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2015/4 Vol. 125 | pages 601 à 631
ISSN 0373-2630
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https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2015-4-page-601.htm
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• ARTICLES
développement : quelle contribution des
Filières d’exportation ?
Abdelhakim Hammoudi*
Oualid Hamza**
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Stefano Migliore**
L’article propose un modèle micro-économique pour analyser les interactions entre les
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filières domestiques et les filières d’exportation des pays en développement et leur rôle
dans la disponibilité de l’offre alimentaire sur les marchés domestiques. L’analyse
prend en compte la rareté du foncier agricole et évalue deux politiques publiques : un
quota minimal de production imposé aux exportateurs et réservé aux marchés domes-
tiques et une subvention à l’entrée des producteurs spécialisés dans les cultures
domestiques. Nous montrons comment un quota minimal de production imposé aux
exportateurs ne suffit pas, quand il est pratiqué isolément, à satisfaire à la fois l’objectif
de sécurité alimentaire et une participation importante de producteurs locaux. A
l’inverse, une subvention accordée aux filières domestiques conduit à satisfaire ces
deux objectifs. Une combinaison de ces deux instruments (subvention et quota de
production minimal) est plus efficace dans l’amélioration de l’offre totale disponible sur
les marchés domestiques que l’utilisation d’un seul type d’intervention mais induit une
moindre participation par rapport au cas où seule la subvention est utilisée.
filières d’exportation – filières domestiques – foncier agricole – régulation – Sécurité
alimentaire – pays en développement
The paper proposes a theoretical model of Industrial Economics to analyze the interac-
tions between domestic and export sectors of developing countries and their role in the
availability of food supply in the domestic market sectors. The analysis takes into
account the scarcity of agricultural land and evaluates two public policies: a production
quota reserved for domestic markets and imposed to exporters and a subsidy to pro-
ducers specialized in domestic crop. We show how a minimum production quota
reserved for domestic markets does not suffice, when practiced separately, to simulta-
neously satisfy food security and producers participation objectives. Conversely, a sub-
*
INRA-ALISS (Alimentation et Sciences Sociales), Institut National de la Recherche Agro-
nomique, 65 Bd Brandebourg, 94205, Ivry sur Seine, France (hammoudi@ivry.inra.fr).
**
Auteurs correspondants : INRA-ALISS (Alimentation et Sciences Sociales), Institut Natio-
nal de la Recherche Agronomique, 65 Bd Brandebourg, 94205, Ivry sur Seine, France
(oualid.hamza@ivry.inra.fr et stefano.migliore@ivry.inra.fr).
sidy for producers specialized in domestic crop can satisfy those two objectives. A
combination of these two instruments (subsidy and minimum domestic production
quota) is more effective than a single intervention to increase the total available supply
but less effective for improving the participation of local producers, which is better
when only subsidy is used.
export sector – domestic sector – land – regulation – food security – developing coun-
tries
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Classification JEL: L11, L50, Q17, Q18, D41
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1. Introduction1
1. Ce travail dans sa partie théorique a été conduit dans le cadre du projet européen
Safemed (programme ARIMNET).
2. Il faut également souligner la rivalité pour l’occupation des sols et l’emploi du temps
agricole (calendriers agricoles).
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d’entraînement, le développement des filières domestiques via par exemple,
l’amélioration de leur productivité et l’évolution de leurs pratiques agricoles
(Basler [1986] ; Raymond et Fok [1995], PIP MAGAZINE [2011]). Des travaux de
la littérature citent ainsi plusieurs exemples de relations positives entre cultu-
res vivrières et d’exportation où l’augmentation de la production à l’exporta-
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3. L’Afrique possède la plus grande superficie des terres cultivables au monde (202 mil-
lions d’hectares) mais plus de 90 % des terres agricoles ne sont pas enregistrées et sont
administrées de manière informelle.
4. Madeley [2002] évoque le cas Kenyan de l’Afrique où l’expansion de l’horticulture
d’exportation est à l’origine de conflits récurrents liés à l’accès à la terre et à l’eau : « Au
Kenya, par exemple, la floriculture a connu une expansion considérable autour du lac Nai-
vasha, où les terres étaient auparavant consacrées à l’élevage et à l’exploitation de petites
fermes. Or, le Kenya manque déjà de terres pour se nourrir, et des conflits ont surgis entre
les floriculteurs et les éleveurs de bétail masai, qui revendiquent la propriété des terres
bordant le lac Naivasha » (Madeley [2002], p. 87).
5. Cette mesure est conçue pour encadrer les investissements à grande échelle dans des
terres agricoles où la production est très souvent destinée à l’exportation. Une telle politique
est à la fois réaliste et réalisable du fait que dans de nombreux pays en développement, en
particulier en Afrique subsaharienne, l’État est le propriétaire officiel d’une grande partie des
terres (De Schutter [2009], p. 12).
6. Cette entreprise est leader de l’industrie légumière en Afrique de l’Ouest et gère une
production massive de haricots verts « extra fins » sur les plateaux du Kenya. Chaque année,
15 000 tonnes de haricots conditionnés sont réexportées vers l’Europe. Cette production
repose sur des partenariats contractuels signés avec près de 60 000 petits exploitants agri-
coles (Clavé et al. [2010]).
