Vous êtes sur la page 1sur 41

Ecole Supérieure de Télécommunications et de Management

Interconnexion de sites distants par FH

Dr Lamine SANE
lamine.sane@esp.sn
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM @ESTM 2023 – 2024
PLAN DU COURS
Chapitre 1 : Support de transmission des systèmes FH
I. Introduction
II. Onde Electromagnétique
III. Propagation des Ondes Electromagnétiques
IV. Polarisation des Ondes Electromagnétiques
V. Conclusion

Chapitre 2 : Lignes de transmission


I. Introduction Chapitre 5 : Communication par satellite
II. Modélisation de la ligne de transmission I. Introduction
III. Coefficient de réflexion et Impédance sur la ligne II. Structure et paramètres d’un satellite
IV. Taux d’onde stationnaire et return loss III. Architecture
V. Abaque de Smith IV. Orbites et fréquences
VI. Exemples de lignes de transmission V. Les acteurs
a. Paire torsadée / b. Câble coaxial VI. La technologie VSAT
c. Ligne microruban / d. Guides d’ondes VII. La technologie CubeSat
e. Diviseur de puissance / f. Coupleurs VIII. Conclusion
VII. Caractéristiques fondamentales
VIII. Conclusion
Chapitre 6 : Modulations Analogiques
Chapitre 3 : Antennes I. Introduction
I. Introduction II. Principe et Intérêts de la modulation
II. Définitions et paramètres d’antennes III. Modulation d’amplitude (avec porteuse, sans porteuse, BLU)
III. Les différents types d’antennes IV. Démodulation d’amplitude
IV. Bilan de liaison V. Modulation de fréquence
V. Conclusion VI. Modulation de Phase
VII. Conclusion
Chapitre 4 : Communication par Faisceaux Hertziens
I. Introduction
II. Structure et fonctionnement d’une liaison FH
III. Normalisation des fréquences FH
IV. Facteurs influant une transmission FH
V. Emetteur et Récepteur radioélectrique
VI. Equipements FH
VII. Conclusion

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM 2


Chapitre 2 : Lignes de transmission
I. INTRODUCTION
Dans les systèmes de communication, l’information transite de l’émetteur au récepteur à travers un dispositif appelé
support de transmission. On distingue plusieurs types de support qu’on peut classer comme suit :
 Les supports métalliques : ils sont les plus anciens, transportent du courant électrique.
Exemples : les paires torsadées et les câbles coaxiaux
 Les supports non métalliques (verre ou plastique) : ils sont plus modernes, couramment déployé pour des
systèmes haut débit, transmettent de la lumière. Exemple : Fibre optique
 Les supports immatériels : ils sont beaucoup utilisés pour les avantages qu’ils offrent. Ils propagent des ondes
électromagnétiques. Exemple : FH
Tout système de communication utilisant des supports métalliques ou non métalliques est appelé système de
communication filaire.
Les systèmes de communication qui utilisent les ondes radioélectriques sont dits sans fil.
Un système de communication peut utiliser à la fois des supports matériels et non matériels.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
I. INTRODUCTION
Une ligne de transmission est un ensemble de 2 conducteurs acheminant de concert un signal électrique, d'une
source (ou émetteur) vers une charge (ou récepteur).
La charge étant connectée à l'extrémité de la ligne, la ligne permet de retrouver, sur son entrée, à son autre extrémité,
la même résistance que la charge, cela quelle que soit la longueur de la ligne. C'est la condition idéale de
fonctionnement, qui est réalisée si la résistance de la charge est égale à l'impédance caractéristique de la ligne.
Les lignes de transmission les plus courantes sont les câbles coaxiaux, les lignes bifilaires les paires torsadées, ainsi
que les "pistes" sur les cartes à électronique rapide.
Une ligne de transmission est caractérisée par son impédance caractéristique, sa constante d'affaiblissement qui
précise les pertes dans la ligne, et la vitesse de propagation des signaux, qui dépend du diélectrique utilisé pour
fabriquer la ligne.
En pratique, on utilise une ligne de transmission par exemple pour transporter le signal issu d'un émetteur, vers une
antenne ; ou réciproquement pour transporter le signal issu d'une antenne, vers un récepteur.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
I. INTRODUCTION
Dans ces deux cas, l'impédance caractéristique du câble coaxial est généralement de 50 Ω. Les signaux vidéo et ceux
des antennes de télévision transitent normalement sur des lignes de transmission en câble coaxial d'impédance
caractéristique 75 Ω.
On utilise aussi une ligne de transmission pour transporter des signaux téléphoniques, numériques ou analogiques,
sous forme de paire torsadée d'impédance caractéristique 110 Ω, ou anciennement 600 Ω en conducteurs aériens.
Une ligne a pour but de guider l'information sans perturbation, c'est à dire sans trop d'atténuation ou de déformation.
Toutefois, en télécommunications, les distances à parcourir sont telles que quelle que soit la fréquence des signaux il
faut tenir compte des phénomènes de propagation qui concourent à cette distorsion.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
I. INTRODUCTION
Une ligne de transmission peut avoir différentes formes, selon les distances de transfert du signal et son débit.

Le "comportement électromagnétique" d'une ligne de


transmission est à prendre en compte dès lors que sa taille devient
comparable à la longueur d'onde. Tant que l'approximation quasi-
statique est valable, on peut le négliger et la ligne de transmission
peut être considérée comme une simple équipotentielle.
Aux fréquences où cette approximation n'est plus valide, il faut
considérer les effets introduits par la propagation de l'onde le long
de la ligne.

