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Capacité 1èreannée
2022-2023
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
À la suite d’Antoine GAZANO, l’on peut définir les relations internationales comme :
« Tous rapports ou flux transfrontaliers, matériels ou immatériels, qui peuvent s’établir
entre deux ou plusieurs individus, groupes ou collectivités ». Elles englobent les relations
entre États (interétatiques), les relations transnationales par le biais des entreprises
multinationales et les organisations non gouvernementales, ainsi que les échanges de biens et
d’informations « extra-étatiques ».
Si les préoccupations de la politique internationale ont un long passé que l’on se plait
généralement à remonter jusqu’à THUCYDIDE (471-400, avant J.-C.) l’étude des relations
internationales au sein des Universités comme un savoir progressivement indépendant du
droit et de l’histoire, apparaît pour la première fois au cours de l’entre deux guerres, en
Grande Bretagne et aux États-Unis d’Amérique, comme produit de la première guerre
mondiale et de la Conférence de Versailles.En effet, c’est en 1919, au sortir de la 1ère guerre
mondiale, qu’est créée àl’UniversityCollege ofWales à Aberystwyth la première chaire de «
politique internationale », intitulée « ChaireWoodrow Wilson », grâce à un don de David
Davies, un mécène Gallois. Elle fut confiée à SirAlfred Zimmern. Elle est suivie par la
création d’autres chaires à Harvard, Princeton, Colombia, surtout après la 2ème guerre
mondiale.Bien qu’il soit illusoire de penser qu’il ne s’est rien passé en matière de Relations
internationales entre l’antiquité (3000 avant J.-C. à 476 après J.-C.) et le moyen âge (5ème au
15ème siècle) d’une part, le moyen âge et la période moderne (15ème au 18ème siècle) d’autre
part, ce cours d’histoire des relations internationales fixe sa borne inférieure à partir de 1945,
date qui marque la fin de la 2ème guerre mondiale, ainsi que les fondements d’un nouvel ordre
mondial contemporain.
Le monde contemporain dans lequel nous vivons est issu de la Seconde Guerre mondiale,
caractérisé par la mise en place d’un monde bipolaire et de sa disparition (1945-1991)
(Chapitre 1), en passant par un monde unipolaire après la dislocation de l’URSS (1991-2001)
(Chapitre 2). Il est aujourd’hui en recomposition et en voie de multi-polarisation (2001 à nos
jours) (Chapitre 3). Conscient de ce que l’Histoire internationale a laissé des marqueurs
profonds chez les différents peuples et dans les différentes nations, il ne serait pas
superfétatoire dans le cadre de ce cours de s’interroger sur la place de l’Afrique dans les
relations internationales (Chapitre 4).
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CHAPITRE 1 : NAISSANCE ET CONFRONTATION D’UN MONDE
BIPOLAIRE(1945-1991)
L'alliance américano-soviétique ne survit que peu de temps à la fin du nazisme. Deux blocs
antagonistes se constituent autour des États-Unis, d'une part, et de l'URSS, d'autre part.
Plusieurs éléments permettent d’établir les prémices de la guerre froide :
C’est une doctrine géopolitique selon laquelle les États-Unis se doivent de soutenir les
régimes démocratiques face aux régimes autoritaires dans le cadre de la guerre froide.
Présenté le 12 mars 1947 au Congrès des États-Unis par le Président Harry Truman, cette
doctrine a cimenté la politique interventionniste américaine.
Dans son discours prononcé le 05 juin 1947 à l’Université de Harvard, le secrétaire d’État
américain, le général Georges Marshall expose la volonté du gouvernement fédéral des États-
Unis de contribuer à la reconstruction des pays européens en ruine, afin qu’ils ne basculent
pas dans le communisme.
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3- La doctrine Jdanov
Les États-Unis sont à la tête du bloc occidental : ils sont puissants économiquement et
exercent une influence prépondérante sur les grands organismes économiques internationaux
qu'ils ont contribué à instituer. Ils prônent pour la Démocratie libérale et le pluralisme
politique, le modèle économique est capitaliste et fondé sur la propriété privée et sur le plan
social et culturel, « The American way of life » fondé sur la société de consommation fascine.