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2007, le Rwanda a mis en place un programme d’intensification des cultures
(Crop Intensification Program), dont l’un des objectifs était d’assurer la sécu-
rité alimentaire et d’accélérer la croissance de la productivité agricole du
pays. L’état rwandais a ainsi subventionné les agriculteurs pour l’achat des
semences et des engrais et a mis en place un système de formation destiné
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aux petits producteurs. Certains travaux (WFP [2012]) ont souligné le fait que
la production agricole a connu depuis cette date une croissance régulière,
culminant d’ailleurs en 2009, année où le pays est parvenu pour la première
fois à l’autosuffisance alimentaire8.
Cet article s’inscrit dans le cadre de ce débat et y contribue à travers une
approche théorique de la question. Nous proposons un modèle microéco-
nomique qui montre comment interagissent les filières d’exportation et les
filières domestiques et comment ces interactions impactent à la fois l’objec-
tif de sécurité alimentaire et celui de la participation à l’activité des produc-
teurs locaux spécialisés dans l’approvisionnement des marchés domes-
tiques. Le modèle met en présence, dans une relation d’interdépendance, ce
type de producteurs (spécialisés dans les marchés domestiques) et des pro-
ducteurs spécialisés dans l’activité d’exportation. Les exportateurs, en toute
rationalité peuvent, s’ils y trouvent un avantage stratégique, servir non pas
seulement les marchés d’exportation, mais aussi les marchés domestiques.
Le modèle intègre deux facteurs importants susceptibles d’exacerber la riva-
lité entre les filières domestiques et d’exportation : (i) la relative rareté de la
terre et la pression concurrentielle qui en résulte pour son acquisition (pro-
blématique foncière) et (ii) la plus faible productivité des filières domes-
tiques par rapport à celle des filières d’exportation. Nous analysons alors
l’impact sur les marchés domestiques de la coexistence de ces deux cultures
en partant des décisions stratégiques endogènes des acteurs en présence.
Nous nous interrogeons sur le rôle que peuvent éventuellement jouer les
filières d’exportation dans l’évolution, positive ou négative, des indicateurs
7. L’Objectif principal du projet est d’accroître les revenus de familles rurales pauvres dans
un certain nombre de districts pilotes dans le sud du Malawi. Chaque famille a reçu une
subvention de 1 050 $ US, gérée directement par les bénéficiaires, dont un maximum de
30 % était destiné à l’acquisition de terres agricoles. Selon Tchale [2012], le projet a obtenu
des résultats significatifs, dont une augmentation de 40 % des revenus agricoles pour les
bénéficiaires (par rapport au non bénéficiaires) entre 2005-2006 et 2008-2009, avec des amé-
liorations dans l’exploitation des terres, la sécurité foncière, la production agricole et la
productivité, et par conséquent un effet positif sur les revenus et la sécurité alimentaire.
8. Selon les données de le NSIR (National Institute of Statistics of Rwanda) en 2010, la
production vivrière et la production d’exportation (principalement du thé et du café) ont
augmentés respectivement du 5 % et de 14 %.
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consiste à subventionner l’accès à la terre des producteurs locaux. Nous
déterminons alors les conditions pour lesquelles ces mesures (quota mini-
mum ou subvention) prises isolément ou de façon combinée, pourraient
être souhaitables à la fois par rapport à l’objectif de sécurité alimentaire et
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2. Modèle
9. Le nombre Ne d’exportateurs est ici exogène. Leur présence dans l’activité d’exportation
peut s’expliquer par des facteurs comme leurs plus fortes dotations initiales en capital, leur
connaissance des marchés et des réseaux commerciaux internationaux, leur savoir-faire
agricole, leur meilleur rendement etc. L’option qui consiste à introduire dans le modèle une
séquence supplémentaire dans le jeu pour endogénéiser le nombre d’exportateurs est par-
ticulièrement complexe sur un plan technique. Cette extension n’est pas à notre sens ici
nécessaire si l’on se restreint à la question qui nous intéresse à savoir la contribution du
des exploitations de taille identique q. Le cas de référence ici est donc celui
de petits producteurs dont un certain nombre est spécialisé dans les filières
domestiques et l’autre doté de capacités suffisantes pour servir les marchés
d’exportation. Cette hypothèse, même si elle n’est pas représentative de la
situation majoritairement observée dans les pays en développement, corres-
pond cependant à la réalité d’un grand nombre de pays dans lesquelles
certaines filières (Fruit et légumes entre autres), les petits producteurs occu-
pent une place importante à la fois dans le secteur de l’exportation et des
cultures domestiques (Minot et Ngigi [2004])10.
Nous supposons que les NL producteurs correspondent à une typologie de
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producteurs qui ne peuvent pas, pour des raisons exogènes, accéder à l’acti-
vité d’exportation et de ce fait sont spécialisés dans les marchés domes-
tiques. Ils seront appelés dans toute la suite, producteurs locaux.
Les Ne exportateurs/producteurs peuvent à l’inverse, décider de consacrer
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secteur de l’exportation aux marchés domestiques, une fois que celui-ci est établi et spécia-
lisé dans l’international.
10. On peut citer par exemple le cas des exportations de l’ananas et de la banane en Côte
d’Ivoire et des légumes au Ghana qui sont réalisées en grande partie par de petits agricul-
teurs (Minot et Ngigi [2004], Maertens et Swinnen [2009] et Minten et al. [2009]. On peut
également citer les exportations horticoles du Kenya qui constituent une véritable « success
story » de l’agriculture familiale africaine avec une majorité des exportations réalisée par des
petits exploitants (Minot et Ngigi [2004] ; HORIZONS [2013]).
