le vide.
1) Déterminer B et représenter E et B à l’instant t = 0.
2) Vérifier que la vitesse de l’onde et le rapport E/B ne dépendent que des propriétés caractéristiques
du vide.
NB : les constantes d’intégration considérées comme des champs statiques sont négligées.

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