Les citoyens Cinéma: un

réclament 24e Conte

plus d’accès pour tous,
au fleuve 30 ans après
Saint-Laurent La guerre
à Montréal des tuques
Page A 3 Page B 8
◆ www.ledevoir.com ◆

VO L . C V No 1 6 3 LE DEVOIR, LE MERCREDI 23 JUILLETS 2014 1 , 1 3 S| + TA X E S = 1 , 3 0 S|

L UTTE CONTRE L’ ITINÉRANCE : O TTAWA TRAÎNE LA PATTE La pression

pétrolière
s’accroît sur
le Québec
South Portland, dans
le Maine, dit non au
pétrole des sables
bitumineux
ALEXANDRE SHIELDS

Q u’il le veuille ou non, le Québec est en voie

de devenir le point de passage le plus né-
vralgique au pays pour l’exportation du pétrole
des sables bitumineux. Une réalité renforcée
par la décision de la Ville de South Portland,
dans le Maine, d’en interdire le transport sur
son territoire.
La municipalité a voté lundi soir un règle-
ment qui a pour effet de bloquer définitivement
le passage du pétrole alber tain qui aurait pu
être transporté du cœur du continent jusqu’au
por t, pour y être chargé à bord de navires.
South Portland est le deuxième port pétrolier
en importance de la côte est américaine.
Selon ce qu’a expliqué le maire Jerry Jalbert,
le règlement a été adopté dans une optique de
PEDRO RUIZ LE DEVOIR protection de l’environnement. Il faut dire que
Pendant que les refuges pour personnes sans abri fonctionnent au maximum de leur capacité à Montréal le pétrole des sables bitumineux voyagerait par
un pipeline qui part de Montréal pour se ren-
en dépit du temps chaud, des millions de dollars destinés à la lutte contre l’itinérance dorment dans les dre à South Portland. Or, la Ville est contre l’in-
coffres d’Ottawa. Une situation qui dure depuis des mois, le gouvernement du Québec étant incapable version du flux du pipeline, une mesure qui se-
rait nécessaire pour rejoindre son port.
d’en arriver à une entente avec le fédéral. Page A 2 Le pipeline en question, construit en 1941,
achemine actuellement du pétrole brut léger du
Maine jusqu’à la raffinerie de Suncor, à Mont-
réal. Mais un projet a été développé dès 2008 —
sous le nom de Trailbreaker — dans le but d’uti-
liser le pipeline pour amener de l’or noir de
A UJOURD ’ HUI
VOIR PA GE A 8 : PÉTROLE

T IR DE ROQUETTE

Les compagnies
aériennes
évitent l’aéroport
de Tel-Aviv
ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE BAHADOR ZABIHIYAN
Adolf Hitler au côté de Rudolf Hess à Berlin en 1939. Un auteur allemand a imaginé
Économie › L’Allemagne
championne des centrales au
notre société se laissant gagner à nouveau par le virus de la haine absolue.
P our la première fois en un quart de siècle,
les principales compagnies aériennes mon-
diales ont décidé d’éviter l’aéroport Ben Gou-
charbon les plus polluantes
d’Europe. Page B 4 Refaire führer rion de Tel-Aviv pour une durée de 24 heures,
car une roquette du Hamas a atterri non loin de
là. Une situation qui pourrait désormais se pro-
duire plus souvent, vu la situation géopolitique
mondiale, estiment certains.
Actualités › Plus de 700 millions Un roman imagine le retour L’Agence fédérale américaine de l’aviation
de femmes ont été mariées alors
qu’elles étaient enfants, a
d’Hitler en Allemagne aujourd’hui (FAA) a décidé mardi d’interdire pour une du-
rée de 24 heures aux compagnies américaines
d’atterrir ou de décoller de Ben Gourion. Une
déploré l’UNICEF lors de STÉPHANE BAILLARGEON L’original Er is wieder da — qui au- décision qui a eu des répercussions mondiales :
la première conférence rait pu donner textuellement : « il est Air Canada a décidé de ne plus laisser ses

C
e n’est ni un roman, ni un
internationale sur les mariages pamphlet, ni un essai, en-
forcés et l’excision. Page A 5 core moins un récit : c’est
un événement, un brûlot,
une ef fronterie et sur tout
Avis légaux.................. A 4
un succès, un incroyable triomphe qui
Décès............................ B 6
se mesure concrètement. En Alle-
Météo............................ B 2
magne, l’ouvrage étonnant a été écoulé
Mots croisés............... B 4
Petites annonces ...... B 6
à 1,5 million d’exemplaires. Il sera évi-
Sudoku......................... A 2
demment adapté au cinéma et il est
déjà traduit en 35 langues.
encore là » — devient Il est de retour en
français. Le « il » en question, en
énorme question, c’est Adolf Hitler qui
apparaît tel quel dans un terrain vague
de Berlin en 2011. « Je me souviens : je
me suis réveillé », dit l’incipit de cette
satire sociopolitique rédigée à la pre-
mière personne.
L’hydre au bois dormant reprend
VOIR PA GE A 8 : FÜHRER
avions décoller ou atterrir de cet aéroport et
l’Agence européenne de la sécurité aérienne a
aussi recommandé aux compagnies de l’éviter.
C’est la première fois depuis la guerre du
Golfe (1990-1991) que de telles mesures tou-
chent Israël. À l’époque, l’Irak avait décidé de
VOIR PA GE A 8 : TEL-AVIV
Lire aussi › La bande de Gaza est toujours à feu
et à sang. Page B 5
A 2
LUTTE CONTRE L’ITINÉRANCE
Plus de 3 millions de dollars
dorment dans les coffres d’Ottawa
PHILIPPE ORFALI
D es organismes qui vien-
nent en aide aux per-
sonnes sans abri accusent le
gouvernement fédéral de rete-
nir des fonds destinés à la
lutte contre l’itinérance. Plus
de 3,2 millions de dollars dor-
miraient actuellement dans les
coffres du gouvernement fédé-
ral parce qu’Ottawa et Québec
ne par viennent pas à s’enten-
dre sur le type de projets aux-
quels ils devraient être desti-
nés, ont-ils dénoncé mardi.
Au cœur d’Hochelaga-Mai-
sonneuve, le tristement célè-
bre 3911, rue Sainte-Catherine
Est est là, vide et barricadé de-
puis de nombreux mois. L’édi-
fice de brique rouge, autrefois
perpétuellement le théâtre de
transactions de drogue et de
prostitution, a été racheté à
l’automne dernier par l’orga-
nisme de logement commu-
nautaire L’Avenue, qui sou-
haite le convertir en 29 unités
de logement social destinées
aux jeunes adultes dans le
besoin âgés de 18 à 29 ans. Un
projet qui doit, en principe du
moins, bénéficier de la Straté-
gie de par tenariats de lutte
contre l’itinérance (SPLI),
of fer te conjointement par
Ottawa et Québec. Or, comme
d’autres, L’Avenue attend
toujours que le gouvernement
fédéral confirme qu’il recon-
duira son engagement.
Voilà près d’un an que des
pourparlers sont en cours
entre le gouver nement du
Québec et Ottawa concernant
le renouvellement de la SPLI
jusqu’en 2019. Des 7,8 millions
y étant consacrés, près de 40 %
demeurent intouchés en raison
de la volonté du gouvernement
conservateur de rediriger ces
fonds vers un seul programme,
« Logement d’abord », affirme
le Réseau d’aide aux per-
sonnes seules et itinérantes de
Montréal (RAPSIM).
« L’ a p p r o c h e L o g e m e n t
d’abor d du gouver nement
fédéral consiste à louer des
logements vacants ici et là.
Ces ententes-là sont tempo-
raires. Si je suis propriétaire
de logements vacants, pen-
dant un an ou deux, je vais
peut-être vouloir louer à un
Vous avez des droits
nous pouvons vous aider
Ménard
YvesAvocats inc.
514.861.0469
L E
Pierre Gaudreau, le coordonnateur du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal,
en compagnie de Manon Bouchard, inter venante auprès des personnes itinérantes, devant le
tristement célèbre 3911, rue Sainte-Catherine, qui pourrait être converti en logement social.
sans-abri, mais après, je vais
vouloir y mettre un terme. Il
n’y a aucune per manence,
contrairement à des projets
comme celui de L’Avenue : les
logements ser ont encore là
après que les gens s’en soient
sortis pour servir à d’autres »,
illustre Pierre Gaudreau, le
coordonnateur du RAPSIM.
Par l’entremise de la SPLI,
le gouvernement fédéral ap-
porte depuis plus de 12 ans un
soutien aux organismes d’aide
aux sans-abri, ayant notam-
ment permis la construction
de plus de 900 unités de loge-
ment leur étant destinées.
Pourparlers en cours
L’Assemblée nationale avait
adopté à l’unanimité, le
30 avril 2013, une résolution
demandant la reconduction
sous sa forme actuelle de la
SPLI, « en respectant les orien-
tations québécoises en matière
de lutte contre l’itinérance ».
menardavocats.com
D E V O I R , L E M E R C R E D I
ACTUALITÉS
Une approche comprenant
une diversité de programmes
qui répondent ainsi mieux à la
réalité des personnes itiné-
rantes, de l’avis des députés
québécois et de l’opposition
officielle à Ottawa.
Plus d’un an plus tard, les
négociations sont toujours en
cours, selon le cabinet de la
ministre déléguée à la Réadap-
tation, à la Protection de la jeu-
nesse et à la Santé publique,
Lucie Charlebois.
« Ce que l’on souhaite, c’est
une approche beaucoup plus
globale » que ce que propose
Ottawa, explique l’attachée de
presse de M m e Charlebois,
Alexandra Bernier. « Logement
d’abord, c’est une chose. Il y a
d’autres priorités qu’on doit
prendre en considération, il y a
d’autres programmes et services
Plus de soins, pas de Taser, demande
le Réseau d’aide aux itinérants
La mort d’un itinérant sous
les balles d’un policier dans
le métro de Montréal, en
2012, aurait pu être évitée si
de meilleurs services sociaux
avaient été dispensés par la
province, estime le Réseau
d’aide aux personnes seules
et itinérantes (RAPSIM).
Le Bureau du coroner
concluait en début de se-
maine que la mort du Ca-
nado-Iranien Farshad Mo-
hammadi, qui souffrait de
problèmes psychologiques,
était évitable. Il enjoint à
Québec d’améliorer l’aide
offerte aux itinérants et
Pour annoncer dans ce regroupement, communiquez avec Evelyne De Varennes au 514.985.3454 ou edevarennes@ledevoir.com
2 3 J U I L L E T
PEDRO RUIZ LE DEVOIR
qui pourraient être envisagés. »
Ces doutes quant à l’avenir
de la SPLI subsistent alors que
le phénomène de l’itinérance
ne cesse de prendre de l’am-
pleur selon le RAPSIM, qui
regroupe 102 organismes de
lutte contre la pauvreté. De
nombreux refuges pour per-
sonnes sans abri fonctionnent
actuellement au maximum de
leur capacité à Montréal. Les
centres pour hommes auraient
connu une hausse de 4 % de
leur achalandage l’hiver der-
nier. Dans les centres d’héber-
gement pour femme, le taux
d’occupation atteignait 125 % la
semaine dernière. Il y aurait
plus de 30 000 sans-abri à
Montréal, dont un peu moins
du tiers seraient des femmes.
Le Devoir
suggère d’étendre l’utilisa-
tion de pistolets électriques
(« Tasers »). « Encore une fois,
des policiers se sont retrouvés
en première ligne d’interven-
tion auprès d’une personne né-
cessitant des soins de santé et
des services sociaux plutôt
qu’une intervention policière »,
écrit le coroner Jean Brochu
dans sa décision.
Le RAPSIM rappelle que ces
dispositifs peuvent eux aussi
causer la mort lorsque mal
employés, et demande à Qué-
bec d’accroître l’aide en
santé mentale à domicile et
dans la rue.
Dîners d’affaires
2 0 1 4
Bureaux satellites :
pas de décision…
Mais tout indique que le NPD a erré,
selon ses opposants
MARIE VASTEL
Correspondante parlementaire
à Ottawa
L e dossier des bureaux
satellites du NPD n’est
toujours pas réglé. Le comité
ultrasecret qui se penche sur
la question a remis à plus tard
une éventuelle décision sur
l’infraction — ou non — du
par ti aux règles parlemen-
taires. Mais il semble que les
opposants des néodémocrates
aient déjà tranché. Ils ne lâche-
ront pas l’af faire et poursui-
vront leur enquête, pour peut-
être réclamer au final que le
NPD rembourse des millions.
L’ultrasecret Bureau de régie
interne (BRI) — qui étudie les
dépenses des députés — s’est
réuni en plein après-midi d’été
mardi pour discuter de ces
« bureaux satellites » qu’a mis
sur pied le NPD à Montréal et
à Toronto après la der nière
élection. Les loyers étaient
payés par le parti, mais les sa-
laires étaient tirés des budgets
parlementaires de députés. Les
partis fédéraux accusent donc
le NPD d’avoir fauté en utili-
sant ainsi des fonds publics, car
ils sont convaincus que ces em-
ployés faisaient du travail parti-
san — ce qui est interdit pour
des salariés de la Chambre.
Or, les néodémocrates se
sont présentés à la réunion de
mardi munis de centaines de
pages de documents visant à
prouver que leurs employés
ne font rien de plus que
d’aider les députés dans leurs
circonscriptions. Communiqués
de presse sur des enjeux ré-
gionaux, discours devant une
chambre de commerce, convo-
cations à des points de presse
dans les circonscriptions ; un
recueil prouvant que les bu-
reaux satellites font du travail
parlementaire, espère le NPD.
La pile de dossiers a été re-
mise au BRI une heure avant
la réunion. Du coup, le comité
« était dans l’impossibilité d’étu-
dier cette information », a expli-
qué le conservateur John Dun-
can. La rencontre a donc été
écourtée et reportée — proba-
blement au mois d’août.
Les documents changeront-
ils l’opinion des conservateurs
et des libéraux ? « Par souci
d’équité, nous devons regarder
ce que le NPD nous a fourni, a
indiqué M. Duncan. Mais je
présume que notre décision
La hausse salariale
des députés dérange
La Coalition syndicale pour la
libre négociation dénonce la
hausse salariale accordée aux
députés à l’Assemblée natio-
nale. La Coalition, qui repré-
sente les policiers, les pompiers
et les employés municipaux
actuellement en négociation,
trouve que le gouvernement
Couillard tient un discours de
«deux poids, deux mesures». Le
LA GRÈCE À SON MEILLEUR
antérieure demeurerait la
même. » Cette décision, c’était
de confier le dossier « à l’admi-
nistration de la Chambre, en
vue de potentiels recours en
justice et de recouvrer des fonds
dépensés de façon inappropriée».
Ce qui fait dire au néodémo-
crate Peter Julian que le BRI
— auquel il ne siège pas —
n’est qu’un « tribunal fantoche »
où la majorité semble vouloir
sévir contre le NPD, « mais ils
n’ont pas les preuves qu’ils veu-
lent pour prendre une décision
négative ». « Nous avons remis
des centaines et des centaines
de pages de documents […]
Chaque fois, ils nous en deman-
dent d’autres », a-t-il déploré,
en reprochant que le comité
se réunisse à huis clos.
Le BRI réclame notamment
une copie du bail du NPD
pour le bureau de Montréal, et
un plan de la répar tition des
cubicules des employés du
par ti et ceux de l’aile parle-
mentaire. Ces informations
n’ont pas été fournies mardi.
Le conser vateur Randy
Hoback a jugé «suspect» que le
NPD ait remis une pile de docu-
ments une heure avant la ren-
contre. Les rumeurs voulaient
que le BRI s’apprête à trancher.
D’autres ouï-dire ont suggéré
que le parti pourrait se voir ré-
clamer quelques millions de dol-
lars en salaires de ces employés.
Autre litige
En juin, le BRI avait par
ailleurs sommé le NPD de
rembourser 36 000 $ aux Com-
munes pour des envois pos-
taux par tisans. Les députés
n’ont pas le droit d’envoyer de
tels dépliants dans une cir-
conscription autre que la leur,
mais le NPD avait trouvé une
faille aux règles en les insérant
dans une enveloppe et les qua-
lifiant de « lettres ». Le courrier
parlementaire est posté gratui-
tement. Le comité a en outre
jugé que le par ti devrait
remettre 1,13 million à Postes
Canada en frais postaux.
Le NPD conteste cette déci-
sion en Cour fédérale. « Pen-
dant que les tribunaux exami-
nent la décision du Bureau de
régie interne concernant l’utili-
sation du privilège de franchise,
nous ne ferons pas d’autres com-
mentaires sur cette question », a
indiqué Postes Canada.
Le Devoir
porte-parole Marc Anger dé-
plore le discours qui, d’un côté,
demande des sacrifices aux em-
ployés du secteur public et, de
l’autre, accorde aux députés
des augmentations salariales
qu’il juge «injustifiées et dispro-
portionnées». «Dans le contexte
où le gouvernement s’apprête à
imposer des reculs majeurs à
l’ensemble des employés munici-
paux, vouloir augmenter de
46000$ le salaire des élus est
inadmissible», a-t-il dit.
Le Devoir
 L E D E V O I R , L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4 A 3

Baird condamne
ACTUALITES COMMISSION CHARBONNEAU

l’ONU
L’ONU aurait remis
des armes au Hamas
O ttawa — Pendant que des
centaines de personnes
manifestaient sous ses fenê-
tres à Ottawa mardi pour dé-
noncer les actions militaires
d’Israël à Gaza, le ministre ca-
nadien des Af faires étran-
gères, John Baird, s’est dit
« atterré » par des informations
voulant qu’une agence de
l’ONU ait remis au Hamas des
roquettes dissimulées dans
une école désertée de Gaza.
L’Office de secours et de tra-
vaux des Nations unies a an-
noncé mardi avoir trouvé des
roquettes dans une école va-
cante qu’elle utilise dans la
bande de Gaza, roquettes
qu’elle prévoyait de retirer de
là tout en ouvrant une enquête.
La semaine der nièr e,
l’agence avait découvert d’au-
tres roquettes dans une école
qu’elle utilise à Gaza, et des in-
formations venant d’Israël indi-
quent qu’elle a remis ces armes
aux « autorités locales », suggé-
rant qu’elles ont été retournées
au Hamas. M. Baird a demandé
à l’ONU « d’ouvrir immédiate-
ment une enquête indépendante
pour vérifier ces allégations».
Le ministre a également de-
mandé à l’ONU de veiller à ce
que, dans le second cas an-
noncé mardi, aucune roquette
ne soit remise au Hamas.
Une roquette tirée depuis la
bande de Gaza, mar di, est
tombée près de l’aér opor t
principal d’Israël, blessant un
Israélien et poussant les com-
pagnies aériennes à suspendre
leurs vols vers Tel-Aviv.
Il s’agissait de la plus récente
attaque contre Israël, survenue
le jour même où un soldat is-
raélien a été por té dispar u
après un combat sanglant dans
les territoires palestiniens.
Manifestation à Ottawa
Par ailleurs, les esprits se
sont brièvement échauf fés
mardi lors d’une manifestation
au centre-ville d’Ottawa, où
des militants ont demandé au
premier ministre Stephen Har-
per de dénoncer les actions
militaires d’Israël à Gaza.
Des centaines de Canado-Pa-
lestiniens et de sympathisants
ont manifesté devant le bureau
du premier ministre à Ottawa
avant de se diriger vers l’am-
bassade d’Israël, quelques
coins de rue plus loin.
Alors qu’ils marchaient de-
vant le parlement, certains ont
crié «Honte, honte!» lorsqu’une
poignée de manifestants pro-Is-
raël, portant le drapeau israé-
lien, ont crié «Plus de terreur !»
alors qu’ils se trouvaient sur un
autre trottoir tout près.
La police et les organisa-
teurs de la marche ont réussi à
calmer la foule et à garder les
deux parties séparées.
Des discours ont été pronon-
cés, condamnant les propos de
M. Harper en appui à Israël. Le
premier ministre a déclaré avec
insistance que le Canada de-
meurait fermement du côté
d’Israël dans le conflit qui a vu
des tirs de roquettes en prove-
nance de Gaza et des frappes
aériennes perpétrées par Israël.
Des dizaines de courageux ont plongé dans le fleuve Saint-Laurent mardi pour démontrer que l’eau
de Montréal est propice à la baignade et qu’il serait temps que la Ville libère ses berges.
Les citoyens réclament
plus d’accès au fleuve
La Ville de Montréal tente d’enrayer un problème
de connexion de ses eaux sanitaires et pluviales
MÉLANIE LOISEL
C’ est maintenant devenu une tradition. De-
puis 11 ans, des dizaines de courageux
osent plonger dans le fleuve Saint-Laurent pour
démontrer que l’eau de Montréal est propice à
la baignade et qu’il serait temps que la Ville li-
bère ses berges. S’il est vrai que les eaux du
Vieux-Por t sont relativement propres, cer-
taines sources contaminent toujours le tiers des Reprendre contact avec l’eau
sites où les eaux sont analysées sur l’île de
Montréal. Et l’un des principaux problèmes compte seulement trois plages pour le moment.
vient du système des égouts.
« Ce qu’on constate, c’est qu’il y a de nombreux blier qu’on vivait sur une île », lance le chef de
raccordements inversés à Montréal. Les tuyaux Projet Montréal, Richard Bergeron, après avoir
du réseau des eaux sanitaires sont sou-
vent mal branchés et s’en vont vers le ré- « Ce sont
seau des eaux pluviales, ce qui cause la
contamination des cours d’eau dans les- souvent des
quels on peut détecter des coliformes fé-
caux », explique Annick Le Floch, chef plombiers
de la division Planification et suivi envi-
ronnemental à la Ville de Montréal. du dimanche à l’étude, dont une à Pointe-aux-
Depuis quelques années, la Ville a qui décident
PEDRO RUIZ LE DEVOIR
laisse à désirer. « Ce n’est jamais sexy de parler
de travaux d’infrastructure, mais c’est nécessaire
si on veut avoir une qualité d’eau et être en me-
sure d’avoir le plus d’accès possible au fleuve », a-
t-elle dit en rappelant que les deux tiers des
sites à Montréal pourraient être propices à la
baignade si seulement il y avait plus de plages
ou des bassins de baignade.
Malgré ses 260 km de littoral, l’île de Montréal
« On a tout fait au XXe siècle pour nous faire ou-
fait une petite saucette dans les eaux
du Vieux-Por t. « Il va falloir mainte-
nant travailler pour se rappeler qu’on
est des insulaires et, pour y arriver, il va
falloir reprendre contact avec l’eau »,
a-t-il poursuivi en rappelant que deux
projets de plage étaient actuellement
Trembles et une autre à Verdun.
La concurrence,
un remède
à la corruption
BRIAN MYLES au maire élu et à son équipe.
La Ligue se dit d’accord
L a Ligue d’action civique
propose un train de me-
sures pour accroître la concur-
avec la réforme du finance-
ment des partis, qui a limité à
100 $ les contributions à un
rence en politique et en affaires parti politique. L’État, qui as-
dans un mémoire présenté à la sume une par t accr ue du fi-
commission Charbonneau. nancement des partis, devrait
Le mémoire, dont Le Devoir a trouver une façon de venir en
obtenu copie, propose de met- aide aux tiers par tis et aux
tre un terme aux mesures de courants politiques émer-
protectionnisme qui ont caracté- gents. « Le financement public
risé l’octroi des contrats publics, prend souvent pour référence
au municipal et au provincial. objective les résultats électoraux
Selon la Ligue d’action ci- passés. Cette méthode favorise
vique, il faut cesser « de mettre les joueurs présents au détri-
des barrières à l’introduction de ment des nouveaux engage-
joueurs de l’extérieur du Qué- ments politiques et, ultime-
bec ». « La concurrence utile ment, de la concurrence »,
pousse les individus et les organi- constate l’organisme.
sations à se dépasser,
les meilleurs prospè- Selon la Ligue d’action civique,
rent, les autres dispa-
raissent pour être rem- il faut cesser « de mettre
placés. “Creative des- des barrières à l’introduction de
truction” diraient les
promoteurs du capita- joueurs de l’extérieur du Québec »
lisme», écrivent les au-
teurs du mémoire (Frédéric La- En outre, les par tis poli-
pointe, Julie Demers, Robert tiques doivent être soumis à
Daniel et Martin Drapeau). un plus grand ef for t dans la
La Ligue veut soumettre l’in- reddition des comptes pour
dustrie de la construction et du éviter qu’ils ne succombent à
génie-conseil au darwinisme so- « une for me ou une autre
cial. «Ici, il est tout à fait naturel d’omer tà » et « au culte de la
que les organisations toxiques, personnalité » du chef.
leurs dirigeants ou leurs action- « Ce qui est aujourd’hui un
naires, le cas échéant, soient éli- lieu commun, le financement
minés du marché pour être rem- des entreprises et ses consé-
placés par d’autres, plus produc- quences politiques, il fallait un
tifs. Les ingénieurs et les maçons certain courage pour l’évoquer
ne seront pas davantage au chô- même privément il y a quelques
mage, notre société aura toujours années, que ce soit au Par ti
besoin d’eux : ils seront simple- québécois ou au Parti libéral »,
ment au service d’entreprises constatent les auteurs, qui par-
saines plutôt que prisonniers lent en connaissance de cause.
d’organisations criminelles », Frédéric Lapointe (au PQ)
enchaîne le mémoire. et Martin Drapeau (au PLQ)
Par souci de préser ver des fur ent par mi les pr emiers
emplois en région et d’assurer militants à dénoncer la cor-
l’essor des entreprises québé- r uption et à exiger une en-
coises, les critères d’attribution quête publique dans leurs
des contrats publics favorisent formations respectives.
les firmes d’ici au détriment des Pour aiguiser les réflexes
firmes étrangères. Dans l’in- démocratiques des par tis, la
dustrie de la construction et du Ligue suggère d’encourager la
génie civil, les règles d’attribu- participation et les propositions
tion des contrats ont facilité le des membres, de choisir les of-
partage des territoires et la col- ficiers du parti au scrutin uni-
lusion, ont révélé les travaux de versel et de vérifier régulière-
la commission Charbonneau. ment l’intégrité des sources de
financement des formations.
Les partis au pas Enfin, la Ligue d’action ci-
La Ligue d’action civique, qui vique propose d’étendre le mo-
fait la promotion de la saine dèle de l’Inspecteur général de
gouvernance dans la politique la Ville de Montréal à d’autres
municipale et scolaire, estime municipalités de 100 000 habi-
qu’il faut aussi encourager la tants et plus, de protéger les lan-
concurrence en politique. ceurs d’alerte, d’encourager le
Le système électoral encou- modèle des données ouvertes
rage le bipartisme à l’Assem- dans les institutions publiques
blée nationale. Dans les muni- et la diffusion des séances pu-
cipalités, l’opposition ne survit bliques dans les municipalités.
généralement pas à une élec-
tion, laissant le champ libre Le Devoir
Un ingénieur municipal
à la retraite est radié
BAHADOR ZABIHIYAN l’OIQ a voulu « créer une juris-
prudence et démontrer que ses

