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vu par Ricardo Trogi Page E 1 nourrir les papillons Page D 6 l’air de Vive la rose Page A 7
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LA MÉMOIRE DE
La trêve de LA G RANDE G UERRE
Gaza vole
en éclats Là où tout
Bain de sang à Rafah
LAURENT LOZANO
SAKHER ABOU EL OUN
a commencé
à Gaza
La France se souvient de la
première « guerre totale ». Un
L a guerre dans la bande de
Gaza, où les hostilités
étaient censées s’arrêter à la
conflit qui annonce le siècle
faveur d’une trêve, est repartie le plus meurtrier de l’Histoire.
de plus belle depuis vendredi
avec un nouveau bain de sang Éclatait il y a cent ans ces jours-ci la Pre-
pour les Palestiniens à Rafah,
où un soldat israélien a proba- mière Guerre mondiale, un conflit qui allait
blement été capturé. faire sur quatre ans 20 millions de victimes.
Au moins 107 Palestiniens Qu’en reste-t-il aujourd’hui en France, en
ont été tués et plus de 350 bles- Allemagne, au Québec ? Premier d’une série
sés depuis vendredi à Rafah
lors des opérations militaires de quatre textes.
israéliennes qui ont suivi la dis-
parition dans le secteur de CHRISTIAN RIOUX
cette localité du sud de la Correspondant
bande de Gaza d’un sous-lieute- à Paris
nant israélien probablement
fait prisonnier, selon les se-
cours locaux.
Dans la nuit de vendredi à sa-
L ors des premiers combats d’août 1914 au-
tour du village de Mangiennes à la frontière
belge, les fantassins français montèrent à l’as-
medi, au moins 35 Palestiniens saut en pantalon rouge garance, du nom de
ont été tués à Rafah lors de trois cette plante qui produit un rouge visible à des
raids de l’aviation israélienne. mètres à la ronde. Exactement comme en
Quinze des victimes, dont cinq 1870 ! De plus, les officiers qui mènent leurs
enfants âgés de 3 à 12 ans, fai- hommes à la mitraille ne se
saient partie de la même famille couchent pas face à l’ennemi.
dont la maison a été détruite, a Ce qui provoquera une vérita-
précisé le chef des services de ble hécatombe dans le com-
secours, Ashraf al-Qodra. mandement français.
Auparavant, cinq corps de « Les soldats français n’ont
Palestiniens ont été découverts pas encore compris que la
vendredi dans la soirée sous
les décombres de bâtiments à
guerre a radicalement changé
de nature, dit l’historien Mi- -
Rafah, tandis que deux autres chel Laval. Ils mènent une
guerre napoléonienne classique
VOIR PAGE A 8 : TRÊVE avec des of fensives à décou-
ver t. » Un peu comme s’ils
Lire aussi › Perspectives. étaient sur les plaines d’Abraham.
Le triple non des Gazaouis. L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie le
L’armée de l’État hébreu 1er août, à la France le 3. « Honneur », « devoir »,
et la loi. Page B 2 « sacrifice », « patrie », tels sont les mots qui
résonnent à l’esprit des milliers de conscrits
Libre opinion. Au cœur de l’été, français qui accourent de toute la France vers
la guerre... 1914-2014. la frontière allemande. « C’est presque inimagi-
Page B 4 nable aujourd’hui, mais on ne va pas à la guerre
AGENCE FRANCE-PRESSE à reculons, explique l’auteur de Tué à l’ennemi.
Carte postale colorisée montrant un fantassin français prêt à monter à l’assaut en pantalon rouge garance, du nom de
cette plante qui produit un rouge visible à des mètres à la ronde, au début de la Première Guerre mondiale en 1914. VOIR PA GE A 8 : MÉ MOIR E
A UJOURD ’ HUI
Voyage au cœur +++++
TIME OUT NEW YORK
+++++ +++++
de la citoyenneté active LE MONDE
Imaginer et vivre nos espaces collectifs autrement, voilà le défi que se lancent des centaines UNE EXPÉRIENCE UNIQUE TANT POUR LES
de Québécois chaque jour. En marge des structures établies, ces « supercitoyens » bousculent
leur milieu respectif pour tenter de changer le monde tous ensemble.
ACTEURS QUE POUR LES CINÉPHILES! »
TANYA LAPOINTE, LE TÉLÉJOURNAL
FLORENCE SARA
Livres › La série esti- G. FERRARIS
ACTUALITÉS
Revenu Québec
réclame 3,3 millions
à deux sociétés
de la construction
LISA-MARIE GERVAIS lesquels on réclame des
amendes minimales de près
.ca 50 %DE
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Claude Bouchard Drummondville, Sainte-Hyacinthe, Saint-Hilaire, Beloeil, Deschambault, Berthierville, Joliette, Repentigny, Boisbriand, St-Sauveur, Sainte-Agathe, St-Bruno, Chambly, Candiac, Magog
L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4 A 3
VIRUS EBOLA
ACTUALITES
Principales dates
Les pays prennent de nouvelles précautions de l’épidémie
d’Ebola
L a Guinée, la Sierra Leone
et le Liberia, en proie au vi-
rus Ebola, ont décidé vendredi
des zones isolées se verra fournir
un soutien matériel », a précisé
M me Daraba au terme de ce
22 mars: L’épidémie de
fièvre hémorragique qui sé-
vit dans le sud de la Guinée
d’imposer un cordon sanitaire sommet, en présence de la est due au virus Ebola et a
autour de l’épicentre de l’épi- ministre ivoirienne de la Santé, fait au moins 59 morts.
démie, une zone située à leur Raymonde Goudou Coffie. 31 mars: Deux cas de fiè-
frontière commune, lors d’un « Les services de santé dans vre Ebola confirmés au
sommet régional à Conakry. ces zones seront renforcés pour Liberia (OMS).
La directrice de l’Organisa- que le traitement, le dépistage 26 mai: La Sierra Leone
tion mondiale de la santé et le traçage des contacts puis- annonce son premier cas
(OMS), Margaret Chan, parti- sent être réalisés efficacement », confirmé.
cipant à la réunion, a pour sa a-t-elle indiqué. 21 juin: Un « relâchement »
part appelé à une mobilisation La réunion à Conakry visait à de la vigilance a provoqué
internationale contre Ebola, lancer un plan de 100 millions une « deuxième vague »
qui « avance plus vite » que les de dollars pour déployer des d’épidémie (OMS).
ef for ts pour l’endiguer, sous centaines de travailleurs huma- 25 juillet: Le Nigeria
peine de « conséquences catas- nitaires supplémentaires afin de annonce le premier cas
trophiques », dont l’augmenta- renforcer les quelques centaines d’Ebola sur son sol. Le
tion des risques de contamina- déjà sur le terrain, et améliorer lendemain, les autorités
tion hors de la région. la prévention et la détection de placent tous les ports et
Signe de l’inquiétude d’une cette fièvre hémorragique. aéroports en alerte.
propagation mondiale, le Une réunion d’urgence se 30 juillet: Le Liberia, qui a
président américain, Barack tiendra le 6 août pour « évaluer déjà clos une partie de ses
Obama, a annoncé que cer- les implications internationales frontières, ferme ses
tains invités au sommet États- de l’épidémie ». « Les pays écoles.
Unis–Afrique de Washington touchés ont fait des ef for ts 31 juillet: La Sierra Leone
la semaine prochaine seraient extraordinaires et pris des décrète l’état d’urgence
soumis à des examens. Et la mesures extraordinaires. Mais pour 60 à 90 jours.
compagnie aérienne Emirates les besoins créés par Ebola en
a suspendu à partir de samedi Afrique de l’Ouest dépassent vos Agence France-Presse
ses vols vers Conakr y, invo- capacités », a dit Mme Chan.
quant « la sécurité des passa- CELLOU BINANI AGENCE FRANCE-PRESSE
gers et des équipages ». Les pays émettent leurs Un sommet à Conakr y, en Guinée, s’est tenu vendredi pour lancer un plan augmentant le nombre de wealth, à Glasgow, a été mis en
Les présidents guinéen, restrictions travailleurs humanitaires déployés sur le terrain et augmentant les mesures de prévention. quarantaine et a subi des exa-
Alpha Condé, sierra-léonais, « Je tiens toutefois à rassurer mens médicaux, mais les tests
Er nest Bai Koroma, et libé- les Canadiens : le risque pour le L’Italie, les États-Unis et plu- délivrance de permis de travail citoyens américains sont une se sont révélés négatifs et il a
rienne, Ellen Johnson Sirleaf, Canada est très faible », a sieurs pays ont déconseillé aux r essor tissants sier ra- préoccupation primordiale », a pu prendre le départ jeudi.
ont décidé de « se concentrer déclaré le Dr Gregor y Taylor, vendredi à leurs ressortissants léonais, guinéens et libériens. assuré le département d’État Un autre cycliste sier ra-
sur les régions frontalières qui administrateur en chef adjoint tout voyage « non nécessaire » dans un communiqué, faisant léonais, Mohamed Tholley, ne
comptent pour plus de 70 % de de la Santé publique du Ca- en Sier ra Leone et leur ont Deux Américains état du rapatriement de ses s’est pas présenté jeudi au dé-
l’épidémie » qui a fait plus de nada, dans une déclaration sur recommandé d’éviter la rapatriés deux ressortissants avec l’aide part d’une course à laquelle il
700 morts depuis le début de l’éclosion d’Ebola en Afrique Guinée et le Liberia. La diplomatie américaine a des centres américains pour le devait par ticiper, a révélé le
l’année, a annoncé Hadja publiée par l’Agence de la Le Liban, dont plus 20 000 ci- annoncé vendredi qu’elle rapa- contrôle et la prévention des Telegraph. Tholley, compa-
Saran Daraba, secrétaire exé- santé publique du Canada. Le toyens vivent dans les trois triait d’Afrique de l’Ouest deux maladies (CDC). gnon de chambrée de Sesay,
cutive de l’Union du fleuve pays a néanmoins recom- pays touchés, a annoncé ven- Américains infectés par le vi- aurait dispar u par crainte
Mano, regroupant ces trois mandé aux voyageurs cana- dredi avoir pris des mesures de r us Ebola, qui seront placés Aux Jeux du d’être contaminé.
pays et la Côte d’Ivoire. diens d’éviter autant que possi- dépistage auprès des compa- en quarantaine une fois de re- Commonwealth
«Ces zones seront isolées par la ble les zones af fectées par gnies aériennes et de ses am- tour aux États-Unis. Un cycliste sierra-léonais par- Avec Associated Press
police et l’armée. La population l’épidémie du virus Ebola. bassades sur place, ainsi que la « La sécurité et la sûreté des ticipant aux Jeux du Common- Agence France-Presse
LA CITOYENNETE ACTIVE
Chacun de leur côté ou tous ensemble, des citoyens de partout au Québec repensent leur espace de vie pour le remanier à une échelle humaine. Sans compter leur temps, en y mettant toute leur énergie, ces « super-
citoyens » proposent des solutions de remplacement aux structures établies. Parfois en bousculant les conventions, souvent sans demander la permission à qui que ce soit, ils envahissent les lieux communs pour en
révéler le potentiel. Le Devoir en a rencontré quelques-uns pour comprendre ce qui se cache derrière ces bancs et ces plants éparpillés aux quatre coins de nos villes et villages. Portrait de ces nouveaux rêveurs.
JEAN-MICHAEL SEMINARO
De l’esplanade bétonnée du Village éphémère (ci-dessus) à la friche verdoyante du Champ des possibles (photos de droite), des citoyens envahissent des lieux délaissés
et les transforment en espaces de vie collectifs.
« On se rend compte de plus en plus que, collectivement, on n’a plus le temps d’attendre. Que si on ne fait rien maintenant, certains lieux
seront encore en friche dans 50 ans.
»
Martin Paré, vice-président de l’Association des designers urbains du Québec
TEXTES DE FLORENCE
SARA G. FERRARIS
La cogestion Des élus
Une jurisprudence pour mieux rêver dans la marge
créative Le Champ des possibles est une
immense friche à l’état sauvage
Une coopération entre l’administration
et la société civile à Saint-Camille
L’urbanisme tactique, ou changer au sud des rails du Canadien Pacifique et à Saint-Basile-le-Grand
le monde un coin de rue à la fois
S E
i de nombreuses initia- End se rencontre pour établir n 2015, les résultats tés mixtes, ces coops d’habita-
tives s’inscrivent en mar- quels rêves unissent les rési- d’une première expé- tion autogérées voient le jour.
C
hanger le monde, urbain du Collectif Le Banc ge des str uctures éta- dants du quar tier. Espaces rience de budget partici- En 2008, l’objectif d’augmen-
un coin de rue à la était à peine installé que, déjà, blies, un travail de concer t ver ts plus accessibles, loge- patif se concrétiseront à Saint- ter sa population de 10 %, fixé
fois, c’est le pari que les passants se l’appropriaient. permet parfois d’amener plus ments sociaux, mobilier ur- Basile-le-Grand, cette petite par la municipalité au début du
se donnent chaque « Les gens aiment pouvoir mar- loin cer tains rêves citoyens. bain, tout est mis sur la table, ROXANNE DÉSILETS-BERGERON ville de moins de 20 000 habi- siècle, est dépassé.
jour les adeptes de cher d’un bout à l’autre de la Les dif férents projets lancés avec l’idée de bâtir un lieu de Le 7 juin dernier, dans le cadre de l’événement 100 en 1 jour, un tants sur la rive sud près de Près de 15 ans après la fu-
l’urbanisme tactique. Que ce rue, s’asseoir ici, jaser là, af- par le Centre d’écologie ur- vie plus agréable. Le Champ labyrinthe éphémère a été déployé sur une parcelle du terrain du Montréal. Lancée par l’appareil neste prédiction, le petit vil-
soit en disséminant des bancs firme Jean-Philippe Simard, du baine de Montréal (CEUM) en des possibles se trouve alors au siège social international du Cirque du Soleil. politique avec le soutien du lage d’environ 525 habitants
de bois dans la ville ou en dessi- collectif de Québec. C’est une sont de bons exemples. Et cœur de leurs revendications. Centre d’écologie urbaine de compte plus de 25 comités et
nant une traverse piétonne manière de ramener la ville à cette collaboration est encore Montréal (CEUM), la question associations bénévoles légale-
éphémère à une intersection
dangereuse, ce concept consiste
à s’approprier l’espace public
pour en révéler les possibles.
l’échelle humaine. »
L’acupuncture urbaine
Très certainement dans l’air
plus judicieuse lorsqu’on parle
de rachat de terrain, d’expro-
priation et de zonage urbain.
« Les interventions comme
La valeur du lieu
Après des mois de travail, le
Comité dépose finalement un
cahier des charges au conseil
Rebâtir des ponts est toute simple : si vous aviez
200 000 $, que feriez-vous pour
la collectivité ? Invités à propo-
ser des idées tout au long de
ment constitués. À Saint-Ca-
mille, rares sont ceux qui ne
s’impliquent pas un peu.
« C’est cliché, mais la clé est
Sans attendre l’aval des struc- du temps, les exemples d’acu- celles de 100 en 1 jour [100 in- d’arrondissement du Plateau- l’été, les citoyens de 16 ans ou dans la collaboration, sou-
tures établies, presque toujours puncture urbaine pullulent aux ter ventions en une jour née Mont-Royal. « Ils occupaient L’événement 100 en 1 jour propose plus pour ront ensuite voter tient Olivier Brière, coordon-
sans se soucier de l’appar te- quatre coins de la planète. pour rendre la ville meilleure] déjà le Champ depuis des an- pour les projets qu’ils rêvent nateur de la Corporation de
nance des lieux assaillis, ces Ainsi, les administrations de créent un contre-pouvoir, con- nées, lance Caroline Magar, des interventions citoyennes de voir prendre vie. développement socioécono-
praticiens de la cité concréti- grandes villes du monde com- JACQUES NADEAU LE DEVOIR cède Isabelle Gaudette, du coordonnatrice du développe- Pour le directeur général de la mique. Est-ce parce que nous
A
sent des rêves urbains que bien me New York et Séoul ont, À l’angle des rues Drolet et Beaubien à Montréal, le Jardinet des mal-aimés of fre sa récolte aux CEUM. Mais c’est une étape. ment pour les Amis du Champ u milieu du boulevard forme d’une traverse piétonne Ville, Jean-Marie Beaupré, «l’ob- sommes un petit village et que
souvent la lourdeur du système elles aussi, décidé de mettre la résidants de Villeray depuis juin 2013. C’est primordial qu’elles inter- des possibles. En usant de Saint-Laurent, une hor- éphémère, de parcs occupés jectif premier est de s’attaquer à la les relations avec les élus sont
rendrait impossibles. main à la pâte et de s’adonner à pellent aussi le formel [pour leurs exper tises, ils ont docu- de de danseurs silen- par de délicats oiseaux de pa- culture et aux valeurs des gens. comme du bon voisinage ?
