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Découvertes

Traites

Grands empires

Révolutions

L’OCEANIE
Penda Dieye Jean Dieye
CEM de Meckhé village CEM Lamine Gueye

Nouveau programme consolidé 2006

Édition 2015
PROGRAMME HISTOIRE 4e
PREMIERE PARTIE :
LE MONDE AU XVIème SIÈCLE
Leçon 1 : L’Afrique au XVI ème siècle : 2H
 L’arrivée des Européens.
 Le déclin du commerce transsaharien.
 La réorientation du commerce.
Leçon 2 : L’Asie et le Nouveau Monde au XVI ème siècle : arrivée des Européens, 2H
implantation et organisation
Leçon 3 : A.C. : Initiation à la dissertation 2H
DEUXIEME PARTIE :
LA TRAITE NÉGRIÈRE ET SES CONSÉQUENCES
Leçon 4 : Naissance, mécanisme et évolution 2H
Leçon 5 Les conséquences de la traite en Afrique 2H
Leçon 6 : Les conséquences de la traite en Europe, en Amérique et en Asie 2H
Leçon 7 : La traite au Sénégal 2H
Leçon 8 : Le mouvement abolitionniste 1H
Leçon 9 : A.C. : Visite de la maison des esclaves et/ou confection de dossier sur Gorée dans 2H
la traite
TROISIEME PARTIE :
L’ESPACE SENEGAMBIEN DU VIIème AU XIXème SIÈCLE
Leçon 10 : La Sénégambie : la dislocation du Jolof et l’émergence de nouveaux royaumes 2H
Leçon 11 : L’évolution du Fouta du XVIIèmeau XIXème siècle 2H
Leçon 12 : Les entités politiques nées du déclin du Gaabu : 2H
 le royaume du Fouladou
 les entités politiques mandingues
 les entités politiques diolas (insister sur les faits de civilisation)
Leçon 13 : A.C. : Exposé sur l’unité et la diversité des institutions sociales, politiques et 2H
économiques de l’espace sénégambien
QUATRIEME PARTIE :
L’AFRIQUE DU XVIIème AU XIXème SIÈCLE
Leçon 14 : L’Afrique Occidentale : les empires peuls du Sokoto et du Macina 2H
Leçon 15 : L’Afrique Occidentale : l’empire toucouleur d’El Hadji Omar Tall 2H
Leçon 16 : L’Afrique méridionale : Tchaka et le mouvement Zoulou 2H
Leçon 17 : Madagascar : de la formation des royaumes au milieu du XIXème siècle 2H
Leçon 18 : A.C. : Initiation au commentaire de documents 2H
CINQUIEME PARTIE :
L’EUROPE DU XVIIème AU XIXème SIÈCLE
Leçon 19 : La première Révolution Industrielle : les transformations techniques, 2H
économiques et sociales
Leçon 20 : Le mouvement des idées au XVIIIème siècle 2H
Leçon 21 : La révolution française de 1789 et ses conséquences 2H
SIXIEME PARTIE :
L’AMERIQUE ET L’ASIE DU XVIIème AU XIXème SIECLE
Leçon 22 : L’Amérique du Nord : naissance des Etats-Unis 2H
Leçon 23 : L’empire ottoman 2H
Leçon 24 : Initiation au commentaire de texte historique 2H
Le monde au XVIème siècle

Depuis l’antiquité, des relations commerciales existaient entre les différents peuples
du monde. Au XVe siècle, les grandes explorations ont permis aux Européens de
découvrir l’Afrique. Leur arrivée va favoriser le déclin du commerce transsaharien et
la réorientation du commerce.

I. L’arrivée des Européens en Afrique


Elle est favorisée par des facteurs favorables : progrès techniques avec la
découverte du gouvernail, meilleure utilisation de la boussole, construction de
caravelles, besoin d’évangélisation des peuples indigènes, formation de puissants
états européens (France, Angleterre, Portugal), besoin de matières premières. Ainsi
les Européens arrivent en Afrique au XVIe siècle.
Les Portugais sont les premiers à aborder les côtes africaines. En 1444 Denis Diaz
découvre le Cap-Vert ; ensuite ils s’installent en Sierra Leone et au Liberia en 1460 et
atteignent le Cap de bonne Espérance en 1488. Ils seront suivis par les Espagnols, les
Hollandais, les Suédois, les Anglais. Les Français arrivent en 1659.

II. Le déclin du commerce transsaharien


Le commerce transsaharien qui reliait l’Afrique noire à l’Afrique du nord était
contrôlé par les berbères, les arabes et les Africains noirs. Les produits étaient
transportés grâce aux pistes caravanières à travers le désert du Sahara : bijoux, tissus
du Maghreb et de l’Europe étaient échangés contre de l’or l’ivoire et les esclaves
du Soudan occidental. Avec leur arrivée, les Européens qui fréquentaient
l’Atlantique attirent progressivement leurs marchandises vers la côte ; ce qui
provoque le déclin du commerce transsaharien au XVIe siècle.

III. La réorientation du commerce


Elle consiste à la déviation des routes commerciales du Sahara vers l’océan
atlantique. À partir du XVIe siècle le commerce maritime est entré dans une phase
d’exploitation due en partie à une demande croissante de l’Europe en produits
tropicaux. Ainsi l’océan atlantique, jusqu'à présent peu fréquenté, devient un lieu
important d’échanges. De nombreux ports furent construits, ainsi que des comptoirs.
Nous assistons ainsi à la naissance d’un nouveau type d’échange : le commerce
atlantique.

L’arrivée des Européens coïncide avec le déclin du commerce transsaharien, et la


réorientation du commerce. Le commerce des esclaves va s’intensifier.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~4~
L’AFRIQUE AU XVIème SIECLE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Pistes et produits du commerce transsaharien

Source : http://socialsciences.lbpsb.qc.ca/hist_cycle_1/essor_urbain.htm

Document n°2 : « L'âge d'or du Sahel »

Les marchandises du commerce caravanier étaient très variées : le Sud fournissait de


l'ambre, de la gomme arabique, des peaux ; le Nord des bijoux, du tissu, des dattes et du
blé. Mais les principales furent l'or, le sel et les esclaves.

Au VIIIe siècle, les Arabes échangent l'or du Ghana contre du sel produit dans le Sahara
central. Ce flux commercial est repris au siècle suivant par les Berbères Zénètes et Sanhadja.
Des puits sont creusés le long des pistes. Ce fructueux trafic entraîne l'éclosion de cités
comme Sijilmassa et Aoudaghost.

Le commerce entraîne la prospérité des transporteurs nomades mais aussi des États du Sud
du Sahara : ce que l'historien Bernard Lugan appelle « l'âge d'or du Sahel ».

Au XVIe siècle, face à la concurrence des navigateurs européens sur la côte atlantique puis
à l'abolition de l'esclavage et de la traite, l'activité décline à l'Ouest entraînant un
appauvrissement des caravansérails, oasis et cités caravanières auparavant « brillantes et
prospères ». Le trafic caravanier s'oriente alors vers l'Est de la Méditerranée, la mer Rouge et
l'océan Indien par Zanzibar, le commerce est encore actif au XIXe siècle et particulièrement
florissant dans les années 1860 et 1870.

In www.wikipedia.org
Le Monde au XVIe siècle

La recherche de matières premières amène les Européens à lancer de grandes


expéditions maritimes grâce aux progrès de la navigation. Les relations séculaires entre
l’Asie et l’Europe s’intensifient à partir du XVIe siècle. Par contre les Européens arrivent en
Amérique après sa découverte par Christophe Colomb en 1492.

I. L’Asie au XVIe siècle


Les relations commerciales très anciennes entre l’Europe et l’Asie s’intensifient.
Les Portugais installent des comptoirs sur la Côte orientale de l’Afrique et contrôlent
les routes vers l’Inde et la Chine (épice et soie), ils s’installent à Goa, en Ormuz (golf
persique), au Siam, au Cambodge, en Malaisie et en Chine (Malacca et Macao).
Les Espagnols s’emparent de l’archipel des Philippines du nom de leur roi Philippe II
et prennent Manille en 1571.
Les Hollandais tentent de dépouiller les portugais et les espagnols de leurs
possessions. C’est ainsi que la Compagnie des Indes orientales réussi à enlever aux
Portugais la plupart de leurs comptoirs. Ils s’installent aussi en Formose et en Ceylan.
Les Anglais fondent une compagnie qui possède des comptoirs à Madras et à
Bombay.
L’empire ottoman fondé au XIVe siècle, va dominer une grande partie du Moyen-
Orient (Syrie Arabie et l’Égypte). C’est un puissant empire avec pour capitale
Istanbul.

II. L’Amérique au 16ème siècle


En 1492 Christophe Colomb découvre l’Amérique. A partir du 16ème siècle les
européens s’installent sur les cotes Américaines. Ils ont trouvé des peuples
autochtones : les Amérindiens au nord, les Mayas, Incas, Aztèques au sud de
l’Amérique.
C’est ainsi qu’en 1500 Pedro Alvarez Cabral découvre le Brésil permettant aux
Portugais d’occuper Sao Paulo et Rio de Janeiro. Ils exploitent le bois et la canne à
sucre.
En 1521Hernan Cortez détruit l’empire Aztèque du Mexique étendant la domination
espagnole sur la Nouvelle-Espagne (Mexique). En 1535 Pizarro s’empare du Pérou et
du Chili avant de fonder la nouvelle Castille.
Les Français sont présents au Canada où Jacques Cartier, entre 1535 et 1536 fonde
le Québec. Ils s’intéressent aussi aux USA : la vallée du Mississippi est explorée, la
Louisiane créée. Ils colonisent aussi les Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint
Dominique).
Les Anglais préfèrent les régions à climat tropical : Virginie, Maryland, Delaware,
Nouvelle Angleterre aux Antilles, ils s’emparent de la Jamaïque. Les Anglais
s’attaquent ensuite aux possessions portugaises. Ainsi ils enlèvent Recife et Bahia au
Brésil et se maintiennent aux Antilles dans l’ile de Curaçao.

Les continents Asiatique et Américain, à l’image de l’Afrique seront envahis par


l’Europe. La mise en valeur de l’Amérique par les Européens sera l’origine de la traite
négrière.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~6~
L’ASIE ET LE NOUVEAU MONDE AU XVIe SIECLE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Les grandes découvertes et le partage du monde au XVe siècle

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/cartes/monde/c000979-les-grandes-decouvertes-et-le-
premier-partage-du-monde-au-xvie-siecle

Document n°2 : Découverte de l'Amérique

Microsoft ® Encarta ® 2009


 Dissertation

Le commerce transsaharien : principales pistes et produits, causes et conséquences


de son déclin.

 Questions de cours
Quelles sont les terres découvertes au cours des XVIe et XVIIe siècles ?
Comment s’appelle l’Empire conquis par Cortès ?
Comment s’appelle l’autre grand conquérant espagnol de l’Amérique du Sud ?
Quel empire conquiert-il ?

 Exploitation d’image

1- Identifie ces peuples représentés sur cette image.


2- Où habitaient-ils ?
3- Quel sort leur fut réservé ?
La dissertation est un exercice de réflexion sur un sujet donné. Il s’agit de vérifier chez l’élève
ses capacités de mobiliser des connaissances et de les organiser selon une démarche
cohérente. Pour la réussir il faut respecter la démarche et la présentation.

I. La démarche
A- Compréhension du sujet
Pour comprendre un sujet de dissertation il faut :
 Lire attentivement plusieurs fois le sujet
 Souligner les mots clés
 Connaître le sens de ces mots
 Se poser la question suivante : de quoi s’agit-il dans le sujet ? Afin de
déterminer l’idée générale.

B- Les différentes parties de la dissertation


La dissertation comprend 3 parties : l’Introduction, le développement et la
conclusion.

L’introduction
Dans l’introduction, nous devons :
 Amener le sujet : c’est-à-dire évoquer les faits les plus immédiats ;
 Poser le problème : c'est-à-dire remplacer l’idée générale dans l’introduction ;
 Enfin annoncer le plan : il s’agit de décomposer l’idée générale en question.

Le développement ou corps du devoir

Dans le corps du devoir on doit développer les points soulevés dans l’introduction.
Dans chaque partie. Présenter au début l’idée principale et terminer par une phrase
de transition c’est-à-dire une conclusion partielle permettant de passer à la partie
suivante.

La Conclusion
Elle représente la fin de l’analyse. Elle apporte la réponse a la question posée dans
le sujet non pas en prenant partie mais en faisant la synthèse des arguments
développés. Enfin ouvrir la conclusion par une question qui l’élargit dans le temps.

II. La présentation
Il faut :
 Rendre le plan apparent et sauter une ou deux lignes entre les grandes
articulations du devoir ;
 Développer un paragraphe par idée dans le corps du devoir ;
 Éviter de numéroter les parties et de mettre des titres et des sous-titres.
La traite négrière et ses conséquences

L’esclavage est une pratique ancienne en Afrique. Cependant à partir du XVIe siècle les
Européens vont développer le commerce des noirs ou Traite Négrière qui se caractérise par
son ampleur, par des mécanismes particuliers et par sa durée.

I. Origine de la traite négrière


L’esclavage a toujours existé en Afrique. L’esclave était un produit de guerre, un enfant
abandonné ou un descendant d’esclave. Mais ces esclaves étaient tout juste affectés aux
taches domestiques et jouissaient d’une certaine liberté. À la longue ils peuvent intégrer la
famille de leur maître ou être affranchis. Les Arabes ont aussi développé la traite sur la côte
orientale de l’Afrique et à travers le désert du Sahara. En outre au milieu du XVe siècle les
premiers navigateurs qui débarquèrent sur les côtes africaines ont sans doute capturé des
esclaves noirs qu’ils ont amenés en Europe. Mais c’est au XVIe siècle le commerce des
esclaves connaît plus d’ampleur. En effet, la mise en valeur des terres Américaines
(plantations, mines d’or d’argent et de cuivre) nécessite une main d’œuvre importante. Or
les indiens, la population autochtone sont exterminés par les guerres de conquêtes et les
dures travaux des mines. Dès lors les colons pensent à l’homme noir robuste et qui s’adapte
au climat du nouveau monde : c’est le début de la traite négrière atlantique.

II. Les mécanismes de la traite négrière


Ils s’inscrivent dans le cadre du commerce triangulaire (Europe, Afrique, Amérique). Elle
connaît plusieurs phases :
1- Les Européens débarquent sur les côtes africaines avec des bateaux chargés de
marchandises miroir, tissu, armes à feu, barre de fer, collier, Pacotille.
2- En Afrique ces produits sont échangés contre des esclaves. Ces derniers sont acheminés
en Amérique après une pénible traversée.
3- En Amérique après avoir vendu les esclaves aux enchères, les négriers quittent le
nouveau monde avec de bateaux chargés de produit tropicaux (tabac, café, coton,
cacao, sucre, rhum) et des produits miniers (or, argent, cuivre). Ces produits sont
ramenés en Europe où ils coûtent très cher.
Ce sont les chefs locaux qui se chargeaient au départ de la vente des esclaves. Ensuite
avec la fuite dans les montagnes et les forêts, les cotes se dépeuplent ; c’est alors que des «
rabatteurs » s’engagent dans la « chasse au nègre » : bien armés, ils organisaient des guerres
pour se procurer des esclaves qui étaient rassemblés dans des camps près des côtes
(Ouidah, Gorée) d’où ils partaient vers l’Amérique ; ils étaient marqués au fer rouge pour
être identifiés.

III. Évolution
Commencée au début du XVIe siècle la traite va s’intensifier au XVIIe siècle et se prolonge
jusqu’au XIXe siècle date de son abolition en 1848 par Victor Schœlcher.
Au début, le commerce des esclaves était l’œuvre des Portugais et des Espagnols, ensuite
le monopole passe aux Hollandais puis aux Anglais et ensuite aux Français. D’abord les
gouvernements européens se montrent hostiles au commerce des esclaves, ensuite à cause
des intérêts économiques de la traite, ils l’encouragent et ils y participent même
activement.
Ainsi des comptoirs sont installés le long des côtes africaines (Gorée, Accra, Ouidah, Sao
Tomé, Fernando Po, Malindi…). Au XVIe siècle ils mettent en place des compagnies
exemple : Compagnie du Cap-Vert, du Sénégal, Compagnie des Indes orientales.

Née au XVIe siècle, la traite négrière ou commerce triangulaire se maintient


jusqu’au XIXe siècle. Ses conséquences sont désastreuses pour l’Afrique.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 10 ~


LA TRAITE NEGRIERE—NAISSANCE, MECANISMES, EVOLUTION : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Le commerce triangulaire

Document n°2 : L’ironie de Montesquieu, adversaire de l’esclavage


“Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Europe
ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de
terres. Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. Ceux dont il s’agit sont noirs
depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans
l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout bonne, dans un corps tout noir. On peut juger de la couleur
de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’une si grande
conséquence, qu’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n’ont pas le sens commun c’est qu’ils font plus de cas d’un collier de verre que de l’or qui, chez les
nations policées, est d’une si grande conséquence. Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ;
parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.”
Extrait de Montesquieu, “De l’Esprit des Lois”, Livre XV, chap. 5 (De l’esclavage des nègres), 1748

Document n°3 : L’esclavage, une pratique ancienne

De l'Antiquité à nos jours : L'esclavage, une réalité qui dure


L'esclavage a été pratiqué dans toutes les sociétés sédentaires et organisées. Dans l'Antiquité, c'était le sort qui attendait
ordinairement les prisonniers de guerre. Le mot latin qui désigne les esclaves (servus) dérive de conservare («conserver la vie»)
et rappelle cette origine.
Le mot esclave vient du mot Esclavon ou Slave parce qu'au début du Moyen Âge, les Vénitiens vendaient en grand nombre
des païens de Slavonie (une région de la côte adriatique) ou d'Europe orientale aux Arabes musulmans, lesquels faisaient une
grande consommation d'esclaves blancs tout autant que de noirs.
Au XVIe siècle, la colonisation du Nouveau Monde a suscité de nouveaux besoins de main-d’œuvre. Les Européens ont alors
fait venir des esclaves d'Afrique, où ils n'avaient guère de peine à trouver des vendeurs (marchands arabes ou roitelets noirs).
Aux Temps modernes (XVIIe et XVIIIe siècles), l'esclavage et la traite ont suscité en Occident le développement du racisme et
du mythe de la supériorité de la race blanche. Les gouvernements ont choisi d'encadrer l'esclavage pour en limiter les abus,
faute de pouvoir l'interdire. C'est ainsi que Colbert et son fils, ministres de Louis XIV, édictèrent le Code Noir en 1685.
In http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=16&ID_dossier=123

Document n°4 L’esclavage, un drame humain sans précédent


La traite négrière et ses conséquences

L’Afrique a été profondément marquée par la traite négrière. En effet, le trafic négrier a
eu des conséquences démographiques, sociales, politiques et économiques
désastreuses sur le continent.

I. Les conséquences démographiques


L’Afrique a perdu une grande partie de sa population. Cependant il est très difficile
de se faire une idée précise du nombre de noirs enlevés à l’Afrique. Les estimations
varient entre 30 à 60 millions d’esclaves vendus en Amérique entre le XVIe et le XIXe
siècle. Or les guerres organisées pour se procurer des esclaves ont fait plus de morts
que de captures. Il faut ajouter à ce nombre les morts par suicide et le fait que ces
derniers sont prélevés parmi la population la plus valide, c'est-à-dire ceux qui
devaient travailler pour le développement économique de l’Afrique. Ainsi la traite
négrière va renforcer le vieillissement et le dépeuplement de l’Afrique.

II. Les conséquences économiques


La traite négrière a désorganisé l’économie africaine. On assiste à un recul des
activités traditionnelles (agriculture, pêche, cueillette) à cause de l’insécurité et du
manque de bras valides. L’agriculture et l’élevage ont régressé même si de
nouvelles plantes ont été introduites par les européens (tabac, arachide, manioc,
mais) ainsi que des animaux comme le cheval, le bœuf et le porc.
L’artisanat a reculé à cause des articles de la traite (pacotille). Or les richesses de la
traite sont éphémères et pouvaient en aucune manière entraîner le développement
économique de l’Afrique.

III. Les conséquences sociopolitiques


La traite a désorganisé les sociétés traditionnelles. On assiste à la dégradation des
mœurs à l’insécurité sociale et à un exode massif des populations qui vont se
réfugier dans les zones difficiles d’accès c'est-à-dire hostiles (montagnes, forêts).
Certains rois n’hésitent pas à vendre leurs sujets. La traite a installé le traumatisme
moral chez les Africains. De plus, ce sont les adultes, les jeunes aptes à faire des
enfants qui étaient exportés : ce qui a provoqué un vieillissement de la population
du continent africain.
Sur le plan politique le commerce a donné naissance à de nouveaux riches et de
nouveaux pouvoirs qui vont dangereusement menacer l’autorité des chefs
traditionnels. La chasse aux esclaves entraîne des guerres entre les royaumes et la
naissance d’états esclavagistes, Abomey, Dahomey, Ashanti qui finalement
s’affaiblissent, se morcellent et disparaissent.

La traite négrière peut être considérée comme l’un des plus grands fléaux de
l’Afrique. Elle est la cause de son sous développement et a aussi préparé la
conquête de l’Afrique par les Européens.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 12 ~


LA TRAITE NEGRIERE —CONSEQUENCES EN AFRIQUE : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Bilan humain de la traite en Afrique
Le commerce des esclaves africains sur la côte Atlantique (commerce triangulaire) et sur la
côte australe donnant sur l'océan indien va représenter un drame humain d’une ampleur
historique inégalée et un handicap démographique pour l’Afrique dont les effets vont
perdurer jusqu’à nos jours. Les estimations varient quant au nombre exact d’Africains
arrachés au continent pour être vendu comme esclaves. (…)
(…) Mais l'impact humain de la traite négrière ne peut se cantonner à répertorier le nombre
d'esclaves vendus. Comme le précisait le théoricien américain panafricaniste W.E.B. Dubois,
il importe de prendre en considération, au-delà des esclaves vendus et arrivés à destination,
toutes les victimes collatérales de ce commerce, ceux qui sont morts plutôt que de se laisser
capturer, ceux qui n’ont pas survécu aux conditions de détention et de transport, les
enfants qui sont morts parce que leurs parents ont été capturés. (…)
La principale conséquence de ce dépeuplement de masse est la baisse relative de la
place de l’Afrique dans le monde : entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17% à 7%
du total de la population mondiale. Dans le même temps, mis à part la population
amérindienne décimée, les autres régions du monde ont connu de fortes poussées
démographiques : la Chine et l’Europe multiplient leur population par cinq. L’importance du
facteur démographique est connue : plus y a de population, plus forte est la division du
travail et donc la productivité. Le dépeuplement de l’Afrique a donc été un frein important
à son développement. (…)
Emmanuel Leroueil

Document n°2 : Bilan moral de la traite

Les esclaves ont subi des violences morales et des


violences physiques.
La violence morale commençait tout d'abord par
déracinement. C'est pourquoi de nombreux esclaves se
sont suicidés. On changeait le nom des esclaves,
souvent on ne leur attribuait qu'un simple surnom. De
plus, on les baptisait deux fois : une première fois dans le
bateau pour ceux qui ne survivraient pas au voyage et
une seconde fois individuellement pour leur attribuer un
nom. Par cet acte, les esclavagistes s’appropriaient
l'identité de leurs esclaves qui devaient subir bien
d'autres humiliations.
La violence physique s'exprimait dans les mauvaises
conditions de vie et de travail, sans oublier la sous-
alimentation. Les esclavagistes ne donnaient aux esclaves que le strict minimum pour qu'ils puissent
réaliser leur travail quotidien. Les châtiments et la répression pouvaient se présenter sous différentes
formes : le fouet, les brûlures, les mutilations, l'enchaînement, la peine de mort. Par conséquent
l'espérance de vie d'un esclave travaillant sur les plantations était courte, elle s’élevait à environ
quinze ans. Les familles étaient souvent disséminées, leurs membres étant vendus dans des
plantations séparées.
La traite des noirs a eu des conséquences graves en Afrique. La recherche d'esclaves a entraîné des
guerres tribales et parfois de véritables chasses à l'homme. Elle a fait subir aux sociétés africaines de
profonds bouleversements, à savoir des crises sociales, identitaires, culturelles et économiques. Par
conséquent, l'esclavage a été l'étape historique qui favorisait la colonisation, qui est encore une
autre forme d'exploitation.
In http://www.ph-ludwigsburg.de/html/2b-frnz-
s01/overmann/baf4/colonisation/esclavage/ESCLAVAGEPROJETDIDACTIQUE.html
 Questionnaire à choix multiples ou à réponses courtes
1. Quand est-ce que la traite des Noirs a été pratiquée ?
1. Entre la fin du 16e et le début du 19e siècle.
2. Entre le 17e et le 18e siècle.
3. Entre le début du 16e et la fin du 19e siècle.
4. Entre le 14e et le 17e siècle.
2. Quel est le nombre d'Africains transportés outre-Atlantique par les Européens?
1. Environ 12 millions.
2. Exactement 11 599 000.
3. Environ 8 millions.
4. Environ 15 millions.
3. Qui a profité de l'esclavage et pourquoi?
1. Les pays africains parce qu'ils ont souffert de surpopulation.
2. Le Nouveau Monde et les pays européennes parce que leurs économies se sont
développées rapidement.
3. Le Nouveau Monde et les économies européennes parce que la plupart de la
population était raciste.
4. Quel rôle joue le racisme dans le contexte de l'esclavage?
1. Il a servi à rejeter l'esclavage.
2. Il a servi à justifier l'esclavage.
3. Il a servi à masquer l'esclavage.
5. Quand est-ce que la traite des Noirs a été abolie?
1. Après la révolution française de 1789.
2. Après la révolution de 1848 en Amérique.
3. Après la révolution de 1848 en France.
4. Après la révolution industrielle.

 Textes à trou
Les motivations pour l'esclavage

Les Européens ont pratiqués avant tout pour des raisons : les esclaves ont servi

principalement de à bas coût. Mais il y a également eu des raisons pour

l'esclavage: Les se croient meilleurs que les et les hommes meilleurs que les

Noirs qu'ils ont considéré comme des et qu'ils ont voulu . En 1999, 151 ans après

de l'esclavage par la France, l'Assemblée nationale a voté une loi reconnaissant que

l'esclavage et sont un "crime l'humanité".

Les différentes formes de violences

Les esclaves ont subi des violences et des violences . La violence morale commençait tout

d'abord par déracinement. On le nom des esclaves, souvent on ne leur qu'un simple

surnom. De plus, on les baptisait deux fois : une première fois dans le bateau pour qui ne survivraient pas

au et une seconde fois individuellement pour attribuer un nom. Par cet acte, les esclavagistes

s’appropriaient l'identité de esclaves qui devaient bien d'autres humiliations.

La violence physique s'exprimait dans les mauvaises conditions de vie et de , sans oublier la

. Les esclavagistes ne donnaient aux esclaves que le strict pour qu'ils puissent
réaliser leur travail quotidien. Les châtiments et la répression pouvaient se présenter sous différentes

formes : le fouet, les brûlures, les mutilations, l'enchaînement, la .


La traite négrière et ses conséquences

Par son ampleur, la traite négrière a eu des conséquences économiques, démographiques et surtout
culturelles dans les autres continents.

I. Les conséquences en Europe


La traite a eu des conséquences économiques positives en Europe ; elle a été pour l’Europe
une source de prospérité générale. Elle a favorisé le développement de plusieurs industries
et entreprises. Grâce aux matières premières et aux bénéfices exorbitants (300 à 800 %). Les
grands ports européens (Londres, Amsterdam, Nantes, Bordeaux, Lisbonne) deviennent
prospères. La France, l’Angleterre et les Pays-Bas qui contrôlaient le commerce Atlantique
deviennent plus puissants au détriment des pays méditerranéens comme l’Espagne et le
Portugal.
Dans la société européenne apparaissait une nouvelle classe de riches commerçants à
côté de la noblesse. D’une manière générale le trafic des esclaves a permis à l’Europe
d’accumuler des capitaux énormes qui ont favorisé au XIXe siècle le démarrage de la
grande industrie ou la révolution industrielle.

II. Les conséquences en Amérique


Les conséquences de la traite négrière pour l’Amérique sont profondes :
 Sur le plan économique :
Les colonies d’Amérique avaient une économie fondée sur l’agriculture et l’extraction
minière. C’est grâce à la main d’œuvre noire que de grandes plantations de canne à
sucre, de tabac, de coton et de café ont été créé. C’est aussi avec la sueur des esclaves
noirs que les mines d’or, d’argent, de cuivre et de fer ont été exploitées. Ainsi la traite
négrière est à l’origine du développement économique de l’Amérique.
 Sur le plan politique :
Les esclaves ont joué un rôle important dans les mouvements d’indépendance de
l’Amérique latine. C’est ainsi que dans l’île de Dominique le soulèvement de Toussaint
Louverture a abouti a la création d’Haïti. À Cuba c’est le général d’origine noire Antonio
Matéo qui a conduit la guerre d’indépendance en 1868. Par ailleurs la question noire est à
l’origine de la guerre de sécession entre le nord antiesclavagiste et le sud esclavagiste en
Amérique en 1864.
 Sur le plan social et culturel :
Les esclaves perdent leur référence sociale. Séparés de leurs familles ils acquièrent de
nouveaux noms. Les femmes conservent les souvenirs africains par des contes, et des
danses. Les esclaves noirs, malgré le christianisme qui leur est imposé, transportent en
Amérique leurs traditions, leurs religions. Au contact de l’Amérique la musique africaine a
produit des rythmes comme : le négro spiritual, le blues, la samba, le jazz et le vaudou.
Enfin on assiste au métissage de la population américaine grâce à la traite négrière.

III. Les conséquences en Asie


La traite arabe a commencé très tôt dès le Xe siècle à travers le commerce transsaharien et
de l’océan Indien. Dans les pays arabes musulmans, les acteurs économiques sont les
esclaves. Ils sont artisans, pécheur de perle, ouvriers agricoles dans les plantations d’épices
et de canne à sucre. Ils étaient aussi militaires. Cependant, en Inde et en Extrême-Orient les
documents existants n’expliquent rien sur les travaux qui étaient réservés aux Noirs. Par
contre en Arabie et en Mésopotamie, les Noirs sont utilisés comme esclaves depuis très
longtemps. Ils ont activement participé dans les armées conquérantes des Arabes pendant
le Moyen Âge. En tant que main-d’œuvre, ils ont été mobilisés dans l’exploitation des plantations de
Mésopotamie. Enfin en tant que domestiques, ils ont assumé la fonction d’eunuques dans les harems
des princes arabes dont certains en ont fait leur bras droit.
Les conséquences de la traite négrière sont variables d’un continent à l’autre. Ils sont positifs en
Europe, en Amérique et en Asie. Elle a favorisé l’essor économique de ces trois continents.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 15 ~


LES CONSEQUENCES DE LA TRAITE EN EUROPE, EN AMERIQUE ET EN ASIE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Quel bilan dresser de la traite française ?

Pendant deux siècles, la France fut donc le point de départ d’environ 4 220 expéditions négrières et
80 % d’entre elles eurent lieu au XVIII e siècle. Sur le plan national, Nantes occupe la première place
des ports négriers, et sur le plan international, la France, le troisième rang des nations négrières
derrière la Grande-Bretagne et le Portugal. (…)
Au total, des centaines de milliers de Français ont participé de façon directe et indirecte à la traite.
(…)
Au XIXe siècle, les armateurs négriers, plutôt que de favoriser le développement de leur ville en créant
un nouveau dynamisme économique, ont persévéré dans un modèle d’Ancien Régime qui avait fait
son temps.
Ce bilan montre que les ports français se sont longtemps et consciencieusement livrés à l’activité
négrière. A l’époque de la traite, les négriers œuvraient pour leur bien propre et celui de la nation
tout entière, pensaient-ils. Du bien fondé sur un crime. S’en souvient-on aujourd’hui ?
Eric Saugera, La traite des Noirs en 30 questions, La Crèche, dimanche 5 janvier 2003

Document n° 2: Les plantes du malheur

[...] p s. je ne sais pas si le café et le sucre sont nécessaires au bonheur de l’Europe, mais je
sais bien que ces deux végétaux ont fait le malheur de deux parties du monde. On a
dépeuplé l’Amérique afin d’avoir une terre pour les planter ; on dépeuple l’Afrique afin
d’avoir une nation pour les cultiver [...] Ces belles couleurs de rose et de feu dont s’habillent
nos dames ; le coton dont elles ouatent leurs jupes ; le sucre, le café, le chocolat de leurs
déjeuners, le rouge dont elles relèvent leur blancheur : la main des malheureux noirs a
préparé tout cela pour elles. Femmes sensibles, vous pleurez aux tragédies, et ce qui sert à
vos plaisirs est mouillé des pleurs et teint du sang des hommes [...]
Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Voyage à l’Isle de France, Lettre 12, Au Port-Louis de l’Île-de-France, ce 25 avril 1769

Document n° 3: Les profits de la traite

L’Europe négrière s’appuya surtout sur les ports de sa


façade atlantique, en plein essor depuis la mise en valeur
des colonies d’Amérique (…). Les activités négrières et les
retours des denrées coloniales furent le moteur du
développement des grands ports atlantique d’une Europe
occidentale en croissance rapide à partir des années 1740
(...).
Quant aux profits retirés de cette traite négrière et de ce
commerce triangulaire, les recherches les plus récentes
montrent que le rendement moyen de ces expéditions n’a
pas dépassé les 10%. Ce qui à l’époque était un
rendement assez important pour le capital investi, mais qui
ne correspond pas aux fabuleux bénéfices que le
« commerce du bois d’ébène » était censé rapporter.
Ce qui a sûrement attiré les capitaux sur cette sorte
d’entreprise, c’est son côté aléatoire, car une expédition
réussie pouvait rapporter de 100 à 150 % de bénéfice et un naufrage dans une tempête ou une
épidémie pendant le transport anéantissait tout espoir de bénéfice. Ce « jeu » explique sûrement
l’attrait des capitalistes pour acquérir des parts dans les sociétés négrières.
De plus ce commerce jouissait de beaucoup d’avantages de la part des pouvoirs politiques en
place. Citons pour exemple cette phrase écrite en 1778 dans un mémoire adressé au roi de France
par la chambre de commerce de Bordeaux : « De tous les commerces maritimes, il n’en est pas de
plus hasardeux que la traite des noirs (…). Et cependant il n’en est pas qui mérite plus de faveur et de
protection (…). Sa majesté par les faveurs qu’elle lui a accordées a reconnu combien ce commerce
était utile à l’Etat et à cette province ».
Patrick Allier, La traite coloniale européenne, 2011
La traite négrière et ses conséquences

Carrefour commercial entre l’Europe, l’Amérique et le reste de l’Afrique, le Sénégal a joué


un rôle important dans la traite. La maison des esclaves en est un témoignage vivant.

I. La présence européenne au Sénégal


La recherche de l’or et les progrès de la navigation au XVe siècle ont favorisé les premiers
contacts entre les Européens et les Sénégalais. Des comptoirs commerciaux apparaissent
sur le littoral sénégalais : Les Portugais sous la direction d’Henri le navigateur arrivent au
Sénégal au XVe siècle. Ainsi en 1444 Denis Diaz arrive à Gorée. La position stratégique de
Gorée (sur la route de l’Europe et de l’Amérique) a fait qu’elle était l’objet de convoitise
entre les puissances européennes Les Néerlandais (Hollandais) fait le commerce sur la côte
africaine en 1534. Ils s’emparent de Gorée en 1627. Mais 50 ans plus tard ils seront chassés
par les Français (1677). Les Français resteront à Gorée jusqu'à l’indépendance du Sénégal.
Leurs installations sont entrecoupées par l’occupation Anglaise.
Des ports sont installés sur le littoral sénégalais pour faire le commerce des esclaves : Saint-
Louis, Rufisque, Portudal, Kour et Kahore. Le fleuve Saloum est remonté très loin par les
navires négriers.

II. Origine et évolution de la traite au Sénégal


Le commerce des esclaves est anciennement pratiqué au Sénégal. L’esclave a été à la
base de l’économie de la plupart des royaumes. Le Tékrour dès le XIe siècle a été
esclavagiste.
La traite au Sénégal a été gérée par des compagnies de commerce. La France s’engage
dans la traite à partir du XVIIIe siècle. Au Sénégal, différentes compagnies françaises vont se
succéder. Ainsi, à partir de 1783, la Compagnie du Sénégal contrôle l’ensemble du
commerce des esclaves. Elle versait aux rois du Sénégal des droits de commerce appelés
coutumes.
La position du Sénégal comme pays ouvert sur l’océan Atlantique est favorable aux
pratiques négrières. Les esclaves venaient particulièrement du Cayor du Baol, Joal, Portudal,
Bakel, Karabane. Les esclaves sont les produits de guerre civile, de razzias. Selon les
estimations le nombre d’esclaves vendus au Sénégal tournent autour de 50 000 entre le 17e
et le XIXe siècle.

III. Les conséquences de la traite


1. Sur le plan politique
La traite a enrichi les provinces côtières comme le Cayor, le Walo, le Sine, le Saloum. Ils
contestent la suprématie du Djolof qui se disloque. L’aristocratie guerrière des Ceddos
s’affirme par l’exercice de la violence. Les comptoirs de commerce du Sénégal deviennent
d’importantes stations navales : Gorée, Saint-Louis, Joal, Portudal.
2. Sur le plan social et démographique
De nouvelles classes sociales apparaissent : Mulâtres et Métis à Saint-Louis, Rufisque et
Gorée. L’islam se répand et devient la base de la révolte contre les excès de pouvoir des
ceddos On note la dégradation des mœurs et la diminution des populations.
L’abolition de la traite négrière dans les colonies françaises date du 27 Avril 1848. Des
villages de libertés seront créés à Ndar, Matam, Podor, Tamba, Kaolack Mais la loi ne sera
appliquée qu’au début du XXe siècle.
Le commerce des esclaves est très ancien au Sénégal. La traite Atlantique fera de Gorée l’un
des plus grands entrepôts de l’Afrique de l’ouest. Au Sénégal, la traite a été intensifiée par les
Français avec la complicité des rois africains. Les compagnies françaises ont monopolisé le
commerce des esclaves. Mais, à partir de 1848, l’esclavage sera aboli dans la colonie.
 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 17 ~
LA TRAITE AU SENEGAL : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Une position géostratégique
Pays ouvert sur l'Océan et frontalier avec les régions maures, le Sénégal occupait une situation
géographique favorable à ce trafic. Bakel n'était qu'un vaste marché d'esclaves alimenté
principalement par les Bambara et les Dowiches : au XVIIIème siècle, 60 000 esclaves étaient traités
chaque année. Joal s'appelait à l'origine Diong et avait été établie par Massaï Diome pour parquer
ses esclaves. L'absence de barre le long de la petite côte au sud du Cap Vert a favorisé le
développement des comptoirs de Rufisque, Portudal et Joal. L'île de Gorée, avec sa situation
privilégiée qui la rendait accessible en toutes saisons, renforce sa position stratégique tant pour le
contrôle de la côte ouest que pour la traite. Premier comptoir français, Saint-Louis n'était pas en reste
et l'importante captiverie dont on peut voir le bâtiment derrière l'hôtel de la Poste en témoigne
encore aujourd'hui.
Dominique Moiselet - 1998

Document n°2 : L’esclavage, une pratique très ancienne au Sénégal


L'esclavage et le servage ont été à la base de l'économie de la plupart des civilisations. Au Sénégal,
il y avait un esclave pour un homme libre et, dans certaines régions quatre à seize esclaves par
homme adulte libre. Les Coniagui et les Bassari ont servi de "réserve de chasse aux esclaves" avant
de devenir, plus tard, les plus grands pourvoyeurs de l'Ouest, au détriment des Dioula, Mandjaque et
autres populations des rivières du sud. Le Tékrour était connu dès le XIème siècle pour ses pratiques
esclavagistes. Les Sérère, une des plus anciennes populations du Sénégal, ne pratiquaient pas
l'esclavage à grande échelle avant l'arrivée des populations du nord (Peulh et Toucouleur). Avec la
formation des royaumes du Siné et du Saloum, les Sérère adoptèrent les institutions esclavagistes du
Djolof. En 1455, le navigateur Ça' da Mosto rapporte que le roi sénégalais Zucholin "maintient son
pouvoir économique par des pillages qu'il fait de plusieurs esclaves sur le pays, comme sur ses voisins,
desquels il se sert de plusieurs manières, et surtout à faire cultiver ses possessions. Il en vend un grand
nombre aux marchands arabes et en livre aussi aux chrétiens depuis qu'ils ont commencé à
contracter marchandises en ces pays".
Dominiqu Moiselet, 1998

Document n°3 : Un lieu mémorable, la maison des esclaves de Gorée


C’est le lieu le plus visité de l’île (plus de 200’000 par an). Cette maison a surtout une valeur
symbolique car étant la première esclaverie en date construite en 1776 par les Hollandais. Bien
qu’exiguë elle pouvait contenir entre 150 et 200 esclaves avec des cellules de 2,60m 2.

Maison des esclaves Cellule des hommes Cellule des jeunes filles

Cellule des enfants Chambre de pesage Porte du voyage sans retour


La traite négrière et ses conséquences

A la fin du 18ème siècle, le commerce des esclaves a baissé d’intensité. Des mouvements
humanitaires et la révolution industrielle vont accélérer le processus abolitionniste. La
traite négrière va être supprimée définitivement au milieu du 19ème siècle.

I. Les Causes
1. Les facteurs démographiques
Au XVIIIe siècle il devenait de plus en plus difficile de trouver des esclaves en Afrique à
cause du déplacement continu des populations qui fuyaient l’intérieur du continent et du
vieillissement des populations. Il s’y ajoute que le nombre d’esclaves étaient assez élevé en
Amérique pour alimenter la main d’œuvre.

2. Les facteurs moraux


Le mouvement abolitionniste va se développer sous l’influence des hommes d’église : le
pasteur Wesley, l’abbé Raynal, l’abbé Grégoire, la secte des Quakers ; des philanthropes
comme Clackson, Sharpe, Granville et Wilberforce sont contre le commerce des noirs et
créent le comité pour l’abolition de la traite des esclaves ; des philosophes comme
Montesquieu, Diderot, Voltaire et Jean Jacques Rousseau vont répandre les idées de liberté
humaine, de justice et d’égalité devant la loi pour sensibiliser l’opinion publique sur le sort
des esclaves. Dès 1780 des sociétés des amis des noirs sont créés en Angleterre et en France
et la traite est considérée comme un crime comme l’humanité ; il ya aussi la déclaration
universelle des droits de l’homme de 1789 qui proclame que : « Tous les hommes naissent
libres et sont égaux en dignité et en droit ».

