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DE L'INTÉGRATION INTERNE DU SYSTÈME D'INFORMATION À

L'INTÉGRATION DU SYSTÈME D'INFORMATION DE LA CHAÎNE


LOGISTIQUE
François de Corbière, Frantz Rowe, François-Charles Wolff

ESKA | « Systèmes d'information & management »

2012/1 Volume 17 | pages 81 à 111

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ISSN 1260-4984
ISBN 9782747219051
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http://www.cairn.info/revue-systemes-d-information-et-
management-2012-1-page-81.htm
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Pour citer cet article :


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François de Corbière et al., « De l'intégration interne du système d'information à
l'intégration du système d'information de la chaîne logistique », Systèmes
d'information & management 2012/1 (Volume 17), p. 81-111.
DOI 10.3917/sim.121.0081
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081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page81

ARTICLE DE RECHERCHE

De l’intégration interne du système


d’information à l’intégration
du système d’information de la chaîne
logistique

François de CORBIÈRE*, Frantz ROWE**

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& François-Charles WOLFF***
* LEMNA, Ecole des Mines de Nantes
** LEMNA, IEMN-IAE et SKEMA Business School
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*** LEMNA, IEMN-IAE et INED

RÉSUMÉ

L’objectif de cet article est de vérifier s’il existe une relation entre l’intégration des SI en
interne et en externe. L’analyse se base sur la littérature liant intégration interne et exter-
ne et notamment sur le schéma proposé par Venkatraman présentant les phases d’évolu-
tion de l’entreprise. A partir de l’enquête COI-TIC, des indicateurs synthétiques de l’inté-
gration intrafonctionnelle des SI et de l’intégration des SI de la chaîne logistique sont
construits. Leurs facteurs explicatifs sont analysés sur un échantillon de 9721 entreprises.
Les résultats montrent sur ce large échantillon que l’intégration intrafonctionnelle vient ac-
croître l’intégration du SI de la supply chain. Parmi les technologies utilisées en interne, les
ERP ont la plus grande influence sur l’intégration intrafonctionnelle et constituent le
meilleur prédicteur de l’intégration du SI de la chaîne logistique. Les secteurs d’activité of-
frent néanmoins des écarts importants entre l’intégration intrafonctionnelle et l’intégra-
tion externe des SI.
Mots clés : Intégration intrafonctionnelle, intégration externe, ERP, corrélation et causali-
té, variables de contingence, chaîne logistique.

N° 1 – Vol. 17 – 2012 81
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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

ABSTRACT

The paper aims at testing if there exists a relationship between internal IS integration
and external IS integration. The analysis is based on the literature that links internal and
external integration and proposes a set of contingency variables. Contrary to operational
research literature, Venkatraman’s scheme of evolutionary stages emphasizes a disconnect
between internal and external. Using data from the COI-TIC survey, synthetic indicators of
intrafunctional IS integration and supply chain IS integration are built and their expla-
natory factors are analyzed on a sample of 9721 firms. Among technologies used inter-
nally, ERP have the greatest influence on intrafunctional IS integration and are the best
predictor of supply chain IS integration. Economic sectors show discrepancies between in-
trafunctional and external IS integration.

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Keywords: Intrafunctional IS integration, external IS integration, ERP, correlation and
causality, contingency variables, supply chain.
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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

INTRODUCTION prétendre avoir en son sein tout le


système d’information de ses clients
L’intégration des systèmes d’infor- et fournisseurs, sauf à aller vers une
mation, définie comme un état cohé- véritable intégration économique qui
rent des données supporté par des passe par des opérations capitalis-
systèmes interdépendants (Reix et al., tiques. En dépit de ces réserves, les
2011) est un thème majeur tant pour entreprises cherchent à intégrer au
le milieu académique que pour les moins partiellement leurs systèmes
praticiens. Cela tient à la fois à des pour constituer des systèmes interor-
raisons culturelles et politiques. L’in- ganisationnels, notamment lorsqu’il
formaticien rêve de l’outil qui serait le s’agit d’opérations régulières telles