11. L’existence d’une meilleure productivité dans les filières d’exportation est un fait lar-
gement reconnu dans la littérature. A titre d’exemple, Deininger et al. [2011] montrent qu’à
l’exception de l’Afrique du Sud, aucun pays africain ne parvient à atteindre le minimum de
25 % du potentiel de productivité des terres. Certains auteurs expliquent une telle asymétrie
par l’hétérogénéité des moyens et des niveaux de développement entre filières domestiques
et filières d’exportation (Basler [1986]), par exemple, l’introduction d’éléments de moderni-
sation, l’utilisation des engrais et de produits phytosanitaires de bonne qualité, une bonne
maitrise des pratiques de production etc.
Coût de production
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Disposant d’un meilleur savoir-faire technologique et managérial, les
exportateurs sont supposés plus efficaces que les producteurs locaux. Cette
efficacité se traduit par un coût variable moyen de production moyen ce plus
faible que celui d’un producteur approvisionnant exclusivement le marché
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cL q [2]
ce 共 1 + me 兲q [3]
Accès au foncier
Pour entrer dans l’activité agricole, un producteur doit consentir un coût
correspond à l’achat d’une terre agricole. Nous appellerons ce coût, coût du
foncier qui varie à la fois en fonction de la disponibilité de ce facteur dans le
pays, de la taille de l’exploitation envisagée pour l’activité, et du nombre
d’exploitants déjà présents sur le marché au moment de la décision
d’entrée. Ainsi, le prix de la terre est plus élevé à mesure que les exploitants
deviennent plus nombreux et la surface q est plus grande.
Formellement, on suppose que si N est le nombre d’exploitants en activité
et q leur taille individuelle, le coût du foncier (coût d’accès à la terre) est
donné par :
G 共 ␣, q, N 兲 = ␣qN [4]
12. Ce paramètre est exogène et dépend de certaines considérations comme par exemple
le climat et niveau d’urbanisation qui varient d’un pays à l’autre. Ainsi, ␣ est d’autant plus
faible qu’un pays ou une sous-région dispose par exemple d’une grande réserve de terres
agricoles mobilisables pour la production. Ces réserves sont par exemple faibles dans les
zones où la densité de la population est forte et relativement faibles dans les zones arides et
désertiques.
par ailleurs, de pression sur le foncier et plus le prix d’achat de la terre est
faible. Par ailleurs, une extension de la surface cultivée par producteur
(accroissement de q) ou une augmentation du nombre de producteurs en
activité (accroissement de N), engendrent une augmentation des surfaces
cultivées, induisant une élévation du coût foncier G 共 ␣, q, N 兲.
Au final, un exploitant doit donc supporter un coût d’entrée dans l’activité
agricole donné par :
G 共 ␣, q, N 兲 = ␣qN = ␣q 共 NL + Ne 兲 [5]
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Les prix
L’exportateur est supposé preneur de prix sur le marché d’exportation. Le
prix unitaire de chaque quantité exportée est donné par p.13
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D=a−w [6]
Q X = N e 共 1 + m e 兲 共 1 − d 兲q [7]
13. Nous considérons que le prix international est exogène car ses fluctuations ne dépen-
dent pas uniquement de l’offre des exportateurs représentés dans le modèle mais de l’offre
exogène d’une multitude de producteurs internationaux qui ne sont pas représentés et dont
il est difficile de tenir compte explicitement dans le cadre d’un modèle simple.
14. La structure du modèle donne la possibilité de déterminer de façon endogène le prix
qui émerge sur le marché domestique. En effet, à l’inverse du marché international où
d’autres producteurs internationaux (hors modèle) peuvent alimenter l’offre disponible sur
ce marché, tous les producteurs potentiels susceptibles d’intervenir sur le marché domes-
tique sont pris en compte dans le modèle. Nous écartons cependant de l’analyse des mar-
chés domestiques, la contribution éventuelle du secteur de l’importation. La prise en compte
de ce secteur introduirait de grandes difficultés techniques dues à la complexification du
modèle.
La quantité totale produite par les Ne exportateurs pour le marché local est
donnée par :
QL = N L q [9]
Et en utilisant [8] et [9], la quantité totale offerte sur le marché local est
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donc :
QTL = NL q + Ne d 共 1 + me 兲q [10]
Étant donné l’offre totale donnée par l’expression [10], le prix d’équilibre
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cL q + ␣qN [11]
pL = wq − cL q − ␣qN [12]
ce 共 1 + me 兲q + ␣qN [13]
Après avoir observé, les prix sur les marchés domestique et international,
un producteur/exportateur doit maximiser son profit par rapport à la part
d’exploitation d consacrée au marché domestique. La section suivante
donne l’issue de ce comportement rationnel et l’effet de ce comportement
sur les variables économiques associées au marché domestique : prix de
marché, incitations à l’entrée de producteurs domestiques et disponibilité de
l’offre alimentaire sur ce marché.
15. Quand d = 0, les exportateurs produisent alors uniquement pour le marché d’exporta-
tion.
