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Equations xn = ex .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Sur l’équation ex = tan x.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1
Solutions de l’équation x + cos x = 0.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Coniques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Surface engendrée par une famille de droites reliant deux paraboles de l’espace.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Encore une loi de composition sur les points d’une courbe paramétrée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Suites.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Etudes de suites.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Polynômes de Laguerre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Polynômes de Hermite.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Algèbre linéaire.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Un
4
espace vectoriel de fonctions.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Liberté de familles de fonctions circulaires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Polynômes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Analyse.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
− → −
→ − →
Exercice 2. L’espace est rapporté à un repère orthonormé R = (O, i , j , k ). On considère les trois
→
− →
− →
−
vecteurs u , v et w définis par leurs coordonnées dans R :
→
−
u (1, 1, 1), −
→
v (−1, 2, 0), −
→
w (0, 1, −1).
→
−
1. Vérifier que les trois vecteurs →
−
u, →
−
v et →
−
w sont non coplanaires, et décomposer le vecteur i dans
la base (−
→u,−
→v ,−
→
w ).
2. Former une équation dans R du plan P dirigé par − →
u et −
→v et passant par le point de coordonnées
(0, 1, −1).
3. Quelle est l’intersection de ce plan avec la sphère centrée en 0 de rayon 1 ?
−
→ − →
Exercice 4. Le plan est muni d’un repère orthonormé R = (O, i , j ).
x = 3x′ + y ′ + 2
1. On pose les relations . Exprimer x′ et y ′ en fonction de x et y.
y = 2x′ + 2y ′ + 0.5
2. On suppose que (x, y) sont les coordonnées d’un point M dans le repère R, et (x′ , y ′ ) les coordonnées
−→
du même point dans un repère R′ = (A, − →u ,−
→
v ). Trouver les coordonnées du vecteur OA et des
→
− →
−
vecteurs −
→
u ,−
→
v dans R. Quelles sont les coordonnées de i et j dans R′ ? ce nouveau repère est-il
orthonormé ?
11 ′
3. On considère la courbe d’équation 6x′2 + 2y ′2 + 8x′ y ′ + 2 x + 92 y ′ = 0 dans R′ . Donner sa nature,
ses éléments géométriques, et un paramétrage.
Exercice 5.
Pris chez Mme Colin de Verdière, PCSI du lycée Pasteur de Neuilly. Voir
http://www.normalesup.org/ mcolin/PCSI2/
Soit α ∈]0, π[, et n un entier naturel non nul.
1. Résoudre dans C l’équation Z 2n − 2 cos αZ n + 1 = 0.
n n
2. En déduire les solutions dans C de l’équation z−1
z+1
z+1
+ z−1 = 2 cos α.
Exercice 6.
Pris chez François Dehame. Voir http://dehame.free.fr/math/pcsi/
1. Soit x ∈ R. Démontrer la relation sin 3x = sin x(1 + 2 cos 2x).
sin 6α
2. Soit α ∈ R − {kπ/k ∈ Z}. Montrer la relation cos α + cos 3α + cos 5α = 2 sin α .
π 3π 5π
3. En déduire l’identité : cos2 14 + cos2 14 + cos2 14 = 74 .
Exercice 7.
1. Résoudre sur R l’équation différentielle linéaire y ′ (t) − 2y(t) = et + ch (2t).
2. Résoudre sur R l’équation différentielle linéaire y ′′ (t) − 3y ′ (t) + 2y(t) = et + ch (2t).
Exercice 8. On considère l’équation différentielle linéaire (E), qu’on souhaite résoudre sur R :
∀t ∈ R∗+ , tz ′′ (t) + 2(1 − t)z ′ (t) + (t − 2)z(t) = 0.
On pose, pour t > 0, y(t) = tz(t).
1. Calculer les dérivées y ′ et y ′′ en fonction des dérivées de z.
2. Montrer que z est solution de (E) si et seulement si y est solution d’une équation différentielle
linéaire d’ordre 2 à coefficients constants qu’on précisera.
3. Résoudre sur R∗+ l’équation y ′′ (t) − 2y ′ (t) + y(t) = 0, et en déduire l’ensemble des solutions de (E)
sur R∗+ .
Exercice 9.
t2
1. Calculer une primitive de la fonction t 7→ sur ] − 1, 1[ (on intègrera par parties).
(1 − t2 )3/2
2. Résoudre sur ] − 1, 1[ l’équation différentielle (1 − t2 )y ′ (t) + ty(t) = t2 .
Exercice 10. On considère l’équation différentielle (E1 ), définie sur R∗+ par :
∀t > 0, t2 z ′′ (t) + (−4t − 2t2 )z ′ (t) + (6 + 4t + t2 )z(t) = t4 et .
1. On pose pour t > 0, z(t) = t2 y(t). Exprimer les dérivées z ′ et z ′′ à l’aide de y et de ses dérivées.
2. Montrer que z est solution de l’équation (E1 ) si et seulement si y est solution de l’équation diffé-
rentielle (E2 ) :
∀t ∈ R∗+ , y ′′ (t) − 2y ′ (t) + y(t) = et .
3. Résoudre l’équation (E2 ) et en déduire l’ensemble des solutions de l’équation (E1 ) sur R∗+ .
Exercice 11. Cet exercice a pour but de reprendre l’étude sur R∗+ de l’équation différentielle (E) :
x y + xy ′ − y = 0 par une méthode de changement de variable.
2 ′′
1. On pose, pour x > 0, z(x) = xy(x). Calculer la dérivée et la dérivée seconde de z en fonction de
celles de y.
2. Vérifier que y est solution de l’équation (E) si et seulement si z est solution de l’équation (F ) :
xz ′′ − z ′ = 0.
3. Résoudre l’équation différentielle (G) : xu′ − u = 0 sur R∗+ .
4. En déduire les solutions de (F ) sur R∗+ , puis celles de (E).
Exercice 12.
Adapté d’un exercice CCP 2009, filière MP.
On souhaite résoudre l’équation différentielle suivante sur l’intervalle ] − 1, 1[ :
2x
xy ′ (x) + y(x) = √ .
1 − x4
1. Résoudre l’équation homogène.
λ(x)
2. Montrer qu’une solution particulière de l’équation avec second membre sera de la forme x , où λ
2x
est une primitive de la fonction x 7→ √1−x 4
sur ] − 1, 1[.
R x 2t
3. Calculer une telle primitive √
1−t4
dt, en posant le changement de variable u = t2 .
4. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation initiale sur ] − 1, 1[.
Plus spécifiquement, ici : pour chaque branche infinie, préciser si la courbe admet une asymptote
horizontale ou verticale, donner l’équation de l’asymptote, indiquer si elle est approchée par au-dessus ou
en dessous (ou par la droite ou par la gauche).
−
→ − →
Exercice 15. Dans le plan muni d’un repère orthonormé (O, i , j ), on considère la courbe d’équation
polaire :
ρ = 1 + cos θ.
Pour θ ∈ R, on note M (θ) le point de coordonnées polaires (1 + cos θ, θ).
→ −
− →
1. Rappeler l’expression du repère polaire (− →u (θ), −
→
v (θ)) dans la base ( i , j ), et donner l’expression
−−−−→
dans le repère polaire du vecteur OM (θ).
2. Comparer les points M (θ) et M (θ + 2π), puis les points M (θ) et M (−θ). Sur quel intervalle I
peut-on ramener l’étude de la courbe ?
−−−−→
dOM (θ)
3. Exprimer le vecteur vitesse dans le repère polaire. Pour quelle(s) valeur(s) de θ ∈ I est-il
→
− →
− dθ
nul ? colinéaire à u (θ) ? à v (θ) ?
−−−−→
4. Calculer les vecteurs accélération et dérivée troisième de OM (θ), et en déduire la nature du point
stationnaire atteint en θ = π.
5. Tracer la courbe.
Exercice 16. Dans le plan muni d’un repère orthonormé, on considère la courbe d’équation cartésienne
x2 +2x+2y 2 −y = 0. Quelle est sa nature ? Donner ses éléments géométriques (centre, axes, excentricité).
Exercice 17. On considère l’espace vectoriel K 3 des triplets à coefficients dans le corps K = R ou C.
1. On considère la famille F = (u1 , u2 ) dont les éléments sont définis par u1 = (1, 0, 1) et u2 = (1, 2, 3).
S’agit-il d’une famille libre ?
2. On note F le sous-espace engendré par F . Donner une description de F par équations. La famille
F est-elle génératrice ?
3. Décrire un sous-espace G, en en donnant une base, tel que F et G soient supplémentaires dans K 3 .
Indication : pour des raisons de dimension, une base de G sera constituée d’un seul vecteur.
Exercice 18. On considère l’espace vectoriel E = K 4 des quadruplets à coefficients dans le corps K =
R ou C, muni de sa base canonique : e1 = (1, 0, 0, 0), e2 = (0, 1, 0, 0), e3 = (0, 0, 1, 0) et e4 = (0, 0, 0, 1).
1. On considère la famille F = (u1 , u2 ) dont les éléments sont définis par (leurs coordonnées dans
la base canonique) u1 = (1, 0, 1, 0) et u2 = (1, 2, 3, 4). S’agit-il d’une famille libre ? d’une famille
génératrice de E ?
2. On note F le sous-espace engendré par F . Donner une description de F par équations. Quelle est
la dimension de F ?
3. Décrire un sous-espace G, supplémentaire de F dans K 4 (on donnera une base (u3 , u4 ) de G).
4. Soit le vecteur v = (1, 1, 1, 1).
(a) Décomposer le vecteur v dans la base (u1 , u2 , u3 , u4 ).
(b) Ecrire le projeté p(v) de v sur F parallèlement à G, et son symétrique s(v), dans la base
(u1 , u2 , u3 , u4 ), puis dans la base canonique.
Exercice 21. Soit E un K-espace vectoriel. Soit F = (xi )1≤i≤n une famille de vecteurs de E. Soit
u ∈ L(E) un endomorphisme de E.
1. Enoncer la définition de « la famille F est libre », et celle de « la famille F est une famille génératrice
de E ».
2. On se place dans R3 . On note u = (1, 1, 1), v = (1, 2, 3), et w = (1, 0, 1). La famille (u, v, w) est-elle
libre ? Est-elle génératrice ?
3. Les assertions suivantes sont-elles vraies ? Justifier (par une preuve, ou un contre-exemple, suivant
les cas).
(a) Si u est injective et si la famille F est libre, alors la famille u(F ) est libre.
(b) Vect (u(F )) = u(Vect (F )).
(c) Si F est génératrice, alors u(F ) est génératrice.
4. Soit F et G deux sous-espaces de E. Rappeler la définition de « F et G sont deux sous-espaces
supplémentaires dans E ».
5. On se place dans R4 . On note u1 = (1, 0, 1, 0), u2 = (0, 1, 0, 1), u3 = (1, 0, 0, 1), u4 = (0, 1, 1, 0). On
note F le sous-espace engendré par u1 et u2 , et G le sous-espace engendré par u3 et u4 .
(a) Montrer que la famille (u1 , u2 ) est libre, et en déduire la dimension de F .
(b) Montrer qu’un vecteur x = (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 est dans F si et seulement si x1 = x3 et
x2 = x4 .
(c) Donner la dimension de G, et un système d’équations définissant G.
(d) Les sous-espaces F et G sont-ils supplémentaires ?
Exercice 22. Soit E, F et G trois K-espaces vectoriels. Soit u ∈ L(E, F ) et v ∈ L(F, G) deux
applications linéaires.
1. Montrer les inclusions ker(u) ⊂ ker(v ◦ u) et Im (v ◦ u) ⊂ Im v.
2. Montrer l’équivalence : ker u = ker(v ◦ u) ⇔ ker v ∩ Im u = {0F }.
3. Montrer l’équivalence : Im v = Im (v ◦ u) ⇔ ker v + Im u = F . 11
Exercice 23. Pour K = R ou C, on considère les K-espace vectoriels K 3 et K 4 munis de leurs bases
canoniques respectives B = (e1 , e2 , e3 ) et BF′ = (e′1 , e′2 , e′3 , e′4 ). Soit u ∈ L(K 3 , K 4 ) dont la matrice de
dans les bases B et B ′ est :
1 2 1
1 1 0
A= 0 1 1 .
3 1 0
1. Calculer u(e1 + e2 + e3 ).
2. L’application linéaire u est-elle surjective ?
3. Calculer le noyau de u et en déduire la dimension de Im u.
4. La famille (1, 2, 1), (1, 1, 0), (0, 1, 1), (3, 1, 0) est-elle libre dans K 3 ? Est-elle génératrice ?
5. La famille (1, 1, 0, 3), (2, 1, 1, 1), (1, 0, 1, 0) est-elle génératrice dans K 4 ? Est-elle libre ?
Exercice 24. Soit E un K-espace vectoriel de dimension 3. On considère B = (e1 , e2 , e3 ) une base de
E et F une famille de vecteurs de E définie par :
f1 = e1 + e2 + 2e3
f2 = 2e1 + e3
f3 = e1 + e2
1. Ecrire la matrice MB (F ).
2. La famille F est-elle libre ? Est-ce une base de E ? Si oui, déterminer MF (B).
3. Soit u le projecteur sur Vect (e1 , e2 ) parallèlement à Vect (e3 ). Ecrire MB (u) et MF (u).
4. Même question avec la symétrie par rapport à Vect (e1 , e2 ) parallèlement à Vect (e3 ).
Exercice 25. On considère la suite (Tn ) de polynômes à coefficients réels définie par :
T0 (X) = 1, T1 (X) = X, pour n ≥ 2, Tn (X) = 2XTn−1(X) − Tn−2 (X).
1. Calculer T2 , T3 et T4 .
2. Donner, pour n ∈ N∗ , le degré de Tn et son coefficient dominant.
3. (a) Etablir, pour tout n ∈ N, et tout θ ∈ R, l’identité Tn (cos θ) = cos nθ.
(b) Montrer que Tn admet n racines distinctes dans [−1, 1].
(c) Donner la factorisation de Tn en produit de polynômes irréductibles.
(d) Représenter graphiquement les racines de T6 .
4. Montrer l’identité Tn (−X) = (−1)n Tn (X).
2. Pour n ≥ 2, on pose :
nln n
un = .
(ln n)n
Soit α > 0, on pose vn = ln(nα un ).
(a) Vérifier que (un )n≥2 est à valeurs positives.
(b) Pour n ≥ 2, calculer vn comme une somme de trois termes et identifier le terme dominant
(on justifiera soigneusement).
(c) En déduire que limn→+∞ vn = −∞, puis que u est négligeable devant n1α .
3. On considère les suites définies pour n ≥ 2 par :
2 ln n n ln n n
un = nln n , vn = n2 , wn = (ln n) , zn = (n ln n) .
Comparer les comportements asymptotiques de ces suites.
Exercice 27. On considère l’espace R4 , muni de sa structure euclidienne usuelle. Pour x et y dans
4
R , on note (x|y) leur produit scalaire. On définit :
u1 = (1, 2, 2, 0) et u2 = (0, 1, 1, 0).
On note F le sous-espace engendré par u1 et u2 et F ⊥ son orthogonal.
12
1. Décrire F ⊥ par des équations. Résoudre le système ainsi obtenu et en déduire une base de F ⊥ .
2. Calculer une base orthonormale de F et une base orthonormale de F ⊥ .
3. Exprimer la matrice dans la base canonique de la projection orthogonale sur F (on attend que le
calcul soit fait explicitement, jusqu’au bout).
Exercice 28. On considère R4 muni de sa structure euclidienne usuelle. On note u1 = (1, 1, 0, 0),
u2 = (1, 0, 1, 0) et F le sous-espace vectoriel engendré par u1 et u2 .
1. Donner la dimension et une base orthonormale de F .
2. Donner la dimension et une base orthonormale de F ⊥ .
3. Calculer la matrice dans la base canonique du projecteur orthogonal sur F .
13
NOMBRES COMPLEXES ET ÉQUATIONS
ALGÉBRIQUES.
Homographies et équations complexes de cercles et de droites.
Le plan est muni d’un repère orthonormé, dont on note O l’origine, permettant de le munir d’une
structure de plan complexe.
17
Quelques équations algébriques d’inconnue complexe.
Soit n ∈ N∗ et a ∈ R.
1. Résoudre l’équation (E1 ) : (z + 1)4 + (z − 1)4 = 0 en développant le membre de gauche.
2. On considère l’équation (E2 ) d’inconnue z ∈ C, z n = eia .
(a) Vérifier que si z est une solution de (E2 ), alors |z| = 1.
(b) On suppose que z1 est une solution de (E2 ). Pour z2 ∈ C, montrer l’équivalence : z2 est
solution de (E2 ) si et seulement si le quotient z2 /z1 est racine n-ème de l’unité.
(c) Résoudre l’équation (E2 ).
3. En discutant suivant la valeur de a, résoudre l’équation (E3 ) : (z + 1)n − eia (z − 1)n = 0.
4. Pour quelles valeurs respectivement de a et de n l’équation (E1 ) est-elle de la forme de l’équation
(E3 ) ? En déduire une expression de tan(π/8).
5. (a) Vérifier, pour a ∈] − π/4, π/4[, la relation :
2 tan(a)
tan(2a) = .
1 − tan2 (a)
(b) Montrer que le réel t = tan(π/8) est solution de l’équation t2 + 2t − 1 = 0.
(c) Résoudre cette équation et en déduire une autre expression de tan(π/8).
6. Montrer l’égalité : q
√ √
3 − 2 2 = 2 − 1.
18
Caractérisation complexe des triangles équilatéraux, et application à quelques
transformations.
On notera A, B, et C trois points du plan complexe, deux à deux distincts, d’affixes respectives a, b
et c, et G l’isobarycentre de ces trois points, dont l’affixe est z0 = (a + b + c)/3.
La question 1 est préliminaire. On montre dans les questions 2 et 3 que le triangle (ABC) est équilatéral
direct (c’est-à-dire, ses sommets sont énumérés dans le sens direct) si et seulement si a + jb + j 2 c = 0.
La question 4 offre quelques applications de cette caractérisation : elle peut donc être abordée indépen-
damment des questions 2 et 3, en admettant leur résultat.
1. On note j = e2iπ/3 . Vérifier les relations j 3 = 1 et 1 + j + j 2 = 0. Vérifier que j et j 2 sont inverses
l’un de l’autre.
2. On suppose dans cette question que le triangle (ABC) est équilatéral, direct.
(a) Donner sans justification les mesures (principales, c’est-à-dire dans l’intervalle [0, 2π[) des
−→
\ −−→ −−→ \ −−→ −−→
\ −→
angles (GA, GB), (GB, GC) et (GC, GA). Donner des relations entre les longueurs GA, GB
et GC.
(b) Interpréter les résultats précédents en donnant une transformation géométrique par laquelle
A a pour image B, B a pour image C, et C a pour image A. En déduire les relations :
b − z0 = j(a − z0 ), c − z0 = j(b − z0 ), a − z0 = j(c − z0 ).
(c) En formant une combinaison linéaire bien choisie des trois égalités ci-dessus, établir la rela-
tion :
a + jb + j 2 c = 0.
3. On suppose maintenant réciproquement que la relation a + jb + j 2 c = 0 est satisfaite.
(a) En déduire a − z0 + j(b − z0 ) + j 2 (c − z0 ) = 0.
(b) Etablir l’identité b − z0 = j(a− z0 ) (on pourra utiliser la relation c− z0 = −(a− z0 )− (b − z0)).
On peut ensuite obtenir de même c − z0 = j(b − z0 ) et a − z0 = j(c − z0 ), et en déduire que
le triangle (ABC) est équilatéral direct, mais on ne demande pas de le faire.
4. On souhaite étudier l’effet sur les triangles équilatéraux de certaines transformations géométriques.
(a) Soit α et β deux complexes, avec α non nul. On note A′ , B ′ et C ′ les points d’affixes respectives
αa+β, αb+β et αc+β. Montrer que le triangle (A′ B ′ C ′ ) est équilatéral direct si et seulement
si le triangle (ABC) est équilatéral direct.
On suppose désormais dans toutes les questions que le triangle (ABC) est équilatéral direct. Ainsi,
a + jb + j 2 c = 0.
4. (b) On suppose que l’isobarycentre de (ABC) est l’origine. Ainsi a + b + c = 0. Montrer les
égalités :
b = ja, c = jb, a = jc.
En déduire que le triangle (A1 C1 B1 ), dont les sommets ont pour affixes respectives a2 , c2 et
b2 , est équilatéral direct.
(c) Réciproquement, on suppose que le triangle (A1 C1 B1 ) est équilatéral direct. Montrer la re-
lation :
a2 + j 2 b2 + jc2 = 2j(b − c)(jb − c),
et en déduire c = jb. On peut montrer de même b = ja et a = jc, et en déduire que
a + b + c = 0, mais on ne demande pas de le faire.
(d) On suppose les trois complexes a, b et c non nuls. Etablir les relations :
(a + jb + j 2 c)2 = a2 + j 2 b2 + jc2 + 2(bc + jab + j 2 ac)
1 1 1 a2 + j 2 b2 + jc2
+ j2 + j = − .
a b c 2abc
On note A2 , B2 et C2 les images respectives des complexes 1/a, 1/b et 1/c. Montrer que le
triangle (A2 C2 B2 ) est équilatéral direct si et seulement si le triangle (A1 C1 B1 ) est équilatéral
direct.
19
FONCTIONS USUELLES ET THÉORÈME DE LA
BIJECTION.
Sur les solutions de l’équation tan x = x.
On s’intéresse dans cet exercice à l’équation (E) : tan x = x. On note f (x) = tan x − x. L’équation
(E) est donc équivalente à f (x) = 0.
1. (a) Dessiner la courbe représentative de la fonction tangente et la droite d’équation y = x sur
]− 5π 5π
2 , 2 [. Par lecture graphique, combien y a-t-il de solutions à l’équation sur cet intervalle ?
(b) Soit k ∈ Z. On note Ik =] − π2 + kπ, π2 + kπ[. Par lecture graphique, combien semble-t-il y
avoir de solutions sur chaque intervalle Ik ?
(c) Etudier le sens de variation de f sur chaque intervalle Ik .
(d) Conclure (prouver que le résultat de la lecture graphique du b est correcte).
2. Pour chaque entier k ∈ Z, on note xk l’unique solution de l’équation (E) sur Ik . Ainsi, pour k fixé,
xk est par définition l’unique nombre réel vérifiant les deux conditions :
(
tan xk = xk
(Sk ) π π
− + kπ < xk < + kπ
2 2
(a) Soit k ∈ Z. Montrer que −xk vérifie le couple de conditions (S−k ). En déduire l’égalité :
x−k = −xk .
On se limite désormais au cas k > 0.
(b) Soit k ∈ N∗ .
(i) Montrer l’égalité f (xk + π) = −π.
(ii) En déduire xk+1 > xk + π (on pourra utiliser l’étude de f sur l’intervalle Ik+1 ).
(iii) Montrer par récurrence que pour tout n ∈ N, xn ≥ nπ.
(c) On note pour k ∈ N : yk = xk − kπ. Montrer que la suite (yk )k∈N admet pour limite π2 en
+∞ (on pourra commencer par montrer la relation tan(yk ) = xk , et trouver la limite de la
suite (xk )k∈N ).
(d) Donner une interprétation de ce résultat en terme de position des points d’intersection de la
courbe représentative de la fonction tangente et de la droite d’équation y = x.
Sur les équations xn + ln x = 0.
23
Suites des racines d’une suite de polynômes.
24
Encore les racines d’une suite de polynômes.
La suite du calcul devient un peu pénible avec simplement le langage des limites. En anticipant sur celui
des équivalents, on démontrerait :
ln(1 + x) ∼ x,
γn
x→0
γn
donc ln 1 − ∼ − ,
n n→+∞ n
γn γn
donc (n − 1) ln 1 − ∼ −(n − 1) ∼ −γn → 0.
n n→+∞ n n→+∞ n→+∞
On en déduit : γn γn n−1
lim (n − 1) ln 1 − = 0, puis lim 1 − = 1.
n→+∞ n n→+∞ n
n−1
En reprenant maintenant l’égalité γn (γn − n)n−1 = −1, qui donne γn 1 − γnn = −1
(−n)n−1 , et on
conclut en définitive :
(−1)n
γn ∼ .
n→+∞ nn−1
25
Equations xn = ex .
26
Sur l’équation ex = tan x.
27
1
Solutions de l’équation x + cos x = 0.
On se propose ici d’étudier les solutions réelles strictement positives de l’équation suivante :
1
(E) : + cos x = 0.
x
Pour cela, on note, pour k entier naturel, l’intervalle Ik =]kπ, (k + 1)π[. On note par ailleurs f (x) =
1
x + cos x.
1. En traçant rapidement les courbes de la fonction cos et de la fonction x 7→ − x1 , conjecturer le
nombre de solutions à l’équation (E) sur chaque intervalle Ik .
2. Dans cette question seulement, on suppose k pair, et on note 2l = k, avec l entier. Ainsi,
Ik =]2lπ, (2l + 1)π[.
(a) Donner le signe de la fonction sin sur Ik .
(b) Montrer que f est strictement décroissante sur Ik .
(c) En déduire que f définit une bijection entre Ik et un intervalle qu’on précisera (traiter à part
le cas k = 0).
(d) En déduire que l’équation (E) admet une unique solution sur l’intervalle Ik .
3. On fixe pour cette question k impair, et on note 2l + 1 = k, avec l entier. Ainsi, Ik =
](2l + 1)π, (2l + 2)π[.
(a) Calculer les trois premières dérivées successives de f , à savoir f ′ , f ′′ (dérivée seconde) et f (3)
(dérivée troisième). On vérifiera en particulier, pour x > 0 :
6
f (3) (x) = sin x − 4 .
x
(b) Montrer que f ′′ est strictement décroissante sur Ik , et montrer l’existence d’un unique réel
α ∈ Ik tel que f ′′ (α) = 0.
(c) Déduire, de la relation f ′′ (α) = 0, la relation :
α6 − 4
sin2 α = .
α6
Vérifier que f ′ (α) est du même signe que α6 −α2 −4. On admet que ce nombre est strictement
positif.
(d) Donner les variations de f ′ sur Ik , et montrer l’existence de deux réels β1 et β2 dans Ik ,
vérifiant β1 < α < β2 en lesquels f ′ s’annule.
(e) En déduire les variations de f sur Ik , et l’existence d’un unique réel γ ∈ Ik tel que f (γ) = 0.
4. Pour chaque entier naturel k, on note γk l’unique réel dans Ik en lequel la fonction f s’annule. Ainsi,
l’équation suivante est vérifiée :
1
cos γk = − .
γk
(a) Montrer la relation :
γk
lim = 1.
k→+∞ kπ
On utilisera uniquement l’appartenance γk ∈ Ik , en conjonction avec le théorème, dit des
gendarmes, qui assure que si, pour tout k, on a un encadrement de la forme :
γk
uk ≤ ≤ vk ,
kπ
avec lim uk = lim vk = 1, alors lim = 1.
k→+∞ k→+∞ k→+∞
(b) On pose, pour k entier naturel, δk = γk − kπ.
(i) Montrer l’encadrement 0 ≤ δk ≤ π.
(−1)k
(ii) Montrer la relation cos δk = γk .
(iii) Déduire des deux questions précédentes la relation :
(−1)k
δk = arccos ,
γk
puis la limite de δk lorsque k tend vers +∞.
28
Etude asymptotique d’une fonction.
Partie 1.—
1. Montrer que pour tout x ∈ [0, π2 ], 2
πx ≤ sin x ≤ x (on pourra étudier les fonctions x 7→ x − sin x et
x 7→ sin x − π2 x).
2π
2. On considère la fonction g, définie sur R∗+ par g(x) = x2 sin x .
(a) Résoudre l’équation g(x) = 0 sur R∗+ .
(b) Montrer que pour tout x ∈ R∗+ , −x2 ≤ g(x) ≤ x2 . Donner les valeurs de x pour lesquelles il
y a égalité.
(c) Montrer que pour x assez grand, 4x ≤ g(x) ≤ 2πx (c’est-à-dire, il existe a ∈ R∗+ tel que
pour tout x ≥ a, on ait l’encadrement annoncé ; le nombre a obtenu sera précisé).
(d) Donner l’allure de la courbe représentant g sur [0, 1] d’une part, sur [1, 10] d’autre part.
Partie 2.— On considère la fonction g définie sur R∗+ par f (x) = 2πx − x2 sin 2π x . On a vu dans
la partie 1 que pour x ≥ 4, f (x) ≥ 0. On souhaitait montrer que cette fonction admet pour limite 0 en +∞.
On admet pour cette partie le théorème suivant : soit I =]a, b[ un intervalle (avec éventuellement une
ou des bornes infinies), F une fonction continue sur I. Alors :
– Si F est croissante et majorée sur I, alors elle admet une limite finie en b.
– Si F est décroissante et minorée sur I, alors elle admet une limite finie en b.
– Si F est croissante et minorée sur I, alors elle admet une limite finie en a.
– Si F est décroissante et majorée sur I, alors elle admet une limite finie en a.
29
Dérivation de fonctions trigonométriques réciproques.
1−x2
On considère la fonction f définie par f (x) = arccos 1+x2 .
1. Vérifier que f est bien définie et continue sur R. Sur quel domaine f est-elle dérivable ?
2. Calculer la dérivée de f sur son domaine de dérivabilité.
3. Montrer que pour x ≥ 0, f (x) = 2 arctan x. Quelle expression obtient-on pour x < 0 ?
4. Tracer la courbe représentative de f (on réutilisera ce schéma dans la question suivante).
2x
5. On définit maintenant g(x) = arcsin 1+x 2 . Donner les réels x en lesquels g n’est pas dérivable,
calculer la dérivée de g en dehors de ces valeurs et en déduire le tracé de la courbe représentative
de g.
6. Quel changement de variable aurait-on pu poser pour trouver l’expression de f (x) et celle de g(x)
pour x ∈ [0, 1] sans calcul de dérivée ?
30
EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES.
Résolution d’une équation différentielle par factorisation d’opérateurs différen-
tiels.
Toutes les fonctions considérées dans cet exercice sont à valeurs réelles. On rappelle les notations
suivantes :
C 2 (R∗+ , R) ou simplement C 2 (R∗+ ) R-espace vectoriel des fonctions deux fois dérivables
et dont la dérivée seconde est continue sur R∗+ .
1 ∗+ 1 ∗+
C (R , R) ou simplement C (R ) R-espace vectoriel des fonctions dérivables et dont la
dérivée est continue sur R∗+ .
C (R , R) ou simplement C (R ) R-espace vectoriel des fonctions continues sur R∗+ .
0 ∗+ 0 ∗+
On a les inclusions :
C 2 (R∗+ ) ⊂ C 1 (R∗+ ) ⊂ C 0 (R∗+ ).
On définit deux applications :
C 2 (R∗+ ) → C 1 (R∗+ ) C 1 (R∗+ ) → C 0 (R∗+ )
L1 : L2 :
y 7→ (x 7→ xy ′ (x) + y(x)) z 7→ (x 7→ xz ′ (x) − z(x))
La première définition se lit par exemple : L1 (y) est la fonction qui à x ∈ R∗+ associe xy ′ (x) + y(x).
Enfin, on note :
S = y ∈ C 2 (R∗+ )/(L2 ◦ L1 )(y) est la fonction constante nulle .
S1 = y ∈ C 2 (R∗+ )/L1 (y) est la fonction constante nulle .
S2 = z ∈ C 1 (R∗+ )/L2 (z) est la fonction constante nulle .
1. Vérifier que l’application L1 est une application linéaire. Et L2 ? (on ne demande pas de justification
pour le deuxième point).
