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Cours d’Histoire des classes Terminales

O.G.1 ; O.S.1.1 Page de l’apprenant 1

LES CAUSES DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE

Introduction
Vingt ans après la 1ere Guerre Mondiale, une seconde Guerre Mondiale éclate en Europe
d’abord puis dans le monde entier. A l’origine de cette guerre, se trouvent deux types de
causes : les causes lointaines et la cause directe ou immédiate.
I. Les causes lointaines
Elles sont : la remise en cause des traités, la crise économique de 1929 et la montée des
dictatures, les agressions japonaises, italiennes et allemandes, la passivité des démocraties
occidentales, l’impuissance de la SDN.
1. La remise en cause des traités
Au lendemain de la 1ere G.M, plusieurs traités de paix sont signés d’une part entre les
vainqueurs et d’autre part les vaincus de cette guerre.
1.1. Le traité de Versailles
C’est le plus important traité de paix. Il est signé le 28 juin 1919 avec l’Allemagne. Jugée
responsable de la guerre, l’Allemagne est traitée non seulement en pays vaincu, mais aussi en
pays coupable. Elle perd 15% de son territoire, l’Alsace et la Lorraine sont rendus à la France,
la Pologne obtient un accès à la mer (le corridor de Dantzig).L’Allemagne n’est plus une
grande puissance : elle perd ses colonies, son armée est limitée à 100 mille hommes, la rive
gauche du Rhin est démilitarisée. Jugée coupable du déclenchement de la guerre, l’Allemagne
doit accepter les sanctions économiques et payer des réparations.
Cependant, ce traité est qualifié de « diktat »par les Allemands. Ainsi, ils cherchent par tous
les moyens à s’opposer à l’application de ce traité et essayer d’en obtenir la révision.
1.2. Les autres traités
Quatre autres traités étaient signés avec les anciens alliés de l’Allemagne :
-le traité de Saint Germain en Laye avec l’Autriche le 10 septembre 1919,
-le traité de Neuilly avec la Bulgarie le 27 novembre 1919,
-le traité de Trianon avec la Hongrie le 04 juin 1920,
-le traité de Sèvres avec l’empire Ottoman le 11 aout 1920.
Tous ces traités aboutissent au démembrement de l’empire austro-hongrois créant la
Yougoslavie, la Hongrie et la Tchécoslovaquie. La Pologne est restituée ; les pays baltes et la
Finlande sont enlevés à la Russie ; des nouvelles frontières sont fixées à la Roumanie, la
Bulgarie et la Turquie.

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Dès le début, ces traités suscitent le problème des minorités dans les nouveaux États. La paix
suscite des mécontentements chez les vaincus (Allemagne en particulier) mais aussi chez
certains vainqueurs comme l’Italie.
2. La crise économique de 1929 et la montée des dictatures
Née aux USA, la crise économique de 1929 perturbe l’économie mondiale. Elle a eu plusieurs
conséquences dont l’affaiblissement du prestige politique des pays d’Europe occidentale,
d’Amérique du nord et du Japon. Dans ces nombreux pays, le désordre social et l’inquiétude
des capitalistes favorisent la montée au pouvoir des régimes dictatoriaux en Italie, en
Allemagne, au Japon, en Espagne.
3. Les agressions japonaises, italiennes et allemandes
3.1. Les agression japonaises
Animé par sa politique militariste et impérialiste, le Japon agresse et occupe la province
chinoise de Mandchourie le 18 septembre 1931.Celle-ci est transformée en mars 1932 en un
protectorat (espace vital) japonais sous le nom de Mandchoukouo. Ne constatant aucune
résistance chinoise ni une réaction internationale, le Japon occupe d’autres provinces
chinoises comme le Jehol, la Mongolie intérieure en 1933.
A partir de 1937, l’armée japonaise déclare officiellement la guerre à la Chine, provoquant
ainsi un climat d’instabilité en Asie.
3.2. Les agressions italiennes
Elles sont liées aux ambitions coloniales et à l’esprit revanchard de Benito Mussolini dont
l’armée italienne avait perdu la bataille d’Adoua en Ethiopie en 1896.
Ainsi, profitant de l’incident frontalier d’Oual-Oual en 1934, Mussolini décide d’entreprendre
en 1935 une expédition militaire de style colonial contre l’Ethiopie indépendante. En 1936, le
roi d’Italie Victor Emmanuelle III est proclamé empereur Ethiopie.
3.3. Les agressions allemandes
Les ambitions d’Adolf Hitler qui se résument à la révision du traité de Versailles, à la création
de la Grande Allemagne et la conquête de l’espace vital l’on conduit a annexé l’Autriche en
1938, à démembrer la Tchécoslovaquie de 1938 à 1939 avant se tourner vers la Pologne.
4. La passivité des démocraties occidentales
Face aux agressions des dictatures, les démocraties occidentales garantes de la sécurité et de
la paix au sein de la SDN dans le désir d’éviter la guerre ont adopté la politique d’apaisement.
Cette passivité s’est manifestée lors de la conférence de Munich en septembre 1938 où elles
ont cédé à toutes les exigences d’Hitler. Ce pacifisme a offert aux dictatures la, possibilité de
créer les alliances et les conditions d’un nouveau conflit mondial.
5. L’impuissance de la SDN
Elle a été créée le 28 avril 1919 pour régler pacifiquement les différends entre les Etats et les
conduire et au désarmement général. La SDN est cependant affaiblie dès sa création par
l’exclusion provisoire des Etats vaincus et de la Russie, par l’absence des USA et par
l’inexistence d’une force militaire. Ainsi, elle s’est montrée incapable de garantir la paix

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collective et à punir sévèrement les agresseurs. Du coup, elle a galvanisé le moral des
dictateurs qui sont désormais convaincus de la force qui doit primer sur le droit.
II. La cause immédiate : l’invasion de la Pologne
Il y a en premier lieu le désir de la recherche de l’espace vital pour rassembler dans un seul
Reich les Allemands. En second lieu, le désir d’Hitler de protéger la minorité allemande
vivant en Prusse orientale (Dantzig). En effet, Dantzig, ville libre située aux confins de la
Pologne mais peuplée d’Allemands est aux mains d’éléments nazis. A la fin de mars 1939,
Hitler réclame aux autorités polonaises la cession de Dantzig et la construction d’une
autoroute qui traverserait le corridor polonais pour relier l’Allemagne à la Prusse orientale.
Au nom de la Pologne, le colonel Beck refuse.
Conscient de son alliance avec l’URSS, Hitler convoque en Allemagne les représentants
polonais qui hésitent et finissent par répondre à la convocation le 31 aout 1939 sous la menace
constante d’Hitler. Cependant, Hitler estime qu’il est trop tard et ses troupes pénètrent en
Pologne sans déclaration de guerre à l’aube du 1er septembre 1939.
Face à cette invasion, la Grande-Bretagne et la France décidées à soutenir la Pologne
mobilisent immédiatement leurs forces. Le 3 septembre 1939 à 11 heures la Grande-Bretagne
déclare la guerre à l’Allemagne et à 17 heures, la France déclare à son tour la guerre à
l’Allemagne. Avec donc la carte de l’Europe, la deuxième guerre venait de commencer.
Frise chronologique des causes de la 2e Guerre Mondiale
Conclusion
La 2e G.M est le résultat de plusieurs causes tant lointaines qu’immédiate.

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O.G.1 ; O.S.1.2 Page de l’apprenant 2

LES GRANDES ÉTAPES DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE (1939-1945)

Introduction
Déclenchée en 1er septembre 1939, la 2e G.M se termine le 2 septembre 1945 avec la
capitulation japonaise. Cette guerre oppose les alliés aux puissances de l’axe. Elle se déroule
en trois grandes étapes à savoir : la guerre en Europe (1939-1941), la mondialisation du
conflit (1941-1942) et la victoire des alliés (1942-1945).
I. La guerre en Europe (1939-1941)
De 1939 à 1941 la guerre se déroule particulièrement en Europe où l’Allemagne chez les
puissances de l’axe remporte de nombreuses victoires grâce à la tactique de la « guerre
éclair ».Cette supériorité permet à l’armée allemande de procéder l’invasion de la Pologne,
des Pays-Bas, de la Belgique et de la France,
1. L’invasion de la Pologne, des Pays-Bas, de la Belgique et de la France
En moins d’un mois, l’armée allemande détruit la résistance polonaise. Abandonnée à elle-
même, la Pologne le 27 septembre 1939.En application du pacte Germano-soviétique d’aout
1939, l’Allemagne et l’URSS se partagent la Pologne tandis que les Français et les
Britanniques restent sur la défensive.
En avril 1940, Hitler envahit le Danemark et la Norvège afin de contrôler les exportations du
fer suédois qui passent par le port norvégien du Norvik. Le 10 mai 1940, les Allemands
attaquent les Pays-Bas, la Belgique et la France qui sont vaincus en un mois.
Le 22 juin 1940, un armistice (arrêt de guerre) est conclu entre le gouvernement français, le
Maréchal Pétain et Hitler. La moitié de la France est occupée par les Allemands, l’autre
moitié dirigée par le gouvernement de Vichy qui collabore avec les Allemands.
Réfugié à Londres, le Général De Gaulle demande aux Français de continuer la lutte (appel du
18 juin 1940).
2. La bataille d’Angleterre
Fin juin 1940, la Grande-Bretagne se retrouve seule face à l’Allemagne nazie. En aout 1940,
Hitler déclenche la bataille d’Angleterre. Il s’agit d’une gigantesque guerre aérienne entre
l’aviation allemande (la Luftwaffe) et l’aviation britannique (la royale air fore R.A.F).Grâce à
une invention nouvelle(le radar), à leurs chasseurs modernes(les sptitfire) et surtout à la
détermination des Britanniques galvanisés par leur premier ministre Winston Churchill, ceux-
ci infligent de lourdes pertes à l’ennemie : c’est le premier échec d’Hitler.
3. La guerre en Méditerranée
En septembre 1940, l’Italie de Mussolini lance les opérations pour dominer la Méditerranée.
Ainsi, le 28 octobre 1940, les Italiens attaquent la Grèce. Mais ils sont rapidement repoussés
par les Britanniques. Devant l’échec de ses offensives, Mussolini demande l’aide d’Hitler : les

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Allemands envahissent la Yougoslavie puis la Grèce en avril 1941 et envoient l’Afrika Korps
en Libye.
II. La mondialisation du conflit (1941-1942)
A partir de 1941, le conflit s’élargit considérablement sur toute la planète avec l’entrée des
nouvelles puissances comme l’URSS et les USA.
1. L’invasion de l’URSS
Afin de mettre au régime soviétique et de s’emparer des ressources naturelles nécessaires à
l’Allemagne, le 2 juin 1941, Hitler lance l’opération « Barbarossa » rompant le pacte
germano-soviétique d’aout 1939 qui avait permis à Hitler de vaincre sans péril en Pologne.
En quelques semaines, les Allemands occupent 1 million de km2 du territoire soviétique
parvenant aux portes de Leningrad et de Moscou. La résistance soviétique, l’entrée en guerre
de renforts venus de Serbie et d’Asie centrale ainsi que l’arrivée du grand hiver russe
interrompent l’avancée allemande. En décembre 1941, une contre-offensive soviétique permet
de dégager Moscou : c’est le premier échec terrestre de l’armée allemande.
2. L’entrée en guerre des USA
Face à l’expansion hitlérienne en Europe, les USA n’ont guère réagi. Les USA s’inquiètent en
effet de l’impérialisme nippon en Extrême-Orient où le Japon occupe déjà la partie la plus
riche de la Chine française et s’empare de l’Indochine française. C’est donc pour écarter le
danger d’une intervention américaine que l’aviation japonaise détruit par surprise l’essentiel
de la flotte américaine à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.Cet acte pousse les USA dans la 2e
Guerre Mondiale.
III. La victoire des alliés (1942-1945)
L’année 1942 marque un tournant. Un renversement de la tendance s’amorce sur tous les
fronts au profit des alliés.
1. La défaite de l’Italie
Après la victoire des Anglo-américains sur les troupes allemandes du général Rommel en
Afrique du nord, l’Italie se sentait déjà menacée en raison de sa proximité avec cette région
de l’Afrique. Le 10 juillet 1943, les Anglo-américains lancent la campagne de l’Italie. Le 19
juillet, Rome est bombardée pour la première fois tandis que Palerme tombe le 25 juillet.
Entre temps, devant l’imminence de l’attaque des alliés, le général Badoglio et la maison
royale avaient envisagé un coup d’Etat contre Mussolini. C’est ainsi que le 24 juillet 1943, il
est démis de puis arrêté le 25.Badoglio nouveau chef du gouvernement signe le 3 septembre
1943 un armistice qui demeura secrète jusqu’au débarquement des Anglo-américains en Italie.
Le 9 novembre 1943, les alliés débarquent en Italie et peu avant l’armistice est publié.
Les Allemands procèdent au désarmement des Italiens et parviennent à libérer Mussolini.
Désormais, l’Italie n’est défendue que par les troupes allemandes qui seront malgré tout
battues le 2 mai 1944.

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2. La défaite de l’Allemagne
Après sa série de victoires au début de la guerre, l’armée allemande traverse ses moments les
plus durs. A l’est, elle recule devant la grande offensive de l’armée rouge qui libère tour à
tour la Tchécoslovaquie, la Pologne…En Europe centrale et dans les Balkans, les pays alliés
de l’Allemagne cessent de combattre (Hongrie, Bulgarie, Roumanie).Le 22 avril 1945,
l’armée rouge fait son entrée à Berlin.
A l’ouest, les Anglo-américains réussissent le 6 juin 1944 à débarquer en Normandie en
France. Ils libèrent la France et le 25 avril 1945, ils rencontrent les troupes soviétiques au
niveau du fleuve Elbe. Hitler se suicide le 30 avril 1945.Le 7 mai 1945 à Reims puis le 8 mai
1945 à Berlin, l’Allemagne capitule : la guerre en Europe est terminée en Europe.
3. La défaite du Japon
Dans le pacifique, les Japonais résistent encore grâce à leurs Kamikazes. Les Américains
mieux équipés lancent des offensives. Le Japon subit des pilonnages massifs.
Face à la résistance japonaise et pour écourter l’issue, le nouveau président américain Truman
décide d’utiliser la bombe atomique le 6 aout 1945 sur Hiroshima et le 9 aout 1945 sur
Nagasaki. Le Japon capitule le 2 septembre 1945 : la 2e G.M est terminée.

Frise chronologique des grandes étapes de la 2e G.M

1939 1941 1942 1945

La guerre en Europe La mondialisation du La victoire des alliés


conflit

Conclusion
Commencée le 1 septembre 1939 en Europe, la 2e G.M s’est terminée le 2 septembre 1945 en
Asie par la victoire des alliés. Les conséquences qui qui en résultent sont nombreuses et
diverses.

