Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CONCLUSION
La Deuxième Guerre mondiale, avec ses conséquences dévastatrices, a été un véritable désastre de l’humanité. Les
règlements du conflit sur la base de la force constituent une source de futurs problèmes. Le rôle international de
l’Europe diminue considérablement devant l’hégémonie américaine et soviétique. Mais les intérêts contradictoires
des Etats-Unis et de l’URSS s’acheminent vers une division du monde qui se dessine sous la forme d’une bipolarisation
: la guerre froide.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 3
DOSSIER sur l’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU)
INTRODUCTION
L’Organisation des Nations Unies (ONU) est une association internationale d’Etats nations, fondée en 1945 dans le but de
« maintenir la paix et la sécurité internationales », de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le
principe du respect de l’égalité de droit des peuples et de leur droit de disposer d’eux- mêmes », de « réaliser la coopération
internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordres économique, social, intellectuel ou humanitaire » et
d’inciter au « respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». La nouvelle organisation mise sur pied a son
siège à New York et entre officiellement en fonction le 24 octobre 1946, avec comme premier secrétaire le Norvégien
Trygve Lie (1946-1962).
- Au plan politique : l’ONU a mené de nombreuses actions de paix dans le monde. En effet, les « casques bleus » de l’ONU
s’interposent souvent entre les belligérants (ONUCI, MINURSO, FUNIL…). Ils peuvent aussi repousser les agresseurs comme
ce fut le cas en Corée en 1950, au Koweït en 1990. Ainsi, pour leur contribution au maintien de la paix dans le monde, les
« casques bleus » ont obtenu en 1988 le Prix Nobel de la paix.
Par la médiation, le secrétaire de l’organisation réussit parfois à dénouer des crises : U Thant a préservé le monde d’une
guerre nucléaire lors de la « crise des fusées » en 1962, Javier Pérez de Cuellar est à l’origine de la fin de guerre entre l’Iran
et l’Irak (1980-1988).
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 4
En 2001, l’ONU et son secrétaire général, qui a officiellement reconnu et admis l’échec « honteux » de l’ONU lors des
conflits yougoslaves et rwandais, se voient décerner conjointement le prix « Nobel de la paix « pour leur travail en faveur
d’un monde mieux organisé et plus pacifique ». Ainsi que pour leur mission au Kossovo et au Timor Oriental.
L’ONU a également contribué à la décolonisation en Afrique. En effet, elle constitue une tribune où toutes les nations
grandes ou petites peuvent se faire entendre. En 1957, elle s’est penchée sur le problème algérien malgré les protestations
de la France qui fit valoir que les « départements algériens » ne relevaient que des « affaires intérieures françaises ». Par
sa déclaration anticolonialiste de 1960, la majorité de l’Assemblée générale réclame l’indépendance immédiate de tous les
pays encore sous domination conformément au « droit des peuples à disposer d’eux- mêmes ».
- Au plan socio- économique : avec le concours de ses institutions spécialisées, l’ONU a réalisé plusieurs actions allant dans
le sens d’améliorer les conditions d’existence des populations. C’est ainsi que l’OMS participe à l’éradication des maladies
et à la découverte de nouveaux médicaments ; l’UNESCO permet l’accès à l’éducation à de nombreux analphabètes ; la FAO
apporte une assistance technique aux pays en voie de développement (notamment dans le domaine agricole en vue
d’atteindre l’autosuffisance alimentaire), le PAM vient en aide aux populations victimes de la famine, le HCR protège et
assiste plus de 12 millions de réfugiés dans le monde, l’UNICEF mène des actions contre le travail des enfants, l’esclavage,
les arrestations arbitraires, le trafic de la drogue…Parallèlement, le FMI et la BM participent à la réalisation de projets de
développent notamment dans les pays du tiers- monde. L’ONU a également recommandé aux pays riches d’accorder 1%
de leur PIB à l’aide aux pays en difficulté.
Malgré ces réalisations, l’Organisation est confrontée à de graves problèmes d’efficacité.
- Sur le plan socio- économique : l’ONU est confrontée à des difficultés financières. Ses charges de fonctionnement sont
lourdes alors que de nombreux pays ne sont pas à jour de leurs cotisations. Les Etats- Unis sont les plus importants bailleurs
de fonds de l’ONU avec 24,48% du budget de l’organisation. Ce poids économique permet à ce pays d’imposer sa volonté.
Par ailleurs l’organisation n’a pas réussi à éviter le lourd endettement des pays sous-développés qui s’enfoncent de plus en
plus dans la pauvreté et la misère. Sur 6,5 milliards d’individus, 1,2 milliards vivent avec moins de 1 dollar par Jour ; plus
d’un milliard n’ont pas accès à l’eau potable ; 13 millions d’enfants ne sont pas scolarisés…Et faudrait-il le rappeler que la
pauvreté constitue un des terreaux sur lesquels se développent la violence et le terrorisme international.
CONCLUSION
Après plus de 60 ans d’existence, l’ONU présente un bilan mitigé. Certaines critiques sont fondées mais il faut reconnaître
que l’organisation a fait des efforts considérables (aides, subventions, soutien aux mouvements de décolonisations, solution
de certains conflits, etc.). Face aux nombreuses difficultés de l’organisation, il est nécessaire de prendre des mesures
susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique aux Nations Unies car, comme l’affirme Samantha Power (dans Le Monde
diplomatique, septembre 2005) « même si l’ONU a échoué à bannir la guerre, elle demeure indispensable à la recherche
de la paix ». Aujourd’hui une réforme de fond s’impose.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 5
SUPPORTS ET EXERCICES
Document 1 : Le bilan de la seconde guerre mondiale
Encore que les historiens ne soient pas d’accord sur leur chiffre exact, il est vraisemblable que le conflit avait entraîné
la mort de 45 millions d’hommes en Europe et d’une dizaine de millions en Asie. Les populations civiles des nations à
plus forte densité avaient été beaucoup plus éprouvées que les troupes des principaux belligérants. Les massacres
perpétrés par les Allemands en Europe occidentale et par les japonais en Asie du Sud-est d’une part, les
bombardements stratégiques d’autre part, avaient entraîné des conséquences beaucoup plus meurtrières que les
chocs des corps de bataille au combat. Si les pertes en vies humaines des Anglo-saxons avaient été relativement faibles
- moins de 800 000 au total dont 500 000 dans le camp britannique - la Pologne avait perdu 25 % de sa population, la
Russie, l’Allemagne et la Yougoslavie 10 %, la Grèce 7,5 %, le Japon près de 3 % et la Chine 1,5 à 2 %.
Les destructions étaient considérables et tous les anciens belligérants, à l’exception des Etats-Unis d’Amérique étaient
fortement endettés… Si la guerre avait enrichi les Etats-Unis et, en dépit des pertes en vies humaines et des
destructions, relancé l’industrie soviétique, elle avait par contre ruiné la Grande-Bretagne et la France. Deux ans après
la capitulation des forces de l’Axe, les économies de la plupart des Etats, vainqueurs ou vaincus, étaient toujours en
crise et Washington redoutait que la persistance d’un tel désordre devienne à long terme le plus efficace fourrier du
communisme.
J. Bloch-Morhange, Vint années d’histoire contemporaine, Paris, 1960
CONSIGNE
1. Présenter le texte puis préciser le contexte historique des évènements qui y sont relatés.
2. Identifier puis analyser les principales idées évoquées dans le texte.
3. Dégager la portée historique du texte.
SUPPORTS ET EXERCICES
TEXTE 1 : La guerre froide
La « guerre froide » est un conflit dans lequel les parties s’abstiennent de recourir aux armes l’une contre l’autre. […]
Les belligérants cherchent à marquer le maximum de points en employant toutes les ressources de l’intimidation, de
la propagande, de la subversion, voire de la guerre locale, mais en étant bien déterminés à éviter de se trouver
impliqués dans des opérations armées les mettant directement aux prises.
André Fontaine, « Guerre froide », Encyclopédie universalis, vol. VIII
CONSIGNE : A partir de ce texte ci-dessus, formuler une définition de la guerre froide.
TEXTE 2
La guerre froide a été déclenchée par l'Union soviétique qui s'est emparée de l'Europe de l'Est contrairement à ses
engagements de Yalta, a créé le Kominform en 1947, encouragé partout dans le monde la subversion des régimes
démocratiques et soufflé peu à peu que la Grande Alliance avait vécu. Ils ont alors réagi en plusieurs étapes. (...) Puis
l'école révisionniste occupa le devant de la scène. Sa thèse principale se résume en une phrase : les Etats-Unis sont à
l'origine de la guerre froide. Soit pour des raisons économiques : la recherche des marchés et des matières premières,
les besoins d'un capitalisme qui aspire à une expansion continue et se caractérise par la politique de la "porte ouverte"
(aux idées, aux investissements, aux produits américains).
A. Kaspi, Les Américains, tome 2, Le Seuil, Points Histoire, 1986.
CONSIGNE : En vous appuyant sur le texte et vos connaissances, expliquer les causes de la guerre froide.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 10
TEXTE 3
Une réforme monétaire séparée a été annoncée dans les zones d'occupation occidentales d'Allemagne. Sur l'ordre
des autorités d'occupation américaine, britannique et française, le Reichsmark, la monnaie en cours dans toute
l'Allemagne, est en train d'être retirée de la circulation et remplacée par une monnaie séparée. Désormais,
l'Allemagne n'aura plus d'unité monétaire uniforme ni de circulation monétaire uniforme. C'est un défi à la volonté et
aux intérêts du peuple allemand. La réforme monétaire séparée est effectuée dans l'intérêt des monopoles
américains, britanniques et français qui sont en train de démembrer l'Allemagne et visent à l'affaiblir en soumettant
son économie à leur domination.
En vue de protéger les intérêts de la population de la zone d'occupation soviétique en Allemagne et du Grand Berlin
[toutes les zones d'occupation à Berlin], et afin d'empêcher la désorganisation de la vie économique découlant
d'actions séparées des puissances occidentales, l'administration militaire soviétique prendra d'autres mesures
rendues nécessaires par la situation ainsi créée.
Proclamation du Maréchal Sokolovsky*, 19 juin, 1948
*Le Maréchal Sokolovsky était le commandant en chef de force d’occupation soviétique en Allemagne
TEXTE 4
« …Fortement traumatisés par le Coup de Prague de 1948, qui porte au pouvoir dans des conditions dramatiques, les
communistes en Tchécoslovaquie, les Etats occidentaux décident d’accélérer dans leur zone d’occupation, la
reconstitution d’un Etat allemand autonome… Reste le problème de Berlin découpée en quatre secteurs dont trois
forment une enclave occidentale au cœur de la zone soviétique. Pour tenter d’en chasser les Occidentaux, les
Soviétiques décident en juin 1948, de bloquer tous les accès routiers et ferroviaires de Berlin, condamnant la ville à
l’asphyxie… Washington saisit cette opportunité pour montrer jusqu’où il est prêt à aller dans sa politique
d’endiguement… »
S. BERNSTEIN et P. MILZA, « Le monde entre guerre et paix » in Histoire du XXe siècle,
Tome 2 : 1945-1973, Hatier, collection Initial, Paris, 1996.
