COPPEMNEWS

Bimestriel du Coppem, année 7 n.27/28 Octobre 2007 27/28

 ÉDITORIAL DE PIERO FAGONE

La XI Assemblée générale du Coppem, célébrée dans la splendide enceinte de Villa Malfitano,

COPPEMNEWS le siège de représentation de la Région sicilienne, a eu le mérite de mettre en face-à-face les au-
BIMESTRIEL ÉDITÉ PAR LE COPPEM
ENREGISTREMENT TRIBUNAL
DE PALERME N°22 DU 23/12/1986 torités gouvernementales et diplomatiques de différents Pays, les représentants de nombreux or-
ganismes engagés dans des programmes et des projets de partenariat, des administrateurs de villes
et de régions des deux rives de la Méditerranée. Un débat serré s’est ainsi dégagé de l’Assemblée
directeur
FABIO PELLEGRINI ayant mis à nu les limites de la politique méditerranéenne menée jusque là par l’Union euro-
sous-directeur péenne, l’écart croissant entre l’Europe et les Pays riverains, l’insuffisance des mesures mises au
LINO MOTTA
directeur responsable point pour acheminer les flux migratoires dans le canal des réglementations nationales et euro-
PIERO FAGONE péennes. En d’autres termes, ce sont justement les thèmes de l’immigration clandestine, étroite-
rédaction
ROBERTA PUGLISI ment liés à ceux de la sécurité, qui ont fait passer à l’arrière-plan les problèmes du développement
GIOVANNA CIRINO économique, de la croissance civile, et encore, des droits de l’homme et de la démocratie.
NINO RANDISI
redazione@coppem.org Si c’est là la donnée de base impliquant la prise de conscience de la réponse tout à fait partielle
donnée par le Processus de Barcelone par rapport aux exigences réelles des Pays concernés, il faut
traduction
FLAVIA MARZIALETTI, ALESSANDRA aujourd’hui relancer les valeurs originaires du partenariat euro-méditerranéen, en surmontant les
PRUDENTE, DOMINIQUE PASTA barrières persistantes de bien des Pays européens, et instaurer une politique étrangère commune,
(en français)
ELVIRA CALABRESE, MARIA CONCETTA qui rende efficace et autonome le rôle de l’U.E. A Palerme on a à nouveau invoqué la proposi-
SPINOSA, GIOVANNA PAGANO tion, au profit de la région méditerranéenne, de l’initiative européenne, visant à favoriser le dé-
(en anglais)
SONIA YAKOUBI (arabe) veloppement des Pays de l’Est et à enrayer ainsi les poussées migratoires s’étant manifestées dans
cette zone. On a également parlé de l’exigence, comme dans le cas du tourisme, jusque là géré
projet graphique
LUIGI MENNELLA par les marchés de la demande, de faire de sorte que la plus-value de cette activité soit gérée sur
imprimerie le terrain. En fait, on devrait fortement enraciner l’économie dans le territoire, même grâce à une
FOTOGRAF - PALERMO
large intégration de tous les sujets en cause et à la création d’un réseau de solidarité active.
Dans une perspective pareille la question de fond reste ouverte, c’est-à-dire s’il revient à la poli-
tique de déterminer les événements ou bien si dans une situation aussi complexe telle que l’ac-
tuelle, ce n’est par contre pas le cas de subir le changement. C’est dans ce contexte que les per-
sonnes doivent peser plus lourd que l’économie et être les protagonistes véritables du dévelop-
pement. La Région Sicilienne pense devoir faciliter ce processus faisant également appel à la cul-
ture et à la formation et, en ce sens, elle appréhende l’institution du «Mois de la Méditerranée»,
qui devrait réunir bon nombre de manifestations faisant participer toutes les expressions artis-
tiques, sociales, économiques des pays de la région. Aujourd’hui, on peut heureusement compter
sur une diplomatie des villes et des citoyens moins formelle que celle des gouvernements natio-
naux et pour cela même plus efficace et directe, afin de favoriser le dialogue et surmonter concrè-
tement les difficultés existant dans les relations entre les différentes communautés.
Lors de son installation en tant que président de la République Française, Nicolas Sarkozy a en-
visagé la naissance d’une Union Méditerranéenne comme trait d’union entre l’Europe et
Photo de couverture
PALERME, EGLISE DE LA MARTORANA (1143) l’Afrique, conscient que «c’est de la Méditerranée que tout dépend, que nous devons dépasser
la haine pour céder la place à un grand rêve de paix et de civilisation». Le vice-ministre italien
des Affaires Etrangères, Ugo Intini, a à nouveau proposé à l’Assemblée du Coppem le thème de
la centralité de la Méditerranée, en rappelant qu’au fil des siècles passés, lorsque l’on entreprit
la «route de la soie», cette région fut le carrefour de commerces florissants. Et il a averti qu’au-
jourd’hui on est en train de proposer de nouveau ces conditions en regardant à l’Inde et à la
Chine et que par conséquent ce processus doit être favorisé avec décision. L’essentiel est de tra-
vailler pour l’unité de la Méditerranée, pour la paix, la solidarité. Le débat articulé s’étant dé-
roulé au sein de l’Assemblée de Palerme – que nous reportons entièrement, étant donné la va-
leur politique qu’il a assumée – a engendré des indications politiques originales et des proposi-
tions opérationnelles qui, dans leur ensemble, donnent corps au «rêve de l’unité méditerra-
néenne», pour la réalisation duquel le Coppem, avec le concours des Villes et des Régions des
deux rives, travaille intensément depuis désormais sept ans.
LA PAIX ET LA STABILITÉ: LE DÉFI POUR L’EUROPE
LES POLITIQUES DE PARTENARIAT À LA XI ASSEMBLÉE DU COPPEM
NINO RANDISI
C’est le vice-ministre des Affaires Etran-
gères, M. Ugo Intini, qui est intervenu en
tant que représentant du gouvernement
italien aux travaux de la XI assemblée gé-
nérale du Coppem, s’étant déroulée en
mai dernier, auprès de Villa Malfitano, à
Palerme. En abordant le thème «Les poli-
tiques euroméditerranénnes en vue de
2010», M. Intini a entre autres souligné
comme à présent les raisons et même la
philosophie du Partenariat euroméditer-
ranéen sont d’autant plus valables, car
<la construction d’une zone de paix et de
stabilité dans la région constitue une
priorité et un défi non seulement pour
nous, mais pour toute l’Europe. L’objectif
même de la création d’une zone de libre
échange euro-méditerranéenne représen-
te un but crucial, pour lequel on ne pour-
ra certainement pas respecter l’échéance
prévue de 2010, mais que nous essaierons
d’atteindre dans un horizon temporel pas
trop lointain, grâce surtout aux efforts
conjoints des Pays européens et méditer-
ranéens les plus clairvoyants>.
Le vice-ministre a ensuite rappelé comme
<le Coppem est concrètement présent
dans tous les domaines de coopération
ayant acquis de l’espace et la plus grande
visibilité à partir du Décennal de Barce-
lone>. Un ample débat s’est développé
sur ces thèmes ayant permis de faire le
point du Processus de Barcelone et des
perspectives de sa relance efficace. Une
fois les actions statutaires accomplies, à
partir de l’approbation des instruments fi-
nanciers, les travaux de l’assemblée ont
continué avec la présentation des rap-
ports et des projets élaborés par les diffé-
rentes commissions de travail autour des-
quelles s’articule l’organisation du Cop-
pem. Les travaux de la Ière Commission,
dont le rapporteur est Francesco Samma-
ritano, ont porté sur une analyse attenti-
ve des processus de déconcentration poli-
tico-institutionnelle qui, ces deux der-
nières années, ont été amorcés dans cer-
tains Pays de la rive sud de la Méditerra-
née et dans les Pays de l’élargissement.
On a notamment fait référence à la
constitution du Centre de Coordination
socio-sanitaire euro-méditerranéen et au
rapport de collaboration désormais
consolidé avec l’Ismett et l’Anfe. M.
Sammaritano a également exposé aux
membres de la commission une proposi-
tion, promptement accueillie, consistant
à collaborer à la réalisation de deux ini-
tiatives liées à autant de projets en cours:
le Coppem et l’Ismett ont énoncé la pos-
sibilité de réaliser dans des délais raison-
nables une initiative concernant une
école de formation pour le personnel sa-
nitaire et para-sanitaire issu des pays
arabes adhérant au Coppem. En effet,
chaque année un pays de la zone euro-
méditerranéenne sera sélectionné, en pri-
vilégiant surtout la rive sud de la Médi-
terranée. C’est dans ce pays qu’on repére-
ra, en synergie avec les autorités institu-
tionnelles du secteur sanitaire, des struc-
tures hospitalières, dont le personnel sa-
nitaire et para-sanitaire participera aux
cours de formation. Par contre, l’Anfe
s’occupera de programmer les aspects lo-
gistiques et organisationnels. Le projet se-
ra officiellement présenté à l’Organisa-
tion Mondiale de la Santé dans quelques
semaines. Alors qu’une autre initiative
concerne la réalisation de l’Université
Multimédia de la Méditerranée: cette ini-
tiative vise à l’affectation d’interventions
de haute formation internationale – di-
plômes universitaires, de spécialisation
post-universitaire et de mastères – et de
recherche s’adressant aux ressortissants
des Pays des deux rives de la Méditerra-
née et reconnus par les Pays européens et
par les Pays adhérant à l’initiative.
L’offre formative de l’Université Multi-
média de la Méditerranée comporterait
un éventail de cours universitaires plus
large que celui qui est proposé par les uni-
versités numériques, car l’emploi des
technologies informatiques pendant les
leçons théoriques communes, est couplé à
des laboratoires spécialisés standardisés
auprès des facultés adhérant à l’initiative.
La présentation officielle du projet se fera
OCTOBRE 2007| 1
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
M. Cuffaro, M. Motta et M. Hussein
dans le cadre des travaux de la Ière com-
mission à l’occasion de la XII Assemblée
générale du Coppem le 1er décembre
2007. Dans le cadre de la IIème Commis-
sion c’est Alessandra Prudente qui est in-
tervenue, le project manager du Projet pi-
lote C2C Relate, envisageant la réalisa-
tion d’instruments et de méthodes, afin
de définir de nouveaux scénarios de la
ville multiethnique au travers d’un réseau
de laboratoires territoriaux d’aménage-
ment urbain participé dans quatre zones:
Palerme, Villa San Giovanni, Crotone et
Valence. Ilia Mazzone, nouveau rappor-
teur de la IIème Commission, en a illus-
tré les nouvelles activités.
Entamer un rapport direct avec la Com-
mission Européenne: voilà la position
ayant été confirmée par la prise de
contact avec le responsable de la zone eu-
ro-méditerranéenne de la Direction Gé-
nérale de Justice, Liberté et Sécurité. Ce-
lui-ci a souligné le rôle de force des auto-
rités locales en matière de Migration, en
communiquant les dernières orientations
concernant la gestion du phénomène mi-
gratoire par l’Union Européenne, visant à
favoriser la circulation légale de per-
sonnes issues des «pays tiers» disposés à
s’engager activement pour contrecarrer
les migrations clandestines. Ilia Mazzone
a ensuite présenté le projet d’un docu-
mentaire sur les migrations dans la zone
euro-méditerranéenne, en faisant spécifi-
quement référence au Maghreb et au
2 |COPPEMNEWS
Moyen Orient ainsi qu’au phénomène
d’urgence que représentent les traversées
clandestines, qui mettent en péril la vie
de milliers de personnes. Le but du docu-
mentaire est de faire comprendre, ce qu’il
y a derrière le visage du migrant, les réali-
tés d’où il provient, les raisons qui l’ont
poussé à quitter son propre pays (des rai-
sons qui changent au cas par cas: il y en a
qui fuient les guerres, il y en a qui partent
par ce qu’ils n’ont rien à perdre, mais il y
a même des diplômés, voire des diplômés
universitaires qui veulent faire valoir
leurs études). Pour la IIIème Commis-
sion, c’est Paolo Carrara qui est interve-
nu, en présentant aux participants deux
au milieu Roberto Mazzarella
documents importants rédigés par la
Commission Européenne concernant
«Le réexamen du Livre blanc sur la mo-
bilité de 2001» et le «Livre vert, vers une
politique maritime de l'Union Européen-
ne». L’analyse et l’approfondissement des
thématiques liées aux transports et aux
réseaux de communication ne peuvent
faire abstraction de l’analyse du Livre
Blanc sur la politique européenne des
transports d’ici 2010 mis au point par la
Commission Européenne en 2001.
Face à une demande de plus en plus crois-
sante, la réponse de la communauté euro-
péenne ne devrait pas se limiter à la créa-
tion de nouvelles infrastructures, mais ré-
pondre plutôt à la création d’un système
de transports d’autant plus moderne et ef-
ficace qu’il s’avère durable aussi bien du
point de vue économique qu’environne-
mental. Des mesures, véritablement pra-
ticables, ont été envisagées, en vue de re-
lancer une politique des transports non
plus axée sur le «transport par route»,
mais tendant à valoriser les politiques
d’investissement dans des infrastructures
liées aux chemins de fer, aux voies navi-
gables internes, aux transports maritimes
et aux opérations intermodales.
Les transports maritimes et les transports
fluviaux (pas encore complètement ex-
Fabrizio Campisi
ploités par les politiques de la Commu-
nauté Européenne) sont d’une impor-
tance fondamentale pour les opérations
intermodales et leur relance exige la réa-
lisation des soi-disant «autoroutes de la
mer», de véritables alternatives aux iti-
néraires par voie de terre, ainsi que l’ex-
ploitation du transport fluvial, l’allié na-
turel de ces dernières. Les travaux de la
IVème Commission ont été illustrés par
Natale Giordano, qui a exposé une com-
munication sur le financement obtenu
de la part de l’Union Européenne pour
les projets suivants: Ecomemaq et Me-
dins, présentés dans le cadre de l’Initia-

tive Communautaire Interreg III, res-
pectivement zone Archimed et Medocc.
Le projet Ecomemaq, dont le Coppem
est le chef de file, concerne un partena-
riat composé du PIT Demetra (Italie),
de la Région de la Crète (Grèce), des
Salvatore Cuffaro et Wijdan Bint Fawaz Al Hashimi
Universités de Bari (Italie) et d’Athènes
(Grèce) ainsi que de l’IAMB, centre
d’excellence dans la recherche ayant son
siège à Bari (Italie). Le projet envisage
également la présence, en qualité d’ob-
servateur, du Ministère de l’Environne-
ment de la République Arabe de Lybie
ainsi que l’assistance technique de Prag-
mata (San Marino). Le but du projet est
de promouvoir le développement du-
rable à travers la gestion des biens envi-
ronnementaux de la Méditerranée, en
mettant en valeur notamment la riches-
se du maquis méditerranéen, même à
travers la réalisation de certains projets-
pilote avec la participation des parte-
naires grecs du Coppem.
On prévoit en effet de réaliser quelques-
unes des activités du projet à Chania – la
Crète et à Nea Halkedonia – Attique.
Le montant du financement total est de
1.310.000 Euros et la durée du projet
égale à 18 mois ; il prendra fin en dé-
cembre 2007. M. Giordano a ensuite
rapporté les contenus du projet Medins,
financé dans le cadre d’Interreg III Me-
docc. Au sein du projet, en qualité de
partenaire, le Coppem soigne les aspects
ayant trait à la diffusion des résultats et à
la sensibilisation, alors qu’il remplit le
rôle de gestion du partenariat transna-
tional, pour ce qui concerne les Autori-
tés Locales.
En fait, ce sont la Région de Murcia et la
Municipalité de Jaen à participer au pro-
jet pour ce qui est de l’Espagne, en plus
de la Commune de Khalivia Tourikou et
l’Association des Communes de la Ré-
gion Attique. En outre, dans Medins,
pour la première fois dans le cadre de
l’initiative Interreg III, on envisage la
possibilité de prévoir un cofinancement
Meda pour les partenaires issus des Pays
méditerranéens partenaires. En l’espèce,
à la réalisation du projet, qui compte sur
un budget d’à peu près 900.000 euros du
Fonds Européen de Développement Ré-
gional, s’ajoutant aux 600.000 euros du
budget Meda, ce sont la Région de Ra-
bat-Salé-Zemmour-Zaër ainsi que la Mu-
Lino Motta et Nikolas Papamikroulis
nicipalité de Rabat qui vont participer
pour ce qui est du Maroc, le Facm pour
l’Algérie et le Gouvernorat de Kairouan
ainsi que la Municipalité de Bizerte pour
la Tunisie. M. Giordano a parlé des rap-
ports avec la Fondation Euroméditerra-
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Ahmad Al Adsani
néenne Anna Lindh pour le Dialogue
entre les Cultures (ALF), avec laquelle le
Coppem va bientôt achever un Memo-
randum of Understanding. Les activités
de partenariat avec l’ALF prévoient la
réalisation à Alexandrie d’Egypte, en
mai 2007, de la Biennale des Jeunes Ar-
tistes, à l’occasion de laquelle le Coppem
participe au Steering Committee avec le
Gouvernorat d’Alexandrie, la Biblio-
thèque Alexandrine et all Bjicem. Une
autre activité commune de l’Alf et du
Coppem consiste en le projet pilote Cul-
ture of Water, sur la culture de l’eau et
des aspects liés aux processus sociaux, en-
vironnementaux et artistiques.
Dans le cadre de ce projet, envisageant
aussi la participation de la World Water
Fellowship, de la Fundación Nueva Cul-
tura del Agua et de la Bibliothèque
Alexandrine, en plus que de l’Institut
Suédois de Culture d’Alexandrie d’Egyp-
te qui en est le chef de file, on abordera
les thèmes suivants: «Les grands fleuves
et les civilisations» et «Les jumelages
entre les villes fluviales et entre les com-
munautés des zones rurales humides». Les
activités de la Vème Commission ont en-
fin été rapportées par Mme Giovanna Ci-
rino, qui a annoncé le soutien opération-
nel de la part de la Commission quant à
la présentation de la Charte Européenne
pour l’égalité des chances qui sera offi-
ciellement présentée au Palais des Nor-
mands à Palerme.
OCTOBRE 2007| 3
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
EUROMED SUPPORTÉ PAR DE NOUVEAUX PROJETS
LA POLITIQUE DE VOISINAGE VA FAVORISER LA COOPÉRATION AVEC LES PAYS DE LA RIVE SUD
M. UGO INTINI LE VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES
Ugo Intini
C’est un plaisir pour moi de vous apporter
les salutations du Gouvernement, à l’oc-
casion de la XI Assemblée Générale du
Coppem consacrée aux politiques médi-
terranéennes en vue de 2010. Je souhaite
tout de suite vous rappeler que le Minis-
tère des Affaires Étrangères a suivi, dès le
début, les phases de la constitution de ce
Comité, qui grâce à l’engagement de la
Région Sicilienne, s’est fait l’interprète
des objectifs sur lesquels depuis 1995 re-
pose le Processus de Barcelone, en pro-
mouvant des initiatives pour la relance
des relations euro-méditerranéennes
entre les Municipalités, les Provinces et
les Régions des deux rives.
Plus d’une dizaine d’années se sont écou-
lées depuis que dans la Déclaration de
Barcelone on indiqua comme but priori-
taire la création d’une zone de libre
échange dans la région, avant 2010. Cet-
te date, désormais assez proche, nous
amène à réfléchir quelque peu sur les
perspectives ouvertes par le Partenariat
euro-méditerranéen. Dans une vision
d’ensemble, il paraît évident que ce fo-
rum de dialogue à 37 est un parcours en
4 |COPPEMNEWS
devenir qui doit encore exercer toutes ses
potentialités et qui n’a jusqu’à présent
donné que des résultats décevants. Il
s’agit, en effet, d’un dessein ambitieux,
ayant rencontré pas mal d’obstacles sur
son chemin, tout d’abord, la confronta-
tion difficile entre les parties impliquées
dans le Processus de Paix au Moyen
Orient et les graves crises ayant caractéri-
sé la région pendant les dix dernières an-
nées. Mais c’est un forum indispensable
pour la coopération: le seul où Israël soit
assis à côté de pays qui ne le reconnais-
sent pas et avec lesquels il n’entretient
pas des relations diplomatiques normales.
La grande nouveauté introduite au sein
du Processus de Barcelone est du reste
fondée sur une approche diplomatique
différente envers les Pays de la rive sud,
s’inspirant du principe de co-ownership,
donc sur une base de partenariat effectif
par rapport à la coopération dans le style
traditionnel. C’est pourquoi nous croyons
que le système et la philosophie du Parte-
nariat Euro-méditerranéen sont encore
valables, car la réalisation d’une zone de
paix et de stabilité dans la région consti-
tue une priorité et un défi non seulement
pour nous mais pour toute l’Europe.
Même l’objectif de la création d’une zone
de libre échange euro-méditerranéenne
représente un but crucial, qui ne pourra
certes pas respecter l’échéance prévue de
2010, mais que nous essayerons d’at-
teindre dans un horizon temporel pas trop
lointain, grâce surtout aux efforts
conjoints des Pays européens et méditer-
ranéens les plus clairvoyants. C’est dans
ce but que nous avons mené une activité
diplomatique intense, en accord avec les
autres Partenaires like-minded, afin de re-
donner une impulsion à la coopération
euro-méditerranéenne moyennant des
projets concrets dans des secteurs, ayant
un intérêt direct pour les populations: en
particulier, premièrement, la coopération
contre le terrorisme et en matière de pro-
tection civile; deuxièmement, le renforce-
ment de la facility du Fond Euro-méditer-
ranéen pour l’Investissement et le Parte-
nariat (FEMIP), d’autres initiatives au
profit du secteur privé et la coopération
sur l’environnement et l’énergie; troisiè-
mement, le dialogue interculturel, les
échanges entre les étudiants, le rôle de la
femme; quatrièmement, la coopération en
matière de migration. C’est toujours dans
cette logique que nous avons mis tout en
œuvre pour que la Politique de Voisinage
puisse offrir des dimensions de coopéra-
tion nouvelles et efficaces aux Pays de la
rive sud. C’est même grâce à notre action
que la Commission s’est engagée à respec-
ter la répartition existant auparavant
entre les fonds MEDA (ancien instru-
ment financier pour les Pays partenaires
de la Méditerranée) et TACIS (Technical
Assistance to the Commonwealth of In-
dependent States), déjà destinés respecti-
vement aux Pays méditerranéens et aux
Pays de l’Est, comme point de départ pour
la programmation 2007-2013. A ce pro-
pos, je tiens à vous rappeler qu’une com-
posante spécifique du nouvel instrument
financier ENPI est constituée de la coopé-
ration transfrontalière, par laquelle il est
possible de financer des «programmes
conjoints» entre les territoires des Etats
membres et des Pays voisins qui se parta-
gent une frontière terrestre ou maritime.
Dans ce contexte, le programme «Italie-
Tunisie» (auquel participe la Région Sici-
lienne) et le «Programme Multilatéral
pour le Bassin Méditerranéen», dont la
Région Sardaigne est l’Autorité de Ges-
tion, revêtent pour nous un intérêt remar-
quable. Je voudrais bien souligner l’impor-
tance que nous attribuons à la méthode
du dialogue en tant que stratégie de rela-
tions, afin d’atteindre tout objectif. C’est
dans cette optique que nous avons créé
deux importants instruments de collabo-
ration entre les sociétés civiles, à savoir
l’Assemblée Parlementaire Euro-méditer-
ranéenne et la Fondation Anna Lindh. La
valeur ajoutée de la Fondation par rapport
 XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

