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Ondes Électromagnétiques

Bases de l’Électromagnétisme
Equations de Maxwell et leurs conséquences

1 Grandeurs fondamentales électriques et magnétiques


Les grandeurs électromagnétiques fondamentales sont :

→ −
→ −

– Le champ électrique E (V /m) et la force électromotrice Fe = q E


– L’induction électrique (vecteur dépendant), D (A.s.m−2 )


– Le champ magnétique H (A.m−1 )


– L’induction magnétique B (V.s.m−1 ou T )

− −
→ − → −

En milieu linéaire on a : D = ε E et B = µ H .

• ε s’appelle la permitivité absolue du milieu (en A.s.V −1 .m−1 ) d’autre part en général on utilise plutôt la
permitivité relative εr du milieu avec la relation ε = ε0 εr où ε0 représente la permitivité absolue de l’air ou du
1
vide. ε0 = A.s.V −1 .m−1 .
36π109
• µ s’appelle la perméabilité absolue du milieu (en V.s.A−1 .m−1 ) d’autre part en général on utilise plutôt la
perméabilité relative µr du milieu avec la relation µ = µ0 µr où µ0 représente la perméabilité absolue de l’air ou
du vide. µ0 = 4π10−7 V.s.A−1 .m−1 .
• On définit aussi d’autres grandeurs : la densité de charge volumique ρ (C.m−3 ), ou surfacique ρs (C.m−2 ) ; la

− −
→ − → − → −
→ −

densité de courant j (A.m−2 ) avec la relation j = jC + jD avec jC le courant de conduction et jD le courant
de déplacement.
Loi d’Ohm :

→ →

jC = σ E avec σ la conductivité du milieu (S.m−1 )


→ ∂D

jD =
∂t



• Le courant appliqué par les sources du champ est noté ja

2 Equations de Maxwell - Conséquences


2.1 Equations de Maxwell
Equations de Maxwell :


−→ −→ ∂B
• rot E = − (équation de Maxwell-Faraday)
−∂t

−→ −→ ∂D −
→ − →
• rot H = + σ E (+ ja ) (équation de Maxwell-Ampère)

→ ∂t
• div D = ρ (équation de Maxwell-Gauss)

→ −

• div B = 0 ( B à flux conservatif)

− −
→ − → −

Avec en milieu linéaire D = ε E et B = µ H .

2.2 Loi de Faraday


Loi de Faraday :
I −

→−
− → ∂φ( B ) →
− −

E dl = − , la circulation de E sur la courbe fermée C est égale au flux de B à
C ∂t
travers la surface délimitée par C.

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Démonstration :

→ ZZ ZZ − →
−→ →
− ∂B −→ →− −→ ∂B −→
¤ D’après l’équation de Maxwell-Faraday : rot E = − donc : rot E dS = − dS en appliquant
ZZ ∂tI S ZZ S ∂t
−→ −→−→ →−
− → ∂ −−
→ →
le théorème de Stockes on obtient alors rot E dS = E dl = − B dS où C est le contour fermé
S C ∂t S
I −

→−
− → ∂φ( B ) −

délimitant S, on a donc bien E dl = − par définition du flux de B . ¤
C ∂t

2.3 Théorème d’Ampère

I Théorème d’Ampère :
→−
− → →

H dl = Ie , la circulation de H sur la courbe fermée C est égale à la somme algébrique
C
des courants enlacés Ie .

Démonstration : ZZ ZZ
−→ →− →
− −→ →−−→ −−
→ →
¤ D’après l’équation de Maxwell-Ampère : rot H = j donc rot H dS = j dS or le théorème de Stockes
ZZ I ZZ S S I
−→ − →− → →−
− → →−
− → →−
− →
donne rot H dS = H dl = j dS donc par définition du courant enlacé, on a bien H dl = Ie ¤
S C S C

2.4 Théorème de Gauss

ZZ Théorème de Gauss :
→−
− → →

° D dS = Qint , le flux de D à travers la surface fermée S est égale à Qint la somme
S
algébrique des charges contenues dans le volume délimité par S

Démonstration : ZZZ ZZZ



→ →−→
− −→
¤ D’après l’équation de Maxwell-Gauss : div D = ρ donc div D dV = ρdV or le théorème d’Ostro-
ZZZ ZZ ZZZ V V
→−→
− →−
− → −→
gradsky donne div D dV = ° D dS = ρdV donc par définition de la charge intérieure, on a bien
ZZ V S V
→−
− →
° D dS = Qint ¤
S

2.5 Conservation de la charge


Conservation de la charge :

→ →

φS ( B ) = 0, le flux de B à travers une surface fermée S est nul.

