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COMPRENDRE LA GUERRE D’INDOCHINE (1945-1954)
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France doit faire face à la contestation de son
autorité dans son empire colonial. En Indochine, des nationalistes dirigés par Hô-Chi Minh
proclament unilatéralement l’indépendance du Vietnam.
Localisation : L’Indochine est une péninsule asiatique située entre l’Inde et la Chine.
Historiquement, c’est le nom donné, après 1888, à la réunion des colonies ou
protectorats français de Cochinchine, Cambodge, Annam, Tonkin, Laos, Kouan–
Tchéou-Wan.
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Conclusion
Source : http://.WWW.chagecmonsite
Le drapeau de la République du Sénégal le drapeau de Gold Coast, Actuelle GHANA
www.Wikipedia.com http://www.gold-coast.info
La prise de conscience des peuples africains de la domination ne s’est pas produite subitement ;
elle fut le résultat d’une évolution plus ou moins longue selon les circonstances et les pays surtout
que le pouvoir colonial ne s’est pas affaibli partout de la même manière. En Afrique Noire, les
mouvements nationalistes ne se manifestèrent qu’après la seconde guerre car l’entre-deux guerres
fut une période de préparation, de prise de conscience individuelle et collective. Elle commence
dans les territoires britanniques comme c’est le cas en Gold Coast alors que dans les colonies
françaises la marche vers l’indépendance est surtout un fait d’après guerre
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1er président de la Gold Coast, actuelle Ghana
Au début du 20e siècle, c’est au sein de la bourgeoisie commerçante, de celle des planteurs et des
intellectuels que vont se recruter les cadres du mouvement nationaliste en Gold Coast. Ces
intellectuels formés pour la plupart aux Etats-Unis et en Angleterre, s’expriment à travers des
journaux comme l’ « Evening News » fondé vers les années 50 par Kwamé Nkrumah.
En 1920, se réunit à Accra, un congrès national des ressortissants de l’Afrique occidentale
britannique, qui exigea de l’Angleterre l’adoption de mesures politiques et sociales préparant les
Africains à l’autonomie. Dès la signature de la Charte de l’Atlantique en août 1941, des pétitions,
des discours et des prises de position se succèdent pour réclamer l’application du principe du droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est ce qui a poussé l’Angleterre, après l’indépendance des
états indiens en 1947-1948 à promettre aux africains une évolution analogue dans les autres
territoires de l’empire britannique comme :
-l’accroissement du nombre d’Africains au sein des conseils législatif et exécutif.
-la mise en place d’un gouvernement représentatif.
-l’élection par le conseil législatif d’un gouvernement responsable jouissant de la pleine autonomie
-l’indépendance avec si possible le maintien au sein du Commonwealth.
Pour conduire ce processus jusqu’à son terme, les Anglais se donnaient une trentaine d’années.
Ces hésitations viennent raviver le mécontentement contre la nouvelle constitution de 1946. Celle-
ci permettait l’envoi au conseil législatif de représentants de l’ashanti et du Nord non pas élus mais
désignés par les chefs. La maladie des cacaoyers (qui obligea les planteurs à arracher leurs arbres),
le développement de l’inflation avec la pénurie des denrées consécutive à la guerre et surtout le
retour des anciens combattants des théâtres de guerre en Inde et en Birmanie (et qui revendiquaient
l’indépendance) suscitèrent la création en 1947 d’un parti politique, la United Gold Coast
Convention (UGCC) ou Rassemblement de la Gold Coast Unie par un avocat J.B. Danquah. Celui-
ci fit alors appel à Kwamé Nkrumah (un ancien étudiant aux Etats-Unis et à Londres) qui devient
le secrétaire général du partie. En 1948, l’UGCC organise le boycott des produits européens, ce qui
provoque de nombreuses émeutes avec un bilan de 29 africains tués et des arrestations dont
Nkrumah et Danquah. En réponse, la Grande Bretagne proposa un système parlementaire ; les
députés de cette assemblée seraient élus, mais le gouverneur disposerait d’un pouvoir législatif.
Mais l’UGCC était un parti conservateur dans ses objectifs et modéré dans ses méthodes : elle ne
représentait que l’élite des professions libérales, les commerçants et les enseignants anglicisés.
Nkrumah quitte alors la direction de ce parti et crée la CPP (Rassemblement du Parti du Peuple)
avec l’aile la plus dynamique de l’UGCC.
Nkrumah fait de la CPP un parti de masse qui réclame l’autonomie immédiate (le self-government
now). Le 8 janvier 1950, la CPP déclenche la grève générale devant le rejet par les britanniques
d’un programmes de réformes, elle dégénère en émeutes et se solde par l’arrestation des leaders du
parti. Aux élections de 1951, la CPP enlève 34 des 38 sièges. Nkrumah est libéré et devient le 1e
ministre en 1952. Ce parti recrute ses cadres au sein des couches inférieures de la petite
bourgeoisie c'est-à-dire chez les instituteurs, employés et petits fonctionnaires ; il tisse aussi des
liens solides avec les organisations de jeunes, les syndicats et les puissantes associations de
femmes commerçantes. Mais à partir de 1954, une opposition conservatrice s’organisa contre
Nkrumah et son parti : elle regroupait des partis régionalistes comme le Parti des Gens du Peuple,
le Front de Libération Nationale ashanti ou l’Association Musulmane, les chefs traditionnels, les
planteurs et certains intellectuels. Les britanniques essayèrent d’utiliser cette opposition, conduite
par le docteur Koffi Busia pour retarder l’accession à la souveraineté nationale. En mai 1956, lors
du référendum organisé sur le Togoland (sous mandat britannique), le peuple se prononça pour le
rattachement à la Gold Coast. Aux élections générales de juillet 1956, la CPP remporte les 72
sièges sur les 104 ; et la nouvelle assemblée vote l’indépendance et une nouvelle constitution que
le gouvernement britannique accepte alors que les partis traditionnels cherchèrent en vain
l’obtention d’une formule fédérale pour le pays. La Gold Coast prend alors le nom de Ghana et
l’indépendance est proclamée le 6 mars 1957 par Kwamé Nkrumah qui devient le président. Il va
ensuite développer une politique panafricaniste : en 1958, Nkrumah prend l’initiative de deux
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conférences panafricaines qui auront un grand retentissement, c’est la conférence des états
africains indépendants et en décembre la 1e conférence des Peuples Africains. Il est destitué par un
coup d’état militaire en 1966 alors qu’il était en visite officielle en Chine.
Conclusion : la Gold Coast fut le premier territoire africain sous domination de l’Afrique au sud
du Sahara à accéder à l’indépendance ; c’est le début d’un processus qui permettra la libération des
autres colonies notamment celles françaises.
B - Décolonisation du Sénégal :
Introduction : à l’exception de la révolte de Madagascar de 1947, qui avait fait 10 000 morts, le
Sénégal est l’exemple type de décolonisation sans crise grave dans l’Afrique Noire Française.
Cette décolonisation est indirectement facilitée par les guerres de l’Algérie et d’Indochine. La
France a élaboré une politique d’ensemble pour ses colonies d’Afrique Noire qui a abouti aux
indépendances entre 1958 et 1960.
Jusqu’au milieu des années 1950, la France ne réalisa qu’une libéralisation du système colonial ;
tel fut l’objet principal de la conférence de Brazzaville qui réunit le Gouvernement d’Alger (le
GPRF) ; les administrateurs coloniaux et les chefs des principaux services. Elle recommanda :
- l’amélioration des services sociaux
-la suppression des pratiques les plus oppressives (travail forcé, statut de l’indigénat, corvées)
-la participation des africains à la gestion de leurs propres affaires.
Toutes ces recommandations seront traduites dans la constitution d’octobre 1946 qui instaure un
cadre nouveau, l’Union Française ; celle-ci unit les ex-colonies devenues des territoires et la
Métropole.
La loi du 9 mai 1946 reconnaît la qualité de citoyen à tout africain, donc elle supprime au Sénégal,
la distinction entre les ressortissants des 4 communes et ceux des régions de l’intérieur. La loi
Houphouët-Boigny d’avril 1946 supprimait le travail forcé ; l’indigénat était supprimé le 7 juin
1946 par la loi Lamine Gueye. Dans chaque territoire était instauré un Conseil Général qui
s’appellera Assemblée Territoriale en1952. Elle est seulement dotée de pouvoirs financiers (elle
vote le budget) et est élue par un double collège : un pour les européens et un pour les africains. Au
Sénégal, les deux députés envoyés à l’assemblée constituante de 1945 sont Maître Lamine Gueye
pour le 1e collège et Léopold Sedar Senghor pour le second. C’est leur parti, le Parti Socialiste-
SFIO qui domine la vie politique au Sénégal. Mais au sein de cette formation, Senghor se sent mal
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à l’aise ; il fustige « le culte de la personnalité » c'est-à-dire le pouvoir personnel de Lamine
Gueye. C’est pourquoi, en septembre 1948, il fonde le Bloc Démocratique Sénégalais (le BDS) et
va s’appuyer alors sur la masse des nouveaux citoyens des zones rurales pour contrebalancer
l’hégémonie urbaine de la SFIO. Aux élections législatives du 17 juin 1951, c’est le triomphe du
BDS : Léopold S. Senghor et Abass Gueye sont élus députés à l’assemblée de l’Union Française et
ils se rattachèrent au groupe de Indépendants d’Outre-mer (IOM), distinct des partis
métropolitains, et qui s’orientait vers une tendance fédéraliste.
L’année suivante, le BDS enlevait la majorité des sièges à l’assemblée territoriale (41 sièges contre
9 pour les socialistes) ; aux élections de 1956, les deux candidats du BDS (L.S. Senghor et
Mamadou DIA) sont élus députés. Senghor et son parti se positionnèrent contre les tendances
particularistes traditionnelles notamment de la Côte d’Ivoire, cherchant à accentuer l’autonomie
des territoires donc à « balkaniser » l’Afrique Occidentale Française.
Adoptée le 23 juin 1956 par le parlement français, elle instituait des exécutifs locaux dans les
territoires d’outre-mer et non pas à l’échelon fédéral : un conseil de gouvernement, élu par
l’Assemblée Territoriale, est l’organe du pouvoir exécutif et dirige l’administration. Il est présidé
par le gouverneur (le chef du territoire ou en son absence par le vice-président, le 1e ministre qui
est le conseiller élu en tête).
L’Assemblée territoriale, en plus du fait qu’elle vote le budget, délibère sur des projets
administratifs, elle est également dotée pour certaines questions d’un pouvoir législatif. Le
suffrage universel et le collège unique sont généralisés.
L’adoption de la Loi-cadre est la conséquence de l’évolution des mentalités en France après les
évènements de Dien Bien Phu, la conférence de Bandung, l’indépendance du Maroc et de la
Tunisie en 1956. Au Sénégal, le vice président du conseil des ministres fut Mamadou Dia : c’est
son gouvernement qui a décidé, en 1957, le transfert de la capitale du Sénégal de Saint-louis à
Dakar. C’est cette même année que les leaders du BDS et de l’Union Démocratique Sénégalaise
(UDS), l’ancienne section sénégalaise du RDA fusionnèrent pour former le Bloc Populaire
Sénégalais (le BPS). En avril 1958, le BPS fusionnera avec le parti socialiste de Lamine Gueye
pour donner naissance à l’Union Progressiste Sénégalaise (l’UPS) qui disposera de la majorité des
sièges à l’assemblée. En 1958, naît le Parti Africain de l’Indépendance (le PAI) fondé par
Majhmout DIOP.
En 1958, le Général De Gaulle proposa une nouvelle constitution qui prévoyait un système quasi
fédéral ; la communauté entre la France et les territoires qui pouvaient devenir des états
autonomes ; les africains sont alors consultés par un référendum avec la possibilité de choisir entre
la communauté et la sécession (avec comme conséquence la suspension de l’aide économique et
financière française). L’UPS va voler en éclater car le comité directeur se prononce en faveur du
oui ; des personnalités hostiles au projet de communauté c’est à dire favorables à l’indépendance
immédiate comme Amadou Makhtar Mbow, Assane Seck, Abdoulaye LY firent dissidence et
fondèrent le parti PRA-Sénégal. Au référendum de septembre 1958, il y eut un vote massif pour le
« oui» au Sénégal contrairement à la Guinée Conakry où Sékou Touré et le PDG obtinrent votèrent
en majorité le « non » .
Le 28 novembre 1958, était proclamée la république du Sénégal, membre de la Communauté
française et le 24 janvier 1959, l’Assemblée Territoriale, qui était devenue constituante, vota la 1e
constitution du pays. Elle instituait une assemblée législative élue pour 5 ans, qui choisissait un
président du conseil, chef du pouvoir exécutif et du gouvernement. Les élections du 22 mars 1959
donnèrent la totalité des sièges à l’UPS et Mamadou DIA resta président du Conseil.
Par ailleurs conformément au vœu de Senghor de maintenir les grandes fédérations d’AOF et
d’AEF, le Sénégal tenta de construire une fédération avec d’autres états d’AOF. Le 30 décembre
1958, les partisans de l’idée fédérale se réunissent Bamako ; ce sont les délégués du Sénégal, du
Soudan, du Niger, de la Haute Volta et du Dahomey sauf ceux de la Guinée (qui a quitté
l’ensemble français) et la Côte d’Ivoire (qui est hostile au Projet). Finalement, seuls le Sénégal et
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le Soudan constituèrent la fédération du Mali avec une assemblée fédérale présidée par Léopold S.
Senghor et un gouvernement fédéral dont le président était Modibo Keïta et le vice président
Mamadou DIA ; le 4 avril 1960, étaient signés les accords de transfert de compétences entre la
France et le Mali.
Le 20 juin 1960, était proclamée solennellement l’indépendance du Mali, mais deux mois plus
tard, cette fédération allait voler en éclats en raison de divergences profondes entre sénégalais et
soudanais. Senghor fut alors élu président de la république du Sénégal par l’assemblée nationale.
Au moment de l’indépendance, l’UPS dominait la vie politique, confisquera le pouvoir à son
profit, interdisant les autres formations politiques comme la PAI. Mais autour de DIA, le président
du Conseil et de Senghor vont se former deux camps opposés dans le parti et dans l’état. En
décembre 1962, Mamadou DIA est accusé de complot et condamné à une lourde peine de prison.
Le référendum du 3 mars supprime la présidence du conseil et institue un régime présidentiel.
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La décolonisation de l’Asie est précoce parce que les mouvements nationalistes sont plus anciens et
structurés. L’Inde accède à l’indépendance en négociant avec la Grande .Bretagne toutes les étapes
de son autonomie industrielle et politique alors que l’Indochine française s’est libérée de la
domination coloniale après une longue guerre.
I – La décolonisation en Inde
A la veille de la 1ere guerre mondiale, apparaissent en Inde des nationalistes engagés et une
intelligentsia plus radicale. A sein de celle-ci, il y a un brahmane, avocat journaliste, Tilak qui
revendique le Swaraj (indépendance) et le Swadesi (le boycott des produits anglais). Cette
radicalisation du nationalisme indien s’explique par le mécontentement suscité par le partage de la
vaste province du Bengale et les réformes Morley-Minto de 1909 qui n’accordent qu’une
participation limitée des Indiens à l’administration des provinces. La Ligue Musulmane créée en
1906 par un avocat Jinnah Mohamed Ali se déclare loyal envers le gouvernement colonial
britannique.
Pendant la 1ere guerre mondiale, l’Inde reste fidèle à la métropole ; ses troupes combattent sur les
fronts européen et asiatique, les nationalistes indiens suspendent le mouvement anti-anglais.
A la fin du conflit, leur déception est grande car l’India Act de 1919 ne confie que certaines
responsabilités administratives à des ministres indiens, les autres sont réservées aux représentants du
vice-roi : il n y a pas de « home rule » ou de gouvernement indien responsable, partie intégrante de
l’empire britannique.
Dans la décennie 1920-1930, se met en place un capitalisme proprement indien, l’arrêt du commerce
anglais pendant la 1ere guerre a favorisé les industriels locaux qui investissent des capitaux dans les
différents secteurs de l’économie et qui redoutent le retour en masse des produits métropolitains. De
surcroît, la population indienne augmente rapidement alors que les ressources agricoles ne suivent
pas. Cette situation de crise renforce le mécontentement contre la présence britannique : partout
éclatent des grèves dans les grandes villes comme Bombay, Ahmedabad : cette agitation débouche
sur le massacre d’Amritsar en 1919.
C’est dans ce contexte qu’apparaît Gandhi qui prend en main le Parti du Congrès après la mort de
Tilak en 1920 ; il transforme le parti en une formation de masse avec des structures locales et
provinciales. Surnommé le Bapu (Père de la nation) ou le Mahatma (la Grande Ame), il devient
l’inspirateur d’un mouvement de protestation populaire conduit avec des moyens nouveaux : la
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Satyâgraha (la recherche de la vérité), l’Ahimsa (la non-violence), le boycott des produits anglais,
des écoles, la grève et le refus de l’impôt, etc.
En 1922, il lance une campagne de désobéissance civile, mais est arrêté ; les anglais répondent par
une ouverture plus grande de l’administration aux Indiens. Dans le contexte général de crise
économique, Gandhi lance en avril 1930 « une marche du sel » pour protester contre le monopole de
ce produit détenu par les britanniques. Ces derniers répriment sévèrement cette révolte et organisent
une « première Table Ronde » avec les nationalistes indiens mais le Parti du Congrès en est exclu.
Les Anglais vont attiser les dissensions entre les nationalistes, les divergences entre les
communautés religieuses et les différences sociales c'est-à-dire les castes.
Lors de la 3e Table Ronde, le gouvernement britannique dote le pays d’un nouveau statut : par
l’India Act de 1935, l’Inde devient un état fédéral de onze provinces (dirigées par des
gouvernements autonomes, responsables devant des assemblées législatives élues au suffrage
censitaire) et d’états princiers : le vice-roi, entouré de ministres responsables devant une assemblée
législative fédérale, conserve de grands pouvoirs.
La Ligue Musulmane se positionne en faveur de la partition territoriale à base religieuse et va
soutenir la métropole q’une fois l’indépendance reconnue.
La guerre multiplie les difficultés économiques et sociales en Inde, mais elle est aussi l’occasion
d’une rupture entre les deux tendances du nationalisme indien. La Ligue Musulmane de Jinnah
Mohamad Ali soutient l’effort de guerre britannique et affirme dés 1940, que son objectif est la
« création d’un état musulman séparé ». Le Parti du Congrès radicalise ses positions.
Le premier ministre anglais Winston Churchill promet l’indépendance pour l’après-guerre mais avec
une possibilité pour les provinces indiennes de ne pas adhérer à l’Union nouvellement créée. Contre
cette menace pour l’unité du futur état, le Parti du Congrès adopte en 1942 la « Résolution Quit
India » : les Anglais sont obligés de réprimer les manifestations des nationalistes indiens en cette
même année 1942.
Après la guerre, le gouvernement britannique dirigé par le travailliste Clément Attlee, plus favorable
à la décolonisation, décide d’accélérer le processus vers l’indépendance ; les Musulmans
minoritaires s’opposent aux Hindous majoritaires. La Ligue Musulmane de Jinnah réclame la
création de deux états (l’un pour les Hindous, l’autre pour les Musulmans). Une guerre civile éclate
et déchire le pays en 1946-1947, et finalement le Parti du Congrès dût accepter la partition. En juin
1947, à la conférence de New Delhi, Lord Mountbatten, Nehru et Jinnah discutent des modalités de
l’indépendance et de la partition.
Le 15 août 1947, ce sont deux états qui sont proclamés : les musulmans reçoivent au Nord deux
territoires séparés (les Pakistan occidental et oriental) et le reste forme l’Union Indienne. Les
conséquences de la partition furent dramatiques : 10 millions d’hindous du Pakistan gagnent l’Inde ;
7,5 millions de musulmans d’Inde émigrent vers le Pakistan ; 500 000 victimes du fait des
affrontements entre les communautés religieuses. Gandhi est assassiné en janvier 1948 par un
fanatique hindou.
II – La décolonisation en Indochine
A – Un nationalisme émietté
L’Indochine française comprenait deux protectorats, le Laos et la Cambodge et trois colonies (le
Tonkin, l’Annam et la Cochinchine avec comme capitale administrative Hanoi et comme capitale
économique Saigon. Le Siam est le seul pays à maintenir son indépendance.
Au Laos et au Cambodge, les mouvements de libération ont été peu actifs et peu organisés. Au
Vietnam, l’opposition à la domination française est le fait des lettrés confucéens et des paysans
depuis la constitution de l’Union Indochinoise en 1857.
Après la 1ere guerre mondiale est fondé le Parti National Vietnamien tandis qu’à l’extérieur Ho Chi
Minh (Nguyen Ai Quoc) avait déjà fondé en 1925 « l’Association de la Jeunesse Révolutionnaire
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Déclaration d'indépendance de la République du Viêtnam
« Tous les hommes sont nés égaux. Le Créateur nous a donné des droits inviolables: le droit de vivre, le droit d'être libre
et le droit de réaliser notre bonheur.
Cette parole immortelle est tirée de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776. Prise dans un
sens plus large, cette phrase signifie : Tous les peuples sur la terre sont nés égaux, tous les peuples ont le droit de vivre,
d'être libres. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de la Révolution française de 1791 proclame
également: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »
Ce sont là des vérités indéniables.
Et pourtant, pendant plus de quatre-vingt années, les impérialistes français, abusant de leur "liberté, égalité, fraternité",
ont violé la terre de nos ancêtres et opprimé nos compatriotes. Leurs actes vont à l'encontre des idéaux d'humanité et de
justice. (...) À l'automne de l'année 1940, quand les fascistes japonais, en vue de combattre les Alliés, ont envahi
l'Indochine pour organiser de nouvelles bases de guerre, les impérialistes français se sont rendus à genoux pour leur
livrer notre pays. Dès lors, notre peuple, sous le double joug japonais et français, est saigné littéralement. Le résultat a
été terrifiant. Du Quang-tri au Nord, 2 millions de nos compatriotes sont morts de faim dans les premiers mois de cette
année. Le 9 mars, les Japonais désarmèrent les troupes françaises. De nouveau, les Français se sont enfuis ou bien se
sont rendus sans condition. Ainsi, ils n'ont été nullement capables de nous "protéger"; bien au contraire, dans l'espace
de cinq ans, ils ont par deux fois vendu notre pays aux Japonais. Avant le 9 mars, à plusieurs reprises, la Ligue du Viet-
Minh a invité les Français à se joindre à elle pour lutter contre les Japonais. Les Français, au lieu de répondre à cet
appel, ont sévi de plus belle contre les partisans du Viet-Minh. Ils sont allés jusqu'à assassiner un grand nombre de nos
condamnés politiques incarcérés à Yen Bay et à Cao Bang lors de leur débandade.
