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TG, histoire

Thème 2 La multiplication des acteurs internationaux dans un monde


bipolaire : de 1945 au début des années 1970

Chapitre 1 La fin de la Seconde Guerre mondiale et le début d’un nouvel


ordre mondial
Regardez les documents d’ouverture du chapitre p 132-133

En 1945, le bilan matériel, humain et moral de la Seconde Guerre mondiale est très lourd.
Les pays vainqueurs tentent d’établir un nouvel ordre international. Ils souhaitent
stabiliser le monde par la création d’institutions internationales et la mise en place de
l’État-providence. Mais très vite, de nouvelles tensions apparaissent entre les deux
superpuissances, les États-Unis et l’URSS. Le monde devient bipolaire. C’est la guerre
froide entre le bloc de l’Ouest, et le bloc de l’Est.

Comment est-on passé de la recherche d’un nouvel ordre mondial aux tensions entre les
États-Unis et l’URSS ?

I Le bilan de la Seconde Guerre mondiale

A)Un bilan extrêmement lourd

https://www.francetvinfo.fr/monde/documentaire-apres-hitler-montre-le-vrai-visage-
de-l-apres-guerre_1440255.html

La Seconde Guerre mondiale est la guerre la plus meurtrière de l’Histoire avec une
estimation allant de 50 à 80 millions de victimes dont une majorité de civils.

Les pays les plus touchés sont l’URSS avec 27 millions de morts, la Chine avec 10 à 20
millions de morts, l’Allemagne (8.6 millions), la Pologne (5,7 millions) : bombardements,
maladies, politiques d’extermination, famine.

Les pertes militaires s’évaluent entre 22 et 25 millions, dont 5 millions de prisonniers de


guerre morts en captivité́ .

Des millions de personnes sont blessés ou déplacées, jetées sur les routes. 30 millions
n’ont plus de logements.

Mais le bilan est aussi matériel. Le monde est en ruines. En Allemagne, les villes ont
presque été entièrement rasées par les bombardements (70% des villes allemandes sont
détruites). Les ports aussi sont détruits, les lignes de chemin de fer sont hors d’usage
(44% en France). Les frontières sont modifiées.
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En URSS, où les combats ont été particulièrement violents, les destructions sont énormes.
Pour beaucoup de pays, 1945 est l’année 0. Très endettées, les grandes puissances du
début du XXe s sont très affaiblies (Grande-Bretagne, France…).
Au contraire, les États-Unis, qui n’ont pas été touchés sur leur sol (hormis Pearl Harbor)
deviennent les créanciers du monde. Leur économie a tourné à plein régime pour l’effort
de guerre européen.

Le monde est aussi traumatisé par la


découverte des camps de
concentration, notamment celui
d’Auschwitz, libéré le 27 janvier
1945.

Partout des actes de vengeance, des


épurations ont lieu. Des milliers de
femmes accusées de collaboration
« horizontale » sont rasées.

A Berlin, plus de 100 000 femmes


sont violées par les troupes soviétiques.

Il y a aussi une crainte nouvelle, celle de l’utilisation de la bombe


atomique. Un courant pacifiste se développe dès 1949 pour faire
interdire la bombe atomique.
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Le rationnement dure jusqu’en 1947-48. Un million de Japonais meurent de malnutrition


en 1945-46.

B) Un nouvel ordre international

Avant même que la guerre ne soit finie, les chefs d’État des trois grandes puissances
alliées (EU/GB/URSS) se rencontrent pour régler le conflit et l’après-guerre.
Ils se rencontrent lors de conférences, à Yalta, au bord de la mer Noire en Crimée pour
une conférence (Staline, Roosevelt et Churchill) en février 45 et à Potsdam dans la
banlieue de Berlin en août 1945 (Staline, Truman et Attlee). Les Alliés décident alors du
sort des vaincus (la dénazification et la démilitarisation de l’Allemagne), des nouvelles
frontières de l’Europe et de l’organisation d’élections libres dans les pays libérés.

Les Alliés souhaitent aussi bâtir un nouvel ordre international qui doit reposer sur la
préservation de la paix, la coopération entre les nations, le respect du droit international, la
mise en œuvre d’une justice internationale, la défense des Droits de l’homme et de
l’égalité entre hommes et femmes, la promotion du progrès économique et social.

