LUNDI 1er août 2016 / Edition Bruxelles / Brabant wallon / Quotidien / No 178 / 1,50 € / 02 225 55 55

DONALD TRUMP N’HÉSITERA PAS À MENER UNE CAMPAGNE « SALE » P. 11

L’EUROPE EN TRAIN (2/13)
Rencontres à grande
vitesse entre
1 ER
JOURNAL
Toulouse et Barcelone
P. 7
À BRUXELLES

Pensions :
le PS prédit
SPORTS
JEUX OLYMPIQUES
le pire pour Les dix plus
les temps grandes chances
partiels de médailles
’Institut Emile Vander-
belges à Rio
L velde (IEV) avertit les
travailleurs à temps
partiel : selon les calculs du
P. 24

centre d’études du PS, la modi-

fication du régime de pension
minimum voulue par le Daniel
Bacquelaine (MR) pourrait
leur coûter très cher.
Le ministre des Pensions en-
visage de réduire de 30 à
20 ans le nombre d’années de
carrière donnant droit à une
pension minimum. Mais alors

« Nous ne sommes
qu’actuellement, ce calcul de
carrière comprend les congés
maladies, crédits-temps et pé-
riodes de chômage autant que
les jours de travail prestés, le
ministre entend fonder le nou- DIVISION 1A

veau mode de calcul sur le tra-
vail « effectif ». L’IEV recon-
naît que « la réforme n’est pas
défavorable pour celles et ceux
qui travaillent longtemps à
temps plein, elle leur permet
d’avoir un accès plus direct à la
pension minimum ». Par
contre, l’addition pourrait être
salée pour les travailleurs à
temps partiel. L’IEV estime le
manque à gagner à « plusieurs
centaines d’euros par mois ».
Avant même d’avoir pris
connaissance des chiffres
avancés par l’IEV, les services
du ministère des Pensions sou-
lignaient que le projet de ré-
forme doit encore être débattu
avec les partenaires sociaux et
que « rien n’est figé à ce sta-
de ». ■
P. 5 NOS INFORMATIONS
Erdogan poursuit la mise au pas de l’armée turque
uinze jours après avoir échappé à
pas en guerre »
© PIERRE-YVES THIENPONT
Pour Rik Coolsaet, les motivations des djihadistes
rendent obsolètes les politiques de déradicalisation.
’International Centre for the
L Study of Radicalisation (ICSR)
a réuni nombre d’experts inter-
nationaux du terrorisme pour faire le
Rik Coolsaet, point sur l’évolution du djihadisme et
professeur la nécessité d’adapter les réponses à
à l’Université cette menace. Parmi les spécialistes
présents, Rik Coolsaet, professeur à
de Gand, est
spécialiste l’Université de Gand, fait le point sur
en terrorisme. les enseignements de cette confé-
rence. Premier constat : « Quasi tout
© D. DUCHESNES
ainsi que les services de renseignements.
René Weiler
a réussi
ses débuts
à Anderlecht
P. 18 À 21
MERCATO
Anderlecht
s’attend à perdre
le monde était d’accord pour dire que cheur, « l’urgence, c’est l’inclusion
l’idéologie ou la religion n’est pas le
moteur principal de la vague actuelle
de combattants. » Ce qui caractérise
comme projet politique. Il faut com-
battre tout ce qui est polarisant dans
notre société (…). Je crois que la géné-
Steven Dufour
P. 17
ceux-ci, ce sont des « comportements ration Daesh va s’étendre. Mais si on
déviants ». Contrairement au passé, ne fait pas cette démarche inclusive,
on n’est pas confronté à des islamistes dans dix ans, un autre projet sera ca- 24 H DE SPA
radicaux. Et s’il n’y a pas radicalisa- pable de mobiliser cette jeunesse qui se
tion, il est impossible de déradicaliser. sent délaissée ». ■
Maxime Martin
Rik Coolsaet affirme : « Nous ne rejoint son père
sommes pas en guerre. » Pour le cher- P. 2 À 4 NOTRE DOSSIER
et son oncle
au palmarès P. 22
l’Otan ravive les tensions au sein de l’Al- portance stratégique de la Turquie, en

Q une tentative de coup d’Etat, le

président turc continue sa re-
prise en main musclée du pays, et
plus particulièrement de l’armée. Samedi,
Recep Tayyip Erdogan a annoncé son in-
tention de faire passer sous son contrôle
direct les chefs d’état-major de l’armée
Dimanche, un décret officiel a annoncé
près de 1.400 limogeages supplémen-
taires, dont celui de l’aide de camp et
conseiller le plus proche du président Er-
dogan, Ali Yazici.
L’ampleur de la purge actuelle au sein
de la deuxième plus grande armée de
liance atlantique. Les relations entre Wa-
shington et Ankara s’étaient déjà dégra-
dées ces derniers mois. La présence aux
Etats-Unis de l’imam Gülen, accusé par
Erdogan d’être l’instigateur du putsch
manqué, ne fait que rajouter à la crispa-
tion entre les deux capitales. Mais l’im-
première ligne face à l’ennemi commun
qu’est l’Etat islamique, fait d’Ankara un
partenaire incontournable pour ses alliés
de l’Otan. ■
P. 12 & 13 LE BILAN D’UN COUP
D’ÉTAT MANQUÉ

L’ÉDITO
François Mathieu
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT
PAS D’ÉTAT D’URGENCE
LÉGISLATIF
PERMANENT !
l ne se passe pas un jour sans
Iattentats
qu’on nous répète que des
terroristes majeurs
restent hautement probables, un
peu partout en Europe. Face à
cette menace, anxiogène au
possible, le monde politique fait
31
5 413635 081118
preuve d’une hyperactivité… à
faire peur. Alors que la popula-
tion doit apprendre à vivre avec
ce sentiment d’insécurité, les
appels « à rester unis », « à vivre
comme si » sont très vite éclipsés
par des sorties intempestives.
Non qu’il n’y aurait rien à faire
pour mieux lutter contre le terro-
risme, mais les annonces quasi
quotidiennes de mesures à
prendre – dernière en date : le
Patriot Act à la belge de Bart de
Wever – sont inquiétantes à plus
d’un titre. D’abord, et il faut aussi
le rappeler – ce que le patron de
la N-VA s’est bien gardé de
faire –, le « Patriot Act » améri-
cain a été fameusement édulcoré
par le Freedom Act en 2015, suite
aux problèmes insidieux soulevés
par la toute-puissance de la NSA
RÉGIONS
NÉCROLOGIES
PETITES ANNONCES
sur le terrain des libertés indivi-
duelles. Si certains sont prêts à
restreindre certaines de nos
libertés au nom de notre sécurité,
il n’est pas inutile de rappeler que
cette liberté fait partie de notre
ADN, de notre Constitution,
qu’elle est le bien le plus fonda-
Face à la menace, le monde
politique fait preuve d’une
hyperactivité… à faire peur
mental qui nous ait été octroyé
de haute lutte il y a de cela 185
ans. Donner les coudées franches
aux organismes de police et à
l’appareil judiciaire, ça peut
sembler une évidence avec un
gouvernement de droite, mais
que se passera-t-il quand la
pression retombera et que les
14 À 16 MOTS CROISÉS
26 MÉTÉO
26 BD
premiers cas aberrants d’at-
teintes aux droits fondamentaux
inhérents à ces changements de
lois apparaîtront inéluctable-
ment ?
Ensuite, le monde politique a été
le premier à claironner qu’il fau-
drait tirer toutes les conclusions
et mesures qui s’imposent sur
d’éventuels dysfonctionnements
en matière de sécurité et de
gestion de l’antiterrorisme une
fois que le rapport de la commis-
sion d’enquête sur les attentats
du 22 mars à Bruxelles aurait été
remis, probablement pas avant la
fin de l’année. En empilant les
mesures ou annonces aux
contours parfois très flous – c’est
quoi au fond un Patriot Act belge,
monsieur De Wever ? –, la classe
politique émousse une fois de
27 TÉLÉVISIONS
27 LOTERIE
27 PETITE GAZETTE
plus le message autant que sa
crédibilité. En avait-elle réelle-
ment besoin ?
Enfin, la Belgique reste un Etat de
droit basé sur la séparation des
pouvoirs. En demandant, en MUSIQUE
caricaturant à peine, aux bourg-
mestres de jouer les juges d’ins- Pascal
truction en réclamant plus de
pouvoirs pour ces derniers dans
Bouaziz,
la surveillance des radicalisés, le enfant français
patron des nationalistes fla-
mands touche à un autre des
de Neil Young
fondements de notre société. P. 32
Cela commence à faire beau-
coup ! Des piliers, il n’y en a pas
des centaines sur lesquels on
fonde notre vie en société. Atten-
tion à ne pas faire s’écrouler
l’édifice en nous installant dans
une forme d’état d’urgence légis-
lesoir.be
latif permanent…
Retrouvez la carte
interactive de nos
30 & 31 périples en train
vers le sud et l’est
31
de l’Europe.
32
1
Le Soir Lundi 1er août 2016
2 L’ACTU
« Ne pas surestimer la capacit
Pour l’expert en terrorisme
Rik Coolsaet, les djihadistes
ne sont motivés
ni par la religion ni même
par l’idéologie.
Dans ce contexte, toute
politique de déradicalisation
est vouée à l’échec.
ENTRETIEN
es experts internationaux se
D sont réunis à l’initiative de l’In-
ternational Centre for the Study
of Radicalisation (ICSR) pour faire le
point sur l’évolution du djihadisme et
redéfinir les axes de la lutte contre le ter-
rorisme. Parmi ces experts : Rik Cool-
saet, professeur en relations internatio-
nales à l’Université de Gand et membre
de l’Institut royal des relations interna-
tionales (Egmont). Selon lui, les
concepts de « radicalisation » et a fortio-
ri de « déradicalisation » sont obsolètes.
Ils ne s’appliquent pas à cette nouvelle
génération de djihadistes qui ne répond
qu’à des motivations personnelles.
Quel était l’objectif de cette conférence
d’experts ?
Comprendre la dynamique de Daesh.
À ce stade, on entend toutes les évalua-
tions possibles : Daesh est une menace
croissante, Daesh est en train de perdre
de sa dynamique… Entre ces deux ex-
trêmes, ne pourrait-on pas concentrer
nos expertises pour comprendre le fonc-
tionnement de l’organisation ? Sans
cette compréhension, il nous est impos-
sible de réagir.
Richard Barett, ancien chef du rensei-
gnement britannique et qui était pré-
sent à la conférence, a dit deux choses
importantes : « On est en train de sur-
estimer la menace » et « Daesh est à
court de clients ». Ce qui va dans le sens
contraire de l’analyse de la situation
que font les Français.
Ce qui m’a conforté dans mon ap-
proche, c’est que quasi tout le monde
était d’accord pour dire que l’idéologie
ou la religion n’est pas le moteur prin-
cipal de la vague actuelle de combat-
tants. Qu’il s’agisse des foreign fighters
ou de ceux qui commettent des attaques
individuelles, comme l’auteur des as-
sassinats de Magnanville.
Qu’est-ce qui les séduit alors ?
Marc Trévedic, le juge français qui a
suivi pendant 18 ans les dossiers anti-
terroristes à Paris, estime que 10 % des
djihadistes sont poussés par la reli-
gion/l’idéologie et que dans 90 % des
cas, ce sont les motivations person-
nelles qui jouent. Pour ma part, je
pense que la force de Daesh a été d’ins-
pirer, de canaliser toutes ces motiva-
tions personnelles extrêmement di-
verses.
À plusieurs reprises, les experts ont
d’ailleurs fait la comparaison entre Al-
Qaïda et Daesh. Al-Qaïda est un mou-
vement élitiste porté par l’idéologie. Il a
toujours pris soin, y compris à l’heure
actuelle, d’essayer de convaincre les sa-
vants islamiques qu’il se situe dans
une tradition légitime islamiste. Tan-
dis que Daesh est un mouvement qui ne
s’intéresse pas du tout à l’idéologie ni à
la théologie. C’est un mouvement d’exé-
cutants.
Ne néglige-t-on pas également le fac-
teur « psychologique », voire « psychia-
trique » ?
Tout à fait. Pour moi, ça rentre aussi
dans les motivations personnelles. On
le constate avec Lahouaiej Bouhlel
(NDLR : l’auteur de la tuerie de Nice)
ou ce Syrien en Allemagne dont on a re-
fusé le passeport et qui a essayé de se
suicider deux fois (NDLR : avant de se
faire exploser à Ansbach)…
Jusqu’ici, on disait que ces gens étaient
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LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
aussi « normaux » que vous et moi
d’un point de vue psychologique et psy-
chiatrique. Or, on est face à un groupe
de gens qui sont différents par leurs
comportements déviants.
Comment lutter contre ce phénomène
si on est face à des jeunes sans espoirs
et qui ont l’impression que le racisme
augmente ?
On pense que contre ces idées radicales,
il faut déradicaliser. C’est une erreur. Il
n’y a pas de déradicalisation possible
contre les motivations personnelles.
Pour le dire plus simplement (parce
que les politiques ne pensent pas à ça) :
s’il ne s’agit pas de radicalisation, tout
le programme politique de déradicali-
sation passe à côté de l’objectif.
Europol avait déjà conclu après les at-
tentats de Paris qu’on était confronté à
une mouvance d’extrémisme violent.
Or, notre société et ses experts sont blo-
qués par une certaine idée de la radica-
lisation.
Il faut laisser tomber ce concept ?
Dans le temps, on était confrontés à des
islamistes radicaux. Maintenant, nous
ne sommes plus dans cette configura-
tion. La déradicalisation s’applique
aux générations précédentes. Pas à
celle-ci.
Et les auteurs des attentats de Paris, de
Bruxelles ou du Musée juif ?
Non ! Qu’est-ce qu’il y a à déradicaliser
là-dedans ? Trévedic a raison en par-
lant d’effet de mode. La plupart de ces
terroristes sont jeunes, ont un passé cri-
minel. Ils veulent passer du stade de
zero to hero.
Si on supprime la dimension religieuse,
ne faut-il pas reparler d’endoctrine-
ment de type sectaire ?
Plutôt d’un concept de « subculture »,
soit une culture de niche. La force de
Daesh est de mobiliser les subcultures.
Son succès n’est pas l’illustration de la
radicalisation des communautés mu-
sulmanes, mais sa capacité de donner
des perspectives à des subcultures.
Nous sommes aussi confrontés à des
gens qui agissent d’initiative, inspirés
par Daesh, qui frappent de manière
soudaine. Comment les arrêter ?
Bien sûr, pour ceux qui prennent une
hache et se rendent dans un train pour
frapper, c’est difficile. Mais sinon, il y a
« Si on ne fait pas
cette démarche
inclusive,
dans dix ans,
un autre projet
terroriste
mobilisera
cette jeunesse
qui se sent
délaissée »
Directeur général
et directeur de la rédaction
Annonces Jean-Pierre Miranda
Tél. : 02-225.55.55 Rédacteur en chef
Fax : 02-225.59.08 Christophe Berti
ou 02-225.59.00
Rédacteurs en chef adjoints
Publicité nationale Philippe Laloux
Tél. : 02-542.10.10 François Mathieu
Fax : 02-542.10.11 Hubert Vanslembrouck
Kroll présente Johan
quand même toujours des actes prépa-
ratoires. C’était le cas ce week-end avec
les suspects arrêtés à Frameries. Ce qui
a déclenché leur arrestation, c’est le fait
que l’un des suspects a cherché à se pro-
curer des armes. Bouhlel à Nice a fait
des sorties de reconnaissance… Ce sont
des amateurs et ils commettent des
fautes. Il faut reconnaître ces signes de
préactivité opérationnelle.
Mais Daesh préconise à ses partisans
de frapper selon leurs moyens. Et, en
termes de terreur, le résultat est iden-
tique, que l’on utilise une arme, un
couteau ou un camion…
Il ne faut pas surestimer la capacité de
mobilisation de Daesh. L’organisation
a appelé à commettre des attentats lors
du ramadan. Il y en a eu des centaines
mais, à part à Magnanville, ils se sont
tous produits en dehors de l’Europe.
Que pensez-vous de la réaction de
Merkel face aux critiques ?
Chapeau à Merkel ! (…) Contrairement
à ce que dit Hollande, nous ne sommes
pas en guerre. La guerre, c’est un terme
pour Bush !
Pour vous, nous ne sommes pas en
guerre ?
Non, nous ne sommes pas en guerre.
Sauf peut-être dans un sens métapho-
rique. Nous sommes confrontés à une
organisation terroriste comme nous
l’avons déjà été par le passé.
Pensez-vous qu’il faille arrêter de pu-
blier dans les médias les noms et les
visages des djihadistes ?
Pour moi, ça ne changera rien. C’est
vrai que la presse et le politique sont
deux instances qui façonnent notre
manière de penser. Ce qu’il faudrait
plutôt mettre en exergue, ce sont les
contre-exemples. Comme la réaction
exemplaire des habitants de Saint-
Etienne-de-Rouvray. Il faut montrer
comment une société locale réagit face à
ce défi de Daesh d’opposer les musul-
mans aux non-musulmans.
Regardez Molenbeek. C’est une com-
mune chaleureuse quand on y habite.
Pas partout, mais à certains endroits.
Quand on dit qu’on va nettoyer Molen-
beek, ce sont des baffes pour tous ceux
qui ont fait des efforts durant ces der-
nières années, et même ces dernières dé-
cennies. Par contre, quand le Roi vient
en visite à Molenbeek, ça, c’est un dan-
ger mortel pour Daesh.
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Tél. : 02-225.54.32 © Rossel & Cie S.A. – Le Soir, Bruxelles, 2011. Si vous souhaitez copier un article, une photo,
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internet@lesoir.be
De Moor
Selon vous, quelles sont les mesures
urgentes à prendre pour lutter contre le
terrorisme aujourd’hui ?
L’urgence, c’est l’inclusion comme pro-
jet politique. Il faut combattre tout ce
qui est polarisant dans notre société en
renforçant les projets inclusifs. Là, on
est en train de réinventer l’eau chaude
en lançant tous ces programmes pour
les jeunes, tous ces programmes contre
la discrimination, contre le chômage.
Non, il faut enlever cela de la déradica-
lisation et le remettre là où c’était. Il
faut offrir une chance à tout le monde.
Je crois que la génération Daesh va
s’étendre. Mais si on ne fait pas cette dé-
marche inclusive, dans dix ans, un
autre projet sera capable de mobiliser
cette jeunesse qui se sent délaissée. ■
Propos recueillis par
LUDIVINE PONCIAU
l’enquête Du recrutement
au passage à l’acte
es perquisitions ont eu lieu vendre- distes vers et depuis la Syrie. Il aurait ré-
D di soir à Frameries dans le cadre
d’un dossier terroriste. Sept fouilles do-
cemment beaucoup voyagé en Europe et
aurait eu de nombreux contacts avec la
miciliaires ont été réalisées à Mons et France. Par ailleurs, il semblerait qu’il
une huitième à Liège à la demande d’un était à la recherche de « matériel », no-
juge d’instruction liégeois spécialisé en tamment des armes, ce qui a donné un
matière de terrorisme. coup d’accélérateur à l’enquête. Interrogé
Deux frères, suspectés d’avoir projeté sur le dossier, le parquet de Mons s’est li-
de commettre des attentats en Belgique, mité à déclarer que le dossier était géré
avaient été privés de liberté dans le cadre par le parquet fédéral.
de ce dossier. Après audition, Nourredine
H. a été placé sous mandat d’arrêt et in- Nourredine H. facilitait
culpé de tentative de commettre un ho-
micide volontaire dans un contexte terro-
les départs et les retours
des jeunes djihadistes
riste et de participation aux activités d’un
groupe terroriste. Son frère, Hamza H., a
vers et depuis la Syrie
quant à lui été libéré sans être inculpé.
Selon le bourgmestre ff de Frameries,
Ce dernier a précisé qu’il n’y avait à ce
stade de l’enquête aucun lien avec le dos-
Didier Draux, des riverains ont rapporté sier ouvert à la suite des attentats du
que des perquisitions avaient eu lieu à la 22 mars 2016 à l’aéroport de Bruxelles
cité Bellevue dans la soirée de vendredi. National et dans la station de métro
Selon nos confrères de SudPresse, ces Maelbeek à Bruxelles.
perquisitions ont eu lieu dans les loge- Fin juin, deux hommes avaient été in-
ments de la mère et de la grand-mère des terpellés lors d’opérations antiterroristes
deux hommes appréhendés. L’un des à Verviers et à Tournai. L’un d’eux a été
deux suspects aurait quitté Frameries inculpé de « participation aux activités
pour Liège en mars dernier. d’un groupe terroriste ». Il aurait projeté
La RTBF a indiqué, de son côté, que de se faire exploser pendant une des re-
Nourredine H., né le 25 janvier 1983, transmissions publiques des matchs de
était d’abord un logisticien qui facilitait l’Euro 2016. ■
les départs et les retours de jeunes djiha- L.Po (avec b)
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2
 Le Soir Lundi 1er août 2016

L’ACTU 3

té de mobilisation de Daesh » Garde à vue levée

La garde à vue du réfugié
syrien interpellé jeudi dans
un centre d’accueil de de-
mandeurs d’asile du dépar-
tement de l’Allier (Auvergne-
Rhône-Alpes) a été levée
dans l’enquête sur l’attaque
djihadiste d’une église à
Saint-Etienne-du-Rouvray,
près de Rouen. La photoco-
pie du passeport de cet
homme avait été retrouvée
au domicile d’un des auteurs
de l’attentat, Adel Kermiche.
Mais, « au final, aucun élé-
ment n’a démontré qu’il avait
une quelconque implication
dans les faits », selon une
source proche de l’enquête.
Le cousin du second tueur,
Abdel Malik Petitjean, a, lui,
été mis en examen di-
manche et écroué. «L’exploi-
tation de son téléphone et de
son ordinateur a révélé qu’il
en savait bien plus que ce qu’il
a voulu dire aux enquêteurs»,
a expliqué une source
proche du dossier. (afp)

Une rencontre
via Telegram
Adel Kermiche et Abdel
Malik Petitjean, les deux
auteurs de l’attaque de
Saint-Etienne-du-Rouvray,
seraient entrés en contact
via l’application de message-
rie chiffrée Telegram, affir-
maient dimanche La Voix du
Nord et Le Parisien. « Ces
deux hommes, qui ne se
connaissaient pas (physique-
ment), seraient entrés en
contact pour la toute première
fois le 22 juillet, soit quatre
jours avant leur passage à
l’acte », précise Le Parisien.
(afp)

Un Tchèque pour l’EI

« La déradicalisation s’applique aux générations précédentes. Pas à celle-ci », estime Rik Coolsaet. © DOMINIQUE DUCHESNES. La police tchèque enquête
sur le premier cas d’un
Tchèque ayant tenté de

politique La N-VA veut un Patriot Act, elle est la seule
ANALYSE
u lendemain de l’attentat de Nice, la
A coalition suédoise avait fait bloc dans la
sobriété politique. Hommage et solidarité
avaient bien évidemment été exprimés.
Mais, dans la foulée, point d’annonce, pas de
nouvelle mesure. Logique puisque la Bel-
gique n’était pas directement impactée. Sur-
tout, la rue de la Loi faisait le constat que
beaucoup de dispositions avaient déjà été
prises, après l’opération de Verviers, les at-
tentats de Paris puis de Bruxelles : 36 au to-
tal, dont deux tiers en cours d’exécution.
« Commençons par appliquer tout cela »,
nous confiait-on dans les rangs gouverne-
mentaux. Où l’on insistait par ailleurs :
« Les politiques vont devoir intégrer que le
risque zéro n’existe pas. » C’était le 15
juillet…
Dix jours plus tard, ce consensus a volé en
éclats. Principalement à l’initiative des na-
tionalistes flamands, qui multiplient les sor-
ties sécuritaires, ces derniers jours. C’est
d’abord la députée flamande Annick De
Ridder qui veut restreindre la liberté d’ex-
pression des partisans de Daesh ; puis le
chef de groupe à la Chambre, Peter De Roo-
ver, qui lui emboîte le pas, estimant que les
djihadistes doivent être traités comme les
néonazis. Bart De Wever soutient et pro-
longe, ce samedi, dans les colonnes du Be-
lang van Limburg. Le président de la N-VA,
qui a le sens de la formule, réclame un « Pa-
triot Act à la belge ». Concrètement, l’idée
n’est pas encore très aboutie, il est simple-
ment question « de donner une marge de
manœuvre plus importante à la police, aux
autorités locales, aux services de renseigne-
ment ». Comment les nationalistes fla-
mands entendent traduire en textes de loi
un concept américain né du 11 Septembre,
ce sera pour la rentrée, le parti « y travaille
d’arrache-pied ».
Faut-il rappeler qu’en décembre, le bourg-
mestre d’Anvers s’était fendu d’une sortie en
tous points identique ? Il s’était aussitôt fait
désavouer par ses partenaires fédéraux.
Cette fois, le patron de la N-VA, qui réclame
par ailleurs des pouvoirs accrus pour les
bourgmestres dans la surveillance des radi-
calisés, martèle que le Patriot Act « doit être
une priorité du gouvernement » – elle ne fi-
gure toutefois pas, à ce stade, dans les
« 25 mesures phares » édictées par Charles
Michel le 23 juillet dernier…
Le CD&V se distancie de la N-VA
Koen Geens, ministre CD&V de la Justice,
a réagi en affirmant que « la peur était mau-
vaise conseillère pour les dirigeants. Je plai-
derais davantage, a-t-il dit, pour une pour-
suite du renforcement de la législation exis-
tante, comme l’a fait le ministre français de
la Justice la semaine passée. »
Gwendolyn Rutten, présidente de l’Open
VLD, rappelle qu’« après le Patriot Act, les
Américains ont dû voter un Freedom Act
pour rétablir leurs libertés. Nous ne voulons
pas commettre la même erreur. Par ailleurs,
nous voulons mener le débat sur la liberté et
la sécurité là où il doit être mené, au Parle-
ment. »
Fait rarissime, Wouter Beke, président du
CD&V, a interrompu ses vacances pour s’en
prendre durement à Bart De Wever dans le
Morgen. C’est un tweet de Louis Ide qui l’a
fait sortir de ses gonds : le secrétaire général
de la N-VA rendait Angela Merkel respon-
sable, par son attitude envers les réfugiés, de
l’attentat de Rouen. « Là, on a franchi la
frontière de l’acceptable. Mais personne, à la
N-VA, n’a condamné. » Wouter Beke, pesant
chaque mot comme à son habitude, met en
garde contre le risque de « trumpisation de
la Flandre ».
Un conflit profond, qui risque de mettre
en danger le gouvernement fédéral ? Rien
n’est moins sûr car, aussitôt, Wouter Beke
souligne les mérites socioéconomiques de la
coalition. « Mais, en 2019, ce n’est pas sur le
budget, mais bien la sécurité que les électeurs
trancheront », observe, dans les colonnes
d’en face, Bart De Wever. Raison pour la-
quelle, sans doute, la N-VA transforme la
trêve estivale en offensive sécuritaire. ■
VÉRONIQUE LAMQUIN
rejoindre les rangs du
groupe l’Etat islamique (EI),
selon l’hebdomadaire Re-
spekt. L’homme, dont l’iden-
tité n’est pas révélée, a été
remis aux autorités tchèques
après avoir été arrêté par la
police turque en janvier dans
un aéroport. Il était en pos-
session d’un billet d’avion
pour un vol intérieur turc à
destination d’un endroit
proche de la frontière sy-
rienne. (afp)
Merkel sous pression
La CSU, l’allié bavarois d’An-
gela Merkel, a une nouvelle
fois critiqué samedi la poli-
tique d’accueil des migrants
de la chancelière, de plus en
plus sous pression en Alle-
magne après deux attentats
perpétrés dernièrement par
des réfugiés. Mais elle exclut
tout changement de cap en
la matière. (afp)

France Les musulmans à la messe pour tenter de recoudre le tissu social

PARIS
CORRESPONDANCE
édiées à la mémoire du père
D Jacques Hamel, les messes ont été
très fréquentées, ce dimanche, dans de
nombreuses villes françaises. Des cen-
taines de musulmans se sont mêlés aux
fidèles catholiques en signe de solidarité
avec les victimes des attentats commis au
nom de Daesh – le groupe Etat isla-
mique –, dont le dernier en date, perpé-
tré à l’église de Saint-Etienne-du-Rou-
vray, près de Rouen.
Les musulmans étaient particulière-
ment nombreux à la cathédrale de la
grande ville normande, ainsi qu’à la Ba-
silique de Saint-Denis – ville près de Pa-
ris qui comprend une forte population
de religion musulmane – où la place a
manqué pour accueillir l’assistance. L’ap-
pel lancé en ce sens par le Conseil fran-
çais du culte musulman semble donc
avoir été suivi. D’autant plus que cette
initiative fait suite à d’autres manifesta-
tions qui, notamment à Lyon et à Saint-
Denis, ont rassemblé chrétiens, musul-
mans, membres d’autres communautés
religieuses et non-croyants.
Alors que la classe politique française,
obnubilée par l’horizon de la présiden-
tielle de 2017, s’est répandue en querelles
de bas niveau après les attentats de Nice
et de Saint-Etienne-du-Rouvray, nombre
de citoyens « de base » et de respon-
sables religieux tentent de recoudre ce
tissu social déchiré par l’accumulation
d’attentats revendiqués par Daesh. Il est
encore trop tôt pour affirmer que ces
bonnes intentions se transformeront en
mouvement de fond amorçant de nou-
veaux rapports entre Français de di-
verses cultures. Après tout, les espé-
rances nées des grands rassemblements
du 11 janvier 2015 n’ont pas été suivies
d’effets.
Le Premier ministre Manuel Valls
invite à « une remise à plat
des relations entre l’islam
et la France »
Ces actes terroristes commis au nom
de l’islam conduisent Dalil Boubakeur, le
recteur de la Grande Mosquée de Paris, à
souhaiter « une certaine réforme » des
institutions musulmanes en France.
Dans ce même contexte, le Premier mi-
nistre Manuel Valls invite à « une remise
à plat des relations entre l’islam et la
France ». Dans Le Monde de vendredi, le
chef du gouvernement a émis le souhait
que les imams soient formés exclusive-
ment en France et envisage d’interdire le
financement des mosquées par des fonds
étrangers. Son ministre de l’Intérieur
(qui est aussi celui des Cultes) Bernard
Cazeneuve va même plus loin, à en croire
Le Canard enchaîné, en posant la ques-
tion d’un éventuel concordat liant l’Etat
à l’islam. Or, ce type de concordats a été
supprimé en France par la Loi de 1905
séparant l’Etat des Eglises, sauf dans les
deux départements d’Alsace et celui de
Moselle. Ces derniers ont conservé leur
système de reconnaissance officielle des
confessions protestante, juive et catho-
lique (mais pas musulmane) lors de leur
retour dans le giron français en 1919.
Un concordat qui, sous une forme ou
une autre, lierait l’Etat français à la com-
munauté musulmane serait incompa-
tible, à première vue, avec la Loi de 1905
et créerait une inégalité de traitement
avec les autres religions. Cela dit, ne se-
rait-ce qu’avec le financement public des
écoles privées majoritairement catho-
liques, cette loi de séparation a démontré
qu’elle était beaucoup plus souple que ne
le laisse croire sa réputation. Il reste
donc à définir de quelle manière la
France pourra financer les mosquées et
former des imams sans contrevenir à la
laïcité, gravée dans le marbre de la
Constitution. ■
JEAN-NOËL CUÉNOD

3
Le Soir Lundi 1er août 2016
4 L’ACTU
Comment la société israélienne s’est
habituée à vivre avec le « tout sécuritaire »
Les forces de sécurité israéliennes sont dûment préparées à une intervention rapide sur les lieux d’un attentat - ici, après une attaque au couteau contre des policiers
dans la vieile ville de Jérusalem. © REUTERS.
La vague d’attentats terroristes qui
frappent l’Europe occidentale depuis
plusieurs mois est suivie de près en
Israël. Où l’on a appris depuis long-
temps à vivre avec cette menace. Et, le
plus souvent, à y faire face avec effica-
cité.
ÉCLAIRAGE
TEL-AVIV
DE NOTRE CORRESPONDANT
es Israéliens suivent de près la mul-
L tiplication des attentats frappant la
France, l’Allemagne et la Belgique. La
plupart estiment que ces tueries
« étaient inévitables » et que « les Euro-
péens auraient mieux fait de nous sou-
tenir au lieu de nous critiquer comme
ils l’ont fait depuis des années ». Certes,
ils compatissent, mais ils espèrent éga-
lement que les pays visés s’inspireront
du « modèle israélien » pour renforcer
leur sécurité.
Mais s’agit-il vraiment d’un modèle ?
Et comment vit-on dans une société où
la bitakhon (sécurité) prime sur le
reste ? « Détrompez-vous : l’on ne vit
pas autrement ici que chez vous, lâche le
chroniqueur Ben Caspit. La seule diffé-
rence, c’est que vous trouverez partout
en Israël des vigiles armés à l’entrée des
bâtiments publics, des jardins d’en-
fants, des écoles, des hôpitaux, des
stades, des salles de mariage, des ciné-
mas, des centres commerciaux, voire des
cafés et restaurants lorsque la situation
est vraiment tendue, comme ce fut le cas
durant la deuxième intifada (2000-
2004). » Et de poursuivre : « Cela signi-
fie qu’il faut constamment montrer
patte blanche et que toute personne dési-
rant pénétrer dans l’un de ces lieux ver-
ra au moins son sac examiné de ma-
nière sommaire et son corps scruté au
magnétomètre. Dans certains endroits,
il devra franchir un portail magné-
tique. Une perte de temps ? Depuis le
LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
temps, la machine est rodée. Les
contrôles ne prennent que quelques se-
condes sauf à l’aéroport international
Ben Gourion. »
Apprentissage
dès l’école
Les Israéliens rechignent d’autant
moins à se plier à ces mesures qu’ils
sont éduqués depuis leur jeune âge dans
l’idée que tout peut arriver. À l’école, les
élèves apprennent d’ailleurs comment
réagir en cas d’explosion ou d’intrusion
hostile dans l’établissement. Ils
connaissent bien les lieux, savent où se
trouvent les sorties de secours et parti-
cipent à des exercices organisés au
moins une fois par an. Dans certains
centres communautaires, la police
passe également faire des démonstra-
tions aux parents et aux enfants en
exhibant son matériel de lutte antiterro-
riste.
« Tout cela entretient un esprit axé
sur la vigilance et sur l’idée qu’il peut se
passer quelque chose à n’importe quel
moment, estiment Gil et Lior Mansour,
deux jeunes mariés de Tel-Aviv qui at-
tendent leur premier enfant. En ce qui
nous concerne, c’est bien ancré dans la
tête. Donc, mon épouse et moi gardons
nos sens en éveil où que nous nous trou-
vions », et d’ajouter : « Bien sûr, nous
avons la police, les gardes-frontières
(l’équivalent local de la gendarmerie), le
Shabak (la Sûreté générale), mais ce dé-
ploiement, cela ne suffit pas.
En juin dernier, deux Palestiniens
d’Hébron sont ainsi parvenus jusqu’au
cœur de Tel-Aviv pour y mitrailler des
gens attablés à une terrasse du centre
commercial “Sarona”, à quelques mètres
du siège de l’état-major de l’armée du
ministère de la Défense. La leçon de cette
attaque, c’est qu’il appartient aux ci-
toyens d’être tout le temps sur le qui-
L’EXPERT
« Un modèle qui n’est
pas transposable
en l’état »
Ancien journaliste au quoti-
dien Haaretz, désormais
chroniqueur au Maariv et
spécialiste mondialement
reconnu du renseignement
et de la sécurité, Yossi Mel-
man estime que « le modèle
sécuritaire israélien n’est pas
transposable en l’état ». Qu’il
faut l’adapter au cas par cas
et que les pays européens
qui le souhaitent « devraient
seulement y
prendre ce
qui peut
s’avérer
utile ».
A l’en
croire, la
transfor-
mation
d’une so-
ciété paci-
fiée et
insouciante à une société
combattant le terrorisme
prend du temps parce qu’elle
implique un changement de
mentalité en profondeur.
« Cette mutation sera difficile.
Elle suscitera des débats viru-
lents entre ceux qui acceptent
de restreindre certaines liber-
tés et ceux qui le refusent,
déclare-t-il. En outre, la lutte
antiterroriste implique des
services de sécurité dignes de
ce nom, ce qui pèse lourde-
ment sur le budget. Quiconque
veut s’inspirer du modèle
israélien doit savoir que les
services de renseignements et
de sécurité de ce pays peuvent
demander beaucoup plus que
leurs homologues européens
et qu’ils l’obtiennent en géné-
ral. Etes-vous prêts à tout
cela ? »
S.D.
vive et de réagir. » ton généralement anxiogène de la exemple, recruté des vigiles armés issus
Ce qu’ils font, puisque l’on compte en presse, qui monte en épingle le moindre des unités spéciales de Tsahal (l’armée)
Israël 300.000 permis de port d’arme incident démontrant que « le pays est pour empêcher des kamikazes de péné-
sur une population de 8,5 millions de en danger ». trer dans les véhicules. Lorsque la situa-
personnes. Au nom de la bitakhon et Tout cela fait que les fouilles quoti- tion s’est calmée, ces « shérifs » ont été
alors que l’« intifada des couteaux » pre-
nait de l’ampleur à la fin de 2015, le mi-
diennes, les contrôles d’identité, les ar-
restations arbitraires menées par des vi-
remerciés, ce qui a aussitôt déclenché
une marée de protestations de la part
nistre de la Sécurité intérieure Gilad Er- giles privés, mais également les bar- des voyageurs. Aujourd’hui encore, les
dan (Likoud) a d’ailleurs annoncé que rages inopinés sur les axes des grandes passagers juifs empruntant le tramway
les démarches permettant aux civils villes ainsi que le bouclage de rues ou un de Jérusalem montent d’abord dans les
d’obtenir la précieuse carte plastifiée se- colis suspect a été découvert ne dé- rames où se trouvent des gardes armés.
raient facilitées. rangent pas grand monde. Au contraire,
Depuis la guerre des Six Jours (juin
1967), l’occupation des territoires pales-
puisque les Israéliens en redemandent.
Ils ne se privent d’ailleurs pas de télé-
« Cinquante ans
tiniens et l’émergence d’organisations phoner aux services ad hoc lorsqu’ils d’avance »
terroristes dans les mois qui ont suivi, le croient avoir repéré un comportement « La sécurité coûte cher, mais le
concept du « tout sécuritaire » rythme « suspect » ou pour protester contre le contribuable israélien est prêt à assu-
la vie quotidienne de l’Etat hébreu. Il fait que la bitakhon n’est pas assez éla- mer la dépense », lâche Binjamin Dar-
est renforcé par le service militaire de borée à leurs yeux. mon, un Français installé à Jérusalem
trois ans pour les hommes et de deux Durant la deuxième intifada, les so- depuis douze ans et qui applaudit le fait
ans pour les femmes, ainsi que par le ciétés de transport en autobus ont, par que des grandes villes ont, vers 2013-
2014, réagi aux premières attaques au
bulldozer et à la voiture bélier en instal-
CHIFFRES ET MOYENS lant des barrières métalliques renfor-
cées, des plots en fonte profondément
Du vigile bedonnant au Robocop… enfoncés dans le sol, voire des blocs de
béton aux endroits stratégiques.
Selon le site d’informations économiques Isravalley, indépendamment des
« Le secret du “modèle israélien” c’est
dépenses militaires et de défense, l’Etat hébreu consacre 1 % de son PIB à sa
que nous avons une cinquantaine d’an-
sécurité intérieure. Quelque 105.000 personnes sont actuellement em-
nées d’avance sur l’Europe et que nous
ployées par les entreprises de gardiennage, de télésurveillance et de sécurité,
nous adaptons vite à chaque situation
qui pullulent dans l’Etat hébreu. Le secteur génère un chiffre d’affaires de 2,2
nouvelle, lâche le consultant en sécurité
milliards d’euros par an et emploie 3 % de la population active du pays.
Erez B. Au fil des années, la porte blin-
En temps de crise, ces chiffres peuvent cependant tripler puisque l’on comp-
dée à l’entrée de chaque appartement est
tait plus de 300.000 gardes privés au plus fort de la deuxième intifada. La
ainsi devenue la norme, puis les écoles
plupart portent un uniforme rappelant vaguement celui de la police officielle,
se sont dotées d’un grillage anti-fran-
voire des menottes parfois.
chissement et les municipalités ont ins-
Certains ne sont que de simples vigiles bedonnants postés à l’entrée d’un
tallé des poubelles étouffant le souffle
supermarché et dont la vigilance s’est émoussée avec les années. Mais
d’une explosion ainsi que des caméras
d’autres, en faction à l’entrée des endroits stratégiques, sont de véritables
de surveillance. Ces mesures sont utiles
combattants payés en conséquence.
parce qu’elles rassurent et qu’elles com-
Toutes les entreprises israéliennes de gardiennage et de sécurité doivent être
pliquent la réalisation d’un attentat,
agréées par le ministère de l’Intérieur. La police teste régulièrement leur
mais cela ne va pas plus loin car, même
efficacité en tentant d’infiltrer des inspecteurs munis d’armes ou de bombes
en Israël, nous savons tous que le risque
factices dans les endroits placés sous leur protection. S’ils y parviennent, la
zéro n’existe pas. » ■
licence de l’entreprise peut lui être retirée.
SERGE DUMONT
S.D.
4
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LABELGIQUE 5

« Les temps partiels dégustent »

PENSIONS Le centre d’études du PS pointe les failles du projet de réforme
L’Institut Emile Vandervelde, centre d’études RÉACTION
du PS, a scanné le projet de réforme du ministre
Bacquelaine :
Bacquelaine. « Prématuré ! »
Tout va bien, ou à peu près, pour les travailleurs On présume que le cabinet
à temps plein, mais les autres… de Daniel Bacquelaine se
penchera plus précisément
ait d’armes de la suédoise, PS, en plus de contester globale- sur les calculs fournis par

F la réforme des pensions

s’attire les foudres de l’op-
position. Qui, après avoir fer-
raillé contre le recul à 67 ans de
l’âge du départ à la retraite, voté
à la Chambre il y a un an, cible
maintenant une autre facette de
la réforme, pas encore advenue
celle-là : la modification du ré-
gime de la pension minimum.
Pour faire simple, le gouverne-
ment fédéral, et son ministre
responsable, Daniel Bacquelaine
(MR), envisagent de réduire le
nombre d’années de carrière au
bout desquelles chacun a droit à
une pension minimum : on pas-
serait de 30 ans, actuellement, à
20 ans à l’avenir. Reprenons :
aujourd’hui, fonctionnaires, em-
ployés comme indépendants,
doivent prouver une carrière au
Daniel Bacquelaine veut
fonder le système
sur un socle de 20 ans
de travail « effectif »
sens large de 30 ans minimum,
comprenant les jours de travail
prestés, mais aussi les congés
maladie, les périodes de chô-
mage, les crédits-temps, etc. Da-
niel Bacquelaine veut fonder da-
vantage le système sur un socle
de 20 ans de travail « effectif »,
au bout desquels, donc, on per-
cevra automatiquement une
ment la réforme des pensions,
décèle une faille dans le disposi-
tif proposé ici par Daniel Bac-
quelaine, en l’occurrence dans le
« projet de modification de la
pension minimum » soumis au
Comité de gestion de l’Office na-
tional des pensions le 17 juin. La
faille ? Le temps partiel.
A savoir, nous explique-t-on
auprès de l’Institut Emile Van-
dervelde (IEV), le centre
d’études du PS : « Il faudra à
l’avenir avoir travaillé “effective-
ment” au minimum 6.240 jours
– 20 ans – sur l’ensemble de sa
carrière pour se voir attribuer
une pension minimum, et si ce
n’est pas le cas, alors il faudra
compter 9.360 jours de travail et
de périodes assimilées. C’est là
que le bât blesse. Si l’on suit cette
logique, alors les temps partiels
seront extrêmement pénalisés. »
L’IEV illustre : « Prenez un tra-
vailleur à deux-tiers-temps, qui
preste 208 jours par an, il lui
faudra 45 ans de carrière pour
obtenir la pension minimum.
Prenez un tiers-temps, de
156 jours par an, il lui faudra…
60 ans de carrière. »
Oui, mais : ces personnes ne
pourront-elles pas faire valoir
des « périodes assimilées » ? Ré-
ponse à l’IEV : « Le problème,
c’est qu’il y a de plus en plus de
gens qui travaillent essentielle-
La réforme portée par le ministre Daniel Bacquelaine ne sera pas défavorable aux travailleurs à temps
plein. Mais les autres n’y trouveront pas leur compte. © PIERRE-YVES THIENPONT.
tripette au bout du compte. »
Conclusion ? « La réforme
n’est pas défavorable pour celles
et ceux qui travaillent longtemps
à temps plein, elle leur permet
d’avoir un accès plus direct à la
pension minimum, mais les
temps partiels, là, ils dé-
gustent. » Pour eux, l’IEV estime
le manque à gagner à « plusieurs
centaines d’euros par mois ». Et
soumet trois « cas concrets »,
que voici : « Pierre a travaillé à
2/3 temps pendant 45 ans, il
touchera 798 euros par mois de
pension minimum, c’est 370 eu-
ros de moins qu’avant la ré-
forme ; Maria a travaillé à 2/3
temps pendant 30 ans, puis a di-
minué son temps de travail, à
52 jours par an, en fin de car-
rière, pendant 15 ans : elle perce-
vra 599 euros, soit 569 euros en
moins ; Marc a travaillé à temps
plein pendant 40 ans, mais à
1/2 temps pendant 5 ans : sa
pension minimum s’élèvera à
1.131 euros, soit 37 de moins que
sous le régime actuel. »
Dans tous les cas, selon le PS,
la réforme Bacquelaine épargne
les travailleurs à temps plein,
mais plombe les travailleurs à
temps partiel, un bataillon dé-
sormais. ■
DAVID COPPI
l’Institut Emile Vandervelde,
que nous livrons aujourd’hui.
En attendant, contactés
vendredi, les services du
ministre des Pensions antici-
paient l’attaque : « Comment
peut-on chiffrer un projet qui
est en évolution, qui a été
déposé mais qui n’a pas été
débattu au comité de gestion
de l’Office national des pen-
sions, et qui le sera en sep-
tembre seulement ? Les parte-
naires sociaux interviendront
dans tout cela, c’est le sens de
la concertation, ils apporte-
ront leurs commentaires et
corrections. Alors, là, oui, nous
verrons. Mais rien n’est figé à
ce stade. Rien n’est sûr. Les
textes sont sur le métier. C’est
tout à fait prématuré de tirer
des conclusions comme
semble le faire le PS. Quel
sens cela a-t-il ? En tout état
de cause, la réforme représen-
tera, bien entendu, un progrès
par rapport au système actuel,
c’est notre but, nous y tra-
vaillons, et nous écouterons
les interlocuteurs sociaux. »
D.CI


pension minimum. Entre autres ment à temps partiel, voire en

avantages, selon le suédois : cela
met fin à certaines « aberra-
tions », par exemple le fait que
des personnes ayant travaillé
« effectivement » davantage que
d’autres éprouvent, pourtant,
plus de difficultés à obtenir une
retraite minimum. La réforme se
veut positive, naturellement.
Elle prévoit aussi, par exemple,
une « majoration » des mon-
tants de base, de 2,5 %.
Reste que, dans l’opposition, le
permanence, on pense surtout
aux femmes. Un phénomène en
expansion, a fortiori quand on
veut mettre l’accent, comme le
fait le gouvernement, sur la flexi-
bilité, les flexi-jobs, les mini-jobs,
et toutes ces choses. Donc, de plus
en plus de gens, de femmes sur-
tout, parce qu’ils ont opéré tou-
jours à temps partiel, n’ont pas
eu de compléments chômage, et
voient ainsi les fameuses pé-
riodes assimilées compter pour

LESBRÈVES
La carte de banque
Appel aux dons de sang
a Croix-Rouge de Belgique francophone appelle urgemment
qui vous récompense
L aux dons de sang, quelques jours après que son pendant
flamand a fait de même. « La situation actuelle est préoccu-
pante. Nous constatons une diminution importante de nos stocks de
sang pour tous les groupes sanguins », souligne l’organisation fran-
cophone. En cause : « Malgré les vacances d’été, la consommation
en produits sanguins par les hôpitaux reste élevée. Or, un nombre
important de nos donneurs est en congé. » (b)

N-VA poste si je dois. » Explication :

Bart De Wever plus président « Le parti doit avoir un président
que jamais ? qui rassemble et peut mener la ba-
taille électorale en 2019. Je vois
des gens capables de le faire. Mais
il faut voir s’ils veulent le faire. »
© BELGA.

Les paris sont ouverts. (V.La.)

Pas une interview sans que
Bart De Wever ne soit interro-
gé sur la présidence de la N-VA.
Pour rappel, son mandat court
jusqu’à la fin 2017 et, voici
quelques mois encore, il assurait
qu’il passerait alors la main. De-
puis, le discours a quelque peu
changé. La preuve, ce samedi
encore, dans le Belang van Lim-
burg. La réponse est désormais
formulée comme suit : « A l’au-
tomne 2017, je céderai ma prési-
dence si je peux, je resterai en
DROITS DE L’HOMME
Un institut belge
La Belgique aura bientôt son
propre institut des droits de
l’homme, selon le ministre de la
Justice, Koen Geens (CD&V). La
Belgique a déjà essuyé plusieurs
fois des critiques en raison de
l’inexistence d’un tel centre. La
dernière réprimande émanait du
Conseil des droits de l’homme
des Nations unies, en janvier. La
Belgique dispose d’institutions
qui couvrent certains aspects
liés à la thématique, comme
Le Compte bpost banque
l’égalité entre hommes et
femmes, le racisme et la vie pri- Recevez 1 cent pour chaque paiement effectué
vée, mais un contrôle indépen-
dant sur les droits de l’homme avec votre carte de banque.
dans les prisons, par exemple, Offre et conditions sur bpostbanque.be. Offre valable jusqu’au 31/12/2016, pour le Compte bpost banque et le Compte Jeunes.
E.R.: Frédéric Jonnart - rue du Marquis 1, boîte 2 - 1000 Bruxelles. 06/2016
demeure inexistant. (b)

5
Le Soir Lundi 1er août 2016

6 LASOCIÉTÉ
« Arrêtez
de glander »,
lance le pape
aux jeunes
RELIGION
u dernier jour des Journées MOBILITÉ Si ça peut favoriser le business, précise l’Unizo
A mondiales de la jeunesse, le
pape François a demandé di-
manche aux jeunes du monde en-
tier que la prière soit leur « chat »
et l’Evangile leur « navigateur »
dans la vie, lors d’une messe célé-
brée à Bregzi, près de Cracovie
(Pologne), où les organisateurs
ont affirmé avoir rassemblé
2,5 millions de participants.
En prêchant l’espérance, il a
demandé aux jeunes de rejeter
« la tristesse », un « virus qui in-
Les patrons flamands de PME
pencheraient pour la taxe au km
particuliers si cela permet de résoudre ou mais à tort, présenté comme le coût de la pure et simple de cette taxe. « L’enquête »
Une taxe kilométrique
aussi pour les particuliers ?
Un patron flamand de PME
sur deux y serait favorable.
Un coup de sonde de l’Unizo.
elon l’organisation des classes
S moyennes Unizo, la moitié des en-
trepreneurs flamands seraient favo-
rables à l’imposition d’une taxe kilomé-
d’atténuer ce problème. »
L’Unizo ne s’intéresse pas aux consé-
quences sanitaires, sociales ou humaines
de la congestion. Son souci : l’impact des
embouteillages sur le business. Ce n’est
pas la première fois qu’une organisation
économique se prononce sur la question.
Avec toujours la même préoccupation. Il y
a deux ans, l’administrateur délégué de la
Fédération des entreprises de Belgique,
Pieter Timmermans, relayait les résultats
congestion), reprenant le temps passé en
voiture, additionné du coût de la pollution
de l’air, du changement climatique, de la
pollution sonore et des accidents.
« L’enquête » montre qu’à titre
personnel, six entrepreneurs
sur dix voient la taxe
d’un mauvais œil
montre effectivement qu’à titre personnel,
six entrepreneurs sur dix voient la taxe
d’un mauvais œil. Mais si celle-ci permet
de faire mieux marcher leur affaire, leur
avis change quelque peu. L’Unizo s’était
déjà prononcée contre la taxation kilomé-
trique sur les camions, en vigueur depuis
le 1er avril, jugeant qu’elle ne résoudrait pas

Et cela ne s’améliore pas. Entre 2012 et

fecte et bloque tout, qui ferme
toute porte, qui empêche de relan-
cer la vie, de recommencer ».
La veille, le pape avait mis en
garde les jeunes contre le risque
de confondre « le divan et le bon-
heur ». Les jeunes ont été som-
més de ne pas se considérer
« comme des retraités à 23, 24 ou
25 ans » et à « ne pas se laisser
étourdir et abrutir » par un
confort douillet et les jeux vidéo
« tandis que d’autres – peut-être
plus éveillés, mais pas les
meilleurs – décident de l’avenir
pour nous ».
trique aux particuliers si celle-ci permet de
faire diminuer les embouteillages et les
pertes économiques qui y sont liées. Ce ré-
sultat d’un « coup de sonde » à caractère
non scientifique réalisé par l’Unizo a été
publié par l’hebdomadaire De Zondag.
« La Belgique est l’un des pays les plus sen-
sibles aux bouchons en Europe, explique
l’Unizo. L’impact de ce phénomène est im-
portant pour les entreprises. Plus il y a de
file, plus les dommages économiques sont
conséquents. Ce n’est donc pas illogique
que les entrepreneurs puissent soutenir
une taxe kilométrique sur les véhicules des
de calculs réalisés par l’OCDE. Cette der-
nière estimait les coûts de la congestion à
2 % de notre produit intérieur brut, soit
8 milliards d’euros par an.
En 2013, la Chambre de commerce et
d’industrie bruxelloise, Beci, s’est égale-
ment livrée à l’exercice. Selon elle, le coût
de l’engorgement pour la seule Région
bruxelloise serait de 105 millions d’euros
par an. Il s’agit, dit Beci, du « coût de l’im-
mobilité pour cause de politique de mobili-
té inefficace ». Le coût de la mobilité auto-
mobile au sens large est quant à lui plus
important : 511 millions d’euros (souvent,
2015, la durée moyenne du trajet domi-
cile-travail a augmenté de 25 % pour neuf
personnes sur dix qui travaillent à
Bruxelles. Constat de l’enquête mobilité
réalisée en 2015 par Agoria, la fédération
de l’industrie technologique. Et cela ne va
pas s’améliorer : selon le bureau du Plan,
la croissance en mobilité des personnes
aura augmenté de 22 % en 2030 et la de-
mande de transport de marchandises
pourrait augmenter de 64 %.
La navigation sur ce dossier n’est pas évi-
dente. Courageuse, mais pas téméraire,
l’Unizo ne plaide pas pour l’instauration
le problème des files. Elle avait d’ailleurs
soutenu des actions de transporteurs rou-
tiers contre cette même taxe, qualifiant le
tarif appliqué à Bruxelles d’augmentation
de taxe déguisée.
Au bout du compte, l’Unizo demande la
réalisation d’un projet pilote permettant
de faire l’inventaire des impacts écono-
miques d’une telle mesure. Pour rappel,
une expérience pilote a été réalisée en
« zone RER », la zone métropolitaine de
Bruxelles. Elle n’avait pas spécifiquement
abordé les aspects économiques, mais
avait montré une chute du nombre de kilo-
mètres parcourus d’en moyenne 5,5 %
mais de 8 % en zone urbaine. ■
M.d.M.

Aider les réfugiés

L’un des moments les plus
marquants de ses cinq jours en
Pologne restera sa visite à Ausch-
witz, où il a rencontré un groupe
de rescapés. Auparavant, soli-
taire et recueilli, il a prié en si-
lence, avant d’inscrire sa réaction
à l’horreur de l’Holocauste dans
le livre d’or : « Seigneur, aie pitié
de ton peuple, Seigneur pardon
pour tant de cruauté. »
Lors de sa visite, le pape a abor-
dé à plusieurs reprises la question
des réfugiés, appelant à accueillir
« ceux qui fuient la guerre et la
faim », alors que le gouverne-
ment conservateur polonais est
réticent à accepter l’arrivée de
migrants, invoquant des raisons
de sécurité. A l’issue de la messe
finale, François a annoncé que les
prochaines JMJ au niveau mon-
dial se tiendraient en 2019 au Pa-
nama. Une grande pluie de
confettis blancs a salué cette an-
nonce. Le président du Panama,
Juan Carlos Varela, qui a assisté à
la messe finale des JMJ, s’est
alors avancé vers le podium à la
rencontre du pape.
Saisissant l’occasion, des pa-
rents de seize jeunes homo-
sexuels polonais ont demandé au
pape François d’agir contre ce
qu’ils perçoivent comme une
« vague d’homophobie » dans
leur pays traditionnellement ca-
tholique. (afp) ■ Entre 2012 et 2015, la durée moyenne du trajet domicile-travail a augmenté de 25% pour neuf personnes sur dix qui travaillent à Bruxelles. © BELGA.

LESBRÈVES
La régularisation fiscale est lancée
Curé poignardé à Lanaken FISCALITÉ Les Régions ont mis au frigo leurs menaces de recours en annulation
n prêtre de Lanaken (Limbourg) de 65 ans, Jos Vanderlee,

U a été blessé par un homme se présentant comme un de-

mandeur d’asile ce dimanche après-midi, selon VTM. Le
suspect s’est présenté au domicile du pasteur vers 14 heures en
L a quatrième opération de ré-
gularisation fiscale entre en
vigueur ce lundi, douze jours
bruxelloise et wallonne, celles-ci
ont décidé de mettre au frigo leur
menace de recours devant la
Région wallonne. Le ministre des
Finances, Johan Van Overtveldt,
a alors pris le parti de passer en
nances, la majorité a accepté un
amendement déposé par le PS et
le SP.A qui stipule que le candidat
demandant de l’argent et à prendre une douche. Peu après, après son adoption par la Cour constitutionnelle. L’heure force, affirmant que son projet de à la régularisation doit démon-
l’agresseur a demandé plus d’argent, mais face au refus du prêtre, Chambre. Celle-ci aura désor- est à nouveau au dialogue. loi ne s’appliquerait que pour les trer au moyen d’une preuve écrite
il l’a attaqué avec un couteau, le blessant aux mains. L’homme est mais un caractère permanent et impôts fédéraux et les impôts fla- la nature de l’impôt, la catégorie
en fuite. Jos Vanderlee, lui, a été conduit à l’hôpital. permettra aux contribuables qui Répartition des compétences mands. Bruxelles et la Région fiscale et la période à laquelle ap-
ont dissimulé au fisc belge des ca- Le litige porte sur la répartition wallonne ont vu rouge et menacé partiennent les revenus.
ÉTATS-UNIS BOLIVIE pitaux et des revenus de les rapa- des compétences. Le fédéral ne d’introduire un recours devant la « L’adoption de cet amende-
Accident de montgolfière Cinq touristes de Belgique, trier moyennant une pénalité. peut pas décider d’organiser en Cour constitutionnelle, crai- ment a permis de recréer un es-
Seize personnes ont péri samedi d’Italie et du Pérou tués Celle-ci consiste essentiellement solo – comme il voulait le faire gnant que des impôts régionaux pace de discussion pour le fédéra-
au Texas, lorsque leur montgol- Cinq touristes en provenance de à ajouter 20 points de base à l’im- initialement – une amnistie fis- éludés ne basculent à cette occa- lisme fiscal, dit le député PS Ah-
fière s’est écrasée après avoir Belgique, d’Italie et du Pérou ont pôt normalement dû, soit 45 % cale puisque les Régions sont sion dans l’escarcelle fédérale med Laaouej. Il n’y a plus d’em-
pris feu au cours de l’accident de été tués et trois autres blessées sur les revenus de placement et pleinement compétentes en ma- sous l’étiquette « revenus d’ori- piétement sur les compétences des
ballon le plus meurtrier survenu dans un accident de la route 70 % sur les revenus profession- tière de droits d’enregistrement gine indéterminée ». Régions. » Mais tout n’est pas ré-
aux Etats-Unis. La catastrophe dans le Salar d’Uyuni, le désert nels. Le gouvernement table sur et de droits de succession et par- Début juillet, un nouvel avis du glé. A la rentrée, le gouvernement
est survenue au-dessus des de sel qui est la principale at- des recettes de 250 millions cette tiellement en matière d’impôt sur Conseil d’Etat donnait raison aux devra se mettre autour de la table
champs, près de Lockhart, à en- traction de la Bolivie. Un véhi- année. Y arrivera-t-il ? Cela dé- les personnes physiques (25 %). deux Régions. Il estimait qu’il fal- avec les deux Régions pour négo-
viron 50 km au sud d’Austin, la cule d’un voyagiste, qui visible- pendra en partie de la sécurité ju- Le Conseil d’Etat l’a fait remar- lait pouvoir identifier de façon cier un accord de coopération. Un
capitale de l’Etat. Aucune cause ment roulait trop vite, s’est re- ridique qui entoure le dispositif, quer au gouvernement et lui a de- précise la nature des revenus non des points de discussion portera
n’a encore été retenue par les tourné. Quatre des personnes les « repentis » fiscaux étant très mandé de signer un accord de co- déclarés et la période à laquelle ils sur le caractère permanent de la
autorités, mais d’après la presse tuées sont des femmes. Les sensibles à la question. opération avec les Régions, ce appartiennent afin de pouvoir régularisation. Les Régions
locale et des habitants, le ballon blessés ont été hospitalisés à Sur ce point, la situation s’est qu’il a accepté de faire. Cela s’est procéder à une répartition juste veulent que pour les impôts rele-
pourrait avoir heurté une ligne Potosi, à 200 kilomètres de là. améliorée fin juillet. Même s’il n’y passé sans encombres avec la des sommes perçues entre Fédé- vant de leurs compétences, celle-
électrique. (afp) (afp) a toujours aucun accord de co- Flandre, mais les négociations ral et Régions. Finalement, le ci soit limitée dans le temps. ■
opération avec les Régions ont échoué avec Bruxelles et la 19 juillet, en commission des Fi- JEAN-FRANÇOIS MUNSTER

*** 6

L’EUROPE
EN TRAIN
2/13
L’avion est de plus en plus
accessible, le bus et le co-
voiturage se développent.
Pourtant, le train tient bon.
D’ailleurs, les pass « Inter-
rail », qui permettent de
voyager n’importe où en
Europe à un prix forfaitaire,
ont toujours la cote. Auprès
des jeunes « backpackers »
surtout. En tout, 250.000
ont été vendus en 2015,
dont 4.500 à des résidents
belges. Les chiffres seraient
en nette augmentation
cette année.
Le train, c’est différent. On
a le temps. On discute. On
peut se dégourdir les
jambes, flâner à la voiture-
bar, faire connaissance ou
faire l’autiste, et roupiller
ferme. Qui prend les tun-
nels suisses et ceux de la
côte polonaise ? De quoi
parle-t-on quand le paysage
défile en Italie, en Slova-
quie ?
Flanquées d’un « Global
pass Interrail » leur permet-
tant d’aller à peu près n’im-
porte où, moyennant
quelques suppléments ici et
là, deux journalistes du
« Soir » sont parties sillon-
ner l’Europe en train. L’une
plein sud, l’autre vers l’est.
Des milliers de kilomètres
en trains de nuit, à grande
vitesse, trains de banlieue,
des bords de mer ou de la
montagne. Retrouvez
chaque jour pendant deux
semaines l’histoire d’un
trajet et de ses rencontres.
Aujourd’hui
Julie Huon :
de Toulouse
à Marseille
en passant
par Barcelone
Orléans
Limoges
Toulouse
Carcassonne
ESPAGNE
Demain
mardi 2 août
Lorraine Khil :
de Berlin
à Gdansk
Sur plus.lesoir.be, retrouvez la carte
interactive de nos périples en train
vers le sud et l’est de l’Europe.
Drôle d’endroit
pour une rencontre
A bord de l’AVE qui relie Toulouse à Barcelone en 3 h 12,
les amitiés se nouent, les numéros s’échangent. Une petite
tranche de vie avec, dans les rôles principaux,
Mateo, Juan et Veronica.
l y a un enfant qui pleure, là devant. Il
I
s’appelle Mateo. Il a trois ans et demi.
C’est bizarre, tout à l’heure il jouait
sagement sur sa tablette pendant que
sa mère, Veronica, était plongée dans
un magazine avec Kate Middleton et
Charlotte Casiraghi en bikini.
Mateo, Veronica et Juan, le papa,
rentrent chez eux. Ils habitent Tenerife.
Les vacances sont finies, elles ont duré
15 jours : ils sont allés à la Costa Brava,
puis à Narbonne et, la deuxième semaine,
ils ont loué un bateau sans permis sur le
canal du Midi.
Le couple préfère mille fois le train à
l’avion : pas besoin de passer les contrôles,
plus facile avec un enfant. Surtout celui-là.
Quand on éteint la tablette de Mateo, il
pleure fort, très fort. Pareil quand il doit
mettre son pull. « Hey, muchacho », dit
doucement Veronica. « Mateo, por favor »,
soupire Juan dans un gros bâillement.
Dans cet AVE (Alta Velocidad Española)
exploité par la Renfe, société nationale des
chemins de fer espagnols – Toulouse-Bar-
celone en 3 h 12, des trains directs lancés
d’abord à l’année qui ne roulent plus dé-
sormais que d’avril à septembre, sièges
marron, murs crème, « Bienvenido a bor-
do » qui clignote en rouge à l’entrée de la
voiture –, il y a : deux Asiatiques, un
homme en casquette de base-ball, un père
de famille qui s’excuse en anglais parce
qu’il a 10.000 bagages et qu’il a heurté une
fille qui dormait depuis Carcassonne. Une
fille dont la copine s’esclaffe : « T’as pas vu
grand-chose du train, toi. Un fauteuil
confortable et pouf, tu t’endors. » Elle peut
parler. Il y a une minute, elle dormait aus-
si.
Bruxelles
Lille BELGIQUE
ALLEMAGNE
Paris
J7
Mulhouse
J1 Bâle
Zurich
Dijon
Coire
SUISSE
FRANCE
J5 Tirano
Milan
J 4 ITALIE
Gênes
La Spezia
Nîmes Avignon
Montpellier Nice
Vintimiglia
Narbonne J3
Perpignan Toulon
Marseille
Gérone
J2
Barcelone
Didier, Cathy et Jonathan, baroudeurs et grands lecteurs, descendent
à Narbonne. © J.H.
Mateo joue sagement sur sa tablette pendant que sa mère, Veronica, feuillette
un magazine qui parle de Kate Middleton. © J.H.
Et puis par la fenêtre, d’un coup, comme man. Elle s’appelle Caroline, elle vient du
une pin-up qui sort de la pièce montée, la Valais, en Suisse. Elle a une maison à Bé-
mer s’invite sur la gauche en arrivant à ziers et, avec sa fille Pauline et son amie
Perpignan. Il est un peu plus de dix heures Mizgin, elles ont pris le train parce qu’elle
du matin. Le paysage s’assèche douce- n’avait « vraiment pas envie de conduire
ment. Proximus se réveille. « Bon séjour dans Barcelone ». Elle se replonge dans
en Espagne. » Une fillette tente une ap- son magazine (qui a l’air moins fun que ce-
proche vers la tablette de Mateo. Le film lui de Veronica). « Une connerie, pour pas-
Dragons passe sur de tout petits écrans ser le temps. »
pendus au plafond (une hôtesse est passée En une heure, Juan et l’Australien sont
déposer des écouteurs un peu plus tôt), devenus super-potes. Le second lui ra-
mais ils s’en tapent comme de leur pre- conte qu’il fait un tour de deux mois à tra-
mière dent de lait. vers l’Europe avec sa femme et ses deux
jeunes enfants, Sol et la petite sœur. C’est
Réalité virtuelle alors qu’un truc surréaliste se passe. On
Juan – qui reprend l’avion demain de vient de dépasser Gérone et l’Australien se
Barcelone vers Tenerife – parle avec le pa- met à se balader dans le train avec un
pa de la petite fille. Il vient de Sydney. C’est casque de réalité virtuelle devant les yeux.
le type aux 10.000 valises. Ils se rap- Il le file à Juan qui « regarde » par la fe-
prochent, discutent. Un peu pour tout le nêtre un paysage qui n’existe pas. « C’est le
train. « Oh ! Ma sœur a vécu deux ans à futur », dit le papa de Sol, qui définitive-
Sydney, elle est hôtesse de l’air aujour- ment, non, ne voyage pas léger. Pourquoi il
d’hui », dit Juan. L’Australien : « Real- trimballe son Oculus en vacances ? C’est
J6
ly ? » Et encore : « Comment s’appelle parce qu’il travaille là-dedans. Il est déve-
votre fils ? Ma fille s’appelle Sol. S.O.L. loppeur.
Avez-vous vu Cassis ? Avez-vous vu la Veronica enfile le casque à son tour, se
Grèce ? » Comme ça, pendant une grosse lève, fixe ses pieds, se retourne, glousse un
demi-heure. Mateo et Sol sont hypnotisés peu. Pendant 15-20 minutes, ils vont lou-
par l’écran. per quelques montagnes, pas mal de zo-
Les deux filles se sont rendormies. De nings industriels, un ciel sans nuage mais
l’autre côté de l’étroit couloir, la maman de sans soleil. Rien de grave, finalement. Le
l’une d’elles articule bien fort dans leur di- paysage virtuel était sûrement plus drôle.
rection : « Je pense au lit qu’on va avoir à Le train entre en gare de Barcelone-
l’hôtel ce soir. » Ça ne les réveille pas du Sants. Après un peu plus de trois heures de
tout. D’autant qu’elles ont des écouteurs route, on éteint la tablette de Mateo. ■
dans les oreilles. Elle est distraite, la ma- JULIE HUON
DEUX ARRÊTS PLUS LOIN
Le buffet de la gare
On a tenté une ligne barcelonaise, deux arrêts de
train jusqu’à la Estacion de Francia. La route de la
plage. La playa de Barcelonetta est au bout avec ses
restos de tapas enchaînés les uns aux autres, ses
marchands de glace, ses vendeurs ambulants crou-
lant sous les paréos, les catalogues de tatouages au
henné et de tresses pour les cheveux, brandissant
des plateaux de mojitos et de sangria en slalomant
entre les corps.
Ce train-là est presque un métro, un RER, il passe de
l’air libre aux tunnels, de la gare sans âme de Barce-
lona Sants, la froide, l’internationale, à cette follette
d’Estacion de Francia, vide et ensoleillée, avec ses
voûtes, sa belle horloge, ses verrières et son bar
comme une église, avec une nef, une travée, un
chœur où on ne boit pas du vin de messe mais de la
San Miguel, de la Voll Damm (la meilleure double
malt espagnole) et de la Moritz, la bière préférée
des Barcelonais, fondée en 1856 par… un Alsacien.
J.H.
Le Soir Lundi 1er août 2016
LASOCIÉTÉ 7
PASSER LE TEMPS
75 voyageurs, 8 tablettes,
12 livres, 20 GSM, 1 train
Ils font quoi, les gens dans le train ?
Comptabilisons.
Sur deux compartiments (un de
première classe et un de seconde)
du train 9724 reliant Barcelone à
Marseille, il y avait, lundi 18 juillet,
pendant une petite heure entre
16 h 45 et 21 h 20, 75 voyageurs.
Voici ce à quoi ils ont passé leur
temps.
Deux femmes ont profité du trajet
pour travailler. Sachant que la se-
conde a plutôt chargé les photos de
son appareil sur l’ordinateur. Mais
considérons que c’est du boulot.
Huit étaient sur leur tablette : deux
préados plongés dans un jeu vidéo
(l’un New Star Soccer, l’autre Piano
Tiles), une dame faisait une réus-
site, les autres regardaient un film
ou une série.
Vingt « chipotaient » sur leur GSM.
Pianotaient sur l’écran. Impossible
de dire avec précision s’ils consul-
taient leurs mails, triaient leurs
photos, surfaient sur le web ou les
réseaux sociaux.
33 enfin ne faisaient rien. Parfois
rien du tout, le regard dans le vague
ou vers la fenêtre. Parfois ils dor-
maient (avec ou sans écouteurs
dans les oreilles). Parfois ils discu-
taient avec leurs proches.
Il en reste 12. Douze lisaient. Une
femme feuilletait un magazine. Tous
les autres, un livre. Un bon vieux
livre en papier. Et ces douze, allez
savoir pourquoi, étaient tous assis
en 2e classe. Au rayon bouquins, on
a donc noté : Imajica de Clive Parker,
SPQR – A History of Ancient Rome
par Mary Beard, Paris-Austerlitz de
Rafael Chirbes, Innocent de Scott
Turow, Una pasión rusa de Reyes
Monforte, Historia de un canal de
Julia Navarro, The other side of the
story de Marian Keyes, Le sang versé
d’Asa Larsson, Codex 632 – Le secret
de Christophe Colomb de J.R. Dos
Santos, Le palanquin des larmes de
Chow Ching Lie. Plus un dernier
dont la lectrice a refusé de nous
donner le titre, écrasant la couver-
ture contre sa poitrine pour être
sûre qu’on ne la voie pas. 50
Shades ? Pas le genre.
Christophe Colomb et le Palanquin,
ce sont Didier et Cathy. Ils passent
leurs vacances à Narbonne, vivent
en région parisienne et reviennent
de trois jours à Barcelone. « 42 euros
par personne, pas de problème de
bouchon ni de parking, pourquoi se
priver du train ? » Elle est infirmière,
lui cadre technique. Dans quelques
jours, ils reprendront le boulot et
Jonathan, leur fils de 14 ans, restera
avec les grands-parents dans l’Avey-
ron, à Sainte-Afrique. « Il reviendra
en train depuis Montpellier. C’est cinq
heures jusqu’à Paris. »
C’est un grand baroudeur, Jonathan.
Il voyage seul depuis qu’il a quatre
ans. Cette année, il est allé à
Londres, en Allemagne chez un
correspondant, et une semaine à
New York avec les parents. Là, il
souffle un peu devant un épisode de
The Walking Dead, mais il lit facile-
ment 5 à 6 livres sur les vacances :
les Cherub (l’organisation secrète
qui entraîne des agents de 10 à
17 ans), Le journal d’un dégonflé, La
nuit des enfants rois (« Oui, on lui fait
lire des trucs qu’on a aimés »)…
Plus tôt cet été, il a déjà pris le train
seul pour aller en Vendée chez ses
autres grands-parents. « Il a l’habi-
tude. Et puis c’est notre philosophie.
Deux mois de vacances pour voir du
pays, voyager. Comme ça, quand il
rentre, il est toujours heureux de
retrouver sa chambre. »
J.H.
7
Le Soir Lundi 1er août 2016

8 LASOCIÉTÉ
40 ANS
DE FUSION
DES COMMUNES
1/5
Pendant une semaine, Le
Le travail de titan et d’or
Soir revient sur les 40 ans
de la fusion des communes.
En deux ans à peine, le ministre de l’Intérieur réussit l’incroyable tour de force
A l’été 1976 en effet, tout le de réduire le nombre de communes belges de 2.359 à 589 entités,
pays attendait les élections
communales d’octobre. Les dont 262 en Wallonie.
partis préparaient des listes
inédites.
l est des jobs que l’on ne refuse pas. temps ou l’envie de mener à bien. triels wallons, est passé en revue. Par essai n’allaient pas tarder à se faire sentir de tous

I
Aujourd’hui
Les enjeux cachés Celui de ministre, quand on fait de la
Mardi politique un métier, est de ceux-là.
Réussite ou échec ? Aussi, quand le 11 juin 1974, le député-
Mercredi maire de Virton débarque de sa
Après les fusions Gaume natale à la gare de Bruxelles-
Jeudi Luxembourg, il ignore tout du remanie-
Et maintenant ? ment ministériel nuitamment décidé. Il
Vendredi ignore que ce lundi matin-là, c’est lui que le
La situation à Bruxelles président du PSC, Charles-Ferdinand No-
thomb, attend impatiemment à la rue des
Deux-Eglises. Joseph Michel sera ministre
de l’Intérieur.
HERVE Le Jan Jambon d’aujourd’hui en quelque
sorte, chargé de la sécurité civile, de la po-
SAINT-ODE
lice, de la gestion de crise… Sauf que
quelques lignes perdues au cœur de la dé-
VRESSE-SUR-SEMOIS claration gouvernementale vont profondé-
VIRTON ment alourdir le mandat : « Le gouverne-
ment a la ferme résolution de procéder au
maximum de fusions de communes avant
les élections communales de 1976. » Il ne le
Vu d’ici, de 2016, c’est le facteur temps,
bien plus que l’ampleur de la tâche, qui im-
pressionne. L’ordre de mission date du
11 juin 1974. Pour que les élections commu-
nales prévues en octobre 1976 – il y aura
bientôt 40 ans – se passent au mieux, il était
indispensable d’officialiser l’affaire avant fin
1975. Joseph Michel avait un an et demi
pour, partant de rien, recomposer totale-
ment le paysage municipal belge.
A l’aide de crayons et d’épingles
de couleur, on redessine
le paysage, province par province,
arrondissement par arrondissement
« Il fallait, racontait-il avant son décès
survenu en juin dernier, donner aux com-
munes une dimension appréciable sans
changer leur nature profonde. » Ainsi, il
était devenu indispensable de « modifier
et erreur. A l’aide de crayons noirs et
d’épingles de couleur, on redessine le pay-
sage, province par province, arrondisse-
ment par arrondissement.
Il n’y a que Bruxelles, pour des raisons
que l’on expliquera plus tard (lire le cin-
quième numéro de notre série), qui échap-
pera au tri-recyclage généralisé. « Durant
l’été 1974, on parlait très peu de cette opéra-
tion à l’extérieur, aucune décision ne filtrait
dans la presse, aucun papier ne s’égarait,
tout paraissait normal et assoupi. La cha-
leur de l’été et le calme du mois d’août enve-
loppaient de silence la conspiration des fu-
sionneurs, tel un complot dans la nuit
quand les justes sommeillent », racontait
voici quelques années le ministre devenu
écrivain (1).
La conspiration des fusionneurs s’était in-
venté un credo, en huit points, sorte de fil
rouge censé tracer une certaine logique
côtés. Les premières viendront de là où Jo-
seph Michel ne les attendait pas : de son
propre gouvernement. Les plus optimistes
lui promettaient l’échec rapide, les plus pes-
simistes, un soulèvement populaire. De
l’avis général, le ministre « s’engageait dans
une aventure dont il ne reviendrait pas, il
s’embourberait assez vite dans ce marais in-
définissable des pouvoirs communaux ».
Des marais, il en a effectivement traversé.
Mais il s’en est extirpé à force de réunions,
de visites sur le terrain, de conférences, de
débats, de colloques singuliers, de négocia-
tions habiles… Un travail de titan. Sans
compter des débats parlementaires inter-
minables.
C’est d’ailleurs au terme de l’un d’eux, à la
veille de Noël 1975, que le Sénat ratifiera
l’arrêté royal, réduisant de 2.359 à 589 le
nombre de communes belges. Dont 262
rien que pour la Wallonie. Du jour au len-

LE sait pas encore mais, dans ce gouverne-

ment-là – une formation de centre-droit di-
rigée par un certain Léo Tindemans –, le
des frontières communales dont l’existence
était contemporaine à la marche à pied et
au trot du cheval ». Pourquoi ? Parce que,
dans un travail fortement exposé aux consi-
dérations géopolitiques. Le credo disait à
peu près ceci : les fusions doivent se réaliser
demain, la population moyenne des com-
munes est passée de 2.226 à 12.183 habi-
tants et la superficie de 1.175 à 6.428 hec-

CHIFFRE ministre de l’Intérieur sera avant tout le

6,2
C’est le taux d’alcool de
l’Orval. Un poil au-dessus
d’une pils mais bien davan-
tage goûteuse pour qui sait
apprécier une véritable bière
trappiste. Le ministre de
l’Intérieur Joseph Michel en
a bu, toujours avec modéra-
tion, jusqu’à ses derniers
jours. Il en était persuadé : le
divin breuvage a joué un rôle
incontestable dans la réus-
site de l’opération de fusion.
Il avait, assure-t-il, des quali-
tés insoupçonnées telles que
« faciliter la conversation et
apaiser les ardeurs inutiles ».
Dans son livre, il s’amuse :
« J’ai pris soin de faire appro-
visionner les caves de l’Inté-
rieur avec des caisses d’Orval.
Lors des réunions les plus
délicates, la légende aidant,
les négociateurs se sentaient
emportés dans un esprit de
conciliation. L’Orval a sa place
incontestable dans la réussite
de cette grande aventure. »
E.B.
LE NOM
Sainte-Ode
Bien malin celui qui pourrait
mettre la main sur le village
de Sainte-Ode. Et bien em-
bêté celui qui cherche un
hôtel de ville pour une dé-
marche administrative. Il
débouchera tout au plus sur
un hôpital à l’abandon, tout
au-dessus de Lavacherie. En
fait, le village de Sainte-Ode,
dans la commune du même
nom, n’existe pas ! Au 1er jan-
vier 1977, alors que les nou-
veaux élus des anciennes
communes d’Amberloup,
Lavacherie et Tillet étaient
chargés de valider « Amber-
loup » comme nom de bap-
tême choisi par le ministre
de l’Intérieur, il ne s’est pas
trouvé de majorité capable
de voter dans cette direc-
tion. Le bon sens a triomphé.
Comme ce ne pouvait être ni
l’une ni l’autre, on choisit le
plus petit commun dénomi-
nateur : le nom d’un établis-
sement hospitalier dont la
réputation, à l’époque, dé-
passait largement les fron-
tières locales.
E.B.
« ministre des communes ».
En Gaumais tenace, en bourgmestre
assurait-il à l’époque, « les communes ac-
tuelles (NDLR : de 1974) seront bientôt as-
phyxiées tant financièrement que matériel-
autour d’une commune pilote dont la
sphère d’influence est reconnue ; les affini-
tés entre les populations doivent être res-
tares.
Son devoir accompli, Joseph Michel dé-
gustera, dans les salons du ministère de
éclairé – une loi de 1971 officialisant le prin- lement ». pectées ; les zones vertes, agricoles et com- l’Intérieur, « l’Orval le mieux tassé et le
cipe des mariages forcés ou consentis entre Dès l’été 1974, des plans de fusions merciales doivent former un ensemble har- mieux mérité de sa vie ». ■
agglomérations fait déjà jaser dans les mai- viennent retapisser le cabinet de l’Intérieur. monieux ; les moyens financiers disponibles ÉRIC BURGRAFF
sons communales de tout le pays –, Joseph Chaque carré de territoire, depuis les sont un facteur important, etc.
Michel se jette à l’eau. Il décide de réaliser plaines de Flandre jusqu’aux collines de De quoi (tenter de) résister aux « mille (1) « La Grande Epoque » par Joseph Michel, 1990.
ce que d’autres avant lui n’ont jamais eu le l’Ardenne, en passant par les bassins indus- pressions politiques et sentimentales » qui Editions Vander.
Vresse-sur-Semois Une guerre locale avec opérations
« commandos » pour quelques bouts de bois
es fusions ? Vresse-sur-Se- région à l’autre, les habitants communes d’Ardenne ou de guerre locale. Ils brandissaient des Quarante-trois usagers téméraires
L mois, tout au sud de la pro-
vince de Namur, connaissait la
avaient le droit de faire pâturer
leurs animaux, de couper les
Gaume.
Retour à la fin des années 70
outils, pas des pancartes. Même la
télévision est venue sur place »,
se sont tout de même retrouvés
devant la justice de paix qui les a
chanson une décennie avant les arbres nécessaires à une construc- dans la nouvelle commune de raconte Roger Nicolas. Une acquittés… pour vice de forme.
autres. Dès le milieu des années tion ou de prélever de quoi se Vresse donc. Privés d’affouage par guerre à coup d’invectives, d’ac- Les uns et les autres ont fini par
60, Vresse avait déjà absorbé les chauffer l’hiver. » Le tout accordé le nouveau conseil communal, les tions en justice et d’opérations enterrer la hache de guerre, pour
voisins de Membre et Laforêt. par tel ou tel seigneur. Avec les irréductibles de Sugny, Pusse- « commandos ». Ainsi, un matin, le bonheur du plus grand nombre.
Elle avait associé sa destinée à siècles pourtant, les forêts ont mange et Bagimont ont excavé une tripotée de bons pères de fa- Au nom de l’équité, dans l’autre
celles de Mouzaive et Chairière changé de main, devenant sou- d’archives oubliées une charte de mille s’en est allée en forêt com- sens cette fois, le droit d’affouage
tandis que Sugny ne formait plus vent communales. La plupart des 1618 par laquelle le bon seigneur munale abattre chacun l’arbre qui, fut finalement accordé par le
qu’une avec Pussemange et Bagi- droits d’usage sont alors tombés Ferdinand de Bavière accordait à symboliquement, leur était dû. La conseil communal à l’ensemble
mont. Pourquoi ne pas réunir tout dans les oubliettes de l’histoire, à ses manants certains droits sur la Division Nature et Forêt a dressé des habitants de Vresse-sur-Se-
ce petit monde avec la Semois l’exception de l’affouage (prélève- forêt. Un combat était né, celui procès-verbal. Un dommage éva- mois. Sacré Ferdinand de Baviè-
pour fil conducteur en y ajoutant ment de bois de chauffage), en- des « Usagers de l’Enclave ». lué à l’époque à 2.010 francs (50 re… ■
quelques villages isolés ? L’idée core d’actualité dans plusieurs « Ce fut terrible, une véritable euros) pour la perte de 27 troncs. ERIC BURGRAFF
tombait sous le sens pour les ap-
prentis « fusionneurs » enfermés
dans des bureaux bruxellois.
C’était compter sans quelques ir-
réductibles, unis par le « droit du
sol » et… le « droit d’usage ».
Les irréductibles, c’est le trio
Sugny-Pussemange-Bagimont,
une enclave luxembourgeoise de
deux mille hectares en terre na-
muroise. Ces trois-là ne lorgnent
guère du côté de Beauraing ou Di-
nant, les villes d’influence estam-
pillées « Namur ». Ils passent par
Bouillon pour ce qui touche au
clergé, ils vont à Neufchâteau
quand il s’agit de se faire remon-
ter les bretelles par un juge et,
lorsqu’ils tapent dans un ballon,
ils se classent dans les séries
luxembourgeoises. Autant dire
que l’annonce d’une fusion non
négociable avec des Namurois a
brisé le cœur des habitants de
l’enclave, un peu comme si on
avait aliéné des siècles de droit du
sol.
Retour vers le Moyen Age
Mais le plus épique restait à ve-
nir, quand la nouvelle commune
de Vresse se crut autorisée à ba-
layer d’un revers de vote munici-
pal – au nom de l’équité entre
tous – un droit ancestral réservé
aux habitants de Sugny, Pusse-
mange et Bagimont. « Pour le
comprendre, il faut plonger dans
les droits d’usage, souvent d’ori-
gine moyenâgeuse, liés à l’exploi-
tation forestière, explique Roger
Nicolas, professionnel de la forêt
et féru d’histoire régionale. D’une
8

rfèvre de Joseph Michel
Enfant de Virton, Joseph Michel a mis la première pierre de la fusion des communes dans son jardin politique. © D.R.
Herve Le sort de Xhendelesse a provoqué
des déchirements entre habitants et élus
artout en Belgique, la fusion des
P communes a déclenché des conflits
clochemerlesques à propos du sort à ré-
server à des villages qui vivaient jusque-
là en toute indépendance. « On en sou-
rit aujourd’hui mais, à l’époque, ce
genre d’affaire fut parfois très sérieux »,
se souvient Gustave Chapelier. Ancien
directeur de l’école du village, ce septua-
génaire volubile était surtout, en 1976,
le fils d’Alexandre Chapelier, le bourg-
mestre de Xhendelesse, en province de
Liège.
C’est en 1958 que ce cultivateur et si-
ropier renverse l’antique majorité socia-
liste. Il est étiqueté PSC, mais mène une
liste d’intérêt communal. Un long règne
débute. En 1970, la liste du bourg-
mestre est seule à se présenter aux
250 électeurs de Xhendelesse et rafle
tous les sièges. « La commune a beau-
coup changé dans ces années-là, sou-
ligne Gustave. A peine arrivé, mon père
a soumis à la taxation le charbonnage
des Xhawirs situé sur le territoire et qui
employait à l’époque 900 personnes.
L’école, les routes, l’éclairage ou l’eau ont
été modernisés. Quand la mine a décli-
né, le bourgmestre a poussé les agricul-
teurs à lotir leurs terrains. Une autre
source de revenus pour la commune. »
La vie politique locale n’a jamais été
un long fleuve tranquille malgré les ap-
parences. Alexandre Chapelier réussit
même à se mettre à dos le curé de
l’époque après avoir refusé le budget de
la fabrique d’église. Mais, en vue de la
fusion de 1976, les clivages gagnent en
intensité dans ce village qui compte à
peine sept élus et ne peut pas espérer
survivre seul. En maître des lieux, le
bourgmestre avait sa petite idée très
personnelle sur l’avenir de Xhendelesse.
« Mon père avait une conviction :
Xhendelesse devait s’inscrire dans une
petite entité sans couleur politique, ex-
plique l’ancien enseignant. Pepinster
avait cette double particularité à
l’époque. Il pensait que c’était la voie à
suivre pour maintenir une gestion en
bon père de famille. Finalement, le
conseil communal décida que le quar-
tier des Xhawirs, trop décentré, irait à
Herve, mais que le reste du territoire re-
joindrait bien Pepinster. Cette formule
n’a toutefois obtenu que 5 voix sur 7 au
conseil communal. C’est le début de la
zizanie. Les affiches réclamant le ratta-
chement à Herve se multipliaient. Les
invectives aussi, il y eut des menaces de
procès en diffamation. »
Aucun élu en 1976
Une réunion de crise au domicile du
bourgmestre a mis fin à la polémique :
la majorité a fait marche arrière et ac-
cepté de fusionner toute la commune
avec Herve. Mais à l’époque, Xhende-
lesse comptait pour quantité presque
négligeable dans la nouvelle entité : au-
cun habitant du village ne fut élu aux
communales d’octobre 1976. « Mais
mon père l’avait prédit, souligne Gus-
tave Chapelier. Lui, il avait préféré ne
pas se présenter : on n’essaie pas de de-
venir caporal quand on a été général… »
Avec le recul, le fils du dernier bourg-
mestre de Xhendelesse reconnaît que la
fusion avec Herve a été une bonne opé-
ration pour son village. Signe des
temps, le bourgmestre de Herve habite
aujourd’hui à deux pas de la maison des
Chapelier père et fils, à Xhendelesse,
donc : Pierre-Yves Jeholet, député
MR… ■
ERIC DEFFET
Roger Nicolas à Vresse-sur-Semois
(gauche) et Gustave Chapelier
à Xhendelesse gardent la mémoire
des années chaudes autour de la fusion
des communes. © DOMINIQUE DUCHESNES ET D.R.
Le Soir Lundi 1er août 2016
LASOCIÉTÉ 9
le témoin
« Il fallait
un homme
entêté »
Le journaliste Stéphane Vanden Eede s’est
passionné pour la fusion. © S.I.
ENTRETIEN
téphane Vanden Eede a bien connu Jo-
S seph Michel. Diplômé en sciences poli-
tiques, il a été journaliste indépendant
pendant de longues années. Il s’est notam-
ment passionné pour la fusion des com-
munes et a convaincu L’Avenir de publier
une longue série sur le sujet, en 2002, foca-
lisée sur le sort réservé aux communes du
Brabant wallon.
Racontez-nous votre rencontre avec
Joseph Michel…
Je me suis rendu chez lui, à Virton. Il a
immédiatement accepté de collaborer.
Nous nous sommes rencontrés plusieurs
fois. Mais il m’a aussi suggéré d’aller à
Arlon. Quand Joseph Michel a quitté son
ministère, il a emporté ses archives chez
lui, à Virton – c’était ainsi à l’époque.
Jusqu’au jour où sa femme lui a deman-
dé de mettre ça ailleurs. Les archives sur
la fusion sont maintenant à Arlon, aux
Archives de l’Etat. Je rappelle le contexte :
le pays compte 2.663 communes en 1961,
2.586 en 1965, 2.359 en 1971. C’est ce
chiffre que Joseph Michel est chargé de
faire fondre quand on l’appelle dans le
gouvernement Tindemans II. Je pense
qu’on lui a confié cette mission parce
qu’il était du Luxembourg, où la fusion
posait moins de problèmes – il avait
donc les mains libres. Je pense surtout
qu’il fallait un homme courageux, entêté.
L’opération fut facile ?
Non ! Nommé en 1974, Joseph Michel fi-
celle son projet en un an – la loi est votée
le 23 décembre 1975. Son cabinet a turbi-
né ! Comment ça se passait ? Michel
émettait une proposition. Les communes
l’acceptaient, la refusaient, organisaient
parfois une consultation populaire.
Le ministre devra souvent se rendre sur
le terrain pour calmer les rétifs.
Et il réglait ça à l’Orval… Les fusions se-
ront souvent des mégotages politico-poli-
tiques. De vrais maquignonnages. Un
exemple : La Hulpe, commune dont le
bourgmestre Pierre Rouelle refuse toute
idée de fusion pour éviter de perdre une
« visibilité » pour son parti, le Rassem-
blement wallon, alors au gouvernement.
Il était aussi député. Il a menacé de ne
pas voter l’achat des F-16… Autre
exemple : Ottignies-Louvain-la-Neuve,
que Michel proposait d’appeler Louvain-
la-Neuve. Le bourgmestre d’Ottignies,
Yves du Monceau, refusera d’abandon-
ner Ottignies. Nous voilà donc avec une
commune à 23 lettres…
Tout n’a pas réussi, on le sait. Quel est le
plus gros regret de Joseph Michel ?
Bruxelles, qui devait fusionner ses
19 communes. L’affaire n’a même pas été
négociée. A cause des barons locaux. Pour
des raisons communautaires, aussi : un
seul pouvoir aurait renforcé le poids des
Flamands, aujourd’hui dispersés. Et
puis, le FDF tenait à ses bastions. Qu’il y
ait eu des échecs, c’est sûr. Mais la fusion
est la plus grande opération politique de-
puis la guerre. Pour moi, ce fut une belle
expérience journalistique. J’ai rencontré
un homme accueillant, intelligent, doté
d’humour. Un homme d’Etat. ■
Propos recueillis par
PIERRE BOUILLON
9
Le Soir Lundi 1er août 2016
10 LASOCIÉTÉ
« Il faut nettoyer les bilans bancaires »
FINANCE Pour le professeur Eric Dor, l’avenir des banques reste incertain
Les stress tests
indiquent
que les banques
européennes sont
plus « solides ».
Mais l’assainissement
de leurs bilans doit
se poursuivre, insiste
Eric Dor, professeur
d’économie à Lille.
ENTRETIEN
es banques européennes
L sont plus « solides » ; et
c’est rassurant, constate
Eric Dor, directeur des études
économiques à l’Ieseg School of
Management de Lille. Mais il
met en garde : l’environnement
économique de faible croissance
et de taux bas reste difficile pour
le secteur bancaire, rendant plus
ardu le « nettoyage » des bilans
encore grevés, dans un certain
nombre de pays, par trop de
« créances douteuses ».
Si KBC et Belfius ont passé haut
la main les « stress tests » me-
nés par l’Autorité bancaire euro-
péenne (EBA), une seule institu-
tion a reçu un carton rouge : la
banque italienne Monte dei
Paschi. Le contraste est frappant
avec les tests similaires réalisés
en 2014 : l’EBA avait alors recalé
25 banques. Le bilan est donc
satisfaisant ?
Les résultats des tests de résis-
tance confirment que les
banques européennes ont sensi-
blement renforcé leurs fonds
propres depuis que la réglemen-
tation européenne a été durcie.
La directive CRD impose non
seulement une exigence mini-
male de fonds propres (CET1) de
4,5 % de l’actif pondéré et plu-
sieurs « coussins » (buffers) sup-
plémentaires, notamment pour
les banques dites systémiques,
mais aussi un coussin addition-
nel qui peut être imposé – et l’est
en général – de manière discré-
tionnaire par les régulateurs
bancaires. Ce dernier « cous-
sin », s’il est appelé à se réduire à
mesure que les autres vont aug-
menter d’ici à 2019, est très im-
portant.
Prenons l’exemple de KBC : à
l’exigence minimale de 4,5 %,
s’ajoute, pour 2016, un coussin
de conservation des fonds
propres de 0,625 %, un coussin
« systémique » de 0,5 % et un
coussin additionnel de…
4,625 % – soit un total de
10,25 %. Ce renforcement des
fonds propres, mis en œuvre de-
puis plusieurs années, explique
qu’en moyenne les banques euro-
péennes sont aujourd’hui nette-
ment plus « solides » et plus à
même de faire face à un scénario
défavorable – hors quelques cas
isolés, en particulier Banca
Monte dei Paschi.
Les autorités européennes éva-
luent à quelque 1.000 milliards
d’euros le stock de « prêts non
performants » toujours inscrits
dans les bilans bancaires euro-
péens. Aux États-Unis, le « net-
toyage » des bilans a été bien
plus rapide après la crise de
2008. Pourquoi n’est-ce toujours
pas le cas en Europe ?
Les obstacles sont connus ; ils
ont été récemment mis en évi-
dence notamment par le Fonds
monétaire international (FMI).
Les normes comptables euro-
péennes sont plus vagues que les
normes américaines. Elles n’in-
citent pas suffisamment à effec-
tuer une dépréciation des prêts
devenus non performants. D’au-
tant qu’elles laissaient trop de
marges de manœuvre aux régu-
lateurs nationaux – mais la
Banque centrale européenne, dé-
sormais superviseur unique des
banques de la zone euro, y met
désormais bon ordre.
Deuxième élément : l’absence
d’un marché où les institutions
bancaires pourraient facilement
revendre les prêts non perfor-
mants à « prix cassés » à des in-
vestisseurs prêts à prendre le
risque, comme cela existe pour le
marché obligataire avec les
fonds vautours. Aux États-Unis,
le Tarp, Troubled Asset Relief
Program, mis en place par les
autorités, a facilité la revente
des actifs toxiques.
La rechute en récession, puis la
faible croissance enregistrée
C’est toujours comme ça. Une fois en vacances, vous en êtes réduit à lire le seul
exemplaire que vous possédez jusqu’aux petites annonces. C’est donc le moment
de découvrir le Soir+, la plateforme numérique des abonnés du Soir. Vous y
trouverez votre journal du jour à tout moment et n’importe où, mais également
nos dossiers thématiques, nos archives et la sélection de la rédaction.
« Ce qui manque à l’Europe, c’est une franche reprise économique –
et un véritable plan de relance », juge Eric Dor. © D.R.
depuis 2013, doivent-elles égale-
ment être pointées du doigt ?
C’est évident : la faiblesse de la
croissance économique plombe
la rentabilité des banques et
obère ainsi leur capacité à pas-
ser rapidement des provisions
pour « prêts non performants ».
La rechute en récession de la
zone euro puis la reprise très mé-
diocre ont entretenu, voire aug-
menté, le stock de « créances
douteuses ». Plus de faillites et
plus de chômage, c’est plus d’en-
treprises et de ménages inca-
pables de rembourser leurs em-
prunts. Ce n’est pas pour rien
que le stock de créances dou-
teuses a augmenté dans les pays
qui ont été les plus affectés par la
crise des dettes souveraines et la
récession : la Grèce, mais aussi
Activez votre mois
d’essai offert sur
lesoirplus.be
l’Italie et le Portugal.
Le maintien des taux d’intérêt à
des niveaux extrêmement bas se
justifie dans une conjoncture
morose. Mais cela ne fait pas
l’affaire des banques…
Les taux bas nuisent à une par-
tie des activités bancaires et à la
rentabilité du secteur. Ainsi, les
bons résultats de BNP Paribas,
dévoilés la semaine passée, s’ex-
pliquent essentiellement par des
profits dits « exceptionnels ». En
revanche, l’activité de banque de
détail, qui dépend de la marge
d’intermédiation (NDLR : la
différence entre taux créditeurs
et taux débiteurs), ne se porte
pas trop bien. Et cette situation
de taux bas va perdurer. Ce qui
manque à l’Europe, c’est une
RÉSULTATS EN BREF
14 banques souffrent
L’Autorité bancaire euro-
péenne a pointé vendredi la
forte vulnérabilité de la
banque italienne Banca
Monte dei Paschi di Siena à
une dégradation de la
conjoncture, en publiant les
résultats de tests de résis-
tance sur 51 établissements
européens dont les bases
ont été jugées plus solides.
Treize autres banques souf-
friraient de façon notable,
notamment Deutsche Bank,
Commerzbank et Royal Bank
of Scotland.
franche reprise économique – et,
à mon sens, un véritable plan de
relance. En attendant, cette
conjoncture morose va peser sur
le secteur bancaire. Les investis-
seurs en sont bien conscients. Et
il n’est pas facile pour les
banques de lever du capital,
d’émettre de nouvelles actions.
C’est la raison pour laquelle
Deutsche Bank – qui, comme
d’autres grandes banques très
actives sur les marchés finan-
ciers, voit son bilan très affecté
dans le scénario défavorable
imaginé par l’EBA – mise sur la
mise en réserve de bénéfices pour
renforcer progressivement ses
fonds propres dans les pro-
chaines années. ■
Propos recueillis par
DOMINIQUE BERNS

10
 Le Soir Lundi 1er août 2016

11

MONDE
Raul Castro, le dirigeant cubain, a passé
ce dimanche le cap de ses dix ans au pou-
voir à La Havane, marqués par quelques
évolutions « révolutionnaires », telles que
l’ouverture économique et le rapproche-
ment avec les Etats-Unis. © REUTERS.