2. Montrer l’inclusion S1 ⊂ S.
3. Montrer l’inclusion L1 (S) ⊂ S2 (on rappelle la définition L1 (S) = z ∈ C 1 (R∗+ )/∃y ∈ S, z = L1 (y) ).
4. Déterminer S1 .
5. Déterminer S2 . Trouver les fonctions y ∈ C 2 (R∗+ ) telles que L1 (y) ∈ S2 .
6. Pour y ∈ C 2 (R∗+ ), calculer L2 ◦ L1 (y).
7. En utilisant les questions précédentes, résoudre l’équation différentielle x2 y ′′ + xy ′ − y = 0 sur R∗+ .
Soit I un intervalle de R. On dit qu’une fonction f définie sur I est de classe C ∞ sur I si elle est
infiniment dérivable sur I. Les fonctions usuelles sont de classe C ∞ là où elles sont dérivables.
On note E = C ∞ (I, R) l’ensemble des fonctions de classes C ∞ sur I et à valeurs réelles. Il s’agit d’un
sous-espace vectoriel de F (I, R). Pour a ∈ E, on définit :
E → E
La :
y 7 → y ′ + ay
1. Soit a ∈ E. Montrer que l’application La est linéaire.
2. Soit a et b deux éléments de E.
(a) Montrer que pour tout y ∈ E :
Lb ◦ La (y) = y ′′ + (a + b)y ′ + (ab + a′ )y.
(b) Montrer l’équivalence : Lb ◦ La = La ◦ Lb si et seulement s’il existe λ ∈ R tel que a − b = λ
sur I.
3. On choisit ici I =]0, π/2[, et on pose a(t) = − tan t + 1t , et b(t) = − tan t.
(a) Calculer une primitive de la fonction tan sur I.
(b) Résoudre les équations La (y) = 0 et Lb (y) = 0 sur I.
(c) Pour y ∈ E, on pose Y = La (y). Résoudre l’équation Lb ◦ La (y) = 0 en la résolvant comme
une équation en l’inconnue Y , puis en revenant à l’inconnue y.
Des opérateurs différentiels linéaires.
Les deux parties sont indépendantes, à l’exception de la question 6c) de la deuxième partie, pour
laquelle on peut utiliser le résultat de la première partie.
Partie 1. Soit E = C ∞ (R∗+ , R) l’espace des fonctions de classe C ∞ sur R∗+ à valeurs réelles. Soit
f1 , g1 , f2 , g2 ∈ E quatre fonctions de classe C ∞ sur R∗+ . On note :
E → E E → E
L1 : L2 :
y 7→ f1 y ′ + g1 y y 7 → f2 y ′ + g2 y
1. Montrer que l’application L1 est linéaire (de même, L2 est linéaire).
2. Montrer que, pour tout y ∈ E :
(L2 ◦ L1 )(y) = f1 f2 y ′′ + [f2 (f1′ + g1 ) + g2 f1 ] y ′ + (f2 g1′ + g2 g1 )y.
3. On suppose désormais que f1 (x) = f2 (x) = g1 (x) = g2 (x) = x.
(a) Ecrire explicitement l’équation (E) : (L2 ◦ L1 )(y) = 0. De quel type d’équation s’agit-il ?
(b) Montrer que y est solution de l’équation (E) si et seulement si L1 (y) est solution d’une
équation (F ) qu’on précisera.
(c) Résoudre l’équation L2 (Y ) = 0.
(d) En déduire l’ensemble des solutions de l’équation (E).
Partie 2. Pour α, β ∈ R, on définit une fonction fα,β (de classe C ∞ ) sur R∗+ par :
∀t > 0, fα,β (t) = αe−t + βe−t ln t.
1. Montrer que F = {fα,β /α, β ∈ R} est un sous-espace vectoriel de l’espace des fonctions définies sur
R∗+ et à valeurs réelles.
2. Pour β 6= 0, montrer que fα,β s’annule en un unique réel positif t0 (α, β) qu’on exprimera en fonction
de α et β.
′ β
3. Montrer que pour tout t > 0, fα,β (t) est du signe de gα,β (t) = − β ln t − α.
t
4. Dans toute cette question, on suppose β > 0.
(a) Etudier les variations de gα,β sur R∗+ .
(b) Montrer qu’il existe un unique réel positif t1 (α, β) en lequel gα,β s’annule. Etudier le signe
de gα,β sur R∗+ .
(c) Dresser le tableau de variations de fα,β sur R∗+ .
(d) Calculer lim fα,β (t) et lim fα,β (t).
t→+∞ t→0+
(e) Comparer t0 (α, β) et t1 (α, β).
5. On se place dans le cas β < 0. Expliquer rapidement ce qui doit être modifié dans le raisonnement
précédent en vue de répondre aux deux questions suivantes. Peut-on définir un unique réel t1 (α, β)
′
en lequel fα,β s’annule ? La comparaison entre t0 (α, β) et t1 (α, β) subsiste-t-elle ?
6. Soit t > 0. On note Et l’ensemble des fonctions f ∈ F (donc de la forme fα,β ) dont la dérivée
s’annule en t.
(a) Montrer que Et est un sous-espace vectoriel de F .
(b) Montrer que Et est un sous-espace strict de F (c’est-à-dire qu’au moins un élément de F
n’est pas dans Et ).
(c) Montrer que Et contient au moins une fonction non constamment nulle.
33
Une équation différentielle linéaire d’ordre 3.
Soit E = C ∞ (R, R) le R-espace vectoriel des fonctions de classe C ∞ sur R et à valeurs réelles. L’objectif
est de déterminer l’ensemble des solutions de l’équation différentielle linéaire à coefficients constants :
(E) : y ′′′ + y ′′ + y ′ + y = 0.
On note S l’ensemble des solutions de cette équation. On définit trois applications :
E → E E → E E → E
L: L1 : L2 :
y 7→ y ′′′ + y ′′ + y ′ + y y 7→ y ′ + y y 7→ y ′′ + y
1. (a) Montrer que l’application L1 est linéaire (L et L2 aussi sont linéaires, on ne demande pas de
le vérifier).
(b) En considérant le noyau ker L de L, montrer que S est un sous-espace vectoriel de E.
2. (a) Montrer que les applications linéaires L1 et L2 commutent, c’est-à-dire, pour tout y ∈ E,
(L1 ◦ L2 )(y) = (L2 ◦ L1 )(y), et que L1 ◦ L2 = L.
(b) Montrer l’inclusion ker L1 + ker L2 ⊂ ker L.
3. Résoudre l’équation y ′ + y = 0, et en déduire ker L1 .
4. Résoudre l’équation y ′′ + y = 0, et en déduire ker L2 .
5. Vérifier que ker L1 ∩ ker L2 = {0E }.
6. On souhaite montrer dans cette question l’inclusion ker L ⊂ ker L1 + ker L2 . Soit y ∈ ker L.
(a) Montrer que L1 (y) ∈ ker L2 .
(b) En déduire une expression de L1 (y), et en déduire une équation différentielle linéaire d’ordre
1 satisfaite par y.
(c) Résoudre l’équation obtenue ci-dessus et conclure.
34
Wronskien d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2.
Soit a1 , a2 deux fonctions continues sur un intervalle I. On considère l’équation différentielle linéaire
homogène d’ordre 2 :
(E0 ) ∀t ∈ I, y ′′ (t) + a1 (t)y ′ (t) + a2 (t)y(t) = 0
Pour y1 et y2 deux fonctions de classe C 2 sur I, on définit une fonction w sur I, par le déterminant
suivant, appelé wronskien :
y1 (t) y2 (t)
∀t ∈ I, w(t) = .
y1′ (t) y2′ (t)
1. Montrer que, si la famille (y1 , y2 ) est liée dans C 2 (I), alors w = 0.
2. Soit J un intervalle où y1 ne s’annule pas. Soit y˜1 et y˜2 les restrictions à J de y1 et y2 respectivement.
Montrer que, si w = 0, alors la famille (y˜1 , y˜2 ) est liée dans C 2 (J) (on sera amené à étudier une
équation différentielle en l’inconnue y˜2 ).
3. On souhaite dans cette question donner un contre-exemple au résultat de la question 2 en ne se
plaçant pas sur un intervalle où y1 ne s’annule pas. On choisit, pour cette question seulement,
y1 (t) = t4 pour t ∈ R, et on suppose que y2 est une fonction de classe C 2 sur R telle que w = 0 sur
R.
(a) Que peut-on dire sur les restrictions y2+ et y2− de y2 à R∗+ et R∗− respectivement ?
(b) En déduire une fonction y2 de classe C 2 sur R pour laquelle w = 0 et telle que la famille
(y1 , y2 ) n’est pas liée.
(c) Donner le plus grand k ∈ N ∪ {∞} tel que la fonction y2 obtenue ci-dessus soit de classe C k
sur R.
4. On suppose dans cette question que y1 et y2 sont solutions de l’équation (E0 ).
(a) Montrer qu’alors w est solution de l’équation (F ) : ∀t ∈ I, w′ (t) + a1 (t)w(t) = 0.
(b) On suppose qu’une solution y1 de l’équation (E0 ) est connue. Soit J un intervalle où y1
ne s’annule pas. Déduire de ce qui précède qu’on peut trouver une deuxième solution y2
sur J, non colinéaire à y1 , en résolvant l’équation différentielle linéaire du premier ordre
y′ w
(G) : y2′ − 1 y2 = .
y1 y1
5. Exemple d’application : on suppose ici que a1 (t) = − 1+t 1
t et a2 (t) = t . On se place sur l’intervalle
∗+
I =R .
(a) Ecrire l’équation (F ) satisfaite par le wronskien w et la résoudre.
(b) Ecrire l’équation (E0 ), et en déterminer une solution particulière y1 non nulle sous la forme
d’une fonction affine (polynomiale de degré 1).
(c) Calculer une primitive H sur R∗+ de la fonction h définie par :
tet
h(t) = .
(1 + t)2
Indication : il suffira d’une étape d’intégration par parties correctement choisie.
(d) Ecrire l’équation (G) satisfaite par une deuxième solution y2 de (E0 ). La résoudre (si on a
échoué à calculer H, on pourra exprimer les solutions en fonction de H).
35
Equation différentielle linéaire d’ordre 1 et solutions polynomiales.
Tous les polynômes considérés dans ce devoir sont à coefficients réels. Pour P ∈ R[X], on pose :
Φ(P )(X) = (X 2 − 1)P ′ (X) − (4X + 1)P (X).
Partie 1.—
1. Montrer que Φ définit un endomorphisme de R[X].
2. Calculer l’image par Φ des polynômes 1, X, X 2 , X 3 et X 4 .
3. (a) Soit d ∈ N, ad un réel non nul et R(X) un polynôme de degré strictement inférieur à d. Soit
P (X) = ad X d + R(X). Montrer qu’il existe un polynôme Q(X), de degré inférieur ou égal à
d, qu’on exprimera en fonction de R(X), d et ad , tel que :
Φ(P )(X) = (d − 4)ad X d+1 + Q(X).
(b) Qu’en déduit-on sur le degré de Φ(P )(X) en fonction de celui de P (X) ?
(c) Pour quelles valeurs de d, Φ définit-il par restriction un endomorphisme de l’espace Rd [X]
des polynômes de degré inférieur ou égal à d ?
4. On considère la restriction de Φ à l’espace R4 [X] des polynômes de degré inférieur ou égal à 4. On
note Φ cette restriction. On note B = (1, X, X 2, X 3 , X 4 ) la base canonique de R4 [X].
(a) Donner la matrice MB (Φ) de Φ dans la base B.
(b) Calculer le noyau de Φ.
(c) En déduire le noyau de Φ.
Partie 2.— On cherche dans cette partie les valeurs propres de Φ, c’est-à-dire les réels λ tels qu’il existe
un polynôme P non nul tel que Φ(P ) = λP .
1. Soit λ ∈ R et P non nul tel que Φ(P ) = λP . Montrer qu’alors, la fonction polynomiale P est
solution sur R de l’équation différentielle (Eλ ) :
∀x ∈ R, (x2 − 1)P ′ (x) − (4x + 1 + λ)P (x) = 0.
2. Déterminer, en fonction de λ, un couple de réels (a, b) tel que, pour tout réel t distinct de 1 et −1 :
4t + 1 + λ 4t a b
= 2 + + .
t2 − 1 t −1 t−1 t+1
3. Montrer que l’ensemble des solutions de l’équation (Eλ ) sur un intervalle ne contenant ni 1 ni −1
est :
t 7→ µ(t − 1)α (t + 1)β /µ ∈ R ,
pour un certain couple (α, β) qu’on exprimera en fonction de (Eλ ).
4. Déterminer les valeurs de λ telles que les nombres α et β trouvés précédemment soient des entiers
naturels.
5. En déduire les cinq valeurs {λ1 , λ2 , λ3 , λ4 , λ5 } telles que l’équation Φ(P ) = λi P admette au moins
une solution polynomiale, et donner, pour chacune de ces valeurs propres λi , un vecteur propre
associé, c’est-à-dire un polynôme non nul Pi solution de l’équation.
6. Montrer que la famille (P1 , . . . , P5 ) ainsi trouvée est une base de R4 [X]. Donner la matrice de Φ
dans cette base.
Partie 3.— On a vu dans la partie 2 que les seules valeurs propres possibles sont les éléments de
l’ensemble :
Λ = {−5, −3, −1, 1, 3}.
Ce résultat aurait pu être obtenu par une méthode algébrique qui sera vue en deuxième année (à savoir,
calcul du « déterminant » de l’endomorphisme Φ − λId (appelé polynôme caractéristique) de R4 [X], en
fonction de λ, et détermination des racines de ce polynôme caractéristique). On suppose donc ces valeurs
propres connues, et on souhaite retrouver les vecteurs propres associés, sans passer par une résolution
d’équation
36
différentielle.
1. Choisir l’élément λ de Λ qui vous plaît le plus et résoudre l’équation :
−1 −1 0 0 0 a0
−4 −1 −2 0 0 a1
MB (Φ)A = λA, avec MB (Φ) = 0 −3 −1 −3 0
, et A = a2 .
0 0 −2 −1 −4 a3
0 0 0 −1 −1 a4
En déduire les polynômes P ∈ R4 [X] tels que Φ(P )(X) = λP (X).
Recommencer ou non, en fonction de votre besoin d’entraînement, avec d’autres éléments de Λ.
2. Choisir l’élément λ de Λ qui vous plaît le moins (auquel on demande donc d’être différent de celui
choisi à la question précédente). On considère l’équation (Fλ ) :
(X 2 − 1)P ′ (X) = (4X + 1 + λ)P (X).
Soit α et β deux entiers naturels et Q(X) un polynôme ne s’annulant ni en 1 ni en −1 tels que :
P (X) = (X − 1)α (X + 1)β Q(X).
(a) Par substitution dans l’équation (Fλ ), obtenir une équation concernant α, β et Q(X).
(b) Evaluer l’équation ainsi obtenue en des réels bien choisis et en déduire les valeurs de α et β.
(c) Déterminer Q′ (X) et conclure.
(d) Recommencer, ou non, en fonction de votre besoin d’entraînement, avec d’autres éléments de
Λ.
37
Solutions polynomiales d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2.
On considère l’espace C[X] des polynômes à coefficients complexes. Pour n ∈ N, on note Cn [X] le
sous-espace des polynômes de degré inférieur ou égal à n. Pour P ∈ C[X], on définit :
Φ(P )(X) = (X 2 + X)P ′′ (X) − (2X + 1)P ′ (X) + 2P (X).
1. Calculer Φ(1), Φ(X), Φ(X 2 ).
2. Vérifier que l’application Φ est linéaire.
3. Soit P un polynôme de degré inférieur ou égal à n, qu’on écrit sous la forme P (X) = an X n + R(X),
avec R un polynôme de degré inférieur ou égal à n − 1, et an ∈ C.
(a) Vérifier qu’il existe un polynôme Q de degré inférieur ou égal à n − 1 tel que :
Φ(P )(X) = (n2 − 3n + 2)an X n + Q(X).
(b) En déduire que pour tout n ∈ N, l’application Φ définit par restriction un endomorphisme
de Cn [X].
(c) Montrer que si un polynôme P est dans le noyau de Φ, alors son degré vaut 1 ou 2.
4. On note Φ2 la restriction de de Φ à C2 [X].
(a) Ecrire la matrice de Φ2 dans la base canonique de C2 [X].
(b) Déterminer le noyau de Φ2 , ainsi que son image.
5. Déterminer le noyau de Φ.
6. On cherche à déterminer les valeurs propres de Φ, c’est-à-dire les complexes λ tels qu’il existe P
polynôme non nul tel que Φ(P )(X) = λP (X). Cette question est une analyse : on suppose tout au
long de cette question que λ est une valeur propre. On note P un polynôme non nul de degré n ≥ 0
tel que Φ(P ) = λP .
(a) Montrer la relation λ = n2 − 3n + 2, et en déduire que λ est un entier naturel.
(b) Exprimer n en fonction de λ. En déduire que si λ ≥ 3, alors tous les polynômes P satisfaisant
l’équation Φ(P )(X) = λP (X) ont le même degré.
(c) Soit n ∈ N tel que λ = n2 − 3n + 2 ≥ 3. On suppose que P1 et P2 sont deux polynômes de
même degré n satisfaisant les équations Φ(P1 )(X) = λP1 (X) et Φ(P2 )(X) = λP2 (X).
(i) Montrer qu’il existe α et β deux complexes non tous deux nuls tels que αP1 + βP2 soit
un polynôme de degré strictement inférieur à n.
(ii) En déduire que la famille (P1 , P2 ) est liée.
(iii) En déduire la dimension du sous-espace ker(Φ − λId ).
7. Le cas λ = 2. Soit Φ3 la restriction de Φ à C3 [X].
(a) Ecrire la matrice de Φ3 dans la base canonique de C3 [X].
(b) Décrire l’espace des polynômes P de degré inférieur ou égal à 3 tels que Φ(P )(X) = 2P (X).
Pn
8. Le cas général. Soit n ≥ 4 un entier et λ = n2 − 3n + 2. Soit P (X) = k=0 ak X k , avec an 6= 0, un
polynôme de degré n.
(a) Exprimer les coefficients de Φ(P )(X) − λP (X) dans la base canonique.
(b) Montrer que Φ(P ) = λP si et seulement si :
∀k ∈ J0, n − 1K, ((k − 1)(k − 2) − λ)ak + (k 2 − 1)ak+1 = 0.
(c) En déduire l’existence d’un tel polynôme satisfaisant a0 = a1 = 0.
38
Equation différentielle linéaire d’ordre 2 avec singularités : solutions polynomiales,
raccordement.
On étudie dans ce problème les solutions, sur un intervalle I (non trivial), de l’équation différentielle
linéaire (E) :
∀x ∈ I, (x2 − 1)y ′′ (x) + (x − 1)y ′ (x) − 9y(x) = 0.
On précisera des choix pour I au fur et à mesure du problème.
Question préliminaire. Soit I un intervalle. On note C ∞ (I, R) le R-espace vectoriel des fonctions
de classe C ∞ sur I. On note Φ l’application qui à une fonction y ∈ C ∞ (I, R) associe la fonction Φ(y)
définie par :
∀x ∈ I, Φ(y)(x) = (x2 − 1)y ′′ (x) + (x − 1)y ′ (x) − 9y(x).
Vérifier que Φ est linéaire et en déduire que l’ensemble des solutions de (E) sur I est un sous-espace
vectoriel de C ∞ (I, R).
Partie 1 - Recherche de solutions polynomiales.— Dans cette partie, on note P un polynôme, tel
que la fonction polynomiale associée soit solution de l’équation (E).
1. Vérifier que 1 est racine de P . On note alors Q le quotient de P par le polynôme X − 1, de sorte
que P (X) = (X − 1)Q(X).
2. Exprimer les polynômes P ′ et P ′′ en fonction de Q, Q′ et Q′′ .
3. Vérifier que Q est solution de l’équation (F ) :
∀x ∈ R, (x2 − 1)Q′′ (x) + (3x + 1)Q′ (x) − 8Q(x) = 0.
4. On note d le degré de Q et ad 6= 0 son coefficient dominant. Calculer le terme dominant du polynôme
(X 2 − 1)Q′′ (X) + (3X + 1)Q′ (X) − 8Q(X), et en déduire la valeur de d.
5. On recherche Q sous la forme Q(x) = a2 x2 + a1 x + a0 . Par substitution dans l’équation (F ), obtenir
un système d’équations sur les scalaires a0 , a1 et a2 et le résoudre.
6. Quel est l’ensemble des solutions polynomiales de l’équation (E) ?
Partie 2 - Recherche d’autres solutions.— Le résultat de la première partie montre qu’il existe une
unique solution polynomiale P0 de (E) sur R, dont le coefficient dominant est 5. On la note P0 ; cette
partie peut être abordée même si l’expression de P0 n’a pas été calculée. Soit par ailleurs λ une fonction
de classe C 2 sur R. On note la fonction produit y = λP0 .
1. Exprimer y ′ et y ′′ en fonction de λ, P0 et de leurs dérivées premières et secondes.
2. Montrer que y est solution de l’équation (E) sur un intervalle I si et seulement si λ vérifie l’équation
(G) :
∀x ∈ I, (x2 − 1)P0 (x)λ′′ (x) + (2(x2 − 1)P0′ (x) + (x − 1)P0 (x))λ′ (x) = 0.
3. On suppose que l’intervalle I ne contient ni 1, ni −1, ni aucun point en lequel P0 s’annule.
(a) Sur I, mettre l’équation (G) sous la forme ∀x ∈ I, λ′′ (x) + a(x)λ′ (x) = 0, pour une fonction
a à préciser. En déduire une expression de λ′ sur I, à l’aide de P0 .
(b) On admet la relation suivante, pour x différent de 1, −1 et des racines réelles de P0 :
1 1 1 1 1 1 R(x)P0′ (x) − R′ (x)P0 (x)
= − + ,
(x + 1)P0 (x)2 16 x + 1 16 x − 1 48 P0 (x)2
où R(x) = 30x2 − 18x − 8.
En déduire une expression de λ, puis de y sur I, en fonction de R et P0 .
(c) Donner l’ensemble des solutions de l’équation (E) sur I, en fonction de R et P0 .
Partie 3 - Raccords.— L’ensemble des solutions de l’équation (E) sur un intervalle I ne contenant ni
1 ni −1 est :
x+1
x ∈ I 7→ α −R(x) + 3(x − 1)Q(x) ln + β(x − 1)Q(x) α, β ∈ R ,
x−1
où R et Q sont deux fonctions polynomiales qui ne s’annulent ni en 1 ni en −1.
1. Donner l’ensemble des solutions de l’équation (E) sur ] − ∞, 1[. Préciser sa dimension.
2. Donner l’ensemble des solutions de l’équation (E) sur ] − 1, +∞[. Préciser sa dimension.
3. Donner l’ensemble des solutions de l’équation (E) sur R. Préciser sa dimension.
39
Etude d’une inéquation différentielle.
40
GÉOMÉTRIE : CERCLES, SPHÈRES, CONIQUES.
Etude d’un lieu géométrique.
Préliminaires.—
1. Quel est le lieu des points M dont l’affixe z est telle qu’il existe λ ∈ R tel que z = λa + (1 − λ)b ?
2. (a) Décrire géométriquement à partir de A, B et C, d’une part le point D d’affixe 2b − a, d’autre
part le point E d’affixe 2c − a.
(b) Donner l’affixe de l’isobarycentre G du triangle ADE en fonction de a, b et c.
Etude d’un lieu géométrique.— On suppose désormais que le triangle ABC est équilatéral direct.
Pour tout λ ∈ R, on pose Kλ le point d’affixe λa + (1 − λ)b, Lλ le point d’affixe λc + (1 − λ)a, et Mλ le
point d’intersection des droites (CKλ ) et (BLλ ). On ne demande pas de vérifier l’existence de ce point.
1. Tracer le point Mλ , pour λ ∈ {−1, 0, 21 , 1, 2}. Emettre une conjecture sur le lieu des points Mλ .
2. Vérifier que pour tout λ ∈ R, le point d’affixe :
λ(1 − λ)a + λ2 b + (1 − λ)2 c
1 − λ + λ2
est bien sur les deux droites (CKλ ) et (BLλ ).
3. Donner la distance GMλ sous la forme |αa + βb + γc|, où α, β, γ sont trois réels qu’on précisera.
π π
4. Puisque ABC est équilatéral direct, on dispose de la relation a = e−i 3 b + ei 3 c. Montrer la relation :
GMλ = |b − c||x + iy|,
où x, y sont deux réels qu’on précisera.
5. Conclure : sur quelle courbe sont les points Mλ ?
Géométrie et trigonométrie.
1. Dans le plan orienté usuel, on considère un cercle C de centre O. On note A et B deux points
diamétralement opposés de ce cercle, et M un autre point du cercle distinct de A et B, tel que les
points ABM sont énumérés dans le sens direct.
(a) Justifier chacune des relations d’angles suivantes (aucune justification concernant l’orienta-
tion n’est attendue, mais on veillera à ce que les écritures soient cohérentes avec l’orientation
choisie) :
−−→
\ −−→ −−\→ −−→ π
(AB, AM ) + (BM , BA) = (L1 )
2
−−\
→ −−→ −−→\ −−→ −−→\ −−→
(BM , BA) + (M O, M B) + (OB, OM ) = π (L2 )
−−→
\ −−→ −−→\ −−→ π
(M A, M O) + (M O, M B) = (L3 )
2
−→\ −−→ −−→\ −−→
(AO, AM ) = (M A, M O) (L4 )
(b) En déduire la relation :
−−→
\ −−→ 1 −−→
\ −−→
(AB, AM ) = (OB, OM ).
2
(c) Vérifier que chacun des angles apparaissant dans les identités (L1 ) à (L4 ) peut être écrit
−−→
\ −−→
sous la forme α(OB, OM ) + β (c’est-à-dire sous la forme d’une expression affine en l’angle
−−→
\ −−→
(OB, OM )), et préciser dans chaque cas les valeurs du couple (α, β) des coefficients de cette
expression.
−
→ → −
2. On considère maintenant le plan usuel muni d’un repère orthonormé (O, i , j ). Soit C le cercle
trigonométrique, A le point de coordonnées (−1, 0), et B celui de coordonnées (1, 0). Les points O
et M sont fixés comme précédemment. On note H le pied de la hauteur du triangle (ABM ) issue
−−→
\ −−→
de M . On note θ = (OB, OM ) et on rappelle que les coordonnées de M sont (cos θ, sin θ).
On note C ′ le cercle de centre A passant par O, M ′ le point d’intersection de ce cercle et du segment
[AM ], et H ′ le pied de la hauteur du triangle (AM ′ O) issue de M ′ .
(a) Faire un dessin.
(b) Quelles sont les coordonnées de H ?
(c) Donner une équation de la droite (AM ), ainsi qu’une équation du cercle C ′ .
(d) En déduire que l’abscisse x′ du point M ′ satisfait l’identité :
1 + cos θ
(x′ + 1)2 = .
2
(e) En utilisant le résultat de la question 1(b), donner les coordonnées du point M ′ dans le
→ −
− → −
→ −→
repère (A, i , j ) en fonction de θ/2. En déduire ses coordonnées dans le repère (O, i , j ).
(f) Déduire des deux questions précédentes la relation cos2 θ2 = 1+cos 2
θ
. Obtenir de même une
θ θ
expression de sin θ en fonction de sin 2 et cos 2 .
3. Toujours dans le plan usuel muni d’un repère orthonormé, on considère à nouveau le cercle trigono-
métrique C de centre O, I le point de coordonnées (1, 0), un point M sur ce cercle de coordonnées
(x, y) = (cos θ, sin θ), avec θ ∈] − π, π[, et M ′ le point de coordonnées (cos θ2 , sin θ2 ).
(a) Montrer que la droite (OM ′ ) coupe la droite verticale d’abscisse 1 en un point H d’ordonnée
t = tan 2θ .
(b) Montrer que les longueurs M M ′ et IM ′ sont égales, et en déduire que le symétrique de M
par rapport à (OM ′ ) est le point I.
(c) En déduire que les droites (HM ) et (OM ) sont perpendiculaires.
(d) Exprimer les coefficients directeurs de ces deux droites en fonction des coordonnées (x, y) de
M , et de t.
(e) Montrer la relation t = 1−x y . En déduire que l’équation suivante est vérifiée :
0 = x2 (1 + t2 ) − 2x + 1 − t2 .
(f) En déduire :
1 − t2 2t
x= , y= .
1 + t2 1 + t2
43
Distance d’un point à un cercle.
L’objectif de cet exercice est de définir la notion de distance d’un point à un cercle (dans le cas d’un
point extérieur au disque délimité par le cercle), et d’étudier l’ensemble des points équidistants d’un cercle
et d’une droite disjoints. On établit dans la première question un résultat auxiliaire, dont on se sert pour
définir la distance d’un point à un cercle dans la deuxième question.
1. Soit C un point du plan, et R un réel strictement positif. On note M et N deux points distincts
−−→ −−→
du cercle centré en C de rayon R. On souhaite montrer que le produit scalaire (M C|M N ) est
→ −
− → →
− −−→
strictement positif. On se place dans un repère orthonormé R = (C, i , j ), avec i = CM
−−→ .
CM
44
Une famille de sphères.
45
Tangence simultanée d’une sphère à plusieurs plans.
46
Tangence simultanée d’un cercle à deux cercles tangents fixés.
Dans le plan usuel, on considère deux cercles C1 , de centre O1 et de rayon r1 > 0, et C2 , de centre O2
et de rayon r2 > 0. On suppose que les points O1 et O2 sont distincts, on note d = O1 O2 la distance
−−−→
→
− O2 O1 →
−
entre ces deux points, et on définit i = −−−→ , et j le vecteur unitaire tel que la base orthonormée
O2 O1
→
− − →
( i , j ) soit directe.
→ −
− →
1. Pour toute cette question, on se place dans le repère orthonormé R = (O2 , i , j ).
(a) Donner les coordonnées des points O2 et O1 et en déduire une équation de chacun des deux
cercles C0 1 et C2 .
(b) Soit M (x, y)R . Montrer que M ∈ C1 ∩ C2 si et seulement si les conditions suivantes sont
vérifiées :
2 2 2 2
y 2 = (r1 − (r2 − d) )((d + r2 ) − r1 )
2 2 2
4d2
x = r2 + d − r1
2d
(c) En déduire que l’intersection C1 ∩ C2 est non vide si et seulement si l’encadrement suivant est
vérifié :
|r2 − d| ≤ r1 ≤ d + r2 .
On suppose désormais qu’on est dans le cas de tangence extérieure entre les deux cercles :
d = r1 + r2 . On note I le point du tangence : I ∈ [O1 O2 ] et IO1 = r1 , IO2 = r2 . On se place
→ −
− →
dans le repère orthonormé R′ = (I, i , j ).
2. On souhaite déterminer les triplets (x, y, r) ∈ R × R × R∗+ tels que le cercle de centre C(x, y)R′
et de rayon r soit tangent extérieurement aux deux cercles C1 et C2 . D’après la question (1), on
souhaite donc que le système suivant soit vérifié :
r + r1 = CO1
(S)
r + r2 = CO2 .
(c) Dans le cas particulier r1 = r2 , en déduire le lieu des points C qui sont le centre d’un cercle
tangent extérieurement aux deux cercles C1 et C2 .
(d) On se place dans le cas r1 = 1 et r2 = 2. En se limitant au cas y ≥ 0, le système (T ) devient :
1
x(r) = r
3√
√ √
y(r) = 2 2 r r + 3.
3
En déduire une expression de y en fonction de x. Etudier la fonction ainsi définie, et donner
l’allure du lieu des centres C (on étudiera notamment l’asymptote oblique).
Lorsque le cours sur les coniques aura été fait, on sera en mesure d’affirmer que le lieu des points C (en
dehors du cas dégénéré r1 = r2 ), est une branche d’hyperbole. Illustration dans le cas r1 = 1 et r2 = 247
:
10
-2
-4 -2 0 2 4 6
48
Droites tangentes simultanément à deux sphères fixées.