«On se rend compte de plus en l’urbanisme tactique. que des changements à long menté la valeur du lieu. » cieux avancent au r ythme pier ou de cabines télépho- Plutôt que de se contenter de venir Sans doute. Mais tous les vil-
COLLECTIF LE BANC plus que, collectivement, on n’a
plus le temps d’attendre, avance
le vice-président de l’Associa-
tion des designers urbains du
Une autoroute transformée
en parc national en Corée, des
pistes cyclables qui reprennent
leurs aises dans les r ues de
Des trottoirs garde-manger terme s’opèrent]. »
Le travail effectué autour du
Champ des possibles, cette im-
mense friche laissée à l’état sau-
Ce travail de moine aura
donné la crédibilité nécessaire
au Comité pour que la Ville dé-
cide d’acquérir le site afin de
d’une mélodie muette. Chacun
de leur côté, rendus sourds
par leurs écouteurs respectifs,
ils déambulent en harmonie
niques poétiques, les rêves
sont infinis. « Il faut donner as-
sez de place à l’individu et à
son individualité tout en s’assu-
faire une croix tous les quatre ans,
on leur demande de voir plus loin
et, surtout, on s’engage à réaliser
leurs propositions.»
lages du Québec ont cette force
de changement. »
Le Devoir
Québec (ADUQ), Martin Paré. Manhattan... Les projets à vage au sud des rails du Cana- le protéger et d’en changer le sous le regard curieux des rant qu’il fait partie d’un tout », L’occasion, donc, de rebâtir
Que si on ne fait rien mainte- l’étranger sont de plus en plus L’agriculture urbaine prend d’assaut le Québec dien Pacifique entre les rues zonage. passants. explique Juan Carlos Lon- les ponts entre les élus et la
nant, certains lieux seront en-
core en friche dans 50 ans.»
Consultations populaires
En mettant en lumière les
potentiels, ces inter ventions
égayent le quotidien et agis-
nombreux, mais demeurent en-
core assez marginaux au Qué-
bec. « On n’est pas encore beau-
coup, concède Jean-Philippe Si-
mard, mais l’idée, c’est de créer
des précédents. » Une sorte de
jurisprudence créative.
Q
ue ce soit par les hémérocalles qui cè-
dent la place aux plants d’aubergine ou
par les fines herbes qui lézardent les
surfaces bétonnées, l’agriculture urbaine prend
d’assaut le Québec. Alors que l’an dernier les
devantures gazonnées qui disparaissaient au
Si les Incroyables comestibles sont sans
doute les plus connus en raison de leur propen-
sion à s’étaler, de nombreuses inter ventions
agricoles poussent sans revendiquer la fameuse
étiquette. Le Jardinet des mal-aimés, cette par-
celle nourricière dans Villeray, est du lot.
Henri-Julien et De Gaspé, illus-
tre de manière quasi embléma-
tique le succès de la cogestion.
Longtemps destinée à devenir
une cour de voirie, elle a fait l’ob-
jet de pressions populaires pour
conserver son caractère unique.
En 2010, le Champ des pos-
sibles devient of ficiellement
un parc, et c’est sous l’œil at-
tentif de l’arrondissement et
des citoyens que ce bout de
nature en pleine zone urbaine
continue à vivre.
Au bout d’un moment, une
vieille dame s’approche d’un
des membres de la troupe im-
provisée, s’interrogeant sur la
démarche. Pour seule répon-
se, un casque d’écoute est dé-
posé sur sa tête. D’abord in-
dono, l’un des instigateurs de
la version montréalaise.
Plus encore, les inter ven-
tions doivent devenir des es-
paces de dialogue entre
ceux qui leur donnent vie et
avec ceux qui les voient s’in-
société civile, mais aussi de
réaliser l’ampleur du proces-
sus nécessaire pour que l’en-
veloppe budgétaire se trans-
forme en projets concrets. En
« impliquant les citoyens dans
la structure formelle », Isabelle
« Plutôt que
de se contenter
de venir faire
sent aussi à titre de consulta- profit de végétaux comestibles faisaient la man- Au milieu des années 2000, crédule, le visage de l’aînée se sérer soudainement dans Gaudette, du CEUM, souhaite
tions populaires. Le mobilier Le Devoir chette, il est de plus en plus courant de recon- Les premières pousses le Comité des citoyens du Mile- Le Devoir fend peu à peu d’un large sou- leur quotidien. qu’ils « deviennent les véritables une croix tous
naître le profil d’une tomate en bordure d’une C’est devant un manque à gagner flagrant — rire. Elle comprend. En voyant plus grand que acteurs du changement ».
rue passante. une saillie de trottoir vierge — que Jean Pascal,
Améliorer la ville
nature, les artisans de 100 en
Le village communautaire
les quatre ans,
Les Incroyables comestibles, mieux connus un résidant du quartier, a décidé en juin 2013 1 jour font tomber leurs pro-
sous leur appellation anglaise, Incredible Edi- de planter ses premières pousses. Depuis, tout Depuis deux ans, à raison pres limites et s’engagent Démographiquement en on demande aux
bles, sont nés d’un désir d’autonomie de la part un chacun est invité à mettre la main à la terre. d’une fois par année, les rues dans une idée beaucoup plus danger, le village de Saint-Ca-
des citoyens d’un petit village d’Angleterre. « La « On ne prétend pas nourrir le monde. L’idée, de Montréal sont envahies par large. « C’est l’exercice de sa ci- mille, dans les Cantons-de- gens de voir plus
crise économique faisait rage en Europe et les gens c’était surtout de montrer aux gens que c’était les inter ventions citoyennes toyenneté au jour le jour », pré- l’Est, a décidé au début des an-
cherchaient une façon de se réinventer», explique possible, lâche-t-il avec un sourire. Après, c’est à de 100 en 1 jour. Née de la ren- cise le jeune homme d’origine nées 2000 de se prendre en loin et, surtout,
Nancy Vallée. Jardinière par intérêt, un peu par tout le monde ! » contre d’étudiants de Bogotá colombienne. main afin d’éviter la disparition.
passion, beaucoup pour faire des gestes poli- Apanage des grands centres, l’agriculture ur- et de Copenhague, cette jour- Car, si on met beaucoup l’ac- Le pari : freiner l’exode vers les on s’engage
tiques au quotidien, elle a implanté le mouve- baine ? Que nenni. De Sherbrooke à Trois-Ri- née consacrée à la citoyenneté cent sur les actions elles-mê- grands centres et rendre la pe-
à réaliser leurs
»
ment sur le Plateau Mont-Royal à Montréal. vières en passant par Saint-Élie-de-Caxton et active se veut un moment où mes, le pari est qu’il y ait un tite bourgade assez attrayante
À la même époque, Richard Archambault, un Drummondville, on retrouve de plus en plus de 100 rêves ou plus se concréti- déclic, que le participant s’ac- pour renverser la vapeur. Pour
autre pouce vert déjà impliqué dans l’aménage- rhubarbe et de cerises de terre hors des sen- sent pour améliorer la ville. tive en tant que citoyen. « Il y arriver, l’ensemble de la po- propositions
ment de la ruelle derrière chez lui, entreprend tiers battus dans de plus petites municipalités. Avec le temps, ce qui était faut que le feu prenne et que les pulation — élus et résidants
une démarche similaire dans Rosemont. Un an Comme quoi il suffit d’une graine pour que le AMIS DU CHAMP DES POSSIBLES presque un jeu est devenu un rêveurs deviennent les porteurs confondus — pousse à la roue Jean-Marie Beaupré,
COLLECTIF LE BANC plus tard, il est dif ficile de tenir une liste « rhizome » se répande. Même avant son changement de zonage, le Champ des possibles véritable prétexte de participa- d’étincelles. » pour créer deux projets domici- directeur général de la Ville
Le Collectif Le Banc construit à l’aide de bois recyclé du mobilier exhaustive des jardiniers qui délaissent leurs accueillait déjà de nombreux événements, comme des miniconcerts tion et d’engagement. liaires uniques en leur genre. de Saint-Basile-le-Grand
PEDRO RUIZ LE DEVOIR urbain qu’il éparpille ensuite dans la ville de Québec. plates-bandes pour investir l’espace public. Le Devoir et des débats citoyens. Qu’ils se déploient sous la Le Devoir Chapeautées par des comi-
A 4 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4 A 5
LA CITOYENNETE ACTIVE
Chacun de leur côté ou tous ensemble, des citoyens de partout au Québec repensent leur espace de vie pour le remanier à une échelle humaine. Sans compter leur temps, en y mettant toute leur énergie, ces « super-
citoyens » proposent des solutions de remplacement aux structures établies. Parfois en bousculant les conventions, souvent sans demander la permission à qui que ce soit, ils envahissent les lieux communs pour en
révéler le potentiel. Le Devoir en a rencontré quelques-uns pour comprendre ce qui se cache derrière ces bancs et ces plants éparpillés aux quatre coins de nos villes et villages. Portrait de ces nouveaux rêveurs.
JEAN-MICHAEL SEMINARO
De l’esplanade bétonnée du Village éphémère (ci-dessus) à la friche verdoyante du Champ des possibles (photos de droite), des citoyens envahissent des lieux délaissés
et les transforment en espaces de vie collectifs.
« On se rend compte de plus en plus que, collectivement, on n’a plus le temps d’attendre. Que si on ne fait rien maintenant, certains lieux
seront encore en friche dans 50 ans.
»
Martin Paré, vice-président de l’Association des designers urbains du Québec
TEXTES DE FLORENCE
SARA G. FERRARIS
La cogestion Des élus
Une jurisprudence pour mieux rêver dans la marge
créative Le Champ des possibles est une
immense friche à l’état sauvage
Une coopération entre l’administration
et la société civile à Saint-Camille
L’urbanisme tactique, ou changer au sud des rails du Canadien Pacifique et à Saint-Basile-le-Grand
le monde un coin de rue à la fois
S E
i de nombreuses initia- End se rencontre pour établir n 2015, les résultats tés mixtes, ces coops d’habita-
tives s’inscrivent en mar- quels rêves unissent les rési- d’une première expé- tion autogérées voient le jour.
C
hanger le monde, urbain du Collectif Le Banc ge des str uctures éta- dants du quar tier. Espaces rience de budget partici- En 2008, l’objectif d’augmen-
un coin de rue à la était à peine installé que, déjà, blies, un travail de concer t ver ts plus accessibles, loge- patif se concrétiseront à Saint- ter sa population de 10 %, fixé
fois, c’est le pari que les passants se l’appropriaient. permet parfois d’amener plus ments sociaux, mobilier ur- Basile-le-Grand, cette petite par la municipalité au début du
se donnent chaque « Les gens aiment pouvoir mar- loin cer tains rêves citoyens. bain, tout est mis sur la table, ROXANNE DÉSILETS-BERGERON ville de moins de 20 000 habi- siècle, est dépassé.
jour les adeptes de cher d’un bout à l’autre de la Les dif férents projets lancés avec l’idée de bâtir un lieu de Le 7 juin dernier, dans le cadre de l’événement 100 en 1 jour, un tants sur la rive sud près de Près de 15 ans après la fu-
l’urbanisme tactique. Que ce rue, s’asseoir ici, jaser là, af- par le Centre d’écologie ur- vie plus agréable. Le Champ labyrinthe éphémère a été déployé sur une parcelle du terrain du Montréal. Lancée par l’appareil neste prédiction, le petit vil-
soit en disséminant des bancs firme Jean-Philippe Simard, du baine de Montréal (CEUM) en des possibles se trouve alors au siège social international du Cirque du Soleil. politique avec le soutien du lage d’environ 525 habitants
de bois dans la ville ou en dessi- collectif de Québec. C’est une sont de bons exemples. Et cœur de leurs revendications. Centre d’écologie urbaine de compte plus de 25 comités et
nant une traverse piétonne manière de ramener la ville à cette collaboration est encore Montréal (CEUM), la question associations bénévoles légale-
éphémère à une intersection
dangereuse, ce concept consiste
à s’approprier l’espace public
pour en révéler les possibles.
l’échelle humaine. »
L’acupuncture urbaine
Très certainement dans l’air
plus judicieuse lorsqu’on parle
de rachat de terrain, d’expro-
priation et de zonage urbain.
« Les interventions comme
La valeur du lieu
Après des mois de travail, le
Comité dépose finalement un
cahier des charges au conseil
Rebâtir des ponts est toute simple : si vous aviez
200 000 $, que feriez-vous pour
la collectivité ? Invités à propo-
ser des idées tout au long de
ment constitués. À Saint-Ca-
mille, rares sont ceux qui ne
s’impliquent pas un peu.
« C’est cliché, mais la clé est
Sans attendre l’aval des struc- du temps, les exemples d’acu- celles de 100 en 1 jour [100 in- d’arrondissement du Plateau- l’été, les citoyens de 16 ans ou dans la collaboration, sou-
tures établies, presque toujours puncture urbaine pullulent aux ter ventions en une jour née Mont-Royal. « Ils occupaient L’événement 100 en 1 jour propose plus pour ront ensuite voter tient Olivier Brière, coordon-
sans se soucier de l’appar te- quatre coins de la planète. pour rendre la ville meilleure] déjà le Champ depuis des an- pour les projets qu’ils rêvent nateur de la Corporation de
nance des lieux assaillis, ces Ainsi, les administrations de créent un contre-pouvoir, con- nées, lance Caroline Magar, des interventions citoyennes de voir prendre vie. développement socioécono-
praticiens de la cité concréti- grandes villes du monde com- JACQUES NADEAU LE DEVOIR cède Isabelle Gaudette, du coordonnatrice du développe- Pour le directeur général de la mique. Est-ce parce que nous
A
sent des rêves urbains que bien me New York et Séoul ont, À l’angle des rues Drolet et Beaubien à Montréal, le Jardinet des mal-aimés of fre sa récolte aux CEUM. Mais c’est une étape. ment pour les Amis du Champ u milieu du boulevard forme d’une traverse piétonne Ville, Jean-Marie Beaupré, «l’ob- sommes un petit village et que
souvent la lourdeur du système elles aussi, décidé de mettre la résidants de Villeray depuis juin 2013. C’est primordial qu’elles inter- des possibles. En usant de Saint-Laurent, une hor- éphémère, de parcs occupés jectif premier est de s’attaquer à la les relations avec les élus sont
rendrait impossibles. main à la pâte et de s’adonner à pellent aussi le formel [pour leurs exper tises, ils ont docu- de de danseurs silen- par de délicats oiseaux de pa- culture et aux valeurs des gens. comme du bon voisinage ?
«On se rend compte de plus en l’urbanisme tactique. que des changements à long menté la valeur du lieu. » cieux avancent au r ythme pier ou de cabines télépho- Plutôt que de se contenter de venir Sans doute. Mais tous les vil-
COLLECTIF LE BANC plus que, collectivement, on n’a
plus le temps d’attendre, avance
le vice-président de l’Associa-
tion des designers urbains du
Une autoroute transformée
en parc national en Corée, des
pistes cyclables qui reprennent
leurs aises dans les r ues de
Des trottoirs garde-manger terme s’opèrent]. »
Le travail effectué autour du
Champ des possibles, cette im-
mense friche laissée à l’état sau-
Ce travail de moine aura
donné la crédibilité nécessaire
au Comité pour que la Ville dé-
cide d’acquérir le site afin de
d’une mélodie muette. Chacun
de leur côté, rendus sourds
par leurs écouteurs respectifs,
ils déambulent en harmonie
niques poétiques, les rêves
sont infinis. « Il faut donner as-
sez de place à l’individu et à
son individualité tout en s’assu-
faire une croix tous les quatre ans,
on leur demande de voir plus loin
et, surtout, on s’engage à réaliser
leurs propositions.»
lages du Québec ont cette force
de changement. »
Le Devoir
Québec (ADUQ), Martin Paré. Manhattan... Les projets à vage au sud des rails du Cana- le protéger et d’en changer le sous le regard curieux des rant qu’il fait partie d’un tout », L’occasion, donc, de rebâtir
Que si on ne fait rien mainte- l’étranger sont de plus en plus L’agriculture urbaine prend d’assaut le Québec dien Pacifique entre les rues zonage. passants. explique Juan Carlos Lon- les ponts entre les élus et la
nant, certains lieux seront en-
core en friche dans 50 ans.»
Consultations populaires
En mettant en lumière les
potentiels, ces inter ventions
égayent le quotidien et agis-
nombreux, mais demeurent en-
core assez marginaux au Qué-
bec. « On n’est pas encore beau-
coup, concède Jean-Philippe Si-
mard, mais l’idée, c’est de créer
des précédents. » Une sorte de
jurisprudence créative.
Q
ue ce soit par les hémérocalles qui cè-
dent la place aux plants d’aubergine ou
par les fines herbes qui lézardent les
surfaces bétonnées, l’agriculture urbaine prend
d’assaut le Québec. Alors que l’an dernier les
devantures gazonnées qui disparaissaient au
Si les Incroyables comestibles sont sans
doute les plus connus en raison de leur propen-
sion à s’étaler, de nombreuses inter ventions
agricoles poussent sans revendiquer la fameuse
étiquette. Le Jardinet des mal-aimés, cette par-
celle nourricière dans Villeray, est du lot.
