MARDI 27 janvier 2015 / Edition Bruxelles-Périphérie / Quotidien / No 22 / 1,50 € / 02 225 55 55

ETHIAS AFFIRME RESTER EXTRÊMEMENT RENTABLE P. 17 & 18

MÉMOIRE
Pourquoi
Auschwitz
est toujours
d’actualité
P. 19 À 21

© PIERRE-YVES THIENPONT.
Liège cherche à se relever après le séisme Mittal TIFO POLÉMIQUE
Le foot belge
veut imposer
des limites
P. 27 À 29

C’était il y a deux ans. Mittal, reçu en sauveur quelques années auparavant, donnait le coup de grâce à la sidérurgie liégeoise en annonçant la suppression
de 1.300 emplois. « Le Soir » est parti à la rencontre des métallos et des acteurs politiques et syndicaux locaux. Premier volet de notre enquête. P. 10 À 12

Burn-out :
L’Europe suspendue
CONSOMMATION
Bientôt un outil
les employeurs centralisé contre
se sentent le télémarketing
responsables
U
ne enquête menée par le
secrétariat social Secu-
rex auprès de 595 pa-
aux exigences grecques agressif
P. 22 & 23

trons et responsables de res-

sources humaines révèle que
Alexis Tsipras, désormais Premier ministre, a promis la fin MODE
95 % des employeurs pensent
avoir une « responsabilité im-
de l’austérité. L’Union attend fermement ses revendications. Tout est permis
portante » en matière de burn- sur les podiums

out. Quand il s’agit d’expliquer
les causes de ce mal qui touche
de plus en plus de travailleurs,
les patrons citent l’augmentation
de la pression au travail. Parmi
les principales raisons du burn-
out, les employeurs pointent
aussi les moyens de communica-
tion modernes qui rendent les
salariés facilement joignables
partout et à toute heure. ■
P. 6 NOS INFORMATIONS
V de Paris
ainqueur incontesté des tisme résolu. Comme Syriza, sés ». En atten-
élections législatives de Anel veut mettre rapidement fin dant de
dimanche (son parti, à la politique d’austérité imposée connaître les P. 31
Syriza, emporte finalement à la Grèce. Le message à destina- exigences de
149 sièges sur 300) Alexis Tsi- tion de l’Europe est clair. Tsipras et son
pras a prêté serment comme Les ministres des Finances de agenda, les argen-
Premier ministre ce lundi après- la zone euro étaient justement tiers européens pré- DÉCÈS
midi. Le dirigeant de la gauche en réunion ce lundi à Bruxelles. fèrent ne pas com-
radicale dirigera la Grèce en coa- Le président de l’Eurogroupe, muniquer. Mais l’état © EPA
Demis Roussos
lition avec le petit parti de droite Jeroen Dijsselbloem, a bien rap- d’esprit général est plu- avait une voix
nationaliste Anel. Un choix qui pelé que « faire partie de la zone tôt à la fermeté. ■
heurte une partie de son électo- euro signifie qu’il faut respecter et un look
rat mais procède d’un pragma- l’ensemble des accords déjà pas- P. 2 À 4 NOTRE DOSSIER inoubliables
P. 36

Les musulmans belges veulent parler d’une seule voix

C
’est un geste fort que viennent de
poser près de 90 associations, per-
sonnalités et citoyens musulmans
de toutes tendances. Ils se sont unis pour
parler d’une seule voix et dire leur volonté
de faire front « contre la radicalisation et
pour la citoyenneté » et « de promouvoir
un islam généreux qui nourrit harmo-
nieusement l’ensemble de la société […] et
contribue activement à la cohésion so-
ciale ».
L’initiative est venue du collectif musul-
man « EmBem » (Empowering Belgian
muslims). Quelque 150 personnes ont été
contactées, une cinquantaine d’entre elles
a pris part aux discussions, tandis que les
autres se sont pour la plupart excusées de
ne pas pouvoir être présentes.
L’Exécutif des musulmans de Belgique
a signé la déclaration, tout comme de
nombreuses fédérations, d’artistes, de
convertis, de Marocains et de Turcs, de
religieux, d’acteurs de terrain, d’étudiants
et d’aînés, d’associations de commer-
çants…
Une façon de répondre à une des prin-
cipales critiques adressées ces derniers
temps aux musulmans de Belgique : leur
incapacité présumée à ne pouvoir parler
d’une seule voix. ■
P. 8 NOTRE DOSSIER

L’ÉDITO
Jurek Kuczkiewicz
TSIPRAS : GRAND SOIR
OU PETIT ESPOIR
e triomphe électoral de la
Ll’accession
gauche radicale grecque et
au pouvoir de son
leader Alexis Tsipras annoncent-
ils un Grand Soir, le début d’une
vague radicale qui chamboulerait
les fondations et les canons du
modèle politique et social euro-
péen ? On devrait se méfier de
05
5 413635 008207
réponses grandiloquentes, mais
il n’est pas sot de poser des
questions qui le sont un peu.
Deux raisons, au moins, le justi-
fient. La première est qu’il est
rare, et quasiment inédit en
Europe, qu’un mouvement radi-
cal, jeune de surcroît, remporte
le pouvoir au terme d’une course
éclair de quelques années. La
seconde est que Syriza a réalisé
cet exploit sur la promesse d’une
remise en cause fondamentale
d’une politique autour de la-
quelle s’est fédérée toute l’Eu-
rope, au point de faire confondre
cette politique et les structures
institutionnelles qui la mènent.
La première raison fait immédia-
tement poser la question : l’alter-
native radicale de Syriza, dans
ses propositions comme dans sa
BON À DÉCOUPER
SUDOKU
MOTS CROISÉS
posture, a-t-elle des chances de cause la politique commune de alternative. La recherche de cette
réussir ? L’histoire enseigne que l’UE, et en particulier son Union alternative est capitale. Pas
lorsque des partis ou des diri- monétaire qu’est l’eurozone. Et si parce qu’elle serait nécessaire-
geants radicaux voire extré- la victoire de Syriza suscite ment meilleure. Mais il y a bien
mistes sont arrivés au pouvoir
– dans des systèmes démocra-
l’admiration de larges pans des
opinions publiques et même de
aujourd’hui en Europe un senti-
ment diffus que les schémas
lesoir.be
la classe politique euro- anciens ne correspondent plus
Il y a un sentiment diffus que péenne – soudain tout le tout à fait, ou plus du tout, aux
les schémas anciens ne corres- monde aime Tsipras ! – défis du temps, que ce soit en Ils ont lutté pour
pondent plus aux défis du temps c’est parce qu’il prétend économie ou en gestion des leur emploi, cherchent
ébranler ce fameux Tina questions de société, pour ne
tiques, s’entend – ils se sont soit (« there is no alternative », « il citer que les questions les plus
aujourd’hui à se recon-
vertir, attendent
fracassés sur la réalité, soit se n’y a pas d’alternative »), qui brûlantes du moment. de démonter leur outil,
sont rapidement adaptés aux semble avoir figé depuis 20 ou Voilà pourquoi, même si on ne
marges de l’exercice raisonnable 30 ans la politique économique
de ce pouvoir. européenne, qu’elle ait été me-
souhaite pas le Grand Soir, il y a
tout lieu d’espérer que l’expé-
enchaînent les petits
boulots... Retrouvez
Mais avec Syriza, la nouveauté née par des partis de droite ou rience de Syriza puisse débou- les témoignages de mé-
réside bien dans le fait que, pour sociaux-démocrates. cher sur des succès, et au moins, tallos en photos, textes
la première fois de façon aussi L’histoire, mais surtout le re- en éprouvant quelques-uns des et vidéos.
abrupte, le programme d’un parti cours à la raison, devraient suf- fondements du modèle euro-
ayant remporté une élection fire à prouver qu’en matière péen, le faire sortir de son glacis.
nationale, remet directement en humaine, il y a toujours une
Deux ans après la sai-
gnée d’ArcelorMittal,
26 MÉTÉO 26 TÉLÉVISION 34-35 que sont devenus les
26 PETITES ANNONCES 30 LOTERIE 35 métallos ? On en parle
26 NÉCROLOGIE 30 PETITE GAZETTE 36 avec Philippe Bodeux.
1
Le Soir Mardi 27 janvier 2015 Le Soir Mardi 27 janvier 2015

2 L’ACTU APRÈS LA VICTOIRE DE SYRIZA EN GRÈCE L’ACTU 3

Tsipras, un Premier ministre qui n’a pas de temps à perdre

Lundi après-midi, quelques heures après sa
victoire électorale, Alexis Tsipras, le leader du parti Espagne Podemos espère un « effet Syriza »
de la gauche radicale grecque Syriza, était nommé MADRID publié par El País début janvier, le jeune
Premier ministre. DE NOTRE CORRESPONDANT parti d’Iglesias, fondé il y a un an à peine, de-
’Espagne n’est pas la Grèce. » De droite vance pour l’instant assez largement les deux
Pour obtenir une majorité, il a choisi de faire
alliance avec un petit parti de droite populiste.
L comme de gauche, les responsables poli-
tiques espagnols n’ont de cesse de répéter
grandes formations traditionnelles en Es-
pagne, le PP (19,2 % des voix selon le son-
Un « réalisme » qui fait grincer des dents… cette phrase ces derniers jours. « Nous avons dage) et le Parti socialiste (23,5 %).
derrière nous sept trimestres de croissance »,
ATHÈNES toute une frange de Syriza, héris- rappelait ce matin dans un entretien au jour- Un calendrier électoral chargé
DE NOTRE CORRESPONDANTE sée à l’idée de se compromettre nal économique Expansion le ministre espa- Le chemin peut sembler encore long pour

A
lexis Tsipras, 40 ans, est avec le très sulfureux Panos Kam- gnol de l’Economie Luis de Guindos, annon- Podemos, mais il apparaît surtout semé
devenu lundi à 16 heures ménos et ses positions anti-immi- çant au passage une prévision de croissance d’embûches pour… ses adversaires. Dans les
le plus jeune Premier mi- grés, anti-homosexuels et très de 2,5 % du PIB national pour cette année. prochains mois, de nombreux scrutins sont
nistre qu’ait jamais connu la proche de l’Eglise orthodoxe L’économie espagnole va mieux, bien même, Pablo Iglesias : « Pour Mariano Rajoy aussi, prévus en Espagne, avec des municipales au
Grèce, lors d’une très courte céré- grecque. et pour cette raison, de Guindos insistait sur le compte à rebours a commencé ». © AFP. printemps et des élections régionales par-
monie laïque de prestation de « Je détesterais l’idée que nous le fait que l’Espagne n’est « ni comparable ni tielles en mars, en mai et en septembre. A la
serment au palais présidentiel à choisissions finalement les Grecs analogue » à la Grèce. gence d’une nouvelle force radicale, Syriza tête d’une grande majorité de régions, le Par-
Athènes. Indépendants comme allié », nous Il n’empêche, si le slogan « L’Espagne n’est pour les Grecs, Podemos pour les Espagnols. ti populaire de Mariano Rajoy risque de voir
Alexis Tsipras ayant prévenu confiait dimanche soir un député pas la Grèce » est revenu à la mode ces der- Présent jeudi dernier à Athènes aux côtés son pouvoir s’étioler et perdre certaines
qu’il ne voulait pas d’une bénédic- de Syriza, « mais je crois que la nières semaines dans la péninsule – il l’avait d’Alexis Tsipras, Pablo Iglesias, le leader de places fortes comme Madrid et sa région.
tion religieuse, les grands prélats priorité de Tsipras est avant tout déjà été au plus fort de la crise, en 2012, Podemos, a très vite salué la « victoire de l’es- En pleine crise de leadership, le Parti so-
de l’Eglise orthodoxe ne se sont de mettre fin à la politique d’aus- quand les rumeurs sur un plan de sauvetage poir » en Grèce : « La peur a changé de cialiste pourrait de son côté confirmer un dé-
pas déplacés, et c’est donc au pré- térité, ce que nous partageons – à pour l’Espagne se multipliaient -, c’est que camp. Podemos et Syriza, nous allons ga- clin initié en 2011, avec la fuite de son électo-
sident de la République, Carolos défaut de quoi que ce soit d’autre – les similitudes existent entre les deux pays gner ! », a lancé Iglesias au cours d’un mee- rat traditionnel qui ne lui pardonne toujours
Papoulias, qu’il a promis de me- avec Kamménos ». méditerranéens, au niveau politique : ils ting de sa formation dans la ville de Valence, pas les politiques d’austérité appliquées
ner sa mission « dans l’intérêt gé- Un pragmatisme politique qui sont – ou ont été, dans le cas grec - gouver- avant d’avertir l’actuel chef du gouverne- quand il était au gouvernement. Dans ce
néral du peuple grec ». A ses côtés déçoit à gauche de la gauche mais nés par des conservateurs appliquant des sé- ment espagnol : « Pour Mariano Rajoy aus- contexte d’essoufflement des grandes forces
se trouvait notamment son ami et s’explique par la volonté d’Alexis vères politiques d’austérité, Nouvelle Démo- si, le compte à rebours a commencé. » et alors que la réactivation de l’économie est
jusqu’à ce matin directeur de ca- Tsipras de ne pas s’encombrer cratie en Grèce, Parti populaire (PP) en Es- Podemos et son secrétaire général rêvent loin d’être une réalité pour tous les Espa-
binet Nikos Pappas, visiblement d’un allié trop exigeant, comme pagne; leurs grands partis sociaux-démo- d’un scénario « à la grecque » en Espagne gnols, Podemos, qui a choisi de ne pas parti-
ému et très souriant. Fraîchement par exemple Stavros Théodorakis, crates souffrent d’une crise existentielle, c’est lors des élections législatives normalement ciper aux scrutins locaux, s’imagine un des-
élu député du parti, celui-ci pour- le dirigeant du parti To Potami le cas du Pasok à Athènes et du Parti socia- prévues à la fin de l’année. Crédité de plus de tin à la Syriza. ■
rait jouer un rôle de coordination (« La Rivière »). Il semblait pour- liste à Madrid; enfin, ils assistent à l’émer- 28 % des intentions de vote dans un sondage GUILLAUME BONTOUX
au sein du gouvernement. tant a priori plus naturel à Syriza
Le Premier ministre s’est en- d’amorcer un rapprochement
suite rendu sur un lieu hautement avec ce parti de centre-gauche ar-
symbolique de la gauche, le « Sko- rivé en quatrième position aux
péftirio » de Kaisariani, un parc élections avec 6 % des voix. « To
Lundi, 16 heures : le pré-
sident Papoulias signe
France Le rêve de Mélenchon
dans lequel 200 partisans com- Potami a une vision libérale de l’acte nommant Alexis PARIS (NPA) aux écologistes. Cosse, n’était pas au meeting de
munistes ont été exécutés par les l’économie et aurait fait pression Tsipras Premier ministre. DE NOTRE ENVOYÉE PERMANENTE De là à transposer l’exemple soutien à Syriza. Et le chef des
nazis le 1er mai 1944. Un court sur nous pour que nous commen- n France, l’exemple grec grec en France, il y a un pas que sénateurs écolos Jean-Vincent
moment de recueillement silen- cions par honorer les mesures
cieux, quelques fleurs déposées d’austérité encore exigées par les
© EPA.
E donne des idées à la gauche
radicale. Il n’était qu’à voir la
les analystes ne sont pas encore
près de franchir. Dans l’Hexa-
Placé se verrait bien au contraire
intégrer le gouvernement…
sur une tombe sous les bravos créanciers du pays pour sortir du mine hilare de Jean-Luc Mélen- gone, si le pouvoir est très
d’une centaine plan d’aide euro- chon, du Parti de gauche, di- contesté, ce n’est pas l’extrême De là à transposer
de personnes, péen, ce qui re- manche soir. « En 2017, on peut gauche mais l’extrême droite qui l’exemple grec en France,
et le voilà re- viendrait à tota- imaginer un candidat commun en profite comme on l’a vu aux il y a un pas que les
parti toujours lement annuler de ce nouvel espace », se projette municipales et européennes de analystes ne sont pas
au pas de nos promesses de déjà l’homme à l’écharpe rouge. l’an dernier. Le FN est depuis encore près de franchir
course vers le campagne. Entre
LE PARTENAIRE Le nouveau Parlement grec Nouvelle S’il est sur un nuage, c’est que longtemps le premier parti ou-
palais Maxi- deux maux, il fal- Panos Kamménos, un nationaliste provocateur Résultats
ats définitifs majorité les lignes ont déjà bougé à Paris. vrier. « C’est lui qui a réussi à in- Au gouvernement, on se veut
Allia
mou, le siège lait choisir le
C’est un homme imposant, de droite, provocateur et nationa-
n
13 17 ce go 162 L’image n’est pas passée inaper- carner le clivage peuple/élite », zen. Même pas peur. « Le pré-
des services du moindre », ex- uv sièges çue, la semaine dernière. Lors selon le politologue Marc Lazar. supposé de M. Mélenchon, c’est
liste qui devient donc le partenaire du premier gouverne- ern
Premier mi- plique le consti- d’un meeting de soutien à Syriza, Autre frein au rêve « mélen- que la situation de la Grèce est la
ment de la gauche radicale en Grèce. Panos Kamménos, 149

em
nistre en tutionnaliste Jean-Luc Mélenchon n’a pas chonien » : la présidentialisation même que celle de la France.
76

e
50 ans, a fondé en février 2012 le parti des Grecs indépen- ment sortan
Parle

nta
Grèce où son Georges Katrou- t seulement fait estrade commune extrême de la vie politique fran- Mais ce qu’ont vécu les Grecs,
dants après avoir claqué avec fracas la porte de la Nouvelle

le
prédécesseur, galos, député eu- 28 avec Pierre Laurent, le leader du çaise. Pour fédérer l’ensemble c’est de l’austérité alors que nous
Démocratie (ND). Pourfendeur convaincu des mesures 9 25 127
Andonis Sa- ropéen de Syriza. Parti communiste. Des membres des forces de gauche opposées à avons mené une politique de sé-
d’austérité imposées par la troïka des bailleurs de fonds
maras, a fait le Sacrifier 71 13 de l’aile gauche du PS étaient la politique jugée trop sociale li- rieux budgétaire », plaide le
(FMI, Commission européenne, BCE), il refusait ainsi la déci-
choix – très quelques convic- 300 12 présents. Et surtout, la Verte Cé- bérale du gouvernement, encore porte-parole Stéphane Le Foll.
sion du président de la ND, Antonis Samaras, de soutenir le 17
critiqué et tions sociales et 15 sièges cile Duflot s’est affichée à ses cô- faudrait-il que les leaders des N’empêche, les Verts et le Parti
commenté en « Entre deux éthiques pour
gouvernement intérimaire de l’ancien vice-président de la 12
2 16
tés. « Ce n’est pas une coalition », différentes formations acceptent de gauche s’apprêtent à faire un
BCE, Luca Papadémos. Son discours populiste lui permet de
Grèce – de ne
pas venir l’ac-
maux, avoir les coudées
franches et éviter
se hisser à 10 % des suffrages lors des élections législatives
KKE
Syriza
Communistes
Gauche radicale
To Potami
Nouvelle Démocratie
Centristes
Conservateurs
avertissait toutefois l’ex-ministre
de François Hollande. Mais
de sacrifier leurs propres ambi-
tions. Ce n’est pas gagné… Et en-
test sur le potentiel électoral
d’une future coalition. Dès les
de 2012. Une dizaine de polémiques et de déclarations scan-
cueillir.
passation des
La il fallait d’arriver divisés à
Bruxelles en vue
daleuses plus tard, il n’a réussi à récolter que moins de 5 % Dimar Gauche démocratique Grecs indépendants Droite nationaliste Jean-Luc Mélenchon, lui, allait
plus vite que la musique, s’ima-
core faudrait-il aussi que les par-
tis de l’éventuelle coalition
départementales de mars, et les
régionales de fin 2015, ils pré-
des suffrages dimanche. Suffisant cependant pour devenir la Indépendants Aube dorée Néonazis
pouvoirs s’est
donc officielle-
choisir des grandes né-
gociations sur la
clé de voûte du gouvernement Tsipras. Pasok Socialistes AFP - 27.01.2015 - Source : ministère de l’Intérieur
ginant déjà à la tête d’un pôle de
la gauche radicale qui irait du
soient au diapason. Chez les
Verts, rien n’est moins sûr. La
senteront des listes communes
dans des circonscriptions. ■
A. GT.
ment opérée le moindre »
au niveau des LE CONSTITUTIONNALISTE GEORGES
dette à venir, voi-
là bien le pari du
Nouveau parti anticapitaliste patronne des écolos, Emma JOËLLE MESKENS

secrétaires gé- KATROUGALOS, DÉPUTÉ EUROPÉEN DE SYRIZA nouveau Premier

néraux de gou-
vernement.
ministre.
Un « réalisme »
Europe On attend que Tsipras formule ses demandes 
Moins de 24 heures seulement qui correspond bien à l’ensemble ait and see. » Mais l’état Schinas avait attendu qu’on lui zone euro signifie qu’il faut res- mande à la Grèce de respecter ses problème. (…) C’est pour cela
W
Aussitôt
après la victoire de son parti aux de la stratégie de compromis d’esprit ne sera pas à une pose formellement la question pecter l’ensemble des accords déjà engagements. Et on attend le pre- qu’on a une attitude pragma-
législatives de dimanche, et alors amorcée depuis deux ans par grande souplesse vis-à-vis du sur la Grèce, pour répondre par passés. (…) Sur cette base, nous mier pas que le gouvernement tique : on se déclare prêts à tra-
qu’il avait raté la majorité absolue Alexis Tsipras – et tant pis pour nouveau pouvoir grec. Telle était, une phrase calibrée au milli- sommes prêts à travailler » avec grec va faire. On ne sait pas vailler de façon constructive dès
de deux petites unités, Alexis Tsi- les plus chatouilleux de son parti ! sur le fond, la tonalité de la réac- mètre : « La Commission respecte le nouveau gouvernement. Mais il quand, comment, ni de quelle que le gouvernement sera formé,
pras aura réussi à former une coa- La composition du gouverne- tion, ultra-prudente, des autorités entièrement le choix des électeurs est trop tôt pour « parler de la matière », expliquait une source et qu’il nous aura exprimé ses
lition avec les Grecs indépendants ment devrait être annoncée ce européennes à l’arrivée au pou- grecs », et « nous sommes prêts à soutenabilité de la dette grecque ». ayant suivi les débats. souhaits, non pas par rapport à fièvre
(Anel) du très populiste Panos mardi. On devrait sans trop de voir de la gauche radicale à nous investir dans le travail avec Allusion à l’intention qu’on prête Mais l’état d’esprit est-il plutôt un programme, mais par rapport
friss o ns courb a t u r e s
Kamménos. Aux 149 sièges de Sy- surprise y retrouver la garde rap- Athènes. le nouveau gouvernement une fois à Alexis Tsipras – mais il ne l’a ja- à l’accommodement avec les exi- à ses relations avec nous », ajou-
riza s’ajoutent donc désormais les prochée d’Alexis Tsipras : Nikos Le hasard avait bien fait les qu’il sera formé ». C’est plutôt de mais formellement dit – de de- gences du nouveau gouvernement tait encore Moscovici.
13 sièges remportés, avec 4,7 % Pappas, bien sûr, mais aussi les choses. Trop bien en fait. Les mi- l’autre côté de la rue (au Conseil mander une réduction de la dette de renégocier les durées, les taux, Le président de l’Eurogroupe, ma u x d e t
des suffrages, par Anel. Soit un to- économistes Ioannis Dragassakis nistres des Finances de la zone Margaritis Schinas : « La Commis- Eurogroupe) que les choses vont hellénique. voire la hauteur de la dette dans un moment de vérité qu’on ête
tal de 163 sièges, et donc une ma- ou Georges Varoufakis, ainsi que euro se réunissaient justement ce sion respecte entièrement le choix se passer, nous indiquait ensuite contractée par la Grèce auprès de lui connaît rarement, reconnais-
jorité absolue confortable au des membres incontournables du lundi, au moment même où, dès des électeurs grecs. » © D.R. une source. Respecter ses engagements ses créanciers publics étrangers ? sait le problème politique de
Parlement. parti et puis, désormais, une ou le lendemain de sa victoire élec- Au Juste Lipse, le président de Lors de la réunion, les débats Il y avait de la nuance entre les fond : « Nous sommes conscients
« Une alliance contre nature plusieurs personnalités issues des torale, Alexis Tsipras prêtait ser- qui doivent s’entamer entre le l’Eurogroupe, le Néerlandais Je- n’ont, selon plusieurs sources, pas réponses officielles et officieuses… des critiques adressées à la poli-
qui trahit totalement mon vote », rangs d’Anel dont certainement ment à Athènes comme Premier nouveau gouvernement grec et roen Dijsselbloem, avait à son ar- été longs sur le sujet grec qui fi- « Nous sommes des ministres tique de l’eurozone ; cela ne veut
se désole profondément un jeune son président Panos Kaménos, ministre. C’était juste un peu trop ses partenaires européens. rivée à la réunion des 19 grands gurait au premier point de l’ordre des Finances, nous sommes prag- pas dire que nous les partageons.
militant du parti pourtant venu pressenti au poste de ministre de court pour entendre déjà des an- A la Commission européenne, argentiers (la Lituanie vient d’y du jour. « Cela a été très simple : matiques, nous regardons les Et si des élections ont eu lieu en
saluer Alexis Tsipras au « Skopéf- la Marine marchande. ■ nonces concrètes sur la direction lors du briefing traditionnel de faire son entrée), rappelé une vé- l’unanimité autour de la table choses avec réalisme », expliquait Grèce, les problèmes, eux, sont res-
tirio ». Une opinion partagée par ADÉA GUILLOT que prendront les négociations midi, le porte-parole Margaritis rité martiale : « Faire partie de la était nette sur le fait que l’on de- Jeroen Dijsselbloem, qui évoquait tés les mêmes. »
encore une « approche pragma- En « off », un dirigeant ayant
tique ». Socialiste comme le pré- participé à la réunion confiait
cédent, mais de la « tendance du « ne pas voir beaucoup de marge
GROUPE
Rédaction centrale Ce journal est protégé par le droit d’auteur, tous droits réservés. Sud », Pierre Moscovici, le com- pour accéder à trop de demandes
Tél. : 02-225.54.32 © Rossel & Cie S.A. – Le Soir, Bruxelles, 2011. Si vous souhaitez
copier un article, une photo, une infographie, etc., en de nombreux
Pour toute question, missaire aux Affaires écono- grecques. Pour une raison évi-
Directeur général Fax : 02-225.59.14 nous avons une solution
SA ROSSEL ET Cie et directeur de la rédaction ou 02-225.59.10 exemplaires, les utiliser commercialement, les scanner, les stocker miques et financières, reconnais- dente de risque d’aléa moral : si
PUBLICITÉ Service clientèle POUR TOUTE LA FAMILLE
Rue Royale, 100
1000 Bruxelles
Rossel Advertising Annonces Didier Hamann Courrier des lecteurs et/ou les diffuser électroniquement, veuillez contacter Copiepresse
Tél.: 078-05.05.10
sait implicitement la nouvelle si- on accorde trop à la Grèce, MÉDICAMENT HOMÉOPATHIQUE
Tél. : 02-225.55.55 Rédacteur en chef Fax : 02-225.59.14 au 02-558.97.80 ou via info@copiepresse.be.
Président et éditeur responsable
Annonces téléphonées
Fax : 02-225.59.08 Christophe Berti ou 02-225.59.10 Plus d’infos : http://www.copiepresse.be. Fax: 02-225.59.01 tuation politique : « Quand un d’autres pays demanderont à leur Demandez conseil à votre pharmacien.
e-mail: abonnements@lesoir.be
Patrick Hurbain
Tél. : 02-225.55.00
Fax : 02-225.59.06
ou 02-225.59.00 Rédacteurs en chef adjoints
forum@lesoir.be
Prix de vente à l’étranger Prix de l'abonnement Premium Site: www.clubdusoir.be
peuple vote, ses choix ne peuvent tour d’adapter le traitement qui Pas d’utilisation prolongée sans avis médical.
lesoir.be (internet)
Administration générale annonces.tel@lesoir.be Publicité nationale Philippe Laloux
http://www.lesoir.be France 2,30 € (papier + PDF + accès à l'édition 17h) pas être complètement ignorés », leur est réservé. » Mais « wait and Lire attentivement la notice dans l’emballage.
Rue Royale, 100 - 1000 Bruxelles Tél. : 02-542.10.10 François Mathieu
Tél. : 02-225.55.55 Fax : 02-542.10.11 Hubert Vanslembrouck
Tél. : 02-225.54.32
internet@lesoir.be
Luxembourg 1,60 € (en semaine)
2,1 € (le week-end )
29 €/mois soit 1,16 €/jour
et « dans l’UE, on ne peut jamais see »… ■ Le principe actif est : Anas barbariae hepatis et cordis extractum 200K.
considérer les élections comme un JUREK KUCZKIEWICZ

2 3
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

4 L’ACTU APRÈS LA VICTOIRE DE SYRIZA EN GRÈCE

histoire Le « cadeau » des Alliés à l’Allemagne

lexis Tsipras a souvent fait
A référence à la Conférence de
Londres, à l’issue de laquelle la
République fédérale allemande
avait bénéficié, quelques années
seulement après la fin de la Se-
conde Guerre mondiale, d’une
annulation substantielle de sa
dette extérieure.
Premier ministre, on imagine
mal qu’il ne mette pas le sujet
sur la table du Conseil européen.
Et il aurait mille fois raison.
L’Allemagne n’aurait jamais
connu son « miracle écono-
mique » d’après-guerre si ses
créditeurs internationaux, privés
et publics, n’avaient accepté, le
27 février 1953, d’effacer la moi-
tié de sa dette extérieure.
Et, à relire cet épisode histo-
rique dont nos voisins d’outre-
Rhin ne semblent pas se souve-
nir, on se prend à rêver de voir
l’esprit de la Conférence de
Londres descendre sur l’Union
européenne d’aujourd’hui.
1 Une jeune République fragile.
La République fédérale, fon-
dée en 1949, quatre ans après la
fin du conflit, hérite d’une situa-
tion extrêmement difficile.
Son industrie et ses infrastruc-
tures ont été largement détruites
par la guerre (et, dans une
moindre mesure, par les saisies
de biens industriels et d’équipe-
ment effectuées par les Alliés
dans l’immédiat après-guerre).
Elle doit accueillir pas moins de
10 millions de réfugiés qui ont
fui les anciennes provinces
orientales du Reich.
Hautement endettée, elle ne
peut pas simultanément rem-
bourser ses dettes et financer sa
reconstruction. Le gouverne-
ment allemand en est bien
conscient ; mais également les
Alliés – en particulier, les États-
Unis.
Déjà en décembre 1951, Amé-
ricains, Anglais et Français ont
réduit le remboursement de l’as-
sistance économique accordée
(sous formes de prêt) après 1945.
À condition qu’un accord soit
trouvé sur la dette d’avant la Se-
conde Guerre mondiale. D’où la
Conférence de Londres, qui s’est
tenue de février à août 1952 .
2 Permettre la reconstruction
de l’Allemagne. Trois prin-
cipes essentiels ont guidé les dé-
bats entre l’Allemagne et ses cré-
diteurs, issus d’une vingtaine de
pays (dont la Grèce) et représen-
tés à Londres par les États-Unis,
le Royaume-Uni et la France.
Un : il s’agissait d’une confé-
rence entre égaux ; et non d’une
négociation dont les règles au-
raient été fixées par les créan-
ciers.
Deux : toutes les dettes exté-
rieures de l’Allemagne étaient
concernées, que les créanciers
soient publics ou privés ; et quel
que soit le débiteur. Car…
Trois : l’accent était explicite-
ment mis sur la capacité du pays
à rembourser, sans asphyxier son
économie.
Au final, les 13,5 milliards de
marks de dette extérieure
d’avant-guerre furent réduits à
7,5 milliards ; et les 16,2 mil-
liards de dette d’après-guerre, à
un peu moins de 7 milliards. Les
taux d’intérêt sur le solde furent
également abaissés.
Élément essentiel : le service
de la dette (les intérêts annuels)
fut fixé à un niveau bas : au
maximum 5 % des recettes d’ex-
portations de l’Allemagne.
Il n’était donc pas question
d’imposer la vente des biens pu-
blics ou la mise en œuvre de poli-
tiques d’austérité – ce dont les
négociateurs allemands se sont
félicités à l’époque !
Et encore moins d’appauvrir la
nouvelle Allemagne – en aucun
cas, il ne fallait répéter les er-
reurs du traité de Versailles.
Pour Washington, la priorité,
au début des années 50, est de
favoriser le développement d’un
allié prospère et, partant, politi- annulation (très) partielle, ne Sans doute le contexte de la
quement stable, clairement an-
cré dans le camp du « monde
portant que sur la dette (encore)
détenue par le secteur privé –
guerre froide fut pour beaucoup
dans l’attitude des créanciers de
libre » face au bloc communiste. dont l’impact sur le ratio d’en- l’Allemagne en 1953. Et alors ?
dettement fut insignifiant en rai- L’idéal européen de démocra-
La punition d’Athènes. Face à son de l’implosion de l’économie. tie et de prospérité partagée vau-
3 la crise grecque, l’Union eu-
ropéenne s’est montrée moins C’est la politique, idiot ! De
drait-il moins aujourd’hui que la
lutte contre le communisme il y
indulgente (volonté de punir ?)
et, surtout, moins visionnaire.
4 sorte que la Grèce reste fon-
damentalement insolvable. Et
a un peu plus de soixante ans ?
Mais voilà : en 1952-1953, les
Jamais les négociations entre qu’une annulation substantielle, Alliés partageaient le même ob-
Athènes et ses partenaires n’ont dans l’esprit de la Conférence de jectif politique (permettre la re-
donné fût-ce l’impression d’une Londres de 1953, est la seule ga- construction de l’Allemagne). Ce
discussion entre égaux. rantie de voir la Grèce renouer, but commun, l’Union, elle, le
Et les grands pays, France et sans attendre plusieurs décen- cherche encore… ■
Allemagne en tête, ont surtout nies, avec la prospérité. DOMINIQUE BERNS
pensé à sauver leurs banques.
En 2010, les membres de
l’Union ont certes débloqué des
fonds, qu’ils ont prêtés (à inté-
rêt) afin qu’Athènes puisse rem-
bourser ses créanciers privés.
Mais, en contrepartie, ils ont
imposé, de concert avec le Fonds
monétaire international (FMI),
qu’il n’était pourtant pas néces-
saire d’impliquer dans l’affaire,
un programme d’austérité d’une
ampleur jamais vue en Europe.
Lequel, plongeant la Grèce
dans une dépression digne des
années 30, a détruit la capacité
de l’économie à dégager les
moyens nécessaires au rembour-
sement de la dette.
D’où la nécessité, en 2012 d’un
second « plan d’aide » et… d’une
Il y a quelques dizaines d’an-
nées, c’est l’Allemagne qui
souffrait de l’austérité. Les
Alliés l’avaient bien aidée.
© DR.

La Bourse d’Athènes
termine en baisse
L’indice général de la Bourse
d’Athènes (Athex) a fini en
baisse de 3,2 % lundi, reflé-
tant les inquiétudes des
investisseurs au lendemain
de la victoire de la gauche
anti-austérité Syriza aux
élections législatives antici-
pées. L’Athex a ouvert en
baisse lundi matin, enregis-
trant des pertes de plus de
3 %. Il a ensuite creusé ses
pertes dans les tout pre-
miers échanges (autour de
-5,5 %) pour finalement
parvenir à se limiter et clôtu-
rer à 813,55 points. Les prin-
cipales places financières
européennes étaient par
contre orientées à la hausse
ce lundi. (afp)

Hollande invite
Tsipras à Paris
François Hollande a invité
lundi, lors d’un entretien
téléphonique, le nouveau
Premier ministre grec Alexis
Tsipras « à se rendre rapide-
ment à Paris ». Au cours de
cette conversation, M. Hol-
lande a « exprimé sa volonté
de favoriser les discussions et
le dialogue afin de permettre
à la Grèce de retrouver le
Syriza, le parti d’Alexis Tsipras, a raflé les voix de tous les Grecs que l’austérité a mis en grande difficulté dans la vie de tous les jours. © REUTERS.
chemin de la stabilité et de la
croissance, dans l’esprit de
solidarité et de responsabilité

prêts Cherche investissements via réduction de dette
i Syriza est au pouvoir, c’est parce
S que les deux plans d’aide – assortis
de conditions d’assainissement dras-
tiques – ont été mal fagotés, entend-on
depuis quelques mois, depuis qu’il est
apparu évident que l’austérité imposée
aux Grecs pour résorber leur endette-
ment était exagérée. Et déstabilisante,
d’un point de vie économique autant
que politique.
De fait, la réduction de près de 30 %
du nombre de fonctionnaires, la baisse
de 22 % du revenu minimum, entre
autres mesures d’assainissement, ont
provoqué une baisse drastique du Pro-
duit Intérieur Brut (PIB) de près de
25 % depuis 2010 et n’a en rien contri-
bué à réduire l’endettement colossal de
la Grèce – 321 milliards d’euros, soit 175
à 177 % du PIB. Globalement, d’après le
Think tank Bruegel, la Grèce rembourse
aujourd’hui en intérêts 4,3 % du Produit
National Brut (PNB), qui s’élève à un
peu plus de 200 milliards d’euros.
Alexis Tsipras, qui a prêté serment
lundi en tant que Premier ministre, a
promis durant toute la campagne – tout
en atténuant le ton ces dernières se-
maines – la fin de l’austérité et réclamé
une restructuration de la dette, détenue
principalement par l’Allemagne et la
France.
Si l’idée d’un nouvel effacement de
dette est catégoriquement rejetée par
Berlin, nombreux sont les observateurs
qui plaident pour une réduction des
taux d’intérêt de certains prêts consentis
à la Grèce, et un allongement de leur
durée.
Aujourd’hui, la maturité moyenne des
dettes souveraines grecques est de plus
de 16,5 ans, ce qui signifie que le terme
échoit en moyenne au-delà de 2030, là
où les dettes françaises ou allemandes
affichent des maturités moyennes de 9
et 8 ans respectivement.
Sans investissements, pas de
croissance durable (et importante)
et pas de remboursement
des dettes
Il faut dire que la Grèce a bénéficié de
deux réajustements ces dernières an-
nées, tant sous forme d’allongement des
maturités que de diminution des taux
d’intérêt. Actuellement, le taux moyen
sur ces dettes souveraines est, d’après
Bruegel, de 2,6 %, à peine plus que celui
de… la France (2,2 %). La situation d’en-
dettement est, d’après le groupe d’étude,
pire en Italie, ou au Portugal qu’en
Grèce. Et donc ? Difficile de croire
qu’une nouvelle discussion n’aura pas
lieu, mais d’autres devraient également
suivre avec les pays précités… Politique-
ment sensible, ce qui explique naturelle-
ment la frilosité de la Commission à
rouvrir le débat avec les Grecs.
Pourtant, on imagine mal qu’il n’y en
ait pas, d’autant que la capacité d’inves-
tissement de la Grèce est aujourd’hui ré-
duite à néant et que c’est précisément en
matière d’infrastructures que les leviers
se trouvent pour retrouver le chemin
d’une croissance durable.
C’est le nœud du problème : sans in-
vestissements – ce qui suppose au moins
le gel partiel des remboursements un
certain temps et la mise en œuvre du
plan Juncker –, pas de croissance du-
rable (et importante) et pas de rembour-
sement des dettes. ■
F.M.
qui rassemble les Européens ».
(afp)
Merkel : « Respecter
les engagements »
La chancelière allemande
Angela Merkel attend du
futur gouvernement grec
qu’il respecte les engage-
ments pris jusqu’à présent
par le pays en matière de
réformes économiques et de
rigueur budgétaire, a déclaré
son porte-parole lundi. « Il
est pour nous important que
les mesures du nouveau gou-
vernement visent la poursuite
de la reprise économique de la
Grèce, ce qui implique que les
engagements pris soient res-
pectés », a déclaré le porte-
parole Steffen Seibert. (afp)

4

Les élus ne
valideront plus
leur élection
WALLONIE
ndré Antoine (CDH) a pré-
A senté ce lundi une réforme
du parlement wallon qu’il pré-
side. Parmi les points forts : la va-
lidation des élections régionales
en Wallonie, qui avait engendré
un imbroglio politique en juin
2014, sera à l’avenir le fait exclusif
d’élus de circonscriptions non
concernées par le contrôle.
Concrètement, le projet prévoit
de créer trois commissions de
5 membres tirés au sort, mais qui
ne pourront être des élus des cir-
conscriptions dont il sera ques-
tion.
Le président du parlement ré-
gional espère par ailleurs aboutir,
pour le printemps, sur le projet
de réforme du règlement d’ordre
intérieur de l’assemblée, « afin de
dynamiser le travail parlemen-
taire et ouvrir davantage l’insti-
tution aux citoyens ».
Parmi les pistes évoquées : la
signature de pétitions électro-
niques, qui serait rendue possible
sur le site du parlement. Un mé-
canisme de consultation pu-
blique permettra en outre aux ac-
teurs de la société civile de faire
part de leurs avis sur des proposi-
tions et projets examinés par le
parlement, par ailleurs appelé à
devenir une « école de la citoyen-
neté et de la démocratie » en s’ou-
vrant aux activités scolaires, pé-
dagogiques et culturelles.
Enfin, le nombre de séances
plénières pourrait augmenter
(aujourd’hui, il y en a deux par
mois) en fonction de l’actualité.
(b) ■
VOUS FAITES FORCÉMENT UNE BONNE AFFAIRE.
Rendez-vous dans votre boutique VOO, sur voo.be ou au 0800 800 25
* Frais d’installation (60 €) et Frais d’activation (50 €) offerts + 3 mois avec une réduction de 11 € : offre valable pour tout nouvel abonnement d’une durée de 4 mois à un Pack VOO Trio Un Peu, Beaucoup, Passionnément, A La Folie ou Fiber 120 souscrit
entre le 06 janvier et le 16 février 2015 inclus. Pour le client VOO existant, cette offre est valable uniquement lors de l’ajout d’un nouveau service à sa formule d’abonnement. Acer Aspir Switch offert : Offre valable dans les limites du stock disponible pour
tout nouvel abonnement de 12 mois à un Pack Trio de VOO Un Peu, Beaucoup, Passionnément, A La Folie ou Fiber 120 souscrit entre le 06 janvier et le 16 février 2015 inclus. Des frais d’activation (50 €) et des frais d’installation (60 €) sont dus. Pour le
client VOO existant, cette offre est valable uniquement lors de l’ajout d’un service NET à sa formule d’abonnement. Offre non valable pour le client ayant résilié son abonnement à l’internet de VOO dans les 12 mois précédant la souscription du nouvel
abonnement ou tout tiers domicilié à la même adresse qu’un tel client. La tablette PC sera livrée au domicile du client en Belgique au plus tard le dernier jour du mois suivant le paiement de la première facture ayant trait au nouveau service souscrit.
Pour plus d’infos, consultez notre site internet : http://www.voo.be ou rendez-vous en boutique. Prix et caractéristiques au 01/01/2015.
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
LABELGIQUE 5
Rude négociation sur les salaires
SOCIAL La FGTB a continué lundi à réclamer la fin du saut d’index
Patrons et syndicats de 319 millions d’euros destinée
à revaloriser les allocations so-
ont poursuivi
la négociation
ciales les plus basses. Les syndi-
cats veulent qu’une partie de ces
sur les salaires. montants soit distribuée au bé-
néfice des chômeurs. Ils es-
Un accord à court timent que si les partenaires so-
terme est possible. ciaux ne s’entendent pas sur ce
point, le gouvernement repren-
dra la main. « Et vu la politique
L
es salaires vont-ils oui ou qu’ils ont mise en œuvre ces der-
non augmenter cette an- nières semaines, il y a fort à pa-
née et l’année pro- rier qu’il n’y aura pas un euro
chaine ? Cette question est au pour les chômeurs. »
cœur des débats qui se tiennent Vu ces dossiers délicats et ces
entre patrons et syndicats. Lun- questions complexes, un accord
di, une importante réunion de
négociation s’est tenue. Elle n’a Il nous revient que, fin
pas débouché sur un accord. de la semaine dernière,
Depuis plusieurs jours, les po- le banc syndical a failli
sitions sont difficiles à concilier. quitter les négociations
Côté syndical, on estime qu’il
existe une marge de progression est-il possible ? Possible, oui,
salariale. Un accord entre em- mais ce sera difficile. D’abord
ployeurs et syndicats pourrait parce que les élections sociales
donc inclure une hausse. Avant ne sont plus très loin, et que ce-
la négociation, il nous revenait la tend généralement les débats.
que tant les employeurs que Ensuite parce que les questions
certains membres des syndicats salariales sont bridées par un
pouvaient imaginer une hausse Hausse salariale et saut d’index notamment continuent d’empoisonner les discussions entre patrons accord de gouvernement qui ne
de 0,5 %. Mais ces dernières et syndicats. © BELGA. permet pas toutes les latitudes.
heures, les enchères avaient plu- Il nous revient d’ailleurs que,
tôt grimpé à 1 % côté syndical. centre des débats. La FGTB sins. » De son côté, la secrétaire ne peut pas revenir en arrière », fin de la semaine dernière, le
Manifestement inacceptable maintient son opposition à ce générale de la CSC, Marie-Hé- indiquait un représentant pa- banc syndical a failli quitter les
pour les employeurs. Ces der- mécanisme. Marc Goblet, le se- lène Ska, a indiqué que le saut tronal avant la réunion de lundi. négociations. Heureusement, la
niers estiment que le gouverne- crétaire général de la FGTB, l’a d’index était « une question im- D’autres questions sont ve- concertation a repris. Ce mardi,
ment impose que l’écart salarial encore répété avant la réunion portante. » nues se greffer à ces probléma- des groupes d’experts vont se
de la Belgique par rapport aux de lundi. « J’affirme très claire- Du côté patronal, on ne veut tiques déjà compliquées. Va-t- pencher sur les différents dos-
pays voisins soit résorbé pour la ment que le saut d’index n’est pas entendre parler de retrait on maintenir l’obligation, pour siers. Les négociateurs se re-
fin de la législature, et que cette pas justifié, et qu’il peut rester du saut d’index. On estime les prépensionnés, d’être dispo- trouveront mercredi et jeudi,
exigence n’est pas compatible une disponibilité pour une même que les partenaires so- nibles sur le marché de l’em- l’objectif étant de présenter un
avec des hausses de salaire. marge dans les secteurs. Et cela, ciaux n’ont pas la liberté de né- ploi ? accord au gouvernement ce ven-
L’épineux dossier du saut tout en améliorant la compétiti- gocier son retrait. « C’est dans Il faudra aussi s’entendre sur dredi. ■
d’index était également au vité par rapport aux pays voi- l’accord de gouvernement et on la répartition d’une enveloppe BERNARD DEMONTY

À L’ACHAT D’UN PACK TRIO*
En ce moment, en plus de vous offrir
une télévision vraiment riche, l’internet
ultra rapide et un abonnement au
téléphone fixe généreux, VOO vous
offre aussi un énorme cadeau au choix.
En effet, à l’achat d’un Pack Trio, vous
recevez une tablette PC Acer ou
l’installation et l’activation gratuites
plus 33€ de remise sur votre
abonnement.
Alors n’attendez pas pour faire une
bonne affaire, abonnez-vous
dès maintenant. Il y a déjà un Pack Trio
à partir de 50,95€/mois.
5
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

6 LABELGIQUE

Les patrons se sentent en partie Le tunnel

Léopold II
sera rénové
responsables du burn-out BRUXELLES

SOCIAL Une grande majorité d’employeurs incrimine le stress croissant

Securex a mené une étude
sur le stress au travail.
Employeurs et salariés
constatent une hausse de la
pression, notamment en raison
des moyens de communication.
terrogés pensent que les moyens de
communication modernes contribuent
au burn-out. Ils impliquent notamment
le fait que les salariés sont beaucoup
plus facilement joignables en dehors des
heures de travail habituelles. Les patrons
et directeurs des ressources humaines
sont aussi 41 % à penser que le pro-
blème est aussi lié au flux d’informations
considérable et aux nombreuses possibi-
Heureusement, tous les travailleurs
stressés ne développent pas de burn-out.
Mais il s’agit quand même d’une per-
sonne sur 10. On constate aussi que les
personnes peu qualifiées ressentent plus
de troubles liés au stress que les per-
sonnes très qualifiées (31 % contre
24 %). « Cette différence s’explique par le
niveau d’autonomie dans leur fonction.
Les personnes peu qualifiées sont da-
pendant 96 jours, soit près de 5 mois. »
Le coût pour l’employeur atteindrait
20.000 euros par travailleur. Ce coût
pourrait même augmenter fortement si
le gouvernement applique la mesure qui
consiste à porter à charge des entre-
prises le deuxième mois d’absence de
longue durée. ■
B.Dy

A
ceux qui estiment que les em-
ployeurs renvoient la balle du
burn-out aux travailleurs, une
étude vient apporter un démenti affirmé.
Le secrétariat social Securex a interrogé
595 dirigeants d’entreprises et respon-
sables des ressources humaines. Il en
ressort que 95 % des employeurs recon-
naissent avoir une « responsabilité im-
portante » dans la problématique du
burn-out. Pour près de huit employeurs
sur dix, l’augmentation du burn-out est
due à une augmentation de la pression
du travail. Les patrons constatent aussi
que les nouvelles techniques de commu-
nication jouent à plein dans les difficul-
tés de certains salariés. Quarante-six
pour cent des dirigeants d’entreprise in-
Les duos verts s’épargnent mais ce n’est qu’un début
ÉCOLO Khattabi-Dupriez et Deltour-Doulkeridis se lancent dans une campagne de 8 semaines. Chaud devant…
lités de choix auxquelles le travailleur est
confronté.
Et qu’en pensent les salariés ? Ils sont
64 % à penser que le stress au travail
s’est amplifié. Securex avait déjà réalisé
une enquête sur la question en 2010. Le
niveau de stress ressenti par les salariés
a augmenté de 18,5 % par rapport à ce
précédent sondage. Tous les travailleurs
qui ressentent ce stress (97 %) pensent
qu’il est nuisible à leur santé. « On peut
donc parler de stress excessif qui pro-
voque des troubles chez plus d’un tra-
vailleur sur quatre (27 %) », dit l’étude.
Il peut s’agir de maux de tête, de palpi-
tations, d’insomnies, de troubles de la
concentration, de dépression ou d’accès
de colère.
vantage touchées par le stress par
manque de droit à la parole, de
connaissance du contexte et de l’organi-
sation et par excès de flexibilité. »
Le stress et le burn-out ne touchent
pas non plus toutes les entreprises de la
même façon. Ces cinq dernières années,
la hausse des burn-out a surtout touché
les entreprises de plus de 500 per-
sonnes (83 % à connaître une augmen-
tation), et moins les plus petites (52 %).
Les responsables des ressources hu-
maines estiment que 10,4 % des tra-
vailleurs sont absents ou risquent de
l’être en raison d’un burn-out.
Securex a également chiffré les consé-
quences du burn-out. « En moyenne,
un travailleur qui en souffre est absent
REMÈDES
La prévention est efficace
Le burn-out reste un mal de l’époque,
mais les entreprises mettent en place
des politiques de prévention. Près de
la moitié des grandes entreprises sont
passées à l’action, et une petite entre-
prise sur quatre a fait de même. Selon
Securex, ces politiques sont efficaces
et entraînent une diminution des cas.
Les entreprises entendent même aller
plus loin. Tant les grandes (67 %) que
les petites (74 %) plaident pour un
travail sur mesure, adapté aux compé-
tences et intérêts du travailleur afin
de réduire le risque.
B.DY
Le ministre Pascal Smet (SP.A).
© PIERRE-YVES THIENPONT.
a Région bruxelloise étudie
L depuis plusieurs années dé-
jà la possibilité de rénover le
tunnel Léopold II ainsi que les
modalités d’une telle opération.
Un plan d’attaque en vue de la
rénovation du souterrain de plus
de 2,5 km devrait être défini
avant l’été, a appris Belga, lundi,
du cabinet du ministre bruxel-
lois de la Mobilité et des Travaux
publics, Pascal Smet (SP.A). Di-
vers accidents ont encore souli-
gné dernièrement la vétusté du
plus long tunnel routier du pays,
tandis qu’un diagnostic sévère
avait déjà été établi à son sujet
en 2009 par Bruxelles Mobilité.
Samedi encore, la RTBF avait
évoqué le cas d’une conductrice
dont le pare-brise avait été per-
cuté par deux morceaux de bé-
ton alors qu’elle roulait dans le
tunnel. Des mesures ont été
prises après l’accident pour sécu-
riser les endroits risqués, mais le
dossier est bien plus étendu.