aux autres organismes internationaux, est
le fait d’ailleurs d’être justement un lieu de
médiation et de rencontre entre l’orienta-
tion politique indiquée par les Gouverne-
ments et les demandes de la société civile.
On dirait que l’initiative du Coppem aille
parallèlement sur ce même terrain, là où
elle met en évidence, en harmonie avec
l’action du Gouvernement, le développe-
ment de la dimension humaine dans la
Méditerranée, en tant que priorité de la
mission du Comité.
Dans ce contexte nous avons beaucoup
apprécié l’institution récente du Prix Se-
me d’Arancia, attribué en 2006 au Prési-
dent émérite M. Carlo Azeglio Ciampi et
à Mme Suzanne Moubarak. De plus, le
Coppem est concrètement présent dans
tous les domaines de coopération ayant
acquis le plus de visibilité et d’espace à
partir du Décennal de Barcelone. Je pense
à la santé, un secteur fort pour ce qui est
du partage des savoirs et des pratiques
entre les pays de la région. L’apport du Co-
mité quant à la réalisation du «Centre de
coordination socio-sanitaire euro-médi-
terranéen» en collaboration avec l’IS-
METT (Institut Méditerranéen pour les
Transplantations et les Thérapies à Haute
Spécialisation) de Palerme, représente, de
ce point de vue, une étape très significati-
ve dans ce parcours. Je pense également à
la question migratoire, introduite lors du
Sommet de Barcelone des Chefs d’Etat et
de Gouvernement en tant que quatrième
volet du Partenariat, étant donné la com-
plexité des thématiques traitées sur le plan
social et juridique, face à une expansion
considérable des mouvements de popula-
tion entre les deux rives.
Comme il est bien connu, elle fera l’objet
d’une Conférence Ministérielle Euro-mé-
diterranéenne spéciale, qui se tiendra au
Portugal au mois de novembre. Je souhai-
te enfin mentionner le secteur de l’éduca-
tion, qui a reçu une impulsion rénovée
dans le domaine de l’enseignement supé-
rieur. C’est justement en Sicile, avec les
trois Conférences de Catane, dont la pre-
mière en 2003 durant la Présidence ita-
lienne, que l’Italie a jeté les bases de la
création d’un Espace Euromed de haute
formation et recherche. Dans ce contex-
te, nous appréhendons avec le plus grand
intérêt la première réunion des Ministres
de l’Enseignement Supérieur et de la Re-
cherche qui aura lieu en Egypte le 18 juin
prochain. La réunion du Caire va être
l’occasion d’un approfondissement de
thématiques ayant une importance cen-
trale pour nous et d’un premier examen
d’initiatives visant à consolider des va-
leurs communes chez les jeunes des deux
rives, dont certainement l’idée de créer
une Université de la Méditerranée. Je
voudrais finalement faire une petite ré-
flexion. Nous chercherons à nous engager
pour l’unité politique de l’Europe, afin de
mettre au point une Constitution qui soit
le plus grand dénominateur commun.
Mais il faut savoir que dans la zone de
l’euro nous devons aller de l’avant, inter-
venir de manière plus efficace.
Nos monnaies sont accrochées à une po-
litique commune et pour cela il faut une
politique fiscale unique; en fait, l’instru-
ment monétaire ne suffit pas à lui seul à
faire une politique économique unitaire
et partagée. Je pense que nous devons
tous avoir ce même objectif. Quant aux
droits de l’homme et à l’immigration for-
ce est de constater comment trop souvent
le Nord, et plus précisément l’Europe,
aborde ces thèmes avec une attitude d’ar-
rogance à l’égard du Sud. Dans ce cas là,
c’est la faute à chacun, chacun a ses res-
ponsabilités. A défaut d’une unité poli-
tique de l’Europe, on n’arrivera pas à ré-
gler ce problème et à vaincre les crises au
Moyen Orient. Sur le plan de la paix, il
est donc nécessaire d’amorcer l’initiative
politique de l’Europe, car c’est la plus cré-
dible de toutes et elle a le poids qu’il faut
pour poursuivre ce but. L’Europe ne doit
pas rater cette occasion historique par
manque d’unité politique.

CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA GESTION DES CRISES ET DES DESASTRES AU CAIRE

Un centre international pour la protection de l’environnement dans le bassin euro-méditerranéen va bientôt naître, grâce à l’apport des
Autorités nationales et locales. L’initiative a été lancée à la fin de la «Conférence sur la gestion des crises et des désastres dans les Pays
arabes et euro-méditerranéens» s’étant tenue au Caire le 20 octobre dernier. La rencontre a été promue par la délégation égyptienne
du Coppem, avec l’apport du «Centre National pour la gestion des crises de la Présidence du Conseil des Ministres de la République
d’Egypte», du «Forum euro-méditerranéen pour l’aménagement urbain et l’environnement» ainsi que de la «Société arabe pour le dé-
veloppement humain». A la conférence ont participé les Ministres des transports, de l’environnement et du pétrole, les Gouverneurs de
la région de Qualyubiya et d’Alexandrie ainsi que de nombreux techniciens et experts venant de l’Egypte et des Pays arabes.

OCTOBRE 2007| 5
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
LA CROISSANCE ECONOMIQUE EST ESSENTIELLE POUR LA
SECURITE
LE PROCESSUS DE BARCELONE DEVRA COMBLER LE FOSSE EXISTANT ENTRE LE NORD ET LE SUD
ADLY HUSSEIN LE GOUVERNEUR DE LA REGION DE QUALYUBIYA ET VICE-PRESIDENT DU COPPEM
de gauche à droite: Adly Hussein et Nourredine Sbia
Bonjour à tout le monde. Je voudrais com-
mencer en saluant le vice-ministre des Af-
faires étrangères, M. Intini, et le féliciter
pour son excellente présentation. Permet-
tez-moi de me rapporter à quelques élé-
ments essentiels soulignés par M. le vice-
ministre, car je crois que ce qu’il a brossé
est un tableau important pour les relations
entre le Nord et le Sud aussi bien que pour
le travail du Coppem. M. Intini a affirmé
que ce que la Conférence de Barcelone a
réalisé est bien peu de choses. C’est la vé-
rité. Dans les gouvernements et les minis-
tères, dans les collectivités locales et dans
le Coppem, nous devons pousser pour es-
sayer de combler le fossé existant entre le
Nord et le Sud. J’ai dit plusieurs fois que le
Coppem peut faire ce que les gouverne-
ments n’arrivent pas à faire, car c’est jus-
tement nous, qui représentons les collecti-
vités locales et qui avons des compétences
élargies et souples, nous permettant d’ai-
der les gouvernements dans l’application
des accords de Barcelone, qui constituent
le terrain dans lequel le Coppem est enga-
gé. Le deuxième thème concerne la Médi-
terranée, qui doit redevenir ce qu’elle
était: une mer de paix, comme M. Intini
6 |COPPEMNEWS
l’a bien dit, et on ne peut y arriver qu’avec
le développement, encore plus qu’avec la
sécurité. Le processus de Barcelone n’a
misé que sur la sécurité sans s’occuper des
aspects sociaux ni économiques. C’est une
erreur grossière, puisque la sécurité n’amè-
nera pas au vrai développement, tandis
que le développement peut amener à la
sécurité. Le fait que les pays de l’UE, ils ne
se sont concentrés que sur la sécurité n’est
pas mauvais. Regardez les Etats Unis:
combien de milliards de dollars y a-t-on
dépensé pour soutenir la guerre contre
l’Iraq? Pensez-y: si l’on avait affecté à la
question du Moyen Orient même rien que
1% des dépenses militaires, nous aurions
aimé l’Amérique. J’espère que le respon-
sable des Etats Unis peut m’écouter. Tou-
tefois, la guerre, les meurtres et les des-
tructions sont la langue courante. Nous
pouvons changer cette dimension drama-
tique avec le développement et la paix. Le
vice-ministre, M. Intini, a parlé d’un dan-
ger possible provenant de l’Inde et de la
Chine. C’est une réalité. J’avais déjà abor-
dé ce même sujet lors de la visite ici, à Pa-
lerme, de Madame Moubarak. Il est vrai
que la Chine est entrée en Afrique et dans
le monde arabe, sans conditions préa-
lables, avec cinq milliards de dollars
d’aides et d’emprunts à taux bonifié. C’est
différent par rapport aux USA ou à
l’Union Européenne, qui posent d’innom-
brables conditions concernant les aides au
développement, en les reliant à la réalisa-
tion des droits de l’homme, en mettant
cependant toutes ces conditions à la fin.
Nous, au Sud, nous sommes découragés et
nous ne voyons que des obstacles. La Chi-
ne rentre. L’UE devrait faire attention,
parce que chez les voisins rentrent des in-
connus, tels les chinois justement. M. le
vice-ministre Intini, a également fait allu-
sion au fait que nous devons nous intéres-
ser à la question du terrorisme. Le Cop-
pem est en train de préparer une confé-
rence sur le terrorisme, sur l’immigration
clandestine et sur la criminalité organisée
et cette initiative implique un grand tra-
vail. Je voudrais vous rappeler qu’il y a dix
ans, notre président, M. Moubarak, avait
reconnu la nécessité d’organiser une
conférence internationale sur le terroris-
me, mais personne ne l’écouta. Jusqu’à ce
que le terrorisme a atteint les maisons de
ceux qui s’en étaient désintéressé, en
Amérique, à Londres, en Espagne, en
France et dans bien d’autres pays. M. le vi-
ce-ministre Intini a soutenu que certains
pays ne reconnaissent pas Israël, mais je
voudrais vous rappeler qu’il existe une ini-
tiative arabe issue de l’Arabie Saoudite,
qui propose de reconnaître Israël en
échange du respect des accords de l’ONU.
Nous devrions tous appuyer cette initiati-
ve arabe et je tiens à dire que la politique
des assassins, des leaders, de la détention
et l’enlèvement de Ministres palestiniens
n’amènera pas à la paix véritable. D’autre
part, le lancement de missiles contre les
maisons des Israéliens n’amènera à rien de
tout. J’aurais bien voulu parler davantage,
mais on n’a pas beaucoup de temps. Je
voudrais toutefois insister sur l’idée que le
Coppem peut contribuer à une action
nette visant à réduire l’écart Nord / Sud.