Henri-Julien et De Gaspé, illus-
tre de manière quasi embléma-
tique le succès de la cogestion.
Longtemps destinée à devenir
une cour de voirie, elle a fait l’ob-
jet de pressions populaires pour
conserver son caractère unique.
En 2010, le Champ des pos-
sibles devient of ficiellement
un parc, et c’est sous l’œil at-
tentif de l’arrondissement et
des citoyens que ce bout de
nature en pleine zone urbaine
continue à vivre.
Au bout d’un moment, une
vieille dame s’approche d’un
des membres de la troupe im-
provisée, s’interrogeant sur la
démarche. Pour seule répon-
se, un casque d’écoute est dé-
posé sur sa tête. D’abord in-
dono, l’un des instigateurs de
la version montréalaise.
Plus encore, les inter ven-
tions doivent devenir des es-
paces de dialogue entre
ceux qui leur donnent vie et
avec ceux qui les voient s’in-
société civile, mais aussi de
réaliser l’ampleur du proces-
sus nécessaire pour que l’en-
veloppe budgétaire se trans-
forme en projets concrets. En
« impliquant les citoyens dans
la structure formelle », Isabelle
« Plutôt que
de se contenter
de venir faire
sent aussi à titre de consulta- profit de végétaux comestibles faisaient la man- Au milieu des années 2000, crédule, le visage de l’aînée se sérer soudainement dans Gaudette, du CEUM, souhaite
tions populaires. Le mobilier Le Devoir chette, il est de plus en plus courant de recon- Les premières pousses le Comité des citoyens du Mile- Le Devoir fend peu à peu d’un large sou- leur quotidien. qu’ils « deviennent les véritables une croix tous
naître le profil d’une tomate en bordure d’une C’est devant un manque à gagner flagrant — rire. Elle comprend. En voyant plus grand que acteurs du changement ».
rue passante. une saillie de trottoir vierge — que Jean Pascal,
Améliorer la ville
nature, les artisans de 100 en
Le village communautaire
les quatre ans,
Les Incroyables comestibles, mieux connus un résidant du quartier, a décidé en juin 2013 1 jour font tomber leurs pro-
sous leur appellation anglaise, Incredible Edi- de planter ses premières pousses. Depuis, tout Depuis deux ans, à raison pres limites et s’engagent Démographiquement en on demande aux
bles, sont nés d’un désir d’autonomie de la part un chacun est invité à mettre la main à la terre. d’une fois par année, les rues dans une idée beaucoup plus danger, le village de Saint-Ca-
des citoyens d’un petit village d’Angleterre. « La « On ne prétend pas nourrir le monde. L’idée, de Montréal sont envahies par large. « C’est l’exercice de sa ci- mille, dans les Cantons-de- gens de voir plus
crise économique faisait rage en Europe et les gens c’était surtout de montrer aux gens que c’était les inter ventions citoyennes toyenneté au jour le jour », pré- l’Est, a décidé au début des an-
cherchaient une façon de se réinventer», explique possible, lâche-t-il avec un sourire. Après, c’est à de 100 en 1 jour. Née de la ren- cise le jeune homme d’origine nées 2000 de se prendre en loin et, surtout,
Nancy Vallée. Jardinière par intérêt, un peu par tout le monde ! » contre d’étudiants de Bogotá colombienne. main afin d’éviter la disparition.
passion, beaucoup pour faire des gestes poli- Apanage des grands centres, l’agriculture ur- et de Copenhague, cette jour- Car, si on met beaucoup l’ac- Le pari : freiner l’exode vers les on s’engage
tiques au quotidien, elle a implanté le mouve- baine ? Que nenni. De Sherbrooke à Trois-Ri- née consacrée à la citoyenneté cent sur les actions elles-mê- grands centres et rendre la pe-
à réaliser leurs
»
ment sur le Plateau Mont-Royal à Montréal. vières en passant par Saint-Élie-de-Caxton et active se veut un moment où mes, le pari est qu’il y ait un tite bourgade assez attrayante
À la même époque, Richard Archambault, un Drummondville, on retrouve de plus en plus de 100 rêves ou plus se concréti- déclic, que le participant s’ac- pour renverser la vapeur. Pour
autre pouce vert déjà impliqué dans l’aménage- rhubarbe et de cerises de terre hors des sen- sent pour améliorer la ville. tive en tant que citoyen. « Il y arriver, l’ensemble de la po- propositions
ment de la ruelle derrière chez lui, entreprend tiers battus dans de plus petites municipalités. Avec le temps, ce qui était faut que le feu prenne et que les pulation — élus et résidants
une démarche similaire dans Rosemont. Un an Comme quoi il suffit d’une graine pour que le AMIS DU CHAMP DES POSSIBLES presque un jeu est devenu un rêveurs deviennent les porteurs confondus — pousse à la roue Jean-Marie Beaupré,
COLLECTIF LE BANC plus tard, il est dif ficile de tenir une liste « rhizome » se répande. Même avant son changement de zonage, le Champ des possibles véritable prétexte de participa- d’étincelles. » pour créer deux projets domici- directeur général de la Ville
Le Collectif Le Banc construit à l’aide de bois recyclé du mobilier exhaustive des jardiniers qui délaissent leurs accueillait déjà de nombreux événements, comme des miniconcerts tion et d’engagement. liaires uniques en leur genre. de Saint-Basile-le-Grand
PEDRO RUIZ LE DEVOIR urbain qu’il éparpille ensuite dans la ville de Québec. plates-bandes pour investir l’espace public. Le Devoir et des débats citoyens. Qu’ils se déploient sous la Le Devoir Chapeautées par des comi-
A 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4
ACTUALITÉS
Des syndiqués municipaux s’invitent aux Jeux du Québec
Ils y ont fait la promotion de la « libre négo » pour s’opposer au projet de loi sur les régimes de retraite
LAURA PELLETIER que c’est un événement qui réunira beaucoup de de loi oublie les plus petites villes. Ils disent ne
monde, qui est très attendu. Je ne pense pas que pas vouloir « payer » pour les « problèmes » des
ACTUALITÉS
V ENTS DE MER ET D ’ HISTOIRE (5)
Vive la rose
Nous venons tous, plus ou moins, d’une lignée d’océan, de fragments de sa vie qu’il a
mer et d’eaux vives. Notre collaboratrice Monique Durand confiés, en 1980, aux archives
de l’Université Memorial de
nous présente cet été une série d’articles où se mêlent petite Terre-Neuve.
et grande histoire dans les vents de l’Atlantique. Trajectoires L’homme vécut de la mer, à
de femmes et d’hommes qui nous ont précédés, illustres 12 ans déjà, apprenti pêcheur,
inconnus pour la plupart, creusant jusqu’à nous leur sillon en cette Ter re-Neuve qui
n’était et n’est toujours que
dans la chair du temps. vagues, embruns et eau salée.
Pour arrondir ses paies famé-
MONIQUE DURAND vie, et les mots français esca- liques et faire vivre les 13 en-
motés de celui qui était allé fants qu’il a eus, Émile jouait
I
l ar rive que nous visi- seulement trois ans à l’école, et du violon lors de mariages, de
tions un pays pour une à l’école anglaise. Car, à Terre- d a n s e s e t d e r e n c o n t r e s
seule chanson aimée, vé- Neuve, le français était alors sociales, dans un pays de nom-
nérée, qui, nous semble- une langue proscrite en dehors breux violoneux où ça tapait
t-il, contient ce pays tout de la maison. du pied et voletait sur le plan-
entier dans ses quelques notes Émile Benoit est né à l’Anse- cher jusqu’au petit matin, en
et paroles. J’en connais qui se à-Canards en 1913, sur la pé- buvant la homebroue ar tisa-
rendirent en Irlande juste pour ninsule de Port-au-Port, côté nale. Mais lui, Émile Benoit,
Oh Danny Boy. À Paimpol, ouest de Terre-Neuve, l’un des avait un véritable don.
juste pour La Paimpolaise. À der niers bastions franco- Il dut attendre la fin de sa vie
Natashquan, juste pour Jack phones à Terre-Neuve. Il y a, de pêcheur et le début de la
Monoloy. C’est ainsi que l’au- dans cette province, environ soixantaine pour que ce don SOURCE MONIQUE DURAND
teure de ces lignes s’est rendue 2000 personnes qui se disent s’épanouisse pleinement. Son Possédant un talent exceptionnel, Émile Benoit a créé pas moins de 200 pièces musicales ou chansons.
à l’Anse-à-Canards, sur l’île de encore francophones. L’Anse-à- exceptionnel talent doublé d’une
Terre-Neuve, pour Vive la rose C a n a r d s f a i t p a r t i e d e s personnalité haute en couleur et anglais seulement. « He was d’agent culturel de l’association ne parle plus français. Est-ce
et Émile Benoit qui en fut le quelques villages semés sur la prompte aux réjouissances le b o r n i n L’ A n c e - a - C a n a r d s depuis 25 ans. Sa mission? «Pro- que son père en serait cha-
plus inoubliable interprète. À F r e n c h A n c e s t o r s R o u t e , porta bientôt jusqu’en France, [ s i c ] » . E t q u e l q u e s p a r a - mouvoir et préserver la langue et griné ? « Pas du tout, répond-il.
quelle contrée appar tenait-il comme il est écrit aujourd’hui en Angleterre, en Norvège, à La graphes plus loin : « Emile died la culture française dans notre C’est comme ça, c’est la vie ici. »
pour nous bouleverser ainsi sur les affiches touristiques. La Nouvelle-Orléans. On lui recon- on September 2, 1992 at the village. » « Continuer à le faire, Au petit cimetière de l’Anse-
avec le refrain d’une amante mère d’Émile, Adeline Duffe- naît la paternité d’au moins age of 79. The Francophones of ajoute-t-il, même si tout le monde à-Canards, en bordure de la
éconduite O gué vive la 200 compositions mu- Newfoundland lost one of their parle anglais. » Lui-même, mer, un monument de ciment
rose/Vive la rose et le lilas ? sicales ou chansons, most prestigious ambassadors. » d’ailleurs, fait ses interventions en forme de violon. Il y est ins-
D’où venait donc cet homme à « Les Anglais l’adoraient. Mais pour en français et en an- publiques en anglais, « avec crit: « Benoit In memor y of
la voix chavirante qui faisait se glais. Et l’on peut dire Nul n’est prophète quelques mots en français». Emile Born Mar 1913 Died
retourner les pierres ? nous, les Français de Terre-Neuve, que Vive la rose est en son village Dans la campagne environ- S e p t 1 9 9 2 » . I m m o b i l e a u
V ive la rose ? C’est feu la il était simplement Émile. » à Émile Benoit de J’ai bien cherché chez lui, à nante, soudain, une petite milieu de ce sanctuaire aux
grande animatrice Myra Cree, Terre-Neuve ce que l’Anse-à-Canards ou autour, des maison déserte, avec une vaste mor ts et aux goélands, j’en-
quand existait encore une Mon pays est à Gilles traces d’hommages en français galerie qui s’avance sur les tends Vive la rose, dont l’air ne
chaîne culturelle à la radio de nais, était une Acadienne dont Vigneault du Québec. à cet Émile, prestigieux ambas- hautes herbes et sur la mer. m’a plus quittée depuis mon
Radio-Canada, qui nous fit les aïeuls avaient été chassés En cette frisquette soirée de sadeur des Franco-Ter re- C ’ e s t l à q u e v é c u t É m i l e arrivée en cette contrée. Me
connaître l’interprétation par de leur Chéticamp natal lors juin, je découvre le EMILE’S Neuviens. N’ai rien trouvé ou Benoit. On imagine les veillées r eviennent les par oles du
Émile Benoit de cette chanson de la déportation de 1755. Son Pub à Stephenville, aggloméra- presque. Nul n’est prophète en de musique endiablée sur cette neveu d’Émile Benoit : « Les
du XVIIIe siècle, l’une des plus père, Amédée Benoit, était un tion urbaine située à une tren- son village, c’est bien connu, galerie livrée à l’infini de son vieilles chansons françaises
poignantes de tout le réper- descendant de Français venus taine de kilomètres de l’Anse-à- même si la Société nationale inspiration et du ciel étoilé. sont toujours tristes, elles finis-
toire hérité de la vieille France. pêcher la morue sur les bancs Canards. Émile Benoit, ami de des Acadiens lui remit la mé- Voisine de la maison d’Émile, sent souvent mal. » Vive la rose
Vive la rose, interprétée par ce de Terre-Neuve, des Français l’ancien gérant de l’établisse- daille Léger-Comeau en 1988 et, celle de son fils, Tony, qui y tourne en boucle dans ma tête
Franco-Terre-Neuvien, c’est qui, souvent, provenaient de ment, était un habitué de l’en- la même année, l’Université vient de temps à autre, car il et dans le vent atlantique.
une complainte belle jusqu’à Bretagne. « Le vieux Boizec par- droit. Le EMILE’S Pub ac- M e m o r i a l l e g r a t i f i a d ’ u n travaille à Calgar y dans la
l’insoutenable pour cer tains lait encore breton et, tous les cueille ce soir-là, comme il le doctorat honoris causa « pour construction. Tony, un grand Collaboratrice
cœurs trop fragiles, c’est toute 14 juillet, il chantait Allons en- fait régulièrement, les musi- sa contribution à la culture gaillard jovial, ne parle pas ou Le Devoir
la mélancolie du monde chan- fants de la patrie », raconte ciens de la région qui souhai- francophone ». « Les Anglais
tée avec la voix chevrotante Émile à propos d’un voisin de tent se produire, comme ça, l’adoraient. Mais pour nous, les
d’un homme sur le déclin de sa son enfance, dans les quelques tout simplement, avec leur vio- Français de Terre-Neuve, il était
lon, guitare ou harmonica. Joe simplement Émile », dit Robert
et Andy se lancent les pre- Cormier, président de l’Associa-
miers, après avoir inscrit leur tion des francophones de Cap-
nom sur un petit tableau. Ils en- Saint-Georges, autre village sur
tament une chanson au rythme la French Ancestors Route.
enlevé, Dir ty Old Town. Les Au Centre communautaire de
spectateurs sif flotent et frap- l’Association des Français de VOIX
pent dans leurs mains, tandis l’Anse-à-Canards, quelques
que les ser veuses virevoltent photos défraîchies du violoneux PUBLIQUES
sur le plancher, apportant aux vedette, sans plus. Et un neveu
clients attablés les Emile’s d’Émile, Robert Félix, musicien
Famous Wings. lui aussi, qui perpétue sa
Sur les murs du pub, des mémoire en interprétant de
photos d’Émile Benoit, et une temps à autre Vive la rose, mais
L’ÉCOLE DE LA
citation de ce dernier, accom- sans l’intensité fiévreuse de son
pagnée de sa traduction : « Ça oncle. Il en a même changé VOIX
ECOLE.INM.QC.CA
PARTICIPATION
vient du tchœur./It comes from quelques paroles pour qu’elles PUBLIQUES CITOYENNE
the hear t. » Exposés dans un sonnent mieux à ses oreilles.
coin, deux violons qui ont pu «Vive la rose et le lilas» est ainsi
lui appar tenir. Sur le menu, devenu «Vive la rose du village».
13 -16 AOÛT 2014
À L’UNIVERSITÉ MCGILL
VOIX
des bribes de son histoire, en Rober t Félix occupe le poste PUBLIQUES
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A 8 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4
ACTUALITÉS
MÉMOIRE l’on ne voit même plus son en-
nemi. Cette guerre va changer le
rapport des hommes à la mort et
TRÊVE militaire du Hamas a affirmé
ne pas disposer d’information
sur ce soldat porté disparu.