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LES CONSEQUENCES DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE

Introduction
La 2e G.M a laissé au monde un lourd fardeau de conséquences. Il s’agit des conséquences
humaines, matérielles, économiques et financières, les conséquences morales et sociales,
politiques et diplomatiques, les progrès scientifiques et techniques.
I. Les conséquences humaines
Elles sont considérables. La 2e GM a fait près de 50 millions de morts, de mutilés et des
disparus. L’Europe est la plus touchée, en particulier l’URSS qui compte à elle seule la moitié
des pertes mondiales.
Les pertes humaines de cette guerre se répartissent en victimes militaires et civils.
Pays Militaires Civils
Pologne 320 000 5 500 000
URSS 7 000 000 13 000 000
Allemagne 3 000 000 2 000 000
Japon 1 300 000 700 000
France 200 000 400 000
Chine 3 500 000 10 000 000
Grande-Bretagne 320 000 80 000

Les pertes civiles (victimes des bombardements, des massacres, de la déportation, de


l’extermination…) sont globalement majoritaires, mais leur proportion varie selon les pays.
1. Sur le plan démographique
Au nombre des victimes directes du conflit il faut ajouter celui des indirectes dues d’une part
à la baisse de la natalité, d’autre part à l’augmentation de la mortalité liées aux privations.
Cette situation entraine deux conséquences : le vieillissement des populations et un
déséquilibre entre les femmes et les hommes. On assiste donc à une féminisation de la
population.
2. Les déplacements de la population
La 2e GM a aussi entrainé de vagues de déplacements de population. Il s’agit des populations
qui ont fui les bombardements ou l’avancée de l’armée rouge. Il ya également des Allemands
expulsés de la Pologne, de Tchécoslovaquie ou d’autres territoires de l’Europe de l’est.
Le rapatriement en Allemagne concerne plus de 10 millions de personnes. En Asie, le Japon
accueille 6 millions de rapatriés venus des régions perdues à la suite de la défaite (la Corée, la
Mandchourie).
II. Les conséquences matérielles
Partout où les combats se sont déroulés, on a enregistré des destructions massives de
nombreuses infrastructures comme des routes, des chemins de fer, des fermes agricoles et
d’élevage ; des édifices publics et privés, des industries…

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L’Europe entière, le Japon et la Chine ont été parmi les plus perdants.
III. Les conséquences économiques et financières
1. Les conséquences économiques
A la fin de la 2eGM, la situation économique est critique. La guerre a détruit le potentiel
économique de l’Europe : l’économie allemande est démantelée. La production agricole
soviétique ou polonaise n’atteint pas 50% de celle d’avant la guerre .Le cheptel de la
Yougoslavie a péri.
En URSS, les mines de charbon ont été noyées par les Allemands. La production industrielle
française est inférieure de 50% à celle de 1939. La 2e GM marque donc le déclin (chute)
provisoire de la puissance économique de l’Europe et du Japon.
En revanche, l’économie des pays neufs (Canada, Argentine) et surtout les USA a été
stimulée par la guerre. Ils ont développé leurs industries et leurs exportations pour ravitailler
la Grande-Bretagne et les alliés.
Les USA dont le territoire et la population sont restés à l’abri de la guerre ont vu leur
production industrielle doubler. Ils deviennent les créanciers du monde.
2. Les conséquences financières
Au lendemain de la 2eGM, la situation financière est catastrophique. En effet, pour financer la
guerre, les Etats ont eu recours à l’impôt et à l’emprunt au point où ils se sont excessivement
endettés. En France, les pertes financières sont 1500 millions de francs. Plusieurs monnaies
n’ont pratiquement plus de valeur. Ainsi, les pays européens sortent de la guerre dévastés et
ruinés.
IV. Les conséquences morales et sociales
Le bilan moral de la 2e GM est accablant. La vie humaine et sa dignité ont été bafouées et
sacrifiées. La conscience de l’homme a été dégradée et les droits de l’homme méprisés par la
guerre. Le conflit a engendré l’horreur, la terreur avec la construction des camps de
concentration et l’utilisation des chambres à gaz et des fours crématoires pour torturer et
exterminer les races inférieures. A cet effet, environ 6 millions de Juifs ont été massacrés par
le régime nazi. Ce génocide est l’expression du racisme, de l’antisémitisme des Allemands
contre le peuple juif.
L’usage de la bombe atomique sur les deux villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki en 1945
a provoqué des angoisses devant les vies humaines. Le choc moral de la 2e GM a renforcé
d’angoisse et d’absurde. Ce qui a conduit de nombreux intellectuels comme Albert Camus,
Jean Sartre à s’interroger sur la nature humaine, d’où la naissance d’un nouveau courant
« l’existentialisme ».
Ainsi, pour éviter le retour d’une telle barbarie, un tribunal international siège à Nuremberg
en novembre 1945 en Allemagne, puis à Tokyo en 1948 pour juger les criminels de guerre
nazis et japonais.

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V. Les progrès scientifiques et techniques


La deuxième guerre mondiale a été la source de grands progrès scientifiques et techniques
dans certains domaines.
1. En armement et aviation
Dans le domaine de l’armement, les armes nouvelles à capacité de destruction massive ont été
inventées. Il s’agit des chars plats, légers et rapides ; des missiles téléguidées et des fuséesV1,
V2 et V3.
Dans le domaine de l’aviation, on est entré dans l’âge des « jets», les avions à réaction
inventés en 1939.
2. En électronique, chimie et énergie nucléaire
Dans ces domaines on procède aux inventions comme l’ordinateur (Mark1 par les Américains
en 1941), le radar, le calculateur électronique, le nylon, le plastique et autres dérivés du
pétrole. On fabrique aussi des produits comme les gaz mortels, des fours crématoires et des
chambres à gaz qui ont servi aux massacres des races inférieures. Enfin, l’arme nucléaire a été
créée.
3. En médecine
Trois découvertes majeures sont à souligner : la pénicilline dont l’utilisation a baissé le taux
de mortalité infantile .En 1941, la mise en place des facteurs rhésus qui limitent les risques
aux transfusions. En 1942, le DDT (Dichloro Diphényle Trichloritane), une substance qui
permet de lutter les insectes vecteurs des grandes maladies comme le paludisme, le choléra, le
typhus.
VI. Les conséquences politiques et diplomatiques
1. Les conséquences politiques : bouleversements territoriaux
La 2e GM a fait apparaitre des nouvelles frontières, ce qui entraine la modification de la carte
de l’Europe. Les conséquences politiques de la 2e GM sont multiples et variées. En effet, cette
guerre a entrainé d’importants bouleversements territoriaux en Asie, en Europe et en Afrique.
En Europe, l’Allemagne perd 100 mille de km2 de sa superficie et est divisée en quatre zones
d’occupation (USA, URSS, GB et France).L’Italie abandonne l’Istrie à la Yougoslavie. Elle
cède également Rhodes et Dodécanèse. Pour éviter des revendications sur l’existence des
minorités à l’intérieur de certains pays, le grand transfert de population est entrepris. Ainsi, les
7 millions d’Allemands qui demeuraient en Pologne, en Roumanie, en Hongrie et en
Tchécoslovaquie sont systématiquement expulsés et renvoyés chez eux dans la nouvelle
Allemagne. De même, les 5 millions de Polonais résidant dans les provinces devenus
soviétiques, les Hongrois de Tchécoslovaquie et de Roumanie sont renvoyés dans leurs pays
respectifs.
L’URSS englobe désormais certaines régions frontalières finlandaises, les Pays baltes
(Lituanie, Estonie, Lettonie), une partie de la Prusse orientale, les frontières orientales
polonaises…De même, la frontière entre l’Allemagne et la Pologne est modifiée provoquant
ainsi un important déplacement de la population.

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En Asie, le Japon perd tous ses territoires conquis avant et pendant la guerre. Ainsi, la Chine
retrouve la Mandchourie, la Formose(Taiwan) et toutes ses provinces occupées pendant la
guerre sino-japonaise.
L’URSS récupère le sud de Sakhaline et s’empare des iles Kouriles. Quant à la Corée,
promise à l’indépendance, elle est occupée de part et d’autre du 38e parallèle de deux zones
d’occupation (soviétique au nord, américaine au sud).
En Afrique, l’Ethiopie annexée à l’Italie en 1936 retrouve son indépendance. La Somalie est
également indépendante.
2. Les conséquences diplomatiques : conférences diplomatiques
Plusieurs conférences diplomatiques se sont tenues pendant la 2e GM dont celles de Yalta et
de Potsdam.
2.1. La conférence de Yalta (4 au 11 février 1945)
La conférence de Yalta s’est tenue du 4 au 11 février 1945 en Crimée(URSS).Elle a connu la
participation de Staline (URSS), de Churchill(Grande-Bretagne) et de Roosevelt(USA). Cette
conférence avait pour principaux buts de mettre fin à la guerre et de préparer l’après guerre.
Plusieurs clauses ou résolution ont été trouvés :
-Division de l’Allemagne en quatre zones d’occupation
-La création de l’ONU et attribution du droit de veto aux cinq membres permanents : USA,
URSS, France, GRANDE, BRETAGNE, CHINE
-La démocratisation de l’Europe libérée
-L’accord soviéto-américain sur l’intervention de l’URSS contre le japon
-Agrandissement du territoire soviétique au détriment de la Pologne
-Création des zones d’influence en Corée à partir du 38e parallèle.
2.2. La conférence de Potsdam (17 juillet au 2 aout 1945)
Cette conférence s’est tenue du 17 juillet au 2 aout 1945 à Potsdam, une localité allemande
proche de Berlin. Cette conférence a connu des participants suivants : STALINE(URSS),
TRUMAN (USA), CLEMENT ATTLEE (grande Bretagne).
Les buts ont été de régler le conflit et de préparer la paix une fois la guerre terminée.
-Le procès de Nuremberg
Pour juger les criminels de guerre nazis, les alliés mettent en place un tribunal militaire. Le
procès commence en novembre 1945 et se termine en octobre 1946 à Nuremberg en
Allemagne.
Il porte sur le jugement de 24 dirigeants nazis, 6 organisations hitlériennes comme les SS et la
Gestapo. Les fautes ou les délits pour lesquels ils sont jugés sont : le crime contre la paix, le
crime contre l’humanité et le crime de guerre.

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Par rapport à ces délits, le tribunal a la fin du procès en octobre 1946 prononce les peines
suivantes : 11 condamnations à mort (Goering chef de l’aviation militaire, Ribbentrop
ministre des affaires étrangères, Seyss-Inquart…) ,10 condamnations à des peines de prison,
3 acquittements.

Conclusion
Les conséquences de la 2e GM sont variées et ont longtemps influencé les relations
internationales.

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O.G.2 ; O.S.2.1 Page de l’apprenant 4

LES ORIGINES, LES BUTS ET LES PRINCIPES DE L’ONU

Introduction
A la fin de la 1ere GM est créée la Société Des Nations(SDN) dans le souci de sauvegarder la
paix et la sécurité internationales. Malheureusement son inefficacité est très vite mise à jour
avec les différentes crises des années 1930 qui sanctionnent le début de la 2eme GM en
1939.Pendant que cette guerre se déroule, les Etats alliés conscients de la nécessité de la paix
et de la sécurité réfléchissent sur la mise en place d’une organisation qui sera dénommée
ONU (Organisation des Nations Unies).
I. Origines : les conférences diplomatiques
Les origines de l’ONU remontent à la signature de la charte de l’Atlantique entre Churchill et
Roosevelt en 1941.Celle-ci posait les bases d’un monde de justice, de paix et de sécurité pour
tous. Le 1er janvier 1942, 25 nations adhèrent à cette charte. La création de l’ONU quant à elle
est décidée à la conférence de Moscou le 30 octobre 1943 par les USA, l’URSS, la GB et la
Chine. A cette conférence est ébauché le premier projet qui comportait la mise en place d’un
conseil de sécurité, d’une cour internationale de justice et d’un conseil économique et social.
Du 21 aout au 7 octobre 1944, ce projet est affiné à la conférence de Dumbarton Oaks aux
USA.A Yalta en février 1945, les trois grands reparlent de l’ONU (Staline se fait attribuer 3
sièges à l’Assemblée générale et le droit de véto est attribué à cinq Etats).
II. La création de l’ONU
L’ONU est créée le 26 juin 1945 à la conférence de San Francisco par 51 nations qui ratifient
la charte des Nations unies. Toutefois, il fallait attendre le 24 octobre 1945 pour que l’ONU
naquît officiellement.
Son siège est fixé à New York aux USA.A ce jour, l’ONU compte …Etats membres et les
langues officielles parlées sont à l’ONU sont l’anglais, le français, l’arabe, le chinois,
l’espagnole et le russe.
III. Les buts de l’ONU
L’ONU a pour but : maintenir la paix et la sécurité internationales, réaliser la coopération
internationale en réglant de façon pacifique les litiges entre les Etats, développer entre les
nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droit de
peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, développer et préserver les droits de
l’homme sans distinction de races, de sexe, de religion et de langue.
IV. Les principes de l’ONU
L’ONU agit conformément aux principes suivants: l’égalité souveraine de tous les pays
membres, le règlement des conflits internationaux par des moyens pacifiques sans mettre en
danger la paix et la sécurité, non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats,

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s’abstenirdans leurs relations internationales de recouvrir à la menace ou à l’emploi de la


force comme tout état.
Conclusion
La création de l’ONU est l’expression de la volonté des vainqueurs de la 2eme GM de doter le
monde d’une institution qui lui garantisse la paix. Les buts et les principes de l’ONU
contribuent tant bien que mal au maintien de la paix et la sécurité internationales ainsi qu’au
bien-être des peuples.

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Cours d’Histoire des classes Terminales

O. G.2 ; O.S.2.2 Page de l’apprenant 5

LE RÔLE DES ORGANES ET DES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES DE L’ONU

Introduction
Pour mieux coordonner ses activités, l’ONU s’est structurée en organes institutions
spécialisées.
I. Rôle des organes de l’ONU
Les organes de l’ONU et leurs rôles sont :
1. L’Assemblée générale
C’est l’organe suprême de l’ONU. Elle se compose des délégués de tous les pays membres
qui se réunissent en session ordinaire une fois par année. Sous certaines conditions, des
sessions extraordinaires peuvent être convoquées. L’Assemblée Générale a pour rôle de voter
le budget et de délibérer sur des questions se rattachant au maintien de la paix.
2. Le Conseil de sécurité
C’est le principal organe exécutif de l’ONU. Il est composé de 15 membres dont 5
permanents (USA, URSS, GB, France et Chine) qui disposent du droit de véto. Les 10 autres
membres non permanents sont élus pour un mandat de deux ans renouvelable une fois. Son
rôle est de décider des sanctions et de leur application puis d’élire le secrétaire général.
3. Le Secrétariat général
C’est l’organe d’administration de l’ONU qui est dirigé par le plus haut fonctionnaire de
l’organisation. Le secrétariat général élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Son
rôle est de coordonner les activités de l’ONU et de veiller à l’application des décisions de
l’Assemblée générale. Il fait aussi la médiation dans les conflits mondiaux.
De sa création à ce jour, l’ONU a connu 8 secrétaires généraux :
N° Noms et prénoms Nationalité Période
1 Trygve Lie Norvégienne 1946-1952
2 Dag Hammarskjöld Suédois 1953-1961
3 U Thant Birmane 1961-1971
4 Kurt Waldheim Autrichienne 1971-1981
5 Javier Pérez de Cuéllar Péruvienne 1982-1991
6 Boutros Boutros Ghali Egyptienne 1992-1996
7 Kofi Annan Ghanéenne 1997-2006
8 Ban Ki-Moon Sud-coréen De 2007 à
nos jours

4. Le Conseil économique et social


Il est l’organe principal de coordination des activités économiques, sociales et apparentés de
l’ONU. Il est composé de 27 membres élus pour un mandat de 3 ans.