La Presse canadienne
Denis Coderre aura
son émission à CTV
Après LCN, Denis Coderre
s’apprête à prendre d’assaut les
ondes de CTV Montréal, a an-
noncé mardi la chaîne télévisée
anglophone. À partir du mois
de septembre, le maire répon-
dra aux questions de citoyens
dans un nouveau segment dif-
fusé tous les deux vendredis, au
téléjournal de 18 h. Les Mont-
réalais seront invités à envoyer
leurs questions par l’entremise
des médias sociaux ou dans
une courte vidéo, précise le
poste. Le segment appelé Talk
of the Town sera en outre redif-
fusé sur CJAD 800. Cette an-
nonce survient alors que LCN
révélait le mois dernier son in-
tention de diffuser à compter de
septembre une émission hebdo-
madaire de 30 minutes, J’ai une
question Monsieur le Maire, pré-
sentant un concept semblable,
mais en français.
Le Devoir
mis sur pied le programme PLUVIO
qui permet de répertorier, sur une su- d’installer
perficie d’environ 100 kilomètres car-
Le maire de Verdun, Jean-François
Parenteau, s’est récemment engagé
formellement à réhabiliter un ancien
L’ ex-ingénieur à la Ville de
Montréal Gilles Vézina,
qui avait reconnu lors des
gestes sont inacceptables »,
explique la porte-parole de l’or-
ganisme, Aline Vandermeer. Il
rés, les mauvais raccordements qui des toilettes site de dépôt à neige pour en faire une audiences de la commission faut dire que d’autres anciens
sont souvent faits par des particuliers.
« Ce sont souvent des plombiers du di- dans leur
plage d’ici 2017. Les résidants du sud-
ouest de Montréal devront donc atten-
Charbonneau qu’il avait ac-
cepté des cadeaux de la par t
collègues de M. Vézina compa-
raîtront devant le conseil de
manche qui décident d’installer des toi- sous-sol, qui
lettes dans leur sous-sol, qui se bran-
dre encore trois ans avant de pouvoir
profiter du fleuve. « Idéalement, on le
d’entrepreneurs en construc-
tion, a été radié de son ordre
discipline de l’Ordre.
Lors des audiences de la
chent sur le tuyau et qui ne réalisent se branchent ferait avant, mais on a d’autres projets professionnel pour trois ans. commission Charbonneau, il a
pas qu’ils se branchent aussi sur le ré- dans notre arrondissement et on doit te- L’ingénieur est déjà à la reconnu qu’entre 2000 et 2009,
seau pluvial », raconte Mme Le Floch, aussi sur le nir compte des directives du ministère r etraite mais l’Or dr e des il avait reçu des cadeaux de la
qui reconnaît que la Ville a déjà, elle de l’Environnement », affirme M. Pa- ingénieurs du Québec (OIQ) a part d’entrepreneurs. D’autres
aussi, fait de mauvais raccordements. réseau pluvial » renteau. Il confirme que son projet de voulu créer un précédent, car anciens collègues de M. Vézina
Ce genre d’erreur coûte toutefois cher, alors plage coûtera près de 1,5 million de dollars. Le des décisions similaires sont vont passer devant le conseil
qu’il faut parfois refaire les infrastructures mu- projet de la plage de l’Est à Rivière-des-Prairies attendues dans les prochains de discipline de l’Ordre, dans
nicipales. Dans l’est de la ville, il a déjà fallu ou- est plutôt évalué à 3,4 millions de dollars en mois, conséquence de la les prochains mois. Le dossier
vrir une rue entière de vieilles habitations où tenant compte de l’aménagement et de la commission Charbonneau. de son subordonné Luc
tout le système était mal branché. Mais, plus construction d’un chalet. « M. Vézina a été reconnu Leclerc va être examiné par
récemment, la Ville s’est aperçue que de nou- Selon Mme Le Floch de la Ville de Montréal, il coupable d’avoir accepté à de l’OIQ les 17 et 18 septembre.
velles habitations dans l’ouest de l’île avaient n’en demeure pas moins qu’il ne sera peut-être nombreuses reprises des avan- M. Leclerc avait reconnu qu’il
aussi mal connecté leurs systèmes. Jusqu’ici, pas possible de se baigner en tout temps et tages indus de la part d’entre- avait reçu plus de 500 000 $ en
les équipes de la Ville sont parvenues à régler n’importe où même si de nouvelles plages font preneurs faisant af faire avec pots-de-vin depuis 1995. L’au-
au moins 300 cas de raccordements inversés, leur apparition. Lors des pluies abondantes, il y son employeur, ainsi que d’avoir tre dossier qui devra être ana-
mais il faudra encore for t probablement a parfois des débordements qui occasionnent la omis de sauvegarder son indé- lysé par le conseil de discipline
quelques années pour rétablir le réseau et évi- contamination des eaux. Il y a aussi un travail à pendance professionnelle pour en vue d’évaluer une sanction
ter les contaminations. faire auprès de la population pour qu’elle évite éviter toute situation de conflit est celui de l’ex-directeur des
La mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe- de jeter les huiles usées dans les égouts. Si d’intérêts », écrit l’OIQ, dans un travaux publics à la Ville de
aux-Trembles, Chantal Rouleau, est tout de vous voyez d’ailleurs un petit poisson peint à résumé de sa décision. Il devra Montréal, Robert Marcil. Il a
même encouragée par les progrès des der- côté d’une bouche d’égout, sachez que tout aussi payer de sa poche les reconnu qu’il s’était placé en
nières années. Alors qu’elle est maintenant res- déversement y est interdit. Ce symbole signifie frais de cour. M. Vézina est situation de conflit d’intérêts et
ponsable au comité exécutif de l’eau et des in- que l’écoulement des eaux se fait directement certes à la retraite depuis plu- il comparaîtra devant le conseil
frastructures à la Ville, elle est consciente qu’il dans le fleuve ou dans une rivière. sieurs mois, et une suspension le 31 juillet.
sera bien difficile de permettre aux Montréalais n’a aucune incidence directe
de se réapproprier le fleuve si la qualité de l’eau Le Devoir sur sa car rière. Toutefois, Le Devoir
A 4 L E D E V O I R , L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4

ACTUALITÉS
CONFÉRENCE INTERNATIONALE
L’Allemagne
autorise le cannabis
à des fins médicales Une avancée dans l’approche « déloger et tuer » le sida
Berlin — La justice allemande a RICHARD INGHAM La prise d’antirétroviraux di- il se cache lorsque le malade traitement aux antirétroviraux. empreintes sur le lieu d’un
autorisé mardi pour la pre- à Melbourne minue la quantité de virus dans est sous antirétroviraux. « Nous avons montré qu’avec crime, pourra être repérée par
mière fois plusieurs patients à le sang à un niveau indétecta- Lors de la conférence à Mel- la romidepsine, nous pouvons ac- les cellules T (lymphocytes T),
cultiver du cannabis à des fins
thérapeutiques, pour peu qu’ils
justifient leur requête au cas
D es scientifiques sont par-
venus à extirper le virus
du sida des cellules où il trouve
ble et permet aux patients de
mener une vie quasiment nor-
male. Mais ces médicaments
bourne, les chercheurs de l’Uni-
versité Aarhus au Danemark
ont franchi une première étape.
tiver un virus qui hiberne et que
ce virus va alors dans le sang en
grande quantité, a déclaré le
qui combattent les infections.
L’équipe souhaite combiner la
romidepsine, qui réveille le VIH
par cas. Cinq patients souffrant refuge chez les patients traités doivent être pris tous les jours, Six patients traités aux antiré- chef de l’équipe des cher- endormi, avec un vaccin baptisé
de douleurs chroniques avaient avec des antirétroviraux, une sont onéreux et accompagnés troviraux ont également pris de cheurs, Ole Schmeltz Sogaard. vacc-4x, pour inciter les cellules
déposé un recours contre le étape dans la quête longue et d’effets secondaires. la romidepsine, un anticancé- C’est un pas dans la bonne direc- T à reconnaître puis à détruire
refus, par l’Institut fédéral du difficile d’un médicament capa- En cas d’ar rêt de la prise reux qui a pour effet d’augmen- tion, mais le chemin est encore les cellules refuges du virus.
médicament, de les autoriser à ble d’éradiquer définitivement médicamenteuse, le virus re- ter entre 2,1 et 3,9 fois la quan- long et les obstacles nombreux Les six volontaires de l’ex-
cultiver du cannabis pour se le VIH du corps des malades. bondit en l’espace de quelques tité du virus dans le sang. avant que nous puissions évo- périence n’ont pas souf fer t
soigner. Aucun n’avait les Cette expérience, menée semaines et recommence à in- Chez cinq des six patients, quer une guérison du sida.» d’ef fets secondaires impor-
moyens d’acheter cette drogue, avec six malades volontaires et fecter les cellules immuni- le virus est alors devenu détec- Obser vé avec un micro- tants lors des prises de romi-
non prise en charge par leur présentée mardi à la conférence taires, rendant vulnérable le table par les médecins. scope, le vir us « réactivé » depsine, à part une fatigue et
assurance maladie. Raisonnant inter nationale sur le sida à patient à quantité de microbes, Les recherches vont à présent laisse une trace, lorsqu’il va des nausées passagères. Le
dossier par dossier, les magis- Melbourne, vise à déloger puis dont certains sont mortels. devoir déterminer si tous les vi- dans le sang, à l’extérieur des médicament anticancéreux n’a
trats du tribunal administratif à éradiquer (« kick-and-kill ») le Les scientifiques cher- rus cachés ont été « révélés ». Il cellules immunitaires infectées pas interféré avec les effets du
de Cologne ont donné mardi virus, une des approches tes- chent donc, depuis trois ans, faudra aussi trouver un moyen CD4, explique-t-il. traitement aux antirétroviraux.
raison à trois patients et tées par les scientifiques pour à déloger le virus de son re- de tuer les cellules refuges, où le Les chercheurs espèrent que
débouté les deux autres. trouver le médicament miracle. fuge et à tuer les cellules où virus se multiplie dès l’arrêt du cette trace, semblable à des Agence France-Presse
Agence France-Presse

Canada : expulsion
de 20 Hongrois
Son et lumière pour les chauves-souris
accusés d’esclavage P aris — On sait que les
chauves-souris, seuls
tromagnétique. Lorsque des
animaux comme les abeilles ou
un système de cages spéciale-
ment aménagées, cer taines
Le Canada a annoncé mardi mammifères capables de voler, les oiseaux s’orientent grâce à la ont été exposées au plan de
l’expulsion de 20 Hongrois s’orientent grâce à l’écholocali- polarisation du ciel, c’est la di- polarisation « naturel », tandis
accusés de diriger un réseau sation. Une nouvelle étude rection de l’oscillation de la lu- que pour d’autres il était dévié
criminel favorisant l’immigra- montre qu’elles utilisent aussi mière qu’ils perçoivent et utili- de 90 degrés.
tion de compatriotes qui une autre technique, identifiée sent pour régler leur boussole Les animaux étaient équi-
étaient ensuite maltraités et chez d’autres animaux mais inter ne. La technique fonc- pés de petits radiotransmet-
forcés de travailler pour leurs jamais jusqu’ici chez le mam- tionne même lorsque le soleil teurs pour pouvoir suivr e
passeurs. Les Hongrois ren- mifère : la lumière polarisée. n’est plus visible, par temps nua- leur trajectoire.
voyés dans leur pays d’origine Les chauves-souris ont la geux ou à la tombée de la nuit. Les chercheurs ont constaté
étaient membres du « réseau faculté d’émettre des sons La polarisation de la lumière que les deux groupes par-
criminel Domotor-Kolompar », pour se déplacer dans l’obscu- est la plus for te précisément taient dans des directions dif-
du nom de la famille impliquée, rité en fonction de l’écho que au lever et au coucher du so- férentes, les chauves-souris
et ont été reconnus « coupables ceux-ci renvoient. leil, quand les chauves-souris exposées au plan de polarisa-
de traite de personnes », indique « Mais cela ne marche que quittent leurs abris en quête tion naturel étant plus nom-
un communiqué du ministère jusqu’à environ 50 mètres », de nourriture ou au contraire breuses à se rapprocher de
fédéral de la Sécurité publique. souligne Stefan Greif, de l’Uni- y reviennent, avant le réveil de leur gîte.
Le réseau démantelé opérait à versité Queen’s, à Belfast au leurs prédateurs. Les résultats de l’expérience
Hamilton, dans la région de Royaume-Uni, principal auteur confor tent l’hypothèse selon
Toronto. Les victimes, des de l’étude publiée mardi dans Expérience concluante laquelle les chauves-souris
indigents, étaient séduites en la revue Nature Communica- L’équipe de Stefan Greif a sou- utilisent bien la polarisation
Hongrie par « la promesse d’une tions. « Elles doivent donc utili- mis à une expérience d’orienta- de la lumière pour s’orienter,
vie meilleure et d’un emploi ». À ser un autre sens pour aller plus tion, en Bulgarie, 70 femelles estiment-ils. TORSTEN SILZ AGENCE FRANCE-PRESSE
leur arrivée au Canada, « elles loin », poursuit le chercheur. adultes de Grand murin (Myotis Mais ce qu’ils ignorent tou- Les chercheurs ignorent toujours comment les chauves-souris
ont plutôt été forcées de travail- Des études antérieures ont myotis), une espèce de chauves- jours, c’est comment elles dé- détectent la lumière polarisée.
ler illégalement et de vivre dans suggéré que les chauves-sou- souris présente en Europe. tectent la lumière polarisée.
des conditions misérables sans ris pouvaient détecter les Les chauves-souris ont été Chez d’autres animaux, on a sons, des amphibiens et des chauves-souris peuvent
la nourriture adéquate, en plus plans de polarisation du ciel relâchées de nuit, à environ 20 au moins une idée des méca- reptiles seraient également utiliser », reconnaît Richard
d’être fréquemment intimidées lorsqu’elles sor tent de leurs à 25 km de leur gîte, après nismes en jeu. Les abeilles ont adaptées pour leur permettre Holland (Université Queen’s),
ou attaquées », selon le grottes à la tombée de la nuit avoir été exposées, au coucher des photorécepteurs spéciale- de détecter la polarisation. coauteur de l’étude.
gouvernement canadien. pour se nourrir d’insectes. du soleil, à différents plans de ment conçus. Les cellules vi- « Nous ne savons cependant
Agence France-Presse La lumière est une onde élec- polarisation du ciel. Grâce à suelles des oiseaux, des pois- pas quelle str ucture ces Agence France-Presse

AV I S L É G A U X E T A P P E L S D ’ O F F R E S
AVIS DE
CLÔTURE D'INVENTAIRE
Par les présentes, avis est don-
né qu'à la suite du décès de
750-22-005690-130 COM- COUR DU QUÉBEC Monsieur André Marion, surve- COUR DU QUÉBEC
MISSION DES NORMES PROVINCE DE QUÉBEC nu le 20 janvier 2014, en son vi- PROVINCE DE QUÉBEC
DU TRAVAIL dem. c. LES DISTRICT DE MONTRÉAL vant domicilié au 170, rue Ther- DISTRICT DE MONTRÉAL
ENTREPRISES LUGI INC.
déf. Vente par huissier le NO : 500-22-211812-147 rien, Saint-Mathieu de Beloeil, NO : 500-17-082834-147
6 août 2014 à 10h00 au COMMISSION DES Québec, J3G 0E8, un inventaire COMMISSION DES
880 Allaire, St-Bernard de NORMES DU TRAVAIL des biens du défunt a été fait par NORMES DU TRAVAIL
Michaudville (Québec) les liquidateurs successoraux
Partie demanderesse Partie demanderesse
Tracteur gazon, Outils devant Me Maryse Piérard, no-
divers, etc. tels quels. c. taire, le dix-huit juillet deux mille c.
ARGENT COMPTANT, 9267-1981 QUÉBEC INC. quatorze (18 juillet 2014), con- YUAN FENG ET QIANG
CHÈQUE VISÉ, S. Trudel Partie défenderesse formément à la loi. LIU
QTMG, Huissiers de jus- ASSIGNATION 139 C.P.C. Cet inventaire peut être consulté Partie défenderesse
tice (514-257-8000 par les intéressés au 380, rue ASSIGNATION 139 C.P.C.
Avis est donné à la partie
défenderesse que la partie Saint-Antoine Ouest, bureau Avis est donné à la partie
demanderesse a déposé 7100, Montréal, Québec H2Y défenderesse que la partie
au greffe de la Cour du 3X7. demanderesse a déposé
Québec, du district de Donné ce 18 juillet 2014. au greffe de la Cour du
Montréal, une requête Guy Bourque, liquidateur Québec, du district de
introductive d'instance. Denis Marion, liquidateur Montréal, une requête
Une copie de cette introductive d'instance.
requête et de l'avis au AVIS DE Une copie de cette
défendeur ont été laissés CLÔTURE D'INVENTAIRE requête et de l'avis au
Appel d’offres Appel d’offres à l'intention de la partie (avis dans le journal: défendeur ont été laissés
défenderesse, au greffe du C.c.Q., art. 795) à l'intention de la partie
tribunal, au palais de jus- Avis est donné de la clôture d'in- défenderesse, au greffe du
tice de Montréal, local ventaire de la succession de Ja- tribunal, au palais de jus-
1.120, situé au 1 rue Notre mes Gerald Fitzpatrick, de la tice de Montréal, local
Dame Est, Montréal. Il est ville de Westmount, Québec, qui 1.120, situé au 1 rue Notre
Des soumissions sont demandées et devront être Des soumissions sont demandées et devront être ordonné à la partie défen- est décédé le 23 octobre 2013, Dame Est, Montréal. Il est
reçues avant 11 h à la date ci-dessous, au bureau reçues avant 11 h à la date ci-dessous, au bureau deresse de comparaître et que l'inventaire peut être ordonné à la partie défen-
d’arrondissement de Rosemont−La Petite-Patrie, d’arrondissement de Rosemont−La Petite-Patrie, dans un délai de 30 jours consulté par les intéressés, aux 755-61-909107-048 LE deresse de comparaître
situé au 5650, rue d’Iberville, 2e étage, Montréal, de la publication de la bureaux de Borden Ladner Ger- PERCEPTEUR DES dans un délai de 30 jours
situé au 5650, rue d’Iberville, 2e étage, Montréal, vais, 1000 de la Gauchetière AMENDES dem. c. CHAR-
H2G 2B3, pour: présente ordonnance. À de la publication de la
H2G 2B3, pour: défaut de comparaître Ouest, Bureau 900, Montréal, LOT, JACQUES SHOLE- présente ordonnance. À
Catégorie : Travaux Catégorie : Travaux dans ce délai, un juge- Québec, H3B 5H4. CHER déf. Vente par défaut de comparaître
ment par défaut pourrait huissier le 7 août 2014 à dans ce délai, un juge-
Appel d’offres : RPPA14-07041-OP Appel d’offres : RPPV14-06034-OP être rendu contre vous AVIS DE 10h00 au 12426 Pierre ment par défaut pourrait
Descriptif : Réfection d’un système sans autre avis dès l'expi- CLÔTURE D'INVENTAIRE Blanchet, Montréal (Qué- être rendu contre vous
Descriptif : Construction de trottoirs
ration de ce délai. Soyez (avis dans le journal: bec) Électros, Piano, etc. sans autre avis dès l'expi-
d’entreposage des fûts de élargis (saillies), là où
aussi avisé que la requête C.c.Q., art. 795) tels quels. ARGENT ration de ce délai. Soyez
lampadaires requis, sur différentes rues Avis est donné de la clôture d'in- COMPTANT, CHÈQUE
introductive d'instance aussi avisé que la requête
Date d’ouverture : Le mercredi 13 août 2014 de l’arrondissement de sera présentée pour déci- ventaire de la succession de Jo- VISÉ, S. Trudel QTMG, introductive d'instance
Rosemont–La Petite-Patrie sion devant le tribunal, le hanna Hebing, de la ville de Huissiers de justice (514- sera présentée pour déci-
Dépôt de garantie : Cautionnement de (P.R.R. 2014) 27 août 2014 à 9H00 en la Greenfield Park, Québec, qui est 257-8000) sion devant le tribunal, le
soumission de 10 % de la salle 2.06 du palais de jus- décédée le 28 novembre 2013, 24 septembre 2014 à 9H00
valeur totale du contrat. Date d’ouverture : Le vendredi 8 août 2014 tice de Montréal. et que l'inventaire peut être en la salle 2.06 du palais
Renseignements : Dépôt de garantie : Cautionnement de À Montréal, consulté par les intéressés, aux
bureaux de Borden Ladner Ger-
AVIS de justice de Montréal.
greffe-rpp@ville.montreal.qc.ca soumission de 10 % de la
valeur totale du contrat.
le 17 juillet 2014
ANNIE OUELLETTE
vais, 1000 de la Gauchetière LÉGAUX À Montréal, le 9 juillet
2014
& APPELS
Pour être considérée, toute soumission doit Ouest, Bureau 900, Montréal,
Renseignements : Marcel Barrière, ing. Greffier adjoint, C.Q Québec, H3B 5H4. RUXANDRA CORNELIA
être présentée sur les formulaires
D’OFFRES
IEPAN
spécialement préparés à cette fin. Téléphone : (514) 872-3178
Greffier adjoint, C.Q
Les documents relatifs à cet appel d’offres seront Pour être considérée, toute soumission doit
disponibles à compter du mercredi 23 juillet 2014. être présentée sur les formulaires HEURES DE TOMBÉE
spécialement préparés à cette fin. Les réservations
Les personnes et les entreprises intéressées par ce
contrat peuvent se procurer les documents de Documents: doivent être faites AVIS
soumission en s’adressant au service électronique
avant 16h00 À TOUS NOS
Les documents relatifs à cet appel d’offres seront pour publication
d’appels d’offres (SEAO) en communiquant avec disponibles à compter du mercredi 23 juillet 2014. ANNONCEURS
deux (2) jours
un des représentants par téléphone au 1-866-669- plus tard.
Les personnes et les entreprises intéressées par ce
7326 ou au 514-856-6600, ou en consultant le site
contrat peuvent se procurer les documents de Publications Veuillez, s’il vous plaît,
Web www.seao.ca. Les documents peuvent être
soumission en s’adressant au service électronique du lundi: prendre connaissance
obtenus au coût établi par le SEAO.
d’appels d’offres (SEAO) en communiquant avec Réservations
Chaque soumission doit être placée dans une un des représentants par téléphone au 1-866-669- avant de votre annonce et
enveloppe cachetée et portant l’identification 7326 ou au 514-856-6600, ou en consultant le site 12 h 00 nous signaler immé-
fournie en annexe du document d’appel d’offres. Web www.seao.ca. Les documents peuvent être le vendredi
Les soumissions reçues seront ouvertes obtenus au coût établi par le SEAO. Publications
diatement toute ano-
publiquement audit bureau d’arrondissement, Chaque soumission doit être placée dans une du mardi: malie qui s’y serait
immédiatement après l'expiration du délai fixé enveloppe cachetée et portant l’identification Réservations
pour leur réception. fournie en annexe du document d’appel d’offres. avant glissée. En cas d’er-
La Ville de Montréal (Arrondissement de Les soumissions reçues seront ouvertes
16 h 00 reur de l’éditeur, sa
le vendredi
Rosemont–La Petite-Patrie) ne s'engage à accepter publiquement audit bureau d’arrondissement, responsabilité se
ni la plus basse ni aucune des soumissions reçues immédiatement après l'expiration du délai fixé
et n'assume aucune obligation de quelque nature Tél.: limite au coût de la
514-985-3344
pour leur réception.
que ce soit envers le ou les soumissionnaires.
La Ville de Montréal (Arrondissement de parution.
Fait à Montréal, ce 23 juillet 2014. Rosemont–La Petite-Patrie) ne s'engage à accepter Fax:
Me Karl Sacha Langlois, LL.L., B.A.A., OMA ni la plus basse ni aucune des soumissions reçues 514-985-3340
Secrétaire d'arrondissement et n'assume aucune obligation de quelque nature Sur Internet :
que ce soit envers le ou les soumissionnaires. www.ledevoir.com/services-
et-annonces/avis-publics
Fait à Montréal, ce 23 juillet 2014. www.ledevoir.com/services-
et-annonces/appels-d-offres
$POTUSVJSFFOTFNCMF
FFOTFNCMF
C Me Karl Sacha Langlois, LL.L., B.A.A., OMA
VONPOEFEJGGnSFOU Secrétaire d'arrondissement
Courriel :
avisdev@ledevoir.com
1PVSOPVTBQQVZFSXXXBMUFSOBUJWFTDB…