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exportateur au marché domestique est donnée par :
d 共 Ne, ␣, q, me 兲 = Max
*
再 0,
␣ 共 a + qNe 兲 − p 共 ␣ + q 兲 + cL q
qNe 共 1 + me 兲 共 2␣ + q 兲 冎
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Il apparaît donc que dans un pays à potentiel cultivable initial assez faible
共 ␣ > ␣fl 共 q 兲 兲, une seule stratégie émerge : les exportateurs adoptent tou-
jours une stratégie polyvalente et servent donc à la fois le marché domes-
tique et le marché d’exportation 共 d * > 0 兲. Ce résultat s’explique à travers
l’effet négatif exercé par la pression foncière du pays sur l’entrée de produc-
teurs locaux spécialisés dans les marchés domestiques. L’accès au marché
devient en effet très coûteux pour les producteurs locaux qui, contrairement
aux exportateurs, ne peuvent espérer d’autre revenu que celui qu’ils peu-
vent obtenir du marché domestique. Le nombre d’entrants locaux dimi-
nuant, il devient alors avantageux pour les exportateurs d’approvisionner le
marché local encouragés par un prix de marché domestique attendu relati-
vement élevé.
16. On peut en effet montrer facilement (voir détails en annexe) qu’il existe ␣fl 共 q 兲 et
N√ e 共 ␣, q 兲 tels que : d 共 Ne, ␣, q, me 兲 > 0 si et seulement si ␣ > ␣fl 共 q 兲 ou Ne > N√ e 共 ␣, q 兲.
*
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Proposition 2. Une augmentation du nombre d’exportateurs dans le
pays induit une baisse de l’offre locale, une diminution du nombre de
⭸QT L ⭸N L
* *
⭸N
*
tation du nombre total de producteurs actifs >0 .
⭸Ne
Preuve : voir annexe
< 0 . Cette
exclusion de producteurs locaux n’a pas d’effet sur le niveau de participation
totale (nombre total de producteurs actifs dans le pays) qui est compensé
par le surplus de nombre d’exportateurs en activité 冉
⭸N
⭸Ne
*
冊
> 0 . Cependant,
l’augmentation du nombre d’exportateurs fait baisser l’offre domestique
totale 冉 ⭸QT L
⭸Ne
*
冊
< 0 et de ce fait génère mécaniquement une augmentation
du prix sur ce marché. Quand les paramètres sont tels que les exportateurs
adoptent une stratégie polyvalente 共 d * > 0 兲, on observe qu’une augmenta-
tion du nombre de ceux-ci augmente leur contribution au marché local
冉 ⭸Q XL
⭸Ne
*
冊
> 0 . L’augmentation des exportateurs (et donc du coût foncier)
additionnée à l’augmentation de la contribution totale des exportateurs au
marché domestique freine l’entrée des producteurs locaux et entraine une
baisse de l’offre issue de ces producteurs sur le marché domestique. Cette
baisse de contribution des producteurs locaux ne va pas être compensée par
REP 125 (4) juillet-août 2015
Abdelhakim Hammoudi, Oualid Hamza, Stefano Migliore —————————— 613
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changer de stratégie et participer à l’offre domestique. L’augmentation du
nombre d’exportateurs induit moins d’entrée de producteurs locaux et une
diminution de l’offre domestique.
En revanche, quand l’augmentation du nombre d’exportateurs est suffi-
samment forte, au-dessus du seuil N√ e 共 ␣, q 兲, les exportateurs changent de
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冊
> 0 , avec comme consé-
quence, une baisse de l’offre issue des producteurs locaux, offre non
compensée par l’accroissement de l’offre des exportateurs.
=0 . 冊
Un accroissement du rendement par unité de surface d’exploitation des
exportateurs, n’améliore donc pas la sécurité alimentaire du pays. On peut
vérifier tout d’abord que, conformément à l’intuition, quand l’exportateur
choisit une stratégie de spécialisation 共 d * = 0 兲, l’augmentation de sa
productivité est bénéfique uniquement pour le marché d’exportation.
Dans le cas où initialement d * > 0, une amélioration de la productivité
induit un effet négatif sur cette part d’exploitation consacrée au marché
domestique 冉 ⭸d
⭸me
*
冊
< 0 et nul sur la production totale et individuelle des
⭸ 共 d 共 1 + m e 兲q 兲
*
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Il s’agit dans cette section, d’évaluer deux formes d’intervention publique
qui peuvent être mises en place pour accroître simultanément l’offre dispo-
nible sur le marché domestique et le nombre d’entrants locaux sur ce mar-
ché. La première intervention consiste à imposer aux exportateurs la part
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W 共 d 兲 = SC 共 d 兲 + N L 共 d 兲pL + Ne pX 共 d 兲
*
[20]
* 2
共 QT L 共 d 兲 兲
Avec SC 共 d 兲 = , le surplus des consommateurs locaux.
2
Les pouvoir publics tiennent compte du surplus des consommateurs, des
profits obtenus par l’ensemble des exportateurs et des producteurs locaux
entrés dans l’activité.