NOUVEL ESPACE POUR LA COOPERATION
INTERTERRITORIALE
NECESSAIRE L’IMPLICATION DE TOUS LES SUJETS CONCERNES DES DEUX RIVES
IAN MICALLEF LE PRESIDENT DE LA CHAMBRE DES AUTORITES LOCALES AU CONGRES DES POUVOIRS LOCAUX ET RÉGIONAUX DU CONSEIL DE L’EUROPE
Jan Micallef et, à côté, Muzzafer Baca
Le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régio-
naux du Conseil de l’Europe, que je repré-
sente ici en tant que Président de la
Chambre des Pouvoirs Locaux, est bien
conscient du besoin croissant de synergies
et d’actions communes en euro-méditer-
ranée. Cette action doit être entreprise sur
les deux rives du bassin méditerranéen, en
impliquant tous les acteurs au niveau in-
tergouvernemental, parlementaire, local
et régional, ainsi que la société civile et les
ONG. Nos histoires sont entremêlées
entre-elles, riches en relations entre les
peuples provenant des deux rives, et ces
échanges ont donné vie à ce que je définis
“unité culturelle” à l’intérieur de la région
euro-méditerranéenne, une plate-forme
parfaite pour le dialogue interculturel et
interreligieux entre nos communautés,
tant au niveau local que régional. Ce dont
nous sommes témoins aujourd’hui dans les
relations euro-méditerranéennes peut être
décrit comme le processus de rapproche-
ment, qui est en train d’avoir lieu en mê-
me temps que celui ininterrompu de l’in-
tégration européenne, avec l’élargisse-
ment de l’Union Européenne qui com-
prend maintenant 27 pays mais aussi avec
l’élargissement du Conseil de l’Europe,
qui a récemment accueilli le Monténégro
comme son 47ème état membre. Les re-
tombées des différents référendums sur le
traité constitutionnel européen en 2005
n’ont pas arrêté l’intégration européenne,
comme certains le soutiennent, mais elles
ont certainement accéléré le déplacement
de pouvoir dans le domaine politique,
économique et social vers un niveau terri-
torial, le niveau de la coopération inter-
territoriale. Il est donc important mainte-
nant de ne pas gâcher cette occasion his-
torique et d’inclure dans ce processus nos
voisins au sud les plus proches. Différents
détails sont encore à définir et à mettre au
point dans le domaine institutionnel eu-
ropéen, mais je peux vous dire ici et main-
tenant qu’une telle idée a suscité un inté-
rêt considérable dans toute la zone médi-
terranéenne. Ce que nous reconnaissons
aujourd’hui est l’Interdépendance dans un
monde globalisé où le nord a besoin du
sud et le sud du nord. En effet le Conseil
de l’Europe a fondé le Centre Nord-Sud
pour l'Interdépendance et la Solidarité
Globale dont le siège est à Lisbonne, Por-
tugal. Nous avons étendu récemment nos
activités au Moyen-Orient, en cherchant
des façons où nos villes européennes puis-
sent aider les pouvoirs locaux et les rela-
tives organisations dans cette région,
telles par exemple le Municipal Alliance
for Peace (MAP), la Association of Local
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Authorities of the Netherlands (Organi-
sation des Pouvoirs Locaux des Pays-Bas),
ou la Network for Decentralised Coopera-
tion in the Middle East (Réseau pour la
Coopération Décentralisée au Moyen-
Orient), avec Cités Unies France au
centre de cette action. L’objectif est celui
d’engager les municipalités dans l’action
commune en faveur de la paix et nous
sommes actuellement en train de rédiger
un rapport sur cet argument qui sera ana-
lysé lors de la prochaine session automna-
le du Congrès. Mais nous sommes en train
d’accorder notre attention au Maroc, la
question de la coopération avec le Maroc
sera contenue dans l’ordre du jour de la
Chambre des Pouvoirs Locaux durant la
Session Plénière, à laquelle est prévue la
participation d’Omar Bahraoui, maire de
Rabat et président de l’Organisation na-
tionale des Pouvoirs Locaux mais aussi 1er
vice-président de la Commission Perma-
nente du Coppem. Naturellement, nos
plans et nos politiques ne sont, et ne de-
vraient pas l’être, adressés à un seul pays
ou à une seule région. Nous tous devons
impliquer toute la rive sud de la Méditer-
ranée et nous pousser même au-delà. A
travers le Maroc nous pouvons atteindre
les autres pays du Maghreb. A travers Is-
raël et les Territoires Palestiniens, nous
pouvons atteindre le Liban qui se trouve
aujourd’hui sur le bord de la destruction,
ou plutôt de l’implosion, et qui ne s’est pas
encore repris des opérations militaires is-
raéliennes de l’an passé. Nos politiques
jusqu’en 2010 et plus doivent être façon-
nées pour partager nos valeurs et nos ex-
périences en s’adaptant de façon adéquate
aux réalités locales, en commençant par
les bases de chaque communauté, dans les
villes, dans les bourgs et dans les villages
précisément là où les gens vivent et tra-
vaillent. Nous devons impliquer les orga-
nisations des pouvoirs locaux sur la rive
sud où elles existent déjà, leur donner une
aide et les assister à atteindre des objectifs
qui leur soient propres.
OCTOBRE 2007| 7
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
UN “MOIS POUR LA MEDITERRANEE”
PROPOSITION D’UN VASTE PROGRAMME DE MANIFESTATIONS POUR L’INTEGRATION
PAOLO COLIANNI L’ASSESSEUR AUX AUTONOMIES LOCALES DE LA REGION SICILIENNE
En représentation du gouverne-
ment sicilien j’affirme la condi-
tion d’intérêt absolu envers la
problématique euro-méditerra-
néenne, bien que nous soyons
une de ses parties fondamentales
et bien que nous vivions chaque
jour le drame du désespoir et en
même temps de l’espoir. La Sici-
le a représenté dans le temps un
mix extraordinaire de cultures et
nous n’oublions pas ce que les
Arabes nous ont enseigné, tout
comme nous n’oublions pas nos
valises en cartons quand nos mi-
grants allaient ailleurs. Personne
ne pourra arrêter le processus
inéluctable de l’interaction entre les
peuples et, surtout, le rééquilibre de la ri-
chesse. Il faut seulement établir si c’est la
politique qui doit déterminer les cours
des événements ou si, dans cette société
si complexe où les accélérations sociales
et l’exercice du pouvoir sont aussi par-
cellisés et acéphales, nous devons par
contre subir les changements qui arrive-
ront des peuples. Je pense que la vraie
crise de la politique, ou peut-être la
nôtre, à nous politiciens, est due au fait
que nous suivions les changements au
lieu de les déterminer.
Je pense que le temps est venu dans le-
quel, et pour lequel, nous devrions peut-
être écouter davantage les gens, le
peuple et pas seulement les raisons de
l’économie. La Sicile se propose d’être
une terre de frontière de ce point de vue.
Un autre problème que je retiens vital
concerne les aspects de la communica-
tion, entendue comme méthodologies et
modèles systématiques au sein desquels
l’interaction entre les peuples doit avoir
lieu. Moi je suis personnellement
convaincu que les big event ne servent
plus, que les manifestations improvisées
ne servent plus, il faut par contre essayer
de créer des moments plus durables et
temporellement plus significatifs, c’est
8 |COPPEMNEWS
de gauche à droite: Fabio Pellegrini et Paolo Colianni
en ce sens nous sommes en train de pro-
poser que justement puisse naître en Si-
cile, grâce à la contribution du Maroc,
avec lequel nous avons déjà parlé et de
la Tunisie, avec laquelle nous nous ap-
prêtons à parler, mais je voudrais dire
avec tous les peuples frontaliers, le
“Mois pour la Méditerranée”. Un mois
où tous les événements puissent avoir
lieu ensemble pour représenter le Prin-
temps de la Méditerranée, pour que la
politique puisse parler avec la politique,
déterminant l’état de l’art de l’interac-
tion, les intellectuels puissent parler
avec les intellectuels, l’on puisse parta-
ger le journalisme, l’art, la poésie. Je
pense que nous avons le devoir de tenir
compte des erreurs de l’Europe, qui a
construit son unité dès le début unique-
ment sur les aspects économiques.
Je pense que le temps est venu pour ré-
humaniser les processus d’interaction
entre les peuples; il faut faire en sorte
que l’homme soit vraiment au centre du
changement. Les intellectuels, outre les
politiciens, ont une grande tâche de
guide qu’ils ont perdue depuis quelque
temps dans notre société. Moi je vois
beaucoup de vigueur, beaucoup de capa-
cité, beaucoup d’envie de croître chez
les peuples du sud du monde et je pense
qu’ils sont meilleurs que nous
sur le plan de la recherche in-
tellectuelle du changement car
ce sont les motivations et les as-
pirations qui rendent les
hommes grands et pas l’argent.
Nous avons le devoir d’agir en-
semble pour promouvoir sur-
tout en termes d'émergence
l’accueil vers le désespoir et l’es-
poir. J’ai fait noter au Ministre
de l’Intérieur italien, au Mi-
nistre des Politiques sociales,
que sur 21.000 hommes et
femmes qui débarquent chaque
année à Lampedusa, 1500 sont
des enfants, des jeunes non ac-
compagnés de moins de 18 ans. Sur
1500 seulement un peu plus de 300 sont
identifiés. Mille deviennent invisibles
et marchent sur les routes de notre Sici-
le, de notre Italie et de notre Europe, et
tout cela parce qu’il n’y a aucun vrai
dialogue entre les peuples. Il suffirait au-
jourd’hui de s’échanger des informa-
tions télématiques pour attribuer un
nom réel ou virtuel à ces jeunes, pour
leur donner une âme et une conscience,
pour les accompagner vers leurs espoirs
en toute légalité sans qu’ils tombent en
proie de la criminalité organisée, de la
mafia, du trafic d’organes et de la pau-
vreté qui humilie. Et alors, comme je
pense que la plus grande des pathologies
soit la solitude, aujourd’hui nous, nous
avons un devoir: rompre les solitudes
subjectives et culturelles des peuples et
commencer à accorder le temps et l’at-
tention nécessaires à un problème si im-
portant. Voici pourquoi je vous propose
dans un futur proche (nous, nous pen-
sons à avril 2008) de mettre en place
une initiative justement en Sicile, pour
que des poètes, des artistes, des intellec-
tuels puissent parler tous ensemble de la
Méditerranée pendant un mois pour que
le changement naisse du dialogue entre
les peuples.

LE PROCESSUS DE PAIX DESTABILISE PAR LE TERRORISME
ELIMINER LES INEGALITES POUR SURMONTER LES DIFFICULTES ACTUELLES
WIJDAN BINT FAWAZ AL HASHIMI L’AMBASSADRICE DE JORDANIE EN ITALIE
Wijdan Bint Fawaz Al Hashimi
C’est avec grand plaisir que je suis là en
Sicile, qui avec la ville de Cordoue, a été
pour les civilisations islamiques le pont
vers l’Europe et, en allant au-delà, vers les
civilisations judaïques, chrétiennes, et
qui a marqué la Renaissance. L’une des
contributions les plus importantes pour la
culture et la Sicile, a été apportée durant
une période très courte, celle de la domi-
nation islamique en Sicile. On pensait se
trouver face à un désastre pour les Sici-
liens, par contre cette époque constitua
une véritable Renaissance, dont il reste
un témoignage au niveau mondial. Les
questions ayant trait à la Méditerranée et
au bassin euro-méditerranéen je les ai
abordées dès 1994: mon premier contact
c’était avec la Fondation «Mediterraneo»
de Naples et par la suite avec le centre
«Nord-Sud» de Lisbonne.
Au moyen d’échanges culturels, nous
avons dévoilé les différences entre ces
peuples et nous avons comblé les diffé-
rences culturelles que les gens pensent
qu’il existe. Nous parlons maintenant de
certains programmes fondamentaux sou-
tenus par le Coppem pour ces régions, en
partant justement de la culture et des ins-
titutions culturelles dans la zone. Ensui-
te, il faut également aider à construire la
société civile et à faciliter la connaissan-
ce, semer l’acceptation entre les diffé-
rentes cultures et les Nations. D’après
moi, acceptation ne veut pas dire tolé-
rance. C’est un concept différent: accep-
ter veut dire accepter tout en bloc, le po-
sitif et le négatif, la culture d’autrui, sa re-
ligion. Un deuxième programme qu’il
faut mener à bien concerne l’assistance
sanitaire, qui va certainement soulager la
qualité de vie des populations locales.
Pour ce qui est du développement, les
Banques aussi s’occuperont de ce problè-
me. L’aménagement urbain est très im-
portant. Je ne suis pas tout à fait d’accord
avec ce qu’a dit M. Romano Prodi. La
Méditerranée, comme dit le Président,
n’est pas un pont entre l’Est et l’Ouest
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
pour les navires, ou pour les moyens de
transport ou pour les activités commer-
ciales. D’après moi, la Méditerranée est
au milieu du monde. En ce qui concerne
la crise dans cette zone, nous savons qu’il
y a eu des tournants importants dans nos
communautés le long de la rive sud de la
Méditerranée. Evidemment, mais je ne
vais pas rentrer dans les détails, toutefois
vous savez à quoi je fais allusion. A
chaque fois qu’il se présente des ques-
tions concernant le Liban ou bien le pro-
cessus de paix, il se produit en même
temps une attaque terroriste, incitée on
ne sait par qui: des actes négatifs qui
contrebalancent les faits positifs. Le ter-
rorisme continuera tant qu’il y aura des
injustices et des règles de traitement
doubles. L’Europe devrait reprendre sa
place originaire dans le monde de la po-
litique internationale.
Je suis en Italie depuis sept mois. Je ne
suis pas une diplomate de carrière, j’ai
travaillé dans le monde des Universités.
L’Europe doit trouver une solution pour
la Palestine et Israël. J’ai été très frappée
par l’Italie et par son activité sur le plan
européen. Les problèmes et les questions
sur le tapis, ce n’est ni l’Italie ni les Usa à
eux seuls qui pourront arriver à les ré-
soudre. On ne peut pas effacer le terroris-
me avec la guerre ou les agressions. L’in-
justice doit finir. Il faut se demander, par
exemple, pourquoi dans la Bande de Ga-
za il y a autant de terroristes. Il n’y a pas
de travail, les écoles restent fermées
presque toute l’année. Cela veut dire que
tout le monde peut être conduit sur le
mauvais chemin comme cela arrive en
Iraq et comme cela pourrait se produire
au Liban. Nous voulons remercier les or-
ganisateurs de cette rencontre et je suis
persuadée qu’avec l’apport de tous, nous
contribuerons à favoriser le développe-
ment et à diffuser la justice au profit non
seulement des populations de la Méditer-
ranée, mais également de la communau-
té nationale toute entière.
OCTOBRE 2007| 9
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
LE DEVELOPPEMENT CONDITIONNE PAR LA CRISE AU
MOYEN-ORIENT
IL EST INDISPENSABLE DE DEFAIRE CE NOEUD POUR ENTAMER UNE SAISON DE PROSPERITE
MOHAMED ASHRAF GAML ELDIN RASHED L’AMBASSADEUR DE LA REPUBLIQUE ARABE D’EGYPTE
Mohamed Ashraf Gaml Eldin Rashed
C’est pour moi un grand privilège que de
m’unir à vous aujourd’hui et m’adresser à
une assemblée si importante. Nous nous
rappelons encore vivement et nous appré-
cions fortement les honneurs que le Cop-
pem a rendu en novembre dernier à Ma-
dame Suzanne Mubarak pour son rôle em-
blématique et ses efforts dans la promo-
tion des valeurs telles la paix et la prospé-
rité en Egypte, en Méditerranée et au-
delà. Nous, Egyptiens, et je suis sûr même
vous et de nombreux autres, nous sommes
orgueilleux et nous faisons l’éloge de ses
résultats. Il est inutile de dire que cette ré-
union a lieu à un moment où notre ré-
gion, la Méditerranée, est en train de fai-
re face à des défis et à des opportunités de
tout premier ordre. Nous sommes face,
plus que par le passé, à un réel croisement.
Le Coppem fournit certainement un im-
portant forum pour travailler ensemble
avec un engagement réciproque afin de
renforcer la coopération entre l’Europe,
en particulier l’Italie, justement à travers
le Coppem, et les rives sud de la Méditer-
ranée et avec pour objectif de créer une
zone de paix, de stabilité et de prospérité
partagée par toute la région méditerra-
néenne. Cet objectif se base sur des liens
historiques solides, sur un patrimoine cul-
turel commun et des leçons apprises du-
rant les nombreuses rencontres que nous
avons organisées au cours des années. Je
10 |COPPEMNEWS
crois qu’une approche globale doive, d’un
côté, guider toujours nos efforts pour défi-
nir des actions à entreprendre, non seule-
ment en ce qui concerne les aspects poli-
tiques ou en matière de sécurité mais aus-
si à l’égard de l’écart économique et tech-
nologique et, de l’autre promouvoir ulté-
rieurement nos échanges commerciaux,
les investissements, la coopération cultu-
relle et les relations humaines. A ce pro-
pos je voudrais souligner l’importance de
certains facteurs: 1) La coopération au
sein du partenariat Euromed devrait tenir
compte des priorités des deux rives de fa-
çon équitable, en réfléchissant le principe
de coparticipation, ce qui requiert la
consultation et le partage du processus dé-
cisionnel entre les deux partenaires qui
sont sur le même plan. 2) Nous, nous at-
tribuons une grande importance au dia-
logue politique qui concerne des ques-
tions régionales et autres fondamentales
et en particulier la question israélo-pales-
tinienne, qui représente l’obstacle le plus
important pour atteindre la paix et la sta-
bilité dans la région. Je suis convaincu que
vous serez d’accord avec moi en admet-
tant que la question palestinienne reste le
noyau de la tension moyen-orientale
ayant de considérables implications
concernant la Méditerranée, l’Europe et
au-delà. Le nœud fondamental du problè-
me est que l’occupation est encore en
cours. 3) La situation internationale ac-
tuelle a démontré l’absence de compré-
hension réciproque entre les cultures. Il
est donc nécessaire de bannir tous les sté-
réotypes et les “images de l’autre” et de
partager la défense des droits de l’homme,
les valeurs démocratiques, la condamna-
tion de toute forme de xénophobie, en
consolidant la solidarité entre les deux
rives de la Méditerranée dans le respect
mutuel et l’acceptation de l’autre. 4) Nous
avons besoin d’une plus grande emphase
dans la promotion de la coopération éco-
nomique, dans la libéralisation des
échanges ainsi que dans l’augmentation
des flux d’investissements dans la zone
méditerranéenne car ces facteurs peuvent
contribuer à la création d’emplois mais
aussi à mettre au point des programmes de
coopération en faveur du transfert de
technologies. Une plus grande coopéra-
tion dans le secteur de l’instruction et de
l’échange d’étudiants est elle aussi fonda-
mentale, ainsi que le renforcement des
rapports entre les universités, la consoli-
dation des possibilités de nos institutions
dédiées à l’apprentissage, le développe-
ment de la formation technique et profes-
sionnelle et la satisfaction de la demande
du marché du travail. Nous apprécions
immensément le support qui nous est
donné de la part de l’Italie en ce sens.
Mais il vaut la peine de dire ici que l’Egyp-
te accueillera en juin de cette année la
Conférence Ministérielle Euromed sur
l’Enseignement Supérieur et la Recherche
Scientifique. 5) Concernant le thème de
l’immigration, il est nécessaire de renfor-
cer la gestion des flux migratoires de façon
globale et équilibrée pour avoir des effets
bénéfiques sur tous les peuples de la région
méditerranéenne, en respectant en même
temps les droits des migrants. Enfin, je
voudrais exprimer mon sentiment person-
nel que j’éprouve depuis que j’ai été invi-
té à Palerme pour la première fois par M.
Motta, il y a environ six mois. Moi, ici, je
me sens chez moi. Cela n’est pas seule-
ment dû à l’accueil chaleureux de la part
de ce peuple si cordial, je l’attribue aussi
aux affinités et caractéristiques que nous
partageons et qui nous ont rapproché de
plus en plus au peuple sicilien et, certai-
nement, je me sens chez moi aussi car je
crois fermement en le partage de notre pa-
trimoine culturel et de notre histoire mais
aussi d’un futur commun. Ce partage nous
donne l’énorme responsabilité de conti-
nuer à travailler ensemble pour promou-
voir la coopération, le respect mutuel et
réaliser l’objectif commun d’établir une
zone de paix et de prospérité dans notre
région, la Méditerranée.

