JEUDI 6 avril 2017 / Edition Bruxelles / Brabant wallon / Quotidien / No 82 / 1,60 € / 02 225 55 55

MONS OUVRE LA VOIE À UN « CANNABIS SOCIAL CLUB » P. 6

Devimo
BON*
Consult passe PRINTEMPS AU POUR
1
aux mains er UNE ENTRÉE
du groupe GRATUITE À


JOURNAL
Ceusters À BRUXELLES la Fondation
Folon
et l’expo Peyo

© DREW ANGERER/AFP.
Syrie : *Maximum 3 entrées gratuites
par groupe ou famille. Les entrées
sont valables pour un adulte ou
un enfant et le jour de votre choix.

les Etats-Unis
Offre sans autre obligation d’achat.
Valable jusqu’au 04/06/2017

tapent PREMIER LEAGUE

Hazard s’offre
un doublé
du poing contre City
P. 19

Après l’attaque chimique qui a fait au moins 86 morts, dont 30 enfants, en Syrie, Donald Trump a fait planer la menace d’une intervention unilatérale
si l’ONU peine à agir. Aux Nations unies, l’ambassadrice américaine a frappé les esprits en exhibant des photos de victimes. P. 9

Les études
de genre
ont enfin
Le RER ne sera pas DÉBAT
leur master
P
our la première fois en
Communauté française, il
sera possible d’obtenir un
master en études de genre, qui se
prêt avant dix ans La nation
flamande est-elle
arrivée
à maturité ?
concentre sur les rapports so- P. 17
ciaux entre les sexes.
Mais le côté inédit de ce nou-
Le financement du RER avance à grands pas. François Bellot
veau diplôme ne s’arrête pas là.
Selon les informations du Soir, il
dévoile le phasage de travaux qui prendront encore du temps. MUSIQUE
sera également le premier à se dé- Jane Birkin :
rouler en co-diplomation avec les rançois Bellot l’avait pro- terminés, il n’en va pas de même meilleur des cas. Sur la L161 (vers vers Louvain-la-Neuve ; mise à « Les textes
six universités francophones. Le
sud du pays rattrape ainsi son re-
tard : de tels masters existent dé-
F mis. Il l’a fait. Le ministre
fédéral de la Mobilité
(MR) annonce au Soir avoir obte-
pour les lignes vers Ottignies et
Nivelles. « Il faut compter envi-
ron trois ans pour obtenir de nou-
Ottignies, NDLR), on peut tabler
sur 2024. »
Le ministre de la Mobilité veut
quatre voies du tronçon Water-
mael-Bakkenbos ; amélioration
des gares des lignes L124 et L161 ;
de Gainsbourg
ne me dépriment
jà depuis des années aux Etats- nu un feu vert pour emprunter un veaux permis et épuiser les délais des travaux avançant par tron- mise à quatre voies du tronçon
Unis ou en Angleterre, mais aussi milliard d’euros afin, notam- de recours, plus six ans de chan- çons, pour dégager du trafic sup- Braine-l’Alliance-Waterloo ; et jamais »
en France depuis cinq à six ans et ment, de finaliser le chantier du tiers, décompte François Bellot. plémentaire au fur et à mesure. Il déplacement de la gare de P. 15
en Flandre depuis 2014-2015. ■ RER. Mais le chantier va durer. Il est impossible de clôturer la fixe ainsi un ordre des chantiers : Moensberg. ■
Si les travaux en Flandre de- L124 (la ligne Bruxelles-Nivelles, rénovation de la gare d’Ottignies,
P. 3 NOS INFORMATIONS vraient pouvoir être rapidement NDLR) avant 2027-2028 dans le mise à quatre voies et bifurcation P. 14 NOS INFORMATIONS SÉRIES
« The Get
Industrie : le fardeau de l’énergie n’est pas si lourd Down », gouffre
financier
C
’est une des idées fixes des fédéra-
tions patronales : l’énergie coûte
trop cher aux entreprises belges et
15 à 23 %
l’Allemagne, ou les Pays-Bas.
Pour l’électricité, la comparaison est
plus complexe car la Belgique est dépour-
d’un handicap considérable. Mais pour
toutes les autres, l’électricité reste à un ta-
rif attractif.
de Netflix
P. 27
pèse lourdement sur leur compétitivité. vue d’un outil intéressant : une définition Le régulateur tire donc cette conclu- En moyenne, pour les industries
Mais une étude de la Creg, le régulateur claire des entreprises « électro-inten- sion : pour les industriels qui ne sont pas non électro-intensives, la facture
wallon de l’énergie, vient (en partie) sives », autrement dit celles dont la fac- électro-intensifs, la facture énergétique énergétique est 15 à 23 % moins
tordre le cou à cette obsession. Le rapport, ture énergétique a un poids important belge est largement moins élevée que celle chère chez nous que chez nos trois
dont Le Soir a pris connaissance, indique dans le budget. Chez nos voisins, ces der- de nos voisins. ■ voisins directs. Pour les autres, le
que, pour les tarifs gaziers, la Belgique fait nières bénéficient d’avantages et d’exoné- surcoût varie entre 7,2 et 13,6 %.
mieux que la France, le Royaume-Uni, rations. En Belgique, elles souffrent donc P. 13 NOS INFORMATIONS

L’ÉDITO
Martine Dubuisson
LE DÉNI POLITIQUE
N’EST PAS
UNE OPTION
azakhgate, affaire Publifin,
K dossier Fillon… : à chaque
fois, un même scénario se répète.
Le politique minimise, voire nie ;
fait un temps le gros dos en
espérant que l’orage passe ; puis
admet certains faits et prend
quelques mesures ; pour finale-
ment (enfin généralement…)
mesurer l’ampleur de la situation,
écarter les indélicats, et modifier
les règles de fonctionnement.
Mais pourquoi ce moment de
déni ? De pause entre le temps
médiatique et populaire, et le
temps politique ? Comme si nos
dirigeants n’apprenaient pas d’un
scandale à l’autre. Ne mesuraient
pas l’impact dramatique dans
l’opinion de la non-reconnais-
sance immédiate des faits, qui
érode chaque fois la confiance
dans les dirigeants. Comme si la
priorité était encore et toujours
d’éviter le scandale, de préserver
l’homme et le parti plutôt que de
régler le problème.
Bien sûr, avant d’adopter une
Le fait d’admettre
les erreurs, trancher
dans le vif, grandit
ceux qui l’osent
stratégie appropriée, un pré-
sident, un état-major politique
doit s’assurer de la véracité des
faits et en jauger l’ampleur. On
ne peut juger sur rumeurs ou
dénonciations – des têtes sont
tombées alors que les accusa-
tions étaient fantaisistes ou
malveillantes. Bien sûr, il doit
tenir compte de la présomption
d’innocence (principe fondamen-
tal) et des tentatives destruc-
trices adverses.
Mais ce « délai d’adaptation à la
réalité », ce « calcul spéculatif sur
l’oubli » comme les qualifient
dans ces colonnes certains diri-
geants, font un tort immense au
monde politique. Accréditant
l’idée que « tous sont complices »,
voire « corrompus » ; que tous
savaient et acceptaient ; que
décidément ils ne méritent plus
notre confiance, notre respect.
Donc notre vote.
Voilà pourquoi le déni n’est pas
une option. Au contraire de l’obli-
gation morale de reconnaître ses
erreurs et présenter des excuses.
Et oui, le fait de dénoncer les
dérives, de trancher dans le vif,
puis de réglementer là où l’on
profite des vides juridiques,
grandit ceux qui l’osent. Même si
ce n’est guère la tradition en
politique. Alors que la commission
Il ne s’agit pas de jouer au cheva- d’enquête Publifin
lier blanc. Juste de faire fonction- redémarre, retrouvez
ner un système comme il se doit. sur plus.lesoir.be notre
Sinon, on ne cesse de le répéter dossier sur les questions
ici, il ne faudra pas pleurer un qui restent en suspens
jour sur les ruines de ce sys-
tème…
dans ce scandale.


Pas besoin.
14 MARCHÉS 12 NÉCROLOGIE 22 TÉLÉVISION 26-27
MÉTÉO & JEUX 18 PETITES ANNONCES 22 LOTERIE 27 Regardez vite en p. 5
BON À DÉCOUPER 18 RÉGIONS 23 À 25 PETITE GAZETTE 28
5 413635 081422
1
Le Soir Jeudi 6 avril 2017

2 L’ACTU
LE KROLL INTERVIEW EXPRESS
« Eviter une situation
explosive à la prison
de Saint-Gilles »
Charles Picqué (PS), bourgmestre de
Saint-Gilles, s’insurge contre le nombre
trop élevé de détenus dans la prison qui
se trouve sur le territoire de sa commune.

Quel est le problème à la prison de Saint-

Gilles ?
Nous avons toujours considéré, avec les organisa-
tions syndicales, que la présence de 850 détenus
sur le site est un maximum. Attention, quand on est
à 850, il y a déjà un problème aigu. C’est au-dessus
de ce que je pense être un chiffre adéquat. Ce
dernier se situerait entre 700 et 750 personnes.
Aujourd’hui, il y a 900 détenus : on a atteint une
ligne de fracture. Cela engendre des problèmes de
promiscuité, de tensions avec le personnel, d’entre-
tien, d’accompagnement des détenus, de réduction
des activités… De plus, le corps de sécurité pour le
transfert de détenus n’a pas été renforcé.
Vous menacez aujourd’hui de prendre un arrêté
de fermeture. Pourquoi ?
Si rien ne change, je prendrai en effet un arrêté
Charles Picqué estime que la prison a atteint
son seuil maximal de capacité. © BRUNO DALIMONTE.
pour fermer la prison. Cela signifie que les services
de police empêcheront l’entrée de tout nouveau
détenu. Je demande qu’on redescende sous le seuil
de 850, avec une meilleure répartition dans les
prisons du pays. Je ne dis pas que les autres prisons
n’ont pas de problème, mais cela doit être équi-
table. Mon objectif n’est pas de renvoyer la patate
chaude vers les autres mais d’éviter une situation
explosive. C’est indigne d’un Etat de créer objective-
ment des conditions de tension entre détenus et
personnel de la prison, de créer des soucis d’hy-
giène, de sécurité, de santé publique…
ANN-CHARLOTTE BERSIPONT

J’Y VOIS CLAIR

L’ACTEUR

DANIEL HUMM, LE SUISSE

AU SOMMET DE LA GASTRONOMIE
Superstar des « Quand j’ai commencé à cuisiner, il
fourneaux à New y a 25 ans, jamais dans mes rêves
York et fin busi- les plus fous je n’aurais imaginé y
nessman, le chef parvenir. » L’endroit dont Daniel
vient de se classer Humm parle avec émotion et
no1 du World’s 50 fierté, c’est la première place du
Best Restaurants, World’s 50 Best Restaurants. Le
grâce à sa cuisine chef suisse s’est vu décerner
épurée. cette distinction pour son restau-
rant new-yorkais l’Eleven Madi-
son Park, lors de la « cérémonie
des oscars » de la gastronomie, à
Melbourne, ce mercredi midi
(heure belge). Contesté pour sa
méthodologie basée sur le vote
d’un millier d’experts gastrono-
miques à travers le monde, le 50
Best achève de consacrer l’un des
plus grands cuisiniers actuels,
déjà auréolé de trois étoiles au
Daniel Humm
a décroché
sa première étoile
au Michelin
à 24 ans. © AFP.
Michelin. Trois étoiles, comme
celles du Hof Van Cleve du Belge
Peter Goossens, classé, quant à
lui, 50e.
C’est à 14 ans que Daniel Humm
a entamé sa carrière culinaire,
entre l’école et les fourneaux du
Baur au lac à Zurich. L’apprenti
poursuit ses classes au Gasthaus
zum Gupf, resto typique situé à
Saint-Gall. Humm est déjà très
passionné comme le démontre
cette anecdote : un jour, alors
qu’il se rend au sacro-saint ren-
dez-vous du marché en matinée,
il perd le contrôle de la grosse
voiture de son patron et finit dans
le décor. Son premier réflexe ?
Trouver illico un véhicule de
remplacement pour assurer le
service. « Ce n’est qu’à mon retour
que j’ai pris conscience que j’aurais
pu mourir », confesse-t-il au
magazine Esquire.
C’est un créateur de génie, qui a
décroché sa première étoile au
Michelin à 24 ans, qu’auraient pu
perdre les Etats-Unis. C’est là que
Daniel Humm part à l’aventure
culinaire en 2003. A San Francis-
co pour commencer. Il entame ce
nouveau chapitre de sa vie au
restaurant Campton. Mais son
rêve américain se concrétise
réellement trois ans plus tard
lorsqu’il devient le chef des
toques de l’Eleven Madi-
son Park. Avec sa vue
sur le deuxième
plus bel espace
vert de Manhat-
tan, ce restau-
rant chic, cher
(menu à partir
de 275 euros,
Convertir une
sans boissons) et classique teinté voiture de société
d’Art déco sert d’écrin à la cui-
sine française du maître. Celui-ci en salaire net, NIDAL TAÏBI (ST.)
allie la modernité aux racines
culinaires new-yorkaises et aux une bonne idée ?
ingrédients locaux. Il rend hom-
mage au sundae avec du fromage Mi-octobre 2016, le gouvernement Michel annonçait
frais de ferme accompagné de son intention de mettre en place un « budget
condiments. Il décline le tartare mobilité » : au lieu de bénéficier d’une voiture de
minute sous forme végétale. Il société, les travailleurs auraient droit à 450 euros de
ose l’œuf Bénédicte dans une salaire net. Les partenaires sociaux sont sceptiques.
boîte de caviar. Plus les années
passent, plus il cultive la sobriété
jusqu’à retirer toute fioriture de La voiture de société est, on le sait, un avantage très prisé
ses créations, comme l’écrit The en Belgique. Partie intégrante du « package salarial » du
Good Life. Adepte du less is more, bénéficiaire, il permet à ce dernier de bénéficier de l’usage
il sert ses asperges uniquement d’une voiture à des conditions fiscalement avantageuses, et
accompagnées de pomme de à son employeur de lui accorder un surcroît de rémunéra-
terre à la truffe et dénude son tion pour un coût moindre, en charges diverses, que celui
canard rôti au miel et à la la- lié à une augmentation salariale. Fortement critiqué en
vande. raison de son coût pour la société (charges sociales non
« Aujourd’hui, notre cuisine est plus perçues, coût environnemental, impact sur la mobilité), ce
compliquée que jamais, mais elle a système pourrait faire l’objet d’une transformation. La
pourtant l’air plus simple que ja- proposition du gouvernement vise en effet à offrir aux
mais. » Dixit Will Guidara, l’asso- travailleurs un supplément de salaire net (non taxé) à la
cié de Daniel Humm. Ou plutôt place d’une voiture de société.
son alter ego. C’est d’ailleurs Les partenaires sociaux disent non. Une fois n’est pas
ensemble qu’ils ont posé pour la coutume, syndicats et organisations patronales parlent
presse avec leur trophée du 50 d’une seule voix. Enfin, officiellement, ils se taisent en
Best. Inséparables, les compères toutes les langues. « On préfère ne pas se prononcer sur le
en affaires ont multiplié les pro- sujet tant qu’aucune position commune n’a été mise en place.
jets gastronomiques avec leur En toute hypothèse, les discussions devraient aboutir dans les
boîte, Make It Nice. En 2011, ils prochains jours », souligne Sophie
rachètent l’Eleven Madison Park. Sine, porte-parole de la Fédération Les syndicats voient
Avec succès, ils ouvrent le No- des entreprises de Belgique. d’un mauvais œil
Mad à San Francisco et sa suc- Mais, en coulisses, il se dit que les la non-taxation
cursale sur Broadway. Leur nou- partenaires sociaux rejettent en de cette somme
veau resto ? Un gastronomique chœur la proposition gouverne- d’argent
décontracté de 650 m2 dans le mentale de transformer une voi-
quartier new-yorkais des cols ture en du salaire poche. Ils considèrent que la somme
blancs, plus précisément dans le d’argent octroyée au travailleur doit être destinée prioritai-
centre commercial Westfield rement à des fins de mobilité. Selon nos confrères de
World Trade Center où s’éri- L’Echo, ils estiment précisément que la « compensation en
geaient les deux tours avant le 11 espèces n’apporte pas une solution au problème de mobilité ».
septembre 2001. En outre, les syndicats voient d’un mauvais œil la non-
Quant à l’Eleven Madison Park, il taxation de cette somme d’argent dont pourraient bénéfi-
fermera ses portes durant l’été cier les travailleurs prêts à abandonner leur voiture de
pour rénovation. Cela n’empê- société.
chera pas Daniel Humm et son Le précédent des éco-chèques. Dans une autre perspec-
équipe de régaler les gastro- tive, au niveau juridique, ça risque de coincer aussi. Au
nomes nantis. De fin juin à début mois de mars dernier, le Conseil d’Etat a en effet rendu un
septembre, le chef et business- avis très critique sur la proposition de loi visant cette fois la
man surdoué œuvrera dans un conversion des éco-chèques en rémunération nette. Aux
établissement éphémère à East yeux de ses juristes, la disparition des éco-chèques au
Hampton, lieu de villégiature profit d’une conversion en net serait contraire aux principes
apprécié de la jet-set new-yor- constitutionnels d’égalité des Belges devant la loi et l’impôt
kaise. Qu’elles sont loin, les mon- – étant entendu que le système des éco-chèques permet-
tagnes helvétiques natales du tait d’y déroger en raison notamment de leur finalité. Peut-
meilleur chef au monde… on faire le parallèle avec le « budget mobilité » ? C’est en
JULIEN BOSSELER tout cas l’avis des organisations patronales, selon L’Echo.

GROUPE Rédaction centrale Ce journal est protégé par le droit d’auteur, tous droits réservés.
Tél. : 02-225.54.32 © Rossel & Cie S.A. – Le Soir, Bruxelles, 2017. Si vous souhaitez copier un article, une photo, Pour toute question,
Directeur général Fax : 02-225.59.14 une infographie, etc., en de nombreux exemplaires, les utiliser commercialement, nous avons une solution
et directeur de la rédaction ou 02-225.59.10
SA ROSSEL ET C ie
PUBLICITÉ les scanner, les stocker et/ou les diffuser électroniquement, veuillez contacter Copiepresse
Service clientèle
Annonces Jean-Pierre Miranda Courrier des lecteurs au 02-558.97.80 ou via info@copiepresse.be. Plus d’infos : http://www.copiepresse.be.
Rue Royale, 100 Rossel Advertising Du lundi au vendredi de 8 h à 18 h.
1000 Bruxelles Tél. : 02-225.55.55 Rédacteur en chef Fax : 02-225.59.14 Prix de vente à l’étranger Prix de l'abonnement Premium
Annonces téléphonées ou 02-225.59.10 et le samedi de 8 h à 12 h.
Président et éditeur responsable Fax : 02-225.59.08 Christophe Berti France 2,50 € (en semaine) (papier + PDF + accès au Soir+) Tél.: 078-05.05.10
Tél. : 02-225.55.00 forum@lesoir.be
Patrick Hurbain ou 02-225.59.00 2,80 € (le week-end) 29,50 €/mois soit 1,18 €/jour Fax: 02-225.59.01
Fax : 02-225.59.06 Rédacteurs en chef adjoints lesoir.be (internet) Luxembourg 1,80 € (en semaine) e-mail: abonnements@lesoir.be
Administration générale annonces.tel@lesoir.be Publicité nationale Philippe Laloux http://www.lesoir.be 2,80 € (le week-end) Site: www.clubdusoir.be
Rue Royale, 100 - 1000 Bruxelles Tél. : 02-542.10.10 Véronique Lamquin Tél. : 02-225.54.32
Tél. : 02-225.55.55 Fax : 02-542.10.11 François Mathieu internet@lesoir.be Membre de

2
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

L’ACTU 3
Les six universités
francophones s’associent
pour proposer,
dès l’année académique
2017-2018, un master
de spécialisation
en études de genre.
La Wallonie rattrape
ainsi son retard : de tels
diplômes existent déjà
aux Etats-Unis, en
Angleterre et en Flandre.
’est une première à plu-

C sieurs titres. D’abord

parce que les six universi-
tés francophones s’associent en
vue de créer un master interuni-
versitaire. Si certaines collabora-
tions avaient déjà vu le jour, elles
n’impliquaient pas tous les ac-
teurs de l’enseignement universi-
taire francophone. Ensuite car,
dès le mois de septembre, la Bel-
gique francophone proposera en-
fin un master en « études de
genre ». Ces recherches interdis-
ciplinaires visent à éclairer les
« rapports sociaux entre les
sexes ». Le sud du pays rattrape
ainsi son retard : de tels masters

Un diplôme
existent déjà depuis des années
aux Etats-Unis ou en Angleterre,
évidemment, mais aussi en
France, en Suisse, en Italie, ou
encore en Flandre, puisqu’un
master interuniversitaire en
« genre et diversité » a vu le jour à

universitaire pour
l’année académique 2014-2015.
Côté francophone, chaque uni-
versité avait déjà développé une
expertise via des options par
exemple, mais pas à travers un
master.

les études de genre

Pour la rentrée 2017-2018, les
étudiants francophones, déjà ti-
tulaires d’un master, pourront
suivre une année de spécialisa-
tion en études de genre. Ce cursus
sera composé d’un tronc com-
mun, comprenant six cours : mé-
thodes de recherches sur le genre
(UCL), sexualités, genres et so-
ciétés (ULB), genre et travail
(ULG), philosophies féministes
et de genre (UNamur), sciences
sociales et de genre (lecture cri-
tique de textes) (Saint-
Louis) et genre et corps
(UMons). A ce tronc com-
mun s’ajouteront un mé-
moire et des cours d’op-
tion à choisir parmi des
thèmes tels le travail, le
corps et la sexualité, les
discriminations, les reli-
gions, les arts, etc.
Sarah
Le tronc commun sera
Sepulchre,
enseigné le vendredi dans
UCL. © D.R.
un lieu neutre, à savoir
l’Académie royale des
sciences, des lettres et des
beaux-arts de Belgique, à
Bruxelles. Les étudiants
choisiront ensuite leurs
options en fonction de
leurs attentes… ou de
leurs contraintes géogra-
phiques.
Le projet était sur les
rails depuis plusieurs an-
nées. Une étude de faisa- Valérie
bilité avait déjà été pu- Piette, ULB.
bliée en 2011. En 2015, un © ULB
groupe de travail qui ras-
semble toutes les universités est
mis en place. Le ministre de l’En-
seignement supérieur, Jean-
Claude Marcourt, soutient la dé-
marche, souhaitant l’inscrire
dans une perspective interuni-
versitaire. Pour Tania Van He-
melryck, conseillère du recteur
pour la politique du genre à
l’UCL, l’université qui coordonne
le master, ce dernier répond à un
réel besoin sociétal : « le dévelop-
pement des politiques d’égalité et
de diversité, dans les institutions
publiques comme dans les entre-
prises, induit la recherche d’une
expertise sur ces questions ».
Le 15 septembre 2017, le mi-
nistre Marcourt lancera officiel-
lement le Master à l’Académie
Royale de Belgique en présence
des six recteurs ainsi que de la mi-
nistre Simonis, ministre de l’Ega-
lité des chances et des droits des
femmes. Les inscriptions sont
ouvertes sur le site de l’UCL. ■
ÉLODIE BLOGIE
ENSEIGNEMENT Les rapports sociaux de sexe au cœur d’un master
CES IDÉES PRÉCONÇUES SUR LES ÉTUDES DE GENRE
« Ça ne concerne que
les communautés LGBT »
« Qu’est-ce qui explique qu’encore aujour-
d’hui, 80 % des personnes qui assument la
corvée vaisselle sont des femmes ? C’est
parce qu’elles ont un utérus ? » C’est avec
cette punchline que Valérie Piette, histo-
rienne et professeure à l’ULB, invite sou-
vent ses étudiants à réfléchir à ce qu’est
le genre. Souvent, on explique que le
« genre » désigne le « sexe social et cultu-
rel », par opposition au sexe biologique.
Les « études de genre » dépassent donc
largement les questions liées aux per-
sonnes gays, lesbiennes ou trans, même
si elles les englobent. « On peut s’intéres-
ser à l’accueil de la petite enfance, cite
Sarah Sepulchre, professeure de commu-
nication à l’UCL. Mais aussi aux inégalités
salariales, à l’opportunité d’ajouter une
troisième case pour les personnes indéter-
minées au niveau de leur sexe, ou encore à
la façon dont les hommes et les femmes
sont représentés dans les séries télé ! »
« Le genre nie toutes
les différences biologiques »
Si « tout est construit », cela implique-t-il qu’il
n’existe aucune spécificité biologique selon le
sexe ? « On ne peut évidemment pas faire abstrac-
tion du sexe biologique, nuance Valérie Piette.
Nous sommes d’ailleurs demandeurs que des cher-
cheurs en biologie, en médecine et dans les sciences
dures mènent eux aussi des études de genre. Il y a
des liens à faire. Quid de maladies qu’on estime
plutôt masculines ou féminines ? Cela s’explique-t-il
scientifiquement ou est-ce aussi en partie des
constructions ? » Pour Sarah Sepulchre, le sexe
peut en lui-même être partiellement construit :
« ainsi, on considère qu’une femme ne doit pas avoir
de poils, alors qu’il y a quand même un certain
travail pour y arriver ! Un homme n’est pas censé
avoir de poitrine, alors que certains en ont… » Aus-
si, le caractère absolument binaire de notre caté-
gorisation en sexe féminin / masculin devient
bancal au regard de l’existence de personnes
hermaphrodites ou au sexe indéterminé, com-
plète Sarah Sépulchre.
« On veut nous imposer
la théorie du genre »
Tous les chercheurs sur la question vous
le diront : il n’existe pas de « théorie du
genre », simplement des « études de
genre ». « Il est pratique de parler de théo-
rie, explique Valérie Piette. Cela permet
d’en démolir une, pour la remplacer par une
autre. Nous avons vu ce discours de pseudo
“théorie du genre” émerger à la fin de la
Manif pour Tous en France, explique la
professeure de l’ULB, quand les militants
ont compris qu’ils perdaient, que la loi pour
le mariage gay serait votée. Pour eux, le
genre est perçu comme dangereux. » Ainsi,
le nouveau cheval de bataille des tradis
français concerne les manuels scolaires,
nouvelle version, qui démontent les sté-
réotypes de genre. « On ne change pas les
petits garçons en petites filles, comme le
font croire les tradis, riposte Sarah Se-
pulchre. Simplement, on donne la possibilité
à un petit garçon qui voudrait se comporter
comme une petite fille de le faire. »
« On vise les hommes »
« Ce serait bien la première fois dans
l’histoire des sciences que des recherches
se construiraient contre quelqu’un ou
quelque chose. La science cherche juste à
expliquer, défend Sarah Sépulchre. Mais
on peut comprendre que les hommes se
sentent menacés. À partir du moment où
des recherches visent à éclairer les méca-
nismes de domination, il est évident que
les hommes se trouvent du côté des
dominants. Or, certains d’entre eux n’ont
aucune raison de remettre en cause ce
système, car cela les conduirait à parta-
ger le pouvoir : pouvoir symbolique, éco-
nomique, politique, etc. »
« Nous sommes tous
bisexuels, selon eux »
Les études de genre, qui déconstruisent
les mécanismes de domination, décons-
truisent aussi la norme de l’hétérosexua-
lité. « Personne ne remet en cause le sexe
biologique, rappelle Valérie Piette. Mais les
identités sexuelles sont, elles aussi, d’une
certaine façon construites. Cela ne signifie
pas que tout le monde est bisexuel ou trans.
Je constate cependant auprès des adoles-
cents ou de mes étudiants que l’idée de
genre “fluide” est de plus en plus ancrée.
Pour ces jeunes-là, on n’est pas né pour être
hétéro, ou homo toute sa vie… » « Cela peut
sembler très déstabilisant, reconnaît Sarah
Sepulchre. La plupart des gens sont cis-
genres, c’est-à-dire que le genre ressenti
correspond au genre qui leur a été attribué
à la naissance, par opposition aux trans-
genres ou aux genres fluides. Ils ne vont pas
se poser de questions, et vont s’inscrire dans
la “norme” et c’est très bien. Mais les études
de genre permettent à ceux qui veulent se
poser des questions ou s’éloigner de la
norme de le faire. »
La déconstruction des assignations de
genre bénéficie pourtant aussi aux
hommes : pendant des années, le fait
d’être un homme ou une femme a
déterminé (détermine encore) les
fonctions, les statuts, les tâches aux-
quels on pouvait pourvoir. « Avant qu’on
ne s’intéresse aux questions de genre, au
départ de mouvements féministes – c’est
vrai – on n’avait jamais questionné la
masculinité, la paternité, poursuit Valé-
rie Piette, de l’ULB. La norme du mascu-
lin n’était jamais questionnée. Pourquoi
un garçon ne peut-il pas pleurer, et doit-il
aimer se battre ? Ça aussi, ce sont des
constructions ! »

3
Le Soir Jeudi 6 avril 2017

4 LABELGIQUE

Les politiques ont-ils

une tendance au déni ?
AFFAIRES A chaque révélation, un même schéma semble se répéter
Quand un scandale éclate,
la première réaction
du politique est plutôt de nier,
du moins de minimiser.
Au risque d’abîmer encore
la relation avec le citoyen.
Pourquoi ce réflexe ? Pour
tenter de s’en sortir. Mais il y
a aussi des raisons objectives.
rmand De Decker qui n’a aucun
le MR, qui met plusieurs jours à juger ce-
la éthiquement discutable ; et tarde à lui
retirer ses mandats internes. Des admi-
nistrateurs de Publifin qui estiment
n’avoir commis aucune faute ; les partis
concernés, PS en tête, qui ne réagissent
guère d’emblée ; puis annoncent des me-
sures pour une meilleure gouvernance et
quelques démissions. François Fillon qui
nie tout délit ; puis reconnaît l’erreur
d’avoir donné un salaire à des proches ;
et finit par présenter ses excuses en res-
tant candidat à la présidence française.
A chaque « affaire », un scénario en 4
actes semble se répéter, inlassablement.
avant lui ». Une sorte de « délai d’adap-
tation à la réalité », selon le propos du
président de Défi, Olivier Maingain.
Deux : le ou les intéressés, voire leur
parti, font le gros dos en attendant que
l’orage passe ; ce que l’eurodéputé MR
Gérard Deprez, président du PSC pen-
dant 15 ans, appelle « un calcul spécula-
tif sur l’oubli ».
Trois : quand les preuves s’accumulent
et que l’indignation croît, on prend de
« petites mesures de mise à l’écart ».
Quatre : face à la tornade médiatique
et populaire, le parti prend la mesure des
dégâts et élabore une stratégie de ri-
confiance dans les dirigeants ? « Je pense
que certains sont encore complètement
dans le déni, nous répond Cédric Halin,
l’échevin CDH d’Olne qui a révélé le
scandale Publifin. Certains continuent à
nier l’évidence, ne se rendent pas compte
de la gravité de la situation et du ras-le-
bol citoyen. » « Certains sont tellement
dans le système qu’ils ne réalisent pas
que cela peut être un délit », enchaîne
Gérard Deprez. Et Olivier Maingain
épingle les présidents de parti concer-
nés : « Aucun, à part un peu Benoît Lut-
gen, n’a fait de déclaration forte, d’évic-
tion de ceux qui ont participé à l’établis-
bilités. Cela accrédite l’idée que tout ça
était connu, assumé collectivement. »
Les experts confirment. « En Belgique,
en France et ailleurs, il est rare que le po-
litique dise “je me suis trompé” ou pré-
sente ses excuses », lance le professeur en
communication Marc Lits (UCL). Pour-
tant, ajoute le politologue Pierre Vercau-
teren (UCL-Mons), « personne ne sait si
le déni mettra fin à la question. Si on re-
garde ces 20 ou 30 dernières années, on
voit que la possibilité d’étouffer une af-
faire est extrêmement limitée ».
Le déni est donc loin d’être productif.
Pourquoi donc le schéma énoncé supra

A souci à toucher 740.000 euros

comme conseil dans le dossier
Chodiev tout en participant, comme sé-
nateur, au processus législatif sur la tran-
saction pénale (Kazakhgate) ; son parti,
Un : le politique nie ou minimise les
faits, cherche une échappatoire en ten-
tant d’accréditer l’idée que ce n’est pas si
grave ou que d’autres « sont dans une si-
tuation pire et doivent subir la sanction
poste, avec sanctions et propositions.
Mais pourquoi ce schéma se répète-t-il
affaire après affaire ? Le monde poli-
tique aurait-il tendance au déni ? Malgré
les dégâts dans l’opinion en termes de
sement du système. Voyez Stéphane Mo-
reau qui doit choisir entre ses mandats :
il ne devrait plus en exercer aucun ! On a
l’impression que les dirigeants sont dé-
passés et ne prennent pas leurs responsa-
se reproduit-il ? A côté de la tentative de
mettre le couvercle sur la marmite, des
éléments plus objectifs expliquent aussi
la réaction des politiques. Les voici. ■
MARTINE DUBUISSON

La tentation du déni s’est notamment révélée dans les affaires Kazakhgate, Publifin et Penelopegate, qui mouillent Armand De Decker, Stéphane Moreau, André Gilles ou François Fillon. © BELGA, PHOTONEWS, REUTERS

CINQ ÉLÉMENTS QUI FREINENT LES PARTIS

L’effet de surprise L’habitude du combat L’autodéfense La vérification des faits Les vents contraires

1 2345
On l’a dit : certains éléments
objectifs permettent d’expli-
quer aussi que les politiques
tardent à reconnaître une
faute éventuelle et à réagir
de manière appropriée. Le
premier d’entre eux est tout
simplement la surprise. « Au
début, il y a un élément de
stupeur », pointe ainsi le
libéral Gérard Deprez.
Et le politologue Pierre Ver-
cauteren (UCL-Mons)
abonde : « Quand une affaire
survient, il y a une surprise du
monde politique. Avec Publifin
par exemple, il ne savait pas
que ce serait une telle affaire
à tiroirs. Le déni permet de
gagner du temps, de mesurer
les conséquences et d’imagi-
ner la stratégie à suivre. Parce
qu’on ne perçoit pas toujours
l’ampleur au départ. Lorsque
la première salve du Canard
Enchaîné est sortie contre
François Fillon, celui-ci n’avait
pas connaissance de la
deuxième. Il faut donc d’abord
évaluer la situation sur la base
des révélations et de ce que
les médias peuvent encore
avoir en réserve. »
Le politique fonctionne dans un
contexte permanent de lutte.
« Ils sont habitués au combat,
entre majorité et opposition, entre
programmes, dans les débats…,
explique le politologue Pierre
Vercauteren (UCL-Mons). Donc,
quand des circonstances adverses
se produisent, ils ont le réflexe de
combat. La première réaction est
de ne pas aller dans le sens ad-
verse. Même s’il existe des cas où
la personne reconnaît tout de
suite les faits, mais on n’en a pas
assisté à un grand nombre… Mais
si le déni n’est pas suffisamment
fondé, il nourrit la controverse. »
Le Pr en Communication Marc
Lits (UCL) juge aussi que cette
réaction de déni « ressort un peu
du fonctionnement politique
habituel : dans l’opposition, on
critique ce qui est fait par la majo-
rité, et vice versa. On est donc
moins dans la réalité de ce que l’on
pense ou dans la reconnaissance
des faits que dans le positionne-
ment. » Et cela s’aggrave lorsque
survient une affaire « parce que
reconnaître les faits serait faire
aveu de mauvaise gestion ».
Olivier Maingain, président de
Défi, le dit ainsi : « Le politique
cherche toujours à prouver qu’il a
raison ; a fortiori, se mettre dans
la position de reconnaître ses
échecs ou des torts avérés ne fait
pas partie du schéma de départ. »
Si le politique tarde à réagir,
c’est aussi par réflexe de sur-
vie. « Il y a cette espèce de
réaction d’autodéfense : vous
êtes attaqués, vous niez, c’est
humain… », estime ainsi Cédric
Halin (CDH). L’autodéfense,
ajoute Olivier Maingain (Défi),
c’est aussi protéger son job :
« Pour le politique, perdre sa
crédibilité est ressenti comme
une menace d’arrêt de son
action. Il cherche donc à éviter
la sanction la plus immédiate. »
« Ce n’est que lorsque l’ampleur
de l’affaire apparaît qu’on essaie
de trouver une stratégie pour
garder les éléments sous
contrôle, confirme Pierre Ver-
cauteren (UCL-Mons). Voyez
Paul Furlan qui ne voulait pas
démissionner puis l’a tout de
même fait. »
Marc Lits (UCL) illustre par
les affaires Dutroux, de la
Carolo et le drame du Heysel
la non-démission immédiate.
Et explicite : « Une réaction
consiste à dire : “Je ne vais pas
reconnaître les faits, sinon je
devrai démissionner”. Dans le
premier temps, on est donc dans
une logique d’autodéfense,
d’autojustification liée au risque
de reconnaître l’erreur qui aurait
de lourdes conséquences.
Résultat : on laisse exploser les
choses et cela affaiblit le parti. »
Les politiques mis en cause sont présu-
més innocents et l’on se souvient d’« af-
faires » qui se sont totalement dégonflées
(voyez le dossier Trusgnach). Voilà pour-
quoi, aussi, le politique prend son temps,
justifie Olivier Maingain. « Il doit éviter de
répondre dans la précipitation, abonde
Pierre Vercauteren (UCL-Mons), car ne
pas viser juste peut faire des dégâts impor-
tants. Le temps de la vérification apparaît
donc nécessaire, d’autant que les affaires,
comme Publifin, sortent par morceaux. »
Gérard Deprez (MR) confirme cette « at-
titude de prudence des partis, qui doivent
vérifier la vraisemblance et la crédibilité des
faits. Ils invitent donc les intéressés à s’expli-
quer et tant qu’il n’y a pas de preuves, ceux-
ci nient ou disent que les autres font de
même et que ce n’est pas si grave. Et il faut
respecter la présomption d’innocence. Je ne
pense pas qu’il y ait un a priori de dire ‘’il
faut commencer par nier’’, mais il est vrai
que certains ont tendance à minimiser. »
Au point qu’Olivier Maingain avoue « s’in-
terroger parfois sur la stratégie de prési-
dents qui n’osent pas trancher dans le vif ».
Lui l’a fait lorsque son député Christian
Van Eycken a été « soupçonné de complici-
té de meurtre : il fallait tout de suite mettre
de la distance et le suspendre du parti en
raison de la gravité des faits ».
On comprend ce besoin de prudence,
mais Marc Lits (UCL) pointe un danger :
« Ne pas prendre la mesure des faits crée
une grille de lecture en toile de fond : ‘‘les
politiques sont corrompus et se servent
eux-mêmes”. Et cela s’inscrit en quelque
sorte dans la mémoire collective. »
. MA.D.
Réagir de façon appropriée à un scan-
dale n’est pas évident. Car, explique
Olivier Maingain, « il y a ceux qui
considèrent qu’il faut réagir vite pour
marquer la distance par rapport à la
personne déconsidérée et sauver l’essen-
tiel ; et ceux qui pensent qu’on peut
jouer sur le temps, qui ramènera l’affaire
à une plus juste proportion. Un réflexe
qui n’est pas le plus opportun vu la
multiplication des affaires… »
Pierre Vercauteren (UCL-Mons)
confirme : « Le monde politique est
partagé entre ceux qui veulent crever
l’abcès et ceux qui continuent à freiner
des quatre fers. Le président est donc
soumis à des vents contraires dans son
propre parti : trancher dans le vif ou
tenir compte des pressions et contre-
pressions. S’il prend attitude sans tenir
compte des uns et des autres, il prend
un risque personnel et pour son parti. »
S’ajoute à cela le côté « copains
d’abord » : « Quand une affaire éclate,
confie en effet Gérard Deprez (MR),
des amis de l’intéressé se manifestent et
disent ‘’ce n’est pas si grave’’. » Les
présidents doivent donc composer
avec cet élément lorsqu’ils élaborent
une stratégie pour limiter les dégâts.
Reste cette question : comment sortir
du schéma de déni initial ? « Tant
qu’on est dans la logique où la politique
est un métier, c’est difficile, répond
Marc Lits (UCL). Quand on rentre dans
un système, on est tributaire de ce sys-
tème, et cela ne favorise pas ceux qui
ont un discours différent. »