« Plan d’attaque avant l’été »

Le cabinet Smet affirme avoir
pris l’affaire en mains et souhaite
« présenter un plan d’attaque
pour le tunnel avant l’été », a-t-il
été annoncé lundi.
Le dossier a pourtant déjà été
examiné en 2012 puis 2013 par
les précédentes autorités régio-
nales. En septembre 2013, le
gouvernement bruxellois avait
« donné son feu vert » à un vaste
chantier de rénovation du tunnel
Léopold II. Selon les précisions
apportées à l’époque par la mi-
nistre des Travaux publics
d’alors, Brigitte Grouwels
(CD&V), cinq candidats-consor-
tiums avaient été sélectionnés
pour un futur PPP (partenariat
public-privé) qui permettrait à la
Région de ne pas débourser un
Réunis lundi, de gauche à droite : Zakia Khattabi et Patrick Dupriez, Olivier Deleuze et Emily Hoyos, Chloé Deltour et Christos Doulkeridis. © BRUNO D’ALIMONTE. centime avant la fin des travaux
de rénovation. La formule de
endez-vous en assemblée générale, pris les commandes du parti vert franco- maines –, jalonnée d’une quinzaine de dé- sons de l’échec et celle d’y croire encore, le contrat choisie portait aussi bien
R le dimanche 22 mars à Louvain-la-
Neuve : Zakia Khattabi et Patrick Du-
phone. Les premiers sont favoris. Les se-
conds évoluent en « outsiders ». Le rap-
bats dans les régionales.
A ce stade, les « convergences do-
parti, pacifié relativement, doute tou-
jours. Le duo gagnant le 22 mars doit lui
sur la rénovation en tant que
telle que sur la conception et en-
priez d’un côté, Chloé Deltour et Christos port de forces actuellement au sein du minent », les quatre en conviennent. C’est rendre la gnaque. Lundi, ils ont livré un suite l’entretien de l’infrastruc-
Doulkeridis de l’autre s’engagent dans la parti ? « 75 %/25 % », estime-t-on dans diplomatiquement dit. Car, un an après sa aperçu de leurs programmes. Premiers ture durant 25 ans. Toujours se-
compétition pour la conquête de la copré- les milieux autorisés chez les verts. Une lourde défaite de mai 2014, et après deux enseignements avant compétition achar- lon les informations divulguées
sidence d’Ecolo, trois ans (2012) après estimation au débotté. Les dés ne sont pas volumineux rapports internes (Trans-ac- née… ■ par Brigitte Grouwels, la procé-
qu’Emily Hoyos et Olivier Deleuze eurent jetés. La campagne est longue – huit se- tions et Re-génération) analysant les rai- DAVID COPPI dure d’attribution pourrait être
lancée début 2014, pour un dé-
but effectif des travaux en 2016.
CE QUI LES UNIT CE QUI LES SÉPARE AGENDA CACHÉ Sans doute à cause des élec-
« Nomido » et « ligne claire » Démentir la rumeur tions, le dossier a ensuite traîné
Le parti réformé, le parti allégé et aucune attribution formelle
Les quatre candidats dressent un noir tableau de « la Un an après la défaite électorale de mai 2014, Emily d’une coprésidence… « provisoire » n’a eu lieu. Et pour cause : si le
situation »… Khattabi-Dupriez dénoncent les « effets Hoyos et Olivier Deleuze ont certes, explique celui- Élu le 22 mars prochain, le nouveau duo coprési- choix d’une formule de PPP reste
néfastes du productivisme, de la course à la consomma- ci, « réuni les conditions pour que le parti puisse repar- dentiel aura à gouverner Ecolo pendant quatre ans, bien valable, selon Bruxelles Mo-
tion et du capitalisme, qui frappent les individus, frag- tir », ce dernier n’est pas moins convalescent, paci- donc à assumer la campagne pour les élections bilité, le nouveau gouvernement
mentant la société, détruisant les équilibres écologiques fié relativement, et nécessite des soins. C’est là que, communales de 2018, avant de se projeter, idéale- doit encore sélectionner un
de notre unique planète »… Les mêmes décrivent « un sans se diviser, les deux équipes diffèrent sensible- ment, vers les législatives de 2019 – sans présumer « scénario de mobilité » – les tra-
contexte qui encourage les replis identitaires, alimente ment. Khattabi-Dupriez consacrent un chapitre à du sort du gouvernement fédéral avant cela. Si tout vaux seront-ils effectués de nuit,
le désenchantement et la résignation, exacerbe le rejet part entière de leur programme aux réformes des va bien. Car les duos qui se lancent aujourd’hui ou pendant les congés scolaires,
de l’autre, les extrémismes et les peurs ». Deltour- structures du parti : « Refonder notre démocratie
Doulkeridis ne sont pas en reste, qui voient « une
auront, chemin faisant, à démentir la « rumeur » qui avec quel impact sur l’utilisation
interne », projetant « un Conseil de fédération résolu- a couru la semaine dernière, à laquelle l’émergence du tunnel, etc. – et définir un ca-
grande partie de citoyens belges et européens se retrou- ment politique », « un bureau politique repensé », « un
ver en dépression citoyenne », ou encore « les peurs et de l’hypothèse Javaux (le retour ?) avait un temps hier des charges précis. « Ce qui
bureau fédéral Ecolo-Groen » performant… Deltour- donné corps, celle d’une coprésidence… « provi- a été réalisé sous le gouverne-
les haines gagner en vitesse, nous rappeler les pires Doulkeridis lorgnent, eux, un parti allégé, s’agissant
moments de l’histoire du siècle dernier ». N’en jetez soire », entendait-on ici et là. Une coprésidence ment précédent, c’est un appel
de « simplifier Ecolo », « arrêter la réunionite aiguë », « provisoire » avant une sorte de reprise en main et aux candidats », indique Inge
plus. Le monde, le pays, la société sont aux urgences. engager « une campagne de porte-à-porte »…
En face, Ecolo se pose dès lors gravement en « alter- de refondation d’Ecolo en un « parti fédéral » qui Paemen, porte-parole de
Objectif commun : reconquérir, reconquérir, et associerait, à l’avenir, étroitement et structurelle- Bruxelles Mobilité. « A priori, les
native ». Là encore, les quatre convergent. En fait
encore reconquérir. Le plus largement : des milieux ment verts francophones et flamands. cinq consortiums annoncés sont
d’alternative, Deltour-Doukeridis assignent Ecolo à
la « stratégie Nomido », soit « l’inverse du Domino », où populaires aux « créatifs culturels », selon l’expres- Rien de tel ? Rien de précis. « Le duo élu le 22 mars d’ailleurs encore candidats ».
les pièces chutent dans un bel enchaînement : « Ici, sion de Zakia Khattabi, engagés en principe, le sera pour un mandat complet, bel et bien », nous Les budget et durée des tra-
on se relève, on se redresse ». Khattabi-Dupriez ap- conscientisés, mais qui boudent le politique eux assure-t-on. Il n’y a pas d’agenda caché. Pas de vaux évoqués par le précédent
pellent, quant à eux, à « porter une ligne claire ». No- aussi, et Ecolo en particulier. plan B. Pas de jeu en coulisse. Dont acte. gouvernement n’ont quant à eux
mido contre ligne claire : la campagne de huit se- D.CI D.CI rien d’établi, puisqu’ils dépen-
maines donnera du contenu aux concepts. dront du scénario choisi par
D.CI l’exécutif actuel. (b) ■
6

« Et toi, quelle est ton école idéale ? »
ENSEIGNEMENT
Le projet de la ministre
Joëlle Milquet est
officiellement lancé.
Avec un accueil cir-
conspect sur le terrain.
E
t si on lançait une grande
consultation populaire
sur l’école ? C’est le leit-
motiv de Joëlle Milquet (CDH),
depuis qu’elle est ministre de
l’Education (lire ci-contre). Nous
avons profité du lancement offi-
ciel du projet, ce lundi au Palais
des Congrès de Namur, pour
prendre le pouls des différents
acteurs de l’école.
Premier constat : les specta-
teurs sont venus nombreux, qu’ils
soient partie prenante au pacte
ou directeurs, ces derniers ayant
reçu une invitation officielle la se-
maine dernière. Nous croisons
une délégation de la Fapeo (asso-
ciations de parents de l’enseigne-
ment officiel). La fédération par-
ticipe au plan, mais les modalités
pratiques ne semblent pas encore
fixées. « On dit oui, mais on ne
sait pas encore très bien à quoi,
commente Luc Pirson. On est en-
core dans l’expectative. On com-
mence lundi prochain. Nous
sommes censés recevoir les détails
demain. » Véronique de Thier,
elle aussi de la Fapeo, juge l’ini-
tiative louable et ambitieuse mais
redoute le calendrier « très ra-
pide » (pour ne pas dire effréné :
Milquet souhaite que les discus-
sions aboutissent d’ici Pâques
2016, NDLR).
Anne Goossens, active dans les
écoles de devoirs du Brabant wal-
lon (par ailleurs ravie que son
secteur soit invité), se dit
convaincue de la nécessité de ré-
former l’école. « Évidemment si
chacun vient avec sa petite touche
personnelle, ça devient compli-
qué. » Une ancienne prof, ayant
beaucoup travaillé en discrimi-
nation positive, intervient :
« L’école n’a pas forcément besoin
d’excellence ! Je préfère parler
d’école de la réussite pour tous.
On n’a pas besoin de 50 Charles
Michel. » D’autres enseignants
insistent sur l’urgence de tra-
vailler sur certains chantiers
(échec scolaire, notamment)
LESBRÈVES
ESPAGNE
Crash d’un F-16 : 10 morts
Le crash au décollage d’un
avion de combat grec de type
F-16, lundi après-midi dans le
sud-est de l’Espagne, a fait dix
morts, dont huit Français, et 13
blessés, a-t-on appris auprès
d’un porte-parole du ministère
de la Défense espagnol. « Pour
le moment nous avons dix per-
sonnes mortes et 13 blessées », a
déclaré ce porte-parole en pré-
cisant que parmi les personnes
blessées lors de cet accident
survenu sur la base de Los Lla-
nos dans la province d’Alba-
cete (sud-est) sept sont très
grièvement touchées. Cinq
autres se trouvaient lundi vers
19 heures dans un état grave
tandis qu’une a déjà pu quitter
l’établissement où elle était
soignée. Aucun Belge ne figure
parmi les victimes a indiqué le
cabinet du ministre de la Dé-
fense belge, Steven Vandeput
(N-VA). (b)
ITALIE
Concordia : 26 ans réclamés
contre le commandant
Le parquet italien a réclamé
lundi une peine de 26 ans et
trois mois de prison à l'en-
contre de Francesco Schettino
qui commandait le paquebot
Concordia, dont le naufrage a
fait 32 morts il y a trois ans au
large de l'Italie. (b)
Le « Pacte d’excellence » est sur les rails, ainsi que le site participatif
Joëlle Milquet tente de faire passer auprès des enseignants l’idée d’une consultation populaire. Avec
résultats mitigés. © BELGA.
mais quand on leur demande si
l’idée de Pacte leur parle…
« Bof. » Effets d’annonce de la
ministre ? Ils ne l’avoueront qu’à
demi-mot et préfèrent « lui lais-
ser une chance ». « La base de ré-
flexion est bonne », poursuit un
chercheur. Sur la scène, Jean-
Marie De Ketele, psychopéda-
gogue, termine son exposé par un
appel à la prudence : « Il est
urgent de réfléchir à l’école de de-
main. Mais sans tomber dans la
pédagogie d’urgence qui ne libère
que de l’écume. »
« Ça me semble irréaliste »
Durant les interruptions, les
spectateurs ont droit à des cap-
sules vidéos dans le plus pur es-
prit micro-trottoir… Ou micro-
école, puisque chacun y définit sa
vision de l’« école idéale ».
Une enseignante s’exprime sur
scène : « C’est très joli de se poser
ces questions, qui sont essen-
tielles, dit Mara Goyet. Mais pre-
nons garde à ne pas tomber dans
les slogans et à oublier la structu-
ration des classes. Nous devons
Des allocations familiales « plus simples, plus justes »
SÉCURITÉ SOCIALE Plus de 10.000 signatures pour la pétition « allocsenmieux » lancée par la Ligue des familles
n rouleau de 10 mètres de
U long contenant des di-
zaines de milliers de signatures
pour « des allocations familiales
plus simples et plus justes » :
c’est le cadeau offert ce lundi par
la Ligue des familles à Céline
Fremault (CDH), la ministre
bruxelloise en charge de ce dos-
sier, et à Alda Greoli, la cheffe de
cabinet du ministre wallon de
l’Action sociale Maxime Prévot
(CDH). L’occasion d’interpeller
les ministres sur l’avenir de ce pi-
lier important de la sécurité so-
ciale.
La Ligue des familles donne
plusieurs pistes afin de réformer
en profondeur le système des al-
locations familiales. Une ré-
forme qui a déjà été débattue
avec tous les groupes politiques
des deux parlements, wallon et
bruxellois ; et aujourd’hui
s’ouvre le débat avec les mi-
nistres compétents.
La Ligue défend essentielle-
ment quatre propositions :
d’abord, une allocation unique
pour chaque enfant ; ensuite, un
supplément pour les enfants de
plus de 14 ans ; troisièmement,
une adaptation du montant reçu
aux revenus ; et enfin, le main-
tien des majorations pour en-
fants orphelins et handicapés.
« Il est un peu prématuré de ré-
partir des élèves tels qu’ils sont,
pas tels qu’on rêve qu’ils
soient… » Fatiha Ismaili, préfète
des études de l’athénée royal Leo-
nardo Da Vinci à Anderlecht, se
veut elle aussi réaliste : « Dans
mon école où 10 % des élèves sont
des primo-arrivants, l’excellence
que je souhaite, c’est l’ascension
sociale », assène-t-elle tout en
glissant « qu’il ne faut pas rêver à
l’impossible non plus ».
À la fin de la présentation, un
directeur ressort de là un peu
perplexe : « Je ne vois pas trop où
la ministre veut en venir. Ce qui
m’a marqué, c’est l’idée de ne pas
avoir un millième décret qui nous
tombe dessus. » Un autre : « Pour
faire bouger les choses, il faudrait
déjà parvenir à dépasser les ré-
seaux… Tout réformer en un an et
demi, ça me semble irréaliste. »
L’idée d’un site participatif
convainc, elle, de manière una-
nime. Ils étaient déjà nombreux
accrochés à leur smartphone lun-
di soir, pressés de donner leur vi-
sion de l’école idéale. ■
ANN-CHARLOTTE BERSIPONT
pondre à ces nouvelles proposi-
tions, a déclaré Céline Fremault.
Il s’agit d’un chantier gigan-
tesque dont il faut bien cerner
tous les aspects et tous les obs-
tacles. Nous agirons pour le bien
des familles mais pour cela, il
faudra prévoir une période de
transition pour qu’il n’y ait au-
cune perte. »
Pour la cheffe de cabinet de
Maxime Prévot, « le système ac-
tuel fonctionne bien. Passer d’un
Sommiers et matelas
R E N A Î T R E C H A Q U E M AT I N
NOUVEAUTÉ
Un site internet
pour échanger
Le Pacte d’excellence pour
l’école est lancé, tout
comme son site internet
participatif. Les internautes
peuvent d’ores et déjà don-
ner leur avis sur une série de
constats sur l’école.
Exemple : « La maîtrise des
savoirs par les élèves est
prioritaire ». Quatre choix
sont possibles, de « pas du
tout d’accord » à « tout à fait
d’accord ». Parents, élèves,
professeurs : tous peuvent
participer aux débats du
Pacte, autour des quatre
thématiques choisies par
Joëlle Milquet : gestion,
savoirs et compétences,
élèves, professeurs et direc-
tion. Le Pacte d’excellence y
est également téléchar-
geable en version PDF.
A.-C.B.
Rendez-vous sur www.lepactedex-
cellence.be
système à un autre est compli-
qué, car il ne faut pénaliser per-
sonne. Des groupes de travail
étudient la légalité et la faisabili-
té d’une telle réforme. »
Jusqu’à décembre 2019
Les entités fédérées ont jus-
qu’à décembre 2019 pour re-
prendre la pleine compétence du
dossier mais espèrent bien y arri-
ver plus tôt. Pour rappel, depuis
le 1er juillet 2014, les Commu-
Françoise Bertieaux
« C’est plan-plan-plan »
ENTRETIEN
as-le-bol de tous ces
R plans ! » La députée MR
Françoise Bertieaux n’est pas
tendre avec la démarche enta-
mée par la ministre de l’Educa-
tion.
Ras-le-bol, vraiment ?
Aujourd’hui, c’est plan-plan-
plan et petit pataplan. Le gou-
vernement de la Fédération Wal-
lonie-Bruxelles nous sert le Pacte
d’excellence, le plan contre la ra-
dicalisation, le grand plan pour
la culture… Je suis très inquiète
car, pendant qu’on élabore des
plans, on n’avance pas. La poli-
tique du plan c’est la déresponsa-
bilisation politique.
Mais les acteurs de l’école ré-
clament une vraie réforme !
Les vrais besoins de l’école sont
connus : autonomie des direc-
tions, liberté pédagogique des
profs et retour aux apprentis-
sages de base… Les axes de tra-
vail sont très clairs, faut-il une
tournée d’un an pour redire tout
cela alors qu’il y a bien des ur-
gences à traiter ?
Et quelles sont vos urgences ?
La toute première urgence c’est de
reconsolider les apprentissages
de base : lire, écrire, compter,
pour tous… Trop d’enfants
échouent parce qu’on les a laissés
avec ces lacunes.
Mais ce renfort des apprentis-
sages de base, c’est dans la
déclaration gouvernementale…
Bien sûr, et ça me convient. Mais
si on sait ce qu’on doit faire, alors
allons-y ! Les écoles en ont ras-le-
bol des réformes. D’autant plus
que la seconde urgence est
connue : l’autonomie de l’ensei-
gnant. Combien de circulaires
interdisent de faire des drills, des
dictées ou de la mémoire écrite…
Avant d’inviter les profs à Na-
mur, il aurait fallu faire un tra-
vail interne d’élagage de circu-
Des milliers de signature ont été
remises à la ministre Fremault.
© PABLO GARRIGOS.
Place de la Chapelle, 10
1000 Bruxelles (Sablon)
Tél 02 511 43 98
www.aubonrepos.be
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
LASOCIÉTÉ 7
Françoise Bertieaux,
députée MR. © THOMAS BLAIRON.
laires et autres notes d’inspec-
tion. J’insiste aussi sur la remé-
diation immédiate et la nécessité
dans certaines villes d’apprendre
à enseigner en français comme
langue étrangère. On sait que les
écoles les plus performantes sont
celles où les directeurs ont le plus
d’autonomie, notamment pour
choisir leurs équipes éducatives.
Il y a urgence enfin pour les cours
de citoyenneté…
… qui sont aussi dans la déclara-
tion gouvernementale, non ?
Quand le MR les a proposés voici
dix ans, les autres partis ont ri de
nous. Nous venons de redéposer
une proposition de décret visant
à instaurer à la place d’une des
deux heures actuelles de religion
un cours de citoyenneté, d’his-
toire comparée des religions et de
philosophie. Cette proposition
applique la DPC mais on va plus
vite que le gouvernement. En
mettant l’accent sur la citoyenne-
té et les apprentissages de base on
donne plus de chances à nos
jeunes de ne pas se retrouver
dans le toboggan que constitue
souvent l’enseignement secon-
daire pour ceux qui n’ont pas les
bases. Et s’ils ne sont pas dans ce
toboggan, ils seront moins fra-
giles face aux recruteurs. Préve-
nir le radicalisme c’est avoir une
école forte qui charpente des ci-
toyens bien dans leur peau. ■
Propos recueillis par
ÉRIC BURGRAFF
nautés et Régions sont respon-
sables des allocations familiales.
Depuis le 1er janvier 2015, l’ar-
gent des allocations est égale-
ment transféré à ces entités fédé-
rées. Pour Bruxelles et la Wallo-
nie, il s’agit de 2,6 milliards d’eu-
ros qui sont entre les mains des
politiques régionaux et commu-
nautaires. La Ligue compte bien
veiller à ce que l’intérêt des fa-
milles soit respecté. ■
BENJAMIN DI LAURO (st.)

7
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

8 LASOCIÉTÉ

Au-delà des divergences, la voix unifiée

des communautés musulmanes belges
COMMUNAUTÉS
50 associations,
20 personnalités, 20 citoyens
actifs, tous musulmans,
s’unissent pour faire entendre
ensemble leur voix.
Une initiative d’une ampleur
inédite en Belgique.
Dans sa diversité,
la communauté fait front
« contre la radicalisation
et pour la citoyenneté ».
Associations et individus de toutes tendances parlent d’une même voix
plus aujourd’hui continuer à s’opposer
en interne, nous devons au contraire al-
ler au-delà de nos divergences. C’est une
question de survie, tant pour nos com-
munautés que pour notre société, dont
nous voulons être de vrais acteurs ».
Quelque 150 personnes ont été
contactées, une cinquantaine d’entre
elles a pris part aux discussions, tandis
que les autres se sont pour la plupart ex-
cusées de ne pas pouvoir être présentes.
L’initiative répondait vraisemblable-
ment à une demande, voire un besoin.
L’Exécutif des musulmans de Belgique a
aussi signé la déclaration, à l’instar de
nombreuses fédérations, d’artistes, de
Une façon de répondre aux diverses
critiques fréquemment adressées aux
Belges de confession musulmane : en
vrac, « on ne les entend pas », « ils sont
incapables de parler d’une seule voix »…
Mais que dit au fond cette déclara-
tion ? L’objectif commun est, selon le
communiqué, « de réfléchir sur le mieux
vivre-ensemble mais aussi de promou-
voir un islam généreux qui nourrit har-
monieusement l’ensemble de la société
[…] et contribue activement à la cohé-
sion sociale ».
Pour le volet plus concret, l’initiative
collective entend travailler de concert
sur la réponse à apporter au radicalisme,
ciation demeurant indépendante, l’ob-
jectif est aussi d’impulser des collabora-
tions futures.
Enfin, la déclaration commune se veut
aussi interpellation politique : appel à la
lutte contre les discriminations et les in-
égalités sociales, contre tous les discours
de haine, ou encore demande de recon-
naissance de la place « pleine et entière »
qu’occupe la religion musulmane.
Pour Corinne Torrekens, spécialiste de
l’islam belge contemporain, à l’ULB, on
ne peut que se réjouir d’une telle action :
« Il n’y a à mes yeux jamais eu d’initia-
tive à aussi grande échelle. Cette prise de
position est en soi très importante, même
COMMENTAIRE
ELODIE BLOGIE
UN GESTE FORT
QUI NE PEUT RESTER
SANS RÉPONSE
C’est un geste fort. Peut-être historique :
88 signatures pour parler d’une seule
voix, pour s’indigner et interpeller, pour se
défendre, mais sans s’apitoyer, pour
prendre ses responsabilités... « Il était
temps » diront certains, ceux qui, au
lendemain des attentats, se demandaient

N
ous citoyen-ne-s de confession
musulmane, acteurs associatifs
de terrain, éducateurs, artistes,
enseignants, responsables religieux,
imams, représentants de mosquées ou
d’associations, représentants de commu-
nautés islamiques locales, représentants
d’œuvres ou de fondations caritatives, de
toutes appartenances à l’islam, de toutes
tendances et écoles juridiques, de toutes
origines ethniques, culturelles et linguis-
tiques, de Flandre, de Bruxelles et de
Wallonie, de toutes générations, femmes
et hommes, sommes réunis en ce jeudi
22 janvier 2015 pour prendre acte de la
situation dramatique de l’actualité vé-
cue par les communautés musulmanes
de Belgique » : telles sont les premières
lignes d’une déclaration commune déjà
cosignée, depuis jeudi, par presque une
centaine de partenaires, individus
comme associations.
En l’espace de quelques jours seule-
ment, et en toute discrétion, une série
d’acteurs et d’actrices des communautés
musulmanes de Belgique, de toutes les
tendances et de tous les secteurs, se sont
donc réunis pour aboutir à une prise de
position forte, qui sonne comme un ap-
pel impérieux. L’initiative est venue du
collectif musulman « EmBem » (Empo-
wering Belgian muslims) qui explique
avoir simplement mis à disposition un
espace de discussion, sans vouloir pour
autant en prendre le leaderschip.
« L’heure est grave, explique Michaël
Privot, vice-président d’EmBem. Il y a
certaines choses que l’on n’a pas voulu
voir, des responsabilités que l’on n’a pas
prises pendant des années. On ne peut
convertis, de Marocains et de Turcs, de
religieux, d’acteurs de terrain, d’étu-
diants et d’aînés, d’associations de com-
merçants et de scouts (voir ci-dessous les
commentaires de cinq signataires)…
De l’avis d’une experte de l’islam contemporain, une mobilisation d’une telle ampleur est une première en Belgique. © D.R.
selon les expériences, expertises et com-
pétences de chacun, travailleurs sociaux
comme imams, artistes comme confé-
renciers. Si la perspective d’une coupole
n’est pas à l’ordre du jour, chaque asso-
si on ne pourrait s’y limiter. Plus intéres-
sant encore serait de faire le bilan, voire
d’aller jusqu’à proposer des voies d’ac-
tion ». ■
ELODIE BLOGIE
où étaient « les musulmans » - avant tout
des citoyens belges - et où se perdait leur
voix, si peu audible. La réalité est autre-
ment plus complexe. Car non, il n’existe
pas une communauté musulmane de
Belgique, pas plus qu’un « clergé » hiérar-
chisé et établi qui donnerait le ton. La
population musulmane est extrêmement
diverse, parfois déchirée en interne entre
des tendances très éloignées. Ses institu-
tions sont, il faut le reconnaître, peu
organisées pour certaines, malhabiles en
communication pour d’autres, voire délé-
gitimées par la base. Il est dès lors illu-
soire d’espérer un jour voir apparaître un
porte-parole « représentatif » de l’en-
semble de cette « communauté », d’au-
tant plus fantasmée qu’elle n’est convo-
quée que lorsqu’on lui demande de se
désolidariser d’actes barbares, tandis
qu’on l’implore, le reste du temps, de ne
pas exister, sans quoi on la taxe de repli...
L’électrochoc Charlie Hebdo a cependant
poussé les diverses communautés musul-
manes à se rassembler au-delà de leurs
divergences, conscientes des menaces qui
pèsent actuellement tant sur la société
que sur elles-mêmes. La population mu-
sulmane a fait ce que le reste de la socié-
té attendait d’elle. Si, depuis longtemps
déjà, elle œuvre à mieux vivre ensemble
et au dialogue, elle a pris conscience de
l’impérieuse nécessité qu’elle avait de le
dire plus fort. Mais l’examen de
conscience, la prise de parole, la réaction
ne peuvent être à sens unique. Le reste
de la société doit à présent accepter
d’écouter cette voix, désormais renforcée
par son unité... et lui répondre.

ISMAËL SAÏDI
« Dire qu’il existe un islam
européen »
Ismaël Saïdi est le
réalisateur à l’origine
de la pièce « Djihad».
« Il n’y a jamais eu de
consensus au sein de la
communauté : ça va
dans tous les sens... Aujourd’hui, il est
important de dire qu’il existe un islam
européen : je suis plus proche d’un
Belge athée que d’un indonésien
musulman ! Cette identité belge est le
chaînon manquant dans l’éducation
des jeunes à qui on ne raconte pas
comment l’islam a apporté sa pierre à
l’édifice européen. »
FRANCK AMIN HENSCH
« Il est temps d’arrêter
d’être timoré ! »
Franck Amin Hensch
est imam à Verviers.
« Après les événements
à Paris, puis à Verviers,
un climat de peur s’ins-
talle dans toute la société. Ces événe-
ments ont aussi provoqué un électro-
choc parmi les Belges musulmans : il
est temps d’arrêter d’être timoré et de
se rejoindre au sein de notre commu-
nauté. Pour ne pas laisser la main aux
radicaux de tous bords, la majorité
parfois trop silencieuse doit œuvrer à
mieux travailler ensemble »
KIM LECOYER
« Rassurer la population»
Kim Lecoyer est la
présidente de « Kara-
mah E.U. », une asso-
ciation bilingue de
femmes musulmanes.
« En réalité, nous œu-
vrons depuis des an-
nées... dans l’indifférence générale.
Nous espérons que ces événements
nous unissent enfin sur des combats
qui nous concernent tous. Il y a une
diversité au sein de la communauté
musulmane, oui, mais qui est saine !
Or nous sommes mal compris, et il
est important de rassurer la popula-
tion qui s’inquiète de l’islam »
HASSAN JARFI
« L’islam avec des lunettes
du XXIe siècle »
Hassan Jarfi est le
père d’Ihsane, assassi-
né en avril 2012. « Au
stade actuel, en tant
que Belges musulmans,
nous craignons les
amalgames. Alors que nous n’avons
rien fait... Enfin, si. Nous sommes
responsables d’avoir permis que ces
extrémismes se développent, en ac-
ceptant un islam d’Arabie saoudite. Je
m’associerai toujours aux initiatives
qui tendent à nous libérer d’un joug
étranger et à lire la religion islamique
avec des lunettes du XXIe siècle ! »
FATIH BAYRAKTAR
« Besoin de se
décloisonner »
Fatih Bayraktar est
membre de la Fédéra-
tion islamique de
Belgique, une associa-
tion turque. « Toute la
communauté musul-
mane a été secouée par ce qui s’est
passé à Paris, à Verviers et a ressenti
le besoin de se décloisonner, pour agir
ensemble. Car, s’il y avait déjà eu des
rencontres entre les différentes com-
munautés, la grande question aujour-
d’hui est celle de l’avenir de notre
présence ici en Belgique. Et cet avenir,
nous devons le construire ensemble. »

Les conseillers
provinciaux liégeois
sont « Charlie »
Les attentats de Paris et
l’émotion qu’ils ont suscitée
ont incité la Province de Liège
à abonner ses 56 élus
à Charlie Hebdo. Une manière
de soutien décidée par le
collège provincial liégeois
dès le lendemain de l’attaque
de la rédaction parisienne et
estimée à quelque 6.300
euros. Depuis lors, les 56 élus
du conseil ont reçu leur pre-
mier exemplaire. « Lors de la
dernière séance, la décision n’a
fait l’objet d’aucune question
ou interpellation », affirme le
responsable com’ de l’institu-
tion. Et ce malgré le caractère
quelque peu unilatéral de la
démarche…
M.C.
radicalisme La Région wallonne se met au diapason
e gouvernement wallon a
L tenu ce lundi à l’Elysette
une réunion de concertation en
vue de concrétiser sa stratégie
de prévention et de détection du
radicalisme. Une rencontre qui
entre dans le cadre du groupe de
travail interministériel mis sur
pied le 15 janvier dernier, soit
trois jours après le début des at-
tentats de Paris et la veille de
l’opération antiterroriste à Ver-
viers.
Autour de la table ce lundi :
Paul Magnette, Eliane Tillieux,
Paul Furlan et Maxime Prévôt,
les ministres wallons concernés,
ainsi que les bourgmestres des
grandes villes, les gouverneurs,
les représentants des cultes et
du centre d’action laïque.
L’objectif était d’identifier les
Paul Magnette veut plus de
collaboration. © BELGA
mesures régionales pouvant
soutenir ou compléter le plan fé-
déral de lutte contre le terro-
risme. Ce fut surtout l’occasion
pour les bourgmestres et les re-
présentants de cultes de faire
part de leurs inquiétudes, de
leurs difficultés à cerner un phé-
nomène aussi complexe que le
terrorisme et à mettre en place
des mesures concrètes pour lut-
ter contre le radicalisme à leur
échelon. « Ils se posent beaucoup
de questions quant à la manière
de mieux mutualiser les efforts
pour agir plus efficacement »,
rapporte le ministre-président
wallon Paul Magnette (PS). « Ils
souhaitent mettre en place une
“vraie” coordination avec le fé-
déral pour que l’ensemble des
mesures prises soient formali-
sées, surtout pour les matières de
justice et de police. Car, jusqu’ici,
ils n’ont été informés que des élé-
ments relatifs au niveau de la
menace ».
Une invitation à plus de coor-
dination et de concertation que
le ministre-président wallon en-
tend reformuler ce mercredi au-
près de Charles Michel. Début
janvier, pourtant, le Premier mi-
nistre et les ministres-prési-
dents des entités fédérées
avaient déjà discuté, au cours
d’une réunion au Lambermont,
de la mise en place d’une poli-
tique commune de prévention.
Mais les choses, semblerait-il,
tardent à se mettre en place.
Concrètement, que compte
faire la Région ? Comme annon-
cé il y a quelques jours, elle envi-
sage de se doter de personnes de
référence en matière de préven-
tion du radicalisme. Personnes
auxquelles pourraient s’adresser
les acteurs de terrain (agents
communaux et de CPAS, tra-
vailleurs sociaux et des maisons
de jeunes…).
Le gouvernement wallon
compte également ouvrir le dé-
bat de la reconnaissance, et
donc du financement, des lieux
de culte et réévaluer les mesures
de contrôle. « On réfléchit à la
possibilité de codifier les critères
de lieux de culte et de repréciser
les droits et les devoirs des repré-
sentants, précise Paul Magnette.
Mais tout en évitant d’entrer
dans une forme de rupture ou
d’exclusion ». ■
L.Po

8

Dans le box, l’allégorie de la contrition
JUSTICE Difficile de concilier l’allure de Kirk Henderickx avec la gravité des faits dont il répond : meurtre et viol
CHRONIQUE JUDICIAIRE
ASSISES DU HAINAUT
STÉPHANE DETAILLE
’étaient ces œillades de
N chattemite qu’il lance par-
fois à la cantonade, il aurait l’air
mortifié d’un moine en carême.
Une allégorie de la contrition.
Deux mains nouées sur le ventre,
une tête engoncée dans des
épaules concaves, un filet de voix
si minuscule qu’il en devient in-
audible. Et, surtout, un visage
émollient de premier commu-
niant : si le délit de faciès a jamais
existé, Kirk « Keurk » Henderi-
ckx a dû faire depuis longtemps le
plein d’indulgences plénières.
Difficile de concilier la timide
gracilité de l’accusé avec la gravi-
té des faits qui lui sont repro-
chés : le meurtre d’un proche et le
viol d’une gamine.
Peut-être faut-il, comme sou-
vent, chercher la fêlure originelle
du côté de l’enfance. Kirk Hende-
rickx n’était encore qu’un gosse
quand ses parents s’étaient sépa-
rés. Leur mère bambochait : lui
et son frère Jimmy avaient été
confiés à la garde d’un père dis-
tant – « Quand je suis né, raconte
Kirk, il a dit que j’étais pas de lui
parce que j’étais basané ». Il
s’était senti « mis de côté ». Par-
fois battu, paraît-il, par un père
très absent.
Il avait entrepris des études
professionnelles en électricité. Il
avait décroché un diplôme dont il
n’avait rien fait. Lui, son rêve,
c’était l’armée – « Œuvrer pour la
paix dans un esprit d’équipe »,
à gagner sur
RADIO contact
Le siège du ministère public est occupé par l’avocat général Ingrid
Godart qui, hier, a donné lecture de son acte d’accusation. © BELGA.
dit-il, ça lui parlait. Il avait passé
les tests. Il avait été pris au troi-
sième essai. Huit mois plus tard,
il avait démissionné. Il avait ra-
conté des salades pour justifier
ses demandes de congé et son pe-
loton l’avait pris en grippe.
« Après, je ne sais plus.
Je me souviens que
mon cœur battait très fort
et qu’Alex ne bougeait
plus » KIRK HENDERICKX
Alors il s’en était retourné vivre
avec son père et son frère. Dés-
œuvré. Chaque matin, le paternel
et le frangin allaient bosser. Lui, il
faisait les courses et le ménage. Il
avait renoué avec Alexandre Dul-
lekens, un pote de l’école qu’il
n’avait jamais perdu de vue. Alex
était chômeur – il se disait « œno-
logue » parce qu’il revendait du
pinard qu’il achetait au super-
marché. Ils se voyaient tous les
jours. Ils visionnaient à deux des
films « avec Steven Seagal ».
Quelle était la nature de la rela-
tion qu’ils avaient fini par nouer ?
Mystère. Pour ses proches, il n’est
pas douteux qu’Alexandre Dulle-
kens était hétérosexuel. « Mal
différencié » – selon l’expression
d’un psy –, Kirk, lui, n’avait ja-
mais connu ni fille ni garçon. Il
raconte qu’un jour, ils avaient for-
mé le projet d’entretenir un rap-
port sexuel – « De faire quelque
chose ensemble », chuchote-t-il.
Ils avaient même fixé une date :
ce serait le 23 février.
EN BREF
L’accusé
Kirk Henderickx, né en 1991,
répond du meurtre
d’Alexandre Dullekens,
21 ans, étranglé le 23 février
2013. Il répond aussi de
l’enlèvement, de la séques-
tration et du viol d’une mi-
neure de plus de 12 ans,
entre le 17 et le 18 juin 2013.
Le procès
Il devrait durer une bonne
semaine. La cour est prési-
dée par Philippe Morandini.
L’avocat général est Ingrid
Godart. L’accusé est défendu
par Me Michel Bouchat.
– « Qui a émis cette idée ? »,
s’enquiert le président.
– « Lui », souffle l’accusé.
Le jour venu, Alexandre Dulle-
kens était arrivé. Il avait apporté
du matos : un colson pour me-
notter Kirk, une cordelette kaki
qu’il comptait « lui fourrer dans
la bouche ». Ils avaient gagné
l’obscurité propice du sous-sol.
Kirk Henderickx raconte qu’il
avait tout à coup regimbé quand
l’autre était passé à l’acte « contre
l’étagère des commissions ». Il y
avait eu cette bagarre. Des coups.
Et cette scène durant laquelle il
avait étranglé Alex Dullekens
avec la cordelette kaki. « Après,
dit-il, je ne sais plus. Je me sou-
viens que mon cœur battait très
fort et qu’Alex ne bougeait plus ».
Vos places à gagner
du 26 au 30/01 dans le 13h-16h sur Radio Contact
Il était allé vomir. « Paniqué », il
avait traîné le corps de son ami
jusqu’à la terrasse en le halant
avec un fil électrique. Puis il
l’avait balancé là, dans le cloaque
de la fosse septique.
Il décrit sa prostration, durant
les mois suivants – « J’n’sortais
plus, je n’dormais plus, je n’man-
geais plus ». Mais il continuait
d’adresser des SMS à Alexandre
Dullekens, pour donner le
change. Il ne perdait pas le nord.
La profondeur abyssale de son
désarroi ne l’avait pas davantage
soustrait au charme innocent
d’une voisine : X, une gamine de
14 ans. Il ne la connaissait pas. Il
l’avait épiée, un mois durant. Il
avait consigné ses allées et venues
sur un bloc-notes. Et il l’avait en-
levée, un jour de juin qu’elle pas-
sait devant chez lui. Elle l’avait sa-
lué, il avait perdu les pédales.
Dans le récit qu’il fait de son
crime, Kirk Henderickx suggère
à demi-mot qu’un début de
connivence était né entre lui et la
victime. Il lui avait fait « des
trucs », c’est vrai. Sans doute
même avait-elle « un peu pleu-
ré ». Peut-être même l’avait-il
« un peu étranglée ». Mais il lui
avait préparé à manger, ils
avaient regardé la télé, ils avaient
papoté, il avait lessivé ses vête-
ments souillés, il lui avait filé des
draps quand il l’avait murée dans
son trou pour la nuit. Ils avaient
même échafaudé ensemble, dit-
il, divers scénarios « pour pas
qu’elle se fasse engueuler par sa
mère » quand elle rentrerait à la
maison. Un vrai chic type. ■
VOTRE RENCONTRE
infos & réglement sur radiocontact.be
* 9
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
LASOCIÉTÉ 9
Une tempête
de neige
paralyse
New York
MÉTÉO
ols suspendus, spectacles
V annulés, transports en com-
mun arrêtés au moins pour la
nuit, New York tournait au ra-
lenti lundi soir, frappée par une
tempête de neige accompagnée
de vents violents affectant des
millions d’Américains dans le
nord-est des Etats-Unis.
La neige tombait drue lundi
soir à New York où des centaines
de chasse-neige étaient mobili-
sés contre le blizzard. Le maire
Bill de Blasio a appelé la popula-
tion à sortir le moins possible, et
a interdit la circulation des véhi-
cules, une mesure rarissime.
Selon la météo nationale, la
neige pourrait tomber durant la
nuit au rythme de 5 à 10 cm par
heure, avec une accumulation at-
tendue de 60 cm à New York,
voire plus en certains endroits, et
des bourrasques de vent de 72 à
88 km/heure.(afp) ■
La ville se préparait à la tem-
pête. © EPA.
AVEC KYO