Climat: l’UE ne s’entend pas Mariage forcé : 700 millions de femmes
sur ses objectifs pour 2030 concernées selon l’UNICEF, qui appelle à agir
B ruxelles — La Commission
européenne va conclure
mercredi le plan d’action de
l’Union européenne contre le
réchauffement climatique avec
un objectif chiffré pour les éco-
nomies d’énergie à réaliser
pour 2030, devenu sujet de divi-
sion entre les États membres.
« La bataille s’annonce rude,
car l’équipe dirigée par José
Manuel Barroso est très divi-
sée », a confié une source euro-
péenne proche du dossier.
La commissaire responsable
du climat, Connie Hedegaard,
défend un objectif de 30 % et
s’oppose au président Bar-
roso, par tisan d’un ef for t
moindre pour éviter de bra-
quer les États membres, in-
quiets des montants en inves-
tissements à mettre sur la ta-
ble pour atteindre un objectif
de 30 % d’économies d’énergie.
Elle a reçu un soutien inat-
tendu du nouveau président
élu de la Commission euro-
péenne, le Luxembourgeois
Jean-Claude Juncker, qui a ré-
clamé « un objectif de 30 % en
ef ficacité énergétique à l’hori-
zon 2030 » lors de son dis-
cours au Parlement européen
la semaine dernière.
La ministre française de
l’Énergie et de l’Écologie, Sé-
golène Royal, s’est également
prononcée pour « une réduction
d’au moins 30 % de la consom-
mation d’énergie » dans une let-
tre adressée à la Commission
dont l’AFP a obtenu copie.
« Juncker a beaucoup aidé » à
faire bouger les positions, a as-
suré une source européenne.
« L’objectif pour l’efficacité éner-
gétique devrait être fixé à
29 % », a estimé cette même
source. La proposition initiale
était un objectif de 25 %.
Le dossier pose un cas de
conscience à Günther Oettinger,
le commissaire à l’Énergie. Re-
conduit par son gouvernement
L E
pour faire partie de l’équipe diri-
gée par M. Juncker, il peut diffi-
cilement faire fi de ses recom-
mandations, mais dans le même
temps, il sait que les États mem-
bres risquent de rejeter le plan
d’action fixé à l’UE.
Trois objectifs
L’Union européenne s’est
fixé trois objectifs pour 2020 :
réduire ses émissions de gaz à
effet de serre de 20 % par rap-
port aux niveaux de 1990, por-
ter à 20 % la part des renouve-
lables dans la consommation
d’énergie et réaliser 20 %
d’économies. Tous trois sont
déjà pratiquement réalisés.
L’exécutif br uxellois a ap-
pelé à poursuivre l’ef for t et
proposé de porter à 40 % la ré-
duction des gaz à ef fet de
serre en 2030 et à 27 % la part
des renouvelables. Manquait
l’objectif pour l’efficacité éner-
gétique, rendu important par
les menaces que les tensions
entre la Russie et l’Ukraine
font peser sur les approvision-
nements en gaz de l’UE.
La différence de 5% entre l’ob-
jectif initial de 25% et les 30% ré-
clamés par M. Juncker repré-
sente une réduction de 11,5 %
des importations de gaz de l’UE.
Les achats de gaz à la Russie
couvrent 25 % des besoins des
pays de l’UE, pour une facture
totale de 35 milliards d’euros
en 2013, soit 3 milliards par
mois, selon la Commission.
« Les dirigeants européens
veulent être moins dépendants
du gaz r usse, mais dès que
l’heure est venue de mettre l’ar-
gent sur la table, ils ne veulent
plus », a déploré la source eu-
ropéenne proche du dossier.
Les États membres mon-
trent beaucoup de réticence
par rappor t aux objectifs
présentés par la Commission.
Agence France-Presse
D E V O I R , L E M E R C R E D I
ACTUALITÉS
L ondres — Plus de 700 mil-
lions de femmes dans le
monde ont été mariées alors
qu’elles étaient enfants, a dé-
noncé mardi l’UNICEF qui or-
ganisait à Londres une confé-
rence sur la lutte contre les
mariages forcés et l’excision.
Baptisée « Girl Summit
2014 », cette conférence inter-
nationale coorganisée avec le
premier ministre britannique
David Cameron est la pre-
mière du genre, selon le
Fonds des Nations unies pour
l’enfance (UNICEF).
Elle vise à rallier des sou-
tiens à travers le monde afin
de mettre un terme aux ma-
riages forcés et à l’excision,
qui touche plus de 130 mil-
lions de femmes et de fillettes
dans le monde.
« Notre objectif est d’interdire
les mutilations génitales et les
mariages forcés partout et pour
tout le monde » et de le faire
pour « la génération actuelle »,
a déclaré David Cameron lors
de la conférence.
Père de deux filles, le chef
du gouvernement britannique
a ajouté qu’il souhaitait
qu’elles « aient les mêmes
opportunités » que son fils.
Selon de nouveaux chiffres
de l’organisation onusienne,
par mi les 700 millions de
femmes victimes de mariage
forcé, plus d’une sur trois
(250 millions) a été mariée
alors qu’elle n’avait pas 15 ans.
Près de la moitié des ma-
riages forcés ont eu lieu en
Asie du Sud, selon le rapport,
essentiellement en Inde (33 %).
« Nous ne devons pas suivre
des traditions qui vont à l’encon-
tre des droits de l’Homme », a
déclaré la jeune Pakistanaise
Malala Yousafzai, qui milite
pour l’éducation dans le monde
après avoir échappé à une ten-
tative d’assassinat des talibans.
2 3 J U I L L E T
La conférence internationale Girl Summit 2014, coorganisée par
le premier ministre britannique, David Cameron, donne entre
autres la tribune à Malala Yousafzai, cette jeune Pakistanaise qui
milite pour l’éducation dans le monde.
Concernant les mutilations
génitales particulièrement pra-
tiquées dans 29 pays d’Afrique
et du Moyen-Orient — elles
touchent 91 % des femmes
âgées de 15 à 49 ans en Égypte
—, l’UNICEF note une amélio-
2 0 1 4
OLI SCARFF AGENCE FRANCE-PRESSE
ration de la situation, affirmant
que le risque pour une adoles-
cente de subir une excision
s’est réduit d’un tiers en 30 ans.
« Mais sans des actions
immédiates beaucoup plus in-
tenses et soutenues de la part de
A 5
tous les acteurs de la société,
des centaines de millions de
filles vont continuer à subir des
blessures profondes, perma-
nentes et tout à fait inutiles », a
mis en garde l’UNICEF.
« Si ces problèmes sont mon-
diaux, les solutions doivent être
locales, portées par les commu-
nautés, les familles et les filles
elles-mêmes pour changer les
états d’esprit et briser les cycles
qui perpétuent les excisions et
les mariages forcés », a déclaré
le directeur général de l’UNI-
CEF, Anthony Lake.
Nouvelle législation
Le premier ministre britan-
nique a annoncé une nouvelle
législation afin de poursuivre
au Royaume-Uni les parents
qui n’empêchent pas leur fille
d’être excisée.
Il a également annoncé la
création d’un fonds pour les
victimes et les femmes à
risque, doté de 1,4 million de
livres (2,6 millions $CAN),
dans le cadre d’un programme
de prévention des excisions.
Début juillet, un rapport du
Parlement britannique avait
qualifié de « scandale natio-
nal » l’échec des autorités bri-
tanniques à lutter contre l’ex-
cision qui concer ne au
Royaume-Uni 170 000 femmes.
Les mutilations génitales
féminines impliquent toutes
les inter ventions consistant à
enlever totalement ou par-
tiellement les organes géni-
taux exter nes de la femme
pour des raisons culturelles
ou religieuses.
Elles peuvent provoquer de
graves hémor ragies et des
problèmes urinaires, et par la
suite des kystes, des infec-
tions, la stérilité, des complica-
tions lors de l’accouchement.
Agence France-Presse
A 6
INQUIÉTUDES LINGUISTIQUES
Nouveaux tabous
De nouveaux tabous sont en train de se constituer au Québec :
il ne faudrait plus, sous peine de se faire traiter de cr ypto-ra-
ciste, déplorer la déferlante du franglais, des anglicismes ; ou
encore exprimer des craintes par rappor t à l’état de notre
langue. Ces nouveaux et stigmatisants interdits doivent être
rejetés.
otre conscience linguistique collective semble
N
s’édulcorer. Il fut une époque, au Québec, où
l’on remplaça avec succès, dans notre langue,
les « winshields », « bumpers » et autres « wipers ».
Grâce à des comités, on francisa non seulement
l’univers automobile, mais plusieurs autres.
Tout cela apparaîtra dérisoire aux esprits extrê-
mement « ouver ts » d’aujourd’hui, mais à
l’époque, on considérait que « nommer » les
choses dans notre langue était une petite mais
significative prise du pouvoir. Affaire d’élites ? Oui, mais surtout
de comités de travailleurs, de syndicats. Gestes culturels, mais
aussi politiques (le rapport entre les langues l’est), assumés.
On rétorquera que c’était l’ancien temps, où l’anglais repré-
sentait l’idiome du patron, etc. Vrai, mais ce n’est pas une
époque entièrement révolue ; elle recèle même, sur le plan de la
biodiversité des langues, des enjeux impor tants. Depuis ce
temps, l’anglais a décuplé sa force, est devenu planétaire. Grâce
entre autres à l’Internet, aux nouveaux médias. Nombre d’Alle-
mands d’ailleurs redoutent le denglisch ; des hispanophones, le
spanglish ; des Anglophones, le globish.
L’ensemble de la francophonie se trouve face au défi que les
Québécois ont connu. Les Francofolies de Spa
2014 peinent à présenter un tiers de chanson
en français, révélait notre collègue Sylvain
Cormier (21 juillet). On y chante souvent dans
une sor te « yaour t similianglo pas nature »,
pour reprendre sa formule (qui lui vaudra as-
surément des accusations de lèse-métissage).
Quittons l’univers piégé de la création musi-
ANTOINE cale mais conser vons le même thème : l’em-
ROBITAILLE pr unt à une autre langue peut être sympa-
thique, pratique, légitime, bien sûr. Mais il y a
un seuil (oui, difficile à pointer), au-delà du-
quel l’on peut et l’on doit réagir ; signaler un problème ; engager
un débat. Nous croyons que dans plusieurs milieux, au Québec,
nous y sommes.
En raison du statut minoritaire du français en Amérique du
Nord, l’anglais a toujours été attrayant. C’est après tout la langue
d’une minorité québécoise reconnue. L’anglais peut être traité sai-
nement, par une personne bilingue ou polyglotte, qui aime le lire,
le parler, l’écouter. Il peut au contraire conduire à des « yaourts si-
milianglo pas nature ». Comme les béquilles linguistiques (pensez
au proliférant « au niveau de »), plusieurs mots et formules an-
glaises insérés de plus en plus fréquemment dans les discours
quotidiens prennent la place d’expressions françaises justes, pré-
cises, riches : « by the book », « by the way », « what ? », « kids » ; il n’y a
plus files chez nous, que des « line up », etc.
Pendant nos grandes commissions, écoutez ces avocats —
censés avoir des mots une fine connaissance — mordre dans
avec fierté dans « short list », « weird », etc. Après avoir utilisé des
mots français, ils se sentent souvent obligés de « préciser » leur
idée à l’aide d’anglicismes. « C’est vous qui êtes le “ boss ”, vous êtes
le grand chef. » « Ça, c’est les critères, les… si vous permettez l’an-
glicisme, les “ guidelines ” ? » À l’Assemblée nationale, un politi-
cien francophone en colère a récemment hurlé « shame on
you ! ». « Vous devriez avoir honte » n’est sans doute pas assez
« puissant ».
Oui, l’anglais est fort. Faut-il pour autant, comme minorité lin-
guistique, que nous obéissions à la loi du plus fort ; dans un es-
prit darwinien, que nous acceptions de nous auto-effacer, tran-
quillement ? Permettez de résister.
L’EXODE DES CHRÉTIENS D’ORIENT
De l’indifférence
ntamé il y a des années et des années de cela, l’exil
E
des chrétiens d’Orient se poursuit dans l’indifférence
quasi générale et dans des conditions qui sont au fond
la copie carbone de celle-ci. Mais encore ? Ce drame
se poursuit dans l’urgence, la peur au ventre et avec
une forte dose, on l’imagine aisément, d’amertume.
Toujours est-il que les chrétiens d’Irak sont ces jours-ci le sujet
des outrances barbares des fous de Dieu qui se sont fédérés au
sein l’Émirat islamique (EI) dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi,
qui s’est autoproclamé calife Ibrahim.
Habité par la négation du progrès, des lumières, par la haine
de l’autre, de l’infidèle, ce dernier a ser vi un aver tissement
d’une rare férocité aux milliers de chrétiens vi-
vant à Mossoul, deuxième ville en importance
d’Irak : soit vous vous convertissez, soit vous
payez un impôt particulier, soit vous déguer-
pissez, soit on vous égorge. On notera et on re-
tiendra que le calife en question reprend à son
compte, et surtout à l’identique, les inflexions
sauvages de ceux qui avaient imposé leur ré-
SERGE
gime de terreur aux quatre coins de la Médi-
terranée il y a des siècles de cela.
TRUFFAUT On notera également que ce qui se passe au-
jourd’hui en Irak s’observe partout au Proche
comme au Moyen-Orient. On sait qu’en Égypte, les Coptes sont
l’objet d’une discrimination juridiquement établie par l’État cen-
tral en plus d’être les victimes d’une violence constante qui est
souvent la conséquence de rumeurs. En Syrie, en Jordanie, en
Algérie, bref partout dans cette région du monde, les chrétiens
sont les victimes de racisme, et de tout ce que cela suppose, en-
tretenu, voire érigé en vertu, par l’État. Par exemple, en Arabie
saoudite, prier en public est frappé d’interdit, donc prétexte à
une punition.
Cette guerre à la chrétienté d’un nouveau genre est la traduc-
tion d’un changement commandé par les religieux. Les catho-
liques d’Irak et d’ailleurs, ainsi que les Coptes d’Égypte ne sont
plus considérés comme « le peuple du livre » mais bien comme
des apostats, des athées, des infidèles. Pour les sunnites, ces
chrétiens doivent donc être soumis à l’oppression à laquelle les
chiites hors d’Iran, du Liban et d’Irak sont assujettis.
Cela souligné, les chiffres afférents sont sidérants. En Irak, à la
veille de l’offensive américaine de 2003 il y avait 1,5 million de
chrétiens. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 400 000. En Syrie, dans
la foulée de la guerre civile leur communauté s’est réduite à une
peau de chagrin. Au Liban, ils formaient la majorité. Présente-
ment, ils sont la minorité. Pour faire court, c’est dans cette région
du globe que le nombre de chrétiens est le plus faible. Et ce, parce
que leur exode ne suscite rien d’autre que l’apathie du monde.
L E D E V O I R , L E M E R C R E D I
EDITORIAL
FONDÉ PAR HENRI BOURASSA LE 10 JANVIER 1910 › FAIS CE QUE DOIS !
Directeur BERNARD DESCÔTEAUX
Rédactrice en chef JOSÉE BOILEAU
Vice-présidente, développement CHRISTIANNE BENJAMIN
Vice-présidente, ventes publicitaires LISE MILLETTE
Directeur des finances STÉPHANE ROGER
Directrice de l’information MARIE-ANDRÉE CHOUINARD
Adjoints PAUL CAUCHON, LOUIS LAPIERRE, JEAN-FRANÇOIS NADEAU, DOMINIQUE RENY, LOUISE-MAUDE RIOUX SOUCY
Directeur artistique CHRISTIAN TIFFET
Directeur de la production CHRISTIAN GOULET
Climat, pétrole et camions
Je me suis rendu à Toronto deux fois en
empruntant la 401. Je peux dire qu’en six
heures, j’ai croisé entre 3000 et 3500
semi-remorques. Certains de ces camions
se rendent aux États-Unis ou dans l’Ouest
canadien. Quand on sait qu’un camion
consomme beaucoup d’essence (de 25 à
30 litres/100 km), ça me désole.
Des trains pour camions avec plate-
forme pivotante sont répandus en Europe,
ce qui donne une flexibilité de transport
(décharge au besoin selon la destination).
Des automobilistes font aussi ce choix pour
de longues distances. Est-ce le lobby du ca-
mionnage qui empêche d’envisager cette
approche au Québec? Il semble que oui.
Je pense qu’il faut provoquer, proposer
des solutions telles que celles-là. On parle
beaucoup des conséquences du pétrole,
mais peu des solutions pour en diminuer
la consommation. Le temps n’est plus aux
discussions de salon. Pensons aux géné-
rations qui nous suivent.
Gérald Guimond
Montréal, le 22 juillet 2014
Le « conflit »
israélo-palestinien
Depuis la reprise des conflits entre Is-
raël et la Palestine, on note, au moment où
L I B R E
Vincent Lemieux, bâtisseur de notre science politique
FRANÇOIS PÉTRY
Directeur, Département de science politique,
Université Laval
C’ est avec une grande tristesse que
nous avons appris le décès le 18 juil-
let de Vincent Lemieux à l’âge de 81 ans.
Il était le dernier « père fondateur » du Dé-
partement de science politique de l’Uni-
versité Laval, où il avait le titre de profes-
seur émérite depuis 2000. Nous par ta-
geons la peine qu’éprouvent sa famille et
ses proches, d’autant plus que nous nous
considérons aussi un peu comme ses or-
phelins. Vincent Lemieux aimait ensei-
gner aux étudiants qui l’appréciaient énor-
mément, à tel point qu’il a continué de
donner des cours au Département à titre
gratuit après sa retraite. Il a formé un
nombre record de doctorants, dont plu-
sieurs sont devenus à leur tour profes-
seurs d’université, marquant ainsi, plus
que tout autre, la science politique québé-
coise et canadienne. Par son enseigne-
ment, il a contribué activement à la forma-
tion de générations de décideurs qui ont
œuvré à l’épanouissement de la société
québécoise sur le plan social, politique,
médiatique et gouvernemental. En 1995 il
obtenait le Prix d’excellence en enseigne-
ment de la Faculté des sciences sociales.
En 1997, l’Association canadienne de
science politique a créé le prix Vincent-
Lemieux afin d’honorer tous les deux ans
2 3 J U I L L E T 2 0 1 4
L E T T R E S
j’écris ces lignes, environ 629 morts chez
les Palestiniens et 25 chez les Israéliens…
Quand est-ce que le terme « conflit » peut
être remplacé par le terme « boucherie » ?
Quand une vie israélienne en vaut 10 pales-
tiniennes ? 100 ? 1000 ? Oui, le Hamas
contribue à l’enfermement du peuple pa-
lestinien dans une spirale de violence,
mais la supériorité écrasante tant militaire
que diplomatique d’Israël l’oblige à une
responsabilité morale que le pays se refuse
à assumer depuis trop longtemps.
Les hommes, les femmes et les enfants
palestiniens se font littéralement massa-
crer par l’armée israélienne et le prési-
dent Nétanyahou affirme que l’opération
se déroule conformément aux plans. On
se demande seulement combien de vies
de Palestiniens innocents devront être en-
core sacrifiées avant que son plan ne soit
accompli.
Eloi Mayano-Vinet
Montréal, le 21 juillet 2014
Israël, réveille-toi !
Fin des années 60, une jeune poète
juive me disait à Paris, mi-sérieuse, mi-
blagueuse, qu’à force de vivre sous ten-
sion de guerre, beaucoup d’Israéliens
étaient en train de devenir fous. C’était il y
a plus de 40 ans ! Les conflits, entre-
temps, se sont multipliés entre Israël et
ses voisins. Mais je crois bien que la
O P I N I O N
la meilleure thèse de doctorat en science
politique au Canada.
Vincent Lemieux a énormément ap-
porté à notre département, à la Faculté
des sciences sociales et à son université
par son action dans la communauté uni-
versitaire et par son rayonnement à l’exté-
rieur de cette communauté. En interne, il
a dirigé le Département de 1967 à 1970.
Plus récemment, il a été associé de près à
la création de la maîtrise en affaires pu-
bliques (MAP) et du Centre d’analyse des
politiques publiques (CAPP), deux fleu-
rons qui font la fierté du département et
de la faculté. À l’externe, il a été très actif
auprès de l’Association canadienne de
science politique, dont il fut président en
1991-1992. Il a participé aux travaux des
commissions royales d’enquête Lauren-
deau-Dunton, Macdonald et Lortie, et il a
agi à titre d’expert auprès de nombreux
organismes de la société civile.
Il est l’auteur de plus de 20 livres sa-
vants, dont plusieurs sont considérés
comme des classiques de la discipline,
quelque 200 ar ticles et chapitres d’ou-
vrages scientifiques, et de nombreux
textes de vulgarisation. Fidèle à l’ap-
proche structuraliste, il pensait que pour
comprendre les institutions politiques, il
fallait étudier les relations entre les ac-
teurs qui les composent avant d’étudier
les caractéristiques individuelles objec-
tives ou les croyances subjectives de ces
jeune poète de jadis avait raison !
Oui ! En regardant le comportement ac-
tuel des dirigeants israéliens durant ce
conflit à Gaza, je ne puis que conclure que
ceux-ci ont perdu la raison. Ce pilonnage
de Gaza, avec toutes ces morts de civils,
est totalement insensé et injustifiable. Is-
raël ne serait-il pas en train de commettre
des crimes contre l’humanité ? Israël, as-tu
oublié les leçons de l’Holocauste ? Israël,
toi que j’aime, réveille-toi ! J’ai honte de ce
que tu fais présentement. Tu te trahis.
Michel Lebel
Entrelacs, le 21 juillet 2014
L’homme bête
Derrière le parlement, côté québécois
de l’Outaouais, deux arbres matures aux
tendres ramures vont recevoir la bénédic-
tion des autorités, non pour honorer leur
feuillage, mais pour signer leur abattage.
Ils gênent les pétarades des feux du ca-
sino qui en fait de l’argent. En Alber ta,
des forêts et terres entières sont éven-
trées pour préparer d’autres formes de
pétarades, pour en faire de l’argent. Les
enfants se font enseigner le respect des
arbres. Ils voient leurs chefs, braguette
ouver te, pisser sur deux beaux arbres
derrière le Musée de l’histoire. Quelle
histoire ? Que l’homme est une bête.
Pascal Barrette
Ottawa, le 21 juillet 2014
acteurs. L’influence de l’approche structu-
raliste est évidente dans les travaux sur le
patronage politique qu’il a publiés au dé-
but de sa carrière, en particulier Parenté
et politique qui fut récompensé par un cer-
tificat de la Fédération canadienne des
sciences sociales. On retrouve l’approche
str ucturaliste en filigrane dans ses re-
cherches sur les réseaux sociaux et sur
l’analyse des politiques publiques. Son ou-
vrage Le Parti libéral du Québec est une
référence incontournable pour tous les
chercheurs qui s’intéressent au système
politique québécois.
Une autre caractéristique des travaux
scientifiques de Vincent Lemieux consis-
tait à associer autant que possible les prin-
cipes théoriques à la réalité empirique de
manière à leur donner une por tée pra-
tique. Il concluait souvent ses travaux
scientifiques par des recommandations
adressées parfois aux experts, mais aussi
aux citoyens curieux. L’œuvre scienti-
fique de Vincent Lemieux est animée du
souci d’expliquer des phénomènes com-
plexes en langage clair de manière à éclai-
rer un public aussi large que possible sur
les grands enjeux démocratiques d’au-
jourd’hui. C’est là une des principales
forces d’attraction de cette œuvre. […]
Vincent Lemieux nous laisse un héri-
tage imposant. C’est au tour des jeunes
générations de le faire fr uctifier en le
développant.
 L E D E V O I R , L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4 A 7

IDEES
Tant pis
pour les avions
FRANCINE
PELLETIER

n y pense tous, même ceux qui disent

O ne jamais y penser, un avion qui dé-

faille, qui tombe, qui explose. Impossi-
ble d’avoir vécu ce grand tour de magie qui im-
plique de quitter la ter re, de rejoindre les
nuages, de parcourir le globe à toute vitesse
sans qu’un jour la magie cède le pas au doute,
un malaise gros comme un ver de terre mais
qui vous traverse inlassablement, régulière-
ment, sporadiquement (selon qui vous êtes) l’es-
prit. On connaît tous des gens qui ont dit adieu
au Louvre, au Colisée, aux temples cambod-
giens, qui se privent des merveilles du monde à
force de s’imaginer ce qui pourrait arriver, avant
d’y arriver. On connaît tous des histoires d’acci-
dents d’avion, accidents bêtes qui n’arrivent pas
souvent mais qui arrivent quand même. Mais
ça ? Un avion rempli de vacanciers et de spécia-
listes du sida abattu en plein vol par des rebelles
prorusses un peu trop portés sur la vodka ?
« Tant pis pour les avions », aurait dit un des
combattants à cagoule en apprenant la nou-
velle. « C’est la guerre. »
NELSON ALMEIDA AGENCE FRANCE-PRESSE Je ne sais pas si j’aurais eu assez d’imagination
Évidemment, le geste des BRICS est important, mais sa portée ne saurait être exagérée. pour entretenir un tel scénario sans y être main-
tenant obligée. Pour ce qui est de mettre le

Les (bonnes ?) idées des BRICS conflit ukrainien sur la carte, c’est réussi, par
contre. Dire que j’aurais pu ne jamais m’intéres-
ser au mercenaire sanguinaire et leader autopro-
clamé des rebelles, Igor Strelkov, Girkin de son
vrai nom. Un habitué des ser vices secrets
Si ces pays souhaitent avoir un effet durable sur le système financier international, russes et des guerres tchétchène et yougoslave,
Strelkov se serait vanté après la descente de
il leur faudra davantage que des institutions sans grande force de frappe l’avion : « On vous avait averti de vous tenir loin. »
Informé de quel avion il s’agissait, l’homme de
CLAUDE DOSTIE JR petit joueur des BRICS), a nécessité une injec- républicain par ailleurs traditionnellement plus 43 ans, admirateur de Staline et des Mercedes
Doctorant, École nationale d’administration tion de plus de 35 milliards, seulement du FMI. méfiant envers l’organisation. noires au verre teinté, aurait corrigé le tir sur
publique Un autre fonds similaire, l’Initiative de Chiang Mais plus impor tant encore que le pro- VK.com, le Facebook russe, en affirmant : « Tous
Mai, auquel participe d’ailleurs la Chine, a déjà blème de gouvernance, c’est la culture intel- les passagers ne sont pas morts avant l’écrase-
epuis une semaine, il s’en été créé par une quinzaine de pays asiatiques en lectuelle de l’organisation qui semble être son ment. » Comme si l’horreur en redemandait,

D
trouve plusieurs pour célé-
brer la création, par les pays
du BRICS, d’une Nouvelle
Banque de développement
ainsi que d’un Fonds de ré-
ser ve contingent. On sou-
ligne à gros traits le pied de
nez ainsi fait à la Banque
mondiale et au Fonds moné-
taire international, de même que la remise en
question implicite de l’hégémonie financière
américaine. Qu’en est-il vraiment ?
Évidemment, le geste des BRICS est impor-
tant, mais sa portée ne saurait être exagérée.
La NBD, qui servira à financer des projets d’in-
frastructures, disposera d’un capital — fourni
en par ts égales par les cinq membres — de
quelque 50 milliards $US. C’est un peu moins
que les 67 milliards de la Banque africaine de
développement et quatre fois moins que ce
dont dispose la Banque inter nationale de
reconstr uction et de développement, par tie
intégrante du groupe de la Banque mondiale.
Le nouveau Fonds de réserve prévoit quant à
lui un montant de 100 milliards de dollars amé-
ricains — dont 41 fournis par la Chine — pour
combattre entre autres les fuites de capitaux si
un pays est en situation de crise monétaire. Il
vise à créer, dit-on, un ersatz de FMI, mais ne
dispose que d’une infime partie du capital dont
ce dernier est muni. En guise d’illustration, en
2010, la Grèce, dont le PIB équivaut à moins des
deux tiers de celui de l’Afrique du Sud (le plus
DIFFÉRENCES SEXUELLES
2010 et dispose d’environ cinq fois le montant
mis sur la table par les BRICS. Bref, il y a peu de
raisons de douter des déclarations officielles
évoquant l’objectif du groupe de collaborer avec
les institutions existantes.
Il serait aussi for t périlleux de prédire
qu’une telle initiative aura un effet à court ou
moyen terme sur les institutions de Bretton
Woods, le FMI en particulier. Même si le FMI
souf fre de plusieurs problèmes de légitimé,
ceux-ci ne se résument pas à une lacune de re-
présentation et ne sauraient se régler par une
simple « pression » exercée par un groupe de
pays hétérogènes dont la seule similarité sem-
ble être leur inclusion, en 2001, par une ana-
lyste de Goldman Sachs, dans son acronyme
devenu célèbre.
Hégémonie intellectuelle
L’échec des États-Unis à ratifier la réforme
de 2010, qui prévoyait un réajustement avanta-
geux des quotes-parts des BRICS, s’explique
après tout davantage par le contexte particulier
de la lutte contre le déficit de nos voisins que
par un quelconque désir de l’oncle Sam de
maintenir une représentation moindre pour les
pays émergents. C’est que la réforme de 2010
ne prévoit pas simplement une révision de la
gouvernance, mais comprend aussi une majo-
ration importante des engagements financiers
américains envers le FMI (décidée par le G20
dans la foulée de la crise financière de 2008), ce
qui était assuré de déplaire à un Congrès
talon d’Achille. Même si la création en 2001
d’un Bureau indépendant d’évaluation a certai-
nement aidé l’organisation à parfaire, quoique
marginalement, sa culture organisationnelle,
les changements sont lents et, dans un do-
maine aussi changeant que la finance interna-
tionale, le conservatisme ne peut pas toujours
être un atout.
Certes, on a vu avec la crise financière que la
critique était possible et que cer taines doc-
trines de l’organisation pouvaient être remises
en question. On a vu le Fonds admettre des er-
reurs, mais il devra sans aucun doute faire plus.
Après tout, comme l’affirmait Weber, « avoir rai-
son », c’est la raison d’être d’une organisation
bureaucratique comme le FMI : quels sont les
bons diagnostics, quels sont les bons remèdes ?
Notons que c’est en définitive parce que l’or-
ganisation a offert de mauvaises réponses à ces
questions que les pays du BRICS et avant eux,
ceux d’Asie, ont décidé de commencer à se
donner les moyens de se passer de ses ser-
vices. Et c’est probablement à ce chapitre que
l’« hégémonie américaine », si elle existe bel et
bien, se fait le plus sentir, alors que la majorité
des économistes du Fonds sont issus des
départements d’économique américains.
L’hégémonie est donc intellectuelle avant
d’être politique, et si les BRICS souhaitent avoir
un effet durable sur le système financier interna-
tional, il leur faudra davantage que des institu-
tions sans grande force de frappe. Il leur faudra
aussi proposer et défendre de nouvelles idées.
l’homme fort de Donetsk proposait ainsi la théo-
rie tirée par les cheveux de tirs provenant de l’ar-
mée ukrainienne, avancée à ce jour par Moscou.
Le contraste entre ceux qui tiraient, en bas, et
ceux qui mouraient, en haut, vous aura peut-être
frappé, vous aussi. La liste des victimes du vol
MH17 est un crève-cœur inimaginable : Tessa
van der Sande, 26 ans, agente de programmation
à Amnistie internationale Amsterdam, en route
pour l’Indonésie avec ses parents et son frère.
Cor Sheelder, 33 ans, et Neeltje Tol, 30 ans, cou-
ple de fleuristes néerlandais, en route pour des
vacances de rêve eux aussi. Nick Norris, 68 ans,
et ses trois petits-enfants, Moi, 12 ans, Evie,
10 ans et Otis Maislan, regagnaient l’Australie
après un séjour en Europe. C’est sans compter
le sénateur néerlandais, le romancier australien
et sa femme, le pilote d’hélicoptère sud-africain,
l’actrice indonésienne, son mari néerlandais et
leur bébé d’un an, l’étudiant en médecine cana-
dien, et j’en passe. Et bien sûr, le professeur
Joep Lange, 59 ans, un homme qui a donné les
30 dernières années de sa vie à rendre accessi-
bles les médicaments contre le VIH. « Si une
cannette de Coca-Cola froide peut être disponible
partout en Afrique, disait-il, alors les médicaments
contre le sida aussi. »
Le fleuriste d’Amsterdam, musicien à ses
heures, avait pris soin, lui, d’inscrire sur Face-
book certaines étapes de son aventure indoné-
sienne. Sa dernière entrée incluait une photo
de l’avion MH17, l’exact même modèle porté
disparu en mars dernier. « Voici à quoi ressem-
ble l’avion, au cas où il disparaîtrait », écrit-il, le
cœur, on imagine, léger.
Cinq jours après le drame, les boîtes noires
ont enfin été remises aux autorités malaisiennes