Une campagne « sale » ?

Donald Trump y est prêt
ÉTATS-UNIS Le candidat républicain restera fidèle à lui-même pour le duel final
Depuis plus d’un an, tion serait « un choix risqué, ir-
réfléchi et radical ».
Trump électrise Depuis plusieurs semaines, les
la politique américaine experts de la politique améri-
à coup de petites caine estiment que la campagne
électorale qui démarre pourrait
phrases provocatrices bien être la plus « sale » de l’his-
et de propositions chocs. toire. Certes, les deux candidats
Officiellement sont les plus impopulaires qui
soient, détestés par le camp ad-
candidat, il continue verse, mais aussi particulière-
de miser sur son image ment contestés en interne.
décalée et son sens
Une « campagne Twitter »…
de la répartie, polarisant Mais surtout, la rhétorique
la campagne électorale « antisystème » de Trump, qui
comme jamais. ne vient pas du sérail politicien
et qui mise sur son « parler
vrai », vise à enflammer les dé-
NEW YORK bats face à un adversaire symbo-
CORRESPONDANCE lisant l’establishment et le calcul
onald Trump n’est pas politicien. Alors qu’on lui re-
fieraient un juge en charge d’une
plainte pour fraude visant son
ex-« université », chacune de ses
provocations a fait mouche. Et la
presse « intellectuelle » de
constater qu’elle s’est trompée
sur la capacité de l’ancien ani-
mateur de téléréalité à capter
l’attention des électeurs avec des
slogans ou des idées chocs.
Certains imaginaient pourtant
que Trump allait baisser son ni-
veau de trash talking (vulgarité)
après avoir emporté la primaire
républicaine, qu’il allait se re-
centrer pour conquérir un élec-
torat plus élargi. Il semble que ce
ne soit pas la stratégie privilé-
giée.
Alors que ses supporters
aiment à crier frénétiquement
« Enfermez-la ! » pour dénoncer

D
forcément toujours le
premier à dégainer,
mais il réplique systématique-
ment. Jeudi soir, lors de la
Convention démocrate, le père
d’un soldat américain décédé en
Irak en 2004 avait invectivé le
magnat de l’immobilier : « Vous
n’avez rien sacrifié ! Vous n’avez
perdu personne ! » D’origine pa-
kistanaise, Khizr Khan dénon-
çait ainsi le candidat républicain
qui « passe son temps à salir la
réputation des musulmans ».
Alors dimanche, sur la chaîne
Le sprint final est à peine lancé et les premières invectives fusent... © REUTERS.
américaine ABC, Donald Trump
a réagi : « Qui a écrit ça ? Ce sont
les plumes d’Hillary (Clinton)
qui ont rédigé ça ? » Et de s’atta-
quer gratuitement à la mère du
soldat, qui accompagnait son
mari sur scène : « Si vous regar-
dez sa femme, elle se tenait de-
bout là-bas, elle n’avait rien à
dire. Elle n’avait probablement
pas le droit de dire quoi que ce
soit… »
De même avec Michael
Bloomberg, homme d’affaires ri-
chissime et ancien maire de New
York de 2002 à 2013. Trump au-
rait certainement aimé avoir de
son côté cette personnalité po-
pulaire et relativement transpar-
tisane (élu d’abord comme Ré-
publicain, il avait ensuite gagné
deux fois comme indépendant).
Il y a quelques années, il avait ju-
gé que c’était « un type fantas-
tique », et qu’il avait été un
« grand maire ». Il lui faisait en-
core du pied ces derniers mois.
Mais vendredi, dans un tweet
assassin, il a estimé que Bloom-
berg était « petit », qu’il
« n’avait jamais eu le cran pour
se présenter à la présidence » et
que « son dernier mandat de
maire avait été un désastre ! ».
Car, entre-temps, Bloomberg
avait lui aussi parlé à la Conven-
tion démocrate, et ouvert les
hostilités. Il avait traité Trump
de « charlatan », énumérant une
litanie de pratiques et de résul-
tats controversés, et de « dange-
reux démagogue », dont l’élec-
proche des propositions à l’em-
porte-pièce, parfois irréalistes, le
candidat républicain mise da-
vantage sur la « petite phrase »
reprise en boucle plutôt que sur
la cohérence et la faisabilité d’un
programme. Le médiateur du
New York Times, journal ayant
clairement pris position en fa-
veur de Clinton, estime ainsi que
la campagne de Trump est « éla-
borée pour Twitter ». Et
constate… que ça marche.
Hormis sa saillie sur les « ori-
gines mexicaines » qui disquali-
l’action d’Hillary Clinton en tant
que secrétaire d’Etat, le candidat
républicain avait longtemps fait
mine de prendre ses distances
avec une telle extrémité. Mais
vendredi, dans le Colorado, il
leur a répondu : « Franchement,
je commence à être d’accord avec
vous… C’en est fini d’être un gen-
til garçon ! (No more M. Nice
Guy !) » Si Trump considère
qu’il s’était retenu jusqu’ici, la
suite de la campagne risque
donc d’être assez saignante. ■
GRÉGOIRE POURTIER

LETTRE D’EUROPE Chaque semaine, « Le Soir », ainsi que ses partenaires de LENA, publient une chronique européenne écrite depuis
Berlin, Rome, Madrid, Genève, Zurich ou Bruxelles par l’un des journalistes de ces rédactions.
Le Soir

Le journalisme
aux temps du terrorisme
es médias, oxygène du terro- non extrémistes – désormais beaucoup banaliser le racisme, voire de le justifier, libertés il y a 70 ans, vibrants, popu-

L
Béatrice Delvaux est édito-
rialiste en chef au « Soir ». risme ? C’est ce qu’affirmait fin
juillet un juge antiterroriste fran-
çais, accusant les journalistes, en cou-
vrant à l’excès les attentats et l’émotion
suscitée, de participer à la diffusion du
sentiment de terreur recherché par les
djihadistes. Voire de pousser les indivi-
dus « borderline » à passer à l’acte, par
mimétisme ou trop plein d’images. « Les
médias démultiplient l’acte terroriste,
comme s’il était reproduit x millions de
fois dans chaque foyer », accusait un po-
litologue.
Le journaliste européen, allié de
Daesh à l’insu de son plein gré ?
Quelques « commandements » pour-
raient nous en préserver. En voici trois.
Politiquement correct ? Tu assumeras
C’est le procès fait aux médias de
« qualité » : trop lisses, trop Bisounours,
trop naïfs, trop gentils, trop « politique-
ment corrects ». Il faudra pourtant se
résoudre à être ainsi décrits, sinon l’al-
ternative serait quoi ? Soutenir Erdogan
lorsqu’il se dit forcé d’écouter les pseu-
do-souhaits d’une foule qui demande le
retour de la peine de mort, ou qu’il mu-
selle la presse ? Encourager Sarkozy,
lorsqu’il déclare un dimanche soir aux
familles françaises rassemblées devant
leur petit écran : « Nous sommes en
guerre, la guerre totale. Ça sera eux ou
nous » ? Ou encore se taire lorsque les
partis dans l’opposition, qu’ils soient ou
se lâchent –, font croire qu’il y a des re-
cettes miracles contre le terrorisme et
que le risque zéro est de ce monde ?
Il va falloir assumer d’être « politique-
ment corrects » en continuant à écrire
qu’il faut construire plus que jamais des
ponts avec les autres communautés,
renforcer les liens avec les musulmans
vivant en Europe, investir dans l’éduca-
tion, la raison et l’intelligence, en réaf-
firmant que ce sont les seuls véritables
instruments pour faire barrage à la bar-
barie.
Il faut continuer à être politiquement
corrects en soutenant ceux qui, dans le
monde politique, rassemblent et non sé-
parent l’Etat et la Nation. Comme l’ex-
pliquait récemment le politologue belge
Jacques Henrotin, dans Le Soir, il n’y
aura pas d’autre option que de jouer la
carte de la « résilience ». « On ne va pas
arrêter de respirer quand même ! La ré-
silience sociétale est la manière dont les
groupes humains – famille, Nation… –
réagissent à des agressions de manière à
ne pas voir altérées leurs valeurs fonda-
mentales. Un des facteurs-clés de la rési-
lience, c’est l’information appropriée en
qualité et en quantité. Cela veut dire
donner du sens. »
Il va falloir assumer d’être naïfs aux
yeux de cette vague qui monte et dé-
signe les boucs émissaires, à l’analyse
simpliste et l’anathème facile ; il faudra
refuser d’opposer la haine à la haine, de
en opposant la vérité des faits à l’enfu-
mage des paroles « décomplexées », qui
ont pris leurs quartiers dans nos socié-
tés et revendiquent, à la Trump/Farage/
Johnson, de dire tout et n’importe quoi.
A usage illimité, tu devras être
C’est notre autre grande difficulté. Qui
touchons-nous ? Ces élites qui elles-
mêmes sont accusées d’être en décon-
nexion avec tous ces gens, jeunes et
moins jeunes qui cherchent du sens, et
cette fameuse classe populaire qui ne se
sent plus entendue ou représentée par
les partis et se venge de son sentiment
d’abandon ? A quoi servent nos explica-
tions, nos « mises en perspective », nos
Toucher la communauté
des « perdus », des « en colère »,
des « aigris » : c’est notre défi
décodages s’ils ne prêchent plus que des
convaincus ? Toucher la communauté
des « perdus », des « en colère », des
« aigris » : c’est notre défi. Extraordinai-
rement difficile au moment où nos mo-
dèles économiques implosent, où les
journalistes s’interrogent eux-mêmes
sur leur avenir, et le sens de leur métier.
La défense de la démocratie : cela fait-il
encore un projet éditorial viable pour
nombre de journaux qui sont nés pour-
tant de ce combat pour les droits et les
laires et agissants dans cette Europe de
l’après-guerre et de l’après-fascisme ? Il
va pourtant falloir y croire et s’accro-
cher.
L’émotion, tu fuiras
Qu’il est difficile, lorsque les morts
s’empilent, que des camions broient des
enfants un soir de fête nationale, qu’un
vieux prêtre est égorgé, agenouillé dans
sa petite église, que des passagers d’un
train sont tailladés à la hache…, de ne
pas montrer la douleur et l’horreur, de
ne pas dire son angoisse, de ne pas
écrire sa panique, de ne pas appeler à la
vengeance d’Etat. Et pourtant, si nos
plumes européennes peuvent s’émou-
voir, elles doivent aussi rester sèches, ne
pas sombrer dans la noirceur des senti-
ments. Parce qu’il faut rester lucide,
parce qu’il faut continuer à s’interroger
sur les faits qui s’accumulent, les placer
dans la lumière de la raison et non lais-
ser toute la place à l’épouvante semée
par la propagande de Daesh.
Chaque acte posé paraît dérisoire au-
jourd’hui face à la machine de destruc-
tion massive à l’œuvre sur le sol euro-
péen. Mais chaque acte posé est utile.
Le journalisme est une de ces « armes »
anti-barbarie, à condition d’être prati-
qué (à nouveau) comme un acte respon-
sable, professionnel, d’utilité publique.
En remontant à l’esprit des fondateurs
et en sortant de nos murs.

11
Le Soir Lundi 1er août 2016

12 LEMONDE

Comment les putschistes ont

TURQUIE Retour sur la nuit du 15 au 16 juillet, durant laquelle le pays aurait pu basculer
Quinze jours après
la tentative de putsch militaire
en Turquie, un bilan
des événements s’impose.
Les déclarations officielles,
les récits de témoins
et les premières auditions
lèvent peu à peu le voile
sur la tentative de putsch.
Mais les détails
de l’opération resteront sans
doute longtemps méconnus.
RÉCIT
ISTANBUL
DE NOTRE CORRESPONDANTE
nkara, 15 juillet, vers 21 heures. Un
Akar, confirmé de source officielle. « Es-tu
devenu fou ? Quelle opération ? », proteste
l’intéressé, qui commence à réaliser que
ses proches collaborateurs, y compris son
aide de camp, trempent dans une conjura-
tion. Toujours selon ses dires, un put-
schiste lui propose alors de s’entretenir
par téléphone avec « notre leader, Fethul-
lah Gülen ». L’échange figure dans le dos-
sier d’extradition envoyé aux Etats-Unis,
où cet imam septuagénaire est exilé de-
puis 17 ans.
Ce même vendredi, vers 16 heures, le
chef des services secrets, Hakan Fidan, a
tiré la sonnette d’alarme : un coup de télé-
phone puis une réunion au siège de l’état-
major et quelques instructions que les of-
ficiers putschistes, nombreux dans l’ar-
mée de l’air et l’aviation de l’armée de
terre, s’empressent de déchirer. Leurs
plans ont été découverts : ils accélèrent.
Dans les casernes, des milliers de
coups de feu – les premiers d’une nuit qui
fera 261 morts – s’échappent de ce bâti-
ment du centre de la capitale.
Le président en famille
Il faut attendre 22 heures pour que la
Turquie réalise : les télés diffusent en di-
rect les images de gendarmes bloquant
l’accès aux ponts qui enjambent le Bos-
phore. Les présentateurs sont bouche bée.
Est-ce une alerte terroriste ? Mais pour-
quoi des avions de chasse et des hélico-
ptères rasent-ils les toits de la capitale ?
Vers 23 heures, par téléphone, le Premier
ministre Binali Yildirim prononce les
mots redoutés : une « tentative de coup
d’État » est en cours, elle est l’œuvre d’un
« petit groupe au sein de l’armée ». Qui
sont-ils, et combien ? Lesquels agissent
sur ordre, ou par opportunisme, ou bien
sous la menace ? Quinze jours après cette
nuit, les réponses manquent encore. Leur
l’a lui-même affirmé, sans expliquer un tel
retard dans le partage d’information, dé-
plorant une « faille du renseignement ».
Premier réflexe : joindre le chef d’état-
major. En vain. Ce n’est jamais bon signe
en période de coup d’État. Le premier sou-
lagement – et l’un des tournants de cette
nuit – prend la forme d’un coup de fil du
chef de la 1re armée, Ümit Dündar. Ce gé-
néral très influent, que les putschistes ont
essayé de rallier à leur cause, reste fidèle
au président : « Allez à Istanbul, je garan-
tirai votre sécurité », lui dit-il en sub-
stance. Avant de décoller, Tayyip Erdogan
passe un autre coup de fil crucial : sur la
chaîne CNN Türk, il appelle « le peuple à
descendre dans les rues ». « Je me suis jeté
dehors », se souvient Murat Hakverdi, un
maire de quartier d’Istanbul, comme des
dizaines de milliers de Turcs, certains
n’hésitant pas à se coucher sous les tanks.
Le président, lui, affirme avoir échappé à
ternationale anti-Daesh), des F16 brisent
le mur du son et pilonnent le palais prési-
dentiel, le siège des forces spéciales (52
morts) et le Parlement, où ont accouru
une centaine d’élus. « Mourons ici s’il le
faut ! Si nous nous cachons, les gens ne
sortiront pas ! », s’exclame Bekir Bozdag,
ministre de la Justice. A Istanbul, c’est le
même déchaînement de violence. « De-
vant la préfecture de police, j’ai vu un héli-
coptère mitrailler la foule, tuant plusieurs
personnes », témoigne Murat Hakverdi.
Des soldats sont lynchés, tués.
Incapables de maîtriser le chaos qu’ils
ont déclenché, reniés par l’état-major et
toute la classe politique, conspués par la
rue et sans doute divisés, les putschistes
perdent pied avant le lever du jour. Les
premières gardes à vue commencent dès 2
heures du matin. Les premières reddi-
tions aussi. Certains soldats prennent la
fuite, d’autres parviennent à se cacher.

A général fait irruption dans le bu-

reau d’Hulusi Akar, chef d’état-
major des armées. « Mon commandant,
conscrits reçoivent l’ordre de se préparer,
qui pour un « exercice », qui pour une
« opération antiterroriste ». Au siège de
procès sera sans doute le plus suivi de
l’histoire turque.
En ce 15 juillet, le président Recep
la mort à 15 minutes près.

« Mourons ici, s’il le faut ! »

l’opération commence. Les bataillons, les
brigades sont en route », annonce le put-
schiste, selon le témoignage d’Hulusi
l’état-major, une arme pointée sur la
tempe, Hulusi Akar est sommé de signer
un communiqué. Il refuse, résiste. Des
Tayyip Erdogan est en famille à Marmaris,
une station balnéaire de la côte égéenne. Il
est mis au courant vers 21h30 – comme il
Un déluge de bombes s’abat sur la capi-
tale turque. Ravitaillés par des tankers de
la base d’Incirlik (qui sert à la coalition in-
Huit sont interceptés en Grèce – Ankara
réclame leur extradition. Douze autres,
membres du commando chargé de captu-
rer le président dans son hôtel de Marma-
ris, sont toujours recherchés. ■
ANNE ANDLAUER

A l’annonce de la tentative de coup d’Etat militaire, des milliers de citoyens turcs se sont précipités dans les rues - ici, à l’aéroport Ataturk d’Istanbul - pour entraver la marche des blindés. © REUTERS.

l’expert « L’actuel gouvernement, au pouvoir depuis quatorze ans, a une res

ENTRETIEN
li Bayramoglu est éditoria-
A liste au quotidien pro-gou-
vernemental Yeni Safak . C’est un
fin connaisseur de la vie poli-
tique.
Près de 19.000 gardes à vue,
70.000 fonctionnaires limogés,
des journalistes arrêtés… La
Turquie s’enfonce-t-elle dans
une chasse aux sorcières ?
D’un côté, il faut voir dans
l’ampleur des purges un reflet
de l’emprise que les gülenistes
avaient acquise au sein de l’ap-
pareil étatique et de la société
civile. L’Europe, l’Occident et
même l’opposition turque ont
longtemps refusé de voir cette
emprise et le danger qu’elle re-
présentait. En ce sens, l’ampleur
des mesures ne m’étonne pas.
Mais, d’un autre côté, le pouvoir
politique risque de commettre
des fautes graves en arrêtant
des gens ou des membres de l’op-
position qui, bien qu’ayant eu
des contacts avec la communau-
té Gülen, ignoraient ou ne pour-
suivaient pas leurs buts.
Prenez les journalistes arrêtés :
certains sont des membres très
actifs de la communauté, agis-
sant pour son compte. Mais
d’autres, comme l’éditorialiste
Nazli Ilicak ou le libéral Sahin
Alpay [tous deux incarcérés,
NDLR], sont des figures de l’op-
position. Or ils subissent le
même traitement, ce qui est très pendante et impartiale ? Par qui vont être remplacés ces fait mention de sa vieille ambi-
préoccupant. Beaucoup d’asso- C’est l’un des grands dangers dizaines de milliers de fonction- tion : instaurer un régime prési-
ciations ont également
été fermées alors que cer-
dans ces conditions
tout à fait extraordi-
naires ? Faudra-t-il désormais,
plus que jamais, choisir un
dentiel. Il s’est même dit atta-
ché à la démocratie parlemen-
taines n’ont rien à voir naires, où l’État est camp pour faire carrière ? taire…
avec les gülenistes. Si ces guidé par la peur, Ce type de danger existe à Etant donné les conditions ex-
gens sont punis – et c’est voire la paranoïa. La chaque fois qu’un grand affron- traordinaires, Erdogan évite de
ce vers quoi nous nous justice risque de ne tement survient dans les insti- ranimer certaines polarisa-
dirigeons – alors cela dé- pas se comporter de tutions étatiques (…). Les nou- tions. Il a conscience du fait
bouchera sur une nou- manière impartiale, veaux recrutements se feront-ils qu’il a besoin d’un consensus
velle vague d’autorita- surtout quand on suivant un principe de loyauté politique et qu’une ère moins
risme et un rétrécisse- connaît son lourd pas- au régime ? Quand on regarde conflictuelle peut s’ouvrir, ce qui
ment du champ poli- Ali Bayramo- sif des dix dernières les traditions du système poli- serait une nouveauté en Tur-
tique en Turquie, à la glu. © D.R. années (…). En fonc- tique et du Parti de la justice et quie. Mais il reparlera très
faveur de l’état d’ur- tion de quels critères du développement (AKP), il y a bientôt du régime présidentiel.
gence. les suspects seront-ils un risque évident que ces recru-
jugés coupables ou non ? Je suis tements soient très partisans. Puisque le pouvoir affirme que
La justice sera-t-elle à même de de ceux qui pensent que l’épura- les réseaux Gülen sont derrière
juger les suspects de la tenta- tion est nécessaire, mais qu’elle Depuis la tentative de putsch, cette tentative de putsch, quid
tive de putsch de manière indé- doit être juste. Recep Tayyip Erdogan n’a pas des responsabilités de ceux qui
12
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LEMONDE 13

raté leur coup Les pro-Erdogan donnent

de la voix à Cologne
ALLEMAGNE Les divisions de la communauté turque inquiètent
BERLIN
DE NOTRE CORRESPONDANT
15 JOURS DE PURGES

19.000
stratégie L’impuissance U ne démonstration de force
dans les rues de Cologne :
la manifestation en soutien à Re-

personnes ont déjà été

arrêtées.
10.000
ont été incarcérées,
dont une majorité de
militaires.
3.000
soldats ont été expul-
sés de l’armée (dont
40 % de ses généraux).
70.000
fonctionnaires mis à
pied. Ils sont accusés
d’être liés à l’imam
Fethullah Gülen.
35
hôpitaux,
949
écoles et universités,
1.229
associations et fonda-
tions,
19
syndicats et
102
médias ont été fermés.
3 une semaine après le putsch man-
L’état d’urgence, décré-
té pour trois mois,
prémunit la Turquie
contre toute condam-
nation de la Cour euro-
péenne des droits de
l’homme.
des Européens
ne indifférence agacée : ainsi
U peut-on décrire la réponse des
dirigeants turcs aux inquiétudes et
mises en garde des responsables
européens depuis la tentative de
putsch. Jean-Claude Juncker, pré-
sident de la Commission, menace
« d’arrêter immédiatement les né-
gociations » d’adhésion de la Tur-
quie à l’Union européenne (UE) si
le pays devait réintroduire la peine
de mort ? Le chef de l’État turc, Re-
cep Tayyip Erdogan, rétorque d’un
ton las et amer : « Cela fait 53 ans
que nous sommes à la porte de l’UE.
Nous avons aboli la peine de mort
[en 2004]. Qu’est-ce que cela a
changé ? »
Rancœurs et reproches
La crise que traverse la Turquie
depuis qu’un groupe de putschistes
a tenté de prendre le pouvoir dans
la nuit du 15 juillet n’a rien fait
pour améliorer les relations déjà
tendues entre Bruxelles et Ankara.
Au contraire : de part et d’autre,
elle ajoute des rancœurs à l’incom-
préhension, des reproches aux dés-
illusions. « Nous constatons avec
stupeur qu’aucun de nos alliés et
amis ne nous a encore rendu vi-
site », se plaignait Ömer Çelik, mi-
nistre des Affaires européennes,
qué. Deux semaines ont passé et le
ministre attend toujours. « La
confiance n’a jamais été le maître
mot des relations entre la Turquie
et l’UE, mais là on peut parler
d’une crise de confiance, estime Se-
rhat Güvenç, professeur de rela-
tions internationales à l’Université
Kadir Has. Vue de Turquie, l’UE est
de moins en moins attractive. Elle a
perdu ses leviers d’action, elle n’a
plus la capacité d’influer sur les
événements, poursuit ce spécialiste.
Ankara est beaucoup plus intéressé
par ce que disent les Etats-Unis et
la Russie. »
Même l’accord signé à Bruxelles
le 18 mars pour une gestion com-
mune de la crise migratoire ali-
mente l’amertume mutuelle. Le 25
juillet, juste après sa sortie sur la
peine de mort, Tayyip Erdogan ac-
cusait les Européens de ne pas
avoir été « honnêtes ». « Ils avaient
promis d’envoyer trois milliards
d’euros [pour aider les Syriens ré-
fugiés en Turquie]. Pour l’instant,
ils n’ont envoyé que deux millions
symboliques », a tonné le président
turc. « L’Union européenne respecte
ses engagements », s’est empressé
de rectifier Margaritis Schinas,
porte-parole en chef de l’exécutif
européen, précisant qu’environ 740
millions d’euros avaient déjà été al-
loués et que cette somme serait
Jean-Claude Juncker, président
de la Commission européenne,
et Recep Tayyip Erdogan : des
moments de forte tension... © D.R.
l’exemption de visas pour les ci-
toyens turcs à partir de juin 2016
dans l’espace Schengen. Elle ne
s’est pas réalisée, l’UE estimant que
la Turquie ne remplit pas tous les
critères. En contrepartie, Ankara
s’était engagé à empêcher les réfu-
giés de se rendre en Europe. « La
crise migratoire a mis la Turquie
en position de force, avance le cher-
cheur Serhat Güvenç. Mais c’est
provisoire. On a l’impression que
les deux parties sont fatiguées l’une
de l’autre, au point de se faire des
promesses dont elles savent très
bien qu’elles ne pourront pas les te-
nir. » Et de nuancer aussitôt : « La
Turquie va-t-elle envoyer en Eu-
rope les migrants qu’elle a ac-
cueillis, alors que des bateaux de
l’Otan naviguent en mer Egée ?
Bien sûr que non. Mais la crise de
confiance s’est aggravée, et la tenta-
tive de putsch l’a exposée en pleine
lumière. »
Malaise à l’Otan
Depuis ce choc du 15 juillet, cer-
tains projettent leur pessimisme
sur la relation avec l’Otan, dont la
Turquie constitue la deuxième plus
grande armée. A peine John Kerry,
le chef de la diplomatie américaine,
avait-il rappelé à l’allié turc que
« l’Otan a des exigences en termes
de démocratie » que les plus pressés
prédisaient déjà une éjection de
l’Alliance – une idée soutenue par
quelques officiers turcs en retraite,
qui militent dans la presse pour un
retrait de l’Otan. Le spécialiste Se-
rhat Güvenç n’y croit pas. Mais il
note que « la place de la Turquie
dans l’Otan va sans doute être in-
dexée sur la direction que vont
prendre les relations entre la Tur-
quie et les Etats-Unis », auxquels
Ankara réclame l’extradition de Fe-
thullah Gülen, instigateur présumé
du coup de force. Jusqu’à présent,
Washington rechigne à livrer cet
cep Tayyip Erdogan organisée
dimanche dans la capitale de la
Rhénanie-du-Nord-Westphalie,
par l’Union des démocrates turcs
et européens (UETD), associa-
tion proche de l’AKP, le parti is-
lamo-conservateur du président
turc, avait valeur de test. Ses ins-
tigateurs avaient annoncé la ve-
nue de 50.000 manifestants : ils
auront finalement été entre
20.000 et 30.000 à se réunir di-
manche après-midi.
Signe de la nervosité des auto-
rités allemandes, près de 2.700
policiers avaient été mobilisés
pour l’occasion, alors que quatre
contre-manifestations devaient
avoir lieu, l’une rassemblant no-
tamment des sociaux-démo-
crates, Verts et « antifas » – anti-
fascistes –, l’autre répondant à
l’appel du parti d’extrême droite
Pro-NRW. De quoi placer la ville
sous haute tension, même si l’as-
sociation à l’origine de la marche
avait tenu à souligner, via son
porte-parole Bülent Bilgi, vou-
loir défendre « un vivre en-
semble paisible et harmonieux et
le respect mutuel ».
Minute de silence
Sous la pluie, une marée de
drapeaux rouge et blanc s’est
pressée sur les rives du Rhin aux
cris d’« Allah Akbar », appels au
rétablissement de la peine de
mort et slogans en faveur d’Er-
dogan. Des supporters du parti
d’extrême droite MHP étaient
également présents. Une minute
de silence a été observée en
hommage aux victimes de la ten-
tative de putsch, mais aussi à
celles des attentats en France et
en Allemagne. Enfin, seule une
altercation entre manifestants
pro-kurdes et nationalistes aura
LESBRÈVES
SYRIE
Daesh recule à Minbej
Une alliance arabo-kurde sou-
tenue par la coalition interna-
tionale dirigée par les Etats-
Unis a pris le contrôle de 40 %
de Minbej, fief du groupe dji-
hadiste Etat islamique (EI)
dans le nord de la Syrie, a indi-
qué dimanche une ONG. Selon
l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH), les
Forces démocratiques sy-
riennes (FDS) ont réussi à
avancer dans ce bastion djiha-
diste situé près de la frontière
turque, avec le soutien des
frappes aériennes de la coali-
tion. Ce week-end, quelque
2.300 civils ont fui la ville pour
échapper aux combats. (afp)
Drapeaux turcs et portraits du président Erdogan étaient omnipré-
sents, ce dimanche, à Cologne. © REUTERS.
été à déplorer, vite arrêtée par les
forces de l’ordre. La manifesta-
tion de l’extrême droite alle-
mande, elle, a été dissoute rapi-
dement par mesure de sécurité.
La classe politique allemande
observe néanmoins avec inquié-
tude, depuis la tentative ratée de
putsch du 15 juillet dernier et les
purges qui l’ont suivie, les ten-
sions de la Turquie déborder
outre-Rhin. Lors de sa confé-
rence de presse d’été jeudi der-
nier, Angela Merkel avait rappe-
lé qu’il était pour les dirigeants
allemands « très important »
que le gouvernement Erdogan
agisse avec mesure, compte tenu
des répercussions pour les 3 mil-
lions de personnes d’origine
turque vivant outre-Rhin. Le mi-
nistre des Affaires étrangères
Frank-Walter Steinmeier avait
de son côté appelé les manifes-
tants à « ne pas laisser les diffé-
rences d’opinion nous diviser ».
« Le comportement d’Erdogan
et de ses soutiens est dange-
reux », a fermement tancé Jens
Spahn, un politicien en vue de la
CDU d’Angela Merkel, dans une
LESGENS
Etienne Tshisekedi
monte au front
L’opposant historique en Ré-
publique démocratique du
Congo Étienne Tshisekedi a
exigé dimanche la tenue de la
présidentielle d’ici la fin de
l’année et le départ du pré-
sident Joseph Kabila le 20
décembre, lors d’un meeting
populaire à Kinshasa.
« Le 19 septembre 2016 est la
première ligne rouge à ne pas
franchir. Le corps électoral doit
être convoqué pour l’élection
présidentielle. Au cas contraire,
tribune parue dans le quotidien
Tagesspiegel. « Erdogan exige
pour son mode de gouvernement
toujours plus autoritaire le sou-
tien de personnes qui, pour une
part, ne vivent plus en Turquie
mais en Allemagne depuis des
décennies, et sont allemandes.
(…) C’est ainsi que les conflits en
Turquie deviennent une partie
de la politique allemande. »
« Notre président s’appelle Joa-
chim Gauck », a-t-il ajouté.
La retransmission en direct
sur écran géant d’un discours
d’Erdogan a, elle, été interdite
par la Cour constitutionnelle fé-
dérale, au motif que la retrans-
mission du discours d’un diri-
geant étranger n’était pas com-
patible avec le droit de réunion
allemand.
De quoi susciter la fureur du
principal intéressé, dont le
porte-parole a dénoncé une « si-
tuation inacceptable ». Son parti
était néanmoins directement re-
présenté par plusieurs élus AKP,
ainsi que par son ministre des
Sports Akif Kagaty Kilic. ■
GILLES BOUVAIST
la haute trahison sera attestée
dans le chef de M. Kabila qui
endosse la responsabilité du
malheur des Congolais », a
notamment lancé le président
de l’Union pour la démocratie
et le progrès social (UDPS),
de retour au pays après deux
ans d’absence.
M. Tshisekedi s’exprimait
devant des dizaines de milliers
de personnes venues assister
à son premier meeting, alors
que le climat politique est
tendu dans le pays à mesure
qu’approche l’échéance du
mandat de M. Kabila. (afp)


portée à 2,15 milliards avant la fin imam exilé en Pennsylvanie. ■

juillet. A. A. JAPON Loterie Nationale – S.A. de droit public
L’accord UE-Turquie prévoyait Une femme remporte rue Belliard 25 1040 Bruxelles
la mairie de Tokyo

sponsabilité majeure » Pour la pre-

ont laissé ces réseaux prospé-
rer, à commencer par l’AKP ?
C’est une question importante.
L’actuel gouvernement, au pou-
voir depuis 14 ans, a une res-
ponsabilité majeure. D’ailleurs,
à une époque, l’AKP a collaboré
activement avec les gülenistes.
Cette responsabilité est d’autant
plus nette que ces deux groupes
sont nés de la même « mère » :
ce sont tous des musulmans,
pour ne pas dire islamistes.
Mais cette responsabilité est-elle
judiciaire au point de nécessiter
des sanctions pénales ? Ou bien
s’agit-il d’une responsabilité po-
litique et morale ? Il faudra en
discuter, en gardant à l’esprit
que ce n’est pas l’AKP qui a ou-
vert la porte aux gülenistes. De-
puis 40 ans, ce groupe a tou-
jours trouvé des alliés au sein de
l’État, à droite comme à gauche.
Le parti pro-kurde HDP appelle
à relancer le processus de paix
avec le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), arguant que
les militaires qui bombardent
depuis des mois les provinces
kurdes ont un lien avec les
putschistes. Ce lien est-il avé-
ré ? Le dialogue peut-il re-
naître ?
A une époque, les gülenistes
sont devenus suffisamment forts
pour lancer des procès qui ont
permis d’influencer la politique
de l’État contre les Kurdes. Ont-ils
pour autant utilisé leurs policiers
et leurs militaires pour pousser à
une politique sécuritaire très ri-
gide et encourager une guerre ci-
vile ? On ne le sait pas encore. Il
faut résister à la tentation de reje-
ter sur les gülenistes toute la faute
du problème kurde. D’autant plus
que sur cette question, Erdogan et
les gülenistes ont souvent été sur
la même longueur d’onde. On sait
que le PKK cherche à reprendre
les contacts. Mais Erdogan, qui a
l’impression de gagner sur le ter-
rain militaire et se rapproche ces
derniers temps des ultranationa-
listes, pourrait ne pas être incité à
changer de politique. ■
Propos recueillis par
A.A.
mière fois, une
femme, Yuriko
Koike (ph.
epa), a été élue
dimanche gou-
verneur de To-
kyo. Cette poli-
ticienne expé-
rimentée de 64
ans était opposée à un nombre
record de 20 autres candidats
après la démission en juin de
Yoichi Masuzoe, pris dans un
scandale financier. Elue pour
quatre ans, Mme Koike, ex-mi-
nistre de l’Environnement puis
de la Défense parlant couram-
ment l’anglais et l’arabe, aura
pour principale tâche de su-
perviser la préparation des
Jeux olympiques de Tokyo en
2020 ; (afp)
AVIS DE RECHERCHE
GAGNANT du tirage LOTTO
du 26 mars 2016
La Loterie Nationale invite le gagnant du tirage Lotto du 26 mars 2016 à se
manifester. Ce gagnant ne s’est en effet toujours pas fait connaître à ce jour. Un
seul joueur avait coché les six bons numéros le 26 mars 2016, à savoir les 12, 13,
18, 27, 29 et 33. Le montant du gain s’élève à 6.176.202 €.
La Loterie Nationale demande au joueur en possession du ticket de jeu gagnant
original de se manifester par téléphone auprès de la Cellule d’accompagnement
des gagnants de la Loterie Nationale au 0478/29.18.93 en semaine de 10 à 13h
entre le 1er et le 12 août 2016.
Les gains des jeux de tirage de la Loterie Nationale sont payables durant une
période de vingt semaines à compter de la date du tirage. Passé ce délai, les
gains ne peuvent plus être encaissés. Le ticket de jeu gagnant en question est
encore valable jusqu’au samedi 13 août 2016. Il est demandé au gagnant de se
présenter au plus tard le vendredi 12 août 2016 à 16h00 au siège de la Loterie
Nationale. Le gain ne peut bien entendu être payé sans présentation d’un ticket
de jeu original valable.
La Loterie Nationale garantit l’anonymat de ses grands gagnants.
13
Le Soir Lundi 1er août 2016
14 BRUXELLES
13 kilomètres
dans le bassin de la Woluwe
Le parc de Woluwe, tout en splendeur et majesté, invite à la contemplation. © ALAIN DEWEZ
SÉRIE 4/5 Balade
a dixième randonnée du
L guide m’emporte vers des
lieux dont je n’ai qu’une
vague idée. Je suis déjà passée
près du parc de Woluwe en tram-
way, mais ne m’y suis jamais arrê-
tée et j’ai hâte de le découvrir.
J’emprunte la ligne de tramway
94 pour aller jusqu’à Herrmann-
Debroux, puis la ligne 5, deux
stations plus loin jusqu’à Beau-
lieu et commence à arpenter une
rue déserte de vie, pourtant bor-
dée par d’immenses résidences
d’appartements.
Le petit chemin que je suis cen-
sée emprunter est introuvable. Je
me débrouille avec mon GPS et
finis par retomber sur mes
pattes. Je traverse le Parc Ter-
coingne et son joli petit étang
pour ensuite arriver au parc de la
Héronnière. J’ai comme une sen-
sation de déjà-vu. Je réalise que
j’ai vraiment déjà vu cet endroit.
Il y a presque un an, à mon arri-
vée à Bruxelles.
Ma colocataire et moi avions
erré dans ce parc en attendant de
rencontrer notre propriétaire
pour récupérer les clefs de notre
appartement. Nous étions arri-
vées à Bruxelles en bus, depuis
Toulouse. 17h de trajet sans som-
meil et sans confort, odeur nau-
séabonde de chaussettes
mouillées en sus. Nous avions en-
suite dormi sur un canapé défon-
cé pendant trois longues se-
maines, dans un salon sans
meubles, à découvrir les bières
spéciales et à en payer le prix
chaque matin. Et en observant
l’aspect vaseux du petit étang du
parc de la Héronnière, nous rê-
vions à notre futur chez-nous.
Doux souvenir.
Je continue mon chemin et le
guide me mène vers un quartier
surprenant, surréaliste et comme
hors du temps. La cité-jardin
Floréal, à Watermael-Boisfort.
Tout Bruxellois doit probable-
ment connaître cet endroit mais
La cité-jardin de Floréal comme un village
de schtroumpfs. © DOMINIQUE RODENBACH
au fil du Topo-guide sur Bruxelles
c’est la première fois que j’y mets
les pieds.
Pour raconter les choses sim-
plement : j’ai l’impression de dé-
ambuler dans un village de
schtroumpfs, jaunes au lieu
d’être bleus, et m’attends à être
reçue par leur chef d’une minute
à l’autre dans sa petite maison
pour y boire un café.
La cité-jardin Floréal
La particularité du quartier,
c’est que toutes les maisons se
ressemblent. Elles sont de diffé-
rentes tailles mais sont toutes
grises aux fenêtres jaunes. Cer-
taines semblent abandonnées et
d’autres, au contraire, sont déco-
rées, fleuries, et donnent envie
d’être visitées. Le tout aurait pu
donner quelque chose de parti-
culièrement sordide et lugubre
mais il n’en est rien. Le quartier
est absolument charmant, pai-
sible, et donne envie d’y emmé-
nager.
Intriguée par le terme de cité-
jardin, je me suis renseignée sur
le concept. Il m’a fascinée. Il a été
imaginé par l’urbaniste britan-
nique Ebenezer Howard. Il a
voulu créer un nouveau type de
villes de banlieue qui seraient ré-
gies comme une communauté à
part entière, avec un conseil d’ad-
ministration. Ces villes seraient
gérées et financées par les ci-
toyens eux-mêmes qui partage-
raient tous un intérêt écono-
mique commun. Il imagine alors
des habitations sur un espace cir-
culaire, entouré par un espace
agricole géré par les habitants. Et
au centre, tous les commerces et
services nécessaires. Une ville
entre campagne et ville, ni trop
urbaine, ni trop rurale. Une sorte
de microcosme, loin des villes
géantes.
La cité-jardin du Floréal ne
respecte pas complètement ce
concept mais l’idée y est. Elle a
Le château Sainte-Anne, majestueux
dans sa discrétion. © L.D. (ST.)
été créée en 1922 par une coopé-
rative ouvrière à l’initiative de
quelques ouvriers du journal Le
Peuple. Aujourd’hui, la cité-jar-
din floréal comprend 635 loge-
ments. Toutes les habitations
sont quasi-identiques mais
comme elles n’ont pas été
construites aux mêmes époques,
le confort varie. La dernière
phase de construction date de
1965.
Avec la cité-jardin du Logis qui
se trouve juste à côté, ces deux ci-
tés sont l’œuvre des architectes
Louis Van Der Swaelmen et
Jean-Jules Eggerickx. Les deux
cités-jardins sont classées, ce qui
ralentit la rénovation de 167 mai-
sons du Floréal.
Il y souffle un air de vacances…
Un couple bronze dans son jar-
din pendant que des saucisses
grillent sur leur barbecue, des
enfants jouent, une vieille dame
est à sa fenêtre, arrose ses géra-
niums et observe la rue, comme
pour vérifier que tout va bien.
Alors que je passe devant un jar-
din, un jeune garçon qui joue au
foot avec ses frères me salue. J’en
profite pour lui demander ce que
ça fait, de vivre dans un quartier
si particulier. Il s’appelle Nadir et
il a 14 ans. Mes questions le font
rire, et il me dit qu’il n’y a jamais
réfléchi, que pour lui c’est juste sa
maison, et puis c’est tout. « Mais
ce qui est trop cool c’est que j’ai
plein de potes dans le quartier et
du coup je m’ennuie jamais », me
dit-il en continuant à dribbler.
Je quitte la cité-jardin avec
tristesse, et me promets de reve-
nir m’y promener. Je quitte aussi
la quiétude du lieu et traverse le
bruyant boulevard du souverain.
Je traverse rapidement le parc
du Bergoje. Je n’y croise que des
hommes en costume et de jeunes
femmes tirées à quatre épingles,
qui déjeunent d’une salade ou
d’un sandwich à l’ombre du parc
boisé. Il est à leur image. Parfai-
tement entretenu, lui aussi tiré à
quatre épingles.
Alors que j’arrive à hauteur de
la chaussée de Wavre, mon esto-
mac demande à être sustenté et
c’est là, miracle, que j’aperçois
l’adorable italien qui me donnera
le carburant nécessaire pour la
suite de ma randonnée.
La Tavola Calda est un restau-
rant italien où l’on peut s’asseoir
dans un cadre chaleureux pour
déguster de délicieuses spéciali-
tés, mais à l’entrée, un immense
tableau noir affiche uns liste de
sandwiches, salades et paninis
tellement gigantesque qu’il me
faut un bon quart d’heure pour
choisir. J’opte pour la dernière
option, beaucoup plus écono-
mique.
Ma dégaine faussement spor-
tive (sac à dos et chaussures de
sport) intrigue un habitué qui
discute avec le serveur et le pa-
tron du restaurant. Je lui montre
le guide de GR et lui explique
mon projet. « Eh bien il y a pire
comme boulot ! », me dit-il en
plaisantant. C’est vrai. Nous dis-
cutons un peu tous les quatre. De
Bruxelles et de sa magnifique
promenade verte de 60 km qui
fait le tour de la Région-Capitale.
Je commande un sandwich au
jambon de parme et tomates sé-
chées, puis les laisse à leurs dis-
cussions pour continuer mon
chemin.
Voyage
méditerranéen
Je vais arpenter des ruelles en-
chanteresses, qui me font voya-
ger. « Je me suis téléportée dans
un petit village au bord de la Mé-
diterranée », me dis-je. La mi-
nuscule rue de la Pente, ces pe-
tites maisons dans lesquelles je
ne sais même pas si je tiendrais
debout, ces petites tables de jar-
din qui semblent avoir été fabri-
quées par Blanche Neige et les
sept nains, et où je m’imagine
prendre mon petit-déjeuner en
écoutant les oiseaux chanter.
Je découvre ensuite les Châ-
teau Sainte-Anne et de Val Du-
chesse, puis le guide me fait mar-
cher une bonne demi-heure dans
un quartier impressionnant, en
passant par le chemin du Putdael
et l’avenue Bois du Dimanche.
Les maisons sont toutes plus gi-
gantesques, luxueuses et splen-
dides les unes que les autres. Je
les regarde toutes avec curiosité.
« Qui peut bien vivre là-de-
dans ? » Je m’arrête devant une
maison qui m’impressionne par-
ticulièrement pour l’observer.
J’imagine une riche femme
d’ambassadeur flâner dans son
immense salon en dégustant un
thé rare et en écoutant Casta Di-
va dans un peignoir 100 % soie.
Il n’y a personne, à part
quelques jardiniers qui s’af-
fairent à tondre la pelouse et à
tailler les haies à la perfection.
Les maisons ont l’air vides de
toute forme de vie. J’ai l’impres-
sion d’être dans un décor de film.
Je tourne au coin d’une rue et,
soudain, un immeuble HLM aux
allures de véritable taudis, sale et
délabré, me rappelle à la réalité.
Immensité du parc
de Woluwe
Je n’ai toujours pas croqué
dans mon sandwich car j’ai en
tête de trouver l’endroit idéal
pour le déguster. Je traverse le
parc Parmentier. Je ne le trouve
pas très accueillant. Il n’y a per-
sonne et l’ombre y est étrange,
presque lugubre. Je continue jus-
qu’à emprunter la passerelle qui
traverse l’avenue de Tervueren et
rejoins le Parc de Woluwe. Enfin.
Le voilà. Mon endroit idéal.
Je m’assieds dans l’herbe, face
au lac et me délecte de chaque
bouchée. L’endroit est magni-
fique. Je trouve le parc majes-
tueux et regrette seulement que
l’on entende à ce point la circula-
tion.
Je m’étends dans l’herbe avec
allégresse et profite de l’instant
quand je remarque avec frayeur
que, cette fois-ci, je n’y échappe-
rai pas. Je suis entourée par des
chasseurs de Pokémons en furie.
En famille, en couple, entre amis,
seuls… J’ai l’impression d’être la
protagoniste d’un épisode de la
série de science-fiction Black
Mirror.
Le guide me fait faire un grand
tour du parc, et je peux ainsi le
découvrir presque en entier. J’in-
terroge un couple de touristes
chinois. Ils viennent de Pékin, et
sont venus rendre visite à des
amis qui sont installés à
Bruxelles depuis plusieurs an-
nées. Nous discutons un peu en
anglais sur leurs impressions
après trois jours de visite de
Bruxelles.« C’est très beau et les
gens ici sont accueillants. Ils
parlent bien anglais contraire-
ment aux Français ». Ils me
disent apprécier les grands es-
MODE D’EMPLOI
A l’écoute
des Bruxellois
Une jeune Française instal-
lée à Bruxelles depuis main-
tenant un an part à la dé-
couverte de la Région. Avec
elle : son carnet, son appa-
reil photo et le Topo-Guide
Randonnées en boucle à
Bruxelles et dans sa périphé-
rie pour lui indiquer le che-
min à suivre. Au fil de ses
promenades, elle s’arrêtera
pour rencontrer ceux qui
font la magie de Bruxelles :
les Bruxellois, et écouter
leurs histoires.
La rue de la Pente,
certainement la plus bucolique
de tout Bruxelles. © L.D. (ST.)
paces verts de Bruxelles et le fait
qu’il n’y ait jamais trop de monde
dans les rues. « C’est sûrement
parce que c’est l’été, mais nous
trouvons ça très calme et ça fait
beaucoup de bien quand on vient
d’une ville comme Pékin. ».
Je continue à arpenter le parc
et me perds. Le guide n’est plus
clair et je ne trouve plus les bali-
sages rouges et blancs sur les
troncs d’arbres. Je ressors à nou-
veau mon GPS pour la deuxième
fois et marche un bon quart
d’heure pour sortir du parc. Je
traverse un quartier encore dé-
sert, puis monte quelques
marches et arpente le tracé de
l’ancienne ligne de chemin de fer.
Ma pause a été courte et j’en
suis à mon treizième et dernier
kilomètre de marche. Il m’est dif-
ficile de faire un pas devant
l’autre, et je ne cache pas mon
soulagement lorsque j’aperçois la
station Beaulieu, au loin.
Si celle balade était moins dé-
paysante que les précédentes,
elle m’a tout de même enchantée
avec la découverte de la cité-jar-
din Floréal, le quartier du Put-
dael et ses impressionnantes de-
meures, et les petites ruelles bu-
coliques aux alentours du Châ-
teau Sainte-Anne et de la rue du
Vieux Moulin. ■
LAURA DUCLERC (st.)
Topo-guide
« Randonnées en boucle
à Bruxelles
et dans sa périphérie »,
HENRI CORNE,
240 pages,
édition GR sentiers 2014
14

Stib : des agents de sécurité en renfort
TRANSPORTS EN COMMUN
Au total,
107 personnes
supplémentaires
patrouilleront dans
le réseau souterrain.
L’avis de marché vient
d’être passé et la Stib
espère les voir
opérationnelles
dès la rentrée.
L
a question de la sécurité
sur le réseau de la Stib
s’est à nouveau posée au
lendemain des attentats de
Bruxelles du 22 mars. Cela a
amené le gouvernement bruxel-
lois à approuver, le 30 juin der-
nier, la proposition de renforce-
ment de la présence d’agents
dans les stations de (pré)métro.
Des moyens nécessaires pour as-
surer le recrutement, le fonc-
tionnement et l’encadrement de
107 « agents de sécurité sta-
tions » et 15 encadrants.
Et moins d’un mois après cette
décision, l’avis de marché est
déjà publié. « Le gouvernement
veut que ça aille très vite. Dans
cette optique, nous avons décidé
Les sacs bannis du Parvis
SAINT-GILLES Les sacs non réutilisables seront proscrits à la rentrée
epuis le mois de mai, les
D sacs plastiques non réutili-
sables sont bannis du marché de
la place Van Meenen, à Saint-
Gilles. Et deux mois plus tard, le
bilan est positif. «Cela fonc-
tionne bien. Les commerçants
s’en sont rapidement passés et
nous avons distribué des sacs
réutilisables pour les rempla-
cer», explique-t-on au cabinet
du bourgmestre Charles Picqué
(PS). La commune poursuit
donc son programme et, à partir
du 1er septembre, la mesure s’ap-
pliquera aussi au marché du
Parvis. «La campagne de sensi-
bilisation des maraîchers est dé-
jà en cours.»
Le marché du Midi en 2017
Fruit d’une collaboration
entre les échevinats du dévelop-
pement économique, de la pro-
preté publique et du développe-
Mercredi 3 août
. Martine à la maison
. Martine baby-sitter
Martine un personnage créé par Gilbert Delahaye et Marcel Marlier / Léaucour Création © Casterman
Les nouvelles recrues seront affectées au réseau métro
La Région souhaite que les agents soient rapidement opérationnels. © PHOTO NEWS
de prolonger le marché que nous
avons actuellement avec notre
société externe de gardiennage »,
explique Cindy Arents, porte-pa-
role de la Stib. L’objectif étant
que ce personnel supplémen-
taire soit opérationnel dès la ren-
trée.
« C’est ce qu’on espère en tout
cas, confirme notre interlocu-
trice. Nous ferons une évaluation
de cette formule au printemps
Le marché du Parvis. © LB
ment durable, cette mesure vise
à réduire les problèmes de pro-
preté occasionnés par les dé-
chets. «Ceux-ci occasionnent de
nombreuses nuisances tant dans
le périmètre du marché que dans
les rues aux alentours», dé-
6,30 €
les 2 livres
Prix du magazine inclus
. Martine en classe de découverte
2017. Si elle s’avère positive, on
commencera des recrutements en
interne. »
Ces agents supplémentaires
seront affectés aux stations les
plus importantes du réseau, et
notamment les pôles intermo-
daux. Un protocole de collabora-
tion entre la Stib, Actiris,
Bruxelles Formation et VDAB
Brussels sur le recrutement et la
formation des personnes concer-
plorent les autorités locales.
Tout marchand qui ne respec-
tera pas la nouvelle mesure re-
cevra d’abord un premier aver-
tissement lui rappelant l’obliga-
tion de respecter cette interdic-
tion. En cas de récidive, on
passera à un deuxième avertis-
sement, et en cas de deuxième
récidive, l’interdiction d’occuper
un emplacement sur les mar-
chés du territoire communal se-
ra décidée par le collège pour
une période ne pouvant excéder
trois mois.
Mais le plus gros chantier dé-
butera au mois de janvier 2017,
lorsque l’interdiction des sacs
plastiques à usage unique sera
effective au marché du Midi,
l’un des plus populaires de la ca-
pitale, qui regroupe 450 com-
merçants chaque dimanche sur
le boulevard éponyme. ■
CH.V.
16 titres à collectionner
Mercredi 10 août
. Martine et la leçon de dessin
. Martine fait la cuisine
Mercredi 7 septembre
. Martine et son ami le moineau . Martine petit rat de l’opéra
nées est proposé et servira à la
sélection des profils très spéci-
fiques recherchés.
Trois millions d’euros
Plus de trois millions d’euros
ont été dégagés par la Région à
ce seul but en 2016. Dès 2017, on
passera à 8 millions par an. Ce
dispositif constitue un pilier spé-
cifique d’un plan plus global
consacré à la sécurité dans les
L’étoile de « Manhattan » pâlit
BRUXELLES 475.000 m2 de bureaux pourraient être vides d’ici 2021
e quartier Nord, c’est un en-
L semble d’immeubles de bu-
reaux essentiellement concen-
trés des deux côtés du boulevard
Albert II. Sur Bruxelles-Ville, à
l’ouest du boulevard Albert II,
Saint-Josse et Schaerbeek, de
l’autre côté. Pas pour rien qu’il
avait été baptisé « Manhattan »
dans les années 1960. Au départ
très partiellement bâti seule-
ment, il bénéficia d’une seconde
vague de constructions d’im-
meubles de bureaux il y a une
quinzaine d’années. Mais au-
jourd’hui, ces bureaux se vident.
« Nous avons calculé que
474.000 m2 de bureaux pour-
raient être vides d’ici 2021 »,
s’alarme l’échevin de l’urba-
nisme Geoffroy Coomans (MR).
Soit 12 fois la surface de la tour
Madou, par exemple. « Ce sont
des vides locatifs, mais aussi les
immeubles en projet qui ne sont
Mercredi 17 août
. Martine et la surprise
. Martine fait de la bicyclette . Martine et les lapins du jardin
Mercredi 14 septembre
. Martine se déguise
transports en commun, actuelle-
ment développé conjointement
par la police fédérale et
Bruxelles-Prévention & Sécurité.
Une convention relative à la co-
ordination de ces dispositifs sera
conclue entre les différents par-
tenaires afin de garantir à la Ré-
gion un pilotage stratégique et
opérationnel des capacités enga-
gées.
EN 2017
Des agents Stib
attendus
Dans un premier temps, ce
sont donc des agents exté-
rieurs qui viendront renfor-
cer la sécurité dans les sta-
tions de métro. Mais à terme
donc, en 2017, si le test est
concluant, des agents de la
Stib prendront leur place.
« Le recrutement en interne
prend toujours plus de temps.
Or, il faut que l’on mette ces
nouvelles mesures en place
rapidement. D’où le fait que
l’on préfère prolonger le mar-
ché que l’on a déjà actuelle-
ment », précise Cindy
pas réalisés. Or, aujourd’hui, le
promoteur ne construit pas un
immeuble s’il n’est pas sûr de
pouvoir louer les surfaces,
contrairement à ce qui se pas-
sait encore il y a 7 ou 8 ans. »
Et de citer les tours WTC 1 et
2, le projet de construction
d’une tour WTC 4 et la Silver
Tower de la place Saint-Lazare.
Ou encore la Communauté fla-
mande qui va s’installer sur le
site de Tour&Taxis. « Quand on
sait que la plupart des occu-
pants des bureaux de Tour-
&Taxis viennent du quartier
Nord, on peut se demander
pourquoi la Région a ouvert la
possibilité de bureaux à cet en-
droit, avec même une adminis-
tration (IBGE), qui a en quelque
sorte donné le signal », déplore
l’édile libéral.
Un plan est envisagé. « On
doit viser de grands occupants.
Mercredi 24 août Mercredi 31 août
. Martine et l’âne Cadichon . Martine à une étrange voisine
. Martine se dispute
Mercredi 21 septembre
. Martine dans la forêt
. Martine et l’arche de Noé
Le Soir Lundi 1er août 2016
BRUXELLES 15
« Il est essentiel de renforcer la
présence humaine dans les
transports en commun bruxel-
lois, notamment en raison de l’ef-
fet positif qu’elle entraîne sur le
sentiment de sécurité des usa-
gers », avait commenté le mi-
nistre-président Rudi Vervoort
(PS), au moment de présenter ce
plan. ■
CH.V.
Arents.
Des critiques se sont élevés
depuis, arguant qu’augmen-
ter le nombre d’agents de
sécurité dans les transports
ne servait à rien. Critiques
que le gouvernement bruxel-
lois réfute. « Comme dans
d’autres grandes villes, nous
investissons dans la préven-
tion et la sécurité en disposant
des agents dans les stations
de métro. Ces mesures auront
un effet positif, d’autant
qu’elles seront appliquées sur
l’ensemble du réseau dans les
années à venir », avait ainsi
estimé le ministre Pascal
Smet (SP.A).
L’Europe d’abord, mais aussi
des entreprises voulant se délo-
caliser suite au Brexit. Avec, ici,
des prix dix fois moins élevés et
un quartier accessible. Mais on
ne remplira pas 500.000 m2 de
bureaux en 5 ans. On doit pen-
ser aussi à reconvertir des es-
paces en hôtels, commerces, loge-
ments, voire en site universi-
taire. »
Une des pistes est de mettre
en place un Monsieur ou une
Madame Quartier Nord. « Qui
serait chargé de développer un
marketing territorial, définir
des pistes pour redévelopper et
valoriser le quartier, des sortes
de recommandations. On va
rencontrer les grands opérateurs
du quartier à la rentrée pour
voir s’ils sont d’accord de cofi-
nancer la personne qui serait en
charge de cette mission. » ■
MARC BEAUDELOT

15
Le Soir Lundi 1er août 2016
16 BRABANT WALLON
Nivelles déploie un site internet
au service du citoyen
INFORMATION Troisième version pour le site consulté quotidiennement par 400 Aclots
La Ville de Nivelles a
renouvelé entièrement
son site internet pour
mieux l’adapter aux
usages modernes et aux
recherches effectuées
par les citoyens
Consulté par 6.000
visiteurs en deux
semaines, le site a coûté
23.000 euros
a ville de Nivelles a mis en
L ligne, à la mi-juillet, la 3e
version de son site inter-
net. La première était une œuvre
pionnière, à la fin des années 90 :
les Aclots ont été parmi les pre-
miers internautes belges à pou-
voir surfer sur le site de leur com-
mune. Puis en 2006, une version
basée sur les logiciels libres avait
été primée par l’Agence wallonne
des Télécoms. Cette fois, les res-
ponsables sont repartis de zéro
pour reconstruire une version
pensée à partir de l’usage que font
les citoyens du site communal.
Il ne s’agit plus seulement de
diffuser des informations, mais
de se mettre dans la logique de
celui qui en recherche, qu’il ait 7
ou 77 ans. La Ville a engagé pour
cette tâche une « architecte
Web », Anne-Sophie Mortier.
Entre cinq et six mois ont été
consacrés à la conception du site,
puis trois mois à son développe-
ment – toujours sur base de logi-
ciels libres – avec l’aide d’une so-
ciété externe. Coût global : envi-
ron 23.000 euros.
« On voulait exploiter les tech-
nologies les plus récentes, ex-
plique Jean-Marc Lecrignier,
l’informaticien communal. Pour
donner un exemple, au lieu de
concevoir un site qui peut aussi
être lu sur les smartphones, on a
plutôt imaginé un site pour
smartphones et tablettes, qui peut
aussi s’adapter à la lecture sur un
Seize mois pour Un parking désormais haut en couleurs
un voleur maladroit Des grapheurs ont redessiné les contours du site
TRIBUNAL Tentatives de cambriolage
ans la nuit du 6 au 7 juin
D dernier, les habitants d’une
maison de l’avenue des Acacias, à
La Hulpe, ont été tirés de leur
sommeil vers 3 h du matin par
des bruits suspects. Après s’être
levés, ils ont aperçu deux
hommes qui tentaient de forcer
une des fenêtres en façade de leur
habitation. Ils ont mis les mal-
frats en fuite, et ont eu le temps
de bien les voir. Une description
précise a dès lors été fournie à la
police. Une petite heure plus
tard, c’est au clos Fontaine des
Ducs que le même scénario s’est
reproduit. Cette fois, c’est le dé-
clenchement de l’alarme anti-in-
trusion qui a réveillé les occu-
pants et forcé les candidats cam-
brioleurs à déguerpir.
La police a quadrillé le secteur
et peu avant 5 h du matin, un sus-
pect dont les vêtements et la sil-
houette correspondaient en tout
point à la description donnée par
les premiers témoins a été inter-
pellé à proximité de la gare. Ma-
rin L, un ressortissant roumain
sans domicile connu en Belgique,
n’a pas fait de problème lors de
son interpellation. Mais il a refu-
sé catégoriquement de répondre
aux questions des policiers.
Ce n’est qu’une fois présenté à
Le nouveau site internet de la ville de Nivelles est résolument orienté « recherches » et a été conçu dès le début de son développement pour être consulté sur smartphone
et tablette. © V.F.
ordinateur. A l’heure actuelle, les
citoyens qui veulent signaler un
problème, alerter sur quelque
chose d’urgent, utilisent plutôt les
réseaux sociaux. Le site internet,
lui, est résolument orienté sur la
« Le site internet est résolument orienté sur la recherche
d’informations » JEAN-MARC LECRIGNIER
recherche d’informations. »
Résultat : un nouveau site
structuré en trois axes, en fonc-
tion de la nature des consulta-
tions par les internautes : le pre-
mier livre des informations sur la
ville elle-même (autorités com-
munales, compétences, règle-
un juge d’instruction qu’il a nié
son implication, en donnant des
explications plutôt vagues. S’il
était à la gare de La Hulpe au pe-
tit matin, c’est parce qu’une
connaissance l’y avait déposé
vers 4 h 30. Et la boue que les po-
liciers ont remarquée sur son
pantalon n’a rien de compromet-
tant : il s’agit juste d’un vêtement
de travail. Impossible, dans ces
conditions, d’obtenir des infor-
mations sur le deuxième sus-
pect…
Détenu depuis son arrestation,
Marin L. n’a pas vraiment éclairé
le tribunal correctionnel, mer-
credi lors de sa comparution. Il a
fait usage de son droit au silence
et s’est tu dans toutes les langues,
malgré la présence d’un inter-
prète pour l’assister, tant sur les
raisons de sa présence en Bel-
gique que sur les faits de La
Hulpe et sur sa situation person-
nelle.
C’est en vain que son avocate a
bataillé seule – « il se balade la
nuit, c’est encore le droit de tout le
monde… » – pour prouver son in-
nocence : vendredi matin, le pré-
venu a écopé de seize mois de pri-
son, dont quatre mois seulement
assortis d’un sursis. ■
VINCENT FIFI
ments communaux, publications
officielles, etc.), le deuxième dé-
taille les actions en cours ou réali-
sées (les travaux par exemple), et
un troisième axe consacré aux dé-
marches administratives peut
être utilisé à la fois via un index
alphabétique et un index théma-
tique.
Certains modules sont ajoutés
comme le signalement de pro-
blèmes dans les espaces publics
via BetterStreet, des actualités et
un agenda, ou encore des don-
TUBIZE
a bien changé » se disent les
IveaulTubiziens en voyant le nou-
look du parking du passage
Champagne, à la rue des Dépor-
tés.
Les murs et les poteaux ont été
entièrement redécorés par des
artistes tubiziens. Le parking a
été choisi pour la quatrième édi-
tion de l’opération « Tubize Tu-
graf ». « Cela devient une tradi-
tion », se réjouit Michel Picalau-
sa, échevin en charge des Tra-
vaux. « Nous avons commencé il
y a quatre ans avec le tunnel
sous la voie de chemin de fer, et
nous savons déjà où aura lieu la
prochaine édition : nous referons
les murs de la rue de Nivelles. »
Tubize Tugraf se déroule en
deux phases. « La première a eu
lieu dans le cadre d’Été Soli-
daire. Quatorze jeunes, sélection-
nés par le CPAS et la Maison des
Jeunes, ont préparé le terrain
pour les graffeurs », raconte
l’échevin. « Et ce n’était pas une
mince affaire ici ! Quand ils sont
arrivés, les murs étaient remplis
de tags, il y avait plein de dé-
chets, des mauvaises herbes… Cet
endroit, très fréquenté, était un
peu délabré. Ils ont fait un bou-
lot remarquable. Au-delà du net-
toyage et du ponçage, ils ont
même retracé les lignes du par-
king ! Et tout cela en quinze
jours ! ».
nées en bas de page dont un lien
vers un plan de la ville où sont
géolocalisés les parkings, les
chantiers, les zones piétonnes…
En deux semaines, 6.000 visi-
teurs uniques ont été enregistrés,
soit près de 400 par jour.
« Chaque page permet aussi aux
citoyens de signaler les erreurs
qu’ils auraient repérées dans le
contenu du site, complète Jean-
Marc Lecrignier. Le moteur de re-
cherche interne est déjà solide,
mais il se nourrit aussi des re-
quêtes pour devenir de plus en
plus performant au fil du
temps. » ■
VINCENT FIFI
Les autorités communales ont inauguré la fresque. © D.CA
Une fois cette partie terminée,
la phase artistique a pu débuter.
Des artistes tubiziens, surnom-
més les « Bandits » et des Graf-
feurs professionnels, « Barak
Grafik », ont complètement
transformé les lieux.
« Un thème avait été choisi
lors d’un vote sur internet : Su-
PLAN D’URGENCE
Affichage spécial citoyens s’affichent en di-
Un dispositif spécial a été rect.
prévu en cas de déclenche- « La communication fait par-
ment d’un plan d’urgence. tie intégrante des plans d’ur-
En fonction du type de ca- gence, commente le bourg-
tastrophe à signaler à la mestre Pierre Huart (MR).
population, la cellule Com- Un dispositif semblable exis-
munication de la Ville peut tait déjà sur l’ancienne version
faire basculer le site en de notre site, mais n’a jamais
mode « plan d’urgence »: la été activé. Fin juin, lorsqu’on a
première page qui s’affiche été touché par des inonda-
sur les écrans des inter- tions, on était dans un entre-
nautes s’ouvre alors sur deux entre l’ancienne et la
l’annonce de cet événement nouvelle version et cela n’a
particulier, et des informa- pas été possible non plus. »
tions à faire passer aux V. F.
endroits qui ont bénéficié de cette
action sont plus respectés au-
jourd’hui », souligne Michel Pi-
calausa. Et de confier : « Je rêve
qu’un jour on vienne visiter Tu-
bize pour ces endroits inso-
lites ! ».
Avant d’en arriver là, les
jeunes artistes tubiziens de-
vraient avoir l’occasion de mon-
trer leur talent à l’étranger,
comme l’explique le bourg-
mestre Michel Januth. « Nous
essayons de les emmener dans
un projet européen qui aura lieu
en Italie. Le projet est en train de
mûrir, nous attendons d’ici peu
une réponse définitive. » ■
DAVIDE CACCIATORE
gar Rush. Hormis cela, ils
avaient carte blanche », ajoute
l’échevin des Travaux.
Conscientisation des jeunes
Outre l’embellissement d’un
lieu public, l’opération a aussi un
effet de conscientisation pour les
jeunes. « On a remarqué que les
16
 Le Soir Lundi 1er août 2016

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« Le Soir Sports » P.22 P.24&25

Anderlecht
se prépare
à perdre Defour
MERCATO Le Sporting est disposé à libérer son capitaine
Lassé de ne pas avoir
le soutien de tous les
supporters, Steven
Defour songe à quitter
le Sporting d’ici la fin
du mercato.
A 28 ans, il pourrait
poursuivre sa carrière
dans le Golfe Persique.
’alchimie était quasiment
voqué une interruption de la ren-
contre. Cela ne concerne évidem-
ment qu’une minorité des sup-
porters anderlechtois, mais c’est
le noyau dur. Ces mêmes indivi-
dus qui, il y a deux ans, l’avaient
accueilli à Westerlo avec une ban-
derole hostile.
Pourtant, on ne peut rien re-
procher à Steven Defour. Depuis
son arrivée, il a toujours fait
preuve d’engagement et d’une
mentalité exemplaire sur le ter-
rain et n’est jamais revenu sur son
ment tenable pour tout le monde,
et principalement pour le joueur.
Tout a commencé hier, par
cette phrase lancée par le Pré-
sident Roger Vanden Stock dans
les salons feutrés du stade : « Le
problème avec Defour, c’est que je
crois qu’il a déjà sa tête ailleurs ».
Et de fait, lassé de ne pas faire
l’unanimité, il souhaite de plus en
plus s’en aller, se rendant compte
que ça ne collera jamais complè-
tement entre lui et le public du
club bruxellois. La direction a été
n’est plus d’actualité.
Dans le noyau, Idrissa Doum-
bia et Stéphane Badji sont déjà
prêts à prendre le relais. A lui
de trancher car, suite au dé-
part de Marc Wilmots, il
pourrait à nouveau avoir
son mot à dire dans le
noyau des Diables rouges.
Le choix de la destination
sera donc important.
René Weiler aimerait
qu’il reste, mais lui
semble avoir déjà

L impossible, et elle ne se se-

ra finalement faite que
partiellement. Deux ans après
son arrivée à Anderlecht, Steven
Defour ne sera jamais parvenu à
se mettre tous les supporters
dans sa poche, à cause de son pas-
sé en tant que figure embléma-
tique et capitaine du Standard.
Samedi à Mouscron et hier au
Fan Day, il a pourtant reçu deux
belles ovations de la part de la
majorité du public. Une manière
de calmer une situation tendue. Il
y a quelques jours, des actions de
protestation avaient encore été
évoquées. Mais on nous signale
que, lors du match au Canonnier,
il aurait tout de même à nouveau
subi des jets de gobelets de bière.
C’est d’ailleurs le seul joueur à ne
pas avoir participé à la commu-
nion « à l’islandaise » avec les
supporters.
passé. De plus, papa depuis
quelques semaines, il s’est nette-
ment calmé dans sa vie privée.
Mardi passé à Rostov, il a encore
démontré qu’il était essentiel au
système de René Weiler, et que le
triangle fonctionnait mieux avec
lui. Depuis la saison passée, il est
presque complètement débarras-
sé de ses pépins physiques. Le
coach suisse, qui n’en a que faire
des antécédents, lui avait même
confié le brassard de capitaine.
Samedi à Mouscron, il était ce-
pendant sur le banc de touche,
mais c’était simplement pour le
faire souffler.
Une situation
devenue difficile tenable
Anderlecht aura tout fait pour
faire accepter son joueur, malgré
son passé au Standard. Vendredi
encore, un communiqué officiel
mise au courant de la situation et
tient compte d’un départ d’ici la
fin du mercato. Herman Van
tourné le bou-
ton… ■
CHRISTOPHE
Holsbeeck en a déjà discuté avec VAN IMPE
lui. Conscient de la situation, il
sera correct. Il ne s’opposera pas à
un départ, et a décidé de collabo-
rer. La seule condition pour que
Steven Defour puisse partir, c’est
qu’Anderlecht s’y retrouve finan-
cièrement. Le club souhaite récu-
pérer au minimum 7 millions
d’euros, soit le montant du trans-
fert il y a deux ans auquel il faut
ajouter l’argent dépensé en sa-
laire.
Les intérêts ne manquent pas.
On peut en tout cas vous certifier
que cela fait plusieurs semaines
qu’il y a un flirt poussé avec un
club du Golfe Persique, qui n’est
sans doute pas El Arabi. En effet,
Steven Defour a déjà repoussé il y
a quelques jours une offre du club Steven Defour semble décidé à
1ère journée LS - 01.08.16

De tels incidents déplorables
avaient déjà eu lieu lors des
playoffs de la saison dernière à
Roulers, ce qui avait même pro-
demandait aux supporters de le
soutenir, sans pour autant don-
ner explicitement son nom. On
en arrive à une situation difficile-
qatari, déjà propriétaire d’Imoh
Ezekiel. En fin de saison der-
nière, la Lazio Rome s’était égale-
ment renseignée, mais cette piste
mettre un terme à son aventure FC Malines - FC Bruges............................. 0-2
bruxelloise. Celle-ci aurait ainsi Mouscron - Anderlecht............................... 1-2
duré près de deux ans. Zulte Waregem - Eupen ........................... 3-0
© VIRGINIE LEFOUR/BELGA. Saint-Trond - Lokeren.................................. 1-0
Charleroi - Waasland-Beveren ................ 1-0
Westerlo - Standard ................................... 2-2
Genk - Ostende ............................................. 2-1

Anderlecht et le Standard aux antipodes Courtrai - Gand............................................... 1-1

DIVISION 1A Les Mauves se sont sortis d’un mauvais pas tandis que les Rouches n’ont pas su profiter de leur avance
a journée inaugurale de...
L Division 1A n’a pas débou-
ché sur de (grosses) surprises. A
une égalisation tardive près
(2-2) de Jonathan Legear pour
le Standard en difficulté au
Kuipje contre Westerlo, malgré
un but d’ouverture précoce
d’Ivan Santini. A quelques se-
condes près, les Rouches au-
raient épousé, mais dans l’autre
sens, la trajectoire d’Anderlecht
à Mouscron, mené 1-0 à la
pause. Et toute la différence
étant dans la maîtrise et la ges-
tion des événements. René Wei-
ler, le nouveau coach du Parc
Astrid, a revu ses plans initiaux
pour effacer le but de retard
concédé à Mouscron. 1-2 pour
Anderlecht au Canonnier et une
victoire plutôt rare entre deux
rendez-vous européens ; 2-2
pour le Standard en Campine et
un partage avec un arrière-goût
de déjà-vu...
Bruges donne déjà le ton
Bruges, candidat déjà à sa
propre succession ?, n’a laissé
planer aucun doute ni eu re-
cours à un quelconque rema-
niement stratégique « Derrière
les Casernes » pour se débarras-
ser de son adversaire du jour.
Deux buts en quelques minutes
avant la demi-heure pour ran-
ger son déplacement à Malines
dans les archives du Club et
penser à la suite de la saison.
Avec ou sans José Izquierdo ?
Le Colombien a manifesté sa
déception après le refus de
Bruges de le laisser partir... Un
sentiment qui ne l’a pas empê-
ché d’être lui-même sur le ter-
rain pour inscrire le premier
but de la saison. Collé à la ligne
de touche, « Joske » est rentré
sur son pied droit pour libérer
une frappe qui a surpris Morris.
Pourtant, c’était un but à la Iz-
quierdo. Sans... surprise.
A l’autre bout de cette ouver-
ture de la saison, La Gantoise a
beaucoup plus peiné pour... ne
pas venir à bout de Courtrai. A
l’instar d’Izquierdo, Sven Kums,
le meneur de jeu des Buffalos,
estime aussi que les 10 millions
que son club réclame pour son
transfert sont exagérés et donc
un frein à sa carrière. Mais,
contrairement au joueur sud-
américain, et malgré des décla-
rations moins corrosives, le
Soulier d’or a traîné son séjour
prolongé en Belgique tout au
long des 90 minutes à Courtrai.
Comme s’il n’était déjà plus là...
Genk, lui, a eu moins d’états
d’âme : il a laissé Ostende se
défouler avant de le renvoyer
chez lui les mains vides et pour-
suivre sa fructueuse année
2016.
Mais tout reste ouvert : il n’y
a que trois points entre le pre-
mier et le dernier... ■
ROCCO MINELLI
Classement
1 Zulte Waregem .......................................... 3
2 FC Bruges..................................................... 3
3 Genk............................................................... 3
4 Anderlecht................................................... 3
5 Charleroi....................................................... 3
6 Saint-Trond................................................... 3
7 Standard........................................................ 1
8 Gand ............................................................... 1
9 Courtrai.......................................................... 1
10 Westerlo........................................................ 1
11 Mouscron.................................................... 0
12 Lokeren ....................................................... 0
12 Waasland-Beveren................................... 0
14 FC Malines .................................................. 0
15 Ostende ....................................................... 0
16 Eupen ........................................................... 0

17
Le Soir Lundi 1er août 2016

18 LESSPORTS JOURNÉE 1

DIVISION 1 A Des imperfections mais les

En renversant le match
en trois petites minutes
grâce à des retouches
tactiques payantes
de son nouvel entraîneur
suisse, Anderlecht
a bien entamé la saison.
Ce succès a aussi montré
que le Sporting est
en pleine phase de rodage
mais affiche déjà
une mentalité positive.
Mouscron
Anderlecht
a griffe René Weiler est déjà
poste. Concernant le système du dé-
but de match, on peut dire qu’il n’a
pas fonctionné, mais je ne suis pas
d’accord. Ce n’était pas si mal. On a
dominé la première période. On
avait la possession de balle pour
nous. Mais on a eu la malchance en
encaissant sur le seul tir de Mous-
cron. On a cherché des trous et on a
eu quelques occasions. »
Mais insuffisant pour peser sur la
défense mouscronnoise. Car si le
milieu offensif algérien s’est démené
en pointe, il n’a pas été très dange-
reux. Aligné à la place de Defour,
Idrissa Doumbia (18 ans) a été sé-
duisant. Avec Leander Dendoncker,
c’était le meilleur Bruxellois en pre-
mière période. Bon à la récupération
1 et intéressant dans ses courses de
2 démarquages et son jeu direct,
l’Ivoirien a tenté d’apporter des so-
lutions.
même titre qu’Hanni, Chipciu a été
séduisant après le but égalisateur.
Le Roumain a multiplié les courses
vers l’avant et un pressing haut.
Tout ce que Weiler demande à tous
ses joueurs. Un style de jeu direct
avec des courses permanentes et un
pressing assez haut.
3 Un attaquant de pointe et un ar-
rière gauche, les priorités. La
victoire face à Mouscron ne doit pas
occulter les nombreux points à en-
core améliorer. Si le chantier de re-
construction mené par René Weiler
semble bâti sur des fondations so-
lides, Anderlecht aura encore besoin
de temps pour être rodé et devra
surtout encore se renforcer. Deux
postes sont prioritaires : un arrière
gauche et un attaquant de pointe en
phase avec le système de l’entraî-
neur suisse.