CONSIGNES
1. Faire la présentation de chaque texte.
2. En partant des textes 3 et 4, montrer les causes de la 1ère crise de Berlin.
3. A travers les textes 3 et 4, décrire les manifestations de cette crise.
4. A la lumière de ces deux textes, dégager la portée historique de ce blocus.
TEXTE 5
"En Corée les forces gouvernementales qui étaient armées pour empêcher des attaques de frontière et pour préserver
la sécurité intérieure furent attaquées par une force d'envahisseurs venant de la Corée du Nord. Le Conseil de sécurité
des Nations unies a demandé aux troupes de l'envahisseur d'interrompre les hostilités, de se retirer derrière la 38 e
parallèle. Cela n'a pas été fait, mais au contraire les troupes de la Corée du Nord ont poursuivi leur attaque. Le Conseil
de sécurité a demandé à tous les membres des Nations unies de l'aider à faire appliquer cette résolution. Dans ces
circonstances, j'ai donné l'ordre aux forces de l'air et de mer des Etats-Unis d'apporter soutien et appui au
gouvernement coréen.
L'attaque contre la Corée indique clairement, au-delà de tout doute, que le communisme a dépassé le stade de
l'emploi de mesures subversives pour conquérir des nations indépendantes, et emploiera maintenant l'invasion armée
et la guerre. Le communisme a défié les ordres du Conseil de sécurité des Nations unies, qui ont été proclamés pour
préserver la paix internationale et la sécurité. Dans ces circonstances l'occupation de Formose par les forces
communistes serait une menace directe à la sécurité de la région du Pacifique et aux forces des Etats-Unis, qui
accomplissent leur œuvre nécessaire et légale dans cette région.
Déclaration du président Truman sur la Corée et l'Extrême-Orient, publiée le mardi 27 juin 1950 à Washington, publiée
dans "Le Monde", le 29 juin 1950
CONSIGNES
1. Présenter l’auteur de cette déclaration en indiquant sa nationalité, sa fonction et son rôle dans la guerre de
Corée. Au-delà de Truman, présenter deux autres acteurs clés de la guerre de Corée en précisant leur
nationalité, leur fonction et deux événements auxquels ils se sont illustrés.
2. Dégager le contexte dans lequel la guerre de Corée a éclaté en analysant deux facteurs à l’origine de ce conflit.
3. Montrer l’intérêt historique du texte.
4. Dégager la portée historique de cette déclaration dans l’évolution des Corées.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 11
TEXTE 6 : La coexistence pacifique
L’établissement de relations d’amitié durables entre les plus grandes puissances du monde, l’Union Soviétique et les
États-Unis d’Amérique aurait une importance majeure pour le renforcement de la paix dans le monde entier. Si l’on
faisait reposer les relations entre l’URSS et les États-Unis sur les cinq principes majeurs de la coexistence pacifique :
respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, non-agression, non-ingérence dans les affaires
intérieures, égalités et avantages réciproques, coexistence pacifique et coopération économique, cela aurait une
portée vraiment exceptionnelle pour toute l’humanité. Le principe léniniste de la coexistence pacifique des États aux
régimes sociaux différents a été et demeure la ligne générale de la politique extérieure de notre pays. […]
Rapport de Khrouchtchev au XXe congrès du PCUS, février 1956
CONSIGNES
1. Présenter Khrouchtchev en indiquant sa nationalité, sa fonction et deux événements auxquels son nom est
associé directement.
2. Dégager le contexte de la période évoquée par le texte en citant quatre événements majeurs survenus juste
avant cette période. Analyser deux au choix.
3. Citer trois manifestations de la coexistence pacifique.
TEXTE 7 :
Khrouchtchev et Castro étaient vraiment persuadés qu'après le débarquement anticastriste manqué de la baie des
Cochons quelques mois plus tôt, les Etats-Unis étaient déterminés à envahir l'île. C'est pour tenter de les empêcher
que l'U.R.S.S. y avait envoyé 40 000 hommes - et non pas 10 000 comme le croyait la C.I.A. - et des missiles à moyenne
portée, avec une vingtaine d'ogives nucléaires nécessaires à les armer. Quant aux Etats-Unis, qui n'avaient aucune
intention au départ d'intervenir à Cuba, ils s'étaient préparés à le faire au cas où les Soviétiques auraient refusé de
retirer ces fusées qui menaçaient directement le territoire américain. D'où il ressort que : a) contrairement à ce que
l'opinion, notamment en France, a pu croire, on a été vraiment à un cheveu de la guerre nucléaire ; b) c'est
précisément parce que Kennedy et Khrouchtchev ont éprouvé à cette occasion la frousse de leur vie qu'ils se sont
jurés de tout faire pour ne plus jamais se mettre en situation de n'avoir le choix qu'entre la capitulation et l'apocalypse.
A. Fontaine, Le Monde, 9 février 1989.
CONSIGNES
1. Présenter Fidel Castro en indiquant sa nationalité, sa fonction et deux événements auxquels il s’est illustré.
Au-delà de Castro, présenter un acteur américain et un acteur onusien qui se sont illustrés lors de cette crise
(nationalité, sa fonction et deux événements auxquels il s’est illustré).
2. Dégager le contexte de la crise évoquée par le texte en analysant deux événements majeurs survenus à
l’origine de cette tension.
3. Dégager la portée historique du texte en analysant deux conséquences de cette crise.
CONSIGNES
1. Présenter Brejnev et Carter en donnant leurs nationalités, fonctions et deux événements auxquels ils se sont
illustrés. Identifier les deux successeurs immédiats Brejnev au Kremlin et les deux prédécesseurs de Carter à
la Maison Blanche.
2. Replacer ce discours dans son contexte en citant deux faits majeurs survenus tout juste avant sa prononciation.
3. Commenter le passage souligné dans le texte.
4. Dégager la portée historique de ce discours en indiquant deux conséquences de la présence de l’armée rouge
en Afghanistan.
TEXTE 10 :
« En analysant la situation nous découvrîmes en premier lieu un ralentissement économique. Au cours des quinze
années qui avaient précédé, le taux de croissance du revenu nationale avait décliné de plus de cinquante pour cent
pour tomber au bout des années quatre-vingts à un niveau proche de la stagnation. De plus le fossé, en efficacité de
production, qualité des produits, production et utilisation des techniques de pointe par rapport aux nations les plus
avancées ne cessait de se creuser à notre désavantage. […]
Perestroïka, cela signifie surmonter le processus de stagnation, rompre le mécanisme de freinage, créer des systèmes
fiables et efficaces…Perestroïka, cela signifie aussi initiative de masse. C’est le développement complet de la
démocratie, l’autonomie socialiste, l’encouragement de l’initiative et des attitudes créatives, c’est aussi davantage
d’ordre et de discipline, davantage de transparence, la critique et l’autocritique dans tous les domaines de notre
société. […]
Perestroïka, cela signifie le développement prioritaire du domaine social, avec pour objectif de satisfaire les
aspirations du peuple à de meilleures conditions d’existence. […] Les relations de la communauté socialiste sont déjà
en réadaptation aux exigences de l’époque […]. Avant tout, le cadre entier des relations politiques entre pays
socialistes doit être strictement fondé sur l’indépendance absolue.
M Gorbatchev, Perestroïka, Flammarion, 1987
CONSIGNES
1. Présenter Gorbatchev en indiquant sa nationalité, sa fonction et deux événements auxquels il s’est illustré.
2. A travers le texte, monter les raisons ayant motivé l’instauration de la Perestroïka en URSS.
3. Dégager la portée historique de cette réforme dans l’évolution de l’URSS, du bloc Est et des relations
Est/Ouest.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 13
LECON 3 : LA CHINE DE 1945 AUX ANNEES 1990
Objectifs :
OG : Analyser les luttes de pouvoir en Chine de 1945 aux années 70. Evaluer l’action de Mao Zedong. Analyser la
gouvernance de la Chine sous les réformistes.
OS1 : Expliquer l’évolution de la Chine de 1945 à 1977
OS2 : Analyser l’évolution de la Chine sous le règne des réformistes.
INTRODUCTION :
Ayant longtemps vécue sous un régime monarchique dirigé par la dynastie des mandchous, la Chine connut, au
cours du XX° siècle un tournant décisif. En effet, après une première révolution nationaliste en 1911, la nouvelle
période est marquée par une première instabilité politique caractérisée par la première guerre civile de 1927 à 1937,
l’occupation japonaise et la deuxième guerre et de 1946 à 1949 qui aboutit à la victoire des communistes dirigés par
Mao Tsé Toung.
Ce régime communiste sera caractérisé par une lutte idéologique au sein du parti communiste chinois (PCC) et
consacre le triomphe du maoïsme entre 1949 et 1976. A partir de 1976 avec la disparition de Mao, l’aspiration aux
libertés et au bien-être économique se révèle par des manifestations en faveur des réformistes avec à leur tête Deng
Xiao Ping qui amorce un virage vers une plus grande ouverture sur l’extérieur et un pragmatisme qui finit par faire
de la Chine aujourd’hui un acteur majeur sur la scène économique et politique internationale.
I- LA PRISE DU POUVOIR PAR LES COMMUNISTES
Décimés par la longue Marche, les communistes tentent de refaire leurs forces dans le Nord de la Chine. Mais
l’agression japonaise de 1937 conduit les nationalistes et les communistes à un rapprochement pour combattre
l’ennemi commun le japon. Après la capitulation japonaise du 2 septembre 1945, la guerre civile reprend entre les
nationalistes de Tchang Kaï Chek soutenus par les Etats-Unis et les communistes de Mao Zedong soutenus par l’Union
soviétique. Ce conflit qui entre dans le cadre de la guerre froide dévaste la Chine de 1945 à 1949.
Finalement les troupes communistes victorieuses s’emparent du pouvoir et proclament la naissance de la République
Populaire de Chine le 1er octobre 1949. Les nationalistes se réfugient dans l’île de Formose pour y créer la République
de Chine nationaliste (Chine Taiwan).
II- L’EVOLUTION DE LA CHINE DE 1949 à 1976
1- LES DEBUTS DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE (1949-1953)
Les débuts de la nouvelle république sont extrêmement difficiles pour plusieurs raisons :
- Jiang Jieshi s’est enfui avec les réserves d’or ;
- Des millions d’hectares de terres sont inutilisables ;
- La Mandchourie, principale zone industrielle, a été démantelée par les Soviétiques, après y avoir délogé les
Japonais :
- Les dirigeants communistes ont une expérience solide pour la gestion du milieu rural mais ils ont d’énormes
difficultés en ce qui concerne la gestion des villes et celle de l’économie d’un immense Etat.
Toutefois la reconstruction est vite entamée :
- Dans le domaine agricole, la loi agraire de 1950 permet de confisquer 70 millions d’hectares de terres aux grands
propriétaires pour les redistribuer à 300 millions de paysans sans terres ;
- Dans le domaine industriel, on se limite à la nationalisation des entreprises étrangères et celles de l’aristocratie ;
- Sur le plan social, un énorme effort est consenti en matière de scolarisation pour l’émancipation des femmes
(loi du 30 Avril 1950 sur le mariage) ; une loi est engagée contre la corruption, le gaspillage, le bureaucratisme
et les religions étrangères.
Circonstances aggravantes et tragique, la jeune république populaire est d’emblée plongée dans la guerre froide. En
Juin 1950, commence la guerre de Corée où la Chine se trouve impliquée dès l’hiver suivant, avec pour résultat
l’obligation d’un effort militaire extrêmement coûteux. A partir de 1953, le premier plan quinquennal inspiré du
modèle soviétique, engage la Chine dans la voie du socialisme.
2- LA MISE EN PLACE DU REGIME SOCIALISTE SUR LE MODELE SOVIETIQUE : PREMIER PLAN QUINQUENNAL (1953-1957)
L’industrie lourde est développée avec l’aide soviétique. L’URSS fournit 11 000 spécialistes pour encadrer et appuyer
l’effort chinois. Le premier plan accorde donc une grande priorité à l’industrie qui reçoit 58.2% des investissements
contre 7.6% à l’agriculture. L’accent est mis sur l’industrie lourde et les projets comme les barrages. Les résultats
officiels sont satisfaisants dans l’industrie mais les progrès dans l’agriculture sont faibles. Trois produits de
consommation courante sont rationalisés : les céréales, les huiles alimentaires et les tissus de coton.