En maximisant cette fonction (relation [20]), on peut facilement vérifier
(voir détails mathématiques en annexe) que la part de production sociale-
ment optimale à imposer aux exportateurs est donnée par :
␣ 共 ␣ + 2q 兲 共 a + qNe 兲 − p 共 ␣ + q 兲2 + cL q2
d√ 共 Ne, ␣, q, me 兲 =
␣ 共 1 + me 兲Ne q 共 ␣ + 2q 兲
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teur choisit de produire uniquement pour le marché d’exportation
共 d√ = d = 0 兲. La figure 2 illustre ces possibilités. Dans le même esprit que la
*
varie donc dans le même sens que la contribution optimale choisie sponta-
nément par l’exportateur. Une plus faible disponibilité foncière induit une
faible entrée des producteurs locaux et donc une offre réduite provenant de
ces derniers. L’État doit corriger ce manque en faisant participer de façon
plus importante les exportateurs. Une telle correction, au nom de l’offre
globale coïncide avec la maximisation du surplus total.
On peut observer par ailleurs que le quota socialement optimal croît avec
le nombre d’exportateurs si et seulement si ␣ < ␣ˆ 共 q 兲. On peut observer que
ce seuil ␣ˆ 共 q 兲 est plus faible que le seuil ␣fl 共 q 兲 associé à la condition de
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croissance de la contribution optimale des exportateurs par rapport à Ne
(voir section 2.2). Quand ␣ > ␣fl 共 q 兲 les deux contributions (imposée ou non
imposée) suivent la même variation quand Ne varie. Par contre, pour un pays
de potentiel cultivable « modéré » 共 ␣ˆ 共 q 兲 < ␣ < ␣fl 共 q 兲 兲, la variation de la
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Supposons ainsi que l’État accorde à tout producteur local qui envisage
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d’entrer sur le marché, une subvention s qui représente un pourcentage du
coût total d’acquisition de la terre. Le coût total d’acquisition de la terre
acquitté par un entrant local est alors :
G 共 ␣, q, N 兲 = 共 1 − s 兲␣qN
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[21]
ds
冉 冊
< 0 . Au total, il y a accrois-
sement du nombre d’entrants sur le marché domestique sous le double effet
d’une baisse du coût de production et de la contribution des exportateurs à
la culture domestique.
L’offre totale sur le marché local s’ajuste comme résultante de l’augmen-
tation de l’offre des producteurs locaux et de la baisse de l’offre des expor-
tateurs. Au final, l’augmentation de l’offre des producteurs locaux va plus
que compenser la diminution de la contribution des exportateurs au marché
domestique. Il ressort donc en résumé qu’avec une subvention au coût
foncier, et si cet instrument est le seul utilisé, l’offre domestique s’accroît
grâce à l’entrée de producteurs sur le marché domestique, le secteur
d’exportation contribuant faiblement à ce marché.
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Supposons donc que l’État décide de combiner ces deux interventions.
Nous supposons que le couple 共 s, d 兲 choisi par l’État doit maximiser le
surplus collectif.
Utilisant [20] et [21], on peut vérifier que pour un montant s de subvention,
si le nombre d’exportateurs est relativement important 共 Ne > N
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x e 共 ␣, q, s 兲 兲
ou le potentiel cultivable relativement faible 共 ␣ > ␣˜ 共 q, s 兲 兲, le quota mini-
mal optimal décidé par les pouvoirs publics est fonction de s et est positif. Il
est donné par (voir annexe) :
d√ 共 Ne, ␣, q, me, s 兲 =
␣ 共 共 1 − s 兲2 ␣ + 2q 兲 共 a + qNe 兲 − p 共 共 1 − s 兲␣ + q 兲2 + cL q 共 q − 2␣s 兲
␣ 共 1 + me 兲Ne q 共 共 1 − s 兲2 ␣ + 2q 兲
Nous pouvons montrer par ailleurs, qu’il y a une corrélation positive entre
⭸d√ 共 s 兲
la subvention et le quota minimal d√ 共 s 兲 : > 0.
ds
Nous avons montré précédemment à travers la proposition 4, que l’impo-
sition d’un quota minimal de production seul induit l’exclusion d’un certain
nombre de producteurs. A l’inverse, la proposition 5 montre que le soutien
à l’entrée de producteurs locaux via une subvention du coût foncier conduit
aussi, simultanément, à une augmentation de la participation de ces der-
niers. On peut donc maintenir ce résultat avec une combinaison de ces deux
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l’État utilise une forte subvention 共 s > s2 兲, il doit donc imposer à l’exporta-
teur un quota minimal relativement élevé dont la conséquence est mécani-
quement, une forte contribution des exportateurs au marché domestique.
L’effet négatif d’un tel quota minimal sur le nombre d’entrants l’emportera
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sur l’effet positif qui y est généré via la subvention. Il faut noter que, quel
que soit le niveau de subvention, on obtiendra toujours une augmentation
de l’offre. Mais quand la subvention est trop faible ou trop élevée ( s < s1 ou
s > s2), l’augmentation de cette offre vient de l’augmentation de la production
des exportateurs sur le marché domestique. En revanche, quand la subven-
tion est médiane 共 s1 < s < s2 兲, l’augmentation de l’offre domestique vient à la
fois d’une meilleure participation de producteurs locaux et d’une augmen-
tation de la contribution des exportateurs au marché domestique.
Après avoir montré que sous certaines conditions, on peut générer avec
une combinaison des deux instruments une participation et une offre totale
meilleures que celles obtenues en absence d’intervention, le corollaire sui-
vant compare les niveaux de participation et d’offre obtenues avec cette
combinaison d’instruments et ceux obtenus avec une subvention seule.
