Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le mardi 27 août 2002 s’est tenue à l’hôtel Savanna la consultation nationale au Sénégal sur
débats ; dans l’après midi, les travaux ont continué en atelier avec une séance plénière de
I – LA CEREMONIE D’OUVERTURE
importantes allocutions ont été respectivement prononcées par Messieurs Adebayo Olukoshi,
1
du Sénégal et président de séance, Aurélio Parisotto du Secrétariat de la Commission
naturellement interpellé par la consultation nationale qui vise un échange de vues entre
chercheurs, politiques et société civile ; du reste, l’institution a initié la réflexion depuis 1995
avec la mise en place d’un groupe multinational de travail sur la mondialisation et les
d’échanges entre les différents segments de la société à travers les dialogues de politique
générale témoigne aussi de cet intérêt qui motive l’implication du CODESRIA dans un
« débat pour tirer meilleure partie de la mondialisation », avec comme objectif la formulation
mondialisation.
Monsieur Assane Diop, Directeur exécutif du BIT, abondera dans le même sens en indiquant
qu’il s’agit effectivement d’alimenter la réflexion pour une maîtrise de la question complexe
de la mondialisation afin qu’elle profite à tous. Il est évident aujourd’hui que le déficit de
chaque femme doivent accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté,
comme le rappellera Monsieur Assane Diop « dépasser les violences, les attitudes instinctives
pour atteindre un consensus pour une mondialisation avec des normes sociales inclusives ».
L’OIT a qualité pour inclure dans ses décisions toute disposition pertinente.
2
Le ministre sénégalais Yoro Deh, affirmera que l’OIT, conscience sociale de l’humanité, a
choisi de se mettre à l’avant garde de la lutte contre la pauvreté. Pour lui «la libéralisation des
monde qui se caractérise par des changements importants dans les paradigmes du
économique mondiale n’en est pas moins porteuse de bouleversements économiques, sociaux
est devenu un impératif incontournable. Il faut, avec les consultations nationales, parvenir à
Un consensus le plus large possible sur une nouvelle forme de globalisation sans exclusion,
une mobilisation de nouvelles énergies par un effort de dialogue essentiel pour que le travail
de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation soit ancré dans les
rappelées par Monsieur Aurélio Parisotto. Après avoir précisé que la série de consultations a
commencé en Afrique, Monsieur Parisotto dira à l’attention des participants que «le temps des
II – PLENIERE DE LA MATINEE
Trois communications ont été présentées à la reprise des travaux lors de la séance plénière
- L’impact des aspects globaux de la mondialisation avec un accent particulier sur les
relations nord-sud par le Professeur Moustapha Kassé de l’Université Cheikh Anta Diop,
3
- Régionalisme et mondialisme par le Professeur Makhtar Diouf de l’IFAN Cheikh Anta
Diop,
II.1 - L’impact des aspects globaux de la mondialisation avec un aspect particulier sur
Pour le Professeur Moustapha Kassé, la mondialisation peut être considérée comme une
menace ou une chance mais elle engage l’avenir de la planète et suscite des débats passionnés.
Même s’il s’agit d’un concept flou, on peut le cerner à partir de quelques interdépendances :
- celle des NTIC qui favorisent la mobilité, la flexibilité des capitaux et des services ainsi
Si des champs entiers de l’activité humaine se sont mondialisés, on note paradoxalement une
montée grandissante de la pauvreté alors que le monde n’a jamais produit autant de richesses.
On peut en effet affirmer que la mondialisation est asymétrique et a produit trois dualités :
mais au sein d’un même pays, fracture qui voit les riches devenir plus riches et les pauvres
plus pauvres ;
sociétés de chômage» ;
- la troisième dualité regarde l’impuissance de l’Etat dans l’interdépendance alors que ses
4
Les africains semblent avoir trouvé une solution au travail en informalisant le système.
s’est demandé s’il était possible d’arriver à une mondialisation maîtrisée. Pour lui, il faut sans
mondiale, les pères de l’Europe quant à eux, défendront une toute autre position rendant le
européenne …) ; l’intégration est perçue comme un garde fou pour se prémunir des retombées
de la mondialisation.