Dans la même période, les entreprises sont collectivisées. En 1956, la propriété privée disparaît dans l’industrie. La
tâche a été plus rude en ce qui concerne l’agriculture mais dès la fin de l’année 1956, la quasi-totalité des 120 millions
de familles paysannes sont regroupées dans les coopératives.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 14
Le premier recensement fait état de 600 millions d’habitants avec une croissance annuelle absolue de 14 millions
d’individus. Une grande campagne antinataliste est alors préconisée contre l’avis de MAO.
Sur le plan politique, une nouvelle constitution est adoptée en 1954 et affirme le rôle dirigeant du Parti communiste.
MAO lance la campagne des « cent fleurs » pour tempérer les divergences au sein de la classe dirigeante et dissiper
les ressentiments générés par les difficultés économiques. La société chinoise impose à ses dirigeants de rechercher
un modèle de développement qui lui soit propre. C’est alors que se met en place de 1958 à 1961, « le grand bond en
avant » qui est à la fois un échec économique et un désastre écologique et l’accélérateur de la rupture entre la Chine
et l’URSS.
3- LE « GRAND BOND EN AVANT », DEUXIEME PLAN QUINQUENNAL (1958-1961)
En Mai 1958, la Chine décide d’abandonner le modèle soviétique en économie. A l’initiative de MAO, est lancée une
nouvelle stratégie avec des objectifs ambitieux « rattraper l’Angleterre en 15 ans. ». Pour cela, il faut une mobilisation
totale des masses rurales sous-employées. Ainsi, les coopératives agricoles sont regroupées en 26000 communes
populaires intégrant toutes les activités économiques et administratives : l’agriculture, l’industrie, la santé et
l’organisation militaire.
Pour pallier le sous équipement, la Chine renoue avec une politique nataliste. Mais dès 1959, le « Grand Bond en
Avant » connaît un échec sous la combinaison de plusieurs facteurs :
- Les calamités naturelles (typhons, inondations, sécheresse…) ;
- Les erreurs techniques : les défrichements abusifs et les labours profonds détruisent les sols ;
- Les défaillances humaines : incompétence des cadres, mauvaise utilisation de la main d’œuvre ;
- La rupture avec l’URSS : en 1960, 10 000 techniciens soviétiques abandonnent chantiers et laboratoires en
emportant leurs plans.
Cette situation catastrophique se traduit par la famine et la réapparition de la corruption. Cette situation affaiblit la
position de MAO et des dirigeants plus pragmatiques (LIU SHAO QI, DENG XIAO PING, ZHU EN LAI) mettent en place
un programme de réajustement en 1961. La priorité est donnée à l’agriculture, l’industrie devant la soutenir. La Chine
redevient antinataliste. Les communes populaires sont réorganisées. Leur taille est réduite de même qu’on y
réintroduit une propriété privée. L’économie se redresse difficilement à partir de 1962 et la Chine peut même étrenner
sa première bombe atomique en 1964. Malgré ses progrès, de vives tensions éclatent au sein du PCC ; MAO dénonce
les tendances capitalistes qui renaissent dans le pays. Mais il est isolé et doit abandonner le pouvoir à LIU SHAO QI.
La rupture avec l’URSS est également idéologique. La Chine qui n’adopte pas les conclusions du XX° Congrès du PCUS,
refuse la déstalinisation et la coexistence pacifique. En plus, elle conteste la frontière avec l’URSS au Nord Est. Les
rapports se tendent à partir de 1957 et aboutissent à une rupture définitive en 1960. Face à l’URSS, accusée de rétablir
le capitalisme et de s’allier l’impérialisme, le communisme chinois veut proposer au Tiers Monde, un nouveau modèle
révolutionnaire. Cette nouvelle ligne politique s’accompagne de luttes entre les différentes factions du Parti. Pour
reprendre le pouvoir, MAO déclenche en 1965, la dramatique aventure de la révolution culturelle.
SUPPORTS ET EXERCICES
I- DISSERTATION
CONTEXTE :
Jean Luc Domenech dans un article intitulé, « la longue marche du communisme chinois » disait : « Après l’établissement
du régime communiste en 1949, la voie chinoise a affirmé son originalité : nationalisme, émancipation vis-à-vis de
l’encombrant modèle soviétique, compromis avec le capitalisme. Au point qu’aujourd’hui la question se pose : la Chine est-
elle encore communiste ? »
CONSIGNE :
Après avoir analysé les difficultés de la reconstruction de la Chine sous Mao, montrer que la période qui s’ouvre après la
mort de ce dernier se caractérise par une rupture et en même temps une continuité dans la gestion du pays par les
nouveaux dirigeants
SUPPORTS ET EXERCICES
e
Document 1 : Déclaration du V Congrès Panafricaine, Manchester 1945
[...] Nous croyons au droit de tous les peuples à se gouverner eux-mêmes. Nous affirmons le droit de tous les peuples
coloniaux à contrôler leur propre destinée. Toutes les colonies doivent être libérées du contrôle impérialiste étranger
qu’il soit politique ou économique. Les peuples des colonies doivent avoir le droit de choisir leur propre
gouvernement, un gouvernement sans limitation d’aucune puissance étrangère. Nous appelons tous les peuples des
colonies à lutter pour ces fins par tous les moyens à leur disposition. Le but des puissances impérialistes est d’exploiter
[...]. En octroyant aux peuples coloniaux le droit de se gouverner eux-mêmes, ils feraient échec à leurs propres visées.
C’est pourquoi la lutte des peuples coloniaux pour le pouvoir politique est le premier pas en avant et la condition
nécessaire à l’émancipation complète sociale, économique et politique. [...]
Source : Ve Congrès Panafricain de Manchester, Manifeste aux travailleurs coloniaux,
aux paysans et aux intellectuels de l’Afrique
CONSIGNE :
1- Présenter le texte puis dégager le contexte historique des faits relatés.
2- Analyser l’impact de la seconde guerre mondiale sur le processus de décolonisation.
3- Dégager la portée historique du soutien des deux supergrands aux peuples colonisés.
Document 5 :
On ne saurait comprendre les décolonisations sans prendre en compte les bouleversements engendrés par les
colonisations. Un des résultats majeurs de celles-ci fut, d’avoir déterminé l’apparition de catégories sociales nouvelles,
qui, le temps venu, se retournèrent vers les colonisateurs. (…)
Le poids de la Seconde Guerre mondiale fut tout autre. A cet égard, nul doute que l’onde de choc de l’offensive du
Japon, en se propageant à travers tout le Pacifique, joue un rôle déterminant ; déjà la victoire de l’Allemagne avait
ébranlé l’Afrique et le Moyen-Orient. Le conflit transforma ainsi les empires coloniaux en enjeux majeurs et sanctionna
l’abaissement des puissances coloniales. (…)
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 20
Les puissances coloniales européennes ne pouvaient ignorer les contestations grandissantes dans leurs possessions
coloniales, d’autant plus que ces dernières s’inspirent des principes de liberté et de droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes invoqués par les Alliés, et rencontrèrent la sympathie et le soutien effectif du président Roosevelt et des Etats-
Unis. A la fin de la guerre, il n’était plus possible aux puissances coloniales européennes de ne pas tenir compte de
l’opinion internationale. (…) Plusieurs paramètres contribuèrent à rendre complexe l’évolution de la question
coloniale à l’époque de la guerre froide : l’anticolonialisme « onusien » soutenu par l’Union soviétique, la conduite
américaine, les réponses des puissances coloniales et l’extension de la guerre froide en Asie.
Source : Marc Michel, Décolonisation et émergence du Tiers-Monde, Edition Hachette, 1993 pp 26, 70, 86 et 136.
CONSIGNE :
1- Présenter Roosevelt en citant deux de ses actions ou projets en phase avec l’émancipation des peuples sous
domination.
2- Commenter le passage souligné du texte en insistant sur les contradictions des systèmes coloniaux comme
cause du réveil nationaliste.
3- Analyser la position anticolonialiste de l’ONU en rappelant ses fondements et actions entreprises.
Document 6 :
Derrière la guerre froide, c’est la décolonisation qui caractérise l’immédiat après-guerre. Etats-Unis et URSS
tiennent tous deux un discours anticolonial, promettant un même soutien au principe d’autodétermination.
Mais la décolonisation est d’abord le résultat de la lutte des peuples et de l’affaiblissement des grands empires
coloniaux britannique et français en 1939-1945. Londres et Paris ont même dû promettre à nombre de pays soumis à
leur joug de les affranchir une fois le conflit terminé, pour éviter qu’ils ne se soulèvent.
Aussi la fin de la guerre verra-t-elle l’avènement de nombreuses indépendances, dont la plus importante est celle
de l’Inde, qui connaît simultanément une partition douloureuse, en 1947, avec la naissance du Pakistan. Les deux
empires britannique et français programment l’indépendance de certaines de leurs colonies sous la supervision de
l’Organisation des Nations Unies (ONU), … La France essaiera cependant de s’accrocher à une partie de son empire
colonial au prix de deux guerres majeures, en Indochine et en Algérie, qui finiront par convaincre Paris d’affranchir
ses colonies africaines au début des années 1960.
Source : Gilbert Achcar et Catherine Samary, « La décolonisation à l’heure de la guerre froide »
in L’Atlas du Monde Diplomatique, Hors-Série 2012, pp.92-93.
CONSIGNE
1- Dégager le contexte historique des faits relatés en montrant les interférences (interactions) entre la guerre
froide et la décolonisation.
2- Préciser pour chacun des exemples cités du texte, la forme revêtue de la décolonisation puis expliquer
l’attitude d’une part de la métropole et d’autre part des leaders nationalistes.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 21
LEÇON 5 : LES FORMES DE LA DECOLONISATION
Objectifs :
OG : Appréhender la spécificité et la diversité des processus d’émancipation des colonies
OS1 : Analyser les causes spécifiques et les caractères de la décolonisation violente
OS2 : Analyser les causes spécifiques et les caractères de la décolonisation pacifique
INTRODUCTION :
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, toutes les conditions d’une émancipation des colonies sont réunies. Les
colonies d’Asie, d’Afrique du Nord et d’Afrique noire les unes après les autres vont accéder à la souveraineté
internationale. Certaines l’ont obtenu par la voie pacifique, d’autres par la voie violente.
I. LA DECOLONISATION DITE PACIFIQUE
La décolonisation est dite pacifique si l’indépendance est obtenue ou acquise sans faire recours à la lutte armée
entre la colonie et la puissance coloniale. Toutefois, cette forme ne signifie pas passivité ou docilité généralisée des
mouvements nationalistes. Dans certains cas, la revendication de l’indépendance est très vigoureuse même s’il n’y a
pas de guerre de libération. Cette forme dite pacifique a été rendue possible grâce à trois conditions :
➢ Le réalisme politique de la puissance coloniale :
Il est en grande partie lié à la politique coloniale adoptée par la métropole. La Grande Bretagne, par exemple par son
« indirect Rule » ou administration indirecte qui accorde une plus ou moins grande responsabilité aux élites locales, a
toujours accepté dans ses principes l’émancipation des colonies. C’est pourquoi, elle a globalement su se retirer à
temps et éviter en conséquence les guerres d’indépendance. La France bien qu’ayant accepté difficilement
l’irréversibilité de la décolonisation est tout de même parvenue à réussir une décolonisation pacifique en Afrique
Noire et dans une certaine mesure au Maroc et en Tunisie. Cependant ce réalisme n’a pas, pour autant, empêché la
puissance coloniale de faire recours à la force pour réprimer le mouvement nationaliste : emprisonnement de leaders
(Gandhi, Nehru, Bourguiba…), exiles, émeutes (répressions de marches en Gold Coast) par exemple.