C’est la notion de « American dream » qui fait rêver.
Jusqu'en 1949, les États-Unis sont les seuls à disposer de l'arme atomique.
A l’opposé, l’URSS est un régime totalitaire sur fond de parti unique. L’économie est
communiste et fondée sur la propriété collective. L’URSS présente au monde un modèle idéal
d’égalité sociale et la propagande laisse croire au succès de cette société (affiches de
propagande, services secrets du KGB, allant jusqu’aux menaces de mort et les pressions
exercées sur les citoyens).
Les deux blocs vont organiser leur camp autour d'organisations. En 1949, le Pacte
atlantique (OTAN, Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) est signé le 4 avril 1949 à
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Washington : c'est un pacte militaire regroupant la plupart des pays occidentaux. L'URSS
répond par la création du Pacte de Varsovie en 1955. Les deux blocs se lancent dans une
course à l'armement, dans le but d'intimider l'adversaire.
L'URSS obtient la bombe nucléaire en 1949. Un équilibre de la terreur s'installe entre les
deux grands, sans affrontement direct toutefois.
Ce qui caractérisa la période de la guerre froide ce sont les conflits et crises qui ont éclatés
dans des pays périphériques, cristallisant par le fait même, l’antagonisme entre les deux
grandes puissances de l’époque. Ainsi, la guerre froide a connu comme principales crises le
blocus de Berlin, les crises de Cuba, de Corée et du Vietnam.
Le 24 juin 1948, à l’issue d’une longue dégradation des relations entre les quatre pays
occupants de l’Allemagne, l’Union soviétique bloque les voies d’accès terrestre à Berlin-
Ouest. Commence alors le « blocus de Berlin », qui dure jusqu’au 12 mai 1949. C’est l'une
des toutes premières crises de la guerre froide. Berlin est alors au cœur de l’affrontement entre
les États-Unis et l’Union soviétique de Staline. Pour empêcher la ville de tomber sous
contrôle soviétique, les États-Unis et leurs alliés mettent en place un gigantesque pont aérien
qui lui permet de résister et de continuer à vivre.
En levant le blocus, Staline reconnaît sa première défaite face à l’Occident dans la guerre
froide. Pour le camp occidental, la démonstration est faite qu'une résistance prolongée face
aux intimidations soviétiques peut forcer l'URSS à accepter un compromis. Il s'agit pour
l'URSS et l'Allemagne de l'Est d'une humiliation, voire d'une grande défaite, et d'une victoire
pour les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne de l'Ouest.
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b- La guerre de Corée : 1950-1953
L'offensive débute le 25 juin 1950. La Corée est une ex-possession japonaise, occupée en
1945 par les Soviétiques au nord et les Américains au sud, et qui est restée divisée par le 38ème
parallèle. Le 25 juin 1950, les Nord-Coréens lancent une vaste offensive contre la Corée du
Sud. L'ONU vote la condamnation de la Corée du Nord. Ensuite, elle met en place, en Corée,
une armée essentiellement dirigée par le général américain Mac Arthur. En septembre 1950,
les communistes dominent toute la péninsule. Les armées de Corée du Sud reprennent
l'offensive, et la capitale de Corée du Nord tombe entre leurs mains.
La Chine communiste entre dans le conflit au moyen de «volontaires chinois» : c'est ainsi
que l'armée américaine doit se replier. Le monde croit qu'une nouvelle guerre mondiale va
éclater. Mac Arthur souhaite élargir la guerre à la Chine et veut utiliser la bombe atomique.
Truman refuse. Le 27 juillet 1953, un armistice est signé sur le 38ème parallèle à Pan Mun Jon.
À Cuba, Fidel Castro, après avoir renversé le dictateur Batista, est au pouvoir depuis 1959.
Il a dû repousser, en 1961, une tentative de coup d’État préparée par des exilés cubains avec
l'appui de la CIA. L'URSS décide d'envoyer des fusées sur le territoire américain. Le monde
est au bord du gouffre. Les États-Unis menacent d'attaquer et l'URSS finit par céder.