DE NOUVELLES POLITIQUES SOUHAITEES POUR LA
MEDITERRANEE
LES THEMES DU DEVELOPPEMENT ET DE LA DEMOCRATIE ENCORE SUPPLANTES PAR CEUX DE LA SECURITE
OMAR EL BAHRAOUI LE MAIRE DE LA VILLE DE RABAT
Omar el Bahraoui
La Méditerranée a constitué tout au long
de son histoire un berceau de civilisation
humaine. Elle a été un pont de commu-
nication un espace de co-existence entre
les peuples et un lieu de brassage de cul-
ture qui se sont succédés sur les deux
rives. Conscient que les nouveau enjeux
politiques, économiques et sociaux de
part et d'autre de la Méditerranée consti-
tuent des défis communs, le Maroc a ad-
héré aux principes nobles de ce partena-
riat par la signature de la déclaration de
Barcelone adoptée lors de la conférence
Euro-Méditerranéenne le 27 et le 28 no-
vembre 1995. Cependant à la lumiere des
événements internationaux et de l'état
de stagnation que connaît le processus il
s'avère nécessaire d'analyser ce processus
et d'en évaluer les résultat afin de propo-
ser des solutions susceptibles de pallier à
ses lacunes et de garantir l'égalité des
chances devant les peuples de la Méditer-
ranée. En dépit de notre appréciation des
pas franchis sur la voie de la concrétisa-
tion d'objectifs de Barcelone les résultat
modeste atteints jusque là ont engendré
chez les peuples du Sud un sentiment
d'incertitude en ce sens que l'aspiration
de l'Union Européenne une zone de libre
échange et son insistance sur les pro-
blèmes sécuritaires et de l'immigration
ont predominé sur tout le projet du parte-
nariat cela a conduit à la marginalisation
des questions relatives au développement
économique et sociale ainsi que celles
ayant trait au progrès démocratique et ci-
vilisationnel commun. En effet l'élargis-
sement des fossés entre les pays du Nord
et Sud la montée du racisme et de l'extré-
misme et le problème de l'immigration
clandestine constituent de nombreux dé-
fis. Enfin il est vrai que la déclaration de
Barcelone se veut un référentiel de prin-
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
cipes et d'objectifs qui tend à faire pro-
gresser économiquement tous les pays du
bassin Méditerranéen comment alors
peut on justifier paradoxalement l'ampli-
fication des disparités de développement
entre les deux rives. Le Maroc en l'occur-
rence affirme son adhésion favorable-
ment à cette déclaration comme l'atteste
la kyrielle de mesures prises dans plusieurs
domaines à savoir les droits de l'Homme
l'encouragement de l'investissement. Ce-
pendant cela n'a pas été concluant. Cet-
te situation interpelle à plus d'un titre et
impose au pays du Nord à repenser autre-
ment leurs politique qui ne contribuent
qu'à la réalisation d'un développement
déséquilibré. Cependant les pays de l'Eu-
rope sont invités à dépasser leur politique
individualiste et doivent consolider une
volonté politique pour tout les pays de
l'Union Européenne pour participer et
promouvoir le bassin de la Méditerranée
autant qu'espace de libre échange écono-
mique et commercial si ce n'est pas pos-
sible en l'an 2010 c'est pour un délai plus
proche. Certes les pays du sud sont prêts à
favoriser les conditions matérielles et mo-
rales pour réussir le projet de sociétés mo-
dernes de la Méditerranée.
OCTOBRE 2007| 11
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DES PROJETS ET DES FINANCEMENTS AUX AUTONOMIES
LOCALES ENCORE INSUFFISANTE LA REPONSE DE L’UE PAR RAPPORT AUX ATTENTES ET AUX
EXIGENCES DES COMMUNAUTES
FABIO PELLEGRINI LE PRESIDENT FONDATEUR DU COPPEM
Fabio Pellegriniì
Moi aussi je remercie le Ministre adjoint
des Affaires Etrangères, M. Ugo Intini
pour être ici aujourd’hui avec nous et pour
l’attention que vous accordez à nos activi-
tés. Je veux profiter de cette circonstance
pour exprimer certaines réflexions et
considérations qui naissent de l’expérien-
ce du Coppem qui date désormais de plus
de sept ans (débutée en juillet 2000 à Ga-
za). L’importance stratégique de la zone
méditerranéenne (Golfe, Pays transcauca-
siens et environs) est amplement recon-
nue également pour sa dimension mon-
diale et non seulement subcontinentale
ou régionale. Elle l’est pour la disponibili-
té naturelle de ressources (énergétiques)
et pour les tensions politiques et militaires
qui déterminent l’instabilité et l’insécurité
qui vont au-delà de la zone géographique.
La question israélo-palestinienne non ré-
solue est une des causes qui alimentent le
ressentiment et l’hostilité envers les Pays
occidentaux et représente la mère de
toutes les violences.
Tous doivent avoir l’obligation catégo-
rique de trouver une solution aux pro-
blèmes de la zone en constituant deux
Etats indépendants et souverains (palesti-
nien et israélien) dans la sécurité de tous
les deux. L’efficacité des activités du Cop-
12 |COPPEMNEWS
pem dérive de la conscience de l’intérêt
commun, de la reconnaissance de la va-
leur et de l’importance des différentes ex-
périences et traditions, de ce dialogue in-
terculturel qui est la seule méthode
constructive pour trouver les meilleures
solutions aux problèmes et pour construi-
re une coopération pacifique entre les
peuples en garantissant développement et
sécurité. En parlant de dialogue intercul-
turel je souhaite, en m’adressant à mon
ami Hussein, que la conférence du Caire
prévue pour la mi-juin soit seulement re-
portée et non pas annulée définitivement.
En réalité, les urgences en Méditerranée
sont nombreuses et de nature différente.
Je vous en énumère certaines sans aucun
d’ordre d’importance ni de gravité.
Celle démographique: les 22 Pays du Bas-
sin Méditerranéen représentent 5,7% de
la terre émergée, mais 7% de la popula-
tion mondiale y est concentrée et en 2025
elle pourrait atteindre 244 millions d’ha-
bitants avec un pourcentage élevé de
jeunes; le problème de l’emploi et de la
nécessité de créer des millions de postes de
travail, aussi bien pour réduire les tensions
sociales que pour contenir l’émigration
(avec des formes d’appauvrissement dou-
blement négatif) et gagner la lutte contre
celle clandestine et la criminalité organi-
sée. Celle hydrique et la disponibilité
d’eau potable; l’on dispose de moins de
1000 mètres cubes par tête et 38% de la
ressource hydrique est perdue dans le
transport. Celle environnementale, de la
pollution marine à l’effacement de 20 mil-
le kilomètres de côtes (rocheuses et sa-
bleuses) sur un total de 46 mille kilo-
mètres avec une projection en 2025 de
perdre 3 mille autres kilomètres, même
pour une urbanisation non contrôlée qui a
vu augmenter le nombre des villes cô-
tières, en passant des 318 de 1950 aux 584
de 1995, avec une densité de population
de 580 habitants/km de côte de 1950 à
1530 de l’an 2000. Celle de l’auto-appro-
visionnement alimentaire, destiné à aug-
menter en raison de la croissance démo-
graphique, surtout de céréales. Cet aspect
rappelle les longues négociations de
l’OMC (l’Organisation Mondiale du
Commerce) avec lequel nous devrions
donner, de la part de l’Union européenne
et des autres Pays occidentaux, Usa en tê-
te, une réponse positive à une différente
structure, plus équilibrée, des relations in-
ternationales et des marchés mondiaux:
c’est dans ce contexte qu’une réelle poli-
tique de développement et de lutte contre
la misère, les maladies et mort à cause de
la faim doit se réaliser. L’Union européen-
ne avec le processus de Barcelone de 1995
et puis avec la nouvelle Politique Euro-
péenne de Voisinage est en train de cher-
cher une stratégie euro-méditerranéenne
plus articulée, mais les résultats ne sont
pas encore à la hauteur des attentes et des
nécessités. Il faudrait accorder plus de pla-
ce aux pouvoirs territoriaux dans le parte-
nariat, surtout pour la réalisation de pro-
jets et une utilisation plus efficace des res-
sources financières. Mais surtout en insti-
tuant un organisme permanent représen-
tatif des élus locaux et régionaux à flan-
quer à l’Assemblée Parlementaire euro-
méditerranéenne déjà constituée.
L’aggravation des tensions et de la sécuri-
té impose à l’Union européenne d’étendre
la fenêtre du dialogue israélo-palestinien
et de promouvoir des initiatives plus inci-
sives sur le plan politique et diplomatique.
Même sous cet aspect les conséquences
négatives d’une Union européenne politi-
quement impuissante émergent en raison
du manque d’une politique commune et
d’instruments politico-institutionnels su-
pranationaux pour pouvoir agir et parler
d’une seule voix. Le Traité pour une
Constitution européenne, au Sommet de
Berlin, a été pratiquement mis de côté.
Nous, nous ne nous attendons pas à ce
qu’avec la CIG l’on fasse plus et mieux de
ce qui a été fait depuis la Convention eu-
ropéenne, mais nous confions en le sé-
rieux et en l’engagement pris par le gou-
 XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

UN ESPACE COMMUN ENTRE L’EUROPE ET LE MONDE

ARABE
RELANCER LE PROCESSUS DE BARCELONE EN VALORISANT LA DIMENSION HUMAINE ET CULTURELLE
AHMAD ALDSANI REPRÉSENTANT DE L'OVA - ORGANISATION DES VILLES ARABES

Nous nous rencontrons aujourd’hui à Palerme et c’est de cette très
belle ville que se lève fort la voix du dialogue et de la coopération
entre les populations de la Méditerranée. L’Organisation des Villes
arabes rassemble plus de 400 villes et nous sommes tous prêts au dia-
logue et à l’échange d’opinions et d’idées, en vue de favoriser la co-
opération et l’amitié. Cette rencontre précède le congrès des Villes
arabes, qui aura lieu au Maroc, à Marrakech, la première semaine du
mois de juin. Ces deux rendez-vous avec les décisions qui en décou-
leront et les plans de travail qui y seront établis, représentent une va-
leur ajoutée à ce processus de coopération visant à créer un espace
commun entre le monde arabe et l’Union Européenne dans tous les
domaines, dans tous les secteurs et surtout au niveau des pouvoirs lo-
caux. Je voudrais que dans les sièges les plus divers on affirme que nos
relations sont à présent gouvernées par des protocoles stricts, limi-
tant beaucoup leur efficacité et le courant d’échanges entre l’Europe
et le monde arabe. D’où le besoin pressant d’un échange d’informa-
tions fluide et d’une large intégration d’éléments culturels et acadé-
miques dans l’association. Bien des problèmes de nos villes sont liés
à la pauvreté et, pour que cette condition soit surmontée, il est né-
cessaire d’instaurer des rapports équilibrés et rouvrir en ce sens le dé-
bat sur le processus de Barcelone, dans le but de le relancer, en met-
tant en valeur la dimension humaine et culturelle, dont l’absence a
déterminé l’échec du processus-même. Notre région a besoin de paix
et d’une coexistence fondée sur l’échange d’expériences et d’infor-
mations ainsi que sur la paix, alors qu’aujourd’hui il manque encore
une vision claire de l’avenir. A mon avis, le Coppem et l’Organisa-
tion des Villes arabes peuvent jouer un rôle décisif et important, afin
de réaliser une perspective de coopération et de progrès.

vernement italien de n’accepter aucun
compromis à la baisse. Bien que les Pays
favorables à une Europe unie économi-
quement et politiquement disent non aux
eurosceptiques et que l’on continue avec
ceux qui y croient. L’absence de politique
européenne commune endommage nos
citoyens mais ne permet pas même d’ap-
porter une contribution positive et
constructive à la solution des problèmes
mondiaux. Deux dernières considéra-
tions. La première concerne la question
des droits de l’homme et des droits civils.
Il est vrai que nous, européens occiden-
taux, sommes souvent considérés comme
ceux qui posent des questions préjudi-
cielles sur l’état intérieur de chaque Pays
en matière de démocratie et de respect des
libertés individuelles et collectives.
D’autres ne le font pas (et pour des raisons
évidentes). La Chine est en train d’aug-
menter sa présence en Afrique et ne pose
certainement aucune condition sur ces as-
pects. Mais à propos de cette présence l’on
pourrait faire, non pas ici, de nombreuses
considérations sur les conséquences poli-
tiques et économiques, pas toutes posi-
tives, sur les Pays africains. L’autre ques-
tion est celle des droits de l’homme et de
leur affirmation; quoiqu’il en soit, ce n’est
pas une attention particulière des Pays les
plus développés, ou un luxe de la richesse,
c’est une condition universelle à laquelle
il faut tendre où que ce soit, évidemment,
sans intégrisme ou fermetures mais pas
non plus avec paresse, car il s’agit de
l’avancement vers de plus hauts niveaux
de la civilisation humaine.
Je ne sais si c’est comme gouvernement ou
personnellement le Ministre adjoint M.
Intini l’on a réfléchi sur les déclarations
du nouveau Président de la République
française Nicolas Sarkozy, à propos de la
Méditerranée. A Toulon, en février de
cette année (et il l’a répété le 6 mai dans
son discours de la victoire), en se référant
aux 15 Pays riverains, en parlant d’Union
et de Banque méditerranéenne, il dit que
la Méditerranée “est une clef pour notre
(France) influence dans le monde”. Cela
me cause deux soucis: le premier il ne cite
pas la Palestine ou l’Autorité Nationale
Palestinienne; même si ce n’est pas un
Etat, elle fait partie du processus de Barce-
lone. Le second, la condition d’une poli-
tique unitaire européenne et non pas su-
brégionale dans une vision nationale si ce
n’est nationaliste, sûrement nuisible pour
l’Union européenne. Que les Pays médi-
terranéens fournissent une contribution
spécifique et additionnelle aux politiques
communautaires est toute autre chose
comme par exemple en matière de sécuri-
té, de lutte contre l’émigration clandesti-
ne et de lutte contre la criminalité organi-
sée, de politiques pour l’environnement,
de la mer, des transports, etc. Pour conclu-
re: les conditions pour éviter que le Bassin
Méditerranéen, une fois conclue l’ère de
l’énergie des hydrocarbures, n’ait su profi-
ter totalement, outre que du point de vue
économique, mais aussi politique, social,
culturel et civil pour croître et marquer un
nouveau niveau plus élevé de participa-
tion à la civilisation du genre humain,
comme il l’a été par le passé, sont encore
présentes. Ce risque existe. C’est pour ce-
la que nous devons renforcer notre
conviction de l’importance de notre enga-
gement. Impliquer de façon croissante la
société et les citoyens des Pays concernés
pour pouvoir avoir une incidence profon-
de sur les décisions des gouvernements, de
l’Union européenne et des organismes in-
ternationaux, contribuer à créer une cul-
ture de la rencontre et de la coopération
paritaire entre partenaires qui ont un
grand patrimoine à mettre en commun au
profit de nous tous et des Pays et des
peuples du monde entier.

OCTOBRE 2007| 13
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
EN SONGEANT A UNE UNION MEDITERRANEENNE
RELANCE L’APPEL DU PRESIDENT SARKOZY POUR JETER UN PONT ENTRE L’EUROPE ET L’AFRIQUE
NOURREDINE SBIA PRESIDENT DU FACM ALGERIEN
La politique d’intégration, menée par
l’Union Européenne, offre une réponse
adéquate et appropriée à la lutte contre
l’immigration clandestine et constitue un
modèle de réussite susceptible d’être re-
conduit et mis en œuvre au niveau de
notre espace Euro-Méditerranéen. La ren-
contre d’Alger du 24 juin 2006 sur «les
perspectives de coopération entre les
villes Euro-Méditerranéenes» a retenue à
l’issue de ses travaux, les recommanda-
tions relatives à: Encourager l’association
des savoirs, traditions, identités pour favo-
riser au maximum la convergence et la
complémentarité des «diversités» comme
«valeur ajoutée» à une politique de sou-
tien à l’émergence d’une identité méditer-
ranéenne sous les aspects culturels, écono-
miques et sociaux; Favoriser et encourager
les expériences en matière d’approche
participative; Assurer la construction
d’une zone économique forte ainsi que la
croissance politique et économique de
toute la méditerranée; Faire de la territo-
rialité le fondement de la puissance éco-
nomique pour déboucher sur une vaste
«identité méditerranéenne»; Développer
un authentique partenariat euro méditer-
ranéen; Soutenir et stimuler la coopéra-
tion technologique et économique; Ac-
corder une attention particulière à l’habi-
tat et l’architecture méditerranéenne , à la
construction d’un artisanat de qualité et
d’une extraordinaire habileté manuelle, à
l’utilisation des nuances, des couleurs, et
des modes de production spécifiques
;Identifier les «leviers» les plus efficaces
pour assurer une intégration qui soit por-
teuse d’un développement euro méditer-
ranéen harmonieux et bien enraciné dans
la durabilité et l’équité sociale; Instaurer
des relations de partenariat entre les di-
vers organes institutionnels des pays des
deux rives de la méditerranée, (villes, uni-
versités et les différentes corporations
scientifiques et professionnelles); Etablir
des synergies et asseoir des passerelles
d’échanges entre «les politiques pu-
14 |COPPEMNEWS
bliques» en matière d’environnement.
Cela suppose la mise en place d’une nou-
velle dynamique appuyée par une ap-
proche politique novatrice, afin de lui
conférer toutes les chances de succès au
profit des sociétés civiles, collectivités et
autres acteurs du développement de notre
espace Euro-Méditerranéen. Plusieurs fac-
teurs militent en faveur de cette nouvelle
approche notamment: 1. Dans le domai-
ne du commerce, l’Union Européenne a
retenu, au titre des priorités, la facilitation
du commerce des biens et services entre le
Nord et le Sud de la Méditerranée, le dé-
veloppement du transport basé sur la sé-
curité et la sûreté, ainsi que le renforce-
ment des infrastructures nationales et ré-
gionales et leur interconnexion avec le ré-
seau transeuropéen de transport; 2. Nico-
las Sarkozy dans son discours à l’occasion
de son élection à la présidence de la Ré-
publique Française a déclaré «Je veux lan-
cer un appel à tous les peuples de la Médi-
terranée pour leur dire que c’est en Médi-
terranée que tout va se jouer, qu’il nous
faut surmonter toutes les haines pour lais-
ser place à un grand rêve de paix et à un
grand rêve de civilisation. Je veux leur di-
re que le temps est venu de bâtir ensemble
une Union Méditerranéenne qui sera un
trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.
Ce qui a été fait pour l’Union de l’Europe,
il y a soixante ans, nous allons le faire au-
jourd’hui pour l’Union de la Méditerra-
née». Devant cette considérable avancée
et cette nouvelle vision, le Coppem, de
par ses statuts, son rôle et ses objectifs
peut, à travers ses actions de sensibilisa-
tion, contribuer la réalisation de ce grand
rêve de paix et jeter les bases de l’édifica-
tion de l’Union Méditerranéenne et ainsi
contribuer à guérir les blessures de l’iden-
tité occasionnées par les guerres et les do-
minations coloniales afin de faciliter la
cohabitation pacifique et harmonieuse
entre citoyens d’origines culturelles diffé-
rentes. L’exemple du Japon et de la Fin-
lande qui ont adopté, sous l’impulsion de
l’Unesco, le concept d’éducation pour la
paix est à méditer. Dans sa philosophie,
l’éducation pour la paix est tournée vers
l’humanisme du «vivre ensemble», il n’y
aura plus de place dans les programmes
scolaires au chauvinisme nationaliste, ra-
cial, linguistique ou religieux. Le Cop-
pem, compte tenu de la qualité et de la di-
versité de sa composante humaine, a la
capacité et la volonté de relever ce défi et
faire de la construction de l’Union Médi-
terranéenne son objectif et la pierre angu-
laire de son action visant l’éradication de
l’immigration clandestine par le dévelop-
pement local, la bonne gouvernance, la
promotion des droits de l’homme, l’impul-
sion du dialogue entre les cultures et la
consécration de la libre circulation entre
les deux rives de notre mer «la Méditerra-
née». La réalisation de ce noble et oh!
combien exaltant objectif, qui passe par le
règlement préalable du problème de la co-
lonisation de la Palestine, devrait nous
pousser à joindre nos efforts au sein du
Coppem, pour que, ensemble, nous
construisions ce pont d’amitié et de com-
préhension entre les populations de cet
espace Euro-Méditerranéen qui nous unit,
pour constituer un vivier pour les
échanges et une source de foisonnement
des idées et des cultures. Je voudrais
conclure mon intervention par cette cita-
tion pertinente de Mohamed Bedjaoui,
Ministre Algérien des Affaires Etrangères,
prononcée lors de la rencontre d’Alger du
24 juin 2006: «Autrefois, nos villes, des
deux côtés de la Méditerranée, avaient
constitué un véritable vivier pour les
échanges et une source de foisonnement
des cultures et des sciences, qui ont servi
une formidable renaissance. Tlemcen, Bé-
jaîa, Cordoba, Séville, Venise, Fès, le Cai-
re et tant d’autres, n’ont-elles pas puis-
samment inspirer d’éminents penseurs,
érudits et inventeurs, qui ont si souvent
essaimé le fruit de leur savoir tout autour
de la Méditerranée, au Nord et au Sud, à
l’instar de l’illustre Ibn Khaldoun».