3. Les facteurs économiques


Les colonies d’Amérique n’ont plus besoin d’esclaves dans les plantations à partir du XVIIIe
siècle à cause du machinisme et l’industrie naissante. En plus l’Afrique possède des
ressources nécessaires à l’industrie européenne. L’Afrique peut aussi servir de débouché
pour l’économie européenne. Ainsi la traite perd de son dynamisme.

II. L’abolition de la traite


La lutte a duré 100 ans. À la fin du XVIIIe siècle, le Danemark puis la France interdisent la
traite. Mais au début du XIXe siècle Napoléon restaure le commerce des esclaves. La
Grande-Bretagne , puis la France en 1848 avec Victor Schœlcher interdisent définitivement
l’esclavage. Les USA vont abolir l’esclavage en 1865 après la guerre de sécession et le Brésil
en 1888.
Dans les Antilles, les mouvements de révoltes appelés « marronnage » se multiplient. C’est
dans ce contexte qu’en 1791, à Saint-Domingue, Toussaint Louverture prend la direction
d’une formidable révolte qui aboutit à l’indépendance d’Haïti en 1804.
Le trafic va se poursuivre sous forme de contrebande notamment sur la côte orientale de
l’Afrique.

Sous la pression de plusieurs facteurs, la traite négrière a été abolie graduellement en


Europe et en Amérique. Elle est aujourd’hui considérée par la communauté internationale
comme un crime contre l’humanité. Cependant, dans certaines régions du monde, des
formes d’esclavage sont toutefois malheureusement notées.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 19 ~


LE MOUVEMENT ABOLITIONNISTE : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Décret d’abolition de l’esclavage

Document n°2 : L’élan abolitionniste de l’Occident

Au long du XVIIIe siècle, polissant la définition du droit universel au bonheur et à la liberté,


anthropologues, philosophes et théologiens rencontrent le cas de l’Africain et de sa condition dans le
monde. Leur réflexion les conduit à modifier les notions ordinairement admises jusqu’alors sur le Noir
d’Afrique et l’esclave américain : de la brute et de la bête de somme, ils font un être moral et social.
Leur formule, « le Noir est un homme », récuse implicitement le consensus sur l’honorabilité, la
légitimité, l’utilité de la vente des Nègres. Leurs analyses humanitaristes débouchent sur l’exigence
abolitionniste. Leur bilan de la traite est entièrement négatif. Elle saigne les États qui l’encouragent ou
la subventionnent. Elle tue des dizaines de milliers de Blancs et des centaines de milliers de Noirs. Elle
tire de leur terroir des producteurs-consommateurs qui, réduits à l’esclavage américain, ne sont rien.
Elle interdit de diversifier l’activité commerciale sur la côte. Elle perpétue la barbarie dans le
continent noir — opinion qui prend sa source aux observations des seuls Occidentaux crédités d’un «
savoir » sur l’Afrique, les négriers. Dénonçant un fléau, l’abolitionniste ne prétend pas convertir
immédiatement trafiquants nègres ou esclavagistes blancs. Il propose un programme de
régénération de l’Afrique par la christianisation, la civilisation, le commerce naturel et fixe des étapes
rationnelles à son exécution : retourner l’opinion publique du monde chrétien ; conduire les
gouvernements « civilisés » à prendre des positions officielles ; abolir la traite, légalement, dans
l’Atlantique.
Serge Daget, L’abolition de la traite des esclaves
 Dissertation

Sujet1 : Dites pourquoi en termes de conséquences, la traite négrière est considérée


comme le plus grand drame humain de l’humanité ?
Sujet 2 : Quelles ont été les conséquences de la traite négrière en Afrique ? Insister
sur le cas du Sénégal ?
Sujet 3 : Quels sont les fondements du mouvement abolitionniste et son impact dans
le monde ?

 Commentaire
Le commerce triangulaire

Ainsi les navires européens quittaient l’Europe avec un chargement léger de


« marchandises » sans grande valeur : tissus ordinaires mais colorés, quincaillerie, alcool et
pacotille variée (perles de couleur, épingles pour faire des hameçons, miroirs, couteaux…).
Ces marchandises servaient de monnaie d’échange entre les trafiquants et les habitants de
la côte qui leur fournissaient les esclaves, achetés ou razziés à l’intérieur du pays. Le troc
avait lieu près du comptoir, ou même en rade : les esclaves étaient transportés en pirogue
jusqu’aux navires. Une cargaison d’esclaves ne coûtait donc pas cher, et malgré les pertes
énormes en cours de voyage, rapportait de gros bénéfices, car les Noirs d’Afrique ou «bois
d’ébène » se revendaient fort cher sur les marchés d’Amérique.
En Amérique, les navires, délestés de leurs chargements d’esclaves, embarquaient à
destination de l’Europe, les produits de haute valeur fournis par les colonies : sucre, tabac,
fourrures, métaux précieux, etc. Ainsi le voyage Europe Afrique Amérique Europe à travers
l’Atlantique, qui dessinait à peu près une route triangulaire, rapportait de larges profits.
Extrait du récit d’un voyageur entre 1865 et 1900

Questions

1. Présentez le document.
2. Définissez les mots ou groupes de mots soulignés.
3. Dans le cadre du commerce transatlantique, un échange de produits se faisait entre
l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. À travers le document et vos connaissances,
rappelez les produits fournis par chaque continent. Puis montrez le grand bénéficiaire
et le grand perdant de ce trafic.
4. L’Afrique a fourni au cours de la traite négrière ses hommes les plus valides. A
combien sont évaluées ses pertes humaines ? Puis montrez l’impact de ces pertes.
Leçon 9 :

Visite de la maison des esclaves


et/ou
Confection de dossier sur Gorée dans la traite

Compétence(s)
Exploiter des documents pour caractériser et déterminer la place de
Gorée dans le commerce atlantique

Objectifs spécifiques
 Indiquer la place de Gorée dans la traite des esclaves
 Communiquer à propos du rôle de Gorée dans le commerce des
esclaves du XVIe au XIXe siècle

Contenus
 Position privilégiée qui la rendait accessible, qui en faisait une des
têtes de pont du commerce des esclaves du XVIe au XIXe siècle
 Lieu de mémoire et de transit vers les Amériques
L’espace Sénégambien du VIe au XIXe siècle

L’empire du Djolof est fondé par Ndiadiane Ndiaye au XIVe siècle. Il s’étendait entre
la vallée du fleuve Sénégal au nord et la Gambie au sud. Il se disloque au milieu du
XVIe pour donner naissance à des royaumes indépendants.

I. Les causes de la dislocation

1. Les causes économiques


La présence Française sur les côtes du Sénégal et le développement de la traite
négrière favorisent les régions côtières au détriment des régions intérieures. Ainsi le
Djolof perdait une grande partie de ses ressources économiques au profit de
royaumes comme le Cayor qui va s’enrichir et de devenir puissants. Ces royaumes
vont se révolter contre la suzeraineté du Jolof pour obtenir leur indépendance.

2. Les causes politiques

A la fin du XVe et au début du XVIe le Djolof est secoué par des querelles de
succession, des conflits internes et l’invasion des Peuls dirigés par Kolly Tenguella.

II. L’émergence de nouveaux royaumes

1. Le Cayor et le Baol
Le Cayor profite de la situation de faiblesse pour occuper le Djolof après la victoire
d’Amary Ngoné Sobel sur le Bourba Djolof Lélé Fouli Fak à la bataille de Danki en
1549.
Le Cayor dont la capitale était Mboul était divisé en plusieurs provinces : le Guet, le
Sagnakhor, le Djender, le Gandiol.
Amary Ngoné Sobel devient Damel du Cayor après la mort de son père Déthié Fou
Ndiogou Fall. À la mort de son oncle Niokhor Ndiaye il prend le titre de Teigne au
Baol. À sa mort les deux royaumes se séparent. Le Cayor sera dirigé par son fils
Massamba Tacko et le Baol par son neveu Malick.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 23 ~


L’espace Sénégambien du VIe au XIXe siècle

2. Le Walo
Cette défaite entraîne l’indépendance du Walo et des royaumes sérères. Le Walo
qui est localisé dans la basse vallée du Sénégal s’étendait sur les deux rives.
Son histoire est marquée par l’existence de trois familles régnantes rivales : Loggar,
Dieuss, Tediek. Le Brak issu de la dynastie des Mbodj est assisté par un conseil de
sages appelés Seb-ak-baor détenant l’essentiel des pouvoirs.

Le Brak est entouré de trois ministres dont le Djogomay chargé de l’administration


des eaux du Sénégal, le Diawdin chargé des terres et le Malo chargé du trésor.
La position du Walo explique son intérêt pour le commerce caravanier et le
commerce atlantique grâce au comptoir de Saint-Louis. À partir du comptoir un
réseau de relations commerciales est mis en place permettant l’échange de
produits comme la gomme, l’or, l’ivoire et surtout les esclaves.
Le Brak prélève des taxes sur ce commerce. Mais l’activité commerciale sera
perturbée par les pillages et les razzias des Maures Trarza et Brakna au nord du
royaume.
Malgré son indépendance le Walo qui présente des faiblesses, devient le vassal du
Fouta en 1638, il perd une partie de son territoire au profit du Cayor.

3. Le Fouta-Toro
Il est entre les mains des Peuls animistes dirigés par Koli Tenguéla qui fonde la
dynastie des Deniankés. Celle-ci domine le Fouta jusqu’à la révolution Torodo
dirigée par Thierno Souleymane Ball en 1776.

4. Le Sine et le Saloum
Au sud de la Sénégambie les Guelewars mandingues originaires du Gabou forment
une aristocratie dans les royaumes sérères. Au XVIe siècle Meïssa Wali Dione forme le
royaume du Sine et son neveu Mbengane Ndour fonde au XVe siècle celui du
Saloum.

Le morcellement politique est le fait majeur en Sénégambie dans la deuxième


moitié du XVIe siècle. Mais avec la pénétration de l’Islam, il y aura une nouvelle
forme d’organisation sociale.

 Histoire Classe de 4e Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 24 ~


LA DISLOCATION DU JOLOF ET L’EMERGENCE DE NOUVEAUX ROYAUMES : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Les royaumes anciennement dominées par le Jolof

Document n°2 : Le déclin du Djolof

« Vous savez tous que nous sommes un pays assujetti (…) au Bourba Djoloff. Vous savez
aussi que nous n’avons jamais cessé de souffrir et que nos souffrances sont dures. Je ne
citerai pour exemple, que le fait de porter du sable sur la tête et de marcher du Cayor au
Djoloff en signe de soumission. Et bien, cela suffit pour nous indigner, et partant nous révolter.
(…) Il faut que nous nous levions comme un seul homme pour briser à tout jamais ces
chaînes qui nous accablent. (…) Quant à moi, mon parti est pris ! Lutter et mourir s’il le faut,
mais mourir dans l’honneur et debout… »
El Hadji Assane Marokhaya Samb, Cadior Demb, Dakar, N.E.A., 1981, pp. 10-11.

« Le roi de la région du Cayor a été le premier à se révolter contre son souverain prenant les
armes et se faisant reconnaître roi. D’autres suivirent son exemple. Le Bourba fut obligé de
n’avoir de l’autorité que sur la partie de ses territoires à l’intérieur. »
Père Labat, Relation de voyage, 1728.
L’espace Sénégambien du VIe au XIXe siècle

Le Fouta (ancien Tekrour) est situé sur la rive gauche du fleuve Sénégal. Il a connu une
évolution entre le XVIIe et le XIXe siècle marquée par l’invasion des peuls Deniankés et la
révolution Torodo faite par les toucouleurs.

I. Le Fouta jusqu’à l’invasion de la dynastie des Deniankés


Situé sur la rive gauche du fleuve Sénégal le Fouta est née des ruines du Tekrour À partir
du IXe siècle, diverses dynasties se succèdent au Fouta : les Dia Ogo, les Manna, les
Tondion, Les Lam-Termès, les Lam-Taga, les Lam-Toro.
Le premier roi de l’empire musulman du Tekrour c’est War Diaby Ndiaye prince de la
dynastie des Manas (1000 -1300). À la fin du XVIe siècle au début du XVIe siècle le Fouta
est sous la domination du royaume de Diarra. Le royaume de Diarra se libère de la
domination mandingue, mais est contrôlé par les Sonrhaïs. Ces derniers s’attaquent aux
peuls. C’est le début de leur émigration du Macina vers le Fouta. Koli Tenguela se
refugie au Fouta après la mort de son père Tenguela lors de la guerre contre les Diarra.
Avec l’affaiblissement de l’empire du Mali, les peuls sous la conduite de Koli Tenguela
fonde la dynastie des Deniankés. L’état est divisé en grandes provinces : Toro, Lao,
Nguenar, Bossea. Par la suite, l’État Denianké sera fragilisé par des querelles
dynastiques, par la pression des Maures Trarza et Brakna et une opposition grandissante
des Toucouleurs musulmans. Ceux-ci se mobilisent dans le mouvement Torodo pour
précipiter la chute de la dynastie en 1776.

II. La révolution Torodo


Après le Boundou et le Fouta Djallon l’islam triomphe au Fouta Toro dans la deuxième
moitié du XIIIe siècle sous la protection du parti maraboutique dirigé Thierno Souleymane
Baal et Abdoul Kader Kane. Après de solides études coraniques chez les maures, ils vont
faire leur formation religieuse à Pire et à Koky dans le Cayor. Ils ont séjourné au Fouta
Djallon et au Boundou pour jeter les bases d’un empire théocratique. A la même
période, le Fouta est plongé dans l’insécurité et les guerres civiles. Cette instabilité est
aggravée par l’accélération de la traite négrière. Mais si la révolution Torodo, un
mouvement d’expansion de l’islam, était dirigée d’abord contre le pouvoir animiste des
Deniankés, elle sera ensuite dirigée contre la vente des esclaves. Après avoir imposé son
autorité dans le Fouta central, le parti maraboutique Torodo va mettre fin à plusieurs
siècles de domination Deniankés en 1776. La victoire du parti coïncide avec la mort de
son chef Thierno Souleymane Baal dont la succession est assuré par Abdoul Kader Kane
qui devient le premier Almamy (Emir-el-Muuminin — Commandeur des Croyants) du
Fouta.
En 1780 Abdoul Kader Kane se lance à la conquête des maures du Trarza après
plusieurs campagnes militaires, il meurt en 1807. Les Français s’installent à Podor en 1854,
à Saldé, à Matam en 1858 ; ils occupent le Fouta en 1891.
Après la mort des chefs de la révolution Torodo le pouvoir au Fouta est entre les mains
d’une aristocratie guerrière qui aura du mal à gérer l’héritage religieux laissé par la
révolution.
Du XVIIe au XIXe siècle, le Fouta a connu deux grandes dynasties régnantes : celle des
Deniankés et celle des Torodos. Il a servi de base à l’expansion musulmane en Sénégambie.
 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 26 ~
L’EVOLUTION DU FOUTA DU XVIIe AU XIXe SIECLE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1: Le Fouta Toro

Extrait de la "Carte du voyage de Mr Mage de St-Louis à Ségou. Sénégambie. Niger", dans Voyage dans le Soudan
occidental, p. 8 (Le Tour du monde : nouveau journal des voyages, sous la direction de Edouard Charton)

Document n°2: du Tékrour au Fouta


Le territoire sénégalo-mauritanien actuel, qui a reçu le nom de Fouta Toro, portait vers le Xe siècle de
notre ère la dénomination de Tékrour, lequel était habité par diverses populations peul, berbère,
maure, malinké, manding, soninké, wolof, serer, ainsi que toucouleur vraisemblablement. Le Tékrour
de cette époque était surtout un agrégat de peuples, plus ou moins soumis à un même pouvoir
monarchique. (…)
Entre le XIe et le XIIe siècle, le Tékrour anarchique sera facilement dominé par l'empire soninké du
Ghana, puis annexé non moins aisément par l'empire manding du Mali. Au cours du XVIe siècle (1512
?), le Pullo Denyanke Koli Tengella Baa met fin à l'hégémonie manding, par une conquête
généralement réputée sanglante. (…) Koli reprend le Tékrour à ses maîtres manding, et rebaptise le
pays conquis du nom de sa propre contrée d'origine, à savoir le Fouta (Kingi), dont la capitale était
Jaara précisément. L'ancien Tékrour devient alors Fouta Tooro avec Koli Tengella pour souverain, sous
le titre de Satigi ou Siratik, ou encore Selatigi (le guide en malinké). Cette dynastie païenne des Satigi
connaîtra deux siècles et demi d'existence. Sa capitale, d'abord Silla (…) se serait ensuite déplacée
vers le déclin de la dynastie à HorkaJere (Orkadiéré). (…)
Yaya Wane, Les Toucouleur du Fouta Tooro : Stratification sociale et structure familiale in
http://www.webpulaaku.net/defte/yWane/intro.html

Document n°3 : Chronologie de la conquête du Fouta


1854 Les Français construisent le fort de Podor
1856 Suppression des coutumes.
1858 Faidherbe impose la construction des postes de Saldé et de Matam.
1858 Emancipation du Dimar.
1858-1872 Faidherbe démembre le pays par une série de traités.
15 août 1859 Un traité partage le Fouta en trois zones : le Toro, le Fouta et le Damga.
10 août 1863 Un traité place le Lao et le Yirlabe sous la protection de la France. Abdoul Bocar
Kane battu à plusieurs reprises : 1862 à Dimboya, 1863 ; 1864 par Faidherbe.
21 sept. 1863 Un traité signé avec le Fouta autorise l’annexion de Podor et des villages
environnants.
1880 Mamadou Lamine Ly, dernier Almamy se réfugie au poste de Saldé.
25 août 1891 Abdoul Bocar Kane est assassiné et le Fouta est annexé définitivement.
 Comment de document

Les anciens royaumes du Sénégal

1- Présente ce document

2- Présente en quelques lignes les anciens empires dominés par le Djolof

3- Quelles sont les causes de la dislocation du Jolof ?

4- Comment s’est formé l’empire du Fouta ?

5- Qui étaient les Deniankés ?

6- Quelle est la cause de la révolution Torodo ?

7- Quels sont les facteurs externes de la dislocation du Jolof et du Fouta Toro ?


L’espace Sénégambien du VIe au XIXe siècle

Le Gabou était dès le XVe siècle l’un des plus puissants royaumes mandingues
vassaux du Mali. Il impose sa domination à plusieurs États de la Sénégambie. A son
déclin ces derniers s’émancipent et forment de petites entités indépendantes.

I. La dislocation du Gabou
Le Gabou exerçait sur certains Etats de la Sénégambie une influence plus culturelle que
politique. Le Gaabu aurait été fondé au XIIIe siècle par Tiramagan Traoré et représente à
ses débuts une grande province de l’empire du Mali sous le règne de Soundjata Keïta. A
la décadence de l’empire du Mali au XVIé siècle, le Gaabu devient indépendant. Il est
alors dirigé par la dynastie matrilinéaire des Nyanthio dont le roi était obligatoirement
issu des familles paternelles Sane et Mane. Le Gaabu était une confédération de 45
provinces dont les plus importantes sont Sama, Timara, Pacana, Mana, Sankolla, Bajar….
Ces provinces sont habitées par des mandingues, mais certaines comportent une forte
proportion de peuls dont l’installation remonte à l’époque de Koli Tenguela
Au XIVe siècle des rivalités à l’intérieur de la famille Nyanthio entraînent une guerre dont
la conséquence fut le départ des Guelewars du Bajar vers le Sine et le Saloum : c’est le
début de l’effritement du Gaabu. Mais les causes de la dislocation sont de plusieurs
ordres.

1. Les facteurs économiques


Au XIXe siècle le commerce négrier connaît une chute. Des chefs de provinces
(Brasufindé, Somé, Pakao) prennent leur indépendance vis-à-vis du pouvoir central.
Les Nienthie et Koring voyant leur pouvoir et revenus disparaître, s’attaquent aux
musulmans malinkés et peuls en 1843.

2. Les facteurs religieux et socioculturels

L’état théocratique du Fouta Djallon encourage la progression de l’islam entre le 18


et le XIXe siècle.
Les peuls voulant accéder aux comptoirs écartent les intermédiaires mandingues. Ils
défendent les frères musulmans (Sarakholés, Malinkés, Torodos) et mettent fin aux
exactions de l’aristocratie du Fouta sur les peuls.
Les facteurs extrêmes : les français s’installent entre 1896 et 1950 et introduisent
l’arachide et le coton et contrôlent certains villages.
Miné par la crise et la progression de l’islam au XIXe siècle, le Gabou s’affaiblit sous
les attaques peulhes en 1845, l’almamy Omar détruit la capitale Kansala. L’empire
s’effondre sous l’attaque peulh dirigé par Alpha Molo et Moussa Molo Baldé.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 29 ~


L’espace Sénégambien du VIe au XIXe siècle

II. Les nouvelles entités politiques


Trois entités principales vont naître de la dislocation du Gabou.

1. Le territoire de Fodé Kaba


Né vers 1818 près de Bakel. Son objectif était de convertir les infidèles à l’islam. Il
attaque Bassé, puis le Balantécounda en 1876 ensuite le Kabada où il combat avec
les peuls d’Alpha Molo. Il est tué dans le Fogny.

2. Le Fouladou d’Alpha Molo Baldé

Alpha Molo a reçu une solide éducation islamique auprès de l’Almamy Alpha Yaya.
Il fut l’âme de la résistance peule contre les exactions des Mandingues et le
fondateur du royaume. Il établit sa capitale à Ndorma .Son fils Mansa prit le pouvoir
et s’allie aux français ce qui facilite leur pénétration.

3. Le sine de Meissa Waly Mané


Des nobles, mécontents de leur exclusion du pouvoir au Gaabu, sous la conduite de
Meissa Waly Dione s’emparent du pouvoir et établissent leur capitale à Mbissel ; ils
fondent la dynastie des Guelewars et vont définitivement s’installer à Diakhao. Le
Saloum sera fondé à la même époque et tous les royaumes au nord de la Gambie
vont s’émanciper : Niomi, Badibu, Wouli.

4. Le pays Diola
C’est le Fogny. La population en majorité diola, est aussi composée de bainouks. La
société est égalitaire et l’économie est dominée par la « civilisation du riz ».
L’organisation politique est marquée par l’absence de structures étatiques.

Vers la basse Casamance, le royaume vassal des Bainuk-Kasanga gardera son


identité jusqu’à sa destruction par les Balante en 1830. C’est du titre de son roi (Kasa
mansa) que les Portugais allaient tirer le nom qu’ils donneront à la rivière
(Casamance).

Le Gabou a connu une histoire mouvementée. Les différentes entités nées de


son déclin seront réparties entre plusieurs états ce qui va faciliter la pénétration
coloniale.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 30 ~


LES ENTITES POLITIQUES NÉES DU DECLIN DU GAABU : SUPPORT DE COURS

Le Gaabu : ses entités et les causes de sa dislocation


Le Kaabu est entouré d’un cortège d’États vassaux parfois peuplés de non-Manden
acculturés, comme les Kokoli (Tyapi), Beafada et Kasanga (Bainunk de l’Est) ou comme le
royaume de Bras (Oio, sur le Rio Cocheu) ou la série de royaumes gambiens que les
Portugais trouveront au XVe siècle, de l’embouchure en amont : Nyumi, Bati (Badibu),
Nyaani, Wuli. Les Balante (ou Balanta), hostiles à tout pouvoir central, se tiennent à l’écart et
ne sont que partiellement soumis. Si la langue et la culture manden dominent et fleurissent
jusqu’à nos jours, le système politique qui s’organise est largement autonome par rapport au
centre du Haut-Niger. Fait remarquable, sous l’influence des autochtones, l’aristocratie du
Kaabu adopte un système de succession matrilinéaire. C’est d’elle que tire son origine le
lignage des Gelowa, qui ira organiser les royaumes seereer à une date incertaine, mais
certainement antérieure à l’arrivée des Portugais en 1446.
Vers la basse Casamance, le royaume vassal des Bainuk-Kasanga gardera son identité
jusqu’à sa destruction par les Balante en 1830. C’est du titre de son roi (Kasa mansa) que les
Portugais allaient tirer le nom qu’ils donneront à la rivière (Casamance).
L’événement majeur pour ces Maninka de l’Ouest sera évidemment l’arrivée des Portugais
qui s’effectue entre 1446 (découverte de la Gambie) et 1456 (découverte du Rio Grande).
Désormais, l’océan devient le principal front d’acculturation et sa signification pour l’empire
du Mali se transforme complètement. La Gambie, remarquablement navigable, va rester,
jusqu’au XIXe siècle, l’une des principales voies d’accès vers l’intérieur du continent.
C’est par là que sort désormais l’or du Banbugu et même du Bure, puis bientôt des esclaves
en nombre appréciable. C’est par là que, dès la fin du XVe siècle, passent la plupart des
missions portugaises se rendant auprès de l’empereur du Mali (entre 1484 et 1495, en 1497,
en 1534). Dès la fin du XVe siècle, une alliance est esquissée contre les Denianke de Tengella.
La menace s’éloignera, les Denianke s’étant fixés dans le Fouta-Toro. Cependant, la
consolidation du royaume seereer du Saalum, au début du XVIIe siècle, fera passer sous son
autorité des États maninka du nord de la Gambie, du Nyumi au Nyaani. Ils vivront ensuite
jusqu’au XVIIIe siècle au rythme de la traite esclavagiste.
Le Kaabu ne maintiendra plus son autorité qu’au sud du fleuve (Kantora) et s’efforcera de
communiquer directement avec les Portugais, plus au sud, par le Rio Cocheu et le Rio
Grande. Tout prouve cependant qu’en dépit des épreuves du XVIe siècle il restera pourtant
fidèle à l’empire du Mali diminué, amputé de ses dépendances sahéliennes, mais toujours
vivant, contrairement à ce qu’on a longtemps affirmé. On peut sans doute préciser la date
où a pris fin cette liaison historique. Des recoupements sérieux portent à croire que le
Banbugu, avec ses mines d’or, est resté dans la dépendance du Mali jusqu’en 1599, date
de l’échec final de Mansa Mamudu devant Djenné. Il a alors été conquis (pour le compte
des Denianke du Fouta-Toro qui constituent à l’époque l’empire du Grand Ful) par des
renégats portugais, recrutés par le fameux Ganagoga, juif de Crato converti à l’islam et
gendre du silatigi roi des Denianke7. Depuis cette date, vers 1600, toute communication
devient impossible entre le Kaabu et le Haut-Niger, et le Mali va achever de se disloquer
dans le quart de siècle suivant8.
Plus au sud, l’arrière-pays des Sapes était occupé par l’immense massif gréseux du Fouta-
Djalon dont les larges plateaux, coupés de profondes vallées, sont infertiles mais propices à
l’élevage en raison de leur climat.
Depuis une époque non encore déterminée, ce pays est le domaine de deux peuples
étroitement apparentés : les Jalonke et les Sosoe (ou Susu), parlant des dialectes d’une
même langue, le manden, très proche du maninka mais cependant distincte de celui-ci.

Yves Person, Les États ou provinces manden de la côte, in Histoire générale de l’Afrique, vol4
L’Afrique du XVIe au XVIIIe siècle, chapitre 12 Pp340 pdf.
L’espace Sénégambien s’étend du fleuve Sénégal au fleuve Casamance. Il peut être divisé
en deux régions : la Sénégambie du nord et la Sénégambie du sud. Cependant les
différents royaumes qui ont évolué en Sénégambie avaient une unité sociale, politique,
économique malgré certaines différences.

I. L’organisation sociale en Sénégambie


En Sénégambie du Nord : la société était très hiérarchisée c'est-à-dire qu’elle est divisée en
plusieurs classes sociales très inégales. Ainsi il y a :
Les Nobles qui sont les familles royales au pouvoir. Ils constituent l’aristocratie et se trouvent en
haut de la société ; ce sont :
- les Garmis au Djolof et les Guelewars au Sine Saloum et au Gabou.
Les hommes libres viennent après les nobles et se divisent en deux groupes :
- les non castés ou Gueer
- les gens castés ou Nënŏ
Les esclaves se trouvent au bas de l’échelle et sont divisés en trois groupes :
- les esclaves du roi ou esclaves de la couronne appelés Jaami Buur
- les esclaves de case ou ceux qui sont nés de parents esclaves appelés Jaam Djuud
- les esclaves guerriers ou Ceedos
En Sénégambie du Sud : il n’y a pas de différence sociale donc les castes sont inexistantes. La
société est presque égalitaire mais elle est dominée par le lignage. La famille est dirigée par un
patriarche. Les populations respectent le système des classes d’âge ; les personnes âgées et les
aînées plus sages et plus expérimentés jouent les fonctions politiques et donnent des ordres aux
cadets. Les travaux champêtres sont réservés aux femmes qui ont le rôle de produire.

II. L’organisation politique


En Sénégambie les royaumes sont des Etats monarchiques dirigés par des Monarques. Ils ont tous
des pouvoirs très étendus. Chaque monarque porte un titre :
Le Bourba au Djolof - Le Brack au Walo - Le Mansa au Gabou
- Le Damel au Cayor - Le Bour au Sine – Saloum
- Le Teigne au Baol - L’Almamy au Fouta
En Sénégambie du nord, sous la domination du Djolof, les rois étaient réduits au statut de
Lamanes. Partout ce roi est choisit dans la famille des nobles. Au Walo il est choisit dans la famille
des Djos. Cependant au Gabou et au Fouta on note une différence ; au Fouta le roi est choisi
parmi la descendance de Kolly Tenguela.

III. Les institutions économiques


En Sénégambie l’économie est une activité de subsistance dont les secteurs sont variés :
- L’Agriculture est le secteur dominant ; elle est liée à la pluie et aux crues des fleuves. Les
récoltes portent sur le mil, le sorgho, le riz et les plantes à tubercules : manioc, patate, igname… ;
- L’Elevage est contrôlée par les peuhls nomades ;
- La Pêche est une activité pratiquée dans l’océan Atlantique et les fleuves ; au niveau du fleuve
Sénégal l’élevage est entre les mains des Soulbabés et la pêche est pratiquée par les Thioubalos;
- L’Artisanat est l’affaire des castés ;
- Le Commerce est basé sur le troc. Cependant on y distingue le commerce local reposant sur
de petits marchés ruraux et le grand commerce qui comprenait un commerce avec l’intérieur
du continent par les fleuves et le trafic est assuré par les marchands mandingues et un
commerce transsaharien avec le Maghreb dès le XIIe siècle à partir du Tékrour.
À partir du XVe siècle, l’installation des portugais sur la côte détourne les voies commerciales
transsahariennes vers le commerce atlantique.
Les royaumes sénégambiens étaient sous le même modèle malgré les différences d’appellation. On
peut même parler d’unité culturelle qui se manifeste aussi dans la vie quotidienne et religieux travers
l’islamisation.
L’Afrique du XVIe au XIXe siècle

A la fin du XVIIIe siècle on assiste à la montée de l’islam chez les peuls ce qui a permis la
naissance de deux états théocratiques : le Khalifat de Sokoto et l’empire peul du
Macina.

I. Le Khalifat de Sokoto
L’empire de Sokoto est situé en pays Haoussa dans le Gobir au nord-ouest du Nigéria actuel.
Ousman Dan Fodio (1754-1817), issu d’une famille toucouleur torobé, vivait en pays Haoussa.
Fervent musulman de la secte Khadrya, il s’opposait au souverain de Gobir, Youmfa qui
opprimait les musulmans surtout les femmes porteuses de voile ; celui-ci va l’exiler. Ousman
Dan Fodio rassembla de nombreux disciples et en 1804 il proclama le Jihad. La guerre
devint rapidement un conflit entre musulmans et haoussas païens. Ousman Dan Fodio prend
le titre d’Emir el mouminin. En 1808 les peuls fondèrent Sokoto capitale du khalifat.
L’expansion fut arrêtée à l’Est par le Bornou mais se poursuivit au sud et au sud ouest avec la
conquête de l’Adamaoua.
Mouhamed Bello, le fils et successeur d’Ousman Dan Fodio se chargea d’organiser le
khalifat de Sokoto et en fit un véritable empire. L’empire connu un grand essor économique.
Le commerce avec l’Afrique du nord progressa tout au long du XIXe siècle. L’artisanat et
l’industrie se développèrent. Des routes furent construites et les villes se multiplièrent. Son
frère Abdallâh hérite de l’ouest tandis que l’Adamaoua revient à Adama. L’esclavage et les
problèmes internes entraînent l’éclatement de l’empire à la veille de la conquête coloniale.

II. L’Empire Peuhl du Macina


Le Macina est situé en bas de la boucle du Niger. Au début du XIXe siècle, les peuls du
Macina vivaient comme des nomades dominés par les Bambaras. En 1810 Ousman Dan
Fodio conféra le titre de Sheikh à Ahmadou (1774-1844), un marabout du Macina réputé
pour son hostilité aux païens. Aussitôt Cheikhou Ahmadou proclama le jihad. Ses troupes
vainquirent les bambaras. Il fit du Macina un état théocratique peul dont la capitale
s’appelait Hamdallahi en 1819
Cheikh Ahmadou dirigeait l’empire, assisté d’un grand conseil composé de lettrés
musulmans. La loi et l’enseignement étaient fondés sur le Coran. Il disparaît en 1844 et son
fils Ahmadou Cheikhou lui succède. L’empire sera ensuite conquis par El hadj Omar Tall.
Les peuls une fois convertis à l’islam vont former de théocraties qui vont propager l’islam
dans le soudan occidental avant de se heurter à la conquête.

Les empires peuls du Sokoto et du Macina furent créés grâce à l’action d’illustres marabouts
qui ont fait de l’islam une religion guerrière ciment des peuples, et qui l’ont consolidé en
Afrique Occidentale au XIXe siècle.
 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 33 ~
LES EMPIRES PEULS DU SOKOTO ET DU MACINA : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : le Sokoto et le Macina

Document n°2 : Le califat de Sokoto de 1820 à 1880


En 1820, le califat de Sokoto comprenait sept émirats principaux, et deux autres grands émirats
étaient encore en formation. Le Borno se reconstitua après avoir perdu sa capitale et une grande
partie de ses territoires à l’ouest et au sud. Pour faire comprendre les changements que signifiaient les
termes « califat » et « émirat », il nous faut décrire rapidement, et très schématiquement, le système
politique que les réformistes avaient remplacé.
L’aspect le plus remarquable de ce système était le rôle qu’y jouait le roi, désigné sous le nom de
may, sarkin, etsu ou alafin. (…)
Des eunuques et des esclaves des deux sexes, sans parents ni héritiers, assuraient le service du palais
et de la personne du roi, constituant un secteur de l’administration. Une autre section se composait
de grandes familles indépendantes, pourvues de titres héréditaires, dont les titulaires possédaient leur
propre suite. Une troisième section était constituée par la famille du roi, en particulier par sa mère ou
sa sœur, par ses frères et ses fils. (…)
Dans le domaine économique, il semble qu’à la même époque la consommation, en particulier celle
des cotonnades, ait progressé, de même que la demande d’esclaves.
Murray Last, Le califat de Sokoto et le Borno

Document n°3 : Seku Aḥmadu, fondateur de la Diina du Macina


Né vers 1773 à Malangal, dans la province du Macina, il était remarquable par sa piété, son
honnêteté et son humilité ; toutes qualités qui faisaient de lui un excellent meneur d’hommes.
D’origine sociale modeste, il avait reçu une formation théologique des plus ordinaires6. C’est à un
âge avancé, vers vingt-deux ans, qu’il commença à approfondir ses connaissances auprès d’un
grand mystique de Djenné, Kabara Farma. Sa réputation de sainteté et sa prédication en faveur d’un
retour à un islam pur attirèrent très tôt vers lui une foule de ṭālib [disciples] déjà gagnés aux idées
venues de Sokoto. En 1816, il sollicita l’allégeance à Uthmān dan Fodio, qui lui envoya un étendard,
et lui décerna le titre de shaykh. Il reçut en même temps de Sokoto plusieurs livres de droit musulman.
Ce fut sous la forme d’une révolte organisée par Seku Aḥmadu contre les exactions de la dynastie
des ardo et de leurs alliés de Ségou que le mouvement éclata en 18189. (…) La défaite de l’armée
de Ségou à Nukuma provoqua un regroupement de la grande majorité des Fulbe autour de celui qui
faisait désormais figure de protecteur contre la tyrannie bambara.
Parallèlement, les marabouts de Djenné, qui avaient dès l’abord affiché une grande hostilité à Seku
Aḥmadu, furent réduits, en 1819, après un long siège. Les Fulbe se convertirent en masse, et, très vite,
grâce à un esprit d’organisation exceptionnel, le Macina s’imposa comme un État musulman
puissant, aux portes de Ségou.
Madina Ly-Tall, Le Macina et l’Empire torodbe (tukuloor) jusqu’en 1878
L’Afrique du XVIe au XIXe siècle

El HadjI Omar Talla est un marabout toucouleur qui va former au XIXe siècle un
empire qui s’étendait de la Falémé à la Boucle du Niger. Par la guerre sainte, il va
imposer la Tidjaniyya en Afrique Occidentale. Il va se heurter aux Bambaras, aux
peuhls et à la conquête coloniale française.

I. La vie et l’œuvre d’El Hadji Omar Talla


Fils de Thierno Ousman Seydou et de Sokhna Adama Cissé, il naquit vers 1797 à
Alwar près de Podor. À 23 ans il visite le Bornou et l’Egypte. En 1827 il effectue le
pèlerinage à la Mecque où il reste pendant 13 ans ; il y rencontre Mouhamed Al
Ghali qui l’initie à la Tidjania et le nomme khalife des Tidianes dans le Soudan. Sur le
chemin du retour, il séjourne pendant 12 ans à Sokoto puis il s’installe à Dinguiraye
en 1850 et y fonde son école.

II. La Djihad Omarienne


Pour honorer son khalifat, il se lance à partir de 1852 dans la guerre sainte. Son projet
est de libérer les classes populaires (jeunes, femmes, castes inférieures, esclaves) de
l’oppression de l’aristocratie ; de lutter contre le désordre crée par la traite négrière
et d’unifier politiquement le Soudan. Il soumet les régions animistes du Bambouk, et
du Kaarta en 1854. Sa progression inquiète les Français dirigés par Faidherbe qui
construit un grand fort à Médine confié au métis Paul Holle. En 1858 El Hadj Omar
assiégea le fort pendant plusieurs mois. Cependant il dût lever le siège à l’arrivée
des renforts français et échoue à Matam en 1859. Battu, il signe un traité de paix
avec les Français en 1860. Il s’attaque aux Bambaras animistes puis aux peuhls du
Macina détruit ainsi qu’à leur capitale Hamdallahi en 1861. En 1862 il pénètre à
Hamdallahi; les peuls du Macina se révoltent et s’allient aux Bambaras de Ségou. En
1864 il disparait dans les falaises de Bandiagara. Désormais c’est son fils Ahmadou
qui dirige l’empire. Ce dernier doit faire face à plusieurs fronts et refuse l’alliance
proposée par Samory contre les Français.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 35 ~


L’Afrique du XVIe au XIXe siècle

III. Organisation de l’empire


1. Sur le plan politique et militaire

L’empire d’el Hadji Omar couvrait un espace très vaste avec une administration
décentralisée. La province la plus importante était Dinguiraye suivit de Nioro jusqu’à
1864 Ségou était une simple capitale et devient sous le règne de son fils Ahmadou la
capitale de l’empire.
L’armée, composée de plusieurs ethnies, comprenait des contingents du Fouta Jalon du
Khasso, du Kaarta et de Ségou. Elle était équipée d’armes légères qui étaient l’œuvre
des forgerons locaux. Le courage et la détermination dans le djihad étaient marqués
par le degré de leur foi.

2. Sur le plan socio-économique


La société de l’empire Toucouleur était composée en majorité de Talibés. Ils étaient de
fervents musulmans et étaient présent dans toutes les provinces et les grands villages
pour aider les nouveaux convertis à maîtriser les rites de l’Islam. À côté il y avait les Safaa
qui constituaient en grande partie le corps militaire. La structure familiale était organisée
de façon traditionnelle et ils pratiquaient l’endogamie.
L’économie reposait sur l’élevage, l’agriculture, la pêche et le commerce. Ainsi pour
cohabiter les deux premiers secteurs, l’État avait réglementé les rapports en autorisant
des espaces strictement réservés à l’agriculture à un moment donné. Pour la pêche,
des villages permanents ont été construits au bord des côtes. Quant au commerce,
malgré les guerres, a connu un essor. De ce fait, l’État intervenait et fixait des taxes. Ce
dernier tirait des revenus de la zakat, du « mudu » et de « l’usure » qui lui venaient des
fidèles.

IV. Le déclin de l’Empire


Le déclin a été causé principalement par les révoltes et la mort d’El Hadji Omar.
Après l’attaque de Tombouctou, l’armée fut écrasée à Goundam en Mars 1863 par le
fils d’Al Bakkay. El Hadji Omar a failli être pris et se sauva pour rejoindre le Nioro, puis
revenir au Macina où la révolte s’étendait. Cette dernière devint générale et le Cheikh
se trouva bloqué à Hamdallaye. À Déguembréré, où il fut cerné à nouveau dans les
falaises de Bandiagara et disparut mystérieusement. Au cours de ces opérations les
Maures et Touaregs étaient contre lui. Son œuvre fut continué par Ahmadou. Le 4 Juillet
1865, il attaque Sansanding, sur un nouvel échec il retourna à Ségou, où il arrivera le 23
Septembre avec son armée complètement en déroute. La mort d’El Hadji Omar avait
longtemps été cachée.