Le comportement électromagnétique peut avoir des conséquences néfastes sur la transmission d'un signal s'il est ignoré :
 une dégradation du profil temporel du signal délivré à un récepteur digital (dégradation de l'intégrité du signal)
 une diminution de la puissance électrique fournie à un récepteur de type antenne.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION
La transmission d’un signal électrique le long d’une interconnexion ou ligne de transmission (ligne de circuit
imprimé, câble) correspond en fait à la propagation guidée d’une onde électromagnétique. La propagation s’effectue
le long d’une ligne de transmission formée d’au moins 2 conducteurs : un conducteur aller et un conducteur retour
(ou de référence). Dans ce cas particulier, l'unique mode de propagation est appelée mode différentiel. Les cas avec
plus de trois conducteurs (multi transmission line MTL) ne sont pas abordés dans ce cours.

Modèle équivalent d'une ligne de transmission à 2 conducteurs


Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION Détermination de V(t) et I(t)

Toute interconnexion reliant un émetteur à un récepteur peut être ramenée au modèle simplifié suivant :
 L’émetteur est modélisé par un générateur de Thévenin (source de tension idéale 𝑽𝑮 en série avec une impédance interne complexe notée 𝒁𝑮 )
 Le récepteur est modélisé par une impédance de charge complexe notée 𝒁𝑳 ,
 L’interconnexion entre la source et la charge est effectuée par une ligne de transmission de longueur 𝑳.
Du point de vue électromagnétique, en supposant que les deux conducteurs de la ligne sont plongés dans un milieu homogène, en
considérant qu'ils ont une section uniforme et que leur séparation est négligeable devant la longueur d'onde, les charges et les
courants créent des champs électriques et magnétiques transversaux qui forment une onde dite quasi-TEM.

 La tension est alors  Le courant est


donnée par : donnée par :

𝑪𝟏

𝑽 𝒛, 𝒕 = − න 𝑬𝒕 𝒅𝒍 𝑰 𝒛, 𝒕 = ර 𝑯𝒕 𝒅𝒍
𝑪𝟎 𝑪
Mode de propagation quasi-TEM le long d'une ligne de transmission à 2 conducteurs
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION Equations des télégraphistes

De la même manière que pour la propagation des ondes en espace libre, il est possible de combiner les équations de
Maxwell pour déterminer des équations permettant de déterminer les équations de propagation de l'onde TEM le long
d'une ligne de transmission : ces équations sont appelées les équations des Télégraphistes. Elles relient les tensions
et les courants en tout point d'un petit tronçon de ligne de longueur dz petit devant la longueur d'onde à travers deux
équations différentielles.

𝒅𝑽(𝒛, 𝒕) 𝒅𝑰(𝒛, 𝒕) 𝒅𝑰(𝒛, 𝒕) 𝒅𝑽(𝒛, 𝒕)


= −𝒓𝑰 𝒛, 𝒕 − 𝒍 = −𝒄 − 𝒈𝑽 𝒛, 𝒕
𝒅𝒛 𝒅𝒕 𝒅𝒛 𝒅𝒕

On note que ces équations font apparaître des paramètres électriques par unité de longueur de la ligne notés r, l, c et g.
L'interprétation de ces équations permet d'établir un modèle électrique équivalent d'un tronçon de ligne
électriquement court, où l'on suppose que la tension et le courant sont constants.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION Solution de l'équation des Télégraphistes

Dans le cas où les pertes sont négligeables, l'équation des télégraphistes présente une solution décrite par l'équation
ci-dessous :
𝒛 𝒛
𝑽 𝒛, 𝒕 = 𝑽+ 𝒕 − + 𝑽− (𝒕 + )
𝝂 𝝂 1 1
𝜈(𝑚/𝑠) = =
𝒛 𝒛 𝑙𝑐 𝜇𝜀
𝑰 𝒛, 𝒕 = 𝑰+ 𝒕 − + 𝑰− (𝒕 + )
𝝂 𝝂

La tension et le courant en tout point de ligne peuvent s'écrire comme la superposition de deux ondes guidées par la
ligne et se propageant dans deux directions opposées à une vitesse 𝜈. On parle d'ondes incidentes et rétrogrades.
En tout point d'une ligne de section uniforme, le rapport tension sur courant des ondes incidentes et rétrogrades est
constant et égal à l'impédance caractéristique 𝑍𝐶 donnée par la relation suivante :
𝑽+ 𝑽− 𝒍
𝒁𝑪 = + = − − =
𝑰 𝑰 𝒄

Le rapport entre l'onde incidente et rétrogradée dépend des conditions électriques aux deux extrémités de la ligne,
c'est-à-dire les impédances de charge 𝒁𝑮 et 𝒁𝑳 .
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION
 Voyons de manière simple ce qu'il se passe dans la ligne lorsqu'elle est excitée par le générateur.
• L’onde incidente est produite par l’excitation de la ligne induite par le générateur. Elle se propage à la vitesse v dans la direction
de la charge tant que les caractéristiques de la ligne sont uniformes.
• Puisqu'il s'agit d'une onde quasi-TEM, elle transporte une puissance active depuis l'émetteur jusqu'au récepteur (ondes
progressives). Lorsque cette onde arrive au niveau de la charge 𝑍𝐿 , une partie de cette puissance est fournie à la charge.
Cependant, une partie de cette onde est réfléchie et donne naissance à l'onde rétrograde.