10 LASOCIÉTÉ
LE DOSSIER
En janvier 2013,
ArcelorMittal, au mépris
d’engagements pris
quelques semaines plus tôt,
annonçait une nouvelle
saignée dans
la sidérurgie liégeoise.
Sept sites de la phase à froid
supprimés et avec eux
1.300 emplois. Un coup de
massue pour un secteur déjà
fortement éprouvé par
dix ans de restructuration.
Le Soir est allé à Liège et à
Florange, en France, à la
rencontre des métallos et
des acteurs politiques et
syndicaux pour faire le point.
A paraître,
mercredi 28 janvier :
▶ L’interview croisée
d’Edouard Martin et
Frédéric Gillot, syndicalistes
passés à la politique
▶ Les gouvernements
wallon et français
face à Mittal
▶ L’interview
de Jean-Claude Marcourt
Les effectifs
d’ArcelorMittal à Liège
2003
5.000
2011
3.000
2013
2.500
2015
1.450
Objectif 2018
945
Investissements
préfinancés par la Région
En millions d’euros
78 déjà engagés
60
restant
à verser
sur lesoir.be
> Le 11h02 : deux ans après la saignée
d'ArcelorMittal, que sont devenus
les métallos? On en parle avec Philippe
Bodeux.
> Ils ont lutté pour leur emploi,
cherchent aujourd’hui à se reconvertir,
sont de nouveau dans leur usine,
attendent de démonter leur outil,
enchaînent les petits boulots... Retrou-
vez les témoignages de métallos en
photos, textes et vidéos.
> Seraing, ville martyre. La ville en
chiffres et en images.
A Liège, les métallos peinent à se reconstruire
Deux ans
après l’annonce
de la fermeture
des hauts fourneaux,
peu de travailleurs
arrivent à se reclasser.
Le démantèlement
tarde à se concrétiser.
Quelques-uns
ont rebondi
et trouvé du boulot.
REPORTAGE
M
onsieur, pourquoi la tôle
est toute noire là et toute
propre ici ?
« Il s’agit d’un acier vernis auto-
nettoyant », explique l’opérateur.
Au pied du four à plasma où les
échanges de nanoparticules se font
dans un environnement sous vide,
les aciers du futur s’offrent au re-
gard d’un groupe d’élèves, venus vi-
siter les lieux. Luminescent, réflé-
chissant, absorbeur thermique : les
possibilités semblent infinies.
« Nous améliorons la qualité et la
productivité pour développer par
nous-mêmes de nouveaux mar-
chés », explique Hugues Cornil, res-
ponsable d’Arceo Engineering, une
petite ligne de production coincée
entre les immenses halls de Ramet
et Eurogal.
Arceo Engineering c’est un peu la
micro-nationalisation de la sidérur-
gie liégeoise tant réclamée par les
travailleurs mais finalement avor-
tée. La Région a racheté les parts
d’ArcelorMittal dans l’entreprise
devenant ainsi l’unique actionnaire
de cette PME qui emploie 40 per-
sonnes. Un maigre lot de consola-
tion mais qui, symboliquement,
ouvre la voie à des développements
industriels qui ne dépendront plus
de la seule volonté de la multinatio-
nale tant vilipendée en bord de
Meuse.
1.300 métallos
sur le carreau
Le 24 janvier 2013, ArcelorMittal
condamnait une nouvelle fois la
phase à chaud, après celle du 12 oc-
tobre 2011, (la première date du 24
janvier 2003), jetant une série d’ou-
tils de l’aval dans la corbeille pour
ne garder que cinq lignes straté-
giques sur douze. 1300 travailleurs
sont alors concernés en plus des 529
du plan de 2011. Un coup de froid
qui allait entraîner colère, manifes-
tations, heurts, recherche d’un re-
preneur et élaboration d’un décret
expropriation par le ministre Mar-
court. Finalement l’affaire s’est
conclue par un traditionnel accord
social et par un plan industriel qui,
un an après la signature, n’ont pas
encore produit tous leurs effets.
« Comme j’étais intérimaire, je
n’ai pas eu de C4, on m’a simple-
ment dit du jour au lendemain que
je ne viendrai plus travailler. Ça a
été dur de se relever, raconte Julien
Liradelfo, 29 ans. Je fais des petits
boulots depuis, rien de stable. Heu-
reusement, je peux encore aller dî-
ner de temps en temps chez mes pa-
rents. » Avant lui, son frère, intéri-
maire dans le froid avait déjà fait les
frais de la précédente vague de re-
classement. Et deux ans plus tôt,
c’était leur père qui acceptait la pré-
pension.
A Seraing, les sites désertés tirent
sur des kilomètres leurs tuyaux et
leurs ponts d’acheminement
rouillés. La commune a été l’une
des plus touchées avec la fermeture
de deux hauts-fourneaux et 600
emplois directs perdus. « Les de-
mandes d’aides sociales ont large-
ment augmenté ces deux dernières
années, constate Arielle Delvaux,
assistante sociale au CPAS. On est
davantage sollicité par des gens qui
ne faisaient pas appel à nous aupa-
ravant pour un paiement de loyer,
une prise en charge de repas chaud
des enfants, pour des achats phar-
maceutiques… De plus en plus
d’étudiants se tournent vers nous
aussi, faute de soutien financier. Et
les exclusions du chômage n’ar-
rangent rien à la morosité am-
ARCELORMITTAL, DEUX ANS APRÈS
John David, 27 ans, a été grièvement
blessé par la police française
lors d’une manifestation en 2013.
© PIERRE-YVES THIENPONT
biante. »
Le long de la Meuse, les usines
autrefois souveraines, massives sont
devenues des poids morts. « Ça me
fait mal aujourd’hui, de voir les
sites pourrir, se désole Julien Lira-
delfo. Je travaillais la nuit où on a
fermé Chertal. La dernière bobine
passait et puis on a entendu le
grand coup de klaxon du lamineur.
Ça a fait un bruit sourd, comme les
machines des hôpitaux, quand le
cœur s’arrête de battre. On s’est re-
gardé avec un collègue, on avait les
larmes aux yeux… »
« On se force à être
optimistes »
« Je suis dans le flou, j’attends que
ça décante », explique Carlo Alfieri,
52 ans, versé dans la cellule déman-
tèlement où 75 travailleurs doivent
participer au démontage de la coke-
rie et du haut-fourneau de Seraing.
Depuis 9 mois, Carlo continue de
percevoir son ancien salaire à
condition de suivre des formations
ou d’examiner des propositions
d’embauche. Et il attend un signal
alors que le permis de démolition
du monstre d’acier n’est pas encore
accordé, « mais si c’est pour porter
des brouettes de charbon, non mer-
ci… ».
C’est le groupement d’employeurs
Udil (« Union pour la défense de
l’industrie liégeoise »), une ASBL
créée et financée par la Région, qui
gère le reclassement de 275 tra-
vailleurs, soit dans les activités de
démantèlement soit dans des entre-
prises de la région. Aujourd’hui, 41
personnes ont retrouvé du travail.
Comme l’indique sa responsable
Marie-Kristine van Bockestael,
« c’est une première en Wallonie, il
faut le temps que ça se mette en
place. Les travailleurs doivent
considérer cet accompagnement
comme un tremplin et les em-
ployeurs doivent faire confiance en
dépit de la connotation de tra-
vailleur turbulent ». Pour amortir
la casse sociale, la Région a mis la
main au portefeuille (lire ci-contre).
« Udil, c’est un laboratoire pour la
mise à l’emploi : 41 personnes qui
ont retrouvé du boulot, ce n’est pas
beaucoup mais il faut laisser un
temps d’adaptation », estime Jor-
dan Atanasov de la CSC. Parmi les
travailleurs que nous avons contac-
tés, plusieurs avouent « n’avoir rien
à f… » d’Udil. Du coup, les deux ans
censés être consacrés à la recherche
d’emploi se transforment pour cer-
tains en période de décompression
voire de dépression. « Je comprends
leur désarroi », déclare Raphaël
Grisafi, un ancien du laminoir qui a
pu tourner la page « mais personne
ne leur apportera un job sur un pla-
teau. Udil, c’est une opportunité, il
faut la saisir ».
Deux ans après l’annonce de la
fermeture, il reste 1.450 travailleurs
sous contrat ArcelorMittal dans le
bassin liégeois. Il ne devrait en res-
ter que 945 lorsque le plan social se-
ra bouclé. A ce moment-là, 368 se-
ront en prépension, 74 auront été li-
cenciés, 275 mis en cellule de recon-
version et 159 placés dans la filiale
Argemo, dédicacée à l’emballage
des produits finis. Actuellement,
c’est l’entre-deux : certains prépen-
sionnés ont été réengagés temporai-
rement, d’autres attendent leur dé-
part. Bref, le plan social prend du
temps.
Les syndicats tentent de positiver.
« Les investissements promis sont
réalisés, les cinq lignes stratégiques
sont suffisamment alimentées », dé-
clare Jordan Atanasov pour la CSC.
« On se force à être optimiste même
si on avait toujours dit que le froid
ne serait pas viable sans le chaud.
On reste fragilisé, même si la ligne
de JVD (application d’Arceo déve-
loppée par ArcelorMittal) installée
à Kessales est un réel espoir »,
ajoute Jean-Luc Rader pour la
FGTB.
Le démantèlement
ne démarre pas
Le 17 décembre dernier, en comi-
té d’entreprise, les syndicats ont de-
mandé un amendement à la mise
sous cocon pour que l’assainisse-
ment débute au haut-fourneau
d’Ougrée et à l’aciérie de Chertal.
« ArcelorMittal pourrait commen-
cer à lancer des travaux de déman-
tèlement qui ne nécessitent pas de
permis comme démonter des ma-
chines, nettoyer les sites », lance
Jordan Atanasov. Pour la CSC, la
mise sous cocon de la phase liquide
ne se justifie plus sauf pour le lami-
noir à chaud qui pourrait laminer
des brames venues d’ailleurs.
« Pourquoi attendre encore 5 ans
avant de lancer les plans d’assainis-
sement ? » Jean-Luc Rader pour-
suit : « Il va y en avoir du boulot.
Au moins pour 10 ans. Puis Mittal
devra dépolluer les sols. Autant ne
pas traîner ! »
Il nous revient qu’ArcelorMittal
analyse cet amendement, ce qui
ouvre la porte à des travaux de dé-
mantèlement plus conséquents. Le
tout est de préserver les espoirs de
relance, que ce soit pour le laminoir
de Chertal ou les outils du froid non
stratégiques… ■
PHILIPPE BODEUX
LORRAINE KIHL
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
LASOCIÉTÉ 11
John David, l’usage
d’un œil perdu à la manif
une arme de défense supposée non
létale mais pouvant causer de très
graves blessures. John reçoit la
PTB aux dernières élections. Eux au
moins étaient de toutes les luttes. Ce
n’est peut-être pas grand-chose mais
Les pouvoirs publics
« On s’est d’abord fait fouiller comme
des malpropres sur une aire d’auto-
route par les gendarmes et la police.
balle au visage. « Je me souviens de
l’impact, de la douleur… » Les se-
cours – bloqués par le barrage –
c’est déjà ça. » Une fois sa convales-
cence passée, il lui faudra encore
un an pour retrouver du travail. « Je
au guichet
Une fois arrivés à Strasbourg à 200
mètres du Parlement, on s’est retrou- mettront 20 minutes à arriver. Le voulais absolument retourner dans la
e désengagement d’AMittal lisation à grande échelle du revête-
vé encerclé. » C’était le 6 février
2013. John David, intérimaire sur le
lendemain le verdict tombe : il a
perdu l’usage de son œil.
sidérurgie. Ils m’avaient dit que ce
serait compliqué mais qu’ils pense- L dans le bassin liégeois a mis
les pouvoirs publics à l’épreuve.
ment sous vide à Kessales (60 mil-
lions). Pour être complet, la Ré-
site de Chertal manifeste comme « Il m’a fallu 5 à 6 mois pour me raient à moi dès que quelque chose se
remettre vraiment et recommencer la libérerait et ils ont plutôt été réglo. » Dans le cadre de l’accord social et gion investira aussi dans la Fon-
des milliers de métallos belges,
lutte, là où je l’avais laissée. Je suis Son contrat, un double CDD de du plan industriel signés fin 2013, cière, cette société détenue pour
luxembourgeois et français pour la Région a délié sa bourse pour li- moitié par la Région et AMittal qui
sauver son travail. La suite, dit-il, toujours dans le même état d’esprit, trois mois, s’arrête en mars. « Ce
mais l’espoir s’est un peu éteint parce n’est pas rassurant mais il ne faut pas miter la casse sociale (74 licencie- se chargera de la valorisation des
est floue. Les manifestants, empê- ments secs malgré tout), investir terrains assainis. À titre de compa-
que les politiques ne nous ont pas se leurrer : il y a peu de secteur au-
chés d’accéder au Parlement euro- dans la reconversion économique raison, l’État français n’investit
péen, se confrontent aux forces de suivis. » Comme beaucoup de mé- jourd’hui où on peut être sûr d’avoir et aider les communes à encaisser « que » 30 millions d’euros dans le
tallos, l’amertume reste tenace à encore du travail dans six mois. »
l’ordre, qui ne tardent pas à dégai- la perte de recettes fiscales. centre de recherche Métafensch
ner gaz lacrymogène et… flash-ball, l’égard du gouvernement. « J’ai voté L.K. Reclassement. UDIL.GE est l’outil d’Uckange, non loin de Florange.
emblématique pour réduire la Et il ne préfinance pas les 240 mil-
L'état des outils du bassin sidérurgique liégeois casse sociale (Udil pour Union
pour la défense de l’industrie lié-
lions d’euros d’investissements
prévus par la multinationale.
Activité Fermé geoise). Ce groupement d’em- Compensation fiscale. Parmi les
Aciérie, coulée ployeurs (une trentaine d’entre- communes les plus touchées par la
continue, prises du bassin) constitué sous fermeture, Seraing et Oupeye. Le
Etat En partie fermé OUPEYE forme d’ASBL rémunère 200 tra- bourgmestre Alain Mathot (PS) es-
laminoir à
chaud (TLB) vailleurs d’AMittal pendant deux time à 1,4 million d’euros les pertes
ans sur base d’une convention 32 fiscales annuelles liées à la ferme-
Emplois En activité Ensemble des bis (ils gardent leur ancien salaire) ture des outils (hauts-fourneaux et
outils mis sous CHERTAL à condition qu’ils se forment et cokerie), perte extrapolée à 10 mil-
cocon examinent des propositions d’em- lions d’euros si l’on prend en
bauche. Trois d’entre eux ont compte les conséquences sur les
d’ailleurs été licenciés pour faute sous-traitants et l’augmentation de
800 emplois grave parce qu’ils n’ont pas respec- citoyens émargeant au CPAS. Pour
perdus
té ces conditions. Le même grou- le bourgmestre FF d’Oupeye Serge
E40 pement rémunère 75 travailleurs Fillot (PS), la fermeture du site de
pendant 5 ans, attachés au déman- Chertal représente une perte an-
E42 Liège HERSTAL
tèlement des outils. C’est la Région nuelle de 4 millions d’euros en re-
qui finance les salaires, les forma-
tions et l’encadrement mais cela
cettes fiscales, 20 % du budget
communal. « On pourrait ajouter
Huy n’est que temporaire : en trouvant les 7 % d’intérêts sur le trop-perçu
E42 du boulot, les travailleurs ob- que l’on doit reverser à Mittal qui
Marchin tiennent un nouveau salaire qui est fait là un beau placement quand
déduit de la garantie salariale ver- on connaît les taux d’intérêt »,
Andenne
Namur Tinlot sée par Udil. Plus vite ils sont en- peste Serge Fillot. Pour aider les
gagés, moins cela coûte à la Ré- communes à passer ce cap budgé-
Gesves
N63 Meu
se
gion. « Les 189 travailleurs ac-
cueillis jusqu’à présent ont chacun
taire difficile, la Région met à leur
disposition un fonds de compensa-
N4 reçu un plan de formation. Nous tion sous forme de prêt. Ainsi, la
Galvanisation Aciers spéciaux Laminoir à froid (2 lignes) espérons que le démantèlement va commune de Seraing va recevoir
et peinture couplé à une ligne de fer E411 enfin commencer, fournissant du 27 millions d’euros et Oupeye 13
Maintien de la ligne d'acier à
blanc. Ciney
Électrozingage travail à une partie d’entre eux », millions d’euros, sur 5 ans, de ma-
La ligne résume Marie-Kristine Van Bo- nière dégressive. L’une et l’autre
haute résistance et investisse- Une des deux lignes du ckestael, présidente d’Udil. Tou- devront rembourser les intérêts de
d'Eurogal est ment dans la création d'une laminoir est maintenue
La ligne est maintenue jours en matière de reclassement ce prêt, soit respectivement 13 et 4
maintenue
de même que
ligne de revêtement sous vide
(JVD)
ainsi que le fer blanc. tandis que les lignes de de travailleurs, la Région a partici- millions d’euros. « Toutes choses
la ligne de cisaillage et de découpe pé, avec AMittal, à la création de la restant égales, ce prêt est suffisant
revêtement sont mises sous cocon filiale Argemo qui a repris 159 per- pour passer le cap 2015-2020, es-
Près de 500 personnes avant
organique 100 à 150 emplois préservés fermeture. 250 emplois perdus
sonnes pour des activités d’embal-
lage.
time Alain Mathot qui compte
beaucoup sur les premiers effets
(peinture) et 120 emplois perdus
la ligne mixte sur les 160 Reconversion. La Région et AMit- du Master Plan lancé au lende-
tal investissent chacun 25 millions main de la première annonce de
(peinture et
galvanisation) LIÈGE d’euros dans un fonds de crois- fermeture, il y a 12 ans. « Nous es-
KESSALES sance géré par Meusinvest pour pérons la création de 800 emplois
TILLEUR doper des projets industriels por- au Val Saint-Lambert, 2.000 au
300 emplois
teurs d’emplois en région liégeoise. Parc scientifique du Sart Tilman et
préservés Meuse La Région a également repris les 750 sur le parc LD à Ougrée. » De
Ves parts d’AMittal dans la société Ar- son côté, Oupeye va se serrer la
La cokerie
dre ceo Engineering qui développe les ceinture et utiliser son bas de laine
SERAING aciers innovants (revêtement sous (11 millions d’euros) pour financer
vide). Enfin, la Région préfinance les travaux extraordinaires. « Nous
FLEMALLE
les 138 millions d’euros consacrés
par AMittal à la mise à niveau de
réduisons ainsi notre dette », ex-
plique Serge Fillot. ■
Le haut-fourneau 6 the
Le haut-fourneau B Our lignes dans le froid et à l’industria- Ph.Bx
OUGRÉE
SERAING
Cokerie, centrale
IVOZ-RAMET énergie, Centre de
hauts-fourneaux recherche
6 (Seraing) et B d'ArcelorMittal
Galvanisation (Ougrée)
Maintenu
HF6, centrale
Les lignes 4 et 5 mises sous énergie et
cocon mais un volume minimal cokerie en voie SART TILMAN 220 emplois
de 200.000 tonnes par an est de démantèle-
préservés
assuré ment, HFB sous
cocon
1 km
320 emplois perdus Perte de 600
sur les 360 emplois
LE SOIR - 27.01.15
parmi les rares qui ont retrouvé un emploi stable. « C’est vrai
Raphaël Grisafi, du laminoir à Techspace Aero qu’on traîne une - mauvaise - image en tant que travailleur de la
« Le laminoir de Chertal, c’était plus qu’un travail. Pour certains, sidérurgie mais on a tous des compétences, le tout est de savoir les
c’était une deuxième femme. Travailler au laminoir, c’est faire corps exprimer », affirme celui qui a suivi des formations au sein d’Udil
avec lui. Quand Mittal l’a fermé, c’est une partie de la vie qu’il a tué. avant de postuler chez Techspace. « Rester chez moi, malgré un
Certains ne s’en sont pas remis et ont mis fin à leurs jours au sein salaire assuré pendant deux ans, ce serait un échec. Je me suis
même de l’usine. Moi j’ai pleuré un bon coup, j’ai fait mon deuil et replongé dans les bouquins d’électromécanique et d’hydraulique.
j’ai rebondi. Tout le monde n’y arrive pas et c’est compréhensible ». Finalement l’image négative du travailleur d’ArcelorMittal a été
Raphaël Grisafi ne traverse plus la vallée industrielle quand il se effacée par ceux qui m’ont engagé. Votre profil nous intéresse, vous
rend aux Hauts-Sarts où il a trouvé un nouveau job. « C’est peut- savez ce que c’est que souffrir quand une entreprise doit fermer ! »
être ça qui me sauve... » Au lieu de brames incandescentes, ce Créé et financé par la Région wallonne, le groupement d’em-
sont des électrovannes pour la fusée Ariane ou des pièces pour ployeurs n’a pas toujours bonne presse aux yeux des travailleurs
réacteur d’avions qui défilent devant ses yeux. « Chez Techspace en reclassement. « J’ai des copains qui crachent sur Udil. Certains
Aero, je m’occupe de la maintenance des robots qui pulvérisent des ne viennent pas aux formations. Je peux comprendre, ils ont du mal
grenailles sur les pièces de moteur », explique celui qui a décroché à tourner la page. Moi, je l’ai joué perso. Je sais bien que personne
un contrat à durée déterminée. « L’encadrement est génial, l’am- ne va nous apporter un travail sur un plateau. C’est vrai qu’il n’y a
biance est super et nous avons de très bons outils. A 44 ans, je pas du travail pour tout le monde mais il faut essayer de reprendre Raphaël Grisafi, a su tourner la page
n’espérais pas tant ». confiance en soi, suivre des formations et provoquer la chance ». et rebondir. © MICHEL TONNEAU.
Au sein de la cellule de compétences Udil, Raphaël Grisafi figure PH.BX
10 11
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

12 LASOCIÉTÉ ARCELORMITTAL, DEUX ANS APRÈS

A Florange, où Hollande avait fait une promesse

REPORTAGE millions d’euros des suites des optimisa- LE SOIR - 27.01.15 un Mittal qui pèse 22.000 salariés en fine épaisseur pour le secteur automo-
FLORANGE, HAYANGE, UCKANGE tions fiscales opérées par Mittal et nous France, déclare Frédéric Weber, ex- bile. Encore faut-il éviter que les techno-
BELGIQUE
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL estimons que les pertes fiscales liées à la CFDT passé à Force ouvrière qui accuse logies ne filent ailleurs dans le groupe.
ayange, une maison à flanc de val- baisse d’activité représentent 1,2 million LUX. les instances dirigeantes de la CFDT. En créant Métafensch, plate-forme de
H lée où coule, quelque part entre les
usines, la Fensch. Depuis le séjour, Ma-
d’euros sur deux ans. Heureusement,
nous pouvons faire appel à un fonds de
Arlon
Luxembourg Tout a été négocié en coulisses entre Hol-
lande et eux : il ne fallait pas mettre en
recherche, l’État français veut que les
brevets industriels ne quittent pas la
ALLEMAGNE
thieu a une vue imprenable sur la compensation qui intervient de manière danger les bonnes relations entre la France. « Un gadget, il n’y aura qu’une
« phase liquide » des installations sidé- dégressive au fil des années », explique le Florange Thionville CFDT et le patronat à cause d’une petite vingtaine de chercheurs alors que le
rurgiques de Florange. Deux réservoirs conseiller. FRANCE Sarrebruck usine. Pourquoi on ne nous a pas dit ça centre de recherche de Mittal à Maizières
Hayange Uckange
au bleu délavé à l’allure de modules lu- Si l’État français et son président n’en- avant ? Il n’avait qu’à la fermer le Hol- compte 500 personnes », fulmine Frédé-
naires sont posés le long de voies de che- tendent pas laisser tomber Florange et la 25 km Metz lande sur la camionnette. Nous, à Flo- ric Weber (FO). « Oui la recherche est
min de fer où stationnent quelques wa- vallée de la Fensch en investissant dans range, on a pris dans la gueule ! » Avec la importante mais ce qu’il faut à court
gons à coke. Majestueux, deux hauts- un centre de recherche industriel (Méta- CGT, FO n’a pas signé l’accord social. terme et cela concerne toute l’industrie
fourneaux et leur équipement de com- fensch) à Uckange, l’image d’un François la sidérurgie lorraine” puis il nous a tra- Comme Liège, Florange reste une va- européenne, c’est diminuer les coûts
bat : les coopers, ces ogives qui ré- Hollande juché sur le toit d’une camion- his. Nous avons cru à la nationalisation riable d’ajustement dans la stratégie d’énergie et régler la question environne-
chauffent l’air insufflé dans les tuyères nette en pleine campagne électorale de l’outil, aux démarches entreprises par mondiale de Mittal (lire ci-dessous). Les mentale, déclare Didier Zint, comité
puis les skips, ces vertigineuses rampes reste gravée dans la tête de syndicalistes. Montebourg. Puis, finalement on s’est deux sites partagent néanmoins des in- d’entreprise européen (CFDT). Et pour
d’approvisionnement en matières pre- « François Hollande avait promis : “Si je fait rouler dans la farine. Certains ont novations technologiques, à l’instar de cela, il faut se battre ensemble ! » ■
mières. L’arsenal est figé. Au loin, seule suis président, je ne laisserai pas tomber préféré ne pas aller au clash et épargner l’Usibor, cet acier à haute résistance de PHILIPPE BODEUX
la cokerie crache de la vapeur d’eau et le
laminoir à chaud quelques volutes de fu-
mée.
Le jeune père n’a pas la tête à méditer.
Il a sa maison à rénover et son boulot qui
l’emmène par-delà la frontière, la nuit
souvent, à tenir la caisse dans une de ces
mégas stations-service au Luxembourg.
« J’ai des copains qui ont perdu leur em-
ploi au haut-fourneau. Ici, ça fait long-
temps qu’on la voyait venir cette ferme-
ture. Heureusement, qu’il y a le Luxem-
bourg : beaucoup de gens vont y tra-
vailler ».
« L’industrie sidérurgique, la centrale
EDF de Cattenom et le Luxembourg : les
trois poumons d’emploi de la région »,
résume Éric Marochini, le chef de cabi-
net du député socialiste Michel Liebgott
à la tête de la communauté d’aggloméra-
tion du Val de Fensch (70.000 habi-
tants). « Oui, la fermeture des hauts-
fourneaux fait mal, surtout aux sous-
traitants et au commerce local dépen-
dant de l’activité sidérurgique mais
contrairement à Liège, il n’y a pas eu de
licenciement. Le drame frappe surtout
Hayange. »
Hayange. Aux dernières élections,

©
c’est un syndicaliste qui a été élu maire
de la commune de 16.000 habitants sur
les listes du Front national. L’impression
d’une ville endormie prévaut. À la mise
sous cocon de l’usine s’ajoute une se-
conde. « Nous avons plein de projets
pour l’agglomération, poursuit Éric Ma-
rochini mais vu que nous n’avons au-
cune relation politique avec la majorité
FN de Hayange, tout est figé ». À l’instar
de ce projet d’aménagement des bords Lionel Burriello, délégué CGT,
de Fensch (10 millions d’euros) qui né- a. L’individualisme a gagné du terrain. Un salarié vailleurs ou aménager des fins de carrière. Là où le
cessite l’accord de la commune. Et ne ouvrier au haut-fourneau
m’a dit :“ Ok vous n’avez pas signé l’accord. Ok, cet bât blesse, c’est le non-respect des accords entre le
parlons pas de l’assainissement du site Aux élections sociales de la semaine dernière, la accord, c’était de la merde. Mais en décembre j’ai gouvernement et Mittal. Oui, il y a des investisse-
sidérurgique, figé pour 5 ans. « Il va fal- CGT, non-signataire de l’accord social, est pas- eu une prime de 300 euros et j’en aurai encore une ments. Mais sur les 180 ou maintenant 240 millions
loir du temps, déclare Éric Marochini sée de 29 à 19 % tandis que la CFDT et le syndi- en février. Entre rien du tout et ça, qu’est-ce que je d’euros annoncés seuls 53 millions d’euros
après une grande inspiration. Allez voir cat des cadres ont progressé. « Peut-être
l’aciérie de Gandrange fermée en 2011. choisis ?” » concernent des investissements stratégiques. Le
sommes-nous en décalage avec les travailleurs, Au pied de son ancien outil de travail, Lionel reste c’est de la maintenance. Oui, l’engagement de
ArcelorMittal n’a encore rien fait ! » En
admet Lionel Burriello (37 ans), délégué CGT. Burriello poursuit : « Le deuil est dur à faire car cet 30 CDI, c’est bien. Mais cela ne compense pas le
attendant, les fermetures d’outils pèsent
sur les finances de la communauté d’ag- Pendant que l’on prêche la défense collective des outil, il nous appartient. Je ne crache pas sur les non-remplacement des départs naturels ».
glomération. « Nous avions déjà perdu 3 travailleurs, ces derniers préfèrent prendre ce qu’il y solutions qui ont été trouvées pour muter les tra- PH.BX

stratégie Un groupe plombé… par ses mines

l est des erreurs stratégiques
Itemps.
qui se paient cash, et long-
La maison mère de Co-
ckerill en fait l’amère expérience
depuis plusieurs années déjà,
l’évolution de son cours de
Bourse témoignant du ma-
rasme : un peu plus de 8 euros
aujourd’hui, alors qu’il dépassait
les 60 euros avant la crise de l’au-
tomne 2008…
En cause ? « Mittal a commis
l’erreur de s’endetter massive-
ment pour acheter des mines de
fer à prix d’or, au plus mauvais
moment », résume un observa-
teur de la sidérurgie depuis plus
de 30 ans. « Cette stratégie d’inté-
gration verticale de son activité
lui aurait permis pensait-il, en
étant autosuffisant en minerai
de fer, de maîtriser ses coûts d’ap-
provisionnement tout en mettant
à mal ses concurrents sidérur-
gistes qui auraient continué à
payer leur matière première au
prix fort. »
Or, c’est précisément l’inverse
qui s’est produit. Cette stratégie
d’intégration verticale, qui avait
d’ailleurs contribué à séduire les
investisseurs lors de l’OPA de
Mittal sur Arcelor en 2006, était
peut-être pertinente dans la
perspective d’un marché en forte
croissance au sein duquel les prix
continueraient de monter, mais a
perdu tout son sens par la suite,
dans le sillage de la crise de l’au-
tomne 2008 qui a au contraire
généré un marché en surcapacité.
« Sur la seule dernière année,
les prix du minerai de fer ont chu-
té de plus de 50 % : les mines d’Ar-
celorMittal sont à la limite de la
rentabilité, alors que l’activité si-
dérurgique n’est pas encore floris-
sante (le marché reste globale-
ment en surcapacité et les prix
restent faibles) », poursuit notre
observateur. « Résultat : le
groupe est engagé dans une lutte
pour réduire son endettement,
alors que ses marges sont sous
pression. »
De nouvelles fermetures
à craindre
De là à perdre la confiance des
investisseurs ? « ArcelorMittal
est un groupe bien géré, qui est
aux prises avec un environne-
ment très difficile », estime Ju-
nior Cuigniez, analyste chez Pe-
tercam qui constate que le
groupe est parvenu à redresser la
barre à la mi-2014 après huit tri-
mestres consécutifs dans le rouge
(sa situation était beaucoup plus
préoccupante il y a deux ans, cer-
tains le considérant alors aux
abois sur le plan financier). « Son
management déploie des efforts
tangibles pour maîtriser sa dette,
très élevée. Et les efforts d’optimi-
sation de ses activités sidérur-
giques commencent à porter leurs
fruits. »
A Liège comme à Florange, on
sait ce que signifient ces efforts
d’optimisation. Dès lors qu’il est
Les sites d’ArcelorMittal en Europe
Nombre de sites de production
Sites de production
BELGIQUE
4
FRANCE
21
ESPAGNE
16
en situation difficile, le groupe sentiel a été réalisé – quoique des ArcelorMittal, pourtant, n’en
n’hésite pas à couper les branches
qu’il juge les moins perfor-
craintes subsistent pour certains
sites en Espagne – mais en Eu-
reste pas moins à l’affût des op-
portunités. En témoigne son am-
mantes. Et d’aucuns estiment rope de l’Est, en Roumanie no- bition affichée il y a deux mois de
que ce n’est peut-être pas termi- tamment où la productivité est se porter acquéreur du sidérur-
né : confronté à un marché de nettement moindre que sur les giste italien Ilva qui exploite l’un
l’acier atone, il pourrait conti- sites côtiers les plus performants des plus gros sites de production
nuer à réduire ses capacités. Non comme ceux de Dunkerque en d’acier en Europe, à Tarente.
plus en Europe de l’Ouest où l’es- France ou de Gand en Belgique. « Dans un marché en surcapacité
d’une trentaine de millions de
tonnes en Europe, l’objectif de
LE SOIR - 27.01.15
Source : ArcelorMittal
Mittal ne faisait à mes yeux au-
cun doute, assure notre observa-
ALLEMAGNE teur. C’était pour lui une occasion
4 inespérée de faire main basse à
bas prix sur un site déficitaire,
POLOGNE d’une capacité de 11 millions de
tonnes, dont il se serait empressé
9 de réduire la production afin de
faire remonter les prix de
LUX. l’acier. »
9 L’opération ayant été finale-
REP. TCHÈQUE ment reportée par le gouverne-
ment italien, les intentions prê-
7 tées à ArcelorMittal dans ce dos-
sier restent hypothétiques. Vou-
lait-il sauver ce site déficitaire et
ROUMANIE fortement pollué ? Voulait-il au
contraire l’acquérir pour évincer
4 un concurrent du marché ? D’au-
cuns se souviennent en tout cas
ITALIE qu’à Liège, c’est en sauveur qu’il
3 fut accueilli avant de finalement
fermer une grosse partie des ou-
tils. ■
BENOÎT JULY

12
 

Demain, la Terre GU
www.facebook.com/DemainTerre

W
twitter.com/Demain_La_Terre
www.lesoir.be/demainlaterre

Du circuit court en supermarché ?

Seul intermédiaire entre l’artisan et la
grande enseigne, la plateforme logistique
Promogest permet au petit producteur
d’écouler ses produits en supermarchés
tout en étant payé au prix juste.

A
cheter et manger local a le
vent en poupe. Au pays de
Tchantchès, les produits de
bouche des artisans liégeois se re-
trouvent de plus en plus fréquem-
ment dans les grandes surfaces. En
effet, ce sont désormais 47 super-
marchés de la grande distribution
qui participent au mouvement de
vente en « circuit court » initié par la
Province de Liège.
Cette notion de circuit court est
assurée par une distance maximale
de 40 kilomètres entre la ferme et
le rayon de la grande enseigne, mais
également par la présence d’un seul
intermédiaire : l’asbl Promogest.
« Notre rôle est d’adapter les circuits
de commercialisation de la grande
distribution aux produits du ter-
roir, pour permettre aux artisans
d’avoir accès à un autre débouché,
commente Marc Vanberghen, direc-
teur et initiateur du projet. En règle
général quand un artisan veut deve-
nir fournisseur d’un supermarché,
le contrat est composé de 40 pages
de contraintes pour le producteur.
Pour éviter cela, nous avons mis en
place un contrat bien plus équilibré,
avec également des contraintes pour
le magasin. Par exemple, la marge à
la vente doit être correcte reflétant un
prix d’achat juste et rémunérateur
pour l’artisan. »
Sans cette convention garde-fou,
l’artisan serait mangé à la même
sauce que les grands producteurs,
jusqu’à être étranglé. En effet, il de-
vrait subir la marge arrière, les
promotions et les prix cassés. Il
devrait également payer Où? Dans un rayon à part
pour que son produit
ait un bon empla- Dans les grandes surfaces, on ne mélange pas les torchons et
cement à hauteur les serviettes. Les produits locaux ont leur rayon propre. Pas
Au Carrefour, un espace
du regard ou qu’il question de trouver une confiture à base de fruits du pays dédié aux produits du terroir.
soit placé en de Herve trônant à côté des produits blancs et des grandes © SERVICE COM-PROV. DE LIÈGE
tête de gon- marques reines de la confiture sur tous les continents. «La
dole. raison? Ne pas être un produit parmi des centaines d’autres»,
La grande dis- indique Marc Vanberghen. Mais le corollaire est une ferme en ferme afin d’ac-
tribution n’est pas connue sa phi- Concrètement, les visibilité plus faible. «Certains magasins mettent mieux nos quérir des produits sains,
lanthropie. « En prenant part à cette producteurs adhérant produits en valeur que d’autres et nous permettent de meilleures frais et du terroir est loin
action, elle veut bien sûr redorer son amènent chaque semaine, ventes. D’autres vendent nos produits un peu plus chers qu’à la d’être neutre en termes de
image et marquer son ancrage local. et à une heure précise, ferme», déplore toutefois Marc Botty, producteur à la Ferme rejets de CO2. Un récent
Mais c’est aussi le reflet d’une envie leur commande au dépôt d’Artagnan. travail de fin d’études a
du consommateur », ajoute-t-il. géré par l’intermédiaire. d’ailleurs montré que cet

TÉMOIGNAGE
Selon que ce soient des
fruits et légumes, des pro-
duits secs ou réfrigérés,
Engouement pour le local impact était plus grand
pour la vente de produits
Il serait d’une ampleur telle que l’offre ne suffirait pas à bio en circuit court que

«On a une certaine liberté» des camions spécifiques

chargent ensuite les den-
rées pour les distribuer
combler la demande. Du moins en région liégeoise. « Dans
beaucoup de cas, les paniers de légumes des producteurs locaux
sont hybrides : ils doivent être complétés avec des légumes
lorsque ces produits sont
rassemblés et vendus en
grande surface », explique

L
es produits à base d’oie de la
ferme d’Artagnan font partie
des premiers produits locaux
a avoir rejoint les rayons des grandes
surfaces liégeoises via l’entremise
de Promogest. L’artisan Luc Botty
est satisfait d’avoir pris part à cette
initiative pilote dès son commen-
cement. « On n’en est encore qu’aux
balbutiements, mais cela nous ap-
porte une présence voire un rappel.
En effet, en voyant nos produits dans
leur supermarché, certains de nos
anciens clients reviennent à la ferme.
On a des ventes en plus, mais ce n’est
pas une explosion. Cela n’empêche,
recevoir des commandes de grandes
surfaces chaque semaine implique
de travailler différemment. Il faut
assurer l’augmentation de la produc-
tion à l’atelier. Donc l’outil tourne
mieux. »
Les petits producteurs ne lorgnent
pas d’habitude vers le débouché de
la grande distribution. « Mettre ses
produits à la vente dans les grands
groupes n’est pas une sinécure. Ça
peut prendre des mois voire des an-
nées, tellement la bureaucratie est
lourde. Et puis les acheteurs exigent
des quantités énormes et négocient
durement pour couper les prix. En
jouant le rôle d’intermédiaire, Pro-
mogest nous permet de rester à notre
dimension et de maintenir l’emploi. »
À aucun moment, il n’a dû raboter
son prix de vente. « Je n’ai eu aucun
contact avec les acheteurs des grands
groupes. C’est inutile car il n’y a pas
à négocier le prix, c’est celui que l’ont
fait aux grossistes. De plus, on a une
certaine liberté. » En effet, le maga-
sin s’engage à respecter le rythme
des saisons et celui de l’artisan : pas
d’amende s’il livre moins que com-
mandé.
L.T.
dans les magasins en- de grossistes », explique Christian Jonet. En réponse, une
le Pr Edwin Zaccai, direc-
déans les 24 heures. De teur du centre du dévelop-
nouvelle coopérative citoyenne, « Les compagnons de
la sorte, même si la com- pement durable (ULB).
mande concerne 30 petits la Terre » sera fondée ce 28 janvier. « En parallèle de la A l’exception du Hai-
producteurs, c’est une production primaire, va se mettre en place un système d’ateliers naut, les autres provinces
seule et unique livraison partagés pour faire des conserves de légumes ou de la confiture. s’inspirent de l’initiative
que reçoit le magasin. De Cette transformation est encore peu courante en Wallonie. Et liégeoise. « Au Luxem-
quoi simplifier au maxi- pourtant ces produits sont mieux rémunérés et permettent au bourg, c’est l’asbl Cuestas,
mum sa logistique. producteur de pouvoir écouler des articles variés, toute l’année et la criée de Wépion pour
Pour assurer ses ser- en circuit court », ajoute-t-il. L.T. la province de Namur, et
vices, Promogest se fait le GAL ruralité pour le
rétribuer en prélevant en Brabant wallon », énu-
moyenne 10 % sur le prix de vente pour leurs ventes car 85 % des achats mère Marc Vanderberghen. Toute-
du producteur. Est-ce beaucoup ? des ménages sont effectués dans la fois, Christian Jonet se veut prudent
« C’est moins que « la ruche qui dit grande distribution », ajoute Marc face cet engouement. « Il faut rester
oui ». Elle prélève 15% pour organi- Vanberghen. Le projet veut ainsi vigilant, et ne pas oublier que la fina-
ser des rencontres entre producteurs conscientiser aux produits de notre lité numéro 1 des grandes surfaces est
et consommateurs sous un air in- terroir, un public qui n’aurait jamais de maximiser leur profit. Que se pas-
formel», commente Christian Jonet, fait la démarche de se rendre dans un sera-t-il dans 4 ou 5 ans lorsque les
coordinateur de l’asbl Barricade. petit commerce spécialisé ou directe- producteurs locaux, peu à peu fidéli-
Depuis le début de l’aventure en ment à la ferme. sés aux grandes enseignes, en seront
mai 2012, nonante producteurs sont Un autre intérêt est de limiter devenus dépendants ? »
venus grossir les rangs des parti- l’empreinte écologique. En effet,
cipants. « C’est clairement un plus « prendre sa voiture pour se rendre de LAETITIA THEUNIS

« La cuisine de demain, ce sera la mise en valeur notre terroir »

C
réer la cuisine de demain, initier de nouveaux produits ali- nologies de pointe à la gastronomie.
voilà la vocation du Smart mentaires wallons, des chercheurs Un chercheur est d’ores et déjà à pied
Gastronomy Lab (SGL) fon- et des grands chefs vont associer d’œuvre pour mettre au point une im-
dé par l’Université de Liège. Pour connaissances scientifiques et tech- primante 3D alimentaire permettant
de créer des formes de nourriture à
l’infini, au départ d’aliments broyés.
Ce projet s’inscrit dans la lignée des
plates-formes expérimentales « Li-
ving Lab » et bénéficie, via Creative
Wallonia et le Plan Marshall, d’un
financement de 800.000 euros sur
une période de deux ans.
Son inauguration a eu lieu jeudi à
Eghezée au restaurant deux étoiles
« L’Air du Temps » du chef Sang
Hoon Degeimbre. Il participe au
SGL avec le collectif des grands
cuisiniers promouvant le terroir
wallon, « Génération W ».
Vous êtes un des chefs étoilés
participant au Smart Gastronomy
Lab. Qu’est-ce qui vous intéresse
dans l’impression 3D ?
Avec « Génération W », on n’adhère
pas nécessairement à tout ce qui va
se faire au SGL. Pour fabriquer des
objets, la 3D, c’est intéressant, mais
peut-être pas pour créer de la nour-
Le chef étoilé Sang Hoon Degeimbre participe au Smart Gastronomy Lab. © COUILLON riture. Personnellement, le sujet 3D
n’est pas quelque chose qui m’excite :
avec cette technique, le cuisinier n’a
plus de raison d’être. On risque d’ef-
facer l’artisanat et tout le savoir-faire
du cuisinier. Par contre, ce qui m’in-
téresse, c’est de voir l’évolution tech-
nologique. Par exemple, j’utilise
couramment les ultra-sons : leurs
vibrations très rapides percutent les
molécules aromatiques en fragilisant
la membrane et ainsi libèrent les
arômes dans le milieu aqueux.
Allez-vous proposer des recettes
à expérimenter au laboratoire ?
De manière primaire, on pourrait
dire que oui. Mais notre idée c’est
d’aller un petit peu plus loin, plus
dans l’esprit de « Génération W ».
Parmi les différents projets qui vont
y être générés au SGL, ceux que nous
allons initier vont plutôt être axés
sur la mise en valeur d’un terroir
et d’une connaissance particulière,
comme celle que détient le dernier fro-
mager de Herve, par exemple. L’idée,
ce serait d’avoir un produit belge avec
une aura similaire à celle du jambon
ibérique bellota : ce produit, tous les
chefs espagnols l’utilisent pour pro-
mouvoir leur gastronomie. Qu’est-ce
qui fait la valeur d’un pays ? C’est
toute la connaissance qu’on a au tra-
vers de ses produits. On a la réputa-
tion d’avoir d’excellents chocolats,
bières et fromages, mais on pourrait
aller un petit peu plus loin en termes
de valeur qualitative. Etudier la mi-
crobiologie et de la physico-chimie
de nos produits du terroir peut nous
aider à les améliorer, à faire en sorte
qu’ils soient à leur optimum pour
l’exportation. Mais cela n’est réali-
sable qu’à condition d’un fort sen-
timent de fierté pour notre terroir.
Sinon, même avec un Smart Gastro-
nomy Lab, on n’arrivera jamais à al-
ler plus loin.
PROPOS RECUEILLIS PAR
LAETITIA THEUNIS
En collaboration avec

13
 MONDE
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

14
Abdullah Gül, ancien président turc, fait la leçon
à son successeur Recep Tayyip Erdogan : « Nous sui-
vons le chemin de la démocratie depuis longtemps,
mais nous devons encore un peu relever le niveau
sur les droits de l’homme et l’Etat de droit. » © AFP.

Dans Tripoli, ville du Liban

où couve la guerre de Syrie
PROCHE-ORIENT Entre la majorité sunnite et la minorité alaouite, les tensions explosent
Les djihadistes FAITS DU JOUR
de l’« Etat islamique »
Daesh appelle à
et de Jabhat al-Nosra de nouvelles attaques
ont pris pied au Liban. en Occident...
Ils y règlent Le groupe extrémiste Daesh
notamment - Etat islamique - a appelé
leurs comptes lundi à mener de nouvelles
attaques contre les pays
avec le Hezbollah, occidentaux, saluant les
allié du régime syrien. attentats exécutés par des
djihadistes, notamment en
France contre la rédaction
REPORTAGE de Charlie Hebdo. « Nous
TRIPOLI (NORD-LIBAN) appelons les musulmans en
CORRESPONDANCE Europe et dans l’Occident

L
es cafés Majzoub et Abou
Omran sont désormais
fermés. Devant ces deux
institutions de Jabal Mohsen, un
quartier à majorité alaouite de
Tripoli, au nord du Liban, une
poignée d’hommes peu bavards
font griller de la viande qui sera
offerte aux proches des victimes.
Le quartier est en effet en deuil :
le 10 janvier, un double attentat
suicide a visé les deux cafés.
Vers 20 h 15, un premier
homme a franchi la porte du café
Majzoub et s’est fait exploser au
milieu de la quarantaine de
clients présents. « On a entendu
un petit déclic, j’ai compris que
c’était une bombe et ce qui allait se
passer », décrit Mahmoud Maj-
zoub, le patron des lieux.
Quelques minutes plus tard, un
second kamikaze s’est dirigé vers
Abou Omran, qui jouxte le Café
Majzoub. Retenu par un passant,
il se fera finalement exploser à
l’extérieur. Au total neuf per-
sonnes ont été tuées et 37 ont été
blessées. « Il y avait des lam-
beaux de chair et du sang, l’odeur
était insoutenable, détaille Ihab
Mrai, dont le bureau est situé non
loin de là. Certains ont perdu
leurs jambes, d’autres la vue ».
L’attentat a été revendiqué par
Jabhat al-Nosra. Le groupe dji-
hadiste, qui combat en Syrie, a dit
sur son compte Twitter que
« cette attaque venge les sunnites
de Syrie et du Liban ». Le conflit
syrien, qui ne cesse de se radicali-
ser, déborde sur le pays du Cèdre.
Alaouite (la communauté du
président syrien Bachar al-As-
sad), Jabal Mohsen est étiqueté
comme soutenant le régime de
Damas. Avant qu’un plan sécuri-
taire ne soit appliqué début 2014
Les funérailles des victimes des attentats contre deux cafés alaouites de Tipoli, voici deux semaines : une tension qui va croissant, et qui
inquiète tout le reste du Liban. © BELGAIMAGE.
à Tripoli, il entrait régulièrement
en conflit armé avec le quartier
voisin sunnite de Bab Tebbaneh,
opposé à Bachar al-Assad. « On
sait qu’on a été visé parce qu’on
soutient le régime syrien », ad-
met Hussein Hassan, dont le fils a
été tué lors de l’attaque.
Si dans les rues de Jabal Moh-
sen les symboles du régime syrien
sont moins nombreux que par le
passé, ses rues ont pendant long-
temps été davantage ornées de
portraits des Assad que de dra-
peaux libanais. Fragilisé, le quar-
tier cherche à présent à affirmer
son identité libanaise.
« Lors de l’hommage aux vic-
times, on a écrit des slogans qui
font référence au Liban et pas
seulement aux Alaouites, pour
montrer qu’on fait partie de ce
pays et qu’on compte sur le gou-
vernement pour nous protéger »,
déclare Arin Hussein, un avocat
de Jabal Mohsen. Il accuse le Par-
ti démocratique arabe (PDA),
formation politique alaouite très
influente à Jabal Mohsen, d’avoir
envenimé la situation. « A cause
de ses liens avec le régime Assad, il
a entraîné toute la communauté
alaouite libanaise dans le conflit
syrien », dit-il.
De la terrasse qui surplombe
les cafés, certains pointent le
« Ici, la plupart des gens sont contre les djihadistes.
Ils sont minoritaires, mais font la loi dans le quartier »
UN COMMERÇANT
doigt vers le quartier riverain de
Mankoubin. Taha Samir Khayal
et Bilal Mohammad Merayan, les
deux kamikazes âgés de 20 et 28
ans, y habitaient. « C’est cho-
quant, ils étaient nos voisins, dé-
plore Naamat Tamer, une habi-
tante de Jabal Mohsen. Tout
Mankoubin n’est pas avec les dji-
hadistes mais le soutien croissant
qu’ils ont à Tripoli est probléma-
tique ». La popularité de Jabhat
al-Nosra et de l’« Etat isla-
mique » (EI) grandit en effet
dans le nord du Liban.
Agglutinés à l’angle de la rue
qui mène vers la maison de Taha
Samir Khayal, à Mankoubin, un
groupe d’hommes confirment
que de nombreux jeunes du quar-
tier sont partis en Syrie se battre
avec ces groupes. « En 2012,
c’était avec l’Armée syrienne libre,
puis de plus en plus avec Jabhat
al-Nosra, et depuis un an, la plu-
part rejoignent l’EI », confie un
maçon d’une quarantaine d’an-
nées à la barbe taillée en collier,
souhaitant rester anonyme. Il ne
dénigre pas les djihadistes : « Ils
se battent contre l’oppression des
sunnites par le régime syrien,
l’Iran et les Etats-Unis », dit-il,
précisant qu’il souhaite la créa-
tion d’un califat islamique. A ses
côtés, un jeune homme souligne
que le soutien aux djihadistes
s’explique par la frustration que
suscite le Hezbollah au Liban.
Depuis le printemps 2013, le par-
ti islamiste chiite libanais se bat
officiellement en Syrie aux côtés
de l’armée loyaliste. « L’armée li-
banaise n’empêche pas le Hezbol-
lah de combattre en Syrie alors
que les sunnites libanais qui y
vont pour rejoindre des groupes
opposés à Bachar al-Assad se font
arrêter et emprisonner », dé-
nonce-t-il.
Quelques rues plus loin, un
commerçant ne décolère pas.
« Ici, la plupart des gens sont
contre les djihadistes. Ils sont mi-
noritaires, mais font la loi dans le
quartier ». Selon lui, Mankoubin
a beaucoup changé ces deux der-
nières années : « Des hommes
prêchant un islam radical sont
arrivés et ont réussi à capter l’in-
térêt d’une partie des jeunes ».
Pour lui, la faute en revient à
infidèle à attaquer les croisés
où qu’ils soient », a affirmé
Abou Mohammad al-Adna-
ni, porte-parole de Daesh
dans un message audio.
« Vous n’avez encore rien vu »,
a-t-il prévenu. (afp)
... mais subit
un double revers
majeur sur le terrain
Plus de quatre mois après lui
avoir donné l’assaut, Daesh
a été chassé de la ville sy-
rienne de Kobané par les
forces kurdes, sa plus grave
défaite en Syrie où il
contrôle de larges territoires.
Selon l’Observatoire syrien
des droits de l’Homme
(OSDH), les djihadistes se
sont repliés dans les envi-
rons de Kobané, petite ville
frontalière de la Turquie
devenue le symbole de la
résistance à l’Etat islamique.
Cet échec intervient le jour
même où un haut respon-
sable militaire en Irak an-
nonçait que la province de
Diyala, dans l’est du pays,
était elle aussi libérée du
groupe extrémiste. (afp)
l’Etat libanais. Tout comme le
quartier sunnite voisin de Bab
Tebbaneh, où la popularité des
djihadistes croît aussi, Mankou-
bin est un quartier déshérité, né-
gligé par les politiciens sunnites,
où les jeunes sont pour la plupart
au chômage. « Ils sont désœuvrés,
c’est facile de les manipuler, dé-
plore-t-il. Si l’Etat ne fait rien, la
situation ne fera qu’empirer ». ■
MARIE KOSTRZ

Le roi Philippe en Arabie Saoudite ? La polémique fait pschitt

MONARCHIE A part Groen et le SP.A, personne ne critique la brève visite de condoléances effectuée dimanche
e roi Philippe devait-il se rendre en
L Arabie Saoudite, ce week-end, pour
présenter ses condoléances à la famille
du roi Abdallah décédé jeudi ? Non,
pour Groen et le SP.A. Les deux partis
flamands d’opposition ont dénoncé ce
voyage, « parce qu’il donne l’impression
que notre pays n’a aucun problème avec
les violations des droits de l’homme
dans le pays ». Côté francophone, la cri-
tique est moins audible. Boulevard de
l’Empereur, on ne souhaite pas polémi-
quer.« L’usage veut que la Belgique soit
représentée dans ce type de circons-
tances ».
Dans les rangs du gouvernement, on
assume la présence royale. Sans « es-
corte » ministérielle (c’était un autre
Le roi Philippe : « Une démarche faite
avec l’accord du gouvernement. » © D.R.
point de critique entendu en Flandre).
« Ce sont les funérailles d’un chef d’Etat,
régnant. C’est par définition un événe-
ment apolitique. Il n’y a ni discours, ni
rencontres, ni relations économiques au
programme », souligne-t-on au Seize,
rue de la Loi. Où l’on précise encore que
le déplacement royal a reçu l’approba-
tion du Premier ministre et un avis fa-
vorable des Affaires étrangères. « La
Belgique entretient des relations diplo-
matiques avec l’Arabie saoudite », justi-
fie-t-on dans les deux cabinets. Une
mission économique y a d’ailleurs été
organisée, en mai 2014, sous la prési-
dence de la princesse
Quant au Palais, il observe, logique-
ment, la même ligne de communica-
tion. Précisant d’abord que le Roi n’a
pas assisté aux funérailles du roi Abdal-
lah (qui ont eu lieu très vite après le dé-
cès) mais est allé « présenter ses condo-
léances ». « Cette démarche s’est bien
évidemment faite en accord avec le gou-
vernement, précise le porte-parole du
Palais. La Belgique entretient, en effet,
des relations diplomatiques avec l’Ara-
bie saoudite ». Concrètement, les chefs
d’Etat souhaitant présenter leurs
condoléances pouvaient le faire samedi,
dimanche, ou lundi. Le roi Philippe
étant à Davos jusqu’à vendredi, à Mons
samedi, et devant se rendre à Auschwitz
ce mardi, le choix s’est porté sur di-
manche. Le Roi s’est envolé tôt matin, a
présenté ses condoléances et a rencon-
tré, en fin de journée, le nouveau roi.
Avant de rentrer en Belgique, lundi. ■
V.La.
PEINE DE MORT
Première décapitation
sous le roi Salmane
Un homme, condamné à mort
pour avoir kidnappé et violé plu-
sieurs fillettes, a été décapité au
sabre lundi en Arabie Saoudite
lors de la première exécution
sous le règne du roi Salmane ben
Abdel Aziz. Moussa al-Zahrani,
dont la nationalité n’a pas été
précisée, a été exécuté dans le
port de Jeddah. Il s’agit de la
treizième exécution dans le
royaume wahhabite depuis le
début de l’année. (afp)

14
 Le Soir Mardi 27 janvier 2015

LEMONDE 15

Le « suicide » du juge qui en savait trop

TERRORISME
Il est mort d’une balle
dans la tête à la veille
d’une comparution
au Parlement.
Le magistrat
devait expliquer
ses accusations contre
les plus hautes autorités
argentines.
Nisman enquêtait sur un attentat antisémite de 1994 à Buenos Aires
l’Iran en accusation, comme
commanditaire de l’attentat
contre l’Amia, et le mouvement
chiite libanais qui lui est proche,
le Hezbollah, comme agent
d’exécution. L’année suivante,
des mandats d’arrêt internatio-
naux sont lancés contre cinq res-
ponsables iraniens et un liba-
nais. L’ex-président de la Répu-
blique islamique, Ali Akbar Raf-
sandjani, figure parmi les
personnes incriminées. Tout le
monde proclame son innocence.
mémorandum signé entre Bue- tions. Ce que l’on sait, c’est que
nos Aires et Téhéran en 2013, le chef des services secrets ar-
selon lequel les deux capitales gentins avait été remplacé en
s’engageaient à collaborer au décembre dernier et que des
sein d’une commission qui pour- agents qui avaient travaillé avec
rait entendre en Iran toute per- Nisman avaient ensuite été li-
sonne suspecte. Cet accord n’a mogés. Nisman, lui, avait accusé
jamais été mis en œuvre. d’autres agents secrets d’avoir
Cristina Kirchner, quatre aidé Kirchner dans sa volonté de
jours après le décès du magis- blanchir l’Iran.
Cristina Kirchner ne croit pas à la thèse du suicide. C’est
un peu la surprise. Nisman serait tombé dans un piège

C
omment et surtout pour-
quoi Alberto Nisman est-
il mort ? Ce procureur ar-
gentin a été retrouvé à l’état de
cadavre dans son appartement à
Buenos Aires le dimanche
18 janvier 2015, avec une balle
dans la tête et un pistolet près
de lui. La thèse du suicide
d’abord privilégiée a été rapide-
ment mise en doute. Les élé-
ments de cette affaire auraient
pu constituer la trame d’un im-
probable scénario de sombre po-
lar politico-financier aux relents
de complot international. Sauf
qu’on est ici dans la réalité, une
réalité aux contours encore par-
fois bien flous.
De quoi s’agit-il ? Tout com-
mence le 18 juillet 1994. Il y a
vingt ans, donc. Ce jour-là, le
grand bâtiment qui abrite l’As-
Des manifestants devant la mutualité juive attaquée vingt ans plus
tôt réclament justice après la mort suspecte du juge Nisman. © AFP.
sociation mutuelle juive argen-
tine (Amia) dans la capitale ar-
gentine est soufflé par une
bombe, un attentat - le plus
grave dans l’histoire du pays -
qui fait 85 tués et quelque 300
blessés (deux ans auparavant, un
attentat avait déjà visé l’ambas-
sade israélienne à Buenos Aires,
faisant 29 morts). Une première
enquête se conclut par un procès
en 2004 qui voit tous les accusés
acquittés. Mais le juge d’instruc-
tion de l’époque, Juan José Ga-
leano, a été ensuite inculpé pour
soupçon de subornation de té-
moin, alors que le président de
l’Etat d’alors, Carlos Menem, at-
tend encore à l’heure actuelle
son procès pour entrave à la jus-
tice. C’est Alberto Nisman, Juif
argentin, qui reprend la nouvelle
instruction de cet attentat.
Celui que ses détracteurs ac-
cusent depuis des révélations de
WikiLeaks de contacts avec les
autorités américaines et israé-
liennes avance dans son travail à
la tête d’un parquet spécial créé
pour le dossier. En 2006, il met
Le 14 janvier 2015, Alberto
Nisman referme un dossier de
300 pages qui accuse, principa-
lement sur la base d’écoutes té-
léphoniques, trois personnalités
argentines, dont la présidente
actuelle Cristina Kirchner,
d’avoir tenté de protéger l’Iran et
d’entraver la justice.
Le lendemain de son décès
suspect, le procureur devait
comparaître devant le Congrès
argentin pour expliquer ses ac-
cusations. Lesquelles mettraient
en évidence, selon ce qu’il avait
déclaré à la télévision, une en-
tente entre Mme Kirchner et un
accusé iranien, Mohsen Rabba-
ni, qui porterait sur un marché
« immunité contre pétrole »...
Cette audience était donc très
attendue en Argentine.
Manque à cette chronologie le
trat, fait savoir sur son compte
Facebook que, même si elle es-
time que le dossier de Nisman
contre elle allait « s’effondrer
comme un château de cartes »,
elle ne croit pas à la thèse du
suicide. C’est un peu la surprise.
Elle explique sa théorie : Nis-
man serait tombé dans un piège
dressé par de faux et d’anciens
agents des services secrets ar-
gentins. Le procureur, après
avoir été manipulé pour l’accu-
ser sur base de preuves fabri-
quées, devait mourir pour ne
pas découvrir le pot aux roses,
selon elle.
En attendant, d’aucuns
s’étonnent que personne n’ait
été arrêté alors que tant d’agents
et faux agents seraient en cause.
L’Argentine n’est plus que ru-
meurs autour de folles conspira-
Quelques jours avant sa fin fu-
neste, Nisman avait confié à un
journaliste que tout cela pour-
rait bien se terminer par sa
mort. Il n’avait aucune raison
connue de se suicider. Ses
proches ne l’ont vu ni déprimer
ni paniquer, et il n’a laissé au-
cune lettre d’adieu. Se sentant
suivi et croyant sa vie en danger,
Damian Pachter, un journaliste
argentino-israélien qui avait re-
çu d’une source qu’il ne veut pas
divulguer l’annonce de la mort
du procureur par assassinat,
s’est réfugié la semaine dernière
en Israël où le quotidien Haa-
retz a publié le 25 janvier sa ver-
sion des faits. « L’Argentine est
devenue un pays trouble dirigé
par un système corrompu », es-
time-t-il. ■
BAUDOUIN LOOS