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II. Rôle des institutions spécialisées de l’ONU


Ce sont des organes de coopération affiliée à l’ONU par le biais du Conseil économique et
social. Il s’agit entre autres :
-l’OMS : Organisation mondiale de la santé. Elle a pour rôle d’aider et d’assurer à tous les
peuples le meilleur état de santé. Son siège est à Genève en Suisse. Dans la zone Afrique, son
siège est fixé à Brazzaville au Congo ;
-le FMI : Fonds monétaire international. Son rôle est de faciliter la coopération monétaire,
d’aider les Etats à obtenir des crédits, des aides financières nécessaires à leur développement.
Son siège est à Washington aux USA ;
-la Banque mondiale : son rôle est de reconstruire et développer les Etats membres. Comme
le FMI, le siège de la Banque mondiale est aux USA ;
-la FAO : Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation. Elle s’emploie à
lutter contre la pauvreté et la faim en encourageant le développement de l’agriculture. Son
siège est à Rome en Italie ;
-l’UNESCO : Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Elle
lutte contre l’analphabétisme en instaurant une paix durable fondée sur la solidarité
intellectuelle et morale de l’humanité. Son siège est à Paris en France ;
-la CIJ : Cour internationale de justice chargée du règlement des conflits juridiques opposant
les Etats membres. Son siège est à la Haye aux Pays-Bas.
Conclusion
Les organes de l’ONU assurent son fonctionnement. Ses institutions spécialisées permettent
aident les Etats membres sur un certain nombre de plan.

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Cours d’Histoire des classes Terminales

O.G.2 ; O.S.2.3
Page de l’apprenant 6

LES RÉUSSITES ET LES DIFFICULTÉS DE L’ONU

Introduction
De sa création en 1945à nos jours, l’histoire de l’ONU est faite de réussites et de difficultés
sur plusieurs plans.
I. Les réussites de l’ONU
L’ONU a connu des succès aux plans politique, économique et socio-culturel.
1. Au plan politique
L’ONU a réglé de nombreux conflits dans le monde, par l’envoi des casques bleus et les
médiateurs. C’est le cas au Cachemire entre 1948-1949 et 1965-1966, lors de la guerre de
Corée (1950-1953).Elle aussi intervenu dans la crise de Suez(1956) ; au Congo Belge en
1961 ; au Mozambique en 1975 ; en Côte d’Ivoire et Haïti en 2004, au Soudan en 2005.
L’ONU a supervisé l’organisation des élections dans plusieurs pays .C’est le cas de l’Angola
en 1992, au Cambodge en 1993, en Afrique du sud en 1994, au Libéria en 2005, en Haïti et en
RDC en 2006.
L’ONU a accéléré le processus de décolonisation en Asie et en Afrique. Elle a aussi favorisé
l’émancipation et l’indépendance des territoires sous-mandat. Il s’agit de la Syrie, du Liban,
de l’Iran et de l’Irak. A partir de 1945.L’ONU a également favorisé la création de l’Etat
d’Israël en 1948.
2. Au plan économique
L’ONU a apporté une aide multiforme au développement des Etats par l’intermédiaire des
institutions spécialisées telles que la Banque mondiale, le FMI, la FAO, le PNUD…
3. Au plan socio-culturel
L’ONU œuvre pour le bien-être des peuples à travers le monde. Elle lutte contre la pauvreté,
l’analphabétisme, la famine, les grandes endémies (VIH-SIDA).Elle œuvre aussi pour la
promotion et la protection des droits de l’homme et des populations vulnérables
(autochtones).L’ONU mène également ses actions en faveur de la protection de
l’environnement.
II. Les difficultés de l’ONU
Malgré ses succès remarquables, l’ONU connait plusieurs difficultés aux plans fonctionnel,
politique, économique et socio-culturel.
1. Au plan fonctionnel
L’ONU est paralysée par le droit de véto qui permet aux 5 membres permanents du Conseil
de sécurité de s’opposer aux décisions de l’ONU. Sa charte adoptée en 1945 devient inadaptée

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aux réalités actuelles. C’est le cas du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures
des Etats membres et l’absence d’une armée permanente.
2. Au plan politique
L’ONU éprouve de nombreuses difficultés dans la réalisation de certains conflits à cause des
intérêts géostratégiques des grandes puissances ; C’est le cas du conflit israélo-arabe, la
guerre de Syrie, la crise d’Ukraine…
L’ONU est immobile devant la question de la prolifération des armes nucléaires.
3. Au plan économique
L’ONU manque des ressources financières nécessaires à la résolution des problèmes
économiques tel que le sous-développement. D’où la persistance de la pauvreté, du chômage,
de la faim et l’élargissement du fossé entre pays riches et pays pauvres.
4. Au plan socio-culturel
L’ONU est confrontée à plusieurs problèmes dans la résolution des questions liées à la
pauvreté, à la lutte contre les grandes endémies, l’analphabétisme. Il y a aussi la persistance
de la violation des droits de l’homme et la montée en puissance du terrorisme dans le monde.
Conclusion
L’ONU connait certes des difficultés, mais elle reste incontournable dans le règlement des
problèmes internationaux.

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Cours d’Histoire des classes Terminales

Histoire Terminale
O.G.3 ; O.S.3.1 Page de l’apprenant 7

LES CAUSES DE LA GUERRE FROIDE (1945-1953)

Introduction
Avec la fin de la 2eme GM s’ouvre une autre période de l’histoire de l’humanité. Celle-ci
commence en 1945 pour se terminer en 1953.Aucours de cette période, la grande alliance
russo-américaine qui préservait l’ordre mondial à partir des accords de Yalta et de Potsdam
.La méfiance et la rupture s’installent entre les anciens alliés qui finiront par constituer deux
blocs opposés, Est-Ouest respectivement dirigés par l’URSS et les USA. Cette période est
désignée sous le nom de guerre froide.
I. Définition de la Guerre froide
La Guerre froide est une période de tensions parfois extrême marquée par une lutte politique,
idéologique, économique et militaire entre les blocs constitués dirigés par les USA et l’URSS.
II. Les causes de la Guerre froide
Plusieurs causes sont à l’origine de la Guerre froide : l’expansion du communisme en Europe
centrale et orientale, la menace du communisme sur l’Europe occidentale, la politique
américaine du containment, la mise en place du plan Marshall, l’aide des USA à la Grèce et à
la Turquie et la doctrine Jdanov.
1. L’expansion du communisme en Europe centrale et orientale
Les alliés avaient décidé à Yalta l’organisation des élections libres et démocratiques dans
toute l’Europe libérée du nazisme. Malheureusement, à la fin de la guerre, l’URSS dont
l’armée venait de libérer les pays de l’Europe centrale et orientale outrepasse cette clause de
Yalta.
Elle impose des dirigeants communistes dans les pays de cette partie de l’Europe (Pologne,
Yougoslavie, Hongrie, Tchécoslovaquie, Bulgarie et Roumanie).Ce comportement soviétique
déplait aux Américains.
2. La menace du communisme sur l’Europe occidentale
Après la guerre, le communisme connait un progrès en Europe. Les partis communistes
s’implantent et s’enracinent même dans certains pays de l’Europe occidentale. Pour s’en
convaincre, on retrouve dans les gouvernements italiens et français de l’époque des ministres
communistes. En Belgique, on assiste à l’installation d’un gouvernement communiste dirigé
par Eyskens Gaston.
La présence de ces ministres inquiète grandement les USA qui craignent que l’Europe
occidentale ne bascule dans le communisme. Ils feront les pieds et les mains pour chasser ces
ministres de ces gouvernements à partir de 1947.

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3. La politique américaine du "containment"


Voyant le communisme se répandre au monde, les USA sous la présidence de Harry Truman
mettent en place une politique qui consistait à arrêter, à bloquer l’expansion du communisme :
c’est le containment. Pour y parvenir, les USA utilisent deux procédés. Il y a l’installation des
bases militaires aéronavales dans les pays pauvres frontaliers de l’URSS mais aussi le recours
à la force du dollar (version économique du containment).
Le containment restera la clé de voute de la politique étrangère américaine à partir de
1947.Plus tard, le containment sera remplacé par le "Roll back" institué par John Forster
Dulles. Le containment a eu pour effet, le raidissement ou le durcissement de la position de
l’URSS
4. La mise en place du plan Marshall
Le plan Marshall est une aide économique ou financière proposée par les USA à tout pays
victime de la 2emeGM. Initié par le général Marshall autrefois chef d’état-major des armée
américaines pendant la guerre devenu secrétaire d’État du président Truman après la guerre,
le plan fut adopté le 12 mars 1947 par le Congrès. Le montant de l’aide s’élevait à 14
milliards de dollar dont ¼ était remboursable et le reste en don.
L’aide était destinée à tous les pays le désiraient l’URSS y compris. Toutefois elle était
assortie de quelques conditions : tout pays bénéficiaire du plan Marshall devait accepter que
les USA contrôlent l’utilisation de ces fonds (ce qui implique un contrôle ou une domination
économique des USA sur les pays bénéficiaires) ; les gouvernements bénéficiaires de l’aide
devaient également lutter contre l’expansion du communisme.
En 1948,16pays de l’Europe occidentale acceptent cette américaine (France, GB, Italie, Pays-
Bas, Suède, Turquie…). L’URSS par contre décline l’offre et la déconseille à toutes les
démocraties populaires. L’acceptation de l’aide par certains et son refus par d’autres en cette
année 1947 expose au grand jour la division du monde en deux blocs (Est-Ouest).
Pour gérer et coordonner l’aide en Europe, il sera créé en 1948, l’organisation économique de
coopération européenne(OECE).Grace au Plan Marshall, les USA profitent de signer divers
accords avec l’Europe tel que le pacte de l’atlantique en avril 1949 qui aboutit à la création de
l’organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN).Le Plan Marshall permet à l’Europe
également de se relever rapidement du point de vue économique mais aussi de placer cette
Europe sous la domination économique et politique des USA.
5. L’aide des USA à la Grèce et à la Turquie
Après la 2emeGM, la Grèce et est traversée par une rébellion communiste du général Markos
qui envisage renverser la monarchie du roi Michel .Craignant de voir la Grèce basculer dans
le communisme, les Occidentaux se hâtent à prendre position contre Markos. C’est ainsi que
sous le prétexte de venir chasser les nazis restés en Grèce, les Britanniques interviennent dans
le conflit. Aux côtés de la monarchie. Markos bénéficie du soutien de la Yougoslavie car
l’URSS est trop éloignée.
Devant les difficultés qu’éprouvent les Britanniques à mettre fin à la rébellion, les Américains
interviennent à leur tour directement dans le conflit entre 1948 et 1949.Une fois la rébellion

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Cours d’Histoire des classes Terminales

anéantie, la Grèce et la Turquie bénéficient à leur tour du plan Marshall et des fusées dirigées
vers Moscou sont implantées en Turquie.
6. La doctrine Jdanov
En septembre 1947, les délégués de 9 partis communistes approuvent le rapport soviétique de
Jdanov qui divise le monde en deux camps irréductibles : un camp baptisé impérialiste dirigé
par les USA et un autre camp démocratique et anti-impérialiste dirigé par l’URSS.
Conclusion
De 1945 à 1953, le monde s’était bipolarisé à la suite de la rupture de l’entente des alliés de la
2emeGM (USA et URSS). Les raisons de cette rupture sont multiples. Enfin, la rupture a été
suivie des crises ou conflits.

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LES ;MANIFESTATIONS
O.G.3 O.S.3.2 Page deET
DE LA GUERRE FROIDE EN EUROPE l’apprenant
EN ASIE8

Introduction
La guerre froide qui oppose les deux grandes puissances (USA et URSS) de 1947 à 1953 se
manifeste par des crises plus ou moins violentes en Europe et en Asie. Parmi celles-ci, citons
le problème de Berlin, le schisme Yougoslave, le coup de Prague, la victoire des communistes
en Chine et la guerre de Corée.
I. En Europe
1. Le problème de Berlin de 1948-1949
C’est la première crise de la guerre froide qui atteste la rupture entre les alliés.
1.1. Les causes
Les alliés avaient décidé à Yalta de démembrer et de décartelliser l’Allemagne.
Malheureusement dès l’année 1946, les Anglo-américains mettent fin à la décartellisation
dans leur zone. Ils craignent que cette mesure n’entraine la ruine de la société allemande
provoquant ainsi la naissance d’un prolétariat qui ferait basculer l’Allemagne dans le
communisme.
La même année, les Anglo-américains créent une nouvelle monnaie dans leur zone : le
Deutsch Mark dix fois plus forte que la précédente. En 1947,ils vont procéder à la violation de
la clause sur le démembrement en procédant à la réunification de la zone anglaise et
américaine ainsi qu’au niveau de Berlin (de la quadruzone on passe à la tri zone).Le 3 juin
1948,les Français adjoignent leur zone à celle des Anglo-américains (de la tri zone on passe à
la bizone).
Ce comportement des occidentaux est condamné par l’URSS qui tient à la décartellisation et
au démembrement. L’URSS dénonce donc la violation des accords de Yalta et de Potsdam.
1.2. Les manifestations
Réagissant à ce comportement des Occidentaux et profitant du fait que Berlin se trouve en
zone soviétique, les Soviétiques coupent le 24 juin 1948à la partie ouest de la ville, l’eau,
l’électricité, les vivres et toutes les voies d’accès terrestre : c’est le blocus de Berlin.
Pour sauver les populations de Berlin Ouest, les Occidentaux établissent un pont aérien entre
leur zone et Berlin ouest. Plus de 380 avions réalisent plus de de 200 000 voyages pour
transporter 1,5 de tonnes de marchandises destinées à Berlin ouest. Les Soviétiques qui
interdisent le survol de leur espace aérien menacent d’abattre ou d’intercepter tout avion qui
n’aura pas obtenu une autorisation préalable.
Conscients de l’importance de ce pont aérien, Truman réplique à la menace de Staline par
avec fermeté. Il déclare que tout appareil abattu ou intercepté par les Soviétiques serait
considéré comme un acte de déclaration de guerre aux USA. Face à cette fermeté de Truman,
Staline lève le blocus le 12 mai 1949.

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1.3. Les conséquences


Après la levée du blocus, la situation de la ville de Berlin demeure inchangée c’est-à-dire la
ville reste divisée en deux zones (Est et Ouest).Le 23 mai 1949, les Occidentaux proclament
la république fédéral d’Allemagne (FRA). Le 7 octobre 1949, les Soviétiques à leur tour
proclament la république démocratique d’Allemagne(RDA).)
2. Le schisme yougoslave
Le schisme yougoslave est une crise interne au bloc de l’Est qui se traduit par une rupture
entre d’une part la Yougoslavie et d’autre part l’URSS et les pays autres pays de l’Est.
2.1. Les causes
Après la 2eme GM, la Yougoslavie dirigée par le maréchal Tito fait partie de la sphère
idéologique de l’URSS. Malheureusement très vite Tito exprime sa volonté indépendantiste
vis-à-vis de l’URSS qui domine économiquement et politiquement les autres Etats du bloc de
l’Est.
C’est dans ce contexte qu’il s’associe au Bulgare Dimitrov pour vouloir créer une grande
fédération de l’Europe orientale capable de contrebalancer l’hégémonie soviétique au sein du
bloc du bloc. En même temps, l’URSS de Staline soutient un gouvernement yougoslave en
exil constitué des opposants à Tito.
2.2. Les manifestations
Suite à toutes ces contradictions, le 23 juin 1948le chef du parti communiste yougoslave est
exclu du Kominform (bureau de liaison politique des partis socialistes créé en 1947) pour
refus d’alignement à l’URSS. En réaction à cette exclusion, Tito rompt ses relations avec
l’URSS tout en demeurant communiste.
L’URSS et les autres Etats de l’Est imposent un embargo ou un blocus total à la Yougoslavie
dans le but de faire chuter Tito.
2.3. Les conséquences
Grace au soutien de son peuple, Tito résiste et demeure président de la Yougoslavie.
Toutefois, il accepte de signer des accords avec les USA sans renoncer au communisme. Il
s’agit des accords économiques portant sur l’acceptation de l’aide économique
américaine(plan Marshall) mais aussi des accords politiques portant sur le renoncement à
aider la rébellion communiste du général Markos en Grèce.
3. Le coup de Prague(1948)
Le coup de Prague est la prise du pouvoir par les communistes sous la direction de Klement
Gottwald, secrétaire général du parti communiste en Tchécoslovaquie, en février 1948.

