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I.

A de PIKINE-GUEDIAWAYE
Lycée Zone Recasement de Keur Massar M.
DEME

LEÇON 2 : Les relations Est-Ouest : de la guerre froide à la chute du


mur de Berlin

INTRODUCTION
La fin de la seconde guerre mondiale est marquée par des relations extrêmement
tendues entre Etats-Unis et URSS: c’est la guerre froide. La guerre froide dont les
conséquences ont affecté l’ensemble de la planète, préoccupe l’ensemble des
opinions publiques par crainte d’une guerre nucléaire, s’est achevée dans les
années 1990 par l’effondrement de l’URSS et l’hégémonie des Etats-Unis.
Quelles ont été les différentes phases des relations Est/Ouest ?
Qu'est-ce qui s’est passé dans la dernière décennie ?

I- LES ORIGINES DE LA GUERRE FROIDE


Les origines de la guerre froide résident dans la montée de la méfiance dans la
grande alliance et dans la rupture de 1947.
1- La montée de la méfiance dans la grande alliance: la grande alliance des
anglo-américains et de l’URSS qui avait assuré le triomphe des «démocraties» contre
le fascisme, devait être maintenue après la guerre. Elle devrait également dans le
cadre des Nations Unies, être la garante de la paix dans le monde.
Malheureusement dès 1946, l’antagonisme entre occidentaux et soviétiques surgit.
Les premiers n’acceptent pas la domination communiste dans les pays libérés du
joug nazi par l’armée rouge en Europe centrale et dans les Balkans. Ce qui conduit
Churchill à dénoncer, dans le discours de Fulton en mars 1946, le «rideau de fer qui
s’est abattu sur l’Europe».
De leur côté, les soviétiques se méfient des américains dotés de l’arme atomique
avancent ses pions dans les Balkans, en Grèce, en Iran et en Turquie. Ces
initiatives inquiètent les américains. Truman enlève à l’URSS le bénéfice du prêt-
bail et décide d’accorder une aide accrue à l’Europe occidentale.
Le désaccord est amplifié en Allemagne, où les anglais et les américains annoncent
le redressement de leurs zones d’occupation en refusant le prélèvement des
réparations allemandes destinées à l’URSS. Staline furieux accuse les Etats-Unis de
vouloir maintenir l’URSS dans un état de ruine pour établir plus facilement leur
hégémonie sur le monde.
2- La rupture de 1947: au début de 1947, les occidentaux s’inquiètent de l’avancée
du communisme en Europe et dans le monde. En Chine, la guerre civile tourne à
l’avantage des communistes, en Pologne, la coalition dirigée par les communistes
remporte les élections, en Grèce, l’Angleterre n’est plus capable de fournir l’aide
militaire à la monarchie pour s’opposer à la guérilla communiste. Dans ce contexte,
le président Truman annonce devant le Congrès le projet d’aider militairement et
économiquement les pays libres d’Europe pour empêcher la propagation du
communisme : c’est la doctrine du «containment.» ou «endiguement».
En juin 1947, la doctrine Truman fut renforcée par le plan Marshall, aide proposée
à tous les pays d’Europe qui doivent s’organiser solidement pour la répartir. L’URSS
la refuse et, sous sa pression, les pays de l’est, y compris la Tchécoslovaquie et la
Pologne.
Les Soviétiques répliquent en créant le KOMINFORM (Bureau d’information des
partis communistes européens) qui symbolise la volonté d'étendre le communisme.
En septembre 1947, lors d’une conférence de tous les partis communistes
européens, Jdanov, rédige la plate-forme (la doctrine Jdanov) qui incite les
communistes à prendre, partout en Europe, la totalité du pouvoir là où ils ne l’ont
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pas fait. Dorénavant, tout antagonisme relève de l’affrontement entre l’Est et
l’Ouest.