Cette réflexion apparaît lorsque l'onde rencontre une discontinuité : le


passage d'un milieu caractérisé par une impédance 𝑍𝐶 à un milieu
caractérisé par une impédance 𝑍𝐿 .
La quantité d’onde réfléchie au niveau de la charge est déterminée par le
coefficient de réflexion au niveau de la charge.
𝑳
𝑽− (𝒕 + ) 𝒁𝑳 − 𝒁𝑪
𝜞𝑳 = 𝝂 =
𝑳
Réflexion d'une onde incidente en bout de ligne et création d'une onde rétrograde 𝑽+ (𝒕 − ) 𝒁𝑳 + 𝒁𝑪
𝝂
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION
 Le coefficient de réflexion ne dépend que de l’impédance caractéristique et de l’impédance de charge.
 Il est compris entre -1 et 1.
 Lorsqu'il est nul, il n'y a pas de réflexion.
L'onde rétrograde se propage maintenant dans le sens inverse à la vitesse v et se superpose à l'onde incidente. Selon le signe de
l'onde rétrograde, la superposition avec l'onde incidente va donner lieu à une interférence constructive ou destructive.
Arrivée au niveau du générateur, le même phénomène va se produire :
une partie de la puissance électrique transportée par l'onde rétrograde est délivrée à l'impédance 𝒁𝑮 , l'autre partie donne naissance
à une nouvelle onde se propageant dans la même direction que l'onde incidente. La quantité d'onde réfléchie au niveau du
générateur est caractérisée par le coefficient de réflexion au niveau du générateur et ne dépend que de l’impédance caractéristique
et de l’impédance de charge comme donnée dans l’équation suivante :
𝑳
𝑽− (𝒕 + 𝟐 ) 𝒁𝑮 − 𝒁𝑪
𝜞𝑮 = 𝝂 =
𝑳
𝑽+ (𝒕 − 𝟐 ) 𝒁𝑮 + 𝒁𝑪
𝝂
Ce mécanisme de réflexion va se produire au niveau de la charge et du générateur à chaque fois qu'un front d'onde les atteint.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION
En combinant les contributions des ondes réfléchies aux extrémités de la ligne, on peut déterminer le profil temporel de la tension
et du courant en tout point de la ligne.
 Voyons maintenant les conséquences sur le transport du signal : la dégradation éventuelle du profil temporel du signal et de
la puissance transportée par l'onde en bout de ligne.
Celles-ci vont dépendre des coefficients de réflexion à chaque extrémité de la ligne, et donc des rapports entre impédance
caractéristique et impédances de charge. On parlera alors des conditions d'adaptation d'impédance, que nous allons préciser.
 Conditions d’adaptation d’impédance
Nous venons de voir qu'il était indispensable d'assurer des conditions d'adaptation d'impédance pour assurer un transfert du signal
électrique sans distorsion à travers une ligne de transmission et optimiser le transfert de puissance. Ces conditions d'adaptation
d'impédance consistent à annuler les coefficients de réflexion en entrée et en sortie de la ligne, en assurant les conditions suivantes:

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION
 Conditions d’adaptation d’impédance

Néanmoins, lorsqu'on cherche à optimiser le transfert de puissance électrique entre un générateur d'impédance de
sortie 𝑍𝐺 et sa charge d'impédance 𝑍𝐿 , il faut assurer la condition d'adaptation d'impédance conjuguée :

Pour assurer ces deux conditions d'adaptation simultanément, il est donc nécessaire d'annuler les parties imaginaires
des impédances 𝑍𝐿 et 𝑍𝐺 . En pratique, il est difficile de concevoir des systèmes avec une impédance donnée,
constante, sans partie imaginaire et cela quelque soit la fréquence. Il est alors indispensable d'ajouter en sortie des
émetteurs et en entrée des récepteurs des dispositifs transformant les impédances de sortie de l'émetteur et de charge,
appelés réseaux d'adaptation d'impédance.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
II. MODELISATION D’UNE LIGNE DE TRANSMISSION
La figure ci-dessous montre une représentation électrique d'un tronçon élémentaire d'une ligne de transmission.

Les paramètres électriques par unité de longueur dépendent des propriétés géométriques et des matériaux constituant
la ligne. La résistance et la conductance correspondent à des pertes qu'on cherche à minimiser.
De nombreuses formulations existent pour calculer les paramètres r, l, c, g dans le cas de lignes de géométrie simple.
Des exemples de lignes typiques à deux conducteurs sont données au point VI. de ce cours, avec les valeurs des
inductances et des capacités par unité de longueur.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
III. COEFFICIENT DE REFLEXION ET IMPEDANCE SUR LA LIGNE
Une ligne de transmission est modélisée comme suit :

Les ondes de tension et de courant qui se propagent sur la ligne sont données par :

𝑉 𝑥 = 𝑉1 𝑒 −𝛾𝑥 + 𝑉2 𝑒 𝛾𝑥 𝛾 = 𝑍𝑌
𝑍 = 𝑗𝐿𝜔
𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽
1 𝑍 𝐿
𝐼 𝑥 = 𝑉1 𝑒 −𝛾𝑥 − 𝑉2 𝑒 𝛾𝑥 𝑌 = 𝑗𝐶𝜔
𝑍𝐶 𝑍𝐶 = =
𝑌 𝐶

𝛾 est appelée la constante de propagation complexe, 𝛼 est la constante d'atténuation et 𝛽 est la


constante de propagation.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
III. COEFFICIENT DE REFLEXION ET IMPEDANCE SUR LA LIGNE
La quantification de la réflexion sur une ligne est donnée par le coefficient de réflexion tel que :

Le coefficient de réflexion dépend de la position sur la ligne. Elle est donnée par

Le coefficient de réflexion est un nombre complexe qu’on peut noter par :


