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AVEC QUELQUES CORRIGéS

Club sciences
COMPRENDRE LA GUERRE D’INDOCHINE (1945-1954)

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France doit faire face à la contestation de son
autorité dans son empire colonial. En Indochine, des nationalistes dirigés par Hô-Chi Minh
proclament unilatéralement l’indépendance du Vietnam.

 Contexte : La guerre d’Indochine s’inscrit dans le contexte du mouvement de


décolonisation lancé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

 Localisation : L’Indochine est une péninsule asiatique située entre l’Inde et la Chine.
Historiquement, c’est le nom donné, après 1888, à la réunion des colonies ou
protectorats français de Cochinchine, Cambodge, Annam, Tonkin, Laos, Kouan–
Tchéou-Wan.

Protagonistes : Cette guerre oppose la France aux nationalistes du Vietminh (d’obédience


communiste).

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A. LA GENESE DE LA GUERRE D’INDOCHINE

1. Un territoire sous occupation franco-japonaise


Du XIXème siècle à la défaite française face à l’Allemagne en juin 1940, l’Indochine est un
ensemble de colonies françaises. Mais dès juin 1940, le Japon (qui mène une politique
expansionniste en Asie depuis les années 1930) s'empare de l'Indochine. Le Gouverneur
général d'Indochine, l'Amiral français Decoux, ne peut s'opposer à l'occupation mais
maintient tout de même l'administration française.
Dans cette situation de double occupation franco-japonaise, le mouvement nationaliste
émerge, avec notamment la création par Nguyên Ai Quôc (Hô Chi Minhn), en 1941, du
Front de l'indépendance du Viêt Nam : le Viêt-minh. Et sous l'impulsion de Vô Nguyên
Giap, en décembre 1944, une armée populaire vietnamienne est constituée.

2. La proclamation de l’indépendance du Viet Nam et les revendications françaises


Le 2 septembre 1945 (date de la capitulation du Japon), le Viêt-minh de Hô Chi Minhn
proclame unilatéralement (à Hanoi) la République démocratique du Viêt Nam indépendant.
Mais le général de Gaulle donne l'ordre de "rétablir la souveraineté française" : les
troupes françaises entrent à Saigon le 5 octobre 1945 ; mais la présence des troupes chinoises
au nord de l'Indochine et celle d'un gouvernement vietnamien obligent la France à négocier :
celle-ci obtient le départ des Chinois contre l'abandon de ses possessions en Chine le 22
février 1946 et reconnaît par l'accord du 6 mars 1946 la république du Viêt Nam comme un
"État libre ayant son gouvernement, son armée, ses finances", mais intégré dans une
fédération indochinoise faisant elle-même partie de l'Union française.
Le 23 novembre 1946, les Français bombardent le port de Haiphong, faisant au moins
6000 morts. La rupture est définitivement consommée. Le Vietminh lance une offensive dans
le Tonkin (assassinat de ressortissants français) et la France répond en envoyant ses troupes :
c'est le début de la guerre d'Indochine.

B. LE DEROULEMENT DE LA GUERRE D’INDOCHINE


1. La première phase de la de la première guerre d’Indochine (1946-1949)

La guérilla contrôle rapidement une grande partie du Tonkin et quelques régions de


l'Annam et de la Cochinchine. Elle trouve non moins vite l'appui des paysans dans les zones
contrôlées en démocratisant l'administration locale des villages et en plaçant des comités
populaires à la place des notables. Une véritable économie de guerre est mise en place par le
Viêt-minh afin de se ravitailler et de se déplacer.
Pour faire face à l'insurrection, la France décide d'isoler la résistance communiste en
négociant directement avec l'empereur Bao Dai. Par les accords de la baie d'Along (5 juin
1948), Paris reconnaît l'indépendance du Viêt Nam au sein de l'Union française. Le Laos
obtient de même son indépendance dans le cadre de l'Union française le 19 juillet 1949, le
Cambodge le 8 novembre 1949. Mais la situation indochinoise perd peu à peu son caractère
de guerre coloniale pour entrer dans la spirale de la guerre froide.

2. La Seconde phase de la première guerre d’Indochine (1950-1954)


En France, la guerre d'Indochine mobilise alors les communistes qui dénoncent la "sale
guerre". Le gouvernement français sollicite de fait l’aide étasunienne car pour lui la guerre
qu’elle mène désormais en Indochine est étroitement liée à la guerre froide.
Le Viêt-minh, armé par la Chine communiste, contrôle dès 1949 le nord-est du Tonkin et
la moitié de la province en septembre 1950 après une victoire sur les forces françaises,
contraintes d'évacuer Cao Bang. La France décide alors d'envoyer le général de Lattre de
Tassigny avec la double attribution de Haut-commissaire et de commandant en chef des
troupes françaises. De Lattre repousse une violente attaque Viêt-Minh sur Hanoi et relance
l'offensive tout en obtenant des Américains l'intensification de leur aide. Cependant, le Viêt-
Minh infiltre une zone de plus en plus vaste.
Le 20 juillet 1953, le nouveau commandant en chef des forces françaises, le Général
Navarre, engage l'opération "Hirondelle" et prend Lang Son au nord du Tonkin. Mais la fin
de la guerre de Corée permet à la Chine d'accroître son aide au Viêt-Minh.
En 1954, l’armée française est surprise à Diên Biên Phu. En effet, les parachutistes français
sont progressivement encerclés par les troupes du Viêt-Minh (commandés par le général
Giap) qui lancent son offensive le 13 mars 1954. Les points d'appui protégeant la place forte
sont pris un à un, l'aide aérienne devient de très délicate puis impossible après que les États-
Unis ont refusé d'intervenir. L'assaut final est donné dans les premiers jours de mai 1954 et
les combats se terminent au corps à corps. Le 7 mai, Diên Biên Phu tombe.
3. L’épilogue de la guerre d’Indochine
La chute de Diên Biên Phu a un retentissement immense en France et dans le monde
entier. Elle accélère la signature des accords de paix qui se sont ouverts entre-temps à
Genève, sous la conduite du président du Conseil Pierre Mendès France. La paix est
finalement signée le 21 juillet 1954 et les dernières troupes du corps expéditionnaire français
quittent le Viêt Nam du Sud au mois d'avril 1956.

C. LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE D’INDOCHINE

1. Les conséquences politiques

Si les accords de Genève mettent fin à la guerre d'Indochine et reconnaissent l'intégrité et


l'indépendance du Laos et du Cambodge, ils consacrent également la division du Viêt Nam
en deux États de part et d'autre du 17ème parallèle, dans l'attente d'élections générales qui
doivent aboutir à leur réunification. Au Nord se constitue ainsi la République démocratique
du Viêt Nam, étroitement liée à l'URSS et à la Chine et dirigée par le communiste Hô Chi
Minh; au Sud, un État placé sous l'autorité de l'empereur Bao Dai. Les accords de Genève
débouchent aussi sur l’indépendance du Laos et du Cambodge.
Les Accords de Genève n’ont pas réussi à cultiver la paix dans la région. Car, entre les
deux Viêt-Nam, au Laos et au Cambodge commence aussitôt une lutte d’influence pour le
contrôle de la péninsule entre communistes et nationalistes pro-états-uniens. Celle-ci
débouche dès 1957 sur une seconde guerre d’Indochine.
La guerre a coûté à la France et ses alliés 92 000 morts.

Conclusion

La guerre d’Indochine a constitué la première guerre d’indépendance post-Seconde


Guerre mondiale. Elle a très rapidement basculé dans une guerre opposant les
communistes aux capitalistes. Et, cette guerre aura des conséquences durables sur
l’ensemble de la région.
Document : La guerre d’Indochine

Source : http://.WWW.chagecmonsite
Le drapeau de la République du Sénégal le drapeau de Gold Coast, Actuelle GHANA
www.Wikipedia.com http://www.gold-coast.info

La prise de conscience des peuples africains de la domination ne s’est pas produite subitement ;
elle fut le résultat d’une évolution plus ou moins longue selon les circonstances et les pays surtout
que le pouvoir colonial ne s’est pas affaibli partout de la même manière. En Afrique Noire, les
mouvements nationalistes ne se manifestèrent qu’après la seconde guerre car l’entre-deux guerres
fut une période de préparation, de prise de conscience individuelle et collective. Elle commence
dans les territoires britanniques comme c’est le cas en Gold Coast alors que dans les colonies
françaises la marche vers l’indépendance est surtout un fait d’après guerre

A - Décolonisation dans une colonie anglaise, la Gold Coast :

I – Un éveil politique précoce

Kwame Nkrumah (21 Septembre 1909 – 27 Avril 1972),

1
1er président de la Gold Coast, actuelle Ghana
Au début du 20e siècle, c’est au sein de la bourgeoisie commerçante, de celle des planteurs et des
intellectuels que vont se recruter les cadres du mouvement nationaliste en Gold Coast. Ces
intellectuels formés pour la plupart aux Etats-Unis et en Angleterre, s’expriment à travers des
journaux comme l’ « Evening News » fondé vers les années 50 par Kwamé Nkrumah.
En 1920, se réunit à Accra, un congrès national des ressortissants de l’Afrique occidentale
britannique, qui exigea de l’Angleterre l’adoption de mesures politiques et sociales préparant les
Africains à l’autonomie. Dès la signature de la Charte de l’Atlantique en août 1941, des pétitions,
des discours et des prises de position se succèdent pour réclamer l’application du principe du droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est ce qui a poussé l’Angleterre, après l’indépendance des
états indiens en 1947-1948 à promettre aux africains une évolution analogue dans les autres
territoires de l’empire britannique comme :
-l’accroissement du nombre d’Africains au sein des conseils législatif et exécutif.
-la mise en place d’un gouvernement représentatif.
-l’élection par le conseil législatif d’un gouvernement responsable jouissant de la pleine autonomie
-l’indépendance avec si possible le maintien au sein du Commonwealth.

Pour conduire ce processus jusqu’à son terme, les Anglais se donnaient une trentaine d’années.
Ces hésitations viennent raviver le mécontentement contre la nouvelle constitution de 1946. Celle-
ci permettait l’envoi au conseil législatif de représentants de l’ashanti et du Nord non pas élus mais
désignés par les chefs. La maladie des cacaoyers (qui obligea les planteurs à arracher leurs arbres),
le développement de l’inflation avec la pénurie des denrées consécutive à la guerre et surtout le
retour des anciens combattants des théâtres de guerre en Inde et en Birmanie (et qui revendiquaient
l’indépendance) suscitèrent la création en 1947 d’un parti politique, la United Gold Coast
Convention (UGCC) ou Rassemblement de la Gold Coast Unie par un avocat J.B. Danquah. Celui-
ci fit alors appel à Kwamé Nkrumah (un ancien étudiant aux Etats-Unis et à Londres) qui devient
le secrétaire général du partie. En 1948, l’UGCC organise le boycott des produits européens, ce qui
provoque de nombreuses émeutes avec un bilan de 29 africains tués et des arrestations dont
Nkrumah et Danquah. En réponse, la Grande Bretagne proposa un système parlementaire ; les
députés de cette assemblée seraient élus, mais le gouverneur disposerait d’un pouvoir législatif.
Mais l’UGCC était un parti conservateur dans ses objectifs et modéré dans ses méthodes : elle ne
représentait que l’élite des professions libérales, les commerçants et les enseignants anglicisés.
Nkrumah quitte alors la direction de ce parti et crée la CPP (Rassemblement du Parti du Peuple)
avec l’aile la plus dynamique de l’UGCC.

II – L’action de Kwamé Nkrumah

Nkrumah fait de la CPP un parti de masse qui réclame l’autonomie immédiate (le self-government
now). Le 8 janvier 1950, la CPP déclenche la grève générale devant le rejet par les britanniques
d’un programmes de réformes, elle dégénère en émeutes et se solde par l’arrestation des leaders du
parti. Aux élections de 1951, la CPP enlève 34 des 38 sièges. Nkrumah est libéré et devient le 1e
ministre en 1952. Ce parti recrute ses cadres au sein des couches inférieures de la petite
bourgeoisie c'est-à-dire chez les instituteurs, employés et petits fonctionnaires ; il tisse aussi des
liens solides avec les organisations de jeunes, les syndicats et les puissantes associations de
femmes commerçantes. Mais à partir de 1954, une opposition conservatrice s’organisa contre
Nkrumah et son parti : elle regroupait des partis régionalistes comme le Parti des Gens du Peuple,
le Front de Libération Nationale ashanti ou l’Association Musulmane, les chefs traditionnels, les
planteurs et certains intellectuels. Les britanniques essayèrent d’utiliser cette opposition, conduite
par le docteur Koffi Busia pour retarder l’accession à la souveraineté nationale. En mai 1956, lors
du référendum organisé sur le Togoland (sous mandat britannique), le peuple se prononça pour le
rattachement à la Gold Coast. Aux élections générales de juillet 1956, la CPP remporte les 72
sièges sur les 104 ; et la nouvelle assemblée vote l’indépendance et une nouvelle constitution que
le gouvernement britannique accepte alors que les partis traditionnels cherchèrent en vain
l’obtention d’une formule fédérale pour le pays. La Gold Coast prend alors le nom de Ghana et
l’indépendance est proclamée le 6 mars 1957 par Kwamé Nkrumah qui devient le président. Il va
ensuite développer une politique panafricaniste : en 1958, Nkrumah prend l’initiative de deux
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conférences panafricaines qui auront un grand retentissement, c’est la conférence des états
africains indépendants et en décembre la 1e conférence des Peuples Africains. Il est destitué par un
coup d’état militaire en 1966 alors qu’il était en visite officielle en Chine.

Conclusion : la Gold Coast fut le premier territoire africain sous domination de l’Afrique au sud
du Sahara à accéder à l’indépendance ; c’est le début d’un processus qui permettra la libération des
autres colonies notamment celles françaises.

B - Décolonisation du Sénégal :

Valdiodio Ndiaye, figure emblématique


De la lutte pour l’indépendance. Il lu, devant le General Degaulle, le discours
Demandant l’indépendance du Sénégal.

Introduction : à l’exception de la révolte de Madagascar de 1947, qui avait fait 10 000 morts, le
Sénégal est l’exemple type de décolonisation sans crise grave dans l’Afrique Noire Française.
Cette décolonisation est indirectement facilitée par les guerres de l’Algérie et d’Indochine. La
France a élaboré une politique d’ensemble pour ses colonies d’Afrique Noire qui a abouti aux
indépendances entre 1958 et 1960.

I – la conférence de Brazzaville (janvier-février 1944) et l’Union Française (octobre 1946)

Jusqu’au milieu des années 1950, la France ne réalisa qu’une libéralisation du système colonial ;
tel fut l’objet principal de la conférence de Brazzaville qui réunit le Gouvernement d’Alger (le
GPRF) ; les administrateurs coloniaux et les chefs des principaux services. Elle recommanda :
- l’amélioration des services sociaux
-la suppression des pratiques les plus oppressives (travail forcé, statut de l’indigénat, corvées)
-la participation des africains à la gestion de leurs propres affaires.
Toutes ces recommandations seront traduites dans la constitution d’octobre 1946 qui instaure un
cadre nouveau, l’Union Française ; celle-ci unit les ex-colonies devenues des territoires et la
Métropole.
La loi du 9 mai 1946 reconnaît la qualité de citoyen à tout africain, donc elle supprime au Sénégal,
la distinction entre les ressortissants des 4 communes et ceux des régions de l’intérieur. La loi
Houphouët-Boigny d’avril 1946 supprimait le travail forcé ; l’indigénat était supprimé le 7 juin
1946 par la loi Lamine Gueye. Dans chaque territoire était instauré un Conseil Général qui
s’appellera Assemblée Territoriale en1952. Elle est seulement dotée de pouvoirs financiers (elle
vote le budget) et est élue par un double collège : un pour les européens et un pour les africains. Au
Sénégal, les deux députés envoyés à l’assemblée constituante de 1945 sont Maître Lamine Gueye
pour le 1e collège et Léopold Sedar Senghor pour le second. C’est leur parti, le Parti Socialiste-
SFIO qui domine la vie politique au Sénégal. Mais au sein de cette formation, Senghor se sent mal

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à l’aise ; il fustige « le culte de la personnalité » c'est-à-dire le pouvoir personnel de Lamine
Gueye. C’est pourquoi, en septembre 1948, il fonde le Bloc Démocratique Sénégalais (le BDS) et
va s’appuyer alors sur la masse des nouveaux citoyens des zones rurales pour contrebalancer
l’hégémonie urbaine de la SFIO. Aux élections législatives du 17 juin 1951, c’est le triomphe du
BDS : Léopold S. Senghor et Abass Gueye sont élus députés à l’assemblée de l’Union Française et
ils se rattachèrent au groupe de Indépendants d’Outre-mer (IOM), distinct des partis
métropolitains, et qui s’orientait vers une tendance fédéraliste.
L’année suivante, le BDS enlevait la majorité des sièges à l’assemblée territoriale (41 sièges contre
9 pour les socialistes) ; aux élections de 1956, les deux candidats du BDS (L.S. Senghor et
Mamadou DIA) sont élus députés. Senghor et son parti se positionnèrent contre les tendances
particularistes traditionnelles notamment de la Côte d’Ivoire, cherchant à accentuer l’autonomie
des territoires donc à « balkaniser » l’Afrique Occidentale Française.

II – La loi-cadre (23 juin 1956) : « la balkanisation de l’Afrique Française »

Adoptée le 23 juin 1956 par le parlement français, elle instituait des exécutifs locaux dans les
territoires d’outre-mer et non pas à l’échelon fédéral : un conseil de gouvernement, élu par
l’Assemblée Territoriale, est l’organe du pouvoir exécutif et dirige l’administration. Il est présidé
par le gouverneur (le chef du territoire ou en son absence par le vice-président, le 1e ministre qui
est le conseiller élu en tête).
L’Assemblée territoriale, en plus du fait qu’elle vote le budget, délibère sur des projets
administratifs, elle est également dotée pour certaines questions d’un pouvoir législatif. Le
suffrage universel et le collège unique sont généralisés.
L’adoption de la Loi-cadre est la conséquence de l’évolution des mentalités en France après les
évènements de Dien Bien Phu, la conférence de Bandung, l’indépendance du Maroc et de la
Tunisie en 1956. Au Sénégal, le vice président du conseil des ministres fut Mamadou Dia : c’est
son gouvernement qui a décidé, en 1957, le transfert de la capitale du Sénégal de Saint-louis à
Dakar. C’est cette même année que les leaders du BDS et de l’Union Démocratique Sénégalaise
(UDS), l’ancienne section sénégalaise du RDA fusionnèrent pour former le Bloc Populaire
Sénégalais (le BPS). En avril 1958, le BPS fusionnera avec le parti socialiste de Lamine Gueye
pour donner naissance à l’Union Progressiste Sénégalaise (l’UPS) qui disposera de la majorité des
sièges à l’assemblée. En 1958, naît le Parti Africain de l’Indépendance (le PAI) fondé par
Majhmout DIOP.

III – la Communauté franco-africaine et l’indépendance (1958-1960)

En 1958, le Général De Gaulle proposa une nouvelle constitution qui prévoyait un système quasi
fédéral ; la communauté entre la France et les territoires qui pouvaient devenir des états
autonomes ; les africains sont alors consultés par un référendum avec la possibilité de choisir entre
la communauté et la sécession (avec comme conséquence la suspension de l’aide économique et
financière française). L’UPS va voler en éclater car le comité directeur se prononce en faveur du
oui ; des personnalités hostiles au projet de communauté c’est à dire favorables à l’indépendance
immédiate comme Amadou Makhtar Mbow, Assane Seck, Abdoulaye LY firent dissidence et
fondèrent le parti PRA-Sénégal. Au référendum de septembre 1958, il y eut un vote massif pour le
« oui» au Sénégal contrairement à la Guinée Conakry où Sékou Touré et le PDG obtinrent votèrent
en majorité le « non » .
Le 28 novembre 1958, était proclamée la république du Sénégal, membre de la Communauté
française et le 24 janvier 1959, l’Assemblée Territoriale, qui était devenue constituante, vota la 1e
constitution du pays. Elle instituait une assemblée législative élue pour 5 ans, qui choisissait un
président du conseil, chef du pouvoir exécutif et du gouvernement. Les élections du 22 mars 1959
donnèrent la totalité des sièges à l’UPS et Mamadou DIA resta président du Conseil.
Par ailleurs conformément au vœu de Senghor de maintenir les grandes fédérations d’AOF et
d’AEF, le Sénégal tenta de construire une fédération avec d’autres états d’AOF. Le 30 décembre
1958, les partisans de l’idée fédérale se réunissent Bamako ; ce sont les délégués du Sénégal, du
Soudan, du Niger, de la Haute Volta et du Dahomey sauf ceux de la Guinée (qui a quitté
l’ensemble français) et la Côte d’Ivoire (qui est hostile au Projet). Finalement, seuls le Sénégal et
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le Soudan constituèrent la fédération du Mali avec une assemblée fédérale présidée par Léopold S.
Senghor et un gouvernement fédéral dont le président était Modibo Keïta et le vice président
Mamadou DIA ; le 4 avril 1960, étaient signés les accords de transfert de compétences entre la
France et le Mali.
Le 20 juin 1960, était proclamée solennellement l’indépendance du Mali, mais deux mois plus
tard, cette fédération allait voler en éclats en raison de divergences profondes entre sénégalais et
soudanais. Senghor fut alors élu président de la république du Sénégal par l’assemblée nationale.
Au moment de l’indépendance, l’UPS dominait la vie politique, confisquera le pouvoir à son
profit, interdisant les autres formations politiques comme la PAI. Mais autour de DIA, le président
du Conseil et de Senghor vont se former deux camps opposés dans le parti et dans l’état. En
décembre 1962, Mamadou DIA est accusé de complot et condamné à une lourde peine de prison.
Le référendum du 3 mars supprime la présidence du conseil et institue un régime présidentiel.

Conclusion : malgré l’indépendance, le Sénégal a continué à demeurer une place privilégiée de la


présence française en Afrique noire. C’est d’aucuns pensent que l’on a tout simplement substitué à
un état colonial un état postcolonial sans véritable contenu politique économique et social.

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La décolonisation de l’Asie est précoce parce que les mouvements nationalistes sont plus anciens et
structurés. L’Inde accède à l’indépendance en négociant avec la Grande .Bretagne toutes les étapes
de son autonomie industrielle et politique alors que l’Indochine française s’est libérée de la
domination coloniale après une longue guerre.

I – La décolonisation en Inde

A – Les débuts du nationalisme au 19e siècle

La domination anglaise a eu pour conséquences majeures : la désorganisation de l’industrie textile


artisanale, la misère du prolétariat rural à cause du développement de la propriété privée et de
l’introduction des cultures industrielles d’exportation comme le café, le thé, l’indigo et le coton, la
naissance de mouvements réformateurs de la société en 1876, mais surtout la formation d’une élite
industrielle et politique.
Mis à part la grève des Cipayes en 1857, qui est restée sans lendemain, les revendications des
nationalistes indiens sont encore modérées à la fin du 19e siècle : cette élite s’exprime à travers
« l’Indian National Congress » ou Parti du Congrès fondé en 1885 par les grands notables, des
aristocrates, des riches propriétaires terriens désireux d’être associés aux décisions politiques et à la
marche des affaires. Par exemple, ils demandent une plus grande place dans la fonction publique et
la protection de l’industrie indienne par des droits de douane. Mais l’immobilisme de l’Angleterre
allait entraîner un durcissement du nationalisme indien.

B – L’accélération de la revendication nationale : 1900-1939

A la veille de la 1ere guerre mondiale, apparaissent en Inde des nationalistes engagés et une
intelligentsia plus radicale. A sein de celle-ci, il y a un brahmane, avocat journaliste, Tilak qui
revendique le Swaraj (indépendance) et le Swadesi (le boycott des produits anglais). Cette
radicalisation du nationalisme indien s’explique par le mécontentement suscité par le partage de la
vaste province du Bengale et les réformes Morley-Minto de 1909 qui n’accordent qu’une
participation limitée des Indiens à l’administration des provinces. La Ligue Musulmane créée en
1906 par un avocat Jinnah Mohamed Ali se déclare loyal envers le gouvernement colonial
britannique.
Pendant la 1ere guerre mondiale, l’Inde reste fidèle à la métropole ; ses troupes combattent sur les
fronts européen et asiatique, les nationalistes indiens suspendent le mouvement anti-anglais.
A la fin du conflit, leur déception est grande car l’India Act de 1919 ne confie que certaines
responsabilités administratives à des ministres indiens, les autres sont réservées aux représentants du
vice-roi : il n y a pas de « home rule » ou de gouvernement indien responsable, partie intégrante de
l’empire britannique.
Dans la décennie 1920-1930, se met en place un capitalisme proprement indien, l’arrêt du commerce
anglais pendant la 1ere guerre a favorisé les industriels locaux qui investissent des capitaux dans les
différents secteurs de l’économie et qui redoutent le retour en masse des produits métropolitains. De
surcroît, la population indienne augmente rapidement alors que les ressources agricoles ne suivent
pas. Cette situation de crise renforce le mécontentement contre la présence britannique : partout
éclatent des grèves dans les grandes villes comme Bombay, Ahmedabad : cette agitation débouche
sur le massacre d’Amritsar en 1919.
C’est dans ce contexte qu’apparaît Gandhi qui prend en main le Parti du Congrès après la mort de
Tilak en 1920 ; il transforme le parti en une formation de masse avec des structures locales et
provinciales. Surnommé le Bapu (Père de la nation) ou le Mahatma (la Grande Ame), il devient
l’inspirateur d’un mouvement de protestation populaire conduit avec des moyens nouveaux : la

1
Satyâgraha (la recherche de la vérité), l’Ahimsa (la non-violence), le boycott des produits anglais,
des écoles, la grève et le refus de l’impôt, etc.
En 1922, il lance une campagne de désobéissance civile, mais est arrêté ; les anglais répondent par
une ouverture plus grande de l’administration aux Indiens. Dans le contexte général de crise
économique, Gandhi lance en avril 1930 « une marche du sel » pour protester contre le monopole de
ce produit détenu par les britanniques. Ces derniers répriment sévèrement cette révolte et organisent
une « première Table Ronde » avec les nationalistes indiens mais le Parti du Congrès en est exclu.
Les Anglais vont attiser les dissensions entre les nationalistes, les divergences entre les
communautés religieuses et les différences sociales c'est-à-dire les castes.
Lors de la 3e Table Ronde, le gouvernement britannique dote le pays d’un nouveau statut : par
l’India Act de 1935, l’Inde devient un état fédéral de onze provinces (dirigées par des
gouvernements autonomes, responsables devant des assemblées législatives élues au suffrage
censitaire) et d’états princiers : le vice-roi, entouré de ministres responsables devant une assemblée
législative fédérale, conserve de grands pouvoirs.
La Ligue Musulmane se positionne en faveur de la partition territoriale à base religieuse et va
soutenir la métropole q’une fois l’indépendance reconnue.

C – l’accession à l’indépendance après la guerre

La guerre multiplie les difficultés économiques et sociales en Inde, mais elle est aussi l’occasion
d’une rupture entre les deux tendances du nationalisme indien. La Ligue Musulmane de Jinnah
Mohamad Ali soutient l’effort de guerre britannique et affirme dés 1940, que son objectif est la
« création d’un état musulman séparé ». Le Parti du Congrès radicalise ses positions.
Le premier ministre anglais Winston Churchill promet l’indépendance pour l’après-guerre mais avec
une possibilité pour les provinces indiennes de ne pas adhérer à l’Union nouvellement créée. Contre
cette menace pour l’unité du futur état, le Parti du Congrès adopte en 1942 la « Résolution Quit
India » : les Anglais sont obligés de réprimer les manifestations des nationalistes indiens en cette
même année 1942.
Après la guerre, le gouvernement britannique dirigé par le travailliste Clément Attlee, plus favorable
à la décolonisation, décide d’accélérer le processus vers l’indépendance ; les Musulmans
minoritaires s’opposent aux Hindous majoritaires. La Ligue Musulmane de Jinnah réclame la
création de deux états (l’un pour les Hindous, l’autre pour les Musulmans). Une guerre civile éclate
et déchire le pays en 1946-1947, et finalement le Parti du Congrès dût accepter la partition. En juin
1947, à la conférence de New Delhi, Lord Mountbatten, Nehru et Jinnah discutent des modalités de
l’indépendance et de la partition.
Le 15 août 1947, ce sont deux états qui sont proclamés : les musulmans reçoivent au Nord deux
territoires séparés (les Pakistan occidental et oriental) et le reste forme l’Union Indienne. Les
conséquences de la partition furent dramatiques : 10 millions d’hindous du Pakistan gagnent l’Inde ;
7,5 millions de musulmans d’Inde émigrent vers le Pakistan ; 500 000 victimes du fait des
affrontements entre les communautés religieuses. Gandhi est assassiné en janvier 1948 par un
fanatique hindou.

II – La décolonisation en Indochine

A – Un nationalisme émietté

L’Indochine française comprenait deux protectorats, le Laos et la Cambodge et trois colonies (le
Tonkin, l’Annam et la Cochinchine avec comme capitale administrative Hanoi et comme capitale
économique Saigon. Le Siam est le seul pays à maintenir son indépendance.
Au Laos et au Cambodge, les mouvements de libération ont été peu actifs et peu organisés. Au
Vietnam, l’opposition à la domination française est le fait des lettrés confucéens et des paysans
depuis la constitution de l’Union Indochinoise en 1857.
Après la 1ere guerre mondiale est fondé le Parti National Vietnamien tandis qu’à l’extérieur Ho Chi
Minh (Nguyen Ai Quoc) avait déjà fondé en 1925 « l’Association de la Jeunesse Révolutionnaire

2
Déclaration d'indépendance de la République du Viêtnam
« Tous les hommes sont nés égaux. Le Créateur nous a donné des droits inviolables: le droit de vivre, le droit d'être libre
et le droit de réaliser notre bonheur.
Cette parole immortelle est tirée de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776. Prise dans un
sens plus large, cette phrase signifie : Tous les peuples sur la terre sont nés égaux, tous les peuples ont le droit de vivre,
d'être libres. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de la Révolution française de 1791 proclame
également: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »
Ce sont là des vérités indéniables.
Et pourtant, pendant plus de quatre-vingt années, les impérialistes français, abusant de leur "liberté, égalité, fraternité",
ont violé la terre de nos ancêtres et opprimé nos compatriotes. Leurs actes vont à l'encontre des idéaux d'humanité et de
justice. (...) À l'automne de l'année 1940, quand les fascistes japonais, en vue de combattre les Alliés, ont envahi
l'Indochine pour organiser de nouvelles bases de guerre, les impérialistes français se sont rendus à genoux pour leur
livrer notre pays. Dès lors, notre peuple, sous le double joug japonais et français, est saigné littéralement. Le résultat a
été terrifiant. Du Quang-tri au Nord, 2 millions de nos compatriotes sont morts de faim dans les premiers mois de cette
année. Le 9 mars, les Japonais désarmèrent les troupes françaises. De nouveau, les Français se sont enfuis ou bien se
sont rendus sans condition. Ainsi, ils n'ont été nullement capables de nous "protéger"; bien au contraire, dans l'espace
de cinq ans, ils ont par deux fois vendu notre pays aux Japonais. Avant le 9 mars, à plusieurs reprises, la Ligue du Viet-
Minh a invité les Français à se joindre à elle pour lutter contre les Japonais. Les Français, au lieu de répondre à cet
appel, ont sévi de plus belle contre les partisans du Viet-Minh. Ils sont allés jusqu'à assassiner un grand nombre de nos
condamnés politiques incarcérés à Yen Bay et à Cao Bang lors de leur débandade.
Malgré tout cela, nos compatriotes ont continué à garder, à l'égard des Français, une attitude indulgente et humaine.
Après les événements du 9 mars, la Ligue du Viet-Minh a aidé de nombreux Français à traverser les frontières, en a
sauvé d'autres des prisons nipponnes et a, en outre, protégé la vie et les biens de tous les Français.
En fait, depuis l'automne de 1940, notre pays a cessé d'être une colonie française pour devenir une possession nipponne.
Après la reddition des Japonais, notre peuple tout entier s'est levé pour reconquérir sa souveraineté et a fondé la
République Démocratique du Viêtnam.
La vérité est que nous avons repris notre indépendance des mains des Japonais et non de celles des Français.
Les Français s'enfuient, les Japonais se rendent, l'empereur Bao-Dai abdique, notre peuple a brisé toutes les chaînes
qui ont pesé sur nous pendant près de cent ans pour faire de notre Viêtnam un pays indépendant. Notre peuple a, en
même temps, renversé le régime monarchique établi depuis des dizaines de siècles pour fonder la République.
Pour ces raisons, nous, membres du gouvernement provisoire représentant la population entière du Viêtnam, déclarons
n'avoir plus désormais aucun rapport avec la France impérialiste, annuler tous les traités que la France a signés au
sujet du Viêtnam, abolir tous les privilèges que les Français se sont arrogés sur notre territoire.
Tout le peuple du Viêtnam, animé d'une même volonté, est déterminé à lutter jusqu'au bout contre toute tentative
d'agression de la part des impérialistes français.
Nous sommes convaincus que les Alliés, qui ont reconnu les principes de l'égalité des peuples aux Conférences de
Téhéran et de San Francisco, ne peuvent pas ne pas reconnaître l'indépendance du Viêtnam.
Vietnamienne » puis le Parti Communiste Vietnamien en 1931. En Indochine, le mouvement
nationaliste ne connaît pas de succès comme en Inde, les tentatives des nationalistes Indochinois sont
très fractionnées et discontinues : entre 1919 et 1939, la France comme la Hollande en Indonésie ne
cède aucun pouvoir réel, elle ne prépare pas l’Indochine au statut d’autonomie interne ; seuls des
conseils municipaux sont élus dans les villes.

B – La deuxième guerre mondiale en Indochine : l’affaiblissement de la puissance coloniale


Pendant la 2eme guerre mondiale, Ho Chi Minh fonde une ligue patriotique à la fois dirigée contre le
colonisateur français et l’occupant japonais appelé Vietminh avec Nguyen Giap et Pham Van Dong.
Le 9 mars 1945, les japonais emprisonnent les cadres administratifs français et essaient de rallier
certains nationalistes indochinois : en mai 1945, ils accordent l’indépendance à l’empereur Bao Daï,
au Laos et au Cambodge.
A la fin de l’occupation japonaise, le Vietminh lance une insurrection et proclame l’indépendance de
la République Démocratique du Vietnam le 2 septembre 1945.
3
Au Vietnam comme dans le reste de l’Asie en 1945, les puissances vont rencontrer des organisations
politiques structurées, qui ont constitué des embryons d’administration, donc de véritables contre-
pouvoirs.
C – Le retour de la France et la guerre d’Indochine (1945-1954)
Après la libération en 1945, le général De Gaulle entend restaurer la souveraineté française en
Indochine : il envoie l’Amiral Thierry d’Argenlieu comme Haut-commissaire et un corps
expéditionnaire commandé par le Général Leclerc. Des négociations s’engagent entre la France et le
Vietminh et aboutissent à la signature des accords du 6 mars 1946 par Jean Sainteny (au nom de la
France) et Hô Chi Minh pour les vietnamiens.
Le Vietnam (c'est-à-dire le Tonkin et l’Annam) est reconnu comme un état libre, membre de la
Fédération Indochinoise et de l’Union Française, les troupes françaises pouvaient rentrer facilement
au Tonkin d’où elles seraient retirées dans un délai de 5 ans, la Cochinchine pouvant devenir
membre du nouvel état vietnamien qu’après référendum.
Les négociations se poursuivent à la conférence de Fontainebleau en France en septembre 1946 :
l’objectif de la France est de détacher la Cochinchine de l’ensemble vietnamien, c’est la raison pour
laquelle le Haut-commissaire d’Argenlieu fait saboter ces accords en proclamant le 1er juin 1946, une
république de Cochinchine avec des autorités acquises à la France. Le 26 septembre, des troubles
éclatent à Haiphong, la marine française bombarde le port faisant environ 6000 morts ; le Vietminh
riposte par le massacre de 200 français dans les quartiers résidentiels de Hanoi.
Ainsi commence la guerre d’Indochine qui oppose le corps expéditionnaire français et les troupes du
Vietminh qui se replient dans les campagnes où sous la direction du Général Giap, elles animent une
véritable guérilla : l’armée contrôle les grandes villes et les grands axes routiers. Par les accords de
la Baie d’Along, la France à la recherche d’interlocuteurs, accorde l’indépendance du Vietnam à
l’empereur Bao Daï en juin 1948, au Laos et au Cambodge en 1949 : ces états sont associés à la
France.
Dans le contexte de guerre froide, le Américains soutiennent la France financièrement et
matériellement alors que le Vietminh peut avec l’aide du camp socialiste moderniser ses forces
armées : en 1950, ses troupes prennent possession du Nord du Tonkin, la Chine communiste leur sert
de base arrière, ce qui leur permet d’encercler le camp retranché de Dien Bien Phu, obligeant les
français à capituler le 7 mai 1954.
Par les accords de Genève du 20 juillet, le Laos et le Cambodge accèdent à l’indépendance, le
Vietnam est partagé en deux par le 17e parallèle : la République Démocratique du Vietnam Nord
(RDVN) contrôlée par le Vietminh avec comme capitale Hanoi, au Sud une République Nationaliste
Proaméricaine et dirigée par Bao Daï. Mais celui-ci est vite déposé par Ngo Din Diem en octobre
1955, qui instaura un régime autoritaire, soutenu par les États-unis. Des élections générales étaient
prévues en 1956 pour la réunification du pays, mais sous l’influence américaine, le Sud fit sécession.
Une guerre éclate aussitôt entre les 2 Vietnam où les États-unis s’engagent à fond. La guerre
d’Indochine et les accords de Genève marquent l’échec de l’Union Française en Asie.