Malgré tout cela, nos compatriotes ont continué à garder, à l'égard des Français, une attitude indulgente et humaine.
Après les événements du 9 mars, la Ligue du Viet-Minh a aidé de nombreux Français à traverser les frontières, en a
sauvé d'autres des prisons nipponnes et a, en outre, protégé la vie et les biens de tous les Français.
En fait, depuis l'automne de 1940, notre pays a cessé d'être une colonie française pour devenir une possession nipponne.
Après la reddition des Japonais, notre peuple tout entier s'est levé pour reconquérir sa souveraineté et a fondé la
République Démocratique du Viêtnam.
La vérité est que nous avons repris notre indépendance des mains des Japonais et non de celles des Français.
Les Français s'enfuient, les Japonais se rendent, l'empereur Bao-Dai abdique, notre peuple a brisé toutes les chaînes
qui ont pesé sur nous pendant près de cent ans pour faire de notre Viêtnam un pays indépendant. Notre peuple a, en
même temps, renversé le régime monarchique établi depuis des dizaines de siècles pour fonder la République.
Pour ces raisons, nous, membres du gouvernement provisoire représentant la population entière du Viêtnam, déclarons
n'avoir plus désormais aucun rapport avec la France impérialiste, annuler tous les traités que la France a signés au
sujet du Viêtnam, abolir tous les privilèges que les Français se sont arrogés sur notre territoire.
Tout le peuple du Viêtnam, animé d'une même volonté, est déterminé à lutter jusqu'au bout contre toute tentative
d'agression de la part des impérialistes français.
Nous sommes convaincus que les Alliés, qui ont reconnu les principes de l'égalité des peuples aux Conférences de
Téhéran et de San Francisco, ne peuvent pas ne pas reconnaître l'indépendance du Viêtnam.
Vietnamienne » puis le Parti Communiste Vietnamien en 1931. En Indochine, le mouvement
nationaliste ne connaît pas de succès comme en Inde, les tentatives des nationalistes Indochinois sont
très fractionnées et discontinues : entre 1919 et 1939, la France comme la Hollande en Indonésie ne
cède aucun pouvoir réel, elle ne prépare pas l’Indochine au statut d’autonomie interne ; seuls des
conseils municipaux sont élus dans les villes.
Dans le continent asiatique, la revendication anticoloniale a très tôt conduit à l’indépendance parce
que les mouvements nationalistes ont su tirer largement profit de la situation politique, économique
et sociale créée par le second conflit mondial. Les nouveaux états vont jouer un rôle déterminant
dans la marche vers l’indépendance des territoires africains.
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LA CHINE COMMUNISTE DE MAO
ZEDONG
Resumé de l'exposé:
« Les camarades doivent comprendre que si tortueux que puisse être le chemin, l’indépendance
et la libération du peuple chinois seront réalisés et le temps en est déjà proche. »
Ces paroles prononcées par Mao Zedong à l’été 1949 précèdent de peu son ascension au
pouvoir, et devaient lui servir de ligne de conduite jusqu’à sa mort en 1976.
[...] Mao, qui avait pu constater la misère de la paysannerie, à l’occasion d’une étude qu’il a
menée sur le Mouvement paysan du Hunnan en 1927, s’était insurgé d’une telle situation à
laquelle il tenta de porter remède. Mais dans un second temps, dès 1952 il fait procéder au
regroupement des terres individuelles en petites exploitations, qui ne sont pas sans rappeler les
sovkhozes léniniens. En 1954 naissent les premières coopératives de production bâties sur le
modèle des kolkhozes soviétiques. Enfin, jusqu’en 1957 il adopte la technique des plans
quinquennaux suggérée par Staline comme un moyen efficace d’accroître la production. [...]
[...] Dès 1950, les Chinois revendiquent la souveraineté du Tibet, qu’ils annexent à leur pays,
sans susciter d’autre réaction de la part de l’ONU qu’une conférence sur la question du Tibet.
Celle-ci ajournera la question sine die, de sorte qu’aujourd’hui le problème n’est toujours pas
réglé. La Corée attise également l’appétit de la Chine communiste qui enverra ses hommes au
nord au cours de la guerre de Corée, en 1950. En conclusion, il est important de souligner
l’ampleur du paradoxe chinois. Présentée comme un laboratoire d’expérimentation politique en
1968, elle ne s’est pourtant jamais défaite de ses traits originaux, tant immuables que
traditionnels. [...]
[...] Ainsi, telle commune est chargée de construire et d’entretenir un haut- fourneau. Mais la
population chinoise, agraire et étrangère à toute industrialisation, ne possède pas le savoir-faire
nécessaire à une telle entreprise, ce qui conduit à des gaspillages sans nom. Elle ignore qu’un
haut fourneau qu’on laisse s’éteindre devient inutilisable, mais les ingénieurs soviétiques que
Khrouchtchev a rapatriés devant l’hostilité de Mao ne sont plus là pour le signaler. Le bilan du
grand bond en avant est des plus désastreux, tant que le plan économique qu’écologique
millions de Chinois ont péri de famine, effets des fléaux climatiques amplifiés par les mesures
de cette politique absurde. [...]
Carte de la chine Drapeau de la Chine
http://www.diplomatie.gouv.fr http://blog2b.hosting.dotgee.net
INTRODUCTION
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I – Rappel historique
2
c’est la victoire des communistes qui ont baissé les fermages et préparé une nouvelle
société chinoise par la mise sur pied d’organisations de masse (de femmes et de
jeunes), d’une administration locale avec des élections libres à yan’an.
En janvier 1940, Mao Zedong avait rédigé un ouvrage «la Nouvelle Démocratie» où il
propose l’alliance des 4 classes de la société chinoise (paysans, ouvriers, classes
moyennes et capitalistes nationaux).
En octobre 1946, le Guo Ming Dang convoque une assemblée nationale où les
Communistes sont exclus et opte pour la solution militaire ; les nationalistes
alignent 4 millions de soldats bien équipés, disposent d’une aviation moderne,
bénéficient de l’aide massive des Etats-Unis, ce qui leur permet de prendre dès mars
1947 la ville de Yan’an. Mais au début de 1948, la balance penche en faveur des
communistes, l’Armée Rouge devient une Armée Populaire de Libération empêche
par sa guérilla aux troupes du Guo Ming Dang de sortir des villes. Au sein de
l’armée nationaliste, la corruption se développe, les désertions des soldats
augmentent. Devant cette situation, les Etats-Unis ralentissent leur aide ; le
Maréchal Lin Biao s’empare de la Mandchourie entre Novembre 1948 et le 14
octobre de l’année suivante toutes les autres grandes métropoles chinoises, Pékin,
Nankin, Shanghai et Canton étaient occupées. Tchang Kai Check avec son
gouvernement se réfugie dans l’île de Formose (actuelle Taiwan), protégée par la 7e
flotte américaine. A Pékin, le 1e octobre 19149, est proclamée la République
Populaire de Chine avec comme président Mao Zedong et 1e Ministre Zhou En Laï.
3
Chiang Kai-shek, www.wikipedia.org
4
A – La reconstruction (1949-1953) : une transition vers le socialisme
En 1949, la Chine est un pays totalement dévasté par 12 ans de guerre civile,
avec une dizaine de millions de morts, un appareil de production détruit, un poids
lourds démographique et surtout un manque de cadres (de nombreux intellectuels
et techniciens ont émigré depuis l’invasion japonaise à la guerre civile).
Le Parti Communiste Chinois doit bâtir une nouvelle société, assurer la
sécurité du pays et développer l’économie ; les premières années du régime sont
placées sous le signe de l’unité nationale, en application des principes de la
«Nouvelle Démocratie». Il est institué un gouvernement de coalition entre les
communistes et les alliés. La Chine n’est pas encore un pays socialiste, c’est
pourquoi dans l’industrie ne sont nationalisées que les entreprises étrangères et
celles appartenant aux grandes familles bourgeoises alliées du Guo Ming Dang ou
qui s’étaient compromises avec les japonais.
La réforme du 28 juin 1950 distribue les terres de grands propriétaires à
quelques 300 millions de paysans pauvres, mais elle ne concerne que la moitié des
terres cultivées. La loi sur le mariage du 30 avril 1950 supprimait la polygamie, les
fiançailles précoces, les infanticides surtout de filles, retarde l’âge du mariage,
autorise le divorce par consentement mutuel. Des campagnes de masse appelées
«campagnes des « anti» sont lancées contre les maux du peuple : la corruption, la
bureaucratie, le gaspillage, la fraude fiscale, etc.
5
Les entreprises privées industrielles et commerciales sont étatisées, les artisans
regroupés également en coopératives contrôlées par l’état.
Mais cette politique de socialisation forcée aboutit à des résultats décevants, le
bilan n’est satisfaisant que dans l’industrie ; dans l’agriculture, la production
n’augmente pas alors que la population croît considérablement.
Malgré les nombreux investissements, peu d’emplois furent crées, le
mécontentement gagne les campagnes et les paysans affluent vers les villes. C’est
pourquoi, Mao lance en Mai 1956 la Campagne des Cent Fleurs sous la formule
«Que fleurissent harmonieusement les cent fleurs, que rivalisent bruyamment les
cent écoles». C’est une ouverture vers les intellectuels qui dénoncent la confiscation
du pouvoir par le Parti Communiste et demandent la libération de la littérature, de
l’art et des sciences ; c’est aussi une contestation du modèle soviétique qui sacrifie
complètement la classe paysanne, ce qui alimente la brouille entre les deux pays
d’autant plus que les chinois dénoncent la coexistence pacifique.
A – De nouvelles ruptures
8
décentralisé. En septembre 1985, lors de la Conférence nationale, les
inégalités dans le monde rural et les risques d'abandon de la production
céréalière au profit des cultures plus rentables, sont mises en valeur. Au
printemps 1986, les dirigeants réformateurs engagent une réforme politique
du système : une libération de la pensée, des élections des représentants à
divers échelons de responsabilité, et la séparation de l'Etat et du Parti.
Conclusion
11
LA CIVILISATION NEGRO-
AFRICAINE
Jadis la notion de civilisation opposait les peuples qui se disaient « civilisés » (grecs, romains) à
ceux qui ne l’étaient pas (barbares). Le mot civilisation n’apparaît qu’au XIII°s ; il signifiait l’état des
habitants des villes par opposition aux campagnards rustres, c’était du
La définition se base sur des faits sociologiques bien précis : croyance, coutume, mœurs, langues,
institutions politiques, sociales, économiques. Donc pour être civilisé, il faut avoir :
Tous ces éléments constitutifs d’une civilisation sont pris globalement mais n’ont pas la même
valeur. En effet les faits religieux, techniques et économiques sont plus importants que les modes
vestimentaires ou les goûts culinaires ou même les institutions politiques qui sont éphémères.
Au total la civilisation d’absolu, de subjectif, d’objectif n’existe pas.
Une civilisation doit pouvoir définir des attitudes à suivre devant des faits naturels et surnaturels.
Elle doit pouvoir donner des réponses aux grands problèmes moraux, métaphysiques, sociaux et
politiques. Pour donner de telles réponses la civilisation se base sur les traditions.
Les grandes civilisations se diffusent grâce aux guerres, aux langues commerciales, aux échanges
intellectuels, à la colonisation, la religion, les masses média.
La parenté et la solidarité: La parenté est le cadre, la base de toute organisation sociale africaine.
Le clan étant un groupe formé par tous les descendants d’un ancêtre lointain, réel ou mythique,
ayant conscience d’une filiation commune est formé de plusieurs familles très étendues. Il peut
être divisé en lignages. Le lignage rassemble tous les descendants en une seule ligne d’une seule
personne particulière. Exemple : la ligne masculine donne la parenté patrilinéaire. La ligne
féminine donne la parenté matrilinéaire.
La solidarité : I y a un profond lien de solidarité entre parents, tous sensibles à leur commune
appartenance. C’est dans le groupe que le noir trouve son équilibre. Isolé il perd une partie de sa
confiance en soi. Cependant cet esprit de solidarité constitue de nos jours un problème sérieux
pour les fonctionnaires sollicités par les innombrables parents.
a. L’organisation familiale
La communauté familiale est la base de la cellule sociale. C’est l’homme le plus âgé qui est le chef
de famille. On l’appelle zaksoba chez les Mossi ; fâ chez chez les Malinké ; Nanan chez les Akan ;
Lèhou chez les Sénoufo. Il est le gérant des biens de la famille. L’homme assure toutes les
responsabilités au niveau de de la famille. Les familles vivent en communauté. La hiérarchie
sociale repose sur les critères suivants : l’âge et le sexe. La société est dominée par les vieux.
L’homme y tient une place privilégiée par rapport à la femme. Mais quelques soient les liens de
parenté, les membres d’une même génération se considèrent comme frères et sœurs. Tous les
travaux se font en commun. En général, les mariages sont des alliances scellées par la dot.
b. L’organisation sociale
La société africaine est architecturée et parait comme essentiellement hiérarchisée. Elle
comprend :
Les Nobles : on naît noble .On les trouve à la tête de l’État et de l’armée.
Les hommes libres et les gens de castes .Ils sont artisans ou agriculteurs et travaillent pour leur
propre compte. Les gens de castes sont spécialisés dans le travail artisanal. En général les gens
de caste ne peuvent se marier qu’entre eux.
Les esclaves : ils sont au bas de l’échelle sociale. Ce sont les principaux producteurs de la société.
Ils ont des descendants et possèdent des cases et des terres .Ils peuvent être affranchis.
a . L’Islam noir
L’islam a pénétré en Afrique noir au Moyen Age grâce aux commerçants et aux marabouts
ambulants. Cette religion a été réinterprétée par les noirs. Elle s’est développée grâce à la
polygamie. L’islam a intégré les divinités africaines, “les djinn” ou les génies intermédiaires entre
Dieu et l’Homme. Le marabout confectionne les talismans destinés à soigner, prévenir les
maladies, écarter les dangers.
D. L’aspect culturel
a. L’Art
L’art est sacré. Tous les objets d’art sont des représentations de certaines divinités .Ils incarnent
aussi l’esprit des ancêtres morts. L’art se manifeste dans l’architecture sous la forme de huttes en
terre, rondes ou rectangulaires, et dans la sculpture. Le bois, la terre, l’ivoire sont des matériaux
de sculpture qui permettent de fabriquer des masques, des statuettes, des meubles, des
instruments de musique. C’est art utilitaire qui respecte les normes de la société.
b. La littérature orale.
L’humidité et la chaleur ne favorisent pas la conservation des vestiges historiques. Cette situation
donne toute son importance à l’oralité en Afrique Noire. Celle-ci porte sur les contes, les fables,
les proverbes. La littérature orale utilise toutes les langues africaines.
A . La production
Les techniques de production sont variées, mais les principales sont la jachère et la culture sur
brûlis. Au niveau de la production il faut remarquer l’extrême spécialisation de certains groupes
sociaux. Il y a des peuples agriculteurs, des peuples éleveurs.
Chez les peuples éleveurs (les Peuls), le bétail signe de richesse, peut être une propriété collective
ou individuelle.
Chez les peuples agriculteurs, chaque société à sa façon de partager les terres. Le territoire du
village appartient à la collectivité villageoise mais géré par le chef de terre. Il est partagé en
parcelles dont chacune est l’objet d’un droit d’usage, d’un héritage qui doit être laissée comme
telle aux descendants du clan ou de la famille.
B. Les échanges
Le « don », le cadeau joue un rôle très important dans la société traditionnelle africaine. La
fonction première des échanges est de manifester des liens sociaux. Ex. la dot matrimoniale se
traduit par le don d’une femme contre le don d’un bétail. On donne et on reçoit à l’occasion des
naissances, des mariages, des funérailles. Le don donne de l’importance à l’homme. L’homme
important est celui qui donne et non celui qui possède.
Le système de troc a permis l’échange des produits, mais l’Afrique a connu aussi la monnaie faite
de coquillages (cauris) ou de pièces métalliques .Les prix ne sont pas fixés rationnellement. Le
marchandage est de rigueur. Les pistes caravanières ont mis en contact les zones de forêt et de
savane permettant ainsi des échanges à longue distance.
La présence des européens a eu un impact sur les peuples d’Afrique Noire. Cet impact varie selon
les régions et les sociétés. Les zones côtières, les zones riches qui ont beaucoup intéressée les
européens ont plus bouleversées. Cependant il existe des traits communs à toutes les sociétés.
La plupart des états africains se sont appuyés pendant longtemps sur un parti politique unique.
Aujourd’hui la démocratie devient une réalité avec le développement du multipartisme.
Conclusion
La civilisation négro-africaine caractérisée d’une part par l’importance des liens de parenté et la
vie communautaire et d’autre part par une économie de subsistance est de nos jours en pleine
mutation. Partout les Etats ont mis en place des économies modernes qui parachèvent ainsi la
transformation de la société résolument tournée vers l’Occident.
Le Maghreb sous domination française comprenait deux protectorats, la Tunisie et le Maroc,
un département l’Algérie. La nouvelle constitution d’octobre 1946 considérait la Tunisie et
la Maroc comme des territoires devant évoluer dans l’Union Française mais l’Algérie était
considérée comme une partie intégrante du territoire de la métropole. Le drame algérien,
c’est à dire cette guerre de libération de 1954 à 1962 trouve son origine dans le refus des
autorités françaises de réformer le statut colonial des Algériens musulmans.
Après la pacification de tout le pays, l’Algérie devient après 1871, une terre d’immigration
pour des autorités coloniales françaises. Cette immigration massive aura comme conséquence
majeure l’expropriation des terres des populations musulmanes : le nombre de colons passe
189 000 en 1854 à 800 000 en 1914. Plus du tiers des terres passent des autochtones passe
aux mains des colons qui y développèrent une agriculture intensive moderne où dominent la
viticulture et les légumes primeurs après la réalisation des grands travaux de drainage et
d’irrigation. Cette colonisation agricole allait entraîner l’appauvrissement et la désagrégation
de la société musulmane.
L’exclusion des musulmans se manifestait également sur le plan administratif et politique :
une minorité d’Algériens pouvait prétendre à une naturalisation, ce sont « les évolués »
(instituteurs, médecins, pharmaciens, avocats ou commerçants) qui n’exprimait qu’un désir
d’assimilation. Cette élite allait s’exprimer à travers le « Mouvement Jeunes Algériens » dont
les figures de proue furent le Dr Bendjelloul et Ferrat Abbas qui ne réclamaient que
l’assimilation entière et l’égalité en droits plutôt que l’indépendance.
Pendant la guerre, les populations musulmanes restent loyales vis à vis de la métropole :
l’élite musulmane se range du côté de Ferhat Abbas pour lutter contre le fascisme. C’est dans
ce contexte que Ferhat Abbas rendit public en février 1943, « le Manifeste du Peuple
Algérien » dans lequel, il réclame la constitution après la guerre d’un état algérien autonome,
démocratique et fédérée à la France.
Le CFLN dirigé par le Général De Gaulle, (installé à Alger depuis juin 1943) réagit par
l’ordonnance du 7 mars 1944 qui accorde la citoyenneté française à quelques 60 000
algériens musulmans, élargit leurs droits électoraux et augmente leur participation dans la
fonction publique. Le 8 mai 1945, éclate une révolte populaire à Sétif qui gagne les
campagnes et les autres villes du pays comme Oran et Constantine. Au massacre de 21
européens, la riposte de l’armée française est féroce, 6000 à 10 000 morts chez les
1
musulmans algériens et leurs leaders dont Ferhat Abbas arrêtés. Au début des années 1950,
apparaît une nouvelle génération de nationalistes algériens qui rejettent tout réformisme et
envisage le recours à la révolution : une fraction dissidente crée l’Organisation Spécial),
avec comme chef Ahmed Ben Bella qui va donner naissance au Comité Révolutionnaire
d’Unité et d’Action (le CRUA). Celui-ci déclenche le 1e novembre 1954, l’insurrection
algérienne sous le nom de Front de Libération Nationale ou FLN avec comme objectif la
restauration d’un état algérien souverain, démocratique et social.
Au moment où la France se désengage de l’Indochine en juillet 1954, elle tombe dans une
nouvelle guerre coloniale. Le Président du Conseil Pierre Mendès-France affirme aussitôt le
caractère français de l’Algérie : « l’Algérie, c’est la France » d’où la volonté de réduire le
problème à une stricte affaire intérieure.
Ensuite, le gouvernement français dirigé par Guy Mollet décide d’intensifier l’effort
militaire ; les parachutistes du Général Massu réussissent à démanteler les réseaux du FLN de
la Casbah d’Alger où étaient organisés les attentats en milieu européen. En métropole, la
question algérienne divise l’opinion : les partisans de l’Algérie française se recrutent dans les
milieux de la droite, d’extrême droite qui dénoncent « la trahison des hommes politiques » et
qui demandent « d’exterminer les rebelles et leurs complices » alors que des intellectuels de
gauche comme Jean-Paul Sartre, François Mauriac dénoncent l’utilisation de la torture par
l’armée française, demandent une solution négociée au conflit et parfois s’engagent
ouvertement aux côtés du FLN.
La guerre d’Algérie prend alors une résonance internationale car elle est évoquée à l’Onu, le
FLN dont le siège se trouve au Caire est soutenu par les pays arabes, ses combattants
trouvent refuge et ravitaillement en Tunisie et au Maroc. C’est pourquoi, en octobre 1956,
l’armée française intercepte un avion transportant les dirigeants du FLN et en février 1958,
elle bombarde le village tunisien de Sakhiet-sidi-youssef.