L bien présente même si le

chantier est encore énorme.
2 Un changement tactique et des
remplacements payants. Mené à
Déjà très décevant face à Rostov,
Fabrice N’Sakala a été catastro-
phique face à Mouscron. Pris de vi-

1 Weiler a fait tourner son effectif

en prévision de Rostov. Pour sa
première dans le championnat de
Belgique, René Weiler n’a pas hésité
à innover tant dans sa composition
de départ que dans son système de
jeu. En perspective du match retour
face à Rostov (ce mercredi à 20h45),
il avait décidé de placer Defour, Syl-
la et Nuytinck sur le banc. En se
privant toujours volontairement
d’Okaka, hors forme, le coach suisse
a placé Sofianne Hanni en pointe de
son dispositif. Un choix pas vrai-
ment gagnant même si le dernier
« Footballeur pro de l’année » a fait
son maximum durant 45 minutes.
« On a de nombreuses rencontres, à
commencer par celle Rostov. On n’a
pas encore beaucoup d’attaquants
qui sont capables de nous aider. Je
trouve qu’il (Hanni) n’a pas mal
joué. Il a des qualités pour jouer à ce
la pause, René Weiler n’a pas hésité
longtemps en début de seconde pé-
riode pour réajuster son dispositif
tactique. Avec l’entrée de Sylla, à la
place d’un N’Sakala catastrophique,
et le passage d’une défense à trois
(Kara-Dedoncker-De Maio), Ander-
lecht a complètement renversé la
rencontre en trois minutes. Le but
égalisateur est un modèle de contre-
attaque avec Hanni et Chipciu à la
baguette. Ces deux joueurs sont aus-
si à la base du but de Sylla. Après
ces deux buts, l’entrée au jeu de De-
four a aussi permis de stabiliser le
milieu de terrain et d’apporter du
métier et du calme pour la dernière
demi-heure. « Ce qui m’a fait le plus
plaisir, c’est d’avoir réussi à faire
basculer le match après avoir été
mené. C’est un bon signal pour la
suite. »
Impliqué dans les deux buts, au
tesse par Markovic sur le but, il a
aussi multiplié les erreurs dont des
passes très simples. En attendant le
retour d’Obradovic, les Mauves
doivent trouver d’urgence une solu-
tion à gauche. En attendant,
Acheampong pourrait dépanner à
contrecœur à ce poste. Offensive-
ment, les Bruxellois doivent rapide-
ment mettre la main sur un avant
de pointe avec un profil différent de
Sylla et Okaka. L’oiseau rare espéré
par Weiler devrait être rapide et très
fort techniquement. Boosté par son
but face à Mouscron, Idrissa Sylla
sera titulaire mercredi face à Rostov.
Mais si le Guinéen a répondu de la
plus belle des manières après sa
prestation décevante en Russie, il
n’a pas les épaules assez large pour
devenir l’attaquant numéro 1 des
Mauves. ■
ALEXANDRE DELMER

renfort Diego Capel Mouscron De Boeck déplo

poussé vers le parc
’Espagnol Diego Capel (28
L ans) viendra-t-il à Ander-
lecht ? Si on en croit la presse ita-
lienne, le deal serait bientôt fina-
lisé. Une information relayée hier
par « Marca », qui déclare que les
négociations sont très bien avan-
cées. C’est évidemment la filière
italienne, emmenée par Fali Ra-
madani, qui essaie de le placer au
Sporting. Mais, au club, la cellule
de scouting n’est pas convaincue.
D’autant que Diego Capel est un
flanc gauche et que cela ne fait
pas partie des profils recherchés
absolument. Néanmoins, quand
on connaît le poids de Ramadani
dans le mercato anderlechtois
depuis un an, il n’est pas impos-
sible de le voir débarquer sous
peu. C’est déjà lui qui avait fait ve-
nir Marko Marin et Filip Djuri-
cic, parfois contre l’avis de la cel-
La dernière sélection de l’Espagnol Diego Capel en équipe nationale lule scouting. On lui doit égale-
remonte à 2008. © MATTEO GRIBAUDI/PHOTO NEWS. ment l’arrivée de Stefano Okaka.
La saison passée avec Genoa,
Diego Capel (deux sélections avec
l’Espagne) a joué 21 rencontres
mais n’a pas marqué un seul but
et n’a pas donné la moindre passe
décisive. Ses meilleures presta-
tions, il les a livrées auparavant
avec le FC Séville et le Sporting
Lisbonne. Sa dernière sélection
avec l’Espagne remonte déjà à
août 2008.
L’attaquant recherché ne sera
en tout cas pas le Polonais Ma-
riusz Stepinski. Le joueur de 21
ans de Ruch Chrozow a été pro-
posé mais n’intéresse pas Ander-
lecht.
Sachez encore qu’Alaves est in-
téressé par Andy Najar. Néan-
moins, vu que le joueur hondu-
rien (présenté hier au Fan Day)
est blessé et ne reviendra pas
avant janvier, le club espagnol ai-
merait l’avoir au rabais. ■
Ch.V.I.
M algré le bon comportement
global de ses troupes, qui ont
certes plié en l’espace de 3 minutes
en 2e mi-temps, Glen De Boeck a
surtout insisté sur les lacunes de son
groupe actuel. Alors que Badri re-
joindra Tunis cette semaine, et qu’un
transfert de Dussenne reste dans
l’air, le T1 mouscronnois a lancé un
signal clair à sa direction : il souhaite
encore une demi-douzaine de ren-
forts, et avec de l’expérience si pos-
sible.
La tendance générale, dans ce Ca-
nonnier plutôt bien garni pour l’oc-
casion, samedi soir, était aux re-
grets ; mais le plus souvent teintés
d’une touche positive. « C’est tou-
jours rageant quand vous menez au
score, obtenez deux occasions
franches de tuer le match, puis que
vous encaissez sur la contre-attaque
qui suit un corner dans votre camp,
observait Filip Markovic, auteur
« du plus beau but de sa carrière » à
la 26e. Nous avons littéralement of-
fert la victoire à Anderlecht, mais il y
a aussi beaucoup de bonnes choses à
retenir, comme l’état d’esprit affi-
ché ».
Pourtant, son entraîneur était tout
sauf satisfait du déroulement de la
soirée. « Je ne sais pas si on devait
siffler penalty sur Viola, ni s’il y
avait vraiment faute quand l’arbitre
a stoppé notre action de but en 2e pé-
riode, mais ce que je sais, c’est que tu
ne peux jamais laisser filer une
contre-attaque comme celle qui
amène le 1-1 ! » disait De Boeck, qui
avait modifié son dispositif à la
pause en replaçant Mohamed et Tir-
pan, et en préférant Gulan à Vojvoda
au back droit. On le sentait venir, et il
fallait commettre “la faute profes-
sionnelle” pour stopper l’action. A
deux reprises, on pouvait finir ce
match, et j’ai déjà joué assez de ren-
contres pour savoir que c’est souvent
dans ces instants-là que tombe le but
adverse ! Ce goal était évitable, et
nous avons donné le match en l’es-
pace de deux ou trois minutes… Ce
n’est pas bon. Mais voilà, mon effec-
tif compte moins de matchs en D1
dans les jambes qu’Olivier Des-

coup franc Defour proche de la sortie du rayon des invendables

’heure de la reprise a sonné en
L début de week-end dernier,
mais, quoi qu’on en dise, c’est aus-
si – et encore – l’été. Les six se-
maines de préparation que se sont
accordé les clubs de D1 n’ont dé-
bouché sur rien d’autre de concret
que l’obligation de marquer le
stop sur la ligne de départ, puis de
rouler au pas jusqu’à la fin du mer-
cato.
Le reste n’est que littérature, re-
mise en route, peaufinage et inva-
riable passage sur cette impla-
cable balance universelle qui éta-
blit les équilibres. Grands et pe-
tits. Indispensables ou superflus.
Précaires ou plus durables.
Dans les noyaux de tous les
clubs en cours d’ajustement, les
dégraissages sont en cours, les
remplumages aussi. Deux mois
après l’ouverture officielle du
mercato et trente jours avant sa
clôture, le désordre règne en
maître. Et ce n’est encore rien à
côté de l’improvisation
des dernières heures qui
chaque année, vire sys-
tématiquement à la ca-
cophonie si pas au ca-
pharnaüm. Entre-temps,
dirigeants, entraîneurs
et supporters doivent
composer avec cette
donne aussi particulière
qu’itérative. Comme ils le
peuvent, puisqu’ils n’ont plus vrai-
ment la main sur la totalité des
dossiers en cours.
Plus encore qu’en janvier où les
mouvements sont tout de même
plus ciblés, la gémellité des deux
mois à 31 jours de suite, fait la dua-
lité des intentions de ces maîtres
chanteurs sous contrat qui – di-
sons-le tout net – ont les clés du
grand marché. Partira, partira
pas ? Si oui, pour quel
prix ? Restera, restera
pas ? Si oui, à quelles
conditions ?
Pour l’heure, ce sont
ces messieurs qui
dictent le ton. Ce qui se
passe à Anderlecht est
d’ailleurs édifiant. Et ex-
plique sans doute les dif-
ficultés de René Weiler, son nou-
veau coach, à dépasser le cap de la
campagne de simple séduction
auprès des médias pour la muer
en marque de fabrique.
On l’a vu avant Rostov, Stefano
Okaka se la joue lourdingue, à la
fois sur la balance et dans l’atti-
tude. Quant à Dennis Praet, il est
actuellement « on tour » comme
un festivalier (son entourage le
cite tous les jours avec un haut de-
gré de toxicité, dans un club diffé-
rent aux quatre coins de l’Europe).
Et Kara Mbodj, réapparu samedi à
Mouscron ? Il prend peut-être un
peu vite ses prétentions anglaises
pour la réalité, mais il y croit. Et
dans sa tête, il est déjà assis dans
l’Eurostar.
Sans compter le cas de Steven
Defour, en stand-by pour Dubaï.
Dimanche après-midi, lors du Fan
Day au parc Astrid, aucun journa-
liste ne tombe évidemment de sa
chaise après avoir tendu une
oreille indiscrète à la conversation
qu’ont eue le nouveau capitaine
anderlechtois et Herman Van
Holsbeeck. La greffe n’a jamais
pris entre le Sporting dans son en-
semble et l’ancienne icône du
Standard, double champion en
2008 et 2009. La faute à un anta-
gonisme qui survivra aux marques
du temps jusqu’à ce que les jeux
du cirque s’inventent un substitut
Deux mois après l’ouver-
ture du mercato et trente
jours avant sa clôture, le
désordre règne en maître
au sport roi. La faute à la bêtise
humaine aussi. Mais la faute,
avant tout à un Soulier d’or qui n’a
aujourd’hui plus d’autre valeur
marchande qu’un statut pas en-
core écorné à l’autre bout du
monde. Ce n’est un secret pour
personne, l’échec du retour de De-
four en Belgique a d’autres cou-
leurs que le pourpre présidant à
l’enterrement de première classe
qu’il s’est offert au bout d’une vie
peu en rapport avec les standards
pros. Les avertissements de l’an-
cien sélectionneur Marc Wilmots
n’ont pas eu d’effet, sa récente pa-
ternité sera peut-être le gage
d’une rédemption. Qui passera
par un exil momentané et sans
doute lointain, faute de pouvoir
trouver un club en Europe capable
de permettre à Anderlecht de ren-
trer dans ses frais (6 millions).
A 28 ans, l’heure de la prére-
traite a (déjà) sonné pour un vrai
et beau talent d’il y a dix ans, rat-
trapé puis dépassé par la généra-
tion dorée des Hazard et des De
Bruyne, et par la vie qu’il a sans
doute un peu trop aimée.
FRÉDÉRIC LARSIMONT

18

s trois points
ore un manque d’expérience
chacht à lui seul… Dès l’entame de
match, nous n’avons pas su conser-
ver le ballon, la faute à un manque
de maturité. C’est pourquoi j’attends
encore beaucoup de ce mercato. »
Le mercato hurlu n’est pas fini
Badri parti pour l’Espérance Tu-
nis, et Dussenne toujours ouvert aux
offres d’un club plus huppé, le T1
mouscronnois s’est montré plus pré-
cis au niveau de ses attentes. « Je
souhaite encore deux joueurs par
ligne. Et des joueurs expérimentés,
pas uniquement des garçons qui ar-
rivent de D2 ou de D3. Si je suis
content que Badri s’en aille ? Pas du
tout. Il nous a rendu tellement de ser-
vices par le passé… Mais voilà, si un
autre élément de même valeur vient
le remplacer, je peux comprendre
qu’on le vende, surtout qu’il a envie
d’aller jouer là-bas. Dussenne ? J’ai-
merais qu’il reste. Mais là aussi, il y
a du monde sur le marché. S’il s’en
va, il me faudra deux défenseurs cen-
traux. »
On le sait, des contacts ont été
Mazzù et Charleroi ont eu très chaud
Charleroi
Waasland-Beveren
et immérité. » C’est
Idansncroyable
un Stijn Vreven légitimement
les cordes qui donnait son
sentiment après un cruel dé-
nouement pour lui. Beau joueur,
Felice Mazzù admettait qu’un nul
eût été plus correct. « Je peux
comprendre la déception de mon
collègue. Beveren a été meilleur
que nous en première mi-temps.
D’ailleurs, notre gardien a réalisé
l’un ou l’autre arrêt important.
On a joué beaucoup trop bas. Il
n’y avait pas assez de liant entre
les lignes, notamment dans notre
triangle médian. Nous étions
moins bien dans les duels. Quand
noués avec Anderlecht pour un
éventuel prêt de Heylen. Deux
autres défenseurs belges que sont
Mechele (FC Bruges) et Arslanagic
(Standard) sont également sur les
tablettes du REM en vue d’une loca-
tion. Reste à savoir si la direction
mouscronnoise est encline à encore
attirer 6 joueurs dans les jours à ve-
nir. Outre le défenseur axial, on
évoque surtout un attaquant supplé-
mentaire, ainsi qu’un joueur
« confirmé » dans l’entrejeu. ■
JEAN-MICHEL MANDERICK
LE MATCH
MOUSCRON – ANDERLECHT . . . . . . . . . . . 1-2
Mouscron. Vagner, Vojvoda (46e : Gulan), Simic, Dus-
senne, Mohamed (85e : Olinga), Markovic, Tirpan, Ba-
dri (73e : Stojanovic), Hubert, Viola, Diedhiou.
Entraîneur : De Boeck.
Anderlecht. Roef, Appiah, Mbodji, De Maio, N’Sakala
(54e : Sylla), Chipciu, Dendoncker, Tielemans, Doum-
bia (64e : Defour), Acheampong (83e : Heylen), Hanni.
Entraîneur : Weiler.
Arbitre. Lambrechts.
Buts. 27e : Markovic (1-0), 62e : Acheampong (1-1),
65e : Sylla (1-2).
Cartes jaunes. Hanni, Vojvoda, Simic, Tirpan, De
Maio, Olinga.
on joue contre deux ou trois tours
1 d’un mètre 95, ce n’est pas
0 évident. Mais on a fait le boulot
défensivement et on a gardé le zé-
ro derrière jusqu’au repos en affi-
chant une organisation cohérente
au niveau du bloc défensif sans
avoir de grosses occasions de but.
Il y a eu quelques impacts de Fall
et Tainmont mais le dernier geste
n’était pas au rendez-vous. »
A la reprise, l’entraîneur carolo
a modifié quelques détails de po-
sitionnement dans le chef de ses
milieux créatifs que sont Saglik et
Ninis et, surtout, l’état d’esprit re-
quis a fait son apparition : « Il y a
eu plus de conservation de balle
mais toujours pas de grand dan-
ger créé. On a eu la chance de mar-
quer en toute fin de match et le
Weiler fait confiance aux
jeunes. Contre Mouscron,
Doumbia (18 ans), Tielemans
(19 ans) et Dendoncker
(21 ans) évoluaient dans
l’entrejeu. © BRUNO FAHY/BELGA.
MERCATO
Badri pour trois ans
à l’Espérance Tunis
Badri a fait ses adieux à Mous-
cron samedi soir. L’ailier s’est
envolé hier pour la Tunisie afin
de signer un contrat de 3 ans
avec l’Espérance de Tunis, le
club phare du championnat
tunisien. Auteur de 6 buts la
saison dernière, il avait tenu un
rôle important dans l’obtention
du maintien en étant décisif
contre OHL et face à Ander-
lecht. Alors que Transfermarkt
estime la valeur du joueur à
650.000 euros, celui-ci a été
vendu pour 450.000
euros. « Il ne me reste
qu’un an de contrat, puis je vais
normalement être absent durant
2 mois pour la Coupe d’Afrique
des Nations, c’est ce qui explique
le montant de mon transfert, »
explique l’ailier qui aura joué 4
saisons à Mouscron.
SÉBASTIEN HUZLER
gros point positif à relever est que,
à dix, on a continué à aller de
l’avant pour mettre ce but en y
croyant jusqu’au bout. Ce n’est
sans doute pas notre meilleur
match depuis que je suis là mais
tout le monde sait que les débuts
de saison ne sont pas évidents,
qu’il n’y a pas de différence entre
les adversaires et que c’est au
mental que ça se joue. Je note aus-
si que l’intensité physique au sol
y était en deuxième mi-temps. »
De la compensation
Forcément, il a aussi été ques-
tion d’arbitrage à l’heure de l’ana-
lyse : « Si on veut parler du fait de
match concernant Mandanda,
on peut aussi parler de celui
concernant Tainmont car il y a
Doumbia
Le successeur
de Steven Defour ?
Iloirsdrissa Doumbia, on en parle
depuis des mois dans les cou-
de Neerpede. Le jeune mé-
dian ivoirien avait été repéré à la
CAN 2015 pour les U17. Beau-
coup de grands clubs le suivaient
de près. Mais, dès mars 2015, il
débarquait à Neerpede en test.
Tout le monde était sous le
charme, mais il était alors im-
possible de le faire signer en rai-
son de son âge. Il est ensuite ve-
nu pour deux autres stages de
plusieurs mois, s’entraînant
même à plusieurs reprises avec
l’équipe première. Lors d’une
trêve internationale, il avait
même marqué en amical à huis
clos face au NEC Nimègue.
Mais, pour ne pas éveiller les in-
térêts, Anderlecht avait alors an-
noncé que… Stéphane Badji était
le buteur.
Le 18 avril dernier, jour de ses
18 ans, il signait un contrat pro-
fessionnel de cinq ans à Ander-
lecht, devenant ainsi la première
recrue pour la saison à venir.
Formé à l’Entente Sportive de
Bingerville, il est désormais une
pierre angulaire de la sélection
Espoirs ivoirienne et est considé-
ré au pays comme étant le « nou-
veau Yaya Touré ». Anderlecht
tient une pépite.
Après une excellente cam-
pagne de préparation, il a été
lancé dans le grand bain sa-
medi par René Weiler. Dans
le cadre de cette rota-
tion qu’il affectionne
tant, le coach suisse
n’a pas hésité à le titu-
lariser à la place de
Steven Defour. Et il a
rapidement trouvé sa
place dans ce triangle, entre
Leander Dendoncker et You-
ri Tielemans. Il rappelle en
bien des points le Cheikhou
Kouyate des débuts, mais
avec une passe bien
plus propre.
Ses coéquipiers
lui font déjà
confiance, au
point de lui
faire tou-
cher son
premier
ballon
après
Idrissa Doumbia est
considéré comme le nou-
veau « Yaya Touré » en Côte
d’Ivoire. © BRUNO FAHY/BELGA.
penalty aussi. Je pense qu’il y a eu
de la compensation. D’où je suis,
je ne peux pas vous dire si Parfait
(Mandanda) commet un penalty
ou pas et je vous laisse donc le
libre choix. Par contre, d’où je
suis, je peux vous assurer qu’il y a
penalty sur Clément (Tainmont).
Quant à N’Ganga, la première
faute est faite sur lui par l’arrière.
Il a une réaction mais il ne touche
pas le joueur selon les images et
témoignages. On verra la
suite… »
Et puis, il y a le sujet, potentiel-
lement délicat, des gardiens. Voi-
ci ce qu’objecte Mazzù à ceux qui
soulignent les arrêts de Mandan-
da samedi : « Penneteau nous a
aussi sauvés beaucoup de fois la
saison dernière. On verra… Il y
trois secondes à peine. Après
trois minutes, il réagissait avec
beaucoup de calme à une passe
au pied un peu précipitée de Da-
vy Roef. Et, même quand Kara
lui adresse un ballon dangereux,
il ne perd pas son sang-froid, se
débarrasse de trois joueurs et
cède sur le côté droit à Dennis
Appiah. On n’a compté qu’une
seule mauvaise passe de sa part,
à trois minutes de la pause. Il a
essentiellement travaillé dans le
triangle. Il n’y a qu’à la 34e mi-
nute qu’on l’a vu se décaler sur le
flanc droit pour adresser un
centre dans le rectangle.
En deuxième période, alors
qu’Anderlecht pressait pour éga-
liser, on l’a forcément vu un peu
plus offensif. Après avoir énor-
mément donné, il a cédé sa place
à Steven Defour à 25 minutes de
la fin de la rencontre. Avec le
sentiment du devoir accompli.
Les supporters en ont en tout
cas déjà fait leur favori. Dans le
kop anderlechtois à Mouscron,
on pouvait déjà voir un drapeau
ivoirien à son nom. Et hier, au
Fan Day, il a encore eu droit à
une belle ovation… ■
C.V.I.
aura un choix à faire. Il n’est pas
encore fait… Il ne faut pas aller
trop vite… »
Pour rester au rayon des consi-
dérations individuelles, Felice
prônait la patience envers Pollet
en rappelant notamment qu’il re-
venait de blessure : « Je ne m’at-
tendais pas à ce qu’il soit le
meilleur homme sur le terrain car
il a des circonstances atté-
nuantes. Ferber ? Il travaille, est
courageux et a beaucoup d’envie.
Je suis satisfait de sa montée. Et
puis, il y a Bedia, qui débarque,
est jeune et doit s’adapter. Je ne
tire aucune sonnette d’alarme. Je
continue à travailler sereinement
avec le groupe à ma disposition. »
Un mot enfin sur le méconten-
tement des supporters… avant
Le Soir Lundi 1er août 2016
LESSPORTS 19
Bruges
veut garder
Izquierdo
à tout prix
MERCATO
L e championnat vient à peine
de redémarrer mais le Co-
lombien attire déjà tous les re-
gards. Et pas seulement en Bel-
gique. José Izquierdo, auteur
d’un nouveau but fantastique à
Malines vendredi soir lors de la
victoire du FC Bruges (0-2), est
encore un peu plus convoité à
l’étranger. Dans les médias co-
lombiens, l’attaquant brugeois a
révélé que deux écuries d’un cer-
tain calibre avaient fait deux
offres honorables pour l’acquérir
cet été, mais que le Club avait à
chaque fois catégoriquement re-
fusé. « Séville a offert 9,5 millions
d’euros pour moi, mais Bruges
voulait plus d’argent », explique-
t-il. Les Palanganas avaient déjà
réussi à transférer un autre Co-
lombien, de la Venise du Nord au
sud de l’Espagne, en la personne
de Carlos Bacca.
« Un club allemand (NDLR :
Hambourg) voulait aussi me
transférer mais le Club a égale-
ment demandé beaucoup d’ar-
gent », ajoute Izquierdo, auteur
de sept buts la saison passée. « Je
voulais partir mais ils ont refusé
l’offre de 12 millions. Mainte-
nant, je suis frustré car c’était une
bonne opportunité. Entre-temps,
ce club a pris un autre joueur. »
Même deux dans le secteur offen-
sif, puisque le HSV a recruté Ha-
lilovic (Barcelone) et Kostic
(Stuttgart) pour 5 et 14 millions
d’euros. « Le Club a promis de
m’augmenter, mais ce n’est rien
comparé à ce que l’on reçoit en Al-
lemagne ou en Espagne. »
Désormais, et même si sa va-
leur marchande est en train de
croître, José Izquierdo semble ré-
signé à rester en Jupiler Pro
League. Seule une offre « folle ou
flamboyante » (selon les dires du
joueur lui-même) pourrait faire
plier les Blauw en Zwart, dési-
reux de préserver un noyau aussi
bon que la saison dernière.
« On veut imiter La Gantoise »,
a expliqué Michel Preud’homme.
« La saison dernière, notre prédé-
cesseur au palmarès national a
abordé la Ligue des champions
avec l’effectif qui lui avait permis
de remporter le titre. Elle y a fait
bonne figure. Il est très impor-
tant, pour être prêts pour cette
compétition royale, de conserver
le noyau qui a fait ses preuves. »
Outre Izquierdo, la direction
brugeoise a aussi repoussé une
offre de huit millions de Monaco
pour son défenseur Stefano
Denswil. Le discours et l’attitude
sont donc ambitieux mais le Club
doit jongler avec une réalité plus
complexe, celle d’un mercato es-
tival qui se clôturera seulement le
31 août pour les clubs belges.
D’ici là, d’autres offres intéres-
santes devraient atterrir sur le
bureau de Vincent Mannaert. ■
JONAS BERNARD
l’heureux dénouement : « Cela ne
me dérange pas. Le public a le
droit d’être mécontent si son
équipe ne preste pas comme il le
souhaite. On en a parlé dans le
vestiaire à la mi-temps. » ■
MANU SALVÉ
LE MATCH
CHARLEROI – WAASLAND-BEVEREN . . . . 1-0
Charleroi. Mandanda, Mata, Martos, Willems,
N’Ganga, Fall (86e : Ferber), Saglik (71e : Bena-
vente), Ninis, Diandy, Tainmont, Pollet (68e : Be-
dia). Entraîneur : Mazzù.
Waasland Beveren. Goblet, Jans, Camacho, Bua-
tu, de Schutter, Vanzo (70e : Cerigioni), Seck, Mar-
quet (90e + 3 : Nys), Ampomah (79e : Cools), Gano,
Schrijvers. Entraîneur : Vreven.
Arbitre. Boucaut.
Assistance. 7466 spectateurs.
But. 90e + 4 : Willems.
Cartes jaunes. Jans, Tainmont, Cerigioni.
Carte rouge. N'Ganga (87e).
19
 Le Soir Lundi 1er août 2016

20 LESSPORTS JOURNÉE 1

DIVISION 1A Un point, c’est tout... jeu à la pause à la place d’Edmil-
Grâce à un but de Legear
son) est encore loin d’avoir produit
dans les arrêts de jeu, tous ses effets. Un manque de jeu
le Standard a sauvé in ex- évident, une incapacité à accélérer
tremis 1 point à Westerlo. les échanges et à hausser le niveau
individuel et général, tel est le vi-
C’est mieux qu’en 2015- sage que le club principautaire a
16. Mais dans le contenu, montré au Kuipje. Ce qui est d’au-
il y a encore du boulot... tant plus regrettable quand, en
plus, la défense manque de l’indis-
pensable intransigeance défensive
Westerlo 2 en donnant deux buts à l’adver-
Standard 2 saire, le premier quand Andrade
est enrhumé par Acolatse, le se-
oir ses joueurs passer des cond quand Scholz loupe son in-
chine et les joueurs commencent à
douter. C’est, et je le répète une fois
de plus, un problème de maturité.
Mais cela n’a rien à voir avec l’âge
mais bien avec les personnes. »
D’où trois changements opérés
par Ferrera en seconde période.
« J’ai fait rentrer Mbenza car
Edmilson avait pris une béquille.
Ensuite, je savais qu’on allait
avoir une multitude de centres
d’où l’introduction de Legear qui
possède de la qualité dans ce do-
maine. Qui plus est, cela permet-
tait de mettre Mbenza dans une
noise bien exploitée par Legear
dans les arrêts de jeu. Suffisant
pour sauver les apparences mais
certainement pas pour rassurer
tout le monde.
Après le revers en Supercoupe,
le constat était évident : il y avait
encore du pain sur la planche. En
une semaine, il ne fallait pas s’at-
tendre à une transformation com-
plète. Mais au moins les fans pou-
vaient-ils compter sur une timide
amélioration. Néanmoins, elle ne
saute pas aux yeux. En attendant,
pour les faire saliver, il conviendra
WESTERLO - STANDARD : 2-2
Westerlo. Van Langendonck, Apau, Schuermans,
Daems, Mustoe, Molenberghs, Henkens (86e :
Matthys), Hyland, De Ceulaer (78e : Rommens),
Ganvoula, Acolatse (63e : Annys).
Entraîneur : Peeters.
Standard. J.-Fr. Gillet, Goreux, Arslanagic (73e :
Laifis), Scholz, Andrade, Enoh, Trebel, Dossevi,
Raman (63e : Legear), Edmilson (46e : Mbenza),
Santini, . Entraîneur : Y. Ferrera.
Arbitre. Vertenten.
Assistance. 7.500 spectateurs.
Buts. 6e : Santini (0-1), 32e : Acolatse (1-1), 45e :
Ganvoula (2-1), 90e : Legear (2-2).
Cartes jaunes. Molenberghs, Henkens, Santini,
Annys.
ZULTE - EUPEN : 3-0
Zulte Waregem. Bossut, De fauw, Derijck, Bau-
dry, Hamalainen, Brebels (46e : Lerager), Meité,
Lepoint, Cordaro (79e : Coopman), Leye, Vetokele
(71e : Kaya). Entraîneur : Dury.

V mots aux actes, tel était

l’espoir avoué de Yannick
Ferrera, à quelques heures de l’en-
trée de ses joueurs dans le cham-
pionnat. Pour quel bilan ? Mathé-
matiquement, ses ouailles ont sau-
vé un point in-extremis. Mais de là
à affirmer que cela a été satisfai-
sant…
« Il faut arrêter de penser que le
Standard va venir gagner 0-5 à
Westerlo, se défend toutefois l’en-
traîneur principautaire. Si j’étais
défaitiste, j’aurais déjà démis-
sionné. Mais je suis optimiste
en sachant qu’on doit se
battre partout et tout le
temps pour signer des per-
formances. Dans les cir-
constances actuelles, je
suis content car nous
avons obtenu un meilleur
résultat que l’an dernier.
Mais je ne suis certainement
pas heureux du contenu. Nous
devons élever notre niveau de jeu
pour prendre plus de points et
vivre une saison plus sereine que
la précédente. Pour y arriver, cha-
cun doit s’améliorer en se remet-
tant en question. Et quand ce sera
le cas, le collectif progressera. »
L’entraîneur principautaire a
parfaitement résumé la situation
car il y a deux manières d’analyser
ce premier match de la saison en
se plaçant du point de vue liégeois.
La positive d’abord. Le club
principautaire a mieux entamé sa
saison que l’année dernière quand
il avait été battu à Courtrai. Mais
entre un candidat au maintien et
un prétendant au Top 6, il y a évi-
demment une différence. Autre
point positif, après avoir été vain-
cus à deux reprises par Westerlo
lors de la saison 2015-2016, les
hommes de Ferrera ont déjà pris
un point aux Campinois, certes un
peu tombé du ciel. Même si cette
unité a un petit goût de bouchon,
c’est toujours mieux au terme de la
première journée, et comme le
pense Ferrera, de rentrer à Scles-
sin avec un point.
Mais ensuite, il y a les inquié-
tudes. Et elles demeurent nom-
breuses même si ce n’est que le dé-
but de saison et que l’incorpora-
tion de Raman (titulaire di-
manche) et de Mbenza (monté au
tervention en hésitant à aller sur le
ballon. Mené au score, personne
ne voyait le Standard revenir, vu
que ses joueurs allaient dans l’ef-
fort avec parcimonie.
« C’est vrai que dès qu’un grain
de sable arrive, il enraye la ma-
Ce qu’est qu’en toute fin de partie que Jonathan Legear est parvenu à libérer le Standard, en trompant
Van Langendonck quand on ne l’attendait plus. © KRISTOF VAN ACCOM/BELGA.
DANS LE VESTIAIRE ROUCHE
« Nous nous sommes
arrachés »
Jean-François
Gillet disputait
sa deuxième
rencontre avec
les Rouches et il
a à nouveau encaissé deux
buts ! Sûr qu’il aurait espéré
meilleur départ pour son retour
dans les buts liégeois. Cette
fois cependant, le Standard n’a
pas connu la défaite… « Dans
une journée négative comme
celle-ci, ce point est très positif,
explique l’ancien gardien de
Malines. Une deuxième défaite
position plus axiale. Quant à Lai-
fis, nos défenseurs n’étant plus mis
sous pression, je comptais sur la
qualité de ses passes pour trouver
des ouvertures. »
Finalement, l’ouverture viendra
d’une erreur de la défense campi-
de rang nous aurait vraiment fait
mal. Il est certain que nous ne
connaîtrons pas que des bons
jours cette saison donc il est
important de prendre des points
même quand cela ne tourne pas.
Ce fut le cas ce dimanche. Main-
tenant, il est primordial que nous
ajustions notre jeu. Nous ne
pouvons pas connaître de tels
black-outs à toutes nos sorties !
Nous encaissons deux buts sur
des relâchements défensifs, des
erreurs de concentration. Nous
nous sommes à nouveau mis en
difficulté malgré une bonne
entame de match. »
d’élever le niveau général contre
Saint-Trond. Ah oui mince, ce sera
à huis clos. Un mal pour un bien ?
Justement, c’est ce que certains
pensaient après la défaite au FC
Bruges. ■
E.Px
Si la qualité du jeu n’était pas
au rendez-vous, que la victoire
a une nouvelle fois fait défaut,
les Liégeois peuvent se mon-
trer satisfaits de l’état d’esprit
affiché. « Nous nous sommes
arrachés. Ce point est celui du
caractère. Une note positive sur
laquelle ils vont pouvoir s’ap-
puyer pour travailler. Tout le
monde s’entraîne bien, je peux le
certifier. Nous allons grandir, j’en
suis convaincu. La confiance va
arriver. Et à ce titre, ne pas avoir
perdu ce dimanche va nous faire
beaucoup de bien au moral. » ■
J.V.
Eupen. Van Crombrugge, Diagné, Diallo, Blon-
delle (70e : Hackenberg), Fahad Shanin, Onyeku-
ru, Dufour, García, Ocansey, Taulemesse (80e :
Cases), Sylla (70e : Jeffrén). Entraîneur : Condom.
Arbitre. Visser.
Buts. 62e : Leye, pen. (1-0), 72e : Derijck (2-0), 84e :
Lepoint (3-0).
Cartes jaunes. Onyekuru, Blondelle, García.
Carte rouge. Ocansey (2 j., 64e).
GENK – OSTENDE : 2-1
Genk. Bizot, Walsh, Dewaest, Wouters, Uronen,
Buffel, Ndidi, Kebano (80e : Samatta), Pozuelo
(83e : Heynen), Bailey (72e : Trossard), Karelis.
Entraîneur : Maes.
Ostende. Proto, Antunes, Capon, Tomasevic, Mi-
lic, Siani, Jonckheere, Canesin (79e : Akpala), El
Ghanassy (65e : Marusic), Musona, Dimata (64e :
Cyriac).
Entraîneur : Vanderhaeghe.
Arbitre. Lardot.
Buts. 50e : Karelis (1-0), 90e : Samatta (2-0), 90e
+3 : Musona (2-1).
Cartes jaunes. Milic, Antunes, Uronen.
COURTRAI - GAND : 1-1
Courtrai. Kaminski, Métanire, Barbaric, Pavlovic,
Joãozinho, De Smet (70e : D'Haene), Verstraete,
Kage (79e : Sarr), Rolland, Ouali (86e : Saadi), Papa-
zoglou. Entraîneur : Belhocine.
Gand. Rinne, Foket, Mitrovic, Gershon, L.Nielsen,
Matton (62e : Perbet), Kums, Milicevic (85e : Saief),
Neto, Depoitre (86e : Kujovic), Simon.
Entraîneur : Vanhaezebrouck.
Arbitre. Delferière.
Buts. 31e : Ouali (1-0), 50e : Neto (1-1).
Cartes jaunes. Matton, Simon, Joãozinho, Rol-
land, Verstraete, Gershon, Mitrovic.
SAINT-TROND – LOKEREN : 1-0
Saint-Trond. Dutoit, Djene, Pulido, Ruben Fer-
nandes, Sylla, Swers (74e : Tchenkoua), De Petter,
Bezus (78e : Gerkens), Peeters, Ono (90e + 1 : Ko-
tysch), Proschwitz. Entraîneur : Leko.
Lokeren. Verhulst, Galitsios, Mij. Maric, João Car-
los (7e : Ingason), Skúlason, Overmeire, Jajá, Ras-
soul, Miric (85e : Mbah Enoh), De Sutter, Patosi
(64e : Straetman). Entraîneur : Leekens.
Arbitre. Van Driessche.
Assistance. 4066 spectateurs.
But. 76e : Proschwitz.
Cartes jaunes. Rassoul, De Petter, Galitsios, Du-
toit.
FC MALINES - FC BRUGES : 0-2
FC Malines. Moris, Cocalic, De Witte (84e : Kolo-
vos), Vanlerberghe (58e : Bjelica), Paulussen (64e :
Chen), Rits, Matthys, Filipovic, Schouterden, Ver-
dier, Croizet. Entraîneur : Jankovic.
FC Bruges. Butelle, Cools, Simons, Denswil, De
Bock, Vormer, Claudemir, Vanaken, Refaelov (64e :
Vossen), Diaby (90e : Storm), Izquierdo (78e : Lim-
bombe). Entraîneur : Preud’homme.
Arbitre. Dierick.
Assistance. 15.136 spectateurs.
Buts. 27e : Izquierdo (0-1), 30e : Cools (0-2).
Cartes jaunes. Paulussen, Cocalic, De Witte, Vos-
sen, Limbombe.

ALBERT LE DÉBRIEFING DE PHILIPPE ALBERT

© PIERRE-YVES THIENPONT/LE SOIR.

« Le Club, un rouleau compresseur »

1 2
à Malines ! » 3
« Bruges a été impressionnant
« J’admets que les Malinois étaient un peu
crispés, mais c’est surtout Bruges qui m’a
fait une énorme impression. Dès la 1re mi-
nute, les Blauw en Zwart ont eu la mainmise
tactique. Et physiquement, ils sont déjà
prêts ! Cette maîtrise me rappelle l’autorité
qui habitait l’Anderlecht 1999-2000, celui
de Köller et Radzinski, ou le Standard 2007-
2008, celui qui fut champion avec Preu-
d’homme déjà. Un vrai rouleau compresseur
ce Bruges. J’ai souvent vu Malines à l’œuvre
la saison passée et, à domicile, celui-ci se
créait beaucoup d’occasions. Le Club ne leur
a rien laissé ou presque. Petite parenthèse
sur l’amertume d’Izquierdo : au vu du mar-
ché, 12 millions pour le meilleur joueur du
championnat, un fameux atout offensif de
surcroît, ce n’est pas exagéré. Le PSG en a
déboursé 30 pour un milieu défensif (Kry-
chowiak) loin de faire se lever les foules !
Ensuite, Izquierdo doit se gérer en profes-
sionnel et respecter le contrat en vigueur. »
« Des débuts prometteurs
pour Weiler à Anderlecht »
« Ça peut paraître une phrase toute faite,
mais la saison passée, Anderlecht aurait
perdu pareil match. Mais samedi, à Mous-
cron, il y a de la motivation en plus et un
groupe derrière son coach. Bien sûr, René
Weiler a encore des réglages à opérer, mais
on sent la griffe d’un grand entraîneur. Parce
qu’il ne s’entête pas - il n’a pas insisté avec
Hanni en « faux 9 » et parce que, comme je
l’ai avancé, il garde ses joueurs sur le qui-
vive et leur transmet déjà du caractère.
Aucun n’est préservé dans l’ouate et le
championnat passé n’a plus aucune impor-
tance. Pour lui, ce sont le travail quotidien et
les prestations en match qui forcent une
sélection. Okaka avait inscrit 15 buts ? Peu
importe : il n’est pas prêt donc il n’est pas
repris! Ses débuts sont prometteurs, même
si je me souviens qu’on avait été tout aussi
laudatifs avec John van der Brom avant qu’il
ne soit cloué au pilori. »
« Décidément, le Standard
ne sait pas gérer »
« Deux matchs officiels et, déjà, le même
constat : le Standard ne sait pas gérer un
résultat favorable. On pourra lui trouver
l’excuse de l’adversaire (Bruges) et sa quasi-
inexpugnabilité la saison dernière au Breydel
en Supercoupe, mais hier après-midi au
Kuipje, il n’a pas d’alibi. Ce qui est inquié-
tant, c’est que les Rouches ne semblent pas
avoir appris du défunt championnat. Ils
avaient déjà encaissé 50 buts et plus en
2015-2016, et là, ils ont donné les deux
buts à Westerlo. Avec une telle tare, le
Standard ne gagnera pas beaucoup de
matchs, à moins d’inscrire 3 buts de
moyenne. Ce manque de concentra-
tion et de cohésion n’a pas unique-
ment frappé la défense, mais bien toute
l’équipe. Ferrera, déjà critiqué avant la sai-
son, a du boulot et pas forcément un calen-
drier malléable. »
PROPOS RECUEILLIS PAR
ROCCO MINELLI

20
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LESSPORTS 21

La 1re journée de D1A en un coup d’œil

Les tendances du week-end
Anderlecht ou le poids des choix
René Weiler s’est volontairement privé d’Okaka, en excédent
pondéral. A Mouscron, il a aligné Hanni en faux 9 à la place
LE SOIR - 01.08.16
Charleroi, un succès apaisant
Trop souvent du mauvais côté de la pièce la saison passée,
Charleroi a cette fois hérité de la face pile contre Waasland-
DIXIT
« Je pourrais me fâcher et m’en prendre à l’arbitre,
mais je préfère retenir que nous avons démontré
que nous avions bien le niveau pour jouer en D1 ! »
SIEBE BLONDELLE (JOUEUR D’EUPEN), APRÈS LA DÉFAITE DE SON ÉQUIPE LÉSÉE PAR LES DÉCISIONS DE L’ARBITRE VISSER.

de l’Italien. Trop léger dans son rôle de pointe centrale,
l’Algérien
g a été relayé
y ppar un vrai centre-avant à l’heure
de jeu : Sylla. Résultat,
en 3 minutes, Anderlecht a
renversé la situation avec
le but de la victoire signé
du Guinéen.
Leko réconcilie Saint-Trond avec le Stayen
Comme la saison passée, Saint-Trond a réussi son entrée en
JPL. A charge pour Ivan Leko, son nouvel entraîneur, d’éviter
aux Limbourgeois la même baisse de régime qui les avait fait
plonger de manière quasiment inexorable au classement.
Ainsi, avant de battre Lokeren, le STVV n’avait plus gagné
au Stayen depuis le 1er novembre 2015, 1-0 également,
contre le Standard.
Jo Carlos
Joao
(Lokeren) a tenu
(Lo
6mminutes
Le match de Joao Carlos
(34) a duré 6 minutes
avec Lokeren samedi
à Saint-Trond, avec
lle défenseur brésilien
se tenant le haut de
la ccuisse au moment
de son remplacement.
Voilà qui ne dissuadera
Vo
pas ni Leekens ni
pa
De Sutter de la nécessité
de recruter.
Beveren. Cloué sur le 0-0 et réduit à dix après l’expulsion « Vous n’êtes pas des vrais supporters. »
À LA HAUSSE de N’Ganga, le Sporting hennuyer a pris les 3 points ROGER VANDEN STOCK (PRÉSIDENT D’ANDERLECHT), LORS DU FAN DAY À L’ADRESSE DE LA FRANGE
dans les arrêts de jeu (90e+3) grâce à un but DE SON PROPRE PUBLIC QUI AVAIT CONSPUÉ STEVEN DEFOUR.
de Willems. Et à voir la réaction de Felice Mazzù
à l’adresse d’une partie de la tribune d’honneur, ce succès « Je ne voudrais pas être dans la peau de l’entraî-
est le bienvenu pour calmer le jeu et, pourquoi pas,
de bon augure… neur du Standard, Yannick Ferrera. Mais était-il
au moins tenu informé du recrutement ?
Le coach n’a que des nains dans son équipe. »
Genk sur sa lancée JOHAN BOSKAMP (ANALYSTE), EN RÉACTION À L’ARRIVÉE DE BENITO RAMAN À SCLESSIN. (HET BELANG VAN LIMBURG)
Dans l’affiche de cette journée inaugurale, Genk n’a pas
manqué de lancer sa nouvelle saison avec les trois points
et de poursuivre ainsi sur l’élan de son second tour de la saison
passée. Ostende, pour sa part, a surtout raté l’occasion d’ouvrir
la marque par El Ghanassy avant que Karelis déflore le score les tweets LA STAT
au nez et à la barbe de Proto, à son 1er match officiel avec
les Côtiers. Le week-end prochain, Genk se déplace à Gand
Marc Coucke @CouckeMarc
« La saison passée, le #KVO avait débuté en fanfare 139
pour une autre affiche. devenant même champion d’automne, avant de finir à En conséquence de la
bout de souffle le championnat. Content qu’on ne com- refonte des séries
mettra plus la même erreur... » nationales, Westerlo,
15e la saison dernière,
Le président d’Ostende après la défaite de son équipe à Genk. n’avait plus disputé le
Eupen, un 3-0 « menteur
menteu »
Revenu du stade Arc-en-Ciel aavec moindre match officiel
Laurent Bruwier @LaurentBruwier depuis 139 jours avant
un 3-0 bien tassé, Eupen a po pourtant
existé dans sa rencontre à de recevoir le Standard
Zulte-Waregem. Meilleure équ équipe « Au Standard, Ferrera veut rencontrer la direction hier après-midi au
néo-promus ont
avant la pause, les néo-promu pour dégraisser. Vu le jeu dps 10 mois il devrait se Kuipje. Le 13 mars
encaissé le 1er but flandrien méfier d'être aussi ds la charrette » 2016, les Campinois
sur un pénalty discutable et se avaient battu Waas-
sont retrouvés à dix après une
Un journaliste de la RTBF après le début de saison poussif du Standard. land-Beveren 1-0.
seconde carte jaune, toutout aussi
STABLE légère, décernée à Ocancey
Oca ,
averti une première
premièr fois ARRÊT SUR IMAGE
sur la phase du coup
de réparation.
Standard : il y a un mieux !
En revenant avec un partage de Westerlo (2-2), les Rouches
ont déjà fait mieux que la saison passée contre ces mêmes
Campinois. Lors de la précédente saison, les Rouches avaient
battu deux fois, 1-2 à Sclessin, et 2-0 au Kuipje. Jonathan
Legear, entré en cours de match et buteur providentiel,
a bien rendu l’idée de cette amélioration : « La saison
passée, le même match, on le perdait. »

Kums et Gand peu inspirés

Le dernier match de cette première journée n’a pas
livré de vainqueur et débouché sur un second partage.
À LA BAISSE Surtout, Courtrai et Gand ont offert une pauvre prestation.
A l’image de Sven Kums. Hanté par un transfert qui a du mal
à se dessiner ?
Fan Day à Anderlecht avec Stefano Okaka
Renvoyé dans le noyau B du Sporting Anderlecht, Stefano Okaka (à l’instar de Praet,
également en froid avec la direction) était néanmoins bien présent hier au stade
Constant Vanden Stock pour le traditionnel Fan Day. L’attaquant italien n’a pas
renoncé non plus à satisfaire les supporters mauves à l’occasion de cette journée
portes ouvertes. 5000 personnes ont assisté à cette journée de parade. Tielemans
et... Defour les plus acclamés. @Bruno Fahy/Belga.

Résultats
FC Malines - FC Bruges 0-2
Classement
■ Playoffs 1 ■ Playoffs 2 ■ Relégation
Prochaine journée
Vendredi 5 août
Dans le rétro
Un joueur du Barça à Saint-Trond
Mouscron - Anderlecht 1-2 Equipes j g n p buts p-c-d pts 20h30 Ostende - FC Bruges La « Duchâtelet Connection » a balisé la voie pour l’arrivée au
Samedi 6 août Stayen d’un joueur formé à la Masia, le centre d’entraînement
Zulte Waregem - Eupen 3-0 1. Zulte Waregem 1 1 0 0 3-0 (+3) 3
18h00 Mouscron - Charleroi du FC Barcelone. L’ailier gauche Cristian Ceballos, 23 ans, a
Saint-Trond - Lokeren 1-0 ainsi été prêté à Saint-Trond pour une saison par Charlton, le
2. FC Bruges 1 1 0 0 2-0 (+2) 3 20h00 Eupen - FC Malines club de D3 anglaise de propriété de Roland Duchâtelet.
Charleroi - Waasland-Beveren 1-0
20h00 Waasland-Beveren - Zulte Waregem Vanhaezebrouck : « Le départ de Raman ?
3. Genk 1 1 0 0 2-0 (+2) 3
Westerlo - Standard 2-2 20h30 Standard - Saint-Trond On ne peut pas garder tout le monde »
4. Anderlecht 0 0 2-1 (+1) Vanhaezebrouck a expliqué sans la moindre acrimonie les
Genk - Ostende 2-0 1 1 3 Dimanche 7 août raisons du départ de Benito Raman, déjà prêté à la mi-saison
Courtrai - Gand 1-1 5. Charleroi 1 1 0 0 1-0 (+1) 3 14h30 Lokeren - Westerlo dernière à Saint-Trond, vers le Standard. « Un club ne peut pas
18h00 Anderlecht - Courtrai garder tout le monde sans quoi il aurait 70 joueurs sous contrat.
5. Saint-Trond 1 1 0 0 1-0 (+1) 3 Si on risque de le regretter? Anderlecht avait aussi en son temps
20h00 Gand - Genk laissé partir Dries Mertens. »
7. Standard 1 0 1 0 2-2 (0) 1
Zoom sur la journée
Buts 8. Gand 0 0 1 0 1-1 (0) 1 Dans le viseur
Ce week-end 19 9. Courtrai 1 0 1 0 1-1 (0) 1
Anderlecht contre Rostov ce mardi
A deux jours d’affronter Rostov dans le cadre du 3e tour préli-
Moyenne par match 2,37 minaire de la Ligue des champions, Anderlecht a le moral
10. Westerlo 1 0 1 0 2-2 (0) 1
Record (1re) 19 avec sa victoire 1-2 au Canonnier et, surtout, son partage 2-2
11. Mouscron 1 0 0 1 1-2 (-1) 0 forgé il y a 6 jours sur les rives du Don. Si le Sporting écarte
Moyenne par match/saison 2,37 les Russes ce mardi soir, il se retrouvera dans l’urne pour le
Cartes rouges 12. Lokeren 1 0 0 1 0-1 (-1) 0 tirage au sort des playoffs vendredi en tant que tête de série.
Ce qui ne l’empêcherait pas de tomber sur un gros morceau :
Ce week-end 2 12. Waasland-Beveren 1 0 0 1 0-1 (-1) 0 la Roma de Radja Nainggolan, par exemple. En Europa
Record (1re) 5
League, arrivés au même stade de compétition, les deux
14. FC Malines 1 0 0 1 0-2 (-2) 0 représentants belges sont soit virtuellement qualifiés (Gand
Cartes jaunes a gagné 5-0 contre Viitorul) ou ont leur sort en main (Genk a
15. Ostende 1 0 0 1 0-2 ()2) 0 battu Cork 1-0) avant leur déplacement de jeudi respective-
Ce week-end 37
ment en Roumanie et en Irlande. Tirage du dernier tour quali-
Record (1re) 37 16. Eupen 1 0 0 1 0-3 (-3) 0 ficatif vendredi également.

21
Le Soir Lundi 1er août 2016

22 LESSPORTS

MOTEURS Maxime Martin : « Je n’aurais pas

misé un cent sur nous »
AUTO La réussite a enfin souri au Bruxellois, vainqueur des 24 Heures de Spa
Maxime Martin a rejoint matériel éprouvé. » sprinters des premières heures – cher de penser que le scénario était une course aussi haletante où, jus-
Une analyse confirmée lors de que la BMW a grimpé progressive- trop beau. J’étais en tête bien trop qu’aux premières heures de la mati-
son père et son oncle au l’exercice délicat de la superpole où ment dans la hiérarchie. tôt. J’ai imaginé que la mécanique née dominicale, trois voitures diffé-
palmarès des 24H de Spa. la Bavaroise décrochait le 19e chro- « Nous n’étions pas les plus ra- allait faire des siennes et m’empê- rentes (une BMW, une Bentley et
C’est la 23e victoire no parmi les vingt prétendantes. En pides sur un tour, avouait Maxime. cher de triompher. » une Audi) étaient groupées dans le
course aussi : « Il reste un sacré Mais dans une épreuve d’aussi Mais non. Cette fois, les dieux de même tour. Histoire de pimenter
de BMW dans nos Ar- boulot à abattre sur cette voiture longue haleine, tant d’éléments in- l’endurance étaient du côté de encore, une épreuve déjà bien épi-
dennes, la première pour la rendre compétitive. J’ai pu terviennent. Nous avons pu comp- notre compatriote remarquable- cée, la pluie s’est invitée en fin
de la M6 dès ses débuts. m’en rendre compte quand la piste ter sur un brin de réussite en straté- ment épaulé par Alexander Sims et d’épreuve. De quoi redistribuer
était mouillée ; je ne pouvais pas te- gie. De notre côté, nous nous Philipp Eng. Une spirale de la réus- complètement les cartes derrière la
hez les Martin, les 24 Heures nir le rythme de la Bentley. Fran- sommes concentrés afin de ne pas site qui cadre bien avec le bon- Bavaroise, de permettre à une Mer-
C font partie du bagage géné-
tique. Jean-Michel, le papa, s’est
chement, je n’aurais pas misé un
cent sur notre équipe », se marrait
commettre d’erreur susceptible
d’être pénalisée. Notre équipe a aus-
homme en ce moment… « C’est
mon année, on dirait ! La semaine
cedes de se hisser au 2e rang et à
Laurens Vanthoor, dont l’Audi im-
imposé par quatre fois dont deux, Martin à l’heure de réclamer une si sa part de mérite : elle affiche le prochaine, je me marie et en sep- mobilisée pendant sept minutes
avec Philippe, son frangin. C’est bière pour fêter son triomphe. niveau d’un team de Fun Cup mais tembre, je serai papa d’un garçon. » pour remettre en état une carrosse-
dans l’écrin ardennais que Maxime Justement… C’est en optant pour ne s’est pas loupée en stratégie. Pour BMW, ce 23e triomphe ar- rie chiffonnée, de revenir en trombe
a façonné sa passion pour le sport un rythme relativement conserva- Quand j’ai vu la tournure que pre- dennais ponctue une édition réus- à la 3e place à… deux minutes des
automobile et aux 24 Heures qu’il a teur – en se gardant bien, surtout, nait la course, qu’on pointait en lea- sie. De mémoire de suiveur, il y a vainqueurs. ■
nourri ses rêves de gosse. « Gamin, de ne pas coller aux basques des der vers minuit, je n’ai pu m’empê- longtemps qu’on n’avait plus suivi DOMINIQUE DRICOT
je me souviens qu’un jour, Papa a
ramené trois jeunes cochons à la
maison. C’était le prix qu’il avait
décroché en gagnant les 24 H ! »
Il y a un moment que Maxime a
dépassé le stade de la référence pa-
ternelle. Au point qu’il est aujour-
d’hui un pilote professionnel enga-
gé par BMW dans le très relevé
DTM et s’est forgé une réputation
flatteuse en endurance. Mais ja-
mais, jusqu’à ce week-end, il n’était
jamais parvenu à décrocher le
Graal. Ce n’est pas faute de ne pas y
avoir brillé, pourtant. Comme l’an
passé, par exemple, quand il menait
largement l’épreuve avant de voir le
moteur de sa Z4 rendre l’âme le di-
manche, à l’heure de l’apéro. De
quoi se forger un caractère et, sur-
tout, une philosophie. Aussi, c’est
avec des ambitions fort limitées
qu’il attaquait l’édition 2016.

BMW en développement
« Ne vous attendez pas à nous
voir aux avant-postes », clamait-il
à l’heure des premiers essais. « La
BMW M6 que nous alignons est en
phase de développement. On en est à
essuyer les maladies de jeunesse Maxime Martin, ici entouré de ses équipiers - le Britannique Alexander Sims (à gauche) et l’Autrichien Philipp Eng - peut enfin savourer la victoire
alors que nos rivaux disposent d’un aux 24 Heures de Spa, déjà remportées par son père Jean-Michel à quatre reprises, et son oncle Philippe (deux succès). © GEORGES DECOSTER.

tricherie Mercedes trop vite en piste, pas en coulisses

RÉSULTATS
24 H DE SPA-FRANCORCHAMPS
Classement. 1. Martin-Sims-Eng (GBR-Aut, BMW
M6) 531 tours ; 2. Rosenqvist-Vautier-Van der
Zande (Suè-Fra-PBS, Mercedes AMG) à 1.55.408 ; 3.
Vanthoor-Rast-Müller (All-Sui, Audi R8 LMS)
2.00.408 ; 4. Soulet-Soucek-Reip (Esp, Bentley
Continental) 1 tr ; 5. Jäger-Paffett-Götz (All-GBR-All,
Mercedes AMG) 1 tr ; 6. Baumann-Jaafar-Buhk
(Aut-Mal-All, Mercedes AMG) 2 trs ; 7. Guivert-Pari-
sy-Haase (Fra-Fra-All, Audi R8 LMS) 4 trs ; 8. De Lee-
ner-Baguette-Käffer (All, Audi R8 LMS) 4 trs ; 9. Sa-
laquarda-Mortara-Stockinger (Tch-Ita-Phi, Audi R8
LMS) 4 trs ; 10. Pilet-Jousse-Narac-Cornac (Fra,
Porsche 911 GT3-R, vq. Pro-Am) 4 trs ;… 29. Ver-
visch-Vanthoor-Stevens (GBR, Audi R8 LMS) 17
trs ; 43. Kelders-Bouvy-Rostan-Bonanomi (Fra-Ita,
Audi R8 LMS) 47 trs ;… 48. Meulders-Paque-
Paisse-Richard (Fra, Porsche 997 Cup) 63 trs ; etc.
mbiance plombée, samedi
A midi, dans le gigantesque
réceptif d’Audi dressé à Francor-
champs. Rassemblés autour du
repas, les équipages de la
marque aux anneaux, à l’image
de la grande majorité des
équipes et constructeurs engagés
dans cette 68e édition des 24
Heures, ont visiblement du mal
à encaisser la claque que Mer-
cedes a infligée à tout le monde
vendredi, lors de la super-pole.
Six SLS AMG GT3 aux six pre-
mières places de la grille, ça fait
un peu tache. Et pose déjà ques-
tion par rapport à une compéti-
tion si bien équilibrée jusque-là
grâce à la fameuse « BoP », cette
« Balance of Performance » sup-
posée permettre à des voitures
aussi disparates que celles des
onze marques engagées de se
battre au dixième de seconde.
Soudain, la nouvelle se répand
aussi vite que le coulis de fram-
boise sur la panacota revisitée
par le chef germain du coin :
« Le chrono des Mercedes est an-
nulé, elles partiront de plus loin,
mais devront en plus purger une
“peine” de 5 minutes au stand
pour “comportement antispor-
tif” : elles ont triché ! » Le mot
est lâché, des sourires se des-
sinent, mais l’interrogation de-
meure : que s’est-il exactement
passé pour qu’un tel camouflet
soit infligé à un des plus gros
constructeurs engagés en GT ?
« Grâce à une modification
apportée dans le boîtier électro-
nique au niveau de l’allumage,
les Mercedes ont bénéficié d’un
surplus de puissance », résumait
Xavier Schene, « Monsieur
RACB Sport » en charge de su-
perviser la technique. « Dès les
essais libres, j’avais remarqué
que les SLS allaient lentement
dans le deuxième secteur alors
qu’elles “volaient” dans les deux ment signé par les SLS aux 24 H
autres », ajoutait Claude Sur-
mont, « Monsieur BoP ».
du Nürburgring. « Cela avait été
aussi ridicule que les libertés
Une pratique déjà adoptée par laissées à certains (NDLR :
des constructeurs en certaines Ford) au Mans », renchérissait
occasions (qui a dit Audi ?), mais un autre organisateur. Une sanc-
au moins faut-il le faire avec un tion à laquelle la marque à
brin de subtilité, visiblement pas l’étoile répondit aussi maladroi-
de mise au sein de la marque à tement que ses pilotes lorsqu’elle
l’étoile… Les 6 pilotes qui lâ- publia un communiqué dans le-
chèrent la cavalerie vendredi soir quel elle tenta d’expliquer l’inex-
en firent la démonstration ! Avec plicable avant de conclure :
les suites que l’on sait. « Nous avons voulu faire appel
« On a osé ce que d’autres n’ont de cette sanction, mais le délai
pas fait ! », tonitruait Laurent était dépassé. » Un manque de
Gaudin, le patron de l’épreuve en célérité malvenu cette fois… ■
faisant allusion au triplé récem- THIERRY WILMOTTE

A Hamilton le meilleur départ… en vacances

FORMULE 1 Victorieux en Allemagne, le Britannique compte 19 points d’avance sur Rosberg avant le GP de Belgique (28 août)

Imulampossible de croiser à Ho-

ckenheim un acteur du For-
One Circus, sans que celui-
ci n’évoque le « summer break »
tant attendu cette année entre
les GP d’Allemagne et de Bel-
gique (28 août). Au sortir d’un
mois de juillet particulièrement
chargé – 4 GP en 5 week-ends –,
il était temps que ça s’arrête !
D’ailleurs, il a suffi de regarder
les deux derniers Grand Prix en
date – en Hongrie puis en Alle-
magne – pour admettre que les
acteurs étaient en manque de
souffle. Dimanche, comme à Bu-
dapest, l’affaire a été dite dès le
premier virage en fait. Et comme
au Hungaroring une semaine
plus tôt, c’est Lewis Hamilton
qui a pris le meilleur départ, et
ainsi filé vers le succès. Signe
tangible d’un grand besoin de
vacances ? Sans doute…
Mais au-delà de ça, le Britan-
nique avait surtout soif de mon-
trer que s’il avait enfin pris la
tête du championnat il y a une
semaine à Budapest, il n’avait
pas l’intention de la rendre à Ni-
co Rosberg, pourtant signataire
de la pole position lors de ces
deux derniers exercices en date…
Et en Allemagne, sur les terres
de son employeur, et… de son
équipier, Lewis Hamilton, n’a
pas manqué d’enfoncer le clou
après avoir conquis la 49e vic-
toire de sa carrière, la quatrième
(sur quatre !) en ce mois de
juillet, et même la 6e des sept
derniers GP… « Je suis tellement
heureux de gagner ici, chez Mer-
cedes, car je roule pour cette
marque depuis que j’ai 13 ans,
dit-il en référence à son engage-
ment chez McLaren, alors asso-
ciée à la marque à l’étoile avec la-
quelle il avait déjà gagné deux
fois en Allemagne (2008 et
2011). Mon but aujourd’hui était
de rester cool, de ne pas com-
mettre d’erreur. Et je pense que
cela a été ; je sentais d’ailleurs
que je faisais bien mon boulot. »
Du « bon boulot » qui va per-
mettre au triple champion du
monde britannique de profiter
pleinement de ses vacances pen-
dant que son équipier aura le
« loisir » de ruminer l’avantage
de 43 points qu’il comptait après
la Russie, et qui s’est mué en un
déficit de 19 unités…
« Être 19 points derrière n’est
pas le plus dur ; ce qui va me
mettre quelques jours à encais-
ser, c’est d’avoir perdu ici, et de
cette manière », admit d’ailleurs
le pilote allemand. Celui-ci a en
plus été devancé par les Red Bull
de Ricciardo et Verstappen qui
poursuivent leur retour aux
avant-postes, au contraire de
Ferrari à nouveau larguées, Vet-
tel (5e) et Raikkonen (6e) ayant
terminé à plus d’une demi-mi-
nute d’Hamilton et Ricciardo !
Vivement Francorchamps, fin
août, pour voir qui aura mieux
digéré ce « summer break », et se
profilera au mieux pour la
deuxième partie de saison ! ■
T. W.
RÉSULTATS
GRAND PRIX D’ALLEMAGNE (12/21)
Q3. 1. Rosberg (All, Mercedes) 1.14.363 (221,433
km/h) ; 2. Hamilton (GBr, Mercedes) à 0.107 ; 3. Ric-
ciardo (Aus, Red Bull-TAG Heuer) à 0.363 ; 4. Vers-
tappen (PBs, Red Bull-TAG Heuer) à 0.471 ; 5.
Räikkönen (Fin, Ferrari) à 0.779 ; 6. Vettel (All, Ferra-
ri) à 0.952 ; 7. Hülkenberg (All, Force India-Mer-
cedes) à 1.147 ; 8. Bottas (Fin, Williams-Mercedes) à
1.167 ; 9. Pérez (Mex, Force India-Mercedes) à
1.174 ; 10. Massa (Bré, Williams-Mercedes) à 1.252.
NDLR. Hulkenberg pénalisé d’une place sur la grille
pour infraction sur l’utilisation des pneumatiques.
Classement. 1. Hamilton (GBr, Mercedes)
306,458 km en 1h30.44.200 (202,647 km/h) ; 2. Ric-
ciardo (Aus, Red Bull-TAG Heuer) à 6.996 ; 3. Vers-
tappen (PBs, Red Bull-TAG Heuer) à 13.413 ; 4. Ros-
berg (All, Mercedes) à 15.845 ; 5. Vettel (All, Ferrari)
à 32.570 ; 6. Räikkönen (Fin, Ferrari) à 37.023 ; 7.
Hülkenberg (All, Force India-Mercedes) à 1.10.049 ;
8. Button (GBr, McLaren-Honda) à 1 tour ; 9. Bottas
(Fin, Williams-Mercedes) à 1 tour ; 10. Pérez (Mex,
Force India-Mercedes) à 1 tour ; 11. Gutiérrez (Mex,
Haas-Ferrari) à 1 tour ; 12. Alonso (Esp, McLaren-
Honda) à 1 tour ; 13. Grosjean (Fra, Haas-Ferrari) à 1
tour ; 14. Sainz (Esp, Toro Rosso-Ferrari) à 1 tour ; 15.
Kvyat (Rus, Toro Rosso-Ferrari) à 1 tour ;
16. Magnussen (Dan, Renault) à 1 tour ; 17. Wehr-
lein (All, Manor-Mercedes) à 2 tours ; 18. Ericsson
(Suè, Sauber-Ferrari) à 2 tours ; 19. Palmer (GBr, Re-
nault) à 2 tours ; 20. Haryanto (Ins, Manor-Mer-
cedes) à 2 tours.
Tour. Ricciardo (Aus, Red Bull-TAG Heuer) 1.18.442
au 48e tour (209,918 km/h)
Abandons. 38e tr : Massa (Bré, Williams-Mercedes)
problème mécanique. 59e tr : Nasr (Bré, Sauber-Fer-
rari): problème mécanique.
CHAMPIONNATS
Pilotes. 1. Hamilton (GBr) 217 pts ; 2. Rosberg (All)
198 ; 3. Ricciardo (Aus) 133 ; 4. Räikkönen (Fin) 122 ;
5. Vettel (All) 120 ; 6. Verstappen (PBs) 115 ; 7. Bot-
tas (Fin) 58 ; 8. Pérez (Mex) 48 ; 9. Massa (Bré) 38 ; 10.
Hülkenberg (All) 33 ; 11. Sainz (Esp) 30 ; 12.Grosjean
(Fra) 28 ; 13. Alonso (Esp) 24 ; 14. Kvyat (Rus) 23 ; 15.
Button (GBr) 17 ; 16. Magnussen (Dan) 6 ; 17. Wehr-
lein (All) 1 ; 18. Vandoorne 1.
Constructeurs. 1. Mercedes-AMG 415 pts ; 2. Red
Bull 256 ; 3. Ferrari 242 ; 4. Williams 96 ; 5. Force In-
dia 81 ; 6. Toro Rosso 45 ; 7. McLaren-Honda 42 ; 8.
Haas 28 ; 9. Renault 6 ; 10. Manor 1.

22

Thomas Bach règle
ses comptes avec l’AMA
J -4 Le président du CIO a rejeté toute responsabilité
RIO DE JANEIRO
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
algré un conditionne-
M
ment d’air poussé à
son maximum, la cha-
leur ambiante était palpable, ce
dimanche, dans la grande salle
de conférence du centre de
presse des Jeux de Rio. Le pré-
sident du CIO Thomas Bach sur
l’estrade face aux journalistes en
demande de réponses face à l’in-
croyable imbroglio russe à cinq
jours de l’ouverture des JO, cela
promettait des échanges chahu-
tés. Et pourtant…
Avec un sens de l’esquive qui a
dû lui rappeler ses années d’es-
crimeur, le patron du sport mon-
dial a rejeté toute responsabilité
quand on lui a demandé si la si-
tuation actuelle pouvait être
considérée comme « un grave
échec » pour le CIO.
« Non, a-t-il immédiatement
répliqué, et ceci pour plusieurs
raisons évidentes. Parce que le
CIO n’est pas responsable du ti-
ming de la publication du rap-
port McLaren (NDLR : l’expert
indépendant qui a dénoncé le
dopage d’Etat en Russie), parce
que le CIO n’est pas responsable
du fait que différentes informa-
tions communiquées à l’Agence
mondiale antidopage (AMA)
n’ont donné lieu à aucune suite, Thomas Bach ne se sent pas responsable de l’imbroglio russe. Il l’a
parce que le CIO n’est pas respon- encore martelé ce dimanche. © REPORTERS/IMAGO SPORT.
LESBRÈVES
Rallye de Finlande : Neuville 4e
e Britannique Kris Meeke (Citroën DS3) a remporté le Rallye
L de Finlande devant le Finlandais Jari-Matti Latvala (VW Po-
lo-R), triple vainqueur de l’épreuve, et l’Irlandais Craig Breen
(Citroën DS3). La Power stage de ce 8e rendez-vous WRC (sur 14) a
été gagnée par Thierry Neuville (Hyundai i20), 4e du rallye, qui
grimpe à la 5e place (76 pts) du championnat toujours dominé par
Ogier (143), 11e en Finlande après une sortie de route. (afp, b)
CYCLISME
Mollema en descendeur
à Saint-Sébastien
Mollema (Trek) a remporté sa-
medi la 36e édition de la Clasica
San Sebastian (WorldTour). Le
Néerlandais s’est détaché dans
la descente de la dernière diffi-
culté, terminant avec 17 se-
condes d’avance sur le Français
Gallopin (Lotto-Soudal) et l’Es-
pagnol Valverde (Movistar). Van
Avermaet (BMC) termine 5e et
Devenyns (IAM) 10e. (b)
Boonen gagne à Londres
Boonen (Etixx) a remporté au
sprint, dimanche, la RideLondon
Classic devant les Australiens
Renshaw et Matthews. Debus-
schere a pris la 4e place.
FOOTBALL
Hazard, Fellaini
et Origi buteurs
En préparation, Hazard a inscrit
un doublé contre le Real Madrid,
malgré la défaite de Chelsea 3-2.
Le Brainois est rentré après la
pause, comme Courtois et Bat-
shuayi. Mignolet a assuré le zéro
lors du match de Liverpool
contre l’AC Milan (2-0) alors
qu’Origi a inscrit un but. Benteke
n’a, lui, pas joué. De son côté, le
PSG a brillamment conclu sa
tournée américaine contre Lei-
cester (4-0). Meunier, titulaire,
a délivré un assist. En Suède,
Manchester Utd a dominé Gala-
tasaray 5-2. Ibrahimovic a mar-
qué dès avec un « ciseau » pour
ses grands débuts. Fellaini, mon-
té à la reprise, a inscrit le 4e but
des siens.
MOTOCROSS
Strijbos vainqueur à Lommel
Kevin Strijbos (Suzuki), 3e dans
sable de la supervision des labo-
ratoires antidopage. »
Ni responsable ni coupable,
donc… Pas plus, d’ailleurs, que
soupçonnable d’avoir eu des
contacts avec les autorités
russes, Vladimir Poutine en tête.
L’Allemand a été très clair sur le
les 2 manches, a remporté le
Grand Prix de Belgique de moto-
cross à Lommel, 14e épreuve du
championnat du monde de mo-
tocross en MXGP, dimanche. (b)
▶ BASKETJonathan Tabu
(30 ans) a signé pour trois
ans à Bilbao où il rejoint
Axel Hervelle (33 ans).
▶ CYCLISME Baptiste Plan-
ckaert (Wallonie-Bruxelles)
a remporté au sprint la Poly-
normande.
▶ ÉQUITATION Malgré sa 2e
place ex aequo à Hickstead
(GBr), la Belgique n’a pu
éviter la relégation de la
Coupe des nations (D1) de
saut d’obstacles.
▶ GOLF Cédric Van Wassen-
hove et Leslie Cloots ont été
sacrés champions de Bel-
gique amateurs, samedi, au
Royal Hainaut (Erbisoeul).
▶ GOLF Chloé Leurquin a
fini 70e (+7) du British Open
Ladies, dimanche à Woburn.
▶ HOCKEY Les Red Panthers
(FIH 12)ont commencé le
tournoi des 4 nations, à
Dublin (Irlande), par un
succès 2-1 sur le Chili (22)
samedi avant de s’incliner
3-2 dimanche contre l’Ir-
lande (15).
▶ ROLLER Bart Swings s’est
classé 2e du marathon, sa-
medi, aux championnats
d’Europe à Steenwijk. C’est
le Néerlandais Gary Hek-
man qui s’est imposé.
▶ TENNIS La Roumaine Ha-
lep (WTA 5) a remporté le
tournoi de Montréal (sur-
face dure) dimanche en
battant en finale l’Améri-
caine Keys (10) 7-6 (2), 6-3.
sujet. « Je n’ai parlé à aucun res-
ponsable gouvernemental russe
depuis la publication du rapport
McLaren ni durant les jours ou
les semaines qui ont précédé. »
L’attaque virulente du pré-
sident du CIO à l’encontre de
l’AMA n’est pas vraiment une
Une organisation
de Edition Ventures
et du Royal Belgian Sailing Club
surprise. Malgré le fait que le
CIO la finance pour près de la
moitié de son budget, les rap-
ports entre les deux institutions
sont pour l’instant au plus bas. A
plusieurs reprises, déjà, Bach a
plaidé pour la création d’un nou-
vel organisme indépendant qui
serait en charge des contrôles et
des sanctions pour éviter tout
conflit d’intérêts que, visible-
ment, l’AMA ne peut, selon lui,
garantir.
En attendant, la confusion
reste totale quant au nombre de
sportifs russes qui pourront
concourir à Rio. Sur les 387 sé-
lectionnés au départ, 266 au-
raient reçu le feu vert, selon le
ministre des Sports russe Vitaly
Moutko. Le CIO, qui avait de-
mandé aux fédérations interna-
tionales d’exclure les dopés ou
présumés tels sur base du rap-
port McLaren, a subitement an-
noncé ce week-end qu’elle
confierait à trois de ses membres
– le Turc Ugur Erdener, l’Alle-
mande Claudia Bokel et l’Espa-
gnol Jun Antonio Samaranch Jr
– le soin d’établir, pour vendredi,
la liste définitive de la délégation
russe, quitte à écarter de nou-
veaux noms.
On n’est sans doute pas sorti
de l’auberge… ■
PHILIPPE VANDE WEYER
Zoute Cup
2016
COURSE de
CATAMARANS
Avec le soutien de la commune de Knokke-Heist
Le Soir Lundi 1er août 2016
LESSPORTS 23
Les Belges
en préparation
à Kessel-Lo
Le décathlonien Thomas Van
der Plaetsen s’est classé 3e à
la perche (5,13) à Kessel-Lo
où Louise Carton, qui courra
le 5000m à Rio, s’est clas-
sée 5e du 1.500m en 4.21.70.
remporté par Renée Eykens
en 4.10.12, qualifiée, elle,
pour le 800m des JO.
Un réfugié Le président du CIO, Tho-
de Belgique aux JO
mas Bach, nie toute respon-
Le Comité international sabilité quant à la situation
olympique (CIO) a décidé de actuelle avec les athlètes
permettre à des athlètes russes. Trois membres du
disposant d’un statut de CIO ont, par ailleurs, été
réfugiés à travers le monde nommés pour établir la liste
de participer malgré tout définitive de la délégation
aux Jeux de Rio, en sein russe.
d’une même délégation
placée sous la bannière du
CIO. Une grande première
dans l’histoire du sport
olympique. Ils seront dix à
participer à ces JO. Parmi
eux, un nageur syrien, Rami
Anis, installé à Gand. Il est
entraîné par une grande
figure du sport belge Carine
Verbauwen, ancienne grande
championne de natation,
élue Sportive belge de l’an-
née à trois reprises (1975,
RIO
1978, 1979).
La Belgique vise
8 médailles aux
Jeux paralympiques
Vingt-quatre athlètes para-
lympiques représenteront la
Belgique aux Jeux de à Rio
de Janeiro (7-18 septembre).
Le Comité Paralympique
belge (BPC) estime que la
délégation est capable de
ramener 8 médailles du
Brésil.

6-7/08/2016
Royal Belgian Sailing Club
Beachclub Appelzakstraat
8300 Knokke-Het Zoute
23
Le Soir Lundi 1er août 2016

24 LESSPORTS

Saive : « Ce n’est pas comme si je

Jean-Michel Saive est déjà
présent sur place à Rio dans
le cadre de sa candidature à
la commission des athlètes
du CIO. Sa chance d’être élu
est cependant plus faible
que celle de médaille de
nombreux athlètes belges.
RIO
RIO DE JANEIRO pour ne pas éparpiller nos voix. Alors, depuis son arrivée à Rio,
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Peu de temps après, j’ai appris que où il est le seul des candidats à ne
a scène se passe sur la place le Coréen Ryu Seung-min, le cham- pas loger dans le village mainte-
L principale du village olym-
pique, dans la zone internationale,
pion olympique 2004, avait, lui
aussi, décidé de postuler… Je l’ai
nant qu’il n’est plus participant
après 7 apparitions consécutives, il
et a quelque chose de surréaliste. déjà vu à l’œuvre : il est motivé ! » arpente ses rues et serre les
Jean-Michel Saive salue Maxime Lors des deux scrutins précé- louches… avec parcimonie. Parfois,
Mottet, le tireur aux clays de Saint- dents, Saive avait récolté respecti- comme ce week-end, il couple ses
Hubert, qui est arrivé la veille. vement 389 (2004) et 858 voix efforts à ceux d’un de ses concur-
« Tu n’oublies pas de voter pour (2012), ce qui s’était révélé nette- rents, dans ce cas-ci le lanceur de
moi, hein ? », lui rappelle-t-il après ment insuffisant pour passer. marteau japonais Koji Murofushi
s’être enquis du bon déroulement « C’est le lot des représentants des « qui avec son gabarit, ne passe pas
de son voyage et de son installa- petits pays et des petits sports…, inaperçu ! »
tion. rappelle-t-il. Je ne bénéficie pas de « Ce n’est pas comme faire les
« Quel vote ? », lui répond Mot- la même plateforme qu’un Chinois marchés en politique ! Ici, les ath-
tet, très étonné. ou un Américain ou qu’un athlète lètes sont en pleine préparation à la
« Le vote pour la commission des ou un nageur. J’ai calculé, sur la veille de la compétition la plus im-
athlètes du CIO ! Il se déroule à base des résultats précédents, qu’il portante de leur carrière. Je ne les
l’entrée du restaurant dans l’un des me faudrait le double de votes par dérange pas trop longtemps. Cer-
stands prévus à cet effet et se ter- rapport à il y a quatre ans pour tains disent qu’ils vont voter pour
mine le 17 août », enchaîne Saive, passer… » moi, d’autres ne disent rien… »
tout aussi interloqué. S’il a décidé de s’engager, c’est
« Tout est là… », poursuit-il, un Manque de publicité parce qu’il a trouvé sa voie dans
peu fataliste, une fois Mottet parti. Une tâche d’autant plus compli- l’administration du sport. Il a com-
Pour la troisième fois, après quée que les règles fixées par le mencé dans sa propre discipline,
2004 et 2012, l’ancien no 1 mondial CIO en matière de publicité sont en étant à la base de la création de
du tennis de table a décidé de se très restrictives. Pas question de la première association de pon-
présenter au suffrage de ses pairs faire de la retape avec une cam- gistes professionnels dans les an-
pour tenter d’intégrer la commis- pagne barnumesque. Tout doit être nées 90 avant de diriger la com-
sion des athlètes du CIO au cours dans la retenue, à l’image de la vi- mission des athlètes de l’ITTF.
de ces Jeux de Rio et, de toute évi- déo de présentation formatée et Puis, il s’est tourné vers les milieux
dence, même les sportifs de son gentillette d’1 minute 30 diffusée olympiques, d’abord en Belgique,
propre pays ne sont pas tous au par tous les candidats via YouTube en intégrant puis en présidant la
courant de sa candidature… Un sous le contrôle de Lausanne. Une commission des athlètes du COIB
comble, pour ne pas dire un petit manière, paraît-il, de mettre tout le (où il est par ailleurs administra-

scandale, quand on sait que seuls 4
des 23 candidats qui se sont décla-
rés seront élus, que les places sont
donc très chères et que chaque vote
compte !
« C’est Thomas Weikert, le pré-
sident de la Fédération internatio-
nale de tennis de table (ITTF), qui
m’a poussé à me représenter il y a
un an, explique “Jean-Mi”. Au dé-
part, je n’étais pas très chaud et je
n’y suis allé que parce qu’il m’a ga-
ranti le soutien de l’ITTF et qu’il
m’a promis qu’il n’y aurait pas
d’autre représentant de la disci-
pline qui poserait sa candidature
monde sur le même pied d’égalité…
alors que tout le monde sait que les
« stars » qui se présentent, telle la
Russe Yelena Isinbayeva, dont la
candidature a pu être maintenue
malgré l’exclusion des athlètes
russes, ont forcément un avantage.
« En fait… on ne peut rien faire !,
dit Saive. On ne peut pas utiliser les
réseaux sociaux, sauf à titre privé –
Mais je ne vois pas l’intérêt de de-
mander à mes “amis” sur Facebook
de voter pour moi ! – et ni mon co-
mité olympique ni ma fédération
internationale ne peuvent partager
ma campagne ! »
teur depuis bientôt 8 ans) avant de
rejoindre celle des comités olym-
piques européens (COE) où, là aus-
si, il est président depuis 2013. Un
poste dans la commission des ath-
lètes du CIO constituerait une
suite logique à son engagement…
sans compter qu’il lui garantirait
un poste de membre pendant huit
ans. Jean-Michel Saive est en campagne à Rio afin
« Je commence à connaître les d’entrer dans la commission des athlètes du CIO.
institutions et les dirigeants. Ils Cette troisième tentative n’est pas gagnée
connaissent mon engagement. Le d’avance, vu qu’il représente un petit pays
problème, c’est que ce ne sont pas et un petit sport à l’échelon olympique.
eux qui votent… » ■ © BENOIT DOPPAGNE/BELGA.
PHILIPPE VANDE WEYER

Des médailles belges à la dizaine ?

© ALEKSANDAR DJOROVIC/PHOTO NEWS.

© KAREL HEMERIJCKX/PHOTO NEWS.

© COR VOS/PHOTO NEWS.

© FREY/PHOTO NEWS.

© JIMMY BOLCINA/PHOTO NEWS.

© ALEKSANDAR DJOROVIC/PHOTO NEWS.

Jaouad Achab Jolien D’hoore Philippe Gilbert David Goffin Philip Milanov Toma Nikiforov
Taekwondo Cyclisme Cyclisme Tennis Athlétisme Judo
La Belgique n’avait plus Cinquième à Londres A travers Copacabana, Viscéralement attaché En deux ans, le Brugeois Il n’a que 23 ans mais
eu de représentant en lors de ses premiers JO, Ipanema ou Barra de Tiju- au noir-jaune-rouge, prêt d’origine bulgare, 25 ans, son palmarès est déjà
taekwondo aux Jeux Jolien D’hoore ne crie ca, l’exigeant circuit olym- à se fondre tout entier est devenu une valeur somptueux. En 2015, il a
depuis 2004 (Laurence pas sur tous les toits des pique est tracé pour les dans l’ambiance du sûre au sommet du marqué les esprits en
Rase). Cette fois, il y en vélodromes qu’elle puncheurs toniques. Phi- Team Belgium, le Lié- lancer du disque. L’été décrochant le bronze à
aura trois, tous avec de brigue une médaille à lippe Gilbert, comme les geois a tout fait pour dernier, aux Mondiaux la fois aux Mondiaux, à
grosses ambitions, à Rio, au bout de la disci- deux autres leaders de que le tournoi olympique de Pékin, il a décroché l’Euro et au Masters en
commencer par Jaouad pline qui magnifie la l’équipe belge Greg Van corresponde à l’un de une médaille d’argent moins de 100 kg. Cette
Achab, bientôt 24 ans, polyvalence, l’omnium Avermaet (vainqueur ses pics de forme 2016. derrière le Polonais Piotr année, il ne compte
qui « tirera » dans la (six épreuves). A 26 ans, d’étape et maillot jaune Sur une surface dure, Malachowski en lançant qu’une seule médaille –
catégorie des moins de la kiné gantoise est trois jours sur le Tour) et quasi semblable à celle à 66,90 m et a remis ça d’argent - à son palma-
68 kg, celle des moins consciente du nivelle- Tim Wellens (vainqueur qu’il avait plutôt bien au début du mois de rès, mais obtenue à
de 63 kg dans laquelle il ment par le haut du du Tour de Pologne) domptée à l’US Open juillet, lors de l’Euro l’Euro, où il s’est incliné
a été sacré champion du cyclisme féminin. Si elle savent pertinemment que 2015 mais aussi et sur- d’Amsterdam, où il n’a en finale face au Néer-
Dans un univers monde l’an dernier et a régulièrement échoué cette course en circuit, tout lors des Masters plié que contre le même landais Grol. Neuvième
de plus en plus champion d’Europe au pied des podiums de 1000 de Miami et Indian adversaire avec un jet à mondial, mais 8e au
avec une déclivité totale
concurrentiel, (pour la 2e fois) en mai piste (4e des Mondiaux Wells (demi-finales), le 65,71 m. Entre-temps, il ranking olympique, ce
de plus de 4.000 m, sera
les athlètes ne faisant pas partie du 2014 et 2015, 6e en protégé de Thierry Van avait amélioré son re- qui lui permettra d’être
programme olympique. 2015), la Flandrienne a d’autant plus incontrôlable Cleemput est prêt à cord de Belgique lors de tête de série, le Schaer-
belges vont devoir que les équipes seront de
se battre pour De quoi le pénaliser face conquis, sur la route saisir une chance qu’il la première manche de beekois au judo très
à des adversaires plus (succès au Flanders maximum 5 coureurs sait potentiellement la Diamond League, à spectaculaire attend ce
exister à Rio. (Pauwels et De Plus com-
lourds ? Même pas. Diamond et surtout unique : Federer, Raonic, Doha, avec 67,26 m. Sa moment avec une très
Nous avons réper- plètent le quintet belge).
Contrairement au judo, victoire finale du tout Berdych et Thiem, tous capacité à résister à la grosse envie. Il devra
torié subjective- on ne doit pas agripper récent BeNe Ladies L’Ardennais veut plus que membres du top 10 pression et sa régularité surtout tempérer son
ment 10 chances l’adversaire au taekwon- Tour), des victoires qui tout ramener une mé- mondial, Nadal (poi- dans les grands cham- enthousiasme pour ne
de médaille do mais être souple et affermissent sa daille, douze ans après le gnet) est incertain. Ces pionnats font de lui un pas commettre de faute
pour la quinzaine rapide pour frapper de confiance. Elle sait aussi, bronze d’Axel Merckx. absences ouvrent de « podiumable » en puis- tactique en ouvrant trop
olympique à venir. manière précise et effi- derrière l’inaccessible Instinct de killer dont le larges brèches sur le sance. Comme il le dit sa garde et espérer que
cace. Le Bruxellois, arri- Britannique Laura Trott, Team Belgium aura besoin chemin des joueurs du lui-même, la principale ses avant-bras et ses
vé à 17 ans de son Ma- que la forme du jour fera pour vaincre les forma- subtop, caste restreinte difficulté résidera dans mains, où il souffre régu-
roc natal, n’a cessé de la différence entre les tions italienne (Nibali, dans laquelle Goffin les qualifications, où il lièrement de crampes (il
briller depuis sa naturali- meilleures, l’Américaine Aru), espagnole (Valverde, s’est installé ces der- n’aura que trois essais se fera opérer du canal
sation en avril 2013, en Hammer, l’Australienne Purito Rodriguez) ou co- niers mois. Reste à espé- pour franchir le cap. carpien après les JO), ne
étant désormais n° 1 Beveridge, la Néerlan- lombienne (Chavez, He- rer la clémence du tirage C’est là qu’il devra avoir lui jouent pas trop de
mondial. (Ph. V.W.) daise Wild et elle. (E.C.) nao)… (E.C.) au sort. (E.C.) les nerfs. (Ph. V.W.) tours. (Ph. V.W.)

** 24
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LESSPORTS 25

e faisais les marchés ! » Les autres chances belges

Après le repêchage de dernière minute de l’haltérophile Tom Goege-
buer, la Belgique sera présente dans 19 des 28 disciplines du pro-
gramme olympique à Rio, un nouveau record. A côté des 10 candidats
médaillables, que faut-il en attendre ?

Athlétisme
Tout frais champions d’Europe,
les relayeurs du 4 x 400 m au-
ront affaire à une grosse opposi-
tion venue des Amériques et ne
doivent pas trop rêver, d’autant
que les frères Borlée ne sont pas
au mieux. Thomas Van der Plaet-
sen visera surtout une améliora-
tion de son record personnel qui
peut le propulser dans le top 8
au décathlon. La finale, c’est
également l’ambition avouée
d’Anne Zagré sur 100 m haies et
de Nafi Thiam à l’heptathlon et à
la hauteur, même si cette der-
nière, dans deux bons jours, peut
sans doute espérer mieux en
épreuves combinées si son bras
tient le cap.
Aviron
Hannes Obreno a des rêves
avoués de finale en skiff, ce qui
constituerait un bel exploit pour
lui.
Badminton
Tout comme à Londres, il y a
quatre ans, Yuhan et Lianne Tan
auront sans doute du mal à
s’extraire de leur poule.
Cyclisme
A côté de Gilbert, Van Avermaet
et Wellens, sur leur forme des
Tours de France et de Pologne,
voire Pauwels, pourraient aussi
avoir leur mot à dire dans la
course sur route.
En BMX, Elke Vanhoof, cham-
pionne d’Europe l’an dernier,
devrait être plus qu’une outsider.
Escrime
Le sabreur Seppe Van Holsbeke
reste sur un Euro moyen (40e) et
sait qu’il ne sera qu’un outsider à
Rio mais espère pouvoir profiter
de ce statut.
Golf
Pour le grand retour du golf au
© PETER DE VOECHT/PHOTO NEWS.
Kayak
A 19 ans, Artuur Peeters, annon-
cé comme un grand en devenir,
sera surtout là pour apprendre.
Natation
La natation belge est dans une
bonne passe et peut rêver de
finales individuelles pour Louis
Croenen sur 200 m papillon, une
épreuve très relevée avec l’Amé-
ricain Phelps, le Sud-Africain
LeClos et le Hongrois Cseh, et
sur 200 m brasse avec Fanny
Lecluyse. Les deux relais mascu-
lins 4 x 100 m et 4 x 200 m
libre, sont également candidats à
la finale, même si pour le
deuxième, il faudra qu’une solu-
tion soit trouvée pour les séries
que ni Pieter Timmers, qui dis-
pute lors de la même session les
séries du 100 m libre, ni Louis
Croenen, s’il est en finale du
200 m papillon le même soir, ne
veulent nager…
Sports équestres
Sans équipe qualifiée, les espoirs
en saut d’obstacles reposeront
sur les épaules de Jérôme Guéry
et de Nicola Philippaerts, qui
effectueront leurs grands débuts
olympiques. Comme souvent,
c’est Karin Donckers, en
concours complet, qui devrait
être la mieux placée de l’équipe
pour ses 6es Jeux depuis 1992.
Taekwondo
Vice-champion du monde et 3e
des Jeux européens en moins de
58 kg l’an dernier, Si Mohamed
Ketbi, 18 ans, considéré comme
l’un des plus doués de sa géné-
ration, demeure un point d’inter-
rogation parce qu’il n’a plus
disputé la moindre compétition
dans cette catégorie depuis
décembre dernier. Mais il pour-
rait être près du podium à l’ins-
tar de Raheleh Asemani (moins
de 57 kg), l’ex-Iranienne naturali-

© ANDREA STACCIOLI/PHOTO NEWS.