Dans le continent asiatique, la revendication anticoloniale a très tôt conduit à l’indépendance parce
que les mouvements nationalistes ont su tirer largement profit de la situation politique, économique
et sociale créée par le second conflit mondial. Les nouveaux états vont jouer un rôle déterminant
dans la marche vers l’indépendance des territoires africains.

4
5
LA CHINE COMMUNISTE DE MAO
ZEDONG
Resumé de l'exposé:

« Les camarades doivent comprendre que si tortueux que puisse être le chemin, l’indépendance
et la libération du peuple chinois seront réalisés et le temps en est déjà proche. »

Ces paroles prononcées par Mao Zedong à l’été 1949 précèdent de peu son ascension au
pouvoir, et devaient lui servir de ligne de conduite jusqu’à sa mort en 1976.

Quels sont les traits de la Chine communiste façonnée par Mao ?


La question est loin d’être anodine, car elle a eu des répercussions sensibles dans le voisinage
immédiat de la Chine appelée à essaimer, ainsi qu’un écho retentissant dans le mode
occidental.
Les événements de mai 68 se sont pour partie rangés sous la bannière dumaoïsme, brandie
entre autres par Serge July.
Si au début de son règne, Mao suit de très près les traces de l’URSS dans sa variante staliniste, il
s’éloigne au fur et à mesure de l’orthodoxiecommuniste pour tracer sa voie propre.
Aussi, après avoir étudié en quoi la Chine communiste peut apparaître comme un avatar du
modèle soviétique (I), étudierons-nous la « voie chinoise du communisme » (II).

[...] Mao, qui avait pu constater la misère de la paysannerie, à l’occasion d’une étude qu’il a
menée sur le Mouvement paysan du Hunnan en 1927, s’était insurgé d’une telle situation à
laquelle il tenta de porter remède. Mais dans un second temps, dès 1952 il fait procéder au
regroupement des terres individuelles en petites exploitations, qui ne sont pas sans rappeler les
sovkhozes léniniens. En 1954 naissent les premières coopératives de production bâties sur le
modèle des kolkhozes soviétiques. Enfin, jusqu’en 1957 il adopte la technique des plans
quinquennaux suggérée par Staline comme un moyen efficace d’accroître la production. [...]

[...] Il s’agit du culte entretenu autour de la personnalité du chef. la dérive personnelle du


régime : le culte de Mao Des mythes se cristallisent autour de la personne de Mao : son histoire
personnelle, transfigurée, fait l’objet d’une véritable hagiographie. La Longue marche, récit
fabuleux, ne fait que relater un épisode très concret, au cours duquel Mao et ses confrères,
pourchassés par les hommes de Tchang Kaï Tchek, fuyaient dans la montagne, contraints à une
itinérance forcée. Peu à peu, les représentations iconographiques de Mao changent dans le
sens d’une héroïsation. [...]
[...] Mais Mao en déduit que la réforme des mentalités n’a pas été assez profonde. Il compte
mener à bien ce projet, à l’aide de deux mesures : d’une part, la mise en place du grand bond en
avant et le développement d’un messianisme guerrier, tant interne qu’externe Le grand bond en
avant (1958-1960) Le Grand bond en avant, initié en 1958, a plusieurs objets : d’abord, refondre
complètement les communautés rurales et urbaines, dans une perspective égalitariste stricte.
Ensuite, il vise à rattraper en l’espace de quelques années les démocraties occidentales
rattraper le niveau de l’Angleterre en 15 ans selon les termes de Mao). [...]

[...] Dès 1950, les Chinois revendiquent la souveraineté du Tibet, qu’ils annexent à leur pays,
sans susciter d’autre réaction de la part de l’ONU qu’une conférence sur la question du Tibet.
Celle-ci ajournera la question sine die, de sorte qu’aujourd’hui le problème n’est toujours pas
réglé. La Corée attise également l’appétit de la Chine communiste qui enverra ses hommes au
nord au cours de la guerre de Corée, en 1950. En conclusion, il est important de souligner
l’ampleur du paradoxe chinois. Présentée comme un laboratoire d’expérimentation politique en
1968, elle ne s’est pourtant jamais défaite de ses traits originaux, tant immuables que
traditionnels. [...]

[...] Ainsi, telle commune est chargée de construire et d’entretenir un haut- fourneau. Mais la
population chinoise, agraire et étrangère à toute industrialisation, ne possède pas le savoir-faire
nécessaire à une telle entreprise, ce qui conduit à des gaspillages sans nom. Elle ignore qu’un
haut fourneau qu’on laisse s’éteindre devient inutilisable, mais les ingénieurs soviétiques que
Khrouchtchev a rapatriés devant l’hostilité de Mao ne sont plus là pour le signaler. Le bilan du
grand bond en avant est des plus désastreux, tant que le plan économique qu’écologique
millions de Chinois ont péri de famine, effets des fléaux climatiques amplifiés par les mesures
de cette politique absurde. [...]
Carte de la chine Drapeau de la Chine
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INTRODUCTION

En 1949 naît à côté de l’URSS, un autre grand pays socialiste, la république


populaire de Chine populaire. La victoire remportée par le Parti Communiste dirigé
par Mao Zedong est l’aboutissement d’une série de transformations sur le plan
politique, économique et social. Face aux nombreux défis, les dirigeants
communistes ont exploré différentes voies pour sortir le pays de la pauvreté.

1
I – Rappel historique

A – Tableau de la Chine en 1939-1945

Le 7 juillet 1937, les troupes japonaises envahissent, à partir de la


Mandchourie, tout le reste de la Chine ; le pays est partagé en trois camps : la Chine
communiste au Nord avec comme principale base Yan’an, le régime de Tchang Kai
Check réfugié à Chong Qing et toute la zone occupée par les Japonais qui installent
des régimes vassaux à Nankin et à Pékin.
En décembre 1936, avait été signé un traité de paix entre le Parti
Communiste et le Guo Ming Dang au pouvoir, qui instaura une trêve dans la guerre
civile ; mais le gouvernement nationaliste de Tchang Kai Check ne mène qu’une
guerre défensive, il reste dans l’attente d’une intervention des grandes puissances
surtout les Etats-Unis, pour ne pas user ses troupes afin de préparer les rapports de
force d’après-guerre. De leur côté, les communistes mènent une guerre populaire,
avec une guérilla soutenue par des groupes d’autodéfense paysans mobilisant
quelques 2 à 3 millions d’hommes : ce sont les 4e et 8e Armées Rouges qui assurent
l’essentiel des opérations décisives contre les troupes d’occupation nipponnes. En
1945, le Parti Communiste compte 1,2 million de membres (contre 10 000 en 1935),
encadre également 1 million de soldats et contrôle dans les zones libérées prés de
100 millions d’habitants. C’est pourquoi aux yeux de beaucoup d’observateurs
étrangers et même du Général américain Stillwell (le conseiller militaire de Tchang
kai Check), les communistes incarnent le patriotisme et la défense nationale. A
l’opposé, le Guo Ming Dang apparaît comme le parti du compromis avec les
américains et les anglais, celui de la corruption et du népotisme : la coalition des 4
familles au pouvoir tire largement profit de la guerre pour se livrer au marché noir,
et en détournant l’aide américaine. Donc, la 2e guerre mondiale modifie
complètement les données de la situation politique, économique et militaire de la
Chine.
Les résultats de la seconde guerre sont contradictoires en Chine, car en
apparence, le grand vainqueur est Tchang Kai Check car il est le chef de l’état
internationalement reconnu (il participe à la Conférence de Téhéran en novembre
1943 et devient membre du Conseil de sécurité), qui reçoit la reddition des japonais
en 1945 et signe des traités d’amitiés avec l’Urss et les Etats-Unis. Mais en réalité,

2
c’est la victoire des communistes qui ont baissé les fermages et préparé une nouvelle
société chinoise par la mise sur pied d’organisations de masse (de femmes et de
jeunes), d’une administration locale avec des élections libres à yan’an.
En janvier 1940, Mao Zedong avait rédigé un ouvrage «la Nouvelle Démocratie» où il
propose l’alliance des 4 classes de la société chinoise (paysans, ouvriers, classes
moyennes et capitalistes nationaux).

B – la défaite du Guo Ming Dang

Le 11 octobre 1945, un accord est signé entre les Communistes et les


Nationalistes à Chong Qing : en échange de la réduction de leurs effectifs de l’Armée
Rouge et l’abandon de huit zones libérées dans le Sud, les communistes obtiennent
la convocation d’une conférence multipartite chargée de préparer la réorganisation
du pays.

Par l’intermédiaire du Général Marshall George Marshall, les Etats-Unis


tentent une médiation qui débouche sur un échec ; de même une conférence
consultative convoquée en janvier 1946 envisage la rédaction d’une constitution
démocratique, la fusion des deux armées et un gouvernement de coalition.

En octobre 1946, le Guo Ming Dang convoque une assemblée nationale où les
Communistes sont exclus et opte pour la solution militaire ; les nationalistes
alignent 4 millions de soldats bien équipés, disposent d’une aviation moderne,
bénéficient de l’aide massive des Etats-Unis, ce qui leur permet de prendre dès mars
1947 la ville de Yan’an. Mais au début de 1948, la balance penche en faveur des
communistes, l’Armée Rouge devient une Armée Populaire de Libération empêche
par sa guérilla aux troupes du Guo Ming Dang de sortir des villes. Au sein de
l’armée nationaliste, la corruption se développe, les désertions des soldats
augmentent. Devant cette situation, les Etats-Unis ralentissent leur aide ; le
Maréchal Lin Biao s’empare de la Mandchourie entre Novembre 1948 et le 14
octobre de l’année suivante toutes les autres grandes métropoles chinoises, Pékin,
Nankin, Shanghai et Canton étaient occupées. Tchang Kai Check avec son
gouvernement se réfugie dans l’île de Formose (actuelle Taiwan), protégée par la 7e
flotte américaine. A Pékin, le 1e octobre 19149, est proclamée la République
Populaire de Chine avec comme président Mao Zedong et 1e Ministre Zhou En Laï.
3
Chiang Kai-shek, www.wikipedia.org

II – La République Populaire de Chine sous Mao Zedong

Mao Zedong, aussi appelé le Grand Timonier


Né le 26 décembre 1893 dans le Hunan et mort le
9 septembre 1976 à Pékin, il est considéré comme le Père de la Révolution Culturelle Chinoise
asiep.free.fr

4
A – La reconstruction (1949-1953) : une transition vers le socialisme

En 1949, la Chine est un pays totalement dévasté par 12 ans de guerre civile,
avec une dizaine de millions de morts, un appareil de production détruit, un poids
lourds démographique et surtout un manque de cadres (de nombreux intellectuels
et techniciens ont émigré depuis l’invasion japonaise à la guerre civile).
Le Parti Communiste Chinois doit bâtir une nouvelle société, assurer la
sécurité du pays et développer l’économie ; les premières années du régime sont
placées sous le signe de l’unité nationale, en application des principes de la
«Nouvelle Démocratie». Il est institué un gouvernement de coalition entre les
communistes et les alliés. La Chine n’est pas encore un pays socialiste, c’est
pourquoi dans l’industrie ne sont nationalisées que les entreprises étrangères et
celles appartenant aux grandes familles bourgeoises alliées du Guo Ming Dang ou
qui s’étaient compromises avec les japonais.
La réforme du 28 juin 1950 distribue les terres de grands propriétaires à
quelques 300 millions de paysans pauvres, mais elle ne concerne que la moitié des
terres cultivées. La loi sur le mariage du 30 avril 1950 supprimait la polygamie, les
fiançailles précoces, les infanticides surtout de filles, retarde l’âge du mariage,
autorise le divorce par consentement mutuel. Des campagnes de masse appelées
«campagnes des « anti» sont lancées contre les maux du peuple : la corruption, la
bureaucratie, le gaspillage, la fraude fiscale, etc.

B – La Chine à l’école soviétique : le 1er plan quinquennal (1953-1957)

En 1953, un grand changement s’opère avec l’abandon de la politique de la


«Nouvelle Démocratie» et l’adoption du modèle stalinien. Ce 1er plan quinquennal
donne la priorité à l’industrie qui reçoit 58% des investissements dont 50% pour le
secteur lourd. L’aide financière de l’URSS et l’appui de conseillers techniques
soviétiques permet la réalisation de hauts fourneaux et de redynamiser ceux qui
existaient déjà à Anshan (en Mandchourie), à Wuhan (en Chine centrale).
Dans l’agriculture, la collectivisation est imposée : les paysans sont regroupés
en kolkhozes ou coopératives socialistes de production où la terre, le matériel et le
bétail sont mis en commun et où chacun est rémunéré en fonction de son travail.

5
Les entreprises privées industrielles et commerciales sont étatisées, les artisans
regroupés également en coopératives contrôlées par l’état.
Mais cette politique de socialisation forcée aboutit à des résultats décevants, le
bilan n’est satisfaisant que dans l’industrie ; dans l’agriculture, la production
n’augmente pas alors que la population croît considérablement.
Malgré les nombreux investissements, peu d’emplois furent crées, le
mécontentement gagne les campagnes et les paysans affluent vers les villes. C’est
pourquoi, Mao lance en Mai 1956 la Campagne des Cent Fleurs sous la formule
«Que fleurissent harmonieusement les cent fleurs, que rivalisent bruyamment les
cent écoles». C’est une ouverture vers les intellectuels qui dénoncent la confiscation
du pouvoir par le Parti Communiste et demandent la libération de la littérature, de
l’art et des sciences ; c’est aussi une contestation du modèle soviétique qui sacrifie
complètement la classe paysanne, ce qui alimente la brouille entre les deux pays
d’autant plus que les chinois dénoncent la coexistence pacifique.

C – le Grand Bond en avant : à la recherche d’un modèle chinois de


développement

A la fin de l’année 1957, la Chine va chercher à résoudre ses difficultés


économiques en définissant sa propre voie de développement pour en quelques
années «rattraper la production des puissances d’Europe occidentale» Pour cela, il
lui faudra «marcher sur ses deux jambes» c'est-à-dire faire progresser en même
temps l’agriculture et l’industrie par une mobilisation de la richesse essentielle du
pays, la «main d’œuvre : donc la Chine «compte sur ses propres forces» pour
construire des barrages hydroélectriques et des complexes sidérurgiques.
Le modèle soviétique de développement est abandonné au profit de la politique
du Grand Bond en Avant : les kolkhozes sont transformées en des Communes
Populaires au nombre de 24 000 à partir de 1958. La Commune Populaire réunit
environ 20 000 à 40 000 personnes et rassemble en son sein des fonctions multiples
(santé, éducation, police, etc.) et dispose d’une autonomie de fonctionnement : elle
devient alors la nouvelle cellule de base de la société chinoise.
Mais les résultats sont catastrophiques : la production industrielle ne
progresse pas, celle dans l’agriculture s’effondre (entre 1959 et 1961, des millions de
chinois meurent de faim). Cet échec est dû à l’improvisation, à l’épuisement des
populations avec le surcroît de travail, mais surtout à l’arrêt brutal de l’aide
6
économique et technique soviétique. Dans le Parti communiste, Mao est de plus en
plus critiqué, il est alors obligé de se retirer de la présidence de la république,
remplacé en 1959 par Liu Shao Qi. Les objectifs économiques du Grand Bond en
avant sont revus dans le sens de la modération : le lopin de terre individuel qui avait
été supprimé en 1958, le marché libre est restauré. Mao va essayer de revenir au
pouvoir en lançant la Révolution Culturelle en 1966.

D – la Révolution Culturelle (1966-1969).

L’expression « Révolution Culturelle » signifie une révolution de la civilisation,


de l’idéologie et des mentalités ; la principale cible est le révisionnisme incarné par
Liu Shao Qi et ses partisans (Deng Xiao Ping et le maire de Pékin Peng Zhen), qui
sont qualifiés de « droitiers » ou de contre-révolutionnaires et dénoncés par des
affiches (les Dazibao). Contre ses adversaires, Mao Zedong lance une véritable
offensive contre le Parti qu’il ne contrôle plus depuis 1959, en utilisant l’armée
désormais contrôlée par un de ses proches, le Maréchal Lin Biao et les Gardes
Rouges c'est-à-dire les étudiants et les lycéens ; il bénéficie également du soutien du
Premier Ministre Zhou En Laï.
Cette Révolution Culturelle est lancée en Avril 1966 par des campagnes
d’épuration des milieux intellectuels, littéraires et artistiques, dans les secteurs de
l’économie comme l’industrie « pour transformer de façon radicale les mentalités et
créer un homme nouveau ». Des affrontements violents éclatent un peu partout
entre partisans et adversaires de Mao : en juin 1966, le maire de Pékin, Peng Zhen
est obligé de démissionner, Liu Shao Qi, désigné comme le Khrouchtchev chinois,
tombe en disgrâce et en 1968 il est exclu du Parti Communiste.
La Révolution Culturelle se termine par la victoire de la Gauche puisque que
Mao revient à la présidence de la république, mais elle a fait trop de victimes ; 2
millions de morts avec un appareil industriel détruit désorganisé, un enseignement
bouleversé et une vie intellectuelle censurée. Mais la mort de Zhou En Lai en janvier
1976 et celle de Mao au mois de septembre vont marquer la fin d’une époque dans la
mesure où l’héritage de la Révolution culturelle sera remis en cause. A partir de
décembre 1976, Deng Xiao Ping devient le nouvel homme fort du pays et impose le
renversement de la politique économique du pays : sont remis à l’honneur les
notions de qualité, de rentabilité et de profit. La Chine tourne donc la page du
maoïsme.
7
III – La Chine Populaire après Mao Zedong

A – De nouvelles ruptures

 En 1973, Deng Xiaoping est réhabilité et nommé vice -Premier Ministre. En


juillet 1973, Zhou se fait hospitaliser. Mao apparaît de moins en moins sur la
scène politique. La course à la succession est alors engagée. Le 8 janvier 1976,
Zhou En Lai meurt. Le 4 avril, une manifestation populaire à la mémoire de
Zhou a lieu sur Tiananmen, mais, cette manifestation tourna à l'attaque
contre les radicaux maoïstes. La répression fut lourde. Deng est destitué et
Hua Guofeng est nommé Premier Ministre. Le Parti était de nouveau divisé en
deux. Le 9 septembre 1976, Mao meurt. Un deuil d'un mois est décrété.
Le 7 octobre, la bande des quatre, dont étaient membres entre autres Chen
Boda et Jiang Qing, fût arrêtée. Les étapes de la démaoïsation : « au sein du
Parti Communiste, on assiste à un affrontement politique. Les campagnes se
décollectivisent. Les entreprises privées et collectives sont en plein essor. La
culture se libéralise. L'Economie s'ouvre vers l'extérieur. Les activités privéees,
en passant du commerce à l'opéra de Pékin, reprennent. Hua Guofeng devient
Président du Comité Central, en tant que modéré. En juillet 1977, Deng est
réhabilité en tant que Vice-président du Comité Central. En mars 1978, la
nouvelle Constitution est promulguée. En décembre 1980, on assiste au
procès télévisé de la Bande des quatre. Ceux-ci furent condamnés. En juin
1981, lors du sixième Plénum, le pouvoir de Deng est consolidé. Hua Guofeng
perd la présidence qu'il avait depuis 1976.

 La victoire de DENG Xiaoping : De nombreux dirigeants conservateurs et


centristes sont mis à la retraite. Deng contrôle le Comité Permanent et préside
toujours la Commission des affaires militaires du Parti. En 1982, une nouvelle
Constitution remplace celle de 1978. Elle réhabilite la notion de droit, mais
supprime le droit de grève. A partir de janvier 1984, a lieu la plus grande
entreprise de réformes économiques et sociales. La paysannerie est autorisée à
former des industries rurales ou à pratiquer le commerce. En octobre 1984,
l'industrie et le commerce sont libéralisés, le commerce extérieur est

8
décentralisé. En septembre 1985, lors de la Conférence nationale, les
inégalités dans le monde rural et les risques d'abandon de la production
céréalière au profit des cultures plus rentables, sont mises en valeur. Au
printemps 1986, les dirigeants réformateurs engagent une réforme politique
du système : une libération de la pensée, des élections des représentants à
divers échelons de responsabilité, et la séparation de l'Etat et du Parti.

 Cependant, des oppositions persistent entre Zhao Ziyang, le premier ministre,


qui prônait une poursuite des réformes et a lancé une campagne contre le
"libéralisme bourgeois", et Li Peng, le Vice-Premier Ministre, fils adoptif de
Zhou En Lai, qui lui, incarnait la discipline centralisée et défendait une
ouverture contrôlée à l'extérieur. Durant le XIIIè Congrès d'octobre 1987, Deng
indiqua la voie à suivre et choisit un compromis entre les deux oppositions.
Au début de l'année 1988, le développement économique accrût d'environ 10%
par an. La même année, la campagne anti-corruption fût lancée. Les 3-4
juin 1989, l'Armée Populaire de Libération ouvre le feu sur les étudiants qui
revendiquaient principalement que la démocratie, et dégage la place
Tiananmen avec ses chars. Jiang Zemin est nommé Secrétaire Général du
Parti Communiste. En janvier 1992, Deng Xiaoping se rend à Shenzhen. Il
prône une relance dynamique des réformes et une prééminence de l'ouverture
économique. Des Zones Spéciales sont ouvertes à Shanghai. Le 19 octobre
1992, lors du XIVè Congrès du Parti Communiste Chinois, Deng met en place
sa politique d'"économie socialiste de marché".

 L’après-Mao a été marqué par le retour au pouvoir des experts ou des


pragmatistes qui sont plus soucieux d’efficacité et de progrès économique que
de pureté idéologique. C’est la raison pour laquelle, ils engagent la Chine dans
d’importantes réformes visant à faire d’elle une grande puissance industrielle.
Leur triomphe est favorisée par le rajeunissement des cadres du parti et de
l’état. Sur le plan économique, les «quatre modernisations» lancées par Zhou
En Laï ont été maintenues ; la Chine fait appel à la technologie et aux
capitaux étrangers, reçoit des prêts de grandes banques étrangères. C’est
l’abandon du slogan «compter sur ses propres forces». Pour attirer les
9
investisseurs étrangers, des Zones Economiques Spéciales ou ZES ont été
ouvertes sur la côte orientale. Cette politique d’ouverture a surtout été motivée
par le souci de moderniser l’appareil de production pour procurer à une
immense population en majorité jeune. C’est la raison pour laquelle, le 10 eme
congrès du PCUS avait lancé en 1979 «la politique de l’enfant unique ». Des
mesures exceptionnelles avaient été prises dans l’agriculture pour quadrupler
la production en vingt ans : achat d’usines chimiques clé en main pour la
fabrication d’engrais afin d’augmenter les rendements, l’introduction de
marches privés où les prix sont libres et ensuite l’augmentation massive des
prix agricoles. Ces mesures ont permis de chasser la faim.

B – Permanences dans les ruptures

Cette ouverture sur l’extérieur ne s’est pas accompagnée d’une


démocratisation de la vie politique intérieure ; celle-ci reste dominée par l’existence
d’un parti unique et d’un régime de type dictatorial. Le vent de démocratisation qui a
soufflé dans les pays communistes d’Europe centrale et orientale a eu un écho
profond au sein des intellectuels chinois en particulier la jeunesse estudiantine.
Celle-ci réclame la liberté intellectuelle et la fin du rôle dirigeant du Parti
Communiste chinois. A partir de décembre 1986, les étudiants organisent des
manifestations gigantesques dans les principales villes comme Pékin et Shanghai : le
17 mai 1987, ils demandent la démission de Deng Xiao Ping de la présidence de la
commission militaire du PCUS. Pour mettre fin à ces manifestations, le Premier
Ministre Li Peng fait intervenir l’armée, faisant des centaines de morts et les
principaux dirigeants envoyés en prison.

Conclusion

La victoire des communistes en 1949 a surtout permis la restauration de la


souveraineté chinoise. Les nouvelles orientations économiques du début des années
1980 ont favorisé un rattrapage des pays industrialisés ; « l’empire du Milieu » a
réalisé des records dans les secteurs productifs. Mais elle n’a encore réussi à sortir
ses populations de la pauvreté. L'année 1997 est marquée par plusieurs évènements
qui risquent de modifier la Chine dans son avenir. Deng Xiao Ping meurt le 19
février 1997, ce qui pose le problème de savoir qui sera son successeur. Le 1er juillet
10
1997, Hong-Kong est restitué à la Chine après avoir été sous tutelle britannique
pendant plus d'un siècle et demi.

11
LA CIVILISATION NEGRO-
AFRICAINE
Jadis la notion de civilisation opposait les peuples qui se disaient « civilisés » (grecs, romains) à
ceux qui ne l’étaient pas (barbares). Le mot civilisation n’apparaît qu’au XIII°s ; il signifiait l’état des
habitants des villes par opposition aux campagnards rustres, c’était du

policé, de l’organisé par opposition à la barbarie, à la sauvagerie. Cette définition porte un


jugement de valeur puisque on se réfère à sa propre situation pour juger les autres. De plus en
plus la civilisation est comprise comme l’ensemble des caractères appartenant à une certaine
société, vivant sur un territoire déterminé à un certain moment de son histoire.

La définition se base sur des faits sociologiques bien précis : croyance, coutume, mœurs, langues,
institutions politiques, sociales, économiques. Donc pour être civilisé, il faut avoir :

 Une organisation politique : monarchie, oligarchie, république, théocratie, tyrannie, démocratie…


 -Une forme de société par exemple, nobles, chevaliers, plèbe, esclaves…
 -Un type d’économie ; régime des terres, échanges, techniques culturales…
 -Un système de valeur : morale, croyance, mentalité, sensibilité, écriture…

Tous ces éléments constitutifs d’une civilisation sont pris globalement mais n’ont pas la même
valeur. En effet les faits religieux, techniques et économiques sont plus importants que les modes
vestimentaires ou les goûts culinaires ou même les institutions politiques qui sont éphémères.
Au total la civilisation d’absolu, de subjectif, d’objectif n’existe pas.
Une civilisation doit pouvoir définir des attitudes à suivre devant des faits naturels et surnaturels.
Elle doit pouvoir donner des réponses aux grands problèmes moraux, métaphysiques, sociaux et
politiques. Pour donner de telles réponses la civilisation se base sur les traditions.
Les grandes civilisations se diffusent grâce aux guerres, aux langues commerciales, aux échanges
intellectuels, à la colonisation, la religion, les masses média.

LES CIVILISATIONS AFRICAINES


Longtemps considéré comme dépourvue de civilisation, l’Afrique noire en connaît pourtant qui
n’a rien à envier aux autres civilisations. Il s’agit de civilisation très nombreuse et e beaucoup n’ont
pas encore fait l’objet d’étude exhaustive. Ces civilisations évoluent sans cesse et s’enrichissent
des apports étrangers, notamment depuis la colonisation au point de ne plus paraître
authentique. Cependant les éléments traditionnels demeurent très tenaces dans les civilisations
africaines en mutations.

1. Les caractéristiques de la société traditionnelle:


A. Les structures sociales
La société africaine est essentiellement communautaire. Chaque unité sociale forme un tout au
sein duquel l’homme se sent pleinement intégré.

 La parenté et la solidarité: La parenté est le cadre, la base de toute organisation sociale africaine.
Le clan étant un groupe formé par tous les descendants d’un ancêtre lointain, réel ou mythique,
ayant conscience d’une filiation commune est formé de plusieurs familles très étendues. Il peut
être divisé en lignages. Le lignage rassemble tous les descendants en une seule ligne d’une seule
personne particulière. Exemple : la ligne masculine donne la parenté patrilinéaire. La ligne
féminine donne la parenté matrilinéaire.
 La solidarité : I y a un profond lien de solidarité entre parents, tous sensibles à leur commune
appartenance. C’est dans le groupe que le noir trouve son équilibre. Isolé il perd une partie de sa
confiance en soi. Cependant cet esprit de solidarité constitue de nos jours un problème sérieux
pour les fonctionnaires sollicités par les innombrables parents.

a. L’organisation familiale
La communauté familiale est la base de la cellule sociale. C’est l’homme le plus âgé qui est le chef
de famille. On l’appelle zaksoba chez les Mossi ; fâ chez chez les Malinké ; Nanan chez les Akan ;
Lèhou chez les Sénoufo. Il est le gérant des biens de la famille. L’homme assure toutes les
responsabilités au niveau de de la famille. Les familles vivent en communauté. La hiérarchie
sociale repose sur les critères suivants : l’âge et le sexe. La société est dominée par les vieux.
L’homme y tient une place privilégiée par rapport à la femme. Mais quelques soient les liens de
parenté, les membres d’une même génération se considèrent comme frères et sœurs. Tous les
travaux se font en commun. En général, les mariages sont des alliances scellées par la dot.

b. L’organisation sociale
La société africaine est architecturée et parait comme essentiellement hiérarchisée. Elle
comprend :

 Les Nobles : on naît noble .On les trouve à la tête de l’État et de l’armée.
 Les hommes libres et les gens de castes .Ils sont artisans ou agriculteurs et travaillent pour leur
propre compte. Les gens de castes sont spécialisés dans le travail artisanal. En général les gens
de caste ne peuvent se marier qu’entre eux.
 Les esclaves : ils sont au bas de l’échelle sociale. Ce sont les principaux producteurs de la société.
Ils ont des descendants et possèdent des cases et des terres .Ils peuvent être affranchis.

B. Les structures politiques


Les sociétés africaines connaissent plusieurs formes d’organisation politique.
a. La tribu : c’est un assemblage de clans liés en général par la langue. A sa tête il y a un chef qui
à un caractère religieux. Celui-ci est assisté d’un conseil de chefs de clans et de dignitaires.
b. Le royaume : c’est un état centralisé. Le roi appartient à la lignée fondatrice du royaume.
Personnage sacré, le roi détient les pouvoirs politiques militaires et religieux. Mais son pouvoir
est limité par des conseillers et surtout par des coutumes ancestrales. En réalité, le roi règne mais
la coutume gouverne. Les États théocratiques (Nord du Nigeria et du Cameroun) sont appelés
sultanats ou Émirats.
c. Les sociétés secrètes : Ce sont des organisations politico-religieuses. Les membres sont initiés
et sont inconnus des autres membres de la société. Ils ne se produisent en public que caché sous
des masques. Leur rôle est de faire respecter la coutume et susciter la crainte parmi la population.

C. Les fondements magico-religieux


Longtemps très mal connues , les religions africaines étaient considérés comme des pratiques
fétichistes sans grande portée ; par fétichisme on entendait le culte voué à des “fétiches ” statues
et objets symbolisant les esprits ou les dieux. L’africain est avant tout un croyant qui vit dans
l’intimité des puissances invisibles dans un système cosmique, dans un ensemble cohérent. Tout
acte malheureux peut provoquer une catastrophe. L’animisme est la religion première des
africains. L’africain croit en l’existence d’un être suprême : Wende en Mossi ; Kolotioloh en
Sénoufo. On ne peut atteindre cet être que par l’intermédiaire des génies, des esprits, les âmes
des anciens qui sont dans la nature. Toute activité humaine doit tenir compte du concours des
génies qu’il faut d’abord consulter. La nature renferme des puissances invisibles.

 Les totems : puissances accordant ses faveurs à certains clans…


 Les mânes : les ancêtres
 Les divinités : on fait souvent des offrandes aux génies, aux divinités, et aux ancêtres.

a . L’Islam noir
L’islam a pénétré en Afrique noir au Moyen Age grâce aux commerçants et aux marabouts
ambulants. Cette religion a été réinterprétée par les noirs. Elle s’est développée grâce à la
polygamie. L’islam a intégré les divinités africaines, “les djinn” ou les génies intermédiaires entre
Dieu et l’Homme. Le marabout confectionne les talismans destinés à soigner, prévenir les
maladies, écarter les dangers.

D. L’aspect culturel

a. L’Art
L’art est sacré. Tous les objets d’art sont des représentations de certaines divinités .Ils incarnent
aussi l’esprit des ancêtres morts. L’art se manifeste dans l’architecture sous la forme de huttes en
terre, rondes ou rectangulaires, et dans la sculpture. Le bois, la terre, l’ivoire sont des matériaux
de sculpture qui permettent de fabriquer des masques, des statuettes, des meubles, des
instruments de musique. C’est art utilitaire qui respecte les normes de la société.
b. La littérature orale.
L’humidité et la chaleur ne favorisent pas la conservation des vestiges historiques. Cette situation
donne toute son importance à l’oralité en Afrique Noire. Celle-ci porte sur les contes, les fables,
les proverbes. La littérature orale utilise toutes les langues africaines.

II . La vie économique traditionnelle


La terre généreuse offre une variété de produits aux populations: fruits, tubercules, lianes,
gibiers, poissons. Des peuples comme les pygmées continuent de vivre de chasse et de cueillette.
Les autres produisent ce dont ils besoin pour leur alimentation.

A . La production
Les techniques de production sont variées, mais les principales sont la jachère et la culture sur
brûlis. Au niveau de la production il faut remarquer l’extrême spécialisation de certains groupes
sociaux. Il y a des peuples agriculteurs, des peuples éleveurs.
Chez les peuples éleveurs (les Peuls), le bétail signe de richesse, peut être une propriété collective
ou individuelle.
Chez les peuples agriculteurs, chaque société à sa façon de partager les terres. Le territoire du
village appartient à la collectivité villageoise mais géré par le chef de terre. Il est partagé en
parcelles dont chacune est l’objet d’un droit d’usage, d’un héritage qui doit être laissée comme
telle aux descendants du clan ou de la famille.

B. Les échanges
Le « don », le cadeau joue un rôle très important dans la société traditionnelle africaine. La
fonction première des échanges est de manifester des liens sociaux. Ex. la dot matrimoniale se
traduit par le don d’une femme contre le don d’un bétail. On donne et on reçoit à l’occasion des
naissances, des mariages, des funérailles. Le don donne de l’importance à l’homme. L’homme
important est celui qui donne et non celui qui possède.
Le système de troc a permis l’échange des produits, mais l’Afrique a connu aussi la monnaie faite
de coquillages (cauris) ou de pièces métalliques .Les prix ne sont pas fixés rationnellement. Le
marchandage est de rigueur. Les pistes caravanières ont mis en contact les zones de forêt et de
savane permettant ainsi des échanges à longue distance.

III . Les transformations de la société

La présence des européens a eu un impact sur les peuples d’Afrique Noire. Cet impact varie selon
les régions et les sociétés. Les zones côtières, les zones riches qui ont beaucoup intéressée les
européens ont plus bouleversées. Cependant il existe des traits communs à toutes les sociétés.

A. Au plan social et politique

a. La dislocation des unités familiales


L’introduction de l’argent dans les sociétés a eu pour conséquence la dislocation des familles.
L’individu à la recherche de l’argent tend à se délivrer de la tutelle familiale. Dans cette
émancipation individuelle l’homme veut être seul chez lui, se marier à son gré, profiter au
maximum de son travail. Les tribunaux modernes prennent le parti de l’individu opprimé par la
société.
La ville moderne est la vitrine de l’occident. La population est constituée de déracinés. C’est un
ensemble hétérogène, rassemblant des individus de diverses ethnies, religions, régions. Elle a ses
modes vestimentaires, son langage, ses valeurs. L’argent y est au centre de toutes les relations.
La ville garde cependant des traits traditionnels à travers les quartiers ethniques.
Cette transformation se traduit par l’apparition d’une nouvelle hiérarchie sociale. La bourgeoisie
noire constituée de grands planteurs, de commerçants, de hauts fonctionnaires, d’hommes
d’affaires est au sommet de la nouvelle hiérarchie sociale. Cette bourgeoisie a un niveau de vie
très développé qui tranche avec celui de leurs compatriotes. A côté de cette classe, on trouve les
petits salaires, les ouvriers, les sans emploi qui constituent la population la plus nombreuse
b. Les transformations des structures politiques
La colonisation a porté des coups durs aux chefs traditionnels. Certains ont été écartés du
pouvoir, d’autres ont vu leur autorité confirmée. Beaucoup de jeunes gouvernements ont mis de
côtés les chefs traditionnels. Cependant une partie de l’élite politique est issue de la chefferie
traditionnelle. Les nouvelles structures politiques sont :

 Les partis politiques


 Les sections et sous-sections des partis politiques
 Les associations

La plupart des états africains se sont appuyés pendant longtemps sur un parti politique unique.
Aujourd’hui la démocratie devient une réalité avec le développement du multipartisme.