Dossier p 146-147 La naissance de l’ONU

Pour concrétiser ces principes, l’ONU (Organisation des Nations Unies) est fondée suite à
la Conférence de San-Francisco en juin 1945. Elle est composée d’une Assemblée
générale et d’un Conseil de sécurité dont les membres permanents sont les pays
considérés comme vainqueurs de la guerre (EU, France, RU, URSS, Chine).

Dossier p 138 : Le procès de Nuremberg

https://share.lls.fr/page/12297191

Les tribunaux internationaux de Nuremberg (nov 1945-oct 1946) et Tokyo (mai 46-nov
48) afin jugent les responsables des crimes commis durant le conflit. A cette occasion, un
nouveau chef d’accusation entre dans le droit international, celui de crime contre
l’Humanité. 22 dirigeants nazis sont jugés, 12 sont condamnés à mort. Au Japon, , sur 28
accusés, 7 sont condamnés à mort ( les EU cherchent à se rallier l’opinion japonaise au
début de la guerre froide).

C)Un nouvel ordre économique et social


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Un nouvel ordre économique se met aussi en place à travers diverses institutions créées


suite à la conférence de Bretton Woods en juillet 1944. 44 pays participent à la conférence
mais des grandes puissances, seule l’URSS s’abstient de donner son adhésion (car, et c’est
une supposition, il fallait faire faire connaitre le montant de ses réserves en or et payer son
quota en or) :

- La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD).

- Le Fonds monétaire international dont les objectifs sont d’assurer la reconstruction


et le développement économique.

De plus, au cours de la guerre, plusieurs gouvernements ont senti la nécéssité d’intervenir


davantage dans les domaines économiques et sociaux (approvisionnement en nourriture,
assistance aux victimes, production et acheminement de matériel…) pour répondre aux
besoins d’une population très éprouvée.

La guerre a entrainé une forte aspiration au mieux-vivre. C’est ainsi que des États-
providence (= où l’État intervient fortement) se sont mis en place en GB, en France, en
Belgique. De nombreuses aides sociales sont mises en place après la guerre comme les
allocations familiales, des systèmes d’assurance maladie.

Activité p 144-145 : Le programme du CNR

https://share.lls.fr/page/12297698

Fondé en 1943 dans la France occupée, le Conseil national de la Résistance adopte dans la
clandestinité un programme pour l’après-guerre appelé Les jours heureux. Le programme
est inspiré par des idées socialistes et communistes, mais des hommes politiques de droite
participent également à sa rédaction. Le 15 mars 1944, le bureau du CNR adopte le texte à
l’unanimité. Il s’agit d’abord de libérer le territoire et de préparer des mesures
économiques et sociales à mettre en place à la Libération pour restaurer une vie
démocratique.

Ce programme devient une référence pour la France en 44-45.

- Les femmes obtiennent le droit de vote

- La liberté de la presse est restaurée.


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- En 1945, la Sécurité Sociale est créée sous l’impulsion d’Ambroise Croizat.

- L’économie est planifiée en 1945 avec la création du « Plan Monnet » du nom de


Jean Monnet qui dirige le Commissariat général au Plan. La priorité est donnée à la
reconstruction (acier, charbon…) Les secteurs clé de l’économie sont nationalisés
(les houillères, Renault, Air France, Banque de France, électricité et gaz,
compagnies d’assurances.

- Création des comités d’entreprises

II De nouvelles tensions

A)La montée des tensions entre les Etats-Unis et l’URSS

Très vite, les tensions apparaissent entre les Américains et les Soviétiques que tout
oppose.
Staline ne respecte pas les promesses faites à Yalta. Les élections tardent à venir en
Pologne.

Les chars de l’Armée Rouge (l’armée soviétique) qui avaient permis de libérer l’Europe
de l’Est restent sur place. L’URSS installe progressivement des régimes communistes.
C’est la soviétisation. Les communistes éliminent peu à peu leurs opposants (« tactique du
salami »).
Les pays d’Europe de l’Est deviennent des « démocraties populaires ».

Le communisme est une conception élaborée par Karl Marx et Friedrich Engels au XIXe s
dans « Le manifeste du Parti communiste ».

Il organiserait une société sans classe et sans Etat, où les biens de production serait une
propriété collective et les richesses redistribuées en fonction des besoins de chacun.