SUITE DE LA PAGE 1 au respect de l’homme. » Le phi- SUITE DE LA PAGE 1 Le Hamas avait auparavant as-
losophe tchèque Jan Patocka y suré n’avoir mené aucune opé-
La dernière guerre de Charles vit la preuve que « le monde Palestiniens étaient tués par ration après l’entrée en vigueur
Péguy (Calmann-Lévy). Le gou- était mûr pour sa fin». des obus de chars israéliens. de la trêve. Pour le porte-parole
vernement avait prévu 14 % de L’historien Stéphane Audoin- Trois Palestiniens ont d’au- de l’organisation islamiste à
défection, il n’y en aura pas 1 % ! Rouzeau a illustré avec sa pro- tre par t trouvé la mor t à la Gaza, Fawzi Barhum, « c’est
Les soldats portent avec eux un pre famille (Quelle histoire, un suite de tirs de chars à Khan l’occupant qui a violé le cessez-
certain nombre de valeurs dont récit de filiation, Gallimard/ Younès, situé à proximité de le-feu ». Sa branche armée, les
on a pratiquement oublié la si- Seuil) comment les trauma- Rafah, tandis que quatre autres Brigades Ezzedine al-Qassam, a
gnification : le sens du devoir, de tismes de la Grande Guerre ont étaient tués dans la ville de indiqué que les affrontements
l’honneur, l’acceptation du sacri- traversé les générations. « Pour Gaza, a ajouté le porte-parole. dans le secteur de Rafah ont eu
fice, le courage face à la mort et moi, le XXe siècle dans sa dimen- La crise s’est aggravée au mo- lieu à 7 h locales, soit une heure
le sens de la patrie. La corres- sion tragique commence en ment même où un cessez-le-feu avant l’entrée en vigueur d’un
pondance de l’époque en parle 1914, dit-il. S’impose à ce mo- de 72 heures entre Israël et le cessez-le-feu humanitaire.
constamment. Et cela ne fai- ment, à une très grande échelle, Hamas devait apporter un peu
blira pas pendant quatre ans. » un nouveau modèle de guerre de soulagement au 1,8 million Négociations
extraordinairement meurtrier. de Gazaouis prisonniers de l’en- Le président américain Ba-
La « barbarie universelle » Pour un historien français, c’est clave soumise à un déluge de rack Obama a appelé à la libéra-
« Heureux ceux qui sont encore plus déterminant. En feu. La trêve entrée en vigueur à tion «dès que possible» et «sans
morts pour la terre charnelle », France, la Grande Guerre est à 8 h locales et censée permettre condition » du soldat, estimant
écrit l’écrivain et patriote la fois la première et la dernière aux habitants durement éprou- en outre qu’un cessez-le-feu se-
Charles Péguy qui tombera grande catastrophe du XXe siècle vés de se réapprovisionner et rait « très difficile » à mettre en
quelques jours plus tard près avec une mortalité incroyable. d’enterrer leurs morts n’aura place si le Hamas ne parvenait
de Meaux face aux mitrail- Les deux tiers de la société pas tenu deux heures. pas à « tenir ses engagements
leuses allemandes. Il est française sont en deuil.» Selon le nouveau bilan, dans le cadre d’un cessez-le-feu».
convaincu comme tant d’au- 1656 Palestiniens, très majori- Il a aussi demandé à ce que da-
tres que ce qui se joue, « c’est Le deuil n’est pas terminé tairement des civils, ont été vantage d’ef for ts soient faits
la liberté du monde ». Dans un Il n’y a pas de pays où les tués en 26 jours de conflit. Se- pour protéger les civils à Gaza,
de ses éclairs de génie, Péguy traces de la Grande Guer re lon l’ONU, les trois quarts des «pris au piège des combats».
semble même avoir entrevu sont plus prégnantes qu’en morts sont des civils, dont de Le secrétaire général de
l’âge du « mal universel France. Pas un village, pas une nombreux enfants. Soixante- l’ONU, Ban Ki-moon, a égale-
humain » et de la « barbarie commune où ne s’élève un trois soldats et trois civils ont ment exigé la libération immé-
universelle » qu’annonce cette monument en l’honneur des perdu la vie côté israélien. diate du soldat.
Première Guerre mondiale. victimes. Et pour cause, jamais La capture d’un de ses sol-
Allemands, Anglais et Autri- la France n’avait vécu et ne Capture d’un soldat dats est une ligne rouge pour
chiens ont compris, eux, que la revivra un tel massacre. Or, JEAN-FRANÇOIS ZANTE CC Les chances d’une pause du- Israël. La capture en juin 2006
guer re a changé de nature, les historiens s’entendent Détail d’un vitrail de l’église Saint-Rémi, à Mangiennes en France, rable semblent plus éloignées du soldat franco-israélien Gilad
qu’elle est devenue une «guerre généralement pour dire que la réalisé par Joseph Benoit, maître-verrier de Nancy en 1926. La que jamais, après la probable Shalit avait déclenché cinq
totale », pour reprendre le titre France ne voulait pas cette scène fait vivre une attaque de 1916. C’est un aumônier militaire capture par l’ennemi d’un sous- mois d’opérations militaires
du livre d’Erich Ludendor f f guerre. Le 10 mai, elle venait (l’abbé Charles Umbricht) qui, d’un signe de main, lance la charge lieutenant âgé de 23 ans, Hadar dans la bande de Gaza. Le sol-
(Der totale Krieg), général en d’élire le gouver nement de et de l’autre élève son crucifix au-dessus des soldats et du champ Goldin. Deux soldats israéliens dat avait été libéré en octobre
chef des armées allemandes. gauche de Raymond Poincaré de bataille avec en arrière-plan un village lorrain détruit. ont été tués au cours de l’af- 2011 en échange d’un millier
Pour l’historienne française An- opposé à l’extension du ser- frontement qui aurait conduit à de prisonniers palestiniens.
nette Becker, « la dichotomie vice militaire à trois ans. gers vont d’ailleurs se bousculer Peu por té sur la nostalgie, la capture du sous-lieutenant Au cours d’un entretien télé-
habituelle entre le front et l’ar- Mais, si le souvenir français dans les bureaux de recrutement. Stéphane Audoin-Rouzeau es- Goldin, près de Rafah. phonique avec le secrétaire
rière ne joue plus ». Soldats et ci- est si vivace, c’est aussi que Parmi eux, l’écrivain suisse time pour tant qu’il n’est pas Israël et le Hamas se sont ren- d’État américain, John Kerry, le
vils sont maintenant dans le jamais la France ne revivra un Blaise Cendrars. On ne voit pas étonnant que la France d’au- voyé la responsabilité du nouvel premier ministre Benjamin Né-
même bain. Pour gagner, il faut tel état de grâce, explique ça en Allemagne. Il faut voir les jourd’hui, en pleine crise identi- échec de cette trêve, la première tanyahou cité par ses services a
terrasser non seulement l’ar- Michel Laval. Ce qu’on a appelé Arméniens qui se mobilisent. Il y taire, ait la nostalgie de cette que les deux camps avaient ac- prévenu que le Hamas et les au-
mée ennemie, mais aussi l’éco- l’«union sacrée» était alors total. a des affiches en yiddish à Paris époque. « La France de 1914 ceptée depuis le 8 juillet. tres organisations combattant
nomie du pays et les civils Le fondateur du Devoir, Henri qui disent que le temps est venu est l’antithèse de celle d’au- Selon l’armée israélienne, Israël auraient à supporter les
comme en témoignent les mil- Bourassa, aura de belles pour les Juifs de payer leur tribut jourd’hui. C’est une France ho- des soldats engagés dans la conséquences de leurs actes.
liers d’innocents belges exécu- phrases à ce sujet. Même la à la nation qui les a émancipés. mogène, capable de s’unir, dyna- destruction d’un tunnel du Ha- Des négociations étaient
tés par les Allemands dès les gauche pacifiste se rallie. Dans les Antilles, les députés mique dans son économie et une mas près de Rafah ont été atta- pourtant censées s’engager ven-
premières semaines. Comme si Jaurès, Péguy, Bar- noirs appellent les hommes à se grande puissance. » Tout ce que qués par des « terroristes » sor- dredi au Caire pour que le ces-
Pour Michel Laval, on assiste rès et Maurras parlaient sou- mobiliser pour défendre la patrie la France découvre sur le tard tis de terre vers 9 h 30, alors sez-le-feu puisse durer plus
à une mutation anthropolo- dain d’une même voix. « La qui les a libérés de l’esclavage. qu’elle n’est peut-être plus. que la trêve était en vigueur. longtemps que les précédentes
gique. «C’est la guerre de masse, France est alors perçue comme La France entraîne avec elle les L’historien est d’ailleurs Un kamikaze s’est fait sauter, a trêves unilatérales et toutes
anonyme, indif férenciée, à ca- la terre du droit et de la liberté, populations étrangères qui sont convaincu que le deuil de 1914- rappor té le por te-parole de avor tées. Malgré cet échec,
ractère industriel et chimique où dit Laval. Les volontaires étran- sur son territoire.» 1918 n’est pas terminé. Le foi- l’armée, Peter Lerner. l’Égypte a assuré que son invita-
sonnement des films (La vie et La ministre israélienne de la tion aux délégations israélienne
rien d’autre de Bertrand Taver- Justice, Tzipi Livni, qui fait et palestinienne tenait toujours.
La guerre en boucle nier), des bandes dessinées par tie des huit membres du Une délégation palesti-
(Tardi) et des livres sur la cabinet de sécurité, a accusé nienne composée de représen-
L’année 1914 marque l’entrée dans un « âge Rafal Lemkin, qui inventa le mot « génocide » Grande Guerre (Les champs le Hamas d’être responsable tants du Hamas, de son allié le
de la guerre » qui va de la Guerre russo- en 1943, était convaincu d’avoir trouvé ce d’honneur de Jean Rouaud, La de la disparition du sous-lieu- Djihad islamique et du Fatah
japonaise (1904) à la guerre de Corée, estime « chaînon manquant » en étudiant la Grande chambre des of ficiers de Marc tenant. « Le Hamas paiera le devait se rendra au Caire ce sa-
l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau. « La Guerre. Selon Audoin-Rouzeau, la chute du Dugain) en est le témoignage, prix fort et, si ce n’était pas en- medi « quelles que soient les cir-
Première Guerre mondiale produit les totalita- mur de Berlin a tué le dernier avatar idéolo- dit-il. « Les grands traumatismes core suf fisamment évident, le constances », a indiqué le prési-
rismes qui permettront la Seconde Guerre mon- gique et politique de cette guerre : le commu- collectifs sont souvent portés par monde sait désormais qui est dent palestinien, Mahmoud
diale », dit-il. nisme né en 1917. À partir de 1989, la carte la troisième génération. La pre- responsable des destructions et Abbas, dans un communiqué.
Sans minimiser le caractère exceptionnel de de l’Europe se remet en mouvement rappe- mière subit. La seconde se tait. du sang qui coule dans la L’opération militaire « Bor-
la Shoah, il voit dans la Première Guerre lant étrangement les traumatismes de 14-18 C’est la troisième qui parle. » bande de Gaza », a-t-elle af- dure protectrice » déclenchée
toutes les traces de la Seconde : camps de dans les États baltes, en Yougoslavie et en firmé citée par le site d’infor- le 8 juillet vise à faire cesser
concentration et de travail, pogroms, racisme Tchécoslovaquie. « Un cycle se termine et en se Le Devoir mations israélien Walla. les tirs de roquettes du Hamas
antislave, déportations massives des civils et terminant, il ramène la tension vers les débuts. Personne n’a revendiqué et du Djihad islamique.
génocide des Arméniens. Le juriste polonais On a l’impression qu’une boucle est bouclée. » Lundi : L’Allemagne redécouvre d’enlèvement. Dans la nuit de
la Première Guerre mondiale vendredi à samedi, la branche Agence France-Presse
INITIATIVES
SUITE DE LA PAGE 1
»
tembre dernier au cœur du quartier Saint-Roch tions citoyennes piquent la curiosité du milieu de citoyenneté active. « L’idée est d’aller au-delà
se voulaient une manière de redonner, voire de universitaire qui, habitué d’étudier les va-et- du geste électoral », explique Juan Carlos Lon-
révéler, aux résidants du secteur « les possibles » vient du communautaire, a bien de la difficulté sous la terre. dono, l’un des instigateurs de 100 en 1 jour à
des lieux. Depuis, les membres du collectif origi- à en cerner les contours. C’est qu’on peut diffi- Montréal, un projet qui consiste à générer une
naire de Québec s’amusent à occuper le terri- cilement en brosser un portrait précis puisqu’il Anna Kruzynski, centaine d’inter ventions dans la ville en une
toire de la ville de façon ponctuelle et éphémère. semble exister autant de manières de faire que professeure à l’Université Concordia jour née afin de la rendre meilleure. Afin
Un peu comme des « laboratoires urbains », d’individus qui s’impliquent. « On a longtemps « d’exercer sa citoyenneté au quotidien, d’activer
de nombreuses initiatives du même genre voulu nommer les choses de manière idéologique, cette prise de conscience que nous sommes capa-
voient le jour de plus en plus, prenant d’assaut avance la professeure à l’École des affaires pu- racinés dans le Jardinet des mal-aimés, cette sail- bles de créer la ville que nous voulons ». D’où l’in-
les milieux de vie pour les ramener à l’échelle bliques et communautaires de l’Université lie de trottoir réinvestie par les résidants de Rose- térêt de s’émanciper des structures, souvent
humaine. Urbanisme tactique, agriculture ur- Concordia Anna Kruzynski, qui étudie cette mont, que l’arrondissement montréalais a mani- trop lourdes pour vivre l’instant présent.
baine et projets d’économie alternative sont au- mouvance depuis quelques mois. Aujourd’hui, festé son intérêt. Même son de cloche du côté Car tout est là aussi, dans cette idée qu’il faut
tant d’exemples de cette nouvelle façon d’abor- ce sont davantage les af finités qui unissent les des Incroyables Comestibles. Nés en Angleterre, agir vite et maintenant, dans cette mouvance du
der le vivre-ensemble. gens. Si on habite le même lieu, qu’on partage ces pionniers en agriculture urbaine contempo- « lighter, quicker, cheaper » empruntée à l’urba-
Dans cette lignée, le Centre d’écologie ur- des intérêts, des rêves, il y a une confiance qui raine ont vu leur idée se répandre comme une nisme tactique. « On se rend de plus en plus
baine de Montréal a lancé un appel aux ci- s’établit. Quand on interroge les gens sur le sujet, traînée de poudre, faisant des petits jusque de ce compte que, collectivement, on n’a plus les
toyens ce printemps dans le but de « transfor- ils disent souvent qu’ils se sont retrouvés. » côté-ci de l’océan. Aujourd’hui, on en dénombre moyens [de faire gros] et qu’on n’a plus le temps
mer la ville ». Pour le chargé de projet Cédric Sans être en complète rupture avec ce qui se plus d’une dizaine «déclarés» au Québec. Encore d’attendre », lance Martin Paré, vice-président
Jamet, l’idée était surtout d’« of frir un espace faisait au lendemain de la Révolution tranquille une fois, c’est de manière spontanée que l’opéra- de l’Association des designers urbains du Qué-
d’échange aux véritables praticiens de la ville, ou lors de l’émergence du communautaire, tion s’est amorcée dans des bacs à fleurs apparte- bec, qui est à l’origine, entre autres, du Village
soit ceux qui l’habitent et qui y sont attachés ». cette « nouvelle vague » d’implication citoyenne nant à la Ville à l’angle des rues Roy Est et Saint- éphémère qui s’enracine depuis peu sur la
Persuadé que ces rêves collectifs se seraient possède sa propre signature qui la rend fonda- Hubert en 2012. Deux ans plus tard, juste sur le friche au pied du pont Jacques-Cartier.
réalisés sans le soutien du Centre, il précise mentalement unique. Très portée sur le « faire Plateau, l’administration a prévu une trentaine de Ancrés dans l’instantané, fondamentalement
toutefois que travailler de concer t avec ces soi-même » [le fameux DIY] et le « vivre mainte- bacs pour cette «nourriture à partager». positifs et un brin trop lucides par moments face
amoureux de la cité lui permet de créer des ré- nant », cette génération de tous âges rejette les « Les modes de participation changent avec les aux instances officielles, ces révélateurs des
seaux, de mettre des gens qui ne se seraient conventions établies, que celles-ci soient poli- générations, ajoute la professeure au Départe- possibles s’approprient la « politique de l’agir » et
peut-être jamais parlé en relation. Car si ces ini- tiques ou issues du milieu militant lui-même. ment de communication sociale et publique de foncent, quitte à bousculer un peu sur leur pas-
tiatives citoyennes ont un impact direct et quasi « Ce sont des gens, des groupes, portés par l’ac- l’Université du Québec à Montréal Mireille P. sage. « Ça va bien au-delà du devoir ou du vou-
immédiat sur le milieu dans lequel elles s’ins- tion directe, soutient Anna Kruzynski. Ils fonc- T remblay. Ce n’est pas surprenant de voir loir, insiste Juan Carlos Londono. C’est l’idée
crivent, c’est la force du nombre — et on en tionnent sans intermédiaire, sans demander la qu’aujourd’hui l’implication ne se fait plus de que, chaque jour, je me dis que je peux changer les
compte des centaines à la grandeur du Québec permission. C’est du “bottom-up” à l’état pur manière “traditionnelle” via les lobbys, les partis choses. Après, le pari, c’est de souffler sur nos étin-
— qui leur donne un véritable pouvoir de chan- [l’intégration des structures officielles se fai- politiques ou les organisations en place. » Moins celles et souhaiter que le feu s’étende. »
gement. « Tout le monde a son idée de ce qui ne sant souvent après le passage à l’action]. » organisé et plus spontané, donc ? Pas néces-
suffit pas à la ville, et le faire chacun chez soi est Ainsi, ce n’est qu’une fois les légumes bien en- sairement, selon Anna Kr uzynski. « Ça fait Le Devoir
Le Devoir peut, à l’occasion, mettre la liste d’adresses de ses abonnés à la disposition d’organisations reconnues dont la cause, les produits ou les services peuvent intéresser ses lecteurs. Si vous ne souhaitez pas recevoir de correspondance de ces organisations, veuillez en avertir notre service à la clientèle. Le Devoir est publié du
lundi au samedi par Le Devoir inc. dont le siège social est situé au 2050, rue De Bleury, 9e étage, Montréal (Québec), H3A 3M9. Il est imprimé par Imprimerie Mirabel inc., 12800, rue Brault, Saint-Janvier de Mirabel, division de Quebecor Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal, qui a retenu pour la région de Québec les
services de l’imprimerie du Journal de Québec, 450, avenue Béchard, Québec, qui est la propriété de Corporation Sun Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal. Envoi de publication — Enregistrement no 0858. Dépôt légal: Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007.