Punir Poutine sans Le président indien a offert à Obama un festival de couleurs

fol espoir de résultat
UE Le grignotage de l’Ukraine se poursuit
a question de la riposte des
L Européens à l’inquiétante
escalade de la violence dans l’est
de l’Ukraine figurera inévitable-
ment à l’agenda du prochain
sommet des dirigeants euro-
péens, prévu pour le 12 février, six
jours après une rencontre à
Bruxelles avec le vice-président
américain Joe Biden. « La ques-
tion sera débattue par le prochain
Conseil européen (des chefs d’Etat
et de gouvernement de l’UE) parce
que cette crise, qui se développe
sur le territoire européen, est
considérée par beaucoup d’Etats
membres comme la crise la plus
importante : ceux-ci se sentent
menacés dans leur existence
même », confiait ce lundi une
source diplomatique.
Le point « Ukraine » n’était pas
Il faudra désormais « déli-
vrer », après avoir créé
l’attente en convoquant
la réunion de crise de jeudi
prévu à l’ordre du jour de ce som-
met « informel » d’un jour. Tradi-
tionnellement consacré aux
questions économiques, l’agenda
de la rencontre avait déjà été aug-
menté d’un autre point brûlant :
la lutte contre le terrorisme. La
relation de l’UE avec la Russie
était prévue pour le sommet de
mars. Mais les avancées des sépa-
ratistes pro-russes et le pilonnage
samedi de Marioupol, la dernière
grande ville de la province de Do-
netsk en direction de l’ouest en-
core contrôlée par Kiev, ont don-
né des sueurs froides. Et hier, un
nouveau front se développait au
nord de Donetsk.
Dimanche soir, pressée par la
présidence semestrielle de l’UE
assurée par la Lettonie, la Haute
représentante pour la politique
étrangère et de sécurité Federica
représentants permanents des
Vingt-Huit doivent débrous-
sailler le terrain ce mardi.
C’est qu’il faudra désormais
« délivrer », après avoir créé l’at-
tente en convoquant la réunion
extraordinaire de jeudi. « Il fau-
dra montrer qu’il y a une ac-
tion », ajoute la source euro-
péenne. Les sanctions déjà adop-
tées à l’encontre du Kremlin, as-
sociées à la Berezina des cours
pétroliers, font mal, très mal,
mais sans effet jusqu’ici sur le
conflit dans l’est ukrainien – au
contraire, même, au vu des der-
niers développements… Le lan-
gage se durcit de plus en plus, de
nouvelles sanctions – essentielle-
ment symboliques ? – seront
peut-être adoptées et, pourtant,
rien ne bouge… Que faire ? La
question taraude les Occiden-
taux, confrontés au jusqu’au-
boutisme de Moscou et à leur
propre impuissance à peser sur le
cours des événements en L’Inde a célébré lundi le Republic Day avec le de la Constitution post-coloniale de 1950. La qui était encore persona non grata il y a un
Ukraine, dont l’économie me- président américain Barack Obama comme capitale avait été placée sous haute sécurité an à Washington. Les échanges commer-
nace en plus de s’écrouler – un invité de marque, symbole de l’amitié entre pour cette parade, un défilé haut en couleur ciaux entre les deux géants ont pratique-
autre « boulet à la grecque »… les deux pays affichée par leurs dirigeants. de la puissance militaire indienne et de sa ment quintuplé depuis 2000 et s’élèvent
Entre-temps, les Ukrainiens, En visite à New Delhi, Barack Obama est le diversité culturelle. La présence du pré- désormais à 100 milliards de dollars par an.
pays « partenaire » (mais non premier président américain en exercice à sident américain concrétise un tournant L’objectif de Washington est de multiplier
membre) de l’Otan ont égale- être l’invité d’honneur de ce défilé qui cé- dans les relations des Etats-Unis avec le de nouveau ce chiffre par cinq au cours des
ment demandé hier une réunion lèbre chaque 26 janvier l’entrée en vigueur nouveau dirigeant indien, Narendra Modi, années à venir. © AFP, EPA, REUTERS.
d’urgence avec les Alliés. Dans la
foulée du président des Etats-
Unis Barack Obama, le secrétaire LESBRÈVES
général de l’Alliance Jens Stol- RD CONGO MEXIQUE
tenberg a donné le ton, à l’issue
de la réunion – et avant une
Le rebelle Ongwen devant la CPI Tshisekedi n’est pas entendu
L’appel du vieil opposant congo-
Journaliste assassiné
Le corps d’un journaliste, enlevé
concertation avec Mogherini : ominic Ongwen, l’un des principaux chefs de la sanguinaire lais Étienne Tshisekedi à mani- à son domicile le 2 janvier, a été
« Les sanctions économiques sont
importantes : il faut qu’il soit très
clair pour la Russie et le Kremlin
D rébellion ougandaise de la LRA, a comparu lundi pour la fester pacifiquement pour faire
première fois devant la Cour pénale internationale (CPI), qui tomber le président Joseph Kabi-
le soupçonne de crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Cet la semble s’être perdu dans le
découvert dimanche dans un pe-
tite localité de l’état de Veracruz,
à l’est de Mexico, a annoncé lun-
que le non-respect des obligations ancien enfant soldat devenu le numéro trois de l’Armée de résis- vide, lundi à Kinshasa, en l’ab- di le gouverneur de cet état. Le
internationales entraîne un coût tance du Seigneur (LRA), aujourd’hui âgé d’environ 40 ans, s’était sence d’internet mobile, de ré- cadavre de Moises Sanchez. La
(…) Les séparatistes soutenus par constitué prisonnier auprès des forces spéciales américaines en seaux sociaux et de sms, tous mort de Moises Sanchez, 49 ans,
la Russie violent le cessez-le-feu ». Centrafrique début janvier, une reddition qui a porté un coup sévère services qui auraient permis de proprétaire et rédacteur en chef
De son côté, Vladimir Poutine a à la LRA., qui sème la terreur en Afrique centrale. (afp) relayer son mot d’ordre et qui du quotidien La Union de Me-
accusé lundi l’Otan de se servir de sont coupés depuis sept jours. dellín remonte à une vingtaine de
l’armée ukrainienne comme

Mogherini a dès lors convoqué
une réunion de crise des mi-
nistres des Affaires étrangères.
La rencontre avait même un
temps été envisagée pour ce lundi
même, avant d’être repoussée
pour, explique-t-on, en assurer
une meilleure préparation. Les
516
d’une « Légion étrangère » pour
« contenir » la Russie. « Non-
sens », a répliqué Stoltenberg :
« Les forces étrangères présentes
en Ukraine sont russes et l’on a
assisté à transfert substantiel
d’équipements militaires ». ■
PHILIPPE REGNIER
S0eules une cinquantaine de per-
sonnes se sont rassemblées dans
la matinée devant le siège de
l’Union pour la démocratie et le
La police a arrêté 516 partisans des Frères musulmans, la confrérie progrès (UPDS) de M. Tshiseke-
islamiste interdite, après les violents heurts de dimanche entre di, dans son fief de Limete, quar-
manifestants et forces de l’ordre, qui ont fait 20 morts (dont 2 tier de l’est de la capitale de la
policiers) à l’occasion de l’anniversaire de la révolte de 2011 RD Congo. (afp)
jours, et il porte à 11 le nombre de
journalistes assassinés depuis
2010 dans cette région. Moises
Sanchez avait déclaré sur les ré-
seaux sociaux être victime de
menaces de mort, peu avant
d’être enlevé le 2 janvier à son
domicile à Medellin. (afp)

15
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

16 LESMARCHÉS
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
La Grèce au second plan LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100 920,00 +0,91 790,58
UFTSE 100: 6 852,40 0,29% UStockholm: 1 554,70 1,19% U Next 150 2178,64 +1,64 1935,70
Les marchés ont aligné une huitième séance de hausse consé- UFTSE Eurotop 100: 2 999,49 0,54% UCopenhague: 815,19 1,58%
UHelsinki: 3 336,90 1,34%
U DJIA 17678,70 +0,03 15879,11
cutive ce lundi, saluant la hausse de l’indice IFO du climat des U Nasdaq 4771,76 +0,29 4128,17
affaires en Allemagne. Les investisseurs ont relativisé l’impact D Nasdaq 100 4275,72 -0,06 3541,48
de la victoire de la gauche radicale aux élections grecques, UFRANCFORT / DAX U S&P 500 2057,09 +0,26 1790,29
limitant la sanction aux banques grecques. Sur Euronext 10 798,33 U S&P/TSK index (Canada) 865,18 +0,10 788,15
Bruxelles, le Bel 20 (+1,3 %) a profité du bond de Delhaize
1,40% U Hang Seng (Hong Kong) 24909,90 +0,24 22450,06
D Bovespa (Brésil) 48775,00 -1,35 47787,00
(+7,1 %) dont les résultats annuels préliminaires sont ressortis D RTS (Russie) 781,31 -4,38 1362,24
supérieurs aux attentes. Umicore (+2,5 %) a poursuivi son UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 20756,72 +1,15 19358,99
redressement des deux dernières semaines. Befimmo (-1,4 %) 4 675,13 D Nikkei 225 (Japon) 17468,52 -0,25 15391,56
a été victime de prises de bénéfices après un bond de plus de 0,74%

10 % depuis le début de l’année. Hors indice, les valeurs bio- UBEL 20 UEuro Stoxx 50
technologiques se sont mises en évidence après une salve de 3549,96 +45,35 (+1,29%) 3414,28 +31,73 (+0,94%)
UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
révisions de la part des analystes de KBC Securities. Les spé- 8 296,45 UBel 20: 3 549,96 1,29%
cialistes de KBC Securities ont également porté leur valorisa- 1,66% UBel All-Share: 12 617,25 0,79%
UBel Mid: 4 058,06 1,21%
tion de MDxHealth (+7,7 %) à 6,50 euros par action alors que UBel Small: 10 603,11 1,74%
la recommandation d’achat a été maintenue. Resilux (+4,9 %) UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 459,14 1,01%
UAMX: 672,90 1,63%
a été dopé de la confiance du patron d’AiroPack, dont il détient 10 696,10
1,08%
5 360,03
1,12%
UAScX: 609,18 1,69%
50 %, voyant d’autres contrats pour ses flacons en PET inno-
vants après l’accord signé avec Procter & Gamble. C. Bo.
PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 12/2014 11/2014 12/2013
santé 2013 100.40 100.28 100.41 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 99.98 100.09 100.36 BEL20 Emakina Group 9,20 9,20 +0,00 15,00 70 Sipef 52,15 51,99 +0,31 -7,32 2948 04.09.11 3,00+ 104,39 104,34 2800
santé 2004 121.25 121.11 121.27 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Eryplast 1,40 1,40 +0,00 -8,50 1200 smartphoto 0,29 0,29 +0,00 -45,56 55305 04.03.15 4,00+ 100,35 100,35 0
normal 2004 122.38 122.51 122.84 AB InBev 107,10 107,10 +0,00 52,63 1692151 Euronav 10,88 10,88 +0,00 16,61 486494 Sofina 91,03 91,40 -0,40 9,12 11470 04.03.15 2,50+ 100,13 100,23 6000
santé 1996 137.95 137.78 137.97 Ackermans & vH. 106,95 106,30 +0,61 35,91 38027 EVS Broadcast Equip. 29,58 29,20 +1,28 -31,75 21312 Softimat 2,08 2,07 +0,48 -30,67 7081 04.06.15 4,10+ 101,46 101,46 0
normal 1996 140.64 140.80 141.18 Ageas 30,67 30,55 +0,39 1,62 422770 Exmar 9,00 8,75 +2,91 -19,18 293554 Solvac 128,00 127,75 +0,20 14,05 761 04.06.15 2,20+ 100,53 100,53 0
santé 1988 166.32 166.12 166.35 Befimmo 65,75 66,65 -1,35 36,24 22748
normal 1988 172.62 172.81 173.27 Bekaert 26,90 26,72 +0,69 9,55 72614 Fagron 35,36 35,40 -0,10 36,87 52532 Spadel 71,50 73,48 -2,69 -3,33 75 04.09.15 4,15+ 102,38 102,38 0
Base 1981 233.51 233.77 234.40 Floridienne 75,00 75,50 -0,66 -8,09 84 Sucraf A en B 1,82 1,82 +0,00 208,47 1186 04.09.15 2,05+ 101,05 101,05 0
Base 74-75 359.64 360.03 361.00 Belgacom 33,31 32,76 +1,66 69,74 757213 Fluxys 'D' 26,20 26,20 +0,02 -6,39 1972 Suez Environ.Co 16,72 16,44 +1,70 28,79 1309663 04.12.15 4,00+ 103,22 103,22 0
Base 1971 492.69 493.23 494.57 bpost 23,37 22,94 +1,90 72,81 354615 Fountain 1,85 1,86 -0,54 -23,32 965 Ter Beke 63,30 63,45 -0,24 16,30 1162 04.12.15 2,35+ 101,79 101,79 0
Base 1966 585.76 586.41 587.99 Cofinimmo 106,65 106,90 -0,23 30,14 31331 Galapagos 17,96 17,35 +3,49 4,39 366209 Tessenderlo 22,80 22,40 +1,76 42,38 76711 04.03.16 3,75+ 103,92 103,92 0
Delta Lloyd 17,08 17,01 +0,44 -1,68 1712552
D'Ieteren 30,42 30,17 +0,83 -11,88 20152 Gimv 40,06 39,82 +0,60 14,18 41620 Texaf 31,60 31,60 -0,02 -3,17 251 04.03.16 3,20+ 103,19 103,24 100000

PRIX PÉTROLIERS
Global Graphics 1,88 1,86 +1,08 29,66 6738 Think-Media 0,29 0,29 +0,00 -44,23 500 04.06.16 4,10+ 105,24 105,24 0
Colruyt 42,50 42,36 +0,33 9,24 167765 Greenyard Foods 12,59 12,40 +1,53 14,87 652 ThromboGenics 7,81 7,89 -0,99 -59,95 44336 04.06.16 3,25+ 104,10 104,10 0
Elia 38,92 38,38 +1,41 19,12 56456 Hamon 9,71 9,84 -1,30 -39,31 7600 Tigenix 0,65 0,63 +3,00 -25,91 788904 04.09.16 4,35+ 106,70 106,70 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 73,83 68,91 +7,14 56,94 931845 Home Invest Belg. 89,50 89,00 +0,56 23,88 2113 Total 46,68 45,94 +1,61 14,71 8429641 04.12.16 4,00+ 106,92 106,91 13000
GBL 74,33 73,77 +0,76 14,32 92388
Super sans plomb 95 10ppm : 1,3310 (+0,0250) IBA 14,70 14,75 -0,31 94,00 73063 Tubize (Fin.de) 57,98 57,75 +0,40 23,35 10726 04.12.16 4,00+ 106,91 107,02 1359400
GDF Suez 19,68 19,50 +0,90 26,51 5579851
Super sans plomb 98 10ppm : 1,3990 (+0,0260) Iep Invest 4,62 4,72 -2,06 66,11 10592 U&I Learning 1,50 1,50 +0,00 -3,85 1250 04.03.17 3,75+ 107,29 107,32 55000
KBC 49,25 48,40 +1,75 12,89 1104786 Immo Moury 49,15 49,60 -0,91 2,51 380 Unitronics 1,05 1,05 +0,00 26,51 530 04.03.17 2,35+ 104,38 104,41 3000
Diesel(euro/l)
Solvay 117,25 115,70 +1,34 17,63 444027 Immobel 45,76 45,75 +0,03 25,61 2918 Van de Velde 46,20 45,55 +1,43 35,26 7072 04.06.17 3,50+ 107,60 107,54 20000
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,1820 Telenet Group Holding 48,32 47,82 +1,05 10,70 115052 ING Groep 11,38 11,38 -0,09 14,52 24688472 VGP 25,05 25,10 -0,20 39,17 971 04.09.17 3,40+ 108,18 108,18 11000
Gaz(euro/l) UCB 70,44 69,99 +0,64 36,31 217926
Umicore 37,47 36,56 +2,48 22,17 579639 Intervest Offices & 22,75 23,30 -2,34 29,19 8345 Vastned Retail Belgium 56,55 56,50 +0,09 15,77 3867 04.12.17 3,35+ 108,77 108,76 15000
LPG : 0,4310 (+0,0320) Jensen-Group 17,60 17,79 -1,07 29,31 5364 Vranken-Pommery 24,02 24,12 -0,41 5,01 2284 04.03.18 3,25+ 109,21 109,21 0
Propane Vrac >2000l : 0,4355 (+0,0326) KBC Ancora 27,48 26,86 +2,33 -2,54 96350 Warehouses Estates 63,75 63,56 +0,30 22,14 2267 04.06.18 3,00+ 109,13 109,13 0
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Keyware Technologies
Kinepolis
0,57
37,62
0,57
37,25
+0,00
+0,98
-27,47
64,23
5059
17228
WDP 65,67
Wereldhave Belgium 107,00
66,57
107,40
-1,35
-0,37
30,03
30,49
13567
1685
04.09.18
04.12.18
2,75+
3,00+
108,84
110,23
108,84
110,23
0
0
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,5365 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,5404 4Energy Invest 3,08 3,08 +0,00 -31,67 248 Leasinvest 91,55 92,80 -1,35 28,31 3333 Zenitel 0,81 0,82 -1,22 20,53 8509 04.03.19 3,75+ 113,90 113,90 0
Ablynx 10,45 10,00 +4,50 42,95 422915 Lotus Bakeries 1038,95 1024,00 +1,46 40,32 674 Zetes Industries 25,95 26,22 -1,05 46,26 3079 04.06.19 3,75+ 114,70 114,70 0
ABO-Group 5,49 5,42 +1,29 -90,45 329 MDxHealth 4,50 4,18 +7,68 48,51 508627 04.09.19 3,50+ 114,20 114,20 0
DPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,02
59,05
0,02
59,55
+0,00
-0,84
11,94
18,22
250920
10172
MediVision
Melexis
0,01
46,22
0,01
45,00
+0,00
+2,71
—
87,64
1000
60536
04.12.19
04.03.20
4,20+
3,10+
118,45
113,76
118,62
113,76
52000
0
48,16 -0,63 (-1,29%) Agfa-Gevaert 2,13 2,07 +2,70 1,77 202599 Miko 72,81 73,00 -0,26 8,51 56 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
Alcatel-Lucent 3,11 3,12 -0,32 8,71 20602407 Mobistar 20,10 19,36 +3,80 37,01 178413 28.09.19 0,78+ — — 0
ArcelorMittal 8,48 8,30 +2,08 -28,79 11415696 Montea 36,50 36,50 +0,00 32,14 6521 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Ascencio 58,83 59,97 -1,90 17,81 2423 Mopoli (gew.) 328,07 328,07 +0,00 — 4
Atenor Group 41,08 41,16 -0,19 21,04 4778 Moury Construct 122,10 122,98 -0,72 26,46 209

Banimmo 8,28 8,09 +2,34 -8,52 13707 Neufcour-Cie Fin. 8,60 8,60 +0,00 — 5
bpost 23,37 22,94 +1,90 72,81 354615 NewTree 2,50 2,50 +0,00 -12,89 61
Banque Nationale 3517,80 3480,10 +1,08 18,75 300 Nyrstar 3,20 3,18 +0,66 38,83 1342941
Barco 57,90 55,55 +4,23 9,41 35307 Option 0,29 0,29 -0,34 -9,38 198859
Belreca

Beluga
95,00

1,57
95,00

1,57
+0,00

+0,00
—

-27,21
10

800
Pairi Daiza

PCB
45,81

5,00
45,51

5,00
+0,66

+0,00
-6,64

-21,18
66

1000
Aux côtés du Soir
TAUX D'INTÉRÊT Brederode
Campine
30,59
11,50
30,03
11,50
+1,86
+0,00
11,28
-14,81
17860
162
Peugeot
Picanol
12,60
30,44
12,34
29,20
+2,11
+4,26
-56,28
22,27
3658603
13159

Couronne danoise
3 mois
-0,555
1 an
0,090
Care Property Invest
Catala
15,84
11,80
16,20
11,80 +0,00
-2,19 20,69
—
3159
16
Quest For Growth
RealDolmen
8,52
17,75
8,53
17,75 +0,00
-0,06 12,04
-15,96
20732
4448 soutient
Couronne norvégienne
Couronne suédoise
1,245
0,035
2,150
1,750
CFE
CMB
Co.Br.Ha.
88,89
13,80
2190,00
86,23
13,52
2190,00
+3,08
+2,03
+0,00
38,68
-33,35
26,97
23061
35733
16
Recticel
Resilux
Retail Estates
5,31
130,00
69,10
5,25
123,95
68,50
+1,07
+4,88
+0,88
-11,18
32,28
32,21
39090
6941
8716
les
Couronne tchèque
Dollar aus.
Dollar can.
0,040
2,905
0,860
0,510
3,085
1,270
Connect Group 1,48
Cie du Bois Sauvage 209,50
1,47
208,70
+0,61
+0,38
-24,44
-0,83
187
718
RHJ International
Rosier
4,48
195,00
4,41
195,00
+1,63
+0,00
23,19
-2,50
49192
20 entrepreneurs
Dollar H.K. 0,376 0,867 De Rouck Geomatics 0,07 0,05 +40,00 -30,00 1000 Roularta Media 10,90 11,11 -1,85 -6,72 896
Dollar Sing. 0,400 0,812 Deceuninck 1,91 1,77 +7,91 -15,11 184236 RTL Group 83,05 82,48 +0,69 2,54 19068
Dollar U.S.
Euribor (360j)
0,330
0,054
0,695
0,277
Dexia
Eckert-Ziegler
Econocom Group
0,03
1,44
6,56
0,03
1,38
6,16
+0,00
+4,35
+6,49
-35,00
-33,02
-14,37
2841197
36489
111828
Sabca
Sapec
Sioen Industries
34,52
29,50
12,75
34,52
29,25
12,59
+0,00
+0,85
+1,27
-13,44
-40,28
54,66
10
292
28639
www.lesoir.be/entrepreneur
Euro 0,075 0,675
Franc suisse -2,435 -1,335
Livre U.K. 0,630 1,410
Yen 0,040 0,180
BOURSES ÉTRANGÈRES
UTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 6,13 6,10 31,18 Volvo A Stockholm SEK 97,30 96,75 8,28 Twitter Nyse USD 40,10 39,42 -37,23
0,523 +0,017 (+3,36%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 11,38 11,38 14,52 United Technologies Nyse USD 118,75 119,98 4,48
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % INTESA SANPAOLO Milan EUR 2,63 2,61 33,37 Verizon Commun. Nyse USD 46,96 47,15 -1,48
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 158,65 155,65 27,02 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 88,63 88,51 18,08
ABB Zurich CHF 17,82 17,48 -25,08 LVMH Moet Hen. Paris EUR 144,65 141,85 29,23 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 94,97 94,72 26,65
Aegon Amsterdam EUR 6,26 6,25 -4,13 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 16,44 16,31 29,87 MUENCH.RUECKVERS.VNFrancfort EUR 179,10 178,30 15,82 3M Co Nyse USD 164,24 164,02 21,76 Yahoo! Inc Nasdaq USD 49,44 48,95 24,27
Nestlé N Zurich CHF 69,20 68,40 0,15
Air Liquide
ALLIANZ SE VNA O.N.
Paris
Francfort
EUR
EUR
111,85
148,70
109,85 29,48
147,75 15,97 Nokia Oyj Helsinki EUR 7,10 7,09 38,75
ALCOA Inc
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
16,08
83,30
15,76 30,57
84,13 -5,65 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 43,70 43,48 44,45 Amgen Inc. Nasdaq USD 159,73 159,81 29,30 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 28,54 28,72 32,12 Novartis N Zurich CHF 87,00 85,50 16,01 Apple Inc Nasdaq USD 113,10 112,98 42,19 cours précéd. 1 an
ANGLO AMERICAN Londres PNC 1117,50 1103,50 -20,07 Barrick Gold Corp Toronto CAD 15,82 15,43 -28,00
ArcelorMittal Amsterdam EUR 8,48 8,30 -29,68 Orange Paris EUR 15,83 15,56 72,48 AT&T Inc Nyse USD 33,18 33,37 -1,27 Bombardier Toronto CAD 2,95 3,07 -21,88
AstraZeneca Plc Londres PNC 4700,00 4733,50 19,53 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 26,80 26,75 1,15 Bank of America Corp Nyse USD 15,85 15,73 -6,70 Canon Inc. Tokyo JPY 3884,50 3900,00 21,34
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 20,76 20,70 10,84 Renault Paris EUR 68,93 68,98 8,07 Boeing Co Nyse USD 134,07 134,62 -4,73 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 104,00 104,50 35,71
Repsol Madrid EUR 16,24 16,16 -11,96 Caterpillar Inc Nyse USD 86,03 85,61 -3,24 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Banco Santander SA Madrid EUR 6,25 6,21 -5,45 Roche Holding Zurich CHF 257,50 251,00 1,13 Chevron Corp Nyse USD 108,88 106,85 -9,75
26/01 23/01 Barclays Londres PNC 240,75 243,15 -12,82 Gold Fields Johannesbo ZAR 60,36 63,06 67,71
Dollar US 0,8894 0,8930 BASF SE NA O.N. Francfort EUR 77,67 76,83 -3,65 ROYAL BANK SCOT Londres PNC 383,10 380,10 10,24 Cisco Systems Nasdaq USD 27,97 28,21 25,04 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 31,91 32,99 5,18
BAYER AG NA Francfort EUR 129,45 128,10 24,73 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 2211,50 2185,00 0,09 Citigroup Inc Nyse USD 48,89 48,62 -4,14 Hitachi Tokyo JPY 917,70 905,50 7,03
Livre britannique 1,3353 1,3382
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 4,03 4,03 73,13 RWE AG ST O.N. Francfort EUR 23,89 23,86 -13,80 Coca-Cola Nyse USD 43,00 43,31 10,37 Honda Motor Tokyo JPY 3635,00 3685,00 -10,01
Franc suisse 0,9986 1,0187 Saint-Gobain Paris EUR 38,32 38,54 -1,98 DuPont de Nemours Nyse USD 74,11 73,79 19,50 Hutchison Harbour Hong-Kong HKD 0,94 0,90 36,36
Couronne suédoise 0,1068 0,1072 BHP Billiton Plc Londres PNC 1431,50 1425,00 -21,90 Sanofi Paris EUR 82,95 83,58 15,16 eBay Inc Nasdaq USD 56,06 56,76 3,31
Couronne 0,1145 0,1149 BNP Paribas Paribas EUR 49,33 49,00 -12,95 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1343 0,1344 BP Londres PNC 439,00 432,40 -11,42 SAP SE O.N. Francfort EUR 58,26 57,49 -0,88 ExxonMobil Corp Nyse USD 91,76 90,89 -6,27 Marubeni Corp. Tokyo JPY 671,20 704,60 -8,02
Dollar canadien 0,7138 0,7175 BR.AMER.TOB. Londres PNC 3779,50 3791,00 21,25 Schneider Electric SE Paris EUR 68,70 68,24 13,16 Facebook Nasdaq USD 77,50 77,83 37,44 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2124,50 2163,50 8,39
Carrefour Paris EUR 28,56 28,50 14,17 SIEMENS AG NA Francfort EUR 102,90 101,00 3,07 General Electric Nyse USD 24,59 24,48 -5,19 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1562,00 1573,00 7,01
Yen japonais 0,0075 0,0076 Société Générale Paris EUR 38,10 37,81 -10,98 General Motors Co Nyse USD 33,70 33,75 -12,16 NEC Corporation Tokyo JPY 362,00 361,00 26,22
Dollar australien 0,7029 0,7058 Statoil Oslo NOK 135,90 137,50 -9,72
Crédit Agricole Paris EUR 11,15 11,25 11,50 Google-Cl.C Nasdaq USD 535,21 539,95 -6,91
Dollar néo-zélandais 0,6610 0,6652 DAIMLER AG NA O.N. Francfort EUR 81,05 79,66 22,07 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 626,00 631,00 -19,92
Rand sud-africain 0,0775 0,0779 Danone Paris EUR 60,16 60,00 18,40 STMicroelectronics Paris EUR 7,55 7,27 34,08 Hewlett-Packard Nyse USD 38,84 40,08 36,47 NTT Tokyo JPY 6723,00 6707,00 15,96
DEUTSCHE BANK AG NAFrancfort EUR 26,26 26,12 -26,83 TELECOM ITALIA Mila,n EUR 1,01 1,02 22,65 Home Depot Nyse USD 106,36 105,37 31,32 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 1977,50 1982,00 14,50
Telefonica Madrid EUR 13,37 13,19 9,01
UEuro en dollar
DEUTSCHE BOERSE NA Francfort EUR 67,08 66,52 12,92 IBM Nyse USD 156,36 155,87 -14,70 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 8,83 8,92 12,59
Tesco Londres PNC 230,00 235,30 -27,91 Intel Corp Nasdaq USD 35,80 36,44 45,03 Sony Corporation Tokyo JPY 2754,50 2737,00 55,16
DT.TELEKOM AG NA Francfort EUR 15,17 14,90 16,19 Total Paris EUR 46,68 45,94 8,87 Johnson & Johnson Nyse USD 102,26 102,20 10,20
1,1258 +0,0112 (+1,01%) Diageo Plc Londres PNC 1967,00 1969,50 -0,15
UBS AG Zurich CHF 15,55 15,15 -17,62
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1190,50 1209,00 -7,85
E.ON SE NA Francfort EUR 13,71 13,60 -1,77 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 56,77 56,68 0,37 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 473,00 476,00 -2,46
ENEL Milan EUR 4,08 3,98 14,31 UNICREDIT Milan EUR 5,64 5,62 -1,66 McDonald's Corp Nyse USD 90,67 89,56 -6,04
ENI Milan EUR 15,19 15,05 -13,46 Unilever Cert. Amsterdam EUR 37,88 37,04 30,69 Merck & Co Nyse USD 62,82 62,49 21,10
Vesuvius Londres PNC 439,70 440,00 -4,51 Microsoft Corp Nasdaq USD 47,01 47,18 30,86
Ericsson A Stockholm SEK 97,65 97,25 34,88 VINCI Paris EUR 49,52 49,29 3,66 Nyse USD 43,90 44,19 15,83
GDF Suez Paris EUR 19,68 19,50 18,73
GENERALI ASS Milan EUR 18,27 18,33 9,76 Vivendi Paris EUR 21,23 21,14 9,60 Pfizer Inc Nyse USD 32,80 32,45 4,64
GlaxoSmithKline Londres PNC 1498,50 1500,00 -9,23 VODAFONE GRP. Londres PNC 238,65 239,90 2,54 Procter & Gamble Nyse USD 89,58 90,08 15,13
HSBC HLDGS.UK Londres PNC 627,10 624,80 -5,19 VOLKSWAGEN AG ST Francfort EUR 201,30 199,70 4,15 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 206,55 201,29 10,90

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 210,75 217,50 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 2201 EUR 115,59 115,56 8,42
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 272,75 280,50 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 2201 EUR 164,23 156,52 5,26
Souv. Nouv. 272,75 281,25 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 2201 EUR 162,16 158,28 14,48
50 pesos mex. 1370,25 1405,25 Accent Pension Fund-c 2101 EUR 222,48 216,12 3,31
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 2301 EUR 103,14 101,98 10,78
Maple leaf 1159,50 1191,50 Allianz Capital Bonds Euro-c 2201 EUR 173,28 173,48 8,47 Managed Funds Balanced-c 2601 EUR 2,34 2,31 11,96 AXA B Pension Fd Balanced-c 2301 EUR 171,60 169,91 14,57
Florin 223,25 228,00 Allianz Capital Invest-c 2201 EUR 560,27 554,03 19,33 Managed Funds Dynamic-c 2601 EUR 1,80 1,77 15,38 Belfius Pension Fd High Eq.-k 2301 EUR 118,83 117,48 13,63
Louis suisse 216,00 222,75 Allianz Capital Invest Euro-c 2201 EUR 111,72 110,48 11,21 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 2201 EUR 354,90 354,51 12,22 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 2301 EUR 107,17 106,43 9,46
Krugerrand 1/1 1159,50 1191,50 Allianz Capital Security-c 2201 EUR 221,73 221,99 3,10 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 2201 EUR 259,87 254,52 21,84 BNPP B Pension Balanced-c 2301 EUR 171,60 169,91 14,57
50 ECU 568,25 580,00 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix Blue-c 2201 EUR 349,01 346,51 11,74 BNPP B Pension Balanced F-c 2301 EUR 171,60 169,91 14,57
Belge 210,75 216,50 DVV Horizon 1-c 2201 EUR 11,74 11,72 3,16 ING Multicol.Mix Red-c 2201 EUR 345,12 339,91 17,52 BNPP B Pension Growth-c 2301 EUR 142,70 141,04 15,48
Lingot (kg.) 36650,00 37200,00 DVV Horizon 3-c 2201 EUR 15,33 15,28 3,86 ING Multicol.Mix White-c 2201 EUR 359,67 356,05 14,35 BNPP B Pension Stability C-c 2301 EUR 143,77 142,61 13,45
DVV Horizon 5-c 2201 EUR 14,55 14,48 6,83 Managed Funds Stability-c 2601 EUR 1,97 1,95 8,84 BNPP B Pension Stability F-c 2301 EUR 143,77 142,61 13,45
DOr USD/once
Source: www.GoldForex.be DVV Horizon 7-c 2201 EUR 12,96 12,87 7,64 Hermes Fonds de Pension-c 2101 EUR 156,18 152,78 8,77
DELTA LLOYD LIFE
DVV Horizon 9-c 2201 EUR 12,06 11,93 12,71 DLL BelEquity Fund-c 2001 EUR 631,52 613,25 12,00 Inter-Bourse-Hermes-c 2101 EUR 163,50 160,79 8,08
DLL Empl.Benefit Strat.High-c 2001 EUR 73,47 72,42 12,34 Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C 2301 EUR 219,77 217,21 15,55
1280,10 -15,20 (-1,17%) AXA ASSURANCES
Piazza AIM Euro Equities-c 2201 EUR 47,39 46,73 6,85 DLL Empl.Benefit Strat.Low-c 2001 EUR 92,46 91,43 12,47 Pricos-c 2301 EUR 373,89 369,54 13,15
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 2001 EUR 83,71 82,63 13,54 Pricos Defensive-c 2301 EUR 86,35 85,65 12,11
Piazza Carm Invest-c 2201 EUR 179,12 176,40 20,71
DLL EuroEquity Fund-c 2001 EUR 73,23 71,05 0,77 Record Top Pension Fund-c 2301 EUR 111,91 110,74 11,49
Piazza Carm Patrim-c 2201 EUR 164,74 162,71 15,77
DLL World Equity Fund-c 2001 EUR 70,83 69,75 10,78 Star Fund-c 2301 EUR 166,08 164,24 12,56
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c
2301
2301
EUR
EUR
42,98
64,29
42,86
63,40
6,76
31,20
L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Belfius Life Eq.Europe Index-c 2201 EUR 31,31 30,75 16,22 Les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Belfius Life Eq.USA Index-c 2201 EUR 30,73 30,43 40,64
Source: Calculez aussi vos prêts, votre pension, etc.

16
 Le Soir Mardi 27 janvier 2015

L'ÉCONOMIE 17

Votre bureau Les assurances de groupe, un dossier délicat

aujourd’hui en mesure de ga- ont désormais bien compris

gratuit à l’étranger
ENTREPRENEURIAT Le Coworking Visa
Avec le Coworking, indépendants et entrepreneurs peuvent
partager pour un tarif avantageux non seulement un espace mais
aussi une ambiance de travail n’importe où dans le monde. © D.R.
tre accueilli presque
E comme chez soi dans un
espace de travail au bout du
je vais également utiliser cette
formule. » Même si la convivia-
lité et la qualité de l’infrastruc-
C
SUITE DE LA PAGE 18
’est l’un des débats du mo-
ment : qui va garantir les
taux de rendement minimum
sur les assurances de groupe ?
Discutée au CNT, le Conseil na-
tional du travail, qui réunit les
autorités et les partenaires so-
ciaux, la problématique a de sé-
rieux enjeux. Pour comprendre,
mieux vaut quelques explica-
tions.
L’avenir des pensions légales
belges étant délicat, nos der-
niers gouvernements ont, tous,
encouragé les citoyens à sous-
crire à une pension « complé-
mentaire », soit du second ou
du troisième pilier. Le
deuxième pilier des pensions
est constitué dans sa grande
majorité par les assurances de
groupe : via ce produit, un tra-
vailleur se constitue un capital
ou une rente qui ne lui sera
versé(e) qu’au moment du dé-
part à la retraite. Gros avantage
pour l’épargnant qui bénéficie
actuellement d’une assurance
de groupe : les taux de rende-
ment minimum sont garantis
Le deuxième pilier des pensions
est constitué dans sa grande
majorité par les assurances de
groupe. © D.R.
par la loi et varient entre 3,75 %
(cotisations individuelles) et
3,25 % (cotisations patronales).
Premier problème
Les assureurs ne sont plus
rantir de tels rendements. Le
motif invoqué est le même que
pour les assurances vie : le mar-
ché obligataire ne rapporte plus
assez d’argent. Il faut dire que
ces taux garantis gourmands
datent d’une loi de 2004. A
l’époque, la situation sur les
marchés étaient bien meilleure
qu’aujourd’hui et proposer un
tel incitant était donc tout à fait
« normal ».
Depuis, tout a bien changé.
En novembre dernier, AG Insu-
rance, leader du marché des as-
surances de groupe en Belgique
avait revu son taux à la baisse à
1,5 %. Les autres acteurs du
secteur ne proposent aujour-
d’hui pas plus de 2,25 % de
rendement minimum garanti.
Deuxième problème
Si le taux est imposé par la loi
et que le secteur de l’assurance
ne le couvre plus dans son en-
tièreté, qui est alors responsable
du gap à combler ? Selon le lé-
gislateur, c’est à l’employeur de
couvrir cette différence (consé-
quente donc). « Les employeurs
qu’ils allaient devoir gérer les
risques de pension. Ce n’est pas
leur métier. Il faut donc trouver
une solution », explique Whau-
tier Robijns, porte-parole d’As-
suralia, Union professionnelle
des entreprises d’assurances.
Conclusions ?
La matière n’a pas été prise à
la légère puisque le gouverne-
ment Michel a bien stipulé
dans son accord vouloir trouver
l’équilibre entre taux réels et
taux garantis. Reste à savoir
dans quelles mesures. C’est le
Conseil national du travail qui
en décidera. « Les avancées sont
en route mais les partenaires
sociaux discutent actuellement,
il est donc trop tôt pour propo-
ser les mesures prises en la ma-
tière », constate Koen Peumans,
porte-parole de Didier Bacque-
laine, ministre des Pensions. Le
dossier n’est pas encore fermé
donc, mais des conclusions de-
vraient très prochainement ar-
river sur la table (pas dans la
poche) de l’épargnant. ■
AMANDINE CLOOT

monde ? Trouver une alterna-
tive conviviale à la chambre
d’hôtel pour travailler quelques
heures ? Rencontrer des entre-
preneurs d’autres cultures ?
C’est ce que permet le Cowor-
king Visa. Lancé en 2008 aux
Etats-Unis par quelques pion-
niers de ce nouveau mode de
travail selon lequel indépen-
dants et entrepreneurs par-
tagent pour un tarif avantageux
non seulement un espace mais
aussi une ambiance de travail,
le Coworking Visa est une ini-
tiative non lucrative qui permet
à un coworker actif dans l’un
des quelque 450 espaces
« membres » de se rendre gra-
tuitement dans un autre espace
n’importe où dans le monde.
Par défaut, il peut bénéficier
gratuitement de l’infrastruc-
ture de cet espace pendant 3
jours maximum. Les huit es-
paces de Coworking Wallonia
font partie du réseau, tout
comme le Betacowork à
Bruxelles.
Un premier usager belge
Encore méconnu sous nos la-
titudes, le Coworking Visa vient
de comptabiliser son premier
usager belge. Régis Francart,
membre du Coworking Namur
depuis 3 mois et demi, l’a expé-
rimenté il y a quelques jours à
Hong Kong. Indépendant spé-
cialisé dans l’import de jouets
pour de grandes chaînes de ma-
gasins, il s’est rendu récem-
ment à la Honk Kong Toys &
Games Fair. Il en a profité pour
découvrir The Hive, l’un des
nombreux espaces de cowor-
king à Hong Kong. Le Cowor-
king Visa, dont il a entendu
parler la veille de son départ,
lui en a ouvert les portes gratui-
tement, par simple échange de
mails. « J’ai été magnifique-
ment accueilli, rien à redire. J’y
retournerai certainement. Je
vais également prochainement
en vacances en Thaïlande en fa-
mille, mais devrais quand
même un peu travailler. Pour
concilier agréablement les deux,
ture sont sans doute plus im-
portantes que l’économie réali-
sée, Régis Francart rappelle à
juste titre que les locations à la
journée d’un poste de travail à
New York ou Hong Kong sont
bien supérieures à celles prati-
quées en Belgique.
CoPass est une autre formule
qui incite à du « coworking
sans frontières ». Lancé par des
gérants d’espaces de coworking
à Paris et à Rome, ce pass faci-
lite les échanges entre
membres d’espaces du même
réseau. Les espaces wallons en
font partie. A la différence du
Coworking Visa, le service est
payant, ce qui explique qu’il est
aussi mieux structuré et jouit
déjà d’une plus grande visibilité
dans le secteur. Croyant beau-
coup à un monde du travail de
plus en plus nomade, les initia-
teurs du CoPass planchent sur
des formules qui permettent à
des coworkers de se délocaliser
pour quelques jours dans des
espaces touristiques ou bal-
néaires, pour une mise au vert
ou pendant les vacances tout
simplement.
ZOOM
Aussi à Arlon
et Bastogne
La Ville d’Arlon vient d’al-
louer un local de 120m2 à
l’asbl GreenLab Coworking
qui, en fonction du succès
d’une campagne de crowd-
funding en cours, espère
ouvrir un espace de cowor-
king pour indépendants,
salariés ou étudiants d’ici
quelques mois. Il y a
quelques semaines, un petit
espace de bureaux partagés
adossé à la PME 3KO, s’est
également ouvert à Bas-
togne. Ces initiatives ten-
dront à démontrer si un
espace de coworking peut
être viable en dehors des
grands centres urbains ou
universitaires. O.F.
Le rêve américain de Delhaize
DISTRIBUTION L’enseigne a enregistré un chiffre d’affaires de 21,4 milliards en 2014
es marchés ont manifeste-
L ment apprécié les chiffres
annuels préliminaires de Del-
haize, le titre ayant atteint de
nouveaux plus hauts depuis le
printemps 2007. Le distributeur
au lion a ainsi signé une crois-
sance de 11,4% de son chiffre
d’affaires sur les 3 derniers mois
de 2014 grâce à une « 53e se-
maine aux États-Unis » et à l’ap-
préciation de près de 10% du
dollar. Corrigée des effets de ca-
lendrier et des devises, la crois-
sance est moins impression-
nante, à 1,3%, mais demeure su-
périeure aux attentes selon les
analystes de Petercam qui
évoquent « des performances so-
lides » de la part du distribu-
teur.
Les États-Unis sauvent
les résultats
Dans le détail, ce sont à nou-
veau les États-Unis qui ont sou-
tenu les ventes avec une crois-
sance à données comparables de
3,6% sur fond de hausses des
prix (2,6%). C’est certes moins
bien qu’au troisième trimestre
(+5,9%) mais le groupe avait
alors profité des mouvements
sociaux chez Market Basket,
concurrent direct de sa chaîne
Hannaford dans le Nord-Est des
États-Unis.
En Belgique, Delhaize accuse
par contre toujours le coup avec
une chute de 6,9% du chiffre
d’affaires que Delhaize explique
par « l'incertitude et les pertur-
bations dans nos magasins et
nos centres de distribution liées
au Plan de Transformation, et
par une déflation de 0,7% ».
Dans le sud-est de l’Europe
(Grèce, Roumanie et Serbie es-
sentiellement), la tendance de-
meure également négative
(-2,2%). À noter que la zone
En Belgique, Delhaize accuse toujours le coup avec une chute de
6,9% du chiffre d’affaires. © THIERRY DU BOIS.
pèse 14% du chiffre d’affaires du
groupe contre 23% en Belgique
et 63% aux États-Unis.
L’importance de ses activités
outre-Atlantique a permis à
Delhaize d’annoncer un bénéfice
opérationnel en légère hausse à
764 millions, reflétant « une
marge bénéficiaire de 3,5%, au-
delà des attentes (consensus de
3,3%) » souligne Alan Vanden-
berghe, analyste chez KBC Secu-
rities.
2015, année des défis
Rayon perspectives, Delhaize
n’a pas émis de pronostics, y
compris ses investissements,
mais les analystes évoquent une
année de défis. Alan Vandeber-
ghe croit à une « amélioration
rapide de la rentabilité en Bel-
gique » mais Petercam avertit
que le groupe devra « lourde-
ment investir pour récupérer le
terrain perdu ».
Les analystes de la banque
privée épinglent également que
Delhaize a profité de plusieurs
éléments exceptionnels en 2014,
comme le conflit social chez
Market Basket ou la météo en
début d’année, rendant la tâche
plus ardue au groupe pour amé-
liorer ses performances. ■
CÉDRIC BOITTE
LE FUTUR
Quelle stratégie
pour Delhaize ?
En annonçant la vente de sa
chaîne Bottom Dollar à Aldi
en novembre, Delhaize a
amélioré sa rentabilité, les
66 magasins discount affi-
chant de faibles marges.
Cependant, il a également
brouillé davantage sa stra-
tégie. Avant son départ de
la société fin 2013, Pierre-
Olivier Beckers avait en
effet placé la priorité sur le
discount (Bottom Dollar et
sa pupille belge Red Mar-
ket), élément le plus visible
de la première résolution de
son « New Game Plan » :
« Mettre davantage l’accent
sur la compétitivité des
prix ». Depuis sa nomina-
tion comme CEO, Frans
Muller a mis l’accent sur la
cession des chaînes moins
rentables et la stratégie
Easy, Fresh & Affordable
chez Food Lion, la principale
enseigne du groupe. Dans la
foulée, un nouveau super-
marché Delhaize pilote a
été ouvert le printemps
dernier à Wezembeek-
Oppem faisant la part belle
aux produits frais, au rayon
traiteur et aux services.
Marc Engels de Puilaetco
Dewaay s’interrogeait
toutefois : « c’est quand
même compliqué de proposer
des prix bas dans un magasin
haut de gamme ». C.Bo.