Un « téléphone rouge » reliant directement la Maison Blanche au Kremlin fut installé après
la crise afin de pouvoir établir une communication directe entre l'exécutif des deux
superpuissances et éviter qu'une nouvelle crise de ce genre ne débouche sur une impasse
diplomatique. La résolution de cette crise ouvrit la voie à une nouvelle période de la guerre
froide, la Détente.
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La guerre du Viêt Nam (également appelée deuxième guerre d'Indochine) est une guerre qui a
opposé, de 1955 à 1975, d'une part la République démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Viêt
Nam) avec son armée populaire vietnamienne (soutenue matériellement par le bloc de l'Est et
la Chine) et le Front national de libération du Sud Viêt Nam (dit Viet Cong), et d'autre part la
République du Viêt Nam (ou Sud-Viêt Nam), militairement soutenue par les États-Unis
appuyée par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippines).
L'année exacte du début de la guerre du Viêt Nam prête à débat : dès le milieu des années
1950, en effet, le Sud Viêt Nam connaît une situation insurrectionnelle. En 1998, le
gouvernement des États-Unis a déterminé que les militaires américains tombés après le 1er
novembre 1955 (date de la création du premier groupe de conseillers militaires américains au
Sud Viêt Nam) pouvaient être considérés comme morts durant la guerre du Viêt Nam.
Cependant, ce n'est qu'à partir de 1965 que les États-Unis interviennent massivement au Viêt
Nam, après la résolution du golfe du Tonkin d'août 1964. La politique de contre-insurrection
des États-Unis, accompagnée de bombardements massifs (notamment l'opération Rolling
Thunder contre le territoire nord-vietnamien) échoue cependant à faire cesser la guérilla au
Sud : l'offensive duTết de 1968 confirme l'enlisement militaire du conflit vietnamien. Les
opérations américaines contribuent au contraire à étendre les hostilités aux pays voisins : la
guerre civile laotienne et la guerre civile cambodgienne deviennent des conflits annexes à la
guerre du Viêt Nam.
Le conflit étant dans l'impasse et de plus en plus impopulaire dans l'opinion publique
américaine, les accords de paix de Paris décident en 1973 du retrait militaire américain. En
1975, le Nord Viêt Nam réalise une offensive contre le Sud Viêt Nam et remporte la victoire :
le pays, officiellement réunifié l'année suivante, devient la République socialiste du Viêt
Nam. En même temps que le Viêt Nam, le Cambodge et le Laos deviennent eux aussi des
pays communistes.
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Or, en 1961, une nouvelle crise éclate à Berlin qui se termine par la construction du mur de
Berlin séparant Berlin Ouest et Berlin Est. Désormais, une période de détente s'amorce. Mais
la chute du mur de Berlin en 1989 annonça une nouvelle ère pour l’histoire des relations
internationales, celle d’un monde unipolaire face à l’hégémonie et la superpuissance des
États-Unis d’Amérique.
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La dissolution de l’Union Soviétique et la dislocation du bloc de l’Est mettent fin à la
guerre froide et la bipolarisation du monde. Ces évènements consacrent désormais les États-
Unis comme seule superpuissance sur la scène internationale. Les USA vont renforcer ce
statut dans tous les domaines : militaire, économique, technologique, culturelle et politique,
d’où la qualification d’hyperpuissance.
1- Hyperpuissance militaire
Depuis 1992, les États-Unis sont la seule superpuissance militaire de la planète. Ils sont
l’un des neuf États qui possèdent l’arme nucléaire au début du XXIe siècle. Ils sont le premier
pays à avoir développé des armes nucléaires et le seul à les avoir utilisées en temps de guerre
lors des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. En septembre 2020, les États-
Unis possèdent au total environ 3 750 têtes d’ogives nucléaires actives et inactives.
Dans une autre mesure, les USA constituent l’armée la mieux équipée au monde, avec un
budget du Pentagone qui s’élève à 270 milliards de dollars en 2000 et 718 milliards de dollars
en 2020.