© FLORIAN VAN EENOO/PHOTO NEWS.

© GWENDOLINE LE GOFF/PHOTO NEWS.

programme olympique, les sée Belge après avoir bénéficié

Belges ont réussi à placer trois d’un statut de réfugiée.
des leurs. Côté féminin, Chloé
Leurquin sait que la concurrence Tennis
venue d’Asie et des Etats-Unis
sera impitoyable, mais chez les Yanina Wickmayer reste sur une
hommes, la multitude de forfaits très belle victoire à Washington.
des meilleurs mondiaux en Son résultat final l’a propulsée à
panne de motivation pourrait la 36e place du classement WTA.
faire les affaires de Thomas En cas de bon tirage, elle pour-
Pieters et Nicolas Colsaerts, qui rait surprendre.
ont un coup à jouer.
Tir à l’arc
Gymnastique Ancien champion du monde
La Belgique, qualifiée pour la junior, Robin Ramaekers, 21 ans,
première fois de son histoire constitue un pari sur l’avenir,
Red Lions Pieter Timmers Evi Van Acker Charline Van Snick pour le concours féminin par mais s’il passe bien le cap des
Hockey Natation Voile Judo équipes, ne veut pas en rester là qualifications pour hériter d’une
Neuvièmes à Pékin, en Le grand Limbourgeois Médaillée de bronze à Quatre ans après sa et espère atteindre le top 8 (sur bonne place dans le tableau
2008, et cinquièmes, à du Brabo est le nageur Londres en 2012, la médaille de bronze lon- 12 nations) même si l’absence final, il peut faire mal.
Londres, en 2012, les belge le plus en vue et Gantoise a pris une donienne et trois ans de la toute jeune Axelle Klin-
Red Lions veulent confir- ne cache pas ses ambi- autre dimension depuis après un contrôle anti- ckaert, qui s’est blessé au début Tir aux clays
mer leur fulgurante tions : il rêve d’une mé- lors. Après une année dopage positif à la co- du mois, sera difficile à amortir.
Une finale all-around est pos- Maxime Mottet, le tireur de
progression au sommet daille sur 100 m libre, sabbatique, au cours de caïne qui a chamboulé Saint-Hubert, 3e des champion-
du hockey mondial en l’épreuve-reine. Ambi- laquelle elle a bouclé ses sa carrière avant que le sible pour Nina Derwael ou
Gaëlle Mys, qui en sera à ses 3es nats du monde en fosse olym-
terminant sur le podium tion raisonnable ? L’an études universitaires de Tribunal arbitral du sport pique l’an dernier, peut remettre
à Rio. L’équipe a gagné dernier, aux Mondiaux bio-ingénieur, elle est (TAS) ne juge « pos- Jeux. Côté masculin, Dennis
Goossens rêve d’une finale aux ça dans un bon jour. Mais son
en maturité et semble de Kazan, il avait atteint repartie de plus belle sible » la responsabilité sport reste très aléatoire.
enfin prête à décrocher la finale où il avait fini 7e vers les sommets de la d’un tiers, la Liégeoise anneaux.
cette médaille dans un en 48.31 après avoir classe Laser Radial en est de retour. Dans sa
tournoi majeur. Extrême- réussi le 4e temps des voile, où elle occupe la catégorie des moins de Haltérophilie Triathlon
ment affûtés physique- demi-finales en 48.22, place de n° 2 mondiale. 48 kg, elle vient d’être Balancé ces dernières semaines Avec Jelle Geens, Marten Van
ment, rôdés aux grands son record de Belgique. A 30 ans, elle est en sacrée deux fois consé- entre espoir et résignation, Tom Riel et Claire Michel, ce sont
rendez-vous internatio- Jusqu’à présent, il a pleine force de l’âge et a cutivement championne Goegebuer, finalement autorisé trois triathlètes relativement
naux, au point tactique- toujours mieux réussi en acquis une maturité d’Europe, en 2015 et à participer en dernière minute, inexpérimentés qui seront au
ment et portés par des relais où il parvient à se impressionnante, grâce 2016, et n’a plus vrai- ne le fera pas dans les départ à Rio, à côté de Katrien
individualités de classe sublimer. Pour preuve, aux conseils de son ment d’adversaire à sa meilleures conditions. Il espère Verstuyft, déjà présente à
mondiale (John-John son « split » sur 4 x 100 coach, le Néerlandais mesure sur le Vieux un résultat similaire à celui Londres. Un pari dans ce sport
Dohmen, Florent van m libre, en mai, à l’Euro Wil van Bladel, et l’ai- Continent. Mais le dan- obtenu à l’Euro, cette année, où les favoris seront difficiles à
Aubel, Vincent Va- de Londres, où il a nagé guillon que représente la ger viendra d’Amérique avec un total tournant autour battre.
nasch…), les protégés de – lancé – en 47.37, un présence, dans son du Sud, avec la Brési- des 241 kg.
Shane McLeod ont chrono de valeur mon- groupe d’entraînement, lienne Menezes, tenante Voile
toutes les cartes en diale. Il faudra la jouer de la jeune Emma Plas- du titre, et l’Argentine
main pour offrir à la serré pour s’emparer schaert, prête à la se- Pareto, championne du Judo En Laser Standard, Wannes Van
Belgique un second d’une des trois places conder en cas de pépin. monde 2015, et d’Asie, Et si Joachim Bottieau créait la Laer rêve de se rapprocher de la
podium, après celui de dans une course où Vainqueur, cette année, avec la Mongole Munkh- surprise dans la très relevée « medal race » qui démontrerait
1920 et la troisième l’Australien McEvoy des manches de Coupe bat, n° 1 mondiale, et la catégorie des moins de 81 kg ? ses progrès effectués en quatre
place conquise, à An- (47.04 cette année…) et du monde de Miami et Japonaise Kondo. Sans Le Hennuyer reste sur un ex- ans depuis les JO de Londres où
vers. Mais la concur- l’Américain Adrian d’Hyères, Evi Van Acker compter que Van Snick cellent début de saison avec une il avait terminé 34e. Le tandem
rence sera rude, avec six (47.72), champion olym- semble bien partie pour ne sera pas tête de série victoire au GP de Dusseldorf et Lefèbvre-Pelsmaekers viendra,
ou sept candidats pique en titre, seront faire au moins aussi bien et risque d’avoir d’entrée une deuxième place au Masters lui, chercher de l’expérience en
avoués pour trois mé- difficiles à bousculer. qu’il y a quatre ans. un gros morceau à digé- de Guadalajara. Il avance sans vue de l’avenir dans leur 49er.
dailles ! (L.T.) (Ph. V.W.) Voire mieux. (Ph. V.W.) rer. (Ph. V.W.) bruit mais pas sans talent. PH. V.W.

** 25
Le Soir Lundi 1er août 2016

26 LESSPORTS

Au village, sans préparation

RIO DE JANEIRO
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
es choses se mettent en
L place « petit à petit » et
« tout commence à tourner »
dans le bâtiment qui abrite la dé-
légation belge dans le village
olympique. « Mais tout le staff
en charge de la logistique est
éreinté… » après un début de sé-
jour cauchemardesque, admet
Luc Rampaer, le responsable de
la communication du Comité
olympique et interfédéral belge
(COIB).
De mémoire de membre d’une
délégation olympique, jamais les
problèmes n’avaient été aussi ai-
gus à deux semaines de l’ouver-
ture des Jeux, date d’arrivée de la
première partie de l’équipe noir-
jaune-rouge chargée de la mise
en place des installations.
« Tout est parti du licencie-
ment de l’entrepreneur qui était
responsable de notre partie du
village olympique, poursuit
Rampaer. Quand on a prévenu
les ouvriers qu’ils n’avaient plus
de boulot, ils ont déversé des
seaux de ciment dans les sani-
taires avant de s’en aller. Déjà
que les travaux avaient pris du
retard… »
Problèmes d’évacuation d’eau,
La situation s’est considérable-
ment améliorée depuis lors,
même si des difficultés existent
toujours. Il y a quelques jours, le
plafond du hall principal fuitait
encore « parce que quelqu’un, à
l’étage, était en train de prendre
une douche ». Et, dans la nuit de
vendredi à samedi, l’alarme in-
Goegebuer « Tenir le coup émotionnellement »
ENTRETIEN
pprendre une semaine avant le début
A des Jeux que l’on va finalement pouvoir
y participer, c’est la mésaventure survenue à
l’aube de ce week-end par Tom Goegebuer.
Suite à la mise à l’écart de toute l’équipe
russe d’haltérophilie, il a, en effet, été prié de
rallier Rio dare-dare lui qui était premier ré-
serviste dans la catégorie des moins de 56 ki-
los. Ce lundi, il sera à Brussels Airport pour
rejoindre le Brésil en toute dernière minute !
Tom, quand et comment avez-vous été préve-
nu de la bonne nouvelle ?
Vendredi soir. J’étais en Italie, parce que je
voulais vivre cette période stressante dans un
environnement apaisant et j’ai reçu un mail
m’annonçant que je partais ce lundi. Je sa-
vais depuis des mois que j’étais proche des JO
parce qu’il ne me manquait que 3 kilos pour
une qualification directe et que des sanctions
devaient être prononcées après les 27 cas de
cendie s’est déclenchée sans rai-
son à 3h40 du matin.
« Malgré tout, on essaie de
mettre nos athlètes dans les
meilleures dispositions et ils ne
semblent pas trop perturbés, in-
dique Rampaer. Nous avons
équipé chacune des chambres
d’une télévision et d’un poster de
j’ai été soulagé quand j’ai reçu la bonne nou-
velle.
Avez-vous pu vous maintenir dans un bon
état de forme malgré tout ? Comment avez-
notre campagne de promotion et mettre aux athlètes du Team Bel-
nous avons installé deux écrans gium de se déplacer dans le vil-
géants dans l’entrée sur lesquels lage qui ont été prêtés par les
défilent des infos pratiques à
leur attention. Une fois que les
TEC font, eux, l’unanimité. « A
Londres, déjà, on les avait re-
Jeux commenceront, ce sont évi- marqués ; on nous en avait
demment les images des compéti- même volé deux. Ici, on peut dire
tions qu’on y verra. » qu’ils excitent le peuple ! » ■
Les vélos pliables pour per- PHILIPPE VANDE WEYER Après un début de séjour
cauchemardesque, les
choses se mettent petit à
petit en place pour la délé-
gation belge qui va se gon-
vous géré votre régime ? fler d’un sélectionné sup-
Je me suis entraîné avec conviction jusqu’à la plémentaire avec l’haltéro-
fin juin, avec un bon stage à Tenerife, tout en phile Tom Goegebuer.
suivant mon régime. Juillet a été plus com-
pliqué en raison de l’incertitude, qui a enta-
mé ma motivation. Physiquement, j’étais
bien, mes entraînements se passaient norma-
lement, je gérais mon poids, mais, mentale-
ment, c’était plus compliqué. Ces dernières se-
maines ont été très difficiles. J’ai connu
quelques nuits blanches… Le stress que cette
affaire a généré m’a coûté pas mal d’énergie.
Quelles sont vos ambitions pour vos troi-
sièmes Jeux ?
Je dois avouer que je n’ai pas encore eu le
temps de penser à la compétition en elle-
même. Je ne voulais pas me mettre en situa-
tion sans savoir si j’en serais ou pas. Je n’ai
pas encore eu le temps de regarder quelle sera
l’opposition ni d’envisager une stratégie par-
ticulière. Il faut d’abord voir comment je vais

toilettes non fixées et bouchées,
électricité instable, portes ne fer-
mant pas : c’est cet environne-
ment que le chef de mission Ed-
dy De Smedt a découvert en arri-
vant au village dans un bâtiment
« non testé ».
« Nous avons listé tous les pro-
blèmes et l’organisation a mis
des équipes en place pour les ré-
soudre. On a travaillé chambre
par chambre, étage par étage
pour être prêt au plus vite pour
l’arrivée des athlètes. On a même
dû rouvrir certains plafonds. »
dopage enregistrés aux Mondiaux 2015.
Mais la Fédération internationale a modifié
les règles de réallocation, en ne tenant plus
compte que du ranking mais également des
règles d’universalité. Du coup, je ne savais
plus trop si j’avais encore une chance d’être
repris. Il y a une dizaine de jours, on m’a dit
que la suspension du Kazakhstan, de la Bié-
lorussie et de la Russie ne serait pas confir-
mée dans les temps et que je n’avais plus au-
cune chance. Du coup, j’ai interrompu mon
régime pendant deux jours… avant d’ap-
prendre que la Russie serait finalement bien
sanctionnée suite à la décision du CIO. Après
être resté dans l’incertitude très longtemps,
RIO
digérer ces derniers jours qui ont été très fati-
gants. Pas question, donc, de me fixer un ob-
jectif bien précis. Tout ce que j’espère, c’est de
tenir le coup émotionnellement et de pouvoir
réussir un maximum d’essais. Cela impli-
quera des choix intelligents avec les poids de
manière à être le plus performant possible en
fonction de la forme du jour plutôt que de
tenter le tout pour le tout. Pour l’instant, mes
entraînements sont comparables à ceux que
je m’infligeais avant les derniers champion-
nats d’Europe. Je pense donc être capable de
reproduire un total de 241 kilos. ■
Ces dernières semaines ont été épuisantes Propos recueillis par
mentalement pour Tom Goegebuer. © BELGA. Ph. V.W.

LANÉCROLOGIE LESAVISDECÉRÉMONIE
  

Monsieur et Madame Luc DEVIGNE, On nous prie d’annoncer le décès de

« J’ai placé le vase rempli de roses jaunes
sur le sol, devant la fenêtre basse,
pour donner à boire à la lumière. »
(Ressusciter 2001 - Christian Bobin)
MADAME
Louise et Alice,
ses enfants et petits-enfants ; Jean-Pierre FINCŒUR
Monsieur et Madame Francis DEVIGNE, Les funérailles civiles auront lieu au cimetière de Robermont
Virginie et Mathieu, à Liège le mardi 2 août 2016 à 9 heures.
ses frère, belle-sœur, nièce et neveu ;
Madame Caitlin FERRILL - JACOB,
sa filleule ;
Les Amis de Yehudi’s Menuhin Live Music Now,

Les familles DEVIGNE, TILQUIN et apparentées
On nous prie d’annoncer le décès de
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
MADAME MONSIEUR

Pascale MATHIEU Liliane DEVIGNE Norbert LEGENDRE

née Paulette veuve de Monsieur Michel TILQUIN La liturgie de la parole sera célébrée en la collégiale
née à Bastogne le 3 août 1943 Saints-Pierre et Guidon le mardi 2 août 2016 à 11 heures.
née le 30 juillet 1933 et décédée le 25 juillet 2016.
et décédée à Libramont-Chevigny le 31 juillet 2016.
Le service religieux, suivi de l’incinération au crématorium de
Vous en font part : Bruxelles à Uccle, sera célébré en l’église abbatiale Notre-Dame de
Sa sœur, sa fi lleule, la Cambre à Ixelles le jeudi 4 août 2016 à 11 heures.
Les familles MATHIEU-ROUSSEAUX et apparentées. Réunion à l’église.
(Abbaye de la Cambre) 
La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération et de la
dispersion des Cendres, aura lieu au Centre funéraire de Van Gossum
Robermont, rue des Coquelicots, 1 à 4020 Liège, ce jeudi On nous prie d’annoncer le décès de
4 août 2016 à 9 heures. MONSIEUR

Mortuaire : Pascale repose en la Maison de funérailles
Gierens, salon 3, place de la Bastognette, 9 à Bastogne, où la
famille sera présente de 16 à 19 heures.
Isabelle GILLET-WETTENDORFF, sa belle-fille ; André DHERTE
Ariane et Marc WATTEYNE-GILLET, sa fille et son beau-fils ; époux de Madame Polette VIEUJANT
Vos condoléances sur www.gierens.be ou sur www.enaos.net La cérémonie d’hommage se déroulera en la salle
Nicolas, Thomas et Alexis GILLET,
Gaëlle, Olivier et Denis WATTEYNE, ses petits-enfants ; « les Chardons », 1, rue du Cadet à Brugelette (7940),
le mardi 2 août 2016 à 10 h 30.
Les familles GILLET, LEFEBVRE, MAUBERT et apparentées
vous font part avec tristesse du dècès de
 MADAME

La famille Jeanne LEFEBVRE

vous fait part du décès de veuve de Monsieur Robert GILLET
MADAME née à Montcy-Saint-Pierre le 20 septembre 1922 LESPETITESANNONCES
et décédée à Ottignies le 30 juillet 2016.
Christiane LELUBRE Les personnes désirant rendre un dernier hommage
EMPLOI MAISONS
née DEMEUSE à la défunte pourront se recueillir au funérarium Delbrassinne
épouse de Monsieur Michel LELUBRE (1330 Rixensart, rue de la Gare, 9a)
ce lundi 1er août de 18 heures à 20 heures. OFFRES À LOUER - OFFRES
née à Bruxelles le 30 avril 1942
et y décédée le 29 juillet 2016. La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération, meublés ou non
sera célébrée au crématorium « Champ de Court »
La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération le mardi 2 août 2016 à 11 h 30. L’ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite
au crématorium de Bruxelles (avenue du Silence à 1180 Uccle), en Belgique lance un avis d’appel d’offres pour
aura lieu le mercredi 3 août 2016 à 12 h 45. Réunion au crématorium à 11 h 15. des agents de sécurité pour l’ambassade sit. UCCLE av. Coghen Maison uni-
(1490 Court-Saint-Etienne, Drève Eugène Goblet d’Alviella, 1) 45, av. Franklin Roosevelt, 1050 Bxl. et à la fam. 4ch. + 2ch. av. toilette sous
Réunion au crématorium à 12 h 30. résidence de l’Ambassadeur. Les sociétés in- combles amén. et accessibles
téressées seront invitées à retirer le dossier par escaliers. Jardinet avt 16m2
Le présent avis tient lieu de faire-part. des conditions et des spécifications à et jardin arr. 82m2. Rez: 3 pces
Le présent avis tient lieu de faire-part. l’adresse actuelle de l’ambassade: Blue Tower, de séj. + cuis. hyp. équip. + toil.;
1170 Bruxelles, Dries, 69. av. Louise 326, 1050 Bxl. Pour tte demande 1er étg.: 2ch. + sdb & toil.; Caves
108, rue de l’Eglise - 1082 Berchem-Sainte-Agathe 1330 Rixensart, avenue des Cerisiers, 32. d’information, prendre contact avec l’ambas- sous tte la maison. Toiture nve.
P. F. Hulsmans-Goossens, 1082 Berchem-Sainte-Agathe. sade du lundi au vendredi entre 10h et 13h Châssis av. dble vitr. nfs. Chaud.
Funérailles Delbrassinne - Rixensart - 02/653.72.53 aux numéros 02-649.20.44 ou 02-629.80.20 au gaz. Loyer: 1.980 €/mois.
2248396 Tél. 0475-616.989 2247899

26
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LADÉTENTE 27
LES MOTS CROISÉS
Grille n° 944 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Grille n° 4773 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
HORIZONTALEMENT. DIFFICILE
A. Fair-play sur le terrain. B. Perdre la vie. Plante A 1
HORIZONTALEMENT.
aromatique aux propriétés médicinales. C. Renard 1. Charlotte y rencontre l’oublie. 2. Avec entrain. 3. Repoussant. 4. Réaliser une éco- 2
polaire à fourrure blanche en hiver. Ou volonté. B
nomie d’énergie. 5. Ayant sans doute beaucoup servi. Hirondelle de mer. 6. Guère
D. Vérification de texte. E. Ordre en fin d’office. teinté. Adénosine triphosphate. 7. Dieu sait où. Céréale du Sahel. 8. Nous le devons 3
C
Concours de circonstances. F. Plante grimpante. G. aux Curie. Une hypothèse d’école. Au nombre des Ases. 9. Propre aux idées. Chiffre
Inexactes. H. Vibration musicale. Marque d’égalité. D rond. 10. Ce qui l’entoure est continent. Pays du kilt. 4
Article défini. I. Echec au roi. Maigreur extrême.
J. Cela vient après la licence. Apparemment ni E 5
homme, ni femme. VERTICALEMENT.
F 1. Stock d’essences. 2. Évènements fortuits. Bidet pour les petits. 3. Partie de la bride. 6
Possédé, obtenu. 4. Pays de Qum. Partie de livre. 5. Mal du siècle. Mousse dans la
G Royal Navy. 6. Calmants. 7. Sort en bouffée. Entre dans des colorants bleus. 8. Point 7
VERTICALEMENT. saillantes. 9. Secrètes avec des arrière-pensées. 10. Alors. Remis à sa place.
1. C’est l’art de faire tourner les tables. 2. Ancienne H 8
devise espagnole. Fit parler d’elle en Algérie. 3. De
vive voix. 4. Manière de faire habituelle. Iridium. 5. I
FACILE 9
Pratiques de filou. 6. Chef de l’administration du HORIZONTALEMENT. 10
mir de la Russie des tsars. 7. Convient donc. Vieilles J 1. Le palais des gourmands. 2. De façon vive. 3. Remettant à plus tard. 4. Agir comme
habitudes. Petit morceau de beurre. 8. Elle n’a un roi. 5. À jour. Elle vole au-dessus des côtes. 6. (A) montré sa timidité. Terme de
aucune reconnaissance. Vient de savoir. 9. Faire biochimie. 7. La pâtisserie est celui des gourmands. Base de couscous. 8. Disque
Solution n° 943 d’or. Fait, circonstance. Dieu tonnant. 9. De la nature des concepts. En mille. 10. À la Solution n° 4772
feu. Prophète biblique. 10. Sur la rose des vents. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Mesurées au compte-gouttes. 1 2 35 4 6 7 8 9 10 source. Y travaille-t-on pour des haricots ?
A J A CU Q E M A R T 1
B A J OT U U N I E 2
C R O SI A R E O R
VERTICALEMENT. 3
1. Commerce d’extraits. 2. Il faut toujours compter avec eux. Idée favorite. 3. Elle 4
D R U L I O T S G
passe sous la nuque. Berné. 4. A une Chambre de madjlis. Panthère. 5. Ça perturbe.
E R A E T A G I 5
E Sur un zinc anglais. 6. Apaisants. 7. Découle. Pour faire la bombe. 8. Qui forment
6
F T E L E M A R K V un creux. 9. Desseins fermes et prémédités. 10. Annonce généralement une suite.
G E L E N E I D E Réinscrit ailleurs. 7
H L O U A N G E I R 8
I L E R O T L I E S 9
J E E F O S S U E 10

LA BÉDÉ BLAKE & MORTIMER, « LE TESTAMENT DE WILLIAM S. » (49) PAR YVES SENTE ET ANDRÉ JUILLARD
© 2014 Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs (Dargaud-Lombard s.a.), 2016 LE SUDOKU
Remplissez la grille de sorte que
chaque ligne, chaque colonne
et chaque carré contiennent les
chiffres de 1 à 9. 5 3 8 4
4
6 9 5
2 6 7
6 9 4 5 8 2 3 7 1 7 6
8 1 2 7 3 4 9 5 6
7 5 3 9 6 1 8 4 2 3 4 2
4 8 6 2 7 5 1 9 3
9 2 1 6 4 3 7 8 5 1 3 2
5 3 7 8 1 9 6 2 4
1 4 8 3 5 7 2 6 9 4 6 8 9
3 7 9 4 2 6 5 1 8
2 6 5 1 9 8 4 3 7 8 2 1

LA MÉTÉO LES PRÉVISIONS À 8 JOURS, BELGIQUE, MONDE PLAGES www.lesoir.be

AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
19/30 • S
12/20 • E
MARDI Une zone perturbée provoque de la pluie avec des
13° / 22° Ankara 16/32 • S
rafales de vent à 50/60 km/h l’après-midi. Légère
LEVER À 6H09
COUCHER À 21H27
Antalya 25/34 • S 20 baisse des températures avec de 17°C à 21°C
10° / 22° Athènes 24/36 • S l’après-midi.
13° / 20°
DERNIER QUARTIER
P.L. LE 18/08
Barcelone
Belgrade
22/28 • S
20/30 • O 14
12° / 21°
Benidorm 25/32 • S
11° / 21° Berlin 14/23 • E
21 12° / 21° Berne 14/23 • E Ephémérides
Bordeaux 14/26 • E Soleil lever: 6h10 - coucher: 21h25
10° / 21°
12 Bratislava 19/25 • E Lune lever: 5h45 - coucher: 20h58
6° / 18° Bruxelles 12/21 • E Ostende marées hautes 1h19 et 13h43
10° / 20° marées basses 7h58 et 20h22
VENT FAIBLE DE SECTEUR OUEST
Bucarest
Budapest
17/36 • S
19/26 • E MERCREDI Anvers marées hautes 3h59 et 16h28
Copenhague 13/20 • P marées basses 10h53 et 23h26
Ephémérides
9° / 22°
Dublin 11/17 • P 22
Soleil lever: 6h09 - coucher: 21h27 Florence 20/30 • O
Lune lever: 4h40 - coucher: 20h17 Helsinki 14/20 • P
Ostende marées h. 0h27 et 12h59 - marées b. 7h09 et 19h38 Héraklion 23/30 • S 17 Les faibles pluies matinales laisseront la place à
Anvers marées h. 3h04 et 15h38 - marées b. 9h59 et 22h32 Istanbul 24/33 • S
t° eau de mer: 18°C un temps instable avec de fréquentes averses.
Izmir 23/36 • S Les températures remonteront pour afficher des
Aujourd’hui, l’atmosphère est encore légèrement instable et nous attendons le dé- Kiev 20/31 • S
Lisbonne 17/27 • S
maximales comprises entre 19°C et 23°C.
veloppement de quelques faibles averses sur la partie Nord du pays (Campine princi-
Londres 14/19 • P
palement). Les éclaircies s’imposent globalement. Petite hausse des températures.
Lubiana 16/23 • O
La nuit prochaine, le ciel se couvrira par l’Ouest et nous prévoyons les premières Luxembourg 10/22 • E
pluies en seconde partie de nuit. Les températures minimales seront moins fraîches
et comprises entre 11°C et 15°C.
Madrid
Malaga
18/35 • S
27/31 • S
JEUDI
Manchester 11/18 • P
35° Milan 20/29 • S 22
D
01/08 - 12:00

30°
A Moscou
Munich
18/28 • E
13/23 • E
16
Le front froid de la perturbation s’imposera tou-
jours sur notre pays. Les pluies, les averses voire
Nice 21/27 • S
10 Oslo 12/20 • P même les orages seront au programme de cette
25° 10 10 journée. Les températures n’évolueront pas beau-
10 Palerme 25/29 • S
coup.
D
Palma 23/32 • S
20° Paris 12/25 • E

D
Porto 13/26 • S
15° 1010 D Prague
Rabat
16/23 • E
21/27 • S info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
1020 Riga 13/19 • P
10° Rome 23/29 • S
Sofia 19/31 • S 

5°
A Stockholm
Tel-Aviv
12/21 • E
24/31 • S

bon à découper

0° Tenerife
Tirana
22/29 • S
19/36 • S VOUS SOUHAITEZ ACQUÉRIR UN
Tunis 24/36 • S
-5° Varsovie
Venise
17/22 • P
21/27 • O
LIVRE, UN OBJET OU UNE COLLECTION?
0

-10° Vienne 18/24 • E

102

Ce bon est valable pour autant de produits au choix issus de collections

Zagreb 19/26 • O
différentes* que vous le souhaitez. Remettez-le à votre libraire avec la
Zurich 13/24 • E
1010

-15° somme équivalant au prix de votre (vos) achat(s). Avis aux libraires : ce bon

-20°
D A=averse, C=couvert,
N=neige, P=pluie,
est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe Rossel «retour bons».
*non valable pour l’achat de plusieurs produits
B=brouillard, E=éclaircie, identiques. Dans la limite des stocks disponibles.
-25° O=orage, S=soleil

27
Le Soir Lundi 1er août 2016

28

CULTURE
Meryl Streep va pousser la chanson-
nette. Elle donnera la réplique à Emily
Blunt dans la suite de « Mary Poppins ».
Elle sera Topsy, la cousine de l’héroïne,
un personnage absent du film légen-
daire de 1964. © REPORTERS / BPRESSE.

Laisse aller, c’est une valse !

FESTIVALS Les Musicales de Belœil 2016 reviennent au premier samedi d’août
NOS COUPS DE CŒUR
Le Carnaval
des animaux
Cette pochade est un clas-
sique : un gag d’étudiant que
Saint-Saëns ne voulait
d’abord pas reproduire. Il a
cédé face à l’incroyable
succès rencontré particuliè-
rement dans sa version
originale chambriste que
présente la Chapelle reine
Elisabeth. Mais ce sera plus
qu’un concert. Sophie van
der Stegen a imaginé une
faune farfelue qui va vrai-
ment habiter le lieu.
Le Champ des roses à 15h, 17h et
21h30

Le charme incomparable d’un concert à ciel ouvert dans un décor d’eau et de végétal. © JÉRÉMY TOURNAY.
Les « Musicales »
appartiennent aux festivités
familiales du temps
des vacances.
Elles s’ouvrent cette année
à la danse avec un programme
très riche et diversifié.
l ne manque que Georges Lautner pour
cueillir la Grande Scène avant le tradition-
nel feu d’artifice. Mais un peu plus tard, afin
de mieux gérer la luminosité soit à 19h30,
20h30 et 21h30.
L’entrée de la danse
La grande affaire de 2016, ce sera l’arrivée
de la danse dans tous ses états. Par sa mu-
sique fêtée sur la Grande Scène par l’or-
chestre Prima la Musica de Dirk Vermeu-
len, mais aussi avec B-Strings et Manu
Comté, partis à l’assaut d’une nouvelle série
LE DISQUE
Un tango très libre
Et voici qu’un CD vient com-
pléter avec la même mu-
sique un des concerts. La
un solo de Thomas Hauert sur des mu- passion de Manu Comté
siques de Monteverdi et Sciarrino et Shifts
de Peter Savel sur la version des Variations
pour le tango n’est pas nou-
velle. L’originalité de ce CD
Goldberg par Uri Caine. réside dans son association
avec les cordes de B’Strings
Beaucoup de jeunes artistes et la guitare de Tomás Gu-
Les Musicales de Belœil, c’est aussi un
bitsch. Au programme, Piaz-
tremplin pour nombre de jeunes artistes ; la zolla bien sûr, mais aussi des
soprano Julie Mossay donne un récital vien-
compositeurs plus jeunes,
nois et partage le cloître avec une sélection nés entre 947 et 1973 tels
d’élèves de la Chapelle musicale reine Elisa- Gerardo Jerez Le Cam, Eg-
beth, le Trio Zadig, lauréat d’un Prix de l’as-
Piano
Avec déjà 5 enregistrements
à son actif, David Bismuth
est un des favoris du jeune
piano français. Il interprète
la Sonatine de Ravel, la so-
nate La Tempête op.31 no2 de
Beethoven et 3 Danses ar-
gentines de Ginastera. Aussi
français, Nathanaël Gouin
est un des fidèles de la Cha-
pelle : il n’hésite pas à oppo-
ser la transcription pour
piano de la colossale Passa-
caille et fugue BWV 582 de
Bach à un choix de pièces de
Scriabine, inspirées par la
danse et la poésie.
Le Bassin des dames à 15h, 17h30 et
20h30 (Bismuth) et 16h, 18h30 et
21h30 (Gouin)
ARTS2/Ecole
supérieure des arts
Seule institution franco-
phone à regrouper un
conservatoire et une école
d’arts plastiques, Arts2
occupe une place capitale
dans sa région. Dans les
esprits, ses élèves entre-

I
donner un goût coquin au charme
princier des Musicales de Beloeil.
Cette année, on revient au schéma de base
et c’est donc le premier samedi du mois
d’août que se déroule l’événement.
Deux raisons principales : les « Musi-
cales » appartiennent aux festivités fami-
liales du temps des vacances et, au mois de
septembre, on a souvent déjà, un peu, la tête
ailleurs. Et puis, les journées sont encore
longues, ce qui permet de commencer une
heure plus tard et de mieux s’installer dans
l’après-midi et la soirée. En conclusion, c’est
donc trois et non deux concerts que va ac-
de tangos « New Tango Strings Project »
(voir leur dernier CD ci-dessous). Mais la
danse, c’est aussi une Petite Ecole de mu-
sique et de danse, qui sera active chaque
heure de 15 h à 21h30 sur 2 scènes, le Jardin
d’enfants et le Bassin des glaces : l’occasion
pour les enfants de s’initier et de pratiquer.
Et la danse enfin, ce sera la présence de
Charleroi Danses avec trois projets : Les
confrères d’Albert Quesada avec 20 dan-
seurs évoluant sur la musique des Quatre
Saisons de Vivaldi, OneTwoThreeOneTwo
du même au sein de l’univers du flamenco
ou, dans un genre plus osé, (Sweet)(Bitter)
berto Gismonti, Tomás Gu-
sociation Proquartet interprète des trios de bitsch et Manu Comté lui- tiennent désormais une
Haydn et Beethoven. Bref, la musique et même avec son Homilia, relation continue avec les
l’animation sont partout de 14 h à 22h30. dans un arrangement de « Musicales de Belœil » et
Mais Belœil, c’est aussi déambuler dans un Michel Herr qui donne son occupent un plateau à
lieu d’exception, se rafraîchir ou déguster nom à l’album. temps plein. Le programme
par instants les propositions à petites doses. S.M. final n’est pas nécessaire-
Bref, se laisser guider par sa curiosité. ■ ment connu, mais ce qui est
SERGE MARTIN certain, c’est qu’il sera très
varié.
Parc du château de Belœil, samedi 6 août. Homilia ✶✶✶ Bassin vert de 15h à 21h30.
Entrée : 40 euros (35 en prévente), 25 euros (20 en MANU COMTÉ
prévente pour les enfants de 12 à 21 ans), gratuit en Avanti Classics
dessous de 12 ans. Réservation : www.verhulst ; be,
www.ticketmaster.be ouwww.fnac.be.

LESBRÈVES
La Flandre a décidé de mobiliser
Succès pour le « Off » d’Avignon 1,4 million d’euros pour soutenir
deux projets d’exposition visant à Ruée générale sur le dernier Harry Potter
e Festival « Off » d’Avignon, qui a accueilli depuis le 7 juillet mieux faire connaître au monde

L 1.416 spectacles, s’est achevé samedi 30 juillet avec une fré-

quentation en hausse en dépit des attentats. Le « Off », qui se
revendique « le plus grand théâtre du monde », a vendu 55.815
entier les maîtres de la peinture
flamande. L’argent servira no-
tamment à un projet de transfor-
cartes d’abonnement contre 55.285 en 2015 et 30.318 places via sa mation au sein du musée d’art
billetterie, soit 41 % d’augmentation. La fréquentation du festival a contemporain d’Anvers (Muhka)
été plus difficile dans la dernière semaine, après la fin du « in » qui et à la mise sur pied d’une expo-
se terminait le 24 juillet. (afp) sition « Op zoek naar Utopia » (A
la recherche de l’Utopie) au mu-
FESTIVALS programmation met plus particu- sée M de Louvain. L’effort finan-
« Voce et Organo » lièrement en valeur les instru- cier permettra notamment de
fête ses vingt ans ments à vent (Alta Capella) et les voir pour la première fois en
Pour célébrer son anniversaire, instruments à cordes (Bassa Ca- Flandre les maîtres Quinten Met-
l’association « Voce e Organo » a pella), les concerts débutant à sys et Jan Gossaert. Leurs
choisi de mettre à l’honneur la 20 h. œuvres pourront être admirées De New York à Singapour, des centaines de fans se sont rués dimanche sur les premiers exem-
musique baroque d’Italie à l’occa- Programme sur du 20 octobre 2016 au 17 janvier plaires du livre Harry Potter et l’enfant maudit, version adaptée de la pièce de théâtre jouée en
sion de son traditionnel festival www.placedelachapelle.be/ 2017 à Louvain. A Anvers, l’inves- première mondiale à Londres la veille. A New York, plus de 500 personnes faisaient la queue
de musique ancienne qui se dé- tissement permettra de monter dans la plus grande librairie de la ville. Même enthousiasme à Hong Kong, à Bangkok ou à Banga-
roulera les 17, 20, 24 et 27 août PATRIMOINE une exposition permanente de lore. Harry Potter and the Cursed Child a été mis en vente samedi à minuit au Royaume-Uni (pho-
en l’église Notre-Dame de la Cha- La Flandre veut mieux faire maîtres flamands au sein du to). La version française sera disponible le 14 octobre. © AFP.
pelle à Bruxelles. Cette année, la connaître ses peintres Muhka. (b.)

28
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LACULTURE 29

« Les écrivains me fascinent »

LIVRES Sophie Bassouls conjugue la photographie avec des portraits pleins de vie
Les plus grandes plumes ont mer en poésie. j’ai pu approcher des auteurs in- Quelle est votre touche ?
croyables. Certains ne sont plus là, Je ne regarde pas le monde, mais les
posé devant son objectif. En quoi votre enfance a-t-elle déter- mais leurs photos existent toujours. gens. Les gros plans me mettent mal
A 80 ans, elle publie miné votre regard ? C’est du solide ! à l’aise. C’est à moi de faire quelque
550 de ses photographies Ma grand-mère m’a profondément chose de cohérent entre ce que j’ima-
influencée. Elle voulait former une Qui vous a particulièrement mar- gine et ce qu’on me donne. Nous nous
dans un livre, « Ecrivains ». élite féminine exerçant un rôle social quée ? exprimons par le corps. Une gestuelle,
important. J’ai toujours été curieuse. Nabokov s’est prêté avec gentillesse et une façon d’être ou d’occuper l’espace
ENTRETIEN Petite, je voulais devenir pilote ou pa- malice à l’exercice. Il ne lâchait pas en disent plus long qu’un visage. On
vec sa coupe à la garçonne et rachutiste car c’était la guerre. Le son verre de whisky ! Avec Miller, ça trimballe tous une image de soi, mais

A son élégance folle, on la recon-

naît de loin. Sophie Bassouls a
toujours un Leica et un foulard autour
du cou. Sa générosité se sent dans ses
photos, cherchant à capter l’essence
d’une personnalité. Un métier dont elle
ne se lasse pas. Elle nous reçoit autour
d’un thé et d’un chocolat noir, pour cro-
quer son pétillant regard. Pionnière,
l’octogénaire a vu défiler des décennies
d’écrivains. Une spécialité nullement
imaginée au départ… Née en France, en
1936, elle passe son enfance « auprès
d’une grand-mère exceptionnelle », Ma-
deleine Danielou. « Elle m’a transmis
son goût littéraire. J’ai grandi dans le
collège qu’elle a fondé. Un formidable
terrain de jeu où régnaient la liberté et
la solitude. On ne s’intéresse pas aux
autres par hasard… » Celui-ci a pour-
tant orienté sa vie. Après avoir rejoint
l’amour, aux Etats-Unis, Sophie revient
en France. De fil en aiguille, elle
s’oriente vers la photographie à L’Ex-
press, au Figaro littéraire ou à l’agence
Sygma. Les plus grandes plumes ont
posé devant son objectif. Son champ
photographique s’étend aussi aux ar-
tistes, aux villes ou à des créations ori-
ginales, recouvertes de feuilles d’or.
L’œil de Sophie Bassouls capture un
fragment d’existence pour le transfor-
« Lévi-Strauss disait que “les hommes
ne sont rien, l’important c’est ce qu’ils
font”. Je pense l’inverse », explique
cette grande amoureuse du petit détail.
© SOPHIE BASSOULS.
goût des ruines, des maisons éven-
trées ou des murs délabrés me vient
de là. Ado, j’ai découvert la photo lors
de l’expo « The Family of Man ».
Cette ode à la vie montre un monde
qui se ressaisit. La photographie ra-
conte quelque chose, elle donne du
sens à l’existence.
Comment s’est-elle transformée en
vocation ?
J’avais plutôt envie de faire de la
peinture ou du dessin. A 18 ans, je me
suis envolée – en avion à hélices –
vers l’Amérique pour vivre une aven-
ture amoureuse. Mon mari m’a offert
un appareil photo, je suis devenue
autodidacte. De retour en France, je
suis entrée à l’Express, qui prônait
une presse militante. Françoise Gi-
roud m’a confié le service photo, mais
ce n’est qu’au Figaro littéraire, que j’ai
commencé à faire des portraits.
Qu’y a-t-il de plus captivant chez les
écrivains ?
Ils me fascinent parce qu’ils appar-
tiennent à un autre monde. Avant,
c’étaient des maîtres à penser, comme
Gide, qui se vouaient entièrement à
leurs écrits. Or à présent des centaines
de gens écrivent. Malgré ma timidité,
s’est mal passé, je l’ai chopé à la sau-
vette. J’admirais follement Mailer,
écrasé par une œuvre lourde, pesante,
violente. C’était compliqué avec Ro-
main Gary, tant cet homme – qui ne
s’aimait pas – semblait torturé. Kun-
dera ne voulait pas être photogra-
phié, alors il a les mains devant le vi-
sage. Certains vivent dans des lieux
prodigieux, comme Calaferte, dont les
cheveux blancs tranchaient avec sa
caverne sombre. Le bureau de Lévi-
Strauss était envahi d’objets. Raide,
voire austère, il disait que « les
hommes ne sont rien, l’important
c’est ce qu’ils font ». Je pense l’in-
verse. On pénètre une intimité par un
détail. Le désordre de Cioran se reflé-
tait dans un tas de chaussures. Il
était si drôle, mais trouvait qu’il fal-
lait « simuler le malheur ». Sans ou-
blier les femmes. Dolto et son côté
« mama » dans un corps mou, ou ces
ladies des lettres anglaises : la terreur
PD James, la triomphante Edna
O’Brien ou l’extravagante Iris Mur-
doch. Curieuse des jeunes, j’apprécie
aussi les contemporains (Claudel,
Enard). La qualité d’une écriture
m’éblouit. Ce que j’aime avec les écri-
vains, c’est qu’on peut connaître leur
univers en les lisant.
j’aime qu’on se laisse aller. Ce mo-
ment de grâce est un mystère. Il faut
détourner l’attention, désarmorcer les
défenses, provoquer l’inattendu. De
par ma nature amicale, on sent que
j’observe les êtres d’un bon œil. Je pri-
vilégie le noir et blanc car il y a tant
de « nuances de gris » (rires). La pho-
tographie ne se veut pas une repré-
sentation parfaite de la réalité. Elle
nous montre le familier et l’étranger.
Mon métier tend à disparaître, or il
existera toujours des témoins de leur
temps. La littérature m’apporte une
parcelle du monde et un peu de moi-
même. Je me suis fabriquée au fil des
rencontres. Quand on a le privilège de
converser avec Jankélévitch ou Fou-
cault, il en reste forcément quelque
chose… ■
Propos recueillis par
KERENN ELKAIM
www.sophiebassouls.com
Ecrivains ✶✶✶
SOPHIE BASSOULS
Flammarion
550 photographies,
150 p., 39 euros.

« Evita », le retour de l’icône



SCÈNES Une flamboyante comédie musicale au Karreveld

CRITIQUE
t de deux ! Le festival
E « Bruxellons ! » récidive
avec bonheur dans le champ de la
comédie musicale. Après la réus-
site de La mélodie du bonheur
l’an dernier, en voici une autre,
Evita (1976), signée Andrew
Lloyd Webber, le compositeur de
Cats, du Fantôme de l’opéra, du
Magicien d’Oz, etc. Quant au
texte original de Tim Rice, le châ-
teau du Karreveld vous en offre la
version française – en création
mondiale – troussée par l’équipe
des créateurs, Jack Cooper et Da-
niel Hanssens, metteurs en
scène, par leur assistant Simon
Paco, par le dramaturge Olivier
Moerens et par Julie Delbard.
On ne chicanera pas sur la Opportuniste, pute et madone ? La légende d’Evita Peron fait encore
perte du sound anglais, l’exercice bouger les foules. © GRÉGORY NAVARRA
périlleux tient la route. Et le spec-
tacle s’impose : du punch, de la mêle vite intérêts publics et pri- musicale, au chant souple, aux
rigueur, des chorégraphies ima- vés. Adulée par le peuple, dédai- multiples nuances. Peron a lui le
ginées et parfaitement réglées gnée par la haute société, elle dis- charme élégant de Philippe
par Joëlle Morane, sans oublier la paraît, victime d’un cancer à 33 d’Avilla, un peu moins présent
finesse des costumes de Fran- ans, en 1952. vocalement. Impossible de tous
çoise Van Thienen, à la mode des les citer, mais l’on retiendra la
années 50. Une vingtaine d’artistes belle voix lumineuse de Maud
L’ensemble file sans temps
mort, ponctué de scènes cocasses
Opportuniste, pute et ma-
done ? Le spectacle reste énigma-
Hanssens (maîtresse de Peron).
Evita recèle pas mal de tubes REYES, LAKATOS, IVANOV, COPPENS
tels le jeu de chaises musicales
des officiers de l’armée ou la valse
tique sur ce destin et c’est tant
mieux. Il se chante, se danse et se
(qui n’a pas fredonné « Don’t cry
for me Argentina » ?), et des
QUATUOR ALFAMA, QUEFFELEC
des amants d’Evita. Le tout se joue en 21 tableaux commentés, pages flamboyantes où le tango VODENITCHAROV, CORNIL, TWIS
CHAPELLE MUSICALE REINE ELISABETH
joue devant ce qui ressemble à la décryptés par un personnage n’est jamais loin, des pages qui
« casa rosada » (simplifiée !), le qu’on appelle Che… qu’Evita en- forment un écrin aux atmo-
palais présidentiel de Buenos verrait bien faire la révolution à sphères et émotions diverses. Re-
Aires, avec ses galeries et son bal- Cuba ! « Combien de temps cette légués en contrebas de la scène, www.classissimo.com

4 - 13.08 2016 / THÉÂTRE ROYAL DU PARC

con, d’où une circulation fluide et mascarade va durer », chante ce invisibles, les treize musiciens

étagée (scénographie de Dimitri
Shumelinsky, lumières de soleil
et de nuit bleutée de Laurent
Kaye).
Au centre de ce « musical » au
scénario bien ficelé construit en
flash-back, une femme, fille du
peuple, une actrice, une voix à la
radio argentine, en quête de re-
connaissance et de pouvoir. Sé-
ductrice sans scrupule, Evita
épouse le dictateur Juan Peron.
Evita sait haranguer les foules de
Buenos Aires. Et si elle œuvre aux
réformes sociales, féministes, elle
récitant révolutionnaire ironique
qu’incarne avec énergie et une
belle présence le Belge Steven
Colombeen. Pas franchement ha-
giographique, cette comédie
n’élude pas le contexte politique !
Le plateau compte une ving-
taine d’excellents artistes (dont
un très bon chœur) tantôt desca-
misados – les torses nus labo-
rieux –, tantôt mondains et mili-
taires. Ils entourent Evita Peron,
fièrement incarnée par la Belge
Deborah De Ridder, bardée d’une
solide expérience en comédie
CLASSISSIMO
soignent le jeu et Pascal Char-
pentier veille au grain, en véri-
table expert dans ce domaine !
Reste que l’amplification est
parfois un peu abrupte et peut
désarçonner, surtout en début de
représentation. Réserve mineure
pour un spectacle très profes-
sionnel, cousu main ! ■
MICHÈLE FRICHE
Les représentations se poursuivent
jusqu’au 27 août au château du Karreveld
à Molenbeek. Calendrier sur
www.bruxellons.be.

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Le Soir Lundi 1er août 2016
30 LATÉLÉVISIONLUNDI
8.00 Le 8/9 9.00 Jardins et
loisirs  : été Au pays de Liège
9.20 La prophétie d’Avignon
11.05 On n’est pas des pigeons
Best of. 11.55 Les feux de
l’amour 13.00 JT 13h 13.45
Alice Nevers, le juge est une
femme Princesse. 14.35 L’homme
en blanc. 16.00 Belinda et moi
Téléfilm de Thierry Binisti (Fr,
2014). Avec Line Renaud,
Alexandre Styker. 17.40 FBI  :
portés disparus Une vie de
regrets. 18.30 On n’est pas des
pigeons Best of. 19.30 JT 19h30
20.20 ★★ Fonzy
Comédie d’Isabelle Doval (Fr,
2013). Avec José Garcia, Audrey
Fleurot, Lucien Jean-Baptiste,
Gérard Hernandez. 1h45.
Il y a vingt ans, Diego Costa
avait bien du mal à boucler ses
fins de mois. Pour se faire un
peu d’argent, il a, sous le pseu-
donyme de Fonzy, fourni du
sperme dans le cadre d’un pro-
gramme de recherche. Le
temps a passé et il est toujours
livreur dans la poissonnerie de
son père. Il a beau avoir
42 ans, il est resté un éternel
adolescent, au grand dam de
sa compagne Elsa. Or, il faut
vraiment qu’il se responsabi-
lise, car dans peu de temps, il
sera papa. C’est alors que 142
des 533 enfants conçus lors du
fameux protocole se lancent à
la recherche de leur géniteur.
22.05 La plus pire semaine de
ma vie Téléfilm de Frédéric
Auburtin (Fr, 2010). Avec Elodie
Frenck, Bruno Salomone, Char-
lotte de Turckheim. Un couple
se prépare à passer devant le
maire. Tous deux se
réjouissent, malgré les nom-
breuses difficultés rencontrées
pendant les préparatifs. 23.35
La télé de A @ Z 0.10 On n’est
pas des pigeons Best of. 1.10 JT
19h30 1.50 Boucle de la nuit
6.25 TFou 8.40 Téléshopping
9.20 Petits secrets entre voi-
sins 12.00 Les douze coups de
midi 13.00 Journal 13.50 Les
feux de l’amour 15.10 Anna
Nicole : star déchue Téléfilm de
Mary Harron ( 2013). Avec
Agnes Bruckner, Martin Landau,
Adam Goldberg. 16.45 Quatre
mariages pour une lune de
miel 17.50 Bienvenue chez
nous 18.55 Bienvenue à l’hôtel
20.00 Journal
20.55 Esprits criminels
Série. Avec Joe Mantegna, Paget
Brewster, Shemar Moore. Dorado
Falls (Saison 7, épisode 3/24).
A Charlottesburg, une entre-
prise spécialisée dans la sécu-
rité est le théâtre d’un terrible
carnage. Cinq personnes ont
été tuées par balles, tandis que
trois autres ont été sauvage-
ment poignardées. Les enquê-
teurs pensent immédiatement
que seul le PDG de la société
était visé par l’assassin.
21.45 Epilogue (épisode 6/24).
Trois cadavres sont retrouvés
dans un lac où de nombreuses
familles viennent se détendre.
Les policiers découvrent que
les victimes ont toutes le
même profil.
22.40 Chasseur de tornades
(Saison 7, épisode 7/24).
Deux cadavres sont décou-
verts dans une petite ville
frappée par une tornade. Les
enquêteurs découvrent que
les victimes ne sont pas
mortes dans les intempéries.
23.25 Flash Série. Avec Grant
Gustin, Carlos Valdes, Danielle
Panabaker. Gare au gorille.
Grodd retourne à Central City
et kidnappe Caitlin. Barry et ses
amis tentent l’impossible pour
la retrouver. 0.10 Les légendes
d’aujourd’hui. 1.00 Flash contre
Arrow. 1.50 Le rayon jaune.
9.00 Best of Shopping 10.30
La boutique 12.00 Top Models
12.35 Pour ou contre 13.00
RTL info 13 heures 13.35 Face à
face Invités  : Manu Baff, Maud
Devleeschouwer. 14.00 La dis-
parition de mon enfant Téléfilm
de Paul A Kaufman (USA/Can,
2008). Avec Judy Reyes, Ana
Ortiz, Hector Luis Bustamante.
15.35 Scènes de ménages
15.45 Oui chérie ! Devine qui ne
vient pas dîner. 16.15 Martin
bonheur 16.25 Scènes de
ménages 16.35 Chasseurs
d’appart’ 17.30 Un dîner
presque parfait 18.30 Septante
et un 19.00 RTL info 19 heures
19.45 Images à l’appui
20.20 Hawaii 5-0
Série. Avec Alex O’Loughlin,
Scott Caan. Hoa ’inea
(Saison 6, épisode 14/25).
Au lendemain de la Saint-
Valentin, les agents du 5-0
enquêtent sur une tentative de
meurtre qui, très probable-
ment, pourrait s’expliquer par
une infidélité.
21.10 Ke Koa Lokomaika’i
(Saison 6, épisode 15/25).
Alors que la mère de Danny
est interrogée par le FBI,
McGarrett fait équipe avec un
jeune autiste, qui pourrait pos-
séder des informations sur un
assassinat.
22.05 Kapu (Saison 3,
épisode 12/24).
Danny et Steve enquêtent sur le
meurtre d’un professeur de l’uni-
versité d’Oahu.
22.50 Damages Série. Avec
John Goodman, Dylan Baker, Rose
Byrne. De l’utilité de la guerre.
Alors qu’il est auditionné par
Ellen et Patty, Howard Erickson
apprend que la dernière mis-
sion qu’il a réalisée pour la CIA
concernait un enlèvement d’en-
fant. 23.45 RTL info 19 heures
0.35 Jeux de nuit
6.00 Les Z’amours 6.30 Télé-
matin 9.35 Amour, gloire et
beauté 10.00 Private Practice
Ceux qui comptent. 10.50
Motus 11.25 Les Z’amours
11.55 Tout le monde veut
prendre sa place 13.00 Jour-
nal 13.55 Toute une histoire
Vieux garçons, vieilles filles... et
heureux  ! 16.00 Meurtres au
paradis Ile privée. 17.05 Retraite
au soleil. 18.10 Joker 18.45
N’oubliez pas les paroles
20.00 Journal
20.55 Meurtres au paradis
Série. Avec Kris Marshall,
Joséphine Jobert, Danny John-
Jules. Le petit soldat de plomb
(Saison 5, épisode 1/8).
Le riche philanthrope Dan
Hagen, qui dirige une mission de
plongeurs, est tué à bord de son
yacht. Les membres de son
équipe semblent insoupçon-
nables, car ils se trouvaient
sous l’eau au moment des faits.
Goodman, qui vient d’acheter
un bateau, se charge de l’en-
quête. Sur les lieux du crime, il
est surpris de trouver un soldat
de plomb, tout près du cadavre.
Il en apprend un peu plus sur la
victime, qui avaient inclus dans
son équipe de plongeurs son ex-
femme et sa nouvelle épouse.
21.55 Le rocher de la discorde
(Saison 5, épisode 2/8).
Caroline Bamber, gouveneur de
l’île, est empoisonnée pendant
sa fête d’adieux. Humphrey
Goodman trouve une note ano-
nyme dans le sac de la victime.
22.55 Meurtres au paradis
Série. Avec Kris Marshall, Sara
Martins, Danny John-Jules. L’en-
trepôt aux esprits. Le proprié-
taire d’une distillerie a été poi-
gnardé alors qu’il se livrait à
une séance de spiritisme. 0.00
Un bon jour pour mourir. 1.00 Ile
privée. 2.00 Retraite au soleil.
8.00 Fit Tonic 8.25 Bienvenue
au camping 9.15 Plus belle la
vie 10.55 Tout le monde veut
prendre sa place 11.45 Plus
belle la vie 12.10 Un gars, un
chef (version courte) 12.25 Un
gars, un chef 13.05 Friends
Celui qui a failli aller au bal.
13.30 Hôtels 15.20 Avenida
Brasil 16.10 Un gars, un chef
(version courte) 16.25 Un
gars, un chef 17.10 Bienvenue
au camping 18.00 Tout le
monde veut prendre sa place
18.50 Juste à temps 19.00 Le
15’ 19.20 Plus belle la vie
20.00 Rendez-vous à Rio
20.30 ★★ Champions Factory
Documentaire. Le rugby en
Nouvelle-Zélande.
La Nouvelle-Zélande règne en
maître incontesté sur le
monde du rugby, avec des sta-
tistiques de victoires à donner
le tournis. Dominant aussi bien
les nations de l’hémisphère
Nord que Sud, deux fois cham-
pions du monde et neuf fois
sacrés «meilleure équipe de
rugby nationale», les All Blacks
n’ont concédé que vingt
défaites en plus de 600
matches. Ce documentaire
explore les raisons de cette
domination hors norme, en
donnant à voir de manière iné-
dite le lien viscéral qui unit les
Néo-Zélandais au ballon ovale.
21.30 Champions Factory
22.30 Le 12 minutes 22.50 Per-
son of Interest Série. Avec Jim
Caviezel, Michael Emerson. Le
bouc émissaire. Reese et Finch
s’intéressent à Scott Powell, un
homme qui a perdu son travail et
semble vouloir se venger. Mais
ils ont bientôt besoin de contac-
ter Zoe Morgan. 23.35 L’art de la
guerre. 0.20 Vu de l’intérieur. 1.05
Formule 1 Grand Prix d’Alle-
magne. 12e manche. 1.35 Le 12
minutes 1.50 Un gars, un chef
6.30 Baby Looney Tunes 7.20
Zip Zip 8.00 Tom et Jerry
Show 8.20 Les lapins crétins :
invasion 8.50 Garfield & Cie
10.35 Scooby-Doo, Mystères
Associés 10.55 Nos voisins
les Marsupilamis 11.25 Les as
de la jungle à la rescousse
11.35 Les as de la jungle 12.00
Le 12/13 12.55 Météo à la
carte 13.30 Un cas pour deux
Question de confiance. 14.35
Boulevard du palais Revers de
médaille Téléfilm de Benoît d’Au-
bert (Fr, 2002). Avec Anne
Richard, Jean-François Balmer.
16.15 Des chiffres et des
lettres 16.55 Harry 17.30 Slam
18.10 Questions pour un
champion 18.45 Le Tour de
France à la voile 19.00 Le
19/20 20.00 Tout le sport
20.25 Plus belle la vie
20.55 ★★★ Les grandes
vacances
Comédie de Jean Girault (Fr/Ita,
1967). Avec Louis de Funès,
François Leccia, Martine Kelly,
Claude Gensac. 1h25.
Philippe vient d’être recalé au
bac à cause d’une très mau-
vaise note en anglais. Son
géniteur décide de l’expédier
sur-le-champ en Ecosse. En
contrepartie, monsieur
Bosquier doit héberger Shirley,
une Ecossaise. Mais Philippe,
qui avait d’autres projets, feint
de partir et rejoint ses amis.
22.20 ★ Le tatoué Comédie de
Denys de La Patellière (Fr/Ita,
1968). Avec Jean Gabin, Louis de
Funès, Lyne Chardonnet. Un
marchand de tableaux passe
un marché avec un ancien
légionnaire sur le dos duquel,
un soir d’ivresse, le peintre
Modigliani dessina un
tatouage. 23.55 Grand Soir 3
0.20 La grande traversée 1.15
Les traversées aventureuses
cl u b
7.00 Vic le Viking 3D Mauvais
sort. 7.15 Kathy Tralalère 7.25
Pac-Man et les aventures de
fantômes C’est parti pour l’aven-
ture. 7.45 Pokémon 8.55 Best
of Shopping 10.55 La boutique
15.25 C’est moi le chef ! Hom-
mage à Buffalo Bill. 15.45 L’art de
faire le mur. 16.10 Ax Men, dan-
ger en forêt 16.55 K 2000 L’oi-
seau blanc. 17.40 Magnum Les
guerriers de l’automne. 18.30
Les experts  : Manhattan 1987.
19.10 Les experts  : Miami Le
grain de sable.
20.00 ★ Dérapage
Thriller de Mikael Hafström (USA,
2004). Avec Clive Owen, Jennifer
Aniston, Vincent Cassel. 1h45.
Ce matin-là, Charles rate de
peu son train et se trouve obli-
gé de prendre le suivant. C’est
là qu’il rencontre la belle et
troublante Lucinda. C’est le
coup de foudre. Et pourtant, ils
sont mariés l’un et l’autre et
n’ont apparemment jamais
trompé leurs conjoints. Peu
après, ils se retrouvent dans
une chambre d’hôtel. Un
Français nommé LaRoche sur-
git brusquement. Armé, il a
vite fait de tabasser Charles et
de le dépouiller. Ensuite, sous
ses yeux, il viole Lucinda. En
partant, il menace Charles de
faire du mal à sa famille s’il ne
lui donne pas 100 000 dollars.
C’est justement la somme que
Charles avait économisée pour
faire soigner sa fille diabétique.
21.55 Rescue Me, les héros du
11 septembre Série. Avec Denis
Leary, Adam Ferrara. Le grand
jour. La bonne humeur généra-
lisée du mariage de Colleen,
émotionnellement très chargé,
laisse rapidement la place à
une atmosphère nettement
moins festive. 22.45 Cendres et
chocolat. 23.45 Mot unique
0.45 Best of Shopping
6.10 Jeunesse… 12.10 Zouzous
13.40 LoliRock 14.00 H2O,
l’île des sirènes 14.25 Super 4
15.15 Les chroniques de Zorro
15.55 Ultimate Spider-Man  :
Web Warriors 16.40 Angelo
la débrouille 17.20 Jamie a des
tentacules 18.00 Titeuf 18.55
On n’est pas que des cobayes !
20.55 On demande toujours
qu’à en rire
Divertissement.
Retour sur l’histoire de «On ne
demande qu’à en rire», l’émis-
sion de Laurent Ruquier diffu-
sée de 2010 à 2014. Chaque
soir, de jeunes humoristes
venaient présenter un sketch
original sur un thème imposé
avant d’être notés par un jury
de professionels.
22.30 Montreux Comedy Fes-
tival Spectacle. Best of 2014.
1h45. Avec Jérémy Ferrari, Lau-
rent Gerra, Anne Roumanoff.
0.15 Les délires magiques de
Lindsay et Eric Antoine 1.50
Monte le son, le live Vianney.
15.55 Décollage pour l’Amé-
rique 16.45 La tournée des
popotes 17.45 C dans l’air
19.00 Silence, ça pousse  !
19.55 Mama Hyena
20.50 Sale temps
pour la planète
Documentaire de Morad Aït-
Habbouche (2016). Australie,
l’eau et le feu.
La Grande Barrière de corail,
qui chérissent tant les
Australiens, connaît un nouvel
épisode de blanchiment
sévère, qui pourrait l’anéantir.
21.40 Vu sur Terre Documentaire
de Laurent Cadoret (2016). Suri-
name. Eldorado de rivières et de
forêts niché au cœur de l’Ama-
zonie, le Suriname accueille un
peuple métissé et des orpailleurs
venus tirer profit des mines d’or.
22.35 C  dans l’air 23.45 Les
routes de l’impossible 0.40
J’irai dormir chez vous 1.30 Le
crépuscule de la grenouille
15.05 Jeunesse… 17.35 Nexo
Knights 17.55 Wakfu 18.20
Sailor Moon Crystal 18.45
H2O 19.35 Sam Fox  : aventu-
rier de l’extrême 20.05 En
quête de sens  : Libres,
ensemble 20.15 C’est pas le
bout du monde ! 20.30 JT tra-
duction gestuelle
21.05 Echappées belles
Magazine de découvertes.
Présenté par Jérôme Pitorin.
Istanbul.
24 heures sur le Bosphore. A
bord d’un bateau, découverte
du Bosphore, de son trafic
maritime, de ses îles et des yal-
las, des palaces construits à
l’époque des sultans. Thé ou
café. L’or d’Istanbul. Festival de la
lutte. Femmes à Istanbul. Le feuil-
leton : «De Moscou à Irkoutsk,
dans les pas de Michel Strogoff».
22.35 La parenthèse inatten-
due Magazine. Présenté par Fré-
déric Lopez. Invités  : Gérard
Holtz, Elodie Frégé, Yann Queffé-
lec. 1.00 JT trad. gestuelle 1.35
The Boy is Gone
15.10 Rush Le professionnel. 16.00
L’instinct maternel. 16.45 Les
mystères de l’amour Miroir aux
trahisons. 17.35 Alors on danse.
18.25 7 à la maison Révolte à la
maison. 19.10 Le scandale.
20.00 Nos chers voisins
Téléfilm de Stephan Kopecky (Fr,
2014). Fête des Voisins. Avec
Philippe Bas, Black M,
Christophe Beaugrand. 1h30.
Lambert, Aymeric et les
autres s’activent pour la fête
des Voisins, qui promet d’être
somptueuse. Sauf qu’évidem-
ment, rien ne va se dérouler
comme prévu.
21.45 Les enfants de la télé
Divertissement. Présenté par
Arthur. Invités  : Michel Drucker,
Dany Boon, Diane Kruger, Yvan
Attal, Laurent Gerra, Christophe
Willem, Jérôme Commandeur.
23.50 Catch américain  : Raw
1.30 WWE Main Event 2016
7.00 Journal Radio Canada
7.30 Télématin 8.30 Le jour-
nal 8.45 Jardins et loisirs 9.15
Itineris 9.30 Challenge 10.05
Liban, des guerres et des
hommes 11.00 Le journal 11.15
Tout le monde veut prendre sa
place 12.05 Epicerie fine, ter-
roirs gourmands 12.30 Cut
L’ombre d’un doute. 13.00
Questions pour un champion
13.30 Journal (RTBF) 14.00
Des racines et des ailes Pas-
sion patrimoine  : Des Vosges au
lac Léman. 15.55 Liban, des
guerres et des hommes 16.45
Itineris 17.00 Specimen Je suis
moral et c’est pas si mal ! 18.00
64’, le monde en français
18.50 L’invité Invité  : Antoine.
19.05 Al dente Gigot d’agneau
19.40 Tout le monde veut
prendre sa place 20.30 Jour-
nal (France 2)
21.00 ★★ The Lebanese
Rocket Society
Film documentaire de Joana
Hadjithomas, Khalil Joreige
(Lib/Fr, 2012). 1h35.
Entre 1960 et 1967 au Liban,
des étudiants de l’université
d’Haigazian ont construit plu-
sieurs fusées, dont la Cedar 4,
qui mesurait huit mètres de
long et a atteint la stratosphère.
Cette histoire tombée dans
l’oubli a été redécouverte par
hasard par deux artistes plasti-
ciens et réalisateurs libanais.
22.40 Journal (RTS) 23.10
Fête nationale du 1 er août
Divertissement. Par monts et
par vaux. A pied, en train et en
bateau, Jean-Marc Richard,
Clarissa Tami, Maria Victoria
Haas et Sven Epiney explorent
les quatre coins de la Suisse
pour en dévoiler ses
richesses. 0.50 Le journal
Afrique 1.10 Un village fran-
çais Naissance d’un chef.
14.00 La boutique 15.50 Chas-
seurs d’appart’ 16.35 Friends
Trip : qui sera le meilleur ami ?
17.15 Les Marseillais à Rio
17.45 Hollywood Girls, une
nouvelle vie en Californie C’est
un cauchemar. 18.15 Allô Nabilla
19.00 Les reines du shopping
Elégante avec un style masculin-
féminin 20.00 Les anges de la
téléréalité 7, Latin America
20.40 Psych
Série. Avec James Roday, Corbin
Bernsen, Dulé Hill. Une affaire qui
déride (Saison 7, épisode 13/16).
Lors d’une sortie, Henry
découvre un corps à la lisière
de la forêt. Il décide de mener
une enquête toute person-
nelle, ce qui le met en compé-
tition avec Shawn.
21.25 La truite sur le dos
(Saison 7, épisode 14/16).
22.10 Les reines du shopping
Jeu. Présenté par Cristina Cordu-
la. 23.10 Hollywood Girls, une
nouvelle vie en Californie C’est
un cauchemar. 23.40 Allô
Nabilla 0.15 Best of Shopping
10.35 Arabesque Cinq épi-
sodes. 14.40 Une famille for-
midable Des invités encom-
brants Téléfilm de Joël Santoni
(Fr, 2002). 18.15 Monk Monk
n’est pas dupe. 19.05 Monk a un
adversaire de taille. 19.55 Monk
est en observation.
20.50 Hercule Poirot
Série. Avec David Suchet, Hugh
Fraser. L’affaire du bal de la vic-
toire (Saison 3, épisode 3/10).
Hercule Poirot assiste à un
bien étrange bal masqué au
cours duquel un meurtre est
commis.
21.35 Le mystère de Hunter’s
Lodge (Saison 3, épisode 10/10).
22.30 Hercule Poirot Téléfilm
d’Andrew Piddington (GB, 1991).
23.20 Hercule Poirot Christ-
mas Pudding. 0.15 Le mystère du
bahut espagnol. 1.05 Hercule
Poirot Le flux et le reflux Téléfilm
d’Andy Wilson (GB, 2006).
7.00 La boîte à cartoons 8.00
American Dad  ! Chez l’ami
Roger. 8.20 ★★ Alexandre et
sa journée épouvantablement
terrible, horrible Comédie de
Miguel Arteta (USA, 2014). Avec
Steve Carell, Ed Oxenbould. 9.40
★★ San Andreas Film catas-
trophe de Brad Peyton (USA,
2015). Avec Dwayne Johnson,
Carla Gugino. 11.30 Air Téléfilm
de Christian Cantamessa (USA,
2015). Avec Norman Reedus,
Sandrine Holt. 13.00 Le plom-
bier Court métrage (Belg, 2016).
13.20 Baron Noir Grenelle.
14.15 Under The Dome Alaska.
15.00 ★★ Le dernier loup Film
d’aventures de Jean-Jacques
Annaud (Ch/Fr, 2015). Avec
Feng Shaofeng, Shawn Dou.
16.55 ★★ Le labyrinthe du
silence Drame de Giulio Riccia-
relli (All, 2014). Avec Alexander
Fehling, André Szymanski, Frie-
derike Becht. 18.50 ★★ Selma
Drame d’Ava Duvernay (USA/
GB, 2014). Avec David Oyelowo,
Tim Roth, Carmen Ejogo.
21.00 The Night Of
Série. Avec John Turturro, Riz
Ahmed, Michael Kenneth
Williams. The Art of War
(Saison 1, épisode 4/8).
Stone cherche à en savoir plus
sur le crime. De son côté, à
Rikers Island, Freddy propose
de donner à Nasir quelques
précieux conseils pour sur-
vivre en détention.
21.55 ★★ Poltergeist Film fan-
tastique de Gil Kenan (USA,
2015). Avec Sam Rockwell, Rose-
marie DeWitt. Un couple et leurs
trois enfants emménagent dans
une nouvelle maison et décou-
vrent très vite que celle-ci est la
cible d’un poltergeist, un
démon. 23.35 Hard 0.35
★ L’espionne Film classé X de
Paula Newman (Fr, 2016).
30
6.00 NY Confidential 6.45
Arte reportage RDC  : du bon
usage de l’aide européenne. 7.35
Arte journal junior 7.45 L’été
dans la prairie 8.30 X:enius
8.55 Paysages d’ici et d’ail-
leurs 9.25 Naachtun 11.05
360°-GEO 13.20 Arte journal
13.35 ★★★ Buffet froid Comé-
die noire de Bertrand Blier (Fr,
1979). Avec Gérard Depardieu,
Bernard Blier, Jean Carmet. 15.15
Enquêtes archéologiques
15.40 Douces France(s) 16.25
Le vaisseau sous la Baltique
17.20 X:enius Objectif médaille
d’or : la victoire grâce à la techno-
logie  ? 17.45 Les sept vies du
«Sea Cloud» 18.15 Kevin et les
lions 19.00 Un billet de train
pour... 19.45 Arte journal
20.05 28 minutes
20.55 ★★ Shine
Drame de Scott Hicks (Austr,
1996). Avec Geoffrey Rush,
Armin Mueller-Stahl, Noah
Taylor, Lynn Redgrave. 1h45.
David Helfgott, fils d’immigrés
polonais en Australie, a appris
le piano avec son père, Peter.
Brillant, il est remarqué par un
musicien de renom qui lui pro-
pose de compléter sa formation
aux Etats-Unis. Mais Peter s’y
oppose. Des années plus tard,
contre l’avis paternel, David
décide de tenter l’aventure.
22.35 ★★ Scarface Thriller
d’Howard Hawks (USA, 1932).
VO. Avec Paul Muni, Ann Dvorak,
George Raft. Des gangs luttent
pour le contrôle du marché de
la bière dans le Chicago de la
Prohibition. Un homme sans
scrupules tente d’étendre son
pouvoir sur la pègre. 0.05 Les
derniers pirates de la mer
Noire 1.15 ★★★ L’insoute-
nable légèreté de l’être Drame
de Philip Kaufman (USA, 1988).
Avec Daniel Day-Lewis, Juliette
Binoche, Lena Olin.
één 13.00 Het Journaal 13.35
1000 zonnen 13.55 Thuis
14.20 Paul O’Grady : For the Love
of Dogs 14.45 Poirot Hallowe’en
Party Téléfilm de Charles Palmer
(GB, 2010). VO. 16.15 De topcollec-
tie van... 16.50 The Incredible Mr
Goodwin 17.35 Buren 18.00 Het
Journaal 18.15 Sydney Zoo 18.30
Tournée générale 19.00 Het Jour-
naal 19.40 1000 zonnen 20.10 Swit-
ch 20.40 F.C. de Kampioenen 21.15
Vind je lief 22.05 Flikken Maas-
tricht 22.55 Het Journaal 23.10 King
and Maxwell 0.00 1000 zonnen
0.20 Journaallus
Ketnet 12.45 Oma en Oma 13.00
King Size Goeie Film-
kes 13.10 Prinsessia 13.25 Rox 13.50
De Jungle Bende lost het op 14.00
Pelle de Politiewagen Film d’ani-
mation de Rasmus A Sivertsen
(Norv, 2013). VO. 15.15 Zig &
Sharko 15.30 Kratts in het wild 15.55
Kika & Bob 16.10 Oma en Oma
16.25 King Size Goeie Filmkes 16.40
Prinsessia 16.55 Rox 17.20 De Jungle
Bende lost het op 17.35 Robin
Hood 17.45 Miss Moon 18.00 Hel-
den 18.10 Amika, de gevaarlijke
stunt 18.20 Peperbollen 18.45 W817
19.15 The Extraordinary Adven-
tures of Jules Verne 19.40 Zig &
Sharko 19.50 Shaun the Sheep
9.00 Zomerbeelden
Canvas 12.30 Rolkrant 19.10
Panorama 20.05 Terzake 21.00
Caribbean with Simon Reeve
22.00 ★★ Mon pire cauchemar
Comédie d’Anne Fontaine (Fr/
Belg, 2011). VO. 23.40 Canvaslus
VTM 14.15 Tad & de Schat van
de Mummie Film d’ani-
mation d’Enrique Gato (Esp,
2012). 16.00 Back in the Game
16.20 McLeod’s Daughters 17.15
Benidorm Bastards UK 17.55 Bor-
der Security 18.20 De Kliniek 19.00
VTM Nieuws 19.55 De Kotmadam
20.35 Is er Wifi in Tahiti ? 21.30 Met
Vier in Bed 22.20 Cordon 23.25
Motive 0.20 House, M.D. 1.05 Met
Vier in Bed 1.45 Q-Music
16.40 Charmed 17.25 Daw-
2BE son’s Creek 18.15 The
Simpsons 19.15 New Girl 19.40
Bones 20.35 Person of Interest
22.20 Backstrom 23.20 Spuiten en
Slikken op Reis 0.10 Homeland
16.30 De Hofleverancier
Vier 17.00 Njamma Mia ! 17.15 De
Wereld van Bellewaerde 17.55
Grenspolitie 18.25 Bondi Rescue
18.50 Two and a Half Men 19.50
Komen Eten 20.35 Zeg eens Euh !
21.15 Heylen en de Herkomst 22.25
Stukken van Mensen 23.15 Grenspo-
litie 23.45 Bondi Rescue 0.10 Komen
Eten 0.55 The Tonight Show with
Jimmy Fallon 1.50 Geen uitzending
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LATÉLÉVISIONLUNDI 31
LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Le téléspectateur consomme
Nul ❍

FICTIONS

Buffet froid ★★★

© D.R. les programmes selon ses envies
LA TÉLÉ DU FUTUR (7/8) La télévision linéaire n’a plus le monopole
VOD, replay, Netflix,
YouTube, autant
de manière de regarder
des vidéos autrement.
Les chaînes doivent
repenser leur program-
mation et leur mode
Un chômeur rencontre un in-
connu dans les couloirs déserts de financement.
du RER mais le retrouve quelque
temps plus tard assassiné avec imanche soir. Papa, ma-
son propre couteau. Il fait alors
successivement connaissance
d’un commissaire de police et
D man et les enfants s’ins-
tallent confortablement
sur le canapé. Maman a même dû
de l’assassin de sa femme et se se dépêcher de ranger la vaisselle
retrouve entraîné dans une sé- pour ne pas manquer le début du
rie de meurtres plus surréa- film. Il est 20h50, le générique
listes les uns que les autres. démarre. Cette image d’Epinal
Arte, 13h35 appartient-elle au passé ? Est-ce
qu’en 2020, le film du dimanche
Fonzy ★★ soir se regardera à 17h18 sur un
écran individuel qui permettra à
chacun de le visionner comme il
le souhaite ? L’apparition et le dé-
veloppement des chaînes You-
Tube ou de Netflix ont considéra-
blement modifié la manière de
consommer les contenus vidéo,
principalement chez les 15-24
© D.R.