Le jeu dangereux de Lise Payette
Il ne faut surtout pas confondre différence et inégalité
CYRILLE BARRETTE
Professeur émérite, Biologie, Université Laval
ans son combat tout à fait légitime —
comment on la définit, n’existe pas chez les
moustiques, les truites ou les singes. C’est une
notion inventée par l’humain et une des grandes
valeurs de nos civilisations, que ce soit l’égalité
racismes. L’argument est à double tranchant. En
effet, cela implique que si la science démontrait
l’existence des races humaines, on trouverait
alors une justification scientifique au racisme. Or
et 282 corps sont sur le point d’être rapatriés
aux Pays-Bas, d’où provient la majorité des vic-
times. Les champs de blé et de tournesols où
l’avion s’est fracassé en mille morceaux sont
toujours jonchés de cartes d’embarquement, de
photos de bébés, de documents scientifiques.
La bonne nouvelle ? La destruction sauvage du
vol MH17 est aujourd’hui un événement de por-
tée internationale et le conflit en Ukraine, vu en-
fin pour ce qu’il est : une guerre fomentée par
Moscou, une invasion de territoire comme on

D
et malheureusement encore néces-
saire de nos jours — pour l’égalité
hommes-femmes, Lise Payette, dans
sa chronique du 18 juillet, commet
deux graves erreurs qui pourraient se
retourner contre la cause qu’elle défend. En ef-
fet, elle cite en renfort à sa cause des opinions et
des études qui semblent démontrer l’inexistence
de véritables différences (biologiques, compor-
tementales, intellectuelles) entre les hommes et
les femmes. Les deux sous-entendus étant que
toutes les différences apparentes sont le fruit de
l’éducation, de la culture et de pressions so-
ciales, et que par conséquent les hommes et les
femmes devraient nécessairement être égaux
puisqu’ils ne sont pas différents.
La première erreur consiste à confondre diffé-
rence et inégalité. Les différences (anatomiques,
physiologiques, comportementales, sociales) en-
tre les mâles et les femelles de toutes les es-
pèces, y compris la nôtre, sont aussi évidentes
qu’indéniables. Cependant l’égalité, peu importe
des personnes, des sexes, des races ou des peu-
ples. Si on ne confond pas inégalité et différence,
on constate tout de suite qu’il est tout à fait possi-
ble d’être égaux en dépit des différences.
La deuxième erreur consiste à confondre ce
qui est avec ce qui devrait être. La science s’in-
téresse à ce qui est, c’est-à-dire aux faits réels
qu’il est possible de connaître. Si, comme le
prétendent les études citées par Mme Paillette,
les différences hommes-femmes ne sont que
des constructions sociales et que, par consé-
quent, les inégalités hommes-femmes ne sont
en rien justifiées, il en découle logiquement
que si la science démontre que ces différences
sont réelles, c’est-à-dire biologiques ou natu-
relles, il faudrait donc y voir une justification
très forte pour maintenir les inégalités.
Il en est de même pour les races. Certains au-
teurs, par ailleurs tout à fait admirables comme
le regretté généticien Albert Jacquard, nient
l’existence des races humaines dans leurs
ef for ts légitimes pour lutter contre tous les
heureusement, les faits scientifiques sont neu-
tres et la science ne concerne que les faits et non
pas les valeurs. Les faits scientifiques ne peuvent
donc ser vir ni à justifier ni à combattre le
sexisme et le racisme. Ils ne nous disent que la
vérité sur la réalité. Pour ce qui est, ce sont les
faits qui décident, sans se soucier de nos désirs
ou de nos préférences. Pour ce qui devrait être,
c’est à nous de décider, personnellement et col-
lectivement, en connaissance de cause, éclairés
par les faits, mais jamais esclaves de ces faits.
Il faut donc regarder la réalité en face et faire
« l’éloge de la dif férence » (comme le disait le
même Albert Jacquard) entre les personnes,
les races et les cultures, sans craindre que ces
dif férences accentuent les inégalités. Lutter
contre toutes les inégalités est un des plus
grands et des plus urgents combats de l’huma-
nité. Cependant, mener ce combat en niant les
différences est une arme non seulement illégi-
time, mais qui risque for t de se retour ner
contre les défenseurs de l’égalité.
n’a pas vu depuis la Deuxième Guerre, une me-
nace à l’unité et à la démocratie européennes.
La mort de 298 innocents est inscrite désor-
mais dans les annales de crimes de guerre et
aura souligné magistralement l’inhumanité de
certains conflits.
Écrivez-nous !
Le Devoir se fait un plaisir de publier dans cette
page les commentaires et les analyses de ses
lecteurs. Étant donné l’abondance de courrier,
nous vous demandons de limiter votre contribu-
tion à 6500 caractères (y compris les espaces),
ou 1000 mots. Inutile de nous téléphoner pour
assurer le suivi de votre envoi : si le texte est re-
tenu, nous communiquerons avec son auteur.
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L’ÉQUIPE DU DEVOIR
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Claudette Béliveau (adjointe administrative), Claudine Chevrier, Florentina Draghici, Céline Furoy et Véronique Pagé.
A 8
PÉTROLE
SUITE DE LA PAGE 1
l’Ouest jusqu’à la côte est. De là, il pourrait être
transporté à bord de pétroliers jusqu’aux raffi-
neries du Texas ou encore être exporté, notam-
ment vers l’Europe.
Chemin naturel
Pipe-Lines Portland Montréal (PLPM), pro-
priété de la Pétrolière impériale (ExxonMobil)
et de Suncor, a dépensé 6,5 millions de dollars
en vue de se préparer pour ce projet. Son prési-
dent et chef de la direction, Larr y Wilson, a
aussi réitéré l’an dernier que le projet faisait
toujours partie des options étudiées par l’entre-
prise. Mardi, PLPM a toutefois affirmé que l’in-
version n’était pas à l’ordre du jour.
« Le vote représente un vote contre l’emploi,
contre l’énergie et contre les travailleurs et il ré-
sulte d’un jugement prématuré de cer tains
conseillers municipaux, qui ont ignoré la science
en faveur de la peur, appuyés dans leur dé-
marche démagogique par un groupe d’activistes
opposés à l’exploitation du pétrole », a néanmoins
réagi sans détour le vice-président de PLPM,
Thomas Hardison, à la suite du vote à South
Portland.
Le cofondateur et porte-parole d’Équiterre,
Steven Guilbeault, estime d’ailleurs que les pé-
trolières lorgnaient toujours du côté de Port-
land comme point de passage du pétrole alber-
tain. « Nous sommes plusieurs à demeurer
convaincus que c’était l’objectif. C’est la façon la
plus simple de sortir le pétrole des sables bitumi-
neux de l’Amérique du Nord. Le pipeline est déjà
là, mais aussi le port de mer. Mais la décision de
South Portland vient compromettre ce projet. »
L’industrie de l’énergie fossile cherche inten-
sément des moyens pour mettre en marché
une production quotidienne qui doit atteindre
trois millions de barils de pétrole d’ici 2020. Or,
pour le moment, de nombreux obstacles se
dressent contre les projets de pipelines, avenue
privilégiée pour transporter de grands volumes
de brut à moindres coûts. Le projet d’oléoduc
vers la côte ouest, Northern Gateway, fait tou-
jours face à une vive contestation, notamment
des Premières Nations. Keystone XL, qui doit
permettre de rejoindre les raffineries du Texas,
n’a toujours pas été approuvé par Washington.
De l’Alberta au Québec
Alors que s’ajoute désormais le refus de
South Por tland, le Québec devient une cible
privilégiée pour l’exportation d’une part signifi-
cative du pétrole albertain. « Le Québec devient
un point de passage naturel pour ce pétrole. Il est
donc clair que la pression sera forte pour donner
le feu vert aux projets qui sont déjà sur la table »,
a ainsi affirmé Jean-Thomas Bernard, profes-
seur au Département de science économique
de l’Université d’Ottawa.
« Il y aura beaucoup de pression sur le Québec
pour que le projet Énergie Est, de TransCa-
nada, se réalise », a lui aussi confirmé Pierre-
Olivier Pineau, spécialiste en politique énergé-
tique à HEC Montréal. Selon lui, il est clair
FÜHRER
SUITE DE LA PAGE 1
connaissance dans son uniforme militaire, avec
sa moustache à la Charlot que plus personne
n’ose porter. La couverture du livre, très effi-
cace, la reprend avec la mèche tout aussi ty-
pique. Pour ajouter à l’incongruité, dans l’Eu-
rope post-nazie unifiée, Er ist wieder da se vend
19,33 euros, clin d’œil malaisant à l’année de
prise du pouvoir du NSDAP.
Ce Hitler version 2.0 sert évidemment à ju-
ger l’époque actuelle en jouant sur le télesco-
page temporel dans un constant va-et-vient en-
tre le passé et le présent, enfin, entre l’époque
du premier vrai de vrai dictateur et la vraie de
vraie époque actuelle que découvre son double
télétransporté. La mécanique éprouvée par la
fiction a déjà donné des résultats amusants
avec Hibernatus ou Les visiteurs au cinéma, ou
Temporel et Les rescapés à la télé.
Le choix de ramener Hitler n’en est pas
moins dérangeant. L’auteur, Timur Vermes, fils
d’une mère allemande et d’un père juif hon-
grois, est lui-même apparu à Nuremberg en
1967. Il a travaillé comme nègre pour quatre li-
vres avant d’oser écrire celui-là. L’argument de
base lui serait venu en Turquie à la découverte
du Zweites Buch, le « second livre » dicté après
Mein Kampf, mais non édité du vivant d’Hitler.
Ver mes se serait dit que s’il existait un
deuxième tome méconnu, lui-même pourrait
bien en rédiger un troisième.
Bref, il est de retour dans une nouvelle Alle-
magne, pas vraiment à l’image idéalisée de son
Reich de 1000 ans. En fait, il n’est pas content
du tout de ce qu’il voit. Des graffitis incompré-
hensibles ont remplacé les slogans antisémites
sur les murs. Des Turcs se promènent libre-
ment partout. Une femme dirige le pays !
Le leader charismatique doit donc encore
repartir en croisade pour changer le monde.
« Pourquoi moi, alors que tant de grands
hommes de l’histoire allemande attendaient eux
aussi une seconde occasion de conduire leur
peuple sur les chemins de la gloire ? demande-t-
il. Pourquoi pas Bismarck ? Pourquoi pas Fré-
déric II ? Charlemagne ? Othon ? » La réponse
fut si simple : « Il s’agissait de faire confiance à
Les bureaux du Devoir sont situés
au 2050, rue De Bleury, 9e étage,
Montréal (Québec), H3A 3M9 Place-des-Arts
Ils sont ouverts du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h
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services de l’imprimerie du Journal de Québec, 450, avenue Béchard, Québec, qui est la propriété de Corporation Sun Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal. Envoi de publication — Enregistrement no 0858. Dépôt légal: Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007.
L E D E V O I R ,
ACTUALITÉS
La décision de South Portland compromet l’acheminement de pétrole des sables bitumineux vers le
Maine, selon Équiterre. Ci-dessus, les installations de Suncor à Fort McMurray, en Alberta.
pour le lobby pétrolier que « le chemin du Qué-
bec semble le plus salutaire ». « C’est technique-
ment plus simple de passer par le Québec » et ce
genre de projet « est important pour l’Alberta
et les pétrolières ».
Le pipeline Énergie Est permettrait de trans-
por ter quotidiennement, dès 2018, quelque
1,1 million de barils pétrole des sables bitumi-
neux vers le Québec, puis vers le Nouveau-
Brunswick. Il s’agit du plus important projet du
genre actuellement en développement en Amé-
rique du Nord. Il a déjà été présenté à l’Office
national de l’énergie (ONE) par la pétrolière.
Pour le réaliser, T ransCanada devra
construire des centaines de kilomètres de pipe-
line en sol québécois, mais aussi traverser le
fleuve Saint-Laurent. L’entreprise compte aussi
construire un terminal maritime d’exportation
afin de charger des pétroliers à Cacouna, en
plein cœur de l’estuaire du Saint-Laurent.
Même si le Québec est un point de passage
névralgique pour le futur pipeline, la décision
concernant sa construction revient uniquement
au gouvernement de Stephen Harper. En vertu
des règles fédérales, c’est en effet l’ONE qui doit
statuer sur le sort du projet. Cet organe dépend
directement du bureau du premier ministre.
Couillard dit oui
Le gouvernement de Philippe Couillard a
déjà annoncé qu’il était favorable au projet de
TransCanada, et ce, avant d’avoir précisé la te-
neur de l’évaluation environnementale qui se-
rait menée au Québec. Celle-ci n’aura toutefois
ALAIN JOCARD AGENCE FRANCE-PRESSE
L’auteur Timur Vermes et son ouvrage satirique
sur le retour d’Hitler.
un individu qui, seul, ne pouvant compter que
sur lui-même, sans l’appareil d’un parti, sans le
soutien d’un gouvernement, avait montré qu’il
était capable de nettoyer les écuries d’Augias de
la démocratie. »
Le mal banal
L’objectif de l’ouvrage semble double.
D’abord il s’agit de montrer qu’Adolf Hitler
n’était pas un « monstre », réduction hermé-
neutique bien commode quand il s’agit de dé-
douaner les millions de fanatiques qui l’ont
suivi en enfer. Le chef décongelé se révèle
aussi teigneux et entêté que le leader em-
brasé des années 1920 et 1930, mais en même
temps d’une banalité déconcertante, avec en
plus un certain humour. On pourrait presque
parler d’une farce post-nazie qui propose de
La rédaction
Au téléphone
Par courriel
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Au téléphone
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et sur Twitter Par télécopieur
L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4
MARK RALSTON AGENCE FRANCE-PRESSE
pas de pouvoir sur la construction du pipeline.
Mais selon M. Guilbeault, il n’en faut pas
moins débattre des émissions de gaz à effet de
serre générées par le pétrole des sables bitumi-
neux. « Si on dit oui au Québec à ces projets, il
faut se demander quels seront les impacts sur les
émissions, dans un contexte où on tente de les ré-
duire. » Les par ticipants aux audiences de
l’ONE sur les projets de pipelines n’ont cepen-
dant pas le droit d’aborder les impacts environ-
nementaux de l’exploitation pétrolière en Al-
berta dans le cadre de leur présentation.
Avant la réalisation du projet de TransCa-
nada, la pétrolière Enbridge doit acheminer
300 000 barils de brut de l’Ouest à Montréal
d’ici la fin de l’année 2014. Le projet d’inversion
du flux dans l’oléoduc 9B a été approuvé par le
gouvernement Harper plus tôt cette année. Ce
pipeline traverse plusieurs cours d’eau au Qué-
bec, mais aussi des terres agricoles et des quar-
tiers résidentiels dans la région de Montréal.
Une partie du pétrole sera raffinée aux installa-
tions de Suncor, dans l’est de la ville. Une autre
partie sera chargée sur des navires qui se ren-
dront à Lévis, à la raffinerie d’Ultramar.
Avec les projets de TransCanada et d’En-
bridge, ce sont 1,4 million de barils de pétrole
brut de l’Ouest qui couleront chaque jour vers
le Québec d’ici 2018. C’est l’équivalent de la
moitié de toute la production des sables bitumi-
neux attendue pour 2020.
Avec La Presse canadienne
Le Devoir
rire avec le malin à visage humain.
Le tour de force littéraire maintient l’argu-
ment jusqu’au bout. Mieux (ou pire) : le person-
nage caricatural trouve le moyen de se rendre
sinon crédible, au moins plausible, y compris
dans certains jugements critiques de la société
actuelle.
La seconde évidence, liée à la première, veut
rappeler que le basculement dans la dictature
et le totalitarisme demeure possible, que notre
société bien oublieuse pourrait à nouveau se
laisser gagner par le virus de la haine absolue.
La thèse élaborée repose sur l’utilisation des
nouveaux moyens de propagande pour repartir
à la conquête des esprits. Google, au fond, c’est
le Völkischer Beobachter en plus efficace, note le
führer plein d’esprit.
À ce propos, la démonstration grossière pro-
pose plus une attaque en règle contre le sys-
tème médiatique (y compris les nouveaux mé-
dias) que contre l’idéologie nazie plus ou moins
renouvelée. Le bouf fon dogmatique en cos-
tume, pris pour un imitateur génial, est vite in-
vité à la télé où il triomphe. On fait par contre
assez peu état de la « question juive » dans les
quelque 400 pages, pas vraiment un détail dans
l’histoire, la vraie, mettons.
Cela dit, franchement, cette histoire originale
et osée finit par lasser. Si on trouve l’argument
de départ ridicule, il n’y a jamais moyen de rac-
crocher. Si on fait l’ef for t de jouer le jeu, on
peut se lasser bien vite de ces grossières propo-
sitions, bourrées en plus d’allusions à la société
et au langage de la société allemande contem-
poraine qui échappent à la version française et
encore plus de ce côté-ci de l’Atlantique Nord.
Pour certains fins obser vateurs de la Répu-
blique fédérale, cette manière de faire d’Er ist
wieder da s’inscrit dans la Vergangenheitsbewäl-
tigung, une gestion du passé, y compris par le
traitement humoristique des tabous et des sou-
venirs douloureux. D’autres déplorent plutôt
une énième volonté d’exploiter le filon nazi
pour stimuler le profit. There is no business like
Shoah business…
Est-ce seulement incompatible ? Une option
peut très bien aller avec l’autre. Un roman,
même une effronterie, peut aussi être un suc-
cès fou qui rapporte beaucoup…
Le Devoir
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TEL-AVIV
SUITE DE LA PAGE 1
tirer des missiles balistiques en direction de
l’État hébreu.
Le consul général israélien à Montréal se veut
rassurant. « C’est une mesure automatique de
l’autorité fédérale américaine de l’aviation civile,
lorsqu’un missile tombe à moins d’un mille
[moins de deux kilomètres] de cet aéroport, ils
ordonnent à leurs compagnies aériennes d’arrêter
les vols pour 24 heures vers cette destination », ex-
plique Joel Lion, qui est aussi le représentant
d’Israël à l’Organisation de l’aviation civile inter-
nationale, dont le siège est à Montréal.
« Pendant ces 24 heures, le pays doit montrer
les mesures de sûreté et de sécurité qu’il possède »,
dit M. Lion. Ce dernier ne doute pas que son
pays pourra prouver qu’il a mis en place des
dispositifs nécessaires pour assurer la sécurité
de l’aéroport, citant par exemple le « dôme de
fer » israélien, le système antimissile qui permet
d’intercepter en vol les roquettes.
Les experts américains de la FAA rencontre-
ront les responsables de l’aviation civile israé-
lienne pour déterminer s’ils reconduiront leur
décision mercredi.
Contrairement au diplomate israélien, Jean
Lapointe, exper t en aviation civile, n’est pas
surpris de la décision des compagnies aé-
riennes. « Lorsque ça fait moins d’une semaine
qu’un avion civil a été abattu par des militaires,
c’est normal que, s’il y a le moindre doute quant
à la sécurité de l’aéroport de Ben Gourion, on
prenne 24 heures de pause », explique-t-il, en fai-
sant référence à l’accident de l’avion de la Ma-
laysia Airlines en Ukraine.
Les mentalités risquent de changer et de telles
mesures pourraient être mises en place plus sou-
vent qu’avant, estime M. Lapointe, qui est aussi
commandant de bord. «On aura eu l’après-11-Sep-
tembre et là, on aura l’après-MH17. Maintenant,
du fait que des militaires et des paramilitaires sont
capables de mettre la main sur de tels équipements
[…] je pense que oui, les gestionnaires vont prendre
des décisions beaucoup plus radicales même si on
doit détourner les corridors aériens de leurs routes
les plus rapides», explique-t-il.
Les États-Unis estiment qu’un système so-
phistiqué de lance-roquettes russe a été utilisé
la semaine dernière pour détruire l’avion malai-
sien. De leur côté, les roquettes et les missiles
du Hamas sont capables d’atteindre des cibles
toujours un peu plus loin en territoire israélien.
D’autres organisations ont en leur possession
des systèmes de lance-roquettes. C’est le cas
des djihadistes de l’État islamique (EI). Sur un
compte Twitter proche de l’EI en Syrie, les dji-
hadistes se sont d’ailleurs vantés lundi d’avoir
capturé un camion équipé d’un lance-roquettes.
Décision coûteuse
Du côté d’Air Canada, le vol de lundi soir en
partance de Toronto pour Tel-Aviv a été annulé.
Le vol de retour en provenance de Ben Gourion
prévu pour mercredi a aussi été annulé. Air Ca-
nada réévaluera sa décision mercredi.
La situation risque de coûter des dizaines de
milliers de dollars aux compagnies aériennes,
mais aussi à l’économie israélienne. Le quoti-
dien israélien Haartez estime aussi qu’elle lais-
sera un impact psychologique en Israël.
La décision des compagnies a d’ailleurs fait
grincer des dents en Israël, certains estimant
qu’il s’agissait là d’une victoire pour le Hamas.
Lors d’une conférence de presse, le général is-
raélien à la retraite Ephraim Sneh a estimé que
le Hamas venait de réaliser un de ses rêves en
« déconnectant Israël du monde extérieur », rap-
porte le New York Times.
Benjamin Nétanyahou « a parlé mardi soir
avec le secrétaire d’État américain, John Kerry,
et lui a demandé d’agir pour rétablir les vols des
compagnies américaines vers Israël », rapporte
l’Agence France-Presse.
Mais M. Ker r y a af firmé par téléphone à
M. Nétanyahou que cette interdiction était sim-
plement motivée par la protection des citoyens
américains.
Avec l’Agence France-Presse
Le Devoir
ERIC THAYER/GETTY IMAGES/AFP
Des voyageurs en attente à l’aéroport John F.
Kennedy de New York mardi. Les vols à destination
de Tel-Aviv ont été annulés.
Abonnements (lundi à vendredi, 7 h 30 à 16 h 30)
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Par télécopieur 514 985-5967
Agenda culturel
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Yvan Allaire, président exécutif du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP)
La responsabilité des CA déborde
du seul intérêt des actionnaires
GÉRARD BÉRUBÉ
L a Cour suprême le confir me sans
cesse : la responsabilité des conseils
d’administration de sociétés canadiennes
ne se limite pas à la valorisation de l’avoir
des actionnaires. Si la jurisprudence re-
connaît la diversité des par ties intéres-
sées, les recours potentiels demeurent
toutefois encore limités.
Une interprétation de la Cour suprême
dans deux cas récents vient confirmer
cette obligation du conseil d’administra-
tion d’une entreprise d’agir dans l’intérêt
à long terme de la société. Ainsi, le plus
haut tribunal refuse de reconnaître que
l’intérêt d’un groupe doit prévaloir sur ce-
lui des autres parties intéressées. Dit au-
Guerre ouverte pour l’achat du Club Med
GUY DUTHEIL
L’
homme d’affaires
italien Andrea Bo-
nomi pousse son
avantage dans la
bataille pour le
contrôle du Club Méditerra-
née qui l’oppose au tandem
formé par le conglomérat chi-
nois Fosun et le fonds d’inves-
tissements français Ardian. Il
vient de recevoir un renfor t
hautement symbolique. Dans
un entretien au Journal du Di-
manche du 20 juillet, Serge Tri-
gano, 68 ans, le fils du fonda-
teur du Club Gilbert Trigano,
annonce qu’il se range aux cô-
tés de l’homme d’affaires ita-
lien. Un rapprochement pré-
paré par le directeur général
délégué de Lazard France Mat-
thieu Pigasse (actionnaire à ti-
tre individuel du Monde) et le
vice-président d’Havas, Sté-
phane Fouks. Serge Trigano, à gauche, et Andrea Bonomi
« Avec Serge Trigano, notre
ambition est de faire du Club dustrial [un des véhicules d’in-
Med une marque attractive [… vestissement d’Andrea Bo-
]. Sa décision vient conforter no- nomi] est la plus séduisante et la
tre projet d’ancrage français plus intéressante pour les action-
avec les salariés au coeur de la naires », explique M. Trigano.
stratégie. C’est avec eux, que Pour l’homme d’affaires italien,
nous voulons construire l’avenir c’est un soutien qui tombe bien.
du Club », a indiqué au Monde Quelques jours, à peine, avant le
M. Bonomi. « L’offre d’investIn- conseil d’administration du Club
Acquisition majeure
pour Agropur
aux États-Unis Page B 2
ECONOMIE
CAHIER B › L E D E V O I R ,
trement, la responsabilité des administra-
teurs déborde de la seule valorisation de
l’actionnaire.
Yvan Allaire, président exécutif du
conseil de l’Institut sur la gouvernance
d’organisations privées et publiques
(IGOPP), signe un rappor t rédigé
conjointement avec Stéphane Rousseau,
professeur titulaire à la Chaire en gouver-
nance et droit des affaires de l’Université
de Montréal.
Tribunaux canadiens
Le document d’une quarantaine de
pages se penche sur le droit per tinent
dans d’autres juridictions, notamment en
Grande-Bretagne et aux États-Unis, ainsi
que sur des jugements rendus par les tri-
ÉRIC PIERMONT AGENCE FRANCE-PRESSE
Med prévu vendredi 25 juillet
pour examiner la contre OPA
proposée par M. Bonomi.
Serge Trigano, qui a dû quit-
ter le Club en 1997, se défend de
regarder dans le rétroviseur. S’il
revient au Club, c’est «pour re-
garder vers l’avenir». Il veut y ap-
porter sa « vision stratégique »
L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
bunaux canadiens. Les auteurs observent
qu’« en droit canadien, l’obligation des ad-
ministrateurs d’agir au mieux des intérêts
de la société inclut le devoir de traiter de fa-
çon juste et équitable chaque par tie pre-
nante touchée par les actes de la société ».
Il ressort de l’interprétation une recon-
naissance de la société en tant que per-
sonne morale distincte de chacune de ses
parties prenantes, disposant d’une exis-
tence propre, au demeurant perpétuelle.
Ce faisant, « en agissant dans l’intérêt de la
société, les administrateurs prendront des dé-
cisions bénéficiant généralement du même
coup à l’ensemble des parties prenantes à
long terme».
VOIR PA GE B 2 : ACTIONNAIRES
mais «sans être pour autant pas-
séiste ». En cas de succès de
l’OPA d’Andrea Bonomi, la gou-
vernance du Club sera modifiée.
Serge Trigano en deviendrait le
président non exécutif, et la ges-
tion opérationnelle serait confiée
à un directeur général.
Pas de commentaires
Dans le camp de Fosun et Ar-
dian, on se refuse pour l’heure
à tout commentaire. Mais, dans
les coulisses, ce come-back fait
tousser. «C’est un très bon coup
médiatique que de rallier le nom
magique de Trigano », laisse-t-
on d’abord entendre. Avant de
sortir l’artillerie lourde. Le re-
tour de Serge Trigano n’aura
d’impact qu’auprès du grand
public. Beaucoup moins sur les
salariés et les actionnaires pour
lesquels son nom n’aurait plus
grand-chose de magique.
Ils n’auraient pas oublié que
« Serge Trigano a dirigé le Club
et l’a conduit à une véritable
catastrophe ! », souligne-t-on
dans le camp Fosun Ardian.
« Les deux dernières années
avant son dépar t, en 1997,
Serge Trigano aurait accumulé
200 millions d’euros de pertes »
[l’équivalent de 1,3 milliard de
VOIR PAGE B 2 : CLUB MED
TNM : un Cyrano qui
touche
Page B 7
2 0 1 4
Les caisses de
retraite canadiennes
gardent le cap
Les fonds communs diversifiés ont enregistré
un rendement médian de 2,9 %
lors du deuxième trimestre
KARL
RETTINO-PARAZELLI
M algré une légère détério-
ration de leur situation fi-
nancière, les caisses de re-
traite canadiennes ont pour-
suivi sur leur lancée lors du
deuxième trimestre de 2014
en enregistrant des rende-
ments positifs pour un hui-
tième trimestre consécutif,
constate Morneau Shepell.
Selon la plus récente ana-
lyse du cabinet en ressources
humaines publiée mardi, les
gestionnaires de fonds com-
muns diversifiés ont obtenu
un rendement médian de 2,9 %
lors du plus récent trimestre,
avant les frais de gestion. Ce
rendement est le même que
celui du por tefeuille de réfé-
rence, composé à 55 % d’ac-
tions et à 45 % d’obligations.
La compilation de Morneau
Shepell regroupe les per for-
mances d’environ 360 fonds
communs gérés par une cin-
quantaine de sociétés de ges-
tion de placements.
Depuis le début de l’année, le
rendement médian des fonds
diversifiés est de 7,5 %, ce qui
surpasse légèrement l’indice de
référence établi à 7,3 %. Les
bons résultats de 2013 se pour-
suivent donc en 2014: au cours
des douze der niers mois, le
rendement de ces mêmes
fonds diversifiés a été de 19 %,
plus de deux points au-dessus
du rendement du portefeuille
de référence.
Marché des actions
L’associé directeur du Groupe
de gestion d’actif de Morneau
Shepell, Jean Bergeron, ex-
plique que les rendements posi-
tifs enregistrés trimestre après
trimestre sont principalement at-
tribuables à la réalité du marché
des actions. «Les marchés bour-
siers sont en feu depuis deux ans,
et c’est rare qu’on observe une pé-
riode aussi prolongée que ça.»
En revanche, l’indice de sol-
vabilité des régimes à presta-
tion déterminée s’est légère-
ment dégradé au cours du plus
récent trimestre, ce qui veut
dire que le rendement médian
(2,9 %) a été légèrement infé-
rieur à l’augmentation du passif
de solvabilité (3,7 %). « Ainsi, la
situation financière des caisses
de retraite s’est légèrement dété-
riorée au cours du trimestre. Ce-
pendant, depuis le début de l’an-
née, la situation financière des
caisses de retraite est demeurée
Les régimes à prestations déterminées garantissent un revenu à la
retraite.
relativement stable », ajoute
M. Bergeron.
Si l’ascension des marchés
boursiers a eu un effet favora-
ble sur le rendement des ac-
tions, les obligations ont elles
aussi affiché de bons résultats
en bénéficiant de la baisse
des taux d’intérêt. Le présent
n’est toutefois pas garant de
l’avenir, souligne Jean Berge-
ron. « À moins que les caisses
décident d’être plus conserva-
trices et qu’elles réduisent leur
pondération en actions, une
correction dans quelques mois
aurait un impact négatif sur les
rendements. »
De la même façon, un «chan-
gement de direction » des taux
d’intérêt à cour t ou moyen
terme aurait un impact sur le
rendement des obligations. Les
résultats de 2014 s’avéreraient
alors beaucoup moins intéres-
sants que ceux de 2013, dit-il.
Ces nouveaux résultats tri-
mestriels positifs pourraient
malgré tout alimenter une nou-
velle fois le débat entourant la
viabilité des régimes de retraite
et le par tage des risques. Le
12 juin dernier, le ministre des
Affaires municipales, Pierre Mo-
reau, a déposé le projet de loi 3,
qui vise à obliger la modification
de tout régime de retraite à pres-
tations déterminées du secteur
municipal pour « en assainir la
santé financière» et «en assurer
la pérennité». La Coalition syndi-
cale pour la libre négociation a
qualifié la pièce législative d’«at-
taque en règle contre les employés
municipaux».
«La situation des caisses de re-
traite s’est beaucoup améliorée
l’an dernier. Elle est moins diffi-
cile qu’elle ne l’était. Certains
groupes pourront donc dire que
ça ne va pas aussi mal qu’on le
laisse entendre », concède pru-
demment l’associé chez Mor-
neau Shepell, en affirmant du
même souffle que l’incertitude
qui plane sur les résultats à ve-
nir est un argumentaire aussi
valable.
Les régimes à prestations dé-
terminées garantissent un re-
venu à la retraite, peu importe
le rendement obtenu, tandis
que les régimes à cotisations
déterminées n’offrent aucune
garantie. À mi-chemin entre les
deux, les régimes à prestation
cibles imposent des cotisations
fixes, mais remettent des pres-
tations qui peuvent varier selon
la solvabilité du régime.
Le Devoir
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
B 2 L E D E V O I R , L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4