49
CONIQUES.
Carré circonscrit à une ellipse.
−
→ − →
Dans le plan, soit un repère orthonormé R = (O, i , j ), et une ellipse E d’équation (avec 0 < b < a) :
x 2 y 2
+ = 1.
a b
Soit M (xM , yM ) un point de l’ellipse.
1. Donner l’équation de la tangente (TM ) à l’ellipse en M .
2. Soit un autre point M ′ de l’ellipse. Montrer que la tangente (TM ′ ) à E en M ′ est parallèle à (TM )
si et seulement si les points O, M et M ′ sont alignés. Donner les coordonnées de l’unique point M ′
tel que cette condition soit réalisée.
3. On considère un autre point P (xP , yP ) de l’ellipse, et (TP ) la tangente à l’ellipse en P .
(a) Montrer que (TM ) et (TP ) sont perpendiculaires si et seulement si :
xM xP yM yP
4
+ = 0.
a b4
(b) En déduire une équation du second degré vérifiée par xP , et l’existence de deux points P tels
que la tangente à l’ellipse en P soit perpendiculaire à (TM ). On vérifiera que les coordonnées
de ces deux points P1 et P2 sont :
!
y M a4 xM b4
± p 2 2 a6
, −p 2 2 a6
.
xM b6 + yM xM b6 + yM
4. (a) Quelle est la nature du quadrilatère (Q) dont les côtés sont portés par les droites (TM ), (TM ′ ),
(TP1 ) et (TP2 ) ?
(b) Montrer que la distance entre M et (TM ′ ) est :
2a2 b2
p .
x2M b4 + yM
2 a4
Dans le plan, soit ∆ et D deux droites perpendiculaires, et O leur point d’intersection. On fixe une
→ −
− → →
−
base orthonormée directe ( i , j ) de l’espace des vecteurs du plan, telle que i soit un vecteur directeur
→
− −
→ −→
de D et j un vecteur directeur de ∆, et on note R le repère orthonormé direct (O, i , j ).
Pour e > 1, on s’intéresse aux hyperboles d’excentricité e qui admettent ∆ comme directrice, D comme
axe focal, et dont le foyer F associé à la directrice ∆ a une abscisse strictement positive.
1. Soit e > 1, soit a > 0, et soit Fa le point de coordoonées (a, 0).
(a) Justifier brièvement qu’il existe une unique hyperbole He,a de foyer Fa , de directrice ∆ et
d’excentricité e.
(b) Pour l’hyperbole He,a :
(i) Donner les coordonnées dans le repère R en fonction de a et de e de son sommet
S ∈ [OF ], et de son centre C.
→ −
− →
(ii) Donner son équation dans le repère (C, i , j ), et en déduire son équation dans le repère
−
→ − →
(O, i , j ).
2. Pour toute cette question, un réel e > 1 et un point M de coordonnées (x, y) dans le repère
→ −
− →
(O, i , j ), avec x > 0, sont fixés. Cette question nécessite principalement la connaissance du cours
de première S sur les trinômes du second degré.
(a) Pour tout a > 0, montrer que M ∈ He,a si et seulement si l’équation (Ee,x,y ) d’inconnue a
admet au moins une solution réelle :
a2 − 2xa + y 2 − (e2 − 1)x2 = 0.
(b) Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur x, y et e pour que l’équation (Ee,x,y )
ait au moins une solution réelle.
(c) Montrer que, si l’équation (Ee,x,y ) admet au moins une solution réelle, alors elle admet au
moins une solution réelle strictement positive (penser à la somme des racines d’un trinôme
du second degré).
(d) Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur x, y et e pour que l’équation (Ee,x,y )
ait deux solutions réelles strictement positives (penser au produit des racines d’un trinôme
du second degré).
(e) Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur x, y et e pour qu’il existe une
hyperbole He,a passant par M .
3. En s’appuyant sur les réponses à la question précédente :
(a) Décrire la partie du plan Pe constituée de tous les points d’abscisse strictement positive par
lesquels passe au moins une hyperbole He,a .
(b) Parmi les points de Pe , décrire l’ensemble de ceux par lesquels passe une unique hyperbole
He,a .
(c) Combien d’hyperboles He,a passent par les autres points de Pe ?
53
Familles d’ellipses d’excentricité et de directrice fixées.
−
→ − →
Soit (O, i , j ) un repère orthonormé direct. Soit ∆ l’axe des ordonnées. On considère dans cet exercice
les ellipses définies par une excentricité e ∈]0, 1[, un foyer F de coordonnées (a, 0) avec a > 0, et de
directrice ∆ : on note Ee,a une telle ellipse.
1. Rappeler la relation métrique vérifiée par un point M de l’ellipse Ee,a , et vérifier que cette relation
est équivalente à l’équation suivante sur les coordonnées (x, y) de M :
(Ex,y,e ) : a2 − 2ax + y 2 + (1 − e2 )x2 = 0.
2. On travaille dans cette question avec e fixé. Pour x > 0 et y ∈ R, on cherche à déterminer combien
d’ellipses de la forme Ee,a passent par le point M de coordonnées (x, y). On considère donc (Ex,y,e )
comme une équation d’inconnue a, dont on cherche les solutions réelles strictement positives.
(a) Calculer le discriminant de (Ex,y,e ) et en déduire qu’elle admet au moins une solution réelle
si et seulement si y 2 ≤ e2 x2 . Dans quel cas admet-elle exactement deux solutions réelles
distinctes ?
(b) En étudiant le signe des coefficients de l’équation (Ex,y,e ), montrer que si elle admet une
solution réelle, alors elle admet deux solutions réelles strictement positives (éventuellement
confondues).
(c) Représenter la région Pe des points d’abscisse strictement positive par lesquels passe au moins
une ellipse Ee,a , et identifier ceux par lesquels passe exactement une seule de ces ellipses.
Combien d’ellipses Ee,a passent par les autres points de Pe ?
3. Décrire la partie du plan constituée des points d’abscisse strictement positive par lesquels passe au
moins une ellipse Ee,a , avec a > 0 et e ∈]0, 1[.
4. Soit e ∈]0, 1[ fixé. Pour a > 0, soit Na un point de l’ellipse Ee,a de coordonnées (x0 , y0 ).
(a) Vérifier que la tangente TN à l’ellipse Ee,a en Na admet pour équation :
(1 − e2 )x0 − a x + y0 y = (x0 − a)a.
(b) En déduire que pour chaque a > 0, il existe exactement deux points de l’ellipse Ee,a tels que
la tangente à l’ellipse en ces points est une droite passant par l’origine.
(c) Préciser les coordonnées de ces deux points en fonction de a et e.
(d) Préciser les équations des deux tangentes correspondantes.
On pourra vérifier que les résultats des questions 2 et 3 sont cohérents géométriquement.
54
Une famille de coniques.
L’objectif de cet exercice est d’étudier le lieu des points équidistants de deux droites de l’espace. Soit
D1 et D2 deux droites non coplanaires. On note − → et −
u 1
→ des vecteurs directeurs unitaires de D et D
u 2 1 2
respectivement. On note L le lieu des points équidistants de D1 et D2 .
1. Justifier que les vecteurs
→
− 1 −
→ − → −
→ 1 −
→ − →
i = − →+−
ku →k (u1 + u2 ) , et j = k−
u →−−
u →k (u1 − u2 )
u
1 2 1 2
→
− → −
− → − →
sont bien définis, unitaires, et orthogonaux entre eux. Quels vecteurs k sont tels que ( i , j , k )
→
−
est une base orthonormée ? On fixe un tel vecteur k .
2. On note α = k− →+−
u 1
→k et β = k−
u 2
→−−
u 1
→k. Exprimer les vecteurs −
u 2
→ et −
u 1
→ comme combinaisons
u 2
→ −
− →
linéaires de i et j .
3. On note ∆ la perpendiculaire commune à D1 et D2 , H1 et H2 ses points d’intersection avec ces
deux droites respectivement, et O le milieu du segment [H1 H2 ]. On note d la distance OH1 = OH2 ,
→
− −−→ −
→ −→ − →
et on suppose que k a même sens que OH1 . On note R le repère (O, i , j , k ).
(a) Donner les coordonnées de H1 et H2 dans R.
(b) Justifier que, pour tout point M , ses distances à D1 et D2 sont données par :
−−−→ → −−−→ →
d(M, D1 ) = H1 M ∧ − u1 , d(M, D2 ) = H2 M ∧ − u2 .
55
Surface engendrée par une famille de droites reliant deux paraboles de l’espace.
Il est demandé à plusieurs reprises de former des équations de lieux géométriques dans le plan ou dans
l’espace. Cependant les lettres x, y et z sont réservées pour certains paramètres. On utilisera donc les
lettres X, Y et Z pour former des équations.
−
→ − →
1. On se place dans le plan usuel muni d’un repère orthonormé R = (O, i , j ), et identifié à R2 via
les coordonnées des points dans ce repère.
(a) Préciser la nature de la conique P = {(x, y) ∈ R2 /x2 = 2y}, et préciser son ou ses foyers, sa
ou ses directrices. Rappeler comment on peut définir cette conique grâce à son ou ses foyers,
et grâce à sa ou ses directrices.
(b) Soit x ∈ R et Mx = (x, x2 /2). Déterminer une équation dans le repère R de la tangente Tx
à P en Mx . Déterminer (par une équation) la droite Nx passant par Mx et perpendiculaire
à Tx .
→
− → −
− →
(c) Exprimer des vecteurs tx et −n→x , dirigeant respectivement Tx et Nx , dans la base ( i , j ),
→ −
− → → →
−
puis, réciproquement, exprimer les vecteurs i et j dans la base ( t x , −
n x ).
(d) Soit x ∈ R et la droite Dx = {(x, t)/t ∈ R}. Déterminer la droite ∆x obtenue par symétrie
→
−
orthogonale de Dx par rapport à Nx (indication : si Dx admet pour vecteur directeur α tx +
→
−
β−
n→ −
→
x , pour un certain couple de réels (α, β) non tous nuls alors le vecteur −α tx + β nx est un
vecteur directeur de ∆x ). Déterminer le point d’intersection de ∆x avec δ = {(0, u)/u ∈ R}.
Comment interprétez-vous ce résultat ?
→
− − → −→
2. On se place dans l’espace usuel de dimension 3, muni d’un repère orthonormé R = (0, i , j , k ),
et identifié à R3 via les coordonnées des points dans ce repère. Pour tout θ ∈ R, et (x, y, z) ∈ R3 ,
on note :
Rθ (x, y, z) = (cos(θ)x + sin(θ)z, y, − sin(θ)x + cos(θ)z).
−
→
La transformation Rθ ainsi définie est une rotation d’axe orienté (O, j ), d’angle θ.
(a) Soit x ∈ R et Mx = (x, x2 /2, 0). Déterminer la nature de Γx = {Rθ (Mx )/θ ∈ [0, 2π]} ainsi
que des équations dans R de Γx .
S
(b) On note S = Γx . Montrer qu’un point M de coordonnées (X, Y, Z) dans R appartient à
x∈R
S si et seulement si X 2 + Z 2 = 2Y (indication : par définition d’une réunion, M ∈ S si et
seulement s’il existe x ∈ R tel que M ∈ Γx . La gestion précise de ce quantificateur existentiel
est un point clé du raisonnement). Cette surface est un paraboloïde de révolution autour de
−
→
l’axe (O, j ).
(c) On définit deux applications F et G sur R2 et à valeurs dans R3 par :
2 x2 + z 2 2 r2
∀(x, z) ∈ R , F (x, z) = x, , z , ∀(r, θ) ∈ R , G(r, θ) = r sin(θ), , r cos θ .
2 2
On définit les surfaces paramétrées Σ = F (R2 ) = F (x, z)/(x, z) ∈ R2 et Φ = G(R2 ) =
G(r, θ)/(r, θ) ∈ R2 . Comparer (par des inclusions ou des égalités) les trois surfaces S, Σ et
Φ.
(d) Soit (x0 , z0 ) ∈ R2 fixé et A0 = F (x0 , z0 ). Déterminer une équation dans le repère R du plan
tangent à Σ en A0 .
Indication : si une surface est définie par une équation de la forme f (X, Y, Z) = 0, avec f
régulière, son plan tangent en un point de coordonnées (X0 , Y0 , Z0 ) en lequel au moins une
des dérivées partielles de F ne s’annule pas, admet pour équation :
∂f ∂f ∂f
(X0 , Y0 , Z0 )(X − X0 ) + (X0 , Y0 , Z0 )(Y − Y0 ) + (X0 , Y0 , Z0 )(Z − Z0 ) = 0.
∂X ∂Y ∂Z
Déterminer A0 tel que ce plan tangent soit de la forme Pc = {(X, c, Z)/(X, Z) ∈ R2 } pour
56
une certaine constante réelle c.
3. On se place dans le même espace qu’à la question précédente, et on considère les deux courbes :
x2 y2
C1 = x, , 0 /x ∈ R et C2 = 0, y /y ∈ R .
2 2
Soit par ailleurs ∆ = {(0, u, 0)/u ∈ R} l’axe (Oy).
(a) Soit P = (x, x2 /2, 0) sur C1 avec x 6= 0. Déterminer le point A1 d’intersection entre ∆ et la
tangente à C1 au point P .
(b) Soit Q = (0, y, y 2 /2) sur C2 avec y 6= 0. Déterminer le point A2 d’intersection entre ∆ et la
tangente à C2 au point Q. A quelle condition (nécessaire et suffisante) a-t-on A1 = A2 ?
(c) Soit σ la réunion des droites (dites « génératrices ») (P Q) où P ∈ C1 et Q ∈ C2 avec P 6= Q
et tels que la tangente à C1 au points P et la tangente à C2 au point Q se coupent sur ∆.
Déterminer une représentation paramétriques de σ (grâce à une fonction H définie sur une
partie de R2 et à valeurs dans R3 ). Indication : on paramètrera chaque droite (P Q) par un
paramètre λ réel, et on se servira de la condition nécessaire et suffisante établie précédemment
pour que les coordonnées des deux points P et Q soient exprimés à l’aide du seul paramètre
x.
(d) Démontrer que les plans tangents à σ en tous les points de σ qui appartiennent à une même
droite génératrice (P Q) donnée, sont tous parallèles.
Indication : on considère que le paramétrage H est défini à l’aide de deux paramètres
qu’on note x et λ. On définit les trois fonctions coordonnées de H par H(x, λ) =
(h1 (x, λ), h2 (x, λ), h3 (x, λ)). En un point correspondant à un couple de paramètres (x0 , λ0 ),
les triplets :
∂h1 ∂h2 ∂h3 ∂h1 ∂h2 ∂h3
(x0 , λ0 ), (x0 , λ0 ), (x0 , λ0 ) , et (x0 , λ0 ), (x0 , λ0 ), (x0 , λ0 )
∂x ∂x ∂x ∂λ ∂λ ∂λ
donnent les coordonnées d’un couple de vecteur qui engendrent le plan directeur du plan
tangent à σ en H(x0 , λ0 ). Calculer ces couples, et vérifier qu’ils engendrent le même plan
vectoriel lorsque H(x0 , λ0 ) varie le long d’une génératrice (P Q).
57
COURBES PARAMÉTRÉES PLANES.
Une courbe définie par une équation polaire.
−
→ −→
On suppose le plan muni d’un repère orthonormé (O, i , j ). On souhaite étudier la courbe paramétrée
définie par l’équation polaire :
ρ(θ) = cos(3θ).
Pour chaque valeur du paramètre θ ∈ R, on note M (θ) le point correspondant de la courbe.
→ →
− −
1. Pour θ ∈ R, exprimer les vecteurs − →u (θ) et −
→
v (θ) dans la base ( i , j ).
−−−−→
2. Pour θ ∈ R, donner une expression du vecteur position OM (θ) dans le repère polaire (− →
u (θ), −
→
v (θ)).
3. Pour θ ∈ R, donner un lien géométrique entre les points M (θ) et M (θ + π).
4. Pour θ ∈ R, donner un lien géométrique entre les points M (−θ) et M (θ).
5. D’après les deux questions précédentes, à quel intervalle I peut-on restreindre l’étude pour tracer
la courbe entière ?
−−−−→
dOM (θ)
6. (a) Pour θ ∈ R, exprimer le vecteur vitesse dans le repère polaire (−
→u (θ), −
→
v (θ)).
dθ
(b) Déterminer les valeurs de θ ∈ I pour lesquelles ce vecteur vitesse est colinéaire à − →
u (θ).
→
− →
−
(c) Même question en remplaçant u (θ) par v (θ).
−−−−→
d2 OM (θ)
7. (a) Pour θ ∈ R, exprimer le vecteur accélération dans le repère polaire.
dθ2
(b) On rappelle que le déterminant de deux vecteurs e1 et −
→
− →
e2 , ayant respectivement pour co-
→
− →
−
ordonnées (α, β), et (γ, δ), dans une base ( u , v ) de vecteurs du plan, est le nombre réel
αδ − βγ. Pour θ ∈ R, calculer le déterminant des vecteurs vitesse et accélération.
(c) En déduire que le courbe n’admet aucun point d’inflexion.
8. Tracer la courbe.
61
Une courbe paramétrée avec étude de points d’inflexion.
On rappelle qu’une condition nécessaire (CN ) pour que la courbe admette un point
d’inflexion
en t
′ x′ (t) ′′ x′′ (t)
est que les vecteurs dérivée première φ2 (t) = et dérivée seconde φ2 (t) = soient
y ′ (t) y ′′ (t)
colinéaires.
1. Calculer x′′ (t) et y ′′ (t).
t3 − 3t + 1
2. Montrer que pour tout t 6= 1, det(φ′2 (t), φ′′2 (t)) = −2 .
(1 − t)6
3. Etudier la fonction t 7→ t3 − 3t + 1, et vérifier qu’il y a exactement trois réels t en lesquels la
condition (CN ) est vérifiée, l’un situé dans l’intervalle ] − 2, −1[, l’un dans l’intervalle ]0, 1[, l’un
dans l’intervalle ]1, 2[. Que peut-on dire à ce stade sur le nombre de points d’inflexion de la courbe ?
4. On rappelle qu’une condition suffisante (CS) pour qu’un point t en lequel la condition nécessaire
(CN ) est vérifiée soit un point d’inflexion est que les vecteurs dérivée première φ′2 (t) et dérivée
(3)
troisième φ2 (t) ne soient pas colinéaires. On donne ci-dessous un code Mathematica (le code tapé
par l’utilisateur est aligné à gauche, les réponses du logiciel sont centrées). En exploitant ce code,
répondre aux questions suivantes :
(a) Combien de points d’inflexion la courbe admet-elle ?
(b) Quelles sont les coordonnées (approchées, à 10−2 près) de ces points ?
(c) A quelles valeurs (approchées, à 10−2 près) du paramètre t correspondent-ils ?
5. (Facultatif ) Vérifier à la main qu’il n’y a aucune valeur du paramètre t pour lesquelles les vecteurs
(3)
φ′′2 (t) et φ2 (t) sont tous deux colinéaires à φ′2 (t).
Code Mathematica.
x[t_] := t ∧ 2/(1 - t)
y[t_] := t/(1 - t) ∧ 2
sol = NSolve[Det[{{x’[t], y’[t]}, {x”[t], y”[t]}}] == 0, t]
{1.22668, −0.226682}
{−4.41147, 5.41147}
{0.184793, 0.815207}
NSolve[{Det[{{x’[t], y’[t]}, {x”[t], y”[t]}}] == 0, Det[{{x’[t], y’[t]}, {x” ’[t], y” ’[t]}}] == 0}, t]
{}
62
Encore les points d’inflexion d’une courbe paramétrée.
{}
6. Tracer la courbe.
63
Une courbe paramétrée munie d’une loi de composition.
Partie B.. — Tous les coefficients des déterminants ci-dessous sont des réels ou des complexes. On
rappelle la règle de linéarité à gauche du déterminant (on pourra écrire de même celle de linéarité à
droite pour s’entraîner) :
λ1 α1 + λ2 α2 β α1 β α2 β
(1) = λ1 + λ2 .
λ1 γ1 + λ2 γ2 δ γ1 δ γ2 δ
On peut en déduire les relations :
α β α β + λα α + λβ β
(2) = = .
γ δ γ δ + λγ γ + λδ δ
La « transposition » (qui sera étudiée ultérieurement en algèbre linéaire) ne change pas le déterminant :
α β α γ
(3) = .
γ δ β δ
Ceci permet d’obtenir des formules concernant les lignes analogues à celles obtenues sur les colonnes. La
propriété de linéarité par rapport à la première ligne (s’entraîner à écrire la linéarité par rapport à la
deuxième ligne) s’écrit ainsi :
λ1 α1 + λ2 α2 λ1 β1 + λ2 β2 α1 β1 α2 β2
(4) = λ1 + λ2 ,
γ δ γ δ γ δ
ce qui permet de prouver, comme pour les colonnes :
α β α β α + λγ β + λδ
(5) = = .
γ δ γ + λα δ + λβ γ δ
1. (a) Montrer la première égalité de la formule (2).
(b) Montrer l’égalité (3), et en déduire la formule (4).
2. (a) Montrer, sans calculer explicitement les déterminants, que, pour tous réels a, b et t :
ϕ(a) − ϕ(b) ϕ(a) − ϕ(t) ϕ(a) − ϕ(b) ϕ(a) − ϕ(t)
= .
aϕ(a) − bϕ(b) aϕ(a) − tϕ(t) (a − b)ϕ(b) (a − t)ϕ(t)
(b) Montrer alors les relations :
ϕ(a) − ϕ(b) ϕ(a) − ϕ(t) 2(a − b)(a − t) a+b a+t
=
aϕ(a) − bϕ(b) aϕ(a) − tϕ(t) (a2 + 1)(b2 + 1)(t2 + 1) b2 − 1 t2 − 1
2(a − b)(a − t)(b − t) 1 a+t
= 2 2 .
(a + 1)(b2 + 1)(t2 + 1) b + t t − 1
On précisera les règles de calcul utilisées.
3. Pour a et b deux réels tels que a + b 6= 0, on définit le réel :
1 + ab
h(a, b) = − .
a+b
Lorsque A = M (a) et B = M (b) avec a + b 6= 0, on note A ⋆ B le point de la courbe C de paramètre
64
h(a, b), c’est-à-dire M (h(a, b)).
(a) On suppose que A et B sont deux points de C, distincts, différents de O, et non symétriques
par rapport à l’axe des abscisses. Montrer que la droite (AB) coupe C en l’unique point A⋆ B.
Vérifier que A ⋆ B est différent de O.
(b) On suppose que A est différent de P . Montrer que la tangente à C en A recoupe C en l’unique
point A ⋆ A. Vérifier que A ⋆ A est différent de O et de P .
4. On pose à présent D = A ⋆ B, ainsi que E = A′ ⋆ B et F = D′ ⋆ E, où A′ et D′ sont respectivement
les symétriques de A et D par rapport à l’axe des abscisses. Montrer que la droite (F A) est la
tangente à la courbe C au point A. Illustrer graphiquement.
5. Soit t ∈ R. Etablir une expression de t2 en fonction de x(t), et en déduire que la courbe C est définie
par l’équation :
1+x 2
y2 = x .
1−x
65
Encore une loi de composition sur les points d’une courbe paramétrée.
Partie A. — On considère la courbe paramétrée C définie sur R par les fonctions coordonnées x et y :
2t 2
x(t) = − , y(t) = t −
1 + t2 1 + t2
1. Déterminer les points d’intersection de la courbe C avec les axes du repère.
2. (a) Montrer que la courbe C admet un unique point stationnaire, pour une valeur du paramètre
t qu’on précisera.
(b) Calculer les développements limités à l’ordre 3 en −1 de x(t) et y(t). En déduire les entiers
caractéristiques p et q en t = −1. Quelle est la nature de ce point ?
3. On considère la fonction f définie sur R par f (t) = t3 − t2 + 3t + 1. Montrer que cette fonction
s’annule en un unique réel t0 , qui appartient à l’intervalle ]− 1, 0[. On utilisera par la suite librement
l’approximation t0 ≈ −0, 3.
4. Etudier les variations des fonctions coordonnées x et y sur R (on pourra remarquer que la relation
(t2 + 1)2 + 4t = (t + 1)f (t) est satisfaite pour tout t ∈ R).
5. Etudier les branches infinies de la courbe C.
6. On cherche les valeurs de t pour lesquelles les vecteurs vitesse et accélération sont colinéaires. On
utilise le code Mathematica :
x[t_] :=-2*t/(1+t∧2)
y[t_] :=t-2/(1+t∧ 2)
Solve[Det[{{x’[t],x”[t]},{y’[t],y”[t]}}]==0,t]
La réponse du logiciel est :
{{t → −1}, {t → −1}, {t → 2}}
Que peut-on en déduire sur l’existence de points d’inflexion pour la courbe C (nombre de points
possibles, valeurs du paramètre t, et coordonnées pour chaque candidat) ?
7. Tracer l’image de la courbe C.
Partie B. — On note F et A les points de coordonnées respectives F (1, 0) et A(1, −2). Soit P la
parabole de foyer F et de sommet O.
8. Préciser l’axe focal de P, une équation de sa directrice, et former une équation cartésienne de P.
Vérifier que A ∈ P.
9. On considère le paramétrage de P = {M (t) = (t2 , 2t)/t ∈ R}. Pour t ∈ R, former une équation de la
tangente Tt à P en M (t), puis de la perpendiculaire à Tt passant par A. Determiner les coordonnées
du point d’intersection N (t) de ces deux droites en fonction de t.
Partie C. — Pour t ∈ R, on note N (t) le point de coordonnées (x(t), y(t)), pour les fonctions coordon-
nées x et y données dans la partie A.
10. Soit t1 , t2 et t3 trois réels.
(a) Montrer l’égalité :
−−−−−−−−→ −−−−−−−−→ 2(t2 − t1 )(t3 − t1 )
det(N (t1 )N (t2 ), N (t1 )N (t3 )) = D(t1 , t2 , t3 )
(t1 + 1)2 (t22 + 1)(t23 + 1)
2
t1 t2 − 1 t1 t3 − 1
où D(t1 , t2 , t3 ) = .
(t22 + 1)(t21 + 1) + 2(t1 + t2 ) (t23 + 1)(t21 + 1) + 2(t1 + t3 )
(b) Montrer les égalités :
t1 t2 − 1 t1
D(t1 , t2 , t3 ) = (t3 − t2 )
(t22 + 1)(t21 + 1) + 2(t1 + t2 ) (t21 + 1)(t3 + t2 ) + 2
−1 t1
= (t3 − t2 ) 2 .
(t1 + 1)(1 − t2 t3 ) + 2t1 (t21 + 1)(t3 + t2 ) + 2
66
(c) On suppose les trois réels t1 , t2 et t3 deux à deux distincts. Montrer que les points N (t1 ),
N (t2 ) et N (t3 ) sont alignés si et seulement si :
t1 + t2 + t3 − t1 t2 t3 = α,
pour un certain réel α fixé (indépendant des ti ) dont on déterminera la valeur.
(d) On suppose fixés deux réels distincts t1 et t2 . Discuter, suivant t1 et t2 , la nature de l’in-
tersection de la courbe C et de la droite (N (t1 )N (t2 )), et donner les valeurs des paramètres
correspondant aux éventuels points d’intersection.
11. Soit un réel t différent de 1 et −1. On admet que la tangente à C en N (t) recoupe la courbe C en
un unique point (distinct de N (t)) dont le paramètre, noté θ(t) est obtenu en prenant t = t1 = t2
dans l’expression obtenue ci-dessus, c’est-à-dire :
2
θ(t) = .
t−1
Pour trois réels t1 , t2 et t3 , montrer que, si les points N (t1 ), N (t2 ) et N (t3 ) sont alignés, alors il en
est de même des points N (θ(t1 )), N (θ(t2 )) et N (θ(t3 )).
67
SUITES.
Sommes de puissances entières positives.
(c) En prenant r = 2, retrouver une expression de S1 (n). Donner de même une expression de
S2 (n), de S3 (n).
5. On souhaite montrer par récurrence sur r que pour tout r ∈ N :
nr+1
Sr (n) ∼ .
n→+∞ r + 1
(c) Conclure.
6. Montrer que, pour tout r ∈ N, Sr (n) est une fonction polynomiale de n. Préciser son degré et son
coefficient dominant en fonction de r.
Equivalent d’une suite via une écriture intégrale.
71
Une suite d’intégrales.
Partie 2.— Pour n entier naturel non nul, on définit deux polynômes :
Xn
X2 X3 X4 Xn Xk
Pn (X) = X − + − + · · · + (−1)n−1 = (−1)k−1 ,
2 3 4 n k
k=1
Xn
X2 X3 X4 Xn Xk
Qn (X) = X − 2 + 2 − 2 + · · · + (−1)n−1 2 = (−1)k−1 2 .
2 3 4 n k
k=1
On note encore Pn et Qn les fonctions polynomiales associées.
8. Etablir :
xn+1
∀x ∈ [0, 1], ∀n ∈ N, |Rn (x)| ≤ .
n+1
9. Pour x ∈]0, 1], comparer Q′n (x) et Pn (x)/x.
10. On note gn l’application définie sur [0, 1] par gn (0) = 0, et, pour x ∈]0, 1] :
Pn (x) ln(1 + x)
gn (x) = − .
x x
Etablir l’égalité :
Z 1
Qn (1) − L = gn (x)dx,
0
et en déduire :
1
|Qn (1) − L| ≤ .
(n + 1)2
11. En déduire lim Qn (1), et trouver un rang N tel que l’écart entre QN (1) et cette limite soit
n→+∞
inférieure ou égal à 10−4 .
72
Partie 3.—
12. Justifier que f est de classe C ∞ sur ]0, +∞[.
13. Rappeler la formule de Leibniz sur la dérivée n-ème d’un produit f1 f2 .
14. Montrer que pour tout n entier naturel non nul, il existe un polynôme Tn et un réel an tels que
pour tout x > 0 :
Tn (x) ln(1 + x)
f (n) (x) = + an .
(1 + x)n xn xn+1
On précisera une expression de Tn (x) et de an .
1. Soit u un nombre réel strictement positif. On note (un )n∈N∗ la suite de terme général un = u1/n =
eln u/n .
(a) Montrer que (un )n est monotone et préciser son sens de variation en discutant suivant la
valeur de u.
(b) Montrer que (un )n est convergente et préciser sa limite.
(c) Pour u 6= 1, donner un développement asymptotique à deux termes de un lorsque n tend vers
l’infini.
2. Soit [a, b] un segment de R (avec a < b) et f une fonction continue sur [a, b] à valeurs strictement
positives. On note, pour n ∈ N∗ :
Z b
In = f (t)1/n dt.
a
(a) On suppose dans cette question que pour tout t ∈ [a, b], f (t) ≤ 1. Donner le sens de variation
de la suite (In )n .
(b) Montrer qu’il existe deux réels m et M avec 0 < m ≤ M tels que pour tout n ∈ N :
m1/n (b − a) ≤ In ≤ M 1/n (b − a).
(c) Montrer que la suite (In )n est convergente et préciser sa limite.
73
Etudes de suites.
74
(c) Montrer que, lorsque n tend vers +∞, un+1 ∼ un .
3. Soit v la suite définie par v0 = u0 et, pour n ≥ 1, vn = un − un−1 . Soit α = f (v).
(a) Montrer que pour n ≥ 1 :
r
un−1 un−1
αn = 2 + un 2 −1− .
un un
(b) En déduire que lim αn = 2.
(c) En déduire que la suite v est convergente et préciser sa limite L ∈ R∗ .