Pour le cas spécifique de l’Afrique, de nouveaux termes de référence ont été définis dans
deux modalités :
5
L’intégration-balkanisation est la stratégie appliquée aujourd’hui en Afrique : il y a une
prolifération de communautés économiques, quinze au total, ce qui est une situation unique au
monde. En réalité, cette stratégie fragilise l’intégration en Afrique. Par ailleurs, le seul
exemple de communauté par projets, la SADEC, a été remplacé par une SADEC prônant
l’Afrique et l’Europe en mettant l’accent sur les mutations intervenues dans ce domaine.
L’obsolescence des accords de Lomé est consacré par l’accord de Cotonou qui voit l’Afrique
créer des zones de libre échange qui doivent discuter avec l’Union Européenne en tant
qu’entité.
L’exemple de l’UEMOA doit être revisité et son succès ré- interrogé : de quel succès s’agit- il
d’une union douanière car il aurait fallu pour cela une zone de libre échange et un tarif
extérieur commun. L’harmonisation du tarif extérieur commun des pays membres à 20% est
dans la région qui se trouvent ainsi en face d’une structure, l’UEMOA, et d’un tarif : 20%.
Pour le Professeur Makhtar Diouf, l’intégration régionale est mal engagée car il fallait
commencer par l’intégration physique. L’Afrique se doit d’être vigilante aujourd’hui car tous
les documents présentés comme l’UEMOA, le DSRP, le NEPAD sont des documents
d’ajustement structurel.
6
Madame Maréma Touré a, d’emblée, articulé son propos autour de l’exclusion des peuples et
de leurs pratiques de la mondialisation ; pour elle, les décideurs devraient avoir plus
d’humilité pour apprendre des peuples. La mondialisation est certes un processus historique
mais que nous pouvons mettre en cause. Il convient en effet de bien comprendre que le village
n’est un village planétaire que pour ce qui ont les attributs pour vivre la citoyenneté mondiale.
Nonobstant ce fait il y a une créativité en cours, qu’il faut savoir regarder, écouter. Certes le
temps est à la recherche de solution mais le temps doit aussi rester à la dénonciation. Il faut
développer une culture de la résistance : « Résister c’est aussi repenser l’Afrique comme un
Avant d’ouvrir les discussions, le Président de séance, Monsieur Amady Ali Dieng, a restitué
seconde a démontré que nous ne sommes pas sortis de l’Ajustement structurel et la dernière
Au regard des débats qui ont suivi la présentation des communications, quatre points focaux
7
- la mondialisation en tant que phénomène,
- la question paysanne.
Des voix sceptiques ou franchement pessimistes se sont faits entendre par le biais d’une
pour qui « une mondialisation humaine est impossible » ou encore de Massokhna Kane,
ancien ministre de l’Intégration africaine ; pour ce dernier « la mondialisation n’est pas bonne
pour l’Afrique, elle n’est pas bonne pour les pauvres ». Youssoupha Wade, ancien Président
du Conseil National du Patronat, exprimera sans doute avec plus de vigueur la réalité de la
parle de noble art avec la boxe c’est parce que chacun boxe dans sa catégorie. Il ne peut y
avoir de partenariat dans des conditions d’inégalité. Il faut résister et faire plus que résister. Il
faut réfléchir sur les formes de résistance. La résistance c’est aussi la réflexion pour atteindre
le développement ». Makhtar Diouf, l’un des conférenciers de la plénière, ira dans le même
mondialisation est en effet un projet qui remonte au XIXème siècle et dont l’exécution la plus
trilatérale, le Forum de Davos, le Club de Rome. Le FMI, la BM et l’OMC sont ses agents
d’exécution pour l’Afrique. L’Afrique est le continent le plus vulnérable du points de vue des
Moustapha Kassé, il s’agit de savoir de quelle Afrique nous parlons ? L’Afrique est déjà
8
marginalisée du point de vue de la production, des revenus. C’est un fait que nous sommes
Ces propos ne doivent pas signifier la passivité de l’Afrique par rapport à la mondialisation.