B . Les transformations religieuses


L’implantation de l’islam est très ancienne (dès le VIII s). L’islam a été le ferment d’un certain
nationalisme africain. Les grands résistants ont été des musulmans : Ex. Samory Touré ; El Hadj
Omar …
Le christianisme n’a pas le même succès que l’islam. Il a eu du succès en Afrique Orientale, au
Congo, en Angola, au Cameroun du Sud. Il a longtemps méprisé en bloc la superstition, le
fétichisme, la sorcellerie des africains. C’est ce qui explique que les missionnaires n’aient pas
réussi à implanter le christianisme en profondeur. Mais l’Afrique a par ailleurs, africanisé le
christianisme. Beaucoup de religions syncrétiques sont nées sur la base des emprunts au
christianisme et à l’animisme .Ex. Le Kimbanguisme au Congo ; le Harrisme en Côte d’Ivoire.

C. L’évolution des structures économiques


Certes, il existe encore le lopin de terre, mais la tendance est la création de très grandes
exploitations agricoles de plus de 10 ha. En ville, surtout dans les capitales, l’on rencontre
beaucoup d’industries. L’économie de subsistance a donc fait place à une économie de marché
avec une augmentation considérable de la circulation des richesses. Aujourd’hui la réussite de
l’homme est fonction de l’acquisition des biens matériels.

Conclusion
La civilisation négro-africaine caractérisée d’une part par l’importance des liens de parenté et la
vie communautaire et d’autre part par une économie de subsistance est de nos jours en pleine
mutation. Partout les Etats ont mis en place des économies modernes qui parachèvent ainsi la
transformation de la société résolument tournée vers l’Occident.
Le Maghreb sous domination française comprenait deux protectorats, la Tunisie et le Maroc,
un département l’Algérie. La nouvelle constitution d’octobre 1946 considérait la Tunisie et
la Maroc comme des territoires devant évoluer dans l’Union Française mais l’Algérie était
considérée comme une partie intégrante du territoire de la métropole. Le drame algérien,
c’est à dire cette guerre de libération de 1954 à 1962 trouve son origine dans le refus des
autorités françaises de réformer le statut colonial des Algériens musulmans.

I – Une colonie de peuplement

Après la pacification de tout le pays, l’Algérie devient après 1871, une terre d’immigration
pour des autorités coloniales françaises. Cette immigration massive aura comme conséquence
majeure l’expropriation des terres des populations musulmanes : le nombre de colons passe
189 000 en 1854 à 800 000 en 1914. Plus du tiers des terres passent des autochtones passe
aux mains des colons qui y développèrent une agriculture intensive moderne où dominent la
viticulture et les légumes primeurs après la réalisation des grands travaux de drainage et
d’irrigation. Cette colonisation agricole allait entraîner l’appauvrissement et la désagrégation
de la société musulmane.
L’exclusion des musulmans se manifestait également sur le plan administratif et politique :
une minorité d’Algériens pouvait prétendre à une naturalisation, ce sont « les évolués »
(instituteurs, médecins, pharmaciens, avocats ou commerçants) qui n’exprimait qu’un désir
d’assimilation. Cette élite allait s’exprimer à travers le « Mouvement Jeunes Algériens » dont
les figures de proue furent le Dr Bendjelloul et Ferrat Abbas qui ne réclamaient que
l’assimilation entière et l’égalité en droits plutôt que l’indépendance.

II – Évolution du nationalisme algérien

Entre 1920 et 1940, la population musulmane passe de 5 à plus de 7 millions d’habitants


contre moins d’1 million d’européens, mais le système électoral en vigueur favorisait plus
ces derniers. Les musulmans divisés en arabes et kabyles qui étaient privés du droit de vote
pour les élections et n’étaient représentés que par le tiers des postes dans les assemblées
locales. C’est au sein des algériens musulmans émigrés en France que naît en février 1926,
l’Etoile Nord Africaine créée par Messali Hadj ; mais il est dissout en 1929 et est remplacé
en 1936 par le Parti Populaire Algérien dont le programme était l’indépendance de l’Algérie.
Dans le contexte général de renaissance islamique qui s’est emparé du monde arabe depuis la
fin du 19 e siècle, apparaît en Algérie une autre tendance nationaliste : le mouvement du
Cheikh Abdul Hamid Ben Bâdis dont le slogan est « l’Algérie est ma patrie, l’arabe ma
langue et l’islam ma religion »

III – De la deuxième guerre mondiale à l’insurrection algérienne

Pendant la guerre, les populations musulmanes restent loyales vis à vis de la métropole :
l’élite musulmane se range du côté de Ferhat Abbas pour lutter contre le fascisme. C’est dans
ce contexte que Ferhat Abbas rendit public en février 1943, « le Manifeste du Peuple
Algérien » dans lequel, il réclame la constitution après la guerre d’un état algérien autonome,
démocratique et fédérée à la France.
Le CFLN dirigé par le Général De Gaulle, (installé à Alger depuis juin 1943) réagit par
l’ordonnance du 7 mars 1944 qui accorde la citoyenneté française à quelques 60 000
algériens musulmans, élargit leurs droits électoraux et augmente leur participation dans la
fonction publique. Le 8 mai 1945, éclate une révolte populaire à Sétif qui gagne les
campagnes et les autres villes du pays comme Oran et Constantine. Au massacre de 21
européens, la riposte de l’armée française est féroce, 6000 à 10 000 morts chez les
1
musulmans algériens et leurs leaders dont Ferhat Abbas arrêtés. Au début des années 1950,
apparaît une nouvelle génération de nationalistes algériens qui rejettent tout réformisme et
envisage le recours à la révolution : une fraction dissidente crée l’Organisation Spécial),
avec comme chef Ahmed Ben Bella qui va donner naissance au Comité Révolutionnaire
d’Unité et d’Action (le CRUA). Celui-ci déclenche le 1e novembre 1954, l’insurrection
algérienne sous le nom de Front de Libération Nationale ou FLN avec comme objectif la
restauration d’un état algérien souverain, démocratique et social.

IV – L a Guerre d’Algérie et la chute de la 4eme République Française

Au moment où la France se désengage de l’Indochine en juillet 1954, elle tombe dans une
nouvelle guerre coloniale. Le Président du Conseil Pierre Mendès-France affirme aussitôt le
caractère français de l’Algérie : « l’Algérie, c’est la France » d’où la volonté de réduire le
problème à une stricte affaire intérieure.
Ensuite, le gouvernement français dirigé par Guy Mollet décide d’intensifier l’effort
militaire ; les parachutistes du Général Massu réussissent à démanteler les réseaux du FLN de
la Casbah d’Alger où étaient organisés les attentats en milieu européen. En métropole, la
question algérienne divise l’opinion : les partisans de l’Algérie française se recrutent dans les
milieux de la droite, d’extrême droite qui dénoncent « la trahison des hommes politiques » et
qui demandent « d’exterminer les rebelles et leurs complices » alors que des intellectuels de
gauche comme Jean-Paul Sartre, François Mauriac dénoncent l’utilisation de la torture par
l’armée française, demandent une solution négociée au conflit et parfois s’engagent
ouvertement aux côtés du FLN.
La guerre d’Algérie prend alors une résonance internationale car elle est évoquée à l’Onu, le
FLN dont le siège se trouve au Caire est soutenu par les pays arabes, ses combattants
trouvent refuge et ravitaillement en Tunisie et au Maroc. C’est pourquoi, en octobre 1956,
l’armée française intercepte un avion transportant les dirigeants du FLN et en février 1958,
elle bombarde le village tunisien de Sakhiet-sidi-youssef.
Après la chute du gouvernement de Guy Mollet en mai 1957, Pierre Pflimlin réputé favorable
à une solution négociée du problème algérien est appelé à former un gouvernement. Le jour
de son investiture, le 13 mai 1958, une émeute éclate à Alger, un Comité de Salut Public
présidé par le Général Massu exige le maintien de l’Algérie dans la république française et le
retour du Général De Gaulle. Celui-ci se déclare prêt à revenir au pouvoir. Le 1e juin 1958, il
devient le président du conseil avec les pleins pouvoirs avec pour mission de préparer une
nouvelle constitution et de la soumettre au référendum.

V– Le Général De Gaulle et le règlement de la question algérienne

Le Général De Gaulle va mettre 4 ans pour trouver une solution à la question algérienne.
Le 4 juin 1958, il se rend à Alger et prononce un discours dans lequel, il lance « je vous ai
compris » et parle de citoyens à part entière avec les mêmes droits et un seul collège. La
réaction du FLN est négative, en septembre 1958 est crée le Gouvernement Provisoire de la
République Algérienne (GPRA) avec comme président
Ferhat Abbas.
En octobre 1958, dans le discours de Constantine, le Général De Gaulle annonce la création
de 400 000 nouveaux emplois, la distribution de 2500 ha de nouvelles terres aux agriculteurs
musulmans dans 5ans, etc. Porté au pouvoir par l’action des adversaires de la décolonisation
notamment les chefs de l’armée, le Général De Gaulle est obligé d’en tenir compte, c’est
pourquoi la lutte s’intensifie contre les combattants du FLN : l’armée française frustrée de la
défaite à Dien Bien Phu, considère que sa mission est de « conserver l’Algérie dans la
France ». Pour les chefs militaires, c’est une guerre contre le communisme.
Mais le 23 octobre 1958, le président français propose dans une conférence de presse « la
paix des braves » ; soutenu par une large majorité de l’opinion française, De Gaulle se rallie
progressivement à l’idée d’une «Algérie algérienne» : le 16 septembre 1959, il reconnaît le

2
droit à l’autodétermination du peuple algérien et la possibilité de choisir entre 3 solutions (la
sécession, la francisation complète ou l’association avec la France). Il va alors rencontrer les
oppositions de l’armée d’Algérie soutenue par la population européenne, les Pieds Noirs, qui
parlent de trahison. Au référendum du 8 janvier 1961, le peuple français se prononce à 75%
pour le droit à l’autodétermination du peuple algérien. En février 1961, est créée
l’Organisation de l’Armée Secrète ou OAS qui va multiplier les attentats en Algérie et en
France (contre le Général De Gaulle : l’attentat du Petit Clamart). Le 22 avril 1961, les
Généraux Salan, Jouhaux, Zeller, Challe prennent le pouvoir à Alger et menacent de lancer
des parachutistes sur Paris, c’est à dire contre le gouvernement gaullien ; mais la tentative de
putsch échoue le 25 avril. De longues et difficiles négociations s’ouvrent à Evian entre le
gouvernement français et le FLN : elles débouchent sur la signature des accords du 18 mars
1962 qui mettent fin à la guerre et reconnaissent l’indépendance de l’Algérie. Mais la fin du
conflit est tragique ; des affrontements sanglants opposent à Alger l’Armée et les pieds- noirs
poussés par l’OAS. Des Européens et des Harkis, victimes de représailles, abandonnent tous
leurs biens, prés d’un millier de pieds-noirs se réfugient en Métropole.
En septembre 1962, l’Algérie devient une « république populaire » et démocratique dirigée
par Ahmed Ben Bella.
En Algérie comme ailleurs dans ses territoires sous domination, la France n’était pas prête à
affronter avec réalisme le phénomène de décolonisation. Ce drame algérien s’explique par
l’impossibilité pour les communautés européenne et musulmane de s’accorder et de bâtir une
nation.

3
INTRODUCTION

Le drapeau de la république d’Angola, Le drapeau de la République de Guinee Bissau


http://www.infoplease.com http://www.quid.fr

L’implantation portugaise est très ancienne en Afrique ; elle date du 15e


siècle. Si l’Angola était considéré depuis la perte du Brésil en 1822 comme une
colonie de peuplement, la Guinée Bissau et les îles du Cap Vert qui forment les
seules possessions portugaises à l’extrémité occidentale du continent,
deviendront surtout après le second grand conflit, des terres d’exploitation.
Cette colonisation portugaise était devenue anachronique d’autant plus la
métropole considérait que les colonies n’étaient pas destinées à acquérir
l’indépendance au moment où les territoires sous domination britannique ou
française, connaissaient une évolution vers l’autodétermination. C’est ce qui
explique le déclenchement de la lutte armée qui aboutit à la libération totale des
deux pays en 1975.

1
I – une colonisation anachronique

A – l’Angola : une colonie de peuplement

La carte de l’Angola, http://www.merriam-webster.com

Après congrès de Berlin de 1884-1885, un vaste territoire allait être


conquis vers l’intérieur à partir de la côte de Luanda et former plus tard
l’Angola.

Aux yeux des portugais, ce territoire constituait une « nation plus qu’une
colonie » ; il attira un nombre important de colons portugais, environ 35 000
entre 1900 et 1950, d’abord des populations pauvres ou illettrés, ensuite des
artisans, des ouvriers qualifiés, des manœuvres ou paysans dont les contacts
avec les populations locales donnèrent naissance à une immense couche
intermédiaire de métis.

Le Portugal étant l’un pays les plus sous développé d’Europe occidentale
avec un revenu par habitant très faible et une forte natalité cherchait un
exutoire démographique.

2
De 1950 à 1960, on assiste à un gros effort économique pour moderniser
le pays par un appel au capital étranger : l’exploitation pétrolière était entre les
mains de firmes belges, des capitaux de la société industrielle Krupp étaient
consentis dans les mines de fer.

En même temps, se développèrent les cultures de plantation comme le café


dont les exportations assuraient 40% de la valeur des exportations de l’Angola.

Cette promotion sur le plan économique n’a pas été complétée par une
évolution sociopolitique parallèle : la politique officielle portugaise fut de
concentrer les angolais par tribus, par chefferies et par familles, ce qui va faire le
lit du tribalisme qui se manifestera dans les organisations nationalistes.

B –la Guinée Bissau, une colonie d’exploitation

Carte de la République de Guinée Bissau, www.maps.com

3
Contrairement à l’Angola, la Guinée Bissau reçut moins de colons
portugais. Dans les villes, on notait une petite bourgeoisie d’assimilés et de métis
formant un prolétariat pauvre.

Sur le plan administratif, les chefs traditionnels et les assimilés étaient


confinés à des tâches d’auxiliaires surtout pour prélever l’impôt et l’organisation
du travail forcé. Egalement, les portugais ont également encouragé les
antagonismes ethniques, entre les musulmans (les peulhs et les mandingues) et
les groupes animistes (balantes, pepels et mandjaks).

Le régime de Salazar au pouvoir au Portugal, considérant que les colonies


n’étaient pas destinées à acquérir l’indépendance, mais à devenir des provinces
portugaises, militait en faveur d’une politique d’assimilation : en 1951, elles
reçurent le nom de Provinces d’outre-mer : tous les habitants, qui étaient des
citoyens, prenaient part à l’élection du président de la république et étaient
représentés à l’Assemblée nationale.

On comptait alors 3 représentants pour l’Angola, 3 pour le Mozambique, 1


pour la Guinée, et 1 pour Sao Tomé. Pour maintenir l’ordre, de nombreux
soldats portugais étaient stationnés en permanence dans ces Provinces d’outre-
mer.

4
II – le déclenchement de la lutte armée
et l’isolement du Portugal

Amilcar Cabral 1924-73, http://www.caboindex.com


Figure emblématique de la lutte pour l’indépendance de la Guinée Bissau.

C’est au sein des intellectuels assimilés et métis ayant effectué des études
universitaires en métropole et qui ont une forte influence des idées marxistes
que va s’organiser la contestation nationaliste : parmi ceux-ci, il y a le
mozambicain Eduardo Mondlane, le principal leader nationaliste de la Guinée
Bissau Amilcar Cabral, et les dirigeants des mouvements de libération angolais
comme Agostihno Neto et Marcelino Dos Santos.

En Angola et en Guinée Bissau et dans les Iles du Cap Vert, le


nationalisme qui s’est donc manifesté avec vigueur après le seconde guerre avec
la création en 1956 du Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola ou
MPLA au sein de la petite bourgeoisie des villes, des ouvriers et des paysans et
du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée Bissau et des îles du Cap
Vert ou PAIGC, n’entrera véritablement en lutte ouverte contre le colonialisme
portugais qu’au début des années 1960.

A la veille du déclenchement de la lutte armée en 1961, les colonies


portugaises étaient cernées de pays noirs indépendants, dont certains allaient
devenir les bases arrière des armées de libération : ce sont la Guinée-Conackry
et le Sénégal de part et d’autre de la Guinée-Bissau ou le Congo-Léopoldville. La
lutte anti portugaise y trouvera des appuis.

En 1961, ce sont des séries d’explosion à Luanda et des attaques urbaines


dans le Nord et le Nord-ouest en Angola, qui donnent le signal de la guerre sur
tous les fronts dans l’empire colonial portugais.

5
C’est un ensemble d’actions mal préparées et mal coordonnées qui
échouent et les représailles civiles et militaires déclenchent un exode de 15 000
à 20 000 personnes vers le Congo-Léopoldville.

C’est deux ans plus tard que le PAIGC entre en guerre. Le Portugal se
refuse à discuter avec « ceux qu’il qualifie de communistes « et cherche à obtenir
le soutien du monde occidental en essayant d’attirer les capitaux extérieurs vers
l’exploitation des richesses minières et les projets de mise en valeur.

Mais en 1971-1972, le Portugal dépense la moitié de son budget national à


entretenir prés de 200 000 soldats et se trouve dans une impasse : il est de plus
en plus isolé sur la scène internationale.

Les partis nationalistes en lutte contre le colonialisme portugais


obtiennent des appuis extérieurs ; le leader nationaliste bissau-guinéen Amilcar
Cabral mène une intense activité diplomatique, il prend la parole à la 163e
session du conseil de sécurité et obtient l’envoi d’observateurs dans les
territoires libérés du 2 au 8 avril 1972.

La Chine et l’Urss fournissent des armes et des conseillers qui transitent


par le Comité de libération de l’OUA.

Les partis nationalistes comme le MPLA en Angola et le Frelimo au


Mozambique, s’inspirant de l’exemple cubain choisissent comme modèle les pays
de l’Est, ce qui pousse les Etats-Unis à encourager les formations antimarxistes
comme l’UNITA de Jonas Savimbi et le FNLA de Roberto Holden.

Mais les nationalistes dans les territoires portugais reçoivent la sympathie


du Vatican et obtiennent la tenue à Rome en juin 1970, d’une conférence
internationale d’appui à leur lutte.

L’Organisation de l’Unité Africaine réussit, en 1970, à décrocher du


Conseil de Sécurité la condamnation solennelle du Portugal et une déclaration
du droit à l’indépendance des peuples coloniaux.

6
Cette situation internationale défavorable entraîne l’abandon du combat
pour le maintien des possessions par le Portugal ; le coup d’état militaire ou
la « révolution des œillets » du 24 avril 1974 met fin au régime fasciste portugais
de Marcello Caetano ; des négociations entamées en mai 1974 débouchent sur
la reconnaissance de l’indépendance de la Guinée Bissau au mois de septembre,
et le PAIGC obtient le rattachement des îles du Cap Vert en juillet 1975.

Les accords d’Arvor en janvier 1975 prévoyaient l’indépendance de


l’Angola au mois de novembre 1975, mais la violence s’est imposée jusqu’en
octobre 1975 à cause des incidents très graves entre la population noire et
blanche dont la majeure partie s’exila en République Sud-Africaine.

Entretemps, un gouvernement de transition quadripartite devait assurer


l’intégration des forces armées et l’organisation d’élections générales ; des
dissensions apparurent dés le mois de mars 1975 et une violente lutte pour le
pouvoir s’engagea entre d’un côté le MPLA d’Agostinho NETO et de l’autre le
FNLA de Roberto Holden et l’UNITA de Jonas Savimbi.

Cette guerre civile connaîtra une dimension internationale avec les


interventions étrangères multiples motivées par les nombreux intérêts
économiques.

7
Conclusion

La décolonisation des territoires sous domination portugaise ressemble à


celle de l’Algérie par le refus de la métropole de céder l’indépendance en
considérant ses colonies comme des provinces outre-mer. Cependant,
l’accession à la souveraineté nationale a fait place à une impasse politique dans
pays les plus nantis comme l’Angola la faisant entrer dans le conflit Est-ouest.

8
DÉCOLONISATION
Décolonisation, processus historique qui a conduit les pays colonisés à l’accession à
l’indépendance. La décolonisation, entamée dans les années trente par les Britanniques, est
devenue une issue inévitable après l’effondrement de la puissance et du prestige des
métropoles durant la Seconde Guerre mondiale.

Elle s’est déroulée en plusieurs étapes : de 1945 à 1954, la plupart des pays d’Asie s’émancipent
; de 1945 à 1965, c’est le tour des anciennes colonies en Afrique ; de 1965 à 1991, on assiste à
une troisième phase qui voit s’achever la décolonisation et les derniers territoires dominés
accéder à la liberté, tandis que l’éclatement de l’Union soviétique marque la fin du processus.

Enjeu de nombreux conflits, source de frustration pour les pays qui, tels l’Allemagne et l’Italie,
s’étaient lancés tardivement dans l’aventure, la colonisation a été l’un des phénomènes majeurs
de l’histoire mondiale au xixe siècle et dans les premières décennies du xxe siècle. Cependant,
le système colonial, tant par ses justifications que par son application, contenait en germe sa
propre disparition

1. LES PRÉMICES
La colonisation se voit justifiée non seulement par les avantages économiques qu’elle
représente pour les puissances européennes, mais aussi par le développement qu’une telle
situation assure aux pays colonisés. Selon la doctrine admise alors, la colonisation est devenue
un système d’échanges entre les métropoles, qui vendent leurs produits manufacturés à leurs
possessions d’outre-mer, et ces dernières, qui apportent leurs ressources et leur main-d’œuvre.
L’action « civilisatrice » des pays européens doit surtout permettre aux populations soumises
d’accéder progressivement au niveau social, culturel et moral des puissances colonisatrices ; à
terme donc, la colonisation doit disparaître. Mais les termes de cette échéance demeurent fort
lointains dans l’esprit des métropoles. Certes, la participation des colonies à l’effort de guerre
entre 1914 et 1918 a suscité l’espoir de voir se modifier les rapports entre les deux parties,
mais, dès 1919, les puissances coloniales reprennent comme avant leur domination. Seules les
colonies de peuplement comme le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud
voient leur situation se modifier, passant d’un statut de subordination à une position d’égalité
au sein du Commonwealth.

Cependant, même si durant l’entre-deux-guerres les puissances coloniales ne voient pas la


stabilité de leurs empires remise en cause, les idées nationalistes chez les peuples colonisés
connaissent un essor certain.
Le retard économique des pays coloniaux s’avère très important et les métropoles ne font rien
pour le combler. Au contraire, elles s’en tiennent à l’idée que chaque colonie doit pouvoir
prendre en charge ses propres investissements pour se développer et coûter le moins possible
aux contribuables européens. Mais, ce faisant, les puissances coloniales doivent s’appuyer sur
les autorités traditionnelles pour administrer les différents pays, permettant ainsi aux cadres
administratifs et politiques des futures indépendances de se mettre en place.

La colonisation favorise surtout l’apparition et le développement d’élites locales, commerçants,


négociants, bourgeois et intellectuels, qui restent exclues du pouvoir confisqué par les colons et
le personnel de la métropole. Leurs frustrations les incitent à se radicaliser peu à peu et à
abandonner leurs revendications tendant à l’assimilation pour devenir nationalistes. Formés en
métropole, frottés à la culture et aux idées occidentales, ils utilisent les valeurs telles que l’État-
nation, la république, le socialisme ou le libéralisme pour dénoncer le colonialisme et justifier
leurs revendications à l’indépendance.

Dans le même temps, en Europe, dès 1919, se diffusent les idéaux défendus par le président
Thomas Woodrow Wilson, concernant en particulier le droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes, thème qui rencontre chez les colonisés une forte résonance, ainsi que ceux de
l’anticolonialisme et du communisme, qui fait de la lutte anti-impérialiste l’un des points
principaux de son programme. Cette diffusion favorise l’émergence d’un courant intellectuel et
politique hostile au maintien de l’empire colonial, qui s’efforce en métropole même de soutenir,
voire de relayer, les mouvements indépendantistes. Plusieurs tentatives ont lieu pour répondre
à cette attente mais, soit que les solutions envisagées aient été trop timides, soit que les colons
s’y soient opposés fortement, elles n’aboutissent pas, comme en témoigne l’échec du projet
Blum-Violette visant, en 1936, à octroyer le droit de vote à 25 000 Algériens.

Dans les colonies mêmes, les premiers mouvements s’esquissent et connaissent parfois le
succès. En Égypte, le parti nationaliste, le Wafd, triomphe lors des élections de 1924 ; il accède
ainsi au pouvoir et incite les Britanniques à négocier l’évacuation de leurs troupes du pays
(1936) sauf dans la zone du canal de Suez. De même, en Irak, les Britanniques préfèrent
prendre les devants et signent avec les Irakiens un accord leur permettant de conserver des
bases militaires tout en accordant la souveraineté à Bagdad.

D’autres actions jettent les bases d’une future indépendance et ont, par leur portée symbolique,
un retentissement mondial qui favorise la prise de conscience du problème par l’opinion
publique internationale, comme les campagnes de boycott menées en Inde dans les années
trente par Gandhi sous le signe de la non-violence.
De nombreux partis, futurs cadres politiques de l’action nationaliste, se créent également : dans
les Indes néerlandaises, le Parti nationaliste indonésien (PNI), fondé par Sukarno en 1927 ; en
Tunisie, le Néo-Destour, par Habib Bourguiba en 1934 ; en Algérie, l’Étoile nord-africaine (1926),
puis le parti du Peuple algérien (1936), par Messali Hadj. Dans le même temps, l’essor du
communisme dans les colonies entraîne la fondation de nombreux partis communistes, tel celui
du Viêt Nam par Hô Chí Minh en 1930.

Des révoltes se font jour, principalement dans l’empire colonial français, notamment au Liban
où les Druzes se soulèvent en 1925, en Indochine (mutinerie de Yen Bay en 1931) et surtout au
Maroc (guerre du Rif, de 1925 à 1926 contre les Français), à chaque fois très lourdement
réprimées par l’armée française, le général Sarrail n’hésitant pas, pour mater les Druzes, à faire
bombarder Damas.

2. LE CHOC DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE


La défaite de la France, en 1940, face à l’Allemagne nazie, et surtout les premières victoires du
Japon (1941-1942), qui occupe les colonies françaises (Indochine), britanniques (Singapour,
Malaisie, Birmanie), néerlandaises (Indonésie) et américaines (Philippines), portent, en
affaiblissant les puissances coloniales, un coup décisif à leur prestige. De plus, les colonies
prennent conscience de leur importance dans l’évolution générale du conflit. Ainsi, jusqu’en
1944, la France libre a pour principale assise territoriale l’empire, notamment l’Afrique-
Occidentale française (AOF) et l’Afrique-Équatoriale française (AÉF) et, après le débarquement
allié en Afrique du Nord (1942), l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Les métropoles font largement
appel au potentiel humain et économique pour mener leur combat contre les puissances de
l’Axe.

Enfin, la propagande des Alliés contre l’hitlérisme qui remet en cause la notion de supériorité de
la race blanche, ainsi que la mise en avant du principe des droits des peuples à disposer d’eux-
mêmes, principes inscrits dans la charte de l’Atlantique (1941) à l’instigation des Américains,
puis dans celle des Nations unies (1945), favorisent l’essor des mouvements indépendantistes.
L’espoir suscité s’accompagne d’une radicalisation certaine, comme en témoigne en Algérie le
Manifeste du peuple algérien lancé par Ferhat Abbas en 1943, qui réclame l’indépendance alors
qu’il s’était fait jusque-là le partisan de l’assimilation. Ainsi, dès 1945, la décolonisation apparaît
comme un des problèmes majeurs de l’après-guerre. Le 8 mai 1945, en Algérie, dans les régions
de Sétif et de Guelma, des émeutes ont lieu, obligeant l’armée française à intervenir et à se
lancer dans une forte répression qui fait plusieurs milliers de victimes. En Indochine, après le
départ des Japonais, Hô Chí Minh, à la tête du Viêt-minh, déclare l’indépendance du Viêt Nam et
Sukarno fait de même en Indonésie.
3. UN PHÉNOMÈNE MAJEUR DE L'APRÈS-GUERRE
Si les Américains reconnaissent l’indépendance des Philippines dès 1946, en revanche, les
puissances coloniales, surprises par la rapidité et la violence des revendications, ne sont pas
préparées à une telle situation.

Pour la plupart des métropoles, la possession d’un empire colonial reste la base, voire le
symbole, de leur puissance. Face au déclin progressif de leur rôle sur la scène internationale, les
États européens cherchent à préserver un empire qui a été l’un des moteurs de leur force, leur
assurant des zones d’influence considérables et apparaissant comme le signe de leur vocation
mondiale. Les possessions d’outre-mer sont à leurs yeux un atout pour ne pas rétrograder au
rang de puissances de second ordre. Dans l’esprit de l’opinion publique britannique, l’empire
reste attaché à l’apogée de la puissance anglaise — le règne de Victoria —, tandis qu’en France,
comme aux Pays-Bas, l’armée et une partie importante de l’opinion publique, marquées par le
souvenir de la débâcle de 1940, perçoivent tout abandon de colonie comme le signe d’une
nouvelle défaite.

À cela s’ajoute le poids, variable selon les colonies, des minorités européennes. Plus leur
présence est importante et leur pression forte et relayée en métropole par des partis et des
lobbies, plus il s’avère difficile pour les puissances coloniales de conduire une décolonisation
pacifique, comme en témoigne le rôle joué durant la guerre d’Algérie par les Français d’Algérie,
qui sont à l’origine de la crise finale qui emporte la IVe République.

Enfin, les intérêts économiques en jeu sont également un des facteurs qui rendent la
décolonisation problématique. Offrant matières premières, ressources et débouchés
commerciaux, les pays colonisés ont, avant 1939, une importance certaine dans l’économie des
métropoles. Mais, après 1945, la nécessité de mener des opérations militaires de plus en plus
nombreuses, d’entretenir sur place des troupes et des moyens logistiques de plus en plus
importants pour tenter de freiner la montée des mouvements nationalistes, suscitent en
métropole des critiques et des remises en cause de la politique coloniale. Il devient bientôt
évident, pour un certain nombre de puissances telles que la Grande-Bretagne et les Pays-Bas,
que les colonies coûtent plus qu’elles ne rapportent, ce qui a pour conséquence d’inciter ces
puissances à se désengager progressivement. Cette théorie est défendue en France par le
journaliste, codirecteur de Paris-Match, Raymond Cartier, d’où son nom de cartiérisme, qui
dénonce la lourdeur de la charge coloniale sur le plan économique, contraignant la métropole à
réduire ses propres investissements chez elle.

À cette remise en cause économique du système colonial s’ajoute également une forte pression
de la part des deux « super-grands », les États-Unis et l’URSS, à l’égard surtout de la France et de
la Grande-Bretagne. Américains et Soviétiques voient dans la décolonisation le moyen non
seulement d’affaiblir les États européens mais également de consolider leur nouvel ordre
mondial. Favorisant les mouvements indépendantistes, ils entendent bien prendre la place des
anciennes puissances coloniales tout en se gardant de mener la même politique dans leurs
zones d’influence respectives. L’anti-impérialisme n’empêche pas l’URSS de maintenir sa
domination sur l’ex-empire tsariste et sur les pays satellites d’Europe centrale et orientale ; le
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne modifie pas l’attitude des États-Unis en Amérique
latine, qu’ils considèrent comme leur chasse gardée. Mais leur soutien aux peuples colonisés
joue néanmoins un rôle important dans la décolonisation.

À partir de 1950, cette dernière connaît une phase d’accélération grâce aux premiers succès
enregistrés par les mouvements nationalistes. Les pays ayant accédé à l’indépendance
deviennent en effet des références pour les États encore sous tutelle, qui se lancent à leur tour
dans la lutte anticolonialiste. L’indépendance de l’Inde puis de l’Indonésie, la création de la Ligue
arabe (1945), la conférence de Bandung (1955) ou bien encore la guerre d’Indochine (1946-1954)
nourrissent les revendications des peuples coloniaux et conduisent les métropoles à infléchir
leur politique.

Mal préparées à cette décolonisation, elles ne savent pas, le plus souvent, mener le processus
conduisant à l’indépendance de la colonie. Cette impuissance à trouver une solution politique
est en fait en grande partie due à la nature même de la colonisation. Les relations politiques et
économiques entre la métropole et ses colonies ont pour conséquence une désagrégation des
structures sociales dans les pays colonisés. S’appuyant sur des élites traditionnelles ou bien les
désagrégeant, sur certaines ethnies au détriment d’autres, suscitant de nouvelles élites
occidentalisées tout en les excluant des véritables responsabilités, les puissances coloniales
nourrissent de violentes contradictions favorisant l’émergence de mouvements nationalistes
complexes et tiraillés, où se mêlent modernité (État laïc, socialisme) et tradition (clans, identité
culturelle et religieuse), contribuant à rendre la décolonisation plus difficile, voire plus violente.
Aussi l’accession à l’indépendance s’accompagne-t-elle souvent de conflits interraciaux ou
religieux que les métropoles n’ont fait qu’entretenir par la colonisation et n’ont pas su apaiser
au moment de la décolonisation. Le désengagement soudain et total de la Belgique au Congo
comme au Rwanda et au Burundi est suivi de terribles guerres civiles. De même, le départ des
Britanniques en Inde s’accompagne en 1947 d’un conflit entre hindous et musulmans (voir indo-
pakistanais, conflit) qui s’achève par la partition du sous-continent et la création de deux États
séparés : l’Inde et le Pakistan.

Cependant, l’ampleur prise par le problème au lendemain de la Seconde Guerre mondiale


conduit les principales puissances coloniales à s’interroger sur l’avenir de leur empire. La
réponse des métropoles à cette situation est très différente selon les cas mais deux grandes
stratégies se dégagent.
Après avoir manifesté une certaine inertie afin de préserver une sécurité illusoire, la France
s’engage dans la voie de la répression pour sauvegarder ses intérêts. Certes, la conférence de
Brazzaville, sous l’impulsion du général de Gaulle en 1944, insiste sur les progrès économiques
et sociaux à mener dans l’empire. La création de l’Union française, par la Constitution de 1946,
tente également de favoriser l’autonomie administrative des colonies : elle garantit l’accès des
autochtones à tous les emplois, et leur donne une représentation politique plus large. La France
semble s’engager dans une solution fédéraliste et témoigne de sa volonté conciliatrice. Mais,
très vite, la peur de voir se désagréger l’empire amène les gouvernements de la IVe République
à mener une politique répressive.

L’influence notamment de la tradition jacobine fait que la France préfère se lancer dans la voie
de la progressive assimilation par une intégration complète des colonies à la métropole, qui doit
à terme faire de tous les autochtones des citoyens français.

La Grande-Bretagne, qui avait pris conscience du problème dès l’entre-deux-guerres, tente de


profiter des structures souples et évolutives du Commonwealth mises en place par le traité de
Westminster en 1931, pour favoriser l’instauration d’un self-government des élites locales, afin
de garder des liens politiques, et plus encore économiques. L’idée de domination doit être
remplacée par celle d’association volontaire.

L’arrivée au pouvoir des travaillistes en 1945 favorise cette évolution. Le financement du


Welfare State (État-providence) voulu par les travaillistes, suppose en effet une réduction des
autres dépenses, donc un abandon progressif de l’empire, et ce d’autant plus que, pour la
gauche britannique, l’empire a constitué les bases qui ont permis aux élites conservatrices
d’asseoir leur pouvoir.

4. UNE DÉCOLONISATION PACIFIQUE


Cette stratégie permet à la Grande-Bretagne de conduire une décolonisation pacifique dans
plusieurs pays, même si le désengagement rapide est parfois la cause d’affrontements religieux
ou interéthniques (ou du moins les favorise) dans les pays décolonisés.