Proche-Orient : les
habitants de Gaza disent
maintenant non Page B 2
Idées : l’incompréhensible
et mystérieux assassinat
L’Argentine replonge dans une crise financière à cause des fonds vautours Page B 3 du FFM Page B 5
PERSPECTIVES
CAHIER B › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4
TURQUIE
Sourire pour
protester
Les femmes ne doivent
pas s’esclaffer en public,
dit le vice-premier
ministre
MARINE MESSINA
U
ne crise politique s’est ajoutée la se- n’ont pas particulièrement hâte de se présenter souriantes. Les citoyennes turques ont massi-
maine dernière à toutes les difficul- devant l’électorat. Un désert vement adhéré à cette idée de sourires protes-
tés auxquelles l’Ukraine fait face Toutes les formations politiques se trouvent au- tataires. « C’était extraordinaire, presque beau »,
depuis plusieurs mois. Le jeudi La vieille garde jourd’hui dépassées par les événements. «C’est le a-t-elle commenté sur BBC.
24 juillet, le premier ministre, Ar- Les dernières élections législatives ont eu désert politique à l’Est. On ne sait pas si de nou-
seni Iatseniouk, a présenté sa démission après lieu en octobre 2012. « Nous trouvons au Parle- veaux partis se formeront ou s’il y aura une percée « J’ai de la pitié pour vous »
que les députés eurent rejeté des mesures bud- ment ukrainien des hommes et des femmes qui, à de partis existants. À l’Ouest, le parti de Timo- En moins de 48 heures, CNN a recensé des
gétaires destinées à redresser les finances pu- bien des égards, représentent la vieille garde. chenko pique du nez, Swoboda, le parti d’extrême centaines de milliers de tweets de contestation.
bliques et à soutenir les forces armées enga- Vous avez donc des communistes et des droite, pique du nez aussi. Il est actuelle- Les messages se veulent caustiques — « Com-
gées dans des af frontements contre les re- gens qui appar tiennent au soi-disant Toutes les ment doublé sur sa droite par de nou- mencez votre journée en riant ! » —, amers —
belles prorusses dans l’est du pays. Il a accusé Par ti des régions, des gens qui ap- velles personnalités. C’est très volatil, on « Je ne peux rien faire d’autre que sourire » — ou
les parlementaires de « trahir la révolution de puyaient la présidence de M. Ianouko- formations pourrait assister à une restructuration as- véhéments — « Aucun politicien ne me dictera
Maïdan », ce mouvement qui a entraîné en fé- vitch », note Lubomyr Luciuk, profes- politiques sez importante dans les prochaines se- ma conduite » —, mais tous condamnent le mo-
vrier la destitution et la fuite de l’ancien prési- seur de sciences politiques au Collège maines», croit Dominique Arel. ralisme d’un gouvernement qui n’en finit pas de
dent, Viktor Ianoukovitch. militaire royal de Kingston. se trouvent Pour Lubomyr Luciuk, le récent épi- s’ingérer dans la vie privée des citoyens turcs,
Le même jour, le Poing, un parti centriste di- Depuis 2012 et surtout à la faveur de sode de la vie parlementaire se résume après une censure de Twitter et de YouTube.
rigé par l’ancien boxeur Vitali Klitschko, et Swo- la révolution du Maïdan, de nouvelles aujourd’hui comme suit: «Vous avez eu un groupe de Plusieurs hommes ont rejoint le mouvement
boda, une formation nationaliste de droite, formations politiques et de nouvelles vauriens qui minaient le travail du Par- de protestation, à l’image d’un renommé pré-
avaient quitté la coalition au pouvoir depuis cette personnalités sont apparues. « C’est dépassées lement ukrainien. Ils ont été mis au défi sentateur de télé qui tweetait « Oh mon Dieu,
« révolution », permettant au nouveau président très fluide. Vous avez une situation qui par les brutalement et ils se sont défilés. On vou- faites que cela soit une plaisanterie », avant d’ap-
élu en mai, Petro Porochenko, d’entamer la pro- ne s’était jamais produite auparavant. drait y voir un petit pas en avant vers le peler ironiquement tous les hommes turcs à ne
cédure de dissolution du Parlement. Le troi- À l’Est, il y avait essentiellement un sys- événements développement d’une Ukraine démocra- pas pleurer en public, raillant les députés du
sième parti de la coalition est celui de Ioulia Ti- tème de parti unique avec son satellite tique et tournée vers l’Europe.» premier ministre, Tayyip Erdogan, très
mochenko, La Patrie, auquel adhère M. Iatse- communiste. Ce système s’est complètement effon- « Porochenko et Iatseniouk ne sont pas particu- prompts à lâcher quelques larmes pendant les
niouk. M. Porochenko dit souhaiter un « redé- dré. D’après les sondages, ni le Parti des régions lièrement charismatiques. Ils ne sont peut-être pas discours de ce dernier.
marrage » des institutions du pouvoir de l’État, ni le Parti communiste n’obtiennent aujourd’hui parfaits, mais ils montrent que l’Ukraine se rap- À une dizaine de jours de l’élection présiden-
citant à cet effet les résultats des sondages. les 5 % d’appui qui leur permettraient de conti- proche graduellement de l’Europe », poursuit tielle des 10 et 24 août, ce faux pas dans les
Le Parlement, qui avait refusé la démission nuer à être représentés au Parlement en vertu du M. Luciuk. rangs de l’AKP, le parti conser vateur au pou-
du premier ministre, a fini par adopter, le système de représentation proportionnelle », ex- Dans l’est, les forces ukrainiennes reprennent voir, a aussitôt été récupéré par l’opposition. Le
jeudi 31 juillet, les mesures budgétaires qu’on plique Dominique Arel, professeur de sciences du terrain, mais de grandes villes comme Do- principal rival de M. Erdogan en a profité pour
exigeait de lui, d’autant plus pressément que le politiques à l’Université d’Ottawa. netsk, où les forces sont accusées d’avoir fait de faire entendre son soutien aux femmes
versement de prêts du FMI totalisant 17 mil- Les formations politiques sont très régiona- nombreuses victimes civiles, sont aux mains des turques, soulignant sur Twitter : « Nous avons
liards de dollars en dépend. Arseni Iatseniouk lisées, du moins elles l’étaient jusqu’à récem- rebelles armés et encadrés par la Russie. vraiment besoin d’entendre le rire gai des
devrait rester à son poste jusqu’aux élections ment. L’écrasante majorité des députés du « Si les élections avaient lieu la semaine pro- femmes. »
législatives, qui auront probablement lieu fin Par ti des régions et du Par ti communiste chaine, elles ne seraient pas possibles à Donetsk, Devant ce mouvement virtuel de grande am-
octobre. viennent de l’est de l’Ukraine. Les trois partis ni à Lougansk », croit Dominique Arel. pleur, le premier ministre n’est pas revenu sur
Selon la Constitution ukrainienne, les dépu- qui se trouvaient dans l’opposition avant la ré- ces déclarations et a même exacerbé les ten-
tés ont 30 jours pour s’entendre sur la forma- volution du Maïdan et qui sont ensuite passés Le Devoir sions en ajoutant, au cours d’une émission télé-
visée le mercredi 30 juillet, « j’ai de la pitié pour
vous », alors qu’il s’adressait aux femmes qui
UKRAINE partent en vacances sans leur mari.
Un éditorialiste du site Bianet, l’un des sites
du mouvement libéral hostile à l’AKP, lui a
Le bataillon Donbass, fer de lance des forces de Kiev ver tement répliqué d’aller « ar roser ses
fleurs ». « Nous savons très bien quel type de so-
ciété, de moralité et d’attitude vis-à-vis des
femmes vous voulez établir. Nous n’en voulons
SÉBASTIEN GOBER T « Nous ne savons jamais vraiment à quoi nous pas », a-t-il martelé.
à Popasne attendre avec les habitants d’une ville libérée.
Jusqu’à présent, beaucoup viennent à notre ren- Le Monde
PERSPECTIVES
ISRAËL
L’armée
de l’État hébreu
et la loi
Tsahal a son propre
procureur général
AUDE MARCOVITCH
à Tel-Aviv
PERSPECTIVES
FINANCE
Les «fonds
vautours»,
rapaces attirés
par les pays
en difficulté
VITTORIO DE FILIPPIS
MATHILDE GUILLAUME nos Aires était en défaut de paiement et dont ils Décote
à Buenos Aires réclament depuis le remboursement intégral Les secrets de leur métier sont relativement
majoré des intérêts. 1,5 milliard de dollars, soit simples et se ressemblent d’un fonds à l’autre.
L’ Argentine s’est retrouvée cette semaine en près de 1600 % de bénéfices par rapport au prix
défaut de paiement. Le ministre argentin d’achat. Une cour d’appel new-yorkaise finit par
de l’Économie, Axel Kicillof, l’a annoncé : après leur donner raison en 2013 et la décision de la
Tout commence par une crise économique
dans un pays du Sud. Les exportations chutent.
Les devises fondent. À court de billets verts et
un mois de négociations serrées suivant près Cour suprême datant du mois der nier a d’euros, impossible pour ces États de rembour-
de dix ans de bataille juridique rangée, l’Argen- confirmé cette condamnation, amorçant un ser les investisseurs étrangers qui avaient
tine n’a pas réussi à trouver un accord avec les compte à rebours haletant de 30 jours pour « consenti » à financer l’endettement de ces
fonds vautours en possession de 1 % payer, comptant, 100 %, ou bien pour pays. À Paris, à Tokyo, à Londres… là où se né-
de sa dette privée. « Ils nous deman- « Nous trouver un accord satisfaisant les gocient les obligations publiques de ces pays,
daient quelque chose qu’on ne pouvait fonds vautours, sinon… les places financières s’affolent. La valeur des
pas leur donner. » leur offrons Sinon, c’est ce qui s’est passé : pour obligations de ces pays en mal de croissance
Un défaut d’un genre nouveau, faire pression sur l’Argentine, le juge s’effondre. Ne reste plus qu’à engager des né-
certes. Baptisé au débotté défaut tech- 300 % new-yorkais a placé sous embargo le gociations pour restructurer ces dettes.
nique, partiel ou sélectif parce qu’il dé- der nier versement de 539 millions Les gouvernements de ces pays pauvres, ou
signe une situation encore jamais vue, de bénéfices, destiné aux porteurs de bons restruc- dits « émergents », proposent alors de rembour-
mais défaut tout de même. Et porteur mais turés, obligeant Buenos Aires à payer ser leur dette. Mais à une condition : que les in-
de bien mauvaises nouvelles pour le d’abord les fonds vautours pour pou- vestisseurs acceptent une décote de leur
pays d’Amérique du Sud à l’histoire ré- ils veulent voir s’acquitter de sa dette auprès créance avec, en prime, un différé de rembour-
cente déjà marquée par les crises. d’eux. C’est cette somme-là, payée par sement. La plupart finissent par abdiquer. Le
La dernière, datant de 2001, porte en plus » l’Argentine mais non reçue par ses reste, les récalcitrants, opte pour une autre so-
son sein les prémisses de la situation créditeurs, puisque bloquée à New lution : céder aux avances des fonds vautours.
actuelle. York, qui a placé « techniquement » l’Argentine Car depuis le début, ces derniers attendent, en
À l’époque, l’Argentine, à bout de souffle, se en cessation de paiement. embuscade, prêts à jouer les sauveurs auprès
déclare en cessation de paiement de tous ses des investisseurs. Comment ? Ils proposent de
créanciers. Plus un centavo ne leur sera versé, « Ils veulent plus » racheter ces dettes en souffrance, mais tout de
Buenos Aires lèche ses plaies. Puis, à force d’in- La somme paraît presque dérisoire pour un DANIEL GARCIA AGENCE FRANCE-PRESSE suite et à prix cassé. Ceux qui acceptent de
géniosité, d’imagination et de politiques sociales État, comme d’ailleurs les 1,5 milliard de dol- Cristina Kirchner jouer ce jeu recouvrent une partie de leur mise
ambitieuses, le pays se redresse. Il parvient à se lars dus, selon le juge américain, aux fonds vau- de départ sans attendre. Et ça marche.
libérer de ses dettes envers les organismes inter- tours, dont Buenos Aires aurait pu s’acquitter Faute d’un compromis, Buenos Aires a donc Une fois l’acquisition de la créance faite par
nationaux tels que le FMI et la Banque mondiale, sans trop de difficulté. Pourtant, la délégation préféré entrer en défaut de paiement technique les fonds vautours, place à une myriade d’avo-
mais sur tout à restructurer une par tie de sa sud-américaine n’a pas cédé d’un pouce, propo- plutôt que de risquer une faillite bien réelle. cats. Ils sont fiscalistes, spécialistes des tribu-
dette privée, qui s’élevait alors à 90 milliards de sant comme unique solution aux fonds vau- « Nous avons une responsabilité historique, a naux arbitraux et toujours anglo-saxons. Ils
dollars. 92% des détenteurs de bons argentins ac- tours d’entrer eux aussi dans le canje, avec les souligné Axel Kicillof. Il aurait été facile de si- n’ont qu’une stratégie : refuser toute restructu-
ceptent en 2005 puis en 2010 les conditions de mêmes conditions que le reste des 92 %. gner n’importe quoi, mais de toute notre âme, ration de la dette avec les États et exiger leur
Buenos Aires et allègent leurs créances de près « Nous leur offrons 300 % de bénéfices, a déclaré nous souhaitons éviter les erreurs du passé. » remboursement à 100 %.
de 70%. C’est le fameux «canje». Mais les 8% res- Axel Kicillof. Mais ils veulent plus. » Une posture Le futur s’annonce dif ficile et les consé-
tants refusent cet accord et continuent de récla- idéologique, certes, mais le nœud du problème quences d’un défaut de paiement, même tech- La RDC
mer la totalité de leur dû. Il s’agit des fameux est ailleurs : si elle avait cédé aux exigences nique, même partiel, risquent de se faire sentir Parmi les victimes de ces oiseaux de mal-
« fonds vautours », ainsi surnommés parce qu’ils d’Eliot et d’Aurelius, l’Argentine aurait du même sur le dollar parallèle (une politique de contrôle heur, la République démocratique du Congo
ciblent les pays à terre, presque morts. coup ouvert la porte aux créanciers ayant ac- des changes très stricte a créé un marché noir (RDC) a été traînée en justice par le fonds
cepté le canje pour réclamer la totalité de leur pour l’échange de devises), sur les taux d’inté- vautour FG Hemisphere (domicilié dans le
1% mise. Plus de 100 milliards de dollars, selon le rêt, l’investissement et l’inflation, mais aussi sur Delaware). Ce litige aura duré dix ans. Plus
Elliot Investment Management et Aurelius gouvernement de Cristina Kirchner, un montant l’activité économique et l’emploi. de dix années durant lesquelles ce fonds cha-
Capital Management possèdent 1 % des titres colossal pour le pays dont les réserves actuelles rognard s’est acharné sur ce pays paupérisé
en question, achetés au rabais alors que Bue- ne dépassent pas les 30 milliards de dollars. Libération par plusieurs décennies de dictature.
À l’époque, en 2004, FG Hemisphere est di-
rigé par deux consultants de Morgan Stanley
et Lehman Brothers. Le fonds rachète pour
ARGENTINE seulement 3,3 millions de dollars une créance
impayée dont la valeur faciale est de 18 mil-
« Fonds vautours » : Buenos Aires met en cause lions. Contracté par le gouvernement zaïrois
du dictateur Mobutu, ce prêt devait financer
la construction d’une ligne à haute tension. À
l’issue d’un procès devant une juridiction de
EDITORIAL
FRANÇAIS HORS QUÉBEC
I
des luttes des Métis du XIX e siècle à la ré-
daction d’une contravention en Alberta il y a
six ans. Il est pour tant logique, puisque
c’est encore la défense du français qui en
est le fil conducteur.
Après avoir été balayés du revers de la main
par des cours provinciales, les arguments à
teneur historique de Gilles Caron et Pierre
Boutet, qui contestent des contraventions rédi-
gées en anglais en Alberta, seront entendus en Cour suprême, a
annoncé celle-ci jeudi. Les francophones hors Québec saluent
cette nouvelle note d’espoir pour faire valoir leurs droits. Mais
l’affaire est loin d’être gagnée tant, sous couvert d’articles de
lois, elle s’accompagne d’une véritable lecture
politique de la construction du Canada que les
francophones de tout le pays, au Québec y
compris, ont intérêt à connaître.