18. Il est facile de montrer par ailleurs qu’il existe une subvention S√ pour laquelle la
participation atteint son niveau maximum (voir figure 3).
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Figure 3. Intervention publique et amélioration de la disponibilité
de l’offre et de la participation des producteurs
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⭸s
冊
< 0 . Quand la subvention est accompagnée par l’imposition du
quota minimal aux exportateurs, ces derniers seront dans ce cas contraint
d’augmenter leur production réservée au marché domestique 冉 ⭸d√ 共 s 兲
⭸s
冊
>0 .
Il en résultera l’exclusion de certains producteurs, ce qui explique la
meilleure participation obtenue avec une intervention publique basée exclu-
sivement sur la subvention du coût du foncier 共 N L* 共 s 兲 > NL 共 s 兲 兲.
Par ailleurs, comme nous l’avons illustré dans la proposition 6, la combi-
naison de deux instruments engendre l’augmentation de l’offre totale sur le
marché local. Cette augmentation est le résultat d’une meilleure offre des
exportateurs qui peut être aussi accompagnée, sous certaines conditions (si
s1 < s < s2), par une augmentation de l’offre des producteurs exclusivement
locaux.
En présence d’une intervention exclusive sur le foncier, l’augmentation de
l’offre résulte uniquement d’une meilleure offre des producteurs exclusive-
ment locaux. Les exportateurs sont incités à réduire leur offre sur le marché
local (proposition 5).
Par conséquent, la combinaison de deux instruments garantit une
meilleure sécurité alimentaire qu’une intervention exclusive sur le foncier.
3. Conclusion
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mistes du développement soutiennent qu’un développement intensif des
cultures d’exportation au détriment des cultures domestiques ne fait
qu’aggraver cette situation et compromettre la capacité des filières domes-
tiques à assurer l’autosuffisance alimentaire de ces pays (Madeley [2002],
Kisare [2011]). A l’inverse, comme souligné en introduction ; un autre cou-
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19. Au-delà de l’existence d’un effet d’entrainement au bénéfice des filières locales, cer-
tains auteurs soutiennent également qu’un encouragement des cultures d’exportation est un
moyen pour le pays de dégager les revenus nécessaires pour financer les institutions en
charge de l’accompagnement agricole, de services de vulgarisation ou de recherche et pour
importer des biens intermédiaires qui permettent in fine d’améliorer la productivité des
cultures vivrières (Fadani et Temple [1997], Assaba [1995], Balat et al. [2009], Goetz [1992]).
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deux secteurs) proposée sur les marchés domestiques.
Dans une deuxième étape, nous avons obtenu des résultats qui plaident,
pour sortir du schéma de rivalité, pour une régulation publique de la coexis-
tence des deux types de filières. En effet, la coexistence des deux filières
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peut être dans certains cas, plus ou moins compatible (voir les limites
ci-après) avec les deux critères publics (sécurité alimentaire et participation)
à condition que les autorités régulent l’activité d’exportation et soutiennent
l’accès au foncier des producteurs locaux. Nos résultats montrent cependant
que l’imposition d’un quota minimal de production domestique aux expor-
tateurs, s’il permet d’améliorer la disponibilité alimentaire dans le marché
domestique, induit une forte exclusion de producteurs locaux. A l’inverse,
l’intervention qui consiste à accorder aux producteurs locaux une subven-
tion au coût foncier permet, quand elle est appliquée seule, de corriger cet
effet négatif (exclusion) tout en satisfaisant le critère de disponibilité de
l’offre alimentaire. Par conséquent, les autorités publiques doivent au moins
renoncer à l’imposition d’un quota seul.
Le dilemme pour les autorités publiques est alors soit i) d’utiliser seule-
ment la subvention à l’entrée de producteurs locaux, subvention qui amé-
liore à la fois la sécurité alimentaire et la participation soit ii) à utiliser les
deux outils que sont le quota minimum et la subvention, combinaison qui
améliore davantage la quantité d’offre disponible mais induit une moindre
participation de producteurs locaux.
La satisfaction simultanée des deux critères publics précédents est bien
évidemment un enjeu important pour les PED. Ils doivent assurer l’autosuf-
fisance alimentaire tout en permettant au plus grand nombre de petits pro-
ducteurs locaux d’y participer et de tirer un revenu de cette activité. Ce qui
fait l’intérêt des résultats théoriques obtenus, au-delà des politiques écono-
miques qu’ils suggèrent, est de déterminer sous quelles conditions ces deux
objectifs peuvent s’opposer. Mais il est clair aussi que tous ces enseigne-
ments normatifs méritent d’autres développements notamment dans une
perspective d’évaluation empirique des politiques et résultats suggérés. Il
faut de ce point de vue souligner que les résultats sont obtenus avec l’hypo-
thèse d’une identité des tailles entre producteurs locaux et producteurs/
exportateurs. Cette hypothèse est simplificatrice même si elle n’est pas
irréaliste au regard de certains exemples cités en introduction. Cette simpli-
fication est compensée et dans une certaine mesure neutralisée par l’hypo-
thèse d’hétérogénéité des productivités (les exportateurs sont plus produc-
tifs que les producteurs locaux et produisent au final une plus grande
quantité que les producteurs locaux, toute chose égale par ailleurs)20.