➢ L’existence d’une élite disposée au compromis :
Le dialogue avec le pouvoir colonial est beaucoup facilité par une élite politique modérée pour qui l’indépendance ne
se pose pas en objectif premier, immédiat et compte prolonger la collaboration en acceptant par conséquent toutes
les réformes qui lui sont proposées.
Exemple le cas de la France en Afrique Noire.
➢ L’impact de la Guerre Froide :
La menace communiste a des fois contraint la puissance coloniale à lâcher du lest en laissant le pouvoir à des
nationaux. D’ailleurs l’une des conditions de la politique de décolonisation de l’occident c’est de ne pas permettre
l’avènement d’un régime communiste. En Asie, les hollandais ont préféré donner le pouvoir à SOEKARNO pour éviter
l’affirmation du parti communiste indonésien. En Indochine, la France a tout fait pour imposer BAO DAÏ.
La décolonisation dite pacifique à comme principale conséquence le maintien des intérêts de l’ancien colonisateur
dans l’ex-colonie, germe du néocolonialisme.
II. LA DECOLONISATION DITE VIOLENTE
C’est une forme de décolonisation où l’indépendance est obtenue à la suite d’une lutte armée entre la colonie et la
métropole. Elle éclate dans les circonstances suivantes :
➢ L’entêtement du colonisateur : Il est lié le plus souvent à trois types de pression
• Le poids économique et stratégique de la colonie pour la métropole. Exemple : l’Indochine dont la
production en riz pour son système colonial, ensuite c’est la seule colonie française d’extrême orient.
• L’existence de groupes de pression sur la métropole : c’est une importante minorité de colons qui
détient une bonne partie des richesses du pays et qui a peur de les perdre avec l’indépendance. C’est le cas des
colonies portugaises, de l’Indochine et surtout de l’Algérie.
• Le rôle des forces conservatrices dans la métropole. Exemple : pour le cas de l’Indochine, une violente
campagne de presse est déclenchée en 1946 contre « la politique de l’abandon » de la France. Toutes ces pressions
ont contribué à engager la France dans les guerres coloniales en Indochine et en Algérie. Mais l’exemple typique
d’entêtement est le cas du Portugal. Son immobilisme dans ses colonies pousse les nationalistes à adopter le langage
des armes pour se libérer de la tutelle.
➢ L’existence de mouvement de libération radicaux et organisés :
C’est le cas où le mouvement de libération national est suffisamment mûr pour revendiquer l’indépendance
immédiate sans compromis ni condition. Dès lors, cela suppose que le mouvement nationaliste soit assez bien
organisé pour pouvoir gérer son attitude radicale. D’une manière générale, cette attitude est surtout notée dans les
mouvements de libération marxistes-léninistes (Vietminh en Indochine et ceux des colonies portugaises) ou bien
nationaliste comme le FLN en Algérie.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 22
➢ L’existence de soutien extérieur :
L’entêtement du colonisateur et la radicalisation du mouvement nationaliste ont suffi pour déclencher les guerres
d’indépendance. Celles-ci doivent, maintenant leur durée et leur ampleur au soutien extérieur aux mouvements
nationalistes. Très souvent ce soutien obéit à des préoccupations idéologiques et stratégiques comme c’est le cas du
soutien des pays socialistes au Vietminh et aux colonies portugaises. Ce soutien peut aussi traduire une solidarité
culturelle comme l’action du monde arabe en Algérie.
D’une manière générale, la décolonisation violente a entrainé la rupture brutale et totale entre l’ancienne colonie
et la métropole. Comme le redoutait l’Occident, ces nouveaux Etats renforcent le camp socialiste d’où des
tentatives de déstabilisation menées par les occidentaux qui soutiennent des mouvements de guérillas comme
l’UNITA en Angola et la RENAMO au Mozambique.
CONCLUSION :
Le mouvement de décolonisation a connu des formes diverses liées aux réalités particulières de chaque colonie. Il est
cependant difficile de dégager une frontière nette entre ces différentes formes car « toute décolonisation a eu son
tribut de sang ». Mais dans tous les cas, les nouveaux Etats indépendants subissent le poids des relations
internationales par le biais du néocolonialisme ou par celui de la Guerre Froide.
SUPPORTS ET EXERCICES
Document 1 :
« Il y’avait deux manières d’acquérir l’autonomie, l’une par la révolution armée et l’autre par des méthodes non
violentes constitutionnelles et légitimes. Nous préconisons la seconde méthode. La liberté, on ne l’avait cependant
jamais accordée à aucun pays colonial sur un plateau d’argent. On ne l’avait gagnée qu’après d’amères et de
vigoureuses luttes. A cause du retard des colonies en matière d’instruction, la majorité des gens était illettrée et il
y’avait qu’une seule chose qu’ils pussent comprendre, à savoir l’action. (…). Les armes étaient l’agitation politique,
des campagnes de presse et d’enseignement, les grèves, les boycotts et la non-coopération basée sur le principe de
non-violence absolue, tel que Gandhi en Inde. »
Kwame Nkrumah, « La naissance de mon parti et son programme d’action
positive », Présence Africaine, revue culturelle du monde noir, février-mars 1957.
CONSIGNE
1. Présenter Kwame Nkrumah et Gandhi en donnant leurs nationalités, leurs fonctions tout en analysant deux
évènements datés auxquels ils se sont illustrés dans le processus d’émancipation des colonies.
2. Analyser la forme de lutte d’indépendance défendue par Nkrumah puis dégager sa portée ou ses répercussions
dans les relations entre la métropole et la colonie.
3. Citer l’autre forme de lutte évoquée dans le document puis donner deux exemples de pays où elle a été appliquée
en insistant sur les causes
Document 2 :
« L’entêtement du salazarisme à ne pas décoloniser a entrainé des guerres de libération assez longue, qui ont
provoqué des phénomènes de radicalisation. Cependant, sur la durée, quels en sont les effets ?
Il y a eu la captation des élites anticoloniales radicales par un certain marxisme, et le concept fabriqué par Moscou
pour l’exprimer fut la ‘’ révolution nationale démocrate ‘’ (RND), Pékin, ainsi que Samora Machel, rajoutant
‘’populaire’’. La RND(P) encadra ainsi conceptuellement de nombreux courants africains, de Sékou Touré à Modibo
Keita, en passant par Kwame Nkrumah et Patrice Lumumba. Mais il vaut la peine de réfléchir un peu au sens
international de l’expression. En effet, pour Moscou, même dans le cas de l’Angola et du Mozambique indépendants,
officiellement « marxistes-léninistes », il a toujours été clair que le MPLA et le Frelimo n’étaient pas communistes, ne
faisaient pas partie du camp socialiste. Ils entraient dans la catégorie des mouvements en faveur du « développement
non capitaliste ».
Michel Cahen, Lutte d’émancipation anticoloniale ou
mouvement de libération nationale ? Processus historique et discours idéologique,
Dans revue historique 2006/1 (n° 637) Pages 113-138
CONSIGNE
1. Présenter au choix deux acteurs du mouvement nationaliste africain cités dans ce texte, l’un d’une colonie française
et l’autre portugaise, en donnant leurs nationalités et en analysant le rôle joué dans l’émancipation de leurs pays.
2. En analysant les faits relatés dans le texte, comparer l’attitude soviétique à contrecarrer l’expansion du libéralisme
occidentale dans les colonies asiatique et africaine à celle américaine qui consiste à endiguer le communisme par
tous les moyens. Qu’en déduisez-vous ?
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 23
Document 3 : La décolonisation : causes et formes
La guerre a renforcé les revendications des peuples colonisés pour l’indépendance nationale (…) Les peuples
dominés ne veulent plus être dirigés par des étrangers et veulent retrouver leur dignité d’hommes libres. Les élites
indigènes fondent des mouvements de libération qui vont rallier une partie de la population qui aspire à sortir de la
misère. Le contexte est favorable à la décolonisation après 1945 : les Etats européens colonisateurs sortent affaiblis
de la guerre ; d’autre part les deux grandes puissances encouragent l’indépendance des colonies car elles y voient un
moyen d’élargir leur influence.
La décolonisation commence en Asie du Sud et de l’Est puis elle se propage en Afrique (…)
La décolonisation fut souvent pacifique. Les Anglais réussirent le plus souvent à décoloniser « en douceur » en
transmettant le pouvoir à des dirigeants qu’ils ont pour une part formée. Cela permettant de maintenir ensuite de
bonnes relations dans le cadre du Commonwealth. De la même façon la France réussira la décolonisation de l’Afrique
noire entre 1958 et 1960. Mais la décolonisation fut parfois violente. Devant le refus de l’indépendance par les
métropoles, des peuples se sont engagés dans des guerres de libération pour l’obtenir. Les partisans utilisant contre
les armées modernes des métropoles, les méthodes de la guerre de guérilla.
Source : Marc Michel, décolonisation et émergence du tiers-monde, édition Hachette, 2000.
CONSIGNE :
1- Faire l’analyse du texte puis donner son plan.
2- Identifier les formes de décolonisation évoquées dans ce texte puis donner leurs conditions respectives.
3- Dégager l’impact des formes de décolonisation sur les relations post indépendances entre l’ex-métropole
et son ex-colonie.
TABLEAU DE SYNTHESE
INDOCHINE
ASIE
PALESTINE
ALGERIE
GOLD COAST
SENEGAL
AFRIQUE
ANGOLA
GUINEE
BISSAU
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 24
LEÇON 6 : LA DECOLONISATION EN INDE ET EN INDOCHINE
Objectifs :
OG : Appréhender les enjeux de la décolonisation de l’Asie
OS1 : Analyser le processus et les résultats de la décolonisation de l’Inde
OS2 : Analyser le processus et les résultats de la décolonisation de l’Indochine
INTRODUCTION
La première vague de décolonisation a eu lieu en Asie dans cette région où le nationalisme est plus ancien et mieux
organisé. En effet, depuis la victoire du Japon sur la Russie en 1905 les peuples colonisés d’Asie se sont agités contre
la domination européenne. L’Inde anglaise et l’Indochine française ont connu des formes d’émancipation différentes.
SUPPORTS ET EXERCICES
COMMENTAIRE DE TEXTES
Texte 1 : Acte d’indépendance de l’Inde
1. A dater du 15 aout 1947, deux dominions indépendants seront établis dans l’Inde, connus sous l’appellation
respective d’Inde et Pakistan. Dans le présent acte, lesdits dominions seront appelés « nouveaux dominions » et ledit
quinze août sera appelé « le jour désigné ».
2. Le territoire de l’Inde sera formé des territoires placés sous la souveraineté de Sa Majesté, qui immédiatement
avant le « jour désigné », étaient inclus dans l’Inde britannique, à l’exception des territoires qui, d’après l’alinéa
suivant, doivent former le Pakistan.
Les territoires du Pakistan seront : la partie orientale de la province du Bengale ; la partie occidentale de la province
de Pendjab, dans les limites fixées ci-après. (…)
C. Fohlen et J. R. Suratten, « Texte d’histoire contemporaine », Paris, SEDES, 1967.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 26
Texte 2 : Discours de Ho chi Minh sur la fin de la guerre entre la France et le Vietnam du Nord dirigé par les
nationalistes-communistes
Aux compatriotes, combattants et cadres du pays tout entier, la conférence de Genève a pris fin. Notre diplomatie
vient de remporter une grande victoire. (…). Nos grandes victoires sont également dues au soutien apporté à notre
lutte politique par les peuples amis, le peuple de France et les peuples épris de paix du monde.
