Vous êtes sur la page 1sur 6

Chapitre 4 : La fin de la Seconde Guerre Mondiale et les débuts

d’un nouvel ordre mondial (1945 – 1948)

Vocabulaire Définitions

Assassinats, exterminations, esclavage, déportations, pour des motifs


Crime contre l’humanité
philosophiques, politiques, raciaux ou religieux. Ce crime est imprescriptible

Situation de forte tension entre les États-Unis et l’URSS mais sans


Guerre froide affrontements directs, de 1947 à 1991 (effondrement communisme en
Europe).

Le Bureau d’informations des partis communistes (Europe de l’Est + France


Kominform
et Italie)

Démocraties populaires États d’Europe centrale et de l’Est devenus communistes après la SGM

I. Le monde en 1945 : l’espoir d’un nouvel ordre


international

1) Un monde profondément meurtri

a) Un désastre humain

 Une guerre idéologique d’anéantissement qui fait plus de morts que la Première Guerre
Mondiale : environ 60 millions de morts, dont plus de la moitié de civils. L’URSS et
l’Europe centrale sont les plus touchées

b) Des destructions matérielles considérables

 Villes, usines, moyens de transport ont été détruits par les bombardements aériens :
o En URSS, 28 millions de personnes sont devenues sans-abris après la guerre.
o En Allemagne, 45 villes sont détruites à plus de 50%
o La Pologne est entièrement dévastée par les combats (Varsovie détruite, villages
en ruine)

c) Un terrible traumatisme

 Le monde découvre que la science et la technique ont été au service des massacres de
masse (génocide des Juifs et des Tsiganes, bombes atomiques, massacres et tortures des
résistants, …).
 En Chine, les Japonais ont massacré 2,7 millions de personnes.
 Avec l’arme atomique, l’humanité a désormais le moyen de s’auto-détruire.
Laura Knight, The Nuremberg Trial, 1946, huile sur
2) Régler le sort des vaincus toile, 195 × 164 cm, Londres.

a) Juger les criminels de guerre

 C’est un devoir moral que s’imposent les Alliés, qui créent la


notion de « crime contre l’humanité » * aux tribunaux de
Nuremberg et de Tokyo et jugent les principaux responsables
allemands et japonais, en s’appuyant sur des documents et des
témoignages.

b) Des conférences pour la paix

 Avant même la fin de la guerre, les Alliés organisent plusieurs


conférences pour préparer le retour à la paix :
o La conférence de Yalta (Crimée, Ukraine/URSS), du 4
au 11 février 1945 rassemble Staline, Churchill et Roosevelt, qui établissent les
futures frontières dans l’Europe libérée et conviennent d’organiser des élections
démocratiques et libres après la défaite du nazisme.
o La conférence de Potsdam (Banlieue de Berlin, Allemagne), du 17 juillet au 2
août 1945 rassemble Staline, Churchill puis Attlee, et Truman, qui décident que
l’Allemagne sera dénazifiée et divisée entre 4 zones d’occupation (États-Unis,
France, Royaume-Uni, URSS).

c) Une alliance fragilisée

 Les divisions réapparaissent entre les pays occidentaux et l’URSS, qui veut créer une zone
d’influence communiste en Europe de l’Est

3) Quel monde après la guerre  ?

a) Assurer la paix et la sécurité internationale

 Le 26 juin 1945 a lieu la conférence de San Francisco qui crée l’Organisation des
Nations Unies (ONU) qui siège à New York. Elle rassemble alors 51 États (193
aujourd’hui), qui s’engagent à fonder des relations internationales et à respecter l’égalité
entre les Nations pour garantir la paix internationale.

b) Favoriser le retour à la prospérité économique


 Le 22 juillet 1944 ont eu lieu les accords de Bretton Woods : le système monétaire
international dans lequel le dollar devient la monnaie de référence, basée sur la valeur de
l’or (« as good as gold »). Le Fonds Monétaire International (FMI*, décide de l’éligibilité
d’une Nation pour un prêt) et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement (BIRD*, aujourd’hui la Banque Mondiale, prête aux Nations) sont créés à
Washington DC.

 Le but de ces organismes est de réguler l’économie mondiale et d’éviter les désordres
économiques des années 30.

c) Garantir la justice sociale :

 La crise des années 30 a amené les États à intervenir dans le domaine social. Donc après
la guerre, les théories de Keynes continuent à s’imposer avec l’État Providence* (État
qui garantit une protection sociale avec une assurance maladie, des indemnités chômage,
des allocations familiales et des retraites).
 En France, le GPRF crée la Sécurité Sociale en octobre 1945, inspiré par le programme du
CNR, et qui décide la nationalisation des principaux secteurs de l’économie, sous
l’influence des communistes. La base de ce programme est :
o La Sécurité Sociale
o Le droit au travail et les libertés syndicales
o Le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG)
o Les libertés d’accès à l’enseignement et à la culture
o La nationalisation des sources d’énergie, des banques et assurances

II. La montée des tensions en Europe et au Proche-Orient

1) Des tensions croissantes entre les deux Grands

a) Les ambitions soviétiques

 Staline prend progressivement le contrôle de l’Europe centrale et orientale, que l’armée


rouge a libéré pour y propager le communisme.
b) Vers la fin de la Grande Alliance (ÉU, Royaume-Uni, URSS)