Karim Dahou, chercheur à ENDA/tiers-Monde, attire l’attention sur le fait que les sociétés
africaines ne sont pas passives par rapport aux chocs extérieurs, elles les utilisent pour
produirent de l’inégalité ; il y a des inégalités qui traduisent des rapports de force internes aux
sociétés africaines. Même si on est face à l’échec d’un modèle de développement et à des
d’autonomie à des catégories sociales qui étaient dominées. Des marges de manœuvre
existent ; il en est ainsi du NEPAD qui est une réponse à des politiques de développement qui
Le deuxième point fort des débats a concerné les rapports entre la mondialisation,
évalué la prise en charge des dimensions sociales des politiques d’ajustement structurel ?
Même si on les a évaluées, il semble qu’on n’en ait pas tiré toutes les conséquences. Que
l’ajustement structurel ? De quel ajustement a-t-elle besoin ? Peut-on dire que le politique a
les moyens d’inverser aujourd’hui la tendance et en fin de compte quel est l’impact des
9
Pour Maïmouna Kane, magistrate, les programmes d’ajustement structurel ont entraîné la
prolétarisation des Etats africains qui sont devenus des marionnettes aux mains des bailleurs
La dette constitue un handicap très lourd qui permet aux pays riches de tenir les pays pauvres
en laisse et les rencontres du G8 n’ont pas pour objectif d’aider les pays pauvres mais bien de
conforter leur domination sur le monde. Par ailleurs, même si le système est injuste, il n’a
jamais était aussi réglementé qu’aujourd’hui ; cependant les règles n’ont pas été fixées par les
pays africains. Il y a une asymétrie dans le démantèlement des barrières tarifaires et, si les
subventions ne sont pas interdites, l’ajus tement structurel reste malgré tout la proposition
propose sous d’autres formes, par le biais d’autres canaux comme l’UEMOA. Cette
organisation dont on vante aujourd’hui les réussites n’est rien d’autre qu’un instrument
la subvention pour les engrais imposée au Sénégal par la Banque Mondiale avec le
Thiam. En fait le dépérissement de l’Etat est bel et bien programmé par les accords de
Cotonou qui insistent plutôt sur le renforcement des ONG. Mais à y regarder de plus près, ces
accords de Cotonou peuvent faire imploser toutes les expériences d’intégration régionale dans
l’image que les pays africains offrent aujourd’hui au monde : des souks, des dépotoirs pour
tous les biens de consommation dont l’Occident n’a plus besoin (voitures, friperie,
électroménager…).
10
Toutes les responsabilités sont-elles imputables à l’extérieur, aux bailleurs de fonds, aux pays
riches ?
celle des élites. Amady Ali Dieng, président de séance, dira avec une certaine crudité que les
africains ne sont pas des fantoches, posant ainsi la question des alliances qui était déjàsous-
jacente dans les propos de Karim Dahou. La géographe Salimata Wade se demandera même
de quelle légitimité pourraient se prévaloir les membres de la consultation nationale, qui font
partie de l’élite, pour donner des recommandations. Au nom de qui pourraient- ils le faire
concluant ainsi son propos par un « je peux parler en mon nom, je ne peux parler au nom de
quelqu’un d’autre». Son refus de faire des recommandations repose sur le fait que les
D’aucuns comme Jacques Faye ont parlé de défaite des intellectuels sénégalais en prenant
responsabilité interne des Etats en indiquant que les pays africains ont signé les accords de
Marrakech sans avoir une idée précise du contenu de ces accords. Le niveau de compétence
des délégations envoyées dans ce genre de rencontre du fait du clientélisme politique a été
décrié. La complexité des négociations de ce type exige une parfaite maîtrise des règles du jeu
et la stabilité des délégations qui y participent pour qu’il y ait une capitalisation de
Le débat a sans doute été influencé par l’actualité de la question au Sénégal avec la situation
critique du monde rural. Nonobstant cet aspect conjoncturel, on peut convenir avec Jacques
11
Faye, ancien directeur de l’ISRA, qu’il s’agit là d’une question fondamentale ; comme l’a
souligné, «au cœur des problèmes du Sénégal, il y la question paysanne car les paysans au
Sénégal produisent 70% des richesses. C’est la première question de notre pays ».