Les USA assurent une présence militaire (maritime, terrestre et aérienne) sur tous les
continents. Leur armée intervient soit sous l'égide des Nations unies, soit afin de préserver les
intérêts américains (le pétrole en Irak). Le pays est aussi fréquemment intervenu en Amérique
latine (Nicaragua, Panamá), qui constitue sa zone d'influence privilégiée. Le complexe
militaro-industriel draine et redistribue 16 % des dépenses fédérales avec de nombreuses
retombées technologiques dans le civil.
Commandement de l’OTAN :
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Les USA appartiennent également à l’OTAN sur laquelle els pèsent de tout leur poids
économique et diplomatique.
2- Hyperpuissance économique
Première puissance économique, monétaire et financière :
Les USA disposent des services de renseignements les plus puissants au monde
entre autres : la CIA, NSA, la NRO, le FBI, etc.
4- Hyperpuissance culturelle
L'influence exercée par les États-Unis dans le domaine culturel est multiforme. Il en résulte
une extension de la société de consommation (création américaine des années 1920) aux
autres pays capitalistes développés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'adoption
de l'American way of life a transformé les habitudes alimentaires et vestimentaires, de même
que les modes d'expression artistique, par l'introduction de nouveaux produits, services et
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formes musicales tels que le coca-cola et le fast-food, le jean, le jazz ou le rock'n roll, etc.
Même les fêtes populaires comme Halloween sont désormais imposées commercialement en
Europe par Disney, CocaCola ou Mac Donald's. Cette chaîne de restauration rapide gère plus
de 25 000 restaurants aux États-Unis et dans le reste du monde. Tous les pays sont concernés,
y compris ceux de l'ex-URSS et la Chine.
Les vecteurs de la propagation de la culture américaine sont la presse, le livre, le disque et,
surtout, le cinéma et la télévision qui donnent au monde une image fabriquée de la vie
américaine et favorisent la pénétration des produits des multinationales basées aux États-Unis.
Depuis l'entrée en Europe et dans les autres pays du monde des grandes firmes d'Hollywood
(Fox, Warner Bros, Universal Studios, Sony Pictures, Paramount, Walt Disney ou Miramax),
la production cinématographique s'est développée sous la forme d'exportation de films et de
superproductions. Avec la télévision, les séries issues des États-Unis ont contribué à
l'américanisation du monde.
5- Hyperpuissance politique
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Érigé en gendarme du monde avec des interventions militaires tantôt unilatérales, tantôt
avec l’accord de l’ONU ou sous la bannière de l’OTAN pour le rétablissement des principes
démocratiques bafoué, pour apporter de l’assistance humanitaire ou pour garantir la stabilité
géopolitique dans certaines régions, un sentiment d’antiaméricanisme va se créer et se
renforcer à travers le monde surtout dans les États arabes du proche et du Moyen-Orient.
Le 11 septembre 2001, les Etats-Unis subissent des attaques terroristes orchestrés par
Oussama Ben Laden, dirigeant de l’organisation islamique Al-Qaïda. Deux avions détournés
percutent le World Trade Center, et un autre s’abat sur le Pentagone.
Les attentats du 11 septembre 2001, le contrôle des libertés civiles (fondement même de la
démocratie étasunienne) sous la menace terroriste permanente, l’enlisement des guerres en
Afghanistan et en Irak, les mensonges qui ont justifiés la guerre d’Irak (guerre préventive), les
crises financières récurrentes, le refus de l’unilatéralisme américain par certains de ses alliés,
vont révéler la fragilité des USA et remettre en cause leur suprématie sur la scène
internationale. On assistera dès lors à l’émergence de nouveaux pôles d’influence dans le
monde.
L’Union Européenne :
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Mise en place en 1992 par le traité de Maastricht, elle comprend aujourd’hui 27 Etats
membres et s’affirme progressivement comme un acteur stratégique autonome et puissant
dans les relations internationales. Premier espace économique mondiale, l’UE dans la
dynamique du Soft Power est une puissance influente à l’échelle internationale sur les
questions économiques, environnementales, sur le respect des droits de l’homme et des
principes démocratiques. Malgré toutefois la mise en place d’une politique européenne de
sécurité et de défense (PESD), la défense extérieure de l’UE est fortement dépendante de
l’OTAN, largement contrôlée par les USA. Les interventions militaires des pays de l’UE sont
dans le sillage des USA et dans le cadre réglementaire de l’OTAN.
