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6.4 Guide cylindriques :

6.4.1 Expressions des champs en coordonnées cylindriques :
Compte tenu de la symétrie du milieu, il convient d’exprimer les champs dans le système de co-
ordonnées cylindriques (r, θ, z) :
 
Er
→
− →
−
E (r, θ, z) = Eθ  = E 0 (r, θ) ei (ω t − z K)
Ez
 
Br
→
− →
−
B (r, θ, z) = Bθ  = B 0 (r, θ) ei (ω t − z K)
Bz

6.4.2 Fibre optique :

La fibre optique est un fil de verre capable de

guider la lumière sur de très grandes distances
sans trop l’atténuer. Elle constitue actuellement
le support physique d’Internet, le réseau mondial
des télécoms. Son diamètre, à peine de la taille
d’un cheveu, en fait un outil très apprécié dans
des domaines variés. La fibre optique présente
multiples avantages par rapport aux autres sup-
ports de communication :
• faible atténuation sur une grande plage de fréquence.
• faible coût de fabrication.
• grande bande passante (∼ 30 THz).
La version la plus répandue est la fibre à saut d’indice, dans laquelle l’indice de réfraction reste
constant dans le cœur et varie de manière abrupte lorsqu’on passe du cœur à la gaine. Les fibres à
saut d’indice se en deux catégories : les fibres à saut d’indice multimodes et les fibres à saut d’in-
dice monomodes.

L’autre version de fibre standard très répandue est la fibre à gradient d’indice, qui est une fibre
dans laquelle l’indice décroît graduellement dans la direction transversale de la fibre, du centre du
cœur vers la gaine.

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6.4.3 Équations de propagation (équations d’Helmholtz) :

La fibre est constituée de matériaux diélectriques (cœur et gaine) non conducteurs, dépourvus de
→
− →
−
charges libres et de courants libres : ρlibre = 0 et j libre = 0 . En utilisant les équations de Maxwell et
en on appliquant la formule du double rotationnel, on peut démontrer que :
→
− →
−
→
− ∂2 E →
− →
− εr ∂ 2 E →
−
∆ E − ε0 εr µ 0 2
= 0 ou bien ∆E− 2 2
= 0
∂t c ∂t
De même pour le champ magnétique :
→
− →
−
→
− ∂2 B →
− →
− εr ∂ 2 B →
−
∆ B − ε0 εr µ 0 2
= 0 ou bien ∆B− 2 2
= 0
∂t c ∂t
Ces équations sont dites les équations d’Helmholtz.

6.4.4 Relations entre champs transverses et champs longitudinaux :

On peut montrer qu’il est possible d’exprimer toutes les composantes transverses des champs et à
l’aide des composantes longitudinales Ez et Bz . Ceci est fait dont l’objectif de simplifier les équations
une fois la polarisation est choisie (Ez = 0 pour TE et Bz = 0 pour TM) 1 :

 1 ∂Ez ∂Eθ

 − = −i ω Br

 r ∂θ ∂z


→
− 

−→→− ∂B ∂Er ∂Ez
rot E = − ⇒ − = −i ω Bθ
∂t 
 ∂z ∂r





 ∂Eθ − 1 ∂Er = −i ω Bz

∂r r ∂θ

 1 ∂Bz ∂Bθ

 − = i ε0 εr µ0 ω Er

 r ∂θ ∂z


→
− 

−→→− ∂E ∂Br ∂Bz
rot B = ε0 εr µ0 ⇒ − = i ε0 εr µ0 ω Eθ
∂t 
 ∂z ∂r





 ∂Bθ − 1 ∂Br = i ε0 εr µ0 ω Ez

∂r r ∂θ
La combinaison de ces deux systèmes d’équations permet d’exprimer toutes les composantes en
fonction de Ez et Bz :
 
−i ∂Ez ω ∂Bz
Er = 2 K +
ω 2 ∂r r ∂θ
2
n − K2
c
 
−i K ∂Ez ∂Bz
Eθ = 2 −ω
ω 2 2
r ∂θ ∂r
2
n −K
c  
1 ∂Uz ∂Uφ
 − 
 r ∂φ ∂z 
 
 
−→ −→  ∂U ∂U  ∂
1. L’opérateur rotationnel en coordonnées cylindriques : rot( U ) =   et
r z
− ↔iω
 ∂z ∂r  ∂t
 
  
 1 ∂(rUφ ) ∂(rUr ) 
−
r ∂r ∂φ

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−i ∂Bz ε0 εr µ0 ω ∂Ez
Br = K −
ω2 2 ∂r r ∂θ
n − K2
c2
 