L’agriculture est même considérée comme le domaine où se dispute le combat le plus féroce
aujourd’hui mais aussi celui qui permettra à l’Afrique de s’intégrer. Il importe toutefois de
préciser que le paysan sénégalais n’a pas envie de reproduire le modèle américain de
Sur cette question paysanne, on notera aussi la défaite de l’UEMOA qui, dans son document
s’exprimer de façon très nette et sans doute inspiré par les interrogations cruciales du
syndicaliste Mody Guiro : « Quelles solutions pour que la mondialisation servent les
mondialisation sur notre propre culture africaine, sur nos valeurs ? Comment se battre ?». A
ces questions, les propos de Madame Maréma Touré semblent apporter une réponse sans
équivoque : «il faut lutter, s’organiser, résister. Le mouvement anti- mondialisation est en train
de devenir une institution et c’est un défi à la société civile africaine. Cependant on ne peut
sans sortir du côté de l’Afrique si quelque chose n’est pas fait du côté de la dette ».
Dans l’après midi, les travaux ont repris en atelier, avec pour chaque groupe de travail des
termes de référence bien spécifiés. Chaque groupe devait en son sein désigner un président,
12
un rapporteur pour les besoins de la restitution des débats à la séance plénière. L’économie de
ces débats est restituée dans ce qui suit, ainsi que les recommandations.
mondialisation ?
droits de douane sur certains produits agricoles transformés et sur certains produits
industriels.
agricoles.
- La suppression des dérogations sur les produits textiles : l’Accord multifibre comme
l’Accord sur le textile et les vêtements de l’OMC maintiennent toujours des quotas alors
développer.
13
- La révision des niveaux de sauvegarde et de protection de nos économies face aux
produits dont les prix sont manipulés par des techniques de dumping.
- La réorientation des politiques sectorielles : il faut une agriculture et une industrie qui
paysanne et par la valorisation des ressources de base en ciblant des marchés extérieurs
non concurrentiels.
faut opérer les restructurations nécessaires de nos marchés afin de rendre attractifs certains
les services.
ressources humaines, multiplier les services d’accès et réduire les coûts d’accès à
- Il faut œuvrer pour l’annulation de la dette car elle hypothèque les possibilités d’épargne
publique nationale.
paupérisation des masses populaires de telle sorte qu’il faudrait envisager des politiques
correctrices pour améliorer les coûts sociaux de l’ouverture, atténuer les effets de la
mondialisation.
l’agriculture, l’agro-industrie avec comme exemple saillant le secteur laitier où toutes les
14
unités industrielles ont fait faillite. Ainsi, Nestlé n’est pas loin de se convertir à l’importation ;
Dans le secteur industriel, les industries mécaniques éprouvent des difficultés importantes.
Ce groupe qui devait se pencher sur l’impact de la mondialisation sur le travail et la vie des
gens a circonscrit la question de la circulation des biens et des personnes comme étant le
d’achat et au blocage des salaires. On note ainsi une absence de création d’emplois et une
absence de prise en charge des besoins de base. Avec le dépérissement de l’Etat, on renonce
suivants :
- Les pauvres vont vers la richesse ; la libéralisation favorise l’émigration d’où la nécessité de
d’une zone franche avec une réglementation plus flexible, la promotion d’un environnement
création d’emplois durables. La promotion des normes internationales du BIT pour les
travailleurs migrants, l’encadrement des travailleurs migrants pour que leurs pays d’origine en
15
profitent, la création d’une Agence nationale pour la productivité ont été recommandés par le
groupe de travail.
- Par rapport à l’éducation et à la fuite des cerveaux, le groupe recommande deux mesures :
d’une part, une délocalisation des centres de formation et d’autre part, une intégration des
précarité des femmes par rapport à la migration, le détournement d’une institution sociale
comme le mariage (pour l’obtention de papiers par exemple), la prolétarisation des femmes et
pour qu’elles conservent les entreprises qu’elles ont elles mêmes monté.
- Il a enfin été proposé de rendre plus performantes les structures de santé et surtout de lutter
En conclusion le groupe de travail a considéré que pour mieux aider le Sénégal à s’attaquer
conditionnalités, aider l’Etat à se doter d’une fonction publique efficace, avec des agents bien
adéquat pour sécuriser les investisseurs, protéger les droits des citoyens, donner des moyens
aux corps de contrôle du secteur public et parapublic, renforcer les moyens destinés à
paiement des pensions, mettre en place des stratégies de lutte contre la pauvreté, promouvoir
les investissements privés nationaux et étrangers pour créer des emplois, renforcer
l’intégration régionale.