Pour faire valoir leur cause, les avocats de
MM. Caron et Boutet s’appuient sur des en-
tentes d’avant l’entrée de l’Alberta au sein de la
Confédération canadienne en 1905, notamment
des promesses faites aux Métis, dont les terri-
JOSÉE toires étaient touchés par la création d’une nou-
BOILEAU velle province et qui refusaient absolument d’in-
tégrer le Canada. Pour arrêter la rébellion, la
reine Victoria avait accepté d’entendre leurs revendications. Au
nombre de celles-ci se trouvait clairement la protection du fran-
çais, notamment le droit à la publication d’ordonnances dans les
deux langues. Par la Proclamation royale de 1869, la Couronne
britannique avait répondu « que sous l’union avec le Canada, tous
vos droits et privilèges civils et religieux seront respectés ».
Qu’en est-il resté une fois les Métis apaisés et leur adhésion
acquise ? Rien, a tranché la Cour d’appel de l’Alberta l’an dernier.
Rien parce que, a dit un premier juge, il aurait fallu, au-delà des
promesses et des engagements, que ladite assurance de préserver
le français soit spécifiquement inscrite dans des textes de loi
une fois la province créée, ce qui n’a pas été fait.
Vraiment rien, a ajouté un deuxième juge de la même cour,
parce que non seulement la protection du français n’a pas été L E T T R E S
enchâssée dans les lois albertaines, mais en plus les citoyens et
les gouvernements ont besoin de « certitude et de prévisibilité »
en matière de droit. Or les droits linguistiques sont « susceptibles
de susciter la controverse et de semer la discorde ».
Le Fonds FTQ investit aucun refuge ni aucune possibilité de fuir
pour les Gazaouis. Leur sor t est joué
L’occupation
Le lecteur en déduira qu’il vaut mieux ne pas trop faire d’his- Comme Québécois, comme représentant d’avance, assujetti aux frappes délibérément En l’an 70, l’empereur Titus décida de
toires et prendre son trou… De fait, le même juge conclut ainsi : local de la première heure du Fonds FTQ meur trières du gouvernement d’Israël. lancer son opération Bordure protectrice
« il est incontestable que la période entre 1867 et 1905 est riche chez Hydro-Québec, je me réjouis de voir La capacité de combattre est objectivement contre les Juifs de Palestine qui étaient
d’histoire », mais les politiques publiques changent et la démo- le Fonds investir dans notre secteur minier. asymétrique, tellement disproportionnée continuellement en rébellion contre
graphie aussi, signale-t-il. Les promesses, les garanties ne valent Je pense ici au développement de la pre- qu’elle est unilatérale. Alors SVP arrêtons l’occupation de leur pays par les Romains.
rien si les lois n’en font pas état: c’est un «obstacle insurmontable », mière mine de diamant du Québec, le « d’euphémiser » en parlant de conflit. Après avoir pilonné la ville de Jérusalem,
tranche au final la cour dans une relecture historique qui ne projet Renard de Stor neway à la Baie- C’est un terme abominablement hypo- il fit raser le Temple, centre sacré des
tient aucun compte de l’arrière-fond politique qui a présidé à la James. Âgé de 71 ans et retraité depuis la crite. Il s’agit d’une extermination plus ou juifs, et fit disperser ces derniers dans
dégradation de la francophonie au Canada en plus de 100 ans. fin de 1998, j’ai conservé mes actions non- moins lente d’une population entière. plusieurs régions de l’empire. Ce fut là sa
Il sera donc intéressant de voir comment la Cour suprême REER du Fonds afin de démontrer que Mais ça, il ne faut pas le penser, encore « solution finale ».
nous devons nous faire confiance si nous moins l’exprimer. Ce serait défendre Aujourd’hui, ce sont les Palestiniens de
abordera le dossier. En matière de droits autochtones, elle a su voulons créer de la richesse chez nous. l’organisation terroriste du Hamas. Ce se- Gaza et de Cisjordanie qui se rebellent
dépasser une lecture littérale de la loi pour tenir compte des Le Québec ne possède pas encore une rait tenir des propos antisémites. Ce serait contre l’occupation de leurs minuscules
engagements de la Couronne britannique et donner ainsi prise industrie minière forte qui serait sa pro- avouer l’inavouable sur la pensée collective territoires par l’État d’Israël qui n’a pas
aux demandes des premiers habitants du territoire canadien. priété, comme on le voit ailleurs. Le occidentale, soit qu’une vie israélienne cessé de gruger du terrain palestinien par
Pour les droits des francophones, le portrait est plus flou. L’an Fonds et d’autres investisseurs peuvent vaut plus qu’une vie palestinienne. l’implantation de colonies juives, à l’en-
dernier, la Cour suprême avait rendu une décision d’une grande renverser la vapeur si nous y croyons et Tania Tremblay contre des lois internationales, et de garder
insensibilité dans une cause qui opposait la Colombie-Britannique travaillons dans ce sens. Montréal, le 1er août 2014 les habitants de Gaza dans une prison à
au Conseil scolaire francophone de cette province. En s’ap- André Mainguy ciel ouvert.
puyant sur une loi britannique de 1731, la Cour statuait que tous Longueuil, le 29 juillet 2014 Après avoir tellement rétréci le territoire
les documents, même un simple dépliant !, déposés devant les
tribunaux de la province devaient être traduits. L’ef fet était
Fatigue culturelle palestinien, Israël accuse les rebelles
palestiniens de se cacher les uns derrière
dévastateur pour le Conseil scolaire dont toute la documentation
interne, qui devait servir en cour, était en français. De toute évi-
L’Occident et la peur Mais non, M. Rioux, ce n’est pas de
fatigue culturelle dont souffre le Québec,
les autres, appelant cela « utiliser des bou-
cliers humains » alors que l’espace pour se
dence la Colombie-Britannique usait d’une manœuvre dilatoire
pour combattre le droit à l’éducation dans sa langue à sa mino-
des mots c’est d’un immense déficit d’estime de soi.
Tous les peuples vivent des moments dif-
déployer est tellement réduit. Gaza est le
territoire, dit-on, le plus densément peu-
rité. Mais une vieille loi coloniale l’emportait sur la défense du 1400 mor ts palestiniens civils tués ficiles. Certains réagissent avec vigueur plé au monde.
français, les juges soulignant en plus que, après tout, ce sont les contre moins de 50 non-civils israéliens. parce qu’ils estiment « valoir » quelque La leçon de l’Histoire est pour tant
provinces qui décident en matière linguistique. Ces chif fres n’ont pas d’émotions, ils chose, d’autres s’écrasent parce qu’ils se claire : les peuples conquis tendent tou-
C’est pourquoi il n’y a rien de gagné dans la bataille de l’Al- reflètent ni plus ni moins la situation à ce prennent pour des insignifiants. C’est tout ! jours à chasser l’occupant.
berta. Mais c’est assurément une autre leçon d’histoire qui doit jour. Demain, le bilan s’alourdira inélucta- André Daoust Claude Rompré
être suivie de près. blement encore et encore parce qu’il n’y a Montréal, le 25 juillet 2014 Shawinigan, le 28 juillet 2014
L I B R E O P I N I O N
IDEES
Du théâtre et
des souvenirs
DAVID
DESJARDINS
L’incompréhensible assassinat du FFM fleur, qui sera en salles dans quelques jours.
Mais bon, je ne suis pas certain qu’il s’agisse
vraiment d’un film. Un soupir, plutôt. Quelque
chose comme une ode au temps perdu qu’on
Pour le maudit Français que je suis, les voies de la politique voudrait ravoir pour pouvoir le gaspiller encore.
Et puis il s’y passe quelque chose d’étrange : le
film est en noir et blanc, mais je n’ai jamais vu
culturelle du Québec sont parfois bien mystérieuses autant de couleurs en banlieue. Comme si le
bleu des piscines, le vert mordant des pelouses
et le revers argenté des feuilles n’étaient jamais
PIERRE-HENRI DELEAU queues devant l’Impérial et les salles du Quar- grandes lignes de la manifestation ? C’est pure- aussi vifs que lorsque déclinés en teintes de gris.
à Paris tier Latin. Qui peut nier le succès du Festival, ment et simplement de l’assassinat. J’y ai aussi senti le souffle du vent sec du dé-
sauf à être aveugle ou de mauvaise foi ? Alors pourquoi ? Pourquoi pénaliser un événe- but août. L’odeur d’une chambre au sous-sol le
Cela dit, pour avoir été délégué général de la ment culturel qui est un énorme succès public ? lendemain d’une histoire d’un soir. Le goût de
Lettre à Monsieur le premier ministre du Québec, Quinzaine des réalisateurs au Festival de En 2005-2006, les subventions publiques avaient l’eau chlorée. Le poids du temps qui s’écoule
Philippe Couillard ; à Madame la ministre de la Cannes pendant 30 ans, du Festival international déjà été supprimées et un contre-festival orga- trop lentement, et la brûlure du désir. C’est pas
Culture du Québec, Hélène David ; à Monsieur le des programmes audiovisuels (FIPA) pendant nisé qui n’eut qu’une édition dont on se rappelle un film, c’est la mémoire collective d’une généra-
maire de Montréal, Denis Coderre. 22 ans et du Festival international du film d’his- surtout l’échec cuisant. Serge Losique et Da- tion qui a grandi loin de la ville.
toire de Pessac depuis 25 ans, je sais aussi que le nièle Cauchard avaient maintenu leur manifesta- Tu dors Nicole n’a pas la banlieue pour sujet,
epuis la création du Festival budget d’un festival, pratiquement dans tous les tion : les spectateurs furent au rendez-vous. Il en mais elle fait un théâtre parfait pour ce récit d’un
D
des films du monde il y a pays, se discute, s’établit et s’ajuste en fonction va de même aujourd’hui. Il me semble donc que pan de vie au ralenti. Une sorte de nostalgie de
38 ans, je n’ai manqué qu’une des subventions publiques et des commandi- le gouvernement québécois, son premier minis- l’ennui, « même si je n’aime pas beaucoup la nos-
édition. C’est dire que j’ai vu taires privés, généralement d’une année sur l’au- tre et sa ministre de la Culture ainsi que le maire talgie », me dit Lafleur quand je le rencontre.
cette manifestation naître et se tre, disons fin novembre, début décembre pour de Montréal devraient être fiers d’avoir avec le Comme Ricardo Trogi — qui, lui, a grandi
développer, devenant bientôt l’année suivante. On peut ainsi esquisser la ma- Festival des films du monde la plus grande mani- dans ma banlieue à moi et en a tiré deux films :
la première manifestation ci- quette de la manifestation, envisager son expan- festation cinématographique de l’année dont le 1981 et 1987 —, Lafleur situe son cinéma bien
nématographique du Québec, sion, savoir le nombre d’invités qu’on pourra re- prestige dépasse largement les frontières du loin d’un plateau qu’on avait trop vu à l’écran.
tant par sa fréquentation, de cevoir ou, au contraire, réduire la voilure et Québec et du Canada. Léa Pool (Maman est chez le coiffeur), Philippe
loin la plus importante à Mont- s’adapter lorsque les restrictions budgétaires En essayant aujourd’hui d’étouffer ce festival, Falardeau (C’est pas moi, je le jure), Francis Le-
réal, que par la diversité et la vous y obligent. ce n’est pas Serge Losique et Danièle Cauchard clerc (Un été sans point ni coup sûr) ont tous fait
richesse de son offre culturelle. Bref, un vrai En revanche, annoncer seulement deux qu’on cherche à évincer, c’est avant tout le pu- pareil, au cours des dernières années.
bonheur pour le public qui peut ainsi découvrir mois avant le début du Festival la suppression blic québécois qu’on va punir et les profession- Difficile d’expliquer pourquoi ça arrive comme
des œuvres venant de tous les continents, mal- pure et simple des subventions publiques (SO- nels du monde entier qui venaient à Montréal en ça, presque simultanément. «Je sais pas pour les
heureusement souvent peu distribuées le reste DEC, Téléfilm Canada, ville de Montréal) pour même temps que les délégations of ficielles autres. Mais moi, ça me prend du temps avant de
de l’année. Ah, certes, ici point de foire aux vani- un montant d’environ 680 000 $, puis en juillet étrangères. digérer les événements», explique celui qui a passé
tés où l’on transforme les comédiennes en ar- celles de Tourisme Montréal et Loto Québec Au risque d’ailleurs de voir les grandes mani- son enfance et son adolescence à Saint-Jérôme.
bres de Noël ambulants, point de chichis ou de (avec une inconnue pour Tourisme Québec) festations cinématographiques se déroulant au «Je ne me sens pas capable de faire des films qui se
tapis rouge, ou si peu : les véritables stars sont pour un autre montant d’à peu près 400 000 $, Canada n’avoir plus lieu qu’en anglais, pardon déroulent dans un environnement que je ne connais
les réalisateurs et leurs œuvres. Seul compte le cela est incompréhensible et n’a pas de précé- en américain, à Toronto ou ailleurs. Décidé- pas bien», ajoute-t-il. Trop peur de se tromper, de
plaisir des spectateurs qui peuvent ainsi sortir, dent. Car comment la direction du Festival ment, pour le maudit Français que je suis, les passer à côté de l’esprit d’un lieu ou d’une époque.
une fois l’an, des autoroutes trop balisées de la pourrait-elle trouver en si peu de temps plus voies de la politique culturelle du Québec sont Peut-être aussi est-ce une question de sensibilité.
distribution commerciale. Le résultat est là : des de 1 000 000 $ alors qu’elle est en pleine pro- parfois bien mystérieuses. Lafleur fait des films qui lui ressemblent.
séances bondées en plein air Place des Arts, des grammation et qu’elle a déjà mis en place les Tu dors Nicole m’a rappelé cette banlieue que
j’ai aimée, puis haïe, que j’ai quittée en me pro-
mettant de ne plus jamais y vivre. Et pourtant, je
n’ai senti que de l’affection pour ce lieu, ses si-
lences, son vide. Je me suis rendu compte que
Mon Félix à moi! ce n’est pas tant sa distance d’avec la ville que
son évolution qui m’agace. La banlieue joue dés-
ormais à la ville. Mais avec une détestable obses-
sion de perfection. Elle est trop organisée, effi-
Récit d’une première rencontre avec les mots du grand barde cace, pratique.
Surtout, ce film m’a bien fait comprendre que
réfléchir à la banlieue n’est pas une affaire de
YVAN GIGUÈRE quatre lettres : Y.V.A.N. Eh bien oui, comme il chiffres, de raison. Quand bien même on aligne-
Fondateur de la Journée de l’Hymne au printemps, s’agissait de moi, je levai la main fièrement et rait les données qui prouvent que l’étalement ur-
Saguenay avec un doux sourire, elle me demanda d’ouvrir bain est une plaie, ça n’y changera rien. Ou si
mon pupitre en premier pour lire le texte qui peu. Comme quand on vous dit que nous produi-
s’y trouvait. sons 100 000 tonnes de déchets à l’heure. Votre
uand on a 10 ans et qu’on est amou- Alors je m’exécutai de mon mieux et je lus, à réponse, au lieu de consommer moins, c’est de
Q
reux de sa maîtresse d’école, on est voix haute, les premières lignes d’un texte inti- recycler plus.
prêt à tout pour lui plaire. Dans mon tulé l’Hymne au printemps. Ensuite elle déposa Parce que c’est dans la culture, de consom-
cas, une Mademoiselle Doucet est un vinyle 33-tours sur la tige d’un petit tourne- mer. Comme la banlieue qui, elle, est inscrite
arrivée dans ma vie un premier jour disque carré qui se trouvait derrière la salle de dans la mythologie moderne de la vie en société.
de printemps. Elle avait été embau- la classe. Elle nous fit entendre la chanson. C’est notre idée du décor qu’il faut pour vivre,
chée pour remplacer maître Legault Une grosse voix profonde et grave entonna ancré dans notre propre enfance dont nous
qui venait de prendre sa retraite. Elle avait 21 «Les blés sont mûrs / Et la terre est mouillée». avons distillé l’ennui pour n’en retenir que la
ans, les cheveux aux quatre vents et un petit Je fus à la fois étonné et séduit par la belle voix forte liqueur de la nostalgie.
style hippie qui avait fait craquer toute ma RÉSEAU DE L’INFORMATION que j’entendis et par le jeux de guitare unique La vie, comme chante Souchon, c’est du théâ-
classe, constituée uniquement de garçons. Félix Leclerc qui l’accompagnait. Émue par la chanson, Ma- tre et des souvenirs. Alors presque tout le
Pour son premier cours, elle décida de demoiselle Doucet sor tit un beau mouchoir monde revient s’asseoir dans la salle. D’un coup
nous faire découvrir un texte de chanson. Elle complètement intrigués par chacune de ses pour essuyer quelques larmes sur ses belles qu’on rejouerait la pièce.
l’avait transcrit d’ailleurs sur des feuilles de manoeuvres. joues. Tous, nous fûmes bouleversés de voir
papiers qui sentaient bons l’encre bleu. Premièrement, elle plongea sa belle main pleurer ainsi notre institutrice. Je me levai de *Des centres commerciaux mor ts s’élèvent
Elle avait déposé, en notre absence, les textes blanche dans son chapeau de paille, qui était mon banc, sur-le-champ, et j’invita mes compa- comme des montagnes par-delà les montagnes /
à l’intérieur de nos petits pupitres de bois. déposé sur son grand bureau. Elle nous re- gnons de classe à faire de même, afin de l’ap- On n’y voit aucune fin / J’ai besoin d’obscurité,
Nous étions donc un 21 mars et pour célébrer garda avec un petit air espiègle et elle procéda plaudir et la remercier du cadeau qu’elle venait s’il vous plaît éteignez tout
l’arrivée du printemps, Mademoiselle Doucet à un tirage au sort. Elle sortie un petit bout de de nous faire. Ce fut ma première rencontre
nous avait préparé une surprise. Nous étions papier et prononça, de sa belle voix suave, ces avec les mots de Félix Leclerc. ddesjardins@ledevoir.com
L’ÉQUIPE DU DEVOIR
RÉDACTION Antoine Robitaille (éditorialiste, responsable de la page Idées), Jacques Nadeau (photographe), Michel Garneau (caricaturiste); information générale : Isabelle Paré (chef de division), Caroline Montpetit (af faires sociales), Lisa-Marie Ger vais (éducation),
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trice des communications et de la promotion), Maxime-Olivier Leclerc (coordonnateur du service à la clientèle), Manon Blanchette, Nathalie Filion, Marie-Lune Houde-Brisebois, Isabelle Sanchez. ADMINISTRATION Olena Bilyakova (reponsable des services comptables),
Claudette Béliveau (adjointe administrative), Claudine Chevrier, Florentina Draghici, Céline Furoy et Véronique Pagé.