La Grande-Bretagne s’engage très rapidement après la guerre dans la voie d’une décolonisation
globale. Ainsi, en Asie, ce sont successivement l’Inde et le Pakistan en 1947, le Sri Lanka et la
Birmanie en 1948 qui accèdent à l’indépendance. Après l’Asie, c’est au tour des pays du bassin
méditerranéen. Les Britanniques se désengagent de Palestine en 1948 et de Chypre en 1960,
laissant dans ces deux pays les communautés antagonistes (Juifs et Palestiniens, Grecs et Turcs)
face à face, puis de Malte (1964) perdant ainsi le contrôle de cette région, pourtant autrefois si
importante pour son commerce. En Afrique, les Britanniques tentent dans un premier temps de
favoriser un compromis par « l’association des races » afin que les colons blancs puissent
conserver une partie du pouvoir. Mais, face à l’hostilité des populations noires, Londres se
résout à accepter la thèse du nationalisme sans pluralité de races. Ainsi, le Ghana (1957), le
Soudan anglo-égyptien (1956), le Nigeria (1960), la Sierra Leone et le Tanganyika (actuelle
Tanzanie) (1961) accèdent à l’indépendance, sous l’impulsion de grandes formations politiques
noires en position dominante dans lesquelles le personnel gouvernemental est recruté : à la
tête de la Tanganyika African National Union (TANU, « Union nationale africaine du Tanganyika
»), Julius Kambarage Nyerere, hostile à toute parité raciale, devient le premier président du
Tanganyika, tandis que Milton Obote, le leader de l’Uganda People’s Congress (UPC, « Congrès
du peuple ougandais »), prend la direction des affaires en Ouganda lorsque ce pays recouvre sa
pleine souveraineté en 1962.

Ces pays africains sont suivis par les possessions anglaises aux Caraïbes. La plupart de ces
nouveaux États restent membres du Commonwealth. D’ailleurs, la demande d’adhésion de la
Grande-Bretagne au Marché commun en 1962 manifeste l’évolution économique et politique
des Britanniques qui, du repliement sur leur empire, passent à une stratégie d’intégration
européenne témoignant du recul de l’influence britannique dans le monde. Quasiment exclus
du Proche et du Moyen-Orient, où les pays de la zone se regroupaient dans le pacte de Bagdad
sous la protection des Américains, les Britanniques connaissent les mêmes déboires avec la
Nouvelle-Zélande et l’Australie qui intègrent l’ANZUS (abréviation de Australia, New Zeland and
United States), préférant Washington à Londres.

L’absence de violence et la relative facilité de ces diverses entreprises de décolonisation incitent


nombre d’historiens à mettre en avant l’exemple de la Grande-Bretagne, instaurant un parallèle
avec les autres empires coloniaux tels que ceux de la France, des Pays-Bas et du Portugal, États
qui n’ont pas su conduire le processus d’accession à l’indépendance de leurs possessions
d’outre-mer et ont eu à supporter des guerres longues et coûteuses. Mais cette opposition ne
recouvre que partiellement la réalité.

En effet, la France a su réussir la décolonisation de l’Afrique noire. Grâce aux différentes étapes
que sont l’Union française (1946), puis la loi-cadre Defferre qui établit un régime d’autonomie
interne, la transition réformatrice est privilégiée et aboutit à une émancipation progressive et
pacifique. L’absence d’intérêts économiques majeurs et d’une forte minorité d’Européens dans
ces colonies favorisent la mise en place de cette solution, ainsi que l’attitude des grands
meneurs indépendantistes africains, aux idées et à la culture francophiles, qui mènent une
stratégie souple, ne s’engageant jamais dans l’affrontement direct avec la métropole mais au
contraire y cherchant des appuis. Félix Houphouët-Boigny, député de Côte d’Ivoire à
l’Assemblée nationale (1946-1959) et plusieurs fois ministre sous la IVe République, fondateur
du Rassemblement démocratique africain (RDA), et Léopold Sédar Senghor, partisan d’un
métissage entre la culture française et ses racines africaines, jouent un rôle primordial dans
cette évolution. Et même si la Communauté française — créée par de Gaulle en 1958, qui
instaure une autonomie interne complète tandis que la politique extérieure reste du domaine
de la France — est un échec sur le plan politique, les pays africains accédant à l’indépendance
sans conserver aucun lien avec la métropole, elle permet à la France de maintenir de bonnes
relations avec les pays de l’Afrique équatoriale française (AÉF) et de l’Afrique occidentale
française (AOF), qui demeurent dans sa zone d’influence.

La même situation se présente au Maroc et en Tunisie, où la France joue la fermeté dans un


premier temps : l’arrestation de Bourguiba et des meneurs nationalistes tunisiens, la déposition
et la déportation du sultan Mohammed V sont la réponse initiale de la métropole face à un
mouvement indépendantiste qui ne cesse de se développer. Cependant, Pierre Mendès France
et son successeur, Edgar Faure, prennent vite conscience du fait que la France n’a pas les
moyens de mener de front de nouvelles guerres coloniales, alors que l’Algérie réclame de plus
en plus de moyens, et préfèrent donc accompagner le processus de décolonisation, tout en
préservant les liens politiques et économiques, c’est-à-dire l’essentiel. Cependant, même si le
Maroc et la Tunisie accèdent rapidement à l’indépendance (1956), ces deux pays cherchent des
appuis, auprès des Américains notamment, pour prendre leurs distances avec la France, et
soutiennent dans sa lutte le Front de libération nationale (FLN) algérien.

Bien que plus tardive, la décolonisation espagnole se déroule également de façon plutôt
pacifique. Entre 1968 et 1976, l’Espagne rétrocède l’enclave d’Ifni au Maroc, qui se partage avec
la Mauritanie, en 1976, le Sahara-Espagnol, tandis que les anciens territoire du Río Muni et de
Fernando Poo deviennent indépendants en 1968 sous le nom de Guinée équatoriale. De son
empire jadis si vaste, l’Espagne ne conserve alors plus que les présides de Ceuta et de Melilla
ainsi que les Canaries.

5. UNE DÉCOLONISATION VIOLENTE


Le plus souvent, cependant, la violence reste le trait dominant des processus de décolonisation.
La Grande-Bretagne, elle aussi, est confrontée à des émeutes et des soulèvements, et la
répression qu’elle organise à la suite de l’insurrection des Mau-Mau au Kenya, ou des actions de
la guérilla communiste, essentiellement chinoise, en Malaisie, est brutale et sanglante avant que
ces deux pays n’accèdent finalement à l’indépendance. En Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe),
Londres s’avère incapable d’organiser un processus politique pacifique, et la minorité blanche
décrète en 1965, unilatéralement, l’indépendance sur la base d’un régime raciste et d’apartheid
similaire à celui de l’Afrique du Sud.

De même les Pays-Bas, impuissants à maintenir plus longtemps une présence militaire devenue
trop coûteuse, doivent reconnaître la souveraineté de l’Indonésie dirigée par Sukarno, après
une guerre violente de près de quatre années (1945-1949). Ils conservent encore la Guyane
hollandaise mais, forts de leur expérience indonésienne, ne s’opposent pas à son accession à
l’indépendance sous le nom de Suriname en 1975.

C’est surtout la France qui connaît un problème colonial important, entraînant de graves crises
qui aboutissent à la naissance de la Ve République, en raison de l’absence de toute conception
globale de la décolonisation comme de toute volonté politique forte de la part des différents
gouvernements de 1945 à 1958, et du désintérêt affiché de l’opinion publique métropolitaine,
mais aussi de l’évolution de la situation internationale. Ainsi, le conflit d’Indochine se déroule en
grande partie dans un contexte de guerre froide liée à la prépondérance, dans le mouvement
nationaliste, des communistes dirigés par Hô Chí Minh et à la proximité de la Chine de Mao
Zedong. Huit années de guerre (1946-1954), le désastre de Diên Biên Phu (mai 1954) et le refus
des Américains de lui venir en aide sont nécessaires pour que la France signe les accords de
Genève le 20 juillet 1954, accorde l’indépendance au Viêt Nam ainsi qu’au Laos et au Cambodge,
et se retire de cette région du monde.

À Madagascar, le soulèvement nationaliste en 1947 est suivi d’une répression très violente qui
fait plusieurs dizaines de milliers de victimes, et les Malgaches n’accèdent à l’indépendance
qu’avec le mouvement général d’émancipation de l’Afrique noire française, en 1960.

Enfin, en Algérie, la France s’engage dans l’une des plus longues guerres de la décolonisation
(1954-1962) contre le FLN, en raison de la présence d’une forte minorité de colons (voir Algérie,
guerre d’). Dans cette lutte sans merci, l’échec de l’expédition de Suez (1956) marque un
tournant décisif en manifestant que la France ne peut plus agir sans l’assentiment des
Américains et qu’un Arabe, l’Égyptien Gamal Abdel Nasser, l’a mise en échec.

Malgré l’envoi du contingent et un succès militaire sur le terrain, la France ne peut cependant se
maintenir en Algérie ; le général de Gaulle, arrivé au pouvoir grâce à la pression des colons et de
l’armée, sait conduire le processus menant à l’indépendance — acquise lors des accords d’Évian,
signés le 18 mars 1962 — qui met fin à cent trente années de présence française.

Le Portugal se lance également dans de longs et difficiles conflits au Mozambique, en Angola et


en Guinée-Bissau, y consacrant une part très importante de son budget. Mais l’échec du régime
d’António de Oliveira Salazar à vaincre ces mouvements nationalistes entraîne sa chute, et la
révolution des Œillets en 1974 ouvre la voie à l’indépendance des possessions d’outre-mer, qui
devient effective en 1975.

6. UN BILAN CONTRASTÉ
Laissant de lourdes séquelles dans la mémoire des peuples colonisés, la décolonisation a
marqué une étape majeure de l’histoire des pays d’Afrique et d’Asie, et rares sont ceux qui ont
vécu sans trouble cette transition essentielle.
Des États-nations se sont certes formés mais ils ont été l’objet de nombreuses convoitises par
les deux « super-grands », en raison de leurs richesses minières ou de leur importance
géostratégique. Surtout, contraints de devoir choisir leur camps dans le contexte de la guerre
froide et de la lutte entre les deux blocs, ils ne sont pas parvenus, malgré leur désir affiché, à
donner une force et un contenu suffisant à ce qu’ils voulaient instaurer comme troisième voie
entre capitalisme et socialisme.

Pour certains pays d’Asie, il leur a fallu adhérer à des organisations régionales dominées par les
États-Unis. Dans l’ensemble, les pays non-alignés n’ont pu rester dans l’esprit de la conférence
de Bandung. Surtout mal préparés à accéder à l’indépendance, nombre d’entre eux ont été la
proie, dès leur indépendance, de violents conflits politiques ou interéthniques qui se sont
amorcés avec le départ de la puissance coloniale.

En métropole aussi, la perte des possessions d’outre-mer a eu de nombreuses conséquences. Si


elle a généralement été bénéfique pour les économies des ex-puissances coloniales, qui,
comme les Pays-Bas, ont ainsi dès lors pu financer leurs propres infrastructures, en revanche,
les conséquences politiques et sociales ont parfois été très lourdes : le rapatriement des colons
et des indigènes qui avaient choisi le camp de la métropole a posé de nombreux problèmes de
logement, de réinsertion et de chômage, sans compter que le poids des relations historiques
avec les anciennes colonies a favorisé une importante immigration vers les États européens.

L’ère des empires coloniaux a vécu, laissant place à un monde toujours plus morcelé, comme en
témoigne le nombre sans cesse croissant des pays membres de l’Organisation des Nations
unies (ONU) : de cinquante en 1945, ils sont passés à plus de cent quatre-vingt aujourd’hui.

Ce morcellement s’est d’ailleurs encore accéléré avec la chute du mur de Berlin (1989) et
l’effondrement du bloc de l’Est. L’Union soviétique n’y a pas résisté ; elle a éclaté en décembre
1991 face aux revendications nationalistes des ex-républiques composant son empire, au terme
de conflits brefs mais violents, notamment en Arménie, en Azerbaïdjan et dans les États baltes.

Cet éclatement marque d’une certaine façon la fin de la décolonisation.

Cependant, quelles que soient les voies choisies — libéralisme, socialisme, système étatique fort
ou État théocratique —, les pays qui ont accédé à l’indépendance demeurent soumis aux
exigences de l’économie-monde et cette mondialisation a favorisé le maintien, voire
l’accentuation, de leur dépendance envers les anciennes métropoles.
Cette dépendance économique, caractéristique du néocolonialisme malgré les politiques d’aide
et de coopération, et le poids de la dette — les puissances européennes demeurant parmi les
principaux bailleurs de fonds — jouent, aujourd’hui encore, un rôle important dans
l’impuissance des ex-pays colonisés à mettre en place les structures de leur développement.
LA GUERRE D'ALGÉRIE
La guerre d’Algérie est une guerre de décolonisation qui a opposé la France à sa colonie
d’Afrique du Nord. Elle a commencé en 1954 et s’est achevé 8 ans plus tard, en 1962, par
l’indépendance de l’Algérie.

LES RELATIONS FRANCO-ALGÉRIENNES AVANT LA GUERRE


Avant que le pays n’accède à l’indépendance, l’Algérie est une colonie de la France qui l’a
conquise à partir de 1830. Y vivent près de 1,5 million de pieds-noirs (des colons français).
Certaines familles françaises sont présentes depuis plusieurs générations et sont très attachées
à l’Algérie. Ces colons français occupent l’essentiel des postes de pouvoir, et ils sont les
principaux propriétaires du pays.

Progressivement, les Algériens revendiquent plus de droits pour eux-mêmes, mais ne sont pas
entendus par le gouvernement. En 1945, des émeutes nationalistes éclatent et plus d’une
centaine de Français sont tués. La répression du gouvernement est sévère et provoque la mort
de plusieurs milliers d’Algériens. Ces événements poussent de nombreux nationalistes algériens
à vouloir désormais l’indépendance de l’Algérie.

LE DÉROULEMENT DE LA GUERRE

L’insurrection algérienne

Les nationalistes sont de plus en plus nombreux. Ils créent le Comité révolutionnaire d’unité et
d’action (CRUA) au printemps 1954, puis le Front de libération nationale (FLN) à l’automne 1954.
Les actions de guérilla commencent le 1er novembre 1954 dans la région des Aurès, puis
s’étendent à tout le territoire. Les indépendantistes prennent pour cibles les réseaux de
communication, les bâtiments publics, l’armée et les fonctionnaires algériens travaillant pour la
France.

Le gouvernement français (pour lequel il s’agit d’une simple opération de « maintien de l’ordre »)
augmente les forces de sécurité dans toute l’Algérie et nomme un nouveau gouverneur général
pour négocier.

L’escalade de la violence en Algérie

Mais, entre les représailles françaises contre les villages algériens et le climat de terreur instauré
par le FLN, on assiste à une véritable escalade de la violence. En août 1955, 123 colons sont tués
par des insurgés. En retour, les Français massacrent près de 12 000 Algériens. C’est la fin des
négociations.

À partir de septembre 1956, la guérilla fait rage sur tout le territoire, y compris dans la capitale
Alger. Les nationalistes posent des bombes dans les cafés et les lieux publics ; en représailles,
les autorités françaises arrêtent, torturent et exécutent un grand nombre de suspects.

La crise politique en France

Les événements en Algérie divisent la France : certains dénoncent la torture et les exécutions ;
d’autres veulent que l’Algérie reste française et se rapprochent de l’extrême-droite. Le 13 mai
1958, un putsch (un coup d’État) est organisé par des Français contre le gouvernement français
pour empêcher toute négociation avec le FLN. C’est une grave crise politique et le
gouvernement demande l’aide du général de Gaulle (le héros de la Seconde Guerre mondiale).
Celui-ci forme un nouveau gouvernement chargé de résoudre la crise en évitant la guerre civile.

Le 21 avril 1961 a lieu le « putsch des généraux », mené par quatre généraux prêts à tout pour
que l’Algérie reste française. L’un d’entre eux, le général Salan, fonde l’Organisation armée
secrète (OAS), une organisation terroriste qui multiplie les attentats en Algérie et en France pour
faire pression sur le gouvernement français.

Les négociations de paix

En septembre 1958, le FLN crée son propre gouvernement : le Gouvernement provisoire de la


République algérienne (GPRA). Charles de Gaulle, le président de la République française,
commence à négocier avec le GPRA en 1960. Le 8 janvier 1961, un référendum organisé en
France montre que les Français sont d’accord pour l’autodétermination de l’Algérie.

Des négociations secrètes entre Français et Algériens ont lieu à la fin de l’année 1961, à Évian-
les-Bains. Les accords d’Évian, signés le 18 mars 1962 par Charles de Gaulle et le GPRA,
reconnaissent la souveraineté algérienne sur les territoires de l’Algérie et du Sahara et
aboutissent à un cessez-le-feu.

Le 3 juillet 1962, la France reconnaît officiellement l’indépendance de son ancienne colonie.


Ahmed Ben Bella (le chef du FLN) devient le premier président de la République algérienne, le
15 septembre 1963.

LE BILAN DE LA GUERRE
On estime que la guerre d’Algérie a fait de 500 000 à 1 million de morts, pour la plupart
algériens. Dans les semaines qui suivent les accords d’Évian, environ 1,5 million de Français
d’Algérie (pieds-noirs) reviennent en France.
LE BRÉSIL, UNE PUISSANCE DU
TIERS-MONDE

Le Brésil est un pays d'Amérique Latine qui appartient au Sud économique, c'est à dire l'ensemble
des pays pauvres. Il est néanmoins considéré comme une puissance économique mondiale avec
un classement vers le 11ème ou 12ème rang au niveau du PNB. Le Brésil fait donc partie des
géants du Tiers-Monde ; avec la Chine, le Mexique ou l'Inde ; qui s'intègre de plus en plus à la
mondialisation.

Comment ce pays est-il parvenu à ce stade sans vraiment encore atteindre un développement
total ?

I/ LES FACTEURS DU DÉVELOPPEMENT BRÉSILIEN.

A/ "Dieu est brésilien ! " : un territoire immense et riche

 Le territoire est immense : 8.5 millions de km2 soit 15 fois la France (5ème rang mondial) : 4000
km d'ouest en est et 3700 du nord au sud.
Une très large ouverture maritime (plus de 7400 km de côtes) vers l'océan Atlantique et des
frontières communes avec dix états.

 Le relief peut être divisé en deux grands ensembles : au nord une vaste plaine drainé par
l'Amazone et ses affluents et au sud des plateaux et massifs anciens.
 Une gamme de climats chauds : climat équatorial au nord ; climat tropical et subtropical vers le
sud avec même un climat tempéré dans le sud-est. Cela offre au Brésil une grande diversité de
cultures.
 Une nature généreuse : des produits industrialisables en grande quantité : fer (2ème), phosphates
(2ème), bauxite (4ème), étain (5ème), argent, or, cuivre, nickel, potasse, zinc... Des matières
premières permettant d'envisager une base industrielle mais elles sont très souvent localisées à
l'intérieur. Des ressources énergétiques : fleuves gigantesques pouvant fournir de
l'hydroélectricité ; du charbon et du pétrole en quantité plus réduite.

Au total des possibilités agricoles et industrielles.


B/ Une population abondante

180 millions d'habitants

 Une population métissée, résultat d'une longue histoire coloniale : la majorité est d'origine
européenne (55%) mais on y trouve des noirs, des asiatiques, des amérindiens et des métisses. Il
y a peu de discrimination raciale.
 La croissance démographique reste vigoureuse même si le Brésil a entamée la sortie de la
transition démographique.
Accroissement naturel : 1.4%/an soit 2.5 millions de brésiliens chaque année.
Indice de fécondité : 2.2 enfants par femme
Taux de natalité :
Taux de natalité :
 La population est donc abondante mais aussi jeune : 28% a moins de 15 ans et 6% plus de 65 ans.

 La densité moyenne est de 21 hab/km2 mais la répartition sur le territoire est inégale. Les
brésiliens se concentrent sur les littoraux et notamment dans le Sudeste. L'intérieur est délaissé.
 La population est citadine (80 %) avec de nouveau des contrastes sud/nord. Les mégapoles
concentrent population et activités (Sao Paulo : 17 millions, Rio de Janeiro : 11 millions, Belo
Horizonte : 4 millions...)
 La population est mobile comme en témoigne l'exode rural encore vivace ou les migrations vers
les fronts pionniers amazoniens.
 Enfin cette population se développe avec des progrès dans l'alphabétisation : (80 %) et des
revenus qui augmentent ( le PNB a doublé en 25 ans : 3700 $/hab en1980 et 8000 $/hab en 2004).

Le Brésil offre donc un main d’œuvre abondante, bon marché et un marché de consommation
aux fortes potentialités.

C) Des stratégies de développement.


Jusqu'au début du XXème siècle il s'agit de cycles économiques dans lesquels on a croissance,
prospérité puis dépression ( ex : sucre, café).

 1930-1964 : développement autocentré ou politique de substitution aux importations :


- objectifs : auto suffisance, indépendance vis à vis des marchés extérieurs, industrialisation avec
les produits locaux.
- Stratégies : diversification de l'agriculture, développement d'industries nationales. L'État joue un
rôle important : protection des marchés, création d'entreprises nationales ( Petrobas, Electrobas),
aménagement du territoire (Brasilia), développement des industries légères et lourdes.
- Résultats : croissance de l0% mais le marché intérieur s'essouffle.
 1964-1973 : développement d'une économie extravertie : nouvelle industrialisation avec des
capitaux étrangers, exportation, front pionnier pour la mise en valeur du territoire. C'est le
miracle brésilien, mais choc pétrolier de 1973.
 Actuellement : libéralisation et intégration dans le commerce mondial mais il y a essoufflement
de la croissance.

II/ LES ASPECTS DU DÉVELOPPEMENT BRÉSILIEN.

A) Une puissance agricole.


Rappel : territoire immense ; climats diversifiés ; colonisation intérieure avec les fronts pionniers.

 L'organisation de cet espace est stratégique : régions plus difficiles pour l'élevage, plaines
littorales pour les plantations ( agriculture d'exportation) et l'intérieur pour la mise en valeur par
la colonisation des espaces. Les cultures vivrières sont encore très présentes mais il y a eu une
force tendance à les refouler vers l'intérieur.
A cela s'ajoute l'appel à des capitaux étrangers (FMN de l'agroalimentaire).
 Résultats : puissance agricole : 1ère pour le café, la canne à sucre, les agrumes, 2ème pour le soja,
les bovins, 3ème pour le maïs , le porc, 5ème pour le cacao, 8ème pour le coton brut... bois...
Le Brésil est le 3ème exportateur de produits agricoles ; son intégration à un système agro-
industriel lui permet d'exporter des produits agroalimentaires.

B) Un développement industriel

 La production est diversifiée, elle est le résultat d'un appel aux capitaux étrangers, d'une
ouverture de l'économie et d'une remontée des filières. Il y a aujourd'hui autant d'actifs dans
l'industrie que dans l'agriculture ( 20%).
 Les principales productions : textile, agroalimentaire ; industrie lourde ( 8ème pour l'acier),
automobile ( 11ème grâce aux investissements étrangers : Renault, Ford, Volkswagen), chantiers
navals, aéronautique ( cf Embraer), informatique, pharmacie, armement ....79% des produits
exportés sont des produits industriels. L'essentiel de cette production est concentrée au Sudeste.

C) Une puissance régionale intégrée dans la mondialisation.


Poids important en Amérique Latine ( 50% de la superficie et de la population). Elément moteur
du MERCOSUR crée en 1991.
Intégration dans la mondialisation par le biais du commerce, surtout avec l’ E.U mais aussi les E.U
Intégration par le biais des loisirs de masse : tourisme, carnavals, football...
C'est aussi un symbole de l'antim avec l’ E.U mais aussi les E.U
Intégration par le biais des loisirs de masse : tourisme, carnavals, football...
C'est aussi un symbole de l'antimondialisation... (cf Porto Alegre)

III/ LES LIMITES DU DEVELOPPEMENT BRESILIEN.

A) Des contrastes régionaux très forts.

Opposition entre le littoral et l'intérieur du Brésil :

 littoral anciennement occupé, forte concentration de population grands pôles urbains, espace
économique dynamique, structures portuaires...
 L'intérieur est moins mis en valeur , moins peuplé ( Centre Ouest et Amazonie : 61% de la surface
et 13% de la population). Peu de mise en valeur : immensité, problème du coût, des
infrastructures, exploitation anarchique...

Une opposition littorale entre le Nordeste et le Sud et Sudeste.

 Elle est humaine (population au sud), démographique ( Transition Démographique presque finie
au sud pas dans le nord), culturelle ( différence d'alphabétisation), économique (nord-est région
pauvre, industrialisation faible, Sertao= zone de sécheresse... )
 le Sud et le Sud-Est : régions dynamiques : plantations , industrialisation, ports ...
 De fortes migrations ont lieu du NE vers le SE.

Le cœur économique : Sao Paulo + Belo Horizonte + Rio de Janeiro : cumul des centres de
décisions économiques, forte activité, marché de consommateurs, infrastructures...

B) La question agraire
La persistance de la faim et de la pauvreté résulte en grande partie d'une répartition très
inéquitable des terres.

 Dans les latifundia les modes d'exploitations sont modernes mais extensifs. Ces exploitations
sont peu nombreuses mais gèrent l'essentiel du sol et pratiquent l'agriculture commerciale.
 Au contraire, dans les microfundia les modes d'exploitations sont traditionnels et tournés vers
l'agriculture vivrière. Ces exploitations sont très nombreuses mais gèrent peu de sol. Ainsi il existe
3.5 de familles "sans terre" qui travaillent comme journaliers ou occupent sauvagement des
terres.
 Les tentatives de "réforme agraire" ont échoué et l'on tente de réduire le problème par
distribution de terres sur fronts pionniers. Le "Mouvement des Sans-terre" tente d'occuper les
terres sous-exploitées pour faire pression sur le président "Lula" da Silva.

C) Des contrastes sociaux très forts.

 Contrastes villes et campagnes.


 37% de pauvres au Brésil
 Opposition entre des « privilégiés » ( industriels, commerçants, propriétaires de grandes
exploitations,...) et les « pauvres » (chômeurs, ouvriers sous payés, habitants des favelas, paysans
sans terre... )
Cela a des conséquences sur : l'espérance de vie, l'alphabétisation, les conditions de vie ( pas
d'accès à l'eau courante , à l'électricité... ) , le travail des enfants (3 millions d'enfants de moins de
14 ans travaillent), l'alimentation ( malnutrition, révoltes agraires avec demande de redistribution
des terres non occupées... )
 La ville est révélatrice de ces écarts sociaux : il y a une très forte ségrégation sociale.

Le Brésil est une grande puissance du Tiers Monde mais son développement difficile (inflation,
endettement) est incomplet, les contrastes de développement étant très nombreux. On évoque
un « mal développement ».
LE CONTINENT AFRICAIN FACE AU
DÉVELOPPEMENT ET À LA
MONDIALISATION
 Le continent africain face au développement et à la mondialisation
 Corrigé
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Corrigé

Introduction

Le continent africain est, on le sait, largement en marge du processus de mondialisation. Mais


on sait aussi que ce constat global doit être nuancé selon les régions et les secteurs que l'on
prend en compte.
C'est précisément ce que nous permettent de faire les deux documents proposés à notre
analyse. Le premier, extrait du rapport Ramses 2012, est une carte par anamorphose sur
laquelle chaque État du monde apparaît avec une taille qui varie selon l'importance de son PIB.
Le second est extrait d'un reportage de la station de radio française RFI et est relatif à
l'utilisation du téléphone portable en Afrique.
Dans un premier temps, nous allons montrer que l'Afrique demeure en retard sur le reste du
monde face au développement et à la mondialisation. Nous verrons ensuite que ce constat
d'ensemble mérite cependant d'être nuancé. Nous terminerons enfin en soulignant
l'insuffisance des documents mis à notre disposition pour répondre pleinement à la
problématique soulevée.
I. L'Afrique en retard

Le document 1 montre mieux que tout autre le retard de l'Afrique par rapport au reste du
monde. C'est de très loin le continent le moins riche. Sur la carte par anamorphose, l'ensemble
des pays africains est à peine plus grand, donc plus riche, que le seul Royaume-Uni. Dans ces
conditions, on mesure à quel point l'Afrique n'a qu'une importance marginale dans les
échanges mondiaux. Quant au document 2, s'il peut donner l'impression d'une Afrique
développée car très connectée par le biais du téléphone mobile, il n'oublie pas de préciser que
l'essor du téléphone portable y est d'abord lié à l'absence de réseau de téléphonie fixe, signe
caractéristique du sous-développement de la région.
II. Un retard relatif
Le retard de l'Afrique doit cependant être nuancé selon les pays. On constate en effet sur le
document 1 que le PIB des pays du Maghreb, ainsi que celui de l'Afrique du Sud, sont
sensiblement plus élevés que ceux des autres pays africains. Ils semblent donc un peu moins à
l'écart de la mondialisation et du développement que leurs voisins. Par ailleurs, le document 2
rappelle que de forts contrastes de développement et de connexion à la mondialisation existent
à l'intérieur de chaque pays africain : globalement, les villes sont mieux connectées et plus
développées que les campagnes. En outre, la faible insertion de l'Afrique dans la mondialisation
peut être nuancée par l'intérêt que suscite le marché africain du mobile, dont le document 2
nous apprend qu'il a poussé la firme multinationale britannique Vodafone à se porter
acquéreur d'un opérateur africain.
III. Des documents insuffisants

Quoi qu'il en soit, ces deux documents ne peuvent suffire à dresser un tableau précis de l'état
du développement et de la participation à la mondialisation du continent africain. D'abord parce
que le document 1 représente le PIB des pays, indicateur qui permet de mesurer leur richesse
mais pas de savoir comment elle est utilisée. Pour étudier le développement, une carte de
l'IDH aurait été bien plus utile. Pour ce qui est du document 2, il porte sur un secteur très
spécifique dont l'essor fulgurant, lié avant tout à la déficience des réseaux de téléphonie fixe,
n'est pas très représentatif du niveau de développement réel de l'Afrique.
Conclusion

À l'aide des deux documents proposés, on a donc pu montrer que la présentation caricaturale
d'une Afrique totalement détachée du train de la mondialisation et restée à l'écart du
développement est par trop simpliste. Il est en effet difficile de parler au singulier d'une région
aussi vaste et contrastée que l'Afrique. Il est cependant tout aussi difficile d'en parler avec
précision à l'aide de seulement deux documents, qui ne permettent de voir qu'une infime partie
de la complexe réalité africaine.
LE CONTINENT AFRICAIN FACE AU
DÉVELOPPEMENT ET À LA
MONDIALISATION
Énoncé

Le continent africain face au développement et à la mondialisation


Montrez en quoi ces deux documents rendent compte de la situation contrastée du continent
africain face au développement et à la mondialisation.
Quel regard critique peut-on porter sur ces documents ?
Document
Source : Ramses 2012

Document 2

Le téléphone portable en Afrique


« Défiant les scénarios les plus optimistes, l'Afrique comptabilisait plus de 267 millions
d'abonnements au mobile fin 2007 et, compte tenu du taux de progression évalué encore
aujourd'hui à 40 %, on a sans doute déjà largement dépassé ce chiffre. […] Cela fait longtemps
maintenant que le téléphone portable fait partie du paysage africain, avec ses surnoms et les
nouvelles habitudes – et nuisances – que l'on trouve partout dans son sillage. En avoir un serait
même une « obligation », à lire le message de Charles de Kinshasa, « sinon on n'est pas dans le
réseau ». Preuve s'il en était encore besoin de sa propagation fulgurante parmi les populations
urbaines africaines, tous les entretiens audio enregistrés lors de cette enquête ont été réalisés
grâce au cellulaire, nos témoins ne disposant d'aucun autre numéro pour les joindre. « Imaginez
à la maison, nous raconte Abdoulaye de Ndjamena, nous sommes dix, et sept ont un téléphone
portable. » […] Dans des pays où la téléphonie fixe est presque inexistante, […] le mobile continue
son implacable progression. L'association GS/ WX, qui regroupe quelque 750 opérateurs à travers
le monde, affirme d'ailleurs vouloir investir 50 milliards de dollars supplémentaires en Afrique
subsaharienne pour « couvrir 90 % de la population d'ici les cinq prochaines années ». Autre signe
de la concurrence entre les acteurs économiques sur cette zone, le rachat de 70 % de Ghana
Telecom par le géant britannique Vodafone en juillet dernier pour la somme de 900 millions de
dollars ! Marché en formidable expansion, le secteur du mobile a en outre un impact beaucoup
plus fort en Afrique qu'ailleurs, selon Vanessa Gray du département des statistiques de l'Union
internationale des télécommunications. Bien sûr, le phénomène est très variable d'une région à
l'autre. Comme pour l'Internet, ce sont les extrémités sud et nord du continent qui sont en tête
pour le nombre d'abonnements, avec respectivement 85 % et 53 % des personnes effectivement
munies d'un téléphone, contre un peu plus de 25 % pour l'Afrique subsaharienne. Entre un pays
et un autre, les écarts ne sont pas moins saisissants : moins de 2 % d'abonnements en Éthiopie
contre près de 90 % au Gabon… […] Si les villes africaines résonnent de plus en plus des
conversations bruyantes des abonnés au téléphone portable […], les campagnes africaines en
revanche sont encore très calmes. En 2007 selon IVIT, 7 % des foyers africains disposent
effectivement d'un téléphone mobile en zone rurale. Et si les endroits où l'on peut capter le signal
sont de plus en plus étendus, 40 % de la population n'est pas encore couverte par un réseau de
téléphonie mobile, soit plus de 300 millions de personnes. » »
Source : article publié par Anne-Laure Marie sur le site internet de Radio France International (RFI)
le 22 octobre 2008 – www.rfi.fr/actufr/articles/106/article 73839.asp

Corrigé

Introduction

Le continent africain est, on le sait, largement en marge du processus de mondialisation. Mais on


sait aussi que ce constat global doit être nuancé selon les régions et les secteurs que l'on prend
en compte.
C'est précisément ce que nous permettent de faire les deux documents proposés à notre analyse.
Le premier, extrait du rapport Ramses 2012, est une carte par anamorphose sur laquelle chaque
État du monde apparaît avec une taille qui varie selon l'importance de son PIB. Le second est
extrait d'un reportage de la station de radio française RFI et est relatif à l'utilisation du téléphone
portable en Afrique.
Dans un premier temps, nous allons montrer que l'Afrique demeure en retard sur le reste du
monde face au développement et à la mondialisation. Nous verrons ensuite que ce constat
d'ensemble mérite cependant d'être nuancé. Nous terminerons enfin en soulignant l'insuffisance
des documents mis à notre disposition pour répondre pleinement à la problématique soulevée.
I. L'Afrique en retard

Le document 1 montre mieux que tout autre le retard de l'Afrique par rapport au reste du monde.
C'est de très loin le continent le moins riche. Sur la carte par anamorphose, l'ensemble des pays
africains est à peine plus grand, donc plus riche, que le seul Royaume-Uni. Dans ces conditions,
on mesure à quel point l'Afrique n'a qu'une importance marginale dans les échanges mondiaux.
Quant au document 2, s'il peut donner l'impression d'une Afrique développée car très connectée
par le biais du téléphone mobile, il n'oublie pas de préciser que l'essor du téléphone portable y
est d'abord lié à l'absence de réseau de téléphonie fixe, signe caractéristique du sous-
développement de la région.
II. Un retard relatif

Le retard de l'Afrique doit cependant être nuancé selon les pays. On constate en effet sur le
document 1 que le PIB des pays du Maghreb, ainsi que celui de l'Afrique du Sud, sont
sensiblement plus élevés que ceux des autres pays africains. Ils semblent donc un peu moins à
l'écart de la mondialisation et du développement que leurs voisins. Par ailleurs, le document 2
rappelle que de forts contrastes de développement et de connexion à la mondialisation existent
à l'intérieur de chaque pays africain : globalement, les villes sont mieux connectées et plus
développées que les campagnes. En outre, la faible insertion de l'Afrique dans la mondialisation
peut être nuancée par l'intérêt que suscite le marché africain du mobile, dont le document 2 nous
apprend qu'il a poussé la firme multinationale britannique Vodafone à se porter acquéreur d'un
opérateur africain.
III. Des documents insuffisants

Quoi qu'il en soit, ces deux documents ne peuvent suffire à dresser un tableau précis de l'état du
développement et de la participation à la mondialisation du continent africain. D'abord parce que
le document 1 représente le PIB des pays, indicateur qui permet de mesurer leur richesse mais
pas de savoir comment elle est utilisée. Pour étudier le développement, une carte de l'IDH aurait
été bien plus utile. Pour ce qui est du document 2, il porte sur un secteur très spécifique dont
l'essor fulgurant, lié avant tout à la déficience des réseaux de téléphonie fixe, n'est pas très
représentatif du niveau de développement réel de l'Afrique.
Conclusion

À l'aide des deux documents proposés, on a donc pu montrer que la présentation caricaturale
d'une Afrique totalement détachée du train de la mondialisation et restée à l'écart du
développement est par trop simpliste. Il est en effet difficile de parler au singulier d'une région
aussi vaste et contrastée que l'Afrique. Il est cependant tout aussi difficile d'en parler avec
précision à l'aide de seulement deux documents, qui ne permettent de voir qu'une infime partie
de la complexe réalité africaine.
LE MODÉLE ÉCONOMIQUE
JAPONAIS: CARACTÉRISTIQUES ET
PROBLÉMES
Le Japon est un archipel de l’Asie pacifique couvrant une superficie de près de 370.000km2 avec
une population de près de 121.000.000 d’habitants.