Démonstration : ZZZ

→ −
→ →−→

¤ D’après l’équation de B à flux conservatif : div B = 0 donc div B dV = 0 or le théorème d’Ostrogradsky
ZZZ ZZ V
→−→
− →−
− → −
→ −

donne div B dV = ° B dS = 0 donc par définition du flux de B , on a bien φS ( B ) = 0 ¤
V S

3 Différents milieux

− →

On considère un Volume V qui ne contient pas les sources du milieu ja = 0

3.1 Diélectrique parfait isolant (σ = 0)


En régime permanent ρ = 0 donc les équations de Maxwell deviennent :

− →

−→ −→ ∂ H −→ − → ∂E −
→ −

• rot E = −µ • rot H = ε • div D = 0 • div B = 0
∂t ∂t
Le milieu sera dit homogène et isotrope si ε = cst et µ = cst.
En notation complexe on a :
−→ −→ →
− −→ − → −
→ −
→ −

• rot E = −jµω H • rot H = jωε E • div E = 0 • div H = 0

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3.2 Milieu à pertes purement diélectriques
Ce milieu est isolant donc σ = 0. Les pertes diélectriques s’expliquent par un permitivité complexe :

→ −

εc = ε0 − jε00 avec ε0 , ε00 > 0. On ne travaille donc qu’en notation complexe. (Attention D = εc E mais

− −

D 6= εc E )



− 0→
− 00 →
− 0−
→ ε00 −
→ → ε00 ∂ E
0−
D = ε E − jε E = ε E − jω E = ε E −
00 →− ω ω ∂t

→ −
→ ε ∂ E
donc on a D = ε0 E −
ω ∂t
Définition 1 :
ε00
On introduit δe l’angle de pertes diélectriques, avec tan δe =
ε0

Si tan δe < 10−4 , 10−3 les pertes peuvent être négligées, si tan δe > 10−3 les pertes doivent être considérées.
εc = ε0 εr (1 − j tan δe )
On a la relation :

3.3 Milieu à pertes purement magnétiques



− −

Les pertes diélectriques s’expliquent par une perméabilité complexe : µc = µ0 −jµ00 , avec µ0 , µ00 > 0 B = µc H
Définition 2 :
µ00
De manière analogue aux pertes diélectriques on définit δm l’angle de pertes magnétiques, avec tan δm =
µ0

µc = µ0 µr (1 − j tan δm )
On a la relation :

3.4 Milieu à pertes par effet Joule



− →

Il s’agit ici de milieux conducteurs donc σ 6= 0, je = σ E , on considère qu’il n’y a ni pertes diélectriques
(ε00 = 0) ni pertes magnétiques (µ00 = 0).
−→ −→ σ −

rot H = jω(ε − j ) E
L’équation de Maxwell devient donc : ω
σ
εca = ε − j
On pose alors ω la permitivité complexe apparente. On introduit aussi δ l’angle de pertes
ca
σ
tan δca =
apparent avec εω

3.5 Conducteurs
σ π
On définit les très bons conducteurs pour lesquels : À 1 ie δca → ,
εω 2
σ
les très mauvais conducteurs pour lesquels : ¿1
εω
σ
et les conducteurs intermédiaires pour lesquels on ne peut pas faire de simplification : tan δca =
εω

3.6 Cas général


Le cas général est un milieu où les grandeurs ε0 , ε00 , µ0 , µ00 et σ sont non nulles, alors on a :
σ
ε00 + ω
tan δca =
ε0

4 Relations de passage d’un milieu à un autre


On considère un changement brusque entre deux milieux caractérisés par ε1 , µ1 , σ1 et ε2 , µ2 , σ2 . Entre les


milieux on a une séparatrice Σ caractérisée par une densité de courant surfacique jS et une densité de charges
surfacique ρS .
ρS est non nul si l’un des deux milieux présente des pertes.


jS est non nul si l’un des deux milieux est un conducteur parfait.