B 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4
Chaque
les jeux samedi pendant
préparés la saison
par notre estivale, pour
collaborateur une sixième
Michel année, lesde
Roy, professeur lecteurs peuvent
français mettre leurs
à la retraite. connaissances,
En règle générale, et
lessurtout
amateurs
JEUX DE MOTS
Chaque samedi pendant la saison estivale, pour une cinquième année, les lecteurs peuvent mettre leurs connaissances, et surtout leur patience, à l’épreuve en complétant
leur patience, à l’épreuve
de mots croisés ou en
de complétant les jeux préparés
sudoku retrouveront aussi
par
leurnotre collaborateur
passe-temps favoriMichel Roy, professeur
dans cette page. de français à la retraite. En règle générale, les amateurs de mots croisés retrouveront aussi leur passe-temps favori dans cette page.
1) DNMQ 6) MCHLLR
2) FRNS 7) MRTR
T T G C
3) NFRMTR 8) TLLG
4) JRNLR 9) RMNTQ I O R A
5) LBRX 10) PRTRBTN
T H I E
1 6 C A L E
2 7
D E R E
3 8
E N E E
4 9
S T S R
5 10
Voici quatre proverbes étrangers dont les mots ont été volontairement mélangés. Vous devez donc II
reconstituer chacun sous sa forme originale en replaçant les mots dans le bon ordre.
III
Pour vous permettre de partir du bon pied, on a inscrit en lettres majuscules le mot de départ de
chacun des proverbes ou dictons. IV
V
1 — chargé peut forteresse UN or d’ âne approcher toute (grec)
VI
2 — le paraît de amer jours même AUX malheur lait (malgache)
3 — LE la l’ trouvée sagesse sage cherche le sot a (allemand) VII
4 — POUR peut prends le arme qui chasser lièvre aussi tigre le l’ tuer (indien) VIII
IX
X
1
Horizontalement Verticalement
I. Chute brutale. II. Prise devant 1. Aide à retrouver la forme. 2.
2 les autorités. Peuvent s’accrocher Homme de lettres. 3. Positif en fin
en tête. III. Arrivent de Turku et de compte. Respect rendu aux
de Tampere. IV. Grande partie du anges et aux saints. 4. Théologiens
3 monde. Ensemble de cables musulmans. En grappe. 5. Chez
électriques. V. Chez ma tante. Barack Obama. Belle carte. La
Disposée en ordre serré. L’argon. Russie et ses satellites. 6. Mettent
4 VI. Couvris de vapeurs voilettes. du temps à agir. Possessif. 7.
Donatien Alphonse François … Picasso l’attrape par la queue.
VII. Produits du houx et du gui. Renforce l’accord. 8. Morceau de
De plus en plus sélectif. Peut terrain. Hameau à la Réunion. 9.
froisser les feuilles. VIII. Relève les En dessous de la moyenne. Fut
plats plats. Démonstratif. Réseau. capitale pour les Arméniens. 10.
IX. Lourd manteau d’hiver. Facile à prendre. Ne peut pas
lâcher. 11. Tout va bien s’il est
1H – 2D – 3A – 4G – 5E – 6C – 7J – 8F – 9B – 10I
Philippe Dupuis
SYNONYMES PAR ANAGRAMMES
10- perturbation
8- réalités-rêves
6- raide-souple
6- mâchouiller
4- amer-sucré
2- grave-léger
Solution du n° 203
CHASSE AUX CINQ VOYELLES
PROVERBES DÉSORDONNÉS
8- outillage
Horizontalement Verticalement
3- Le sage cherche la sagesse,
III. Ubuesque. Jeu. IV. Irène. Ivre. Boue. Ce. Oc. 4. Enée. Tua. 5.
SOLUTIONS
V. La. Editrices. VI. Lycées. Est. VII. Obsédera. 6. Iso. Sp. 7. Inuit. Tâte.
Eee. Rot. Esso. VIII. Tu. Ta. Art. Or. 8. Lièvre. Ram. 9. Lm. Risette. 10.
le sot l’a trouvée.
toute forteresse.
3- réunis-séparés
À l’horizontale :
Escarpements. Drugstores.
7- terne-animé
3- informateur
paraît amer.
9- romantique
ÉTYMOLOGIE
5- apte-inapte
1- dynamique
À la verticale :
7- mortuaire
5- laborieux
1- gai-triste
Horizontalement Verticalement
I. Chute brutale. II. Prise devant 1. Aide à retrouver la forme. 2.
les autorités. Peuvent s’accrocher Homme de lettres. 3. Positif en fin
en tête. III. Arrivent de Turku et de compte. Respect rendu aux
de Tampere. IV. Grande partie du anges et aux saints. 4. Théologiens
monde. Ensemble de cables musulmans. En grappe. 5. Chez
électriques. V. Chez ma tante. Barack Obama. Belle carte. La
Disposée en ordre serré. L’argon. Russie et ses satellites. 6. Mettent
VI. Couvris de vapeurs voilettes. du temps à agir. Possessif. 7.
Donatien Alphonse François … Picasso l’attrape par la queue.
VII. Produits du houx et du gui. Renforce l’accord. 8. Morceau de
De plus en plus sélectif. Peut terrain. Hameau à la Réunion. 9.
froisser les feuilles. VIII. Relève les En dessous de la moyenne. Fut
plats plats. Démonstratif. Réseau. capitale pour les Arméniens. 10.
IX. Lourd manteau d’hiver. Facile à prendre. Ne peut pas
Alimente les hommes et le bétail. lâcher. 11. Tout va bien s’il est
X. Quotidiennes dans notre vie plein. Le premier fut pape. 12.
moderne. Mettent à sec.
Philippe Dupuis
Solution du n° 203
Horizontalement Verticalement
I. Débrouillard. II. Omo. Nimber. 1. Douillette. 2. Embrayeurs. 3.
III. Ubuesque. Jeu. IV. Irène. Ivre. Boue. Ce. Oc. 4. Enée. Tua. 5.
V. La. Editrices. VI. Lycées. Est. VII. Obsédera. 6. Iso. Sp. 7. Inuit. Tâte.
Eee. Rot. Esso. VIII. Tu. Ta. Art. Or. 8. Lièvre. Ram. 9. Lm. Risette. 10.
IX. Trou. Stature. X. Abjects. Un. 11. Rée. Sort. 12.
Escarpements. Drugstores.
CAHIER
ECONOMIE
C › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4
BOMBARDIER
La CSeries sera-
t-elle rentable ?
Bombardier a apaisé les craintes de plusieurs
analystes en dévoilant jeudi des résultats finan-
ciers légèrement supérieurs aux attentes, mais
le développement de la CSeries continue de sou-
lever de nombreuses questions. Quand les appa-
reils reprendront-ils les essais en vol? L’échéan-
cier de la mise en service sera-t-il respecté? Et
surtout, l’entreprise par viendra-t-elle à garnir
son carnet de commandes pour rentabiliser l’in-
vestissement initial ? Possible, mais la partie
n’est pas gagnée, jugent des obser vateurs.
KARL RETTINO-PARAZELLI
Pour un sixième mois, l’économie américaine mestre, pour un total de 203. Le marché des
avions de 100 à 150 places, ciblé par la CSeries,
est-il le bon?
« Oui, il a d’ailleurs augmenté depuis le lance-
crée plus de 200 000 emplois ment de la plateforme, a répondu jeudi M. Beau-
doin. On a toujours dit que notre objectif est d’at-
teindre les 300 unités fermes lors de l’entrée en ser-
vice [prévue lors de la seconde moitié de 2015].
L’absence de progression des salaires retient toutefois l’attention des analystes, Donc, on est en bonne position.»
Plus tôt cette semaine, une analyse publiée par
qui ne voient aucune hausse des taux de la Fed avant l’an prochain CAPA, un centre spécialisé dans l’analyse du mi-
lieu de l’aviation, offrait une perspective diffé-
FRANÇOIS DESJARDINS « L’élément le plus décevant des données, c’est « ne sont pas en feu », a dit Bill Gross, de Pacific rente. « Avec le CS100 de 100-125 sièges et le
probablement l’absence totale de progression dans Investment Management. CS300 de 120-135 sièges [la compagnie a égale-
Deux nouveaux invités à la conférence montréalaise tement les avions tout neufs de la CSeries. Lancé
depuis un peu plus d’un an, le programme de
l’avionneur brésilien compte environ le même
nombre de commandes fermes que celui de
Bombardier, qui a vu le jour en 2008.
KARL RETTINO-PARAZELLI l’heure dans le monde de l’investissement, « Il n’y avait pas d’occasion d’affaires dans la
comme l’exploitation des sables bitumineux, la création d’avions à partir de rien », a-t-il glissé
D
eux nouvelles sociétés d’investisse- popularité croissante des obligations «vertes» ou dans un échange de courriels, refusant de com-
ment canadiennes ont adopté cette encore le respect des droits de la personne au menter le cas spécifique de son concurrent.
semaine les principes pour l’inves- sein de l’industrie extractive. Une éventuelle ré- Les analystes consultés ont malgré tout bon
tissement responsable (PRI) des forme de la gouvernance des PRI devrait par ail- espoir de voir la CSeries atteindre l’objectif de
Nations unies et pourront donc se leurs animer les discussions. 300 commandes fermes d’ici la livraison des pre-
joindre à la conférence annuelle de l’organisa- L’événement constituera au passage une formi- miers avions, mais reste à voir si le programme
tion, dont Montréal sera l’hôte en septembre pro- dable vitrine pour la métropole québécoise, dont sera profitable à plus long terme. Philippe Cauchi
chain. Un événement qui permettra à la fois aux les administrateurs des PRI vantent les mérites. évalue que Bombardier devra vendre environ
délégués de comparer leurs pratiques et à la mé- « L’objectif sera de faire rayonner l’expertise qu’on 500 avions pour atteindre le seuil de rentabilité,
tropole de faire rayonner son expertise. a à Montréal, de montrer ce dont on est capables et tandis que l’analyste chez RBC Marchés des ca-
Placements Mackenzie et le Groupe Investors, d’échanger avec des experts qui ont des pratiques pitaux Walter Spracklin parlait plutôt de 800 ap-
deux filiales de Power Corporation, ont annoncé poussées », explique Matthieu Cardinal, le direc- pareils en début d’année.
mercredi leur adhésion à l’initiative d’envergure teur des communications de Finance Montréal, « Bombardier ne vendra sans doute pas 1000
internationale lancée en 2006. Les sociétés se la grappe financière du Québec. appareils, mais il y a probablement une niche suf-
sont ainsi engagées à intégrer les facteurs envi- Parmi les signataires québécois des PRI, on fisante […] pour atteindre la rentabilité», précise
ronnementaux, sociaux et de saine gouvernance compte notamment Desjardins, le Fonds de soli- à ce sujet l’analyse mise en ligne par CAPA.
(ESG) dans leurs décisions d’investissement. darité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Si les ventes ne sont pas au rendez-vous, il est
«L’analyse des facteurs ESG nous aide à évaluer Québec. également possible que Bombardier se départe
si les sociétés dont nous achetons les titres, au nom de sa division avions commerciaux. Cette hypo-
de nos clients, encouragent la bonne gouvernance, Rendre des comptes thèse a été évoquée par plusieurs analystes et ob-
l’intégrité et la redevabilité [sic] », a souligné ce ISSOUF SANOGO AGENCE FRANCE-PRESSE La conférence de septembre permettra aussi servateurs lorsque l’avionneur a annoncé la se-
jour-là le responsable en chef des placements Jeunes au travail dans une mine d’or de la aux investisseurs membres et aux dirigeants des maine dernière une réorganisation de Bombar-
chez Placements Mackenzie, Tony Elavia. « Le République centrafricaine en juin dernier PRI de mesurer le chemin parcouru et celui qu’il dier aéronautique. «Ce n’est pas notre intention»,
Groupe Investors a officialisé son engagement, sa- reste à franchir. Depuis les débuts de l’initiative, a rétorqué jeudi M. Beaudoin.
chant que les entreprises qui ont de bonnes pra- adhésions canadiennes a d’ailleurs convaincu les les signataires s’engagent à divulguer une série « C’est une décision d’affaires qui peut être lo-
tiques ESG affichent de solides rendements à long dirigeants de l’initiative onusienne de convoquer d’informations sur la qualité de leurs pratiques gique et la compagnie n’en mourrait pas », sou-
terme », a déclaré la seconde société par voie de tous leurs membres à Montréal du 22 au 26 sep- en s’appuyant sur une série d’indicateurs. tient M. Cauchi, puisque l’entreprise montréa-
communiqué. tembre pour le grand rendez-vous annuel de l’or- Mais comment savoir si les informations pu- laise bénéficierait toujours de la « vache à lait »
Ces deux nouveaux joueurs portent à 53 le ganisation. Les deux premières journées consa- bliées sont véridiques, si une société d’investisse- des avions d’affaires et de la division des aéros-
nombre de signataires du PRI au Canada, pour crées aux échanges universitaires laisseront en- ment est aussi «responsable» qu’elle le prétend? tructures pour générer des revenus.
un total de 1267 participants à l’échelle mondiale. suite place au congrès officiel des PRI.
La forte représentation du Québec parmi ces Ce sera l’occasion de débattre des enjeux de VOIR PAGE C 2 : CONFÉRENCE Le Devoir
C 2 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4
ÉCONOMIE
POSSIBLES DÉLITS D’INITIÉS
La Presse canadienne
et annonce une rentrée « difficile »
HERVÉ ASQUIN vici. quelque chose aux Européens »
à Paris Depuis plusieurs mois, Paris sur la trajectoire budgétaire de
ECONOMIE
Allergan poursuit Valeant
et sa partenaire
Ipharmaceutique
rvine — Allergan a lancé une
poursuite contre l’entreprise
montréalaise
notamment défendue contre
l’offre publique d’achat hostile
faite par Valeant en accusant
Valeant et un fonds spéculatif l’entreprise pharmaceutique
au sujet de leur offre publique québécoise de se ser vir de
d’achat hostile, affirmant qu’ils hausses de prix pour camoufler
se sont rendus coupables de dé- de faibles augmentations de ses
lit d’initié avant l’annonce de ventes. Valeant a indiqué que
leur projet d’acquisition. ses 20 principales marques
La poursuite vise Valeant mondiales, qui représentent
Pharmaceuticals International, 31 % de ses revenus, enregis-
le fonds spéculatif new-yorkais traient une croissance de 22 %
Pershing Square Capital Mana- par rapport à l’an dernier, préci-
gement et son dirigeant, Wil- sant qu’environ 45 % de cette
liam Ackerman. Selon le texte croissance découlait du volume
de l’action en justice, Valeant, des ventes et non pas de
qui a mis la main sur plus d’une hausses de prix.
centaine de petites sociétés Valeant se dit déterminée à
pharmaceutiques ces dernières conclure l’acquisition d’Aller-
années, a fait appel à Pershing gan par l’entremise de son offre
afin de financer son projet d’ac- hostile en actions et en espèces,
quisition d’Allergan. mais elle a précisé avoir d’au-
Pershing aurait acheté en tres ententes en vue si jamais
douce pour 3,2 milliards $US celle-ci n’aboutissait pas.
d’actions auprès d’actionnaires Par ailleurs, elle a annoncé
d’Allergan inconnus entre fé- avoir réalisé au deuxième tri-
vrier et avril, avant de réaliser mestre un bénéfice net de
un bénéfice exceptionnel 126 millions, ou 37¢ par action,
lorsque Valeant a annoncé en forte hausse comparative-
vouloir acheter Allergan, fait ment au bénéfice net de 10,8 mil-
valoir le document. Allergan a lions, ou 3 ¢ par action, de la
rejeté la dernière offre d’achat même période il y a un an. Ses
hostile des deux partenaires, revenus ont grimpé de 86 % au
estimée à plus de 50 milliards. cours de la période de trois mois
terminée le 30 juin, à 2,04 mil-
Résultats financiers liards, en hausse par rappor t
La veille Valeant Pharma- aux revenus de 1,09 milliard du
RODRIGO ABD ASSOCIATED PRESS ceuticals a donné des détails trimestre équivalent en 2013,
Devant le palais présidentiel argentin, cet habitant de Buenos Aires manifestait jeudi son soutien au gouvernement de Cristina Kirchner sur la croissance de ses princi- grâce à la solide performance
dans le dossier des fonds « vautours ». paux produits, en réponse aux aux États-Unis de son segment
questions soulevées au sujet des lentilles de contact et de sa
Argentine: le juge somme Buenos Aires de son modèle d’af faires par
Allergan, le fabricant du pro-
duit antirides Botox.