 Le module Γ 𝑥 représente la fraction de tension réfléchie
 L'argument de Γ(x) noté θ(x) est le déphasage de l'onde réfléchie par rapport à l'onde incidente
Sur une ligne de transmission, la tension et le courant sont reliés au bout de la ligne par l'impédance complexe 𝑍𝐿 .
𝑉𝐿 𝑉𝐿 et 𝐼𝐿 sont respectivement la tension et le courant
𝑍𝐿 = sur la charge placée en bout de ligne (en 𝑥 = ℓ).
𝐼𝐿
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
III. COEFFICIENT DE REFLEXION ET IMPEDANCE SUR LA LIGNE
De la même façon, on peut définir l'impédance en un endroit quelconque de la ligne comme suit :

𝑉(𝑥)
𝑍 𝑥 =
𝐼(𝑥)

𝑍(𝑥)
On définit l'impédance réduite 𝑧0 (𝑥) de Z(𝑥) comme étant : 𝑧0 (𝑥) =
𝑍𝐶

𝑉1 𝑒 −𝛾𝑥 + 𝑉2 𝑒 𝛾𝑥
L’impédance réduite est finalement donnée par : 𝑧0 𝑥 =
𝑉1 𝑒 −𝛾𝑥 − 𝑉2 𝑒 𝛾𝑥

1 + Γ(𝑥) 𝑧0 (𝑥) − 1
Le lien entre le coefficient de réflexion et l’impédance est donné par : 𝑧0 (𝑥) = Γ(𝑥) =
1 − Γ(𝑥) 𝑧0 𝑥 + 1

𝑍𝐿 − 𝑍𝐶
Au bout de la ligne on a : Γ𝐿 =
𝑍𝐿 + 𝑍𝐶
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
III. COEFFICIENT DE REFLEXION ET IMPEDANCE SUR LA LIGNE
l'impédance complexe 𝑍𝐿 a des valeurs particulières en fonction de la terminaison de la ligne.
 Cas où la ligne terminée par un court-circuit :

𝑧0 − 1 𝑉2 −2𝛾𝑠 𝑉2
Dans ce cas 𝑍𝐿 = 0 Γ𝐿 = = −1 Γ𝐿 = 𝑒 = −1 Γ𝐿 = = −1 𝑽𝟐 = −𝑽𝟏
𝑧0 + 1 𝑉1 𝑠=0 𝑉1
 Cas où la ligne est terminée par un circuit ouvert :

𝑧0 − 1 𝑉2
Dans ce cas 𝑍𝐿 = ∞ Γ𝐿 = 1 Γ𝐿 = =1 𝑽𝟐 = 𝑽𝟏
𝑧0 + 1 𝑉1
L'onde est donc totalement réfléchie par le circuit ouvert sans changer de signe à la réflexion.
 Cas où la ligne est terminée par une impédance caractéristique :

𝑧0 − 1 𝑉2
Dans ce cas 𝑍𝐿 = 1 Γ𝐿 = =0 Γ𝐿 = =0 𝑽𝟐 = 𝟎
𝑧0 + 1 𝑉1

Il n'y a donc aucune réflexion dans ce cas là, l'onde est totalement transmise dans la charge.
𝒁𝑳 + 𝒋𝒁𝑪 𝒕𝒂𝒏 𝜷𝒍 𝟏 + 𝜞𝑳
L’expression de l’impédance d’entrée d’une ligne de transmission sans perte est donnée par : 𝒁𝒊𝒏 = 𝒁𝑪
𝒁𝑪 + 𝒋 𝒁𝑳 𝒕𝒂𝒏 𝜷𝒍
= 𝒁𝑪
𝟏 − 𝜞𝑳
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
III. COEFFICIENT DE REFLEXION ET IMPEDANCE SUR LA LIGNE
 Propriétés des ondes stationnaires sur une ligne de transmission sans perte

Tension maximum 𝑉ෘ = 𝑉0+ 1 + Γ Impédance d’entrée 𝑧0 + 𝑗 tan 𝛽𝑙 1 + Γ𝐿


𝑚𝑎𝑥 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐶 = 𝑍𝐶
1 + 𝑗 𝑧0 tan 𝛽𝑙 1 − Γ𝐿
Tension minimum 𝑉ෘ 𝑚𝑖𝑛
= 𝑉0+ 1 − Γ
Position où 𝒁𝒊𝒏 est réelle Aux tensions maximale et minimale
Position du maximum 𝑑 𝜃λ 𝑛λ
𝑚𝑎𝑥 = + , n= 0, 1, 2… 𝒁𝒊𝒏 à la tension maximale 1+ Γ
de la tension (minimum 4𝜋 2
𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐶
du courant) 1− Γ
Position du 1er 𝒁𝒊𝒏 à la tension minimale 1− Γ
𝜃λ
, si 0 ≤ 𝜃 ≤ 𝜋 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐶
maximum de la tension 4𝜋 1+ Γ
(1er minimum du 𝑑𝑚𝑎𝑥 = ൞𝜃λ λ 𝐶𝐶
+ 2 , 𝑠𝑖 − 𝜋 ≤ 𝜃 ≤ 0 𝒁𝒊𝒏 d’une ligne avec 𝑍𝑖𝑛 = 𝑗 𝑍𝐶 tan 𝛽𝑙
courant) 4𝜋 court-circuit
Position du minimum 𝜃λ (2𝑛+1)λ 𝒁𝒊𝒏 d’une ligne avec 𝐶𝑂
𝑍𝑖𝑛 = −𝑗 𝑍𝐶 cot 𝛽𝑙
𝑑𝑚𝑖𝑛 = 4𝜋 + 4 , n= 0, 1, 2…
de la tension (maximum court-ouvert
du courant) 𝒁𝒊𝒏 d’une ligne de 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐿 , n = 0, 1, 2…
longueur 𝒍 = 𝒏𝝀Τ𝟐