L’adaptation française du film
canadien Starbuck. Un homme
(José Garcia) vend son sperme
très fécond. Sauf qu’il dé-
couvre qu’il est le géniteur de
533 enfants, dont 142 qui
veulent le rencontrer.
La Une, 20h20
Scarface ★★
Expulsé de Cuba, Tony « Scar-
face » Montana arrive à Miami
pour prendre la place d’un par-
rain de la drogue. Al Pacino
dans son meilleur rôle.
Arte, 22h35
ÉMISSIONS
Champions factory ★★
La suite de la série documen-
taire sur la fabrique des spor-
tifs. Les réalisateurs s’inté-
ressent au rugby en Nouvelle-
Zélande. Les All Blacks n’ont
concédé que vingt défaites sur
plus de 600 matchs. Le
deuxième épisode de la soirée
suit l’équipe nationale de foot-
ball allemand donnée parmi les
favoris aux JO de Rio.
La Deux, 20h35
LA LOTERIE
Lotto Tirage du 30/07
8 10 11 24
Croix correctes Gagnants
6 0
5+ 2 81.083,40
5 130
4+ 500
4 6567
3+ 9520
3 100792
2+ 78950
Jackpot du prochain tirage : 1.750.000€ à gagner.
ans, les téléspectateurs du futur.
Les chaînes de télévision
doivent s’adapter à ces change-
ments structurels. Ils posent des
questions en termes de program-
mation, mais également de fi-
nancement. Comment faire pour
vendre du temps d’antenne aux
annonceurs si plus personne, en
2050, ne regardera la télévision
linéaire ? Le marché publicitaire
numérique n’a pas encore trouvé
ses repères même s’il peut com-
pléter les supports de diffusion.
Seulement, crise oblige, il n’est
pas toujours évident pour les
commerciaux de convaincre les
annonceurs d’avoir une petite
publicité de 15 secondes au début
d’une capsule vidéo de 4 minutes,
même si celle-ci est visionnée
5.000 fois.
Pour ne pas subir et connaître à
un moment une perte impor-
tante de téléspectateurs, et donc
de revenus, les chaînes réflé-
chissent à leur avenir. A la RTBF,
le directeur de la programmation
est aussi celui de la VOD (vidéo à
la demande). « La programma-
tion linéaire n’a plus de sens sans
la VOD, explique Emmanuel
Tourpe, directeur de la program-
mation et de la VOD. Si nous vou-
lons répondre à la demande de
notre public, nous ne pouvons
pas nous passer de la VOD. C’est
Euro Millions Tirage du 29/07
27 35 18 1 21 26 40 50
Gains (EUR) Numéros gagnants Gagnants Gains (EUR)
0 5+++ 1 72.413.419,00
5++ 2 798.845,40
1.183,20 5 10 53.256,30
153,80 4+++ 61 4.365,20
21,60 4++ 1.086 214,50
7,90 4 2.460 94,70
5,00 3+++ 2.492 66,70
3,00 2+++ 36.448 21,00
Si le modèle traditionnel, où la famille se retrouve devant un écran après le repas du soir, a du plomb dans l’aile, la télé linéaire n’est pas
morte. Elle va cohabiter avec les nouvelles formes de diffusion. © P.J. VANSTOCKSTRAETEN / PHOTO NEWS
tout simplement une question de
bon sens. Nous devions prendre le
train de la télé délinéarisée et c’est
notamment pour cela que nous
avons lancé notre plateforme Au-
vio. »
Auvio, c’est le nouveau portail
de la RTBF. Il permet de revoir
tous les programmes gratuite-
ment (plus de 100 heures de pro-
duction quotidienne). En plus, le
public peut également avoir ac-
cès aux émissions en replay par
leur décodeur Voo ou Proximus
même si la facilité de navigation
est réduite pour la partie gratuite.
« Les deux sont complémen-
taires, mais nous préférons évi-
demment notre bébé, précise Em-
manuel Tourpe. Aujourd’hui,
nous voyons déjà qu’entre 3 et 6 %
de notre public regarde la télévi-
sion de manière non linéaire. Se-
lon nos modèles, cette tendance
devrait se confirmer dans les an-
nées à venir mais, personnelle-
ment, je ne crois pas que la télévi-
sion linéaire va totalement dis-
paraître. En 2006, j’entendais
déjà qu’elle n’existerait plus en
2012. Nous voyons bien que ce
n’est pas le cas. »
A la RTBF, on préfère être pru-
dent et choisir la voie du milieu
entre les ingénieurs qui prédisent
que dans dix ans tout le monde
regardera la télé quand il le veut
sur son smartphone et les conser-
vateurs qui réfutent le change-
2 4 ment. « Je pense que les 15-24
ans, lorsqu’ils formeront leur
propre foyer, emporteront avec
eux une partie de leurs comporte-
ments face à la télévision. Cela se-
ra difficile de les avoir à heure
fixe devant l’écran. Mais il est très
enthousiasmant d’essayer d’aller
les chercher sur le Net. »
Chez RTL, la stratégie est un
peu différente. La VOD via le
bouton rouge de la télécom-
mande ou le portail RTL à l’infini
fonctionne principalement au-
près des femmes de moins de
35 ans. « Ce sont les séries qui
sont principalement regardées,
explique Driss Abahous, respon-
« Quand nous mettons en
avant certains contenus,
c’est une forme de pro-
grammation » EMMANUEL TOURPE
sable de la VOD pour le groupe.
Pour nous, Netflix n’est pas un
concurrent et nos abonnements
fonctionnent bien même si notre
marge est assez faible vu les droits
à payer, les équipes, la bande pas-
sante… Le service est rentable.
Nous ne pourrions pas faire au-
trement puisque nous sommes
entièrement financés par les an-
nonceurs ou les abonnements. »
La VOD n’empêche pas les
chaînes d’imposer une program-
mation. « Quand nous mettons
en avant certains contenus, c’est
une forme de programmation,
complète Emmanuel Tourpe.
Avant, la programmation n’était
qu’en rapport avec l’horaire. Avec
Auvio, le public peut faire une re-
cherche. Nous éditorialisons avec
nos propositions. Selon ses affini-
tés et grâce aux algorithmes, nous
pouvons lui fournir du contenu
suivant ses affinités sans oublier
d’ouvrir aussi ses horizons avec
d’autres propositions. Et enfin,
comme en musique, nous pou-
vons lui proposer une playlist.
C’est infini. »
Dans les dix ans à venir, il y au-
ra certainement un rééquilibrage
entre la vision linéaire et à la de-
mande. Le public consommera
plus des émissions et non une
chaîne, même si chacun conser-
vera sa marque. « La télévision li-
néaire ne disparaîtra pas, af-
firme Driss Abahous. Je n’ima-
gine pas le public regarder un
match de foot en différé. Les
grands événements passeront
toujours par la télé classique. Les
gens ont aussi besoin de référence
et d’experts. » « C’est comme dans
un restaurant, certains choi-
sissent de prendre à la carte et
d’autres préfèrent toujours le me-
nu du chef », conclut Emmanuel
Tourpe. ■
VANESSA LHUILLIER
POUR SUIVRE
La télé du futur
Durant plus d’une semaine,
Le Soir a analysé l’utilisation
des nouvelles technologies
sur le petit écran.
Mardi, dernier volet :
« En radio, le futur est là »
MODÈLE ÉCONOMIQUE
La publicité,
le nerf de la guerre
En 2014, la télévision à la
demande représentait 5 %
de la consommation de
programmes au sud du pays.
Un an plus tard, le taux avait
augmenté d’un point et,
entre janvier et juin 2016, le
taux atteignait déjà les 8 %,
ce qui laisse présager une
belle hausse.
Du coup, cela remet aussi en
question le modèle écono-
mique de la télévision. « Le
marché publicitaire numérique
n’est pas mûr en Europe. Il est
difficile d’y amener les annon-
ceurs, contrairement aux
Etats-Unis, explique Emma-
nuel Tourpe. Il faut aussi
conserver un confort d’utilisa-
tion pour le spectateur. »
Pour le moment, les annon-
ceurs préfèrent encore res-
ter sur les chaînes clas-
siques puisque la majorité
du public y est. Mais, à l’ave-
nir, les chaînes devront peut-
être revoir leur modèle de
financement. « Trop de publi-
cité tue la publicité, ajoute
Emmanuel Tourpe. Aux
Etats-Unis, quand vous avez
18 minutes de publicité pour
un épisode de série de 42
minutes, il est logique que le
public se rabatte vers du
payant sans pub. Nous devons
être attentifs à cela. »
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31
Le Soir Lundi 1er août 2016

32 LACULTURE

Pascal Bouaziz
la voix
des sans-dents
Le leader du groupe Mendelson sort un premier album
solo particulièrement réussi. A découvrir absolument.
l y a les stars. Il y a les chanteurs faire une idée de la chanson comme ters comme Will Oldham, Bill Callahan

I reconnus aussi. Et puis il y a les

autres, les artisans de la chanson
qui composent, en souterrain,
sans jamais voir la lueur des
étoiles, mais dont les créations par-
viennent à toucher quelques âmes au
plus profond.
Pascal Bouaziz est de ceux-là. Apparu
il y a vingt ans avec son groupe Mendel-
son sur le label Lithium, alors refuge
des Dominique A, Françoiz Breut et
Diabologum, il fut comme eux considé-
ré comme l’avant-garde de la « nouvelle
chanson française », comme on disait
alors. Mais contrairement à A, le bon-
homme était peut-être trop radical
dans son approche pour espérer un jour
s’approcher des projecteurs. Sonorités
rock bruitistes, longs titres chantés-par-
lés et sujets pas forcément folichons fo-
lichons, comme le laissent miroiter les
titres de ses chansons : « Personne ne le
fera pour nous », « La force quotidienne
du mal » ou le presque culte « J’aime
pas les gens ».
« C’est dingue parce que les chansons
de Piaf sont hyper gores. Celles de Bras-
sens souvent très noires. Quant à Brel, il
met carrément son cœur sur la table, il
est sanguinolent, ça coule partout, se
défendait-il face à la presse récemment.
Et pourtant, beaucoup continuent de se
d’une simple ritournelle. Il y a des mil-
liards de possibilités de faire de la chan-
son. Moi, je refuse d’exclure le fait
d’écrire sur des personnages qui vont
mal. » Mais, ajoute-t-il, « je ne fais pas
profession de foi d’être déprimant pour
autant ». Ouf.
« Il y a des milliards de possibili-
tés de faire de la chanson.
Je refuse d’exclure d’écrire sur
des personnages qui vont mal »
Point d’orgue de ce processus, la
chanson-texte « Les heures » sur le der-
nier album éponyme qui dure… 54 mi-
nutes. « J’ai vraiment eu le sentiment
d’aller au bout de quelque chose en
termes d’écriture. » De fait, que faire
après cela ? « Aller dans la concision,
dans l’instant, dans la recherche de
l’épure. » Pascal Bouaziz s’est donc mis
aux haïkus, ces très courts poèmes
d’origine japonaise. Il en a fait un livre
(Passages, chez Le Mot et le Reste) et
un disque qui l’accompagne (Haïkus).
Un disque (son premier en solo) par-
ticulièrement réussi, au format chanson
plus accessible que tout ce qu’il a fait
jusqu’à présent, à la croisée des chemins
entre un Benjamin Biolay moins poseur
et la scène lo-fi américaine des songwri-
ou Mark Kozelek, tous ces enfants de
Neil Young, en somme.
Bouaziz a ainsi une place à
prendre dans le paysage
musical francophone tant il
parvient à faire sonner avec
aisance la langue française
Monsieur
Bouaziz
en intégrant cette touche de Pascal Bouaziz est né il y a
minimalisme à l’américaine. quarante-trois ans à Paris.
« L’album au départ de- Il fonde le groupe Mendelson
vait être juste moi, ma gui- en 1995, dont il est l’auteur-
tare et une boîte à rythmes compositeur et la figure
mais, au dernier moment, principale. Cinq albums :
j’ai eu envie d’entendre des « L’avenir est devant »
musiciens, du souffle, de (1997), « Quelque part »
l’ambiance autour des chan- (2001), « Seuls au sommet »
sons. L’album a été réenre- (2003), « Personne ne le
gistré intégralement en live fera pour nous » (2008),
en studio, y compris les voix « Mendelson » (2013).
et le mixage des titres. L’idée 2016 : album solo « Haïkus »
de départ était de se mettre et livre de poésie « Pas-
dans les conditions des tout sages ».
premiers enregistrements :
des prises directement gra-
vées dans la cire. » Le prochain album
de Mendelson est déjà prévu, ce sera un
disque de reprises de chansons anglo-
saxonnes, adaptées en français. Ren-
dez-vous est pris. ■
DIDIER ZACHARIE
Après vingt ans au sein du groupe Mendelson, Pascal Bouaziz a resserré le propos
Bouaziz, « Haïkus » (D’Ici et d’ailleurs) en solo, avec le splendide « Haïkus », entre Biolay et Neil Young. © FRANÇOIS WIRZ

LAPETITEGAZETTE
Un portrait chéri Prendre de la hauteur… Il saute dans le vide… … sans parachute
Un rare portrait de la reine Eliza-
Reine des réseaux C’est sur la plage de la station bal- Dixit Le parachutiste et cascadeur Lancé à 193 km/h, Aikins n’est
beth I qui risquait de quitter le néaire de Brighton (Sud de l’An- « Les chanceux sont ceux qui ar- américain Luke Aikins s’est jeté resté dans les airs que deux mi-
Royaume-Uni, a été acheté par les gleterre) que la Tour British Air- rivent à tout ; Les malchanceux, dans le vide d’une altitude de nutes avant d’atterrir en toute sé-
Musées royaux de Greenwich à ways i360 sera inaugurée la se- ceux à qui tout arrive. » 7.600 m sans parachute samedi, curité dans l’immense filet blanc
Londres grâce à une campagne de maine prochaine. Elle permettra à EUGÈNE LABICHE mais avec l’assurance qu’un filet en Californie. « Je suis presque en
dons, annonce Christie’s et l’un ses visiteurs de monter à la verti- de sécurité surdimensionné l’at- lévitation ! C’est incroyable ce qui
des donateurs. Au total, plus de cale à plus de 130 m d’altitude Gare aux piétons séduisants tendait au sol pour le réception- vient de se passer. Je ne peux même
10,3 millions de livres (12,2 mil- pour apprécier le paysage côtier. Dans le cadre d’un sondage com- ner à l’issue de cette première pas dire ce que je ressens », a expli-
lions d’euros) de dons ont été le- Cette tour, surnommée le Donut mandé par Ford, 6.500 jeunes spectaculaire. qué le casse-cou. (afp)
vés pour acquérir le Portrait de du fait de la forme caractéristique conducteurs européens (France,
© AFP.

l’Armada de la reine Elizabeth I
(1533-1603) qui était vendu par la
famille Tyrwhitt-Drake, descen-
dante du navigateur Francis Drake
et propriétaire du tableau. (afp)
La fin annoncée d’un géant
Une page de l’histoire aéronau-
tique pourrait bientôt se tourner,
Boeing ayant laissé entendre qu’il
envisageait de mettre un terme à
la production de son 747. De
faibles ventes et une concurrence
féroce encouragent l’avionneur à
abandonner son fleuron 747, le
premier jumbo-jet de l’histoire, en
service depuis 1970. Il a tenu du-
rant 40 ans le titre d’avion au fu-
selage le plus large, jusqu’à l’arri-
vée de l’Airbus A380 en 2007. Le
747 a été choisi par l’US Air Force
pour l’avion présidentiel améri-
cain, Air Force One. (afp)
de sa cabine, a été dessinée par Allemagne, Italie, Espagne et
Avec 197 millions de fans qui la les architectes de l’emblématique
suivent sur Facebook, Twitter et roue de Londres, London Eye.
Royaume-Uni) ont été interrogés
sur les comportements à risques
Payé pour boire des bières
Instagram, Selena Gomez est la … pour voir Brighton à 360o en voiture. Il en ressort que les Avis aux amoureux de la bière, le Musée national d’histoire améri-
star la plus suivie sur les réseaux Sa cabine d’observation circulaire jeunes conducteurs seraient dis- caine pourrait avoir le travail de vos rêves : boire de la bière à l’œil et
sociaux, d’après un classement en verre revêt un aspect futuriste, traits par les piétons séduisants, voyager à travers le pays tous frais payés en touchant un salaire de
dressé par RelishMix pour Deadli- surtout lorsqu’elle gravit la tour un problème plus prononcé chez 64.650 dollars par an. L’offre d’emploi est sérieuse. Le musée Smith-
ne.com. La chanteuse et actrice sur laquelle elle est fixée. Une fois les conducteurs britanniques âgés sonian à Washington cherche un spécialiste de la bière basé dans la
« possède » 91,7 millions de follo- arrivée à son altitude maximale, à de 18 à 24 ans. Les jeunes conduc- capitale américaine pour un contrat de trois ans, afin de se documen-
wers sur Instagram. Ariana 138 m, elle offre une vue panora- teurs masculins seraient trois fois ter sur l’histoire de cette boisson aux États-Unis. L’heureux candidat
Grande est deuxième avec, au to- mique à 360 degrés sur Brighton, plus susceptibles d’être confron- sélectionné aura pour mission de goûter les différentes bières dans les
tal, 150,8 millions de fans. Lady le massif des South Downs et sur tés à ce problème que les jeunes brasseries des quatre coins du pays. Il devra bien sûr également écrire
Gaga ferme la marche avec 137,4 la côte du Sussex. En journée, il femmes. Les conducteurs italiens des articles et effectuer des recherches pour les expositions et les ar-
millions. La toute première ve- faut compter environ 20 minutes sont les plus susceptibles d’utili- chives du département de l’histoire de la nourriture. (afp)
dette masculine arrive en qua- de voyage aller-retour, mais la du- ser leur portable, tandis que les
trième position : Justin Timber- rée s’étend à 30 minutes après conducteurs français se disent
lake, qui totalise 131,5 millions de 18h, lorsque la cabine se trans- plus susceptibles d’être arrêtés Un parc à neige… … chez les Bédouins
fans. Suivent Will Smith, avec 75,1 forme en Sky Bar, où sont propo- par la police à un moment donné. La veste de ski est obligatoire au Dans ce pays où les cinémas et les
millions de fans sur Facebook, et sés des vins pétillants locaux. La Quand ils sont au volant avec parc à neige de Ryad, une salle salles de théâtre ne sont pas auto-
Jackie Chan avec ses 65,5 millions tour ouvrira au public le 4 août, leurs parents ou leurs grands-pa- couverte de 5.000 mètres carrés, risés, les femmes constituent
de fans. De son côté, Vin Diesel les billets sont déjà proposés en rents, 57 % des sondés disent récemment ouvert dans la capi- 80 % de la clientèle du « Snow Ci-
est la coqueluche de Facebook pré-vente. (afp) faire un effort pour conduire de tale saoudienne, où le thermo- ty », alors qu’elles sont soumises
avec 100 millions de fans. (afp) façon plus prudente. (afp) mètre affiche en été plus de 45o. à de multiples restrictions. (afp)



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IL Y A 40 ANS, LA FUSION DES COMMUNES REDESSINAIT LA BELGIQUE P. 8 & 9

L’EUROPE EN TRAIN (2/13)
Rencontres à grande
vitesse entre
Toulouse et Barcelone
P. 7

Pensions :
le PS prédit
SPORTS
JEUX OLYMPIQUES
le pire pour Les dix plus
les temps grandes chances
partiels de médailles
’Institut Emile Vander-
belges à Rio
L velde (IEV) avertit les
travailleurs à temps
partiel : selon les calculs du
P. 24

centre d’études du PS, la modi-

fication du régime de pension
minimum voulue par le Daniel
Bacquelaine (MR) pourrait
leur coûter très cher.
Le ministre des Pensions en-
visage de réduire de 30 à
20 ans le nombre d’années de
carrière donnant droit à une
pension minimum. Mais alors

« Nous ne sommes
qu’actuellement, ce calcul de
carrière comprend les congés
maladies, crédits-temps et pé-
riodes de chômage autant que
les jours de travail prestés, le
ministre entend fonder le nou- DIVISION 1A

veau mode de calcul sur le tra-
vail « effectif ». L’IEV recon-
naît que « la réforme n’est pas
défavorable pour celles et ceux
qui travaillent longtemps à
temps plein, elle leur permet
d’avoir un accès plus direct à la
pension minimum ». Par
contre, l’addition pourrait être
salée pour les travailleurs à
temps partiel. L’IEV estime le
manque à gagner à « plusieurs
centaines d’euros par mois ».
Avant même d’avoir pris
connaissance des chiffres
avancés par l’IEV, les services
du ministère des Pensions sou-
lignaient que le projet de ré-
forme doit encore être débattu
avec les partenaires sociaux et
que « rien n’est figé à ce sta-
de ». ■
P. 5 NOS INFORMATIONS
Erdogan poursuit la mise au pas de l’armée turque
uinze jours après avoir échappé à
pas en guerre »
© PIERRE-YVES THIENPONT
Pour Rik Coolsaet, les motivations des djihadistes
rendent obsolètes les politiques de déradicalisation.
’International Centre for the
L Study of Radicalisation (ICSR)
a réuni nombre d’experts inter-
nationaux du terrorisme pour faire le
Rik Coolsaet, point sur l’évolution du djihadisme et
professeur la nécessité d’adapter les réponses à
à l’Université cette menace. Parmi les spécialistes
présents, Rik Coolsaet, professeur à
de Gand, est
spécialiste l’Université de Gand, fait le point sur
en terrorisme. les enseignements de cette confé-
rence. Premier constat : « Quasi tout
© D. DUCHESNES
ainsi que les services de renseignements.
Le Standard
marque
son premier point
de justesse
P. 18 À 21
MERCATO
Anderlecht
s’attend à perdre
le monde était d’accord pour dire que cheur, « l’urgence, c’est l’inclusion
l’idéologie ou la religion n’est pas le
moteur principal de la vague actuelle
de combattants. » Ce qui caractérise
comme projet politique. Il faut com-
battre tout ce qui est polarisant dans
notre société (…). Je crois que la géné-
Steven Dufour
P. 17
ceux-ci, ce sont des « comportements ration Daesh va s’étendre. Mais si on
déviants ». Contrairement au passé, ne fait pas cette démarche inclusive,
on n’est pas confronté à des islamistes dans dix ans, un autre projet sera ca- 24 H DE SPA
radicaux. Et s’il n’y a pas radicalisa- pable de mobiliser cette jeunesse qui se
tion, il est impossible de déradicaliser. sent délaissée ». ■
Maxime Martin
Rik Coolsaet affirme : « Nous ne rejoint son père
sommes pas en guerre. » Pour le cher- P. 2 À 4 NOTRE DOSSIER
et son oncle
au palmarès P. 22
l’Otan ravive les tensions au sein de l’Al- portance stratégique de la Turquie, en

Q une tentative de coup d’Etat, le

président turc continue sa re-
prise en main musclée du pays, et
plus particulièrement de l’armée. Samedi,
Recep Tayyip Erdogan a annoncé son in-
tention de faire passer sous son contrôle
direct les chefs d’état-major de l’armée
Dimanche, un décret officiel a annoncé
près de 1.400 limogeages supplémen-
taires, dont celui de l’aide de camp et
conseiller le plus proche du président Er-
dogan, Ali Yazici.
L’ampleur de la purge actuelle au sein
de la deuxième plus grande armée de
liance atlantique. Les relations entre Wa-
shington et Ankara s’étaient déjà dégra-
dées ces derniers mois. La présence aux
Etats-Unis de l’imam Gülen, accusé par
Erdogan d’être l’instigateur du putsch
manqué, ne fait que rajouter à la crispa-
tion entre les deux capitales. Mais l’im-
première ligne face à l’ennemi commun
qu’est l’Etat islamique, fait d’Ankara un
partenaire incontournable pour ses alliés
de l’Otan. ■
P. 12 & 13 LE BILAN D’UN COUP
D’ÉTAT MANQUÉ

L’ÉDITO
François Mathieu
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT
PAS D’ÉTAT D’URGENCE
LÉGISLATIF
PERMANENT !
l ne se passe pas un jour sans
Iattentats
qu’on nous répète que des
terroristes majeurs
restent hautement probables, un
peu partout en Europe. Face à
cette menace, anxiogène au
possible, le monde politique fait
31
5 413635 080111
preuve d’une hyperactivité… à
faire peur. Alors que la popula-
tion doit apprendre à vivre avec
ce sentiment d’insécurité, les
appels « à rester unis », « à vivre
comme si » sont très vite éclipsés
par des sorties intempestives.
Non qu’il n’y aurait rien à faire
pour mieux lutter contre le terro-
risme, mais les annonces quasi
quotidiennes de mesures à
prendre – dernière en date : le
Patriot Act à la belge de Bart de
Wever – sont inquiétantes à plus
d’un titre. D’abord, et il faut aussi
le rappeler – ce que le patron de
la N-VA s’est bien gardé de
faire –, le « Patriot Act » améri-
cain a été fameusement édulcoré
par le Freedom Act en 2015, suite
aux problèmes insidieux soulevés
par la toute-puissance de la NSA
RÉGIONS
NÉCROLOGIES
PETITES ANNONCES
sur le terrain des libertés indivi-
duelles. Si certains sont prêts à
restreindre certaines de nos
libertés au nom de notre sécurité,
il n’est pas inutile de rappeler que
cette liberté fait partie de notre
ADN, de notre Constitution,
qu’elle est le bien le plus fonda-
Face à la menace, le monde
politique fait preuve d’une
hyperactivité… à faire peur
mental qui nous ait été octroyé
de haute lutte il y a de cela 185
ans. Donner les coudées franches
aux organismes de police et à
l’appareil judiciaire, ça peut
sembler une évidence avec un
gouvernement de droite, mais
que se passera-t-il quand la
pression retombera et que les
14 À 16 MOTS CROISÉS
26 MÉTÉO
26 BD
premiers cas aberrants d’at-
teintes aux droits fondamentaux
inhérents à ces changements de
lois apparaîtront inéluctable-
ment ?
Ensuite, le monde politique a été
le premier à claironner qu’il fau-
drait tirer toutes les conclusions
et mesures qui s’imposent sur
d’éventuels dysfonctionnements
en matière de sécurité et de
gestion de l’antiterrorisme une
fois que le rapport de la commis-
sion d’enquête sur les attentats
du 22 mars à Bruxelles aurait été
remis, probablement pas avant la
fin de l’année. En empilant les
mesures ou annonces aux
contours parfois très flous – c’est
quoi au fond un Patriot Act belge,
monsieur De Wever ? –, la classe
politique émousse une fois de
27 TÉLÉVISIONS
27 LOTERIE
27 PETITE GAZETTE
plus le message autant que sa
crédibilité. En avait-elle réelle-
ment besoin ?
Enfin, la Belgique reste un Etat de
droit basé sur la séparation des
pouvoirs. En demandant, en MUSIQUE
caricaturant à peine, aux bourg-
mestres de jouer les juges d’ins- Pascal
truction en réclamant plus de
pouvoirs pour ces derniers dans
Bouaziz,
la surveillance des radicalisés, le enfant français
patron des nationalistes fla-
mands touche à un autre des
de Neil Young
fondements de notre société. P. 32
Cela commence à faire beau-
coup ! Des piliers, il n’y en a pas
des centaines sur lesquels on
fonde notre vie en société. Atten-
tion à ne pas faire s’écrouler
l’édifice en nous installant dans
une forme d’état d’urgence légis-
lesoir.be
latif permanent…
Retrouvez la carte
interactive de nos
30 & 31 périples en train
vers le sud et l’est
31
de l’Europe.
32
1
Le Soir Lundi 1er août 2016
2 L’ACTU
« Ne pas surestimer la capacit
Pour l’expert en terrorisme
Rik Coolsaet, les djihadistes
ne sont motivés
ni par la religion ni même
par l’idéologie.
Dans ce contexte, toute
politique de déradicalisation
est vouée à l’échec.
ENTRETIEN
es experts internationaux se
D sont réunis à l’initiative de l’In-
ternational Centre for the Study
of Radicalisation (ICSR) pour faire le
point sur l’évolution du djihadisme et
redéfinir les axes de la lutte contre le ter-
rorisme. Parmi ces experts : Rik Cool-
saet, professeur en relations internatio-
nales à l’Université de Gand et membre
de l’Institut royal des relations interna-
tionales (Egmont). Selon lui, les
concepts de « radicalisation » et a fortio-
ri de « déradicalisation » sont obsolètes.
Ils ne s’appliquent pas à cette nouvelle
génération de djihadistes qui ne répond
qu’à des motivations personnelles.
Quel était l’objectif de cette conférence
d’experts ?
Comprendre la dynamique de Daesh.
À ce stade, on entend toutes les évalua-
tions possibles : Daesh est une menace
croissante, Daesh est en train de perdre
de sa dynamique… Entre ces deux ex-
trêmes, ne pourrait-on pas concentrer
nos expertises pour comprendre le fonc-
tionnement de l’organisation ? Sans
cette compréhension, il nous est impos-
sible de réagir.
Richard Barett, ancien chef du rensei-
gnement britannique et qui était pré-
sent à la conférence, a dit deux choses
importantes : « On est en train de sur-
estimer la menace » et « Daesh est à
court de clients ». Ce qui va dans le sens
contraire de l’analyse de la situation
que font les Français.
Ce qui m’a conforté dans mon ap-
proche, c’est que quasi tout le monde
était d’accord pour dire que l’idéologie
ou la religion n’est pas le moteur prin-
cipal de la vague actuelle de combat-
tants. Qu’il s’agisse des foreign fighters
ou de ceux qui commettent des attaques
individuelles, comme l’auteur des as-
sassinats de Magnanville.
Qu’est-ce qui les séduit alors ?
Marc Trévedic, le juge français qui a
suivi pendant 18 ans les dossiers anti-
terroristes à Paris, estime que 10 % des
djihadistes sont poussés par la reli-
gion/l’idéologie et que dans 90 % des
cas, ce sont les motivations person-
nelles qui jouent. Pour ma part, je
pense que la force de Daesh a été d’ins-
pirer, de canaliser toutes ces motiva-
tions personnelles extrêmement di-
verses.
À plusieurs reprises, les experts ont
d’ailleurs fait la comparaison entre Al-
Qaïda et Daesh. Al-Qaïda est un mou-
vement élitiste porté par l’idéologie. Il a
toujours pris soin, y compris à l’heure
actuelle, d’essayer de convaincre les sa-
vants islamiques qu’il se situe dans
une tradition légitime islamiste. Tan-
dis que Daesh est un mouvement qui ne
s’intéresse pas du tout à l’idéologie ni à
la théologie. C’est un mouvement d’exé-
cutants.
Ne néglige-t-on pas également le fac-
teur « psychologique », voire « psychia-
trique » ?
Tout à fait. Pour moi, ça rentre aussi
dans les motivations personnelles. On
le constate avec Lahouaiej Bouhlel
(NDLR : l’auteur de la tuerie de Nice)
ou ce Syrien en Allemagne dont on a re-
fusé le passeport et qui a essayé de se
suicider deux fois (NDLR : avant de se
faire exploser à Ansbach)…
Jusqu’ici, on disait que ces gens étaient
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LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
aussi « normaux » que vous et moi
d’un point de vue psychologique et psy-
chiatrique. Or, on est face à un groupe
de gens qui sont différents par leurs
comportements déviants.
Comment lutter contre ce phénomène
si on est face à des jeunes sans espoirs
et qui ont l’impression que le racisme
augmente ?
On pense que contre ces idées radicales,
il faut déradicaliser. C’est une erreur. Il
n’y a pas de déradicalisation possible
contre les motivations personnelles.
Pour le dire plus simplement (parce
que les politiques ne pensent pas à ça) :
s’il ne s’agit pas de radicalisation, tout
le programme politique de déradicali-
sation passe à côté de l’objectif.
Europol avait déjà conclu après les at-
tentats de Paris qu’on était confronté à
une mouvance d’extrémisme violent.
Or, notre société et ses experts sont blo-
qués par une certaine idée de la radica-
lisation.
Il faut laisser tomber ce concept ?
Dans le temps, on était confrontés à des
islamistes radicaux. Maintenant, nous
ne sommes plus dans cette configura-
tion. La déradicalisation s’applique
aux générations précédentes. Pas à
celle-ci.
Et les auteurs des attentats de Paris, de
Bruxelles ou du Musée juif ?
Non ! Qu’est-ce qu’il y a à déradicaliser
là-dedans ? Trévedic a raison en par-
lant d’effet de mode. La plupart de ces
terroristes sont jeunes, ont un passé cri-
minel. Ils veulent passer du stade de
zero to hero.
Si on supprime la dimension religieuse,
ne faut-il pas reparler d’endoctrine-
ment de type sectaire ?
Plutôt d’un concept de « subculture »,
soit une culture de niche. La force de
Daesh est de mobiliser les subcultures.
Son succès n’est pas l’illustration de la
radicalisation des communautés mu-
sulmanes, mais sa capacité de donner
des perspectives à des subcultures.
Nous sommes aussi confrontés à des
gens qui agissent d’initiative, inspirés
par Daesh, qui frappent de manière
soudaine. Comment les arrêter ?
Bien sûr, pour ceux qui prennent une
hache et se rendent dans un train pour
frapper, c’est difficile. Mais sinon, il y a
« Si on ne fait pas
cette démarche
inclusive,
dans dix ans,
un autre projet
terroriste
mobilisera
cette jeunesse
qui se sent
délaissée »
Directeur général
et directeur de la rédaction
Annonces Jean-Pierre Miranda
Tél. : 02-225.55.55 Rédacteur en chef
Fax : 02-225.59.08 Christophe Berti
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Publicité nationale Philippe Laloux
Tél. : 02-542.10.10 François Mathieu
Fax : 02-542.10.11 Hubert Vanslembrouck
Kroll présente Johan
quand même toujours des actes prépa-
ratoires. C’était le cas ce week-end avec
les suspects arrêtés à Frameries. Ce qui
a déclenché leur arrestation, c’est le fait
que l’un des suspects a cherché à se pro-
curer des armes. Bouhlel à Nice a fait
des sorties de reconnaissance… Ce sont
des amateurs et ils commettent des
fautes. Il faut reconnaître ces signes de
préactivité opérationnelle.
Mais Daesh préconise à ses partisans
de frapper selon leurs moyens. Et, en
termes de terreur, le résultat est iden-
tique, que l’on utilise une arme, un
couteau ou un camion…
Il ne faut pas surestimer la capacité de
mobilisation de Daesh. L’organisation
a appelé à commettre des attentats lors
du ramadan. Il y en a eu des centaines
mais, à part à Magnanville, ils se sont
tous produits en dehors de l’Europe.
Que pensez-vous de la réaction de
Merkel face aux critiques ?
Chapeau à Merkel ! (…) Contrairement
à ce que dit Hollande, nous ne sommes
pas en guerre. La guerre, c’est un terme
pour Bush !
Pour vous, nous ne sommes pas en
guerre ?
Non, nous ne sommes pas en guerre.
Sauf peut-être dans un sens métapho-
rique. Nous sommes confrontés à une
organisation terroriste comme nous
l’avons déjà été par le passé.
Pensez-vous qu’il faille arrêter de pu-
blier dans les médias les noms et les
visages des djihadistes ?
Pour moi, ça ne changera rien. C’est
vrai que la presse et le politique sont
deux instances qui façonnent notre
manière de penser. Ce qu’il faudrait
plutôt mettre en exergue, ce sont les
contre-exemples. Comme la réaction
exemplaire des habitants de Saint-
Etienne-de-Rouvray. Il faut montrer
comment une société locale réagit face à
ce défi de Daesh d’opposer les musul-
mans aux non-musulmans.
Regardez Molenbeek. C’est une com-
mune chaleureuse quand on y habite.
Pas partout, mais à certains endroits.
Quand on dit qu’on va nettoyer Molen-
beek, ce sont des baffes pour tous ceux
qui ont fait des efforts durant ces der-
nières années, et même ces dernières dé-
cennies. Par contre, quand le Roi vient
en visite à Molenbeek, ça, c’est un dan-
ger mortel pour Daesh.
Rédaction centrale Ce journal est protégé par le droit d’auteur, tous droits réservés.
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De Moor
Selon vous, quelles sont les mesures
urgentes à prendre pour lutter contre le
terrorisme aujourd’hui ?
L’urgence, c’est l’inclusion comme pro-
jet politique. Il faut combattre tout ce
qui est polarisant dans notre société en
renforçant les projets inclusifs. Là, on
est en train de réinventer l’eau chaude
en lançant tous ces programmes pour
les jeunes, tous ces programmes contre
la discrimination, contre le chômage.
Non, il faut enlever cela de la déradica-
lisation et le remettre là où c’était. Il
faut offrir une chance à tout le monde.
Je crois que la génération Daesh va
s’étendre. Mais si on ne fait pas cette dé-
marche inclusive, dans dix ans, un
autre projet sera capable de mobiliser
cette jeunesse qui se sent délaissée. ■
Propos recueillis par
LUDIVINE PONCIAU
l’enquête Du recrutement
au passage à l’acte
es perquisitions ont eu lieu vendre- distes vers et depuis la Syrie. Il aurait ré-
D di soir à Frameries dans le cadre
d’un dossier terroriste. Sept fouilles do-
cemment beaucoup voyagé en Europe et
aurait eu de nombreux contacts avec la
miciliaires ont été réalisées à Mons et France. Par ailleurs, il semblerait qu’il
une huitième à Liège à la demande d’un était à la recherche de « matériel », no-
juge d’instruction liégeois spécialisé en tamment des armes, ce qui a donné un
matière de terrorisme. coup d’accélérateur à l’enquête. Interrogé
Deux frères, suspectés d’avoir projeté sur le dossier, le parquet de Mons s’est li-
de commettre des attentats en Belgique, mité à déclarer que le dossier était géré
avaient été privés de liberté dans le cadre par le parquet fédéral.
de ce dossier. Après audition, Nourredine
H. a été placé sous mandat d’arrêt et in- Nourredine H. facilitait
culpé de tentative de commettre un ho-
micide volontaire dans un contexte terro-
les départs et les retours
des jeunes djihadistes
riste et de participation aux activités d’un
groupe terroriste. Son frère, Hamza H., a
vers et depuis la Syrie
quant à lui été libéré sans être inculpé.
Selon le bourgmestre ff de Frameries,
Ce dernier a précisé qu’il n’y avait à ce
stade de l’enquête aucun lien avec le dos-
Didier Draux, des riverains ont rapporté sier ouvert à la suite des attentats du
que des perquisitions avaient eu lieu à la 22 mars 2016 à l’aéroport de Bruxelles
cité Bellevue dans la soirée de vendredi. National et dans la station de métro
Selon nos confrères de SudPresse, ces Maelbeek à Bruxelles.
perquisitions ont eu lieu dans les loge- Fin juin, deux hommes avaient été in-
ments de la mère et de la grand-mère des terpellés lors d’opérations antiterroristes
deux hommes appréhendés. L’un des à Verviers et à Tournai. L’un d’eux a été
deux suspects aurait quitté Frameries inculpé de « participation aux activités
pour Liège en mars dernier. d’un groupe terroriste ». Il aurait projeté
La RTBF a indiqué, de son côté, que de se faire exploser pendant une des re-
Nourredine H., né le 25 janvier 1983, transmissions publiques des matchs de
était d’abord un logisticien qui facilitait l’Euro 2016. ■
les départs et les retours de jeunes djiha- L.Po (avec b)
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2
 Le Soir Lundi 1er août 2016

L’ACTU 3

té de mobilisation de Daesh » Garde à vue levée

La garde à vue du réfugié
syrien interpellé jeudi dans
un centre d’accueil de de-
mandeurs d’asile du dépar-
tement de l’Allier (Auvergne-
Rhône-Alpes) a été levée
dans l’enquête sur l’attaque
djihadiste d’une église à
Saint-Etienne-du-Rouvray,
près de Rouen. La photoco-
pie du passeport de cet
homme avait été retrouvée
au domicile d’un des auteurs
de l’attentat, Adel Kermiche.
Mais, « au final, aucun élé-
ment n’a démontré qu’il avait
une quelconque implication
dans les faits », selon une
source proche de l’enquête.
Le cousin du second tueur,
Abdel Malik Petitjean, a, lui,
été mis en examen di-
manche et écroué. «L’exploi-
tation de son téléphone et de
son ordinateur a révélé qu’il
en savait bien plus que ce qu’il
a voulu dire aux enquêteurs»,
a expliqué une source
proche du dossier. (afp)

Une rencontre
via Telegram
Adel Kermiche et Abdel
Malik Petitjean, les deux
auteurs de l’attaque de
Saint-Etienne-du-Rouvray,
seraient entrés en contact
via l’application de message-
rie chiffrée Telegram, affir-
maient dimanche La Voix du
Nord et Le Parisien. « Ces
deux hommes, qui ne se
connaissaient pas (physique-
ment), seraient entrés en
contact pour la toute première
fois le 22 juillet, soit quatre
jours avant leur passage à
l’acte », précise Le Parisien.
(afp)

Un Tchèque pour l’EI

« La déradicalisation s’applique aux générations précédentes. Pas à celle-ci », estime Rik Coolsaet. © DOMINIQUE DUCHESNES. La police tchèque enquête
sur le premier cas d’un
Tchèque ayant tenté de

politique La N-VA veut un Patriot Act, elle est la seule
ANALYSE
u lendemain de l’attentat de Nice, la
A coalition suédoise avait fait bloc dans la
sobriété politique. Hommage et solidarité
avaient bien évidemment été exprimés.
Mais, dans la foulée, point d’annonce, pas de
nouvelle mesure. Logique puisque la Bel-
gique n’était pas directement impactée. Sur-
tout, la rue de la Loi faisait le constat que
beaucoup de dispositions avaient déjà été
prises, après l’opération de Verviers, les at-
tentats de Paris puis de Bruxelles : 36 au to-
tal, dont deux tiers en cours d’exécution.
« Commençons par appliquer tout cela »,
nous confiait-on dans les rangs gouverne-
mentaux. Où l’on insistait par ailleurs :
« Les politiques vont devoir intégrer que le
risque zéro n’existe pas. » C’était le 15
juillet…
Dix jours plus tard, ce consensus a volé en
éclats. Principalement à l’initiative des na-
tionalistes flamands, qui multiplient les sor-
ties sécuritaires, ces derniers jours. C’est
d’abord la députée flamande Annick De
Ridder qui veut restreindre la liberté d’ex-
pression des partisans de Daesh ; puis le
chef de groupe à la Chambre, Peter De Roo-
ver, qui lui emboîte le pas, estimant que les
djihadistes doivent être traités comme les
néonazis. Bart De Wever soutient et pro-
longe, ce samedi, dans les colonnes du Be-
lang van Limburg. Le président de la N-VA,
qui a le sens de la formule, réclame un « Pa-
triot Act à la belge ». Concrètement, l’idée
n’est pas encore très aboutie, il est simple-
ment question « de donner une marge de
manœuvre plus importante à la police, aux
autorités locales, aux services de renseigne-
ment ». Comment les nationalistes fla-
mands entendent traduire en textes de loi
un concept américain né du 11 Septembre,
ce sera pour la rentrée, le parti « y travaille
d’arrache-pied ».
Faut-il rappeler qu’en décembre, le bourg-
mestre d’Anvers s’était fendu d’une sortie en
tous points identique ? Il s’était aussitôt fait
désavouer par ses partenaires fédéraux.
Cette fois, le patron de la N-VA, qui réclame
par ailleurs des pouvoirs accrus pour les
bourgmestres dans la surveillance des radi-
calisés, martèle que le Patriot Act « doit être
une priorité du gouvernement » – elle ne fi-
gure toutefois pas, à ce stade, dans les
« 25 mesures phares » édictées par Charles
Michel le 23 juillet dernier…
Le CD&V se distancie de la N-VA
Koen Geens, ministre CD&V de la Justice,
a réagi en affirmant que « la peur était mau-
vaise conseillère pour les dirigeants. Je plai-
derais davantage, a-t-il dit, pour une pour-
suite du renforcement de la législation exis-
tante, comme l’a fait le ministre français de
la Justice la semaine passée. »
Gwendolyn Rutten, présidente de l’Open
VLD, rappelle qu’« après le Patriot Act, les
Américains ont dû voter un Freedom Act
pour rétablir leurs libertés. Nous ne voulons
pas commettre la même erreur. Par ailleurs,
nous voulons mener le débat sur la liberté et
la sécurité là où il doit être mené, au Parle-
ment. »
Fait rarissime, Wouter Beke, président du
CD&V, a interrompu ses vacances pour s’en
prendre durement à Bart De Wever dans le
Morgen. C’est un tweet de Louis Ide qui l’a
fait sortir de ses gonds : le secrétaire général
de la N-VA rendait Angela Merkel respon-
sable, par son attitude envers les réfugiés, de
l’attentat de Rouen. « Là, on a franchi la
frontière de l’acceptable. Mais personne, à la
N-VA, n’a condamné. » Wouter Beke, pesant
chaque mot comme à son habitude, met en
garde contre le risque de « trumpisation de
la Flandre ».
Un conflit profond, qui risque de mettre
en danger le gouvernement fédéral ? Rien
n’est moins sûr car, aussitôt, Wouter Beke
souligne les mérites socioéconomiques de la
coalition. « Mais, en 2019, ce n’est pas sur le
budget, mais bien la sécurité que les électeurs
trancheront », observe, dans les colonnes
d’en face, Bart De Wever. Raison pour la-
quelle, sans doute, la N-VA transforme la
trêve estivale en offensive sécuritaire. ■
VÉRONIQUE LAMQUIN
rejoindre les rangs du
groupe l’Etat islamique (EI),
selon l’hebdomadaire Re-
spekt. L’homme, dont l’iden-
tité n’est pas révélée, a été
remis aux autorités tchèques
après avoir été arrêté par la
police turque en janvier dans
un aéroport. Il était en pos-
session d’un billet d’avion
pour un vol intérieur turc à
destination d’un endroit
proche de la frontière sy-
rienne. (afp)
Merkel sous pression
La CSU, l’allié bavarois d’An-
gela Merkel, a une nouvelle
fois critiqué samedi la poli-
tique d’accueil des migrants
de la chancelière, de plus en
plus sous pression en Alle-
magne après deux attentats
perpétrés dernièrement par
des réfugiés. Mais elle exclut
tout changement de cap en
la matière. (afp)

France Les musulmans à la messe pour tenter de recoudre le tissu social

PARIS
CORRESPONDANCE
édiées à la mémoire du père
D Jacques Hamel, les messes ont été
très fréquentées, ce dimanche, dans de
nombreuses villes françaises. Des cen-
taines de musulmans se sont mêlés aux
fidèles catholiques en signe de solidarité
avec les victimes des attentats commis au
nom de Daesh – le groupe Etat isla-
mique –, dont le dernier en date, perpé-
tré à l’église de Saint-Etienne-du-Rou-
vray, près de Rouen.
Les musulmans étaient particulière-
ment nombreux à la cathédrale de la
grande ville normande, ainsi qu’à la Ba-
silique de Saint-Denis – ville près de Pa-
ris qui comprend une forte population
de religion musulmane – où la place a
manqué pour accueillir l’assistance. L’ap-
pel lancé en ce sens par le Conseil fran-
çais du culte musulman semble donc
avoir été suivi. D’autant plus que cette
initiative fait suite à d’autres manifesta-
tions qui, notamment à Lyon et à Saint-
Denis, ont rassemblé chrétiens, musul-
mans, membres d’autres communautés
religieuses et non-croyants.
Alors que la classe politique française,
obnubilée par l’horizon de la présiden-
tielle de 2017, s’est répandue en querelles
de bas niveau après les attentats de Nice
et de Saint-Etienne-du-Rouvray, nombre
de citoyens « de base » et de respon-
sables religieux tentent de recoudre ce
tissu social déchiré par l’accumulation
d’attentats revendiqués par Daesh. Il est
encore trop tôt pour affirmer que ces
bonnes intentions se transformeront en
mouvement de fond amorçant de nou-
veaux rapports entre Français de di-
verses cultures. Après tout, les espé-
rances nées des grands rassemblements
du 11 janvier 2015 n’ont pas été suivies
d’effets.
Le Premier ministre Manuel Valls
invite à « une remise à plat
des relations entre l’islam
et la France »
Ces actes terroristes commis au nom
de l’islam conduisent Dalil Boubakeur, le
recteur de la Grande Mosquée de Paris, à
souhaiter « une certaine réforme » des
institutions musulmanes en France.
Dans ce même contexte, le Premier mi-
nistre Manuel Valls invite à « une remise
à plat des relations entre l’islam et la
France ». Dans Le Monde de vendredi, le
chef du gouvernement a émis le souhait
que les imams soient formés exclusive-
ment en France et envisage d’interdire le
financement des mosquées par des fonds
étrangers. Son ministre de l’Intérieur
(qui est aussi celui des Cultes) Bernard
Cazeneuve va même plus loin, à en croire
Le Canard enchaîné, en posant la ques-
tion d’un éventuel concordat liant l’Etat
à l’islam. Or, ce type de concordats a été
supprimé en France par la Loi de 1905
séparant l’Etat des Eglises, sauf dans les
deux départements d’Alsace et celui de
Moselle. Ces derniers ont conservé leur
système de reconnaissance officielle des
confessions protestante, juive et catho-
lique (mais pas musulmane) lors de leur
retour dans le giron français en 1919.
Un concordat qui, sous une forme ou
une autre, lierait l’Etat français à la com-
munauté musulmane serait incompa-
tible, à première vue, avec la Loi de 1905
et créerait une inégalité de traitement
avec les autres religions. Cela dit, ne se-
rait-ce qu’avec le financement public des
écoles privées majoritairement catho-
liques, cette loi de séparation a démontré
qu’elle était beaucoup plus souple que ne
le laisse croire sa réputation. Il reste
donc à définir de quelle manière la
France pourra financer les mosquées et
former des imams sans contrevenir à la
laïcité, gravée dans le marbre de la
Constitution. ■
JEAN-NOËL CUÉNOD

3
Le Soir Lundi 1er août 2016
4 L’ACTU
Comment la société israélienne s’est
habituée à vivre avec le « tout sécuritaire »
Les forces de sécurité israéliennes sont dûment préparées à une intervention rapide sur les lieux d’un attentat - ici, après une attaque au couteau contre des policiers
dans la vieile ville de Jérusalem. © REUTERS.
La vague d’attentats terroristes qui
frappent l’Europe occidentale depuis
plusieurs mois est suivie de près en
Israël. Où l’on a appris depuis long-
temps à vivre avec cette menace. Et, le
plus souvent, à y faire face avec effica-
cité.
ÉCLAIRAGE
TEL-AVIV
DE NOTRE CORRESPONDANT
es Israéliens suivent de près la mul-
L tiplication des attentats frappant la
France, l’Allemagne et la Belgique. La
plupart estiment que ces tueries
« étaient inévitables » et que « les Euro-
péens auraient mieux fait de nous sou-
tenir au lieu de nous critiquer comme
ils l’ont fait depuis des années ». Certes,
ils compatissent, mais ils espèrent éga-
lement que les pays visés s’inspireront
du « modèle israélien » pour renforcer
leur sécurité.
Mais s’agit-il vraiment d’un modèle ?
Et comment vit-on dans une société où
la bitakhon (sécurité) prime sur le
reste ? « Détrompez-vous : l’on ne vit
pas autrement ici que chez vous, lâche le
chroniqueur Ben Caspit. La seule diffé-
rence, c’est que vous trouverez partout
en Israël des vigiles armés à l’entrée des
bâtiments publics, des jardins d’en-
fants, des écoles, des hôpitaux, des
stades, des salles de mariage, des ciné-
mas, des centres commerciaux, voire des
cafés et restaurants lorsque la situation
est vraiment tendue, comme ce fut le cas
durant la deuxième intifada (2000-
2004). » Et de poursuivre : « Cela signi-
fie qu’il faut constamment montrer
patte blanche et que toute personne dési-
rant pénétrer dans l’un de ces lieux ver-
ra au moins son sac examiné de ma-
nière sommaire et son corps scruté au
magnétomètre. Dans certains endroits,
il devra franchir un portail magné-
tique. Une perte de temps ? Depuis le
LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
temps, la machine est rodée. Les
contrôles ne prennent que quelques se-
condes sauf à l’aéroport international
Ben Gourion. »
Apprentissage
dès l’école
Les Israéliens rechignent d’autant
moins à se plier à ces mesures qu’ils
sont éduqués depuis leur jeune âge dans
l’idée que tout peut arriver. À l’école, les
élèves apprennent d’ailleurs comment
réagir en cas d’explosion ou d’intrusion
hostile dans l’établissement. Ils
connaissent bien les lieux, savent où se
trouvent les sorties de secours et parti-
cipent à des exercices organisés au
moins une fois par an. Dans certains
centres communautaires, la police
passe également faire des démonstra-
tions aux parents et aux enfants en
exhibant son matériel de lutte antiterro-
riste.
« Tout cela entretient un esprit axé
sur la vigilance et sur l’idée qu’il peut se
passer quelque chose à n’importe quel
moment, estiment Gil et Lior Mansour,
deux jeunes mariés de Tel-Aviv qui at-
tendent leur premier enfant. En ce qui
nous concerne, c’est bien ancré dans la
tête. Donc, mon épouse et moi gardons
nos sens en éveil où que nous nous trou-
vions », et d’ajouter : « Bien sûr, nous
avons la police, les gardes-frontières
(l’équivalent local de la gendarmerie), le
Shabak (la Sûreté générale), mais ce dé-
ploiement, cela ne suffit pas.
En juin dernier, deux Palestiniens
d’Hébron sont ainsi parvenus jusqu’au
cœur de Tel-Aviv pour y mitrailler des
gens attablés à une terrasse du centre
commercial “Sarona”, à quelques mètres
du siège de l’état-major de l’armée du
ministère de la Défense. La leçon de cette
attaque, c’est qu’il appartient aux ci-
toyens d’être tout le temps sur le qui-
L’EXPERT
« Un modèle qui n’est
pas transposable
en l’état »
Ancien journaliste au quoti-
dien Haaretz, désormais
chroniqueur au Maariv et
spécialiste mondialement
reconnu du renseignement
et de la sécurité, Yossi Mel-
man estime que « le modèle
sécuritaire israélien n’est pas
transposable en l’état ». Qu’il
faut l’adapter au cas par cas
et que les pays européens
qui le souhaitent « devraient
seulement y
prendre ce
qui peut
s’avérer
utile ».
A l’en
croire, la
transfor-
mation
d’une so-
ciété paci-
fiée et
insouciante à une société
combattant le terrorisme
prend du temps parce qu’elle
implique un changement de
mentalité en profondeur.
« Cette mutation sera difficile.
Elle suscitera des débats viru-
lents entre ceux qui acceptent
de restreindre certaines liber-
tés et ceux qui le refusent,
déclare-t-il. En outre, la lutte
antiterroriste implique des
services de sécurité dignes de
ce nom, ce qui pèse lourde-
ment sur le budget. Quiconque
veut s’inspirer du modèle
israélien doit savoir que les
services de renseignements et
de sécurité de ce pays peuvent
demander beaucoup plus que
leurs homologues européens
et qu’ils l’obtiennent en géné-
ral. Etes-vous prêts à tout
cela ? »
S.D.
vive et de réagir. » ton généralement anxiogène de la exemple, recruté des vigiles armés issus
Ce qu’ils font, puisque l’on compte en presse, qui monte en épingle le moindre des unités spéciales de Tsahal (l’armée)
Israël 300.000 permis de port d’arme incident démontrant que « le pays est pour empêcher des kamikazes de péné-
sur une population de 8,5 millions de en danger ». trer dans les véhicules. Lorsque la situa-
personnes. Au nom de la bitakhon et Tout cela fait que les fouilles quoti- tion s’est calmée, ces « shérifs » ont été
alors que l’« intifada des couteaux » pre-
nait de l’ampleur à la fin de 2015, le mi-
diennes, les contrôles d’identité, les ar-
restations arbitraires menées par des vi-
remerciés, ce qui a aussitôt déclenché
une marée de protestations de la part
nistre de la Sécurité intérieure Gilad Er- giles privés, mais également les bar- des voyageurs. Aujourd’hui encore, les
dan (Likoud) a d’ailleurs annoncé que rages inopinés sur les axes des grandes passagers juifs empruntant le tramway
les démarches permettant aux civils villes ainsi que le bouclage de rues ou un de Jérusalem montent d’abord dans les
d’obtenir la précieuse carte plastifiée se- colis suspect a été découvert ne dé- rames où se trouvent des gardes armés.
raient facilitées. rangent pas grand monde. Au contraire,
Depuis la guerre des Six Jours (juin
1967), l’occupation des territoires pales-
puisque les Israéliens en redemandent.
Ils ne se privent d’ailleurs pas de télé-
« Cinquante ans
tiniens et l’émergence d’organisations phoner aux services ad hoc lorsqu’ils d’avance »
terroristes dans les mois qui ont suivi, le croient avoir repéré un comportement « La sécurité coûte cher, mais le
concept du « tout sécuritaire » rythme « suspect » ou pour protester contre le contribuable israélien est prêt à assu-
la vie quotidienne de l’Etat hébreu. Il fait que la bitakhon n’est pas assez éla- mer la dépense », lâche Binjamin Dar-
est renforcé par le service militaire de borée à leurs yeux. mon, un Français installé à Jérusalem
trois ans pour les hommes et de deux Durant la deuxième intifada, les so- depuis douze ans et qui applaudit le fait
ans pour les femmes, ainsi que par le ciétés de transport en autobus ont, par que des grandes villes ont, vers 2013-
2014, réagi aux premières attaques au
bulldozer et à la voiture bélier en instal-
CHIFFRES ET MOYENS lant des barrières métalliques renfor-
cées, des plots en fonte profondément
Du vigile bedonnant au Robocop… enfoncés dans le sol, voire des blocs de
béton aux endroits stratégiques.
Selon le site d’informations économiques Isravalley, indépendamment des
« Le secret du “modèle israélien” c’est
dépenses militaires et de défense, l’Etat hébreu consacre 1 % de son PIB à sa
que nous avons une cinquantaine d’an-
sécurité intérieure. Quelque 105.000 personnes sont actuellement em-
nées d’avance sur l’Europe et que nous
ployées par les entreprises de gardiennage, de télésurveillance et de sécurité,
nous adaptons vite à chaque situation
qui pullulent dans l’Etat hébreu. Le secteur génère un chiffre d’affaires de 2,2
nouvelle, lâche le consultant en sécurité
milliards d’euros par an et emploie 3 % de la population active du pays.
Erez B. Au fil des années, la porte blin-
En temps de crise, ces chiffres peuvent cependant tripler puisque l’on comp-
dée à l’entrée de chaque appartement est
tait plus de 300.000 gardes privés au plus fort de la deuxième intifada. La
ainsi devenue la norme, puis les écoles
plupart portent un uniforme rappelant vaguement celui de la police officielle,
se sont dotées d’un grillage anti-fran-
voire des menottes parfois.
chissement et les municipalités ont ins-
Certains ne sont que de simples vigiles bedonnants postés à l’entrée d’un
tallé des poubelles étouffant le souffle
supermarché et dont la vigilance s’est émoussée avec les années. Mais
d’une explosion ainsi que des caméras
d’autres, en faction à l’entrée des endroits stratégiques, sont de véritables
de surveillance. Ces mesures sont utiles
combattants payés en conséquence.
parce qu’elles rassurent et qu’elles com-
Toutes les entreprises israéliennes de gardiennage et de sécurité doivent être
pliquent la réalisation d’un attentat,
agréées par le ministère de l’Intérieur. La police teste régulièrement leur
mais cela ne va pas plus loin car, même
efficacité en tentant d’infiltrer des inspecteurs munis d’armes ou de bombes
en Israël, nous savons tous que le risque
factices dans les endroits placés sous leur protection. S’ils y parviennent, la
zéro n’existe pas. » ■
licence de l’entreprise peut lui être retirée.
SERGE DUMONT
S.D.
4
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LABELGIQUE 5

« Les temps partiels dégustent »

PENSIONS Le centre d’études du PS pointe les failles du projet de réforme
L’Institut Emile Vandervelde, centre d’études RÉACTION
du PS, a scanné le projet de réforme du ministre
Bacquelaine :
Bacquelaine. « Prématuré ! »
Tout va bien, ou à peu près, pour les travailleurs On présume que le cabinet
à temps plein, mais les autres… de Daniel Bacquelaine se
penchera plus précisément
ait d’armes de la suédoise, PS, en plus de contester globale- sur les calculs fournis par

F la réforme des pensions

s’attire les foudres de l’op-
position. Qui, après avoir fer-
raillé contre le recul à 67 ans de
l’âge du départ à la retraite, voté
à la Chambre il y a un an, cible
maintenant une autre facette de
la réforme, pas encore advenue
celle-là : la modification du ré-
gime de la pension minimum.
Pour faire simple, le gouverne-
ment fédéral, et son ministre
responsable, Daniel Bacquelaine
(MR), envisagent de réduire le
nombre d’années de carrière au
bout desquelles chacun a droit à
une pension minimum : on pas-
serait de 30 ans, actuellement, à
20 ans à l’avenir. Reprenons :
aujourd’hui, fonctionnaires, em-
ployés comme indépendants,
doivent prouver une carrière au
Daniel Bacquelaine veut
fonder le système
sur un socle de 20 ans
de travail « effectif »
sens large de 30 ans minimum,
comprenant les jours de travail
prestés, mais aussi les congés
maladie, les périodes de chô-
mage, les crédits-temps, etc. Da-
niel Bacquelaine veut fonder da-
vantage le système sur un socle
de 20 ans de travail « effectif »,
au bout desquels, donc, on per-
cevra automatiquement une
ment la réforme des pensions,
décèle une faille dans le disposi-
tif proposé ici par Daniel Bac-
quelaine, en l’occurrence dans le
« projet de modification de la
pension minimum » soumis au
Comité de gestion de l’Office na-
tional des pensions le 17 juin. La
faille ? Le temps partiel.
A savoir, nous explique-t-on
auprès de l’Institut Emile Van-
dervelde (IEV), le centre
d’études du PS : « Il faudra à
l’avenir avoir travaillé “effective-
ment” au minimum 6.240 jours
– 20 ans – sur l’ensemble de sa
carrière pour se voir attribuer
une pension minimum, et si ce
n’est pas le cas, alors il faudra
compter 9.360 jours de travail et
de périodes assimilées. C’est là
que le bât blesse. Si l’on suit cette
logique, alors les temps partiels
seront extrêmement pénalisés. »
L’IEV illustre : « Prenez un tra-
vailleur à deux-tiers-temps, qui
preste 208 jours par an, il lui
faudra 45 ans de carrière pour
obtenir la pension minimum.
Prenez un tiers-temps, de
156 jours par an, il lui faudra…
60 ans de carrière. »
Oui, mais : ces personnes ne
pourront-elles pas faire valoir
des « périodes assimilées » ? Ré-
ponse à l’IEV : « Le problème,
c’est qu’il y a de plus en plus de
gens qui travaillent essentielle-
La réforme portée par le ministre Daniel Bacquelaine ne sera pas défavorable aux travailleurs à temps
plein. Mais les autres n’y trouveront pas leur compte. © PIERRE-YVES THIENPONT.
tripette au bout du compte. »
Conclusion ? « La réforme
n’est pas défavorable pour celles
et ceux qui travaillent longtemps
à temps plein, elle leur permet
d’avoir un accès plus direct à la
pension minimum, mais les
temps partiels, là, ils dé-
gustent. » Pour eux, l’IEV estime
le manque à gagner à « plusieurs
centaines d’euros par mois ». Et
soumet trois « cas concrets »,
que voici : « Pierre a travaillé à
2/3 temps pendant 45 ans, il
touchera 798 euros par mois de
pension minimum, c’est 370 eu-
ros de moins qu’avant la ré-
forme ; Maria a travaillé à 2/3
temps pendant 30 ans, puis a di-
minué son temps de travail, à
52 jours par an, en fin de car-
rière, pendant 15 ans : elle perce-
vra 599 euros, soit 569 euros en
moins ; Marc a travaillé à temps
plein pendant 40 ans, mais à
1/2 temps pendant 5 ans : sa
pension minimum s’élèvera à
1.131 euros, soit 37 de moins que
sous le régime actuel. »
Dans tous les cas, selon le PS,
la réforme Bacquelaine épargne
les travailleurs à temps plein,
mais plombe les travailleurs à
temps partiel, un bataillon dé-
sormais. ■
DAVID COPPI
l’Institut Emile Vandervelde,
que nous livrons aujourd’hui.
En attendant, contactés
vendredi, les services du
ministre des Pensions antici-
paient l’attaque : « Comment
peut-on chiffrer un projet qui
est en évolution, qui a été
déposé mais qui n’a pas été
débattu au comité de gestion
de l’Office national des pen-
sions, et qui le sera en sep-
tembre seulement ? Les parte-
naires sociaux interviendront
dans tout cela, c’est le sens de
la concertation, ils apporte-
ront leurs commentaires et
corrections. Alors, là, oui, nous
verrons. Mais rien n’est figé à
ce stade. Rien n’est sûr. Les
textes sont sur le métier. C’est
tout à fait prématuré de tirer
des conclusions comme
semble le faire le PS. Quel
sens cela a-t-il ? En tout état
de cause, la réforme représen-
tera, bien entendu, un progrès
par rapport au système actuel,
c’est notre but, nous y tra-
vaillons, et nous écouterons
les interlocuteurs sociaux. »
D.CI


pension minimum. Entre autres ment à temps partiel, voire en

avantages, selon le suédois : cela
met fin à certaines « aberra-
tions », par exemple le fait que
des personnes ayant travaillé
« effectivement » davantage que
d’autres éprouvent, pourtant,
plus de difficultés à obtenir une
retraite minimum. La réforme se
veut positive, naturellement.
Elle prévoit aussi, par exemple,
une « majoration » des mon-
tants de base, de 2,5 %.
Reste que, dans l’opposition, le
permanence, on pense surtout
aux femmes. Un phénomène en
expansion, a fortiori quand on
veut mettre l’accent, comme le
fait le gouvernement, sur la flexi-
bilité, les flexi-jobs, les mini-jobs,
et toutes ces choses. Donc, de plus
en plus de gens, de femmes sur-
tout, parce qu’ils ont opéré tou-
jours à temps partiel, n’ont pas
eu de compléments chômage, et
voient ainsi les fameuses pé-
riodes assimilées compter pour

LESBRÈVES
La carte de banque
Appel aux dons de sang
a Croix-Rouge de Belgique francophone appelle urgemment
qui vous récompense
L aux dons de sang, quelques jours après que son pendant
flamand a fait de même. « La situation actuelle est préoccu-
pante. Nous constatons une diminution importante de nos stocks de
sang pour tous les groupes sanguins », souligne l’organisation fran-
cophone. En cause : « Malgré les vacances d’été, la consommation
en produits sanguins par les hôpitaux reste élevée. Or, un nombre
important de nos donneurs est en congé. » (b)

N-VA poste si je dois. » Explication :

Bart De Wever plus président « Le parti doit avoir un président
que jamais ? qui rassemble et peut mener la ba-
taille électorale en 2019. Je vois
des gens capables de le faire. Mais
il faut voir s’ils veulent le faire. »
© BELGA.

Les paris sont ouverts. (V.La.)

Pas une interview sans que
Bart De Wever ne soit interro-
gé sur la présidence de la N-VA.
Pour rappel, son mandat court
jusqu’à la fin 2017 et, voici
quelques mois encore, il assurait
qu’il passerait alors la main. De-
puis, le discours a quelque peu
changé. La preuve, ce samedi
encore, dans le Belang van Lim-
burg. La réponse est désormais
formulée comme suit : « A l’au-
tomne 2017, je céderai ma prési-
dence si je peux, je resterai en
DROITS DE L’HOMME
Un institut belge
La Belgique aura bientôt son
propre institut des droits de
l’homme, selon le ministre de la
Justice, Koen Geens (CD&V). La
Belgique a déjà essuyé plusieurs
fois des critiques en raison de
l’inexistence d’un tel centre. La
dernière réprimande émanait du
Conseil des droits de l’homme
des Nations unies, en janvier. La
Belgique dispose d’institutions
qui couvrent certains aspects
liés à la thématique, comme
Le Compte bpost banque
l’égalité entre hommes et
femmes, le racisme et la vie pri- Recevez 1 cent pour chaque paiement effectué
vée, mais un contrôle indépen-
dant sur les droits de l’homme avec votre carte de banque.
dans les prisons, par exemple, Offre et conditions sur bpostbanque.be. Offre valable jusqu’au 31/12/2016, pour le Compte bpost banque et le Compte Jeunes.
E.R.: Frédéric Jonnart - rue du Marquis 1, boîte 2 - 1000 Bruxelles. 06/2016
demeure inexistant. (b)

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Le Soir Lundi 1er août 2016

6 LASOCIÉTÉ
« Arrêtez
de glander »,
lance le pape
aux jeunes
RELIGION
u dernier jour des Journées MOBILITÉ Si ça peut favoriser le business, précise l’Unizo
A mondiales de la jeunesse, le
pape François a demandé di-
manche aux jeunes du monde en-
tier que la prière soit leur « chat »
et l’Evangile leur « navigateur »
dans la vie, lors d’une messe célé-
brée à Bregzi, près de Cracovie
(Pologne), où les organisateurs
ont affirmé avoir rassemblé
2,5 millions de participants.
En prêchant l’espérance, il a
demandé aux jeunes de rejeter
« la tristesse », un « virus qui in-
Les patrons flamands de PME
pencheraient pour la taxe au km
particuliers si cela permet de résoudre ou mais à tort, présenté comme le coût de la pure et simple de cette taxe. « L’enquête »
Une taxe kilométrique
aussi pour les particuliers ?
Un patron flamand de PME
sur deux y serait favorable.
Un coup de sonde de l’Unizo.
elon l’organisation des classes
S moyennes Unizo, la moitié des en-
trepreneurs flamands seraient favo-
rables à l’imposition d’une taxe kilomé-
d’atténuer ce problème. »
L’Unizo ne s’intéresse pas aux consé-
quences sanitaires, sociales ou humaines
de la congestion. Son souci : l’impact des
embouteillages sur le business. Ce n’est
pas la première fois qu’une organisation
économique se prononce sur la question.
Avec toujours la même préoccupation. Il y
a deux ans, l’administrateur délégué de la
Fédération des entreprises de Belgique,
Pieter Timmermans, relayait les résultats
congestion), reprenant le temps passé en
voiture, additionné du coût de la pollution
de l’air, du changement climatique, de la
pollution sonore et des accidents.
« L’enquête » montre qu’à titre
personnel, six entrepreneurs
sur dix voient la taxe
d’un mauvais œil
montre effectivement qu’à titre personnel,
six entrepreneurs sur dix voient la taxe
d’un mauvais œil. Mais si celle-ci permet
de faire mieux marcher leur affaire, leur
avis change quelque peu. L’Unizo s’était
déjà prononcée contre la taxation kilomé-
trique sur les camions, en vigueur depuis
le 1er avril, jugeant qu’elle ne résoudrait pas

Et cela ne s’améliore pas. Entre 2012 et

fecte et bloque tout, qui ferme
toute porte, qui empêche de relan-
cer la vie, de recommencer ».
La veille, le pape avait mis en
garde les jeunes contre le risque
de confondre « le divan et le bon-
heur ». Les jeunes ont été som-
més de ne pas se considérer
« comme des retraités à 23, 24 ou
25 ans » et à « ne pas se laisser
étourdir et abrutir » par un
confort douillet et les jeux vidéo
« tandis que d’autres – peut-être
plus éveillés, mais pas les
meilleurs – décident de l’avenir
pour nous ».
trique aux particuliers si celle-ci permet de
faire diminuer les embouteillages et les
pertes économiques qui y sont liées. Ce ré-
sultat d’un « coup de sonde » à caractère
non scientifique réalisé par l’Unizo a été
publié par l’hebdomadaire De Zondag.
« La Belgique est l’un des pays les plus sen-
sibles aux bouchons en Europe, explique
l’Unizo. L’impact de ce phénomène est im-
portant pour les entreprises. Plus il y a de
file, plus les dommages économiques sont
conséquents. Ce n’est donc pas illogique
que les entrepreneurs puissent soutenir
une taxe kilométrique sur les véhicules des
de calculs réalisés par l’OCDE. Cette der-
nière estimait les coûts de la congestion à
2 % de notre produit intérieur brut, soit
8 milliards d’euros par an.
En 2013, la Chambre de commerce et
d’industrie bruxelloise, Beci, s’est égale-
ment livrée à l’exercice. Selon elle, le coût
de l’engorgement pour la seule Région
bruxelloise serait de 105 millions d’euros
par an. Il s’agit, dit Beci, du « coût de l’im-
mobilité pour cause de politique de mobili-
té inefficace ». Le coût de la mobilité auto-
mobile au sens large est quant à lui plus
important : 511 millions d’euros (souvent,
2015, la durée moyenne du trajet domi-
cile-travail a augmenté de 25 % pour neuf
personnes sur dix qui travaillent à
Bruxelles. Constat de l’enquête mobilité
réalisée en 2015 par Agoria, la fédération
de l’industrie technologique. Et cela ne va
pas s’améliorer : selon le bureau du Plan,
la croissance en mobilité des personnes
aura augmenté de 22 % en 2030 et la de-
mande de transport de marchandises
pourrait augmenter de 64 %.
La navigation sur ce dossier n’est pas évi-
dente. Courageuse, mais pas téméraire,
l’Unizo ne plaide pas pour l’instauration
le problème des files. Elle avait d’ailleurs
soutenu des actions de transporteurs rou-
tiers contre cette même taxe, qualifiant le
tarif appliqué à Bruxelles d’augmentation
de taxe déguisée.
Au bout du compte, l’Unizo demande la
réalisation d’un projet pilote permettant
de faire l’inventaire des impacts écono-
miques d’une telle mesure. Pour rappel,
une expérience pilote a été réalisée en
« zone RER », la zone métropolitaine de
Bruxelles. Elle n’avait pas spécifiquement
abordé les aspects économiques, mais
avait montré une chute du nombre de kilo-
mètres parcourus d’en moyenne 5,5 %
mais de 8 % en zone urbaine. ■
M.d.M.

Aider les réfugiés

L’un des moments les plus
marquants de ses cinq jours en
Pologne restera sa visite à Ausch-
witz, où il a rencontré un groupe
de rescapés. Auparavant, soli-
taire et recueilli, il a prié en si-
lence, avant d’inscrire sa réaction
à l’horreur de l’Holocauste dans
le livre d’or : « Seigneur, aie pitié
de ton peuple, Seigneur pardon
pour tant de cruauté. »
Lors de sa visite, le pape a abor-
dé à plusieurs reprises la question
des réfugiés, appelant à accueillir
« ceux qui fuient la guerre et la
faim », alors que le gouverne-
ment conservateur polonais est
réticent à accepter l’arrivée de
migrants, invoquant des raisons
de sécurité. A l’issue de la messe
finale, François a annoncé que les
prochaines JMJ au niveau mon-
dial se tiendraient en 2019 au Pa-
nama. Une grande pluie de
confettis blancs a salué cette an-
nonce. Le président du Panama,
Juan Carlos Varela, qui a assisté à
la messe finale des JMJ, s’est
alors avancé vers le podium à la
rencontre du pape.
Saisissant l’occasion, des pa-
rents de seize jeunes homo-
sexuels polonais ont demandé au
pape François d’agir contre ce
qu’ils perçoivent comme une
« vague d’homophobie » dans
leur pays traditionnellement ca-
tholique. (afp) ■ Entre 2012 et 2015, la durée moyenne du trajet domicile-travail a augmenté de 25% pour neuf personnes sur dix qui travaillent à Bruxelles. © BELGA.

LESBRÈVES
La régularisation fiscale est lancée
Curé poignardé à Lanaken FISCALITÉ Les Régions ont mis au frigo leurs menaces de recours en annulation
n prêtre de Lanaken (Limbourg) de 65 ans, Jos Vanderlee,

U a été blessé par un homme se présentant comme un de-

mandeur d’asile ce dimanche après-midi, selon VTM. Le
suspect s’est présenté au domicile du pasteur vers 14 heures en
L a quatrième opération de ré-
gularisation fiscale entre en
vigueur ce lundi, douze jours
bruxelloise et wallonne, celles-ci
ont décidé de mettre au frigo leur
menace de recours devant la
Région wallonne. Le ministre des
Finances, Johan Van Overtveldt,
a alors pris le parti de passer en
nances, la majorité a accepté un
amendement déposé par le PS et
le SP.A qui stipule que le candidat
demandant de l’argent et à prendre une douche. Peu après, après son adoption par la Cour constitutionnelle. L’heure force, affirmant que son projet de à la régularisation doit démon-
l’agresseur a demandé plus d’argent, mais face au refus du prêtre, Chambre. Celle-ci aura désor- est à nouveau au dialogue. loi ne s’appliquerait que pour les trer au moyen d’une preuve écrite
il l’a attaqué avec un couteau, le blessant aux mains. L’homme est mais un caractère permanent et impôts fédéraux et les impôts fla- la nature de l’impôt, la catégorie
en fuite. Jos Vanderlee, lui, a été conduit à l’hôpital. permettra aux contribuables qui Répartition des compétences mands. Bruxelles et la Région fiscale et la période à laquelle ap-
ont dissimulé au fisc belge des ca- Le litige porte sur la répartition wallonne ont vu rouge et menacé partiennent les revenus.
ÉTATS-UNIS BOLIVIE pitaux et des revenus de les rapa- des compétences. Le fédéral ne d’introduire un recours devant la « L’adoption de cet amende-
Accident de montgolfière Cinq touristes de Belgique, trier moyennant une pénalité. peut pas décider d’organiser en Cour constitutionnelle, crai- ment a permis de recréer un es-
Seize personnes ont péri samedi d’Italie et du Pérou tués Celle-ci consiste essentiellement solo – comme il voulait le faire gnant que des impôts régionaux pace de discussion pour le fédéra-
au Texas, lorsque leur montgol- Cinq touristes en provenance de à ajouter 20 points de base à l’im- initialement – une amnistie fis- éludés ne basculent à cette occa- lisme fiscal, dit le député PS Ah-
fière s’est écrasée après avoir Belgique, d’Italie et du Pérou ont pôt normalement dû, soit 45 % cale puisque les Régions sont sion dans l’escarcelle fédérale med Laaouej. Il n’y a plus d’em-
pris feu au cours de l’accident de été tués et trois autres blessées sur les revenus de placement et pleinement compétentes en ma- sous l’étiquette « revenus d’ori- piétement sur les compétences des
ballon le plus meurtrier survenu dans un accident de la route 70 % sur les revenus profession- tière de droits d’enregistrement gine indéterminée ». Régions. » Mais tout n’est pas ré-
aux Etats-Unis. La catastrophe dans le Salar d’Uyuni, le désert nels. Le gouvernement table sur et de droits de succession et par- Début juillet, un nouvel avis du glé. A la rentrée, le gouvernement
est survenue au-dessus des de sel qui est la principale at- des recettes de 250 millions cette tiellement en matière d’impôt sur Conseil d’Etat donnait raison aux devra se mettre autour de la table
champs, près de Lockhart, à en- traction de la Bolivie. Un véhi- année. Y arrivera-t-il ? Cela dé- les personnes physiques (25 %). deux Régions. Il estimait qu’il fal- avec les deux Régions pour négo-
viron 50 km au sud d’Austin, la cule d’un voyagiste, qui visible- pendra en partie de la sécurité ju- Le Conseil d’Etat l’a fait remar- lait pouvoir identifier de façon cier un accord de coopération. Un
capitale de l’Etat. Aucune cause ment roulait trop vite, s’est re- ridique qui entoure le dispositif, quer au gouvernement et lui a de- précise la nature des revenus non des points de discussion portera
n’a encore été retenue par les tourné. Quatre des personnes les « repentis » fiscaux étant très mandé de signer un accord de co- déclarés et la période à laquelle ils sur le caractère permanent de la
autorités, mais d’après la presse tuées sont des femmes. Les sensibles à la question. opération avec les Régions, ce appartiennent afin de pouvoir régularisation. Les Régions
locale et des habitants, le ballon blessés ont été hospitalisés à Sur ce point, la situation s’est qu’il a accepté de faire. Cela s’est procéder à une répartition juste veulent que pour les impôts rele-
pourrait avoir heurté une ligne Potosi, à 200 kilomètres de là. améliorée fin juillet. Même s’il n’y passé sans encombres avec la des sommes perçues entre Fédé- vant de leurs compétences, celle-
électrique. (afp) (afp) a toujours aucun accord de co- Flandre, mais les négociations ral et Régions. Finalement, le ci soit limitée dans le temps. ■
opération avec les Régions ont échoué avec Bruxelles et la 19 juillet, en commission des Fi- JEAN-FRANÇOIS MUNSTER

*** 6

L’EUROPE
EN TRAIN
2/13
L’avion est de plus en plus
accessible, le bus et le co-
voiturage se développent.
Pourtant, le train tient bon.
D’ailleurs, les pass « Inter-
rail », qui permettent de
voyager n’importe où en
Europe à un prix forfaitaire,
ont toujours la cote. Auprès
des jeunes « backpackers »
surtout. En tout, 250.000
ont été vendus en 2015,
dont 4.500 à des résidents
belges. Les chiffres seraient
en nette augmentation
cette année.
Le train, c’est différent. On
a le temps. On discute. On
peut se dégourdir les
jambes, flâner à la voiture-
bar, faire connaissance ou
faire l’autiste, et roupiller
ferme. Qui prend les tun-
nels suisses et ceux de la
côte polonaise ? De quoi
parle-t-on quand le paysage
défile en Italie, en Slova-
quie ?
Flanquées d’un « Global
pass Interrail » leur permet-
tant d’aller à peu près n’im-
porte où, moyennant
quelques suppléments ici et
là, deux journalistes du
« Soir » sont parties sillon-
ner l’Europe en train. L’une
plein sud, l’autre vers l’est.
Des milliers de kilomètres
en trains de nuit, à grande
vitesse, trains de banlieue,
des bords de mer ou de la
montagne. Retrouvez
chaque jour pendant deux
semaines l’histoire d’un
trajet et de ses rencontres.
Aujourd’hui
Julie Huon :
de Toulouse
à Marseille
en passant
par Barcelone
Orléans
Limoges
Toulouse
Carcassonne
ESPAGNE
Demain
mardi 2 août
Lorraine Khil :
de Berlin
à Gdansk
Sur plus.lesoir.be, retrouvez la carte
interactive de nos périples en train
vers le sud et l’est de l’Europe.
Drôle d’endroit
pour une rencontre
A bord de l’AVE qui relie Toulouse à Barcelone en 3 h 12,
les amitiés se nouent, les numéros s’échangent. Une petite
tranche de vie avec, dans les rôles principaux,
Mateo, Juan et Veronica.
l y a un enfant qui pleure, là devant. Il
I
s’appelle Mateo. Il a trois ans et demi.
C’est bizarre, tout à l’heure il jouait
sagement sur sa tablette pendant que
sa mère, Veronica, était plongée dans
un magazine avec Kate Middleton et
Charlotte Casiraghi en bikini.
Mateo, Veronica et Juan, le papa,
rentrent chez eux. Ils habitent Tenerife.
Les vacances sont finies, elles ont duré
15 jours : ils sont allés à la Costa Brava,
puis à Narbonne et, la deuxième semaine,
ils ont loué un bateau sans permis sur le
canal du Midi.
Le couple préfère mille fois le train à
l’avion : pas besoin de passer les contrôles,
plus facile avec un enfant. Surtout celui-là.
Quand on éteint la tablette de Mateo, il
pleure fort, très fort. Pareil quand il doit
mettre son pull. « Hey, muchacho », dit
doucement Veronica. « Mateo, por favor »,
soupire Juan dans un gros bâillement.
Dans cet AVE (Alta Velocidad Española)
exploité par la Renfe, société nationale des
chemins de fer espagnols – Toulouse-Bar-
celone en 3 h 12, des trains directs lancés
d’abord à l’année qui ne roulent plus dé-
sormais que d’avril à septembre, sièges
marron, murs crème, « Bienvenido a bor-
do » qui clignote en rouge à l’entrée de la
voiture –, il y a : deux Asiatiques, un
homme en casquette de base-ball, un père
de famille qui s’excuse en anglais parce
qu’il a 10.000 bagages et qu’il a heurté une
fille qui dormait depuis Carcassonne. Une
fille dont la copine s’esclaffe : « T’as pas vu
grand-chose du train, toi. Un fauteuil
confortable et pouf, tu t’endors. » Elle peut
parler. Il y a une minute, elle dormait aus-
si.
Bruxelles
Lille BELGIQUE
ALLEMAGNE
Paris
J7
Mulhouse
J1 Bâle
Zurich
Dijon
Coire
SUISSE
FRANCE
J5 Tirano
Milan
J 4 ITALIE
Gênes
La Spezia
Nîmes Avignon
Montpellier Nice
Vintimiglia
Narbonne J3
Perpignan Toulon
Marseille
Gérone
J2
Barcelone
Didier, Cathy et Jonathan, baroudeurs et grands lecteurs, descendent
à Narbonne. © J.H.
Mateo joue sagement sur sa tablette pendant que sa mère, Veronica, feuillette
un magazine qui parle de Kate Middleton. © J.H.
Et puis par la fenêtre, d’un coup, comme man. Elle s’appelle Caroline, elle vient du
une pin-up qui sort de la pièce montée, la Valais, en Suisse. Elle a une maison à Bé-
mer s’invite sur la gauche en arrivant à ziers et, avec sa fille Pauline et son amie
Perpignan. Il est un peu plus de dix heures Mizgin, elles ont pris le train parce qu’elle
du matin. Le paysage s’assèche douce- n’avait « vraiment pas envie de conduire
ment. Proximus se réveille. « Bon séjour dans Barcelone ». Elle se replonge dans
en Espagne. » Une fillette tente une ap- son magazine (qui a l’air moins fun que ce-
proche vers la tablette de Mateo. Le film lui de Veronica). « Une connerie, pour pas-
Dragons passe sur de tout petits écrans ser le temps. »
pendus au plafond (une hôtesse est passée En une heure, Juan et l’Australien sont
déposer des écouteurs un peu plus tôt), devenus super-potes. Le second lui ra-
mais ils s’en tapent comme de leur pre- conte qu’il fait un tour de deux mois à tra-
mière dent de lait. vers l’Europe avec sa femme et ses deux
jeunes enfants, Sol et la petite sœur. C’est
Réalité virtuelle alors qu’un truc surréaliste se passe. On
Juan – qui reprend l’avion demain de vient de dépasser Gérone et l’Australien se
Barcelone vers Tenerife – parle avec le pa- met à se balader dans le train avec un
pa de la petite fille. Il vient de Sydney. C’est casque de réalité virtuelle devant les yeux.
le type aux 10.000 valises. Ils se rap- Il le file à Juan qui « regarde » par la fe-
prochent, discutent. Un peu pour tout le nêtre un paysage qui n’existe pas. « C’est le
train. « Oh ! Ma sœur a vécu deux ans à futur », dit le papa de Sol, qui définitive-
Sydney, elle est hôtesse de l’air aujour- ment, non, ne voyage pas léger. Pourquoi il
d’hui », dit Juan. L’Australien : « Real- trimballe son Oculus en vacances ? C’est
J6
ly ? » Et encore : « Comment s’appelle parce qu’il travaille là-dedans. Il est déve-
votre fils ? Ma fille s’appelle Sol. S.O.L. loppeur.
Avez-vous vu Cassis ? Avez-vous vu la Veronica enfile le casque à son tour, se
Grèce ? » Comme ça, pendant une grosse lève, fixe ses pieds, se retourne, glousse un
demi-heure. Mateo et Sol sont hypnotisés peu. Pendant 15-20 minutes, ils vont lou-
par l’écran. per quelques montagnes, pas mal de zo-
Les deux filles se sont rendormies. De nings industriels, un ciel sans nuage mais
l’autre côté de l’étroit couloir, la maman de sans soleil. Rien de grave, finalement. Le
l’une d’elles articule bien fort dans leur di- paysage virtuel était sûrement plus drôle.
rection : « Je pense au lit qu’on va avoir à Le train entre en gare de Barcelone-
l’hôtel ce soir. » Ça ne les réveille pas du Sants. Après un peu plus de trois heures de
tout. D’autant qu’elles ont des écouteurs route, on éteint la tablette de Mateo. ■
dans les oreilles. Elle est distraite, la ma- JULIE HUON
DEUX ARRÊTS PLUS LOIN
Le buffet de la gare
On a tenté une ligne barcelonaise, deux arrêts de
train jusqu’à la Estacion de Francia. La route de la
plage. La playa de Barcelonetta est au bout avec ses
restos de tapas enchaînés les uns aux autres, ses
marchands de glace, ses vendeurs ambulants crou-
lant sous les paréos, les catalogues de tatouages au
henné et de tresses pour les cheveux, brandissant
des plateaux de mojitos et de sangria en slalomant
entre les corps.
Ce train-là est presque un métro, un RER, il passe de
l’air libre aux tunnels, de la gare sans âme de Barce-
lona Sants, la froide, l’internationale, à cette follette
d’Estacion de Francia, vide et ensoleillée, avec ses
voûtes, sa belle horloge, ses verrières et son bar
comme une église, avec une nef, une travée, un
chœur où on ne boit pas du vin de messe mais de la
San Miguel, de la Voll Damm (la meilleure double
malt espagnole) et de la Moritz, la bière préférée
des Barcelonais, fondée en 1856 par… un Alsacien.
J.H.
Le Soir Lundi 1er août 2016
LASOCIÉTÉ 7
PASSER LE TEMPS
75 voyageurs, 8 tablettes,
12 livres, 20 GSM, 1 train
Ils font quoi, les gens dans le train ?
Comptabilisons.
Sur deux compartiments (un de
première classe et un de seconde)
du train 9724 reliant Barcelone à
Marseille, il y avait, lundi 18 juillet,
pendant une petite heure entre
16 h 45 et 21 h 20, 75 voyageurs.
Voici ce à quoi ils ont passé leur
temps.
Deux femmes ont profité du trajet
pour travailler. Sachant que la se-
conde a plutôt chargé les photos de
son appareil sur l’ordinateur. Mais
considérons que c’est du boulot.
Huit étaient sur leur tablette : deux
préados plongés dans un jeu vidéo
(l’un New Star Soccer, l’autre Piano
Tiles), une dame faisait une réus-
site, les autres regardaient un film
ou une série.
Vingt « chipotaient » sur leur GSM.
Pianotaient sur l’écran. Impossible
de dire avec précision s’ils consul-
taient leurs mails, triaient leurs
photos, surfaient sur le web ou les
réseaux sociaux.
33 enfin ne faisaient rien. Parfois
rien du tout, le regard dans le vague
ou vers la fenêtre. Parfois ils dor-
maient (avec ou sans écouteurs
dans les oreilles). Parfois ils discu-
taient avec leurs proches.
Il en reste 12. Douze lisaient. Une
femme feuilletait un magazine. Tous
les autres, un livre. Un bon vieux
livre en papier. Et ces douze, allez
savoir pourquoi, étaient tous assis
en 2e classe. Au rayon bouquins, on
a donc noté : Imajica de Clive Parker,
SPQR – A History of Ancient Rome
par Mary Beard, Paris-Austerlitz de
Rafael Chirbes, Innocent de Scott
Turow, Una pasión rusa de Reyes
Monforte, Historia de un canal de
Julia Navarro, The other side of the
story de Marian Keyes, Le sang versé
d’Asa Larsson, Codex 632 – Le secret
de Christophe Colomb de J.R. Dos
Santos, Le palanquin des larmes de
Chow Ching Lie. Plus un dernier
dont la lectrice a refusé de nous
donner le titre, écrasant la couver-
ture contre sa poitrine pour être
sûre qu’on ne la voie pas. 50
Shades ? Pas le genre.
Christophe Colomb et le Palanquin,
ce sont Didier et Cathy. Ils passent
leurs vacances à Narbonne, vivent
en région parisienne et reviennent
de trois jours à Barcelone. « 42 euros
par personne, pas de problème de
bouchon ni de parking, pourquoi se
priver du train ? » Elle est infirmière,
lui cadre technique. Dans quelques
jours, ils reprendront le boulot et
Jonathan, leur fils de 14 ans, restera
avec les grands-parents dans l’Avey-
ron, à Sainte-Afrique. « Il reviendra
en train depuis Montpellier. C’est cinq
heures jusqu’à Paris. »
C’est un grand baroudeur, Jonathan.
Il voyage seul depuis qu’il a quatre
ans. Cette année, il est allé à
Londres, en Allemagne chez un
correspondant, et une semaine à
New York avec les parents. Là, il
souffle un peu devant un épisode de
The Walking Dead, mais il lit facile-
ment 5 à 6 livres sur les vacances :
les Cherub (l’organisation secrète
qui entraîne des agents de 10 à
17 ans), Le journal d’un dégonflé, La
nuit des enfants rois (« Oui, on lui fait
lire des trucs qu’on a aimés »)…
Plus tôt cet été, il a déjà pris le train
seul pour aller en Vendée chez ses
autres grands-parents. « Il a l’habi-
tude. Et puis c’est notre philosophie.
Deux mois de vacances pour voir du
pays, voyager. Comme ça, quand il
rentre, il est toujours heureux de
retrouver sa chambre. »
J.H.
7
Le Soir Lundi 1er août 2016

8 LASOCIÉTÉ
40 ANS
DE FUSION
DES COMMUNES
1/5
Pendant une semaine, Le
Le travail de titan et d’or
Soir revient sur les 40 ans
de la fusion des communes.
En deux ans à peine, le ministre de l’Intérieur réussit l’incroyable tour de force
A l’été 1976 en effet, tout le de réduire le nombre de communes belges de 2.359 à 589 entités,
pays attendait les élections
communales d’octobre. Les dont 262 en Wallonie.
partis préparaient des listes
inédites.
l est des jobs que l’on ne refuse pas. temps ou l’envie de mener à bien. triels wallons, est passé en revue. Par essai n’allaient pas tarder à se faire sentir de tous

I
Aujourd’hui
Les enjeux cachés Celui de ministre, quand on fait de la
Mardi politique un métier, est de ceux-là.
Réussite ou échec ? Aussi, quand le 11 juin 1974, le député-
Mercredi maire de Virton débarque de sa
Après les fusions Gaume natale à la gare de Bruxelles-
Jeudi Luxembourg, il ignore tout du remanie-
Et maintenant ? ment ministériel nuitamment décidé. Il
Vendredi ignore que ce lundi matin-là, c’est lui que le
La situation à Bruxelles président du PSC, Charles-Ferdinand No-
thomb, attend impatiemment à la rue des
Deux-Eglises. Joseph Michel sera ministre
de l’Intérieur.
HERVE Le Jan Jambon d’aujourd’hui en quelque
sorte, chargé de la sécurité civile, de la po-
SAINT-ODE
lice, de la gestion de crise… Sauf que
quelques lignes perdues au cœur de la dé-
VRESSE-SUR-SEMOIS claration gouvernementale vont profondé-
VIRTON ment alourdir le mandat : « Le gouverne-
ment a la ferme résolution de procéder au
maximum de fusions de communes avant
les élections communales de 1976. » Il ne le
Vu d’ici, de 2016, c’est le facteur temps,
bien plus que l’ampleur de la tâche, qui im-
pressionne. L’ordre de mission date du
11 juin 1974. Pour que les élections commu-
nales prévues en octobre 1976 – il y aura
bientôt 40 ans – se passent au mieux, il était
indispensable d’officialiser l’affaire avant fin
1975. Joseph Michel avait un an et demi
pour, partant de rien, recomposer totale-
ment le paysage municipal belge.
A l’aide de crayons et d’épingles
de couleur, on redessine
le paysage, province par province,
arrondissement par arrondissement
« Il fallait, racontait-il avant son décès
survenu en juin dernier, donner aux com-
munes une dimension appréciable sans
changer leur nature profonde. » Ainsi, il
était devenu indispensable de « modifier
et erreur. A l’aide de crayons noirs et
d’épingles de couleur, on redessine le pay-
sage, province par province, arrondisse-
ment par arrondissement.
Il n’y a que Bruxelles, pour des raisons
que l’on expliquera plus tard (lire le cin-
quième numéro de notre série), qui échap-
pera au tri-recyclage généralisé. « Durant
l’été 1974, on parlait très peu de cette opéra-
tion à l’extérieur, aucune décision ne filtrait
dans la presse, aucun papier ne s’égarait,
tout paraissait normal et assoupi. La cha-
leur de l’été et le calme du mois d’août enve-
loppaient de silence la conspiration des fu-
sionneurs, tel un complot dans la nuit
quand les justes sommeillent », racontait
voici quelques années le ministre devenu
écrivain (1).
La conspiration des fusionneurs s’était in-
venté un credo, en huit points, sorte de fil
rouge censé tracer une certaine logique
côtés. Les premières viendront de là où Jo-
seph Michel ne les attendait pas : de son
propre gouvernement. Les plus optimistes
lui promettaient l’échec rapide, les plus pes-
simistes, un soulèvement populaire. De
l’avis général, le ministre « s’engageait dans
une aventure dont il ne reviendrait pas, il
s’embourberait assez vite dans ce marais in-
définissable des pouvoirs communaux ».
Des marais, il en a effectivement traversé.
Mais il s’en est extirpé à force de réunions,
de visites sur le terrain, de conférences, de
débats, de colloques singuliers, de négocia-
tions habiles… Un travail de titan. Sans
compter des débats parlementaires inter-
minables.
C’est d’ailleurs au terme de l’un d’eux, à la
veille de Noël 1975, que le Sénat ratifiera
l’arrêté royal, réduisant de 2.359 à 589 le
nombre de communes belges. Dont 262
rien que pour la Wallonie. Du jour au len-

LE sait pas encore mais, dans ce gouverne-

ment-là – une formation de centre-droit di-
rigée par un certain Léo Tindemans –, le
des frontières communales dont l’existence
était contemporaine à la marche à pied et
au trot du cheval ». Pourquoi ? Parce que,
dans un travail fortement exposé aux consi-
dérations géopolitiques. Le credo disait à
peu près ceci : les fusions doivent se réaliser
demain, la population moyenne des com-
munes est passée de 2.226 à 12.183 habi-
tants et la superficie de 1.175 à 6.428 hec-