Ces victoires et les efforts soutenus des délégués de l’URSS à la France, la lutte de notre délégation à Genève, appuyée
par les délégations soviétique et chinoise, a été couronnée d’un grand succès : la reconnaissance par le gouvernement
Français de notre indépendance et souveraineté nationale de notre unité et intégrité territoriale, et son engagement
à retirer ses troupes hors de notre pays, etc. (…) Vive le Vietnam pacifique, uni, indépendant et démocratique !
Département de la presse et de l’information du ministère des affaires étrangères de la RDV, Hanoi, 1956.
CONSIGNES
1- Présenter Ho chi Minh en indiquant sa nationalité, sa fonction et deux évènements datés auxquels son nom
est collé. (6pts)
2- Dégager le contexte historique des faits relatés dans les textes en analysant deux évènements pertinents
survenus respectivement en Asie, notamment au cours de la période 1946-1956. (7pts)
3- Dégager la portée historique des textes en montrant que la décolonisation britannique en Inde et celle
française en Indochine se sont soldées par des échecs. (7pts)
SYNTHESE DE LA COVID 19
L7 : LA DECOLONISATION AU PROCHE-ORIENT : LA QUESTION PALESTINIENNE ET LES RELATIONS ISRAELO-ARABES
❖ LA DECOLONISATION AU PROCHE-ORIENT
➢ Le Proche Orient renvoie à l’ensemble des pays ou territoires riverains de la Méditerranée orientale et du Nord-
Ouest de l’Océan indien (Liban, Turquie, Syrie, Israël, Territoires autonomes arabes, Jordanie, Arabie Saoudite, Yémen,
Oman, Emirats Arabes Unis, Qatar, Bahreïn, Koweït, Irak, Iran, …).
➢ Du fait de ses particularités religieuses, économiques et stratégiques, le Proche Orient fut occupé par les romains
(70 avant JC). Cet espace passera sous la domination de l’empire turc ottoman à partir de 1516. Il y restera jusqu’à la fin
de la 1ère Guerre Mondiale. Avec la défaite (1918) et la disparition de l’empire Turc, le Proche-Orient sera placé sous mandat
à la suite des accords Sykes-Picot (Grande Bretagne et France), du traité de Sèvres (10 Aout 1920) et la conférence de San
Remo (1922).
➢ Ainsi, la Syrie, le Liban furent confiées à la France, l’Irak, la Transjordanie et la Palestine furent placées sous
mandat britannique. Ces territoires placés sous mandant vont tous accéder l’indépendance de manière pacifique. Exemple
: le mandat britannique prend fin en Irak le 30 Juin 1930 dans la douceur ; la France met fin à son mandat au Liban, le 22
novembre 1943. Le mandat britannique en Palestine a pris fin le 15 mai 1948.
➢ Cependant, ce processus fut inachevé en Palestine du fait des spécificités de ce territoire.
❖ LA PALESTINE, UNE TERRE CONVOITEE OU MAUDITE
➢ La Palestine est une région géographique et historique du Proche-Orient. Elle est devenue dans la seconde moitié
du XXe siècle, l’une des principales zones de tension de la planète en raison des affrontements entre Arabes et Hébreux ou
les Juifs et les musulmans ou Israéliens et Palestiniens.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 29
➢ Ces tensions découlent de plusieurs facteurs principaux: les particularités de la Palestine (les richesses, la position
géographique favorable, les sites religieux de Jérusalem), l’immigration juive en Palestine (inspirée, encouragée, financée,
soutenue, accompagnée et accélérée par plusieurs éléments), la double promesse de la Grande-Bretagne et le partage de
la Palestine ou la résolution 181 de l’ONU du 29 Novembre 1947 qui divise la Palestine en 3 (45% aux arabes, 55% aux Juifs
et Jérusalem sous contrôle international).
➢ Ce partage très favorable aux juifs pourtant minoritaires fut naturellement rejeté par les arabes. C’est le début des
relations conflictuelles entre les juifs et les arabes dans cette région.
❖ LES RELATIONS ISRAELO-ARABES
Depuis presque trois quart de siècle, les relations israélo-arabes sont tendues, heurtées, conflictuelles. On peut distinguer
deux périodes dans ces relations :
➢ De 1948 à 1973, c’est la période des guerres entre les Etats arabes et l’Etat Hébreux (crée le 14 Mai 1948 à la veille
de la fin du mandat britannique) ; il s’agit de la guerre d’indépendance (1948-1949), guerre de Suez (1956), guerre des 6
jours (5-10 Juin 1967), guerre de Kippour (1973). Le bilan de ces quatre conflits est, du point de vue des palestiniens,
négatif. Ils ont perdu l’essentiel de leurs terres issues du plan de partage ; des milliers d’arabes palestiniens ont été exilés
vers les Etats voisins ; leur accès aux lieux de cultes de Jérusalem est contrôlé par Israël.
➢ De 1982 à 2020, c’est la période de la résistance palestinienne : déçus par l’inefficacité des Etats arabes face à
Israël, des signatures des accords de Camp David 1 et du Traité de paix Israélo-égyptien, les Arabes Palestiniens décident
de prendre leur destin en main ou d’organiser leur propre résistance sous la direction de l’OLP créée en 1964, dirigée par
Yasser Arafat, du Hamas crée en 1987 par Cheikh Ahmed Yassin. Ces mouvements ont comme objectifs la récupération de
la totalité de la Palestine, la destruction de l’Etat d’Israël. L’opération « Paix en Galilée » de 1982, les Intifada de 1987 et
2000, les multiples guerres ou sièges de Gaza en sont des preuves de la résistance palestinienne.
❖ LE PROCESSUS DE PAIX ISRAELO-ARABE ET SES OBSTACLES
En dépit des multiples guerres, des nombreuses tensions, plusieurs acteurs cherchent à trouver la paix à travers le «
Processus de paix israélo-arabe ».
➢ Le processus de paix israélo-arabe désigne l’ensemble des efforts ou négociations entrepris, des démarches
effectuées par les deux parties (Arabes et Israéliens), la communauté internationale (ONU, Etats-Unis, Russie, UE, Ligue
Arabe…) pour trouver une solution durable au conflit israélo-arabe.
➢ Ces efforts ont abouti à l’adoption de multiples résolutions par l’ONU (194, 242, 338, 465, …), à la signature de
nombreux accords (Camps David de 1978, Oslo de 1993, Wye Plantation aux Etats-Unis de 1998, Charm el-Cheikh en 1999,),
traités (traité de paix israélo-égyptien de 1979), protocoles (celui de Paris de 1994).
Ces démarches ont permis la reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP, la mise place du QUARTET (ONU, EU, RUSSIE,
UE) en 2002 qui publie le 30 Avril 2003 la feuille de route qui devait conduire à la création d’un Etat arabe en Palestine.
➢ Malgré tous ces efforts, la question palestinienne est toujours dans l’impasse car les négociations ou accords entre
les parties bloquent toujours sur les points suivants : le retrait des terres palestiniennes conquises par Israël; le refus
israélien du retour des réfugiés palestiniens; le statut de Jérusalem car Israël considère la vieille ville comme sa capitale
éternelle et les Palestiniens veulent aussi un Etat avec Jérusalem comme capitale; le silence des Etats arabes; la
répartition des eaux du Jourdain; l’ambigüité de la position américaine ; la question des frontières, etc.
SUPPORTS ET EXERCICES
Document 1 : Sionisme et création de l’État d’Israël
[...] La volonté de rassembler la communauté juive en Palestine n’est pas nouvelle. En effet, le mouvement sioniste
s’appuie sur l’attachement du peuple juif à la Terre Sainte et à Jérusalem qui est au cœur du judaïsme. Le mot sionisme
vient de Sion, une colline de Jérusalem. Le rêve d’un retour à Sion, et donc à Jérusalem, après la dispersion du peuple
juif chassé par Rome en 135 après JC est sans cesse rappelé dans la religion juive. Chaque fête rappelle la nostalgie de
Sion et le rêve d’un retour en Terre Sainte, en Palestine. La formule « l’an prochain à Jérusalem » est répétée par
exemple lors des fêtes de Pâques et du Nouvel An. Les Juifs pratiquants attendent alors la venue d’un messie libérateur
qui est décrit dans les Écritures et qui ramènera le peuple juif en Terre Promise. [...] Cependant, c’est véritablement
sous l’impulsion du journaliste et écrivain juif d’origine hongroise Théodore Herzl (1860-1904) que le sionisme national
se constitue et se développe. Alors qu’il est envoyé à Paris comme correspondant pour le grand journal autrichien «
Neue Freie Presse » à partir de 1894, Herzl prend pleinement conscience avec l’Affaire Dreyfus de l’ampleur de
l’antisémitisme en Europe et de l’impossibilité de l’assimilation. Il devient alors clair pour lui que la seule perspective
d’avenir pour le peuple juif réside dans la création d’un État juif indépendant. Il expose ses théories dans son ouvrage
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 30
« L’État juif » paru en 1896. Il y reprend les thèses sionistes et affirme que la formation d’un État juif est le seul moyen
de permettre aux Juifs de vivre en sécurité et d’améliorer l’image du Juif en Europe.
[...] Herzl met rapidement tout en œuvre pour favoriser la création de l’État juif. Il organise, du 29 au 31 août 1897, le
premier congrès sioniste mondial à Bâle où est créée l’Organisation sioniste mondiale dont il prend la tête. L’objectif
du mouvement est clairement défini : il s’agit d’établir en Palestine un « foyer » légitimé par le droit international,
puis, dans un second temps, d’organiser l’immigration libre des Juifs en Palestine. Le programme du sionisme ne fait
alors aucune référence religieuse et insiste plus sur l’histoire commune des Juifs. [...] Par ailleurs, Herzl se lance dans
une importante activité diplomatique et multiplie les contacts avec les puissances européennes pour obtenir des
concessions territoriales.
Il tente de trouver des appuis auprès des souverains européens tels que le sultan ottoman Abdul Hamid II, l’empereur
d’Allemagne Guillaume II et le roi d’Italie, sans grand succès. Herzl parvient cependant à sensibiliser les différents
souverains au projet sioniste en leur démontrant que la mise en place d’un foyer juif ne peut qu’aller dans le sens de
leurs intérêts. Cette action diplomatique favorise le succès et le développement du sionisme dans le monde. À partir
de 1902, il arrive à obtenir le soutien du ministre britannique des colonies, Joseph Chamberlain qui propose aux
sionistes l’établissement d’un foyer juif dans une de leurs colonies telle que l’Ouganda. [...] Au sein même du sionisme,
on peut cependant noter différentes tendances qui s’opposent au sionisme politique de Herzl. [...] Malgré ses
divergences internes, le sionisme connait un développement certain et s’organise parallèlement à la montée du
nationalisme arabe dans la région. En 1917, la déclaration Balfour apporte à l’Organisation une première grande
victoire avec une garantie juridique de portée internationale pour l’établissement d’un Foyer national juif en
Palestine. Les persécutions et le génocide nazi des années 1930-1940 contre la communauté juive légitiment toujours
plus son besoin de constituer un État. En 1948, le sionisme aboutit finalement à la création d’Israël, État juif en
Palestine. [...]
Source : Lisa Romeo, Les clefs du Moyen-Orient, 4 octobre 2010
CONSIGNE :
1- Présenter Théodore Herzl en indiquant sa nationalité et son apport dans la création de l’Etat hébreux.
2- En partant du document de vos connaissances, retracer de genèse de l’État d’Israël.