El Hadji Omar Talla fut une des plus grandes figures du XIXe siècle africain. Sa doctrine
religieuse gagne très vite une grande popularité parmi les humbles.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 36 ~


L’EMPIRE TOUCOULEUR D’EL HADJI OMAR TALLA : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : L’empire d’Omar Talla

Document n°2 : Les grands traits de la vie d’Umar Saydu

Umar Saydu (al-Hadjdj Umar) est né vers 1796 à Halwar, près de Podor, dans le Fouta Toro. Issu d’une
famille qui avait participé activement à la grande révolution islamique de la fin du XVIIIe siècle, toute son
enfance baigne dans la culture islamique. Son intelligence exceptionnelle et sa perspicacité lui font
assimiler et approfondir très tôt toutes les sciences islamiques. Il ne tarda pas à rejeter la vieille confrérie
Qadirīyya, derrière laquelle s’étaient créées un peu partout, en Sénégambie, de véritables féodalités
maraboutiques. Initié à la jeune confrérie tijāni, il quitta le Fouta en 1826 pour aller approfondir, à sa
source, les principes de sa nouvelle confrérie. Il ne sera de retour dans son village natal qu’au début de
1847 où il revint avec le titre de calife de la Tijāniyya –auprès de Mohamed Al Ghali-, avec la mission
d’achever l’islamisation de l’Afrique noire.
À Sokoto, où il séjourna de 1830 à 1838, il fit auprès de Muhammad Bello l’apprentissage de la guerre
sainte. En 1838, rappelé par les siens, il se dirigea vers son pays. Le Fouta Toro, affaibli par les interventions
de plus en plus fréquentes des Français (…), ne pouvait plus être une base solide pour le déclenchement
d’un djihad. Umar se fixa donc au Fouta-Djalon, où la Tijāniyya comptait de nombreux adeptes (…),
accélère les préparatifs et transfère sa capitale à Dinguiraye. Il fut repoussé et, après plusieurs succès sur
de petits villages voisins, les mudjāhidūn s’emparèrent, en 1852, de la redoutable forteresse de Tamba, la
capitale du pays jalonke.
Source : Histoire Générale de l’Afrique, Volume n°6, PP. 659-660.

Document n°3 : Un état théocratique


Mû par l’idéologie universaliste de l’islam et par un projet de rénovation égalitaire de la société, El Hadj
Oumar encourage le libéralisme de la confrérie Tidjaniya, dont il est le représentant, et se promet
d’imposer une « fraternité transcendante » aux peuples du Soudan occidental.
El Hadj Oumar gouverne ses États comme une théocratie, assisté par un conseil comprenant quelques
grands marabouts, certains de ses frères et des compagnons de pèlerinage. La loi coranique est le
principe fondamental du gouvernement. Sur le plan administratif, El Hadj Oumar s’inspire du modèle
égypto-turc avec la division du pouvoir en un gouverneur civil (pacha) et un gouverneur militaire (bey).
Chaque province dispose d’une puissante forteresse (tata) commandée par un chef militaire dirigeant
une importante garnison.
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L’Afrique du XVIe au XIXe siècle

Les tribus bantoues sont menacées par la conquête des Boers au XIXe siècle, sous le regard
des Européens qui continuaient de s’installer dans la région. C’est dans ces conditions que
s’affirme Tchaka qui va fonder l’empire Zoulou ce qui va entraîner un profond
bouleversement dans le Natal actuel.

I. Des origines au pouvoir


Repoussés par les Boers, les tribus bantous bousculent d’autres comme les Sothos et
les Ngounis. Ces derniers s’étaient installés dans le nord est de l’Afrique du sud
depuis le XVe siècle. L’un de ces clans était dirigé par Senza Ngakona qui avec sa
femme Nandi donna naissance à Chaka. Ce dernier a eu une enfance
malheureuse car rejeté par tous particulièrement par son père. Devant tant de
malheurs, Chaka se rend chez le suzerain de son père Dinguisuwayo. C’est là où il
fait l’apprentissage de la guerre. Ainsi quand meurt son père, Chaka récupère le
trône avec l’aide de son protecteur. Il commence alors son œuvre.

II. L’œuvre de Tchaka


Il commence par changer le nom de son peuple qui s’appelle désormais Zoulou
c'est-à-dire le ciel.
Sur le plan militaire sa méthode de guerre est le MFECANE ou vague déferlante :
devant ses troupes les peuples fuient, ou se soumettent, les guerriers qui reculent
sont massacrés. Il divise son armée en régiments. Des régiments de femmes étaient
utilisés pour la cuisine et le transport. Les guerriers ne portaient pas de chaussures et
se nourrissaient de viande séchée. La lance était supprimée et remplacée par la
sagaie, plus courte. Il avait mis en place un ordre de baille en tète de bœuf. Avec
cette puissante armée, il étend son pouvoir vers l’ouest et le sud. De nouvelles règles
sociales vont apparaître :
 La circoncision et les rites qui l’accompagnent sont supprimés au profit du
service militaire de 16 à 60 ans ;
 Le mariage n’est accordé qu’aux valeureux guerriers et avait lieu entre 30 et
40 ans.
Au plan social Tchaka bouleverse les structures sociales, ses conquêtes et règles
provoquent un recul de la natalité un vieillissement de la population, les vieillards
supprimés et les jeunes incorporés dans l’armée ; beaucoup de régions se vident de
leur population devant les conquêtes (Natal, Transvaal, Orange).
Au plan politique on note une profonde intégration des peuples devant la conquête
Zouloue avec la mise en place d’un état dont la force repose sur son armée.
Le déclin est causé par la tyrannie de Tchaka, considéré comme un roi cruel.
Beaucoup de ses généraux l’abandonnent. Il fut ainsi assassiné par son demi-frère
Dingan en 1828.

Chaka a eu le mérite de créer une unité politique en Afrique du sud avant la


poussée impérialiste. Il est l’un des précurseurs de l’intégration des peuples d’Afrique
australe.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 38 ~


TCHAKA ET LE MOUVEMENT ZOULOU : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : l’empire zoulou : des origines à l’expansion
D'après la tradition, les descendants des Zoulous, les amaZoulous (ou Peuple du Ciel) s'établirent
dans la vallée de la rivière White Umfolozi sous la souveraineté de l'arrière-petit-fils de Zoulou,
Ndaba kaPhunga (l’Homme des Affaires). (…).
(…) Shaka, naît en 1787. Il ne fut pas tout de suite reconnu comme héritier, mais son père
remarqua très tôt en lui son courage et ses talents dans le domaine militaire. Dingiswayo son
père, ira jusqu'à l'aider dans sa volonté de prendre à son frère cadet le pouvoir. Les succès
militaires régionaux qu'il remportait contre l'ennemi Mthethwa devaient justifier la protection
accordée par le chef suprême, mais, après l'invasion de l'état et le meurtre de Dingiswayo,
Shaka Zoulou fût le seul visé par les campagnes Ndwandwe. Ils seront finalement repoussés vers
le Nord par les Zoulous. Suite à cela Shaka se mettra à développer son armée, créant par la
même de nouvelles tactiques et un armement mortel. (…)
Les petites suzerainetés qui se soumettaient à Shaka se faisaient protéger en échange de
recrues pour l'armée, de femmes et de cheptel qui renforçaient l'Etat zoulou naissant. Les chefs
et les familles plus importants qui avaient de grandes ambitions étaient assassinés et remplacés
par des hommes soigneusement choisis par Shaka. Ainsi, dès l'année 1819, la nation Zoulou,
nouvellement forgée, était la plus importante et la plus peuplée jamais vue dans le Sud-Est de
l'Afrique. Et Shaka "Roi des Zoulous" en était le chef.
Shaka se mit à consolider son empire et c'est ainsi qu'en 1820, quatre ans après le début de sa
première campagne, Chaka avait conquis un territoire plus vaste que la France. (…)
Shaka oriente l'expansion des Zoulous dans deux grandes directions : vers l'Ouest et vers le Sud
contre les Tembou, Pondo et Xhosa. (…)
Shenoc, La Nation zoulou, article mis en ligne le 20/12/2005
Document n°2: Tchaka, un grand chef
Au temps où il n’était que le chef de l’Etat zulu et vassal de Dingiswayo, Chaka avait déjà
commencé à réorganiser son armée… l’armée de Chaka était rompue à plusieurs tactiques militaires
dont celle de la « corne de la vache » n’était que la plus spectaculaire. L’entraînement en faisait des
guerriers endurcis et impitoyables avec l’ennemi.
Leonard D. Ngcongo, Histoire générale de l’Afrique, vol. 6, UNESCO, 1996, p. 131.

Chaka ne devait être vaincu que par lui-même. En effet ce héros se mua en un cruel mythomane
aussi dangereux pour les siens que pour ses adversaires. Et ce furent ses proches qui l’assassinèrent.
Lylian Kesteloot et Bassirou Dieng, Les Epopées d’Afrique noire, Paris, Karthala, 1997, p. 576.

Document n°3: Le déclin de Tchaka


Le déclin de Shaka commencera avec son excès de tyrannie qui lui vaudra la révolte de son
peuple. A la mort de sa mère Nandi en 1827, Shaka fait exécuter plus de 7 000 personnes. Et
pendant un an, il interdit tout mariage, toute vie maritale et à tous de boire du lait. Le règne de
Shaka s'arrêta le jour où il perdit la vie, c'est-à-dire le 24 septembre 1828. Dingane et Mhlangana,
deux demi-frères de Shaka, aiguillonnés par une tante puissante qui jugeait que les campagnes
militaires incessantes affaiblissaient le royaume, tuèrent Shaka à coups de lance à l'intérieur de
l'enceinte royale. Un autre demi-frère, Mpande, jugé trop faible, avait été tenu à l'écart du
complot, ce qui lui a sans doute sauvé la vie, puisque peu de temps après l'enterrement de
Shaka, Dingane tua Mhlangana et monta sur le trône zoulou. La première action de Dingane,
qui se voulait être différent de Shaka, fut de mettre à mort une douzaine de membres de la
famille royale ainsi que tous les favoris placés dans les postes stratégiques par Shaka. (...)
Il semble bien que Mpande était destiné à prendre le pouvoir un jour ou l'autre, puisqu'il fut
épargné. Et tout cela, parce qu'après une vie entière inspirée par la méfiance et par le spectre
toujours présent d'un assassinat, le Roi Shaka n'avait pas laissé d'héritier.
Shaka fut un grand chef, un stratège, un organisateur et un fondateur de génie, mais il fut aussi
un conquérant et un despote. Son action influença la vie et le destin de régions entières en
l'Afrique australe.
Shenoc, La Nation zoulou, article mis en ligne le 20/12/2005
L’Afrique du XVIe au XIXe siècle

Madagascar est une grande île de l’océan indien qui a été tardivement peuplée par des
populations venus d’Asie et d’Arabie. Ces populations vont d’abord s’organiser en clans
avant de constituer de puissants royaumes. Ils vont connaître une évolution au cours du 19e
siècle avec l’arrivée des Européens.

I. Présentation générale
Madagascar a un peuplement aux origines diverses : Noirs venus d’Afrique orientale,
Arabes et Indonésiens d’Asie, Polynésiens venus de l’Océanie. Le métissage va
donner une multitude de groupes ethniques. Ces peuples vont parvenir grâce à leur
organisation à former de grands royaumes.

II. Les royaumes


1. Les royaumes Sakalaves
Les Sakalaves sont des peuples habitant le nord-ouest et l’ouest de Madagascar.
Les Maroseravanas, fondateurs de la dynastie Sakalave compteraient parmi leurs
ancêtres une princesse arabe. Leur premier roi sera Andriandahifotsi (1610-1665) qui
fonde le royaume de Menabe. Cependant le plus grand souverain du deuxième
royaume Sakalave fondé par le troisième fils d’Andrianda hifotsi est appelé
(Andriamandasaorivo) qui fonde le royaume de Boïna. Les institutions Sakalaves
étaient originales. Le roi était sacré et on faisait le culte des reliques royales.

2. Le regroupement Betsimisaraka
Ratsimilaho édifie le royaume betsimisaraka à l’est en regroupant les tribus
morcelées, cependant le royaume sera envahi par le roi de Merina.
3. Le Betsileo
Le peuple Betsileo sous la conduite de Kahasanarivo, fonde le royaume de
Lalangina qui va par la suite, se morceler en deux entités avant d’être conquis par le
Merina.
4. Le royaume Mérina
Son premier roi fut Andrianmanélo qui installa sa capitale à Alasoara. Au XVIIe
siècle son fils Ralambo agrandit le royaume vers l’est et le nord son successeur et
fils AndrianJaka qui est le fondateur de Tananarive entre en contact avec les
européens et leur achète des armes. Au XVIIIe siècle quand l’unité du royaume est
établie, c’est un prince qui prend le pouvoir sous le nom d’Andrianampoinimérina
(Nampoïna), sous son règne le royaume de Mérina s’étend sous un rayon de 30 Km
autour de Tananarive. Nampoïna affermit la puissance royale entretiennent un solide
armée et lutte contre la famine en encourageant le travail. Cependant il pratique la
traite négrière à sa mort en 1810, son fils Radama lui succéda. C’est l’apogée de l’ile qui
sera freiné par Ranavalona 1er.
L’histoire de Madagascar est marquée par l’existence de plusieurs royaumes
indépendants qui vont opérer une évolution politique. Le contact avec les
commerçants Européens aggrave la traite négrière. Cependant Madagascar s’enrichit
de nouvelles techniques et de nouvelles idées.
 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 40 ~
MADAGASCAR : DE LA FORMATION DES ROYAUMES AU MILIEU DU XIXe SIECLE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Les royaumes de Madagascar

Document n°2 : Les grands souverains malgaches

ANDRIANAMPOINIMERINA (le prince au Sous RANAVALONA Ière, reine réputée Avec RADAMA II, roi éphémère qui
coeur de l’imerina) par sa cruauté, ce qui a été construit aura régné 2 ans, l’espoir renaît avec
Souverain du royaume Mérina puis de toute avec tant de détermination et de une impulsion libérale sans
l’île. constance va être remis en cause de précédent. Mais la barre n’est pas
Initiateur du projet et bâtisseur des structures façon implacable durant son long… redressée faute d’actions en
nouvelles de la société malgache, il trop long règne de 33 ans. Sous profondeur.
déclarait que « la mer sera la limite de (sa) couvert « d’authentification malgache (Le prince Rakoto est couronné roi
rizière », c’est-à-dire la limite extérieure de » Madagascar campe dans le repli sur sous le nom de RADAMA II)
son royaume de son royaume. soi, la fermeture voire la xénophobie.
 Productions ouvertes

Réponds en un maximum de 10 lignes

1- En Afrique occidentale se sont épanouies deux civilisations : celle des


Peuls et celle des Toucouleurs :
Quel type d’empire ont-ils crées ?
Quels sont les grands empires qu’ils ont formés ?
Qui furent leurs grands souverains ?
Pourquoi ces empires ont-ils décliné ?
Quels sont les liens entre ces empires ?

2- L’Afrique méridionale a abrité un grand empire :

Lequel ?

Dresse le portrait de son fondateur ?

Comment était structuré son empire ?

Quel sont les causes de son déclin ?

3- Quelles sont les grands royaumes du Madagascar ?


L’histoire par définition est connaissance par traces. Ces traces ou documents sont de diverses
natures. Il s’agit entre autres de textes écrits, de documents iconographiques (photos, images), de
culture matérielle (document archéologique)... Le rôle de l’historien est d’observer, de lire, de
critiquer, expliquer les documents et leurs contextes dans le but de reconstituer le passé. D’où
l’importance du commentaire en histoire.
Le commentaire de document historique, est une épreuve qui vise : à contrôler des connaissances, à
tester une réflexion, à apprécier l'expression écrite et orale.
Il est surtout un exercice de critique historique et à cet effet il est très essentiel pour la formation
d'historien.

I. Ce que le professeur attend de votre commentaire


Le travail de commentaire comporte trois exigences :
 Expliquer
Il s'agit d'éclairer, d'apporter des éléments d'explication nécessaires à une meilleure
compréhension du document à commenter. Il peut s'agir d'informations historiques (le sens
d'une date, d'un évènement, d’un personnage...), d'un vocabulaire qui n'est accessible qu'en
se plaçant dans le temps...
 Critiquer
Il consiste à trier les informations contenues dans le texte pour n'en retenir que celles qui sont
utiles. Dans ce dessein il faut : vérifier l'information, se poser des questions sur sa cohérence, sa
crédibilité, son authenticité ;
Il faut hiérarchiser l'information : déterminer ce qui est essentiel, secondaire et autres,
sélectionner l'information en fonction du sujet principal du texte à commenter en tenant compte
de l'intention qui se cache derrière la qualité de chaque information. Une information fausse
peut être plus significative qu'une information juste mais anecdotique.
 Exposer
Il s'agit de présenter ses résultats, de les transmettre au lecteur. Il faut donc le convaincre par la
qualité de votre interprétation.
Pour cela il faut:
- s'exprimer dans un français assez clair. Éviter le style familier.
- bien argumenter: c'est-à-dire une argumentation bien structurée et convaincante.

II. Comment procéder pour réussir votre commentaire?


Pour réussir votre exercice de commentaire, il vous suffit de respecter les conseils et de maîtriser
les tâches à réalise dans les différentes étapes que nous vous proposons :
 Première étape: s’interroger sur la nature du document (ou texte)
Il s’agit de déterminer sur quel type de document porte votre commentaire (discours, un article
de journal, une loi, une légende…), de vous poser certaines questions sur l’origine du document,
sur l’auteur… Ce qui permet de rassembler des informations qui vous aideront à analyser et à
comprendre votre sujet.
 Deuxième étape: bien lire le texte et élaborer le plan détaillé
Pour bien lire le texte, il est vivement conseillé de le lire au moins trois fois. Il ne faut jamais se fier
au titre qui est souvent trompeur.
 Classer l'information ou élaborer le plan détaillé
La classification de l'information, vous permet de dégager les principaux centres d'intérêt, les
principaux thèmes du texte à commenter. Pour cela, résumer le texte pour déterminer les grands
axes. Les thèmes qui seront dégagés constitueront les principales parties de votre commentaire.
Un commentaire doit comporter trois au maximum quatre parties. Il n’existe pas de plan type
pour le commentaire, parce que les documents historiques sont de diverses natures. Un même
plan ne peut être utilisé pour le commentaire d’une loi et d’un article de journal ou d’un
discours.
III. Comment bien rédiger son devoir
 L'introduction
Généralement l'introduction du commentaire est assez longue et comporte nécessairement
les éléments suivants:
- une idée générale ou phrase d'accroche.
- la définition de la nature du document (texte de loi, un discours, un article de presse...)
- la définition de la date: préciser si elle est contemporaine aux évènements relatés.
- la présentation succincte de l'auteur: fournir les informations successibles d'aider à la
compréhension du texte (préciser sa fonction, sa carrière et son rôle dans l'histoire), mais
éviter de faire la biographie complète de l'auteur.
- le contexte historique: préciser les circonstances historiques auxquels le document doit
son origine. Ce qui est utile à l'explication du texte main éviter de remonter aux temps
historiques.
- Annoncer le plan à travers l'analyse des principaux thèmes évoqués dans le
document. Cette annonce doit se faire d'une manière subtile. Surtout éviter des expressions
comme "Je vais premièrement... et dans une deuxième partie..."
 Le développement
Le développement ou le corps de votre travail doit être conforme au plan annoncé dans
l'introduction.
Chaque grande partie annoncée doit être subdivisée en sous-parties (une idée secondaire
par paragraphe) qui doit s'enchaîner. La procédure est la suivante :
- indiquer d'abord l'idée étudiée;
-faire référence au texte (vous pouvez le citer entre guillemets en indiquant si possible le
numéro de la ligne);
-expliquer ce que l'auteur veut exprimer ou démontrer ce que le document permet de
déduire;
- critiquer, apporter des précisions en faisant recours à vos connaissances et à votre
raisonnement.
 La conclusion
Il s'agit à ce niveau de faire le bilan de votre travail, de présenter en quelques lignes les
résultats de l'étude en soulignant :
- l'intérêt historique du document: ses apports à la connaissance de certains faits, de
certains personnages, de certaines mentalités ou institutions ;
- la portée historique du document à court et à moyen terme : les conséquences
lointaines ou proches que le texte a entraîné ou contribué à entraîner.
- la critique du document : Souligner ses limites (ce qui n’a pas été dit et qui devait être
dit), les erreurs (déformation des faits), les omissions…
- une ouverture ou perspective.

-- Quelques conseils pratiques


- il faut éviter de paraphraser le texte, pour cela il est nécessairement conseillé de respecter
les différentes étapes proposées ci dessus.
- Eviter le déversement des connaissances inutiles qui n’ont en réalité, aucun rapport avec
le document à commenter.
- Être très précis dans vos apports personnels.
- Eviter de commencer l’introduction par des expressions comme : « ce texte que nous
avons à commenter… », « Ce grand discours… »
- Au niveau de la conclusion éviter de se résumer, il faut absolument faire le bilan.
L’Europe du XVIIe au XIXe siècle

Les progrès de la science et de la technique à partir du XVIIe siècle favorisent la naissance


de la 1e Révolution Industrielle en Angleterre. Cela entraîne d’importants changements dans
la vie économique et sociale.

I. La Première Révolution Industrielle


La Révolution Industrielle est la transition d'une économie fondée traditionnellement
sur l'agriculture à une économie reposant sur la production mécanisée et à grande
échelle de biens manufacturés. Le phénomène de révolution industrielle se produit à
des époques différentes selon les pays.

1. Les aspects techniques


L’Angleterre au XVIIe siècle avait une économie essentiellement basée sur le coton.
Cette industrie textile marchait au début par la force des paysans qui filaient le
coton et le tissaient ensuite á la main. En 1768 Richard Cartwright invente la machine
à filer qui fonctionne grâce à la force motrice hydraulique : « Water frame ». Cette
machine modifie la production car le travail n’est plus possible à la maison mais au
bord de la rivière. Ainsi naissent les fabriques.
Vers 1800 Cartwright invente une machine actionnée par une roue hydraulique.
Désormais le filage et le tissage se font plus vite. Ainsi on produit en plus grande
qualité et à un meilleur prix.
En 1781, James Watt invente la machine à vapeur qui est une amélioration de la
pompe à vapeur créée par Newcomen utilisée d’abord en 1785 dans la filature du
coton puis dans le moulin, la machine remplace rapidement la roue hydraulique.

2. Les aspects économiques


Ils concernent l’industrie et les transports principalement : l’industrie se développe et
se diversifie textile, mécanique, sidérurgie, elle permet une production en quantité
et diminue les besoins en main d’œuvre en même temps fait baisser les prix.
Dans les transports, c’est une véritable révolution qui s’opère les locomotives
apparaissent, des réseaux de chemins de fer s’installent, des navires sont construits,
les bateaux à vapeur apparaissent puis des flottes.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 45 ~


L’Europe du XVIIe au XIXe siècle

II. Les transformations économiques et sociales


1. La naissance de l’Industrie
De plus en plus la machine à vapeur devient un besoin. Pour le satisfaire il faut
extraire plus de charbon et de fer : ainsi naît l’industrie. Pour éviter les transports longs
et coûteux, les entreprises s’établissent sur les surfaces où l’on trouve de la houille :
les bassins houillers. Exemple : Yorkshire, Lanarshire. Ainsi l’Angleterre devient le pays
de la houille, des usines et du ciel en fumée : on l’appelle le « pays noir ».

2. Les transformations dans l’Agriculture


De grands changements se produisent dans le secteur agricole britannique.
D’abord de grandes propriétés se développent. Les machines chassent les « petits
paysans » de la campagne vers la ville. L’élevage se développe grâce à la sélection
des animaux et à leur croisement. La culture du blé est délaissée au profit des
plantes fourragères.

3. Les transformations sur le plan social


Dans la société européenne une nouvelle catégorie : c’est celle des fabricants et
c’est celle des capitalistes. Cette nouvelle catégorie apparaît au sein de la
bourgeoisie. Les bourgeois deviennent de plus en plus riches, de plus en plus
puissants car c’est à eux qu’appartiennent les capitaux et par conséquent les usines
et tous les autres moyens de production.
En même temps une classe ouvrière qui comprend de petits cultivateurs, des
travailleurs à domicile, des artisans etc. se constitue. Ils sont tous victimes du
modernisme caractérisé par le machinisme.
En Europe de nouvelles villes se créent et se développent. Ce phénomène
commence d’abord en Angleterre avec des villes comme Birmingham, Manchester,
Liverpool puis il se poursuit avec des villes comme Paris, Munich…

L’Angleterre a permis à l’Europe de faire un grand pas en avant. La révolution


industrielle va provoquer des mutations dans la société européenne avec
l’émergence de nouvelles idées et de nouvelles classes.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 46 ~


LA PREMIERE REVOLUTION INDUSTRIELLE : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : La plus grande transformation du monde

« A partir du dernier tiers du XVIIIe siècle, un certain nombre de pays ont connu la plus
profonde mutation qui ait jamais affecté les hommes depuis le néolithique: la révolution
industrielle. Pour la première fois dans l’histoire, le pouvoir humain de production y est libéré,
les économies peuvent désormais fournir, en les multipliant sans cesse jusqu’à nos jours, des
biens et des services mis à disposition d’hommes toujours plus nombreux. (…)On passe du
vieux monde rural à celui des villes « tentaculaires », du travail manuel à la machine-outil, de
l’atelier ou la manufacture à l’usine. (…) Peu à peu, tous les domaines de la vie sont atteints
et transformés : travail quotidien, mentalités, cultures. »
Jean-Pierre Roux, La révolution industrielle, Seuil, 1989.

Document n°2 : Une usine de filage du coton


Filature au Lancashire (Angleterre)

En Angleterre, la mécanisation
des industries au xviii e siècle a
touché, en premier lieu, l''industrie
textile. Sur cette photographie
plus contemporaine, des femmes
travaillent dans une filature du
Lancashire, au nord-ouest de
l'Angleterre.
Hulton Getty Picture Collection
Microsoft ® Encarta ® 2009. ©

Document n°3 : La Révolution Industrielle et ses Conséquences en Angleterre

Il y avait soixante, ou quatre-vingts ans ,l’Angleterre était un pays comme tous les autres ,avec
de petites villes ,un industrie peu importante et élémentaire ,une population rurale clairsemée,
mais relativement importante ;et c’est maintenant un pays sans pareil avec une capitale de
deux million et demi d’habitants, des villes industrielles colossales, une industrie qui alimente le
monde entier et qui fabrique presque tout à l’aide de machine les plus complexes ,une
population dense ,laborieuse et intelligente ,dont les deux tiers sont employés par l’industrie ,et
qui se compose de classes toutes différentes de celles d’autrefois ,qui même ,constitue une
autre nation avec d’autres mœurs et même d’autres besoins qu’autrefois.
Le fruit le plus important de cette révolution industrielle c’est le prolétariat anglais (…) né de
l’introduction du machinisme ; la rapide explosion de l’industrie exigeait des bras ; le salaire
monta en conséquence, des troupes compactes de travailleurs venus des régions agricoles
émigrèrent vers les villes(…)
La nouvelle industrie n’a pris de l’importance que du jour ou elle a transformé les outils en
machines, les ateliers en usines, et, par là, la classe moyenne en prolétariat ouvrier, les
négociants d’autrefois en industriels (…) Et la population ramenée à la seule opposition entre
capitalistes et ouvriers.
Friedrich. Engels, La Situation des classes laborieuses en Angleterre, 1845
 Questions de cours
Pourquoi parle-t-on de révolution industrielle ?
Quels sont les changements majeurs qui se sont opérés durant cette période ?

 Commentaire dirigé

La naissance de l’industrie
La machine à vapeur permet de faire fonctionner plusieurs machines en même
temps ou d’équiper des machines nouvelles, plus puissantes. On peut donc produire
plus et en plus grandes quantités - par exemple on peut faire remonter plus
facilement le charbon des puits de mine.
Mais les machines sont très encombrantes et réclament beaucoup de main-
d’œuvre. On construit donc, près des villes ou des mines de charbon, de grands
bâtiments où les machines et les ouvriers sont rassemblés : ce sont les usines. Peu à
peu, ces usines se multiplient et s’agrandissent : c’est la naissance de l’industrie.
Vers 1840 la sidérurgie prend son essor : le fer, la fonte, l’acier sont produits en
grande quantité.
D’autres industries qui n’utilisent pas la machine à vapeur voient aussi le jour : ainsi,
l’industrie textile.
L’essor de l’industrie est rapide et transforme profondément le travail des hommes.
C’est pourquoi l’on parle de révolution industrielle.
Anonyme

Questions
1- Définis : Sidérurgie -Industrie textile
2- Que signifie le mot « main-d’œuvre »
3- Qu’est ce qu’une usine ?
4- Où s’installent les premières usines ? Pourquoi ?
5- Pourquoi parle-t-on de naissance de l’industrie ?
L’Europe du XVIIe au XIXe siècle

L'Europe connaît au XVIIIe siècle un renouveau intellectuel majeur. Pour les contemporains,
la pensée des philosophes permet de sortir enfin des « ténèbres » de l'ignorance, d'où le
nom de « philosophie des Lumières ». Qui sont ces penseurs ? Quelle a été leur influence
politique ?
I. La pensée des Lumières
Les philosophes des Lumières veulent étudier le monde concret et tout examiner à la
lumière de la raison. Le maître mot de ces philosophes est « l'entendement », qui désigne la
faculté de connaissance de l'homme.
Ce rationalisme les conduit à développer une pensée laïque. La plupart d'entre eux sont
déistes, c'est-à-dire qu'ils croient en l'existence d'un dieu en dehors de toute religion, et
critiquent la superstition et l'intolérance religieuse.
La philosophie des Lumières s'intéresse à tous les domaines de la connaissance : elle est
encyclopédiste. Ses deux principaux objets d'étude sont le monde et l'homme. Pour saisir le
premier, il n'est plus question d'élaborer de grands « systèmes » censés expliquer le visible et
l'invisible. Il faut, de manière plus modeste, observer, mesurer, décrire et classer. Cela
marque le triomphe des sciences expérimentales.

II. Les grands philosophes


C'est en Angleterre que l'on trouve les précurseurs du mouvement des Lumières : le
philosophe John Locke et le physicien Isaac Newton. Le premier pense que l'homme
progresse par l'expérience. Le second, contrairement à ses prédécesseurs, ne fonde pas ses
études sur des intuitions ou des abstractions, mais sur l'observation et la mesure. C'est ainsi
qu'il met en évidence la loi de l'attraction universelle.
C'est en France, cependant, que les idées des Lumières s'épanouissent dès le début du
XVIIIe siècle. Charles de Montesquieu critique l'absolutisme, assurant que seule la séparation
des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire permet de garantir la liberté dans un État.
Voltaire condamne le fanatisme et les pratiques judiciaires abusives.
Dans la seconde partie du siècle, Jean-Jacques Rousseau renouvelle la pensée des
Lumières. Il imagine une cité idéale, développe l'idée de démocratie et d'un contrat passé
entre un souverain et son peuple : le contrat social.
Denis Diderot, enfin, prend ici sa place pour son rôle majeur dans l'organisation et la
conception de l'Encyclopédie.

III. La diffusion des Lumières


Les philosophes ne sont pas toujours unanimes, mais ont, malgré tout, une sensibilité
commune. Ils se font les défenseurs des libertés : liberté individuelle, liberté de penser et de
s'exprimer, mais aussi liberté économique. Ils s'opposent également à l'arbitraire du pouvoir.
Ces grandes idées se répandent dans l'Europe du XVIIIe siècle.
La philosophie des Lumières ne se contente pas de renouveler les idées, elle innove
également dans la forme des écrits. Les écrits philosophiques prennent encore la forme de
lettres et de dialogues, mais investissent aussi d'autres formes littéraires comme les poèmes,
les romans, les contes philosophiques, le théâtre ou encore l'opéra.
Les idées des Lumières se propagent essentiellement dans l'élite de la bourgeoisie et de la
noblesse, dans les académies, les salons mondains ou les loges maçonniques.
Si les philosophes des Lumières ne sont pas à proprement parler les initiateurs de la
Révolution française, leurs idées sont répétées dans les discours, les débats et les textes de
loi de la Révolution (par ce biais, elles sont aujourd'hui répandues sur une grande partie de
la planète).
Le mouvement des idées va engendrer le despotisme éclairé ; un régime politique qui
s’appuie sur des réformes ; il va aussi inspirer la Révolution française de 1789.
 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 49 ~
LE MOUVEMENT DES IDEES AU XVIIIe SIECLE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Une grande production des Lumières : l’Encyclopédie

Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

L'Encyclopédie ou Dictionnaire
raisonné des sciences, des arts et
des métiers de Denis Diderot et de
Jean Le Rond d’Alembert est
publiée entre 1751 et 1772. Ce vaste
projet empreint de l'esprit des
Lumières comprend au total
28 volumes, dont 11 tomes
d'illustrations. Cent cinquante
rédacteurs ont participé à
l’aventure, dont les plus grands
scientifiques et hommes de lettres
de l’époque tels que Charles de
Montesquieu, Voltaire ou Jean-
Jacques Rousseau.

Archivo Iconografico, S.A/Corbis


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Document n°2 : Quelques philosophes des Lumières

Charles de Montesquieu François Marie Arouet dit Voltaire


En renouvelant l'approche des sciences Voltaire s'illustra brillamment dans des genres
politiques — l'auteur prône notamment la variés : tragédie classique (Sémiramis, 1748), Van Loo (Louis-Michel) Portrait
distribution des pouvoirs afin d'exclure essai philosophique (Essai sur les mœurs…, 1756), de Denis Diderot
toute possibilité de despotisme —, Charles historiographie (le Siècle de Louis XIV, 1751),
de Montesquieu a contribué à poésie (le Mondain, 1736), pamphlet, etc. Mais Louis-Michel Van Loo, Portrait
l'avènement des Lumières dans la pensée ce sont surtout ses contes philosophiques qui ont de Denis Diderot, 1767. Huile
française et européenne à la fin du xviii la faveur du public aujourd'hui. Admirable sur toile, 81 × 65 cm.
e siècle.École française d'après Jacques- narrateur, Voltaire sut en effet y développer ses Département des peintures,
Antoine Dassier, Portrait de Montesquieu, idées d'une façon alerte et amusante : éloge de musée du Louvre, Paris.
v. 1728. Huile sur toile, 63 × 52 cm. Musée la tolérance, défiance à l'égard des religions
national du château de Versailles. révélées, apologie du déisme, goût du bonheur
(Zadig, 1748 ; Micromégas, 1752 ; Candide,
1759).Portrait de Voltaire d'après Nicolas de
Largillière. Musée Carnavalet, Paris.
 Analyse texte
Liberté
LIBERTÉ, f.f. (Morale.) La liberté réside dans le pouvoir qu’un être intelligent a de faire ce qu’il
veut, conformément à sa propre détermination. On ne saurait dire que dans un sens fort
impropre, que cette faculté ait lieu dans les jugements que nous portons sur les vérités, par
rapport à celles qui sont évidentes ; elles entraînent notre consentement, & ne nous laissent
aucune liberté. Tout ce qui dépend de nous, c’est d’y appliquer notre esprit ou de l’en
éloigner. Mais dès que l’évidence diminue, la liberté rentre dans ses droits, qui varient et se
règlent sur les degrés de clarté ou d’obscurité : les biens & les maux en sont les principaux
objets. Elle ne s’étend pas pourtant sur les notions générales du bien & du mal. La nature
nous a faits de manière, que nous ne saurions nous porter que vers le bien, & qu’avoir
horreur du mal envisagé en général ; mais dès qu’il s’agit du détail, notre liberté a un vaste
champ, & peut nous déterminer de bien des côtés différents, suivant les circonstances & les
motifs. On se sert d’un grand nombre de preuves, pour montrer que la liberté est une
prérogative réelle de l’homme ; mais elles ne sont pas toutes également fortes. (…)
Source : Diderot et d’Alembert, l’Encyclopédie, 1757.
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Questions
1- Présente ce document
2- Qui en sont les auteurs ?
3- De quel ouvrage est tiré ce texte ?
4- De quelle philosophie s’inspire leur ouvrage ?
5- Qui étaient les philosophes des Lumières ?
6- Quelles furent leurs idéologies ?
7- Comment ont-ils traduit leurs idées ?
8- Qu’est ce qui a permis la diffusion de leurs idées ?

 Étude de documents
A l’aide des documents ci-dessous, compléter le tableau en indiquant pour chaque thème,
les principes de l’absolutisme et les idées des Lumières qui s’y opposent

« Il y a dans chaque état, trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice et la
puissance de juger. (..) Chez les Turcs où ses trois pouvoirs sont réunis sur la tête du sultan, il règne un affreux
despotisme ».
Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748

« Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr et des mains pour nous égorger (…) Que faut-il pour être
heureux dans la vie à venir ? Etre juste. Pour être heureux dans celle-ci que faut-il ? Etre indulgent ».
Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763

« En France, un noble méprise souverainement un négociant. Je ne sais pourtant lequel est le plus utile à un
état : ou un seigneur bien poudré qui sait précisément à quelle heure le roi se lève, à quelle heure il se couche
(…) ou un négociant qui enrichit son pays ».
Voltaire, Lettre philosophique, 1734

Principes de l’absolutisme Idées des Lumières qui s’y opposent


Politique

Religion

Société
L’Europe du XVIIe au XIXe siècle

Inspirée par l’esprit des Lumières, une Révolution, qui remet en cause l’Ancien Régime,
éclate en France en 1789. Cette révolution va répandre dans le monde les idées de liberté
et d’égalité.

I. Les causes de la Révolution


Elles prennent leur source dans le mécontentement et l’accroissement des inégalités
entre les privilégiés et le tiers-état. Cette situation s’aggrave quand arrive la crise
financière.

1. Les causes financières et les projets de réforme


Après 1785 date de la fin de la guerre d’Amérique, le déficit budgétaire français
s’aggrave. Turgot ministre des finances de Louis XVI propose de nouveaux impôts
applicables à tous. L’aristocratie s’oppose farouchement à ce projet et obtient le renvoi
de Turgot par le roi et la convocation des Etats généraux. La réaction des bourgeois et
des paysans est immédiate. En effet les bourgeois devenus de plus en plus nombreux et
de plus en plus riches au cours du 18e siècle demandent aussi la convocation des Etats
généraux.

2. Des Etats généraux à l’Assemblée nationale


On appelle Etats généraux la réunion des députés de chacun des trois ordres composant la
société française. Ils sont en réalité trois assemblées distinctes qui votent séparément.
Cependant les bourgeois et les paysans demandent et obtiennent que les députés des
entités soient autant nombreux que ceux des deux autres ordres réunies. Ils obtinrent aussi la
formation d’une seule assemblée où le vote se fait individuellement. Le 27 décembre 1788 ils
obtinrent gain de cause : le roi leur accorde 600 députés et 300 à chacun des deux autres
ordres. Ainsi des Etats généraux on est passé à une Assemblée nationale.
Le 20 juin les membres de l’Assemblée nationale prêtent sermon dans la salle du jeu de
paumes.
3. Une société inégalitaire
L’organisation sociale reposait sur des inégalités. Il existait trois ordres :
- La noblesse : a des revenus fonciers, contrôle l’armée et l’église
- Le Clergé : il est propriétaire de nombreux immeubles, contrôle l’état civil et a des
privilèges fiscaux.
- Le tiers-état composé des bourgeois, ouvriers, artisans, paysans soit près de 98 % de la
population pauvres sans terres ni droits.et payaient de lourds impôts.
C’est la combinaison des tensions sociales, de la crise financière et des critiques de la
monarchie qui vont préparer l’activité révolutionnaire.

II. Les étapes de la Révolution


Le 27 juin 1789 l’assemblée nationale s’est transformée en assemblée constituante. Son but
est de réglementer désormais le pouvoir royal.
Le 14 juillet 1789 a lieu la Prise de la Bastille après que le roi ait envoyé un régiment de
l’armée pour encercler la ville de Paris. L’abolition des privilèges des nobles est effective le 4
août et la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen est votée le 26 août. Elle
proclame l’égalité naturelle entre tous les hommes. Mais Louis XVI ne s’avoue pas vaincu.
Il demande de l’aide aux autres rois et aux Hollandais pour rétablir l’ancien régime.
Encore il échoue et tente de s’enfuir. Capturé à Viennes il sera exécuté en janvier 1793.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 52 ~


L’Europe du XVIIe au XIXe siècle

III. Les conséquences de la révolution

La Révolution française dure dix ans et marque profondément l'histoire de la


France : elle signe la fin de la monarchie absolue, d'une société d'ordres, des
privilèges de la noblesse. Quel bilan dresser de la Révolution française ?

1. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen


Inspirée par les exemples britannique et américain, ainsi que par les idées des
philosophes des Lumières, la Déclaration des droits l'homme et du citoyen adoptée
le 26 août 1789 est l'un des textes fondamentaux de notre patrimoine (la Constitution
qui régit la France aujourd’hui s'y réfère encore). Elle affirme des principes comme la
liberté, l'égalité, le droit de propriété, et a inspiré la Déclaration universelle des droits
de l’homme, adoptée en 1948 par l'Organisation des Nations unies (l'ONU).
Écrit dans l'urgence de l'été 1789, ce texte présente certaines lacunes : il est
complété par la Déclaration de 1793, qui va jusqu'à présenter les secours publics et
l'instruction comme une dette sacrée de l'État envers les citoyens. Le peuple se voit
doté d'un devoir d'insurrection. Enfin, cette déclaration affirme l'égalité de tous
devant la loi, et la présomption d'innocence dont bénéficie tout citoyen avant
d'avoir été jugé.

2. Sur le plan politique


La France se dote d’une nouvelle constitution qui fixe les droits et devoirs des
citoyens. La monarchie est constitutionnelle. On note une réorganisation
administrative avec la création de 83 départements dirigés chacun par un agent
direct de l’Etat.

3. Sur le plan économique et social


Le système d’impôt est supprimé et le libéralisme triomphe.
Sur le plan social : les ordres sont supprimés et les biens de l’Église sont mis à la
disposition de la nation. La justice est gratuite et humanisée.