CHIFFRE ministre de l’Intérieur sera avant tout le

6,2
C’est le taux d’alcool de
l’Orval. Un poil au-dessus
d’une pils mais bien davan-
tage goûteuse pour qui sait
apprécier une véritable bière
trappiste. Le ministre de
l’Intérieur Joseph Michel en
a bu, toujours avec modéra-
tion, jusqu’à ses derniers
jours. Il en était persuadé : le
divin breuvage a joué un rôle
incontestable dans la réus-
site de l’opération de fusion.
Il avait, assure-t-il, des quali-
tés insoupçonnées telles que
« faciliter la conversation et
apaiser les ardeurs inutiles ».
Dans son livre, il s’amuse :
« J’ai pris soin de faire appro-
visionner les caves de l’Inté-
rieur avec des caisses d’Orval.
Lors des réunions les plus
délicates, la légende aidant,
les négociateurs se sentaient
emportés dans un esprit de
conciliation. L’Orval a sa place
incontestable dans la réussite
de cette grande aventure. »
E.B.
LE NOM
Sainte-Ode
Bien malin celui qui pourrait
mettre la main sur le village
de Sainte-Ode. Et bien em-
bêté celui qui cherche un
hôtel de ville pour une dé-
marche administrative. Il
débouchera tout au plus sur
un hôpital à l’abandon, tout
au-dessus de Lavacherie. En
fait, le village de Sainte-Ode,
dans la commune du même
nom, n’existe pas ! Au 1er jan-
vier 1977, alors que les nou-
veaux élus des anciennes
communes d’Amberloup,
Lavacherie et Tillet étaient
chargés de valider « Amber-
loup » comme nom de bap-
tême choisi par le ministre
de l’Intérieur, il ne s’est pas
trouvé de majorité capable
de voter dans cette direc-
tion. Le bon sens a triomphé.
Comme ce ne pouvait être ni
l’une ni l’autre, on choisit le
plus petit commun dénomi-
nateur : le nom d’un établis-
sement hospitalier dont la
réputation, à l’époque, dé-
passait largement les fron-
tières locales.
E.B.
« ministre des communes ».
En Gaumais tenace, en bourgmestre
assurait-il à l’époque, « les communes ac-
tuelles (NDLR : de 1974) seront bientôt as-
phyxiées tant financièrement que matériel-
autour d’une commune pilote dont la
sphère d’influence est reconnue ; les affini-
tés entre les populations doivent être res-
tares.
Son devoir accompli, Joseph Michel dé-
gustera, dans les salons du ministère de
éclairé – une loi de 1971 officialisant le prin- lement ». pectées ; les zones vertes, agricoles et com- l’Intérieur, « l’Orval le mieux tassé et le
cipe des mariages forcés ou consentis entre Dès l’été 1974, des plans de fusions merciales doivent former un ensemble har- mieux mérité de sa vie ». ■
agglomérations fait déjà jaser dans les mai- viennent retapisser le cabinet de l’Intérieur. monieux ; les moyens financiers disponibles ÉRIC BURGRAFF
sons communales de tout le pays –, Joseph Chaque carré de territoire, depuis les sont un facteur important, etc.
Michel se jette à l’eau. Il décide de réaliser plaines de Flandre jusqu’aux collines de De quoi (tenter de) résister aux « mille (1) « La Grande Epoque » par Joseph Michel, 1990.
ce que d’autres avant lui n’ont jamais eu le l’Ardenne, en passant par les bassins indus- pressions politiques et sentimentales » qui Editions Vander.
Vresse-sur-Semois Une guerre locale avec opérations
« commandos » pour quelques bouts de bois
es fusions ? Vresse-sur-Se- région à l’autre, les habitants communes d’Ardenne ou de guerre locale. Ils brandissaient des Quarante-trois usagers téméraires
L mois, tout au sud de la pro-
vince de Namur, connaissait la
avaient le droit de faire pâturer
leurs animaux, de couper les
Gaume.
Retour à la fin des années 70
outils, pas des pancartes. Même la
télévision est venue sur place »,
se sont tout de même retrouvés
devant la justice de paix qui les a
chanson une décennie avant les arbres nécessaires à une construc- dans la nouvelle commune de raconte Roger Nicolas. Une acquittés… pour vice de forme.
autres. Dès le milieu des années tion ou de prélever de quoi se Vresse donc. Privés d’affouage par guerre à coup d’invectives, d’ac- Les uns et les autres ont fini par
60, Vresse avait déjà absorbé les chauffer l’hiver. » Le tout accordé le nouveau conseil communal, les tions en justice et d’opérations enterrer la hache de guerre, pour
voisins de Membre et Laforêt. par tel ou tel seigneur. Avec les irréductibles de Sugny, Pusse- « commandos ». Ainsi, un matin, le bonheur du plus grand nombre.
Elle avait associé sa destinée à siècles pourtant, les forêts ont mange et Bagimont ont excavé une tripotée de bons pères de fa- Au nom de l’équité, dans l’autre
celles de Mouzaive et Chairière changé de main, devenant sou- d’archives oubliées une charte de mille s’en est allée en forêt com- sens cette fois, le droit d’affouage
tandis que Sugny ne formait plus vent communales. La plupart des 1618 par laquelle le bon seigneur munale abattre chacun l’arbre qui, fut finalement accordé par le
qu’une avec Pussemange et Bagi- droits d’usage sont alors tombés Ferdinand de Bavière accordait à symboliquement, leur était dû. La conseil communal à l’ensemble
mont. Pourquoi ne pas réunir tout dans les oubliettes de l’histoire, à ses manants certains droits sur la Division Nature et Forêt a dressé des habitants de Vresse-sur-Se-
ce petit monde avec la Semois l’exception de l’affouage (prélève- forêt. Un combat était né, celui procès-verbal. Un dommage éva- mois. Sacré Ferdinand de Baviè-
pour fil conducteur en y ajoutant ment de bois de chauffage), en- des « Usagers de l’Enclave ». lué à l’époque à 2.010 francs (50 re… ■
quelques villages isolés ? L’idée core d’actualité dans plusieurs « Ce fut terrible, une véritable euros) pour la perte de 27 troncs. ERIC BURGRAFF
tombait sous le sens pour les ap-
prentis « fusionneurs » enfermés
dans des bureaux bruxellois.
C’était compter sans quelques ir-
réductibles, unis par le « droit du
sol » et… le « droit d’usage ».
Les irréductibles, c’est le trio
Sugny-Pussemange-Bagimont,
une enclave luxembourgeoise de
deux mille hectares en terre na-
muroise. Ces trois-là ne lorgnent
guère du côté de Beauraing ou Di-
nant, les villes d’influence estam-
pillées « Namur ». Ils passent par
Bouillon pour ce qui touche au
clergé, ils vont à Neufchâteau
quand il s’agit de se faire remon-
ter les bretelles par un juge et,
lorsqu’ils tapent dans un ballon,
ils se classent dans les séries
luxembourgeoises. Autant dire
que l’annonce d’une fusion non
négociable avec des Namurois a
brisé le cœur des habitants de
l’enclave, un peu comme si on
avait aliéné des siècles de droit du
sol.
Retour vers le Moyen Age
Mais le plus épique restait à ve-
nir, quand la nouvelle commune
de Vresse se crut autorisée à ba-
layer d’un revers de vote munici-
pal – au nom de l’équité entre
tous – un droit ancestral réservé
aux habitants de Sugny, Pusse-
mange et Bagimont. « Pour le
comprendre, il faut plonger dans
les droits d’usage, souvent d’ori-
gine moyenâgeuse, liés à l’exploi-
tation forestière, explique Roger
Nicolas, professionnel de la forêt
et féru d’histoire régionale. D’une
8

rfèvre de Joseph Michel
Enfant de Virton, Joseph Michel a mis la première pierre de la fusion des communes dans son jardin politique. © D.R.
Herve Le sort de Xhendelesse a provoqué
des déchirements entre habitants et élus
artout en Belgique, la fusion des
P communes a déclenché des conflits
clochemerlesques à propos du sort à ré-
server à des villages qui vivaient jusque-
là en toute indépendance. « On en sou-
rit aujourd’hui mais, à l’époque, ce
genre d’affaire fut parfois très sérieux »,
se souvient Gustave Chapelier. Ancien
directeur de l’école du village, ce septua-
génaire volubile était surtout, en 1976,
le fils d’Alexandre Chapelier, le bourg-
mestre de Xhendelesse, en province de
Liège.
C’est en 1958 que ce cultivateur et si-
ropier renverse l’antique majorité socia-
liste. Il est étiqueté PSC, mais mène une
liste d’intérêt communal. Un long règne
débute. En 1970, la liste du bourg-
mestre est seule à se présenter aux
250 électeurs de Xhendelesse et rafle
tous les sièges. « La commune a beau-
coup changé dans ces années-là, sou-
ligne Gustave. A peine arrivé, mon père
a soumis à la taxation le charbonnage
des Xhawirs situé sur le territoire et qui
employait à l’époque 900 personnes.
L’école, les routes, l’éclairage ou l’eau ont
été modernisés. Quand la mine a décli-
né, le bourgmestre a poussé les agricul-
teurs à lotir leurs terrains. Une autre
source de revenus pour la commune. »
La vie politique locale n’a jamais été
un long fleuve tranquille malgré les ap-
parences. Alexandre Chapelier réussit
même à se mettre à dos le curé de
l’époque après avoir refusé le budget de
la fabrique d’église. Mais, en vue de la
fusion de 1976, les clivages gagnent en
intensité dans ce village qui compte à
peine sept élus et ne peut pas espérer
survivre seul. En maître des lieux, le
bourgmestre avait sa petite idée très
personnelle sur l’avenir de Xhendelesse.
« Mon père avait une conviction :
Xhendelesse devait s’inscrire dans une
petite entité sans couleur politique, ex-
plique l’ancien enseignant. Pepinster
avait cette double particularité à
l’époque. Il pensait que c’était la voie à
suivre pour maintenir une gestion en
bon père de famille. Finalement, le
conseil communal décida que le quar-
tier des Xhawirs, trop décentré, irait à
Herve, mais que le reste du territoire re-
joindrait bien Pepinster. Cette formule
n’a toutefois obtenu que 5 voix sur 7 au
conseil communal. C’est le début de la
zizanie. Les affiches réclamant le ratta-
chement à Herve se multipliaient. Les
invectives aussi, il y eut des menaces de
procès en diffamation. »
Aucun élu en 1976
Une réunion de crise au domicile du
bourgmestre a mis fin à la polémique :
la majorité a fait marche arrière et ac-
cepté de fusionner toute la commune
avec Herve. Mais à l’époque, Xhende-
lesse comptait pour quantité presque
négligeable dans la nouvelle entité : au-
cun habitant du village ne fut élu aux
communales d’octobre 1976. « Mais
mon père l’avait prédit, souligne Gus-
tave Chapelier. Lui, il avait préféré ne
pas se présenter : on n’essaie pas de de-
venir caporal quand on a été général… »
Avec le recul, le fils du dernier bourg-
mestre de Xhendelesse reconnaît que la
fusion avec Herve a été une bonne opé-
ration pour son village. Signe des
temps, le bourgmestre de Herve habite
aujourd’hui à deux pas de la maison des
Chapelier père et fils, à Xhendelesse,
donc : Pierre-Yves Jeholet, député
MR… ■
ERIC DEFFET
Roger Nicolas à Vresse-sur-Semois
(gauche) et Gustave Chapelier
à Xhendelesse gardent la mémoire
des années chaudes autour de la fusion
des communes. © DOMINIQUE DUCHESNES ET D.R.
Le Soir Lundi 1er août 2016
LASOCIÉTÉ 9
le témoin
« Il fallait
un homme
entêté »
Le journaliste Stéphane Vanden Eede s’est
passionné pour la fusion. © S.I.
ENTRETIEN
téphane Vanden Eede a bien connu Jo-
S seph Michel. Diplômé en sciences poli-
tiques, il a été journaliste indépendant
pendant de longues années. Il s’est notam-
ment passionné pour la fusion des com-
munes et a convaincu L’Avenir de publier
une longue série sur le sujet, en 2002, foca-
lisée sur le sort réservé aux communes du
Brabant wallon.
Racontez-nous votre rencontre avec
Joseph Michel…
Je me suis rendu chez lui, à Virton. Il a
immédiatement accepté de collaborer.
Nous nous sommes rencontrés plusieurs
fois. Mais il m’a aussi suggéré d’aller à
Arlon. Quand Joseph Michel a quitté son
ministère, il a emporté ses archives chez
lui, à Virton – c’était ainsi à l’époque.
Jusqu’au jour où sa femme lui a deman-
dé de mettre ça ailleurs. Les archives sur
la fusion sont maintenant à Arlon, aux
Archives de l’Etat. Je rappelle le contexte :
le pays compte 2.663 communes en 1961,
2.586 en 1965, 2.359 en 1971. C’est ce
chiffre que Joseph Michel est chargé de
faire fondre quand on l’appelle dans le
gouvernement Tindemans II. Je pense
qu’on lui a confié cette mission parce
qu’il était du Luxembourg, où la fusion
posait moins de problèmes – il avait
donc les mains libres. Je pense surtout
qu’il fallait un homme courageux, entêté.
L’opération fut facile ?
Non ! Nommé en 1974, Joseph Michel fi-
celle son projet en un an – la loi est votée
le 23 décembre 1975. Son cabinet a turbi-
né ! Comment ça se passait ? Michel
émettait une proposition. Les communes
l’acceptaient, la refusaient, organisaient
parfois une consultation populaire.
Le ministre devra souvent se rendre sur
le terrain pour calmer les rétifs.
Et il réglait ça à l’Orval… Les fusions se-
ront souvent des mégotages politico-poli-
tiques. De vrais maquignonnages. Un
exemple : La Hulpe, commune dont le
bourgmestre Pierre Rouelle refuse toute
idée de fusion pour éviter de perdre une
« visibilité » pour son parti, le Rassem-
blement wallon, alors au gouvernement.
Il était aussi député. Il a menacé de ne
pas voter l’achat des F-16… Autre
exemple : Ottignies-Louvain-la-Neuve,
que Michel proposait d’appeler Louvain-
la-Neuve. Le bourgmestre d’Ottignies,
Yves du Monceau, refusera d’abandon-
ner Ottignies. Nous voilà donc avec une
commune à 23 lettres…
Tout n’a pas réussi, on le sait. Quel est le
plus gros regret de Joseph Michel ?
Bruxelles, qui devait fusionner ses
19 communes. L’affaire n’a même pas été
négociée. A cause des barons locaux. Pour
des raisons communautaires, aussi : un
seul pouvoir aurait renforcé le poids des
Flamands, aujourd’hui dispersés. Et
puis, le FDF tenait à ses bastions. Qu’il y
ait eu des échecs, c’est sûr. Mais la fusion
est la plus grande opération politique de-
puis la guerre. Pour moi, ce fut une belle
expérience journalistique. J’ai rencontré
un homme accueillant, intelligent, doté
d’humour. Un homme d’Etat. ■
Propos recueillis par
PIERRE BOUILLON
9
Le Soir Lundi 1er août 2016
10 LASOCIÉTÉ
« Il faut nettoyer les bilans bancaires »
FINANCE Pour le professeur Eric Dor, l’avenir des banques reste incertain
Les stress tests
indiquent
que les banques
européennes sont
plus « solides ».
Mais l’assainissement
de leurs bilans doit
se poursuivre, insiste
Eric Dor, professeur
d’économie à Lille.
ENTRETIEN
es banques européennes
L sont plus « solides » ; et
c’est rassurant, constate
Eric Dor, directeur des études
économiques à l’Ieseg School of
Management de Lille. Mais il
met en garde : l’environnement
économique de faible croissance
et de taux bas reste difficile pour
le secteur bancaire, rendant plus
ardu le « nettoyage » des bilans
encore grevés, dans un certain
nombre de pays, par trop de
« créances douteuses ».
Si KBC et Belfius ont passé haut
la main les « stress tests » me-
nés par l’Autorité bancaire euro-
péenne (EBA), une seule institu-
tion a reçu un carton rouge : la
banque italienne Monte dei
Paschi. Le contraste est frappant
avec les tests similaires réalisés
en 2014 : l’EBA avait alors recalé
25 banques. Le bilan est donc
satisfaisant ?
Les résultats des tests de résis-
tance confirment que les
banques européennes ont sensi-
blement renforcé leurs fonds
propres depuis que la réglemen-
tation européenne a été durcie.
La directive CRD impose non
seulement une exigence mini-
male de fonds propres (CET1) de
4,5 % de l’actif pondéré et plu-
sieurs « coussins » (buffers) sup-
plémentaires, notamment pour
les banques dites systémiques,
mais aussi un coussin addition-
nel qui peut être imposé – et l’est
en général – de manière discré-
tionnaire par les régulateurs
bancaires. Ce dernier « cous-
sin », s’il est appelé à se réduire à
mesure que les autres vont aug-
menter d’ici à 2019, est très im-
portant.
Prenons l’exemple de KBC : à
l’exigence minimale de 4,5 %,
s’ajoute, pour 2016, un coussin
de conservation des fonds
propres de 0,625 %, un coussin
« systémique » de 0,5 % et un
coussin additionnel de…
4,625 % – soit un total de
10,25 %. Ce renforcement des
fonds propres, mis en œuvre de-
puis plusieurs années, explique
qu’en moyenne les banques euro-
péennes sont aujourd’hui nette-
ment plus « solides » et plus à
même de faire face à un scénario
défavorable – hors quelques cas
isolés, en particulier Banca
Monte dei Paschi.
Les autorités européennes éva-
luent à quelque 1.000 milliards
d’euros le stock de « prêts non
performants » toujours inscrits
dans les bilans bancaires euro-
péens. Aux États-Unis, le « net-
toyage » des bilans a été bien
plus rapide après la crise de
2008. Pourquoi n’est-ce toujours
pas le cas en Europe ?
Les obstacles sont connus ; ils
ont été récemment mis en évi-
dence notamment par le Fonds
monétaire international (FMI).
Les normes comptables euro-
péennes sont plus vagues que les
normes américaines. Elles n’in-
citent pas suffisamment à effec-
tuer une dépréciation des prêts
devenus non performants. D’au-
tant qu’elles laissaient trop de
marges de manœuvre aux régu-
lateurs nationaux – mais la
Banque centrale européenne, dé-
sormais superviseur unique des
banques de la zone euro, y met
désormais bon ordre.
Deuxième élément : l’absence
d’un marché où les institutions
bancaires pourraient facilement
revendre les prêts non perfor-
mants à « prix cassés » à des in-
vestisseurs prêts à prendre le
risque, comme cela existe pour le
marché obligataire avec les
fonds vautours. Aux États-Unis,
le Tarp, Troubled Asset Relief
Program, mis en place par les
autorités, a facilité la revente
des actifs toxiques.
La rechute en récession, puis la
faible croissance enregistrée
C’est toujours comme ça. Une fois en vacances, vous en êtes réduit à lire le seul
exemplaire que vous possédez jusqu’aux petites annonces. C’est donc le moment
de découvrir le Soir+, la plateforme numérique des abonnés du Soir. Vous y
trouverez votre journal du jour à tout moment et n’importe où, mais également
nos dossiers thématiques, nos archives et la sélection de la rédaction.
« Ce qui manque à l’Europe, c’est une franche reprise économique –
et un véritable plan de relance », juge Eric Dor. © D.R.
depuis 2013, doivent-elles égale-
ment être pointées du doigt ?
C’est évident : la faiblesse de la
croissance économique plombe
la rentabilité des banques et
obère ainsi leur capacité à pas-
ser rapidement des provisions
pour « prêts non performants ».
La rechute en récession de la
zone euro puis la reprise très mé-
diocre ont entretenu, voire aug-
menté, le stock de « créances
douteuses ». Plus de faillites et
plus de chômage, c’est plus d’en-
treprises et de ménages inca-
pables de rembourser leurs em-
prunts. Ce n’est pas pour rien
que le stock de créances dou-
teuses a augmenté dans les pays
qui ont été les plus affectés par la
crise des dettes souveraines et la
récession : la Grèce, mais aussi
Activez votre mois
d’essai offert sur
lesoirplus.be
l’Italie et le Portugal.
Le maintien des taux d’intérêt à
des niveaux extrêmement bas se
justifie dans une conjoncture
morose. Mais cela ne fait pas
l’affaire des banques…
Les taux bas nuisent à une par-
tie des activités bancaires et à la
rentabilité du secteur. Ainsi, les
bons résultats de BNP Paribas,
dévoilés la semaine passée, s’ex-
pliquent essentiellement par des
profits dits « exceptionnels ». En
revanche, l’activité de banque de
détail, qui dépend de la marge
d’intermédiation (NDLR : la
différence entre taux créditeurs
et taux débiteurs), ne se porte
pas trop bien. Et cette situation
de taux bas va perdurer. Ce qui
manque à l’Europe, c’est une
RÉSULTATS EN BREF
14 banques souffrent
L’Autorité bancaire euro-
péenne a pointé vendredi la
forte vulnérabilité de la
banque italienne Banca
Monte dei Paschi di Siena à
une dégradation de la
conjoncture, en publiant les
résultats de tests de résis-
tance sur 51 établissements
européens dont les bases
ont été jugées plus solides.
Treize autres banques souf-
friraient de façon notable,
notamment Deutsche Bank,
Commerzbank et Royal Bank
of Scotland.
franche reprise économique – et,
à mon sens, un véritable plan de
relance. En attendant, cette
conjoncture morose va peser sur
le secteur bancaire. Les investis-
seurs en sont bien conscients. Et
il n’est pas facile pour les
banques de lever du capital,
d’émettre de nouvelles actions.
C’est la raison pour laquelle
Deutsche Bank – qui, comme
d’autres grandes banques très
actives sur les marchés finan-
ciers, voit son bilan très affecté
dans le scénario défavorable
imaginé par l’EBA – mise sur la
mise en réserve de bénéfices pour
renforcer progressivement ses
fonds propres dans les pro-
chaines années. ■
Propos recueillis par
DOMINIQUE BERNS

10
 Le Soir Lundi 1er août 2016

11

MONDE
Raul Castro, le dirigeant cubain, a passé
ce dimanche le cap de ses dix ans au pou-
voir à La Havane, marqués par quelques
évolutions « révolutionnaires », telles que
l’ouverture économique et le rapproche-
ment avec les Etats-Unis. © REUTERS.

Une campagne « sale » ?

Donald Trump y est prêt
ÉTATS-UNIS Le candidat républicain restera fidèle à lui-même pour le duel final
Depuis plus d’un an, tion serait « un choix risqué, ir-
réfléchi et radical ».
Trump électrise Depuis plusieurs semaines, les
la politique américaine experts de la politique améri-
à coup de petites caine estiment que la campagne
électorale qui démarre pourrait
phrases provocatrices bien être la plus « sale » de l’his-
et de propositions chocs. toire. Certes, les deux candidats
Officiellement sont les plus impopulaires qui
soient, détestés par le camp ad-
candidat, il continue verse, mais aussi particulière-
de miser sur son image ment contestés en interne.
décalée et son sens
Une « campagne Twitter »…
de la répartie, polarisant Mais surtout, la rhétorique
la campagne électorale « antisystème » de Trump, qui
comme jamais. ne vient pas du sérail politicien
et qui mise sur son « parler
vrai », vise à enflammer les dé-
NEW YORK bats face à un adversaire symbo-
CORRESPONDANCE lisant l’establishment et le calcul
onald Trump n’est pas politicien. Alors qu’on lui re-
fieraient un juge en charge d’une
plainte pour fraude visant son
ex-« université », chacune de ses
provocations a fait mouche. Et la
presse « intellectuelle » de
constater qu’elle s’est trompée
sur la capacité de l’ancien ani-
mateur de téléréalité à capter
l’attention des électeurs avec des
slogans ou des idées chocs.
Certains imaginaient pourtant
que Trump allait baisser son ni-
veau de trash talking (vulgarité)
après avoir emporté la primaire
républicaine, qu’il allait se re-
centrer pour conquérir un élec-
torat plus élargi. Il semble que ce
ne soit pas la stratégie privilé-
giée.
Alors que ses supporters
aiment à crier frénétiquement
« Enfermez-la ! » pour dénoncer

D
forcément toujours le
premier à dégainer,
mais il réplique systématique-
ment. Jeudi soir, lors de la
Convention démocrate, le père
d’un soldat américain décédé en
Irak en 2004 avait invectivé le
magnat de l’immobilier : « Vous
n’avez rien sacrifié ! Vous n’avez
perdu personne ! » D’origine pa-
kistanaise, Khizr Khan dénon-
çait ainsi le candidat républicain
qui « passe son temps à salir la
réputation des musulmans ».
Alors dimanche, sur la chaîne
Le sprint final est à peine lancé et les premières invectives fusent... © REUTERS.
américaine ABC, Donald Trump
a réagi : « Qui a écrit ça ? Ce sont
les plumes d’Hillary (Clinton)
qui ont rédigé ça ? » Et de s’atta-
quer gratuitement à la mère du
soldat, qui accompagnait son
mari sur scène : « Si vous regar-
dez sa femme, elle se tenait de-
bout là-bas, elle n’avait rien à
dire. Elle n’avait probablement
pas le droit de dire quoi que ce
soit… »
De même avec Michael
Bloomberg, homme d’affaires ri-
chissime et ancien maire de New
York de 2002 à 2013. Trump au-
rait certainement aimé avoir de
son côté cette personnalité po-
pulaire et relativement transpar-
tisane (élu d’abord comme Ré-
publicain, il avait ensuite gagné
deux fois comme indépendant).
Il y a quelques années, il avait ju-
gé que c’était « un type fantas-
tique », et qu’il avait été un
« grand maire ». Il lui faisait en-
core du pied ces derniers mois.
Mais vendredi, dans un tweet
assassin, il a estimé que Bloom-
berg était « petit », qu’il
« n’avait jamais eu le cran pour
se présenter à la présidence » et
que « son dernier mandat de
maire avait été un désastre ! ».
Car, entre-temps, Bloomberg
avait lui aussi parlé à la Conven-
tion démocrate, et ouvert les
hostilités. Il avait traité Trump
de « charlatan », énumérant une
litanie de pratiques et de résul-
tats controversés, et de « dange-
reux démagogue », dont l’élec-
proche des propositions à l’em-
porte-pièce, parfois irréalistes, le
candidat républicain mise da-
vantage sur la « petite phrase »
reprise en boucle plutôt que sur
la cohérence et la faisabilité d’un
programme. Le médiateur du
New York Times, journal ayant
clairement pris position en fa-
veur de Clinton, estime ainsi que
la campagne de Trump est « éla-
borée pour Twitter ». Et
constate… que ça marche.
Hormis sa saillie sur les « ori-
gines mexicaines » qui disquali-
l’action d’Hillary Clinton en tant
que secrétaire d’Etat, le candidat
républicain avait longtemps fait
mine de prendre ses distances
avec une telle extrémité. Mais
vendredi, dans le Colorado, il
leur a répondu : « Franchement,
je commence à être d’accord avec
vous… C’en est fini d’être un gen-
til garçon ! (No more M. Nice
Guy !) » Si Trump considère
qu’il s’était retenu jusqu’ici, la
suite de la campagne risque
donc d’être assez saignante. ■
GRÉGOIRE POURTIER

LETTRE D’EUROPE Chaque semaine, « Le Soir », ainsi que ses partenaires de LENA, publient une chronique européenne écrite depuis
Berlin, Rome, Madrid, Genève, Zurich ou Bruxelles par l’un des journalistes de ces rédactions.
Le Soir

Le journalisme
aux temps du terrorisme
es médias, oxygène du terro- non extrémistes – désormais beaucoup banaliser le racisme, voire de le justifier, libertés il y a 70 ans, vibrants, popu-

L
Béatrice Delvaux est édito-
rialiste en chef au « Soir ». risme ? C’est ce qu’affirmait fin
juillet un juge antiterroriste fran-
çais, accusant les journalistes, en cou-
vrant à l’excès les attentats et l’émotion
suscitée, de participer à la diffusion du
sentiment de terreur recherché par les
djihadistes. Voire de pousser les indivi-
dus « borderline » à passer à l’acte, par
mimétisme ou trop plein d’images. « Les
médias démultiplient l’acte terroriste,
comme s’il était reproduit x millions de
fois dans chaque foyer », accusait un po-
litologue.
Le journaliste européen, allié de
Daesh à l’insu de son plein gré ?
Quelques « commandements » pour-
raient nous en préserver. En voici trois.
Politiquement correct ? Tu assumeras
C’est le procès fait aux médias de
« qualité » : trop lisses, trop Bisounours,
trop naïfs, trop gentils, trop « politique-
ment corrects ». Il faudra pourtant se
résoudre à être ainsi décrits, sinon l’al-
ternative serait quoi ? Soutenir Erdogan
lorsqu’il se dit forcé d’écouter les pseu-
do-souhaits d’une foule qui demande le
retour de la peine de mort, ou qu’il mu-
selle la presse ? Encourager Sarkozy,
lorsqu’il déclare un dimanche soir aux
familles françaises rassemblées devant
leur petit écran : « Nous sommes en
guerre, la guerre totale. Ça sera eux ou
nous » ? Ou encore se taire lorsque les
partis dans l’opposition, qu’ils soient ou
se lâchent –, font croire qu’il y a des re-
cettes miracles contre le terrorisme et
que le risque zéro est de ce monde ?
Il va falloir assumer d’être « politique-
ment corrects » en continuant à écrire
qu’il faut construire plus que jamais des
ponts avec les autres communautés,
renforcer les liens avec les musulmans
vivant en Europe, investir dans l’éduca-
tion, la raison et l’intelligence, en réaf-
firmant que ce sont les seuls véritables
instruments pour faire barrage à la bar-
barie.
Il faut continuer à être politiquement
corrects en soutenant ceux qui, dans le
monde politique, rassemblent et non sé-
parent l’Etat et la Nation. Comme l’ex-
pliquait récemment le politologue belge
Jacques Henrotin, dans Le Soir, il n’y
aura pas d’autre option que de jouer la
carte de la « résilience ». « On ne va pas
arrêter de respirer quand même ! La ré-
silience sociétale est la manière dont les
groupes humains – famille, Nation… –
réagissent à des agressions de manière à
ne pas voir altérées leurs valeurs fonda-
mentales. Un des facteurs-clés de la rési-
lience, c’est l’information appropriée en
qualité et en quantité. Cela veut dire
donner du sens. »
Il va falloir assumer d’être naïfs aux
yeux de cette vague qui monte et dé-
signe les boucs émissaires, à l’analyse
simpliste et l’anathème facile ; il faudra
refuser d’opposer la haine à la haine, de
en opposant la vérité des faits à l’enfu-
mage des paroles « décomplexées », qui
ont pris leurs quartiers dans nos socié-
tés et revendiquent, à la Trump/Farage/
Johnson, de dire tout et n’importe quoi.
A usage illimité, tu devras être
C’est notre autre grande difficulté. Qui
touchons-nous ? Ces élites qui elles-
mêmes sont accusées d’être en décon-
nexion avec tous ces gens, jeunes et
moins jeunes qui cherchent du sens, et
cette fameuse classe populaire qui ne se
sent plus entendue ou représentée par
les partis et se venge de son sentiment
d’abandon ? A quoi servent nos explica-
tions, nos « mises en perspective », nos
Toucher la communauté
des « perdus », des « en colère »,
des « aigris » : c’est notre défi
décodages s’ils ne prêchent plus que des
convaincus ? Toucher la communauté
des « perdus », des « en colère », des
« aigris » : c’est notre défi. Extraordinai-
rement difficile au moment où nos mo-
dèles économiques implosent, où les
journalistes s’interrogent eux-mêmes
sur leur avenir, et le sens de leur métier.
La défense de la démocratie : cela fait-il
encore un projet éditorial viable pour
nombre de journaux qui sont nés pour-
tant de ce combat pour les droits et les
laires et agissants dans cette Europe de
l’après-guerre et de l’après-fascisme ? Il
va pourtant falloir y croire et s’accro-
cher.
L’émotion, tu fuiras
Qu’il est difficile, lorsque les morts
s’empilent, que des camions broient des
enfants un soir de fête nationale, qu’un
vieux prêtre est égorgé, agenouillé dans
sa petite église, que des passagers d’un
train sont tailladés à la hache…, de ne
pas montrer la douleur et l’horreur, de
ne pas dire son angoisse, de ne pas
écrire sa panique, de ne pas appeler à la
vengeance d’Etat. Et pourtant, si nos
plumes européennes peuvent s’émou-
voir, elles doivent aussi rester sèches, ne
pas sombrer dans la noirceur des senti-
ments. Parce qu’il faut rester lucide,
parce qu’il faut continuer à s’interroger
sur les faits qui s’accumulent, les placer
dans la lumière de la raison et non lais-
ser toute la place à l’épouvante semée
par la propagande de Daesh.
Chaque acte posé paraît dérisoire au-
jourd’hui face à la machine de destruc-
tion massive à l’œuvre sur le sol euro-
péen. Mais chaque acte posé est utile.
Le journalisme est une de ces « armes »
anti-barbarie, à condition d’être prati-
qué (à nouveau) comme un acte respon-
sable, professionnel, d’utilité publique.
En remontant à l’esprit des fondateurs
et en sortant de nos murs.

11
Le Soir Lundi 1er août 2016

12 LEMONDE

Comment les putschistes ont

TURQUIE Retour sur la nuit du 15 au 16 juillet, durant laquelle le pays aurait pu basculer
Quinze jours après
la tentative de putsch militaire
en Turquie, un bilan
des événements s’impose.
Les déclarations officielles,
les récits de témoins
et les premières auditions
lèvent peu à peu le voile
sur la tentative de putsch.
Mais les détails
de l’opération resteront sans
doute longtemps méconnus.
RÉCIT
ISTANBUL
DE NOTRE CORRESPONDANTE
nkara, 15 juillet, vers 21 heures. Un
Akar, confirmé de source officielle. « Es-tu
devenu fou ? Quelle opération ? », proteste
l’intéressé, qui commence à réaliser que
ses proches collaborateurs, y compris son
aide de camp, trempent dans une conjura-
tion. Toujours selon ses dires, un put-
schiste lui propose alors de s’entretenir
par téléphone avec « notre leader, Fethul-
lah Gülen ». L’échange figure dans le dos-
sier d’extradition envoyé aux Etats-Unis,
où cet imam septuagénaire est exilé de-
puis 17 ans.
Ce même vendredi, vers 16 heures, le
chef des services secrets, Hakan Fidan, a
tiré la sonnette d’alarme : un coup de télé-
phone puis une réunion au siège de l’état-
major et quelques instructions que les of-
ficiers putschistes, nombreux dans l’ar-
mée de l’air et l’aviation de l’armée de
terre, s’empressent de déchirer. Leurs
plans ont été découverts : ils accélèrent.
Dans les casernes, des milliers de
coups de feu – les premiers d’une nuit qui
fera 261 morts – s’échappent de ce bâti-
ment du centre de la capitale.
Le président en famille
Il faut attendre 22 heures pour que la
Turquie réalise : les télés diffusent en di-
rect les images de gendarmes bloquant
l’accès aux ponts qui enjambent le Bos-
phore. Les présentateurs sont bouche bée.
Est-ce une alerte terroriste ? Mais pour-
quoi des avions de chasse et des hélico-
ptères rasent-ils les toits de la capitale ?
Vers 23 heures, par téléphone, le Premier
ministre Binali Yildirim prononce les
mots redoutés : une « tentative de coup
d’État » est en cours, elle est l’œuvre d’un
« petit groupe au sein de l’armée ». Qui
sont-ils, et combien ? Lesquels agissent
sur ordre, ou par opportunisme, ou bien
sous la menace ? Quinze jours après cette
nuit, les réponses manquent encore. Leur
l’a lui-même affirmé, sans expliquer un tel
retard dans le partage d’information, dé-
plorant une « faille du renseignement ».
Premier réflexe : joindre le chef d’état-
major. En vain. Ce n’est jamais bon signe
en période de coup d’État. Le premier sou-
lagement – et l’un des tournants de cette
nuit – prend la forme d’un coup de fil du
chef de la 1re armée, Ümit Dündar. Ce gé-
néral très influent, que les putschistes ont
essayé de rallier à leur cause, reste fidèle
au président : « Allez à Istanbul, je garan-
tirai votre sécurité », lui dit-il en sub-
stance. Avant de décoller, Tayyip Erdogan
passe un autre coup de fil crucial : sur la
chaîne CNN Türk, il appelle « le peuple à
descendre dans les rues ». « Je me suis jeté
dehors », se souvient Murat Hakverdi, un
maire de quartier d’Istanbul, comme des
dizaines de milliers de Turcs, certains
n’hésitant pas à se coucher sous les tanks.
Le président, lui, affirme avoir échappé à
ternationale anti-Daesh), des F16 brisent
le mur du son et pilonnent le palais prési-
dentiel, le siège des forces spéciales (52
morts) et le Parlement, où ont accouru
une centaine d’élus. « Mourons ici s’il le
faut ! Si nous nous cachons, les gens ne
sortiront pas ! », s’exclame Bekir Bozdag,
ministre de la Justice. A Istanbul, c’est le
même déchaînement de violence. « De-
vant la préfecture de police, j’ai vu un héli-
coptère mitrailler la foule, tuant plusieurs
personnes », témoigne Murat Hakverdi.
Des soldats sont lynchés, tués.
Incapables de maîtriser le chaos qu’ils
ont déclenché, reniés par l’état-major et
toute la classe politique, conspués par la
rue et sans doute divisés, les putschistes
perdent pied avant le lever du jour. Les
premières gardes à vue commencent dès 2
heures du matin. Les premières reddi-
tions aussi. Certains soldats prennent la
fuite, d’autres parviennent à se cacher.

A général fait irruption dans le bu-

reau d’Hulusi Akar, chef d’état-
major des armées. « Mon commandant,
conscrits reçoivent l’ordre de se préparer,
qui pour un « exercice », qui pour une
« opération antiterroriste ». Au siège de
procès sera sans doute le plus suivi de
l’histoire turque.
En ce 15 juillet, le président Recep
la mort à 15 minutes près.

« Mourons ici, s’il le faut ! »

l’opération commence. Les bataillons, les
brigades sont en route », annonce le put-
schiste, selon le témoignage d’Hulusi
l’état-major, une arme pointée sur la
tempe, Hulusi Akar est sommé de signer
un communiqué. Il refuse, résiste. Des
Tayyip Erdogan est en famille à Marmaris,
une station balnéaire de la côte égéenne. Il
est mis au courant vers 21h30 – comme il
Un déluge de bombes s’abat sur la capi-
tale turque. Ravitaillés par des tankers de
la base d’Incirlik (qui sert à la coalition in-
Huit sont interceptés en Grèce – Ankara
réclame leur extradition. Douze autres,
membres du commando chargé de captu-
rer le président dans son hôtel de Marma-
ris, sont toujours recherchés. ■
ANNE ANDLAUER

A l’annonce de la tentative de coup d’Etat militaire, des milliers de citoyens turcs se sont précipités dans les rues - ici, à l’aéroport Ataturk d’Istanbul - pour entraver la marche des blindés. © REUTERS.

l’expert « L’actuel gouvernement, au pouvoir depuis quatorze ans, a une res

ENTRETIEN
li Bayramoglu est éditoria-
A liste au quotidien pro-gou-
vernemental Yeni Safak . C’est un
fin connaisseur de la vie poli-
tique.
Près de 19.000 gardes à vue,
70.000 fonctionnaires limogés,
des journalistes arrêtés… La
Turquie s’enfonce-t-elle dans
une chasse aux sorcières ?
D’un côté, il faut voir dans
l’ampleur des purges un reflet
de l’emprise que les gülenistes
avaient acquise au sein de l’ap-
pareil étatique et de la société
civile. L’Europe, l’Occident et
même l’opposition turque ont
longtemps refusé de voir cette
emprise et le danger qu’elle re-
présentait. En ce sens, l’ampleur
des mesures ne m’étonne pas.
Mais, d’un autre côté, le pouvoir
politique risque de commettre
des fautes graves en arrêtant
des gens ou des membres de l’op-
position qui, bien qu’ayant eu
des contacts avec la communau-
té Gülen, ignoraient ou ne pour-
suivaient pas leurs buts.
Prenez les journalistes arrêtés :
certains sont des membres très
actifs de la communauté, agis-
sant pour son compte. Mais
d’autres, comme l’éditorialiste
Nazli Ilicak ou le libéral Sahin
Alpay [tous deux incarcérés,
NDLR], sont des figures de l’op-
position. Or ils subissent le
même traitement, ce qui est très pendante et impartiale ? Par qui vont être remplacés ces fait mention de sa vieille ambi-
préoccupant. Beaucoup d’asso- C’est l’un des grands dangers dizaines de milliers de fonction- tion : instaurer un régime prési-
ciations ont également
été fermées alors que cer-
dans ces conditions
tout à fait extraordi-
naires ? Faudra-t-il désormais,
plus que jamais, choisir un
dentiel. Il s’est même dit atta-
ché à la démocratie parlemen-
taines n’ont rien à voir naires, où l’État est camp pour faire carrière ? taire…
avec les gülenistes. Si ces guidé par la peur, Ce type de danger existe à Etant donné les conditions ex-
gens sont punis – et c’est voire la paranoïa. La chaque fois qu’un grand affron- traordinaires, Erdogan évite de
ce vers quoi nous nous justice risque de ne tement survient dans les insti- ranimer certaines polarisa-
dirigeons – alors cela dé- pas se comporter de tutions étatiques (…). Les nou- tions. Il a conscience du fait
bouchera sur une nou- manière impartiale, veaux recrutements se feront-ils qu’il a besoin d’un consensus
velle vague d’autorita- surtout quand on suivant un principe de loyauté politique et qu’une ère moins
risme et un rétrécisse- connaît son lourd pas- au régime ? Quand on regarde conflictuelle peut s’ouvrir, ce qui
ment du champ poli- Ali Bayramo- sif des dix dernières les traditions du système poli- serait une nouveauté en Tur-
tique en Turquie, à la glu. © D.R. années (…). En fonc- tique et du Parti de la justice et quie. Mais il reparlera très
faveur de l’état d’ur- tion de quels critères du développement (AKP), il y a bientôt du régime présidentiel.
gence. les suspects seront-ils un risque évident que ces recru-
jugés coupables ou non ? Je suis tements soient très partisans. Puisque le pouvoir affirme que
La justice sera-t-elle à même de de ceux qui pensent que l’épura- les réseaux Gülen sont derrière
juger les suspects de la tenta- tion est nécessaire, mais qu’elle Depuis la tentative de putsch, cette tentative de putsch, quid
tive de putsch de manière indé- doit être juste. Recep Tayyip Erdogan n’a pas des responsabilités de ceux qui
12
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LEMONDE 13

raté leur coup Les pro-Erdogan donnent

de la voix à Cologne
ALLEMAGNE Les divisions de la communauté turque inquiètent
BERLIN
DE NOTRE CORRESPONDANT
15 JOURS DE PURGES

19.000
stratégie L’impuissance U ne démonstration de force
dans les rues de Cologne :
la manifestation en soutien à Re-

personnes ont déjà été

arrêtées.
10.000
ont été incarcérées,
dont une majorité de
militaires.
3.000
soldats ont été expul-
sés de l’armée (dont
40 % de ses généraux).
70.000
fonctionnaires mis à
pied. Ils sont accusés
d’être liés à l’imam
Fethullah Gülen.
35
hôpitaux,
949
écoles et universités,
1.229
associations et fonda-
tions,
19
syndicats et
102
médias ont été fermés.
3 une semaine après le putsch man-
L’état d’urgence, décré-
té pour trois mois,
prémunit la Turquie
contre toute condam-
nation de la Cour euro-
péenne des droits de
l’homme.
des Européens
ne indifférence agacée : ainsi
U peut-on décrire la réponse des
dirigeants turcs aux inquiétudes et
mises en garde des responsables
européens depuis la tentative de
putsch. Jean-Claude Juncker, pré-
sident de la Commission, menace
« d’arrêter immédiatement les né-
gociations » d’adhésion de la Tur-
quie à l’Union européenne (UE) si
le pays devait réintroduire la peine
de mort ? Le chef de l’État turc, Re-
cep Tayyip Erdogan, rétorque d’un
ton las et amer : « Cela fait 53 ans
que nous sommes à la porte de l’UE.
Nous avons aboli la peine de mort
[en 2004]. Qu’est-ce que cela a
changé ? »
Rancœurs et reproches
La crise que traverse la Turquie
depuis qu’un groupe de putschistes
a tenté de prendre le pouvoir dans
la nuit du 15 juillet n’a rien fait
pour améliorer les relations déjà
tendues entre Bruxelles et Ankara.
Au contraire : de part et d’autre,
elle ajoute des rancœurs à l’incom-
préhension, des reproches aux dés-
illusions. « Nous constatons avec
stupeur qu’aucun de nos alliés et
amis ne nous a encore rendu vi-
site », se plaignait Ömer Çelik, mi-
nistre des Affaires européennes,
qué. Deux semaines ont passé et le
ministre attend toujours. « La
confiance n’a jamais été le maître
mot des relations entre la Turquie
et l’UE, mais là on peut parler
d’une crise de confiance, estime Se-
rhat Güvenç, professeur de rela-
tions internationales à l’Université
Kadir Has. Vue de Turquie, l’UE est
de moins en moins attractive. Elle a
perdu ses leviers d’action, elle n’a
plus la capacité d’influer sur les
événements, poursuit ce spécialiste.
Ankara est beaucoup plus intéressé
par ce que disent les Etats-Unis et
la Russie. »
Même l’accord signé à Bruxelles
le 18 mars pour une gestion com-
mune de la crise migratoire ali-
mente l’amertume mutuelle. Le 25
juillet, juste après sa sortie sur la
peine de mort, Tayyip Erdogan ac-
cusait les Européens de ne pas
avoir été « honnêtes ». « Ils avaient
promis d’envoyer trois milliards
d’euros [pour aider les Syriens ré-
fugiés en Turquie]. Pour l’instant,
ils n’ont envoyé que deux millions
symboliques », a tonné le président
turc. « L’Union européenne respecte
ses engagements », s’est empressé
de rectifier Margaritis Schinas,
porte-parole en chef de l’exécutif
européen, précisant qu’environ 740
millions d’euros avaient déjà été al-
loués et que cette somme serait
Jean-Claude Juncker, président
de la Commission européenne,
et Recep Tayyip Erdogan : des
moments de forte tension... © D.R.
l’exemption de visas pour les ci-
toyens turcs à partir de juin 2016
dans l’espace Schengen. Elle ne
s’est pas réalisée, l’UE estimant que
la Turquie ne remplit pas tous les
critères. En contrepartie, Ankara
s’était engagé à empêcher les réfu-
giés de se rendre en Europe. « La
crise migratoire a mis la Turquie
en position de force, avance le cher-
cheur Serhat Güvenç. Mais c’est
provisoire. On a l’impression que
les deux parties sont fatiguées l’une
de l’autre, au point de se faire des
promesses dont elles savent très
bien qu’elles ne pourront pas les te-
nir. » Et de nuancer aussitôt : « La
Turquie va-t-elle envoyer en Eu-
rope les migrants qu’elle a ac-
cueillis, alors que des bateaux de
l’Otan naviguent en mer Egée ?
Bien sûr que non. Mais la crise de
confiance s’est aggravée, et la tenta-
tive de putsch l’a exposée en pleine
lumière. »
Malaise à l’Otan
Depuis ce choc du 15 juillet, cer-
tains projettent leur pessimisme
sur la relation avec l’Otan, dont la
Turquie constitue la deuxième plus
grande armée. A peine John Kerry,
le chef de la diplomatie américaine,
avait-il rappelé à l’allié turc que
« l’Otan a des exigences en termes
de démocratie » que les plus pressés
prédisaient déjà une éjection de
l’Alliance – une idée soutenue par
quelques officiers turcs en retraite,
qui militent dans la presse pour un
retrait de l’Otan. Le spécialiste Se-
rhat Güvenç n’y croit pas. Mais il
note que « la place de la Turquie
dans l’Otan va sans doute être in-
dexée sur la direction que vont
prendre les relations entre la Tur-
quie et les Etats-Unis », auxquels
Ankara réclame l’extradition de Fe-
thullah Gülen, instigateur présumé
du coup de force. Jusqu’à présent,
Washington rechigne à livrer cet
cep Tayyip Erdogan organisée
dimanche dans la capitale de la
Rhénanie-du-Nord-Westphalie,
par l’Union des démocrates turcs
et européens (UETD), associa-
tion proche de l’AKP, le parti is-
lamo-conservateur du président
turc, avait valeur de test. Ses ins-
tigateurs avaient annoncé la ve-
nue de 50.000 manifestants : ils
auront finalement été entre
20.000 et 30.000 à se réunir di-
manche après-midi.
Signe de la nervosité des auto-
rités allemandes, près de 2.700
policiers avaient été mobilisés
pour l’occasion, alors que quatre
contre-manifestations devaient
avoir lieu, l’une rassemblant no-
tamment des sociaux-démo-
crates, Verts et « antifas » – anti-
fascistes –, l’autre répondant à
l’appel du parti d’extrême droite
Pro-NRW. De quoi placer la ville
sous haute tension, même si l’as-
sociation à l’origine de la marche
avait tenu à souligner, via son
porte-parole Bülent Bilgi, vou-
loir défendre « un vivre en-
semble paisible et harmonieux et
le respect mutuel ».
Minute de silence
Sous la pluie, une marée de
drapeaux rouge et blanc s’est
pressée sur les rives du Rhin aux
cris d’« Allah Akbar », appels au
rétablissement de la peine de
mort et slogans en faveur d’Er-
dogan. Des supporters du parti
d’extrême droite MHP étaient
également présents. Une minute
de silence a été observée en
hommage aux victimes de la ten-
tative de putsch, mais aussi à
celles des attentats en France et
en Allemagne. Enfin, seule une
altercation entre manifestants
pro-kurdes et nationalistes aura
LESBRÈVES
SYRIE
Daesh recule à Minbej
Une alliance arabo-kurde sou-
tenue par la coalition interna-
tionale dirigée par les Etats-
Unis a pris le contrôle de 40 %
de Minbej, fief du groupe dji-
hadiste Etat islamique (EI)
dans le nord de la Syrie, a indi-
qué dimanche une ONG. Selon
l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH), les
Forces démocratiques sy-
riennes (FDS) ont réussi à
avancer dans ce bastion djiha-
diste situé près de la frontière
turque, avec le soutien des
frappes aériennes de la coali-
tion. Ce week-end, quelque
2.300 civils ont fui la ville pour
échapper aux combats. (afp)
Drapeaux turcs et portraits du président Erdogan étaient omnipré-
sents, ce dimanche, à Cologne. © REUTERS.
été à déplorer, vite arrêtée par les
forces de l’ordre. La manifesta-
tion de l’extrême droite alle-
mande, elle, a été dissoute rapi-
dement par mesure de sécurité.
La classe politique allemande
observe néanmoins avec inquié-
tude, depuis la tentative ratée de
putsch du 15 juillet dernier et les
purges qui l’ont suivie, les ten-
sions de la Turquie déborder
outre-Rhin. Lors de sa confé-
rence de presse d’été jeudi der-
nier, Angela Merkel avait rappe-
lé qu’il était pour les dirigeants
allemands « très important »
que le gouvernement Erdogan
agisse avec mesure, compte tenu
des répercussions pour les 3 mil-
lions de personnes d’origine
turque vivant outre-Rhin. Le mi-
nistre des Affaires étrangères
Frank-Walter Steinmeier avait
de son côté appelé les manifes-
tants à « ne pas laisser les diffé-
rences d’opinion nous diviser ».
« Le comportement d’Erdogan
et de ses soutiens est dange-
reux », a fermement tancé Jens
Spahn, un politicien en vue de la
CDU d’Angela Merkel, dans une
LESGENS
Etienne Tshisekedi
monte au front
L’opposant historique en Ré-
publique démocratique du
Congo Étienne Tshisekedi a
exigé dimanche la tenue de la
présidentielle d’ici la fin de
l’année et le départ du pré-
sident Joseph Kabila le 20
décembre, lors d’un meeting
populaire à Kinshasa.
« Le 19 septembre 2016 est la
première ligne rouge à ne pas
franchir. Le corps électoral doit
être convoqué pour l’élection
présidentielle. Au cas contraire,
tribune parue dans le quotidien
Tagesspiegel. « Erdogan exige
pour son mode de gouvernement
toujours plus autoritaire le sou-
tien de personnes qui, pour une
part, ne vivent plus en Turquie
mais en Allemagne depuis des
décennies, et sont allemandes.
(…) C’est ainsi que les conflits en
Turquie deviennent une partie
de la politique allemande. »
« Notre président s’appelle Joa-
chim Gauck », a-t-il ajouté.
La retransmission en direct
sur écran géant d’un discours
d’Erdogan a, elle, été interdite
par la Cour constitutionnelle fé-
dérale, au motif que la retrans-
mission du discours d’un diri-
geant étranger n’était pas com-
patible avec le droit de réunion
allemand.
De quoi susciter la fureur du
principal intéressé, dont le
porte-parole a dénoncé une « si-
tuation inacceptable ». Son parti
était néanmoins directement re-
présenté par plusieurs élus AKP,
ainsi que par son ministre des
Sports Akif Kagaty Kilic. ■
GILLES BOUVAIST
la haute trahison sera attestée
dans le chef de M. Kabila qui
endosse la responsabilité du
malheur des Congolais », a
notamment lancé le président
de l’Union pour la démocratie
et le progrès social (UDPS),
de retour au pays après deux
ans d’absence.
M. Tshisekedi s’exprimait
devant des dizaines de milliers
de personnes venues assister
à son premier meeting, alors
que le climat politique est
tendu dans le pays à mesure
qu’approche l’échéance du
mandat de M. Kabila. (afp)


portée à 2,15 milliards avant la fin imam exilé en Pennsylvanie. ■

juillet. A. A. JAPON Loterie Nationale – S.A. de droit public
L’accord UE-Turquie prévoyait Une femme remporte rue Belliard 25 1040 Bruxelles
la mairie de Tokyo

sponsabilité majeure » Pour la pre-

ont laissé ces réseaux prospé-
rer, à commencer par l’AKP ?
C’est une question importante.
L’actuel gouvernement, au pou-
voir depuis 14 ans, a une res-
ponsabilité majeure. D’ailleurs,
à une époque, l’AKP a collaboré
activement avec les gülenistes.
Cette responsabilité est d’autant
plus nette que ces deux groupes
sont nés de la même « mère » :
ce sont tous des musulmans,
pour ne pas dire islamistes.
Mais cette responsabilité est-elle
judiciaire au point de nécessiter
des sanctions pénales ? Ou bien
s’agit-il d’une responsabilité po-
litique et morale ? Il faudra en
discuter, en gardant à l’esprit
que ce n’est pas l’AKP qui a ou-
vert la porte aux gülenistes. De-
puis 40 ans, ce groupe a tou-
jours trouvé des alliés au sein de
l’État, à droite comme à gauche.
Le parti pro-kurde HDP appelle
à relancer le processus de paix
avec le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), arguant que
les militaires qui bombardent
depuis des mois les provinces
kurdes ont un lien avec les
putschistes. Ce lien est-il avé-
ré ? Le dialogue peut-il re-
naître ?
A une époque, les gülenistes
sont devenus suffisamment forts
pour lancer des procès qui ont
permis d’influencer la politique
de l’État contre les Kurdes. Ont-ils
pour autant utilisé leurs policiers
et leurs militaires pour pousser à
une politique sécuritaire très ri-
gide et encourager une guerre ci-
vile ? On ne le sait pas encore. Il
faut résister à la tentation de reje-
ter sur les gülenistes toute la faute
du problème kurde. D’autant plus
que sur cette question, Erdogan et
les gülenistes ont souvent été sur
la même longueur d’onde. On sait
que le PKK cherche à reprendre
les contacts. Mais Erdogan, qui a
l’impression de gagner sur le ter-
rain militaire et se rapproche ces
derniers temps des ultranationa-
listes, pourrait ne pas être incité à
changer de politique. ■
Propos recueillis par
A.A.
mière fois, une
femme, Yuriko
Koike (ph.
epa), a été élue
dimanche gou-
verneur de To-
kyo. Cette poli-
ticienne expé-
rimentée de 64
ans était opposée à un nombre
record de 20 autres candidats
après la démission en juin de
Yoichi Masuzoe, pris dans un
scandale financier. Elue pour
quatre ans, Mme Koike, ex-mi-
nistre de l’Environnement puis
de la Défense parlant couram-
ment l’anglais et l’arabe, aura
pour principale tâche de su-
perviser la préparation des
Jeux olympiques de Tokyo en
2020 ; (afp)
AVIS DE RECHERCHE
GAGNANT du tirage LOTTO
du 26 mars 2016
La Loterie Nationale invite le gagnant du tirage Lotto du 26 mars 2016 à se
manifester. Ce gagnant ne s’est en effet toujours pas fait connaître à ce jour. Un
seul joueur avait coché les six bons numéros le 26 mars 2016, à savoir les 12, 13,
18, 27, 29 et 33. Le montant du gain s’élève à 6.176.202 €.
La Loterie Nationale demande au joueur en possession du ticket de jeu gagnant
original de se manifester par téléphone auprès de la Cellule d’accompagnement
des gagnants de la Loterie Nationale au 0478/29.18.93 en semaine de 10 à 13h
entre le 1er et le 12 août 2016.
Les gains des jeux de tirage de la Loterie Nationale sont payables durant une
période de vingt semaines à compter de la date du tirage. Passé ce délai, les
gains ne peuvent plus être encaissés. Le ticket de jeu gagnant en question est
encore valable jusqu’au samedi 13 août 2016. Il est demandé au gagnant de se
présenter au plus tard le vendredi 12 août 2016 à 16h00 au siège de la Loterie
Nationale. Le gain ne peut bien entendu être payé sans présentation d’un ticket
de jeu original valable.
La Loterie Nationale garantit l’anonymat de ses grands gagnants.
13
Le Soir Lundi 1er août 2016

14 HAINAUT

Avatar Stronghold : quand

les enfants partent au combat
HENSIES L’événement a réuni 700 passionnés de jeu de rôles grandeur nature
La 16e édition d’Avatar
s’est tenue de jeudi
à dimanche.
700 personnes,
dont une trentaine
d’enfants, y ont pris part.
Le ventre bien rempli,
ils se sont laissés griser
par le jeu.

oïc, 13 ans, a grandi avec

L Avatar. Depuis qu’il a

18 mois, son père, Cédric,
l’emmène chaque été à Hensies
où se déroule le jeu de rôles gran-
deur nature qui réunit des cen-
taines de personnes venues de
Wallonie, de Bruxelles, mais aus-
si de Flandre, de France, du
Luxembourg, des Pays-Bas, d’Al-
lemagne et de Bulgarie.
Cédric, alias Cadaril, un hu-
main protecteur des enfants de
l’île Erenga qui leur est réservée,
n’a manqué aucune des 16 édi-
tions et dès qu’il a atteint l’âge de
6 ans, Loïc a pu s’immerger lui
aussi dans le monde médiéval
fantastique sous les habits du lu-
tin Or. Sa maman les a longtemps
accompagnés sans jouer, tandis
que son frère Jonathan ainsi que
ses sœurs Manon et Sarah, qui
ont tous plus de 20 ans aujour-
d’hui, prenaient part au jeu dans
la peau des personnages qu’ils
avaient créés.
De jeudi à dimanche, Cédric et
Loïc ont vécu à Caldera, nom de
la ville où se déroule le jeu désor-
mais appelé « Avatar Stron-
ghold », parmi 700 personnes, y
compris les « PNJ », person- Le jeu de rôles a réuni plus de 700 passionnés à Hensies avec, parmi eux, une trentaine d’enfants. © CORALIE CARDON.
nages non joueurs, et les artisans
et autres aubergistes présents conscience qu’ils ne sont pourtant champ de bataille ni boire de l’al-
pour fournir armes, costumes et
victuailles à tout ce petit monde.
Depuis 2014, grâce à l’ASBL
pas immortels et leur apprendre
à manier leurs armes en latex, la
sécurité et le fair-play. On leur
cool et sont reconnaissables à la
couleur rouge de leur bracelet.
« On n’est pas stressé par l’aspect
intendance Nicolas, l’aubergiste
Imagimonde associée à Belarp, inculque les règles du jeu qu’ils “vie de tous les jours”, confie Cé- asser sa journée à se battre, au vin et pommes de terre gre- dix ans et est désormais anima-
fédération des jeux de rôles gran-
deur nature organisatrice d’Ava-
apprennent à respecter et ils com-
prennent qu’ils ne sont pas les
dric-Cadaril. Ce qui est très
chouette, c’est que la plupart des
P à prendre part à des rituels
étranges… Ça creuse ! Parmi la
nailles sautées. Ils ont aussi
mangé des crêpes, des pâtes ro-
trice pour enfants, auxquels elle
donne des cours de cuisine et de
tar Stronghold, les enfants de 6 à maîtres du monde, qu’ils peuvent adultes acceptent les enfants dizaine de factions présentes à quette, aubergine et parmesan, cirque. « 80 personnes ont réser-
16 ans ont leur propre faction et se trouver face à quelqu’un de dans les scénarios. Les enfants Caldera le week-end dernier, des pains saucisse… » vé un repas matin, midi et soir,
des scénarios spécialement plus malin qu’eux. L’idée est de sont vraiment autonomes. A mi- celle des « Marble Black » a Depuis cinq ans, Nicolas joue mais quelques personnes
conçus pour eux. Chaque jour de leur apprendre à vouloir gagner, di, ils vont manger avec leurs pa- confié l’intendance à Nicolas, un donc les aubergistes du campe- viennent au compte-gouttes sans
9 à 18 h, ils sont une trentaine à mais à savoir perdre. » rents ou à la bonne bouffe (lire ci- ancien cuistot devenu institu- ment de sa faction. « Comme ils réservation. Je propose aussi une
rejoindre le Fort Latorgnole géré contre) et à 19 heures, alors qu’ils teur qui a renoué avec les four- ont des horaires de jeu à respec- petite restauration à emporter
par les plus grands d’entre eux. Les enfants circulent librement sont censés rentrer, ils sont encore neaux, aidé de deux personnes et ter, il faut s’adapter. Je sers le pe- pour ceux qui ne se sont pas or-
« Il y a un fil rouge avec plusieurs Malgré les bagarres de rues, les plein d’énergie ! Ils se prennent de deux paires de petites mains. tit-déjeuner de 8 heures à ganisés. » Le hachis parmentier,
petits scénarios pour les quatre « attaques de portes », qui vraiment au jeu et ont parfois des Nicolas a composé les menus 11 h 30. » aux carottes ou aux épinards est
jours, explique Cédric. Des PNJ dressent les factions les unes idées plus diaboliques que les des petits-déjeuners, dîners et Pour les factions qui ne dis- servi dans des assiettes métal-
sont recrutés pour interpréter des contre les autres à l’entrée de leur adultes. Par exemple, on avait un soupers en amont et dans le plus posent pas d’un tel service, dans liques. « On essaye de customiser
monstres lors des combats scéna- campement, et les mines patibu- scénario avec une grosse reine- grand secret. « Il y a une cin- le quartier des artisans, l’auberge un max. »
risés. En règle générale, les en- laires de certains protagonistes, araignée. Une petite fille dont la quantaine de bouches à nourrir. « La bonne bouffe » propose Quant au catering des organi-
fants gagnent à la fin, contraire- les enfants circulent librement et maman était très malade a pro- C’est un menu unique mais également un menu pour chaque sateurs et des bénévoles, il est as-
ment aux combats des adultes où sans crainte dans Caldera. posé de la donner à manger à chaque fois différent. Ce soir, c’est repas. Aline, l’aubergiste, vient suré par un service extérieur. ■
les vainqueurs sont les plus forts. Toutefois, les moins de 16 ans l’araignée ! » ■ carbonnades flamandes à la de Villers-la-Ville. Elle a travaillé C. Du.
Mon rôle est de leur faire prendre ne peuvent ni monter sur le CAROLINE DUNSKI framboise agrémentées de poires pour un service traiteur pendant



L’ex-échevin Bernard Beugnies est décédé

MONS Le libéral avait 68 ans
’ancien échevin des fi- nées de présence au sein de comme commissaire du gouverne-
L nances de Mons et
conseiller provincial du Hai-
l’hémicycle du Hainaut.
Bernard Beugnies avait mis
ment de la Communauté fran-
çaise. (b) ■
naut, Bernard Beugnies (MR), un terme à sa carrière commu-
SP_22428040/GM-B

est décédé des suites d’une nale et ne s’était plus représenté

longue maladie, a-t-on appris
samedi dans un communiqué
du Mouvement Réformateur
(MR).
Bernard Beugnies est décédé,
dans la nuit de vendredi à sa-
medi à l’âge de 68 ans, des
suites d’une longue maladie.
L’élu réformateur était
conseiller provincial du Hai-
naut depuis 1985. Il avait été
réélu aux dernières élections en
2012. Il présidait la commission
« éducation » chapeautant
toutes les matières concernant
l’enseignement. Il venait de re-
cevoir la médaille de trente an-
Bernard Beugnies avait été réélu
en 2012. © AVPRESS
aux élections de 2012.
Très attaché à la ville
de Mons
Très attaché à la ville de
Mons, Bernard Beugnies y avait
été conseiller communal pen-
dant 36 ans, soit de 1976 à
2012. Il avait par ailleurs été
échevin des finances de 2010 à
2012.
Bernard Beugnies était
maître-assistant en sciences
économiques et droit à la Haute
École de la Communauté fran-
çaise en Hainaut. Il avait été
plusieurs fois chargé de mission
14

« Ma prothèse, je l’assume totalement »
HANDICAP La Spadoise a perdu sa jambe à l’âge de 15 ans
À 24 ans, Mathilde
Alleman est la figure
de proue de « Leg’Go
with Luc Huberty ».
L’ASBL rassemble
des fonds pour financer
des prothèses de sport
à ceux qui ne peuvent
se les payer.
’apitoyer sur son sort, se
S lamenter… Ce n’est pas
vraiment le genre de Ma-
thilde Alleman. À 24 ans, cette
jeune Spadoise vit sa vie à
200 %, et ce n’est pas sa prothèse
qui va l’en empêcher, loin de là.
« J’ai besoin de me sentir vivre,
de toucher à tout, de vivre des
choses que je n’aurais peut-être
pas tentées si j’avais pu garder
ma jambe. » Entre le parachute,
le planeur, le basket, le tennis…
on peut dire que Mathilde y va à
fond. « Cet accident m’a poussée
vers le haut. »
Sa jambe, elle l’a perdue dans
un accident de la route. Un
chauffard les a renversés à scoo-
ter, elle et son frère, alors qu’elle
avait 15 ans. « Là, je me suis dit
que plus jamais personne ne
m’aimerait, qu’on allait me reje-
ter, qu’une fille avec une seule
jambe c’était repoussant, horri-
fiant… » Son histoire, elle la ra-
conte pour « Leg’s Go with Luc
Huberty ». « Je suis un peu la fi-
gure de proue, la mascotte de l’as-
Mercredi 3 août
. Martine à la maison
. Martine baby-sitter
Martine un personnage créé par Gilbert Delahaye et Marcel Marlier / Léaucour Création © Casterman
Renversée par un chauffard alors qu’elle avait 15 ans, Mathilde estime que cet accident l’a poussée vers le haut. « Mon amputation, c’est
une faiblesse qui est devenue une force », dit-elle. © MAA.
sociation. Luc Huberty, le pré- couverte, où l’on voit le métal. Je
sident, m’a demandé de faire des n’ai aucun problème avec ça,
photos pour eux, pour le calen- j’assume totalement », explique
drier, parce que je suis l’une des Mathilde. Ce que confirme le
seules à avoir ma prothèse dé- président, ravi d’avoir une mas-
16 titres à collectionner
6,30 €
les 2 livres
Prix du magazine inclus
cotte si jeune et pétillante, signe distinctif très féminin,
preuve qu’une amputation, ce « mon emboîture est rose à
n’est pas la fin d’une vie. paillettes, ça dédramatise pas
D’ailleurs, sa prothèse, Mathilde mal. Et les ongles de mon nou-
en joue et a décidé d’en faire un veau pied, je les vernis ».
Mercredi 10 août
. Martine et la leçon de dessin
. Martine fait la cuisine
Mercredi 24 août
. Martine et l’âne Cadichon
. Martine et les lapins du jardin
Mercredi 7 septembre
. Martine en classe de découverte
. Martine et son ami le moineau
Mercredi 21 septembre
. Martine dans la forêt
. Martine et l’arche de Noé
Le Soir Lundi 1er août 2016
LIÈGE 15
Sa mission de muse pour
l’ASBL, la jeune Spadoise y tient
beaucoup, raison pour laquelle
elle a également partagé son his-
toire. « Ça me tient à cœur parce
que moi, j’ai la chance d’avoir
une assurance derrière moi,
mais d’autres gens n’ont pas cette
chance. Les prothèses de sport ne
sont pas remboursées par la mu-
tuelle. Si je peux faire en sorte
d’aider des gens à obtenir du ma-
tériel, je le fais. Ce n’est pas parce
qu’on est amputé qu’on arrête de
vivre. C’est un peu aberrant de
voir comment il faut se battre
pour obtenir quelque chose. En
fonction de l’amputation subie,
le coût d’une prothèse va jusqu’à
18.000 euros. »
3.000 « j’aime »
Diffuser son histoire a permis
à l’association de récolter davan-
tage de dons, « on a vu qu’il y
avait eu un gros impact par rap-
port à mon récit », raconte Ma-
thilde également très étonnée du
buzz qu’a produit son récit sur
les réseaux sociaux : plus de
3.000 « j’aime » et un millier de
partages. « On est impressionné
de voir l’ampleur que ça prend. »
Les internautes n’ont de cesse
de saluer le courage de la pé-
tillante jeune femme qui, à dé-
faut d’avoir une prothèse adap-
tée à la course, était au départ
des 20 Kilomètres de Bruxelles
en chaise roulante. « Mon am-
putation, c’est une faiblesse qui
est devenue une force. » ■
VICTORIA MARCHE
Mercredi 17 août
. Martine et la surprise
. Martine fait de la bicyclette
Mercredi 31 août
. Martine à une étrange voisine
. Martine se dispute
Mercredi 14 septembre
. Martine se déguise
. Martine petit rat de l’opéra
15
Le Soir Lundi 1er août 2016

16 NAMUR LUXEMBOURG

Trop de résidences services inoccupées

à Hotton : le loyer va baisser
LOGEMENT Un investissement de 5 millions d’euros qui tarde à porter ses fruits
Les résidences
services publiques
« La Strée » peinent à
atteindre leurs objectifs
en termes d’occupation.
Seules 5 des 22
maisonnettes sont
occupées un an
après leur ouverture.

’été dernier, 22 rési-

L dences services gérées

conjointement par les
CPAS de Hotton et d’Érezée ont
ouvert à deux pas du centre-
ville hottonais. Un investisse-
ment de 5 millions d’euros
amorcé sous l’ancienne législa-
ture et mis en œuvre par
l’équipe actuelle.
Mais le projet peine à at-
teindre ses objectifs en termes
d’occupation. Seules 5 des 22
maisonnettes sont aujourd’hui
occupées, alors que le plan fi-
nancier prévoyait qu’au moins 8
d’entre elles trouvent résident
au terme de la première année.
« Nous subissons notamment la
concurrence de 40 résidences
services privées construites fin
2014 en plein centre-ville »,
souligne Marie-Anne Benne, la
présidente du CPAS. « Remplir
nos résidences s’avère difficile,
car nous n’avons pas les mêmes
moyens publicitaires que le pri- Les petites maisonnettes de la résidence services tardent à faire le plein et le prix des loyers va donc être revu à la baisse. © N.P.
vé », ajoute le bourgmestre
d’Hotton Jacques Chaplier. En agissant sur le prix notam- « Le conseil d’administration rendre les résidences plus acces- tive dès le mois de septembre jectif du public n’est pas de faire
ment. des Arches (l’association de droit sibles, explique Marie-Anne prochain. » du bénéfice, mais de rentrer
« L’objectif n’est pas Le loyer actuellement réclamé public regroupant les CPAS de Benne, la présidente du CPAS. L’opposition avait déjà inter- dans ses frais. Maintenant, je
de faire du bénéfice » pour l’occupation d’une rési- Hotton et Érezée qui gère les Le nouveau montant n’a pas en- pellé le collège à ce propos. suis heureux de constater que
Les autorités communales dence services est de 1.250 eu- résidences services et le home core été déterminé. Le point doit « Voilà deux ans qu’on soutient madame Benne s’inscrit dans de
s’accordent aujourd’hui sur la ros par mois, tous services com- d’Amonines, NDLR) s’est réuni encore être adopté par les deux que les loyers sont trop élevés, meilleurs sentiments en dimi-
nécessité de revoir la copie pour pris. Soit un prix comparable à ce mois-ci et il a été décidé de re- CPAS. Mais nous travaillons à commente le chef de file des so- nuant les prix. » ■
attirer de nouveaux résidents. ceux pratiqués dans le privé. voir le loyer à la baisse pour rendre cette baisse de prix effec- cialistes Philippe Courard. L’ob- NICOLAS POËS

objectifs Baisse des loyers et communication pour attirer les résidents

Hotton, la question des ré-
A sidences services anime le
débat public depuis plusieurs
années. Défendu par les socia-
listes sous l’ancienne législature,
le projet s’est longtemps heurté
aux réticences de la majorité en
place depuis 2012, qui privilé-
giait la construction d’un home.
Le permis pour les résidences
services ayant été accordé avant
la passation de pouvoir, la nou-
velle équipe a finalement hérité
d’un dossier dont elle ne voulait
pas au départ. « Les CPAS n’ont
pas les moyens techniques et fi-
nanciers d’assurer un dossier
pareil, souligne le bourgmestre
Jacques Chaplier. D’autant plus
qu’il faut maintenant assumer
une maison de retraite de 120
lits à 13 km de Hotton (à Amo-
nines, Érezée, NDLR). Je
connais peu de communes
prêtes à en faire autant. »
Depuis le changement de ma-
jorité, l’opposition se montre
particulièrement virulente
concernant la gestion du dossier
par le collège. « Le but de la
majorité actuelle est de prouver
par tous les moyens que nous
avions tort de défendre ce pro-
jet », soulignait dernièrement
Marielle Remy, présidente du
CPAS sous l’ancienne législa-
ture. « C’est totalement faux, ré-
torque Marie-Anne Benne.
Même si j’étais favorable au
home, je fais tout ce qui est en
mon pouvoir pour remplir ces
résidences services. J’ai fait visi-
ter l’infrastructure à tous les
médecins de Rendeux et Hotton.
Trois des cinq résidents sont des
patients à moi (la présidente du
CPAS est également médecin,
NDLR). C’est un beau projet
qui représente une excellente al-
ternative à la maison de re-
pos. »
Outre la baisse des loyers, la
présidente du CPAS table égale-
ment sur une meilleure com-
munication et sur l’intergénéra-
tionnel pour faire connaître les
résidences services. « Nous
avons reçu un subside de
360.000 euros du ministre Col-
lin pour augmenter la capacité
de la Maison communale de
l’accueil et de l’enfance. Pour ne
pas importuner les enfants,
nous avons décidé, en accord
avec les Arches, l’ONE et la Ré-
gion wallonne, de les installer
dans le bâtiment central des ré-
sidences services pendant la du-
rée des travaux. Cela donnera
une plus grande visibilité à nos
infrastructures. » ■
N.P.

Le Grognon en travaux jusqu’à l’été 2019 LESBRÈVES

NAMUR Le chantier va démarrer très prochainement Année noire sur la route

O n le sait, la Ville de Namur
a des projets pour le Gro-
gnon. À commencer par la
construction d’un parking sou-
terrain de 747 places. Mais, plus
généralement, c’est tout le site,
rebaptisé Espace confluence, qui
doit être repensé et réaménagé.
Et le chantier pour ces impor-
tants projets est sur le point de
démarrer. « La date théorique du
début des travaux est le 1er
août », explique Michel Jehaes,
chef du département des voies
publiques à la Ville de Namur.
Mais les grues et marteaux-pi-
queurs ne seront pas à l’œuvre
dès ce lundi. La première phase
du projet concerne la pose des
impétrants : gaz, eau, électricité,
fibre optique, réseaux télécoms,
réseau d’égouttage, etc.
Et il doit encore y avoir des
réunions de coordination entre
les différents entrepreneurs.
« On va supprimer les réseaux
sur l’esplanade et sous les voiries
afin de dégager la voie pour les
travaux des différents projets,
déclare Michel Jehaes. Tous les
réseaux vont être concentrés
dans une seule “tranchée”. On y
accédera ainsi plus facilement. »
La Ville se félicite d’ailleurs
d’être parvenue à coordonner les
agendas des cinq sociétés
concessionnaires qui participent
à ces travaux. L’objectif est
d’avoir terminé à la mi-no-
vembre, « avant les intempéries
hivernales », explique Michel Je-
haes.
Un parking souterrain
de 747 places
Viendra ensuite la construc-
tion proprement dite du parking
souterrain. Le promoteur chargé
des travaux a été récemment dé-
signé. « Le permis d’urbanisme
lié au projet ne devrait pas être
délivré avant le printemps
2017. »
La construction du projet s’ac-
compagnera de fouilles archéo-
logiques durant un an… Mais ces
dernières ne devraient pas
mettre les travaux du parking to-
talement à l’arrêt, puisque les
deux chantiers devraient pouvoir
se faire simultanément. « Lors-
qu’on parle d’un an de fouilles,
c’est un an dans le planning de
l’entrepreneur. Ce dernier va
pouvoir travailler dans une
zone, excaver des terres, pendant
que les archéologues travaillent
ailleurs. »
La fin du chantier du parking
est actuellement prévue pour la
mi-2019. Pendant ces trois an-
nées de travaux, il est clair que
les voitures ne pourront plus se
garer sur l’esplanade du Gro-
gnon.
« Le parking officiel, près du
Parlement wallon, celui avec une
barrière à l’entrée, sera mainte-
nu dans un premier temps. Le
reste du parking, qui est sur l’es-
planade et qui sert de parking
depuis deux ans va, lui, servir de
lieu de stockage pour le chan-
tier. »
Doit-on craindre des pro-
blèmes de stationnement du
coup ? Sur ce point, l’échevine en
charge des fonctions mayorales,
Anne Barzin, rappelle que ce
parking non officiel « n’avait au-
paravant pas été accessible du-
rant des années », et qu’il sera
fermé pour, à terme, « créer un
parking souterrain de 747
places. C’est donc un mal pour
un bien ».
Un parking qui devrait donc
être terminé d’ici trois ans. Et
dont l’avancement du chantier
conditionne d’autres projets du
Grognon, comme l’aménage-
ment de l’esplanade ou des voi-
ries en surface. ■
JULIEN ROSOUX
a Direction générale statistique a publié les chiffres concer-
L nant les accidents de la route mortels lors de l’année 2015.
Dans la province de Luxembourg, cette année fut particuliè-
rement noire ! Au total, 59 personnes ont perdu la vie dans des
accidents de la circulation. C’est 24 de plus que lors de l’année
2014. Au niveau wallon, le Luxembourg est la 3e province la plus
meurtrière après le Hainaut et Liège. (S.Pe)
RECTIFICATIF du château de Rossignol. (J.-L.
Ne pas confondre Gaume B)
et Gouvy Jazz…
Dans l’édition de ce samedi, BELGRADE
nous avons présenté le pro- Violente sortie de route
gramme du 37e Gouvy Jazz & Le conducteur d’une Mini Co-
Blues Festival qui se déroulera oper est miraculeusement sorti
ces 5, 6 et 7 août à la ferme Ma- indemne d’une sortie de route,
delonne de Sterpigny (Gouvy), aussi violente que spectaculaire,
avec deux premiers jours de jazz qui s’est produite dimanche ma-
et une traditionnelle clôture tin à Belgrade.
« blues » le dimanche. Il faut Vers 7h, l’homme qui circulait
bien lire « Gouvy Jazz » et non avenue Jean Pochet a quitté sa
« Gaume Jazz » comme une trajectoire avant de venir faire
« correction erronée » le fait ap- exploser un muret en brique
paraître. bordant une habitation avant de
Le Gaume Jazz aura lieu, lui, le pulvériser un poteau électrique
week-end suivant dans le parc en béton. (S.Pe)

16
 Le Soir Lundi 1er août 2016

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Anderlecht
se prépare
à perdre Defour
MERCATO Le Sporting est disposé à libérer son capitaine
Lassé de ne pas avoir
le soutien de tous les
supporters, Steven
Defour songe à quitter
le Sporting d’ici la fin
du mercato.
A 28 ans, il pourrait
poursuivre sa carrière
dans le Golfe Persique.
’alchimie était quasiment
voqué une interruption de la ren-
contre. Cela ne concerne évidem-
ment qu’une minorité des sup-
porters anderlechtois, mais c’est
le noyau dur. Ces mêmes indivi-
dus qui, il y a deux ans, l’avaient
accueilli à Westerlo avec une ban-
derole hostile.
Pourtant, on ne peut rien re-
procher à Steven Defour. Depuis
son arrivée, il a toujours fait
preuve d’engagement et d’une
mentalité exemplaire sur le ter-
rain et n’est jamais revenu sur son
ment tenable pour tout le monde,
et principalement pour le joueur.
Tout a commencé hier, par
cette phrase lancée par le Pré-
sident Roger Vanden Stock dans
les salons feutrés du stade : « Le
problème avec Defour, c’est que je
crois qu’il a déjà sa tête ailleurs ».
Et de fait, lassé de ne pas faire
l’unanimité, il souhaite de plus en
plus s’en aller, se rendant compte
que ça ne collera jamais complè-
tement entre lui et le public du
club bruxellois. La direction a été
n’est plus d’actualité.
Dans le noyau, Idrissa Doum-
bia et Stéphane Badji sont déjà
prêts à prendre le relais. A lui
de trancher car, suite au dé-
part de Marc Wilmots, il
pourrait à nouveau avoir
son mot à dire dans le
noyau des Diables rouges.
Le choix de la destination
sera donc important.
René Weiler aimerait
qu’il reste, mais lui
semble avoir déjà

L impossible, et elle ne se se-

ra finalement faite que
partiellement. Deux ans après
son arrivée à Anderlecht, Steven
Defour ne sera jamais parvenu à
se mettre tous les supporters
dans sa poche, à cause de son pas-
sé en tant que figure embléma-
tique et capitaine du Standard.
Samedi à Mouscron et hier au
Fan Day, il a pourtant reçu deux
belles ovations de la part de la
majorité du public. Une manière
de calmer une situation tendue. Il
y a quelques jours, des actions de
protestation avaient encore été
évoquées. Mais on nous signale
que, lors du match au Canonnier,
il aurait tout de même à nouveau
subi des jets de gobelets de bière.
C’est d’ailleurs le seul joueur à ne
pas avoir participé à la commu-
nion « à l’islandaise » avec les
supporters.
passé. De plus, papa depuis
quelques semaines, il s’est nette-
ment calmé dans sa vie privée.
Mardi passé à Rostov, il a encore
démontré qu’il était essentiel au
système de René Weiler, et que le
triangle fonctionnait mieux avec
lui. Depuis la saison passée, il est
presque complètement débarras-
sé de ses pépins physiques. Le
coach suisse, qui n’en a que faire
des antécédents, lui avait même
confié le brassard de capitaine.
Samedi à Mouscron, il était ce-
pendant sur le banc de touche,
mais c’était simplement pour le
faire souffler.
Une situation
devenue difficile tenable
Anderlecht aura tout fait pour
faire accepter son joueur, malgré
son passé au Standard. Vendredi
encore, un communiqué officiel
mise au courant de la situation et
tient compte d’un départ d’ici la
fin du mercato. Herman Van
tourné le bou-
ton… ■
CHRISTOPHE
Holsbeeck en a déjà discuté avec VAN IMPE
lui. Conscient de la situation, il
sera correct. Il ne s’opposera pas à
un départ, et a décidé de collabo-
rer. La seule condition pour que
Steven Defour puisse partir, c’est
qu’Anderlecht s’y retrouve finan-
cièrement. Le club souhaite récu-
pérer au minimum 7 millions
d’euros, soit le montant du trans-
fert il y a deux ans auquel il faut
ajouter l’argent dépensé en sa-
laire.
Les intérêts ne manquent pas.
On peut en tout cas vous certifier
que cela fait plusieurs semaines
qu’il y a un flirt poussé avec un
club du Golfe Persique, qui n’est
sans doute pas El Arabi. En effet,
Steven Defour a déjà repoussé il y
a quelques jours une offre du club Steven Defour semble décidé à
1ère journée LS - 01.08.16

De tels incidents déplorables
avaient déjà eu lieu lors des
playoffs de la saison dernière à
Roulers, ce qui avait même pro-
demandait aux supporters de le
soutenir, sans pour autant don-
ner explicitement son nom. On
en arrive à une situation difficile-
qatari, déjà propriétaire d’Imoh
Ezekiel. En fin de saison der-
nière, la Lazio Rome s’était égale-
ment renseignée, mais cette piste
mettre un terme à son aventure FC Malines - FC Bruges............................. 0-2
bruxelloise. Celle-ci aurait ainsi Mouscron - Anderlecht............................... 1-2
duré près de deux ans. Zulte Waregem - Eupen ........................... 3-0
© VIRGINIE LEFOUR/BELGA. Saint-Trond - Lokeren.................................. 1-0
Charleroi - Waasland-Beveren ................ 1-0
Westerlo - Standard ................................... 2-2
Genk - Ostende ............................................. 2-1

Anderlecht et le Standard aux antipodes Courtrai - Gand............................................... 1-1

DIVISION 1A Les Mauves se sont sortis d’un mauvais pas tandis que les Rouches n’ont pas su profiter de leur avance
a journée inaugurale de...
L Division 1A n’a pas débou-
ché sur de (grosses) surprises. A
une égalisation tardive près
(2-2) de Jonathan Legear pour
le Standard en difficulté au
Kuipje contre Westerlo, malgré
un but d’ouverture précoce
d’Ivan Santini. A quelques se-
condes près, les Rouches au-
raient épousé, mais dans l’autre
sens, la trajectoire d’Anderlecht
à Mouscron, mené 1-0 à la
pause. Et toute la différence
étant dans la maîtrise et la ges-
tion des événements. René Wei-
ler, le nouveau coach du Parc
Astrid, a revu ses plans initiaux
pour effacer le but de retard
concédé à Mouscron. 1-2 pour
Anderlecht au Canonnier et une
victoire plutôt rare entre deux
rendez-vous européens ; 2-2
pour le Standard en Campine et
un partage avec un arrière-goût
de déjà-vu...
Bruges donne déjà le ton
Bruges, candidat déjà à sa
propre succession ?, n’a laissé
planer aucun doute ni eu re-
cours à un quelconque rema-
niement stratégique « Derrière
les Casernes » pour se débarras-
ser de son adversaire du jour.
Deux buts en quelques minutes
avant la demi-heure pour ran-
ger son déplacement à Malines
dans les archives du Club et
penser à la suite de la saison.
Avec ou sans José Izquierdo ?
Le Colombien a manifesté sa
déception après le refus de
Bruges de le laisser partir... Un
sentiment qui ne l’a pas empê-
ché d’être lui-même sur le ter-
rain pour inscrire le premier
but de la saison. Collé à la ligne
de touche, « Joske » est rentré
sur son pied droit pour libérer
une frappe qui a surpris Morris.
Pourtant, c’était un but à la Iz-
quierdo. Sans... surprise.
A l’autre bout de cette ouver-
ture de la saison, La Gantoise a
beaucoup plus peiné pour... ne
pas venir à bout de Courtrai. A
l’instar d’Izquierdo, Sven Kums,
le meneur de jeu des Buffalos,
estime aussi que les 10 millions
que son club réclame pour son
transfert sont exagérés et donc
un frein à sa carrière. Mais,
contrairement au joueur sud-
américain, et malgré des décla-
rations moins corrosives, le
Soulier d’or a traîné son séjour
prolongé en Belgique tout au
long des 90 minutes à Courtrai.
Comme s’il n’était déjà plus là...
Genk, lui, a eu moins d’états
d’âme : il a laissé Ostende se
défouler avant de le renvoyer
chez lui les mains vides et pour-
suivre sa fructueuse année
2016.
Mais tout reste ouvert : il n’y
a que trois points entre le pre-
mier et le dernier... ■
ROCCO MINELLI
Classement
1 Zulte Waregem .......................................... 3
2 FC Bruges..................................................... 3
3 Genk............................................................... 3
4 Anderlecht................................................... 3
5 Charleroi....................................................... 3
6 Saint-Trond................................................... 3
7 Standard........................................................ 1
8 Gand ............................................................... 1
9 Courtrai.......................................................... 1
10 Westerlo........................................................ 1
11 Mouscron.................................................... 0
12 Lokeren ....................................................... 0
12 Waasland-Beveren................................... 0
14 FC Malines .................................................. 0
15 Ostende ....................................................... 0
16 Eupen ........................................................... 0

17
Le Soir Lundi 1er août 2016

18 LESSPORTS JOURNÉE 1

DIVISION 1 A Des imperfections mais les

En renversant le match
en trois petites minutes
grâce à des retouches
tactiques payantes
de son nouvel entraîneur
suisse, Anderlecht
a bien entamé la saison.
Ce succès a aussi montré
que le Sporting est
en pleine phase de rodage
mais affiche déjà
une mentalité positive.
Mouscron
Anderlecht
a griffe René Weiler est déjà
poste. Concernant le système du dé-
but de match, on peut dire qu’il n’a
pas fonctionné, mais je ne suis pas
d’accord. Ce n’était pas si mal. On a
dominé la première période. On
avait la possession de balle pour
nous. Mais on a eu la malchance en
encaissant sur le seul tir de Mous-
cron. On a cherché des trous et on a
eu quelques occasions. »
Mais insuffisant pour peser sur la
défense mouscronnoise. Car si le
milieu offensif algérien s’est démené
en pointe, il n’a pas été très dange-
reux. Aligné à la place de Defour,
Idrissa Doumbia (18 ans) a été sé-
duisant. Avec Leander Dendoncker,
c’était le meilleur Bruxellois en pre-
mière période. Bon à la récupération
1 et intéressant dans ses courses de
2 démarquages et son jeu direct,
l’Ivoirien a tenté d’apporter des so-
lutions.
même titre qu’Hanni, Chipciu a été
séduisant après le but égalisateur.
Le Roumain a multiplié les courses
vers l’avant et un pressing haut.
Tout ce que Weiler demande à tous
ses joueurs. Un style de jeu direct
avec des courses permanentes et un
pressing assez haut.
3 Un attaquant de pointe et un ar-
rière gauche, les priorités. La
victoire face à Mouscron ne doit pas
occulter les nombreux points à en-
core améliorer. Si le chantier de re-
construction mené par René Weiler
semble bâti sur des fondations so-
lides, Anderlecht aura encore besoin
de temps pour être rodé et devra
surtout encore se renforcer. Deux
postes sont prioritaires : un arrière
gauche et un attaquant de pointe en
phase avec le système de l’entraî-
neur suisse.