4
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

LABELGIQUE 5
LESBRÈVES

Temps partiel, Theo Francken veut favoriser

la FGTB fâchée
L
a loi Peeters se concré-
tise, la FGTB s’inquiète :
« Ce gouvernement offre
la facturation électronique
un cadeau aux employeurs : le
nombre d’heures en plus qu’un
travailleur à temps partiel avec
ADMINISTRATION En 2016, elle a permis une économie de 29 millions
un horaire variable peut prester Theo Francken encore qu’un document papier mois plus tard, on est à 59 %. cher l’ouverture d’esprit la plus
sans sursalaire est porté de était plus sûr qu’un envoi élec- Avec une économie substantielle large. En effet, ils se déclarent
maximum 39 heures par pé-
veut la rendre obligatoire tronique. à la clé. En effet, par rapport au majoritairement (54 %) en fa-
riode de référence à maximum pour les marchés publics « Les comptables se montrent papier (4,44 euros par envoi), le veur de l’e-facture, 38 % d’entre
168 heures. De nombreuses dès 2020. prudents, notamment parce mode virtuel offre deux voies eux restant encore attachés au
femmes en feront les frais, qui qu’ils craignent pour leur busi- moins onéreuses : l’e-mail avec format papier. En 2015, seuls
travaillent à temps partiel. » La Mais comptables, ness, poursuit le conseiller du se- un document PDF attaché (2,02 quatre Belges sur dix affichaient
FGTB « exige » que le gouver- entreprises crétaire d’Etat. Mais nous euros) ou le ficher XML (1,20 leur confiance vis-à-vis du mode
nement revienne sur cette et particuliers restent constatons un changement de euro). « L’an dernier, la crois- virtuel. « Mais dans les faits, une
mesure. Pas évident : l’arrêté position car ils voient que cette sance de la facturation électro- vingtaine de pourcents seule-
royal a été publié mercredi au réticents face à la évolution est inéluctable et se de- nique a conduit à une réduction ment optent pour un mode
Moniteur… (D.Ci) facturation électronique. mandent désormais comment des coûts de 29 millions d’euros, de paiement électro-
Et le fisc freine aussi. s’adapter. » Parmi les demandes commente Mark Depré. Si l’on nique, nuance
BRUXELLES qu’ils formulent, on trouve no- ajoute les économies des années Mark Depré. Il y
Davantage de logements e Belge aime le change- tamment la création d’un cadre antérieures, nous franchissons le a donc encore
intergénérationnels à venir
L ment… à petits pas. C’est
sans doute la conclusion
légal pour l’archivage numé-
rique. « Il existe, assure-t-il. En
cap de 1 milliard d’euros de di-
minution des frais d’adminis-
des campagnes
de sensibilisa-
© SYLVAIN PIRAUX.

d’une étude menée à la demande
du cabinet de Theo Francken (N-
VA), en charge de la simplifica-
tion administrative, à propos de
la facturation électronique. Le
secrétaire d’Etat participe ce
lundi à un colloque sur ce thème.
Et il n’a pas voulu s’y présenter
les mains vides. Voilà ce qu’on
peut en apprendre… et en at-
tendre.
2016, le ministre De Croo a pris
une loi qui instaure un tel cadre.
Mais les contrôleurs fiscaux ré-
clament encore des documents
papier lors de leurs contrôles.
Theo Francken va donc deman-
der au ministre des Finances, Jo-
han Van Overtveldt, qu’il les in-
forme par circulaire de ce chan-
gement. »
Les comptables réclament
également un abaissement du
tration. » tion à me-
Mais la satisfaction n’est que ner. » Car il
partielle. En effet, le recours au reste visible-
fichier XML stagne voire recule, ment de la
l’e-mail tirant l’e-facturation vers marge. ■
le haut. Or, c’est ce mode d’envoi PASCAL
que le gouvernement entend fa- LORENT
voriser, en raison notamment de
son faible coût.
3 L’Etat, pas encore. Et en la
matière, les pouvoirs publics

La ministre bruxelloise du Lo-

gement Céline Fremault (CDH)
a lancé un nouvel appel à pro-
jets pour augmenter l’offre
existante de logements inter-
générationnels, une pratique
qui connaît un regain d’intérêt
dans la capitale. La Région
bruxelloise avait lancé en 2015
un premier appel pour booster
les initiatives dans ce segment
porteur. D’après Céline Fre-
mault, au terme de celui-ci, 13
projets prévoyant la production
d’environ 130 logements ont
été soutenus. Face à ce succès,
la ministre a décidé de relancer
il y a quelques semaines un
nouvel appel à projets similaire,
pour augmenter l’offre exis-
tante. Cette année, le budget
total est de 600.000 euros. (b)
1 Les comptables craintifs. Les
comptables restent un tanti-
net frileux par rapport à ce mode
de facturation, voire de paie-
ment. Mais ils évoluent. « On re-
cense environ 8.000 comptables,
explique Mark Depré, en charge
de cette matière au sein du cabi-
net de Theo Francken. Et 800
ont participé à l’étude. » Ainsi,
en 2015, 29 % de ces indépen-
dants en charge de la santé fi-
nancière des PME et des indé-
pendants déclaraient encourager
leurs clients à passer à l’e-fac-
ture. L’an dernier, cette propor-
tion s’élevait à 37 %. Le principal
frein reste, pour ces profession-
nels, la sécurité : en effet, en
2016, 41 % des comptables (10 %
de plus qu’en 2015) estimaient
coût de l’accès au système Peppol
(système européen de factura-
tion électronique). Et ils souhai-
teraient que les banques
puissent les informer des domi-
ciliations mises en place par leur
client. « Theo Francken va
prendre contact avec Willy Bor-
sus, ministre des PME, afin qu’il
mène une campagne de sensibili-
sation auprès de celles-ci », com-
plète le collaborateur.
2 Les grandes entreprises s’y
mettent. Les grandes entre-
prises se montrent plus ouvertes
à la numérisation de leurs fac-
tures. En 2015, 52 % des factures
adressées à d’autres entreprises,
surtout, ou à un pouvoir public,
étaient dématérialisées. Douze
fédéraux ne sont guère mieux lo-
gés. En 2016, seules 6.644 fac-
tures électroniques ont été
adressées par leurs fournisseurs
(pour 2.172 en 2015). Soit une
faible partie des invitations à
payer. Theo Francken va propo-
ser au Conseil des ministres que,
« dès le 1er juin de cette année, les
entreprises soient invitées à
adresser leurs factures au gou-
vernement électroniquement, an-
nonce l’attaché de cabinet. Et dès
le 1er janvier 2020, cela devien-
drait obligatoire ». Ce délai doit
permettre aux PME de s’adapter
Adresser
des factures
électroniques
à cette nouvelle règle. permet de réduire
au moins de moitié
4 Les citoyens hésitent à pas-
ser à l’acte. Enfin, restent les
citoyens. Ceux-ci semblent affi-
les coûts administratifs
liés à cet acte.
© PHILIP REYNAERS/PHOTO NEWS


ÉLECTIONS
On ne pourra pas interdire
la publicité des mutualités

Valable jusqu’au 8/4/2017 inclus.

Le Conseil d’Etat a recalé la pro-
position de loi du MR visant à
interdire aux mutualités de
faire de la publicité dans les
trois mois qui précèdent une
élection. Dans un avis sévère, il
juge le dispositif disproportion-
né et contraire aux principes
d’égalité et de liberté d’expres-
sion. Les auteurs du texte, dont Pas besoin. Nous le faisons chaque jour à votre place.
le ministre Daniel Bacquelaine Si nécessaire, nous diminuons notre prix.
et le chef de groupe Denis Du-
carme, veulent éviter que des C’est ainsi qu’on vous garantit les meilleurs prix.
mutualités multiplient les pu-
blicités dans les médias pen-
dant une campagne électorale.
s sa catégor
Plutôt que d’imputer le coût de an i
D

ces publicités dans les dé- LE MOINS CHER

penses électorales, un travail pa

r b o u t e i ll e

fastidieux pour la commission

de contrôle, ils préconisaient
une interdiction. (b)
Notre prix était Réaction promo
▶ DES FERMETURES déjà le plus bas concurrent

13,74 €/kg
D’HÔPITAUX « POSSIBLES »
La ministre de la Santé Espace fraîcheur Boucherie
publique Maggie De Block
(Open VLD) n’a pas l’in-
tention d’obliger des hôpi-
taux à fermer leurs portes. Qualité Qualité

Cependant, dans le cadre

de la réforme du paysage de chez nous de chez nous

hospitalier, des fermetures

sont naturellement pos-
sibles, a-t-elle indiqué,
après des déclarations du Réaction promo
président de la Mutualité concurrent

4,79* €
chrétienne (MC) Luc Van
Gorp, selon lequel « un
hôpital sur quatre peut
fermer sans problème ».
Maggie De Block veut
« encourager les hôpitaux à *
s’organiser différemment et
à coopérer ». (b)

5
Le Soir Jeudi 6 avril 2017

6 LABELGIQUE

Mons s’avance pour

un « Cannabis social club »
PARTIS Bouchez (MR) propose une expérience pilote à Mons, Di Rupo y est favorable
Georges-Louis Bouchez « club » la gestion de sa plante de canna- qui leur sont vendus ne sont pas fiables, « Il s’agira de négocier des marges de to- ELIO DI RUPO
bis à des fins de consommation, moyen- parfois dangereux, etc. Il faut changer. lérance auprès des parquets, au moins à
propose de réguler nant des frais ayant trait aux infrastruc- Ici, on est entre répression et libéralisa- titre expérimental, c’est possible puis- « Pour un
la production tures et à l’encadrement, où l’on peut tion, dans la régulation. » qu’on agit pour le bien public. » Cannabis
et la consommation faire appel à des psychologues et à des Ce qui n’a rien à voir, modère le bleu Jouable. Comme il nous l'explique (ci-
assistants sociaux. Tout cela en rougeoyant, avec « la consom- contre), Elio Di Rupo se dit prêt à entre- social club,
de cannabis au sein lien avec les pouvoirs publics et mation peace and love, il ne prendre les démarches nécessaires. Le et pour la
d’un « Cannabis social club ». sur le modèle d’un « Cannabis faut pas confondre, je ne suis mayeur de Mons et président du PS s’est régulation
Elio Di Rupo se dit favorable social club » implanté avec suc- pas Bob Marley, je ne bois pas prononcé, en meeting auprès de Benoît par l’Etat »
cès à Borgerhout, district d’An- d’alcool et je ne fume pas ». Hamon, carrément en faveur d’« une ré- Contacté mercredi, Elio Di Rupo,
à titre personnel. vers. Non : « L’idée, c’est d’avoir la gulation par l’Etat de la vente et la pro- en visite à Palerme, réagissait
Il prendra langue avec Philosophie : « J’agis sur la maîtrise de la consommation duction de cannabis ». Un pas que le li- positivement. En deux temps.
le Procureur du roi à Mons, base de contacts avec médecins de cannabis, éviter que les béral ne franchit pas à ce stade. Quant à « Je n’ai pas reçu de texte officiel,
et avocats, qui constatent que la jeunes ne s’approvisionnent Olivier Chastel, son président ? mais quoi qu’il en soit, je suis
et appelle à la régulation répression est un échec, parce Georges-Louis chez des truands et des organi- Georges-Louis Bouchez : « Je prends un favorable à titre personnel à la
du cannabis par l’Etat. qu’on n’a pas les moyens de pu- Bouchez, sations mafieuses, garantir la risque dans un parti étiqueté à droite, création d’un Cannabis social club
nir comme on le prétend, parce 31 ans, MR. qualité du produit, ce qui est mais ne pas affronter les problèmes, ce à Mons. Je veux opérer dans la
que cela ne fait pas baisser la © PHOTO NEWS primordial en termes de santé n’est pas ma conception de la politique, transparence : je vais prendre
mbitionnant, dit-il, de faire bou- consommation, parce que les publique. » La loi en Belgique alors j’avance. » A découvert, comme il

A
ger les lignes en politique,
Georges-Louis Bouchez com-
mence par celle du MR, qu’il veut, tour à
tour, pousser à adopter le concept de
l’allocation universelle, à se muer en un
mouvement citoyen post-partis, enfin à
s’ouvrir à la régulation-libéralisation du
cannabis…
Trois idées qui décoiffent lancées en
un peu plus d’un an. Autant dire que la
nouvelle révolution libérale, si elle a ja-
mais lieu, sera un peu l’œuvre de celui
dont on n’a jamais autant parlé que de-
puis sa… marginalisation : notre avant-
gardiste forcené perdit il y a une paire
d’années son échevinat à Mons et
son siège au parlement wallon pour
devenir simple « délégué général »
au centre Jean Gol, au sein du MR.
Un délégué certes chargé de la
« prospective », mais enfin, moins
en vue politiquement croyait-on, à
commencer par des bleus qui ne lui
voulaient pas que du bien. Or, le
contraire se produit : Bouchez par
ci, Bouchez par là… Il devait s’effa-
cer, il prend de la place.
Après l’allocation universelle
style Hamon, après le dépassement
des partis genre Macron, le voilà
donc sur le registre de la libéralisa-
tion des drogues douces, limite
gaucho, hors cadre MR. En l’occur-
rence, Georges-Louis Bouchez dé-
pose une motion à Mons ce jeudi,
en sa qualité de conseiller commu-
nal, visant à créer, dans sa ville, un
« Cannabis social club » (on dit
aussi Club social cannabique, mais
c’est moins tendance), une forme
d’organisation de la production et
de la distribution de haschisch pour un
usage individuel.
En gros : chacun peut attribuer au © REPORTERS/AVIVA
langue avec le Procureur du roi, je
jeunes s’approvisionnent auprès du est restrictive (ci-dessous), il faudra sait faire. ■ verrai comment il réagit, et s’il
crime organisé, parce que les produits composer avec les autorités judiciaires : DAVID COPPI peut s’abstenir de poursuites dès
lors que l’on donnerait notre feu
vert. J’analyserai tout cela le mo-
ment venu avec le Parquet ». Voilà
pour le « Cannabis social club ».
Le mayeur de Mons et président
du PS prolonge, réaffirmant
l’engagement en faveur d’un
contrôle par l’Etat de la produc-
tion et la vente de cannabis :
« C’est scandaleux de laisser les
consommateurs, parmi lesquels il y
a beaucoup de jeunes comme on le
sait, fréquenter les milieux crimi-
nels pour s’approvisionner. On est
dans l’erreur, la consommation ne
diminue pas. En outre, comme
RÉPRESSION
nous l’ont expliqué des médecins
La législation lors d’un chantier des idées, la
qualité du cannabis se dégrade
dans le flou dangereusement, la santé des gens
La législation en Belgique est en jeu. Oui, l’Etat doit devenir
est relativement restrictive acteur de régulation pour la pro-
et plutôt floue : elle per- duction et la vente de cannabis ».
met la culture par chacun D.CI
d’une plante de cannabis,
pour un usage personnel,
et admet généralement, en
rue, la détention de trois
grammes de haschisch,
mais la police peut dresser
un pv si l’agent de police
considère que cela crée un
trouble à l’ordre public. En
attendant, la consomma-
tion ne retombe pas et le
trafic de drogue (des
douces aux dures) reste
un fléau.
D.CI
« Je prends un risque dans un parti, le MR, étiqueté à droite, mais ne pas affronter les problèmes, ce n’est pas ma conception de la politique, alors j’avance. ».

La course de l’ascenseur social ralentit

ENSEIGNEMENT Une étude indique une perte de vitesse de l’enseignement supérieur

L ’ascenseur social que consti-

tue l’enseignement supé-
rieur va-t-il tomber en panne ?
Si on n’en est pas encore là, il
semble toutefois que la vitesse
avec laquelle il grimpe les étages
diminue ces dernières années.
C’est ce qui ressort d’une étude
de l’Institut pour un développe-
ment durable mise au point par
l’économiste et ancien président
Ecolo du CPAS de Namur, Phi-
lippe Defeyt.
Fidèle à ses convictions, le
chercheur assure que « l’amélio-
ration du capital humain est
une nécessité pour faire fonction-
ner et développer une société de
plus en plus complexe et exi-
geante ; elle l’est tout autant pour
changer de cap vers un avenir
plus durable ». Synthèse.
Pourquoi cet âge ? « Parce que
c’est normalement la première
tranche d’âge dans laquelle l’im-
mense majorité de ceux qui
doivent avoir un diplôme a ce di-
plôme. On tient compte ainsi des
jeunes qui font un parcours clas-
sique mais aussi de ceux qui al-
ternent travail et reprise
d’étude. »
Principal enseignement : la
part des diplômés de l’enseigne-
ment supérieur ne cesse de
grimper depuis le début des an-
nées 2000. D’un tiers de la po-
pulation concernée, on est passé
à 43 % en 2009. Depuis, la
hausse s’est ralentie pour quasi-
ment se stabiliser.
Pour l’avenir ? « Si on projette
tels quels les comportements pas-
sés récents, le pourcentage de di-
plômés de l’enseignement supé-
2 Est-on arrivé au bout d’un
« modèle » ? En d’autres
termes, est-on arrivé au bout de
cette logique qui veut que les pa-
rents envoient leurs rejetons
peupler les hautes écoles et uni-
versités pour leur assurer un
« bel avenir » ? La question vient
spontanément à l’esprit alors
que le nombre d’inscriptions
reste en hausse…
Philippe Defeyt refuse d’y ré-
pondre de façon binaire. « Si
l’augmentation de la part de di-
plômés se ralentit, c’est peut-être
parce qu’on arrive à une forme
de saturation : eu égard au ni-
veau de l’enseignement secon-
daire et au niveau socio-écono-
mique de la population, la part
de ceux qui peuvent tenir le che-
min et réussir dans un enseigne-
ment supérieur, qui est assez exi-
Pourcentage des 30-34 ans diplômés
de l’enseignement supérieur
des trois régions, entre garçons
et filles.
Sur le plan général, le cliché
Observation des 30-34 ans Projection jusqu’en 2020 « filles plus studieuses que les
46 % garçons » se confirme : « les
femmes s’en sortent effectivement
44 % mieux. Elles sont proportionnel-
lement plus nombreuses à acqué-
42 % rir un diplôme de l’enseignement
supérieur que les garçons ».
40 % La surprise vient toutefois du
niveau du titre acquis : parmi les
38 % 30-34 ans, les hommes ont plus
souvent que les femmes obtenu
36 % un diplôme de « master » (uni-
versité ou supérieur de type
34 % long) : 50 % des hommes dé-
tiennent un master mais « seule-
32 % ment » 43 % des femmes. « Les
2000 2004 2008 2012 2016 2020 femmes sont effectivement plus
LE SOIR - 06.04.17 - Source : Enquête sur les Forces de Travail-Calculs et estimations IDD nombreuses à être diplômées de
veut enrayer ce ralentissement
de la croissance des diplômés, il 3 Des résultats genrés. Si on
constate des différences ré-
l’enseignement supérieur mais
elles ne fréquentent pas nécessai-

1 La part des diplômés parmi

les 30-34 ans. Pour alimenter
la recherche, l’économiste a
rieur des 30-34 ans ne devrait
pas augmenter de beaucoup d’ici
à 2020. »
geant, n’augmente plus beau-
coup. »
Philippe Defeyt estime que la
va falloir considérablement do-
per sur les plans qualitatif et
quantitatif l’accès, l’orientation
gionales attendues (il y a davan-
tage de diplômés à Bruxelles
qu’en Flandre et surtout qu’en
rement les mêmes filières, elles
privilégient davantage l’ensei-
gnement supérieur de type court
compilé des données concernant situation appelle une réaction et l’accompagnement dans l’en- Wallonie), des écarts se que l’université. » ■
les jeunes âgés de 30-34 ans. des pouvoirs publics : « Si on seignement supérieur. » marquent aussi, dans chacune ÉRIC BURGRAFF

6

La mafia calabraise blanchie
par le tribunal de Bruxelles
JUSTICE
Un montage financier
complexe avait permis
de détourner
des subsides européens.
Cinq millions d’euros
échappent à la Justice.
’acquittement, mercredi,
L par la 69e chambre du tri-
bunal correctionnel de
Bruxelles, de trois Italiens en
lien avec la mafia calabraise et
d’une société monégasque à la-
quelle était reproché son rôle
d’intermédiaire dans une vaste
opération de détournements de
subsides européens, traduit la
difficulté pour la justice de me-
ner à bon port ces enquêtes
complexes qui portent sur la cri-
minalité financière.
Francesco Cavarretta, Silvio
Facchetti et Fabrizio Sansone,
incarcérés en Italie pour des
faits de même nature, étaient
poursuivis pour leur implication
dans le détournement de sub-
sides européens d’un montant
s’élevant à des dizaines de mil-
lions d’euros alloués au début
des années 2000 à la construc-
tion d’un chantier naval à Cro-
tone, au cœur de la zone d’activi-
té habituelle de la Ndrangheta,
la mafia calabraise. Les subsides
alloués par l’Europe étaient pas-
sés par une société italienne et
avaient suivi un long chemine-
ment à travers le monde, pas-
sant par Monaco, la Grande-
Bretagne ou des sociétés off-
shore basées au Panama.
L’enquête menée par le juge
d’instruction financier Michel
Claise avait déterminé l’implica-
tion présumée d’une société fi-
nancière basée à Monaco,
Moores Rowland, qui avait créé
deux sociétés anglaises. Celles-ci
avaient elles-mêmes créé une so-
ciété belge, basée à Bruxelles
qui, via des montages complexes
fondés sur des prêts et des opé-
rations sur le capital social, avait
renvoyé l’argent détourné vers
une société italienne, bouclant
ainsi le cycle de recyclage de l’ar-
La Norvège creuse le premier
tunnel maritime du monde
NAVIGATION Le but est d’éviter aux bateaux des eaux périlleuses
Selje
Maloy
Tunnel
de Stad
Principale route maritime actuelle
Futur trajet
LE SOIR - 06.04.17 - Source : ministère norvégien des Transports
L e tunnel pour bateaux de
Stad va enfin être
construit », a déclaré mercredi le
ministre norvégien des Trans-
ports, Ketil Solvik-Olsen, pré-
sentant son plan de transport
2018-2029. Foré dans un relief
séparant deux fjords de l’ouest
du pays, le boyau de 1,7 km de
long et 36 mètres de large per-
Le parquet évaluait le détournement à 5 millions d’euros
Des subsides européens destinés à la construction d’un chantier naval dans le port de Crotone avaient été détournés, selon le parquet. © D.R.
gent détourné. Le curateur de la
société belge mise en faillite
avait décelé en 2008 des anoma-
lies dans la gestion de cette so-
ciété et avait dénoncé les faits au
parquet. L’enquête, mise à l’ins-
truction par le parquet de
Bruxelles, avait conduit le juge
Claise à mener des commissions
rogatoires en Calabre et en
Grande-Bretagne. La somme
détournée par la mafia cala-
braise était estimée à plus de 5
millions d’euros. Le chantier na-
val avait mis du temps à se
concrétiser. Le coût final de
construction était bien inférieur
aux dizaines de millions financés
par l’Europe, les excédents étant
revenus à la Ndrangheta.
Les prévenus italiens sont
emprisonnés en Italie.
L’un d’eux a fait l’objet
d’une saisie de 21 millions
Au cours du procès, le substi-
tut du procureur du Roi Gilles
Dejemeppe avait qualifié les
faits de « véritable scandale »,
Aram
Fiska
Mer
de Norvège
37 m
NORVÈGE
FINLANDE
SUÈDE
5 km
12 m
Oslo
100 km
mettra d'éviter une navigation
particulièrement délicate au
large de la péninsule de Stad,
zone souvent balayée par les
tempêtes. La mer du Nord est
souvent démontée au large de la
péninsule, et nombre de navires
doivent attendre une accalmie
avant de passer. Les Vikings déjà
préféraient hisser et transporter
reprochant à la société moné-
gasque poursuivie son « inertie
coupable ». Il avait requis des
peines de trois ans de prison
ferme contre les trois Italiens,
deux ans ferme contre l’adminis-
trateur de Moores Rowland as-
sorti d’une amende de 50.000
euros et d’une interdiction pro-
fessionnelle de 10 ans. Comme
personne morale, la société se
voyait réclamer l’amende pénale
maximale, 100.000 euros. La
société monégasque risquait en
outre un retrait de son agré-
ment. Le parquet avait exigé une
« saisie par équivalence » de
5.140.544,90 euros, dont 40 % à
charge de la société moné-
gasque. L’administrateur de
Moores Rowland, qui deman-
dait son acquittement, avait af-
firmé « ne pas se souvenir » des
faits reprochés dont les premiers
actes remontaient à près de seize
ans, une éternité pour la mé-
moire du prévenu.
Le tribunal a considéré que les
preuves présentées par le minis-
tère public étaient insuffisantes
1,7
km
de
lon
g
26,5 m
36 m
d'un fjord à l'autre leurs embar-
cations par la voie terrestre.
Des tunnels pour péniches
existent déjà, comme sur le canal
du Midi en France, mais celui de
Stad sera le premier à accueillir
des navires d'une jauge brute de
16.000 tonneaux pour le trans-
port de fret et de passagers.
(afp) ■
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
LASOCIÉTÉ 7
NDRANGHETA
Une riche Pieuvre
La Ndrangheta est considé-
rée comme la plus impor-
tante organisation mafieuse
d’Italie. Elle a bénéficié de
l’affaissement de Cosa Nos-
tra, la mafia sicilienne, dans
les années 80-90. Elle est
active dans le racket, la
captation de subsides pu-
blics et aussi dans l’importa-
tion de cocaïne en Europe,
notamment via le port d’An-
vers. Ses activités, produc-
trices d’un chiffre d’affaires
annuel estimé à près de 45
milliards d’euros, concerne
aussi le trafic d’armes, de
matériaux nucléaires ou la
prostitution. Les mafieux
calabrais prélèvent des com-
missions (forcées) sur beau-
coup de chantiers de Ca-
labre et du Sud de l’Italie,
dont celui, interminable de
l’autoroute A3 Salernes-
Reggio di Calabre, dont les
déficiences de gestion ont
pour emporter la condamnation enquête aussi sur le dossier du valu à l’Italie de supporter en
des prévenus qui ont donc été chantier naval de Crotone. Les 2011 un remboursement de
acquittés. Les trois Italiens biens (des voitures, trois pro- subsides européens de plus
poursuivis, qui n’étaient pas pré- priétés, un bar, etc.) de Frances- de 382 millions d’euros exigé
sents à leur procès bruxellois, co Cavarretta en Italie ont été par l’OLAF, l’agence de lutte
sont incarcérés en Italie, notam- saisis à hauteur de 21 millions antifraude de l’Union euro-
ment pour des faits de trafic de d’euros. ■ péenne.
stupéfiants. La justice italienne MARC METDEPENNINGEN M.M.

à partir du JEUDI 06/04
jusqu’au SAMEDI 08/04
-37%
15.99
9 99*
37% de réduction sur
notre magret de canard
Découvrez nos délicieuses recettes au magret de canard
sur lacuisinedelidl.be
*/kg - Offre valable aux jours mentionnés et jusqu’à épuisement du stock. Parce que les stocks sont limités dans chaque magasin, il est possible que certains articles soient épuisés
prématurément. TVA et cotisation de recyclage comprises dans le prix. Les articles illustrés peuvent présenter des différences par rapport aux articles en magasin.
Sous réserve d’erreurs typographiques. É.R. LIDL Belgium, Guldensporenpark 90 blok J, 9820 Merelbeke.
7
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
8 LASOCIÉTÉ
Le dossier Nassonia
est dans
©
le brouillard.
Signe que
les négociations sont
enfin entrées dans
une phase décisive ?
Ou signe
de pourrissement ?
ui y voit encore clair
Q dans le dossier Nasso-
nia ? Plus grand monde
manifestement. Le dos-
sier est passé sous la ligne de dé-
tection des radars. Deux hypo-
thèses : soit on s’achemine vers
un enterrement de première
classe, soit on est sur le point de
trouver une solution. Des
preuves s’accumulent qui per-
mettent de valider l’une et l’autre
piste, bien que l’option d’une fin
positive semble la plus plausible.
Une certitude : alors que la pro-
position d’Eric Domb, le patron
de Pairi Daiza, est déjà vieille de
plus d’un an, la Wallonie n’a tou-
jours pas tranché dans ce dossier.
Depuis le début de l’année, le
bourgmestre CDH de Nassogne,
Marc Quirynen, dispose d’une
évaluation de la valeur en vente
de bois des quelque 1.500 hec-
tares concernés par le projet Nas-
sonia. Cette étude a été réalisée
par le département de la Nature
et des forêts (DNF) et la faculté
agronomique de Gembloux
(ULg). Que dit-elle ? Mystère et
boule de gomme. A part le bourg-
mestre, personne n’y a eu accès –
ni son collège communal, ni le
cabinet du ministre de la Nature
René Collin (CDH). « Nous ne
sommes pas partie prenante », y
dit-on. Selon certains, l’évalua-
tion serait inférieure à la proposi-
tion de Domb ; certaines par-
celles seront en effet moins pro-
ductives, dans quelques décen-
nies. Selon Marc Quirynen,
l’évaluation est en réalité supé-
rieure. « Les conclusions de l’éva-
luation montrent que l’offre faite
par Eric Domb est bien trop
basse. Certes, le rapport de Gem-
bloux n’envisage qu’une période
d’une cinquantaine d’années,
mais il tient compte des frais de
gestion, etc. Et si on ajoute le reve-
nu des droits de chasse aux reve-
nus forestiers, la différence entre
l’offre de Domb et l’évaluation va-
rie du simple au double. »
Au mois d’août 2016, le patron
de Pairi Daiza proposait un loyer
annuel de 400.000 euros pour
un bail de 99 ans. « En réalité,
nuance Quirynen, la Fondation
Pairi Daiza propose 225 euros à
l’hectare, plus 40 euros supplé-
mentaires à condition d’obtenir
LESBRÈVES
135 criminels illégaux renvoyés
n mars, la Belgique a renvoyé 135 « criminels illégaux » de
E la prison vers leur pays d’origine, a affirmé mercredi le
secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Theo Francken
(N-VA). Ce dernier s’en est pris à l’un de ses prédécesseurs, Mel-
chior Wathelet (CDH), qui « régularisait à tour de bras », a-t-il
déclaré, sans fournir de chiffres. M. Francken a par contre avancé
une addition chiffrée du nombre d’années que ces personnes
doivent purger: 3.453 mois ou près de 288 ans; ainsi qu’un « top 3
» des peines les plus lourdes auxquelles celles-ci ont été condam-
nées: 200 mois de prison pour un Jordanien condamné notam-
ment pour une tentative de meurtre et une agression, 144 mois
pour un Marocain à la suite de faits de drogue et 141 mois pour un
Algérien pour des faits liés à la prostitution et à la drogue. (b)
NATURE
Les guêpes sont
en avance d’un mois
Selon l’association flamande
Natuurpunt, il n’y a jamais eu
depuis 2009, autant de guêpes
aussi tôt dans l’année. « La page
online de récolte de données
waarnemingen.be enregistre de
nombreux signalements de guêpes
un mois plutôt que d’habitude »,
explique-t-elle. Le printemps en-
soleillé et précoce est sans
doute à la base de ce phéno-
mène, les reines ont vraisembla-
blement survécu en plus grand
nombre grâce à l’hiver sec et
doux. (b)
Nassonia : coup de bluff,
brouillard et surenchère
ENVIRONNEMENT La Région wallonne cherche toujours
à finaliser une solution juridique
de la Région les subventions Na-
tura 2000. » Le fait de ne pas
rendre l’évaluation publique em-
pêche en tout cas toute compa-
raison avec l’offre de Domb.
« Pour l’instant, ce n’est pas la
priorité, réplique Quirynen. En
présentant son offre, Eric Domb a
dit qu’elle était non négociable.
Aujourd’hui, c’est la question ju-
ridique qui est plus importante.
La commune ne veut pas être
confrontée à des recours devant le
Conseil d’Etat. » On sait en effet
que dans le milieu de la chasse,
certains adversaires de Nassonia
sont à l’affût.
De ce côté, les choses sont tout
aussi nébuleuses. La Wallonie a
mandaté l’UCL et la faculté de
Gembloux pour étudier la « valo-
risation touristique » des huit
massifs forestiers wallons autour
de la biodiversité. Une partie de
l’exercice consiste à étudier les
formes juridiques d’un partena-
riat entre le public et le privé. Ce-
ENVIRONNEMENT
60.065 espèces d’arbres
différentes dans le monde
Le monde compte 60.065 es-
pèces d’arbres différentes, dont
9.600 au moins sont menacées
d’extinction, selon le Botanic
Gardens Conservation Interna-
tional.
Avec 8.715 espèces, le Brésil est
le pays qui compte la plus
grande variété. Viennent ensuite
la Colombie (5.776) et l’Indoné-
sie (5.142).
Outre l’Arctique et l’Antarctique,
l’Amérique du Nord présente la
plus faible diversité (1.400).
(afp)
la pourrait servir de base au pro-
jet Nassonia. Ou pas. Deux ou
trois sites devraient être propo-
sés, dit le ministre de la Nature
René Collin (CDH). Mais aucune
certitude que Nassonia en soit,
précise-t-on. Des juristes se-
raient en tout cas au travail. Ver-
dict « dans le mois ».
« J’attends des informations
et des renseignements de la Région »
MARC QUIRYNEN, BOURGMESTRE DE NASSOGNE
Permettront-ils de sortir de
l’ornière le projet auquel
tiennent autant René Collin que
son président de parti Benoît
Lutgen ? « Le CDH a bien besoin
de projets positifs ces derniers
temps », analyse un observateur.
Et l’on relève que René Collin se-
ra candidat aux prochaines élec-
tions communales d’octobre
2018 à Marche, à moins de 15 km
de là. Du côté du cabinet du mi-
Le mammouth laineux a été restauré
TERMONDE Agé de 29.000 ans, le fossile retrouve sa place au musée
L e plus vieil habitant de Ter-
monde a subi une cure de
jouvence. Agé de 29.000 ans, ce
fossile de mammouth laineux,
découvert en 1968 dans une sa-
blière de la commune par un ado
de 16 ans, souffrait de l’action de
la pyrite : il risquait d’être réduit
en poussières. Restauré par des
paléontologues, l’empereur de
l’âge des glaces reprend, ce jeudi,
fièrement sa place au Vleeshuis-
museum de Termonde où il est
exposé depuis 1975.
Sept jours, c’est le temps qu’a
pris cette restauration. Preuve
de l’engouement du public pour
ces vieux os, pas moins de 256
visiteurs sont venus observer les
scientifiques à l’œuvre. Un à un,
les os numérotés ont été extraits
de la complexe armature métal-
lique en forme de mammouth. A
l’aide de scalpels, d’aiguilles et
de brosses, les paléontologues
ont gratté la pyrite externe.
Quant à celle contenue à l’inté-
rieur des fossiles, elle a été stabi-
lisée par une solution à base d’al-
cool.
Mais les os, rendus hermé-
tiques par un traitement chi-
nistre, on assure en tout cas en location une série de ses droits
qu’« aucune injonction à l’admi- de chasse. Certains sont hors du
nistration n’a été donnée pour le périmètre Nassonia, du côté des
dossier Nassonia ». Navigation villages de Forrières et de Bande,
délicate : on ne veut manifeste- mais les 1.500 hectares de Nasso-
ment être soupçonné de « tra- nia, loués à un prix dérisoire l’an
vailler pour Nassonia ». On as- dernier pour une durée d’un an,
sure que le travail de mise en pourraient également être remis
forme juridique sera « une en location. Pour combien de
temps ? « Pour les finances com-
munales, il est difficilement en-
visageable de louer à nouveau
pour un an », dit le bourgmestre
qui n’exclut pas un bail de neuf
ans. Du côté de Pairi Daiza, le
conceptualisation générale ». Il message est en tout cas clair : si
pourrait être terminé dans le Nassonia est loué pour neuf ans
courant du mois. Une des op- (ce qui est l’usage), c’en sera fini
tions étudiées est l’attribution du du projet d’Eric Domb. « J’at-
« projet » de Nassogne via un ap- tends des informations et des ren-
pel d’offres. seignements concrets de la Ré-
Du côté des pessimistes, cer- gion, soit sur une solution de sta-
tains soupçonnent le bourg- tut juridique, soit sur un cahier
mestre de Nassogne de jouer la des charges pour relouer les
montre. Il se confirme en tout cas chasses. S’il le désire, Eric Domb
de plus en plus que d’ici fin mai la pourra se porter candidat… », in-
commune envisage de remettre dique Quirynen.
Preuve de l’engouement du public pour les vieux os, pas moins de
256 visiteurs sont venus observer les scientifiques à l’œuvre. © D.R.
mique supplémentaire, ne sont En effet, en présence d’oxy-
pas guéris pour autant.« Il fau- gène, la pyrite de fer dégrade les
dra probablement répéter le pro- os fossilisés jusqu’à les transfor-
cessus dans quelques années », mer en poussières. Ce mal est
précise Annelise Folie, conserva- également celui qui affecte les
trice des collections paléontolo- iguanodons de Bernissart, dino-
giques à l’IRSNB. saures géants dressés au Musée
GIBIER
Une forêt fragile
Et pendant ce temps-là, le
gibier s’en donne à cœur
joie à Nassogne. Comme à
chaque sortie d’hiver, les
dégâts causés par les
sangliers et les cervidés
n’ont échappé à personne.
Des sols retournés en
forêt, des arbres écorcés
par les cervidés. Et des
dégâts en prairies. En
période de forte produc-
tion de glands, les san-
gliers qui s’en repaissent
ont « le brûlant », disent
les locaux. Il cherche à se
soulager en allant cher-
cher des vers dans les
prairies, souvent « en
dessous des bouses ».
« Notre forêt se trouve
dégradée par une surpopu-
lation de grande faune.
L’équilibre souhaité “faune-
flore” est loin d’être respec-
té, alerte le groupe Pro-
Nassonia. Plus aucun semis
naturel n’arrive à maturité.
Les chasses commerciales
telles que pratiquées depuis
des dizaines d’années sur le
territoire en sont la cause,
entraînant une surpopula-
tion de sangliers ».
MDM
Un bail de 9 ans ? « Sauf si elle
est soumise à un lobby très puis-
sant, je vois mal la commune
faire un geste qui tuerait le projet
Nassonia et serait une telle
claque au gouvernement wallon,
dit un local. Cela ne restera pas
sans conséquence. Sur le fond, il
n’est pas sûr que le bourgmestre
récoltera des voix aux élections.
En revanche, il perdrait sa majo-
rité : une partie du collège pour-
rait désolidariser ».
« Les gens piaffent d’impa-
tience, témoigne Charles Piette,
une des chevilles ouvrières du
mouvement Pro-Nassonia. Et le
silence de la commune n’aide pas.
Il installe un climat de doute et de
crainte ». Quel qu’il soit, le dé-
nouement approche. Mais même
si un montage juridique adéquat
voit le jour, il faudra ensuite ou-
vrir une négociation financière
qui ne s’annonce pas aisée, vu les
positions des deux parties. ■
MICHEL DE MUELENAERE
royal des Sciences naturelles de
Belgique. C’est pour protéger
leurs ossements – examinés à la
loupe tous les six mois à la re-
cherche de fissures révélatrices
de l’action funeste de la pyrite –
de l’oxygène de l’air qu’ils sont
placés sous cage de verre.
Mi-mâle, mi-femelle
Si le squelette de mammouth
de Termonde est l’un des plus
beaux et plus complets qu’il est
donné de voir en Belgique, les
septante-quatre ossements as-
semblés ne proviennent toute-
fois pas du même animal. En ef-
fet, la découverte a consisté en
des os dispersés. Et il a fallu plu-
sieurs mammouths pour trouver
les différentes pièces osseuses
permettant de reconstituer un
puzzle complet. Le crâne et les
défenses proviennent ainsi d’un
mâle tandis que le bassin est ty-
piquement féminin. Ces mam-
mouths sont probablement
morts dans le Bassin de l’Escaut
et ont été emportés par la
Dendre jusqu’à son point le plus
bas, à Termonde. ■
LAETITIA THEUNIS
8
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

MONDE
Ivanka Trump, fille et conseillère du pré-
sident américain Donald Trump, interrogée par
CBS : « Je donne régulièrement mon avis, et
mon père est d’accord avec moi sur tellement
de choses. Mais quand ce n’est pas le cas, il
sait quel est mon point de vue. » © REPORTERS.

« Mon attitude face à

la Syrie et Assad a changé »
ÉTATS-UNIS Donald Trump s’exprimait en marge de la réunion du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité
des Nations unies a vu
la France et l’Angleterre
évoquer un « crime
de guerre ».
L’ambassadrice
américaine a jeté
l’opprobre sur la Russie.
Le président Trump
reste évasif sur l’attitude
qu’il adoptera.