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4.1 Conditions aux limites
 −→ −→ → −

 Et2 − Et1 = 0

 −−→ −−
→ −

Bn2 − Bn1 = 0
−−→ −−→ −


 Dn − Dn = → ρS −
n→
12
 −→2 −−→1 −−→ −

n12 ∧ (Ht2 − Ht1 ) = jS
avec t indice de la composante tangentielle, n l’indice de la composante normale et −
n→
12 la normale à l’interface
dirigée du milieu 1 vers le milieu 2.

4.1.1 Champ électrique

I ZZ
→−
− → ∂ −−
→ →
La loi de Faraday nous donne : E dl = − B dS, et en faisant tendre ∆h vers 0 on a S → 0 donc
C ∂t S
ZZ −→ −→ − →
→−
− → Et2 − Et1 = 0 −

B dS → 0. On en déduit alors que en intégrant et en projetant selon t , vecteur unitaire
S
tangentiel à Σ.

4.1.2 Induction magnétique

ZZ

− →−
− → −
→ → −
→ →
B est à flux conservatif donc ° B dS = 0, d’où la relation Φlateral + B2 .−
n12 ∆S − B1 .−
n12 ∆S = 0
S
−→ → −→ →
En faisant tendre ∆h → 0 il vient que Φlateral → 0 ainsi on a B2 .− n12 ∆S − B1 .−
n12 ∆S = 0 c’est-à-dire
−−→ −−→
Bn2 − Bn1 = 0

4.1.3 Induction électrique

ZZ
−−
→ →
D’après l’équation de Maxwell-Gauss : ° D dS = Qint = Qvol + Qsurf , or
S

−→ → −
→ →
Φlateral + D2 −
n12 ∆S − D1 −
n12 ∆S = Qvol + Qsurf

donc en faisant tendre ∆h → 0 il vient que Φlateral → 0 et Qvol → 0, donc



→ → −→ →
D2 −
n12 ∆S − D1 −
n12 ∆S = Qsurf = ρS ∆S −
n→
12

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−−→ −−→
Dn2 − Dn1 = ρS −
n→
12
d’où finalement

4.1.4 Champ magnétique

ZZ ZZ
−→ −
→ − → →−
−→ − → →−
− → −
→ −

D’après l’équation de Maxwell-Ampère : rot H = j d’où ° rot H dS = ° j dS = Φ( j )vol + Φ(jS )surf
I S S
→−
− → →
− −
→ −→−
→ −→−→ −
→−→
or H dl = Φ( j )vol +Φ(jS )surf , en faisant tendre ∆h → 0 on a Φ(j)vol → 0 donc H2 t ∆l− H1 t ∆l = jS t 0 ∆l
C
− −−→ −−→ −

n→
12 ∧ (Ht2 − Ht1 ) = jS
donc finalement

4.2 Cas particuliers


4.2.1 Interface diélectrique parfait / diélectrique parfait


Dans ce cas on a ρS = 0, jS = 0 donc  −→ −→

 Et2 = Et1

 −−→ −−→
Bn2 = Bn1
−−→ −−→

 Dn = Dn

 −−→2 −−→1
Ht 2 = Ht 1 )

4.2.2 Interface diélectrique / conducteur




Dans ce cas on a ρS 6= 0, jS = 0 donc
 −→ −→

 Et2 = Et1
 −−→
 −−→
Bn2 = Bn1
−−→ −−→ −


 Dn − Dn = → ρ S−
n→
12
 −−→2 −−→1
Ht2 = Ht1 )

4.2.3 Interface diélectrique / conducteur parfait



→ −
→ − → −→ −→ − →
Dans ce cas on a ρS 6= 0, jS 6= 0 et si le milieu 1 est conducteur parfait on a E1 = B1 = D1 = H1 = 0 donc
 −→ − →

 Et2 = 0
 −−→
 −

Bn2 = 0
−−→ −


 Dn = → ρ S−
n→
12
 −→2 −−→ − →
n12 ∧ Ht2 = jS

A la surface d’un conducteur parfait le champ électrique est normal et le champ magnétique est tangentiel.

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