En 1789, la France connaît des transformations politiques considérables qui le font


passer d’un régime de monarchie absolue à la République. La révolution française a
répandu dans le monde les idées de liberté et d’égalité qui contribuent à
l’émancipation de beaucoup de peuples.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 53 ~


LA REVOLUTION FRANCAISE DE 1789 ET SES CONSEQUENCES : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Chronologie de la Révolution française

Document n°2: Les moments forts


L’ouverture des Etats généraux Prise de la Bastille Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen

La séance solennelle d'ouverture Dix-sept heures le 14 juillet 1789, la Bastille a Piques, faisceaux et bonnet phrygien
des États généraux, le 5 mai 1789, enfin capitulé après plusieurs heures de s’inscrivent dans la symbolique
réunit à l'hôtel des Menus-Plaisirs négociations et de fusillades (une centaine révolutionnaire, qui multiplie les
de Versailles les députés des trois de morts). Le gouverneur de la forteresse, références à l’Antiquité. Au sommet
ordres élus à travers tout le Bernard Jordan de Launay, entouré par le du tableau, la figure de la France
royaume. Face au roi Louis XVI, qui détachement de la garde française venu en brisant les chaînes de l’oppression
préside l'assemblée, sont assis les renfort avec des canons et commandé par répond à la Liberté ailée dont le
représentants du tiers état le comte Pierre Hulin (scène en bas à droite) sceptre est pointé vers le triangle
(comptant autant de députés que sort indemne, protégé par ce dernier et le rayonnant de l’Égalité, au centre
les deux autres ordres réunis). À la sous-lieutenant Élie. Les assaillants ont duquel l’œil incarne la Vigilance.
gauche du roi, les représentants de envahi la prison qui est mise à sac ; les Jean-Jacques François Le Barbier
la noblesse et, à sa droite, ceux du armes et la poudre sont saisies. Amené à (attribué à), Déclaration des droits de
clergé. La séance, ouverte par un l’Hôtel de Ville, de Launay, blessé, est tué. l’homme et du citoyen [1789], « La
bref discours du roi suivi d'un long Les vainqueurs de la Bastille, Monarchie, tenant les chaînes
exposé de son ministre Necker majoritairement des artisans de ses brisées de la Tyrannie, et le génie de
portant uniquement sur les faubourgs, fêtent leur victoire réellement la Nation, tenant le spectre du
difficultés financières du royaume, héroïque sur un symbole puissant de leur pouvoir, entourent le préambule de
déçoit les députés du tiers état oppression, en exhibant sur des piques, à la déclaration », fin du xviii e siècle.
désireux de voir aborder la travers les rues de Paris, les têtes de De Huile sur bois, 71 × 56 cm.
question de la réforme des Launay et de Flesselles, prévôt des
institutions, ainsi que celle des marchands. Scène terrible qui apparaît
modalités de vote (par ordre ou comme le pendant de la violence et de
par tête).Isidore Helman d'après l’arbitraire de l’Ancien Régime Anonyme,
Charles Monnet, Ouverture des Prise de la Bastille. Huile sur toile, 58 × 73 cm.
États généraux, 1790. Gravure. Musée national du château de Versailles.
Bibliothèque nationale de France,
 Questions de cours
1- Quelle est la situation économique de la France à la veille de la Révolution ?
2- Quels sont les changements (les réformes) qui interviennent en 1792 ?
3- Qu’est ce qu’un “Sans-culotte” ?

 Étude de document
LA DECLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN 26 AOUT 1789
PREAMBULE
Les représentants du peuple français constitués en assemblée nationale , considérant que l’ignorance , l’oubli ou le mépris des
droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements , ont résolu d’exposer
dans une déclaration solennelle , les droits naturels , inaliénables et sacrés de l’homme ; afin que cette déclaration ,
constamment présente à tous les membres du corps social , leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les
actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant à chaque instant être comparés avec les buts de toute
institution politique , en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens , fondés désormais sur des principes
simples et incontestable, tournent toujours au maintien de la constitution et du bonheur de tous.
En conséquence, l’Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les hospices de l’Etre suprême les droits
suivants de l’homme et du citoyen.
ART 1 – Les hommes naissent libres et égaux en droits ; les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité
commune.
ART 2 - Le but de tout Etat est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ; ces droits sont la liberté, la
propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
ART 3 – Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, nul corps nul individu ne peut exercer
d’autorité qui n’en émane expressément.
ART 4 – La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit à autrui. Ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a
de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits ; bornes fixées par la loi.
ART 5 – La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être
empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.
ART 6 – La loi est l’expression de la volonté générale ; tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs
représentants à sa formation ; elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les citoyens étant
égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autres
distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.
ART 7 – Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les ca déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a
prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires doivent être punis ; mais tout
citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l’instant ; il se rend coupable par la résistance.
ART 8 – La loi ne doit établir que des peines strictement nécessaires et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et
promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.
ART 9 – Tout homme étant présumé innocent jusqu’à preuve du contraire, s’il est jugé indispensable de l’arrêter toute rigueur
qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être puni par la loi.
ART 10 – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre
public établi par la loi.
ART 11 – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut
donc parler, écrire, imprimer librement mais cette liberté ne doit pas être utilisée contre le bien de la société.
ART 12 – La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc au service de
tous et non au service seul de ceux à qui elle est confiée.
ART 13 – Pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses de l’administration, une contribution commune est
indispensable, elle doit être également répartie entre tous les citoyens en raison de leurs moyens.
ART 14 – Les citoyens ont le droit par eux même de constater la nécessité de la contribution publique, de la consentir
librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.
ART 15 – La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
ART 16 – Toute société, dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée n’à
point de constitution.
ART 17 – La propriété étant un droit inviolable et sacré nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique
légalement constatée l’exige, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité compensant le préjudice subi.

QUESTIONS :
1) Présentez ce document, sa nature, ses auteurs, les circonstances historiques et les raisons de la rédaction de ce texte
(pourquoi est-il nécessaire de déclarer ces droits et devoirs de l’homme et du citoyen le 26 août 1789 ? Cherchez dans le
préambule et dans vos connaissances)
2) Dans les articles 1 et 2 : a) Qu’affirme l’article 1 ? En quoi est ce nouveau ? A quoi cette affirmation met –elle fin ?
b) Peut –on encore faire des différences entre les hommes ? Est ce juste ? Pourquoi ?
c) Sur quoi est basée la nouvelle hiérarchie sociale ? Quel principe définissait celle de l’ancien régime ?
d) Quels sont les droits imprescriptibles de l’homme ?
e) Quelle limite donne t on à la liberté dans les articles 4 et 5 ?
f) Est ce que la liberté donne le droit de tout faire ? Justifiez votre réponse.
3) article 3 : qui détient la souveraineté désormais ? Qui la détenait avant l’été 1789 ? D’après l’article 6 pourquoi désormais la
loi est –elle juste et doit être acceptée de tous ?
4) Quel est d ‘après l’article 2 le second droit naturel de l’homme ? Par qui et par quoi est –il protégé ?
5) SYNTHESE : Dans un court paragraphe, vous expliquerez en quoi cette déclaration pose les bases d’une nouvelle société.
L’Amérique et l’Asie du XVIIe au XIXe siècle

Les colonies britanniques installées sur la côte Est de l’Amérique du Nord se sont développées depuis
le XVIIe siècle. À partir de 1775 ces colonies se révoltent contre la métropole pour former après leur
victoire, les États Unis d’Amérique.

I. L’Angleterre et les 13 colonies


1. Des colonies prospères
Les Anglais forment leur première colonie en Amérique du Nord en 1607 : la Virginie puis en 1620,
la Nouvelle Angleterre. Au milieu du XVIIIe siècle, treize colonies occupent ainsi la côte Est entre
le Canada français au Nord et la Floride espagnole au Sud. Les colonies sont des colonies de
peuplement. 90% des colons sont originaires des îles britanniques. Londres impose à ses colonies
un commerce très réglementé. Tous les échanges sont contrôlés par la métropole. Aussi les
Américains développent-ils la contrebande avec les possessions françaises ou espagnoles. Les
colonies tout en reconnaissant l’autorité du roi d’Angleterre, ont l’habitude de se gouverner
elles-mêmes : des assemblées élues siègent aux côtés du gouverneur nommé par le roi.
2. La rupture avec l’Angleterre
Londres veut faire participer les Américains aux dépenses causées par la guerre de 7ans qui a
permis l’annexion du Canada. À partir de 1763, le gouvernement anglais imagine une série de
taxes qui doivent multiplier par 50 les impôts dans les colonies : taxe sur le sucre, le thé et le
timbre. En réponse les colonies refusent d’acheter les produits anglais et obtiennent l’annulation
des mesures contestées.
Mais la volonté du Parlement anglais d’ouvrir le marché américain à la Compagnie des Indes
orientale, provoque la rupture : le 16 décembre 1773, déguisés en Indiens, les colons jettent à la
mer les cargaisons de thé de trois navires anglais, dans le port de Boston (Boston Tea Party). Le
parlement prend alors des sanctions sévères, interdisant notamment le port de Boston, à tout
commerce ce qui déclenche la révolte.

II. La Déclaration d’indépendance


Le 4 juillet 1776, des représentants de 13 colonies d’Amérique réuni en congrès à Philadelphie,
votent La Déclaration D’indépendance. Le texte rédigé par Thomas Jefferson énonce les droits «
naturels » que réclament les philosophes des Lumières, la vie, la liberté, la recherche du bonheur.
Fortement inspiré de la pensée de Montesquieu, il affirme que si le gouvernement rompt le
contrat qui le lie au peuple, par exemple en cas de tyrannie ou d’injustices, le peuple est en
droit de se rebeller.

III. La guerre d’indépendance


Entrés en guerre sans préparation et sans armes, les colons révoltés, les « Insurgents » dirigés par
George Washington, adoptent une tactique de guérilla, remportent en 1776, la victoire de
Saratoga et obtiennent le soutien de la France. En octobre 1781, les troupes anglaises capitulent
à Yorktown et en 1783, par le traité de Versailles, l’Angleterre, reconnaît l’indépendance des
USA.

IV. La naissance de la nation américaine


En 1787, les représentants des différents États adoptent une Constitution écrite qui fonde une
république fédérale. Elle est inspirée par les idées de Montesquieu sur la séparation des pouvoirs.
Le pouvoir exécutif appartient au Président, élu pour 4ans et assisté d’un vice-président. Le
pouvoir législatif est aux mains de deux assemblées : la chambre des représentants et le Sénat.
George Washington, premier président élu des Etats-Unis en 1789 est réélu en 1792. La capitale
fédérale prend son nom au début du 19ème siècle. Seuls les riches propriétaires ont le droit de
vote. Les esclaves noirs, les Indiens et les femmes sont exclus de la vie politique.
Les 13 colonies britanniques d’Amérique du Nord, jusque là sujet du roi d’Angleterre, proclament leur
indépendance et entament une lutte armée contre leurs anciens maitres. La naissance des Etats-Unis
constitue la première application des idées des Lumières.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 56 ~


LA NAISSANCE DES ÉTATS-UNIS : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Des 13 colonies aux States

Document n°2 : Révolution, indépendance et nouvelles institutions (1775-1800)

Dans le courant des années 1770, les colons


américains s'opposent de plus en plus à leur
métropole : Londres leur refuse les terres
indiennes situées à l’ouest des montagnes
Appalaches. Les taxes et les impôts sont
augmentés alors que les sujets américains ne
sont pas représentés au Parlement anglais. Le
système de l’exclusif lèse les marchands de la
côte est. De nouvelles troupes sont envoyées en
Amérique et un climat révolutionnaire s’installe
en Nouvelle-Angleterre, à Philadelphie et en
Virginie. En 1770, les soldats britanniques tirent
sur les manifestants (massacre de Boston). En
1774, les colons détruisent une cargaison de thé
(Boston Tea Party) : la guerre éclate l’année suivante. Les insurgents envoient des représentants au
Congrès continental qui approuvent la déclaration d'indépendance des États-Unis le 4 juillet 1776. Ce
texte, essentiellement rédigé par Thomas Jefferson, proclame les principes de liberté, d’égalité et de
droit au bonheur. Pendant la guerre, plusieurs milliers de loyalistes fuient le pays. L’armée américaine,
commandée par George Washington, finit par vaincre les Anglais avec le renfort de la France : le
traité de Paris est signé en 1783 et consacre la souveraineté et la naissance des États-Unis. Le second
Congrès continental qui a ratifié les Articles de la Confédération en 1781, rédige la Constitution
américaine à la Convention de Philadelphie en 1787. Ce texte, auquel sont ajoutés dix
amendements (Déclaration des Droits) en 1791, demeure aujourd’hui encore le fondement de la
démocratie américaine. George Washington est choisi comme premier Président américain en 1789.
Les institutions s’installent définitivement à Washington D.C. en 1800.
In http://www.usaconseil.com/viewpage.php?page_id=9
L’Amérique et l’Asie du XVIIe au XIXe siècle

Érigé sur les ruines de l’Empire byzantin, l’Empire osmanli (ou ottoman) a couvert à son
apogée trois continents, s’étendant de l’Europe jusqu’aux frontières austro-hongroises et en
Asie jusqu’à la Perse, s’étirant sur les côtes occidentales et orientales de la mer Rouge et sur
les côtes méditerranéennes de l’Afrique du Nord. L’empire ottoman qui a élaboré une
brillante civilisation, a atteint son apogée sous le règne de Soliman le Magnifique.

I. La formation et l’expansion de l’empire ottoman


Les turcs ottomans sont des nomades venus d’Asie centrale et installés au Proche-Orient.
Les turcs se consacraient à la guerre et au pillage. Le premier chef s’appelait OTHMAN
d’ou le nom d’OTTOMAN. L’expansion ottomane commence véritablement sous le
règne de Mourad 1er (1350-1389). Les guerres de conquête transformèrent le petit état
en un grand empire.
Au XIVe siècle, les turcs pénétrèrent dans les Balkans où ils affrontèrent les Byzantins et
les Serbes.
Au XVe siècle, l’empire connu un grand essor, il consolida sa puissance dans les Balkans
et fit tomber la forteresse byzantine. Constantinople, soumise en 1453, est rebaptisé
Istanbul puis devint la nouvelle capitale de l’empire ottoman.
Au XVIe siècle, l’empire ottoman conquit de nouveaux territoires au Moyen-Orient, en
Arabie et en Afrique. Au milieu du XVIe siècle l’empire ottoman atteint son apogée sous
le règne de Soliman le Magnifique. Celui-ci entreprit la conquête de la Hongrie et de
Chypre.

II. L’organisation de l’empire


La puissance de l’empire reposait sur une solide organisation administrative et militaire.
À la tête de l’empire il y a le Sultan qui porte le nom de Calife. Il est aidé par un conseil
ou Divan composé de 4 membres. L’administration est dirigée par le Vizir, sorte de
Premier ministre. Les Pachas gouvernent les provinces. L’armée, fer de lance de
l’empire, est composé de Ghazis, volontaires musulmans et de janissaires, soldats
chrétiens, initiés au métier des armes.
Les Turcs ottomans étaient musulmans. Mais pour asseoir leur puissance, ils n’hésitaient pas à
s’appuyer sur le christianisme et sur le mode d’organisation des populations conquises.
La stabilité de l’empire reposait sur cette alliance réussie entre des cultures et des religions
différentes.

III. Le déclin de l’empire


Après le mort de Soliman le Magnifique, l’empire amorce son déclin. Trois raisons expliquent
cette situation : les révoltes fréquentes des janissaires qui font et défont les sultans, les
révolutions de palais, les guerres interminables.
Ces guerres sont dirigées contre l’Autriche, la Hongrie, la Serbie, la Russie et l’Ukraine.
En 1571, l’Empire ottoman subit sa première défaite importante face aux Européens lors de
la bataille de Lépante, une bataille navale contre les flottes de l’Espagne, de Venise et
d’autres cités États italiennes. Après de sanglantes défaites face à l’Autriche en 1718,
l’empire ottoman décline.
C’est sur les ruines de l’empire ottoman, en 1923 que la Turquie est créée. Mustapha
Kemal Atatürk en devient le premier président.
L’expansion de l’empire turc a permis la consolidation de l’islam autour du bassin de la
Méditerranée.

 Histoire Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015  ~ 58 ~


L’EMPIRE OTTOMAN : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : L’empire ottoman

Document n°2 : Quelques souverains ottomans

Osman I fondateur de l’empire Murat I premier sultan Sultan Mehmet II Soliman le Magnifique

Document n°3 : Une société multiculturelle


L’Empire ottoman est une mosaïque de peuples, de cultures et de religions. Turcs, Arabes, Tziganes,
Berbères, Coptes, Grecs et Slaves notamment composent le peuplement du vaste territoire. Et si l’islam est
la religion dominante, nombre de sujets du sultan sont de confession chrétienne ou juive. Dans ce cadre,
l’État respecte, durant la plus grande partie de son existence, les particularismes des populations soumises,
les populations vivant sous domination ottomane continuant à parler leur langue et à pratiquer librement
leur religion.
Conformément à la tradition musulmane, les juifs et les chrétiens orthodoxes se voient accorder le statut de
protégés (dhimmis), leur permettant d’avoir leurs propres tribunaux pour les affaires intérieures à leurs
communautés (millets). (…)
La vie intellectuelle et artistique, favorisée par les sultans et leurs épouses, se développe brillamment dans
les trois premiers siècles de l’empire. Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, Istanbul est le principal centre culturel
de l’empire, voire du monde musulman, attirant des artistes de tous genres : architecture, littérature,
calligraphie, enluminure, arts décoratifs, musique et danse. La principale figure de cette effervescence
culturelle demeure l’architecte Sinan, maître de l’art classique ottoman durant le règne de Soliman le
Magnifique, dont la plus belle réalisation est la mosquée Süleymaniye à Istanbul (1550-1557).
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 Questions de cours
1) Depuis quand les Anglais sont-ils en Amérique ?
2) Que possèdent-ils en Amérique du nord ?
3) Quand (dates) les colons britanniques ont-ils aidé leur roi ?
4) A quelle occasion ?
5) Pourquoi à la suite de la victoire anglaise le mécontentement des colons anglais
d’Amérique s’accentue (4 raisons) ?
6) Que font les Anglais face au mécontentement américain ?
7) Qu’est-ce que cela provoque ?
8) Qui dirige l’armée des Américains ?
9) Est-elle bien équipée ?
10) Qui aide les Américains ?
11) Citez une victoire face aux Anglais ?
12) Comment s’appelle le nouveau pays unifié ? Quelle est sa capitale ?
13) Pourquoi ce nom ?
14) Dans un paragraphe argumenté de 10 lignes, vous expliquerez pourquoi et comment a
eu lieu la Révolution et l’indépendance des Américains vis-à-vis de l’Angleterre ?
15) Qu’est ce qui faisait l’originalité de la société ottomane ?

 Dissertation
Qu’est ce qui fait l’originalité du peuple américain au regard de leur histoire ?
Apres avoir démontré la grandeur de l’empire ottoman, expliquez les raisons de son
déclin.

 Qui étaient-ils ?
Sultan
Calife
Divan
Vizir
Pachas
Ghazis
Janissaires
En matière de recherches historiques, le commentaire de documents occupe une place
incontournable. Parmi ces documents on peut noter le texte historique, qui figure aux épreuves du
Baccalauréat, et dont l’exploitation judicieuse et objective permet de savoir beaucoup de choses
sur l’histoire de l’humanité. En conséquence, le commentaire historique revêt une grande
importance ; ce qui justifie amplement l’intérêt de la maîtrise de sa méthodologie.

I. Généralités
Définition
Le commentaire de texte historique est un exercice qui consiste à étudier un texte historique en vue
d’en tirer le maximum de connaissances. Le commentaire de texte n’a rien à voir avec une récitation
de leçon ou une simple paraphrase du texte, mais il s’agit plutôt, de faire preuve d’une aptitude
intellectuelle à travers une analyse objective, logique et cohérente du document.
Il existe deux types de commentaire :
 le commentaire dirigé : le texte est suivi de questions ; il suffit de répondre aux questions posées ;
 le commentaire libre : le texte n’est pas suivi de questions.

Le travail préparatoire
 Lire attentivement le titre qui indique l’idée principale mais aussi l’approche selon laquelle le
texte doit être étudié.
 Procéder à plusieurs lectures du texte car il est impératif de l’avoir bien compris.
 Numéroter les lignes du texte, cela permet de faire référence au texte.

II. La rédaction du devoir


L’introduction
Elle correspond à la première question. Elle sert à la présentation du texte. L’introduction doit souvent
faire apparaître les cinq points suivants :
 La nature du texte : Il s’agit de dire si le texte et un discours, un récit, une déclaration, un
article de journal, un compte rendu, une pétition, un appel, un message, une lettre, un
pamphlet … Donner sa source en commençant par la page, chapitre, partie, livre, Tome,
maison d’édition, pays, année …
 Le ou les auteurs : Si l’auteur est connu, il faut indiquer de manière concise les éléments
biographiques qui permettent d’éclairer le texte.
 Le contexte historique : C’est la période qui motive l’existence du texte, l’ensemble des
circonstances, des faits historiques qui peuvent éclairer le texte. Celui-ci doit donc être
localisé dans le temps et dans l’espace. Il faut avoir toujours à l’esprit un souci de concision et
de précision.
 L’idée générale : Il s’agit de présenter le sujet, l’idée ou les idées principales du texte
 L’annonce du plan : Elle est indispensable pour montrer au correcteur que le devoir est le fruit
d’une réflexion. Il faut diviser le texte en un certain nombre de parties ou rassembler les idées
en thèmes centraux ou idées maîtresses. Ensuite donner un titre à chaque partie ou à chaque
thème central.
Le développement (ou explication du texte)
Expliquer un texte consiste à insérer dans un développement les membres de phrases, les mots, les
données, les phénomènes ou les tendances repérées à la lecture. Partir du plan évoqué dans
l’introduction. C’est « partir du texte et revenir au texte ». Les citations sont toujours placées entre
guillemets. Éviter de paraphraser le texte c’est-à-dire le répéter sans l’expliquer. Il convient aussi de
ne pas se laisser emporter par ses connaissances en développant de manière excessive tel ou tel
point.
La conclusion
Elle est l’aboutissement du devoir. Elle montre l’intérêt du document, c’est-à-dire en quoi il peut
apporter un éclairage particulier sur une période historique.
Il faut entreprendre la critique du texte, notamment si l’auteur ne fait pas preuve d’objectivité, le
caractère excessif de son propos, le ton et le style employés ; il est nécessaire aussi de souligner les
silences, les omissions…
L’AFRIQUE

L’EUROPE

L’AMERIQUE

L’ASIE

L’OCEANIE
Penda Dieye Jean Dieye
CEM de Meckhé village CEM Lamine Gueye

Nouveau programme consolidé 2006

Édition 2015
PROGRAMME GEOGRAPHIE 4e
THEME :
L’Afrique et le Monde
CHAPITRE I :
L’AFRIQUE DE L’OUEST
Leçon 1 : Étude de situation : localisation-carte (notions d’orientation et de 1H
représentation)
Leçon 2 : Les problèmes de développement 3H
Leçon 3 : Les problèmes d’intégration 2H
CHAPITRE II:
L’AFRIQUE
Leçon 4 : Étude de situation : localisation-carte (notions d’orientation et de 1H
représentation)
Leçon 5 La diversité physique et humaine 3H
Leçon 6 : La pauvreté et la dépendance : facteurs, manifestations et conséquences 4H
Leçon 7 : La coopération internationale et l’aide au développement 3H
CHAPITRE III :
LES AUTRES ESPACES REGIONAUX DU MONDE
I. L’EUROPE
Leçon 8 : Étude de situation : localisation-carte (notions d’orientation et de 1H
représentation)
Leçon 9 : Le relief et le climat 1H
Leçon 10 : La population 1H
Leçon 11 : Les problèmes d’intégration 1H
II. L’AMERIQUE
Leçon 12 : Étude de situation : localisation-carte (notions d’orientation et de 1H
représentation)
Leçon 13 : Les unités naturelles 1H
Leçon 14: La diversité des peuples 1H
Leçon 15 : Les disparités économiques et sociales 1H
Leçon 16: Les problèmes d’intégration 1H
III. L’ASIE
Leçon 17 : Étude de situation : localisation-carte (notions d’orientation et de 1H
représentation)
Leçon 18 : Les contrastes naturels 2H
Leçon 19: Les populations de l’Asie 2H
Leçon 20 : Les disparités économiques et sociales et les problèmes d’intégration 2H

IV.L’OCEANIE
Leçon 21 : Étude de situation : localisation-carte (notions d’orientation et de 1H
représentation)
Leçon 22 : Les disparités économiques et sociales et les problèmes d’intégration 2H
L’Afrique de l’Ouest

L’Afrique de l’ouest est située dans la partie occidentale du continent Africain.


Elle est limitée à l’est par le lac Tchad et les monts Cameroun, au nord par le Sahara
(Maghreb), au sud et à l’ouest par l’océan Atlantique.
Suivant les coordonnées géographiques l’Afrique occidentale est située entre 5° et 25° de
latitude nord et entre 17°30’ ouest et 15° est de longitude donc, entièrement située dans
l’hémisphère nord.
L’Afrique de l’Ouest occupe une superficie de 6 140 000 km2, soit environ 1/5 du continent
africain. Elle regroupe les 16 pays suivants :

Pays Capitales Langues officielles Monnaies


Bénin Porto Novo Français Franc CFA
Burkina Faso Ouagadougou Français Franc CFA
Cap-Vert Praia Portugais Escudo du Cap-Vert
Côte d’Ivoire Yamoussoukro Français Franc CFA
Gambie Banjul Anglais Dalasi
Ghana Accra Anglais Cedi
Guinée Bissau Bissau Portugais Franc CFA
Guinée Conakry Conakry Français Franc guinéen
Libéria Monrovia Anglais Dollar libérien
Mali Bamako Français Franc CFA
Mauritanie Nouakchott Arabe hassanya Ouguiya
Niger Niamey Français Franc CFA
Nigeria Accra Anglais Naira
Sierra Leone Freetown Anglais Leone
Sénégal Dakar Français Franc CFA
Togo Lomé Français Franc CFA

L’Afrique de l’Ouest a un climat marqué par des nuances entre deux régions climatiques :
- L’Afrique Occidentale humide localisée autour du Golfe de Guinée, au climat très
pluvieux qui détermine l’existence d’une forêt dense ;
- L’Afrique Occidentale sahélienne localisée au nord en bordure du Sahara ; elle a un
climat marqué par de fortes températures et par une saison des pluies courte et
irrégulière.
Dans l’ensemble, l’Afrique de l’Ouest se dessine comme un immense plateau au relief
monotone. Les basses plaines se réduisent en une étroite bande littorale, élargie seulement
au Sénégal, au Ghana et au Nigeria. Ces plaines sont bornées à l’intérieur par un front de
relief un peu élevé : hauteur du Fouta-Djalon, de l’Atakora (nord du Bénin), et de
l’Adamaoua (Cameroun).
Les plateaux au relief lourd plongent doucement vers les cuvettes intérieures (cuvettes du
Niger et du Tchad).
L’Afrique occidentale est la partie du continent la plus avancée dans l’océan Atlantique.
Cette position lui confère un rôle stratégique, en effet l’Afrique occidentale est une zone de
convergence de civilisations. Elle a été très tôt en contact avec l’islam. C’est aussi une porte
ouverte sur l’Europe et l’Amérique. Elle constituait le point départ de la conquête coloniale.
Berceau des empires du Ghana, du Mali et Songhaï, l'Afrique de l’Ouest est formée par les
cultures de différents pays qui possèdent des influences et un héritage communs.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~4~


L’AFRIQUE DE L’OUEST—ETUDE DE SITUATION : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 :Carte de l’Afrique

Document n°2 : Carte des pays de l’Afrique de l’Ouest

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~5~


L’Afrique de l’Ouest

Du fait sa position géographique, l’Afrique de l’Ouest possède plusieurs atouts. Cependant


elle est confrontée à plusieurs problèmes pour son développement qui sont illustré par le
retard économique du continent africain face aux enjeux de la mondialisation.

I. Les contraintes au développement de l’Afrique de l’Ouest


L’Afrique de l’ouest est confrontée à une multitude de problèmes qui entravent son
développement. Ils sont d’ordre :

1. Naturel

Le climat, le réseau hydrographique et ses sols favorisent le développement de plusieurs


activités économiques et la mise en place de plusieurs foyers de peuplement. Mais ce climat
pose plusieurs problèmes. Trop humide cela favorise une abondance des précipitations qui,
bien que favorable à l’agriculture et à l’élevage, entraîne la fréquence de maladies comme
le paludisme. Trop sec, ce climat constitue une entrave à l’installation humaine et pose les
problèmes de sécheresse, d’aridité, de salinisation, de désertification.
2. Sociodémographique
Les problèmes sont liés :
 au rapide essor démographique avec taux élevé de fécondité et un accroissement
naturel élevé (60 % de la population a moins de 20 ans ce qui crée des problèmes
de chômage, de scolarisation, d’accès aux soins de santé, au logement, au
transport, l’accès à l’eau, l’électricité, la sécurité ;
 à la mauvaise répartition de la population avec des zones très peuplées (états du
Golfe de Guinée, états côtiers) et des zones faiblement peuplées dû à l’exode vers
les centres urbains et aux mauvaises conditions climatiques (états sahéliens).

3. Économique
L’Afrique de l’Ouest est confrontée à des problèmes sur le plan :
 Agricole : 70 % de la population active travaille dans l’agriculture ; la mécanisation
est faible car elle coûte chère. Les techniques de culture sont archaïques. Cela
entraîne la faiblesse de la production agricole et des problèmes d’autosuffisance
alimentaire ;
 Industriel : les ressources énergétiques et minières sont assez importantes (fer, bauxite,
or, diamant, phosphate, pétrole etc.). Malgré ce potentiel, l’industrialisation est très
faible et son essor est gêné par le manque de moyens techniques, et de capitaux ;
 des échanges : le commerce intra africain est faible car les réseaux de
communication sont peu denses. D’autres problèmes se posent comme la
détérioration des termes de l’échange et le déficit de la balance commerciale
entraînant un endettement massif.

4. Politique
L’Afrique de l’ouest est balkanisée en 16 états de tailles variables. Certains sont des micro-
états (Cap vert, Gambie, Togo), d’autres sont très vastes (Mauritanie, Mali, Niger). Certains
états sont enclavés (Mali, Burkina, Niger). On note des problèmes de mal gouvernance,
d’instabilité politique, une fréquence des guerres civiles.

Pour freiner ces problèmes, plusieurs solutions ont été envisagées par les États africains.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~6~


L’Afrique de l’Ouest

II. Évaluation des politiques de développement


Face aux nombreux problèmes de développement, les États ouest africains ont fait
preuve de volonté politique en mettant en place un ensemble d’organisations
interétatiques de développement :

 Le Comité Inter états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel [CILSS]: a été


crée en 1973 suite à la sécheresse dans le Sahel durant les années 1970.
L’organisme vise à assurer la sécurité alimentaire des pays du Sahel et à lutter
contre la pauvreté et la dégradation de l’environnement ;
 Pour asseoir une unité monétaire, et régler les conflits entre États, plusieurs
organismes ont été crées. Il s’agit du Comité Économique des États de
l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO], de l’Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine [UEMAO] qui bénéficient de l’appui de la Banque Mondiale et du
Fond Monétaire International [FMI] ;
 Pour mieux gérer les eaux transfrontalières, l’Organisation pour la Mise en
Valeur du fleuve Sénégal [OMVS] et l’Organisation pour la Mise en Valeur du
fleuve Gambie [OMVG] ont été créés.

Face à ces nombreux problèmes, les États de l’Afrique de l’Ouest ont tenté par une
démarche solidaire, pour s’affirmer économiquement dans un monde globalisation.
Mais ces tentatives d’intégration se heurtent à plusieurs problèmes.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~7~


L’AFRIQUE DE L’OUEST—PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : « Une catastrophe annoncée »

L’insécurité alimentaire sévit dans les pays du Sahel, où la population est exposée à la
malnutrition. Mais quand la nature se rebelle et qu’une période de sécheresse est suivie
d’une invasion de criquets, comme en 2004, la production de céréales chute, les réserves
sont vite épuisées et la menace de famine devient réelle.
Dès fin 2004, l’Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait
pourtant donné l’alerte. Puis le programme alimentaire mondial avait réclamé des fonds
supplémentaires pour ses interventions sur le terrain. Mais la communauté internationale a
attendu jusqu’à fin juillet pour réagir. « C’est bien pire qu’un tsunami, mais il n’y a pas de
touristes blancs pour attirer les télévisions », a constaté froidement Bernard Kouchner. Si tous
les pays de la bande sahélienne – Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina, Niger et Tchad – ont
enregistré des déficits céréaliers, c’est le Niger, pays enclavé le plus pauvre, qui a connu la
plus grave crise alimentaire, avec 3,5 millions de personnes touchées, soit plus du quart de la
population. Ce sont les très jeunes enfants qui ont été les premières victimes.
Le gouvernement nigérien a tenté d’agir en subventionnant le prix du mil, la denrée de
base, mais l’urgence est devenue telle que les ONG ont distribué gratuitement des vivres.
Pour sa part, Médecins sans frontières s’est très tôt mobilisé en installant des centres
nutritionnels pour les enfants gravement atteints, tandis que, dans les sites itinérants, ses
équipes réalimentaient les petits malnutris avec un mélange à base de pâte d’arachide.
Brigitte Breuillac. P92. Le Monde. Hors série.
Bilan du Monde 2006. L’Atlas de 173 pays. Situation économique internationale

Document n°2 : Évaluation des politiques de développement en Afrique de l’Ouest

Politiques de développement Organismes


Lutte contre la sécheresse et la désertification CILSS
Sécurité alimentaire CILSS, CEDEAO, ADRAO
Lutte contre la pauvreté CILSS, CEDEAO
Lutte contre la dégradation de l’environnement CILSS
Maîtrise de l’eau OMVS, OMVG
Lutte contre les maladies hydriques (Onchocercose, CEDEAO
Bilharziose)
Résolution des conflits CEDEAO
Lutte contre l’insécurité CEDEAO
Développement économique et social CEDEAO, UEMOA
Politique d’intégration CEDEAO, UEMOA,
 Appariement

Relier par une flèche les problèmes aux critères de classification

Forte natalité Naturel


Forte mortalité
Exode rural massif
Instabilité politique
Corruption
Dictature Sociodémographique
Terres salées
Pratiques agricoles archaïques
Désertification
Sécheresse
Pauvreté Politique
Analphabétisme
Insécurité alimentaire
Industrialisation limitée
Informel pléthorique
Surpeuplement Économique

 Analyse
Partir des deux textes suivants pour cerner les limites de la prise en charge des problèmes de
développement.

Texte 1 :
(…). « Les nombreux chevauchements entre les organismes d’intégration – sur les 53 pays
africains, 26 sont membres de 2 communautés économiques régionales différentes, et 20 de
trois d’entre elles. L’un des pays appartient à 4 communautés et seuls 6 pays sont membres
d’une seule communauté. Il s’ensuit des répétitions inutiles d’activités, des charges plus
lourdes pour les États membres et des chances plus réduites que les efforts collectifs soient
couronnés de succès ». (…)

Source : http://doc.abhatoo.net.ma/doc/IMG/pdf/Chap3.pdf

Texte 2 :
(…). On s’accorde généralement à reconnaître que les problèmes de financement sont le
principal obstacle à l’intégration de l’Afrique. Les communautés économiques régionales
tirent l’essentiel de leurs ressources financières des contributions de leurs membres, mais leurs
opérations sont financées avant tout par l’assistance extérieure. Les contributions acquittées
ont décliné au fil du temps et l’aide extérieure fait parfois défaut ou ne suffit pas pour
répondre aux besoins des communautés économiques régionales. (…)

Source : http://doc.abhatoo.net.ma/doc/IMG/pdf/Chap3.pdf

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~9~


L’Afrique de l’Ouest

Le processus de mondialisation a enclenché une cadence irréversible vers des regroupements


régionaux. À l’instar de l’Union Européenne, les États de l’Afrique de l’Ouest s’efforcent de coopérer
entre eux en créant des organismes internes sur le plan économique, politique et militaire.
Malheureusement, cette volonté d’intégration se heurte à un certain nombre de problèmes.

I. Les enjeux de l’intégration


L’intégration est un système dans lequel deux ou plusieurs pays mettent en place une
organisation commune destinée à assurer une coopération économique, politique ou
sociale. C’est dans ce contexte que les États ouest africains ont mis sur pied un certain
nombre d’organismes visant :
o à mettre en valeur le potentiel des cours d’eau (OMVS -OMVG);
o à réaliser l'intégration économique, à travers un système monétaire commun
(CEDEAO, UEMOA).
La mise en place de ces systèmes d’intégration est un enjeu majeur pour le développement
économique de l’espace sous régional. Les pays doivent effet relever plusieurs défis précisés
dans les objectifs de chaque organisation. Les États ouest africains bénéficient dans leurs
efforts d’intégration du soutien de plusieurs organismes internationaux comme :
 Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement [PNUE]
 Le Fond des Nations Unie pour l’alimentation et l’agriculture [FAO]
 Le Programme des Nations Unies pour le Développement [PNUD]
Ces différents organismes ont réussi à asseoir des politiques communes de gestion et de
prévention des problèmes environnementaux et alimentaires, à établir une union
économique et à assurer la gestion équitable des ressources hydriques.
Malgré tout, la situation de l’Afrique de l’ouest reste préoccupante. Se pose en effet un
problème d’efficacité de ces politiques.

II. Les problèmes d’intégration en Afrique de l’Ouest


La volonté d’intégration des pays ouest africain se heurte à des problèmes comme :
o La balkanisation des états qui ont des idéologies différentes ;
o L’instabilité politique avec des guerres civiles et ethniques, des mouvements de
séparatisme, les coups d’état ;
o Le non-respect et les problèmes de l’application des accords interrégionaux ;
o Le manque de moyens financiers qui fait que les organismes atteignent rarement leurs
objectifs ;
o L’absence d’une monnaie commune qui freine l’intégration économique ;
o Les difficultés de circulation des personnes et des biens ;
o La fragilité des économies qui dépendent de l’aide des pays riches.

III. Portée et limites des expériences d’intégration


Les tentatives d’intégration sont diverses. Les états ouest africains ont d’une part réussi à
mettre sur pied un système monétaire qui bien que ne regroupant tous ses pays, a permis la
réalisation d’une relative unité. Sur le plan politique, il n’y a pas de véritable union. Les
expériences d’intégration du passé : Fédération du Mali, de la Sénégambie, UMOA se sont
soldées par des échecs.
L’intégration reste une voie obligée pour sortir du sous-développement. Il faut donc une
nécessaire restructuration de la CEDEAO et de l’UEMOA. Les organismes ouest africains
doivent davantage œuvrer pour réussir l’intégration sous régionale.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 10 ~


Si sur le plan juridique, les États de l’Afrique de l’ouest sont indépendants, sur le plan
économique par contre ils sont loin d’y parvenir. Morcelés, ils doivent s’organiser et s’unir
pour faire face aux défis du sous-développement.

L’AFRIQUE DE L’OUEST—PROBLEMES D’INTEGRATION : SUPPORT DE COURS

Carte des organismes de coopération de l’Afrique de l’ouest

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 11 ~


Source : Atlas de l’Afrique – Sénégal

 Questionnaire
1- Identifiez les différentes langues officielles de l’Afrique de l’ouest.
2- Classez les pays en fonction des langues officielles.

 Rédaction

Rédige en dix lignes les problèmes d’intégration en Afrique de l’ouest et propose des
solutions.

 Définition

Définis les sigles suivants

CEDEAO
UEMOA
OMVS
ADRAO
BOAD
PNUD
FAO

 Enquête
1) En quelle année chacune de ces organisations a été créée ?

2) Quels sont les objectifs de chacune de ces structures ?

3) Quels sont les pays membres de chacune d’elles ?

4) Où se trouve le siège de chaque organisation ?

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 12 ~


L’Afrique

Avec 30 millions de km² y compris Madagascar, l’Afrique est vaste


continent.

L’Afrique compte 53 pays répartis dans 5 régions géographiques :


l’Afrique du Nord (5 pays), l’Afrique de l’Ouest (16 pays), l’Afrique
centrale (8 pays), l’Afrique de l’Est (11 pays) et l’Afrique du Sud (13 pays).

L’Afrique se situe de part et d’autre de l’Équateur entre 37° Nord et 35°


Sud de latitude et entre 17° Ouest et 51° Est de longitude.

8 000 Km séparent le Cap de Bon (Tunisie) du Cap des Aiguilles (Afrique


du Sud) et 7 500 Km séparent le Cap-Vert du Cap Gardafui (Somalie).

Le continent africain est limité à l’Est par l’océan Indien et la mer Rouge,
au Nord par la mer Méditerranée, à l’Ouest par l’océan Atlantique ; la
pointe Sud du continent marque la séparation entre les océans Indien et
Atlantique. L’Afrique est séparée de l’Asie par l’isthme de Suez et de
l’Europe par le détroit de Gibraltar.

Le continent africain compte de nombreuses îles, dont la plus peuplée


et la plus grande est Madagascar. L’Afrique est le 3e continent du
monde par la taille (22 % de la surface terrestre). Son point culminant est
le mont Kilimandjaro (5 895 m d’altitude) en Tanzanie. La région la plus
basse est la dépression salée du lac Assal - 153 m, sur le territoire de
Djibouti. L’Afrique comporte plusieurs déserts dont le Sahara, le plus
grand désert du monde qui s’étend sur 9 millions de km² et le désert du
Kalahari au sud .

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 13 ~


L’Afrique

L’AFRIQUE—ETUDE DE SITUATION : SUPPORTS DE COURS


Document n°1 : Localisation de l’Afrique

Document n°2 : Carte de l’Afrique avec coordonnées géographiques

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 14 ~


L’Afrique

Questions
1) Quelle est l’ensemble sous-régional comptant le plus de pays ? Le moins de pays ?
2) Combien de pays compte l’Afrique ?
3) Quelle est la superficie du continent africain ?
4) Quelles sont les coordonnées géographiques de l’Afrique ?
5) Quelles sont les dimensions de l’Afrique : Nord-Sud ; Est-Ouest ?
6) Quelles sont les limites naturelles de l’Afrique : continents et océans, mers ?
7) Qu’est ce qui relie l’Afrique à l’Asie ?
8) Qu’est ce qui sépare l’Afrique de l’Europe ?
9) Quelles sont les différentes langues officielles de l’Afrique ?
10) Sur le plan économique, avons-nous la même monnaie dans chaque espace sous-régional ?
11) Que révèle cet état de fait ?
12) Quels sont les problèmes de développement de l’Afrique ?
13) Proposez des solutions à la pauvreté du continent africain.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 15 ~


L’Afrique

L’Afrique est un vaste continent. Cette immensité lui confère une grande diversité
physique et humaine.

I. Caractéristiques physiques de l’Afrique


La majeure partie de l'Afrique se compose d'un socle ancien ou bouclier, d'origine
précambrienne, à partir duquel se sont formés les reliefs actuels. L’Afrique s’étend des
régions méditerranéennes au nord aux régions tempérées de l’hémisphère sud. Elle offre
ainsi une très grande diversité physique.