NEW YORK
DE NOTRE CORRESPONDANT
ssad doit partir ». Le pre-

A mier à se présenter de-

vant les caméras, ce mer-
credi matin au Conseil de sécuri-
té des Nations unies, est l’ambas-
sadeur britannique Matthew
Rycroft. Visage fermé, masquant
difficilement un écœurement to-
tal, le représentant de Londres
rappelle l’évidence. 86 per-
sonnes, bilan provisoire, dont
30 enfants, ont été tuées mardi
lors d’un bombardement aérien
au gaz sarin dans la localité sy-
rienne de Khan Cheikhoune,
entre Idlib et Hama (ouest), et
400 autres grièvement atteintes.
Le régime alaouite de Bachar el
Assad est pointé du doigt,
comme en 2013 après le mas-
sacre similaire de Ghouta (1.300
morts). Damas avait alors dû
consentir à démanteler son pro-
gramme d’armes biochimiques,
mais tous les experts l’affirment :
« Tout l’arsenal n’a pas été dé-
truit, nous en avons la convic-
tion depuis maintenant deux
ans, précise au Figaro Gunnar
Jeremias, du Research Group for
Biological Arms Control, à l’uni-
versité de Hambourg. La dissé-
mination très efficace des sub-
stances chimiques (à Khan Chei-
khoune), en outre, pointe du
doigt le régime syrien ». Et non
les rebelles, qui en auraient sto-
cké dans un entrepôt touché par
des projectiles conventionnels,
comme l’a suggéré Moscou.
Arrive l’ambassadeur français
auprès de l’ONU, François De-
lattre, qui dénonce « un nouvel
acte de barbarie » et invoque le
terme de « crimes de guerre »,
des « atrocités » venant « s’ajou-
ter aux soupçons d’usage de
chlore le mois dernier », là encore
par le régime de Damas qui a
« de lourds antécédents en la ma-
tière ».
Comme en chaque occasion,
depuis six ans que dure l’atroce
guerre en Syrie (450.000 morts,
7,6 millions de déplacés, 4,8 mil-
lions de réfugiés), la quasi-majo-
rité des délégations a exprimé
une ferme condamnation des
actes assimilables à des crimes
de guerre. Le vote d’une résolu-
tion de condamnation a été re-
poussé, le temps pour les Occi-
dentaux de négocier avec la Rus-
sie, soutien de Damas. Mais le
texte présenté par Washington,
Paris et Londres, pourrait cepen-
dant être voté dès ce jeudi.
Comme à chaque fois, la Russie a
jugé « inacceptable » le projet de
résolution, fidèle à son allié da-
mascène.
Fatigués du cynisme russe,
Français et Britanniques de-
mandent à Moscou de prendre
« De nombreuses lignes ont été franchies
après la ligne rouge » DONALD TRUMP
« enfin » ses responsabilités, elle
qui ne cesse d’appeler à « l’uni-
té » du Conseil de sécurité. « Le
massacre abject (perpétré à Khan
Cheikhoune) illustre tragique-
ment la logique autodestructrice
du régime d’Assad, que même ses
soutiens ne sont pas en mesure
d’empêcher , dit François De-
lattre, la mine sombre. La Russie
porte une responsabilité particu-
lière dès lors qu’il s’agit de mettre
un terme à cette tragédie ».
Conseil de sécurité de l’ONU :
l’ambassadeur américain, Nikki
Haley (debout, à dr.), présente
des photos de victimes
de l’attaque chimique. © EPA.
Une nouveauté, cette fois, ce-
pendant l’ambassadeur français
prend à partie les Etats-Unis, qui
assument la présidence du
Conseil de sécurité en avril.
« Franchement, nous avons, aus-
si besoin d’une Amérique qui
s’implique dans la recherche
d’une solution en Syrie, et jette
tout son poids dans la balance,
martèle-t-il. Si elle ne le fait pas
maintenant, quand ? »
Son homologue américaine,
Nikki Haley, a quant à elle semé
le chaud et le froid, déclarant la
semaine passée que la destitu-
tion de Bachar el Assad ne
constituait « plus une priorité de
politique étrangère » américaine,
un blanc-seing étonnant décerné
au despote syrien. L’attaque de
Khan Cheikhoune a contraint
Haley d’opérer une volte-face
spectaculaire, et rejeter l’op-
probre sur la seule Russie.
« Combien d’enfants doivent-ils
encore mourir pour que la Russie
se décide à faire quelque chose ? »
déclarait la même Haley mercre-
di devant ses pairs, brandissant
des clichés d’enfants syriens suf-
foquant sous l’effet du sarin.
Avant de proférer un avertisse-
ment lourd de sous-entendus :
« Quand les Nations unies
échouent constamment dans leur
mission d’action collective, il y a
des moments dans la vie des
Etats où nous sommes obligés
d’agir nous-mêmes ».
Mercredi soir, le secrétaire
d’Etat américain Rex Tillerson a
demandé à la Russie « de bien ré-
fléchir à la poursuite de son sou-
tien au régime Assad », ajoutant
que « le régime syrien sous la
gouverne de Bachar el Assad est
responsable de cette attaque
atroce ».
Il y a quatre ans, dans ces cir-
constances similaires, Barack
Obama avait tracé « une ligne
rouge » dans le sable. Sans oser
par la suite recourir à des repré-
sailles contre Damas. Donald
Trump, pour sa part, a déclaré
que « de nombreuses lignes ont
été franchies après la ligne
rouge » et reconnu, devant la
presse de la Maison-Blanche,
qu’il était désormais responsable
de la réponse à apporter à l’usage
d’armes chimiques Mais la tenta-
tion était trop forte pour ne pas
rejeter le tort sur son prédéces-
seur : « L’Administration Oba-
ma, je pense, a gâché une énorme
occasion de résoudre cette crise il
y a fort longtemps quand il a
parlé de cette ligne rouge. ■
MAURIN PICARD (avec afp)
L’EXPERT
« La théorie russe est
difficile à croire »
Gunnar Jeremias est
expert au Research Group
for Biological Arms Control,
à l’université de Hambourg.
La Russie affirme
que ce sont des
armes chimiques
détenues par les
rebelles dans un
entrepôt qui sont à
l’origine de cette
tragédie. Qu’en
pensez-vous ?
Cette théorie est dure Gunnar
à avaler. Pour plu- Jeremias. © D.R.
sieurs raisons. La
nature des substances utilisées
n’est pas formellement établie,
mais je dirais qu’il ne s’agit
pas de chlorine, plus certaine-
ment du sarin, au vu des
symptômes observés chez les
victimes. Et outre, vous ne
fabriquez pas de telles sub-
stances dans votre garage,
comme on serait en droit de
l’attendre de groupes rebelles
syriens. Il s’agit au contraire
ici d’un produit de très haute
qualité. Seul un Etat peut
parvenir à un tel résultat.
Que sait-on du programme
d’armes chimiques syrien ?
Officiellement, Damas est
tenu de le démanteler intégra-
lement et de se débarrasser de
toute substance illicite. Mais
nous avons affaire à un très
vaste pays, en grande partie
désertique, dans lequel l’ar-
mée syrienne peut
dissimuler à l’envi
des stocks de muni-
tions chimiques. Car
ces derniers ne
requièrent pas tant
de place que ça. Et
puis de nombreuses
sources confiden-
tielles abondent : le
programme est loin
d’avoir été démante-
lé.
Que peut-on attendre de
l’enquête ?
Il s’agira d’abord de détermi-
ner la substance qui a été
employée. Si c’est de la chlo-
rine, il n’en restera plus rien :
ce gaz s’évapore sans laisser
de traces. Si c’est du sarin, en
revanche, on en retrouvera
dans le sol, dans les tissus des
victimes. C’est une toxine très
très efficace : quelques
gouttes à peine peuvent pro-
voquer une grave intoxication.
M. P.

LESBRÈVES
FRANCE
Brexit : le Parlement européen Pas de débat le 20 avril
Après le refus, il y a quelques
adopte ses « lignes rouges » jours, de plusieurs candidats de
participer au deuxième débat
se tiendront à la même date et
l’ordre de passage des candidats
sera tiré au sort. Selon France Té-
lévisions, ces entretiens permet-
traient d’éviter les passes
pression mercredi pour qu’un ac- alors que l’inquiétude monte en
cord entre Athènes et ses créan-
ciers, qui tarde, puisse être at-
Grèce et en Europe sur le risque
d’un nouveau déraillement éco-
teint lors de la réunion vendredi
des ministres des Finances de la
nomique grec. (afp)

e Parlement européen a adopté mercredi une position ferme présidentiel à 11 du 20 avril, d’armes et les « punchlines » qui zone euro. « S’il n’y a pas de fu-

L pour les négociations du Brexit, refusant qu’un accord sur la

future relation avec Londres, notamment commerciale, puisse
être conclu avant que le Royaume-Uni se soit retiré de l’UE. Réunis
France Télévisions, à l’issue
d’une réunion mercredi, a tout
simplement décidé de l’annuler
à Strasbourg, les eurodéputés ont voté comme prévu à une large et de le remplacer par des entre-
majorité, par 516 voix pour, 133 contre et 50 abstentions, une réso- tiens, d’un quart d’heure, avec
lution fixant plusieurs « lignes rouges » pour ces discussions. Il chacun des 11 candidats. Ces en-
reviendra à l’assemblée d’approuver en fin de course tout accord tretiens individuels seront menés
conclu pour régler les modalités de sortie des Britanniques de l’UE. par Léa Salamé et David Pujadas,
« Votre vote sera décisif pour décider des conditions de la future sor- mais les thématiques ne sont pas
tie », a prévenu le président du Parlement Antonio Tajani. (afp) encore connues. Ces entretiens
ont caractérisé le débat de mardi
soir. L’émission devrait durer 3
heures et les candidats ont
quelques jours pour réfléchir et
donner leur réponse.(afp)
EUROGROUPE
Tsipras met la pression
Le Premier ministre grec Alexis
Tsipras (ph. afp) a fait monter la
mée blanche vendredi, j’ai deman-
dé à M. Tusk que des initiatives
soient prises pour convoquer un
sommet des pays membres de la
zone euro », a lancé M. Tsipras,
qui venait de s’entretenir avec le
président du Conseil européen,
Donald Tusk, en visite à Athènes.
Celui-ci s’est refusé à « spéculer »
sur un éventuel scénario d’échec,

* 9
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
10 LEMONDE
Bannon écarté
du Conseil
de sécurité
nationale
ÉTATS-UNIS
e proche (et très controver- USA/CHINE Tant de sujets qui fâchent au menu d’une première rencontre
L sé) conseiller de Donald
Trump, Stephen – « Steve » –
Bannon, ne siégera plus au
Conseil de sécurité nationale
(NSC). Son nom n’apparaissait
pas sur la dernière liste des
membres du NSC, publiée le 4
avril sur le Federal Register.
L’ancien directeur de campagne
de Donald Trump ne sera donc
resté que deux mois à son poste
de « chef stratège ». Les raisons
exactes de son départ n’étaient
toujours pas connues à l’heure
de boucler cette édition.
Sa nomination par Donald
Trump au rang de membre per-
manent, en janvier dernier, avait
créé une vive polémique. Avant
son arrivée au sein du NSC – ins-
tance particulièrement straté-
gique à la Maison-Blanche –
Steve Bannon était surtout
connu pour être une figure de la
droite « alternative ». Contemp-
teur virulent de « l’establish-
ment » et des « élites », il était
proche des courants nationa-
listes et suprémacistes blancs. Il
avait notamment dirigé le très
droitier site Breitbart News.
Avec la nomination de Steve
Bannon, plusieurs responsables
républicains et anciens hauts
responsables du renseignement
avaient craint une « politisa-
tion » du Conseil de sécurité na-
tionale. Celui qui était décrit
comme étant « l’homme le plus
dangereux de la vie politique des
Etats-Unis » était devenu l’un
des hommes les plus influents
des Etats-Unis.
Selon le Washington Post, Ste-
ven Bannon était très peu pré-
sent au Conseil. Un responsable
a confié au journal américain
qu’il « n’a assisté qu’à une
réunion au cours du dernier
mois ». ■
CAROLINE BORDECQ
Steve Bannon, proche
et très controversé conseiller
de Donald Trump. © REUTERS.
Un premier face-à-face difficile
entre Xi Jinping et Trump
Déséquilibre commercial,
mer de Chine méridionale :
nombreux sont les désaccords
entre les deux hommes qui vont
se rencontrer jeudi en Floride.
D’autant que l’incontrôlable
Corée du Nord vient de tirer
un nouveau missile.
près avoir reçu en février le Pre-
A mier ministre japonais Shinzo Abe
dans sa propriété de Mar-a-Lago
en Floride pour des réunions et un week-
end de golf, Donald Trump a voulu repro-
duire l’expérience avec le président chi-
nois. Xi Jinping a accepté l’invitation,
mais à ses conditions : pas question de
passer le week-end en Floride, pas de par-
tie de golf (un sport désormais assimilé en
Chine aux élites corrompues). Et Xi ne lo-
gera pas dans la propriété de Trump.
1 Quel est l’enjeu de ce sommet ? « Ce se-
ra leur première rencontre, souligne
Thierry Kellner, chargé de cours à l’ULB,
spécialiste de la politique étrangère chi-
noise. Tous deux sont attachés aux
contacts personnels. Leur relation a mal
débuté, lorsque Trump a discuté au télé-
phone avec la présidente de Taïwan et re-
mis en cause le principe d’une seule Chine.
Puis la réalité a repris le dessus, et Trump
est rentré dans le rang. Mais les sujets qui
fâchent restent nombreux ».
« La Chine considère que cette rencontre
sera l’opportunité de renvoyer à l’interna-
tional l’image d’une Chine puissante, sur
un pied d’égalité avec les Etats-Unis. C’est
déjà ce type de rapport qu’avait tenté d’éta-
blir Xi Jinping lors de sa première ren-
contre avec Barack Obama en juin 2013 »,
explique Alice Ekman, chercheuse spécia-
liste de la Chine à l’Institut français de re-
lations internationales.
2 Quels sont les avantages mais aussi
les risques de cet exercice ? « Un som-
met informel en Floride devrait faciliter
l’établissement de relations de confiance,
précise Tanguy Struye de Swielande, pro-
fesseur en relations internationales à
l’UCL. L’atmosphère sera plus détendue
qu’à la Maison Blanche ». « Et le fait que
Trump est beaucoup moins à cheval sur la
question des droits de l’homme qu’Obama
devrait aussi faciliter choses, détaille
Thierry Kellner. En bon businessman, il
aime conclure des deals : des progrès pour-
raient donc être réalisés. Mais Trump a
aussi un côté imprévisible. S’il commet un
éclat qui fait perdre la face à Xi Jinping, ce
serait catastrophique ».
« D’autant, poursuit-il, que l’image in-
Entre Xi Jinping (à g.) et Donald Trump, les entretiens ne s’annoncent pas des plus
commodes... © EPA, REUTERS.
ternationale de Trump n’est pas bonne,
avec ses intentions protectionnistes, sa re-
lance de l’industrie du charbon, et les
échecs qu’il vient d’essuyer en politique in-
térieure. Tandis que celle de Xi Jinping
s’est améliorée : son discours en faveur du
libre-échange à Davos a marqué les es-
prits, tout comme les efforts de la Chine en
matière climatique. Xi peut donc jouer à
l’homme responsable face à Trump l’irres-
ponsable… »
3 Peut-on attendre des avancées sur le
commerce ? Trump, qui pendant la
campagne électorale, avait accusé la Chine
de tous les maux et notamment de « mani-
puler » sa monnaie, a adouci son propos.
Mais il a indiqué vouloir aborder frontale-
ment la question du déficit commercial
des Etats-Unis avec la Chine, qui était de
près de 350 milliards de dollars en 2016.
La Maison Blanche veut « réduire les bar-
rières à l’investissement et aux échanges
créées par les Chinois » qui imposent il est
vrai des droits de douane de 25 % sur les
importations de voitures, limite les impor-
tations de nombreux produits agricoles et
interdit les investissements étrangers
dans la plupart des services.
De son côté, la Chine réplique, notam-
ment dans un éditorial du Global Times,
Le Soir vous offre ce vendredi 7 avril
2 BOUTEILLES TAO PURE INFUSION !
un journal proche du pouvoir, que « les
Etats-Unis renâclent à exporter leurs tech-
nologies de pointe vers la Chine, ce qui a
considérablement diminué leurs avan-
tages commerciaux ». Et de prévenir que
« si les USA veulent réduire le déficit com-
mercial en imposant une pression poli-
tique, ce ne sera pas une tactique sage ». Xi
Jinping pourrait peut-être lâcher du lest
sur ce sujet-là, ou en tout cas faire l’une ou
l’autre annonce. « La Chine aime l’harmo-
nie et le soft-langage, précise Tanguy
Struye. Mais les déclarations de Xi ne sont
pas toujours suivies d’effet ».
4 Et sur la mer de Chine méridionale ?
« Là, cela risque d’être beaucoup plus
difficile, poursuit Tanguy Struye. Sur ce
dossier-là, la Chine ne lâche rien, et ce de-
puis près de 10 ans. En 2002, un Code de
conduite sur la question des îles de mer de
Chine méridionale, que se disputent plu-
sieurs pays, avait été adopté par la Chine
et l’Asean (Association des Nations de
l’Asie du Sud-est), mais la Chine ne l’a ja-
mais respecté. Et depuis 2013, elle
construit à tout va sur des îles artificielles.
Le mois dernier, Pékin n’a cessé d’y renfor-
cer ses positions militaires, radars et
pistes d’atterrissage ». ■
VÉRONIQUE KIESEL
UN JOURNAL ACHETÉ
Action valable le vendredi 7/04/2017. Deux bouteilles de TAO Pure Infusion
33cl GRATUITES à l’achat d’un exemplaire du journal Le Soir dans un point de
vente participant partout en Belgique. Goûts et bouteilles disponibles dans la
limite des stocks de l’action.
Abonné(e) au Soir ? Rendez-vous sur www.lesoir.be/tao
LE POINT NOIR
Et face à Pyongyang ?
A la veille du sommet, la Corée du
Nord a tiré un nouveau missile. « Si la
Chine ne règle pas la Corée du Nord,
nous le ferons », avait menacé Trump
dans le Financial Times. Pas si simple.
Xi Jinping n’a pas de contact direct
avec Kim Jong Un, et redoute un
effondrement de ce pays, qui remet-
trait en cause l’équilibre dans la pé-
ninsule coréenne. « La Chine considère
illégitime la présence des Etats-Unis et
de son système d’alliances dans la
région, et tente aujourd’hui de dévelop-
per une nouvelle architecture de sécuri-
té en Asie, souligne Alice Ekman.
Compte tenu de ces divergences, il est
peu probable que la Chine ajuste son
positionnement régional à court ou
moyen terme, et que les deux pays
parviennent à s’accorder sur la pénin-
sule coréenne ou d’autres points de
tension régionaux à l’issue de cette
première visite ». Dans un éditorial, le
Global Times chinois vient en effet de
souligner que les options de Wa-
shington sont limitées : « Plus de
sanctions américaines risquent d’être
contre-productives. Et si c’est l’option
militaire qui prévalait, la Corée du Sud
serait la première à en souffrir ». (V.K.)

=
GRATUITES
10
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

LEMONDE 11

« Notre tour est venu

de prendre des risques »
RD CONGO Le
Face à la crise politique,
les mouvements citoyens
se multiplient.
Et la mobilisation des jeunes
fait peur au pouvoir.
ans un Congo à la dérive, où les
rêve de changement des jeunes essaime sur l’ensemble du continent
limbi (« sifflet » en swahili) ont expli- A la fin de l’année dernière, Filimbi, demeure très réelle dans les principales d’« ennemi intérieur » d’autant plus
qué à quel point les luttes des jeunes de très actif à Kinshasa, et Lucha (Lutte villes du pays, les mouvements citoyens subversif qu’il refuse l’argent de la cor-
leur pays s’inscrivaient dans une vaste pour le changement), un mouvement né vivent des moments difficiles : « On ruption. C’est pourquoi les stratégies du
vague de fond qui se- à Goma après la dernière nous reproche d’être pouvoir évoluent : les
coue tout le conti- attaque des rebelles du des mouvements cita- mouvements citoyens
nent : « Malgré la M23, qui exprimaient la dins, mais nous man- sont désormais infil-
croissance écono- frustration de la jeunesse quons de moyens ma- trés, ou font face à des
mique, la fracture face aux compromissions tériels pour nous dé- organisations concur-
sociale se creuse et de la classe politique, ployer dans les zones rentes soutenues par

D poches de violence se multi-

plient, où la classe politique
s’enfonce dans les compromissions et
frappe surtout les
jeunes qui arrivent
sur le marché du tra-
durent ajourner leurs
rêves de changement dé-
mocratique et faire face à
rurales »,

« Lorsque
explique
Floribert Anzuluni.
nous
les services de rensei-
gnement. « Cela va
nous obliger à mieux
où même l’Eglise catholique jette vail. Condamnés au une répression accrue. sommes arrêtés, la tor- contrôler nos membres,
l’éponge, dans ce pays où la mauvaise chômage, ils doivent « On nous a qualifiés de ture morale est perma- à les identifier, afin de
gestion de l’économie n’est que la consé- choisir entre la pous- terroristes, de subver- nente, nous sommes déjouer d’éventuels pro-
quence de politiques fondées sur la pré-
dation, vers où se tourner pour déceler
sée migratoire vers
l’Europe ou la ré-
« L’alternance sifs », rappelle Floribert
Anzuluni, tandis que
privés de nourriture,
d’hygiène, interrogés « Quand
vocateurs »,
Anzuluni.
soupire

quelques signes d’espoir ? A quoi se rac-

crocher pour garder foi en l’avenir ?
Les chercheurs du Grip – Groupe de
recherche et d’information sur la paix –,
au risque de passer pour des naïfs, ont
voulu, malgré tout, parier sur l’avenir.
S’inspirant des mouvements qui ont se-
coué le Sénégal et le Burkina Faso (Y’en
a marre et le Balai citoyen), ils ont
consacré un livre à « une jeunesse afri-
caine en quête de changement », ou-
vrage (1) dans lequel l’évolution du
Congo se taille la part du lion. Un livre
résolument optimiste, même si l’em-
prise de ces divers mouvements est par-
fois surdimensionnée par rapport à
d’autres pesanteurs …
Invités à Bruxelles, Floribert Anzulu-
ni et Carbone Beni, animateurs de Fi-
volte. Ceux que l’on
appelle parfois les
est une étape Carbone Beni confirme :
« Nous évoluons dans un
sans relâche », rap-
pelle Carbone Beni. nous sommes
Pourquoi le respect
de la Constitution et
“intellectuels oraux”
sont des blogueurs,
essentielle univers hostile aux re-
vendications démocra-
Tous deux nient que
leurs mouvements arrêtés, l’exigence du départ du
président Kabila sont-
des artistes, des com-
municateurs, des
à la construc- tiques et faisons face à
une forte répression. »
puissent être financés,
sinon suscités par des la torture ils le principal thème
de ces revendications
gens qui maîtrisent
les réseaux sociaux,
tion de la Durant 14 jours, Carbone
fut emprisonné dans des
forces extérieures :
« Si Soros nous don- morale est de la jeunesse ? N’y au-
rait-il pas d’autres ur-
communiquent rapi- démocratie » conditions très dures au nait de l’argent je ne
permanente » gences ? « Si nous nous
dement et efficace- FLORIBERT ANZULUNI camp Tshatchi dont neuf cracherais pas des- focalisons sur l’alter-
ment, inventent des passés dans une cellule sus », ironise Anzulu- CARBONE BENI nance, c’est parce qu’il
mots d’ordre, des slo- souterraine pour avoir, ni ; « Nos exigences s’agit d’une étape essen-
gans. Grâce aux progrès de la télépho- comme beaucoup d’autres, simplement sont dictées par la situation intérieure tielle à la construction de la démocra-
nie mobile, leur capacité de mobilisa- demandé au chef de l’Etat de respecter du pays, non par l’étranger… » tie », explique Anzuluni. Tous deux in-
tion déconcerte les pouvoirs en place et les termes de la Constitution et de ne Ce qui n’empêche qu’à l’égard de ces sistent aussi sur le principe de la non-
leur permet de mener de véritables gué- pas prolonger son mandat… mouvements citoyens la méfiance du violence : « Même si on nous qualifie de
rillas urbaines, fondées sur des actions Malgré la mobilisation des jeunes pouvoir est maximale : ils sont considé- naïfs, nous refusons toute perspective de
ponctuelles, des messages simples et pro- Congolais qui, selon les deux activistes, rés par le régime comme une sorte lutte armée. On a trop vu où menait le
vocateurs. » recours à la violence… Des millions de
morts, cela suffit… »
Pour Carbone, qui se prépare à ren-
trer au Congo en dépit des
CRISE POLITIQUE risques , « c’est sur place qu’il
faut mobiliser, même si nous
« Un Premier ministre comptons sur le soutien de la
dans les 48 heures » diaspora. Nos mouvements
s’inscrivent dans la conti-
Le président congolais Jo- nuité des luttes africaines.
seph Kabila a annoncé mer- Cette fois, notre tour est venu
credi la nomination « dans de prendre des risques et
les 48 heures » d’un nouveau nous souhaitons impliquer
Premier ministre pour diriger d’autres catégories de la po-
le gouvernement de la Répu- pulation, les mamans ma-
blique démocratique du raîchères, les syndicats, les
Congo en application de cadres d’entreprise… Il faut
l’accord de sortie de crise savoir que nombreux sont les
conclu entre le pouvoir et jeunes cadres qui nous
l’opposition. « Le Premier aident, nous financent dis-
ministre sera impérativement crètement. Nous sommes
nommé dans les 48 heures », toute une génération qui
a annoncé le chef de l’Etat veut le changement, nous
devant le Parlement réuni en sommes là pour prendre des
congrès. M. Kabila a invité le risques… Il nous faut aussi
Rassemblement, la coalition sensibiliser l’armée pour que,
créée par l’opposant histo- le moment venu, les soldats,
rique défunt Etienne Tshise- à l’instar de ce qui s’est passé
kedi, « à surmonter ses que- au Burkina Faso, refusent de
relles intestines » et à lui tirer sur leurs frères… » ■
présenter « une liste des COLETTE BRAECKMAN
candidats » au poste de
Premier ministre. (afp) (1) Une jeunesse africaine en quête de
changement, Grip, ouvrage collectif
par Claire Kupper, Michel Luntum-
bue, Pierre Martinot, Boureïma Ouedraogo,
Ndongo Samba Sylla, Morgane Wirtz, 144 pages.

Le mouvement citoyen Lucha a pris la tête de la contestation à Goma. Avec détermination... © ANADOLU AGENCY

témoignages Pour les jeunes entrepreneurs, « tout est encore possible »

ui, il est possible d’être jeune au
O Congo, de prendre des initiatives
et de réussir économiquement sans se
compromettre. Lauréats du prix de la
gouvernance d’entreprise en RDC, dé-
cerné par la Fondation Roi Baudouin,
trois jeunes Congolais, purs produits de
cette société en mutation, ont été invités
en Belgique pour témoigner de leur par-
cours : Laurent et Frédéric Mukashirwa
et Yvonne Kusuedusa. Les deux pre-
miers ont créé en 2010 la société Jambo
sur base d’une idée simple : au départ
des fruits disponibles au Congo
(mangues, goyaves, ananas, pample-
mousses, oranges…), créer une gamme
de jus de fruits naturels, commercialisés
dans les marchés et supermarchés des
grandes villes. Vendus à des prix abor-
dables (c’est là tout le défi…) ces jus
« nationaux » devraient à terme réduire
la dépendance aux produits importés,
ces « sucrés » venus d’ailleurs qui font
l’ordinaire des Congolais. Avec un
chiffre d’affaires de 750.000 dollars, les
perspectives sont bonnes, en dépit de la
faiblesse du pouvoir d’achat local.
Quant à Yvonne Kusuedusa, cette pé-
tulante femme d’affaires originaire du
Bas-Congo a eu l’idée, voici dix ans, de
créer une société de services, « Pay Net-
work », qui assure une sorte de secréta-
riat social pour les entreprises, se char-
geant de la paie des travailleurs et
veillant au respect des lois sociales et
autres dispositions légales, souvent
considérées comme un casse-tête. Au fil
du temps, « Pay Network », qui joue
avec le « mobile banking » (paiements
via le téléphone portable…) et s’est assu-
ré la collaboration de toutes les banques
de la place, a appris à se battre avec les
agents de l’Etat, à faire respecter à la
fois la loi et les droits des travailleurs et
353 employés dépendent déjà de ses
bons offices. Yvonne Kusuedusa, qui a
étudié à l’université protestante de Kin-
shasa est une « dame de fer dans un
tailleur de velours » : « Je connais toutes
les lois par cœur, et avec moi, aucune
tentative d’extorsion, aucune ma-
nœuvre ne peut réussir. »
« Le potentiel est considérable »
Sans nier la corruption du système,
les trois jeunes entrepreneurs estiment
qu’il y a moyen, malgré tout, de fonc-
tionner dans le cadre de la loi, à condi-
tion de bien connaître les règles et de se
montrer ferme. Tous affrontent cepen-
dant des difficultés comparables : « Le
capital humain des jeunes Congolais est
réel, le potentiel considérable. Mais les
lacunes sont immenses à cause des in-
suffisances de l’enseignement qui a été
brisé… C’est pourquoi de nombreuses
entreprises repèrent les jeunes talents et
leur fournissent une formation supplé-
mentaire. Et cela marche : nombreux
sont les jeunes qui s’accrochent, qui sai-
sissent toutes les opportunités… »
Pourquoi de telles carences dans l’en-
seignement ? Laurent explique : « A
cause du manque de moyens, mais aus-
si parce qu’au moment des choix
d’orientation, les plus faibles sont orien-
tés vers… la pédagogie et formés pour
devenir à leur tour des professeurs… »
L’énergie qui irradie la société donne
cependant de l’espoir aux jeunes entre-
preneurs, mais tous le reconnaissent :
« Ce qui manque, c’est la tête : il faut
quelqu’un qui remette le pays en
marche, un chef qui ramène l’espoir… »
Les deux jeunes sociétés entendent
bien grandir, dans un cadre congolais.
Jambo, la société productrice de jus,
emploie 20 travailleurs à temps plein,
chez Yvonne les effectifs s’élèvent déjà à
134 employés, et tous en dépit de la
crise, assurent que les perspectives sont
bonnes : « Dans notre pays, tout est en-
core possible, notre génération n’a pas
droit à l’erreur… » ■
C. B.

11
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
12
ÉCONOMIE
Laurence Bovy se désiste
de son recours en annulation
contre la décision l’évinçant de
son mandat de présidente du
fonds public d’investissement
(SFPI). © PIERRE-YVES THIENPONT
Bellot a enfin décroché son milliard
TRANSPORTS L’emprunt sera affecté uniquement à l’extension de la capacité ferroviaire
L’Etat va emprunter
pour boucler le RER.
Le solde sera affecté
à des priorités régionales.
Infrabel pourra (un peu)
creuser sa dette.
romesse tenue ». Le ministre fé-
P déral de la Mobilité, François
Bellot (MR), a du mal à cacher sa
satisfaction d’avoir enfin obtenu le feu
vert officiel à l’emprunt d’un milliard
d’euros pour augmenter la capacité du
réseau ferroviaire belge.
Une somme intégrée dans le « Pacte
national pour les investissements straté-
giques » annoncé la semaine dernière
par le Premier ministre Charles Michel,
et qui en constitue l’élément le plus
concret.
Un milliard dit « vertueux », rappelle
le ministre. « C’est le Bureau du Plan qui
le dit : quand on investit 100 dans des
infrastructures de mobilité, dans les
deux ans il y a un retour de 50 », ex-
plique François Bellot. Cela grâce à
l’augmentation de l’activité économique
dette Infrabel pourra emprunter 100 millions d’euros
’est un avertissement sérieux que le
C gouvernement adresse au gestion-
naire du réseau ferroviaire. Dans un souci
de cohérence entre Infrabel et la SNCB, le
conseil des ministres a décidé le 31 mars
dernier de demander à la première de re-
voir son plan d’entreprise 2017-2020 en
vue de « supprimer les avis de ralentisse-
ment temporaire (ART) ». « Nous refusons
dorénavant les moindres ART program-
més en fonction d’échéances budgétaires
ou de manque de moyens, indique Fran-
çois Bellot, ministre fédéral de la Mobilité.
Seuls sont acceptés les ART liés à des élé-
ments circonstanciels d’urgence ».
Explication de cette mise en garde. A la
Le financement
des infrastructures
ferroviaires Préfinancement
stratégiques Région wallonne
Solde Fonds RER
(*) Région de Bruxelles-Capitale
et les travaux transrégionaux
Emprunt d’Etat
LE SOIR - 06.04.17
et de la demande, à la réduction de la
congestion routière, etc.
1 Quelle forme prendra cet emprunt ?
Si la question n’est pas encore tout à
fait tranchée, « on se dirige très vraisem-
blablement vers un emprunt d’Etat »,
indique le ministre. La possibilité de ré-
partir cette dette sur la SNCB et Infrabel
avait été écartée d’emblée, notamment
pour éviter le risque d’une consolidation
par les autorités européennes de la dette
totale des deux entreprises avec celle de
l’Etat. L’idée d’utiliser une structure dite
« SPV » (« special purpose vehicle »)
semble elle aussi écartée. « Un SPV, cela
à un coût, constate François Bellot. La
solution d’un emprunt d’Etat reste la
plus simple pour éviter des difficultés de
gestion ». L’Etat n’empruntera pas cette
somme d’un bloc, mais au fur et à me-
sure des besoins.
2 A quoi va servir cet argent ? Le mi-
nistre est clair : ce milliard doit ser-
vir « à de l’extension de capacité » et
uniquement à cela. Dans les faits, il sera
d’abord utilisé pour boucler le finance-
ment de l’achèvement des travaux du
Réseau express régional (RER) autour
fin du mois de février dernier, le conseil
d’administration d’Infrabel a approuvé le
nouveau plan d’entreprise (qui contient
son programme d’investissements). Le
gestionnaire de l’infrastructure a décidé
de ne pas recourir à l’endettement, en
maintenant sa dette au niveau actuel (un
peu moins de 2,05 milliards d’euros). Une
orthodoxie budgétaire qui a un revers :
faute de moyens suffisants pour assurer
l’entretien de l’ensemble du réseau, Infra-
bel a décidé de placer des avis de ralentis-
sement temporaire (pour limiter la vitesse
afin de de garantir la sécurité) en huit en-
droits, dont sept en Wallonie. Au grand
dam des administrateurs francophones,
1,485 milliard d’euros
Enveloppe totale
0,257
0,228
1,0
de Bruxelles. Pour rappel, il faut encore
1,050 milliard d’euros pour terminer la
mise à quatre voies des lignes 50A
(Bruxelles-St-Katherina-Lombeek), 124
(Bruxelles-Nivelles) et 161 (Watermael-
Ottignies). Il y a encore dans les caisses
228 millions d’euros du Fonds RER et
257 millions de préfinancement par la
Région wallonne. On complétera donc
en puisant dans le milliard.
3 Dans quels délais le RER sera-t-il
achevé ? Si les travaux en Flandre
(renouvellement des deux anciennes
voies sur la 50A) devraient pouvoir être
rapidement terminés, il n’en va pas de
même pour les lignes vers Ottignies et
Nivelles. Concernant cette dernière, le
ministre rappelle que les permis princi-
paux ont été annulés en Régions bruxel-
loise et flamande. Seul subsiste le per-
mis wallon. Du coup, « il faut compter
environ trois ans pour obtenir de nou-
veaux permis et épuiser les délais de re-
cours, plus six ans de chantiers, dé-
compte François Bellot. Il est impossible
de clôturer la L124 avant 2027-2028
dans le meilleur des cas. Sur la L161, on
peut tabler sur 2024 ».
Mais le ministre veut que les travaux
des navetteurs, des organisations syndi-
cales... mais aussi du ministre visiblement.
C’est que dans le même temps, la SNCB
s’est engagée dans son nouveau plan de
transport à augmenter son offre de 5,1 %
sur la même période, tout en réduisant en
moyenne les temps de parcours de 3 %. Et
donc « le plan d’entreprise d’Infrabel doit
rester compatible avec la préservation du
niveau de service requis pour la mise en
œuvre du plan de transport 2017 de la
SNCB », précise François Bellot. Qui
ajoute deux exigences au plan d’entreprise
d’Infrabel : prévoir le rehaussement des
quais, ainsi que l’extension de capacité
entre Gand et Bruges.
Un cahier des charges qui s’accompagne
néanmoins d’un « geste » : le gouverne-
1,050 milliard d’euros
affecté à l’achèvement du RER
Zone
neutre (*)
0,458
Flandre
0,075
0,517
Wallonie
avancent par tronçons, de sorte à déga- moins de 436 millions d’euros « qui se-
ger de la capacité de trafic supplémen- ront affectés à des chantiers jugés priori-
taire au fur et à mesure. D’ici 2024, il taires par les Régions », indique le mi-
fixe un ordre des chantiers : ré-
novation de la gare d’Ottignies,
mise à quatre voies et bifurca-
nistre (lire ci-dessous). Après
application de la clé de réparti-
tion 60/40 (sur la somme des
tion vers Louvain-la-Neuve ; besoins RER et hors-RER), il
mise à quatre voies du tronçon reste 368 millions pour le
Watermael-Bakkenbos de la Flandre, 53 millions pour la
L161 ; amélioration de la fonc- Wallonie et 15 millions pour la
tionnalité des gares des lignes zone dite « neutre » (région de
L124 et L161 ; mise à quatre
liance-Waterloo sur la L124 ; et © PHOTO NEWS
Bruxelles-Capitale et travaux
voies du tronçon Braine-l’Al- François Bellot. transrégionaux).
Pour répondre aux critiques
déplacement de la gare de formulées par la Cour des
Moensberg (Uccle) pour assu- comptes (Le Soir du 23 février
rer la jonction entre la L26 et la L124. 2017), la clé 60/40 sera évaluée tous les
« Je peux vous assurer que je ne lâcherai deux et non plus tous les ans (ce qui
pas le Comité de pilotage du RER avait été à l’origine de retards tant en
(NDLR, à la tête duquel vient d’être Wallonie qu’en Flandre, les travaux
nommé Jihanne Annane) d’une se- étant bloqués dans une région dès lors
melle », assure François Bellot. que l’autre avait dépensé son budget
pour l’année).
4 Que fera-t-on du solde de l’em- Enfin, notons que François Bellot sou-
prunt ? Une fois le 1,050 milliard haite que la répartition de ces sommes
d’euros du RER soustrait de l’enveloppe (RER et hors-RER) fasse l’objet d’un ac-
totale de 1,485 milliard (dans laquelle cord de coopération entre le fédéral et
on retrouve, pour rappel, le milliard ver- les Régions, afin qu’elle soit coulée dans
tueux, le solde du Fonds RER et le préfi- le béton. ■
nancement wallon), il reste un peu BERNARD PADOAN
SOLDE HORS-RER
La Wallonie aura peu
ment autorise Infrabel à emprunter, de
sorte que son niveau d’endettement finan-
cier pourra atteindre 2,150 milliards en
A quoi serviront les 435
millions d’euros qui ne se-
ront pas utilisés pour le
2020. Soit 100 millions de marge par rap- RER ? Il est trop tôt pour le
port à fin février. « L’accord de gouverne- dire. « Il nous reste à discuter
ment dit que la dette des deux entreprises au sein de la cellule d’investis-
ferroviaires doit se stabiliser, voire baisser, sements de l’affectation de ces
d’ici 2020, rappelle le ministre. Dans le montants », indique François
cas d’Infrabel, un niveau de 2,150 mil- Bellot. C’est que les listes
liards représentera encore une baisse de 87 des « priorités régionales »
millions d’euros par rapport au 1er janvier sont longues. Côté flamand,
2014 ». on pense à l’électrification
Infrabel est donc priée de revoir sa co- de la ligne Hamont-Weert, à
pie. Reste à convaincre le conseil d’admi- la mise à quatre voies entre
nistration de regonfler la dette. Or le banc Gand et Bruges (que le gou-
néerlandophone se contentait sans pro- vernement a demandé à
blème d’un statu quo. Comment le faire Infrabel d’inclure dans son
changer d’avis ? Pour un fin connaisseur plan d’entreprise) ou au
du secteur, « ce n’est peut-être pas un ha- second accès au port d’An-
sard si le ministre insiste sur la part im- vers. En Wallonie, il y a une
portante qui reviendra à la Flandre dans liste de 18 projets non-clas-
son milliard pour des investissements sés par ordre de priorité
(augmentation de la capaci-
hors-RER ». ■
B. P.
té entre Mons et Bruxelles,
entre Fleurus, Auvelais et
Namur, entre Ottignies et
0,435 milliard d’euros Gembloux…). Mais si la
à affecter à des priorités régionales Flandre aura 367millions
d’euros à dépenser, le solde
pour la Wallonie ne sera que
0,015 Zone neutre
de… 53 millions (mais elle
reçoit plus pour finir le RER).
Pas de quoi faire des folies !
0,367 Flandre
A Bruxelles, le ministre vou-
drait que les 15 millions
soient réservés à la SNCB
0,053 Wallonie
pour donner un coup de frais
aux 32 gares de l’offre S.
B. P.
12
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