Ce pays écrasé en 1945, est considéré comme un pays du tiers monde en 1955.

Aujourd’hui, il est la deuxième puissance économique du monde.

Cette réussite figurante de ce pays peut-il etre qualifier de miracle comme le pense certain ?
Il ne s’agit nullement de miracle mais plutôt d’un ensemble de facteurs dont le modèle
économique.

Quelles sont les caractéristiques de ce modèle ? Ne comporte t-il pas des limites ? A toutes ces
questions nous essayerons d’apporter des éléments de réponses.

I / UN MODELE DE TYPE LIBERAL ASSEZ ORIGINAL


Le modèle japonais est par essence libéral. Il se caractérise par un interventionnisme étatique à
coté des petites et des grandes entreprises. Ce modèle est soutenu par un financement de
l’économie et par une société travailleuse et disciplinée.

A . L’INTERVENTIONNISME DE L’ETAT ENTANT QUE


PILOTE ET REGULATEUR
Il s’agit d’abord l’historique d’une part et d’autre part par les manifestations de cet
interventionnisme.

1) L’HISTORISQUE
Depuis l’ère MEHJI, l’état assurait le développement économique. Des liens étroits existent entre
les milieux politique et les milieux d’affaires (ZAKAI) . Ce qui donne naissance à une économie
(concertée) . En fait, à la fin du XIXe siècle, afin d’échapper à la domination étrangère, l’état a pris
l’initiative d’organiser une économie puissante avec comme mot d’ordre, « développement de la
production et primauté de l’industrie » : investissement pour importer des technologies et pour
créer des usines ultérieurement cédés aux privés.

2) COMMENT INTERVIENT L’ETAT ?


Au XXe siècle, l’état intervient indirectement à travers la politique monétaire, le protectionnisme,
les subventions. Avec le ministère du commerce international et de l’industrie, l’état joue un rôle
considérable. Ce ministère est à l’origine d’une planification indicative et informe les entreprises
des demandes du marché mondial. Par ailleurs, il soutient les activités prioritaires et aide les
restructurations des entreprises en difficultés.
B. LE DUALISME EFFICACE DES ENTREPRISES
Comme la société, les entreprises présentent une structure hiérarchisée fondée sur la
complémentarité entre petites et grandes entreprises et PME.

- Les grandes entreprises ou KEIRETSU contrôlent de nombreux groupes industriels ou


tertiaires. Elles sont à la fois des usines, maisons de commerces (SOGO-SHOSHA) et banques.
Ces entreprises assurent près de 50% de la production avec 30% de salariés.

- Les PME : elles sont en sous-traitances avec les grandes entreprises. Elles assurent
aussi 50% de la production avec 70% des salariés (conditions précaires).

Le modèle industriel consiste à imiter des produits étrangers, conquête du marché protégé,
croissance des exportations et décolonisations d’une partie de la production à l’étranger pour
augmenter la production.

C. UN MODELE SOUTENU PAR UN FINANCEMENT DE


L’ECONOMIE ET PAR UNE SOCIETE TRAVAILLEUSE

1) LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE :
Un équilibre subtil existe entre capitaux privés et capitaux publiques. Au Japon, la faiblesse des
dépenses publiques constitue un atout pour les entreprises. Pour se développer, les entreprises
réinvestissent leurs bénéfices et empruntent massivement. Elles bénéficient d’un énorme flux
d’épargne drainé par les banques. Le taux d’épargne atteint 14% contre 7% aux Etats Unis.

Le Japon consacre près de 3% de son PNB à la recherche-développement, privilégiant la


recherche appliquée à la recherche fondamentale.

2 ) UNE SOCIETE TRAVAILLEUSE ET DISCIPLINE AU SERVICE DE LA


PUISSANCE
La société japonaise est marquée par le SHINTOISME. C’est une société ayant un esprit de
travail, d’économie et de compétitivité. Les japonais passent plus d’heures au travail que les
européens. En outre, le niveau d formation est élevé.

Le japonais considère son entreprise comme une communauté à la quelle on doit tout donner ;
importance du respect des hiérarchies, malgré un changement remarqué chez les jeunes.

Le modèle familial (père-fils) est à la base de toute organisation collective (patronat-salarié).

Ce modèle comme nous venons de le voir, est marqué par une synergie de plus acteurs tels que
l’état mais aussi le privé représenté par les grandes et petites et moyennes entreprises. Par il
est marqué religieusement par le SHINTOISME. Tout ceci contribue à faire du Japon une grande
puissance économique malgré quelques failles.

II / MODELE A LA BASE DE LA PUISSANCE JAPONAISE


MALGRE QUELQUES FAILLES

A. UN MODELE, BASE DE LA PUISSANCE JAPONAISE


L e Japon est à la fois une grande puissance industrielle, commerciale et financière.

1) LA DEUXIEME INDUSTRIE
Le Japon possède une industrie lourde de première importance (1ere sidérurgie, tres moderne,
entièrement automatisée) ; des industries mécaniques (construction navale et automobile,
2eme rang mondial pour cette industrie) et des industries de haute technologie (électronique, HI-
FI etc.).

2) LE JAPON, TROIXIEME PUISSANCE COMMERCIALE


L e Japon connait une grande vitalité commerciale. Le Japon est le 3eme exportateur mondial :
exporter est une nécessité vitale, car le Japon ne possède ni ressource énergétique ni matière
première.

Sa balance commerciale est régulièrement excédentaire.


3) UNE PUISSANCE FINANCIERE
Elle est liée à l’importance du YEN, des banques (sur le 10 premières banques du monde, 8 sont
japonaises). Les japonais sont devenus les créanciers du monde grâce à l’accumulation des
excédents commerciaux. Cette situation a permis au Japon des investissements à l’étranger de
plus en plus élevés.

B. LES LIMITES DU MODELE


Elles ont pour noms, la dépendance énergétique, alimentaire et dépendance économique en
général et du marché américain en particulier.

1) LA DEPENDANCE ENERGITIQUE ET EN MATIERE PREMIERE


Près de 80% de l’énergie est importée, comme la quasi-totalité des matières premières. Cette
dépendance reste particulièrement problématique en cas de crise au de hausse des prix. Cette
dépendance s’explique par le fait que le Japon est dépourvu dans ces domaines.

2) LA DEPENDANCE ALIMENTAIRE
L’agriculture ne suffit pas à nourrir tous les japonais et le Japon est le plus gros importateur
mondial de produits alimentaires.

3) UNE ECONOMIE DEPENDANTE DU MARCHE AMERICAIN


L es exportations étant indispensable, le Japon ne peut se permettre de mauvaises rapports
avec son 1er client : les ETATS UNIS, qui ont imposé au Japon l’ouverture de son marché aux
produits américains.

4) SUR LES PLANS DIPLOMATIQUES ET MILITAIRES


L e Japon n’est pas une grande puissance. Cela est dû à sa défaite lors de la 2eme guerre
mondiale. Aujourd’hui, le Japon comme l’Allemagne n’est pas membre permanent disposant de
droit de véto au conseil de sécurité de l’ONU.
CONCLUSION
Comparé aux autres modèles de type libéral, celui du Japon parait ainsi original. Cette originalité
est relative au rôle de pilote de l’état dans un tel système mais aussi et surtout à une société
très disciplinée marquée par le SHINTOISME. Ce modèle japonais constitue le socle de la
puissance de ce pays. Ainsi il ne s’agit point de « miracle » pour expliquer la réussite japonaise.
Ce modèle est presque le même pratiqué dans d’autres pays de l’Asie pacifique qui considère le
Japon comme un référence.{jcomments on}
LE MOYEN-ORIENT DE 1945 À NOS
JOURS

Le Moyen-Orient est une terre à l’histoire très ancienne, où coexistent les civilisations arabe,
iranienne, kurde et turque. C’est le berceau des trois religions monothéistes : les juifs se
concentrent dans l’Etat d’Israël crée en 1948 ; les chrétiens forment des communautés
importantes

I – Un foyer d’instabilité majeur

1) Des lignes de partage multiples

 Le Moyen-Orient est une terre à l’histoire très ancienne, où coexistent les civilisations arabe,
iranienne, kurde et turque. C’est le berceau des trois religions monothéistes : les juifs se
concentrent dans l’Etat d’Israël crée en 1948 ; les chrétiens forment des communautés
importantes dans certains pays comme le Liban ou l’Egypte ; les musulmans sont divisés entre
sunnites et chiites. Les affrontements confessionnels et communautaires déstabilisent certains
pays comme le Liban, qui connaît la guerre civile de 1975 à 1991.
 Les Kurdes, dispersés entre quatre pays (Turquie, Iran, Irak et Syrie), sont un peuple privé d’Etat.
Leurs droits sont aujourd’hui mieux reconnus après des décennies d’oppression, mais ils
forment cependant un foyer de tension persistant. La ligne de partage la plus déstabilisante
pour la région reste celle qui sépare l’Etat d’Israël de ses voisins arabes, qui ne l’ont pas encore
bien accepté. Mais les Etats arabes eux-mêmes sont en rivalité permanente pour l’hégémonie
régionale, malgré l’existence de la Ligue arabe.
 Les tensions entre les Etats sont aussi d’origine économique. L’eau, ressource rare dans une
région en grande partie désertique, suscite des tensions entre les Etats, par exemple la Turquie,
la Syrie et l’Irak à propos du Tigre et de l’Euphrate. Le pétrole, découvert au début du XXe siècle,
est la grande richesse du Moyen-Orient, qui possède les deux tiers des réserves. Les
« pétromonarchies », Etats riches et peuplés de la péninsule Arabique suscitent l’hostilité des
pays moins bien pourvus et plus peuplés. C’est l’une des causes de l’invasion du Koweït en 1990
par l’Irak de Saddam Hussein.

2) Les enjeux internationaux depuis 1945


 Le pétrole a bien sûr attisé les convoitises des puissances coloniales (Grande-Bretagne et
France) et des Etats-Unis, dont les compagnies exploitent les gisements à leur profit. La
décolonisation, amorcée dans les années 1930, s’accélère après 1945. Mais les gouvernements
de la région veulent aussi réaliser la « décolonisation économique », en prenant le contrôle de
leurs ressources. En 1951, le Premier ministre Mossadegh nationalise le pétrole en Iran. En
1956, le leader égyptien Nasser fait de même avec le Canal de Suez. La France et la Grande-
Bretagne attaquent alors l’Egypte avec l’aide d’Israël. Mais l’intervention des deux Grands fait
reculer les anciennes puissances coloniales qui se désengagent de la région.
 Le Moyen-Orient est entré dans la logique de la guerre froide. Les deux superpuissances sont
en concurrence au Moyen-Orient, chacune cherchant à intégrer dans son camp de nouveaux
Etats. L’URSS essaie d’utiliser à son profit le nationalisme arabe. Mais les Etats-Unis sont
beaucoup mieux implantés dans la région : ils s’appuient à la fois sur Israël, sur l’Arabie saoudite
et sur la Turquie (membre de l’OTAN). En 1953, ils organisent un coup d’Etat en Iran pour
renverser Mossadegh et installent la dictature du chah. En 1955, ils parrainent le pacte de
Bagdad pour contenir l’URSS sur son flanc sud.
 Les Etats-Unis deviennent incontournables au Moyen-Orient après la disparition de l’URSS en
1991 et l’engagement américain pour libérer le Koweït. Les années 1990 sont marquées par
l’implantation militaire américaine dans les pays du Moyen-Orient et par le conflit persistant
entre les Etats-Unis et l’Irak, soumis à un embargo meurtrier. L’opération « Liberté pour l’Irak »
de mars 2003 renverse le régime irakien et aboutit à l’occupation du pays, mal acceptée par les
Irakiens.
II – Les conflits israélo-arabes

1) Un nouvel Etat mal accepté

 Depuis la fin du XIXe siècle, le sionisme provoque une émigration juive vers la Palestine. Lord
Balfour promet en 1917 la création d’un « foyer national juif ». Mais les Britanniques, qui
gouvernent la Palestine de 1917 à 1947, refusent de mettre en œuvre cette promesse. Le
génocide juif en Europe, lors de la Seconde Guerre mondiale, rend indispensable la création
d’un Etat-refuge pour les juifs. Pour l’obtenir, les sionistes engagent dès 945 la lutte armée
contre les Britanniques. En novembre 1947, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine
en deux Etats, juif et arabe. Ce plan rencontre l’hostilité des Arabes. En décembre 1947, débute
une guerre civile en Palestine entre les habitants juifs et arabes. Ces derniers, que l’on
commence à appeler Palestiniens, sont expulsés des territoires contrôlés par les juifs. Le 14 mai
1948, Ben Gourion proclame la naissance d’Israël.
 Le nouvel Etat est alors attaqué par les Etats arabes voisins. Inexpérimentés et divisés, ceux-ci
sont écrasés par Tsahal. Pour les Palestiniens, c’est la Nakba : presque un million d’entre eux se
réfugient dans les pays voisins. Les territoires qui auraient dû constituer un Etat palestinien sont
soit annexés par Israël, soit rattachés à la Jordanie (Cisjordanie) et à l’Egypte (Gaza). La ville de
Jérusalem est divisée en deux. Aucune paix n’est alors signée entre Israël et les Etats arabes.
 Le nouvel Etat juif est une démocratie où le pouvoir est détenu par une assemblée, la Knesset,
et un Premier ministre. L’idéal communautaire s’exprime à travers le kibboutz, mais la sécurité
reste la première préoccupation du pays. La loi du retour de 1950 attire de nombreux migrants.

2) De la logique de guerre…

 En 1956, Israël aide la France et la Grande-Bretagne contre l’Egyptien Nasser qui a nationalisé le
canal de Suez. Puis, en 1967, Israël déclenche et gagne la guerre des Six Jours contre les trois
pays arabes. La Cisjordanie et Gaza deviennent alors des territoires occupés, dont les habitants
palestiniens sont administrés par Israël. Tsahal prend aussi le contrôle du Golan (Syrie) et du
Sinaï (Egypte). L’ONU, par la résolution 242, demande en vain l’évacuation de ces territoires par
Israël. En 1973, l’Egypte riposte par la guerre du Kippour, gagnée plus difficilement par Tsahal. A
cette occasion, les pays de l’OPEP quadruplent le prix du pétrole pour punir les alliés d’Israël.
 La lutte contre Israël permet aux dirigeants arabes de rester populaires, en utilisant la cause
palestinienne au service du nationalisme arabe. Mais la solidarité entre les Etats arabes et les
réfugiés palestiniens n’est pas toujours réelle. Ainsi, en septembre 1970 (« Septembre noir »), le
roi Hussein chasse de Jordanie les organisations plaestiniennes.
3) … aux espoirs de paix

 En 1977, l’unité arabe face à Israël est définitivement rompue par l’Egypte, qui, sous la direction
de Sadate, s’est rapprochée des Etats-Unis. Après une visite en Israël en 1977, Sadate signe les
accords de Camp David en 1978 avec le Premier ministre israélien Begin. C’est la première paix
signée entre Israël et un pays arabe. L’Egypte récupère le Sinaï mais est exclue de la Ligue
arabe. Sadate est assassiné par des islamistes en 1981.
 La fin de l’URSS et l’hégémonie américaine au Moyen-Orient après la guerre de 1991 contre
l’Irak contribuent à l’acceptation d’Israël par ses voisins. La Jordanie signe la paix en 1994. Seule
la Syrie suspend la paix à la restitution du Golan perdu en 1967. Mais la question des
Palestiniens n’est pas réglée et demeure le principal obstacle à la paix.

III – Le face-à-face israélo-palestinien

1) Le nationalisme palestinien contre Israël

 L’idée d’une nation palestinienne est née chez les Arabes chassés par Israël, qu’il s’agisse des
réfugiés vivant dans les camps ou de la diaspora travaillant dans de nombreux pays.
L’occupation de la Cisjordanie et de Gaza à partir de 1967, l’annexion de Jérusalem-Est
proclamée en 1980 et la construction de colonies renforcent le nationalisme palestinien.
 Celui-ci trouve une expression politique avec l’OLP, qui réunit en 1964 plusieurs mouvements
politiques voulant donner aux Palestiniens un Etat. La charte de l’OLP est intransigeante : elle
autorise tous les moyens de la lutte armée, y compris le terrorisme, et ne reconnaît pas à Israël
le droit d’exister. Dirigée par Yasser Arafat, l’OLP multiplie les actes terroristes. En 1972, des
Palestiniens prennent en otage et exécutent des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de
Munich.
 Pour détruire l’OLP, qui s’est installée à Beyrouth après avoir été chassée de Jordanie en 1970,
Israël envahit en 1982 le Liban, alors en pleine guerre civile. Tsahal laisse les milices libanaises
massacrer des civils dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila. L’OLP se réfugie à Tunis. Le
Sud du Liban passe sous le contrôle israélien jusqu’en 2000.

2) Un inévitable rapprochement

 Affaiblie, l’OLP modifie sa politique et condamne le terrorisme alors qu’un mouvement de


révolte, l’Intifada, enflamme à partir de 1987 les territoires occupés. En 1988, l’OLP reconnaît
Israël, proclame l’Etat palestinien et accepte les résolutions de l’ONU. Cette ouverture est
d’autant plus inévitable que l’OLP s’est discréditée en soutenant Saddam Hussein lors de
l’invasion du Koweït en 1990. De son côté, Israël pâtit de plus en plus de la politique de
répression contre les jeunes insurgés des territoires occupés.
 Le 13 septembre 1993, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et Yasser Arafat signent les
accords d’Oslo qui prévoient le retrait israélien de Gaza et de Jéricho. Une « Autorité »
palestinienne se met en place. Un certain nombre de pouvoirs sont transférés aux Palestiniens,
qui pourront élire une assemblée et s’administrer à Gaza et sur une partie de la Cisjordanie. En
septembre 1995, les accords d’Oslo 2 mettent en œuvre de nouveaux retraits israéliens mais
butent sur de grandes difficultés.

3) L’échec du processus de paix depuis 1993

 La lenteur de processus de paix fait le jeu de ses adversaires. En 2000, l’Autorité palestinienne
ne contrôle plus que 18 % de la Cisjordanie. Il n’est plus possible d’étendre le territoire
palestinien sans toucher aux colonies juives. En dix ans de processus de paix, le nombre de
colons a doublé dans les territoires occupés, renforçant ainsi les arguments des extrémistes des
deux camps.
 Les mouvements islamistes prospèrent grâce aux difficultés des Palestiniens dont les conditions
de vie s’aggravent. Ils commettent des attentats suicides à partir de 1994 et dénoncent le
processus de paix. Celui-ci est aussi fragilisé par l’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995 par un juif
d’extrême droite. Refusant de concéder davantage de droits et de terres aux Palestiniens et de
remettre en cause les colonies, les gouvernements israéliens freinent le processus de paix. De
leur côté, les Palestiniens exigent un droit au retour pour tous les réfugiés et Jérusalem comme
capitale de leur futur Etat.
 En septembre 2000, une deuxième Intifada se déclenche. Plus violente que la première, elle se
heurte à la dure répression du gouvernement d’Ariel Sharon qui entreprend la construction
d’un mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie. Les espoirs de paix s’éloignent.

IV – L’islamisme

1) La politisation de l’islam

 L’islam est une religion pratiquée par un milliard de fidèles, dont 200 millions d’Arabes.
L’islamisme est une utilisation politique de l’islam, qui vise à fonder l’Etat sur la Charia et à
recréer l’Umma. Cette volonté de faire du Coran un idéal politique est commune à tous les
islamistes, qui usent cependant de moyens différents pour l’atteindre. Certains partis islamistes
sont légaux et se présentent aux élections ; d’autres mouvements pratiquent la lutte armée.
L’islamisme peut être une doctrine révolutionnaire, appelant à renverser les régimes jugés
« corrompus », à l’image des Frères musulmans fondés en 1928 en Egypte. Il peut aussi être une
doctrine conservatrice au service du pouvoir établi, comme le wahhabisme en Arabie saoudite.
 L’islamisme commence à se développer, au Moyen-Orient et au-delà, dans les années 1970. Il
séduit tous ceux que les régimes issus de la décolonisation ont déçus. Misère et dictature
favorisent la popularité des islamistes, qui pallient les carences de l’Etat par leur action sociale.
L’échec du nationalisme arabe, symbolisé par la défaite face à Israël en 1967, est exploité par les
islamistes. Ceux-ci dénoncent une idéologie trop influencée par l’Occident et incapable de sortir
le Moyen-Orient du sous-déceloppement.

2) Les trois vagues de l’islamisme

 L’islamisme remporte une première victoire avec la révolution iranienne qui renverse en 1979 le
chah. Le clergé chiite dirige le mouvement populaire et l’ayatollah Khomeiny devient le guide
suprême de la « République islamique ». Le régime s’enracine grâce au sursaut patriotique dans
la guerre contre l’Irak (1980 – 1988) et survit à la mort de son chef en 1989.
 Durant les années 1980, les islamistes s’illustrent au cours de luttes de « libération nationale ».
Les Moudjahidins afghans combattent l’occupation soviétique et l’athéisme communiste. Les
islamistes s’emparent aussi de la lutte nationale des Palestiniens et augmentent leur audience
grâce à l’Intifada. En dehors du Moyen-Orient, les mouvements jihadistes se développent grâce
aux anciens « Afghans », qui prônent partout la lutte armée, de l’Algérie aux Philippines.
 A la fin des années 1990, un nouvel islamisme se développe sous la forme d’un réseau terroriste
mondialisé nommé Al Qaida et fédéré par la figure d’Oussama Ben Laden. Il prône la « guerre
sainte » contre l’Occident et vise surtout les Etats-Unis (attentats du 11 septembre 2001).

3) La croisée des chemins

 La lutte antiterroriste engagée depuis 2001 par les Etats-Unis commence par une intervention
en Afghanistan contre le régime des talibans qui abrite alors Ben Laden. Le consensus, y
compris dans le monde musulman, qui a marqué cette guerre montre l’influence limitée du
jihad mondialisé. Privée de base sociale et d’appui étatique, la troisième vague islamiste
s’épuise.
 En recul dans ses formes extrémistes, l’islamisme tend à s’enraciner dans de nombreux pays du
Moyen-Orient. Il se « nationalise », en se préoccupant plus des affaires du pays que du sort de
l’Umma, comme c’est le cas au Liban ou en Palestine. Il se banalise, en participant à la vie
politique : c’est le cas en Turquie, où les islamistes dits « modérés » sont au pouvoir depuis 2002
et prônent l’entrée de leur pays dans l’Union européenne. Certains observateurs ont parlé d’un
parti « démocrate-musulman », par référence aux courants démocrates-chrétiens qui existent
en Europe.
 Mais l’islamisme reste une idéologie de mobilisation contre l’Occident, dans de nombreux pays
qui voient dans la mondialisation un risque d’uniformisation culturelle et de domination des
Etats-Unis.
INTRODUCTION

Le thème sur la décolonisation appartient, comme la Guerre Froide, au long


chapitre sur l’élaboration du monde actuel.

Le processus qui conduit les anciennes colonies européennes sur les


chemins de l’indépendance ne peut être séparé de la rivalité américano-soviétique.

A peine libérés de la tutelle étrangère, les pays asiatiques et africains


entrent en relation avec les deux puissances. Certains font le choix du
communisme, d’autres se tournent vers l’Occident. La décolonisation complique
les relations est-ouest parce qu’elle aboutit à la formation de nouveaux états que
Soviétiques et Américains s’emploient à séduire. Mais elle donne aussi une clé
d’explication importante quand on cherche à comprendre l’organisation du monde
actuel.

Depuis la fin du XVIIIème siècle, les Européens dominaient le monde et se


partageaient des territoires immenses en Afrique, en Asie surtout et en Amérique
latine dans une moindre mesure.

Cependant, au XXème siècle, cette domination devient de plus en plus difficile


à maintenir. La guerre de 1914-1918 est à l’origine du premier ébranlement des
empires coloniaux et la deuxième Guerre Mondiale va précipiter l'éclatement des
territoires conquis et l’accession des colonies à l’indépendance.

Quelles furent les causes et les circonstances de l'effondrement des empires


coloniaux ? L'indépendance inéluctable de ces territoires s'est-elle traduite par
une réelle autonomie économique et idéologique ? Quelles sont les formes qu’elle a
empruntées ?

1
I. Les causes de l’effondrement des empires coloniaux

1) Le choc des deux guerres mondiales affaiblit les puissances


coloniales

La 2nde Guerre Mondiale a élargi les fissures dans les empires coloniaux. En
Asie, le Japon a balayé "l’impérialisme blanc" et a présenté son occupation comme
une revanche des peuples de couleurs sur les Blancs.

Les grandes puissances coloniales européennes (France, Royaume-Uni,


Pays-Bas, Belgique) ne sont sorties de la guerre du côté des vainqueurs que grâce
aux Etats-Unis ou l’URSS.

Et pendant la guerre, le Royaume-Uni et la France ont multiplié les


promesses pour gagner l’appui nécessaire des colonies. Pour rallier l’Afrique Noire
toute entière à la France Libre, De Gaulle, dans son discours de Brazzaville, en
1944, sans aller jusqu’à promettre l’indépendance, annonce une participation des
colonies à la marche des affaires.

A partir de 1945, les colonies réclament donc cette émancipation qu’on leur
a laissé entrevoir.

2) Les métropoles n’ont plus les moyens d’entretenir un empire


colonial

L’Europe sort ruinée de la guerre. Les métropoles ne maintiennent que


difficilement l’emprise sur leurs colonies.

La domination par la force devient aussi un problème dans le sens où les


métropoles n’ont plus les moyens d’entretenir des corps expéditionnaires partout,
excepté dans les villes principales et les points stratégiques. Ils ne peuvent donc
plus tenir la totalité des pays.

Or ces expéditions lointaines coûtent cher, grèvent les budgets et freinent la


reconstruction économique des métropoles au lendemain de la guerre.

2
Curieusement les pays qui ont connu la plus forte croissance économique
après la guerre sont l’Allemagne, l’Italie et le Japon qui justement n’ont pas la
charge d’un empire colonial.

En 1945, une immense aspiration à la liberté secoue le monde colonial. Dès


la fin de la première guerre mondiale, les peuples indigènes réclament à leur
métropole le droit de disposer d’eux même, l’application des grands principes de
1789.

Le second conflit a profondément marqué les consciences. La civilisation


occidentale, par ses excès, son incapacité à éviter deux guerres meurtrières,
n’apparaît plus comme le modèle à suivre. L’Homme blanc a failli dans sa mission
éducatrice. Entre 1941 et 1945, les Japonais ne se sont pas privés de diffuser
dans les régions conquises un message anti-européen. L’opinion publique des
métropoles elle-même évolue très rapidement en faveur de la décolonisation.

Si ce n’est un soutien à l’évolution des colonies vers l’indépendance, c’est


une dénonciation du surcoût que constitue l’administration coloniale (exemple J
Cartier et la droite française.)

3) La lutte des colonies pour l’indépendance

La colonisation, sous couvert d’apporter la civilisation et le progrès, a


d’abord été une vaste entreprise d’exploitation économique au profit des
métropoles. Elle a détruit le système traditionnel de l’économie de subsistance en
remplaçant la plupart des cultures vivrières par des plantations de cultures
destinées à l’exportation.

Les autochtones se sont très vite sentis exploités, servant à enrichir les
métropoles quand eux-mêmes s’appauvrissaient. Ce sentiment suscite donc une
hostilité de plus en plus grande, poussant ces populations à la résistance. Les
cadres traditionnels des communautés villageoises ont été ébranlés par la
colonisation, tandis que naissait au contact du capitalisme colonial une
bourgeoisie indigène plus ou moins riche, avide de culture européenne et de
pouvoir.

3
Au sein de cette bourgeoisie est apparue une intelligentsia qui a adapté les
idéologies occidentales (nationalisme, marxisme) qui allaient lui permettre de
conduire les mouvements de libération, par des guerres révolutionnaires si
nécessaires. Les mouvements nationalistes se sont souvent déjà manifestés dans
l’entre-deux-guerres, sans réellement inquiéter les métropoles.

Ainsi, les peuples coloniaux, accédant à la conscience politique, se


retournent-ils contre le colonisateur en utilisant les propres principes du
colonisateur lui-même relatifs à l’autonomie, au droit et à l’égalité. Les grands
meneurs ne viennent pas d’horizons obscurs. Ce sont en principe les fils d’une
bourgeoisie plutôt aisée, instruits dans la culture occidentale, pétris du souvenir
des révolutions européennes (Ghandi, Bourguiba, Senghor…). Le nationalisme est
parfois renforcé par un idéal révolutionnaire (voir texte de Ho Chi Minh.)

4) Le contexte international, après 1945, est favorable à la


décolonisation

La Charte de l’Atlantique de 1941, où Roosevelt et Churchill jette les bases


d’un nouvel ordre mondial, rappelle le principe des peuples à disposer d’eux-
mêmes.

Ce principe est repris dans la Charte des Nations Unies en 45 (voir texte de
compléments), puis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 48.
L’ONU devient donc la tribune internationale de soutien à la décolonisation.
L’URSS et les Etats-Unis d’Amérique soutiennent tous les deux la décolonisation.
L’URSS par principe, et les Etats-Unis d’une manière plus nuancée.

C’est à travers le Kominform qu’agit l’URSS. Quant aux EUA, ils n’ont pas
oublié qu’ils ont été la première colonie de l’histoire à avoir conquis leur
indépendance.

4
II. Les formes de décolonisation

La décolonisation revêt deux formes diamétralement opposées.

Chez les Britanniques, elle s’effectue dans la concertation, la négociation,


sans qu’il y ait un moment ou un autre recours aux armes : c’est la
« décolonisation pacifique ».

Les acteurs de l’indépendance sont alors des intellectuels formés dans les
grandes écoles européennes et doués d’un grand charisme.

Gandhi et Nkrumah, Bourguiba, pour ne citer qu’eux, ont étudié, les


premiers en Grande-Bretagne, le second en France, avant de s’installer comme
avocat. Ils appartiennent donc à cette élite intellectuelle que l’on trouve à l’origine
de la décolonisation.

En 1947, Gandhi choisit la voie de la non-violence pour accélérer


l’indépendance de son pays : manifestations, grèves, boycotts, pétitions ont raison
des réticences britanniques.

En revanche, du côté français, le processus est beaucoup plus violent. Il


conduit à deux guerres coloniales dans lesquelles l’armée s’enlise et qui finissent
par entraîner de graves troubles politiques en France :

 La guerre d’Indochine (1945-1954) s’achève sur un ultime désastre à Dien-


Bien-Phu.

 La guerre d’Algérie (1954-1962) n’est pas davantage heureuse. Les troupes


régulières s’épuisent à lutter contre les maquis et utilisent quand il le faut
la torture. Les méthodes les plus brutales ne donnent aucun résultat : les
attentats sanglants se poursuivent à Alger et dans les grandes villes du
pays. La lassitude gagne la métropole, lassitude que le monde politique

5
évalue mal. A la suite d’une crise de régime, seul De Gaule semble en
mesure de sortir la nation du guêpier algérien : les accords d’Evian mettent
un terme définitif au conflit. Les actions meurtrières de l’OAS n’auront pas
enrayé le processus d’indépendance souhaité par une majorité de Français.

Le processus français d’émancipation est original puisque d’après CH.R.


Ageron, « il est fait d’immobilisme, de novations, d’ouvertures suivies de
blocages ». Les Français craignaient que la disparition de l’empire provoque la
ruine de leur économie et compromette la position internationale du pays. En
1949, 81% des Français pensaient que la France devait avoir des territoires outre-
mer. De plus la population était attachée à la politique d’assimilation.

Le second modèle est le modèle portugais, proche du modèle français ce qui


explique la décolonisation tardive des colonies portugaises. (Mozambique, Cap-
Vert, Angola 1975).

L’exemple britannique est une décolonisation pragmatique durant laquelle les


colonies ont été traitées au cas par cas. On assiste parfois à une décolonisation en
douceur comme au Tanganyika, en Gold Coast ou en Inde. Mais quand les
intérêts britanniques le nécessitaient, la force fut employée comme en 1952 au
Kenya contre la révolte des Mau-Mau. Il fallut deux ans pour écraser cette révolte.

Quoiqu’il en soit ce qui paraît flagrant, c’est l’état de chaos dans lequel se
trouvèrent les colonies britanniques après l’indépendance. Cette situation fut
souvent due à l’existence dans ces colonies de très nombreuses ethnies comme en
Ouganda ou même en en Inde.

Le Royaume-Uni, avec les travaillistes au pouvoir à partir de 1945, accepte


plus facilement la transformation de certaines colonies en dominions dans le
cadre du Commonwealth déjà créé.

6
La France, avec sa vieille tradition centralisatrice, est très attachée à l’idée de
la République indivisible : l’évolution vers l’émancipation des colonies est donc
beaucoup plus difficile.

Compléments de cours :

« Les Etats membres doivent favoriser la réalisation,[dans] les territoires non


autonomes, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, compte tenu des
principes de la charte des Nations Unies et de la volonté librement exprimée des
populations intéressées. […] [Ils doivent] assurer la participation directe des
populations autochtones aux organes législatifs et exécutifs de ces territoires et
les préparer à l’autonomie complète ou à l’indépendance. »

Résolution de l’ONU sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes 1952

« "Tous les hommes ont été créés égaux. Leur Créateur leur a conféré certains
droits inaliénables. Parmi ceux-ci, il y a vie, la liberté, et la recherche du
bonheur." Ces paroles immortelles sont tirées de la Déclaration d'indépendance
des États-Unis d'Amérique en 1776. La Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen de la Révolution française a également proclamé: "Les hommes sont nés et
demeurent libres et égaux en droit." Il y a là d'indéniables vérités.

Cependant, pendant plus de quatre-vingts années, les colonialistes français,


abusant du drapeau de la liberté, de l'égalité" de la fraternité, ont violé notre terre
et opprimé nos compatriotes.

Leurs actes vont directement à l'encontre des idéaux d'humanité et de


justice. Dans le domaine économique, ils nous ont exploités jusqu'à la moelle, ils
ont réduit notre peuple à la plus noire misère et saccagé impitoyablement notre
pays. Pour ces raisons, nous, membres du gouvernement provisoire, déclarons,
au nom du peuple du Vietnam tout entier, nous affranchir complètement de tout
rapport avec la France impérialiste. »

7
Déclaration de Hô Chi Minh, publiée dans La République.

Engagement dans le processus de décolonisation : Franz Fanon.

Frantz FANON est peu connu dans son pays, la Martinique car il a passé
l'essentiel de sa vie de militant dans sa terre d'adoption, l'Algérie.

FANON est né à Fort-de-France le 20 juillet 1925. Il meurt à Washington le


6 décembre 1961, à l'âge de 36 ans, des suites d'une leucémie. Il est inhumé au
cimetière de "Chouhada" (TUNIS).

Médecin psychiatre, écrivain, combattant anticolonialiste, FANON a marqué


le XXe siècle par sa pensée et son action, en dépit d'une vie brève frappée par la
maladie.

FANON fit ses études secondaires au lycée SCHOELCHER, ses études


supérieures à la faculté de médecine de Lyon et fut nommé, en 1953, Médecin-
chef de l'hôpital psychiatrique de Blida, en Algérie.

Il avait déjà publié, en 1952, "Peaux noires, masques blancs". En 1956,


deux ans après le déclenchement de la guerre de libération nationale en Algérie, il
choisit son camp, celui des colonisés et des peuples opprimés.

Il remet sa démission de son poste à l'hôpital et rejoint le Front de


Libération Nationale (FLN) en Algérie.

Le prix d’un militantisme contre la colonisation.

L'action de FANON se situe dans le contexte d'après-guerre marqué par la


lutte idéologique entre le bloc occidental mené par les Etats-Unis et le bloc
socialiste mené par l'Union Soviétique.

La cassure semble irrémédiable entre l'Est et l'Ouest mais un troisième


monde émerge au cours des années 1950-1960 : c'est le tiers-monde qui
revendique lui aussi sa place dans les relations internationales et sa part dans le
partage des richesses de la planète.