3.1. Lescauses
Parmi les causes du coup de Prague il y a la volonté de Gottwald de transformer la
Tchécoslovaquie en démocratie populaire et la tentative de compromis du président Benes.

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3.2. Les manifestations


Parmi les pays occupés par l’armée rouge en 1945, seules la Tchécoslovaquie et la Hongrie ne
sont pas encore transformées en démocratie populaire. Ainsi, conformément à la doctrine de
Jdanov, Klement Gottwald le premier ministre communiste pousse les siens à contrôler la
police. Les autres ministres protestent contre le noyautage et démissionnent.
Du 17 au 25 février 1948, le parti communiste tchèque et les syndicats organisent
d’importantes manifestations à Prague pour contraindre le président Benes à céder. Gottwald
prend la tête de la Tchécoslovaquie et réussi à la basculer dans l’orbite de l’URSS.
Les Occidentaux dénoncent tous ces événements comme un véritable coup d’Etat « coup de
Prague » qui permet à l’URSS de contrôler son glacis en Europe de l’est.
3.3. Les conséquences
La conséquence la plus importante de cette crise est la transformation de la Tchécoslovaquie
en une démocratie populaire et son entrée dans le camp communiste.
III. En Asie
1. La victoire communiste en Chine de 1947-1949
Après la révolution de 1911, la Chine est dirigée par de nouvelles autorités, c’est-à-dire des
autorités du Kouomitang qui incarnent le pouvoir des nationalistes dirigés par Sun-Ya-Tsen
puis son successeur Tchang-Kai-Tchek. Dans les années 1920, Mao Zedong crée le parti
communiste qui aussitôt va s’opposer aux nationalistes.
1.1. Les causes
En arrivant au pouvoir, le Kouomitang espère résoudre les inégalités sociales.
Malheureusement, la situation s’empire dans le pays poussant ainsi les communistes à vouloir
s’emparer du pouvoir afin de régler la situation sociale des Chinois. C’est ainsi que
commence la guerre entre les deux partis dès les années 1930.
1.2. Les manifestations
A la fin de la 2e GM et plus précisément le 10 juillet 1946, les nationalistes lancent leurs
troupes contre les communistes qu’ils qualifient pour des « simples bandits rouges ».Dans ce
contexte de la guerre froide, les USA qui pratiquent la politique du containment décident de
soutenir les nationalistes. Ainsi signent-ils par le biais de Mac Arthur un protocole d’amitié,
de commerce et de navigation .Ce protocole devait se traduire par un soutien militaire des
Américains aux nationalistes (fourniture d’armes de guerre et des munitions).
L’URSS réagit à cet accord par une assistance totale à Mao dans son combat contre
l’impérialisme. Malheureusement pour les nationalistes, ils disposent d’une armée en pleine
décomposition et remplie de traitres. C’est ainsi que bénéficiant du soutien de la population,
les communistes occupent Moukden le 30 octobre 1948, investissent Pékin, Nankin en janvier
1949 puis Shanghai en mai 1949.
1.3. Les conséquences

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Avec la victoire des communistes, Mao proclame le 1er octobre 1949 la république populaire
de Chine. Cette victoire est le triomphe de l’URSS sur la politique américaine du
containment.
2. La guerre de Corée (1950-1953)
Après la Chine, la guerre de Corée traduit l’affrontement Est-Ouest en Asie.
2.1. Lescauses
Depuis 1910, la Corée était un protectorat japonais (la Corée faisait donc partie de la sphère
de domination japonaise en Asie).Tenant compte des décisions de Potsdam, les Japonais
étaient évacués de la Corée à la fin de la guerre. Par conséquent, les troupes soviétiques
devaient occuper le nord de la Corée et celles des USA la partie sud ; les deux étant séparés
par le 38e parallèle.
Malheureusement, aussitôt naissent des contradictions entre les deux zones qui se
transforment en 1948 en Etats rivaux. Il s’agit de la Corée du nord (de tendance communiste)
dont la capitale est Pyong-Yang avec pour président Kim-Il-Sung, de la Corée du sud
capitaliste avec pour capitale Seoul et Syng-Man-Rhie comme président.
En décembre 1948, les troupes soviétiques quittent la Corée du nord et en juin 1949, les
Américains en font autant. Toutefois, chacune des deux Corées espère unifier l’ensemble du
territoire à son profit. Très vite, la concurrence tourne à la violence lorsque le 25 juin 1950 la
Corée du nord attaque la Corée du sud.
2.2. Les manifestations
Entre juin et aout 1950, les nord-coréens envahissent la Corée du sud tout en occupant sa
capitale Seoul. Dès lors, la Corée du sud porte plainte contre son envahisseur à l’ONU.
Profitant de l’absence de l’URSS aux réunions de l’ONU (l’URSS réclame le remplacement
des représentants de la Chine nationaliste à l’ONU par ceux de Mao Zedong boycotte les
sessions de l’ONU), les USA font voter une résolution qui autorise une intervention militaire
de l’ONU aux côtés des Sud-Coréens.
Cependant, en lieu et place des onusiennes, les USA transforment leurs troupes stationnées
dans le pacifique et dirigées par le général Mac Arthur en force de l’ONU. Entre septembre et
octobre 1950, elles interviennent en Corée du sud et réussissent de repousser les nord-coréens
jusqu’au fleuve Yalou situé à la frontière chinoise.
La présence américaine à la frontière chinoise inquiète les autorités de de Pékin qui décident
de mobiliser 1,5 volontaires aux côtés des nord-coréens. Grace à ces combattants, les
Américains sont refoulés jusqu’au sud du 38e parallèle subissant d’importantes pertes
matérielles et humaines. Désemparé, Mac Arthur demande au président Truman d’utiliser la
bombe atomique contre la bombe atomique la Chine. Ce dernier refuse car l’URSS détenait
aussi la bombe atomique depuis 1949.
Le 10 avril 1951, Mac Arthur est remplacé par le général Ridg-Way. Entre 1951 et 1953, ce
dernier réussit à stabiliser la guerre aux environs du 38eparallèle. Entretemps, en juillet 1951
s’engagent des négociations entre les deux parties. Elles aboutiront aux accords de Pam mun-

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Jon le 27 juillet 1953 après la mort de Staline survenue le 5 mars 1953.Ces accords établissent
un cessez-le-feu et fixent la ligne de démarcation le long du 38e parallèle.

2.3. Les conséquences


Le bilan de la guerre est très lourd : près de 2 400000 morts dont 300000 Américains. Elle a
entrainé la hausse du prix des matières premières et a donné une dimension internationale à la
guerre froide. La Chine sort grandie de ce conflit et les USA réussissent à maintenir la Corée
du sud hors de la sphère politique de l’URSS.
La guerre de Corée a aussi accéléré l’intégration des anciens vaincus dans le camp occidental
(signature du traité de sécurité avec le Japon en 1951). Enfin, cette guerre a accéléré la course
aux armements et le réarmement de l’Europe.
Conclusion
La période 1945-1953 a été marquée par plusieurs crises ou conflits opposant les anciens
alliés de la 2e GM divisés en bloc de l’Est et l’Ouest. Les raisons profondes de la rupture de
ces alliées sont multiples. Toutefois, ces crises n’ont pas pu entrainer le monde vers un conflit
généralisé. Ainsi avec la fin de la guerre de Corée, la guerre froide atteint son apogée et reflux
ouvrant ainsi le monde à une nouvelle ère politique : la coexistence pacifique.

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Cours d’Histoire des classes Terminales

O.G.4 ; O.S.4.1

Page de l’apprenant 9
LA COEXISTENCE PACIFIQUE (1953-1962)

Introduction
Avec la fin de la guerre froide en 1953, s’ouvre une nouvelle période politique qui prendra fin
en 1962 :c’est la coexistence pacifique.
I. Définition de la coexistence pacifique
La coexistence pacifique est une période au cours de laquelle les USA et l’URSS décident de
vivre ensemble dans la paix, malgré leur divergence idéologique. C’est donc une ère de
rapprochement Est-Ouest marquée par une volonté de recourir à la négociation diplomatique
pour régler certains conflits qui opposent les deux blocs par le biais des USA et de l’URSS.
II. Les facteurs de la coexistence pacifique
La coexistence pacifique est le résultat de la conjugaison de plusieurs facteurs : les
changements politiques intervenus aux USA et en URSS ; la course aux armements
(l’équilibre de la terreur) ; les dissensions au sein des blocs ; la décolonisation et l’émergence
du tiers-monde.
1. Les changements politiques aux USA et en URSS
1.1. Aux USA
Aux élections présidentielles de 1952, le général Eisenhower, ancien commandant des troupes
alliées en Europe pendant la 2e GM remplace Truman à la présidence des USA. Ayant vécu la
guerre, il fait preuve des idées pacifiques par rapport à son prédécesseur aux idées va-en-
guerre.
Au cours de ces mêmes élections, l’aile droite du parti républicain qui représente le courant
dur du parti est battu par l’aile gauche représentée par les modérés. Pendant longtemps, l’aile
droite avait à sa tête le sénateur Joseph Raymond McCarthy qui pratiquait une politique
anticommuniste systématique dite « chasse aux sorcières».
Grace à un comité d’enquête sénatoriale créé en 1950, il pourchassait et faisait arrêter ou
faisait assassiner toutes les personnes suspectées se sympathie communiste. C’est dans ce
contexte que le couple Rosenberg fut exécuté sans preuve au motif d’avoir livré à l’URSS le
secret de la bombe atomique. En 1954, le Maccarthysme fut condamné et dénoncé par le
sénat.

1.2. En URSS
Le 5 mars 1953, Staline meurt et ses successeurs Malenkov premier ministre et Khrouchtchev
premier secrétaire du parti communiste relancent l’idée de la coexistence pacifique autrefois
suggérée par Staline. Conscients du retard économique et technologique de l’URSS par
rapport aux USA, ils soutiennent une politique d’apaisement afin de promouvoir l’économie
et la technologie.

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Plus tard, après avoir effacé tous ses concurrents politiques, Khrouchtchev inaugure une série
de voyages diplomatiques aussi à l’ouest qu’à l’est. Il prend contact avec de nombreux
hommes politiques et prononce des discours très rassurants .En 1959, il se rend aux USA où il
annonce un discours très applaudi à l’ONU.
En 1960, il se rend en France où il rencontre le général De Gaulle. L’année suivante,
Khrouchtchev rencontre le président américain Kennedy à Viennes en Autriche, etc.
2. La course aux armements
Pendant la guerre froide, les deux blocs s’étaient lancés dans une course aux armements.
Chacun d’eux voulait disposer des armes plus terrifiantes. C’est ainsi les USA, l’URSS et la
France obtiennent la bombe atomique respectivement en 1945,1949 et 1960.Entre 1952 et
1953, les USA et l’URSS disposent de la bombe à hydrogène (bombe H). En 1957, la Grande-
Bretagne l’obtient aussi ; au cours de la même année, l’URSS lance le premier satellite
artificiel appelé Spoutnik. Par la suite, les USA et l’URSS seront dotées des fusées à
moyennes et longues portées équipées des têtes nucléaires.
De part et d’autre il y a des armes capables de détruire en peu de temps le potentiel
économique de l’adversaire : c’est l’équilibre de la terreur, c’est-à-dire l’égalité des
possibilités destructives des deux camps. Très vite, un téléphone rouge est mis en service
entre Washington et Moscou pour permettre à Eisenhower et Khrouchtchev de dialoguer sur
des questions internationales susceptibles de compromettre la paix internationale.
3. Les dissensions au sein des blocs
Vers la fin de la guerre froide, on assiste à un effritement de la cohésion au niveau des blocs
c’est-à-dire que chaque bloc se trouve très fissuré et perd par conséquent son unité.’
3.1. Les dissensions au sein du bloc occidental
Au niveau du bloc de l’Ouest, les fissures sont attestées par le mécontentement de la France et
de la Grande-Bretagne face aux USA qui ne les assistent pas dans leurs guerres coloniales.
Ainsi, en mars 1957, par le traité de Rome, 6 pays à savoir la France, la R.F.A, l’Italie, la
Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg institue un marché commun : C.E.E (Communauté
économique européenne) une puissance économique capable de concurrencer les USA.
3.2. Les dissensions au sein du bloc de communiste
A l’est, les partenaires de l’URSS n’admettent plus la politique hégémonique de celle-ci et en
même temps son rapprochement avec les USA. Les nouvelles autorités soviétiques sont
traitées de révisionnistes. La preuve de ces dissensions est le schisme yougoslave en 1948, les
manifestations de Budapest en Hongrie en 1946 et plus tard la rupture avec la Chine.
4. La décolonisation et l’émergence du tiers-monde
Pendant que les deux blocs s’affrontent dans la guerre froide, les pays colonisés réclament
leurs indépendances qu’ils obtiennent entre 1945 et 1963.Mais dès 1955, les pays
indépendants refusent de s’aligner sur l’un ou l’autre des deux blocs. Ils forment un troisième
bloc indépendant des deux premiers: le tiers-monde.

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III. Les crises de la coexistence pacifique


En dépit de la volonté d’entente des deux grandes puissances pendant la coexistence
pacifique, trois grandes crises ont failli déstabiliser la paix mondiale : la crise de Suez, la
deuxième crise de Berlin et la crise de Cuba.
1. La crise de Suez de 1956
1.1. Les causes
Depuis le règne du pacha Mehmet Ali, l’Égypte avait envisagé un programme de
développement agricole qui devait passer par la construction du barrage sur le Nil. En 1952, le
mouvement des officiers avec à sa tête le colonel Gamal Abdel Nasser alors âgé de 36 ans
renverse le roi Farouk Ier. Il relance le projet de développement agricole et de modernisation
du pays lié à la construction du barrage d’Assouan. Pour y parvenir, il compte sur l’aide
financière des Occidentaux qui malheureusement tergiversent. En effet, ces derniers accusent
Nasser d’avoir reçu une livraison d’armes des pays de l’Est.
Devant ce refus, il se tourne du côté des Soviétiques, qui acceptent de lui fournir l’aide
financière et technique. Ainsi comme pour manifester son mécontentement vis-à-vis de
l’ouest, Nasser va décider de nationaliser le canal de Suez construit par les Franco-
Britanniques pour écourter le parcours entre l’Europe et l’Asie. Le 26 juillet 1956, il annonce
cette nationalisation au cours d’un discours. Les intérêts économiques de la Grande-Bretagne
et de la France dans cette région sont donc menacés.
1.2. Les manifestations

En ressuscitant le conflit israélo-arabe, les Franco-Britanniques lancent l’Israël contre


l’Egypte le 29 octobre 1956.Dans la foulée, les franco-britanniques bombardent Port-Saïd et
Port-Fouad ainsi que des aérodromes égyptiens.

Cette agression aux élans coloniaux est vite condamnée par les USA et l’URSS. C’est ainsi
que si les USA exercent une pression financière sur son alliée la Grande-Bretagne, l’URSS
menace d’expédier une bombe atomique sur Paris et Londres. L’Assemblée générale des
Nations unies vote à l’unanimité une résolution qui exige un cessez-le-feu et le retrait
immédiat des troupes étrangères d’Égypte. Le 7 novembre 1956, Israéliens, Français et
Britanniques évacuent l’Egypte.