INTEGRATION ENTRE L’EUROPE ET LES PAYS MUSULMANS
POUR LA TURQUIE C’EST LE SENS DE LA PROPOSITION DE SON ENTREE DANS L’UE
MUZAFFER BACA LE VICE-PRESIDENT DE LA FONDATION INTERNATIONALE BLUE CRESCENT - TURQUIE
Muzzafer Baca
Les musulmans et les chrétiens, les euro-
péens et les arabes se sont combattus pen-
dant des siècles avec comme résultat que
chacun d’eux a continué à vivre essen-
tiellement dans ses propres territoires.
Pendant des centaines d’années les mu-
sulmans ont cherché de convertir les
chrétiens et les chrétiens ont cherché de
faire la même chose avec les musulmans,
et on ne voit aucun changement fonda-
mental. Les nations de chaque rive de la
Méditerranée ont essayé de dominer les
pays d’en face, mais toute tentative de
leur part n’a pas obtenu les effets par rap-
port aux objectifs originaires exceptée
l’interaction dans le domaine culturel,
ainsi que civilisation et développement.
La Turquie, qui s’est trouvée impliquée
dans cette lutte pour le pouvoir parfois en
tant que protagoniste parfois en tant que
témoin, a toujours été influencée par l’al-
ternance de dominations, de celle romai-
ne à celle byzantine et ottomane. Pendant
des siècles nous avons dominé presque la
moitié du bassin de la Méditerranée et
nous avons été sur le point de perdre notre
indépendance au début du XX siècle.
Nous avons appris de très nombreuses le-
çons de ces expériences. Nous nous étions
fixé comme nouvel objectif d’être les pre-
miers à mettre la première pierre du pont
qui aurait pu combler l’écart entre les ci-
vilisations qui fleurissent sur les rives op-
posées de la Méditerranée. C’est à cela
que devait servir la requête d’adhésion à
l’Union Européenne.
Cela devait être un projet de coopération
entre civilisations et de compréhension
réciproque, qui se fixait comme objectif le
partage des richesses sur une base égalitai-
re et légitime en réduisant les conflits qui
provoquent terreur, inimitiés et une vio-
lence diffusée de la part des pays du sud.
Malheureusement ce projet est sur le
point d’échouer à cause de préjugés et de
la pression de l’ultranationalisme crois-
sant en Europe. Après le 11 septembre
une campagne généralisée contre le mon-
de islamique a fait en sorte que les leaders,
les politiciens et l’opinion publique en gé-
néral réduisirent leur propre engagement
pour la promotion du dialogue entre les
pays membres. Et le cas Sarkozy et Merkel
en est une preuve ultérieure. Les consé-
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
quences sont retombées sur le projet d’ad-
hésion d’un pays islamique à l’Union Eu-
ropéenne, en réduisant la confiance des
Turcs et de tous les musulmans en les va-
leurs européennes et en les principes de
coopération réciproque. Si nous considé-
rons également les autres facteurs d’insta-
bilité dans la région, tel le drame palesti-
nien et la guerre iraquienne, il est évident
qu’une majorité absolue des peuples de la
Méditerranée orientale a perdu confiance
et l’espoir de réaliser dans un futur proche
un système méditerranéen intégré.
Les initiatives promues par les leaders eu-
ropéens, comme par exemple Sarkozy,
spécialement concernant le Marché
Unique Méditerranéen, semblent un rêve
en ce moment. Je retiens que l’Italie, l’Es-
pagne et même la Grèce préfèreraient
augmenter la coopération à travers des
initiatives communautaires plutôt que de
participer à une lutte pour le pouvoir. Un
rapprochement entre Sarkozy et George
Bush aura des conséquences négatives sur
le processus de coopération entre l’Union
Européenne et les pays islamiques. La
Turquie entend s’opposer à tout nouveau
projet, exceptée sa propre adhésion à
l’UE et l’intégration entre les pays euro-
péens et musulmans. Un dicton turc dit:
“nous ne pouvons pas changer de cheval
pendant que nous traversons le fleuve”.
Les partenaires européens doivent être
sincères et respecter les engagements pris
et les initiatives qui vont dans cette di-
rection, sinon le rêve d’une zone de libre
échange, d’un marché commun et d’une
paix permanente en Méditerranée ne se
réalisera jamais. La situation s’empirera
avec l’avènement de politiques, d’initia-
tives et d’activités unilatérales. Notre
première tâche est donc celle de promou-
voir une Méditerranée de paix, de déve-
loppement et évidemment de solidarité.
Il faut respecter les engagements, l’hon-
nêteté doit dominer les rapports et la so-
lidarité doit guider les actions vouées à ré-
soudre les principaux problèmes.
OCTOBRE 2007| 15
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

UNIMED POUR L’ACCEPTATION DES DIFFERENCES

UN PROJET POUR REPONDRE AUX EXIGENCES LOCALES ET SURMONTER LES LIMITES ACTUELLES
FRANCO RIZZI LE DIRECTEUR GENERAL D’UNIMED

te, et avance une série de perspectives

au milieu: Franco Rizzi
Unimed collabore avec le Coppem de-
puis plusieurs années. Ensemble nous
avons mené à bien toute une série d’ini-
tiatives ayant trait aux biens culturels,
structurels et immatériels. Je voudrais
donc m’attarder sur quelques-uns de ces
éléments. Tout d’abord, je crois que le
Processus de Barcelone n’a pas apporté
les résultats souhaités. En effet, Barcelo-
ne est né à un moment où la paix parais-
sait possible, malgré le meurtre de Ra-
bin, ayant eu lieu vingt jours avant et
ensuite les massacres au Rwanda et dans
les Balkans. Une Méditerranée que l’on
puisse considérer comme une seule ré-
gion: le processus de Barcelone s’inscrit
dans ce contexte et a une valeur élevée,
la valeur symbolique. Mais ce processus
a également une valeur politique, étant
donné qu’il évoque le partenariat. Une
conception globale d’une région visant à
une paix et à un développement parta-
gés. Un concept, ce dernier, bien expli-
qué par Ugo Intini, lorsqu’il fait allusion
aux cercles concentriques. Le processus
de Barcelone a mis une machine en rou-
valables, dont la perspective culturelle,
celle de l’acceptation des différences.
Toutefois, aujourd’hui, nous constatons
que l’Union Européenne n’est pas à la
hauteur de ce but. Ses programmes ne
sont pas adaptés aux besoins réels. Dans
le domaine de la formation nous
n’avons, par exemple, qu’un programme
et c’est vraiment peu de choses. L’Uni-
versité de la Méditerranée a été une pra-
tique complexe même en ce qui concer-
ne les coûts, les enseignements, etc. Et
c’est pour cela que nous supportons l’hy-
pothèse avancée avec Unimed suivant
laquelle «c’est le savoir qui se déplace»,
presque comme s’il s’agissait d’une uni-
versité à la carte, non pas avec des me-
nus fixes, car il faut tenir en juste comp-
te les exigences des différents pays. Uni-
med a cela pour but, puisque c’est une
formule souple, qu’il est possible d’adap-
ter. Je crois que cette perspective sera
abordée au cours d’un Forum des Uni-
versités euro-méditerranéennes à
Alexandrie d’Egypte et ensuite par les
Ministres de l’éducation, qu’elle est va-
lable et que, certes, elle se relie bien au
Processus de Barcelone. Il faut mettre
cette richesse accumulée dans les Uni-
versités à la disposition des populations
du bassin euro-méditerranéen, qui en
ont besoin. Il est donc nécessaire de pas-
ser des mots à l’action concrète.

CASA SICILIA A ZURICH. Casa Sicilia est née même à Zurich, la capitale économique et financière de la Confédération helvétique.
Au palais d’Orléans, le président de la Région sicilienne, Salvatore Cuffaro, a signé la convention constitutive avec Francesco Terranova,
l’administrateur délégué de la société made in Sicily, qui compte à son actif l’organisation de bien des évènements visant à promouvoir
les produits siciliens à l’étranger. Tout comme les structures similaires créées dans d’autres villes du monde, le siège de Casa Sicilia de
Zurich, qui se trouve sur la Binzmuhlerstrasse, dans le quartier financier et marchand de la ville, va également abriter des expositions
en vue de faire connaître en Suisse les produits œnologiques et gastronomiques siciliens typiques ainsi que la céramique et de pro-
mouvoir l’art et la culture de notre région. <La naissance de cette nouvelle Casa Sicilia – a déclaré M. Cuffaro – représente une grande
opportunité de croissance dans un marché important comme le marché suisse, pour les chefs d’entreprise de notre région, et non seu-
lement pour faire connaître dans cette partie de l’Europe nos biens artistiques ainsi que les spécificités de notre identité, mais égale-
ment pour créer des occasions de confrontation et d’échange sur le plan culturel>.

16 |COPPEMNEWS

LA SICILE POUR UNE CULTURE DE LA SOLIDARITE EFFICACE
ELLE POURRA NAITRE ET SE DEVELOPPER MEME SUR LE PLAN DE LA HAUTE FORMATION
SALVO ANDÒ LE RECTEUR DE L’UNIVERSITE’ KORE D’ENNA
au milieu: Salvo Andò
Jamais auparavant, comme ces dernières
années, il est apparu aussi évident, à
ceux qui s’interrogent sur les perspec-
tives de développement de la Sicile, que
c’est dans la Méditerranée que notre
Région doit s’efforcer de devenir un ac-
teur fondamental dans le cadre des poli-
tiques macro-régionales concernant la
région-même. A travers la perspective
de la création d’une zone de libre
échange, comme instrument d’une stra-
tégie de coopération, fondée sur une ap-
proche multilatérale, la Sicile reçoit ob-
jectivement de nouvelles responsabili-
tés. Mais le programme de partenariat
euro-méditerranéen, défini même «pro-
cessus de Barcelone», envisage des ob-
jectifs qui vont au-delà de la coopéra-
tion économique.
Rapprocher les peuples à travers un par-
tenariat social, culturel et économique,
veut dire savoir favoriser d’abord la
compréhension entre les différentes cul-
tures et l’échange entre les sociétés ci-
viles. Ce n’est que des efforts de cette
nature qui peuvent permettre de créer
un espace commun de paix et de stabili-
té. L’option méditerranéenne ainsi in-
terprétée est donc la seule permettant à
la Sicile de triompher de l’alternative,
dont on discute depuis des décennies:
s’équiper pour participer à la compéti-
tion que le processus d’intégration euro-
péenne propose pour tous les Midis
d’Europe ou, au contraire, se réfugier
dans une condition de marginalisation,
en revendiquant des mesures d’assistan-
ce, pour adoucir les souffrances histo-
riques déterminées par le non-dévelop-
pement. L’alternative est donc une véri-
table économie du développement ou
bien une économie de subsistance.
Si la Sicile se mobilise, afin de saisir
toutes les occasions qui se présentent,
pour procéder au renouvèlement de ses
structures de production et sociales ain-
si qu’à la formation d’un capital humain
d’un bon niveau, elle pourra représenter
dans la Méditerranée le système-pays
tout entier; tout comme la région des
trois Vénéties l’a fait dans les années 80
par rapport à la zone de l’Europe centra-
le. La Sicile peut se consacrer à la for-
mation du capital humain dans la ré-
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
gion, non seulement avec les moyens,
dont elle dispose directement, mais sur-
tout à travers l’action menée par ses
quatre Universités (toutes dotées d’un
bon corps enseignant et de bons centres
de recherche), mais également avec les
moyens fournis par toute la nation, en
œuvrant comme une sorte de «general
contractor», de maître d’œuvre. La Sici-
le, comme tout le Mezzogiorno, a dans
le fond le même problème que les pays
de la rive sud, avec lesquels elle veut
dialoguer ; ils abondent en capitale hu-
main qu’il faut qualifier au mieux.
Notre région peut donc remplir ce rôle
efficacement, si l’on considère son his-
toire, sa vocation méditerranéenne, du
fait qu’elle est, avec la petite île de Mal-
te, la porte d’accès vers l’Europe la plus
au sud, dans un monde traversé par des
transformations, qui sont en train de
modifier l’équilibre géopolitique, fondé
sur la centralité euro-atlantique, que
nous avions imaginé comme irréversible
jusqu’à la chute du Communisme. Avec
leurs rythmes de croissance, les grands
Tigres asiatiques (l’Inde, la Chine) sont
en train de révolutionner des hiérar-
chies fixées par l’histoire du XX siècle
dans les relations entre les états, par rap-
port aux indicateurs de la puissance éco-
nomique et militaire.
Suez peut devenir le canal qui relie à
nouveau l’Europe et l’Asie, et la Sicile
peut devenir une plateforme de services
qui canalise vers l’Europe des hommes
et des moyens issus de l’Asie. La Sicile
peut faire tout cela avec ces pays de la
rive sud qui regardent sans hostilité aux
nouveaux commerces et aux nouveaux
protagonistes de la vie économique in-
ternationale, avantagés par le processus
de mondialisation. Et la Sicile peut
jouer ce rôle de promotion du dévelop-
pement, avec un style et un sens de la
mesure dans le rapport avec la «diversi-
té», qui est typique de la culture euro-
péenne, ayant produit un capitalisme
OCTOBRE 2007| 17
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
plus modéré et plus respectueux de la
personne humaine par rapport à celui,
au visage souvent féroce, qui continue
de caractériser la société américaine.
En Europe la pauvreté n’est pas une fau-
te due au manque de talent ni de pro-
pension au risque, mais la conséquence
d’un développement injuste qui crée des
déséquilibres par rapport aux différentes
zones régionales et aux différents
groupes sociaux. En Europe, c’est juste-
ment pour faire face à ces déséquilibres
qu’est né l’Etat social, qui a été la gran-
de révolution pacifique du XX siècle.
Grace à cela, les politiques de la solida-
rité ont permis de faire face à d’anciens
déséquilibres, en ne pénalisant pas ces
derniers, mais en travaillant sur des fac-
teurs, que ces déséquilibres produisent,
pour parvenir à une société plus juste.
La Sicile peut interpréter de façon
exemplaire, grâce à la générosité des
gens, ces sentiments dans les rapports
avec les pays de l’autre rive de la Médi-
terranée. Une forme de coopération
culturelle plus convaincante et efficace
que celles qui ont été réalisées jusque là,
entre les deux rives de la Méditerranée,
sert non seulement au sud, mais égale-
ment au nord de cette région.
Elle exprime une culture de la solidarité
qui, conformément à l’esprit de notre
Constitution, doit informer les rapports
sociaux «dans» la République, mais éga-
lement les rapports entre notre Etat et
les autres, et surtout les rapports avec les
Etats géographiquement plus près de
nous, avec lesquels nous entretenons
des relations économiques et sociales
anciennes, ainsi que des liens culturels
forts. Une coopération culturelle, com-
me celle que l’on souhaite atteindre,
manifeste, cependant, même une vision
clairvoyante des relations, qui doivent
s’établir au sein d’une macro-région
comme la région méditerranéenne, où
la stabilité politique et la tranquillité so-
ciale qui en découle sont menacées par
18 |COPPEMNEWS
le développement nié aux pays les plus
pauvres. C’est dans ce contexte que nos
Universités, si prestigieuses pour ce qui
est des niveaux culturels atteints et de la
richesse de leur offre formative, pour-
raient jouer un rôle stratégique. Elles
pourraient non seulement mettre au
point des projets de coopération, com-
me ceux dont on discute, mais égale-
ment interagir avec la Région, en vue
de soutenir les politiques pour le déve-
loppement, avantagé par la zone de
libre échange.
Un système universitaire intégré à
l’échelon régional pourra enfin promou-
voir une véritable circulation de profes-
seurs et d’étudiants entre les deux rives,
outre que favoriser le dépassement de
formes de concurrence stériles entre les
Universités siciliennes. Trop peu d’étu-
diants des pays de la rive sud choisissent
le nord le plus près d’eux, c’est-à-dire la
Sicile, et cela constitue une anomalie
due au manque d’attraction que nos ins-
titutions culturelles exercent dans ces
pays. Et il est facile de comprendre
pourquoi: nous n’avons pas de facultés
dispensant intégralement leurs leçons
dans une langue étrangère; surtout, nous
ne savons pas promouvoir, par l’ensei-
gnement de la langue, la littérature et la
civilisation arabes; nous ne décernons
pas de bourses d’étude.
Une véritable aide au développement
consiste à permettre d’étudier, jusqu’aux
niveaux les plus élevés de l’instruction,
à ceux qui ne pourraient pas y avoir ac-
cès. Bref, nous pourrions démontrer au
monde que le dialogue avec le sud de la
Méditerranée est possible, car ce dia-
logue a eu lieu par le passé, lorsque dans
notre île on a mis en place des formes
pacifiques de métissage culturel, exis-
tant à présent dans différentes parties de
la région, comme dans la province de
Trapani, où depuis plusieurs décennies
s’est organisée une communauté mul-
tiethnique laborieuse, faite de Maghré-
bins et de Siciliens. Les jeunes veulent
bouger, se sentir partout des citoyens du
monde et ils veulent comprendre et
connaître davantage, pour se débarras-
ser des préjugés. Ceux qui savent admi-
nistrer sagement les ressources cultu-
relles, dont ils disposent objectivement,
deviennent les points de repère de ces
attentes.
Les Universités siciliennes sont dispo-
nibles en ce sens et elles ont déjà activé
d’importantes interlocutions avec les
Universités de la rive sud. Certes, elles
ont besoin de plus de moyens, et elles
ont surtout besoin de pouvoir accueillir
non pas les gens désespérés qui débar-
quent à Lampedusa, cette tâche ne re-
venant pas aux Universités, mais les
jeunes qui peuvent venir de ces pays,
persuadés qu’en étudiant et en connais-
sant ce que notre monde évolué produit
avec ses savoirs, ils peuvent devenir les
protagonistes d’un avenir différent dans
cette partie de la Méditerranée, qui est à
présent la Méditerranée de la pauvreté
et des conflits ethniques. Le défi qu’il
faut lancer, en ce moment où chez nous
la question méridionale semble désor-
mais appartenir à une époque révolue,
ensevelie à tout jamais, même d’après
les spécialistes, concerne notre région
méditerranéenne. Il s’agit de la «nou-
velle question méridionale»; notre ave-
nir dépend de la façon dont elle sera
abordée. Pour la Sicile il s’agit de savoir
interpréter les différents intérêts qui
sont à présent très souvent en conflit
dans cette zone et d’offrir aux interlocu-
teurs, même à ceux qui sont le plus loin
les uns des autres, des occasions de
confrontation et de médiation désinté-
ressées. Ce n’est pas un rôle facile celui
que l’on revendique. Mais le fait de le
revendiquer confère un sens actuel,
concret, non seulement à notre autono-
mie, depuis longtemps vidée de toute si-
gnification politique, mais surtout à
notre histoire.
 XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

TOURISME: LE MOTEUR DU DEVELOPPEMENT

PRESENTATION DU PROJET «MOTRIS» POUR LE SECTEUR DES TRANSPORTS
LEONARDO URBANI UNIVERSITE DE PALERME

Monsieur Ugo Intini faisait référence à
l’an 2010, qu’à la lumière de ce qu’a été dit
nous pouvons définir de fantôme. En effet,
bien peu de choses ont été faites. Je crois
que c’est une date que nous pouvons em-
ployer en termes méditerranéens (2010,
2011, 2012, 2013), il est toutefois impor-
tant de la considérer, en gardant à l’esprit
l’idée que le développement et le marché
ont une connotation née de la culture
méditerranéenne. L’important ce n’est pas
la date 2010, le grand enjeu est la partici-
pation de la Méditerranée dans la physio-
nomie de ce qu’il devra se passer après. Je
suis là pour présenter un projet, le projet
Motris, que la Région Sicilienne a fait
sien, et dont l’acronyme veut dire carto-
graphie, offre du tourisme relationnel in-
tégré. Le moteur est le tourisme, sur lequel
il faut réfléchir. Le tourisme était considé-
ré par le passé comme un secteur traîné
par les sociétés développées. De nos jours,
il y a toutes les conditions pour qu’il de-
vienne un secteur traînant et la puissance
de la mémoire et de la nature du bassin
méditerranéen est énorme. Cependant, ce
secteur est géré par les marchés de la de-
mande, ceux qui vantent un système de
tour-opérateurs et de transports, de la pré-
sentation des différentes régions de la Mé-
diterranée. Il faut faire un effort, pour que
le tourisme soit géré par nos marchés pour
faire de sorte que la plus-value n’aille pas
aux autres. En Sicile, par exemple, il y a
quelques années, 70% de la plus-value ne
restaient pas dans l’île. Je crois qu’en Al-
gérie, au Maroc et en Egypte il se passe la
même chose. L’intégration comprend
donc l’agriculture, les biens culturels, bref
l’artisanat, la richesse du bassin méditerra-
néen. Il faut verticaliser les produits et
mieux les commercialiser. Il faut reterrito-
rialiser l’économie. Le monde à l’heure
actuelle est au contraire dominé par le
phénomène inverse qui s’y interface, à sa-
voir la déterritorialisation, qui n’est ni un
phénomène italien ni européen mais in-
ternational. La maîtrise de ce phénomène
est aux mains du Canada et des USA et,
encore avant, de l’Australie. Un système
gouverné par les Etats Unis et qui com-
prend même certains sujets méditerra-
néens très riches. Une vision de la terre
amorphe, suivant laquelle on peut faire
n’importe quoi n’importe où, il suffit
d’avoir le contrôle de la finance interna-
tionale. Reterritorialiser l’économie est
important et il faut beaucoup de patience,
de force et d’intelligence. Si c’est la finan-
ce internationale qui domine, la paix sera
de plus en plus loin. Le projet que j’ai pré-
senté et qui prévoit l’apport de nos amis
égyptiens, est l’un des systèmes pour at-
teindre ce but. Le Coppem quant aux
transports, peut contribuer à la réalisation
du grand couloir Est-Ouest dans la Médi-
terranée face aux cinq, dont se targue
l’Europe. Le pont sur le Détroit de Messi-
ne est significatif en ce sens. Les ressources
réelles doivent être verticalisées et elles
doivent rester sur le territoire en réalisant
le grand marché méditerranéen.