1. Des formes de reliefs variées


L’Afrique est un vaste plateau que l’érosion a façonné et elle comprend plusieurs unités de
relief :
 de vastes surfaces planes : elles correspondent aux plaines et aux cuvettes : bassins du
Niger, Tchad, Haut Nil, Congo, Zambèze et la cuvette du Kalahari ;
 des plateaux étagés : les plateaux se raccordent aux plaines par des escarpements
imposants et abrupts : falaises de Bandiagara, Hombori, Banfora et Tambaoura ;
 des côtes : elles s’étirent le long des littoraux. Elles sont souvent marécageuses rendant
malaisé l’accès au continent ;
 de hauts massifs volcaniques : entre les grandes cuvettes, se dressent des dômes aux
formes lourdes, le massif du Fouta Djallon, la dorsale guinéenne, le massif de l’Adamaoua
et les monts Cristal. Les principaux massifs volcaniques sont :
 Le Kilimandjaro point culminant du continent avec 6963 m au pic Uhuru situé sur le
Kibo ;
 Le mont Kenya avec 5202 m d’altitude ;
 Le mont Cameroun avec 4070 m est le plus haut sommet de l’Afrique de l’ouest.
 Au Sahara nous avons un important massif volcanique appelé le Massif de Tibesti
avec 3415 m;
 Les montagnes : elles se localisent dans la partie septentrionale et méridionale de
l’Afrique : l’Atlas, le Hoggar, Tibesti, Massif éthiopien, Monts du Drakensberg.
L’Afrique possède le plus grand désert du monde : le Sahara

2. Une palette de climats


Il existe quatre grands domaines climatiques en Afrique

 Le climat équatorial
On le rencontre de part et d’autre de l’équateur dans les pays de l’Afrique centrale ;
Gabon, Congo RDC, Cameroun, RCA. D’une manière générale, fortes précipitations,
chaleur et humidité caractérisent le climat équatorial. Dans cette zone, les pluies sont
continues et peuvent atteindre plus de 2m/an. La végétation est composée par la forêt
dense sempervirente.
 Le climat tropical
Il concerne les régions situées entre les deux tropiques. Le climat tropical peut être humide
ou sec et se caractérise par des températures élevées et par l’alternance d’une saison des
pluies et d’une saison sèche. La pluviométrie varie entre 1500 et 2 000 mm/an en fonction

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 16 ~


L’Afrique
de la proximité ou de l’éloignement de l’équateur. La végétation est composée par la
forêt-galerie et la savane arbustive.

 Le climat aride
Il se caractérise par une faiblesse et une grande variabilité des pluies qui peuvent atteindre
moins de 500 mm/an et par de fortes températures. La végétation typique est la savane
boisée et la steppe. Il peut être désertique se caractérisant par la rareté des pluies (moins
de 100 mm/an) ce qui entraîne la rareté des végétaux.
 Le climat méditerranéen
On le rencontre aux extrémités nord et sud. Il se caractérise par un été chaud et par un
hiver frais. Les pluies sont rares mais parfois violentes. La végétation se compose de maquis
(association végétale touffue et dense composée d’arbustes) et de garrigue (formation
végétale secondaire composée de chênes verts mélangés à des buissons et à des plantes
herbacées).

3. Un réseau hydrographique dense


L'hydrologie africaine présente de très grands contrastes dans la répartition des ressources
en eau opposant Afrique sèche et Afrique humide. Les cours d'eau, les lacs et les lignes de
partage des eaux ont joué un rôle très important dans le tracé des frontières africaines. Les
principaux sont :
o le Nil 6700 Km prend sa source près de l’équateur et se jette dans la mer
Méditerranée. Il reçoit plusieurs affluents : le Nil Blanc, le Nil Bleu et l’Atbara. Le Nil joue
un rôle économique très important car il permet de pratiquer des activités agricoles
dans sa vallée et la construction de barrage hydro-électrique (barrage d’Assouan) ;
o le Congo 4700 Km prend sa source sur le plateau du Katanga et se jette dans l’océan
Atlantique. Il arrose toute la cuvette congolaise et reçoit plusieurs affluents dont
l’Oubangui, le Kasaï. C’est le fleuve le plus puissant et le plus régulier d’Afrique ;
o le Niger 4200 Km prend sa source dans la dorsale guinéenne rejoint le golfe de Guinée
par un vaste delta. Ses principaux affluents sont le Tinkisso, le Bani, la Benoue, le Mulo
et Kaduna ;
o le Zambèze 2700 Km prend sa source sur les hauts plateaux de l’Afrique Centrale et se
jette dans l’océan Indien. Il est peu navigable car son cours est entrecoupé de rapides
et de chutes dont l’aménagement a cependant permis la construction des barrages
de Kariba et de Cabora Bassa ;
o le Sénégal 1700 Km prend sa source au Fouta Djalon et se jette dans l’océan
Atlantique. Il est formé de la réunion du Bafing et du Bakoy à Bafoulabe. Il reçoit la
Falémé, le Kolombiné, le Karakoro, le Gorgol.
Du fait de son étendue en latitude, l’Afrique est marquée par une grande diversité du relief,
du climat et de l’hydrographie. Elle est aussi marquée par une grande diversité humaine.

II. La diversité des groupes humains


Avec une population estimée à environ 820 603 000 habitants pour 30 000 000 de km²,
l’Afrique est peu peuplée. Sa population très inégalement répartie se compose de plusieurs
groupes humains qui se distinguent non seulement par leurs traits physiques, mais aussi par
leurs langues et leurs modes de vie.

1. Une diversité de races et d’ethnies


L’Afrique est le berceau de l’humanité ; sa population reflète une grande variété de
peuples. Les principaux groupes humains sont :

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 17 ~


L’Afrique
 les paléoafricains, comprenant
- Les Pygmées et les khoisans : c'est le groupe le plus ancien et le moins
nombreux ils se situent dans la zone forestière ;
- Les Bochimans et les Hottentots : ce sont des nomades chasseurs qui vivent
dans les déserts du Namib et du Kalahari
 les mélano-africains : c’est le groupe le plus important ; ils sont appelés noirs et
comprennent : les Soudanais (Sénégal…), les Guinéens, Les, Bantou (Congo,
Afrique centrale), les Nilotiques (Hauts plateaux du rift), les Massaï, les
Tutsis (Congo, Afrique centrale), les Nilotiques (Hauts plateaux du rift), les Massaï ;
 les métis et les blancs comprenant :
- Les Éthiopides, les Somalis et les Toubous : ces trois populations se rapprochent
des Arabes au niveau de la langue ;
- Les Malgaches ;
- Les Sémites. Les Touaregs Les Berbères, les Boers.
La population africaine est surtout concentrée près des points d’eau où se situent les
plus grandes villes (ou agglomérations) comme le Caire (Égypte), Lagos (Nigeria) ou
Johannesburg (Afrique du Sud).

2. Des disparités linguistiques


Il y a entre 200 et 2000 langues différentes selon la distinction que l'on fait entre
langues et dialectes. Parmi les langues se distinguent :
- le groupe de langues "bantoues" regroupant les langues comme le lingala,
douala, kikongo, kilari ;
- le swahili parlé par 15 millions de personnes en Afrique orientale ;
- le haoussa : Niger, Nigeria, Tchad ;
- les langues mandingues : parlées par 6 millions de personnes (Mali, Burkina
Faso…)
Il y a aussi des langues très spécifiques, comme la langue des Bushmen (Botswana).
Dans la plupart des anciennes colonies, la langue officielle est la langue importée de
l'ex-métropole ; cependant seulement 10 % de la population la parle, ce qui montre
l'importance des langues locales. Les seuls pays ayant leur langue maternelle pour
langue officielle sont le Lesotho, le Rwanda et le Burundi.

3. Des disparités religieuses


Il existe une multiplicité de religions en Afrique qui se divisent en religions
traditionnelles et en religions modernes :
- L'animisme ancestral est encore pratiqué par quelque 30 % des Africains. Il reste
très vivant, en particulier en milieu rural où il imprègne la vie quotidienne ;
- L'Islam avec 260 millions d'adeptes est développé dans la zone sahélo
soudanaise du fait des échanges avec le Maghreb, et sur la côte orientale du
fait des échanges avec le Moyen-Orient ;
- Les religions chrétiennes : 220 Millions (dont 80 millions de protestants et 75
millions de catholiques).

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 18 ~


L’Afrique
III. Une variété de modes de vie
La répartition de la population présente de grandes inégalités entre espaces vides et
espaces pleins. Il existe ainsi plusieurs modes de vie qui sont fonctions des milieux
climatiques et des aires de peuplement :
- la vie en milieu rural : l’Afrique est un continent encore rural car plus de 70 % de
la population habite dans les campagnes. La vie en campagne est fondée sur
la cueillette, la chasse et l’agriculture, l’élevage. Les techniques sont
rudimentaires et la cellule de la vie rurale est le village ;
- la vie en milieu urbain : elle est fondée sur les activités secondaires et tertiaires.
L’urbanisation de l’Afrique est très rapide. Les citadins représentent 30 % de la
population africaine. L’urbanisation rapide crée des problèmes comme le
chômage, l’insécurité, l’insalubrité, une crise alimentaire, l’exode rural, des
problèmes sanitaires et de prise en charge ;
- la vie dans les déserts et zones arides : la population est faible et est localisée
près des points d'eau (oasis) ;
- la vie en milieu forestier : il y a de fortes densités de populations comme au sud-
est du Nigeria : en pays Ibo, la forêt dense a disparu pour faire place à une
occupation humaine très dense (300 à 500 hab./km2). La plupart des espaces
forestiers sont cependant peu peuplés, sinon « sous-peuplés » ;
- la vie en milieu montagnard : les montagnes tropicales d'Afrique comptent
parmi les espaces les plus densément peuplés ; certaines présentent même des
symptômes de surpeuplement. Les climats d'altitude y sont très favorables à
l'homme. Les sols sont très fertiles. C'est ainsi que l'Éthiopie est devenue l'une des
montagnes les plus peuplées du monde.
La croissance exceptionnelle et largement incontrôlée de la population africaine fait
suite à plusieurs siècles de stagnation et de déclin relatif de l'Afrique par rapport au
reste du monde. La forte croissance actuelle peut donc être considérée comme un
rattrapage.

L’Afrique est une mosaïque de milieux et surtout de groupes humains. Il demeure


encore un continent rural malgré une forte croissance urbaine. L’émiettement
ethnique de l’Afrique reflète la diversité culturelle du continent. Cette balkanisation
est à l’origine du sous-développement du continent et cause des problèmes de
dépendance aux pays développés.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 19 ~


L’AFRIQUE—LA DIVERSITE PHYSIQUE ET HUMAINE : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Relief et hydrographie de l’Afrique

Document n°2 : Zones climatiques de l’Afrique

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 20 ~


Document n°3 : Les grandes formations végétales de l’Afrique

Source : Atlas de l’Afrique - Sénégal

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 21 ~


Document n°4 : Carte politique de l’Afrique
AFRIQUE DU NORD.
PAYS CAPITALES LANGUES MONNAIES
Algérie Alger Arabe Dinar algérien
Libye Tripoli Arabe Dinar Lybien
Maroc Rabat Arabe Dirham marocain
Tunisie Tunis Arabe Dinar tunisien
Égypte Le Caire Arabe Livre égyptien
AFRIQUE DE L’OUEST.
Bénin Porto Novo Français Franc CFA
Burkina Faso Ouagadougou Français Franc CFA
Cap-Vert Praia Portugais Escudo du Cap-Vert
Côte d’Ivoire Yamoussoukro Français Franc CFA
Gambie Banjul Anglais Dalasi
Ghana Accra Anglais Cedi
Guinée Bissau Bissau Portugais Franc CFA
Guinée Conakry Conakry Français Franc guinéen
Libéria Monrovia Anglais Dollar libérien
Mali Bamako Français Franc CFA
Mauritanie Nouakchott Arabe hassanya Ouguiya
Niger Niamey Français Franc CFA
Nigeria Accra Anglais Naira
Sierra Leone Freetown Anglais Leone
Sénégal Dakar Français Franc CFA
Togo Lomé Français Franc CFA
AFRIQUE CENTRALE.
Cameroun Yaoundé Français Franc CFA
République Centrafricaine Bangui Français Franc CFA
Congo Brazzaville Brazzaville Français Franc CFA
République Démocratique du Congo Kinshasa Français Franc CFA
Gabon Libreville Français Franc CFA
Guinée équatoriale Malabo Espagnol et Français Franc CFA
Sao Tomé et Principe Sao Tomé Portugais Dobra
Tchad N’Djaména Français Franc CFA
AFRIQUE DE L’EST.
Burundi Bujumbura Anglais Franc burundais
Kenya Nairobi Anglais Shilling kenyan
Ouganda Kampala Anglais Shilling ougandais
Rwanda Kigali Anglais Franc rwandais
Soudan Khartoum Arabe Dinar soudanais
Tanzanie Dodoma Anglais Shilling tanzanien
Djibouti Djibouti Français et Arabe Franc de Djibouti
Érythrée Asmara Arabe Nakfa
Éthiopie Addis -Abeba Amharique Birr
Somalie Mogadiscio Somali et Arabe Shilling somalien
Seychelles Victoria Seychellois Roupie
AFRIQUE DU SUD.
Afrique du Sud Pretoria Anglais Rand
Angola Luanda Portugais Kwanza
Botswana Gaborone Anglais Pula
Lesotho Maseru Anglais et Sotho Loti
Malawi Lilongwe Anglais Kwacha
Mozambique Maputo Anglais Nouveau métical
Namibie Windhoek Anglais Dollar namibien
Swaziland Mbabane Anglais Lilangeni
Zambie Lusaka Anglais Kwacha
Zimbabwe Harare Anglais Dollar zimbabwéen
Madagascar Antananarivo Français Ariary
Comores Moroni Français et Arabe Franc des Comores
Maurice Port – Louis Anglais Roupie mauricienne

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Document n°5 : Quelques groupes humains et modes de vie

Un Touareg Un Massaï Un Malgache Des Bédouins

Un Bochiman Une Famille Pygmée Une Éthiopienne

Un mode de vie rural

Huttes à Amboseli (Kenya) Encarta 2009

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 23 ~


 Construction

Construire le diagramme circulaire des religions en Afrique à partir du tableau ci-dessous


Croyances Effectif (millions)
Chrétiens 376
Musulmans 330
Animistes 98
Autres (religions asiatiques, juifs) 05

 Classement
Trouve les composantes de chaque groupe de races

Groupes Composantes

Paléoafricains

Mélano-africains

Métis et blancs

 Questions de cours

1) Identifier les différentes formes du relief de l’Afrique. Exemples à l’appui.


2) Identifier les grandes formations végétales.
3) Identifier les différents types de climat.
4) Identifier les principales religions.
5) Identifier les principales langues.
6) Identifier les principaux groupes humains.
7) Cite les différents modes de vie en Afrique.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 24 ~


L’Afrique

L’Afrique est le continent le plus pauvre de la planète. Cette situation est due à
plusieurs facteurs à la fois conjoncturels et structurels et a contribué à rendre l’Afrique
fortement dépendante du monde occidental et asiatique.

I. Les facteurs de la pauvreté


1) Les séquelles de la traite négrière et de la colonisation
La traite et la colonisation sont des systèmes de domination politique et
d’exploitation économique de l’Europe sur des pays faibles. L’Afrique a subi la traite
négrière pendant trois siècles et demi et la colonisation pendant deux siècles. Cette
dernière a participé à l’émiettement politique du continent, et a mis en place un
réseau de communications et des infrastructures dont l’objectif était l’exploitation
des ressources naturelles et leur exportation vers l’Europe. Cette situation a créé de
réelles difficultés après les indépendances dans tous les secteurs.

2) Une agriculture extravertie


La production est orientée vers les cultures commerciales comme l’arachide, le
coton, le cacao, le café et l’ananas au détriment des cultures vivrières. Ainsi
plusieurs pays ont du mal à atteindre une autosuffisance alimentaire. La chute des
cours des produits sur les marchés intermédiaires, réduit les ressources financières. En
plus l’exportation des produits est de moins en moins rentable à cause des produits
de substitution. Par exemple l’arachide est concurrencée par le tournesol, le soja et
le colza cultivés en Europe. Les difficultés climatiques viennent accentuer ces
problèmes.

3) Une industrialisation faible


L’industrie africaine est faible. Pourtant l’Afrique dispose d’importantes ressources
naturelles comme les hydrocarbures (pétrole, gaz naturel), de métaux précieux
comme (l’or, le diamant, la bauxite et le phosphate). Elle dispose aussi d’une
population jeune et dynamique. Mais son industrie est pauvre à cause du passé
colonial du continent. L’Europe fournit à l’Afrique des produits manufacturés.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 25 ~


L’Afrique

II. La dépendance
Avec moins de 2 % du commerce mondial, une dette élevée, près de 900 millions
d’habitants, une faiblesse de production de richesses, un échec des politiques
agricoles et industrielles, une fuite des capitaux et des cerveaux, l’Afrique,
notamment celle au sud du Sahara est un continent extrêmement pauvre avec 49
états du continent qui font partie du groupe peu enviable des Pays les Moins
Avancés (PMA).
Cette pauvreté oblige les pays africains à subir la dépendance économique,
technique et culturelle.
Sur le plan économique, les états africains dépendent de l’aide financière des pays
occidentaux comme les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le
Japon, le Canada, dans le cadre de l’aide au développement. Par ailleurs les
institutions financières internationales notamment le Fonds Monétaire International
(FMI) et la Banque Mondiale prêtent de l’argent aux pays africains pour leur
permettre de réaliser leurs projets de développement.
Sur le plan technique, la dépendance se manifeste par le fait que le nombre
d’écoles techniques et professionnelles est insuffisant. Ainsi la plupart des pays
africains envoient leurs étudiants dans les écoles européennes, américaines ou
asiatiques. En outre, les pays africains consomment les technologies des pays
développés, mais ils n’en créent pas.
Sur le plan culturel, dans le domaine des médias, la dépendance se manifeste par le
fait que les radios et télévisions africaines réalisent leurs journaux grâce à l’aide des
médias occidentaux (CFI, RFI, AFP, BBC, CNN, France 24, Al Jazira) qui leur envoient
des images par satellites. Les films et documentaires des télévisions africaines
proviennent aussi dans leur grande majorité des pays occidentaux. Dans le domaine
littéraire, les états africains consomment plus la littérature occidentale.

III. Les manifestations et les conséquences


1. Les manifestations et les conséquences de la pauvreté
La pauvreté se manifeste d’abord par la faible croissance économique qui demeure
inférieure à la croissance démographique (2,9 % par an en 2006) avec une
population majoritairement jeune. Cela a pour conséquences un déficit alimentaire
aggravé par des situations de famine (Éthiopie, Soudan, Somalie, Mozambique...).
Pour faire face à ce déficit, les pays africains doivent atteindre l’autosuffisance
alimentaire en redynamisant l’agriculture vivrière pour satisfaire localement les
besoins alimentaires à l’exemple des pays guinéens à l’est du Libéria et du Mali.
La pauvreté se manifeste également par la faible scolarisation (surtout des filles), le
maintien de l’analphabétisme, la persistance d’endémies et d’épidémies sans
compter les ravages du Sida (2/3 des séropositifs en Afrique au sud du Sahara, un
médecin pour 18 000 habitants dans les années 1990.).
 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 26 ~
L’Afrique

2. Les manifestions et les conséquences de la dépendance

En Afrique, les pays développés ont établi un système de relation économique et


technique nommé échange inégal. En effet, les pays riches continuent d’exploiter les
richesses du continent noir. L’Afrique exporte des produits bruts dont les prix sont fixés
par les bourses de Londres et de Chicago et elle importe des produits finis à forte
valeur ajoutée.
L’échange inégal est particulièrement défavorable et les balances commerciales
des états sont déficitaires. Les dettes sont de plus en plus difficiles à rembourser.
L’Afrique connaît une croissance démographique importante (2,7 %). Les progrès
sanitaires ont entraîné la baisse du taux de mortalité ; l’indice de fécondité est très
élevé et la population est très jeune (+ 60 % ont moins de 20 ans). La pression
démographique a entraîné un déboisement intensif qui a produit un déficit
alimentaire important. Les techniques de production restent cependant très
rudimentaires et ne permettent pas d’augmenter la production agricole. Ainsi le
continent est confronté à des problèmes de famine et de malnutrition.
Le niveau de vie est bas en Afrique. Ce problème est aggravé par la situation
économique inquiétant. Aujourd’hui la coopération internationale et l’aide au
développement sont les solutions qui s’offrent l’Afrique pour sortir de son sous
développement.

L’Afrique est le continent dont la pauvreté est de plus en plus inquiétante. Les états
doivent donner la priorité à l’agriculture surtout après la crise alimentaire de 2008 afin
de permettre au continent d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Dans cette
perspective, les initiatives régionales et sous-régionales comme l’Union africaine ou le
NEPAD, la coopération internationale et l’aide au développement sont vivement
louables.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 27 ~


L’AFRIQUE—LA PAUVRETE ET LA DEPENDANCE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Conditions de vie précaires en Afrique

Problème de l’eau Guerre civile au Libéria juillet 2003

Réfugiés de guerre École primaire ougandaise

Township du Cap (Afrique du Sud) Métropole d’un pays pauvre (Lagos)

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 28 ~


Document n°2 : Textes

Pourquoi l’Afrique est en retard

Dans un monde qui ne cesse de s’enrichir, l’Afrique continue de s’appauvrir. De 1975 à 2002, le
PIB de l’Afrique subsaharienne, c’est-à-dire l’ensemble de ses richesses nationales, a diminué
chaque année de 0,8 %, alors que celui de l’ensemble des pays en développement progressait
de 2,3 %. La moitié de sa population vit avec moins de 0,6 dollar par jour. En trente ans de recul,
(parmi) les causes profondes de cette misère, (on peut noter) la criminalité et sa complice
inséparable, la corruption.

Henri Marque, Jeune Afrique/L’Intelligent, n°2345, du 18 au 24 décembre 2005, p. 39.

Les pauvres de Johannesburg (Afrique du Sud)


Le quartier d’Alexandra à Johannesburg compte 350 000 habitants et ressemble à une mer
intérieure faite de tôles rouillées, de plastique et de planches pourries. Les passages sont si étroits
entre les minuscules baraques que, vu des hauteurs, on n’aperçoit qu’une étendue compacte et
grise hérissée çà et là d’antennes de télévision. Au loin, dans la verdure des quartiers chics, se
dressent les tours de Sandton city, ville nouvelle qui héberge le plus grand centre d’affaire de la
ville. Alexandra est le symbole de la société sud-africaine coupée en deux. Non plus comme ce
fut le cas de l’apartheid entre Blancs et Noirs, mais entre pauvres et riches, même si la misère est
encore à majorité noire. Depuis 2001, le gouvernement a entrepris la construction de maisons
« en dur », la mise en place de l’eau et de l’électricité. Mais le chantier est immense.
D’après Le Monde 11 Septembre 2002

Le commerce informel : Yacouba marchand d’eau (Ouagadougou, Burkina Faso)


Quel âge a-t-il ? Il ne sait pas très bien. La seule chose dont Yacouba Derra est sûr, c’est qu’il
vend des sachets d’eau fraiche depuis qu’il a 8 ans. Comme ses « collègues », le jeune homme
travaille pour un « patron ». Yacouba se lève tous les matins vers 5 heures, transborde rapidement
les sachets d’eau du réfrigérateur de la maison à son chariot, puis vers 6h 30, se hâte vers le
marché afin de tenter d’écouler son lot avant 11h. Sous un soleil de plomb, il doit batailler ferme
pour se faufiler entre les voitures, les mobylettes, les vélos, les piétons privés de trottoirs par les
marchands formels et informels. Il y a aussi la concurrence, avec des vendeurs d’eau qui
semblent plus nombreux chaque jour. « On voit maintenant de plus en plus de pères de famille ».
Il est parfois si fatigué lorsqu’il rentre, vers 19h, qu’il se couche juste après.
D’après Corine Moncel, L’Autre Afrique, n°1, juillet 2001

Les difficultés de l’Afrique subsaharienne


L’Afrique subsaharienne produit à peine plus de richesses que la Belgique. En 2000, elle a exporté
pour 112 milliards de dollars (dont 30 pour la seule Afrique du Sud) ; soit moins de 2 % des
exportations mondiales. Les politiques nationales inadaptées, l’instabilité politique et les guerres
ont contribué à enfoncer le continent africain dans le sous-développement. Sa dette envers les
pays occidentaux a continué à augmenter. Pourtant, l’Afrique dispose d’un potentiel naturel et
humain considérable et inexploité.

D’après L’Atlas du Monde Diplomatique, 2003

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 29 ~


 Dissertation
Après avoir défini la pauvreté, expliquez ses causes et montrez ses manifestations et ses
conséquences en Afrique.

 Mots croisés
1 4 5
D 2 I D
A E P

3
B N A

C T

Verticalement Horizontalement
1. Forme de rapport d’un pays pauvre à l’égard d’un pays riche A. Moyenne d’âge à vivre pour une
2. Précarité des conditions de vie population
3. Forme de soutien au développement B. Il définit une certaine qualité de vie
4. Critère de synthèse qui indique le niveau de vie d’une population C. Partie du monde la plus pauvre
5. Les pays industrialisés sont aussi appelés, pays…

 Signification de
PIB – PNB – IDH – Valeur ajoutée – Malnutrition –Tiers Monde – « Triade » - PNA – NPI.

 Questionnaire
Pays Nature coopération Date et lieu
29/03/1974 à Paris
Accord Culture
29/03/1974 à Paris
Accord de coopération en matière de défense
France 29/03/1974 à Paris
Convention d’assistance en matière de douane
29/03/1974 à Paris
Accord de coopération en matière d économique et financière
Accord concernant les garanties d’investissements privés
Etats-Unis 12/06/1962 à Dakar
américains
Chine Accord de coopération médicale 3/01/1996 à Taipei
Accord bilatéral relatif au projet de construction de la route
Taiwan 15/07/1996 à Dakar
Tambacounda
Maroc Accord de coopération en matière de tourisme 03/07/1967 à Rabat
Protocole relatif (Pêche) aux modalités pratiques de 17/11/1994 à Dakar
Cap-Vert coordination des opérations de surveillance
Accord en matière de marine marchand 12/03/1998 à Dakar

Questions
Sur ce tableau, combien de pays entretiennent une coopération avec le Sénégal ?
Quelle est la nature de cette coopération : bilatérale ou multilatérale ?
Quelles sont les différents domaines de coopération ?
Quel est, parmi ces partenaires, le plus ancien ? Le plus récent ?
Qu’est ce qu’un Accord, Protocole, Convention, Aide public au Développement, Coopération
Bilatérale.
À travers quelles structures la France et les USA coopèrent avec le Sénégal ?

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L’Afrique

Pour résoudre leurs problèmes de développement, les pays africains doivent faire
appel à l’aide internationale avec des résultats mitigés malgré l’intervention
énergique de l’ONU.

I. Les cadres de la coopération internationale


La coopération internationale désigne les relations qui existent entre les pays à
l’échelle internationale. Grâce à cette coopération, l’Afrique bénéficie de l’aide des
organismes internationaux.
Le rôle de l’ONU est depuis 1945 définit dans sa charte signée par plus de 185 états :
assurer la paix et la sécurité et favoriser le développement économique et social des
peuples du monde. C’est ainsi qu’au niveau africain des organismes interviennent
dans le domaine économique, social et humanitaire. On peut citer :
o le Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD ;
o La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement
CNUCED ;
o L’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et le Culture
UNESCO ;
o L’Organisation des Nations Unies pour Éducation et la Formation UNICEF ;
o Le Fond des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FAO ;
o Le Programme Alimentaire Mondial PAM ;
o Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés HCR

Outre les organismes spécialisés de l’ONU, d’autres interviennent en Afrique : le FMI,


la Banque Mondiale, l’Union Européenne liée aux 72 pays d’Afrique, des Caraïbes et
du Pacifique (ACP) qui aide l’Afrique grâce aux fonds européens de développement
(FED), l’USAID, l’Agence Nippone de Développement, l’Agence Française de
Développement qui intervient surtout dans les anciennes colonies françaises.
Certains organismes internationaux s’occupent de la santé comme l’OMS. L’action
de l’UNICEF a presque permis l’éradication des maladies infantiles et le recul du taux
d’analphabétisme.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 31 ~


L’Afrique
II. La problématique de l’aide au développement
Comme les pays d’Afrique n’arrivent pas à promouvoir l’épargne afin d’assurer le
développement, ils sont obligés de faire appel aux pays développés et aux
organismes internationaux. C’est ce soutien apporté par les pays riches aux pays
pauvres que l’on appelle l’aide au développement. La nature de l’aide au
développement est variée :
o Aide financière : peut provenir d’un pays ou d’un organisme qui offre ou prête
de l’argent pour la réalisation d’un projet présenté par un gouvernement
africain ;
o Assistance technique : envoi aux pays d’Afrique des cadres pour faire
fonctionner leurs économies ou former leurs propres spécialistes ;
o Offre de débouchés aux pays africains par les pays développés en achetant
leur production ;
o L’aide publique au développement qui est un aspect important de la
coopération internationale. Elle peut être bilatérale ou multilatérale.
L’aide peut provenir de l’union européenne qui a signé depuis 1975 les conventions
de Lomé avec la plupart des pays africains.
Il faut souligner l’existence des ONG qui ont un rôle humanitaire : Croix Rouge
international, Médecins sans frontières qui interviennent en temps de guerre,
Amnesty International surveille les droits de l’homme.
Aujourd’hui l’aide alimentaire peut amener le découragement des producteurs
locaux. Généralement l’aide est détournée par les dirigeants à d’autres fins. Par
conséquent elle doit être adaptée aux besoins des populations. Elle augmente
l’endettement des pays et les maintient dans une situation de dépendance
continue. L’aide financière est subordonnée à des conditionnalités. En effet, les pays
développés imposent aux pays pauvres des conditions comme la démocratisation
de leurs régimes ou la bonne gouvernance de leurs états, et l’aide constitue souvent
un moyen de pression dans les négociations internationales. De plus le FMI et la BM
imposent des conditions qui une fois réalisées sont durement ressenties par les
populations (libéralisation du commerce, gel du recrutement dans la fonction
publique, etc.).
Malgré les multiples efforts, l’aide au développement a donné des résultats
décevants. Aujourd’hui le développement de l’Afrique doit d’abord être une
volonté des Africains.

Les efforts des pays africains pour le développement s’appuient donc sur la
coopération internationale et l’aide des pays développés. Mais il est évident que le
progrès économique et social dépendent des efforts que les Africains auront fournis
eux-mêmes.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 32 ~


L’AFRIQUE —LA COOPERATION INTERNATIONALE ET L’AIDE AU DEVELOPPEMENT : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Les Investissements Directs Étrangers (IDE)

Le Monde Hors
série, Bilan du Monde 2006

Document n°2 : Une aide alimentaire ?

“ L’aide alimentaire constitue (…) un véritable fléau pour les paysans du Tiers Monde,
et ce d’abord en concurrençant doublement leur production. Le volume des denrées
importées diminue d’autant les possibilités de vente de produit autochtones ; de plus, les prix
généralement peu élevés rendent la production locale difficilement compétitive. L‘exode
rural s’en trouve ainsi entretenu. D’ailleurs, il ne faut pas croire que l’aide alimentaire soit
réservée par priorité aux paysans mal nourris ; généralement vendue, elle est inaccessible
aux insolvables.“
Tiré d’Histoire-Géographie 3e Coll. Knafou-Zanghellini, Paris, Belin, 1993, P.158

Document n°3 L’échange inégal

« La détérioration des termes de l’échange ne cesse de s’aggraver, car les


marchandises importées des pays développés voient leurs prix monter d’années en années,
alors que les produits exportés des pays sous développés voient leur prix baisser. Le prix de
l’huile d’arachide, qui constitue notre principale production, doit baisser de 10 % pour que
les Deux grands puissent déverser sur le monde leur surplus de soja et de tournesol. Les
bénéfices que réalisent les pays riches sont égaux ou supérieurs aux huit milliards de dollars
que constitue le montant de l’aide consentie par eux au « Tiers Monde ». Les Nations riches
sont engagées, les unes vis-à-vis des autres dans une compétition visant à élever à tout prix
le niveau de vie de leurs habitants et cela au détriment des pays les plus pauvres s’il le
faut... »
Interview de L. S. Senghor au journal Le Monde, 31 janvier 1968

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 Texte lacunaire

Compléter ce texte avec les mots proposés :

Coopération – intégration – Solidarité – Valeurs – Multilatérale – Développement –


entraide – Internationale – Bilatérale – aide – Partenariat – Accord.

Au-delà des frontières de l’ …..…. sous-régionale, une ……….…………. agissante


entre les peuples du monde traduit la foi en des …………………. De l’amitié,
d’entente et la paix.

C’est à travers des mécanismes et diverses formes de ……….…..…. (……….…..….


et/ou ……….……….) et d’……………………. au ………….……. Que s’exprime
l’………………….

Cependant cette coopération ………………..…. Est de plus en plus viciée par


l’expression de la domination des pays riches sur les pays pauvres.

 Dissertation

Sujet : « Doubler l’aide à l’Afrique et la maintenir à ce niveau pendant dix ans, afin
d’accroître l’épargne et l’investissement intérieur et de créer un cercle vertueux de
croissance et de développement »

« Juste à l’annulation de la dette, cette mesure devrait imprimer aux pays d’Afrique
l’élan nécessaire pour briser le cercle vicieux d’une croissance molle et de
l’augmentation de la pauvreté ».

Pensez-vous que ces deux solutions de la CNUCED à elles seules suffiront à lutter
efficacement contre la pauvreté et aideront l’Afrique à se développer.

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L’Europe

L’Europe s’étend sur 10 millions de Km2 soit 7 % des terres émergées.

Elle se situe entre les latitudes 35° Nord (Norvège) et 71° Sud (Espagne), et entre les
longitudes 25° Ouest (Islande) et 60° Est (Oural).

L’Europe s’étire sur près de 4300 Km du Nord au Sud et sur près de 6000 Km d’Ouest
en Est.

Elle apparaît comme la partie occidentale d’un bloc continental appelée Eurasie.

Le continent européen est limité au Nord par l’océan Arctique, au Sud par la mer
Méditerranée, à l’Est par l’Oural et à l'Ouest par l’océan Atlantique.

L’Europe est découpée en 47 pays et est divisée en 5 régions géographiques :


l’Europe du Nord, l’Europe de l’Ouest, l’Europe centrale, l’Europe de l’Est et l’Europe
du Sud . Certains pays sont minuscules (le Vatican, Andorre, Monaco…).
L'Europe est le plus petit des continents. C'est également un des plus fractionnés : la
diversité des milieux et des peuples européens est extrême. Cette diversité
géographique est accentuée par le morcellement historique. Les frontières ont
changé sans cesse au cours des siècles.

Des îles ou archipels de l’Atlantique sont rattachés à l’Europe : l’Islande, les Açores
(Portugal), les Canaries (Espagne) ou encore le Svalbard (Norvège).

L’Europe est profondément pénétrée par la mer qui la découpe en golfes, en baies,
en péninsules (ibérique, italienne, scandinave….), en îles (Islande, Angleterre, Corse,
Sicile, Crête….).

On trouve deux pays à cheval sur l’Europe et l’Asie : la Turquie et la Russie.

Sa position au centre de l’hémisphère nord où elle se situe entièrement fait de


l’Europe un carrefour. Elle s’ouvre largement sur le Moyen-Orient et sur l’Asie, et
communique facilement avec l’Afrique à travers la mer Méditerranée.

Elle occupe une place modeste par sa superficie (7 % des terres émergées) soit 1/3
de l’Afrique. Cependant, si l’Europe est modeste par ses dimensions, c’est par son
histoire le que continent a joué le rôle le plus important dans l’évolution du monde.

L’Europe est un carrefour mondial. Avec son unification (Union Européenne), sa


première place perdue, au profit des États-Unis et du Japon, pourrait lui revenir.

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L’Europe

L’EUROPE—ETUDE DE SITUATION : SUPPORTS DE COURS


Document n°1 : Position de l’Europe par rapport aux autres continents

Document n°2 : Carte d’identité de l’Europe

a- Superficie : ……………………………………………………………………...…………………………...……………………..……………

b- Coordonnées géographiques : ………………………………………………………………………………………..…………….


c- Nombre de pays : ……………………………………...………………………………………………..…………………………...………
d- Différentes monnaies : ……………………………………...………………………………………………...……………………………
e- Limites naturelles : …………………….………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 36 ~


L’Europe
Document n°2 : Carte politique de l’Europe

PAYS CAPITALES LANGUES OFFICIELLES MONNAIES


Albanie Tirana Albanais Lek
Allemagne Berlin Allemand Euro
Andorre Andorre la Vieille Catalan Euro
Autriche Vienne Allemand Euro
Belgique Bruxelles Néerlandais,français, allemand Euro
Biélorussie [Belarus] Minsk Biélorusse et russe Rouble
Bosnie-Herzégovine Sarajevo Bosniaque, croate et serbe Deutsche mark
Bulgarie Sofia Bulgare Lev
Chypre Nicosie Anglais Livre chypriote
Croatie Zagreb Croate Kuna
Danemark Copenhague Danois Couronne danoise
Espagne Madrid Espagnol Euro
Estonie Tallinn Estonien Couronne estonienne
Finlande Helsinki Finnois et suédois Euro
France Paris Français Euro
Grèce Athènes Grec Euro
Hongrie Budapest Hongrois Forint
Irlande Dublin Anglais et gaélique Euro
Islande Reykjavik Islandais Couronne islandaise
Italie Rome Italien Euro
Lettonie Riga Letton Lats
Liechtenstein Vaduz Allemand Franc suisse
Lituanie Vilnius Lituanien Litas
Luxembourg Luxembourg Luxembourgeois Euro
Macédoine (ARYM) Skopje Macédonien Denar
Malte La Valette Maltais et anglais Euro
Moldavie Chisinau Moldave Leu
Monaco Monaco Français Euro
Monténégro Podgorica Monténégrin Euro
Norvège Oslo Norvégien Couronne norvégienne
Pays-Bas Amsterdam Néerlandais Euro
Pologne Varsovie Polonais Zloty
Portugal Lisbonne Portugais Euro
République tchèque Prague Tchèque Couronne tchèque
Roumanie Bucarest Roumain Leu
Royaume-Uni Londres Anglais Livre sterling
Russie Moscou Russe Rouble
Saint-Marin Saint-Marin Italien Euro
Serbie Belgrade Serbe Dinar serbe
Slovaquie Bratislava Slovaque Couronne slovaque
Slovénie Ljubljana Slovène Euro
Suède Stockholm Suédois Couronne suédoise
Suisse Berne Allemand, français, italien Franc suisse
Ukraine Kiev Ukrainien Hrivna ou Grivna
Vatican Vatican Italien Euro

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L’Europe

Questions :

1) Dans quel hémisphère se trouve l’Europe ?


2) Où se trouve l’Oural ? Quelle est sa particularité ?
3) Quelle est la superficie de l’Europe ?
4) Quelles sont les limites naturelles de l’Europe ?
5) Superficies comparées des continents. À quel rang se trouve l’Europe ?

Europe Asie Amériques Afrique Océanie

10 millions 44 millions 42 millions 30 millions 9 millions


km2 km2 km2 km2 km2

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L’Europe

L’Europe présente un relief relativement simple mais varié. Essentiellement située


dans la zone tempérée, elle présente néanmoins des climats très contrastés.

I. La simplicité du relief.
De grands ensembles s’organisent du Nord au Sud.

1. L’Europe du Nord.

Se caractérise par des massifs aux formes arrondies, parsemés de lacs. Les côtes sont
découpées en fjord.

2. L’Europe du Sud et de l’Est.


C’est une zone montagneuse avec des chaînes de montagnes qui dépassent les
4000 m d’altitude (Alpes, Caucase et les Pyrénées). Des volcans au sud de l’Italie
(Vésuve) et dans ses îles (Etna, Stromboli) sont encore en activité et des séismes se
produisent parfois dans ces régions.
La Volga (en Russie) est le plus long fleuve du continent, avec 3 700 km de long. Le
mont Elbrouz (en Russie) est le plus haut sommet d’Europe, avec 5 642 m d’altitude.

3. L’Europe de l’Ouest et du centre.

L’Europe de l’Ouest et l’Europe centrale sont celles des plateaux et des plaines. Une
vaste plaine s’étend de la Belgique à la Russie. Les fleuves qui y coulent sont de
grands axes de circulation (Rhône, Rhin, Danube).

II. Les Contrastes Climatiques.


De par sa position, l’Europe est presque entièrement localisée dans la zone
tempérée. Ce climat tempéré présente cependant des nuances. On distingue ainsi :
- le climat tempéré océanique ;
- le climat méditerranéen ;
- le climat polaire dans les pays scandinaves (Norvège, Suède, Finlande, Islande) ;
- le climat continental.
Les grandes formations végétales sont : les forêts de feuillus, les prairies, la taïga, la
steppe herbeuse, le maquis et la garrigue.

L’Europe se caractérise par une disposition très simple de son relief. Cependant, son
climat est complexe et contrasté.

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L’EUROPE—LE RELIEF ET LE CLIMAT : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Le relief de l’Europe

Document n°2 : Le climat de l’Europe

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 40 ~


LES COURBES D’EVOLUTION
Elles représentent l’évolution d’une donnée dans le temps. On peut distinguer les
courbes simples et les courbes complexes.

I. Les courbes simples


- Construction
Tracer deux axes perpendiculaires : axe horizontal pour le temps et axe vertical pour
la variable.
Graduer les deux axes selon une échelle en commençant par un chiffre rond : 0
Pour la variable, l’unité utilisée apparaît en haut de l’axe des ordonnées (vertical). À
chaque année correspond une valeur qu’il faut matérialiser par un point (à
l’intersection dans le plan de l’année et de la valeur).
Relier ensuite les différents points par une courbe (de préférence à main levée).
Il faut donner un titre, indiquer les échelles et faire une légende si nécessaire.

Exemple : Évolution de la population du Brésil de 1890 à 1990

ANNEES 1890 1900 1920 1940 1960 1970 1980 1990


Population en Millions 18 20 25 40 62 80 115 135
d’Habitants

On peut construire une courbe d’évolution où la variable a des valeurs négatives.