1.3. Les conséquences

La crise de Suez a entrainé l’affaiblissement et la perte de crédit de la France et de la Grande-


Bretagne au profit des USA et de l’URSS. Bien que militairement vaincu, Nasser sort
politiquement victorieux. Désormais, il est aux yeux du monde arabe le symbole de la lutte
anticoloniale. Par cette crise, le canal de Suez échappe au contrôle des Occidentaux et
l’Egypte retrouvent définitivement son indépendance.

2. La deuxième crise de Berlin

2.1. Lescauses

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Depuis la division de l’Allemagne en deux Etats en 1949, les Berlinois vivaient dans un
contraste saisissant. Ceux de l’ouest avaient un bon train de vain, bénéficiaient des droits et
libertés (liberté de parole, liberté de mouvement, liberté religieuse, liberté de pensée…) par
contre les Allemands de Berlin Est vivaient dans des conditions médiocres et se voyaient
réduits les droits et libertés.

Pour toutes ces raisons, plusieurs allemands de Berlin Est passaient de l’autre côté, c’est-à-
dire à Berlin Ouest. Au total, près de 2,240 000 Allemands de Berlin Est étaient passés à
l’Ouest entre 1952-1961.Il ya aussi le fait que les Soviétiques avaient essuyé un refus des
Occidentaux sur la question de la gestion de la ville de Berlin par rapport à l’entente de
Potsdam (commission interalliée qui devait gérer la ville de Berlin).

2.2. Les manifestations

Devant cet exode, les dirigeants de la RDA décident d’ériger dans la nuit au cours de la nuit
du 17 au 18 aout 1961 un mur séparant les deux villes :"le mur de Berlin". Ce mur fut un
rempart de 4 km de haut, 2m d’épaisseur et 46 km de long dominé par 200 miradors et 250
abris bétonnés. Il y avait au-delà de ce mur des zones hérissées de barbelés ou quelquefois
minés, ce qui rendait très dangereux toute tentative de franchissement. Dix mille hommes
armés assuraient la garde et tiraient sans sommation sur quiconque voulait franchir le mur.

2.3. Les conséquences

La construction du mur de Berlin fut dénoncée par les Occidentaux qui le qualifièrent de "mur
de la honte" mais n’envisagèrent aucune mesure de rétorsion. Désormais, le sang aryen était
divisé dans les conditions les plus douteuses.

3. La crise de Cuba (crise des fusée, crise de la baie des cochons)

Cuba est une île située au large des côtes américaines (160km) en plein océan atlantique sinon
dans la mer des Caraïbes. Ancienne colonie espagnole, Cuba était indépendante depuis 1898
grâce au soutien des USA. De ce fait, l’ile de Cuba était placée sous l’influence américaine.

En 1952, Batista accède au pouvoir et instaure une dictature à Cuba. Pendant cette dictature,
Lees USA contrôlent plus de 40% de l’économie cubaine et assurent 80% de la
commercialisation du sucre qui est la principale activité économique de l’ile.

En 1958 la situation politique de l’ile s’aggrave et permet ainsi à Fidèle Castro de renverser le
dictateur. Le 1er janvier 1959, il s’installe au pouvoir.

3.1. Lescauses

Une fois installé au pouvoir, le régime de Castro procède à la nationalisation des industries
sucrières qui appartiennent aux Américains. Mécontents, les USA imposent un embargo
contre Cuba dès 1960 en refusant d’acheter le sucre cubain et de fournir des pièces de
rechange à l’industrie.

Demeuré inflexible, Castro décide d’ouvrir Cuba à l’URSS qui devient le principal client de
sucre et fournisseur des pièces de rechange. Ce retournement de la Havane vers Moscou
entraine la rupture totale de Cuba avec les USA en 1961.

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3.2. Les manifestions

Dès ce moment, le gouvernement des USA cherche à renverser le régime de Castro. Avec
l’aide de la C.I.A, il recrute parmi les opposants au régime de la Havane et mercenaires qui
seront formés aussi bien au Nicaragua qu’en Floride.

Avec ces mercenaires, ils organisent un débarquement sur les plages cubaines de la baie des
cochons afin de renverser le régime de Castro. Malheureusement, Castro fait échouer l’action
grâce aux informations livrées par l’URSS.

Conscient du danger américain qui menaçait son régime, Castro sollicite la protection de
l’URSS qui lève aussitôt l’embargo. Ensuite, l’URSS construit à Cuba un système de défense
militaire constitué par des rampes de lancement de fusées dirigées vers les USA. Tout ceci se
passe alors que les USA sont en pleine période électorale.

A la fin de des élections, Kennedy est élu président des USA. Il fait survoler Cuba par un
avion espion de type U2 qui prend des photographies sur l’ile. L’analyse de celles-ci révèle
que Cuba est désormais doté des engins qui menacent la sécurité des USA. Kennedy exige
donc à Moscou de retirer ses engins militaires au risque d’une confrontation militaire entre les
deux grands. En même temps, il instaure le blocus total de l’ile le 22 octobre 1962.

Face au risque d’une confrontation, le secrétaire général de l’ONU le Birman U Than engage
une médiation entre les deux belligérants. Le 25 octobre 1962, Khrouchtchev accepte de
retirer ses engins militaires. En échanges, les Américains promettent de plus menacer
militairement Cuba mais aussi de retirer les fusées qu’ils avaient placées en Turquie.

3.3. Les conséquences

La crise de Cuba a entrainé d’un côté un succès politique pour Kennedy et de l’autre côté la
personnalité politique de Khrouchtchev est entamée. Par ailleurs, il y a la persistance de
l’embargo américain sur Cuba.

Dans le but d’éviter pareille situation, les deux grands décident d’améliorer leur
communication. Ainsi, il sera installé entre le Kremlin et la Maison Blanche une ligne rouge
téléphonique directe connue sous le nom de "téléphone rouge". Enfin, l’URSS est aussi
épargnée du danger que constituaient les fusées implantées en Turquie (par les Américains).

Conclusion

La coexistence est une période de paix armée et de méfiance entre les USA et l’URSS.

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O.G.4 ; O.S.4.2 Page de l’apprenant 10

LES RELATIONS EST-OUEST PENDANT LA DÉTENTE (1962-1975)

Introduction
Avec la fin de la coexistence pacifique en 1962, s’ouvre une nouvelle période de l’histoire des
relations internationales de l’après-guerre : la détente.
I. Définition de la détente
La détente est le dégèle, l’apaisement des relations entre l’est et l’ouest de 1962 à 1975.En
d’autres termes, c’est une période des relations moins tendues entre les deux grands, à savoir
les USA et l’URSS.
II. Les causes de la détente dans le bloc capitaliste et dans le bloc socialiste
La tendance à la normalisation des relations est-ouest entre 1962 et 1975 est la conséquence
des dissensions aussi bien dans le bloc capitaliste que dans le bloc socialiste.
1. Les dissensions dans le bloc capitaliste
1.1. Crise au sein de l’OTAN entre De Gaulle et les USA
La structure militaire du bloc de l’Ouest à savoir l’OTAN (Organisation du Traité de
l’Atlantique Nord) est à la source d’un conflit qui oppose la France du général De Gaulle aux
USA.
En effet, De Gaulle reproche aux USA leur dirigisme au sein de l’OTAN. Autrement dit, la
France critique la politique américaine au sein des structures militaires de l’OTAN. Pour cette
raison, elle finira par se retirer de l’OTAN et d’évacuer les différentes bases de l’OTAN
implantées dans les territoires français. En même temps, la France boude les traités sur la non-
prolifération nucléaire signés entre l’URSS et les USA en juillet 1968.
1.2. La crise de Chypre entre la Grèce et la Turquie
Colonie britannique, Chypre devient une république indépendante en aout 1960.Mais la
population de l’ile est composée de deux communautés : les Grecs (80% du total) et les Turcs
(20%).Des affrontements éclatent et se multiplient dès 1961entre les deux communautés qui
se disputent l’appartenance de l’ile. La Turquie finit par envahir le nord de l’ile tandis que la
Grèce occupe le sud. Le conflit chypriote opposant deux alliés des USA fragilise également
l’entente au sein du bloc capitaliste.
1.3. Crise du système monétaire international
Vers la fin de la guerre, précisément en 1944, les alliés à Bretton Woods consacrent le dollar
comme monnaie de référence (seul monnaie convertible en or).Malheureusement, au début
des années 1960, les USA connaissent un grave déficit commercial. Pour corriger ce déficit,
ils multiplient les dollars papiers. L’inflation monétaire qui en résulte provoque une panique
ou un désordre qui aboutit à la dévaluation du dollar à deux reprises ; la première fois en 1971
et la deuxième en 1973.

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Cours d’Histoire des classes Terminales

2. Les dissensions dans le bloc socialiste


2.1. Rupture entre la Chine et l’URSS
Après le mort de Staline en 1953, les nouvelles autorités soviétiques (Khrouchtchev) mènent
une politique d’ouverture à l’est. En même temps, elles mènent une politique de
déstalinisation. Cette politique est critiquée par les autorités chinoises qui accusent les
autorités soviétiques de sacrifier la révolution communiste.
En même temps, les Chinois critiquent les nouvelles autorités soviétiques qui pratiqueraient
une politique expansionniste. C’est à ce titre qu’ils les qualifient des nouveaux "Tsars". Enfin,
la Chine et l’URSS se disputent le tracé de leur frontière commune. De nombreux incidents
armés surviennent au point où en 1962 les deux pays rompent leurs relations diplomatiques.
2.2. La crise tchécoslovaque 1968 (printemps de Prague)
Après la chute du stalinien Novotny en Tchécoslovaquie, une équipe de libéraux dirigée par
Alexander Dubcek arrive au pouvoir. Ces nouveaux dirigeants tentent de faire renaître le
pluralisme politique. Ils abolissent la censure et réhabilitent les victimes du stalinisme.
Cette politique inquiète les autorités de Moscou et les autres membres du pacte de Varsovie.
Ces derniers exigent le 7 juillet 1968 que Prague lutte contre ces éléments qualifiés de
réactionnaires. A ce propos, Brejnev premier secrétaire du PECUS rencontre Dubcek et
multiplie des pressions sur lui en vue d’un retour à l’orthodoxie.
Malheureusement, cette démarche n’aboutit pas. C’est ainsi que dans la nuit du 20 au 21 aout
1968, les cinq armées du "pacte de Varsovie" fortes de 600 000 hommes envahissent la
Tchécoslovaquie. Les dirigeants libéraux sont arrêtés et déportés à Moscou où ils sont
contraints par le "Politburo" à signer les accords du 26 aout 1968 par lesquels ils renoncent
aux accords de printemps de Prague. Enfin, Dubcek sera remplacé par Gustav Husak un
communiste favorable à Moscou. Cette intervention étrangère dans les affaires intérieures de
la Tchécoslovaquie provoque une émotion considérable en occident.
III. Les manifestations de la détente
Le dégel des relations est-ouest entre 1962 et 1975 est attesté par plusieurs faits. Parmi ces
faits, il y a :
1. La négociation sur la limitation des armes stratégiques
A ce sujet, les USA et l’URSS parviennent le 17 juillet 1968 à la signature du traité de la
non-prolifération des armes nucléaires. Cent quinze Etats adhèrent à ce traité et l’agence
internationale de l’énergie atomique (AIEA) est chargée de veiller sur le respect de ce traité.
Ensuite, en mai 1972, Nixon (USA) et Brejnev (URSS) signent à Moscou les accords de
SALT1 qui limitent pour la première fois le nombre de missiles stratégiques.
2. Les accords politiques entre la RFA et la Pologne
Dans cette même période, la RFA et la Pologne signent des accords politiques sur la
reconnaissance mutuelle des deux Etats.
3. Les accords entre les deux Allemagnes

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En 1969, Willy Brandt devient chancelier de la RFA et engage une politique de


rapprochement et d’ouverture à l’est. En décembre 1972, les Etats signent un traité de
reconnaissance mutuelle. Ils entrent à l’ONU en 1973.
4. La conférence de paix d’Helsinki sur la paix et la sécurité en Europe
Le 1er aout 1975, les accords d’Helsinki en Finlande sont signés par 33 Etats européens dont
l’URSS mais aussi par les USA. Ces accords doivent permettre la coopération entre les Etats,
la libre circulation des personnes et des idées. Aussi, les Occidentaux (bloc capitaliste)
reconnaissent les frontières de l’est héritées de la guerre. En retour, les Soviétiques
proclament leurs intentions de respecter les droits de l’homme.
5. L’entrée de la Chine populaire à l’ONU
Le 25 mai 1971, la Chine populaire c’est-à-dire celle de Mao-Tsé-Toung devient membre
permanent du conseil de sécurité de l’ONU .Elle remplace donc la Chine nationaliste de
Tchang Kaï-chek.
6. Le retrait des troupes américaines du Vietnam
En 1973, devant une opinion publique américaine de plus en plus hostile à la guerre du
Vietnam, les USA sont obligés de retirer leurs troupes du pays, à la suite des accords de la
conférence de Paris.
IV. Les grandes crises de la détente
La période de la détente a également été marquée par des crises ou conflits à savoir :
1. Le conflit entre l’Inde et le Pakistan
A l’indépendance de l’Inde britannique en 1947, le pays est divisé en deux Etats différents :
l’Inde peuplée en majorité des Hindous et le Pakistan peuplé en grande partie des musulmans.
Malheureusement, juste après l’indépendance et la partition du pays les deux Etats qui se
disputent le Cachemire entrent en guerre.
En effet, le Cachemire peuplé en grande partie des musulmans est convoité par le Pakistan
alors que l’Inde le réclame également du fait qu’à la tête du Cachemire se trouve un souverain
hindou. C’est ainsi que le nord cet État appelé Azad-Cachemire avec pour capitale Gilgit est
rattaché au Pakistan alors que le sud qui porte le nom Jammu-et-Cachemire dont la capitale
est Srinagar est rattaché à l’Inde.
La région de l’Aksaï grande de 4300 km2 occupée par la Chine 1962 complique de plus bel le
statut politique du Cachemire.
2. La guerre du Vietnam

2.1. Les causes

Ce sont :

-la non-application des accords de Genève de 1954,

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-l’existence de deux zones d’influence de part et d’autre du 15e parallèle : le Vietnam du sud
sous l’influence des USA et le Vietnam du nord sous l’influence de l’URSS,

-la détermination ou la volonté des dirigeants nord Vietnamiens et du front national de


libération (FNL) d’unifier les deux zones d’influence en un seul Etat.

2.2. Les manifestations

Le FNL avec l’appui du Vietnam du nord communiste, organise la guérilla par le biais des
opérations de terrorisme, de sabotage, d’infiltration d’hommes et du matériel. L’armée sud
vietnamienne ne réussit pas à enrayer le développement du FNL ainsi que ses différentes
opérations. A la suite d’un incident naval dans le golfe du Tonkin, les USA décident
d’intervenir ouvertement dans le conflit à partir de 1964.

En janvier 1968, les maquisards lancent l’offensive et pénètrent en quelques semaines toutes
les villes du sud. En mai 1968 sous la pression populaire, le président américain Johnson
décide d’arrêter les bombardements au nord. Ainsi, de 1969 à 1972, des négociations
diplomatiques aboutissent à la signature d’un cessez-le-feu le 27 janvier 1973 à Paris. A la
suite de ce cessez-le-feu, les USA se retirent du Vietnam.

En octobre 1974, les nord Vietnamiens considèrent les accords de Paris comme caducs. En
mars 1975, les troupes nord vietnamiennes lancent une nouvelle offensive contre Saigon le 30
avril 1975 et procèdent à l’unification du pays.