LESBRÈVES
Entrepreneur
IBM : 111.800 emplois en moins ?
PENSION pouvant justifier d’une carrière
Les revenus des retraités de 45 ans, ne verront plus leurs
actifs déplafonnés revenus professionnels limités.
e groupe informatique américain IBM a bien prévu de suppri- Travailler au-delà de sa retraite (P.Lt)

L mer quelques milliers d’emplois, a confirmé lundi un porte-

parole, jugeant toutefois « ridicules » des informations de
presse sur des coupes massives touchant un quart de ses plus de
sans limitation de revenus, c’est
désormais autorisé. La mesure
avait été annoncée mais il man-
ACQUISITION
Aer Lingus examine une offre
400.000 salariés. IBM a passé dans ses comptes du quatrième quait encore les arrêtés royaux améliorée d’IAG
trimestre une charge de 580 millions de dollars pour des « rééquili- nécessaires pour que la loi porte La compagnie aérienne irlan-
brages d’effectifs », à savoir des réductions de voilure dans ses ses effets. C’est fait, désormais, daise Aer Lingus a annoncé lundi
activités aux marges les plus faibles pour se recentrer sur celles se félicite l’Union des Classes avoir reçu et être en train d’exa-
Aux côtés de ces acteurs de la vie économique, jugées plus porteuses, comme les services aux entreprises ou dé- Moyennes. Les textes concernant miner une nouvelle offre amélio-
Le Soir se mobilise pour stimuler l’esprit d'entreprise. matérialisés en ligne dans le « cloud ». Un journaliste du magazine les indépendants (18 janvier) et rée de la part du groupe Interna-
Cet espace est le leur, le nôtre, le vôtre. Forbes a affirmé en effet que le groupe préparerait une énorme les salariés (20 janvier) ont été tional Airlines Group (IAG), la
www.lesoir.be/entrepreneur restructuration frappant 111.800 personnes, soit 26 % de ses effec- publiés au Moniteur. Les per- valorisant à 2,55 euros par ac-
tifs mondiaux. (afp) sonnes ayant atteint 65 ans et tion. (afp)

17

Le Soir Mardi 27 janvier 2015
18
Christopher Sinclair va assurer
l’intérim à la tête du fabricant de
jouets Mattel dans l’attente d’un
nouvel homme fort. Bryan Stockton,
PDG du groupe depuis trois ans, a
démissionné avec effet immédiat.© D.R.
Ethias affirme rester
extrêmement rentable
ASSURANCES Le groupe réfute le besoin en capital, mais annonce une perte pour 2014
Ethias aurait échoué
aux stress tests
qui lui prescrivent
une recapitalisation.
Sans l’amende,
l’assureur aurait réalisé
un bénéfice en 2014.
L
e risque est réel au niveau
de notre secteur, en tout cas
si les taux restent aussi
bas qu’ils le sont aujourd’hui »,
commentait Bernard Thiry sur la
solvabilité des assureurs dans nos
colonnes en septembre. Les nou-
velles étaient pourtant bonnes.
Ethias venait de publier ses résul-
tats semestriels et la compagnie
d’assurances affichait un bénéfice
global en hausse de 35 % par rap-
port à la même période l’année
passée. Le profit de 134,2 mil-
lions d’euros était même en
avance par rapport aux prévi-
sions des 230,3 millions d’euros
pour l’entièreté de l’année 2014.
Deux mois plus tard, en dé-
cembre 2014, l’autorité de super-
vision européenne du secteur des
assureurs (Eiopa), publiait les ré-
sultats de ses stress tests qui cal-
culaient l’impact d’une baisse
continue des taux d’intérêt ou de
leur hausse soudaine sur la solidi-
té des assureurs européens.
Celle-ci avait fait le choix de ne
pas publier de noms, mais le rap-
port annonçait qu’une compa-
gnie d’assurances sur quatre se-
rait en danger.
Et Ethias en ferait partie. C’est
ce que nos confrères du Stan-
daard auraient appris de bonne
source. Pour se conformer aux
exigences de stress tests, il man-
querait même 800 millions d’eu-
ros au groupe. La somme colos-
sale reste cependant au stade de
rumeur. « Ce sont des élucubra-
tions qui mettent le feu aux
poudres, se défend Ethias. Il
s’agit de scénarios construits en
imaginant le pire. »
Le groupe ne peut pas officiel-
lement confirmer ou infirmer les
résultats des stress tests, qui sont
tenus de rester secrets. Mais il af-
firme être solide, en témoigne les
« A chaque nouveau client de la branche vie, l’assureur perd de l’argent »
ENTRETIEN
eorges Hübner est titulaire
G de la chaire Deloitte à HEC
Liège. Selon lui, tout le secteur
de l’assurance est dans l’impasse,
pas uniquement Ethias. Princi-
pale raison : un business model
désormais intenable.
Les problèmes rencontrés par
Ethias reflètent-ils ceux du sec-
teur de l’assurance en
général ?
Oui, du secteur euro-
péen tout entier.
Ethias a des engage-
ments intenables par
rapport à ses
comptes First. Elle
doit rémunérer à du
4,75 % certains contrats
d’assurance vie. Ce n’est
bien sûr pas viable si
l’on regarde du côté
des conditions de
marché. Tout le
ÉCONOMIE
bénéfices réalisés ces 3 dernières
années. Pour 2014 par contre, il
faudra faire sans. Le résultat de-
vait excéder les 226 millions d’eu-
ros réalisés en 2013, mais il sera
négatif suite à l’amende de plus
de 365 millions d’euros que l’as-
sureur s’est vu infliger l’année
dernière. Ethias a été reconnu
coupable de ne pas avoir payé le
précompte mobilier sur des pro-
duits d’assurances souscrits par
les communes. Le résultat net se-
ra donc bien négatif, mais pas au-
tant que les 160 millions d’euros
de perte évoqués. « Par rapport
au 1,5 milliard du dossier Dexia
et aux quelque 600 millions d’eu-
ros d’obligations douteuses dont
nous avons dû nous débarrasser,
l’amende n’est pas vraiment un
souci », commente l’assureur.
Pour rappel, Ethias avait dû être
recapitalisé en 2009 à cause de sa
large exposition à Dexia. Un in-
vestissement plus ou moins pilo-
té par l’Etat, disent certains. Etat
fédéral, Région wallonne et Ré-
gion flamande avaient alors
toutes injecté 500 millions d’eu-
ros pour sauver l’assureur.
Le premier compte First
Le problème, c’est surtout le
compte First commercialisé par
Ethias jusqu'en 2009. Enfin sur-
tout le premier des comptes First,
celui qui offrait un taux moyen
garanti de l’ordre de 3,4 %… à
vie ! Le deuxième ne garantissait
le rendement que les huit pre-
mières années, les clients se sont
donc progressivement retiré. En
tout, les comptes First pèsent en-
core pour 3,9 milliards d’euros
sur les comptes d’Ethias, dont 3,3
milliards pour celui garanti à vie,
le vrai problème.
Car plus les taux baissent, plus
il est coûteux pour l’assureur de
rémunérer les titulaires de ces fa-
meux comptes First. Sauf que de
leur côté, les assurés y ayant sous-
crit auraient tort d’aller chercher
mieux ailleurs. La Commission
européenne a donc exigé d’Ethias
de supprimer ce produit pure-
ment et simplement. Mais au vu
de la faiblesse des taux, le groupe
n’a pas pu trouver acquéreur et
garde encore dans ses comptes
secteur de l’assurance doit faire
face à ces lourds héritages du
passé.
Heureusement, aujourd’hui, les
taux proposés sur les contrats
d’assurance vie sont bien plus
bas…
Un assureur place son argent sur
le marché obligataire, majoritai-
rement en obligations souve-
raines, et le marché obliga-
taire n’a jamais été aussi
faible (le taux de l’obliga-
tion linéaire belge – OLO
– à 10 ans est à 0,63 %
un plus bas historique).
Les taux sur les contrats
d’assurance sont ajustés
Georges Hübner.
© SYLVAIN PIRAUX.
A la publication des résultats du premier semestre 2014, le directeur général d’Ethias Bernard Thiry affirmait que tous les indicateurs
étaient dans le vert. © REUTERS.
son portefeuille « First ». La
Commission européenne lui im-
pose aujourd’hui une obligation
de moyen, mais pas de résultat.
Autrement dit, Ethias doit tout
faire pour réduire le nombre de
produits restants, mais n’a pas
d’échéance particulière. « Avec
tout ce qui a été écrit, cela va peut-
être même pousser des gens à rési-
lier leur contrat First. Ce serait
une bonne chose finalement ! »,
plaisante un proche du dossier.
En attendant, le groupe rap-
pelle que, quand bien même le
besoin en financement pointé par
l’Eiopa était vrai, Ethias n’est pas
détruit. Le superviseur se base
sur les réglementations « Solven-
cy II », qui n’entreront en vigueur
qu’en 2016 et des chiffres des an-
nées précédentes. De plus, il émet
avant tout des recommandations,
pas des obligations de recapitali-
sation. Un échec aux stress tests
ne condamne pas l’assureur à la
faillite. ■
MORGANE KUBICKI
en fonction des rendements de
l’assureur, mais avec trop de re-
tard. Ils tournent aujourd’hui
autour des 2 %, cela ne reflète pas
du tout la réalité du marché !
2014 est une année tout à fait ca-
tastrophique pour les assureurs.
D’un point de vue épargnant, il
n’est pas normal d’exiger des
taux plus élevés ?
Non. Voir son épargne rémunérée
a 0,8 %, aux vues des conditions
de marché, c’est finalement très
intéressant ! Les contrats d’assu-
rance vie d’un point de vue client
sont une véritable aubaine. Le
problème est ailleurs. L’épar-
gnant ne peut plus désormais
penser en termes de rentes, ce
n’est plus envisageable sur le long
terme. La culture de la rente doit
être remplacée par une culture
plus empathique avec les entre-
prises. L’épargnant pour avoir
un vrai rendement devra
REPÈRES
Stress test
des assureurs
L’examen mené par l’autorité
de supervision européenne
du secteur recommande à
certaines institutions de
renforcer leur capital. Mais
les critiques sur la fiabilité
de l’examen sont nom-
breuses. Comme le fait que
l’Eiopa utilise les chiffres des
années précédentes, mais la
réglementation « Solvency
II », qui entrera en vigueur
en 2016. Beaucoup d’assu-
reurs ne sont donc pas en-
core aux normes, puisque
c’est « Solvency I », certes
un peu obsolète depuis son
introduction en 1970, qui est
encore d’application.
M.K.
prendre plus de risques.
Le secteur de l’assurance va-t-il
donc droit dans le mur ?
A chaque nouveau client de la
branche « vie », on peut dire que
l’assureur perd de l’argent. Pour
continuer à proposer des taux de
2 %, l’assureur devrait investir
dans des produits plus risqués, ce
qui n’est techniquement pas pos-
sible.
Pourquoi ?
Le régulateur exige désormais
des fonds propres importants
dans le secteur de l’assurance
comme dans celui des banques.
Pour garantir ces fonds propres
et garantir à ses clients une
structure stable capable de les ré-
munérer, l’assureur doit investir
dans les obligations les plus sûres
du marché, à savoir les obliga-
tions souveraines. Ces dernières
sont à un niveau historiquement
« Réserve clignotant »
Pour pallier le problème de
plus en plus pressant des
taux bas, la Banque natio-
nale de Belgique impose aux
compagnies d’assurances vie
une contribution à la réserve
dite « clignotant ». Il s’agit
d’une provision qui sert au
cas où les taux d’intérêt des
marchés tombent sous les
taux garantis offerts aux
clients. La « réserve cligno-
tant » couvre donc les assu-
reurs contre le « risque de
taux ». Un scénario qui rap-
pelle de plus en plus la si-
tuation à laquelle font face
les assureurs aujourd’hui.
Dans les comptes d’Ethias,
cela représentait un impact
de 82,7 millions d’euros pour
le premier semestre.
M.K.
Taux de l’obligation linéaire belge (OLO à 10 ans)
4,20 %
3,44 %
2,98 %
2010 2011 2012
bas. Selon moi, elles ne remonte-
ront pas, l’assureur est donc dans
l’impasse.
Vous dites que les taux sur les
obligations d’Etat ne remonteront
pas, pour quelle raison ?
Tout simplement parce que la de-
mande excède ici l’offre ! Si tout
le monde investit dans le même
produit, ce qui est le cas puisque
Belgique vs Japon
Le marché belge de l’assu-
rance est peut-être sous
pression, mais la situation
du secteur est moins pénible
qu’au Japon. Au pays du
Soleil Levant, les leaders de
l’assurance-vie retirent petit
à petit les prospectus de
leurs produits d’épargne
vedettes du marché. Le fait
que les assureurs nippons
enregistrent des marges
négatives n’est pas une
nouveauté : au Japon, les
taux sont bas et ce depuis
longtemps, conséquence des
injections de liquidités en
masse de la Banque centrale
du pays. Mais la situation
semble désormais insoute-
nable : certains bons du
Trésor sont passés dans le
rouge.
A.C.
LE SOIR - 27.01.15
Source : Assuralia
2,43 %
1,72 %
0,63 %
2013 2014 26/01/2015
c’est une obligation du régula-
teur, le rendement sur ce produit
diminue. L’impasse est bien là.
Les rendements risquent d’encore
perdre du terrain et le secteur
d’être complètement coincé ■
Propos recueillis par
AMANDINE CLOOT
P.17 LES ASSURANCES DE
GROUPE, UN DOSSIER DÉLICAT
18
 Le Soir Mardi 27 janvier 2015

DANSE
Anne Teresa
De Keersmaeker
revisite
Shakespeare
CHRONIQUE TENNIS SANTÉ au Kaai
J.-F. Kahn : Djokovic Epilepsie : P.32
« La fumée a-t-elle fait le show un stimulateur
un rapport à Melbourne neural implanté
avec le feu ? » P.21 P.30 P.24

Pourquoi Auschwitz
est toujours d’actualité
Le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz a été découvert il y a juste 70 ans.
Il est aujourd’hui l’emblème absolu du Mal. Un symbole plus que jamais actuel ?

L
e 27 janvier 1945, sans avoir cher-
ché ni encore moins imaginé ce
qu’ils allaient trouver, les Sovié-
tiques découvraient les trois camps
de concentration d’Auschwitz et de
Birkenau. Il faudra quelque temps avant de
comprendre quelle machine s’était mise à
fonctionner là. Il faudra plus de temps en-
core aux rescapés pour parler de l’horreur
qu’ils avaient refoulée au plus profond
d’eux-mêmes. Ce n’est que dans les années
60 voire 80 que la parole se libérera et
qu’Auschwitz deviendra le symbole apoca-
lyptique de la Shoah. Au contraire des
camps d’extermination « purs » (Chelmno,
Belzec, Sobibor, Treblinka), les camps d’Au-
schwitz sont des camps de concentration
pas uniquement destinés aux Juifs et aux-
quels des chambres à gaz seront ajoutés. A
partir de 1942, 1,1 million de personnes
(dont 1 million de Juifs sur les 6 millions
tués dans l’Holocauste) y seront extermi-
nées. Mais c’est sans doute son gigantisme
(y compris dans le nombre de victimes et…
de survivants qui témoigneront) et son état
de conservation (malgré la destruction des
chambres à gaz) qui en feront ce centre de la
mémoire vers lequel convergent une nou-
velle fois ce mardi les dirigeants du monde
entier.

« Il ne faut pas se réfugier

dans les commémorations
pour abandonner les problèmes
contemporains » GUY HAARSCHER (ULB)

Septante ans plus tard, la portée univer-

selle d’Auschwitz ne fait plus de doute mais
on sera sans doute tenté de lire ces commé-
morations à l’aune du regain de l’antisémi-
tisme et d’autres « -ismes ». « La chose a son
importance en dehors des événements ré- Une femme marche dans la neige, près de cette entrée devenue mondialement connue qui arbore la maxime « Arbeit macht frei », le « travail rend libre ».
cents mais ceux-ci donnent à cela un poids Le site est régulièrement visité, notamment par les écoles. © AFP.
plus important puisque l’on s’aperçoit qu’il
existe encore aujourd’hui des gens qui tuent catholique »). Haarscher : « La seule spéci-
l’historien Une dimension universelle
des Juifs parce que Juifs, dit Guy Haarscher, ficité, c’est celle du génocide : ce qui s’est pas-
professeur émérite de philosophie de sé en Arménie ou au Rwanda est compa-
l’ULB. Dans l’immense travail de pédago- rable par le meurtre systématique de popu- ourquoi commémorer chaque an- contemporaines. « Cette guerre, ex- miser sur des projets éducatifs, répond
gie qui a été entrepris ces dernières se- lations. Il faut être ouvert. La vraie question P née, dans la plupart des pays du plique le Pr Van Goethem, nous la Herman Van Goethem. Du côté fran-
maines, il faut expliquer ce que peuvent si- est de savoir de quoi les hommes sont ca- monde, la libération du camp d’Ausch- voyons aujourd’hui sous d’autres cophone, il y a un débat intéressant sur
gnifier des discours de haine, des attaques pables et comment faire pour l’éviter. Il ne witz ? « Parce qu’Auschwitz possède formes, dans le contexte d’autres idéo- des cours de “civisme”. En Flandre, la
radicales, quand des individus sont ca- faut pas se réfugier dans les commémora- une dimension universelle », répond, logies qui, nonobstant les différences, ministre de l’Enseignement, Hilde Cre-
pables de prendre des armes. Les tions pour abandonner les pro- en substance, Herman Van ont ceci de commun avec le vits, signe aujourd’hui, au Musée Ca-
textes antisémites et négation- blèmes contemporains, elles Goethem, professeur à nazisme : les violences qu’ils serne Dossin, à Malines, avec les res-
nistes qui ne circulent plus chez peuvent même indisposer les l’Universiteit Antwerpen produisent sont des excès ex- ponsables des réseaux d’enseignement,
nous circulent largement dans les gens qui subissent des injustices et conservateur du Mu- trêmes du Traditionalisme, un engagement sur l’enseignement de
pays musulmans. Dans un cer- aujourd’hui. Mais il faut com- seum Caserne Dossin (sur cette doctrine contraire aux la Shoah et des crimes contre l’huma-
tain nombre de cas, plutôt que de parer ce qui est comparable. » l’Holocauste et les Droits Lumières, pour laquelle la nité perpétrés pendant la Deuxième
s’en prendre aux causes des pro- N’y a-t-il pas le risque qu’un de l’Homme). « Auschwitz nature de l’homme est d’être Guerre mondiale. Un enseignement
blèmes, on s’en prend, comme Me- jour, le temps passant, on ait nous démontre l’aboutisse- non libre et inégalitaire, tan- qui doit aboutir à une connaissance
rah, Nemmouche ou Coulibaly, oublié Auschwitz ? « Le passé ment le plus extrême au- dis que les droits de l’organi- durable des processus et des méca-
aux Juifs dans un combat plus gé- Guy Haarscher. n’existe que dans la transmis- quel peut parvenir une or- Herman sation étatique doivent pri- nismes qui mènent à de telles formes de
néral. Les témoins disparaissent, © ALAIN DEWEZ. sion. S’il n’est pas transmis cor- ganisation étatique qui re- Van Goethem. mer sur les droits éventuels violence de masse. » ■
il y a encore des survivants, mais rectement, il va disparaître. jette les Droits de © D.R. des individus. » W. B.
fatalement de moins en moins, et il y a une “Hitler, connais pas !” Les gens que cela l’Homme ». Comment transmettre le
nécessité de rappeler ce que sont des géno- n’intéresse pas ne sauront plus ce qui s’est Selon Herman Van Goethem, en flambeau de la mémoire alors que les P.20 & 21 LA SUITE
cides programmés dans la mesure où il y a passé – c’est déjà en partie vrai, y compris à 2015, 70 ans après la libération d’Au- témoins disparaissent inexorable- DE NOTRE DOSSIER AUSCHWITZ
eu le Rwanda. Sinon, on traite tout le monde l’université. Et une frange se méfie parce schwitz – et, dans la foulée, après la fin ment ? Pour poser la question autre-
de nazis et cela n’a pas de sens. » qu’on ne s’occupe pas d’elle et qu’il y a une du régime nazi –, il est important de ment, comment empêcher que ces évé-
Qui dit dimension universelle dit évidem- hostilité entre communautés. Si le travail placer les choses dans une perspective nements tragiques ne se transforment
ment que la Shoah ne serait plus une « ex- n’est pas fait, cela se banalisera. Les médias plus large et d’enseigner qu’il s’agissait en simples faits historiques et, comme jn.lesoir.be
clusivité » juive (on se rappelle de la polé- font du bon travail sur ces sujets mais en- d’une guerre totale entre des valeurs tels, ne finissent cantonnés dans les Découvrez la carte blanche
mique du carmel d’Auschwitz, réglée par core faut-il les lire ou les regarder… » ■ opposées. Des liens deviennent ainsi livres d’histoire ? du P Herman Van Goethem sur notre site
r

Rome, où l’on avait parlé de « récupération JEAN-FRANÇOIS LAUWENS possibles avec certaines tragédies « Nous devons plus que jamais internet (www.lesoir.be/debats).

19
Le Soir Mardi 27 janvier 2015 Le Soir Mardi 27 janvier 2015

20 FORUM
sur lesoir.be
Entretiens, débats en ligne : l’actualité
vit sur le site du « Soir ». En voici des
moments forts. Et si vous avez le
temps, allez sur lesoir.be/debats.
« Le gouvernement grec va
devoir installer sa crédibilité »
L’Europe doit-elle craindre la montée de
Syriza ? On en parle avec Maroun Labaki.
Syriza n’a pas de majorité absolue ?
Le résultat de Syriza est extraordinaire mais
à deux sièges près, il ne pourra pas gouverner seul, il lui faudra
un allié, même un petit allié. On imagine que cela aura un prix.
Peut-on parler d’une ombre au tableau ?
C’en est une, mais ce n’est pas la seule. Je comprends le choix
des Grecs car l’austérité était intenable et n’a pas produit de
résultats. Il est normal que les Grecs aient voté pour ce chan-
gement. Cela dit, Syriza a beaucoup surfé sur ce ras-le-bol et
ce nouveau changement mais tout en restant vague.
Quelles sont ses priorités ?
Syriza parle d’un programme social extraordinaire en faveur
de ceux qui ont payé trop cher l’austérité, les pensionnés, par
exemple. Il annonce qu’il va débloquer tout de suite 12 mil-
FORUM 21
liards pour financer un programme d’aide sociale en faveur de
ces gens. C’est bien noble, mais il faut aller chercher ces mil- aujourd'hui Georges-Louis Bouchez Député (MR)
liards quelque part. Les marchés vont-ils suivre ? L’Europe est- au Parlement wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
elle prête à desserrer les conditions qui ont été posées à la Deux ans après Réparé dans les sondages par la chirurgie
Grèce en échange du soutien financier qu’elle a reçu ?
L’Europe sera-t-elle le dindon de la farce ?
la fermeture miraculeuse de l’actualité, François Merkel a semé, Syriza a récolté, espérons que ce ne sont pas tous les Européens
d’ArcelorMittal, qui vont déguster maintenant…
Non. C’est plutôt une question de principe : l’Europe a-t-elle
fait fausse route ? L’intérêt de l’Europe est de conserver la quelle est la situation ? Hollande peut à nouveau se dire
zone euro unie, donc éviter qu’un pays s’en aille car cela por- On en parle
avec Philippe Bodeux.
le « président de tous les Français ».
terait un coup dur à la crédibilité de l’euro. L’Europe doit
mettre de l’ordre dans ses affaires. Son destin se conjugue toujours c'est vous qui le dites
Quels seront les défis du gouvernement ? Un tifo qui salit la mémoire Ces illuminés du dieu foot se rendent-ils compte de ce qu’ils font ? Triste et
Il va devoir installer sa crédibilité : d’où vient l’argent et où va- au passif décomposé de sa politique
abominable quelques semaines après tous ces défilés remplis d’émotion qui unissaient les peuples.
t-il aller ? On ne peut promettre des dépenses sociales sans
s’interroger sur la provenance de l’argent. Syriza n’a pas d’ex-
économique, mais plus à l’imparfait En plus d’être idiots, ces illustres supporters ont la mémoire courte. Cette mémoire que nous rappelle
sans cesse l’Histoire. Que dire du peu de détermination du représentant du Standard au terme du match ?
périence dans la gestion du pouvoir. Comment vont-ils se dé- du subjectif imposé par le livre Un immense chantier d’éducation et de sensibilisation s’impose : utopie ? JEAN BEUKEN SUR LESOIR.BE
brouiller, négocier avec les dirigeants européens ? Ce sont de
vrais défis. de Valérie Trierweiler. »

© DR.
L’ÉDITORIALISTE CHRISTIAN BARBIER SUR LEXPRESS.FR D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques

la commémoration
alternatives
Jean-François Kahn Journaliste et essayiste
Auschwitz, symbole de la barbarie
Plus d’un million de personnes,
dont de très nombreux Juifs, Saint-Gilles La fumée a-t-elle
ont été exterminées Des « pavés de la Mémoire » profanés un rapport
dans ce camp de la mort. ’Association pour la Mémoire de la
L Shoah (AMS) « dénonce la dimen-

A
uschwitz restera le nom
d’un lieu où l’histoire a
creusé son propre trou de
mémoire », résumait en 2010 lors
d’un entretien au Soir Maurice
Olender, historien et professeur à
l’Ecole des hautes études en
sciences sociales à Paris. Après la
disparition des derniers témoins,
la commémoration de la libéra-
tion des camps d’Auschwitz-Bir-
kenau aura quitté la sphère de la
mémoire pour être entièrement
accaparée par l’Histoire.
Comment négocier ce change-
ment de perspective ? De quoi
Auschwitz est-il le nom ? « Ausch-
witz est le nom d’une réalité fabri-
quée par des humains pour dé-
truire d’autres humains », résu-
mait encore Maurice Olender à
l’occasion du 65e anniversaire de
la libération du camp. Car quand
on entend le mot « Auschwitz »,
on pense immédiatement à la
Shoah et aux chambres à gaz, puis
à la Seconde Guerre mondiale et à
toutes les horreurs du régime na-
zi. C’était il y a 70 ans, à 1.260 km
de Bruxelles.
L’origine de la création d’Au-
schwitz remonte à avril 1940.
Après que le Troisième Reich a
annexé une partie de la Pologne,
le chef des SS Heinrich Himmler
ordonne l’établissement d’un
meurent le jour même de leur ar-
rivée. Les autres sont condamnés
aux travaux forcés, torturés ou
encore exécutés.
sion antisémite » de la profanation de
« pavés de la Mémoire » constatée de-
vant le 29 rue Coenraets, à Saint-Gilles,
où ils avaient été insérés dans le trottoir
avec le feu ?
En tout, au moins 1 million de le 30 octobre dernier. Les cinq pavés ’est Marine Le Pen, la présidente qui part d’un très bon naturel : « Ça
Juifs sont exterminés à Ausch-
witz-Birkenau et 2 millions dans
avaient été recouverts, en novembre et
décembre dernier, d’une couche de béton
C du Front national elle-même, qui
l’a admis : beaucoup de ceux qui
n’a rien à voir avec l’islam. »
Dira-t-on que la Saint-Barthélemy
d’autres camps d’extermination et rouge, provoquant un sérieux émoi. De- votent, en France, pour son parti, au- n’avait rien à voir avec le catholi-
de concentration dont Belzec, puis, la commune a restauré les pavés et raient voté, en Grèce, pour Syriza. Le cisme ? Ou le goulag avec le commu-
Sobibor, Treblinka, Maïdanek et le fin mot de l’histoire est connu. Le rive- parti de gauche radical qui vient de ga- nisme ?
Chelmno. Avec la « solution fi- rain qui les a recouverts d’une chape de gner les élections grecques. Ou vote- Est-ce qu’on aurait l’idée de pré-
nale » décrétée par les nazis, ce béton rouge a été entendu par la police. raient, en Espagne, pour la nouvelle tendre, confronté au cas d’un chauf-
sont au total six millions de Juifs Il a expliqué avoir agi par peur des réac- mouvance d’extrême gauche Podemos. fard imbibé qui a provoqué un acci-
qui sont rayés de la carte ; soit les tions que la présence de ces pavés aurait Mais, dans ce cas, l’inverse est vrai dent mortel, que cela n’a rien à voir
deux tiers des Juifs vivant en pu susciter en face de son domicile. Il a également : beaucoup de ceux qui, en avec l’alcoolisme, donc avec l’alcool ?
Europe en 1939. été considéré qu’il ne s’agissait pas d’un Grèce, ont accordé leurs suffrages à Quelle que soit la marque de la gnole
acte de vandalisme à caractère anti- Les pavés en mémoire de la famille Kichka, avant et après profanation. © D.R. Syriza, voteraient, en France, pour le que l’individu a ingurgitée.
« Auschwitz est le nom sémite. En conséquence, la portée de son Front national. C’est-à-dire, contre Le philosophe sceptique anglais
d’une réalité fabriquée par geste lui a été expliquée, mais il n’a pas perpétrée contre la mémoire de ses Coenraets, un habitant de la rue s’était « l’establishment » politique (droite et David Hume a défendu l’idée qu’une
des humains pour détruire été poursuivi. parents et ses sœurs. manifesté négativement. « Mais nous ne gauche institutionnelles étant mises conséquence ne fonde pas, de façon
d’autres humains » Ces pavés rappelaient, dans cette rue Marcel Zalc, le président de l’AMS, voulons accuser personne », souligne dans le même sac), contre les élites au- incontestable, la réalité de la cause
MAURICE OLENDER
proche de la gare du Midi, que vivaient à avait transmis une plainte à la commune M. Zalc. toproclamées, contre la politique dite dont elle paraît être la conséquence.
cette adresse, avant d’y être arrêtés par de Saint-Gilles. « À ce jour, nous avons L’initiative des « Pavés de la Mé- d’austérité, contre le carcan européen. Ainsi, il peut y avoir de la fumée sans
Le 27 janvier 1945, quand les les nazis et déportés vers Auschwitz en placé 110 pavés de la Mémoire devant les moire », développée par l’artiste contem- Il y a, certes, quelque chose d’incon- feu. Mais l’idée ne lui serait pas venue
premiers soldats soviétiques pé- 1942, les membres de la famille Kichka : logements occupés par les Juifs de porain Gunter Demmig, a déjà permis le gru dans ce constat, surtout si on re- d’affirmer qu’une conséquence peut
nètrent dans le camp d’Ausch- Josek, le père (44 ans), la mère Chana Bruxelles et de Wallonie qui furent dé- placement de 45.000 de ces œuvres mé- lève que les uns veulent refouler les n’avoir aucun rapport avec la cause,
witz-Birkenau, ils y trouvent Gruzka (43 ans), et leurs enfants Bertha portés, explique Marcel Zalc. Ces initia- morielles dans plus de 1.000 villes euro- émigrés et les autres leur ouvrir dont elle-même, en la revendiquant,
7.600 prisonniers squelettiques (15 ans), Henri (14 ans) et Nicha (9 ans). tives sont toujours précédées, dans les péennes. Elles entendent donner une di- grandes les portes. Mais des glisse- se prétend la conséquence. Autrement
abandonnés par leurs bourreaux. Seul Henri réchappa à l’enfer concentra- quartiers concernés, de séances explica- mension humaine à la Shoah et rappeler ments d’une radicalité à une autre, dit, que la fumée n’a rien à voir avec le
Dix jours plus tôt, devant l’ap- tionnaire et témoigne toujours, dans les tives et pédagogiques. Jusqu’à présent, la dimension politique des crimes perpé- cela s’est déjà vu. Et pas seulement en feu !
proche de l’Armée rouge, écoles et lors de conférences. Il s’est dé- nous n’avions enregistré aucun inci- trés par le régime nazi. ■ France.
60.000 détenus encore capables claré profondément choqué par l’attaque dent. » Lors de la pose des pavés rue MARC METDEPENNINGEN (avec b) Ce qui apparaît, en fait, de plus en La vieille gauche réformiste
de marcher sont évacués vers plus clairement, aujourd’hui, c’est que et la droite conservatrice
d’autres camps plus à l’ouest : À LA GRANDE SYNAGOGUE DE BRUXELLES LA CÉRÉMONIE les deux grands courants qui se sont libérale sont l’une et l’autre
Gross-Rosen et Buchenwald. En partagé, en Europe occidentale, l’es- épuisées
colonnes escortées par les SS et En direct sur plusieurs pace politique, la vieille gauche réfor-

nouveau camp de concentration
et de travail forcé – « Konzentra-
tionslager » – dans une ancienne
caserne d’Oswiecim, le nom polo-
nais d’Auschwitz.
Au début, en juin 1940, les nazis
y enferment d’abord des résis-
tants polonais. Le camp est en-
suite agrandi pour accueillir des
déportés venus de Tchécoslova-
quie, de Yougoslavie, de France,
d’Autriche mais aussi d’Alle-
magne. Quelques mois plus tard,
ce sont des prisonniers de guerre
soviétiques qui sont acheminés à
Auschwitz.
Himmler décide alors la
construction d’un deuxième
camp, plus vaste que le premier,
situé à 3 km de là, à Brzezinka
(Birkenau en allemand). Appelé
aussi Auschwitz II, ce nouveau
site devait initialement devenir
un immense camp pour prison-
niers de guerre. Mais très vite, il se
transforme en centre de mise à
mort pour Juifs, Tziganes et pri-
sonniers politiques quand le ré-
gime nazi d’Adolf Hitler ordonne
la « solution finale ».
L’extermination massive de
Juifs commence dès 1942 dans les
chambres à gaz et les fours créma-
toires de Birkenau avec des
convois quotidiens. La plupart
d’entre eux sont envoyés directe-
ment vers les chambres à gaz et
leurs chiens, les prisonniers de-
vaient marcher des jours durant,
laissant des milliers de cadavres
en chemin.
Depuis ce jour et en raison de sa
taille, Auschwitz est devenu « le »
symbole de la barbarie devant
d’autres noms de sinistre réputa-
tion comme Buchenwald, Dachau
ou encore Treblinka. Partielle-
ment détruit par les SS, une
grande partie du camp a été sau-
vegardée dans son état originel. A
la fin des années 1960, le site se
contente de sa sinistre réputation.
Au fil du temps, il devient le sym-
bole d’une extermination conçue
sur des bases idéologiques, plani-
fiée, gérée bureaucratiquement et
mise en œuvre avec des méthodes
industrielles : l’Holocauste.
Auschwitz définit à lui seul un
pan de l’Histoire de l’Humanité. Il
est aussi un lieu privilégié de
transmission de la mémoire de la
Shoah. Depuis la fin des années
1980, des voyages scolaires y sont
organisés pour sensibiliser les
jeunes. Monument historique et
culturel majeur contribuant au
« devoir de mémoire », Ausch-
witz-Birkenau est inscrit depuis
1979 au patrimoine mondial de
l’Unesco comme « Camp alle-
mand nazi de concentration et
d’extermination (1940-1945) ». ■
PHILIPPE DE BOECK
Des prisonniers du camp de concentration d’Auschwitz libérés par des soldats de l’armée soviétique, en 1945. © D.R.
grand rabbin « Ne partez pas par peur »
ENTRETIEN
eptante ans après la découverte du camp
S d’Auschwitz, le spectre de l’antisémitisme
plane à nouveau sur l’Europe. Au point que cer-
taines familles juives en viennent à envisager
leur départ. Le grand rabbin Albert Guigui veut
les rassurer. Il lance un appel à la cohésion.
Comprenez-vous que certains Juifs
de Belgique envisagent de quitter le pays ?
Je comprends leur sentiment d’inquiétude
mais n’est-il pas partagé par tous les citoyens
d’Europe ? On assiste à des manifestations de
haine qui visent à déstabiliser la démocratie.
On s’en est d’abord pris aux journalistes pour
les empêcher de s’exprimer. Puis, ça a été le
tour des policiers et des Juifs. Et si certains
songent effectivement à partir, pour l’instant,
ils ne passent pas à l’acte. Je pense, pour ma
part, que la fuite n’est pas la meilleure solu-
tion. Ce n’est pas, non plus, la meilleure ré-
ponse au djihadisme. De tout temps, la com-
munauté juive a essayé de montrer que,
quelles que soient les circonstances, elle main-
tiendrait ses institutions fonctionnelles.
Fonctionnelles mais sous haute protection.
Ce qui trahit sa peur…
C’est malheureusement devenu une habitude,
en effet. Il ne devrait pas en être ainsi mais
nous n’avons pas le choix.
Que dites-vous à ceux qui se sentent menacés
ou qui redoutent l’antisémitisme ?
S’ils souhaitent partir, c’est évidemment leur
choix, mais que leur décision ne soit pas moti-
vée par la peur. Car dans ce cas, ils rendent
service à ceux qui veulent que les Juifs
quittent l’Europe. Au contraire, j’ai envie de
leur dire : réintégrez la communauté. Rap-
prochez-vous. Montrez-leur que, quoi qu’il ar-
rive, les institutions juives resteront en place.
Pourtant, lors de la marche républicaine,
Netanyahou a semblé faire un appel du pied
aux Juifs de France. On s’attend d’ailleurs
à un nombre record de « retours » en Israël
pour 2015…
Je ne pense pas qu’Israël veuille vraiment in-
citer les Juifs à quitter l’Europe, mais plutôt
les rassurer en leur rappelant qu’ils auront
toujours un foyer. Par ailleurs, ces départs
massifs ne seraient pas dans l’intérêt d’Israël
car les communautés présentes en Europe
jouent le rôle de balancier. Ils enrichissent les
sociétés dont ils font partie. Par leur savoir-
faire, ils ont toujours contribué à la construc-
tion de la Belgique. François Englert, par
exemple, est de confession juive. Et combien
de rues à Bruxelles portent le nom de membres
de notre communauté ?
Les musulmans de Belgique souhaitent doré-
Albert Guigui, pendant un office religieux.
© EPA.
navant s’exprimer d’une seule voix.
Qu’en pensez-vous ?
Personnellement, j’ai toujours eu de bons
contacts avec la communauté musulmane. Je
suis pour tout ce qui peut permettre de favori-
ser le « vivre ensemble » dont on parle beau-
coup en ce moment. Mais je souhaiterais que
l’on aille plus loin et que l’on vise le
« construire ensemble ». ■
Propos recueillis par
LUDIVINE PONCIAU
20
© B.
chaînes, dont la Une
Pour ce 70e anniversaire, le
musée d’Auschwitz-Birkenau et
le Congrès juif mondial ont
décidé de rendre hommage aux
derniers survivants, dont 300
sont attendus mardi. S’il n’y a
pas eu d’invitation officielle
envoyée aux différents chefs
d’Etat concernés, plusieurs
d’entre eux ont déjà annoncé
leur venue, dont les présidents
français, allemand et ukrainien.
Mais le président russe Vladimir
Poutine n’y sera pas. La Russie
sera représentée par le chef de
l’administration présidentielle,
Sergueï Ivanov, et les Etats-Unis
par le secrétaire d’Etat au Trésor,
Jack Lew.
Au total, 38 pays devraient être
représentés, dont la Belgique,
avec le roi Philippe et la reine
Mathilde. Ils seront accompa-
gnés pour l’occasion par le Pre-
mier ministre, Charles Michel, et
le ministre des Affaires étran-
gères, Didier Reynders.
La cérémonie sera retransmise
en direct sur plusieurs chaînes
de télévision, dont France 2 et
Hommage aux victimes de l’Holocauste TV5 Monde, qui annoncent des
émissions spéciales dès 14 h.
Les autorités du pays ont rendu hommage lundi soir aux victimes de l’Holocauste A la RTBF, l’émission spéciale de
lors d’une cérémonie de commémoration du 70e anniversaire de la libération des ce 70e anniversaire débutera à
camps. Dans un cadre très sécurisé. Le Roi et la Reine, le Premier ministre et une 15 h 25 et se terminera à 17 h 25.
délégation de la communauté juive se rendront ce mardi à Auschwitz. (b) PH.DB.
miste et la droite conservatrice libé-
rale, sont l’un et l’autre épuisés. La
double crise des modèles antagonistes
a eu, dans les esprits, un effet plus
dévastateur qu’on ne l’imagine. En
conséquence, toute alternative à cette
bipolarité devenue obsolète peut, po-
tentiellement, « casser la baraque »
comme on dit : le meilleur comme le
pire. Syriza en Grèce, comme l’Ukip en
Angleterre.
Hier, les alternatives à deux discours
dont la crise avait provoqué la faillite,
ce furent Franklin Roosevelt aux
Etats-Unis ou la social-démocratie
scandinave pour le meilleur. Hitler ou
Staline pour le pire.
Paradoxalement, cela vaut aussi
pour le monde oriental et en particu-
lier pour le monde de culture musul-
mane. La bipolarité y opposa long-
temps un nationalisme arabe sociali-
sant et anti-occidental (le nassérisme,
le baasisme, le kadhafisme) à un
conservatisme capitalisto-théocra-
tique et pro-occidental (dont l’Arabie
Saoudite était le fer de lance).
Or, cette dichotomie, elle aussi, a
volé en éclats.
Et, faute que des démocrates et des
libéraux laïcs aient été capables d’of-
frir une alternative, c’est l’islamisme
politique et radical qui s’est engouffré
dans la brèche.
Après les tueries en France, on a en-
tendu remouliner, dans certains mi-
lieux bien-pensants, cette comptine
Dès lors que l’humanitarisme social
de Saint-Vincent de Paul a quelque
chose à voir avec le catholicisme, Tor-
quemada aussi, et Sœur Teresa ou le
curé d’Ars au même titre que ceux qui
envoyèrent Giordano Bruno et Jan
Hus au bûcher. L’histoire du catholi-
cisme développe et étire, en définitive,
la réponse à cette question : qui, in
fine, l’emporte ? Qui, s’agissant du so-
cialisme, de Léon Blum ou de Pol Pot ?
De la même façon, en ce qui
concerne l’islam, qui l’emportera : les
tenants de l’« averroïsme », à qui le ra-
tionalisme occidental doit tant, ou les
théoriciens wahhabites dont Ben La-
den fut le disciple ? Tous, cependant,
l’Abbé Pierre et Ravaillac, Levinas et
Baruch Goldstein, ont un rapport, su-
blime ou dévoyé, avec la religion
souche.
Il y a, dans le Coran, des passages
qui peuvent justifier les pires folies
meurtrières djihadistes. Il y a, dans la
Bible, des passages (les recommanda-
tions de Yahvé avant la prise de Jéri-
cho par exemple ou l’épisode de So-
dome et Gomorrhe) qui peuvent justi-
fier les pires massacres éradicateurs.
Il y a, dans Karl Marx, des passages
qui peuvent justifier la terreur bolche-
vique.
Toute religion, et toute religion
laïque aussi, qui met une lecture litté-
rale d’un livre saint au service d’un ac-
tivisme mystique ou pseudo-mystique,
est potentiellement criminelle. ■
21
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

22 MONQUOTIDIEN
LE TEST
L’attraction qui fait « flash, splash ! »
C’est la première fois, excepté pour les traditionnelles inaugurations, que je mets les pieds à
Aqualibi. Mission : tester le « Flash », la nouvelle attraction aquatique de la Compagnie des Alpes,
propriétaire des lieux, et accomplir cette fameuse glissade démarrant à 7,5 mètres de haut, avec
Vendeurs au
une chute à 45o permettant d’atteindre une vitesse de 50 km/h. Brrr ! Il n’existe que 25 attrac-
tions de ce type dans le monde, classées en catégorie 5 de vitesse. Moi qui ai horreur de la Dalton Le démarchage téléphonique
Terror, je ne suis pas vraiment sûr d’apprécier l’expérience.
Mais quand faut y aller, faut y aller ! Je me mets dans la file et je grimpe dans la pyramide, me
reste une technique prisée.
trompant sans le savoir d’attraction qualifiée de « difficile », puisque je me retrouve face à
l’X-trême, un toboggan démarrant à 16 m de haut pour une longue descente de 100 m. Je me
Pour les consommateurs lassés
laisse entraîner par l’eau pour ce qui me semble une éternité, valdinguant de gauche à droite et de
droite à gauche, submergé par des torrents d’eau qui m’empêchent de respirer par moments. Et
de ces appels incessants, une liste
une fin surprenante qui m’étourdit, m’empêchant presque de me relever. Hum !
C’est là que j’aperçois le photographe, Roger, qui m’attend devant un long tuyau blanc, dont une
centralisée de refus sera effective à l’été.
partie transparente. Je me rends compte que le « Flash » reste encore à faire… Encore moins

M
confiant, je me mets à nouveau dans la file. Sauf qu’elle ne bouge pas parce qu’un petit malin a
jeté un chewing-gum dans le tube et qu’il faut le nettoyer. Dans les autres files, les éternels res- arre des coups de fil intempestifs
quilleurs dépassent les autres, même pas gênés de leur attitude, expliquant ne pas savoir quand le de démarcheurs qui veulent vous
moniteur leur fait la remarque. vendre qui du vin, qui des
Voilà mon tour. Un filet d’eau, de 90 m3/h tout de même, m’attend. Je ferme les yeux et – meubles ou qui un nouveau mate-
« flash ! » – me voilà déjà en bas, la vague d’eau provoquant autour de moi un énorme « splash », las ? Vous ne savez plus comment
me laissant pantois. Je réalise que j’aurais dû serrer les genoux, mon entrejambe ayant sérieuse- repousser leurs assauts ? Sachez que vous n’êtes
ment absorbé le choc… Chance pour moi, j’ai l’occasion de tester tout de suite cette recomman- pas le seul. Depuis 2012, une liste dite « Ne
dation puisque Roger, gêné par une baigneuse, a raté mon « amerrissage ». m’appelez plus » a été mise sur pied par la Fé-
Je remonte donc, même avec la sensation heureuse que le « Flash » vaut le détour. Cette fois, je dération belge du marketing direct (BDMA) en
serre les jambes et je garde les yeux ouverts. La descente est cependant tellement rapide qu’on ne partenariat avec onze opérateurs télépho-
se rend compte de rien. Et « flash, splash ! », c’est déjà fini. Même plus peur. Il ne reste plus qu’à niques. Et ce sont déjà près d’un demi-million
aller faire quelques vagues dans l’eau à 29 oC. Cool. de Belges qui y ont inscrit le numéro de leur té-
JEAN-PHILIPPE DE VOGELAERE léphone fixe (lire ci-contre). Le problème, c’est
que cette liste n’est pas obligatoire : elle ne
s’impose ni aux opérateurs téléphoniques ni
aux sociétés de marketing direct, et notamment
pas à celles qui ne sont pas membres de la
BDMA (qui représente environ 80 % du sec-
teur). Une situation à laquelle le ministre de
l’Économie, Kris Peeters (CD&V), a décidé de
remédier. « De nombreux consommateurs
considèrent toujours ce type d’appels comme
intrusifs », explique-t-il.
« Il ne faut pas essayer de vendre à tout
prix à quelqu’un quelque chose qui
ne l’intéresse pas. » IVAN VANDERMEERSCHE (BDMA)
Dès l’été 2015, sera donc mis sur pied un
« point d’enregistrement central pour les
consommateurs qui ne veulent plus recevoir
d’appels téléphoniques publicitaires ». Concrè-
tement, les abonnés pourront s’y enregistrer de
manière gratuite et définitive. Ce refus des dé-
marchages téléphoniques, dûment enregistré
dans une base de données centralisée, aura
force contraignante pour tous les opérateurs
(même lorsque vous en changerez) et les télé-
marketeurs (membres du BDMA ou pas). Des
sanctions seront prévues, et c’est l’Inspection
économique qui sera chargée des contrôles.
« La création d’un point central rendra les
choses non seulement plus efficaces pour les
consommateurs, mais aussi pour les entreprises
actives dans le télémarketing, explique le mi-
nistre. Elles pourront vérifier avec certitude en
un lieu unique si un abonné peut être contacté
par téléphone à des fins publicitaires ou non. »
Une initiative que le secteur accueille favora-
blement, même si Ivan Vandermeersch, secré-
taire général du BDMA, s’attend en consé-
© ROGER MILUTIN
également sur la professionnalisation et l’auto-
contrôle du secteur. « Pour avoir une relation
qualitative avec la personne appelée, il faut de
la transparence et être clair dans sa communi-
cation, note Ivan Vandermeersche. Il faut re-
joindre les intérêts personnalisés du client. Il ne
faut pas essayer de vendre à tout prix quelque
chose qui ne l’intéresse pas. On n’essaye pas de
vendre un fusil de chasse à un pêcheur ! » Le
secteur pâtit pourtant encore d’une mauvaise
image : le client qui décroche craint encore sou-
vent d’être l’objet d’une tentative d’« arnaque ».
« C’était le challenge de notre liste et de notre
code de déontologie, poursuit le secrétaire géné-
ral du BDMA. Comme partout, il y a les entre-
prises sérieuses et il y a les autres. Mais les en-
treprises doivent encore se professionnaliser da-
vantage, pour augmenter leur crédibilité. »
C’est que contrairement à ce que d’aucuns
pourraient penser, la vente par téléphone, ça
fonctionne toujours bien. « C’est un des canaux
que nous pouvons utiliser, précise Ivan Vander-
meersche. Il faut toujours évaluer la pertinence
du canal utilisé par rapport au message qu’on
veut faire passer. Pour un message court, on
utilisera l’e-mail. Pour un sujet un peu plus dé-
veloppé, le mailing. Le téléphone, lui, permet de
construire une relation personnelle avec le
consommateur et de la maintenir. »
Il n’en reste pas moins qu’en 2014, le SPF
Economie a enregistré 1.298 plaintes (contre
1.189 en 2013) pour des sollicitations commer-
ciales par téléphone non souhaitées. « À partir
du moment où on a exprimé son refus, il doit
être respecté », explique Julie Frère, porte-pa-
role de l’organisation de défense des consom-
mateurs Test-Achats, qui rappelle que le droit
commercial dispose que les sollicitations répé-
tées et non souhaitées sont interdites. « On ne
peut pas harceler quelqu’un, notamment en soi-
rée ou le week-end », précise Julie Frère, qui ne
condamne pas pour autant toute la profession
en bloc. « Ce ne sont évidemment pas tous des
escrocs, mais il y a des règles à respecter », pré-
cise-t-elle.
La porte-parole de Test-Achats constate que
ce sont souvent les consommateurs les plus fra-
giles, notamment les personnes âgées, qui se
laissent le plus facilement séduire par les argu-
ments « de vendeurs dont c’est le métier et qui
peuvent se montrer très convaincants ». Elle

quence à une forte augmentation des inscrip-
tions sur la liste… et à une diminution du
nombre de clients potentiels. « Ce n’est pas
grave, explique-t-il. Parce que les gens qui ne
s’inscriront pas seront a priori les plus réceptifs
à ce type de démarche commerciale. » Il insiste
rappelle que, comme pour le démarchage à do-
micile, le consommateur ne doit pas perdre ses
bons réflexes : « Il faut toujours être méfiant,
comparer et réfléchir. Et le client bénéficie d’un
droit de rétractation de quatorze jours. » ■
BERNARD PADOAN

LA TECHNOLOGIE LA GASTRONOMIE
Un œil électronique sur la maison photos successives, mais de la vidéo en streaming : on voit ce
qui se passe en direct. On voit… et on entend, grâce à deux
« Que se passe-t-il chez moi lorsque je n’y suis pas ? » Nous micros numériques intégrés. Il y a aussi moyen d’utiliser le
sommes apparemment nombreux à nous poser cette question micro de l’appareil iOS pour se faire entendre dans la pièce où
et à rechercher un moyen de « voir à distance ». Pour se sentir le Home est positionné, mais le résultat est moins impression-
un peu chez soi, même si on est au boulot. Pour se rassurer en nant.
voyant ses enfants bien rentrés de l’école… et faisant conscien- S’il n’est pas orientable à distance et n’est pas doté d’un sys-
cieusement leurs devoirs. Pour surveiller le chien, laissé seul à tème d’éclairage, le Home permet de zoomer jusqu’à 12 x sur
la maison. Etc. Les motifs ne manquent pas. La solution la plus l’écran de l’appareil de contrôle et il est doté d’un filtre méca-
fréquente s’appelle « caméra IP » : c’est une sorte de webcam nique infrarouge qui permet l’affi-
qui n’a pas besoin d’ordinateur, mais se connecte au routeur et chage même dans l’obscurité.
donc à internet, soit par câble, soit via wi-fi. On en trouve de Parmi ses autres fonctions,
premiers modèles sous la barre des 100 euros. Le nouveau on note la possibilité de
Withings Home est sensiblement plus cher (moins de 200 recevoir des notifica-
euros). La différence se justifie-t-elle ? On l’a testé. tions en cas de mouve-
Le home se présente sous la forme d’un objet cylindrique ment, de bruit (par
(± 7,5 cm de diamètre), haut de 8 cm. Le bord de la base infé- exemple les pleurs d’un
rieure est légèrement arrondi pour permettre un choix d’angle enfant) ou d’un niveau
de captation plus large : on place l’appareil sur un petit support
qui évoque une sous-tasse et permet ainsi un nombre d’orienta-
de qualité de l’air à
définir par l’utilisateur
Le baobab porte ses fruits
tions quasi infini. et celle qui permet de Il pourrait être intronisé roi des ingrédients culinaires de l’année
L’installation se passe en deux temps. On positionne le Wi- revoir en quelques à en croire The Telegraph : surnommé « pain de singe », le fruit
things Home à l’endroit de son choix et on le branche sur une secondes tout ce qui du baobab fait déjà fureur au Royaume-Uni et, sous son épaisse
prise de courant. Parallèlement, sur son iPhone ou son iPad, on s’est passé devant coque de 30 centimètres, possède tous les atouts pour traver-
installe l’application requise (une version Android est en prépa- l’objectif au cours des ser la Manche. Il regorge d’excellents nutriments, dont du cal-
ration) : elle va automatiquement rechercher et reconnaître le douze dernières heures. cium, des vitamines C et B6, du potassium et des antioxydants.
Home. C’est tout, la procédure complète ne prend pas plus de PHILIPPE DESALLE En plus, écrit le Huffington Post, son goût de sorbet citronné et
deux minutes. sa forme de poudre (de la pulpe séchée) font des merveilles
Dès ce moment, que l’on soit dans la pièce d’à côté ou à l’autre dans l’eau plate ou gazeuse, le thé, les yaourts, les sauces un
bout du monde, l’application permet de découvrir la scène sur peu acidulées, les smoothies, certains cocktails et le pain fait
l’écran de l’appareil mobile. Avec un plan large de 135o, sans maison. Reste un frein, son prix : 18 euros les 160 grammes de
déformation, et dans une bonne qualité d’image que le fabricant L’actu des nouvelles technolo- poudre. Mais quand on aime…
français qualifie de HD (haute définition). Ce ne sont pas des gies est sur geeko.lesoir.be J.BO.