Pn
(d) On rappelle que le théorème de Cesaro assure alors que k=1 vk ∼ nL. En déduire un
équivalent de u.
n se place dans l’espace vectoriel RN des suites à valeurs réelles. Soit a, b ∈ R deux réels fixés. Les
trois questions peuvent être abordées de manière indépendante.
1. Montrer que l’ensemble Aa,b des suites à valeurs réelles telles que pour tout n ∈ N, un+2 =
aun+1 + bun est un sous-espace vectoriel de RN .
2. On note s l’unique élément de Aa,b tel que s0 = 1 et s1 = 0 ; et t l’unique élément de Aa,b tel
que t0 = 0 et t1 = 1. Montrer que tout élément u de Aa,b s’écrit de manière unique sous la forme
u = λs + µt (on précisera d’abord λ et µ à l’aide des premiers termes de u).
3. On appelle polynôme caractéristique le polynôme χ(r) = r2 − ar − b. On note r1 , r2 ∈ C ses racines
(éventuellement complexes), qu’on suppose distinctes. Ainsi, on a les relations :
a = r1 + r2 b = −r1 r2 .
Soit u un élément de Aa,b , dont on note u0 , u1 ∈ R les deux premiers termes. On souhaite montrer
l’existence et l’unicité d’un couple (α, β) ∈ C2 tel que pour tout n ∈ N :
un = αr1n + βr2n .
(a) Supposant l’existence d’un tel couple, l’exprimer en fonction de u0 , u1 , r1 , r2 , et en déduire
l’unicité. Vérifier que les complexes α et β ainsi obtenus sont conjugués, et que l’expression
proposée pour un donne bien des valeurs réelles.
(b) Montrer l’existence d’un tel couple par récurrence.
(c) Retrouver ainsi les résultats des deux premières questions.
(d) Application numérique : exprimer le terme général de la suite de Fibonacci de premiers termes
u0 = 0, u1 = 1 et définie par la relation de récurrence un+2 = un+1 + un .
75
Suites définies par une relation de récurrence linéaire de pas 3.
On se place dans l’espace vectoriel RN des suites à valeurs réelles. Soit a, b, c ∈ R trois réels fixés.
1. Montrer que l’ensemble Aa,b,c des suites à valeurs réelles telles que pour tout n ∈ N, un+3 =
aun+2 + bun+1 + cun est un sous-espace vectoriel de RN .
2. On note r l’unique élément de Aa,b,c tel que r0 = 1, r1 = 0 et r2 = 0 ; s l’unique élément de Aa,b,c
tel que s0 = 0, s1 = 1 et s2 = 0 ; et t l’unique élément de Aa,b,c tel que t0 = 0, t1 = 0 et t2 = 1.
Montrer que tout élément u de Aa,b,c s’écrit de manière unique sous la forme u = λr + µs + νt (on
précisera d’abord λ, µ, ν à l’aide des premiers termes de u).
3. On appelle polynôme caractéristique le polynôme χ(z) = z 3 − az 2 − bz − c (on rappelle que a, b, c
sont réels par hypothèse). On suppose que ce polynôme se factorise sous la forme :
χ(z) = (z − z1 )(z − z2 )(z − z3 ),
avec z1 , z2 , z3 trois complexes, deux à deux distincts. On fixe par ailleurs une suite u ∈ Aa,b,c .
(a) Donner les limites de χ(x) pour x réel tendant vers +∞ d’une part, vers −∞ d’autre part.
On admet que le polynôme χ admet alors une racine réelle, qu’on suppose être z1 ; et que les
deux racines restantes z2 et z3 sont soit réelles, soit complexes conjuguées.
(b) Exprimer les coefficients a, b, c en fonction des racines z1 , z2 , z3 (en développant l’expression
factorisée de χ(z) et en identifiant les coefficients).
(c) On suppose l’existence d’un triplet (α, β, γ) ∈ C3 tel que pour tout n ∈ N :
(Pn ) : un = αz1n + βz2n + γz3n .
(i) Montrer qu’alors le système (S) suivant est vérifié :
u0 = α + β + γ
u1 = αz1 + βz2 + γz3
u2 = αz12 + βz22 + γz32
1 1
(ii) Calculer le déterminant des trois vecteurs de C3 : V1 = z1 , V2 = z2 et V3 =
z12 z22
1
z3 , et vérifier qu’il est égal à (z1 − z2 )(z2 − z3 )(z3 − z1 ), donc non nul (indication :
z32
reprendre sans se poser de question la formule pour le déterminant de trois vecteurs de
l’espace, et tout développer en étant soigneux).
(iii) Inverser soigneusement le système (S) : on commencera par éliminer α des deux der-
nières lignes en combinant correctement avec la première, puis on résoudra le système
de taille 2 obtenu sur (β, γ) aux deux dernières lignes. On trouvera (α, β, γ) en fonc-
tion de (u0 , u1 , u2 ) sous la forme (se contenter de vérifier que ce sont des solutions ne
présente pas d’intérêt) :
u2 − (z2 + z1 )u1 + z2 z1 u0 u2 − (z3 + z1 )u1 + z3 z1 u0
γ= , β= ,
(z3 − z1 )(z3 − z2 ) (z2 − z1 )(z2 − z3 )
u2 − (z2 + z3 )u1 + z2 z3 u0
α= .
(z1 − z3 )(z1 − z2 )
(iv) Avec u0 , u1 , u2 ∈ R, vérifier que α est réel, et β, γ sont réels ou conjugués, suivant le
cas sur z2 et z3 .
(d) Montrer que si (α, β, γ) ∈ C est tel que l’égalité (Pn ) est vraie en n = {0, 1, 2}, alors elle est
vraie pour tout n ∈ N (on procèdera par récurrence de pas 3, en remarquant que les étapes
d’initialisation sont vraies par hypothèse).
76
Couple de suites défini par une relation de récurrence.
On rappelle le résultat suivant. Lorsqu’on en fera usage, on précisera soigneusement les données
auxquelles on l’applique :
Théorème 1. Soit E un ensemble, f une application définie sur E à valeurs dans E, et a ∈ E. Il existe
une unique suite (xn )n∈N telle que x0 = a et, pour tout n ∈ N, xn+1 = f (xn ).
Pour θ ∈ R, on appelle solution du problème (Pθ ) (et on note Sθ l’ensemble de ces solutions) toute
suite (Xn )n = ((xn , yn ))n à valeurs dans R2 et telle que pour tout n ∈ N :
xn+1 = xn cos θ + yn sin θ
yn+1 = −xn sin θ + yn cos θ.
Pour A = (a, b) ∈ R2 , on appelle une telle suite solution du problème (Pθ,A ) si de plus (x0 , y0 ) = (a, b).
1. Démontrer l’assertion d’unicité dans le théorème 1.
2. Montrer que Sθ est un sous-espace vectoriel de l’espace E des suites à valeurs dans R2 .
3. (a) Pour θ ∈ R, donner une matrice M (θ) ∈ M2 (R) telle que (Xn )n est solution du problème
(Pθ ) si et seulement si pour tout n ∈ N :
Xn+1 = M (θ)Xn .
(b) Montrer que pour tout θ ∈ R et tout A ∈ R2 , le problème (Pθ,A ) admet une unique solution.
(c) Montrer que l’application qui à une suite (Xn )n ∈ Sθ associe X0 ∈ R2 est un isomorphisme
d’espaces vectoriels, et en déduire la dimension de Sθ .
4. (a) Montrer que l’application θ ∈ R 7→ M (θ) est un morphisme du groupe (R, +), à valeurs dans
le groupe (GL2 (R), ×).
(b) Pour une suite (Xn )n = ((xn , yn ))n ∈ Sθ , en déduire une expression de xn et yn en fonction
de x0 et y0 .
77
Suites récurrentes linéaires.
Dans cet exercice, on considère des suites u à valeurs dans un espace vectoriel E (sur le corps K = R
ou K = C), définies par une relation de récurrence linéaire de pas r ≥ 1, c’est-à-dire dont le terme général
vérifie :
∀n ∈ N, un+r = L(un+r−1 , un+r−2 , . . . , un ),
avec L : E r → E une certaine application linéaire, donc vérifiant :
∀λ, µ ∈ K, ∀A = (ai )1≤i≤r , B = (bi )1≤i≤r ∈ E r , L(λA + µB) = λL(A) + µL(B).
On note alors E N l’ensemble des suites à valeurs dans E, et SL l’ensemble des suites à valeurs dans E
vérifiant la relation de récurrence ci-dessus.
1. On se place dans le cas général. Montrer que SL est un sous-espace vectoriel de E N .
2. On suppose dans cette question seulement E = C et r ∈ {1, 2}.
(a) Cas r = 1. Soit α ∈ C et l’application linéaire L : z ∈ C 7→ αz ∈ C. Pour u ∈ SL , donner
une expression du terme général un en fonction de n et u0 (on attend une démonstration).
(b) Cas r = 2. Soit (α, β) ∈ C × C∗ et l’application linéaire L : (z, z ′ ) ∈ C2 7→ αz + βz ′ ∈ C.
Soit u ∈ SL .
(i) Ecrire explicitement la relation de récurrence vérifiée par u dans ce cas.
(ii) On suppose ici que le trinôme X 2 − αX − β admet deux racines complexes distinctes
x1 et x2 . Montrer qu’il existe λ, µ ∈ C tels que pour tout n ∈ N :
un = λxn1 + µxn2 .
On exprimera λ et µ en fonction des deux premiers termes u0 et u1 de la suite u.
Application numérique. On prend ici α = β = 1. Donner une expression du terme
général de la suite de premiers termes u0 = 0 et u1 = 1.
(iii) On suppose maintenant que le trinôme X 2 − αX − β admet une racine double x1 .
Donner sans démonstration une expression du terme général un de u.
3. On suppose dans cette question que E = C ∞ (R, R) est le R-espace vectoriel des fonctions de classe
C ∞ sur R. On choisit r = 1 et on note L : y ∈ E 7→ y ′ + y ∈ E.
(a) Vérifier que L est bien linéaire.
(b) Soit u ∈ SL . Il s’agit donc d’une suite de fonctions : chaque terme un est une fonction de
classe C ∞ . Montrer par récurrence sur n, la relation :
Xn
n (k)
∀n ∈ N, un = u0 .
k
k=0
n
On rappelle que désigne le coefficient binomial « k parmi n ». La seule relation à utiliser
k
ici est :
n n n+1
+ = .
k−1 k k
78
Polynômes de Laguerre.
Partie 1.— Soit S(R) le R-espace vectoriel des suites à valeurs réelles (pour l’addition et la multipli-
cation scalaire terme à terme). Soit u = (un )n une suite de nombres réels tous non nuls. On considère le
sous-ensemble Fu de S(R) des suites (xn )n satisfaisant la relation de récurrence ∀n ∈ N, xn+1 = un xn :
Fu = {(xn )n ∈ S(R)/∀n ∈ N, xn+1 = un xn } .
1. Montrer que Fu est un sous-espace vectoriel de S(R).
2. Soit (xn )n∈N une suite appartenant à Fu dont le premier terme x0 est non nul. Montrer que pour
tout n ∈ N, xn 6= 0.
3. Soit deux suites (xn )n∈N et (yn )n∈N appartenant à Fu . On suppose x0 6= 0, et, d’après la question
précédente, on peut définir pour tout n ∈ N, yn /xn . Montrer que la suite de terme général yn /xn
est constante.
n−1
Y
4. On définit x0 = 1 et pour n ≥ 1, xn = uk . Montrer que Fu est la droite vectorielle engendrée
k=0
par la suite (xn )n .
79
Sur les suites définies par itération d’une fonction.
Etude d’un exemple.— On admet pour cet exemple le théorème suivant (dit des accroissements
finis) : si f est une fonction dérivable sur un intervalle I telle qu’il existe un réel k, tel que pour tout x ∈ I,
|f ′ (x)| ≤ k, alors, pour tous x et y dans I, |f (x)−f (y)| ≤ k|x−y| (on dit que f est k-lipschitzienne sur I).
Pour α ∈ R∗+ , on pose fα (x) = α arctan x pour tout x ∈ R. On souhaite étudier, pour différentes
valeurs de α ∈ R∗+ et u0 ∈ R, la suite u de premier terme u0 vérifiant la relation de récurrence
un+1 = fα (un ).
3. Montrer que pour tout α ∈ R∗+ , la fonction fα est α-lipschitzienne.
4. On suppose α < 1. Montrer que pour tout u0 ∈ R, la suite u converge vers 0.
5. On suppose α > 1. Montrer que fα admet trois points fixes, qu’on situera par rapport à 0. Montrer
que pour tout u0 ∈ R, la suite u est monotone. Préciser le sens de variation en discutant suivant
u0 , et préciser sa limite.
6. On suppose α = 1. Etudier en fonction de u0 , la limite éventuelle de u.
80
Cas de divergence de la méthode de Newton ; suites définies par itération.
On souhaite étudier comment évoluent les itérés pour la méthode de Newton appliquée à la fonction
f = arctan, sachant qu’on est en dehors des cas les plus usuels de convergence. On rappelle que la méthode
de Newton consiste à former, pour une valeur initiale x0 donnée, la suite (xn )n∈N définie par la formule
de récurrence :
f (xn )
xn+1 = xn − ′ .
f (xn )
On rappelle qu’un réel a est appelé point fixe pour une fonction g si g(a) = a.
Etude de quelques fonctions.— On note dans cette partie les fonctions F et G de classe C ∞ sur R :
F (x) = x − (1 + x2 ) arctan x, G(x) = F (x) + x = 2x − (1 + x2 ) arctan x.
1. Pourquoi peut-on restreindre l’étude de F et G à R+ ?
2. (a) Montrer que F est strictement décroissante sur R.
(b) En déduire les points fixes de F .
3. On souhaite étudier G sur R+ .
(a) Montrer que pour tout x :
−2
G′′ (x) = H(x), où H(x) = 2x − F (x).
1 + x2
(b) Déterminer les variations puis le signe de H, et en déduire les variations de G′ .
(c) Calculer lim G′ (x) et en déduire qu’il existe un unique α > 0 en lequel G′ s’annule.
x→+∞
(d) En déduire les variations de G.
(e) Calculer lim G(x) et en déduire qu’il existe un unique β > 0 tel que G(β) = 0.
x→+∞
4. On rassemble quelques propriétés du réel β obtenu précédemment.
(a) Vérifier que β est le seul réel strictement positif tel que F (β) = −β puis que β est un point
fixe pour F ◦ F .
0 > F (x) > −x > −β si x < β
(b) Vérifier que, pour x > 0, . Donner un analogue pour
F (x) < −x < −β < 0 si x > β
x < 0.
Itérés de Newton.— On définit F et β comme dans la partie précédente. On étudie maintenant les
suites définies par la relation de récurrence xn+1 = F (xn ), de premier terme x0 > 0. On s’appuiera pour
cette partie sur les questions 2a et 4 de la partie précédente.
1. Montrer, par récurrence sur n, que pour tout n ∈ N, xn est du signe de (−1)n .
2. On suppose x0 = β. Décrire la suite (xn )n∈N .
3. On suppose x0 > β.
(a) Montrer par récurrence que pout tout n ∈ N, |xn | > β.
(b) Montrer que la suite (|xn |)n∈N est strictement croissante.
(c) En déduire que cette suite admet une limite l ∈ R. 81
(d) Montrer par l’absurde que l = +∞ (on pourra montrer que si l ∈ R, alors F (l) = −l et
obtenir une contradiction avec la question 4a de la partie précédente).
4. On suppose que 0 < x0 < β. On montrerait de manière analogue (mais il n’est pas demandé de le
faire) que la suite (|xn )|)n est strictement décroissante, donc convergente, et que sa limite ne peut
être que 0. On souhaite démontrer qu’elle est négligeable devant toute suite de la forme (K n )n∈N ,
avec K > 0. On fixe désormais K > 0.
(a) Montrer qu’il existe δ > 0 tel que pour x ∈ [−δ, δ], |F ′ (x)| ≤ K.
(b) Montrer que F est K-lipschitzienne sur [−δ, δ].
(c) Montrer qu’il existe k ∈ N tel que pour tout n ∈ N, xk+n ∈ [−δ, δ].
(d) Montrer que pour tout n ∈ N, |xk+n | ≤ K n |xk |. Conclure.
82
Sur les séries de Riemann.
On définit dans ce problème, pour r ∈ N∗ , une suite Sr de terme général Sr (n), par :
n
X 1
∀n ∈ N∗ , Sr (n) = .
kr
k=1
(c) En déduire :
Z n+1 n
X Z n+1
h(t)dt ≤ h(k) ≤ h(t − 1)dt.
2 k=2 2
1
(d) On suppose que h est définie par h(t) = , avec r entier naturel non nul. Donner un
tr
encadrement de Sr (n), en distinguant le cas r = 1 et le cas r ≥ 2.
2. On prend pour cette question r = 1. On part de l’encadrement établi à la question précédente :
1 + ln(n + 1) − ln 2 ≤ S1 (n) ≤ 1 + ln n.
On note T1 (n) = S1 (n) − ln n.
(a) Montrer que la suite de terme général T1 (n) est bornée. Préciser un majorant et un minorant.
1 1
(b) On pose, pour x > 0, f (x) = − ln 1 + . Montrer que la fonction f ainsi définie
x+1 x
∗+
est strictement croissante sur R , calculer sa limite en +∞, et en déduire le signe de f sur
R∗+ .
(c) Montrer, pour n ≥ 1, que :
T1 (n + 1) − T1 (n) = f (n).
(d) Déduire des trois questions précédentes que la suite T1 est convergente. On note γ sa limite.
Montrer l’encadrement :
1 − ln 2 ≤ γ ≤ 1.
3. On suppose dans cette question r ≥ 2. L’encadrement obtenu à la question 1 s’écrit :
1 1 1 1 1
1+ − ≤ S r (n) ≤ 1 + 1 − .
r − 1 2r−1 (n + 1)r−1 r−1 nr−1
(a) Montrer que la suite (Sr (n))n≥1 est croissante, et en déduire qu’elle est convergente.
(b) Donner un encadrement en fonction de r de la limite (notée ζ(r), de la lettre grecque « zeta »)
de la suite Sr .
(c) Qu’en déduit-on sur la convergence de la suite (ζ(r))r≥2 ?
4. On suppose à nouveau que r ≥ 2. On pose maintenant, pour n ≥ 1 :
2n
X 1
Tr (n) = Sr (2n) − Sr (n) = .
kr
k=n+1
83
(a) En procédant de manière analogue à la question 1, montrer l’encadrement :
Z 2n+1 Z 2n+1
dt dt
r
≤ Tr (n) ≤ .
n+1 (t + 1) n+1 tr
On note mr (n) le minorant ainsi obtenu, et Mr (n) le majorant.
(b) Montrer les équivalences :
1 1 1 1 1 1
mr (n) ∼ 1 − r−1 et Mr (n) ∼ 1 − r−1 .
n→+∞ r − 1 2 nr−1 n→+∞ r − 1 2 nr−1
(c) En déduire un équivalent de Tr (n) lorsque n tend vers +∞.
(d) On suppose dans cette question que la suite (Sr (n))n≥1 admet un développement asympto-
tique à deux termes de la forme (pour n tendant vers +∞) :
βr 1
Sr (n) = ζ(r) + s + o
n ns
(i) Donner le développement asymptotique de Sr (2n) déduit du développement ci-dessus,
et en déduire un développement asymptotique de Tr (n).
(ii) En comparant le développement asymptotique de Tr (n) que vous venez d’écrire, et
l’équivalent précédemment trouvé, exprimer s et βr en fonction de r.
5. On souhaite étudier la suite (ζ(r))r≥2 , par une autre méthode que celle employée à la question 3.
On rappelle qu’on a défini, pour r ≥ 2 :
n
X +∞
X
1 1
ζ(r) = lim = .
n→+∞ kr kr
k=1 k=1
+∞
X
La notation est juste une notation pour une limite, lorsqu’elle existe. On pourra donc utiliser
k=1
les règles de calcul sur la linéarité.
(a) Montrer, pour tout n ≥ 1, et tout r ≥ 2 : Sr (n) ≥ Sr+1 (n), et en déduire le sens de variation
de la suite (ζ(r))r≥2 .
(b) En déduire que la suite (ζ(r))r≥2 admet une limite supérieure ou égale à 1.
(c) Montrer, pour r ≥ 2, la relation :
+∞
!
1 X 1
ζ(r) = 1 + r ζ(r) + r .
2
k=1
k + 12
(d) Montrer qu’il existe un réel α ∈ [1, 2[ tel que ζ(r) admette le développement asymptotique :
α 1
ζ(r) = 1 + r + o .
2 2r
Calculer α. Ce résultat pouvait-il se déduire de la question 3 ?
84
Développement asymptotique de la série harmonique.
rang.
5. Faire un dessin illustrant la minoration suivante, pour k ≥ 1, puis la justifier en utilisant le croissance
de l’intégrale :
Z k+1 Z k+1
1 1 1
= dt ≥ dt.
k k k k t
Pn R n+1 1
En déduire que pour n ≥ 1, k=1 k1 ≥ 1 t dt, puis que la suite (Hn )n≥1 est à valeurs positives.
6. Conclure (la limite est appelée constante d’Euler (parfois Euler-Mascheroni)).
85
Généralités sur les séries à termes positifs.
Dans tout cet exercice, on désigne par (ak )k≥1 et (bk )k≥1 des suites de nombres réels strictement
positifs. On note alors, pour chaque n ∈ N∗ :
X n Xn
An = a k , Bn = bk .
k=1 k=1
On va étudier quelques propriétés sur le convergence des suites (An )n et (Bn )n , appelées séries de terme
général respectivement ak et bk . Déterminer si la suite (An )n est convergente ou non sera appelé « étudier
la nature de la série de terme général ak ».
Des propriétés générales sont établies dans les premières questions de l’exercice. Une propriété faisant
l’objet d’une question pourra être librement utilisée dans les questions ultérieures, même par les étudiants
ayant échoué à l’établir. En revanche, on attend que chaque telle utilisation d’un résultat antérieur soit
précisément indiquée par le numéro de la question utilisée.
1. Etudier le sens de variation de la suite (An )n , et en déduire qu’elle est convergente si et seulement
si elle est majorée.
2. Les séries géométriques. On suppose dans cette question seulement que la suite (ak )k est géo-
métrique, de raison q ∈ R∗+ différente de 1.
(a) Pour n ≥ 1, exprimer An en fonction de a1 , n et q.
(b) Etudier la convergence de la suite (An )n en discutant suivant la valeur de q.
3. Premier théorème de comparaison. On suppose dans cette question seulement que la suite
(ak )k est dominée par la suite (bk )k , c’est-à-dire qu’il existe C > 0 et N ∈ N∗ tels que pour tout
k ≥ N , ak ≤ bk . Pour simplifier les notations, on convient que A0 = B0 = 0.
(a) Montrer que, pour tout n ≥ N , An − AN −1 ≤ C(Bn − BN −1 ).
(b) Montrer que, si (Bn )n est convergente, alors (An )n est convergente, et comparer leurs limites.
Que devient en particulier cette comparaison dans le cas N = 1 ?
(c) Que peut-on affirmer si (An )n est divergente ?
1 1
(d) Exemple. On choisit pour k ≥ 1, ak = et bk = k . Montrer que ak est négligeable devant
k! 2
bk (pour k tendant vers +∞). Quelle est la nature de la série de terme général ak ?
4. Deuxième théorème de comparaison. On suppose dans cette question seulement que les suites
(ak )k et (bk )k sont équivalentes.
(a) Montrer que la suite (ak )k est dominée par la suite (bk )k .
(b) Montrer que la suite (An )n est convergente si et seulement si la suite (Bn )n est convergente.
(c) On suppose que les suites (An )n et (Bn )n sont convergentes. Admettent-elles forcément la
même limite ?
5. Condition nécessaire de convergence. On souhaite prouver dans cette question que, si la suite
(An )n est convergente, alors la suite (ak )k converge vers 0. On procède par l’absurde, et on suppose
donc que (ak )k ne converge pas vers 0.
(a) Justifier l’existence d’un réel ǫ > 0 tel qu’une infinité de termes de la suite (ak )k sont supé-
rieurs à ǫ.
(b) En déduire que pour tout N ∈ N, il existe un terme de la suite (An )n supérieur à N ǫ.
(c) Conclure.
86
6. Série harmonique. On suppose dans cette question seulement que, pour tout k ∈ N∗ , ak = 1/k.
On pose alors, pour n ∈ N∗ , Sn = ln n − An .
∗+ 1 1
(a) On pose pour tout x ∈ R , f (x) = ln 1 + − . Calculer le développement limité
x x+1
généralisé :
1 1
f (x) = 2 + ox→+∞ .
2x x2
Pn
(b) On suppose connu que la série k=1 k12 est convergente. En déduire la nature de la série de
terme général f (k).
(c) Montrer la relation Sn+1 − Sn = f (n) pour tout n ≥ 1, et en déduire, pour n ≥ 2 :
n−1
X n−1
X
Sn = S1 + f (k) = 1 + f (k).
k=1 k=1
Qu’en déduit-on concernant la suite (Sn )n ? En déduire un équivalent de la suite (An )n .
Est-elle convergente ?
n
X 1
(d) Soit α un réel strictement inférieur à 1. La série est-elle convergente ?
kα
k=1
7. Règle de d’Alembert et variantes. On étudie dans cette question
le comportement de la suite
ak+1
(An )n en considérant diverses hypothèses sur les quotients .
ak k≥1
(a) On suppose dans cette première question que la suite de terme général ak+1 /ak converge vers
une limite l ∈ [0, 1[.
1+l
(i) Justifier l’existence d’un rang N ∈ N tel que pour k ≥ N , ak+1 ≤ ak .
2
k
1+l
(ii) En déduire, pour tout k ≥ 0, aN +k ≤ aN .
2
(iii) Conclure : la série de terme général ak est-elle convergente ?
ak+1
(b) On suppose maintenant qu’il existe N ∈ N tel que pour k ≥ N , ≥ 1. Qu’en déduit-on
ak
concernant la série de terme général ak ?
ak+1 1
(c) On suppose enfin que pour tout k ∈ N∗ , =1− . C’est donc un exemple où le
ak k+1
quotient ak+1 /ak tend vers 1 par valeurs inférieures.
(i) Donner une expression de ak en fonction de k et de a1 .
(ii) Conclure quant à la convergence de la série de terme général ak .
(d) (***) Règle de Raabe-Duhamel. On suppose qu’il existe un réel α strictement supérieur
à 1 tel que :
ak+1 α 1
= 1 − + ok→+∞ .
ak k k
Montrer que la série de terme général ak est convergente.
87
Polynômes de Hermite.
2
On note f la fonction de classe C ∞ sur R définie par f (x) = e−x .
1. On s’intéresse aux fonctions dérivées successives de f : f (0) = f et pour tout k ∈ N, f (k+1) = (f (k) )′ .
Les différentes assertions qu’on demande de démontrer ici ont été regroupées en sous-questions pour
la commodité de la présentation ; on n’hésitera pas à en établir plusieurs simultanément si cela
s’avère plus pratique.
(a) Montrer que pour tout k ∈ N, il existe une (unique) fonction polynomiale hk telle que pour
tout x ∈ R : 2
f (k) (x) = hk (x)e−x .
(b) Préciser h0 , h1 , h2 .
(c) Montrer que pour tout k ∈ N, et tout x ∈ R :
hk+1 (x) = h′k (x) − 2xhk (x).
(d) Montrer que pour tout k ∈ N, la fonction hk a la même parité que k.
(e) Montrer que pour tout k ∈ N, la fonction polynomiale hk est de degré k et son coefficient
dominant est (−2)k .
2. Cette question est de nature auxiliaire. Soit P une fonction polynomiale paire de degré 2p ∈ N.
(a) Montrer que si x 6= 0 est une racine réelle de P , alors −x est aussi racine de P .
(b) Montrer que si 0 est une racine de P , alors c’est une racine double (de multiplicité ≥ 2) de
P.
(c) En déduire que si P est scindé à racines simples sur R, alors il existe des réels 0 < x1 < x2 <
· · · < xp et λ tels que :
p
Y
∀x ∈ R, P (x) = λ [(x − xi )(x + xi )].
i=1
3. Question auxiliaire : montrer que si une fonction polynômiale P s’annule en un réel a, et est de
signe constant sur un certain voisinage ]a − δ, a + δ[ de a (avec δ > 0), alors la racine a est double
(de multiplicité ≥ 2).
4. Pour tout k ∈ N, la fonction polynomiale hk admet exactement k racines réelles. Ceci se prouve
par récurrence. On va se limiter à l’étape de propagation suivante : on suppose que pour un certain
k ∈ N, la fonction h2k admet exactement 2k racines réelles et on souhaite montrer que h2k+1 admet
exactement 2k + 1 racines réelles. On note alors (d’après la question 2) 0 < x1 < · · · < xk les racines
positives de h2k .
(a) Montrer que pour chaque i ∈ J0, k − 1K, il existe yi ∈]xi , xi+1 [ tel que h′2k (yi ) = 0.
(b) Montrer que la fonction h′2k admet sur R exactement les 2k − 1 racines suivantes :
−yk−1 < −yk−2 < · · · < −y1 < y0 = 0 < y1 < · · · < yk−2 < yk−1 .
En déduire que h′2k change de signe en chaque yi .
(c) Donner le terme dominant de h′2k et en déduire lim h′2k (x).
x→+∞
(d) Par récurrence finie sur i, montrer que pour tout i ∈ J0, k − 1K, la fonction h′2k est du signe
de (−1)i sur ]yk−1−i , yk−i [ (en convenant que yk = +∞).
(e) En utilisant la relation de récurrence obtenue à la question 1c, en déduire le signe de h2k+1
en chaque xk−i , pour i ∈ J0, k − 1K.
(f) En déduire que pour chaque i ∈ J1, k − 1K, il existe zi ∈ [xi , xi+1 ] tel que h2k+1 (zi ) = 0.
(g) Conclure.
88
ALGÈBRE LINÉAIRE.
Un espace vectoriel de fonctions.
Dans l’espace vectoriel F (R, R) des fonctions d’une variable réelle à valeurs réelles, on note les fonctions
e1 , e2 , e3 , e4 définies par :
e1 (x) = ex , e2 (x) = e−x , e3 (x) = cos x, e4 (x) = sin x.
Soit E = Vect (e1 , e2 , e3 , e4 ) le sous-espace engendré par les fonctions ei , pour 1 ≤ i ≤ 4.
1. (a) Montrer que la famille B = (e1 , e2 , e3 , e4 ) est libre (prendre une CL nulle, et former un
système linéaire de 4 équations à coefficients réels).
(b) En déduire que l’espace E est de dimension finie et préciser sa dimension.
(c) Montrer que E est inclus dans le sous-espace C ∞ (R, R) des fonctions de F (R, R) de classe
C ∞.
2. Soit G la partie de E constituée des fonctions périodiques. Montrer que G = Vect (e3 , e4 ).
3. On note F1 le sous-espace de E constitué des fonctions paires et F2 le sous-espace constitué des
fonctions impaires. Montrer que F1 et F2 sont supplémentaires dans E.
4. (a) Montrer qu’il existe un unique endomorphisme u ∈ L(E) tel que u(e1 ) = e3 , u(e2 ) = e4 ,
u(e3 ) = e1 et u(e4 ) = e2 .
(b) Montrer que u est une symétrie et écrire sa matrice dans la base B de E.
(c) Déterminer les éléments géométriques de u. En déduire une base B ′ de E dans laquelle la
matrice MB′ (u) est diagonale. Donner les matrices de passages de B vers B ′ et de B ′ vers B.
Quelle égalité matricielle peut-on écrire ?
5. Dire si chacune des fonctions suivantes est dans E. Si c’est le cas, écrire le vecteur colonne de ses
coordonnées dans la base B :
x 7→ x2 , tan, ch , sh , x 7→ arctan x, x 7→ cos 2x.