UN HOPITAL EURO-MEDITERRANEEN VIRTUEL

UN POINT OU LA DEMANDE ET L’OFFRE SE RENCONTRENT DANS LE DOMAINE DE LA SANTE
FABRIZIO CAMPISI ISMETT

Pour ce qui concerne nos activités cliniques, en tant qu’Ismett nous
avons exécuté plus de 560 transplantations en sept ans. En 2006 ils
sont au nombre de150 et aujourd’hui la tendance est nettement à la
hausse. Le message que je voudrais souligner est que nous croyons en
la coopération multilatérale. Nous pouvons donc arriver à la création
de l’Hôpital Euro-méditerranéen virtuel. Un hôpital, non pas numé-
rique, mais un espace, où la demande et l’offre se rencontrent dans le
domaine de la santé, où des étudiants, des médecins peuvent coopé-
rer, étudier et travailler ensemble. La Sicile peut jouer un rôle fon-
damental dans la coopération transfrontalière. Le plan d’action pour
la coopération dans le domaine de la santé à l’échelon international
soutien le gouvernement italien pour promouvoir et supporter la co-
opération dans la biomédecine et dans la biotechnologie. Il s’agit
d’un plan international, dont aujourd’hui nous vous présentons notre
position pour ce qui est du programme sanitaire dans le cadre de la
Méditerranée. En quelques mots, nous pouvons dire que nous avons
adopté un modèle pour un parcours médical moderne. Il est prévu de
créer un réseau humain d’opérateurs. Aujourd’hui, nous proposons
un programme annuel s’adressant aux médecins, aux chercheurs, aux
infirmiers, par exemple, dans le secteur des transplantations d’orga-
ne. Une évaluation annuelle suivant les besoins. Le fait est: com-
ment supporter tout cela ? Ce n’est qu’avec un engagement direct des
gouvernements nationaux et des autonomies locales pouvant utiliser
un moindre pourcentage des fonds Medoc, qu’ils reçoivent de
l’Union Européenne. Nous croyons que le Coppem peut jouer un rô-
le important, afin de définir et créer des accords politiques formels
entre les différents Pays méditerranéens pouvant participer à ces pro-
grammes. A présent vingt au maximum y peuvent prendre part.

OCTOBRE 2007| 19
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
TOUTE LA MEDITERRANEE NOUVELLE FRONTIERE POUR
L’EUROPE
DONNER DE L’IMPULSION AUX TRANSPORTS MARITIMES ET ELARGIR LES CHAINES LOGISTIQUES
ACHILLE VINCI GIACCHI LE CONSEILLER DIPLOMATIQUE DU MINISTRE DES TRANSPORTS
au milieu, Achille Vinci Giacchi
Permettez-moi tout d’abord de trans-
mettre les salutations du ministre des
transports, M. Alessandro Bianchi, ain-
si que mes salutations personnelles à
Monsieur le vice-ministre des affaires
étrangères, aux illustres invités et à tous
les participants à la XI assemblée géné-
rale du Coppem. Son importante activi-
té au profit d’une participation plus in-
cisive des pouvoirs locaux dans le parte-
nariat euro-méditerranéen intègre et
complète celle que le gouvernement
central est fermement engagé à promou-
voir, aussi bien à l’échelon national que
sur le plan communautaire.
La conscience qu’on est d’une part en-
gagé à accélérer l’intégration dans le tis-
su communautaire des pays de nouvelle
adhésion, tandis que de l’autre on ne
peut pas étendre la frontière géogra-
phique de l’Europe à tout le bassin mé-
diterranéen, est l’une des lignes por-
teuses de l’action du Ministère italien
des Transports. Cette attention spéciale
se dégage de la conscience qu’un systè-
20 |COPPEMNEWS
me de transport efficace est une condi-
tion essentielle pour le développement
– en fait, on peut chiffrer sa contribu-
tion par rapport au PIB autour de 4 à
5% - aussi bien que pour la centralité ré-
novée de la Méditerranée dans les trans-
ports maritimes. Comme le vice-mi-
nistre, M. Ugo Intini, l’a bien rappelé,
la vitalité extraordinaire des économies
des pays asiatiques fait de sorte qu’à tra-
vers Suez il y ait un nombre croissant de
navires de transport qui entrent en Mé-
diterranée et que tous les pays riverains
essayent d’intercepter et de faire abor-
der dans leurs ports respectifs.
Cela devrait amener à des formes ac-
crues de collaboration et d’efficacité des
chaînes logistiques respectives. Il est en
effet de toute évidence que ce qui peut
intéresser le plus n’est pas vraiment le
nombre de conteneurs débarqués ou ré-
embarqués, mais la possibilité qu’une
fois sur terre, on attribue à la cargaison
dans le pays de débarquement la valeur
ajoutée la plus élevée possible. L’apport
d’une chaîne logistique
valable ne se limite
d’ailleurs pas seulement
au transport maritime. A
cause de situations géo-
graphiques difficiles, du
développement explosif
du trafic par route, de la
sensibilité croissante vis-
à-vis des problèmes envi-
ronnementaux, le Mi-
nistre italien des trans-
ports a demandé la mise
au point d’un système de
mobilité général garantis-
sant un transport efficace,
sûr et ponctuel, auquel
toute modalité de trans-
port – par route, chemin
de fer, mer ou ciel –
contribue au mieux. Dans
ce programme, on porte
une attention particulière
à la sûreté, aussi bien dans l’acception de
protection du système par rapport aux
menaces venant de l’extérieur que dans
celle de prévention des accidents et de
protection de la vie humaine.
Le deuxième aspect de la stratégie natio-
nale concerne le problème du nombre
croissant de citoyens qui se déplacent
tous les jours pour des raisons liées au
travail, aux études ou au tourisme: la
congestion qui en découle implique des
coûts sociaux élevés en plus des retom-
bées économiques. C’est un phénomène
qu’un nombre limité de grandes villes
fuient et tout retard pour y porter remè-
de accroît les coûts de l’intervention.
C’est un secteur, où les représentants des
collectivités territoriales qui mieux
connaissent les différentes réalités du
territoire peuvent apporter une contri-
bution déterminante quant à la ré-
flexion générale et à l’étude de la maniè-
re la plus efficace d’y remédier. J’espère
que le Coppem voudra bien faire sienne
cette invitation.
 XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

UN INSTRUMENT MODERNE POUR LA CROISSANCE

ECONOMIQUE
ILLUSTRES LES PROGRAMMES ET LES OBJECTIFS DE L’ASEM AU SERVICE DES COMMUNAUTES LOCALES
BENEDETTO MINEO L’ADMINISTRATEUR DELEGUE DE L'ASEM

Chers amis, La Sicile est depuis long-

temps un lieu essentiellement de ren-
contre, rarement de conflit. Ce n’est
donc pas un hasard si en l’an 2000 la
Région Sicilienne a promu et soutenu
financièrement la fondation du Cop-
pem. Le Coppem est devenu, dans le
sillage des lignes tracées par la Déclara-
tion de Barcelone, une petite grande
histoire de succès vu qu’aujourd’hui il
compte plus de 200 représentants de 37
pays de l’euro-méditerranée par rapport
aux quelques dizaines du début. Un suc-
cès fondé sur le partage de stratégies,
d’objectifs, et je dirais même plus, fondé
sur la sensibilité commune selon laquel-
le la paix est la condition de tout pro-
grès social et économique et nous de-
vons le reconnaître volontiers à ceux
qui, au cours de ces années, l’ont guidé
avec sagesse. Et bien, sur la voie de l’ex-
périence et des requêtes parvenues de
nombreuses parts, l’Asem, agence de dé-
veloppement euro-méditerranéen est
née depuis peu au sein du Coppem. Le
capital de l’Asem n’est ni seulement ni
essentiellement financier. Notre capital
est constitué principalement du réseau
de solidarité et de coopération que nous
avons construit au cours de ces années.
Notre activité principale est la collabo-
ration et le dévouement passionné de
tous ceux qui sont présents ici et de cer-
tains qui malheureusement sont absents
aujourd’hui. Le développement local
n’est pas le fils, ou ne peut l’être, du
simple marketing territorial. Tous les
modèles empruntés aux logiques de la
pure compétition prévoient de dominer
son propre voisin et souvent de l’en-
dommager. Nous, nous sommes ici pour
cela, nous sommes ici parce que nous re-
tenons que la coopération et l’échange
font du bien à tout le monde. Chers
amis, nous savons fort bien que de nom-
breux autres sujets se fixent des objectifs
semblables aux nôtres mais la caractéris-
tique de notre action se veut d’être d’un
Benedetto Mineo
côté concrète, de l’autre d’avoir un rap-
port étroit avec les réalités locales tant
publiques que privées. Etre concrets ce-
la veut dire être au service de nos com-
munautés, répondre à leurs besoins –
qui sont parfois nombreux. Nous nous
rendons compte qu’il y a encore beau-
coup d’autres choses à faire et c’est pour
cela que nous retenons que l’Union Eu-
ropéenne doive accorder plus d’atten-
tion à l’égard de cette zone. Nous consi-
dérons la Méditerranée une question
centrale pour l’Europe toute entière et
peut-être pas seulement pour l’Europe
vu le rôle qu’ aujourd’hui encore les cul-
tures et les religions nées autour de ce
grand lac ont au niveau mondial. Du
point de vue purement opérationnel
nous entendons agir tout d’abord selon
deux axes principaux:
Projet sur des fonds nationaux ou inter-
nationaux, en agissant comme sujet
chef de file par rapport aux différentes
réalités locales en cherchant par ailleurs
la collaboration de sujets représentants
les différentes zones à partir par exemple
de l’Organisation des Villes Arabes avec
laquelle nous entendons avoir un rap-
port privilégié; Promotion d’accords
commerciaux ou industriels entre
contreparties privées.
Dans ce dernier but le Board des admi-
nistrateurs sera appuyé par un Advisory
Board qui verra la participation de re-
présentants des réalités productives na-
tionales. Il aura pour but de faciliter
notre action dans les différents secteurs.
C’est enfin notre intention de présenter
d’ici la fin de l’année l’Asem directe-
ment aux principaux sujets publics et
aux organisations de catégorie de l’euro-
méditerranée afin que chacun puisse
connaître notre réalité et nos projets
pour leur proposer notre interlocution
et collaboration. Permettez-moi enfin
d’exprimer mes remerciements et ma re-
connaissance non formelle au Président
de la Région Sicilienne pour son sou-
tien actif à nos initiatives et au Secré-
taire Général, Lino Motta, pour son
œuvre précieuse et prévoyante et pour
la sage empreinte qu’il a su donner au
Coppem. Mais permettez-moi égale-
ment et surtout de demander la collabo-
ration de vous tous à ce projet qui ap-
partient à vous tous qui êtes ici aujour-
d’hui.Je vous donne rendez-vous dans
un an avec les premiers résultats.

OCTOBRE 2007| 21
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

EGALITE DES CHANCES AVEC L’UNIVERSITE MULTIMEDIA

DE NOUVELLES METHODOLOGIES POUR ATTEINDRE LES ETUDIANTS DE TOUS LES PAYS MEDITERRANEENS
ELIANA ARLETTI LA RESPONSABLE DES RELATIONS INTERNATIONALES DE L’ANFE

création d’un Centre méditerranéen regroupement présentiel, mais qui em-

Eliana Arletti
J’ai déjà eu l’occasion de présenter l’acti-
vité de l’Anfe. Nous avons trois départe-
ments qui s’occupent d’immigration en
général, d’écoles de formation et de co-
opération internationale. Ces dernières
années, l’activité porte sur la coopéra-
tion entre les deux rives du nord et du
sud de la Méditerranée. A présent nous
avons mis l’accent sur la promotion de
deux initiatives: la première concerne la
permanent pour la formation de person-
nel médical et infirmier. L’Anfe s’occu-
pera des aspects logistiques et organisa-
tionnels, l’Ismett des aspects scienti-
fiques alors que le Coppem des aspects
politico-institutionnels. Il est fonda-
mental pour nous, pour ce qui concerne
l’organisation, que l’on crée un réseau de
personnes. Le but est de mettre en place
une structure, où les participants puis-
sent s’intégrer dans un ensemble organi-
sé, une sorte de campus, où il est prévu
de réaliser une zone résidentielle, une ré-
créative et une d’études. Nous souhai-
tons préparer une classe de médecins et
de personnel sanitaire en mesure de
contribuer à améliorer la qualité de vie
des populations de la Méditerranée. En
ce moment, l’autre initiative que nous
sommes en train de promouvoir, consis-
te en la constitution de l’Université de
la Méditerranée. Une Université ne dis-
pensant pas des cours télématiques ni en
ploiera une méthodologie permettant de
fournir un éventail plus vaste par rapport
aux universités numériques classiques.
Pendant les cours théoriques de forma-
tion à distance, en établissant des plans
d’études avec les Pays qui adhèreront à
l’Université multimédia, on réalisera des
leçons en ligne, qui pourront être suivies
par les étudiants de n’importe quelle par-
tie de la Méditerranée, directement au-
près de leur propre faculté. Le véritable
problème est la reconnaissance des
grades universitaires entre l’UE et la rive
Sud de la Méditerranée. Cette Universi-
té veut ainsi d’une part résoudre ce pro-
blème et de l’autre se rendre accessible
aux personnes n’ayant pas les moyens de
se payer des études ailleurs que chez soi
ou bien aux handicapés qui auraient la
possibilité de se confronter profession-
nellement avec la Méditerranée. L’Uni-
versité de la Méditerranée offre, donc,
l’égalité des chances entre les genres.

DES PERSPECTIVES FAVORABLES POUR LE COURANT

D’ECHANGES EUROMED AUJOURD’HUI, DES CONTRAINTES FORTES ET NON
SEULEMENT FINANCIERES ET BANCAIRES FREINENT LE SECTEUR DES CREDITS DANS LE BASSIN
MANFREDI PEZZINO LE DIRECTEUR REGIONAL DE BANCA INTESA

J’ai le plaisir de présenter brièvement le groupe bancaire Intesa-San
Paolo qui occupe les premiers rangs européens. Il est doté d’une
banque dédiée à la finance pour les infrastructures, en Italie comme
à l’étranger, à l’important marché des entreprises gravitant autour du
secteur public et directement aux Etats souverains, sans pour autant
négliger les entreprises privées, c’est-à-dire les petites et moyennes
entreprises, un secteur celui-ci manifestant dans le bassin méditerra-
néen des perspectives fort intéressantes, notamment sur le plan du
courant d’échanges. A présent, le secteur apparait endigué et freiné
par des contraintes non seulement financières et bancaires. C’est là
un point particulièrement critique. Le groupe bancaire Intesa-San
Paolo est aujourd’hui ici pour manifester son intérêt vis-à-vis de la
«mission» d’intégration entre la rive Nord et la rive Sud de la Médi-
terranée. A l’échelon international, nous sommes présents dans 35
Pays tiers et non seulement dans le Bassin du Sud-est européen. Nous
sommes présents de façon significative même au Liban, en Egypte, au
Maroc, en Tunisie, voire en Grèce et en Albanie. De nos jours le dé-
fi à relever consiste à prendre part au projet pour le rééquilibre entre
le Nord et le Sud, qui n’est aujourd’hui pas seulement économique,
mais qui a même une grande valeur sociale.

22 |COPPEMNEWS

UN MANUEL POUR CREER DE NOUVEAUX SCENARIOS
URBAINS
IL PREND NAISSANCE DU PROJET RELATE POUR L’AMENAGEMENT DE LA VILLE INTERCULTURELLE
ROBERTO MAZZARELLA LE RESPONSABLE DU LABORATOIRE TERRITORIAL RE.LA.TE. DE PALERME – MUNICIPALITE DE PALERME
Le Projet Pilote C2C Re.La.Te Réseau des
laboratoires territoriaux, dont les parte-
naires en plus de la Ville de Palerme sont
le Coppem, l’Union des Assessorats et le
Cresm, constitue un support pour le déve-
loppement de modèles de confrontation
et de participation entre cultures diffé-
rentes qui garantissent l’égalité des droits
pour les migrants et les communautés lo-
cales et la contribution consciente de
ceux qui partagent des cultures et des es-
paces dans le respect des différences
propres à une société multiethnique.
Ce projet pilote a pour objectif la promo-
tion de nouvelles expériences de planifi-
cation urbaine, basée sur des processus de
participation capables d’impliquer la com-
munauté locale et les divers groupes d’im-
migrés présents sur le territoire. Le labora-
toire territorial de Palerme (il y a celui de
Villa San Giovanni et de Crotone pour la
Calabre et Valence pour l’Espagne) a dé-
buté son parcours à la fin de l’année der-
nière et en démarrant les travaux nous
sentions qu’il fallait que chacun ait une
forte capacité de communication mais
aussi de raisonnement. De passion mais
aussi de cerveau. Que s’est-il passé dans
l’expérience palermitaine du laboratoire
territorial? Au moins deux expériences
que je retiens fortes et qualifiantes du pro-
jet dans son ensemble. On s’est réuni pour
raisonner sur le thème de l’intégration des
migrants lié à la planification urbaine: ur-
banistes, ingénieurs, sociologues, archi-
tectes, représentants des communautés
étrangères, médiateurs culturels. Mais la
chose toute neuve ce sont les ingénieurs
et les architectes provenant des mêmes
communautés étrangères: une architecte
iraquienne, un iranien, un pakistanais et
un ghanéen. C’est-à-dire nous avons es-
sayé de mettre en jeu différents savoirs et
différentes sensibilités: une diversité liée à
différents savoirs professionnels mais aussi
à différentes sensibilités culturelles afin de
réaliser une proposition de planification
urbaine liée à la nécessité de la ville inter-
culturelle. Une ville éthique car c’est ce
qui nous semble être le principal but de
l’intégration: une ville juste, éthique jus-
tement, qui ne se contente pas de respec-
ter les diversités. Ce serait encore trop
peu. Les travaux que les différents profes-
sionnels, et les différentes communautés
d’étrangers ont conduit au cours de ces
mois visaient l’identification de la
construction d’une ville éthique, construi-
te sur le respect des diversités.
Le laboratoire a été, et est encore aujour-
d’hui, cette expérience fascinante: diffé-
rents savoirs et différentes compétences
professionnelles et sensibilités sont en
train de travailler, durement, d’expéri-
menter et de proposer à l’Union Euro-
péenne un “modèle palermitain” d’inté-
gration et d’interculturalité sans oublier la
planification urbaine. C’est en ce sens que
doit être vue la collaboration entre le La-
boratoire territorial et la Faculté d’Archi-
tecture et d’Ingénieur en collaborant au
cours de maîtrise en architecture et com-
position architecturale: soixante-dix étu-
diants de deuxième année d’ingénieur qui
ont étudié, travaillé, pris des mesures, ren-
contré les professionnels du laboratoire,
qui se sont mesurés avec les communautés
étrangères pour arriver, vu qu’ils sont en
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
train d’arriver au mois de juin à la fin de
leur cours, à une série de propositions de
projets relatives à un espace interculturel
à Palerme. Travaux et propositions que
nous voudrions dans les prochains mois
faire connaître et donc discuter avec la
communauté autochtone et étrangère. Je
dois avouer, et je conclut, que coordonner
ce Laboratoire territorial a été pour moi
fascinant et fatiguant. Fatiguant car s’il
n’est déjà pas facile d’unir différentes com-
pétences professionnelles je vous laisse
imaginer ce que cela signifie unir des dif-
férences culturelles et autres.
Mais cela a été sans aucun doute une ex-
périence fascinante car il est hautement
innovant de parler d’intégration et d’in-
terculture en se référant à la planification
urbaine. Mais c’est aussi un thème
contemporain: nos villes sont souvent des
villes de maisons qui projettent rarement
leur beauté vers l’extérieur. Ce sont des
villes de l’intérieur c’est-à-dire liées à une
dimension privée. Les barrière, les inter-
phones vidéo augmentent. Elles sont
donc “de l’intérieur” excluant de plus en
plus, liant les personnes par milieux et
laissant dehors les nombreuses personnes
qui n’ont pas droit à une maison, qui n’ont
pas droit à une ville. C’est ce que j’ai vu
lors de mes voyages au Brésil et au Vene-
zuela, où des murs sont construits
constamment autour des immeubles, des
bâtiments et des parcs. Comment appeler
cela: esthétique ou urbanisme de la sécuri-
té? La vérité est qu’il est difficile de conju-
guer la nécessité de refuge avec l’exigence
de relation que l’habitation exprime. Et
voilà alors notre expérience. Vouloir rédi-
ger à la fin des travaux des quatre labora-
toires le MANUEL RELATE pour
construire de nouveaux milieux urbains
de la ville interculturelle qui puisse être
un véritable guide pour la planification de
la “ville plurielle”, me semble la contribu-
tion la plus concrète et profonde que
notre Laboratoire puisse remettre à
l’Union Européenne.
OCTOBRE 2007| 23
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