ÉCONOMIE
Acquisition majeure pour la coopérative québécoise Agropur aux États-Unis
a souligné son président, Serge Riendeau. vous dire qu’il ne devrait pas y avoir une acquisi-

JULIEN ARSENAULT
L a coopérative québécoise Agropur a réalisé sa
plus importante acquisition au cours de ses 76
années d’existence, ce qui lui permettra entre au-
tres de doubler ses activités de transformation aux
États-Unis en plus d’accroître de moitié son appro-
visionnement en lait.
La plus importante coopérative laitière au Ca-
nada a annoncé mardi qu’elle mettrait la main sur
les actifs de transformation de l’entreprise améri-
caine Davisco Foods International, spécialisée
dans la fabrication de fromage et d’ingrédients lai-
tiers. Le montant de la transaction — dont la date
de clôture devrait être le 1er août 2014 — n’a pas
été dévoilé, mais le chiffre d’affaires des activités
acquises est évalué à plus de 1 milliard.
Il s’agit d’une troisième acquisition en autant
de semaines pour Agropur, qui a récemment mis
la main sur des actifs de la coopérative Northum-
berland Dairy, établie au Nouveau-Brunswick,
ainsi que des activités de transformation laitière
de Sobeys pour 356 millions. «Agropur devrait se
situer parmi les cinq plus importants transforma-
teurs de fromage et d’ingrédients aux États-Unis»,
«
En vertu de ces trois transactions, le chiffre d’af- tion la semaine prochaine.»
Cela nous permet d’avoir
faires de la coopérative québécoise devrait dépas-
ser 5,8 milliards. Ses 41 usines réparties en Amé-
rique du Nord devraient permettre à sa produc- une masse critique plus
Établie à Le Sueur, dans le Minnesota, Davisco
transforme annuellement 1,7 milliard de litres de
lait et compte quelque 900 employés, qui de-
tion annuelle de lait de se chiffrer à 5,3 milliards vraient être intégrés dans le giron de la coopéra-
de litres. De plus, les activités américaines de la importante, et du même tive québécoise une fois que l’acquisition sera
coopérative laitière établie à Longueuil devraient complétée. L’entreprise privée produit chaque an-
coup, de devenir un joueur
»
désormais représenter 40 % de son chiffre d’af- née plus de 375 millions de livres de fromage et
faires, a indiqué en entrevue le chef de la direction 180 millions de livres d’ingrédients à base de lacto-
d’Agropur, Robert Coallier. « Cela nous permet plus important sérum. «Je suis ravi par cette transaction et par ce
d’avoir une masse critique plus importante, et du qu’elle offre à nos fournisseurs et […] nos employés,
même coup, de devenir un joueur plus important Serge Riendeau, président d’Agropur a commenté le chef de la direction de Davisco, Jon
dans ce marché, a-t-il dit. Cette acquisition […] Davis. Il s’agit là de perspectives stimulantes.»
contribuera à solidifier le développement et la péren- Agropur a l’intention de financer cette acquisi-
nité de notre coopérative.» sur les visées d’Agropur à l’étranger. «(La transac- tion à partir de ses excédents de trésorerie ainsi
La transaction comprend trois usines de trans- tion) va nous procurer une plus grande plateforme que par le biais de nouveaux crédits à terme. Fon-
formation de fromage de Davisco situées dans les pour améliorer notre performance dans ce secteur». dée en 1938, Agropur compte actuellement plus
États du Minnesota, de l’Idaho et du Dakota du Malgré un mois de juillet fort occupé en vertu de 6500 employés et transforme 3,4 milliards de li-
Sud, en plus d’une boutique, de bureaux de ventes de l’annonce de trois acquisitions, Agropur pour- tres de lait par année dans ses 32 usines en Amé-
ainsi que de centres de distribution aux États- rait bien procéder à une autre transaction d’ici la rique du Nord. La coopérative propose diverses
Unis, en Chine, à Singapour, à Genève ainsi fin de l’année, a laissé entendre son chef de la di- marques, dont Natrel, Québon ainsi que le fro-
qu’aux Pays-Bas. «Nous allons être en meilleure po- rection. « La pérennité (de la coopérative) passe mage d’Oka.
sition puisque Davisco effectue déjà des exporta- par la croissance, alors nous voulons continuer à
tions», a expliqué M. Coallier, lorsque questionné croître, a expliqué M. Coallier. Je peux cependant La Presse canadienne

MARCHÉS BOURSIERS ACTIONNAIRES

SUITE DE LA PAGE B 1 véritable effectivité ».
CLUB MED
SUITE DE LA PAGE B1
Les auteurs soutiennent,
TORONTO New
S&P 500
York PÉTROLE
104,42 Il n’y a donc pas de hiérarchi- ainsi, que l’obligation de traite- francs de l’époque]. Un trou,
S&P TSX -0,17 $US sation subordonnant, notam- ment équitable imposée aux ad- enfin, dont l’ampleur aurait
▼
15 315,13 ▲+65,14
-0,2% ment, l’intérêt de chacun à la ministrateurs ne doit pas être obligé « les deux grands action-
+0,4% 1983,53 ▲ +9,90
+0,5% OR valeur boursière de l’entre- surestimée. « La Cour suprême naires du Club à le débarquer ».
1306,30 prise. « Selon la Cour suprême, enjoint les conseils d’administra-
-7,60 $US l’obligation de loyauté ne se li- tion de prendre des décisions Soutien des personnels
NASDAQ -0,6% ▼ mite pas à la valeur des actions dans l’intérêt à long terme de la En pratique, les deux camps
4456,02 ▲ +31,31 DOLLAR CANADIEN
+0,7%
ou au profit à court terme », re-
tiennent les auteurs du rapport.
société, sans favoriser l’une ou
l’autre partie prenante, mais ne
se disputent le soutien des per-
sonnels. Si FO, première orga-
93,14 Il arrive que la décision des ad- donne aucun recours aux parties nisation syndicale du Club, pen-
-0,06 $US
ministrateurs fasse des ga- prenantes autres que les action- cherait plutôt vers l’of fre
-0,1% ▼ gnants et des perdants parmi naires, créanciers, administra- franco-chinoise, l’UNSA, qui di-
DOW JONES 1$US = 1,0736$ les parties intéressées. teurs et dirigeants si elles se sen- rige le Comité d’entreprise du
17 113,54 ▲ +61,81
+0,4%
69,16 «La Cour suprême a reconnu
cette réalité […] en signalant
tent lésées par une décision», dé-
plorent-ils. Le cas échéant, « il
groupe, ne serait pas opposé à
l’offre italienne.
+0,24 EURO
1 EURO = 1,4460
que, même dans ces cas, l’obliga- n’existe pas de règles absolues. Il Du côté de Serge Trigano,
Titre Symbole Fermeture Variation Volume Titre Symbole Fermeture Variation Volume tion de loyauté s’adressait à la so- faut se demander chaque fois si, on af firme même avoir reçu
($) (%) (000) ($) (%) (000) ciété et non aux par ties pre- dans les circonstances, les admi- « un signal des salariés ». On
nantes. En parallèle, elle a souli- nistrateurs ont agi au mieux des confie aussi que l’ex-p.-d.g. du
LES INSDICES DE LA BOURSE DE TORONTO SERVICES PUBLICS
0.43 147356 Fortis FTS 32.88 0.17 0.52 470
gné l’absence du principe établis- intérêts de la société, en prenant Club « voyait toujours très régu-
S&P TSX SPTT15315.13 65.14
S&P TX20 TX20 701.78 2.53 0.36 73162 TransAlta TA 12.64 0.01 0.08 481 sant que les intérêts d’un groupe – en considération tous les facteurs lièrement des responsables du
S&P TX60 TX60 881.88 3.31 0.38 63670 ceux des actionnaires, par pertinents.» Clud Med au Mama Shelter »,
S&P TX60 Cap. TX6C 975.18 3.66 0.38 63670 TECHNOLOGIE exemple– doivent prévaloir sur Mais les administrateurs ne le petit groupe hôtelier bran-
Cons. de base TTCS 338.59 4.33 1.30 2714 BlackBerry BB 10.63 -0.10 -0.93 1452
Cons. discré. TTCD 148.20 1.09 0.74 4659 CGI GIB.A 37.99 0.17 0.45 442 ceux d’un autre groupe» de par- sont pas immunisés pour autant. ché dirigé par M. Trigano.
Énergie TTEN 322.51 2.90 0.91 46576 TÉLÉCOMMUNICATIONS ties intéressées. Cette obligation Leur risque de responsabilité En plus de compter leurs
Finance TTFS 255.00 0.51 0.20 14721 des administrateurs est confir- sera d’autant plus élevé qu’« ils troupes, les deux camps se
Aurifère TTGD 198.34 -2.25 -1.12 29502 BCE BCE 49.01 0.35 0.72 954
TTHC 90.41 -0.70 -0.77 733 Bell Aliant BA 28.19 0.06 0.21 299 mée par la jurisprudence rela- omettent de se renseigner adéqua- disputent sur la stratégie pour
Santé
Tech. de l’info TTTK 39.21 0.00 0.00 2759 Rogers RCI.B 42.14 0.28 0.67 620 tive au recours en cas d’abus, ou tement relativement aux inci- développer le Club. Côté Ar-
Industrie TTIN 190.00 1.98 1.05 15011 Telus T 38.45 -0.21 -0.54 1203 «recours pour oppression». dences de leur décision sur l’en- dian-Fosun, on déplore le
Matériaux TTMT 262.92 -0.84 -0.32 43647 FONDS NÉGOCIÉS EN BOURSE semble des parties prenantes et manque d’actionnaire chinois
Immobilier TTRE 257.38 0.91 0.35 4185 Portée limitée
Télécoms TTTS 119.65 0.34 0.28 3158
iShares DEX XBB 31.10 0.04 0.13 54 que, de ce fait, celle-ci n’est pas dans le camp Bonomi. Pour-
iShares MSCI XEM 27.19 0.28 1.04 5 Cela dit, la por tée de tout raisonnable et a des conséquences tant, fait-on savoir, ce ne sera
Sev. collect. TTUT 217.34 0.10 0.05 3645
iShares MSCI EMU EZU 41.02 0.23 0.56 2722
Métaux/minerals TTMN 908.51 10.82 1.21 13142
iShares S&P 500 XSP 22.80 0.12 0.53 1063 ceci est limitée. « Le recours défavorables pour la société.» que « d’Asie et de Chine que
TSX CROISSANCE iShares S&P/TSX XIC 24.25 0.02 0.08 49 pour oppression protège unique- Et MM. Allaire et Rousseau pourront venir les 200 000 à
TSX Venture JX 1010.88 4.40 0.44 57838 LES PLUS ACTIFS DE LA BOURSE DE TORONTO ment les droits et intérêts des de rappeler que « des recours 300 000 clients supplémen-
ENTREPRISES DE CONSOMMATION DISCRÉTIONNAIRE DHX MEDIA LTD DHX 7.21 0.08 1.12 7409 détenteurs de valeurs mobi- peuvent toujours être intentés taires » dont a besoin le Club
Alim. Couche-Tard ATD.B 29.33 0.25 0.86 493 HUDBAY MINERALS HBM 11.21 0.30 2.75 3178 lières, des créanciers, des diri- par des actionnaires adhérant à pour retrouver la rentabilité.
Canadian-Tire CTC.A 102.15 0.14 0.14 251 LUNDIN MINING CORP LUN 6.13 0.02 0.33 2976 geants et des administrateurs la perspective de maximisation « C’est le point faible de la can-
FORTIS INC FTS.IR 39.65 0.35 0.89 2902
Cogeco CCA 60.39 0.19 0.32 82
ATS AUTOMATED ATA 15.75 0.43 2.81 2870
[…] Il ne s’étend pas aux droits de la valeur à long terme, par didature Bonomi. »
Corus CJR.B 23.97 0.32 1.35 181
Groupe TVA TVA.B 8.70 0.00 0.00 0 iShares S&P TSX 60 XIU 22.21 0.09 0.41 2653 et intérêts des autres par ties des investisseurs institutionnels Pour autant, le duo franco-
Jean Coutu PJC.A 21.21 -0.40 -1.85 357 PENN WEST PWT 9.86 0.49 5.23 2547 prenantes, tels que les em- appliquant une stratégie d’inves- chinois ne se fait manifeste-
Loblaw L 50.90 1.47 2.97 1055 LEGACY OIL + GAS LEG 8.88 0.34 3.98 2536 ployés », poursuit le rappor t. tissement socialement responsa- ment plus aucune illusion sur
Magna MG 118.81 1.36 1.16 257 RMP ENERGY LTD RMP 8.63 0.10 1.17 2351
TALISMAN ENERGY TLM 10.57 0.00 0.00 2144 Ce faisant, « l’état de droit fait ble ou des par ties prenantes, l’issue de la bataille. La contre
Metro MRU 68.40 0.62 0.91 282
Quebecor QBR.B 25.82 0.16 0.62 309 LES GAGNANTS EN % en sorte que l’obligation de trai- comme les syndicats de travail- OPA déposée par M. Bonomi
Rona RON 11.89 0.12 1.02 55 tement équitable des par ties leurs, détenant par ailleurs des devrait être acceptée par le
Saputo SAP 65.86 0.41 0.63 168 MAJOR DRILLING MDI 8.76 0.78 9.77 591 prenantes autres que celles énu- actions de la société.» conseil d’administration du
Shaw SJR.B 27.49 0.02 0.07 758 PENN WEST PWT 9.86 0.49 5.23 2547
Shoppers Drug Mart SC 60.83 0.00 0.00 0 DEETHREE DTX 11.26 0.52 4.84 683 mérées dans la loi (sur les so- 25 juillet. On imagine mal en
Tim Hortons THI 60.05 0.57 0.96 375 PRAIRIESKY ROYALTY PSK 40.00 1.82 4.77 112 ciétés par actions) n’a pas de Le Devoir effet, des actionnaires refuser
Transat A.T. TRZ.B 9.12 -0.04 -0.44 13 PACIFIC RUBIALES PRE 21.32 0.95 4.66 1948 la prime de 22 % par action of-
Yellow Media Y 18.79 -0.01 -0.05 13 ROCK ENERGY INC RE 6.41 0.28 4.57 276
PERFORMANCE SPORTS PSG 18.02 0.76 4.40 126 ferte par Investindustrial par
ÉNERGIE HB NYMEX NG BEAR HND 7.42 0.31 4.36 1488 rapport à celle du tandem Ar-
Cameco CCO 22.88 0.06 0.26 1165 CONCORDIA HEALTH CXR 37.29 1.54 4.31 122 dian-Fosum. La contre-OPA de
Canadian Natural CNQ 48.96 0.47 0.97 2162 LEGACY OIL + GAS LEG 8.88 0.34 3.98 2536
Canadian Oil Sands COS 23.81 0.17 0.72 769 l’Italien valorise le Club Med à
Enbridge ENB 53.32 0.66 1.25 1059 LES PERDANTS EN % 790 millions d’euros contre
EnCana ECA 22.88 -0.23 -1.00 1777 PRETIUM RESOURCES PVG 7.85 -0.63 -7.43 1738 seulement de 563 millions
Enerplus ERF 25.61 0.32 1.27 532 HB NYMEX NG BULL HNU 10.83 -0.50 -4.41 1273
Pengrowth Energy PGF 7.25 0.14 1.97 752 pour Ardian-Fosun.
NORANDA INCOME NIF.UN 5.52 -0.20 -3.50 275
Pétrolière Impériale IMO 57.28 0.24 0.42 492 ENDEAVOR SILVER EDR 6.41 -0.19 -2.88 233 Aucun calendrier n’a encore
Suncor Energy SU 44.94 0.35 0.78 1691 DREAM HARD ASSET DRA.UN 6.92 -0.19 -2.67 123 été fixé, mais la contre-OPA de
Talisman Energy TLM 10.57 0.00 0.00 2324
TransCanada TRP 54.82 0.54 0.99 1210
MAG SILVER CORP MAG 9.78 -0.26 -2.59 123 M. Bonomi devrait être of fi-
REDKNEE SOLUTIONS RKN 5.16 -0.13 -2.46 255
Valener VNR 15.83 0.03 0.19 23 FORTUNA SILVER FVI 5.96 -0.15 -2.45 162
ciellement lancée « aux envi-
FINANCIÈRES VALEANT VRX 131.48 -3.19 -2.37 282 rons du 5 août », laissent en-
B. CIBC CM 99.26 0.66 0.67 1001 SILVER STANDARD SSO 9.84 -0.23 -2.28 276 tendre des proches du dossier.
B. de Montréal BMO 81.90 0.49 0.60 876 LES GAGNANTS EN $ À par tir de ce moment-là, le
B. Laurentienne LB 51.05 0.36 0.71 52 duo Ardian-Fosun devra déci-
B. Nationale NA 48.08 0.41 0.86 1109 CANADIAN PACIFIC CP 211.93 2.22 1.06 466
B. Royale RY 79.40 -0.55 -0.69 1958 VERMILION ENERGY VET 73.01 1.93 2.72 285 der s’il relève son of fre pour
B. Scotia BNS 73.32 0.51 0.70 1264 PRAIRIESKY ROYALTY PSK 40.00 1.82 4.77 112 contrer celle de l’homme d’af-
B. TD TD 55.67 0.23 0.41 1769 KEYERA CORP KEY 80.03 1.59 2.03 220
faires italien. Ou s’il renonce.
Brookfield Asset BAM.A 47.74 0.14 0.29 505 CONCORDIA HEALTH CXR 37.29 1.54 4.31 122
Cominar Real CUF.UN 18.86 0.08 0.43 728 LOBLAW COMPANIES L 50.90 1.47 2.97 1002 Une seconde hypothèse qui
Corp. Fin. Power PWF 34.66 0.11 0.32 162 CANADIAN NATIONAL CNR 74.39 1.44 1.97 1534 semble la plus probable quand
Fin. Manuvie MFC 21.98 0.04 0.18 2251 WESTON GEORGE LTD WN 82.90 1.37 1.68 112
dans le camp Ardian-Fosun,
Fin. Sun Life SLF 40.66 -0.16 -0.39 1025 MAGNA INTL INC MG 118.81 1.36 1.16 257
Great-West Lifeco GWO 31.17 0.03 0.10 181 PARAMOUNT RES LTD POU 56.78 1.19 2.14 249 certains jugent le prix proposé
Industrielle All. IAG 48.59 -0.07 -0.14 71 LES PERDANTS EN $ par l’italien trop élevé. Difficile
Power Corporation POW 31.57 0.17 0.54 343 VALEANT VRX 131.48 -3.19 -2.37 282 à rentabiliser.
TMX X 57.61 0.41 0.72 9 PRETIUM RESOURCES PVG 7.85 -0.63 -7.43 1738
INDUSTRIELLES AGNICO EAGLE MINES AEM 44.06 -0.51 -1.14 998 Le Monde
Air Canada AC.B 9.73 0.02 0.21 996 HB NYMEX NG BULL HNU 10.83 -0.50 -4.41 1273
Bombardier BBD.B 3.76 -0.02 -0.53 5727 INTACT FINANCIAL IFC 71.80 -0.47 -0.65 209
CAE CAE 14.30 0.30 2.14 642 JEAN COUTU GROUP PJC.A 21.22 -0.39 -1.80 349
Canadien Pacifique CP 211.93 2.22 1.06 490 GOLDCORP INC G 29.48 -0.35 -1.17 1293
Chemin de fer CN CNR 74.39 1.44 1.97 1665 BARRICK GOLD CORP ABX 20.21 -0.30 -1.46 1612
SNC-Lavalin SNC 56.37 -0.09 -0.16 208 FRACO-NEVADA CORP FNV 60.68 -0.29 -0.48 285
Transcontinental TCL.A 14.41 -0.01 -0.07 83 STELLA JONES INC SJ 28.66 -0.27 -0.93 106
TransForce TFI 25.44 0.51 2.05 182
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INDICES QUÉBÉCOIS
Kinross Gold K 4.42 -0.06 -1.34 1285 L’INDICE QUÉBEC Indice Fermeture var. pts var. %
L’indice Québec est une initiative
Mines Agnico-Eagle AEM 44.06 -0.51 -1.14 998 du Département de finance de l’Université
de Sherbrooke et IQ30 1970,00 8,70 0,44
Potash POT 38.50 0.15 0.39 1042 de l’Institut de recherche en
économie contemporaine