Lorsqu’une fonction aura été identifiée comme n’étant pas dans E, il restera encore à justifier
soigneusement ce fait (comparer les comportements à l’infini peut être une bonne idée).
Soit E le R-espace vectoriel des fonctions de classe C ∞ sur R. Pour α et β deux réels, et x ∈ R, on
pose :
f (x) = cos(x + α), g(x) = cos(x + β).
On souhaite discuter, suivant les valeurs de α et β, la liberté de la famille (f, g).
1. Rappeler la définition de la liberté de la famille (f, g).
2. Soit λ et µ deux scalaires tels que λf + µg soit la fonction constante nulle.
(a) Montrer que le système suivant est satisfait :
λ + µ cos(β − α) = 0
.
λ cos(β − α) + µ = 0
(b) Montrer que, si cos2 (β − α) 6= 1, alors la famille (f, g) est libre.
3. Montrer l’équivalence : cos2 (β − α) = 1 si et seulement si β − α ∈ {kπ/k ∈ Z}.
4. On suppose que β − α ∈ {kπ/k ∈ Z}. Montrer que la famille (f, g) est liée.
5. On suppose dans cette question que β − α ∈ / {kπ/k ∈ Z}, et donc que la famille (f, g) est libre. On
note F le sous-espace engendré par cette famille.
(a) Justifier que F est de dimension finie et préciser sa dimension.
(b) Montrer que la famille (cos, sin) est une base de F .
(c) On dispose de deux bases de F , à savoir B1 = (f, g) et B2 = (cos, sin). Exprimer les matrices
de passage entre ces deux bases.
(d) Pour tout γ ∈ R, montrer que les fonctions h1 et h2 , définies respectivement par h1 (x) =
cos(x + γ) et h2 (x) = sin(x + γ), sont dans F .
6. Montrer que pour tout triplet (α, β, γ) ∈ R3 , les fonctions f1 : x 7→ cos(x + α), f2 : x 7→ cos(x + β)
et f3 : x 7→ cos(x + γ) forment une famille liée dans E.
Un exemple d’endomorphisme surjectif et non injectif en dimension infinie.
On considère dans cet exercice l’espace K[X] des polynômes en l’indéterminée X, à coefficients dans
K. Un polynôme non nul P (X) ∈ K[X] s’écrit :
d
X
P (X) = ak X k , avec ad 6= 0.
k=0
L’entier d est dans ce cas appelé le degré de P , et la famille de scalaires (ai )0≤i≤d est unique. Les règles de
calcul sur l’addition, la multiplication scalaire, etc, sont celles auxquelles vous êtes habitués. On considère
l’application :
K[X] → K[X]
u:
P (X) 7→ P (X + 1) − P (X).
Pd
1. Soit P (X) = k=0 ak X k .
Pd
(a) Calculer P (X + 1) sous la forme k=0 a′k X k .
(b) En déduire une expression de u(P )(X).
2. Vérifier que u est linéaire.
3. Déterminer ker u (on pourra utiliser un résultat sur les fonctions polynomiales périodiques).
Pd−1
4. On cherche à vérifier que u est surjective. Soit Q(X) = k=0 bk X k (avec d ≥ 1). On cherche un
Pd
antécédent P (X) = k=0 ax X k de degré d.
(a) Vérifier que l’équation u(P )(X) = Q(X) est équivalente à un système de d équations liant les
coefficients bk aux coefficients ak . On précisera explicitement les équations où interviennent
bd−1 , bd−2 , b1 et b0 .
(b) Justifier l’existence de coefficients (ak )0≤k≤d pour lesquels le système est vérifié. Y a-t-il
unicité ?
91
Applications linéaires définies sur un espace de polynômes.
Soit K = R ou C. On note K3 [X] l’espace des polynômes à coefficients dans K de degré inférieur ou
égal à 3. On note B = (1, X, X 2 , X 3 ) la base canonique de K3 [X].
1. Etude d’un endomorphisme u.
(a) Montrer qu’il existe un unique endomorphisme u de K3 [X] tel que u(1) = −2X 2 − 4X − 1 et
u(X i ) = X i pour 1 ≤ i ≤ 3.
(b) Ecrire la matrice MB (u) de u dans la base canonique.
(c) Montrer que u est une symétrie.
(d) Préciser les éléments géométriques de u : on notera Fu et Gu les sous-espaces supplémentaires
tels que u soit la symétrie par rapport à Fu parallèlement à Gu .
1 0 0 0
0 1 0 0
(e) Donner une base B ′ dans laquelle la matrice de u est 0 0 1 0 .
0 0 0 −1
2. On pose, pour P (X) ∈ K3 [X], φ(P ) = P (X + 1).
(a) Montrer que pour tout P ∈ K3 [X], φ(P ) ∈ K3 [X], puis que φ définit un endomorphisme de
K3 [X].
(b) Calculer l’image de la base B par φ. En déduire que φ est un automorphisme de K3 [X].
(c) Quelle est la nature de l’endomorphisme v = φ−1 ◦ u ◦ φ ? Préciser ses éléments géométriques.
On note E le C-espace vectoriel des fonctions continues et 1-périodiques d’une variable réelle et à
valeurs complexes. Pour chaque fonction f ∈ F (R, C) d’une variable réelle et à valeurs complexes, on
note :
1 x x+1
T (f )(x) = f( ) + f( ) .
2 2 2
L’application T est alors un endomorphisme de F (R, C) (on ne demande pas de vérifier la linéarité).
Pour tout k ∈ Z, on note ek ∈ E la fonction définie par ek (x) = e2ikπx . Pour tout n ∈ N, on note En le
sous-espace de E :
En = Vect (e−n , e−n+1 , . . . , e−1 , e0 , e1 , . . . , en−1 , en ).
On admet pour le moment que la famille (e−n , . . . , e0 , . . . , en ) est libre.
1. Donner la dimension de En en fonction de n (on justifiera soigneusement).
2. Montrer que T définit par restriction un endomorphisme de E (c’est-à-dire, si f ∈ E, alors T (f ) ∈
E).
3. Montrer que, pour tout k ∈ Z :
T (e2k ) = ek , T (e2k+1 ) = 0.
En déduire que T définit par restriction un endomorphisme Tn sur chaque espace En .
4. Donner les dimensions dim ker Tn et dim ImTn en fonction de n (on pourra discuter suivant la parité
de n).
5. Montrer que pour chaque n, il existe un unique endomorphisme Pn de En tel que :
Pn (ek ) = e2k si |2k| ≤ n
Pn (ek ) = 0 sinon
6. Préciser la nature de l’endomorphisme Pn ◦ Tn et donner ses éléments géométriques.
7. Préciser la nature de l’endomorphisme Tn ◦ Pn et donner ses éléments géométriques.
8. Question subsidiaire. Montrer que la famille (e−n , . . . , e0 , . . . , en ) est libre.
92
Application linéaire définie à partir de la division euclidienne de polynômes.
On fixe n ∈ N∗ et T (X) ∈ C[X] un polynôme de degré n. Soit f l’application définie sur C[X]
qui à un polynôme P (X) associe le polynôme f (P )(X) = Q(X) + XR(X), où Q(X) et R(X) sont
respectivement le quotient et le reste de la division euclidienne de P (X 2 ) (et non P (X)) par T (X) (on a
donc P (X 2 ) = Q(X)T (X) + R(X), avec deg R(X) < deg T (X) = n). On notera fn la restriction de f à
Cn [X].
Dans tout l’exercice, K désignera l’un des deux corps R ou C ; et p et n deux entiers naturels supérieurs
ou égaux à 2. On s’intéresse à l’équation :
(En,p ) M p = In ,
d’inconnue M ∈ Mn (K), une matrice carrée de taille n ; et où In est la matrice identité de taille n.
1. Quelques exemples dans le cas n = p = 3. On considère la matrice :
0 1 0
M = 0 0 1 ∈ M3 (C).
1 0 0
On considère le C-espace vectoriel C3 , muni de sa base canonique B = (e1 , e2 , e3 ), avec e1 = (1, 0, 0),
e2 = (0, 1, 0), e3 = (0, 0, 1). On note u l’endomorphisme de C3 dont la matrice dans B est M .
(a) Vérifier que M est solution de l’équation (E3,3 ).
(b) Vérifier que toutes les puissances M k , avec k ≥ 1 entier, sont solutions de (E3,3 ). Combien
de solutions distinctes a-t-on ainsi trouvées ?
(c) On note j une racine de l’équation z 2 + z + 1 = 0. On définit une famille F = (f1 , f2 , f3 ) par :
f1 = e1 + e2 + e3 , f2 = e1 + je2 + j 2 e3 , f3 = e1 + j 2 e2 + je3 .
(i) Montrer que la matrice P = MB (F ) de la famille F dans la base B est inversible. Qu’en
déduit-on sur la famille F ?
(ii) Calculer u(fi ) pour i ∈ {1, 2, 3}, et écrire la matrice M ′ de u dans la base F .
(iii) Quelle relation matricielle obtient-on entre les matrices M , M ′ , P et P −1 ?
2. Les matrices diagonales, K = C. Soit n ≥ 2 et p ≥ 2 fixés. On note :
D = Diag(λ1 , . . . , λn ) ∈ Mn (C),
la matrice diagonale de Mn (C) dont les coefficients diagonaux sont les scalaires λ1 , . . . , λn .
(a) Représenter la matrice Dp .
(b) Donner une condition nécessaire et suffisante sur les λi pour que D soit solution de (En,p ).
(c) Donner les solutions dans C de l’équation z p = 1, et préciser le nombre de solutions réelles.
(d) Combien y a-t-il de matrices diagonales solutions de (En,p ) en fonction de n et p ? Combien
d’entre elles sont à coefficients réels ?
3. Le cas n = 2, p = 2. K quelconque. Soit :
a b
U= .
c d
On va chercher des conditions nécessaires et suffisantes sur les coefficients a, b, c et d pour que U
satisfasse l’équation (E2,2 ). On commence par s’intéresser à des cas particuliers, chaque hypothèse
n’est valable que pour une question.
(a) Matrices diagonales. On suppose b = c = 0. Exprimer à l’aide de a et d la matrice U 2 . Donner
une condition nécessaire et suffisante sur (a, d) pour que U soit solution de l’équation (E2,2 ).
Combien y a-t-il de matrices diagonales solutions ?
(b) Matrices triangulaires supérieures. On suppose c = 0. Exprimer à l’aide de a, b et d la
matrice U 2 . Donner une condition nécessaire et suffisante sur (a, b, d) pour que U soit solution
de l’équation (E2,2 ). Montrer que l’ensemble des solutions triangulaires supérieures et non
diagonales (b 6= 0) est la réunion de deux ensembles infinis qu’on précisera.
(c) Le cas général. Exprimer U 2 en fonction de a, b, c et d. Montrer que U est solution de
l’équation (E2,2 ) si et seulement si :
2 2
a + bc = 1 a = d2 = 1
ou
a+d=0 b=c=0
En déduire que toute matrice U non triangulaire solution de (E2,2 ) est de la forme :
a b
, avec a ∈ K, b ∈ K − {0}.
(1 − a2 )/b −a
94
(d) Etant données deux matrices U et V solutions de (E2,2 ), leur produit est-il nécessairement
solution de (E2,2 ) ? On pourra chercher des exemples en se servant des formes des matrices
solutions obtenues précédemment.
4. Quelques manipulations algébriques dans le cas général. Dans cette question n ≥ 2 et p ≥ 2
sont fixés.
(a) Donner une matrice de Mn (K), indépendante de p, qui est solution de (En,p ).
(b) Jusqu’à la fin de la question 4, on note U une matrice solution de (En,p ). Montrer que U est
inversible, et donner une expression de son inverse.
(c) Montrer que pour tout k ∈ Z, U k est encore solution de (En,p ).
(d) Soit P ∈ GLn (K) une matrice inversible. Vérifier que P U P −1 est solution de (En,p ).
(e) Soit V une autre solution de (En,p ). On suppose que U et V commutent, c’est-à-dire, U V =
V U . Montrer que U V est encore solution de (En,p ).
95
Réduction d’un endomorphisme annulé par un polynôme de degré 2.
Soit E un R-espace vectoriel de dimension 2. Soit u ∈ L(E) tel que u2 − 3u + 2Id = 0L(E) qu’on
suppose ne pas être une homothétie (c’est-à-dire u n’est pas de la forme λId , avec λ ∈ R). On note
P (X) = X 2 − 3X + 2 ∈ R[X].
1. Factoriser P dans R[X]. On note λ1 < λ2 ses racines réelles et f = u − λ1 Id ∈ L(E), g = u − λ2 Id ∈
L(E).
2. Montrer g ◦ f = f ◦ g = 0L(E) .
3. En déduire les inclusions Im f ⊂ ker g et Im g ⊂ ker f .
4. Montrer les égalités Im f = ker g et Im g = ker f , et donner les dimensions de ces sous-espaces.
5. Montrer que f 2 6= 0L(E) . En déduire que Im f et ker f sont deux sous-espaces supplémentaires dans
E.
6. Montrer qu’il existe une base de E dans laquelle la matrice de u est diagonale. Préciser les coefficients
diagonaux obtenus.
96
Sur les endomorphismes satisfaisant u3 = u.
Dans tout le problème, la lettre K désignera le corps des nombres réels ou celui des nombres complexes,
E un K-espace vectoriel, et u un endomorphisme de E.
Partie 1.— On suppose ici que E est de dimension 3. On note B = (e1 , e2 , e3 ) une base de E, et on
définit une famille F = (f1 , f2 , f3 ) par :
f1 = −e1 + e2 + e3 , f2 = e1 − e2 + e3 , f3 = e1 + e2 − e3 .
1. La famille F est -elle libre ? Est-ce une base de E ?
2. Ecrire la matrice MB (F ) de la famille F dans la base B. Décomposer chaque vecteur ei comme
combinaison linéaire des éléments de F , et en déduire la matrice MF (B) de B dans F . Quelle
relation est satisfaite par les deux matrices écrites à cette question ?
3. On définit un (unique) endomorphisme u de E par les relations :
u(f1 ) = 4f1 + 4f2 + 2f3 , u(f2 ) = −3f1 − 3f2 − 2f1 , u(f3 ) = −2f1 − 2f2 − f3 .
Ecrire la matrice MF (u) de l’endomorphisme u dans F . Vérifier que u est solution de l’équation
(E). Donner une formule permettant de calculer MB (u) à partir des matrices déjà obtenues (on ne
demande pas de faire le calcul !).
4. Calculer ker u et ker(u − Id E ). On précisera une base de chacun de ces deux sous-espaces de E. Par
un calcul analogue qu’on ne demande pas de mener, on trouverait que ker(u + Id E ) est la droite
vectorielle engendrée par f1 + f2 + f3 .
5. Décrire une base (g1 , g2 , g3 ) dans laquelle la matrice de u est diagonale.
Partie 2.— On note ici E = C ∞ (R, R) le R-espace vectoriel des fonctions de classe C ∞ sur R, et à
valeurs réelles ; et on considère l’endomorphisme D de E, qui, à toute fonction y ∈ E, associe sa dérivée
D(y) = y ′ . Ainsi, D2 (y) = y ′′ et D3 (y) = y (3) . On note par ailleurs :
F = {y ∈ E/D3 (y) = D(y)}.
1. L’endomorphisme D de E satisfait-il l’équation (E) ?
2. Vérifier que F est un sous-espace vectoriel de E.
3. Vérifier que F est stable par D, c’est-à-dire, pour tout y ∈ F , D(y) ∈ F .
4. On souhaite désormais déterminer le sous-espace F .
(a) Résoudre l’équation D2 (z) = z, d’inconnue z ∈ E. On précisera une base du sous-espace
G = {z ∈ E/D2 (z) = z} des solutions de cette équation. Quelle est la dimension de G ?
(b) En déduire le sous-espace F et en préciser une base. Quelle est la dimension de F ?
On définit alors d comme l’endomorphisme de F obtenu par restriction de D à F . On a donc :
∀y ∈ F, d(y) = y ′ ,
et d satisfait donc, par définition de F , l’équation d3 = d.
5. On considère les trois sous-espaces (de F ) F0 = ker d, F1 = ker(d − Id F ) et F−1 = ker(d + Id F ).
(a) Calculer une base de chacun de ces sous-espaces.
(b) Quelle relation a-t-on entre les sous-espaces F1 et F−1 d’une part, et G d’autre part ? Et
entre F0 , G et F ?
(c) Préciser une base de F dans laquelle la matrice de d est diagonale.
97
Partie 3.— On se place maintenant, et jusqu’à la fin de l’exercice, dans le cas général. Soit E un
K-espace vectoriel. Les cinq questions de cette partie sont indépendantes les unes des autres.
1. (a) Pour F et G deux sous-espaces supplémentaires dans E, rappeler la définition du projecteur
sur F parallèlement à G, et de la symétrie par rapport à F parallèlement à G.
(b) Enoncer les théorèmes de caractérisation des projecteurs et symétries.
(c) Montrer que tout projecteur et toute symétrie sont solutions de l’équation (E).
(d) Montrer que si u est une solution de (E) et un isomorphisme, alors il s’agit d’une symétrie.
2. (a) Donner une condition nécessaire et suffisante sur λ ∈ K pour que l’homothétie λ.Id E soit
solution de l’équation (E).
(b) L’ensemble des solutions de (E) est-il un sous-espace vectoriel de L(E) ?
3. (a) Montrer que, si u et v sont solutions de (E) et commutent (c’est-à-dire u ◦ v = v ◦ u), alors
u ◦ v est solution de (E).
(b) Montrer que, si u est solution de (E) et si f est un automorphisme de E, alors f ◦ u ◦ f −1 est
solution de (E).
4. Soit u une solution de E. Soit un scalaire λ ∈ K tel qu’il existe un vecteur x ∈ E non nul tel que
u(x) = λx (on dit que λ est une valeur propre de u). Montrer que λ ∈ {−1, 0, 1}.
5. On suppose qu’il existe une base (ei )1≤i≤n de E telle que pour chaque i, u(ei ) = λi ei , où chaque
scalaire λi appartient à {−1, 0, 1}. Montrer que u est solution de (E).
98
Introduction à la réduction des endomorphismes.
L’objectif de ce devoir est d’introduire le langage sur la réduction des endomorphismes (qui constitue
le centre du programme d’algèbre linéaire en deuxième année). Soit K = R ou K = C, soit E un
K-espace vectoriel et u ∈ L(E) un endomorphisme de E.
Pour λ ∈ K, on dit que λ est une valeur propre de u s’il existe un vecteur x ∈ E non nul
tel que u(x) = λx. Dans ce cas, on dit que x est un vecteur propre associé à la valeur propre λ.
L’ensemble des vecteurs propres (en élargissant la définition au vecteur nul) associés à une valeur propre
λ donnée est simplement le sous-espace Eλ (u) = ker(u−λId) : on l’appelle sous-espace propre associé à λ.
1. Soit λ et µ deux valeurs propres distinctes de u. Montrer que les sous-espaces propres associés
vérifient Eλ (u) ∩ Eµ (u) = {0}, c’est-à-dire qu’un vecteur propre (non nul) n’est associé qu’à une
seule valeur propre.
2. (a) Montrer que u est injectif si et seulement s’il n’admet pas 0 comme valeur propre.
(b) On suppose que E est de dimension finie. Montrer que u est un automorphisme si et seulement
s’il n’admet pas 0 comme valeur propre.
3. (a) On suppose que u est un projecteur, c’est-à-dire satisfait u ◦ u = u. On suppose que λ ∈ K
est une valeur propre de u. Montrer que λ ∈ {0, 1}.
(b) On suppose que u est une symétrie, c’est-à-dire satisfait u ◦ u = Id . On suppose que λ ∈ K
est une valeur propre de u. Montrer λ ∈ {−1, 1}.
On rappelle qu’on définit les itérés de u par u0 = Id , et un+1 = un ◦ u = u ◦ un . Pour P (X) =
4. P
n i
i=0 αi X un polynôme, on définit P (u) ∈ L(E) par :
n
X
P (u) = αi ui .
i=0
On suppose que P est un polynôme tel que P (u) = 0L(E) . Montrer que, si λ ∈ K est une valeur
propre de u, alors P (λ) = 0.
5. On suppose que E est de dimension finie n.
2
(a) Montrer que la famille {Id , u, u2 , . . . , un } est liée dans L(E).
(b) En déduire l’existence d’un polynôme P de degré inférieur ou égal à n2 tel que P (u) = 0L(E) .
6. (a) On suppose E de dimension 2, et qu’il admet deux valeurs propres distinctes λ1 et λ2 . Soit
x1 et x2 deux vecteurs propres (non nuls) associés respectivement à λ1 et λ2 . Montrer que
(x1 , x2 ) est une base de E (pour démontrer la liberté, on pourra appliquer u à une combinaison
linéaire nulle de x1 et x2 , obtenir ainsi une nouvelle combinaison linéaire nulle, puis combiner
les deux relations de manière adéquate).
(b) On suppose E de dimension n, et qu’il admet n valeurs propres distinctes λ1 , . . . , λn . Soit
x1 , . . . , xn des vecteurs propres (non nuls), tels que chaque xi est associé à λi . Montrer que
la famille (xi )1≤i≤n est une base de E (on pourra procéder par récurrence sur n).
7. On dit que l’endomorphisme u est diagonalisable s’il existe une base constituée de vecteurs propres
pour u (comme dans les cas envisagés à la question précédente). On suppose ici que E est de
dimension n, et que la base (xi )1≤i≤n est une base de vecteurs propres. On note, pour chaque i, λi
la valeur propre à laquelle est associé xi (on ne suppose pas les λi distincts).
(a) On suppose que pour chaque i, λi = 0. Montrer que u = 0L(E) .
(b) On suppose que pour chaque i, λi ∈ {0, 1}. Montrer que u est un projecteur. Préciser ses
éléments géométriques, à l’aide des xi .
(c) On suppose que pour chaque i, λi ∈ {−1, 1}. Montrer que u est une symétrie. Préciser ses
éléments géométriques, à l’aide des xi .
8. Donner un exemple d’endomorphisme admettant pour seule valeur propre 0 et qui n’est pas l’en-
domorphisme nul (on pourra chercher une écriture matricielle en dimension 2, puis chercher un
exemple en dimension finie quelconque). Est-il diagonalisable ?
99
Diagonalisation des matrices circulantes.
On étudie dans cet exercice des matrices carrées à coefficients complexes de la forme :
a1 a2 . . . an−1 an
an a1 . . . an−1
.. ∈ M (C),
C(a1 , . . . , an ) = ... . . . . . . ..
. . n
. .
a .. .. a
3 2
a2 a3 ... an a1
où n est un entier naturel supérieur ou égal à 2, et les coefficients a1 , . . . , an sont des complexes. Une
telle matrice est appelée matrice circulante.
On rappelle
qu’on
appelle vecteur colonne de taille n toute matrice à n lignes et 1 colonne, donc
x1
de la forme ... , avec x1 , . . . , xn ∈ C. Dans l’espace Mn,1 (C) des vecteurs colonnes de taille n, on note
xn
(Ci )1≤i≤n la base canonique. Ainsi Ci est le vecteur colonne de taille n dont tous les coefficients sont
nuls, sauf le i-ème qui vaut 1. On remarquera que la dépendance par rapport à n n’est pas spécifiée, mais
la taille n sera fixée dans chaque partie de l’exercice.
102
POLYNÔMES.
Une équation algébrique dans l’espace C[X].
Dans tout ce sujet, on désigne par K le corps des nombres réels, ou celui des nombres complexes. On
note K[X] le K-espace vectoriel des polynômes en l’indéterminée X à coefficients dans K, et, pour n un
entier naturel, Kn [X] le sous-espace des polynômes de degré inférieur ou égal à n.
Kn [X] → K n+1
ΦA :
P 7→ (P (a0 ), . . . , P (an )).
Deux applications.—
6. Soit a1 , . . . , an des éléments de K deux à deux distincts. Pour i ∈ J1, nK, on note ei la fonction
définie sur R et à valeurs dans K par :
∀t ∈ R, ei (t) = eai t .
(b) Conclure.
7. On considère le plan (euclidien) usuel. Il n’est muni d’aucun repère orthonormé a priori.
(a) Soit A, B, et C trois points non alignés. Montrer l’existence d’une parabole passant par ces
trois points.
(b) (*) Soit A, B et C trois points non alignés. Décrire l’ensemble des points du plan par lesquels
passe au moins une parabole contenant A, B et C. Quels sont ceux par lesquels passe une
unique telle parabole ?
105
Calculs explicites.— On a obtenu à la question 4(c) une expression du polynôme d’interpolation
résolvant un problème (A, Y ) (où A = (a0 , . . . , an ) ∈ K n+1 , avec les ai deux à deux distincts, et
Y = (y0 , . . . , yn ). On souhaite étudier si cette expression permet d’évaluer facilement un tel polynôme
ailleurs qu’aux points de A ; et étudier d’autres expressions permettant des évaluations plus efficaces.
Pour compter le nombre d’opérations nécessaires pour évaluer une expression, on regroupera d’une
part les additions et soustractions, et d’autre part les multiplications et divisions. Tous les nombres
d’opérations seront à donner en fonction de n, sans justification.
8. Le schéma de Hörner.
(a) Combien faut-il d’opérations pour évaluer en un point x ∈ K, un polynôme Q(X) =
Pd k
k=0 λk X décomposé dans la base canonique ?
(b) On écrit un tel polynôme sous la forme :
P (X) = λ0 + X(λ1 + X(λ2 + · · · + X(λd−1 + λd X) . . . )).
Combien d’opérations sont alors nécessaires pour l’évaluer en un point x ∈ K ?
(c) Ecrire (en Mathematica) une commande Horner qui prend en argument un nombre x et une
PLength[L]
liste L de coefficients et renvoie le nombre k=0 L[[k]]* x^k évalué par la méthode de
Hörner.
9. Soit l’expression de PA,Y obtenue à la question 4(c). Combien faut-il d’opérations pour évaluer ce
polynôme en un point x qui n’est pas un des coefficients de A ?
10. Justifier que la famille des polynômes Mi , pour 0 ≤ i ≤ n, définie par :
i−1
Y
M0 (X) = 1, et, si i ≥ 1, Mi (X) = (X − aj ),
j=0
106
Exemple de polynômes d’interpolation de Hermite.
107
Polynômes de Bernoulli.
On s’intéresse dans cet exercice à la suite (Bn )n∈N de polynômes de R[X] définie par :
′
BnZ(X) = nBn−1 (X)
1
B0 (X) = 1, pour n ≥ 1, ,
Bn (x)dx = 0
0
où Bn′ désigne le polynôme dérivé de Bn .
1. Donner un lien entre le degré de Bn et celui de Bn−1 , pour n ≥ 1, et en déduire le degré de Bn
pour tout n ∈ N. Déterminer le terme dominant de Bn .
2. Calculer B1 et B2 .
3. Montrer pour tout n ∈ N, l’identité
(6) Bn (1 − X) = (−1)n Bn (X).
4. (a) Montrer l’existence d’une suite de nombres réels (bn )n∈N telle que pour tout n ∈ N :
Xn
n
(7) Bn (X) = b X n−k .
k k
k=0
n+1 n
On pourra établir la formule (n + 1 − k) = (n + 1) , pour 0 ≤ k ≤ n.
k k
(b) Quelle relation lie bn et Bn (0) ?
(c) Montrer, pour n ∈ N, la relation :
Z 1
1
(8) Bn (x)dx = (Bn+1 (1) − Bn+1 (0)) .
0 n + 1
(d) Déduire des relations (1) et (3) que b2k+1 = 0 pour k ≥ 1. Préciser la valeur de b1 .
5. On pose pour n ≥ 1, Qn (X) = Bn (X) − nb1 X n−1 .
(a) Montrer Qn (−X) = (−1)n Qn (X).
(b) En déduire la relation, pour n ≥ 1 :
(9) Bn (−X) = (−1)n (Bn (X) + nX n−1 ).
(c) Déduire l’identité, pour n ≥ 1 : Bn (X + 1) − Bn (X) = nX n−1 .
6. Pour tous x, y ∈ R, montrer la relation :
n
X n
(10) Bn (x + y) = Bk (x)y n−k .
k
k=0
On partira du membre de doite et on utilisera la relation (2) pour développer chaque Bk (X).
7. Etablir les relations, pour n ∈ N∗ :
Xn n
X
n+1 n n+1
Bk (X) = (n + 1)X , bk = 0.
k k
k=0 k=0
108
EQUATIONS FONCTIONNELLES.
Une équation fonctionnelle des fonctions affines.
On définit E comme l’ensemble des fonctions continues sur R, à valeurs réelles, vérifiant l’équation
fonctionnelle :
x+y 1 1
∀x, y ∈ R, f = f (x) + f (y).
2 2 2
L’objectif de l’exercice est d’étudier l’ensemble E. Pour cela, on va utiliser l’ensemble A des nombres réels
s’écrivant comme un quotient d’un entier relatif par une puissance (entière) de 2 :
nn o
A= k
/n ∈ Z, k ∈ N .
2
Ainsi, A est inclus dans l’ensemble Q des nombres rationnels.
Les trois premières questions de l’exercice sont de nature préliminaire. La quatrième question permet
de déterminer les éléments de E qui s’annulent en 0. La cinquième question synthétise le résultat de
l’exercice.
1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de l’ensemble C(R, R) des fonctions continues sur R à
valeurs réelles.
2. Donner un exemple d’un nombre rationnel qui n’est pas dans A. Justifier.
n
3. (a) Soit x ∈ R et δ > 0. Montrer qu’il existe k ∈ N et n ∈ Z tels que k ∈]x − δ, x + δ[.
2
(b) Qu’en déduit-on sur l’ensemble A ?
(c) En déduire que si f est une fonction continue sur R et non constamment nulle, alors il existe
a ∈ A tel que f (a) 6= 0.
4. Dans toute cette question, on fixe f un élément de E, qui s’annule en 0.
(a) Montrer que pour tout x ∈ R, f (2x) = 2f (x) (indication : on pourra commencer par écrire
2x + 0
x= ).
2
(b) Montrer que pour tous x, y ∈ R, f (x + y) = f (x) + f (y) (indication : on pourra commencer
2x + 2y
par écrire x + y = ).
2
(c) Montrer que pour tout n ∈ N, et tout x ∈ R, f (nx) = nf (x).
(d) Montrer que pour tout n ∈ Z, et tout x ∈ R, f (nx) = nf (x).
x 1
(e) Montrer que pour tout k ∈ N, et tout x ∈ R, f k = k f (x).
2 2
(f) En déduire que pour tout a ∈ A, et tout x ∈ R, f (ax) = af (x).
(g) Soit λ ∈ R. En utilisant le résultat de la question 3b), montrer que pour tout x ∈ R,
f (λx) = λf (x).
(h) En déduire une expression de f (x), pour x ∈ R, en fonction de x et f (1).
5. Soit f un élément de E, dont on ne suppose plus qu’elle s’annule en 0. Notons, pour x ∈ R,
g(x) = f (x) − f (0).
(a) Montrer que g est un élément de E qui s’annule en 0.
(b) Conclure, en donnant une expression de f (x), pour x ∈ R, en fonction de x, f (0) et f (1).
Résolution d’une équation fonctionnelle.
111
Equation fonctionnelle du logarithme.
112
Quelques équations aux q-différences.
Dans tout le problème, q désigne un réel non nul. Soit I un intervalle de R. On dit que I est un
intervalle q-adapté, si, pour tout x ∈ I, qx ∈ I et q −1 x ∈ I :
I est q-adapté ⇔ ∀x ∈ I, qx ∈ I et q −1 x ∈ I.
Soit I un intervalle q-adapté. On rappelle qu’on désigne par F (I, R) l’ensemble des fonctions définies
sur I et à valeurs réelles. On considèreF (I, R) muni de sa structure usuelle de R-espace vectoriel. Pour
f ∈ F (I, R), on définit la fonction σq (f ) par :
∀x ∈ I, σq (f )(x) = f (qx).