2.3. Les conséquences

Ce sont :

-l’unification du pays et proclamation de la république socialiste du Vietnam le 2 juillet 1976,

-les pertes en vies humaines et matérielles,

-l’échec militaire des USA.

3. L’expansion du communisme en Asie du sud-est

La victoire des communistes au Vietnam et en Chine favorise alors l’expansion du


communiste en Asie du sud-est. C’est dans ce contexte qu’au Cambodge et au Laos, les
maquisards soutenus par Hanoi et Pékin arrivent au pouvoir. Les communistes Cambodgiens,
les "Khmers rouges" s’emparent de Phnom-Penh le 17 avril 1975. Au Laos, la monarchie
cède la place à une république populaire démocratique en décembre 1975.
4. Les problèmes du Moyen-Orient
Ils portent sur le vieux conflit entre l’Etat d’Israël et les Etats arabes. Ce problème a déjà
généré quatre guerres (1949, 1956,1967 et 1973).L’instabilité de cette région s’explique aussi
par la volonté des puissances occidentales de contrôler les ressources pétrolières qu’elle
renferme. Jusqu’à ce jour, le problème reste entier c’est-à-dire aucune solution définitive n’a
été trouvée. (Confère l’O.G.6 : Comprendre l’importance géostratégique du Moyen-Orient
dans les relations est-ouest).

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Conclusion
Entre 1962 et 1975, les relations est-ouest sont assez apaisées. Plusieurs évènements
l’attestent et ceux-ci trouvent leur justification dans les dissensions intervenues au niveau des
deux blocs. Toutefois, il y a lieu de signaler que ladite période est émaillée de quelques
conflits ou crises.

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O.G.5 ; O.S.5.1 Page de l’apprenant 11

LES PRINCIPALES CAUSES DE LA DÉCOLONISATION

Introduction

La décolonisation peut se définir comme le mouvement au terme duquel les colonies accèdent
à leur indépendance. Elle s’amorce après la seconde guerre mondiale période au cours de
laquelle la domination coloniale est de plus en plus remise en cause par les peuples opprimés.
Ce mouvement d’émancipation commence plus tôt en Asie, un peu plus tard en Afrique.
L’indépendance est l’aboutissement d’un processus qui a été tantôt violent tantôt pacifique.

I. Les principales causes de la décolonisation

1. La deuxième guerre mondiale et la lutte pour la liberté

La 2e GM était une des causes du mouvement de décolonisation dans le monde. En effet, en


faisant largement appel aux hommes (supplétifs) et aux ressources de leurs empires coloniaux,
les métropoles contractèrent une dette envers les peuples colonisés.

En même temps, en allant combattre aux côtés de leurs maitres, les colonisés avaient compris
qu’ils luttaient au nom des principes de la liberté qui leur était pourtant refusé dans les
colonies par leurs maitres.

Enfin, la facilité et la rapidité avec laquelle les puissances de l’axe (Allemagne, Japon)
avaient balayé la France en Indochine et même en Europe éveillèrent l’idée de la lutte chez les
peuples colonisés. Désormais le mythe de l’invincibilité de l’homme blanc était vaincu.

2. Le rôle de l’ONU

C’est sur la base de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes que l’ONU soutient les
territoires sous-mandat comme la Syrie, l’Irak, l’Iran, la Palestine dans l’accession à
l’indépendance. Elle devient dans les années 1950 la tribune de l’anticolonialisme sous
l’impulsion des pays de la ligue arabe et des premiers pays asiatiques indépendants comme
l’Inde, l’Indonésie, l’Indochine.

3. Le rôle de l’élite intellectuelle

Pour mieux asseoir le système coloniale, le colonisateur avait construit des écoles pour former
des agents d’exécution comme : les interprètes, les moniteurs…Quelques-uns d’entre eux sont
allés étudier dans les métropoles où ils se sont imprégnés des idées d’égalité, de dignité, de
liberté, de droits de l’homme et de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Face à l’intransigeance des puissances coloniales, à l’oppression et toutes les privations dont
les peuples indigènes étaient victimes, les élites intellectuelles développaient un sentiment
nationaliste et désiraient assurer elles-mêmes les destinées de leurs territoires.

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Cours d’Histoire des classes Terminales

Ainsi naissent des mouvements dirigés par des nationalistes comme Ghandi et Nehru en Inde,
Ho-Chi-Minh en Indochine, Soekarno en Indonésie, Nkwame Nkrumah au Ghana, Nasser en
Egypte, Bella en Algérie, Habib Bourguiba en Tunisie, Ben Youssef au Maroc, Félix
Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire, Léopold Sédar Senghor, Jomo Kenyatta au Kenya,
Sékou Touré en Guinée, Patrice Lumumba au Congo-Belge.
4. La position des USA et de l’URSS
En ce qui concerne les USA, ils sont une ancienne colonie britannique. Ayant connu les affres
de la colonisation, ils ont toujours gardé un reflex anticolonial. A cette première raison
s’ajoute la volonté américaine d’affaiblir les nations concurrentes d’Europe en leur privant les
ressources d’approvisionnement en matières premières et les débouchés afin de rendre la
compétition économique plus saine. Enfin, susciter l’espoir de faire des nouveaux Etats
indépendants des alliés, des clients et des fournisseurs des matières premières.
Par ailleurs, les USA considèrent la colonisation comme une source permanente de conflit.
C’est pour cette raison qu’en 1941 dans la charte de l’Atlantique, le président américain
Roosevelt évoquait le droit de chaque peuple à choisir la forme de gouvernement sous
laquelle il doit vivre…
Quant à l’URSS, elle est par essence une puissance anticoloniale. Son idéologie marxiste
condamne le colonialisme, l’expression de l’exploitation de la masse indigène. Ainsi, à
chaque congrès de l’International communiste, le colonialisme est condamné.
L’URSS voit en ces Etats en lutte des partenaires dans la lutte pour une société égalitaire ;
aussi encourage-t-elle l’implantation des partis communistes dans les pays l’Inde,
l’Indochine…
5. La position des églises chrétiennes
Certes les missionnaires catholiques et protestants ont mis à profit ce système pour propager
la foi chrétienne, mais en diffusant l’évangile et en propageant l’idée de l’égalité de tous les
peuples, ils ont été involontairement parmi les promoteurs de l’idée d’émancipation.
Conclusion
La décolonisation s’est expliquée par plusieurs facteurs dont les peuples colonisés sont des
acteurs déterminants.

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O.G.5 ; O.S.5.2 Page de l’apprenant 12

LES TYPES DE DÉCOLONISATION

Introduction
I. La décolonisation pacifique
1. En Asie
Dans le mouvement de décolonisation qui s’amorce dès 1945, l’Asie est le premier continent
à avoir ébranlé les chaines de la colonisation. La présence européenne en Asie a suscité la
création d’une grande communauté : l’Asiatisme.
1.1. L’Inde
En Inde, les Anglais avaient promis l’indépendance pour la fin de la Seconde Guerre
mondiale. Mais celle-ci est retardée en raison de l’antagonisme entre les deux communautés
musulmane et hindouiste. Lord Mountbatten, Vice-roi des Indes chargé de réaliser les
transferts de pouvoir, propose finalement un plan de partition du pays (plan du 3 juin 1947)
accepté par les deux parties concernées. Le 15 aout 1947, le monde indien devient
indépendant, mais perd son unité puisqu’il donne naissance à deux Etats, l’Inde et le Pakistan.

2. En Afrique
La décolonisation de l’Asie entraine celle d l’Afrique. Tirant les leçons des guerres
d’Indochine et d’Algérie, le général De Gaulle accorde pacifiquement l’indépendance dont le
processus commence depuis 1944 jusqu’en 1960.

2.1. L’Afrique noire française


En Afrique noire française, l’évolution sera progressive puisque les décisions de la France
laissaient entrevoir sa volonté de perpétuer l’ordre ancien.

2.1.1. La conférence de Brazzaville, 30 janvier-8 février 1944


Sur instruction du Général De Gaulle, elle est présidée par Félix Eboué, premier gouverneur
noir de l’AEF. Y prennent part : 21 gouverneurs, 9 membres de l’Assemblée constitutive
française. Aucun représentant des indigènes n’est invité.
Plusieurs décisions y sont prises :
-l’abandon de la politique d’Assimilation,
-la suspension du code de l’indigénat,
-la suspension du travail forcé,
-l’amélioration des conditions de santé, d’éducation…
-la création d’une assemblée fédérale,
-la mise en place d’une assemblée en métropole dans laquelle les indigènes devaient être
représentés.
Cependant, les droits à une autonomie complète ou l’indépendance des colonies furent rejetés.

2.1.2. L’Union Française : 1946


Le 27 octobre 1946, l’empire français est remplacé par l’Union Française (2e étape de la
colonisation).
Plusieurs dispositions sont adoptées :
-la suppression du code d’indigénat,
-l’abolition du travail forcé,

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-la création d’un fonds d’investissement,


-l’attribution de la citoyenneté française à tout ressortissant d’outre-mer,
-la création de trois(3) organes la présidence,…..
L’Union Française débouche sur un échec.

2.1.3. La Loi-cadre :1956


Votée en 1956, elle marque une profonde évolution dans les rapports entre la métropole et les
territoires d’outre-mer. La Loi-cadre est créée par Gaston Defferre, ministre français d’outre-
mer. Elle envisage la généralisation du suffrage universel (vote), l’association des Africains à
la gestion de leurs propres affaires, la mise en place d’un Conseil de gouvernement dans
chaque territoire présidé par un gouverneur général.

2.1.4. La Communauté : 1958


Elle est la dernière tentative de la France pour sauvegarder son empire. Revenu au pouvoir en
1958, De Gaulle nécessite les progrès politiques en Afrique noire. Une nouvelle constitution
est rédigée ; celle-ci est ratifiée par référendum le 28 septembre 1958 dans toutes les colonies
sauf la Guinée de Sékou Touré qui vote « non » à 94,4% et devient immédiatement
indépendant le 2 octobre 1958.
La Communauté est donc formée par la France et les Etats désormais autonomes.

2.1.5. Les indépendances : 1960


Malgré les hésitations et les guerres dans certaines colonies, l’Afrique accède dans sa majorité
à la souveraineté internationale par des accords multiformes.

II. La décolonisation violente


1. En Asie
1.1. L’Indochine
L’Indochine est une presqu’ile colonisée par les Français dans la deuxième moitié du XIXe
siècle et divisée en plusieurs composantes. Jusqu’en 1945, le gouvernement de Vichy y avait
collaboré avec l’occupant japonais.
Après le départ des occupants japonais, en septembre 1945, le communiste Ho Chi Minh
proclame la République démocratique du Vietnam (Cochinchine, Annam, Tonkin).
La France reconnait le Vietnam comme un Etat libre dans l’Union française en mars
1946.L’opinion française ne l’accepte pas. A la suite d’attentats, l’Amiral Thierry
d’Argenlieu, à la tête de la flotte française donne l’ordre de bombarder le port de Haiphong
(6000 morts). En représailles, le Vietminh massacre 200 Européens à Hanoï (novembre 1946).
La France tient les grandes villes mais son armée ne peut venir à bout de la guérilla des
troupes du général Giap qui tiennent les campagnes et son aidées à partir de 1949 par la Chine
communiste.
Le 7 mai 1954, le Vietminh attaque la plus grande base militaire française en Indochine : Diên
Biên Phu où 1500 Français sont tués. Devant cette défaite, les troupes françaises choisissent la
capitulation. Les deux parties signent des accords de Genève du 21 juillet 1954 qui mettent fin
aux hostilités et partagent le pays en deux de part et d’autre du 17e parallèle.
Au nord, la république de Viêt Nam qui est communiste avec pour capitale Hanoï, et au sud
une république nationaliste dirigée par Ngô Ðình Diêm avec pour capitale Saïgon.

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2. En Afrique
2.1. L’Algérie
Depuis le XIXe siècle, l’Algérie est une colonie de peuplement de la France qu’elle considère
comme partie intégrante de la République.

Au début des années 1950, on dénombre près d’un million de Français appelés "pieds noirs"
et plus de neuf(9) millions d’indigènes musulmans.
Le 1er novembre 1954, le FN créé par Ahmed Ben Bella lance une insurrection qui se traduit
par 70 attaques simultanées. C’est le début d’une longue guerre contre les Français. En aout
1956, près de 100 Français sont assassinés à Constantine. La France réplique en tuant 1000
Algériens. La guerre gagne toute l’Algérie.
En 1958, le Général De Gaulle finit par reconnaitre le droit à l’autodétermination de
l’Algérie. En novembre 1960, il affirme clairement son intention d’émanciper l’Algérie. Ainsi
des négociations commencent entre la France et le FNL aboutissant à la signature des accords
d’Evian qui consacrent l’indépendance de l’Algérie 18 mars 1962.
Près de 900 000 "pieds noirs" quittent l’Algérie pour la France craignant des violences de la
part des Algériens.
Conclusion
La décolonisation a été soit pacifique soit violente, selon les régions.

1944 1946 1956 1958 1960

Conférence de L’Union La Loi-cadre La Communauté Les indépendances


Brazzaville française

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O.G.5 ; O.S.5.3 Page de l’apprenant 13

LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DE LA DÉCOLONISATION DU CONGO

Introduction
La décolonisation du Congo est le fruit d’un long processus qui s’est réalisé en plusieurs.
I. La naissance du nationalisme
Le nationalisme est caractérisé par des mouvements comme : l’amicalisme et les églises
syncrétiques.
1. L’Amicalisme
L’Amicalisme est un mouvement issu de l’association amicale des originaires de l’AEF créé
par André Grénard Matsoua (né le 17 janvier 1899 à Mandzakala) le 17 juillet 1926 à Paris.
Cette association vise à promouvoir l’éducation, morale, intellectuelle et religieuse. Très vite,
elle prend une connotation politique et tend vers l’anticolonialisme.
Le 4 juin 12 octobre 1928, l’Amicalisme adresse deux lettres au Président du Conseil.
Matsoua réclame la suppression du code de l’indigénat et l’accession de tous les Africains à la
citoyenneté française. C’est ce qui pousse l’administration coloniale à frapper sévèrement les
dirigeants de l’amicalisme. D’où l’arrestation de Matsoua à Paris le 3 avril 1940 et rapatrié à
Mayama où il décède en janvier 1942 dans sa prison.
Certains militants de l’amicalisme privés des hommages qu’ils devraient rendre à leur leader
ont transformé le mouvement en une église : le Matsouanisme. Ses adeptes refusent de payer
l’impôt puis de porter les cartes nationales d’identité. On les appelle également des
"corbeaux", ils croient que Matsoua reviendra un jour car, il est en voyage.
2. Les églises syncrétiques
Le syncrétisme est un système religieux qui tend à mélanger plusieurs doctrines : c’est le cas
du Kimbanguisme et du Lassysme.
2.1. Le Kimbanguisme
C’est un mouvement de résistance sous la forme religieuse mené par le prophète et chef
spirituel Simon Kimbangu contre Léopold II et l’Etat Belge. Eduqué dans une mission
protestante, Kimbangu aurait été visité par le Saint Esprit qui lui aurait révélé sa vocation, en
mars 1921.Le Kimbanguisme est un mouvement religieux et politique qui a pour but de lutter
contre les religions importées et favoriser la dignité de l’homme noir.
Les adeptes de Kimbangu le considérèrent comme le messie qui délivrera l’homme noir de la
servitude et installera l’égalité entre les peuples. Bref, les idées kimbanguistes sont très
nocives pour les colonisateurs. Elles finiront par se propager au Moyen Congo.