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Le tiers-monde affirme pour la première fois son existence politique en 1955
à la Conférence de BANDOUNG, en proclamant son refus de la bipolarisation du
monde.

De nombreux leaders du tiers-monde apparaissent en même temps que les


mouvements de libération nationale et mènent une lutte de plus en plus radicale
en Afrique, en Asie, en Amérique latine.

Les années 1960 sont marquées par des répressions violentes et des
assassinats d'hommes politiques représentant la lutte des peuples opprimés :
répression sanglante en Indonésie en 1965 (500 000 morts), assassinat de Patrice
LUMUMBA au Congo, assassinat de CHE GUEVARA en Bolivie; assassinat de
MALCOLM X, de MARTIN LUTHER KING aux Etats-Unis, assassinat de MEHDI
BEN BARKA au Maroc, procès de RIVONIA en Afrique du Sud où NELSON
MANDELA et ses compagnons sont condamnés à la prison à vie.

FANON a toujours dénoncé les intellectuels qui ne s'engagent pas réellement


et pratiquement dans la lutte révolutionnaire.

" Libération nationale, renaissance nationale, restitution de la nation au


peuple, Commonwealth, quelles que soient les rubriques utilisées ou les formules
nouvelles introduites, la décolonisation est toujours un phénomène violent.

La décolonisation qui se propose de changer l'ordre du monde est un


programme de désordre absolu.

Mais elle ne peut être le résultat d'une opération magique, d'une secousse
naturelle ou d'une entente à l'amiable.

On ne désorganise pas une société, aussi primitive soit-elle, avec un tel


programme, si l'on n'est pas décidé dès le début, c'est-à-dire dès la formulation
même de ce programme, à briser tous les obstacles qu'on rencontrera sur sa
route.

Le colonisé qui décide de réaliser ce programme, de s'en faire le moteur, est


préparé de tout temps à la violence. Dès sa naissance il est clair pour lui que ce

9
monde rétréci, semé d'interdictions, ne peut être remis en question que par la
violence absolue " (extraits de l'œuvre majeure de Fanon : "Les Damnés de la
Terre", publiée l'année de sa mort).

Le combat de FANON ne visait pas seulement la libération de l'homme noir


ou du colonisé. Il cherchait à libérer l'homme : « Etre responsable dans un pays
sous-développé, c'est savoir que tout repose en définitive sur l'éducation des
masses, sur l'élévation de la pensée, ce qu'on appelle trop rapidement la
politisation.

Il s'agit pour le tiers-monde de recommencer une histoire de l'homme. La


décolonisation est véritablement création d'hommes nouveaux.

Mais cette création ne reçoit sa légitimité d'aucune puissance surnaturelle


la "chose" colonisée devient homme dans le processus même par lequel elle se
libère.

Je ne veux pas chanter le passé aux dépens de mon présent et de mon


avenir. Je ne veux pas être esclave de l'esclavage. Je ne veux qu'une chose que
cesse à jamais l'asservissement de l'homme par l'homme, c'est-à-dire de moi par
un autre. Qu'il me soit permis de découvrir et de vouloir l'homme où qu'il se
trouve. »

" FAIRE PEAU NEUVE, DEVELOPPER UNE PENSEE NEUVE, TENTER DE


METTRE SUR PIED UN HOMME NEUF ", voilà l'essentiel du message de FANON,
un message qui est toujours d'actualité au moment où on assiste à la montée des
intégrismes de tous bords, dans un monde d'inégalités où le fossé se creuse entre
riches et pauvres, entre nantis et démunis.

10
11
LES CONFLITS DU PROCHE-ORIENT

A la fin de la Première Guerre mondiale, les Etats issus du démembrement


de l’Empire ottoman sont placés sous mandat français pour la Syrie et le
Liban et britannique pour l’Irak, la Transjordanie et la Palestine.

Par ailleurs, la naissance du sionisme à la fin du XIXe siècle conduit de nombreux Juifs à immigrer
vers la Palestine.
Cette immigration ne cesse de croître notamment entre 1922 et 1946 et suscite
de nombreuses tensions avec la population autochtone.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques en appellent à l’ONU qui


vote en 1947 un projet de partage de la Palestine entre Juifs et Arabes, et le 14 mai 1948 l’Etat
d’Israël est proclamé.

Depuis le Proche-Orient n’a cessé d’être une terre de conflits. Pourquoi ?


1. 1948-1978 : de la naissance de l’Etat d’Israël aux accords de paix de Camp David
a. Le premier conflit
Dès le lendemain de sa naissance, le 15 mai 1946, l’Etat juif est attaqué par une coalition
regroupant l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. La victoire des Israéliens entraîne le partage de
Jérusalem et l’annexion des territoires arabes de Palestine à l’exception de la Cisjordanie annexée
par la Transjordanie et de la bande de Gaza rattachée à l'Egypte.

Le partage de la Palestine prévu initialement par l’ONU est donc caduc. Cette première guerre
israélo-arabe entraîne le déplacement de 600 000 Palestiniens vers les camps de réfugiés
implantés dans les pays arabes limitrophes. Dans le même temps Israël accueille (loi du retour
votée en 1950) des milliers d’immigrants : rescapés des camps de concentration, Juifs d’Europe
de l’Est ou du Maghreb.
b. Les conflits de 1956 et 1967
En 1956, après avoir essuyé de refus des puissances occidentales de financer le barrage
d’Assouan, le chef d’Etat égyptien, Nasser, nationalise le canal de Suez, voie d’eau internationale
située entre la mer Rouge et la Méditerranée.

Cette initiative entraîne une intervention militaire immédiate des troupes britanniques, françaises
et israéliennes. Américains et Soviétiques font pression sur les différents protagonistes pour
désamorcer cette crise et permettre à nouveau la libre circulation sur le canal.

A la suite de ce conflit, Nasser apparaît comme l’homme fort du Proche-Orient. Il devient le porte
drapeau du panarabisme, mouvement qui prône l’union de tous les pays arabes ainsi que le
regroupement de toutes les organisations palestiniennes en une seule. Ce regroupement
intervient en 1964 avec la naissance l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). En juin
1967 un nouveau conflit oppose Israël à ses voisins arabes, la guerre des Six jours, au terme de
laquelle, les Israéliens, vainqueurs, annexent ce qui reste de territoires arabes, la Cisjordanie et
la bande de Gaza ainsi que le Sinaï égyptien et le plateau du Golan en territoire syrien.
a. La guerre du Kippour
Le 6 octobre 1973, le jour de Yom Kippour, grande fête religieuse juive pendant laquelle toute
activité est censée s’arrêter, l’Egypte attaque à l’ouest, sur le canal de Suez (le désert du Sinaï est
occupé depuis 1967) et la Syrie déploie ses troupes au nord sur le plateau du Golan et les milices
armées de l’OLP, interviennent le 9 octobre.

C’est la plus puissante coalition de forces arabes à laquelle ait eu à faire face Israël. S’y joignent
quelques troupes jordaniennes et l’aviation irakienne. Après dix jours de combats, les Israéliens
remportent une victoire militaire nette et le conseil de sécurité de l’ONU doit mettre un terme à
la poussée israélienne, qui atteint les faubourgs du Caire, en imposant un cessez le feu le 25
octobre.

Durant cette guerre, les Américains et les Soviétiques prennent conscience que les conflits du
Proche-Orient peuvent menacer la paix mondiale et que la voie de la diplomatie est la seule
possible pour aboutir à une solution de paix durable. C’est également l’analyse que fait le
président égyptien Anouar el Sadate qui souhaite récupérer les territoires qu’il a perdus en 1967.
Pour protester contre l’occupation des territoires palestiniens par Israël, l’Organisation des Pays
Arabes Exportateurs de Pétrole (OPAEP) décide de réduire les exportations de brut ce qui entraîne
une hausse du prix du baril : c’est le premier choc pétrolier.
2. Entre espoir et conflits
a. Les accords de Camp David
L’égyptien Sadate souhaite établir un dialogue avec Israël et effectue un voyage officiel en Israël
en novembre 1977. Cette initiative aboutit à un réel rapprochement, soutenu et encouragé par
les Etats-Unis.

Le 17 septembre 1978, le président égyptien et Menahem Begin, premier ministre israélien


signent, à Camp David aux Etats-Unis, en présence du président Jimmy Carter, un accord
historique puisque pour la première fois, le pays le plus influent du monde arabe reconnaît
l’existence de l’Etat juif. Cet accord provoque la colère des autres pays arabes et de l’OLP. Sadate
est assassiné en 1981.
b. Des accords vains
Certes l’Egypte récupère le Sinaï mais cet accord est rejeté par les autres pays arabes ; le sort et
le statut de Jérusalem ne sont pas réglés.

Quand aux Palestiniens dont les territoires doivent bénéficier d’une autonomie interne, sont une
fois de plus lésés puisque les colonies de peuplement juives se multiplient en Cisjordanie occupée
et dans la bande de Gaza. L’expansion des Juifs dans des territoires non israéliens est un
mouvement continu depuis 1967.
c. La reprise des hostilités
Cette situation entraine la reprise du conflit israélo-palestinien. D’abord au Liban à partir de 1982.
Les Israéliens attaquent le sud du territoire libanais depuis lequel des Palestiniens réfugiés
lançaient des attaques qui menaçaient le nord de l’Etat hébreux.

Avec l’accord des Israéliens les phalanges chrétiennes libanaises massacrent près de 1500 civils
palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et de Chatila. En 1987, les conditions pour créer
un Etat palestinien semblent réunies mais le processus de paix n’est pas réellement engagé. Cette
situation favorise le déclenchement de la premièreIntifada ou « guerre des pierres » menée dans
les territoires occupés par de jeunes Palestiniens dont les seules armes sont des pierres lancées
sur les troupes surarmées de l’Etat juif. Ils espèrent réveiller ainsi l’opinion internationale.
3. La paix impossible au Proche orient
a. Les accords d’Oslo
Après la première guerre du Golfe et à la suite de la conférence de Madrid, des accords négociés
à Oslo sont signés, à Washington en 1993, par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin. Ces accords
consacrent la reconnaissance réciproque de l’OLP et d’Israël, reconnaissent l’existence d'une
Autorité palestinienne et établissent un planning de négociations. Mais le rejet de ces accords par
les plus extrémistes des deux bords, anéantit tout espoir de paix et ouvre la voie à
la seconde Intifada à partir de 2000.
b. La situation actuelle
Dans sa lutte contre l’Etat hébreu, le Hamas (parti islamiste hostile à Israël qui prône la lutte
armée plutôt que la négociation) mène des actions terroristes et s’oppose même souvent à
l’Autorité palestinienne jugée trop laxiste.

De leur coté les Israéliens cherchent à éliminer les uns après les autres tous les dirigeants du
Hamas et maintiennent, par des blocus continuels, la population de Gaza dans des conditions de
vie inacceptables.

En 2005, l’Etat hébreu évacue ses colonies de Gaza mais l’effet positif de cette initiative est
contrebalancée par la construction d’un mur de 700 kilomètres qui isole la Cisjordanie d’Israël
dans le but de protéger ce dernier des incursions terroristes du Hamas. Le conflit israélo-
palestinien est donc loin d’être réglé.
c. Les autres conflits du Proche-Orient
Entre 1980 et 1988, l’Iran et l’Irak se livrent une guerre sanglante. Elle est déclenchée par Saddam
Hussein dont les objectifs sont de faire échouer la révolution iranienne source d’agitation chez
les chiites irakiens et de récupérer le Chott–El–Arab, l’estuaire commun du Tigre et de l’Euphrate.
En 1990, Saddam Hussein déclenche de nouveau conflit en envahissant le Koweït le 2 août. Le
leader irakien veut faire main basse sur les riches champs pétrolifères du Koweït et apparaître
comme le nouvel homme fort du Proche-Orient, défenseur de la cause arabe. L’ONU condamne
cette agression et le 17 janvier 1991, sous son mandat, les troupes armées de 29 nations
attaquent l’Irak : c’est l’opération «Tempête du désert ». En une semaine l'Irak est défait et le
Koweït libéré.

Les puissances occidentales, malgré une certaine bienveillance pour Saddam Hussein qui
parvient à sauver son régime, ne pouvaient accepter qu’il s’empare du pétrole koweitien.

En 2003 sans être mandatées par l’ONU et sous prétexte que Saddam Hussein détiendrait des
armes de destruction massive, les troupes américaines et britanniques envahissent l’Irak dans le
but d’en chasser le dictateur et d’y établir un régime démocratique.

Derrière cette volonté officielle se cache aussi le désir impérieux de contrôler les richesses
pétrolières de la région et de protéger les Emirats du Golfe persique, alliés inconditionnels des
Etats-Unis. La seconde guerre du golfe n’est pas terminée malgré la proclamation d’une
constitution démocratique en Irak en 2005.
L’essentiel

Le Proche-Orient est certainement la région la plus instable du monde. Les conflits n’y ont pas
cessé depuis plus d’un demi-siècle. Toutes les formes de lutte s’y trouvent :

-luttes nationales entre les Israéliens et les Palestiniens,


-lutte économique pour le contrôle de la production et de l’acheminement du pétrole,
-lutte religieuse entre deux conceptions de l’islam : le chiisme radical et le sunnisme modéré,
-lutte stratégique avec le soutien de l’Iran aux terroristes et le problème du contrôle de l’eau
douce dont la région risque de manquer cruellement dans les années à venir.

Le Proche Orient est donc une région de conflits parce que c’est une région stratégique et un lieu
de contact entre l’Occident et l’Orient.
LES CONSEQUENCES DE LA
SECONDE GUERRE MONDIALE ET
LES RÉGLEMENTS DU CONFLITS
La Seconde Guerre mondiale fut la guerre la plus dévastatrice de l’histoire en termes de vies
humaines et de destructions matérielles. Les pertes économiques ainsi que le choc moral qui
s’en suivirent sont sans précédent. Au fur et mesure que la victoire des Alliés sur l’Axe se
précisait, la gestion de l’après guerre devenait une préoccupation majeure

I- Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale :

1- Le bilan humain : une hécatombe :


La guerre provoqua la mort de 40 à 60 millions de personnes : 17 à 26 millions pour l’Union
soviétique ; 4 à 6 millions pour la Pologne ; 4 à 5 millions pour l’Allemagne ; 2 millions pour le
Japon (dont 100 000 à Hiroshima et 75 000 à Nagasaki); 1,6 million pour la Yougoslavie ; plus
d’un million pour la Chine. On compte 400 000 tués au Royaume-Uni et dans l’Empire
britannique, et 400 000 aux États-Unis. La France déplora environ 550 000 morts, dont 350 000
civils.Les populations civiles souffrirent beaucoup durant le conflit, en raison des
bombardements aériens, mais aussi à cause de l’occupation brutale de l’ennemi et des
massacres de tous ordres.Durant la SGM, on a assisté à l’emploi généralisé de la torture et à des
bombardements sur des civils. La science et la technique furent mises au service de
l’extermination comme en témoignent le génocide contre les juifs et les tziganes et les
destructions provoquées la bombe A.Les contemporains de ces atrocités vivaient dans une
panique collective et sortent de la guerre plus que traumatisés.

2- Les destructions matérielles :


La puissance de feu des belligérants, l’ampleur des bombardements et la durée de la guerre ont
entraîné des dégâts matériels incommensurables. En Europe, environ la moitié des territoires
était considérée comme sinistrée. Les villes allemandes sont rasées à 70%. L’URSS subit à elle
seule près de la moitié des destructions. On estime que près de 40% des villes et l’intégralité des
structures économiques du Japon furent détruites.

3- Des pertes économiques immenses :


Pendant le conflit, l’économie de l’Europe tourne au ralentie ; le manque à gagner est
inestimable. En plus, la guerre a occasionné des dépenses astronomiques. Elle aurait coûté 272
milliards de dollars à l’Allemagne, 192 milliards à l’Union soviétique, 120 milliards au Royaume-
Uni, 94 milliards à l’Italie, et 56 milliards de dollars au Japon.Les États-Unis dépensèrent environ
341 milliards de dollars, dont 50 milliards de fournitures en prêt-bail (31 milliards pour le
Royaume-Uni, 11 milliards pour l’Union soviétique, 5 milliards pour la Chine et 3 milliards de
dollars pour les 35 autres pays belligérants alliés). Les dettes contractées contribuèrent à
affaiblir l’Europe au profit des USA qui furent le véritable bénéficiaire du conflit.

4- La nouvelle donne politique :


Au sortir du conflit, de nouveaux rapports de force se dessinent. La carte politique du l’Europe
change suite aux décisions prise à Yalta. Ce continent qui a dominé le monde depuis des siècles
perd également son leadership au profit des USA et de l’URSS. Cette nouvelle donne fut à
l’origine de la bipolarisation née des rivalités entre les deux grands.

II- Les essais de règlement du conflit :


Au fur et à mesure que la victoire des Alliés sur l’Axe se précisait, les dirigeants des grandes
puissances se réunissaient pour hâter la fin du conflit et préparer le nouvel ordre mondial après
guerre.

1- La conférence de Téhéran (28 novembre au 2 décembre 1943) :


Le président américain Franklin D. Roosevelt, le chef d'État soviétique Joseph Staline et le
Premier ministre britannique Winston Churchill, se rencontrèrent pour la première fois pour
discuter de la conduite de la guerre. La principale décision fut l'ouverture d'un second front en
Europe, par des débarquements en Provence et en Normandie. L'occupation de l'Allemagne
après la guerre fut envisagée sans qu'un accord sur son démembrement soit conclu

2- La conférence de Dumbarton Oaks (septembre octobre 1944) :


Cette rencontre qui réuni la Etats-Unis, l’URSS, l’Angleterre et la Chine aboutit à un plan
prévoyant la création d’une Organisation des Nations Unies en vue du maintien de la paix et la
sécurité internationale au lendemain de la guerre. Les propositions de cette conférence reprises
à Yalta servirent de base à la charte de San Francisco qui fonda l’ONU.

3- La conférence de Yalta (4 au 11 février 1945) :


Les trois grands, se retrouvèrent à un moment où les Alliés avaient largement pris l'avantage
sur l'Allemagne. Les discussions portèrent sur les conditions de la capitulation allemande ainsi
que sur l'organisation de l'Europe après la guerre.L'Allemagne devait être poussée à capituler
sans condition et son territoire partagé en quatre zones d'occupation, trois étant occupées et
administrées par une des grandes puissances et la quatrième par la France, pays non invité à
Yalta.La conférence de Yalta porta également sur des problèmes de frontières. Ainsi, l'URSS
conserva la partie orientale de la Pologne, tandis que celle-ci s'étendait vers l'ouest, annexant
une partie du territoire allemand. En outre, l'URSS s'engagea à intervenir dans le conflit contre
le Japon, après la capitulation allemande. À Yalta fut proclamée une Déclaration sur l'Europe
libérée, qui prévoyait l’organisation d’élections libres et le retrait des forces d’occupation. Cette
déclaration s'inspirait de la Charte de l'Atlantique et du « droit des peuples à disposer d'eux-
mêmes ». Enfin, Roosevelt persuada les Alliés d'adhérer au projet de l'Organisation des Nations
unies, dont les bases avaient été posées à la conférence de Dumbarton Oaks, en octobre 1944.

4- La conférence de Potsdam (17 juillet au 2 août 1945) :


Les États-Unis furent représentés par le président Harry S. Truman et l'URSS par Joseph Staline.
Quant à la Grande-Bretagne, elle fut représentée par Winston Churchill, à qui succéda, au cours
du mois de juillet 1945, Clément Attlee.Il fut décidé un désarmement de l’Allemagne, une
dénazification et une démocratisation du pays, ainsi que le jugement des criminels de
guerre. Concernant la guerre dans le Pacifique, l'URSS accepta de s'allier aux puissances
occidentales afin d'exiger une capitulation japonaise.Néanmoins certains problèmes ne furent
pas résolus. Ainsi, les occidentaux refusèrent à Staline un mandat sur la Libye et un droit de
regard sur les détroits turcs. De plus, le contrôle des Alliés sur les gouvernements européens,
tel qu'il avait été établi lors de la déclaration sur l'Europe libérée, ne put être appliqué en
Bulgarie et en Roumanie.

5- Le procès de Nuremberg :
Le premier procès se déroula du 20 novembre 1945 au 1eroctobre 1946, devant le tribunal
militaire international composé de représentants des quatre puissances alliées (États-Unis,
URSS, Royaume-Uni et France), au palais de justice de Nuremberg. Il concerna 24 hauts
responsables politiques, militaires et économiques du IIIe Reich. Vingt et un comparurent
effectivement. Douze condamnations à mort par pendaison furent prononcées, à l’encontre des
dignitaires Nazis (Hermann Göring, Hans Frank, Wilhelm Frick, Wilhelm Keitel, Joachim von
Ribbentrop, Alfred Rosenberg...). Ceux-ci sont exécutés le 16 octobre 1946 à Nuremberg, sauf
Hermann Göring qui s’est suicidé la veille dans sa cellule. En outre, quatre organisations
national-socialistes sont déclarées criminelles : le Parti national-socialiste allemand des
travailleurs (NSDAP), la Gestapo, les SS et le SD (Sicherheitsdienst, service de sécurité des SS).Au
cours de douze autres procès intentés à 177 personnes, non plus devant le tribunal militaire
international, mais devant les tribunaux militaires américains, ce sont des médecins, juristes,
militaires et hommes d’affaires qui sont jugés entre 1946 et 1949.

III- L’ONU : organisme de gestion de la paix :

1-Origines :
Même si l’idée de mettre sur pied une organisation succédant à SDN fut émise dès 1941 lors de
la signature du Pacte de l’Atlantique, et précisée dans la déclaration de Washington dite
« Déclaration des Nations Unies » (1erjanvier 1942), c’est la conférence de Dumbarton Oaks qui
posa les jalons de la Charte de l’ONU signée à San Francisco le 25 avril 1945 par les délégués de
50 nations, toutes en guerre contre l’Axe. En l’espace de deux mois, ils élaborent les statuts de la
future organisation internationale sur la base du projet ébauché à Dumbarton Oaks.

2-Objectifs et fonctionnement :

a- Objectifs :

L’ONU a pour objectifs de :-maintenir la paix et sécurité internationale ;- Développer la


coopération entre Etats en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économiques,
sociales et humanitaires ;-Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le
principe de l’égalité des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.

b- Organes et fonctionnement :

L’Onu compte trois organes principaux :

- L’Assemblée Générale regroupe les représentants de tous les Etats membres. Chaque Etat
dispose d’une voix. Sur les questions ordinaires, les décisions sont prises à la majorité simple ;
les décisions importantes devant être prises à la majorité des deux tiers. L’Assemblée n’a pas de
pouvoir de contrainte : ses décisions sont simplement des recommandations faites aux États
membres.

- Le conseil de sécurité est le principal organe de maintien de la paix et de la sécurité


internationales des Nations unies. Il compte 15 membres, dont cinq — la Chine, la France, le
Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis — détiennent un siège permanent ; les dix autres
membres non permanents sont élus pour un mandat de deux ans par l’Assemblée générale. Les
décisions du Conseil de sécurité appelées « résolutions » sont prises à la majorité de neuf
membres. Aucune décision ne peut être prise si un membre permanent émet un vote négatif
(droit de veto).

-Le Secrétariat général assure le suivi du travail de l’ONU. Il est présidé par un secrétaire
général, élu par l’Assemblée générale, sur recommandation du Conseil de sécurité, pour un
mandat de cinq ans renouvelable. Le rôle du SG est central : il assiste aux réunions de
l’Assemblée générale dont il peut attirer l’attention sur une situation qui mettrait la paix en
danger. Il doit aussi mettre en œuvre les décisions de l’Assemblée et du Conseil.A ces organes
qui jouent un rôle politique, s’ajoutent le Conseil économique et social, la Cour internationale de
justice et le Conseil de tutelle. L’Onu dispose enfin d’institutions spécialisées dans plusieurs
domaines : OMS, FAO, UNESCO…

2-Bilan de l’action de l’ONU :


L’ONU a permis de garantir une relative stabilité dans le monde. Ses opérations de maintien de
la paix et son action humanitaire ont permis de limiter les dégâts dans beaucoup de pays :
Corée, Namibie, Cambodge, Kosovo, Haïti, Indonésie…L’organisation a également joué
important dans le processus de décolonisation en Afrique et an Asie. Enfin, les institutions
spécialisés ont permis, chacune dans son domaine s’intervention de faire reculer l’ignorance, la
faim, les maladies…Cependant, l’organisation a enregistré un certains nombres de revers. En
effet, son action n’a pu empêché des drames comme en Ex-Yougoslavie, au Rwanda ou en
Angola. La résolution de la question palestinienne reste l’un des plus grands défis qui se pose à
l’ONU.Par ailleurs, le nouvel ordre mondial impose une révision des textes de l’ONU tandis que
la légitimité de l’organisation est remise en cause par les coups de force des Etats-Unis qui
violent les résolutions du Conseil de Sécurité en toute impunité.

Conclusion : La Seconde Guerre mondiale a été un véritable désastre pour l’humanité. Pour
prémunir l’humanité de pareille tragédie, une série de mesures furent prises. L’ONU mise en
place pour garantir la paix et sécurité collective a un bilan mitigé.
LES RELATIONS EST-OUEST :
GUERRE FROIDE
Guerre froide, qualificatif attribué à l'état des relations entre les États-Unis et leurs alliés et
l'ensemble des nations sous contrôle de l'Union soviétique, aux lendemains de la Seconde
Guerre mondiale.

Si aucune lutte armée n'a éclaté entre les deux superpuissances, leurs relations économiques et
diplomatiques ont été très conflictuelles. Cela s'est traduit également par une intense course
aux armements tant conventionnels que nucléaires qui a débouché rapidement sur un équilibre
de la terreur, ainsi que par une multiplication de conflits locaux, où les deux blocs se sont
affrontés par pays alliés interposés. Des intérêts divergents ont conduit les deux groupes à une
suspicion et à une hostilité de plus en plus intenses, dans un climat de rivalité idéologique
croissante.

2. LES ORIGINES
L'alliance des États-Unis et de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie pendant la Seconde
Guerre mondiale commence à se défaire en 1944-1945. Les États-Unis et leurs alliés s'inquiètent
en effet de la façon dont Staline utilise l'Armée rouge afin de s'assurer le contrôle de la plus
grande partie de l'Europe centrale et orientale. À la mainmise soviétique sur cette région
s'ajoutent les ambitions sur les détroits entre la mer Noire et la Méditerranée, au contact de la
Turquie, ainsi que l'installation d'un gouvernement communiste dans le nord de l'Iran et le
soutien à la guérilla communiste en Grèce. Dans un célèbre discours à Fulton, Winston Churchill
dénonce le 5 mars 1946, l'attitude de Staline, constatant que « de Stettin, dans la Baltique, à
Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent » .

De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent
tenir. Ces derniers ont ainsi pris une part déterminante non seulement dans la création du
système monétaire international né à Bretton Woods, ainsi que dans l'Organisation des Nations
unies (ONU). Enfin la puissance de l'Armée rouge et le prestige que lui vaut la victoire sur
l'Allemagne hitlérienne persuadent Staline que le moment est venu d'assurer une nouvelle
expansion du communisme sur le plan mondial.

La méfiance croît encore davantage quand les deux parties rompent toutes deux l'alliance
datant de la guerre.

3. LA RUPTURE ET LA CONSTITUTION DES BLOCS

3.1. La « doctrine Truman »


S'opposant à la politique de Staline, le président américain Truman appelle alors l'Europe à
s'unifier sous l'autorité américaine pour résister à la menace que constitue l'expansionnisme
soviétique. Il propose ainsi le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise au « containment »
ou « endiguement » du communisme partout dans le monde. Les États-Unis offrent ainsi leur
aide à la fois financière et militaire « aux peuples libres qui résistent à des tentatives
d'asservissement, qu'elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères ». Les
premières à en bénéficier sont la Grèce, la Turquie et l'Iran. La « doctrine Truman » a également
pour objectif de créer un consensus public engageant les Américains dans la guerre froide. Cet
objectif est rapidement atteint. Le Congrès engage une série d'enquêtes fortement médiatisées
sur les activités procommunistes aux États-Unis, et le maccarthysme marque une période
d'anticommunisme acharné. La même année, le journaliste américain Walter Lippmann
popularise le terme de « guerre froide » dans un livre portant ce titre.

Peu après ce tournant fondamental dans la politique étrangère des États-Unis, la conférence de
Moscou réunit en mars-avril 1947 les ministres des Affaires étrangères des quatre pays
vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : Bidault (France), Bevin (Grande-Bretagne), Marshall
(États-Unis), et Molotov (URSS). Ceux-ci ne parviennent pas à un accord sur la forme du futur
gouvernement allemand. Entérinant de ce fait la division de l'Allemagne, la conférence de
Moscou est un échec qui aggrave la situation. Dans le même temps, les ministres communistes
sont exclus des gouvernements auxquels ils participaient en France et en Italie.

Dans ce contexte, les États-Unis décident de lancer le plan Marshall, qui est le pendant
économique de la « doctrine Truman », et consiste en une aide financière de 13 milliards de
dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et occidentale. Seize pays d'Europe
l'acceptent, regroupés dès 1948 dans l'Organisation européenne de coopération économique
(OECE).

3.2. La « doctrine Jdanov »


En revanche l'URSS et ses pays satellites refusent cette aide. De son côté en effet, Staline a
procédé à une mobilisation des forces communistes et à un renforcement idéologique et
politique qui se manifestent dès septembre 1947 par la « doctrine Jdanov ». Réunissant les
partis communistes européens, Jdanov définit une nouvelle ligne qui fait du combat contre les
« forces impérialistes » des États-Unis et de leurs alliés une priorité. En octobre est créé le
Kominform, « Bureau d'information des partis communistes », tandis qu'en février 1948, le
« coup de Prague », qui impose un gouvernement communiste en Tchécoslovaquie, renforce la
domination soviétique sur l'Europe centrale et accélère la division en deux blocs antagonistes.

3.3. La constitution des blocs


De part et d'autre, on multiplie les alliances et l'on renforce son camp. Successivement, sont
créées l'Organisation des États américains (OEA) en 1948, chargée de la sécurité du continent, et
l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (Otase) qui réunit les principaux pays de la région
sous la direction des États-Unis qui signe également une alliance avec le Japon. Surtout, face à la
menace soviétique en Europe, Truman aide à la formation d'une alliance militaire, l'Organisation
du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en avril 1949, et à l'établissement d'une Allemagne de
l'Ouest indépendante qui naît officiellement en mai 1949, sous le nom de République fédérale
d’Allemagne (RFA).

De son côté l'URSS réplique par l'intégration en 1949 des pays d'Europe centrale et orientale au
sein du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM, ou COMECON en anglais), qui tend à
développer les échanges entre les signataires et à rapprocher leurs économies. Enfin, après
l'entrée de la RFA dans l'OTAN, en 1955, l'URSS crée le pacte de Varsovie qui regroupe les
démocraties populaires dans le système militaire soviétique.

4. LES PREMIERS AFFRONTEMENTS

4.1. Le blocus de Berlin

La guerre froide s'amplifie à partir de 1949. La division de l'Allemagne qui apparaît inévitable et
le soutien apporté par les Occidentaux au renouveau économique de l'Allemagne de l'Ouest
amène Staline à faire le blocus de Berlin, d'avril 1948 à mai 1949. La première épreuve de force
entre les deux Grands s'achève par la victoire des Américains qui réussissent à organiser un
pont aérien pour sauver la ville de l'asphyxie.
Peu après, en septembre 1949, les Soviétiques font exploser leur première bombe atomique et
les communistes s'emparent du pouvoir en Chine. La Chine signe une alliance avec l'URSS, mais
les États-Unis refusent de reconnaître le nouveau régime chinois. Le développement
économique du Japon, alors sous le contrôle des Américains, est accéléré afin de contrer
l'avancée du communisme en Asie, qui devient le nouveau lieu d'affrontement des deux blocs.

4.2. La guerre de Corée


Divisée en deux depuis 1945, la Corée devient en effet le théâtre d'un conflit qui fait craindre
une troisième guerre mondiale. Quand la Corée du Nord communiste envahit la Corée du Sud
en 1950, l'ONU décide l'envoi de troupes américaines sur le terrain, complétées par les
contingents d'une quinzaine de nations (voir Corée, guerre de). Le conflit, marqué par
l'intervention de 500 000 soldats chinois, s'achève trois ans plus tard par une trêve qui laisse
inchangée la frontière d'avant guerre.

5.LES PREMIERS SIGNES DE DÉGEL

5.1. La coexistence pacifique

La mort de Staline et le départ de Truman en 1953 ne mettent pas fin à l'antagonisme entre les
deux blocs, mais ouvre néanmoins une nouvelle période dans les relations Est-Ouest. Certes le
réarmement allemand et l'entrée de la RFA dans l'OTAN ainsi que la mise en place du pacte de
Varsovie contribuent à entretenir le climat de guerre froide, mais déjà l'idée d'une détente se
fait jour et s'exprime avec la fin de la guerre d'Indochine en 1954 et plus encore avec la
conférence de Genève en 1955, qui constitue la première réunion au sommet des anciens alliés
de la Seconde Guerre mondiale, depuis 1945. Même si cette conférence ne débouche sur rien
de concret, un nouvel esprit n'en est pas moins né qui se voit confirmé l'année suivante par la
proposition soviétique d'une coexistence pacifique entre les deux blocs. Convaincu à terme de
la supériorité du système socialiste sur les États capitalistes, Nikita Khrouchtchev, le nouveau
dirigeant de l'URSS, sans renoncer pour autant à la lutte entre les deux camps, entend
désormais la situer prioritairement sur le terrain économique.

5.2. Les limites du dégel

Mais ces premiers signes de détente ne signifient pas pour autant une fin de la division du
monde en deux. Au contraire, cela se traduit plutôt par une reconnaissance mutuelle de la part
des deux « super-grands » de leur sphère d'influence respective. Ainsi les Américains ne
réagissent pas à l'intervention soviétique en Hongrie en 1956, considérant que l'Europe centrale
fait partie de la zone sous la tutelle de l'URSS. De même Washington et Moscou jouent les
gendarmes du monde en bloquant l'expédition franco-anglo-israélienne à Suez en 1956, dirigée
contre le leader égyptien Nasser.

Cependant, un certain nombre de facteurs entraînent une réactivation des conflits et de la


course aux armements. Le lancement de Spoutnik en 1957, qui confirme l'avance soviétique
dans la conquête spatiale, inquiète l'administration américaine et relance les tensions. Les deux
superpuissances essayent d'étendre leur influence sur les nouvelles nations d'Asie, d'Afrique,
d'Amérique latine et du Moyen-Orient, désormais englobées par la « doctrine Eisenhower »
dans la politique d'endiguement et bénéficiant de l'aide américaine. Certes une conférence sur
l'arrêt des essais nucléaires s'ouvre en 1958, Khrouchtchev se rend aux États-Unis en 1959 et
rencontre Kennedy en 1961 à Vienne. Mais dans le même temps, la conférence au sommet de
Paris en 1960 échoue, les Soviétiques ayant découvert que des avions américains, les U2,
espionnent leur territoire. Khrouchtchev ordonne en 1961 la construction du mur de Berlin, afin
de tenter d'empêcher la désertion massive de l'Allemagne de l'Est, tandis que le président
Kennedy lance un programme de soutien à l'Amérique latine contre la pénétration communiste.

6. L'ÉQUILIBRE DE LA TERREUR

6.1. La crise des fusées


La guerre froide connaît une brutale aggravation en 1962, lors de la crise des
fusées.L'opposition grandissante entre les Américains et le nouveau régime instauré par Fidel
Castro en 1959, pousse ce dernier à se rapprocher de l'Union soviétique. Moscou en profite
pour installer dans l'île des rampes de lancement de missiles en direction des États-Unis. Le
président Kennedy ordonne à sa flotte d'intercepter les navires soviétiques qui transportent les
fusées vers Cuba et pendant quelques jours, le monde vit dans la crainte d'une guerre
nucléaire. Finalement les Soviétiques retirent leurs missiles contre la promesse de Kennedy de
ne pas envahir Cuba.

6.2. Vers le désarmement


De par sa gravité, la crise des fusées amène les deux Grands à une prise de conscience du
danger que constitue la poursuite de la course aux armements, surtout dans le domaine
nucléaire.

La limitation des armes nucléaires devient dès lors le principal sujet des négociations Est-Ouest,
dans la mesure où l'état des arsenaux respectifs conduit à ce que les Américains appellent
« une destruction mutuelle assurée ».