II- LA BIPOLARISATION DU MONDE


1- Le bloc de l’Ouest : à l’Ouest se forme un vaste réseau d’alliances constitué
essentiellement des pays anglo-saxons, de l’Europe occidentale, du Japon et de
l’Australie derrière les Etats-Unis. S’y ajoute, quelques pays du Tiers Monde plus ou
moins fidèle comme l’Iran du shah, la Corée du sud, le Vietnam sud ou les
Philippines.
 Sur le plan politique :un idéal: la démocratie libérale.
 Sur le plan économique: création du GATT en 1947, de l’OECE en 1948, la
CECA en 1951 puis CEE en 1957.
 Sur le plan militaire : afin d’endiguer les progrès du communisme, les Etats-
Unis développent un réseau mondial d’alliances militaire en signant de
nombreux pactes entre autres :
-1947 traités de Rio (traité militaire défensif entre les Etats-Unis et l’Amérique
latine);
-1949 signature du pacte atlantique devenu en 1950 l’OTAN (Organisation du Traité
Atlantique Nord) assure et institutionnalise l’alliance militaire entre Amérique du
nord et l’Europe occidentale;
-1951 ANZUS, traité défensif entre les USA, Australie et Nouvelle Zélande,
-1954 OTASE (Organisation du Traité de l’Asie du Sud-est),
1955 Pacte de Bagdad décidé par la Grande Bretagne pour protéger le Moyen-Orient
de toute influence soviétique.
2- Le bloc de l’Est : à l’est on a un ensemble géographique plus restreint :
«démocraties populaires» d’Europe orientale, certains pays devenus communistes
au lendemain de la seconde guerre mondiale comme la Chine Populaire, Corée du
nord, Cuba et nord Vietnam sous domination soviétique.
 Sur le plan politique : un idéal : le communisme à travers un parti unique.
 Sur le plan économique: l’URSS crée le CAEM ou COMECON (Conseil
d’assistance Economique Mutuelle) qui intègre en 1949 les pays de l’Europe
de l’Est dans un système économique contrôlé par les soviétiques.
 Sur le plan militaire : mise en place du pacte de Varsovie en 1955, traité
défensif entre l’URSS et les démocraties populaires (Pologne,
Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie).