Sur le continent africain, les pays de l’UE n’ont pas toujours une approche commune et
concertée dans leurs interventions (lutte antiterroriste, forces d’interposition, opérations
humanitaires, attaques préventives, etc.).
Les BRICS :
Le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde (plu l’Afrique du Sud) font partie des nouveaux
pays émergents désignés par l’acronyme BRICS. Ils bousculent de nos jours l’ordre des
puissances de par leur dynamisme économique et commercial.
La Russie :
Elle est l’héritière de la superpuissance que fut l’Union Soviétique. Sa politique extérieure
est dictée par deux priorités : la défense de ses intérêts économiques et le maintien dans son
orbite des Etats issus de l’Union Soviétique (guerre de Géorgie en 2008, conflit Ukrainien en
2014).
Deuxième exportateur mondial d’armement, avec une part de marché globale de 23%,
premier exportateur mondial d’énergie avec environ 30% des réserves mondiales de gaz
naturel, la Russie utilise ses exportations de défense et d’énergie pour développer et renforcer
sa politique d’influence internationale.
Elle est fortement impliquée sur la plupart des grands dossiers internationaux (dans les
Balkans, opposition à l’indépendance du Kosovo, implication politique et militaire dans les
conflits au Proche-Orient).
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Dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité, la Russie et la Chine
coopèrent depuis 2001, avec le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan,
au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
La Chine :
La taille géographique et démographique du pays, sa capacité militaire ainsi que son poids
économique, commercial et financier font de ce pays une puissance. Elle manifeste sa
puissance par le contrôle stratégique des mers proches et par la pénétration de nouveaux
marchés comme le marché africain (Soft Power).
La République de l’Inde
Elle fait aussi partie des pays au désir de puissance manifeste. Sa taille démographique, son
dynamisme économique et technologique, ses investissements militaires et spatiaux croissants
font partie des principaux facteurs qui renforcent son statut de puissance émergente.
Le Brésil :
Il ne peut pas manifester le désir de puissance par des interventions militaires unilatérales à
cause de son voisinage avec la superpuissance américaine qui limite ses prétentions régionales
et mondiale. En revanche, il exprime ce désir sur le plan de la diplomatie (commandement en
2004 de la mission onusienne pour la stabilité d’Haïti : MINUSTAH) et à travers sa
prédominance du MERCOSUR (Marché Commun du Sud) crée en 1991.
Israël, l’Iran, la Turquie, l’Arabie Saoudite, sont les principales forces émergentes au
Proche et Moyen-Orient qui aspirent à un leadership régional. Les oppositions religieuses
(Israël : judaïsme et christianisme ; Palestine : islamisme ; Iran : islam chiite ; Arabie
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Saoudite : islam-sunnite), la montée de l’intégrisme religieux, les enjeux territoriaux,
sécuritaires et même pétroliers font du Moyen-Orient la région la plus instable et la poudrière
de la planète.
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CHAPITRE 4 : LA PLACE DE L’AFRIQUE DANS LES RELATIONS
INTERNATIONALES
A- La conférence de Bandung
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condamnation du colonialisme, la défense des droits fondamentaux de l’homme, l’égalité des
races, le droit pour chaque nation de se défendre conformément à la charte de l’ONU, le refus
de recourir à des grandes puissances ; le respect de la justice et des obligations internationales
est aussi solennellement proclamé.
C’est la première grande réunion des pays du tiers-monde qui décide de se chercher un
avenir propre, en dehors du clivage Est-Ouest, et qui préfèrent se pencher sur le clivage Nord-
Sud. Qu’ils soient communistes ou capitalistes, les pays de l’hémisphère Nord appartiennent
au monde développé, tandis que les vingt-neuf pays participant à Bandung représentent la
moitié de l’humanité mais seulement 8 % du PNB mondial. La résolution finale affirme le
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le refus de l’ingérence, la nécessité du
désarmement nucléaire et que « le colonialisme dans toutes ses manifestations est un mal
auquel il doit être mis fin rapidement ». Elle préconise également la création d’un fonds des
Nations unies pour le développement économique.