Pour éviter une telle issue et pour diminuer les dépenses engagées dans cette course aux
armements, un premier traité est signé à Moscou en juillet 1963 qui prévoit l'interdiction de
tous les essais nucléaires non souterrains, tandis qu'un téléphone rouge est installé entre les
deux Grands pour favoriser des discussions rapides lorsqu'une crise survient. Cet accord est
suivi par le Traité de non prolifération nucléaire en 1968 qui entend limiter la diffusion de la
technologie nucléaire militaire dans le monde (voir nucléaire, prolifération).

6.3. Guerres périphériques


L'équilibre de la terreur favorise une multiplication de conflits locaux ainsi que leur
déplacement à la périphérie des blocs. Les Américains s'engagent ainsi dans la guerre du Viêt
Nam, guerre meurtrière qui coûte la vie à cinquante-sept mille Américains dans la vaine
tentative de protéger le Viêt Nam du Sud.
L'Amérique du Sud est aussi la proie des affrontements. Sous l'impulsion notamment de Che
Guevara, les foyers de guérilla se développent, mais la plupart d'entre eux ne durent pas en
raison de la passivité des paysans et plus encore du soutien actif des Américains aux régimes en
place.

6.4. Les fissures au sein des blocs


La division du monde en deux blocs dominés par les États-Unis d'une part et l'URSS de l'autre,
se voit également remise en cause par un nombre croissant de pays.

Du côté occidental, la supériorité économique des États-Unis, datant de l'après-guerre, souffre


désormais de la concurrence du Japon et de la RFA. Le retour au pouvoir du général de Gaulle
en France à partir de 1958 entraîne aussi une évolution de la politique étrangère française.
Soucieux de l'indépendance nationale, de Gaulle retire les forces françaises du commandement
intégré de l'OTAN en 1966 et multiplie les prises de positions remettant en cause le leadership
américain. Ainsi le rapprochement diplomatique avec l'URSS, la reconnaissance du régime
communiste chinois, la condamnation de l'intervention des États-Unis au Viêt Nam et l'offensive
contre le système monétaire international dominé par le dollar sont perçus par Washington
comme autant de coups portés à la cohésion de l'Alliance Atlantique.

Du côté communiste, les Soviétiques sont affaiblis par la rupture des relations sino-soviétiques
qui intervient au lendemain de la crise des fusées de Cuba. Opposé à la doctrine de la
coexistence pacifique, les Chinois contestent ainsi le rôle dirigeant des communistes soviétiques
et tentent de constituer une alternative au sein du camp socialiste. De même la contestation
atteint l'Europe de l'Est comme en Pologne et plus encore en Tchécoslovaquie, où en 1968, les
forces du pacte de Varsovie interviennent pour réprimer le Printemps de Prague.

Enfin la décolonisation voit l'émergence de nombreux États indépendants, qui refusent la


division du monde en deux blocs. Né politiquement avec la conférence de Bandung en 1955, le
tiers-monde s'efforce de s'organiser sous l'impulsion notamment de l'Inde de Nehru et de la
Yougoslavie de Tito en un mouvement non-aligné qui voit le jour en 1961 à la conférence de
Belgrade.

7. L'APOGÉE DE LA DÉTENTE
L'arrivée à la chancellerie du social démocrate Willy Brandt, en 1969, favorise une nouvelle
politique étrangère de la RFA, marquée par une volonté d'ouverture à l'Est. Cette Ostpolitik se
traduit par une normalisation des relations ouest-allemandes avec les Soviétiques et les
Polonais, par la signature en 1970 des traités de Moscou et Varsovie. Dans le même cadre, la
reconnaissance mutuelle des deux États allemands en 1972 aboutit à leur admission à l'ONU en
1973. L'Ostpolitik contribue ainsi grandement au règlement de la question allemande et à
l'apaisement des tensions dans cette région de l'Europe, incitant les deux « super-grands » à se
mettre d'accord sur une politique générale de détente, principalement dans le domaine
nucléaire. Après la signature en 1972 de l'accord SALT 1 qui prévoit une limitation de la
croissance des armes nucléaires tant défensives qu'offensives, Richard Nixon, qui se rend à
Pékin en 1972 puis à Moscou, signe avec Leonid Brejnev, reçu à Washington en 1973, un accord
sur la prévention de la guerre nucléaire. Enfin en août 1975, la Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe (CSCE) aboutit à la signature par 35 pays européens ainsi que par les
États-Unis et le Canada, des accords d'Helsinki qui consacrent les frontières actuelles, le non-
recours à la force, la non-ingérence dans les affaires intérieures et prévoit l'engagement des
pays signataires à respecter les droits de l'homme.

8. LA SECONDE GUERRE FROIDE

8.1. L'expansionnisme soviétique


La seconde moitié des années soixante-dix est marquée par un brusque regain de tension.
L'expansionnisme soviétique connaît en effet un renouveau. Il se manifeste en Afrique avec le
soutien à de nombreux régimes (Angola, Mozambique, Éthiopie) et des accords de coopération,
en Asie avec l'appui de son allié vietnamien qui envahit le Cambodge, et enfin en Amérique
centrale par l'appui apporté aux sandinistes du Nicaragua et aux guérillas au Salvador et au
Guatemala.

Mais deux événements principalement sont à l'origine de cette nouvelle période de tension : le
déclenchement de la « bataille des euromissiles » et l'invasion de l'Afghanistan par l'armée
soviétique.

En déployant des missiles SS 20 à partir de 1976, l’Union soviétique rompt l’équilibre des forces
en Europe ; le 12 décembre 1979, les pays de l’OTAN décident de développer des programmes
de missiles équivalents, les Pershing. Les premiers Pershing sont installés en 1983, malgré un
important mouvement pacifiste en Europe de l’Ouest. En réponse à l’intervention soviétique en
Afghanistan, le 24 décembre 1979, les États-Unis adoptent une série de mesures de rétorsion :
les ventes de céréales à l’URSS sont suspendues, les accords SALT II ne sont pas soumis à la
ratification du Congrès et les Américains boycottent les jeux Olympiques de Moscou, en 1980.

8.2. La réponse américaine


La tension s’accroît après l’élection de Ronald Reagan à la présidence des États-Unis en
novembre 1980. Reagan défend une politique interventionniste, concrétisée en octobre 1983
par le débarquement de forces américaines dans l’île de la Grenade pour contrer un coup d’État
procubain, ainsi que par un soutien militaire aux mouvements de guérilla anticommunistes en
Afghanistan, au Nicaragua et en Angola. La course aux armements reprend également. En mars
1983, Reagan lance l’« Initiative de défense stratégique » visant à édifier un bouclier spatial
contre les armes nucléaires.

L’Union soviétique, très affaiblie économiquement depuis la fin des années soixante-dix et
accusant un retard considérable dans le domaine des nouvelles technologies, ne peut rivaliser.
En janvier 1986, Mikhaïl Gorbatchev, qui veut se consacrer à la modernisation de son pays
— condition du maintien de sa puissance —, propose l’élimination de toutes les armes
nucléaires avant l’an 2000.

8.3. La fin de la bipolarité

En 1987, un accord met fin à la bataille des euromissiles ; l’élimination de tous les missiles
nucléaires d’une portée de 500 à 5 500 km est programmée pour le 1er juin 1991. Dans les
années qui suivent, d’autres accords sont conclus, portant notamment sur la réduction des
forces conventionnelles en Europe. Parallèlement, l’Union soviétique poursuit une politique de
désengagement, en Afghanistan, en Afrique australe, mais aussi en Europe de l’Est. Le 6 juillet
1989, Gorbatchev annonce devant le Conseil de l’Europe l’abandon de la doctrine Brejnev,
proclamant le caractère irréversible de tout gain territorial soviétique en Europe : l’Union
soviétique renonce à l’ingérence dans les affaires intérieures des pays membres du pacte de
Varsovie.
La guerre froide prend alors fin en Europe : les pays de l'Est s'engagent dans un mouvement de
libéralisation politique qui les conduit à élire des gouvernements non communistes, les deux
Allemagnes sont réunifiées et la course aux armements se ralentit considérablement en même
temps que s'achève la division du monde en deux blocs (voir révolutions démocratiques de
1989).
MÉTHODOLOGIE DE COMMENTAIRE
HISTORIQUE
L’histoire par définition est connaissance par traces. Ces traces ou documents sont de diverses
natures. Il s’agit entre autre de textes écrits, de documents iconographiques (photos, images),
de culture matérielle (document archéologique)...

1. Qu’appelle-t-on document historique ?


L’histoire par définition est connaissance par traces. Ces traces ou documents sont de diverses
natures. Il s’agit entre autre de textes écrits, de documents iconographiques (photos, images),
de culture matérielle (document archéologique)... Le rôle de l’historien est d’observer, de lire, de
critiquer, expliquer les documents et leurs contextes dans le but de reconstituer le passé. D’où
l’importance du commentaire en histoire.

2. Qu'entendez-vous par commentaire de document historique et


qu'exige-t-il?

2.1 Ce que vous devez entendre par commentaire de document historique


Le commentaire de document historique, est une épreuve qui vise:

- à contrôler des connaissances,

- à tester une réflexion,

- à apprécier l'expression écrite et orale

IL est surtout un exercice de critique historique et à cet effet il est très essentiel pour la
formation d'historien.

2.2 Ce que le professeur attend de votre commentaire


Le travail de commentaire comporte trois exigences:
2.2.1 Expliquer
Il s'agit d'éclairer, d'apporter des éléments d'explication nécessaires à une meilleure
compréhension du document à commenter. Il peut s'agir d'informations historiques (le sens
d'une date, d'un évènement, d’un personnage...), d'un vocabulaire qui n'est accessible qu'en se
plaçant dans le temps...

2.2.2 Critiquer
Il consiste à trier les informations contenues dans le texte pour n'en retenir que celles qui sont
utiles. Pour ce faire il faut:

- vérifier l'information: se poser des questions sur sa cohérence, sa crédibilité, son authenticité...

- hiérarchiser l'information: déterminer ce qui est essentiel, secondaire et autres

- sélectionner l'information en fonction du sujet principal du texte à commenter en tenant


compte de l'intention qui se cache derrière la qualité de chaque information. Une information
fausse peut être plus significative qu'une information juste mais anecdotique.

2.2.3 Exposer
Il s'agit de présenter ses résultats, de les transmettre au lecteur. Il faut donc le convaincre par la
qualité de votre interprétation.

Pour cela il faut:

- s'exprimer dans un français assez clair. Eviter le style familier.

- bien argumenter: c'est-à-dire une argumentation bien structurée et convaincante.

3. Comment procéder pour réussir votre commentaire?


Pour réussir votre exercice de commentaire, il vous suffit de respecter les conseils et de
maîtriser les tâches à réaliser dans les différentes étapes que nous vous proposons :

3.1 Première étape: s’interroger sur la nature du document (ou texte)


Il s’agit de déterminer sur quel type de document porte votre commentaire (discours, un article
de journal, une loi, une légende…), de vous poser certaines questions sur l’origine du document,
sur l’auteur… Ce qui permet de rassembler des informations qui vous aideront à analyser et à
comprendre votre sujet.

Le tableau proposé est un guide pour réussir cette étape. Surtout en ce qui concerne le
commentaire de texte

3.2 Deuxième étape: bien lire le texte et élaborer le plan détaillé

3.2.1 Bien lire le texte

Pour bien lire le texte, il est vivement conseillé de le lire au moins trois fois. Il ne faut jamais se
fier au titre qui est souvent trompeur.

- Une première lecture pour découvrir le texte. Il n’est donc pas nécessaire de prendre des
notes.

- Une deuxième lecture avec un stylo à la main pour repérer et souligner les mots difficiles, les
noms de personnages, les principales articulations du texte, les citations à retenir…

- Une troisième lecture ou lecture critique pour détecter les erreurs, les allusions, les
exagérations de l’auteur…

3.2.2 Classer l'information ou élaborer le plan détaillé

La classification de l'information, vous permet de dégager les principaux centres d'intérêt, les
principaux thèmes du texte à commenter. Pour cela, résumer le texte pour déterminer les
grands axes. Les thèmes qui seront dégagés constitueront les principales parties de votre
commentaire.

Un commentaire doit comporter trois au maximum quatre parties. Il n’existe pas de plan type
pour le commentaire, parce que les documents historiques sont de diverses natures. Un même
plan ne peut être utilisé pour le commentaire d’une loi et d’un article de journal ou d’un
discours.

3.3 Troisième étape: bien rédiger votre devoir

3.3.1 L'introduction

Elle doit être rédigée au brouillon.


Généralement l'introduction du commentaire est assez longue et comporte nécessairement les
éléments suivants:

- une idée générale ou phrase d'accroche.

- la définition de la nature du document (texte de loi, un discours, un article de presse...)

- la définition de la date: préciser si elle est contemporaine aux évènements relatés.

- la présentation succincte de l'auteur: fournir les informations successibles d'aider à la


compréhension du texte (préciser sa fonction, sa carrière et son rôle dans l'histoire), mais éviter
de faire la biographie complète de l'auteur.

- le contexte historique: préciser les circonstances historiques auxquels le document doit son
origine. Ce qui est utile à l'explication du texte main éviter de remonter aux temps historiques.

- Annoncer le plan à travers l'analyse des principaux thèmes évoquer dans le document. Cette
annonce doit se faire d'une manière subtile. Surtout éviter des expressions comme "Je vais
premièrement... et dans une deuxième partie..."

3.3.2 Le développement

Le développement ou le corps de votre travail doit être conforme au plan annoncer dans
l'introduction.

Chaque grande partie annoncée doit être subdivisée en sous parties (une idée secondaire par
paragraphe) qui doit s'enchaîner. La procédure est la suivante:

- indiquer d'abord l'idée étudiée;

-faire référence au texte (vous pouvez le citer entre guillemets en indiquant si possible le
numéro de la ligne);

-expliquer ce que l'auteur veut exprimer ou démontrer ce que le document permet de déduire;

- critiquer, apporter des précisions en faisant recours à vos connaissances et à votre


raisonnement.

3.3.3 La conclusion

Elle doit être rédigée au brouillon.


Il s'agit à ce niveau de faire le bilan de votre travail, de présenter en quelques lignes les résultats
de l'étude en faisant ressortir:

- l'intérêt historique du document: ses apports à la connaissance de certains faits, de certains


personnages, de certaines mentalités ou institutions ;

- la portée historique du document à court et à moyen terme : les conséquences lointaines ou


proches que le texte a entraîné ou contribué à entraîner.

- la critique du document : faire ressortir ses limites (ce qui n’a pas été dit et qui devait être dit),
les erreurs (déformation des faits), les omissions…

- une ouverture ou perspective.

4- Quelques conseils pratiques


- il faut éviter de paraphraser le texte, pour cela il est nécessairement conseillé de respecter les
différentes étapes proposées ci-dessus.

- Eviter le déversement des connaissances inutiles qui n’ont en réalité, aucun rapport avec le
document à commenter.

- Être très précis dans vos apports personnels.

- Eviter de commencer l’introduction par des expressions comme : « ce texte que nous avons à
commenter… », « ce grand discours… »

- Au niveau de la conclusion éviter de se résumer, il faut absolument faire le bilan.


PROCESSUS, ACTEURS ET FLUX DE
LA MONDIALISATION
Énoncé

Processus, acteurs et flux de la mondialisation

Vous vous appuierez notamment sur l'étude du cas d'un produit mondialisé conduite au cours
de l'année.

Corrigé

Introduction

Les dernières décennies du xxe siècle ont été marquées par la multiplication des échanges entre
les différentes parties du monde. Cette mondialisation, génératrice de flux de toutes natures, a
redistribué les cartes de l'économie mondiale, permettant l'émergence de nouveaux acteurs.
En nous appuyant sur l'exemple du téléphone portable iPhone, nous allons montrer comment la
mondialisation de l'économie a créé un équilibre économique mondial nouveau. Ce faisant, nous
nous demanderons si cette redistribution des cartes, générant des flux nouveaux et bouleversant
les acteurs traditionnels de l'économie mondiale, a un impact positif pour la majeure partie du
monde.
Dans un premier temps, nous montrerons comment la mondialisation a profondément
bouleversé les processus de production industrielle. Nous verrons ensuite que tous les acteurs
impliqués dans ce processus n'en tirent pas le même profit. Enfin, nous constaterons que la
multiplication des échanges est loin de concerner de manière égale toutes les parties du monde.

I. Une division internationale du travail

1. Au Nord, la conception

Les produits à forte valeur ajoutée, qui nécessitent d'importants travaux préalables de recherche
et de développement, sont très majoritairement proposés par des sociétés implantées dans les
pays du Nord. Ces firmes multinationales, qui déploient leur activité partout dans le monde,
conservent dans leur pays d'origine le cœur de leurs activités. Ainsi dans la téléphonie mobile, la
conception des nouveaux téléphones par les ingénieurs se fait dans les pays du Nord (en
Californie dans le cas d'Apple). C'est en effet là qu'on trouve la main-d'œuvre hautement qualifiée
nécessaire à la réalisation de ce type de travail. C'est également un moyen de s'assurer de la
confidentialité de cette recherche à l'heure de l'espionnage industriel.

2. Au Sud, la fabrication
Mais si les produits sont conçus au Nord, ils y sont rarement produits, d'où la désindustrialisation
qui a frappé de plein fouet cette partie du monde. C'est dans les pays du Sud que se trouvent les
usines des sous-traitants chargés de fabriquer les téléphones conçus par les ingénieurs du Nord.
Cette localisation s'explique aisément : ces tâches nécessitent une main-d'œuvre peu qualifiée.
Or celle-ci est présente en nombre et à faible coût dans les pays du Sud. L'iPhone de la firme
Apple, conçu à Cupertino en Californie, est ainsi assemblé dans des usines chinoises par des
ouvriers qui gagnent en quatre mois le prix du téléphone qu'ils fabriquent et qui leur est donc
inaccessible.

3. Aux riches, la consommation

Les produits ainsi fabriqués sont ensuite commercialisés dans le monde entier, générant
d'importants flux maritimes pour les acheminer de l'usine au consommateur. Mais il est évident,
compte tenu du prix des téléphones, que toutes les parties du monde ne sont pas également
concernées par ces flux marchands. Il suffit de regarder une carte des Apple Stores
commercialisant l'iPhone pour constater que ceux-ci sont implantés essentiellement dans les
pays du Nord et dans les quelques régions du Sud où vit une population riche capable de se payer
un tel objet de luxe (péninsule arabique, Chine littorale).

II. Gagnants et perdants de la mondialisation

1. Les FMN au cœur de l'économie mondiale

La libéralisation des échanges internationaux a fait des Firmes multinationales (FMN) des acteurs
centraux de l'économie mondiale. Elles se livrent en effet quotidiennement à des arbitrages
spatiaux : où implanter une usine, comment adapter un produit à une clientèle locale, où lancer
une campagne de publicité, etc. Ces FMN contribuent par ailleurs à uniformiser la planète en
diffusant partout dans le monde leurs produits standardisés.

2. Les États en concurrence

Les États sont dans une posture plus complexe que les FMN face à la mondialisation. En effet, ils
ne peuvent pas délocaliser leurs activités. Tout au contraire, ils se trouvent mis en concurrence
les uns par rapport aux autres par les FMN. Pour attirer ou retenir celles-ci, ils doivent en effet
leur proposer un cadre meilleur que leurs voisins. Cela passe par des politiques fiscales
avantageuses, par des aides à la formation des travailleurs, mais également par la qualité du
cadre de vie ou de la desserte du territoire par les réseaux de transport internationaux. La qualité
de la main-d'œuvre nationale, qui résulte de celle du système éducatif, est également un critère
déterminant pour l'implantation d'une entreprise.

3. Les acteurs informels

À côté des acteurs institutionnels que sont les États et les FMN, la mondialisation profite à de
multiples acteurs informels qui tentent de s'agréger aux flux mondiaux. Dans le cas du téléphone
mobile, il s'agit des groupes mafieux spécialisés dans la réalisation puis la commercialisation de
contrefaçons. Celles-ci sont souvent produites dans les mêmes pays, voire, dans certains cas, les
mêmes usines, que les objets contrefaits. Elles transitent ensuite clandestinement vers les pays
du Nord, mais également ceux du Sud, où leur prix bon marché les rend accessibles,
contrairement aux originaux.

III. Des flux déséquilibrés

1. Le Nord reste dominant

Si la mondialisation a permis d'insérer dans les échanges économiques mondiaux toutes les
parties du monde, elle le fait de manière très inégale. Les pays du Nord, qui ont certes perdu une
partie de leurs industries au profit du Sud, conservent les fonctions les plus qualifiées et les plus
rémunératrices. Il faut donc nuancer l'idée d'un déclin des pôles de la Triade, qui conservent de
solides atouts. Sans eux, les pays du Sud à qui ils délèguent leur production et dont ils achètent
les produits n'auraient pas autant d'activité ni donc de prospérité.

2. Les émergents le rattrapent

Si le Nord n'est donc pas appelé à s'effondrer de sitôt, il pourrait en revanche être
progressivement rattrapé par certains pays du Sud, qui s'affirment à la faveur de la
mondialisation comme de nouvelles puissances économiques. On pense bien sûr à la Chine, qui
s'est en quelques années imposée comme l'« atelier du monde ». Mais c'est aussi le cas de pays
comme l'Inde ou le Brésil, dont le poids économique va croissant. Certains pays riches en
matières premières (Émirats arabes unis, Russie) tirent pour leur part profit de la manne
pétrolière pour investir dans le monde entier et s'assurer ainsi une place de plus en plus
importante dans l'économie mondiale.

3. Certains pays du Sud s'enfoncent

Mais tous les pays du Sud n'ont pas la chance de regorger de pétrole ou de disposer d'une main-
d'œuvre docile, abondante et bon marché. Aussi la mondialisation, loin d'accroître les échanges
entre tous les pays du monde, contribue-t-elle à marginaliser un peu plus certains d'entre eux.
C'est notamment le cas des Pays les moins avancés (PMA), essentiellement localisés en Afrique
subsaharienne. Ceux-ci n'ayant ni les infrastructures pour s'imposer comme des pôles de
production, ni les moyens pour devenir des pôles de consommation sont laissés sur le bord des
routes de la mondialisation.

Conclusion

Si la mondialisation a incontestablement permis l'émergence de pays jusqu'alors marginalisés


qui se sont progressivement agrégés à l'économie mondialisée, ce processus demeure très
incomplet. D'abord parce que les pays du Nord conservent largement le monopole des fonctions
de direction de l'économie mondiale, ensuite parce que de nombreux pays du Sud demeurent en
marge d'une mondialisation qui n'est bénéfique qu'aux États les plus compétitifs.
L'exemple de l'iPhone est caractéristique de ces déséquilibres : il est certes produit au Sud, mais
par une firme du Nord qui en tire l'essentiel des bénéfices. Quant à sa commercialisation, elle se
fait en effet sur tous les continents, mais seuls les plus riches peuvent se l'offrir.
QUEL RÔLE MONDIAL POUR LES
ÉTATS-UNIS ET LE BRÉSIL ?
Sujet : Quel rôle mondial pour les États-Unis et le Brésil ?

Corrigé
Introduction
Longtemps dominé par les seuls États-Unis d'Amérique, qui le considéraient comme sa « chasse
gardée », le continent américain connaît depuis quelques décennies d'importants bouleversements.
L'un des plus importants est l'émergence du Brésil, qui est devenu en 2012 le sixième pays au
monde en matière de PIB, dépassant le Royaume-Uni et menaçant la cinquième place de la France.
Sur quel socle repose l'ascension du Brésil ? Menace-t-elle la suprématie étatsunienne ?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous nous interrogerons d'abord sur les fondements et la
solidité de la puissance étatsunienne. Nous analyserons ensuite les ressorts et les limites de
l'ascension brésilienne. Nous serons alors en mesure de déterminer si les deux puissances
américaines peuvent cohabiter ou sont au contraire appelées à s'affronter.
I. Les États-Unis : une puissance mondiale dominante
1. Une puissance économique
La puissance étatsunienne repose d'abord sur la prospérité de l'économie du pays. État le plus riche
du monde, il concentre sur son sol la plupart des grandes firmes multinationales dominant
l'économie mondiale. Le pays a certes été dépassé par la Chine pour la production de biens
manufacturés, mais il demeure hégémonique dans le secteur des services et de l'agriculture, dont il
est grand exportateur. La Bourse de New York, qui possède la plus forte capitalisation mondiale,
témoigne de cette puissance économique, de même que le rôle du dollar, qui fait figure de monnaie
internationale de référence.
2. Une puissance militaire et diplomatique
La puissance économique des États-Unis est complétée et protégée par leur puissance militaire et
leur rayonnement diplomatique. Membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et disposant
à ce titre d'un droit de veto, les États-Unis disposent du réseau diplomatique le plus vaste au monde.
Leur armée, qui possède l'arme nucléaire et l'a utilisée à deux reprises, est de très loin la mieux
équipée au monde. Grâce à de nombreuses bases à l'étranger, elle est capable d'intervenir
rapidement sur tous les continents.
3. Une puissance culturelle
Mais le rayonnement des États-Unis ne passe pas que par la force et l'argent, il est plus subtilement
véhiculé par la culture étatsunienne qui est l'une des rares à bénéficier d'une diffusion vraiment
mondiale. La musique, la nourriture, la mode des États-Unis s'exportent en effet partout dans le
monde. La langue anglaise, dans sa version américaine, est devenue la langue de référence des
dirigeants économiques et politiques du monde entier, et la principale langue de communication
internationale.
II. Le Brésil : une puissance mondiale émergente
1. Une économie prospère
En pleine croissance, le PIB brésilien se classe au sixième rang mondial, devant la Russie, l'Inde,
l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Cette rapide ascension fait du Brésil un pays émergent par
excellence : parti de très loin, il s'est en quelques décennies imposé sur la scène économique
internationale. C'est d'abord l'agriculture qui fait la richesse du Brésil, qui abrite plusieurs grandes
firmes agroalimentaires (JBS, Brasil Foods). Le pays s'est également doté plus récemment d'un
secteur industriel diversifié. Contrairement aux États-Unis, il possède une balance commerciale
excédentaire, ce qui signifie qu'il exporte plus de biens et de services qu'il n'en achète, accumulant
ainsi les devises.
2. Un leader régional
Tirant profit de son émergence économique, le Brésil s'est peu à peu imposé comme le leader de
l'Amérique du Sud, dont il représente à lui seul 50 % du PIB. Pour renforcer ses liens et ses
échanges avec ses voisins, le Brésil a poussé à la création du Mercosur et de l'Unasur, des marchés
communs régionaux bénéfiques pour ses exportations. Mais les ambitions du Brésil sur son
voisinage régional ne sont pas toujours bien vues par ses voisins, qui le soupçonnent de vouloir les
dominer. Par ailleurs, d'autres pays prétendent jouer le même rôle en Amérique du Sud et se
trouvent donc fréquemment en concurrence avec le Brésil. C'est notamment le cas de l'Argentine
et du Venezuela.
3. Un acteur international
Symbole de son ascension, le Brésil ne limite plus ses ambitions à la seule Amérique du Sud.
Candidat à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU qui le placerait sur un
pied d'égalité avec les États-Unis, il entend désormais peser sur les affaires du monde. Dans les
enceintes internationales comme le G 20, il se pose en porte-parole des pays du Sud et prône le
multilatéralisme.
III. États-Unis et Brésil : alliés ou rivaux ?
1. Des économies complémentaires
Les États-Unis et le Brésil ont en commun de disposer de puissants secteurs agricoles et industriels.
Ils bénéficient par ailleurs tous deux d'un vaste marché intérieur qui fait la prospérité de leurs FMN.
Les deux pays sont de grands exportateurs qui peuvent à ce titre entrer en concurrence dans la
conquête des marchés mondiaux. Mais les échanges se font aussi entre eux et, pour l'heure, rares
sont les firmes brésiliennes en mesure de faire réellement de l'ombre à leurs concurrentes
étatsuniennes, qui demeurent bien plus puissantes.
2. Des ambitions contradictoires
L'ascension géopolitique du Brésil ne fait pas à priori les affaires des États-Unis, qui depuis le
début du xxe siècle se sont évertués à imposer leur domination sur le continent américain. Elle leur
déplaît encore plus lorsque le Brésil prétend se mêler de graves problèmes internationaux.
Lorsqu'en 2010, avec l'aide de la Turquie, Brasília a voulu négocier directement avec le régime
iranien à propos de son présumé programme d'arme nucléaire, les États-Unis n'ont guère apprécié
de voir ainsi le Brésil prétendre jouer dans la cour des « grands » et le lui ont fait savoir.
3. Une coopération nécessaire
On peut cependant douter du fait que les ambitions brésiliennes débouchent sur un conflit avec les
États-Unis, et ceci pour deux raisons. D'abord parce qu'à tout prendre les États-Unis préfèrent voir
le Brésil devenir le leader du continent sud-américain plutôt que le Venezuela, très anti-américain
et enrichi par la flambée des cours du pétrole. Ensuite parce que l'émergence brésilienne ne
constitue pas un réel danger pour les États-Unis, qui sont surtout obnubilés par le « réveil » chinois.
Le Brésil peut bien doubler ou tripler son PIB, acheter toutes les armes qu'il peut, il restera encore
longtemps très loin du niveau des États-Unis.
Conclusion
Fort de son vaste territoire et de son économie dynamique, le Brésil s'est imposé comme un acteur
qui compte aux Amériques et dans le monde. Cette ascension ne remet cependant pas en cause la
suprématie régionale et mondiale des États-Unis, qui disposent pour l'instant d'une confortable
avance sur leurs rivaux. Nul doute qu'ils sauront domestiquer le « tigre » brésilien pour orienter,
dans un sens qui leur soit favorable, son ascension.
1975 À 1991, UN NOUVEL ORDRE
MONDIAL ?
Progressivement, la guerre froide entre les deux blocs va s'estomper. Pendant cette période
apparaît un monde multipolaire avec plusieurs pôles influents. On évoque un désordre mondial
pour qualifier cette période. En 1991, l'URSS disparaît.Comment expliquer ce désordre mondial ?

La guerre fraîche : 1975-1985


À partir de 1975, les équilibres de la détente sont remis en cause : on évoque de nouveau la
guerre froide. Les conflits périphériques se multiplient.

LE BLOC COMMUNISTE EN EXPANSION


En Asie
- Au Vietnam : les Américains se retirent en 1975, ce qui permet la mainmise communiste sur la
péninsule. En avril, les Nord-Vietnamiens s'emparent de Saïgon qui devient Ho Chi Minh Ville. Par
conséquent, le Vietnam est réunifié sous la domination communiste.
- Au Cambodge : les Khmers rouges (des communistes) instaurent une dictature en 1975 sous
l'impulsion de Pol Pot (le génocide fera deux millions de morts).

En Afrique : à partir de 1975, l'URSS s'est solidement implantée sur ce continent, en aidant des
pays devenus récemment indépendants.
C'est le cas en Angola et au Mozambique, anciennes colonies portugaises (ils ont obtenu
l'indépendance en 1975).
L'AFFAIBLISSEMENT DES ÉTATS-UNIS
En Amérique latine
Outre leur recul en Asie du Sud-Est, les États-Unis accusent un recul de leurs positions dans des
régions stratégiques comme en Amérique latine. En 1979, la révolution sandiniste, en rejetant un
régime pro-américain au Nicaragua, permet à l'Union soviétique d'avancer ses pions dans cette
région, chasse gardée de la puissance américaine.

Au Moyen-Orient
À la même période, la révolution iranienne est également un coup dur pour les États-Unis.
Le shah d'Iran, soutenu par les Américains, se heurte à des difficultés économiques et à
l'intégrisme musulman.
Il est chassé du pouvoir en 1979 par l'ayatollah Khomeyni, qui proclame la République islamiste.
Celle-ci est très hostile aux Occidentaux. Entre 1980 et 1988, une guerre éclate entre l'Iran et l'Irak
(soutenu par les Occidentaux).

LE «COUP DE KABOUL», UNE OPERATION SOVIETIQUE


En 1978, un gouvernement prosoviétique est en place en Afghanistan. Les islamistes se rebellent,
et le gouvernement fait appel aux Soviétiques.
En décembre 1979, les Soviétiques envahissent l'Afghanistan : c'est le coup de Kaboul.
Les États-Unis condamnent et ils lancent un embargo sur les livraisons de blé à l'URSS.Ils
boycottent les jeux Olympiques qui ont lieu à Moscou en 1980.

Un nouvel ordre mondial


Cet événement va provoquer la fin de la guerre froide et annonce un nouvel ordre mondial qui
profite surtout aux États-Unis.

LE TEMPS DES NEGOCIATIONS


Les deux grands renouent le dialogue. Quelles sont les raisons qui poussent à ce rapprochement
? L'Union soviétique connaît des difficultés économiques qui l'obligent à se réformer et à se
rapprocher des États-Unis.
Ronald Reagan lance le programme nommé «guerre des étoiles» en 1983, c'est-à-dire un système
de protection antimissiles très cher.
L'URSS n'a pas les moyens financiers de se doter de telles armes.

Gorbatchev, un tournant
Mikhaïl Gorbatchev parvient au pouvoir en mars 1985, en tant que secrétaire général du parti
communiste.
Il dénonce le blocage économique, les pénuries, la corruption généralisée. En somme, il dresse
un bilan peu glorieux de son pays.
Gorbatchev engage alors une réforme radicale dans son pays : c'est la perestroïka, mot russe
signifiant «restructuration» dans le domaine économique, et la glasnost, mot russe signifiant la
«transparence».
Ce qui veut dire que la presse n'est plus censurée et que les Soviétiques ont désormais un accès
libre à l'information.

Le retrait
En 1988, l'URSS décide de retirer ses troupes d'Afghanistan ce qui favorise le rapprochement avec
les États-Unis.

Multiplication des rencontres Est-Ouest


Gorbatchev engage le dialogue avec les États-Unis : en 1987, il signe les accords de Washington,
qui éliminent tous les missiles nucléaires intermédiaires dans les deux pays. Le but est de stopper
la course aux armements.

L'EFFONDREMENT DU BLOC DE L'EST 1989-1991


Revendications démocratiques dans le bloc de l'Est
«L'automne des peuples», en 1989, amène successivement la Pologne, la Hongrie, la RDA, la
Tchécoslovaquie et enfin la Roumanie à proclamer la démocratie.
Le symbole de ce «retournement» reste l'effondrement du mur de Berlin, le 09 novembre 1989.
Dans la foulée, les républiques socialistes proclament leur indépendance.
En 1991, le monde assiste à l'implosion de l'URSS. Les réformes entreprises par Gorbatchev n'ont
pas abouti.
Plusieurs républiques proclament leur indépendance, comme les pays Baltes. Gorbatchev est
démis de ses fonctions le 25 décembre 1991 pour avoir refusé cet éclatement.
Boris Eltsine se proclame président de la Fédération de Russie et reconnaît l'indépendance des
pays Baltes.
Il crée en décembre 1991 la CEI, c'est-à-dire la Communauté des États indépendants. En 1991, le
pacte de Varsovie est dissous.

LA DOMINATION AMERICAINE DEPUIS 1990


La chute de l'URSS en 1991 a fait disparaître la seule puissance capable de contrebalancer
l'hégémonie américaine.

Ainsi, les États-Unis ont pu réunir une large coa-lition contre l'Irak de Saddam Hussein en janvier-
février 1991 (ce pays avait envahi le Koweït).
C'est la première guerre du Golfe, une guerre très médiatisée

Conclusion
La guerre froide semble définitivement finie. Pour autant, le monde n'est pas plus stable, bien au
contraire, les conflits périphériques se multiplient sans cesse, mettant en prise souvent des pays
pauvres.
Certains pays tentent de se procurer l'arme nucléaire, ce qui menace la paix dans le monde.
Le déclin des idéologies comme le communisme a provoqué le regain et le développement des
nationalismes vindicatifs et un retour du phénomène religieux intégriste.
Les États-Unis semblent désormais être l'unique puis-sance, et les critiques fusent d'un bout à
l'autre de la planète contre cette hégémonie.
Certains pensent qu'ils déstabilisent beaucoup plus le monde qu'ils ne favorisent la paix (le
dernier conflit en Irak en est un exemple probant).
EXEMPLE DE RÉSUMÉ D'UN TEXTE
Le tiers monde meurt de sous-alimentation... et nous de trop manger. Pléthore ou carence : les
maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent probablement dans le monde
d'aujourd'hui plus que les microbes et les épidémies...

Avant de lire l'exemple suivant, il est préférable de consulter la fiche technique concernant
le résumé d'un texte.