L bien présente même si le

chantier est encore énorme.
2 Un changement tactique et des
remplacements payants. Mené à
Déjà très décevant face à Rostov,
Fabrice N’Sakala a été catastro-
phique face à Mouscron. Pris de vi-

1 Weiler a fait tourner son effectif

en prévision de Rostov. Pour sa
première dans le championnat de
Belgique, René Weiler n’a pas hésité
à innover tant dans sa composition
de départ que dans son système de
jeu. En perspective du match retour
face à Rostov (ce mercredi à 20h45),
il avait décidé de placer Defour, Syl-
la et Nuytinck sur le banc. En se
privant toujours volontairement
d’Okaka, hors forme, le coach suisse
a placé Sofianne Hanni en pointe de
son dispositif. Un choix pas vrai-
ment gagnant même si le dernier
« Footballeur pro de l’année » a fait
son maximum durant 45 minutes.
« On a de nombreuses rencontres, à
commencer par celle Rostov. On n’a
pas encore beaucoup d’attaquants
qui sont capables de nous aider. Je
trouve qu’il (Hanni) n’a pas mal
joué. Il a des qualités pour jouer à ce
la pause, René Weiler n’a pas hésité
longtemps en début de seconde pé-
riode pour réajuster son dispositif
tactique. Avec l’entrée de Sylla, à la
place d’un N’Sakala catastrophique,
et le passage d’une défense à trois
(Kara-Dedoncker-De Maio), Ander-
lecht a complètement renversé la
rencontre en trois minutes. Le but
égalisateur est un modèle de contre-
attaque avec Hanni et Chipciu à la
baguette. Ces deux joueurs sont aus-
si à la base du but de Sylla. Après
ces deux buts, l’entrée au jeu de De-
four a aussi permis de stabiliser le
milieu de terrain et d’apporter du
métier et du calme pour la dernière
demi-heure. « Ce qui m’a fait le plus
plaisir, c’est d’avoir réussi à faire
basculer le match après avoir été
mené. C’est un bon signal pour la
suite. »
Impliqué dans les deux buts, au
tesse par Markovic sur le but, il a
aussi multiplié les erreurs dont des
passes très simples. En attendant le
retour d’Obradovic, les Mauves
doivent trouver d’urgence une solu-
tion à gauche. En attendant,
Acheampong pourrait dépanner à
contrecœur à ce poste. Offensive-
ment, les Bruxellois doivent rapide-
ment mettre la main sur un avant
de pointe avec un profil différent de
Sylla et Okaka. L’oiseau rare espéré
par Weiler devrait être rapide et très
fort techniquement. Boosté par son
but face à Mouscron, Idrissa Sylla
sera titulaire mercredi face à Rostov.
Mais si le Guinéen a répondu de la
plus belle des manières après sa
prestation décevante en Russie, il
n’a pas les épaules assez large pour
devenir l’attaquant numéro 1 des
Mauves. ■
ALEXANDRE DELMER

renfort Diego Capel Mouscron De Boeck déplo

poussé vers le parc
’Espagnol Diego Capel (28
L ans) viendra-t-il à Ander-
lecht ? Si on en croit la presse ita-
lienne, le deal serait bientôt fina-
lisé. Une information relayée hier
par « Marca », qui déclare que les
négociations sont très bien avan-
cées. C’est évidemment la filière
italienne, emmenée par Fali Ra-
madani, qui essaie de le placer au
Sporting. Mais, au club, la cellule
de scouting n’est pas convaincue.
D’autant que Diego Capel est un
flanc gauche et que cela ne fait
pas partie des profils recherchés
absolument. Néanmoins, quand
on connaît le poids de Ramadani
dans le mercato anderlechtois
depuis un an, il n’est pas impos-
sible de le voir débarquer sous
peu. C’est déjà lui qui avait fait ve-
nir Marko Marin et Filip Djuri-
cic, parfois contre l’avis de la cel-
La dernière sélection de l’Espagnol Diego Capel en équipe nationale lule scouting. On lui doit égale-
remonte à 2008. © MATTEO GRIBAUDI/PHOTO NEWS. ment l’arrivée de Stefano Okaka.
La saison passée avec Genoa,
Diego Capel (deux sélections avec
l’Espagne) a joué 21 rencontres
mais n’a pas marqué un seul but
et n’a pas donné la moindre passe
décisive. Ses meilleures presta-
tions, il les a livrées auparavant
avec le FC Séville et le Sporting
Lisbonne. Sa dernière sélection
avec l’Espagne remonte déjà à
août 2008.
L’attaquant recherché ne sera
en tout cas pas le Polonais Ma-
riusz Stepinski. Le joueur de 21
ans de Ruch Chrozow a été pro-
posé mais n’intéresse pas Ander-
lecht.
Sachez encore qu’Alaves est in-
téressé par Andy Najar. Néan-
moins, vu que le joueur hondu-
rien (présenté hier au Fan Day)
est blessé et ne reviendra pas
avant janvier, le club espagnol ai-
merait l’avoir au rabais. ■
Ch.V.I.
M algré le bon comportement
global de ses troupes, qui ont
certes plié en l’espace de 3 minutes
en 2e mi-temps, Glen De Boeck a
surtout insisté sur les lacunes de son
groupe actuel. Alors que Badri re-
joindra Tunis cette semaine, et qu’un
transfert de Dussenne reste dans
l’air, le T1 mouscronnois a lancé un
signal clair à sa direction : il souhaite
encore une demi-douzaine de ren-
forts, et avec de l’expérience si pos-
sible.
La tendance générale, dans ce Ca-
nonnier plutôt bien garni pour l’oc-
casion, samedi soir, était aux re-
grets ; mais le plus souvent teintés
d’une touche positive. « C’est tou-
jours rageant quand vous menez au
score, obtenez deux occasions
franches de tuer le match, puis que
vous encaissez sur la contre-attaque
qui suit un corner dans votre camp,
observait Filip Markovic, auteur
« du plus beau but de sa carrière » à
la 26e. Nous avons littéralement of-
fert la victoire à Anderlecht, mais il y
a aussi beaucoup de bonnes choses à
retenir, comme l’état d’esprit affi-
ché ».
Pourtant, son entraîneur était tout
sauf satisfait du déroulement de la
soirée. « Je ne sais pas si on devait
siffler penalty sur Viola, ni s’il y
avait vraiment faute quand l’arbitre
a stoppé notre action de but en 2e pé-
riode, mais ce que je sais, c’est que tu
ne peux jamais laisser filer une
contre-attaque comme celle qui
amène le 1-1 ! » disait De Boeck, qui
avait modifié son dispositif à la
pause en replaçant Mohamed et Tir-
pan, et en préférant Gulan à Vojvoda
au back droit. On le sentait venir, et il
fallait commettre “la faute profes-
sionnelle” pour stopper l’action. A
deux reprises, on pouvait finir ce
match, et j’ai déjà joué assez de ren-
contres pour savoir que c’est souvent
dans ces instants-là que tombe le but
adverse ! Ce goal était évitable, et
nous avons donné le match en l’es-
pace de deux ou trois minutes… Ce
n’est pas bon. Mais voilà, mon effec-
tif compte moins de matchs en D1
dans les jambes qu’Olivier Des-

coup franc Defour proche de la sortie du rayon des invendables

’heure de la reprise a sonné en
L début de week-end dernier,
mais, quoi qu’on en dise, c’est aus-
si – et encore – l’été. Les six se-
maines de préparation que se sont
accordé les clubs de D1 n’ont dé-
bouché sur rien d’autre de concret
que l’obligation de marquer le
stop sur la ligne de départ, puis de
rouler au pas jusqu’à la fin du mer-
cato.
Le reste n’est que littérature, re-
mise en route, peaufinage et inva-
riable passage sur cette impla-
cable balance universelle qui éta-
blit les équilibres. Grands et pe-
tits. Indispensables ou superflus.
Précaires ou plus durables.
Dans les noyaux de tous les
clubs en cours d’ajustement, les
dégraissages sont en cours, les
remplumages aussi. Deux mois
après l’ouverture officielle du
mercato et trente jours avant sa
clôture, le désordre règne en
maître. Et ce n’est encore rien à
côté de l’improvisation
des dernières heures qui
chaque année, vire sys-
tématiquement à la ca-
cophonie si pas au ca-
pharnaüm. Entre-temps,
dirigeants, entraîneurs
et supporters doivent
composer avec cette
donne aussi particulière
qu’itérative. Comme ils le
peuvent, puisqu’ils n’ont plus vrai-
ment la main sur la totalité des
dossiers en cours.
Plus encore qu’en janvier où les
mouvements sont tout de même
plus ciblés, la gémellité des deux
mois à 31 jours de suite, fait la dua-
lité des intentions de ces maîtres
chanteurs sous contrat qui – di-
sons-le tout net – ont les clés du
grand marché. Partira, partira
pas ? Si oui, pour quel
prix ? Restera, restera
pas ? Si oui, à quelles
conditions ?
Pour l’heure, ce sont
ces messieurs qui
dictent le ton. Ce qui se
passe à Anderlecht est
d’ailleurs édifiant. Et ex-
plique sans doute les dif-
ficultés de René Weiler, son nou-
veau coach, à dépasser le cap de la
campagne de simple séduction
auprès des médias pour la muer
en marque de fabrique.
On l’a vu avant Rostov, Stefano
Okaka se la joue lourdingue, à la
fois sur la balance et dans l’atti-
tude. Quant à Dennis Praet, il est
actuellement « on tour » comme
un festivalier (son entourage le
cite tous les jours avec un haut de-
gré de toxicité, dans un club diffé-
rent aux quatre coins de l’Europe).
Et Kara Mbodj, réapparu samedi à
Mouscron ? Il prend peut-être un
peu vite ses prétentions anglaises
pour la réalité, mais il y croit. Et
dans sa tête, il est déjà assis dans
l’Eurostar.
Sans compter le cas de Steven
Defour, en stand-by pour Dubaï.
Dimanche après-midi, lors du Fan
Day au parc Astrid, aucun journa-
liste ne tombe évidemment de sa
chaise après avoir tendu une
oreille indiscrète à la conversation
qu’ont eue le nouveau capitaine
anderlechtois et Herman Van
Holsbeeck. La greffe n’a jamais
pris entre le Sporting dans son en-
semble et l’ancienne icône du
Standard, double champion en
2008 et 2009. La faute à un anta-
gonisme qui survivra aux marques
du temps jusqu’à ce que les jeux
du cirque s’inventent un substitut
Deux mois après l’ouver-
ture du mercato et trente
jours avant sa clôture, le
désordre règne en maître
au sport roi. La faute à la bêtise
humaine aussi. Mais la faute,
avant tout à un Soulier d’or qui n’a
aujourd’hui plus d’autre valeur
marchande qu’un statut pas en-
core écorné à l’autre bout du
monde. Ce n’est un secret pour
personne, l’échec du retour de De-
four en Belgique a d’autres cou-
leurs que le pourpre présidant à
l’enterrement de première classe
qu’il s’est offert au bout d’une vie
peu en rapport avec les standards
pros. Les avertissements de l’an-
cien sélectionneur Marc Wilmots
n’ont pas eu d’effet, sa récente pa-
ternité sera peut-être le gage
d’une rédemption. Qui passera
par un exil momentané et sans
doute lointain, faute de pouvoir
trouver un club en Europe capable
de permettre à Anderlecht de ren-
trer dans ses frais (6 millions).
A 28 ans, l’heure de la prére-
traite a (déjà) sonné pour un vrai
et beau talent d’il y a dix ans, rat-
trapé puis dépassé par la généra-
tion dorée des Hazard et des De
Bruyne, et par la vie qu’il a sans
doute un peu trop aimée.
FRÉDÉRIC LARSIMONT

18

s trois points
ore un manque d’expérience
chacht à lui seul… Dès l’entame de
match, nous n’avons pas su conser-
ver le ballon, la faute à un manque
de maturité. C’est pourquoi j’attends
encore beaucoup de ce mercato. »
Le mercato hurlu n’est pas fini
Badri parti pour l’Espérance Tu-
nis, et Dussenne toujours ouvert aux
offres d’un club plus huppé, le T1
mouscronnois s’est montré plus pré-
cis au niveau de ses attentes. « Je
souhaite encore deux joueurs par
ligne. Et des joueurs expérimentés,
pas uniquement des garçons qui ar-
rivent de D2 ou de D3. Si je suis
content que Badri s’en aille ? Pas du
tout. Il nous a rendu tellement de ser-
vices par le passé… Mais voilà, si un
autre élément de même valeur vient
le remplacer, je peux comprendre
qu’on le vende, surtout qu’il a envie
d’aller jouer là-bas. Dussenne ? J’ai-
merais qu’il reste. Mais là aussi, il y
a du monde sur le marché. S’il s’en
va, il me faudra deux défenseurs cen-
traux. »
On le sait, des contacts ont été
Mazzù et Charleroi ont eu très chaud
Charleroi
Waasland-Beveren
et immérité. » C’est
Idansncroyable
un Stijn Vreven légitimement
les cordes qui donnait son
sentiment après un cruel dé-
nouement pour lui. Beau joueur,
Felice Mazzù admettait qu’un nul
eût été plus correct. « Je peux
comprendre la déception de mon
collègue. Beveren a été meilleur
que nous en première mi-temps.
D’ailleurs, notre gardien a réalisé
l’un ou l’autre arrêt important.
On a joué beaucoup trop bas. Il
n’y avait pas assez de liant entre
les lignes, notamment dans notre
triangle médian. Nous étions
moins bien dans les duels. Quand
noués avec Anderlecht pour un
éventuel prêt de Heylen. Deux
autres défenseurs belges que sont
Mechele (FC Bruges) et Arslanagic
(Standard) sont également sur les
tablettes du REM en vue d’une loca-
tion. Reste à savoir si la direction
mouscronnoise est encline à encore
attirer 6 joueurs dans les jours à ve-
nir. Outre le défenseur axial, on
évoque surtout un attaquant supplé-
mentaire, ainsi qu’un joueur
« confirmé » dans l’entrejeu. ■
JEAN-MICHEL MANDERICK
LE MATCH
MOUSCRON – ANDERLECHT . . . . . . . . . . . 1-2
Mouscron. Vagner, Vojvoda (46e : Gulan), Simic, Dus-
senne, Mohamed (85e : Olinga), Markovic, Tirpan, Ba-
dri (73e : Stojanovic), Hubert, Viola, Diedhiou.
Entraîneur : De Boeck.
Anderlecht. Roef, Appiah, Mbodji, De Maio, N’Sakala
(54e : Sylla), Chipciu, Dendoncker, Tielemans, Doum-
bia (64e : Defour), Acheampong (83e : Heylen), Hanni.
Entraîneur : Weiler.
Arbitre. Lambrechts.
Buts. 27e : Markovic (1-0), 62e : Acheampong (1-1),
65e : Sylla (1-2).
Cartes jaunes. Hanni, Vojvoda, Simic, Tirpan, De
Maio, Olinga.
on joue contre deux ou trois tours
1 d’un mètre 95, ce n’est pas
0 évident. Mais on a fait le boulot
défensivement et on a gardé le zé-
ro derrière jusqu’au repos en affi-
chant une organisation cohérente
au niveau du bloc défensif sans
avoir de grosses occasions de but.
Il y a eu quelques impacts de Fall
et Tainmont mais le dernier geste
n’était pas au rendez-vous. »
A la reprise, l’entraîneur carolo
a modifié quelques détails de po-
sitionnement dans le chef de ses
milieux créatifs que sont Saglik et
Ninis et, surtout, l’état d’esprit re-
quis a fait son apparition : « Il y a
eu plus de conservation de balle
mais toujours pas de grand dan-
ger créé. On a eu la chance de mar-
quer en toute fin de match et le
Weiler fait confiance aux
jeunes. Contre Mouscron,
Doumbia (18 ans), Tielemans
(19 ans) et Dendoncker
(21 ans) évoluaient dans
l’entrejeu. © BRUNO FAHY/BELGA.
MERCATO
Badri pour trois ans
à l’Espérance Tunis
Badri a fait ses adieux à Mous-
cron samedi soir. L’ailier s’est
envolé hier pour la Tunisie afin
de signer un contrat de 3 ans
avec l’Espérance de Tunis, le
club phare du championnat
tunisien. Auteur de 6 buts la
saison dernière, il avait tenu un
rôle important dans l’obtention
du maintien en étant décisif
contre OHL et face à Ander-
lecht. Alors que Transfermarkt
estime la valeur du joueur à
650.000 euros, celui-ci a été
vendu pour 450.000
euros. « Il ne me reste
qu’un an de contrat, puis je vais
normalement être absent durant
2 mois pour la Coupe d’Afrique
des Nations, c’est ce qui explique
le montant de mon transfert, »
explique l’ailier qui aura joué 4
saisons à Mouscron.
SÉBASTIEN HUZLER
gros point positif à relever est que,
à dix, on a continué à aller de
l’avant pour mettre ce but en y
croyant jusqu’au bout. Ce n’est
sans doute pas notre meilleur
match depuis que je suis là mais
tout le monde sait que les débuts
de saison ne sont pas évidents,
qu’il n’y a pas de différence entre
les adversaires et que c’est au
mental que ça se joue. Je note aus-
si que l’intensité physique au sol
y était en deuxième mi-temps. »
De la compensation
Forcément, il a aussi été ques-
tion d’arbitrage à l’heure de l’ana-
lyse : « Si on veut parler du fait de
match concernant Mandanda,
on peut aussi parler de celui
concernant Tainmont car il y a
Doumbia
Le successeur
de Steven Defour ?
Iloirsdrissa Doumbia, on en parle
depuis des mois dans les cou-
de Neerpede. Le jeune mé-
dian ivoirien avait été repéré à la
CAN 2015 pour les U17. Beau-
coup de grands clubs le suivaient
de près. Mais, dès mars 2015, il
débarquait à Neerpede en test.
Tout le monde était sous le
charme, mais il était alors im-
possible de le faire signer en rai-
son de son âge. Il est ensuite ve-
nu pour deux autres stages de
plusieurs mois, s’entraînant
même à plusieurs reprises avec
l’équipe première. Lors d’une
trêve internationale, il avait
même marqué en amical à huis
clos face au NEC Nimègue.
Mais, pour ne pas éveiller les in-
térêts, Anderlecht avait alors an-
noncé que… Stéphane Badji était
le buteur.
Le 18 avril dernier, jour de ses
18 ans, il signait un contrat pro-
fessionnel de cinq ans à Ander-
lecht, devenant ainsi la première
recrue pour la saison à venir.
Formé à l’Entente Sportive de
Bingerville, il est désormais une
pierre angulaire de la sélection
Espoirs ivoirienne et est considé-
ré au pays comme étant le « nou-
veau Yaya Touré ». Anderlecht
tient une pépite.
Après une excellente cam-
pagne de préparation, il a été
lancé dans le grand bain sa-
medi par René Weiler. Dans
le cadre de cette rota-
tion qu’il affectionne
tant, le coach suisse
n’a pas hésité à le titu-
lariser à la place de
Steven Defour. Et il a
rapidement trouvé sa
place dans ce triangle, entre
Leander Dendoncker et You-
ri Tielemans. Il rappelle en
bien des points le Cheikhou
Kouyate des débuts, mais
avec une passe bien
plus propre.
Ses coéquipiers
lui font déjà
confiance, au
point de lui
faire tou-
cher son
premier
ballon
après
Idrissa Doumbia est
considéré comme le nou-
veau « Yaya Touré » en Côte
d’Ivoire. © BRUNO FAHY/BELGA.
penalty aussi. Je pense qu’il y a eu
de la compensation. D’où je suis,
je ne peux pas vous dire si Parfait
(Mandanda) commet un penalty
ou pas et je vous laisse donc le
libre choix. Par contre, d’où je
suis, je peux vous assurer qu’il y a
penalty sur Clément (Tainmont).
Quant à N’Ganga, la première
faute est faite sur lui par l’arrière.
Il a une réaction mais il ne touche
pas le joueur selon les images et
témoignages. On verra la
suite… »
Et puis, il y a le sujet, potentiel-
lement délicat, des gardiens. Voi-
ci ce qu’objecte Mazzù à ceux qui
soulignent les arrêts de Mandan-
da samedi : « Penneteau nous a
aussi sauvés beaucoup de fois la
saison dernière. On verra… Il y
trois secondes à peine. Après
trois minutes, il réagissait avec
beaucoup de calme à une passe
au pied un peu précipitée de Da-
vy Roef. Et, même quand Kara
lui adresse un ballon dangereux,
il ne perd pas son sang-froid, se
débarrasse de trois joueurs et
cède sur le côté droit à Dennis
Appiah. On n’a compté qu’une
seule mauvaise passe de sa part,
à trois minutes de la pause. Il a
essentiellement travaillé dans le
triangle. Il n’y a qu’à la 34e mi-
nute qu’on l’a vu se décaler sur le
flanc droit pour adresser un
centre dans le rectangle.
En deuxième période, alors
qu’Anderlecht pressait pour éga-
liser, on l’a forcément vu un peu
plus offensif. Après avoir énor-
mément donné, il a cédé sa place
à Steven Defour à 25 minutes de
la fin de la rencontre. Avec le
sentiment du devoir accompli.
Les supporters en ont en tout
cas déjà fait leur favori. Dans le
kop anderlechtois à Mouscron,
on pouvait déjà voir un drapeau
ivoirien à son nom. Et hier, au
Fan Day, il a encore eu droit à
une belle ovation… ■
C.V.I.
aura un choix à faire. Il n’est pas
encore fait… Il ne faut pas aller
trop vite… »
Pour rester au rayon des consi-
dérations individuelles, Felice
prônait la patience envers Pollet
en rappelant notamment qu’il re-
venait de blessure : « Je ne m’at-
tendais pas à ce qu’il soit le
meilleur homme sur le terrain car
il a des circonstances atté-
nuantes. Ferber ? Il travaille, est
courageux et a beaucoup d’envie.
Je suis satisfait de sa montée. Et
puis, il y a Bedia, qui débarque,
est jeune et doit s’adapter. Je ne
tire aucune sonnette d’alarme. Je
continue à travailler sereinement
avec le groupe à ma disposition. »
Un mot enfin sur le méconten-
tement des supporters… avant
Le Soir Lundi 1er août 2016
LESSPORTS 19
Bruges
veut garder
Izquierdo
à tout prix
MERCATO
L e championnat vient à peine
de redémarrer mais le Co-
lombien attire déjà tous les re-
gards. Et pas seulement en Bel-
gique. José Izquierdo, auteur
d’un nouveau but fantastique à
Malines vendredi soir lors de la
victoire du FC Bruges (0-2), est
encore un peu plus convoité à
l’étranger. Dans les médias co-
lombiens, l’attaquant brugeois a
révélé que deux écuries d’un cer-
tain calibre avaient fait deux
offres honorables pour l’acquérir
cet été, mais que le Club avait à
chaque fois catégoriquement re-
fusé. « Séville a offert 9,5 millions
d’euros pour moi, mais Bruges
voulait plus d’argent », explique-
t-il. Les Palanganas avaient déjà
réussi à transférer un autre Co-
lombien, de la Venise du Nord au
sud de l’Espagne, en la personne
de Carlos Bacca.
« Un club allemand (NDLR :
Hambourg) voulait aussi me
transférer mais le Club a égale-
ment demandé beaucoup d’ar-
gent », ajoute Izquierdo, auteur
de sept buts la saison passée. « Je
voulais partir mais ils ont refusé
l’offre de 12 millions. Mainte-
nant, je suis frustré car c’était une
bonne opportunité. Entre-temps,
ce club a pris un autre joueur. »
Même deux dans le secteur offen-
sif, puisque le HSV a recruté Ha-
lilovic (Barcelone) et Kostic
(Stuttgart) pour 5 et 14 millions
d’euros. « Le Club a promis de
m’augmenter, mais ce n’est rien
comparé à ce que l’on reçoit en Al-
lemagne ou en Espagne. »
Désormais, et même si sa va-
leur marchande est en train de
croître, José Izquierdo semble ré-
signé à rester en Jupiler Pro
League. Seule une offre « folle ou
flamboyante » (selon les dires du
joueur lui-même) pourrait faire
plier les Blauw en Zwart, dési-
reux de préserver un noyau aussi
bon que la saison dernière.
« On veut imiter La Gantoise »,
a expliqué Michel Preud’homme.
« La saison dernière, notre prédé-
cesseur au palmarès national a
abordé la Ligue des champions
avec l’effectif qui lui avait permis
de remporter le titre. Elle y a fait
bonne figure. Il est très impor-
tant, pour être prêts pour cette
compétition royale, de conserver
le noyau qui a fait ses preuves. »
Outre Izquierdo, la direction
brugeoise a aussi repoussé une
offre de huit millions de Monaco
pour son défenseur Stefano
Denswil. Le discours et l’attitude
sont donc ambitieux mais le Club
doit jongler avec une réalité plus
complexe, celle d’un mercato es-
tival qui se clôturera seulement le
31 août pour les clubs belges.
D’ici là, d’autres offres intéres-
santes devraient atterrir sur le
bureau de Vincent Mannaert. ■
JONAS BERNARD
l’heureux dénouement : « Cela ne
me dérange pas. Le public a le
droit d’être mécontent si son
équipe ne preste pas comme il le
souhaite. On en a parlé dans le
vestiaire à la mi-temps. » ■
MANU SALVÉ
LE MATCH
CHARLEROI – WAASLAND-BEVEREN . . . . 1-0
Charleroi. Mandanda, Mata, Martos, Willems,
N’Ganga, Fall (86e : Ferber), Saglik (71e : Bena-
vente), Ninis, Diandy, Tainmont, Pollet (68e : Be-
dia). Entraîneur : Mazzù.
Waasland Beveren. Goblet, Jans, Camacho, Bua-
tu, de Schutter, Vanzo (70e : Cerigioni), Seck, Mar-
quet (90e + 3 : Nys), Ampomah (79e : Cools), Gano,
Schrijvers. Entraîneur : Vreven.
Arbitre. Boucaut.
Assistance. 7466 spectateurs.
But. 90e + 4 : Willems.
Cartes jaunes. Jans, Tainmont, Cerigioni.
Carte rouge. N'Ganga (87e).
19
 Le Soir Lundi 1er août 2016

20 LESSPORTS JOURNÉE 1

DIVISION 1A Un point, c’est tout... jeu à la pause à la place d’Edmil-
Grâce à un but de Legear
son) est encore loin d’avoir produit
dans les arrêts de jeu, tous ses effets. Un manque de jeu
le Standard a sauvé in ex- évident, une incapacité à accélérer
tremis 1 point à Westerlo. les échanges et à hausser le niveau
individuel et général, tel est le vi-
C’est mieux qu’en 2015- sage que le club principautaire a
16. Mais dans le contenu, montré au Kuipje. Ce qui est d’au-
il y a encore du boulot... tant plus regrettable quand, en
plus, la défense manque de l’indis-
pensable intransigeance défensive
Westerlo 2 en donnant deux buts à l’adver-
Standard 2 saire, le premier quand Andrade
est enrhumé par Acolatse, le se-
oir ses joueurs passer des cond quand Scholz loupe son in-
chine et les joueurs commencent à
douter. C’est, et je le répète une fois
de plus, un problème de maturité.
Mais cela n’a rien à voir avec l’âge
mais bien avec les personnes. »
D’où trois changements opérés
par Ferrera en seconde période.
« J’ai fait rentrer Mbenza car
Edmilson avait pris une béquille.
Ensuite, je savais qu’on allait
avoir une multitude de centres
d’où l’introduction de Legear qui
possède de la qualité dans ce do-
maine. Qui plus est, cela permet-
tait de mettre Mbenza dans une
noise bien exploitée par Legear
dans les arrêts de jeu. Suffisant
pour sauver les apparences mais
certainement pas pour rassurer
tout le monde.
Après le revers en Supercoupe,
le constat était évident : il y avait
encore du pain sur la planche. En
une semaine, il ne fallait pas s’at-
tendre à une transformation com-
plète. Mais au moins les fans pou-
vaient-ils compter sur une timide
amélioration. Néanmoins, elle ne
saute pas aux yeux. En attendant,
pour les faire saliver, il conviendra
WESTERLO - STANDARD : 2-2
Westerlo. Van Langendonck, Apau, Schuermans,
Daems, Mustoe, Molenberghs, Henkens (86e :
Matthys), Hyland, De Ceulaer (78e : Rommens),
Ganvoula, Acolatse (63e : Annys).
Entraîneur : Peeters.
Standard. J.-Fr. Gillet, Goreux, Arslanagic (73e :
Laifis), Scholz, Andrade, Enoh, Trebel, Dossevi,
Raman (63e : Legear), Edmilson (46e : Mbenza),
Santini, . Entraîneur : Y. Ferrera.
Arbitre. Vertenten.
Assistance. 7.500 spectateurs.
Buts. 6e : Santini (0-1), 32e : Acolatse (1-1), 45e :
Ganvoula (2-1), 90e : Legear (2-2).
Cartes jaunes. Molenberghs, Henkens, Santini,
Annys.
ZULTE - EUPEN : 3-0
Zulte Waregem. Bossut, De fauw, Derijck, Bau-
dry, Hamalainen, Brebels (46e : Lerager), Meité,
Lepoint, Cordaro (79e : Coopman), Leye, Vetokele
(71e : Kaya). Entraîneur : Dury.

V mots aux actes, tel était

l’espoir avoué de Yannick
Ferrera, à quelques heures de l’en-
trée de ses joueurs dans le cham-
pionnat. Pour quel bilan ? Mathé-
matiquement, ses ouailles ont sau-
vé un point in-extremis. Mais de là
à affirmer que cela a été satisfai-
sant…
« Il faut arrêter de penser que le
Standard va venir gagner 0-5 à
Westerlo, se défend toutefois l’en-
traîneur principautaire. Si j’étais
défaitiste, j’aurais déjà démis-
sionné. Mais je suis optimiste
en sachant qu’on doit se
battre partout et tout le
temps pour signer des per-
formances. Dans les cir-
constances actuelles, je
suis content car nous
avons obtenu un meilleur
résultat que l’an dernier.
Mais je ne suis certainement
pas heureux du contenu. Nous
devons élever notre niveau de jeu
pour prendre plus de points et
vivre une saison plus sereine que
la précédente. Pour y arriver, cha-
cun doit s’améliorer en se remet-
tant en question. Et quand ce sera
le cas, le collectif progressera. »
L’entraîneur principautaire a
parfaitement résumé la situation
car il y a deux manières d’analyser
ce premier match de la saison en
se plaçant du point de vue liégeois.
La positive d’abord. Le club
principautaire a mieux entamé sa
saison que l’année dernière quand
il avait été battu à Courtrai. Mais
entre un candidat au maintien et
un prétendant au Top 6, il y a évi-
demment une différence. Autre
point positif, après avoir été vain-
cus à deux reprises par Westerlo
lors de la saison 2015-2016, les
hommes de Ferrera ont déjà pris
un point aux Campinois, certes un
peu tombé du ciel. Même si cette
unité a un petit goût de bouchon,
c’est toujours mieux au terme de la
première journée, et comme le
pense Ferrera, de rentrer à Scles-
sin avec un point.
Mais ensuite, il y a les inquié-
tudes. Et elles demeurent nom-
breuses même si ce n’est que le dé-
but de saison et que l’incorpora-
tion de Raman (titulaire di-
manche) et de Mbenza (monté au
tervention en hésitant à aller sur le
ballon. Mené au score, personne
ne voyait le Standard revenir, vu
que ses joueurs allaient dans l’ef-
fort avec parcimonie.
« C’est vrai que dès qu’un grain
de sable arrive, il enraye la ma-
Ce qu’est qu’en toute fin de partie que Jonathan Legear est parvenu à libérer le Standard, en trompant
Van Langendonck quand on ne l’attendait plus. © KRISTOF VAN ACCOM/BELGA.
DANS LE VESTIAIRE ROUCHE
« Nous nous sommes
arrachés »
Jean-François
Gillet disputait
sa deuxième
rencontre avec
les Rouches et il
a à nouveau encaissé deux
buts ! Sûr qu’il aurait espéré
meilleur départ pour son retour
dans les buts liégeois. Cette
fois cependant, le Standard n’a
pas connu la défaite… « Dans
une journée négative comme
celle-ci, ce point est très positif,
explique l’ancien gardien de
Malines. Une deuxième défaite
position plus axiale. Quant à Lai-
fis, nos défenseurs n’étant plus mis
sous pression, je comptais sur la
qualité de ses passes pour trouver
des ouvertures. »
Finalement, l’ouverture viendra
d’une erreur de la défense campi-
de rang nous aurait vraiment fait
mal. Il est certain que nous ne
connaîtrons pas que des bons
jours cette saison donc il est
important de prendre des points
même quand cela ne tourne pas.
Ce fut le cas ce dimanche. Main-
tenant, il est primordial que nous
ajustions notre jeu. Nous ne
pouvons pas connaître de tels
black-outs à toutes nos sorties !
Nous encaissons deux buts sur
des relâchements défensifs, des
erreurs de concentration. Nous
nous sommes à nouveau mis en
difficulté malgré une bonne
entame de match. »
d’élever le niveau général contre
Saint-Trond. Ah oui mince, ce sera
à huis clos. Un mal pour un bien ?
Justement, c’est ce que certains
pensaient après la défaite au FC
Bruges. ■
E.Px
Si la qualité du jeu n’était pas
au rendez-vous, que la victoire
a une nouvelle fois fait défaut,
les Liégeois peuvent se mon-
trer satisfaits de l’état d’esprit
affiché. « Nous nous sommes
arrachés. Ce point est celui du
caractère. Une note positive sur
laquelle ils vont pouvoir s’ap-
puyer pour travailler. Tout le
monde s’entraîne bien, je peux le
certifier. Nous allons grandir, j’en
suis convaincu. La confiance va
arriver. Et à ce titre, ne pas avoir
perdu ce dimanche va nous faire
beaucoup de bien au moral. » ■
J.V.
Eupen. Van Crombrugge, Diagné, Diallo, Blon-
delle (70e : Hackenberg), Fahad Shanin, Onyeku-
ru, Dufour, García, Ocansey, Taulemesse (80e :
Cases), Sylla (70e : Jeffrén). Entraîneur : Condom.
Arbitre. Visser.
Buts. 62e : Leye, pen. (1-0), 72e : Derijck (2-0), 84e :
Lepoint (3-0).
Cartes jaunes. Onyekuru, Blondelle, García.
Carte rouge. Ocansey (2 j., 64e).
GENK – OSTENDE : 2-1
Genk. Bizot, Walsh, Dewaest, Wouters, Uronen,
Buffel, Ndidi, Kebano (80e : Samatta), Pozuelo
(83e : Heynen), Bailey (72e : Trossard), Karelis.
Entraîneur : Maes.
Ostende. Proto, Antunes, Capon, Tomasevic, Mi-
lic, Siani, Jonckheere, Canesin (79e : Akpala), El
Ghanassy (65e : Marusic), Musona, Dimata (64e :
Cyriac).
Entraîneur : Vanderhaeghe.
Arbitre. Lardot.
Buts. 50e : Karelis (1-0), 90e : Samatta (2-0), 90e
+3 : Musona (2-1).
Cartes jaunes. Milic, Antunes, Uronen.
COURTRAI - GAND : 1-1
Courtrai. Kaminski, Métanire, Barbaric, Pavlovic,
Joãozinho, De Smet (70e : D'Haene), Verstraete,
Kage (79e : Sarr), Rolland, Ouali (86e : Saadi), Papa-
zoglou. Entraîneur : Belhocine.
Gand. Rinne, Foket, Mitrovic, Gershon, L.Nielsen,
Matton (62e : Perbet), Kums, Milicevic (85e : Saief),
Neto, Depoitre (86e : Kujovic), Simon.
Entraîneur : Vanhaezebrouck.
Arbitre. Delferière.
Buts. 31e : Ouali (1-0), 50e : Neto (1-1).
Cartes jaunes. Matton, Simon, Joãozinho, Rol-
land, Verstraete, Gershon, Mitrovic.
SAINT-TROND – LOKEREN : 1-0
Saint-Trond. Dutoit, Djene, Pulido, Ruben Fer-
nandes, Sylla, Swers (74e : Tchenkoua), De Petter,
Bezus (78e : Gerkens), Peeters, Ono (90e + 1 : Ko-
tysch), Proschwitz. Entraîneur : Leko.
Lokeren. Verhulst, Galitsios, Mij. Maric, João Car-
los (7e : Ingason), Skúlason, Overmeire, Jajá, Ras-
soul, Miric (85e : Mbah Enoh), De Sutter, Patosi
(64e : Straetman). Entraîneur : Leekens.
Arbitre. Van Driessche.
Assistance. 4066 spectateurs.
But. 76e : Proschwitz.
Cartes jaunes. Rassoul, De Petter, Galitsios, Du-
toit.
FC MALINES - FC BRUGES : 0-2
FC Malines. Moris, Cocalic, De Witte (84e : Kolo-
vos), Vanlerberghe (58e : Bjelica), Paulussen (64e :
Chen), Rits, Matthys, Filipovic, Schouterden, Ver-
dier, Croizet. Entraîneur : Jankovic.
FC Bruges. Butelle, Cools, Simons, Denswil, De
Bock, Vormer, Claudemir, Vanaken, Refaelov (64e :
Vossen), Diaby (90e : Storm), Izquierdo (78e : Lim-
bombe). Entraîneur : Preud’homme.
Arbitre. Dierick.
Assistance. 15.136 spectateurs.
Buts. 27e : Izquierdo (0-1), 30e : Cools (0-2).
Cartes jaunes. Paulussen, Cocalic, De Witte, Vos-
sen, Limbombe.

ALBERT LE DÉBRIEFING DE PHILIPPE ALBERT

© PIERRE-YVES THIENPONT/LE SOIR.

« Le Club, un rouleau compresseur »

1 2
à Malines ! » 3
« Bruges a été impressionnant
« J’admets que les Malinois étaient un peu
crispés, mais c’est surtout Bruges qui m’a
fait une énorme impression. Dès la 1re mi-
nute, les Blauw en Zwart ont eu la mainmise
tactique. Et physiquement, ils sont déjà
prêts ! Cette maîtrise me rappelle l’autorité
qui habitait l’Anderlecht 1999-2000, celui
de Köller et Radzinski, ou le Standard 2007-
2008, celui qui fut champion avec Preu-
d’homme déjà. Un vrai rouleau compresseur
ce Bruges. J’ai souvent vu Malines à l’œuvre
la saison passée et, à domicile, celui-ci se
créait beaucoup d’occasions. Le Club ne leur
a rien laissé ou presque. Petite parenthèse
sur l’amertume d’Izquierdo : au vu du mar-
ché, 12 millions pour le meilleur joueur du
championnat, un fameux atout offensif de
surcroît, ce n’est pas exagéré. Le PSG en a
déboursé 30 pour un milieu défensif (Kry-
chowiak) loin de faire se lever les foules !
Ensuite, Izquierdo doit se gérer en profes-
sionnel et respecter le contrat en vigueur. »
« Des débuts prometteurs
pour Weiler à Anderlecht »
« Ça peut paraître une phrase toute faite,
mais la saison passée, Anderlecht aurait
perdu pareil match. Mais samedi, à Mous-
cron, il y a de la motivation en plus et un
groupe derrière son coach. Bien sûr, René
Weiler a encore des réglages à opérer, mais
on sent la griffe d’un grand entraîneur. Parce
qu’il ne s’entête pas - il n’a pas insisté avec
Hanni en « faux 9 » et parce que, comme je
l’ai avancé, il garde ses joueurs sur le qui-
vive et leur transmet déjà du caractère.
Aucun n’est préservé dans l’ouate et le
championnat passé n’a plus aucune impor-
tance. Pour lui, ce sont le travail quotidien et
les prestations en match qui forcent une
sélection. Okaka avait inscrit 15 buts ? Peu
importe : il n’est pas prêt donc il n’est pas
repris! Ses débuts sont prometteurs, même
si je me souviens qu’on avait été tout aussi
laudatifs avec John van der Brom avant qu’il
ne soit cloué au pilori. »
« Décidément, le Standard
ne sait pas gérer »
« Deux matchs officiels et, déjà, le même
constat : le Standard ne sait pas gérer un
résultat favorable. On pourra lui trouver
l’excuse de l’adversaire (Bruges) et sa quasi-
inexpugnabilité la saison dernière au Breydel
en Supercoupe, mais hier après-midi au
Kuipje, il n’a pas d’alibi. Ce qui est inquié-
tant, c’est que les Rouches ne semblent pas
avoir appris du défunt championnat. Ils
avaient déjà encaissé 50 buts et plus en
2015-2016, et là, ils ont donné les deux
buts à Westerlo. Avec une telle tare, le
Standard ne gagnera pas beaucoup de
matchs, à moins d’inscrire 3 buts de
moyenne. Ce manque de concentra-
tion et de cohésion n’a pas unique-
ment frappé la défense, mais bien toute
l’équipe. Ferrera, déjà critiqué avant la sai-
son, a du boulot et pas forcément un calen-
drier malléable. »
PROPOS RECUEILLIS PAR
ROCCO MINELLI

20
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LESSPORTS 21

La 1re journée de D1A en un coup d’œil

Les tendances du week-end
Anderlecht ou le poids des choix
René Weiler s’est volontairement privé d’Okaka, en excédent
pondéral. A Mouscron, il a aligné Hanni en faux 9 à la place
LE SOIR - 01.08.16
Charleroi, un succès apaisant
Trop souvent du mauvais côté de la pièce la saison passée,
Charleroi a cette fois hérité de la face pile contre Waasland-
DIXIT
« Je pourrais me fâcher et m’en prendre à l’arbitre,
mais je préfère retenir que nous avons démontré
que nous avions bien le niveau pour jouer en D1 ! »
SIEBE BLONDELLE (JOUEUR D’EUPEN), APRÈS LA DÉFAITE DE SON ÉQUIPE LÉSÉE PAR LES DÉCISIONS DE L’ARBITRE VISSER.

de l’Italien. Trop léger dans son rôle de pointe centrale,
l’Algérien
g a été relayé
y ppar un vrai centre-avant à l’heure
de jeu : Sylla. Résultat,
en 3 minutes, Anderlecht a
renversé la situation avec
le but de la victoire signé
du Guinéen.
Leko réconcilie Saint-Trond avec le Stayen
Comme la saison passée, Saint-Trond a réussi son entrée en
JPL. A charge pour Ivan Leko, son nouvel entraîneur, d’éviter
aux Limbourgeois la même baisse de régime qui les avait fait
plonger de manière quasiment inexorable au classement.
Ainsi, avant de battre Lokeren, le STVV n’avait plus gagné
au Stayen depuis le 1er novembre 2015, 1-0 également,
contre le Standard.
Jo Carlos
Joao
(Lokeren) a tenu
(Lo
6mminutes
Le match de Joao Carlos
(34) a duré 6 minutes
avec Lokeren samedi
à Saint-Trond, avec
lle défenseur brésilien
se tenant le haut de
la ccuisse au moment
de son remplacement.
Voilà qui ne dissuadera
Vo
pas ni Leekens ni
pa
De Sutter de la nécessité
de recruter.
Beveren. Cloué sur le 0-0 et réduit à dix après l’expulsion « Vous n’êtes pas des vrais supporters. »
À LA HAUSSE de N’Ganga, le Sporting hennuyer a pris les 3 points ROGER VANDEN STOCK (PRÉSIDENT D’ANDERLECHT), LORS DU FAN DAY À L’ADRESSE DE LA FRANGE
dans les arrêts de jeu (90e+3) grâce à un but DE SON PROPRE PUBLIC QUI AVAIT CONSPUÉ STEVEN DEFOUR.
de Willems. Et à voir la réaction de Felice Mazzù
à l’adresse d’une partie de la tribune d’honneur, ce succès « Je ne voudrais pas être dans la peau de l’entraî-
est le bienvenu pour calmer le jeu et, pourquoi pas,
de bon augure… neur du Standard, Yannick Ferrera. Mais était-il
au moins tenu informé du recrutement ?
Le coach n’a que des nains dans son équipe. »
Genk sur sa lancée JOHAN BOSKAMP (ANALYSTE), EN RÉACTION À L’ARRIVÉE DE BENITO RAMAN À SCLESSIN. (HET BELANG VAN LIMBURG)
Dans l’affiche de cette journée inaugurale, Genk n’a pas
manqué de lancer sa nouvelle saison avec les trois points
et de poursuivre ainsi sur l’élan de son second tour de la saison
passée. Ostende, pour sa part, a surtout raté l’occasion d’ouvrir
la marque par El Ghanassy avant que Karelis déflore le score les tweets LA STAT
au nez et à la barbe de Proto, à son 1er match officiel avec
les Côtiers. Le week-end prochain, Genk se déplace à Gand
Marc Coucke @CouckeMarc
« La saison passée, le #KVO avait débuté en fanfare 139
pour une autre affiche. devenant même champion d’automne, avant de finir à En conséquence de la
bout de souffle le championnat. Content qu’on ne com- refonte des séries
mettra plus la même erreur... » nationales, Westerlo,
15e la saison dernière,
Le président d’Ostende après la défaite de son équipe à Genk. n’avait plus disputé le
Eupen, un 3-0 « menteur
menteu »
Revenu du stade Arc-en-Ciel aavec moindre match officiel
Laurent Bruwier @LaurentBruwier depuis 139 jours avant
un 3-0 bien tassé, Eupen a po pourtant
existé dans sa rencontre à de recevoir le Standard
Zulte-Waregem. Meilleure équ équipe « Au Standard, Ferrera veut rencontrer la direction hier après-midi au
néo-promus ont
avant la pause, les néo-promu pour dégraisser. Vu le jeu dps 10 mois il devrait se Kuipje. Le 13 mars
encaissé le 1er but flandrien méfier d'être aussi ds la charrette » 2016, les Campinois
sur un pénalty discutable et se avaient battu Waas-
sont retrouvés à dix après une
Un journaliste de la RTBF après le début de saison poussif du Standard. land-Beveren 1-0.
seconde carte jaune, toutout aussi
STABLE légère, décernée à Ocancey
Oca ,
averti une première
premièr fois ARRÊT SUR IMAGE
sur la phase du coup
de réparation.
Standard : il y a un mieux !
En revenant avec un partage de Westerlo (2-2), les Rouches
ont déjà fait mieux que la saison passée contre ces mêmes
Campinois. Lors de la précédente saison, les Rouches avaient
battu deux fois, 1-2 à Sclessin, et 2-0 au Kuipje. Jonathan
Legear, entré en cours de match et buteur providentiel,
a bien rendu l’idée de cette amélioration : « La saison
passée, le même match, on le perdait. »

Kums et Gand peu inspirés

Le dernier match de cette première journée n’a pas
livré de vainqueur et débouché sur un second partage.
À LA BAISSE Surtout, Courtrai et Gand ont offert une pauvre prestation.
A l’image de Sven Kums. Hanté par un transfert qui a du mal
à se dessiner ?
Fan Day à Anderlecht avec Stefano Okaka
Renvoyé dans le noyau B du Sporting Anderlecht, Stefano Okaka (à l’instar de Praet,
également en froid avec la direction) était néanmoins bien présent hier au stade
Constant Vanden Stock pour le traditionnel Fan Day. L’attaquant italien n’a pas
renoncé non plus à satisfaire les supporters mauves à l’occasion de cette journée
portes ouvertes. 5000 personnes ont assisté à cette journée de parade. Tielemans
et... Defour les plus acclamés. @Bruno Fahy/Belga.

Résultats
FC Malines - FC Bruges 0-2
Classement
■ Playoffs 1 ■ Playoffs 2 ■ Relégation
Prochaine journée
Vendredi 5 août
Dans le rétro
Un joueur du Barça à Saint-Trond
Mouscron - Anderlecht 1-2 Equipes j g n p buts p-c-d pts 20h30 Ostende - FC Bruges La « Duchâtelet Connection » a balisé la voie pour l’arrivée au
Samedi 6 août Stayen d’un joueur formé à la Masia, le centre d’entraînement
Zulte Waregem - Eupen 3-0 1. Zulte Waregem 1 1 0 0 3-0 (+3) 3
18h00 Mouscron - Charleroi du FC Barcelone. L’ailier gauche Cristian Ceballos, 23 ans, a
Saint-Trond - Lokeren 1-0 ainsi été prêté à Saint-Trond pour une saison par Charlton, le
2. FC Bruges 1 1 0 0 2-0 (+2) 3 20h00 Eupen - FC Malines club de D3 anglaise de propriété de Roland Duchâtelet.
Charleroi - Waasland-Beveren 1-0
20h00 Waasland-Beveren - Zulte Waregem Vanhaezebrouck : « Le départ de Raman ?
3. Genk 1 1 0 0 2-0 (+2) 3
Westerlo - Standard 2-2 20h30 Standard - Saint-Trond On ne peut pas garder tout le monde »
4. Anderlecht 0 0 2-1 (+1) Vanhaezebrouck a expliqué sans la moindre acrimonie les
Genk - Ostende 2-0 1 1 3 Dimanche 7 août raisons du départ de Benito Raman, déjà prêté à la mi-saison
Courtrai - Gand 1-1 5. Charleroi 1 1 0 0 1-0 (+1) 3 14h30 Lokeren - Westerlo dernière à Saint-Trond, vers le Standard. « Un club ne peut pas
18h00 Anderlecht - Courtrai garder tout le monde sans quoi il aurait 70 joueurs sous contrat.
5. Saint-Trond 1 1 0 0 1-0 (+1) 3 Si on risque de le regretter? Anderlecht avait aussi en son temps
20h00 Gand - Genk laissé partir Dries Mertens. »
7. Standard 1 0 1 0 2-2 (0) 1
Zoom sur la journée
Buts 8. Gand 0 0 1 0 1-1 (0) 1 Dans le viseur
Ce week-end 19 9. Courtrai 1 0 1 0 1-1 (0) 1
Anderlecht contre Rostov ce mardi
A deux jours d’affronter Rostov dans le cadre du 3e tour préli-
Moyenne par match 2,37 minaire de la Ligue des champions, Anderlecht a le moral
10. Westerlo 1 0 1 0 2-2 (0) 1
Record (1re) 19 avec sa victoire 1-2 au Canonnier et, surtout, son partage 2-2
11. Mouscron 1 0 0 1 1-2 (-1) 0 forgé il y a 6 jours sur les rives du Don. Si le Sporting écarte
Moyenne par match/saison 2,37 les Russes ce mardi soir, il se retrouvera dans l’urne pour le
Cartes rouges 12. Lokeren 1 0 0 1 0-1 (-1) 0 tirage au sort des playoffs vendredi en tant que tête de série.
Ce qui ne l’empêcherait pas de tomber sur un gros morceau :
Ce week-end 2 12. Waasland-Beveren 1 0 0 1 0-1 (-1) 0 la Roma de Radja Nainggolan, par exemple. En Europa
Record (1re) 5
League, arrivés au même stade de compétition, les deux
14. FC Malines 1 0 0 1 0-2 (-2) 0 représentants belges sont soit virtuellement qualifiés (Gand
Cartes jaunes a gagné 5-0 contre Viitorul) ou ont leur sort en main (Genk a
15. Ostende 1 0 0 1 0-2 ()2) 0 battu Cork 1-0) avant leur déplacement de jeudi respective-
Ce week-end 37
ment en Roumanie et en Irlande. Tirage du dernier tour quali-
Record (1re) 37 16. Eupen 1 0 0 1 0-3 (-3) 0 ficatif vendredi également.

21
Le Soir Lundi 1er août 2016

22 LESSPORTS

MOTEURS Maxime Martin : « Je n’aurais pas

misé un cent sur nous »
AUTO La réussite a enfin souri au Bruxellois, vainqueur des 24 Heures de Spa
Maxime Martin a rejoint matériel éprouvé. » sprinters des premières heures – cher de penser que le scénario était une course aussi haletante où, jus-
Une analyse confirmée lors de que la BMW a grimpé progressive- trop beau. J’étais en tête bien trop qu’aux premières heures de la mati-
son père et son oncle au l’exercice délicat de la superpole où ment dans la hiérarchie. tôt. J’ai imaginé que la mécanique née dominicale, trois voitures diffé-
palmarès des 24H de Spa. la Bavaroise décrochait le 19e chro- « Nous n’étions pas les plus ra- allait faire des siennes et m’empê- rentes (une BMW, une Bentley et
C’est la 23e victoire no parmi les vingt prétendantes. En pides sur un tour, avouait Maxime. cher de triompher. » une Audi) étaient groupées dans le
course aussi : « Il reste un sacré Mais dans une épreuve d’aussi Mais non. Cette fois, les dieux de même tour. Histoire de pimenter
de BMW dans nos Ar- boulot à abattre sur cette voiture longue haleine, tant d’éléments in- l’endurance étaient du côté de encore, une épreuve déjà bien épi-
dennes, la première pour la rendre compétitive. J’ai pu terviennent. Nous avons pu comp- notre compatriote remarquable- cée, la pluie s’est invitée en fin
de la M6 dès ses débuts. m’en rendre compte quand la piste ter sur un brin de réussite en straté- ment épaulé par Alexander Sims et d’épreuve. De quoi redistribuer
était mouillée ; je ne pouvais pas te- gie. De notre côté, nous nous Philipp Eng. Une spirale de la réus- complètement les cartes derrière la
hez les Martin, les 24 Heures nir le rythme de la Bentley. Fran- sommes concentrés afin de ne pas site qui cadre bien avec le bon- Bavaroise, de permettre à une Mer-
C font partie du bagage géné-
tique. Jean-Michel, le papa, s’est
chement, je n’aurais pas misé un
cent sur notre équipe », se marrait
commettre d’erreur susceptible
d’être pénalisée. Notre équipe a aus-
homme en ce moment… « C’est
mon année, on dirait ! La semaine
cedes de se hisser au 2e rang et à
Laurens Vanthoor, dont l’Audi im-
imposé par quatre fois dont deux, Martin à l’heure de réclamer une si sa part de mérite : elle affiche le prochaine, je me marie et en sep- mobilisée pendant sept minutes
avec Philippe, son frangin. C’est bière pour fêter son triomphe. niveau d’un team de Fun Cup mais tembre, je serai papa d’un garçon. » pour remettre en état une carrosse-
dans l’écrin ardennais que Maxime Justement… C’est en optant pour ne s’est pas loupée en stratégie. Pour BMW, ce 23e triomphe ar- rie chiffonnée, de revenir en trombe
a façonné sa passion pour le sport un rythme relativement conserva- Quand j’ai vu la tournure que pre- dennais ponctue une édition réus- à la 3e place à… deux minutes des
automobile et aux 24 Heures qu’il a teur – en se gardant bien, surtout, nait la course, qu’on pointait en lea- sie. De mémoire de suiveur, il y a vainqueurs. ■
nourri ses rêves de gosse. « Gamin, de ne pas coller aux basques des der vers minuit, je n’ai pu m’empê- longtemps qu’on n’avait plus suivi DOMINIQUE DRICOT
je me souviens qu’un jour, Papa a
ramené trois jeunes cochons à la
maison. C’était le prix qu’il avait
décroché en gagnant les 24 H ! »
Il y a un moment que Maxime a
dépassé le stade de la référence pa-
ternelle. Au point qu’il est aujour-
d’hui un pilote professionnel enga-
gé par BMW dans le très relevé
DTM et s’est forgé une réputation
flatteuse en endurance. Mais ja-
mais, jusqu’à ce week-end, il n’était
jamais parvenu à décrocher le
Graal. Ce n’est pas faute de ne pas y
avoir brillé, pourtant. Comme l’an
passé, par exemple, quand il menait
largement l’épreuve avant de voir le
moteur de sa Z4 rendre l’âme le di-
manche, à l’heure de l’apéro. De
quoi se forger un caractère et, sur-
tout, une philosophie. Aussi, c’est
avec des ambitions fort limitées
qu’il attaquait l’édition 2016.

BMW en développement
« Ne vous attendez pas à nous
voir aux avant-postes », clamait-il
à l’heure des premiers essais. « La
BMW M6 que nous alignons est en
phase de développement. On en est à
essuyer les maladies de jeunesse Maxime Martin, ici entouré de ses équipiers - le Britannique Alexander Sims (à gauche) et l’Autrichien Philipp Eng - peut enfin savourer la victoire
alors que nos rivaux disposent d’un aux 24 Heures de Spa, déjà remportées par son père Jean-Michel à quatre reprises, et son oncle Philippe (deux succès). © GEORGES DECOSTER.

tricherie Mercedes trop vite en piste, pas en coulisses

RÉSULTATS
24 H DE SPA-FRANCORCHAMPS
Classement. 1. Martin-Sims-Eng (GBR-Aut, BMW
M6) 531 tours ; 2. Rosenqvist-Vautier-Van der
Zande (Suè-Fra-PBS, Mercedes AMG) à 1.55.408 ; 3.
Vanthoor-Rast-Müller (All-Sui, Audi R8 LMS)
2.00.408 ; 4. Soulet-Soucek-Reip (Esp, Bentley
Continental) 1 tr ; 5. Jäger-Paffett-Götz (All-GBR-All,
Mercedes AMG) 1 tr ; 6. Baumann-Jaafar-Buhk
(Aut-Mal-All, Mercedes AMG) 2 trs ; 7. Guivert-Pari-
sy-Haase (Fra-Fra-All, Audi R8 LMS) 4 trs ; 8. De Lee-
ner-Baguette-Käffer (All, Audi R8 LMS) 4 trs ; 9. Sa-
laquarda-Mortara-Stockinger (Tch-Ita-Phi, Audi R8
LMS) 4 trs ; 10. Pilet-Jousse-Narac-Cornac (Fra,
Porsche 911 GT3-R, vq. Pro-Am) 4 trs ;… 29. Ver-
visch-Vanthoor-Stevens (GBR, Audi R8 LMS) 17
trs ; 43. Kelders-Bouvy-Rostan-Bonanomi (Fra-Ita,
Audi R8 LMS) 47 trs ;… 48. Meulders-Paque-
Paisse-Richard (Fra, Porsche 997 Cup) 63 trs ; etc.
mbiance plombée, samedi
A midi, dans le gigantesque
réceptif d’Audi dressé à Francor-
champs. Rassemblés autour du
repas, les équipages de la
marque aux anneaux, à l’image
de la grande majorité des
équipes et constructeurs engagés
dans cette 68e édition des 24
Heures, ont visiblement du mal
à encaisser la claque que Mer-
cedes a infligée à tout le monde
vendredi, lors de la super-pole.
Six SLS AMG GT3 aux six pre-
mières places de la grille, ça fait
un peu tache. Et pose déjà ques-
tion par rapport à une compéti-
tion si bien équilibrée jusque-là
grâce à la fameuse « BoP », cette
« Balance of Performance » sup-
posée permettre à des voitures
aussi disparates que celles des
onze marques engagées de se
battre au dixième de seconde.
Soudain, la nouvelle se répand
aussi vite que le coulis de fram-
boise sur la panacota revisitée
par le chef germain du coin :
« Le chrono des Mercedes est an-
nulé, elles partiront de plus loin,
mais devront en plus purger une
“peine” de 5 minutes au stand
pour “comportement antispor-
tif” : elles ont triché ! » Le mot
est lâché, des sourires se des-
sinent, mais l’interrogation de-
meure : que s’est-il exactement
passé pour qu’un tel camouflet
soit infligé à un des plus gros
constructeurs engagés en GT ?
« Grâce à une modification
apportée dans le boîtier électro-
nique au niveau de l’allumage,
les Mercedes ont bénéficié d’un
surplus de puissance », résumait
Xavier Schene, « Monsieur
RACB Sport » en charge de su-
perviser la technique. « Dès les
essais libres, j’avais remarqué
que les SLS allaient lentement
dans le deuxième secteur alors
qu’elles “volaient” dans les deux ment signé par les SLS aux 24 H
autres », ajoutait Claude Sur-
mont, « Monsieur BoP ».
du Nürburgring. « Cela avait été
aussi ridicule que les libertés
Une pratique déjà adoptée par laissées à certains (NDLR :
des constructeurs en certaines Ford) au Mans », renchérissait
occasions (qui a dit Audi ?), mais un autre organisateur. Une sanc-
au moins faut-il le faire avec un tion à laquelle la marque à
brin de subtilité, visiblement pas l’étoile répondit aussi maladroi-
de mise au sein de la marque à tement que ses pilotes lorsqu’elle
l’étoile… Les 6 pilotes qui lâ- publia un communiqué dans le-
chèrent la cavalerie vendredi soir quel elle tenta d’expliquer l’inex-
en firent la démonstration ! Avec plicable avant de conclure :
les suites que l’on sait. « Nous avons voulu faire appel
« On a osé ce que d’autres n’ont de cette sanction, mais le délai
pas fait ! », tonitruait Laurent était dépassé. » Un manque de
Gaudin, le patron de l’épreuve en célérité malvenu cette fois… ■
faisant allusion au triplé récem- THIERRY WILMOTTE

A Hamilton le meilleur départ… en vacances

FORMULE 1 Victorieux en Allemagne, le Britannique compte 19 points d’avance sur Rosberg avant le GP de Belgique (28 août)

Imulampossible de croiser à Ho-

ckenheim un acteur du For-
One Circus, sans que celui-
ci n’évoque le « summer break »
tant attendu cette année entre
les GP d’Allemagne et de Bel-
gique (28 août). Au sortir d’un
mois de juillet particulièrement
chargé – 4 GP en 5 week-ends –,
il était temps que ça s’arrête !
D’ailleurs, il a suffi de regarder
les deux derniers Grand Prix en
date – en Hongrie puis en Alle-
magne – pour admettre que les
acteurs étaient en manque de
souffle. Dimanche, comme à Bu-
dapest, l’affaire a été dite dès le
premier virage en fait. Et comme
au Hungaroring une semaine
plus tôt, c’est Lewis Hamilton
qui a pris le meilleur départ, et
ainsi filé vers le succès. Signe
tangible d’un grand besoin de
vacances ? Sans doute…
Mais au-delà de ça, le Britan-
nique avait surtout soif de mon-
trer que s’il avait enfin pris la
tête du championnat il y a une
semaine à Budapest, il n’avait
pas l’intention de la rendre à Ni-
co Rosberg, pourtant signataire
de la pole position lors de ces
deux derniers exercices en date…
Et en Allemagne, sur les terres
de son employeur, et… de son
équipier, Lewis Hamilton, n’a
pas manqué d’enfoncer le clou
après avoir conquis la 49e vic-
toire de sa carrière, la quatrième
(sur quatre !) en ce mois de
juillet, et même la 6e des sept
derniers GP… « Je suis tellement
heureux de gagner ici, chez Mer-
cedes, car je roule pour cette
marque depuis que j’ai 13 ans,
dit-il en référence à son engage-
ment chez McLaren, alors asso-
ciée à la marque à l’étoile avec la-
quelle il avait déjà gagné deux
fois en Allemagne (2008 et
2011). Mon but aujourd’hui était
de rester cool, de ne pas com-
mettre d’erreur. Et je pense que
cela a été ; je sentais d’ailleurs
que je faisais bien mon boulot. »
Du « bon boulot » qui va per-
mettre au triple champion du
monde britannique de profiter
pleinement de ses vacances pen-
dant que son équipier aura le
« loisir » de ruminer l’avantage
de 43 points qu’il comptait après
la Russie, et qui s’est mué en un
déficit de 19 unités…
« Être 19 points derrière n’est
pas le plus dur ; ce qui va me
mettre quelques jours à encais-
ser, c’est d’avoir perdu ici, et de
cette manière », admit d’ailleurs
le pilote allemand. Celui-ci a en
plus été devancé par les Red Bull
de Ricciardo et Verstappen qui
poursuivent leur retour aux
avant-postes, au contraire de
Ferrari à nouveau larguées, Vet-
tel (5e) et Raikkonen (6e) ayant
terminé à plus d’une demi-mi-
nute d’Hamilton et Ricciardo !
Vivement Francorchamps, fin
août, pour voir qui aura mieux
digéré ce « summer break », et se
profilera au mieux pour la
deuxième partie de saison ! ■
T. W.
RÉSULTATS
GRAND PRIX D’ALLEMAGNE (12/21)
Q3. 1. Rosberg (All, Mercedes) 1.14.363 (221,433
km/h) ; 2. Hamilton (GBr, Mercedes) à 0.107 ; 3. Ric-
ciardo (Aus, Red Bull-TAG Heuer) à 0.363 ; 4. Vers-
tappen (PBs, Red Bull-TAG Heuer) à 0.471 ; 5.
Räikkönen (Fin, Ferrari) à 0.779 ; 6. Vettel (All, Ferra-
ri) à 0.952 ; 7. Hülkenberg (All, Force India-Mer-
cedes) à 1.147 ; 8. Bottas (Fin, Williams-Mercedes) à
1.167 ; 9. Pérez (Mex, Force India-Mercedes) à
1.174 ; 10. Massa (Bré, Williams-Mercedes) à 1.252.
NDLR. Hulkenberg pénalisé d’une place sur la grille
pour infraction sur l’utilisation des pneumatiques.
Classement. 1. Hamilton (GBr, Mercedes)
306,458 km en 1h30.44.200 (202,647 km/h) ; 2. Ric-
ciardo (Aus, Red Bull-TAG Heuer) à 6.996 ; 3. Vers-
tappen (PBs, Red Bull-TAG Heuer) à 13.413 ; 4. Ros-
berg (All, Mercedes) à 15.845 ; 5. Vettel (All, Ferrari)
à 32.570 ; 6. Räikkönen (Fin, Ferrari) à 37.023 ; 7.
Hülkenberg (All, Force India-Mercedes) à 1.10.049 ;
8. Button (GBr, McLaren-Honda) à 1 tour ; 9. Bottas
(Fin, Williams-Mercedes) à 1 tour ; 10. Pérez (Mex,
Force India-Mercedes) à 1 tour ; 11. Gutiérrez (Mex,
Haas-Ferrari) à 1 tour ; 12. Alonso (Esp, McLaren-
Honda) à 1 tour ; 13. Grosjean (Fra, Haas-Ferrari) à 1
tour ; 14. Sainz (Esp, Toro Rosso-Ferrari) à 1 tour ; 15.
Kvyat (Rus, Toro Rosso-Ferrari) à 1 tour ;
16. Magnussen (Dan, Renault) à 1 tour ; 17. Wehr-
lein (All, Manor-Mercedes) à 2 tours ; 18. Ericsson
(Suè, Sauber-Ferrari) à 2 tours ; 19. Palmer (GBr, Re-
nault) à 2 tours ; 20. Haryanto (Ins, Manor-Mer-
cedes) à 2 tours.
Tour. Ricciardo (Aus, Red Bull-TAG Heuer) 1.18.442
au 48e tour (209,918 km/h)
Abandons. 38e tr : Massa (Bré, Williams-Mercedes)
problème mécanique. 59e tr : Nasr (Bré, Sauber-Fer-
rari): problème mécanique.
CHAMPIONNATS
Pilotes. 1. Hamilton (GBr) 217 pts ; 2. Rosberg (All)
198 ; 3. Ricciardo (Aus) 133 ; 4. Räikkönen (Fin) 122 ;
5. Vettel (All) 120 ; 6. Verstappen (PBs) 115 ; 7. Bot-
tas (Fin) 58 ; 8. Pérez (Mex) 48 ; 9. Massa (Bré) 38 ; 10.
Hülkenberg (All) 33 ; 11. Sainz (Esp) 30 ; 12.Grosjean
(Fra) 28 ; 13. Alonso (Esp) 24 ; 14. Kvyat (Rus) 23 ; 15.
Button (GBr) 17 ; 16. Magnussen (Dan) 6 ; 17. Wehr-
lein (All) 1 ; 18. Vandoorne 1.
Constructeurs. 1. Mercedes-AMG 415 pts ; 2. Red
Bull 256 ; 3. Ferrari 242 ; 4. Williams 96 ; 5. Force In-
dia 81 ; 6. Toro Rosso 45 ; 7. McLaren-Honda 42 ; 8.
Haas 28 ; 9. Renault 6 ; 10. Manor 1.

22

Thomas Bach règle
ses comptes avec l’AMA
J -4 Le président du CIO a rejeté toute responsabilité
RIO DE JANEIRO
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
algré un conditionne-
M
ment d’air poussé à
son maximum, la cha-
leur ambiante était palpable, ce
dimanche, dans la grande salle
de conférence du centre de
presse des Jeux de Rio. Le pré-
sident du CIO Thomas Bach sur
l’estrade face aux journalistes en
demande de réponses face à l’in-
croyable imbroglio russe à cinq
jours de l’ouverture des JO, cela
promettait des échanges chahu-
tés. Et pourtant…
Avec un sens de l’esquive qui a
dû lui rappeler ses années d’es-
crimeur, le patron du sport mon-
dial a rejeté toute responsabilité
quand on lui a demandé si la si-
tuation actuelle pouvait être
considérée comme « un grave
échec » pour le CIO.
« Non, a-t-il immédiatement
répliqué, et ceci pour plusieurs
raisons évidentes. Parce que le
CIO n’est pas responsable du ti-
ming de la publication du rap-
port McLaren (NDLR : l’expert
indépendant qui a dénoncé le
dopage d’Etat en Russie), parce
que le CIO n’est pas responsable
du fait que différentes informa-
tions communiquées à l’Agence
mondiale antidopage (AMA)
n’ont donné lieu à aucune suite, Thomas Bach ne se sent pas responsable de l’imbroglio russe. Il l’a
parce que le CIO n’est pas respon- encore martelé ce dimanche. © REPORTERS/IMAGO SPORT.
LESBRÈVES
Rallye de Finlande : Neuville 4e
e Britannique Kris Meeke (Citroën DS3) a remporté le Rallye
L de Finlande devant le Finlandais Jari-Matti Latvala (VW Po-
lo-R), triple vainqueur de l’épreuve, et l’Irlandais Craig Breen
(Citroën DS3). La Power stage de ce 8e rendez-vous WRC (sur 14) a
été gagnée par Thierry Neuville (Hyundai i20), 4e du rallye, qui
grimpe à la 5e place (76 pts) du championnat toujours dominé par
Ogier (143), 11e en Finlande après une sortie de route. (afp, b)
CYCLISME
Mollema en descendeur
à Saint-Sébastien
Mollema (Trek) a remporté sa-
medi la 36e édition de la Clasica
San Sebastian (WorldTour). Le
Néerlandais s’est détaché dans
la descente de la dernière diffi-
culté, terminant avec 17 se-
condes d’avance sur le Français
Gallopin (Lotto-Soudal) et l’Es-
pagnol Valverde (Movistar). Van
Avermaet (BMC) termine 5e et
Devenyns (IAM) 10e. (b)
Boonen gagne à Londres
Boonen (Etixx) a remporté au
sprint, dimanche, la RideLondon
Classic devant les Australiens
Renshaw et Matthews. Debus-
schere a pris la 4e place.
FOOTBALL
Hazard, Fellaini
et Origi buteurs
En préparation, Hazard a inscrit
un doublé contre le Real Madrid,
malgré la défaite de Chelsea 3-2.
Le Brainois est rentré après la
pause, comme Courtois et Bat-
shuayi. Mignolet a assuré le zéro
lors du match de Liverpool
contre l’AC Milan (2-0) alors
qu’Origi a inscrit un but. Benteke
n’a, lui, pas joué. De son côté, le
PSG a brillamment conclu sa
tournée américaine contre Lei-
cester (4-0). Meunier, titulaire,
a délivré un assist. En Suède,
Manchester Utd a dominé Gala-
tasaray 5-2. Ibrahimovic a mar-
qué dès avec un « ciseau » pour
ses grands débuts. Fellaini, mon-
té à la reprise, a inscrit le 4e but
des siens.
MOTOCROSS
Strijbos vainqueur à Lommel
Kevin Strijbos (Suzuki), 3e dans
sable de la supervision des labo-
ratoires antidopage. »
Ni responsable ni coupable,
donc… Pas plus, d’ailleurs, que
soupçonnable d’avoir eu des
contacts avec les autorités
russes, Vladimir Poutine en tête.
L’Allemand a été très clair sur le
les 2 manches, a remporté le
Grand Prix de Belgique de moto-
cross à Lommel, 14e épreuve du
championnat du monde de mo-
tocross en MXGP, dimanche. (b)
▶ BASKETJonathan Tabu
(30 ans) a signé pour trois
ans à Bilbao où il rejoint
Axel Hervelle (33 ans).
▶ CYCLISME Baptiste Plan-
ckaert (Wallonie-Bruxelles)
a remporté au sprint la Poly-
normande.
▶ ÉQUITATION Malgré sa 2e
place ex aequo à Hickstead
(GBr), la Belgique n’a pu
éviter la relégation de la
Coupe des nations (D1) de
saut d’obstacles.
▶ GOLF Cédric Van Wassen-
hove et Leslie Cloots ont été
sacrés champions de Bel-
gique amateurs, samedi, au
Royal Hainaut (Erbisoeul).
▶ GOLF Chloé Leurquin a
fini 70e (+7) du British Open
Ladies, dimanche à Woburn.
▶ HOCKEY Les Red Panthers
(FIH 12)ont commencé le
tournoi des 4 nations, à
Dublin (Irlande), par un
succès 2-1 sur le Chili (22)
samedi avant de s’incliner
3-2 dimanche contre l’Ir-
lande (15).
▶ ROLLER Bart Swings s’est
classé 2e du marathon, sa-
medi, aux championnats
d’Europe à Steenwijk. C’est
le Néerlandais Gary Hek-
man qui s’est imposé.
▶ TENNIS La Roumaine Ha-
lep (WTA 5) a remporté le
tournoi de Montréal (sur-
face dure) dimanche en
battant en finale l’Améri-
caine Keys (10) 7-6 (2), 6-3.
sujet. « Je n’ai parlé à aucun res-
ponsable gouvernemental russe
depuis la publication du rapport
McLaren ni durant les jours ou
les semaines qui ont précédé. »
L’attaque virulente du pré-
sident du CIO à l’encontre de
l’AMA n’est pas vraiment une
Une organisation
de Edition Ventures
et du Royal Belgian Sailing Club
surprise. Malgré le fait que le
CIO la finance pour près de la
moitié de son budget, les rap-
ports entre les deux institutions
sont pour l’instant au plus bas. A
plusieurs reprises, déjà, Bach a
plaidé pour la création d’un nou-
vel organisme indépendant qui
serait en charge des contrôles et
des sanctions pour éviter tout
conflit d’intérêts que, visible-
ment, l’AMA ne peut, selon lui,
garantir.
En attendant, la confusion
reste totale quant au nombre de
sportifs russes qui pourront
concourir à Rio. Sur les 387 sé-
lectionnés au départ, 266 au-
raient reçu le feu vert, selon le
ministre des Sports russe Vitaly
Moutko. Le CIO, qui avait de-
mandé aux fédérations interna-
tionales d’exclure les dopés ou
présumés tels sur base du rap-
port McLaren, a subitement an-
noncé ce week-end qu’elle
confierait à trois de ses membres
– le Turc Ugur Erdener, l’Alle-
mande Claudia Bokel et l’Espa-
gnol Jun Antonio Samaranch Jr
– le soin d’établir, pour vendredi,
la liste définitive de la délégation
russe, quitte à écarter de nou-
veaux noms.
On n’est sans doute pas sorti
de l’auberge… ■
PHILIPPE VANDE WEYER
Zoute Cup
2016
COURSE de
CATAMARANS
Avec le soutien de la commune de Knokke-Heist
Le Soir Lundi 1er août 2016
LESSPORTS 23
Les Belges
en préparation
à Kessel-Lo
Le décathlonien Thomas Van
der Plaetsen s’est classé 3e à
la perche (5,13) à Kessel-Lo
où Louise Carton, qui courra
le 5000m à Rio, s’est clas-
sée 5e du 1.500m en 4.21.70.
remporté par Renée Eykens
en 4.10.12, qualifiée, elle,
pour le 800m des JO.
Un réfugié Le président du CIO, Tho-
de Belgique aux JO
mas Bach, nie toute respon-
Le Comité international sabilité quant à la situation
olympique (CIO) a décidé de actuelle avec les athlètes
permettre à des athlètes russes. Trois membres du
disposant d’un statut de CIO ont, par ailleurs, été
réfugiés à travers le monde nommés pour établir la liste
de participer malgré tout définitive de la délégation
aux Jeux de Rio, en sein russe.
d’une même délégation
placée sous la bannière du
CIO. Une grande première
dans l’histoire du sport
olympique. Ils seront dix à
participer à ces JO. Parmi
eux, un nageur syrien, Rami
Anis, installé à Gand. Il est
entraîné par une grande
figure du sport belge Carine
Verbauwen, ancienne grande
championne de natation,
élue Sportive belge de l’an-
née à trois reprises (1975,
RIO
1978, 1979).
La Belgique vise
8 médailles aux
Jeux paralympiques
Vingt-quatre athlètes para-
lympiques représenteront la
Belgique aux Jeux de à Rio
de Janeiro (7-18 septembre).
Le Comité Paralympique
belge (BPC) estime que la
délégation est capable de
ramener 8 médailles du
Brésil.

6-7/08/2016
Royal Belgian Sailing Club
Beachclub Appelzakstraat
8300 Knokke-Het Zoute
23
Le Soir Lundi 1er août 2016

24 LESSPORTS

Saive : « Ce n’est pas comme si je

Jean-Michel Saive est déjà
présent sur place à Rio dans
le cadre de sa candidature à
la commission des athlètes
du CIO. Sa chance d’être élu
est cependant plus faible
que celle de médaille de
nombreux athlètes belges.
RIO
RIO DE JANEIRO pour ne pas éparpiller nos voix. Alors, depuis son arrivée à Rio,
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Peu de temps après, j’ai appris que où il est le seul des candidats à ne
a scène se passe sur la place le Coréen Ryu Seung-min, le cham- pas loger dans le village mainte-
L principale du village olym-
pique, dans la zone internationale,
pion olympique 2004, avait, lui
aussi, décidé de postuler… Je l’ai
nant qu’il n’est plus participant
après 7 apparitions consécutives, il
et a quelque chose de surréaliste. déjà vu à l’œuvre : il est motivé ! » arpente ses rues et serre les
Jean-Michel Saive salue Maxime Lors des deux scrutins précé- louches… avec parcimonie. Parfois,
Mottet, le tireur aux clays de Saint- dents, Saive avait récolté respecti- comme ce week-end, il couple ses
Hubert, qui est arrivé la veille. vement 389 (2004) et 858 voix efforts à ceux d’un de ses concur-
« Tu n’oublies pas de voter pour (2012), ce qui s’était révélé nette- rents, dans ce cas-ci le lanceur de
moi, hein ? », lui rappelle-t-il après ment insuffisant pour passer. marteau japonais Koji Murofushi
s’être enquis du bon déroulement « C’est le lot des représentants des « qui avec son gabarit, ne passe pas
de son voyage et de son installa- petits pays et des petits sports…, inaperçu ! »
tion. rappelle-t-il. Je ne bénéficie pas de « Ce n’est pas comme faire les
« Quel vote ? », lui répond Mot- la même plateforme qu’un Chinois marchés en politique ! Ici, les ath-
tet, très étonné. ou un Américain ou qu’un athlète lètes sont en pleine préparation à la
« Le vote pour la commission des ou un nageur. J’ai calculé, sur la veille de la compétition la plus im-
athlètes du CIO ! Il se déroule à base des résultats précédents, qu’il portante de leur carrière. Je ne les
l’entrée du restaurant dans l’un des me faudrait le double de votes par dérange pas trop longtemps. Cer-
stands prévus à cet effet et se ter- rapport à il y a quatre ans pour tains disent qu’ils vont voter pour
mine le 17 août », enchaîne Saive, passer… » moi, d’autres ne disent rien… »
tout aussi interloqué. S’il a décidé de s’engager, c’est
« Tout est là… », poursuit-il, un Manque de publicité parce qu’il a trouvé sa voie dans
peu fataliste, une fois Mottet parti. Une tâche d’autant plus compli- l’administration du sport. Il a com-
Pour la troisième fois, après quée que les règles fixées par le mencé dans sa propre discipline,
2004 et 2012, l’ancien no 1 mondial CIO en matière de publicité sont en étant à la base de la création de
du tennis de table a décidé de se très restrictives. Pas question de la première association de pon-
présenter au suffrage de ses pairs faire de la retape avec une cam- gistes professionnels dans les an-
pour tenter d’intégrer la commis- pagne barnumesque. Tout doit être nées 90 avant de diriger la com-
sion des athlètes du CIO au cours dans la retenue, à l’image de la vi- mission des athlètes de l’ITTF.
de ces Jeux de Rio et, de toute évi- déo de présentation formatée et Puis, il s’est tourné vers les milieux
dence, même les sportifs de son gentillette d’1 minute 30 diffusée olympiques, d’abord en Belgique,
propre pays ne sont pas tous au par tous les candidats via YouTube en intégrant puis en présidant la
courant de sa candidature… Un sous le contrôle de Lausanne. Une commission des athlètes du COIB
comble, pour ne pas dire un petit manière, paraît-il, de mettre tout le (où il est par ailleurs administra-

scandale, quand on sait que seuls 4
des 23 candidats qui se sont décla-
rés seront élus, que les places sont
donc très chères et que chaque vote
compte !
« C’est Thomas Weikert, le pré-
sident de la Fédération internatio-
nale de tennis de table (ITTF), qui
m’a poussé à me représenter il y a
un an, explique “Jean-Mi”. Au dé-
part, je n’étais pas très chaud et je
n’y suis allé que parce qu’il m’a ga-
ranti le soutien de l’ITTF et qu’il
m’a promis qu’il n’y aurait pas
d’autre représentant de la disci-
pline qui poserait sa candidature
monde sur le même pied d’égalité…
alors que tout le monde sait que les
« stars » qui se présentent, telle la
Russe Yelena Isinbayeva, dont la
candidature a pu être maintenue
malgré l’exclusion des athlètes
russes, ont forcément un avantage.
« En fait… on ne peut rien faire !,
dit Saive. On ne peut pas utiliser les
réseaux sociaux, sauf à titre privé –
Mais je ne vois pas l’intérêt de de-
mander à mes “amis” sur Facebook
de voter pour moi ! – et ni mon co-
mité olympique ni ma fédération
internationale ne peuvent partager
ma campagne ! »
teur depuis bientôt 8 ans) avant de
rejoindre celle des comités olym-
piques européens (COE) où, là aus-
si, il est président depuis 2013. Un
poste dans la commission des ath-
lètes du CIO constituerait une
suite logique à son engagement…
sans compter qu’il lui garantirait
un poste de membre pendant huit
ans. Jean-Michel Saive est en campagne à Rio afin
« Je commence à connaître les d’entrer dans la commission des athlètes du CIO.
institutions et les dirigeants. Ils Cette troisième tentative n’est pas gagnée
connaissent mon engagement. Le d’avance, vu qu’il représente un petit pays
problème, c’est que ce ne sont pas et un petit sport à l’échelon olympique.
eux qui votent… » ■ © BENOIT DOPPAGNE/BELGA.
PHILIPPE VANDE WEYER

Des médailles belges à la dizaine ?

© ALEKSANDAR DJOROVIC/PHOTO NEWS.

© KAREL HEMERIJCKX/PHOTO NEWS.

© COR VOS/PHOTO NEWS.

© FREY/PHOTO NEWS.

© JIMMY BOLCINA/PHOTO NEWS.

© ALEKSANDAR DJOROVIC/PHOTO NEWS.

Jaouad Achab Jolien D’hoore Philippe Gilbert David Goffin Philip Milanov Toma Nikiforov
Taekwondo Cyclisme Cyclisme Tennis Athlétisme Judo
La Belgique n’avait plus Cinquième à Londres A travers Copacabana, Viscéralement attaché En deux ans, le Brugeois Il n’a que 23 ans mais
eu de représentant en lors de ses premiers JO, Ipanema ou Barra de Tiju- au noir-jaune-rouge, prêt d’origine bulgare, 25 ans, son palmarès est déjà
taekwondo aux Jeux Jolien D’hoore ne crie ca, l’exigeant circuit olym- à se fondre tout entier est devenu une valeur somptueux. En 2015, il a
depuis 2004 (Laurence pas sur tous les toits des pique est tracé pour les dans l’ambiance du sûre au sommet du marqué les esprits en
Rase). Cette fois, il y en vélodromes qu’elle puncheurs toniques. Phi- Team Belgium, le Lié- lancer du disque. L’été décrochant le bronze à
aura trois, tous avec de brigue une médaille à lippe Gilbert, comme les geois a tout fait pour dernier, aux Mondiaux la fois aux Mondiaux, à
grosses ambitions, à Rio, au bout de la disci- deux autres leaders de que le tournoi olympique de Pékin, il a décroché l’Euro et au Masters en
commencer par Jaouad pline qui magnifie la l’équipe belge Greg Van corresponde à l’un de une médaille d’argent moins de 100 kg. Cette
Achab, bientôt 24 ans, polyvalence, l’omnium Avermaet (vainqueur ses pics de forme 2016. derrière le Polonais Piotr année, il ne compte
qui « tirera » dans la (six épreuves). A 26 ans, d’étape et maillot jaune Sur une surface dure, Malachowski en lançant qu’une seule médaille –
catégorie des moins de la kiné gantoise est trois jours sur le Tour) et quasi semblable à celle à 66,90 m et a remis ça d’argent - à son palma-
68 kg, celle des moins consciente du nivelle- Tim Wellens (vainqueur qu’il avait plutôt bien au début du mois de rès, mais obtenue à
de 63 kg dans laquelle il ment par le haut du du Tour de Pologne) domptée à l’US Open juillet, lors de l’Euro l’Euro, où il s’est incliné
a été sacré champion du cyclisme féminin. Si elle savent pertinemment que 2015 mais aussi et sur- d’Amsterdam, où il n’a en finale face au Néer-
Dans un univers monde l’an dernier et a régulièrement échoué cette course en circuit, tout lors des Masters plié que contre le même landais Grol. Neuvième
de plus en plus champion d’Europe au pied des podiums de 1000 de Miami et Indian adversaire avec un jet à mondial, mais 8e au
avec une déclivité totale
concurrentiel, (pour la 2e fois) en mai piste (4e des Mondiaux Wells (demi-finales), le 65,71 m. Entre-temps, il ranking olympique, ce
de plus de 4.000 m, sera
les athlètes ne faisant pas partie du 2014 et 2015, 6e en protégé de Thierry Van avait amélioré son re- qui lui permettra d’être
programme olympique. 2015), la Flandrienne a d’autant plus incontrôlable Cleemput est prêt à cord de Belgique lors de tête de série, le Schaer-
belges vont devoir que les équipes seront de
se battre pour De quoi le pénaliser face conquis, sur la route saisir une chance qu’il la première manche de beekois au judo très
à des adversaires plus (succès au Flanders maximum 5 coureurs sait potentiellement la Diamond League, à spectaculaire attend ce
exister à Rio. (Pauwels et De Plus com-
lourds ? Même pas. Diamond et surtout unique : Federer, Raonic, Doha, avec 67,26 m. Sa moment avec une très
Nous avons réper- plètent le quintet belge).
Contrairement au judo, victoire finale du tout Berdych et Thiem, tous capacité à résister à la grosse envie. Il devra
torié subjective- on ne doit pas agripper récent BeNe Ladies L’Ardennais veut plus que membres du top 10 pression et sa régularité surtout tempérer son
ment 10 chances l’adversaire au taekwon- Tour), des victoires qui tout ramener une mé- mondial, Nadal (poi- dans les grands cham- enthousiasme pour ne
de médaille do mais être souple et affermissent sa daille, douze ans après le gnet) est incertain. Ces pionnats font de lui un pas commettre de faute
pour la quinzaine rapide pour frapper de confiance. Elle sait aussi, bronze d’Axel Merckx. absences ouvrent de « podiumable » en puis- tactique en ouvrant trop
olympique à venir. manière précise et effi- derrière l’inaccessible Instinct de killer dont le larges brèches sur le sance. Comme il le dit sa garde et espérer que
cace. Le Bruxellois, arri- Britannique Laura Trott, Team Belgium aura besoin chemin des joueurs du lui-même, la principale ses avant-bras et ses
vé à 17 ans de son Ma- que la forme du jour fera pour vaincre les forma- subtop, caste restreinte difficulté résidera dans mains, où il souffre régu-
roc natal, n’a cessé de la différence entre les tions italienne (Nibali, dans laquelle Goffin les qualifications, où il lièrement de crampes (il
briller depuis sa naturali- meilleures, l’Américaine Aru), espagnole (Valverde, s’est installé ces der- n’aura que trois essais se fera opérer du canal
sation en avril 2013, en Hammer, l’Australienne Purito Rodriguez) ou co- niers mois. Reste à espé- pour franchir le cap. carpien après les JO), ne
étant désormais n° 1 Beveridge, la Néerlan- lombienne (Chavez, He- rer la clémence du tirage C’est là qu’il devra avoir lui jouent pas trop de
mondial. (Ph. V.W.) daise Wild et elle. (E.C.) nao)… (E.C.) au sort. (E.C.) les nerfs. (Ph. V.W.) tours. (Ph. V.W.)

** 24
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LESSPORTS 25

e faisais les marchés ! » Les autres chances belges

Après le repêchage de dernière minute de l’haltérophile Tom Goege-
buer, la Belgique sera présente dans 19 des 28 disciplines du pro-
gramme olympique à Rio, un nouveau record. A côté des 10 candidats
médaillables, que faut-il en attendre ?

Athlétisme
Tout frais champions d’Europe,
les relayeurs du 4 x 400 m au-
ront affaire à une grosse opposi-
tion venue des Amériques et ne
doivent pas trop rêver, d’autant
que les frères Borlée ne sont pas
au mieux. Thomas Van der Plaet-
sen visera surtout une améliora-
tion de son record personnel qui
peut le propulser dans le top 8
au décathlon. La finale, c’est
également l’ambition avouée
d’Anne Zagré sur 100 m haies et
de Nafi Thiam à l’heptathlon et à
la hauteur, même si cette der-
nière, dans deux bons jours, peut
sans doute espérer mieux en
épreuves combinées si son bras
tient le cap.
Aviron
Hannes Obreno a des rêves
avoués de finale en skiff, ce qui
constituerait un bel exploit pour
lui.
Badminton
Tout comme à Londres, il y a
quatre ans, Yuhan et Lianne Tan
auront sans doute du mal à
s’extraire de leur poule.
Cyclisme
A côté de Gilbert, Van Avermaet
et Wellens, sur leur forme des
Tours de France et de Pologne,
voire Pauwels, pourraient aussi
avoir leur mot à dire dans la
course sur route.
En BMX, Elke Vanhoof, cham-
pionne d’Europe l’an dernier,
devrait être plus qu’une outsider.
Escrime
Le sabreur Seppe Van Holsbeke
reste sur un Euro moyen (40e) et
sait qu’il ne sera qu’un outsider à
Rio mais espère pouvoir profiter
de ce statut.
Golf
Pour le grand retour du golf au
© PETER DE VOECHT/PHOTO NEWS.
Kayak
A 19 ans, Artuur Peeters, annon-
cé comme un grand en devenir,
sera surtout là pour apprendre.
Natation
La natation belge est dans une
bonne passe et peut rêver de
finales individuelles pour Louis
Croenen sur 200 m papillon, une
épreuve très relevée avec l’Amé-
ricain Phelps, le Sud-Africain
LeClos et le Hongrois Cseh, et
sur 200 m brasse avec Fanny
Lecluyse. Les deux relais mascu-
lins 4 x 100 m et 4 x 200 m
libre, sont également candidats à
la finale, même si pour le
deuxième, il faudra qu’une solu-
tion soit trouvée pour les séries
que ni Pieter Timmers, qui dis-
pute lors de la même session les
séries du 100 m libre, ni Louis
Croenen, s’il est en finale du
200 m papillon le même soir, ne
veulent nager…
Sports équestres
Sans équipe qualifiée, les espoirs
en saut d’obstacles reposeront
sur les épaules de Jérôme Guéry
et de Nicola Philippaerts, qui
effectueront leurs grands débuts
olympiques. Comme souvent,
c’est Karin Donckers, en
concours complet, qui devrait
être la mieux placée de l’équipe
pour ses 6es Jeux depuis 1992.
Taekwondo
Vice-champion du monde et 3e
des Jeux européens en moins de
58 kg l’an dernier, Si Mohamed
Ketbi, 18 ans, considéré comme
l’un des plus doués de sa géné-
ration, demeure un point d’inter-
rogation parce qu’il n’a plus
disputé la moindre compétition
dans cette catégorie depuis
décembre dernier. Mais il pour-
rait être près du podium à l’ins-
tar de Raheleh Asemani (moins
de 57 kg), l’ex-Iranienne naturali-

© ANDREA STACCIOLI/PHOTO NEWS.

© FLORIAN VAN EENOO/PHOTO NEWS.

© GWENDOLINE LE GOFF/PHOTO NEWS.

programme olympique, les sée Belge après avoir bénéficié

Belges ont réussi à placer trois d’un statut de réfugiée.
des leurs. Côté féminin, Chloé
Leurquin sait que la concurrence Tennis
venue d’Asie et des Etats-Unis
sera impitoyable, mais chez les Yanina Wickmayer reste sur une
hommes, la multitude de forfaits très belle victoire à Washington.
des meilleurs mondiaux en Son résultat final l’a propulsée à
panne de motivation pourrait la 36e place du classement WTA.
faire les affaires de Thomas En cas de bon tirage, elle pour-
Pieters et Nicolas Colsaerts, qui rait surprendre.
ont un coup à jouer.
Tir à l’arc
Gymnastique Ancien champion du monde
La Belgique, qualifiée pour la junior, Robin Ramaekers, 21 ans,
première fois de son histoire constitue un pari sur l’avenir,
Red Lions Pieter Timmers Evi Van Acker Charline Van Snick pour le concours féminin par mais s’il passe bien le cap des
Hockey Natation Voile Judo équipes, ne veut pas en rester là qualifications pour hériter d’une
Neuvièmes à Pékin, en Le grand Limbourgeois Médaillée de bronze à Quatre ans après sa et espère atteindre le top 8 (sur bonne place dans le tableau
2008, et cinquièmes, à du Brabo est le nageur Londres en 2012, la médaille de bronze lon- 12 nations) même si l’absence final, il peut faire mal.
Londres, en 2012, les belge le plus en vue et Gantoise a pris une donienne et trois ans de la toute jeune Axelle Klin-
Red Lions veulent confir- ne cache pas ses ambi- autre dimension depuis après un contrôle anti- ckaert, qui s’est blessé au début Tir aux clays
mer leur fulgurante tions : il rêve d’une mé- lors. Après une année dopage positif à la co- du mois, sera difficile à amortir.
Une finale all-around est pos- Maxime Mottet, le tireur de
progression au sommet daille sur 100 m libre, sabbatique, au cours de caïne qui a chamboulé Saint-Hubert, 3e des champion-
du hockey mondial en l’épreuve-reine. Ambi- laquelle elle a bouclé ses sa carrière avant que le sible pour Nina Derwael ou
Gaëlle Mys, qui en sera à ses 3es nats du monde en fosse olym-
terminant sur le podium tion raisonnable ? L’an études universitaires de Tribunal arbitral du sport pique l’an dernier, peut remettre
à Rio. L’équipe a gagné dernier, aux Mondiaux bio-ingénieur, elle est (TAS) ne juge « pos- Jeux. Côté masculin, Dennis
Goossens rêve d’une finale aux ça dans un bon jour. Mais son
en maturité et semble de Kazan, il avait atteint repartie de plus belle sible » la responsabilité sport reste très aléatoire.
enfin prête à décrocher la finale où il avait fini 7e vers les sommets de la d’un tiers, la Liégeoise anneaux.
cette médaille dans un en 48.31 après avoir classe Laser Radial en est de retour. Dans sa
tournoi majeur. Extrême- réussi le 4e temps des voile, où elle occupe la catégorie des moins de Haltérophilie Triathlon
ment affûtés physique- demi-finales en 48.22, place de n° 2 mondiale. 48 kg, elle vient d’être Balancé ces dernières semaines Avec Jelle Geens, Marten Van
ment, rôdés aux grands son record de Belgique. A 30 ans, elle est en sacrée deux fois consé- entre espoir et résignation, Tom Riel et Claire Michel, ce sont
rendez-vous internatio- Jusqu’à présent, il a pleine force de l’âge et a cutivement championne Goegebuer, finalement autorisé trois triathlètes relativement
naux, au point tactique- toujours mieux réussi en acquis une maturité d’Europe, en 2015 et à participer en dernière minute, inexpérimentés qui seront au
ment et portés par des relais où il parvient à se impressionnante, grâce 2016, et n’a plus vrai- ne le fera pas dans les départ à Rio, à côté de Katrien
individualités de classe sublimer. Pour preuve, aux conseils de son ment d’adversaire à sa meilleures conditions. Il espère Verstuyft, déjà présente à
mondiale (John-John son « split » sur 4 x 100 coach, le Néerlandais mesure sur le Vieux un résultat similaire à celui Londres. Un pari dans ce sport
Dohmen, Florent van m libre, en mai, à l’Euro Wil van Bladel, et l’ai- Continent. Mais le dan- obtenu à l’Euro, cette année, où les favoris seront difficiles à
Aubel, Vincent Va- de Londres, où il a nagé guillon que représente la ger viendra d’Amérique avec un total tournant autour battre.
nasch…), les protégés de – lancé – en 47.37, un présence, dans son du Sud, avec la Brési- des 241 kg.
Shane McLeod ont chrono de valeur mon- groupe d’entraînement, lienne Menezes, tenante Voile
toutes les cartes en diale. Il faudra la jouer de la jeune Emma Plas- du titre, et l’Argentine
main pour offrir à la serré pour s’emparer schaert, prête à la se- Pareto, championne du Judo En Laser Standard, Wannes Van
Belgique un second d’une des trois places conder en cas de pépin. monde 2015, et d’Asie, Et si Joachim Bottieau créait la Laer rêve de se rapprocher de la
podium, après celui de dans une course où Vainqueur, cette année, avec la Mongole Munkh- surprise dans la très relevée « medal race » qui démontrerait
1920 et la troisième l’Australien McEvoy des manches de Coupe bat, n° 1 mondiale, et la catégorie des moins de 81 kg ? ses progrès effectués en quatre
place conquise, à An- (47.04 cette année…) et du monde de Miami et Japonaise Kondo. Sans Le Hennuyer reste sur un ex- ans depuis les JO de Londres où
vers. Mais la concur- l’Américain Adrian d’Hyères, Evi Van Acker compter que Van Snick cellent début de saison avec une il avait terminé 34e. Le tandem
rence sera rude, avec six (47.72), champion olym- semble bien partie pour ne sera pas tête de série victoire au GP de Dusseldorf et Lefèbvre-Pelsmaekers viendra,
ou sept candidats pique en titre, seront faire au moins aussi bien et risque d’avoir d’entrée une deuxième place au Masters lui, chercher de l’expérience en
avoués pour trois mé- difficiles à bousculer. qu’il y a quatre ans. un gros morceau à digé- de Guadalajara. Il avance sans vue de l’avenir dans leur 49er.
dailles ! (L.T.) (Ph. V.W.) Voire mieux. (Ph. V.W.) rer. (Ph. V.W.) bruit mais pas sans talent. PH. V.W.