L'ÉCONOMIE 13

Le coût de l’énergie n’est

pas toujours un handicap
INDUSTRIE Une étude du régulateur montre que les prix du gaz sont très compétitifs
La Creg a mis à jour son peu moins de 500 sociétés consommant dépendent d’un critère bien précis : de chiffres sur le nombre d’industriels ENTRETIEN
plus de 10 GWh par an. Quasi idem l’électro-intensité de l’entreprise. Au- concernés). Pour ces électro-intensifs,
étude sur le coût de l’énergie pour le gaz. Il n’est donc pas question ici trement dit, le poids que représente la les tarifs électriques belges sont systé- « Une épée
pour l’industrie. des ménages ou des PME (pour lesquels facture électrique dans la valeur ajoutée matiquement plus élevés que ceux de de Damoclès
Seules les entreprises la Creg publie mensuellement un com- créée par la société. En Allemagne par nos trois voisins directs. Seul le
paratif des prix sur son site). exemple, si la consommation d’électri- Royaume-Uni fait pire, ce qui est en
au-dessus de
électro-intensives sont cité mange au moins 20 % de la valeur grande partie dû à sa situation d’île fai- l’industrie »
plombées par leur facture
électrique. 2 Pour le gaz ? « Le marché du gaz
belge fonctionne très bien, et nos
ajoutée créée, une entreprise est dite
électro-intensive. Elle bénéficie alors de
blement interconnectée. L’Union wallonne
des entreprises

© PHOTO NEWS.
es fédérations patronales le ré-
sources d’approvisionnement sont très
diversifiées », entame Laurent Jacquet,
directeur des Prix à la Creg. Résultat : la
très larges exonérations des surcharges
renouvelables sur la facture. La logique
en France et aux Pays-Bas est similaire,
4 Au total ? Pour synthétiser le pro-
pos, le duo Creg/PwC chiffre le
handicap énergétique total pour diffé-
milite depuis des
années pour une

L
pètent à qui mieux mieux : le
coût de l’énergie en Belgique est
beaucoup trop élevé. Il représenterait
même un handicap compétitif colossal
pour nos entreprises par rapport aux
pays voisins.
À force d’entendre cette ritournelle,
on finirait par y croire. Ce constat
manque pourtant de nuance. Et pour la
nuance, rien de tel que l’étude de la Creg
(le régulateur énergétique). C’est le do-
cument existant le plus abouti sur la
comparaison du coût de l’énergie pour
le secteur industriel (il a été approuvé
par les régulateurs des pays limi-
trophes). Et ça tombe bien : cette étude
Creg, réalisée en partenariat avec le
consultant PwC, vient d’être mise à jour
avec les tarifs 2017.
L’occasion de faire le point sur ses
principales conclusions.
Belgique fait mieux que la France, le
Royaume-Uni, l’Allemagne, ou les Pays-
Bas sur les tarifs gaziers. « La Belgique
est le plus compétitif des pays étudiés »,
résume PwC.
Les différences de prix sont parfois
(très) significatives. Pour une consom-
mation annuelle de 100 GWh, ce qui
correspond à la demande d’une société
de pétrochimie, les tarifs néerlandais
sont 6 % plus élevés que les nôtres. En
Allemagne, le surcoût oscille entre 12 et
21 %. Et dans le sud de la France, là où le
réseau gazier est particulièrement mal
interconnecté, les factures de gaz en-
voyées aux industriels sont jusqu’à 61 %
supérieures à celles des Belges !
On en parle peu, mais sur le gaz, les
industries belges bénéficient donc d’un
véritable avantage compétitif.
même si le critère d’électro-intensité est
un peu différent.
Mais en Belgique, cette notion
n’existe pas. Les seules dégressivités
consenties sont offertes aux très gros
consommateurs. Pourtant, on peut être
gros consommateur sans être forcé-
ment électro-intensif. À l’inverse, l’élec-
tricité peut représenter une charge très
importante pour une société sans
qu’elle soit l’une des plus grosses
consommatrices du pays.
L’étude Creg/PwC distingue donc
deux volets dans cette comparaison.
Pour les sociétés qui ne sont pas électro-
intensives (celles qui ne bénéficieraient
pas des exonérations chez nos voisins),
les tarifs belges sont plutôt compétitifs.
Ils sont plus favorables chez nous qu’en
France ou qu’en Allemagne. Seuls les
Pays-Bas font (nettement) mieux que la
rents secteurs industriels (chimie,
pharma, métallurgie, agroalimentaire).
En calculant des moyennes sectorielles,
et en considérant que ces industries
consomment à la fois du gaz et de l’élec-
tricité, le régulateur tire une double
conclusion. Pour les industriels qui ne
sont pas électro-intensifs, la facture
énergétique belge est largement moins
élevée que celle de nos voisins. Selon les
hypothèses retenues, l’industriel belge
paye son énergie de 15,6 à 23,7 % moins
cher par rapport à la moyenne France-
Allemagne-Pays-Bas.
Vous l’avez compris, la situation est
moins réjouissante pour les électro-in-
tensifs, vu les réductions accordées chez
nos voisins. Même si le gaz résorbe un
peu le handicap, la facture énergétique
totale reste plus douloureuse en Bel-
gique. Selon le type d’industrie, le sur-
réduction des
coûts de l’énergie.
Vincent Reuter, administrateur
délégué, se dit ouvert à la discus-
sion sur un critère d’électro-intensi-
té.
Le constat de la Creg sur le handi-
cap énergétique est plus nuancé
que le discours habituel…
Il faut nuancer le débat. Une entre-
prise n’est pas l’autre. Chaque entre-
prise a ses propres pics de consom-
mation. Une entreprise peut très bien
consommer beaucoup, en maintenant
ce poste mineur par rapport au coût
du travail ou au coût des matières
premières. Donc l’idée d’un critère
d’électro-intensité, qui mesure le
poids de l’électricité dans la valeur
créée, ne me semble pas mauvaise.
Mais les très grosses entreprises ne
peuvent pas être oubliées pour au-

1 De qui parle-t-on ? L’étude du tan-

dem Creg/PwC se penche unique-
ment sur les consommateurs indus-
triels. Pour l’électricité, elle concerne un
La facture énergétique
est-elle un handicap
3 Pour l’électricité ? Ici, la comparai-
son est plus complexe. Car nos voi-
sins offrent aux acteurs industriels des
réductions/exonérations de certaines
taxes sur leur facture. Ces réductions
111,9
110,7 110,4
Belgique. Mais, en moyenne, les non-
électro-intensifs n’ont absolument pas à
se plaindre.
Les seules sociétés handicapées sont
donc celles qui seraient cataloguées
« électro-intensives » chez nos voisins
(dans son étude, la Creg ne fournit pas
100
COÛT MOYEN DANS 3 PAYS VOISINS
coût varie entre 7,2 et 13,6 % par rap-
port à la moyenne de nos trois voisins
directs. C’est sans doute pour cette caté-
gorie d’électro-intensifs que la Belgique
devrait faire un geste. Pas nécessaire-
ment pour l’ensemble des grands
consommateurs. La ministre de l’Éner-
gie Marie-Christine Marghem a été
mandatée par le gouvernement pour ré-
fléchir à cette question. ■
tant.
Si elles ne sont pas électro-inten-
sives, elles sont déjà compétitives,
selon la Creg. Elles tirent même un
avantage grâce au gaz.
Nous sommes toujours partis du
principe que pour le gaz, il n’y avait
pas de handicap. De là à dire qu’il
existe un avantage concurrentiel… Je
laisse ça à l’étude de la Creg.
Les tarifs wallons sont un peu plus

XAVIER COUNASSE
pour les industries élevés qu’en Flandre. La faute au
photovoltaïque ?
belges ?* 79 78,7 79,7 La politique renouvelable en Wallonie
consiste à gérer le désastre du photo-
Une entreprise est dite voltaïque. On sait bien qu’on va boire
électro-intensive lorsque le bouillon des certificats verts pen-
sa facture électrique dant une bonne décennie. Et ça, c’est
représente au moins 20% une épée de Damoclès au-dessus de
l’industrie.
de la valeur ajoutée X.C.
qu’elle crée.

*Les chiffres ci-contre

correspondent au secteur
de l’industrie chimique

Oui, si électro-intensive Non, si pas électro-intensive LE SOIR - 06.04.17 - Source : Creg

LESBRÈVES
Il y aura un troisième procès LuxLeaks
PSA s’engage pour l’emploi
e patron du constructeur automobile français s’est de nou-
JUSTICE Le lanceur d’alerte Antoine Deltour annonce son pourvoi en cassation

L veau engagé mercredi à respecter tous les accords sur l’em-

ploi existants chez Opel après son rachat, selon un communi-
qué publié à l’issue d’une rencontre à Berlin entre Carlos Tavares et
A ntoine Deltour l’a annoncé
mercredi soir : la justice
luxembourgeoise n’en a pas fini
tant que lanceur d’alerte, pour la
violation du secret professionnel,
ce qui est une première victoire et
mettant à un journaliste des ru-
lings confidentiels de son ex-em-
ployeur PwC. Mais le tribunal ac-
j’avais l’intention de lancer
l’alerte, rétorque Deltour. Cette
condamnation aboutit para-
la ministre allemande de l’Economie, Brigitte Zypries. « Le groupe avec l’affaire LuxLeaks. Après même une décision sans précé- cepte de fermer les yeux sur cette doxalement à réduire la protec-
PSA a confirmé son engagement de conserver les accords dans tous les avoir été condamné en appel, le dent s’agissant d’un juge natio- infraction, car elle a été commise tion des lanceurs d’alerte en exi-
pays européens », accords regroupant des garanties sur les salaires, 15 mars dernier, à six mois de pri- nal d’un des pays appartenant par un lanceur d’alerte qui a servi geant d’eux, quand ils sous-
l’emploi et la pérennité des sites, indique le communiqué. son avec sursis pour vol domes- au Conseil de l’Europe. Mais pa- l’intérêt général de manière in- traient des documents compor-
TRANSPORTS 2016, ont indiqué mercredi la tique, le lanceur d’alerte des Lux- radoxalement, il aboutit aussi au tentionnelle et désintéressée. tant des informations de grand
Moins de trains à l’heure SNCB et Infrabel. Leaks va se pourvoir en cassation. maintien d’une condamnation En revanche, lorsqu’Antoine intérêt général, à nécessairement
en février Le pourcentage de trains suppri- Il y aura donc un troisième pro- pénale », explique Antoine Del- Deltour a dérobé les documents avoir à l’esprit une stratégie déli-
La ponctualité des trais est re- més est stable, à 1,3 %. L’heure cès LuxLeaks. tour par voie de communiqué. chez PwC (bien avant de les diffu- bérée, préméditée, faute de quoi,
passée sous la barre des 90 % en de pointe matinale s’est, elle, lé- « L’arrêt du 15 mars de la Cour ser), la Cour ne lui reconnaît pas ils ne seraient pas protégés… Cela
février 2017, avec 89 % des trains gèrement améliorée, le taux de d’appel de Luxembourg fait un Une question de préméditation le statut de lanceur d’alerte. D’où interdit aux citoyens de lancer
à l’heure (soit moins de six mi- ponctualité des trains passant de examen minutieux de la juris- Dans son arrêt, la Cour d’appel la condamnation pour vol. « Je l’alerte comme je l’ai fait après un
nutes de retard). Les statistiques 86,9 % en février 2016 à 88,9 % prudence de la Cour européenne constate la « violation du secret suis condamné car je n’aurais pas travail de réflexion ». D’où le
affichaient 90,9 % en février en février 2017. (b.) des droits de l’homme. Cela professionnel ». Antoine Deltour démontré qu’au moment de la pourvoi en cassation. ■
conduit à mon acquittement, en a en effet violé ce secret en trans- soustraction des documents, X.C.

* 13
Le Soir Jeudi 6 avril 2017

14 LESMARCHÉS
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
Les Bourses en ordre dispersé dans l’attente LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI D Euronext 100 982,10 -0,08 840,27
UFTSE 100: 7 331,68 0,13% DStockholm: 1 558,56 -0,56% U Next 150
Les Bourses européennes ont fini mercredi en ordre dispersé, les DFTSE Eurotop 100: 2 943,82 -0,01% UCopenhague: 925,74 0,17%
2753,06 +0,18 2246,53
investisseurs restant dans l’expectative avant plusieurs rendez- DHelsinki: 3 761,72 -0,72%
D DJIA 20648,15 -0,20 17603,32
vous majeurs en fin de semaine. Les investisseurs « s’ennuient D Nasdaq 5864,48 -0,58 4843,93
D Nasdaq 100 5418,52 -0,40 4470,75
clairement et attendent » les minutes de la dernière réunion du DFRANCFORT / DAX D S&P 500 2352,95 -0,31 2045,17
Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine 12 217,54 D S&P/TSK index (Canada) 922,30 -0,07 779,10
(FOMC) en soirée après la clôture des places européennes, -0,53% U Hang Seng (Hong Kong) 24400,80 +0,57 20177,00
relèvent dans une note les analystes du courtier Aurel BGC. Ils D Bovespa (Brésil) 65483,70 -0,43 49053,00
attendent jeudi et vendredi une rencontre importante entre U RTS (Russie) 1152,49 +1,45 846,61
Donald Trump et Xi Jinping, et vendredi les chiffres officiels et DPARIS / CAC 40 D Mibtel (Italie) 20253,37 -0,02 17109,30
complets de l’emploi de mars, ajoutent-ils. Si les créations d’em- 5 091,85 U Nikkei 225 (Japon) 18861,27 +0,27 15732,82
-0,18%
plois dans le secteur privé aux Etats-Unis publiées mercredi par
ADP révèlent une nette progression en mars, au-delà des at- UBEL 20 DEuro Stoxx 50
tentes des analystes, les investisseurs préfèrent attendre les 3808,75 +3,63 (+0,10%) 3472,58 -9,08 (-0,26%)
DZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
chiffres officiels de l’emploi. L’Eurostoxx 50 a abandonné 0,26 %. 8 640,51 UBel 20: 3 808,75 0,10%
La Bourse de Bruxelles a pris 0,10 %, l’indice BEL 20 atteignant -0,07% UBel All-Share: 13 139,25 0,13%
DBel Mid: 4 909,71 -0,15%
3.808,75 points. Parmi les neuf valeurs dans le vert, Sofina, so- UBel Small: 14 001,38 0,21%
ciété gérant différentes participations, enregistre la meilleure UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 514,89 0,16%
UAMX: 742,85 0,14%
performance (+1,17 % à 129,90 euros). Le brasseur belgo-brési- 10 402,70 4 979,91
UAScX: 923,68 0,70%
0,40% 0,47%
lien AB InBev a stagné à 103,80 euros. L’entreprise pharmaceu-
tique UCB a le plus reculé (- 1,70 % à 71,85 euros). (afp)
PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 03/2017 02/2017 03/2016
santé 2013 105.32 105.06 103.47 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 104.91 104.67 102.57 BEL20 Euronav 7,20 7,34 -1,96 -4,14 464034 Sioen Industries 28,26 28,25 +0,02 62,45 3057 04.06.17 3,50+ 100,52 100,52 25000
santé 2004 127.19 126.88 124.96 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. EuroPubliDis 0,16 0,20 -20,00 -36,00 4998 Sipef 63,05 63,27 -0,35 35,61 1112 04.09.17 3,40+ 101,55 101,55 15000
normal 2004 128.41 128.12 125.55 AB InBev 103,80 103,80 +0,00 -1,39 1354887 Evadix 0,21 0,21 +0,00 110,00 2001 smartphoto 1,52 1,53 -0,72 105,41 73326 04.12.17 3,35+ 102,24 102,24 200
santé 1996 144.71 144.35 142.17 Ackermans & vH. 146,00 146,75 -0,51 26,03 88564 EVS Broadcast Equip. 35,48 35,44 +0,11 18,73 10981 Softimat 2,31 2,31 +0,00 -0,43 1430 04.03.18 3,25+ 102,90 102,97 5000
normal 1996 147.58 147.24 144.29 Ageas 36,20 36,25 -0,14 10,71 336834 Exmar 6,54 6,76 -3,27 -3,39 52845 Solvac 120,40 120,50 -0,08 36,97 345 04.06.18 3,00+ 103,49 103,49 10000
santé 1988 174.47 174.04 171.41 Aperam 46,58 46,49 +0,20 49,18 528734
normal 1988 181.13 180.71 177.09 Bekaert 45,58 45,83 -0,56 33,12 88397 Fagron 11,60 11,70 -0,86 123,25 160414 Suez 14,84 14,65 +1,26 -1,40 1002050 04.09.18 2,75+ 103,89 103,89 80000
Base 1981 245.03 244.47 239.56 Floridienne 136,00 139,00 -2,16 20,32 70 SV Patrimonia 0,50 0,50 +0,00 -37,50 615 04.12.18 3,00+ 104,94 104,94 30000
Base 74-75 377.37 376.51 368.95 bpost 22,03 22,06 -0,16 -3,68 420214 Fluxys 'D' 26,40 26,62 -0,83 0,30 2939 Team Kalorik 0,10 0,10 +0,00 — 260 04.03.19 3,75+ 107,13 107,13 6400
Base 1971 516.99 515.80 505.45 Cofinimmo 108,35 107,40 +0,88 4,18 43047 Fountain 1,84 1,84 +0,00 26,90 5081 Ter Beke 168,75 170,95 -1,29 72,06 1247 04.06.19 3,75+ 108,06 108,06 30000
Base 1966 614.65 613.24 600.94 Colruyt 45,78 46,14 -0,78 -8,90 185109 Genkyotex 2,06 2,14 -3,74 — 79690 Tessenderlo 37,04 37,13 -0,24 14,82 32434 04.09.19 3,50+ 108,41 108,41 800
Engie 13,29 13,14 +1,10 9,48 4809976
Galapagos 82,51 82,99 -0,58 121,50 326241 Gimv 52,74 52,65 +0,17 15,88 40754 Texaf 36,30 36,11 +0,53 18,56 540 04.12.19 4,20+ 111,67 111,67 13600

PRIX PÉTROLIERS
Global Graphics 3,62 3,49 +3,72 66,06 38760 ThromboGenics 3,13 3,14 -0,57 -5,67 25554 04.03.20 3,10+ 109,11 109,11 12600
GBL 86,81 86,37 +0,51 26,44 212065 Greenyard 17,47 17,80 -1,85 34,34 165908 Tigenix 0,73 0,73 +0,55 -23,21 146767 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
ING 13,96 13,95 +0,11 46,33 14741279 Hamon 3,51 3,59 -2,15 -12,20 761 Total 48,00 47,75 +0,52 32,26 7045883 28.09.19 0,66+ — — 0
Essence(euro/l) KBC Groupe 61,89 61,51 +0,62 38,14 808974 Home Invest Belgium 95,55 96,99 -1,48 -0,35 1542 Tubize (Fin.de) 64,83 65,99 -1,76 14,17 3048 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Ontex 29,72 29,76 -0,12 3,56 132176
Super sans plomb 95 10ppm : 1,4190 (+0,0510) IBA 51,66 51,99 -0,63 43,50 36756 Unitronics 4,80 4,80 +0,00 77,12 324
Proximus 29,30 29,22 +0,26 4,30 612757
Super sans plomb 98 10ppm : 1,5040 (+0,0550) ICE Concept 0,57 0,57 +0,00 -5,00 735 Van de Velde 55,29 55,58 -0,52 -3,87 5759
Diesel(euro/l) Sofina 129,90 128,40 +1,17 25,79 27365 Iep Invest 6,15 6,20 -0,79 53,16 142 Vastned Retail Belgium 50,55 50,75 -0,39 -5,69 1013
Solvay 114,55 114,10 +0,39 40,79 265989 Immobel 58,69 58,83 -0,24 41,39 463 VGP 63,91 63,45 +0,72 78,52 2093
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,3310 Telenet Groupe 56,08 56,23 -0,27 26,95 87409 Immopool 0,13 0,13 +0,00 30,00 188 Vranken-Pommery 21,85 21,93 -0,36 -3,79 1814
Gaz(euro/l) UCB 71,85 73,09 -1,70 7,14 332127
Umicore 52,92 53,31 -0,73 29,66 274595 Intervest Offices & 24,00 24,00 +0,00 1,44 8625 Warehouses 61,50 61,20 +0,49 6,75 400
LPG : 0,4640 (+0,0070) Jensen-Groupe 43,50 43,98 -1,08 66,83 4840 WDP 87,24 87,01 +0,26 11,00 14023
Propane Vrac >2000l : 0,4643 (+0,0072) KBC Ancora 41,95 42,12 -0,40 50,41 22628 Wereldhave Belgium 102,90 102,00 +0,88 -8,64 1111
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Keyware Tech.
Kinepolis
1,30
47,69
1,30
47,80
-0,46
-0,23
-31,04
25,74
64641
5849
Zenitel
Zetes Industries
1,57
54,35
1,57
54,63
+0,00
-0,51
79,24
34,72
1710
2280
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,5737 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,5686 4Energy Invest 3,94 3,95 -0,25 64,17 1150 Leasinvest 103,80 102,00 +1,76 9,08 566
Ablynx 11,44 11,53 -0,74 -12,10 97468 Lotus Bakeries 2337,00 2335,00 +0,09 36,17 84
ABO-Group 2,82 2,98 -5,37 9,30 300 MDxHealth 5,36 5,37 -0,26 49,19 81524
UPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,04
70,16
0,04
70,16
+4,87
+0,00
35,88
17,56
1434535
38867
MediVision
Melexis
0,01
82,99
0,01
82,20
+0,00
+0,96
—
79,19
1000
38298
54,36 +0,19 (+0,35%) Agfa-Gevaert 4,47 4,64 -3,68 17,04 268146 Miko 120,99 120,00 +0,83 20,32 172
Ahold Delhaize 19,56 19,61 -0,28 5,89 4359672 Montea 45,90 46,00 -0,22 23,11 1235
ArcelorMittal 7,85 7,86 -0,09 97,31 19042151 Moury Construct 146,00 145,50 +0,34 9,78 56 SO SOIR ET LE SOIR
Ascencio SCA 59,90 59,60 +0,50 6,78 4225 NewTree 2,10 2,10 +0,00 31,25 230
Atenor 49,65 49,72 -0,14 18,40 1412 Nyrstar 5,49 5,74 -4,32 -16,01 696461 CHAQUE SAMEDI
DANS VOTRE BOÎTE AUX LETTRES
Banimmo A 4,00 3,97 +0,68 -27,85 682 OIM 0,06 0,04 +50,00 -60,00 53278
Banque Nationale 2998,00 2994,65 +0,11 1,99 174 Option 0,16 0,17 -4,07 -23,26 272209 + L’ACCÈS À L’OFFRE NUMÉRIQUE
Barco 95,31 94,77 +0,57 59,20 18359 Option Trading 0,47 0,47 +0,00 0,00 692
Befimmo 54,00 53,65 +0,65 -1,90 27271 Orange Belgium 20,10 20,20 -0,50 2,55 46209
Beluga 1,43 1,43 +0,00 11,72 550 PCB 5,70 5,70 +0,00 2,84 1320

Brederode 47,59 47,41 +0,38 23,56 9065 Pharco 0,33 0,33 +0,00 -54,17 225
TAUX D'INTÉRÊT Campine 13,95
Care Property Invest 20,05
14,25
20,00 +0,25
-2,11 34,55
20,06
200
4984
Picanol
PNS
93,00
3,62
93,00
3,62
+0,00
+0,00
64,01
20,50
788
500
Celyad 27,00 25,85 +4,45 -30,34 61985 Quest For Growth 7,53 7,50 +0,43 -22,02 76277
3 mois 1 an CFE 130,55 130,25 +0,23 62,47 19776 Realco 18,40 18,30 +0,55 10,53 100

9€
Couronne danoise -0,460 -0,240
Couronne norvégienne 0,960 0,450 Cie du Bois Sauvage 338,00 335,50 +0,75 32,42 445 RealDolmen 25,77 25,94 -0,66 45,10 2168
Couronne suédoise -0,500 2,275 Connect Groupe 1,02 1,04 -1,92 142,61 2318 Recticel 7,30 7,36 -0,76 30,33 143778
D'Ieteren 44,65 43,95 +1,59 25,04 74004 Reibel 6,00 6,00 +0,00 -25,00 900
Dollar aus. 1,960 1,165
Deceuninck 2,56 2,49 +2,81 11,56 576887 Resilux 166,00 166,50 -0,30 24,54 3821 PAR MOIS
Dollar can. 0,745 0,867 Delta Lloyd 5,35 5,35 -0,11 36,93 2405029 Retail Estates 76,00 76,48 -0,63 1,43 5774
Dollar H.K. 0,376 1,725
Dollar U.S. 1,085 -0,114 Dexia 11,10 11,03 +0,63 -44,50 4925 Roularta Media 26,60 26,60 +0,00 16,04 3140

Abonnez-vous sur www.sosoir.be/abo

Euribor (360j) -0,329 -0,620 Eckert-Ziegler 9,91 9,91 +0,03 9,01 512 RTL Group 75,99 76,00 -0,01 10,90 1364
Euro -0,365 -0,080 Econocom Groupe 13,85 13,86 -0,11 53,67 76613 Sabca 26,70 26,70 +0,00 -14,83 378
Franc suisse -0,720 1,850 Elia 49,38 49,28 +0,20 14,85 28988 Sapec 174,25 174,80 -0,31 522,32 552
Emakina Groupe 14,89 14,89 +0,00 41,81 50 Settlements 13,52 13,52 +0,00 — 15000
Livre U.K. 0,410
Yen -0,100
Zloty polonais 1,730

BOURSES ÉTRANGÈRES
UTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 6,68 6,66 14,10 Verizon Comm. Nyse USD 49,02 49,31 -9,39
0,784 +0,005 (+0,64%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 13,96 13,95 37,86 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 71,65 72,01 4,21
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 2,52 2,52 9,17 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Nyse USD 113,00 113,04 14,55
cours précéd. 1 an L'OREAL Paris EUR 178,85 180,30 15,99 cours précéd. 1 an Yahoo! Inc Nasdaq USD 46,38 46,23 24,88
LVMH Moet Hen. Paris EUR 204,75 206,20 40,87 3M Nyse USD 190,24 190,19 14,30
ABB
Aegon
Zurich
Amsterdam
CHF
EUR
23,34
4,67
23,42 25,17
4,70 1,24 Alcoa Nyse USD 33,85 34,23 62,60 AUTRES ACTIONS
Ahold Delhaize Amsterdam EUR 19,56 19,61 -2,47 Munich Re Francfort EUR 183,00 183,90 4,37 Alphabet-Cl.C Nasdaq USD 831,41 834,57 11,98 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Air Liquide Paris EUR 107,10 106,90 16,50 Nestlé N Zurich CHF 76,50 76,75 7,87 American Express Nyse USD 77,76 78,26 29,10 cours précéd. 1 an
ALLIANZ SE NA O.N. Francfort EUR 172,10 173,25 24,06 Nokia Oyj Helsinki EUR 4,89 4,96 -2,90 Amgen Inc. Nasdaq USD 162,24 164,36 6,27 Barrick Gold Corp Toronto CAD 26,03 26,10 47,96
Norsk Hydro Oslo NOK 52,00 50,20 50,71 Bombardier Toronto CAD 2,16 2,16 56,52
Alstom Paris EUR 28,03 28,02 31,41 Novartis N Zurich CHF 74,60 74,75 7,55 Apple Inc Nasdaq USD 144,02 144,77 30,28 Canon Inc. Tokyo JPY 3502,00 3501,00 8,29
Anglo American Londres PNC 1241,00 1238,50 126,21 AT&T Inc Nyse USD 41,51 41,69 5,92 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 86,75 85,95 0,35
ArcelorMittal Amsterdam EUR 7,85 7,86 97,31 Orange Paris EUR 14,38 14,46 1,99 Bank of America Corp Nyse USD 23,17 23,44 73,50 China Oceanwide Hong-Kong HKD 0,78 0,78 -14,44
AstraZeneca Plc Londres PNC 4857,50 4955,00 24,78 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 29,90 29,92 25,20 Boeing Nyse USD 177,08 178,70 41,44
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 23,70 23,86 20,86 RDS 'A' Londres PNC 2113,50 2099,50 25,16 Caterpillar Inc Nyse USD 94,24 94,13 24,31 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Renault Paris EUR 78,48 80,10 -4,08 Gold Fields Johannesbo ZAR 50,50 49,43 -11,42
Banco Santander Madrid EUR 5,70 5,66 49,78 Repsol Madrid EUR 14,65 14,39 50,18 Chevron Corp Nyse USD 108,64 108,66 16,30 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 35,91 34,56 -34,55
05/04 04/04 Barclays Londres PNC 218,60 217,75 44,93 Cisco Systems Nasdaq USD 33,00 33,41 18,73 Hitachi Tokyo JPY 595,20 597,00 20,48
Dollar US 0,9365 0,9389 BASF Francfort EUR 93,13 93,82 44,38 Roche Holding Zurich CHF 257,75 257,00 6,73 Citigroup Inc Nyse USD 59,59 59,68 41,89 Honda Motor Tokyo JPY 3210,00 3262,00 12,12
BAYER AG NA O.N. Francfort EUR 107,85 107,50 4,47 Royal Bank of Scotland Londres PNC 239,50 236,40 9,39 Coca-Cola Nyse USD 42,57 42,68 -8,98
Livre britannique 1,1695 1,1680
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 5,03 5,03 -8,18 RWE Francfort EUR 15,56 15,42 31,81 DuPont de Nemours Nyse USD 80,47 79,80 25,08 Lukoil Moscou USD 59,35 59,35 3,94
Franc suisse 0,9339 0,9369 Saint-Gobain Paris EUR 47,36 47,55 26,24 Marubeni Corp. Tokyo JPY 679,80 672,60 21,23
Couronne suédoise 0,1044 0,1041 Sanofi Paris EUR 85,43 85,30 18,23 eBay Inc Nasdaq USD 33,81 34,14 42,07
BHP Billiton Plc Londres PNC 1277,50 1255,50 63,12 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2433,50 2397,50 28,76
Couronne 0,1091 0,1089 BNP Paribas Paribas EUR 60,10 60,71 39,93 ExxonMobil Corp Nyse USD 82,53 82,37 -0,95 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1602,00 1603,00 26,42
Courone danoise 0,1345 0,1345 BP Londres PNC 465,20 463,65 34,51 SAP Francfort EUR 91,71 92,27 31,74 Facebook Nasdaq USD 141,85 141,73 25,93 NEC Corporation Tokyo JPY 267,00 267,00 -1,84
Dollar canadien 0,6997 0,6983 British American Londres PNC 5318,00 5290,00 29,09 Schneider Electric Paris EUR 68,49 68,63 30,81 General Electric Nyse USD 29,97 30,02 -3,87
Yen japonais 0,0084 0,0085 Carrefour Paris EUR 21,62 21,85 -7,11 Siemens Francfort EUR 128,10 128,75 40,80 General Motors Co Nyse USD 34,00 34,27 14,62 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 668,00 669,60 43,57
Société Générale Paris EUR 45,65 45,70 46,86 NTT Tokyo JPY 4889,00 4829,00 1,71
Dollar australien 0,7100 0,7088 Statoil Oslo NOK 150,60 148,10 18,76
Crédit Agricole Paris EUR 12,56 12,44 38,39 Home Depot Nyse USD 146,64 146,34 8,52 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 2632,00 2632,00 3,03
Dollar néo-zélandais 0,6528 0,6553 HP Nyse USD 17,69 17,72 46,45
Daimler Francfort EUR 67,06 67,74 3,58 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 5,70 5,68 11,64
Rand sud-africain 0,0683 0,0682 Danone Paris EUR 63,60 63,92 3,87 STMicroelectronics Paris EUR 14,34 14,22 210,16 IBM Nyse USD 172,88 174,52 14,76 Sony Corporation Tokyo JPY 3655,00 3674,00 28,44
Deutsche Bank Francfort EUR 15,64 15,60 18,06 Telecom Italia Mila,n EUR 0,81 0,81 -8,18 Intel Corp Nasdaq USD 36,21 36,28 13,38
Telefónica Madrid EUR 10,41 10,44 11,02
DEuro en dollar
Deutsche Boerse AG Francfort EUR 87,25 87,95 18,24 Johnson & Johnson Nyse USD 124,80 124,68 14,82 Sumitomo Corp Tokyo JPY 1494,00 1483,50 36,16
Tesco Londres PNC 184,25 184,70 -3,25 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 437,00 433,00 -29,13
Deutsche Telekom Francfort EUR 16,26 16,37 6,96 Total Paris EUR 48,00 47,75 25,18 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 86,19 87,31 47,48 Toyota Motor Corp. Tokyo JPY 5909,00 5984,00 6,38
1,0675 -0,0004 (-0,04%) Diageo Plc Londres PNC 2286,50 2286,50 20,82 McDonald's Corp Nyse USD 130,41 129,29 1,35
E.ON SE NA O.N. Francfort EUR 7,30 7,30 -12,65 UniCredit Milan EUR 14,14 14,01 -7,30 Merck & Co Nyse USD 63,57 63,67 17,04
Enel Milan EUR 4,38 4,40 14,63 Unilever Cert. Amsterdam EUR 46,57 46,48 18,09 Microsoft Corp Nasdaq USD 65,56 65,73 18,58
Engie Paris EUR 13,29 13,14 1,61 Vesuvius Londres PNC 529,00 520,00 59,75 Nyse USD 44,49 44,59 8,57
VINCI Paris EUR 73,97 73,80 14,26
ENI Milan EUR 15,15 15,23 19,36 Vivendi Paris EUR 18,10 18,12 0,00 Pfizer Inc Nyse USD 34,19 34,34 11,78
Ericsson A Stockholm SEK 56,50 57,85 -27,51 Procter & Gamble Nyse USD 89,97 89,91 8,05
Generali Milan EUR 14,50 14,61 15,13 Vodafone Londres PNC 206,55 206,55 -5,99 Tesla Nasdaq USD 295,00 303,70 22,95
GlaxoSmithKline Londres PNC 1663,00 1661,00 16,36 Volkswagen AG Francfort EUR 137,45 138,35 11,89 Twitter Nyse USD 14,53 14,69 -14,04
HSBC Holdings Londres PNC 654,60 649,40 50,78 Volvo A Stockholm SEK 124,20 127,80 42,08 United Technologies Nyse USD 112,50 112,99 12,69

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 217,50 223,75 FONDS D'ASSURANCE ING ASSURANCES
Managed Fds-Balanced-c 0504 EUR 2,50 2,50 10,62
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 276,75 284,00 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
Managed Fds-Dynamic-c 0504 EUR 1,99 1,98 17,75
Souv. Nouv. 275,25 282,50 cours précédent 1 an Managed Fds-Stability-c 0504 EUR 2,01 2,01 3,61 cours précédent 1 an
50 pesos mex. 1404,00 1432,50 Multicolour Mix Blue-c 3003 EUR 351,46 351,43 1,42 Argenta Pensioenspaarfonds-c 0404 EUR 119,77 119,60 13,07
ALLIANZ Argenta Pensioenspaarfds Def-c 0404 EUR 69,00 68,95 5,71
Maple leaf 1191,00 1220,50 Capital Life Bonds Euro-c 0304 EUR 173,68 173,69 -0,06 Multicolour Mix Red-c 3003 EUR 386,03 384,20 13,06
Florin 226,50 232,25 Multicolour Mix White-c 3003 EUR 375,71 375,10 5,18 Belfius Pension Fd Bal Plus-c 0404 EUR 101,66 101,54 10,54
Capital Life Invest-c 0304 EUR 724,07 725,66 17,92 Belfius Pension Fd High Eq-c 0404 EUR 134,95 134,78 13,83
Louis suisse 220,75 226,00 Capital Life Invest Euro-c 0304 EUR 144,45 144,77 17,95 DELTA LLOYD LIFE Belfius Pension Fd Low Eq-c 0404 EUR 114,65 114,54 6,57
Krugerrand 1/1 1191,00 1220,50 Capital Life Security-c 0304 EUR 222,35 222,36 0,00 DLL BelEquity-c 0404 EUR 838,02 828,32 23,61 BNPP B Pens Bal C-c 0404 EUR 187,53 187,40 7,52
50 ECU 582,25 594,25 LES AP ASSURANCES DLL Empl Ben Strat Hg-c 0404 EUR 83,31 82,36 13,32 BNPP B Pens Bal F-c 0404 EUR 187,53 187,40 7,52
Belge 217,50 223,25 DVV Horizon 1-c 0304 EUR 11,39 11,41 -0,78 DLL Empl Ben Strat Low-c 0404 EUR 97,30 96,66 4,96 BNPP B Pension Growth C-c 0404 EUR 158,26 158,18 11,04
Lingot (kg.) 37530,00 38110,00 DVV Horizon 3-c 0304 EUR 14,39 14,38 -0,90 DLL Empl Ben Strat Med-c 0404 EUR 91,68 90,84 9,31 BNPP B Pension Stability C-c 0404 EUR 150,66 150,53 3,57
DVV Horizon 5-c 0304 EUR 13,79 13,77 1,03 DLL EuroEquity-c 0404 EUR 88,58 87,23 18,22 BNPP B Pension Stability F-c 0404 EUR 150,66 150,53 3,57
UOr USD/once
Source: www.GoldForex.be DVV Horizon 7-c 0304 EUR 12,31 12,28 3,36 DLL WorldEquity-c 0404 EUR 82,30 81,08 18,11 Crelan Pens Balanced Classic-c 0404 EUR 104,60 104,53 7,48
DVV Horizon 9-c 0304 EUR 13,21 13,14 15,57 Crelan Pens Growth Classic-c 0404 EUR 105,11 105,06 11,04
Crelan Pens Stability C-c 0404 EUR 102,90 102,82 3,52
1256,36 +0,14 (+0,01%) AXA ASSURANCES Hermes Pensioenfonds-c 2903 EUR 179,46 178,22 12,66
AXA LI AXA IM Euro Eq-c 0304 EUR 52,19 52,44 18,61 Int-Beurs-Hermes-Pensioen-c 2903 EUR 185,70 184,14 10,14
Piazza Carmignac Inv-c 0304 EUR 176,47 177,03 11,68 Metropolitan-Rentastr Grow C-c 0404 EUR 244,31 244,19 11,09
Piazza Carmignac Patrimoine-c 0304 EUR 162,40 162,46 6,40 Pricos-c 0404 EUR 419,88 419,57 13,82
Pricos Defensive-c 0404 EUR 90,81 90,72 5,77
Record Top Pension Fund-c 0404 EUR 122,51 122,38 12,37
ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 3003 EUR 114,63 114,19 -1,19 L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse Star Fund-c
VDK Pension Fund-c
0404
2903
EUR
EUR
183,46
247,70
183,29
245,47
13,46
8,84
BOOST Invest Europ-c 3003 EUR 186,91 184,18 10,59
BOOST Invest World-c 3003 EUR 180,41 178,26 16,66 Les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Calculez aussi vos prêts, votre pension, etc. Source:
14