Après la chute du gouvernement de Guy Mollet en mai 1957, Pierre Pflimlin réputé favorable
à une solution négociée du problème algérien est appelé à former un gouvernement. Le jour
de son investiture, le 13 mai 1958, une émeute éclate à Alger, un Comité de Salut Public
présidé par le Général Massu exige le maintien de l’Algérie dans la république française et le
retour du Général De Gaulle. Celui-ci se déclare prêt à revenir au pouvoir. Le 1e juin 1958, il
devient le président du conseil avec les pleins pouvoirs avec pour mission de préparer une
nouvelle constitution et de la soumettre au référendum.
Le Général De Gaulle va mettre 4 ans pour trouver une solution à la question algérienne.
Le 4 juin 1958, il se rend à Alger et prononce un discours dans lequel, il lance « je vous ai
compris » et parle de citoyens à part entière avec les mêmes droits et un seul collège. La
réaction du FLN est négative, en septembre 1958 est crée le Gouvernement Provisoire de la
République Algérienne (GPRA) avec comme président
Ferhat Abbas.
En octobre 1958, dans le discours de Constantine, le Général De Gaulle annonce la création
de 400 000 nouveaux emplois, la distribution de 2500 ha de nouvelles terres aux agriculteurs
musulmans dans 5ans, etc. Porté au pouvoir par l’action des adversaires de la décolonisation
notamment les chefs de l’armée, le Général De Gaulle est obligé d’en tenir compte, c’est
pourquoi la lutte s’intensifie contre les combattants du FLN : l’armée française frustrée de la
défaite à Dien Bien Phu, considère que sa mission est de « conserver l’Algérie dans la
France ». Pour les chefs militaires, c’est une guerre contre le communisme.
Mais le 23 octobre 1958, le président français propose dans une conférence de presse « la
paix des braves » ; soutenu par une large majorité de l’opinion française, De Gaulle se rallie
progressivement à l’idée d’une «Algérie algérienne» : le 16 septembre 1959, il reconnaît le
2
droit à l’autodétermination du peuple algérien et la possibilité de choisir entre 3 solutions (la
sécession, la francisation complète ou l’association avec la France). Il va alors rencontrer les
oppositions de l’armée d’Algérie soutenue par la population européenne, les Pieds Noirs, qui
parlent de trahison. Au référendum du 8 janvier 1961, le peuple français se prononce à 75%
pour le droit à l’autodétermination du peuple algérien. En février 1961, est créée
l’Organisation de l’Armée Secrète ou OAS qui va multiplier les attentats en Algérie et en
France (contre le Général De Gaulle : l’attentat du Petit Clamart). Le 22 avril 1961, les
Généraux Salan, Jouhaux, Zeller, Challe prennent le pouvoir à Alger et menacent de lancer
des parachutistes sur Paris, c’est à dire contre le gouvernement gaullien ; mais la tentative de
putsch échoue le 25 avril. De longues et difficiles négociations s’ouvrent à Evian entre le
gouvernement français et le FLN : elles débouchent sur la signature des accords du 18 mars
1962 qui mettent fin à la guerre et reconnaissent l’indépendance de l’Algérie. Mais la fin du
conflit est tragique ; des affrontements sanglants opposent à Alger l’Armée et les pieds- noirs
poussés par l’OAS. Des Européens et des Harkis, victimes de représailles, abandonnent tous
leurs biens, prés d’un millier de pieds-noirs se réfugient en Métropole.
En septembre 1962, l’Algérie devient une « république populaire » et démocratique dirigée
par Ahmed Ben Bella.
En Algérie comme ailleurs dans ses territoires sous domination, la France n’était pas prête à
affronter avec réalisme le phénomène de décolonisation. Ce drame algérien s’explique par
l’impossibilité pour les communautés européenne et musulmane de s’accorder et de bâtir une
nation.
3
INTRODUCTION
1
I – une colonisation anachronique
Aux yeux des portugais, ce territoire constituait une « nation plus qu’une
colonie » ; il attira un nombre important de colons portugais, environ 35 000
entre 1900 et 1950, d’abord des populations pauvres ou illettrés, ensuite des
artisans, des ouvriers qualifiés, des manœuvres ou paysans dont les contacts
avec les populations locales donnèrent naissance à une immense couche
intermédiaire de métis.
Le Portugal étant l’un pays les plus sous développé d’Europe occidentale
avec un revenu par habitant très faible et une forte natalité cherchait un
exutoire démographique.
2
De 1950 à 1960, on assiste à un gros effort économique pour moderniser
le pays par un appel au capital étranger : l’exploitation pétrolière était entre les
mains de firmes belges, des capitaux de la société industrielle Krupp étaient
consentis dans les mines de fer.
Cette promotion sur le plan économique n’a pas été complétée par une
évolution sociopolitique parallèle : la politique officielle portugaise fut de
concentrer les angolais par tribus, par chefferies et par familles, ce qui va faire le
lit du tribalisme qui se manifestera dans les organisations nationalistes.
3
Contrairement à l’Angola, la Guinée Bissau reçut moins de colons
portugais. Dans les villes, on notait une petite bourgeoisie d’assimilés et de métis
formant un prolétariat pauvre.
4
II – le déclenchement de la lutte armée
et l’isolement du Portugal
C’est au sein des intellectuels assimilés et métis ayant effectué des études
universitaires en métropole et qui ont une forte influence des idées marxistes
que va s’organiser la contestation nationaliste : parmi ceux-ci, il y a le
mozambicain Eduardo Mondlane, le principal leader nationaliste de la Guinée
Bissau Amilcar Cabral, et les dirigeants des mouvements de libération angolais
comme Agostihno Neto et Marcelino Dos Santos.
5
C’est un ensemble d’actions mal préparées et mal coordonnées qui
échouent et les représailles civiles et militaires déclenchent un exode de 15 000
à 20 000 personnes vers le Congo-Léopoldville.
C’est deux ans plus tard que le PAIGC entre en guerre. Le Portugal se
refuse à discuter avec « ceux qu’il qualifie de communistes « et cherche à obtenir
le soutien du monde occidental en essayant d’attirer les capitaux extérieurs vers
l’exploitation des richesses minières et les projets de mise en valeur.
6
Cette situation internationale défavorable entraîne l’abandon du combat
pour le maintien des possessions par le Portugal ; le coup d’état militaire ou
la « révolution des œillets » du 24 avril 1974 met fin au régime fasciste portugais
de Marcello Caetano ; des négociations entamées en mai 1974 débouchent sur
la reconnaissance de l’indépendance de la Guinée Bissau au mois de septembre,
et le PAIGC obtient le rattachement des îles du Cap Vert en juillet 1975.
7
Conclusion
8
DÉCOLONISATION
Décolonisation, processus historique qui a conduit les pays colonisés à l’accession à
l’indépendance. La décolonisation, entamée dans les années trente par les Britanniques, est
devenue une issue inévitable après l’effondrement de la puissance et du prestige des
métropoles durant la Seconde Guerre mondiale.
Elle s’est déroulée en plusieurs étapes : de 1945 à 1954, la plupart des pays d’Asie s’émancipent
; de 1945 à 1965, c’est le tour des anciennes colonies en Afrique ; de 1965 à 1991, on assiste à
une troisième phase qui voit s’achever la décolonisation et les derniers territoires dominés
accéder à la liberté, tandis que l’éclatement de l’Union soviétique marque la fin du processus.
Enjeu de nombreux conflits, source de frustration pour les pays qui, tels l’Allemagne et l’Italie,
s’étaient lancés tardivement dans l’aventure, la colonisation a été l’un des phénomènes majeurs
de l’histoire mondiale au xixe siècle et dans les premières décennies du xxe siècle. Cependant,
le système colonial, tant par ses justifications que par son application, contenait en germe sa
propre disparition
1. LES PRÉMICES
La colonisation se voit justifiée non seulement par les avantages économiques qu’elle
représente pour les puissances européennes, mais aussi par le développement qu’une telle
situation assure aux pays colonisés. Selon la doctrine admise alors, la colonisation est devenue
un système d’échanges entre les métropoles, qui vendent leurs produits manufacturés à leurs
possessions d’outre-mer, et ces dernières, qui apportent leurs ressources et leur main-d’œuvre.
L’action « civilisatrice » des pays européens doit surtout permettre aux populations soumises
d’accéder progressivement au niveau social, culturel et moral des puissances colonisatrices ; à
terme donc, la colonisation doit disparaître. Mais les termes de cette échéance demeurent fort
lointains dans l’esprit des métropoles. Certes, la participation des colonies à l’effort de guerre
entre 1914 et 1918 a suscité l’espoir de voir se modifier les rapports entre les deux parties,
mais, dès 1919, les puissances coloniales reprennent comme avant leur domination. Seules les
colonies de peuplement comme le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud
voient leur situation se modifier, passant d’un statut de subordination à une position d’égalité
au sein du Commonwealth.
Dans le même temps, en Europe, dès 1919, se diffusent les idéaux défendus par le président
Thomas Woodrow Wilson, concernant en particulier le droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes, thème qui rencontre chez les colonisés une forte résonance, ainsi que ceux de
l’anticolonialisme et du communisme, qui fait de la lutte anti-impérialiste l’un des points
principaux de son programme. Cette diffusion favorise l’émergence d’un courant intellectuel et
politique hostile au maintien de l’empire colonial, qui s’efforce en métropole même de soutenir,
voire de relayer, les mouvements indépendantistes. Plusieurs tentatives ont lieu pour répondre
à cette attente mais, soit que les solutions envisagées aient été trop timides, soit que les colons
s’y soient opposés fortement, elles n’aboutissent pas, comme en témoigne l’échec du projet
Blum-Violette visant, en 1936, à octroyer le droit de vote à 25 000 Algériens.
Dans les colonies mêmes, les premiers mouvements s’esquissent et connaissent parfois le
succès. En Égypte, le parti nationaliste, le Wafd, triomphe lors des élections de 1924 ; il accède
ainsi au pouvoir et incite les Britanniques à négocier l’évacuation de leurs troupes du pays
(1936) sauf dans la zone du canal de Suez. De même, en Irak, les Britanniques préfèrent
prendre les devants et signent avec les Irakiens un accord leur permettant de conserver des
bases militaires tout en accordant la souveraineté à Bagdad.
D’autres actions jettent les bases d’une future indépendance et ont, par leur portée symbolique,
un retentissement mondial qui favorise la prise de conscience du problème par l’opinion
publique internationale, comme les campagnes de boycott menées en Inde dans les années
trente par Gandhi sous le signe de la non-violence.
De nombreux partis, futurs cadres politiques de l’action nationaliste, se créent également : dans
les Indes néerlandaises, le Parti nationaliste indonésien (PNI), fondé par Sukarno en 1927 ; en
Tunisie, le Néo-Destour, par Habib Bourguiba en 1934 ; en Algérie, l’Étoile nord-africaine (1926),
puis le parti du Peuple algérien (1936), par Messali Hadj. Dans le même temps, l’essor du
communisme dans les colonies entraîne la fondation de nombreux partis communistes, tel celui
du Viêt Nam par Hô Chí Minh en 1930.
Des révoltes se font jour, principalement dans l’empire colonial français, notamment au Liban
où les Druzes se soulèvent en 1925, en Indochine (mutinerie de Yen Bay en 1931) et surtout au
Maroc (guerre du Rif, de 1925 à 1926 contre les Français), à chaque fois très lourdement
réprimées par l’armée française, le général Sarrail n’hésitant pas, pour mater les Druzes, à faire
bombarder Damas.
Enfin, la propagande des Alliés contre l’hitlérisme qui remet en cause la notion de supériorité de
la race blanche, ainsi que la mise en avant du principe des droits des peuples à disposer d’eux-
mêmes, principes inscrits dans la charte de l’Atlantique (1941) à l’instigation des Américains,
puis dans celle des Nations unies (1945), favorisent l’essor des mouvements indépendantistes.
L’espoir suscité s’accompagne d’une radicalisation certaine, comme en témoigne en Algérie le
Manifeste du peuple algérien lancé par Ferhat Abbas en 1943, qui réclame l’indépendance alors
qu’il s’était fait jusque-là le partisan de l’assimilation. Ainsi, dès 1945, la décolonisation apparaît
comme un des problèmes majeurs de l’après-guerre. Le 8 mai 1945, en Algérie, dans les régions
de Sétif et de Guelma, des émeutes ont lieu, obligeant l’armée française à intervenir et à se
lancer dans une forte répression qui fait plusieurs milliers de victimes. En Indochine, après le
départ des Japonais, Hô Chí Minh, à la tête du Viêt-minh, déclare l’indépendance du Viêt Nam et
Sukarno fait de même en Indonésie.
3. UN PHÉNOMÈNE MAJEUR DE L'APRÈS-GUERRE
Si les Américains reconnaissent l’indépendance des Philippines dès 1946, en revanche, les
puissances coloniales, surprises par la rapidité et la violence des revendications, ne sont pas
préparées à une telle situation.
Pour la plupart des métropoles, la possession d’un empire colonial reste la base, voire le
symbole, de leur puissance. Face au déclin progressif de leur rôle sur la scène internationale, les
États européens cherchent à préserver un empire qui a été l’un des moteurs de leur force, leur
assurant des zones d’influence considérables et apparaissant comme le signe de leur vocation
mondiale. Les possessions d’outre-mer sont à leurs yeux un atout pour ne pas rétrograder au
rang de puissances de second ordre. Dans l’esprit de l’opinion publique britannique, l’empire
reste attaché à l’apogée de la puissance anglaise — le règne de Victoria —, tandis qu’en France,
comme aux Pays-Bas, l’armée et une partie importante de l’opinion publique, marquées par le
souvenir de la débâcle de 1940, perçoivent tout abandon de colonie comme le signe d’une
nouvelle défaite.
À cela s’ajoute le poids, variable selon les colonies, des minorités européennes. Plus leur
présence est importante et leur pression forte et relayée en métropole par des partis et des
lobbies, plus il s’avère difficile pour les puissances coloniales de conduire une décolonisation
pacifique, comme en témoigne le rôle joué durant la guerre d’Algérie par les Français d’Algérie,
qui sont à l’origine de la crise finale qui emporte la IVe République.
Enfin, les intérêts économiques en jeu sont également un des facteurs qui rendent la
décolonisation problématique. Offrant matières premières, ressources et débouchés
commerciaux, les pays colonisés ont, avant 1939, une importance certaine dans l’économie des
métropoles. Mais, après 1945, la nécessité de mener des opérations militaires de plus en plus
nombreuses, d’entretenir sur place des troupes et des moyens logistiques de plus en plus
importants pour tenter de freiner la montée des mouvements nationalistes, suscitent en
métropole des critiques et des remises en cause de la politique coloniale. Il devient bientôt
évident, pour un certain nombre de puissances telles que la Grande-Bretagne et les Pays-Bas,
que les colonies coûtent plus qu’elles ne rapportent, ce qui a pour conséquence d’inciter ces
puissances à se désengager progressivement. Cette théorie est défendue en France par le
journaliste, codirecteur de Paris-Match, Raymond Cartier, d’où son nom de cartiérisme, qui
dénonce la lourdeur de la charge coloniale sur le plan économique, contraignant la métropole à
réduire ses propres investissements chez elle.
À cette remise en cause économique du système colonial s’ajoute également une forte pression
de la part des deux « super-grands », les États-Unis et l’URSS, à l’égard surtout de la France et de
la Grande-Bretagne. Américains et Soviétiques voient dans la décolonisation le moyen non
seulement d’affaiblir les États européens mais également de consolider leur nouvel ordre
mondial. Favorisant les mouvements indépendantistes, ils entendent bien prendre la place des
anciennes puissances coloniales tout en se gardant de mener la même politique dans leurs
zones d’influence respectives. L’anti-impérialisme n’empêche pas l’URSS de maintenir sa
domination sur l’ex-empire tsariste et sur les pays satellites d’Europe centrale et orientale ; le
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne modifie pas l’attitude des États-Unis en Amérique
latine, qu’ils considèrent comme leur chasse gardée. Mais leur soutien aux peuples colonisés
joue néanmoins un rôle important dans la décolonisation.
À partir de 1950, cette dernière connaît une phase d’accélération grâce aux premiers succès
enregistrés par les mouvements nationalistes. Les pays ayant accédé à l’indépendance
deviennent en effet des références pour les États encore sous tutelle, qui se lancent à leur tour
dans la lutte anticolonialiste. L’indépendance de l’Inde puis de l’Indonésie, la création de la Ligue
arabe (1945), la conférence de Bandung (1955) ou bien encore la guerre d’Indochine (1946-1954)
nourrissent les revendications des peuples coloniaux et conduisent les métropoles à infléchir
leur politique.
Mal préparées à cette décolonisation, elles ne savent pas, le plus souvent, mener le processus
conduisant à l’indépendance de la colonie. Cette impuissance à trouver une solution politique
est en fait en grande partie due à la nature même de la colonisation. Les relations politiques et
économiques entre la métropole et ses colonies ont pour conséquence une désagrégation des
structures sociales dans les pays colonisés. S’appuyant sur des élites traditionnelles ou bien les
désagrégeant, sur certaines ethnies au détriment d’autres, suscitant de nouvelles élites
occidentalisées tout en les excluant des véritables responsabilités, les puissances coloniales
nourrissent de violentes contradictions favorisant l’émergence de mouvements nationalistes
complexes et tiraillés, où se mêlent modernité (État laïc, socialisme) et tradition (clans, identité
culturelle et religieuse), contribuant à rendre la décolonisation plus difficile, voire plus violente.
Aussi l’accession à l’indépendance s’accompagne-t-elle souvent de conflits interraciaux ou
religieux que les métropoles n’ont fait qu’entretenir par la colonisation et n’ont pas su apaiser
au moment de la décolonisation. Le désengagement soudain et total de la Belgique au Congo
comme au Rwanda et au Burundi est suivi de terribles guerres civiles. De même, le départ des
Britanniques en Inde s’accompagne en 1947 d’un conflit entre hindous et musulmans (voir indo-
pakistanais, conflit) qui s’achève par la partition du sous-continent et la création de deux États
séparés : l’Inde et le Pakistan.
L’influence notamment de la tradition jacobine fait que la France préfère se lancer dans la voie
de la progressive assimilation par une intégration complète des colonies à la métropole, qui doit
à terme faire de tous les autochtones des citoyens français.
La Grande-Bretagne s’engage très rapidement après la guerre dans la voie d’une décolonisation
globale. Ainsi, en Asie, ce sont successivement l’Inde et le Pakistan en 1947, le Sri Lanka et la
Birmanie en 1948 qui accèdent à l’indépendance. Après l’Asie, c’est au tour des pays du bassin
méditerranéen. Les Britanniques se désengagent de Palestine en 1948 et de Chypre en 1960,
laissant dans ces deux pays les communautés antagonistes (Juifs et Palestiniens, Grecs et Turcs)
face à face, puis de Malte (1964) perdant ainsi le contrôle de cette région, pourtant autrefois si
importante pour son commerce. En Afrique, les Britanniques tentent dans un premier temps de
favoriser un compromis par « l’association des races » afin que les colons blancs puissent
conserver une partie du pouvoir. Mais, face à l’hostilité des populations noires, Londres se
résout à accepter la thèse du nationalisme sans pluralité de races. Ainsi, le Ghana (1957), le
Soudan anglo-égyptien (1956), le Nigeria (1960), la Sierra Leone et le Tanganyika (actuelle
Tanzanie) (1961) accèdent à l’indépendance, sous l’impulsion de grandes formations politiques
noires en position dominante dans lesquelles le personnel gouvernemental est recruté : à la
tête de la Tanganyika African National Union (TANU, « Union nationale africaine du Tanganyika
»), Julius Kambarage Nyerere, hostile à toute parité raciale, devient le premier président du
Tanganyika, tandis que Milton Obote, le leader de l’Uganda People’s Congress (UPC, « Congrès
du peuple ougandais »), prend la direction des affaires en Ouganda lorsque ce pays recouvre sa
pleine souveraineté en 1962.
Ces pays africains sont suivis par les possessions anglaises aux Caraïbes. La plupart de ces
nouveaux États restent membres du Commonwealth. D’ailleurs, la demande d’adhésion de la
Grande-Bretagne au Marché commun en 1962 manifeste l’évolution économique et politique
des Britanniques qui, du repliement sur leur empire, passent à une stratégie d’intégration
européenne témoignant du recul de l’influence britannique dans le monde. Quasiment exclus
du Proche et du Moyen-Orient, où les pays de la zone se regroupaient dans le pacte de Bagdad
sous la protection des Américains, les Britanniques connaissent les mêmes déboires avec la
Nouvelle-Zélande et l’Australie qui intègrent l’ANZUS (abréviation de Australia, New Zeland and
United States), préférant Washington à Londres.
En effet, la France a su réussir la décolonisation de l’Afrique noire. Grâce aux différentes étapes
que sont l’Union française (1946), puis la loi-cadre Defferre qui établit un régime d’autonomie
interne, la transition réformatrice est privilégiée et aboutit à une émancipation progressive et
pacifique. L’absence d’intérêts économiques majeurs et d’une forte minorité d’Européens dans
ces colonies favorisent la mise en place de cette solution, ainsi que l’attitude des grands
meneurs indépendantistes africains, aux idées et à la culture francophiles, qui mènent une
stratégie souple, ne s’engageant jamais dans l’affrontement direct avec la métropole mais au
contraire y cherchant des appuis. Félix Houphouët-Boigny, député de Côte d’Ivoire à
l’Assemblée nationale (1946-1959) et plusieurs fois ministre sous la IVe République, fondateur
du Rassemblement démocratique africain (RDA), et Léopold Sédar Senghor, partisan d’un
métissage entre la culture française et ses racines africaines, jouent un rôle primordial dans
cette évolution. Et même si la Communauté française — créée par de Gaulle en 1958, qui
instaure une autonomie interne complète tandis que la politique extérieure reste du domaine
de la France — est un échec sur le plan politique, les pays africains accédant à l’indépendance
sans conserver aucun lien avec la métropole, elle permet à la France de maintenir de bonnes
relations avec les pays de l’Afrique équatoriale française (AÉF) et de l’Afrique occidentale
française (AOF), qui demeurent dans sa zone d’influence.