III- LES GRANDES CRISES DE LA GUERRE FROIDE


1- Le blocus de Berlin (1948) : l’Europe déjà divisée est le principal foyer
d’affrontement de la guerre froide. Au cœur de cette Europe, l’Allemagne est le
premier terrain d’opposition Est/Ouest. En effet, le camp occidental qui a déjà mis
fin à la politique de dénazification, au démantèlement des industries, fusionne en
juin 1948 ses zones d’occupation et décide de la création d’une monnaie commune
le Deutsche mark afin de relancer le développement économique de l’Allemagne.
Staline voyant en cette initiative occidentale la création d’une Allemagne puissante
capable de résister au communisme, réagit en établissant un blocus sur Berlin en
juin 1948. Les soviétiques coupent toutes les routes et voies ferrées reliant Berlin
Ouest à la zone occidentale. Les Anglo-américains, pour qui Berlin est la vitrine du
monde libre à l’Est réagissent immédiatement par un pont aérien auquel les
soviétiques ne peuvent s’opposer sous peine de prendre des risques inconsidérés.
Ainsi après onze mois de blocus (juin 1948 à mai 1949) l’URSS cède et la crise se
solde par la création de deux Etats : à l’Ouest, la RFA à laquelle est incorporé
Berlin-Ouest; à l’Est la RDA.
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2- La guerre de Corée (1950-1953) : en juin 1950, la guerre froide devient
«chaude» quand éclate en Corée une guerre qui met le monde au bord d’une
troisième guerre mondiale .La guerre de Corée découle de la victoire de Mao en
Chine qui soutient le gouvernement nord-coréen. En juin 1950, avec l’accord de
Staline, Kim Il Song, leader de la Corée du nord, cherche à réunifier le pays envahit
la Corée du Sud dirigée par Syng Man Rhee.
Face à la situation, les Etats-Unis profitant du boycott de l’URSS, demandent au
conseil de sécurité une intervention en faveur de la Corée du Sud. A l’automne
1950, une grande offensive des casques bleus commandés par le général Mac
Arthur refoule les nord-coréens jusqu’aux frontières de la Chine. Mao s’inquiète de
la présence de ses ennemies, envoie en janvier 1951 plus de 500.000 «volontaires»
en Corée. Les troupes onusiennes reculent, sous le choc, Macarthur propose
l’utilisation de l’arme nucléaire contre la Chine, mais Truman refuse et le relève de
son commandement au profil de Ridgway. L’intervention chinoise stabilise ainsi le
front autour du 38e parallèle. Des négociations s’engagent et aboutissent en juillet
1953 à l’armistice signé à Pam Mun Jon, rétablissant la frontière au 38e parallèle.
Comme en Allemagne, la guerre froide a créé en Corée deux Etats de part et d’autre
du 38e parallèle de latitude nord: la Corée du nord prosoviétique et la Corée du Sud
pro-occidental. La guerre qui s’y déroule entre 1950 et 1953 a fait deux millions de
morts dont 70.000 des 5,7 millions de GI’S ayant combattus.
3- La crise de Cuba (1962) : en 1959, Fidel Castro et les guérilleros de Che Guevara
chassent le dictateur Batista du pouvoir. Ils imposent une réforme agraire qui
conduit à la nationalisation de toutes les terres et entreprises américaines se
trouvant sur le sol cubain. Pour défendre leurs avoirs et éviter la contagion
révolutionnaire en Amérique Latine, les américains prennent des mesures de
représailles en déclarant l’embargo sur le sucre cubain. Castro se rapproche alors
de Staline. Inquiet par ce rapprochement, Kennedy tente, en 1961, de renverser
Castro en organisant dans la baie des cochons un débarquement de cubains
anticastristes soutenu par les forces américaines. L’opération qui se traduit par un
véritable fiasco à pour effet principal de renforcer les liens entre Cuba et l’URSS.
Castro obtient ainsi de Khrouchtchev l’installation sur le sol cubain des fusées
capable d’atteindre directement les Etats-Unis.
En octobre 1962, la crise des fusées de Cuba marque le paroxysme des
affrontements Est/Ouest et met le monde au bord d’une guerre nucléaire. Les
américains déjà alertés par la construction de rampes de lancement, repèrent des
navires soviétiques se dirigeant vers Cuba avec des fusées à bord. Lors de son
discours à la télé US du 22 octobre 1962, Kennedy réagit avec fermeté, organise le
blocus de Cuba et annonce son intention d’intercepter les navires soviétiques
porteurs de missiles et de charges nucléaires. Le monde entier retient son souffle
devant cette négociation « au bord du gouffre » menée par le conseil de sécurité de
l’ONU. Un accord est finalement conclu entre les deux Grands au terme duquel les
Soviétiques reculent et renoncent à installer des missiles à Cuba. L’affaire apparaît
comme une victoire politique de Kennedy et une défaite de Khrouchtchev qui ne s’en
relève pas : il est remplacé en 1964 par Léonid Brejnev.

