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INTRODUCTION

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’URSS sont les seuls grands
vainqueurs. Ils se retrouvent face à face et la méfiance s’installe jusqu’à la rupture de 1947. Le
monde devient bipolaire et entre dans l’ère de la guerre froide, c’est-à-dire un conflit permanent sur
le plan idéologique, politique, économique, culturel, mais qui ne conduit pas pour autant à un
affrontement armé direct. Quelle est la nature de leurs affrontements ?

La rupture et la mise en place des blocs

DEUX DOCTRINES OPPOSEES

L’alliance américano-soviétique ne survit que peu de temps à la fin du nazisme. Deux blocs
antagonistes se constituent autour des États-Unis, d’une part, et de l’URSS, d’autre part. La doctrine
Truman Le 12 mars 1947, devant le Congrès, le président américain Truman prononce un discours où
il affirme le contenu de sa doctrine : le monde est partagé en deux systèmes opposés et provoquant
des modes de vie tout à fait différents. Le monde libre à l’Ouest et le totalitarisme à l’Est.

Le plan Marshall

En juin 1947 est mis en place le plan Marshall (Secrétaire d’État de Truman), par lequel les États-Unis
offrent une aide financière destinée à recons-truire les pays européens en ruine, afin qu’ils ne
basculent pas dans le communisme. L’URSS intime l’ordre aux pays de l’Est de refuser cette aide : de
fait, l’Europe est divisée en deux (notion de Rideau de fer). Parallèlement, le président Truman prend
la décision d’engager une politique de containment (endiguement), afin que la doctrine commu-niste
ne se répande pas partout à travers le monde.

La doctrine Jdanov

L’URSS riposte dès septembre 1947, sous l’égide de Jdanov (secrétaire général du Kominform, qui
assure la liaison entre les partis communistes du monde). Sa doctrine : le monde est divisé en deux
camps irréconciliables. Le camp impérialiste, antidémocratique et belliciste, mené par les États-Unis
et le camp anti-impérialiste, démocratique et pacifiste, mené par l’URSS.

LES PRINCIPES DE LA GUERRE FROIDE

Les États-Unis et l’URSS, du fait de leur superpuissance, ne peuvent se livrer à un combat direct. On
assiste donc à un affrontement indirect.

Une guerre idéologique

Les États-Unis sont à la tête du bloc occidental : ils sont puissants économiquement et exercent une
influence prépondérante sur les grands organismes économiques internationaux qu’ils ont contribué
à instituer. Jusqu’en 1949, ils sont les seuls à disposer de l’arme atomique. Un sénateur républicain,
McCarthy, lance une «chasse aux sorcières» contre toutes les personnes soupçonnées de
communisme (comme les Rosenberg). Une guerre d’intimidation Les deux blocs vont organiser leur
camp autour d’organisations. En 1949, le pacte atlantique (Otan, Organisation du traité de
l’Atlantique Nord) est signé le 4 avril à Washington : c’est un pacte militaire regroupant la plupart des
pays occidentaux. L’URSS répond par la création du pacte de Varsovie en 1955. Les deux blocs se
lancent dans une course à l’armement dans le but d’intimider l’adver-saire, l’URSS obtient la bombe
nucléaire en 1949. Un équilibre de la terreur s’installe en-tre les deux grands, sans affrontement
direct toutefois.

Les crises de la guerre froide


LA PREMIERE CRISE DE BERLIN :

1948-1949 La conférence de Potsdam avait divisé l’Al-lemagne en quatre zones d’occupation. En juin
1948, les Américains, les Anglais et les Français fusionnent leurs zones d’occupation et créent une
monnaie unique, le Deutschemark. Inquiet, Staline décrète un blocus à Berlin. Les Américains
ripostent et Staline abandonne la partie. L’Al-lemagne est divisée en deux : c’est la création de la RFA
et de la RDA en 1949.

LA GUERRE DE COREE, 1950-1953

L’offensive débute le 25 juin 1950. La Corée est une ex-possession japonaise, occupée en 1945 par
les Soviétiques au nord et les Américains au sud, et qui est restée divisée par le 38 e parallèle.

Le 25 juin 1950, les Nord-Coréens lancent une vaste offensive contre la Corée du Sud. L’ONU vote la
condamnation de la Corée du Nord.

L’ONU met en place en Corée une armée essentiellement dirigée par le général américain
MacArthur. En septembre 1950, les communistes dominent toute la péninsule. Les armées de Corée
du Sud reprennent l’offensive, et la capitale de Corée du Nord tombe entre leurs mains.

La Chine communiste entre dans le conflit au moyen de «volontaires chinois» : c’est ainsi que
l’armée américaine doit se replier. Le monde croit qu’une nouvelle guerre mondiale va éclater.
MacArthur souhaite élargir la guerre à la Chine et veut utiliser la bombe atomique. Truman refuse.

Le 27 juillet 1953, un armistice est signé sur le 38 e parallèle à Pan Mun Jon. La guerre de Corée est
un conflit typique de la guerre froide, où les grandes puissances sont intervenues indirectement dans
le conflit.

Entre dégel et refroidissement

LES RAISONS DU DEGEL (1953-1956)

L’année 1953, au même titre que l’année 1947, constitue une année charnière de la guerre froide :
le 20 janvier, Eisenhower succède à Truman à la présidence des États-Unis. Il est plus attaché à la
paix. Par ailleurs, la mort de Staline, le 5 mars 1953, entraîne un relâchement des tensions dans
l’affrontement .?Enfin, c’est la fin de la guerre de Corée. Les signes de détente se multiplient mais la
guerre froide n’est pour autant terminée. André Fontaine affirmait que c’était «la guerre froide
continuée par d’autres moyens».