22

téléphone, n’appelez plus !
MODE D’EMPLOI
Comment se protéger
du télémarketing ?
Pour vous protéger du démarchage télépho-
nique, vous pouvez demander à votre opéra-
teur téléphonique de ne plus recevoir d’appel
de numéros masqués sur votre ligne fixe. Mais
cela a un coût. Chez Proximus, par exemple, ce
service « refus d’appel anonyme » est facturé
3 euros par mois. Depuis la loi télécoms de
2012, chaque abonné peut toutefois signaler à
son opérateur sa volonté de s’opposer à l’utili-
sation de son numéro à des fins de marketing
direct. Suite à cela, une dizaine d’opérateurs se
sont fédérés pour mettre sur pied, avec le
BDMA, une liste « Ne m’appelez plus » (qui
remplace l’ancienne liste « Robinson »). Cette
LE CHIFFRE
994
Macho, le Salon de l’auto ? Si la majorité des acheteurs sont des hommes, la clientèle féminine
semble se faire une place sur le marché de l’automobile… et de la moto. En Belgique, 994 femmes
ont passé le permis moto l’an dernier, soit 10,7 % des candidats à l’examen, leurs homologues mas-
culins ayant été 8.279 à briguer ce permis. L’information n’a pas échappé aux constructeurs, qui
cherchent aujourd’hui à capter cette frange de la clientèle en proposant des motos plus basses,
légères et maniables.
L’ENVIRONNEMENT
Le p’tit oiseau va sortir
Mésanges, moineaux et autres pies, voilà quelques-
uns des nombreux visiteurs qui fréquentent vos
jardins. Ces 31 janvier et 1er février, l’ASBL Natagora
vous propose de les scruter dans votre jardin afin de
les recenser. Pour cette 12e édition, elle ajoute une
dimension ludique : un concours de photos prises
lors de votre observation. Les clichés sont à envoyer
à l’adresse http://concours.natagora.be.
PASCAL LORENT
Suivez l’actualité du développement durable
sur www.lesoir.be/demainlaterre
liste comptait 483.000 personnes enregistrées
en 2014 (contre 227.000 en 2012). Trois dé-
fauts : les télémarketeurs qui ne sont pas
membres du BDMA ne sont pas tenus par la
liste « Ne m’appelez plus » ; le consommateur
doit renouveler son inscription tous les deux
ans ; et en cas de changement d’opérateur,
l’inscription sur la liste doit être renouvelée. En
cas d’abus, plainte peut être déposée auprès
du SPF Economie. Et à partir de l’été, le point
d’enregistrement central du ministre Peeters
devrait répondre aux défauts actuels de la
liste : l’inscription pourra se faire par courrier,
mail, téléphone ou en ligne, elle sera gratuite,
définitive et opposable à tous (opérateurs et
télémarketeurs) ! Il n’en reste pas moins que le
LES VINS
ARIANE CARREIRA (ST.)
Les call-centers ne pourront plus
appeler les particuliers qui ont
fait la démarche de s’inscrire sur
la liste de refus. D.R.
consommateur ne doit pas oublier d’être vigi-
lant. « Nous attirons l’attention des gens sur leur
responsabilité : ce sont souvent eux qui, sans le
savoir, alimentent les bases de données des socié-
tés de télémarketing, dit Haroun Fenaux, porte-
parole de Proximus. Par exemple, ils donnent
leur numéro d’appel lorsqu’ils s’inscrivent à un
concours en ligne ou sur des sites permettant de
bénéficier de réductions, ou qu’ils donnent leur
numéro d’appel à un commerçant pour bénéficier
d’une carte de fidélité. Ces données sont parfois
revendues. C’est pour cela qu’il faut prendre soin
de cocher la case “Je ne veux pas que mes coor-
données soient revendues à des sociétés tierces”
lorsqu’on remplit des formulaires en ligne. »
J.BO. ET B. P.
Transportez
vos bouteilles
en toute sécurité
Il n’est pas toujours simple de transporter
en voiture (ou à vélo, pourquoi pas ?) des
bouteilles de vin ou de champagne. Com-
ment éviter en effet de les casser et faire
en sorte qu’elles arrivent saines et
sauves, et surtout fraîches, à destination,
ou encore prendre un avion sans tout
casser ?
Conscient de ces difficultés, Yves-Laurent
Svarc, actif dans la promotion des vins
français à l’étranger, notamment en
Chine, commercialise depuis deux ans
maintenant « Transbottle », une espèce
de frigo-box du vin d’une simplicité ex-
trême. Conçue par une société basée à
Cognac, sous-traitée et assemblée en
France, cette gamme de porte-bouteilles
en polypropylène expansé (c’est aussi
léger que du polystyrène mais incas-
sable) propose deux modèles pour les
particuliers pouvant contenir 3 ou 6 bou-
teilles qui passent même en soute d’avion
avec son kit voyage. Une sangle avec
cadenas peut même être ajoutée en
option.
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
MONQUOTIDIEN 23
pratique
E-mails, SMS
et boîtes aux
lettres à l’abri
es sollicitations publicitaires non désirées
L passent hélas par toute une série d’autres
moyens de communication. Voici comment
vous prémunir.
SMS. Harcelé par de petits messages publici-
taires sur votre mobile ? « On peut solliciter
son opérateur pour ne plus recevoir de SMS
émanant de numéros courts ou payants, ex-
plique Haroun Fenaux, porte-parole de Proxi-
mus. D’ailleurs, envoyer de tels messages à des
personnes qui ne les ont pas sollicités, c’est in-
terdit. » Pour ne plus être importuné, on peut
envoyer un « stop » en réponse à ces SMS. Hé-
las, le numéro qui s’affiche sur votre écran
n’est pas toujours celui de l’expéditeur. « On
peut obtenir celui-ci par simple demande au-
près de son opérateur », précise Proximus.
E-mail. Pour guérir de cette plaie que consti-
tuent les courriers électroniques indésirables
(les « spams »), « évitez de vous désinscrire,
car cela confirme que votre adresse e-mail est
valide, conseille Olivier Bogaert, commissaire
à la Computer Crime Unit de la Police fédé-
rale. En fait, mieux vaut agir préventivement
en vous créant une adresse e-mail “poubelle”
pour vous inscrire à une série de services sur
internet. Comme cela, vos boîtes privée et pro-
fessionnelle seront préservées. » Autre moyen
de se prémunir contre les spams : rendez-vous
sur www.spamsquad.be, le portail belge de
lutte contre le spam, qui regorge de conseils
pratiques et propose des solutions logicielles
qui bloquent la pub et l’identification de vos
comportements de navigation sur le Net.
Boîte aux lettres. Nous sommes tous abonnés
au torrent de prospectus publicitaires toutes-
boîtes. Contre ceux-ci, la meilleure arme
consiste à apposer un autocollant « stop pub »
sur sa boîte aux lettres. On peut en recevoir
gratuitement via le portail de la Région wal-
lonne : stoppub.wallonie.be. Pour les envois
nominatifs, il n’existe hélas pas d’autre moyen
pour le moment que l’inscription sur
www.ne-m-appelez-plus.be.
Démarchage à domicile. Lors de la libéralisa-
tion du marché de l’énergie à Bruxelles et en
Wallonie, des délégués commerciaux n’ont pas
hésité à pratiquer le porte-à-porte pour en-
granger les contrats. Ceci dit, le démarchage à
domicile tend à se raréfier. L’an dernier, le Ser-
vice public fédéral Economie n’a reçu que
22 plaintes en rapport avec cette pratique de
vente. Celle-ci n’est pas interdite mais elle est
strictement réglementée. Pas question, par
exemple, de négocier des médicaments ou des
pierres précieuses. ■
JULIEN BOSSELER
Pour les professionnels de la bouteille, un
sac à roulettes permet de transporter
confortablement 12 bouteilles de vins
tranquilles ou effervescents. Il y a même
place pour des magnums de vins sans
bulles. Les alvéoles des Transbottles
permettent de conserver les précieux
flacons en toute sécurité mais aussi à
l’abri de la lumière et des variations de
température, car isothermes.
MARC VANEL
De 46 à 495 euros. Infos : www.transbottle.com
Les vins de votre quotidien sur lesvinsdusoir.be
23
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
SCIENCES&SANTÉ
24
Epilepsie : un traitement innovant
NEUROLOGIE
Validé en Belgique
depuis janvier 2015,
un appareil stimule
une partie du thalamus.
La technique est
destinée aux patients
non soulagés
par les médicaments.
U
n nouveau traitement
innovant de l’épilepsie,
maladie qui touche une
personne sur 150, est désormais
disponible en Belgique, basé sur
la stimulation cérébrale pro-
fonde, une technique déjà em-
ployée pour la maladie de Parkin-
son ou certains troubles obses-
sionnels compulsifs (TOC). Cette
technique nécessite la pose d’une
électrode qui est implantée direc-
tement dans le cerveau et fixée
par quatre contacts métalliques.
Elle est reliée par un câble qui
passe sous le cuir chevelu et le
long de la nuque pour aboutir en
haut de la poitrine à un neurosti-
mulateur, petit boîtier métallique
qui ressemble à un stimulateur
cardiaque. Il contient circuits
électroniques et pile. Ce stimula-
teur est généralement implanté
juste sous la peau en dessous de la
clavicule, mais il peut être posé
Le Soir à 50%, ça décoiffe !
75€
( * valeur 150€ )
Bulletin à renvoyer gratuitement sous enveloppe non affranchie à : Rossel & Cie,
OUI, je souscris un abonnement de 4 mois au journal Le Soir (papier + numérique) au prix exceptionnel de 75€
( au lieu de 150€* ) et je reçois mon chèque Jean-Claude Biguine en cadeau.
> Je complète en majuscules :
Nom :
Rue :
CP :
Date de naissance :
E-Mail :
Je ne paie pas maintenant, j’attends votre bulletin de virement.
Date : ....................................................... Signature (obligatoire) :
Vous souhaitez un abonnement libraire ? Merci de prendre contact avec le Service Clientèle au 078/05.05.10
Offre valable jusqu’au 28/02/2015 et réservée à de nouveaux souscripteurs (nouveau nom, nouvelle adresse) en Belgique uniquement. Les diffuseurs de presse ne peuvent souscrire à cette offre.
Non cumulable avec une autre promotion. Le traitement de vos données personnelles par la S.A. Rossel & Cie, pour gestion de clientèle et le cas échéant, transfert à des tiers, est soumis à la loi
sur la protection de la vie privée autorisant notamment la consultation du registre public. Vous avez libre accès à ces données pour en demander, si nécessaire, la rectification ou la suppression.
Parfois, nous permettons à certaines sociétés de vous envoyer des offres susceptibles de vous intéresser. Si vous ne souhaitez pas les recevoir, merci de cocher cette case U
* Prix de vente au n°
Un stimulateur du cerveau disponible en Belgique
Thalamus
LE SOIR - 27.01.15
dans l’abdomen si la place
manque. Il génère des impul-
sions électriques sur le noyau an-
térieur du thalamus, qui agit
comme un régulateur de l’activité
électrique du cerveau. « La crise
épileptique est la conséquence
d’une décharge anormale et exces-
sive des neurones du cerveau. Il
s’agit d’un trouble momentané de Certaines crises d’épilepsie peuvent aboutir à la perte de conscience, ce qui peut entraîner blessures et
l’activité électrique qui peut être accidents. L’implantation d’un stimulateur pourrait soulager certaines catégories de patients. © D.R.
soit limité à une zone du cerveau,
soit généralisé. Le cerveau envoie viennent à diminuer cette activité tients sur 10 voyaient leur état cerveau, deux complications
des messages erronés au corps », excessive. Il ne s’agit toutefois pas s’améliorer, face à 14 % seule- qu’on pouvait redouter étant
explique le docteur Michel Osse- d’un traitement miracle : dans ment chez les patients non équi- donné le lieu d’implantation de
mann, chef de clinique de neuro- l’essai principal qui a permis de pés. Les crises les plus sévères l’électrode. Les patients implan-
logie au CHU Mont-Godinne voir cette innovation acceptée et étaient réduites de 56 % au bout tés faisaient aussi état d’un taux
(UCL). remboursée par l’Inami sous cer- de deux ans et les résultats plus élevé de dépression ou de
Chez le patient ainsi implanté, taines conditions, les malades semblent s’améliorer avec le problèmes de mémoire que ceux
l’appareil envoie des impulsions implantés bénéficient d’une ré- temps. Aucun patient n’avait subi qui étaient équipés avec un pro-
électriques contrôlées qui par- duction des crises de 29 %. 4 pa- d’hémorragie ou d’infection du cédé placebo.
 Un traitement d’usage limité
Ce traitement n’est donc pas
Offre réservée aux Valentin et Valentine destiné à tous les patients épilep-
tiques. Il n’est envisageable par
exemple que si la fréquence des
crises ne peut être suffisamment
réduite par traitement médica-
ments ou si les médicaments em-
ployés entraînent trop d’effets se-
condaires importants. Générale-
ment, deux tiers des patients
peuvent être traités par médica-
ments, mais ces traitements, qui
peuvent être combinés, perdent
parfois de leur efficacité au fil du
temps. Il n’est aussi indiqué que
si une intervention neurochirur-
gicale, qui consiste à enlever une
partie du cerveau responsable
des crises, est exclue, a échoué ou
si le patient la refuse, notamment
pour 4 mois* parce qu’elle est irréversible. La
d’abonnement stimulation cérébrale profonde
au journal offre l’avantage de l’être, puisque
Profitez de notre offre exceptionnelle et recevez l’appareillage peut être enlevé.
un chèque-cadeau d’une valeur de 40 € chez Enfin, seules les crises d’épilepsie
« Jean-Claude Biguine » à offrir à votre Valentin partielles, c’est-à-dire prenant
naissance dans une région pré-
ou Valentine....
cise du cerveau, peuvent être ain-
si traitées. Et il faut parfois plu-
sieurs semaines ou plusieurs
mois pour adapter le niveau de
Le Soir DA 853-320-4, 1000 Bruxelles ou par fax au 081/208.442.
stimulation à chaque patient, ce-
lui-ci pouvant également, avec
une télécommande, adapter la
stimulation à ses symptômes ou
aux circonstances (stress).
Prénom : Remboursée depuis début jan-
vier, sous strictes conditions,
N° : Boîte : cette nouvelle technique com-
plète une offre médicale indis-
Localité : pensable pour faire reculer une
GSM : Tél : maladie dont l’impact psycho-so-
cial reste très important. ■
FRÉDÉRIC SOUMOIS

LESBRÈVES
ESPACE
Un astéroïde a frôlé la Terre
Vers 17 h 20 lundi, un astéroïde
est passé tout près de la Terre.
4423 Enfin, tout est relatif : l’objet est
en fait passé à 1,2 million de ki-
lomètres de notre planète. Il ne
représentait donc aucun danger.
C’est 3 fois la distance qui nous
J’y vois clair sépare de la Lune… Mais aucun
astéroïde de cette taille (500 m
ENTRETIEN
« Un lourd
frein à
l’emploi »
Le docteur
Michel Osse-
mann est président de la
Ligue francophone belge
contre l’épilepsie. La journée
internationale de l’épilepsie
aura lieu le 9 février.
Ce traitement changera-t-il
la face de l’épilepsie ?
Sur les 70.000 patients at-
teints, cette technique pourrait
concerner environ 1.500 pa-
tients. Mais ce sont des pa-
tients qui ne peuvent être
correctement traités par
d’autres techniques et pour
qui cette innovation pourrait
être essentielle, car ils sont
réfractaires à plusieurs traite-
ments médicamenteux. Il faut
souligner aussi que si l’on a
constaté peu de rémissions
complètes, on a enregistré
d’importantes réductions du
nombre de crises et de leur
intensité, 41 % en un an et
56 % en 2 ans. La stimulation
électrique semble inhiber la
diffusion de la décharge élec-
trique.
Pourra-t-on bénéficier de ce
traitement partout ?
Non, seuls quatre établisse-
ments, Erasme, St-Luc, la KUL
et Gand, pratiqueront l’inter-
vention sur des patients qui
seront envoyés par toutes les
unités de neurologie du pays.
La technique s’améliore sans
cesse, par exemple avec
l’usage d’une autre électrode
qui peut détecter le change-
ment de rythme cardiaque qui
annonce une crise.
Etre épileptique, c’est sou-
vent un chemin de croix.
Oui, la maladie provoque de
nombreux soucis : seuls 40 à
60 % des épileptiques peuvent
garder leur emploi, souvent en
dessous de leurs compétences
réelles. On leur supprime par
exemple la faculté de conduire
tant qu’ils ne peuvent prouver
un an sans aucune crise. La
méconnaissance de la maladie
et le regard des autres en-
traînent une stigmatisation
très importante des malades
et une difficulté accrue à la
reprise du travail. Certains
médecins scolaires eux-mêmes
refusent d’intégrer un enfant
dans une classe, alors même
que les obstacles sont sur-
montés. Nous voulons déstig-
matiser l’infection, que chacun
comprenne la portée exacte de
la maladie. D’autant que le
stress subi est un facteur
favorisant la crise. On gère de
mieux en mieux le diabète des
patients dans l’école et dans
l’entreprise, pourquoi ne gére-
rait-on pas de la même ma-
nière l’épilepsie ? Sans la
confondre avec une maladie
mentale ni même une posses-
sion appelant un exorcisme,
comme on l’a encore vu dans
les années 80…
FR.SO
de diamètre !) n’était passé aus-
si près de la Terre depuis… deux
siècles. L’astéroïde 2004 BL86
était visible avec des jumelles.
Les premières images de l’objet
devraient être dévoilées ce mar-
di. Il faudra attendre 2027 pour
qu’un objet aussi gros s’ap-
proche aussi près de notre pla-
nète. Son nom ? 1999 AN10.
V. JA.
24

LESBRÈVES
Schaerbeek :
budget
en équilibre
e collège des bourg-
L mestre et échevins de la
commune de Schaer-
beek soumettra cette semaine
un projet de budget 2015 en
équilibre, sans prévoir d’aug-
mentation de la pression
fiscale et en affichant un
budget d’investissement en
hausse sensible par rapport
au projet de budget de l’an
dernier. Selon les chefs de file
de la « cité des ânes » (Liste
du bourgmestre FDF et libé-
raux indépendants-Ecolo/
Groen et CDH), le retour à
l’équilibre intervient avec
deux ans d’avance sur le
timing du plan de restructura-
tion des finances communales
conclu avec la Région. Cumulé
à l’intervention de la Région,
cette stabilisation contribue à
réduire le mali cumulé de la
commune de 26,6 millions
d’euros. Comme l’ont dit lundi
MM. Bernard Clerfayt (bourg-
mestre), les échevins Michel
De Herde (Budget et des
Comptes-LB), Denis Grim-
berghs (CDH Finances et
Recettes) et Vincent Vanhale-
wijn (Ecolo-Groen), Schaer-
beek est la troisième com-
mune la plus pauvre du pays
si l’on s’en tient au revenu
moyen par habitant. (b)
ASILE
Libération
d’un sans-papiers
Un homme appartenant à la
Voix des Sans-Papiers qui
avait été interpellé dimanche
lors d’une manifestation orga-
nisée par le Front des Mi-
grants à Molenbeek a été re-
mis lundi en liberté. Une al-
tercation mineure entre deux
hommes de l’occupation de la
Voix des Sans-Papiers s’est
produite dimanche matin. Les
policiers se sont rendus sur
place et la victime a été em-
menée à l’hôpital. Son agres-
seur présumé s’est rendu
après l’action au commissa-
riat de police où il a été en-
tendu avant d’être mis à la
disposition du parquet. Lundi
matin, une quarantaine de
personnes se sont rassem-
blées devant le commissariat
de police situé rue du Comte
de Flandre pour demander la
libération du sans-papiers in-
terpellé. (b)
SCHAERBEEK
Véhicule en fuite retrouvé
La BMW break qui a renversé
un enfant âgé de 5 ans à
Schaerbeek le 16 janvier der-
nier, avant que son conduc-
teur ne prenne la fuite, a été
retrouvée la semaine dernière.
Une enquête est en cours afin
d’identifier son conducteur. Le
véhicule a été retrouvé à
Schaerbeek. Il était muni de
plaques d’immatriculation po-
lonaises. L’enfant se trouvait
sur un passage pour piétons
quand il a été a été heurté. La
victime a été transportée
dans un état critique à l’hôpi-
tal Reine Fabiola mais dès le
lendemain de son admission,
ses jours n’étaient plus en
danger. (b)
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
L’intérêt économique
de l’aéroport mis en cause
TRANSPORTS
Une association de
Le « Collectif Canal » conteste les chiffres
riverains souligne
d’apparentes
contradictions entre les
chiffres avancés par
Brussels Airport et ceux
confirmés par la Banque
nationale.
E
n novembre, la mise à
jour du rapport de la
Banque nationale sur le
poids économique du transport
aérien en Belgique confère
17.500 emplois directs à l’aéro-
port national de Bruxelles, dont
8.853 sont liés aux activités stric-
tement aériennes. De quoi éton-
ner les riverains du « Collectif
Canal », mobilisés contre l’utili-
sation de la route du même nom
par les avions au départ de Za-
ventem, confrontés aux chiffres
trouvés dans le Mémorandum
que Brussels Airport avait rédigé
pour informer les négociateurs
des différentes majorités au len-
demain des élections.
La propagande de l’aéroport se
baserait sur des chiffres trop
avantageux. « La plupart des ar-
guments avancés pour défendre
sa stratégie de croissance sont
contestables, voire erronés » re-
proche le collectif.
Premier argument contesté :
« Par rapport à 2000, Brussels
Airport est parvenu à réduire de
66 % les émissions sonores pour
Le Musée Juif à l’honneur
PRIX Le lieu culturel élu Bruxellois de l’année 2014
a grande soirée du Bruxellois
L de l’année s’est tenue ce lun-
di, à Ixelles. Pour succéder à Ab-
del en vrai au titre de Bruxellois
de l’année, La Capitale, Vlan, Vi-
vaBruxelles et les citoyens ont
choisi de récompenser le Musée
Juif de Belgique pour 2014.
Norbert Cigé, le secrétaire gé-
néral du Musée Juif de Belgique,
s’est dit très ému de recevoir le
trophée : « C’est la chose la plus
merveilleuse qui puisse nous ar-
river. Cela nous encourage à
poursuivre notre tâche. » Chouna
Lomponda, la responsablede la
communication du Musée, a éga-
lement pris la parole : « Nous ex-
primons notre profonde grati-
Trois sociétés innovantes primées
ENTREPRISE Innoviris accorde 1,5 million d’euros sur trois ans
maginez un produit entière-
Irectement
ment biologique agissant di-
sur la résistance du
végétal durant la germination et
la genèse de plantule et qui se-
rait vendu dans le monde entier.
Ou encore une société propo-
sant une gestion à 360o des ap-
plications de nombreuses entre-
prises et qui réfléchirait en
même temps à développer du
contenu pour les montres ou les
voitures connectées, les maisons
gérées par votre tablette ou pour
les lunettes à réalité augmentée.
Ou encore une PME qui enver-
rait les meilleurs ingénieurs,
chercheurs, développeurs, doc-
teurs ou bio-ingénieurs dans des
structures qui ont un besoin très
spécifique pour innover. Et ima-
ginez que ces sociétés soient
bruxelloises.
Fyteko, Tapptic, Nalys pro-
Les riverains plaident contre els vols de nuit quand l’aéroport en réclame plus. © NICOLAS MAETERLINCK/BELGA.
les riverains ». 66 % de quoi ?,
demande le collectif remarquant
que les sources de l’aéroport ne
sont pas précisées. Mais qui rap-
pelle surtout que le véritable
nombre de personnes touchées
par les nuisances reste un mys-
tère : sans harmonisation des re-
levés entre les trois régions
concernées, leur nombre passe-
rait de 77.229 à 1.071.200 per-
sonnes potentiellement impac-
tées selon les points de vue.
Ensuite, il y a notamment les
emplois créés par l’activité de
Brussels Airport. L’aéroport
avance un potentiel de création
de « 10.000 emplois supplémen-
Norbert Cigé, secrétaire général
du Musée Juif de Belgique. © D.R.
tude envers tous ceux qui ont voté
pour nous, qui nous soutiennent.
Je pense que nous devons plus que
jamais continuer et en faire un
posent déjà ces services et
viennent de recevoir de la secré-
taire d’Etat à la Recherche
scientifique, le prix Rise- Inno-
vative Starters octroyé par Inno-
viris, l’Institut pour la recherche
et l’innovation dans la capitale.
Cela représente pour chaque so-
ciété une enveloppe de 500.000
euros à répartir sur trois ans.
Pour Fyteko, toute jeune start-
up qui compte seulement trois
personnes, le prix permettra de
développer son projet de pro-
duit rendant les plantes plus ré-
sistantes. « Nous souhaitons le
produire à bas coûts pour qu’il
soit accessible aux agriculteurs
des pays en voie de développe-
ment, explique Benjamin, ges-
tionnaire de la société. Nous
avions déjà participé à la BSE
Academy et remporté plusieurs
prix. Nous allons pouvoir
taires » et réclame des mesures
favorables afin de ne pas mettre
« en péril les 60.000 emplois ac-
tuels ». Or quand la Banque Na-
tionale parle de 60.000 emplois
directs et indirects pour l’activité
aérienne, c’est pour l’ensemble
du pays. À Brussels Airport, où
la Banque nationale a présenté
ses chiffres sans contester ceux
de l’aéroport, elle attribue 17.500
emplois directs et 20.800 em-
plois indirects (déjà beaucoup
plus malaisés à identifier). « On
doit y ajouter 20.000 emplois
catalytiques » précise l’aéroport,
sur base de standards internatio-
naux, des emplois générés par
lieu ouvert à tous, quelles que soit
l’origine et la religion. » Norbert
Cigé a raconté qu’il était d’autant
plus touché par ce prix qu’il se
considère comme un authen-
tique Bruxellois, lui qui, descen-
dant de Polonais et d’Allemands,
a été caché pendant la Seconde
Guerre mondiale par une famille
bruxelloise d’origine italienne.
Dans la catégorie Société, c’est
le mouvement « Pas question ! »
qui a décroché la timbale, tandis
que les 20 kilomètres de
Bruxelles ont obtenu la distinc-
tion dans la catégorie Sports. Le
manager de l’année est Domi-
nique Leroy (Belgacom). ■
MARIE HAMONEAU
vendre à des ONG et surtout
créer 9 emplois à Bruxelles d’ici
2020. »
Pour Tapptic, dont le projet
est déjà plus avancé puisque
l’entreprise a été créée en 2010
et compte déjà une cinquan-
taine de salariés, le prix permet-
tra surtout de pousser les re-
cherches dans le développement
d’applications. Et pas seulement
sur les téléphones ou les ta-
blettes puisque de nombreux
supports les utiliseront dans les
années à venir.
Quant à Nalys, société de
consultance au chiffre d’affaires
de 8 millions d’euros en 2014 et
qui espère une croissance de
50 % en 2015, elle veut mettre
au point un modèle de transfor-
mation pour diffuser sa solution
aux entreprises innovantes. ■
VANESSA LHUILLIER
l’activité aéroportuaire dans le
tourisme, l’hôtellerie, etc.
Quant aux nouveaux emplois
potentiels, « l’évolution de l’em-
ploi enregistrée à Bruxelles-Na-
tional entre 2009 et 2012 relève
une augmentation de 12 % du
trafic de personnes et de 3 % du
trafic fret au cours de cette pé-
riode mais une diminution de
2 % de l’emploi direct au lieu
d’une augmentation théorique
de 11.5 % », corrige le collectif
avant d’envoyer son analyse à
tous les responsables politiques
qui avaient reçu le Mémoran-
dum de l’aéroport. ■
ÉRIC RENETTE
Le bonus logement
doit être modifié
LOGEMENT Céline Fremault attend 2017
e bonus logement en Région
L bruxelloise semble vivre ses
dernières années. Dans la der-
nière étude de Brussels Studies
(Le Soir du 26 janvier), les cher-
cheurs Valérie Lemaire et Nico-
las Bernard (Université Saint-
Louis) démontrent le coût de
cette aide fiscale à la propriété.
Pour Bruxelles en 2011, le bonus
logement a représenté 69 mil-
lions d’euros de manque à ga-
gner. Or, l’enveloppe fédérale
transférée aux Régions en même
temps que la compétence ne suf-
fira pas à couvrir les dépenses.
Les dernières projections des dé-
penses liées aux déductions fis-
cales en matière immobilière à
Bruxelles prévoient un double-
ment du coût entre les exercices
fiscaux 2008 et 2019 (79,63 mil-
lions à 154,75 millions d’euros).
Les auteurs de l’étude préco-
nisent de le supprimer ou de
l’adapter pour qu’il aide en prio-
rité les ménages aux revenus les
plus faibles. Cela peut passer par
l’introduction d’un plafond de
revenu, une dégressivité dans le
temps, la transformation en
prime ou un abattement des
droits d’enregistrement.
Ces propositions sont égale-
ment approuvées par le RBDH
(Rassemblement bruxellois pour
le droit à l’habitat) qui plaide en
plus pour une amélioration du
marché locatif, la création d’une
assurance contre la perte de re-
venu et une baisse de la TVA sur
la vente de logements sociaux.
Ces mesures coûteraient 155,4
millions d’euros soit moins que
le maintient du bonus logement.
Au MR, on n’est pas opposé à
la refonte du bonus logement
« mais cela doit se faire en même
temps que les autres mécanismes
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
BRUXELLES 25
Pavés de la
mémoire : « le
temps presse »
IXELLES
in octobre, à l’initiative de
F
l’association pour la mé-
moire de la Shoah et de la Fon-
dation Auschwitz, six pavés ont
été posés en mémoire de Juifs
arrêtés à Ixelles pendant la Se-
conde Guerre mondiale puis dé-
portés vers les camps d’extermi-
nation nazis. Le premier pavé a
été installé rue des Chevaliers
(27) en l’honneur de Sarah Gold-
berg, les cinq autres, rue Van
Volsem (64) en mémoire de la
famille Sobol : Romain, David,
Marie, Betsy et Paul, ce dernier
vivant toujours à Bruxelles.
Conseiller communal écolo, Ber-
trand Wert a, dans la foulée, sou-
haité que la commune d’Ixelles
se mobilise en vue de marquer
l’événement.
Après plusieurs interpellations
orales et écrites, il sera entendu,
jeudi dernier, lors du conseil
communal. « Mon intention n’a
jamais été de polémiquer, ce sujet
étant pour moi une évidence
mais il a fallu pas mal de
contacts, de mails et d’appels
avant que, finalement, le collège
ne marque son accord. »
Outre une commémoration
dans le cadre du 70e anniversaire
de la Libération, en mai, l’élu
vert souhaite aller plus loin en
organisant une expo ou encore
des rencontres en classe entre les
élèves et Ixellois et Paul Sobol.
« Cela ne s’improvise pas, le
temps presse et j’attends mainte-
nant que le bourgmestre fixe un
calendrier. » ■
PATRICE LEPRINCE
P.21 PAVÉS PROFANÉS
À SAINT-GILLES
fiscaux sur l’immobilier », pré-
cise le chef de file Vincent De
Wolf (MR).
Pas touche avant 2017
Le gouvernement, lui, a lancé
une grande réforme fiscale qui
aboutira en 2017. D’ici là, on ne
touche à rien et les nouveaux
acheteurs bénéficient d’une ré-
duction fiscale de 45 %. « Nous
avons une taskforce regroupant
les fiscalistes les plus brillants
du royaume, précise le ministre
des Finances, Guy Vanhengel
(VLD). L’étude en question fera
certainement l’objet d’une ana-
lyse minutieuse de notre task-
force. »
La ministre du Logement, Cé-
line Fremault (CDH) ne sou-
haite pas supprimer le bonus lo-
gement mais plutôt l’adapter aux
réalités bruxelloises. A Bruxelles,
le taux de locataires est plus éle-
vé (59 %) que dans les autres Ré-
gions. « Notre analyse est dans
l’ensemble assez proche de celle
formulée par l’étude de Brussels
Studies. A ce stade, il n’est cepen-
dant pas encore possible de
prendre position. Toute proposi-
tion, bonus logement revisité ou
autres alternatives, devra ré-
pondre de sa viabilité sur le plan
budgétaire et viser une meilleure
performance que le système en
vigueur en matière d’accessibili-
té à la propriété des ménages
moyens et plus modestes. J’ai la
volonté d’utiliser tous les instru-
ments de l’arsenal public bruxel-
lois. La fiscalité en fait partie in-
tégrante et j’entends saisir l’op-
portunité de cette réforme pour
améliorer le sort des Bruxellois
en leur donnant un plus grand
accès au logement. » ■
VANESSA LHUILLIER
25
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

26 LADÉTENTE
LA BÉDÉ EDWIN - LE VOYAGE AUX ORIGINES (49) PAR J. LAMBERT ET M. TEXTORIS © LE LOMBARD 2014 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4312 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. Remettre en place. 2. De la Région Centre. 3. Connaissance 2
superficielle. 4. A rempli les salles obscures. Seulement pour
ébaucher. 5. Aliment pour l’âne. Île de Charente-Maritime. Il est 3
rarement contre. 6. Recoud à petits points. 7. Monnaie nordique.
Supplément à la revue. 8. Services anglais. Frappe au visage. 9. 4
Monnaie arabe. Liste du chef. 10. Point au-dehors. Dévier...
5

VERTICALEMENT. 6
1. Elle utilise maintenant les rayons infrarouges. 2. Vite arpenté. Il 7
ne manque pas de piquants. 3. Elle est reine ? 4. Fraction de florin.
Vaut 1/100 de gray. 5. Enfant de troupe. Encercle un bouton. 6. 8
Paisibles par vocation. 7. Laîche donc ! Pièce de transmission. 8.
L’avant-veille du lendemain. Fait tourner. 9. Symbole chimique. A 9
pouvoir pour base. Figure romantique. 10. Il donnait des leçons
particulières. 10

Grille n° 562 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

HORIZONTALEMENT. A
A. Amas de cellules cancéreuses. B. Venir à temps. Il ne figure plus
sur notre portée. C. Pommes très parfumées. D. Cruelles unités B
militaires. Préférées aux autres. E. Intenter un procès. Facteur
C
présent dans les globules rouges. F. Ancien nom de l’Iran. Au
parfum de grand large. G. Formes d’euphorie. H. Mal exprimé. D
Plante herbacée. I. Grand vassal chez les Germains et les Francs.
Adjectif possessif. J. Ne sait pas véritablement où aller. Mis en E
balance.
F
VERTICALEMENT. G
1. D’un ordre de mammifères vivipares. 2. Grandes périodes de
temps. On y entrepose la vaisselle sale. 3. Sélectif, il est écolo. Elle H
est humaine... 4. Droit de primogéniture. Cube de jeu. 5. Quelle
élégance ! 6. Vraiment étroite d’esprit. C’est le début du rêve. 7. I
Relative aux principaux vaisseaux sanguins. 8. Forme d’être. Pour
le moins culottées. 9. Roulés. Ancien symbole métrologique. Sans J
effets. 10. Petit patron. Arbres de Chine recherchés pour leurs
feuilles. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 4 3 5 8 6

Solution n° 4311
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 7 8
chiffres de 1 à 9. 9
7 8 2 4 9 10

3 1 1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
9 5 3 8 6 4 7 2 1
A T E R
N I S S U R E
6 8 2 5 7 1 4 9 3 4 6 B E G O
I S T E S C
4 7 1 3 9 2 6 8 5 C N O C
E S N E T O
7 2 8 9 1 6 5 3 4
8 6 1 D T I V O T E R A S
3 9 5 4 8 7 1 6 2
3 E
F
A
T
N
E
E R
T E
I
R
E S
T A
U S
R E
1 6 4 2 5 3 9 7 8

Solution n° 561
8 1 9 7 2 5 3 4 6 6 8 1 G R E E C R I E R
5 4 7 6 3 8 2 1 9 H I S I S R E G A

2 3 6 1 4 9 8 5 7 5 7 I C O N T E E R A I
J E S T S E R I N S

LA MÉTÉO LES PRÉVISIONS À 8 JOURS, BELGIQUE, MONDE PLAGES www.lesoir.be

AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
0/14 • S
4/8 • E
MERCREDI Mercredi, de nombreux nuages poussés par un
2° / 7° Ankara -2/8 • E
courant océanique déambuleront dans le ciel. Les
LEVER À 8H26
COUCHER À 17H25
Antalya 6/15 • A 7 pluies seront d’abord rares, puis elles se feront
0° / 7° Athènes 8/13 • P plus consistantes en fin de journée depuis l’ouest
4° / 7° du pays. Il neigera en Ardenne la nuit suivante.
PREMIER QUARTIER
P.L. LE 04/02
Barcelone
Belgrade
4/14 • E
0/4 • N 3
1° / 6°
Benidorm 5/18 • S
1° / 4° Berlin 2/5 • E
6 1° / 8° Berne -2/1 • E Ephémérides
Bordeaux 6/8 • E Soleil lever: 8h24 - coucher: 17h26
0° / 6°
1 Bratislava -4/1 • N Lune lever: 12h24 - coucher: 2h35
-1° / 1° Bruxelles 1/6 • E Ostende marées hautes 7h12 et 19h52
0° / 4° marées basses 1h10 et 13h47
VENT FAIBLE DE SECTEUR OUEST
Bucarest
Budapest
-1/2 • C
-4/1 • E JEUDI Anvers marées hautes 9h44 et 22h21
Copenhague 3/4 • E marées basses 3h48 et 16h26
Ephémérides
1° / 3°
Dublin 3/8 • E 3
Soleil lever: 8h26 - coucher: 17h25 Florence -2/10 • E
Lune lever: 11h48 - coucher: 1h25 Helsinki -2/0 • N
Ostende marées h. 6h07 et 18h47 - marées b. 0h13 et 12h47 Haraklion 8/15 • E 2 Jeudi, des courants polaires maritimes seront
Anvers marées h. 8h46 et 21h20 - marées b. 3h02 et 15h36 Istanbul 8/11 • A
t° eau de mer: 8°C à l’origine d’un ciel capricieux et de quelques
Izmir 6/13 • A averses, de pluie, de grésil ou de neige fondante en
Aujourd’hui, sous un ciel variable à très nuageux, le temps sera généralement sec, Kiev -3/2 • E
Lisbonne 7/16 • S
plaine. En Ardenne, il s’agira de neige.
mais quelques petites ondées pourront toutefois se développer entre le Centre et
Londres 2/8 • E
l’Est. En Ardenne, elles tomberont sous forme de neige. Les maxima iront de 1 à 7°C.
Lubiana -3/3 • E
La nuit prochaine, le ciel restera très nuageux, mais le temps sera généralement sec. Luxembourg 0/2 • E
Quelques flocons restent possibles en Ardenne. Les minima iront de 0 à 4°C. Madrid
Malaga
-2/14 • S
6/19 • S
VENDREDI
Manchester 3/8 • E
10 3
0

35° 1000 00
1

27/01 - 12:00 Milan -2/10 • S

10

Moscou -8/-4 • N Vendredi, le temps restera perturbé et des averses

30°
1010
Munich
Nice
0/2 • N
4/13 • E 0 hivernales sont à craindre sur l’ensemble du pays.
10

Oslo -6/-2 • E Le mercure évoluera peu.

10

25° Palerme 9/13 • E

1020
Palma 4/16 • E
20° Paris 1/7 • E
Porto 4/14 • S
103 10 Prague 1/3 • N
10

15° 20
0
10

Rabat 7/17 • S info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be

Riga -3/-2 • C
10°
10

Rome 0/11 • S
30

5° A Sofia
Stockholm
Tel-Aviv
0/4 • N
0/2 • N
10/20 • E



0°
10
20 Tenerife
Tirana
Tunis
14/20 • S
5/11 • P
8/13 • A
BON À DÉCOUPER
-5° Varsovie -5/1 • E
Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de séries différentes et non valable
3 0 Venise 0/8 • E
-10° 10 Vienne -2/3 • N pour l’achat de plusieurs numéros identiques d’une même série. Remettez-le à votre libraire ainsi que la
Zagreb -4/3 • E somme équivalant au prix du ou des produits souhaités. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est
-15° D Zurich -1/2 • N strictement personnel. Avis aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe
Rossel «retour bons».
10

A=averse, C=couvert,
-20°
20

N=neige, P=pluie,
B=brouillard, E=éclaircie, J’y vois clair
-25° O=orage, S=soleil

26
 SPORTS
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

La Corée du Sud de Kim Young-gwon

s’est qualifiée lundi pour la finale de la 27
Coupe d’Asie des nations en battant l’Irak
2-0 à Sydney. En finale samedi, la Corée
du Sud affrontera le vainqueur de l’autre
demi-finale qui oppose mardi l’Australie
pages
4
aux Emirats arabes unis. © EPA.
détachables

Tifo anti-Defour :
les sanctions vont tomber
CLASICO Ministère de l’Intérieur et Union belge épluchent leur arsenal répressif
La Cellule foot
du ministère de ANDERLECHT
l’Intérieur a confirmé Steven Defour ne
que les instigateurs du déposera pas plainte
tifo de Sclessin feraient D’après nos informations,
l’objet de poursuites. Steven Defour, unique cible
du tifo déployé par les Ul-
Roulé par ses tras, a décidé de ne pas
supporters, le Standard porter plainte contre les
n’entend pas non plus responsables de la bande-
role. Il a bien évidemment
leur assurer l’impunité. été choqué par le visuel qu’il
De son côté, l’Union a aperçu en montant sur la
belge condamne mais pelouse, mais c’est surtout
pour son entourage qu’il a
ne poursuivra que si son été profondément touché.
règlement le permet. E.PX

E
n marge de la polémique
qui, sur un sujet tel que
celui-là, divise l’opinion,
il y a la réalité des faits. Le tifo
anti-Defour portait-il oui ou
non atteinte aux lois de ce pays
et en particulier à la fameuse Loi
foot de 1998 (réaménagée à trois
reprises depuis lors, dont la der-
nière en 2014) ? Un peu plus en
contrebas sur l’échelle de la ré-
pression, ce même calicot va-t-il
à l’encontre du règlement de
l’Union belge ? Et par voie de
conséquence dans les deux cas,
que risquent exactement les au-
teurs de la banderole technique-
ment placée – selon le point de
vue de la loi et du règlement in-
terne de l’Union belge - sous la
seule et unique responsabilité
du Standard ?

1 En amont des conséquences

de l’incident, l’arbitre avait-il
autorité pour ne pas commencer
la rencontre ? Réglementaire-
ment, oui. Comme Bart Verten-
ten l’avait d’ailleurs démontré le
19 octobre dernier en mettant
fin prématurément au match
contre Zulte Waregem dans un
stade de Sclessin devenu incon-
trôlable, Alexandre Boucaut au-
rait pu décréter d’autorité qu’il
refusait de donner le coup d’en-
voi devant une manifestation
d’hostilité susceptible de mena-
cer, à l’instant même ou ulté-
rieurement, l’intégrité physique
d’un ou de plusieurs joueurs.
« Tout comme en cas de stigma-
tisation (NDRL : le tristement
célèbre « Les Wallons c’est du
caca ») ou de racisme (NDLR : le
jet inqualifiable de bananes ou
les cris de singes émanant des
tribunes), un directeur de jeu
peut apprécier souverainement
un contexte et décréter qu’un
match ne débute pas ou qu’il
s’interrompt, de manière provi-
soire ou définitive », explique un
ancien arbitre international en-
core actif en D1.
Mais il est évident que
d’autres paramètres entrent en
jeu, un peu comme lorsque les
conditions climatiques me-
nacent le bon déroulement
d’une rencontre : d’abord, pour
assurer la retransmission en di-
rect d’un match au sommet
comme l’est le clasico, les déten-
teurs de droits TV déploient des
moyens qu’il faut rentabiliser
sous peine d’être au minimum
perdus en heures de travail. En-
suite, la Commission du calen-
drier dispose de peu de dates de
Ludwig Sneyers (Pro League) et Steven Martens (Union belge) ont rencontré la presse ensemble : c’est tout le football belge qui rejette le tifo anti-Defour. © PHOTONEWS.
délestage dans un programme
déjà surchargé et pousse donc
légitimement à la consomma-
tion. Et enfin, tout simplement,
les forces de sécurité n’ont au-
cune envie de devoir gérer un
contingent de 25.000 suppor-
ters (et une frange de fans visi-
teurs) frustrés par un report
temporaire ou définitif du coup
d’envoi. Sans compter l’insis-
tance éventuelle des deux
équipes et de leur staff qui se
sont préparés pour le jour J. Au-
tant de facteurs qui expliquent,
outre un éventuel manque de
clairvoyance par rapport à
l’âpreté du calicot, qu’un direc-
teur de jeu puisse tout de même
prendre la décision d’entamer
les débats.
2 Que dit la Loi foot en matière
de comportements illicites ?
De manière tout d’abord géné-
rale, l’organisateur d’un match
de football sur le territoire na-
tional (club ou Fédération) a
« l’obligation de prendre toutes
les mesures de précautions néces-
saires pour prévenir les atteintes
aux personnes et aux biens, en ce
compris toutes les dispositions
concrètes pour prévenir les dé-
bordements commis par les spec-
tateurs<UN>» (Titre II, cha-
pitre 1er/article 3). Ce qui revient
à dire que si le Standard venait
effectivement à être rendu res-
ponsable des faits de dimanche
comme c’est pratiquement tou-
jours le cas en termes de débor-
dements, il risquerait « une
amende administrative de 500 à
250.000 euros » (Titre II,
chap.5/art18). Quant aux faits
précis qui pourraient être rap-
portés de manière individuelle
aux incidents du clasico, « ils
font l’objet d’un constat via un
procès-verbal dressé par un fonc-
tionnaire de police<UN>» (Titre
IV, Chap.1er,/Art 25) et sont bien
entendus explicitement prévus
par la Loi foot : « Pourra encou-
rir une ou plusieurs sanctions,
quiconque, seul ou en groupe, in-
cite dans le stade à porter des
coups et blessures, à la haine ou
à l’emportement à l’égard d’une
ou plusieurs personnes<UN>»
(Titre III/art. 19). A ce titre,
« une amende administrative de
250 à 5.000 euros et une inter-
diction de stade administrative
d’une durée de 3 mois à 5 ans ou
une de ces deux sanctions
peuvent être infligées<UN>»
(Titre III/art.24) Une sanction
pouvant aller jusqu’à « une in-
terdiction de quitter le territoire
pendant une période durant la-
quelle l’équipe nationale ou une
équipe de club se produit à
l’étranger » (Titre III/art. 24
ter).
Vu le décès récent de Jo Va-
neecke, l’ancien directeur de la
Cellule Foot, il reviendra plus
que probablement à la respon-
sable faisant fonction, Cathy Van
den Bergh, d’initier les pre-
mières poursuites confirmées, a
travers son propos, par le Minis-
tère de l’Intérieur. « Vu la gravi-
té des faits, il est probable que les
sanctions amende/interdiction
de stade soient cumulées. Mais
avant d’examiner le dossier au
cas par cas et de prendre d’éven-
tuelles sanctions administra-
tives, il convient d’identifier un
maximum de personnes ayant
contribué à l’élaboration de cette
banderole. Nous commençons à
y travailler en collaboration
avec la zone de Police de Liège. »
s’est-on borné à dire au 2, rue de
la Loi.
3 Que prévoit le règlement de
l’Union belge ? Il est en re-
vanche nettement moins expli-
cite que la Loi foot, ce qui
semble gêner aux entournures
les responsables fédéraux mora-
lement obligés d’opposer davan-
tage qu’une simple réaction d’in-
dignations aux événements. Par
la voix de Steven Martens, le se-
crétaire général, la Fédération
« condamne fermement ce tifo de
très mauvais goût, qui traduit
un manque de respect qui n’a
rien à faire sur un terrain de
football. » Pour préciser ensuite
qu’en termes généraux, il existe
des sanctions prévues contre
l’atteinte aux valeurs que repré-
sente le football belge. « Mais
nous agirons sans précipitation,
poursuit le Procureur du Par-
quet fédéral Marc Rubens. La
banderole de Sclessin heurte évi-
demment la sensibilité générale
dans le contexte que l’on sait
mais le débat sur la nécessité de
prendre des sanctions doit rester
ouvert tant que je n’ai pas pris
notamment connaissance du
rapport de l’arbitre. Une fois lu,
je prendrai officiellement posi-
tion ».
Autrement dit, la fédération se
donne quelques heures pour dé-
nicher dans les règlements les
points susceptibles d’entrer en
compte dans le débat, parallèle-
ment aux sanctions pénales de la
Loi foot, sans courir le risque de
s’en faire éjecter par une défense
qui sera forcément très procédu-
rière de la part du Standard,
coincé entre le marteau fédéral
et les quelques enclumes qui ont
déclenché une polémique ren-
dant l’air peu respirable. A la
lecture complète du règlement,
l’article 307/2 sur la neutralité
et la non-discrimination pour-
rait au minimum être exploi-
table par les avocats de la Fédé-
ration pour initier la mise en
route d’une procédure discipli-
naire par le Parquet Fédéral.
Que dit exactement cet ar-
ticle ? Que « Toute discrimina-
tion d’un pays, d’une idée ou
d’un groupe de personnes pour
des raisons de sexe, de langue, de
religion, de politique ou pour
toute autre raison est expressé-
ment interdite sous peine de sus-
pension ou de radiation. » L’ex-
pression « pour toute autre rai-
son » pourrait prendre tout son
sens dans le cas présent. Quoi
qu’il en soit, le CEO de l’Union
belge Steven Martens, qui a tenu
une conférence de presse com-
mune avec la Pro League, pro-
met « une campagne de sensibi-
lisation des supporters et le plus
vite possible, une adaptation du
règlement à ce type de messages
afin que l’on éradique définitive-
ment cette pratique des stades. »
4 L’indignation des sphères
politiques, médiatiques et
sportives garantiront-elles en-
core un jugement et peut-être
dans la foulée une sanction équi-
table ? La question recèle en son
sein une part iconoclaste mais
elle sera inévitablement posée
un jour par les hommes de Loi
qui assisteront l’une des parties
défenderesses. Du bourgmestre
de Liège Willy Demeyer (direc-
tement concerné par la mau-
vaise réputation que fait le Stan-
dard à sa ville sur ce coup-là), à
la cohorte d’hommes politiques
dont la communication est une
seconde nature, tous les person-
nages publics gravitant de près
ou de loin dans les stades ont af-
fiché leur indignation. La direc-
tion du Standard, par la voix de
son vice-président Bruno Ve-
nanzi puis en suite directe du
communiqué du club, a de son
côté annoncé « qu’elle travaillait
à l’identification des coupables
qui ont rompu la confiance dans
l’optique de sanctions pour que
de tels événements ne se repro-
duisent plus à l’avenir. » ■
FRÉDÉRIC LARSIMONT

27
 SPORTS
Le Soir Mardi 27 janvier 2015 Le Soir Mardi 27 janvier 2015

28 Lance Armstrong, le dopé le plus célèbre de l’histoire du

cyclisme, a déclaré à la BBC que, s’il devait commencer 5 Mark Cavendish a remporté sa 29
première victoire cette saison. Il s’est
sa carrière aujourd’hui, en 2015, il ne recourrait pas au imposé au sprint dans la 7e et dernière
dopage. Par contre, il a confirmé qu’en débutant celle-ci Le président de la fédération néerlandaise de football Michael van Praag a porté à 5 le nombre de candidatures à la étape du Tour de San Luis, en Argentine.
en 1995, il se doperait probablement à nouveau, car présidence de la Fifa. L’élection, qui aura lieu le 29 mai prochain à Zurich, permettra de choisir entre van Praag, le La victoire finale est revenue à l’Argen-
« tout le monde le faisait à cette époque ». © AFP. Suisse Joseph Blatter, président en exercice depuis 1998 et grand favori, les Français Jérôme Champagne et David tin Daniel Diaz. © COR VOS/PHOTONEWS.
Ginola, et le prince jordanien Ali bin Al Hussein.

