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Cours d’électromagnétisme PSI

Lois de l’électromagnétisme dans un milieu


linéaire homogène et isotrope
9 Chapitre no 5 :

I- Aimant permanent, champ magnétique créé


I-.1 Définition
Un aimant permanent est un échantillon de matière qui crée en permanence un champ magné-
tique dans son environnement en l’absence d’excitation.

Le spectre magnétique de l’aimant est l’ensemble de lignes de champ magnétique créé.

I-.2 Modèle de dipôle magnétique


Un dipôle magnétique est une boucle de courant de dimension négligeable devant la distance
d’observation.

On modélise l’aimant permanent par un dipôle magnétique.


Le champ magnétique créé à grande distance est donné en coordonnées sphériques par
µ0 2M cos θ µ0 M sin θ
Br = ; Bθ = ; Bφ = 0
4π r3 4π r3

I-.3 Interprétation microscopique


On assimile les atomes du cristal par des boucles de courant microscopiques. Dans un plan de
boucle, l’ensemble des boucles de courant est équivalent à une seule boucle modélisée par une spire
d’une bobine.

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II- Vecteur polarisation d’un milieu diélectrique


II-.1 Milieu diélectrique
Un milieu diélectrique est une substance constituée de molécules, atomes ou ions dont la position
relative des barycentres des charges positives et négatives subit une modification sous l’effet d’un
champ électrique extérieur.
Exemples : verre, eau, mica, plexyglas, air, nylon . . ..

II-.2 Vecteur polarisation


Soit un échantillon soumis à un champ électrique. Chaque élément de volume dτ se comporte
comme un dipôle de moment dipolaire d→−p.
On appelle vecteur polarisation le moment dipolaire par unité de volume :


− d→

p
P = (C.m−2 )

Remarquons que P est homogène à une densité de charge surfacique.

II-.3 Cas d’un milieu lhi



− →

Dans le cas d’un milieu lhi, P et E sont colinéaires :

− →

P = ε0 χ E

avec χ coefficient positif adimensionné appelé susceptibilité électrique du milieu.

II-.4 Charges de polarisation


Lorsqu’un milieu diélectrique est polarisé, il apparait localement des charges de polarisation
distribuées en surface et/ou en volume.

n n
n n

Les densités de charge de polarisation surfacique et volumique respectives sont :



− →

σp (M ) = P (M ) · →

n ext ; ρp (M ) = −div M P

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II-.5 Vecteur D : Équation de Maxwell-Gauss
On a

− ρ
div E =
ε0
avec ρ = ρℓ + ρp , donc



− ρℓ P
div E = − div
ε0 ε
d’où  →− → −
div ε0 E + P = ρℓ
on pose

− →
− → −
D = ε0 E + P
Donc l’équation de (MG) dans le diélectrique s’écrit


div D = ρℓ

II-.6 Permittivité relative



− →
− →
− →
− → −
On a P = ε0 χ E et D = ε0 E + P , donc

− →
− →

D = ε0 (1 + χ) E = ε0 εr E

εr = 1 + χ s’appelle permittivité relative du milieu.

Ordres de grandeurs

substance air Caoutchouc Mica eau

εr 1 4 6 80

III- Vecteur aimantation d’un milieu magnétique


III-.1 Milieu magnétique
Un milieu magnétique est un milieu dans lequel la matière est source de champ magnétique ou
sensible à ses effets.
Exemples : fer, cobalt, nickel et leurs composés, . . ..

III-.2 Vecteur aimantation


Dan milieu magnétique un élément de volume dτ se comporte comme un dipôle magnétique de
moment magnétique d→−
m proportionnel à dτ .
On appelle vecteur aimantation le moment magnétique par unité de volume :

→ d→
− −
m
M= (A.m−1 )

Remarquons que M est homogène à une densité de courant surfacique.

III-.3 Vecteur densité de courant d’aimantation


Suite au phénomène d’aimantation, il apparait dans le milieu des courants d’aimantation répartie
en surface et en volume :

− −→ −→ →
− −
→ −
j m,v = rot M ; j m,s = M ∧ →
n ext

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III-.4 Vecteur H , équation de Maxwell-Ampère


−→ →− →
− ∂E
On a rot B = µ0 j + ε0 µ0 ,
∂t
avec

− →
− →
− →
− −→ −→
j = j ℓ + j M = j ℓ + rot M
donc →

−→ →− →
− −→ −→ ∂E
rot B = µ0 j ℓ + µ0 rot M + ε0 µ0
∂t
d’où →
− ! →

−→ B − → →
− ∂E
rot − M = j ℓ + ε0
µ0 ∂t
On pose



− B − →
H = −M
µ0
par suite


−→ →− →
− ∂E
rot H = j ℓ + ε0 (MA)
∂t

III-.5 Perméabilité magnétique relative d’un milieu lhi



→ →

Dans un milieu magnétique lhi M est proportionnel à l’excitation H :