La société américaine s’est
filiale Bausch +Lomb.
ÉCONOMIE
VOS FINANCES
Hémorragie de banquiers et de
courtiers- vedettes de grandes banques américaines
LUC OLINGA Anthony Noto, qui avait pi- banque et encaisse un pourcen- 7,5 milliards de dollars sur
à New York loté l’entrée en Bourse de tage sur les gains engrangés. des produits de dette structu-
Twitter chez Goldman Sachs, Le but de la règle de Volcker, rée. Michael Cavanagh sera
L’Université du Québec en Outaouais souscrit aux programmes d’accès à l’égalité L'Université du Québec à Rimouski (UQAR) accueille plus de 7000
en emploi et d’équité en matière d’emploi et invite les femmes, les membres des étudiantes et étudiants répartis principalement dans ses campus de
minorités visibles, des minorités ethniques, les autochtones et les personnes
handicapées à présenter leur candidature. Rimouski et de Lévis et elle désire combler le poste suivant :
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L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4 C 5
UKRAINE
LE MONDE OUGANDA
Agence France-Presse
très directs, que les États-Unis avaient «franchi
une ligne» après les attentats du 11-Septembre, ANAIS LLOBET d’obus, avant de publier une autre photo où deux
tout en appelant à se tenir à l’écart des juge- canons d’artillerie sont stationnés à la lisière de
à Moscou
ments moralisateurs. Évoquant, lors d’un point
de presse à la Maison-Blanche, la prochaine dé-
classification d’un rapport parlementaire sur les L a passion des soldats russes pour les réseaux
champs de blé.
«Ce sont des photos qui ont été prises il y a long-
sociaux met Moscou dans l’embarras: un mi- temps. Il est probable qu’on a piraté ma page sur
Vibrant hommage
techniques d’interrogatoire employées par la
CIA entre 2002 et 2006, le président américain a
estimé que les États-Unis avaient fait des choses
litaire russe a posté sur Instagram deux photos af- Vkontakte», a assuré dès le lendemain, à la chaîne
fichées comme géolocalisées en Ukraine, et d’au- d’informations pro-Kremlin Rossiya24, le soldat
tres ont multiplié les commentaires sur Internet dont le compte a été depuis supprimé.
aux insurgés
«contraires» à leurs valeurs. Après les attentats
du 11 septembre 2001, la CIA a capturé des di-
zaines de personnes soupçonnées de liens avec
laissant entendre que leurs unités seraient inter- Quelques jours plus tôt, sur le même réseau so-
venues contre l’Ukraine en dépit des dénégations cial, un autre soldat, Mikhail Chougounov, poste
officielles. deux photos de lance-roquettes multiples Grad,
de Varsovie
al-Qaïda, et utilisé des «techniques d’interroga- Alexandre Sotkine, 24 ans, a posté sur Insta- avec pour légende « Des Grad en direction de
toire musclé». Ces méthodes comprenaient la
privation de sommeil, la mise à nu du détenu ou
encore la simulation de noyade.
gram une série de photos géolocalisées dans le l’Ukraine». Et un autre soldat va jusqu’à publier la
village de Volochino, dans le sud de la Russie, où carte de l’itinéraire de son unité vers la frontière
son unité militaire semble être stationnée, avant russo-ukrainienne.
V arsovie — Les autorités polonaises et de
simples Varsoviens ont rendu vendredi, pour
e
le 70 anniversaire du début du soulèvement de
Agence France-Presse d’en poster deux autres, le 5 et 6 juillet, géolocali- «Ces soldats racontent n’importe quoi, qu’ils sont la capitale polonaise contre l’Allemagne nazie, un
sées à dix kilomètres de là… en Ukraine. en Ukraine par exemple, juste pour crâner auprès vibrant hommage aux anciens insurgés.
Révélée par le site d’informations américain de leurs petites amies», assure le député commu- «Nous rendons hommages aux insurgés, sachant
Explosions à Taïwan BuzzFeed, la géolocalisation de ces deux « sel- niste Vadim Soloviev.
fies» — accompagnés des mots clés «armée» et Le parlementaire, à l’origine d’un projet de loi
que l’Insurrection de Varsovie fut l’ancêtre, mal-
heureusement sanglant, de notre transformation
Taïpei — Une série d’explosions souterraines a «exercices2014» - pourrait être la preuve que l’ar- pour une limitation de l’utilisation d’Internet par pacifique ouverte il y a 25 ans » avec la chute du
fait au moins 26 morts et quelque 267 blessés mée russe a franchi la frontière russo-ukrai- les soldats russes, estime que ces publications communisme, a déclaré la maire de Varsovie
dans la deuxième plus grande ville de Taïwan, nienne, malgré les démentis du Kremlin. sont un «danger pour la Russie: elles peuvent être Hanna Gronkiewicz-Walz, en déposant une gerbe
dans la nuit de jeudi à vendredi. Quelque 12 Il est certes possible de falsifier la géolocalisa- utilisées par les Occidentaux à des fins d’espionnage au monument du soldat inconnu.
000 personnes qui avaient été évacuées ont pu tion de photos postées sur le net, mais cela de- ou de désinformation». L’insurrection de Varsovie, souvent confon-
rentrer chez elles vendredi, quand les respon- mande des connaissances de codage particulière- « Lorsqu’ils s’engagent dans l’armée, les soldats due avec celle du Ghetto juif en 1943, a éclaté le
sables ont annoncé que tout risque était main- ment poussées, souligne un informati- devraient être soumis à des règles de 1er août 1944.
tenant écarté. Au moins cinq explosions ont se- cien interrogé par l’AFP. Le ministère confidentialité — et s’ils les violent, ils de- Quelque 50 000 insurgés, essentiellement de
coué un secteur industriel densément peuplé russe de la Défense s’est refusé pour sa vraient en répondre en conseil de disci- jeunes scouts, soldats de la Résistance dépen-
de Kaohsiung, une ville portuaire de 2,8 mil- part à tout commentaire. « On a tiré pline», exige le député. Pour l’expert en dant du gouvernement polonais en exil à Lon-
lions d’habitants, entre minuit jeudi et le début Dans la légende d’une autre de ses toute la nuit questions militaires Alexandre Golts, dres, ont alors pris les armes contre les occu-
de la journée de vendredi. Des entreprises pé- photos, cette fois-ci géolocalisée à Volo- rédacteur en chef adjoint du site d’infor- pants nazis. En 63 jours de combats, près de
trochimiques possèdent des pipelines le long chino, le soldat Sotkine raconte avoir sur l’Ukraine », mations Ej.ru., « il est difficile de com- 200 000 civils ont été tués et la ville a été trans-
des égouts dans ce secteur. passé la journée «assis, à travailler sur prendre comment cette loi pourrait s’ap- formée en un amas de décombres. Adolf Hitler
Agence France-Presse le “Bouk”, à écouter de la musique». écrit le soldat pliquer, puisqu’elle va engager la respon- a ensuite donné l’ordre de raser la quasi-totalité
Pour BuzzFeed, cela implique que les sabilité des chefs si des informations sont de ce qu’il en restait.
unités militaires russes postées à la
Vadim malgré tout publiées par les soldats. Ils Militairement dirigée contre les Allemands,
Un tribunal refuse d’arrêter frontière russo-ukrainienne avaient en Grigoriev
leur possession des missiles sol-air
vont donc certainement couper Internet
— c’est plus simple et efficace.»
l’insurrection visait également à se protéger po-
litiquement contre l’URSS de Staline : les
Navalny Bouk quelques jours avant que ne soit Mais, ajoute l’expert à l’AFP, «on com-
abattu, vraisemblablement par un de ces missiles prend pourquoi cette loi est d’actualité: après tout,
insurgés espéraient accueillir en maîtres de
céans à Varsovie l’armée rouge. Mais celle-ci a
Moscou — La justice russe a refusé vendredi selon l’Occident, un avion de la Malaysia Airlines c’est grâce à des photos postées par des soldats que le préféré attendre que les nazis écrasent l’insur-
d’arrêter l’opposant numéro un au Kremlin dans l’est de l’Ukraine. monde entier a su que des forces spéciales russes rection en éliminant les élites antisoviétiques
Alexeï Navalny, assigné à résidence et qui fait Mais le mot «Bouk» pourrait aussi être l’abré- étaient présentes en Crimée». polonaises.
l’objet de plusieurs procédures judiciaires, reje- viation russe de «notebook», et le soldat Sotkine De mystérieux hommes en treillis verts, dé- « L’insurrection a éclaté car il n’y avait pas
tant un recours en ce sens du parquet russe. Le pourrait avoir en réalité passé la journée à travail- pourvus de tout signe distinctif, avaient fait leur d’alternative pour se venger de l’humiliation, des
tribunal Zamoskvoretski de Moscou a «refusé de ler sur son ordinateur plutôt que sur un missile. apparition début mars dans la péninsule ukrai- camps, de toute cette tragédie qui s’est déroulée
donner suite au recours sur l’arrestation d’Alexeï D’autres soldats russes ont aussi publié le mois nienne, quelques jours avant son rattachement à en Pologne », a déclaré à l’AFP Bogdan Horos-
Navalny», a déclaré la porte-parole de l’oppo- dernier sur le réseau social russe Vkontakte des la Russie. Les photos de ces soldats ont poussé le zowski, un ancien insurgé.
sant, Kira Iarmych. «Pour nous, il est évident photos de leurs activités, cette fois sans géolocali- député Soloviev, de son propre aveu, à relancer sa Dès vendredi matin, les Varsoviens dépo-
que c’est une affaire politiquement motivée, mon- sation, mais dont les légendes laissent penser que proposition de loi déposée initialement en décem- saient des gerbes devant les monuments et les
tée de toutes pièces», a-t-elle souligné. Le parquet la Russie a tiré sur des positions ukrainiennes, bre dernier. «C’est exactement ce scénario [de dif- plaques commémoratives en dif férents en-
avait demandé d’arrêter M. Navalny, lors d’une comme l’affirment Washington et Kiev. fusion de photos sur Internet] que la Russie sou- droits de la capitale, où des scouts se tenaient
audience à huis clos dans le cadre d’un procès « On a tiré toute la nuit sur l’Ukraine », écrit haite empêcher», estime M. Golts. en garde d’honneur.
pour détournement de fonds. ainsi le 23 juillet le soldat Vadim Grigoriev, en-des-
Agence France-Presse sous d’une photo montrant une demi-douzaine Agence France-Presse Agence France-Presse
C 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 E T D I M A N C H E 3 A O Û T 2 0 1 4
OSHEAGA
CULTURE
James Brown, le film
Lykke Li : point de rupture Get on Up est un drame biographique certes
autorisé, mais plutôt réussi
Avec un album dramatique et sentimental paru en mai, la
Suédoise Lykke Li conclut une trilogie musicale sur les trou- GET ON UP (EN V.O.) Raconté de manière non li-
★★★ néaire, le récit se promène
bles et aléas de la vie de jeune adulte. La chanteuse sera sur Réalisation : Tate Taylor. d’une époque à l’autre. Chaque
la Scène verte d’Osheaga pour présenter ses ballades tristes Scénario : Jez Butterworth, John- ellipse est clairement identifiée
et sombres, en r upture avec ses anciennes compositions Henry Butterworth. Avec Chad- au moyen d’une année et d’un
plus r ythmées. Rencontre. wick Boseman, Nelsan Ellis, titre, celui-ci renvoyant à l’un
Dan Aykroyd, Viola Davis, ou l’autre de la pléthore des
SOPHIE CHAR TIER importe : l’écriture. Loin d’elle Keith Robinson, Octavia Spencer. surnoms dont James Brown fut
l’envie d’être perçue comme Image : Stephen Goldblatt. Mon- gratifié ou dont il s’affubla lui-
AV IS L É G AU X E T AP P E LS D ’ O F FR E S
AVIS DE AVIS DE VENTE JUDICIAIRE INC. Partie défenderesse. AVIS AVIS DE Louis BESSE, né le 15 octobre
AVIS PUBLIC DEMANDE DE DISSOLUTION PROVINCE DE QUÉBEC DIS- PUBLIC DE VENTE EN JUSTICE CLÔTURE D’INVENTAIRE 1976, en son vivant domicilié et
Prenez avis que le Regroupe- TRICT DE BEAUHARNOIS COUR PRENEZ AVIS qu’en vertu d’un Avis est donné conformément au
DU QUÉBEC NO: 760-22-008290- bref d’exécution, les biens de
résidant au 1025, rue Sherbroo-
ment des commerçants et des Code civil du Québec de la clô- ke est, appartement 1908, en la
135 Transport B.R.S. Inc. Partie 6783368 CANADA INC. seront
propriétaires de la rue Ontario demanderesse c. 6642641 Canada vendus par huissier le 13 AOÛT ture de l’inventaire en regard de ville de Montréal, province de
ayant son siège social situé au Inc, Partie défenderesse. Le 13 2014 à 10h00 au 3737D de la Côte la succession Jeanne D’Arc SI- Québec, et décédé le 18 mai
RÈGLEMENTS 2260 Ontario Est, Montréal, août 2014 à 11:00 heures, en ver- Vertu, Saint-Laurent (Québec) H4R MARD, née le 06 mars 1919, 2013 à Montréal. Cet inventaire
Québec, H2K 1V8, demandera tu d’un bref d’exécution, à la place 1R2 conformément audit bref. ocen son vivant domiciliée et ré- peut être consulté par toute per-
À sa séance du 8 juillet 2014, le conseil d’arrondisse- d’affaires de la défenderesse, au Biens à vendre: 1 camion Ford
sa dissolution auprès du Regis- sidant au 7015, boulevard Gouin
ment a adopté les règlements suivants : 11600, avenue L.J. Forget, Mon- CTV 2004, plaque 510649 n/s sonne ayant un intérêt, à l’étude
traire des entreprises. Est, en la ville de Montréal, pro-
- Règlement CA-24-215 intitulé Règlement sur la Jean-François Dommerc, tréal, District de Montréal, seront 1FDXE45P94HB19939 et acc., un Beauchamp et Gilbert, Notaires,
vendus par autorité de justice les chariot élévateur au propane Clark vince de Québec, H1E 5N2 et
démolition d’immeubles; président, au 507 Place d’Armes, bureau
biens et effets de 6642641 Canada et acc. et beaucoup plus. Condi- décédée le 27 mai 2013 à Mon-
30 juillet 2014. tréal. Cet inventaire peut être
1300, Montréal, province de
- Règlement CA-24-224 intitulé Règlement sur les cer- Inc. saisis en cette cause consis- tions: argent comptant ou chèque
Québec, H2Y 2W8.
tificats d’autorisation et d’occupation. tant en: 1 ordinateur Dell, moniteur, visé. MARIO MATTEAU, H.J., Dis- consulté par toute personne
écran, clavier, souris et accessoi- trict de Montréal. MARIO MAT- ayant un intérêt, à l’étude Beau- Montréal le 21 juillet 2014
Ces règlements entre en vigueur à la date de la pré- res, 1 chaufferette Holmes et ac- TEAU, Huissier de justice, Permis Beauchamp et Gilbert, Notaires
champ et Gilbert, Notaires, au
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Me Domenico Zambito écrans Insigna approximativement CIVILE) CAUSE : 500-22-203714- CLÔTURE D’INVENTAIRE BEC INC., 9260-5773 QUÉBEC
Secrétaire d’arrondissement 26 pouces, et accessoires; 12 ta- 137 NABIL LABATEYA, ÉLIE AC- INC. Partie défenderesse. AVIS
KAOUI, Partie demanderesse SA- Avis est donné conformément au
Cet avis peut également être consulté sur le site Inter- bles à dessin en bois et accessoi- Code civil du Québec de la clô- PUBLIC DE VENTE EN JUSTICE
res; 1 gros module représentant 2 NAZ NOROOZI, 9241-2727 QUÉ-
net de l’arrondissement à l’adresse suivante : BEC INC., 9260-5773 QUÉBEC ture de l’inventaire en regard de PRENEZ AVIS qu’en vertu d’un
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de justice, Permis #7717. Foisy La-
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