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Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

A. La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial

1) Le bilan de la guerre

1.1) Le bilan humain, matériel et moral


1.2) Le développement de l’État-providence

2) Les bases d’un nouvel ordre international

2.1) Les conférences internationales


2.2) Les accords de Bretton Woods et la création de l’ONU
2.3) Les procès de Nuremberg et Tokyo

3) Les nouvelles tensions

3.1) Les tensions entre l’URSS et les États-Unis


3.2) Israël et le premier conflit israélo-arabe

Points de passage
15 mars 1944 : le programme du CNR
Naissance de l’État d’Israël
25 février 1948 : le « coup de Prague »

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Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde


bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

A. La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial

Pages 118-149
Photo 1 p118 « La Grande Alliance met fin à la Seconde Guerre mondiale (25 avril 1945) »
Affiche « La danse caucasienne, 1951 »

Vocabulaire et notions
Accords de Bretton Woods Conseil national de la Résistance (CNR)
Containment Crime contre l’humanité
Crime contre la paix Crime de guerre
Démocratie populaire Dénazification
État-providence FMI
GATT Gold exchange standard
Guerre froide Kominform
Palestinien Palestinien
Plan Marshall Rideau de fer
Sécurité collective Sécurité collective
Sionisme Soviétisation

Acteurs
William Beveridge (1879-1963) George Marshall (1880-1959)
Edvard Bénès (1884-1948) David Ben Gourion (1886-1973)
Herman Goering (1896-1946) Klement Gottwald (1896-1953)
Andreï Jdanov (1896-1948)

Dates
15 mars 1944 : programme du CNR 24 juillet 1944 : accords de Bretton Woods
Février 1945 : conférence de Yalta 25 juin 1945 : fondation de l’ONU (charte de San
Francisco)
Juillet 1945 : conférence de Postdam Novembre 1945 : ouverture du procès de
Nuremberg
Mai 1946 : ouverture du procès de Tokyo Mars 1947 : doctrine Truman
Septembre 1947 : doctrine Jdanov 30 octobre 1947 : accords du GATT
25 février 1948 : coup de Prague Avril 1948 : plan Marshall
14 mai 1948 : naissance d’Israël

Problématiques
Comment est-on passé de la recherche d’un nouvel ordre mondial aux tensions entre les deux nouvelles
superpuissances, États-Unis et URSS ?

Contexte p120-121

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Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

Introduction
En 1945, le plus meurtrier des conflits prend fin, mais laisse un monde en ruines. L’opinion découvre
l’ampleur des crimes nazis, mais aussi la capacité terrible de destruction de l’arme nucléaire. Deux
vainqueurs s’imposent : les États-Unis, première puissance économique et militaire, et l’URSS, auréolée de
sa victoire sur le nazisme. Les anciennes puissances européennes sont, quant à elles, affaiblies par les
pertes de la guerre, la défaite de 1940 et l’occupation pour certaines. Leur influence dans le monde sans
trouve amoindrie.

1) Le bilan de la guerre
Photo « Vue aérienne de Berlin en 1945 »

1.1) Le bilan humain, matériel et moral


Photo « La découverte des camps de concentration »

La Seconde Guerre mondiale a été la guerre la plus meurtrière de tous les temps. Elle a fait au moins 60 millions
de morts en Europe et en Asie, dont une majorité de civils. L’URSS (27 millions de morts), la Chine (10 à 20
millions), l’Allemagne (8,6 millions) et la Pologne (5,7 millions) ont versé le plus lourd tribut. En 1945, les
changements de frontières s’accompagnent par ailleurs de gigantesques déplacements humains.

Les destructions sont considérables dans les zones de conflits. Les villes ont été en partie détruites par les
bombardements (70 % des villes allemandes), et les voies de communication, les ports, les usines ont subi de
graves dommages. En 1945, dans de nombreux pays, la production est beaucoup plus faible qu’en 1939 et les
États sont très endettés. Les États-Unis, qui n’ont pas connu la guerre sur leur sol, ont au contraire fortement
accru leur production et sont devenus les créanciers du monde.

Enfin, le traumatisme moral est important. Durant la guerre, la violence a été extrême (massacres, viols,
torture). En 1945, le monde découvre avec effroi les camps de concentration et d’extermination. L’usage de
la bombe atomique et ses effets suscite de nouvelles angoisses pour l’avenir.

1.2) Le développement de l’État-providence


Affiche 2 p129 « Les missions de la sécurité sociale »
Dossier p129 « La Sécurité sociale : une idée du Conseil national de la Résistance »

Pendant la guerre, l’intervention de l’État a fait la preuve de son efficacité dans les domaines économique et
social (approvisionnement en matières premières, production et acheminement de matériel de guerre,
assistance aux victimes…). La guerre a aussi engendré une forte aspiration au mieux-être. En effet, les Alliés
ont mené un intense travail de réflexion sur les moyens politiques, sociaux et économiques d’une
reconstruction durable fondée sur les bases de la solidarité et de la protection sociale. Ces travaux
s’appuient notamment sur le rapport de l’économiste britannique William Beveridge qui propose, en 1942,
un plan d’ensemble cohérent de sécurité sociale. Ainsi, en 1945, au Royaume-Uni, en France, en Belgique,
l’État décide d’intervenir fortement pour former ce qu’on appelle un État-providence.