I- Le texte à résumer:

SAVOIR S'ALIMENTER
Les experts du monde entier — médecins, biologistes, nutritionnistes,
diététiciens — sont formels : il existe des relations irréfutables entre la plupart des
grandes maladies du monde industriel et la surconsommation ou le déséquilibre
alimentaire.Maladies cardiaques, attaques, hypertension, obésité, diabète,
dégradation de la qualité de la vie du 3e âge, tel est le lourd tribut que nous devons
payer pour trop aimer la viande, les graisses ou le sucre. Jour après jour, année
après année, nous préparons le terrain aux maladies qui nous emporteront
prématurément.
Le tiers monde meurt de sous-alimentation... et nous de trop manger. Pléthore ou
carence : les maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent
probablement dans le monde d'aujourd'hui plus que les microbes et les
épidémies. Et pourtant sauf dans le tiers monde, on s'est peu intéressé jusqu'ici à la
nutrition. Surtout en France. C'est bien connu : nous avons tous, ici, la faiblesse de
croire que ce qui touche aux plaisirs de la table est comme notre seconde nature.
On n'a rien à nous apprendre en ce domaine. D'ailleurs, quoi de plus triste qu'un «
régime », « une diète », le « jeûne » ou l' « abstinence ». Il faut bien, à la rigueur, y
recourir pour traiter des maladies, mais pas pour préserver sa santé, ou plus
simplement pour vivre mieux et plus longtemps.
Les biologistes vont plus loin : ce que nous mangeons influencerait notre manière
de penser et d'agir. Comme le disent si bien les Anglais : « You are what you eat »,
vous êtes ce que vous mangez. Et les Français d'ajouter : « On creuse sa tombe avec
ses dents. »Il ne s'agit donc plus aujourd'hui de perdre quelques kilos superflus
mais tout bonnement de survivre. D'inventer une diététique de survie. Nous avons
la mort aux dents. Il est grand temps de réagir.
Mais comment ? Pendant des millénaires les hommes ont cherché à manger plus.
Faut-il aujourd'hui leur demander de manger moins ? Peut-on aller contre des
habitudes aussi enracinées ? Beaucoup estiment que toute ingérence dans leur
mode d'alimentation est une véritable atteinte à leur vie privée. Manger est devenu
si banal et si évident qu'on n'y prête plus guère attention. La plus grande diversité
règne en matière d'alimentation. Il en va de même des hommes. Les besoins sont
très différents selon les individus. Inegaux dans notre façon d'assimiler une
nourriture riche, nous le sommes aussi devant les aliments : certains adaptent à
leurs besoins ce qu'ils mangent et boivent. D'autres ne peuvent résister à la
tentation. Certains grossissent facilement, d'autres ne prennent jamais de poids.
D'autres encore ne parviennent pas à grossir, même s'ils le souhaitent. Les facteurs
héréditaires viennent ajouter à la complexité des phénomènes et des
tendances. L'environnement ou le terrain moduleront à leur tour ces
influences. C'est pourquoi, il apparaît bien difficile sinon impossible de
communiquer des règles de vie ou d'équilibre adaptées à chaque cas.

Stella et Joël de Rosnay, La Mal Bouffe, éd. Olivier Orban.

II- La préparation et la rédaction du résumé:


1. Difficultés de vocabulaire:
Vérifiez le sens de:
nutrition ; biologistes ; nutritionnistes ; diététiciens ; irréfutable ; dégradation de la qualité de la
vie ; ingérence.
Distinguez:
surconsommation et déséquilibre alimentaire ; sous-alimentation et malnutrition ; pléthore et
carence ; diète / abstinence / jeûne.

2. Le thème:
Savoir s'alimenter: une urgence du monde moderne difficile à résoudre.

3. Le plan:
I. Idée majeure: selon les spécialistes, il existe une relation entre les déséquilibres alimentaires
(surconsommation ou carences) et les maladies du monde moderne.
1. Illustration: exemples de maladies et d'altérations de la qualité de la vie, dues à notre
négligence quotidienne.
2. Précisions: diversité des causes. Il faut distinguer entre la sous-alimentation qui touche le
tiers monde et la pléthore de nourriture qui nous concerne.

II. Un paradoxe: « Et pourtant... »


1. Énonciation: l'opinion publique en général (surtout française) se désintéresse de ce problème.

2. Les raisons de ce « refus »:


a. Tradition nationale ou seconde nature: les Français aiment les plaisirs de la table.
b. Répugnance instinctive pour toute forme de privation (tristesse des « régimes »).
c. Une seule exception: on accepte l'effort de la privation pour traiter une maladie, non pour
prévenir ou préserver sa santé.

III. Une réflexion complémentaise à l'appui de l'idée principale


Du régime alimentaire dépend non seulement la santé du corps, mais aussi l'état mental et
intellectuel.

IV. Une interrogation sur les solutions possibles


Comment régler au mieux l'alimentation ?
Les problèmes surgissent, de deux sortes:
1. moraux: résistance des habitudes, souci de protéger sa vie privée ;
2. psychologiques et scientifiques (diététiques): liés à une grande diversité de cas particuliers
(différences entre les besoins, entre les facteurs héréditaires, entre les environnements).

V. Conclusion: la difficulté d'un réglage universel du régime alimentaire.

III- La rédaction du résumé:


En matière de nutrition et de médecine, les plus grands spécialistes s'accordent pour
reconnaître une indéniable relation entre les mauvaises habitudes alimentaires
(suralimentation ou malnutrition) et les maladies spécifiques du monde moderne, sur le plan
physique et sur le plan psychique.
Or, paradoxalement, on constate un désintérêt des populations pour les problèmes de la
nutrition. Il est donc urgent de remédier à cette situation. Mais on se heurte alors à des
problèmes multiples et complexes: notamment la résistance au changement d'habitudes
alimentaires ancestrales et la diversité des facteurs impliqués dans le phénomène de la
nutrition (facultés d'assimilation, volonté individuelle, causes héréditaires, ou encore influences
de l'environnement).
C'est pourquoi les solutions générales sont très difficiles, sinon impossibles à établir.

(Nombre de mots utilisés: 125, pour un texte de 492 mots.).


MÉTHODOLOGIE POUR
L'ÉPREUVE D'HISTOIRE-
GÉOGRAPHIE
L'épreuve d'Histoire-géographie des classes de Terminale se compose de deux

exercices à réaliser obligatoirement. Elle dure 4 heures et a un coefficient de 6 en

série L2 et de 4 en série L1 & L' et 2 en S, G etc...

Introduction

L'épreuve d'Histoire-géographie des classes de Terminale ES et L se compose de

deux exercices à réaliser obligatoirement. Elle dure 4 heures et a un coefficient de 6

en série L2 et de 4 en série L1 &L' et 2 en S.

Premier exercice : une composition d'histoire ou de géographie. Le candidat traite

selon son choix l'un des deux sujets proposés portant sur la même discipline (soit

l'histoire, soit la géographie) mais sur des parties différentes du programme.

Deuxième exercice : une analyse d'un ou deux documents d'histoire ou de

géographieguidée par une consigne, ou la réalisation d'un croquis ou d'un schéma

de géographie. Le candidat n'a pas le choix entre plusieurs sujets.

L'objectif de l'épreuve est d'évaluer la capacité du candidat à :

 mobiliser ses connaissances au service d'une réflexion historique et géographique ;

 rédiger des réponses structurées et argumentées dans une langue correcte ;

 analyser, comprendre et interpréter des documents ;


 comprendre et utiliser le langage graphique.

I. La composition (histoire et géographie)

• La composition vous invite à restituer les connaissances du programme en

réponse à un sujet donné. Pour cela, vous devez procéder en plusieurs étapes

successives.

• Au brouillon

 Lire et analyser le sujet pour en délimiter les bornes chronologiques (même si elles

sont explicitement données dans le sujet vous devez en expliquer la pertinence en

introduction), spatiales et thématiques afin d'éviter le hors sujet. Vous devez

également repérer les mots clés qui peuvent nécessiter une définition en

introduction.

 Élaborer une problématique qui montre l'intérêt du sujet. Il faut que vous fassiez

ressortir un problème, une interrogation qui stimule l'attention du lecteur.

 Élaborer un plan détaillé. Il faut pour cela mobiliser toutes les idées et les exemples

en relations avec le sujet puis essayer de les regrouper par grands thèmes pour

former des parties. En règle générale, un plan de composition comporte trois

parties, mais il n'est pas interdit d'en faire plus ou moins. Chacune de vos parties

est composée d'au moins deux sous-parties. Chaque sous-partie développe un

argument appuyé par un exemple.

 Rédiger l'introduction et la conclusion qui sont deux parties essentielles de votre

copie et qui jouent un rôle important dans la notation. L'introduction sert à poser la

problématique, la conclusion à y apporter une réponse.

L'introduction se compose de trois étapes :


 une ou deux phrases d'accroche, qui visent à lancer le sujet en en montrant l'intérêt

et la pertinence ;

 une définition des termes du sujet, suivie d'une reformulation problématisée de

celui-ci : c'est la partie centrale de l'introduction, qui donne le fil directeur de la

composition, et pose la question à laquelle on va apporter une réponse en

conclusion.

 l'annonce du plan choisi, formulée de manière la plus élégante possible.

• Au propre

 Rédiger votre composition en veillant bien à sauter des lignes entre l'introduction, le

développement et la conclusion, mais également entre chaque partie. À l'intérieur

de vos parties, allez à la ligne et faites un alinéa entre chaque sous-partie. En

histoire comme en géographie, vous pouvez introduire dans le fil de votre

composition des petits schémas ou organigrammes qui illustrent votre propos.

 Veiller au soin et à la lisibilité de votre copie. Évitez les phrases trop longues et les

formulations trop complexes qui risquent de perdre votre lecteur.

 Garder une dizaine de minutes pour opérer une relecture finale de l'ensemble afin

d'éliminer les fautes d'orthographes, notamment sur les noms propres, qui peuvent

être très pénalisantes dans votre note.

II. L'analyse d'un ou deux documents (histoire et géographie)

• Il s'agit de rédiger un développement structuré et argumenté qui montre votre

capacité àréutiliser vos connaissances pour analyser un document. Pour cela, vous

devez procéder en plusieurs étapes successives.

• Au brouillon
 Commencer par lire la consigne, puis analyser la nature du document, son auteur et

le contexte de sa réalisation, afin de situer les attentes de l'exercice.

 Lire le document en surlignant les passages qui apportent des éléments de

réponses à la consigne. S'il y a deux documents, il est essentiel de ne pas vous

contenter de les analyser à tour de rôle, mais de confronter leurs points de vue et

d'essayer d'expliquer leurs éventuelles divergences.

 Réunir les éléments de réponse repérés en quelques thèmes majeurs qui

constitueront les parties de votre développement.

 Rédiger au brouillon l'introduction et la conclusion qui sont deux parties

essentielles de votre copie qui jouent un rôle important dans la notation.

L'introduction sert à poser la problématique, la conclusion à y apporter une

réponse.

• Au propre

 Rédiger votre analyse en la structurant comme une courte composition : une

introduction, deux ou trois parties, une conclusion.

 Veiller à ne jamais vous éloigner trop du document que vous devez analyser. Pour

cela, il faut fréquemment y faire référence en le citant (si c'est un texte) ou le

décrivant. Évitez de vous laisser aller à de longues « récitations » du cours non

rattachées à l'analyse du document.

 Adopter un regard critique sur le document. Il ne faut pas seulement répéter ce

qu'il dit, mais confronter son message à vos connaissances pour éventuellement

montrer ses limites.

 Veiller au soin et à la lisibilité de votre copie. Évitez les phrases trop longues et les

formulations trop complexes qui risquent de perdre votre lecteur.


 Garder une dizaine de minutes pour opérer une relecture finale de l'ensemble afin

d'éliminer les fautes d'orthographes, notamment sur les noms propres, qui peuvent

être pénalisantes dans votre note.

III. Le croquis ou schéma de géographie

• Il s'agit de réaliser un croquis (sur un fond de carte qui vous est donné) ou un

schéma (sur une feuille totalement vierge) résumant de manière graphique une

analyse géographique. Pour cela, vous devez procéder en plusieurs étapes

successives.

• Au brouillon

 Analyser le sujet afin de repérer à quelle partie du programme il fait référence.

Dans le cas d'un schéma (sans fond de carte), il faut immédiatement en repérer les

limites spatiales.

 Recenser toutes les informations relatives au sujet qui pourraient être

représentées. S'il y en a beaucoup (plus de douze), faites le tri : trop de figurés

risque de rendre votre travail illisible. Évitez les hachures et les couleurs fluo.

 Choisir un figuré en pensant à la cohérence de l'ensemble pour chacune des

informations sélectionnées. Il est essentiel de bien réfléchir au sujet et d'élaborer

une légende complète au brouillon dans la mesure où vous ne disposez que d'un

fond de carte et que vous n'avez donc pas la possibilité de recommencer un croquis

mal réalisé.

• Au propre
 Rédiger une légende structurée en plusieurs parties. Soyez concis mais

suffisamment explicites, et essayez de réutiliser les termes et notions techniques du

programme.

 Réaliser le croquis en veillant à ses qualités graphiques et à sa clarté. Commencez

par les figurés zonaux (plages de couleurs, à réaliser au crayon de couleur) puis

ajoutez-y les figurés ponctuels (flèches, points, à réaliser au feutre) et la

nomenclature (noms de villes, de régions, de pays, à écrire au stylo).

 Veiller à placer la légende en regard du croquis. Il faut que l'on puisse consulter en

même temps la légende et le croquis. Le mieux est de les placer côte à côte à

l'intérieur d'une copie double. Donnez un titre problématisé à l'ensemble.


RÉSUMÉ DU MONDE DE 1945 À NOS
JOURS (IMPORTANT)
De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le
continent. Derrière cette ligne se trouvent les capitales de tous les pays de l'Europe orientale :
Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et ....

SOMMAIRE:

L'Europe en 1945

 Naissance des Nations Unies


 Les relations internationales de 1914 à nos jours
 Le « rideau de fer »
 Le plan Marshall
 Khrouchtchev et la coexistence pacifique
 « Ich bin ein Berliner »

La décolonisation et l'émergence du tiers-monde

 « Les colonies françaises »


 La décolonisation
 La France et ses territoires depuis 1945
 La déclaration d'indépendance du Vietnam
 Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
 Bandung : la naissance politique du tiers-monde

La décolonisation de l'Inde
L'Europe en 1945

La Seconde Guerre mondiale se termine en Europe le 8 mai 1945. L'Allemagne est vaincue et les
Alliés occupent le pays, ainsi que l'Autriche, jugée complice depuis l'Anschluss. Les deux États
sont donc partitionnés en quatre zones d'occupation : les zones américaine, britannique et française
d'un côté, la zone soviétique de l'autre. Les deux capitales, Vienne et Berlin, subissent également
une occupation quadripartite.
Les pays satellites de l'Allemagne, traités en vaincus, sont également occupés par l'Armée rouge, à
l'exception de la Yougoslavie où Tito s'est emparé du pouvoir sans intervention soviétique.
La fin de la guerre voit également le remodelage de la carte politique de l'Europe. L'URSS se taille
la part du lion : elle récupère tous les territoires perdus en mars 1918 au traité de Brest-Litovsk
(pays baltes, Carélie, Biélorussie, Ukraine, Bessarabie). La Pologne, pourtant pays martyr, est
purement et simplement déplacée par les ambitions territoriales soviétiques : elle cède du territoire
à l'URSS à l'est et récupère des terres sur l'Allemagne vaincue à l'ouest. La Yougoslavie s'empare
de l'Istrie, la France de quelques territoires tampons entre elle et l'Italie.
Staline est le grand vainqueur de cette opération.
Naissance des Nations unies
L'ONU est créée le 25 juin 1945, à la conférence de San Francisco. Elle réunit 51 pays signataires
de la Charte des Nations unies. Elle a deux buts : œuvrer au maintien de la paix grâce au règlement
pacifique et négocié des conflits mais aussi faire respecter les droits de l'homme et le droit
international.
Les relations internationales de 1914 à nos jours

Le « rideau de fer »

« De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers
le continent. Derrière cette ligne se trouvent les capitales de tous les pays de l'Europe orientale :
Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia. Toutes ces villes célèbres,
toutes ces nations se trouvent dans la sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou
sous une autre, non seulement à l'influence soviétique, mais encore au contrôle très étendu et
constamment croissant de Moscou. Athènes seule, avec sa gloire immortelle, est libre de décider
de son avenir par des élections auxquelles assisteront des observateurs britanniques, américains et
français [...]. Les communistes, qui étaient plus faibles dans tous ces pays de l'Est européen, ont
été investis de pouvoirs qui ne correspondent nullement à leur importance numérique, et cherchent
partout à s'emparer d'un contrôle totalitaire. Sauf en Tchécoslovaquie, il n'existe pas dans cette
partie de l'Europe, de vraie démocratie [...] Les Russes installés à Berlin tentent de mettre sur pied
un parti quasi communiste dans leur zone d'occupation en Allemagne, en accordant un traitement
de faveur à des groupes de dirigeants allemands de gauche. [...] Si le gouvernement soviétique
essaie, par une action unilatérale, de constituer une Allemagne procommuniste dans sa zone, il en
résultera de nouvelles et sérieuses difficultés. Quelles que soient les conclusions que l'on tire de
ces faits [...], ce n'est certainement pas là l'Europe libérée pour laquelle nous nous sommes tant
battus. Ce n'est pas non plus une Europe qui renferme les germes essentiels d'une paix durable. »
Winston Churchill, Discours public à l'université de Fulton, 1946
Un an seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, de graves discordances surgissent
entre les Alliés : les Britanniques reprochent notamment aux soviétiques leur main mise sur les
territoires qu'ils ont libérés. Dans ces pays d'Europe de l'Est, en effet, aucune élection libre n'a
encore eu lieu, contrairement à ce que prévoyait la conférence de Yalta (1945).
En mars 1946, Winston Churchill, ancien premier ministre britannique (mai 1940-juillet 1945) est
invité à l'université de Fulton (Missouri, USA). Dans un discours resté célèbre, il évoque la
naissance d'une frontière invisible entre l'est et l'ouest de l'Europe : c'est ce qu'il appelle le « rideau
de fer ».

Le plan Marshall
« Il est logique que les États-Unis fassent tout ce qui sera en leur pouvoir pour contribuer au retour
de conditions économiques normalement saines dans le monde, sans lesquelles il ne peut y avoir
de stabilité politique ni de paix assurée. Notre politique n'est dirigée ni contre un pays ni contre
une doctrine, mais contre la faim, la pauvreté, le désespoir et le chaos. Son objectif devrait être de
remettre l'économie mondiale en état de fonctionner, et d'ainsi permettre l'émergence de conditions
politiques et sociales dans lesquelles des institutions libres puissent exister. Pour ce faire, les pays
européens devraient d'abord s'entendre sur les exigences de la situation et sur le rôle qu'ils
assumeront eux-mêmes pour donner un effet adéquat à toute action qui pourrait être entreprise par
ce gouvernement [...]. L'initiative, je le pense, doit venir d'Europe. Le rôle de ce pays devrait
consister en une aide amicale dans l'élaboration du programme européen et en un soutien ultérieur
de ce programme, dans la mesure où cela nous sera possible dans la pratique. Le programme devra
être un programme commun, accepté par un certain nombre, sinon par la totalité des nations
européennes. »

GEORGES MARSHALL, Discours prononcé à Harvard, 1947

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Georges Marshall, secrétaire d'État américain, propose
un plan pour restaurer l'Europe. Les États-Unis estiment en effet qu'il est urgent d'apporter une aide
économique à l'Europe afin d'endiguer l'expansion soviétique et et d'éviter que des conditions
matérielles désastreuses ne poussent de nouveaux pays dans les bras de l'URSS. Plus de douze
millions de dollars sont donc distribués sous forme de dons ou de prêts. De son côté, Staline impose
aux pays de l'Est de refuser cette aide. Un pas de plus est franchi dans la guerre froide.
Khrouchtchev et la coexistence pacifique
« Il y a peu de temps encore le feu des passions suscitées par la « guerre froide » était si grand
qu'une simple étincelle aurait pu provoquer une conflagration mondiale. La politique étrangère de
certaines puissances occidentales était basée sur des calculs nettement agressifs, sur une politique
des « positions de force » [...]. Actuellement, une évaluation plus sobre de la situation, une
compréhension plus raisonnable de l'équilibre des forces sur la scène internationale se manifestent
de plus en plus en Occident. Et une telle compréhension des choses conduit inévitablement à la
conclusion que les plans prévoyant l'emploi de la force contre le monde socialiste devraient être
relégués dans les archives. La vie elle-même exige que les pays ayant des systèmes sociaux
différents doivent apprendre à vivre ensemble sur notre planète, à coexister pacifiquement [...]. La
reconnaissance de l'existence de deux systèmes différents, la reconnaissance à chaque peuple du
droit de régler lui-même tous les problèmes politiques et sociaux de son pays, le respect de la
souveraineté et l'application du principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures, le
règlement de tous les problèmes internationaux au moyen de pourparlers, voilà ce qu'implique la
coexistence pacifique sur une base raisonnable [...]. » NIKITA KHROUCHTCHEV, Discours au
Soviet Suprême, 1959
L'arrivée à la tête de l'URSS de Nikita Khrouchtchev, successeur de Staline, marque le début d'une
nouvelle ère dans la guerre froide. Au retour d'un voyage officiel aux États-Unis en octobre 1959,
il définit sa vision nouvelle des relations internationales. Selon lui, la menace nucléaire justifie un
rapprochement entre les blocs ou tout du moins une « coexistence pacifique ». Bien que cette
« entente » soit menacée lors de la construction du mur de Berlin (1961) ou la crise de Cuba (1962),
elle contribue à détendre les relations internationales.
« Ich bin ein Berliner »
« Je suis fier d'être venu dans votre ville, invité par votre bourgmestre régnant. [...] Il ne manque
pas de personnes au monde qui ne veulent pas comprendre ou qui prétendent ne pas vouloir
comprendre quel est le litige entre le communisme et le monde libre. Qu'elles viennent donc à
Berlin. D'autres prétendent que le communisme est l'arme de l'avenir. Qu'ils viennent eux aussi à
Berlin. Certains, enfin, en Europe et ailleurs, prétendent qu'on peut travailler avec les communistes.
Qu'ils viennent donc ceux-là aussi à Berlin. Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et
notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un
mur pour empêcher notre peuple de s'enfuir. [...] Le mur fournit la démonstration éclatante de la
faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous
n'éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux une offense non
seulement à l'histoire mais encore une offense à l'humanité. [...] Mais quand tous les hommes seront
libres, nous pourrons attendre en toute confiance le jour où cette ville de Berlin sera réunifiée et où
le grand continent européen rayonnera pacifiquement. La population de Berlin-Ouest peut être
certaine qu'elle a tenu bon pour la bonne cause sur le front de la liberté pendant une vingtaine
d'années. Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens de cette ville de Berlin-Ouest, et
pour cette raison, en ma qualité d'homme libre, je dis : « Ich bin ein Berliner. »
JOHN FITZGERALD KENNEDY, Discours sur la place de l'hôtel de ville à Berlin, 1963
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités est-allemandes, soutenues par la Russie soviétique,
érigent un mur qui sépare Berlin en deux. Officiellement construit pour lutter contre l'exode des
populations vers l'Allemagne de l'Ouest, il renforce surtout le « rideau de fer ».
En juin 1963, John Fitzgerald Kennedy, jeune et emblématique président des États-Unis, prononce
un célèbre discours à Berlin-Ouest, dont le thème central est « le mur de la honte ».
La foule est enthousiaste et réagit très positivement à la solidarité exprimée par le président
américain lorsqu'il prononce ces mots : « Ich bin ein Berliner. »(« Je suis un Berlinois »).
La décolonisation et l'émergence du tiers-monde:

« Les colonies françaises »

Au XIXe siècle, la France est la plus grande puissance colonisatrice, après le Royaume-Uni.
La conquête de l'Algérie commence en 1830 et, quelques années plus tard, la domination française
s'exerce également en Afrique noire (Sénégal, Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar).
En 1853, les Français s'emparent de la Nouvelle-Calédonie. La prise de Saïgon, en 1859, marque
le début de la conquête de l'Indochine qui se réalise en trois étapes : 1867, la Cochinchine et du
Cambodge ; 1884, l'Annam et le Tonkin ; 1893, le Laos.

La décolonisation
La décolonisation est un processus complexe dont les racines remontent au moins à la Première
Guerre mondiale, mais dont le dénouement a lieu pratiquement dans les années 1945-1975. Au
cours de ces trente années charnières, les empires coloniaux européens ont été démantelés, selon
des rythmes et des modalités très différents.
Le climat en 1945 est nettement défavorable aux puissances coloniales, très éprouvées par la guerre
et critiquées par les deux super-puissances, toutes deux, pour des raisons différentes, hostiles au
colonialisme. Les autres États indépendants de la planète, à cette époque, sont eux-mêmes des
anciennes colonies, émancipées au XIXe siècle (Amérique latine). L'Asie, dont les sociétés sont
dans un état de maturation politique plus avancé qu'en Afrique, est décolonisée la première. L'Inde
donne le départ dès 1947.
Les puissances coloniales réagissent différemment aux aspirations indépendantistes : la France,
jusqu'au général de Gaulle, refuse la décolonisation, notamment en Indochine puis en Algérie ;
après l'arrivée de de Gaulle au pouvoir, les colonies françaises reçoivent assez facilement leur
indépendance.
L'Angleterre, malgré quelques réticences, par exemple au Kenya, ou malgré quelques volontés
séparatistes des colons blancs (Afrique australe), accorde plus aisément leur indépendance à ses
colonies. Elle parvient ainsi à conserver de meilleures relations économiques et commerciales,
notamment au travers du Commonwealth. En 1989, la quasi totalité de la planète est composée
d'États indépendants. Les puissances coloniales ne conservent que des miettes d'empire, comme la
France à travers ses DOM-TOM.

La France et ses territoires depuis 1945

La puissance française se traduisait vers 1914 par un empire colonial aux dimensions mondiales,
recentré sur l'Afrique (Maghreb, Afrique occidentale et Afrique équatoriale françaises,
Madagascar) et l'Asie (Indochine).
Mais les revendications nationalistes des peuples colonisés, aiguisées par les deux guerres
mondiales, contraignent la France, bon gré, mal gré, à accorder l'indépendance à la quasi-totalité
de son empire. La guerre débute en Indochine en 1946 et s'achève par la défaite de Dien Bien Phu
en 1954 qui précipite les accords de Genève. La même année commencent les troubles en Algérie,
seule véritable colonie de peuplement française. Les colonies africaines deviennent indépendantes
en peu d'années, Maroc et Tunisie dès 1956, l'Afrique noire en 1960, l'Algérie enfin en 1962. Les
années 1970 voient l'achèvement de ce processus (Djibouti, Comores).
La France d'aujourd'hui, en dehors du territoire métropolitain, présente encore des miettes d'empire,
aux statuts variés : les départements d'Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) ont
exactement les mêmes compétences que ceux de métropole ; les territoires d'Outre-mer bénéficient
de davantage d'autonomie par rapport à la République (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie,
Wallis-et-Futuna, ou même les Terres australes et antarctiques françaises). Les collectivités
territoriales sont gérées directement par l'État, lequel jouit également d'un domaine privé
(Clipperton, Tromelin, Bassas da India, etc.).
Mais l'influence française est toujours mondiale. La France de demain manifeste son action à
travers l'Union européenne, dont elle est un membre fondateur et un acteur majeur, à travers la
langue française, parlée partout à travers le monde, et par des interventions militaires ciblées, le
plus souvent dans son ancien empire colonial ou sur demande de l'ONU.
La déclaration d'indépendance du Vietnam
« « les hommes ont été créés égaux. [...] Leur Créateur leur a conféré certains droits inaliénables.
Parmi ceux-ci, il y a la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » Ces paroles immortelles sont
tirées de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776. Prises au sens large,
ces phrases signifient : tous les peuples sur Terre sont nés égaux ; tous les peuples ont le droit de
vivre, d'être libres, d'être heureux. La Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de la
Révolution française (1791) a également proclamé : « Les hommes sont nés et demeurent libres et
égaux en droits. » Il y a là d'indéniables vérités. Cependant, pendant plus de 80 ans, les impérialistes
français, reniant leurs principes « liberté, égalité, fraternité », ont violé la terre de nos ancêtres et
opprimé nos compatriotes. Leurs actions sont contraires à l'idéal d'humanité et de justice. [...] Pour
ces raisons, nous, membres du Gouvernement provisoire, représentant la population entière du
Vietnam, déclarons que nous n'aurons désormais aucune relation avec la France impérialiste, que
nous abolirons tous les traités signés par la France au sujet du Vietnam, que nous abolirons tous les
privilèges que se sont arrogés les Français sur notre territoire. Tout le peuple du Vietnam, inspiré
par la même volonté, est déterminé à combattre jusqu'au bout contre toute tentative d'agression de
la part des impérialistes français. Nous sommes convaincus que les Alliés, qui ont reconnu le
principe de l'égalité entre les peuples aux conférences de Téhéran et de San Francisco, ne peuvent
que reconnaître l'indépendance du Vietnam. »
Déclaration d'indépendance de la République démocratique du Vietnam, 1945
La Seconde Guerre mondiale donne à l'Indochine française l'occasion d'exiger son indépendance.
En effet, si les nationalistes ont lutté contre l'occupation japonaise, ce n'était pas pour préserver la
tutelle française, mais bien pour s'affranchir de toute colonisation, quelle qu'elle soit. Le Vietminh
(ligue communiste pour l'indépendance du Vietnam), né d'un groupe communiste et dirigé par Hô
Chi Minh, organise la résistance. Dès le mois d'août 1945, il renverse l'empereur Bao Daï et le 2
septembre, à l'occasion de la reddition du Japon, l'indépendance est proclamée. La déclaration
s'appuie délibérément sur les textes fondateurs chers aux Européens, afin de mettre le colonisateur
face à ses contradictions. Pourtant, ce n'est qu'au terme d'une guerre de 8 ans (1946-1954) que la
France accepte finalement de se séparer de l'Indochine (accords de Genève).
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
« Les États membres de l'Organisation doivent reconnaître et favoriser la réalisation, en ce qui
concerne les populations des territoires sous tutelle placés sous leur administration, du droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes et doivent faciliter l'exercice de ce droit aux peuples de ces
territoires, compte tenu de l'esprit et des principes de la charte des Nations unies en ce qui concerne
chaque territoire et de la volonté librement exprimée des populations intéressées, la volonté de la
population étant déterminée par voie de plébiscite ou par d'autres moyens démocratiques reconnus,
de préférence sous l'égide des Nations unies. »
Résolution de l'ONU, 1952
En 1952, l'ONU vote une résolution rappelant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Le concept n'est pas neuf, mais prend une ampleur et une résonance considérables en cette période
de décolonisation. La guerre a affaibli les métropoles européennes et discrédité leur puissance. De
plus, les idéaux au nom desquels elles se sont battues (liberté, démocratie) sont incompatibles avec
le principe même de la colonisation et se retournent désormais contre elles. Enfin, les États-Unis
(ancienne colonie britannique) et l'URSS (farouchement opposée à l'impérialisme capitaliste) se
montrent très favorables aux mouvements d'émancipation qui parcourent les colonies.
Bandung : la naissance politique du tiers-monde
« Libérées de la méfiance, de la crainte, faisant preuve de bonne volonté mutuelle, les nations
devraient pratiquer la tolérance, vivre en paix dans un esprit de bon voisinage et développer une
coopération amicale sur la base des principes suivants : 1) Respect des droits humains
fondamentaux en conformité avec les buts et les principes de la Charte des Nations unies ; 2)
Respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de toutes les nations ; 3) Reconnaissance de
l'égalité de toutes les races et de l'égalité de toutes les nations, petites et grandes ; 4) Non-
intervention et non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays [...] ; 6) Refus de recourir
à des arrangements de défense collective destinés à servir les intérêts particuliers des grandes
puissances quelles qu'elles soient ; refus par une puissance quelle qu'elle soit d'exercer une pression
sur d'autres ;[...] ; 8) Règlement de tous les conflits internationaux par des moyens pacifiques, tels
que négociation ou conciliation, arbitrage ou règlement devant les tribunaux, conformément à la
Charte des Nations unies ; 9) Encouragement des intérêts mutuels et coopération.[...] ; »
Communiqué final de la conférence de Bandung, 1955
Du 18 au 24 avril 1955, vingt-trois pays d'Afrique et six pays d'Asie, fraîchement décolonisés, se
rassemblent à Bandung (Île de Java, Indonésie) pour mettre au point un système de solidarité et
parachever leur émancipation. Les pays initiateurs sont la Birmanie, Ceylan, l'Indonésie et le
Pakistan. Refusant de s'aligner sur l'un ou l'autre des deux blocs de la guerre froide, ces pays
cherchent à trouver dans le monde une place qui leur soit propre. Quoiqu'aucune organisation
concrète ne soit créée à l'issue de cette conférence, elle revêt une haute importance symbolique :
Bandung marque en effet la naissance politique du tiers-monde et le refus du « complexe du
colonisé ».
La décolonisation de l'Inde
« Depuis longtemps, la politique des gouvernements britanniques successifs a été de travailler à la
réalisation du self-government dans l'Inde. En fonction de cette politique, une responsabilité
croissante a été dévolue aux Indiens et, aujourd'hui, l'administration civile et les forces armées
indiennes sont dans une large mesure aux mains de fonctionnaires et d'officiers indiens. En matière
constitutionnelle, les lois de 1919 et 1935 votées par le Parlement britannique représentent un
substantiel transfert de pouvoir politique. En 1940, le gouvernement de coalition reconnut que les
Indiens devaient se donner eux-mêmes une nouvelle constitution pour une Inde pleinement
autonome et, par l'offre de 1942, il les invita à établir une assemblée constituante dans ce but
aussitôt que la guerre serait terminée. Le gouvernement de Sa Majesté croit que cette politique a
été juste et en accord avec les principes démocratiques. Depuis qu'il est arrivé au pouvoir, il a fait
son possible pour la conduire vers sa réalisation. Le Premier ministre, dans sa déclaration du 15
mars dernier, appuyé par l'approbation du Parlement et du peuple, a spécifié qu'il appartenait au
peuple indien lui-même de choisir son futur statut et sa constitution et que le gouvernement pense
que le moment est venu de faire passer la responsabilité du gouvernement de l'Inde dans des mains
indiennes. »
CLEMENT ATTLEE, Déclaration sur la décolonisation de l'Inde, 1947
En succédant à Churchill au poste de premier ministre britannique, Clement Attlee, se voit attribuer
la lourde tâche d'organiser la décolonisation. Les mouvements d'indépendance, attisés pendant la
Seconde Guerre mondiale (campagne « Quit India »), redoublent dès la fin du conflit. Côté
britannique, la décision est prise de « partir pour mieux rester », mais encore faut-il définir les
modalités de cette décolonisation. Le 15 août 1945, l'indépendance est définitivement accordée,
alors qu'une guerre civile fait rage entre musulmans et hindous.

« Depuis longtemps, la politique des gouvernements britanniques successifs a été de travailler à la


réalisation du self-government dans l'Inde. En fonction de cette politique, une responsabilité
croissante a été dévolue aux Indiens et, aujourd'hui, l'administration civile et les forces armées
indiennes sont dans une large mesure aux mains de fonctionnaires et d'officiers indiens. En matière
constitutionnelle, les lois de 1919 et 1935 votées par le Parlement britannique représentent un
substantiel transfert de pouvoir politique. En 1940, le gouvernement de coalition reconnut que les
Indiens devaient se donner eux-mêmes une nouvelle constitution pour une Inde pleinement
autonome et, par l'offre de 1942, il les invita à établir une assemblée constituante dans ce but
aussitôt que la guerre serait terminée. Le gouvernement de Sa Majesté croit que cette politique a
été juste et en accord avec les principes démocratiques. Depuis qu'il est arrivé au pouvoir, il a fait
son possible pour la conduire vers sa réalisation. Le Premier ministre, dans sa déclaration du 15
mars dernier, appuyé par l'approbation du Parlement et du peuple, a spécifié qu'il appartenait au
peuple indien lui-même de choisir son futur statut et sa constitution et que le gouvernement pense
que le moment est venu de faire passer la responsabilité du gouvernement de l'Inde dans des mains
indiennes. »
CLEMENT ATTLEE, Déclaration sur la décolonisation de l'Inde, 1947
En succédant à Churchill au poste de premier ministre britannique, Clement Attlee, se voit attribuer
la lourde tâche d'organiser la décolonisation. Les mouvements d'indépendance, attisés pendant la
Seconde Guerre mondiale (campagne « Quit India »), redoublent dès la fin du conflit. Côté
britannique, la décision est prise de « partir pour mieux rester », mais encore faut-il définir les
modalités de cette décolonisation. Le 15 août 1945, l'indépendance est définitivement accordée,
alors qu'une guerre civile fait rage entre musulmans et hindous.

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