VI- LE RAPPROCHEMENT ENTRE LES DEUX BLOCS


1- LA COEXISTENCE PACIFIQUE (1953-1962)
a- Les origines : la situation politique au sein des deux blocs dans les années 50 a
conduit à de nouvel choix politiques. En URSS, la mort de Staline le 5 mars 1953,
ouvre une période de «dégel». Les nouveaux dirigeants épris de paix et soucieux du
bien-être des soviétiques renoncent progressivement à la confrontation et élaborent
la doctrine de la coexistence pacifique : «l’URSS a besoin de paix pour bâtir le
socialisme et rattraper les Etats-Unis, voire les dépasser.
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En revanche, aux Etats-Unis, Eisenhower (arrivée au pouvoir en 1955) disposé à
poursuivre la doctrine Truman, est bien conscient qu’il est difficile d’assurer la
croissance économique dans un contexte de surarmement. En plus, les soviétiques
ont rattrapé les américains dans le domaine nucléaire (bombe A en 1949 et bombe
H en 1953). Ils les devancent même dans le programme spatial, avec le lancement
dans l’espace de spoutnik I en 1957. Les supers bombardiers B-52 des Etats-Unis
sont surpassés par les missiles soviétiques. Dorénavant, les américains sont
conscients que leur territoire n’est plus à l’abri des bombes soviétiques. Face à la
menace, les deux supergrands négocient une sorte d’équilibre car une guerre future
n’aurait ni vainqueur ni vaincu mais probablement des destructions gigantesques.
b- Les manifestations : l’équilibre des forces a conduit à une normalisation des
relations Est/Ouest bien que les Etats-Unis d’Eisenhower et de Kennedy restent
partisans de la fermeté vis à vis de l’URSS. Ils vont accompagner plutôt de bon gré
cette évolution chez les soviétiques par des signes de bonnes volontés réels et
nombreux, une reprise du dialogue et des accords. Ainsi en juillet 1953, un
armistice est conclu en Corée. En 1954, la conférence de Genève met fin à la guerre
d’Indochine. En 1955, l’URSS évacuation ses troupes d’autrichien et reconnaît
aussi la RFA. En juillet 1956, en réaction à la nationalisation du canal de Suez, les
troupes françaises, britanniques et israéliennes envahissent l’Egypte de Nasser.
L’URSS menace Paris et Londres de représailles nucléaire à laquelle ne s’opposent
les Etats-Unis.
La coexistence pacifique c’est aussi des rencontres entre leaders soviétiques et
américains. En septembre 1959, Khrouchtchev se rend aux Etats-Unis où il
rencontre Eisenhower. Il participe en 1960, à l’assemblée générale de l’ONU et
rencontre Kennedy à Vienne en 1961. Malgré ces efforts, la guerre froide continue
comme prouve les deux crises très graves de Berlin et de Cuba.
c- Les limites : la coexistence pacifique ne met pas fin à la guerre froide. Car la
période 1956-1962, est marquée par des crises en Pologne et Hongrie, en Egypte et
surtout à Berlin et Cuba. En effet, en Pologne et Hongrie, la déstalinisation
encourage le mouvement libéral à se séparer du bloc socialiste pour intégrer celui
libéral. Ce qui pousse l’URSS d’anticiper en Pologne en imposant à la tête du pays
Gomulka fidèle au communisme. En Hongrie, le mouvement libéral provoque une
insurrection qui porte au pouvoir Imré Nagy en 1956. Celui-ci dénonce le Pacte de
Varsovie, libère les prisonniers politiques et demande la protection de l’ONU. Le 4
novembre 1956, l’Armée rouge écrase le mouvement libéral, Nagy est arrêté et
remplacé par Janos Kadar qui maintient la Hongrie dans le Pacte de Varsovie. En
Egypte, le projet de moderniser et de construire le barrage d’Assouan conduit
Nasser à négocier avec les anglais et américains. Ces derniers refusent à cause de