Point de passage p128 « 15 mars 1944 : le programme du Conseil national de la Résistance »


En France, le gouvernement s’appuie sur le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) rédigé en
1944. Ce conseil qui regroupe des représentants des mouvements de la Résistance, des partis politiques et des
syndicats inspire le GPRF présidé par de Gaulle qui nationalise de nombreuses entreprises dans les domaines
de l’énergie, des banques et des transports, et, s’inspirant du rapport Beveridge, crée la Sécurité sociale
(1945).

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Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

2) Les bases d’un nouvel ordre international


Photo « Les trois Grands à Yalta en février 1945 »

2.1) Les conférences internationales


Carte 2 p123 « L’Europe à la fin de la guerre »

En 1945, les chefs d’État des trois grandes puissances alliées – URSS, États-Unis, Royaume-Uni – se
rencontrent dans les conférences de Yalta (février) puis de Potsdam (juillet) pour préparer l’après-guerre. Ils y
décident notamment du tracé des nouvelles frontières de la Pologne et de l’Allemagne, de la création de
l’Organisation des Nations unies (ONU), et du sort de l’Allemagne (occupation quadripartite,
démilitarisation, dénazification, jugement des criminels et paiement de réparations).

Après la guerre, l’URSS annexe les pays baltes et l’Est de la Pologne alors que la frontière polonaise est
déplacée vers l’ouest aux dépens de l’Allemagne. L’Allemagne et l’Autriche sont occupées par les quatre
puissances alliées, dont la France. En Asie, le Japon, occupé par les États-Unis, perd tous ses territoires en
dehors de l’archipel japonais.

2.2) Les accords de Bretton Woods et la création de l’ONU


Carte 1 p122 « Le monde en 1945 »
Schéma « Les accords de Bretton Woods »

Le 24 juillet 1944, 44 pays alliés – à l’exception de l’URSS – signent les accords de Bretton Woods afin de
réorganiser le système financier mondial et d’éviter le retour du désordre économique des années 1930. Ainsi,
ils créent le système monétaire international (SMI) pour établir un taux de change fixe des différentes
monnaies par rapport au dollar (gold exchange standard) et favoriser les échanges mondiaux. Deux
institutions financières financées par les États membres sont créées : le Fonds monétaire international (FMI),
chargé de prêter de l’argent aux États en difficulté financière, et la Banque pour la reconstruction et le
développement (BIRD) pour financer des projets de développement. En 1947, les accords du GATT (Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce) doivent favoriser les échanges en réduisant les taxes
douanières. Cette application des principes libéraux doit permettre d’éviter tout repli protectionniste.

Photo « L’Assemblée générale de l’ONU, New York 1947 »


Schéma « Le fonctionnement de l’ONU »

« L’œuvre réalisée à Yalta rendit possible la création des Nations unies (…). Elles peuvent encore devenir la
plus grande réalisation de l’histoire en vue de la construction d’un monde stable et pacifique. » E.
Stettinius, secrétaire d’État étatsunien, 1951.

Le 25 juin 1945, 51 pays signent la charte de San Francisco qui donne naissance à l’Organisation des Nations
unies (ONU). Son but est de maintenir la paix dans le monde (sécurité collective) mais aussi d’assurer le
progrès économique et social. Le Conseil de sécurité prend les « résolutions pour le maintien de la paix » ; les
cinq pays vainqueurs (URSS, États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine) en sont membres permanents et
disposent d’un droit de veto sur les décisions. L’installation du siège de l’ONU à New York et du FMI à
Washington montre que les États-Unis veulent à l’avenir jouer un grand rôle dans le nouvel ordre
international.

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Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

2.3) Les procès de Nuremberg et Tokyo


Photo « Le banc des accusés au procès de Nuremberg »
Dossier p130-131 « Les procès de Nuremberg (1945-1946) et de Tokyo (1946-1948) »

« Si vous deviez dire de ces hommes qu’ils ne sont pas coupables, il serait aussi vrai de dire qu’il n’y a pas eu
de guerre, qu’il n’y a pas eu de tués, qu’il n’y a pas eu de crimes. » Robert H. Jackson, procureur général
des États-Unis à Nuremberg, 1946 »

De 1945 à 1946, à Nuremberg, un tribunal militaire international composé des représentants des Alliés (États-
Unis, URSS, Royaume-Uni et France) juge 21 dirigeants allemands ainsi que des organisations nazies. Trois
chefs d’accusation sont retenus : crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l’humanité. De 1946 à
1948, à Tokyo, le tribunal pour l’Extrême-Orient, composé de 11 nations alliées, juge les responsables
japonais. C’est l’apparition d’une justice pénale internationale pour des crimes commis dans le cadre d’une
guerre.