Position du 1er 𝑑 λ 1+𝜃


𝑚𝑖𝑛 = , 𝒁𝒊𝒏 d’une ligne de 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐶2 Τ𝑍𝐿 , n = 0, 1, 2…
minimum de la tension 4 𝜋
longueur 𝒍 = 𝝀Τ𝟒 + 𝒏𝝀Τ𝟐
(1er maximum du
courant) 𝒁𝒊𝒏 d’une ligne adaptée 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐿
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
IV. TAUX D’ONDE STATIONNAIRE ET RETURN LOSS
Nous avons vu que selon la valeur de la charge 𝑍𝐿 , la ligne est parcourue par une onde incidente et une onde réfléchie
ce qui se traduit par un régime d'onde stationnaire (avec la présence de maxima et de minima de tension). Quand
l'onde incidente n'est pas réfléchie par la charge une simple onde progressive se
propage sur la ligne et la tension ne possède pas d'extremum. Nous allons définir un coefficient qui devra traduire cet
état de fait.
Le Taux d’Onde Stationnaire (TOS) ou Voltage Standing Wave Ratio (VSWR) est défini par :
Sachant que est compris entre 𝑉1 2 1 − Γ𝐿 2 et 𝑉1 2 1 + Γ𝐿 2

Dans le cas des lignes sans perte, le TOS qui définit la "stationnarité" de l'onde est donc égal à :

Compris entre 1 et ∞.

 Si S est grand, l'onde est très stationnaire puisque la différence est grande entre l'amplitude max (ventre) et l'amplitude min (nœud) de la
tension.
 Au contraire, quand S est faible, les ventre et nœuds d'oscillation sont peu différents.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
IV. TAUX D’ONDE STATIONNAIRE ET RETURN LOSS
 S=1 correspond à une onde "pas stationnaire" du tout ( |V|max= |V|min ) cad à une onde progressive, pas d'onde
réfléchie
On définit le Return Loss comme suit : 𝑅𝐿 = 20 log10 Γ𝐿
Il s’exprime en dB.
Il traduit lui aussi la présence ou non d'une onde réfléchie.
Il vaut -∞ dans le cas ou il n'y a pas d'onde réfléchie et 0 si l'onde incidente est totalement réfléchie.
Le tableau ci-dessous donne des valeurs respectives des trois paramètres présentés précédemment :

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
V. ABAQUE DE SMITH
L'abaque de Smith est un outil graphique reliant le coefficient de réflexion à la variation d'impédance caractéristique
le long d’une ligne de transmission. Il est parfaitement adapté à la résolution des problèmes d'adaptation
d'impédance. L’abaque de Smith propose une méthode graphique ne nécessitant aucun calcul complexe. Il constitue
un des outils de base des ingénieurs et techniciens RF, micro-ondes et hyperfréquences.

Dans le diagramme de Smith :


 l'abscisse correspondant à la partie réelle de Γ
 et l'ordonnée à la partie imaginaire de Γ.
Ainsi, le centre du diagramme, c'est-à-dire le point de coordonnées (0,0), correspond à une charge
parfaitement adaptée.
Sur ce plan complexe sont ajoutés d'autres éléments graphiques :
 des cercles (traits pleins) correspondant à des charges dont la partie réelle de l'impédance est
constante, et
 des cercles (tirets) correspondant à des charges dont la partie imaginaire de l'impédance est
constante.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
V. ABAQUE DE SMITH
Grâce à ces cercles, on pourra facilement retrouver ou placer un point à partir de son impédance,
dans un graphique représentant le coefficient de réflexion. De ce fait, il devient facile de faire le
lien entre l'impédance et le coefficient de réflexion d'une charge.

𝑍𝐿 − 𝑍𝐶
Γ= = Γ𝑅 + 𝑗Γ𝐼 (1)
𝑍𝐿 + 𝑍𝐶
En pratique 𝑍𝐶 est fixée et 𝑍𝐿 est réduite à z telle que :

𝑍𝐿
𝑧0 = = 𝑟 + 𝑗𝑥 (2)
𝑍𝐶
r et x sont les parties réelle et imaginaire de l'impédance réduite de la charge (𝑧0 ).

 Une inductance présente une valeur de x positive


 Une capacité présente une valeur de x négative.
Une impédance est donc exprimée en fonction de l'impédance caractéristique.
Par exemple, en considérant 𝑍𝐶 = 50 Ω, une résistance 𝑍𝐿 de 100 Ω aura une impédance réduite 𝑧0 telle que :

100
𝑧0 = =2
50
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
V. ABAQUE DE SMITH

Structure globale de l’abaque de Smith


Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
V. ABAQUE DE SMITH
L’abaque de Smith est entouré par 4 pourtours :
Le 1e pourtour en partant de la résistance infinie : il représente l’angle du coefficient de transmission en degré
Le 2e pourtour en partant de la résistance infinie : il représente l’angle du coefficient de réflexion en degré
Le 3e pourtour en partant de la résistance infinie : il représente les longueurs d’onde vers la charge (sens anti horaire)
Le 1e pourtour en partant de la résistance infinie : il représente les longueurs d’onde vers la source (sens horaire)
• La partie basse de l’abaque de Smith est composée de 2 parties : partie gauche et partie droite
• La partie gauche permet de connaitre les paramètres suivants :
• Le TOS : c’est le rayon du cercle de l’impédance normalisée placé sur l’abaque
• Le TOS est obtenu en dB par le relation suivante : 𝑇𝑂𝑆 𝑑𝐵 = 20 log 𝑇𝑂𝑆

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
V. ABAQUE DE SMITH Effets de la disposition d’un ensemble d’impédances sur le diagramme de Smith