« Les Ultras ne sont pas tous des loubards »

LE DÉMARQUAGE
DE PHILIPPE ALBERT

STANDARD Le groupe de supporters finance lui-même la réalisation de ses tifos
Les Ultras, responsables
du tifo de dimanche,
sont nés suite
à la rénovation du stade
pour l’Euro 2000.
Ils ne font plus partie du
Conseil d’administration
de la Famille des Rouches.
nons fermement, a communiqué le
club principautaire sur son site en
oubliant aussi que la photo de ce tifo
a été diffusée par le club et le res-
ponsable commercial sur leur
compte Twitter. Nous sommes dès à
présent en train de travailler à
l’identification des responsables qui
ont en plus dupé le club et même
d’autres supporters de la tribune 3
qui ont également été renseignés
comme nous sur un autre visuel qui
talle, se trouve une direction, un lo-
cal (La Cosa) situé près du stade où
ils élaborent leurs tifos. Qui peuvent
prendre, selon les cas, plusieurs se-
maines pour leur réalisation et qui
sont autofinancés. En effet, si aupa-
ravant, les amendes des joueurs ser-
vaient notamment à diminuer le
coût de ces tifos, ce n’est plus le cas
aujourd’hui.
« Les Ultras, où les gens aiment
s’appeler par des surnoms, forment
« On a
dépassé
différentes parties et on prendra po-
sition ». Cette absence de relais ex- étranger Les Rouches le
folklore »
pliquerait, en partie, la dérive
constatée dimanche.
« Paradoxalement, la partie du
stade fréquentée par les Ultras est
n’ont pas le monopole 1 Tout le monde a forcé-
ment un avis sur ce fa-
peut-être celle qui présente le quo-
tient intellectuel le plus élevé, ex-
plique Pierre François, ancien direc-
du mauvais goût meux tifo de Sclessin. Est-il
nuançable à vos yeux, ou
pas ?
teur général des Rouches. Il ne faut « Difficilement, très difficile-
pas croire que ce sont tous des lou- ment. Face à toute une série
bards. Ils sont intelligents, se croient d’événements tragiques, un

D
imanche, les Ultras ont-ils
déployé leur dernier tifo
avant bien longtemps ? Dé-
jà privé à plusieurs reprises de dé-
placements pour jets de fumigènes
et autres pétards, ce groupe de sup-
porters risque en effet de voir l’une
de ses principales activités rangée au
placard pour une durée indétermi-
née.
La raison ? La nature du visuel
évidemment. Mais aussi le climat de
confiance brisé avec la direction. Car
leur coup était prémédité. Ils sont
notamment arrivés en retard pour
l’installation d’un tifo qui s’est qua-
siment terminée au moment de l’ou-
verture du stade. Trop tard pour le
vérifier ? Certains prétendent que
quelques stewards auraient pu jeter
un œil sur le contenu. « Un tel tifo
nécessite au moins un test même s’il
est possible aussi de montrer une
face A alors que le bon est sur la face
B » soutient le responsable sécurité
d’un autre club de D1. Au Standard,
on s’en défend. « L’ampleur de cette
voile sur deux étages nécessite un
mécanisme fragile de telle sorte
qu’une fois déroulé, il n’est pas cer-
tain qu’il puisse être replié à répéti-
tion comme c’est le cas, par exemple,
avec le tifo du PHK, de plus petite
ampleur. »
Le Standard, notamment en
constatant le dépôt, par les auteurs
du tifo contesté, d’une affichette sur
les sièges de la T3 représentant le vi-
suel montré à la direction liégeoise,
s’estime donc berné. « Nous ne cau-
tionnons pas ce tifo et le condam-
Brouwers « On n’aurait pas
n’avait rien à voir avec celui finale-
ment déployé ce dimanche. La
confiance est rompue. Nous prenons
dès lors les mesures qui nous
semblent nécessaires pour sanction-
ner dès maintenant les fautifs et em-
pêcher cela à l’avenir. » Mais com-
ment ?
A Sclessin, il y a clairement trois
groupes d’animation qui se dis-
tinguent. Le plus ancien, c’est le Hell
Side dont les membres se battaient
Je n’ai plus vu la préparation d’un tifo des Ultras
depuis longtemps » EDDY JANSIS (FAMILLE DES ROUCHES)
encore il y a vingt ans. Aujourd’hui,
ces « anciens » se définissent
comme les gardiens du temple et
entrent en action dans le mauvais
sens du terme quand les résultats ne
correspondent pas à leurs attentes.
Parmi la trentaine de fans ayant ain-
si investi la zone mixte après Stan-
dard-Lokeren, le 17 avril 2014, une
bonne partie provenait de ce coin de
la T3. Rien à voir donc avec le PHK
qui, lui, a pris possession de la T4 et
qui est représenté par de plus jeunes
supporters ayant un esprit plus lu-
dique dans leurs animations même
si ce sont eux qui ont déployé le tifo
faisant référence à Scarface en dé-
cembre 2013. Enfin, il y a les Ultras
placés à côté du Hell Side en T3.
Quand le virage Terril a disparu
suite à la rénovation du stade pour
l’Euro 2000, quelques anciens
membres du Hell Side créent la sec-
tion des Ultras Inferno, en 1996.
Progressivement, le groupe s’ins-
un groupe un peu paradoxal, sou-
tient une personne proche du mou-
vement. Ils se disent de gauche en se
voulant anticapitalistes. Ils ne
veulent pas être associés à un spon-
sor. Mais d’un autre côté, ils ont leur
propre merchandising et leur café
dont ils tirent leurs revenus. Ils re-
cherchent également un maximum
de visibilité. Sur ce plan-là, à leurs
yeux, ils ont réussi un grand coup
dimanche. »
Un grand coup qui peut sans
doute s’expliquer par la rupture qui
existe entre eux et Roland Duchâte-
let. Ainsi, les Ultras ne figurent plus
dans le Conseil d’administration de
la Famille des Rouches qui, le 1er fé-
vrier 2014, a signé une charte de
partenariat avec le Standard. Et il
n’y a plus vraiment de relais entre
eux et le club dont ils défendent les
couleurs.
« Du temps de Louis Smal et de
Didier Stevens (NDRL : les anciens
dirigeants de la Famille des
Rouches), ceux-ci avaient accès aux
locaux des Ultras pour notamment
vérifier les tifos qu’ils préparaient,
essentiellement avant les visites
d’Anderlecht et de Charleroi » nous
explique-t-on. Ce n’est plus le cas
aujourd’hui. « Je n’ai plus vu la pré-
paration d’un tifo des Ultras depuis
longtemps » admet Eddy Jansis de
la Famille des Rouches avant de pré-
ciser « ce mardi, on va entendre les
rivalité Les raisons d’un antagonisme atavique
plus intelligents que les autres, et
sont capables de monter des trucs
hors normes. Ce tifo fait d’autant
plus mal que ce groupe d’animation
est en mesure, plus pacifiquement,
de modifier le cours d’un match par
la pression qu’il peut exercer sur une
rencontre. Mais ceux qui ont décidé
d’un tel visuel doivent se remettre en
question. Ils ont porté atteinte à
l’image du club mais aussi de la
ville. »
Une ville dont Willy Demeyer,
présent à Sclessin dimanche, entend
bien ne pas en rester là. Le bourg-
mestre va recevoir les dirigeants du
club et ceux des Ultras, mais il envi-
sage aussi de porter une plainte au
pénal pour incitation à la haine.
« Nous répondrons positivement
aux invitations du club et des auto-
rités pour exprimer notre vision des
choses, ont communiqué les Ultras
en expliquant que le thème du tifo a
« été mis sur la table il y a 6 mois »
et que la tête de Defour a été ajoutée
suite à son transfert. « C’est absolu-
ment ridicule de comparer ce tifo de
près ou de loin à ce qu’on a pu voir
ces dernières semaines dans l’actua-
lité. Nous comprenons qu’il ait pu
choquer mais à l’instar des carica-
tures dans les journaux satiriques il
y a toujours plusieurs grilles de lec-
ture : il est évident pour nous qu’il
faut interpréter cette animation au
“36e degré”, un message symbo-
lique ».
Mais un message qui passe mal
dans le contexte actuel… ■
ETIENNE PAIROUX
En France aussi, les messages innacceptables ont fleuri dans les stades
depuis quelques années. © D.R.
ans l’histoire des affronte-
D ments que l’on peut qualifier
de « chauds » aux quatre coins du
En décembre 2013, le tifo du PHK avait suscité moins de polémiques. Les observateurs avaient préféré y voir une référence culturelle.© NICOLAS LAMBERT/BELGA. monde, nombreux sont les
exemples de dérapages notoires,
qui ont parfois conduit à des inter-
dictions de stade et/ou de grosses
pratique Un coût amendes. Heureusement, certains
messages sont déclinés sur le ton
coup de monde, et pas uniquement
dans le Nord. En ce y compris Ni-
colas Sarkozy, présent ce jour-là au
stade en qualité de Président. Ra-
pidement, il était apparu que cette
initiative émanait de jeunes
membres des Boulogne Boys, un
groupe de supporters réputés pour
leur violence. Même si le groupe se
étalage pareil est plus que li-
mite. Je ne suis évidemment
pas qualifié pour décréter s’il
s’agit techniquement d’un
appel à la haine, mais c’est
une blague de très mauvais
goût. Pour autant que l’on
puisse qualifier cela de
blague… Hier, je m’attendais
à tout, sauf à ça. Mais là, on
a dépassé le stade du simple
folklore. Je ne pense évidem-
ment pas que Defour risque
ce qu’on lui a montré, ni
même pour son intégrité
physique à un niveau
moindre, mais on ne peut
pas rester insensible à un
truc pareil. Sinon, on brûlera
un jour les voitures ou les
maisons des joueurs de foot.
Si pas davantage. »
2 Le supporter ne vit-il pas
dans une nostalgie in-
consciente d’un monde où un
joueur pouvait encore être
attaché à vie au maillot qu’il
porte ?
« Il y a de ça, vous avez rai-
son. Le monde du foot est à
l’image de la société actuelle,
où le respect, le savoir-vivre
et l’éducation se perdent. Et
au milieu de tout ça, le sup-
porter continue parfois à
nier l’évidence par rapport
au va-et-vient permanent
des joueurs. En trois ans, un
noyau peut être complète-
ment renouvelé et il n’y a
alors plus grand monde pour
être attaché au blason.
Quand je vois un joueur em-
brasser l’écusson de son club
après avoir marqué, je sou-
ris. Quelques semaines plus

dû commencer ce match » L es divers incidents survenus

lors de la dernière confronta-
tion entre le Standard et Anderlecht
leur boulot. Récemment, lors du le soulignent à satiété : ces deux
ENTRETIEN
troubler l’hégémonie qu’Ander-
lecht imposait au football belge au
sortir de la Seconde Guerre mon-
diale. C’est au cours de la décennie
prétexte au choix. Quel symbole en
effet que le contraste entre le rouge,
symbole du combat ouvrier, et le
mauve, choisi en leur temps par les
(Anderlecht) et Roger Petit (Stan-
dard) a également incarné cette ri-
valité. Si les chairmen d’aujourd’hui
de 2 à 3.000 euros
n’affichent peut-être plus la même
e manière étymologique, tifo
sition ou la location d’un hangar
de l’humour, comme celui des sup-
porters de Nancy, qui avaient dé-
ployé une énorme flèche en direc-
tion du but afin de rappeler à…
désolidarisa des fauteurs de
trouble, que les cinq auteurs présu-
més évoquèrent à l’époque une
tard, il fera la même chose
ailleurs. L’identification à
un joueur symbole est désor-
« blague potache à la Charlie Heb-

P sychologue du sport, res-

ponsable (notamment) de
l’encadrement des arbitres de
football belges, Jef Brouwers a
suivi de près les événements au-
tour du match Standard-Ander-
lecht… même s’il se trouve ac-
tuellement en Afrique du Sud
avec les Red Lions. Il ne mâche
pas ses mots.
Dans un de vos tweets, ce lundi,
vous déclarez « Jusqu’où peut-
on aller en tant que suppor-
ter ? » Ici, on est de toute évi-
dence allé trop loin…
Beaucoup trop loin ! Ça dépasse
toute éthique. Ceux qui ont fait
ça ont franchi un cap en utili-
sant une situation complexe qui
se passe actuellement dans le
monde – la décapitation
d’otages par Daesh – pour faire
passer un message de haine, une
Jef Brouwers n’est pas tendre
après le clasico. © BELGA.
coup d’essai, si je me réfère aux
tentatives d’intimidation ou
d’agression sur le président Du-
châtelet. Mais il y a aussi une
responsabilité des médias. Pen-
dant toute la semaine, on n’a
parlé que du retour de Defour au
Standard et de ce qui l’y atten-
drait, plus que du match en lui-
stage des arbitres belges en Es-
pagne, Steve Bennett, l’instruc-
teur de la Fifa, a dit qu’un ar-
bitre devait lire, étudier et appli-
quer le règlement à la lettre, sans
l’interpréter, ce qu’Alexandre
Boucaut a fait. La psychologie
d’un arbitre est simplement liée
à la bonne application du règle-
ment ! Quand un policier vous
verbalise parce que vous avez
brûlé un feu rouge, essayez de lui
dire que c’est parce que vous étiez
distrait ou en retard…
Fallait-il commencer ce match ?
Selon moi, non. Mais là encore,
ce n’était pas à l’arbitre de le dé-
cider, mais bien au responsable
de la sécurité. C’est d’autant plus
vrai qu’il y a eu, paraît-il, trom-
perie sur le dessin que l’on avait
présenté pour validation.
clubs-là ont tout pour ne pas s’en-
tendre. Dimanche, certains joueurs
évoquaient même un « derby »
pour justifier l’ambiance entourant
ce clasico. Comme si ces deux clubs
étaient inévitablement rapprochés
par tout ce qui les oppose. L’au-
tomne dernier, la marque Toyota
usa ainsi de cette rivalité en réali-
sant une pub qui jouait un peu trop
sur les contrastes rouge et mauve et
qui, à ce titre, dut être retirée.
Il est vrai qu’il se passe toujours
quelque chose lors d’un sommet
entre Anderlecht et le Standard,
comme s’il ne saurait y avoir de cla-
sico sans polémique. Dans cette
sorte de commedia dell’arte, les ar-
bitres endossent souvent un rôle en
vue. Ce fut le cas cette fois-ci encore
avec la décision d’Alexandre Bou-
caut d’exclure Steven Defour, saluée
dans les rangs des supporters
mauves par un jet de baquets. Mais
suivante que se figent les stéréo-
types : le foot champagne de Van
Himst et consort contre la défense
de fer et l’engagement des Pilot ou
Jeck. Plus qu’un antagonisme, il
s’agirait d’une opposition de style.
Mais cet antagonisme entre An-
derlecht et le Standard est peut-être
d’abord une rivalité fantasmée.
Longtemps, les joueurs des deux
formations se sont retrouvés en
équipe nationale, dont ils formaient
l’ossature. Il n’y avait aucune inimi-
tié même si la cohabitation des egos
n’était pas toujours simple. Pour-
tant, même lorsque les deux équipes
Jusqu’aux incidents de dimanche, c’est Mornar qui avait reçu
le traitement le plus dur de ses anciens fans liégeois
ne ferraillent pas pour le même ob-
jectif au classement, le clasico garde
le même caractère explosif, au-delà
donc d’un quelconque enjeu véri-
fondateurs anderlechtois pour son
éclat royal voire ecclésiastique.
Quand les ultras du Standard
donnent la réplique à leurs homo-
logues, ils se prennent un peu pour
les épigones du Che haranguant les
bourgeois de la capitale.
C’est pourquoi, dans la loi tacite
des supporters, particulièrement
chez les ultras de tout bord, porter le
maillot du rival constitue l’acte de
trahison suprême que pourrait
commettre une ancienne idole de la
maison. Un acte passible de tous les
excès. La bâche déployée sous la
barbe de Dufour, n’est pas une créa-
tion isolée. Thissen, Legear, Tchite,
Jovanovic ou Mbokani avaient eu
droit, eux aussi, à des calicots plutôt
crus. Jusqu’aux incidents de di-
personnalité que ces deux géants du
football belge, ils n’en conçoivent
pourtant pas moins une grande mé-
fiance réciproque. Par exemple, il y
a une demi-douzaine d’années, la
réforme des playoffs porta une éti-
quette mauve. Un temps, le Stan-
dard, qui menait les frondeurs, me-
naça même de monnayer seul ses
propres droits TV. Ainsi, rarement
une initiative de l’un est appuyée
par l’autre, qui prendrait même plu-
tôt un malin plaisir à la torpiller…
Le mercato se fait également sou-
vent l’écho de ses luttes d’influence.
Car, même en costume-cravate, les
coups bas se perdent parfois. Au
cours de l’été, Anderlecht avait faci-
lement gagné son bras de fer avec le
Standard pour s’attacher les ser-
vices de Defour. Roland Duchâtelet
s’est d’abord vengé en s’opposant à
une solution à l’amiable dans le dos-
sier Kanu, parce qu’il craignait de
D vient du verbe « tifare », qui
signifie “supporter”, “être fan de”.
L’idée de base du tifo, une pratique
apparue à la fin des années 60, est
donc de réaliser une action, de
faire passer un message positif.
Peu importe son contenu – là n’est
pas la question –, la réalisation
d’un tifo coûte énormément de
temps, d’argent et d’énergie à ses
concepteurs.
De manière générale, il existe
plusieurs façons de faire passer un
message. Cela peut être discret, al-
lant du lâcher de ballons à la mi-
nute de silence (ou d’applaudisse-
ments) en passant par de simples
chants.
En matière de tifos, le plus
connu de tous, comme celui qu’on
a pu voir à Sclessin dimanche,
consiste à décorer une bâche plus
ou moins grande, que l’on déroule
juste avant un match, au moment
pendant plusieurs jours, un travail
collectif de fourmis durant 50 à
100 heures, mais a aussi un coût fi-
nancier qui peut rapidement at-
teindre plusieurs centaines d’eu-
ros, voire de milliers d’euros (2 à
3.000 pour une bâche comme
celle de dimanche). L’argent est ré-
colté grâce à un financement parti-
cipatif de membres de clubs de
supporters, mais il peut également
provenir de sponsors privés ou
même des clubs intéressés.
L’autre manière de confection-
ner un tifo, est appelée la tech-
nique des « sets de table ». En
gros, les supporters agitent un pe-
tit papier ou un drapeau sponsori-
sé qu’ils retrouvent sur leur siège à
leur arrivée au stade. L’avantage,
c’est que tout un stade peut s’em-
bellir, parfois en faisant passer un
message, comme ce fut récem-
ment le cas pour les 125 ans du Cel-
leurs propres joueurs le chemin à
suivre. On se souviendra aussi
qu’en début de saison, les suppor-
ters de Zulte avait arboré un ex-
cellent « plus que 33 matchs à ga-
gner et on sera champions » après
un démarrage raté.
A contrario, ces marques de mé-
contentement sont souvent censées
choquer, provoquer un malaise.
Chez nos voisins français, les rivali-
tés entre le PSG et l’OM ont sou-
Le gouvernement transalpin a a récemment décidé
de durcir le ton par rapport aux tifos haineux
vent livré des tifos plus que dou-
teux, qui s’attaquaient au physique
de Ribéry, qui déclinaient le fa-
meux « Paris, on t’enc… » sous dif-
férentes versions ou indiquaient
« Ici, c’est gris, ici ça pue, ici c’est
Paris ». Récemment, les suppor-
ters de Bastia avaient également af-
do » et furent condamnés trois ans
plus tard à une interdiction de
stade d’un an (ainsi qu’à 500 euros
d’amende), cette action eut pour
conséquence la dissolution des
Boulogne Boys.
Après une finale de Coupe d’Ita-
lie marquée par de graves incidents
(trois supporters blessés par balle),
le gouvernement transalpin a aussi
récemment décidé de durcir le ton
par rapport aux tifos haineux, dont
certains sont l’œuvre de groupus-
cules de supporters proches de l’ex-
trême droite. En 2011, l’AC Milan
avait par exemple été sanctionné
d’une amende de 20.000 euros
pour un tifo représentant le coach
de l’Inter, Leonardo (ex-AC Milan),
en « Judas intériste » dans un ta-
mais utopique. Qu’atten-
daient les supporters du
Standard ? Que Defour reste
à vie sur le banc de Porto ?
Quand le Standard a gagné
deux titres : d’où venait Mbo-
kani ? Si Sclessin avait un
vrai amour de son club, il
respecterait les grands an-
ciens en n’oubliant pas qu’un
gamin de 19 ans, nommé Ste-
ven Defour, a très largement
contribué à effacer un quart
de siècle de guigne. » ■
Propos recueillis par
Fr.L.

véritable agression vis-à-vis de
Steven Defour. Et leur explica-
tion (NDLR : sur la référence au
film Friday the 13th) est hors
contexte. Cette banderole a été
réalisée avec beaucoup de sang-
froid et de lucidité. Elle est inac-
ceptable. Il faut éliminer ce
genre de choses en interdisant
ces gens de stade. Il y a un
groupe de supporters qui va trop
loin et qui n’en était pas à son
même. C’est un manque de pro-
fessionnalisme.
Alexandre Boucaut, l’arbitre de
la rencontre, a été accusé par
certains d’avoir manqué de
psychologie en excluant Defour
pour ses deux tirs vers les tri-
bunes. Cela vous hérisse ?
On fait des amalgames avec
tout. Dire cela, c’est manquer de
respect pour des gens qui font
Pourquoi ce genre d’incidents se
produit-il presque exclusivement
en football ?
Dans un stade de football, il y a
30.000 personnes qui pensent
qu’elles s’y connaissent autant
que l’arbitre ou l’entraîneur.
Dans les autres sports, le public
accepte le fait qu’il ne connaît
pas tout. ■
Propos recueillis par
Ph. V.W.
les rancœurs se nourrissent surtout
d’incidents, encore gonflés par la
couleur des protagonistes. Comme
la blessure infligée par le Standard-
man Axel Witsel à Marcin Wasi-
lewski, qui divisa encore un peu
plus les partisans des deux camps.
La concurrence entre les deux
clubs, incommensurable avec celle
qui les opposerait au FC Bruges,
s’est aiguisée à partir des années
1950, quand le Standard est venu
table. Peut-être parce que c’est
d’abord le match de l’année pour les
supporters. Alors qu’aujourd’hui,
des clubs comme Charleroi ou
Mouscron possèdent une aura ré-
gionale, Anderlecht et le Standard
divisent la Wallonie et Bruxelles (et
même souvent au-delà de la fron-
tière linguistique) : on y est souvent
mauve ou rouche de cœur.
Et des considérations socio-éco-
nomiques peuvent même servir de
manche, c’est peut-être Mornar qui
avait reçu le traitement le plus dur
de ses anciens fans liégeois. De re-
tour à Sclessin, le Serbe avait pu lire
une banderole marqué d’un slogan
haineux : « Ivica, nous jugeons les
traîtres comme dans ton pays ».
Mais la lutte se prolonge aussi
dans les bureaux autrement capi-
tonnés. Longtemps, l’hégémonie
nationale que se disputaient les pré-
sidents Constant Vanden Stock
voir le défenseur brésilien aboutir
au parc Astrid. Tout récemment, le
président rouche n’a pas hésité à
surenchérir sur l’offre anderlech-
toise pour souffler in extremis
Alexander Scholz (moyennant 2,6
millions et quelques bonis), alors
que les Mauves avaient déjà un ac-
cord de principe avec Lokeren pour
le Danois. La rivalité prévaut déci-
dément à tous les niveaux. ■
V.Lo.
où la tension et l’attention sont
maximales. Elle reste éphémère
puisqu’elle prive temporairement
les supporters placés sous elle – et
qui n’ont parfois rien demandé –
du spectacle pour lequel ils ont
payé. Ce genre de bâche ne se réa-
lise pas en deux ou trois heures, du
moins pour du travail (technique-
ment) bien fait. Outre le fait qu’elle
nécessite une réelle création artis-
tique, elle suppose la mise à dispo-
tic ou pour soutenir Tito Vilanova,
alors que ce dernier luttait pour
vaincre un cancer. Mais les spécia-
listes mondiaux en la matière
agissent à Dortmund, dont la fa-
meuse Südtribune permet un ren-
du visuel exceptionnel à l’écusson
du club, à un type qui regarde dans
des jumelles ou à… un cœur géant.
A chaque fois avec un message po-
sitif. ■
V. J.
fiché un explicite « le Qatar sou-
tient le PSG… et le terrorisme ».
Mouais.
Mais que dire alors de cette ban-
derole déployée en 2008 au stade
de France, lors d’une finale de
Coupe de la Ligue ayant opposé le
PSG à Lens : « Pédophiles, chô-
meurs, consanguins : bienvenue
chez les Chtis » ? Cette banderole,
qui faisait référence au film-culte
de Dany Boon, avait choqué beau-
© PHILIPPE CROCHET/PHOTONEWS.
bleau inspiré de la Cène de Leo-
nard de Vinci. Hier, on a aussi ap-
pris que la banderole déployée par
les supporters du Standard a sans
doute été inspirée par celle que
leurs homologues – réputés peu
tendres – du club polonais du Le-
gia Varsovie avaient déployée face
au Dinamo Bucarest. Comme quoi,
on peut être de mauvais goût sans Philippe Albert
avoir la palme de l’originalité… ■ est consultant sur
V. J.

28 29
 SPORTS
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
30
L’arrivée
d’Ezekiel
est imminente
STANDARD
T ransféré à Al Arabi (Qatar)
à la fin juillet, au soir d’un
certain Standard-Panathinaikos
(0-0) en match aller du tour pré-
liminaire de Ligue des cham-
pions, Imoh Ezekiel (21 ans) va
déjà revenir en Belgique six mois
plus tard. Sauf revirement de si-
tuation puisqu’il était déjà atten-
du vendredi dernier à Sclessin, il
devrait débarquer ce mardi en
Cité ardente, voire ce mercredi
au plus tard.
Mais une fois de plus, les négo-
ciations ont pris du temps car les
choses ne furent pas simples
pour concrétiser le retour en
prêt payant de l’attaquant du Ni-
géria. Cette fois, en revanche, il
semble que les trois parties (le
Standard, Al Arabi et le joueur)
ont finalement trouvé un accord
oral qui devrait être finalisé par
écrit cette semaine en Principau-
té.
On le sait, le retour d’Ezekiel
était la piste prioritaire dans ce
mercato d’un Standard à la re-
cherche d’un attaquant véloce
capable de déstabiliser une dé-
fense. C’était d’autant plus une
possibilité que le joueur avait du
mal à s’adapter au Qatar. A tel
point qu’il a dû concevoir des ef-
forts financiers pour accepter ce
retour à Sclessin.
Avec les départs de Ciman et
de Mpoku plus l’arrivée de
Scholz, le noyau liégeois appelé à
terminer la saison prend de plus
en plus forme. Mais l’attaquant
ne devrait pas être le dernier
renfort qu’enregistrera Ivan Vu-
komanovic en ce mois de jan-
vier. ■
E.Px
Imoh Ezekiel va sans doute
retrouver le maillot liégeois.
© BELGA.
LANÉCROLOGIE
Messieurs Anicet BAUM et Dante PAPETTI,
Madame Laurie BAUM,
Madame Théodora BAUM,
Monsieur Mathias BAUM,
Monsieur Tom AFSCHRIFT,
Mademoiselle Nina AFSCHRIFT,
Monsieur Henri AFSCHRIFT,
Madame Robert BAUM,
Monsieur et Madame Gaston SPIEGELS,
ses amis les plus proches ;
ont la tristesse de faire part du décès de
MONSIEUR
Edouard BAUM
veuf de Madame Claudie BAUM-KETELAAR
Ingénieur Solvay
né à Laeken le 22 mars 1929
et décédé à Uccle le 22 janvier 2015.
Les funérailles civiles, au crematorium de Bruxelles-Uccle,
auront lieu le samedi 31 janvier 2015 à 11 heures.
Réunion au crematorium à 10 h 30.
(61 avenue du Silence à 1180 Uccle)
61 rue Victor Hugo - 1410 Waterloo
31 avenue du Maréchal - 1180 Uccle
Venus Williams s’est qualifiée pour les quarts
de finale en battant la Polonaise Agnieszka Rad-
wanska, n°6 mondiale, lundi à Melbourne. C’est la
première fois que l’aînée des sœurs Williams,
34 ans, atteint ce stade dans un tournoi majeur
depuis l’été 2010. Elle s’était à l’époque arrêtée en
demi-finale de l’US Open. © VIRGINIE BOYER/PHOTONEWS.
Djokovic fait le show,
LESBRÈVES
Pas de
Mérite sportif
sans une seule fausse note francophone
es Mérites sportifs
OPEN D’AUSTRALIE Le Serbe est en position de force L francophones, trophées
décernés par le minis-
tère des Sports de la Fédéra-
Toujours aussi à l’aise tion Wallonie-Bruxelles depuis
2001, ne seront pas attribués
en Australie, le Serbe fait pour 2014. En cause, un pro-
une fois encore figure blème de calendrier et le prix
d’épouvantail. jugé exorbitant de la soirée,
diffusée en direct sur les télés
Pourtant, la concur- locales, au cours de laquelle
rence sera rude : seul les meilleurs athlètes du sud
Federer manque à l’appel du pays étaient récompensés.
L’an dernier, celle-ci avait
du sprint final. pourtant attiré 370.000 télé-
spectateurs. Au cabinet de
MELBOURNE René Collin (CDH), on
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL planche, dit-on, sur une nou-
velle formule, « un événement
P
endant que Federer est re-
parti s’occuper de ses global » qui devrait avoir lieu à
quatre enfants et que Na- l’automne. En attendant,
dal se préoccupe toujours de son plutôt que de procéder à un
tennis, Djokovic déroule à Mel- vote pour compléter le palma-
bourne. Hier, il s’est assez facile- rès, on a décidé de laisser la
ment qualifié pour les quarts en ligne 2014 étrangement vide.
repoussant les puissants services (Ph. V.W.)
du Luxembourgeois Gilles Mul-
ler. La suite pour le no1 mondial ? BASKET
Un autre super-serveur, le Cana- Liège reçoit Charleroi
dien Milos Raonic. Mais comme Après Anvers – Limburg (89-
le Serbe est le meilleur retour- Pour Djokovic, la vie à Melbourne se déroule comme un long fleuve tranquille. Mais, bien entendu, le 71, retour 3/3) et Alost – Lou-
neur du monde, il partira à nou- plus difficile est dans doute à venir. © REUTERS. vain (90-74, retour 4/2), le
veau favori. Arrivé quelque peu troisième quart de finale aller
malade à Melbourne (virus gas- de la star de country austra- mémorable (5-7, 6-4, 6-2, 6-7, cette surface qui est très rapide, de la Coupe oppose ce mardi
trique) et victime du puissant lienne, Keith Urban, qui est aussi 7-5). L’an dernier, il avait cepen- mais j’ai finalement pu gagner (20h30) Liège à Charleroi (re-
Karlovic à Doha, Djokovic a re- le mari de Nicole Kidman. dant subi la loi d’un étonnant en trois sets et c’est ce que je vou- tour 17/2). Mons recevra, lui,
trouvé le rythme « Down Un- « Tout ça, c’est juste pour rire » Stan Wawrinka, futur vainqueur, lais. » Ostende le 2/2 (retour le
der ». Pas une seule fausse note, a-t-il expliqué à ceux qui ne l’au- et qu’il pourrait retrouver sur sa Djokovic sait toute l’impor- 28/2).
pas un seul set concédé depuis le raient pas compris. « Ce que route des demi-finales lors de tance de jouer à l’économie en Europe : Mons dos au mur
début du tournoi (seul Berdych a j’adore quand je vois des chan- cette édition. Grand Chelem, avant de se lan- En Eurochallenge, Alost (1-1),
fait aussi bien). Il est vrai que ce- teurs sur scène, c’est qu’il y a une Hier soir, Djokovic a livré un cer dans un dernier sprint qui Mons (0-2) et Anvers (1-1)
lui qui vise un cinquième titre, part de cinéma dans leur presta- match très solide face au reve- s’annonce palpitant. Sept des poursuivent le Top 16 mardi à
ici, connaît la musique à Mel- tion… » nant luxembourgeois Gilles Mul- huit premières têtes de série sont 20h30 à domicile, respective-
bourne Park. A Melbourne, le no1 connaît ler dont le service est une arme en effet au rendez-vous de ces ment face à Brindisi (Ita, 1-1),
Vainqueur du tournoi en 2008, aussi sa partition. L’Open d’Aus- redoutable. 6-4, 7-5, 7-5 : le quarts de finale ! Seul Federer Trabzon (Tur, 2-0) et Kras-
2011, 2012 et 2013, Novak Djo- tralie est le premier Grand Che- Serbe a chaque fois trouvé l’ou- manque à l’appel, Kyrgios étant noyarsk (Rus, 1-1).
kovic est en fait chez lui à l’Open lem qui l’a couronné alors qu’il verture lorsque la tension se fai- l’invité surprise. Chaud de-
d’Australie. Dimanche, entre n’avait encore que 20 ans, et de- sait sentir. A 3-3 dans le premier vant ! ■ FOOTBALL
deux entraînements, il n’a pas puis 2008, il n’a plus jamais été set et à 5-5 dans les deux sui- YVES SIMON Tunisie et RDC en quarts
hésité à monter sur le podium du éliminé avant les quarts de fi- vants. « Je veux d’abord souhai- La République démocratique
« Heineken Garden » où chaque nale. Sur les huit Majors qui fi- ter un Happy Australia Day à PRINCIPAUX RÉSULTATS du Congo et la Tunisie se sont
jour les fans de tennis et de mu- gurent aujourd’hui à son palma- tout le monde », lança un no1 SIMPLE MESSIEURS qualifiées lundi pour les quarts
sique peuvent partager leurs pas- rès la moitié, donc, vient de cette mondial à nouveau en mode Huitièmes de finale. Djokovic (Ser/N.1) b. Muller de finale de la CAN. Dans le
sions, autour d’un pot et d’un Australie où il aime tant jouer et show alors que la Rod Laver Are- (Lux) 6-4, 7-5, 7-5 ; Raonic (Can/N.8) b. Lopez (Esp/ groupe B, les deux équipes ont
N.12) 6-4, 4-6, 6-3, 6-7 (7), 6-3 ; Wawrinka (Sui) b. fait match nul, 1-1, tandis que le
bon petit concert. Et comme à où il semble indestructible, mal- na était encore bien remplie à Garcia-Lopez (Esp) 7-6 (2), 6-4, 4-6, 7-6 (8) ; Nishiko-
son habitude, Djokovic a fait le gré les conditions de jeu diffi- minuit. « Gilles mérite beaucoup ri (Jap/N.5) b. Ferrer (Esp/N.9) 6-3, 6-3, 6-3. Capt Vert partageait (0-0)
show. D’abord avec une raquette ciles. Souvenez-vous de sa fa- de respect, j’ai eu de la chance de SIMPLE DAMES avec la Zambie. La Tunisie ren-
en guise de « air guitare », en- meuse finale 2012, remportée bien servir dans le 3e set. Ce n’est Huitièmes de finale. S. Williams (USA/N.1) b. Mu-
guruza (Esp/N.24) 2-6, 6-3, 6-2 ; Cibulkova (Svq/
contrera la Guinée équatoriale
suite avec une vraie guitare élec- contre Nadal, après un combat jamais facile de jouer contre un N.11) b. V. Azarenka (Blr) 6-2, 3-6, 6-3 ; Keys (USA) b. en quarts de finale, et la RD
trique. Il a mimé un concert en de géants de 5h53. Oui vous avez gars qui renvoie la balle si rapi- Brengle (USA) 6-2, 6-4 ; V. Williams (USA/N.18) b. Congo jouera contre le Congo.
compagnie de… l’hologramme bien lu, 5h53 pour cette finale dement. J’ai beaucoup glissé sur Ag. Radwanska (Pol/N.6) 6-3, 2-6, 6-1.

LESPETITESANNONCES
SAUNAS PERDUS
Rubrique nécrologique MASSAGES ANIMAUX & OBJETS
OFFRES OFFRES
Pour transmettre un avis
ses fi ls et beau-fi ls ;
Perdu passeport Iraquien Nº
dans cette rubrique, adressez- vous
Caroline jolie JF coquine G1963877 au nom de Al Aidani
sa fi lle ; Reç Mr + de 40 ans. dès 9 h. Hossain. 0489-99.94.43. 2136039
Tél. 0485-673.816
2035578 Perdu passeport libanais Nº
à la société de pompes funèbres
290441 au nom de Ali Fadi. Tél.
Caroline jolie JF coquine 0487-80.24.36 2135701
Reç Mr + de 40 ans. dès 9 h.
Tél. 0485-673.816
de votre choix.
2035578
Le plus beau salon de Le coup de pouce à vos
ses petits-enfants ; massages Tantriques du pays
lun-dim 10h à 24h petites annonces.
www.lavillaloca.be
02/225 55 00
T. 02/880.53.52
sa belle-sœur ; Adresse communiquée par tel
Ce coupon = 30 € réduc.
2135142
Placez votre www.lesoirimmo.be
Présence dans Le Soir et sur le site enmemoire.be
annonce immo
Un avis nécrologique est déjà possible à partir de 250 € HTVA en collaboration
24h/24 avec
Nous contacter en direct :
du lundi au vendredi de 9 à 19 h, le dimanche et jours fériés de 14 à 19 h
via notre site
Mail: necrologie@rossel.be - Fax: 070/22 44 54 - Tél. : 02/225 53 12
* 30
 CULTURE
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

31
L’Orchestre national de
Belgique (ONB) jouera en
clôture du Tomorrowland 2015
« The Symphony of Unity »,
spécialement écrite pour le
festival. © PABLO GARRIGOS.

La mode, terrain de jeu

de la liberté d’expression
MODE Des plus chics aux plus chocs, les défilés se poursuivent à Paris
Après la Semaine de la mode masculine où l’Américain Rick Owens
a célébré « la virilité primitive », la Haute Couture enchaîne
avec un défilé Dior lumineux où Raf Simons se libère plus que jamais.

PARIS créativité et de l’artisanat ». Avant Chanel,

DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE Victoria’s Secret, H&M et Urban Outfitter

C
e ne sont pas des caricaturistes, même s’ils s’étaient déjà attiré les foudres des Amérin-
ont des carnets de croquis. Ils ne sont ni diens.
journalistes ni humoristes, juste parfois, ils Amy Winehouse chez Gaultier. En janvier
mettent les pieds dans le plat. Les créateurs de 2012, le père d’Amy Winehouse se
mode prennent souvent des risques, puis des pelles fâche tout rouge. Il dénonce
quand ils se font gronder par le gros groupe qui les « l’utilisation » de l’image de
finance ou la communauté qu’ils viennent d’of- sa fille disparue et juge « de
fenser. mauvais goût » le défilé
Après les attentats du 7 janvier, haute couture de Jean-Paul
beaucoup de maisons de haute cou- Gaultier en hommage à la
ture ont réagi au nom de la liberté, diva. « Personne ne nous a
de Karl Lagerfeld postant ses des- demandé la permission ou
sins sur Instagram à François-Henri proposé de faire une dona-
Pinault, président du groupe de luxe tion à la fondation qui vient
Kering (Gucci, Yves Saint Laurent…) en aide aux jeunes victimes
écrivant : « La liberté d’expression d’addictions, a souligné
est sacrée. Restons unis ! » avec un Mitch Winehouse. Nous ne
#FREEDOM blanc sur fond noir. nous attendions pas à voir
La liberté, c’est aussi le Belge Raf son image utilisée pour
Simons qui glisse dans le défilé Haute vendre des vêtements. »
Couture de la vénérable maison Dior La burqa de Hussein Cha-
des cuissardes en latex rouge et d’au- layan. Il y a 17 ans, le de-
dacieux manteaux de plastique trans- signer britannique d’ori-
parent. « Je voulais exprimer gine turque provoque le
quelque chose qui fasse sens mainte- scandale dans son défi-
nant, vu d’ici, d’un point de vue lé printemps-été 1998
d’aujourd’hui ; je voulais pour la intitulé Between. Vou-
Haute Couture et les femmes une lant évoquer la condi-
vision plus sauvage, plus sexuée, tion de la femme mu-
plus étrange et, sans doute, plus sulmane, il fait défiler
libérée. » six mannequins : la
Mais preuve que c’est à Paris première est complète-
que tout est permis, jeudi dernier, ment nue et porte juste
pendant la Semaine de la mode un loup noir, les sui-
masculine, le couturier améri- vantes sont peu à peu
cain Rick Owens a franchement couvertes de tissu noir
mis les boules aux dadames du jusqu’à la dernière, qui
premier rang : au milieu des disparaît sous une
pardessus croisés à larges revers, burqa. Chalayan est
quatre modèles facétieux por- toujours vivant.
taient une robe de bure large- Et aussi… Oscillant
ment ouverte à l’entrejambe, dé- entre messages pro-
voilant les moindres détails de leur gressistes et impairs
anatomie. Ce n’était pas un hom- de mauvais goût : les enga-
mage à Winnie l’Ourson – le seul hé- gements politiques en tout genre
ros qui ne porte pas de caleçon – mais (dernière en date, la Britannique
une envie de dévoiler « la virilité primi- Vivienne Westwood qui agrafe des
tive et l’essence de la masculinité ». Sur les « YES » sur ses créations pour l’in-
réseaux sociaux, le hashtag #DickOwens a dépendance de l’Ecosse), les pubs
rapidement fait son apparition, le diminutif Benetton dont le fameux patin
de Richard étant « Rick » ou « Dick », qui, en entre le curé et la nonne, signé Oli-
anglais, signifie… « bite ». viero Toscani début 1990, est inter-
Mais les défilés parisiens ont été le théâtre de dit pour outrage à l’Eglise et at-
beaucoup d’autres libertés, qui ont chaque fois teinte à la pudeur, les campagnes
fait scandale. Sans pour autant faire de morts. Sisley, marque française rachetée
Florilège. par le groupe Benetton en 1974, où
La collection Clochards de Galliano. Onze ans le photographe Terry Richardson
avant son affligeant dérapage, John Galliano veut instille zestes de drogue et de por-
saluer dans sa collection printemps-été 2000 nographie, le cliché de Grace
pour la maison Dior « l’ingéniosité que déploient Jones, rugissant nue dans une
les déshérités pour se vêtir », ces SDF qu’il croise cage sous l’objectif de Jean-Paul
le matin sur les bords de Seine quand il fait son Goude, qualifié d’« atteinte à la
jogging. En virtuose de la couture, il jongle avec dignité des femmes » par Yvette
gamelles en fer-blanc et papier journal. Tollé dans Roudy, ministre des Droits de la
la presse, gros succès commercial. femme dans les années 1980, les bi-
Les coiffes d’Indiens de Chanel. En décembre 2013, joux « esclaves » de Mango, les bas-
la maison de couture présente à Dallas son défilé kets « menottes » d’Adidas, ou les
des Métiers d’Art dans lequel Karl Lagerfeld rend signes tribaux que Nike avait utilisés
Les modèles hommage à l’Ouest américain. Mais deux manne- comme motifs et qui provoquèrent la co- Le couturier améri-
« libérés » de quins coiffées de parures de plumes provoquent la lère des habitants des îles Samoa… cain Rick Owens a
Raf Simons colère de la communauté amérindienne qui les Des couilles, oh oui, il y en a toujours eu ressenti une envie
pour Dior prin- qualifie de « caricature offensante ». Chanel répond dans la mode. Pas des plus fines, sans doute. de dévoiler « la
temps-été que cette collection est une célébration de la beauté Mais des molles, jamais. ■ virilité primitive et
2015, défilant du Texas et cette coiffe, « symbole de force et de cou- JULIE HUON l’essence de la
sur l’envoûtant rage, l’un des exemples les plus époustouflants de la masculinité ». © EPA.
« Wild is the
wind » de Nina
Simone, repris
par David
Bowie. © AFP.

31
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
32 LACULTURE
Shakespeare revisité par la danse
SCÈNES « Golden Hours (as you like it) » d’Anne Teresa De Keersmaeker au Kaai
La chorégraphe
réinvente son art
en faisant danser
Shakespeare.
Sans un mot prononcé,
on retrouve l’atmosphère
et les grands thèmes
de « As you like it ».
A
vant la création de Golden
Hours (As you like it), on
a beaucoup parlé de la
musique de Brian Eno qui a servi
d’inspiration à la chorégraphe
Anne Teresa De Keersmaeker et
donné son titre à cette nouvelle
création.
Après l’avoir vu, on se rend
compte que le sous-titre (As you
like it) est au moins aussi impor-
tant. C’est en effet la célèbre pièce
de Shakespeare qui constitue la
trame narrative du spectacle.
A l’entrée, chaque spectateur
reçoit un résumé de cette pièce en
cinq actes mêlant intrigues de
cour, travestissement (Rosalinde
chassée de la cour se déguise en
garçon), de poésie (Orlando,
l’amoureux de Rosalinde lui écrit
des poèmes enflammés) mais
aussi de redécouverte d’une sorte
de paradis perdu au cœur de la
forêt d’Arden.
Il est utile de lire ce court résu-
mé car par la suite, les seuls ex-
traits de la pièce projetés sur les
côtés de scène seront exclusive-
ment en anglais. Pour le reste pas
un mot. Ici, ce sont les corps qui
parlent et ils le font avec une
« C’est la voix qui donne une
expression humaine au texte »
OPÉRA Christophe Rousset à la Monnaie dans deux Händel
ENTRETIEN
u disque, il est souverain
A dans Lully mais il est tout
aussi à sa place avec les opéras de
Rameau, Händel, Gluck ou des
Napolitains. A la Monnaie, il re-
prend, avant Amsterdam, les
productions mises au point avec
Pierre Audi pour le théâtre de
Drottningholm, ce joyau ba-
roque situé dans le parc royal de
Stockholm. Nous en avons profi-
té pour faire le point avec lui sur
son approche du monde ba-
roque.
Comment expliquez-vous l’in-
croyable adéquation de vos
enregistrements d’opéras
baroques ?
Je crois que c’est un problème
de son. Au début de ma carrière
discographique, j’ai eu la
chance de travailler avec les in-
génieurs de Decca qui sont par-
venus, au disque, à faire ren-
trer un orchestre baroque dans
un salon. Ce fut également le
cas pour les enregistrements de
clavecin qui donnaient l’im-
pression d’être joués dans l’ap-
partement du discophile. Cet
équilibre a toujours été très im-
portant et c’est celui que j’essaie
aussi de retrouver dans une
salle de spectacle. Un spectacle
fonctionne s’il est rendu d’une
manière naturelle dans son
lieu de représentation.
Vos interprétations dégagent
un double sentiment de liberté
et de gourmandise ?
Sans doute mais il ne faut pas
non plus aller trop loin. Cer-
tains collègues abusent sans
doute de cette liberté, oubliant
les références aux traités et aux
techniques d’exécution que
nous a révélés la génération des
Leonhardt et autres Kuijken.
Au fond, ce n’est que par rap-
maestria éblouissante.
Explorant la proposition « My
talking is my dancing » (ma pa-
role est ma danse), Anne Teresa
De Keersmaeker et ses onze
jeunes interprètes ont longue-
ment travaillé en improvisant sur
les canevas rigoureux de la choré-
La transmission, le contact, l’idée même de communauté est au cœur du spectacle tout autant que l’étirement du temps. © HERMAN SORGELOOS
port à ces contraintes que l’on
prend une liberté. Il n’en va pas
autrement avec la projection
d’un alexandrin : vous pouvez
imaginer mille approches mais
il reste un alexandrin. Dans les
années 70, les croisés de l’inter-
prétation historique ont imagi-
né une série de références au ni-
veau du son, du rythme, de la
carrure. Notre génération y a
insufflé de la matière humaine.
Quelle a été la principale im-
pulsion de votre démarche ?
Ma passion pour la voix : c’est
elle qui donne une expression
humaine à un texte et qui crée
un drame. Elle est le véhicule
de ce qu’un interprète peut uti-
liser de son propre être pour
faire vivre un personnage.
Comment se fait-il que Lully
devienne aussi vivant sous
votre direction sans renoncer
à son carcan Louis XIV ?
Quand j’ai dirigé mon premier
Monteverdi à Amsterdam avec
Pierre Audi, il m’a dit : « A
l’opéra, c’est très simple. Il ne
faut pas s’ennuyer. Si l’ennui
apparaît, c’est que l’on ne sert
plus le texte. » J’ai appris de sa
dramaturgie que quelque chose
devait se passer lors de chaque
échange, fussent-ils des récita-
tifs. Et quand j’ai dirigé Le
Nozze di Figaro de Mozart, je
me suis rendu compte que
c’était exactement la même
chose.
Et dans Händel ?
Il faut faire la même chose
mais en s’inspirant d’une rhé-
torique esthétique. Händel
constitue un moment particu-
lier, cosmopolite, capable de
tout faire dire à une voix, avec
un engagement vraiment bel
cantiste.
graphe. Cet esprit d’improvisa-
tion se retrouve dans le spectacle
où chaque geste en entraîne un
autre, la transmission entre les
danseurs étant un élément mo-
teur du spectacle en même temps
qu’un de ses thèmes. De même
que le travail sur le temps.
Christophe Rousset est une
figure marquante de la musique
ancienne. © ERIC LARRAYADIEU.
Händel aime les univers
contrastés. Peut-on être plus
différent que « Tamerlano » et
« Alcina » ?
Ce sont en effet deux beaux
exemples de son incroyable di-
versité. Avec Tamerlano, les en-
jeux politiques et sociaux sont
sur scène. Mais le théâtre y a
une dimension racinienne qui
bouscule l’« opera seria » du
début du XVIIIe siècle. Avec Al-
cina, nous retrouvons le faste
de l’opéra à grand spectacle.
Mais la magie de l’héroïne
transcende une histoire finale-
ment assez commune : un hé-
ros quitte sa maîtresse pour re-
tourner à son devoir. Le sujet
est par contre magnifié par le
chatoiement des couleurs et
l’extraordinaire vocalité : nous
sommes dans un univers de la
volupté. Alcina est un tableau
d’un maître napolitain comme
Solimena, Tamerlano une aus-
tère gravure de Dürer. ■
Propos recueillis par
SERGE MARTIN
Christophe Rousset dirige « Tamerlano »
et « Alcina » à la Monnaie du 27 janvier
au 8 février. Réservation : 02 229 12 11
ou www.lamonnaie.be
La pièce dure un peu plus de
deux heures, le plus souvent dans
le silence. Invitation nous est
faite de pénétrer dans un autre
temps où les choses s’étirent, se
répètent, se déploient à l’infini.
Un monde où le geste a remplacé
le mot, où les corps utilisent
JOHANNES BAH KUHNKE
LISA LOVEN KONGSLI
TURIST
SNOW THERAPY
toutes leurs ressources pour nous
entraîner à leur suite, reconsti-
tuant les grandes lignes du récit
shakespearien pour mieux s’en
évader en de multiples digres-
sions chorégraphiques. Jamais
l’ensemble n’évoque la panto-
mime. Si on retrouve toutes les
UN CERTAIN REGARD
FESTIVAL DE CANNES
PRIX DU JURY
RUBEN ÖSTLUND
“Subtilement drôle
et grinçant”
(Didier Stiers, Le Soir)
www.lumiere.be
étapes et moments forts du récit,
la danse cherche moins à racon-
ter de manière littérale qu’à nous
faire ressentir un monde, un état
d’esprit, une atmosphère, des
questionnements, des senti-
ments.
Du coup, la pièce se révèle être
une des plus radicales de la cho-
régraphe. Une des plus exi-
geantes aussi, tant pour les dan-
seurs que pour les spectateurs. A
la fois incroyablement roman-
tique et dépouillée jusqu’à l’os.
Une pièce à la fois
incroyablement
romantique
et dépouillée jusqu’à l’os
Il arrive que l’on se perde dans
cette forêt d’Arden mais si on ac-
cepte le voyage, le déploiement
du temps et la main tendue par
des danseurs qui à plusieurs re-
prises s’installent parmi le public,
on finit toujours par s’y retrouver.
Grâce notamment à cette fa-
meuse musique de Brian Eno,
puissamment diffusée en début
de soirée puis surgissant de
temps en autre, en live, interpré-
tée par le danseur Carlos Garbin
et l’un ou l’autre de ses comparses
avec une simple guitare, un ac-
cordéon fugitif et des voix nues et
bouleversantes de fragilité li-
vrant des versions déchirantes de
« St Elmo’s Fire » ou « I’ll come
running ». ■
JEAN-MARIE WYNANTS
Jusqu’au 31 janvier au Kaaitheater,
www.kaaitheater.be, www.lamonnaie.be.

UN FILM DE
28 / 01
32

« L’art ne doit pas être engagé »
CINÉMA « The Voices » de Marjane Satrapi en avant-première à Bozar
La dessinatrice et cinéaste Marjane Satrapi
sort des sentiers battus avec « The Voices »,
son quatrième long-métrage.
Un film inclassable qu’elle définit
comme « transgenre ».
Rencontre.
A
vec son regard noir et son
autorité naturelle, Mar-
jane Satrapi impres-
sionne. Reine de la BD passée
par la peinture, elle se consacre
maintenant au cinéma. Son des-
tin est assez extraordinaire. Née
à la fin des années 60 en Iran, elle
est issue d’une famille
aristocratique de Téhé-
ran. Enfant, elle vit les
conséquences du
contexte politique de son
pays d’origine avec les
restrictions des libertés
individuelles notam-
ment. C’est une des rai-
sons pour lesquelles ses parents
l’envoient étudier en Autriche
alors qu’elle n’a que 14 ans. Elle
reviendra ensuite en Iran, où elle
étudiera aux Beaux-Arts, avant
de repartir pour Strasbourg où
elle fera les Arts déco.
Son talent est révélé au grand
public grâce à Persepolis, sa
bande dessinée autobiogra-
phique, à la fois témoignage his-
torique et réflexion sur l’identité
et sur l’exil. Traduite en une ving-
taine de langues, elle sera égale-
ment adaptée au cinéma. Un film
qui a participé à sa reconnais-
sance en tant qu’artiste puisqu’il
a obtenu le prix du jury du Festi-
val de Cannes 2007 et les Césars
du meilleur premier film et de la
meilleure adaptation en 2008.
Malgré le thème grave de Per-
sepolis, Marjane Satrapi ne se
voit pas comme une artiste enga-
gée. « Il faut rester modeste sur la
capacité que les artistes ont à
changer le monde. Pour
moi, l’art ne doit pas être
engagé. La plupart du
temps, l’art engagé, c’est
comme des tracts : on le lit
puis on le jette. C’est sou-
vent de la propagande aus-
si. Oui, j’ai des valeurs et
j’ai défendu des choses,
avec Persepolis par exemple.
Mais j’ai envie de faire d’autres
choses dans la vie ! » Attristée
par les événements de Charlie
Hebdo, elle pense toutefois qu’il
faut cesser de faire reposer au-
tant d’espoirs sur les artistes. « Il
faut vraiment remettre l’artiste à
sa place dans la société. Il ne faut
pas s’attendre à ce que les artistes
fassent bouger les choses. Sou-
vent, ils ne peuvent rien faire.
Dans Bowling for Columbine,
Marilyn Manson explique qu’on
l’accuse d’être responsable des
meurtres qui ont eu lieu dans un
lycée. Mais si la musique pouvait
changer quelque chose, le monde
Jerry (Ryan Reynolds), est étonnant en tueur en série hors des réalités. © D.R.
devrait être rempli d’amour car
c’est le sujet de 99 % des chan-
sons. »
« J’ai envie
de me surprendre »
Constamment dans l’innova-
tion et dans la recherche, Mar-
jane Satrapi a maintenant décidé
de se consacrer à la réalisation.
« J’ai envie de faire des choses
différentes. Rien n’est calculé. Si
je voulais être riche, j’aurais fait
un Persepolis 5 ! J’ai envie de
faire des choses où j’arrive à me
surprendre. » Et c’est ce qu’elle
fait avec The Voices, son qua-
trième long-métrage projeté en
première belge ce mardi à Bozar.
The voices, c’est l’histoire de
Jerry (Ryan Reynolds), un beau
et gentil garçon, qui derrière ses
airs d’ange cache de véritables
démons. Pas tout à fait seul dans
sa tête, il entretient une relation
avec Mr. Whiskers, son chat ma-
léfique, et Bosco, son chien fi-
dèle. Le premier fait tout pour le
convaincre qu’il est un tueur en
série, le second tente de le main-
tenir sur le droit chemin…
« J’ai réalisé ce film avec beau-
LACULTURE 33
LESBRÈVES
coup de plaisir. II m’a permis
d’explorer des parties de mon cer-
veau que je n’ai jamais explorées.
J’aime les défis. Je suis quelqu’un
qui fonce : je suis comme une voi-
ture, j’avance, mais je n’ai pas de
marche arrière. » En résulte un
film complètement inclassable.
Perturbant et jouissif à la fois. ■
GAËLLE MOURY
Infos pratiques : The Voices, ce mardi,
20 h, au Palais des Beaux-Arts (Salle M) ;
Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles.
Prix : entre 8 et 10 €.
Le film sortira en salles le 11 mars.