3- Commenter le passage souligné en insistant sur le rôle de la Grande-Bretagne dans la création de l’Etat
hébreux.
4- Dégager l’intérêt historique du texte.
CONSIGNE :
1- Présenter David Ben Gourion en précisant sa nationalité, ses fonctions et deux événements datés auxquels il
s’est illustré.
2- Dégager le contexte dans lequel cette déclaration a été faite en analysant deux facteurs qui ont accéléré le
processus de création de l’Etat d’Israël.
3- Dégager la portée historique du texte en citant trois de ses conséquences sur l’évolution des relations Israélo-
arabes.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 31
Document 3
Le bilan des quatre conflits est, du point de vue des palestinien, négatif. La guerre de 1948, entreprise pour
contrecarrer le partage du territoire, a conduit à le réunir sous la domination adverse. Celle de 1956, centrée sur l’allié
principal de la résistance, le met en si mauvaise posture qu’il n’entreprend plus d’attaques pendant une décennie.
Celle de 1967, où l’alliance arabe est la plus large et le front le plus étendu, a abouti à la mainmise israélienne sur le
reste de la terre palestinienne. Celle de 1973, enfin, où les alliés portent à l’adversaire les coups les plus rudes en
conservant quelques temps l’initiative, rend possible la défection du plus puissant d’entre eux.
Vingt-cinq années d’espérance mise en la solution militaire ne font en réalité, que détériorer les positions
palestiniennes.
Source : Nadia Benjelloun-Olivier, la Palestine : un enjeu, des stratégies, un destin,
Presse de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1984
CONSIGNE
1- Présenter le texte.
2- Citer trois conséquences de ces guerres du côté des palestinien et trois conséquences du côté des israéliens.
Analyser une conséquence pour chaque partie.
3- Dégager la portée historique du document en insistant sur l’évolution des rapports entre les juifs et les arabes
depuis la signature des accords de Camp David 1 en 1978.
SUPPORTS ET EXERCICES
• Naissance et expression du nationalisme algérien
Texte n°1 : Les deux malaises
" La poussée démographique, dans un pays essentiellement agraire, au sol pauvre et au climat ingrat, a pour résultat
le sous-emploi chronique, la désertion des campagnes au profit des bidonvilles, la misère et le désespoir d'une foule
croissante d'individus et de familles. Tandis que ce sous-prolétariat s'accroît et s'aigrit chaque jour davantage, une
petite bourgeoisie musulmane, instruite à notre contact, cherche vainement un débouché non seulement
économique, mais encore et surtout administratif et politique. Or, elle ne le trouve pas. La proportion de musulmans
dans l'administration reste infime ; toutes les réformes depuis le projet de Blum-Violette jusqu'au statut de l'Algérie
en 1947 ont été systématiquement repoussées ou sabotées. Il faut avoir le courage de reconnaître que la plupart de
nos promesses n'ont pas été tenues. (...) D'où un double mécontentement : le malaise social de la masse, le malaise
politique de l'élite. En se rejoignant, ces deux malaises constituent une force explosive énorme. ".
Source : Jacques Soustelle, rapport du ler, juin 1955 au gouvernement Edgar Faure.
Cité dans Les origines de la guerre d'Algérie, op. cit.
CONSIGNE
1-Dégager le contexte historique des faits relatés puis identifier et expliquer les malaises à l’origine du nationalisme
algérien.
2-A partir du texte et de vos connaissances, énumérer les différentes tendances du nationalisme algérien et préciser
pour chacune la date de création, les leaders et leurs buts poursuivis.
3-Dégager l’impact de la divergence du mouvement nationaliste algérien sur son évolution et celle du statut de la
colonie.
Texte n°4 :
Extrait 1
"À la volonté criminelle de quelques hommes doit répondre une répression sans faiblesse, car elle est sans injustice
(...). Les départements d'Algérie font partie de la République, ils sont français depuis longtemps ; leur population, qui
jouit de la citoyenneté française et est représentée au Parlement, a donné assez de preuves de son attachement à la
France pour que la France ne laisse pas mettre en cause son unité (...). Jamais la France, jamais aucun Parlement,
jamais aucun gouvernement ne cédera sur ce principe fondamental."
Source : Déclaration de Pierre Mendès-France, 12 novembre 1954.
Extrait 2
Considérant que l’émancipation des peuples est conforme à la fois au génie de notre peuple et au but que nos grands
colonisateurs (…) avaient en vue de leur œuvre colonisatrice, conforme au mouvement irrésistible qui s’est déclenché
dans le monde à l’occasion de la guerre mondiale et de ce qui s’en est suivi, j’ai engagé dans cette voie de
l’émancipation des peuples, la politique de la France. Ce n’est pas, bien entendu, que je renie en quoi que ce soit
l’œuvre colonisatrice qui a été suivie par l’occident européen, et en particulier par la France.
Source : Charles de Gaulle, conférence de presse du 05 septembre 1960.
CONSIGNE
1- Présenter Pierre Mendes-France et Charles de Gaulle en précisant leur nationalité, leur fonction et le contexte
de leur déclaration.
2- Comparer la position des deux hommes sur la question algérienne puis expliquer l'évolution de la position du
gouvernement français sur la question.
3- Dégager la portée historique de ce texte.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 36
SYNTHESE DE LA COVID 19
L8 : LA DECOLONISATION AU MAGHREB : LE CAS DE L’ALGERIE
L’Algérie fut une colonie d’assimilation française située au Maghreb entre le Maroc et la Tunisie (Protectorats français,
autonomes en 1954 et indépendants en 1956). Elle était aussi une colonie de peuplement car l’Algérie accueillait une forte
proportion de français appelés les Pieds noirs. Du fait de son statut au sein de l’empire colonial français, l’Algérie a connu
une décolonisation douloureuse car l’indépendance est acquise à la suite d’une lutte armée qui a duré 8 ans.
❖ LES FONDEMENTS DE CETTE DECOLONISATION DOULOUREUSE
➢ Le caractère violent de cette décolonisation résulte d’une part à l’entêtement de la France lié au statut de l’Algérie
(département français, « l’Algérie c’est la France » François Mitterrand), aux importantes ressources énergétiques de
l’Algérie, à la pression des pieds noirs (Français qui vivaient en Algérie), etc. Et d’autre part à la radicalisation du
nationalisme qui au départ était dispersé avec le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques [MTLD] de
Messali Hadj (Pionnier de l’idée d’indépendance, père du nationalisme algérien), l’Union Démocratique du Manifeste
Algérien [UDMA] de Abbas Ferhat (Chef nationaliste, homme d’Etat algérien, Président du GPRA), l’Association des
Oulémas de Abdelhamid Ben Badis (Figure emblématique du mouvement réformiste musulman), etc.
➢ Ces mouvements vont finir par se regrouper autour du Front de Libération Nationale [FLN] sous l’initiative du CRUA
(Comité Révolutionnaire pour l’Unité d’Action) appelant à l’union de toutes les forces politiques nationalistes en octobre
1954) incarné par, Mohamed Boudiaf, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem, Rabah Bitat, etc.
➢ Cette radicalisation et cette unité du nationalisme sont liés aux inégalités économiques, politiques et sociales
frappantes entre les pieds-noirs (minoritaires, seulement 1 millions mais qui détenaient l’essentiel des pouvoirs politiques,
contrôlaient une grande partie de l’économie) et les arabo-berbères (majoritaires environs 8 millions vivant dans la misère,
la précarité), à l’absence de réformes majeures promises par la France à la suite des participations algériennes aux deux
guerres mondiales, etc.
❖ LE PROCESSUS DE LIBERATION DE L’ALGERIE
➢ La guerre de libération algérienne a été déclenchée le 1er Novembre 1954 (Toussaint rouge) par l’Armée de
Libération Nationale [ALN] à travers une série d’attentats sur des symboles de la présence française en Algérie.
➢ Ce conflit a éclaté dans un contexte international dominé par la guerre froide, l’intensification du processus
d’émancipation au sein de l’empire colonial français à la suite de la défaite française à Dien Bien Phu, l’autonomie interne
du Maroc et la Tunisie, etc.
➢ Au départ, minimisée par la France ou par Pierre Mendes France (qui parlait d’opération de police ou de maintien
de l’ordre en Algérie) puis Guy Mollet, cette guerre va prendre des tournures inquiétantes dans son évolution
(multiplication des émeutes, l’enlisement de l’armée française, …). Ces inquiétudes (accentuées par les souvenirs de Dien
Bien Phu) vont pousser l’armée française à faire appel au Général De Gaulle pour un dénouement.
➢ De Gaulle, investie des pleins pouvoirs, propose aux Algériens lors de sa visite à Alger le 4 Juin 1958 : l’indépendance
totale, association véritable avec la France, autonomie + association avec la France ; la « paix des braves », etc. En dépit de
ces propositions, les affrontements se poursuivent, le nationalisme algérien met en place un Gouvernement Provisoire de
la République Algérienne (GPRA) en septembre 1958, certains généraux de l’armée française en relation avec les pieds
noirs créent une Organisation Armée Secrète (OAS), le 11 Février 1961, qui a tenté un putsch manqué, le 21 Avril 1961.
➢ Face à ce retour tumultueux, De Gaulle va organiser un référendum en France sur l’autodétermination en Algérie,
8 Janvier 1961 avec 74,99% des français favorables à l’indépendance de l’Algérie. Avec cette approbation, il ouvre des
négociations qui vont aboutir à la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962. Ces accords installent un cessez-le-feu
entre l’ALN et l’armée française et proposent un référendum en Algérie sur leur autodétermination, le 1 er Juillet 1962. Les
Algériens à 99,72% se sont prononcés pour l’indépendance. Ainsi, l’Algérie accède à la souveraineté nationale, le 3 ou le 5
Juillet 1962.
➢ Cette décolonisation, très douloureuse, a provoqué des milliers de pertes en vies humaines des deux côtés, a
précipité la chute de la IVème République française et l’avènement de la Vème République, a favorisé de nombreuses
représailles du FLN contre les Harkis, a occasionné de nombreuses tensions ou violences l’OAS contre les Algériens et les
Français favorables à l’indépendance de l’Algérie, a contribué au départ vers la France de près de 800 000 pieds noirs et
200.000 Harkis, à l’origine de la rupture entre la France et l’Algérie, la fin de l’empire colonial français en Afrique, etc.
Les principaux acteurs physiques de cette décolonisation :
Messali Hadj, Abbas Ferhat, Abdelhamid Ben Badis, Mohamed Boudiaf, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem, Rabah
Bitat, (Algérien, leader nationaliste)
Pierre Mendes France, Guy Mollet (Homme d’Etat français, Président du Conseil de gouvernement sous la 4 ème
République), Charles De Gaulle (Homme d’Etat français, Président de la République sous la 5ème République)
Les principaux acteurs institutionnels de cette décolonisation :
MTLD, UDMA, AO, CRUA, FLN, ALN, OAS,
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 37
SUPPORTS ET EXERCICES
Document 1 : Extrait du "Programme d'action" de NKRUMAH
Je signalai qu'il y avait deux manières d'acquérir l'autonomie, l'une par la révolution armée et l'autre par des
méthodes non-violentes constitutionnelles et légitimes. [...] Nous préconisions la seconde méthode. La liberté, on ne
l'avait cependant jamais accordée à aucun pays colonial sur un plateau d’argent ; on ne l'avait gagnée qu'après
d'amères et de vigoureuses luttes. A cause du retard des colonies en matière d'instruction, la majorité des gens était
illettrée et il y avait une seule chose qu'ils pussent comprendre, à savoir l'action. [...]