Considérons une charge 𝑧0 = 𝑟0 + 𝑗𝑥0


 L'ajout d'une résistance 𝒓𝟏 en série avec 𝒛𝟎 augmente la résistance. Sur le diagramme de Smith, le point se déplace sur un cercle de réactance constante 𝒙𝟎 , jusqu'à
croiser le cercle de résistance constante égale à 𝒓𝟎 +𝒓𝟏 .
 L'ajout d'une réactance 𝒙𝟏 en série avec 𝒛𝟎 s'ajoute à la réactance de la charge. Selon le signe de 𝒙𝟏 , celle-ci va s'additionner ou se soustraire à la réactance de la
charge.
 L'ajout d'une inductance L et de réactance 𝒙𝟏 = jωL/ZC va provoquer une rotation sur le cercle de résistance constante 𝒓𝟎 dans le sens des aiguilles d'une
montre.
 L'ajout d'une capacité C et de réactance 𝒙𝟏 = 1/(jωC.ZC) va provoquer une rotation sur le cercle de résistance constante 𝒓𝟎 dans le sens inverse des aiguilles
d'une montre.
Si l'effet de la mise en série de composants est facile à déterminer, l’effet de la mise en parallèle de composants passifs est difficile à déterminer à partir des
impédances. La résolution de ce problème devient simple à l'aide de la notion d'admittance. On parle de diagramme de Smith en admittance.
L'admittance correspond à l'inverse de l'impédance et est exprimée en Siemens (S). Sa partie réelle est appelée conductance et notée G tandis que sa partie imaginaire
est appelée susceptance et notée B.
𝒀𝑳
On peut aussi définir une admittance réduite selon l'équation ci-dessous : 𝒚 = = 𝒀𝑳 𝒁𝑪 = 𝒈 + 𝒋𝒃 On prendra g > 0 et b ∈ ℜ
𝒀𝑪

1 1 1 𝑦𝑒𝑞 = 𝑦1 + 𝑦2
=𝑧 +𝑧
𝑧𝑒𝑞 1 2
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Paire torsadée

Une paire torsadée est composée de 2 fils en cuivre séparés par une longueur constante D, torsadés pour limiter
l'émission électromagnétique ou le couplage d'interférences électromagnétiques externes.

𝜇0 𝜇𝑟 𝐷 𝜋𝜀0 𝜀𝑟
𝒍(𝐻/𝑚) = ln −1 𝒄(𝐹/𝑚) = 𝐷
𝜋 𝑎 ln 𝑎 −1

Inductance par unité de longueur Capacité par unité de longueur

 Utilisation  Avantages  Inconvénients


 Raccordement d’usagers à un central  Une technique maîtrisée  Affaiblissement des courants
téléphonique  Une facilité de connexion et d’ajout de  Augmentation de l’affaiblissement en fonction
 Desserte d’usagers de réseaux privés nouveaux équipements de la faiblesse du diamètre des conducteurs
pour lesquels les distances sont de  Un faible coût  Interférences si plusieurs paires sont rassemblées
quelques kilomètres. dans un même câble : C’est la diaphonie.
NB : Le blindage d’une ligne permet de mieux la protéger des rayonnements électromagnétiques parasites.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Câble coaxial

Un câble coaxial est composé de deux conducteurs métalliques cylindriques de même axe séparés par un isolant. La
capacité de transmission d’un câble coaxial dépend de sa longueur et des caractéristiques physiques des conducteurs
et de l’isolant. Un débit de plusieurs centaines de Mbit/s peut être atteint sur une distance de 1 km.

𝜇 𝑟2 2𝜋𝜀0 𝜀𝑟
𝒍(𝐻/𝑚) = 2𝜋0 ln 𝒄(𝐹/𝑚) = 𝑟
𝑟1 ln 𝑟2
1
Inductance par unité de longueur Capacité par unité de longueur

 Utilisation
 Raccordement d’usagers à un central  Avantages  Inconvénients
téléphonique  Affaiblissement moindre  Fortes atténuations sur des distances supérieures
 Desserte d’usagers de réseaux privés  Transmission de signaux de fréquences à 10 km
pour lesquels les distances sont de plus élevées  Réduction considérable des débits possibles.
quelques kilomètres.  Etc.
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Ligne microruban (microstrip line)

Ce type de ligne est fréquemment rencontré dans les circuits imprimés. Elle ressemble au cas précédent, hormis le fait
que le milieu entourant cette ligne n'est pas homogène (air au-dessus de la ligne, matériau isolant entre la ligne et le
plan de masse). Néanmoins, on suppose qu'un mode de propagation quasi-TEM existe en assimilant le milieu
entourant la ligne à un milieu homogène de permittivité relative effective 𝜀𝑒𝑓𝑓 telle que :
𝜀𝑟 + 1 𝜀𝑟 + 1 ℎ
𝜀𝑒𝑓𝑓 = + (1 + 10 ) −1Τ2 .
2 2 𝑊

𝜇 8ℎ 𝑊 2𝜋𝜀𝑒𝑓𝑓 𝜀0
𝒍(𝐻/𝑚) = 2𝜋 ln + 4ℎ 𝒄(𝐹/𝑚) = 8ℎ 𝑊
𝑊 ln 𝑊 +4ℎ

Inductance par unité de longueur Capacité par unité de longueur

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Guides d’ondes

Il existe deux types de guides d’onde : les guides d’ondes métalliques et les guides d’ondes diélectriques.
Les guides d'ondes métalliques sont des tuyaux creux en général de section rectangulaire ou circulaire. Ceux ci ne
contiennent le plus souvent que l'air ambiant qui est un diélectrique qui dissipe très peu les ondes électromagnétiques.
Ils ne propagent que les ondes électromagnétiques. Cela explique l'intérêt qu'on leur porte dans les applications très
hautes fréquences (>50 GHz) ou de fortes puissances ( RADAR, Télécommunications par satellite…).
La propagation des ondes électromagnétique ne peut s'y faire sans dispersion , c'est à dire sans distorsion des signaux.
On peut les utiliser dans tous les domaines de fréquence radioélectriques (quelques Hz à quelques 100GHz), mais ils
sont rarement utilisés à des fréquences inférieures à quelques centaines de MHz car leurs dimensions deviennent alors
gigantesques.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Guides d’ondes Fibre Optique