l’opposition de Nasser à Israël. Nasser nationalise le canal en 1956; ce qui irritent la
France et la Grande Bretagne qui en collaboration avec Israël attaquent l’Egypte. A
Berlin, la crise est liée à l’afflux massif des habitants de la RDA vers la RFA via
Berlin (plus de 3 millions depuis 1945). Cet afflux devient de plus en plus
insupportable pour l’URSS, dans la mesure où il met en évidence l’échec du
socialisme auprès des couches les plus jeunes et les plus diplômées de la
population. Le 13 août 1961, Khrouchtchev réagit en ordonnant la construction du
« mur de la honte » pour stopper l’émigration est-allemande vers l’ouest. Ce mur
devient le symbole du partage du monde en deux camps. La déclaration de Kennedy
« Ich bine ein Berliner » en 1963 montre la détermination de l’Ouest de ne pas céder
face aux pressions de l’URSS. A Cuba, la crise des fusées en octobre 1962 marque à
la fois le paroxysme et la fin de la guerre froide. En effet, les deux grands ont pris
conscience de leur responsabilité nucléaire ce qui les incite à la rationalisation de
leurs relations : c’est la détente.
2- LA DETENTE (1962-1975) : la crise des fusées de Cuba introduit une
rupture majeure dans l’histoire des relations Est/Ouest. En effet, la peur de
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l’irréparable permet, dès 1963, aux deux grands de jeter les bases d’une période de
détente qui devait durer au moins jusqu’en 1975. Ils amorcent un dialogue afin de
limiter la course aux armements et de devenir en quelque sorte des « adversaires-
partenaires ». Ils s’engagent également à multiplier entre eux, des accords et des
échanges dans des domaines variés. Pourtant, de nombreux signes montrent
clairement que cette détente ne marque pas la fin de la guerre froide. Elle ne signifie
en effet ni la fin des tensions ni la fin des conflits.
a- Les origines de la détente : la crise de Cuba marque le point de départ de la
détente. Chacune des deux puissances a pu constater le danger nucléaire. Il devient
donc vital de pouvoir communiquer rapidement afin de désamorcer toute nouvelle
crise. Par ailleurs, les difficultés internes de chaque bloc dans les années 1960,
expliquent aussi le désir d’une détente dans les relations Est/Ouest.
Dans le camp occidental, la volonté d’indépendance de De Gaulle s’oppose aux
objectifs américains. Au fait il dote la France d’une arme nucléaire, ne signe pas le
traité de Moscou (1963) sur la limitation des expériences nucléaires, reconnaît la
Chine Populaire (1964), condamne dans son discours de Phnom Penh (1965)
l’intervention américaine au Vietnam et se retire du commandement intégré de
l’OTAN (1966). Les Etats-Unis de Johnson puis surtout de Nixon ont besoin de
souffler. En effet, les américains ayant pris conscience d’un relatif déclin de leur
puissance (la crise du dollar, le problème noir, le défi gaullien, le bourbier
vietnamien, le guevarisme en Amérique Latine, montée de la concurrence
économique du Japon et de l’Europe, etc.), sont résolus à ne plus voir leur pays
s’épuiser à jouer seul le rôle de gendarme du monde. Ils sont d’autant convaincus
que l’on s’oriente vers un monde qui va inévitablement devenir multipolaire. D’où la
nécessité d’être plus souple : à la confrontation avec le « diable » il faut substituer la
négociation.
Dans le camp oriental, l’URSS accuse un lourd retard agricole et industriel. Elle
privilégie son développement intérieur au profit de la course aux armements. Les
soviétiques sont, par ailleurs, incités à s’entendre avec les américains en raison de