Le procédé de construction est le même que pour la courbe décrite plus haut. Mais
ici la graduation de l’axe vertical change un peu. Le zéro (0) est placé au milieu de
l’axe et non à la base : les valeurs positives en haut et les valeurs négatives en bas.

II. Interprétation
Dans l’interprétation ou le commentaire d’une courbe d’évolution, il s’agit pour
l’élève essentiellement d’analyser et d’expliquer une évolution. C’est pourquoi il faut
impérativement :
 Commencer par décrire l’allure générale de la courbe :
- l’allure peut être régulière (ascendante, stationnaire ou constante,
descendante).
- l’allure peut être irrégulière : on parle dans ce cas d’une évolution en dents de
scie.
NB : il faut éviter les expressions du genre « la courbe monte », « la courbe descend ».
 passer ensuite aux détails, c’est-à-dire les ruptures d’évolution
Dans les deux étapes de cette démarche, il faut proposer des explications.

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L’Europe

L’Europe est la partie du monde la plus uniformément et la plus densément peuplée.


Elle comprend un grand nombre de peuples. Chaque nation européenne est en
général unifiée culturellement et linguistiquement depuis longtemps, néanmoins les
populations européennes connaissent aujourd’hui une même évolution
démographique.

I. Le peuplement de l’Europe
De nombreux vestiges préhistoriques attestent l’ancienneté de la présence humaine
en Europe. Un grand brassage de peuples s’est ensuite réalisé à cause des invasions,
mais aussi des migrations parties de l’Europe centrale et orientale. Il n’y a pas de
type racial proprement européen, les savants parlent plutôt d’ethnies ayant comme
caractéristiques communes la couleur blanche de la peau.
L’Europe est aujourd’hui un grand foyer de peuplement de la planète : elle est au
troisième rang derrière la Chine et l’Inde.
Au XVIIIe siècle, la transition démographique s’affirme dans les pays les plus avancés
d’Europe, avant de se généraliser au XIXe siècle. La baisse générale de la fécondité
et le vieillissement accentué des populations sont les signes d’une transition
démographique partout achevée.
Si les progrès techniques ont permis de diminuer les taux de mortalité ; c’est
l’évolution des mentalités qui a entraîné la baisse des taux de natalité. Mieux soignés,
les Européens vivent plus vieux. Ainsi la durée moyenne de vie est passée à plus de
70 ans partout en Europe. Mais dans cette Europe qui semble assez homogène, on
distingue des nuances notables.

II. La diversité des peuples


Les Européens parlent près de 60 langues différentes qui s’écrivent selon trois
alphabets. Mais cinq grands groupes de langues se partagent l’Europe : romain,
germanique, grec, celtique et slave.
Il existe cependant plus de 100 dialectes. L’unité linguistique n’est pas encore
réalisée ; en Belgique on parle à la fois le français, le flamand et un peu l’allemand,
en Suisse l’allemand, le français, l’italien ou le romanche. Les langues ont parfois été
à l’origine de la création des Etats-nations. Elles ont aussi parfois donné naissance à
des mouvements autonomistes comme au pays basque espagnol.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 42 ~


L’Europe
Avec près de 800 millions d'habitants, l’Europe est le troisième foyer de peuplement
après la Chine et l'Inde. L'Europe concentre ainsi sur un espace réduit, une
population nombreuse : 12% de la population mondiale sur 8% des terres émergées
avec une densité moyenne de 72 hab/Km². L'emprise humaine y est ancienne et
profonde. Elle se reflète en partie dans la carte des densités : celles-ci sont plus fortes
à l'Ouest, où la Révolution industrielle a été la plus précoce. La population de
l’Europe, fortement urbanisée, est concentrée dans les régions d'activité industrielle
et commerciale majeure. La population rurale a progressivement émigré vers les
villes.

III. La diversité linguistique et religieuse de l’Europe


Les vagues d'invasions successives ont contribué à la diversité ethnique et culturelle
de l’Europe. Les influences grecques, latines, nordiques, germaniques, slaves et
même turques ont chacune leur zone de domination spécifique. Chaque culture
nationale repose sur une langue, une religion, un sentiment d'appartenance,
comme en témoignent les conflits nationalistes dans l'ex-Yougoslavie. La principale
ligne de clivage est encore celle qui distingue l'Orient et l'Occident.
La diversité ethnique et linguistique est une richesse incontestable qui constitue à la
fois un atout et un attrait pour l'Europe. Mais elle nécessite l'apprentissage d'une ou
plusieurs langues étrangères.
Cette mosaïque culturelle n'exclut pas l'existence d'une "civilisation européenne". Le
modèle culturel européen repose sur un héritage commun : la démocratie politique, les
droits de l'homme et le libéralisme économique en sont les principaux piliers. Ces valeurs
"occidentales" se sont façonnées au cours d'une longue histoire commune : héritage du
passé gréco-romain, impact plus ou moins fort de la Révolution industrielle, diffusion du
christianisme romain et byzantin, modèles artistiques du Moyen Age et de la
Renaissance, influence de la Révolution française et des principes nationaux....
La diversité des religions n’égale pas celle des langues. Le christianisme est de loin la
religion dominante, mais il s’est divisé au cours des siècles en plusieurs églises :
catholique, romaine, orthodoxe, protestante. Dans les Balkans, les turcs et les albanais
sont musulmans. Des communautés venues d’Afrique, sont également des musulmans.
Enfin des communautés israélites sont établies un peu partout en Europe.

Grand foyer de peuplement, l’Europe compte aujourd’hui une population mobile,


mal répartie et essentiellement urbaine, qui se caractérise par une diversité de ses
groupes et surtout par sa vieillesse.
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L’EUROPE—LA POPULATION : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Découpage politique de l’Europe

Document n°2 : Diversité religions de l’Europe

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 44 ~


 Questions de cours
 Questionnaire
1) Quelles sont les différentes formes de relief d’Europe ? (Pour chaque forme

donnez un exemple)

2) Quels sont les différents types de climat ?

3) Qu’est ce qui particularise la population l’Europe ?

4) Quelle est sa différence avec la population africaine ?

5) Quels sont grands traits du peuplement de l’Europe ?

6) Quelles sont les principales langues européennes ?

7) Quelle est la religion la plus pratiquée en Europe ?

8) Quelles sont les autres religions ?

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L’Europe

Actuellement l’Europe ne dénombre pas moins de 43 États, ce qui en fait le continent


politiquement le plus morcelé de la planète. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale ;
l’Europe a été le foyer de deux grandes expériences d’intégration avec des résultats
différents.

I. Les facteurs du morcellement politique de l’Europe


La guerre a longtemps été un élément fondamental de l'histoire européenne : guerre
de Cent Ans, guerres napoléoniennes, guerres de 1870, de 1914-18 et de 1939-45
entre la France et l'Allemagne et plus récemment la "guerre froide". De la logique
d'affrontement, on semble être passé à une nouvelle logique d'union. Parmi ces
tentatives de regroupement, on citera bien sûr l'Union Européenne, dont la
construction remonte au début de l'après-guerre et qui se poursuit aujourd'hui avec
plus ou moins de succès.

II. Les tentatives d’intégration


L’Union européenne et née d'une évolution débutée dans les années 50 qui
consistait à mettre en place des politiques communes entre pays.

A. De la CEE à l'Union européenne


Le 25 mars 1957, six États fondent la Communauté Économique Européenne CEE par
le Traité de Rome. Ces six États sont : France et Allemagne Italie Benelux. La CEE avait
pour rôle de :
- supprimer les taxes entre pays, plus de limites à l'échange des produits. TEC
(taxe extérieure commune) pour les produits hors Europe ;
- Politique Agricole Commune : prix aide, décisions prisent à Bruxelles en
matières agricoles. Certains produits bénéficient de la préférence
communautaire (achetée en Europe). Problèmes de surproduction : 1984
quotas laitiers ;
- d’instaurer des normes européennes pour les produits industriels.

B. L'Union Européenne

En 1992, le traité de Maastricht prévoit que les pays membres devront respecter des
critères politiques, économiques, financiers pour permettre une plus grande unité: la
création d'une Union européenne qui prévoit une monnaie unique : l’EURO.
Le 1er janvier 1993 l’Union européenne est née et se fixe pour objectifs :
- la suppression totale de toutes barrières au commerce ;
- la libre circulation des produits et des hommes.
En 1949, pour répondre au plan Marshall ; l’URSS crée le CAEM conseil d’assistance
économique mutuelle qui regroupe les pays de l’Europe centrale et orientale ;il va
disparaître en 1989 avec la faillite du système socialiste.
 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 46 ~
III. Les problèmes d’intégration
L'élargissement de l'Union Européenne au continent européen est une condition sine
qua non à l'unité de l'Europe. Pour l'instant, cet élargissement se heurte à des
difficultés financières et institutionnelles : l'intégration de nouveaux États a un coût
financier et risque d'accentuer la paralysie des institutions européennes. La décision
de voter à la majorité qualifiée semble aller dans le bon sens pour débloquer le
système politique de l'Union Européenne. Mais l'U.E semble aujourd'hui entre crises et
doute. Toute la question est de savoir si les citoyens sont prêts à basculer dans une
autre logique que celle de l'État-nation ?
L'unité de l'Europe est une idée, un mythe, mais non une réalité. L'Union Européenne
reprend le projet de construire une communauté européenne, unie par des liens
économiques et culturels. L'Europe serait donc une idée d'avenir, un projet à réaliser.
En ce sens, le passage à l'Euro est un enjeu politique qui dépasse la création d'une
monnaie : il s'agit de façonner une fédération États européens longtemps divisés par
l'histoire.

Depuis 1991 la Russie tente de créer la CEI communauté des états indépendants
sans résultats ; ainsi la plupart des PECO tournent le regard vers l’ouest, l’Union
Économique a accepté l’adhésion de 12 d’entre eux.

L’Europe est à la recherche de son unité à travers un puissant modèle d’intégration :


l’Union Européenne. Cependant les inégalités l’affirmation des nationalités et la
création de nouveaux états rendent difficiles le processus d’intégration.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 47 ~


L’EUROPE—LES PROBLEMES D’INTEGRATION : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Carte de l’élargissement de l’Union Européenne en 201

Document n°2 : Les critères d’adhésion


En 1993, le Conseil européen de Copenhague indiquait que l’adhésion aurait lieu dès qu’un associé sera
capable d’en assumer les obligations en satisfaisant aux exigences économiques et politiques ». Ce Conseil fixait
parallèlement les critères de Copenhague pour les futurs membres : institutions stables garantissant la
démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection ; existence
d’une économie de marché viable et capacité à faire face à la pression concurrentielle et aux forces du
marché à l’intérieur de l’Union européenne ; capacité d’assumer les obligations de l’adhésion, et notamment se
souscrire aux objectifs de l’Union politique, économique et monétaire.
In Atlas Le Monde, Hors Série Bilan du Monde 2006

Document n° 3 : Les disparités régionales

Les disparités régionales : un casse-tête pour l’Union


Combien de temps faudra-t-il à l’Union européenne pour que le niveau de vie y soit partout à peu près le
même ? Dans l’Europe des Six, on n’en parlait même pas : c’était fait. Dans l’Europe des Quinze, la question se
posait déjà tant les disparités régionales y étaient grandes. L’arrivée de dix nouveaux membres le 1 er mai 2004 a
sérieusement aggravé le problème. Au rythme du rattrapage observé entre 1995 et 2003, selon l’OCDE, il faudrait
vingt-neuf ans à la Hongrie, trente sept ans à la Pologne et quarante ans à la République de Slovaquie pour faire,
ne serait-ce que la moitié du chemin qui les sépare du niveau moyen de l’Union à quinze. Et pour le mieux placé
des nouveaux membres, la République tchèque, le pronostic est réservé : en huit ans, ce pays n’a réussi qu’à
gagner un petit point...
D’où l’importance des fonds structurels qui visent à promouvoir le développement économique dans les régions
où le PNB par tête est inférieur à75 % de la moyenne de l’Union.
Atlaséco, 2005, page XXII.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 48 ~


 Correspondances
Mettre en couple les pays et leur capitale

Capitales

Bucarest / Lisbonne / Varsovie / La Valette / Amsterdam / Vilnius / Bratislava / Stockholm /


Ljubljana / Prague / Londres / Luxembourg / Budapest / Rome / Riga / Dublin / Athènes /
Tallin / Helsinki / Madrid / Sofia / Nicosie / Copenhague / Bruxelles / Vienne / Berlin

Allemagne ( ), Autriche ( ), Belgique ( ), Bulgarie ( ),

Chypre ( ), Danemark ( ), Espagne ( ), Estonie ( ),

Finlande ( ), France ( ), Grèce ( ), Hongrie ( ), Irlande ( ),

Italie ( ), Lettonie ( ), Lituanie ( ), Luxembourg ( ),

Malte ( ), Pays-Bas ( ), Pologne ( ), Portugal ( ),

Roumanie ( ), Royaume-Uni ( ), Slovaquie ( ), Slovénie ( ),

Suède ( ), République tchèque ( ).

 Questionnaire
1) Combien de pays compte l’Union Européenne en 2013 ?

………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2) Que signifie : PAC ? CECA ? PESC ? FEOGA ? Convention de Schengen ?

………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3) Quels sont les pays qui ont en commun la monnaie EURO dans l’Union Européenne ?

………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 49 ~


L’Amérique

Découverte en 1492 par Christophe Colomb, le « Nouveau Monde » est constitué de


deux ensembles triangulaires (Nord et Sud) reliés par un isthme.

Amérique vient du prénom du navigateur italien Amérigo Vespucci qui, au début du


XVe siècle, après une série de voyages vers le "Nouveau Monde" a montré qu’il
s’agissait d’un continent jusqu’alors inconnu des Européens.
L’Amérique est étendue dans le sens de la longitude, et pour ainsi dire d'un pôle à
l'autre ; du détroit de Béring au nord à la terre de feu au sud sur 18.000 kilomètres.

Ce vaste continent isolé héberge près de 800 millions d’habitants, ce qui en fait le
deuxième foyer de peuplement du monde.

Avec 42 millions de Km2 de superficie, l’Amérique représente 1/6 des terres


émergées. L’Amérique est traversée par l’Équateur, les deux tropiques et le Cercle
Polaire arctique. L’Amérique est formée de deux masses continentales en forme de
triangles dont la pointe est tournée vers le sud :

 L’Amérique du Nord : s’élargit aux latitudes tempérées. De grands golfes et de


péninsules rendent ses contours irréguliers ;
 L’Amérique du Sud : est un bloc massif, très large, au niveau de l’équateur et
étroit dans sa partie méridionale. Il se termine par une multitude d’îles près de
l’Atlantique.
L’Isthme très rétrécit de Panama, 56 Km de large, relie les deux sous-continents : c’est
l’Amérique centrale. Il est bordé par l’archipel des Antilles. On appelle Antilles
l’ensemble des îles dispersées dans l’Atlantique. Les îles les plus grandes sont Cuba ,
Haïti, la Jamaïque et Porto-Rico.
Continent longiligne, l’Amérique offre une grande variété de milieux naturels.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 50 ~


L’AMERIQUE—ETUDE DE SITUATION : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Situation de l’Amérique dans le monde

Document n°2 : Présentation de l’Amérique

En raison de ses caractéristiques géographiques, l'Amérique est traditionnellement considérée du


point de vue d'un ensemble de sous-continents désigné sous le nom des Amériques, à savoir
l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale, les Caraïbes et l'Amérique du Sud. Compte tenu également
de son portrait culturel, elle se divise en Amérique anglo-saxonne, Amérique française et Amérique
latine.
L'Amérique est formée par les cultures de différents pays qui possèdent des influences et un héritage
communs. Elle est parfois qualifiée de « Nouveau Monde » par opposition au « Vieux Continent » aussi
dit les « Vieux Pays » (l'Europe). À ce titre, elle constitue un espace de civilisation précolombienne
forgé par une histoire millénaire qui devint un lieu de rencontre entre nations autochtones et
européennes occidentales des Temps modernes dès sa découverte et exploration en 1492. La
colonisation des Amériques inspira à de nombreux aventuriers les sentiments d'indépendance, de
liberté et de prospérité qu'offraient alors les vastes étendues de cette terre neuve dans les cités d'or et
contrées mythiques d'Eldorado, Norembergue et Royaume de Saguenay.
In www.wikipedia.org

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 51 ~


 Représentation
Fond de carte à compléter
Représenter sur ce fond de carte : les océans, les tropiques, l’Equateur, la mer des
Caraïbes et identifier les deux Amériques.
1- Quels pays constituent l’Amérique Anglo-Saxonne ? l’Amérique Centrale ?
l’Amérique Latine ?
2- Combien de pays compte chacune des Amériques ?
3- Quel est l’espace qui compte le plus d’États ?

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 52 ~


L’Amérique

En raison de son allongement Nord –Sud, l’Amérique offre une grande variété d’unités
naturelles. A la diversité du relief disposé en trois bandes, s’oppose la variété des milieux.

I. Relief et Hydrographie
1. Le relief
Le relief du continent américain est disposé selon la direction nord-sud :
o La façade pacifique est dominée par de hautes chaînes montagnes qui
surplombent une étroite plaine côtière et qui encadrent de larges vallées
(Californie) et de hauts plateaux comme l’Altiplano du Pérou ;

o Sa partie nord la plus large, est constituée par les Montagnes Rocheuses qui
comportent des sommets de plus de 6 000 m : Mont McKinley 6187 m) et de
nombreux autres autour de 4 000 m (Mont Rainer, Whitney…) ;

o L’Isthme central est formé de montagnes jeunes (La Sierra Madré), volcaniques
(Popocatépetl). Ces hautes montagnes sont instables avec des séismes fréquents;

o Sa partie sud, la Cordillère des Andes est plus élevée (Aconcagua : 6959 m, Mont
Psis : 6850 m…) ; C’est aussi une zone d’instabilité "Ceinture de feu du Pacifique";

o La façade Atlantique est le domaine des massifs anciens, fortement érodés et


entaillés par de nombreuses vallées. Ces montagnes aux sommets arrondis
(Bouclier canadien, Appalaches, Yucatan, massif de Guyanes, Mato Grosso,
Patagonie…) ;

o L’intérieur du continent est formé d’immenses plaines (Grandes plaines, bassin de


l’Amazonie) drainés par de longs et puissants fleuves (Mississipi, Amazone).

2. L’hydrographie
L’Amérique possède les plus grands lacs et plus grands fleuves du monde.
En Amérique du Nord, les lacs Supérieur, Michigan, Huron, Erié et Ontario forment la
plus grande nappe lacustre du monde ; ils sont dus aux anciens glaciers. Le Mississipi
constitue la plus grande artère fluviale : 7.200km dont 6.800km sont navigables.
L’Amérique du Sud possède aussi de grands fleuves comme le Rio de la Plata mais
aussi l’Amazone (5.500km²) fleuve très puissant. Il existe plusieurs autres cours d’eau :
le Fraser, la Columbia le Colorado, le Mackenzie etc.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 53 ~


L’Amérique

II. La répartition des climats


Le climat américain est très varié. Il est influencé par les océans qui l'entourent et les
montagnes qui le traversent. Mais d’autres facteurs influencent le climat : la
disposition méridienne du relief, les courants marins et les vents du pôle Nord et des
tropiques qui s’engouffrent dans les plaines centrales
Globalement de part et d’autre de l’équateur, presque symétriquement, on peut
observer une succession de climats :
o À l'ouest des Andes et des montagnes rocheuses, le climat est aride ou semi-
aride. On trouve des déserts tels l'Atacama au Chili ou la Vallée de la Mort aux
Etats-Unis ;
o En montagne, le climat dépend de l'altitude. On trouve des glaciers dans les
parties les plus hautes ou dans les extrêmes nord et sud (Patagonie, Canada et
Alaska) ;
o À l'est, le climat est équatorial au niveau de l’Équateur ;
o Le climat froid se localise au niveau de l’Alaska, de l’Amérique du nord, du
nord du Canada et du sud de l’Amérique latine ;
o Le climat est océanique et pluvieux sur les littoraux ;
o Le climat est continental au centre ;
o Le climat tropical sec et humide se situe de part et d’autres des tropiques ;
o Le climat est tempéré en Amérique du sud.

III. La diversité des milieux


Il existe une diversité de milieux dans le continent américain :
o Au nord et l’extrême sud du continent, les milieux froids (toundra et forêts) et
tempérés (prairies ou pampas) dominent ;
o Le milieu tropical couvre la majeure partie de l’Amérique latine avec des forêts,
des steppes, des savanes et des déserts ;
o La montagne tempérée, très humide, est une réserve d’eau, de bois, et de plus
en plus, un espace réservé aux loisirs.
Dans la montagne tropicale, les paysans pratiquent des activités agricoles utilisant
les différents climats qui s’étagent selon l’altitude.

Compte tenu de sa situation et de la disposition de son relief, l’Amérique a un


potentiel humain et économique remarquable.

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L’AMERIQUE—LES UNITES NATURELLES : SUPPORTS DE COURS
Document n°1 : Le relief de l’Amérique

Document n°2 : Carte des climats du monde

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LA CONFECTION DE GRAPHIQUES
Les graphiques sont des dessins qui permettent de visualiser, de concrétiser, de confronter, de matérialiser des
données statistiques. Ils peuvent servir aussi à apprendre l’évolution des phénomènes économiques, sociaux
complexes.
Il existe plusieurs graphiques. Mais les plus utilisés sont : la courbe d’évolution, le diagramme en barres
verticales ou horizontales, le diagramme à bâtons ou bâtonnets, les diagrammes à secteurs (le diagramme
circulaire ou semi circulaire), le diagramme ombrothermique….

I. Le diagramme en barres
C’est un graphique qui matérialise en barres verticales ou horizontales les données statistiques d’un phénomène
économique ou social.
Comment construire un diagramme en barres ?

Il faut tracer :
 Tracer deux axes perpendiculaires :
L’axe des abscisses, on y représente le critère d’observation (pays, années,…..)
L’axe des ordonnés, on y représente le phénomène étudié (effectifs, fréquences….). Ici, l’échelle est de rigueur.
 Représenter chaque individu par un rectangle dont la longueur est proportionnelle à la valeur
correspondante.
NB : les barres ont la même largeur. Elles ne sont pas collées et les écarts entre les barres sont invariables. Donner
un titre souligné en dessous du graphique.

Exemple :
Le PNB par habitant en dollar de pays ouest africains en 2006
Pays Bénin Côte d’Ivoire Ghana Libéria Niger Sénégal Togo
PNB/hbt 540 870 520 140 260 750 350
Sources : Atlas éco 2006 et État du monde 2007

II. Diagramme à bâtons ou bâtonnets


Il constitue une variante du diagramme en barres. Le diagramme à bâtons est utilisé pour les variables
qualitatives.
Le principe de construction est le même que le diagramme en barres seulement ici les barres sont remplacées
par des bâtons ou bâtonnets.
Exemple
Répartition ethnique de la population sénégalaise
Ethnies Wolofs Peuls Sérères Diolas Malinkés Soninkés Manjaques
Effectif en % 43,3% 23,8% 14,7% 3,7% 3% 1,1% 2%

III. les diagrammes à secteurs (le diagramme circulaire ou semi circulaire)


Ces deux diagrammes permettent de comparer des éléments entre eux ou d’apprécier le poids d’un ou de
plusieurs éléments par rapports à un ensemble visualisé.
Principe de construction
Souvent les données sont exprimées en valeurs relatives (%). Ainsi pour construire ces diagrammes, il faudra
convertir ces valeurs en degrés, car le cercle fait 360° et le demi-cercle 180° ;
Conversion :
Les données du phénomène sont représentées dans un cercle (circulaire) de 360° soit 100 % ou dans un demi
cercle (semi circulaire) de 180° soit 100%.
Après avoir converti les données, il faut pour construire un diagramme circulaire :
Tracer un cercle à l’aide d’un compas
Matérialiser son centre par un point
Tracer légèrement au crayon le rayon (horizontal) du cercle
Poser la base du rapporteur sur l’axe horizontal du rayon tracé de sorte que le centre de gravité du rapporteur coïncide avec
le centre du cercle et le trait du rayon le diagramme circulaire ou semi circulaire avec les 0 du rapporteur
Aidé par la graduation du rapporteur, repérer la valeur (en degré) à représenter, matérialiser un point à partir duquel vous
joignez par une droite le centre de gravité du cercle.
Faire en sorte que le rayon tracé sert de base pour le rapporteur afin de pouvoir représenter la valeur suivante. Faire la même
chose pour les autres valeurs restantes.
Chaque portion obtenue doit être matérialisée par une couleur ou par un signe.
Élaborer une légende si nécessaire et donner obligatoirement un titre.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 56 ~


L’Amérique

L’Amérique a été peuplée tardivement par des populations venues d’autres régions du
monde notamment d’Europe, et d’Afrique. Cette population très composite forme un
melting-pot c'est-à-dire un mélange de races, de cultures et de religions.

I. Les contrastes humains du continent américain


Le peuplement de l’Amérique est le résultat de migrations surtout européennes,
commencées dès 1492. Les Indiens sont devenus peu à peu minoritaires.
Dans ce « Nouveau Monde » deux civilisations sont fondés à partir des peuples venus le
coloniser. Ces civilisations ont donné des mélanges de cultures mais un même choix de lieu
pour s’établir. L’Amérique a été ainsi le lieu de rencontre de nombreux groupes humains
venus des autres continents.
Les Amérindiens sont les premiers occupants ; ils ont formés de brillantes civilisations comme
les Incas, les Mayas, les Aztèques…
Les Anglais ont colonisé l’Amérique à partir du XVIe siècle. Ensuite les Portugais les Espagnols,
les français vont suivre.
Les Africains ont été déportés vers l’Amérique comme esclaves devant travailler dans les
plantations de canne à sucre, coton ou de cacao en Amérique du Sud et Centrale.

II. Les peuples de l’Amérique actuelle


La structure de la population est variée. En effet du fait de la colonisation et de la traite
négrière, la population se mixe pour créer un métissage. Ce métissage se perçoit
différemment suivant le pays.
De manière générale :
- la société anglo-saxonne dont les Etats-Unis et le Canada, fondent leur société sur la
ségrégation. La majorité des habitants sont des blancs de langue anglaise et de religion
protestante ;
- la société latino-américaine, préfère le métissage qui est le mélange entre des populations
de races différentes.
Chaque communauté ethnique vit dans des quartiers différents :
- les Blancs vivent dans des quartiers riches
- les Noirs vivent dans les ghettos comme à Harlem
- les Hispaniques vivent dans les quartiers des noirs mais se distinguent nettement d’eux.
- les Chinois vivent dans des quartiers appelés China towns ;
- les Amérindiens vivent dans les forêts et espaces naturels loin des villes.
Les populations parlant le français au Canada et l’espagnol aux Etats-Unis forment des
minorités linguistiques.
En Amérique latine les habitants parlent surtout espagnol ou portugais et beaucoup
pratiquent la religion catholique.
Les juifs forment une minorité importante car ils sont riches.

Le peuplement du continent américain diffère complètement de celui des autres


continents. Aujourd’hui les populations autochtones, les amérindiens, sont devenues une
minorité au même titre que les afro-américains, les asiatiques et les latino-américains

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 57 ~


l

L’AMERIQUE—LA DIVERSITE DES PEUPLES : SUPPORT DE COURS

Document n° 1 : Répartition de la population l’Amérique

Document n° 2 : carte politique de l’Amérique

Pays d'Amérique du Sud

Pays Capitales
Argentine Buenos Aires
Bolivie Sucre
Brésil Brasilia
Chili Santiago
Colombie Santa Fe de Bogota
Équateur Quito
Guyana Georgetown
Paraguay Asunción
Pérou Lima
Suriname Paramaribo
Uruguay Montevideo
Venezuela Caracas

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Pays d'Amérique du Nord et d'Amérique centrale

Pays Capitales
Antigua-et-Barbuda Saint John's
Bahamas Nassau
Barbade Bridgetown
Belize Belmopan
Canada Ottawa
Costa Rica San José
Cuba La Havane
Dominique Roseau
États-Unis Washington
Grenade Saint George's
Guatemala Guatemala
Haïti Port-au-Prince
Honduras Tegucigalpa
Jamaïque Kingston
Mexique Mexico
Nicaragua Managua
Panamá Panamá
République dominicaine Saint-Domingue
Saint-Christophe-et-Niévès Basseterre
Sainte-Lucie Castries
Saint-Vincent-et-les-Grenadines Kingstown
Salvador San Salvador
Trinité-et-Tobago Port d'espagne

 Production ouverte
La diversité des races, des langues et de religions du continent américain est-elle un
avantage ou un inconvénient ?

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L’Amérique

L’Amérique présente de fortes disparités économiques dues à l’inégal développement


entre le nord et le sud mais aussi des disparités sociales aggravées par la pauvreté de
l’Amérique latine.

I. Les disparités économiques


L'IDH est l'indicateur de développement humain. Il combine trois données : le niveau de vie,
le niveau d'éducation et la durée de vie. Plus un pays est riche et développé, plus son IDH
est élevé. Sur le continent américain, les Etats-Unis et le Canada qui sont des pays
développés, possèdent les IDH les plus élevés. Les IDH des Etats–Unis et du Canada sont
supérieurs à 0,900, ils se classent au 4e et 6e rang mondial en 2011.
En revanche, dans certains pays en développement du sud du continent, comme par
exemple le Honduras, le Nicaragua ou Haïti, l'IDH est très faible.
Entre ces deux extrêmes, on retrouve des pays comme le Mexique, l'Argentine ou le Chili qui
ont un niveau de vie moyen.
Les Etats-Unis et le Canada font ainsi partie des pays les plus riches du monde. Ils sont à tout
point de vue le lieu central du continent américain. Le Mexique, le Brésil, l’Argentine et le
Chili ont réussi leur décollage économique et le sort des habitants s’améliore. Ce sont des
pays dits émergents.
Les autres Etats d’Amérique du Sud et Centrale et des Antilles restent pauvres et peu
industrialisés. Leur économie est basée sur l’exportation de matières premières et la
population augmente plus vite que les ressources disponibles.

II. Les disparités sociales au Nord et au Sud


La distinction entre l’Amérique anglo-saxonne (au nord) majoritairement protestante et
l’Amérique latine essentiellement catholique et d’origine ibérique, découle de la conquête
coloniale. A cette opposition se rajoutent les apports culturels des amérindiens, des africains
et des nouveaux asiatiques. Les inégalités de niveaux de vie sont très marquées à l’intérieur
même chaque état américain.
En Amérique du Nord la répartition de la richesse est plus équilibrée car il existe une
importante classe moyenne. Cependant les minorités noires ou hispaniques, aux Etats-Unis
comme au Canada, vivent dans la pauvreté dans des quartiers délabrés ou des ghettos.
En Amérique Latine les inégalités sont très accentuées entre :
- d’une part, une majorité de gens pauvres qui vivent dans les campagnes et dans les
bidonvilles. Pour sortir de la misère beaucoup pratiquent de petits métiers, d’autres
exercent des activités illégales comme le trafic de drogue ou l’exploitation des enfants ;
- d’autre part, une minorité de personnes très riches et puissantes qui vivent à l’écart
dans les quartiers modernes dans grandes villes.
La pauvreté, la misère, mais aussi les inégalités de développement entre le Nord et le
Sud poussent les latino-américains à migrer clandestinement vers les États –Unis et le
Canada.

L’Amérique est un monde de disparités, disparités très prononcées en Amérique


latine à cause de la pauvreté. Pour améliorer leur niveau de vie, les pays tentent
l’intégration.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 60 ~


L’AMERIQUE—LES DISPARITES ECONOMIQUES ET SOCIALES : SUPPORTS DE COURS

Document n° 1 : Différences entre les IDH en Amérique

Document n° 2 : Les inégalités de développement en Amérique

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 61 ~


L’Amérique

Face aux enjeux et défis de la mondialisation, les pays américains tentent à travers diverses
formes de coopération de gagner le pari de l’intégration.
Cette entreprise de solidarité est cependant confrontée à de sérieux obstacles dont les
inégalités de développement croissantes, les intérêts économiques divergents, la multiplicité
des organismes.

I. Le processus d’intégration en Amérique


Sur le continent américain, les USA jouent le rôle fédérateur : l’Organisation des États
Américains OEA, fondée par la charte de Bogota, unit autour des Etats-Unis tous les États
d’Amérique, sauf Cuba, exclu en 1962 ; elle s’efforce de favoriser les processus de
démocratisation, mais sa portée reste limitée.
Sur le plan économique plusieurs regroupements ont vu le jour cependant l’Accord de Libre
Echange Nord Amérique ALENA crée en 1994 semble plus efficace. Ce traité de libre
échange qui lie aux USA, une puissance moyenne, le Canada et un pays du tiers monde, le
Mexique fait de l’Amérique du Nord une seule zone économique. L’Alena vise la suppression
progressive sur quinze ans, de tous les obstacles douaniers.
En Amérique latine le MERCOSUR (marché commun sud-américain) regroupant l’Argentine,
le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay conclu en 1991 et entré en vigueur depuis 1995, doit
promouvoir le libre échange.
Des négociations sont en cours pour créer des liens entre l’Alena et le Mercosur dans
l’optique du développement d’un vaste marché à l’échelle du continent américain.
Les autres associations régionales sont trop nombreuses pour être efficaces :
 le Marché commun centraméricain MCCA : 5 pays d’Amérique centrale ;
 la Communauté andine des Nations CAN : 4 pays des Andes ;
 la Communauté caribéenne CARICOM : 14 petits Etats des Caraïbes par ailleurs
associés à l’UE en tant que pays ACP.

II. Les problèmes d’intégration en Amérique


Le développement des organisations régionales en Amérique favorise les échanges mais
force est de constater qu’elles rencontrent un certain nombre de problèmes :
 l’inégalité de développement des différents partenaires ;
 au sein de ces organisations, les Etats ont des marges de manœuvres de plus en plus
étroites et sont de plus en plus dépendants les uns des autres ;
 l’échec de l’intégration économique s’explique également par le modèle de
développement choisi ;
 depuis longtemps l’Amérique latine vit sous la dépendance de l’Amérique anglo-
saxonne et en particulier des Etats-Unis. Le développement économique des états sud-
américains dépend des capitaux et des choix économiques.
L’intégration profite surtout aux états riches. Après la mise en place de quelques organismes
qui se sont distinguées par une durée de vie très courte, l’Alena et le Mercosur semble réussir
le pari de l’intégration.
 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 62 ~
L’AMERIQUE—LES PROBLEMES D’INTEGRATION : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Défis du Mercosur


Le Mercosur acquiert une dimension politique de plus en plus forte qui stimule l'intégration régionale et
la volonté des dirigeants d'y lier croissance, justice sociale et dignité humaine. Les avancées du
Mercosur sont importantes malgré une intégration économique inachevée, les litiges commerciaux et
les disparités entre les États membres. La région gagne en dimension internationale en s'associant à
d'autres pays d'Amérique du Sud. L'objectif est désormais de faire de la région et de ses membres des
acteurs mondiaux de premier plan, aux côtés de la Chine, de l'Inde et de la Russie.
Anonyme

Document n°2 : Les problèmes d’intégration


La Zone de Libre Échange des Amérique en attente
... Les négociations lancées il y a six ans pour créer la grande Zone de libre échange des
Amériques (ZLEA) sont en panne depuis l’échec de la Conférence pour le développement de
Cancún (2003) organisée dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Sud,
dans ce cas le Brésil, a refusé que l’ouverture du marché agricole des pays riches soit liée, comme
l’exigeaient les États-Unis, à une régulation du commerce dans des domaines comme les services et
l’investissement, qui relèvent de la politique domestique des États.
Une nouvelle architecture géopolitique se met en place dans les Amériques qui, sans
abandonner totalement la ZLEA, en change considérablement la donne. En décembre 2004, les
douze pays d’Amérique du Sud ont lancé la Communauté sud-américain (COSUNA). L’ambition est
d’unifier politiquement et économiquement ces pays en s’inspirant de l’Union européenne.
Parallèlement, depuis 2001, la ZLEA n’est plus une priorité américaine et l’ALENA a cessé d’être
brandie comme un modèle. Les États-Unis, de concert avec le Mexique, dirigent leur action sur
l’Amérique Centrale (Plan Puebla-Panamá), comme si se dessinait ici leur aire d’influence directe, qui
marque en quelque sorte les limites de l’Amérique du Nord. Le sommet des Amériques de Buenos
Aires en novembre 2005 devrait confirmer moins un échec qu’une impossibilité de dépasser un
accord-cadre sur les objectifs et un processus d’ententes bilatérales et multilatérales.
Images économiques du monde 2006

Document n°3 Les disparités au sein de l’ALENA

Pays USA CANADA MEXIQUE


Population en millions 290,810 31,630 102, 291
PNB en milliards de $ 11658,28 857,91 643,77
PNB/habitant en $ 40088,99 27123,30 6293,51

Document n°4 : Les problèmes au sein de l’ALENA

L’ALENA, source de problèmes pour le Mexique


Parallèlement aux bienfaits de l’ALENA sur la croissance économique du Mexique, cet
accord est à la base d’une restructuration profonde dont font l’objet la plupart des activités
économiques mexicaines, y compris l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services.
Effectivement, depuis 1994, bon nombre d’entreprises mexicaines sont exposées à la
concurrence de leurs homologues américains ; en revanche, d’autres sont incapables de
survivre au démantèlement des arrangements protectionnistes grâce auxquels elles s’étaient
développées au fil des années.
Qui plus est, les quelques années suivants la signature de ce traité ont vu un renforcement
de la tendance de polarisation et une accentuation du clivage Nord-Sud observé au
courant des années 1980.
Marie-France Doire « ALENA, Panorama général des impacts sur le Mexique »,
Centre d’Etudes interaméricaines, 17 décembre 2004.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 63 ~


 Définition
ALENA : ………………………………………………………………………………………………………………………………….
CARICOM : …………………………………………..……………………………………………………………………………….
MERCOSUR : ………………………………………………………………………………………………………………………….
MCCA : ………………………………………………………………………………………………………………………………….
CAN : …………………………………………………….……………………………………………………………………………….
OEA : ……………………………………………………..……………………………………………………………………………….

 Commentaire
La question mexicaine au sein de l’ALENA

Pour le Mexique, le résultat n’est guère brillant. […] Au cours de la seule année 2000,
ce sont 200 000 emplois qui ont disparu. Certes, le 11 avril 2002, à San Cristobal de la
Casas, le président Vicente Fox a inauguré la première maquiladora du Chiapas, la
Tran Textel International, installé grâce à 162 millions de dollars de fonds publics. Un
an plus tard, elle ne compte plus que 450 travailleurs, qui pour 384 dollars par jour,
travaillent 45 heures par semaine, plus de dimanches par mois. […]

Au premier rang des perdants, les agriculteurs […] Le 31 janvier 2003, Mexico a
connu la plus importante marche paysanne des 50 dernières années. Au cri « Zapata
est vivant », 100 000 personnes ont exigé la révision de l’ALENA. Avant l’entrée en
vigueur de ce traité, le Mexique importait 2 millions de tonnes de maïs, ce volume est
passé à 148 millions de tonnes en 2001. […] Depuis le 1er janvier 2003, le Mexique doit
permettre la circulation de 93 % des produits agricoles et forestiers en provenance
des Etats-Unis.

Maurice LEMOINE, « Merveille du libre échange » in Le Monde Diplomatique, août 2003.

QUESTIONS

1- Présentez le document et l’auteur


2- Quelle est la place du Mexique dans l’ALENA ?
3- Quels indices fournis par le texte permettent de constater que le Mexique est
pays pauvre ?
4- Dévoilez les limites de l’ALENA à travers le texte et en vous appuyant sur votre
cours.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 64 ~


L’Asie

L'Asie est l’un des cinq continents de la Terre. C’est en effet un sous-continent. Elle
s'étend sur 75° de latitude et elle couvre 164° de longitude.

L'Asie forme le plus vaste (30 % des terres émergées) et le plus peuplé (près de 60 %
de la population mondiale) des continents. Les limites sont nettes au nord (océan
Arctique), à l'est (océan Pacifique) et au sud (océan Indien). En revanche, elles le
sont moins à l’ouest et au sud-ouest ; par convention, on considère que l'Oural
sépare l'Asie de l'Europe (à l'ouest) et que l'isthme de Suez la sépare de l'Afrique (au
sud-ouest). Toute la partie continentale est dans l'hémisphère Nord (entre 1° et 77°
de latitude) ; seules des îles d'Indonésie sont situées au sud de l'équateur. De l'ouest à
l'est, le continent s'étire sur 164° de longitude.

L’Asie peut être divisée en grands ensembles distincts :


 l'Asie occidentale (Proche-Orient et Moyen-Orient) ;

 l'Asie septentrionale (comprenant la partie asiatique de la Russie) ;

 l'Asie méridionale (ou Asie du Sud) ;

 l'Asie centrale ;

 l'Asie du Sud-Est ;

 l'Asie orientale (ou Extrême-Orient).

Sa superficie est de 44 millions Km2 et sa population est estimée à 4 298 723 000
habitants en 2013. L'Asie est plus un concept culturel qu'une entité physique
homogène.

Elle possède plusieurs records géographiques mondiaux : l'altitude maximale (mont


Everest avec 8 849,87 m), l'altitude minimale (mer Morte avec – 417 m).

L'Asie est le plus vaste des continents. Le continent asiatique est bordé par l'Europe à
l'ouest, l'Océan Indien au sud, l'Océan Pacifique à l'est et l'Océan Arctique au nord.

L’Asie n’est pas un continent isolé car à l’Ouest, elle est reliée à l’Europe par l’Oural
et se rattache à l’Afrique par l’isthme de Suez.

L’Asie compte 50 Etats. L’étude du découpage du territoire permet de distinguer trois


grands États : la Russie, la Chine et l’Inde.

Les États de petite dimension se localisent principalement sur la façade


méditerranéenne (Liban, Israël), dans la péninsule indochinoise (Laos, Vietnam…).

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 65 ~


L’ASIE—ETUDE DE SITUATION : SUPPORT DE COURS

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 66 ~


L’Asie

De saisissants contrastes caractérisent le cadre physique asiatique. Morphologiquement


deux ensembles de relief émergent : un système montagneux avec de hauts plateaux et
d’immenses plaines alluviennes.
Sur le plan climatique, une opposition entre monde de la mousson et des déserts se dessine.