Bien que plus tardive, la décolonisation espagnole se déroule également de façon plutôt
pacifique. Entre 1968 et 1976, l’Espagne rétrocède l’enclave d’Ifni au Maroc, qui se partage avec
la Mauritanie, en 1976, le Sahara-Espagnol, tandis que les anciens territoire du Río Muni et de
Fernando Poo deviennent indépendants en 1968 sous le nom de Guinée équatoriale. De son
empire jadis si vaste, l’Espagne ne conserve alors plus que les présides de Ceuta et de Melilla
ainsi que les Canaries.
De même les Pays-Bas, impuissants à maintenir plus longtemps une présence militaire devenue
trop coûteuse, doivent reconnaître la souveraineté de l’Indonésie dirigée par Sukarno, après
une guerre violente de près de quatre années (1945-1949). Ils conservent encore la Guyane
hollandaise mais, forts de leur expérience indonésienne, ne s’opposent pas à son accession à
l’indépendance sous le nom de Suriname en 1975.
C’est surtout la France qui connaît un problème colonial important, entraînant de graves crises
qui aboutissent à la naissance de la Ve République, en raison de l’absence de toute conception
globale de la décolonisation comme de toute volonté politique forte de la part des différents
gouvernements de 1945 à 1958, et du désintérêt affiché de l’opinion publique métropolitaine,
mais aussi de l’évolution de la situation internationale. Ainsi, le conflit d’Indochine se déroule en
grande partie dans un contexte de guerre froide liée à la prépondérance, dans le mouvement
nationaliste, des communistes dirigés par Hô Chí Minh et à la proximité de la Chine de Mao
Zedong. Huit années de guerre (1946-1954), le désastre de Diên Biên Phu (mai 1954) et le refus
des Américains de lui venir en aide sont nécessaires pour que la France signe les accords de
Genève le 20 juillet 1954, accorde l’indépendance au Viêt Nam ainsi qu’au Laos et au Cambodge,
et se retire de cette région du monde.
À Madagascar, le soulèvement nationaliste en 1947 est suivi d’une répression très violente qui
fait plusieurs dizaines de milliers de victimes, et les Malgaches n’accèdent à l’indépendance
qu’avec le mouvement général d’émancipation de l’Afrique noire française, en 1960.
Enfin, en Algérie, la France s’engage dans l’une des plus longues guerres de la décolonisation
(1954-1962) contre le FLN, en raison de la présence d’une forte minorité de colons (voir Algérie,
guerre d’). Dans cette lutte sans merci, l’échec de l’expédition de Suez (1956) marque un
tournant décisif en manifestant que la France ne peut plus agir sans l’assentiment des
Américains et qu’un Arabe, l’Égyptien Gamal Abdel Nasser, l’a mise en échec.
Malgré l’envoi du contingent et un succès militaire sur le terrain, la France ne peut cependant se
maintenir en Algérie ; le général de Gaulle, arrivé au pouvoir grâce à la pression des colons et de
l’armée, sait conduire le processus menant à l’indépendance — acquise lors des accords d’Évian,
signés le 18 mars 1962 — qui met fin à cent trente années de présence française.
6. UN BILAN CONTRASTÉ
Laissant de lourdes séquelles dans la mémoire des peuples colonisés, la décolonisation a
marqué une étape majeure de l’histoire des pays d’Afrique et d’Asie, et rares sont ceux qui ont
vécu sans trouble cette transition essentielle.
Des États-nations se sont certes formés mais ils ont été l’objet de nombreuses convoitises par
les deux « super-grands », en raison de leurs richesses minières ou de leur importance
géostratégique. Surtout, contraints de devoir choisir leur camps dans le contexte de la guerre
froide et de la lutte entre les deux blocs, ils ne sont pas parvenus, malgré leur désir affiché, à
donner une force et un contenu suffisant à ce qu’ils voulaient instaurer comme troisième voie
entre capitalisme et socialisme.
Pour certains pays d’Asie, il leur a fallu adhérer à des organisations régionales dominées par les
États-Unis. Dans l’ensemble, les pays non-alignés n’ont pu rester dans l’esprit de la conférence
de Bandung. Surtout mal préparés à accéder à l’indépendance, nombre d’entre eux ont été la
proie, dès leur indépendance, de violents conflits politiques ou interéthniques qui se sont
amorcés avec le départ de la puissance coloniale.
L’ère des empires coloniaux a vécu, laissant place à un monde toujours plus morcelé, comme en
témoigne le nombre sans cesse croissant des pays membres de l’Organisation des Nations
unies (ONU) : de cinquante en 1945, ils sont passés à plus de cent quatre-vingt aujourd’hui.
Ce morcellement s’est d’ailleurs encore accéléré avec la chute du mur de Berlin (1989) et
l’effondrement du bloc de l’Est. L’Union soviétique n’y a pas résisté ; elle a éclaté en décembre
1991 face aux revendications nationalistes des ex-républiques composant son empire, au terme
de conflits brefs mais violents, notamment en Arménie, en Azerbaïdjan et dans les États baltes.
Cependant, quelles que soient les voies choisies — libéralisme, socialisme, système étatique fort
ou État théocratique —, les pays qui ont accédé à l’indépendance demeurent soumis aux
exigences de l’économie-monde et cette mondialisation a favorisé le maintien, voire
l’accentuation, de leur dépendance envers les anciennes métropoles.
Cette dépendance économique, caractéristique du néocolonialisme malgré les politiques d’aide
et de coopération, et le poids de la dette — les puissances européennes demeurant parmi les
principaux bailleurs de fonds — jouent, aujourd’hui encore, un rôle important dans
l’impuissance des ex-pays colonisés à mettre en place les structures de leur développement.
LA GUERRE D'ALGÉRIE
La guerre d’Algérie est une guerre de décolonisation qui a opposé la France à sa colonie
d’Afrique du Nord. Elle a commencé en 1954 et s’est achevé 8 ans plus tard, en 1962, par
l’indépendance de l’Algérie.
Progressivement, les Algériens revendiquent plus de droits pour eux-mêmes, mais ne sont pas
entendus par le gouvernement. En 1945, des émeutes nationalistes éclatent et plus d’une
centaine de Français sont tués. La répression du gouvernement est sévère et provoque la mort
de plusieurs milliers d’Algériens. Ces événements poussent de nombreux nationalistes algériens
à vouloir désormais l’indépendance de l’Algérie.
LE DÉROULEMENT DE LA GUERRE
L’insurrection algérienne
Les nationalistes sont de plus en plus nombreux. Ils créent le Comité révolutionnaire d’unité et
d’action (CRUA) au printemps 1954, puis le Front de libération nationale (FLN) à l’automne 1954.
Les actions de guérilla commencent le 1er novembre 1954 dans la région des Aurès, puis
s’étendent à tout le territoire. Les indépendantistes prennent pour cibles les réseaux de
communication, les bâtiments publics, l’armée et les fonctionnaires algériens travaillant pour la
France.
Le gouvernement français (pour lequel il s’agit d’une simple opération de « maintien de l’ordre »)
augmente les forces de sécurité dans toute l’Algérie et nomme un nouveau gouverneur général
pour négocier.
Mais, entre les représailles françaises contre les villages algériens et le climat de terreur instauré
par le FLN, on assiste à une véritable escalade de la violence. En août 1955, 123 colons sont tués
par des insurgés. En retour, les Français massacrent près de 12 000 Algériens. C’est la fin des
négociations.
À partir de septembre 1956, la guérilla fait rage sur tout le territoire, y compris dans la capitale
Alger. Les nationalistes posent des bombes dans les cafés et les lieux publics ; en représailles,
les autorités françaises arrêtent, torturent et exécutent un grand nombre de suspects.
Les événements en Algérie divisent la France : certains dénoncent la torture et les exécutions ;
d’autres veulent que l’Algérie reste française et se rapprochent de l’extrême-droite. Le 13 mai
1958, un putsch (un coup d’État) est organisé par des Français contre le gouvernement français
pour empêcher toute négociation avec le FLN. C’est une grave crise politique et le
gouvernement demande l’aide du général de Gaulle (le héros de la Seconde Guerre mondiale).
Celui-ci forme un nouveau gouvernement chargé de résoudre la crise en évitant la guerre civile.
Le 21 avril 1961 a lieu le « putsch des généraux », mené par quatre généraux prêts à tout pour
que l’Algérie reste française. L’un d’entre eux, le général Salan, fonde l’Organisation armée
secrète (OAS), une organisation terroriste qui multiplie les attentats en Algérie et en France pour
faire pression sur le gouvernement français.
Des négociations secrètes entre Français et Algériens ont lieu à la fin de l’année 1961, à Évian-
les-Bains. Les accords d’Évian, signés le 18 mars 1962 par Charles de Gaulle et le GPRA,
reconnaissent la souveraineté algérienne sur les territoires de l’Algérie et du Sahara et
aboutissent à un cessez-le-feu.
LE BILAN DE LA GUERRE
On estime que la guerre d’Algérie a fait de 500 000 à 1 million de morts, pour la plupart
algériens. Dans les semaines qui suivent les accords d’Évian, environ 1,5 million de Français
d’Algérie (pieds-noirs) reviennent en France.
LE BRÉSIL, UNE PUISSANCE DU
TIERS-MONDE
Le Brésil est un pays d'Amérique Latine qui appartient au Sud économique, c'est à dire l'ensemble
des pays pauvres. Il est néanmoins considéré comme une puissance économique mondiale avec
un classement vers le 11ème ou 12ème rang au niveau du PNB. Le Brésil fait donc partie des
géants du Tiers-Monde ; avec la Chine, le Mexique ou l'Inde ; qui s'intègre de plus en plus à la
mondialisation.
Comment ce pays est-il parvenu à ce stade sans vraiment encore atteindre un développement
total ?
Le territoire est immense : 8.5 millions de km2 soit 15 fois la France (5ème rang mondial) : 4000
km d'ouest en est et 3700 du nord au sud.
Une très large ouverture maritime (plus de 7400 km de côtes) vers l'océan Atlantique et des
frontières communes avec dix états.
Le relief peut être divisé en deux grands ensembles : au nord une vaste plaine drainé par
l'Amazone et ses affluents et au sud des plateaux et massifs anciens.
Une gamme de climats chauds : climat équatorial au nord ; climat tropical et subtropical vers le
sud avec même un climat tempéré dans le sud-est. Cela offre au Brésil une grande diversité de
cultures.
Une nature généreuse : des produits industrialisables en grande quantité : fer (2ème), phosphates
(2ème), bauxite (4ème), étain (5ème), argent, or, cuivre, nickel, potasse, zinc... Des matières
premières permettant d'envisager une base industrielle mais elles sont très souvent localisées à
l'intérieur. Des ressources énergétiques : fleuves gigantesques pouvant fournir de
l'hydroélectricité ; du charbon et du pétrole en quantité plus réduite.
Une population métissée, résultat d'une longue histoire coloniale : la majorité est d'origine
européenne (55%) mais on y trouve des noirs, des asiatiques, des amérindiens et des métisses. Il
y a peu de discrimination raciale.
La croissance démographique reste vigoureuse même si le Brésil a entamée la sortie de la
transition démographique.
Accroissement naturel : 1.4%/an soit 2.5 millions de brésiliens chaque année.
Indice de fécondité : 2.2 enfants par femme
Taux de natalité :
Taux de natalité :
La population est donc abondante mais aussi jeune : 28% a moins de 15 ans et 6% plus de 65 ans.
La densité moyenne est de 21 hab/km2 mais la répartition sur le territoire est inégale. Les
brésiliens se concentrent sur les littoraux et notamment dans le Sudeste. L'intérieur est délaissé.
La population est citadine (80 %) avec de nouveau des contrastes sud/nord. Les mégapoles
concentrent population et activités (Sao Paulo : 17 millions, Rio de Janeiro : 11 millions, Belo
Horizonte : 4 millions...)
La population est mobile comme en témoigne l'exode rural encore vivace ou les migrations vers
les fronts pionniers amazoniens.
Enfin cette population se développe avec des progrès dans l'alphabétisation : (80 %) et des
revenus qui augmentent ( le PNB a doublé en 25 ans : 3700 $/hab en1980 et 8000 $/hab en 2004).
Le Brésil offre donc un main d’œuvre abondante, bon marché et un marché de consommation
aux fortes potentialités.
L'organisation de cet espace est stratégique : régions plus difficiles pour l'élevage, plaines
littorales pour les plantations ( agriculture d'exportation) et l'intérieur pour la mise en valeur par
la colonisation des espaces. Les cultures vivrières sont encore très présentes mais il y a eu une
force tendance à les refouler vers l'intérieur.
A cela s'ajoute l'appel à des capitaux étrangers (FMN de l'agroalimentaire).
Résultats : puissance agricole : 1ère pour le café, la canne à sucre, les agrumes, 2ème pour le soja,
les bovins, 3ème pour le maïs , le porc, 5ème pour le cacao, 8ème pour le coton brut... bois...
Le Brésil est le 3ème exportateur de produits agricoles ; son intégration à un système agro-
industriel lui permet d'exporter des produits agroalimentaires.
B) Un développement industriel
La production est diversifiée, elle est le résultat d'un appel aux capitaux étrangers, d'une
ouverture de l'économie et d'une remontée des filières. Il y a aujourd'hui autant d'actifs dans
l'industrie que dans l'agriculture ( 20%).
Les principales productions : textile, agroalimentaire ; industrie lourde ( 8ème pour l'acier),
automobile ( 11ème grâce aux investissements étrangers : Renault, Ford, Volkswagen), chantiers
navals, aéronautique ( cf Embraer), informatique, pharmacie, armement ....79% des produits
exportés sont des produits industriels. L'essentiel de cette production est concentrée au Sudeste.
littoral anciennement occupé, forte concentration de population grands pôles urbains, espace
économique dynamique, structures portuaires...
L'intérieur est moins mis en valeur , moins peuplé ( Centre Ouest et Amazonie : 61% de la surface
et 13% de la population). Peu de mise en valeur : immensité, problème du coût, des
infrastructures, exploitation anarchique...
Elle est humaine (population au sud), démographique ( Transition Démographique presque finie
au sud pas dans le nord), culturelle ( différence d'alphabétisation), économique (nord-est région
pauvre, industrialisation faible, Sertao= zone de sécheresse... )
le Sud et le Sud-Est : régions dynamiques : plantations , industrialisation, ports ...
De fortes migrations ont lieu du NE vers le SE.
Le cœur économique : Sao Paulo + Belo Horizonte + Rio de Janeiro : cumul des centres de
décisions économiques, forte activité, marché de consommateurs, infrastructures...
B) La question agraire
La persistance de la faim et de la pauvreté résulte en grande partie d'une répartition très
inéquitable des terres.
Dans les latifundia les modes d'exploitations sont modernes mais extensifs. Ces exploitations
sont peu nombreuses mais gèrent l'essentiel du sol et pratiquent l'agriculture commerciale.
Au contraire, dans les microfundia les modes d'exploitations sont traditionnels et tournés vers
l'agriculture vivrière. Ces exploitations sont très nombreuses mais gèrent peu de sol. Ainsi il existe
3.5 de familles "sans terre" qui travaillent comme journaliers ou occupent sauvagement des
terres.
Les tentatives de "réforme agraire" ont échoué et l'on tente de réduire le problème par
distribution de terres sur fronts pionniers. Le "Mouvement des Sans-terre" tente d'occuper les
terres sous-exploitées pour faire pression sur le président "Lula" da Silva.
Le Brésil est une grande puissance du Tiers Monde mais son développement difficile (inflation,
endettement) est incomplet, les contrastes de développement étant très nombreux. On évoque
un « mal développement ».
LE CONTINENT AFRICAIN FACE AU
DÉVELOPPEMENT ET À LA
MONDIALISATION
Le continent africain face au développement et à la mondialisation
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Introduction
Le document 1 montre mieux que tout autre le retard de l'Afrique par rapport au reste du
monde. C'est de très loin le continent le moins riche. Sur la carte par anamorphose, l'ensemble
des pays africains est à peine plus grand, donc plus riche, que le seul Royaume-Uni. Dans ces
conditions, on mesure à quel point l'Afrique n'a qu'une importance marginale dans les
échanges mondiaux. Quant au document 2, s'il peut donner l'impression d'une Afrique
développée car très connectée par le biais du téléphone mobile, il n'oublie pas de préciser que
l'essor du téléphone portable y est d'abord lié à l'absence de réseau de téléphonie fixe, signe
caractéristique du sous-développement de la région.
II. Un retard relatif
Le retard de l'Afrique doit cependant être nuancé selon les pays. On constate en effet sur le
document 1 que le PIB des pays du Maghreb, ainsi que celui de l'Afrique du Sud, sont
sensiblement plus élevés que ceux des autres pays africains. Ils semblent donc un peu moins à
l'écart de la mondialisation et du développement que leurs voisins. Par ailleurs, le document 2
rappelle que de forts contrastes de développement et de connexion à la mondialisation existent
à l'intérieur de chaque pays africain : globalement, les villes sont mieux connectées et plus
développées que les campagnes. En outre, la faible insertion de l'Afrique dans la mondialisation
peut être nuancée par l'intérêt que suscite le marché africain du mobile, dont le document 2
nous apprend qu'il a poussé la firme multinationale britannique Vodafone à se porter
acquéreur d'un opérateur africain.
III. Des documents insuffisants
Quoi qu'il en soit, ces deux documents ne peuvent suffire à dresser un tableau précis de l'état
du développement et de la participation à la mondialisation du continent africain. D'abord parce
que le document 1 représente le PIB des pays, indicateur qui permet de mesurer leur richesse
mais pas de savoir comment elle est utilisée. Pour étudier le développement, une carte de
l'IDH aurait été bien plus utile. Pour ce qui est du document 2, il porte sur un secteur très
spécifique dont l'essor fulgurant, lié avant tout à la déficience des réseaux de téléphonie fixe,
n'est pas très représentatif du niveau de développement réel de l'Afrique.
Conclusion
À l'aide des deux documents proposés, on a donc pu montrer que la présentation caricaturale
d'une Afrique totalement détachée du train de la mondialisation et restée à l'écart du
développement est par trop simpliste. Il est en effet difficile de parler au singulier d'une région
aussi vaste et contrastée que l'Afrique. Il est cependant tout aussi difficile d'en parler avec
précision à l'aide de seulement deux documents, qui ne permettent de voir qu'une infime partie
de la complexe réalité africaine.
LE CONTINENT AFRICAIN FACE AU
DÉVELOPPEMENT ET À LA
MONDIALISATION
Énoncé
Document 2
Corrigé
Introduction
Le document 1 montre mieux que tout autre le retard de l'Afrique par rapport au reste du monde.
C'est de très loin le continent le moins riche. Sur la carte par anamorphose, l'ensemble des pays
africains est à peine plus grand, donc plus riche, que le seul Royaume-Uni. Dans ces conditions,
on mesure à quel point l'Afrique n'a qu'une importance marginale dans les échanges mondiaux.
Quant au document 2, s'il peut donner l'impression d'une Afrique développée car très connectée
par le biais du téléphone mobile, il n'oublie pas de préciser que l'essor du téléphone portable y
est d'abord lié à l'absence de réseau de téléphonie fixe, signe caractéristique du sous-
développement de la région.
II. Un retard relatif
Le retard de l'Afrique doit cependant être nuancé selon les pays. On constate en effet sur le
document 1 que le PIB des pays du Maghreb, ainsi que celui de l'Afrique du Sud, sont
sensiblement plus élevés que ceux des autres pays africains. Ils semblent donc un peu moins à
l'écart de la mondialisation et du développement que leurs voisins. Par ailleurs, le document 2
rappelle que de forts contrastes de développement et de connexion à la mondialisation existent
à l'intérieur de chaque pays africain : globalement, les villes sont mieux connectées et plus
développées que les campagnes. En outre, la faible insertion de l'Afrique dans la mondialisation
peut être nuancée par l'intérêt que suscite le marché africain du mobile, dont le document 2 nous
apprend qu'il a poussé la firme multinationale britannique Vodafone à se porter acquéreur d'un
opérateur africain.
III. Des documents insuffisants
Quoi qu'il en soit, ces deux documents ne peuvent suffire à dresser un tableau précis de l'état du
développement et de la participation à la mondialisation du continent africain. D'abord parce que
le document 1 représente le PIB des pays, indicateur qui permet de mesurer leur richesse mais
pas de savoir comment elle est utilisée. Pour étudier le développement, une carte de l'IDH aurait
été bien plus utile. Pour ce qui est du document 2, il porte sur un secteur très spécifique dont
l'essor fulgurant, lié avant tout à la déficience des réseaux de téléphonie fixe, n'est pas très
représentatif du niveau de développement réel de l'Afrique.
Conclusion
À l'aide des deux documents proposés, on a donc pu montrer que la présentation caricaturale
d'une Afrique totalement détachée du train de la mondialisation et restée à l'écart du
développement est par trop simpliste. Il est en effet difficile de parler au singulier d'une région
aussi vaste et contrastée que l'Afrique. Il est cependant tout aussi difficile d'en parler avec
précision à l'aide de seulement deux documents, qui ne permettent de voir qu'une infime partie
de la complexe réalité africaine.
LE MODÉLE ÉCONOMIQUE
JAPONAIS: CARACTÉRISTIQUES ET
PROBLÉMES
Le Japon est un archipel de l’Asie pacifique couvrant une superficie de près de 370.000km2 avec
une population de près de 121.000.000 d’habitants.
Ce pays écrasé en 1945, est considéré comme un pays du tiers monde en 1955.
Cette réussite figurante de ce pays peut-il etre qualifier de miracle comme le pense certain ?
Il ne s’agit nullement de miracle mais plutôt d’un ensemble de facteurs dont le modèle
économique.
Quelles sont les caractéristiques de ce modèle ? Ne comporte t-il pas des limites ? A toutes ces
questions nous essayerons d’apporter des éléments de réponses.
1) L’HISTORISQUE
Depuis l’ère MEHJI, l’état assurait le développement économique. Des liens étroits existent entre
les milieux politique et les milieux d’affaires (ZAKAI) . Ce qui donne naissance à une économie
(concertée) . En fait, à la fin du XIXe siècle, afin d’échapper à la domination étrangère, l’état a pris
l’initiative d’organiser une économie puissante avec comme mot d’ordre, « développement de la
production et primauté de l’industrie » : investissement pour importer des technologies et pour
créer des usines ultérieurement cédés aux privés.