CULTURE
« Serge pleurait en studio
quand je chantais »
MUSIQUE Jane Birkin chante Gainsbourg en version symphonique
« Le Symphonique »,
ce sont 21 chansons
sublimées par
les arrangements
du pianiste japonais
Nobuyuki Nakajima.
Elle viendra chanter
ce disque avec l’OPL
le 2 septembre
au château de La Hulpe.
Rencontre
avec Jane B., qui va
beaucoup mieux.
ENTRETIEN
e mauvais sort s’est achar-
L né sur Jane qui, après sa
péricardite aiguë de 2012
et le décès de sa fille Kate en no-
vembre 2013, a dû se battre
contre une leucémie. Rétablie, la
chanteuse actrice était de pas-
sage à Bruxelles, mercredi, pour
parler de ce nouvel album consa-
cré aux chansons de Serge.
Comment allez-vous, Jane ?
Bien, je vais bien. J’ai toujours
eu beaucoup de chance. La péri-
cardite, ce n’était rien à côté de
ce qui a suivi. C’était la
moindre des choses que je tombe
malade…
Vous semblez avoir une dis-
tance par rapport à tout ça,
alors que le sort s’est acharné
sur vous…
Complètement. Mais je n’ai au-
cun mérite. Je n’ai jamais pris
ça au sérieux. Je savais que
j’avais ce problème de sang
mais quand ma fille est morte,
c’était tellement plus grave que
tout le reste… J’étais plus in-
quiète pour Charlotte et Lou,
qui étaient dans tous leurs
états. Les docteurs sont ingé-
nieux avec leurs cocktails. Je
faisais trois transfusions par
semaine tout de même. Ce
n’était pas rien. Et en même
temps pas grave et excitant.
Vous devenez philosophe…
Oui, je me sens bien. Il me fal-
lait ce nouveau projet car j’ai
passé beaucoup de temps seule
et le besoin de l’autre était telle-
ment plus agréable. Je m’étais
coupée de tout et de renouer
avec les gens, c’est très agréable.
Ou remonter sur scène avec
Michel Piccoli et Hervé Pierre
pour lire les textes de Serge…
Ce n’était pas prévu mais ça
m’a beaucoup aidée, oui. Ça de-
mandait peu d’effort et c’était
divin d’être avec eux chaque
soir, de ne pas être seule. Et les
gens redécouvraient le Serge
poète.
Même si les textes de Serge
sont loin d’être joyeux,
beaucoup parlent de la douleur
de la séparation…
Ils sont durs, oui. Mais ces
textes ne me dépriment jamais.
Je suis au-dessus de ça. Ce qui
était pénible, c’était de voir la
Jane Birkin sourit à nouveau, plus forte que l’adversité. © NICO BUSTOS.
souffrance de Serge au moment Jacques Doillon. Dans chaque
où il me donnait ces chansons. chanson, il y a un reproche évi-
Il pleurait en studio. demment, mais c’était si délica-
tement écrit, c’était une forme
Ne cherchait-il pas un peu à exquise. Les plus belles chan-
vous culpabiliser de l’avoir sons sont toujours celles de sé-
quitté ? paration, non ?
Si, bien sûr, même s’il a tou-
jours été super-correct avec Serge adorait la musique clas-
sique mais au contraire de Léo
Ferré notamment, il n’a pas
« Je savais que réalisé d’album symphonique
comme celui-ci, qu’il aurait
j’avais cette certainement apprécié…
Je pense aussi. S’il ne l’a pas
leucémie mais fait, c’est uniquement pour des
raisons financières car quand
quand Kate est il a pu le faire, pour des films, il
en a profité. Pour Je t’aime moi
morte, c’était non plus, il a pu avoir des or-
chestrations merveilleuses qui
plus grave le faisaient pleurer tellement
c’était beau. Pour « Manon »
que tout » aussi, qui était prévue pour un
film avec Deneuve. Et puis il
était sur d’autres urgences,
comme le reggae.
Là, ce qui est merveilleux, c’est
que vous allez pouvoir tourner
avec des orchestres sympho-
niques…
Oui, avec Nobu au piano. Je ne
serai donc pas perdue. On dé-
couvre à chaque fois un or-
chestre et un chef différents.
C’est moi qui ai découvert Nobu
au Japon quand j’y suis allée
pour les réconforter après le
tsunami. Quand la journaliste
québécoise Monique Giroux
m’a parlé du Symphonique de
Montréal, j’ai tout de suite pen-
sé à Nobu. On devait enregis-
trer avec le Symphonique de
Shanghai mais je n’ai jamais
reçu de visa. Le même jour que
Lady Gaga… J’étais en bonne
compagnie. On a finalement
choisi l’Orchestre de Varsovie
Jane B.
1946 Naissance le 14
décembre 1946 à Londres.
1967 Naissance de sa fille
Kate, née de son union
avec le compositeur John
Barry.
1968 Rencontre avec
Serge Gainsbourg sur le
tournage du film
« Slogan ».
1971 Naissance de
Charlotte Gainsbourg.
1976 « Ballade de Johnny
Jane » extrait du film « Je
t’aime moi non plus ».
1982 Naissance de Lou
Doillon, née de son union
avec le cinéaste Jacques
Doillon.
1983 « Baby Alone in
Babylone ».
1990 « Amour des
feintes ».
1991 Mort de Serge
Gainsbourg et de David
Birkin, son père.
1999 « A la légère ».
2002 Parution de « Ara-
besque ».
2006 Réalise le film
« Boxes ».
2008 Album « Enfants
d’hiver ».
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
Astérix découvrira
l’Italie dans sa 37e aventure,
« Astérix et la Transitalique »,
dont la sortie mondiale
est prévue pour
le 19 octobre.
© LES EDITIONS ALBERT-RENÉ.
qui est génial car il y a une âme
russe, slave, dans la musique de
Serge. Je suis sûre qu’il aurait
été en larmes en écoutant ce
disque.
C’est vrai que Nobuyuki Nakaji-
ma a réalisé des orchestrations
remarquables qui parviennent à
surprendre alors que l’on
connaît les chansons par cœur.
C’est formidable car au début,
on ne sait pas de quelle chanson
il s’agit puis on la reconnaît
comme un vieil ami. Même
« La gadoue », que je redoutais
et que mon directeur artistique
avait remise car il faut bien
sourire.
C’est donc Philippe Leri-
chomme, qui était déjà le direc-
teur artistique de Serge, qui a
fait le choix des 21 chansons…
« Pull marine », par exemple,
que Serge a écrit pour et avec
Isabelle Adjani, vous ne l’aviez
jamais chantée…
Il fallait de nouvelles idées aus-
si. Isabelle, c’était la plus belle
fille possible, avec Nastassja
Kinski peut-être. Toutes les
chansons ne parlent pas de
moi, mais de lui. C’est lui qu’il
me faisait chanter. Moi je suis
celle qui l’a le plus chanté. Si les
autres ne le font pas, c’est parce
que c’était des actrices, comme
Anna Karina, Bardot, Deneuve
ou Adjani. Il voulait faire
chanter les plus belles actrices
du monde. C’était ça qui l’exci-
tait.
Vous délaissez un peu
le cinéma…
Parce que je ne trouve pas ma
place dans le cinéma français.
Je ne peux pas être Nathalie
Baye. A cause de mon accent
sans doute. Et puis je ne me
plais plus, c’est photogénique…
Et puis je suis tellement im-
pressionnée par Charlotte et
Lou dont j’adore les disques.
Charlotte va publier son album
en français, qu’elle a écrit toute
seule, je l’ai écouté, c’est une
merveille de courage car beau-
coup parlent de Kate. Il faut
écrire dans l’urgence et les films
prennent trop de temps.
Vous allez publier l’an prochain
le contenu de vos carnets que
vous écrivez depuis vos 12 ans…
J’avais le temps et étais un peu
en panne de tout à la mort de
Kate. Je ne savais pas quoi faire
pour payer les soins non plus.
Je ne pouvais pas vendre mes
meubles. J’ai donc donné mes
textes… Mais je vais trier pour
ne blesser personne. ■
Propos recueillis par
THIERRY COLJON
Jane Birkin sera le 2 septembre dans le
parc du château de La Hulpe. Tickets en
vente dès le 18 avril sur
proximusgoformusic.be.
Le Symphonique ✶✶✶
BIRKIN GAINSBOURG
Parlophone-Warner
Music.
15
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
16 LACULTURE
Comment la mode japonaise
dicte la tendance mondiale
EXPO « Across Japan », c’est Tokyo-Hasselt en moins de deux heures
Jusqu’en septembre,
le ModeMuseum
d’Hasselt met face à face
les avant-gardistes
nippons et tous ceux
qu’ils ont influencés,
de 1850 à nos jours.
Où la grâce
des Balenciaga, Margiela
et Van Noten répond
à la folie des Miyake,
Kawakubo et Yamamoto.
’est au grenier que tout
C commence. Là-haut, dans
les combles du musée,
nous sommes en 1854. Le début
de la passion : après deux cents
ans d’isolement économique et
culturel, le Japon ouvre enfin ses
portes à l’Occident. De nouveaux
accords commerciaux, un afflux
sans précédent de voyageurs, de
marchandises, et des vêtements,
des vêtements qui rendent fous
les Européens et que les Japonais
se mettent à fabriquer pour l’ex-
port uniquement. S’ils adaptent à
la mode occidentale les robes de
chambre rembourrées, l’étoffe (la
délicate soie Habotai), les surpi-
qûres, les broderies et la ceinture
en « kimihimo » (ou cordons
tressés) restent d’origine.
La frénésie part de là. Ces robes
de chambre de Yokohama – du
nom du port d’où elles sont ache-
minées –, tout le monde en veut,
tout le monde en a. Pareil, les pa-
rasols, les éventails avec leurs
dessins de paysages japonais,
d’oiseaux et de mont Fuji posés
sur les lamelles... L’écrivain et
historien français Jules Clarétie
se sent obligé d’inventer un mot
pour désigner ce nouvel engoue-
ment : japonisme. Le premier vo-
let de l’expo Across Japan, qui se
tient en ce moment au Musée de
la mode d’Hasselt jusqu’à début
septembre, est consacré à ce phé-
nomène historique.
Des lolitas kawaii
aux plissés gi-jutsu
Un siècle et demi plus tard,
dans les allées du musée, c’est
comme si cette porte entre
l’Orient et l’Occident avait été ou-
verte depuis toujours. D’une salle
à l’autre, on s’immerge dans les
collections qu’on appelle « ka-
waii », cette tendance née dans
Les Japonais à l’avant-plan (Yohji Yamamoto et en rouge, Comme des garçons), les Européens derrière
(John Galliano pour Dior et Iris van Herpen). © FRANK GIELEN/MODEMUSEUM HASSELT
Un modèle japonisant
de Maison Margiela
Artisanal A/H 2015,
signé John Galliano
et photographié par Paolo
Roversi pour le « Vogue
Italia ». © PAOLO ROVERSI/MODEMU-
SEUM HASSELT
les rues de Shibuya à Tokyo, fou-
lée par des hordes de lolitas frin-
guées comme des héroïnes de
manga. Avec détails bizarres, mé-
tamorphoses du corps, détourne-
ments flippants, robes à boyaux
apparents ou ourson greffé,
toutes ces choses qui hantent
l’imaginaire nippon depuis Hiro-
shima, les tremblements de terre
incessants et la peur d’un empoi-
sonnement planétaire au gaz sa-
rin...
Puis, l’instant d’après, on se
noie dans la puissance du « gi-
jutsu » qui, selon les préceptes
bouddhistes, veut que matière et
forme soient indissociables.
Mieux : c’est la matière qui défi-
nit la forme. Comme dans ce plis-
sé origami d’Issey Miyake du dé-
but des années 90. Comme dans
cette robe de la trentenaire néer-
landaise Iris Van Herpen. Pre-
mière à avoir imprimé des robes
en 3D, c’est la plus audacieuse, la
plus jouette de tous, jonglant avec
la matière en d’entêtants allers-
retours passé/futur : exposé là,
son étonnant tutu ouaté, teint se-
lon l’ancestrale technique « shi-
bori » – qu’en bon français, on ap-
pellera un « tie-and-dye » –, est
taillé dans un organza japonais
tissé en fils de polymère cinq fois
plus fins... qu’un cheveu humain.
Plus loin, les silhouettes noires
et sanglées d’Ann Demeulemees-
ter, les chaussures Tabi de Martin
Margiela pour pieds de faune et
les kimonos de Dries Van Noten
répondent comme des miroirs
aux créations des Yohji Yamamo-
to, Issey Miyake et Rei Kawakubo
(pour la griffe Comme des gar-
çons) qui déclenchèrent un
LES PRÉCURSEURS
Poiret, Vionnet,
Balenciaga,
déjà conquis
Le premier, le tout premier à
se réapproprier le vestiaire
traditionnel japonais est un
Français : au début du XXe
siècle, Paul Poiret dessine
des manteaux, des robes et
des pyjamas inspirés du
kimono. Les Parisiennes en
raffolent. À tel point qu’on
dit que la découpe droite,
épaules tombantes, ty-
piques des années 1920, elle
vient de là.
Peu après, Madeleine Vion-
net – qui collectionnait les
ukiyo-e (ces peintures japo-
naises et estampes gravées
sur bois) – se passionne à
son tour pour la composi-
tion parfaite du kimono,
craque pour ces morceaux
de tissus cousus exclusive-
ment en ligne droite. Sa
fameuse invention de la
coupe en biais n’en serait
pas très éloignée…
Enfin, le créateur espagnol
Cristobal Balenciaga pren-
dra le relais, poursuivant les
recherches de ses deux
prédécesseurs et accouche-
ra, au plus fort de son japo-
nisme des années 1950, de
son superbe et iconique
manteau cocon.
J.H.
LESBRÈVES
Un modèle
automne/hiver
2016 signé Iris
van Herpen et
exposé à Hasselt.
© EPA
Les alvéoles
techniques
de la Néerlandaise
Iris van Herpen.
© D.R.
séisme en 1981 en présentant
leurs collections ensemble pour
la première fois à Paris. « Dans
les années 80, explique Karolien
Clippel, conservatrice du Mode-
Museum, les Japonais avant-
gardistes ont introduit des inno-
vations intrigantes qui auront
un impact indéniable sur la
mode occidentale. Ils donnent
une nouvelle expression de la
créativité et remettent en place les
notions de statut et de sexualité.
Les créateurs occidentaux re-
fusent de rester spectateurs et ré-
pondent en donnant leur propre
interprétation de “l’esthétique ja-
ponaise”. »
La beauté dans l’imperfection,
l’éphémère
A l’époque, les trois virtuoses
inculquent au reste du monde
l’art du « wabi-sabi ». Non, les
petits comiques, pas l’art du wa-
sabi qui, lui, n’a besoin de per-
sonne pour mettre le feu à l’as-
semblée. Le « wabi-sabi », c’est
une autre poésie. Au XVIe siècle,
le jeune Sen no Rikyu entretient
le jardin de son maître Takeno
Joo. Il ratisse, taille, sculpte, éva-
cue les déchets et contemple en-
fin son travail rigoureusement
par-fait. Mmmouais. Puis, l’idée
de génie : il secoue doucement le
cerisier pour que ses fleurs s’épar-
pillent de façon aléatoire sur la
pelouse. Il vient d’inventer le
concept de la beauté dans l’im-
perfection, dans l’éphémère, la
simplicité, l’authenticité, l’irré-
gularité et la suggestivité.
Dans la mode japonaise des an-
nées 80 – et le copié/collé qu’en
feront les créateurs flamands peu
après –, cette pensée se traduira
par le déconstruit. Les bords effi-
lochés. Les déchirures, les bou-
tons désassortis, les ourlets mal
définis. Une esthétique du
pauvre qui aujourd’hui encore
enchante la rutilante Paris. ■
JULIE HUON
Across Japan, jusqu’au 3 septembre 2017
au ModeMuseum, 11 Gasthuisstraat,
3500 Hasselt. A travers le festival Yosoko
(« Bienvenue »), la ville célèbre en 2017
les 25 ans de son jardin japonais en
organisant en divers endroits des activi-
tés liées à la culture japonaise. Infos :
www.modemuseumhasselt.be
16
MUSIQUE
En hommage à Nick Drake
Le 1er septembre 1969 parais-
sait Five Leaves Left, le pre-
mier des trois albums de l’An-
glais Nick Drake décédé le 25
novembre 1974, à l’âge de 26
ans. La qualité de ses chan-
sons, sa répugnance à se pro-
duire sur scène ou à donner
des interviews ont fait de lui
un artiste culte ayant influen-
cé toute la classe mondiale
des artistes folk-pop mélan-
coliques. A l’occasion de la
réédition en vinyle de ce pre-
mier album magistralement
abouti, les auteurs belges
Alain Hertay et Alain Pire ont
publié, dans la collection Dis-
cogonie de l’éditeur Densité,
le récité détaillé de ce disque
hautement recommandable.
(72 pages, 9,95 euros). (T.C.)
LIVRES
Les sélections pour
les Goncourt du premier
roman et de la nouvelle
L’Académie Goncourt a sélec-
tionné quatre livres pour son
prix du premier roman et
quatre autres pour son prix
de la nouvelle, qui seront dé-
cernés le 3 mai (avec le Gon-
court de la poésie). Premier
roman : Manuel Benguigui,
Un collectionneur allemand
(Mercure de France) ; Ma-
ryam Madjidi, Marx et la pou-
pée (Nouvel Attila) ; Blandine
Rinkel, L’abandon des préten-
tions (Fayard) ; Alexia Stresi,
Looping (Stock). Nouvelle :
Benoît Decock, Fausses pelles
(Salto) ; Raphaël Haroche,
Retourner à la mer (Galli-
mard) ; Claude Sérillon, La
conversation (Cent mille mil-
liards) et Brina Svit, Nouvelles
définitions de l’amour (Galli-
mard).
DESIGN
Le fauteuil de la controverse
de Gio Ponti
Alors que le Salon du meuble
de Milan vient d’ouvrir ses
portes, la guerre est déclarée
entre Molteni et Cassina,
deux des plus grands éditeurs
italiens. En cause : le « fau-
teuil 811 » dessiné par Gio
Ponti pour sa maison de Mi-
lan en 1953, dont les droits
ont été rachetés par Molteni
en 2010 aux héritiers du desi-
gner et architecte italien. Par
voie de communiqué, la com-
pagnie s’est dite « surprise de
découvrir une campagne de
publicité qui clame que le
fauteuil 811 est l’original des-
siné par Gio Ponti et Cassi-
na ». Molteni assure que le
modèle en question, rebapti-
sé « D.156.3 », a été dessiné
par Gio Ponti et fait désor-
mais l’objet d’une licence dé-
veloppée en partenariat avec
les héritiers. Se revendiquant
comme la seule à pouvoir uti-
liser le design de Ponti, la
firme a saisi les autorités ju-
diciaires pour préserver ses
droits. En attendant que les
poursuites se concrétisent, le
fauteuil de la controverse
trône toujours sur le stand de
Cassina à Milan… (A.-S. L.)
RECTIFICATIF
Kermezzo : du 5 au 21 mai
Une erreur s’est glissée dans
l’article que nous avons
consacré dans le Mad de ce
mercredi 5 avril au festival
Kermezzo qui va se tenir au
Cinquantenaire, à Bruxelles.
On indiquait que le festival se
tenait du 11 avril au 2 mai.
Non : c’est du 5 au 21 mai
2017. Avec nos excuses.
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

FORUM 17

le débat

Le mouvement flamand
a-t-il accompli son destin ?
Un dossier du Crisp pose la question. Pour les historiens qui l’ont rédigé, la construction
de la nation flamande est quasi achevée. Ce qui ne sonne pas forcément le glas de la Belgique.

Bruno « La nation flamande Hendrik « C’est un lion qui dort

De Wever
Professeur d’histoire à l’Uni-
versité de Gand, Bruno
De Wever (né en 1960)
est le frère aîné de Bart,
le président de la N-VA.
Il est l’auteur et le coauteur
de plus de 350 publications
dont un livre sur le VNV
et le nationalisme flamand. Il
s’est spécialisé dans l’étude
de la Seconde Guerre mon-
diale, du nationalisme et du
fascisme. Il est membre de
plusieurs instituts et centres
d’études dont le Cegesoma
et l’European Cooperation
on War Studies.
est déjà bien avancée »
runo De Wever se demande
B quelle direction prendra la
N-VA dans les années à venir.
Votre analyse se base sur la
théorie de l’historien tchèque
Miroslav Hroch. Pourquoi ?
Parce qu’elle est très répandue
auprès des chercheurs qui s’inté-
ressent au nationalisme en Eu-
rope ; et en particulier des Etats
plurinationaux où il existe des
rapports hiérarchiques entre pe-
tites et grandes nations. Les
Tchèques l’ont vécu du temps de
l’Empire austro-hongrois, par
exemple, où ils étaient dominés
par la culture allemande. Nous
avons essayé de transposer la
théorie de Hroch dans la perspec-
tive historique de la formation
d’une nation flamande aux XIXe
et XXe siècles. Ce qui permet de
voir des choses d’une autre façon.
Le nationalisme flamand est-il à
un tournant en 2017 ?
On ne sait pas prédire ce qui va
se passer, ça dépend de plusieurs
facteurs en Europe et dans le
monde. Et aussi dans quelle me-
sure le nationalisme va être revi-
talisé en tant que force sociale.
Notre analyse montre que la for-
mation de la nation flamande est
un processus beaucoup plus large
que le simple nationalisme fla-
mand en lutte contre l’Etat belge.
Les deux évoluent en parallèle et
ont des liens entre eux. Nous
avons essayé d’écrire l’histoire so-
ciale de la formation d’une na-
tion flamande, ce que nous appe-
lons le « patriotisme flamand ».
Selon Hroch, le patriotisme est lié
au processus de formation d’une
nation. Il évite le terme « natio-
nalisme » qui est plutôt politique
et pour lequel les nationalistes
veulent leur propre Etat. La N-
VA, le Vlaams Belang et certains
au CD&V et au VLD, estiment
que la Flandre doit devenir un
Etat à part entière et que la Bel-
gique doit disparaître ou à tout le
moins être réduite à une confédé-
ration avec un Etat central sans
pouvoirs importants.
Le processus est-il irréversible ?
Aucun processus historique n’est
irréversible… La formation d’une
nation flamande est déjà bien
avancée. A court et moyen
termes, je ne vois pas ce processus
s’achever. A long terme, tout reste
possible. Nous tentons de démon-
trer que ce processus s’est en par-
tie déroulé malgré le nationa-
lisme flamand anti-belge. En
s’alliant au fascisme dans les an-
nées 1930, par exemple, le natio-
nalisme flamand s’est isolé de
groupes sociaux importants : les
ouvriers, le patronat, etc. La
stratégie actuelle de la N-VA, c’est
essayer de coupler le processus de
formation d’une nation fla-
mande aux intérêts de groupes
sociaux importants. Dans nos
conclusions, nous reprenons
d’ailleurs les propos de mon frère
(Bart, NDLR) qui illustre très
bien ce phénomène : il ne veut
pas se laisser enfermer dans des
visions romantiques et élitistes
de la formation d’une nation. Il
préfère proposer un modèle dans
l’intérêt du Flamand qui tra-
vaille d’arrache-pied pour son
bien-être. Bref, la Flandre en tant
que moyen et non en tant que
but. Sa stratégie est en partie ins-
pirée de l’ouvrage de Hroch.
Qu’est-ce qui sera déterminant ?
Le socio-économique ?
Un ensemble de facteurs… Si une
grave crise se produit, elle aura
inévitablement un impact sur le
processus. Le mouvement fla-
mand s’est développé autour de
la langue depuis le XIXe siècle.
Avec les lois linguistiques, la
langue reste un argument sen-
sible mais de plus en plus margi-
nal. Le caractère flamand de la
Flandre n’est plus menacé et on
en arrive à un programme socio-
économique axé sur l’acquisition
d’instruments propres destinés à
assurer le bien-être flamand. Le
tournant s’est produit quand
Hugo Schiltz a changé son fusil
d’épaule. Ce qui a un impact sur
le recrutement de nouveaux na-
tionalistes. La N-VA en récolte les
fruits aujourd’hui. Ce qui ex-
plique pourquoi ce parti est prêt
à mettre de nouvelles réformes de
l’Etat au frigo et à mener un pro-
gramme socio-économique de
droite. On peut se demander si
ces groupes estiment encore
qu’une réforme de l’Etat est im-
portante. Et aussi si la N-VA n’est
pas dans une impasse… Je me de-
mande quelle direction elle va
prendre dans les années qui vien-
nent. ■
Propos recueillis par
PHILIPPE DE BOECK
Vuye
Hendrik Vuye est docteur
en droit (KUL).
Il est également député
fédéral. Elu sur une liste
de la N-VA, il a depuis lors
quitté le parti nationaliste
et a plusieurs fois reproché
à ses dirigeants d’avoir
tempéré leurs velléités
communautaires.
dans sa cage »
endrik Vuye ne conteste
H pas les avancées obtenues
au cours des dernières décen-
nies par la Flandre. Pour au-
tant, le mouvement flamand a
encore selon lui des choses à al-
ler chercher, notamment des le-
viers socio-économiques locali-
sés aujourd’hui au niveau fédé-
ral. Son approche l’incite à
croire que le mouvement fla-
mand n’a pas désarmé.
Le mouvement flamand a
obtenu une série de victoires
au cours des dernières décen-
nies. Il ne lui en resterait
qu’une importante à obtenir
selon certains : l’indépen-
dance. Êtes-vous d’accord avec
cette vision des choses ?
On ne peut en effet pas mettre
en doute le fait qu’il y ait eu
des avancées au cours des der-
nières décennies. Ne reste-t-il
plus pour autant que l’indé-
pendance à obtenir ? Non, je
ne pense pas. De nombreux le-
viers socio-économiques se
trouvent encore au niveau fé-
déral. C’est un point impor-
tant, je pense.
Le mouvement flamand ne va
donc pas baisser les armes, se
contenter du fédéralisme tel
qu’il existe aujourd’hui en
Belgique ?
Je ne le pense pas. Le mouve-
ment flamand, c’est davantage
aujourd’hui un lion qui dort
dans sa cage. C’est inévitable
dès lors que le grand parti na-
tionaliste, qui a obtenu 33
sièges au fédéral, a proclamé
un stilstand communautaire.
Il ne faut donc pas être étonné
que le communautaire ne vive
plus dans la société. Or, l’idée
du confédéralisme et celles se-
lon lesquelles il faut davan-
tage de Flandre doivent être
exportées, comme nous l’avons
toujours dit, Veerle Wouters et
moi. Elles nécessitent de
convaincre, de parler. L’échec
des négociations en 2010 avec
la N-VA tient à deux éléments
selon moi. Un, côté flamand,
on était mal préparé alors que
côté francophone, on l’était
beaucoup plus. Et deux, il n’y
avait pas de contact Nord-
Sud. De Wever n’avait même
pas le numéro de GSM de Di
Rupo et inversement… En
2019, je crains qu’on ne soit
pas, côté flamand, plus prépa-
ré et qu’il n’y ait pas suffisam-
ment de contacts avec le
monde francophone. Dans
Grendelboek, le livre que nous
avons publié, Veerle Wouters
et moi, nous mettons précisé-
ment l’accent sur cela : si l’on
veut faire des pas en matière
communautaire, il faut éviter
de polariser le débat, de se po-
ser contre la presse, le monde
académique, les syndicats, les
francophones. Ce que m’a ap-
pris mon passage à la N-VA,
c’est qu’il faut plus qu’un na-
tionalisme d’opposition. Cela
permet de gagner les élections
mais cela ne permettra pas
d’avancer en matière de ré-
forme de l’Etat.
Pensez-vous que les Flamands
sont demandeurs d’autres
avancées communautaires ?
Veulent-ils davantage de
Flandre encore et moins de
Belgique ?
La première édition de notre
livre était épuisée après deux
semaines. C’est un signe. A
voir le nombre de demandes
que nous recevons pour aller
parler, on sent également qu’il
y a un intérêt, une demande.
Ces avancées dont vous parlez
interviendraient dans quel
contexte ? Après une nouvelle
période propice à la matura-
tion des idées qui les
portent ? A la faveur d’événe-
ments particuliers ?
Effectivement, on observe une
certaine chronologie. La pre-
mière réforme de l’Etat a eu
lieu en réalité en 1962-1963
avec l’apparition de la fron-
tière linguistique. Toutes les
évolutions institutionnelles
importantes ont ensuite eu
lieu tous les dix ans environ.
Ce qui voudrait dire que la
prochaine étape aura lieu aux
alentours de 2021, soit durant
la prochaine législature fédé-
rale. Mais je crois qu’il faut
un catalyseur, quelque chose
qui mette le moteur en
marche. Par le passé, ce fut
par exemple le refinancement
de Bruxelles ou celui de la
Communauté française. ■
Propos recueillis par
MATHIEU COLINET

le tweet c’est vous qui le dites

Raphaël Glucksmann Philosophe Les images insoutenables des attaques
chimiques perpétrées contre la popula-
tion syrienne qui ont tué des dizaines
de civils et blessé des centaines
Je me suis remis 5 minutes de Philippe Poutou face d’autres dans la province d’Idleb ont
soulevé une vague d’indignation inter-
à Fillon et Le Pen au réveil. Les médecins devraient nationale.
le prescrire. Ça fait un bien fou!
Le droit de « s’indigner »
Poutine, Erdogan, Assad, qu’en ont-ils à
faire de l’indignation internationale ? Ce
« L’avortement : liberté ou vulnérabilité ? » La carte blanche de la politologue Sophie Heine, sont des monstres froids, bouffis d’or-
qui soutient que la vulnérabilité sociale et physique des femmes limite leur potentiel de gueil, avides de pouvoir. Ils font partie
révolte et de mobilisation. Cette condition, conclut-elle, pèse lourdement sur le choix ou non de la longue liste des chefs d’Etat pour
d’avorter. lesquels la vie d’un homme ne coûte
rien, même celle de ceux de leur propre
peuple. Tant que nous ne leur oppose-
rons que notre « indignation », ils pour-
ront continuer à assassiner les gens en
toute impunité. D’ailleurs, qui sommes-
nous pour donner des leçons, impliqués
comme nous le sommes dans ces
conflits sanglants ?
GAÏD LE GALL
La lourde responsabilité
d’Assad
Tout cela ne serait jamais arrivé si As-
sad avait accepté une discussion adulte
et démocratique avec son opposition,
dont il n’est pas dit qu’elle aurait obtenu
par la voie démocratique son éviction.
L’opposition a été traitée dès le départ
de rebelle et de terroriste, les confon-
dant délibérément avec Daesh, et répri-
mée dans la violence sans même discu-
ter de quoi que ce soit. La guerre civile
était inéluctable, et la responsabilité en
incombe à Assad uniquement. Tous les
morts civils qui s’ensuivent sont donc la
responsabilité première de Assad et de
ceux qui le défendent, la Russie essen-
tiellement. Et de l’Occident qui a laissé
faire.
PAUL VAN OBBERGHEN

17
Le Soir Jeudi 6 avril 2017

18 LADÉTENTE
LA BÉDÉ HIBAKUSHA (23) PAR THILDE BARBONI ET OLIVIER CINNA © AIRE LIBRE 2017 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4983 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. S’oppose au libéralisme. 2. Faire vivre une vision d’horreur. 2
3. C’est ici... petit. Publicité tapageuse. 4. Harmonieuse dans sa
forme. 5. Ce n’est pas une SARL. Souvent bande porteuse de belles 3
musiques. Pour tracer. 6. Relatif à un complexe bien connu. 7. Pas
hésitantes. 8. Devint bête par amour. Dépasse le réel surréaliste. 9. 4
Brise... subitement. Mille-pattes. 10. Canicules. Brins.
5

VERTICALEMENT. 6
1. Devant un préposé aux écritures. 2. Vieille arme de chasse. Pour 7
un choix. 3. Ça fait avec. Qui est gonflé. Direction vers le soleil. 4.
Un peu comme tubulaires. 5. Caution. La pluie... en abondance. 6. 8
Le contraire d’abroger. 7. Dérèglement atmosphérique. 8. Étoile.
Blonde au sort at...tristant. 9. Station de sports d’hiver. Heureux 9
appelé. 10. Beaucoup de temps en général. Bien gonflés.
10

Grille n° 1118 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

HORIZONTALEMENT. A
A. Dispositif de mise à feu. B. Sauver l’embarcation du naufrage. C.
Il étudie les phénomènes de société. D. Au fond du bol. Fromages B
de Hollande. E. Bouteilles de champagne. F. Prince de Kiev, suc-
C
cesseur d’Oleg le Sage. Place d’un homme d’équipe sur le terrain
vert. G. Obtint donc. Il détruisit Pompéï. H. Arrivées comme prévu. D
Commune belge flamande à découvrir par la droite. I. Pince à ser-
rer. Un suffixe. J. Conservées après la récolte. E

VERTICALEMENT. F
1. Qui a donc perdu le nord. 2. La nature n’a pas de secrets pour G
lui. 3. C’est complètement faux. Prêtaient assistance. 4. Approuver
du chef. Primate du genre sajou. 5. C’est nouveau. Son genre est H
masculin. 6. Héroïne d’un célèbre opéra de Bizet. 7. Capitale de la
Fionie, au Danemark. 8. Cachots de l’Antiquité romaine. 9. Cœur de I
puma. Chant entonné en l’honneur de Bacchus. 10. Symboles de la
vie urbaine. Petite Charentaise. Il pose une éventualité. J

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 2 9 5

Solution n° 4982
6
chaque ligne, chaque colonne et 7
chaque carré contiennent les chiffres 3 1 7 2 9 8
de 1 à 9. 9
5 4 2 10

4 5 3 2 7 1 8 9 6
2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
A M A R A B O U T E R
8 6 7 9 4 5 3 1 2 6 7 8 5 B A V I N E R R A U
1 9 2 3 8 6 4 7 5 C P E R T U I S A N E
3 4 5 1 6 2 9 8 7 8 7 3 D P E R R E M E R
9 7 6 8 3 4 5 2 1 E E F E R N E S E
3 1 4 F M U S S E T L N

Solution n° 389
2 8 1 5 9 7 6 4 3
7 1 8 4 5 3 2 6 9 8 3 5 9 2 G
H
O
N
T
E
E
V A
R A
L
P I A
I E U
T
5 2 9 6 1 8 7 3 4
6 3 4 7 2 9 1 5 8 9 6 3 I D E E S S E S R E
J E S S A I S S A S

LA MÉTÉO LES PRÉVISIONS À 8 JOURS, BELGIQUE, MONDE PLAGES www.lesoir.be

AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
7/18 • E
6/11 • E
VENDREDI Notre pays restera sous la protection d’un puissant
6° / 12° Ankara 5/18 • P
anticyclone centré sur le sud des îles Britanniques.
LEVER À 7H07
COUCHER À 20H23
Antalya 10/21 • E 13 La masse d’air restera cependant humide. Les
4° / 12° Athènes 10/21 • S nuages conserveront le devant de la scène, mais
6° / 11° le temps restera sec. Sous un vent faible d’ouest à
PREMIER QUARTIER
P.L. LE 11/04
Barcelone
Belgrade
10/20 • S
8/15 • P 3 nord-ouest les maxima atteindront 11 à 14°C.
4° / 11°
Benidorm 11/20 • S
3° / 10° Berlin 4/13 • E
11 5° / 12° Berne 5/11 • E Ephémérides
Bordeaux 8/18 • S Soleil lever: 7h05 - coucher: 20h25
3° / 10°
4 Bratislava 8/14 • E Lune lever: 16h20 - coucher: 5h43
1° / 6° Bruxelles 4/11 • E Ostende marées hautes 11h42 et --
3° / 9° marées basses 5h42 et 18h19
VENT FAIBLE DE SECTEUR NORD
Bucarest
Budapest
6/17 • E
10/14 • E SAMEDI Anvers marées hautes 1h37 et 14h09
Copenhague 4/10 • E marées basses 8h22 et 20h56
Ephémérides
3° / 10°
Dublin 6/12 • E 14
Soleil lever: 7h07 - coucher: 20h23 Florence 7/21 • P
Lune lever: 15h11 - coucher: 5h10 Helsinki -1/10 • S
Ostende marées h. 10h25 et 23h05 - marées b. 4h15 et 16h58 Héraklion 12/18 • S 5 L’anticyclone se décalant quelque peu vers l’Est,
Anvers marées h. 0h17 et 12h56 - marées b. 6h48 et 19h32 Istanbul 7/14 • E
t° eau de mer: 9°C il dirigera des courants plus continentaux vers
Izmir 8/20 • E notre territoire. La masse d’air s’asséchera, et si les
Aujourd’hui, la grisaille matinale, répandue et localement accompagnée d’un peu Kiev 8/17 • E
Lisbonne 12/24 • S
nuages seront encore parfois nombreux en mati-
de crachin, peinera à se dissiper, et il faudra attendre l’après-midi pour voir percer née, l’après-midi, le soleil s’imposera peu à peu,
Londres 8/15 • E
quelques éclaircies, plus larges sur les Flandres. Sous un vent faible s’orientant au sauf sur l’Ardenne. Sous un vent faible de sud-est,
Lubiana 5/18 • S
secteur nord, les maxima ne dépasseront plus 7 à 12°C. Luxembourg 3/10 • E les maxima s’échelonneront entre 12 et 15°C.
La nuit prochaine, la couverture nuageuse se morcellera peu à peu et, sous un vent
faible s’orientant au secteur ouest à sud-ouest, le mercure fléchira entre 0 et 5°C.
Madrid
Malaga
5/22 • S
12/20 • S
DIMANCHE
Manchester 4/12 • E
35° Milan 7/22 • S 21
D
06/04 - 12:00
Moscou 5/16 • E
10

1020 Toujours sous la protection de cet anticyclone

30° Munich 5/9 • E
5
10

Nice 11/18 • S
qui migrera peu à peu vers les Balkans, notre pays
profitera d’une délicieuse journée printanière, en-
0

Oslo 0/10 • E
02

25° Palerme 12/18 • S soleillée et très douce, les maxima se hissant entre
10
30 Palma 11/20 • E 18 et 21°C sous un vent faible de sud à sud-ouest.
20° Paris 5/13 • E
1010
10

Porto 11/21 • S
20

A
1030

15° Prague 4/11 • E

info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
D
Rabat 12/22 • S
Riga 2/6 • P
10° Rome 7/18 • E
1030

Sofia 7/14 • P
5° Stockholm 2/10 • E 
1020 Tel-Aviv 14/22 • S
bon à découper

0° Tenerife
Tirana
16/23 • S
10/18 • E VOUS SOUHAITEZ ACQUÉRIR UN LIVRE,
-5°
1020
Tunis
Varsovie
12/23 • E
5/9 • A UN CD, UN DVD OU UNE COLLECTION?
10 Venise 9/18 • E
10
-10° Vienne 7/13 • E Ce bon est valable pour autant de produits au choix issus de collections
Zagreb 8/16 • E différentes* que vous le souhaitez. Remettez-le à votre libraire avec la
-15° Zurich 7/12 • E somme équivalant au prix de votre (vos) achat(s). Avis aux libraires : ce bon
est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe Rossel «retour bons».
A=averse, C=couvert, *non valable pour l’achat de plusieurs produits
-20°
0

N=neige, P=pluie, identiques. Dans la limite des stocks disponibles.

01

B=brouillard, E=éclaircie,
© Hergé — Moulinsart 2016
-25° 1010 O=orage, S=soleil

18
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

19

SPORTS
Origi (ph.) a eu beau, de la tête, faire 2-1
en faveur de Liverpool, les Reds ont fait la Retrouvez
mauvaise opération de la soirée en étant toute
accroché à domicile par Bournemouth l’actualité
(2-2). De même, Benteke a superbement sportive
ouvert la marque pour Crystal Palace qui a sur notre appli
ensuite coulé à Southampton (3-1). © AFP.
« Le Soir Sports »

Eden Hazard rapproche

un peu plus Chelsea du titre
ANGLETERRE
Hazard a mis KO
un De Bruyne timoré
dans un combat
qui a permis à Chelsea
de vaincre ManCity (2-1).
Kompany, titulaire tout
le match, et Courtois,
auteur d’une erreur
sur le 1-1, ont aussi
animé les débats.
Les Blues conservent
7 points d’avance
sur le 2e, Tottenham.
Chelsea
Manchester City
e choc des artistes belges
Le doublé du Brainois a permis aux Blues de battre ManCity
Tout le camp londonien
n’était pourtant pas aligné sur
la ligne directrice du Diable,
Courtois y allait même d’une
terrible approximation sur un
dégagement a priori anodin.
Son envoi filait directement sur
David Silva qui ajustait le kee-
per. Un envoi stoppé par l’inter-
national belge qui profitait à
Kun Agüero, toujours aussi op-
portuniste dans la boîte (1-1,
26e).
L’épopée, lancée vers un scé-
nario cadenassé par la rigueur
tactique des maîtres stratèges
Antonio Conte et Pep Guardio-
la, ne pouvait décemment pas
se bloquer sur cette négligence
et Hazard venait immédiate-
ment à la rescousse de son co-
2 équipier. Profitant d’une faute
1 de Fernandinho sur Pedro dans
la surface, le Brainois s’en allait
gueilleux, ils paraissent immu-
nisés contre toute forme d’ad-
versité. S’ils existent essentielle-
ment à travers une intensité dé-
fensive totale qui a comme
vertu de libérer des éléments
plus offensifs comme Hazard
qui se régalent devant, les Blues
se fichent royalement des cri-
tiques visant le manque de
spectacle et de clarté de leur jeu
collectif.
Du côté des Citizens, on
pourra toujours se féliciter du
retour aux affaires de Kompany
dont les incessantes blessures
ont fini par faire vaciller son
statut d’intouchable. Hors d’état
de cause sur les deux buts lo-
caux, « Vince The Prince » au-
rait même pu saluer son retour
aux affaires d’une jolie tête qui
a fini sa course lobée sur le
haut de la barre transversale de
Courtois (48e).