33
Le Soir Mardi 27 janvier 2015
CINÉMA
Beau palmarès belge au Fipa
Alors que la série flamande
« Marsman » a remporté
deux prix au festival interna-
tional de programmes audio-
visuels (Fipa) de Biarritz, la
production belge franco-
phone s’y est également dis-
tinguée. Du côté des docu-
mentaires, le film Rwanda, la
vie après de Benoît Dervaux et
André Versaille, qui donne la
parole à des femmes tutsies
violées par des génocidaires
rwandais, a ainsi remporté le
Prix Télérama ainsi que le Prix
du public. Réalisé par Olivier
Masset Depasse, le téléfilm
Sanctuaire, retraçant l’histoire
de l’ETA, a quant à lui obtenu
le Fipa d’Or du scénario origi-
nal ainsi que le Fipa d’Or de la
meilleure interprétation fémi-
nine pour Juana Acosta. Sanc-
tuaire sera diffusé sur Be TV
en mars prochain. (b.)
ÉDITION
173 dessinateurs
pour un album hommage
à « Charlie Hebdo »
Un album multi-éditeurs en
hommage au journal Charlie
Hebdo et aux victimes des
attentats du 7 janvier, réalisé
par 173 dessinateurs de
presse et auteurs de bandes
dessinées, sortira le 5 février.
Intitulé La BD est Charlie, il
rassemble 183 dessins. Parmi
les auteurs : les Français
Blutch, Manu Larcenet, René
Pétillon, Loïc Sécheresse,
Lewis Trondheim, Martin Vid-
berg, le Belge Philippe Ge-
luck, le Suisse Zep, l’Améri-
cain Robert Crumb ou encore
le Canadien Guy Delisle. (b.)

Le Soir Mardi 27 janvier 2015
34 LATÉLÉVISIONMARDI
10.15 Les petits meurtres
d’Agatha Christie Cinq petits
cochons. Téléfilm d’Eric Woreth
(Fr, 2011). Avec Antoine Duléry,
Marius Colucci, Julia Vaidis-
Bogard. 11.50 Télétourisme Le
jardin botanique de Meise 12.00
Les feux de l’amour 12.55 JT
13h 13.40 Diane, femme flic
Sous influence. Téléfilm de Marc
Angelo (Fr, 2003). Avec Isabel
Otero, Laurent Gamelon. 15.25
Cérémonie du 70e anniversai-
re de la libération d’Auschwitz
Emission spéciale en direct. 17.25
Alice Nevers, le juge est une
femme Blessures invisibles.
18.30 On n’est pas des pigeons
19.30 JT 19h30
20.15 The Voice Belgique
Divertissement. Présenté
par Maureen Louys,
avec la participation de Walid.
Blind audition (2/6).
La semaine dernière, Stanislas
avait remporté la plupart des
batailles, gonflant même son
équipe d’un duo. Chimène
s’était bien battue en arra-
chant deux talents des griffes
de Jali, qui avait quant à lui
accueilli deux candidats aux
voix séduisantes. BJ Scott était
repartie avec une seule voix,
gagnant la première bataille
avec Dounia, mais échouant,
pendant le reste de l’émission,
à essayer de s’accaparer des
talents. Les coachs progres-
sent dans leur quête du
meilleur interprète, cherchant
à constituer l’équipe gagnante,
non sans accrocs.
22.25 Suburgatory Série. Avec
Jeremy Sisto, Jane Levy, Ana
Gasteyer. Ryan : le retour. Geor-
ge vit très mal sa rupture avec
Dallas. Il se laisse aller, au
grand dam de Tessa. Inquiète
pour lui, elle demande l’aide du
père de George, Emmett. 22.50
Chacun son territoire.
6.35 TFou 8.30 Téléshopping
9.25 Une histoire, une urgen-
ce 10.25 Au nom de la vérité
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.55 Les feux
de l’amour 15.15 Les enfants
du péché  : nouveau départ
Téléfilm de Karen Moncrieff
(USA, 2014). Avec Heather Gra-
ham, Rose McIver, Wyatt Nash.
17.00 Quatre mariages pour
une lune de miel 18.00 Bien-
venue au camping 19.00 Le
juste prix 20.00 Journal 20.45
C’est Canteloup
20.55 Person of Interest
Série. Avec Jim Caviezel,
Michael Emerson, Taraji P
Henson. La traversée de New
York (Saison 3, épisode 9/23).
Reese et Carter prennent la
direction du siège du FBI pour
livrer Alonzo Quinn aux auto-
rités. Finch les prévient alors
que la Machine vient de déli-
vrer le numéro de Reese.
Simmons a aussitôt donné son
signalement à tous les poli-
ciers corrompus... 21.45 Le
syndrome du survivant (épisode
10/23). Patrick Simmons est
en fuite, poursuivi par le FBI et
les Russes. Reese, grièvement
blessé, et Shaw cherchent
aussi à le localiser. 22.35
La fille du consul (Saison 2, épi-
sode 3/22). Alors que Finch
doit apprendre à cohabiter
avec son nouveau colocataire,
la machine désigne la fille d’un
candidat à l’élection présiden-
tielle au Brésil.
23.30 Almost Human Série.
Jacques a dit  : «Meurs  !». Alors
que Kennex et Dorian s’enga-
gent dans une course contre la
montre pour retrouver un tueur
en série, l’androïde souffre
d’une défaillance technique
importune. 0.15 Vous êtes ici.
1.10 Le créateur. 2.00 Sexbots.
10.20 La boutique 12.00 Top
Models 12.35 Pour ou contre
13.00 RTL info 13 heures 13.40
Face à face Invités  : Xavier Dis-
keuve, Christelle Cornil, pour le
film «Jacques a vu». 14.00 Le
cadeau de la vie Téléfilm de Nick
Castle (USA, 2000). Avec Brid-
get Fonda, Albert Finney. 15.30
Raising Hope Cérémonie de
renaissance. Fenêtre sur arrière-
cour 16.15 Les reines du shop-
ping Ronde, sexy et stylée 17.15
Un dîner presque parfait
Semaine spéciale à Annecy 18.30
Septante et un 19.00 RTL info
19 heures 19.45 Enquêtes La
nuit de la Saint-Sylvestre
20.20 Body of Proof
Série. Avec Henry Ian Cusick,
Dana Delany, Mark Valley.
La loi du Talion
(Saison 3, épisode 5/13).
Alors qu’elle travaille avec
Tommy sur deux meurtres qui
semblent être le travail d’un
justicier, Megan rencontre un
psychologue spécialiste du
deuil. Au moment où sa mère
a décidé de vendre la maison
familiale, le praticien lui propo-
se de l’aider à résoudre ses
problèmes résultant du suicide
de son père... 21.10 Matriochka
(épisode 6/13). Kate soupçonne
un diplomate ukrainien, ren-
contré lors d’une soirée et avec
lequel elle a passé la nuit,
d’être impliqué dans le meur-
tre d’une jeune fille.
22.05 The Americans Série.
Avec Matthew Rhys, Keri Russell,
Noah Emmerich. L’équilibre de la
terreur. Phillip et Elizabeth sont
chargés de protéger des scien-
tifiques américains d’une ten-
tative d’assassinat. Stan et le
FBI recherchent eux aussi le
même tueur. Grannie, enfin,
révèle à Elizabeth ce qui s’est
passé entre Phillip et Irina à
New York. 22.55 La planque.
6.35 Télématin Spécial 70 ans
de la libération des camps d’Aus-
chwitz-Birkenau 9.10 Des jours
et des vies 9.35 Amour, gloire
et beauté 10.00 C’est au pro-
gramme 11.00 Motus 11.30
Les Z’amours 12.05 Tout le
monde veut prendre sa place
13.05 Journal 14.00 Cérémo-
nie internationale du 70e anni-
versaire de la libération d’Aus-
chwitz Emission spéciale en
direct. 18.15 Pyramide 18.50
N’oubliez pas les paroles
20.00 Journal
20.50 Jusqu’au dernier :
la destruction des juifs d’Europe
Documentaire de William Karel,
Blanche Finger (2015). Au cœur
de la nuit (3/8).
En juin 1940, après avoir atta-
qué la Norvège et le
Danemark et conquis la
Belgique et les Pays-Bas, l’Al-
lemagne nazie occupe Paris.
Avec la défaite française, la
propagande nazie contre les
juifs s’intensifie. En juin 1941,
les armées allemandes entrent
sur le territoire soviétique. Les
pogroms se multiplient. 21.40
La mort en face (4/8). Les Juifs
d’Europe de l’Est sont en train
de disparaître dans les fusilla-
des de masse, alors que ceux
d’Allemagne et d’Autriche
commencent à être déportés.
22.35 Jusqu’au dernier  : la
destruction des juifs d’Europe
Documentaire de William Karel,
Blanche Finger (2015). La solu-
tion finale (5/8). La déportation
bat son plein  : ceux qui survi-
vent au voyage sont conduits
dans les chambres à gaz. 23.25
Les disparus Le cours de la
guerre est en train de pencher
en faveur des Alliés, et les
armées du IIIe Reich reculent ;
Himmler ordonne d’effacer
toute trace du génocide.
9.00 C’est vous qui le dites
10.45 Tout le monde veut
prendre sa place 11.30 Plus
belle la vie 12.00 Un gars, un
chef 13.05 Une saison au zoo
13.30 Bienvenue chez nous
14.15 Rookie Blue Mea Culpa.
15.00 L’école est finie. 15.45 Un
enfant à vendre Téléfilm de
Michael Feifer (USA, 2011). Avec
Emmanuelle Vaugier, Scott Elrod,
Corbin Bernsen. 17.15 Un gars,
un chef 18.10 Tout le monde
veut prendre sa place 19.00 Le
15’ 19.25 Plus belle la vie
20.00 Un gars, un chef
20.25 Quand l’arrivée d’un
enfant bouleverse la famille
Documentaire (2012).
Sabine et Anthony, parents
d’un petit garçon de 9 mois,
ont eu la surprise de découvrir
que Sabine attendait des tri-
plés. Pendant sa grossesse,
Edwige a pris 38 kilos, qu’elle
n’a pas réussi à perdre après la
naissance. Elle ne fait plus
aucun effort pour son mari.
Angélique, 24 ans, est maman
d’un petit Lucas, 4 ans, et vit
entourée de sa mère
Francesca, de son beau-père et
de son petit frère, Maximilien,
7 ans. Tout irait pour le mieux
dans cette tribu si chacun
savait rester à sa place.
21.50 La télé de A @ Z Famille
royale 22.30 Le 12 minutes
22.50 Le Dan Late Show Invi-
tés  : Jali, Joëlle Scoriels, Xavier
Diskeuve, Natalia Doco. 23.35
Crash Série. Avec Dennis Hop-
per, Jocko Sims, Brian Tee. Chapi-
tre 17. Ben et Anthony se ren-
dent au club de sport où Cassie
travaillait et où elle a été
retrouvée morte. Ils espèrent
recueillir des indices mais sont
reçus par Wesley Thigpen,
l’avocat qui défend les intérêts
de l’établissement. 0.25 Bou-
cle de la nuit
6.00 EuroNews 6.45 Ludo
9.10 Dans votre région 10.50
Midi en France Depuis Villard-
de-Lans 12.00 Le 12/13 12.55
Météo à la carte 13.50 Un cas
pour deux Excès de vitesse.
14.55 Questions au gouverne-
ment Depuis l’Assemblée natio-
nale 16.10 Des chiffres et des
lettres 16.50 Harry 17.30 Slam
18.10 Questions pour un
champion 19.00 Le 19/20
20.00 Tout le sport 20.20
Plus belle la vie
20.50 Famille d’accueil
Série. Avec Virginie Lemoine,
Christian Charmetant,
Samantha Rénier. Des coups
à prendre (Saison 13, épisode
7/8).
Sonia est placée chez les
Ferrière car on soupçonne ses
parents de maltraitance.
Marion découvre que Sonia
pratique la boxe et qu’elle est
harcelé à l’école... 21.45
Otages (Saison 13, épisode 8/8).
Longtemps otage de coupeurs
de route en Afrique, Simon est
rapatrié et hébergé chez les
Ferrière. Bientôt, son père est
libéré, mais Simon lui en veut.
22.35 Famille d’accueil Série.
Avec Virginie Lemoine, Christian
Charmetant, Smaïl Mekki. Justice
(Saison 11, 4/12). Marcus a
voulu pousser Jules du pont
mais est tombé. Blessé, il prend
conscience des conséquences
possibles de son geste. Il cher-
che à se faire pardonner. 23.35
Soir 3 0.00 Couleur de
peau  : miel Film d’animation de
Jung, Laurent Boileau (Fr/Belg,
2012). Jung, un enfant coréen
adopté par une famille belge
avant ses 5 ans, grandit entouré
d’amour mais assailli, de plus
en plus, par mille et une ques-
tions. 1.15 Votre télé et vous
1.40 Couleurs outremers
cl u b
9.00 Le shopping 15.40 Mon
oncle Charlie Doucement et de
façon circulaire. 16.05 Arabes-
que L’épreuve du testament.
16.50 JAG Conduite inappro-
priée. 17.40 NCIS  : enquêtes
spéciales Recherche mari déses-
pérément. 18.25 Ma sorcière
bien-aimée Serena cherche un
mari. 18.50 Ghost Whisperer,
Melinda entre deux mondes
L’élue. 19.35 Les Simpson Moe
n’en loupe pas une.
20.25 Sexes faibles !
Comédie de Serge Meynard
(Fr, 1992). Avec Valérie
Lemercier, François Cluzet,
André Wilms. 1h30.
Fonctionnaire en poste à Paris,
le timide Sébastien Sébastian
est nommé médiateur dans un
conflit opposant le maire d’un
village provençal et ses admi-
nistrés. La raison de la franche
discorde : le tracé du futur
TGV. L’édile, Gilles La
Chesnaye, voit déjà miroiter
les belles indemnités que lui
vaudra le saccage de sa pro-
priété familiale, cependant
que les villageois, sa femme
en tête, véritable propriétaire
des lieux, lui résistent farou-
chement. Maud La Chesnaye,
très aigrie, souhaite d’ailleurs
le divorce. Elle tente de sédui-
re Sébastien, rapidement
dépassé par la tournure que
prennent les événements.
Mais grâce à un habile chan-
tage, Gilles parvient à rallier le
médiateur à sa cause...
22.05 Fauteuils d’orches-
tre Comédie dramatique de
Danièle Thompson (Fr, 2006).
Avec Cécile de France, Valérie
Lemercier, Albert Dupontel. Une
jeune provinciale débarque à
Paris et croise le destin d’une
actrice, d’un concertiste et
d’un fils de bonne famille.
23.55 Casino
13.35 C’est pas sorcier Les
Pygmées, les génies de la forêt
14.05 Drôle de trip 14.20 Un
gars, une fille 15.50 Mandari-
ne & Cow 15.55 La famille
Delajungle 17.05 Ninjago 17.55
Les lapins crétins  : invasion
18.30 Une saison au zoo 20.35
Le point quotidien
20.50 Envoyés
très spéciaux
Comédie de Frédéric Auburtin
(Fr, 2009). Avec Gérard Lanvin,
Gérard Jugnot, Omar Sy. 1h35.
Un journaliste et son ingénieur
du son, censés être en Irak
pour un reportage, travaillent
en réalité depuis un apparte-
ment de Barbès, en plein Paris.
22.15 Le nom des gens
Comédie de Michel Leclerc (Fr,
2010). Avec Sara Forestier, Jac-
ques Gamblin, Zinedine Soualem.
Un quadragénaire jospiniste et
une bouillante militante de
gauche mêlent leurs origines et
leur histoire dans un amour qui
les révèle à eux-mêmes.
15.05 Bande de mangoustes
15.35 Cuba 16.35 La route des
oliviers 17.30 C à dire ?! 17.45
C dans l’air 19.00 C à vous
20.15 Entrée libre
20.35 Enquête de santé
Magazine de la santé. Présenté
par Michel Cymes et Marina
Carrère d’Encausse, avec la par-
ticipation de Benoît Thévenet.
Ces très chères mutuelles.
Invités : Marianne Binst, Brigitte
Dormont, Guillaume Sarkozy,
Christian Saout.
Complémentaires santé : inégali-
tés assurées ? Comment choi-
sir sa mutuelle ? Et quelles
sont les pratiques de ces
acteurs majeurs de la santé ?
Les remboursements ne sont-
ils pas souvent dérisoires au
regard des cotisations, éle-
vées ? Enquête et décryptage.
22.20 C dans l’air 23.25 Entrée
libre 23.45 Loin du monde
Rendez-vous à Ittoqqortoormiit
17.45 On n’est pas que des
cobayes  ! 18.35 Chroniques
d’en haut Haut-Doubs, la dou-
ceur de vivre 19.00 OpinionS  :
MR 19.30 JT traduction ges-
tuelle 20.05 Les Niouzz (tra-
duction gestuelle) 20.10
Matière grise express Chirur-
gie du biceps 20.30 JT 19h30
21.05 Nine
Comédie musicale de Rob
Marshall (USA/Ita, 2009). Avec
Daniel Day-Lewis, Marion
Cotillard, Penélope Cruz. 1h50.
Dans les années 1960.
Ecartelé entre les multiples
femmes de sa vie, un réalisa-
teur italien réputé ne parvient
pas à terminer le scénario de
son prochain film.
23.00 Qatar... les dieux du
foot sont tombés sur la tête
Documentaire de Sylvain Pak
(2014). Le 2 décembre 2010, le
président de la FIFA annonce
que le Qatar accueillera la
Coupe du Monde 2022  : dès
lors, les suspicions de corrup-
tion vont bon train.
15.45 Friends Trois épisodes.
16.55 Gossip Girl Deux épiso-
des. 18.25 Urgences Contact
visuel. 19.15 Les mécènes.
20.05 Rambo III
Film d’action de Peter
MacDonald (USA, 1988). Avec
Sylvester Stallone, Richard
Crenna, Marc de Jonge. 1h40.
Rambo reprend du service
pour sauver son instructeur et
père spirituel, fait prisonnier
en Afghanistan par les
Soviétiques au cours d’une
mission.
21.40 Rambo II : la mission
Film d’action de George P Cosma-
tos (USA, 1985). Avec Sylvester
Stallone, Richard Crenna, Charles
Napier. Après avoir purgé une
peine de cinq ans de prison, le
soldat John Rambo est renvoyé
au Viêtnam par ses supérieurs
pour repérer des camps de pri-
sonniers américains.
9.30 Chroniques d’en haut Les
Portes du Soleil, le ski sans fron-
tières 10.05 Faits d’hiver 11.00
Le journal 11.15 Tout le monde
veut prendre sa place 12.00
Les p’tits plats de Babette
12.30 Le jardin extraordinaire
Le pays de l’éléphant roi 12.55
Questions pour un champion
13.30 Journal (RTBF) 14.00
Cérémonie internationale du
70e anniversaire de la libéra-
tion d’Auschwitz mission spé-
ciale en direct. 18.00 64’, le
monde en français, 18.50 L’in-
vité 19.05 Epicerie fine La sole
19.35 Tout le monde veut
prendre sa place 20.30 Jour-
nal (France 2)
21.00 Clandestin
Téléfilm d’Arnaud Bédouet
(Fr, 2010). Avec Yann Ebongé,
Nassim Boutelis, Aude Konan,
Julie Gayet. 1h30.
Salif, un Africain de 18 ans, est
envoyé par ses parents à la
recherche de son frère aîné
qui vit à Paris et qui ne donne
plus de nouvelles. S’il ne le
retrouve pas, il devra se subs-
tituer à lui et travailler afin de
soutenir financièrement sa
famille. Il a pour seul viatique
une photo de son frère.
22.30 Journal (RTS) 23.05
Pêcheurs de sable Documen-
taire de Michel Brent (2013). Au
Mali, près de Bamako, des
hommes gagnent leur vie en
«pêchant du sable» à 5 ou 10
mètres de profondeur ; ren-
contre avec Amadou Tanappo,
17 ans. 23.55 Négociation, qui
veut sauver le climat  ? Docu-
mentaire. Des sociologues,
politologues et des étudiants
de Sciences-Po font une
reconstitution de la Conféren-
ce de Copenhague de 2009 :
plongée dans les coulisses.
0.45 Le journal Afrique
16.50 Un dîner presque par-
fait Semaine à Paris  : spécial
blogs 18.00 The Gates Bien plus
qu’un endroit où habiter... 18.45
Les Marseillais à Cancún 19.20
Touche pas à mon poste !
21.05 La France
a un incroyable talent
Divertissement. Présenté
par Sandrine Corman et Alex
Goude, avec la participation
de Sophie Edelstein, Gilbert
Rozon et Dave. Episode 4.
Les auditions continuent pour
les candidats inscrits. Parmi
les quelque 150 artistes qui
ont pu présenter leurs numé-
ros au jury, ce quatrième épi-
sode permet de découvrir la
famille Dornier, dont les mem-
bres composent un groupe de
pop rock. Andréa, passionné
d’arts martiaux, présente un
numéro de capoiera, tandis
que Raffi, totalement autodi-
dacte, propose une perfor-
mance piano/chant.
22.35 Touche pas à mon
poste ! 0.20 Shopping
15.05 Alice Nevers, le juge est
une femme La loi du marché.
16.50 Section de recherches
Rescapé. 17.45 Accident de par-
cours. 18.50 Monk Monk dans le
noir. 19.45 Monk passe à la télé.
20.50 Columbo
Téléfilm d’Alan J Levi (USA,
1991). Jeux d’ombres. Avec Peter
Falk, Dabney Coleman, Cheryl
Paris. 1h30.
Columbo cherche à confondre
un célèbre avocat qui a assas-
siné sa compagne, une
ancienne star du rock qui
menaçait de révéler des
secrets compromettants.
22.25 Columbo L’enterrement
de madame Columbo. Téléfilm de
Vincent McEveety (USA, 1990).
Après le tragique assassinat de
son épouse, le lieutenant
Columbo n’a plus qu’une idée
en tête : retrouver le meurtrier
pour que justice soit rendue.
8.25 The Leftovers Solace For
Tired Feet. 9.20 Cairo. 10.15
Cloud Atlas Science-fiction
d’Andy et Lana Wachowski et
Tom Tykwer (USA/All, 2012).
Avec Tom Hanks, Halle Berry,
Jim Broadbent. 13.00 Dead
Man Down Thriller de Niels
Arden Oplev (USA, 2013). Avec
Colin Farrell, Noomi Rapace,
Dominic Cooper. 14.50 Tip
Top Comédie de Serge Bozon (Fr,
2013). Avec Isabelle Huppert,
Sandrine Kiberlain, François
Damiens. 16.35 Abus de
faiblesse Drame de Catherine
Breillat (Fr, 2013). Avec Isabelle
Huppert, Kool Shen, Laurence
Ursino. 18.15 Grace Court
métrage (USA, 2011). VO. 18.35
L’effet papillon 19.15 Le grand
journal 19.55 Les Guignols de
l’info 20.05 Le grand journal
20.25 Le petit journal
20.55 Metro Manila
Thriller de Sean Ellis (GB, 2013).
Avec Jake Macapagal, Althea
Vega, John Arcilla. 1h40.
Une famille philippine décide
de mener une vie meilleure à
Manille. Le père devient agent
de sécurité, un travail difficile
dans cette ville corrompue.
22.50 Fruitvale Station
Drame de Ryan Coogler (USA,
2013). VO. Avec Octavia Spen-
cer, Michael B Jordan, Chad
Michael Murray. A San Fran-
cisco, un ancien délinquant
veut prendre un nouveau
départ. Le soir du Nouvel An
2009, à la station de métro
Fruitvale, il voit son destin bas-
culer. 0.10 Captain Ameri-
ca  : le Soldat de l’hiver Film
d’action d’Anthony et Joe Russo
(USA, 2014). Avec Chris Evans,
Hayley Atwell, Scarlett Johans-
son. Steve Rogers, alias Captain
America, est confronté au
redoutable le Soldat de l’Hiver.
34
10.25 Escapade gourmande
11.20 Les aventures culinaires
de Sarah Wiener dans les
Alpes 12.05 360°-GEO 12.50
X:enius 13.20 Arte journal
13.35 Cherchez Hortense
Comédie dramatique de Pascal
Bonitzer (Fr, 2012). Avec Jean-
Pierre Bacri, Kristin Scott Tho-
mas, Isabelle Carré. 15.15 Voya-
ge aux Amériques 15.40
Contes des mers 16.25 Le
mystère Atlit Yam 17.20
X:enius 17.45 Voyage aux
Amériques 18.15 Les trésors
de l’Asie du Sud-Est 19.00 La
route des sommets 19.45 Arte
journal 20.05 28 minutes
20.45 Thema - Adieu, thon,
bar, saumon !
20.50 Thema - La fin
du poisson à foison ?
Documentaire de Jutta Pinzler,
Mieke Otte (2014).
Enquête sur la face sombre de
l’industrie de la pêche et sur la
chaîne de responsabilités éco-
nomiques et politiques à l’ori-
gine de ce désastre.
21.55 Thema - Heureux
comme un poisson dans l’eau
Documentaire de Frank Diede-
richs (2014). L’aquaculture, pré-
sentée comme une alternative
«durable» aux ravages de la
pêche intensive, ne se révèle
pas moins nocive  : enquête,
notamment, au Chili. 22.45
Guerre de l’ombre au Sahara
Documentaire de Bob Coen, Eric
Nadler (2013). Derrière les opé-
rations militaires menées par la
France et les Etats-Unis sur le
continent africain, se joue le
contrôle des ressources
qu’abrite ce territoire. 23.35
Débat 23.45 Destruction.
Documentaires d’Emil Weiss.
Auschwitz, premiers témoi-
gnages 1.05 Criminal Doctors
Auschwitz 2.00 Sonderkom-
mando Auschwitz-Birkenau
14.15 One Man and his
één Campervan 14.45 Wild at
Heart 15.30 Hostages 16.10 Clips
16.35 De topcollectie van... 17.05
Little Paris Kitchen, Cooking with
Rachel Khoo 17.35 Buren 18.00 Het
Journaal 18.15 Dagelijkse kost 18.30
Blokken 19.00 Het Journaal 19.40
Iedereen beroemd 20.10 Thuis
20.35 Hallo televisie 21.15 Beste
vrienden 22.10 Bart & Siska 22.55
Het Journaal 23.15 Hostages 0.05
Dagelijkse kost 0.20 Iedereen
beroemd 0.45 Journaallus
Ketnet 10.25 Nellie & Cezar
10.35 Kleine Einsteins
11.05 De kleine Robbe 11.15 Trollen
van Troy 11.25 Kleine handen in
een grote oorlog 11.50 W 817 12.20
De dodelijkste 60 12.50 En daar-
mee basta ! 13.25 Robbedoes en
Kwabbernoot 13.55 De avonturen
van Bibi & Tina 14.20 Masha en de
beer 14.40 Musti 14.50 Nellie &
Cezar 15.00 Pieter konijn 15.10 Mike
de ridder 15.20 Kleine Einsteins
15.40 Tip de muis 15.50 De wereld
rond met Kaatje 16.00 De Smurfen
16.25 Prinsessia 16.40 Samson &
Gert Winterpret 16.55 Mega
Mindy 17.20 Andy’s Dino Avontu-
ren 17.35 Super 4 17.45 Ghost Roc-
kers 18.00 Karrewiet 18.10 Ghost
Rockers 18.25 Klaslokaal Abnor-
maal 18.45 Junior Musical : op weg
naar de première 18.55 Karrewiet
19.05 Top Gear 20.00
Canvas Terzake 20.40 Het voor-
deel van de twijfel 21.20 The
Newsroom 22.10 Reyers laat 22.55
Memotv 23.55 Canvaslus
VTM 16.15 America’s Funniest
Home Videos 16.40 David
17.15 Home and Away 17.45 VTM
Nieuws 18.00 De Keuken van Sofie
18.20 Valkuil 19.00 VTM Nieuws
19.55 Familie 20.35 De Waarzeg-
gers 21.35 Telefacts 22.25 Crème de
la crème 23.15 Valkuil 23.50 House,
M.D. 0.40 Q-Music
2BE 19.25 The Middle 19.50
Modern Family 20.15 The
Big Bang Theory 20.35 Bad Ass
Policier de Craig Moss (USA,
2012). VO. Avec Danny Trejo,
Ron Perlman, Charles S Dutton.
22.20 Enemy at the Gates
Film de guerre de Jean-Jacques
Annaud (USA/All/GB, 2001).
VO. Avec Jude Law, Ed Harris,
Joseph Fiennes.
Vier 17.55 Smakelijk ! 18.10 Cold
Case 19.05 The Mentalist
20.00 Hondenpatrouille 20.30
50 First Dates Comédie sen-
timentale de Peter Segal (USA,
2004). VO. Avec Adam Sandler,
Drew Barrymore, Rob Schneider.
22.20 The Good Wife 23.20 CSI :
New York 0.10 Smakelijk 
 Le Soir Mardi 27 janvier 2015

LATÉLÉVISIONMARDI 35
LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
L’histoire, c’est tendance
Nul ❍

LES FICTIONS
PROGRAMMES Les chaînes dressent une haie d’honneur à l’histoire
Le public, pas seule-
Nine ★★★
ment âgé, plébiscite
le genre.
« Il y a l’effet commé-
moration, popularisation
et émotion », analyse
Nicolas Baygert.
« Il y a une offre sur- CHIFFRES
abondante sur les deux
guerres mondiales »,
384.000
C’est la moyenne
Une comédie musicale avec reconnaît le responsable d’« Apocalypse –
Marion Cotillard inspirée d’un des documentaires Première Guerre mon-
film culte de Federico Fellini. Le de la RTBF. diale », diffusé sur La
réalisateur Rob Marshall a aussi Une en mars dernier.
convaincu Daniel Day-Lewis,
246.000
Q
Penélope Cruz et Nicole Kid- u’on zappe sur la télé
man de pousser la chanson- belge ou française, diffi- C’est le nombre de
nette ! Le tout dans une atmo- cile de passer à côté des téléspectateurs qui ont
sphère « so sixties ! ». programmes histo- suivi les deux premiers
La Trois, 21 h 05 riques. Le genre est forcément numéros de « Sur les
revenu sous les feux des projec- traces de… », présenté
Clandestin ★★ teurs avec les commémorations par Jean-Louis Lahaye
Un téléfilm touchant sur un des deux guerres mondiales, sur La Une.
mais pas seulement. Chez nous,
91.000
jeune Maghrébin qui rejoint
clandestinement la France pour la RTBF a surtout fixé un rendez-
retrouver son frère dont il n’a vous consacré à l’histoire chaque C’est la moyenne des
plus de signe de vie. vendredi depuis un an. D’abord téléspectateurs qui ont
TV5 Monde, 21 h avec « Retour aux sources » en regardé « Retour aux
deuxième partie de soirée, mais Déjà diffusée sur la RTBF, la série « Jusqu'au dernier » est également proposée ce mardi soir sources » avec Élodie
LES ÉMISSIONS aussi en début de soirée avec sur France 2. © D.R. de Sélys, le vendredi
« Sur les traces de » et des docu- soir depuis le mois
Jusqu’au dernier : mentaires diffusés dans la foulée gens, et pas seulement le public tisfaite des rendez-vous d’his- RTBF, « l’histoire passionne aus- septembre.
la destruction des Juifs de « C’est du Belge ». « De fait, plus âgé. Nous sommes claire- toire du vendredi. Les récents si les jeunes ». Mais pourquoi cet
d’Europe ★★★ l’approche du documentaire en ment dans une mission de service « Sur les traces de… » ont pas- engouement ? « On observe de-
prime time est de plus en plus public. » sionné une moyenne de 246.000 puis quelques années une nou- surenchère : « Je reconnais qu’il
courante chez nous, tout comme Si l’histoire s’écrit avec un téléspectateurs, un score légère- velle forme d’émission qui tente y a une trop grande offre autour
les documentaires d’histoire en grand H sur le petit écran, c’est ment plus élevé que d’habitude à de populariser l’histoire, analyse des deux guerres mondiales. C’est
général, confirme François Tron, parce que le public est deman- cette heure-là, alors que la case Nicolas Baygert, spécialiste des un peu l’effet de l’œuf et de la
directeur des programmes de la deur. Du côté des audiences, la « Retour aux sources » s’avère sa- médias. Je pense en premier lieu poule. Vu que les audiences ne
RTBF. L’histoire passionne les RTBF s’estime globalement sa- tisfaisante pour la RTBF. « Nous à Stéphane Bern et “Secrets d’his- sont pas démenties, des boîtes de
pensions que les programmes toire”. D’un autre côté, il y a un productions françaises conti-
SUR LA RTBF historiques, en particulier les effet de commercialisation de nuent de décliner des sujets sur ce
commémorations, finiraient par l’histoire. Comme d’autres mé- thème. Et vu que la RTBF achète
La Seconde Guerre mondiale en début de soirée lasser, admet Elodie de Sélys, dias, la télévision a de plus en beaucoup de documentaires en
La RTBF consacrera ces prochains mois de nombreux rendez- présentatrice de « Retour aux plus tendance à profiter d’un an- France, nous n’avons parfois pas
vous dans le cadre des 70 ans de la Libération. A compter du sources ». Mais à partir du mo- niversaire pour parler d’un évé- d’autres choix. Si l’offre était plus
27 février, le service public diffusera durant quatre vendredis ment où le téléspectateur se sent nement. Ce double phénomène large, la RTBF proposerait sans
d’affilée une série documentaire intitulée « La face cachée ». concerné, même si l’histoire n’est accentue le foisonnement du doute une plus grande diversi-
Après la RTBF, c’est au tour de Déjà retransmise sur la chaîne D8 en France, cette série dévoile pas belge, il reste intéressé. » Et genre à l’écran. Sans oublier la té. » A noter que le créneau de
France 2 de diffuser ce docu- quatre thématiques liées à la Seconde Guerre mondiale (le comme le constate le responsable dimension émotionnelle, qui va l’histoire reste toutefois l’apa-
mentaire historique qui com- Débarquement, la Libération…) à travers le destin extraordi- des documentaires à la RTBF au-delà du pur fait historique. Le nage du service public. « Même
mence en juin 1940, l’Alle- naire de personnages anonymes. « Ces destins extraordinaires Marc Bouvier, « l’audience ne public âgé se sent encore lié à cer- s’il y a visiblement un intérêt du
magne nazie occupe Paris. La seront expliqués à travers des images de fiction et des témoi- faiblit pas, même quand les su- tains événements tandis que public, nous préférons aborder
chaîne publique propose six des gnages. Ils seront mis en parallèle avec des faits historiques et des jets sont un peu difficiles, comme pour les jeunes, les émissions l’histoire de manière occasion-
huit épisodes à la suite ! images d’archives », confie Marc Bouvier. Au début du mois de sur les camps de concentration. » d’histoire à tendance populaire nelle. Nous ne comptons pas dé-
France 2, 20 h 50 mai, la RTBF diffusera par ailleurs un grand documentaire inti- Cette bonne santé de l’histoire en apportent un côté didactique cliner un rendez-vous fixe sur
tulé « La dernière année ». Toujours dans le cadre de la Se- télé se vérifie également du côté qu’il n’y a pas forcément à l’histoire prochainement », af-
La Fin du poisson conde Guerre mondiale, le service public mobilisera le 8 mai des chaînes françaises, comme l’école. » firme le directeur des pro-
à foison ? ★★ prochain toutes ses antennes pour célébrer la journée de la avec Stéphane Bern sur France 2 Mais comme l’admet Marc grammes de RTL, Stéphane Ro-
Documentaire allemand sur les Libération. ou Franck Ferrand sur France 3. Bouvier, responsable des docu- senblatt. ■
conséquences de la pêche in- G.B. Et comme le confirme la mentaires à la RTBF, il y a une GERY BRUSSELMANS
tensive qui fait des ravages en
mer depuis des dizaines d’an-
nées. En Afrique, la pêche illé- LESBRÈVES
gale prive les petits exploitants TÉLÉSUBJECTIF
de leurs moyens de subsis- AUDIENCES GERY BRUSSELMANS de révolution, parlons plutôt d’in- rouge en la personne de Martin pétillants et good-lookings, ont
tance, tandis que de nom- Carton pour « Face au novations au menu. D’abord avec Volkaerts, du restaurant « L’aman- enchaîné les épreuves au cours
breuses entreprises imposent à juge » sur RTL « TOP CHEF » : un jury coiffé de trois nouvelles dier » à Genval. Enjeux, suspense, d’une mécanique d’un concours
leurs employés des conditions
de quasi-esclavage.
Dimanche soir, RTL-TVI
diffusait le premier épisode LE PLAT MANQUAIT toques (seul Jean-François Piège
fait office de doyen), beaucoup plus
maîtrise, technique, personnalités
fortes, plaisir des yeux, tout y était
toujours aussi bien huilé mais
forcément réchauffé. Normal, on
Arte, 20 h 50 de sa série reportage « Face DE PIMENT proche des candidats aux four- comme la saison passée ! Mais connaissait le menu. Ce qui était
au juge ». Le programme a neaux et surtout plus pédagogue quand on déguste le même plat annoncé hier comme « la nouvelle
The Voice Belgique ★★ permis à la chaîne de réali- De la poire belle Hélène aux pâtes pour les gourmands devant leur chaque jour, même quand il sort saveur en télé » fait presque office
Deuxième Blind Audition. ser une audience record carbonara revisitées, les gourmets écran. Côté casting, signalons d’une cuisine étoilée, il perd forcé- aujourd’hui de bon plat à réchauf-
Stanislas restera-t-il le chou- dans cette case horaire avec ont salivé hier devant la nouvelle surtout un candidat amateur (sé- ment de sa saveur. Et c’est ce qu’il fer au micro-ondes. L’assiette était
chou des talents ? près de 570.000 téléspecta- fournée de « Top chef », sixième du lectionné via concours) parmi les s’est passé avec « Top chef » au savoureuse, certes, mais manquait
La Une, 20 h 15 teurs (29.6 % de parts de nom. La même, « mais en mieux », quinze cuisiniers en herbe et, coco- cours de cette première soirée. Nos pour cette première soirée d’un
marché). C’est mieux que la assurait la chaîne RTL. Plutôt que rico, un ambassadeur noir-jaune- quinze candidats, toujours aussi certain « Waw » !
série « Under the Dome »
diffusée juste après en
prime time (532.000, 29 % 

pdm.).
LA LOTERIE Signalons aussi le très beau
score du « Jardin extraordi-
Pick 3 Tirage du 26/01 naire » qui a réuni 435.000
amateurs de belles images NUMERICABLE.BE     02 226 52 00
8 1 2 de la nature sur La Une.

50%
AB3
Un nouveau look
Keno Tirage du 26/01 à partir du 2 février
Nouvel habillage et logo + Jusqu’à 50€ TV
2 8 14 23 27 retouché pour AB3 à partir de VOD offerts**
du 2 février. La troisième NET
30 32 38 39 45 chaîne du pays a fait appel
à l’agence française Télévi-
+ Activation et
46 47 48 49 52
sion qui se cache derrière SUR LES PACKS PENDANT 2 MOIS* installation offertes*** TEL
57 60 62 63 66 les visuels de « Téléfoot »,
« Le petit Journal » et le
La Loterie nationale signale que les lots inférieurs à
look de la chaîne de la TNT
1.000euros sont payables dans les centres Lotto/Joker française NT1, similaire à Offre réservée aux nouveaux clients particuliers selon zone géographique et éligibilité technique. (*) Bénéficiez de 50 % de réduction sur le prix du pack 3P Extra ou Max pour une durée de 2 mois. Offre valable pour toute nouvelle souscription à un pack 3P Extra ou
à partir du lundi. Ces résultats sont donnés sous réserve. Max entre le 01.01.2015 et le 15.03.2015. (**) Offre de remboursement différée réservée aux nouveaux clients particuliers, jusqu’à 50€ remboursés sous forme d’avoir sur la deuxième facture et sur les consommations VOD (vidéo à la demande) pour toute souscription
Les résultats définitifs seront disponibles dans votre celui d’AB3. (M.B.) à un pack 3P Extra ou Max entre le 01.01.2015 et le 15.03.2015. (***) Frais d’installation et d’activation d’une valeur de 150 € offerts. Voir conditions sur www.numericable.be
centre Lotto/Joker.

35
Le Soir Mardi 27 janvier 2015

36 LACULTURE

Demis Roussos
a rendu
sa tunique
Le chanteur grec est mort ce week-end à Athènes.
Il laisse une voix, quelques tubes. Et un incroyable look.
a Grèce n’en finit décidément tard. Car dès ses premières apparitions garnie de tragédien grec contrastent

L pas de tourner les pages de son

histoire. A l’heure précise où le
parti Syriza arrive aux portes du
pouvoir, en espérant mettre un
terme durable aux années d’austérité et
de capitalisme sauvage, c’est un véri-
table patriarche du patrimoine culturel
grec qui vient de tirer sa révérence, ce
week-end à Athènes. Demis Roussos,
qui souffrait d’un cancer de l’estomac,
du pancréas et du foie, avait 68 ans. Il
n’était, pour l’anecdote, pas vraiment du
bord du parti d’extrême gauche, confiait
sa fille Emily, ce lundi matin.
Sa disparition ramène à un temps que
les moins de vingt ans, et même les
moins de trente ans, ne peuvent pas
connaître. Un temps où la pop, mâtinée
d’orgues vaporeuses mimant le psyché-
délique, pouvait parfois coucher avec la
« musique folklorique » – qu’on n’appe-
lait pas encore world music – et donner,
le cas échéant, naissance à une créature
hybride : la variété internationale.
L’un des ambassadeurs du genre avait
alors pour nom Demis Roussos, en
quelque sorte petit frère de Nana Mous-
kouri, et le moins que l’on puisse écrire,
c’est que le métissage musical dont se
revendiquait ce garçon, né à Alexandrie
en 1946, se traduisait surtout par un
look, aussi étrange que sacrément bâ-
télévisuelles, à 20 ans avec le groupe
Aphrodite’s child (et aux côtés de Van-
gelis Papathanassiou), Demis Roussos
propose sur scène un curieux mélange
vestimentaire, qui tient à la fois de la
tradition et de la modernité. Avec lui,
c’est un peu comme si le yéti avait croisé
avec des ponchos colorés, des tuniques à
fleurs et autres robes de grand-mère,
souvent kitsch, chutant sur une paire de
bottes en cuir noir. On
pense dans le désordre à
Dalida, au gourou d’une
secte de l’Apocalypse, De la pluie
la route de Conchita Wurst. aux Bee Gees ou à
quelque petit-cousin de et des larmes
Avec le chanteur à la voix d’or, ce bon vieux Cro Ma- Naissance. Le 15 juin 1946
c’est un peu comme gnon. à Alexandrie, où il passe
si le yéti avait croisé la route Demis Roussos était les quinze premières années
de Conchita Wurst une star planétaire. de sa vie.
L’exotisme de ses dé- Le succès. Après des débuts
Biberonné à la musique via l’église or- buts, qui coïncide avec musicaux en 1963 avec
thodoxe d’Alexandrie, où il chanta du- les événements de mai le groupe The idols,
rant cinq ans comme jeune soliste, De- 68, se transforma au dé- Demis Roussos rencontre
mis Roussos semble avoir fait autant, si- but des années 70 (et le succès au sein du groupe
non plus pour la mode que pour la mu- particulièrement en Aphrodite’s child.
sique… même s’il faut reconnaître que 1973, durant laquelle il Premier tube en 1968
sa voix de ténor cassée et fouettée à la place cinq chansons au (« Rain and tears »),
sauce tzatziki fit beaucoup pour la re- haut des charts) en véri- suivi de bien d’autres,
nommée de chansons qu’il transforma table popularité, et en solo à partir de 1971.
en incroyables tubes (« Rain and même en triomphe Son dernier album
tears », « Forever and ever », « Quand je commercial. Demis paraît en 2009.
t’aime », « Les murs de poussière »…) Roussos, qui vendit tout
Dès la fin des années soixante, jus- au long de sa carrière
qu’au milieu des années quatre-vingt, près de 60 millions de disques, n’était
Demis Roussos incarne cet homme à pas peu fier de le dire : « Andy Warhol
l’ADN viril, qui s’avance en brandissant possédait un exemplaire de notre disque
les apparats généralement dévolus à la 666 dans sa discothèque. » ■ Demis Roussos vendra tout au long de sa carrière près de 60 millions de disques.
féminité. Sa barbe épaisse et sa toison NICOLAS CROUSSE © D. R.

LAPETITEGAZETTE
650 millions d’internautes Un petit rhino est né Des rames de métro… … pour héberger les poissons
en Chine
La plus belle Une rhinocéros a donné la vie à un Dixit Jeter d’énormes carcasses métal- 2.500 rames de métro ont été re-
La Chine compte aujourd’hui près petit au zoo de Copenhague, au « Les bandes dessinées ne seront liques dans les fonds marins ne groupées pour cette initiative. La
de 650 millions d’internautes, se- Danemark. La naissance s’est dé- jamais aussi tarées semble a priori pas très écolo- structure est rapidement coloni-
lon l’organisme gouvernemental roulée dans le plus grand calme. que ceux qui aiment ça. » gique… Pourtant, depuis trois ans, sée par les moules, les crevettes
CNNIC, soit la plus importante Le bébé pèse aux alentours de GEORGES WOLINSKI la Ville de New York balance des et les crabes qui attirent des es-
population d’utilisateurs du web 50 kilos. Le rhinocéros est une des rames de métro le long de la côte pèces sous-marines comme le bar
au monde. C’est 30 millions de espèces les plus menacées au américaine, entre le Delaware et noir, les tautogas ou encore les
plus qu’en 2013. Est incluse dans monde. (rtl.be) Filmés la nuit par un drone la Caroline du Sud, pour devenir flets. Ces derniers devraient faire
ce chiffre toute personne ayant Expérience très désagréable pour l’habitat de millions de poissons. venir dauphins et thons. (rtl.be)
utilisé le web au moins une fois un couple de Saint-Nicolas-Waes.
© REPORTERS.

ces six derniers mois. La Chine Chevalier d’Australie Alors que le couple était monté se
abrite un énorme marché de l’e-
commerce et le web a été utilisé
Le prince Philip, époux de la reine
Elisabeth II d’Angleterre, a été fait
coucher, il a réalisé qu’un drone le
filmait par la fenêtre de la
Le cercueil de Cervantes retrouvé ?
par des citoyens pour dénoncer Miss Colombie, Paulina Vega, chevalier de l’ordre d’Australie chambre. Une fois repéré, le Des chercheurs ont annoncé lundi avoir trouvé un cercueil portant les
les abus du gouvernement, une 22 ans, mannequin et étudiante lundi par le Premier ministre aus- drone a été récupéré un peu plus initiales MC dans le cadre des fouilles destinées à localiser la tombe
préoccupation pour le Parti com- en commerce, a remporté di- tralien Tony Abbott, au grand dam loin par un individu en camion- du célèbre écrivain espagnol Miguel de Cervantes (1547-1616). Les
muniste au pouvoir. Pékin main- manche le 63e concours de Miss de l’opposition locale qui l’accuse nette blanche. « Il s’agit sûrement restes du cercueil en bois ont été découverts dans la crypte d’un
tient un contrôle étroit sur l’inter-
Univers, organisé à Doral, près de de passéisme. Tony Abbott a an- de cambrioleurs qui inspectent de la couvent madrilène parmi d’autres cercueils. Les ossements mis au
net, bloquant les sites jugés politi-
Miami, en Floride. Elle est la se- noncé lundi, jour de la fête natio- sorte certaines maisons pour mieux jour appartiennent à plusieurs personnes, mais les chercheurs es-
quement sensibles grâce à un sys- conde Colombienne à remporter nale, qu’Elisabeth II avait accepté commettre leurs méfaits », a jugé la timent qu’il est très probable que le corps de Cervantes ait bien été
tème de censure surnommé le le titre, après Luz Marina Zuluaga, sa recommandation que le duc femme. (7 sur 7) déposé dans le cercueil portant les initiales MC. Les scientifiques s’at-
« Great Firewall of China ». (afp)en 1958. La couronne de diamants d’Edimbourg soit élevé au titre le tellent maintenant à identifier les restes de l’écrivain. Cervantes est
a été remise à la gagnante par la plus honorifique du pays. (afp) mort dans la misère et a été inhumé sur le domaine du couvent situé
Vénézuélienne Gabriela Isler, qui Derniers jours ! dans le quartier de la vieille ville où l’écrivain habitait. (dpa)
Une première en FWB ! avait remporté le trophée l’an MLB solde tout à prix incroyables:
L’EPFC lance un nouveau cursus passé. Miss Etats-Unis et Miss Rose & Van Geluwe costumes, vestons, blazers,
en soirée et samedi qui permettra Ukraine complètent le podium. Démarque de -30% à -70% sur les pantalons, parkas, manteaux, Tigre et singes… … congelés
aux futurs diplomés de trouver Près de 90 jeunes femmes collections de vêtements hiver vestes de chasse, lodens, Deux hommes ont été arrêtés au Les singes sont particulièrement
rapidement un emploi : concouraient pour ce titre. La can- hommes & dames. vestes autrichiennes, jupes, etc. Vietnam alors qu’ils transpor- recherchés au Vietnam car consi-
le Bachelier en vente. didate belge Annissa Blondin, 2 av. de Tervuren, 1040 Bxl. Les plus grandes marques taient les carcasses congelées dérés comme un mets rare. De
Séances d’information 22 ans, ne faisait pas partie des Parking privé de 9h30 à 18h30. soldées. Parking gratuit. d’un tigre et de trois singes. La po- leur côté, les tigres sont souvent
les 23 et 30 janvier 2015. quinze finalistes présélectionnées Fermé le lundi. 89, av. de Tervueren, 1040 Bxl. lice a découvert chez eux cinq utilisés pour la production de mé-
Intéressé ? www.epfc.eu (28 samedi soir par le jury. (afp) Tél. 02-735.78.00 (34 Tél. 02-734.50.95. (55 autres singes et 140 kg de tigre. dicaments traditionnels. (dpa)



Hommes

SOLDES de - 50 % à - 80 %
Dames
de - 50 % à - 90 %
Avenue de Tervuren, 2 - 1040 Bruxelles
Parking privé de 9h30 à 18h30
Tél. 02 735 78 00 GRAND DESTOCKAGE
www.roseetvangeluwe.be Valable jusque fin Janvier 2015

36