Il faut enfin souligner que le modèle ne prend pas en compte un élément
important du débat abordé en introduction de cet article : l’existence éven-
tuelle d’une externalité positive liée à un effet d’entrainement au profit des
filières locales. Les interactions entre ces deux filières, à travers entre autres
la mobilité factorielle et les spillovers technologiques peuvent favoriser la
diffusion vers les filières domestiques, des savoirs et des pratiques agricoles
plus productives acquises par les filières d’exportation. Un tel phénomène
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pourrait favoriser l’amélioration de la productivité des producteurs locaux et
in fine la diminution de la facture publique liée à la subvention foncière
analysée dans l’article. L’autre question non abordée dans ce travail
concerne l’éventualité d’externalités négatives associées à l’utilisation par
l’une ou l’autre des deux filières, de techniques de production moins sou-
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20. La généralisation au cas où existe une hétérogénéité de tailles (en faveur des expor-
tateurs) ne devrait cependant pas changer de façon drastique les résultats qualitatifs du
modèle. On obtiendrait a priori une accentuation des effets notamment ceux associés à
l’ampleur de l’exclusion des producteurs locaux et au niveau de la contribution des expor-
tateurs au marché domestique.
Annexes
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w = a − QTL = a − NL q − Ne d 共 1 + me 兲q [A1]
di
[12], le nombre de producteurs exclusivement locaux à l’équilibre est
obtenue pour pL = 0
On obtient :
d 共 Ne, ␣, q, me 兲 = Max
*
再 0,
␣ 共 a + qNe 兲 − p 共 ␣ + q 兲 + cL q
qNe 共 1 + me 兲 共 2␣ + q 兲 冎 [A2]
共 a + p − 2␣Ne 兲 − 2cL
N L 共 Ne, ␣, q, me 兲 = si d > 0
* *
[A3]
共 2␣ + q 兲
冦
a − ␣N e − c L
si d = 0
*
共␣+q兲
NL=
*
[A5]
a + p − 2␣Ne − 2cL
si d > 0
*
2␣ + q
冦
0 si ␣ ≤ ␣fl 共 q 兲 et Ne ≤ N√ e 共 ␣, q 兲
d =
*
␣ 共 a + qNe 兲 − p 共 ␣ + q 兲 + cL q [A6]
si ␣ > ␣fl 共 q 兲 ou Ne > N√ e 共 ␣, q 兲
qNe 共 1 + me 兲 共 2␣ + q 兲
− a ␣ + p 共 ␣ + q 兲 − cL q q 共 p − cL 兲
Où on dénote N√ e 共 ␣, q 兲 = et ␣fl 共 q 兲 =
␣q 共a−p兲
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Abdelhakim Hammoudi, Oualid Hamza, Stefano Migliore —————————— 625
En substituant [A5] et [A6] dans [A1], [1], [7], [8] et [10], on obtient :
Tableau 1.
si d = 0 si d > 0
* *
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w 共 Ne, ␣, q 兲 =
* ␣ 共 a + qNe 兲 + cL q ␣ 共 a + p + qNe 兲 + cL q
共a + q兲 2␣ + q
N =
* a − Ne ␣ − cL a + p + Ne q − 2cL
␣+q 共 2␣ + q 兲
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QX=
* 共 1 + me 兲qNe 共 ␣ + q 兲 共 p + qNe 共 1 + me 兲 兲 + ␣ 共 me Ne q − a 兲 − cL q
共 2␣ + q 兲
Q XL =
* 0 ␣ 共 a + qNe 兲 − p 共 ␣ + q 兲 + cL q
共 2␣ + q 兲
QL=
* q 共 a − ␣Ne 兲 − cL q q 共 a + p − 2␣Ne 兲 − 2cL q
共␣ + q兲 2␣ + q
QT L =
* q 共 a − ␣Ne 兲 − cL q a 共 ␣ + q 兲 − ␣ 共 p + qNe 兲 − cL q
QL=
*
共␣ + q兲 共 2␣ + q 兲
⭸N L ⭸QT L ⭸Q XL
* * *
⭸N
*
On peut donc conclure que > 0, < 0, < 0 et ≥ 0 ∀␣ et ∀Ne.
⭸Ne ⭸Ne ⭸Ne ⭸Ne
⭸d
*
En utilisant [A6] et le tableau 1, on vérifie facilement que : < 0,
⭸me
⭸QT L ⭸Q XL ⭸d 共 1 + me 兲q
* * *
= 0, = 0 et = 0.
⭸me ⭸me ⭸me
REP 125 (4) juillet-août 2015
626 ————————————— Sécurité alimentaire dans les pays en développement
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␣ 共 ␣ + 2q 兲 共 a + qNe 兲 − p 共 ␣ + q 兲2 + cL q2
d√ 共 Ne, ␣, q, me 兲 = [A7]
␣ 共 1 + me 兲Ne q 共 ␣ + 2q 兲
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En utilisant [A6] et [A7], on vérifie que pour tout d√ > 0 et d * > 0, on a d√ > d *
∀␣ et ∀Ne.