leurs rapports conflictuels avec la Chine. Les divergences idéologiques s’aggravent
entre les deux partenaires quand la Chine désapprouve la déstalinisation et
condamne la coexistence. A cela s’ajoute un contentieux territorial conduisant aux
incidents armés en 1962 et 1969. La Chine se rapproche dés lors des Etats-Unis et
obtient un siège au conseil de sécurité de l’ONU en 1971. Aussi, la répression de
Tchécoslovaquie (1968), entraîne la contestation de la politique de Moscou par ces
partenaires comme l’Albanie ou la Roumanie qui refuse désormais de s’aligner sur
L’URSS.
b- Les manifestations de la détente :en plus du téléphone rouge, premier symbole
de la détente, celle-ci se manifeste par des rencontres et la signature de traités
entre les deux grands.
 Sur le plan commercial, des traités formalisant l’achat du blé américain et
d’usines clé en main par les soviétiques ont été signés.
 Sur le plan militaire, le désir du monopole nucléaire par les deux grands a
été très déterminant dans la signature des traités. En 1963, Moscou et
Washington signent le traité de Moscou interdisant les essais nucléaires
autres que souterrains. Ce traité fut renforcé en 1968 par le traité de non-
prolifération nucléaire. En 1972 Nixon signe à Moscou avec Brejnev les
accords de SALT1 (Strategic Arms Limitation Talks) limitant la production de
certains types d’armes (ex : missiles intercontinentales à longue portée) des
deux puissances. En 1973, c’est Brejnev qui se rend aux Etats-Unis où il
signe encore avec Nixon, un traité sur la prévention de la guerre nucléaire.
Sur le plan de la coopération, la conférence d’Helsinki où a été signé: « l’inviolation
des frontières européennes issues de 1945, le renforcement de la coopération
économique et culturelle, ainsi que le développement des échanges éducatifs, qui
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s'intensifièrent effectivement après 1975, le respect des droits de l'homme,
notamment la liberté de pensée et de religion, et les contacts entre les personnes » a
fortement apaiser les tension Est/Ouest dans les années 1970. L’Allemagne, coeur
de la guerre froide, connaît elle aussi la détente grâce à l’Ostpolitik du chancelier de
la RFA Willy Brandt. Il instaure un dialogue avec l’Europe de l’Est et l’URSS. Des
accords sont alors signés. Entre autres : la RFA renonce aux territoires perdus en
1945 et reconnaît la ligne Oder-Neisse imposée à Yalta par les Soviétiques comme
sa frontière avec la Pologne; la reconnaissent mutuelle entre RFA et RDA; traité de
non-prolifération nucléaire; l’URSS garantit la libre circulation des personnes et
biens entre la RFA et Berlin-ouest. Les deux Allemagne sont alors admises à l’ONU
en 1973.
Malgré ses efforts de paix, la détente ne marque pas la fin de la guerre froide car la
confrontation Est/Ouest s’est tout simplement transposée d’Europe au Tiers
Monde.
c- Les limites de la détente : après une décennie si particulière d’entente et
d’opposition, les deux superpuissances s’engagent à nouveau dans des conflits
périphériques où chacun cherchait à s’assurer des positions stratégiques. Ainsi de
nouveaux fronts Est/Ouest s’ouvre en Asie (guerre du Vietnam), en Afrique (guerre
du Biafra), en Amérique latine (les menées révolutionnaires d’Ernesto Guevara). En
plus de ces conflits, on assiste à une course aux armements non plus sur les
quantités d’armement à produire mais sur leurs capacités à détruire. Chacun
continue d’y engloutir des milliards. On entre ainsi dans l’ère des sous-marins
nucléaire, des fusées à têtes multiples, des missiles antibalistiques, etc.