Il s’agit de créer non pas un troisième bloc, mais un espace entre les États-Unis et l’URSS,
pour ne pas enfermer les pays du tiers-monde dans un choix binaire Est-Ouest qui ne
correspond ni à leur histoire ni à leur intérêt. L’objectif est également d’achever une œuvre de
décolonisation.
Un second sommet des pays non alignés se tient en octobre 1964 au Caire. Vingt et un
nouveaux pays rejoignent le mouvement. L’élargissement se fait aux dépens du strict respect
des critères de non-alignement : des pays pro-occidentaux et procommunistes sont présents.
Selon Tito, il s’agit de faire prendre conscience aux grandes puissances qu’« elles ne peuvent
plus tenir entre leurs mains le destin du monde ».
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C- La seconde vague de décolonisation
Dès la fin des années 1950, les pays issus de la décolonisation sont majoritaires à
l’assemblée générale des Nations unies. Ils vont se servir de cette dernière comme d’une
tribune pour enclencher une seconde vague de décolonisation qui va toucher essentiellement
l’Afrique.
Prenant parti des colonies contre les métropoles, l’Assemblée générale adopte en 1960 la
résolution 1541 qui proclame le droit à la décolonisation immédiate et inconditionnelle. La
colonisation, contraire à la charte de l’ONU, compromet la paix mondiale. Le manque de
préparation politique, économique et sociale ne saurait servir de prétexte pour retarder
l’indépendance, toute action pour lutter contre le désir d’indépendance des peuples doit
cesser.
L’Afrique anglophone connait également une décolonisation sans heurts, le Ghana ouvrant
le bal en 1957, suivi du Nigeria (1960), de la Sierra Leone (1961), de l’Ouganda (1962), du
Tanganyika (1961) – qui deviendra la Tanzanie en 1964 après la fusion avec l’île de Zanzibar
– et du Kenya (1963).
Le Congo belge obtient son indépendance avec plus de difficultés et connait une guerre
civile en 1960, avec le soutien de l’URSS et l’intervention des Casques bleus de l’ONU pour
mettre fin au conflit.
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En Afrique du Nord, si la France réussit une décolonisation négociée en Tunisie et au
Maroc, les revendications nationalistes débouchent sur une longue guerre coloniale en
Algérie, qui ternira son image dans le tiers-monde et précipitera la fin de la IVe République.
Le Général De Gaulle y mettre fin en 1962, les accords d’Évian reconnaissant l’indépendance
de l’Algérie. Contrairement à ce qui s’était passé en Tunisie et au Maroc, la population
d’origine métropolitaine ne peut rester en Algérie.
D- La guerre du Biafra
Malgré ou à cause de ses matières premières abondantes, l’Afrique est traversée par des
conflits et des guerres civiles particulièrement sanglantes, qui s’accompagnent de tortures, de
violences sexuelles, d’utilisation à grande échelle d’enfants soldats et de mutilations gratuites.
Le contrôle des matières premières suscite des convoitises, permet un enrichissement rapide et
fournit une rente qui permet d’alimenter les groupes armés infraétatiques.
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En 1994, le Rwanda a connu de 100 000 à 200 000 morts entre 1991 et 2002. Au Liberia,
où l’ancien président Charles Taylor est accusé d’être également l’un des principaux
responsables de la guerre en Sierre Leone, les violences ont fait 250 000 victimes.
Au Soudan, le conflit a fait 1,5 millions de morts, à la suite des affrontements opposant le
gouvernement de Khartoum aux rebelles de l’Armée de libération des peuples du Soudan du
Sud. Ce conflit s’est achevé par la signature d’un accord le 9 janvier 2005, qui fut
immédiatement suivi par le début d’une guerre civile au Darfour qui mobilisa les opinions
occidentales. Bien qu’il soit poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI), le président
Omar el-Béchir est réélu en 2015 et se rend librement dans la plupart des pays africains.
Devenu indépendant en 2011, le Soudan du Sud a immédiatement plongé dans une guerre
civile.