** 25
Le Soir Lundi 1er août 2016

26 LESSPORTS

Au village, sans préparation

RIO DE JANEIRO
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
es choses se mettent en
L place « petit à petit » et
« tout commence à tourner »
dans le bâtiment qui abrite la dé-
légation belge dans le village
olympique. « Mais tout le staff
en charge de la logistique est
éreinté… » après un début de sé-
jour cauchemardesque, admet
Luc Rampaer, le responsable de
la communication du Comité
olympique et interfédéral belge
(COIB).
De mémoire de membre d’une
délégation olympique, jamais les
problèmes n’avaient été aussi ai-
gus à deux semaines de l’ouver-
ture des Jeux, date d’arrivée de la
première partie de l’équipe noir-
jaune-rouge chargée de la mise
en place des installations.
« Tout est parti du licencie-
ment de l’entrepreneur qui était
responsable de notre partie du
village olympique, poursuit
Rampaer. Quand on a prévenu
les ouvriers qu’ils n’avaient plus
de boulot, ils ont déversé des
seaux de ciment dans les sani-
taires avant de s’en aller. Déjà
que les travaux avaient pris du
retard… »
Problèmes d’évacuation d’eau,
La situation s’est considérable-
ment améliorée depuis lors,
même si des difficultés existent
toujours. Il y a quelques jours, le
plafond du hall principal fuitait
encore « parce que quelqu’un, à
l’étage, était en train de prendre
une douche ». Et, dans la nuit de
vendredi à samedi, l’alarme in-
Goegebuer « Tenir le coup émotionnellement »
ENTRETIEN
pprendre une semaine avant le début
A des Jeux que l’on va finalement pouvoir
y participer, c’est la mésaventure survenue à
l’aube de ce week-end par Tom Goegebuer.
Suite à la mise à l’écart de toute l’équipe
russe d’haltérophilie, il a, en effet, été prié de
rallier Rio dare-dare lui qui était premier ré-
serviste dans la catégorie des moins de 56 ki-
los. Ce lundi, il sera à Brussels Airport pour
rejoindre le Brésil en toute dernière minute !
Tom, quand et comment avez-vous été préve-
nu de la bonne nouvelle ?
Vendredi soir. J’étais en Italie, parce que je
voulais vivre cette période stressante dans un
environnement apaisant et j’ai reçu un mail
m’annonçant que je partais ce lundi. Je sa-
vais depuis des mois que j’étais proche des JO
parce qu’il ne me manquait que 3 kilos pour
une qualification directe et que des sanctions
devaient être prononcées après les 27 cas de
cendie s’est déclenchée sans rai-
son à 3h40 du matin.
« Malgré tout, on essaie de
mettre nos athlètes dans les
meilleures dispositions et ils ne
semblent pas trop perturbés, in-
dique Rampaer. Nous avons
équipé chacune des chambres
d’une télévision et d’un poster de
j’ai été soulagé quand j’ai reçu la bonne nou-
velle.
Avez-vous pu vous maintenir dans un bon
état de forme malgré tout ? Comment avez-
notre campagne de promotion et mettre aux athlètes du Team Bel-
nous avons installé deux écrans gium de se déplacer dans le vil-
géants dans l’entrée sur lesquels lage qui ont été prêtés par les
défilent des infos pratiques à
leur attention. Une fois que les
TEC font, eux, l’unanimité. « A
Londres, déjà, on les avait re-
Jeux commenceront, ce sont évi- marqués ; on nous en avait
demment les images des compéti- même volé deux. Ici, on peut dire
tions qu’on y verra. » qu’ils excitent le peuple ! » ■
Les vélos pliables pour per- PHILIPPE VANDE WEYER Après un début de séjour
cauchemardesque, les
choses se mettent petit à
petit en place pour la délé-
gation belge qui va se gon-
vous géré votre régime ? fler d’un sélectionné sup-
Je me suis entraîné avec conviction jusqu’à la plémentaire avec l’haltéro-
fin juin, avec un bon stage à Tenerife, tout en phile Tom Goegebuer.
suivant mon régime. Juillet a été plus com-
pliqué en raison de l’incertitude, qui a enta-
mé ma motivation. Physiquement, j’étais
bien, mes entraînements se passaient norma-
lement, je gérais mon poids, mais, mentale-
ment, c’était plus compliqué. Ces dernières se-
maines ont été très difficiles. J’ai connu
quelques nuits blanches… Le stress que cette
affaire a généré m’a coûté pas mal d’énergie.
Quelles sont vos ambitions pour vos troi-
sièmes Jeux ?
Je dois avouer que je n’ai pas encore eu le
temps de penser à la compétition en elle-
même. Je ne voulais pas me mettre en situa-
tion sans savoir si j’en serais ou pas. Je n’ai
pas encore eu le temps de regarder quelle sera
l’opposition ni d’envisager une stratégie par-
ticulière. Il faut d’abord voir comment je vais

toilettes non fixées et bouchées,
électricité instable, portes ne fer-
mant pas : c’est cet environne-
ment que le chef de mission Ed-
dy De Smedt a découvert en arri-
vant au village dans un bâtiment
« non testé ».
« Nous avons listé tous les pro-
blèmes et l’organisation a mis
des équipes en place pour les ré-
soudre. On a travaillé chambre
par chambre, étage par étage
pour être prêt au plus vite pour
l’arrivée des athlètes. On a même
dû rouvrir certains plafonds. »
dopage enregistrés aux Mondiaux 2015.
Mais la Fédération internationale a modifié
les règles de réallocation, en ne tenant plus
compte que du ranking mais également des
règles d’universalité. Du coup, je ne savais
plus trop si j’avais encore une chance d’être
repris. Il y a une dizaine de jours, on m’a dit
que la suspension du Kazakhstan, de la Bié-
lorussie et de la Russie ne serait pas confir-
mée dans les temps et que je n’avais plus au-
cune chance. Du coup, j’ai interrompu mon
régime pendant deux jours… avant d’ap-
prendre que la Russie serait finalement bien
sanctionnée suite à la décision du CIO. Après
être resté dans l’incertitude très longtemps,
RIO
digérer ces derniers jours qui ont été très fati-
gants. Pas question, donc, de me fixer un ob-
jectif bien précis. Tout ce que j’espère, c’est de
tenir le coup émotionnellement et de pouvoir
réussir un maximum d’essais. Cela impli-
quera des choix intelligents avec les poids de
manière à être le plus performant possible en
fonction de la forme du jour plutôt que de
tenter le tout pour le tout. Pour l’instant, mes
entraînements sont comparables à ceux que
je m’infligeais avant les derniers champion-
nats d’Europe. Je pense donc être capable de
reproduire un total de 241 kilos. ■
Ces dernières semaines ont été épuisantes Propos recueillis par
mentalement pour Tom Goegebuer. © BELGA. Ph. V.W.

LANÉCROLOGIE LESAVISDECÉRÉMONIE
  

Monsieur et Madame Luc DEVIGNE, On nous prie d’annoncer le décès de

« J’ai placé le vase rempli de roses jaunes
sur le sol, devant la fenêtre basse,
pour donner à boire à la lumière. »
(Ressusciter 2001 - Christian Bobin)
MADAME
Louise et Alice,
ses enfants et petits-enfants ; Jean-Pierre FINCŒUR
Monsieur et Madame Francis DEVIGNE, Les funérailles civiles auront lieu au cimetière de Robermont
Virginie et Mathieu, à Liège le mardi 2 août 2016 à 9 heures.
ses frère, belle-sœur, nièce et neveu ;
Madame Caitlin FERRILL - JACOB,
sa filleule ;
Les Amis de Yehudi’s Menuhin Live Music Now,

Les familles DEVIGNE, TILQUIN et apparentées
On nous prie d’annoncer le décès de
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
MADAME MONSIEUR

Pascale MATHIEU Liliane DEVIGNE Norbert LEGENDRE

née Paulette veuve de Monsieur Michel TILQUIN La liturgie de la parole sera célébrée en la collégiale
née à Bastogne le 3 août 1943 Saints-Pierre et Guidon le mardi 2 août 2016 à 11 heures.
née le 30 juillet 1933 et décédée le 25 juillet 2016.
et décédée à Libramont-Chevigny le 31 juillet 2016.
Le service religieux, suivi de l’incinération au crématorium de
Vous en font part : Bruxelles à Uccle, sera célébré en l’église abbatiale Notre-Dame de
Sa sœur, sa fi lleule, la Cambre à Ixelles le jeudi 4 août 2016 à 11 heures.
Les familles MATHIEU-ROUSSEAUX et apparentées. Réunion à l’église.
(Abbaye de la Cambre) 
La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération et de la
dispersion des Cendres, aura lieu au Centre funéraire de Van Gossum
Robermont, rue des Coquelicots, 1 à 4020 Liège, ce jeudi On nous prie d’annoncer le décès de
4 août 2016 à 9 heures. MONSIEUR

Mortuaire : Pascale repose en la Maison de funérailles
Gierens, salon 3, place de la Bastognette, 9 à Bastogne, où la
famille sera présente de 16 à 19 heures.
Isabelle GILLET-WETTENDORFF, sa belle-fille ; André DHERTE
Ariane et Marc WATTEYNE-GILLET, sa fille et son beau-fils ; époux de Madame Polette VIEUJANT
Vos condoléances sur www.gierens.be ou sur www.enaos.net La cérémonie d’hommage se déroulera en la salle
Nicolas, Thomas et Alexis GILLET,
Gaëlle, Olivier et Denis WATTEYNE, ses petits-enfants ; « les Chardons », 1, rue du Cadet à Brugelette (7940),
le mardi 2 août 2016 à 10 h 30.
Les familles GILLET, LEFEBVRE, MAUBERT et apparentées
vous font part avec tristesse du dècès de
 MADAME

La famille Jeanne LEFEBVRE

vous fait part du décès de veuve de Monsieur Robert GILLET
MADAME née à Montcy-Saint-Pierre le 20 septembre 1922 LESPETITESANNONCES
et décédée à Ottignies le 30 juillet 2016.
Christiane LELUBRE Les personnes désirant rendre un dernier hommage
EMPLOI MAISONS
née DEMEUSE à la défunte pourront se recueillir au funérarium Delbrassinne
épouse de Monsieur Michel LELUBRE (1330 Rixensart, rue de la Gare, 9a)
ce lundi 1er août de 18 heures à 20 heures. OFFRES À LOUER - OFFRES
née à Bruxelles le 30 avril 1942
et y décédée le 29 juillet 2016. La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération, meublés ou non
sera célébrée au crématorium « Champ de Court »
La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération le mardi 2 août 2016 à 11 h 30. L’ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite
au crématorium de Bruxelles (avenue du Silence à 1180 Uccle), en Belgique lance un avis d’appel d’offres pour
aura lieu le mercredi 3 août 2016 à 12 h 45. Réunion au crématorium à 11 h 15. des agents de sécurité pour l’ambassade sit. UCCLE av. Coghen Maison uni-
(1490 Court-Saint-Etienne, Drève Eugène Goblet d’Alviella, 1) 45, av. Franklin Roosevelt, 1050 Bxl. et à la fam. 4ch. + 2ch. av. toilette sous
Réunion au crématorium à 12 h 30. résidence de l’Ambassadeur. Les sociétés in- combles amén. et accessibles
téressées seront invitées à retirer le dossier par escaliers. Jardinet avt 16m2
Le présent avis tient lieu de faire-part. des conditions et des spécifications à et jardin arr. 82m2. Rez: 3 pces
Le présent avis tient lieu de faire-part. l’adresse actuelle de l’ambassade: Blue Tower, de séj. + cuis. hyp. équip. + toil.;
1170 Bruxelles, Dries, 69. av. Louise 326, 1050 Bxl. Pour tte demande 1er étg.: 2ch. + sdb & toil.; Caves
108, rue de l’Eglise - 1082 Berchem-Sainte-Agathe 1330 Rixensart, avenue des Cerisiers, 32. d’information, prendre contact avec l’ambas- sous tte la maison. Toiture nve.
P. F. Hulsmans-Goossens, 1082 Berchem-Sainte-Agathe. sade du lundi au vendredi entre 10h et 13h Châssis av. dble vitr. nfs. Chaud.
Funérailles Delbrassinne - Rixensart - 02/653.72.53 aux numéros 02-649.20.44 ou 02-629.80.20 au gaz. Loyer: 1.980 €/mois.
2248396 Tél. 0475-616.989 2247899

26
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LADÉTENTE 27
LES MOTS CROISÉS
Grille n° 944 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Grille n° 4773 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
HORIZONTALEMENT. DIFFICILE
A. Fair-play sur le terrain. B. Perdre la vie. Plante A 1
HORIZONTALEMENT.
aromatique aux propriétés médicinales. C. Renard 1. Charlotte y rencontre l’oublie. 2. Avec entrain. 3. Repoussant. 4. Réaliser une éco- 2
polaire à fourrure blanche en hiver. Ou volonté. B
nomie d’énergie. 5. Ayant sans doute beaucoup servi. Hirondelle de mer. 6. Guère
D. Vérification de texte. E. Ordre en fin d’office. teinté. Adénosine triphosphate. 7. Dieu sait où. Céréale du Sahel. 8. Nous le devons 3
C
Concours de circonstances. F. Plante grimpante. G. aux Curie. Une hypothèse d’école. Au nombre des Ases. 9. Propre aux idées. Chiffre
Inexactes. H. Vibration musicale. Marque d’égalité. D rond. 10. Ce qui l’entoure est continent. Pays du kilt. 4
Article défini. I. Echec au roi. Maigreur extrême.
J. Cela vient après la licence. Apparemment ni E 5
homme, ni femme. VERTICALEMENT.
F 1. Stock d’essences. 2. Évènements fortuits. Bidet pour les petits. 3. Partie de la bride. 6
Possédé, obtenu. 4. Pays de Qum. Partie de livre. 5. Mal du siècle. Mousse dans la
G Royal Navy. 6. Calmants. 7. Sort en bouffée. Entre dans des colorants bleus. 8. Point 7
VERTICALEMENT. saillantes. 9. Secrètes avec des arrière-pensées. 10. Alors. Remis à sa place.
1. C’est l’art de faire tourner les tables. 2. Ancienne H 8
devise espagnole. Fit parler d’elle en Algérie. 3. De
vive voix. 4. Manière de faire habituelle. Iridium. 5. I
FACILE 9
Pratiques de filou. 6. Chef de l’administration du HORIZONTALEMENT. 10
mir de la Russie des tsars. 7. Convient donc. Vieilles J 1. Le palais des gourmands. 2. De façon vive. 3. Remettant à plus tard. 4. Agir comme
habitudes. Petit morceau de beurre. 8. Elle n’a un roi. 5. À jour. Elle vole au-dessus des côtes. 6. (A) montré sa timidité. Terme de
aucune reconnaissance. Vient de savoir. 9. Faire biochimie. 7. La pâtisserie est celui des gourmands. Base de couscous. 8. Disque
Solution n° 943 d’or. Fait, circonstance. Dieu tonnant. 9. De la nature des concepts. En mille. 10. À la Solution n° 4772
feu. Prophète biblique. 10. Sur la rose des vents. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Mesurées au compte-gouttes. 1 2 35 4 6 7 8 9 10 source. Y travaille-t-on pour des haricots ?
A J A CU Q E M A R T 1
B A J OT U U N I E 2
C R O SI A R E O R
VERTICALEMENT. 3
1. Commerce d’extraits. 2. Il faut toujours compter avec eux. Idée favorite. 3. Elle 4
D R U L I O T S G
passe sous la nuque. Berné. 4. A une Chambre de madjlis. Panthère. 5. Ça perturbe.
E R A E T A G I 5
E Sur un zinc anglais. 6. Apaisants. 7. Découle. Pour faire la bombe. 8. Qui forment
6
F T E L E M A R K V un creux. 9. Desseins fermes et prémédités. 10. Annonce généralement une suite.
G E L E N E I D E Réinscrit ailleurs. 7
H L O U A N G E I R 8
I L E R O T L I E S 9
J E E F O S S U E 10

LA BÉDÉ BLAKE & MORTIMER, « LE TESTAMENT DE WILLIAM S. » (49) PAR YVES SENTE ET ANDRÉ JUILLARD
© 2014 Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs (Dargaud-Lombard s.a.), 2016 LE SUDOKU
Remplissez la grille de sorte que
chaque ligne, chaque colonne
et chaque carré contiennent les
chiffres de 1 à 9. 5 3 8 4
4
6 9 5
2 6 7
6 9 4 5 8 2 3 7 1 7 6
8 1 2 7 3 4 9 5 6
7 5 3 9 6 1 8 4 2 3 4 2
4 8 6 2 7 5 1 9 3
9 2 1 6 4 3 7 8 5 1 3 2
5 3 7 8 1 9 6 2 4
1 4 8 3 5 7 2 6 9 4 6 8 9
3 7 9 4 2 6 5 1 8
2 6 5 1 9 8 4 3 7 8 2 1

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AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
19/30 • S
12/20 • E
MARDI Une zone perturbée provoque de la pluie avec des
13° / 22° Ankara 16/32 • S
rafales de vent à 50/60 km/h l’après-midi. Légère
LEVER À 6H09
COUCHER À 21H27
Antalya 25/34 • S 20 baisse des températures avec de 17°C à 21°C
10° / 22° Athènes 24/36 • S l’après-midi.
13° / 20°
DERNIER QUARTIER
P.L. LE 18/08
Barcelone
Belgrade
22/28 • S
20/30 • O 14
12° / 21°
Benidorm 25/32 • S
11° / 21° Berlin 14/23 • E
21 12° / 21° Berne 14/23 • E Ephémérides
Bordeaux 14/26 • E Soleil lever: 6h10 - coucher: 21h25
10° / 21°
12 Bratislava 19/25 • E Lune lever: 5h45 - coucher: 20h58
6° / 18° Bruxelles 12/21 • E Ostende marées hautes 1h19 et 13h43
10° / 20° marées basses 7h58 et 20h22
VENT FAIBLE DE SECTEUR OUEST
Bucarest
Budapest
17/36 • S
19/26 • E MERCREDI Anvers marées hautes 3h59 et 16h28
Copenhague 13/20 • P marées basses 10h53 et 23h26
Ephémérides
9° / 22°
Dublin 11/17 • P 22
Soleil lever: 6h09 - coucher: 21h27 Florence 20/30 • O
Lune lever: 4h40 - coucher: 20h17 Helsinki 14/20 • P
Ostende marées h. 0h27 et 12h59 - marées b. 7h09 et 19h38 Héraklion 23/30 • S 17 Les faibles pluies matinales laisseront la place à
Anvers marées h. 3h04 et 15h38 - marées b. 9h59 et 22h32 Istanbul 24/33 • S
t° eau de mer: 18°C un temps instable avec de fréquentes averses.
Izmir 23/36 • S Les températures remonteront pour afficher des
Aujourd’hui, l’atmosphère est encore légèrement instable et nous attendons le dé- Kiev 20/31 • S
Lisbonne 17/27 • S
maximales comprises entre 19°C et 23°C.
veloppement de quelques faibles averses sur la partie Nord du pays (Campine princi-
Londres 14/19 • P
palement). Les éclaircies s’imposent globalement. Petite hausse des températures.
Lubiana 16/23 • O
La nuit prochaine, le ciel se couvrira par l’Ouest et nous prévoyons les premières Luxembourg 10/22 • E
pluies en seconde partie de nuit. Les températures minimales seront moins fraîches
et comprises entre 11°C et 15°C.
Madrid
Malaga
18/35 • S
27/31 • S
JEUDI
Manchester 11/18 • P
35° Milan 20/29 • S 22
D
01/08 - 12:00

30°
A Moscou
Munich
18/28 • E
13/23 • E
16
Le front froid de la perturbation s’imposera tou-
jours sur notre pays. Les pluies, les averses voire
Nice 21/27 • S
10 Oslo 12/20 • P même les orages seront au programme de cette
25° 10 10 journée. Les températures n’évolueront pas beau-
10 Palerme 25/29 • S
coup.
D
Palma 23/32 • S
20° Paris 12/25 • E

D
Porto 13/26 • S
15° 1010 D Prague
Rabat
16/23 • E
21/27 • S info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
1020 Riga 13/19 • P
10° Rome 23/29 • S
Sofia 19/31 • S 

5°
A Stockholm
Tel-Aviv
12/21 • E
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-25° O=orage, S=soleil

27
Le Soir Lundi 1er août 2016

28

CULTURE
Meryl Streep va pousser la chanson-
nette. Elle donnera la réplique à Emily
Blunt dans la suite de « Mary Poppins ».
Elle sera Topsy, la cousine de l’héroïne,
un personnage absent du film légen-
daire de 1964. © REPORTERS / BPRESSE.

Laisse aller, c’est une valse !

FESTIVALS Les Musicales de Belœil 2016 reviennent au premier samedi d’août
NOS COUPS DE CŒUR
Le Carnaval
des animaux
Cette pochade est un clas-
sique : un gag d’étudiant que
Saint-Saëns ne voulait
d’abord pas reproduire. Il a
cédé face à l’incroyable
succès rencontré particuliè-
rement dans sa version
originale chambriste que
présente la Chapelle reine
Elisabeth. Mais ce sera plus
qu’un concert. Sophie van
der Stegen a imaginé une
faune farfelue qui va vrai-
ment habiter le lieu.
Le Champ des roses à 15h, 17h et
21h30

Le charme incomparable d’un concert à ciel ouvert dans un décor d’eau et de végétal. © JÉRÉMY TOURNAY.
Les « Musicales »
appartiennent aux festivités
familiales du temps
des vacances.
Elles s’ouvrent cette année
à la danse avec un programme
très riche et diversifié.
l ne manque que Georges Lautner pour
cueillir la Grande Scène avant le tradition-
nel feu d’artifice. Mais un peu plus tard, afin
de mieux gérer la luminosité soit à 19h30,
20h30 et 21h30.
L’entrée de la danse
La grande affaire de 2016, ce sera l’arrivée
de la danse dans tous ses états. Par sa mu-
sique fêtée sur la Grande Scène par l’or-
chestre Prima la Musica de Dirk Vermeu-
len, mais aussi avec B-Strings et Manu
Comté, partis à l’assaut d’une nouvelle série
LE DISQUE
Un tango très libre
Et voici qu’un CD vient com-
pléter avec la même mu-
sique un des concerts. La
un solo de Thomas Hauert sur des mu- passion de Manu Comté
siques de Monteverdi et Sciarrino et Shifts
de Peter Savel sur la version des Variations
pour le tango n’est pas nou-
velle. L’originalité de ce CD
Goldberg par Uri Caine. réside dans son association
avec les cordes de B’Strings
Beaucoup de jeunes artistes et la guitare de Tomás Gu-
Les Musicales de Belœil, c’est aussi un
bitsch. Au programme, Piaz-
tremplin pour nombre de jeunes artistes ; la zolla bien sûr, mais aussi des
soprano Julie Mossay donne un récital vien-
compositeurs plus jeunes,
nois et partage le cloître avec une sélection nés entre 947 et 1973 tels
d’élèves de la Chapelle musicale reine Elisa- Gerardo Jerez Le Cam, Eg-
beth, le Trio Zadig, lauréat d’un Prix de l’as-
Piano
Avec déjà 5 enregistrements
à son actif, David Bismuth
est un des favoris du jeune
piano français. Il interprète
la Sonatine de Ravel, la so-
nate La Tempête op.31 no2 de
Beethoven et 3 Danses ar-
gentines de Ginastera. Aussi
français, Nathanaël Gouin
est un des fidèles de la Cha-
pelle : il n’hésite pas à oppo-
ser la transcription pour
piano de la colossale Passa-
caille et fugue BWV 582 de
Bach à un choix de pièces de
Scriabine, inspirées par la
danse et la poésie.
Le Bassin des dames à 15h, 17h30 et
20h30 (Bismuth) et 16h, 18h30 et
21h30 (Gouin)
ARTS2/Ecole
supérieure des arts
Seule institution franco-
phone à regrouper un
conservatoire et une école
d’arts plastiques, Arts2
occupe une place capitale
dans sa région. Dans les
esprits, ses élèves entre-

I
donner un goût coquin au charme
princier des Musicales de Beloeil.
Cette année, on revient au schéma de base
et c’est donc le premier samedi du mois
d’août que se déroule l’événement.
Deux raisons principales : les « Musi-
cales » appartiennent aux festivités fami-
liales du temps des vacances et, au mois de
septembre, on a souvent déjà, un peu, la tête
ailleurs. Et puis, les journées sont encore
longues, ce qui permet de commencer une
heure plus tard et de mieux s’installer dans
l’après-midi et la soirée. En conclusion, c’est
donc trois et non deux concerts que va ac-
de tangos « New Tango Strings Project »
(voir leur dernier CD ci-dessous). Mais la
danse, c’est aussi une Petite Ecole de mu-
sique et de danse, qui sera active chaque
heure de 15 h à 21h30 sur 2 scènes, le Jardin
d’enfants et le Bassin des glaces : l’occasion
pour les enfants de s’initier et de pratiquer.
Et la danse enfin, ce sera la présence de
Charleroi Danses avec trois projets : Les
confrères d’Albert Quesada avec 20 dan-
seurs évoluant sur la musique des Quatre
Saisons de Vivaldi, OneTwoThreeOneTwo
du même au sein de l’univers du flamenco
ou, dans un genre plus osé, (Sweet)(Bitter)
berto Gismonti, Tomás Gu-
sociation Proquartet interprète des trios de bitsch et Manu Comté lui- tiennent désormais une
Haydn et Beethoven. Bref, la musique et même avec son Homilia, relation continue avec les
l’animation sont partout de 14 h à 22h30. dans un arrangement de « Musicales de Belœil » et
Mais Belœil, c’est aussi déambuler dans un Michel Herr qui donne son occupent un plateau à
lieu d’exception, se rafraîchir ou déguster nom à l’album. temps plein. Le programme
par instants les propositions à petites doses. S.M. final n’est pas nécessaire-
Bref, se laisser guider par sa curiosité. ■ ment connu, mais ce qui est
SERGE MARTIN certain, c’est qu’il sera très
varié.
Parc du château de Belœil, samedi 6 août. Homilia ✶✶✶ Bassin vert de 15h à 21h30.
Entrée : 40 euros (35 en prévente), 25 euros (20 en MANU COMTÉ
prévente pour les enfants de 12 à 21 ans), gratuit en Avanti Classics
dessous de 12 ans. Réservation : www.verhulst ; be,
www.ticketmaster.be ouwww.fnac.be.

LESBRÈVES
La Flandre a décidé de mobiliser
Succès pour le « Off » d’Avignon 1,4 million d’euros pour soutenir
deux projets d’exposition visant à Ruée générale sur le dernier Harry Potter
e Festival « Off » d’Avignon, qui a accueilli depuis le 7 juillet mieux faire connaître au monde

L 1.416 spectacles, s’est achevé samedi 30 juillet avec une fré-

quentation en hausse en dépit des attentats. Le « Off », qui se
revendique « le plus grand théâtre du monde », a vendu 55.815
entier les maîtres de la peinture
flamande. L’argent servira no-
tamment à un projet de transfor-
cartes d’abonnement contre 55.285 en 2015 et 30.318 places via sa mation au sein du musée d’art
billetterie, soit 41 % d’augmentation. La fréquentation du festival a contemporain d’Anvers (Muhka)
été plus difficile dans la dernière semaine, après la fin du « in » qui et à la mise sur pied d’une expo-
se terminait le 24 juillet. (afp) sition « Op zoek naar Utopia » (A
la recherche de l’Utopie) au mu-
FESTIVALS programmation met plus particu- sée M de Louvain. L’effort finan-
« Voce et Organo » lièrement en valeur les instru- cier permettra notamment de
fête ses vingt ans ments à vent (Alta Capella) et les voir pour la première fois en
Pour célébrer son anniversaire, instruments à cordes (Bassa Ca- Flandre les maîtres Quinten Met-
l’association « Voce e Organo » a pella), les concerts débutant à sys et Jan Gossaert. Leurs
choisi de mettre à l’honneur la 20 h. œuvres pourront être admirées De New York à Singapour, des centaines de fans se sont rués dimanche sur les premiers exem-
musique baroque d’Italie à l’occa- Programme sur du 20 octobre 2016 au 17 janvier plaires du livre Harry Potter et l’enfant maudit, version adaptée de la pièce de théâtre jouée en
sion de son traditionnel festival www.placedelachapelle.be/ 2017 à Louvain. A Anvers, l’inves- première mondiale à Londres la veille. A New York, plus de 500 personnes faisaient la queue
de musique ancienne qui se dé- tissement permettra de monter dans la plus grande librairie de la ville. Même enthousiasme à Hong Kong, à Bangkok ou à Banga-
roulera les 17, 20, 24 et 27 août PATRIMOINE une exposition permanente de lore. Harry Potter and the Cursed Child a été mis en vente samedi à minuit au Royaume-Uni (pho-
en l’église Notre-Dame de la Cha- La Flandre veut mieux faire maîtres flamands au sein du to). La version française sera disponible le 14 octobre. © AFP.
pelle à Bruxelles. Cette année, la connaître ses peintres Muhka. (b.)

28
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LACULTURE 29

« Les écrivains me fascinent »

LIVRES Sophie Bassouls conjugue la photographie avec des portraits pleins de vie
Les plus grandes plumes ont mer en poésie. j’ai pu approcher des auteurs in- Quelle est votre touche ?
croyables. Certains ne sont plus là, Je ne regarde pas le monde, mais les
posé devant son objectif. En quoi votre enfance a-t-elle déter- mais leurs photos existent toujours. gens. Les gros plans me mettent mal
A 80 ans, elle publie miné votre regard ? C’est du solide ! à l’aise. C’est à moi de faire quelque
550 de ses photographies Ma grand-mère m’a profondément chose de cohérent entre ce que j’ima-
influencée. Elle voulait former une Qui vous a particulièrement mar- gine et ce qu’on me donne. Nous nous
dans un livre, « Ecrivains ». élite féminine exerçant un rôle social quée ? exprimons par le corps. Une gestuelle,
important. J’ai toujours été curieuse. Nabokov s’est prêté avec gentillesse et une façon d’être ou d’occuper l’espace
ENTRETIEN Petite, je voulais devenir pilote ou pa- malice à l’exercice. Il ne lâchait pas en disent plus long qu’un visage. On
vec sa coupe à la garçonne et rachutiste car c’était la guerre. Le son verre de whisky ! Avec Miller, ça trimballe tous une image de soi, mais

A son élégance folle, on la recon-

naît de loin. Sophie Bassouls a
toujours un Leica et un foulard autour
du cou. Sa générosité se sent dans ses
photos, cherchant à capter l’essence
d’une personnalité. Un métier dont elle
ne se lasse pas. Elle nous reçoit autour
d’un thé et d’un chocolat noir, pour cro-
quer son pétillant regard. Pionnière,
l’octogénaire a vu défiler des décennies
d’écrivains. Une spécialité nullement
imaginée au départ… Née en France, en
1936, elle passe son enfance « auprès
d’une grand-mère exceptionnelle », Ma-
deleine Danielou. « Elle m’a transmis
son goût littéraire. J’ai grandi dans le
collège qu’elle a fondé. Un formidable
terrain de jeu où régnaient la liberté et
la solitude. On ne s’intéresse pas aux
autres par hasard… » Celui-ci a pour-
tant orienté sa vie. Après avoir rejoint
l’amour, aux Etats-Unis, Sophie revient
en France. De fil en aiguille, elle
s’oriente vers la photographie à L’Ex-
press, au Figaro littéraire ou à l’agence
Sygma. Les plus grandes plumes ont
posé devant son objectif. Son champ
photographique s’étend aussi aux ar-
tistes, aux villes ou à des créations ori-
ginales, recouvertes de feuilles d’or.
L’œil de Sophie Bassouls capture un
fragment d’existence pour le transfor-
« Lévi-Strauss disait que “les hommes
ne sont rien, l’important c’est ce qu’ils
font”. Je pense l’inverse », explique
cette grande amoureuse du petit détail.
© SOPHIE BASSOULS.
goût des ruines, des maisons éven-
trées ou des murs délabrés me vient
de là. Ado, j’ai découvert la photo lors
de l’expo « The Family of Man ».
Cette ode à la vie montre un monde
qui se ressaisit. La photographie ra-
conte quelque chose, elle donne du
sens à l’existence.
Comment s’est-elle transformée en
vocation ?
J’avais plutôt envie de faire de la
peinture ou du dessin. A 18 ans, je me
suis envolée – en avion à hélices –
vers l’Amérique pour vivre une aven-
ture amoureuse. Mon mari m’a offert
un appareil photo, je suis devenue
autodidacte. De retour en France, je
suis entrée à l’Express, qui prônait
une presse militante. Françoise Gi-
roud m’a confié le service photo, mais
ce n’est qu’au Figaro littéraire, que j’ai
commencé à faire des portraits.
Qu’y a-t-il de plus captivant chez les
écrivains ?
Ils me fascinent parce qu’ils appar-
tiennent à un autre monde. Avant,
c’étaient des maîtres à penser, comme
Gide, qui se vouaient entièrement à
leurs écrits. Or à présent des centaines
de gens écrivent. Malgré ma timidité,
s’est mal passé, je l’ai chopé à la sau-
vette. J’admirais follement Mailer,
écrasé par une œuvre lourde, pesante,
violente. C’était compliqué avec Ro-
main Gary, tant cet homme – qui ne
s’aimait pas – semblait torturé. Kun-
dera ne voulait pas être photogra-
phié, alors il a les mains devant le vi-
sage. Certains vivent dans des lieux
prodigieux, comme Calaferte, dont les
cheveux blancs tranchaient avec sa
caverne sombre. Le bureau de Lévi-
Strauss était envahi d’objets. Raide,
voire austère, il disait que « les
hommes ne sont rien, l’important
c’est ce qu’ils font ». Je pense l’in-
verse. On pénètre une intimité par un
détail. Le désordre de Cioran se reflé-
tait dans un tas de chaussures. Il
était si drôle, mais trouvait qu’il fal-
lait « simuler le malheur ». Sans ou-
blier les femmes. Dolto et son côté
« mama » dans un corps mou, ou ces
ladies des lettres anglaises : la terreur
PD James, la triomphante Edna
O’Brien ou l’extravagante Iris Mur-
doch. Curieuse des jeunes, j’apprécie
aussi les contemporains (Claudel,
Enard). La qualité d’une écriture
m’éblouit. Ce que j’aime avec les écri-
vains, c’est qu’on peut connaître leur
univers en les lisant.
j’aime qu’on se laisse aller. Ce mo-
ment de grâce est un mystère. Il faut
détourner l’attention, désarmorcer les
défenses, provoquer l’inattendu. De
par ma nature amicale, on sent que
j’observe les êtres d’un bon œil. Je pri-
vilégie le noir et blanc car il y a tant
de « nuances de gris » (rires). La pho-
tographie ne se veut pas une repré-
sentation parfaite de la réalité. Elle
nous montre le familier et l’étranger.
Mon métier tend à disparaître, or il
existera toujours des témoins de leur
temps. La littérature m’apporte une
parcelle du monde et un peu de moi-
même. Je me suis fabriquée au fil des
rencontres. Quand on a le privilège de
converser avec Jankélévitch ou Fou-
cault, il en reste forcément quelque
chose… ■
Propos recueillis par
KERENN ELKAIM
www.sophiebassouls.com
Ecrivains ✶✶✶
SOPHIE BASSOULS
Flammarion
550 photographies,
150 p., 39 euros.

« Evita », le retour de l’icône



SCÈNES Une flamboyante comédie musicale au Karreveld

CRITIQUE
t de deux ! Le festival
E « Bruxellons ! » récidive
avec bonheur dans le champ de la
comédie musicale. Après la réus-
site de La mélodie du bonheur
l’an dernier, en voici une autre,
Evita (1976), signée Andrew
Lloyd Webber, le compositeur de
Cats, du Fantôme de l’opéra, du
Magicien d’Oz, etc. Quant au
texte original de Tim Rice, le châ-
teau du Karreveld vous en offre la
version française – en création
mondiale – troussée par l’équipe
des créateurs, Jack Cooper et Da-
niel Hanssens, metteurs en
scène, par leur assistant Simon
Paco, par le dramaturge Olivier
Moerens et par Julie Delbard.
On ne chicanera pas sur la Opportuniste, pute et madone ? La légende d’Evita Peron fait encore
perte du sound anglais, l’exercice bouger les foules. © GRÉGORY NAVARRA
périlleux tient la route. Et le spec-
tacle s’impose : du punch, de la mêle vite intérêts publics et pri- musicale, au chant souple, aux
rigueur, des chorégraphies ima- vés. Adulée par le peuple, dédai- multiples nuances. Peron a lui le
ginées et parfaitement réglées gnée par la haute société, elle dis- charme élégant de Philippe
par Joëlle Morane, sans oublier la paraît, victime d’un cancer à 33 d’Avilla, un peu moins présent
finesse des costumes de Fran- ans, en 1952. vocalement. Impossible de tous
çoise Van Thienen, à la mode des les citer, mais l’on retiendra la
années 50. Une vingtaine d’artistes belle voix lumineuse de Maud
L’ensemble file sans temps
mort, ponctué de scènes cocasses
Opportuniste, pute et ma-
done ? Le spectacle reste énigma-
Hanssens (maîtresse de Peron).
Evita recèle pas mal de tubes REYES, LAKATOS, IVANOV, COPPENS
tels le jeu de chaises musicales
des officiers de l’armée ou la valse
tique sur ce destin et c’est tant
mieux. Il se chante, se danse et se
(qui n’a pas fredonné « Don’t cry
for me Argentina » ?), et des
QUATUOR ALFAMA, QUEFFELEC
des amants d’Evita. Le tout se joue en 21 tableaux commentés, pages flamboyantes où le tango VODENITCHAROV, CORNIL, TWIS
CHAPELLE MUSICALE REINE ELISABETH
joue devant ce qui ressemble à la décryptés par un personnage n’est jamais loin, des pages qui
« casa rosada » (simplifiée !), le qu’on appelle Che… qu’Evita en- forment un écrin aux atmo-
palais présidentiel de Buenos verrait bien faire la révolution à sphères et émotions diverses. Re-
Aires, avec ses galeries et son bal- Cuba ! « Combien de temps cette légués en contrebas de la scène, www.classissimo.com

4 - 13.08 2016 / THÉÂTRE ROYAL DU PARC

con, d’où une circulation fluide et mascarade va durer », chante ce invisibles, les treize musiciens

étagée (scénographie de Dimitri
Shumelinsky, lumières de soleil
et de nuit bleutée de Laurent
Kaye).
Au centre de ce « musical » au
scénario bien ficelé construit en
flash-back, une femme, fille du
peuple, une actrice, une voix à la
radio argentine, en quête de re-
connaissance et de pouvoir. Sé-
ductrice sans scrupule, Evita
épouse le dictateur Juan Peron.
Evita sait haranguer les foules de
Buenos Aires. Et si elle œuvre aux
réformes sociales, féministes, elle
récitant révolutionnaire ironique
qu’incarne avec énergie et une
belle présence le Belge Steven
Colombeen. Pas franchement ha-
giographique, cette comédie
n’élude pas le contexte politique !
Le plateau compte une ving-
taine d’excellents artistes (dont
un très bon chœur) tantôt desca-
misados – les torses nus labo-
rieux –, tantôt mondains et mili-
taires. Ils entourent Evita Peron,
fièrement incarnée par la Belge
Deborah De Ridder, bardée d’une
solide expérience en comédie
CLASSISSIMO
soignent le jeu et Pascal Char-
pentier veille au grain, en véri-
table expert dans ce domaine !
Reste que l’amplification est
parfois un peu abrupte et peut
désarçonner, surtout en début de
représentation. Réserve mineure
pour un spectacle très profes-
sionnel, cousu main ! ■
MICHÈLE FRICHE
Les représentations se poursuivent
jusqu’au 27 août au château du Karreveld
à Molenbeek. Calendrier sur
www.bruxellons.be.

29
Le Soir Lundi 1er août 2016
30 LATÉLÉVISIONLUNDI
8.00 Le 8/9 9.00 Jardins et
loisirs  : été Au pays de Liège
9.20 La prophétie d’Avignon
11.05 On n’est pas des pigeons
Best of. 11.55 Les feux de
l’amour 13.00 JT 13h 13.45
Alice Nevers, le juge est une
femme Princesse. 14.35 L’homme
en blanc. 16.00 Belinda et moi
Téléfilm de Thierry Binisti (Fr,
2014). Avec Line Renaud,
Alexandre Styker. 17.40 FBI  :
portés disparus Une vie de
regrets. 18.30 On n’est pas des
pigeons Best of. 19.30 JT 19h30
20.20 ★★ Fonzy
Comédie d’Isabelle Doval (Fr,
2013). Avec José Garcia, Audrey
Fleurot, Lucien Jean-Baptiste,
Gérard Hernandez. 1h45.
Il y a vingt ans, Diego Costa
avait bien du mal à boucler ses
fins de mois. Pour se faire un
peu d’argent, il a, sous le pseu-
donyme de Fonzy, fourni du
sperme dans le cadre d’un pro-
gramme de recherche. Le
temps a passé et il est toujours
livreur dans la poissonnerie de
son père. Il a beau avoir
42 ans, il est resté un éternel
adolescent, au grand dam de
sa compagne Elsa. Or, il faut
vraiment qu’il se responsabi-
lise, car dans peu de temps, il
sera papa. C’est alors que 142
des 533 enfants conçus lors du
fameux protocole se lancent à
la recherche de leur géniteur.
22.05 La plus pire semaine de
ma vie Téléfilm de Frédéric
Auburtin (Fr, 2010). Avec Elodie
Frenck, Bruno Salomone, Char-
lotte de Turckheim. Un couple
se prépare à passer devant le
maire. Tous deux se
réjouissent, malgré les nom-
breuses difficultés rencontrées
pendant les préparatifs. 23.35
La télé de A @ Z 0.10 On n’est
pas des pigeons Best of. 1.10 JT
19h30 1.50 Boucle de la nuit
6.25 TFou 8.40 Téléshopping
9.20 Petits secrets entre voi-
sins 12.00 Les douze coups de
midi 13.00 Journal 13.50 Les
feux de l’amour 15.10 Anna
Nicole : star déchue Téléfilm de
Mary Harron ( 2013). Avec
Agnes Bruckner, Martin Landau,
Adam Goldberg. 16.45 Quatre
mariages pour une lune de
miel 17.50 Bienvenue chez
nous 18.55 Bienvenue à l’hôtel
20.00 Journal
20.55 Esprits criminels
Série. Avec Joe Mantegna, Paget
Brewster, Shemar Moore. Dorado
Falls (Saison 7, épisode 3/24).
A Charlottesburg, une entre-
prise spécialisée dans la sécu-
rité est le théâtre d’un terrible
carnage. Cinq personnes ont
été tuées par balles, tandis que
trois autres ont été sauvage-
ment poignardées. Les enquê-
teurs pensent immédiatement
que seul le PDG de la société
était visé par l’assassin.
21.45 Epilogue (épisode 6/24).
Trois cadavres sont retrouvés
dans un lac où de nombreuses
familles viennent se détendre.
Les policiers découvrent que
les victimes ont toutes le
même profil.
22.40 Chasseur de tornades
(Saison 7, épisode 7/24).
Deux cadavres sont décou-
verts dans une petite ville
frappée par une tornade. Les
enquêteurs découvrent que
les victimes ne sont pas
mortes dans les intempéries.
23.25 Flash Série. Avec Grant
Gustin, Carlos Valdes, Danielle
Panabaker. Gare au gorille.
Grodd retourne à Central City
et kidnappe Caitlin. Barry et ses
amis tentent l’impossible pour
la retrouver. 0.10 Les légendes
d’aujourd’hui. 1.00 Flash contre
Arrow. 1.50 Le rayon jaune.
9.00 Best of Shopping 10.30
La boutique 12.00 Top Models
12.35 Pour ou contre 13.00
RTL info 13 heures 13.35 Face à
face Invités  : Manu Baff, Maud
Devleeschouwer. 14.00 La dis-
parition de mon enfant Téléfilm
de Paul A Kaufman (USA/Can,
2008). Avec Judy Reyes, Ana
Ortiz, Hector Luis Bustamante.
15.35 Scènes de ménages
15.45 Oui chérie ! Devine qui ne
vient pas dîner. 16.15 Martin
bonheur 16.25 Scènes de
ménages 16.35 Chasseurs
d’appart’ 17.30 Un dîner
presque parfait 18.30 Septante
et un 19.00 RTL info 19 heures
19.45 Images à l’appui
20.20 Hawaii 5-0
Série. Avec Alex O’Loughlin,
Scott Caan. Hoa ’inea
(Saison 6, épisode 14/25).
Au lendemain de la Saint-
Valentin, les agents du 5-0
enquêtent sur une tentative de
meurtre qui, très probable-
ment, pourrait s’expliquer par
une infidélité.
21.10 Ke Koa Lokomaika’i
(Saison 6, épisode 15/25).
Alors que la mère de Danny
est interrogée par le FBI,
McGarrett fait équipe avec un
jeune autiste, qui pourrait pos-
séder des informations sur un
assassinat.
22.05 Kapu (Saison 3,
épisode 12/24).
Danny et Steve enquêtent sur le
meurtre d’un professeur de l’uni-
versité d’Oahu.
22.50 Damages Série. Avec
John Goodman, Dylan Baker, Rose
Byrne. De l’utilité de la guerre.
Alors qu’il est auditionné par
Ellen et Patty, Howard Erickson
apprend que la dernière mis-
sion qu’il a réalisée pour la CIA
concernait un enlèvement d’en-
fant. 23.45 RTL info 19 heures
0.35 Jeux de nuit
6.00 Les Z’amours 6.30 Télé-
matin 9.35 Amour, gloire et
beauté 10.00 Private Practice
Ceux qui comptent. 10.50
Motus 11.25 Les Z’amours
11.55 Tout le monde veut
prendre sa place 13.00 Jour-
nal 13.55 Toute une histoire
Vieux garçons, vieilles filles... et
heureux  ! 16.00 Meurtres au
paradis Ile privée. 17.05 Retraite
au soleil. 18.10 Joker 18.45
N’oubliez pas les paroles
20.00 Journal
20.55 Meurtres au paradis
Série. Avec Kris Marshall,
Joséphine Jobert, Danny John-
Jules. Le petit soldat de plomb
(Saison 5, épisode 1/8).
Le riche philanthrope Dan
Hagen, qui dirige une mission de
plongeurs, est tué à bord de son
yacht. Les membres de son
équipe semblent insoupçon-
nables, car ils se trouvaient
sous l’eau au moment des faits.
Goodman, qui vient d’acheter
un bateau, se charge de l’en-
quête. Sur les lieux du crime, il
est surpris de trouver un soldat
de plomb, tout près du cadavre.
Il en apprend un peu plus sur la
victime, qui avaient inclus dans
son équipe de plongeurs son ex-
femme et sa nouvelle épouse.
21.55 Le rocher de la discorde
(Saison 5, épisode 2/8).
Caroline Bamber, gouveneur de
l’île, est empoisonnée pendant
sa fête d’adieux. Humphrey
Goodman trouve une note ano-
nyme dans le sac de la victime.
22.55 Meurtres au paradis
Série. Avec Kris Marshall, Sara
Martins, Danny John-Jules. L’en-
trepôt aux esprits. Le proprié-
taire d’une distillerie a été poi-
gnardé alors qu’il se livrait à
une séance de spiritisme. 0.00
Un bon jour pour mourir. 1.00 Ile
privée. 2.00 Retraite au soleil.
8.00 Fit Tonic 8.25 Bienvenue
au camping 9.15 Plus belle la
vie 10.55 Tout le monde veut
prendre sa place 11.45 Plus
belle la vie 12.10 Un gars, un
chef (version courte) 12.25 Un
gars, un chef 13.05 Friends
Celui qui a failli aller au bal.
13.30 Hôtels 15.20 Avenida
Brasil 16.10 Un gars, un chef
(version courte) 16.25 Un
gars, un chef 17.10 Bienvenue
au camping 18.00 Tout le
monde veut prendre sa place
18.50 Juste à temps 19.00 Le
15’ 19.20 Plus belle la vie
20.00 Rendez-vous à Rio
20.30 ★★ Champions Factory
Documentaire. Le rugby en
Nouvelle-Zélande.
La Nouvelle-Zélande règne en
maître incontesté sur le
monde du rugby, avec des sta-
tistiques de victoires à donner
le tournis. Dominant aussi bien
les nations de l’hémisphère
Nord que Sud, deux fois cham-
pions du monde et neuf fois
sacrés «meilleure équipe de
rugby nationale», les All Blacks
n’ont concédé que vingt
défaites en plus de 600
matches. Ce documentaire
explore les raisons de cette
domination hors norme, en
donnant à voir de manière iné-
dite le lien viscéral qui unit les
Néo-Zélandais au ballon ovale.
21.30 Champions Factory
22.30 Le 12 minutes 22.50 Per-
son of Interest Série. Avec Jim
Caviezel, Michael Emerson. Le
bouc émissaire. Reese et Finch
s’intéressent à Scott Powell, un
homme qui a perdu son travail et
semble vouloir se venger. Mais
ils ont bientôt besoin de contac-
ter Zoe Morgan. 23.35 L’art de la
guerre. 0.20 Vu de l’intérieur. 1.05
Formule 1 Grand Prix d’Alle-
magne. 12e manche. 1.35 Le 12
minutes 1.50 Un gars, un chef
6.30 Baby Looney Tunes 7.20
Zip Zip 8.00 Tom et Jerry
Show 8.20 Les lapins crétins :
invasion 8.50 Garfield & Cie
10.35 Scooby-Doo, Mystères
Associés 10.55 Nos voisins
les Marsupilamis 11.25 Les as
de la jungle à la rescousse
11.35 Les as de la jungle 12.00
Le 12/13 12.55 Météo à la
carte 13.30 Un cas pour deux
Question de confiance. 14.35
Boulevard du palais Revers de
médaille Téléfilm de Benoît d’Au-
bert (Fr, 2002). Avec Anne
Richard, Jean-François Balmer.
16.15 Des chiffres et des
lettres 16.55 Harry 17.30 Slam
18.10 Questions pour un
champion 18.45 Le Tour de
France à la voile 19.00 Le
19/20 20.00 Tout le sport
20.25 Plus belle la vie
20.55 ★★★ Les grandes
vacances
Comédie de Jean Girault (Fr/Ita,
1967). Avec Louis de Funès,
François Leccia, Martine Kelly,
Claude Gensac. 1h25.
Philippe vient d’être recalé au
bac à cause d’une très mau-
vaise note en anglais. Son
géniteur décide de l’expédier
sur-le-champ en Ecosse. En
contrepartie, monsieur
Bosquier doit héberger Shirley,
une Ecossaise. Mais Philippe,
qui avait d’autres projets, feint
de partir et rejoint ses amis.
22.20 ★ Le tatoué Comédie de
Denys de La Patellière (Fr/Ita,
1968). Avec Jean Gabin, Louis de
Funès, Lyne Chardonnet. Un
marchand de tableaux passe
un marché avec un ancien
légionnaire sur le dos duquel,
un soir d’ivresse, le peintre
Modigliani dessina un
tatouage. 23.55 Grand Soir 3
0.20 La grande traversée 1.15
Les traversées aventureuses
cl u b
7.00 Vic le Viking 3D Mauvais
sort. 7.15 Kathy Tralalère 7.25
Pac-Man et les aventures de
fantômes C’est parti pour l’aven-
ture. 7.45 Pokémon 8.55 Best
of Shopping 10.55 La boutique
15.25 C’est moi le chef ! Hom-
mage à Buffalo Bill. 15.45 L’art de
faire le mur. 16.10 Ax Men, dan-
ger en forêt 16.55 K 2000 L’oi-
seau blanc. 17.40 Magnum Les
guerriers de l’automne. 18.30
Les experts  : Manhattan 1987.
19.10 Les experts  : Miami Le
grain de sable.
20.00 ★ Dérapage
Thriller de Mikael Hafström (USA,
2004). Avec Clive Owen, Jennifer
Aniston, Vincent Cassel. 1h45.
Ce matin-là, Charles rate de
peu son train et se trouve obli-
gé de prendre le suivant. C’est
là qu’il rencontre la belle et
troublante Lucinda. C’est le
coup de foudre. Et pourtant, ils
sont mariés l’un et l’autre et
n’ont apparemment jamais
trompé leurs conjoints. Peu
après, ils se retrouvent dans
une chambre d’hôtel. Un
Français nommé LaRoche sur-
git brusquement. Armé, il a
vite fait de tabasser Charles et
de le dépouiller. Ensuite, sous
ses yeux, il viole Lucinda. En
partant, il menace Charles de
faire du mal à sa famille s’il ne
lui donne pas 100 000 dollars.
C’est justement la somme que
Charles avait économisée pour
faire soigner sa fille diabétique.
21.55 Rescue Me, les héros du
11 septembre Série. Avec Denis
Leary, Adam Ferrara. Le grand
jour. La bonne humeur généra-
lisée du mariage de Colleen,
émotionnellement très chargé,
laisse rapidement la place à
une atmosphère nettement
moins festive. 22.45 Cendres et
chocolat. 23.45 Mot unique
0.45 Best of Shopping
6.10 Jeunesse… 12.10 Zouzous
13.40 LoliRock 14.00 H2O,
l’île des sirènes 14.25 Super 4
15.15 Les chroniques de Zorro
15.55 Ultimate Spider-Man  :
Web Warriors 16.40 Angelo
la débrouille 17.20 Jamie a des
tentacules 18.00 Titeuf 18.55
On n’est pas que des cobayes !
20.55 On demande toujours
qu’à en rire
Divertissement.
Retour sur l’histoire de «On ne
demande qu’à en rire», l’émis-
sion de Laurent Ruquier diffu-
sée de 2010 à 2014. Chaque
soir, de jeunes humoristes
venaient présenter un sketch
original sur un thème imposé
avant d’être notés par un jury
de professionels.
22.30 Montreux Comedy Fes-
tival Spectacle. Best of 2014.
1h45. Avec Jérémy Ferrari, Lau-
rent Gerra, Anne Roumanoff.
0.15 Les délires magiques de
Lindsay et Eric Antoine 1.50
Monte le son, le live Vianney.
15.55 Décollage pour l’Amé-
rique 16.45 La tournée des
popotes 17.45 C dans l’air
19.00 Silence, ça pousse  !
19.55 Mama Hyena
20.50 Sale temps
pour la planète
Documentaire de Morad Aït-
Habbouche (2016). Australie,
l’eau et le feu.
La Grande Barrière de corail,
qui chérissent tant les
Australiens, connaît un nouvel
épisode de blanchiment
sévère, qui pourrait l’anéantir.
21.40 Vu sur Terre Documentaire
de Laurent Cadoret (2016). Suri-
name. Eldorado de rivières et de
forêts niché au cœur de l’Ama-
zonie, le Suriname accueille un
peuple métissé et des orpailleurs
venus tirer profit des mines d’or.
22.35 C  dans l’air 23.45 Les
routes de l’impossible 0.40
J’irai dormir chez vous 1.30 Le
crépuscule de la grenouille
15.05 Jeunesse… 17.35 Nexo
Knights 17.55 Wakfu 18.20
Sailor Moon Crystal 18.45
H2O 19.35 Sam Fox  : aventu-
rier de l’extrême 20.05 En
quête de sens  : Libres,
ensemble 20.15 C’est pas le
bout du monde ! 20.30 JT tra-
duction gestuelle
21.05 Echappées belles
Magazine de découvertes.
Présenté par Jérôme Pitorin.
Istanbul.
24 heures sur le Bosphore. A
bord d’un bateau, découverte
du Bosphore, de son trafic
maritime, de ses îles et des yal-
las, des palaces construits à
l’époque des sultans. Thé ou
café. L’or d’Istanbul. Festival de la
lutte. Femmes à Istanbul. Le feuil-
leton : «De Moscou à Irkoutsk,
dans les pas de Michel Strogoff».
22.35 La parenthèse inatten-
due Magazine. Présenté par Fré-
déric Lopez. Invités  : Gérard
Holtz, Elodie Frégé, Yann Queffé-
lec. 1.00 JT trad. gestuelle 1.35
The Boy is Gone
15.10 Rush Le professionnel. 16.00
L’instinct maternel. 16.45 Les
mystères de l’amour Miroir aux
trahisons. 17.35 Alors on danse.
18.25 7 à la maison Révolte à la
maison. 19.10 Le scandale.
20.00 Nos chers voisins
Téléfilm de Stephan Kopecky (Fr,
2014). Fête des Voisins. Avec
Philippe Bas, Black M,
Christophe Beaugrand. 1h30.
Lambert, Aymeric et les
autres s’activent pour la fête
des Voisins, qui promet d’être
somptueuse. Sauf qu’évidem-
ment, rien ne va se dérouler
comme prévu.
21.45 Les enfants de la télé
Divertissement. Présenté par
Arthur. Invités  : Michel Drucker,
Dany Boon, Diane Kruger, Yvan
Attal, Laurent Gerra, Christophe
Willem, Jérôme Commandeur.
23.50 Catch américain  : Raw
1.30 WWE Main Event 2016
7.00 Journal Radio Canada
7.30 Télématin 8.30 Le jour-
nal 8.45 Jardins et loisirs 9.15
Itineris 9.30 Challenge 10.05
Liban, des guerres et des
hommes 11.00 Le journal 11.15
Tout le monde veut prendre sa
place 12.05 Epicerie fine, ter-
roirs gourmands 12.30 Cut
L’ombre d’un doute. 13.00
Questions pour un champion
13.30 Journal (RTBF) 14.00
Des racines et des ailes Pas-
sion patrimoine  : Des Vosges au
lac Léman. 15.55 Liban, des
guerres et des hommes 16.45
Itineris 17.00 Specimen Je suis
moral et c’est pas si mal ! 18.00
64’, le monde en français
18.50 L’invité Invité  : Antoine.
19.05 Al dente Gigot d’agneau
19.40 Tout le monde veut
prendre sa place 20.30 Jour-
nal (France 2)
21.00 ★★ The Lebanese
Rocket Society
Film documentaire de Joana
Hadjithomas, Khalil Joreige
(Lib/Fr, 2012). 1h35.
Entre 1960 et 1967 au Liban,
des étudiants de l’université
d’Haigazian ont construit plu-
sieurs fusées, dont la Cedar 4,
qui mesurait huit mètres de
long et a atteint la stratosphère.
Cette histoire tombée dans
l’oubli a été redécouverte par
hasard par deux artistes plasti-
ciens et réalisateurs libanais.
22.40 Journal (RTS) 23.10
Fête nationale du 1 er août
Divertissement. Par monts et
par vaux. A pied, en train et en
bateau, Jean-Marc Richard,
Clarissa Tami, Maria Victoria
Haas et Sven Epiney explorent
les quatre coins de la Suisse
pour en dévoiler ses
richesses. 0.50 Le journal
Afrique 1.10 Un village fran-
çais Naissance d’un chef.
14.00 La boutique 15.50 Chas-
seurs d’appart’ 16.35 Friends
Trip : qui sera le meilleur ami ?
17.15 Les Marseillais à Rio
17.45 Hollywood Girls, une
nouvelle vie en Californie C’est
un cauchemar. 18.15 Allô Nabilla
19.00 Les reines du shopping
Elégante avec un style masculin-
féminin 20.00 Les anges de la
téléréalité 7, Latin America
20.40 Psych
Série. Avec James Roday, Corbin
Bernsen, Dulé Hill. Une affaire qui
déride (Saison 7, épisode 13/16).
Lors d’une sortie, Henry
découvre un corps à la lisière
de la forêt. Il décide de mener
une enquête toute person-
nelle, ce qui le met en compé-
tition avec Shawn.
21.25 La truite sur le dos
(Saison 7, épisode 14/16).
22.10 Les reines du shopping
Jeu. Présenté par Cristina Cordu-
la. 23.10 Hollywood Girls, une
nouvelle vie en Californie C’est
un cauchemar. 23.40 Allô
Nabilla 0.15 Best of Shopping
10.35 Arabesque Cinq épi-
sodes. 14.40 Une famille for-
midable Des invités encom-
brants Téléfilm de Joël Santoni
(Fr, 2002). 18.15 Monk Monk
n’est pas dupe. 19.05 Monk a un
adversaire de taille. 19.55 Monk
est en observation.
20.50 Hercule Poirot
Série. Avec David Suchet, Hugh
Fraser. L’affaire du bal de la vic-
toire (Saison 3, épisode 3/10).
Hercule Poirot assiste à un
bien étrange bal masqué au
cours duquel un meurtre est
commis.
21.35 Le mystère de Hunter’s
Lodge (Saison 3, épisode 10/10).
22.30 Hercule Poirot Téléfilm
d’Andrew Piddington (GB, 1991).
23.20 Hercule Poirot Christ-
mas Pudding. 0.15 Le mystère du
bahut espagnol. 1.05 Hercule
Poirot Le flux et le reflux Téléfilm
d’Andy Wilson (GB, 2006).
7.00 La boîte à cartoons 8.00
American Dad  ! Chez l’ami
Roger. 8.20 ★★ Alexandre et
sa journée épouvantablement
terrible, horrible Comédie de
Miguel Arteta (USA, 2014). Avec
Steve Carell, Ed Oxenbould. 9.40
★★ San Andreas Film catas-
trophe de Brad Peyton (USA,
2015). Avec Dwayne Johnson,
Carla Gugino. 11.30 Air Téléfilm
de Christian Cantamessa (USA,
2015). Avec Norman Reedus,
Sandrine Holt. 13.00 Le plom-
bier Court métrage (Belg, 2016).
13.20 Baron Noir Grenelle.
14.15 Under The Dome Alaska.
15.00 ★★ Le dernier loup Film
d’aventures de Jean-Jacques
Annaud (Ch/Fr, 2015). Avec
Feng Shaofeng, Shawn Dou.
16.55 ★★ Le labyrinthe du
silence Drame de Giulio Riccia-
relli (All, 2014). Avec Alexander
Fehling, André Szymanski, Frie-
derike Becht. 18.50 ★★ Selma
Drame d’Ava Duvernay (USA/
GB, 2014). Avec David Oyelowo,
Tim Roth, Carmen Ejogo.
21.00 The Night Of
Série. Avec John Turturro, Riz
Ahmed, Michael Kenneth
Williams. The Art of War
(Saison 1, épisode 4/8).
Stone cherche à en savoir plus
sur le crime. De son côté, à
Rikers Island, Freddy propose
de donner à Nasir quelques
précieux conseils pour sur-
vivre en détention.
21.55 ★★ Poltergeist Film fan-
tastique de Gil Kenan (USA,
2015). Avec Sam Rockwell, Rose-
marie DeWitt. Un couple et leurs
trois enfants emménagent dans
une nouvelle maison et décou-
vrent très vite que celle-ci est la
cible d’un poltergeist, un
démon. 23.35 Hard 0.35
★ L’espionne Film classé X de
Paula Newman (Fr, 2016).
30
6.00 NY Confidential 6.45
Arte reportage RDC  : du bon
usage de l’aide européenne. 7.35
Arte journal junior 7.45 L’été
dans la prairie 8.30 X:enius
8.55 Paysages d’ici et d’ail-
leurs 9.25 Naachtun 11.05
360°-GEO 13.20 Arte journal
13.35 ★★★ Buffet froid Comé-
die noire de Bertrand Blier (Fr,
1979). Avec Gérard Depardieu,
Bernard Blier, Jean Carmet. 15.15
Enquêtes archéologiques
15.40 Douces France(s) 16.25
Le vaisseau sous la Baltique
17.20 X:enius Objectif médaille
d’or : la victoire grâce à la techno-
logie  ? 17.45 Les sept vies du
«Sea Cloud» 18.15 Kevin et les
lions 19.00 Un billet de train
pour... 19.45 Arte journal
20.05 28 minutes
20.55 ★★ Shine
Drame de Scott Hicks (Austr,
1996). Avec Geoffrey Rush,
Armin Mueller-Stahl, Noah
Taylor, Lynn Redgrave. 1h45.
David Helfgott, fils d’immigrés
polonais en Australie, a appris
le piano avec son père, Peter.
Brillant, il est remarqué par un
musicien de renom qui lui pro-
pose de compléter sa formation
aux Etats-Unis. Mais Peter s’y
oppose. Des années plus tard,
contre l’avis paternel, David
décide de tenter l’aventure.
22.35 ★★ Scarface Thriller
d’Howard Hawks (USA, 1932).
VO. Avec Paul Muni, Ann Dvorak,
George Raft. Des gangs luttent
pour le contrôle du marché de
la bière dans le Chicago de la
Prohibition. Un homme sans
scrupules tente d’étendre son
pouvoir sur la pègre. 0.05 Les
derniers pirates de la mer
Noire 1.15 ★★★ L’insoute-
nable légèreté de l’être Drame
de Philip Kaufman (USA, 1988).
Avec Daniel Day-Lewis, Juliette
Binoche, Lena Olin.
één 13.00 Het Journaal 13.35
1000 zonnen 13.55 Thuis
14.20 Paul O’Grady : For the Love
of Dogs 14.45 Poirot Hallowe’en
Party Téléfilm de Charles Palmer
(GB, 2010). VO. 16.15 De topcollec-
tie van... 16.50 The Incredible Mr
Goodwin 17.35 Buren 18.00 Het
Journaal 18.15 Sydney Zoo 18.30
Tournée générale 19.00 Het Jour-
naal 19.40 1000 zonnen 20.10 Swit-
ch 20.40 F.C. de Kampioenen 21.15
Vind je lief 22.05 Flikken Maas-
tricht 22.55 Het Journaal 23.10 King
and Maxwell 0.00 1000 zonnen
0.20 Journaallus
Ketnet 12.45 Oma en Oma 13.00
King Size Goeie Film-
kes 13.10 Prinsessia 13.25 Rox 13.50
De Jungle Bende lost het op 14.00
Pelle de Politiewagen Film d’ani-
mation de Rasmus A Sivertsen
(Norv, 2013). VO. 15.15 Zig &
Sharko 15.30 Kratts in het wild 15.55
Kika & Bob 16.10 Oma en Oma
16.25 King Size Goeie Filmkes 16.40
Prinsessia 16.55 Rox 17.20 De Jungle
Bende lost het op 17.35 Robin
Hood 17.45 Miss Moon 18.00 Hel-
den 18.10 Amika, de gevaarlijke
stunt 18.20 Peperbollen 18.45 W817
19.15 The Extraordinary Adven-
tures of Jules Verne 19.40 Zig &
Sharko 19.50 Shaun the Sheep
9.00 Zomerbeelden
Canvas 12.30 Rolkrant 19.10
Panorama 20.05 Terzake 21.00
Caribbean with Simon Reeve
22.00 ★★ Mon pire cauchemar
Comédie d’Anne Fontaine (Fr/
Belg, 2011). VO. 23.40 Canvaslus
VTM 14.15 Tad & de Schat van
de Mummie Film d’ani-
mation d’Enrique Gato (Esp,
2012). 16.00 Back in the Game
16.20 McLeod’s Daughters 17.15
Benidorm Bastards UK 17.55 Bor-
der Security 18.20 De Kliniek 19.00
VTM Nieuws 19.55 De Kotmadam
20.35 Is er Wifi in Tahiti ? 21.30 Met
Vier in Bed 22.20 Cordon 23.25
Motive 0.20 House, M.D. 1.05 Met
Vier in Bed 1.45 Q-Music
16.40 Charmed 17.25 Daw-
2BE son’s Creek 18.15 The
Simpsons 19.15 New Girl 19.40
Bones 20.35 Person of Interest
22.20 Backstrom 23.20 Spuiten en
Slikken op Reis 0.10 Homeland
16.30 De Hofleverancier
Vier 17.00 Njamma Mia ! 17.15 De
Wereld van Bellewaerde 17.55
Grenspolitie 18.25 Bondi Rescue
18.50 Two and a Half Men 19.50
Komen Eten 20.35 Zeg eens Euh !
21.15 Heylen en de Herkomst 22.25
Stukken van Mensen 23.15 Grenspo-
litie 23.45 Bondi Rescue 0.10 Komen
Eten 0.55 The Tonight Show with
Jimmy Fallon 1.50 Geen uitzending
 Le Soir Lundi 1er août 2016

LATÉLÉVISIONLUNDI 31
LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Le téléspectateur consomme
Nul ❍

FICTIONS

Buffet froid ★★★

© D.R. les programmes selon ses envies
LA TÉLÉ DU FUTUR (7/8) La télévision linéaire n’a plus le monopole
VOD, replay, Netflix,
YouTube, autant
de manière de regarder
des vidéos autrement.
Les chaînes doivent
repenser leur program-
mation et leur mode
Un chômeur rencontre un in-
connu dans les couloirs déserts de financement.
du RER mais le retrouve quelque
temps plus tard assassiné avec imanche soir. Papa, ma-
son propre couteau. Il fait alors
successivement connaissance
d’un commissaire de police et
D man et les enfants s’ins-
tallent confortablement
sur le canapé. Maman a même dû
de l’assassin de sa femme et se se dépêcher de ranger la vaisselle
retrouve entraîné dans une sé- pour ne pas manquer le début du
rie de meurtres plus surréa- film. Il est 20h50, le générique
listes les uns que les autres. démarre. Cette image d’Epinal
Arte, 13h35 appartient-elle au passé ? Est-ce
qu’en 2020, le film du dimanche
Fonzy ★★ soir se regardera à 17h18 sur un
écran individuel qui permettra à
chacun de le visionner comme il
le souhaite ? L’apparition et le dé-
veloppement des chaînes You-
Tube ou de Netflix ont considéra-
blement modifié la manière de
consommer les contenus vidéo,
principalement chez les 15-24
© D.R.

L’adaptation française du film
canadien Starbuck. Un homme
(José Garcia) vend son sperme
très fécond. Sauf qu’il dé-
couvre qu’il est le géniteur de
533 enfants, dont 142 qui
veulent le rencontrer.
La Une, 20h20
Scarface ★★
Expulsé de Cuba, Tony « Scar-
face » Montana arrive à Miami
pour prendre la place d’un par-
rain de la drogue. Al Pacino
dans son meilleur rôle.
Arte, 22h35
ÉMISSIONS
Champions factory ★★
La suite de la série documen-
taire sur la fabrique des spor-
tifs. Les réalisateurs s’inté-
ressent au rugby en Nouvelle-
Zélande. Les All Blacks n’ont
concédé que vingt défaites sur
plus de 600 matchs. Le
deuxième épisode de la soirée
suit l’équipe nationale de foot-
ball allemand donnée parmi les
favoris aux JO de Rio.
La Deux, 20h35
LA LOTERIE
Lotto Tirage du 30/07
8 10 11 24
Croix correctes Gagnants
6 0
5+ 2 81.083,40
5 130
4+ 500
4 6567
3+ 9520
3 100792
2+ 78950
Jackpot du prochain tirage : 1.750.000€ à gagner.
ans, les téléspectateurs du futur.
Les chaînes de télévision
doivent s’adapter à ces change-
ments structurels. Ils posent des
questions en termes de program-
mation, mais également de fi-
nancement. Comment faire pour
vendre du temps d’antenne aux
annonceurs si plus personne, en
2050, ne regardera la télévision
linéaire ? Le marché publicitaire
numérique n’a pas encore trouvé
ses repères même s’il peut com-
pléter les supports de diffusion.
Seulement, crise oblige, il n’est
pas toujours évident pour les
commerciaux de convaincre les
annonceurs d’avoir une petite
publicité de 15 secondes au début
d’une capsule vidéo de 4 minutes,
même si celle-ci est visionnée
5.000 fois.
Pour ne pas subir et connaître à
un moment une perte impor-
tante de téléspectateurs, et donc
de revenus, les chaînes réflé-
chissent à leur avenir. A la RTBF,
le directeur de la programmation
est aussi celui de la VOD (vidéo à
la demande). « La programma-
tion linéaire n’a plus de sens sans
la VOD, explique Emmanuel
Tourpe, directeur de la program-
mation et de la VOD. Si nous vou-
lons répondre à la demande de
notre public, nous ne pouvons
pas nous passer de la VOD. C’est
Euro Millions Tirage du 29/07
27 35 18 1 21 26 40 50
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21,60 4++ 1.086 214,50
7,90 4 2.460 94,70
5,00 3+++ 2.492 66,70
3,00 2+++ 36.448 21,00
Si le modèle traditionnel, où la famille se retrouve devant un écran après le repas du soir, a du plomb dans l’aile, la télé linéaire n’est pas
morte. Elle va cohabiter avec les nouvelles formes de diffusion. © P.J. VANSTOCKSTRAETEN / PHOTO NEWS
tout simplement une question de
bon sens. Nous devions prendre le
train de la télé délinéarisée et c’est
notamment pour cela que nous
avons lancé notre plateforme Au-
vio. »
Auvio, c’est le nouveau portail
de la RTBF. Il permet de revoir
tous les programmes gratuite-
ment (plus de 100 heures de pro-
duction quotidienne). En plus, le
public peut également avoir ac-
cès aux émissions en replay par
leur décodeur Voo ou Proximus
même si la facilité de navigation
est réduite pour la partie gratuite.
« Les deux sont complémen-
taires, mais nous préférons évi-
demment notre bébé, précise Em-
manuel Tourpe. Aujourd’hui,
nous voyons déjà qu’entre 3 et 6 %
de notre public regarde la télévi-
sion de manière non linéaire. Se-
lon nos modèles, cette tendance
devrait se confirmer dans les an-
nées à venir mais, personnelle-
ment, je ne crois pas que la télévi-
sion linéaire va totalement dis-
paraître. En 2006, j’entendais
déjà qu’elle n’existerait plus en
2012. Nous voyons bien que ce
n’est pas le cas. »
A la RTBF, on préfère être pru-
dent et choisir la voie du milieu
entre les ingénieurs qui prédisent
que dans dix ans tout le monde
regardera la télé quand il le veut
sur son smartphone et les conser-
vateurs qui réfutent le change-
2 4 ment. « Je pense que les 15-24
ans, lorsqu’ils formeront leur
propre foyer, emporteront avec
eux une partie de leurs comporte-
ments face à la télévision. Cela se-
ra difficile de les avoir à heure
fixe devant l’écran. Mais il est très
enthousiasmant d’essayer d’aller
les chercher sur le Net. »
Chez RTL, la stratégie est un
peu différente. La VOD via le
bouton rouge de la télécom-
mande ou le portail RTL à l’infini
fonctionne principalement au-
près des femmes de moins de
35 ans. « Ce sont les séries qui
sont principalement regardées,
explique Driss Abahous, respon-
« Quand nous mettons en
avant certains contenus,
c’est une forme de pro-
grammation » EMMANUEL TOURPE
sable de la VOD pour le groupe.
Pour nous, Netflix n’est pas un
concurrent et nos abonnements
fonctionnent bien même si notre
marge est assez faible vu les droits
à payer, les équipes, la bande pas-
sante… Le service est rentable.
Nous ne pourrions pas faire au-
trement puisque nous sommes
entièrement financés par les an-
nonceurs ou les abonnements. »
La VOD n’empêche pas les
chaînes d’imposer une program-
mation. « Quand nous mettons
en avant certains contenus, c’est
une forme de programmation,
complète Emmanuel Tourpe.
Avant, la programmation n’était
qu’en rapport avec l’horaire. Avec
Auvio, le public peut faire une re-
cherche. Nous éditorialisons avec
nos propositions. Selon ses affini-
tés et grâce aux algorithmes, nous
pouvons lui fournir du contenu
suivant ses affinités sans oublier
d’ouvrir aussi ses horizons avec
d’autres propositions. Et enfin,
comme en musique, nous pou-
vons lui proposer une playlist.
C’est infini. »
Dans les dix ans à venir, il y au-
ra certainement un rééquilibrage
entre la vision linéaire et à la de-
mande. Le public consommera
plus des émissions et non une
chaîne, même si chacun conser-
vera sa marque. « La télévision li-
néaire ne disparaîtra pas, af-
firme Driss Abahous. Je n’ima-
gine pas le public regarder un
match de foot en différé. Les
grands événements passeront
toujours par la télé classique. Les
gens ont aussi besoin de référence
et d’experts. » « C’est comme dans
un restaurant, certains choi-
sissent de prendre à la carte et
d’autres préfèrent toujours le me-
nu du chef », conclut Emmanuel
Tourpe. ■
VANESSA LHUILLIER
POUR SUIVRE
La télé du futur
Durant plus d’une semaine,
Le Soir a analysé l’utilisation
des nouvelles technologies
sur le petit écran.
Mardi, dernier volet :
« En radio, le futur est là »
MODÈLE ÉCONOMIQUE
La publicité,
le nerf de la guerre
En 2014, la télévision à la
demande représentait 5 %
de la consommation de
programmes au sud du pays.
Un an plus tard, le taux avait
augmenté d’un point et,
entre janvier et juin 2016, le
taux atteignait déjà les 8 %,
ce qui laisse présager une
belle hausse.
Du coup, cela remet aussi en
question le modèle écono-
mique de la télévision. « Le
marché publicitaire numérique
n’est pas mûr en Europe. Il est
difficile d’y amener les annon-
ceurs, contrairement aux
Etats-Unis, explique Emma-
nuel Tourpe. Il faut aussi
conserver un confort d’utilisa-
tion pour le spectateur. »
Pour le moment, les annon-
ceurs préfèrent encore res-
ter sur les chaînes clas-
siques puisque la majorité
du public y est. Mais, à l’ave-
nir, les chaînes devront peut-
être revoir leur modèle de
financement. « Trop de publi-
cité tue la publicité, ajoute
Emmanuel Tourpe. Aux
Etats-Unis, quand vous avez
18 minutes de publicité pour
un épisode de série de 42
minutes, il est logique que le
public se rabatte vers du
payant sans pub. Nous devons
être attentifs à cela. »
V.LH.

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31
Le Soir Lundi 1er août 2016

32 LACULTURE

Pascal Bouaziz
la voix
des sans-dents
Le leader du groupe Mendelson sort un premier album
solo particulièrement réussi. A découvrir absolument.
l y a les stars. Il y a les chanteurs faire une idée de la chanson comme ters comme Will Oldham, Bill Callahan

I reconnus aussi. Et puis il y a les

autres, les artisans de la chanson
qui composent, en souterrain,
sans jamais voir la lueur des
étoiles, mais dont les créations par-
viennent à toucher quelques âmes au
plus profond.
Pascal Bouaziz est de ceux-là. Apparu
il y a vingt ans avec son groupe Mendel-
son sur le label Lithium, alors refuge
des Dominique A, Françoiz Breut et
Diabologum, il fut comme eux considé-
ré comme l’avant-garde de la « nouvelle
chanson française », comme on disait
alors. Mais contrairement à A, le bon-
homme était peut-être trop radical
dans son approche pour espérer un jour
s’approcher des projecteurs. Sonorités
rock bruitistes, longs titres chantés-par-
lés et sujets pas forcément folichons fo-
lichons, comme le laissent miroiter les
titres de ses chansons : « Personne ne le
fera pour nous », « La force quotidienne
du mal » ou le presque culte « J’aime
pas les gens ».
« C’est dingue parce que les chansons
de Piaf sont hyper gores. Celles de Bras-
sens souvent très noires. Quant à Brel, il
met carrément son cœur sur la table, il
est sanguinolent, ça coule partout, se
défendait-il face à la presse récemment.
Et pourtant, beaucoup continuent de se
d’une simple ritournelle. Il y a des mil-
liards de possibilités de faire de la chan-
son. Moi, je refuse d’exclure le fait
d’écrire sur des personnages qui vont
mal. » Mais, ajoute-t-il, « je ne fais pas
profession de foi d’être déprimant pour
autant ». Ouf.
« Il y a des milliards de possibili-
tés de faire de la chanson.
Je refuse d’exclure d’écrire sur
des personnages qui vont mal »
Point d’orgue de ce processus, la
chanson-texte « Les heures » sur le der-
nier album éponyme qui dure… 54 mi-
nutes. « J’ai vraiment eu le sentiment
d’aller au bout de quelque chose en
termes d’écriture. » De fait, que faire
après cela ? « Aller dans la concision,
dans l’instant, dans la recherche de
l’épure. » Pascal Bouaziz s’est donc mis
aux haïkus, ces très courts poèmes
d’origine japonaise. Il en a fait un livre
(Passages, chez Le Mot et le Reste) et
un disque qui l’accompagne (Haïkus).
Un disque (son premier en solo) par-
ticulièrement réussi, au format chanson
plus accessible que tout ce qu’il a fait
jusqu’à présent, à la croisée des chemins
entre un Benjamin Biolay moins poseur
et la scène lo-fi américaine des songwri-
ou Mark Kozelek, tous ces enfants de
Neil Young, en somme.
Bouaziz a ainsi une place à
prendre dans le paysage
musical francophone tant il
parvient à faire sonner avec
aisance la langue française
Monsieur
Bouaziz
en intégrant cette touche de Pascal Bouaziz est né il y a
minimalisme à l’américaine. quarante-trois ans à Paris.
« L’album au départ de- Il fonde le groupe Mendelson
vait être juste moi, ma gui- en 1995, dont il est l’auteur-
tare et une boîte à rythmes compositeur et la figure
mais, au dernier moment, principale. Cinq albums :
j’ai eu envie d’entendre des « L’avenir est devant »
musiciens, du souffle, de (1997), « Quelque part »
l’ambiance autour des chan- (2001), « Seuls au sommet »
sons. L’album a été réenre- (2003), « Personne ne le
gistré intégralement en live fera pour nous » (2008),
en studio, y compris les voix « Mendelson » (2013).
et le mixage des titres. L’idée 2016 : album solo « Haïkus »
de départ était de se mettre et livre de poésie « Pas-
dans les conditions des tout sages ».
premiers enregistrements :
des prises directement gra-
vées dans la cire. » Le prochain album
de Mendelson est déjà prévu, ce sera un
disque de reprises de chansons anglo-
saxonnes, adaptées en français. Ren-
dez-vous est pris. ■
DIDIER ZACHARIE
Après vingt ans au sein du groupe Mendelson, Pascal Bouaziz a resserré le propos
Bouaziz, « Haïkus » (D’Ici et d’ailleurs) en solo, avec le splendide « Haïkus », entre Biolay et Neil Young. © FRANÇOIS WIRZ

LAPETITEGAZETTE
Un portrait chéri Prendre de la hauteur… Il saute dans le vide… … sans parachute
Un rare portrait de la reine Eliza-
Reine des réseaux C’est sur la plage de la station bal- Dixit Le parachutiste et cascadeur Lancé à 193 km/h, Aikins n’est
beth I qui risquait de quitter le néaire de Brighton (Sud de l’An- « Les chanceux sont ceux qui ar- américain Luke Aikins s’est jeté resté dans les airs que deux mi-
Royaume-Uni, a été acheté par les gleterre) que la Tour British Air- rivent à tout ; Les malchanceux, dans le vide d’une altitude de nutes avant d’atterrir en toute sé-
Musées royaux de Greenwich à ways i360 sera inaugurée la se- ceux à qui tout arrive. » 7.600 m sans parachute samedi, curité dans l’immense filet blanc
Londres grâce à une campagne de maine prochaine. Elle permettra à EUGÈNE LABICHE mais avec l’assurance qu’un filet en Californie. « Je suis presque en
dons, annonce Christie’s et l’un ses visiteurs de monter à la verti- de sécurité surdimensionné l’at- lévitation ! C’est incroyable ce qui
des donateurs. Au total, plus de cale à plus de 130 m d’altitude Gare aux piétons séduisants tendait au sol pour le réception- vient de se passer. Je ne peux même
10,3 millions de livres (12,2 mil- pour apprécier le paysage côtier. Dans le cadre d’un sondage com- ner à l’issue de cette première pas dire ce que je ressens », a expli-
lions d’euros) de dons ont été le- Cette tour, surnommée le Donut mandé par Ford, 6.500 jeunes spectaculaire. qué le casse-cou. (afp)
vés pour acquérir le Portrait de du fait de la forme caractéristique conducteurs européens (France,
© AFP.

l’Armada de la reine Elizabeth I
(1533-1603) qui était vendu par la
famille Tyrwhitt-Drake, descen-
dante du navigateur Francis Drake
et propriétaire du tableau. (afp)
La fin annoncée d’un géant
Une page de l’histoire aéronau-
tique pourrait bientôt se tourner,
Boeing ayant laissé entendre qu’il
envisageait de mettre un terme à
la production de son 747. De
faibles ventes et une concurrence
féroce encouragent l’avionneur à
abandonner son fleuron 747, le
premier jumbo-jet de l’histoire, en
service depuis 1970. Il a tenu du-
rant 40 ans le titre d’avion au fu-
selage le plus large, jusqu’à l’arri-
vée de l’Airbus A380 en 2007. Le
747 a été choisi par l’US Air Force
pour l’avion présidentiel améri-
cain, Air Force One. (afp)
de sa cabine, a été dessinée par Allemagne, Italie, Espagne et
Avec 197 millions de fans qui la les architectes de l’emblématique
suivent sur Facebook, Twitter et roue de Londres, London Eye.
Royaume-Uni) ont été interrogés
sur les comportements à risques
Payé pour boire des bières
Instagram, Selena Gomez est la … pour voir Brighton à 360o en voiture. Il en ressort que les Avis aux amoureux de la bière, le Musée national d’histoire améri-
star la plus suivie sur les réseaux Sa cabine d’observation circulaire jeunes conducteurs seraient dis- caine pourrait avoir le travail de vos rêves : boire de la bière à l’œil et
sociaux, d’après un classement en verre revêt un aspect futuriste, traits par les piétons séduisants, voyager à travers le pays tous frais payés en touchant un salaire de
dressé par RelishMix pour Deadli- surtout lorsqu’elle gravit la tour un problème plus prononcé chez 64.650 dollars par an. L’offre d’emploi est sérieuse. Le musée Smith-
ne.com. La chanteuse et actrice sur laquelle elle est fixée. Une fois les conducteurs britanniques âgés sonian à Washington cherche un spécialiste de la bière basé dans la
« possède » 91,7 millions de follo- arrivée à son altitude maximale, à de 18 à 24 ans. Les jeunes conduc- capitale américaine pour un contrat de trois ans, afin de se documen-
wers sur Instagram. Ariana 138 m, elle offre une vue panora- teurs masculins seraient trois fois ter sur l’histoire de cette boisson aux États-Unis. L’heureux candidat
Grande est deuxième avec, au to- mique à 360 degrés sur Brighton, plus susceptibles d’être confron- sélectionné aura pour mission de goûter les différentes bières dans les
tal, 150,8 millions de fans. Lady le massif des South Downs et sur tés à ce problème que les jeunes brasseries des quatre coins du pays. Il devra bien sûr également écrire
Gaga ferme la marche avec 137,4 la côte du Sussex. En journée, il femmes. Les conducteurs italiens des articles et effectuer des recherches pour les expositions et les ar-
millions. La toute première ve- faut compter environ 20 minutes sont les plus susceptibles d’utili- chives du département de l’histoire de la nourriture. (afp)
dette masculine arrive en qua- de voyage aller-retour, mais la du- ser leur portable, tandis que les
trième position : Justin Timber- rée s’étend à 30 minutes après conducteurs français se disent
lake, qui totalise 131,5 millions de 18h, lorsque la cabine se trans- plus susceptibles d’être arrêtés Un parc à neige… … chez les Bédouins
fans. Suivent Will Smith, avec 75,1 forme en Sky Bar, où sont propo- par la police à un moment donné. La veste de ski est obligatoire au Dans ce pays où les cinémas et les
millions de fans sur Facebook, et sés des vins pétillants locaux. La Quand ils sont au volant avec parc à neige de Ryad, une salle salles de théâtre ne sont pas auto-
Jackie Chan avec ses 65,5 millions tour ouvrira au public le 4 août, leurs parents ou leurs grands-pa- couverte de 5.000 mètres carrés, risés, les femmes constituent
de fans. De son côté, Vin Diesel les billets sont déjà proposés en rents, 57 % des sondés disent récemment ouvert dans la capi- 80 % de la clientèle du « Snow Ci-
est la coqueluche de Facebook pré-vente. (afp) faire un effort pour conduire de tale saoudienne, où le thermo- ty », alors qu’elles sont soumises
avec 100 millions de fans. (afp) façon plus prudente. (afp) mètre affiche en été plus de 45o. à de multiples restrictions. (afp)



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