- Les PME : elles sont en sous-traitances avec les grandes entreprises. Elles assurent
aussi 50% de la production avec 70% des salariés (conditions précaires).
Le modèle industriel consiste à imiter des produits étrangers, conquête du marché protégé,
croissance des exportations et décolonisations d’une partie de la production à l’étranger pour
augmenter la production.
1) LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE :
Un équilibre subtil existe entre capitaux privés et capitaux publiques. Au Japon, la faiblesse des
dépenses publiques constitue un atout pour les entreprises. Pour se développer, les entreprises
réinvestissent leurs bénéfices et empruntent massivement. Elles bénéficient d’un énorme flux
d’épargne drainé par les banques. Le taux d’épargne atteint 14% contre 7% aux Etats Unis.
Le japonais considère son entreprise comme une communauté à la quelle on doit tout donner ;
importance du respect des hiérarchies, malgré un changement remarqué chez les jeunes.
Ce modèle comme nous venons de le voir, est marqué par une synergie de plus acteurs tels que
l’état mais aussi le privé représenté par les grandes et petites et moyennes entreprises. Par il
est marqué religieusement par le SHINTOISME. Tout ceci contribue à faire du Japon une grande
puissance économique malgré quelques failles.
1) LA DEUXIEME INDUSTRIE
Le Japon possède une industrie lourde de première importance (1ere sidérurgie, tres moderne,
entièrement automatisée) ; des industries mécaniques (construction navale et automobile,
2eme rang mondial pour cette industrie) et des industries de haute technologie (électronique, HI-
FI etc.).
2) LA DEPENDANCE ALIMENTAIRE
L’agriculture ne suffit pas à nourrir tous les japonais et le Japon est le plus gros importateur
mondial de produits alimentaires.
Le Moyen-Orient est une terre à l’histoire très ancienne, où coexistent les civilisations arabe,
iranienne, kurde et turque. C’est le berceau des trois religions monothéistes : les juifs se
concentrent dans l’Etat d’Israël crée en 1948 ; les chrétiens forment des communautés
importantes
Le Moyen-Orient est une terre à l’histoire très ancienne, où coexistent les civilisations arabe,
iranienne, kurde et turque. C’est le berceau des trois religions monothéistes : les juifs se
concentrent dans l’Etat d’Israël crée en 1948 ; les chrétiens forment des communautés
importantes dans certains pays comme le Liban ou l’Egypte ; les musulmans sont divisés entre
sunnites et chiites. Les affrontements confessionnels et communautaires déstabilisent certains
pays comme le Liban, qui connaît la guerre civile de 1975 à 1991.
Les Kurdes, dispersés entre quatre pays (Turquie, Iran, Irak et Syrie), sont un peuple privé d’Etat.
Leurs droits sont aujourd’hui mieux reconnus après des décennies d’oppression, mais ils
forment cependant un foyer de tension persistant. La ligne de partage la plus déstabilisante
pour la région reste celle qui sépare l’Etat d’Israël de ses voisins arabes, qui ne l’ont pas encore
bien accepté. Mais les Etats arabes eux-mêmes sont en rivalité permanente pour l’hégémonie
régionale, malgré l’existence de la Ligue arabe.
Les tensions entre les Etats sont aussi d’origine économique. L’eau, ressource rare dans une
région en grande partie désertique, suscite des tensions entre les Etats, par exemple la Turquie,
la Syrie et l’Irak à propos du Tigre et de l’Euphrate. Le pétrole, découvert au début du XXe siècle,
est la grande richesse du Moyen-Orient, qui possède les deux tiers des réserves. Les
« pétromonarchies », Etats riches et peuplés de la péninsule Arabique suscitent l’hostilité des
pays moins bien pourvus et plus peuplés. C’est l’une des causes de l’invasion du Koweït en 1990
par l’Irak de Saddam Hussein.
Depuis la fin du XIXe siècle, le sionisme provoque une émigration juive vers la Palestine. Lord
Balfour promet en 1917 la création d’un « foyer national juif ». Mais les Britanniques, qui
gouvernent la Palestine de 1917 à 1947, refusent de mettre en œuvre cette promesse. Le
génocide juif en Europe, lors de la Seconde Guerre mondiale, rend indispensable la création
d’un Etat-refuge pour les juifs. Pour l’obtenir, les sionistes engagent dès 945 la lutte armée
contre les Britanniques. En novembre 1947, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine
en deux Etats, juif et arabe. Ce plan rencontre l’hostilité des Arabes. En décembre 1947, débute
une guerre civile en Palestine entre les habitants juifs et arabes. Ces derniers, que l’on
commence à appeler Palestiniens, sont expulsés des territoires contrôlés par les juifs. Le 14 mai
1948, Ben Gourion proclame la naissance d’Israël.
Le nouvel Etat est alors attaqué par les Etats arabes voisins. Inexpérimentés et divisés, ceux-ci
sont écrasés par Tsahal. Pour les Palestiniens, c’est la Nakba : presque un million d’entre eux se
réfugient dans les pays voisins. Les territoires qui auraient dû constituer un Etat palestinien sont
soit annexés par Israël, soit rattachés à la Jordanie (Cisjordanie) et à l’Egypte (Gaza). La ville de
Jérusalem est divisée en deux. Aucune paix n’est alors signée entre Israël et les Etats arabes.
Le nouvel Etat juif est une démocratie où le pouvoir est détenu par une assemblée, la Knesset,
et un Premier ministre. L’idéal communautaire s’exprime à travers le kibboutz, mais la sécurité
reste la première préoccupation du pays. La loi du retour de 1950 attire de nombreux migrants.
2) De la logique de guerre…
En 1956, Israël aide la France et la Grande-Bretagne contre l’Egyptien Nasser qui a nationalisé le
canal de Suez. Puis, en 1967, Israël déclenche et gagne la guerre des Six Jours contre les trois
pays arabes. La Cisjordanie et Gaza deviennent alors des territoires occupés, dont les habitants
palestiniens sont administrés par Israël. Tsahal prend aussi le contrôle du Golan (Syrie) et du
Sinaï (Egypte). L’ONU, par la résolution 242, demande en vain l’évacuation de ces territoires par
Israël. En 1973, l’Egypte riposte par la guerre du Kippour, gagnée plus difficilement par Tsahal. A
cette occasion, les pays de l’OPEP quadruplent le prix du pétrole pour punir les alliés d’Israël.
La lutte contre Israël permet aux dirigeants arabes de rester populaires, en utilisant la cause
palestinienne au service du nationalisme arabe. Mais la solidarité entre les Etats arabes et les
réfugiés palestiniens n’est pas toujours réelle. Ainsi, en septembre 1970 (« Septembre noir »), le
roi Hussein chasse de Jordanie les organisations plaestiniennes.
3) … aux espoirs de paix
En 1977, l’unité arabe face à Israël est définitivement rompue par l’Egypte, qui, sous la direction
de Sadate, s’est rapprochée des Etats-Unis. Après une visite en Israël en 1977, Sadate signe les
accords de Camp David en 1978 avec le Premier ministre israélien Begin. C’est la première paix
signée entre Israël et un pays arabe. L’Egypte récupère le Sinaï mais est exclue de la Ligue
arabe. Sadate est assassiné par des islamistes en 1981.
La fin de l’URSS et l’hégémonie américaine au Moyen-Orient après la guerre de 1991 contre
l’Irak contribuent à l’acceptation d’Israël par ses voisins. La Jordanie signe la paix en 1994. Seule
la Syrie suspend la paix à la restitution du Golan perdu en 1967. Mais la question des
Palestiniens n’est pas réglée et demeure le principal obstacle à la paix.
L’idée d’une nation palestinienne est née chez les Arabes chassés par Israël, qu’il s’agisse des
réfugiés vivant dans les camps ou de la diaspora travaillant dans de nombreux pays.
L’occupation de la Cisjordanie et de Gaza à partir de 1967, l’annexion de Jérusalem-Est
proclamée en 1980 et la construction de colonies renforcent le nationalisme palestinien.
Celui-ci trouve une expression politique avec l’OLP, qui réunit en 1964 plusieurs mouvements
politiques voulant donner aux Palestiniens un Etat. La charte de l’OLP est intransigeante : elle
autorise tous les moyens de la lutte armée, y compris le terrorisme, et ne reconnaît pas à Israël
le droit d’exister. Dirigée par Yasser Arafat, l’OLP multiplie les actes terroristes. En 1972, des
Palestiniens prennent en otage et exécutent des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de
Munich.
Pour détruire l’OLP, qui s’est installée à Beyrouth après avoir été chassée de Jordanie en 1970,
Israël envahit en 1982 le Liban, alors en pleine guerre civile. Tsahal laisse les milices libanaises
massacrer des civils dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila. L’OLP se réfugie à Tunis. Le
Sud du Liban passe sous le contrôle israélien jusqu’en 2000.
2) Un inévitable rapprochement
La lenteur de processus de paix fait le jeu de ses adversaires. En 2000, l’Autorité palestinienne
ne contrôle plus que 18 % de la Cisjordanie. Il n’est plus possible d’étendre le territoire
palestinien sans toucher aux colonies juives. En dix ans de processus de paix, le nombre de
colons a doublé dans les territoires occupés, renforçant ainsi les arguments des extrémistes des
deux camps.
Les mouvements islamistes prospèrent grâce aux difficultés des Palestiniens dont les conditions
de vie s’aggravent. Ils commettent des attentats suicides à partir de 1994 et dénoncent le
processus de paix. Celui-ci est aussi fragilisé par l’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995 par un juif
d’extrême droite. Refusant de concéder davantage de droits et de terres aux Palestiniens et de
remettre en cause les colonies, les gouvernements israéliens freinent le processus de paix. De
leur côté, les Palestiniens exigent un droit au retour pour tous les réfugiés et Jérusalem comme
capitale de leur futur Etat.
En septembre 2000, une deuxième Intifada se déclenche. Plus violente que la première, elle se
heurte à la dure répression du gouvernement d’Ariel Sharon qui entreprend la construction
d’un mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie. Les espoirs de paix s’éloignent.
IV – L’islamisme
1) La politisation de l’islam
L’islam est une religion pratiquée par un milliard de fidèles, dont 200 millions d’Arabes.
L’islamisme est une utilisation politique de l’islam, qui vise à fonder l’Etat sur la Charia et à
recréer l’Umma. Cette volonté de faire du Coran un idéal politique est commune à tous les
islamistes, qui usent cependant de moyens différents pour l’atteindre. Certains partis islamistes
sont légaux et se présentent aux élections ; d’autres mouvements pratiquent la lutte armée.
L’islamisme peut être une doctrine révolutionnaire, appelant à renverser les régimes jugés
« corrompus », à l’image des Frères musulmans fondés en 1928 en Egypte. Il peut aussi être une
doctrine conservatrice au service du pouvoir établi, comme le wahhabisme en Arabie saoudite.
L’islamisme commence à se développer, au Moyen-Orient et au-delà, dans les années 1970. Il
séduit tous ceux que les régimes issus de la décolonisation ont déçus. Misère et dictature
favorisent la popularité des islamistes, qui pallient les carences de l’Etat par leur action sociale.
L’échec du nationalisme arabe, symbolisé par la défaite face à Israël en 1967, est exploité par les
islamistes. Ceux-ci dénoncent une idéologie trop influencée par l’Occident et incapable de sortir
le Moyen-Orient du sous-déceloppement.
L’islamisme remporte une première victoire avec la révolution iranienne qui renverse en 1979 le
chah. Le clergé chiite dirige le mouvement populaire et l’ayatollah Khomeiny devient le guide
suprême de la « République islamique ». Le régime s’enracine grâce au sursaut patriotique dans
la guerre contre l’Irak (1980 – 1988) et survit à la mort de son chef en 1989.
Durant les années 1980, les islamistes s’illustrent au cours de luttes de « libération nationale ».
Les Moudjahidins afghans combattent l’occupation soviétique et l’athéisme communiste. Les
islamistes s’emparent aussi de la lutte nationale des Palestiniens et augmentent leur audience
grâce à l’Intifada. En dehors du Moyen-Orient, les mouvements jihadistes se développent grâce
aux anciens « Afghans », qui prônent partout la lutte armée, de l’Algérie aux Philippines.
A la fin des années 1990, un nouvel islamisme se développe sous la forme d’un réseau terroriste
mondialisé nommé Al Qaida et fédéré par la figure d’Oussama Ben Laden. Il prône la « guerre
sainte » contre l’Occident et vise surtout les Etats-Unis (attentats du 11 septembre 2001).
La lutte antiterroriste engagée depuis 2001 par les Etats-Unis commence par une intervention
en Afghanistan contre le régime des talibans qui abrite alors Ben Laden. Le consensus, y
compris dans le monde musulman, qui a marqué cette guerre montre l’influence limitée du
jihad mondialisé. Privée de base sociale et d’appui étatique, la troisième vague islamiste
s’épuise.
En recul dans ses formes extrémistes, l’islamisme tend à s’enraciner dans de nombreux pays du
Moyen-Orient. Il se « nationalise », en se préoccupant plus des affaires du pays que du sort de
l’Umma, comme c’est le cas au Liban ou en Palestine. Il se banalise, en participant à la vie
politique : c’est le cas en Turquie, où les islamistes dits « modérés » sont au pouvoir depuis 2002
et prônent l’entrée de leur pays dans l’Union européenne. Certains observateurs ont parlé d’un
parti « démocrate-musulman », par référence aux courants démocrates-chrétiens qui existent
en Europe.
Mais l’islamisme reste une idéologie de mobilisation contre l’Occident, dans de nombreux pays
qui voient dans la mondialisation un risque d’uniformisation culturelle et de domination des
Etats-Unis.
INTRODUCTION
1
I. Les causes de l’effondrement des empires coloniaux
La 2nde Guerre Mondiale a élargi les fissures dans les empires coloniaux. En
Asie, le Japon a balayé "l’impérialisme blanc" et a présenté son occupation comme
une revanche des peuples de couleurs sur les Blancs.
A partir de 1945, les colonies réclament donc cette émancipation qu’on leur
a laissé entrevoir.
2
Curieusement les pays qui ont connu la plus forte croissance économique
après la guerre sont l’Allemagne, l’Italie et le Japon qui justement n’ont pas la
charge d’un empire colonial.
Les autochtones se sont très vite sentis exploités, servant à enrichir les
métropoles quand eux-mêmes s’appauvrissaient. Ce sentiment suscite donc une
hostilité de plus en plus grande, poussant ces populations à la résistance. Les
cadres traditionnels des communautés villageoises ont été ébranlés par la
colonisation, tandis que naissait au contact du capitalisme colonial une
bourgeoisie indigène plus ou moins riche, avide de culture européenne et de
pouvoir.
3
Au sein de cette bourgeoisie est apparue une intelligentsia qui a adapté les
idéologies occidentales (nationalisme, marxisme) qui allaient lui permettre de
conduire les mouvements de libération, par des guerres révolutionnaires si
nécessaires. Les mouvements nationalistes se sont souvent déjà manifestés dans
l’entre-deux-guerres, sans réellement inquiéter les métropoles.
Ce principe est repris dans la Charte des Nations Unies en 45 (voir texte de
compléments), puis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 48.
L’ONU devient donc la tribune internationale de soutien à la décolonisation.
L’URSS et les Etats-Unis d’Amérique soutiennent tous les deux la décolonisation.
L’URSS par principe, et les Etats-Unis d’une manière plus nuancée.
C’est à travers le Kominform qu’agit l’URSS. Quant aux EUA, ils n’ont pas
oublié qu’ils ont été la première colonie de l’histoire à avoir conquis leur
indépendance.
4
II. Les formes de décolonisation
Les acteurs de l’indépendance sont alors des intellectuels formés dans les
grandes écoles européennes et doués d’un grand charisme.
5
évalue mal. A la suite d’une crise de régime, seul De Gaule semble en
mesure de sortir la nation du guêpier algérien : les accords d’Evian mettent
un terme définitif au conflit. Les actions meurtrières de l’OAS n’auront pas
enrayé le processus d’indépendance souhaité par une majorité de Français.
Quoiqu’il en soit ce qui paraît flagrant, c’est l’état de chaos dans lequel se
trouvèrent les colonies britanniques après l’indépendance. Cette situation fut
souvent due à l’existence dans ces colonies de très nombreuses ethnies comme en
Ouganda ou même en en Inde.
6
La France, avec sa vieille tradition centralisatrice, est très attachée à l’idée de
la République indivisible : l’évolution vers l’émancipation des colonies est donc
beaucoup plus difficile.
Compléments de cours :
« "Tous les hommes ont été créés égaux. Leur Créateur leur a conféré certains
droits inaliénables. Parmi ceux-ci, il y a vie, la liberté, et la recherche du
bonheur." Ces paroles immortelles sont tirées de la Déclaration d'indépendance
des États-Unis d'Amérique en 1776. La Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen de la Révolution française a également proclamé: "Les hommes sont nés et
demeurent libres et égaux en droit." Il y a là d'indéniables vérités.
7
Déclaration de Hô Chi Minh, publiée dans La République.
Frantz FANON est peu connu dans son pays, la Martinique car il a passé
l'essentiel de sa vie de militant dans sa terre d'adoption, l'Algérie.
8
Le tiers-monde affirme pour la première fois son existence politique en 1955
à la Conférence de BANDOUNG, en proclamant son refus de la bipolarisation du
monde.
Les années 1960 sont marquées par des répressions violentes et des
assassinats d'hommes politiques représentant la lutte des peuples opprimés :
répression sanglante en Indonésie en 1965 (500 000 morts), assassinat de Patrice
LUMUMBA au Congo, assassinat de CHE GUEVARA en Bolivie; assassinat de
MALCOLM X, de MARTIN LUTHER KING aux Etats-Unis, assassinat de MEHDI
BEN BARKA au Maroc, procès de RIVONIA en Afrique du Sud où NELSON
MANDELA et ses compagnons sont condamnés à la prison à vie.
Mais elle ne peut être le résultat d'une opération magique, d'une secousse
naturelle ou d'une entente à l'amiable.
9
monde rétréci, semé d'interdictions, ne peut être remis en question que par la
violence absolue " (extraits de l'œuvre majeure de Fanon : "Les Damnés de la
Terre", publiée l'année de sa mort).
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11
LES CONFLITS DU PROCHE-ORIENT
Par ailleurs, la naissance du sionisme à la fin du XIXe siècle conduit de nombreux Juifs à immigrer
vers la Palestine.
Cette immigration ne cesse de croître notamment entre 1922 et 1946 et suscite
de nombreuses tensions avec la population autochtone.
Le partage de la Palestine prévu initialement par l’ONU est donc caduc. Cette première guerre
israélo-arabe entraîne le déplacement de 600 000 Palestiniens vers les camps de réfugiés
implantés dans les pays arabes limitrophes. Dans le même temps Israël accueille (loi du retour
votée en 1950) des milliers d’immigrants : rescapés des camps de concentration, Juifs d’Europe
de l’Est ou du Maghreb.
b. Les conflits de 1956 et 1967
En 1956, après avoir essuyé de refus des puissances occidentales de financer le barrage
d’Assouan, le chef d’Etat égyptien, Nasser, nationalise le canal de Suez, voie d’eau internationale
située entre la mer Rouge et la Méditerranée.
Cette initiative entraîne une intervention militaire immédiate des troupes britanniques, françaises
et israéliennes. Américains et Soviétiques font pression sur les différents protagonistes pour
désamorcer cette crise et permettre à nouveau la libre circulation sur le canal.
A la suite de ce conflit, Nasser apparaît comme l’homme fort du Proche-Orient. Il devient le porte
drapeau du panarabisme, mouvement qui prône l’union de tous les pays arabes ainsi que le
regroupement de toutes les organisations palestiniennes en une seule. Ce regroupement
intervient en 1964 avec la naissance l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). En juin
1967 un nouveau conflit oppose Israël à ses voisins arabes, la guerre des Six jours, au terme de
laquelle, les Israéliens, vainqueurs, annexent ce qui reste de territoires arabes, la Cisjordanie et
la bande de Gaza ainsi que le Sinaï égyptien et le plateau du Golan en territoire syrien.
a. La guerre du Kippour
Le 6 octobre 1973, le jour de Yom Kippour, grande fête religieuse juive pendant laquelle toute
activité est censée s’arrêter, l’Egypte attaque à l’ouest, sur le canal de Suez (le désert du Sinaï est
occupé depuis 1967) et la Syrie déploie ses troupes au nord sur le plateau du Golan et les milices
armées de l’OLP, interviennent le 9 octobre.
C’est la plus puissante coalition de forces arabes à laquelle ait eu à faire face Israël. S’y joignent
quelques troupes jordaniennes et l’aviation irakienne. Après dix jours de combats, les Israéliens
remportent une victoire militaire nette et le conseil de sécurité de l’ONU doit mettre un terme à
la poussée israélienne, qui atteint les faubourgs du Caire, en imposant un cessez le feu le 25
octobre.
Durant cette guerre, les Américains et les Soviétiques prennent conscience que les conflits du
Proche-Orient peuvent menacer la paix mondiale et que la voie de la diplomatie est la seule
possible pour aboutir à une solution de paix durable. C’est également l’analyse que fait le
président égyptien Anouar el Sadate qui souhaite récupérer les territoires qu’il a perdus en 1967.
Pour protester contre l’occupation des territoires palestiniens par Israël, l’Organisation des Pays
Arabes Exportateurs de Pétrole (OPAEP) décide de réduire les exportations de brut ce qui entraîne
une hausse du prix du baril : c’est le premier choc pétrolier.
2. Entre espoir et conflits
a. Les accords de Camp David
L’égyptien Sadate souhaite établir un dialogue avec Israël et effectue un voyage officiel en Israël
en novembre 1977. Cette initiative aboutit à un réel rapprochement, soutenu et encouragé par
les Etats-Unis.