I. Le relief de l’Asie
L’Asie un relief contrasté marqué par deux grands ensembles : des montagnes et des
plaines alluviales.

1. L’Asie des montagnes


Une grande partie du continent asiatique est composée de montagnes. Certaines
en constituent les limites, comme l'Oural ou le Caucase, mais la plupart se trouvent
au cœur même de l'Asie, comme les chaînes de Sibérie orientale ou le massif de
l'Himalaya. L'Himalaya est le massif le plus élevé de la planète, avec l’Everest (8 880
mètres d’altitude). S'y trouve également le plus haut plateau du monde, le plateau
tibétain (le « toit du monde »), qui dépasse les 5 000 mètres.
Les montagnes couvrent le centre du continent asiatique. De la Turquie à la Malaisie,
se déploient les montagnes les plus hautes du monde. Les soulèvements
montagneux, essentiellement jeunes, ont une direction générale Est-Ouest.
Au centre le plateau du Tibet : ce gigantesque bastion porte ses 3 millions de km² à
plus de 4 000m d’altitude, mais il est dominé au Nord par la chaîne du Kouen-lun et
au sud, le bourrelet de l’Himalaya.

2. Les plaines alluviales


Au Sud les hautes terres de l’Asie centrales sont bordées par un ensemble discontinu
de plateaux et de plaines : les plaines alluviales de l’Asie du sud et de l’Est, formées
des alluvions de grands fleuves (Tigre, Euphrate, Indus, Gange, Brahmapoutre, etc.)
dont les deltas, à la fois enrichis et menacés par les crues, ont généralement été
anciennement mis en valeur et portent de fortes densités de populations.
L’Asie est un ensemble de hautes terres : les montagnes et les hauts plateaux
dominent. Ils couvrent tout le centre du continent. En bordure, s’étendent les vastes
plaines alluviales indiennes et chinoises.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 67 ~


L’Asie

II. Les contrastes climatiques de l’Asie


L'extension en latitude explique la diversité des climats en Asie. Elle offre donc
presque tous les types de milieux. Au sein de cette diversité trois grands ensembles se
dégagent : une Asie des moussons, une Asie froide et une Asie des déserts.

1. L’Asie des moussons


L'Asie des moussons s'étend sur une grande partie de l'Asie du Sud et de l'Asie de l'Est.
Le mécanisme de la mousson (qui signifie « saison » en arabe) commande le climat
de l'ensemble de la zone : pendant l'hiver, les vents viennent du nord, la saison est
sèche. L'été, en revanche, le flux s'inverse : les vents viennent du sud, se chargent
d'humidité au-dessus de l'océan Indien et entraînent d'abondantes précipitations ;
c'est la saison des pluies. Le climat de mousson est donc un climat tropical particulier
: les écarts de précipitations sont très importants entre la saison sèche et la saison
humide. À Calcutta (en Inde), chacune de ces deux saisons dure six mois ; ailleurs, la
saison sèche peut être moins longue.
L’Asie des moussons a des fleuves abondants, aux crues parfois désastreuses.
L'abondance des précipitations peut rendre ce climat difficile à vivre. Il convient
pourtant idéalement à la culture du riz. Ce dernier est en effet une céréale qui
pousse « les pieds dans l'eau, la tête au soleil ». Ainsi, en dépit des inondations et des
crues parfois catastrophiques, l'Asie des moussons est mise en valeur intensément,
depuis des millénaires.

2. L’Asie froide

Le climat est continental avec des hivers très rigoureux et devient polaire près de
l’Arctique. Le centre de cette partie de l’Asie est occupé par une grande forêt, la
taïga, qui laisse place près de l’océan Arctique à une végétation de mousses et
d’arbustes, la toundra.

3. L’Asie sèche
L'ouest du continent asiatique est beaucoup plus aride et les déserts sont nombreux :
déserts d'Arabie, de Syrie ou d'Irak, désert iranien, désert du Thar au Pakistan (où les
hivers sont chauds), déserts du Karakoum, du Takla-Makan, de Gobi en Asie centrale
(où les hivers sont froids). Mais que l'hiver soit chaud ou froid, les précipitations restent
toujours très faibles.
Pour autant, la vie dans ces régions n'est pas impossible : on peut en effet cultiver la
terre, à condition de l'irriguer. Le principal problème est donc celui de l'eau. C'est
pourquoi les villes et les villages sont généralement situés près des sources ou des
grands fleuves, comme par exemple Bagdad qui longe le Tigre.

L'Asie est le plus vaste et le plus peuplé des continents. Son extension en latitude
favorise l’existence de plusieurs formes de relief, de divers types de climats qui offrent
une mosaïque de milieux. Sa population est aussi très diverse.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 68 ~


L’Asie

L’ASIE—LES CONTRASTES NATURELS : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Le relief de l’Asie

Document n°2 : Les contrastes climatiques de l’Asie

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 69 ~


L’Asie
Document n°3 : Les milieux asiatiques

Un désert La taïga

Paysage du Népal

L’Asie des moussons

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 70 ~


L’Asie

Riche de sa diversité et de sa culture multiséculaire, la population d’Asie, première


démographie mondiale, est complexe. Selon les pays, la population évolue différemment et
dans un cadre général marqué par de fortes inégalités économiques et sociales dans les
villes comme dans les campagnes.

I. Répartition de la population asiatique


L'Asie est le continent le plus peuplé du monde. C’est une fourmilière. Sa population
qui représente environ 61 % de la population mondiale est estimée à 4 350 398 314
en 2013.
Cette population ne se répartit pas uniformément sur le continent. Trois foyers de
peuplement concentrent plus de 3 milliards de personnes :
 l'Asie du Sud (1,58 milliard d'habitants) ;
 l'Asie de l'Est (1,53 milliard d'habitants) ;
 l'Asie du Sud-Est (548 millions d'habitants).
La Chine, à elle seule, représente plus de 20 % de la population mondiale et l'Inde
près de 17 %.
Les autres régions de l'Ouest et du Nord sont presque vides ce sont des déserts
humains : à l'Ouest de l'Asie, les hommes sont peu nombreux à cause de l'aridité au
centre de l'Asie, dans les régions montagneuses, le froid et les pentes ne permettent
pas aux hommes de développer l'agriculture. La Sibérie, par exemple, connaît une
densité inférieure à un habitant par km².

II. La forte croissance démographique de la population


La population asiatique connaît une forte croissance démographique. L'Inde, par exemple,
a doublé sa population entre 1970 et 2000, gagnant 500 millions d'habitants.
Depuis quelques années, la croissance ralentit, notamment grâce à la politique
démographique de la Chine (un enfant par femme). Elle reste cependant très élevée au
Moyen-Orient (Asie de l'Ouest) : les taux de fécondité sont de 5 enfants par femme en
Arabie saoudite ou en Irak, et même de 7 au Yémen.
La plupart des pays d'Asie ne connaissent pas le contrôle des naissances et ont un taux de
croissance naturel de plus de 2 % l'an. La forte natalité (autour de 35‰) est compensée par
une mortalité encore élevée (11 à 12‰), notamment la mortalité infantile (91 ‰ au
Pakistan). À l'exception du Japon, déjà confronté au vieillissement de sa population, les pays
les plus développés économiquement sont entrés dans la première phase de la transition
démographique, liée à la baisse de la mortalité (5 ‰ en Malaisie, 11 ‰ pour la mortalité
infantile). Mais la baisse du taux de croissance (autour de 1,5‰) est très lente en raison de la
forte natalité des années passées, dont les conséquences démographiques s'étendent sur
plusieurs générations.
L'Asie reste un continent très rural : 59 % des Chinois, 69 % des Thaïlandais, 72 % des Indiens et
75 % des Vietnamiens vivent à la campagne. Seuls quelques pays, essentiellement en Asie
occidentale, sont fortement urbanisés : 67 % des Iraniens, 68 % des Irakiens vivent en ville.
Israël constitue un cas à part, avec 92 % de citadins, suivi de près par l'Arabie saoudite avec
86 %. Sur l'ensemble du continent, cependant, le taux d'urbanisation connaît une forte
expansion.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 71 ~


L’Asie

III. Une diversité de peuples et de langues


L’Asie est une mosaïque de peuples, de cultures et de religions :
o L’Asie de l’Est se définit par la civilisation chinoise et par les cultures des
Tibétains, des Mongols, des Coréens et des Japonais ;
o L’Asie du Sud-Est présente une plus grande diversité, même si l’influence
malaise est très forte dans la péninsule et dans les archipels. La partie
continentale de l’Asie du Sud-Est est peuplée par les Birmans, les Thaïs, les
Vietnamiens et les Khmers ;
o Au nord de l’Asie du Sud, les populations parlent diverses langues indo-
européennes apparentées à l’hindi, alors qu’au sud prédominent les langues
dravidiennes des populations indigènes de la péninsule indienne ;
o En Asie du Sud-Ouest, le persan (farsi), l’arabe, le turc et l’hébreu sont les
langues les plus importantes, qui correspondent à des groupes spécifiques. Les
langues altaïques sont répandues en Asie centrale et à l’ouest de la Chine,
bien que le russe soit aujourd’hui la langue dominante de la Sibérie.

IV. Une diversité de religions


L’Asie est le berceau des grandes religions du monde. Le judaïsme, le christianisme
et l’islam sont nés en Asie du Sud-Ouest ; le bouddhisme et l’hindouisme ont leurs
racines en Inde, et la Chine est la terre du culte des ancêtres et de ce qu’on appelle
la religion chinoise, qui se compose d’éléments confucianistes et taoïstes.
L’islam prédomine en Asie du Sud-Ouest et en Asie centrale, et il joue un rôle de
premier plan en Asie du Sud, où le Pakistan et le Bangladesh sont en majorité
musulmans. En Asie du Sud-Est, l’islam est la principale religion de l’Indonésie.
Plusieurs villes de l’Asie du Sud-Ouest sont d’importants lieux de pèlerinage. C’est le
cas de La Mecque, de Médine et de Jérusalem.

L’Asie est le premier foyer de peuplement du monde. Sa population connait une


forte croissance. Ses peuples ne parlent pas la même langue et n'ont pas la même
religion.
L’Asie est aussi marquée par de fortes disparités économiques et sociales.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 72 ~


L’ASIE—LES POPULATIONS DE L’ASIE : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Répartition de la population asiatique

Document n°2 : La diversité des peuples de l’Asie

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 73 ~


Document n° 3 : Carte politique de l’Asie
Pays Capitales
Afghanistan Kaboul
Arabie saoudite Riyad
Arménie Erevan
Azerbaïdjan Bakou
Bahreïn Manama
Bangladesh Dhaka
Bhoutan Thimphou
Birmanie (Myanmar) Pyinmana *
Brunei Bandar Seri Begawan
Cambodge Phnom-Penh
Chine Pékin (Beijing)
Corée du Nord Pyongyang
Corée du Sud Séoul
Émirats arabes unis Abou Dabi
Géorgie Tbilissi
Inde New Delhi
Indonésie Jakarta
Irak Bagdad
Iran Téhéran
Israël Jérusalem
Japon Tokyo
Jordanie Amman
Kazakhstan Almaty
Kirghizistan Bichkek
Koweït Koweït
Laos Vientiane
Liban Beyrouth
Malaisie Kuala Lumpur
Maldives Malé
Mongolie Oulan-Bator
Népal Katmandou
Oman Mascate
Ouzbékistan Tachkent
Pakistan Islamabad
Philippines Manille
Qatar Doha
Russie Moscou
Singapour Singapour
Sri Lanka Colombo
Syrie Damas
Tadjikistan Douchambé
Thaïlande Bangkok
Timor-Leste Dili
Turkménistan Achgabat
Turquie Ankara
Viêt Nam Hanoï
Yémen Sanaa

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 Définition
Chaîne de montagne - Plaines alluviales - Plateaux - Alizé - Mousson - Désert

 Questions de cours
1) Quelles sont les différentes formes de relief de l’Asie ? (Précisez des exemples)
2) À combien de mètres culmine le mont Everest ?
3) Sur quelle montagne se trouve le mont Everest ?
4) Quelles sont les différentes zones climatiques de l’Asie ?

 Réponses argumentées

1) Pourquoi dit-on que l’Asie est le premier foyer de peuplement du monde ?


2) Peut-on parler d’une ou des populations de l’Asie ?
3) Qu’est ce qui explique l’inégale répartition de la population de l’Asie.
4) En vous référant à la carte des grandes aires religieuses de l’Asie, identifiez
grandes religions en Asie.
5) Quels sont les pays les plus peuplés d’Asie ?
6) Citez quelques pays ayant un fort taux de fécondité.
7) Pourquoi parle-t-on d’une diversité de langues en Asie ?

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 75 ~


L’Asie

La croissance « miraculeuse » de l’Asie est sapée par nombre de disparités économiques et


sociales, sources de vives tensions.
Ainsi une coopération multisectorielle, motivée par divers enjeux (économiques et
géostratégiques) est proposée comme réponse aux problèmes d’intégration.

I. Les disparités économiques et sociales en Asie


Les États d’Asie sont inégalement développés. La plupart restent des pays agricoles.
Mais aussi l’Asie est le continent où la croissance économique a été la plus élevée
au cours des années 90. L’Asie est le continent où l’augmentation des richesses a été
plus soutenue au cours de la décennie écoulée.
Les progrès sanitaires et médicaux ont permis d’assurer, en général, une plus longue
espérance de vie. L’agriculture se modernise. Des industries attirées par les faibles
salaires s’installent près des villes. Les progrès de l’instruction font reculer
l’analphabétisme et la baisse de la natalité induit la croissance économique.
Cette évolution est visible en Chine et en Inde où le décollage économique est
presque maintenant assuré. Elle est beaucoup plus accentuée dans les nouveaux
pays industrialisés comme le Taiwan, Hong Kong, Singapour et la Corée du Sud dont
les produits sont vendus dans le monde entier.
Les écarts de niveau de vie et de développement entre pays riches et pays pauvres
s’accentuent.
Quelques états riches : trois groupes d’États fournissent chaque année une
production importante qui assure leurs richesses :
- Les états producteurs de pétrole du Moyen-Orient et de Malaisie
- Le Japon, géant économique, pays le plus développé et le plus riche d’Asie
- Les Nouveaux Pays Industrialisés de la côte Pacifique
De la Chine à l’Indonésie, d’autres pays de la région ont ouvert leurs portes côtières
aux pays industrialisés qui y créent des industries dans leurs zones franches.
Les autres pays restent pauvres, c’est le cas du Bengladesh et du Cambodge où la
majorité des habitants sont des paysans pauvres aux revenus faibles. Beaucoup sont
encore mal nourris peu instruits et leur espérance de vie est courte.
La plupart des États asiatiques connaissent de réels progrès économiques.
Mais la masse et la croissance de leur population sont telles que, le développement
est très inégal. L’amélioration du niveau de vie reste limitée et ne touche pas
l’ensemble des populations.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 76 ~


L’Asie
II. Les problèmes d’intégration en Asie
À l’instar du continent africain, européen ou américain, le continent asiatique ne
possède pas un système d’intégration unificateur. Le contient étant compartimenté
en sous-blocs, l’intégration ne se fait qu’au niveau sous régional.
Ainsi il existe autant de systèmes d’intégration que de régions ou de pôles.
L’intégration économique régionale des pays en développement d’Asie de l’Est et
du Sud-Est s’est accélérée depuis la crise financière asiatique de 1998. L’ASEAN est
au coeur de ce processus, aux côtés de grandes puissances économiques
régionales, dont la Chine, le Japon et la République de Corée.
L’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN) est une organisation
politique, économique et culturelle regroupant dix pays d'Asie du Sud-Est. Elle a été
fondée en 1967 à Bangkok (Thaïlande) par cinq pays dans le contexte de la guerre
froide pour faire barrage aux mouvements communistes, développer la croissance
et le développement et assurer la stabilité dans la région. Aujourd'hui, l'association a
pour but de renforcer la coopération et l'assistance mutuelle entre ses membres,
d'offrir un espace pour régler les problèmes régionaux et peser en commun dans les
négociations internationales.
En Asie du Sud, l’intégration économique régionale a été faible et lente, et les
questions d’investissement ne sont pas encore prises en compte dans le processus.
La région n’a donc pas attiré les flux d’IED qu’elle pouvait espérer, en particulier les
flux L’Association sud-asiatique de coopération régionale (SAARC), formée en 1985
par le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, les Maldives, le Népal, le Pakistan et Sri Lanka,
a été le principal architecte de l’intégration de cette région; l’Afghanistan l’a
rejointe en 2007. La SAARC a entrepris l’intégration commerciale de la région en
1995.
En Asie occidentale, la diversification économique est un objectif partagé par les six
pays arabes duGolfe − Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman
et Qatar − qui ont créé le CCG en 1981. Son importance avait été soulignée dans
l’accord économique que ces pays avaient conclu en 2001 et qui prévoyait le
renforcement de leur intégration économique.

L’Asie est un continent marqué par de fortes disparités socio-économiques : y cohabitent les
pays les plus riches et les pays les plus pauvres du monde. Sa division en plusieurs blocs n’a
pas permis la mise en place d’un mécanisme continental d’intégration.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 77 ~


L’ASIE—DISPARITES ET PROBLEMES D’INTEGRATION : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : La belle réussite économique des « Dragons »


Les transformations économiques que la Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour ont connues au cours
des trente-cinq dernières années illustrent le déplacement vers l’Asie de l’Est des pôles de croissance de
l’économie mondiale et, notamment, les modifications de la répartition mondiale des activités industrielles. En
effet, le moteur de ces transformations est une industrialisation spectaculairement rapide, fondé sur
l’exportation, de ces » nouveaux japons », connus sous le nom de Petits Dragons ». Ces « pays-ateliers »
asiatiques, d’abord peu développés, ont été appelés successivement semi-industrialisés, puis nouveaux pays
industriels (NPI). Ils font désormais partie des économies à revenu élevés au même titre que le Japon, l’Europe
occidentale et l’Amérique du Nord.
D’après P.Bloc-Durrafour, J.Domingo, A. Gautier,
A .Mesplier, A. Reynaud, L’Espace Asie-Pacifique-Le Japon, la façade asiatique du Pacifique, Bréal, 2000

Document n°2 : Les inégalités de développement en Asie

L’IDH

Cohabitation entre zones riches et bidonvilles à Jakarta

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Document n°3 : Les problèmes d’intégration

Quelques caractéristiques des pays de l’Asean

Pays PIB/tête Population, en milliers V..A. agricole/PIB V.A. industrielle/PIB


en dollars, 2002
Cambodge 253 13 809 32,0 24,0
Indonésie 937 217 131 16,2 36,0
Laos 331 5 529 51,3 23,1
Malaisie 3 971 23 965 8,2 43,1
Birmanie - 48 852,50 - -
Philippines 976 78 580 20,1 34,0
Singapour 21 102 4 183 0,1 30,7
Thaïlande 2 038 62 193 8,0 44,0
Vietnam 437 80 278 22,7 36,9
Sources: données nationales

Document n°4 : Quels atouts pour réussir la nouvelle intégration régionale ?

Les pays de l’Asean ont beaucoup à gagner en coopérant avec la Chine et en assurant leur
place dans la chaîne de valeur de sorte que la division du travail asiatique (et, partant,
internationale) représente un continuum. Puisqu’ils se situent déjà aujourd’hui entre les NPI et
la Chine, il leur suffirait de préserver leur position pour que l’intégration soit un succès. (…)
Les enjeux pour l’Asean sont d’une importance majeure, mais, compte tenu de
l’hétérogénéité de ce groupement et de sa faiblesse vis-à-vis de ses voisins, il faut distinguer
trois sous-groupes : tout d’abord Singapour, dont le niveau de développement est
équivalent à celui des NPI ; ensuite les pays à revenu et développement intermédiaire, tels
que l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande ; enfin les pays les plus pauvres : le
Cambodge, le Laos et le Vietnam. (…)
En ce qui concerne les pays les moins développés de l’Asean, des inconnues subsistent. (…)

Diana Hochraich, L’intégration régionale en Asie depuis l’entrée de la Chine dans l’OMC, juillet 2004

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 79 ~


 Définition
APEC :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………...……………………………………………………………

ANZUS :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………...……………………………………………………………

OTASE :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………...……………………………………………………………

ANZCERTA :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………...……………………………………………………………

NEI :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………...……………………………………………………………

OPEP :……………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………...…………………………………………………

ANSEA (ou ASEAN) :


…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………...……………………………………………………………

 Correspondance
Correspondance entre les espaces sous régionaux et les pays
A- Asie occidentale 1- Russie
B- Asie sud est 2- Bahreïn
C- Asie centrale et continentale 3- Indonésie
D- Asie orientale 4- Singapour

 Questions de cours
1) Quel est le pays leader en Asie ?

2) Quels sont les bébés « Tigres » ?

3) Quels sont les « Dragons » ?

4) Qu’est qu’un « Tigre » ? Qu’est ce qu’un « Dragon » ?

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L’Océanie

L’Océanie est un continent, situé dans l’hémisphère Sud. Il donne sur l’océan Indien

à l’ouest et sur l’océan Pacifique à l’est. L’Océanie est composée de plusieurs milliers

d’îles, parfois éloignées de milliers de kilomètres les unes des autres. L’Océanie

compte une population de plus de 31 millions d’habitants (c’est le continent habité

le moins peuplé) pour une superficie de 8,5 millions de km² environ, soit une densité

de population de moins de 4 habitants au km² (la plus faible de tous les continents

habités). Sydney (en Australie) est la plus grande ville d’Océanie avec environ 3,6

millions d’habitants

L’Océanie compte 14 pays et peut être divisée en 4 régions géographiques :

– l’Australie et la Nouvelle-Zélande (2 pays) : l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

– la Mélanésie (4 pays) : Fidji, les îles Salomon, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et

Vanuatu.

– la Micronésie (5 pays) : Belau, les îles Marshall, Kiribati, la Micronésie et Nauru.

– la Polynésie (3 pays) : Samoa, Tonga et Tuvalu.

Plus petit des cinq continents avec, l’Océanie présente des particularités qui la

différencient des autres ensembles régionaux : son insularité (configuration en

archipel), ses limites imprécises, sa position latitudinale entre les domaines tropical et

austral.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 81 ~


L’OCEANIE—ETUDE DE SITUATION : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Carte de situation de l’Océanie

Document n°2 : Découpage politique de l’Océanie

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 82 ~


Document n°3 : Carte politique de l’Océanie

Pays d'Océanie et d'Australasie

Pays Capitales
Australie Canberra
Belau Koror
Fidji Suva
Kiribati Tarawa
Îles Marshall Majuro
Micronésie Palikir
Nauru Yaren
Nouvelle-Zélande Wellington
Papouasie-Nouvelle-Guinée Port Moresby
Îles Salomon Honiara
Samoa Apia
Tonga Nuku'alofa
Tuvalu Funafuti
Vanuatu Port-Vila

 Questionnaire
1) Qu’est ce qu’une île ? Un archipel ?
2) Quels sont les différents archipels qui forment l’Océanie ?
3) Quelle est la plus grande île de l’Océanie ? (Précisez sa superficie)
4) Dans quels océans se trouve l’Océanie ?
5) De quelle superficie est l’Océanie ?

 Mots croisés
A C D

1
B
2

3
4

Horizontalement Verticalement
1- La plus grande île de l’Océanie de km2 A- Le plus grand océan du monde (176 M)
2- Le tropique Nord B- La capitale de l’Australie
3- L’Océan du sud de l’Australie C- La mer au sud-est de l’Australie
4- Une des archipels océaniens D- Ile dont la capitale est Wellington

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L’Océanie

Dans l’ensemble sous développée, l’économie insulaire de l’Océanie s’affirme difficilement grâce au
tandem Australie – Nouvelle Zélande.
Bien que géographiquement morcelée, cette région stratégique affiche une sérieuse volonté
d’intégration.

I. Les disparités économiques et sociales


L’espace océanique a été morcelé en une vingtaine de micro-Etats indépendants. Mais cette
indépendance demeure cependant souvent purement formelle à cause des rivalités qui
opposent les grandes puissances pour la maitrise du Pacifique.
L’Océanie a été morcelée durant le processus des indépendances. La plupart des micro-états
d’Océanie sont des pays pauvres et économiquement dépendants de grandes puissances.
Deux entités se distinguent cependant de l’ensemble.
L’Australie possède un potentiel économique important qui fait d’elle une puissance de la région
Asie – Pacifique.
La Nouvelle-Zélande est avant tout un pays agricole à forte vocation exportatrice. L’économie
de la Nouvelle-Zélande dépend pour un large part de ses relations commerciales
(principalement avec l’Australie, le Japon, les États-Unis et le Royaume-Uni).

II. Les problèmes d’intégration


L’Océanie insulaire présente un certain nombre d’éléments géographiques, socio-économiques
et politiques qui concourent à la fragmentation et à la dispersion des territoires et des sociétés
qui s’y égrènent. Pour pallier le manque d’unité et surtout pour trouver une insertion dans le
système international, des processus de coopération régionale se déroulent entre des ensembles
d’États insulaires. Cependant, les mécanismes de coopération en vigueur ne recouvrent pas les
mêmes réalités, ne tendent pas vers les mêmes buts et leurs modalités d’actions et de mise en
œuvre sont différentes.
Deux institutions de coopération régionale ont été créées :
- La Commission du Pacifique Sud rassemble les territoires de la région et les puissances qui y
exercent une tutelle ;
- Le forum du Pacifique Sud regroupe pour sa part, les pays indépendants, Australie et
Nouvelle-Zélande inclus. Ce forum réunit annuellement les chefs d’États et gère les premiers
organismes communs (agence de pêcherie, compagnies aériennes et maritimes etc.).
D’autres organisations régionales ont vu le jour :
- Agence des Pêches du Forum (FAA),
- South Pacific Applied Geosciences Commission (SOPAC),
- Programme régional Océanien pour l’environnement (PROE),
- Fiji School of Medicines (FSCHM),
- Pacific Island Development Program (PIDP),
- South Pacific Bureau for Educational Assessment (SPBEA),
- South Pacific Tourism Organization (SPTO),
- University of South Pacific (USP).
La fin de la guerre froide en diminuant la valeur stratégique des îles, a réduit la marge de
manœuvres des dirigeants insulaires.
Le départ du Royaume Uni de la Commission du Pacifique Sud en 1994, l’annonce d’un prochain
retrait américain ont symbolisé ce désengagement.
La place des ces petits États dans l’essor de la région Asie-Pacifique n’est, par ailleurs, pas assuré
; leurs contacts avec les pays de l’ANSEA sont très limités.

L’Océanie est un continent insulaire marqué par une diversité d’îles. Les plus grandes d’entre elles,
l’Australie et le Nouvelle-Zélande. Il existe de forts clivages entre les îles et les efforts d’intégration n’ont
pas permis d’unifier tous les pays du continent.

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 84 ~


L’OCEANIE—DISPARITES ET PROBLEMES D’INTEGRATION : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Tableau des indicateurs de développement

PNB en PNB par Taux Espérance Indice


Pays
volume hab d’inflation de vie développement
Australie 738,5 35.990 2,9 81 0,962

Fidji 2,8 3.300 7 68 0,762

Nouvelle Zélande 112.4 27.250 2.9 80 0,943


Papouasie –
4,6 770 6,3 57 0.530
Nouvelle Guinée

PNB en volume : en milliards de dollars Taux d’inflation : en %


PNB/hab. : en dollars Espérance de vie : en années
IDH : plus il se rapproche de 1, plus le niveau de développement du pays est élevé.

Document n°2 : Fiche signalétique

Nouvelle Papouasie –
Australie Fidji
Zélande Nouvelle Guinée

Ratu Josefa
Chef d’Etat Elisabeth II Elisabeth II Elisabeth II
Iloïlovatu Uluïvuda

Franck
Premier Ministre Kevin Rudd Helen Clark Michael Soumare
Bainimarama

Superficie 7.750.000 18.000 271.000 463.000

Population 21 millions 0.9 million 4.2 millions 6.3 millions

Croissance 2006 2,4% 3,4% 1,7% 3.7%

4,3% 4,6% 3,6%


Chômage Non connu
(2007-OCDE) (2005) (2007- OCDE)

Dollar Dollar
Dollar fidjien Kina
Monnaie australien néozélandais
(0,44074 euro) (0,52175 euro) (0,25074 euro)
(0,59749 euro)

Le Monde, Hors série, Bilan du monde 2007, 33e année

 Géographie Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 85 ~


 Questionnaire

Quelles sont les différentes monnaies de l’espace océanien ?

Quels pays composent l’Océanie ?

Quelle est la superficie de l’Océanie : 9, 10 ou 12 millions de km2 ?

Quels sont les différents chefs d’Etat des pays de l’Océanie ?

La croissance des pays de l’Océanie est-elle positive ou négative ?

 Commentaire

Construire un diagramme en bâtons de la croissance économique 2006 des pays de

l’Océanie à partir de la fiche signalétique.

Construire un diagramme circulaire des différentes espérances de vie des pays de

l’Océanie à partir du tableau des indicateurs.

Classez par ordre d’importance décroissante l’IDH des pays de l’Océanie.

 Correspondance
Quelle capitale correspond à chacun de ces pays ?

1- Australie A- Wellington

2- Fidji B- Port Moresby

3- Nouvelle Zélande C- Suva

4- Papouasie - Nouvelle Guinée D- Cambera

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LE SYSTEME SOLAIRE

LA PLANETE TERRE

LE MONDE
Penda Dieye Jean Dieye
CEM de Meckhé village CEM Lamine Gueye

Nouveau programme consolidé 2006

Édition 2015
PROGRAMME EC 4e
CHAPITRE I :

LE SENEGAL : UNE NATION, UN ÉTAT


Leçon 1 : La construction de la nation sénégalaise : origine et évolution 3H

Leçon 2 : La nation sénégalaise : unité et diversité 2H

Leçon 3 : L’État : définition, types, rôle et fonctions 3H

CHAPITRE II :

LES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE


Leçon 4 : Le pouvoir exécutif : structures et fonctionnement 2H

Leçon 5 : Le pouvoir législatif : structures et fonctionnement 2H

Leçon 6 : Le pouvoir judiciaire : structures et fonctionnement 2H

A.C. : Dossier sur la Constitution sénégalaise (insister sur les rapports 2H

entre les différents pouvoirs et les libertés fondamentales)

A.C. : Dossier sur le code électoral 2H

CHAPITRE III :

DEMOCRATIE ET DROITS DE L’HOMME


Leçon 7 : L’Etat de droit et la bonne gouvernance 2H

Leçon 8 : Les Droits de l’Homme : définition, historique, et textes 2H

fondamentaux (déclarations, pactes, chartes et traités)

Leçon 9 : La protection et la promotion des Droits de la femme (la 2H

question de la parité, stratégies de promotion)

Leçon 10 : La protection et la promotion des droits des personnes 2H

vulnérables (enfants et des handicapés)

A.C. : Dossier : les enfants de la rue face à la Convention des Droits de 2H

l’Enfant
Le Sénégal : une Nation, un Etat

La nation s’est constitué depuis plusieurs siècles grâce à la combinaison de plusieurs


facteurs. Cette construction sera consolidée après 1960.

I. Origine de la nation sénégalaise


La Nation est une communauté humaine constituée d’hommes et de femmes sur un
même territoire, unis par l’histoire, ayant le désir de vivre ensemble pour gérer leur
propre destin.
La construction de la nation sénégalaise s’est faite au cours du temps grâce à
plusieurs facteurs.

1. Les fondements historiques


La nation sénégalaise est très ancienne et précède de loin l’arrivée des Européens.
La vallée du fleuve Sénégal est considérée comme le premier foyer de peuplement
du Sénégal et le berceau de la nation sénégalaise. Les peuples qui y ont vécu ont
partagé la même histoire du temps des grands empires de la Sénégambie : le Jolof,
le Walo, le Tékrour, le Fouta Toro, le Cayor, le Baol, le Gabou etc. Les peuples de ces
empires ont longtemps cohabité dans la paix et la concorde avant de se disperser à
l’intérieur par des vagues migratoires successives.
À l’ère de la traite négrière et de la colonisation, ces peuples ont enduré les mêmes
souffrances. Afin de mettre fin à la domination française, les peuples du Sénégal ont
mené ensemble de mémorables luttes qui vont permettre l’accession du pays à
l’indépendance.
Ainsi l’histoire est le premier facteur d’unification de la nation sénégalaise.

2. Les fondements culturels


L’entente, la coexistence pacifique et la solidarité entre les membres de notre nation
s’expliquent par les liens fraternels entre les ethnies. Exemple : les liens de cousinage
entre les diolas et les sérères, le cousinage à plaisanterie « kalanté » entre les
toucouleurs et les sérères, la similitude des us et des coutumes comme les « khambs »
chez les lébous et les « pangols » chez les sérères. En plus l’islam et le christianisme
enseignent la tolérance et l’amour du prochain dans cette communauté marquée
par la diversité ethnique.

3. Les fondements juridiques


Après l’indépendance du Sénégal en 1960, les différentes ethnies ont décidés de
vivre ensemble sur un même territoire en élaborant une constitution, en choisissant un
gouvernement et des symboles (drapeau, hymne, devise, sceaux). D’ailleurs, la
devise traduit la volonté du peuple sénégalais de vivre ensemble dans la paix et
dans l’unité pour atteindre son objectif : le développement.

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Le Sénégal : une Nation, un Etat

II. L’évolution de la nation sénégalaise

La construction de la nation sénégalaise s’est consolidée au cours du temps avec


l’arrivée de l’Islam, du christianisme, de la colonisation et la naissance de l’État
indépendant.
Une fois l’indépendance acquise en 1960, la nation sénégalaise va se consolider en
évoluant progressivement.
L’unité nationale du Sénégal se consolide chaque jour davantage, renforcé par
plusieurs facteurs.

1. Au plan politique

L’instauration de la démocratie favorise le respect et la tolérance. C’est ainsi que le


Sénégal est épargné des guerres ethniques. Le dialogue entre le gouvernement et
l’opposition et les syndicats permet d’éviter les troubles sociaux qui perturbent la
stabilité politique du pays.

2. Au plan social

La paix au Sénégal repose en grande partie sur le dialogue entre les différentes
religions. L’islam et le christianisme continuent de réunir les Sénégalais à l’occasion
des fêtes religieuses comme la Tabaski, la Korité, Noel, Pâques, les Pèlerinages).

3. Sur le plan culturel

La nation sénégalaise respecte la culture héritée des ancêtres : le patriotisme, le sens


de l’honneur, la solidarité etc.
Cela se manifeste lors des rencontres sportives, lorsque surgissent des calamités.

La nation n’est pas cependant une idée et une création figées. C’est un processus
dynamique, un projet en perpétuelle évolution à travers le renforcement les valeurs
de la démocratie, de l’État de droit, de la bonne gouvernance, de justice sociale, de
solidarité, etc.

La nation sénégalaise est indivisible. Ses racines sont ancrées dans sa culture. Ce
trésor culturel est légué par les anciens royaumes de la Sénégambie. La construction
de notre nation se consolide grâce aux défis que le pays doit relever.

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Le Sénégal : une Nation, un Etat

La nation sénégalaise est diversifiée sur le plan culturel et ethnique. Cependant on


observe les mêmes valeurs, les mêmes symboles, les mêmes principes qui sont
partagés par tous les citoyens. Ils constituent les bases de l’unité nationale.

I. Unité de la nation sénégalaise


L’unité nationale s’est consolidé depuis l’accession du pays à l’indépendance.
Les Sénégalais ont exprimé leur désir de vivre en commun, en créant un État
démocratique reposant sur une solide constitution.
L’unité du pays repose sur plusieurs valeurs transmises depuis des générations par les
ancêtres. Ces valeurs sont la solidarité, l’entraide, l’amour du prochain enseigné par
les religions majoritaires. Les valeurs de patriotisme, de jom, de foula, de soutoura, de
fayda, de goor, de mougne sont les moteurs de la cohésion sociale. La téranga est le
bak des sénégalais.
Afin de ne jamais perdre leurs repères, les Sénégalais s’inspirent des enseignements
des chefs confrériques comme Ahmadou Bamba Mbacké, El Hadji Malick Sy, El hadji
Omar Tall et des œuvres de grands érudits comme Léopold Sédar Sénghor, Lamine
Gueye, Blaise Diagne, Cheikh Anta Diop. Ils s’inspirent aussi du courage des grands
résistants comme Lat Dior Diop, Maba Diakhou Bâ, Al Boury Ndiaye etc.

II. La diversité ethnique et culturelle du Sénégal


Le Sénégal regroupe plusieurs ethnies possédant chacune sa propre culture.
Par exemple : les Puulars de la vallée du fleuve avec leur célèbre danse le Yella, les
populations de la Casamance (diolas et balantes) dont la culture tourne autour de la
riziculture et des rites animistes, les mandingues dont l’instrument de musique principal
est la kora, les lébous avec leur célèbre danse le Ndawrabine etc.
Chaque ethnie a développé des valeurs culturelles dans son terroir. Ces valeurs sont
transmises par la langue, la tradition et l’histoire.

Au Sénégal il y a, certes, une diversité culturelle, mais cette pluralité n’empêche pas
le respect de la différence et l’unité dans la diversité.

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LA NATION SENEGALAISE : UNITE ET DIVERSITE : SUPPORT DE COURS

Document n°1 : La devise et le drapeau du Sénégal

La Devise
La devise de la République du Sénégal est : " Un Peuple – Un But – Une Foi ".
Elle traduit notre volonté de vie commune, c’est-à-dire notre volonté (Une Foi), d’Unité (Un Peuple),
pour la Construction nationale (Un But).
Le Drapeau
Le drapeau de la République du Sénégal est composé de trois bandes verticales et égales, de
couleur verte, or et rouge. Il porte, en vert, au centre de la bande or, une étoile à cinq branches.
Le Vert, pour les Musulmans, est la couleur du drapeau du Prophète. Pour les Chrétiens, il est le
symbole de l’espérance. Pour les Animistes, il est le symbole de la fécondité. L’Or est signe de richesse,
il représente le fruit du travail pour un peuple qui a donné la priorité aux problèmes économiques, dont
seule la solution permettra l’élévation du niveau de culture. C’est le second objectif de la nation
sénégalaise. Or l’Or — le Jaune — est, en même temps, couleur des Arts et des Lettres ; couleur de
l’Esprit. le Rouge rappelle la couleur du sang, couleur de la vie, donc du sacrifice consenti par toute la
Nation, mais aussi la détermination ardente et la force résolue qui anime chacun de ses fils dans la
lutte contre le sous développement..
L’Etoile est un signe assez fréquent dans la symbolique négro-africaine. Elle a cinq branches pour
marquer l’ouverture du Sénégal aux cinq continents. Elle représente le ciel et partant les valeurs
spirituelles, singulièrement chez un peuple qui ne vit pas seulement de riz et de pain. Elle est verte pour
signifier, plus particulièrement, l’espoir qu’exprime la Jeune Indépendance de la République du
Sénégal

Document n°2: Les sceaux de la République

L’article 2 de l’ordonnance N°60-26 du 10 octobre 1960, stipule :


“Les sceaux, timbres et cachets des grands corps de l’Etat, des Ministères, des cours et tribunaux, des
Notaires, de toutes les administrations et autorités publiques porteront pour type le baobab tel qu’il est
figuré sur le sceau de l’Etat et est figuré sur le sceau de l’Etat et pour légende « République du Sénégal
» et le timbre de l’administration ou de l’autorité publique pour laquelle ils seront employés.” Sur l’un
des sceaux, figurent un lion passant et, sur la droite au dessus, une étoile à cinq branches. Le lion est
également un signe fréquent de la symbolique du groupe ethnique nord soudanais, auquel appartient
la grande majorité des sénégalais. C’était, avant la présence française, l’animal symbolique du
pouvoir.
Le Roi était, alors, un Roi-Lion - Soleil-Dieu ; désormais, le lion sera l’animal symbolique de l’Etat
sénégalais.
Aucun animal ne pouvait mieux représenter le peuple sénégalais, dont les vertus cardinales sont le
courage et la loyauté. Le premier sceau porte, inscrit sur le bord, les mots :
“REPUBLIQUE DU SENEGAL - UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI”
Sur le second sceau, figure le un baobab ; pourquoi le baobab ? D’abord parce que le baobab est
un arbre typique de la flore sénégalaise. Un groupe de baobabs centenaires marque, souvent la
place d’un ancien village. Ensuite parce que le baobab est un arbre dont les paysans tirent le plus de
ressources.
Le fruit, le pain de singe, sert à fabriquer la sauce de bouillie, les feuilles pilées, entrent dans la
composition du couscous ; le tronc fournit des cordes solides. Sur le bord de ce second sceau, sont
inscrits les mots :

“REPUBLIQUE DU SENEGAL - AU NOM DU PEUPLE SENEGALAIS”


Le Baobab est le sceau commun à toute l’Administration de la République du Sénégal.
La Police nationale a adopté comme symbole particulier, le Baobab. C’est pourquoi on
retrouve le baobab sur les signes distinctifs de la police (insigne, épaulettes, logos etc....).
"Il faut que les jeunes croient en eux-mêmes et croient en leur pays, qu’ils soient footballeurs,
lutteurs, étudiants ou intellectuels, quel que soit leur talent ou leur métier. Ils doivent travailler
durement, car c’est par le travail que l’on se réalise et que l’on gagne sa dignité"

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Le Sénégal : une Nation, un Etat

L’Etat est une entité politique constitué d’un territoire bien délimité, d’une population
et d’un pouvoir politique. Il existe plusieurs types d’états qui jouent plusieurs rôles et
assurent diverses fonctions.

I. L’Etat et ses fonctions


1. Définition
L’État se définit comme une organisation politique, un support organique, structuré,
reconnu et accepté sur lequel tout pouvoir a besoin de s’appuyer pour exercer son
autorité. Il ne peut être le patrimoine d’un clan, d’une ethnie ou d’une famille.
L'État est la forme la plus élaborée de la vie commune d'une société humaine. Il
exerce son pouvoir par le biais du gouvernement. L'État dispose d'un certain nombre
de monopoles comme l'utilisation légitimée de la contrainte physique (pour
faire respecter la loi), la collecte des impôts...
Pour que l’État existe il faut : des hommes qui expriment le commun vouloir de vivre
en commun, un territoire bien délimité et une organisation politique.