L de Premier League an-

nonçait une soirée savou-
reuse à Stamford Bridge, d’au-
tant que Thibaut Courtois, car-
bonisé par l’efficacité des atta-
quants de Crystal Palace en état
de grâce le week-end dernier,
fêtait sa 100e apparition offi-
cielle sous la tunique de Chel-
sea avec l’objectif de mener une
nouvelle opération de séduction
auprès du public londonien.
La titularisation de Vincent
Kompany, la première en cham-
pionnat depuis le 19 novembre,
ajoutait inéluctablement un peu
de piment à ce « match dans le
match » entre Eden Hazard et
Kevin De Bruyne.
Comme happés par un effet
expressionniste qui les invite à
se hisser perpétuellement au ni-
veau des meilleurs, les deux
playmakers étaient une nou-
velle fois portés par un vent de
création. Le numéro 10 des
Blues était le premier (et le
seul, au final…) à soulever l’en-
thousiasme du public local en
décochant une frappe sèche qui
trompait la vigilance du gardien
Caballero en perte d’appuis et
d’autorité (1-0, 10e).
La titularisation
de Vincent Kompany était
la première en champion-
Mais, dans les grands rendez-
vous, le moindre manque de
justesse se paye comptant. Dans
nat depuis le 19 novembre la gestion des moments forts,
Chelsea et son Diable d’Eden
défier le gardien des Sky Blues Hazard ont, eux, été intraita-
depuis le point de penalty et bles. ■
transformait la sentence… en YOUNG KRUYTS
deux fois (2-1, 35e).
Une treizième réalisation
cette saison en championnat
pour le meilleur dribbleur de
Premier League dont l’état de STATISTIQUES
consécration ne cesse de durcir La 100e de Courtois
outre-Manche. Cerbère de la
domination de Chelsea, « Ede- avec Chelsea
ninho » est devenu le recours Bilan Global
systématique de son attaque ▶ 58 victoires
quand les événements se com- ▶ 26 matchs nuls
pliquent. 7 buts déjà contre des ▶ 16 défaites
formations du Top 7 dans un ▶ 36 clean sheets
exercice qui n’attend plus que la ▶ 97 buts concédés
confirmation d’un 6e sacre de Par compétitions
Chelsea pour l’adouber officiel- ▶ Premier league
lement roi d’Angleterre, comme 85 matchs
en 2015. ▶ Ligue des champions
Alors qu’il leur reste encore 8 8 matchs
matchs à disputer (dont un ▶ FA Cup
voyage à Manchester Utd le di- 4 matchs
manche 16 avril), les Londo- ▶ Coupe de la Ligue
niens tiennent toujours Totten- 2 matchs
ham à distance respectable (7 ▶ Community Shield
unités). Disciplinés et or- 1 match Dans le duel des playmakers belges, Hazard s’est envolé au contraire de De Bruyne. © GERRY PENNY/EPA.

Tom Boonen est fin prêt pour aborder son projet ultime
GP DE L’ESCAUT Soutenu par son fidèle public, l’Anversois a contribué au 5e succès de son équipier Marcel Kittel
oute la Campine a fait cor-
T tège à Tom Boonen, mercre-
di, entre l’exceptionnel départ de
Mol, sa ville, et la traditionnelle
arrivée à Schoten du Grand Prix
de l’Escaut. Une union émou-
vante entre un public et une star
qui s’était présentée au départ en
toute simplicité, déposé en voi-
ture au bus de Quick Step avant
de s’habiller et de saluer la foule
de ses sympathisants bien plus
émus qu’euphoriques. « C’est sa
dernière course chez nous, même
s’il y aura une fête fin avril, mais
ce ne sera pas la même chose, il
s’agira d’un critérium », remar-
quait un supporter, déguisé en
Boonen, jusqu’au crâne malgré
une capillarité évidente. L’An-
versois, comme de coutume, a
parfaitement maîtrisé son émo-
tion, exclusivement concentré
sur la course du jour. Il s’est inté-
gré de bon cœur dans la fête pré-
parée par les siens, en précisant,
comme il le fait depuis de
Boonen pouvait se réjouir à
Schoten : un très bon entraîne-
ment, pas de chute et une vic-
toire de l’équipe. © NEWS.
longues semaines : « La fête, je la
ferai après. »
Donc après Paris-Roubaix,
épreuve pour laquelle il veut
mettre toutes les chances de son
côté. Certains s’étonnaient
d’ailleurs de sa présence au dé-
part du Grand Prix de l’Escaut,
chaque année marqué par une
chute collective. Généralement,
cela se passe au panneau des 200
mètres, ici, c’était deux kilo-
mètres en amont. Un agglomérat
de coureurs couchés dans tous
les sens. Une image chaque fois
choquante sauf qu’ici, elle prit
une autre dimension : est-ce que
Boonen est dedans ? Non, car il
était déjà à l’avant depuis un bon
moment pour éclaircir la zone
d’influence en matière de sprint
massif au profit de son équipier
Marcel Kittel, vainqueur pour la
cinquième fois d’une épreuve
bientôt rebaptisée « de Kittelpri-
js ». En roue libre dès la flamme
rouge, Boonen s’est relevé, ter-
minant à 20 secondes de Kittel
qui l’attendait dans la zone d’ar-
rivée pour le remercier.
« Tout était prévu comme cela,
mais un sprint massif, c’est tout
sauf prévisible, rigolait Boonen.
Avec Marcel, les arguments sont
cependant plus concrets. J’ai
roulé en tête de file pendant un
long moment, à plus de 50 km/
heure, c’était pour moi l’entraî-
nement parfait avant Paris-
Roubaix où la vitesse prend une
importance capitale. Je ne suis
pas tombé et, surtout, nous ga-
gnons avec l’équipe, c’est l’essen-
tiel. »
Il s’agissait donc pour Boonen,
on l’aura compris, de ses derniers
kilomètres sur le sol belge en
compétition, mais il était le der-
nier à s’en émouvoir, ce genre de
statistiques l’ennuyant plus
qu’autre chose. Son but majeur,
ultime, il l’a préparé de maîtresse
façon, en conciliant ses ambi-
tions avec celles de ses équipiers,
comme le résumait très bien
Marcel Kittel.
« Quand Gilbert gagne La
Panne, le Tour des Flandres,
quand Lampaert remporte Wa-
regem, vous arrivez dans
l’équipe, vous mettez un dossard
et vous savez que le résultat de-
vra être à la hauteur. C’était mon
état d’esprit mercredi matin et
j’ai heureusement pu m’appuyer
sur l’incroyable faculté de Tom
Boonen à pouvoir se plier aux
consignes tactiques. J’ai presque
de la peine à parler de lui car
mon respect est plus qu’immense,
il est total. J’aimerais qu’il m’ap-
prenne à gagner Paris-Roubaix
où je ne suis allé qu’une seule fois
(en 2011). Je n’ai pas eu souvent
l’occasion de rouler à ses côtés,
mais, à chaque fois, il y avait des
fleurs (sic) au bout. J’étais dans
la finale de la Brussels’ Classic
qu’il a remportée et, le lende-
main, il m’a aidé à gagner le
Grand Prix de Fourmies. Je sais
combien il était émouvant pour
lui, ce mercredi, de se produire
devant son public, mais jamais
il n’a semblé s’en préoccuper. L’es-
sentiel, c’était de gagner. Je lui
souhaite de tout cœur de rempor-
ter son cinquième Paris-Roubaix
comme j’ai pu gagner mon cin-
quième Grand Prix de l’Es-
caut ! » Entre champions, le cy-
clisme est finalement très simple
à comprendre. ■
STÉPHANE THIRION
P.22 LES ANNÉES BOONEN
19
Le Soir Jeudi 6 avril 2017

20

SPORTS
Jenson Button (37 ans), reconverti en triathlète aguerri
depuis sa fin de carrière en F1 (2016), n’a pas profité long-
temps de sa qualification samedi pour les Mondiaux d’Iron-
man 70.3. Classé 3e des 35-39 ans à Oceanside (Californie),
l’ancien pilote McLaren a été disqualifié pour avoir roulé...
trop vite, ne respectant par la vitesse de 25 mph (40,2 km/h)
imposée sur trois secteurs dangereux du parcours.© REPORTERS.

Pour que la Formule 1 (se) dépasse

FORMULE 1 Les fans espèrent plus de spectacle à Shanghai, qu’il y a 15 jours à Melbourne
L a double statistique claque, et puis glace !
L’an dernier à Shanghai, théâtre ce week-
end de la deuxième épreuve de la saison, on a
recensé le plus grand nombre de dépasse-
ments jamais enregistrés au cours d’un Grand
Prix disputé d’un bout à l’autre sur piste
sèche : 128, en une heure et trente-huit mi-
nutes, soit bien plus qu’un dépassement par
minute de course, ça laisse rêveur ! Il y a deux
semaines à Melbourne, les spectateurs massés
à l’Albert Park ont eu droit à… 5 dépassements
sur l’ensemble du GP d’Australie, l’un des plus
pauvres en la matière depuis que l’on relève ce
genre de données (1983) !
« Sans doute la pire situation que j’ai ja-
mais connue depuis que je roule », constatait
Lewis Hamilton, après avoir perdu la vic-
toire au bénéfice de Vettel… à la suite du seul
passage au stand des pilotes Mercedes et
Ferrari. Et alors que Sergio Pérez calculait
qu’il fallait « au moins une différence de deux
secondes au tour entre deux voitures » pour les
voir se dépasser, Fernando Alonso en donnait
l’illustration en ayant enfin cédé aux ap-
proches d’Esteban Ocon et Nico Hulken-
berg… à la suite d’un bris de suspension de sa
McLaren, pourtant si peu performante, et
parmi les seules voitures contraintes à « sau-
ver de l’essence » pendant la course, et donc à
lever le pied, afin de compenser la surconsom-
mation de son moteur Honda.
L’an dernier au Grand Prix de Chine,
on a recensé 128 dépassements
pendant la course. En Australie,
la semaine dernière, pas plus de 5...
C’est une des principales leçons du premier
Grand Prix de l’année : certes plus agressives
et bien plus rapides, en courbes notamment,
les F1 nouvelles apparues à l’aube de cette
nouvelle saison ont un mal fou à se dépasser.
La faute, en gros, à des perturbations aérody-
namiques liée aux plus grands appendices
dont sont affublées les nouvelles monoplaces,
ainsi qu’à des zones de freinage très fortement
raccourcies par l’adoption de pneus plus
larges, et d’une tenue de route fortement aug-
mentée. « La faute aussi à une piste qui, his-
toriquement, n’a jamais été propice aux dé-
passements (NDLR : 37 manœuvres tout de
même recensées en 2016), et à des zones DRS
Lewis Hamilton a perdu en Australie non
pas sur une dépassement mais lors du seul
passage au stand des pilotes Mercedes et
Le tennis itali
qu’il était impossible d’allonger, ce qui sera le
cas sur les deux prochaines pistes visitées,
COUPE DAVIS Le forfait de Fogn
Shanghai et Bahreïn », objectait le directeur
de course Charlie Whiting, tout en se disant
prêt à éventuellement chercher des solutions
après ces deux épreuves…
C’est bien sûr le vœu d’une grande majorité
du paddock. Car, en toute objectivité, même si
les puristes apprécieront le côté « bestial » des
nouvelles F1, et tout ce que cela suppose au ni-
veau de leur pilotage, on sait bien que le grand
public regarde ce type de spectacle pour les
dépassements qu’il peut proposer, voire les ac-
cidents ou situations critiques que cela peut
engendrer. « On a enfin retrouvé de vraies
voitures de course », s’enthousiasmaient la
plupart des pilotes, Alonso en tête. Tandis
qu’un Carlos Sainz évoquait, notamment, le
bonheur qui était le sien de « maintenant
pouvoir piloter à 100 % d’un bout à l’autre
d’un relais, sans plus avoir à sauvegarder de
l’essence ou à préserver des pneus » : des pro-
pos plutôt enthousiasmants, et tout en
contraste avec l’indigence du spectacle propo-
sé à Melbourne, il y a deux semaines.
Le système DRS (2011) a grosso modo
doublé le nombre de dépassements.
Mais il semble ne plus opérer en raison
des distances de freinage raccourcies...
En 2011, afin de « favoriser le spectacle »
déjà, la Formule 1 a introduit le DRS (« Drag
Reduction System »), qui a pour objet de ré-
duire la traînée aérodynamique et donc de fa- LE NUMÉRO 3 LE NUMÉRO 1
voriser la vitesse de pointe d’une voiture qui
en suit une autre, à condition de se trouver à Alessandro Giannessi Paolo Lorenzi
moins d’une seconde de celle-ci (écart calculé (ATP 122 ; ex 121 )
e
(ATP 38 ; ex 35e)
dans la fameuse « zone DRS » qui précède 26 ans – Né à La Spezia 35 ans – Né à Sienne
une ligne droite). Un système artificiel qui a 1,85 m – 82 kg 1,83 m – 77 kg
donné des résultats – grosso modo, le double 0 titre 1 titre en simple
de dépassements recensés depuis lors –, mais Gaucher, revers à deux Droitier, revers à deux mai
qui ne semble plus pouvoir opérer désormais, mains Particularités : a fait son
Particularité : il est un fan entrée dans le top 100 à 2
essentiellement en raison des distances de
absolu de Federer, ce qui ne ans ; avait commencé des
freinage fortement raccourcies. l’empêche pas d’avoir Roland
Après Bahreïn, les pontes de la F1 vont se études de médecine.
Garros et la terre comme
pencher sur la question, si cela s’avère néces- terrains de jeu favoris.
saire. Car, qui sait : ce week-end à Shanghai,
on assistera peut-être à un festival de dépasse-
ments et autres passes d’armes musclées. Jus- Le capitaine Corrado Barazzutti entouré de ses joueurs qui « ne sont pas l
qu’ici, cela ne coûte rien d’y croire… ■
Six fois finaliste et ’est mercredi, sur le coup

Ferrari. © PHOTO NEWS. THIERRY WILMOTTE
Pieters : après la Ryder Cup, le Masters
GOLF L’Anversois découvre le plus prestigieux des Majors, cette semaine à Augusta
en deuxième lieu après la famille.
J’ai plaisir à jouer ici, mais j’aime
surtout être à la maison. »
« Young Pieters »,
la nouvelle curiosité
Une forme de plaidoyer qui s’ex-
plique par l’intérêt grandissant
que Thomas Pieters suscite outre-
Atlantique. Elevé et formé « à
l’américaine », après avoir notam-
ment mené ses études à la Univer-
sity of Illinois, et incidemment
battu des gars comme Jordan
Spieth ou Daniel Berger (au côté
duquel il prendra le départ, avec
Francesco Molinari, ce jeudi sur le
coup de 15h39), l’Anversois s’est
surtout fait remarquer l’an dernier
à l’occasion de la Ryder Cup orga-
une fois vainqueur
du Saladier d’argent,
c’est une grande nation
de la Coupe Davis
que la Belgique reçoit
à Charleroi, de vendredi
à dimanche.
Mais le tennis masculin
italien court après
son passé depuis
ses glorieuses années 70
et attend un vrai
successeur à Panatta.
Le forfait de Fabio
Fognini ne fait pas grandir
sa cote auprès des tifosis…
diagonale Disputes de cour de récréat
oupçonnés d’avoir acheté de faux fans
C
de 11h, que Corrado Baraz-
zutti, le capitaine italien, a
officialisé le forfait définitif de Fa-
bio Fognini, son numéro un (28e
mondial).
Un forfait qu’on avait senti ve-
nir depuis sa demi-finale perdue,
vendredi dernier, à Miami contre
Nadal. Fognini avait alors avoué
« être très fatigué », « blessé au
poignet et au talon » et surtout en
manque de son épouse, Flavia
Pennetta, qu’il n’avait plus vue
« depuis 63 jours », alors que le
couple attend un heureux événe-
ment début mai…
Fognini absent à Charleroi, ça
change évidemment considéra-
blement la donne pour ce quart
de finale mondial. Au delà d’un
côté un peu fou et très spectacu-
laire, voilà un joueur capable du
pire et souvent du meilleur en
depuis le 3 février », s’es

Thomas Pieters semble avoir bien besoin de son caddie, Adam Marrow, pour trouver son chemin
à Augusta. Mais ne vous fiez pas aux apparences : l’Anversois sait très bien où il va... © ANDREW REDINGTON/AFP.
agnolia Lane. Il est des
M noms qui fleurent bon l’his-
toire et évoquent les exploits. L’al-
lée qui mène au clubhouse d’Au-
gusta, où se déroulera le Masters
jusqu’à dimanche, en fait sans nul
doute partie. Deuxième Belge à
être passé par là – après Flory Van
Donck, en 1958 –, Nicolas Col-
saerts en parle toujours avec émo-
tion : « Je ne pouvais pas croire
d’enfin voir ça de mes propres
yeux », sourit le Bruxellois qui a
disputé le Masters 2013, sans ce-
pendant en franchir le cut. « Y en-
trer avec ma voiture, c’était un
vieux rêve qui devenait enfin réa-
lité. Et aussi le début d’une se-
maine empreinte d’émotions : ce
parcours, cette ambiance, cette his-
toire, la beauté des lieux, et même
ce public américain dont on
connaît la rudesse habituelle,
mais qui, cette semaine-là, semble
également gagné par la solennité
des lieux, au point de témoigner du
même respect que pendant un Bri-
tish Open, par exemple… »
Ces émotions en cascade, c’est
au tour de Thomas Pieters d’y goû-
ter cette semaine. L’Anversois de
25 ans, actuellement classé 35e
mondial, y vivra son troisième Ma-
jor seulement, après le British
Open et l’US-PGA disputés l’an
dernier. « C’est juste un privilège
de jouer ici, la récompense pour
tout le travail que l’on accomplit
semaine après semaine », résume
notre compatriote, actuellement
classé à la 13e place sur le Tour eu-
ropéen.
Comme il l’a déjà dit, et encore
rappelé au début de cette semaine
face à une meute de journalistes
américains visiblement tombés
sous le charme, Thomas Pieters af-
firme son appartenance à la com-
pétition européenne, et son envie
de continuer à y apparaître le plus
régulièrement possible. « Mon
cœur se trouve en Europe, a-t-il in-
sisté. Car c’est aussi là que se
trouve ma famille, et le golf vient
nisée à Hazeltine. Souvenez-vous :
au côté d’un Rory McIlroy survol-
té, Pieters avait été le premier roo-
kie européen à rafler 4 points au fil
de cette première participation.
Un exploit qui n’était pas passé in-
aperçu, et qui avait valu à « Young
Pieters » de devenir l’une des nou-
velles curiosités du PGA Tour.
Un statut qu’il a notamment
confirmé d’emblée cette année, en
se classant 2e du Genesis Open, le
premier tournoi américain auquel
il a pris part en 2017. Depuis, il
s’est encore classé 5e au WGC de
Mexico, assez pour devenir le
Belge le mieux classé au ranking
mondial (29e), et aussi l’un des
rookies qui pourraient créer la
surprise à Augusta cette semaine.
Comme en Ryder Cup ? ■
T. W.
S sur Facebook dans des pays comme le
Pakistan, les responsables de la candidature
comité de candidature
communiqué transmis
de Los Angeles aux JO 2024 ont répliqué, Danemark. Les respons
mercredi, en assurant n’être « pas surpris » Paris-2024 y particip
que la polémique « vienne de Paris », ville éga- Sport Accord et défen
lement candidate.
Selon une enquête de la radio française RTL
vant les fédérations spo
« Toute la campagne de
lundi, Los Angeles 2024 pourrait avoir acheté a été achetée directemen
des fans sur Facebook de façon artificielle ajoute Los Angeles qui
dans plusieurs pays. Une pratique courante sur Facebook est plus ef
sur ce réseau social, qui expliquerait la forte il y a moins de concurre
augmentation du nombre des supporters de marques ».
Los Angeles en quelques semaines (plus d’un « Les membres du CIO q
million contre environ 200.000 début jan- bution des JO-2024 se t
vier). Plusieurs pays du sous-continent indien Etats-Unis, notamment a
comme le Pakistan ou le Bangladesh sont encore le comité de c
connus pour abriter des entreprises qui avoir fait « très peu de p
vendent de faux « likes » sur Facebook ou aux Etats-Unis depuis le
Twitter contre rémunération. à l’international le 3 févr
La forte progression du nombre de ces fans « Il n’est pas surprena
coïncide avec « le lancement de la campagne vienne à l’origine de Par
internationale sur Facebook permis par le CIO des médias français qu
20
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

1 million Nick Skelton (59 ans), devenu à Rio le premier

Britanique champion olympique de saut d’obs- 21
tacles, prendra sa retraite sportive le 14 mai au
L’UEFA a décidé d’octroyer une prime supplémentaire de solidarité d’un million d’euros à cha- Royal Windsor Horse Show. Skelton avait égale-
cune de ses 55 fédérations membres, dont l’Union belge. Grâce, entre autres, aux larges béné- ment remporté l’or par équipes aux JO de 2012,
fices enregistrés à la suite de l’Euro 2016, l’UEFA a réalisé un bénéfice de 102,1 millions d’euros ainsi que 5 titres aux championnats du monde et
à l’issue de la saison 2015-16, faisant monter ses réserves financières à 633 millions d’euros. 3 aux championnats d’Europe.© AFP.

en à la recherche de son génie LESBRÈVES

Licence :
nini symbolise une Squadra en manque de talent depuis les années 70 Mouscron
LE CAPITAINE
en 2e session
’Union belge a annoncé,

L mercredi, qu’à l’excep-

© PHILIPPE CROCHET/PHOTO NEWS.

tion de Courtrai, Lokeren
et Mouscron, tous les clubs de
la Pro League (1A) ont leurs
licences UEFA et belges (1A et
1B). Bruges, Anderlecht, Gand,
Ostende, Standard et Genk
peuvent disputer leurs éven-
tuelles rencontres euro-
péennes dans leurs installa-
tions. Qualifié directement
Barazzutti, pour les poules de l’Europa
17 ans déjà League, Zulte Waregem devra
se produire à Lokeren. S’il
Du haut de ses soixante- décroche un ticket européen,
quatre ans, Corrado Baraz- Charleroi jouera à Anderlecht.
zutti est une figure centrale Courtrai, Lokeren et Mouscron
du tennis italien. D’abord n’ont pas leurs licences et
parce qu’il était de cette doivent encore rentrer diffé-
fameuse squadra (avec aussi rents documents. L’Antwerp,
Adriano Panatta) qui est
qui a retrouvé l’élite, n’a pas
revenue du Chili avec le
encore reçu sa licence au
fameux Saladier d’argent en
contraire du Lierse, Roulers,
1976. La seule victoire ita-
lienne en sept finales… Lommel et Tubize qui sont en
Les trophées, ça le connaît, ordre. L’Union, engagée dans
puisqu’en tant que capitaine les PO2, n’a reçu aucune nou-
de… Fed Cup, il a aussi rem- velle. La commission des
porté la compétition à trois licences se prononcera sur
reprises en 2010, 2009 et leurs cas le 12 avril. (b)
LE NUMÉRO 4
LE NUMÉRO 2 en… 2006, oui à Charleroi !
La Belgique joue un rôle BASKET
Simone Bolelli C’est raté
Andrea Seppi étonnant dans sa carrière
(ATP 525 ; ex 36e) puisque c’est après la dé- pour Van Rossom
(ATP 76 ; ex 18 )e
31 ans – Né à Bologne faite 1-4 de l’Italie face à la Alors qu’Ann Wauters a perdu
33 ans – Né à Bolzano 1,83 m – 83 kg la manche aller de la finale
1,91 m – 75 kg Belgique, en 2000 à Venise,
5 titres en double que Corrado Barazzutti a féminine de l’Eurocoupe avec
3 titres en simple Droitier, revers à une main succédé à Paolo Bertolucci Agü devant Dogü (69-73 avec
ins Droitier, revers à deux mains Particularité : ex-8e joueur en tant que capitaine de 10 pts de la Belge en 25 mn),
Particularité : est né dans la mondial en double, il a rem- Coupe Davis. Poste qu’il Sam Van Rossom n’est pas
27 partie germanophone du porté l’Open d’Australie occupe depuis lors, soit devenu le 5e Belge à rempor-
nord de l’Italie (Tyrol du 2015 en compagnie depuis dix-sept ans ! ter une coupe d’Europe après
Sud), sa langue maternelle de Fabio Fognini. Y.S. Jaumin (Malaga 2001), Krike-
est l’allemand. kans (Wessenfels 2004),
Hervelle (Real 2007) et Van-
den Spiegel (Moscou 2006 et
es plus grands talents du circuit mondial, mais forment une vraie équipe d’amis, prêts à mourir sur le court pour leur pays ». © BENOÎT DOPPAGNE/BELGA. 2008). Son club de Valence
s’est incliné devant Malaga
Coupe Davis (« où il peut compter battre l’Argentine en… Argentine. (finaliste de Roland Garros 2012), « Il a joué ses trois derniers L’ITALIE EN COUPE DAVIS (58-62) dans la belle de la fi-
sur le capitaine pour lui refroidir Ils ne sont pas les plus grands ta- sans oublier l’incroyable finale de matchs avec le même slip, qu’il la- nale de l’Eurocoupe Uleb mal-
1 Saladier d’argent
la tête », commente pour nous, lents du circuit mondial, mais Lo- l’US Open 2015, 100 % italienne, vait à l’hôtel, car ça lui portait (1976, victoire 4-1 au Chili) gré 6 pts, 4 ass et 4 rbs en
Ubaldo Scanagatta, une des som- renzi, Seppi et Bolelli forment une entre Flavia Pennetta et Roberta chance », raconte Scanagatta. An- 6 fois finaliste 22 mn du Gantois.
(1960, 61, 77, 79, 80, 98)
mités de la presse tennistique ita- vraie équipe d’amis, prêts à mou- Vinci ! née, aussi, de la seule victoire ita- Joueurs emblématiques Un renfort à Charleroi
lienne, 145 Grands Chelems cou- rir sur le court pour leur pays, ce- Une génération dorée qui at- lienne en Coupe Davis (en 7 fi- Nicola Pietrangeli L’ailier américain Keaton
verts à son compteur !). la autour d’un vrai capitaine, qui tend désormais la relève, en espé- nales au total, dont 4 en 5 ans de Adriano Panatta Grant (30 ans, 1,93m) est le
En 2016
C’est notamment Fognini qui a a aussi transcendé les filles pour rant que ce ne soit pas aussi long 1976 à 1980) avec, outre Panatta, Défaite en quart de finale, dernier transfert des Spirous
offert le dernier exploit italien à gagner trois fois la Fed Cup, par que chez les hommes… Bertolucci, Zugarelli et… Baraz- 1-3 contre l’Argentine à Pesaro. qui seront en outre privés de
Dernière rencontre
Buenos Aires, en février, offrant le exemple. » Car les grandes années du ten- zutti dans l’équipe. Plus, la lé- Victoire 2-3 contre l’Argentine Jevohn Shepherd, indisponible
2-3 alors qu’il était mené deux gende de la Coupe Davis, Nicola à Buenos Aires. un mois après une infiltration
sets à rien, avec tout le public ar- « Barazzutti est un vrai capitaine, qui a aussi transcen- Pietrangeli comme capitaine ! Confrontations au pied. Il vient de disputer
L’Italie mène 5-3 dans ses duels contre la Belgique,
gentin contre lui. dé les filles pour gagner 3 fois la Fed Cup » UBALDO SCANAGATTA. « En 1976, c’était au Chili de Pi- mais a perdu la dernière confrontation (1-4) 18 rencontres à 11,9 points de
« Du Fognini tout craché, re- nochet, se rappelle encore Scana- en 2000 à Venise. moyenne à Dijon. En cham-
Classement actuel
prend Ubaldo Scanagatta. Il peut Les joueuses italiennes, par- nis masculin italien remontent à gatta. Les Italiens arboraient un 10e nation mondiale pionnat, Limburg, où il se
prendre un 0-6 contre un incon- lons-en un peu. Car, au risque de la fin des années 70 avec la mèche tee-shirt rouge, la couleur de l’op- (la Belgique est 5e). chuchote que le coach Brian
nu, mais il est aussi capable de brusquer le machisme de certains, célèbre du fameux Adriano Panat- position… “Dans le meilleur des Lynch pourrait émigrer à
battre Murray ou Nadal, comme ce sont elles qui ont tenu le tennis ta, ex-4e joueur mondial. Seul cas, ils nous fusillent”, a dit Ba- Charleroi avec Hans Vanwyn,
il l’a déjà fait. Et c’est vrai que sa italien en haut de l’affiche, ces joueur à être parvenu à battre razzutti à Panatta… » Savoureux a battu Liège (88-81) et Alost
folie ou son génie, c’est selon, va dernières années. Grâce aux ex- Bjorn Borg à Roland Garros, et à et légendaire ! sur lesoir.be s’est défait de Willebroek
cruellement manquer contre la ploits de joueuses comme Fran- deux reprises, s’il vous plaît, dont C’est après toute cette saveur et Ce jeudi dès 13 heures, suivez le tirage (95-87).
Belgique. Mais la Coupe Davis, cesca Schiavone (lauréate de Ro- une en 1976, année de son sacre ces exploits que court, aujour- au sort des matchs de la Coupe Davis
c’est toujours une histoire à part. land Garros 2010 et encore fina- parisien (après avoir sauvé une d’hui, le tennis italien. ■ et, tout au long des trois jours de CYCLISME
Personne ne pensait qu’on irait liste en 2011), comme Sara Errani balle de match au premier tour) : YVES SIMON matchs, les résultats et commentaires. Pas de Paris-Roubaix
pour Vanmarcke
Sep Vanmarcke est contraint
tion entre Paris et Los Angeles
st défendu mercredi le miers les échos des soupçons pesant sur Los
Ostende a trouvé son maître de renoncer à Paris-Roubaix
dont, à trois reprises, il avait
figuré dans le top 4 (2e en
e californien dans un Angeles, a poursuivi LA-2024. 2013, 4e en 2014 et 2016) à la
à l’AFP à Aarhus au « Il faut que cette compétition soit fair-play, soit BASKET Pas de première finale européenne pour les Côtiers suite de sa chute au Tour des
sables de LA-2024 et vraiment dans le respect des différentes candi- Flandres. Le coureur de la
pent à la convention datures, je ne participe pas à cela », a réagi la ter dans leur sillage (31-26). Les inverser la tendance, résigné qu’il Cannondale ressent toujours
ndent leur dossier de- maire de Paris, Anne Hidalgo, présente à Aa- Chalon 83 remplaçants ostendais ont alors était à s’attaquer aux longs bras de les séquelles et souffre d’une
ortives internationales. rhus. « C’est comme dans le sport ou même Ostende 65 éprouvé bien des difficultés à en- Fall (6 contres) et s’en remettant, fracture au doigt. (afp)
e publicité sur Facebook dans la politique, il vaut mieux se concentrer sur trer dans leur match. Une fois en sans réussite, à l’option du shoot
nt à travers Facebook », son couloir plutôt que sur celui de ses adver- ’est dans un véritable chau- jambes, Walden faisait exception, longue distance… (67-56, 35e). JUDO
juge que « la publicité
fficace dans les pays où
saires, les respecter et être les meilleurs », a-t-
elle ajouté.
C dron qu’Ostende a tenté, en
vain, de protéger le petit avantage
mais pas Boukichou. Surtout, trop
de ballons perdus (13 au total) et de
« Nous avons longtemps accro-
ché l’Elan, jusqu’à 48-47, avant
L’Euro sans Van Tichelt
Cette fois c’est officiel : Dirk
ence de la part d’autres A moins de six mois de la désignation de la (+5) forgé lors du match aller de rebonds offensifs concédés compli- notre premier moment de flotte- Van Tichelt ne participera pas
ville hôte des JO de 2024 le 13 septembre à cette demi-finale de Fiba Europe quaient la vie des Côtiers (44-38). ment qui a permis à Chalon de à l’Euro de judo à Varsovie
qui voteront pour l’attri- Lima, la campagne se tend entre les deux Cup. D’entrée, le géant (2,18m) Dans le 3e quart, Gillet tentait de nous mettre un genou à terre, expli- (20-23 avril). Le médaillé de
trouvent en dehors des villes candidates. Mardi, Paris avait provoqué Fall, présent au contre et au dunk, masquer les carences offensives du quait Philip Debaere, manager du bronze des JO de Rio, après
au Pakistan », souligne une réaction agacée de Los Angeles en s’of- prenait sa revanche sur Katic, et BCO face à la défense athlétique de BCO. Nous sommes restés à 5 ou 6 une (trop) longue pause et la
andidature qui ajoute frant la Une d’une édition limitée du New donnait le ton d’un match long- l’Elan. L’absence de relais pour Ka- points de la qualification, mais naissance de son fils, Arthur,
promotion sur Facebook York Times vantant sa candidature et distri- temps disputé, mais que Chalon tic sous l’anneau posait problème, Gillet était trop seul pour alimen- a accumulé un trop grand re-
e début de la campagne buée uniquement sur place à Aarhus. Les dominerait sur le plan physique. et Harris en profitait pour mettre le ter le marquoir, tandis que Fall tard dans sa préparation. Ren-
rier ». Américains avaient réagi en laissant entendre Plus vifs, plus costauds, plus aé- feu à l’arène. Ostende était dans les contrôlait la raquette. Dommage, dez-vous donc aux Mondiaux
ant que cette histoire que l’opération pouvait être contraire au pro- riens, Clark (14 pts en 10 min) et ses cordes (de 53-50 à 61-52 à la 30e), mais nous pouvons être fiers de de Budapest en Hongrie (28
ris », alors que ce sont tocole olympique, avant de se raviser. (afp) ■ équipiers ont d’abord obligé Wal- et ne trouverait jamais les res- notre parcours. » ■ août-3 septembre). (Ch.R.)
ui se sont fait les pre- den et Gillet à cravacher pour res- sources morales ni physiques pour JEAN-MICHEL MANDERICK

21
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
22 LESSPORTS
Russell Westbrook
est une légende vivante
BASKET La NBA reste très friande
Le meneur de jeu
d’Oklahoma City a signé
un 41e triple-double
(trois catégories de stats
à dix unités ou plus)
dans sa saison.
Il égale un record
vieux de 55 ans
et a encore 5 matchs
avant les playoffs
pour dépasser
Oscar Robertson.
ussell Westbrook fait
R partie de ces « phéno-
mènes » qui, adorés par
certains et détestés par d’autres,
ne laissent personne indifférent.
Nul ne sait si, un jour, celui qu’il
devient réducteur d’appeler
« meneur de jeu », décrochera
un titre NBA, avec la dimension
collective et la nécessité de pos-
séder un effectif assez solide au-
tour de soi que cela implique ;
mais une chose est sûre : « Russ
West » est en train de marquer
son époque.
Et comme si cela ne suffisait
pas d’atomiser, soir après soir, ses
opposants directs à grands coups
de dunks surpuissants, de passes
laser et d’accélérations phéno-
ménales, ce véritable dragster
monté sur ressorts d’1,91m ne
manque pas de laisser des traces
dans le grand livre de la NBA.
Depuis la nuit de mardi à mer-
credi, le leader de la franchise
d’Oklahoma City est entré dans
l’histoire du sport américain en
égalant le record, vieux de 55
ans, du mythique Oscar Robert-
son, en réalisant son 41e « triple-
double » (TD) de la saison.
C’est-à-dire, en compilant
pour la 41e fois, dans un même
match, 10 unités ou plus dans
trois catégories de statistiques ;
avec, ce soir-là, un presque ti-
Coorevits : « Tom, c’est comme Clijsters »
LES ANNÉES BOONEN Le journaliste de « Het Nieuwsblad » évoque l’Anversois
ugo Coorevits, journaliste
H au quotidien « Het Nieuws-
blad », où le vélo est une religion,
est assurément celui qui connaît
le mieux Tom Boonen, au-delà de
la relation du Campinois avec la
presse. « Je l’ai rencontré, par ha-
sard, la première fois à Roubaix.
J’avais emmené mon fils Jochen
voir Paris-Roubaix espoirs pour
lui montrer le vélodrome, les
douches. Tom avait terminé
deuxième. Je me suis présenté et je
lui ai dit : “Je vais écrire beau-
coup sur vous à l’avenir.” J’ai
pensé à cette réflexion car,
quelques années plus tôt, lors des
Mondiaux de Colorado Springs,
un coureur m’avait dit l’inverse.
“Vous allez beaucoup écrire sur
moi”. Et ce coureur, c’était Frank
Vandenbroucke. »
Une relation amicale est née
entre le conteur et le sportif, en
particulier grâce à ses parents.
« J’ai de suite aimé la simplicité
de sa famille, très liée, autour de
deux fils, Sven et Tom, tous les
deux sur le même pied d’égalité.
C’est toujours le cas aujourd’hui,
même si Sven est ouvrier. Tom est
le même garçon que j’ai rencontré
la première fois. Je ne connais au-
cun politicien ou intellectuel en
Flandre qui peut synthétiser tout
ce qu’il pense en une minute.
Avant, il y avait Kim Clijsters,
après, il y a eu Tom Boonen. Les
deux mêmes dans leur capacité à
Russell Westbrook en toute simplicité... © MARK D. SMITH/PHOTO NEWS.
mide « 12+13+13 », (12 points, 13
rebonds et 13 passes décisives),
lors de la victoire du Thunder sur
Milwaukee.
« Lorsque cela s’est produit,
j’étais sous le choc ! » a commen-
té l’intéressé, qui, fort de cette
époustouflante saison, a presque
fait oublier la querelle avec son
ancien équipier, Kevin Durant ;
ou son goût pour les accoutre-
ments atypiques. « C’est in-
croyable. C’est un honneur, une
Pour Hugo Coorevits (accroupi),
Tom Boonen n’est pas prêt pour
s’arrêter. © D.R.
résumer. Je n’ai jamais dû l’appe-
ler sur son portable, je préférais
passer par ses parents, par res-
pect. Dans l’autre sens, Tom s’est
toujours arrêté pour me dire bon-
jour, même en pleine concentra-
tion au départ d’une course. »
Hugo Coorevits n’est en re-
vanche pas convaincu par le fait
que Tom Boonen puisse arrêter
dans quelques jours. « Il n’est pas
prêt pour s’arrêter. Il a décidé cela
après Binche-Chimay-Binche
2016, en disant à Paul De Geyter
qu’il bouclerait la boucle où tout
avait commencé à Roubaix, sans
même en avoir parlé à sa femme
de records
bénédiction. C’est une chose à la-
quelle je n’avais même pas rêvé
enfant. Quelque chose que je n’ou-
blierai jamais, et je suis vrai-
ment honoré d’avoir réussi ça ici,
à Oklahoma City ».
OKC, son équipe, sa franchise,
au sein de laquelle Westbrook a
pris les pleins pouvoirs depuis
que son compère, Kevin Durant,
a choisi de rejoindre Golden
State l’été dernier. Car, plutôt
que de se lamenter de voir le
et à ses parents. Mais il a peur de
s’ennuyer, j’en suis certain. Il est
convaincu de son bon choix, le vé-
lo va toutefois terriblement lui
manquer. Il me manquera aussi,
évidemment. Je n’ose pas penser
au moment où il ne sera plus là. Il
manquera à beaucoup de gens. Il
est l’idole de beaucoup de jeunes
coureurs, dont Sagan, qui m’a dit
cet hiver : “Pour rien au monde, je
ne voudrais manquer les adieux
de Tom à Roubaix.” »
« Depuis 2012, il ne court plus
pour l’argent »
Tom Boonen est rapidement
devenu un « people » et la presse
s’est empressée de le chasser, bien
au-delà du sport. « Je n’ai, heu-
reusement pour moi, jamais dû
m’investir dans notre relation
au-delà du cyclisme, sinon, il
l’aurait mal pris. En 2006,
champion du monde, vainqueur
au Ronde, c’était la star du sport
flamand. Il a fait la fête avec des
amis, je ne vais pas revenir là-
dessus, mais son immense mérite,
c’est d’être chaque fois revenu au
sommet, après différentes
épreuves traumatisantes. Depuis
2012, il ne court plus pour l’ar-
gent mais pour le plaisir, le pres-
tige et la fierté. Son frère est ou-
vrier. Il sait très bien, qu’un euro
est un euro. “A mon âge”, m’a-t-il
dit récemment, “les gens com-
mencent à avoir des promotions
LANÉCROLOGIE