Les armes étaient l'agitation politique, des campagnes de presse et d'enseignement et, comme dernière ressource,
l'application constitutionnelle de grèves, de boycottages et de non-coopération basés sur le principe de non-violence
absolue, tel que Gandhi en a usé dans l'lnde.
Source : K. Nkrumah "La naissance de mon parti et son programme d'action positive" dans Présence africaine,
revue culturelle du monde noir, num.12, février-mars 1957.
CONSIGNE
1- Présenter l’auteur du texte en précisant sa nationalité, sa fonction puis son rôle à travers l’étude de deux
évènements dans lesquels il s’est illustré (Ghana et Afrique)
2- Donner le contexte historique en analysant deux évènements majeurs à l’origine des faits relates dans le document
3- En vous appuyant sur le dernier paragraphe, ressortir les similitudes dans la lutte entre le Ghana et l’Inde
4- Dégager la portée historique du document
Document 2 : « L’aube d’une ère nouvelle », discours de Kwame Nkrumah devant l’Assemblée générale des Nations
Unies à New York, le 23 septembre 1960.
L’impact monumental sur le monde moderne du réveil de l’Afrique est un fait majeur de notre
époque. La grande vague du nationalisme africain balaie tout sur son passage et se présente comme un
défi lancé aux puissances coloniales, afin qu’elles procèdent à une juste restitution, après des années
d’injustices et de crimes commis contre notre continent. (…)
Des années durant, l’Afrique a été la victime du colonialisme et de l’impérialisme, de
l’exploitation et de la dégradation. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ses enfants ont enduré les chaînes de l’esclavage
et de l’humiliation. Pendant ce temps, les exploiteurs et les décideurs autoproclamés de notre destin souillaient nos
terres, avec une incroyable sauvagerie, sans pitié, sans honte, sans respect.
Ces jours sont révolus et à jamais révolus. Et en ce jour, dans cette auguste Assemblée des Nations
Unies, m’adressant à vous, moi, un Africain, porteur d’un message de paix et de liberté, annonce au
monde l’aube d’une ère nouvelle. (…)
J’estime que les Nations Unies représentent la seule organisation capable de combler nos espoirs
pour le futur de l’humanité (…) Les Nations Unies doivent, par conséquent, être à la hauteur de leurs
responsabilités en demandant à ceux, qui à l’instar de l’autruche proverbiale, enfouissent leur tête dans
le sable impérialiste, de la relever afin d’admirer le soleil flamboyant qui parcourt le ciel de la
rédemption de l’Afrique. Les Nations Unies doivent inviter toutes les nations possédant des colonies en
Afrique à leur accorder une indépendance totale (…). Aujourd’hui est un jour nouveau pour l’Afrique et, cette année,
au moment où je vous parle, treize pays africains ont pris leur place dans cette auguste
assemblée en tant qu’Etats indépendants et souverains (…) Nous sommes désormais vingt-deux dans
cette Assemblée et beaucoup d’autres s’apprêtent à nous rejoindre.
Source : Afrique Renouveau, « D’hier à aujourd’hui, regards croisés sur l’indépendance ».
CONSIGNE :
1- Présenter l’auteur du texte en indiquant sa fonction, et deux évènements datés auxquels son nom
est attaché dans son pays et en Afrique.
2- Dégager le contexte historique du texte en citant, à la date de ce discours le nom de trois
puissances coloniales encore présentes en Afrique et les territoires sous leur domination respective.
3- Présenter brièvement l’ONU (date de création et trois objectifs) puis analyser son rôle dans la
décolonisation à travers deux exemples précis.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 39
SUPPORTS ET EXERCICES
Document n°1 : La conférence de Brazzaville
Au début de 1944, (…) s’était tenue la « Conférence africaine française » de Brazzaville. Le comité français de
libération nationale s’était constitué à Alger en juin 1943 sous l’autorité du général de Gaulle. Il avait enregistré le
ralliement de toutes les terres de l’empire français à la résistance. Il décida donc de rassembler en Afrique équatoriale
tous les gouverneurs d’Afrique et de nombreux hauts fonctionnaires, afin de confronter leurs idées, sous la présidence
du Commissaire aux colonies, au sujet de l’avenir des territoires, après la grande secousse de la guerre. Ce faisant, le
Comité reconnaissait la contribution spéciale de l’Afrique à l’effort de guerre ; il réaffirmait l’emprise de la France sur
les prolongements d’outre-mer, tout en répondant pour les canaliser aux aspirations qu’on sentait monter dans les
couches éclairées des populations coloniales. (…) Aucun africain ne participait à la conférence. Il s’agissait donc
d’une rencontre exploratoire, à caractère unilatéral, et visant à préparer un réaménagement des liens entre la France
et son empire (…).
On jugea indispensable la suppression progressive des peines ordinaires de l’indigénat dès la fin des hostilités.
Pour les territoires, on désire les voir s’acheminer par étapes de la décentralisation administrative à la personnalité
politique. On préconisa la création d’assemblées représentatives composées en partie d’Européens et en partie
d’indigènes. Mais à côté de ces élans, la France écarte toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du
bloc et de l’empire français.
Source : Joseph Ki-Zerbo, Histoire de l’Afrique noire, Paris, Hatier, 1978
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 41
CONSIGNE :
1- Dégager le contexte dans lequel s’est tenue la conférence de Brazzaville en analysant la situation dans laquelle
se trouvaient les colonies françaises d’Afrique noire.
2- Analyser les répercussions des différentes décisions prises lors de cette conférence sur les colonies françaises
d’Afrique
SUPPORTS ET EXERCICES
Dissertation
SUJET 1 : Contexte : Sur le plan social, politique et économique, la civilisation africaine est distincte des autres
notamment celle occidentale.
Consigne : Caractériser les fondements de la civilisation négro-africaine et puis montrer ses différences avec celle de
l’occident.
SUJET 2 : (BAC 2009)
A partir d’exemples précis, expliquez les grands aspects de la civilisation négro africaine et les mutations liées aux
influences extérieures.
SUJET 3 :
Contexte : « La culture de l’Afrique noire est distincte des autres cultures. L’Afrique a inventé une civilisation qu’on
ne trouve nulle part ailleurs ».
Consigne : En vous inspirant de ces propos, dégager les originalités de la civilisation négro-africaine.
COMMENTAIRE HISTORIQUE
SUJET 1 :
La culture de l’Afrique Noire est distincte des autres cultures et qu’elle doit être comprise et respectée… Tous les
ethnologues sont d’accord aujourd’hui pour reconnaître que l’Afrique a inventé une civilisation qu’on ne trouve nulle
part ailleurs, parfaitement valable et intéressante ; qu’il ne faut pas déduire de son retard technique, son infériorité
dans les autres domaines politiques…
La civilisation européenne a déjà, par la force, pris pied sur le continent africain, troublé les esprits et crée de
nombreux besoins … A l’école des blancs on enseigne, une philosophie, non seulement la puissance technique et
scientifique, mais aussi une morale, une religion, une philosophie, qui les séparent de la civilisation africaine… Les
intellectuels africains revendiquent la liberté créatrice de l’homme en dehors de toute imitation occidentale. Ils
manifestent valablement les valeurs africaines d’aujourd’hui. « Ce qu’ils ont gagné vaut-il ce qu’ils ont perdu ? » se
demandent-ils ? Certains d’entre-deux préconisent une réconciliation des valeurs africaines avec celles du Monde
occidental, une synthèse de deux cultures antagonistes et de civilisations différentes mais complémentaires. Le nègre
devient un homme pareil aux autres en liquidant ces anciens complexes tant d’infériorité que d’agressivité
compensatoire … Mais il faut reconnaître que l’assimilation totale dans la culture occidentale n’est pas possible.
L’africain se sent noir avant de se sentir homme …
Source : Lilyan Kesteloot, Anthologie négro-africaine ,1967
Lilyan Kesteloot : Née à Bruxelles en 1931 et décédée à Paris le 28 février 2018, est une chercheuse belge spécialiste
des littératures négro-africaines francophones, un domaine dans lequel elle peut être considérée comme une
pionnière.
CONSIGNE :
1- Donner un titre au texte puis présenter-le.
2- Commenter les passages soulignés du texte.
3- En dehors des valeurs occidentales, quelles sont les autres « agressions culturelles » subies par le monde
négro-africain.
4- Montrer l'intérêt historique du texte.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 47
LECON 11 : LA CIVILISATION MUSULMANE
Objectifs :
OS1 : Analyser les facteurs d’unité et la diversité du monde musulman
OS2 : Analyser les tendances historiques et actuelles dans le monde musulman
OS3 : Analyser le rôle des tendances dans l’évolution du monde musulman et l’impact des mutations du monde
INTRODUCTION
Né dans la péninsule arabique au VIIe siècle, l’islam est l’une des trois grandes religions révélées. Il compte
actuellement une large communauté d’environ un milliard d’adeptes. Cette religion, avec son dogme et son culte qui
en sont les fondements, propose à l’homme un véritable code de conduites socio-politico-économiques faisant
partager aux musulmans une même civilisation.
I- NAISSANCE ET PRECEPTES DE L’ISLAM
A- La naissance de l’islam
L’Islam est né au Proche-Orient, précisément en Arabie qui est une péninsule désertique située entre la mer Rouge et
le golfe Persique, peuplée d’éleveurs nomades, guerriers et pillards. Dans l’Arabie préislamique, les activités
économiques reposaient sur l’élevage nomade, sur l’agriculture d’oasis et sur le commerce avec la Syrie et la Palestine.
La cohabitation de différentes tribus dont celle des Quraysh, à laquelle appartient le prophète était très difficile. Les
peuples, victimes de la tyrannie, de l’arbitraire, de l’intolérance des chefs, attendaient impatiemment le libérateur.
Ce libérateur est Mohamed, né vers 570 à la Mecque1. Fils d’Abdallah et d’Amina, il appartient au clan des Banou
Hachim, de la tribu des Quraysh.
B- Le coran et les fondements de l’islam
Le coran est le livre saint de la révélation. Il est la base de la loi, de la morale et du droit de l’acceptation du dogme et
de la pratique du culte. Il compte 114 sourates et 6 211 versets. Il est descendu en fragments en 23 ans (de 610 à 632).
Ce texte a été rassemblé par le Calife Ousmane en 653. La tradition prophétique, appelé la sunna est un ensemble de
hadiths qui constituent un précieux appoint du Coran.
Essentiellement dogmatique, la religion islamique s’articule autour de cinq principes fondamentaux qui sont la
croyance en un Dieu unique, la croyance aux anges, la croyance à tous les prophètes, la croyance aux livres révélés,
la croyance au jour de la résurrection. La pratique cultuelle repose sur 5 piliers fondamentaux. Ce sont la profession
de foi (Chahada) ; la prière rituelle (Salat) ; le Jeûn du mois de ramadan ; l’aumône légale (Zakat) et le pèlerinage à
la Mecque (Hadj).
En dehors de toutes ses obligations canoniques, le musulman doit se conformer à certaine interdiction comme :
l’alcool, la viande de porc, les jeux de hasard, l’usure, le vol, la fornication, l’idolâtrie, entre autres. Ces obligations et
interdits sont d’ailleurs à la base de l’unité de tous les musulmans.
1
Métropole à la fois commerciale et religieuse qui, chaque année, abritait une grande foire où étaient échangés les produits matériels et immatériels.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 48
B- La civilisation musulmane
Sur le plan politique, la prise du pouvoir est soumise à l’approbation populaire (Ijma), fondement de la démocratie. Le Calife
est le guide religieux et politique. Il est assisté des Emirs et des Imams. Les lois sont discutées par les Oulémas interprétées
par les Muftis et appliquées par les Cadis (juges).