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2.2. Le Lassysme
Encore appelé le Zéphirisme, le Lassysme est aussi un mouvement religieux politique né le 5
janvier 1948 à Dolisie sous l’inspiration de Lassysme Zéphirin. Sous différents formes, il
réclame pour le Moyen Congo l’indépendance.
II. Les partis politiques du Congo
L’opportunité offerte aux peuples colonisés par la constitution d’octobre 1946 favorise
l’émergence des partis politiques au Congo :
-le Parti Progressiste Congolais(PPC) créé le 21 novembre 1946 à Pointe-Noire par Jean Félix
Tchikaya et Stéphane Tchitchele ;
-le Mouvement Socialiste Africain (MSA) créé en 1946 par Jacques Opangault avec pour
siège Brazzaville,
-l’Union Démocratique pour la Défense des Intérêts Africains (UDDIA) créé le 27 mai 1956 à
Brazzaville par Fulbert Youlou.
III. La marche vers l’indépendance
L’accession du Congo à l’indépendance s’est faite de manière progressive.
1. Le Moyen Congo dans l’Union Française (1946-1956)
Les abus des colonisateurs sur les Congolais suscitent l’opposition des indigènes. Ainsi dans
le cadre des réformes visant à pacifier le territoire, les Français suppriment le code de
l’indigénat instauré depuis 1910, le travail forcé ; accordent la citoyenneté française à tout
ressortissant d’outre-mer, le droit de vote aux jeunes âgés de 21 ans et plus.
Cependant, toutes ces réformes sont loin de satisfaire directement les attentes des peuples
colonisés qui aspirent à l’indépendance. Ainsi, ils vont créer des partis politiques comme
moyen pour faire pression sur la métropole.
2. Le Moyen Congo sous la Loi-cadre (1956-1958)
Conformément aux conclusions de la conférence de Brazzaville réaffirmées par la constitution
d’octobre 1946, les territoires coloniaux vont se doter des assemblées locales afin que les
indigènes exercent leur droit de vote.
Ainsi, le 31 mars 1957, se déroulent les élections pour doter le Moyen Congo d’une
assemblée locale. Les trois(3) partis politiques s’engagent. Le M.S.A et son allié le P.P.C les
remportent de 23 voix contre 22 pour l’U.D.D.I.A. Jacques Opangault est donc élu chef du
premier gouvernement du Moyen Congo avec pour capitale Pointe-Noire.
3. Le Moyen Congo sous la communauté Franco-africaine (1958-1960)
Le 24 aout 1958, le général De Gaulle revient à Brazzaville. Il prononce au stade Eboué un
discours dans lequel il propose aux territoires africains de former avec la France la
Communauté Franco-Africaine. Cette disposition est largement approuvée au Moyen Congo à
99,4% de suffrages exprimés, à l’issue d’un référendum organisé pour la circonstance le 28
septembre 1958.

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Le 28 septembre 1958, l’Assemblée territoriale se réunit à nouveau à Pointe-Noire (capitale


du Moyen Congo). Elle vote à 44 voix et une abstention la proclamation de la République du
Congo. En effet, ce jour-là à l’Assemblée territoriale l’U.D.D.I.A de l’Abbé Fulbert Youlou
est devenue majoritaire suite à la défection d’un député du P.P.C en septembre 1957, ont été
adoptés l’acte constitutionnel proclamant la république du Congo, le drapeau « vert-jaune-
rouge» et l’hymne « la congolaise » comme symboles de la République.
Le 8 décembre 1958, à 23 voix contre 22 voix, l’Abbé Fulbert Youlou est élu chef du
gouvernement. Dès son élection à la primature, il décide de transférer automatiquement la
capitale de Pointe-Noire à Brazzaville. Mais l’élection de Youlou et le transfert de la capitale
de Pointe-Noire à Brazzaville plongent le pays dans une crise tribalo-politique du 16 au 20
février 1959 dont le bilan officiel fait état de 99 morts et de nombreuses arrestations dans le
camp du MSA.
Le 27 juin 1959, la nouvelle Assemblée qui s’appelle dorénavant "Assemblée nationale" élit
Youlou comme premier ministre avant d’en faire Président de la République le 21 novembre
1959, pendant qu’Alphonse Massamba Débat devient président de l’Assemblée nationale.
4. La négociation de transfert des compétences, 15 aout 1960, proclamation de
l’indépendance
Conformément aux engagements pris par la France en proposant la communauté aux
territoires noirs d’Afrique et suite à la pression internationale à laquelle s’ajoute la pression du
nationalisme congolais, "un accord de transfert de compétences" est ratifié le 28 juillet 1960
entre le Congo et la France. Et, le 15 aout 1960, la proclamation de l’indépendance du Congo
a lieu. Le 20 septembre 1960, le Congo est admis comme membre de l’ONU.
Conclusion
La décolonisation du Congo est le fruit d’un long processus marqué par plusieurs étapes dont
la naissance du nationalisme et la marche vers l’indépendance: c’est la décolonisation
pacifique. Car il n’y a pas eu l’utilisation des armes.

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Page de l’apprenant 14
O.G.6 ; O.S.6.1

L’IMPORTANCE GÉOSTRATÉGIQUE DU MOYEN-ORIENT


Introduction
Le Moyen-Orient désigne les régions riveraines de la Méditerranée orientale, du golfe
d’Oman, de la mer rouge et du golfe persique. Cette partie de la planète a pris de l’importance
à la fin de la 2e GM, notamment grâce à la création de l’Etat d’Israël, la décolonisation et
surtout la confrontation est-ouest.
1. Le Moyen-Orient : carrefour entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie
Le Moyen-Orient est le lieu de jonction de trois continents l’Afrique, l’Europe et l’Asie. C’est
aussi un creuset de plusieurs civilisations très anciennes.
2. Le Moyen-Orient : carrefour des peuples et des religions
Le Moyen-Orient est peuplé en majorité d’Arabes. A côté d’eux se trouvent les Kurdes, les
Turcs, les Perses, les Arméniens.
Cette région est un important centre religieux car toutes les religions monothéistes y sont
nées: le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam.
De même, c’est là que se trouvent leurs lieux et leurs villes saints : Saint sépulcre, le mur des
lamentations, la mosquée Al Aksa à Jérusalem, la Mecque en Arabie Saoudite, Médine,
Kerbala.
3. Carrefour des communications maritimes et terrestres
Le Moyen-Orient est un important nœud de communications maritimes qui assure non
seulement la liaison entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, mais aussi avec l’Amérique et
l’Océanie et l’Extrême-Orient.
Ce nœud est constitué :
-du canal de Suez,
-des mers Rouge, Caspienne, Noire et méditerranéenne.
-les détroits de Bab Manab, d’Ormuz, des Dardanelles et du Bosphore, des golfes persiques et
d’Oman.
Les communications terrestres sont assurées par :
-le chemin de fer notamment le transiranien qui relie le golfe Persique à la mer Caspienne,
-les pipe-lines qui conduisent les hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) des zones de
production vers les ports de la région et l’étranger :
• L’oléoduc de Mosul vers le port de Tripoli (Liban) sur la Méditerranée,
• L’oléoduc de Kirkuk vers Haïfa (Israël) sur la Méditerranée,
• L’oléoduc de Koweït vers Bakou (Azerbaïdjan) sur la mer Caspienne.

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4. Enjeu des puissances mondiales


Le Moyen-Orient est depuis plus de cinquante ans un enjeu majeur pour les puissances
mondiales parce qu’il est le premier réservoir mondial de pétrole. La région demeure la
première zone et d’exportation du pétrole à la destination du monde entier.
Le pétrole et les voies maritimes font du Moyen-Orient un enjeu qui alimente les tensions
aussi bien régionales qu’internationales.
5. Diversité des régimes politiques
Il existe une diversité de régimes politiques au Moyen-Orient :
-des républiques laïcs et démocratiques : Turquie, Israël, Irak, Egypte,
-une république islamique : Iran,
-des monarchies : Royaumes d’Arabie Saoudite et Jordanie ; Emirats :Koweit, Qatar, Emirats
Arabes Unis (Dubai, Abu d’Habi, Chorja, Umm Al Qaywayn), Bahreïn ; Sultanat D’Oman.
6. Importance économique et stratégique
L’importance économique et stratégique du Moyen-Orient est incontestable grâce à ses
énormes réserves d’hydrocarbures et sa position géographique.
Dans le contexte de la guerre froide, cette région revêt une grande importance stratégique
parce que d’une part les USA et l’URSS se disputent la région pour avoir accès à ses
ressources pétrolières et aux débouchés à la Méditerranée ; d’autre part, les USA et les USA
veulent contenir le communisme et l’URSS veut lutter contre l’impérialisme occidental.
Conclusion
Le Moyen-Orient est une région d’importance géostratégique majeure. Malgré la fin de la
Guerre Froide, elle demeure un enjeu pour les grandes puissances car en plus des raisons
économiques, il y a également des raisons de sécurité notamment la lutte contre le
fondamentalisme islamique qui entretient le terrorisme. Ce qui nous conduit à évoquer les
grandes crises du Moyen-Orient et leurs conséquences.

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Page de l’apprenant 15
O.G. 6;O.S.6.2

LES GRANDES CRISES DU MOYEN-ORIENT ET LEURS CONSÉQUENCES

Introduction
Depuis la fin de la 2e GM, le Moyen-Orient est devenu une zone d’instabilité à cause de
l’éclatement d’un certain nombre de conflits (la guerre de 6 jours de 1967 et la guerre de
Kippour en 1973), le problème des réfugiés Palestiniens et le terrorisme.
I. La guerre de six jours(1967)
C’est la guerre qui oppose l’Israël aux pays arabes du 5 au 10 juin 1967.
1. La cause
Le colonel Nasser décide de fermer le golfe d’Aqaba, un passage clef du transport
maritime privant les Israéliens de tout approvisionnement en pétrole. Aussitôt Israël considère
ce geste comme une provocation.

2. Les manifestations
Le 6 juin 1967, l’Israël réplique par une offensive militaire foudroyante contre ses voisins
arabes (Egypte, Syrie, Jordanie).En moins d’une semaine, l’armée israélienne occupe le Sinaï,
la bande de Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem Est et le Plateau de Golan. Malgré un cessez-le-
feu imposé par l’ONU, l’Israël refuse de rendre ces territoires tant que son existence n’est pas
reconnue par les USA et les Etats arabes.
3. Les conséquences
Ce sont :
-la défaite militaire des pays arabes et celle et celles de de leurs alliés Soviétiques,
-les USA tirent profit de la victoire d’Israël,
-l’occupation et l’annexion par Israël de vastes territoires.
III. La guerre du Kippour
1. La cause
Tentative de récupération des territoires occupés par Israël pendant la guerre de six jours.
2. Les manifestations
L’Egypte d’Anouar al-Sadate, successeur de Nasser et la Syrie prennent l’initiative de la
guerre du Kippour.
Le 6 octobre 1973, Israël est surpris pendant la fête religieuse du Kippour par une offensive
conjointe de l’Egypte et de la Syrie. La Syrie intervient sur le plateau du Golan et l’Égypte
dans le Sinaï .Cette attaque plonge alors l’armée israélienne dans un état critique. Les Syriens,
aidés par des troupes jordaniennes et irakiennes, prennent tout d’abord l’avantage au nord
mais, le 8 octobre, ils sont stoppés.

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À partir du 11 octobre, les soldats israéliens avancent en Syrie jusqu’à 30 km de Damas. Au


sud, les Égyptiens traversent le canal de Suez et progressent d’environ 10 km dans le Sinaï
occupé par Israël, avant d’être freinés à leur tour. Après l’une des plus grandes batailles de
blindés jamais connues dans la région et au cours de laquelle se distingue le général israélien
Ariel Sharon, le 16 octobre, les Israéliens contre-attaquent puis franchissent le canal de Suez
et envahissent l’Egypte. Mais devant l’ampleur de la situation, les belligérants doivent
accepter un cessez-le-feu imposé par les deux grands (USA et URSS).
3. Les conséquences
-la fin de l’humiliation des pays arabes (Egypte et Syrie),
-l’augmentation du prix du baril de pétrole qui ébranle les économies occidentales qui ont
soutenu Israël,
-la reconnaissance de l’Etat d’Israël par l’Egypte,
-le rapprochement entre l’Egypte et les USA.
III. Le problème des réfugiés palestiniens
1. Les causes
La cause essentielle du problème des réfugiés palestiniens est la création de « l’Etat d’Israël».
En effet, le 14 mai 1948, le Conseil national juif de la Palestine proclame la naissance de
l’État d’Israël. Aussitôt, les armées arabes attaquent le nouvel Etat. Cette guerre israélo-arabe
(1948-1949) prive les Palestiniens de l’Etat que prévoyait le partage de l’ONU en novembre
1947.Le reste de la Palestine (Cisjordanie et Jérusalem Est) est annexé par la Jordanie.
2. Les manifestations
Le problème des réfugiés Palestiniens concerne d’abord la minorité arabe demeurée en Israël
(160 000 environ), que la reconnaissance de la citoyenneté ne dispense pas d’une ségrégation
de fait. Et, surtout, ce problème concerne les 900 000 réfugiés qui ont fui la Palestine. Ces
"émigrés de l’extérieur" répartis entre les pays arabes voisins qui refusent leur intégration,
sont cantonnés dans les camps administrés par l’UNWRA (Organisme des nations unies
chargé de leur assistance).
3. Les conséquences
La vie dans les camps a favorisé l’éveil de la conscience nationale et de l’organisation de la
résistance palestinienne. Ainsi, le Fath « conquête en arabe» est fondé au Koweït par les
émigrés comme Yasser Arafat.
Le congrès palestinien tenu à Jérusalem en 1964, a donné naissance à l’organisation de
libération de la Palestine (OLP) et a adopté la charte nationale palestinienne qui fait la
destruction d’Israël la condition de la Libération de la Palestine.

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V. Le terrorisme
Conclusion
Enfin, la région du Moyen-Orient est une d’une importance géostratégique majeure à cause de
l’existence du pétrole. A cela s’ajoute le problème de terres et de la religion qui conduisent à
de nombreuses crises et au terrorisme.

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Page de l’apprenant 16
O.G. 7; O.S.7.1

LE POUVOIR DÉMOCRATIQUE

I. Définition de la démocratie
La démocratie est un système politique né à Athènes en Grèce. C’est un régime politique dans
lequel le pouvoir appartient au peuple qui en est le souverain primaire. Ainsi Abraham
Lincoln la définit comme le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple.
II. Les fondements de la démocratie
Les principes fondamentaux du pouvoir démocratique sont : les libertés fondamentales, le
suffrage universel, le multipartisme, l’alternance au pouvoir et la séparation des pouvoirs.
1. Les libertés fondamentales
En démocratie, la liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui (l’autre).La
démocratie est régie par des libertés individuelles et fondamentales du genre : liberté
d’expression, liberté de réunion, de pensée, de religion. Les individus doivent pouvoir
s’informer et débattre librement des problèmes de la société.
2. Le suffrage universel
C’est le droit de vote accordé à tous les citoyens sous certaines conditions comme l’âge et la
nationalité. En démocratie on accède au pouvoir par la voie des urnes à l’issue des élections
multipartites, libres et transparentes. Ceux qui gagnent constituent la majorité qui est au
pouvoir, tandis que ceux qui perdent, forment la minorité, donc l’opposition.
Il existe deux types de suffrage universel : le suffrage universel direct (vote par tous les
citoyens) et le suffrage universel indirect (vote par les délégués élus).
3. Le multipartisme
C’est un système politique dans lequel il y a plusieurs partis politiques pour le pouvoir. Il est
considéré comme l’un des piliers de la démocratie. Il permet l’expression de plusieurs
opinions dans une élection.
4. L’alternance au pouvoir
En démocratie, il est interdit de s’accrocher au pouvoir. L’alternance au pouvoir se caractérise
par la succession de plusieurs partis au pouvoir. Elle se fait régulièrement selon le nombre de
mandats, conformément à la constitution d’un pays.
5. La séparation des pouvoirs
La démocratie exige, pour éviter tout abus de pouvoir, la séparation des pouvoirs entre
l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Par ailleurs, la presse se présente comme le quatrième
pouvoir.
Le pouvoir exécutif est exercé par le président de la république ou premier ministre et son
gouvernement. C’est le pouvoir de représenter l’Etat et d’exécuter les lois votées par le
parlement (Assemblée nationale et Sénat).