Dans les faits, l’URSS est un État autoritaire où les pouvoirs se concentrent dans les
mains du parti communiste. Toute forme de dissidence est réprimée.

En 1946, W. Churchill dénonce le « rideau de fer » qui s’est abattu sur l’Europe, frontière
idéologique entre les pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest.

Pour le président américain, Harry Truman, le communisme est le mal absolu. Il faut
l’empêcher de se répandre. Or l’Europe est dévastée et parti communiste est très influent
dans de nombreux pays (en France, environ 25 % de l’éléctorat).

La guerre froide naît en Europe, mais s’étend au MO :


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Dès 1946, l’URSS défend la création d’un Etat kurde au Nord de l’Iran, mais cède à la
pression des EU et retire ses chars. En 1946, les Soviétiques créent un Etat pro-soviétique,
l’Azerbaïdjan.C’est la fin de la Grande Alliance. Le pétrole devient un enjeu majeur dans
cette région du monde.

L’URSS soutient les communistes turcs et espère pouvoir maîtriser le détroit des
Dardanelles (entre la mer de Marmara et la Mer Egée) Ceci pousse Truman à mettre au
point la doctrine du Containment et à fournir une aide à la Turquie. Le but est de créer
un « pont stratégique » entre l’Europe et l’Asie pout encercler l’URSS. Les EU signent le
pacte de Bagdad en 1955 (Pakistan, Iran, Irak, GB, Turquie) L’URSS tente de
contrecarrer cet isolement par une forte propagande contre Israël.

En Asie aussi, le communisme s’étend (Corée, Vietnam, Chine…). La République


populaire de Chine est créée en 1949 et le gouvernement nationaliste s’exile à Taïwan.

B) Le basculement dans la guerre froide

Pour Truman, la misère est un terreau favorable à la diffusion du communisme. Il lance la


« doctrine Truman » : contenir, endiguer, partout dans le monde et par tous les moyens la
progression du communisme. C’est le « containment ».

Dossier p 140 : Le plan Marshall


https://share.lls.fr/page/12297373

Il propose à l’Europe le « plan Marshall », c’est une aide de plus de 13.5 milliards de
dollars pour l’aide à la reconstruction.
Il s’agit pour les Etats-Unis de renforcer la cohésion du monde occidental, d’avoir un droit
de regard sur les affaires économiques de l’Europe mais aussi d’éviter une crise de
surproduction.

Les pays d’Europe de l’Ouest acceptent cette aide.


L’URSS fait pression sur les pays d’Europe de l’Est pour qu’ils la refusent.

L’URSS réplique à la doctrine Truman et au plan Marshall en lançant la « doctrine


Jdanov » en 1947 (André Jdanov est l’idéologue de Staline).
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Il accuse les Américains d’impérialisme (=avoir une volonté de conquête, de domination).

Le monde est désormais divisé en deux Blocs :

- Le Bloc de l’Ouest, sous la domination des EU


- Le Bloc de l’Est, sous la domination soviétique

Dans les deux Blocs, les modes de vie évoluent très différemment.
L’Ouest se reconstruit grâce à l’aide du plan Marshall. La croissance économique est sans
précédent (Trente Glorieuses).

Dossier p 148 : Le Japon à l’heure américaine

A l’Est, la vie est plus difficile, la population est pauvre et privée de libertés.
L’industrie lourde et l’armenent sont les secteurs privilégiés par le régime soviétique.
Le bloc soviétique s’organise autour du Kominform (organisation de liaison entre les
partis communistes pour coordonner leurs actions) et de la CAEM (Conseil d’assistance
économique mutuelle).

C)De nouveaux foyers de conflits

Des foyers de tensions apparaissent dans le monde entier :

- Activité : 25 février 1948, le « coup de Prague » p 152-153


https://share.lls.fr/page/11706289
En Tchékoslovaquie, la soviétisation est brutale. Le premier ministre et le ministre de la
Défense, membres du PC, nomment des communistes à la tête de tous les commissariats
de police et procèdent à des arrestations massives dans la presse, l’armée et les partis
d’opposition. Edvard Benes, le président n’arrive pas à s’y opposer

- En juin 1948, le « Blocus de Berlin ».