Même la Côte d’Ivoire qui était le modèle de réussite économique du continent s’est
enfoncé dans une guerre civile qui a opposé les forces gouvernementales à plusieurs groupes
rebelles qui contrôlait le Nord du Pays. L’élément déclencheur a été notamment la position du
président Gbagbo mais reconnue par la communauté internationale. Une intervention militaire
soutenue par l’ONU permettra à Ouattara de s’installer à la présidence. Il y est réélu en 2015
avec 83 % des suffrages. La réconciliation politique reste fragile mais le pays a renoué avec
une forte croissance et redevient le moteur économique de l’Afrique de l’Ouest. Le procès de
Laurent Gbagbo devant la CPI s’est ouvert en 2016.
Enfin, au Nigéria, qui doit faire face au groupe armé État islamique en Afrique de l’Ouest
(ex-Boko-Haram), le président Buhari, élu en 2015, engage un vaste programme de lutte
contre la corruption.
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L’Afrique, qui était un continent délaissé dans les années 1990, suscite de nouveau les
convoitises concurrentes des puissances extérieures, dont la Chine qui, attirée par les matières
premières, fait une entrée en force. L’Afrique connaît une croissance globale satisfaisante
bien qu’inégalement répartie.
La fin du système d’apartheid en Afrique du Sud s’est réalisée de façon pacifique. Nelson
Mandela, leader de l’ANC (African National Congress), après avoir passé vingt-sept ans en
prison et avoir été considéré comme un terroriste, y compris aux États-Unis, est libéré en 1990
et élu président en 1994. Il prône la réconciliation entre communautés. Mais le
démentiellement de l’apartheid, s’il a permis à certains Noirs de s’enrichir, n’a pas mis fin aux
inégalités sociales. Les successeurs de Nelson Mandela, qui quitte le pouvoir en 1999,
ThaboMbeki et Jacob Zuma, ne bénéficient pas de sa légitimité. De graves problèmes de
corruption ternissent le prestige de l’ANC. La croissance économique chute.
Alors qu’il y avait autant de téléphones en Afrique subsaharienne qu’à Manhattan dans les
années 1980, désormais 600 millions d’Africains sont équipés de téléphones cellulaires.
L’Union africaine voit son poids politique et stratégique se renforcer.
Pour certains, l’Afrique sera le continent futur de la mondialisation, fort de ses matières
premières et d’une gouvernance renouvelée.
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En 2012, une tentative de coup d’État militaire échoue au Mali sous la pression des voisins
africains. En janvier 2013, la France lance l’opération Serval pour empêcher les djihadistes de
foncer sur Bamako. Le Mali est par ailleurs soumis aux pressions sécessionnistes du Nord. Un
processus de réconciliation nationale a été mis en place. En juillet 2914, c’est une force
franco-africaine qui est instituée afin de lutter contre le djihadisme. La même année, avait été
créée une structure de coordination sur les affaires de sécurité entre cinq États du Sahel :
Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad.
En République centrafricaine (RCA), une guerre civile éclate en 2013 qui aurait pu
déboucher sur un génocide sans l’intervention française, soutenue par la communauté
internationale.
L’Afrique est un continent très hétérogène, composé de pays faillis comme de pays
émergents, de pays despotiques comme de pays véritablement démocratique. Mais elle est
désormais plongée dans la mondialisation et les sociétés civiles s’y développent.
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CONCLUSION GÉNÉRALE
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BIBLIOGRAPHIE
BONIFACE, Pascal. 2014. Les relations internationales de 1945 à nos jours.4e édition. Paris
: Dalloz.
DUROSELLE Jean Baptiste, Histoire diplomatique de 1919 à nos jours, repris avec le
concours d’André KASPI sous un nouveau titre, Histoire des relations
internationales, t. I, de 1919 à 1945, t. II, de1945 à nos jours, Paris, A. Colin, 2001.
GOUNELLE Max, 2014. Relations internationales, Mémentos Dalloz, 10e édition. Dalloz.
24
RENOUVIN Pierre, Histoire des Relations internationales. Les crises du XXe siècle, t. VII,
1914 – 1929, t. VIII, 1929 – 1945, Paris, Hachette, 1957 1958, nouvelle édition, 1994.
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