Les fibres optiques sont des guides d'ondes diélectriques. Elles non plus, ne peuvent pas propager de tension ou de
courant. Elles ne propagent que des ondes électromagnétiques à des fréquences optiques (f > 1015 Hz) qui
correspondent aux infrarouges ou à la lumière visible.
Une fibre optique est constituée de trois composants principaux : le cœur, la gaine et le revêtement. La partie
centrale, le cœur, est composée de silice dopée et est entourée d’une gaine, constituée de silice naturelle.
Le signal lumineux produit par une diode électroluminescente ou une source laser se propage le long du cœur et est
réfléchi sur la surface entre le cœur et le revêtement. Un revêtement acrylique, généralement constitué de deux
couches, protège la partie en silice contre l’abrasion pendant l’installation.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Guides d’ondes Fibre Optique

On distingue 2 catégories de fibre optique : le monomode et le multimode


 Le multimode : il existe différents modes de propagation de la lumière au sein du cœur de la fibre
 Le monomode dans lequel il existe un seul mode de propagation de la lumière, le mode en ligne droite
Fibre multimode à saut d'indice Fibre multimode à gradient d'indice Fibre monomode

La fibre multimode à saut d'indice est la fibre la plus Elle est aussi utilisée dans les réseaux locaux. A la différence La fibre monomode est la meilleure fibre existante à l'heure

ordinaire. C'est ce type de fibre qui est utilisé dans les de la fibre à saut d'indice, il n'y a pas de grande différence actuelle. C'est ce type de fibre qui est utilisé dans les cœurs

réseaux locaux de type LAN. La fibre à saut d'indice possède d'indice de réfraction entre cœur et gaine. La fibre à gradient des réseaux mondiaux. À la différence du multimode, le

un cœur très large. L'atténuation sur ce type de fibre est très d'indice possède un cœur de taille intermédiaire. câble en fibre optique monomode ne présente qu'un seul type

importante comme on peut le voir sur la différence des L'atténuation sur ce type de fibre est moins importante que de diffusion : une seule longueur d’onde dans le cœur du

impulsions d'entrée et de sortie. sur les fibres à saut d'indice. câble. Elle offre de très hauts débits.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Diviseur de puissance de type Wilkinson

Un diviseur de puissance est un composant qui divise uniformément un canal de signaux en deux ou plusieurs
canaux de signaux de puissance égale.

Géométrie microruban

Le principe de fonctionnement est simple. Si on applique une onde TEM au port 1, deux signaux en phase se rendent
aux ports de sortie. Aucun courant ne traverse la résistance. Le port 1 est adapté si les lignes λΤ4 ont une impédance
2 × 𝑍0 .
La matrice S est donnée par l’équation ci-dessous :

Les trois ports sont adaptés, et les port 2 et 3 ne sont pas couplés (S23 = S32 = 0).
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Coupleur hybride en quadrature

Un coupleur hybride 3 dB en quadrature est un système à quatre ports, constitué de lignes de transmission quart
𝜆
d'onde ( ) à impédance 𝑍0 = 50 Ω et 𝑍0 Τ 2 = 35.5 Ω comme le montre la figure ci-dessous.
4

Les ports 1 et 4 sont les ports d'entrée et les ports 2 et 3 les ports de sortie. Un coupleur 3dB divise la puissance d'entrée
uniformément entre les ports de sortie et aucune puissance n’est transmis au port isolé. On parle alors de coupleur directif. Les
ports 1 et 4, ainsi que les ports 2 et 3 sont découplés et déphasés de 90 degrés.
Un coupleur hybride à branches (Branch-Line Coupler en anglais) a un degré de symétrie élevé tel que chaque port peut être utilisé
comme port d'entrée. Les ports de sortie se trouveront toujours du côté opposé à la jonction par rapport aux ports d'entrée, et le
port isolé sera le port restant du même côté que le port d'entrée. Cette symétrie est reflétée dans la matrice [S].
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Coupleur hybride en quadrature
En effet, dans la matrice [S] chaque rangée peut être obtenue par une transposition de la première rangée. La matrice [S] permet de
déterminer les paramètres fondamentaux tels que l’adaptation, l’isolation et le couplage des ports ainsi que la directivité du
coupleur. 0 𝑗 1 0
−1 𝑗 0 0 1
𝑆 =
2 1 0 0 𝑗
0 1 𝑗 0

Les principaux paramètres d'un coupleur directif réel sont le couplage, l’isolation et la directivité. Les équations de ces
paramètres sont données respectivement par les relations suivantes :
𝑃3
Couplage 𝐶 𝑑𝐵 = 10 ∗ 𝑙𝑜𝑔 𝑃1