 Cette expansion du communisme en Europe va à l’encontre des accords de Yalta qui


prévoyaient la tenue d’élections libres alors que l’Europe de l’Est bascule dans le
communisme par des élections truquées ou des coups de force, comme le coup de Prague
en 1948 en Tchécoslovaquie. En 1946, Churchill emploie l’expression du « rideau de fer »
pour désigner l’emprise de Staline sur l’Europe de l’Est.
 En 1947, un journaliste américain emploie l’expression de « guerre froide* » pour
qualifier les relations entre les États-Unis et URSS.

c) Des divergences dans la gestion de l’Allemagne occupée

 Les occidentaux (France, Royaume-Uni, États-Unis) rétablissent l’économie libérale et la


démocratie dans leurs zones d’occupation, les soviétiques placent des communistes au
pouvoir. La division de l’Allemagne est en train de se dessiner.

2) La naissance d’un monde bipolaire (1947 – 1949)

a) Endiguer l’expansion du communisme

 En mars 1947, la doctrine Truman, le « containment » (= endiguement), vise à stopper la


progression du communisme dans le monde. En juin 1947, sera proposé le plan Marshall
(prêts et dons en dollars) aux pays d’Europe. A l’Est, Staline refuse cette aide : l’Europe se
coupe en deux.

b) La riposte soviétique

 La doctrine Jdanov se répand dans l’URSS dès 1947, dénonçant les États-Unis qui ont
une politique impérialiste (présent en Europe de l’Ouest et au Japon), ils accusent les ÉU
de chercher à constituer un empire mondial. Le plan Marshall est dénoncé comme
instrument de cet impérialisme.
 L’URSS crée en septembre 1947 le Kominform*. Les partis communistes d’Europe de
l’Est, et ceux d’Italie et de France sont sous les ordres de Moscou, qui les contrôle. Une
Europe et un monde bipolaire se dessinent.

c) La crise de Berlin (1948 – 1949)

 L’Allemagne et Berlin deviennent les premiers


terrains de la guerre Froide. Dans la ville, les
occidentaux fusionnent leurs trois zones
d’occupation et créent une nouvelle monnaie : le
Deutsche Mark pour Berlin Ouest et les trois zones
d’occupation de l’Ouest du pays. Or, Staline revendique la totalité de Berlin, située au
cœur de la zone soviétique.
 Il réplique alors par le blocus terrestre de Berlin Ouest. 2,2 millions de civils sont isolés :
les occidentaux décident de les ravitailler par un pont aérien (ligne directe supportant des
allers-retours quotidiens) grâce à un aéroport construit en un temps record par le génie
(civil) français. Le pont durera 324 jours : du 24 juin 1948 au 12 mai 1949 ; il accueillera
277 000 vols (un avion toutes les 3 minutes) qui transportèrent 2,3 millions de tonnes de
marchandises (nourriture, médicaments, charbon). Il y eut 25 accidents aériens, tuant 83
aviateurs.
 L’image des États-Uniens change : d’occupants, ils deviennent les sauveurs des civils
allemands. Le blocus est donc un échec, et sera finalement levé par Staline.
Officiellement, l’Allemagne est séparée en 2 États en 1949 :
o A l’Ouest : la République Fédérale Allemande
(RFA), dont la capitale est Bonn. C’est un État
démocratique et libéral, sous protection
occidentale, avec pour chancelier Konrad Adenauer.
o A l’Est : la République Démocratique Allemande
(RDA), ancienne zone d’occupation soviétique, dont
la capitale est Berlin Est. C’est une démocratie populaire*, une dictature
communiste liée à l’URSS, avec pour chancelier Walter Ulbricht.

3) Aux origines du conflit israélo-arabe

a) Juifs et Arabes en Palestine

 Des Juifs vivent en Palestine dès le XIXème siècle, fuyant l’antisémitisme en Europe.
Depuis la fin de la PGM, la Palestine est sous autorité britannique. Le problème est
qu’une partie des Juifs d’Europe veulent un retour en Palestine pour y créer un État juif
(idée de Théodor Herzl) : le sionisme. Alors que les Arabes veulent un État unique arabe
en Palestine.

b) La création de l’État d’Israël : 1948

 Après la SGM et la Shoah, les Juifs revendiquent encore plus fortement


un État Juif en Palestine. Les affrontements se multiplient entre Juifs,
Arabes et Britanniques. En 1947, l’ONU établit un plan de partage de
l’État d’Israël et de la ville internationale de Jérusalem. Les Arabes
refusent le plan car ils considèrent leur territoire insuffisant, alors qu’il
était soutenu par l’URSS et les États-Unis. C’est la 1ère guerre israélo-
arabe en 1948, remportée par les Juifs, qui créent l’État d’Israël.
800 000 Arabes palestiniens quittent Israël et se réfugient en Jordanie, Égypte, Syrie et
au Liban.
 Depuis, il n’existe toujours pas d’État palestinien : cette question demeure un problème
international.

Vous aimerez peut-être aussi