TOLERANCE ZERO POUR LES MARCHANDS DE LA MORT

S’ENGAGER POUR ACHEMINER LE PHENOMENE MIGRATOIRE DANS LE CANAL DES LOIS
CONTRE-AMIRAL FERDINANDO LAVAGGI DIRECTEUR MARITIME DE LA SICILE OCCIDENTALE

J’ai été invité intervenir en ma qualité de
directeur maritime de la Sicile occiden-
tale, sur l’immigration «clandestine»
concernant, depuis plusieurs années, les
côtes au sud de la Sicile et, en particulier,
l’île de Lampedusa. Il faut, tout de suite,
tirer au clair que cette migration «natu-
relle» de peuples prend le caractère de la
clandestinité par les modalités de trans-
fert, à présent, depuis le continent afri-
cain vers l’Europe, conduit et organisé
par des groupes criminels sans scrupules.
Il est vrai aussi que le terme «clandesti-
nité» devrait amener à penser à des
chiffres modestes et non pas à ce terrible
«20.000», le nombre d’hommes, de
femmes et d’enfants qui ont rejoint nos
côtes rien qu’au cours de 2006. Cette
donnée numérique, constante, voire en
progression pendant les dernières an-
nées, nous ramène au concept de migra-
tion véritable, qui doit de toute façon
être normalisée et canalisée dans le res-
pect des règlementations nationales et
communautaires. L’expérience directe
acquise au cours de ces dernières années
par la Garde côtière – Capitainerie, en-
gagée notamment avec la 7ème esca-
drille dans les eaux de Lampedusa, nous
permet d’apprécier les modalités de plus
en plus dangereuses quant à l’exécution
de la tentative d’abordage en Sicile. En
fait, on est passé des grandes barques en
bois à des unités de plus en plus petites et
à des canots pneumatiques de 5 à 6
mètres, difficiles à voir au radar, invrai-
semblablement bondés et dans lesquels
même de petits mouvements peuvent
faire renverser subitement l’embarcation,
faute de toute forme de sécurité et stabi-
lité. A cela il faut ajouter les conditions
climatiques particulières du canal de Si-
cile qui changent rapidement ainsi que
les conditions psychophysiques des réfu-
giés, accablés par la fatigue et l’anxiété
ou pire par l’angoisse. Toute notre com-
préhension, donc, à ceux qui risquent
leur vie en luttant pour un meilleur ave-
nir, «tolérance zéro» pour les marchands
de la mort, qui organisent les voyages
clandestins. J’ai préféré ne pas vous mon-
trer les images les plus dures, en me limi-
tant à celles qui peuvent vous faire com-
prendre les conditions inhumaines du
voyage et les difficultés conséquentes
liées à chaque opération de secours, mais
au même temps, je ne vous cache pas
avoir vu plusieurs fois mes marins bien
que trempés par 1000 expériences, avoir
les larmes aux yeux par l’émotion, ce qui
vous démontre que l’uniforme est une fa-
çon d’apparaître à l’extérieur, l’important
c’est ce qu’il y a dans notre âme.

DROITS DE L’HOMME ET APPRENTISSAGE INTERCULTUREL

C’est à Berlin que s’est tenu entre les 2 et 9 septembre derniers le séminaire sur le thème «Droits de l’Homme et Apprentissage Inter-
culturel», auquel ont participé des jeunes issus d’associations œuvrant surtout dans le secteur juvénile et ayant leur siège dans différents
Pays d’Europe. A cet atelier a participé même le Coppem, étant donné sa vocation de promoteur d’un développement durable et partagé
non seulement par les Pays aux économies fortes, mais par tout le bassin euro-méditerranéen. Le Comité œuvre donc en ligne avec les
soi-disant «droits de l’homme de la troisième génération», des droits non individuels, mais collectifs, tels que justement le droit à un envi-
ronnement salubre, à l’accès aux ressources et au développement économique ; autant de domaines dans lesquels le Coppem s’est em-
ployé et s’emploie encore aujourd’hui avec le plus grand engagement. Le séminaire, de la durée de sept jours, a été organisé par l’Hendrik
Kramaer Haus, le centre interculturel de Berlin, dont le but principal est la promotion du dialogue entre les cultures et les religions les plus
différentes pour une coexistence pacifique dans le respect de l’environnement. Au départ l’idée est que l’apprentissage interculturel consti-
tue le fondement de la construction d’une société plus respectueuse des droits de l’individu, en vertu de la forte charge empathique qu’il
contribue à développer. L’atelier a permis à des jeunes avec des backgrounds culturels différents (il y avait des Italiens, des Danois, des
Ecossais, des Allemands, mais également des Hongrois, des Polonais et des Roumains) de se confronter sur un thème que nous avons
tous en commun et, au même temps, de partager avec le groupe des points de vue découlant souvent de dynamiques et de conditions
socioculturelles spécifiques du pays dans lequel on vit. Pendant une semaine les jeunes ont vécu ensemble, en participant aux petites
tâches quotidiennes (de la préparation des repas au moins agréables travaux domestiques), tout comme aux loisirs et aux débats souvent
centrés sur des thématiques d’une grande intensité émotive. L’apprentissage interculturel donc, loin d’être un simple sujet de débat, est
devenu une façon concrète et quotidienne d’expérimenter et sentir le vécu partagé. Parmi les nombreuses activités, d’un impact remar-
quable, la visite à l’un des lieux-symbole de l’humanité niée, la violation par antonomase du concept même de «Droit», le camp de concen-
tration de Sachsenhausen à Oranienburg, l’un des premiers ayant été mis en place en territoire prussien et qui est resté actif même quand
la guerre était finie et jusqu’à 1950, en tant que «Lager spécial» soviétique. Ce camp de concentration est aujourd’hui devenu un Mémo-
rial et un Musée, un lieu européen de deuil et de commémoration, mais servant également d’admonestation et d’augure pour l’avenir. Un
avenir qu’il n’est pas possible d’appréhender sans des concepts tels que le dialogue, la connaissance et la coopération.

24 |COPPEMNEWS

LA LONGUE MARCHE DES FEMMES TUNISIENNES
DES BUTS IMPORTANTS ATTEINTS SUR LE CHEMIN DE L’EMANCIPATION
NAJOUA MAHJOUB VICE DIRECTEUR DE LA BANQUE DE L'HABITAT
Cas presque unique dans le monde ara-
bo-musulman, le principe d’égalité entre
hommes et femmes sur le plan de la ci-
toyenneté et devant la loi est expressé-
ment affirmé dans les textes juridiques et
législatifs tunisiens. Il est consacré dans
la Constitution à travers son article 6 qui
stipule que: «Tous les citoyens ont les
mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils
sont égaux devant la loi». De même et en
vertu des articles 20 et 21 de la constitu-
tion, la femme tunisienne est à la fois
électrice et éligible. Le code du statut
personnel (promulgué le 13 août 1956) a
aboli la polygamie, institué le divorce ju-
diciaire, fixé l’âge minimum au mariage à
17 ans pour la fille, sous réserve de son
consentement et attribué à la mère, en
cas de décès du père, le droit de tutelle
sur ses enfants mineurs, en promulguant
ce code, la Tunisie a prouvé que l’éman-
cipation politique est indissociable de
l’émancipation sociale et que l’attache-
ment aux constantes nationales qu’elles
soient religieuses, culturelles ou sociales
n’est pas incompatible avec l’esprit d’in-
novation et de modernisation.
Les chiffres et les indices se rapportant au
statut de la femme en Tunisie ne sont pas
loin de ceux des démocraties les plus
avancées. Par exemple: La présence de la
femme tunisienne dans la Chambre des
Députés est de 23 pour cent de l’ensemble
des sièges contre uniquement 17,4 pour
cent dans les pays européens et industriels
et 8,2 pour cent dans le monde arabe. El-
le n’était, avant le Changement du 7 no-
vembre 1987, que de 4,26 pour cent. La
présence de la femme au sein des Conseils
municipaux s’élève aujourd’hui à 26 pour
cent contre 13 pour cent en 1990. 23
pour cent des hautes fonctions dans le
cadre public et scientifique. De même, la
présence féminine est de 13,3 pour cent
au Conseil supérieur de la Magistrature.
Aujourd'hui la femme tunisienne est pré-
sente dans tous les domaines du travail,
en particulier dans 26 domaines. Pour
l'éducation, le taux de scolarisation des
filles âgées de 6 ans a atteint en Tunisie
99 pour cent contre 36,7% en 1966. Ce-
la dénote la détermination des pouvoirs
publics qui placent la question de la valo-
risation des ressources humaines au pre-
mier rang de leurs préoccupations. Pour
la santé, les résultats obtenus en Tunisie
suite à sa politique de promotion de la
santé familiale et en particulier de la san-
té de femme en tant que citoyenne et en
tant que mère sont édifiants.
Le ministère de la femme et de la famille
a crée l’Observatoire de la famille tuni-
sienne qui doit observer, traiter et penser
la famille dans sa complexité et l’interdé-
pendance de ses différentes composantes
dont la femme est la plaque tournante au-
tour de laquelle est assurée la cohésion fa-
miliale et par conséquent la cohésion so-
ciale. Une stratégie nationale a été mise
en place en Tunisie pour la promotion de
la femme rurale. Des centres de la femme
rurale ont été créés un peu partout dans le
but de favoriser l'intégration de ces
femmes, l'élimination de l'analphabétis-
me et de créer les cycles de formation pro-
fessionnelle afin de leur offrir plusieurs
chances. L’une des constantes de la poli-
tique du Président Zine El Abidine Ben
Ali dans notre pays est que l’édification
de la société et le processus de développe-
ment intégral ne peuvent se faire saine-
INSTITUTIONS CONSACREES A LA FEMME
Le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de
l’Enfance et des Personnes âgées.
Le Conseil National de la Femme et de la Famille.
La Commission Nationale de la Femme et du
Développement.
Le Centre de Recherche, de Documentation et
d’Information sur la Femme (CREDIF.
LA FEMME TUNISIENNE DANS LES INSTANCES
INTERNATIONALES
L’élection d’une Tunisienne comme vice-présidente de
l’Internationale socialiste des femmes.
L’élection d’une Tunisienne au bureau exécutif de l’Union
Interparlementaire.
L’élection d’une Tunisienne comme présidente de l’Alliance
intergouvernementale chargée des programmes de
XI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
ment sans la contribution de la femme.
Le plan quinquennal de développement
2007/2011 en Tunisie et les programmes
de la prochaine décennie consolideront
la place de la femme dans la vie active, le
marché d’emploi et le processus de la
création d’entreprises. Le premier défi à
relever est celui de l’emploi et de la lutte
contre le chômage qui figure d’ailleurs à
la tête des priorités nationales du pays
pour la période à venir. La femme tuni-
sienne devra poursuivre son combat
acharné et de longue haleine pour
l'émancipation, à partir de la levée de
l'impact négatif du divorce, des violences
et des harcèlements. Un large programme
est actuellement mis en œuvre par l’Offi-
ce National de la Famille et de la Popula-
tion (ONFP) dans le but de réaliser
«l’équité de genre et la prévention de la
violence à l’égard des femmes» et ce en
collaboration avec l’Agence Espagnole
de Coopération Internationale (AECI).
En conclusion, l’on peut affirmer que
l’importance du rôle de la femme dans la
concrétisation des objectifs ambitieux de
la stratégie de développement en Tunisie
et les nobles missions dont elle s’acquitte
montrent, en toute évidence, que le sta-
tut de la femme dans ce pays est passé
réellement du stade de la revendication
de l’égalité avec l’homme au stade du
partenariat et de la complémentarité.
partenariat Sud/Sud en population et développement.
L’élection d’une Tunisienne pour la troisième fois
consécutive membre du CEDAW (Comité chargé de
l’élimination de la discrimination à l’égard de la femme).
L’élection d’une Tunisienne en tant qu secrétaire générale
de l’Organisation arabe de la famille.
La nomination d’une Tunisienne en tant que directeur des
services de développement de l’information de la CEA
(Commission économique pour l’Afrique).
ASSOCIATIONS FEMININES
L’Union Nationale de la Femme Tunisienne (UNFT)
L’Association Tunisienne des Mères (ATM)
L’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche
au Développement (AFTURD)
L’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD)
L’Association Féminine «Tunisie 21»
OCTOBRE 2007| 25
LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES EN FRANCE ET LE MONDE
FEMININ
LA VALEUR DE LA CANDIDATURE DE SÉGOLÈNE ROYAL POUR L’EGALITE DES GENRES SUR LE PLAN POLITIQUE
LUCILE SCHMID LE PRESIDENT DE LA 5ème COMMISSION
L'élection à la présidence de la Répu-
blique française de Nikolas Sarkozy, le 6
mai dernier, me conduit à exprimer les
reflexions suivantes: Nicolas Sarkozy
était élu président de la république fran-
çaise par 53% des suffrages contre 47% à
Ségolène Royal. Une longue campagne
présidentielle où deux personnes du mê-
me âge se sont confrontées, une femme
et un homme de 52 qui l’a emporté. J’ai
fait campagne pour Ségolène Royal et
même si je m’efforcerai d’être impartiale,
pardonnez-moi si ce texte peut porter la
marque d’une certaine déception pour la
cause des femmes en politique, et de ma-
nière plus générale leur place dans l’espa-
ce public. Je n’examinerai pas la question
Lucile Schimd pourtant fondamentale des projets de so-
ciété qui étaient portés par les deux can-
didats. Et je me concentrerai sur une
question essentielle: par delà son échec
la candidature de Ségolène Royal ne
marque-t-elle pas une étape importante
pour que la parité entre les hommes et les
femmes progresse dans le champ poli-
tique? Mon sentiment est que la réponse
à cette question est globalement positive
mais qu’il reste un véritable chemin à fai-
re pour changer les mentalités. En voici
les principales raisons:
1) la candidature de Ségolène Royal a
témoigné d’une aspiration citoyenne
profonde à un renouvellement des ma-
nières de faire de la politique. Pour la
première fois la désignation du candidat
du parti socialiste s’est faite de manière
semi ouverte. Après une ouverture des
modalités d’adhésion, le débat entre les
trois prétendants s’est fait à la télévision
et a été regardé par des millions de Fran-
çais.Ségolène Royal nouvelle candidate
par rapport à Laurent Fabius et Domi-
nique Strauss Kahn qui étaient candidats
potentiels depuis de longues années, a
été désignée à une forte majorité.
2) Après le traumatisme du 21 avril
2002 qui avait vu l’élimination de Lio-
nel Jospin au premier tour de l’élection
26 |COPPEMNEWS
présidentielle, cette campagne présiden-
tielle a été intensément suivie par les
Français et caractérisée par un très fort
taux de participation. La campagne pré-
sidentielle a marqué le quotidien des
Français depuis la fin 2006. Les trois prin-
cipaux candidats – car assez rapidement il
est apparu que François Bayrou par son
score créerait la surprise – faisaient de la
politique avec un style qui a pu être qua-
lifié de «générationnel». Ségolène Royal
en mettant l’accent sur la démocratie par-
ticipative, la concertation et le contrôle
citoyen a choisi de sortir résolument du
modèle de l’homme providentiel. La vic-
toire de Nicolas Sarkozy a d’ailleurs mon-
tré que ce modèle restait très présent dans
l’esprit des citoyens. Les analyses sont
partagées mais on peut estimer, comme
Pierre Rosanvallon, que Ségolène Royal a
eu raison de vouloir rénover ainsi l’esprit
de notre vie politique…tout en en sous
estimant sans doute la difficulté.
3) Ségolène Royal a mis l’accent sur des
thématiques qui n’étaient pas jusqu’à
présent considérées comme présiden-
tielles et qui parlaient du quotidien,
sans toujours convaincre. La candidate
socialiste a marqué son engagement
contre les violences faites aux femmes,
sur la mise en place d’un service de la pe-
tite enfance, sur le non cumul des man-
dats et la nécessité d’une présidence plus
proche – d’où son slogan de «La France
présidente». A contrario certains lui ont
reproché de ne pas être suffisamment ar-
mée sur les sujets classiques de la compé-
tence présidentielle – économie et af-
faires étrangères –. Mon sentiment est
que c’est sans doute sur le sujet de la
compétence que les difficultés de la so-
ciété française à évoluer en termes de
mentalité ont été les plus visibles. Les er-
reurs ou les connaissances parfois incer-
taines de Ségolène Royal sur certains su-
jets ont été largement commentées et
soulignées. Indéniablement Nicolas Sar-
kozy a été plus épargné par les médias. Il
ACTION COMMUNE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE
La Foire de la Méditerranée en collaboration avec le Coppem, l’Asem
et l’Institut Expérimental Zoo-prophylactique de la Sicile, a
organisé une conférence internationale sur le thème «Commerciali-
sation et sécurité des produits agroalimentaires dans la Zone de Libre
Echange». La rencontre s’est inspirée de l’observation suivant laquel-
le le processus de libéralisation des échanges dans la Méditerranée,
verra inévitablement la participation croissante de pays en compéti-
tion les uns avec les autres, car producteurs de la même typologie de
produits agroalimentaires. D’où le besoin de sauvegarder les terri-
toires ainsi que la santé des êtres humains qui y vivent, et des ani-
maux qui y sont élevés, en définissant des règles médicales et hy-
giénico-sanitaires communes, des standards de production à respec-
ter ; et encore, en limitant l’emploi de beaucoup de substances dans
l’agriculture et dans l’élevage; en instaurant des contrôles réglemen- De gauche à droite: Giovanni Ragonesi, Michele Raimondi, Agostino Porretto, Andrea Riela

tés. Le but du congrès a en outre été d’ouvrir un dialogue et une

confrontation entre des techniciens de la sécurité alimentaire et des
opérateurs économiques des Pays méditerranéens. Parmi les ques-
tions mises sur la table: 1) potentialités et perspectives pour la défi-
nition des conditions minimales requises pour la sécurité alimentaire;
2) détermination des standards et des règles possibles pour rendre
transparent le commerce agro-alimentaire, même dans le but de son
expansion; 3) création d’une école de formation pour chercheurs de
la zone méditerranéenne, où ces derniers puissent acquérir, et donc
transférer dans les pays respectifs, les méthodologies de laboratoire
les plus avancées. La conférence a représenté une première occasion
de confrontation et d’orientation sur ces thèmes spécifiques si ac-
tuels. On pense l’élargir à l’avenir à tous les pays de la région, en pou-
vant compter, pour son organisation, sur les différents bureaux du
Coppem, sur ses membres ainsi que sur la capacité organisationnel-
le de l’Asem. A cette première occasion, en plus des experts italiens,
ont participé, en qualité de rapporteurs,des personnalités autorisées
provenant de l’Egypte, du Maroc, de la Tunisie et de la Turquie, impli-
quées conjointement par le Coppem et l’Asem, en particulierpar M.
l’ingénieur Michele Raimondi et par M. Giovanni Ragonesi, qui ont soi-
gné l’événement pour le compte des deux organisations.