En réaction au « coup de Prague », les Occidentaux décident de fusionner leurs zones


d’occupation en Allemagne et de mettre en circulation une nouvelle monnaie, le Deutsche
Mark. Staline réagit en coupant les zones d’accès à Berlin Ouest pour asphyxier la ville et
pousser les Occidentaux à lui abandonner cette partie de la ville qui se trouve dans la zone
d’occupation soviétique. Il ne supporte pas cette vitrine occidentale considérée comme
une verrue dans sa zone (en 1945, l’Allemagne et Berlin avaient été découpées en 4 zones
d’occupation (britannique, française, américaine et soviétique pour la dénazification et la
démilitarisation, comme le Japon).

Mais c’est un échec, les Berlinois de l’ouest resistent. Ils sont ravitaillés grâce à un pont
aérien.
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Suite à cette crise, deux nouveaux Etats voient le jour : la RFA (République fédérale
allemande, capitale, Bonn) et la RDA (République démocratique allemande dont la
capitale reste Berlin).

Les Etats-Unis créent une alliance militaire avec le Canada et les pays d’Europe
occidentale qui se sentent menacés : l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord)

- Activité p 154 : 1948 : la naissance de l’Etatd’Israël

Voir Le dessous des cartes, le Moyen-Orient, le pivot géopolitique


https://youtu.be/2Xfn19tbWPE

Au XIXe s, apparaît un mouvement nationaliste qui a pour objectif la création d’un Etat
pour les Juifs : c’est le sionisme (du nom d’une colline de Jérusalem, « Retour à Sion »).
Mouvement crée par Théodore Herzl suite au choc de l’affaire Dreyfus, des pogroms en
Europe de l’Est et en Russie et à l’essor des mouvements nationalistes très forts en Europe
à ce moment là.

En 1898 un fond est créé pour acheter des terres en Palestine et permettre aux Juifs de
migrer. Ils fondent des colonies, des villes, comme Tel Aviv.
Le mouvement sioniste obtient dans un premier temps le soutien du gouvernement
britannique. Mais la vive opposition des Arabes le pousse à freiner l’immigration juive et
à instaurer des quotas. L’horreur de la Shoah rend le projet de création d’un Etat juif vital
après la Seconde Guerre mondiale.

Les Etats-Unis font pression sur les Britanniques pour un règlement rapide de la question
de la Palestine confiée à l’ONU d’autant plus que l’immigration continue. L’opinion
internationale est marquée par le sort de l’Exodus, bateau qui transportait dans des
conditions affreuses 4500 Juifs qui tentaient de rejoindre la Palestine et soutient
globalement le projet sioniste.
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Mais les terres revendiquées par les Juifs ne sont pas vierges, elles sont habitées par les
arabes palestiniens. Les tensions sont très vives entre les deux communautés. L’ONU
propose en 1947 un plan de partage avec un Etat arabe, un Etat juif et un statut
international pour la ville de Jérusalem, mais les Etats arabes rejettent ce plan. C’est dans
ce contexte de guerre que David Ben Gourion, chef de fil des sionistes, proclame la
création de l’Etat d’Israël en 1948 (14 mai). C’est le début de la guerre avec les
Palestiniens soutenus par les Etats arabes.

- La guerre de Corée

De 1950 à 1953, les Etats-Unis s’engagent dans la guerre de Corée qui oppose la Corée du
Sud soutenue par les Nations unies, et la République populaire démocratique de Corée
(Corée du Nord), soutenue par la République populaire de Chine et l'Union soviétique.
Après la reddition du Japon en septembre 1945, États-Unis et Union soviétique se
partagèrent l'occupation de la péninsule le long du 38e parallèle, avec au sud des forces
américaines d'occupation et au nord des forces soviétiques. Le Nord attaque le Sud. Les
négociations mettent un terme à la guerre en 1953 et confirme le partage de la Corée en
deux Etats indépendants.

- Le début de la décolonisation

Les grandes puissances coloniales sortent très affaiblies du Second conflit mondial. C’est
la fin du mythe de l’invincibilité de l’homme blanc. Le nationalisme se développe dans
les colonies qui ont soif d’indépendance. La Syrie et le Liban deviennent indépendants en
1945 (mandat français). Le RU donne l’indépendance à l’Inde et au Pakistan en 1947. En
1949, les néerlandais se retirent d’Indonésie.
Les pays nés de la décolonisation devienent un enjeu pour les deux puissances.

Pour réviser :
https://share.lls.fr/page/10574165

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