−i K ∂Bz ∂Bz
Bθ = − ε0 εr µ 0 ω
ω2 2 r ∂θ ∂r
n − K2
c2

6.4.5 Solutions de l’équation de propagation

Les composantes Ez et Bz sont des fonctions scalaires telles que Ez (r, θ, z) et Bz (r, θ, z). La projec-
→
−
tion de l’équation de propagation pour E dans la direction Oz donne :
∂ 2 Ez (r, θ, z)
∆ Ez (r, θ, z) − ε0 εr µ0 =0
∂t2
où l’expression du laplacien en coordonnées cylindrique est donnée par :
∂2 1 ∂ 1 ∂2 ∂2
∆= 2
+ + 2 2+ 2
∂r r ∂r r ∂θ ∂z
Pour résoudre cette équation, on utilise la méthode de séparation des variables :

Ez (r, θ, z) = f (r) g(θ) ei(ω t −z K)

   
∂ 2 f (r) 1 ∂f (r) 1 ∂ 2 g(θ)
g(θ) + + f (r) 2 − K f (r) g(θ) + ε0 εr µ0 f (r) g(θ) ω ei(ω t −z K) = 0
2 2
∂r2 r ∂r r ∂θ2
En divisant par f (r) g(θ), on obtient :

   
1 ∂ 2 f (r) 1 ∂f (r) 1 1 ∂ 2 g(θ) 2 2
+ + − K + ε0 εr µ 0 ω = 0
f (r) ∂r2 r ∂r g(θ) r2 ∂θ2
En multipliant par r2 , on obtient :

   
r2 ∂ 2 f (r) 1 ∂f (r) 1 ∂ 2 g(θ)
+ + r2 2
ε0 εr µ 0 ω − K 2 =−
f (r) ∂r2 r ∂r g(θ) ∂θ2
On peut clairement remarquer que le premier membre de cette équation ne dépend que de r,
tandis que le second membre ne dépend que de θ. On peut donc mettre cette équation sous la forme
suivante : ψ1 (r) = ψ2 (θ) ; ce qui n’est possible que si les fonctions ψ1 et ψ2 sont égales à une même
constante ψ1 (r) = ψ2 (θ) = β :
 2   
r2 ∂ f (r) 1 ∂f (r) 2 2 2
+ + r ε 0 εr µ 0 ω − K =β
f (r) ∂r2 r ∂r
| {z }
ψ1 (r)

1 ∂ 2 g(θ)
− =β
g(θ) ∂θ2
| {z }
ψ2 (θ)

# g(θ) =? :

∂ 2 g(θ)
+ β g(θ) = 0
∂θ2
⇒
√
g(θ) = A0 e(i β θ)

où A0 est une constante.

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Compte tenu de la symétrie cylindrique de la fibre, g(θ) doit être périodique de période 2π :

g(θ + 2π) = g(θ)

√ √
A0 e(i β (θ + 2π)) = A0 e(i β θ)

√
⇒ e( i β 2π) =1
√ √
L’équation e( i β 2π) = 1 n’a de solution que si β est un nombre entier. Nous écrirons par la
suite :
√
β=m avec m = 0, ±1, ±2

Interprétation physique :

La périodicité azimutale du champ électromagnétique dans la fibre est discontinue.

g(θ) = A0 e(i m θ) avec m = 0, ±1, ±2, ...

Le nombre entier m définit la périodicité azimutale du champ électromagnétique dans la fibre. On

π
aboutit à une dépendance azimutale périodique de l’intensité lumineuse, de période . Autre-
m
ment dit, pour un mode LPmn , si on fait une rotation de π à rayon constant dans un plan transverse,
on passera obligatoirement par m zones d’extinction de lumière (en partant d’un point de départ
éclairé). Le cas m = 0 correspond aux modes où l’intensité lumineuse ne subit aucune variation
lors d’une rotation à rayon constant.

LP01 LP03

LP11 LP12

Répartition de l’intensité lumineuse dans le plan transverse pour quelques modes LPmn dans une
fibre optique.

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# f (r) =? : 2

   
∂ 2 f (r) 1 ∂f (r) m2
+ + ε0 εr µ0 ω 2 − K 2 f (r) = 2 f (r)
∂r2 r ∂r r
 2 
∂ 2 f (r) 1 ∂f (r) ω 2 2 m2
+ + n − K − 2 f (r) = 0
∂r2 r ∂r c2 r
n = nc pour 0 ≤ r < a (dans le coeur))
avec

n = ng pour a < r < b (dans la gaine).