Nous avons la profonde tristesse de vous faire part du décès du
Dr. Franz EPPE
* 7 juin 1936 à Greven - 1 1er avril 2017 à Bruxelles.
Marie-France EPPE née MAESSCHAELK, son épouse ;
Stefan et Fabienne EPPE- ELLENBECKER,
avec Kasimir, Oskar et Igor,
Michael et Caroline EPPE-MOURMANNE,
avec Tom, Lucie, Lia et Maxime,
Axel EPPE,
ses enfants et petits-enfants ;
Dr. Paul EPPE et Marlies, née REHBAUM,
Albert DETERMANN et Christel née EPPE,
Thunder descendre de quelques Heinz REHBAUM et Marlies née EPPE,
échelons dans la hiérarchie de la Willi EPPE et Bärbel DRAWE,
Conférence Ouest, le distribu- Hans AVERHAUS et Adelheid, née EPPE,
teur survitaminé livre une saison ses frères, sœurs, beaux-frères et belles-sœurs ;
tout simplement inouïe, tant par La cérémonie religieuse aura lieu le lundi 10 avril 2017
l’incroyable intensité qu’il met à 11 heures en l’église Saint-Henri, parvis Saint-Henri
dans chacun de ses gestes, que à 1200 Woluwe-Saint-Lambert.
par sa capacité à élever son ni- L’inhumation aura lieu dans la plus stricte intimité familiale.
veau de jeu et en élargir la pa- Avenue de Tervueren 437, 1150 Bruxelles.
lette !
Le genre de joueur qu’il faut se
réjouir de voir évoluer de son vi- 
vant ! N’en déplaise à certains, et
même s’il faut admettre que Madame Christian LAROYE, son épouse ;
Westbrook s’est sans doute pris Madame Annick LAROYE, sa fille ;
au jeu de la conquête de ce nou-
veau record ces dernières se- Monsieur Damien BLOCH,
Mademoiselle Céline BLOCH, ses petits-enfants ;
maines, il n’est plus permis de
cantonner « Russ » dans un cos- Madame Corinne CHIAPELLO,
tume de joueur égoïste ou « per-
sonnel ». Ce serait éluder la gé-
nérosité sans égal dans l’effort
ont la tristesse de vous faire part du décès de
MONSIEUR
qu’il propose chaque soir à son
équipe et à ses fans, ainsi que sa
Christian LAROYE
époux de Marie NIELSEN
place de 3e passeur de la Ligue.
né le 18 juin 1927 à Oostende
En effet, si Westbrook voulait et décédé à Grasse (France) le 2 avril 2017,
réaliser quelques matchs à 70 dans sa 89° année.
unités juste pour satisfaire son
La cérémonie d’adieu sera célébrée en la chapelle
ego, il le ferait d’un claquement de Saint-Barthélemy à Montauroux le mardi 11 avril à 11 h 30.
de doigts, comme en témoignent
746, chemin des Graous - 83440 à Callian (France).
ses 57 points contre Orlando, fin Mme Annick LAROYE, avenue Coghen, 25 bte 11 - 1180 Bruxelles
mars.
Et puis, les meilleurs juges ne
sont-ils pas ses propres équi-
piers ? Depuis quelques se-
maines, ses pivots, Enes Kanter LESAVISDECÉRÉMONIE
et Steven Adams, multiplient les
vidéos aussi déjantées qu’hila- 
rantes sur la toile, pour plébisci-
ter leur leader comme MVP On nous prie d’annoncer le décès de
(meilleur joueur) de la saison. MADAME
Là, il revient aux décideurs de
trancher entre l’incroyable ligne Yvette PARENT
de statistiques de Westbrook – Les funérailles se dérouleront au crématorium
qui a encore 5 matchs pour dé- de Court-Saint-Etienne
passer Robertson et s’isoler avec le vendredi 7 avril 2017 à 10 h 30.
le record ; ainsi que pour finir la
saison avec un triple-double de
moyenne ! – et la dimension col- 
lective des autres candidats à
On nous prie d’annoncer le décès de
cette récompense. A titre de
comparaison, LeBron James
vient, lui, de signer son… 12e Jean MARECHAL
« TD » de la saison… ■ La cérémonie d’adieu se tiendra en l’église Saint-Sébastien à Olne
JEAN-MICHEL MANDERICK le vendredi 7 avril 2017 à 12 heures et sera suivie de l’incinération
au crématorium de Welkenraedt.
Rubrique nécrologique
dans leur entreprise, ils tra-
vaillent de plus en plus, ils
doivent prouver pour obtenir un
poste plus élevé. Moi, c’est l’in- Pour transmettre un avis
verse. C’est un privilège que je
veux apprécier.” » dans cette rubrique, adressez- vous
Coorevits travaille à Het
Nieuwsblad, concurrent du Het
à la société de pompes funèbres
Laatste Nieuws avec la pression
qui en résulte. « Jamais il ne m’a
de votre choix.
trahi en donnant une interview à
la concurrence car, entre autres
qualités, il est honnête. Je sais
quand il est prêt, quand il me re-
garde dans les yeux alors qu’il
mesure 40 cm de plus que moi. Il Présence dans Le Soir et sur le site enmemoire.be
me prend la main et j’ai compris. Un avis nécrologique est déjà possible à partir de 250 € HTVA
La dernière fois, c’était aux Mon-
diaux du Qatar, mais cela n’a pas
fonctionné. Il connaît parfaite-
ment ses capacités comme tous les
grands champions. Il surmonte Nous contacter en direct :
très vite une déception. Comme du lundi au vendredi de 9 à 18 h, le dimanche et jours fériés de 14 à 18 h
Gilbert, c’est un mec qui ne Mail: necrologie@rossel.be - Fax: 070/22 44 54 - Tél. : 02/225 53 12
compte pas ses efforts. Je suis cer-
tain qu’il peut gagner à Roubaix,
c’est dans son destin. Et si cela
n’arrive pas, il n’en fera pas un
drame. Il prend toujours exemple
LESPETITESANNONCES
sur son frère Sven, qui est ouvrier,
je le rappelle, qui souffre du dos,
qui a toujours été moins fort phy- SAUNAS
siquement. Il était au-dessus de MASSAGES Le coup de pouce à vos
petites annonces.
l’arbre quand Sven devait redes- OFFRES
cendre à la moitié. Pourtant, Sven
est son dieu, celui qui lui rappelle
BCBG Nathalie 40 ans. jolie
02/225 55 00
qu’il a eu beaucoup de chances caline, se déplace de 10h à 2h
d’avoir un corps d’athlète » ■ du mat. 0475-36.21.43. 2259811
STÉPHANE THIRION
22
 Le Soir Jeudi 6 avril 2017

BRUXELLES 23

Le Delhaize Molière cède la place à

du résidentiel, « un projet mammouth »
IXELLES La commission de concertation se réunira le 19 avril prochain
Le supermarché RÉAMÉNAGEMENT
ixellois déménage. Fernand Cocq :
Un promoteur veut avis favorable
ériger 98 logements, sous conditions
des commerces La commission de concerta-
et des bureaux sur le site tion s’est réunie, mercredi
dernier, pour se pencher sur
de la chaussée le permis d’urbanisme
de Waterloo. concernant le réaménage-
Trop dense, juge ment de la chaussée
d’Ixelles et de la place Fer-
la locale écolo. nand Cocq. « L’avis a été
rendu ce mercredi. La commis-
sion a rendu un avis favorable
e Delhaize Molière va

L mourir. Vive le Delhaize

Molière ! Le supermarché
ixellois s’apprête à quitter son
site de la chaussée de Waterloo
pour s’installer… sur le trottoir
d’en face. Si d’aucuns, dans le
quartier de la Bascule, se ré-
jouissent à l’idée de voir débar-
quer une grande surface moder-
nisée, d’autres s’inquiètent du
devenir du terrain délaissé par la
marque au lion.
C’est le cas notamment d’Yves
Rouyet, conseiller communal
d’opposition écolo à Ixelles, qui
estime que le projet présenté par
Besix Red est beaucoup trop
gourmand. Erigé comme temple
du patin à roulettes en 1907
avant d’être reconverti en garage
puis en surface commerciale, le
site s’étend jusqu’à la rue Léon
Les verts ixellois demandent à la commission de concertation de délivrer un avis négatif. © D.R.
d’ensoleillement pour les habita-
Même s’il ne s’agit pas du tout,
rotte qui prépare une pétition
à la condition de revoir cer-
tains aménagements pour la
place Fernand Cocq », indique
l’échevine Nathalie Gilson
(MR). Il s’agit par exemple
d’améliorer la conception
paysagère en ajoutant des
arbres dans la perspective
de la maison communale
« tout en conservant un es-
pace pour l’organisation d’évé-
nements ». La disposition des
bancs devra, elle, être revue.
A la demande de commer-
çants, une station Villo si-
tuée devant les vitrines, côté
chaussée d’Ixelles, sera
déplacée sur la place.
P.LE
Projet du nouveau Delhaize « Molière » LE SOIR - 06.04.17

Jouret (voir infographie). Un îlot tions voisines. En intérieur ici, de logement social ni même qu’il fera circuler dans le quar- Ché
ed

at
sur lequel le promoteur immobi- d’îlot, une barre à appartements moyen. Cependant, il ne faut pas tier dans les jours à venir. « Il eW

CChhééee dde Vleuurrgg

lier entend faire pousser 98 loge-
ments, 523 m2 de commerce, un
peu de bureau et 138 emplace-
ments de parking.
A la clé, plusieurs immeubles
comme ce rez + 5 du côté de la
chaussée de Waterloo. « La hau-
teur est excessive (les mitoyens
font rez + 2 ou rez + 3) et ne res-
pecte pas le Règlement régional
d’urbanisme. La profondeur de
la construction de 15m dépasse
largement (de 7,5 m) la profon-
deur des maisons situées de part
et d’autre. Résultat : des murs
rez + 4, mais aussi, au nord-
ouest, une rangée de 8 maisons.
D’une hauteur de 12 mètres
contre 9 pour l’enceinte du Del-
« Il faut absolument revoir les gabarits, les profondeurs
et la densité à la baisse »
haize actuel. « De l’enquête d’in-
cidence, il ressort que cela ne
créerait pas de problème concer-
nant l’ensoleillement puisque les
maisons sont en retrait mais il
s’agit malgré tout d’une barrière
visuelle », dit le conseiller vert.
que ces nouveaux développe- s’agit d’un projet impression- ate
rlo Paarc
Parc
P
ments contribuent à dégrader la nant par son ampleur et au ni- o Tenbosch
Te
Tenbos
bosch
chh
qualité de vie des logements exis- veau de ses dérogations, en hau-
tants ». teur comme en profondeur », dé-
plore le riverain qui met en
avant la perte de lumière et
YVES ROUYET d’ensoleillement. La pétition
qu’il prépare reprendra les argu-
Les verts demandent donc à la ments généraux « mais chacun Nouveau
commission de concertation de sera ensuite invité à ajouter ses delhaize
délivrer un avis négatif pour propres critères ». Cha n°538
uss
pousser le promoteur à revoir sa Du côté de la commune, on si- ée
de
copie. « Dans ce projet, il faut gnale que le dossier est toujours Wa
ter
absolument revoir les gabarits, à l’examen notamment bien sûr loo
les profondeurs et la densité à la en ce qui concerne les re-
n
alo

aveugles et une perte d’ensoleille- Du côté écolo, on souligne avec baisse. Il faut en parallèle aug- marques soulevées durant l’en- Bois
iss dde la
la
Ch

Cambre
Cam
am
mb
ment », dénonce Yves Rouyet force que l’on soutient générale- menter significativement la part quête publique. « Nous nous po- ie r hillll
R. Ren Ancien tton Churc
Av. Wins
R.

pas plus séduit par la construc- ment les projets liés au loge- de pleine terre en intérieur sitionnerons lors de la commis- delhaize
Jou

tion, de cinq étages également, ment. « De manière générale, d’îlot ». sion de concertation », indique n°567
ret

proposée du côté de la rue Jou-
ret. Pointés, le risque d’un effet
canyon et, là encore, la privation
lyns
Ecolo encourage les projets de Sur le terrain, certains rive- ainsi Nathalie Gilson (MR), R. Co
création de logements, expose-t- rains ont décidé d’agir. C’est le l’échevine de l’Urbanisme. ■ 100m
100
0000m
m
on du côté de la locale ixelloise. cas notamment de Claude Pi- PATRICE LEPRINCE maps4news.com/©HERE

Un appel pour développer LESBRÈVES

dans la bagarre ont été interpel-

le logement intergénérationnel Une crèche fermée à Anderlecht lées. La police a fait temporaire-
ment fermer l’une des entrées de
a crèche anderlechtoise Les Dalmatiens a été fermée mardi la station de métro De Bouckère

SOCIÉTÉ La formule connaît un regain d’intérêt
a ministre bruxelloise du Logement Céline
L Fremault (CDH) a lancé un nouvel appel à
projets pour augmenter l’offre existante de loge-
ments intergénérationnels. Depuis quelques an-
nées, le logement intergénérationnel connaît en
Région bruxelloise un regain d’intérêt. Ce mode
d’habitat est perçu comme un moyen à la fois de
créer du logement à bas prix et de recréer un
maillage de solidarité. Ce type d’habitat groupé
apporte dans un certain nombre de cas une solu-
tion à long terme pour le logement aussi bien de
personnes âgées que d’autres publics. Selon la mi-
nistre, cette forme de cohabitation est souvent
réussie et profite tant aux personnes âgées qu’aux
jeunes et aux pouvoirs publics.
Forte de ce constat, la Région bruxelloise avait
lancé en 2015 un appel à projets pour booster les
initiatives dans ce segment porteur. D’après Céline
Fremault, au terme de celui-ci, 13 projets pré-
voyant la production d’environ 130 logements ont
été soutenus. Face à ce succès soulignant le réel in-
térêt pour ce mode d’habitat, la ministre a décidé
de relancer il y a quelques semaines un nouvel ap-
pel à projets similaire qui vise à susciter de nou-
veaux projets de logements intergénérationnels
pour augmenter l’offre existante, développer des
pratiques innovantes susceptibles d’apporter des
réponses à des difficultés actuellement rencon-
trées et promouvoir la visibilité du logement inter-
Une formule gagnante pour toutes les généra-
tions. © PIERRE-YVES THIENPONT.
générationnel.
Le budget total de l’appel à projet est cette année
de 600.000 euros. Celui-ci est ouvert à toutes les
Agences Immobilières Sociales (AIS) et à toutes
les associations agréées par la Région bruxelloise
en tant qu’Association d’Insertion Par le Logement
(AIPL) ainsi qu’à toute personne s’associant à une
AIS ou une AIPL. Les dossiers de candidature
doivent être parvenus à la Direction du Logement
de la Région de Bruxelles-Capitale au plus tard
pour le 28 avril 2017. (b) ■
L pour une durée de deux mois sur arrêté pris par le bourg-
mestre ff. d’Anderlecht Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).
Cette décision a été prise à la suite d’une inspection de l’ONE (Of-
aux abords de laquelle avait eu
lieu l’incident afin de pouvoir
procéder à des prélèvements
fice de la naissance et de l’enfance) dans la crèche au cours de d’empreinte. Les passagers ont
laquelle ont été constatées plusieurs pratiques inacceptables.
Selon l’ONE, il était notamment question de «pratiques éducatives
pu accéder à la station via l’autre
entrée et le trafic n’a pas été arrê-
inadéquates». «Nous avons reçu deux plaintes, l’une émanant d’un té. Le périmètre de sécurité a été
parent et l’autre d’un stagiaire, et avons sur cette base procédé à une levé vers 8 heures. (b)
inspection dans la crèche», a indiqué Brigitte Marchand, directrice
de la coordination de l’accueil de l’ONE. Selon La Dernière Heure, qui TRIBUNAL
a diffusé l’information, des enfants accueillis à la crèche étaient Voleurs de voitures de luxe
nourris de force tandis que d’autres qui pleuraient étaient enfermés Onze Bulgares et Arméniens, qui
dans une remise ou dans les toilettes et dans le noir. Toujours avaient volé au moins 20 voi-
d’après la même source, des faits de violence ont également été tures tout-terrain de luxe, ont été
dénoncés sous forme de fortes claques sur les bras ou les mains. La condamnés, mercredi, à des
présence d’enfants sans surveillance aurait été notée à l’étage de la peines de prison allant de 18
crèche, ainsi que de celle d’enfants endormis enfermés dans un mois à cinq ans. La bande agis-
local aux portes fermées et dépourvu de baby-alarm. (b) sait dans des garages et terrains
des aéroports de Bruxelles, Char-
FAITS DIVERS métro a été temporairement fer- leroi et Düsseldorf. Les trois
Poignardé à De Brouckère mée à la suite de l’incident. Pour chefs de la bande ont été
Un homme de 32 ans a été poi- une raison qui demeure incon- condamnés à des peines de cinq
gnardé à la jambe mercredi ma- nue, une vingtaine de personnes ans, quatre ans et quatre mois
tin aux abords de la station de ont eu un différend dans la rue tandis que huit autres prévenus
métro De Brouckère. Ses jours ne Grétry qui a dégénéré en bagarre ont écopé de peines de 18 mois à
sont pas en danger, a indiqué au cours de laquelle un homme a deux ans. Une personne a été ac-
mercredi le parquet de Bruxelles. reçu un coup de couteau à la quittée. La bande volait principa-
Deux suspects âgés de 17 ans ont jambe. La victime a été transpor- lement des voitures 4X4 de luxe
été interpellés et seront enten- tée à l’hôpital mais ses jours ne et avait une préférence pour les
dus dans le courant de la journée. sont pas en danger. Les deux Range Rover d’une valeur mar-
Une des entrées de la station de autres personnes impliquées chande de 100.000 euros. (b)
23
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
24 BRUXELLES
Cent portraits d’elles pour Bruxelles
PHOTO Cici Olsson a posé son objectif devant les Bruxelloises
Un livre pour montrer
la vitalité
des Bruxelloises.
Et prouver
que Bruxelles vaut
la peine d’y vivre.
ans Bruxelles, il y a
D « elles ». Normal, dès
lors que la directrice des
éditions Racine, Michelle Pos-
kin, a pensé à des femmes pour
montrer combien on craque pour
cette ville, notre ville. « C’était au
lendemain des attentats, raconte
Michelle Poskin, je me trouvais à
la Bourse avec ma fille, avec cette
chape de plomb qui pesait sur nos
épaules. Je me suis demandé ce
que je pouvais faire, sans penser
au chiffre d’affaires ni au projet
éditorial. J’avais lu Die Berline-
rin, une série de portraits de Ber-
linoises. Et j’ai eu l’idée de mettre
Bruxelles en avant, en montrant
des femmes, des Bruxelloises. »
La photographe suédoise vi-
vant depuis longtemps à
Bruxelles Cici Olsson a accepté
de tirer les portraits des femmes.
Le résultat est très beau, dyna-
mique, enthousiaste, revigorant
pour tout dire. Aujourd’hui, on
n’est peut-être plus sous la chape
de plomb d’il y a un an, mais la
vie n’est plus exactement la
même, il y a plus de gris dans le
ciel de Bruxelles, et le visage de
ces femmes entreprenantes fait
du bien.
Elles sont artiste ou fleuriste,
À partir de
19 €/mois
Abonnement +
Moto G5
ABONNEZ-VOUS AU SOIR ET RECEVEZ
LE SMARTPHONE MOTO G5 À 49€ AU LIEU DE 199€
Offre valable pour toute souscription de 24 mois au journal Le Soir dès 19 € mois (1, 3 ou 6 jours papier +
full accès au numérique) avec un smartphone Lenovo Moto G5. Déjà abonné(e), intéressé(e)? Contactez-nous
sur abonnements@lesoir.be ou au 02 616 20 01.
conductrice de métro ou choré-
graphe, journaliste ou commer-
çante, écrivaine ou étudiante sty-
liste ou pompier (tiens, pas de fé-
minin à ce mot !) On retrouve,
côté branché, la réalisatrice Sa-
naz Azari, la chorégraphe Mi-
chèle Noiret, l’écrivaine Gene-
viève Damas, la directrice de La
Cambre Caroline Mierop, la vice-
directrice francophone de Passa
Porta Adrienne Nizet, la rédac-
trice en chef adjointe du Soir Vé-
ronique Lamquin, la musicienne
de Soldout Charlotte Maison,
l’athlète Anne Zagré, la chan-
teuse Marie Warnant, l’actrice
Anne Coesens, la commissaire
européenne Monica Frassoni,
« Bruxelles me fait
sentir à la maison.
Tranquillement »
SOPHIE CARRÉE, ATTACHÉE DE PRESSE
mais aussi l’étudiante Mika Bau-
doux, le médecin urgentiste Ma-
rie-Astrid de Beauffort, l’artisan
encadreur Amélie Björklund, la
fondatrice de la Fédération Gams
Belgique Khadidiatou Diallo, la
fonctionnaire de police Danièle
Goffinet ou la tatoueuse San
Deuil.
« La sélection a été subjective,
bien sûr, nourrie de coups de
cœur, mais rigoureuse aussi, re-
prend Michelle Poskin. Il s’agis-
sait de représenter différents
types de femmes, différents sec-
teurs d’activité, différentes natio-
nalités, etc. » Toutes ont pris la
pose avec enthousiasme devant
l’objectif de Cici Olsson, choisis-
www.lesoir.be/smartphone
sant le lieu et le cadre où le cliché
a été pris et complétant, dans
leur langue et à la plume, un bref
questionnaire sur leur ville. Ré-
sultat ? Un livre beau et bruxel-
lissime : par-delà leur diversité,
quels que soient leur vie, leur
quartier, leurs origines, leur na-
tionalité, leur métier ou leur âge,
une chose réunit ces Bruxel-
loises : leur amour de Bruxelles,
qu’elles dépeignent avec atten-
drissement, passion et lucidité.
Ce qui ressort le plus souvent ?
La multiculturalité de la ville, sa
diversité, sa taille humaine, son
joyeux bordel, son surréalisme
ses couleurs, son esprit ouvert.
« Bruxelles me fait sentir à la
maison. Tranquillement », écrit
Sophie Carrée. « J’aime
Bruxelles parce que c’est chez
moi », ajoute Pascale Delcor.
« C’est une belle image de
Bruxelles, conclut l’éditrice.
Peut-être très hybride, mais c’est
ça Bruxelles. Une image qui
donne envie d’espérer, d’être heu-
reux. Qui montre que Bruxelles
vaut la peine, qu’on a envie d’y
vivre. » ■
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
Sur www.racine.be/fr/la-bruxelloise, la
liste des cent femmes, des infos et un clip
de Marie Warnant.
La Bruxelloise
Bruxelles en cent
portraits
✶✶✶
CICI OLSSON
Racine
232 p., 24,95 €
ZOOM
Brigitte de Meeûs :
« J’aime énormément
Bruxelles »
La patronne de la librairie
Tropismes est une des cent
Bruxelloises du livre. On la
connaît, elle n’aime guère ni
être photographiée ni être
mise en avant. « Là, j’ai tout
de suite accepté parce que la
photographe est géniale,
dit-elle. Cici Olsson est extrê-
mement à l’écoute. Et puis
j’aime extrêmement Bruxelles,
et c’est un livre pour montrer
sa vitalité. »
La photo (ci-contre) la
montre dans sa libraire,
galerie des Princes, tenant
une photo de Samuel Be-
ckett. « Tropismes est lié à
Beckett, explique Brigitte de
Meeûs. Quand il a commencé
à recevoir des droits d’auteur,
il les a donnés aux éditions de
Minuit, qui ont aidé des li-
braires, dont Tropismes. La
photo de Beckett est magni-
fique, il rit, ce qui est rare. »
Le quartier préféré de la
libraire ? Sainte-Catherine et
les anciens quais. « Je m’y
sens bien. Mes ancêtres ont
tenu une brasserie pas loin, fin
du XVIIIe siècle. » Tous les
jours, elle prend le bus 71
pour rentrer chez elle, à
Ixelles. « On y parle des
langues que je ne reconnais
même pas. » C’est aussi ça,
Bruxelles.
Brigitte de Meeûs dans sa librairie, Tropismes. © CICI OLSSON. J.-C. V.