LA COEXISTENCE PACIFIQUE

L’avènement de Nikita Khrouchtchev à la tête de l’Union soviétique est à l’origine d’un changement
radical en matière de politique. Il prône la coexistence pacifique dans les relations internationales,
soit de s’en tenir aux positions de lutte idéologique, sans recourir aux armes. Nikita Khrouch-tchev
rencontre John Fitzgerald Kennedy à Vienne en 1961. Des deux côtés, un équilibre de la terreur
s’installe.

NOUVELLES TENSIONS

En 1956, le canal de Suez est nationalisé par Nasser au détriment des Anglais et des Français. Une
guerre éclate mais les États-Unis et l’URSS font pression sur leurs alliés et Nasser sort vainqueur de ce
bras de fer. En 1961, une nouvelle crise éclate à Berlin qui se termine par la construction du mur de
Berlin séparant Berlin Ouest et Berlin Est.

LA CRISE DE CUBA
À Cuba, Fidel Castro, après avoir renversé le dictateur Batista, est au pouvoir depuis 1959. Castro a
dû repousser en 1961 une tentative d’exilés cubains pour le renverser avec l’appui de la CIA. L’URSS
décide d’envoyer des fusées sur le territoire américain. Le monde est au bord du gouffre. Les États-
Unis menacent d’attaquer et l’URSS finit par céder.

UNE DETENTE ENTRE 1963 ET 1975

Volonté de dialoguer et de limitation des armements

- La Crise de Cuba fait prendre conscience aux dirigeants du risque de conflit nucléaire entre les
puissances. Pour éviter un conflit suite à une « cascade de malentendus » ou à un mouvement de
peur, les 2 supergrands établissent entre le Kremlin et la Maison Blanche un Téléphone Rouge qui est
une ligne directe entre les Chefs suprêmes, entre Moscou et Washington. - C’est à partir de 1963 que
débutent les discussions sur la limitation des armements stratégiques. (SALT).

La crise au sein de chaque Bloc

Bloc Est (communiste): Chine et Roumanie

Au sein du Bloc communiste, l’URSS cesse d’être le leader incontesté et le modèle absolu. (Exemples
: la République Populaire de Chine de Mao dzo Dong qui rompt avec Moscou, les Roumains qui
prennent leurs distances) - En Tchécoslovaquie (Printemps de Prague en 1968) la tentative
d’indépendance de ce pays vis à vis des Soviétiques s’achève mal puisque les chars soviétiques
envahissent le petit pays pour y rétablir un dictature communiste dure. (Lire ou voir L’insoutenable
légèreté de l’être Milan Kundera)

Indépendance gaulliste contre domination US.

La France, sous la présidence du général de Gaulle (1958-1969) s’affirme comme puissance alliée
mais indépendante des Etats-Unis. Dès 1960, la France dispose de la bombe A et en 1968 de la
bombe H. Entre temps, elle quitte l’OTAN tout en restant dans l’Alliance Atlantique. De Gaulle ne
cesse de critiquer l’engagement des USA dans la guerre du 2 2 Vietnam et les relations avec le
Président Johnson sont franchement mauvaises.

Ces guerres locales qui ne menacent pas la paix générale

Chaque super-puissance soutient un camp. Les guerres se font par intermédiaire .

La guerre du Vietnam

Depuis les accords de Genève (1954) le Vietnam est coupé en deux: le Nord communiste (Hanoï), le
Sud capitaliste (Saïgon). Or le Nord cherche à déstabiliser le Sud par un guérilla communiste: le Viet
Cong. C’est pour lutter contre cette guérilla que l’armée US est engagée au Sud Vietnam (500 000
boys en 1968). Bien sûr l’URSS soutient massivement le Nord Vietnam et se réjouit de voir les
dirigeants US s’engager dans un conflit sans issue et de plus en plus impopulaire aux Etats-Unis.

Les guerres israëlo-arabes

La Création d’un Etat juif (Israël) s’est faite au détriment des Palestiniens et des pays voisins arabes.
Les guerres se succèdent entre Israéliens (soutenus par les USA) et Arabes (soutenus par les
Soviétiques). chaque Super Grand pousse son camp à la négociation. En 1948-49 une guerre permet
la création de l’Etat d’Israël. En1956 une nouvelle guerre d’Israël, contre l’Egypte de Nasser. En 1967,
c’est la Guerre des 6 jours. En moins d’une semaine, l’armée d’Israël détruit les armées de 3 pays
arabes: Egypte, Jordanie et Syrie et occupe JérusalemEst, et d’autres territoires arabes. La réplique
arabe à cette cuisante défaite est le développement d’un terrorisme palestinien dirigé par Yasser
Arafat, chef de l’OLP. En 1973, la guerre de Kippour est remportée par Israël mais avec bien des
difficultés. L’augmentation du prix du pétrole par les pays arabes de l’OPEP est la réplique au soutien
de l’occident (Europe & Etats-Unis) à Israël.

CONCLUSION

John Fitzgerald Kennedy apparaît comme le grand vainqueur, mais il semble que les dirigeants aient
craint un conflit nucléaire. La crise des fusées a été le paroxysme de la guerre froide. Désormais, une
ère de détente s’amorce.

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