En écrivant :

r r
ω2 2 ω2 2
ucoeur = a n − K2 et ugaine = a K2 − n
c2 c c2 g
l’équation radiale des champs se met sous la forme suivante :
 2  2 
 ∂ f (r) 1 ∂f (r) ucoeur m2

 + + − 2 f (r) = 0 pour 0 ≤ r < a (dans le coeur))

 ∂r2 r ∂r a2 r

  2 

 ∂ 2 f (r) 1 ∂f (r) ugaine m2
 + − + 2 f (r) = 0 pour a < r < b (dans la gaine).
∂r2 r ∂r a2 r

Ces équations sont les équations de Bessel 3 . Les solutions physiquement acceptables de ces
équations s’expriment sous la forme de fonctions de Bessel :
 r
 pour 0 ≤ r < a (dans le coeur))
Jm (ucoeur a )

f (r) =

 Km (ugaine r )

pour a < r < b (dans la gaine)
a
où Jm est la fonction de Bessel (de première espèce) d’ordre m. Km est la fonction de Bessel mo-
difiée (de deuxième espèce), appelée aussi fonction de Hankel modifiée.

√ √ 1
2. L’indice optique n est tel que : εr = n. En outre : ε 0 µ0 =
c
3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonction_de_Bessel

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Finalement :

Ez (r, θ, z) = f (r) g(θ) ei(ω t −z K)

 r
 (i m θ) J (u pour 0 ≤ r < a (dans le coeur))
Acoeur e
 m coeur )
a
Ez (r, θ, z) = ei(ω t −z K) ×

 Againe e(i m θ) Km (ugaine r )

pour a < r < b (dans la gaine)
a

De même :

 r
 (i m θ) J (u pour 0 ≤ r < a (dans le coeur))
Bcoeur e
 m coeur )
a
Bz (r, θ, z) = ei(ω t −z K) ×

 Bgaine e(i m θ) Km (ugaine r )

pour a < r < b (dans la gaine)
a

Acoeur et Bcoeur désignent respectivement les amplitudes des champs électrique et magnétique
dans le coeur de la fibre, tandis que Againe et Bgaine désignent respectivement les amplitudes des
champs dans la gaine.

Remarque :

Les composantes transversales des champs électrique et magnétique s’obtiennent à partir des ex-
pressions de Ez (r, θ, z) et Bz (r, θ, z). Ainsi, en remplaçant dans les expressions de la section 6.4.4, on
peut exprimer les expressions de Er , Eθ , Br et Bθ .

6.4.6 Classification générale des modes de propagation

Modes transverses électriques TE0n dans une fibre optique :

0≤r≤a (coeur) r>a (gaine)

Er = 0 Er = 0
 r  i(ω t −z K) J0 (ugaine ) 0 
µ0 µ0 r  i(ω t −z K)
Eθ = i ω a Bcoeur J00 ucoeur e Eθ = −i ω a Bcoeur K0 ugaine e
ucoeur a ugaine K0 (ugaine ) a

Ez = 0 Ez = 0
 r  i(ω t −z K)
Bcoeur a 0  r  i(ω t −z K) Br = i K
J0 (ucoeur )
Bcoeur
a
K00 ugaine e
Br = −i K J0 ucoeur e K0 (ugaine ) ugaine a
ucoeur a

Bθ = 0 Bθ = 0
 r  i(ω t −z K) 
J0 (ucoeur ) r  i(ω t −z K)
Bz = Bcoeur J0 ucoeur e Bz = Bcoeur K0 ugaine e
a K0 (ugaine ) a

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Modes transverses magnétiques TM0n dans une fibre optique :

0≤r≤a (coeur) r>a (gaine)

  r  i(ω t −z K)
a r  i(ω t −z K) Er = i K
J0 (ucoeur ) a
Acoeur K00 ugaine e
Er = −i K Acoeur J00 ucoeur e K0 (ugaine ) ugaine a
ucoeur a

Eθ = 0 Eθ = 0
 r  i(ω t −z K) 
Ez = Acoeur J0 ucoeur e J0 (ucoeur ) r  i(ω t −z K)
a Ez = Acoeur K0 ugaine e
K0 (ugaine ) a

Br = 0 Br = 0
 r  i(ω t −z K)
a a J0 (ucoeur ) 0  r  i(ω t −z K)
Bθ = − i ω ε1 Acoeur J00 ucoeur e Bθ = i ω ε2 Acoeur K0 ugaine e
ucoeur a ugaine K0 (ugaine ) a

Bz = 0 Bz = 0

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