Teck Resources TCK.B 25.43 0.06 0.24 1340 IQ120 1996,88 7,51 0,38

ED YOURDON/CC
Le Club Med à Punta Cana

Deutsche Bank et Barclays auraient manœuvré
contre le fisc américain
W ashington — Les banques
Barclays et Deutsche
Bank ont commercialisé un pro-
duit financier complexe permet-
tant à des fonds spéculatifs de
réduire leurs impôts et de pren-
dre des positions risquées sur
les marchés, selon un rapport
du Congrès américain publié
mardi. Le manque à gagner
pour le fisc américain se monte-
rait à plusieurs milliards de dol-
lars, selon ce rapport des séna-
teurs républicain John McCain
et démocrate Carl Levin.
Au cœur de leur enquête figu-
rent des paniers d’options, des
produits financiers indexés sur
un ensemble de valeurs (ac-
tions, matières premières…),
que la britannique Barclays et
son homologue Deutsche Bank
ont vendus à une douzaine de
fonds spéculatifs entre 1998
et 2013, alimentant pour 100 mil-
liards de dollars d’opérations.
En usant d’une manœuvre
comptable, les deux banques
créaient toutefois la fiction
qu’elles détenaient les actifs
échangés alors qu’ils étaient en
réalité achetés et vendus par les
fonds spéculatifs eux-mêmes.
L’intérêt pour ces derniers
était de faire croire qu’ils
avaient conservé ces actifs plus
d’un an et que le produit de leur
vente devait en conséquence
être considéré comme des
gains de capitaux à long terme
Zone euro : la dette publique
se remet à grimper
B ruxelles — Après deux tri-
mestres de repli, la dette
publique de la zone euro est re-
partie à la hausse début 2014 et
a atteint 93,9 % du PIB au pre-
mier trimestre contre 92,7 % fin
2013, selon les données pu-
bliées mardi par l’office euro-
péen des statistiques Eurostat.
De juillet à décembre 2013, la
dette de la zone euro avait
baissé, une première depuis fin
2007, avant le début de la crise
financière.
En valeur absolue, et non
plus en pourcentage du PIB, la
dette publique de la zone euro
s’est élevée au premier trimes-
tre 2014 à 9055,5 milliards d’eu-
ros, selon Eurostat.
Les titres autres que les ac-
tions ont représenté 79,3% de la
dette publique de la zone euro,
les crédits 17,9 % et le numé-
raire et dépôts 2,8%.
Sans surprise, la Grèce a la
plus lourde dette (à 174,1 %),
suivie par l’Italie (135,6 %) et le
Portugal (132,9 %). A l’inverse,
l’Estonie affiche une dette de
10,0 % et le Luxembourg de
22,8%.
La France affiche de son côté
une dette cor respondant à
96,6 % de son PIB contre 94,7 %
au trimestre précédent. La
dette française se rapproche en
valeur absolue des 2.000 mil-
liards d’euros. Début 2014, elle
a atteint précisément 1985 mil-
Chrysler (Fiat) rappelle près de 800 000
voitures pour un défaut d’allumage
W ashington — Le construc-
teur automobile américain
Chrysler a annoncé mardi qu’il
allait rappeler jusqu’à 792 300
voitures en raison d’un défaut
du commutateur d’allumage,
une pièce qui a entraîné des mil-
lions de rappels chez son
concurrent General Motors.
Le constr ucteur précise
dans un communiqué que les
rappels concer nent des mo-
dèles de Jeep Commander da-
tant de 2006-2007 et de 4X4
Cherokee de 2005-2007 mais
que leur nombre exact reste
encore à déterminer.
Selon Chr ysler, ces rappels
sont liés au fait que l’interven-
tion d’une force extérieure —
principalement le genou du
conducteur — pourrait étein-
dre le commutateur d’allu-
mage, provoquant le calage du
L E
ECONOMIE
taxés à 20%. En réalité, assure le
rapport, les fonds vendaient et
rachetaient ces actifs à très
court terme, ne les détenant par-
fois que l’espace de quelques se-
condes. Les profits tirés de ces
opérations auraient donc dû être
considérés comme des gains à
court terme imposés à 39%. Ou-
tre son intérêt fiscal, cette ma-
noeuvre permettait également
aux fonds de dissimuler leur ni-
veau d’endettement et d’échap-
per ainsi aux règles sur le ratio
entre dette et capital destinées à
réduire les prises de risques sur
les marchés, selon le rapport.
La vente et la gestion de ces
produits financiers complexes a
par ailleurs rapporté plusieurs
centaines de millions de dollars
aux deux banques qui les ont
commercialisés, selon le docu-
ment. « Ces banques et ces fonds
spéculatifs ont usé de produits fi-
nanciers douteux dans un vaste
jeu de faux semblants, coûtant
des milliards au Trésor et
contournant les règles qui protè-
gent l’économie de prêts ban-
caires excessifs destinés à la spé-
culation», a dénoncé Levin.
«Les Américains sont lassés de
voir que les grandes institutions
financières utilisent leurs pro-
pres règles quand il s’agit de
payer leurs impôts », a renchéri
le sénateur McCain.
Agence France-Presse
liards contre 1940 milliards fin
2013.
Dans l’ensemble de l’Union
européenne, la dette publique
est passée de 87,2 % au qua-
trième trimestre à 88,0% au pre-
mier trimestre.
Dix-neuf États membres ont
enregistré une hausse de leur
dette, six autres, une baisse,
tandis que celui de l’Estonie est
resté inchangé.
Les plus fortes hausses ont
moteur et rendant le volant
plus difficile à manier, indique
le communiqué.
« Des mécanismes de sécu-
rité, comme les airbags avant,
peuvent également être désacti-
vés », ajoute le groupe, citant
les résultats préliminaires
d’une enquête interne.
Blessures
Le constructeur, qui appar-
tient au groupe Fiat Chr ysler,
assure toutefois n’être au cou-
rant d’aucun lien entre ce défaut
et des blessures d’automobi-
listes. Un seul accident et un
nombre relativement limité
de plaintes de conducteurs
ont été por tés à sa connais-
sance, explique le groupe,
qui précise qu’il informera
ses clients concernés d’ici à
la mi-septembre.
D E V O I R , L E M E R C R E D I
Les sénateurs Carl Levin, à gauche, et John McCain en avril dernier.
PHILIPPE HUGUEN AGENCE FRANCE-PRESSE
été constatées en Slovénie (+7,0
points de pourcentage par rap-
port au trimestre précédent),
en Hongrie (+5,0 points) ainsi
qu’en Belgique et au Portugal
(+3,9 points chacun). Les
baisses les plus marquées ont,
quant à elles, été observées en
Pologne (-7,6 points), en Alle-
magne (-1,1 points) et en Grèce
(-1,0 points).
Agence France-Presse
Environ 792 300 véhicules
sont potentiellement impliqués,
dont une immense majorité aux
États-Unis (649 900) et 100 800
en dehors de l’Amérique du
Nord et du Mexique, affirme le
groupe.
Des défauts du commutateur
d’allumage et ses consé-
quences sur l’activation des
airbags ont plongé le construc-
teur américain GM dans la
tourmente, l’obligeant à rappe-
ler 2,6 millions de véhicules
depuis février.
Ce problème a été associé à
54 accidents et à au moins 13
décès, selon un décompte du
constructeur qui a engagé un
avocat de renom pour se tirer
de cette af faire qui pèse sur
ses comptes depuis.
Agence France-Presse
2 3 J U I L L E T
Sourires à Wall Street
N ew York — Wall Street a
accueilli avec le sourire
mardi une salve de résultats
d’entreprises aux États-Unis et
des indicateurs encoura-
geants, tout en gardant l’oeil
sur les tensions géopolitiques :
le Dow Jones a avancé de 0,4 %
et le Nasdaq de 0,7 %.
Selon les résultats à la clô-
ture, le Dow Jones s’est adjugé
61,81 points à 17 113,54 points
et le Nasdaq 31,31 points à
4456,02 points. L’indice élargi
S & P 500 s’est apprécié de
0,5 % ou 9,90 points à 1983,53
points, ef fleurant son précé-
dent record du 3 juillet
(1985,44 points). L’indice com-
posé S & P/TSX du parquet to-
rontois a réalisé un gain de
65,14 points, à 15315,13 points.
La parution d’une nouvelle
série de publications trimes-
trielles depuis la clôture du
marché lundi soir a donné un
coup de pouce au marché pour
aller de l’avant et a relégué
pour un temps les craintes
géopolitiques au second plan.
Les entreprises américaines
ont dans l’ensemble fait part de
résultats assez solides jusque-
là, a jugé Brent Schutte de
BMO Private Bank.
Quelque 17 % des résultats
des sociétés membres de l’in-
dice S & P 500 se sont avérés
dans l’ensemble encoura-
geants, ont estimé de leur côté
des experts de Wells Fargo.
Wall Street tentait de confir-
mer, à travers ces publica-
tions, la tendance à l’embellie
économique aux États-Unis au
SNC-Lavalin a un damment
trique de la région.
contrat prolongé La Presse canadienne
de cinq ans pour Air Transat,
l’aéroport Pearson meilleure ligne
L’Autorité aéroportuaire du
Grand Toronto (GTAA) a re-
aérienne vacances
nouvelé pour cinq autres an-
nées le contrat octroyé à
SNC-Lavalin pour l’exploita-
tion et l’entretien de la cen-
trale électrique de cogénéra-
tion qui fournit l’électricité à
l’aéroport international Pear-
son. Les modalités finan-
cières n’ont pas été dévoi-
lées. La firme d’ingénierie
montréalaise exploitait la
centrale depuis qu’elle en
avait mené à bien la concep-
tion et la construction en
2005. Construite à la suite de
la panne généralisée en 2003
dans l’est de l’Amérique du
Nord, la centrale permet au
plus grand aéroport au Ca-
nada de fonctionner indépen-
2 0 1 4
J. SCOTT APPLEWHITE ASSOCIATED PRESS
deuxième trimestre, dessinée
jusque-là par une série d’indi-
cateurs encourageants.
Déceptions
La chaîne de restauration ra-
pide Chipotle et le groupe de
défense Lockheed Martin ont
été les mieux accueillis depuis
hier soir, tandis que les géants
agroalimentaires Coca-Cola et
McDonald’s ont déçu.
Au total, quelque 150 entre-
prises du S & P 500 annonçaient
leurs comptes trimestriels cette
semaine, selon Briefing. com,
mardi étant la journée la plus
chargée, avec notamment Apple
et Microsoft après la clôture.
« Le marché reprend un peu du
poil de la bête et répond à de
bonnes nouvelles économiques aux
États-Unis, en ce qui concerne le
rythme de l’inflation ou de l’im-
mobilier notamment », a aussi
commenté Peter Cardillo de
Rockwell Global Capital.
Sur le front diplomatique,
les investisseurs américains
sont restés très attentifs à la si-
tuation en Ukraine et au
Proche-Orient, « espérant que
la diplomatie prévaudra », a ex-
pliqué M. Cardillo.
Le marché obligataire a pro-
gressé. Le rendement des
bons du Trésor à 10 ans a re-
culé à 2,466 % contre 2,474 %
lundi soir, et celui à 30 ans à
3,252 % contre 3,264 % en fin de
semaine dernière.
Avec La Presse
caandienne
Agence France-Presse
du réseau élec-
Air Transat a été nommée
meilleure ligne aérienne va-
cances en Amérique du Nord
pour une troisième année
consécutive, et deuxième ligne
aérienne vacances au monde,
lors de la remise de prix an-
nuelle des World Airline
Awards de Skytrax qui a eu
lieu le 15 juillet. « Les prix oc-
troyés lors de cet événement dé-
coulent d’un sondage effectué
auprès de plus de 19 millions de
passagers mesurant leur satis-
faction envers plus de 240 com-
pagnies aériennes. Les consom-
mateurs évaluaient 41 critères
liés aux produits et services », a
souligné Transat.
Le Devoir
B 3
États-Unis : inflation
en hausse
Washington — Les prix à la
consommation ont progressé
moins rapidement en juin par
rapport au mois de mai, a indi-
qué mardi le département
américain du Travail. La
hausse de 0,3 % en juin, qui
s’explique notamment par une
augmentation du prix de l’es-
sence, a été inférieure à celle
de 0,4 % enregistrée au mois
de mai. Les prix de l’énergie
ont progressé de 1,6 %. Ceux
des devises alimentaires ont
grimpé de seulement 0,1 %,
soit la plus faible augmenta-
tion depuis janvier.
Associated Press
Embellie confirmée
dans l’habitation
Washington — Les ventes de
maisons possédées ont pro-
gressé pour un troisième mois
consécutif en juin aux États-
Unis, démontrant du même
coup que le marché de l’habi-
tation avait rattrapé le terrain
récemment perdu. L’Associa-
tion nationale des agents im-
mobiliers américains a indiqué
mardi que la hausse avait été
de 2,6 %, pour s’établir à
5,04 millions de maisons. C’est
la première fois depuis le mois
d’octobre que les ventes dé-
passent le seuil des cinq mil-
lions d’unités. Néanmoins, les
reventes de maisons possé-
dées demeurent inférieures de
2,3 % par rapport au mois de
juin 2013, selon l’Association.
Associated Press
Mme Julie Cusson
Directrice principale, affaires
publiques et gouvernementales
Avis de nomination
Ross R. Bayus, président des activités
canadiennes d’Énergie Valero, est heureux
d’annoncer la nomination de Madame Julie
Cusson au poste de directrice principale,
Affaires publiques et gouvernementales.
Cette nomination entrera en vigueur le
18 août 2014.
Madame Cusson aura la responsabilité
de gérer l’image de marque de Valero en
développant une stratégie globale de relations
gouvernementales et publiques favorisant une
plus grande notoriété de Valero comme joueur
clé de l’économie canadienne et citoyen
corporatif responsable. Par l’établissement de
relations durables personnalisées et de plans
d’action concrets, elle sera appelée à rallier
les divers intervenants concernés aux enjeux
d’affaires et communautaires de la société.
Elle sera également responsable de la gestion
de toutes les relations avec les médias au
Canada.
Madame Cusson possède quinze années
d’expérience en affaires publiques, relations
gouvernementales et communications dont
plus de sept ans dans le secteur de
l’énergie. Elle a occupé divers postes de
direction au sein d’entreprises des secteurs
industriel et des ressources naturelles.
Elle est détentrice d’une maîtrise en
sciences économiques de l’Université du
Québec à Montréal obtenue à la suite d’un
baccalauréat en sciences économiques de
l’Université de Montréal.
ÉNERGIE VALERO INC., DONT LE SIÈGE SOCIAL
EST SITUÉ À MONTRÉAL, EST UNE FILIALE DE
VALERO ENERGY CORPORATION, LE PLUS GROS
RAFFINEUR INDÉPENDANT AU MONDE AVEC DES
ACTIVITÉS AUX ÉTATS-UNIS, AU CANADA ET AU
ROYAUME-UNI. ELLE EST UN DISTRIBUTEUR CLÉ DE
PRODUITS PÉTROLIERS DANS LE CENTRE ET L’EST DU
CANADA ET LE NORD-EST DES ÉTATS-UNIS POUR
LES SEGMENTS COMMERCIAUX, INDUSTRIELS ET EN
GROS, INCLUANT LES DISTRIBUTEURS INDÉPENDANTS
ET LE RÉSEAU IDENTIFIÉ ULTRAMAR. SA RAFFINERIE
MODERNE JEAN-GAULIN, À LÉVIS, EST LA DEUXIÈME
EN IMPORTANCE AU PAYS. ÉNERGIE VALERO
INC. COMPTE AUSSI PLUSIEURS IMPORTANTES
INFRASTRUCTURES LOGISTIQUES, DONT LE TERMINAL
DE MONTRÉAL-EST, LE PLUS GROS EN SON GENRE
AU CANADA, ET LE PIPELINE SAINT-LAURENT.
B 4 L E D E V O I R , L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4

ÉCONOMIE
L’Allemagne, championne des centrales Microsoft: bénéfices
plombés par Nokia
au charbon les plus polluantes d’Europe mais de meilleures ventes
F rancfor t — L’Allemagne
compte quatre des cinq cen-
trales thermiques au charbon
les plus polluantes de l’Union
européenne, affirme une étude
N ew York — Le géant infor-
matique américain Micro-
soft a publié mardi des résultats
2,62 $US sur l’année et 55 ¢US
sur le trimestre.
Le nouveau patr on du
publiée mardi par l’association annuels mitigés, plombés au groupe, Satya Nadella, aux ma-
de défense de l’environnement dernier trimestre par l’acquisi- nettes depuis six mois, s’est dit
WWF, qui recense les trente tion du fabricant de téléphones «fier que nos actions énergiques
sites européens les plus émet- portables Nokia mais montrant dans le cloud payent: nos services
teurs en CO2. des ventes plus solides que commerciaux de cloud ont encore
Si la palme de la centrale la prévu grâce notamment aux doublé cette année à 4,4 mil-
plus polluante revient au site po- services en ligne («cloud»). liards de dollars », dans un
lonais de Belchatow, les quatre Le bénéfice net a progressé communiqué. Of fice 365, la
suivantes sont situées sur le sol de 1% à 22,1 milliards sur l’exer- version dématérialisée en ligne
allemand: il s’agit des centrales cice achevé fin juin mais a re- de la célèbre suite de bureau-
du numéro deux allemand de culé de 7 % à 4,6 milliards sur tique du groupe avec ses logi-
l’énergie RWE de Neurath et de les trois derniers mois, où les ciels Word ou Powerpoint, a ga-
Niederaussem, suivies de celles téléphones portables de Nokia gné plus d’un million d’abonnés
du suédois Vattenfall à Jän- ont accusé une perte d’exploita- sur le trimestre, terminé avec un
schwalde et Boxberg. tion de 692 millions. total de 5,6 millions. La fourni-
« L’Allemagne consomme plus Microsoft avait finalisé fin ture d’Office sur abonnement et
de charbon pour sa production avril le rachat de Nokia, dont sous forme dématérialisée en
d’électricité que n’importe quel l’intégration a justifié les deux ligne est plus rentable pour Mi-
autre pays de l’Union euro- tiers d’un plan social historique crosoft que le système tradition-
péenne, devant la Pologne et la de 18 000 suppressions d’em- nel d’achat sur un support phy-
Grande-Bretagne, respective- plois, annoncé la semaine der- sique (disquette puis CD) car
ment deuxième et troisième», af- nière par le groupe américain. elle lui assure des revenus plus
firme WWF dans cette étude Si elle est déficitaire, la nouvelle réguliers.
baptisée Europe’s Dirty 30, réa- division de téléphones a malgré Les revenus tirés de licences
lisée en partenariat avec le Cli- tout contribué au chiffre d’af- pour le système d’exploitation
mate Action Network, le Bu- faires du dernier trimestre à Windows auprès des fabricants
reau européen de l’environne- hauteur de près de 2 milliards. d’ordinateurs ont progressé de
ment, HEAL et la Climate Al- Au final, le chiffre d’affaires 3 % au quatrième trimestre, et
liance Germany. de l’ensemble du groupe a même de 11 % pour la version
bondi de 12% sur l’ensemble de Pro, nouveau signe d’une petite
Autres pays l’année, à 86,8 milliards, et de amélioration sur le marché des
Au total, l’Allemagne compte 18 % à 23,4 milliards au dernier PC notamment d’entreprises.
neuf des centrales classées les trimestre. Le bénéfice par ac-
moins respectueuses de l’envi- tion est en revanche décevant, à Agence France-Presse
ronnement en Europe, en pre-
mière place du classement à
égalité avec le Royaume-Uni.
Viennent ensuite la Pologne,
avec quatre centrales, l’Italie et
Apple : l’iPhone en forme,
la Grèce, avec deux sites cha-
cun, puis les Pays-Bas, l’Estonie,
l’Espagne et le Portugal, avec
Centrales thermiques au charbon dans la commune de Boxberg (Saxe), en Allemagne
JOHN MACDOUGALL AGENCE FRANCE-PRESSE
l’iPad en souffrance
chacun une centrale recensée
par ce classement.
Les centrales électriques au
charbon, qui sont responsa-
bles de 70 % des émissions de
CO 2 du secteur de l’énergie
dans le monde, représentent
luante », souligne l’organisa-
tion, estimant que « la sor tie
du charbon doit être une prio-
N ew York — Le groupe infor-
matique américain Apple a
encore écoulé de nombreux
9,2 % sur un an, à 13,27 mil-
lions d’unités. Investisseurs et
analystes attendaient un recul
encore environ un quart de la rité pour l’Europe». iPhone lors des trois derniers moins prononcé à 14,3 mil-
production énergétique au Faute d’efforts supplémen- mois, tandis que les ventes de sa lions d’unités.
sein de l’UE, selon les chiffres taires, l’utilisation à plein ré- gamme de tablettes iPad pour- Comparées aux trois pre-
de WWF. «En Europe, de nom- gime de centrales au charbon suivent leur érosion, selon un miers mois de l’année, les
breuses centrales thermiques au dans certains États membres communiqué publié mardi. ventes d’iPhone ont chuté de
charbon fonctionnent à plein ré- les plus peuplés comme l’Alle- Entre début avril et fin juin, 19,5 % et celles d’iPad de 19 %.
gime ou presque, à cause du prix magne ou le Royaume-Uni ne correspondant à son troisième Au total, son chiffre d’affaires
relativement bas du charbon par permettra pas à l’Europe de ré- trimestre, la marque à la pomme s’élève à 37,4 milliards, en hausse
rapport au gaz. S’ajoute à cela la duire ses émissions de gaz à ef- a écoulé 35,2 millions d’iPhone de 6%. La prévision pour le tri-
faiblesse du prix des quotas de fet de serre aussi rapidement (+12,7% sur un an). C’est dans le mestre en cours est également
CO2, qui ne joue plus son rôle que prévu, affirme WWF. haut de la fourchette prévue par décevante: Apple table sur des
Animation les 19 et 26 juillet pour orienter l’industrie vers les analystes financiers, qui os- ventes d’entre 37 et 40 milliards
(Fée Clochette et Jack le pirate) une production moins pol- Agence France-Presse cillait de 31 à 36 millions d’exem- de dollars, quand le marché es-
plaires. Le récent partenariat pérait jusqu’ici en moyenne
d’Apple avec l’opérateur de télé- 40,4 milliards.
coms China Mobile, le plus gros Le groupe de Cupertino a en-

* Forfale
Fam il
it CARRIÈRES ET PROFESSIONS opérateur du monde, lui assure
notamment un débouché impor-
tant pour l’iPhone en Chine.
core dégagé un gros bénéfice
net trimestriel: +11,6% à 7,7 mil-
liards. Le bénéfice par action est
155$ À l’inverse, les ventes de ressorti à 1,28$US.
xes l’iPad, sa gamme de tablettes
plus ta
RECHERCHE :
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Pour postuler, vous devez passer par le système informatisé de postu-

lation en ligne sur le site Internet de la Ville de Montréal. Toute candi-
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 L E D E V O I R , L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4 B 5

PROCHE-ORIENT
LE MONDE EUROPE-RUSSIE :

Gaza toujours à feu et à sang Frileuse Europe

tude russe, soit la remise en
«Arrêtez de combattre», dit le secrétaire général de l’ONU cause, par la force, des fron-
tières internationales en Eu-
rope. Les dynamiques sont

L’ offensive israélienne dans

la bande de Gaza se pour-
suivait sans relâche mardi, mal-
gré les 620 Palestiniens et 29
Israéliens tués en 15 jours du
conflit et l’appel ferme du se-
crétaire général de l’ONU à
« arrêter de combattre ».
Ce cinquième conflit à Gaza
en moins de dix ans est le plus
sanglant depuis 2009, et l’ar-
mée israélienne, qui est en
deuil de 27 soldats, n’avait pas
perdu autant d’hommes de-
puis la guerre de 2006 contre
le Hezbollah libanais.
Après une visite en Égypte,
médiateur traditionnel avec le
Hamas, le secrétaire général
de l’ONU, Ban Ki-moon, a ré-
clamé à Tel-Aviv l’ar rêt des
hostilités, debout à côté du
premier ministre israélien,
Benjamin Nétanyahou.
« Mon message aux Israéliens
et aux Palestiniens est le même :
Arrêtez de combattre, commen-
cez à parler. Traitez à la racine
les causes du conflit », a-t-il sou-
ligné. M. Ban a appelé à ces-
ser immédiatement les tirs de
roquettes sur Israël qui de son
côté doit faire preuve d’une re-
tenue maximum et à agir pour
que les Palestiniens « ne res-
sentent plus le besoin de recou-
rir à la violence ».
M. Nétanyahou est resté sur
ses positions, appelant la com-
munauté inter nationale à
considérer le Hamas comme
le seul responsable du bain de
sang : « La population de Gaza
est la victime du régime brutal
du Hamas ».
D’autres frappes
Sur le terrain, les frappes is-
raéliennes ne faiblissaient pas
mardi. Selon les secours pales-
tiniens, le bilan a atteint 620
morts, soit une quarantaine de
victimes de plus que lundi, un
chif fre dif ficile à vérifier
compte tenu du chaos régnant
à Gaza.
Par mi les nouvelles vic-
times, au moins neuf femmes
ont été dénombrées, dont
l’une enceinte, ainsi qu’une fil-
lette de quatre ans.
Côté israélien, depuis le dé-
but des hostilités, quelque 1600
impacts de roquettes ont été
PAKISTAN
Jeunes femmes
agressées
à l’acide
La douleur est vive dans les familles palestiniennes qui ont perdu des leurs.
comptabilisés, et environ 400
autres projectiles ont été dé-
truits en vol. Des combattants
du Hamas, passant par leurs
tunnels, ont aussi porté le com-
bat sur le sol d’Israël à plu-
sieurs reprises depuis jeudi.
Au quinzième jour des opé-
rations, des quartiers entiers
de Gaza paraissaient annihilés,
en particulier Chajaya où les
frappes ont fait au moins 70
morts dimanche.
Face à l’ampleur des dégâts,
les Palestiniens ont dénoncé un
« crime de guerre », l’ONU une
action «atroce» et des ONG ont
réclamé « une enquête interna-
tionale indépendante», à l’instar
d’Amnesty international.
La diplomatie s’active
Les ef for ts diplomatiques
doivent encore se poursuivre
dans les prochains jours pour
ar racher une trêve. Ban Ki-
moon doit venir à Jérusalem
mercredi et le secrétaire
d’État américain, John Kerr y,
est attendu en Israël. Ce der-
nier était encore au Caire
mardi soir pour des consulta-
tions sur une trêve dans l’en-
UKRAINE
Vol MH17: jour de deuil aux Pays-Bas
L’Union européenne prépare des sanctions contre Moscou
JEAN-FRÉDÉRIC
LÉGARÉ-TREMBLAY
D ans le conflit en Ukraine,
l’Europe s’est faite timide
dans sa réponse aux agisse-
ments russes, qu’elle
condamne pour tant. Même
dans la foulée de l’écrasement
du vol MH17, elle peine à impo-
ser des sanctions sévères. Se-
lon Olivier Schmitt, chercheur
postdoctoral au CÉRIUM, il
s’agit du résultat d’un conflit en-
tre intérêts économiques et
stratégiques et, surtout, d’une
incapacité à admettre —
contrairement à la Russie — la
réalité de la puissance dans les
rapports internationaux.
Pourquoi cette frilosité de l’Eu-
rope vis-à-vis de la Russie?
L’Europe n’est pas une en-
tité politique autonome et
MOHAMMED ABED AGENCE FRANCE-PRESSE tous les États n’ont pas les
mêmes intérêts et percep-
tions de la menace posée par
clave palestinienne où s’entas- positions. Mais nous avons ac- la Russie. Par exemple, la Po-
sent 1,8 million d’habitants. cepté de continuer à communi- logne a été très vir ulente
Pour sa par t, un responsa- quer avec eux, de sorte que nous dans sa dénonciation de la
ble du Fatah a indiqué mardi pourrons peut-être nous mettre Russie, et l’Espagne beau-
que les discussions se poursui- d’accord sur un texte final ». coup moins. Du fait de ces di-
vaient avec le Hamas en vue L’Égypte, voisine de l’État vergences, la position de
de parvenir à un cessez-le-feu hébreu et de l’enclave palesti- l’Union européenne ne peut
avec Israël, précisant que les nienne sous blocus, a long- être rien d’autre que le plus
deux par ties avaient temps été le média- petit dénominateur commun.
refusé une trêve hu- teur traditionnel Fondamentalement, le com-
manitaire. Mardi, dans les conflits en- por tement de Vladimir Pou-
Azzam al-Ahmed, un des quartiers tre Israël et tine force à une révolution
conseiller du président le Hamas. Mais la si- conceptuelle des rappor ts
palestinien, Mahmoud entiers tuation est désormais avec Moscou que les Euro-
Abbas, a atter ri de plus compliquée, car péens ont du mal à accomplir :
n o u v e a u a u C a i r e de Gaza le Hamas a été inter- la Russie ne sera pas le parte-
mardi, où il pourrait dit en mars en naire dont les Occidentaux ont
r e n c o n t r e r J o h n paraissaient Égypte, les autorités rêvé pendant 20 ans, mais elle
Kerry. annihilés du Caire le considé- n’est pas non plus l’ennemie
Mahmoud Abbas et rant comme un allié mortelle de la guerre froide. Il
le chef du Hamas, des Frères musul- s’agit d’une relation compéti-
Khaled Mechaal, pelé à la fin mans et qui ont été déclarés tive qui s’exprime sur le plan
de « l’agression israélienne » « organisation terroriste ». des rappor ts économiques,
contre la bande de Gaza et la Les autorités égyptiennes ont mais aussi des rappor ts de
levée du blocus. refusé tout amendement à leur force militaires. C’est quelque
M. Ahmed a indiqué que plan, mais des responsables chose que les Européens refu-
l’Autorité palestinienne avait américains qui accompagnaient sent d’admettre, puisqu’ils pré-
recommandé que la proposi- M. Kerr y ont cependant indi- fèrent commettre le suicide
tion égyptienne prévoie cinq qué qu’il n’était pas exclu de stratégique d’un désarmement
jours de négociations après un modifier la proposition égyp- unilatéral généralisé et croire
cessez-le-feu. tienne pour lui rallier le Hamas. en la puissance du droit inter-
Néanmoins, a-t-il ajouté, « le national comme moyen de ré-
Hamas campe toujours sur ses Agence France-Presse gulation des rapports interna-
tionaux. La frilosité euro-
péenne est le résultat d’une in-
capacité à penser et à admet-
tre la réalité de la puissance et
des conflits dans les rapports
internationaux.
Les dynamiques sont-elles simi-
laires vis-à-vis de la Russie en-
tre les trois principales puis-
donc similaires entre les trois
pays, mais prennent des
formes spécifiques.
La rhétorique ferme de la
chancelière allemande, An-
gela Merkel, a surpris les ob-
ser vateurs qui s’attendaient à
une plus grande complaisance
de la part de l’Allemagne, no-
tamment depuis que Frank-
Walter Steinmeier, réputé
proche des positions russes,
est redevenu ministre des Af-
faires étrangères. Les milieux
économiques sont néanmoins
inquiets des répercussions
possibles.
La France est dans la situa-
tion intenable de vouloir ven-
dre les navires de guerre Mis-
tral à tout prix, tout en af fi-
chant une relative fermeté,
tandis que la Grande-Bretagne
minimise of ficiellement les
conséquences de la crise afin
de préser ver ses relations
avec la Russie, en particulier
du fait du poids économique
des riches immigrés russes ré-
sidant à Londres.
Les trois pays semblent
donc vouloir gagner sur les
deux tableaux (stratégique et
économique), mais le non-
choix est intenable à moyen
terme et risque au contraire
de réduire leur crédibilité.
De son côté, la Russie réagit
souvent très mal aux pressions
européennes (et américaines).
Plutôt que de s’ouvrir, de négo-
cier, elle se rebiffe. Pourquoi?
L’attitude r usse est celle
d’une puissance insatisfaite du
règlement de paix de 1991 et
fondamentalement révision-
niste, qui n’accepte pas l’orga-
nisation actuelle du système
international, où elle estime te-
nir une place indigne de son
rang. Son objectif stratégique
est donc de modifier le sys-
tème en sa faveur, ce qui passe
par une remise en cause systé-
matique des accords mis en
place pour garantir la sécurité
européenne après la fin de la
guerre froide.
La Russie se compor te
comme une puissance impé-
riale cherchant à vassaliser
son proche étranger, une
conception incompatible avec
les règles du droit internatio-
nal établies depuis 1945. Il faut
donc garder à l’esprit que la
Russie est fondamentalement
insatisfaite, quelle que soit
l’action des Occidentaux en sa
direction, et que si elle peut re-
culer à la suite d’un rapport de
force défavorable, ce sera tou-
jours un retrait tactique qui ne

L es Pays-Bas obser vent

mercredi un jour de deuil
sances européennes que sont
le Royaume-Uni, la France et
change rien à son objectif de
remettre en cause l’ordre in-

A u moins cinq jeunes

femmes ont été attaquées
à l’acide par des hommes cir-
national en accueillant le re-
tour des premiers corps de
victimes de l’écrasement du
l’Allemagne?
Les trois pays doivent arbi-
trer entre leurs intérêts écono-
ternational existant.