2. L’expression de l’Etat
L’État est invisible. Il est impersonnel et impérissable. Pourtant il manifeste son autorité
par le pouvoir politique et le pouvoir administratif.

a) Le pouvoir politique
Dans un état, les populations obéissent aux autorités politiques qui sont investies aux
missions d’ordre général sans qu’ils aient le droit de refuser. C’est le pouvoir politique.
Pour exercer ce pouvoir, l’État s’appuie sur les forces de l’ordre (la police, l’armée, la
gendarmerie). Cependant l’autorité ne doit pas être fondée sur la répression mais sur
le consentement de tous.

b) Le pouvoir administratif
L’autorité centrale ne pouvant gouverner de loin, il délègue son pouvoir à des

fonctionnaires de l’Etat. Ce sont les agents de l’administration : gouverneurs, préfets,

sous-préfets, chefs de service etc.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~8~
Le Sénégal : une Nation, un Etat

II. Les différents types d’Etat


1) L’État unitaire
L’État unitaire est la forme la plus simple et la plus répandue. Il se caractérise par un
territoire unique, une population assez homogène et un gouvernement centralisé.
C’est le cas de l’État du Sénégal. La France est un État unitaire, comme l'Irlande, la
Chine, l'Indonésie, l'Italie etc.
Pour réduire la centralisation du pouvoir, l’État unitaire applique :
- La déconcentration : c’est le transfert de compétences de l’autorité centrale
aux autorités déconcentrées (gouverneurs) ;
- La décentralisation : c’est le transfert de compétences de l’autorité centrale
aux autorités décentralisées (maires).

2) l’Etat fédéral
L’Eta fédéral est un regroupement de plusieurs États dont les populations
hétérogènes partagent la même nationalité et sont soumises à une même autorité.
Les États fédérés ont en commun des institutions communes comme le
gouvernement fédéral, une Assemblée fédérale, une police fédérale, etc. Chaque
État fédéré a aussi ses propres institutions qui s’occupent des affaires locales propres.
C’est l’exemple des Etats-Unis, du Nigeria, de l'Allemagne, de la Belgique, la Russie,
l'Inde, le Brésil, l'Australie, etc. Ils n'ont généralement pas le droit de
faire sécession unilatéralement.

3) L’Etat confédéral

La confédération est une association entre plusieurs états indépendants qui décident
d’unir leurs forces et leurs moyens pour poursuivre des objectifs communs.la
confédération est une fédération limitée, car chaque état confédère sa souveraine.
Exemple : Suisse.

L’état est donc un appareil structuré reconnu et accepté de tous sur lequel le
pouvoir s’appuie pour exercer son autorité et assurer l’organisation collective de la
société. C’est une réalité abstraite qui a commencé à s’affirmer dès que les
communautés humaines ont éprouvé le besoin de s’organiser pour sortir de la
barbarie. Il s’appuie toujours sur un certain nombre de critères pour exister et
s’exprime à travers plusieurs pouvoirs.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~9~
Les institutions de la République

Dans un état, le pouvoir exécutif désigne le pouvoir chargé d’exécuter les lois, de
définir les règles nécessaires à leur application et de gérer les affaires courantes de
l’Etat. Avec le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire il est l’un des trois pouvoirs
constituant un état.

I. Structure du pouvoir exécutif


La structure du pouvoir exécutif désigne son organisation. Elle dépend du type de
régime. Dans un régime parlementaire, le pouvoir exécutif est bicéphale. Il est
composé du chef de l’État et du chef du gouvernement.
Dans un régime présidentiel, il est monocéphale. Il se résume au chef de l’Etat et par
extension désigne son administration ou son cabinet. Au Sénégal nous avons un
régime présidentiel où le Premier ministre bénéficie de pouvoirs délégués.
Il y a donc deux institutions dans le pouvoir exécutif : le président de la république et
le gouvernement.
Ces deux institutions sont désignées de manière différente.

1) Le président de la République et ses pouvoirs

Le Président de la République est le gardien de la Constitution. Il est le premier


Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal. Il incarne l’unité nationale.
Le Président de la République est le garant du fonctionnement régulier des
institutions, de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire. Il détermine la
politique de la Nation et préside le Conseil des Ministres.
Le Président de la République signe les ordonnances et les décrets. Il nomme aux
emplois civils.
Le Président de la République, Chef suprême des Armées, est responsable de la
Défense nationale. Il préside le Conseil supérieur de la Défense nationale et le Conseil
national de Sécurité. Il nomme à tous les emplois militaires et dispose de la force
armée.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 10 ~


Les institutions de la République

Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés


extraordinaires auprès des puissances étrangères. Les ambassadeurs et les envoyés
extraordinaires des puissances étrangères sont accrédités auprès de lui.
Le Président de la République a le droit de faire grâce et peut adresser des messages
à la Nation.
Le Président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin
majoritaire à deux tours.
Le Président de la République peut être assisté d’un Vice-président qu’il nomme
après consultation du Président du Sénat et du Président de l’Assemblée nationale,
pour une durée ne pouvant excéder celle de son mandat. Il met fin à ses fonctions
dans les mêmes formes.
La durée du mandat du Président de la République est de sept ans. Le mandat est
renouvelable une seule fois.
Le Président de la République nomme le Premier Ministre et met fin à ses fonctions.
Sur proposition du Premier ministre, le Président de la République nomme les Ministres,
fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions.
Le Président de la République est installé dans ses fonctions après avoir prêté serment
devant le Conseil constitutionnel en séance publique.
Le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de
patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique.

2) Le gouvernement

Il est dirigé par le Premier ministre. Ce dernier est nommé par le président de la
république selon l’article 49 de la Constitution. Le Premier ministre propose la liste des
membres de son gouvernement au président de la République qui nomme les
ministres par décret.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 11 ~


Les institutions de la République
II. Fonctionnement du pouvoir exécutif

Le fonctionnement désigne la manière dont le pouvoir exécutif fait son travail. Ainsi il
dépend des pouvoirs et des attributs qui lui confèrent la Constitution. Chacune des
deux institutions a des pouvoirs bien déterminés. C’est l’exercice de ces pouvoirs qui
fait fonctionner l’exécutif.

1) Les pouvoirs du président de la république

Au Sénégal, le président de la république a de très larges pouvoirs. Ce sont les


articles 42 à 50 qui les déterminent. Le président de la république est garant du
fonctionnement régulier des institutions car il détermine la politique de la nation et
préside le conseil des ministres.

2) Les pouvoirs du Gouvernement

Les pouvoirs du gouvernement sont ceux qui sont conférés au Premier ministre et aux
ministres. Exemple le Premier ministre nomme aux emplois civils déterminés par la loi. Il
assure l’exécution des lois et dispose du pouvoir réglementaire. Il préside le conseil
interministériel. Certains pouvoirs du président peuvent être délégués au premier
ministre. Le Gouvernement conduit et coordonne la politique de la Nation sous la
direction du Premier Ministre. Il est responsable devant le Président de la République
et devant l’Assemblée Nationale qui peut provoquer la démission du Gouvernement
par le vote d’une motion de censure.

Le pouvoir exécutif est le plus important des pouvoirs dans le fonctionnement d’un
Etat. Au Sénégal, il est à la base du fonctionnement de l’État et son chef est
considéré comme le moteur des institutions.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 12 ~


LE POUVOIR EXECUTIF : SUPPORTS DE COURS

Document n°1 : Le serment du président de la République

Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge


de Président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer
scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes
mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et
l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de
l’unité africaine.

Document n°2 : Le palais de la République

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 13 ~


Les institutions de la République

Au Sénégal, le pouvoir législatif appartient à l’Assemblée nationale. Le parlement est


l’institution où le peuple délègue ses représentants appelés députés, pour exercer le
pouvoir législatif. Elle vote la loi, contrôle l’activité gouvernementale, peut provoquer
la démission du Gouvernement par le vote d’une motion de censure.

I. L’Assemblée Nationale
L’Assemblée Nationale du Sénégal a été instituée le 20 Août 1960. Le nombre des
députés était de 80 députés en 1960. L’effectif est passé de 100 en 1978, 120 en 1983,
en 140 en 1998 et 150 depuis 2002.
Les 150 députés de l’Assemblée Nationale sont aussi élus au suffrage universel direct
pour un mandat de cinq ans selon deux modes de scrutin :
a- 90 députés sont élus au scrutin de liste départementale majoritaire. Dans chaque
département, la liste qui a la majorité prend l’ensemble des postes de députés.
b- 60 députés sont distribués sur une liste nationale proportionnelle selon un quotient
obtenu par le rapport du nombre de votants sur le nombre de postes (60). Chaque
liste obtient autant de postes que de nombre de fois le quotient. Les postes restants
sont distribués aux listes qui ont les plus forts restes.
Le parlement a un rôle législatif. Il vote et discute les propositions de loi ainsi que les
projets de loi présentés par le gouvernement. Les députés votent la loi de finance
c’est-à-dire le budget de l’Etat.

II. Rapports entre le législatif et l’exécutif

Les députés peuvent poser des questions écrites ou orales aux membres du

gouvernement qui sont tenus d’y répondre.

L’Assemblée Nationale peut désigner des commissions d’enquête. Elle peut

provoquer la démission du gouvernement par le vote d’une motion de censure. Mais

dans notre pays les pouvoirs du parlement ne sont pas étendus. Le président de la

République peut dissoudre le parlement par décret. Le conseil constitutionnel peut

être saisi d’un recours visant à faire déclarer une loi anticonstitutionnelle.

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Les institutions de la République

III. Fonctionnement de l’Assemblée Nationale

Le parlement est dirigé par un président élu pour la durée de la législature. Il

dirige les débats et préside les réunions de bureau.

Il est secondé par 8 vice-présidents qui le suppléent dans l’exercice de ses

fonctions suivant l’ordre de leur élection.

Il existe 6 secrétaires. Ils assistent aux réunions du bureau et à la conférence

des présidents. Ils dressent les procès verbaux et inscrivent les noms des

députés qui demandent la parole et constatent les votes. Ils font aussi le

dépouillement du scrutin.

Les 2 questeurs s’occupent des services, du matériel et des finances de

l’assemblée. Ils préparent aussi le budget.

Le parlement tient chaque année deux sessions ordinaires.

Des commissions sont instituées pour examiner les projets ou propositions de

lois.

Les groupes parlementaires regroupant au plus 15 députés.

L’Assemblée Nationale est la seule institution du Sénégal détenant le pouvoir


législatif. Ses membres ou députés votent les lois et contrôlent l’action du
gouvernement.

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LE POUVOIR LEGISLATIF : SUPPORT DE COURS

La loi
La loi est votée par l’Assemblée nationale. L’initiative des lois appartient concurremment au
président de la République, au Premier ministre, aux députés.
La loi fixe les règles concernant :
 les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour
l’exercice des libertés publiques, les sujétions imposées par la Défense nationale aux
citoyens en leur personne et en leurs biens,
 le statut de l’opposition,
 la nationalité, l’état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les
successions et libéralités,
 la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables, la
procédure pénale, l’amnistie, la création de nouveaux ordres de juridictions et le
statut des magistrats,
 l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures,
le régime d’émission de la monnaie,
 le régime électoral de l’Assemblée nationale et des assemblées locales,
 les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l’Etat,
 les nationalisations d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises du secteur
public au secteur privé.
La loi détermine les principes fondamentaux :
 de l’organisation générale de la Défense nationale,
 de la libre administration des collectivités locales, de leurs compétences et de leurs
ressources,
 de l’enseignement,
 du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales,
du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale,
 du régime de rémunération des agents de l’Etat.
Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l’Etat dans les conditions et
sous les réserves prévues par une loi organique. Les créations et transformations d’emplois
publics ne peuvent être opérées que par les lois de finances.
Les lois de programme déterminent les objectifs de l’action économique et sociale de l’Etat.
Le plan est approuvé par la loi.
Après son adoption par l’Assemblée nationale, la loi est transmise sans délai au Président de
la République pour promulgation.
Le Président de la République promulgue les lois définitivement adoptées dans les huit jours
francs qui suivent l’expiration des délais de recours visés à l’article 74 de la Constitution.
Le délai de promulgation est réduit de moitié en cas d’urgence déclarée par l’Assemblée
nationale.
Dans le délai fixé pour la promulgation, le Président de la République peut, par un message motivé,
demander à l’Assemblée une nouvelle délibération qui ne peut être refusée. La loi ne peut être votée
en seconde lecture que si les trois cinquièmes des membres composant l’Assemblée nationale se sont
prononcés en sa faveur.
Le Conseil constitutionnel peut être saisi d’un recours visant à faire déclarer une loi inconstitutionnelle :
- par le Président de la République dans les six jours francs qui suivent la transmission à lui faite de
la loi définitivement adoptée,
- par un nombre de députés au moins égal au dixième des membres de l’Assemblée nationale,
dans les six jours francs qui suivent son adoption définitive.
Le délai de la promulgation est suspendu jusqu’à l’issue de la seconde délibération de l’Assemblée
nationale ou de la décision du Conseil constitutionnel déclarant la loi conforme à la Constitution.
Dans tous les cas, à l’expiration des délais constitutionnels, la promulgation est de droit ; il y
est pourvu par le Président de l’Assemblée nationale.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 16 ~


Les institutions de la République

Le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs exécutifs et législatifs. Ce pouvoir


est exercé par le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, la
Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux.

I. Structure du pouvoir judiciaire


Le pouvoir judiciaire est le gardien des droits et libertés définis par la Constitution et la
loi (article 91).
L’organisation du système judiciaire répond au principe du double degré de
juridiction.

1) Les tribunaux de premier degré


Ce sont les tribunaux départementaux implantés dans chaque département. Ils
connaissent des matières civiles, commerciales et pénales.
Les tribunaux régionaux sont implantés dans les régions. Ils règlent les litiges fiscaux et
sont compétents en matière pénale pour les délits commis par les mineurs.

2) La Cour d’Appel
C’est une juridiction de second degré. Elle examine les affaires déjà jugées par les
tribunaux départementaux et régionaux.

3) Les juridictions supérieures

a) La Cour de Cassation
Elle détient des pouvoirs formés contre les décisions de la Cour d’Appel. Elle se
prononce par la voie du recours en cassation sur les jugements rendus en dernier
ressort par les juridictions subordonnées.

b) Le Conseil d’Etat
Il juge de l’excès de pouvoir des autorités exécutives. Il est compétent dans le
contentieux des inscriptions sur les listes électorales et des élections aux conseils des
collectivités territoriales.

 Education Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Edition 2015 ~ 17 ~


Les institutions de la République

c) Le Conseil Constitutionnel
Il connait la constitutionnalité des lois et des engagements internationaux, des conflits
de compétence entre l’exécutif et le législatif, des conflits de compétence entre le
Conseil d’Etat et la Cour de Cassation ainsi que les exceptions d’inconstitutionnalité
soulevés devant le Conseil d’Etat ou la Cour de Cassation.
Ses décisions s’imposent aux pouvoirs publics et aux administratifs. En revanche il ne
contrôle pas la loi issue d’un referendum car elle est l’expression directe de la
souveraineté nationale.

d) La Cour des Comptes

Elle juge les comptes des comptables publics. Elle vérifie la régularité des recettes et
des dépenses et s’assure du bon emploi des crédits, fonds, et valeurs gérées par les
services de l’Etat ou par les autres personnes morales de droit public. Elle assure la
vérification des comptes et la gestion des entreprises publiques et organismes à
participation financière publique. Elle sanctionne les fautes de gestion commises à
l’égard de l’Etat, des collectivités locales et des organismes soumis à son contrôle.

II. L’indépendance des juges

Le pouvoir judicaire garantit les libertés publiques et les droits fondamentaux. En effet,
cela ne servirait à rien si les magistrats réellement indépendants ne pouvaient
défendre les individus contre les violations et les abus des pouvoirs publics. Au terme
de l’article 98 de la Constitution, « les juges ne sont qu’à l’autorité de la loi dans
l’exercice de leurs fonction ». Les principales garanties de l’indépendance des juges
résident dans leur inamovibilité et l’institution d’un Conseil supérieur de la
magistrature.

L’existence d’une justice indépendante et la jouissance des droits civils et politiques


ont, sur le développement économique d’un pays, plusieurs effets bénéfiques. Elles
permettent, par la participation des citoyens à la vie publique, l’émergence de
consensus et de valeurs porteurs de progrès et de croissance économique. Ne
favorisent-elles également la transparence dans la gestion des affaires publiques et
privées ?

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LE POUVOIR JUDICIAIRE : SUPPORT DE COURS

Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le
Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, la Cour des Comptes et les Cours et
Tribunaux.
La loi prévoit aussi un Conseil supérieur de la magistrature, une Haute Cour de justice devant laquelle
les membres de l’exécutif répondent de leurs actes. Le Conseil d’Etat est juge en premier et dernier
ressort de l’excès de pouvoir des autorités exécutives. La Cour de cassation se prononce par voie du
recours en cassation sur les jugements rendus en dernier ressort par les juridictions inférieures. Le
pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le
Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, la Cour des Comptes et les Cours et
Tribunaux.
Dans les détails, le pouvoir judiciaire est organisé comme suit : Le Conseil constitutionnel comprend
cinq membres dont un président, un vice-président et trois juges. La durée de leur mandat est de six
ans. Le Conseil est renouvelé tous les deux ans à raison du président ou de deux membres autres que
le président, dans l’ordre qui résulte des dates d’échéance de leurs mandats. Les membres du Conseil
constitutionnel sont nommés par le Président de la République. Les conditions à remplir pour pouvoir
être nommé membre du Conseil constitutionnel sont déterminées par la loi organique Le mandat des
membres du Conseil constitutionnel ne peut être renouvelé. Il ne peut être mis fin aux fonctions des
membres du Conseil constitutionnel avant l’expiration de leur mandat que sur leur demande ou pour
incapacité physique, et dans les conditions prévues par la loi organique. Les magistrats autres que les
membres du Conseil constitutionnel et de la Cour des Comptes sont nommés par le Président de la
République après avis du Conseil supérieur de la Magistrature. Les magistrats de la Cour des Comptes
sont nommés par le Président de la République après avis du Conseil supérieur de la Cour des
Comptes. Les juges ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi dans l’exercice de leurs fonctions. Les
magistrats du siège sont inamovibles. La compétence, l’organisation et le fonctionnement du Conseil
supérieur de la Magistrature ainsi que le statut des magistrats sont fixés par une loi organique. Cette
disposition est valable pour l’organisation de la Cour des Comptes. Le pouvoir judiciaire est gardien
des droits et libertés définis par la Constitution et la loi. Le Conseil constitutionnel connaît de la
constitutionnalité des lois et des engagements internationaux, des conflits de compétence entre
l’exécutif et le législatif, des conflits de compétence entre le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation,
ainsi que des exceptions d’inconstitutionnalité soulevées devant le Conseil d’Etat ou la Cour de
Cassation. Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles
s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
Le Conseil d’Etat est juge en premier et dernier ressort de l’excès de pouvoir des autorités exécutives. Il
connaît des décisions de la Cour des Comptes par la voie du recours en cassation. Il est compétent en
dernier ressort dans le contentieux des inscriptions sur les listes électorales et des élections aux conseils
des collectivités territoriales. Il connaît, par la voie du recours en cassation, des décisions des Cours et
Tribunaux relatives aux autres contentieux administratifs, à l’exception de ceux que la loi organique
attribue expressément à la Cour de Cassation. En toute autre matière, la Cour de Cassation se
prononce par la voie du recours en cassation sur les jugements rendus en dernier ressort par les
juridictions subordonnées. La Cour des Comptes juge les comptes des comptables publics. Elle vérifie
la régularité des recettes et des dépenses et s’assure du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés
par les services de l’Etat ou par les autres personnes morales de droit public. Elle assure la vérification
des comptes et de la gestion des entreprises publiques et organismes à participation financière
publique. Elle déclare et apure les gestions de fait. Elle sanctionne les fautes de gestion commises à
l’égard de l’Etat, des collectivités locales et des organismes soumis à son contrôle. Sauf cas de flagrant
délit, les membres du Conseil constitutionnel ne peuvent être poursuivis, arrêtés, détenus ou jugés en
matière pénale qu’avec l’autorisation du Conseil et dans les mêmes conditions que les membres du
Conseil d’Etat, de la Cour de Cassation et de la Cour des Comptes. De même, sauf cas de flagrant
délit, les membres du Conseil d’Etat, de la Cour de Cassation et de la Cour des Comptes ne peuvent
être poursuivis, arrêtés, détenus ou jugés en matière pénale que dans les conditions prévues par la loi
organique portant statut des magistrats. Des lois organiques déterminent les autres compétences du
Conseil constitutionnel, du Conseil d’Etat, de la Cour de Cassation et de la Cour des Comptes ainsi
que leur organisation, les règles de désignation de leurs membres et la procédure suivie devant elles.

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Les institutions de la République

Dossier sur la Constitution

sénégalaise (insister sur les rapports

entre les différents pouvoirs et les

libertés fondamentales)

Dossier sur le code

électoral

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Démocratie et Droits de l’homme

L’Etat de droit est un concept désignant tout État qui s’applique à garantir le respect des
libertés publiques. Ce concept s’accompagne du principe de bonne gouvernance qui est
de nos jours nécessaire pour les États face aux défis du développement et pour leur stabilité
politique.

I. L’Etat de droit
L’État de droit est un concept désignant tout État qui s’applique à garantir le respect
des libertés publiques, c’est-à-dire le respect des droits de l’homme et des libertés
fondamentales, par la mise en place d’une protection juridique. Dans un État de
droit, les autorités politiques elles-mêmes sont soumises au respect du droit.
De nos jours, l’acception d’État de droit tend à faire davantage référence à un État
garantissant, par l’intermédiaire de son système juridique et constitutionnel, les droits
individuels de ses citoyens contre l’arbitraire du pouvoir. Dans son acception
courante, cette définition dissocie donc d’un côté les démocraties, assimilées à des
États de droit et, de l’autre, les États totalitaires, qui nient les libertés individuelles
élémentaires.
C’est la Déclaration de 1789 qui affirme ce rôle de l’État, en affirmant que « le but de
toute association politique est la conservation de ces droits ». L’État n’est légitime que
s’il préserve les droits de l’homme. On parle d’État de droit.
L’État lui-même est donc soumis au droit. Il doit lui obéir. Dans un État de droit, le
gouvernement ne peut pas prendre pour prétexte l’intérêt supérieur de la patrie pour
justifier une injustice individuelle. Il n’y a pas de place pour la « raison d’État ».
Le respect des droits de l’homme dans un État se traduit par des lois qui garantissent
les libertés fondamentales. On parle de libertés publiques pour désigner l’ensemble
des droits et des libertés individuelles et collectives qui sont reconnus et garantis par
l'État. Si l’on dresse aujourd’hui la liste de ces libertés, on aboutit à une définition de la
démocratie.
Ainsi, la loi garantit :
– la liberté d’aller et venir, la sûreté, la protection de la vie privée, le droit de
propriété ;
– l’égalité d’accès à la justice, le droit pour toute personne à un défenseur, le libre
accès à son dossier, la présomption d’innocence ;
– les libertés de pensée et d’expression : la liberté d’opinion, la liberté religieuse, la
liberté de l’expression artistique, etc. ;
– les libertés collectives: la liberté d’association, de réunion, de manifestation, de la
presse, syndicale, le droit de grève, etc.
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Démocratie et Droits de l’homme
II. la bonne gouvernance
La bonne gouvernance se définit comme la manière dont les autorités en exercice
gèrent les ressources économiques et sociales d'un pays, d’une communauté ou
d’une institution en faveur de son développement, à travers un ensemble de
principes :
• le respect du droit et des droits humains,
• la transparence et l’efficacité de la gestion des affaires,
• la lutte contre la corruption,
• la promotion de la démocratie et le développement participatif et durable.
La bonne gouvernance met en exergue la capacité des pouvoirs publics à
normaliser les rapports de l’État avec ses membres en vue de promouvoir une
dynamique adhésive plus soutenue de ces derniers à ses actions dans la mesure où ils
y trouvent le cadre de leur épanouissement effectif et durable.
La bonne gouvernance constitue aujourd’hui le seul système politique dont la
rationalité est capable de viabiliser l’espace public de l’Etat de droit.

III. Enjeux liés à l’Etat de droit et à la bonne gouvernance


Le respect de l’État de droit est le gage d’une bonne gouvernance.
Le respect de l’État de droit devrait constituer un défi majeur aidant à créer un
environnement stable dans lequel les citoyens sont informés de leurs droits. Sans cet
État de droit, la bonne gouvernance est impossible.
De même l’indépendance de la justice aiderait aussi à promouvoir l’Etat de droit
dans la mesure où celle-ci reste relative dans la plupart des pays où les ingérences
politiques restent courantes et où certains agents judiciaires sont tenus à obéir
aveuglément au pouvoir plutôt qu’à défendre les principes constitutionnels et les
droits des citoyens.
La bonne gouvernance doit transcender le cadre économétrique pour devenir une
véritable révolution dans la gestion des affaires publiques.
Chaque citoyen devra y trouver son compte et le sens de la justice sociale doit
imprégner l’action publique. L’Etat de droit doit consacrer la suprématie de la loi sur
tous.
Toutes ces conditions réunies offrent des perspectives efficaces à la matérialisation
de la démocratie.
Au-delà de cette évidence, la démocratie est tout de même une conquête
permanente qui exige la mobilisation des élites et de toutes les couches de la
population en vue de redéfinir la logique qui lie l’individu à sa société sur des bases
d’avantages mutuels et durables.
C’est là l’enjeu dans le processus de la recherche de la démocratie, de l’État de
droit et de la bonne gouvernance.

L’instauration d’un État de droit et la pratique d’une bonne gouvernance sont les
seuls gages pour le décollage économique d’un pays. Dans notre pays, certes l’Etat
de droit est instaurée, mais la bonne gouvernance n’est pas effective.

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Démocratie et Droits de l’homme

On désigne par le terme « droits de l’homme » l’ensemble des droits fondamentaux


qui doivent être garantis aux êtres humains, quelles que soient leur pays, leur race,
leur sexe, leur religion ou leurs origines sociales.

I. Les droits naturels des hommes


Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, des philosophes développent les idées de liberté,
d’égalité et de droits naturels. L’existence de « droits naturels » signifie que l’homme
a, par sa nature même, en tout lieu et en tout temps, des droits. Les droits de l'homme
sont un concept selon lequel tout être humain possède des droits universels,
inaliénables, quel que soit le droit positif en vigueur ou les autres facteurs locaux
comme l'ethnie, la nationalité ou la religion.
Selon cette philosophie, tout homme -en tant que tel, et indépendamment de sa
condition sociale- a des droits « inhérents à sa personne, inaliénables et sacrés », et
donc opposables en toutes circonstances à la société et au pouvoir. Ainsi le concept
de droits de l’homme est-il par définition universaliste et égalitaire, incompatible avec
les systèmes et les régimes fondés sur la supériorité ou la « vocation historique » d’une
caste, d’une race, d’un peuple, d’une croyance, d’une classe ou d’un quelconque
groupe social ou individu ; Incompatible tout autant avec l’idée que la construction
d’une société meilleure justifie l’élimination ou l’oppression de ceux qui sont censés
faire obstacle à cette édification.

II. Historique
C’est d’abord en Angleterre que les idées sont développées : dès 1689, le Parlement
adopte une Déclaration des droits, qui limite les pouvoirs du roi et reconnaît un
certain nombre de libertés pour ses sujets. En France, elles sont exposées par les
philosophes des Lumières : Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu ou encore Voltaire.
Ces principes fondent aussi la Déclaration d’Indépendance américaine de 1776.
C’est l’ensemble de ces textes qui inspire en 1789 les rédacteurs de la Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen.

III. Les textes fondamentaux


En 1222, la Charte du Manden ou Charte de Mandé serait la première Charte des
droits de l’homme du monde. Elle aurait été énoncée par Soudjata, le souverain et
fondateur du Mali. Ce texte proclame l’égalité et le respect de toute vie humaine,
dont la définition englobe tous les peuples.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est votée par les députés de
l’Assemblée nationale en 1789, au début de la Révolution française. Elle énonce que
l’homme, en tant qu’individu, dispose de droits naturels inaliénables et sacrés. Au
premier rang d’entre eux se placent la liberté, et son complément, l’égalité, qui est
 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 23 ~
Démocratie et Droits de l’homme
l’accès de tous à la liberté. La Déclaration supprime toute discrimination raciale,
sociale, politique ou religieuse.
On peut distinguer dans la Déclaration deux sortes de droits : les droits de l’homme
proprement dits ou droits civils (liberté d’opinion, liberté de la presse, égalité devant
la loi par exemple) et les droits politiques (comme le droit de vote).
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et des atrocités commises par le
régime nazi, les pays réunis au sein de l’Organisation des Nations unies (l’ONU)
décident d’énoncer de nouveau les droits de l’homme en s’inspirant de la
Déclaration de 1789. Ils adoptent dès 1948 la Déclaration universelle des droits de
l’homme, qui est le premier instrument international pour faire respecter les droits de
l’homme dans le monde entier.
Cette déclaration impose aux États de garantir le droit à la liberté et à l’égalité pour
tous les hommes. Elle reconnaît également de nouveaux droits qui correspondent
aux nouvelles préoccupations de l’époque. Ces droits sont des droits économiques et
sociaux (droit au travail, à la santé, à une assistance financière en cas de maladie ou
de chômage, etc.). Ils sont fondés sur les devoirs de solidarité de l’État.
La Déclaration universelle des droits de l’homme est suivie d’autres textes, qui la
complètent et l’étendent. C’est notamment le cas de la Déclaration des droits de
l’enfant de 1959.
De plus, l’ONU a mis en place des organismes chargés de promouvoir et de défendre
les droits de l’homme dans le monde entier. La Commission des droits de l’homme a
été créée dès 1946 et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme
en 1993.
La Convention européenne des droits de l’homme est signée en 1950 par les pays
membres du Conseil de l’Europe. Elle s’inspire de la Déclaration universelle des
Nations unies, mais, à la différence de celle-ci, la Convention est un accord
international qui engage les États l’ayant. À ce jour, elle constitue le modèle de
garantie internationale des droits de l’homme le plus perfectionné au monde.

IV. La défense des droits de l’homme : un combat toujours d’actualité


Il reste encore beaucoup à faire pour que les droits de l’homme soient respectés
dans le monde entier. Des dizaines de milliers de prisonniers continuent d’être torturés
ou maltraités dans de très nombreux pays, tandis que les détentions arbitraires sont
encore couramment pratiquées. Les incarcérations pour raisons politiques et le
harcèlement des proches, les brimades, les écoutes téléphoniques, les discriminations
religieuses ou raciales, les mariages forcés, sont d’autres exemples de violations des
droits de l’homme.
C’est pourquoi l’action des organisations non gouvernementales telles qu’Amnesty
International est déterminante pour alerter l’opinion publique et faire pression sur les
gouvernements.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 24 ~


LES DROITS DE L’HOMME : SUPPORT DE COURS

La déclaration universelle des droits de l’homme


Préambule
Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine
et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix
dans le monde.
Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de
barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres
humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé
comme la plus haute aspiration de l'homme.
Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour
que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression.
Considérant qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations.
Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans
les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans
l'égalité des droits des hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès
social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.
Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des
Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance
pour remplir pleinement cet engagement.
L'Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme
l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous
les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par
l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par
des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application
universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles
des territoires placés sous leur juridiction.

Article premier
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de
conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Article 2
1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente
Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance
ou de toute autre situation.
2. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du
pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant,
sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.
Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 4
Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous
toutes leurs formes.
Article 5
Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Article 6
Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.
Article 7
Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit
à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute
provocation à une telle discrimination.

 Education Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Edition 2015 ~ 25 ~


Article 8
Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les
actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.
Article 9
Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.
Article 10
Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et
publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations,
soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.
Article 11
1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité
ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense
lui auront été assurées. 2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où
elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou
international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au
moment où l'acte délictueux a été commis.
Article 12
Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa
correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la
protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.
Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Article 14
1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en
d'autres pays. 2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un
crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.
Article 15
1. Tout individu a droit à une nationalité. 2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du
droit de changer de nationalité.
Article 16
1. A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité
ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du
mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution. 2. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre
et plein consentement des futurs époux. 3. La famille est l'élément naturel et fondamental de la
société et a droit à la protection de la société et de l'Etat.
Article 17
1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété. 2. Nul ne peut être
arbitrairement privé de sa propriété.
Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté
de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction
seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et
l'accomplissement des rites.
Article 19
Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de
frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
Article 20
1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques. 2. Nul ne peut être obligé
de faire partie d'une association.
Article 21
1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit
directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis. 2. Toute personne a droit à
accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques de son pays. 3. La volonté du peuple

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Edition 2015 ~ 26 ~


est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par des élections
honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant
une procédure équivalente assurant la liberté du vote.
Article 22
Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à
obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au
libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale,
compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.
Article 23
1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et
satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. 2. Tous ont droit, sans aucune
discrimination, à un salaire égal pour un travail égal. 3. Quiconque travaille a droit à une rémunération
équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine
et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. 4. Toute personne a le droit de
fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.
Article 24
Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du
travail et à des congés payés périodiques.
Article 25
1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa
famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour
les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité,
de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de
circonstances indépendantes de sa volonté. 2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une
assistance spéciale. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la
même protection sociale.
Article 26
1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne
l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire.
L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit
être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. 2. L'éducation doit viser au plein
épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et
des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les
nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations
Unies pour le maintien de la paix. 3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation
à donner à leurs enfants.
Article 27
1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir
des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production
scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.
Article 28
Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que
les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.
Article 29
1. L'individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de
sa personnalité est possible. 2. Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés,
chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la
reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de
la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique. 3. Ces droits et
libertés ne pourront, en aucun cas, s'exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.
Article 30
Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un
Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un
acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Edition 2015 ~ 27 ~


Démocratie et Droits de l’homme

Les droits des femmes sont les prérogatives appartenant aux femmes en tant que telles, de
tous les âges, qui existent indépendamment de leur institution ou leur interdiction par la loi ou
la coutume dans une société particulière. Les droits des femmes font partie de la notion plus
générale de droits de l'homme.

I. Pourquoi les droits de la femme ?


Dans les civilisations grecque et romaine, la femme est considérée comme une
mineure vis-à-vis de la loi, comme si elle était un enfant : contrairement aux hommes,
on ne lui reconnaît pas de droits civiques en raison de sa « faiblesse d’esprit ». C’est
pourquoi elle passe de l’autorité de son père à celle de son mari. Elle n’est pas non
plus autorisée à participer à la vie de la cité.
La femme est avant tout une mère, celle qui met au monde la descendance de son
mari.
Dans la religion chrétienne, la femme est identifiée à Ève, la cause du péché originel.
Elle doit donc se racheter et « enfanter dans la douleur », c’est-à-dire accoucher
dans la souffrance. La femme est entièrement soumise à l’autorité de l’homme parce
qu’il a été créé le premier par Dieu et, de plus, à l’image de Dieu.
Au Moyen Âge, la religion chrétienne veut donc que la femme soit une bonne
épouse et une bonne mère. Elle se consacre donc aux tâches domestiques, à
l’éducation des enfants et à son mari.
La femme doit également respecter certaines règles de conduite en société : ne
jamais regarder un homme dans les yeux, baisser la tête, parler peu et rester soumise.
La femme chrétienne est exclue de la vie politique. Elle n’a pas sa place dans les
assemblées où elle doit se taire. Les rares femmes qui exercent un certain pouvoir
sont celles qui sont au sommet de la nation, c’est-à-dire les reines ou les régentes.
La supposée infériorité intellectuelle des femmes est une idée qui perdure au-delà du
Moyen Âge. Pourtant, au XVIIe siècle, des philosophes reconnaissent que c’est
l’éducation qui en est à l’origine : si les filles recevaient la même éducation que les
garçons, elles auraient les mêmes aptitudes qu’eux.
Cette vision n’est cependant pas prédominante et les préjugés ont la vie longue.
Même à la fin du siècle des Lumières, la femme continue d’être définie par ses
devoirs d’épouse et de mère.
S’inspirant étroitement de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen,
Olympe de Gouges a rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
en 1771.

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Démocratie et Droits de l’homme
.
II. La protection internationale des droits de la femme
De nos jours les femmes bénéficient de plus de considération et participent
activement dans la marche de la société. Elles occupent des fonctions essentielles.
Dans des pays comme le Sénégal, la parité est instaurée dans plusieurs instances
comme à l’Assemblée Nationale même si elle n’est pas totale.
Pour accélérer les processus d’émancipation, la communauté internationale s’est
emparée de la question des droits de la femme et en a fait un enjeu international.
L’ONU décrète que 1975 est « l’année de la femme » ; la date du 8 mars est choisie
par l’ONU pour être chaque année la « journée internationale de la femme ».
L’égalité des sexes est déjà proclamée dans la Déclaration universelle des droits de
l’homme de 1948. Elle est réaffirmée en 1979 dans la Convention internationale sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Cette
Convention est ratifiée par 170 pays, qui s’engagent à combattre toutes les
différences de traitement en défaveur des femmes dans les domaines de
l’éducation, de l’emploi, de la vie politique et du mariage.
Malgré la signature de cette Convention et l’adoption d’autres instruments
internationaux du même type, les droits de la femme continuent d’être bafoués dans
le monde. Il ne suffit pas que les pays changent leurs lois, encore faut-il que les
mentalités évoluent. Ce sont le poids des traditions et l’influence de principes
religieux extrémistes qui expliquent souvent cette situation.

Pendant des siècles, dans presque toutes les sociétés, les femmes n’ont pas bénéficié
des mêmes droits que les hommes. Considérées par les hommes comme inférieures à
eux, elles ont dû se battre pour obtenir l’égalité des sexes dans les domaines de
l’éducation, du travail, de la politique et de la famille.
Ce combat, principalement initié par les femmes occidentales, s’est étendu dans les
dernières décennies au monde entier. Il n’est pas terminé : des millions de femmes
doivent encore lutter pour pouvoir étudier et travailler, défendre leur place dans la
famille et dans la société et participer à la vie politique.

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LA PROTECTION ET LA PROMOTION DES DROITS DE LA FEMME : SUPPORT DE COURS

Olympe de Gouges (1748-1793), rédactrice de la Déclaration

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Démocratie et Droits de l’homme

Outre les femmes dont les droits sont protégés, il existe d’autres couches a la société
appelé personnes vulnérables au rang desquelles figurent les enfants et les personnes
handicapés. Ces derniers ont des droits qui doivent être promus et protégés par les
états.

I. Qui sont les personnes vulnérables ?


Il s’agit des enfants, individus particuliers et essentiellement des handicapés. L’ONU
définit le handicap comme « une incapacité telle qu’une diminution de la mobilité ou
encore la conséquence d’un accident, pouvant limiter les chances que la personne
intéressée et sa famille ont de participer pleinement à la vie de la communauté ».
Dans la déclaration des personnes handicapées Proclamée par l'Assemblée
générale de l'Organisation des Nations-Unies Unies les 9 cette définition est affinée et
le terme "handicapé" désigne « toute personne dans l'incapacité d'assurer par elle-
même tout ou partie des nécessités d'une vie individuelle ou sociale normale, du fait
d'une déficience, congénitale ou non, de ses capacités physiques ou mentales ».
Ainsi décrit, la personne souffrant d’un handicap n’est pas dans une posture
favorable pour accéder à la gamme complète des chances que la vie offre aux
individus. Cette défaveur s’exacerbe lorsqu’on sait les préjugés tenaces et l’isolement
social dont elle est l’objet dans le système socioculturel sénégalais.
Un tel constat laisse apparaître la nécessité d’une action à la fois spécifique et
corrective fondée sur l’égalisation des chances en vue d’un accès équitable aux
opportunités offertes par les situations économiques, sociales et culturelles de la
communauté à toutes les catégories de personnes handicapées.

II. La protection des personnes vulnérables


Au Sénégal plusieurs dispositifs juridiques internationaux sont mis en place afin de
promouvoir et de protéger tous les droits politiques, civils, économiques, sociaux et
culturels des personnes handicapés.
Concernant les enfants, en 1924, un texte international définit pour la première fois les
droits spécifiques des enfants : c’est la Déclaration de Genève. Cette déclaration
précise notamment que « l’enfant qui a faim doit être nourri » et qu’il « doit être

 Éducation Civique Classe de 4e  Penda Dieye Jean Dieye  Édition 2015 ~ 31 ~


Démocratie et Droits de l’homme
protégé contre toute exploitation ». Mais la portée de ce texte très court n’est pas
considérable, puisque les États ne sont pas obligés de le respecter.
Ce n’est qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale que la question des droits de
l’enfant devient une préoccupation majeure. En 1946, l’ONU crée une agence
spéciale pour l’enfance, l’Unicef, chargée d’améliorer les conditions de vie des
enfants. Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, puis dans la
Déclaration des droits de l’enfant de 1959, l’ONU précise que l’enfant a droit à « une
aide et une assistance spéciales » en raison de son « manque de maturité physique
et intellectuelle ».
Cependant, le texte de référence est la Convention internationale des droits de
l’enfant, adoptée trente ans plus tard, en 1989. Ce texte international est élaboré en
tenant compte des différents systèmes juridiques et traditions culturelles. Bien plus
qu’une simple déclaration, cette convention est ratifiée par la quasi-totalité des pays
membres de l’ONU, ce qui signifie que ces États s’engagent à l’appliquer. Un Comité
des droits de l’enfant est créé pour veiller à l’application de la Convention.
Pour la première fois, des droits civils, économiques, politiques, sociaux et culturels
sont reconnus à l’enfant. L’enfant n’est plus seulement considéré comme un être à
protéger, il est aussi, comme les adultes, acteur de sa vie. Ses parents et l’État doivent
lui permettre de se développer physiquement, mentalement et socialement pour
qu’il puisse lui-même exercer ses droits.
L’enfant est un individu à part entière et il a des droits. C’est ce que stipule la
Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée en 1989 par l’ONU.
Même si cette convention a été ratifiée par la quasi-totalité des pays du monde, qui
se sont ainsi engagés à la respecter, les droits des enfants sont encore bafoués dans
de nombreux pays.

A l’instar de tous les êtres humains, les enfants possèdent des droits qui doivent être
respectés par tous. Il en va de même pour les personnes vulnérables comme les
handicapés qui ne doivent souffrir que d’une discrimination positive. La prise en
charge de ces droits et leur promotion sont du ressort de l’Etat. Ce dernier doit veiller
à l’application des conventions internationales ratifiées.

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Démocratie et Droits de l’homme

Les enfants de la rue face à la

Convention des Droits de l’Enfant

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