→ →

M = χm H

χm coefficient algébrique sans dimension appelé susceptibilité magnétique du milieu.


donc →
− →


− B − → B →

H = −M = − χm H
µ0 µ0
ainsi

− →
− →

B = µ0 (1 + χm ) H = µ0 µr H
avec µr = 1 + χm la perméabilité relative di milieu.

III-.6 Classification des milieux magnétiques


III-.6.1 Milieux diamagnétiques
Ces milieux sont lhi tel que χm < 0 et faible. Leur caractère magnétique disparaît si le champ
appliqué est nul.

Exemples :

substance C(diam) C(grap) Cu eau

χm −2, 1.10−5 −1, 6.10−5 −1.10−5 −0, 91.10−5

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III-.6.2 Milieux paramagnétiques


Ces milieux sont lhi tel que χm > 0 et faible. Leur caractère magnétique disparaît si le champ
appliqué est nul.

Exemples :

substance W(tungstène)Césium Aluminium Mg

χm 6, 8.10−5 5, 1.10−5 2, 2.10−5 1, 2.10−5

III-.6.3 Milieux ferromagnétiques


Ces milieux ne sont pas lhi et χm > 0 et élevée.
L’aimantation induite se conserve lorsque le champ magnétique qui lui a donné naissance disparaît.
On dit que ce type de matériau présente de l’hystérésis magnétique.
Exemples :
Le fer, le nickel, le cobalt, les aciers et la magnétite F e3 O4 (formant les aimants).

Influence de la température

Un clou en fer est suspendu à un fil isolant. On approche un aimant au clou. Ce dernier est
attiré par l’aimant.

Lorsqu’on chauffe le clou, on constate qu’il devient insensible au champ magnétique pour une tem-
pérature caractéristique Tc = 1 043 K appelée température de Curie.

Conclusion :
Le fer perd son caractère ferromagnétique pour T > Tc .

Interprétation :
• Pour T < Tc les moments magnétiques atomiques sont orientés dans une direction unique, ce
qui donne un moment magnétique total non nul. Donc sensible au champ magnétique.
• Pour T > Tc l’agitation thermique est tellement importante pour imposer une répartition
aléatoires des directions des moments magnétiques atomiques. Ce qui conduit à un moment
magnétique résultant nul.

IV- Permittivité diélectrique d’un milieu peu dense


IV-.1 Position du problème
Comment expliquer l’interaction d’un milieu peu dense comme l’air ou une vapeur atomique
avec le champ électromagnétique d’une onde ?

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L’interaction se fait par l’intermédiaire de l’indice de réfraction n = εr .
Cherchons alors εr .

IV-.2 Modèle de Lorentz


On adopte le modèle de Lorentz dit aussi modèle de l’électron élastiquement lié :

• Le noyau de l’atome est supposé fixe dans le référentiel galiléen.

• L’électron garde une vitesse non relativiste

• Les forces s’exerçant sur lui sont :




– Une force F r = −mω02 → −r représentant la force de rappel élastique de l’électron vers le
centre O (position d’équilibre) de l’atome étudié.

− →

– Une force f a = − m τ v qui est la force d’amortissement liée aux pertes d’énergie par
rayonnement que subit toute charge électrique en mouvement non uniforme.


– Une force F décrivant l’action du champ électrique extérieur(on néglige l’action du champ
v
magnétique puisque ≪ 1).
c
Le PFD s’écrit
d→
−v →
− m−
= −e E − →
m v − mω02 →

r
dt τ
La méthode des nombres complexes donne
m →

 
−mω + iω + mω02 →
2 −
r = −e E
τ
d’où →


− −e E
r (t) =
m ω 2 − ω 2 + iω 1
0
τ
or le vecteur polarisation s’écrit,


− d→

p
P = = n→

p = −ne→

r

donc →


− ne2 E →

P = = ε0 χ E
m ω 2 − ω 2 + iω 1
0
τ
avec
ne2 1
χ=
m ω 2 − ω 2 + iω 1
0
τ
on pose s
ne2
ωp =
mω02
d’où la permittivité relative complexe

ωp2
εr = 1 + χ = 1 + u
1 − u2 + i
τ ω0

où u = ω/ω0 la pulsation réduite.

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