Les trois parties sont largement indépendantes ; et dans chaque partie, les différentes questions sont
largement indépendantes.
Partie 1 - Généralités.—
1. Soit I un intervalle de R. On considère l’ensemble AI des réels q non nuls pour lesquels I est
q-adapté.
(a) Montrer que si q appartient à AI , alors q −1 appartient à AI .
(b) Montrer que, si q1 et q2 sont deux éléments de AI , alors q1 q2 ∈ AI .
(c) Quelle structure a l’ensemble AI ?
2. Soit q un réel non nul. Décrire, en fonction de q, quels sont les intervalles q-adaptés.
3. L’opérateur σq . Soit q un réel non nul, et I un intervalle q-adapté.
(a) Vérifier que, si f ∈ F (I, R), alors σq (f ) est encore une fonction définie sur I à valeurs réelles.
(b) Montrer que l’application σq est un endomorphisme de F (I, R). Montrer que pour toutes
fonctions f et g définies sur I, σq (f g) = σq (f )σq (g) (on dit que σq est un morphisme d’al-
gèbre).
(c) Pour k ∈ N, on note σqk le k-ème itéré de σq ; ces itérés sont définis par :
σq0 = Id , ∀k ∈ N, σqk+1 = σ ◦ σqk = σqk ◦ σq .
Montrer que, pour tout k ∈ N, σqk = σqk .
(d) Montrer que σq est un automorphisme de F (I, R) en exhibant sa réciproque. En déduire, pour
tout k ∈ Z, la relation σqk = σqk (où σqk désigne le (−k)-ème itéré de σq−1 pour k négatif).
Partie 2 - Etude d’une famille d’équations.— On suppose dans cette partie que q ∈]0, 1[, et que
I = R+ ou I = R∗+ . On s’intéresse dans les deux cas aux équations (Ec ), pour c ∈ R :
(Ec ) : σq (f ) − f = c.
On appelle équation homogène l’équation (E0 ), et équation avec second membre les équations (Ec ), pour
c ∈ R∗ . On note Sc,∗ l’ensemble des solutions de (Ec ) continues sur R∗+ , et Sc,0 l’ensemble des solutions
définies sur R+ et continues en 0.
Pour a un réel positif non nul et distinct de 1, on note loga la fonction définie sur R∗+ par :
ln x
∀x > 0, loga (x) = .
ln a
1. Pour a ∈ R∗+ − {1}, calculer σq (loga ). En déduire, pour c non nul, l’existence d’un élément (qu’on
précisera en fonction de c et q) dans l’ensemble Sc,∗ .
2. On s’intéresse dans cette question à l’espace S0,0 des solutions de l’équation (E0 ) définies sur R+
et continues en 0.
(a) Montrer que S0,0 est un sous-espace de l’espace vectoriel des fonctions définies sur R+ et
continues en 0.
(b) Soit f un élément de S0,0 . Soit x ∈ R+ .
(i) Montrer que pour tout k ∈ N, f (q k x) = f (x).
(ii) Calculer lim f (q k x), et en déduire que f est constante.
k→+∞
(iii) Décrire l’ensemble S0,0 .
3. Soit c ∈ R∗ . On suppose que Sc,0 est non vide, et on fixe f ∈ Sc,0 . 113
(a) Montrer que pour tout x ∈ R∗+ , et tout k ∈ N, f (q k x) = f (x) + kc.
(b) Etudier asymptotiquement la suite (f (q k x))k∈N de deux manières et obtenir une contradic-
tion.
(c) Qu’en conclut-on sur l’ensemble Sc,0 ?
4. On étudie maintenant l’ensemble S0,∗ . Comme en 2(a), il s’agit d’un sous-espace vectoriel de l’espace
C(R∗+ , R) des fonctions continues sur R∗+ (et à valeurs réelles). On ne demande pas de le vérifier.
(a) Soit f ∈ S0,∗ . Montrer que f admet un minimum m et un maximum M sur [q, 1].
(b) Montrer que m et M sont les extrema de f sur tout segment de la forme [q k+1 , q k ], pour
k ∈ Z, puis sur R∗+ .
(c) Soit une fonction g continue sur [q, 1] et telle que g(q) = g(1). Montrer l’existence d’une
unique fonction f ∈ S0,∗ dont la restriction au segment [q, 1] soit égale à g.
(d) Montrer que l’application qui à une fonction f ∈ S0,∗ associe sa restriction au segment [q, 1] est
un isomorphisme entre S0,∗ et l’espace {g ∈ C([q, 1], R)/g(q) = g(1)} des fonctions continues
sur [q, 1] satisfaisant g(q) = g(1).
5. Enfin, on revient aux ensembles Sc,∗ pour c non nul.
(a) Montrer qu’il existe un a (à préciser en fonction de c et q) tel que :
Sc,∗ = {f + loga /f ∈ S0,∗ }.
(b) Montrer que tout élément de Sc,∗ admet des limites en 0 et en +∞ qu’on précisera.
Partie 3 - Une autre famille d’équations.— On se place à nouveau dans le cas q ∈]0, 1[ et I = R∗+ .
On s’intéresse maintenant au lien entre la dérivation et l’opérateur σq , afin de résoudre les équations de
la forme (Fα ), pour α ∈ R∗+ :
(Fα ) : σq (f ) = α.f
1. (a) Montrer que, si f est une fonction dérivable sur I, alors σq (f ) est dérivable et sa dérivée
satisfait σq (f )′ = qσq (f ′ ).
(b) Pour f une fonction de classe C ∞ sur I, donner pour tout k ∈ N une expression de la dérivée
k-ème σq (f )(k) .
2. (a) Montrer que, si f est une solution de classe C ∞ de l’équation (Ec ) sur R∗+ , alors pour chaque
k ∈ N∗ , f (k) est solution de l’équation (Fα ) avec α = q −k .
(b) En utilisant la partie 2, expliciter une solution de l’équation (Fα ), d’abord pour α = q −k ,
puis pour α ∈ R∗+ . En déduire qu’il existe une solution sur R∗+ de l’équation (Fα ), qui ne
s’annule pas. On note gα une telle solution.
(c) Vérifier que, si f est une solution de (Fα ), alors f /gα est solution de l’équation (E0 ) sur R∗+ .
(d) En déduire une description de l’ensemble des solutions de (Fα ) sur R∗+ à l’aide de S0,∗ .
3. Soit f une fonction continue sur R∗+ et vérifiant σq (f ) = f . On suppose de plus que f est de classe
C 1 sur ]q, 1[. On suppose que les deux limites lq+ = lim f ′ (x) et l1− = lim f ′ (x) existent
x→q,x>q x→1,x<1
dans R.
(a) Montrer que si l1− = qlq+ , alors f est de classe C 1 sur R∗+ .
(b) On suppose de plus f de classe C ∞ sur ]q, 1[. Enoncer puis démontrer une condition suffisante,
analogue à celle de la question précédente, pour que f soit de classe C ∞ sur R∗+ .
114
Une équation intégrale.
0
On note E = C (R, R) l’ensemble des fonctions continues sur R et à valeurs réelles, muni de sa structure
usuelle de R-espace vectoriel. Pour n ∈ N, on note En le sous-espace des fonctions de classe C n sur R
(ainsi, E0 = E, et En+1 ⊂ En pour tout n). Pour f ∈ E, on note A(f ) la fonction définie par :
Z x
∀x ∈ R, A(f )(x) = (x − t)f (t)dt.
0
L’application A ainsi définie sur E est appelée un opérateur : elle est linéaire (on ne demande pas de le
vérifier), et agit sur un espace vectoriel dont les éléments sont des fonctions. Avec ette notation, l’équation
(E) se récrit :
(E) : ∀x ∈ R, f (x) − A(f )(x) = g(x).
On propose dans ce problème deux façons de résoudre l’équation (E). Les deux méthodes envisagées
sont indépendantes l’une de l’autre, même si certains résultats sur l’opérateur A établis dans la partie 1
pourront être réutilisés dans la partie 2.
Partie 1.—
1. Soit f ∈ E.
(a) Justifier que A(f ) est une fonction de classe C 1R, et donnerR une expression de sa dérivée
x x
(A(f ))′ (on remarquera l’expression A(f )(x) = x 0 f (t)dt − 0 tf (t)dt).
(b) Justifier que A(f ) est de classe C 2 sur R, et vérifier que sa dérivée seconde est f . En déduire
que l’opérateur A est injectif.
(c) On note D l’opérateur de dérivation, défini sur E1 et à valeurs dans E, donné par ∀f ∈
E1 , D(f ) = f ′ . On note aussi D2 = D ◦ D, défini sur E2 . Montrer que, pour f ∈ E2 et
x∈R:
(A ◦ D2 )(f )(x) = f (x) − f (0) − xf ′ (0).
(d) On considère désormais A comme une application linéaire définie sur E et à valeurs dans E2
(d’après 1(b)). Répondre aux questions suivantes, en s’appuyant sur les calculs précédents :
(i) Les opérateurs A et D2 sont-ils des bijections réciproques l’une de l’autre ?
(ii) L’opérateur A est-il surjectif ?
(iii) Quelle est l’image Im (A) de l’opérateur A ?
2. On considère l’équation (F ) : h′′ − h = g, d’inconnue h ∈ E2 .
(a) Résoudre (F ) si g = 0.
(b) Soit n ∈ N. On note Φ1 (respectivement Φ−1 ) l’opérateur, défini sur En+1 et à valeurs dans
En , par Φ1 (h) = h′ − h (respectivement Φ−1 (h) = h′ + h). Justifier que Φ1 (respectivement
Φ−1 ) est surjectif. En considérant Φ1 ◦ Φ−1 , montrer, pour g ∈ E, l’existence de hg ∈ E2 tel
que h′′ − h = g.
(c) Donner la structure de l’ensemble des solutions de (F ) à l’aide de h0 , une solution particulière
de l’équation.
(d) Etablir l’existence d’une unique solution hg de (F ) qui satisfait hg (0) = h′g (0) = 0.
3. Etablir l’existence d’une unique solution de l’équation (E), dont on donnera une expression à l’aide
de hg .
4. Application numérique : Résoudre l’équation (E) pour g la fonction exponentielle.
115
Partie 2.— On rappelle le théorème de Taylor avec reste intégral, sous une forme adaptée à son utilisation
ici. Soit f une fonction de classe C ∞ sur R. Alors, pour tout n ∈ N, et tout a ∈ R :
n
X Z a
f (k) (0) k (a − t)n (n+1)
f (a) = a + f (t)dt.
k! 0 n!
k=0
On notera Tn (f ) la fonction polynomiale définie par :
n
X f (k) (0)
∀a ∈ R, Tn (f )(a) = ak .
k!
k=0
5. Soit f une fonction de classe C ∞ sur R.
(a) Démontrer la formule de Taylor avec reste intégral telle qu’énoncée ci-dessus (on ne demande
pas de redémontrer le théorème fondamental de l’analyse).
(b) Justifier l’existence, pour tout A ∈ R+ et n ∈ N, d’un réel positif M (n, A) tel que pour tout
t ∈ [−A, A], |f (n) (t)| ≤ M (n, A).
|a|n+1
(c) En déduire, pour tout a ∈ R, et tout n ∈ N, la majoration |f (a) − Tn (f )(a)| ≤ M (n + 1, |a|) .
(n + 1)!
(d) En déduire, pour tout a ∈ R :
X n
a2k−1 a2n
sh (a) − ≤ ch (a) ,
(2k − 1)! (2n)!
k=1
Pn a2k−1
et en déduire la limite lorsque n tend vers +∞ de k=1 (2k−1)! .
6. Pour n ∈ N, on définit An comme le n-ème itéré de A. Ainsi, A0 = Id (application identité
Pn E), A1 = A, et, pour tout n ∈ N, An+1 = An ◦ A = A ◦ An . On note par ailleurs
sur l’espace
Un = k=1 Ak , et enfin, on définit U par :
Z x
∀f ∈ E, ∀x ∈ R, U (f )(x) = sh (x − t)f (t)dt.
0
(a) Montrer que pour tout n ∈ N∗ , f ∈ E, et x ∈ R :
Z x
(x − t)2n−1
An (f )(x) = f (t)dt.
0 (2n − 1)!
Pour f et x fixés, on pourra procéder par récurrence sur n, en intégrant deux fois par parties.
(b) Etablir que, pour f ∈ E et x ∈ R, lim An (f )(x) = 0.
n→+∞
(c) Etablir que, pour f ∈ E et x ∈ R, lim Un (f )(x) = U (f )(x).
n→+∞
(d) En considérant (Id + Un ) ◦ (Id − A), pour n ∈ N∗ , montrer (Id + U ) ◦ (Id − A) = Id . A-t-on
aussi (Id − A) ◦ (Id + U ) = Id ?
(e) En déduire que, pour tout g ∈ E, l’équation (E) admet une unique solution, donnée pour
x ∈ R, par : Z x
f (x) = g(x) + sh (x − t)g(t)dt.
0
7. Application numérique : résoudre l’équation (E) pour g la fonction exponentielle, en utilisant
les résultats de cette partie.
116
ANALYSE.
Dérivées successives d’une fonction et suites récurrentes de polynômes.
Pour x 6= 0, on pose :
2
f (x) = e−1/x .
Partie 1.—
1. Justifier que la fonction f ainsi définie est de classe C ∞ sur tout intervalle ne contenant pas 0.
2. Justifier que f se prolonge par continuité en 0, et préciser la valeur f (0) de la fonction ainsi prolongée.
3. Calculer f ′ (x) pour x non nul. Justifier que le prolongement par continuité de f en 0 définit une
fonction de classe C 1 sur R.
Partie 2.— Pour x réel non nul et k entier naturel, on définit Gk (x) par :
2
Gk (x) = f (k) (x)e1/x .
On pose par ailleurs Hk (x) = x3k Gk (x).
1. Exprimer G0 (x), G1 (x) et G2 (x). Exprimer H0 (x), H1 (x) et H2 (x).
2. Quelle est la parité de la fonction f ? Quelle est la parité de la fonction f (k) en fonction de k ? En
déduire la parité de Gk , puis celle de Hk en fonction de k.
3. Vérifier, pour k ∈ N, et x 6= 0, la relation :
2
Gk+1 (x) = G′k (x) + Gk (x).
x3
4. Montrer, pour k ∈ N et x 6= 0, la relation :
Hk+1 (x) = x3 Hk′ (x) + (2 − 3kx2 )Hk (x).
Partie 3.— On affirme que, pour chaque k ∈ N∗ , la fonction polynomiale Hk , de degré 2k − 2, admet
exactement 2k − 2 racines réelles distinctes. L’objectif de cette partie est de le démontrer. On rassemble
ici les résultats de la partie 2 qui vont être utilisés :
∀x ∈ R, Hk+1 (x) = x3 Hk′ (x) + (2 − 3kx2 )Hk (x),
deg Hk = 2k − 2 et le coefficient dominant a pour signe (−1)k+1 ,
Hk (0) = 2k ,
Hk est paire .
On rappelle les résultats suivants, qui pourront être utilisés à la question 3d) :
– Une fonction polynomiale de degré p ayant p racines distinctes change de signe en chacune de ses
racines.
– Une fonction polynomiale de degré p admettant p racines distinctes n’admet aucune autre racine que
celles-ci.
1. Vérifier que la propriété annoncée est vraie pour k = 1.
2. Montrer qu’il suffit de prouver que pour tout k ∈ N∗ , la fonction Hk admet k −1 racines strictement
positives distinctes.
3. On termine la preuve par une étape de récurrence. On suppose que pour un certain entier k ∈ N∗ ,
la fonction Hk admet exactement k − 1 racines réelles strictement positives deux à deux distinctes,
qu’on note :
a1 < a2 < · · · < ak−1 .
Les −ai sont alors k − 1 autres racines de Hk , qui admet donc 2k − 2 racines distinctes, donc change
de signe en chaque ai (et chaque −ai ).
Pour alléger les notations, on peut si on le souhaite se limiter au cas où k est impair.
(a) Justifier que Hk est de signe constant sur chaque intervalle ]ai , ai+1 [ (pour i ∈ J1, k − 2K),
ainsi que sur les intervalles [0, a1 [ et ]ak−1 , +∞[.
(b) Préciser le signe de Hk sur [0, a0 [, puis sur chaque intervalle ]ai , ai+1 [, en fonction de i, enfin
sur l’intervalle ]ak−1 , +∞[. Donner la limite de Hk (x) lorsque x tend vers +∞. Le résultat
est-il cohérent ?
(c) Montrer que pour tout i ∈ J1, k − 2K, il existe bi ∈]ai , ai+1 [ tel que Hk′ (bi ) = 0.
(d) Quelle est la parité de Hk′ ? En déduire que Hk′ admet 2k−3 racines distinctes, qu’on précisera,
et donc s’annule en changeant de signe en chaque bi .
(e) La fonction Hk est-elle croissante ou décroissante au voisinage de a1 ? En déduire le signe de
Hk′ sur ]0, b1 [, puis sur chaque intervalle ]bi , bi+1 [, pour i ∈ J1, k − 3K, enfin sur ]bk−2 , +∞[.
(f) Exprimer Hk+1 (ai ) pour chaque i ∈ J1, k − 1K, et préciser son signe.
(g) En déduire que pour chaque i ∈ J1, k − 2K, Hk+1 s’annule au moins une fois sur ]ai , ai+1 [.
Montrer de plus que Hk+1 s’annule au moins une fois sur ]0, a1 [ , et au moins une fois sur
]ak−1 , +∞[.
(h) Conclure.
119
Etude de lipschitzianité d’une famille de fonctions.
est bornée.
(c) Montrer que si une fonction f est lipschitzienne sur un intervalle I de R, alors, pour toutes
suites (xn )n et (yn )n à valeurs dans I, telles que xn 6= yn pour tout n, la suite de terme
général f (xn ) − f (yn ) est dominée par celle de terme général xn − yn .
2. Pour a > 0, et x ∈ R+ , on pose fa (x) = xa sin x.
(a) Donner une suite (xn )n tendant vers l’infini telle que pour tout n ∈ N, fa (xn ) = 0.
(b) Trouver alors une suite (yn )n telle que xn − yn soit constante, et |f (yn )| tende vers +∞.
(c) Conclure.
3. Pour a > 0, et x ∈ R∗+ , on pose ga (x) = xa sin( x1 ).
(a) Montrer que ga peut se prolonger par continuité en 0, et préciser par quelle valeur. On note
encore ga la fonction ainsi prolongée.
(b) Donner un équivalent de ga (x) lorsque x tend vers +∞. En déduire que si a > 2, alors la
fonction ga n’est pas lipschitzienne sur R+ .
1 1
(c) Pour n ≥ 1, on pose xn = 2nπ et yn = 2nπ+ π . Donner un équivalent de |ga (yn ) − ga (xn )|
2
puis un équivalent de |xn − yn |. En déduire que ga n’est pas lipschitzienne sur R+ si a < 2.
4. On montre que la fonction g2 définie sur R+ comme précédemment est lipschitzienne sur R+ . On
rappelle l’identité, pour f une fonction de classe C 1 sur un intervalle I, et x, y ∈ I :
Z x
f (x) = f (y) + f ′ (t)dt.
y
(a) Montrer que si f ∈ C 1 (I) est telle que f ′ est bornée par une constante k > 0 sur I, alors f
est k-lipschitzienne sur I.
(b) Calculer g2′ (x) pour x > 0, et la limite de g2′ (x) lorsque x tend vers +∞.
(c) En déduire qu’il existe M ∈ R+ tel que g2′ soit bornée sur [M, +∞[. Donner ensuite une
borne de g2′ sur ]0, M ]. En déduire que g2′ est bornée sur R∗+ .
(d) En déduire que g2 est lipschitzienne sur R∗+ , puis sur R+ .
120
Un endomorphisme défini à l’aide d’un opérateur différentiel.
Soit n ∈ N, et, pour k ∈ {0, 1, . . . , n}, soit la fonction gk définie sur R par :
n−k k
gk (x) = [y1 (x)] × [y2 (x)] .
Enfin, on note G le sous-espace de F engendré par la famille G = (gk )0≤k≤n .
1. Exprimer y1 et y2 à l’aide des fonctions ch et sh .
2. Montrer que la famille G = (gk )0≤k≤n est libre.
3. Prouver que G est un R-espace vectoriel de dimension n + 1, et en préciser une base.
4. Vérifier que ∆ définit par restriction un endomorphisme de G. On note δ cet endomorphisme.
5. Ecrire la matrice de δ dans la base de G obtenue à la question 3.
6. Soit a ∈ R.
(a) Déterminer le sous-espace Fa des fonctions y ∈ F telles que ∆(y) = ay.
(b) Justifier l’existence d’un unique élément ya ∈ Fa tel que ya (0) = 1, et expliciter cette fonction.
Pn
7. Soit f ∈ G. On note f = k=0 λk gk sa décomposition comme combinaison linéaire dans la famille
G.
enx
(a) Soit k ∈ {0, . . . , n}. Montrer que gk (x) ∼ , c’est-à-dire :
x→+∞ 2n
gk (x)
lim = 1.
x→+∞ enx /2n
(b) En déduire que tout élément de G est dominé au voisinage de +∞ par enx .
(c) En déduire que si ya ∈ G, alors a ≤ n.
(d) Expliquer brièvement pourquoi, si ya ∈ G, alors a ≥ −n.
8. On considère la famille H des ya , pour a entier compris entre −n et n, tel que a + n est pair.
(a) Combien y a-t-il d’entiers compris entre −n et n ? Combien d’éléments compte la famille H ?
(b) (*) Montrer que chaque gk se décompose comme combinaison linéaire d’éléments de H.
(c) En déduire que H est une base de G, et écrire la matrice de δ dans cette base.
121
Une construction d’une fonction plateau.
Il s’agit d’une fonction de classe C ∞ sur chacun des intervalles ] − ∞, 0[, ]0, 1[ et ]1, +∞[. On va étudier
la régularité des raccords en 0 et en 1 ; puis, on s’en servira pour construire quelques autres fonctions de
classe C ∞ ayant des propriétés intéressantes.
Pour tout x ∈ R, on note R(x) = x(x − 1). Pour tout k ∈ N, et tout x ∈]0, 1[, on note :
I - Etude d’une suite de fonctions polynomiales.— On privilégiera autant que possible des calculs
directement sur les fonctions. Par exemple, les relations de l’énoncé s’écrivent g = e1/R , Pk = g (k) e−1/R
et Qk = R2k Pk sur ]0, 1[.
1. Calculer g ′ et g ′′ sur ]0, 1[. Donner une expression pour P0 , P1 et P2 , puis pour Q0 , Q1 et Q2 .
2. Donner une relation de récurrence permettant d’exprimer Pk+1 en fonction de Pk et Pk′ .
3. Etablir pour tout k ∈ N, la relation (sur ]0, 1[) :
En déduire que pour tout k ∈ N, Qk est une fonction polynomiale - on peut donc considérer
désormais que son ensemble de départ est R.
4. Etablir une relation de récurrence satisfaite par la suite (Qk (0))k , et en déduire une expression de
Qk (0) en fonction de k.
5. Etablir de même une expression de Q′k (0) en fonction de k.
6. Calculer le degré et le coefficient dominant de Qk en fonction de k.
1
II - Etude au voisinage de 2 .—
1. Montrer que pour tout x ∈]0, 1[, g(1 − x) = g(x), et en déduire pour k ∈ N, une expression de
g (k) (1 − x) à l’aide de g (k) (x) et de k.
2. Donner de même une relation entre Pk (1 − x) et Pk (x), puis entre Qk (1 − x) et Qk (x), pour x ∈]0, 1[
et k ∈ N∗ .
3. Montrer que si une fonction f de classe C ∞ sur ]0, 1[ satisfait pour tout x ∈]0, 1[, f (1 − x) = f (x),
alors pour tout p ∈ N, f (2p+1) ( 21 ) = 0. Que peut-on affirmer si f (1−x) = −f (x) pour tout x ∈]0, 1[ ?
(p)
4. Soit k ∈ N. Pour quels p est-on en mesure d’affirmer que Qk ( 12 ) = 0, en vertu de ce qui précède ?
V - Construction de fonctions à support borné dont les valeurs des dérivées successives en
0 sont fixées.— Soit n ∈ N. L’objectif de cette question est de montrer que, pour tout n + 1-uplet
(u0 , u1 , . . . , un ) ∈ Rn+1 , il existe une fonction f , de classe C ∞ sur R, nulle en dehors de [−1, 1], et telle
que pour tout p ∈ J0, nK, f (p) (0) = up , et tout p > n entier, f (p) (0) = 0.
On note E l’ensemble des fonctions de classe C ∞ sur R, à valeurs réelles, nulles en dehors de [−1, 1].
On note par ailleurs (e0 , . . . , en ) la base canonique de Rn+1 .
1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de l’espace C ∞ (R, R) des fonctions de classe C ∞ sur
R à valeurs réelles.
2. Montrer que l’application T qui à une fonction f ∈ E associe le n + 1-uplet (f (0), f ′ (0), . . . , f (n) (0))
est une application linéaire définie sur E à valeurs dans Rn+1 .
3. Soit a ∈ E et b une fonction de classe C ∞ sur R. On suppose d’une part que a(0) = 1, et que pour
tout p ∈ N∗ , a(p) (0) = 0 ; et d’autre part qu’il existe k ∈ N tel que b(k) (0) = 1 et pour tout p 6= k
entier, b(p) (0) = 0. Vérifier que ab ∈ E et préciser la valeur de (ab)(p) (0) en fonction de p ∈ N.
4. Soit k ∈ J0, nK, on pose bk (x) = xk /k!. En utilisant la fonction ϕ de la partie IV, exhiber un
antécédent par T de ek .
5. Montrer que T est surjective, et conclure.
123
CALCUL INTÉGRAL.
Calcul de l’intégrale de Gauss.
1. Soit a ∈ R, et f une fonction continue sur [a, +∞[ et à valeurs réelles positives. Pour x ≥ a, on
note : Z x
Fa (x) = f (t)dt.
a
1
(a) Justifier que Fa est de classe C sur [a, +∞[, et croissante. On en déduit que Fa admet une
limite réelle ou infinie, en +∞. Si cette limite est finie, on note :
Z +∞
lim Fa (x) = f (t)dt.
x→+∞ a
Z +∞
(b) On pose dans cette question a = 1. Calculer f (t)dt, et vérifier qu’il s’agit d’un réel,
1
dans chacun des cas suivants :
1
f (t) = e−t , f (t) = , avec α > 1.
tα
(c) On suppose qu’il existe m > 0 tel que f (t) ≥ m pour tout t ∈ [a, +∞[. Montrer que :
lim Fa (x) = +∞.
x→+∞
En déduire la limite de g(x) lorsque x tend vers +∞, puis celle de f (x)2 , puis celle de f (x).
3. Soit x un réel strictement positif. On souhaite étudier le comportement, lorsque x tend vers +∞,
de : Z +∞ Z A
−t2 2
H(x) = e dt = lim e−t dt.
x A→+∞ x
On note, pour A > x :
Z A
2
H(x, A) = e−t dt.
x
(a) En intégrant par parties, montrer la relation :
2 2
e−x e−A 1
H(x, A) = − − R(x, A),
2x 2A 2
Z A 2
e−t
où R(x, A) = dt.
x t2
(b) En utilisant un résultat de la question 1, justifier l’existence de R(x) = lim R(x, A), et
A→+∞
vérifier que cette limite satisfait :
H(x)
0 ≤ R(x) ≤ .
x2
(c) Montrer les relations :
2 2
e−x 1 e−x /(2x) 1 R(x)
H(x) = − R(x) puis =1+ ,
2x 2 H(x) 2 H(x)
2
e−x /(2x)
et déterminer la limite du quotient .
H(x)
127
Etudes asymptotiques d’une fonction définie par une intégrale.
129
Etude d’une intégrale fonction de ses bornes.
pour x > 0 : Z Z
x x
F (x) = f (t)dt, G(x) = f (t)dt.
1 x/2
On rappelle la relation suivante, qui pourra être utilisée sans démonstration :
∀a ∈ R, sh (2a) = 2sh ach a.
130
Encore une intégrale fonction de ses bornes.
pour x > 0 : Z Z
x x
F (x) = f (t)dt, G(x) = f (t)dt.
1 x/2
On rappelle la relation suivante, qui pourra être utilisée sans démonstration :
∀a ∈ R, ch (2a) = 2ch 2 a − 1.
131
Logarithme intégral.
L’objectif de cet exercice est d’étudier quelques propriétés des primitives de la fonction 1/ ln.
1. Soit F1 une primitive de 1/ ln sur ]0, 1[, et F2 une primitive de 1/ ln sur ]1, +∞[. Donner le sens de
variation de F1 , et celui de F2 .
2. On note h(x) = (ex − 1) ln |x|, pour x réel non nul. Calculer lim (ex − 1) ln |x| (on pourra écrire,
x→0
x ex − 1
pour x 6= 0, (e − 1) ln |x| = x ln |x|).
x
On dit alors que la fonction h se prolonge en une fonction continue sur R, en posant h(0) = lim h(u). On
u→0
note alors, pour la suite de l’exercice, H une primitive de h sur R. Ainsi, H est continue en 0, et donc
lim H(x) = H(0) ∈ R.
x→0
3. On se place sur un des deux intervalles ]0, 1[ ou ]1, +∞[, qu’on désigne par I, et on note F une
primitive de 1/ ln sur cet intervalle.
(a) Calculer une primitive de la fonction t 7→ 1/(t ln t) sur I (on reconnaîtra une dérivée loga-
rithmique, de la forme f ′ /f ).
(b) En utilisant une intégration par parties, montrer la relation :
Z x
∀x ∈ I, F (x) = x ln | ln x| − ln | ln t|dt.
Rx
(c) On pose G(x) = ln | ln t|dt. En utilisant le changement de variable u = ln t, montrer la
relation, pour x ∈ I :
G(x) = H(ln x) + ln x ln | ln x| − ln x.
(d) Déduire de ce qui précède la valeur de la limite :
F (x)
lim .
x→1 x ln | ln x|
4. On choisit F1 et F2 des primitives de 1/ ln sur ]0, 1[ et ]1, +∞[ respectivement, données par :
Fi (x) = (x − ln x) ln | ln x| + ln x − H(ln x).
ln x
(a) Calculer lim (x − 1) ln(− ln x) (on pourra calculer lim ln x ln(− ln x) et lim ).
x→1 x→1 x→1 x − 1
x<1 x<1
(b) Simplifier, pour x ∈]0, 1[, l’expression F1 (x)−F2 (1/x), et calculer la limite de cette expression
lorsque x tend vers 1.
5. On note maintenant F une primitive de 1/ ln sur ]1, +∞[ :
Z x
dt
F (x) = ,
a ln t
avec a ∈]1, +∞[, qui sera précisé par la suite. On souhaite étudier le comportement de F (x) lorsque
x tend vers +∞.
(a) A l’aide de deux intégrations par parties successives, montrer l’existence de constantes c1 et
c2 , qu’on exprimera en fonction de a, telles que, pour tout x > 1 :
x x x
F (x) = c1 + + R1 (x) = c2 + + + 2R2 (x),
ln x ln x ln2 x
Z x Z x
dt dt
avec R1 (x) = 2 et R2 (x) = 3 .
a ln t a ln t
(b) En utilisant la propriété de croissance de l’intégrale, montrer, pour x ≥ a :
1
0 ≤ R2 (x) ≤ R1 (x).
ln a
(c) On choisit désormais a = e3 . En déduire l’existence de constante d1 et d2 , qu’on précisera,
telles que pour tout x ≥ a :
ln x d1 d2 ln x
0 ≤ R1 (x) ≤ + ,
x ln x x
ln x
puis la limite de R1 (x) lorsque x tend vers +∞.