Quand aux Palestiniens dont les territoires doivent bénéficier d’une autonomie interne, sont une
fois de plus lésés puisque les colonies de peuplement juives se multiplient en Cisjordanie occupée
et dans la bande de Gaza. L’expansion des Juifs dans des territoires non israéliens est un
mouvement continu depuis 1967.
c. La reprise des hostilités
Cette situation entraine la reprise du conflit israélo-palestinien. D’abord au Liban à partir de 1982.
Les Israéliens attaquent le sud du territoire libanais depuis lequel des Palestiniens réfugiés
lançaient des attaques qui menaçaient le nord de l’Etat hébreux.
Avec l’accord des Israéliens les phalanges chrétiennes libanaises massacrent près de 1500 civils
palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et de Chatila. En 1987, les conditions pour créer
un Etat palestinien semblent réunies mais le processus de paix n’est pas réellement engagé. Cette
situation favorise le déclenchement de la premièreIntifada ou « guerre des pierres » menée dans
les territoires occupés par de jeunes Palestiniens dont les seules armes sont des pierres lancées
sur les troupes surarmées de l’Etat juif. Ils espèrent réveiller ainsi l’opinion internationale.
3. La paix impossible au Proche orient
a. Les accords d’Oslo
Après la première guerre du Golfe et à la suite de la conférence de Madrid, des accords négociés
à Oslo sont signés, à Washington en 1993, par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin. Ces accords
consacrent la reconnaissance réciproque de l’OLP et d’Israël, reconnaissent l’existence d'une
Autorité palestinienne et établissent un planning de négociations. Mais le rejet de ces accords par
les plus extrémistes des deux bords, anéantit tout espoir de paix et ouvre la voie à
la seconde Intifada à partir de 2000.
b. La situation actuelle
Dans sa lutte contre l’Etat hébreu, le Hamas (parti islamiste hostile à Israël qui prône la lutte
armée plutôt que la négociation) mène des actions terroristes et s’oppose même souvent à
l’Autorité palestinienne jugée trop laxiste.
De leur coté les Israéliens cherchent à éliminer les uns après les autres tous les dirigeants du
Hamas et maintiennent, par des blocus continuels, la population de Gaza dans des conditions de
vie inacceptables.
En 2005, l’Etat hébreu évacue ses colonies de Gaza mais l’effet positif de cette initiative est
contrebalancée par la construction d’un mur de 700 kilomètres qui isole la Cisjordanie d’Israël
dans le but de protéger ce dernier des incursions terroristes du Hamas. Le conflit israélo-
palestinien est donc loin d’être réglé.
c. Les autres conflits du Proche-Orient
Entre 1980 et 1988, l’Iran et l’Irak se livrent une guerre sanglante. Elle est déclenchée par Saddam
Hussein dont les objectifs sont de faire échouer la révolution iranienne source d’agitation chez
les chiites irakiens et de récupérer le Chott–El–Arab, l’estuaire commun du Tigre et de l’Euphrate.
En 1990, Saddam Hussein déclenche de nouveau conflit en envahissant le Koweït le 2 août. Le
leader irakien veut faire main basse sur les riches champs pétrolifères du Koweït et apparaître
comme le nouvel homme fort du Proche-Orient, défenseur de la cause arabe. L’ONU condamne
cette agression et le 17 janvier 1991, sous son mandat, les troupes armées de 29 nations
attaquent l’Irak : c’est l’opération «Tempête du désert ». En une semaine l'Irak est défait et le
Koweït libéré.
Les puissances occidentales, malgré une certaine bienveillance pour Saddam Hussein qui
parvient à sauver son régime, ne pouvaient accepter qu’il s’empare du pétrole koweitien.
En 2003 sans être mandatées par l’ONU et sous prétexte que Saddam Hussein détiendrait des
armes de destruction massive, les troupes américaines et britanniques envahissent l’Irak dans le
but d’en chasser le dictateur et d’y établir un régime démocratique.
Derrière cette volonté officielle se cache aussi le désir impérieux de contrôler les richesses
pétrolières de la région et de protéger les Emirats du Golfe persique, alliés inconditionnels des
Etats-Unis. La seconde guerre du golfe n’est pas terminée malgré la proclamation d’une
constitution démocratique en Irak en 2005.
L’essentiel
Le Proche-Orient est certainement la région la plus instable du monde. Les conflits n’y ont pas
cessé depuis plus d’un demi-siècle. Toutes les formes de lutte s’y trouvent :
Le Proche Orient est donc une région de conflits parce que c’est une région stratégique et un lieu
de contact entre l’Occident et l’Orient.
LES CONSEQUENCES DE LA
SECONDE GUERRE MONDIALE ET
LES RÉGLEMENTS DU CONFLITS
La Seconde Guerre mondiale fut la guerre la plus dévastatrice de l’histoire en termes de vies
humaines et de destructions matérielles. Les pertes économiques ainsi que le choc moral qui
s’en suivirent sont sans précédent. Au fur et mesure que la victoire des Alliés sur l’Axe se
précisait, la gestion de l’après guerre devenait une préoccupation majeure
5- Le procès de Nuremberg :
Le premier procès se déroula du 20 novembre 1945 au 1eroctobre 1946, devant le tribunal
militaire international composé de représentants des quatre puissances alliées (États-Unis,
URSS, Royaume-Uni et France), au palais de justice de Nuremberg. Il concerna 24 hauts
responsables politiques, militaires et économiques du IIIe Reich. Vingt et un comparurent
effectivement. Douze condamnations à mort par pendaison furent prononcées, à l’encontre des
dignitaires Nazis (Hermann Göring, Hans Frank, Wilhelm Frick, Wilhelm Keitel, Joachim von
Ribbentrop, Alfred Rosenberg...). Ceux-ci sont exécutés le 16 octobre 1946 à Nuremberg, sauf
Hermann Göring qui s’est suicidé la veille dans sa cellule. En outre, quatre organisations
national-socialistes sont déclarées criminelles : le Parti national-socialiste allemand des
travailleurs (NSDAP), la Gestapo, les SS et le SD (Sicherheitsdienst, service de sécurité des SS).Au
cours de douze autres procès intentés à 177 personnes, non plus devant le tribunal militaire
international, mais devant les tribunaux militaires américains, ce sont des médecins, juristes,
militaires et hommes d’affaires qui sont jugés entre 1946 et 1949.
1-Origines :
Même si l’idée de mettre sur pied une organisation succédant à SDN fut émise dès 1941 lors de
la signature du Pacte de l’Atlantique, et précisée dans la déclaration de Washington dite
« Déclaration des Nations Unies » (1erjanvier 1942), c’est la conférence de Dumbarton Oaks qui
posa les jalons de la Charte de l’ONU signée à San Francisco le 25 avril 1945 par les délégués de
50 nations, toutes en guerre contre l’Axe. En l’espace de deux mois, ils élaborent les statuts de la
future organisation internationale sur la base du projet ébauché à Dumbarton Oaks.
2-Objectifs et fonctionnement :
a- Objectifs :
b- Organes et fonctionnement :
- L’Assemblée Générale regroupe les représentants de tous les Etats membres. Chaque Etat
dispose d’une voix. Sur les questions ordinaires, les décisions sont prises à la majorité simple ;
les décisions importantes devant être prises à la majorité des deux tiers. L’Assemblée n’a pas de
pouvoir de contrainte : ses décisions sont simplement des recommandations faites aux États
membres.
-Le Secrétariat général assure le suivi du travail de l’ONU. Il est présidé par un secrétaire
général, élu par l’Assemblée générale, sur recommandation du Conseil de sécurité, pour un
mandat de cinq ans renouvelable. Le rôle du SG est central : il assiste aux réunions de
l’Assemblée générale dont il peut attirer l’attention sur une situation qui mettrait la paix en
danger. Il doit aussi mettre en œuvre les décisions de l’Assemblée et du Conseil.A ces organes
qui jouent un rôle politique, s’ajoutent le Conseil économique et social, la Cour internationale de
justice et le Conseil de tutelle. L’Onu dispose enfin d’institutions spécialisées dans plusieurs
domaines : OMS, FAO, UNESCO…
Conclusion : La Seconde Guerre mondiale a été un véritable désastre pour l’humanité. Pour
prémunir l’humanité de pareille tragédie, une série de mesures furent prises. L’ONU mise en
place pour garantir la paix et sécurité collective a un bilan mitigé.
LES RELATIONS EST-OUEST :
GUERRE FROIDE
Guerre froide, qualificatif attribué à l'état des relations entre les États-Unis et leurs alliés et
l'ensemble des nations sous contrôle de l'Union soviétique, aux lendemains de la Seconde
Guerre mondiale.
Si aucune lutte armée n'a éclaté entre les deux superpuissances, leurs relations économiques et
diplomatiques ont été très conflictuelles. Cela s'est traduit également par une intense course
aux armements tant conventionnels que nucléaires qui a débouché rapidement sur un équilibre
de la terreur, ainsi que par une multiplication de conflits locaux, où les deux blocs se sont
affrontés par pays alliés interposés. Des intérêts divergents ont conduit les deux groupes à une
suspicion et à une hostilité de plus en plus intenses, dans un climat de rivalité idéologique
croissante.
2. LES ORIGINES
L'alliance des États-Unis et de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie pendant la Seconde
Guerre mondiale commence à se défaire en 1944-1945. Les États-Unis et leurs alliés s'inquiètent
en effet de la façon dont Staline utilise l'Armée rouge afin de s'assurer le contrôle de la plus
grande partie de l'Europe centrale et orientale. À la mainmise soviétique sur cette région
s'ajoutent les ambitions sur les détroits entre la mer Noire et la Méditerranée, au contact de la
Turquie, ainsi que l'installation d'un gouvernement communiste dans le nord de l'Iran et le
soutien à la guérilla communiste en Grèce. Dans un célèbre discours à Fulton, Winston Churchill
dénonce le 5 mars 1946, l'attitude de Staline, constatant que « de Stettin, dans la Baltique, à
Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent » .
De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent
tenir. Ces derniers ont ainsi pris une part déterminante non seulement dans la création du
système monétaire international né à Bretton Woods, ainsi que dans l'Organisation des Nations
unies (ONU). Enfin la puissance de l'Armée rouge et le prestige que lui vaut la victoire sur
l'Allemagne hitlérienne persuadent Staline que le moment est venu d'assurer une nouvelle
expansion du communisme sur le plan mondial.
La méfiance croît encore davantage quand les deux parties rompent toutes deux l'alliance
datant de la guerre.
Peu après ce tournant fondamental dans la politique étrangère des États-Unis, la conférence de
Moscou réunit en mars-avril 1947 les ministres des Affaires étrangères des quatre pays
vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : Bidault (France), Bevin (Grande-Bretagne), Marshall
(États-Unis), et Molotov (URSS). Ceux-ci ne parviennent pas à un accord sur la forme du futur
gouvernement allemand. Entérinant de ce fait la division de l'Allemagne, la conférence de
Moscou est un échec qui aggrave la situation. Dans le même temps, les ministres communistes
sont exclus des gouvernements auxquels ils participaient en France et en Italie.
Dans ce contexte, les États-Unis décident de lancer le plan Marshall, qui est le pendant
économique de la « doctrine Truman », et consiste en une aide financière de 13 milliards de
dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et occidentale. Seize pays d'Europe
l'acceptent, regroupés dès 1948 dans l'Organisation européenne de coopération économique
(OECE).
De son côté l'URSS réplique par l'intégration en 1949 des pays d'Europe centrale et orientale au
sein du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM, ou COMECON en anglais), qui tend à
développer les échanges entre les signataires et à rapprocher leurs économies. Enfin, après
l'entrée de la RFA dans l'OTAN, en 1955, l'URSS crée le pacte de Varsovie qui regroupe les
démocraties populaires dans le système militaire soviétique.
La guerre froide s'amplifie à partir de 1949. La division de l'Allemagne qui apparaît inévitable et
le soutien apporté par les Occidentaux au renouveau économique de l'Allemagne de l'Ouest
amène Staline à faire le blocus de Berlin, d'avril 1948 à mai 1949. La première épreuve de force
entre les deux Grands s'achève par la victoire des Américains qui réussissent à organiser un
pont aérien pour sauver la ville de l'asphyxie.
Peu après, en septembre 1949, les Soviétiques font exploser leur première bombe atomique et
les communistes s'emparent du pouvoir en Chine. La Chine signe une alliance avec l'URSS, mais
les États-Unis refusent de reconnaître le nouveau régime chinois. Le développement
économique du Japon, alors sous le contrôle des Américains, est accéléré afin de contrer
l'avancée du communisme en Asie, qui devient le nouveau lieu d'affrontement des deux blocs.
La mort de Staline et le départ de Truman en 1953 ne mettent pas fin à l'antagonisme entre les
deux blocs, mais ouvre néanmoins une nouvelle période dans les relations Est-Ouest. Certes le
réarmement allemand et l'entrée de la RFA dans l'OTAN ainsi que la mise en place du pacte de
Varsovie contribuent à entretenir le climat de guerre froide, mais déjà l'idée d'une détente se
fait jour et s'exprime avec la fin de la guerre d'Indochine en 1954 et plus encore avec la
conférence de Genève en 1955, qui constitue la première réunion au sommet des anciens alliés
de la Seconde Guerre mondiale, depuis 1945. Même si cette conférence ne débouche sur rien
de concret, un nouvel esprit n'en est pas moins né qui se voit confirmé l'année suivante par la
proposition soviétique d'une coexistence pacifique entre les deux blocs. Convaincu à terme de
la supériorité du système socialiste sur les États capitalistes, Nikita Khrouchtchev, le nouveau
dirigeant de l'URSS, sans renoncer pour autant à la lutte entre les deux camps, entend
désormais la situer prioritairement sur le terrain économique.
Mais ces premiers signes de détente ne signifient pas pour autant une fin de la division du
monde en deux. Au contraire, cela se traduit plutôt par une reconnaissance mutuelle de la part
des deux « super-grands » de leur sphère d'influence respective. Ainsi les Américains ne
réagissent pas à l'intervention soviétique en Hongrie en 1956, considérant que l'Europe centrale
fait partie de la zone sous la tutelle de l'URSS. De même Washington et Moscou jouent les
gendarmes du monde en bloquant l'expédition franco-anglo-israélienne à Suez en 1956, dirigée
contre le leader égyptien Nasser.
6. L'ÉQUILIBRE DE LA TERREUR
La limitation des armes nucléaires devient dès lors le principal sujet des négociations Est-Ouest,
dans la mesure où l'état des arsenaux respectifs conduit à ce que les Américains appellent
« une destruction mutuelle assurée ».
Pour éviter une telle issue et pour diminuer les dépenses engagées dans cette course aux
armements, un premier traité est signé à Moscou en juillet 1963 qui prévoit l'interdiction de
tous les essais nucléaires non souterrains, tandis qu'un téléphone rouge est installé entre les
deux Grands pour favoriser des discussions rapides lorsqu'une crise survient. Cet accord est
suivi par le Traité de non prolifération nucléaire en 1968 qui entend limiter la diffusion de la
technologie nucléaire militaire dans le monde (voir nucléaire, prolifération).
Du côté communiste, les Soviétiques sont affaiblis par la rupture des relations sino-soviétiques
qui intervient au lendemain de la crise des fusées de Cuba. Opposé à la doctrine de la
coexistence pacifique, les Chinois contestent ainsi le rôle dirigeant des communistes soviétiques
et tentent de constituer une alternative au sein du camp socialiste. De même la contestation
atteint l'Europe de l'Est comme en Pologne et plus encore en Tchécoslovaquie, où en 1968, les
forces du pacte de Varsovie interviennent pour réprimer le Printemps de Prague.
7. L'APOGÉE DE LA DÉTENTE
L'arrivée à la chancellerie du social démocrate Willy Brandt, en 1969, favorise une nouvelle
politique étrangère de la RFA, marquée par une volonté d'ouverture à l'Est. Cette Ostpolitik se
traduit par une normalisation des relations ouest-allemandes avec les Soviétiques et les
Polonais, par la signature en 1970 des traités de Moscou et Varsovie. Dans le même cadre, la
reconnaissance mutuelle des deux États allemands en 1972 aboutit à leur admission à l'ONU en
1973. L'Ostpolitik contribue ainsi grandement au règlement de la question allemande et à
l'apaisement des tensions dans cette région de l'Europe, incitant les deux « super-grands » à se
mettre d'accord sur une politique générale de détente, principalement dans le domaine
nucléaire. Après la signature en 1972 de l'accord SALT 1 qui prévoit une limitation de la
croissance des armes nucléaires tant défensives qu'offensives, Richard Nixon, qui se rend à
Pékin en 1972 puis à Moscou, signe avec Leonid Brejnev, reçu à Washington en 1973, un accord
sur la prévention de la guerre nucléaire. Enfin en août 1975, la Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe (CSCE) aboutit à la signature par 35 pays européens ainsi que par les
États-Unis et le Canada, des accords d'Helsinki qui consacrent les frontières actuelles, le non-
recours à la force, la non-ingérence dans les affaires intérieures et prévoit l'engagement des
pays signataires à respecter les droits de l'homme.
Mais deux événements principalement sont à l'origine de cette nouvelle période de tension : le
déclenchement de la « bataille des euromissiles » et l'invasion de l'Afghanistan par l'armée
soviétique.
En déployant des missiles SS 20 à partir de 1976, l’Union soviétique rompt l’équilibre des forces
en Europe ; le 12 décembre 1979, les pays de l’OTAN décident de développer des programmes
de missiles équivalents, les Pershing. Les premiers Pershing sont installés en 1983, malgré un
important mouvement pacifiste en Europe de l’Ouest. En réponse à l’intervention soviétique en
Afghanistan, le 24 décembre 1979, les États-Unis adoptent une série de mesures de rétorsion :
les ventes de céréales à l’URSS sont suspendues, les accords SALT II ne sont pas soumis à la
ratification du Congrès et les Américains boycottent les jeux Olympiques de Moscou, en 1980.
L’Union soviétique, très affaiblie économiquement depuis la fin des années soixante-dix et
accusant un retard considérable dans le domaine des nouvelles technologies, ne peut rivaliser.
En janvier 1986, Mikhaïl Gorbatchev, qui veut se consacrer à la modernisation de son pays
— condition du maintien de sa puissance —, propose l’élimination de toutes les armes
nucléaires avant l’an 2000.
En 1987, un accord met fin à la bataille des euromissiles ; l’élimination de tous les missiles
nucléaires d’une portée de 500 à 5 500 km est programmée pour le 1er juin 1991. Dans les
années qui suivent, d’autres accords sont conclus, portant notamment sur la réduction des
forces conventionnelles en Europe. Parallèlement, l’Union soviétique poursuit une politique de
désengagement, en Afghanistan, en Afrique australe, mais aussi en Europe de l’Est. Le 6 juillet
1989, Gorbatchev annonce devant le Conseil de l’Europe l’abandon de la doctrine Brejnev,
proclamant le caractère irréversible de tout gain territorial soviétique en Europe : l’Union
soviétique renonce à l’ingérence dans les affaires intérieures des pays membres du pacte de
Varsovie.
La guerre froide prend alors fin en Europe : les pays de l'Est s'engagent dans un mouvement de
libéralisation politique qui les conduit à élire des gouvernements non communistes, les deux
Allemagnes sont réunifiées et la course aux armements se ralentit considérablement en même
temps que s'achève la division du monde en deux blocs (voir révolutions démocratiques de
1989).
MÉTHODOLOGIE DE COMMENTAIRE
HISTORIQUE
L’histoire par définition est connaissance par traces. Ces traces ou documents sont de diverses
natures. Il s’agit entre autre de textes écrits, de documents iconographiques (photos, images),
de culture matérielle (document archéologique)...
IL est surtout un exercice de critique historique et à cet effet il est très essentiel pour la
formation d'historien.
2.2.2 Critiquer
Il consiste à trier les informations contenues dans le texte pour n'en retenir que celles qui sont
utiles. Pour ce faire il faut:
- vérifier l'information: se poser des questions sur sa cohérence, sa crédibilité, son authenticité...
2.2.3 Exposer
Il s'agit de présenter ses résultats, de les transmettre au lecteur. Il faut donc le convaincre par la
qualité de votre interprétation.
Le tableau proposé est un guide pour réussir cette étape. Surtout en ce qui concerne le
commentaire de texte
Pour bien lire le texte, il est vivement conseillé de le lire au moins trois fois. Il ne faut jamais se
fier au titre qui est souvent trompeur.
- Une première lecture pour découvrir le texte. Il n’est donc pas nécessaire de prendre des
notes.
- Une deuxième lecture avec un stylo à la main pour repérer et souligner les mots difficiles, les
noms de personnages, les principales articulations du texte, les citations à retenir…
- Une troisième lecture ou lecture critique pour détecter les erreurs, les allusions, les
exagérations de l’auteur…
La classification de l'information, vous permet de dégager les principaux centres d'intérêt, les
principaux thèmes du texte à commenter. Pour cela, résumer le texte pour déterminer les
grands axes. Les thèmes qui seront dégagés constitueront les principales parties de votre
commentaire.
Un commentaire doit comporter trois au maximum quatre parties. Il n’existe pas de plan type
pour le commentaire, parce que les documents historiques sont de diverses natures. Un même
plan ne peut être utilisé pour le commentaire d’une loi et d’un article de journal ou d’un
discours.
3.3.1 L'introduction
- le contexte historique: préciser les circonstances historiques auxquels le document doit son
origine. Ce qui est utile à l'explication du texte main éviter de remonter aux temps historiques.
- Annoncer le plan à travers l'analyse des principaux thèmes évoquer dans le document. Cette
annonce doit se faire d'une manière subtile. Surtout éviter des expressions comme "Je vais
premièrement... et dans une deuxième partie..."
3.3.2 Le développement
Le développement ou le corps de votre travail doit être conforme au plan annoncer dans
l'introduction.
Chaque grande partie annoncée doit être subdivisée en sous parties (une idée secondaire par
paragraphe) qui doit s'enchaîner. La procédure est la suivante:
-faire référence au texte (vous pouvez le citer entre guillemets en indiquant si possible le
numéro de la ligne);
-expliquer ce que l'auteur veut exprimer ou démontrer ce que le document permet de déduire;
3.3.3 La conclusion
- la critique du document : faire ressortir ses limites (ce qui n’a pas été dit et qui devait être dit),
les erreurs (déformation des faits), les omissions…
- Eviter le déversement des connaissances inutiles qui n’ont en réalité, aucun rapport avec le
document à commenter.