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Cours d’Histoire des classes Terminales

En ce qui concerne le pouvoir législatif, est tenu par les représentants du peuple qui sont les
députés et les sénateurs. Ceux-ci ont pour rôle de voter les lois et le budget mais aussi de
contrôler l’action du gouvernement.
Quant au le pouvoir judiciaire, il est dans les mains des juges et des magistrats qui veillent au
respect de toutes les lois inscrites dans la constitution. La justice a pour rôle d’arbitrer les
conflits juridiques opposant deux ou plusieurs partis politiques.
Ces pouvoirs doivent être exercés par des personnes différentes ; pas de cumule de pouvoir.
Un organe appelé Conseil constitutionnel ou Cour constitutionnelle est chargé de veiller au
respect de la constitution par les différents pouvoirs.

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Cours d’Histoire des classes Terminales

O.G.7 ; O.S.7.1 Page de l’apprenant 16

LES RÉGIMES POLITIQUES DANS LES PAYS DE VIEILLE DÉMOCRATIE

Introduction
Etablie au XIXe siècle en Europe occidentale puis en Amérique du nord, la démocratie s’est
enrichie au cours du XXe siècle. Elle prend plusieurs formes de régimes : le régime
présidentiel aux USA, semi-présidentiel en France et parlementaire en Grande-Bretagne et en
Allemagne.
I. Le régime présidentiel : USA
Les USA sont un Etat fédéral de cinquante Etats dont chacun est dirigé par un gouvernement
local. Le gouvernement fédéral s’occupe de la politique générale du pays. Les USA sont
dirigés selon le régime présidentiel qui repose sur la séparation nette de trois pouvoirs : le
Président, le Congrès et la Cour suprême.

-Le Président : il cumule les fonctions de chef de l’Etat et de chef de gouvernement. Le


Président est élu pour un mandat de quatre ans au suffrage universel indirect (par les Grands
électeurs) en même temps qu’un vice-président. Chef du pouvoir exécutif, le Président est le
Commandant en chef des forces armés ; il négocie les traités, nomme les diplomates, les
secrétaires d’Etat (ministres), assure l’application des lois. Le président possède un droit de
veto sur les lois votées par le Congrès. Ce veto peut toutefois être contré par un vote à la
majorité des deux tiers (2/3) des membres du Congrès. Il ne peut être renversé par le Congrès
sauf en cas de haute trahison. Il peut dissoudre le Congrès.

-Le Congrès(Parlement) : il exerce le pouvoir législatif et est formé de deux chambres, la


chambre des représentants et le Sénat. La chambre des représentants est élue pour deux(2) ans
et se compose de 435 membres, répartis proportionnellement à la démographie de chaque
Etat. Pour être éligible, il faut être un citoyen Américain depuis 7 ans, avoir 25 ans au moins.
La chambre des représentants a l’initiative budgétaire.
Le Sénat est composé de 100 membres élus pour six ans au suffrage universel direct, à raison
de deux(2) sénateurs par Etat, renouvelables par tiers tous les deux ans. Il faut avoir au moins
30 ans et être citoyen Américain depuis au moins 9 ans pour être sénateur. Le Sénat a pour
rôle de ratifier des traités de paix.
-La Cour suprême : elle détient le pouvoir judiciaire. Constituée de 9 juges nommés à vie
par le Président, elle impose l’Etat de droit et fait triompher la démocratie. Elle juge les
procès impliquant l’État ou un État fédéré, fait office de cour d’appel et contrôle tout le
système judiciaire fédéral. Elle juge également de la constitutionnalité des lois. La Cour
suprême peut annuler les lois votées par le Congrès et ses décisions ont une énorme portée.
-Les partis politiques : les USA n’ont que deux(2) partis politiques à savoir le parti des
Démocrates et celui des Républicains.
2. Le régime semi-présidentiel : France

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Ce régime est organisé de la manière suivante :


-Le Président de la République : élu pour un mandat de 5 ans au suffrage universel direct et
renouvelable une fois, il est le commandant en chef des armées. Il contrôle les relations
extérieures et peut dissoudre l’Assemblée nationale après consultation du premier ministre et
des présidents des deux chambres à la majorité absolue. Si le président de la république n’a
pas la majorité à l’Assemblée, il nomme un premier ministre de l’opposition : c’est la
coalition.
-Le Premier Ministre : désigné par le président de la république, le premier ministre est le
chef du gouvernement. Il est issu du parti ayant le plus grand nombre de députés à
l’Assemblée nationale. Il conduit la politique de la nation et dirige l’administration.

-Le Parlement : il a le pouvoir législatif, c’est-à-dire le pouvoir de voter les lois. Il est
composé de deux(2) chambres, le Sénat (321 membres élus pour 9 ans, renouvelable par tiers)
et l’Assemblée nationale (577 membres élus pour 5 ans). Pour pouvoir devenir député ou
sénateur, il faut être âgé respectivement de 23 et 30 ans au moins. Le Parlement a pour rôle
entre autres, de voter les lois et le budget, de contrôler l’action du gouvernement.

-Les partis politiques : la France a une multitude de partis politiques. Il s’agit du PS, PR, le
Front National, UDF, LREM (la République en Marche)…

3. Le régime parlementaire : Grande-Bretagne, Allemagne


3.1. Grande-Bretagne
C’est une démocratie sous la forme d’une monarchie parlementaire.
-La Reine : elle n’a pas de pouvoir politique réel, mais un pouvoir moral important. La Reine
est au-dessus des partis politiques. Elle est une conseillère et une arbitre. C’est elle qui
nomme le Premier Ministre issu de la majorité parlementaire.
-Le Premier Ministre : issu de la majorité parlementaire, il est désigné par la Reine. Chef du
gouvernement, il est responsable devant la Chambres des Communes et peut dissoudre le
Parlement.
-Le Parlement :il est composé de deux(2) chambres, la Chambre des Lords (1205Lords, dont
le ¼ héréditaire est nommé par la Couronne) et la Chambre des Communes (651 membres
élus pour 5 ans).Le Parlement contrôle l’exécutif et a le pouvoir budgétaire.
-Les partis politiques : la Grande-Bretagne a deux partis politiques. Il s’agit du parti des
Travaillistes et de celui parti des Conservateurs.
3.2. Allemagne
L’Allemagne est une République fédérale depuis la réunification des deux Allemagnes en
1989.
-Le Président de la Fédération : Le chef de l’Etat est le président de la république fédérale.
Il est élu pour un mandat de 5ans, renouvelable une fois par une assemblée fédérale constituée
des députés du Bundestag. La Diète fédérale, et d’un nombre égal de délégués élus par le les
parlements des Lander, les Landstags.

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Sa fonction est essentiellement représentative. A l’extérieur, il représente la République


fédérale d’Allemagne, conclut les traités avec les Etats étrangers, accrédite et reçoit les
ambassadeurs. Toutefois, la politique étrangère reste la prérogative du gouvernement fédérale.
Sur le plan national, il nomme et révoque les juges fédéraux, les fonctionnaires fédéraux ainsi
que les officiers. Il promulgue également les lois fédérales après avoir examiné leur
conformité avec la Constitution.
-Le Chancelier : chef du gouvernement fédéral, il est responsable devant le Bundestag qui
l’élit. Cependant, les députés ne peuvent retirer leur confiance au Chancelier qu’en lui
désignant, à la majorité absolue, un successeur. Une telle procédure est appelée vote de
défiance constructive.
-Le Parlement : Le Parlement fédéral allemand est constitué de deux chambres, le
Bundestag, ou Diète fédérale, et le Bundesrat ou le Conseil fédéral.
Le Bundestag est l’Assemblée nationale de la République fédérale d’Allemagne. Il représente
directement le peuple. Il vote les lois, à la majorité simple, élit le Chancelier fédéral et
contrôle le gouvernement. Ses membres, au nombre de 656 sont élus au suffrage universel
direct pour quatre ans, par les citoyens âgés de plus de 18 ans.
Le Bundesrat assure la représentation des seize Lander fédérés. Il apporte son concours à la
législation et à l’administration de la Fédération. Il se compose 69 délégués désignés par les
gouvernements des Lander, chaque Lander disposant, selon sa population, de trois à six
représentants, qui ne peuvent s’exprimer que collectivement.
-Les partis politiques : La vie politique allemande est dominée par deux grands partis,
l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD). Les autres partis
représentés au Bundestag sont le Parti libéral (LP), les Verts et le Parti du socialisme
démocratique (PDS).
Conclusion
En définitive, les pays de vieille démocratie ont opté plusieurs régimes politiques.

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Page de l’apprenant 18
O.G.7 ; O.G.7.3

LE PROCESSUS DE DÉMOCRATISATION DANS LES PAYS COMMUNISTES


DE L’EUROPE DE L’EST ET SES CONSÉQUENCES
Introduction
Depuis 1989, un grand vent de démocratisation a envahi l’Europe de l’Est et l’URSS en
particulier. Dans ce grand pays communiste, Mikhaïl Gorbatchev arrivé au pouvoir depuis
mars 1985 initie une série de réformes politiques et économiques. Celles-ci entrainent
plusieurs conséquences.
I. Glasnost et Pérestroïka en URSS
1. Glasnost ou libéralisation politique (politique de transparence)
C’est la transparence de la vie politique. Elle a abouti à l’abolition de la censure sur les
médias (presse écrite, télévision), à la légalisation du droit de grèves en 1989, à la
dénonciation des méfaits du Stalinisme et la remise en cause du monopole du parti
communiste, ouvrant ainsi la voie au multipartisme en 1990.
Gorbatchev réduit le budget militaire, se désengage en février 1989 de l’Afghanistan et
encourage la Glasnost dans d’autres pays communistes d’Europe.
2. La Pérestroïka ou la libéralisation économique
La pérestroïka a pour but de construire l’économie soviétique. Elle est lancée en 1986.La
planification est vidée de sa substance par la loi sur l’autonomie de l’entreprise. L’initiative
est encouragée dans de nombreux secteurs. La propriété privée de la terre est pratiquement
rétablie. Enfin, les entraves aux échanges extérieurs sont levées. C’est donc la fin du système
économique fondé sur une agriculture collectivisée et une industrie bureaucratisée dans un
cadre largement autarcique.
II. La fin des régimes communistes
La pérestroïka et la glasnost débouchent en Europe de l’Est sur un mouvement général de
contestation du communisme à partir de 1989. Ainsi, les peuples des pays de l’Europe de l’Est
(Hongrie, Pologne, Roumanie, Bulgarie…) sont descendus dans les rues pour exiger de leurs
dirigeants plus de démocratie et de liberté. Ces manifestations ont abouti à la fin du pouvoir
des partis communistes.
III. La dislocation de l’Union Soviétique et naissance de nouveaux Etats
L’URSS se disloque et disparait en tant qu’Etat en 1991 au profit de la communauté des États
indépendants (C.E.I) :
Pays Date de déclaration d’indépendance Capitale
Lituanie 11 Mars 1990 Vilnius
Lettonie 30 Mars 1990 Riga
Estonie 04 Mai 1990 Tallinn
Géorgie 09 Avril 1991 Tbilissi
Ukraine 24 Aout 1991 Kiev
Biélorussie 25 Aout 1991 Minsk

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Moldavie 27 Aout 1991 Chisinau


Azerbaïdjan 30 Aout 1991 Bakou
Ouzbékistan 31 Aout 1991 Tachkent
Kirghizistan 31 Aout 1991 Bichkek
Arménie 02 Septembre 1991 Erevan
Tadjikistan 09 Septembre 1991 Douchanbé
Turkménistan 27 octobre 1991 Achgabat
Kazakhstan 16 décembre 1991 Astana
Russie Pas de date de déclaration d’indépendance

IV. L’installation des régimes démocratiques dans les pays de l’Europe de l’Est
L’effondrement du communisme permet l’installation des régimes démocratiques dans les
ex-démocraties populaires, à la suite des élections libres et transparentes : Pologne (18 Juin
1989), Hongrie (08 Avril 1990), RDA (18 Mars 1990), Tchécoslovaquie (09 Juin 1990 et
éclatée en deux Etats : la République Tchèque et la Slovaquie), Bulgarie (17 Juin 1990) et la
Roumanie (20 Mai1990).
La Yougoslavie, quant à elle, s’est éclatée en plus de 7 Etats :
Pays Capitale
Serbie Belgrade
Slovénie Ljubljana
Croatie Zagreb
Bosnie-Herzégovine Sarajevo
Monténégro Podgorica
Macédoine Skopje
Kosovo Pristina

Conclusion
En définitive, le processus démocratique dans les pays de l’Europe de l’Est a abouti à des
changements politiques et économiques entrainant plusieurs conséquences.

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O.G.7 ; O.S.7.4 Page de l’apprenant 19

LE PROCESSUS DE DÉMOCRATISATION EN AFRIQUE


Introduction
Les années 1990 marquent l’avènement de la démocratie en Afrique. Ce processus a entrainé
plusieurs conséquences dans le continent.
I-La situation politique avant 1990
Après les indépendances, la quasi-totalité des pays africains étaient devenus des dictatures
militaires ou civiles. Ces régimes suspendaient les libertés individuelles, instauraient le
monopartisme et poursuivaient les opposants. Mais en 1990, le processus est imposé à
l’Afrique par le président français François Mitterrand lors du sommet France-Afrique, de la
Baule, en France.
II-Les conférences nationales
A partir de 1989-1990, un profond mouvement de contestation balayait l’Afrique et renversait
la majorité des dictatures. En février 1990, beaucoup de pays africains avaient réuni des
conférences nationales pour assurer la transition vers la démocratie, à l’instar du Bénin et du
Congo.
Les conférences nationales étaient chargées de restaurer les libertés, de mettre en place les
institutions de la transition, de rédiger les constitutions et d’organiser les élections libres et
transparentes. Certaines conférences ont mené des enquêtes sur les dictatures, la corruption et
l’enrichissement illicite (bien mal acquis).
III-Les élections démocratiques
Quoique teintées de fraude, des élections multipartites ont été organisées dans plusieurs pays
d’Afrique où se sont tenues des conférences nationales.
IV-Le recul des pouvoirs militaires
Après les élections, les pouvoirs démocratiques se sont installés en Afrique, au détriment des
pouvoirs militaires.
V-L’émergence des particularismes régionaux et ethniques
La démocratie africaine fait émerger les particularismes régionaux et ethniques. La vie
politique est beaucoup personnalisée, car elle est liée à un chef charismatique.
Des contestations électorales occasionnent des guerres civiles. La démocratie africaine
devient anarchie, barbarie, désordre, ce qui conduit à la partition de certains Etats.
Conclusion : Le processus démocratique en Afrique poursuit son chemin bon gré malgré.

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