reste que Ségolène Royal est apparue
moins familière avec ces questions et
qu’elle n’ a pas réussi pendant la cam-
pagne à convaincre les Français qu’un
Président de la République devait chan-
ger aussi radicalement son périmètre de
compétence. Ce qui a sans doute prévalu
in fine dans l’esprit de beaucoup d’élec-
teurs c’est la différence entre Nicolas
Sarkozy et Jacques Chirac, entre un can-
didat omniprésent et un président qui
était en «semi-retraite» depuis quelques
années déjà. Ce qui a été considéré com-
me un échec de la candidate socialiste au
débat télévisé avec Nicolas Sarkozy est
significatif sur ce point. Dans ce débat
Ségolène Royal a montré une grande pu-
gnacité mais n’a pas cité de chiffres éco-
nomiques et n’a pas répondu à toutes les
questions. Tout en montrant sa force de
caractère, elle n’a pas convaincu sur le
plan de la compétence.
4) Un électorat féminin majoritaire-
ment en faveur de Nicolas Sarkozy.
Tout au long de la campagne l’électorat
féminin est apparu divisé concernant la
candidature de Ségolène Royal. Mère de
quatre enfants sans être mariée, au phy-
sique agréable, n’hésitant pas à faire va-
loir sa féminité, celle-ci a souvent décon-
tenancé les femmes. Alors que le taux
d’activité des femmes en France est net-
tement plus élevé que la moyenne euro-
péenne mais que dans le même temps les
femmes françaises sont parmi celles qui
en France ont le plus d’enfants, les diffi-
cultés des femmes à soutenir la candida-
ture de Ségolène Royal témoignent sans
doute de leurs propres difficultés à conci-
lier vie familiale et vie professionnelle et
à imaginer comment de surcroît il serait
possible aux femmes de s’investir en po-
litique. Les femmes sont en outre plus
sensibles au thème de l’insécurité large-
ment mis en avant par Nicolas Sarkozy.
5) Juger de l’impact de la candidature
de Ségolène Royal au vu du résultat des
élections législatives. Aujourd’hui les
femmes députées sont 12% à l’Assem-
blée nationale. Le parti socialiste a res-
pecté pour la première fois la parité dans
les candidatures présentées. L’UMP a fait
mieux qu’en 2002. Il sera intéressant de
voir le visage de la nouvelle assemblée
nationale le 17 juin 2007. En espérant
que les femmes en représenteront au
moins 20%.

OCTOBRE 2007| 27
LES ACTIVITES DU PROJET-PILOTE “RELATE”
LABORATOIRES A CROTONE, PALERME, VALENCE ET VILLA S. GIOVANNI
ALESSANDRA PRUDENTE
Le Projet Pilote C2C Re.La.Te. - Regional
Territorial Laboratories, est un projet pilo-
te transnational financé par l'Opération
Cadre Régionale (City to City – Pic In-
terreg III C South Zone), qui prévoit la
création d’un "Réseau de Laboratoires
Territoriaux" qui favorise la planification
urbaine participée sur 4 zones: Palerme
(Sicile), Villa San Giovanni et Crotone
(Calabre), et Valence (Espagne). Dans
ces laboratoires les communautés de mi-
grants, les acteurs locaux, les citoyens, les
autorités locales définissent comme pro-
jets des espaces urbains pour une réelle in-
tégration multiculturelle, la construction
d’une "ville éthique", la rédaction d'un
guide pour le planning de la “ville pluriel-
le” et de la charte européenne des services
d’orientation multiculturelle.
LABORATOIRE TERRITORIAL
DE VILLA SAN GIOVANNI
Présentation des groupes de projet.
L'Atelier International de planning a eu
lieu le 24 octobre 2007 à 10h00 dans le
siège du Centre Social Baden Powell de
Villa San Giovanni. A l'occasion les 4
groupes de projet ont présenté l'avance-
ment des projets, en prévision de la rédac-
tion définitive prévue à la fin d'octobre.
Pendant la rencontre, la société de com-
munication ECOSFERA de l'Opération
Cadre de City to City était présente et a
filmé les activités du laboratoire afin de
préparer un video reportage du projet pi-
lote Relate.
Chantiers pour la ville plurielle. Jeudi 28
Juin 2007 à 10h00, au Centre Social Ba-
den Powell (Via Riviera, Villa San Gio-
vanni) a eu lieu le 2ème Séminaire
“Chantiers pour une ville plurielle” prévu
dans le cadre des activités du Laboratoire
Territorial de Villa San Giovanni. Le Sé-
minaire a été tenu par Mme Anna Maria
Frosina, chercheur au CRESM – Centre
de Recherches Economiques et Sociales
du Sud et traitera le thème “La planifica-
tion participée”.
28 |COPPEMNEWS
Séminaire “Les racines et l'identité”. Le
jeudi 7 juin, dans le siège du Centre Social
Baden Powell, a eu lieu le Séminaire “Les
Racines et les identités” dans le cadre des
activités de l'Atelier international de
planning du laboratoire territoriale de Vil-
la San Giovanni. Le Prof. Giuseppe Mo-
rabito a exposé le thème “L'aire de l'Im-
macolata: les racines et l'identité”.
LABORATOIRE TERRITORIAL
DE PALERME
“La ville du futur: communauté des sem-
blables ou communauté des divers?”. Est
le titre du Séminaire qui a eu lieu à Paler-
me, le lundi 15 octobre à la Sala delle Car-
rozze de Villa Niscemi, dans le cadre des
activités du projet C2C Relate, qui prévoit
l'établissement d'une ville étique en res-
pectant la différence culturelle, les exi-
gences et les priorités des immigrés. Grâce
à C2C Relate, quatre Laboratoires Territo-
riaux ont été créé: Palerme, Crotone, Va-
lence et Villa San Giovanni. Au Séminai-
re, organisé en collaboration avec le Cours
d'architecture et composition architecto-
nique 1, Faculté d'Ingénierie de Palerme,
ont participé, Maurizio Gentile, psycho-
logue coordinateur de l'observatoire sur la
dispersion, Bureau scolaire régional pour la
Sicile, Lorenzo Barbera, sociologue, Ferdi-
nando Lavaggi, Contreadmiral Directeur
Maritime de la Sicile Occidentale, Com-
mandant du Port de Palerme, Giuseppe
Trombino, Président du Cours de maîtrise
en ingénierie de construction/architecto-
nique. Les travaux ont été ouverts par les
partenaires du projet Alessandro La Gras-
sa, Président du CRESM , Giacomo Mulé,
Président de l'Union des Divisions et Car-
melo Motta, Secrétaire Général du Cop-
pem. Au Séminaire ont suivi la réunion du
Focus Group transnational, qui prévoit la
rédaction d'un Manuel Relate sur le nou-
veaux scénarios de l'espace urbain et de la
Charte européenne des services multicul-
tural – oriented et du Comité de Pilotage
C2C Relate.
“Forme, son et couleur du monde”. Un
Séminaire, sous le thème “Forme, son et
couleur du monde”, a conclu le cours d'Ar-
chitecture et composition Architecturale
du 1er cours de maîtrise en Ingénierie Edi-
le de Palerme. La manifestation a eu lieu le
11 Juin dans le Centre d'accueil de Santa
Chiara. Cette initiative rentre dans le pro-
jet Re.La.Te. Reseaux des laboratoires ter-
ritoriales de la Mairie de Palerme. Prévues
les intervention du prof. Antonio Marga-
gliotta, du Président de l'Association IUP
Arif Hossain; du responsable du laboratoi-
re territoriale du projet Re.La.Te. Roberto
Mazzarella ,du président du cours de maî-
trise Giuseppe Trombino et du Maire ad-
joint de Palerme Mr. Giampiero Cannella.
LABORATOIRE TERRITORIAL
DE VALENCE
Russafa – Actividades de encuentro y
participacion. Le laboratoire territorial de
Valence a organisé, dans le quartier de
Russafa, plusieurs initiatives culturelles et
sociales afin de promouvoir la coexistence
interculturelle entre les citoyens aux mois
de juillet et août. En particulier, divers
films ont été projetés, des leçons de cas-
tillan, de computer et des activités de jeux
pour les jeunes ont été organisées dans le
but de favoriser la coexistence et la parti-
cipation sociale dans le "barrio".
Orriols vive y convive. Orriols Vive y
Convive, est le titre de la journée inter-
culturelle de rencontre et de participation
sociale qui aura lieu dimanche prochaine
au quartier Orriols de Valence (Espagne).
L'objectif est celui de promouvoir le ren-
contre interculturelle et la participation
sociale, dans le but de créer un espace
multiculturel ouvert, adressé à l'entière ci-
toyenneté du quartier Orriols et de la vil-
le de Valence. A la rencontre les associa-
tions de la zone, le Centre culturel isla-
mique représentant la communauté
maghrebienne, l'Association des immi-
grés Rumiñahui représentant la commu-
nauté latinoaméricaine.
COPPEM - ORGANISATION
CONSEIL DE PRÉSIDENCE
PRÉSIDENT: Salvatore Cuffaro (IT)
1er VICE PRÉSIDENT: Omar Bahraoui (MA)
VICE PRÉSIDENTS
Adly Hussein (EG), Andrzey Porawski (PL),
Nikolas Papamikroulis (GR), Nourredine Sbia (DZ),
Muzaffer Baca (TR)
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Carmelo Motta (IT)
PRÉSIDENT FONDATEUR
Fabio Pellegrini (IT)
1ÈRE COMMISSION
POLITIQUE ET INSTITUTIONELLE
PRÉSIDENT: Jan Micallef (MT)
1er VICE PRÉSIDENT: Said El Dakkak (EG)
VICE PRÉSIDENT: Marc Thoulen (BE)
Rapporteurs: Toivo Riimaa (EE), Nabil Shawagfeh
(JO)
Contact pour le Secrétariat: F.sco Sammaritano (IT)
MEMBRES
Omar El Bahraoui (MA), Jan Micallef (MT),
Mohammed Said El Dakkak (EG), Marc Thoulen
(BE), Jiroí Bytel (CZ), Salvatore Cuffaro (IT), Betty
De Wachter (BE), Dahmane Derhem (MA), Gina
Fasan (IT), Adly Hussein (EG), Abdel Ilah Hssissen
(MA), Luigi Minardi (IT), Fabio Pellegrini (IT),
Ioannis Sotiriou (GR), Giacomo Spissu (IT),
Mohammed Taibi (DZ), Saied Zourob (ANP),
Francesco Crocetto (IT), Mohammed Ibrahim El
Fayoumi (EG), Iwona Kowalska Nawrocka (PL),
Andrzej Porawski (PL), Jaanus Tamkivi (EE), Erol
Kaya (TR), Nourredine Sbia (DZ), (DZ), Miguel
Sanchez de Alcázar Ocanoa (ES), Ramón Ropero
Mancera (ES), Choubeila Bisker (DZ), Nabil
Shawagfeh (JO), Toivo Riimaa (EE)
2ÈME COMMISSION
POUR LA COOPERATION ENTRE VILLES ET
REGIONS
PRÉSIDENT: Jan Mans (NL)
1er VICE PRÉSIDENT: Mr. Tamer Alhajeh (SY)
VICE PRÉSIDENT: Jalal Abs (LB)
Rapporteurs: Philippe Sanmarco (FR), Jalal Abs (LB)
Contact pour le Secrétariat: Ilia Mazzone (IT)
MEMBRES
Muzzafer Baca (TR), Tamer Alhajeh (SY), Jalal Abs
(LB), Claudio Basso (IT), Jan Mans (NL), Pierre
Wies (LU), Vladimír Bártl (CZ), Mohamed Boudra
(MA), Hamid Chabat (MA), José Macário Correia
(PT), Manuel Antonio da Luz (PT), Riccardo Di
Palma (IT), Ahmet Duyar (TR), Adi Eldar (IL), Athos
Germanos (CY), Frank Godfrey (IE), Harrie
Jeurissen (NL), Nikos Papamikroulis (GR),
Avraham Rabinovitch (IL), Catalina Schezzini (IT),
Driss Sentissi (MA), Erfan Ali (SY), Med-Meziani
Mouloud (DZ), Kahina Abderrahmane (DZ),
Jacques De Grave (BE), Philippe Sanmarco (FR)
3ÈME COMMISSION
POUR LA COOPERATION ECONOMIQUE
ET FINANCIERE
PRÉSIDENT: Abdelkarim Misbah (TN)
1er VICE PRÉSIDENT: Katalin Sabjan (HU)
VICE PRÉSIDENT: Francisco Iglesias Garcia (ES)
Rapporteurs: Jan Maciej Czajkowski (PL),
Mimoune Bouras (DZ)
Referente Segretariato: Paolo Carrara (IT)
Esperti:
Lorenzo Barbera (IT), Alberto Tulumello (IT),
Giuseppe Salmé (IT).
MEMBRES
Abdelkarim Misbah (TN), Katalin Sabjan (HU),
Francisco Iglesias Garcia (ES), Isabelle Compagnie
(BE), Lakhdar Haddouch (MA), Waleed Hamad
(ANP), Ibrahim Karaosmanogolu (TR), Andris
Jaunsleinis (LV), Abbes Mohsen (TN), Mara Scagni
(IT), Michele Scandroglio (IT), Rachid Alami Talbi
(MA), Kiriakos Virvidakis (GR), Cveta Zalokar
Orazoem (SL), Jan Maciej Czajkowski (PL), Hayrettin
Kilic (TR), Mimoune Bouras (DZ), Mohamed
Thaminy (DZ), Lina Refai (SY), Mohammed Hashem
Almasri (ANP), Haitham Al-Hyasat (JO)
4ÈME COMMISSION
POUR LA CULTURE, LA TECHNOLOGIE,
LE TOURISME ET L’ENVIRONNEMENT
PRÉSIDENT: Falah Al Omoush (JO)
1er VICE PRÉSIDENT: Keith Whitmore (GB)
VICE PRÉSIDENT: Antonio Cabrita (PT)
Rapporteurs: Mustafa Aydin (TR),
Viera Krakovska (SK)
Contact pour le Secrétariat: Natale Giordano (IT)
MEMBRES
Falah Al Omoush (JO), Keith Whitmore (UK),
Antonio Cabrita (PT), Sara Akavia (IL), Francisco
Caimoto Amaral (PT), Mohamed Atouani (MA),
Ramon Polo Bernardo (ES), Krzysztof Chromy (PL),
Petros Filippou (GR), Ali Abu Ghanimeh (JO),
Moncef Ben Gharbia (TN), Mohamed Karimine
(MA), Fikri Köse (TR), Eliahu Levy (IL), Kathleen
Maher (IE), Catherine McDermott (Nord-Irlanda
UK), Michele Picciano (IT), Hassan Sayed Ahmed
Sherif (EG), Mohamed Belhaj Taib (TN), Kevin
Thorp (IE), Jasmina Vidmar (SL), Viera Krakovska
(SK), Boris Tonhauser (SK), Maa’n Chibli (SY),
Jalal Abs (LB), Naif Alibeyodlu (TR), Mustafa
Aydin (TR), Ahmed Mezmaz (DZ), Hocine
Cherhabil (DZ), Pirkko Paranko (FI), Assaad
Barrak (LB), Povilas Kuprys (LT), Vytautas
Kvietkauskas (LT)
5ÈME COMMISSION
ÉGALITÉS DES CHANCES
PRÉSIDENT: Lucile Schmid (FR)
1er VICE PRÉSIDENT: Hala Mansor Rahman (EG)
VICE PRÉSIDENT: Gina Fasan (IT)
Rapporteurs: Zeynep Karahan Uslu (TR),
Nikolas Papmikroulis (GR)
Contact pour le Secrétariat: Giovanna Cirino (IT)
Experts:
Maria Teresa Coppo Gavazzi (IT), Patrizia Dini (IT)
MEMBRES
Lucile Schmid (FR), Hala Mansor Abdul Rahman
(EG), Betty De Wachter (BE), Gina Fasan (IT),
Iwona Kowalska Navrocka (PL), Gehad Galal Amer
(EG), Catalina Schezzini (IT), Kahina Abderrahmane
(DZ), Isabelle Compagnie (BE), Mara Scagni (IT),
Cveta Zalokar Orazoem (SL), Lina Refai (SY), Sara
Akavia (IL), Kathleen Maher (IE), Catherine
McDermott (IE), Jasmina Vidmar (SL), Viera
Krakovska (SK), Pirkko Paranko (FI), Ramon Polo
Bernardo (ES), Philippe Sanmarco (FR), Nikos
Papamikroulis (GR), Marc Thoulen (BE), Jan
Micallef (MT), Ali Abu Ghanimeh (JO), Veronika
Krausz (HU), Zeynep Karahan Uslu (TR), Saime
Yildiz (TR), Samar Bouhairi (LB), Latifa Remki (DZ)
INVITÉS PERMANENTS
Sandra Ceciarini (FR), Antonella Cagnolati (FR)
Marijke Vanbiervliet (IT), Azza Nardini (EG),
Claudia Serio (IT), Halima Hadir (MA), Giovanna
Livreri (IT), Rosalia Schirò (IT), Stefania Toriello
(IT), Najoua Mahjoub (TN), Hayet Mrabet (TN),
Cristina Stimolo (IT)
OCTOBRE 2007| 29
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EGYPTE
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Kornish El-Nil st.
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ISRAËL
at Red Sea Tourism Administration
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Eilat 88,000

Tel: +972-8-6340253
Fax: +972-8-6375729
yossiani@eilat.muni.il

MAROC
Association Nationale
des Collectivités locales
du Maroc
Av. Mohamed Bel Hassan
El Ouazani Hay Ennahda
Rabat

Tel./fax +212 37754294

PALESTINE
At APLA - Association
of Palestinian local Authorities
P.O. Box 3633 Al-Bireh - AL Quds st.
El Bireh/Ramallah

Tel 00972.22.980601
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TURQUIE
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