132 x
(d) Calculer :
ln x
lim F (x) .
x→+∞ x
133
Une intégrale à paramètre.
et :
Z 1 Z 1
tx 1 1 ax+1 2x t2x
x 2
dt = − x 2
+ dt.
a (1 + t ) 4 x + 1 (x + 1)(1 + a ) x + 1 a (1 + tx )3
(b) En déduire :
Z 1
1 1 x 2x2 t2x
ϕ(x) = + + dt.
2 4 x + 1 x + 1 0 (1 + tx )3
(c) En déduire que ϕ est dérivable en 0, et donner la valeur de ϕ′ (0).
7. Esquisser l’allure de la courbe représentative de ϕ (dans un repère orthonormé).
134
Une fonction définie par une intégrale à paramètre.
On note R∗+ l’ensemble des réels strictement positifs. Pour tout x ∈ R∗+ , on pose :
Z 1 t
e
f (x) = dt.
0 t+x
Les trois parties de cet exercice sont indépendantes.
Partie A : Préliminaires.—
1. Montrer que, si 0 < x ≤ y, alors f (x) ≥ f (y). Qu’en déduit-on concernant la fonction f ? On ne
passera pas ici par un calcul de dérivée.
Z 1
et
2. (a) Pour x, x0 ∈ R∗+ , montrer f (x) − f (x0 ) = (x0 − x) dt.
0 (x + t)(x0 + t)
2e|x − x0 |
(b) On suppose x ≥ x20 . Montrer |f (x) − f (x0 )| ≤ . En déduire que lim f (x) = f (x0 ).
x20 x→x0
Quelle propriété de la fonction f a-t-on ainsi établie ?
136
Une intégrale fonction de sa borne supérieure.
138
Exemple de calcul d’intégrale sur un intervalle ouvert.
139
Théorème ergodique de Boltzmann.
Sous les conditions du théorème, la fonction f et ses dérivées partielles sont bornées sur R2 : c’est
une généralisation aux fonctions de deux variables du théorème concernant les fonctions continues et
périodiques d’une variable réelle. On note M0 (f ), M1,1 (f ) et M1,2 (f ) des bornes telles que :
∂f ∂f
∀(θ1 , θ2 ) ∈ R2 , |f (θ1 , θ2 )| ≤ M0 (f ), (θ1 , θ2 ) ≤ M1,1 (f ), (θ1 , θ2 ) ≤ M1,2 (f ).
∂θ1 ∂θ2
Soit f une telle fonction, k un entier naturel, Rk la fonction définie à la partie 4. On définit la fonction
fk par :
ZZ
∀(u, v) ∈ R2 , fk (u, v) = Rk (u − θ1 )Rk (v − θ2 )f (θ1 , θ2 )dθ1 dθ2 .
[0,2π]2
(b) En déduire, pour tout (u, v) ∈ R2 , l’existence de complexes (al,m ) tels que :
X
fk (u, v) = al,m eiul eivm .
−k≤l≤k
−k≤m≤k
142
ALGÈBRE BILINÉAIRE ET APPLICATIONS À LA
GÉOMÉTRIE.
Un espace euclidien pour étudier une équation différentielle sur des polynômes.
Partie 1 : les similitudes.— Soit (E, (.|.)) un espace euclidien. Pour un endomorphisme u de E, on
considère les trois propriétés suivantes :
– (P1 ), ∀x, y ∈ E, [(u(x)|u(y)) = 0 ⇔ (x|y) = 0] ;
– (P2 ), u 6= 0L(E) et ∀x, y ∈ E, [(x|y) = 0 ⇒ (u(x)|u(y)) = 0] ;
– (P3 ), ∃λ ∈ R∗+ , ∃v ∈ O(E), u = λId ◦ v.
L’objet de cet exercice est de montrer que ces trois propriétés sont équivalentes, et d’étudier l’ensemble
des endomorphismes u vérifiant ces propriétés ; c’est-à-dire des similitudes de E.
1. Pour cette question, on dit que u est une similitude si elle vérifie la propriété (P1 ).
(a) Montrer que tout automorphisme orthogonal est une similitude.
(b) Soit u une similitude. Montrer que u est bijective, et en déduire que u est un automorphisme
de E. En déduire l’implication l’implication (P1 ) ⇒ (P2 ).
(c) On note Sim(E) l’ensemble des similitudes de E. Montrer qu’il s’agit d’un sous-groupe (pour
la composition) de GL(E), groupe des automorphismes de E.
2. Implication (P3 ) ⇒ (P1 ). Soit λ ∈ R∗+ et v ∈ O(E) un automorphisme orthogonal. Montrer que
λId ◦ v vérifie (P1 ).
3. Implication (P2 ) ⇒ (P3 ). Soit u une similitude (au sens de (P2 )). Ainsi u 6= 0L(E) .
(a) Montrer que pour tout x ∈ E non nul, il existe un unique réel λx ≥ 0 tel que ku(x)k = λx kxk.
(y|x)
(b) Soit x et y non nuls. Vérifier que y − kxk2 x|x = 0.
(c) En déduire la relation (u(y)|u(x)) = λ2x (y|x). On pourrait établir de même (et on ne demande
pas de le faire) (u(y)|u(x)) = λ2y (y|x).
(d) En déduire λx = λy si (x|y) 6= 0.
(e) On suppose (x|y) = 0. Soit ǫ > 0 ; on note yǫ = y + ǫx.
(i) Vérifier que x et yǫ ne sont pas orthogonaux, et en déduire λx = λyǫ .
(ii) Montrer l’encadrement (on pourra écrire u(y) = u(yǫ ) − u(ǫx)) :
λx kyk − 2λx ǫ kxk ≤ ku(y)k ≤ λx kyk + 2ǫλx kxk .
(iii) En déduire λx = λy .
(f) On note alors λ l’unique réel positif tel que pour tout x ∈ E, ku(x)k = λ kxk. Montrer que
λ 6= 0. Montrer que l’application v = λ−1 Id ◦ u est un automorphisme orthogonal.
Partie 2 : toujours les similitudes.— Soit (E, (.|.)) un espace euclidien. On appelle similitude de E
un endomorphisme de E vérifiant l’une des trois conditions équivalents (P1 ), (P2 ) et (P3 ) de l’exercice
précédent. On note G l’ensemble suivant :
G = {u ∈ GL(E)/∀v ∈ O(E), uvu−1 ∈ O(E)}.
4. Montrer que toute similitude appartient à G (utiliser (P3 )).
5. On souhaite montrer l’inclusion réciproque. On fixe pour toute cette question u ∈ G et x, y deux
vecteurs orthogonaux de E.
(a) Montrer qu’il existe une symétrie orthogonale s telle que s(x) = x et s(y) = −y.
On fixe désormais une telle symétrie s, et on note F = ker(s − Id ) et G = ker(s + Id ) (donc x ∈ F et
y ∈ G).
6. (b) (Re)démontrer que F ⊕ G = E et que F ⊥ G.
(c) Montrer que s′ = usu−1 est d’une part une transformation orthogonale, d’autre part une
symétrie. En déduire que F ′ = ker(s − Id ) et G′ = ker(s′ + Id ) sont des supplémentaires
orthogonaux.
(d) Montrer que u(F ) ⊂ F ′ et u(G) ⊂ G′ .
(e) En déduire que u(x) et u(y) sont orthogonaux. D’après laquelle des trois propriétés (P1 ), (P2 )
et (P3 ) a-t-on montré que u est une similitude ?
145
Sur les matrices de Gram.
147
Endomorphismes, automorphismes et automorphismes orthogonaux prenant des
valeurs prescrites en une famille de vecteurs.
Soit E un espace euclidien de dimension n ≥ 1. On note (.|.) le produit scalaire sur E, et k.k la norme
associée. Soit p ≥ 1, et X = (xi )1≤i≤p et Y = (yi )1≤i≤p deux familles de vecteurs de E. On note F (X )
le sous-espace engendré par X , et G(X ) un supplémentaire de F (X ) dans E. On note de même F (Y) le
sous-espace engendré par Y et G(Y) un supplémentaire.
On cherche des conditions pour l’existence d’un endomorphisme (respectivement d’un automorphisme,
d’un automorphisme orthogonal) f de E vérifiant la propriété (G) :
∀i ∈ {1, . . . , p}, f (xi ) = yi .
Première partie : le cas linéaire.
1. On suppose qu’un endomorphisme f vérifiant la propriété (G) existe. Montrer que toute relation de
dépendance linéaire dans la famille X est encore une relation dans la famille Y, c’est-à-dire :
p
X Xp
∀(λi )1≤i≤p ∈ Rp , λi xi = 0E ⇒ λi yi = 0E .
i=1 i=1
2. On suppose que la famille X est une base. Justifier l’existence et l’unicité de l’endomorphisme f .
3. On suppose que la famille X est libre.
(a) Justifier que les relations u(xi ) = yi , pour i ∈ {1, . . . , p} définissent une unique application
linéaire u de F (X ) dans F (Y).
(b) Vérifier que l’endomorphisme f de E défini par f (x) = u(x) si x ∈ F (X ) et f (x) = 0E si
x ∈ G(X ) satisfait (G).
4. On suppose enfin que toute relation de dépendance linéaire dans la famille X est aussi une relation
de dépendance dans la famille Y.
(a) Montrer l’existence et l’unicité d’une application linéaire u de F (X ) dans F (Y) satisfaisant
(G) (on pourra extraire une famille libre de X ).
(b) En déduire l’existence d’un endomorphisme f de E satisfaisant (G).
(c) Montrer que l’ensemble des endomorphismes f de E satisfaisant (G) peut être mis en bijection
avec l’espace L(G(X ), E).
(d) En déduire que la solution f au problème est unique si et seulement si la famille X est
génératrice.
148
8. Réciproquement, on suppose que pour tous i et j dans {1, . . . , p}, (xi |xj ) = (yi |yj ).
(a) Montrer que, pour tout (λi )1≤i≤p ∈ Rp :
p 2 p 2
X X
λi xi = λi yi .
i=1 i=1
(b) En déduire que les familles X et Y ont les mêmes relations de dépendance linéaire.
(c) D’après la question précédente et la deuxième partie, il existe un unique isomorphisme u de
F (X ) dans F (Y) défini par u(xi ) = yi . Vérifier que pour tous x, x′ ∈ F (X ) :
(u(x)|u(x′ )) = (x|x′ ).
(d) On suppose désormais que G(X ) et G(Y) sont les supplémentaires orthogonaux de F (X )
et F (Y) respectivement. Montrer l’existence d’une bijection entre l’ensemble des automor-
phismes orthogonaux de E vérifiant (G) et l’ensemble des applications linéaires v de G(X )
dans G(Y) satisfaisant :
∀x, x′ ∈ G(X ), (v(x)|v(x′ )) = (x|x′ ).
On se place dans le plan euclidien usuel. Soit f une isométrie affine. On suppose que la partie linéaire
→
− →
− → −
− → →
−
f est une réflexion. On note F = ker( f − Id ) le sous-espace vectoriel des points fixes par f , qui est
donc une droite vectorielle. On note f 2 = f ◦ f , f 3 = f 2 ◦ f = f ◦ f 2 .
−−−−−−→ − →
1. Montrer que, pour tout point M , M f 2 (M ) ∈ F .
−−−−−−→ −−−−−→
2. Soit M et N deux points du plan. Montrer que M f 2 (M ) = N f 2 (N ).
−−−−−→ −−−−→
3. Soit M et N deux points du plan. Soit A = M + 12 M f (M ) et B = N + 12 N f (N ) les milieux
−−→ − →
respectifs de [M f (M )] et [N f (N )]. Montrer que AB ∈ F .
−−−−−→ −−−−→ − →
4. Soit M un point du plan et A = M + 12 M f (M ) le milieu de M et f (M ). Montrer que Af (A) ∈ F .
→
−
En déduire que la droite ∆ = A + F est stable par f (c’est-à-dire, pour tout point N , si N ∈ ∆,
alors f (N ) ∈ ∆).
−−−−−−→
5. (On suppose désormais que f n’admet aucun point fixe.) On note − →u = 21 M f 2 (M ), qui est
→
−
un vecteur de F , indépendant de M , d’après les questions (1) et (2).
−−−−−→
(a) Soit M un point du plan. Si f 2 (M ) = M , montrer que A = M + 12 M f (M ) est un point fixe
par f .
(b) En déduire que que − →
u est non nul.
6. Montrer les égalités :
f = t→u ◦ s∆ = s∆ ◦ t→
− −u,
où t→ →
−
u est la translation de vecteur u , et s∆ la réflexion d’axe ∆ (pour calculer l’image d’un point
−
−−→
M , on pourra écrire M = H + HM , où H est le projeté orthogonal de M sur ∆).
149
Une symétrie orthogonale ; introduction à la diagonalisation d’un automorphisme
orthogonal.
Soit E un espace euclidien, de dimension n. Pour x et y deux éléments de E, on note (x|y) leur produit
scalaire. On note k.k la norme associée à ce produit scalaire. Soit B = (e1 , . . . , en ) une base orthonormée
de E. Soit u un automorphisme orthogonal.
On rappelle qu’un scalaire λ ∈ R est appelé valeur propre pour u s’il existe un vecteur x non nul tel
que u(x) = λx. Un tel vecteur x est alors appelé vecteur propre pour la valeur propre λ.
1. Question de cours : donner quatre conditions équivalentes définissant les automorphismes orthogo-
naux.
2. Soit λ ∈ R et x ∈ E, x 6= 0E tels que u(x) = λx. Montrer que λ ∈ {−1, 1}.
3. Soit λ, µ ∈ R tels qu’il existe deux vecteurs x et y non nuls tels que u(x) = λx et u(y) = µy.
Montrer que : λµ = 1 ou x est orthogonal à y. En déduire que deux vecteurs propres associés à des
valeurs propres distinctes sont orthogonaux.
4. On suppose qu’il existe une base orthonormale B ′ de E dans laquelle la matrice de u est diagonale.
Montrer que u est une symétrie orthogonale. Que peut-on affirmer sur la matrice de u dans la base
B?
5. Exemple numérique : On choisit n = 3, et on considère l’endomorphisme u dont la matrice dans la
base B est : √ √
−1
√ 2 −√6
1
A = √2 −2
√ − 3 .
3
− 6 − 3 0
(a) Justifier que u est un automorphisme orthogonal.
(b) Justifier que u est une symétrie.
(c) Déterminer les sous-espaces ker(u − Id ) et ker(u + Id ).
(d) En déduire une base orthonormale dans laquelle la matrice de u est diagonale.
150
Diagonalisation des matrices symétriques de taille 2. Applications en géométrie et
en analyse.
On considère le théorème suivant :
Théorème. Soit M ∈ Sn (R) une matrice symétrique réelle de taille n. Alors, il existe une matrice
P ∈ On+ (R) orthogonale et de déterminant égal à 1, et une matrice diagonale D de taille n, telles que :
(T P ).A.P = D.
Les coefficients diagonaux de la matrice D sont appelés les valeurs propres de la matrice A.
La première partie est consacrée à une preuve de ce théorème en dimension n = 2. Il est ensuite appliqué
pour l’étude de différentes situations issues de l’analyse ou de la géométrie, toujours en dimension 2.
151
Partie 2 : Une étude de courbe plane.
→ →
− −
— On considère le plan euclidien usuel, muni d’un repère orthonormé R = (O, i , j ). On considère L
l’ensemble des points M du plan, dont les coordonnées (x, y) dans R satisfont l’équation :
√ √
(E) : x2 + xy + y 2 + 2x + 2y = 0.
1. De quelle nature est la courbe L ?
x √ √
2. On note X = , A la matrice de la question 6 de la partie 1, et L la matrice ligne 2 2 .
y
Montrer que l’équation (E) est équivalente à :
1 T
( X).A.X + LX = 0.
2
3. On note P une matrice orthogonale de déterminant égal à 1, et D une matrice diagonale, telles que
(T P ).A.P = D. On note X ′ = (T P ).X. Montrer que l’équation (E) est équivalente à l’équation
(E ′ ) suivante, d’inconnue X ′ :
1 T ′
(E ′ ) : ( X ).D.X ′ + LP X ′ = 0.
2
′
x
4. On note X ′ = , avec x′ et y ′ réels. On impose par ailleurs les expressions explicites suivantes
y′
pour les matrices P et D obtenues à la question 6 de la partie 1 :
1 1 1 1 0
P = √ , D= .
2 −1 1 0 3
(a) Développer l’équation (E ′ ) en une équation scalaire en les deux inconnues x′ et y ′ .
(b) En déduire les éléments géométriques de la courbe L.
Partie 3 : Un
système
différentiel.
a b
— Soit A = une matrice symétrique réelle de taille 2, soit P une matrice orthogonale de taille
b d
2, de déterminant 1, dont on note X1 et X2 les vecteurs colonnes, et D une matrice diagonale, dont on
note λ1 et λ2 les coefficients diagonaux, telles que (T P ).A.P = D. Ainsi, AXi = λi Xi , pour i ∈ {1, 2}.
On suppose de plus ici que λ1 et λ2 sont deux réels strictement positifs.
Pour x et y deux fonctions inconnues de classe C 2 sur R+ , et à valeurs dans R, on considère le système
différentiel (S) :
′′
+ x (t) x(t)
∀t ∈ R , ′′ = −A .
y (t) y(t)
Si on note X l’application à valeurs dans M2,1 (R) qui admet pour fonctions coordonnées dans la base
canonique x et y, ce système peut être vu comme une équation différentielle d’inconnue X, qui s’écrit :
∀t ∈ R+ , X ′′ (t) = −AX(t).
On note par ailleurs, pour tout t ∈ R+ , X̃(t) = (T P ).X(t).
1. Montrer que l’ensemble des solutions du système (S) est un sous-espace vectoriel de l’espace des
applications de classe C 2 sur R+ à valeurs dans M2,1 (R).
2. Vérifier que, pour tout t ∈ R+ , X̃ ′′ (t) = (T P ).X ′′ (t).
3. Montrer que le système (S), d’inconnue X, est équivalent au système (S̃), d’inconnue X̃ :
(S̃) : ∀t ∈ R+ , X̃ ′′ (t) = −DX̃(t).
4. En notant x̃ et ỹ les fonctions coordonnées de X̃, vérifier que le système (S̃) est équivalent à
un système constitué d’une équation différentielle sur x̃ et d’une équation différentielle sur ỹ. Les
résoudre et en déduire les solutions du système (S̃).
5. En déduire que l’ensemble des solutions du système S est l’ensemble des applications de la forme :
h p p i h p p i
x(t)
t 7→ = a1 cos( λ1 t) + b1 sin( λ1 t) X1 + a2 cos( λ2 t) + b2 sin( λ2 t) X2 ,
y(t)
avec a1 , b1 , a2 , b2 réels. Quelle est la dimension de cet espace de solutions ?
152
Partie 4 : Etude de suites récurrentes.
— On considère les couples de suites ((xn )n , (yn )n ) vérifiant les relations de récurrences mutuelles :
xn+1 = 3xn + yn
(R) : ∀n ∈ N,
yn+1 = xn + 3yn
xn
Par ailleurs, pour un tel couple de suites, on note, pour tout n ∈ N, Xn = , de sorte que (Xn )n est
yn
une suite à valeurs dans M2,1 (R).
1. Montrer que le couple de suites ((xn )n , (yn )n ) satisfait les relations de récurrence (R) si et seulement
si la relation de récurrence (R′ ) est satisfaite :
∀n ∈ N, Xn+1 = BXn ,
pour une certaine matrice B symétrique réelle de taille 2 qu’on précisera.
2. Montrer que l’ensemble F des suites (Xn )n à valeurs dans M2,1 (R) qui satisfont la relation de
récurrence (R′ ) est un sous-espace vectoriel de l’espace des suites à valeurs dans M2,1 (R).
3. Justifier l’existence d’une matrice orthogonale P de déterminant 1, et d’une matrice diagonale D,
telles que (T P ).B.P = D. Calculer de telles matrices.
4. On note, pour tout n ∈ N, Yn = (T P ).Xn . Montrer que la relation de récurrence (R′ ) sur la suite
(Xn )n est équivalente à une relation (R′′ ) qu’on précisera sur la suite (Yn )n .
5. Donner une expression en fonction de n et de Y0 du terme général Yn d’une suite (Yn )n satisfaisant
la relation (R′′ ). Puis faire de même pour une suite (Xn )n satisfaisant (R′ ), en fonction de n et X0 .
Donner enfin l’expression de xn et yn en fonction de n, x0 et y0 si le couple de suites ((xn )n , (yn )n )
satisfont les relations de récurrences (R).
6. Quelle est la dimension de l’espace F ?
153
Matrices symétriques définies positives.
On admet le théorème suivant (il ne sera à utiliser qu’à partir de la question 4e)) :
Si S ∈ Mn (R) est symétrique, alors, il existe une matrice diagonale D ∈ Mn (R), et une matrice
orthogonale P ∈ On (R) telles que S =tP DP .
Cette écriture n’est pas unique, mais la famille (λ1 , . . . , λn ) (dans laquelle un même élément peut éven-
tuellement se répéter) des coefficients diagonaux de D, ne dépend pas, à l’ordre près, de l’écriture choisie.
Un réel λi qui apparaît dans une telle écriture de M (et alors, dans toute telle écriture) est appelé valeur
propre de M . Il s’agit d’un réel pour lequel M − λi Id n’est pas inversible.
Soit S ∈ Sn (R) une matrice symétrique. Soit D = Diag(λ1 , . . . , λn ) et P ∈ On (R) tels que S =t P DP .
On suppose que les λi sont deux à deux distincts. On note u l’endomorphisme de Rn représenté par S
dans la base canonique.
1. Pour x, y ∈ Rn , montrer la relation (u(x)|y) = (x|u(y)) (interpréter matriciellement). En déduire
que si x ∈ ker(u − λi Id ) et y ∈ ker(u − λj Id ), avec i 6= j, alors x est orthogonal à y.
2. Justifier qu’il existe une base orthonormale dans laquelle la matrice de u est diagonale. On note
B ′ = (f1 , . . . , fn ) une telle base, avec fi ∈ ker(u − λi Id ).
3. Pour tout i ∈ J1, nK, on note pi le projecteur orthogonal sur ker(u − λi Id ). Donner la matrice de pi
dans la base B ′ , et en déduire que pour i 6= j, pi ◦ pj = 0.
4. Vérifier les égalités d’endomorphismes suivantes (on pourra travailler avec la base B ′ ) :
n
X n
X
pi = Id , λi pi = u.
i=1 i=1
Partie II.. — On dit qu’une matrice symétrique S ∈ Sn (R) est positive si, pour tout X ∈ Mn,1 (R),
t
XM X ≥ 0 (on remarque qu’au vu des dimensions, t XM X ∈ M1 (R), donc doit être vu comme un
réel) ; on note Sn+ (R) l’ensemble des matrices symétriques positives. On dit qu’elle est définie positive,
si l’inégalité précédente est stricte pour tout X non nul ; on note Sn++ (R) l’ensemble des matrices
symétriques définies positives.
154
(a) Montrer l’implication directe.
(b) On suppose que M vérifie la condition ∀X ∈ Mn,1 (R), [M X = 0 ⇒ X = 0]. Soit u l’endo-
morphisme représenté par M dans la base canonique de Rn . Montrer que u est injectif, et en
déduire que M est inversible.
2 −1 x
2. Soit A = , et X = ∈ M2,1 (R).
−1 1 y
(a) Vérifier que t XAX = x2 + (y − x)2 .
(b) En déduire que A ∈ S2++ (R).
2 −1 0
3. Pour λ ∈ R, on pose Bλ = −1 1 0 . Donner une condition nécessaire et suffisante sur λ
0 0 λ
pour que Bλ ∈ S3+ (R).
4. (a) Soit S ∈ Sn (R). Montrer que pour tout M ∈ Mn (R), t M SM ∈ Sn (R).
(b) Soit S ∈ Sn+ (R). Montrer que pour tout M ∈ Mn (R), t M SM ∈ Sn+ (R). Est-ce encore vrai
en remplaçant Sn+ (R) par Sn++ (R) ?
(c) Soit S ∈ Sn (R) et P ∈ On (R). Montrer que S ∈ Sn+ (R) si et seulement si t P SP ∈ Sn+ (R).
Est-ce encore vrai en remplaçant Sn+ (R) par Sn++ (R) ?
(d) Soit D = Diag(λ1 , . . . , λn ) une matrice diagonale.
x1
(i) Pour X = ... , donner une expression développée de t XDX, en fonction des xi et
xn
λi .
(ii) Montrer que D ∈ Sn+ (R) si et seulement si pour tout i, λi ≥ 0.
(iii) Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur les λi pour que D ∈ Sn++ (R).
(iv) Dans le cas où D ∈ Sn++ (R), donner une matrice M ∈ GLn (R) telle que D =tM M .
(e) Utiliser le théorème admis en préambule.
(i) Soit S ∈ Sn (R). Montrer que S ∈ Sn+ (R) si et seulement si toutes ses valeurs propres
sont positives. Enoncer et justifier une condition nécessaire et suffisante pour que S ∈
Sn++ (R).
(ii) Déduire de ce qui précède que, si S ∈ Sn++ (R), alors S est inversible et S −1 ∈ Sn++ (R).
(iii) Montrer que, si S ∈ Sn++ (R), alors il existe M ∈ GLn (R) telle que S =tM M .
On définit sur Sn (R) deux relations notées ≤ et <, par :
∀(S1 , S2 ) ∈ Sn (R) × Sn (R), S1 ≤ S2 ⇔ S2 − S1 ∈ Sn+ (R) ,
∀(S1 , S2 ) ∈ Sn (R) × Sn (R), S1 < S2 ⇔ S2 − S1 ∈ Sn++ (R) .
5. (a) Soit S1 , S2 deux matrices symétriques telles que S1 ≤ S2 et S2 ≤ S1 . Montrer que S1 = S2 .
(b) Donner un exemple de matrices diagonales S1 et S2 telles qu’on n’ait ni S1 ≤ S2 , ni S2 ≤ S1 .
(c) Donner un exemple de matrices diagonales S1 et S2 telles qu’on ait S1 ≤ S2 et S1 6= S2 , mais
pas S1 < S2 .
(d) Soit S1 , S2 deux matrices symétriques telles que S1 ≤ S2 , et α ∈ R. Comparer αS1 et αS2
pour la relation ≤.
(e) Soit S1 , S2 deux matrices symétriques telles que S1 ≤ S2 , et M ∈ Mn (R). Montrer que
t
M S1 M ≤tM S2 M .
(f) Soit S, S1 , S2 trois matrices symétriques avec S1 ≤ S2 . Comparer S + S1 et S + S2 pour la
relation ≤.
155
FONCTIONS DE DEUX VARIABLES, ÉQUATIONS
AUX DÉRIVÉES PARTIELLES.
Etude d’une équation aux dérivées partielles par réduction à une équation diffé-
rentielle.
Concours national marocain 2009.
Soit φ une fonction de classe C 2 sur R, à valeurs réelles. Pour tout (x, y) ∈ R∗ × R, on note :
y
g(x, y) = φ .
x
1. (a) Décomposer g comme la composée de deux applications et une fonction de classe C 2 . On
précisera bien pour chacune le domaine de départ et le domaine d’arrivée. En déduire que g
est de classe C 2 sur R∗ × R.
∂g ∂g
(b) Calculer les dérivées partielles et en fonction de φ′ .
∂x ∂y
∂2g ∂2g
(c) Calculer les dérivées partielles secondes et en fonction de φ′ et φ′′ .
∂x2 ∂y 2
2. Déterminer les solutions sur R de l’équation différentielle :
(1 + t2 )z ′ + 2tz = t,
et en déduire les solutions de l’équation (1) :
(1 + t2 )x′′ + 2tx′ = t.
3. On souhaite déterminer les fonction φ pour lesquelles g vérifie l’équation aux dérivées partielles (2) :
∂2g ∂2g y
∀(x, y) ∈ R∗ × R, 2
(x, y) + 2 (x, y) = 3 .
∂x ∂y x
(a) Montrer que si g vérifie l’équation (2), alors φ est solution de l’équation (1).
(b) Dans ce cas, en déduire l’expression de φ, puis celle de g.
(c) Vérifier que les fonctions trouvées ci-dessus sont effectivement solutions de l’équation (2).
On considère la fonction f , de classe C 1 sur R2 (on ne demande pas de le montrer), définie par :
2
−y 2
f (x, y) = (x3 + y 3 )e−x .
1. Montrer qu’un point (x, y) ∈ R2 est un point stationnaire pour f si et seulement si le système
suivant est vérifié :
3x2 = 2x(x3 + y 3 )
3y 2 = 2y(x3 + y 3 ).
2. En déduire que f admet exactement sept points stationnaires, qui sont :
r ! r ! √ √ !
3 3 3 3
O = (0, 0), M1 = , 0 , M2 = 0, , m1 = −M1 , m2 = −M2 , C1 , , C2 = −C1 .
2 2 2 2
On pourra procéder par disjonction de cas, en traitant à part les cas où x = 0 et/ou y = 0.
3. Placer les sept points stationnaires sur le document joint. Par lecture graphique, préciser parmi eux
les extrema globaux et les extrema locaux.
4. Etude des extrema globaux.
(a) Montrer que pour tout (x, y) ∈ R2 , si on note r2 = x2 + y 2 , on a la majoration :
2
|f (x, y)| ≤ r3 e−r .
2
(b) Montrer que la fonction h : R+ → R définie par h(r) = r3 e−r admet un maximum global
sur R+ en un réel qu’on précisera ; et donner la valeur de ce maximum.
(c) En déduire que f admet un maximum global en deux points, et un minimum global en deux
autres points (qu’on précisera).
5. Etude du point stationnaire C1 .
(a) Rappeler la définition de « f admet un maximum local en un point A = (x, y) », puis la
négation de cette assertion.
√ √
(b) On pose F1 (r) = f r 23 , r 23 . Etudier F1 au voisinage de 1. Que peut-on en déduire sur la
nature du point stationnaire C1 ?
q q
3 3
(c) On pose F2 (θ) = f 2 cos θ, 2 sin θ . Etudier F2 au voisinage de π4 . Que peut-on en
déduire sur la nature du point stationnaire C1 ?
6. Soit R > 0 et ∆ = {(x, y) ∈ R2 /x2 + y 2 ≤ R2 }. On note :
ZZ
I= f (x, y)dxdy.
∆
(a) Montrer l’égalité :
Z Z !
π R
2
3
I= cos3 θ + sin θdθ × r4 e−r dr .
−π 0
(b) En déduire I = 0.
159
Points stationnaires d’une fonction de deux variables (bis).
Soit n un entier naturel, avec n ≥ 2. On considère la fonction f , de classe C 1 sur R2 (on ne demande
pas de le montrer), définie par :
2
−y 2
f (x, y) = (x2n + y 2n )e−x .
Si le paramètre n vous met en difficulté, prenez n = 2 (pour tout l’exercice, ne faites pas d’aller-retour
entre le cas général et le cas particulier).
1. Montrer qu’un point (x, y) ∈ R2 est un point stationnaire pour f si et seulement si le système
suivant est vérifié :
x(x2n + y 2n ) = nx2n−1
y(x2n + y 2n ) = ny 2n−1
2. En déduire que f admet exactement neuf points stationnaires, qui sont :
√ √
O = (0, 0), M1 = n, 0 , M2 = 0, n , M1′ = −M1 , M2′ = −M2 ,
r r r r
n n n n
C1 = , , C2 = −C1 , C3 = ,− , C4 = −C3 .
2 2 2 2
On pourra procéder par disjonction de cas, en traitant à part les cas où x = 0 et/ou y = 0.
3. Placer les neuf points stationnaires sur le document joint. Par lecture graphique, préciser parmi eux
les extrema globaux et les extrema locaux.