24

Coupable
d’une double
tentative
de meurtre
CORRECTIONNELLE
e 29 novembre 2014, une
L dispute avait éclaté au sein
de la résidence conjugale d’un ARCHITECTURE La Province met en avant dix lieux surprenants
couple de personnes âgées, à
Lasne. L’ambiance sur place
était difficile et comme souvent
lorsque le ton montait entre eux,
la dame âgée de 79 ans avait fait
remarquer à son compagnon
qu’il n’était pas chez lui, et
qu’elle pouvait décider de le
mettre dehors…
Albert, né en 1932, s’est alors
emparé d’un vieux pistolet FN
3,65 qu’il possédait illégalement.
Il a pointé l’arme en direction de
la dame et a fait feu à trois re-
prises, la touchant à l’abdomen.
Le foie, l’estomac et l’intestin ont
été touchés. Une balle a aussi
blessé la victime au bras en res-
sortant de son corps. Mais elle
est restée consciente et a pu ap-
peler les secours pendant que
son fils, tant bien que mal, ten-
tait de maîtriser l’octogénaire
encore vigoureux et costaud.
Un fils miraculé également : le
tireur, après avoir fait feu sur sa
mère, l’avait également mis en
joue alors qu’il tentait de s’inter-
poser. Mais l’arme s’était en-
rayée.
Devant le tribunal correction-
nel, il y a un mois, le ministère
public avait estimé qu’il s’agissait
d’une double tentative de
meurtre. L’avocat de la défense,
de son côté, avait contesté l’in-
tention homicide dans le chef de
son client, invoquant notam-
ment la vétusté et le petit calibre
de l’arme utilisée.
Un début de démence
Quant à Albert, il n’assistait
pas aux débats : son état de santé
a fortement décliné depuis les
faits, il est placé dans une mai-
son de repos et perd la mémoire.
Il ne peut plus non plus se dépla-
cer facilement. « Début de dé-
mence », a estimé un médecin
qui l’a examiné.
Compte tenu de cette situa-
tion, le ministère public avait ex-
pliqué que les faits auraient né-
cessité une sérieuse peine de pri-
son ferme, mais qu’il ne servait à
rien de requérir une mesure in-
applicable. Il avait suggéré une
peine d’emprisonnement de cinq
ans assortie d’un sursis.
Le jugement a été rendu mer-
credi. L’intention homicide est
établie, selon le tribunal, l’effica-
cité de l’arme utilisée en no-
vembre 2014 par le prévenu
étant prouvée par les blessures
infligées à sa compagne. Il avait
également précisé aux enquê-
teurs qu’il avait voulu « s’occu-
per » aussi du fils de la dame
après avoir fait feu sur celle-ci.
Cinq ans de prison avec un
sursis total de cinq ans sont infli-
gés, conformément aux réquisi-
tions. ■
VINCENT FIFI
diagonale Auclair des Babeluttes, Olivia chante jusqu’à la couleur des anniversaires
Q uestion. Quelle est la cou-
leur d’un anniversaire ?
Le ton est donné. Olivia
Auclair est une sorte d’énigme.
On se demande où son esprit rôde
la nuit pour se poser ce genre de
questions. Pour un adulte, ce n’est
sans doute pas évident, mais pour
un enfant, c’est tellement évident !
L’artiste waterlootoise déborde
d’énergie. Elle ne cherche pas le
croissant d’argent, et encore
moins une plume. C’est une brune
qui s’est découvert un talent et qui
tente de l’assaisonner au feu de la
passion. Tour à tour, elle se fait co-
quine, ou en tout cas « culottée »
comme elle aime qualifier ses
chansons pour adultes, ou enfan-
tine dans ses chansons pour en-
fants. Elle est une des deux Babe-
L’esthétique singulière
des « bâtiments-machines »
L’architecture peut
apporter une nouvelle
dimension à des
bâtiments fonctionnels.
Le seizième volume
de la collection
Architectures nous
entraîne au-delà
des codes habituels.
Le « paquebot » du
Royal Club Lasne Ohain
est mis en exergue.
n y fait du sport ; on y
O soigne des blessés ; on y
propose un enseigne-
ment spécialisé ou qualifiant ; on
y parque même nos voitures ; on y
traite nos déchets et, parfois,
lorsque la vie arrive à son terme,
on s’y recueille à l’occasion d’une
crémation.
Tous ces lieux, singuliers s’il en
est, sont ce qu’Anne Norman, une
spécialiste de l’architecture, ap-
pelle des « bâtiments-ma-
chines ». Mais ce n’est pas parce
qu’ils sont des lieux habituels de
rendez-vous qu’ils sont dénués
d’esthétique. Un livre vient nous
le rappeler, comme pour nous
forcer à les regarder d’un œil nou-
veau.
« La fonction est un des élé-
ments qui singularise l’architec-
ture, commente Anne Norman,
Les Babeluttes en concert. Mais Olivia Auclair prévoit déjà une
version solo, pour tourner aussi pour des anniversaires. © D. R.
l’auteure du 16e volume d’Archi-
tectures, une collection de la Pro-
vince du Brabant wallon réalisée
par la Maison de l’Urbanisme.
Par essence, l’architecture est
utile, elle répond à un besoin pré-
cis. Le tout premier fut de s’abri-
ter. Ensuite, avec l’évolution des
sociétés, les édifices ont dû ré-
pondre à des besoins de plus en
plus variés : lieux de pouvoir, de
culte, de production, d’enseigne-
ment, d’archivage, de soins, de
services divers, d’espaces ter-
tiaires… La liste est infinie et ne
cesse de croître à mesure que les
sociétés se diversifient et se spé-
cialisent tout à la fois. Il existera
dans un futur pas si lointain des
lieux répondant à des fonctions
que nous ne pouvons encore ima-
giner aujourd’hui. »
En attendant, certains de ces
lieux dénotent du paysage par
leur « architecture singulière ».
C’est cet aspect qui est mis en
exergue dans ce nouveau volume.
Pas de façade pastiche
Comme le précise encore Anne
Norman, « l’architecture peut ap-
porter une réponse qualitative,
aussi au niveau esthétique, à
n’importe quelle fonction. Dans
ce cas, le contexte a acculé le
maître d’ouvrage et les architectes
à approfondir la réflexion tout en
ne tombant pas dans le piège
d’une façade pastiche totalement
déconnectée de la réalité de ce
qu’elle abrite. La fonction de l’édi-
fice est apparente et fait une avec
l’architecture. Il n’y a pas de
leurre. »
Un exemple ? Prenons les ins-
tallations du Royal Club Lasne
Ohain, créées suite à la décision
de la commune de faire fusionner
les clubs de football. Elle a ainsi
choisi les architectes Stéphane
Dachy, Frédéric Devos et Sté-
phane Van Lint pour édifier un
bâtiment qui fera date dans l’his-
toire de l’architecture contempo-
raine.
On dirait de loin un paquebot
installé au-dessus d’une crête,
duquel on peut voir évoluer les
LOIN DES QUATRE FAÇADES
Célébrer le beau
Le Brabant wallon est sou-
vent mal aimé sur le plan
architectural à cause de
cette succession de maisons
quatre façades qui déna-
turent le paysage. Heureuse-
ment, les projets innovants
sont de plus en plus facile-
ment acceptés, même s’il
reste encore des lotisse-
ments où toutes les audaces
ne sont pas permises.
Ce sont ces projets un peu
fous qui sont mis en avant
par la Province du Brabant
wallon, par l’intermédiaire
de la Maison de l’Urba-
nisme.
luttes. C’est elle qui parle le plus
en tout cas et qui amène les en-
fants dans un univers caramélisé à
leur image.
Auclair de ses rêves, elle s’est
tournée vers un autre univers, ce-
lui des contes musicaux qu’elle a
découvert à l’encre des yeux de
Francis Cabrel. Avec d’autres, elle
a coécrit « L’enfant-porte » qui a
bien tourné en France. De retour
au pays, elle a rencontré Nicholas
Yates et s’est lancée dans le projet
des Babeluttes. Le duo en est déjà
à son deuxième album de chan-
sons gourmandes.
Après « Madame Jeannote »
qui met en avant, pour les enfants
dès l’âge de cinq ans, ces profes-
seurs qui marquent une vie,
comme ces petits cailloux dans
BRABANT WALLON 25
joueurs sur les terrains aménagés
tout autour. Un paquebot de
verre qui masque les locaux tech-
niques, avec une passerelle qui
longe l’espace de la cafétéria et
qui sert aussi de tribune.
Du contemporain qualitatif
Pour Anne Norman, « il s’agit
d’un exemple rare qui prouve
qu’un projet au budget limité
(NDLR, 1.086.240 euros, hors
TVA, avec un subside wallon de
720.160 euros), devant répondre
à de fortes contraintes d’usage,
peut parfaitement produire une
architecture contemporaine et
Comme le note Mathieu
Michel (MR), le président du
Collège provincial, en charge
de l’Aménagement du terri-
toire, « nous sommes heureux
d’œuvrer dans une démarche
positive montrant à travers
chaque tome, ce qui se fait de
bien dans le Brabant wallon.
Notre objectif a été, est et
restera la promotion d’une
architecture qualitative dans
tous les domaines concernés
par le bâti. Notre territoire se
remet constamment en ques-
tion et tente de toujours aller
vers le beau et le bon. Un
territoire intelligent et réfléchi
qui travaille pour son futur. »
J.-P. D.V.
une chaussure qui vous rappellent
que si vous êtes différents, cela
peut aussi être une force, elle
nous revient avec « T’en fais une
tête », accessible déjà dès trois
ans.
Auclair de la vie, elle est de
celles qui ne comprennent pas
qu’on puisse bouder. Comme elle
le chante dans « Monsieur Bof et
Madame Waaa », elle reconnaît
que « ces deux personnes, c’est un
peu moi. On est tous un peu comme
cela », mais elle ajoute que Ma-
dame Waaa est « le printemps »,
tandis que Monsieur Bof est, « lui,
l’automne ».
Entre les deux saisons, Olivia
Auclair s’est mise à apprendre
d’abord l’ukulélé – « J’aime bien
gratter les petits machins », lâche-
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
Difficile pour Anne Nor-
man, l’auteure d’Architec-
tures, de passer sous si-
lence le magnifique « pa-
quebot » qui sert d’écrin
aux footballeurs du Royal
Club Lasne-Ohain. © DETIFFE.
qualitative. »
L’exercice est également réalisé
pour la salle de sport polyvalente
à Tourinnes-Saint-Lambert,
l’établissement d’enseignement
spécialisé (EESPCF) à Braine-
l’Alleud, le crématorium à Court-
Saint-Etienne, le Centre sportif
de La Hulpe, le Parking WN56 de
GlaxoSmithKline à Wavre, la sta-
tion d’épuration à Villers-la-
Ville, les extensions de la clinique
du Chirec à Braine-l’Alleud et les
aménagements sur le site de
l’Institut technique provincial à
Court-Saint-Etienne.
Un seul lieu se singularise en-
core plus puisqu’il s’agit de la
maison Hifi à Bousval, dont la
réalisation a été conçue autour
d’un chêne majestueux, avec l’in-
tention de permettre à la maison
de se faire « l’écho énergétique du
puissant végétal ». ■
JEAN-PHILIPPE DE VOGELAERE
Architectures
10 espaces singuliers
en Brabant wallon
ANNE NORMAN
Exemplaire gratuit via
developpementterrito-
rial@brabantwallon.be
t-elle comme si Olivia reprenait le
dessus – puis le piano. C’est que
son complice est fort pris et elle
s’est mis en tête d’adapter ce
deuxième conte musical en ver-
sion solo. En plus des voix off dans
des publicités ou d’écrire une
pièce de théâtre, en rêvant de
prendre part à un dessin animé.
Et si elle est parfois dans la
lune, c’est normal, c’est qu’elle
s’appelle Auclair, Olivia de son
prénom. Alors si vous cherchez
toujours la couleur d’un anniver-
saire et que vous répondez par
hasard que c’est le « bleu », elle
vous sourit et vous chante dans
« Joyeux Zaza » : « Joyeux anni-
bleusaire. » C’est tellement évi-
dent ! ■
JEAN-PHILIPPE DE VOGELAERE
25
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
26 LATÉLÉVISIONJEUDI
8.00 Le 8-9 8.35 Les coups de
cœur du bourlingueur Came-
roun : la piste des bricoleurs 8.50
Mick Brisgau Meurtre dans la
peau. 9.35 Photo de classe. 10.18
Liaison dangereuse. 11.05 On
n’est pas des pigeons 12.00
Les feux de l’amour 13.00 JT
13h 13.40 Section de
recherches Les chasseurs. 14.35
Le substitut. 15.35 L’avis des
Belges 16.00 Les jardins de
rêve de Luc Noël Etangs Ada
Hofman 16.15 Un couple par-
fait Téléfilm de Ron Oliver (USA,
2015). Avec Danica McKellar,
Paul Greene, Linda Gray. 17.40
Dr House Tous paranos. 18.30
On n’est pas des pigeons
19.30 JT 19h30
20.30 ★★ Tensions
sur le Cap Corse
Téléfilm de Stéphanie Murat (Fr,
2017). Avec Amira Casar,
Richard Bohringer, Philippe
Corticchiato. 1h30.
Un homme d’affaires à la
réputation sulfureuse a été
retrouvé assassiné sur la jetée
du port de Toga, à Bastia.
Détail énigmatique et frap-
pant : ses oreilles ont été tran-
chées. Pour le commandant
Gabrielle Monti, dont c’est la
première affaire depuis son
retour au pays, c’est le début
d’une enquête sur la corde
raide. Gabrielle doit faire ses
preuves dans une enquête où
la victime a été autrefois sus-
pectée de chantage et de
meurtre par son père, le juge
d’instruction Xavier Monti. Un
père avec lequel Gabrielle a
toujours entretenu des rela-
tions conflictuelles depuis la
mort de son frère, survenue
trente ans plus tôt...
22.05 Ah c’est vous  ! Talk-
show. Présenté par Benjamin
Maréchal. 23.00 L’agenda ciné
23.10 OpinionS : FGTB
6.25 TFou 8.30 Téléshopping
9.20 Petits secrets entre voi-
sins 11.00 Les feux de l’amour
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.50 ★ Père
avant l’heure Téléfilm de
Michael Scott (USA/Can, 2010).
Avec Andrew Seeley, Brittney
Irvin. 15.30 ★★ Enceinte avant
la fac Téléfilm de Norman Buckley
(USA, 2012). Avec Alexa Vega,
Walter Perez, Peter Benson.
17.00 L’addition, s’il vous plaît
18.00 Bienvenue à l’hôtel
19.00 The Wall  : Face au mur
20.00 Journal
20.55 Section de recherches
Série. Avec Xavier Deluc, Franck
Sémonin, Raphaèle Bouchard.
Mon ange (Saison 11,
épisode 13/14).
Sous le regard effaré des pas-
sants, une jeune femme,
Elodie, bascule de sa fenêtre
du troisième étage, en tenant
sa fille de 5 ans dans les bras.
S’agit-il d’un suicide ou d’un
meurtre ? 21.50 Chasse au tré-
sor (Saison 9, épisode 7/12).
Le corps d’une plongeuse est
découvert : cette infirmière de
métier était, semble-t-il, à la
recherche d’un trésor, qui sus-
citait des convoitises.
22.50 Section de recherches
Série. Avec Xavier Deluc, Franck
Sémonin, Chrystelle Labaude.
Innocence sacrifiée (Saison 9,
épisode 8/12). Dans une fête
foraine, une femme, un cou-
teau ensanglanté à la main,
tente de kidnapper un enfant :
la police intervient et cherche à
comprendre son geste terrible.
23.55 Mortels rivages (Saison 11,
épisode 9/14). En enquêtant sur
le décès suspect d’une avocate
spécialisée dans le soutien des
migrants, Bernier découvre un
fait troublant sur la fille de la
victime.
8.30 La boutique 9.00 Best of
Shopping 10.30 La boutique
12.10 Top Models 12.35 Pour
ou contre 13.00 RTL info 13
heures 13.40 Amour à la carte
Téléfilm de David Mackay (USA,
2016). Avec Taylor Cole, Andrew
W Walker, Alley Mills. 15.30
Chasseurs d’appart’ 16.35 Les
reines du shopping Chic avec
une pièce de fripe 17.40 De quoi
je me mêle ! 18.30 Septante et
un 19.00 RTL info 19 heures
19.45 Tout s’explique Pâtisse-
ries artisanales
20.20 ★★ Maléfique
Film fantastique de Robert
Stromberg (USA, 2014). Avec
Angelina Jolie, Elle Fanning,
Brenton Thwaites. 1h35.
La naissance de la princesse
Aurore, fille du roi Stéphane,
met le royaume en liesse. Ses
marraines les fées lui offrent
plusieurs dons. C’est compter
sans la méchanceté de
Maléfique qui, cornes sur le
crâne et robe noire, lui jette un
sort. La sorcière, qui a jadis été
trahie, assouvit ainsi sa ven-
geance. En effet, lorsqu’elle
était plus jeune, elle a combat-
tu contre une armée qui a
envahi le domaine forestier
dans lequel elle vit toujours. A
l’époque, le prédécesseur du
roi Stéphane l’avait dupée...
22.15 ★★ La cité de l’ombre
Film fantastique de Gil Kenan
(USA, 2008). Avec Bill Murray,
Saoirse Ronan, Martin Landau.
Faisant la fierté de sa grand-
mère qui l’a élevée, Lina achève
ses études avec succès. Dans
la cité souterraine où elle
réside, une nouvelle vie débute
pour elle. Tout bascule quand
elle découvre une boîte conte-
nant des codes secrets. Avec
Doon, son ami, elle tente d’en
percer le mystère... 0.05 RTL
info 19 heures
6.00 Le 6h info 6.30 Téléma-
tin 9.35 Amour, gloire et beau-
té 10.00 C’est au programme
10.55 Motus 11.25 Les
Z’amours 12.00 Tout le
monde veut prendre sa place
13.00 Journal 13.55 Mille et
une vies Au service d’une star  :
comment vivre dans l’ombre  ?
15.45 Visites privées Invité  :
Hector Obalk. L’amour, c’est tout
un art 16.40 Vu 17.00 Chéri(e),
c’est moi le Chef ! 18.00 Tout
le monde a son mot à dire
18.45 N’oubliez pas les
paroles 20.00 Journal
20.55 ★★ L’émission politique
Présentée par David Pujadas,
avec la participation
de François Lenglet, Karim
Rissouli, Léa Salamé et Charline
Vanhoenacker. Invités :
Emmanuel Macron,
Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron, candidat
du mouvement «En Marche !»
à l’élection présidentielle,
répond aux questions de
David Pujadas, Léa Salamé et
Karim Rissouli. Il débat égale-
ment avec Bruno Retailleau,
sénateur et président du
groupe Les Républicains au
Sénat, dans le cadre de la
séquence «Le face à face poli-
tique». Un maire, en prise
directe avec le terrain, inter-
pellera ensuite l’invité sur le
quotidien des Français. .
23.10 Complément d’enquête
Magazine. Présenté par Nicolas
Poincaré. Jihad  : faut-il croire les
repentis  ? Deux ans, jour pour
jour, après l’attentat contre
Charlie Hebdo, Farid Benyettou,
l’ancien mentor des frères
Kouachi, aujourd’hui conseiller
en déradicalisation, travaille
auprès de jeunes endoctrinés.
Les reportages : Les repentis du
jihad. - Les ratés de la «déradic».
8.10 Plus belle la vie 9.00
Petits secrets entre voisins
10.25 Plus belle la vie 10.55
Chéri(e), c’est moi le Chef  !
11.40 Bienvenue chez nous
12.30 L’addition, s’il vous plaît
13.25 Matière grise express
Soldat du futur 13.40 Vis ta
mine 14.30 Matière grise
express Cansat 14.40 Rizzoli &
Isles Un seul être vous manque.
15.25 Bienvenue chez nous
16.15 Chéri(e), c’est moi le
Chef ! 17.05 Vis ta mine 18.00
Tout le monde veut prendre sa
place 18.50 Juste à temps
19.00 Le 15’ 19.15 Plus belle la
vie 19.55 Le meilleur de l’hu-
mour express
20.25 69 minutes
sans chichis
Talk-show. Présenté par Joëlle
Scoriels et Dan Gagnon, avec la
participation de Christian
Bourdon, Corentin Candi, Olivier
Fraipont et Damien Gillard.
Invitée : Nawell Madani.
Née en Belgique d’un père
chauffeur de taxi et d’une
mère infirmière, Nawell
Madani s’installe à Paris à 21
ans, avec pour ambition de
devenir chorégraphe et dan-
seuse. Rapidement, elle aban-
donne la danse pour écrire son
premier one-woman show,
«C’est moi la plus Belge !», où
elle aborde des sujets tabous,
comme la virginité chez la
femme maghrébine, ou l’ho-
mosexualité.
22.30 Le 12 minutes 22.45
D6BELS on Stage Emission
musicale. Présentée par Fanny
Gillard. Invité  : Ozark Henry. Cet
artiste flamand aux multiples
talents mêle de manière subtile
des influences électro, rock arty,
classique. Sur la scène du Bié-
reau, il livre quelques morceaux
de son tout nouvel album, «Us».
23.20 Le 12 minutes
6.00 EuroNews 6.30 Ludo
vacances10.50 Midi en France
Depuis Royan 12.00 Le 12/13
12.55 Météo à la carte 13.50
Rex En morceaux. 14.35 Dange-
reuse séduction. 15.25 Les frères.
16.10 Des chiffres et des
lettres 16.50 Harry 17.30
Slam 18.10 Questions pour un
champion 19.00 Le 19/20 Le
19/20 en campagne, depuis Fes-
senheim 20.00 Tout le sport
20.25 Plus belle la vie
20.55 ★★★ La faille
Thriller de Gregory Hoblit (USA,
2007). Avec Anthony Hopkins,
Ryan Gosling, Cliff Curtis. 1h50.
Willy Beachum est un ambi-
tieux procureur adjoint de Los
Angeles. Avant de prendre de
nouvelles fonctions au sein
d’un important cabinet privé, il
désire terminer sur un coup
d’éclat. Aussi, lorsqu’il
apprend qu’un dénommé Ted
Crawford a été arrêté pour
avoir assassiné sa femme
adultère, se saisit-il de l’af-
faire. Mais l’inspecteur
Nunally le met en garde. En
effet, le meurtrier, Ted
Crawford, redoutable manipu-
lateur, semble hors d’atteinte.
Certain d’arriver à prouver la
culpabilité de Crawford,
Beachum s’entête...
22.50 Grand Soir 3 23.30 Les
Français et l’insécurité Docu-
mentaire de Stéphane Bentura
(2017). Pour faire le point sur
l’insécurité en France, Sté-
phane Bentura en enquêté pen-
dant plusieurs mois à Amiens
auprès des publics concernés :
victimes, élus et policiers. 0.30
Garder et réinsérer, l’appren-
tissage L’engagement de
l’Ecole nationale d’administra-
tion pénitentiaire est-il toujours
adapté aux profils des per-
sonnes incarcérées ?
cl u b
7.05 Maya l’abeille 3D 7.20
Power Rangers Super Samurai
8.00 Pokémon 8.50 Best of
Shopping 10.50 La boutique
15.25 Billy l’exterminateur
16.10 Ax Men, danger en forêt
16.50 L’agence tous risques
Les gladiateurs. 17.30 Les
experts La tête en feu. 18.15 Les
experts  : Manhattan ... les
grands remèdes. 19.05 Les
experts : Miami L’heure tourne...
20.00 Cold Case
Série. Avec Kathryn Morris,
Danny Pino, Jeremy Ratchford.
Dernière pose
(Saison 6, épisode 9/23).
Le 8 juin 1953, Rita Flynn, une
pin-up, est assassinée. Après
avoir reçu la visite d’un fan de
Rita en possession d’une
photo prise quelques minutes
avant le drame, Lilly Rush et
ses collègues décident de rou-
vrir l’enquête, 55 ans après. En
dépit de sa popularité, Rita
avait décidé de changer de
métier... 20.50 Scrutin à vendre
(Saison 6, épisode 10/23). Lilly
Rush et ses équipiers rouvrent
l’enquête sur le meurtre d’un
candidat au conseil municipal,
abattu alors qu’il faisait cam-
pagne contre le trafic de
drogue et ses gros bonnets.
21.45 ★★ Hollow Man  :
l’homme sans ombre Science-
fiction de Paul Verhoeven (USA/
All, 2000). Avec Kevin Bacon, Eli-
sabeth Shue, Josh Brolin. Fidèle à
l’image d’Epinal du savant fou,
Sebastian Caine travaille sans
relâche au sein de son labora-
toire. Après bien des efforts, il
découvre enfin le processus de
réversibilité du mécanisme
moléculaire de l’invisibilité. Il
décide de devenir le premier
cobaye humain à expérimenter
son invention. Très vite, l’essai
dérape... 23.40 Unibet Casino
0.40 Best of Shopping
8.40 Emissions pour la jeu-
nesse 19.25 Une saison au zoo
20.55 Je m’présente,
je m’appelle Daniel...
Documentaire de Didier Varrod,
Nicolas Maupied (2015).
Un portrait de Daniel
Balavoine (1952-1986), chan-
teur engagé et dont les tubes
ont marqué toute une généra-
tion dans la France entre les
années 70 et 80.
22.35 Les années 2000, la
B.O. de notre vie Documentaire
d’Elodie Boutit, Stéphane Basset
(2017). Une plongée dans la
culture pop des années 2000,
marquée par l’émergence de
nouveaux artistes, courants
musicaux et autres phéno-
mènes de société. 0.05 Paro-
dies musicales Documentaire
de Vincent Dupouy et Anne-
Laure Andreutti (2017). 30 ans
de succès. En compagnie de
leurs auteurs, un voyage au
cœur des parodies musicales à
la française.
15.10 Poivre et Sel, deux our-
sons en Arctique 15.40
Superstructures 16.30 Ils sont
fous ces Romains  ! 17.30 C à
dire ?! 17.45 C dans l’air 19.00
C à vous 20.20 Entrée libre
20.50 La grande librairie
Magazine littéraire. Présenté par
François Busnel. Invités : Erik
Orsenna, René de Obaldia,
Emmanuelle Pouydebat, Denis
Grozdanovitch.
Erik Orsenna publie
«Géopolitique du moustique»,
chez Fayard. René de Obaldia
évoque la sortie de «Perles de
vie», chez Grasset. La biolo-
giste Emmanuelle Pouydebat
publie «L’Intelligence ani-
male», chez Odile Jacob, tan-
dis que Denis Grozdanovitch
fait paraître «Le Génie de la
bêtise», chez Grasset.
22.20 C dans l’air 23.30
Entrée libre 23.55 Le port du
Havre, un monde de démesure
18.25 ★★ Match en famille
Comédie de Jesse Dylan (USA,
2005). Avec Will Ferrell, Robert
Duvall, Mike Ditka. 19.55 Opi-
nions Regards FGTB  : Sécurité
sociale, ceci n’est pas un trou
20.30 JT traduction gestuelle
21.20 L’invitation
21.30 La naissance
d’un océan
Documentaire d’Alain Tissier
(2015).
Ce documentaire raconte
l’histoire de la construction en
Chine d’un gigantesque sanc-
tuaire de la vie marine, digne
de l’imaginaire de Jules Verne.
22.55 Tout le Baz’Art Maga-
zine. Présenté par Hadja Lahbib.
Invité  : Philippe Samyn. Hadja
Lahbib rencontre l’architecte
belge Philippe Samyn, un
homme qui multiple les défis
et les prouesses. Il a ainsi créé
le tout nouveau siège du
Conseil européen de Bruxelles,
un bâtiment éclairé par une
immense lanterne intérieur.
23.20 Chaumière 0.40 JT
15.30 FBI  : portés disparus
Partir. 16.15 En vrille. 16.55 Des-
perate Housewives Deux épi-
sodes. 18.25 Les frères Scott
Deux épisodes.
20.00 S.O.S. ma famille a
besoin d’aide
Magazine de société. Présenté
par Pascal Soetens. Le S.O.S.
d’Agnès, Agathe et Isabelle.
Isabelle et Bernard ont long-
temps essayé d’avoir des
enfants, sans y parvenir. Leur
rêve a enfin vu le jour lorsqu’ils
ont accueilli trois frères et
sœurs, Agathe, Agnès et
Adrien, venus d’un orphelinat
polonais. Mais l’adaptation des
enfants se fait difficilement.
21.15 Le S.O.S. de Léa, Nathalie
et Bruno. Une adolescente de
16 ans menace l’équilibre de sa
famille 22.35 Le S.O.S. de
Jordan et Patricia. 25.55 Le
S.O.S. de Steven et Karine. 1.51
Le S.O.S. de Kévin et Sandrine.
7.30 Télématin 8.30 Le jour-
nal 8.45 Le jardin extraordi-
naire Complètement Dingo 9.15
Les peuples des montagnes
9.30 Littoral Le veilleur de
Saint-Malo et l’œil du commis-
saire 10.05 TDAH, mon amour
11.00 Le journal 11.15 Tout le
monde veut prendre sa place
12.00 Mon plat préféré Invi-
tée : Sara de Paduwa. 12.30 Jar-
dins et loisirs En Anjou, les Che-
mins de la rose 13.00 Ques-
tions pour un champion 13.30
Journal (RTBF) 14.00 Ainsi
soient-ils 15.45 TDAH, mon
amour 16.40 Géopolitis 17.00
Questions à la une Le chocolat :
de l’or en barre  ? 18.00 64’, le
monde en français 18.50 L’in-
vité 19.05 Tendance XXI
19.40 Tout le monde veut
prendre sa place 20.30 Jour-
nal (France 2)
21.00 Les Etats-Désunis
du Canada
Documentaire de Michel Barbeau,
Guylaine Maroist, Eric Ruel
(2012).
Au Canada, le séparatisme est
un sujet tabou. Certains
Québécois pensent à tort que
le Canada anglais est homo-
gène et que les Canadiens
sont unis sous la feuille
d’érable. Or, le pays est
constitué de plusieurs nations
qui ne partagent pas forcé-
ment les mêmes valeurs. De
2006 à 2011, Guylaine
Maroist a rencontré les sépa-
ratistes du R.O.C. (Rest of
Canada).
22.25 Journal (RTS) 22.55
L’émission politique Invités  :
Emmanuel Macron, Bruno
Retailleau. 1.10 Le journal
Afrique 1.35 ★★ La minute de
vérité Drame sentimental de Jean
Delannoy (Fr, 1952). Avec Michèle
Morgan, Jean Gabin, Daniel Gélin
15.20 Modern Family Ne pas
appuyer. 15.40 Les reines du
shopping Irrésistible au bal des
pompiers 16.40 Cougar Town
Maison de poupées. 17.05 Les
boucaniers. 17.30 Allô Nabilla
18.00 Hollywood Girls, une
nouvelle vie en Californie Des
dommages irréversibles. 18.35
Friends Trip 19.05 Les anges
8, Pacific Dream
20.00 Touche pas
à mon poste !
Divertissement. Présenté par
Cyril Hanouna.
L’univers de la télévision et son
actualité du moment sont au
cœur de ce programme émail-
lé de chroniques, jeux, débats
et défis les plus fous. L’équipe
commente dans la bonne
humeur les audiences, les
succès inattendus ou les gros
ratés de programmation.
21.45 New Girl Série. Avec
Zooey Deschanel, Jake Johnson.
Noyer le poisson. 22.10 Quatre
amis et un enterrement. 22.40
Les maudits du rencard.
15.00 Monk Trois épisodes.
17.30 Columbo Eaux troubles.
Téléfilm de Ben Gazzara (USA,
1975). 19.10 Edition tragique. Télé-
film de Robert Butler (USA, 1974).
20.50 ★★ Columbo
Une étrange association.
Téléfilm américain de Vincent
McEveety (USA, 1995). Avec
Peter Falk, Rod Steiger, George
Wend. 1h30.
Le célèbre inspecteur à l’im-
perméable élimé se lance sur
les traces du meurtrier d’un
joueur impénitent, visiblement
tombé dans un traquenard.
22.25 ★★ Columbo Le grain de
sable. Téléfilm de Jeremy Kagan
(USA, 1972). Avec Peter Falk,
Robert Culp, Valerie Harper. Le
meurtre mystérieux du direc-
teur d’une équipe de footbal-
leurs professionnels amène le
lieutenant Columbo à découvrir
le monde impitoyable du sport.
10.00 ★★ Jurassic World Film
fantastique de Colin Trevorrow
(USA, 2015). Avec Chris Pratt,
Bryce Dallas Howard, Vincent
D’Onofrio. 12.05 ★★ La nuit au
musée 2 Comédie de Shawn
Levy (USA/Can, 2009). Avec
Ben Stiller, Robin Williams, Alain
Chabat. 13.45 ★★ Nous trois
ou rien Comédie dramatique de
et avec Kheiron (Fr, 2015). Avec
Leïla Bekhti, Gérard Darmon.
15.25 ★★ Dough Comédie dra-
matique de John Goldschmidt
(GB, 2015). VO. Avec Ian Hart,
Jerome Holder, Jonathan Pryce.
16.55 ★ Fugazi Court métrage
(Belg, 2016). Avec Alexia Depic-
ker, Vincent Londez, Adena De
Leener. 17.25 L’émission d’An-
toine Spécial Street Art 18.30
American Dad ! Deux épisodes.
19.15 Le journal du cinéma
19.30 Le gros journal Invités  :
Chris Esquerre, Marc-Olivier
Fogiel. 19.55 Les Guignols
20.15 Le petit journal
21.00 Silicon Valley
Série. Avec TJ Miller, Kumail
Nanjiani, Thomas Middleditch.
Construire un meilleure beta
(Saison 3, épisode 7/10).
Alors qu’une version bêta de
Pied Piper doit être testée,
Erlich, à court d’argent, se
retrouve contraint de prendre
une décision compliquée.
21.30 Marche forcée (épisode
8/10). Jared a lancé une entre-
prise qui connaît un succès ful-
gurant. Une nouvelle dispute
entre Dinesh et Gilfoyle éclate.
22.00 ★★ Le chasseur et la
reine des glaces Film fantas-
tique de Cedric Nicolas-Troyan
(USA, 2016). Avec Chris
Hemsworth, Charlize Theron.
23.50 ★★ La dream team
Comédie de Thomas Sorriaux (Fr,
2016). Avec Medi Sadoun, Gérard
Depardieu, Barbara Cabrita.
26
8.10 360°-GEO 9.05 Les
Caraïbes 9.55 Thema - La
bataille pour l’Europe 11.30
Fukushima, chronique d’un
désastre 12.15 Jardins d’ici et
d’ailleurs 12.50 Arte journal
13.00 Arte regards 13.30
★★ Banklady Film d’action de
Christian Alvart (All, 2013). Avec
Nadeshda Brennicke, Charly
Hübner, Andreas Schmidt. 15.40
L’histoire cachée de la Grande
Muraille de Chine 16.35 Invi-
tation au voyage 17.10 X:enius
La paléogénétique : l’homme pré-
historique qui sommeille en nous
17.40 Jardins d’ici et d’ailleurs
19.00 Les Açores sauvages
19.45 Arte journal 20.05 28
minutes
20.55 ★★ Berlin 56
Série. Avec Sonja Gerhardt,
Claudia Michelsen, Maria
Ehrich. Episode 1/6 (Saison 1).
Dans le Berlin-Ouest d’après
guerre, électrisé par les pre-
miers tubes rock, la rébellion
d’une jeune fille, Monika, qui
conquiert peu à peu sa liberté.
21.40 (épisode 2/6). Monika
révèle à sa mère que Joachim
Franck l’a violée, mais celle-ci
se retourne une fois de plus
contre elle. Fort heureusement,
Monika revoit régulièrement
Freddy. 22.25 (épisode 3/6).
Monika poignarde Joachim
Franck dans une salle de ciné-
ma. Helga est déçue par la vie
conjugale, tandis qu’Eva est
déstabilisée par sa rencontre
avec un sportif de l’Est.
23.15 ★★ La fille du fleuve
Téléfilm de Panos Karkanevatos
(All/Gr, 2015). Avec Andreas
Konstantinou, Elena Mavridou. A
la frontière gréco-turque, un
soldat et une passeuse de
migrants tentent d’échapper à
la folie des hommes 0.45
Square idée Homosexuels  : le
retour de la haine.
één 13.00 Het Journaal 13.30
Iedereen beroemd 13.50
Thuis 14.15 Belfast Zoo 14.45 Poirot
15.35 Clips 15.55 How to Get Away
With Murder 16.35 Meesterchef
17.35 Buren 18.00 Het Journaal 18.15
Dagelijkse kost 18.30 Blokken 19.00
Het Journaal 19.40 Iedereen
beroemd 20.10 Thuis 20.40
La Vie en rose 21.25 Mag ik u kus-
sen ? 22.05 Bart & Gasten 22.50
Het Journaal 23.05 How to Get
Away With Murder 23.55 Dage-
lijkse kost 0.10 Iedereen beroemd
0.30 Journaallus
7.05 Matinée... 11.40
Ketnet Shaun het Schaap 11.50
Karrewiet 12.00 Helden 12.25
4eVeR 12.40 W817 12.55 Ninjago :
Masters of Spinjitzu 13.20 Trix 13.35
Miss Moon 13.50 Shaun het
Schaap 14.00 Garfields dieren-
leger Téléfilm de Mark AZ Dippé
(USA/Cor du S, 2009). VO. 15.20
Shaun het Schaap 15.30 Bollie en
Billie 15.40 De Smurfen 16.05 Sam-
son & Gert Zomerpret 16.20 Rox
16.50 Mirette onderzoekt 17.00
Kratts in het wild 17.25 Helden van
de race aan zee 17.40 Trix 17.55 De
regel van 3S 18.05 Karrewiet 18.15
De regel van 3S 18.30 4eVeR 18.45
Helden van de race aan zee
Canvas 18.55
Extra Time Koers
19.45 Een onvergetelijke
dag 20.00 Terzake 20.30 America-
nos 21.15 Check-point 22.10 De
ideale wereld 22.55 Unknown
Brood 0.20 Een onvergetelijke dag
0.35 Canvaslus
VTM 13.00 VTM Nieuws 13.40
Familie 14.20 Wittekerke
15.25 All Saints 16.20 Fresh Off the
Boat 16.50 Monk 17.45 VTM
Nieuws 18.00 Sofie in de Keuken
van 18.20 De Buurtpolitie 19.00
VTM Nieuws 20.00 Familie 20.35
Mijn Pop-uprestaurant 2017 21.45
Alloo in de buitenlandse gevan-
genis 22.55 Chicago Fire 23.45
House, M.D. 0.35 Q-Music
Q2 18.55 The Simpsons 19.20
New Girl 19.45 Modern
Family 20.10 The Big Bang Theory
20.35 ★ Terminator : Genisys
Science-fiction d’Alan Taylor
(USA, 2015). VO. Avec Arnold
Schwarzenegger, Emilia Clarke,
Jai Courtney. 22.50 ★★ 48 Hrs
Policier de Walter Hill (USA,
1982). VO. Avec Nick Nolte,
Eddie Murphy, James Remar.
Vier 16.55 Njamma Mia !
17.15 Komen Eten 18.05
Friends 18.55 Two and a Half Men
19.20 The Odd Couple 19.50 Komen
Eten 20.35 Bartel in het Wild
21.35 Chaussée d’amour 22.40 Ver-
mist 23.40 NCIS 0.30 Komen Eten
1.10 Geen uitzending

LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Nul ❍
FICTIONS
La faille ★★★
Grâce à ce grand duel d’acteurs
auquel se livrent Anthony Hop-
kins et Ryan Gosling, on atteint
le niveau du fameux Limier de
Joseph L. Mankiewicz. Mise en
scène classique au meilleur
sens du terme, baignée par une
musique des frères Danna. Un
régal !
France 3, 20 h 55
Maléfique ★★
Cette adaptation de « La Belle
au bois dormant » revient aux
sources du conte de Charles
Perrault. Le récit se focalise sur
le personnage de la plus mé-
chante des sorcières, joué par
Angelina Jolie.
RTL-TVI, 20 h 20
Hollow Man, l’homme
sans ombre ★★
Moins spectaculaire que Star-
ship Troopers du même Paul Ve-
rhoeven, cette nouvelle varia-
tion de l’œuvre de H.G. Wells ne
manque pourtant pas de déri-
sion ni de clins d’œil.
Club RTL, 21 h 45
La cité de l’ombre ★★
Coproduite par Tom Hanks,
l’adaptation d’un roman de
l’Américaine Jeanne Duprau
que n’aurait pas renié Jules
Verne. Effets spéciaux kitsch
autour d’un casting de choix re-
groupant Bill Murray, Tim Rob-
bins et Martin Landau.
RTL-TVI, 22 h 15
ÉMISSION
L’émission politique
Le leader d’En Marche ! Emma-
nuel Macron est l’invité de Da-
vid Pujadas.
France 2, 20 h 55
LA LOTERIE
Lotto Tirage du 05/04
1 5 26 33
Croix correctes Gagnants
6 -
5+ 1 98.788,20
5 38
4+
4
155
2.612
3+ 4.243
3
2+
49.245
41.785
Jackpot du prochain tirage : 4.000.000€ à gagner.
Joker+ Tirage du 05/04
0 3 1 3
Chiffres corrects
6+signe astrologique
6
5
4 27
3 233
2 2.569
1 25.878
Signe Astrologique
Jackpot du prochain tirage : 200.000€* à gagner.
* Si vous êtes le seul gagnant au rang 1
« The Get Down », un flop
© D.R. coûteux pour Netflix... Et alors ?
VOD La série sur la naissance du hip-hop revient sur nos écrans
« The Get Down » est
la série la plus chère
produite par Netflix.
Mais elle n’a pas
séduit ses abonnés.
Cela n’inquiète pas
le site, qui ne mise pas
sur les audiences.
lors que la deuxième par-
A tie de la première saison
de « The Get Down » ar-
rive ce vendredi, il est bon de se
demander : s’agit-il du plus gros
flop de Netflix à ce jour ?
C’est que « The Get Down » fut
« un moment de télévision coû-
teux » à mettre en œuvre, comme
l’a résumé Ted Sarandos, numé-
© D.R.
ro 2 et chef des contenus de Net-
flix. En chiffres, il est question de
11 millions de dollars par épi-
sode, soit plus que la dernière sai-
son de « Game of Thrones » (10
millions de dollars par épisode),
considérée comme la plus grosse
production télé. En additionnant
le tout (marketing, promo…), la
première saison a coûté plus de
120 millions de dollars, bien plus
que les 90 millions attribués à
« Marco Polo », jusqu’alors la sé-
rie maison la plus chère.
Et voilà que l’œuvre de Baz
Luhrmann (Moulin Rouge !) re-
latant les débuts du hip-hop dans
une ambiance chorale fait un
four auprès des spectateurs ! Du
moins, c’est ce qu’estiment les so-
ciétés de calcul d’audience sur in-
ternet comme Symphony Advan-
ced Media ou Listen First – Net-
flix ne donnant toujours pas de
chiffres officiels. Selon ces esti-
mations, le buzz autour de « The
Get Down » se serait rapidement
essoufflé, laissant la série loin
derrière les autres titres maison
diffusés l’été dernier comme
« Better Call Saul », « Stranger
Things », « Narcos » ou « Marco
Polo ». Et encore plus loin der-
rière la concurrence externe.
Catastrophe ? Pas pour Ted Sa-
randos. Le probable gouffre fi-
nancier que représente « The Get
Down » ne semble pas l’inquiéter
plus que cela. C’est que Netflix,
contrairement aux chaînes de té-
lévision classiques, ne s’occupe
que de loin des chiffres d’au-
dience : « C’est le nombre d’abon-
nés, et non les audiences, qui est le
moteur de nos revenus », ex-
plique-t-il. Et comment obtient-
on plus d’abonnés ? En faisant en
sorte que l’on parle de Netflix et
de ses contenus. En partageant la
Keno Tirage du 05/04
38 39 14 1 2 4 11
Gains (EUR) 13 15 21 28
- 
31 42 43 48
2.465,80
302,20
33,20
52 55 64 66
10,90
5,00
3,00
Pick 3 Tirage du 05/04
3 0 6
7 8
Gagnants Gains (EUR)
- min 200.000
2
2
20.000
2.000
200
20
5 SEULEMENT!
2 La Loterie nationale signale que les lots inférieurs
à 1.000 euros sont payables dans les centres
12.587 1,50 Lotto/Joker à partir du lundi. Ces résultats sont
donnés sous réserve. Les résultats définitifs
seront disponibles dans votre centre Lotto/Joker.
« THE GET DOWN »
Plus de musique !
La première partie de la
saison 1 de « The Get
Down » s’était terminée sur
un rap enflammé dans les
ruines du Bronx. La
deuxième partie se focalise
sur les carrières désormais
lancées de Mylene, nouvelle
reine du disco, et d’Ezekiel,
qui a choisi le rap plutôt
qu’une carrière administra-
tive. On annonce déjà plus
de musique, plus de ba-
roque, plus de folie dans ces
cinq épisodes qui arrivent
vendredi sur Netflix.
nouvelle : « Netflix est en ville ».
La stratégie du leader de la
« télé sur internet » diffère donc
de celle des chaînes de télé tradi-
tionnelles. Pour Netflix, investir
dans de grands et gros projets est
nécessaire, car « nous ne sommes
pas seulement en compétition
avec (la sitcom d’ABC, NDLR)
“Bienvenue chez les Huang”, nous
sommes en compétition avec Po-
kemon Go, les films Star Wars et
Jurassic World. Nous sommes en
compétition pour avoir beau-
coup d’attention dans un monde
très bruyant. Et pour atteindre
cela, il est impératif de faire des
gros coups », disait Sarandos en
juillet dernier lors d’une confé-
rence de l’association des cri-
tiques de télévision américains.
En clair, Netflix entend rem-
placer les chaînes de télévision,
mais aussi les studios et salles de
cinéma, rien moins. Et jusqu’à
présent, sa stratégie fonctionne
plutôt bien. Netflix étant devenu
un acteur incontournable de la
vaste industrie du divertissement
au niveau mondial. Et les habi-
tudes des spectateurs sont bel et
bien en train de changer sous son
impulsion. Le streaming est en
marche. Observons le monde se-
lon Netflix en quatre points.
1 Occuper le terrain C’est l’idée
développée ci-dessus. De gros
investissements pour damer le
pion à la concurrence. Comme
12
30
50
68
APPRENDRE
à
PHILOSOPHER ÉTHIQUE, LIBERTÉ, JUSTICE
“ Pensez le monde autrement
avec les grands philosophes ”
UNE COLLECTION QUI EXPLIQUE
CLAIREMENT LES IDÉES
DES GRANDS PHILOSOPHES
WWW.LESOIR.BE/PHILO
* A l’achat du journal Le Soir, suivant disponibilités. 1,99€ (1er tome Platon) et 9,99€ (tomes suivants). Offre valable du 01/04 au 07/04/2017
Le DJ Shaolin Fantastic sur
les traces de Grandmaster Flash.
A voir sur Netflix ce 7 avril. © D.R.
par exemple embaucher Brad
Pitt pour le film War Machine,
devenir le diffuseur exclusif des
séries Marvel ou débourser sans
compter pour les séries qui en
ont besoin. Tout cela pour occu-
per le terrain jadis laissé aux
blockbusters hollywoodiens. Or,
l’été dernier, ce n’est pas un de ces
films qui a fait les gros titres et
sujets de discussions, mais bien
la série phénomène « Stranger
Things ».
2 Viser l’international Les au-
diences américaines n’inté-
ressent pas Netflix car Netflix
voit plus grand. Avec 90 millions
d’abonnés partout dans le monde
(sauf en Syrie et en Chine), Net-
flix ambitionne de parler à la pla-
nète entière. « Je ne pense pas
que les gens veulent particulière-
ment voir des séries américaines.
Je pense qu’ils veulent tout sim-
plement une bonne série, avec
une bonne histoire », nous disait
Ted Sarandos il y a un an. D’où les
coproductions avec des chaînes
étrangères, d’où une série fran-
çaise (« Marseille » qui, si elle a
été raillée par la presse franco-
phone, a bien marché en Russie
et au Brésil), d’où une œuvre aty-
pique à gros budget comme
Le volume 4
ARISTOTE
9
LATÉLÉVISIONJEUDI 27
« Marco Polo », à savoir une his-
toire située en Mongolie en plein
Moyen Âge, très loin des intérêts
du public américain de base.
3 Une télévision de niche Juste-
ment, ce public « de base »,
Netflix n’en a que faire. C’est
peut-être le changement le plus
important arrivé avec « la télé sur
internet » (avec le « binge wat-
ching ») : les contenus ne visent
plus les masses, mais les indivi-
dus dans leurs goûts et leurs
choix personnels. « L’idée de Net-
flix, c’est de donner plus de choix
au public », nous expliquait Ted
Sarandos. Nous sommes entrés
dans le règne des algorithmes, ce
qui signifie moins de séries fédé-
ratrices et plus de séries de niche,
« à l’image de ce qui se passe déjà
dans la culture populaire, no-
tamment dans le domaine de la
littérature », selon Sarah Se-
pulchre, professeur à l’UCL et
spécialiste des séries télé.
D’ailleurs, « The Get Down » a
atteint le public spécifique qu’il
visait, avec de bons résultats chez
les jeunes, les Latinos et les Afro-
Américains.
4 Un paradis pour les artistes
C’était l’idée de départ –
mais c’est peut-être là que se
cache le talon d’Achille de la
boîte. « Nous sommes là pour
soutenir les artistes et leur vi-
sion » (Cindy Holland, vice-pré-
€
,99*
Le Soir Jeudi 6 avril 2017
sidente des contenus). Traduc-
tion : les artistes sont plus libres
chez Netflix qu’ils ne le seront ja-
mais à Hollywood et peu im-
portent les échecs, le box-office
n’existe pas ici. Mais est-ce tou-
jours le cas ? En septembre der-
nier, le « showrunner » de
« House of Cards » Beau Willi-
mon a quitté le show. Il aurait en
vérité été viré par Netflix qui en-
tendait s’immiscer dans l’aspect
créatif de la série. La série « Bloo-
dline » a quant à elle été aban-
donnée avant son terme, faute…
de résultat.
Selon le producteur Dana Bru-
netti, collaborateur de Kevin
Spacey : « Il n’y a plus rien de
spécial chez Netflix maintenant.
Ils avaient un avantage au début
puisqu’ils étaient les premiers
dans le service du streaming et
donnaient plus de pouvoir aux
artistes, mais maintenant ils
sont devenus comme n’importe
quel studio ou chaîne de télévi-
sion. Et il y a beaucoup de compé-
tition. » Netflix deviendrait-elle
une chaîne comme les autres ?
Son CEO Reed Hastings insiste
en tout cas pour définir son bébé
comme « une chaîne » (« a net-
work »). Affaire à suivre. Pour
l’instant, Netflix est toujours
cette « télé sur internet » nova-
trice qui fait bouger les lignes.
Mais le business reste le busi-
ness. ■
DIDIER ZACHARIE
27
Le Soir Jeudi 6 avril 2017

28 LAPETITEGAZETTE
Menaces sur fond de magie printanière

En plein cœur de Tokyo, un missile de défense anti-aérien Patriot
PAC-3 se dresse sous les cerisiers en fleurs. Le ministère japonais de
la Défense a installé des missiles de défense pour répondre aux
menaces des roquettes et des missiles nord-coréens.
Ce mercredi, la Corée du Nord a tiré un missile balistique en mer du
Japon, à la veille du sommet sino-américain très attendu où la me-
nace du programme nucléaire nord-coréen sera au cœur des discus-
sions. Le ministère sud-coréen de la Défense a précisé que le missile
– tiré quelques jours après que Pyongyang eut menacé la commu-
nauté internationale de représailles en raisons des sanctions – avait
parcouru une soixantaine de kilomètres.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a fermement
© BEHROUZ MEHRI/AFP
condamné ce lancement qui représente « une menace pour la paix et
la stabilité du monde entier ». L’armée américaine a affirmé qu’il
s’agissait d’un missile balistique qui ne présentait aucune menace
pour l’Amérique du Nord. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a
vu dans ce tir « une provocation grave qui enfreint clairement les résolu-
tions du Conseil de sécurité de l’ONU ».

Britney reporte une élection
Le Parti travailliste, principale
force d’opposition en Israël, a dé-
cidé de reporter d’une journée
l’élection de son président en
juillet pour éviter toute collision
avec un concert de Britney Spears
à Tel-Aviv. L’ancien chef du parti
et ex-ministre de la Défense, Amir
Peretz, a expliqué que la concomi-
tance des dates risquait de tour-
ner au casse-tête logistique, en
particulier en ce qui concerne le
trafic. Le quotidien Haaretz, citant
un haut responsable travailliste,
invoque quant à lui un manque
d’agents de sécurité le 3 juillet en
raison du show de Britney Spears.
Plusieurs bureaux de vote ainsi
que la salle où se déroulera la soi-
rée électorale du Parti seront tout
proches des lieux du concert.
(afp)
La ville rat contée
Juste sous vos pieds, un autre
monde, celui des entrailles de la
ville. Oserez-vous vous y aventu-
rer pour une balade contée?
Samedi 8/04 : 11h, 13h30, 15h
Musée des Egoûts
Porte d’Anderlecht. Réservations :
02-279.43.83 (37
La musique stimule…
Ecouter de la musique augmente
significativement le rythme car-
diaque, mais un tempo lent réduit
cet effet, ressort-il d’une étude de
l’institut de recherche en musico-
logie de l’UGent (Ipem). Pour en
savoir plus sur les qualités stimu-
lantes ou relaxantes de la mu-
sique, les chercheurs de l’Ipem
ont observé son influence sur le
rythme cardiaque. Ils ont d’abord
mesuré le pouls de volontaires en
état de détente.
… le rythme cardiaque
Le cœur des participants à l’étude
s’est mis à battre plus rapidement
dès que de la musique a été intro-
duite, explique Edith Van Dyck.
« Les accélérations du tempo de la
musique ne stimulaient pas davan-
tage la fréquence cardiaque. Mais si
le tempo diminuait, on détectait
bien un effet sur le nombre de pulsa-
tions par minute et l’effet stimulant
de la musique se réduisait. Le
rythme cardiaque revenait alors
vers un nombre de pulsations par
minute proche de celui mesuré dans
le silence. » Ces résultats sont im-
portants pour mieux appréhender
la musique dans notre vie quoti-
dienne. Thérapeutes et sportifs
aussi pourraient s’en servir, es-
time la chercheuse. (b.)
Puanteur coupable
La Cour de cassation italienne a
reconnu coupables de « harcèle-
ment olfactif » les propriétaires
d’un appartement, qui avaient été
traduits en justice par leurs voi-
sins d’immeuble pour des odeurs
insupportables émanant de leur
cuisine. La juridiction suprême a
étendu aux odeurs la loi réprimant
le « jet dangereux de choses ».
(b.)
Chasseurs admis
Plus de 3.500 participants, dont
200 hommes, sont attendus pour
la 7e édition de la « Chasse aux
sex-toys » organisée par l’entre-
prise namuroise « Soft love », le
dimanche 9 avril à Wépion (Na-
mur). Armés de leurs pelles, les
participantes et les participants
partiront à la chasse aux 500 ca-
deaux enterrés dans un champ de
Wépion. « Environ 200 hommes
pourront également participer s’ils
sont déguisés, mais leur départ sera
retardé de 45 minutes », précise
Nicolas Bustin, fondateur de Soft
Love. Au total, près de 6.500 visi-
teurs sont attendus dimanche dès
10 h 30. Outre la chasse, d’autres
animations sont prévues. (b.)
Dixit
« Le baiser frappe comme la foudre,
l’amour passe comme un orage,
puis la vie, de nouveau, se calme
comme le ciel, et recommence
ainsi qu’avant.
Se souvient-on d’un nuage ? »
GUY DE MAUPASSANT
La course des nanovoitures
C’est une course automobile in-
ternationale inédite : fin avril,
quatre « bolides » invisibles à l’œil
nu et constitués de quelques cen-
taines d’atomes seulement vont
concourir en France sur une piste
50.000 fois plus fine que l’épais-
seur d’un trait de stylo à bille…
Organisée par le CNRS, la « Nano-
car Race » se déroulera pendant
36 heures les 28 et 29 avril à Tou-
louse. Il sera possible de la suivre
en direct sur YouTube. Les nano-
voitures en lice mesurent 1 à 3 na-
nomètres tout compris. Ces molé-
cules organiques peuvent com-
porter des moteurs, des châssis,
des roues, des pales, des pédales,
selon les versions choisies par les
équipes. Les chercheurs s’at-
tendent à ce que le déroulement
de la course soit riche en ensei-
gnements. (afp)
Des fossiles de punaises de lit… … datant de 5.100 à 11.000 ans
Les plus anciens restes fossilisés Les deux espèces de punaises de
d’espèces cousines de la punaise lit parasites des humains contem-
de lit et parasites des chauve-sou- porains le sont devenues en
ris, datant de 5.100 à 11.000 ans, s’adaptant au cours des millé-
ont été mis au jour dans des naires quand les hommes parta-
grottes de l’Oregon, annonce la geaient les grottes avec les
revue Medical Entomology. chauves-souris. (afp)
Paul Ambach célèbre l’exploit de 1943
Le 19 avril 1943, trois jeunes Bruxellois réussirent à stopper à Boort-
meerbeek (Haacht) un train qui transportait 1.631 juifs de la caserne
Dossin (Malines) à Auschwitz. Au total, 231 juifs purent fuir du train.
90 furent repris et 26 furent tués lors de leur évasion. 115 réussirent à
s’échapper. Cette opération de sauvetage qui reste un cas unique en
Europe occupée est commémorée chaque année en gare de Boort-
meerbeek. Le 23 avril, Paul Ambach – un des plus fameux organisateurs
de concerts du royaume dont les parents échappèrent aux rafles de
juifs – qui se produit aujourd’hui sur scène sous le pseudo de « Boogy
Boy » donnera un concert avec le chœur Crescendo. (b.)
Que faisait le Führer… … dans un livre de coloriage ?
La chaîne néerlandaise de maga- La maison d’édition évoque une
sins Kruidvat, qui compte des suc- « erreur » et s’étonne des réac-
cursales en Belgique, a retiré de la tions, qu’elle compare à « l’éclate-
vente un livre de coloriage dans ment de la Troisième Guerre mon-
lequel figure une illustration diale » (sic). Kruidvat déplore l’in-
d’Adolf Hitler. Le livre, édité par cident, survenu « malgré plusieurs
l’entreprise belge Trifora, a été contrôles ». Le livre a désormais
commercialisé en Flandre mais été retiré des rayons. Les clients
pas en Wallonie, précise la socié- qui l’ont acheté peuvent l’échan-
té Kruidvat. ger en magasin. (b. – anp)



Croatie, de Zagreb à Dubrovnik Rêves indiens au pays des Maharadjahs

du 19 au 26 mai • Prix : 2.375 €
Arménie, à la découverte du Caucase
du 17 au 25 juin • Prix : 2.025 €
du 24 septembre au 4 octobre
Prix presto (01/05) : 2.495 €
Corée du Sud, Pays du matin calme
du 13 au 28 octobre
Un autre voyage, un autre regard...
Prix Presto (30/04) : 4.325 €

Les Perles de Moscou & St Pétersbourg/
Nuits Blanches
du 1er au 7 juillet • Prix : 2.550 €
En cours de préparation :
Chine (du 2 au 16 septembre),
Colombie (décembre)
Programmes complets et inscriptions :
info@preference.be - www.preference.be
Preference Travel Team - Licence A 1652,
Rue de l’Abbaye, 77 - 1050 Bruxelles.
Tél. 02 647 30 00 / Fax 02 647 37 22

28