V- DE LA GUERRE FRAICHE A LA CHUTE DU MUR DE BERLIN (1975-1990)


1- La guerre fraîche (1975-1985) : on appelle guerre fraîche la recrudescence des
hostilités Est/Ouest entre 1975 et 1985. Effet entre 1975 et 1979, les américains
traumatisés par la défaite du Vietnam, traversent une crise de confiance et doutent
de la valeur morale de leur engagement passé. En plus, le scandale du Watergate1,
le renversement du Shah d’Iran, leur «gendarme du golfe» par la révolution islamiste
de l’Ayatollah Khomeiny et l’affaire l’Irangate en 1979 affaiblis les américains qui
répugnent alors à s’engager dans de nouveaux conflits.
L’URSS profite de l’effacement de leur adversaire pour poursuivre son expansion en
agrandissant sa zone d’influence en Asie, en Afrique et en Amérique latine. En Asie,
le Vietnam devient communiste suite à la déroute de l’armée américaine en avril
1975. En 1979, toute la péninsule Indochinoise devient communiste après le traité
de coopération signé entre le Vietnam et le Laos en 1977 et le renversement de Pol
Pot du Cambodge en 1978. En Afrique, l’Urss profite des troubles liés aux dernières
décolonisations pour y étendre son influence en apportant son aide technique et
militaire aux mouvements de libération marxiste des colonies portugaises du
Mozambique et d’Angola. En Amérique latine, le désengagement américain laisse le
terrain libre aux forces révolutionnaires communistes qui s’emparent de l’île de
Grenade et du Nicaragua.
En 1979, l’invasion soviétique de l’Afghanistan porte un coup d’arrêt à l’expansion
communiste. En effet en décembre 1979, l’armée rouge intervient en Afghanistan,
pour soutenir Babrak Karmal contre les moudjahidin afghans. Les Etats-Unis qui y
voient une volonté soviétique de se rapprocher des routes stratégiques du golfe
persique réagissent en armant les moudjahidin. Le Président Carter annonce le
boycott des J.O de Moscou et impose l’embargo sur la vente des produits de hautes
technologies et les céréales à l’URSS. En 1980, l’arrivée de Reagan au pouvoir
1
Affaire du, nom donné à un scandale politique des États-Unis d'après le nom de l'immeuble, situé à Washington, où le Parti
démocrate avait installé son quartier général pour la campagne électorale, en 1972, et qui fut cambriolé afin d'y poser des
micros clandestins, au profit du Parti républicain. Le scandale se termina par la démission du président des États-Unis
Richard M. Nixon, fait sans précédent dans l'histoire de ce pays
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réchauffe les relations Est/Ouest avec la crise des euromissiles. En effet, à
l’installation des SS 20 soviétiques en Europe de l’est, les américains proposent les
fusées Pershing II et les missiles de croisières capables d’atteindre non seulement
l’Europe orientale mais aussi l’URSS. Reagan lance en 1983 l’IDS (l’Initiative de
Défense Stratégique). La course aux armements reprend et échoue alors la politique
de désarmement. Elle ne dura quelques années car l’URSS ne pouvait plus
poursuivre la compétition.
2- La fin de la guerre froide (1985-1991) : la guerre froide qui a duré près de
quarante ans, s’achève rapidement en quelques années par la disparition du bloc
soviétique. En effet, l’expansion soviétique de 1975 à 1985 cache une crise profonde
de L’URSS. L’économie et la société en crise du fait des lourdes dépenses militaires,
les persécutions religieuses, l’absence de liberté, etc. C’est dans ce contexte que
Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985. Il engage dès 1986 des réformes pour
sauver le pays et le communisme. Il annonce alors la Perestroïka (ou reconstruction
économique) et la Glasnost(ou transparence dans la société). En politique
extérieure, Gorbatchev mène une campagne de paix en direction du bloc occidental.
Il arrive à convaincre le monde de la sincérité de ses intentions: Le dialogue avec les
Etats-Unis interrompu depuis 1979 reprend. Ainsi en 1987, les accords de
Washington entre les Etats-Unis et l’URSS prévoient la destruction d’une partie des
armements nucléaires des deux camps. L’URSS cesse de soutenir ses partisans
dans les différents conflits mondiaux. En 1988, elle retire ses troupes
d’Afghanistan. En Europe, Gorbatchev laisse, en 1989, les démocraties populaires
reprendre leur indépendance et abandonner le modèle communiste. Le «rideau de
fer» et le mur de Berlin (9 novembre), les deux symboles de la division du vieux
continent, sont démantelés, ce qui ouvre la voie à la réunification allemande. En
1990, le sommet de l’OTAN proclame que l’URSS n’est plus un ennemi. La même
année, à l’intérieur du territoire soviétique, plusieurs Républiques proclament leur
indépendance. En juin 1991, c’est à la Russie d’accéder à son tour à
l’indépendance. En décembre, Gorbatchev démissionne et, l’URSS disparaît laissant
la place à la communauté des Etats indépendants (CEI).
La guerre froide se termine alors par l’abandon de l’un des deux protagonistes :
l’URSS.

CONCLUSION
Les relations internationales de 1945 aux années 1990 sont marquées par les
affrontements Est/Ouest qui ont fait planer pendant plus de quarante ans les
risques d’une troisième guerre mondiale. Ce doute ne disparaît que dans les années
90 avec la dislocation de l’URSS mettant fin à la bipolarisation du globe.
Aujourd’hui, le monde est à la recherche d’un nouvel équilibre face au triomphe du
libéralisme et aux menaces nationalistes et nucléaires. L’ONU qui se veut un
instrument de régulation des relations internationales est confrontée à des
problèmes d’adaptation dans un monde désorienté. Car l’effondrement de l’URSS a
placé les Etats-Unis dans une situation dominante au sein d’un monde qui
demeure conflictuel.

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