Sur le plan social, l’islam prône le renforcement des liens familiaux et de solidarité communautaire. En tolérant des
pratiques comme la polygamie, l’affranchissement des esclaves, il accorde à la femme plus de droits (héritage, suppression
de l’infanticide, se prononcer sur le mariage, participation à la vie économique et religieuse).
La vie intellectuelle et artistique a connu une vulgarisation grâce aux écoles coraniques et aux universités. La principale
langue littéraire est l’arabe, à côté du persan et du turc. Les genres littéraires dominants sont la poésie et les contes dont
le recueil le plus populaire est celui des « Mille et une nuit ».
Dans le domaine de la science, les musulmans fondent l’algèbre, les astronomes par l’observation des étoiles, émettent
l’idée que la terre tourne autour du soleil, leurs médecins parviennent à ligaturer (serrer avec un lien) les artères, à
anesthésier et à opérer des yeux ; enfin leurs géographes comme Ibn Battuta ou Al Moqqadasi faisaient des descriptions
précises sur l’Afrique et l’Asie et confectionnent de nombreuses cartes.
L’art musulman est beaucoup influencé par la Perse, Byzance et l’Egypte. C’est un art iconoclaste car l’islam interdit
la représentation des êtres vivants. L’architecture s’est plus illustrée dans les mosquées et les palais qui en sont les
principaux témoins. Le décor est assuré par des figures géométriques, des phrases du coran ou des arabesques (dessins
stylés de végétaux).
C- L’évolution du monde musulman
Environ un milliard d’individus forme aujourd’hui la communauté musulmane (Umma Islamique). Les ¾ vivent en Asie, en
Afrique et de plus en plus en Europe et en Amérique. Le monde musulman est caractérisé par sa diversité où se dégagent
deux tendances : celles historiques et celles actuelles.
➢ Les tendances historiques sont les Sunnites orthodoxes, les Kharijites et les Chiites laissant apparaître une pluralité
résultant des différentes interprétations du Fiqh.
• Les Sunnites orthodoxes constituent 90 % des musulmans et sont soumis aux règles de la Sunna contenus dans les
hadiths. Ils sont divisés en quatre écoles à cause des interprétations différentes du fiqh. Ainsi on distingue : l’école
malékite fondée par l’imam Malick Ibn Anas qui admet comme source de Coran, la Sunna et la coutume médinoise ; l’école
hanéfite fondée par Abu Hahifa en 767 qui admet l’analogie et l’opinion personnelle ; l’école chaféite, fondée par Al Chafi
(767-820) qui limite la Sunna aux seules traditions formellement attribués au prophétie ; l’école hanabite fondée par
Ahmad Ibn Hanbal (780-855) dont la doctrine repose sur le Coran et la Sunna et rejette toute innovation (bidda).
• Les Kharijites sont considérés comme les puritains de l’Islam à cause de leur intransigeance. Ils refusent l’hérédité
du Califat car, pour eux, il doit être électif et toutes les composantes de la Umma sont égales. Ils sont divisés en 4 groupes :
les Azraqites, les Najadat, les Sufrites et les Ibadites.
• Les chiites sont les partisans d’Ali (9% des musulmans). Leur doctrine est fondée sur l’imam et le culte des imams.
Ceux-ci doivent être les descendants d’Ali. Parmi les chiites on distingue : les imamites, les zaydites partisans du 5éme imam,
les ismaïliens partisans du 7éme imam.
Malgré les nombreuses disparités, les musulmans adoptent la même foi fondée sur la révélation divine à Mohamed. Ils font
du Coran leur référence et la Sunna leur 2éme source. Les 5 piliers de l’islam sont acceptés de tous et la langue arabe
reconnue. La création de l’Umma dirigée par un Calife est aussi un facteur d’unité. La création des organisations comme la
Ligue arabe (22 mars 1945), l’Union du Maghreb arabe (UMA) le 17 février 1989 et l’organisation de la conférence
islamique (OCI), cette dernière étant la plus large, a comme principal objectif la libération de Jérusalem et développer la
tolérance, l’unité et la coopération entre les pays musulmans et la promotion de l’islam dans le monde.
➢ Les tendances actuelles résultent des influences surtout de la modernité. On note par conséquent deux principaux
courants résultant des réactions : l’un est réformiste et veut composer avec la modernité alors que l’autre radical s’en
démarque.
• Le courant réformiste veut composer avec la modernité. C'est-à-dire essayer d’en bénéficier. Il propose de
s’approprier des succès de l’Europe à travers la science et la technique. Parmi ses fervents défenseurs, on peut citer :
l’afghan Jamak al DIN al Afghani, l’indien Mohamad Iqbal, le turc Mustapha Kemal et l’iranien Mohamad Khatami.
• Le courant radical se fixe comme objectif de résoudre les problèmes de la société par la religion et aussi de restaurer
l’intégralité des dogmes de la religion : c’est le fondamentalisme. On parle aussi d’intégrisme. Les fondamentalistes font
une interprétation rigoureuse et intransigeante du Coran, mettent l’accent sur la guerre sainte, ils sont hostiles à la science,
au progrès, à l’émancipation des femmes et rejettent la laïcité (c’est le cas des Ayatollahs d’Iran).
CONCLUSION
L’islam a apporté à la terre archaïque et païenne d’Arabie une civilisation. Prophète de cette région, Mohamed,
grâce à ses innombrables qualités et son inspiration divine, a pu substituer au désordre établi un ordre nouveau qui s’est
propagé sur une bonne partie du monde. En déclin depuis l’expansion européenne, l’islam amorce aujourd’hui une
renaissance dont les manifestations ne sont pas toujours comprises des occidentaux.
QUESTION PROBLEMATIQUE A DEBATTRE EN CLASSE : 1- Unité et diversité de la Umma Islamique ; 2- L’Islam est-elle
une religion violente ? 3- L’Islam : entre fondamentalisme et réformisme ?
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 49
SYNTHESE DE LA COVID 19
LA CIVILISATION MUSULMANE ENTRE TRADITIONS ET INFLUENCES EXTERIEURES
La civilisation musulmane est fondée sur une religion révélée au prophète Mohamed au début du 7ème siècle, l’Islam. Cette
religion définit une communauté de croyants. Ainsi se développe une civilisation qui réunit des Hommes autour d’un Dieu,
Allah et à d’un Prophète. Cependant, avec le temps, l’élargissement de la communauté (umma), les multiples influences,
les divergences ou ruptures sévissent dans le monde musulman, le mode de vie des adeptes de l’islam a connu des
mutations.
SUPPORTS ET EXERCICES
DISSERTATION
CONTEXTE
« Pour les musulmans, le prophète Mohammed est l’homme qui a reçu une parole divine. (…) Le fait est que les
musulmans vivent leur religion. (…) De toute façon, la question n’est pas de savoir si l’on peut donner une image du
Prophète. Le Coran n’interdit pas les images du Prophète, même si des millions de musulmans les proscrivent. Le problème
est que ces caricatures ont donné de Mohammed une image de violence à la Ben Laden. Elles ont donné de l’islam l’image
d’une religion violente. A moins que nous le souhaitions ? »
Robert Fisk, The Independent, cité par Jeune Afrique/L’Intelligent, n° 2353, du 12 au 18 février 2006, page 25.
CONSIGNE
En vous inspirant de cette citation, montrer est une religion de paix selon certains et comme une religion de violence
selon d’autres.
FASCICULE D’HISTOIRE TERMINALE – CELLULE HG DU LYCEE ABABACAR SY - TIVAOUANE / 2020 - 2021 50
COMMENTAIRE HISTORIQUE
Document 1 : Opposition Sunnite-Chiite.
Le conflit sunnisme-chiisme est avant tout lié à un différend doctrinal originaire des premiers temps de l’Islam qu’il convient
d’expliquer. Après la mort de Mohamed en 632, trois califes prennent tour à tour la succession du Prophète : Abou Bakr,
Umar et Uthman. Une fois ce dernier mort, en 656, c’est au tour d’Ali, gendre du prophète par sa fille Fatima, de revêtir la
charge califale. Son pouvoir est néanmoins contesté par le gouverneur de Damas, Muawiya, qui l’accuse d’avoir participé à
l’assassinat d’Uthman. Soucieux d’affirmer sa propre légitimité, il se proclame alors lui-même calife et, ce faisant, fonde le
califat omeyade de Damas. Les fils respectifs de Muawiya et d’Ali, Yazid et Hussein, poursuivent le conflit. Vers 680,
l’affrontement tourne à la faveur des omeyyades : Hussein est capturé et décapité à Karbala, dans l’actuel Irak, où sa tombe
continue de faire l’objet d’un culte chiite, notamment lors des fêtes de l’Achoura.
A ce conflit d’ordre proprement politique, s’est rapidement greffé une divergence religieuse et doctrinale fondamentale.
Pour les Chiites, l’institution de l’Imamat-équivalente au califat sunnite-ne peut être prise en charge que par un membre
de la maison du Prophète, ce qui justifie la légitimité d’Ali face aux précédents califes et à Muawiya. En effet, l’Imam n’est
pas seulement le gardien de la Umma et de l’islam : il manifeste la volonté de Dieu sur Terre et est réputé infaillible. Une
qualité que les sunnites refusent de reconnaitre au calife...
Article publié le 17 octobre 2014 par Nicolas HAUTEMANIERE dans les clés du Moyen-Orient.
CONSIGNE
1- Présenter Mohamed (Maximum 5 lignes).
2- Dégager le contexte historique du texte en citant deux causes de la divergence entre Sunnite-Chiite.
3- Relever dans le texte les éléments illustratifs de la différence entre sunnisme et chiisme. Compléter-ces éléments
par d’autres non évoqués dans le texte.
4- L’opposition entre sunnisme-chiisme est-elle pertinente pour comprendre les conflits au Moyen-Orient
contemporain ?
5- Rédiger une conclusion.
Document 2 :
Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde de dehors et de loin- de ce pays de France où tant de
tes enfants vivent aujourd’hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le
taçawwuf (Soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d’isthme entre
les deux mers de l’Orient et de l’Occident !
Et qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que je vois mieux que d’autre, sans doute parce que justement je te regarde de loin,
avec le recul de la distance ? je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui
rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d’enfanter un monstre qui prétend se nommer
Etat islamique et auquel certains préfère donner un nom de démon : Daesh. Mais le pire est que je te vois te perdre-perdre
ton temps et ton honneur-dans le refus de reconnaitre que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions,
de ton écartement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.
Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Tu cries : « ce n’est pas moi ! », « ce n’est pas l’islam !» Tu refuses que les crimes de
ce monstre soient commis en ton nom. Tu t’insurges que le montre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire.
Il est indispensable qu’à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l’islam dénonce la barbarie. Mais c’est tout
à fait insuffisant ! Car tu te refugies dans le réflexe de l’autodéfense sans assumer aussi et surtout la responsabilité de
l’autocritique...
« Arrêtez, vous, les Occidentaux, et vous, tous les ennemis de l’islam, de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme, ce n’est
pas l’islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre mais la paix ! »
Source : Abdenour BIDAR, Lettre ouverte au monde musulman, le 13 Octobre 2014
NB : Abdenour BIDAR est un philosophe et écrivain français.
CONSIGNE
1- Présenter le texte et son auteur.
2- Résumer le texte au quart de sa longueur avec une marge de tolérance de + ou – 10%.
3- Identifier les principaux thèmes évoqués dans ce texte.
4- En vous basant sur le texte et vos connaissances, analyser les différentes tendances au sein de la Umma.
5- Commenter le passage souligné en discutant la problématique de la corrélation entre l’islam et la violence.