- Eviter de commencer l’introduction par des expressions comme : « ce texte que nous avons à
commenter… », « ce grand discours… »
Vous vous appuierez notamment sur l'étude du cas d'un produit mondialisé conduite au cours
de l'année.
Corrigé
Introduction
Les dernières décennies du xxe siècle ont été marquées par la multiplication des échanges entre
les différentes parties du monde. Cette mondialisation, génératrice de flux de toutes natures, a
redistribué les cartes de l'économie mondiale, permettant l'émergence de nouveaux acteurs.
En nous appuyant sur l'exemple du téléphone portable iPhone, nous allons montrer comment la
mondialisation de l'économie a créé un équilibre économique mondial nouveau. Ce faisant, nous
nous demanderons si cette redistribution des cartes, générant des flux nouveaux et bouleversant
les acteurs traditionnels de l'économie mondiale, a un impact positif pour la majeure partie du
monde.
Dans un premier temps, nous montrerons comment la mondialisation a profondément
bouleversé les processus de production industrielle. Nous verrons ensuite que tous les acteurs
impliqués dans ce processus n'en tirent pas le même profit. Enfin, nous constaterons que la
multiplication des échanges est loin de concerner de manière égale toutes les parties du monde.
1. Au Nord, la conception
Les produits à forte valeur ajoutée, qui nécessitent d'importants travaux préalables de recherche
et de développement, sont très majoritairement proposés par des sociétés implantées dans les
pays du Nord. Ces firmes multinationales, qui déploient leur activité partout dans le monde,
conservent dans leur pays d'origine le cœur de leurs activités. Ainsi dans la téléphonie mobile, la
conception des nouveaux téléphones par les ingénieurs se fait dans les pays du Nord (en
Californie dans le cas d'Apple). C'est en effet là qu'on trouve la main-d'œuvre hautement qualifiée
nécessaire à la réalisation de ce type de travail. C'est également un moyen de s'assurer de la
confidentialité de cette recherche à l'heure de l'espionnage industriel.
2. Au Sud, la fabrication
Mais si les produits sont conçus au Nord, ils y sont rarement produits, d'où la désindustrialisation
qui a frappé de plein fouet cette partie du monde. C'est dans les pays du Sud que se trouvent les
usines des sous-traitants chargés de fabriquer les téléphones conçus par les ingénieurs du Nord.
Cette localisation s'explique aisément : ces tâches nécessitent une main-d'œuvre peu qualifiée.
Or celle-ci est présente en nombre et à faible coût dans les pays du Sud. L'iPhone de la firme
Apple, conçu à Cupertino en Californie, est ainsi assemblé dans des usines chinoises par des
ouvriers qui gagnent en quatre mois le prix du téléphone qu'ils fabriquent et qui leur est donc
inaccessible.
Les produits ainsi fabriqués sont ensuite commercialisés dans le monde entier, générant
d'importants flux maritimes pour les acheminer de l'usine au consommateur. Mais il est évident,
compte tenu du prix des téléphones, que toutes les parties du monde ne sont pas également
concernées par ces flux marchands. Il suffit de regarder une carte des Apple Stores
commercialisant l'iPhone pour constater que ceux-ci sont implantés essentiellement dans les
pays du Nord et dans les quelques régions du Sud où vit une population riche capable de se payer
un tel objet de luxe (péninsule arabique, Chine littorale).
La libéralisation des échanges internationaux a fait des Firmes multinationales (FMN) des acteurs
centraux de l'économie mondiale. Elles se livrent en effet quotidiennement à des arbitrages
spatiaux : où implanter une usine, comment adapter un produit à une clientèle locale, où lancer
une campagne de publicité, etc. Ces FMN contribuent par ailleurs à uniformiser la planète en
diffusant partout dans le monde leurs produits standardisés.
Les États sont dans une posture plus complexe que les FMN face à la mondialisation. En effet, ils
ne peuvent pas délocaliser leurs activités. Tout au contraire, ils se trouvent mis en concurrence
les uns par rapport aux autres par les FMN. Pour attirer ou retenir celles-ci, ils doivent en effet
leur proposer un cadre meilleur que leurs voisins. Cela passe par des politiques fiscales
avantageuses, par des aides à la formation des travailleurs, mais également par la qualité du
cadre de vie ou de la desserte du territoire par les réseaux de transport internationaux. La qualité
de la main-d'œuvre nationale, qui résulte de celle du système éducatif, est également un critère
déterminant pour l'implantation d'une entreprise.
À côté des acteurs institutionnels que sont les États et les FMN, la mondialisation profite à de
multiples acteurs informels qui tentent de s'agréger aux flux mondiaux. Dans le cas du téléphone
mobile, il s'agit des groupes mafieux spécialisés dans la réalisation puis la commercialisation de
contrefaçons. Celles-ci sont souvent produites dans les mêmes pays, voire, dans certains cas, les
mêmes usines, que les objets contrefaits. Elles transitent ensuite clandestinement vers les pays
du Nord, mais également ceux du Sud, où leur prix bon marché les rend accessibles,
contrairement aux originaux.
Si la mondialisation a permis d'insérer dans les échanges économiques mondiaux toutes les
parties du monde, elle le fait de manière très inégale. Les pays du Nord, qui ont certes perdu une
partie de leurs industries au profit du Sud, conservent les fonctions les plus qualifiées et les plus
rémunératrices. Il faut donc nuancer l'idée d'un déclin des pôles de la Triade, qui conservent de
solides atouts. Sans eux, les pays du Sud à qui ils délèguent leur production et dont ils achètent
les produits n'auraient pas autant d'activité ni donc de prospérité.
Si le Nord n'est donc pas appelé à s'effondrer de sitôt, il pourrait en revanche être
progressivement rattrapé par certains pays du Sud, qui s'affirment à la faveur de la
mondialisation comme de nouvelles puissances économiques. On pense bien sûr à la Chine, qui
s'est en quelques années imposée comme l'« atelier du monde ». Mais c'est aussi le cas de pays
comme l'Inde ou le Brésil, dont le poids économique va croissant. Certains pays riches en
matières premières (Émirats arabes unis, Russie) tirent pour leur part profit de la manne
pétrolière pour investir dans le monde entier et s'assurer ainsi une place de plus en plus
importante dans l'économie mondiale.
Mais tous les pays du Sud n'ont pas la chance de regorger de pétrole ou de disposer d'une main-
d'œuvre docile, abondante et bon marché. Aussi la mondialisation, loin d'accroître les échanges
entre tous les pays du monde, contribue-t-elle à marginaliser un peu plus certains d'entre eux.
C'est notamment le cas des Pays les moins avancés (PMA), essentiellement localisés en Afrique
subsaharienne. Ceux-ci n'ayant ni les infrastructures pour s'imposer comme des pôles de
production, ni les moyens pour devenir des pôles de consommation sont laissés sur le bord des
routes de la mondialisation.
Conclusion
Corrigé
Introduction
Longtemps dominé par les seuls États-Unis d'Amérique, qui le considéraient comme sa « chasse
gardée », le continent américain connaît depuis quelques décennies d'importants bouleversements.
L'un des plus importants est l'émergence du Brésil, qui est devenu en 2012 le sixième pays au
monde en matière de PIB, dépassant le Royaume-Uni et menaçant la cinquième place de la France.
Sur quel socle repose l'ascension du Brésil ? Menace-t-elle la suprématie étatsunienne ?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous nous interrogerons d'abord sur les fondements et la
solidité de la puissance étatsunienne. Nous analyserons ensuite les ressorts et les limites de
l'ascension brésilienne. Nous serons alors en mesure de déterminer si les deux puissances
américaines peuvent cohabiter ou sont au contraire appelées à s'affronter.
I. Les États-Unis : une puissance mondiale dominante
1. Une puissance économique
La puissance étatsunienne repose d'abord sur la prospérité de l'économie du pays. État le plus riche
du monde, il concentre sur son sol la plupart des grandes firmes multinationales dominant
l'économie mondiale. Le pays a certes été dépassé par la Chine pour la production de biens
manufacturés, mais il demeure hégémonique dans le secteur des services et de l'agriculture, dont il
est grand exportateur. La Bourse de New York, qui possède la plus forte capitalisation mondiale,
témoigne de cette puissance économique, de même que le rôle du dollar, qui fait figure de monnaie
internationale de référence.
2. Une puissance militaire et diplomatique
La puissance économique des États-Unis est complétée et protégée par leur puissance militaire et
leur rayonnement diplomatique. Membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et disposant
à ce titre d'un droit de veto, les États-Unis disposent du réseau diplomatique le plus vaste au monde.
Leur armée, qui possède l'arme nucléaire et l'a utilisée à deux reprises, est de très loin la mieux
équipée au monde. Grâce à de nombreuses bases à l'étranger, elle est capable d'intervenir
rapidement sur tous les continents.
3. Une puissance culturelle
Mais le rayonnement des États-Unis ne passe pas que par la force et l'argent, il est plus subtilement
véhiculé par la culture étatsunienne qui est l'une des rares à bénéficier d'une diffusion vraiment
mondiale. La musique, la nourriture, la mode des États-Unis s'exportent en effet partout dans le
monde. La langue anglaise, dans sa version américaine, est devenue la langue de référence des
dirigeants économiques et politiques du monde entier, et la principale langue de communication
internationale.
II. Le Brésil : une puissance mondiale émergente
1. Une économie prospère
En pleine croissance, le PIB brésilien se classe au sixième rang mondial, devant la Russie, l'Inde,
l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Cette rapide ascension fait du Brésil un pays émergent par
excellence : parti de très loin, il s'est en quelques décennies imposé sur la scène économique
internationale. C'est d'abord l'agriculture qui fait la richesse du Brésil, qui abrite plusieurs grandes
firmes agroalimentaires (JBS, Brasil Foods). Le pays s'est également doté plus récemment d'un
secteur industriel diversifié. Contrairement aux États-Unis, il possède une balance commerciale
excédentaire, ce qui signifie qu'il exporte plus de biens et de services qu'il n'en achète, accumulant
ainsi les devises.
2. Un leader régional
Tirant profit de son émergence économique, le Brésil s'est peu à peu imposé comme le leader de
l'Amérique du Sud, dont il représente à lui seul 50 % du PIB. Pour renforcer ses liens et ses
échanges avec ses voisins, le Brésil a poussé à la création du Mercosur et de l'Unasur, des marchés
communs régionaux bénéfiques pour ses exportations. Mais les ambitions du Brésil sur son
voisinage régional ne sont pas toujours bien vues par ses voisins, qui le soupçonnent de vouloir les
dominer. Par ailleurs, d'autres pays prétendent jouer le même rôle en Amérique du Sud et se
trouvent donc fréquemment en concurrence avec le Brésil. C'est notamment le cas de l'Argentine
et du Venezuela.
3. Un acteur international
Symbole de son ascension, le Brésil ne limite plus ses ambitions à la seule Amérique du Sud.
Candidat à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU qui le placerait sur un
pied d'égalité avec les États-Unis, il entend désormais peser sur les affaires du monde. Dans les
enceintes internationales comme le G 20, il se pose en porte-parole des pays du Sud et prône le
multilatéralisme.
III. États-Unis et Brésil : alliés ou rivaux ?
1. Des économies complémentaires
Les États-Unis et le Brésil ont en commun de disposer de puissants secteurs agricoles et industriels.
Ils bénéficient par ailleurs tous deux d'un vaste marché intérieur qui fait la prospérité de leurs FMN.
Les deux pays sont de grands exportateurs qui peuvent à ce titre entrer en concurrence dans la
conquête des marchés mondiaux. Mais les échanges se font aussi entre eux et, pour l'heure, rares
sont les firmes brésiliennes en mesure de faire réellement de l'ombre à leurs concurrentes
étatsuniennes, qui demeurent bien plus puissantes.
2. Des ambitions contradictoires
L'ascension géopolitique du Brésil ne fait pas à priori les affaires des États-Unis, qui depuis le
début du xxe siècle se sont évertués à imposer leur domination sur le continent américain. Elle leur
déplaît encore plus lorsque le Brésil prétend se mêler de graves problèmes internationaux.
Lorsqu'en 2010, avec l'aide de la Turquie, Brasília a voulu négocier directement avec le régime
iranien à propos de son présumé programme d'arme nucléaire, les États-Unis n'ont guère apprécié
de voir ainsi le Brésil prétendre jouer dans la cour des « grands » et le lui ont fait savoir.
3. Une coopération nécessaire
On peut cependant douter du fait que les ambitions brésiliennes débouchent sur un conflit avec les
États-Unis, et ceci pour deux raisons. D'abord parce qu'à tout prendre les États-Unis préfèrent voir
le Brésil devenir le leader du continent sud-américain plutôt que le Venezuela, très anti-américain
et enrichi par la flambée des cours du pétrole. Ensuite parce que l'émergence brésilienne ne
constitue pas un réel danger pour les États-Unis, qui sont surtout obnubilés par le « réveil » chinois.
Le Brésil peut bien doubler ou tripler son PIB, acheter toutes les armes qu'il peut, il restera encore
longtemps très loin du niveau des États-Unis.
Conclusion
Fort de son vaste territoire et de son économie dynamique, le Brésil s'est imposé comme un acteur
qui compte aux Amériques et dans le monde. Cette ascension ne remet cependant pas en cause la
suprématie régionale et mondiale des États-Unis, qui disposent pour l'instant d'une confortable
avance sur leurs rivaux. Nul doute qu'ils sauront domestiquer le « tigre » brésilien pour orienter,
dans un sens qui leur soit favorable, son ascension.
1975 À 1991, UN NOUVEL ORDRE
MONDIAL ?
Progressivement, la guerre froide entre les deux blocs va s'estomper. Pendant cette période
apparaît un monde multipolaire avec plusieurs pôles influents. On évoque un désordre mondial
pour qualifier cette période. En 1991, l'URSS disparaît.Comment expliquer ce désordre mondial ?
En Afrique : à partir de 1975, l'URSS s'est solidement implantée sur ce continent, en aidant des
pays devenus récemment indépendants.
C'est le cas en Angola et au Mozambique, anciennes colonies portugaises (ils ont obtenu
l'indépendance en 1975).
L'AFFAIBLISSEMENT DES ÉTATS-UNIS
En Amérique latine
Outre leur recul en Asie du Sud-Est, les États-Unis accusent un recul de leurs positions dans des
régions stratégiques comme en Amérique latine. En 1979, la révolution sandiniste, en rejetant un
régime pro-américain au Nicaragua, permet à l'Union soviétique d'avancer ses pions dans cette
région, chasse gardée de la puissance américaine.
Au Moyen-Orient
À la même période, la révolution iranienne est également un coup dur pour les États-Unis.
Le shah d'Iran, soutenu par les Américains, se heurte à des difficultés économiques et à
l'intégrisme musulman.
Il est chassé du pouvoir en 1979 par l'ayatollah Khomeyni, qui proclame la République islamiste.
Celle-ci est très hostile aux Occidentaux. Entre 1980 et 1988, une guerre éclate entre l'Iran et l'Irak
(soutenu par les Occidentaux).
Gorbatchev, un tournant
Mikhaïl Gorbatchev parvient au pouvoir en mars 1985, en tant que secrétaire général du parti
communiste.
Il dénonce le blocage économique, les pénuries, la corruption généralisée. En somme, il dresse
un bilan peu glorieux de son pays.
Gorbatchev engage alors une réforme radicale dans son pays : c'est la perestroïka, mot russe
signifiant «restructuration» dans le domaine économique, et la glasnost, mot russe signifiant la
«transparence».
Ce qui veut dire que la presse n'est plus censurée et que les Soviétiques ont désormais un accès
libre à l'information.
Le retrait
En 1988, l'URSS décide de retirer ses troupes d'Afghanistan ce qui favorise le rapprochement avec
les États-Unis.
Ainsi, les États-Unis ont pu réunir une large coa-lition contre l'Irak de Saddam Hussein en janvier-
février 1991 (ce pays avait envahi le Koweït).
C'est la première guerre du Golfe, une guerre très médiatisée
Conclusion
La guerre froide semble définitivement finie. Pour autant, le monde n'est pas plus stable, bien au
contraire, les conflits périphériques se multiplient sans cesse, mettant en prise souvent des pays
pauvres.
Certains pays tentent de se procurer l'arme nucléaire, ce qui menace la paix dans le monde.
Le déclin des idéologies comme le communisme a provoqué le regain et le développement des
nationalismes vindicatifs et un retour du phénomène religieux intégriste.
Les États-Unis semblent désormais être l'unique puis-sance, et les critiques fusent d'un bout à
l'autre de la planète contre cette hégémonie.
Certains pensent qu'ils déstabilisent beaucoup plus le monde qu'ils ne favorisent la paix (le
dernier conflit en Irak en est un exemple probant).
EXEMPLE DE RÉSUMÉ D'UN TEXTE
Le tiers monde meurt de sous-alimentation... et nous de trop manger. Pléthore ou carence : les
maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent probablement dans le monde
d'aujourd'hui plus que les microbes et les épidémies...
Avant de lire l'exemple suivant, il est préférable de consulter la fiche technique concernant
le résumé d'un texte.
I- Le texte à résumer:
SAVOIR S'ALIMENTER
Les experts du monde entier — médecins, biologistes, nutritionnistes,
diététiciens — sont formels : il existe des relations irréfutables entre la plupart des
grandes maladies du monde industriel et la surconsommation ou le déséquilibre
alimentaire.Maladies cardiaques, attaques, hypertension, obésité, diabète,
dégradation de la qualité de la vie du 3e âge, tel est le lourd tribut que nous devons
payer pour trop aimer la viande, les graisses ou le sucre. Jour après jour, année
après année, nous préparons le terrain aux maladies qui nous emporteront
prématurément.
Le tiers monde meurt de sous-alimentation... et nous de trop manger. Pléthore ou
carence : les maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent
probablement dans le monde d'aujourd'hui plus que les microbes et les
épidémies. Et pourtant sauf dans le tiers monde, on s'est peu intéressé jusqu'ici à la
nutrition. Surtout en France. C'est bien connu : nous avons tous, ici, la faiblesse de
croire que ce qui touche aux plaisirs de la table est comme notre seconde nature.
On n'a rien à nous apprendre en ce domaine. D'ailleurs, quoi de plus triste qu'un «
régime », « une diète », le « jeûne » ou l' « abstinence ». Il faut bien, à la rigueur, y
recourir pour traiter des maladies, mais pas pour préserver sa santé, ou plus
simplement pour vivre mieux et plus longtemps.
Les biologistes vont plus loin : ce que nous mangeons influencerait notre manière
de penser et d'agir. Comme le disent si bien les Anglais : « You are what you eat »,
vous êtes ce que vous mangez. Et les Français d'ajouter : « On creuse sa tombe avec
ses dents. »Il ne s'agit donc plus aujourd'hui de perdre quelques kilos superflus
mais tout bonnement de survivre. D'inventer une diététique de survie. Nous avons
la mort aux dents. Il est grand temps de réagir.
Mais comment ? Pendant des millénaires les hommes ont cherché à manger plus.
Faut-il aujourd'hui leur demander de manger moins ? Peut-on aller contre des
habitudes aussi enracinées ? Beaucoup estiment que toute ingérence dans leur
mode d'alimentation est une véritable atteinte à leur vie privée. Manger est devenu
si banal et si évident qu'on n'y prête plus guère attention. La plus grande diversité
règne en matière d'alimentation. Il en va de même des hommes. Les besoins sont
très différents selon les individus. Inegaux dans notre façon d'assimiler une
nourriture riche, nous le sommes aussi devant les aliments : certains adaptent à
leurs besoins ce qu'ils mangent et boivent. D'autres ne peuvent résister à la
tentation. Certains grossissent facilement, d'autres ne prennent jamais de poids.
D'autres encore ne parviennent pas à grossir, même s'ils le souhaitent. Les facteurs
héréditaires viennent ajouter à la complexité des phénomènes et des
tendances. L'environnement ou le terrain moduleront à leur tour ces
influences. C'est pourquoi, il apparaît bien difficile sinon impossible de
communiquer des règles de vie ou d'équilibre adaptées à chaque cas.
2. Le thème:
Savoir s'alimenter: une urgence du monde moderne difficile à résoudre.
3. Le plan:
I. Idée majeure: selon les spécialistes, il existe une relation entre les déséquilibres alimentaires
(surconsommation ou carences) et les maladies du monde moderne.
1. Illustration: exemples de maladies et d'altérations de la qualité de la vie, dues à notre
négligence quotidienne.
2. Précisions: diversité des causes. Il faut distinguer entre la sous-alimentation qui touche le
tiers monde et la pléthore de nourriture qui nous concerne.
Introduction
selon son choix l'un des deux sujets proposés portant sur la même discipline (soit
réponse à un sujet donné. Pour cela, vous devez procéder en plusieurs étapes
successives.
• Au brouillon
Lire et analyser le sujet pour en délimiter les bornes chronologiques (même si elles
également repérer les mots clés qui peuvent nécessiter une définition en
introduction.
Élaborer une problématique qui montre l'intérêt du sujet. Il faut que vous fassiez
Élaborer un plan détaillé. Il faut pour cela mobiliser toutes les idées et les exemples
en relations avec le sujet puis essayer de les regrouper par grands thèmes pour
parties, mais il n'est pas interdit d'en faire plus ou moins. Chacune de vos parties
copie et qui jouent un rôle important dans la notation. L'introduction sert à poser la
et la pertinence ;
conclusion.
• Au propre
Rédiger votre composition en veillant bien à sauter des lignes entre l'introduction, le
Veiller au soin et à la lisibilité de votre copie. Évitez les phrases trop longues et les
Garder une dizaine de minutes pour opérer une relecture finale de l'ensemble afin
d'éliminer les fautes d'orthographes, notamment sur les noms propres, qui peuvent
capacité àréutiliser vos connaissances pour analyser un document. Pour cela, vous
• Au brouillon
Commencer par lire la consigne, puis analyser la nature du document, son auteur et
contenter de les analyser à tour de rôle, mais de confronter leurs points de vue et
réponse.