4. Montrer que O est l’unique minimum global de f sur R2 .
5. Etude des maxima globaux.
(a) Montrer que pour tout (x, y) ∈ R2 , si on note r2 = x2 + y 2 , on a la majoration :
2
|f (x, y)| ≤ r2n e−r .
2
(b) Montrer que la fonction h : R+ → R définie par h(r) = r2n e−r admet un maximum global
sur R+ en un réel qu’on précisera ; et donner la valeur de ce maximum.
(c) En déduire que f admet un maximum global en quatre points (qu’on précisera).
6. Etude du point stationnaire C1 .
(a) Rappeler la définition de « f admet un maximum local en un point A = (x, y) », puis la
négation de cette assertion.
p p
(b) On pose F1 (r) = f r n2 , r n2 . Etudier F1 au voisinage de 1. Que peut-on en déduire sur
la nature du point stationnaire C1 ?
√ √
(c) On pose F2 (θ) = f ( n cos θ, n sin θ). Etudier F2 au voisinage de π4 . Que peut-on en déduire
sur la nature du point stationnaire C1 ?
7. Soit R > 0 et ∆ = {(x, y) ∈ R2 /x2 + y 2 ≤ R2 }. On note :
ZZ
I= f (x, y)dxdy.
∆
(b) On pose :
Z π
J2n = cos2n θ + sin2n θdθ.
−π
2n
Montrer, pour n ≥ 1 : 2n−1 J2n = J2n−2 (indication : utiliser la relation cos2n θ =
cos2n−2 θ(1 − sin θ), et la relation analogue sur sin2n θ). En déduire une expression de J2n
2
en fonction de n.
(c) On pose :
Z R
2
Kn = rn e−r dr.
160 0
2
1
Montrer que K1 = 2 1 − e−R . Montrer la relation, pour n ∈ N∗ , 2Kn+2 = (n + 1)Kn −
2
Rn+1 e−R . En déduire :
n−1
!
1 × · · · × (2n − 1) R2n−1 X (2k + 1) . . . (2n − 1) 2k−1 2
K2n = K0 − + R e−R .
2n 2 2n+1−k
k=1
161
Des équations aux dérivées partielles et des problèmes aux limites.
Partie 2 : Etude de l’équation (B).— On suppose désormais que c 6= 0. Soit f une fonction de classe
C 2 sur R2 , dont on suppose qu’elle est solution de l’équation (B). On pose :
∂f ∂f
g= −c .
∂t ∂x
1. Exprimer les dérivées partielles premières de g à l’aide des dérivées partielles secondes de f .
2. Montrer qu’il existe une fonction u ∈ C 1 (R, R) telle que pour tout (t, x) ∈ R2 , g(t, x) = u(x − ct).
3. Soit v une fonction de classe C 2 sur R et h = E(v) (l’application E est définie à la question (3) de
la partie 1).
(a) Exprimer les dérivées partielles premières de h à l’aide de la dérivée de v.
∂h ∂h
(b) Vérifier que h est solution de l’équation (C) −c = g si et seulement si :
∂t ∂x
1
∀(t, x) ∈ R2 , v ′ (x − ct) = − u(x − ct).
2c
(c) En déduire l’existence d’une fonction v de classe C 2 sur R telle que h = E(v) est solution de
(C).
4. On choisit une fonction h comme ci-dessus. Vérifier que f − h est solution d’une équation qu’on sait
162
résoudre d’après le résultat de la partie 1.
5. En déduire qu’il existe des fonctions v1 et v2 , respectivement de classe C 1 et C 2 sur R telles que :
∀(t, x) ∈ R2 , f (t, x) = v1 (x + ct) + v2 (x − ct),
puis vérifier que v1 est de classe C 2 .
6. Décrire l’ensemble des solutions de l’équation (B) sur R2 à l’aide d’une paramétrisation linéaire
similaire à celle de la question 4 de la partie 1. Est-elle injective ?
7. On se propose maintenant de donner des conditions initiales qui déterminent uniquement les solu-
tions de l’équation (B). Soit f et F deux solutions de l’équation (B) sur R2 , et on note v1 et v2 , V1
et V2 des fonctions telles que f (t, x) = v1 (x + ct) + v2 (x − ct) et F (t, x) = V1 (x + ct) + V2 (x − ct).
(a) On suppose :
∂f ∂F
∀x ∈ R, f (0, x) = F (0, x) et (0, x) = (0, x).
∂t ∂t
Interpréter ces conditions à l’aide de v1 , v2 , V1 et V2 et leurs dérivées. En déduire v1′ = V1′ et
v2′ = V2′ , puis f = F .
(b) Exhiber un exemple pour lequel ∀x ∈ R, f (0, x) = F (0, x) sans que pour autant f = F .
8. Déterminer toutes les fonction f ∈ C 2 (R2 , R), solutions de (B) telles que :
f (0, 0) = 1
∂f
∀x ∈ R, f (0, x) = (0, x)
∂x
∂f
∀x ∈ R, f (0, x) (0, x) = c.
∂t
163
Autour de l’équation de la chaleur.
Toutes les fonctions considérées seront supposées de classe C 2 sur les domaines envisagés.
1. Pour n ∈ N, on note cn la fonction de la variable x définie par :
cn (x) = cos(nπx/L).
(a) Déterminer, pour chaque n, un réel λn tel que :
∀x ∈ [0, L], c′′n (x) = λn cn (x).
(b) Vérifier de plus que les conditions aux bords (2) sont satisfaites par cn en t = 0.
2. On suppose que u satisfait les conditions (1), (2) et la condition initiale u(0, x) = cn (x) pour un
certain n ∈ N. On suppose de plus l’existence d’une fonction α sur R+ telle que :
∀(t, x) ∈ R+ × [0, L], u(t, x) = α(t)cn (x).
(a) Quelle est la valeur de α(0) ?
∂u ∂2 u
(b) Exprimer les dérivées partielles ∂t (t, x) et ∂x2 (t, x) en fonction des dérivées de α et cn .
(c) En utilisant l’équation (1), établir une équation différentielle satisfaite par α.
(d) Résoudre l’équation différentielle ainsi obtenue et en déduire une expression de α en fonction
de t (en tenant compte de la condition initiale).
3. On suppose que u satisfait les conditions (1) et (2), et une condition initiale de la forme :
Xn
u(0, x) = αk ck (x),
k=0
pour un certain n ∈ N, et une certaine famille de réels (αk )k .
(a) Déterminer une solution u répondant au problème.
4. On s’intéresse maintenant à l’unicité des solutions au problème. Pour cela, on admet le résultat
RL
suivant (pour u une fonction de classe C 2 ) : la fonction t 7→ 0 u(t, x)dx est dérivable, et sa dérivée
est : Z Z L
d L ∂u
u(t, x)dx = (t, x)dx.
dt 0 0 ∂t
On suppose que u et v sont deux solutions des équations (1) et (2) qui ont mêmes conditions initiales
(c’est-à-dire u(0, x) = v(0, x) pour x ∈ [0, L]).
(a) Vérifier l’égalité :
Z Z L 2
d L 2 ∂ u ∂2v
[u(t, x) − v(t, x)] dx = 2d [u(t, x) − v(t, x)] (t, x) − 2 (t, x) dx.
dt 0 0 ∂x2 ∂x
(b) En intégrant par parties, montrer que l’expression obtenue précédemment est négative.
RL 2
(c) Calculer 0 [u(t, x) − v(t, x)] dx pour t = 0 et déduire de ce qui précède sa valeur pour tout
t ≥ 0.
(d) Conclure.
164
GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE.
Un champ de vecteur de dérivée nulle qui ne dérive pas d’un potentiel scalaire
sur le plan épointé.
→
−
On considère le champ de vecteurs V défini sur U = R2 − {(0, 0)} par :
→
− y →
− x − →
V (x, y) = − 2 e1 + 2 e2 .
x + y2 x + y2
→
−
On note V1 et V2 les fonctions coordonnées du champ V , soit, pour (x, y) 6= (0, 0) :
y x
V1 (x, y) = − 2 , V2 (x, y) = 2 .
x + y2 x + y2
∂V1 ∂V2
1. Calculer les dérivées partielles ∂y et ∂x .
→
−
2. Peut-on affirmer que le champ V dérive d’un potentiel scalaire sur U ? et sur le quart de plan
Ω = {(x, y) ∈ R2 /x > 0 et y > 0} ?
3. Cette question est de nature auxiliaire.
(a) En calculant sa dérivée, vérifier que la fonction t 7→ arctan(t) + arctan(1/t) est constante sur
tout intervalle de R ne contenant pas 0. Est-elle constante sur R∗ ?
1
(b) Soit a un réel non nul. Calculer une primitive de la fonction t 7→ t2 +a2 .
4. Déterminer une fonction f définie et de classe C 2 sur le quart de plan Ω, et satisfaisant :
∂f ∂f
∀(x, y) ∈ Ω, (x, y) = V1 (x, y) et (x, y) = V2 (x, y) .
∂x ∂y
On pourra commencer par intégrer la deuxième équation par rapport à la variable y, en considérant
x comme une constante.
→
−
5. La fonction f obtenue est-elle un potentiel scalaire dont V dérive sur un demi-plan ? Préciser de
quel demi-plan il s’agit. Donner, pour chaque demi-plan ouvert délimité par l’un ou l’autre des axes
→
−
des coordonnées, une fonction fi dont dérive le champ V .
6. On considère la courbe paramétrée γ définie, pour t ∈ [0, 2π], par γ(t) = (cos t, sin t). On note x et
y ses fonctions coordonnées.
→
−
(a) Calculer la circulation de V le long de la courbe γ.
→
−
(b) Montrer que, si le champ V dérive d’un potentiel scalaire f sur un ouvert contenant l’image
→
−
de la courbe γ, alors la circulation de V le long de γ est donnée par :
Z Z 2π
→
− d
V = [f (x(t), y(t))] dt.
γ 0 dt
→
−
(c) En déduire que le champ V ne dérive pas d’un potentiel scalaire sur l’ouvert U .
7. On considère enfin l’ouvert Ω′ = (x, y) ∈ R2 /y 6= 0 ou x > 0 : c’est le plan privé de la demi-droite
portée par l’axe des abscisses, issue de l’origine, dirigée dans le sens des abscisses décroissantes. En
interprétant géométriquement les fonctions f obtenues à la question 5, proposer une fonction dont
→
−
dérive le champ V sur Ω′ .
Ellipse comme courbe paramétrée : extrema de courbure, aire délimitée.
Soit a et b deux réels strictement positifs et distincts. On considère dans le plan R2 l’ellipse paramétrée
→
− →
−
par φ(t) = (a cos t, b sin t), pour t ∈ [0, 2π]. On note, pour t ∈ [0, 2π], ( T (t), N (t)) la base de Frénet de la
→
−
courbe au point de paramètre t. On rappelle que le vecteur T (t) est le vecteur tangent unitaire :
→
− 1
T (t) = ′ φ′ (t).
kφ (t)k
→
− →
−
1. Pour t ∈ [0, 2π], calculer T (t) et N (t).
2. Pour t ∈ [0, 2π], vérifier l’égalité :
→
−
dT −ab
(t) = 2 2 (b cos t, a sin t).
dt (a sin t + b2 cos2 t)3/2
3. Exprimer les relations de Frénet, et en déduire que la courbure γ est donnée comme :
→
− →
−
dT
dt (t)| N (t)
γ(t) = .
kφ′ (t)k
Vérifier alors :
ab
γ(t) = 2 .
(a2
sin t + b2 cos2 t)3/2
4. On s’intéresse aux points où la courbure admet un extremum local.
(a) Vérifier qu’il s’agit des points où h(t) = a2 sin2 t + b2 cos2 t admet un extremum local.
(b) Déterminer ces points, pour t ∈ [0, 2π], et les représenter graphiquement, ainsi que l’ellipse,
dans le cas a = 2 et b = 3.
5. On note Ω la partie du plan bornée délimitée par l’image de l’ellipse φ.
(a) Justifier l’égalité : ZZ Z
dxdy = xdy.
Ω φ
→
−
(b) Calculer la circulation du champ V (x, y) = x− →
e2 le long de la courbe φ, et en déduire que
l’aire de la partie bornée délimitée par l’ellipse est πab.
6. Comment calculer le périmètre de l’ellipse ?
167
ALGÈBRE GÉNÉRALE, DÉNOMBREMENT.
Quelques morphismes de groupes.
Pour n ∈ N∗ , on rappelle que Un désigne l’ensemble des racines n-èmes de l’unité dans C. Les
différentes questions de cet exercice sont largement indépendantes.
1. Montrer que (Un , ×) forme un sous-groupe de (C∗ , ×).
2. Soit n, m deux entiers strictement positifs tels que n divise m ; c’est-à-dire il existe k ∈ N tel que
kn = m.
(a) Montrer que Un ⊂ Um .
Um → Un
(b) Montrer que l’application π : est un morphisme de groupes surjectif (on
z → zk
pensera à vérifier que cette application est bien définie, c’est-à-dire que z ∈ Um ⇒ z k ∈ Un ).
(R, +) → (C∗ , ×)
3. On considère le morphisme de groupes φ : (attention, ce n’est pas tout à
θ 7→ e2iπθ
fait le même que celui du cours). On ne demande pas de démontrer qu’il s’agit d’un morphisme de
groupes.
(a) Donner le noyau de φ, et son image.
(Q, +) → (C∗ , ×)
(b) On définit φ|Q : (on appelle φ|Q la restriction de φ à Q). Donner
θ 7→ e2iπθ
l’image de φ|Q .
4. Soit n ≥ 3 un entier naturel. Un polygone du plan à n sommets M0 , M1 , . . . Mn−1 (énumérés dans
le sens direct) est régulier si ces sommets sont cocycliques (c’est-à-dire s’il existe un cercle sur lequel
−−→\ −−−−→ −−−−\−→ −−−→
ils sont tous), et si le centre O de ce cercle est tel que (OMi , OMi+1 ) = (OMn−1 , OM0 ) pour tout
0 ≤ i ≤ n − 2. Le point O est appelé centre du polygone.
(a) Montrer que les images dans le plan complexe des racines n-èmes de l’unité forment un
polygone régulier à n côtés.
(b) Soit z ∈ C∗ . Montrer que les images dans le plan complexe des racines n-èmes de z forment
un polygone régulier, dont on précisera le centre.
Calculs élémentaires sur les combinaisons.
On rappelle que la factorielle n! d’un entier naturel est définie par la condition initiale et la relation
de récurrence :0! = 1, (n + 1)! = (n + 1) × n!.
n
Pour k ≤ n deux entiers naturels, le nombre « k parmi n », noté (qui est le nombre de parties à k
k
n n!
éléments d’un ensemble de cardinal n) est défini comme = k!(n−k)! .
k
On rappelle la formule du binôme de Newton, pour z1 , z2 deux complexes (ou plus généralement deux
P n n
éléments d’un anneau commutatif) : (z1 + z2 )n = j=0 z j z n−j .
j 1 2
Cet exercice est constitué de questions indépendantes et introduit à des techniques très importantes pour
manipuler les sommes.
1. (a) Par un calcul direct, montrer que pour tous 0 ≤ k < n, on a :
n n n+1
+ = .
k k+1 k+1
n
En déduire que est entier pour tous 0 ≤ k ≤ n, par récurrence sur n.
k
Pn n
(b) Calculer k=0 (rappel : on utilise le binôme de Newton).
k
Pn Pn n n
(c) Calculer k=0 p=0 (par distributivité).
k p
Pn Pn n j
(d) Calculer i=0 j=i . On aimerait ici sommer d’abord suivant i, qui n’apparaît que
j i
P Pn Pj n j
dans un facteur. On intervertit les signes ainsi : j=0 i=0 . En effet, la somme
j i
porte sur les indices (i, j) tels que 0 ≤ i ≤ n et i ≤ j ≤ n, ce qui est équivalent à 0 ≤ i ≤ j ≤ n,
puis à 0 ≤ j ≤ n et 0 ≤ i ≤ j.
Pn
2. On rappelle la formule de changement d’indice (ici seulement par décalage) : k=p uk =
Pn−a
j=p−a uj+a , avec j = k − a. On comparera avec profit l’effet sur les bornes d’une part, et
sur la « fonction » d’autre part, avec ceux du changement de variable dans une intégrale. On attend
dans les questions qui suivent que les changements d’indice soient posés très soigneusement.
Pn
(a) Simplifier l’expression, pour n ∈ N, u une suite, k=0 (uk+1 −uk ) (séparer la somme, changer
d’indice dans l’une des deux, rassembler ce qui peut l’être Pn et se simplifie, en n’oubliant pas
les termes extrêmes). Faire de même, pour p > 0, avec k=0 (uk+p − uk ).
1 a
(b) Trouver des nombres a, b et c tels que pour tout x ∈ R − {−2, −1, 0}, k(k+1)(k+2) = k +
b c
Pn 1 1 1
k+1 + k+2 . Montrer alors k=1 k(k+1)(k+2) = 4 − 2(n+1)(n+2) .
Pn Pn
(c) Calculer i=1 j=1 (i + j)2 .
171
Quelques sommes de combinaisons.
2. Soit E un ensemble fini de cardinal 2n, avec n ∈ N∗ . On pourra au choix traiter en premier la
question (a) ou la question (b). L’ordre des réponses apparaîtra clairement sur la copie.
(a) Montrer qu’il y a autant de parties de E de cardinal strictement inférieur à n que de parties
de E de cardinal strictement supérieur à n. Préciser leur nombre.
(b) Montrer les égalités :
X
n−1
2n
2n
X 2n
1
2n
2n
= = 2 − .
k k 2 n
k=0 k=n+1
172
PROBLÈMES TRANSVERSAUX.
Endomorphismes sur des espaces de polynômes, et équations différentielles.
ENSTIM 2008.
Dans tout ce problème, n désigne un entier non nul, a et b sont deux nombres réels. La notation Rn [X]
désigne le R-espace vectoriel des polynômes à coefficients réels et ayant un degré inférieur ou égal à n.
Pour tout P ∈ Rn [X], on pose :
a+b
φn (P ) = (X − a)(X − b)P ′ − n(X − )P.
2
Partie A.. — Dans toute cette partie, on suppoe n = 1. On pose donc :
a+b
∀P ∈ R1 [X], φ1 (P ) = (X − a)(X − b)P ′ − (X − )P.
2
1. Montrer que φ1 est un endomorphisme de R1 [X].
2. Soit B1 = (1, X) la base canonique de R1 [X]. Déterminer M1 = MB1 (φ1 ).
3. Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur a et b pour que φ1 soit bijective.
4. On suppose, dans cette question seulement, que a 6= b.
(a) Démontrer que la famille B = (X − a, X − b) est une base de R1 [X].
(b) Calculer φ1 (X − a) et φ1 (X − b), et en déduire M = MB (φ1 ).
(c) Déterminer la matrice de passage de la base B à la base B1 , notée PB,B1 . Déterminer de même
la matrice de passage de la base B1 à la base B, notée PB1 ,B .
(d) Donner, sans démonstration, une égalité reliant les matrices M , M1 , PB,B1 et PB1 ,B .
(e) Soit p ∈ N. Calculer M p , puis en déduire, grâce à la question précédente, une expression de
M1p (on pourra donner l’expression de chacun des coefficients de cette matrice).
5. On s’intéresse dans cette question à l’ensemble Γ = {αI2 + βM1 + γM12 + δM13 /(α, β, γ, δ) ∈ R4 }.
(a) Démontrer que Γ est un sous-espace vectoriel de M2 (R).
(b) Prouver que les matrices M12 et M13 sont des combinaisons linéaires de M1 et I2 .
(c) Déterminer une base de Γ.
6. On suppose dans cette question que a = 4 et b = 2. En utilisant les résultats de la question 5(b),
déterminer l’application φ21 . En déduire la nature de φ1 et préciser ses éléments caractéristiques (on
donnera une base de chacun des deux espaces vectoriels concernés).
Une suite de fonctions.
1. Soit n ∈ N∗ .
(a) Donner le domaine de définition D de fn .
(b) La fonction fn est-elle paire ? impaire ? 2π-périodique ? On justifiera les réponses négatives
par un argument adapté : écrire au brouillon la définition concernée, puis sa négation, et faire
ce qu’il y a à faire.
(c) Montrer qu’il suffit d’étudier fn sur [0, π] pour tracer sa courbe en entier. On décrira les
→ −
− →
transformations effectuées dans le plan muni d’un repère orthonormé (0, i , j ).
2. Etude de f0 .
(a) Montrer que f0 est bornée sur D et atteint ses bornes.
(b) Etudier la dérivabilité de f0 sur D et calculer sa dérivée.
(c) Etudier le signe de f0′ sur [0, π].
(d) Donner le tableau de variations de f0 sur [0, π], puis tracer sa courbe représentative.
(e) Déterminer les valeurs maximales et minimales atteintes par f0 (x) lorsque x parcourt R. En
déduire la valeur maximale atteinte par |f0 (x)|.
sin x
3. On va étudier l’équation différentielle (E) : y ′ (x) + 2−cos x y(x) = 2 sin x sur R.
(a) Déterminer une primitive de f0 sur R : on pourra utiliser le changement de variables u = cos t,
R π/2 sin t
ou reconnaître en f0 une forme usuelle pour le calcul de primitives. En déduire 0 2−cos t dt.
(b) Résoudre sur R l’équation sans second membre (H) associée à (E).
(c) Chercher une solution particulière de (E) sous la forme x 7→ a cos x + b, avec (a, b) ∈ R2 . En
déduire l’ensemble des solutions de (E) sur R.
(d) Donner la solution h de (E) telle que h(0) = 1.
−
→ → −
4. Le plan est muni d’un repère orthonormé R(o, i , j ). Soit Γ la courbe d’équation polaire ρ(θ) =
sin θ −
→ →
− →
− −−−−→ −
→
2−cos θ , soit pour tout θ ∈ R, uθ = cos θ i + sin θ j et M (θ) le point tel que OM (θ) = ρ(θ)uθ .
(a) Montrer qu’il existe une symétrie s telle que pour tout θ ∈ R, s(M (θ)) = M (−θ).
(b) Déterminer une équation cartésienne de la tangente à Γ au point M π2 .
(c) Tracer l’allure de la courbe Γ.
sin x
5. On note la fonction g définie par g(x) = x(2−cos x) .
Intersections de courbes dans le cas n = 2.— Dans toute cette partie, on suppose n = 2, a = b et
−
→ − → →
− →
−
a > 1. On munit le plan d’un repère orthonormal R = (O, i , j ), avec i = j = 1cm.
9. Calculer φ2 (1), φ2 (X) et φ2 (X 2 ). Dans toute la suite, on désigne par f et g les fonctions polyno-
miales associées respectivement aux polynômes φ2 (1) et φ2 (X 2 ). On note Cf et mtcCg les courbes
représentatives de ces deux fonctions.
10. (a) Montrer que les courbes Cf et Cg admettent exactement deux points d’intersection : les
points Aa et Ba dont les coordonnées cartésiennes dans R sont respectivement Aa (a, 0) et
Ba ( 1a , − a2 + 2a).
(b) Démontrer que, lorsque a varie dans ]1, +∞[, tous les points Ba appartiennent à un même
ensemble E (indépendant de a) dont on précisera une équation cartésienne.
(c) Montrer que l’ensemble E est une conique dont on précisera (en le justifiant) la nature (aucune
autre information n’est demandée sur E).
(d) Après une rapide étude, tracer l’allure de la courbe E dans R.
176
Résolution d’une équation différentielle d’ordre 3 par de l’algèbre linéaire.
Partie II. — Nous nous intéressons dans cette partie à l’équation différentielle y ′′′ = y, que nous
noterons (E). Une solution sur R de (E) est une fonction de classe C ∞ sur R, vérifiant f ′′′ (t) = f (t) pour
tout t ∈ R.
Notons T = D3 − Id , où Id est l’identité de E, et D3 = D ◦ D ◦ D. Le noyau de T est donc l’ensemble
des solutions de (E).
1. Montrer que la fonction nulle est la seule solution polynomiale de (E).
2. Montrer que G est contenu dans le noyau de T .
3. Nous allons établir l’inclusion inverse ; ainsi, G sera exactement l’ensemble des solutions de (E).
Nous fixons f une solution de (E) et nous noterons g = f ′′ + f ′ + f .
(a) Montrer que g est solution de l’équation différentielle y ′ = y.
(b) Décrivez rapidement l’ensemble des solutions de l’équation différentielle y ′ − y = 0.
(c) Résolvez l’équation différentielle y ′′ + y ′ + y = 0 ; vous donnerez une base de l’ensemble des
solutions.
(d) Soit λ ∈ R. Décrivez l’ensemble des solutions de l’équation différentielle y ′′ + y ′ + y = λet .
(e) Et maintenant, concluez !
177
Sur les valeurs moyennes des fonctions « en cloche » continues.
Pour alléger la rédaction, on dira qu’une fonction définie sur R, à valeurs réelles positives,
paire, et décroissante sur R+ , est une « fonction en cloche ».
Le problème est constitué de trois parties. On établit dans la première partie quelques résultats
classiques d’analyse réelle. La deuxième partie utilise les résultats de la première partie pour établir
des propriétés de la fonction valeur moyenne associée à une fonction en cloche continue. Enfin, dans
la troisième partie, on considère une fonction en cloche continue particulière, et on construit une suite
de fonctions, en prenant successivement la fonction valeur moyenne associée au terme précédent ; et on
utilise les résultats de la deuxième partie pour étudier les termes de cette suite.
Un résultat faisant l’objet d’une question, que l’étudiant ait réussi ou échoué à l’établir, peut être uti-
lisé librement dans les questions ultérieures en référant précisément au numéro de la question (« d’après
I.2.b » par exemple).
On rappelle la propriété de croissance de l’intégrale ; pour a < b deux réels, f et g deux fonctions
Rb Rb
continues sur le segment [a, b], si, pour tout t ∈ [a, b], f (t) ≤ g(t), alors a f (t)dt ≤ a g(t)dt. Deux cas
d’application courante :
Rb Rb
– si a < b et f continue sur [a, b], alors a f (t)dt ≤ a |f (t)|dt ;
Rb
– si, de plus, f est à valeurs positives sur [a, b], alors 0 ≤ a f (t)dt.
On rappelle deux corollaires usuels du théorème fondamental de l’analyse. Pour f une fonction continue
sur R, et F une primitive de f , pour ψ et φ deux fonctions définies sur R :
Z φ(x)
∀x ∈ R, f (t)dt = (F ◦ φ)(x) − (F ◦ ψ)(x).
ψ(x)
1
Rx
Enfin, si f est de classe C sur R, alors, pour tous x et y réels, f (x) − f (y) = y
f ′ (t)dt.
Il va de soi que ces résultats ne seront en aucun cas rappelés dans un sujet de concours !
II - Valeurs moyennes d’une fonction en cloche continue.— On fixe dans cette partie une fonction
f en cloche, qu’on suppose de plus continue sur R. On note F une primitive de f sur R. On fixe par
ailleurs l > 0, et on note, pour tout x ∈ R :
Z
1 x+l
m(x) = f (t)dt.
2l x−l
178
1. Montrer que m est à valeurs positives.
2. Montrer que m est paire (on pourra utiliser le changement de variable u = −t dans l’intégrale
définissant m).
3. Pour x réel, exprimer m(x) à l’aide de F , x et l. En déduire que m est de classe C 1 sur R et établir,
pour tout x ∈ R :
1
m′ (x) = (f (x + l) − f (x − l)).
2l
4. Montrer que m′ est à valeurs négatives sur R+ . En déduire que m est une fonction en cloche
continue, majorée par f (0).
5. On suppose dans cette question que f est k-lipschitzienne sur R, pour un certain réel positif k.
Montrer que pour tout x ∈ R, |m′ (x)| ≤ k et en déduire que m est encore k-lipschitzienne.
6. On suppose dans cette question que f est constamment nulle en dehors d’un intervalle de la forme
] − a, a[, où a est un réel strictement positif. Montrer que m est constamment nulle en dehors de
l’intervalle ] − a − l, a + l[.
179
Autour d’un opérateur aux différences.
Le problème est constitué de quatre parties. Le fil conducteur est l’étude, dans différents espaces, d’un
opérateur τ qui à une fonction f (ou une suite, ou un polynôme), associe la fonction τ (f ) définie par
τ (f )(t) = f (t + 1).
Description des parties. La partie 1 est consacrée à l’étude de l’opérateur τ dans l’espace (de
dimension infinie) des fonctions définies sur R et à valeurs complexes. On étudie dans la partie 2 des
équations fonctionnelles concernant l’opérateur τ , pour des fonctions continues sur R+ : cette partie
n’utilise de la partie 1 que le résultat de linéarité de la question 1(a). On spécialise dans la partie 3
une fonction obtenue dans la partie 2 en une suite (In )n définie par des intégrales, dont on se sert pour
établir des résultats asymptotiques classiques sur la série harmonique et la série harmonique alternée.
Enfin, la partie 4 est consacrée à l’étude de l’opérateur τ sur des espaces de polynômes, et aboutit à la
définition des polynômes de Bernoulli.
Partie 1 - Calcul d’un spectre.— On note E = F (R, C) l’ensemble des fonctions définies sur R et à
valeurs complexes, muni de sa structure usuelle de C-espace vectoriel. On note Id l’application identité
de E. On définit l’opérateur τ sur E par :
∀f ∈ E, ∀t ∈ R, τ (f )(t) = f (t + 1).
Ainsi, pour f appartenant à E, la fonction τ (f ) appartient encore à E. On note par ailleurs, pour k ∈ N, τ k
les itérés de τ , définis par la condition initiale et la relation de récurrence τ 0 = Id, τ k+1 = τ k ◦τ = τ ◦τ k .
Le spectre d’un endomorphisme τ d’un K-espace vectoriel E est l’ensemble des λ ∈ K tels que
ker(τ − λId ) est non trivial - c’est-à-dire contient au moins un vecteur non nul.
Pour n un entier naturel non nul, et α0 , α1 , . . . , αn des nombres complexes, on appelle matrice de
Vandermonde la matrice carrée de taille n + 1 suivante :
1 1 ... 1
α0 α1 . . . αn
V (α0 , α1 , . . . , αn ) = .
. .. .. ∈ Mn+1 (C).
. . .
αn0 αn1 . . . αnn
Ainsi, pour 1 ≤ i ≤ n + 1 et 1 ≤ j ≤ n + 1, le coefficient situé sur la ligne i et la colonne j de cette
matrice est αi−1
j−1 . On pourra utiliser librement le résultat suivant :
L’objectif de cette partie est d’utiliser les suites (In )n et (Jn )n pour calculer les limites des suites (Sn )n
et (Hn )n (appelées respectivement « série harmonique alternée », et « série harmonique »).
1. (a) Calculer I0 .
1
(b) Justifier, pour n ∈ N, l’égalité In+1 + In = , et donner lim In .
n+1 n→+∞
(c) Montrer, pour tout n ∈ N, Sn = (−1)n In+1 + I0 , et en déduire lim Sn .
n→+∞
2. (a) Justifier, pour tout n ∈ N, l’égalité Hn = Jn + Jn+1 − I0 .
(b) Etudier les variations de la suite (Jn )n∈N . Justifier qu’elle admet une limite (éventuellement
infinie) qu’on note J ∈ R. 181
Z a Pn
tk
k=0
(c) Soit a ∈ [0, 1[. On note, pour n ∈ N, Jn (a) = dt.
0 1+t
1 − an+1 1+a
(i) Montrer les inégalités Jn ≥ Jn (a) ≥ ln .
2 1−a
1 1+a
(ii) En déduire l’inégalité, pour a ∈ [0, 1[, J ≥ ln , puis en déduire la valeur de
2 1−a
J.
(d) En déduire la limite de la suite (Hn )n .
182