Voir aussi › Planète Terre

culant à moto au cours des 24
dernières heures dans le sud-
ouest du Pakistan, ont indiqué
mardi les autorités locales.
Dans le plus récent incident,
deux hommes à moto ont vi-
triolé des adolescentes qui ren-
traient du marché local à Mas-
tung, ville située à une quaran-
taine de kilomètres de Quetta,
capitale de la province instable
du Baloutchistan.
« L’une des filles a été blessée
au visage et l’autre a le cou
brûlé », a déclaré un responsa-
ble de la police locale, Wazir
Lango, sans préciser la sévé-
rité des blessures infligées.
La veille, deux hommes à
moto ont jeté de l’acide au vi-
sage de trois femmes âgées
d’une vingtaine d’années qui
rentraient d’un marché à
Quetta, a dit le chef de la po-
lice locale, Abdul Razzaq
Cheema. Les jeunes femmes
ont été partiellement brûlées
au visage, a-t-il précisé.
Au Pakistan, les attaques à
l’acide sont punies par la loi,
mais défigurent néanmoins
chaque année plus d’une cen-
taine de femmes. Un amende-
ment au code pénal adopté à la
fin 2011 prévoit une peine mini-
male de 14 ans de prison, pou-
vant aller jusqu’à la perpétuité.
Les cas du Baloutchistan
portent à au moins 125 le nom-
bre d’agressions à l’acide re-
censées au Pakistan depuis le
début de cette année.
Agence France-Presse
vol MH17 en Ukraine, tandis
que l’Union européenne pré-
pare de nouvelles sanctions ci-
blées contre la Russie.
Une cérémonie d’adieu se
déroulera en matinée à l’aéro-
por t de Kharkiv en Ukraine
avant le départ du premier ap-
pareil qui doit ramener aux
Pays-Bas les restes humains
de passagers de l’avion malai-
sien, probablement abattu par
un missile par ti de la zone
contrôlée par les rebelles sou-
tenus par la Russie, dans l’est
de l’Ukraine. Sur 298 victimes,
193 sont néerlandaises.
La plupar t des dépouilles
sont arrivées mardi à Kharkiv
à bord d’un train réfrigéré,
mais des fragments de corps
se trouvent encore sur le site
du crash non sécurisé, a indi-
qué la mission d’obser vation
de l’Organisation pour la sé-
curité et la coopération en Eu-
rope (OSCE). Cela pour rait
expliquer l’incer titude
concer nant le nombre des
corps retrouvés.
Selon les autorités ukrai-
niennes le train venu du site
du crash en zone rebelle en
avait appor té 282 alors que
des exper ts néerlandais ont
déclaré être cer tains seule-
ment « d’avoir 200 corps », se-
lon Jan Tuinder, chef de la dé-
légation néerlandaise en
Ukraine.
Les boîtes noires de l’appa-
reil malaisien devraient être
emmenées par un avion mili-
taire belge en Grande-Bre-
DAMIEN SIMONAR T AGENCE FRANCE-PRESSE
Les boîtes noires seront analysées en Grande-Bretagne.
tagne où les renseignements
qu’elles contiennent doivent
être analysés. Il est peu pro-
bable, cependant, qu’ils per-
mettent d’identifier l’origine
du tir fatal.
Des preuves
Le renseignement améri-
cain devait présenter mardi
des éléments de preuve accré-
ditant la thèse de la responsa-
bilité des rebelles prorusses
dans le crash du Boeing 777
de Malaysia Airlines dans l’est
de l’Ukraine. « De nombreuses
preuves ont déjà été présentées
et elles dressent un tableau as-
sez convaincant », a déclaré le
por te-parole de la Maison-
Blanche, Josh Earnest.
L’UE établira jeudi une nou-
velle liste de personnalités et
d’entités r usses visées par
des sanctions ciblées en rai-
son de leur soutien aux sépa-
ratistes prorusses, a annoncé
mardi la chef de la diplomatie
européenne, Catherine Ash-
ton. Auparavant, le ministre
autrichien des Affaires étran-
gères, Sebastian Kurz, a indi-
qué en marge d’une réunion
avec ses homologues à
Bruxelles que la Commission
allait « être mandatée pour pré-
parer des sanctions ciblées
dans les secteurs des technolo-
gies clés et militaires ».
Selon une autre source, les
mesures sectorielles envisa-
gées pourraient aussi toucher
l’accès aux marchés finan-
ciers européens, les biens
dits à double usage civil et
militair e et le secteur de
l’énergie, en par ticulier pé-
trolier et gazier. Il n’a pas été
précisé s’il s’agirait de sanc-
tions économiques d’enver-
gure dites de « phase 3 », dont
l’adoption nécessiterait une
nouvelle réunion des chefs
d’État et de gouvernement.
Agence France-Presse
miques envers Moscou et le
défi stratégique que pose l’atti-
ÉTATS-UNIS
Un camouflet à la loi Obama
sur l’assurance maladie
L a Cour d’appel fédérale de
Washington a infligé un
grave camouflet mardi à la loi
Obama sur l’assurance mala-
die, qui, s’il est confirmé, pour-
rait priver la majorité des assu-
rés d’un abattement fiscal.
Dans son arrêt « aux consé-
quences majeures » selon ses
propres mots, la cour a estimé
que le gouvernement Obama
ne peut pas aider les Améri-
cains qui souscrivent leur as-
surance santé au niveau fédé-
ral par un abattement, comme
il l’avait prévu.
Selon la lecture qu’ont fait
deux juges d’appel, cette aide
financière n’est accessible qu’à
ceux ayant souscrit leur assu-
rance au niveau des États et
non au niveau des bourses
d’échange mises en place par
le gouvernement. Cette affaire
pourrait aller jusque devant la
Cour suprême, qui avait déjà
validé un autre volet de la loi
en juin 2012.
Cette fois, il s’agit des aides
fiscales promises aux Améri-
cains pour pouvoir assumer
à l’adresse
ledevoir.com/planeteterre
le coût de leur assurance-ma-
ladie. Ils peuvent la souscrire
directement dans 14 États
américains ou au niveau fédé-
ral dans les 36 autres États
(du pays à majorité républi-
cains) qui ne la four nissent
pas directement.
Dans un pr emier temps,
l’administration Obama fera
appel devant cette même
cour de Washington pour
qu’elle siège au complet et re-
voie sa copie.
« Nous pensons que cette dé-
cision est incorrecte et contra-
dictoire avec les intentions du
Congrès, dif férente des précé-
dents jugements et en désac-
cord avec l’objectif de la loi :
de rendre l’assurance santé
abordable quel que soit l’en-
droit où les gens vivent », a dé-
claré Emily Pierce, por te-pa-
role du ministère de la Jus-
tice. Elle a précisé que pour
l’heure, les abattements fis-
caux restaient disponibles
pour tous.
Agence France-Presse
B 6
C’EST DU SPOR T !
La mort en différé
JEAN
DION
orénavant, dans la
D grande encyclopédie
de toutes choses, il
faudra, à l’entrée « trompe-la-
mor t », insérer une photo de
Maarten de Jonge.
Maar ten de Jonge est un
Néerlandais âgé de 29 ans. Cy-
cliste professionnel au palma-
rès modeste, il concourt sur le
circuit asiatique pour le compte
de l’équipe malaisienne Treng-
ganu Cycling. La semaine der-
nière, il devait être à bord du
vol MH17 de Malaysia Airlines
faisant la liaison entre Amster-
dam et Kuala Lumpur et dont
l’appareil s’est écrasé en
Ukraine, tuant tous les passa-
gers et membres d’équipage.
Peu avant le vol, De Jonge avait
constaté qu’il y avait un autre
vol sur la même route le di-
manche suivant et pour lequel
une place coûtait 300 euros de
moins. Il a donc annulé sa ré-
servation et acheté l’autre bil-
let. Il s’agissait de la dernière
place disponible sur ce vol.
La vie n’a pas de prix, mais
300 euros, c’est un début, en
quelque tragique sorte.
Cela rappelle un peu l’his-
toire de Marc Rosset. Un
joueur de tennis suisse qui a
déjà atteint le 9e rang mondial,
Rosset participait aux Interna-
tionaux des États-Unis en
1998. Ayant perdu au premier
tour, il devait rentrer chez lui
au soir du mercredi 2 septem-
bre. Mais le mardi, en compa-
gnie de son ami Andrei Med-
vedev — qui, lui, avait rem-
por té son match initial —, il
avait changé d’idée et décidé
de profiter d’une journée d’en-
traînement de plus à Flushing
Meadows et d’une soirée sup-
plémentaire à New York.
Changement de billet, donc,
du mercredi au jeudi.
Ce soir du 2 septembre,
Rosset était attablé avec des
Dunga à la barre du Brésil
Rio de Janeiro — Le Brésil a annoncé mardi l’em-
bauche de Carlos Dunga au poste d’entraîneur de
son équipe nationale de soccer. Il s’agit d’un retour
à des fonctions qu’il a occupées il y a quatre ans.
Dunga, âgé de 50 ans, remplace Luiz Felipe Sco-
lari, qui a démissionné la semaine dernière dans la
foulée de l’échec du Brésil à la Coupe du monde.
Dunga a été le capitaine de l’équipe championne
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LES SPORTS TOUR DE FRANCE — 16E ÉTAPE
Comme un obus
amis dans un restaurant de
Manhattan lorsque l’avion à DAVID DESJARDINS Gautier a tenté de s’enfuir. Ro-
bord duquel il aurait dû se gers a décollé der rière lui,
trouver, le vol Swissair 111,
plongea dans l’océan Atlan-
tique près de la Nouvelle-
C’ était son étape. La plus
longue : 237 kilomètres
entre Carcassonne et Ba-
seul, pour passer le Français
comme un obus. Gautier se
tordait sur son vélo, mimant
Écosse. Là non plus, aucun gnères-de-Luchon. Dans la der- l’habituelle gesticulation de
survivant. De retour à son hô- nière montée, sur le port de Ba- son comparse Voeckler, mais
tel, il reçut un appel d’un ami
lui disant de regarder CNN.
On imagine le choc.
lès, l’Australien Michael Rogers
a mis les gaz, tournant la tête
pour constater que le groupe
on a rapidement vu que les
qualités de descendeur et la
puissance de Rogers allaient
Le lendemain, Rosset avait d’une vingtaine d’échappés avoir raison de ses efforts.
rencontré des jour nalistes. dont il faisait partie se délitait à Une fois sur le plat, le lieute-
Épuisé par l’émotion, il oscil- mesure que lui et quelques au- nant d’Alberto Contador a rap- JEFF PACHOUD AGENCE FRANCE-PRESSE
lait entre le rire et les larmes, tres augmentaient la pression. pelé à tout le monde qu’il a Michael Rogers triomphe à l’arrivée à Bagnères-de-Luchon.
confus de manière bien com- Après avoir basculé, ils aussi été trois fois champion
préhensible. « Je veux rentrer à n’étaient plus que cinq dans la du monde du contre-la- au podium. Le leader Vincenzo au classement général.
Genève par bateau », avait-il no- descente qui précédait l’arrivée. montre, gardant aisément ses Nibali (Astana) n’a jamais été Mais Pinot, qui pointe à seu-
tamment dit. « N’oubliez pas, Parmi ceux-là, deux Français poursuivants à distance inquiété. Mais terrassé par le lement quelques secondes de
avait ajouté Medvedev, que d’Europcar (Cyril Gautier et jusqu’à la ligne pour réclamer r ythme infer nal imposé par la deuxième marche, risque de
vous parlez à un fantôme. » Thomas Voeckler) qui sont les sa première victoire au Tour l’écurie Movistar, Van Garderen lui faire un mauvais parti mer-
Comme Rosset, De Jonge a grands perdants du jour, avec de France, une deuxième pour a perdu quelques précieuses credi, quelque part entre Saint-
donc eu droit à un heureux Teejay Van Garderen (BMC) et Tinkoff-Saxo, avec celle de Ra- secondes, glissant à plus de Gaudens et le Pla d’Adet, sur
coup du sor t. Mais dans son Romain Bardet (Ag2R-La Mon- fal Majka à Risoul. neuf minutes du meneur. Bar- l’un des quatre cols qui font de
improbable cas, cette chance diale). Mais on parlera de ces Un beau tr uc, qui ressem- det, lui, n’a pas non plus résisté cette 17 e étape l’une des plus
ne constitue que la moitié de derniers plus loin. blait beaucoup à ce que Rogers aux puissantes relances, dont br utales malgré son maigre
l’histoire. On se situe ici dans « Je savais que je devais bat- avait fait pour remporter une de celle de Thibaut Pinot (FDJ. fr), 124,4 km. Ça devrait rouler très
la catégorie « son heure n’était tre Voeckler, a dit Rogers à l’ar- ses deux victoires au Giro cette perdant le maillot blanc au pro- fort dès le départ, avec moins
pas arrivée ». rivée. J’ai essayé dans la mon- année. Celle à Savona s’était fit de ce dernier. de 50 km à faire avant d’arriver
Le 8 mars dernier, De Jonge tée, mais je ne parvenais pas à aussi jouée dans la descente. Alejandro Valverde (Movi- au premier col. Sur papier, c’est
est arrivé en avance à l’aéroport m’en défaire. » À l’arrière, dans le groupe au- star), lui, a connu un moment la plus excitante étape du Tour.
de Kuala Lumpur, d’où il devait C’est à quelques kilomètres tour du maillot jaune, la pre- de faiblesse, mais il a raccro-
décoller pour aller livrer une de l’ar rivée que l’occasion mière étape pyrénéenne a ché après le sommet pour Collaborateur
compétition à Taïwan. Sur place, s’est enfin présentée, quand coûté cher à certains aspirants maintenir sa deuxième place Le Devoir
il vit qu’un autre vol que le sien,
prévu 50 minutes plus tôt, lui
permettrait d’éviter une escale.
Il modifia donc sa réservation. JEUX DU COMMONWEALTH
Et ce vol qu’il délaissa était
le MH370, reliant Kuala Lum-
pur à Pékin, qui est sorti de la
sur veillance radar et est tou-
jours por té dispar u quatre
Objectif canadien : le podium des podiums
mois et demi plus tard.
Très sollicité par les médias,
De Jonge a donné une brève
G lasgow — Le Canada vise
une place parmi les trois
premiers au classement des
est notamment composé
d’athlètes ayant décroché des
médailles aux Jeux olym-
Stevenson mardi à l’occasion
de la conférence de presse
d’ouver ture de la délégation
Stevenson n’a toutefois pas
voulu s’avancer sur le nombre
de fois que les Canadiens
explication de ce qui lui est ar- médailles à l’occasion des piques et à des championnats canadienne. « Il y aura des com- pourraient fouler le podium en
rivé, et il a dit ne plus vouloir Jeux du Commonwealth de du monde, tels que le nageur pétitions très relevées ici. Cer- Écosse.
en parler : « Ce qui s’est passé Glasgow. Ryan Cochrane, le sauteur en taines épreuves regrouperont Lorsqu’on lui a demandé s’il
est terrible. Par respect pour les La délégation canadienne hauteur Derek Drouin, ainsi des athlètes qui sont parmi les était possible d’atteindre le cap
victimes et leurs familles, je ne espère donc améliorer sa qua- que les heptathlètes et décath- meilleurs au monde. » des 100 médailles, il a répondu
pense pas qu’il soit approprié de trième place obtenue aux Jeux lètes Brianne Theisen-Eaton et Parmi les vedettes internatio- que « si les choses vont bien,
s’attarder sur mon histoire, qui de New Delhi il y a quatre ans. Damian Warner. nales qu’on retrouvera aux peut-être. Si tout s’aligne. Nous
n’est finalement que peu de Elle avait alors terminé « Nos fédérations spor tives Jeux, il y aura le sprinteur jamaï- n’allons pas avancer de chiffre.
chose en comparaison du mal- derrière l’Australie, l’Inde et nationales voient ceci comme cain Usain Bolt, le coureur de [Mais 100] est un beau chiffre. »
heur qui s’est abattu sur tant de l’Angleterre. une occasion très importante — fond anglais Mo Farah, le plon- La tireuse d’expérience Susan
personnes. Je souhaite beau- Le groupe de 265 athlètes pas seulement comme un geur anglais Tom Daley et le cy- Nattrass sera la porte-drapeau
coup de force à tous ceux qui est le plus impor tant que le tremplin, mais en tant que cliste gallois Geraint Thomas. de l’équipe canadienne à la céré-
ont été touchés par ce désastre. » Canada ait envoyé à des Jeux rendez-vous très compétitif », a Le Canada a décroché 76 monie d’ouverture mercredi.
Quand même, ça doit faire du Commonwealth tenus à souligné le directeur général médailles en 2010, soit 26 d’or,
vraiment bizarre. l’extérieur du Canada. Il de l’équipe canadienne Scott 17 d’argent et 33 de bronze. La Presse canadienne
brésilienne de la Coupe du monde en 1994, et il a dernier Grand Prix tenu au Mexique, a indiqué
agi comme sélectionneur du Brésil au cours du
tournoi de 2010 en Afrique du Sud.
Associated Press
mardi le quotidien Reforma, dont les sources assu-
rent que le Championnat du monde fera étape en
octobre ou novembre 2015 à l’Autodromo Herma-
AVIS DE DÉCÈS
nos Rodríguez de Mexico, hôte de la compétition
La F1 retourne au Mexique pour la dernière fois en 1992. Mexico avait été ci-
tée dans le calendrier initial de la Fédération inter-
Mexico — La ville de Mexico accueillera une nationale de l’automobile pour le championnat du
épreuve du Championnat du monde de Formule 1 monde 2014 de F1, avant d’être finalement retirée.
à partir de 2015 et pour cinq ans, 23 ans après le Agence France-Presse
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CULTURE
BILAN DES NUITS D’AFRIQUE

Le continent
multiplié
YVES BERNARD

Ioulsagesse,
y avait le festival de la
des musiques trad
simplement organiques. Il
y avait aussi le happening de la
folle énergie et de la nouvelle
création. Enfin, il y avait ces
formidables occasions de ras-
sembler la famille. C’était tout
cela, l’Afrique multipliée.
Le moment de l’ar tiste le
plus attachant : Ernesto Dabo.
Il vient d’un pays plus jeune
que lui et chante en parlant,
doux, intime comme s’il était
dans sa chambre. Il chante et PRODUCTIONS NUITS D’AFRIQUE
fait chanter, sort la calebasse Pier re Kwenders est un
et les cuillers, crée la plus ambianceur à l’excentricité suave.
belle douceur collective.
Le moment de la douceur
dans l’électro tribale : Pierre
Kwenders. C’est l’ambianceur
à l’excentricité suave, la voix
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR céleste et la world 2.0 aux cou-
Luc Bourgeois et Patrice Robitaille font partie de la distribution de la pièce présentée au TNM Cyrano de Bergerac, qui se démarque leurs africaines qui est en train
par la précision de sa mise en scène et la rigueur classique de l’interprétation. de s’écrire devant nous.
Le moment de la chanson
réaliste métissée : HK & les
Saltimbanks. Le mix mondial

Un Cyrano qui touche en intro, le ska pour les temps

CYRANO DE BERGERAC
Texte : Edmond Rostand. Mise
en scène : Serge Denoncourt.
Avec : Patrice Robitaille, Maga-
lie Lépine-Blondeau, François-
Xavier Dufour, Frédérick Bouf-
fard, Luc Bourgeois, Samuël
Côté, Annette Garant, Frédéric-
Antoine Guimond, Agathe Lanc-
tôt, Normand Lévesque, Daniel
Parent, Gabriel Sabourin et Lé-
nie Scoffié.
FABIEN DEGLISE
convaincant donnant même à
ce rôle, tout en nuances, le ro-
mantisme adolescent, la sensi-
bilité dans la rage d’aimer,
qu’il lui faut.
Flatteur : Que de luminosité
dans la mise en scène Serge
Denoncourt qui a méthodique-
ment évité tous les écueils
qu’une telle pièce, lorsque
montée dans des environne-
ments un peu trop racoleurs,
peut rencontrer. Il respecte
l’âme et l’esprit du texte d’Ed-
mond Rostand livré ici sur
sapés comme des poilus de la
guer re 14-18 ! —, sans que
cela perturbe le déroulement
de ce drame.
Respectueux : Pas de trop,
pas de lourd, mais un décor,
orchestré par Yves Nicol, très
brechtien finalement dans sa
facture et qui suggère avec
élégance et finesse les nom-
breux tableaux — l’hôtel de
Bourgogne, la boulangerie de
Ragueneau, le balcon… —
dans lequel Cyrano fait réson-
ner ses centaines de vers en
voir, finit par devenir contre-
productive.
Nominatif : Christian, le
beau que Cyrano utilise pour
parler à la belle, trouve en
François-Xavier Dufour une
voix, un jeu et un charisme
n’arrivant pas totalement à ha-
biter ce personnage de sot
transformé en avatar. Le comte
de Guiche, par contre, profite
d’une rencontre plus que profi-
table avec le comédien Gabriel
Sabourin. Quand à Magalie Lé-
pine-Blondeau, elle est juste,
moder nes, la valse virée en
rap pour le bal populaire et le
por t d’Amsterdam dans le
décor, les cousins de Zebda
clamaient : « Faisons l’amour à
la terre. »
Le moment de la voix-
tambour : Admiral T. Il a la mi- ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
traille dans le flow et son dan- La formation Tabou Combo a
cehall est par fois tellement clos le festival.
rapide qu’il se rapproche du
soca. Il invite les gens à programmation extérieure au
danser avec lui, devient plus lieu de quatre comme par les
funky, revient au roots et porte années antérieures et un acha-
le créole le plus conscient. landage marqué chaque jour
Le moment de marier Duke pour atteindre son point culmi-
Ellington à l’Orchestre de la po- nant dimanche soir lors de la
lice d’Addis-Abeba : Debo prestation de Tabou Combo.