En utilisant [A7], on vérifie que :
− a␣ 共 ␣ + 2q 兲 + p 共 ␣ + q 兲 − cL q
2 2
Où on dénote | e 共 ␣, q 兲 =
N et
␣q 共 ␣ + 2q 兲
␣ˆ 共 q 兲 = q 冉 冑 冊
−1+
a − cL
a−p
.
a 共 ␣ + 2q 兲 − p 共 q + ␣ 兲 − cL q
QTL = [A8]
␣ + 2q
共 ␣ + q 兲 共 p − cL 兲 − ␣ 共 ␣ + 2q 兲Ne
NL = [A9]
␣ 共 ␣ + 2q 兲
共 ␣ + q 兲 共 p − cL 兲
N= [A10]
␣ 共 ␣ + 2q 兲
d 共 s 兲 = Max
*
再 0,
␣ 共 a + qNe 兲 共 1 − s 兲 − p 共 共 1 − s 兲␣ + q 兲 + cL q
qNe 共 1 + me 兲 共 2 共 1 − s 兲␣ + q 兲 冎 [A11]
冦
a − ␣ 共 1 − s 兲N e − c L
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si d 共 s 兲 = 0
*
共 1 − s 兲␣ + q
N L共s兲 =
*
[A12]
a + p − 共 1 − s 兲2␣Ne − 2cL
si d 共 s 兲 > 0
*
2 共 1 − s 兲␣ + q
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Avec
d 共s兲 =
*
冦
0 si ␣ ≤ ␣ 共 q, s 兲 et Ne ≤ Ne 共 ␣, q, s 兲
␣ 共 a + qNe 兲 共 1 − s 兲 − p 共 共 1 − s 兲␣ + q 兲 + cL q [A13]
si ␣ > ␣ 共 q, s 兲 ou Ne > Ne 共 ␣, q, s 兲
qNe 共 1 + me 兲 共 2 共 1 − s 兲␣ + q 兲
− a ␣ 共 1 − s 兲 + p 共 共 1 − s 兲␣ + q 兲 − c L q
où on dénote Ne 共 ␣, q, s 兲 = et
␣ 共 1 − s 兲q
q 共 p − cL 兲
␣ 共 q, s 兲 =
共1 − s兲共a − p兲
En substituant [A12] et [A13] dans [10], on obtient :
冦
q 共 a − ␣ 共 1 − s 兲N e − c L 兲
si d 共 s 兲 = 0
*
␣共1 − s兲 + q
QT L 共 s 兲 =
*
a 共 共 1 − s 兲␣ + q 兲 − ␣ 共 1 − s 兲 共 p + qNe 兲 − cL q
si d 共 s 兲 > 0
*
2␣ 共 1 − s 兲 + q
[A14]
⭸N L 共 s 兲
*
␣ 共 共 1 − s 兲 ␣ + 2q 兲 共 a + qNe 兲 − p 共 共 1 − s 兲␣ + q 兲 + cL q 共 q − 2␣s 兲
2 2
d√ 共 Ne, ␣, q, me, s 兲 =
␣ 共 1 + me 兲Ne q 共 共 1 − s 兲 ␣ + 2q 兲
2
[A15]
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En utilisant [A15] et [A2], on vérifie que d√ 共 s 兲 > d *.
En utilisant [A15], on vérifie que :
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Où, on dénote x e 共 ␣, q, s 兲 =
N
␣q 共 ␣ 共 1 − s 兲 + 2q 兲
2
q 关− a + p − s共p − c 兲 + 公 共 a − cL 兲 共 a − p + 共 p − cL 兲s
2
兴
et ␣˜ 共 q, s 兲 =
L
共a − p兲共1 − s兲
2
共 共 1 − s 兲␣ + q 兲 共 p − cL 兲 − a 共 共 1 − s 兲 ␣ + 2q 兲Ne
2
NL 共 s 兲 = [A16]
a 共 共 1 − s 兲 ␣ + 2q 兲
2
共 a − p 兲 共 2q + 共 1 − s 兲 ␣ 兲 + 共 1 + s 兲 共 p − cL 兲q
2
QTL 共 s 兲 = [A17]
␣ 共 1 − s 兲2 + 2q
⭸QTL 共 s 兲 ⭸d√ 共 s 兲
En utilisant [A15] et [A17], on détermine > 0 et > 0.
⭸s ⭸s
⭸NL 共 s 兲
En utilisant [A16], on vérifie que > 0 si et seulement si s < sfl où sfl est
⭸s
␣ + q − 公q 共 2␣ + q 兲
donné par : sfl = .
␣
En utilisant le tableau 1 et [A17], on vérifie que : pour tout d√ 共 s 兲 > 0 et
d > 0, on a QTL 共 s 兲 > QT L ∀␣ et ∀Ne.
* *
− b1 − 公b 1 − 4a1 c1 − b1 + 公b 1 − 4a1 c1
2 2
On dénote : si = , sj = ,
2a1 2a1
− b2 − 公b 2 − 4a2 c2 − b2 + 公b 2 − 4a2 c2
2 2
sii = et sjj = .
2a2 2a2
冨
a1 = − ␣ 共 a − cL + N e q 兲
2
Avec : b1 = ␣ 关 ␣ 共 2a − cL − p 兲 + q 共 2␣Ne + cL − p 兲 兴
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c1 = − ␣ 共 ␣ + 2q 兲 共 a + Ne q − p 兲 + q 共 p − cL 兲
2
冨
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a2 = a 1 + ␣ 共 p − c L 兲
2
et b2 = b1 + ␣ 2 共 p − cL 兲
c2 = c 1 + ␣ q 共 p − c L 兲
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