𝑃4
Isolation 𝐼 𝑑𝐵 = 10 ∗ 𝑙𝑜𝑔 𝑃1

𝑃4 𝑃4 𝑃1
Directivité 𝐷 𝑑𝐵 = 10 ∗ 𝑙𝑜𝑔 = 10 ∗ 𝑙𝑜𝑔 ∗
𝑃3 𝑃1 𝑃3
𝐷 𝑑𝐵 = 𝐼 𝑑𝐵 − 𝐶 𝑑𝐵
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Coupleur hybride à 180°
Les coupleurs hybrides 3 dB à 180° ou RAT-RACE COUPLER sont également des composants clés dans la conception de
dispositifs hyperfréquences en raison de leur simplicité, de leur large bande passante dans la répartition de la puissance et de
l'isolation élevée des ports.
Un hybride à 180 ° est un dispositif réciproque à quatre ports qui fournit deux signaux en
phase d'égale amplitude lorsqu'il est alimenté par son port de somme (∑) (port 1) et deux
signaux déphasés de 180 ° d'amplitude égale lorsqu'il est alimenté par son port de différence
(∆) (port4). Inversement, les signaux entrés dans les ports 2 et 3 seront ajoutés au port de
somme (∑) et la différence des deux signaux apparaîtra au port de différence (∆). La figure
3.5 illustre la structure d’un coupleur RAT-RACE.
La matrice de diffusion de l’hybride à 180° est donnée par l’équation ci-dessous :

0 1 1 0
𝑆 =
−𝑗 1 0 0 −1
2 1 0 0 1
0 −1 1 0
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VI. EXEMPLES DE LIGNES DE TRANSMISSION Coupleur hybride à 180°
Les coupleurs hybrides 3 dB à 180° ou RAT-RACE COUPLER sont également des composants clés dans la conception de
dispositifs hyperfréquences en raison de leur simplicité, de leur large bande passante dans la répartition de la puissance et de
l'isolation élevée des ports.
Un hybride à 180 ° est un dispositif réciproque à quatre ports qui fournit deux signaux en
phase d'égale amplitude lorsqu'il est alimenté par son port de somme (∑) (port 1) et deux
signaux déphasés de 180 ° d'amplitude égale lorsqu'il est alimenté par son port de différence
(∆) (port4). Inversement, les signaux entrés dans les ports 2 et 3 seront ajoutés au port de
somme (∑) et la différence des deux signaux apparaîtra au port de différence (∆). La figure
3.5 illustre la structure d’un coupleur RAT-RACE.
La matrice de diffusion de l’hybride à 180° est donnée par l’équation ci-dessous :

0 1 1 0
𝑆 =
−𝑗 1 0 0 −1
2 1 0 0 1
0 −1 1 0
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM
Chapitre 2 : Lignes de transmission
VII.CARACTERISTIQUES FONDAMENTALES Bande passante

La bande passante est défini comme la bande de fréquences dans laquelle les signaux appliqués à l’entrée du support
de transmission ont une puissance de sortie supérieure à un seuil donné après traversée du support.
Le seuil fixé correspond à un rapport déterminé entre la puissance du signal d’entrée et la puissance du signal trouvé à
la sortie. En général, on caractérise un support par sa bande passante à 3 dB ( décibels), c’est-à-dire par la plage de
fréquences à l’intérieur de laquelle la puissance de sortie est, au pire, divisée par deux. Si on note 𝑃𝑠 la puissance de
𝑷𝒔
sortie et 𝑃𝑒 la puissance d’entrée, l’affaiblissement A en décibels est donné par la formule 𝑨 = 𝟏𝟎 𝒍𝒐𝒈𝟏𝟎 .
𝑷𝒆

𝑷𝒔
Si = 𝟎. 𝟓 , alors 𝑨 = 3 dB
𝑷𝒆

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
VII.CARACTERISTIQUES FONDAMENTALES Bruit et Distorsions

La fiabilité du transport des signaux dans les supports de transmission n’est jamais assurée à 100%. Il existent
toujours des déformations induites par les supports eux mêmes mais également par les diverses sources de bruit se
trouvant dans l’environnement du support. Par ailleurs, les supports affaiblissent et retardent les signaux mêmes si ces
derniers sont adaptés. La distance est un facteur d’affaiblissement, très important pour les liaisons par satellite. Ces
déformations, appelées distorsions, sont gênantes pour la bonne reconnaissance des signaux en sortie, d’autant
qu’elles varient avec la fréquence et la phase des signaux émis.

Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM


Chapitre 2 : Lignes de transmission
VII.CARACTERISTIQUES FONDAMENTALES Capacité

La capacité d’un support de transmission mesure la quantité d’informations transportée par unité de temps. Les
caractéristiques décrits précédemment aux points A et B font que la capacité d’un support est limitée. Un théorème dû
à Shannon exprime, en bits par seconde, la borne maximale de la capacité 𝐶𝑎𝑝𝑀𝑎𝑥 d’un support de transmission par :
𝑪𝒂𝒑𝑴𝒂𝒙 = 𝑾 × 𝒍𝒐𝒈𝟐 (𝟏 + 𝑺Τ𝑩)

• W est la largeur de la bande passante du support exprimée en hertz,


• S/B représente la valeur du rapport entre la puissance du signal (notée S) et la puissance du bruit (notée B),
• La base 2 du logarithme sert à exprimer la quantité d’informations en bits

VIII.CONCLUSION
Ce chapitre a porté sur les lignes de transmission. Il présente les supports tels que les paires torsadées, les câbles coaxiaux, les lignes microruban et
la fibre optique. Les caractéristiques fondamentales des supports de transmission sont également présentées dans ce chapitre.

REFERENCES
1. Cours Antennes, Alexandre Boyer, 2011
2. CÂBLAGE FIBRE OPTIQUE POUR RÉSEAUX LOCAUX, Open net
3. Architecture des réseaux - Danièle Dromard, Dominique Seret, 2010
4. Cours TRANSMISSION DES TELECOMMUNICATIONS - CNAM
Dr L. SANE – Cours Interconnexion de sites distants par FH – L3 ESTM

Vous aimerez peut-être aussi