16
III.3 - Groupe de travail n°3 : Aspects relatifs à la gouvernance, à l’intégration et à la
démocratie
le groupe de travail En passant en revue les objectifs assignés par la Consultation nationale,
le groupe de travail a rajouté la culture au champ à couvrir et qui regardait les aspects relatifs
sont interrogés sur le postulat que la mondialisation était positive et bénéfique pour tout le
monde ; ceci a conduit à une réserve sur la formulation des questions contenues dans le
mondialisation ne sont pas seulement les pays riches mais surtout des multinationales
organisées, qui ont des stratégies bien définies et qu’elles cherchent à mettre en œuvre. Tous
les pays riches n’ont pas le même degré d’implication dans le processus : il y a les USA et les
autres. Il ne faut pas non plus perdre de vue que ce sont les riches qui ont mis au point le
système pour faire des profits et on leur demande d’aménager des conditions supportables
traduit pas la réalité du Nord et du Sud. Considérant que les pays riches défendent leurs
intérêts, la question est de savoir comment les pays pauvres peuvent constituer un contrepoids
pour que leurs préoccupations soient désormais mieux prises en compte. On peut changer les
objectifs et les modalités de la mondialisation et ceci revient au politique qui doit garder sa
- Par rapport au rôle de l’Etat dans la mondialisation, l’attention a surtout porté sur les ONG
qui prolifèrent et affaiblissent l’Etat ; il faut éviter que les ONG se fassent instrumentaliser
contre l’Etat. Il faut repenser l’Etat, le reconstruire mais dans une dynamique de rupture :
17
l’Etat postcolonial est un Etat d’accaparement avec des groupes qui ne sont pas au service de
leurs peuples. Il faut fonder un Etat de droit au service du peuple capable de prendre en
charge la dimension sociale de la mondialisation. Nos Etats doivent être mis aux normes de la
Après cette première question relative au rôle de l’Etat, le groupe de travail s’est demandé
comment donner plus de place aux organisations de la société civile, à l’Etat face au déficit
démocratique qui caractérise la mondialisation. Il faut renforcer les pouvoirs de l’Etat, ses
compétences notamment par le conseil lors des négociations internationales, nouer des
alliances stratégiques entre l’Etat et les organisations de la société civile, parfois celles du
- Il faut redéfinir le rôle et les programmes des ONG. L’accord de Cotonou fait bien ressortir
comment le renforcement des ONG est censé suppléer l’Etat et constituer de nouveaux
partenaires préférentiels.
- Il faut développer un plaidoyer pour que les gens soient conscients des enjeux de la
mondialisation. L’Etat et les organisations de la société civile doivent aider à identifier les
moyens de communication qui permettent de toucher le plus grand nombre, ce qui rendrait
possible les débats démocratiques. Le peuple peut aider l’Etat à redéfinir ses décisions et ses
Même si les questions 4 et 5 ont été évacuées pour les raisons qui ont été évoquées plus haut,
le groupe de travail a tenu à préciser qu’il ne fallait rien attendre des pays riches en tant
qu’organisations étatiques ; il faut que les Etats du Sud s’organisent pour lutter contre la
mondialisation sauvage, résister en s’alliant aux organisations anti- mondialistes des sociétés
civiles du Nord.
- Concernant le processus d’intégration régionale, il a été noté que partout dans le monde il a
servi de garde fou à la mondialisation alors qu'il a plutôt servi à mettre sous tutelle les
18
économies et les Etats africains. Il faut renforcer les organisations d’intégration régionale
En conclusion, le groupe a retenu qu’il fallait développer une culture de résistance et dans
cette perspective pour que la population puisse s’exprimer, prendre position pour s’allier avec
l’Etat ou jouer son rôle de contre pouvoir, il importe de faire un travail de communication
IV – CONCLUSION
En postulant la mobilité des biens, des services, mais surtout des personnes, on peut articuler
ses nouvelles missions dans la mondialisation car l’Etat est fragilisé par le haut mais aussi par
le bas avec l’informel ; repenser le rôle des ONG ; revoir le type d’alliance que l’Etat peut
nouer avec la société civile pour avoir un poids réel dans la mondialisation ;
fin après la restitution des travaux en atelier. Monsieur le Ministre Yoro Deh a prononcé
l’allocution de clôture.
19