3) Les nouvelles tensions


Photo 1 p142 « Berlin en 1945 »
Carte 1 p124 « L’Europe et les débuts de la guerre froide »

3.1) Les tensions entre l’URSS et les États-Unis


Dessin 2 p139 « Le rideau de fer vu par la presse britannique »
Une 5 p141 « Le coup de Prague vu par la presse communiste française »
Point de passage p140-141 « 1948 : le coup de Prague »

« Stettin dans la Baltique jusqu’à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le
continent. Derrière cette ligne se trouvent toutes les capitales des anciens États de l’Europe centrale et
orientale. (…) Toutes soumises (…) a un degré très élevé, au contrôle de Moscou. » Winston Churchill,
discours à l’université de Fulton, États-Unis, 1946.

L’URSS installe l’Armée rouge dans les pays qu’elle a libérés. Les relations entre les Alliés se dégradent dès
1946. L’ancien Premier ministre britannique, Winston Churchill dénonce une Europe de l’Est opprimée
derrière un « rideau de fer ». Dans ces pays, les partis communistes participent à des gouvernements d’union
nationale. Disposant des ministères clés (Intérieur, Défense) et du soutien de l’URSS, ils s’emparent du
pouvoir et créent des démocraties populaires. En Tchécoslovaquie, le parti communiste utilise la force (coup
de Prague, février 1948). L’Europe de l’Est tombe ainsi dans la sphère d’influence soviétique et, contrainte,
adopte un modèle politique et économique communiste (soviétisation). Moscou utilise à cet effet le
Kominform, crée en septembre 1947, organe de coordination politique qui consolide les liens entre les partis
communistes des différents pays et le PCUS.

« Le temps des compromis est passé, j’en ai assez de pouponner les soviétiques. » Harry S. Truman, janvier
1946.

Affiche « Une affiche pour le plan Marshall »


Affiche « Affiche du Parti communiste français contre la plan Marshall, 1951 »
Les États-Unis réagissent en 1947. Le président Harry S. Truman répond en mars 1947 en annonçant
l’engagement des États-Unis dans la défense du « monde libre » contre la « tyrannie ». Dans le cadre de cette
doctrine du containment (endiguement), son secrétaire d’État George Marshall propose aux pays d’Europe
une aide financière de 13 milliards de dollars pour se reconstruire et réduire la misère qui, selon Truman,
nourrit le communisme. Les pays d’Europe de l’Ouest acceptent l’aide du plan Marshall. Mais les pays
d’Europe de l’Est la refusent sous la pression de l’URSS qui voit dans cette aide un moyen pour les États-Unis
d’asservir l’Europe.

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Thème 2 : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)

L’Europe devient alors le théâtre d’un durcissement des relations entre États-Unis et URSS. En septembre
1947, Andreï Jdanov, « porte-parole » de Staline, déclare dans un violent discours que le monde se divise
désormais en deux camps, l’un « impérialiste » et agressif derrière les États-Unis, l’autre « anti-impérialiste »
et formé de « démocraties nouvelles » derrière l’URSS. Le « coup de Prague » a montré aux occidentaux que
les communistes peuvent s’emparer du pouvoir dans un pays de tradition démocratique. Ainsi, en avril 1948,
16 pays d’Europe de l’Ouest fondent l’Organisation européenne de coopération économique (OECE). Le rêve
d’une sécurité collective sous l’égide de l’ONU semble compromis.

3.2) Israël et le premier conflit israélo-arabe


Carte « De la Palestine à l’État d’Israël (1947-1949) »
Point de passage p134-135 « 1948 : la naissance de l’État d’Israël »

Le sionisme naît à la fin du XIX° siècle, dans le cadre d’un antisémitisme croissant. Après 1945 et la Shoah, les
Juifs sont de plus en plus nombreux à s’installer en Palestine britannique, mais ils se heurtent aux
Palestiniens qui y vivent. En 1947, l’ONU propose donc un plan de partage de la Palestine en deux États, un
pour les Palestiniens, un pour les Juifs. Le 14 mai 1948, les Juifs proclament l’État d’Israël dans les limites de
l’État juif prévu par ce plan de partage.

Mais les pays arabes voisins – la Syrie, l’Égypte et la Transjordanie – refusent l’existence d’Israël et entrent en
guerre contre le nouvel État. Chassés de leurs terres par l’armée israélienne ou pour fuir la guerre, la plupart
des Palestiniens (800 000 sur un million) se réfugient hors d’Israël entre 1947 et 1949. C’est la Nakba («
catastrophe » en arabe). Le refus de la création d’Israël par les États arabes et l’absence de traité de paix
engendrent des rivalités profondes et durables.

Conclusion
En 1945, l’annonce des capitulations allemande est japonaise déclenche des manifestations de joie dans le
monde entier. Mais l’ampleur des souffrances, des pertes humaines et des destructions matérielles fait
prendre conscience à L’humanité qu’un seuil de violence inédit a été franchi. Ainsi, les puissances
victorieuses de la Grande Alliance espèrent faire de l’année 1945 l’année zéro d’une nouvelle ère fondée
sur la paix mondiale, la sécurité collective et la prospérité. Cependant, l’alliance entre les États-Unis et
l’Union soviétique se fissure rapidement et leur rivalité idéologique débouche sur la bipolarisation du
monde dès 1947.

Révisions p144-145
Sujets p146-149

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