• Au propre
Veiller à ne jamais vous éloigner trop du document que vous devez analyser. Pour
qu'il dit, mais confronter son message à vos connaissances pour éventuellement
Veiller au soin et à la lisibilité de votre copie. Évitez les phrases trop longues et les
d'éliminer les fautes d'orthographes, notamment sur les noms propres, qui peuvent
• Il s'agit de réaliser un croquis (sur un fond de carte qui vous est donné) ou un
schéma (sur une feuille totalement vierge) résumant de manière graphique une
successives.
• Au brouillon
Dans le cas d'un schéma (sans fond de carte), il faut immédiatement en repérer les
limites spatiales.
risque de rendre votre travail illisible. Évitez les hachures et les couleurs fluo.
une légende complète au brouillon dans la mesure où vous ne disposez que d'un
fond de carte et que vous n'avez donc pas la possibilité de recommencer un croquis
mal réalisé.
• Au propre
Rédiger une légende structurée en plusieurs parties. Soyez concis mais
programme.
par les figurés zonaux (plages de couleurs, à réaliser au crayon de couleur) puis
Veiller à placer la légende en regard du croquis. Il faut que l'on puisse consulter en
même temps la légende et le croquis. Le mieux est de les placer côte à côte à
SOMMAIRE:
L'Europe en 1945
La décolonisation de l'Inde
L'Europe en 1945
La Seconde Guerre mondiale se termine en Europe le 8 mai 1945. L'Allemagne est vaincue et les
Alliés occupent le pays, ainsi que l'Autriche, jugée complice depuis l'Anschluss. Les deux États
sont donc partitionnés en quatre zones d'occupation : les zones américaine, britannique et française
d'un côté, la zone soviétique de l'autre. Les deux capitales, Vienne et Berlin, subissent également
une occupation quadripartite.
Les pays satellites de l'Allemagne, traités en vaincus, sont également occupés par l'Armée rouge, à
l'exception de la Yougoslavie où Tito s'est emparé du pouvoir sans intervention soviétique.
La fin de la guerre voit également le remodelage de la carte politique de l'Europe. L'URSS se taille
la part du lion : elle récupère tous les territoires perdus en mars 1918 au traité de Brest-Litovsk
(pays baltes, Carélie, Biélorussie, Ukraine, Bessarabie). La Pologne, pourtant pays martyr, est
purement et simplement déplacée par les ambitions territoriales soviétiques : elle cède du territoire
à l'URSS à l'est et récupère des terres sur l'Allemagne vaincue à l'ouest. La Yougoslavie s'empare
de l'Istrie, la France de quelques territoires tampons entre elle et l'Italie.
Staline est le grand vainqueur de cette opération.
Naissance des Nations unies
L'ONU est créée le 25 juin 1945, à la conférence de San Francisco. Elle réunit 51 pays signataires
de la Charte des Nations unies. Elle a deux buts : œuvrer au maintien de la paix grâce au règlement
pacifique et négocié des conflits mais aussi faire respecter les droits de l'homme et le droit
international.
Les relations internationales de 1914 à nos jours
Le « rideau de fer »
« De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers
le continent. Derrière cette ligne se trouvent les capitales de tous les pays de l'Europe orientale :
Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia. Toutes ces villes célèbres,
toutes ces nations se trouvent dans la sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou
sous une autre, non seulement à l'influence soviétique, mais encore au contrôle très étendu et
constamment croissant de Moscou. Athènes seule, avec sa gloire immortelle, est libre de décider
de son avenir par des élections auxquelles assisteront des observateurs britanniques, américains et
français [...]. Les communistes, qui étaient plus faibles dans tous ces pays de l'Est européen, ont
été investis de pouvoirs qui ne correspondent nullement à leur importance numérique, et cherchent
partout à s'emparer d'un contrôle totalitaire. Sauf en Tchécoslovaquie, il n'existe pas dans cette
partie de l'Europe, de vraie démocratie [...] Les Russes installés à Berlin tentent de mettre sur pied
un parti quasi communiste dans leur zone d'occupation en Allemagne, en accordant un traitement
de faveur à des groupes de dirigeants allemands de gauche. [...] Si le gouvernement soviétique
essaie, par une action unilatérale, de constituer une Allemagne procommuniste dans sa zone, il en
résultera de nouvelles et sérieuses difficultés. Quelles que soient les conclusions que l'on tire de
ces faits [...], ce n'est certainement pas là l'Europe libérée pour laquelle nous nous sommes tant
battus. Ce n'est pas non plus une Europe qui renferme les germes essentiels d'une paix durable. »
Winston Churchill, Discours public à l'université de Fulton, 1946
Un an seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, de graves discordances surgissent
entre les Alliés : les Britanniques reprochent notamment aux soviétiques leur main mise sur les
territoires qu'ils ont libérés. Dans ces pays d'Europe de l'Est, en effet, aucune élection libre n'a
encore eu lieu, contrairement à ce que prévoyait la conférence de Yalta (1945).
En mars 1946, Winston Churchill, ancien premier ministre britannique (mai 1940-juillet 1945) est
invité à l'université de Fulton (Missouri, USA). Dans un discours resté célèbre, il évoque la
naissance d'une frontière invisible entre l'est et l'ouest de l'Europe : c'est ce qu'il appelle le « rideau
de fer ».
Le plan Marshall
« Il est logique que les États-Unis fassent tout ce qui sera en leur pouvoir pour contribuer au retour
de conditions économiques normalement saines dans le monde, sans lesquelles il ne peut y avoir
de stabilité politique ni de paix assurée. Notre politique n'est dirigée ni contre un pays ni contre
une doctrine, mais contre la faim, la pauvreté, le désespoir et le chaos. Son objectif devrait être de
remettre l'économie mondiale en état de fonctionner, et d'ainsi permettre l'émergence de conditions
politiques et sociales dans lesquelles des institutions libres puissent exister. Pour ce faire, les pays
européens devraient d'abord s'entendre sur les exigences de la situation et sur le rôle qu'ils
assumeront eux-mêmes pour donner un effet adéquat à toute action qui pourrait être entreprise par
ce gouvernement [...]. L'initiative, je le pense, doit venir d'Europe. Le rôle de ce pays devrait
consister en une aide amicale dans l'élaboration du programme européen et en un soutien ultérieur
de ce programme, dans la mesure où cela nous sera possible dans la pratique. Le programme devra
être un programme commun, accepté par un certain nombre, sinon par la totalité des nations
européennes. »
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Georges Marshall, secrétaire d'État américain, propose
un plan pour restaurer l'Europe. Les États-Unis estiment en effet qu'il est urgent d'apporter une aide
économique à l'Europe afin d'endiguer l'expansion soviétique et et d'éviter que des conditions
matérielles désastreuses ne poussent de nouveaux pays dans les bras de l'URSS. Plus de douze
millions de dollars sont donc distribués sous forme de dons ou de prêts. De son côté, Staline impose
aux pays de l'Est de refuser cette aide. Un pas de plus est franchi dans la guerre froide.
Khrouchtchev et la coexistence pacifique
« Il y a peu de temps encore le feu des passions suscitées par la « guerre froide » était si grand
qu'une simple étincelle aurait pu provoquer une conflagration mondiale. La politique étrangère de
certaines puissances occidentales était basée sur des calculs nettement agressifs, sur une politique
des « positions de force » [...]. Actuellement, une évaluation plus sobre de la situation, une
compréhension plus raisonnable de l'équilibre des forces sur la scène internationale se manifestent
de plus en plus en Occident. Et une telle compréhension des choses conduit inévitablement à la
conclusion que les plans prévoyant l'emploi de la force contre le monde socialiste devraient être
relégués dans les archives. La vie elle-même exige que les pays ayant des systèmes sociaux
différents doivent apprendre à vivre ensemble sur notre planète, à coexister pacifiquement [...]. La
reconnaissance de l'existence de deux systèmes différents, la reconnaissance à chaque peuple du
droit de régler lui-même tous les problèmes politiques et sociaux de son pays, le respect de la
souveraineté et l'application du principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures, le
règlement de tous les problèmes internationaux au moyen de pourparlers, voilà ce qu'implique la
coexistence pacifique sur une base raisonnable [...]. » NIKITA KHROUCHTCHEV, Discours au
Soviet Suprême, 1959
L'arrivée à la tête de l'URSS de Nikita Khrouchtchev, successeur de Staline, marque le début d'une
nouvelle ère dans la guerre froide. Au retour d'un voyage officiel aux États-Unis en octobre 1959,
il définit sa vision nouvelle des relations internationales. Selon lui, la menace nucléaire justifie un
rapprochement entre les blocs ou tout du moins une « coexistence pacifique ». Bien que cette
« entente » soit menacée lors de la construction du mur de Berlin (1961) ou la crise de Cuba (1962),
elle contribue à détendre les relations internationales.
« Ich bin ein Berliner »
« Je suis fier d'être venu dans votre ville, invité par votre bourgmestre régnant. [...] Il ne manque
pas de personnes au monde qui ne veulent pas comprendre ou qui prétendent ne pas vouloir
comprendre quel est le litige entre le communisme et le monde libre. Qu'elles viennent donc à
Berlin. D'autres prétendent que le communisme est l'arme de l'avenir. Qu'ils viennent eux aussi à
Berlin. Certains, enfin, en Europe et ailleurs, prétendent qu'on peut travailler avec les communistes.
Qu'ils viennent donc ceux-là aussi à Berlin. Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et
notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un
mur pour empêcher notre peuple de s'enfuir. [...] Le mur fournit la démonstration éclatante de la
faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous
n'éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux une offense non
seulement à l'histoire mais encore une offense à l'humanité. [...] Mais quand tous les hommes seront
libres, nous pourrons attendre en toute confiance le jour où cette ville de Berlin sera réunifiée et où
le grand continent européen rayonnera pacifiquement. La population de Berlin-Ouest peut être
certaine qu'elle a tenu bon pour la bonne cause sur le front de la liberté pendant une vingtaine
d'années. Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens de cette ville de Berlin-Ouest, et
pour cette raison, en ma qualité d'homme libre, je dis : « Ich bin ein Berliner. »
JOHN FITZGERALD KENNEDY, Discours sur la place de l'hôtel de ville à Berlin, 1963
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités est-allemandes, soutenues par la Russie soviétique,
érigent un mur qui sépare Berlin en deux. Officiellement construit pour lutter contre l'exode des
populations vers l'Allemagne de l'Ouest, il renforce surtout le « rideau de fer ».
En juin 1963, John Fitzgerald Kennedy, jeune et emblématique président des États-Unis, prononce
un célèbre discours à Berlin-Ouest, dont le thème central est « le mur de la honte ».
La foule est enthousiaste et réagit très positivement à la solidarité exprimée par le président
américain lorsqu'il prononce ces mots : « Ich bin ein Berliner. »(« Je suis un Berlinois »).
La décolonisation et l'émergence du tiers-monde:
Au XIXe siècle, la France est la plus grande puissance colonisatrice, après le Royaume-Uni.
La conquête de l'Algérie commence en 1830 et, quelques années plus tard, la domination française
s'exerce également en Afrique noire (Sénégal, Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar).
En 1853, les Français s'emparent de la Nouvelle-Calédonie. La prise de Saïgon, en 1859, marque
le début de la conquête de l'Indochine qui se réalise en trois étapes : 1867, la Cochinchine et du
Cambodge ; 1884, l'Annam et le Tonkin ; 1893, le Laos.
La décolonisation
La décolonisation est un processus complexe dont les racines remontent au moins à la Première
Guerre mondiale, mais dont le dénouement a lieu pratiquement dans les années 1945-1975. Au
cours de ces trente années charnières, les empires coloniaux européens ont été démantelés, selon
des rythmes et des modalités très différents.
Le climat en 1945 est nettement défavorable aux puissances coloniales, très éprouvées par la guerre
et critiquées par les deux super-puissances, toutes deux, pour des raisons différentes, hostiles au
colonialisme. Les autres États indépendants de la planète, à cette époque, sont eux-mêmes des
anciennes colonies, émancipées au XIXe siècle (Amérique latine). L'Asie, dont les sociétés sont
dans un état de maturation politique plus avancé qu'en Afrique, est décolonisée la première. L'Inde
donne le départ dès 1947.
Les puissances coloniales réagissent différemment aux aspirations indépendantistes : la France,
jusqu'au général de Gaulle, refuse la décolonisation, notamment en Indochine puis en Algérie ;
après l'arrivée de de Gaulle au pouvoir, les colonies françaises reçoivent assez facilement leur
indépendance.
L'Angleterre, malgré quelques réticences, par exemple au Kenya, ou malgré quelques volontés
séparatistes des colons blancs (Afrique australe), accorde plus aisément leur indépendance à ses
colonies. Elle parvient ainsi à conserver de meilleures relations économiques et commerciales,
notamment au travers du Commonwealth. En 1989, la quasi totalité de la planète est composée
d'États indépendants. Les puissances coloniales ne conservent que des miettes d'empire, comme la
France à travers ses DOM-TOM.
La puissance française se traduisait vers 1914 par un empire colonial aux dimensions mondiales,
recentré sur l'Afrique (Maghreb, Afrique occidentale et Afrique équatoriale françaises,
Madagascar) et l'Asie (Indochine).
Mais les revendications nationalistes des peuples colonisés, aiguisées par les deux guerres
mondiales, contraignent la France, bon gré, mal gré, à accorder l'indépendance à la quasi-totalité
de son empire. La guerre débute en Indochine en 1946 et s'achève par la défaite de Dien Bien Phu
en 1954 qui précipite les accords de Genève. La même année commencent les troubles en Algérie,
seule véritable colonie de peuplement française. Les colonies africaines deviennent indépendantes
en peu d'années, Maroc et Tunisie dès 1956, l'Afrique noire en 1960, l'Algérie enfin en 1962. Les
années 1970 voient l'achèvement de ce processus (Djibouti, Comores).
La France d'aujourd'hui, en dehors du territoire métropolitain, présente encore des miettes d'empire,
aux statuts variés : les départements d'Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) ont
exactement les mêmes compétences que ceux de métropole ; les territoires d'Outre-mer bénéficient
de davantage d'autonomie par rapport à la République (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie,
Wallis-et-Futuna, ou même les Terres australes et antarctiques françaises). Les collectivités
territoriales sont gérées directement par l'État, lequel jouit également d'un domaine privé
(Clipperton, Tromelin, Bassas da India, etc.).
Mais l'influence française est toujours mondiale. La France de demain manifeste son action à
travers l'Union européenne, dont elle est un membre fondateur et un acteur majeur, à travers la
langue française, parlée partout à travers le monde, et par des interventions militaires ciblées, le
plus souvent dans son ancien empire colonial ou sur demande de l'ONU.
La déclaration d'indépendance du Vietnam
« « les hommes ont été créés égaux. [...] Leur Créateur leur a conféré certains droits inaliénables.
Parmi ceux-ci, il y a la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » Ces paroles immortelles sont
tirées de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776. Prises au sens large,
ces phrases signifient : tous les peuples sur Terre sont nés égaux ; tous les peuples ont le droit de
vivre, d'être libres, d'être heureux. La Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de la
Révolution française (1791) a également proclamé : « Les hommes sont nés et demeurent libres et
égaux en droits. » Il y a là d'indéniables vérités. Cependant, pendant plus de 80 ans, les impérialistes
français, reniant leurs principes « liberté, égalité, fraternité », ont violé la terre de nos ancêtres et
opprimé nos compatriotes. Leurs actions sont contraires à l'idéal d'humanité et de justice. [...] Pour
ces raisons, nous, membres du Gouvernement provisoire, représentant la population entière du
Vietnam, déclarons que nous n'aurons désormais aucune relation avec la France impérialiste, que
nous abolirons tous les traités signés par la France au sujet du Vietnam, que nous abolirons tous les
privilèges que se sont arrogés les Français sur notre territoire. Tout le peuple du Vietnam, inspiré
par la même volonté, est déterminé à combattre jusqu'au bout contre toute tentative d'agression de
la part des impérialistes français. Nous sommes convaincus que les Alliés, qui ont reconnu le
principe de l'égalité entre les peuples aux conférences de Téhéran et de San Francisco, ne peuvent
que reconnaître l'indépendance du Vietnam. »
Déclaration d'indépendance de la République démocratique du Vietnam, 1945
La Seconde Guerre mondiale donne à l'Indochine française l'occasion d'exiger son indépendance.
En effet, si les nationalistes ont lutté contre l'occupation japonaise, ce n'était pas pour préserver la
tutelle française, mais bien pour s'affranchir de toute colonisation, quelle qu'elle soit. Le Vietminh
(ligue communiste pour l'indépendance du Vietnam), né d'un groupe communiste et dirigé par Hô
Chi Minh, organise la résistance. Dès le mois d'août 1945, il renverse l'empereur Bao Daï et le 2
septembre, à l'occasion de la reddition du Japon, l'indépendance est proclamée. La déclaration
s'appuie délibérément sur les textes fondateurs chers aux Européens, afin de mettre le colonisateur
face à ses contradictions. Pourtant, ce n'est qu'au terme d'une guerre de 8 ans (1946-1954) que la
France accepte finalement de se séparer de l'Indochine (accords de Genève).
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
« Les États membres de l'Organisation doivent reconnaître et favoriser la réalisation, en ce qui
concerne les populations des territoires sous tutelle placés sous leur administration, du droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes et doivent faciliter l'exercice de ce droit aux peuples de ces
territoires, compte tenu de l'esprit et des principes de la charte des Nations unies en ce qui concerne
chaque territoire et de la volonté librement exprimée des populations intéressées, la volonté de la
population étant déterminée par voie de plébiscite ou par d'autres moyens démocratiques reconnus,
de préférence sous l'égide des Nations unies. »
Résolution de l'ONU, 1952
En 1952, l'ONU vote une résolution rappelant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Le concept n'est pas neuf, mais prend une ampleur et une résonance considérables en cette période
de décolonisation. La guerre a affaibli les métropoles européennes et discrédité leur puissance. De
plus, les idéaux au nom desquels elles se sont battues (liberté, démocratie) sont incompatibles avec
le principe même de la colonisation et se retournent désormais contre elles. Enfin, les États-Unis
(ancienne colonie britannique) et l'URSS (farouchement opposée à l'impérialisme capitaliste) se
montrent très favorables aux mouvements d'émancipation qui parcourent les colonies.
Bandung : la naissance politique du tiers-monde
« Libérées de la méfiance, de la crainte, faisant preuve de bonne volonté mutuelle, les nations
devraient pratiquer la tolérance, vivre en paix dans un esprit de bon voisinage et développer une
coopération amicale sur la base des principes suivants : 1) Respect des droits humains
fondamentaux en conformité avec les buts et les principes de la Charte des Nations unies ; 2)
Respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de toutes les nations ; 3) Reconnaissance de
l'égalité de toutes les races et de l'égalité de toutes les nations, petites et grandes ; 4) Non-
intervention et non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays [...] ; 6) Refus de recourir
à des arrangements de défense collective destinés à servir les intérêts particuliers des grandes
puissances quelles qu'elles soient ; refus par une puissance quelle qu'elle soit d'exercer une pression
sur d'autres ;[...] ; 8) Règlement de tous les conflits internationaux par des moyens pacifiques, tels
que négociation ou conciliation, arbitrage ou règlement devant les tribunaux, conformément à la
Charte des Nations unies ; 9) Encouragement des intérêts mutuels et coopération.[...] ; »
Communiqué final de la conférence de Bandung, 1955
Du 18 au 24 avril 1955, vingt-trois pays d'Afrique et six pays d'Asie, fraîchement décolonisés, se
rassemblent à Bandung (Île de Java, Indonésie) pour mettre au point un système de solidarité et
parachever leur émancipation. Les pays initiateurs sont la Birmanie, Ceylan, l'Indonésie et le
Pakistan. Refusant de s'aligner sur l'un ou l'autre des deux blocs de la guerre froide, ces pays
cherchent à trouver dans le monde une place qui leur soit propre. Quoiqu'aucune organisation
concrète ne soit créée à l'issue de cette conférence, elle revêt une haute importance symbolique :
Bandung marque en effet la naissance politique du tiers-monde et le refus du « complexe du
colonisé ».
La décolonisation de l'Inde
« Depuis longtemps, la politique des gouvernements britanniques successifs a été de travailler à la
réalisation du self-government dans l'Inde. En fonction de cette politique, une responsabilité
croissante a été dévolue aux Indiens et, aujourd'hui, l'administration civile et les forces armées
indiennes sont dans une large mesure aux mains de fonctionnaires et d'officiers indiens. En matière
constitutionnelle, les lois de 1919 et 1935 votées par le Parlement britannique représentent un
substantiel transfert de pouvoir politique. En 1940, le gouvernement de coalition reconnut que les
Indiens devaient se donner eux-mêmes une nouvelle constitution pour une Inde pleinement
autonome et, par l'offre de 1942, il les invita à établir une assemblée constituante dans ce but
aussitôt que la guerre serait terminée. Le gouvernement de Sa Majesté croit que cette politique a
été juste et en accord avec les principes démocratiques. Depuis qu'il est arrivé au pouvoir, il a fait
son possible pour la conduire vers sa réalisation. Le Premier ministre, dans sa déclaration du 15
mars dernier, appuyé par l'approbation du Parlement et du peuple, a spécifié qu'il appartenait au
peuple indien lui-même de choisir son futur statut et sa constitution et que le gouvernement pense
que le moment est venu de faire passer la responsabilité du gouvernement de l'Inde dans des mains
indiennes. »
CLEMENT ATTLEE, Déclaration sur la décolonisation de l'Inde, 1947
En succédant à Churchill au poste de premier ministre britannique, Clement Attlee, se voit attribuer
la lourde tâche d'organiser la décolonisation. Les mouvements d'indépendance, attisés pendant la
Seconde Guerre mondiale (campagne « Quit India »), redoublent dès la fin du conflit. Côté
britannique, la décision est prise de « partir pour mieux rester », mais encore faut-il définir les
modalités de cette décolonisation. Le 15 août 1945, l'indépendance est définitivement accordée,
alors qu'une guerre civile fait rage entre musulmans et hindous.