C omment dire… Ce Cyrano

de Bergerac, actuellement
livré sur les planches du Théâ-
tre du Nouveau Monde
(TNM), dans le cadre du Fes-
tival Juste pour rire, est… Il
est… très bon. C’est tout ?
Avouons-le, pour une cri-
tique, c’est un peu court, car, oh
Dieu, il est possible de dire bien
des choses en somme, en va-
riant le ton. Par exemple, tenez:
Étonné : Patrice Robitaille
n’est pas seulement capable
d’incarner des rôles d’urbain
suffisant et plutôt superficiel.
Posez-lui une prothèse nasale
et il devient ici un Cyrano
Le romancier Thomas
Berger s’est éteint
L’éclectique romancier Thomas
Berger, qui a revisité l’Ouest
américain dans la fresque histo-
rique Little Big Man (adaptée au
grand écran en 1970, avec Dus-
tin Hoffman comme tête d’af-
fiche) et exploré tant les romans
de détectives que les intrigues
familiales, s’est éteint à l’âge de
89 ans. L’auteur, dont la santé
était très fragile, a rendu l’âme
scène par une étourdissante
distribution dans une forme
respectueuse de ce classique.
Complaisant : Il y a de l’au-
dace dans cette production qui
déjoue les préjugés en expo-
sant des figures contempo-
raines du petit écran (Robi-
taille en tête, Magalie Lépine-
Blondeau en Roxane) dans
des contre-emplois et en ame-
nant ce Cyrano dans une cer-
taine modernité non pas, de
manière grossière, par le jeu,
mais en passant plutôt par l’ac-
cessoire, le costume coloré ou
décalé — exemple : lors du
siège d’Arras, les cadets sont
le 13 juillet à l’hôpital Nyack,
dans l’État de New York,
quelques jours avant son 90e an-
niversaire, a précisé lundi son
agente, Cristina Concepcion.
Thomas Berger a écrit plus de
20 livres, dont la série Reinhart,
une suite à Little Big Man, ainsi
que The Feud, qui avait été re-
commandé par le jury de fiction
comme lauréat pour le prix Pu-
litzer de 1984. Le conseil d’admi-
nistration avait cependant an-
nulé cette décision.
Associated Press
alexandrin. Les détails témoi-
gnent d’une cer taine intelli-
gence. La complexité des
changements de lieux est bril-
lamment surmontée.
Agacé (toutefois) : Cette mu-
sique aurait pu se faire moins
grossière. En oscillant entre le
générique de For t Boyard
pour les scènes d’action et le
sirupeux de l’habillage sonore
d’Un homme et son péché — le
film — pour les scènes de ro-
mance, elle amène ce surli-
gnage de l’émotion dont la re-
dondance, tout en donnant un
lustre télévisuel à un endroit
où l’on aurait préféré ne pas en
Le prix Gershwin
à Billy Joel
Washington — La librairie du
Congrès rendra hommage à
Billy Joel en lui décernant le
prix Gershwin pour la chan-
son populaire. Le libraire
James Billington a annoncé
mardi que l’auteur-composi-
teur-interprète, à qui l’on doit
les chansons Piano Man et
Uptown Girl, recevrait le prix
à Washington en novembre.
dans l’ensemble et particuliè-
rement dans la scène finale,
dont la charge narrative est li-
vrée dans un tout exemplaire
par les deux têtes d’affiche.
Prévisible: La précision de la
mise en scène, l’audace de la
distribution, le respect du texte,
la rigueur classique de l’inter-
prétation font qu’au-delà d’un
récit plus que connu, teinté par
de nombreuses interprétations,
dont plusieurs remarquables, et
ressassé ici comme ailleurs, à la
fin de l’envoi, ce Cyrano, eh
bien, il touche.
Le Devoir
Le prix Gershwin récom-
pense la carrière musicale
d’un artiste toujours en vie.
Paul Simon, Stevie Wonder,
Paul McCartney et Carole
King figurent parmi les lau-
réats des années précédentes.
Billy Joel est l’un des artistes
les plus populaires au monde.
Fort d’une carrière d’une du-
rée d’environ 50 ans, il est de-
venu le sixième artiste ayant
vendu le plus d’albums dans
l’histoire.
Associated Press
Band. Ils ont le groove des big
band, l’âme à l’éthio-jazz, les
montées hypnotiques, les cui-
vres parfois minimalistes et la
délinquance free.
Le moment de saluer : Tiken
Jah Fakoly, Féfé, Meklit, Los
Va n Va n , A b o u l a y e K o n é ,
Casuarina, Long Shen Dao,
Sier re Leone’s Refugee All
Stars, Lorraine Klaasen, La-
bess, le Bal de l’Afrique en-
chantée et Tabou Combo.
Le bilan des
organisateurs
Mardi midi, en conférence
de presse à l’hôtel Gouverneur
de la Place Dupuis, les organi-
sateurs se montraient enthou-
siastes : « Le festival peut se
targuer d’être le seul événement
qui réussit à rassembler un
public à ce point multigénéra-
tionnel, multipassionné et d’ori-
gine multiple. » Encore cette
Afrique fort justement multi-
pliée. Et les résultats sont là :
100 concerts, 600 artistes, 35
pays représentés, des revenus
de billetterie qui ont connu
une augmentation de 46 % par
rapport à 2013, l’ajout de nou-
velles salles comme la Sala
Rossa et le Gesù, cinq jours de
Du côté de la programmation,
on a tenu à souligner la diversité
et l’éclectisme : « Chaque soir,
chaque concert, une ambiance
différente.» Ainsi, on a louangé
les concer ts de T iken Jah
Fakoly, Los Van Van, Cheikh
Sidi Bémol, Casuarina et Le bal
de l’Afrique enchantée, mais
également l’appor t des nou-
veaux styles marqués par Féfé,
le coup de cœur du festival, de
même que Nomadic Massive,
Pierre Kwenders et Admiral T.
On a également salué les atmo-
sphères d’écoute portées par
des ar tistes comme Meklit,
Mamadou Diabaté, Zal Sissokho
et Ernesto Dabo. Enfin, on a
retenu Bumaranga et Gotta
Lago parmi ceux qui ont brillé.
La 29 e édition des Nuits
d’Afrique se déroulera du 7 au
19 juillet 2015. D’ici là, les
organisateurs ont un autre
souhait : « Dès la prochaine
édition, il est nécessaire que les
démarches entreprises afin
d’être soutenu financièrement à
la hauteur des événements
majeurs se concrétisent. » Afin
de préparer le trentième.
Collaborateur
Le Devoir

À LA TÉLÉ
CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
Le Téléjournal 18 h Des squelettes L'Épicerie La petite séduction Pénélope McQuade / Pierre Le Téléjournal 22h45 Cap sur l'été 23h45 Dre Grey, leçons
SRC / Albert Millaire Lapointe , Jean-Marc Parent. d'anatomie / À qui la faute?
17h55 TVA Sucré salé Les Gags Caméra café JOHN TUCKER DOIT MOURIR (2006) avec Sophia Bush, Jesse TVA nouvelles 22h35 Juste 23h05 Sucré 23h35 LA GRANDE ÉVASION
TVA nouvelles Metcalfe. pour rire salé (1963) James Garner.
Kaboum Subito texto Cuisine futée, Le code Mad Men / Pilotage LITTLE MISS SUNSHINE (V.F.) (2006) avec 22h55 Génial! / Antoine Vézina 23h55 Une pilule, une p'tite
TQ Chastenay automatique Toni Collette, Steve Carell, Greg Kinnear. , Antoine Bertrand. granule
V
Atomes
crochus
Un souper Les Prix
presque parfait Juneau
Apollo dans
l'frigo
Personne d'intérêt / Pour sa
défense
Mémoire sous enquête / Jeu de Brassard en
construction direct
Un gars le soir Opération
Séduction
L'Instant Gagnant Nos choix ce soir
RDI Le National RDI économie 24/60 Grands reportages Partie 6 de 6 Le Téléjournal Le National RDI économie 24/60 Grands rep.
TV5 17h50 Champi.. Journal FR Spécimen Nous On n'est pas que des cobayes TV5 le journal 23h40 DONNANT, DONNANT
D Convoi extrême Contact animal Météo espace Brocanteurs Chasseurs de poids lourds Enchères Transports Ax Men / Haute voltige Docu-D DEUX HEURES EN FRANCE
VIE Maison, argent Vendre! Mariage/lune de miel Au secours des voisins Je marie mes parents Le pro du patio Idées grandeur Vendre ou rénover? Maison, argent Animé par la journaliste vedette française
MP Top musique Buzz M. Net Piègé! Karaoké extrême Pauly D Misteur T Cliptoman Kardashian ADN du métal Marie Drucker, le magazine Nous est né avec
MX Cliptographie Les dernières 24h de... Les années Lég. du Rock Histoire style Benezra reçoit / André Gagnon Les tops et les flops Génération 90 de l’ambition : dresser un portrait général de la
VRAK.TV Paire de rois Paire de rois Grenade? Grenade? Glee / Dernière chance Big Bang Arrange-toi ça Dans le trouble Les testeurs Les mal élevés Dance Acad. Hors d'ondes
TTF Les Simpson Singes Défenseurs Johnny Test Colis Planète X Têtes-Claques Les Simpson Family Guy American Dad South Park Les Simpson Dans l'canyon American Dad
France, montrer le « spectacle » de sa société en
RDS Le magazine Le magazine LMB Baseball / Giants de San Francisco c. Phillies de Philadelphie (D) Sports 30 Sports 30 Poker Arts martiaux se faisant aussi « cours de géographie ». Une
HISTORIA Extraterrestres Partie 1 de 2 Tank: Les grands combats Marins d'eau douce Les enquêtes du NCIS LE CHINOIS (2011) Suzanne Von Borsody. Espions d'états production documentaire longue et coûteuse
ARTV Cormoran Rendez-vous Comme magie Borgen, une femme au pouvoir / Divise et règne Design partout La galère Paris et Marrakech Créer ici présentée dans un format de deux heures.
EXPLORA Le grand rift africain La Semaine verte Terre: Aventure vie 21h05 64 cases pour un génie: Bobby Fischer L'empire du système solaire Planète S.O.S. Nous, TV5, 20 h
SÉRIES+ Blue Bloods / Fight Club Castle Diva de l'Au-Delà / In terrorem Bones / Les passages verts Franklin & Bash La diva du divan Aidan Black
ZTÉLÉ Comment..fait Jobs de bras Les stupéfiants Defiance / Pilote Partie 2 de 2 Surnaturel / Abaddon 666 Park Avenue Baiser fatal / L'appel de l'océan Les stupéfiants
C. SAVOIR Les réussites du Québec Mieux comprendre / L'asthme Conférences du CORIM Planète Terre Objectif Nord Génération Y Quartier Latin Show Business Headlines
L’ENFANT ORANG-OUTANG
ÉVASION Dans tes yeux Prêt à partir Structures insolites Anthony Bourdain / Cuba Montréal bouche à bouche Comme un poisson dans l'eau Survivor: Héros vs. méchants Anthony B. Même un orang-outang peut aller à l’école, vi-
TFO MiniTFO/Zoubi Caillou/Barbap. Son altesse Motel Monstre Huronie 20h55 Guerre OCTUBRE (2010) 22h20 Viendrai AuCoeur Maisons Artistes Carte de visite vre en famille et apprendre à parler (le langage
Cinépop 17h10 SILENT HILL (V.F.) 19h15 L'INCONNU DU NORD-EXPRESS (1951) Farley Granger. MAGNOLIA (1999) avec Jeremy Blackman, Tom Cruise, Matt Dillon. Cinéma des signes). C’est du moins pareille histoire
SÉcran LE TOMBEAU (2013) Sylvester Stallone. ET MAINTENANT... N'EMBRASSEZ PAS LA ... 21h45 EFFETS SECONDAIRES (2013) Rooney Mara. 23h35 JOBS (V.F.) (2013) que raconte cet épisode de la série My Wild
Planète Grand Raid / Courir ou mourir? Planète Bac Verdict / Affaire Rist Faites entrer l'accusé Enquêtes Les secrets de la Perle Rose Urgan
MATV Libre-service GROStitres.tv Cours toujours Festival Fantasia Festival Fantasia Cours toujours Gala Juste pour rire Juste pour rire Selon comique
Affair, où l’on remonte le cours de l’existence
CBC CBCNews Coronation St. 22 Minutes JFL: Gags Dragons' Den Republic of Doyle / Missing CBC News: The National CBCNews George S. 22 Minutes du jeune Chantek, un orang-outang élevé dans
CTV (Mont.) CTV News eTalk The Big Bang So You Think You Can Dance / Top 16 Perform, 2 Eliminated Motive / Abandoned CTV National CTV News 0h05 Daily Sh. un campus américain dans les années 70 et 80.
GBL Evening News Global National E.T. Canada Ent. Tonight Big Brother Extant / Wish You Were Here Rookie Blue / Moving Day News Final E.T. Canada The Test My Wild Affair, PBS, 20 h
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CBS Channel 3 News at 6 p.m. Evening News Ent. Tonight Big Brother Extant / Wish You Were Here Criminal Mind / The Inspiration Ch 3 News 23h35 David Letterman DESTINS ENTRECROISÉS
NBC Newschannel 5 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent / Boot Camp Taxi Brooklyn / Ambush Newschannel 5 23h35 Jimmy Fallon
FOX Two and Half Two and Half The Big Bang The Big Bang So You Think You Can Dance / Top 16 Perform, 2 Eliminated FOX 44 News News at 10:30 The Simpsons Family Guy American Dad
Quand on s’assoit devant Magnolia, il faut
PBS (33) PBS NewsHour Globe Trekker / World War I My Wild Affair Nova Sex in the Wild / Orangutans Business Charlie Rose savoir qu’on ne se relèvera plus. Ce drame de
PBS (57) News America Business PBS NewsHour My Wild Affair Nova Sex in the Wild / Orangutans BBC News Charlie Rose trois heures, qui organise sa narration autour
TSN SportsCentre Soccer - International Friendly (D) Soccer - International Friendly (D) SportsCentre A.Race Canada d’une journée dans la vie de personnages un
HBO DEAD BEFORE DAWN (2012) Devon Bostick. The Newburgh Sting Generation Kill / Combat Jack 22h10 JOE'S PALACE (2007) Michael Gambon. 0h10 Gen. Kill peu à l’ouest, repose sur les brillantes interpré-
Showtime 18h15 MAN ON A LEDGE (2012) Sam Worthington. BEAUTY SHOP (2005) avec Alicia Silverstone, Queen Latifah. Masters of Sex / Kyrie Eleison THE CANYONS (2013) Lindsay Lohan.
AMC 17h00 X2: X-MEN UNITED (2003) Patrick Stewart. HITMAN (2007) avec Olga Kurylenko, Dougray Scott. BEHIND ENEMY LINES II: AXIS OF EVIL (2006) ERAGON
tations de feu Philip Seymour Hoffman et de
AddikTV Esprits criminels Les recrues de la 15e Traitement royal Haven / Le phare Psych: Enquêteur malgré lui Terra Nova Partie 2 de 2 Survivre l'enfer Tom Cruise, d’une goujaterie renversante.
TVA Sports Le TVA sports CollXtion LMB Baseball / Red Sox de Boston c. Blue Jays de Toronto (D) Dew Tour Le TVA sports CollXtion Dew Tour Magnolia, Cinépop, 21 h
CityTV Murdoch Mysteries Modern Family Modern Family America's Got Talent / Boot Camp Mindy Project Brooklyn 99 EP Daily Reviews Jimmy Kimmel
07/23 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit Geneviève Tremblay
B 8 L E D E V O I R , L E M E R C R E D I 2 3 J U I L L E T 2 0 1 4

TIFF
CULTURE CONCER TS
CLASSIQUES

The Good En rodage

Lie en LA PATHÉTIQUE
Tchaïkovski : Symphonie n° 6

première « Pathétique ». Orchestre de la

Francophonie, Jean-Philippe
Tremblay. Suivi d’un postlude

mondiale électronique avec

DJ Marcelo Sanchez.
Société des Arts Technologiques,
mardi 22 juillet 2014.
LAURA KANE
CHRISTOPHE HUSS
à Toronto

L e réalisateur québécois Phi-

lippe Falardeau présentera
son nouveau film The Good Lie
en première mondiale au Festi-
val international du film de To-
ronto (TIFF), en septembre.
Le cinéaste, dont le précé-
dent film, Monsieur Lazhar,
avait été finaliste pour l’Oscar
du meilleur film en langue
étrangère en 2012, débarquera
dans la métropole canadienne
avec son premier long mé-
trage en langue anglaise.
The Good Lie met en vedette
l’actrice Reese Witherspoon dans
le rôle d’une Américaine qui
vient en aide à quatre réfugiés
soudanais. Witherspoon sera
sans doute fort sollicitée au TIFF
puisqu’elle tient l’affiche dans
deux films bien en vue — et tous
deux signés par des réalisateurs
québécois. L’actrice oscarisée
(Walk the Line, 2005) joue en ef-
fet aussi dans le nouveau film de
Jean-Marc Vallée, Wild, une
adaptation du livre à succès de
Cheryl Strayed. Les œuvres de
Philippe Falardeau et de Jean-
Marc Vallée font partie de la pre-
mière vague de films dont la pré-
sence a été confirmée mardi en
conférence de presse à Toronto.
Parmi les autres longs mé-
trages qui seront projetés en
première mondiale au TIFF fi-
gurent Pawn Sacrifice, un film
sur une confrontation de joueurs
d’échecs légendaires, mettant
en vedette Tobey Maguire dans
L’ Orchestre de la Franco-
e
phonie, en sa 14 année
d’existence, est en résidence
à la Société des Arts Techno-
logiques (SAT). Un autr e
concer t gratuit aura d’ail-
leurs lieu ce mercredi soir à
20h avec les concer tos pour
violon de T im Brady et Sa-
muel Barber et l’Octuor pour
vents de Stravinski.
Cette résidence se traduit,
depuis 2012, par des concepts
originaux. On a connu le ma-
rathon symphonique des qua-
tre symphonies de Brahms
en une journée. Hier il s’agis-
sait d’un concert associant la
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Symphonie pathétique de
Jean Beaudr y et Rock Demers ont travaillé au dernier Conte pour tous, duquel un livre a été tiré. Tchaïkovski et une seconde
par tie autour du bar de la
SAT, animée par un DJ. L’es-
Jean Beaudry et Rock Demers : pace était pour l’occasion co-
pieusement garni par un pu-
blic jeune que l’on croise peu
à la Place des arts.
petits délits entre amis L’expérience est l’occasion
de souligner une fois de plus le
respect profond du jeune pu-
blic pour la musique classique
lorsqu’il a la chance d’entrer
Le réalisateur Jean Beaudry et le producteur Rock Demers présentent le en contact avec elle. La qualité
d’écoute était remarquable
24e Conte pour tous, La gang des hors-la-loi, film dédié à ceux qui osent hier soir, malgré les condi-
tions de chaleur éprouvantes.
MANON DUMAIS

T rente ans après La guerre

des tuques d’André Melan-
çon, voici qu’ar rive sur nos
écrans La gang des hors-la-loi
« Dans les Contes pour tous,
on retrouve la complexité de la vie,
mais on n’y dicte pas ce qui est bien
Phénomène unique dans
l’univers cinématographique,
ce cycle de films destinés à un
public familial, que Demers
souhaitait ancrés dans la réa-
lité, contemporains, teintés
Même les gens qui sont venus
pour le DJ ont manifesté beau-
coup de curiosité et pas la
moindre impatience.
Pour nous, le concert était
intéressant, car la Pathétique

le rôle de Bobby Fischer et Liev
Schreiber dans celui de Boris
Spassky, ainsi que le thriller The
Equalizer, avec Denzel Washing-
ton, inspiré de la télésérie des
années 1980. Des nouveautés de
François Ozon (Une nouvelle
amie) et de Laurent Cantet (Re-
tour à Ithaque) sont également
au programme.
Le TIFF aura lieu du 4 au
14 septembre. Cette année, la
rue King sera fermée à la circu-
lation entre la rue Peter et l’ave-
nue University pendant le week-
end d’ouverture du festival.
Le Festival du film de To-
ronto a dévoilé une nouvelle po-
litique cette année, qui prévoit
que seuls des films présentés
en première mondiale seront
projetés au cours des quatre
premiers jours du festival. L’an
dernier, le festival de Telluride,
au Colorado, avait présenté des
films comme 12 Years a Slave
avant leur première prévue à
Toronto. « Je crois que si tout le
monde comprend bien ce que
l’on entend par première, ce sera
un succès », a déclaré en entre-
vue le directeur artistique du
festival, Cameron Bailey.
La Presse canadienne
de Jean Beaudry, film chaleu-
reusement accueilli au Festi-
val du film de Zlín, en Répu-
blique tchèque, comme le rap-
porte fièrement le producteur
Rock Demers. « Dans chaque
Conte pour tous, on ne montre
pas des choses faciles, mais il y
a un appétit de vivre, et c’est cet
appétit-là qui fait en sorte que
les gens ressentent profondé-
ment quelque chose, peu im-
por te leur expérience de vie,
leur culture, et demeurent atta-
chés à ces films-là. »
Troisième Conte pour tous
réalisé par Jean Beaudr y, qui
a aussi eu le plaisir d’en tirer
un roman, La gang des hors-la-
loi met en scène Nicolas (An-
dré Kasper), orphelin de père
vivant une relation privilégiée
avec son grand-père pêcheur
(Guy Thauvette), qui décou-
vre avec consternation que le
conseil municipal a trans-
formé le terrain de baseball
en dépotoir. À l’instar des hé-
ros des Contes pour tous, Ni-
colas et ses compagnons fe-
ront montre de détermination
afin de pouvoir s’adonner à
leur passion.
À l’origine, André Melan-
çon, qui signe le scénario avec
»
ou ce qui est mal
Le réalisateur Jean Beaudry
Lance Woolaver, devait réali-
ser La gang des hors-la-loi,
mais pour des raisons de
santé, Rock Demers a dû ap-
peler Jean Beaudr y en ren-
for t : « Rock Demers ne de-
mande pas n’importe qui pour
n’impor te quel projet, il
cherche le regard d’un réalisa-
teur. Je me sens donc par tie
prenante de ce projet comme
pour les deux autres films Pas
de répit pour Mélanie et Tire-
lire, combines et Compagnie.
Quand j’ai lu le scénario d’An-
dré Melançon, la relation avec
le grand-père me parlait et j’ai
eu envie de lui donner plus
d’importance. Je me retrouve à
la fois dans le petit garçon et
dans le grand-père. En ce sens-
là, c’est un film d’auteur. »
« Dans Pas de répit pour
Mélanie, il y avait une jeune
fille qui apprivoisait une vieille
dame ; dans T ir elir e, com-
bines et Compagnie, des
jeunes mettaient sur pied une
entreprise, se souvient le réali-
sateur. C’est touchant de voir
des jeunes personnages qui ont
des idées, qui proposent des
choses, car les jeunes sont
comme ça. Or, ils font aussi des
mauvais coups ; dans ce cas-ci,
les jeunes défient l’autorité.
Dans les Contes pour tous, on
retrouve la complexité de la
vie, mais on n’y dicte pas ce
qui est bien ou ce qui est mal. »
Si le concept des Contes
pour tous a été créé il y a plus
de 30 ans, Rock Demers
constate qu’il y a peu ou prou
de dif férences entre la jeu-
nesse d’hier et celle d’au-
jourd’hui. « Le seul changement
qu’il y a eu depuis La guerre
des tuques, c’est que les jeunes
de 10 ans d’aujourd’hui ont la
maturité des jeunes de 12 ans
d’il y a 25 ou 30 ans à cause de
toute l’information qui circule.
Il n’y a pas d’autres différences
que ça, ici et partout à travers
le monde. »
d’humour et de tendresse,
malgré les sujets graves abor-
dés, et dénués de violence
gratuite, a vu plusieurs de ces
productions voyager à travers
le monde et devenir cultes
pour différentes générations.
Et ce, malgré leur apparente
simplicité.
« La plus grande dif férence
entre un Conte pour tous et un
film américain s’adressant à la
famille, c’est qu’on est hypnotisé
par le rythme, par la musique
et par les effets spéciaux du film
américain, mais il ne reste plus
grand-chose une fois le film fini,
tandis que pour un Conte pour
tous, le film continue à vivre en
nous étant donné l’émotion res-
sentie par rappor t au person-
nage », pense Rock Demers.
« Le cinéma ne fait pas que
raconter des histoires, il
construit notre imaginaire col-
lectif, conclut Jean Beaudr y.
Sans les Contes pour tous, notre
imaginaire de films pour en-
fants serait celui de Hollywood.
Je trouve ça extraordinaire et je
suis fier de faire partie de cette
aventure-là. »
Collaboratrice
Le Devoir
sera l’œuvre phare du grand
concer t tripar tite de l’Or-
chestre de la Francophonie
(OF) au Domaine Forget, le
3 août. L’orchestre est en-
core largement en rodage.
Ce n’est pas étonnant, car,
contrairement aux premières
années de l’OF, le répertoire
que brasse Jean-Philippe
T r emblay avec ses jeunes
musiciens s’est démultiplié.
Pour l’heure on voit, proba-
blement, davantage d’œuvres
de manièr e plus super fi-
cielle. Maintes sessions se-
r ont cer tainement encor e
consacrées à la Pathétique
avant l’impor tant r endez-
vous du 3 août.
Pour l’heure, les tempos
du chef, très traditionnels,
sont assimilés, mais plu-
sieurs pupitres doivent en-
core travailler leur intona-
tion, violoncelles et cuivres
en tête. Il s’agit aussi d’inté-
grer la pulsation de la mu-
sique, les changements de
r ythmes et les transitions. Le
concer t était heureusement
gratuit. On ne se plaindra
donc pas.
Le Devoir

20E FESTIVAL MÉMOIRE ET RACINES

Un happening de convivialité
YVES BERNARD tre programmation dans le centre-ville de Joliette.»
Quels sont les principaux défis à relever ?

C’ est le festival de la lenteur sur le site en-

chanteur aux abords de la rivière L’As-
somption, là où on peut se promener nu-pieds
toute la journée au rythme des 150 musiciens,
chanteurs, danseurs et conteurs qui animeront
la fête du 25 au 27 juillet au parc Bosco à Saint-
Charles-Borromée. C’est aussi le festival trad
qui célèbre son vingtième anniversaire avec le
Rêve du diable, la Bottine 82 Chic & swell, le
Bruit cour t dans la ville, Genticorum et plu-
sieurs autres. Retour sur Mémoire et racines
(M & R) avec son président Cédric
Champagne.
De quoi êtes-vous le plus fier ? « Pour plu-
sieurs personnes du milieu, M & R est un beau
modèle, comme un phare qui sert à garder le cap
dans toute la globalisation. Bien que le festival
grossisse d’année en année, son âme est toujours
restée, ce fond de simplicité, d’honnêteté et cette
culture du rassemblement. »
Quelles ont été les principales étapes de
M & R? «La fondation en 1995. Puis le 10e anni-
versaire avec Les Charbonniers de l’enfer qui ont
permis au festival de sortir de Lanaudière et de
rayonner vers l’extérieur. C’était très ancré dans
notre région et plusieurs trouvent que ce l’est en-
core. Enfin, en 2009, on a commencé à étendre no-
« Jusqu’à maintenant, M & R faisait bien sa pro-
grammation et rayonnait en fonction de sa clien-
tèle habituelle. Il devient maintenant important
de bien le positionner dans l’offre touristique, de
l’ancrer dans l’ensemble de la région de Lanau-
dière, de le professionnaliser davantage et de
l’ouvrir sans le dénaturer. Musicalement, on va
se diriger vers une approche plus folk. »
Et le 20 e anniversaire ? « C’est beaucoup un
hommage à ceux qui ont bâti le festival. Il est né
par rapport à la tradition familiale et c’est un
peu vers ça qu’on est revenu. »
◆ ◆ ◆
Voici maintenant cinq incontour nables
de M & R :
Le Bruit court dans la ville: le trio culte s’amène
avec son premier disque en près de 20 ans. Lisa
Ornstein, André Marchand et Normand Miron
puisent dans les profondeurs et font remonter à
la surface des trésors oubliés.
Les Frères Brunet : André le super violoneux,
membre du groupe De Temps Antan et de
l’international Celtic Fiddle Festival ; Réjean
l’accordéoniste et claviériste de renom, mem-
bre du Vent du Nord. Les deux ont ouvert le
premier M & R en 1995.
Genticorum, ou l’art de faire beaucoup avec peu.
Genticorum : ils ont parmi les grands du trad
québécois. Ils jouent relax des airs complexes et
leur énergie sauvage se fond dans la finesse de
leur jeu. Ils ont l’art de faire beaucoup avec peu.
Hommage aux aînés: ils sont de vrais lanaudois
et ils tirent plusieurs de leurs pièces de Saint-
Côme, la capitale de la chanson trad. Ils lancent
le party avec leurs chansons à boire et leurs
chansons d’amourette, mais s’ils chantent a ca-
pella, ils peuvent émouvoir comme pouvaient le
faire les vieux bluesmen des champs de coton.
Les Poules à Colin : ils sont les descendants du
festival et ils sont bons. Colin et Marie Savoie-
Levac, enfants de la flûtiste Denise Levac ; Éléo-
CATHERINE ABOUMRAD
nore Pitre, fille de Gilles, calleur et ancien di-
recteur de M & R ; Sarah Marchand, fille du
Charbonnier André, et Béatrix Méthé, fille du
violoneux Claude Méthé.
Quant au Rêve du Diable et à la Bottine
82 Chic & swell, nous y reviendrons.
Collaborateur
Le Devoir
Au parc Bosco de Saint-Charles-Borromée,
du 23 au 27 juillet
Pré-festival au centre-ville de Joliette
les 23 et 24 juillet