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parfait couteau suisse du traitement que les commandes, les expéditions,
de l’information. Il passe une bonne les réceptions et plus généralement
partie de son temps à gérer des pro- les opérations logistiques (Rai et al.,
blèmes de compatibilité de standards, 2006). Face à cette demande, les édi-
de versions et d’outils, et son travail
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teurs de logiciels proposent depuis


est plus aisé quand les outils sont in- des années des solutions, à commen-
tégrés. D’un point de vue politique, la cer par les logiciels de traduction
tentation du contrôle animant les or- pour mettre en œuvre l’EDI (Echange
ganisations et les directions générales de Données Informatisées). Des ap-
des entreprises les pousse à mettre en plications plus récentes ont émergé
œuvre des systèmes de plus en plus sous la forme de modules ERP ou
intégrés lorsqu’elles estiment que les bien de progiciels spécialisés dédiés à
risques induits ne les rendent pas trop la gestion de la chaîne logistique. On
vulnérables (Bidan & Rowe, 2004). parle alors d’applications ERP II ou
Dans ce contexte, après la diffusion SCM (Supply Chain Management)
au sein des entreprises de technolo- (Beatty & Williams, 2006 ; Daniel &
gies intégratives et notamment des White, 2005 ; Koh et al., 2011).
progiciels intégrés de gestion (ERP en
La diffusion de l’informatisation et
anglais), la question de l’intégration
le degré d’intégration des SI en Fran-
se pose pour les opérations interorga-
ce constituent un thème classique
nisationnelles (Bidan, 2004 ; de Cor-
(Caby et al., 1999) et d’actualité autant
bière & Geffroy, 2009 ; Markus, 2000).
pour les praticiens que pour les cher-
D’ailleurs, l’intégration des SI a été ré-
cheurs (Bidan et al., 2012). Dans cet
cemment définie comme « l’unifica-
article, nous étudions le lien entre
tion des processus, systèmes et/ou don-
l’intégration interne du SI et l’intégra-
nées depuis de multiples systèmes
tion du SI de la chaîne logistique.
informatisés, et ce pas nécessairement
Venkatraman (1994) propose une vi-
dans une seule organisation » (Sed-
sion schématique du changement
don et al., 2010).
dans l’entreprise suggérant que l’in-
En même temps, le problème évo- formatisation de l’entreprise évolue
lue. Il s’agit désormais moins d’inté- d’un niveau intra-organisationnel vers
grer des systèmes de façon complète les niveaux interorganisationnels pour
puisque chaque organisation ne peut enfin arriver à un stade d’entreprise

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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

en réseau. En théorie, cela permettrait et la conclusion mettent en perspecti-


d’arriver à des objectifs de création de ve ces résultats obtenus sur un échan-
valeur et de transformation d’ordre tillon très important des entreprises
supérieur. On peut toutefois se de- françaises.
mander si les entreprises déployant
un système d’information vers leurs
clients et fournisseurs ont besoin d’un I. REVUE DE LA LITTÉRATURE
système véritablement intégré et si les
déterminants de l’intégration interne
du SI sont également explicatifs de I.1. La couverture et l’intégration
l’intégration du SI de la supply chain. des systèmes d’information :
vers l’entreprise étendue

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Pour répondre à cette question, nous
mobilisons des données issues de Venkatraman (1994) distingue plu-
l’enquête COI sur un échantillon de sieurs étapes d’évolution de l’entrepri-
9721 entreprises ayant toutes les fonc- se, commençant par l’informatisation
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tions classiques. Cet échantillon re- et l’exploitation locale de telle ou telle


présentatif de la population des entre- innovation informatique au sein de
prises en France rend les résultats de telle ou telle fonction, puis passant à
cette recherche particulièrement inté- l’étape de l’intégration intra-organisa-
ressants en raison de leur forte validi- tionnelle (figure 1). Le passage à l’éta-
té externe. Si l’on ne peut prétendre pe suivante indique une rupture forte
comprendre aussi finement le phéno- puisque l’on est censé alors s’engager
mène de l’intégration que certaines dans des étapes révolutionnaires. Il
études de cas, l’échantillon analysé distingue alors trois niveaux de la
permet en revanche de traiter à la fois transformation des affaires : la redéfi-
du lien entre les deux concepts d’in- nition des processus, la redéfinition du
tégration et des conditions de contin- réseau, puis enfin la redéfinition de
gence. l’activité. S’il est clair dans son schéma
Suite à une revue de littérature sur que l’évolution se situe à un niveau
l’intégration du SI et ses principaux intra-organisationnel, ses commen-
facteurs d’influence, la partie métho- taires indiquent bien que l’intercon-
dologique de cet article présente nectivité interorganisationnelle ne suf-
l’analyse économétrique que nous fai- fit pas pour passer aux phases
sons de l’intégration des SI par l’ex- ultérieures : redéfinition est le mot clé
ploitation de l’enquête COI-TIC. Pour dans la révolution !
cela, des indicateurs synthétiques de Dans ce contexte, la constitution
l’intégration intrafonctionnelle du SI d’une entreprise étendue informatisée
et de l’intégration du SI de la chaîne est le produit conjoint de changements
logistique sont construits. Les résultats organisationnels significatifs et de sys-
des facteurs d’influence sur les deux tèmes d’information intégrés. Notons
indicateurs sont mis en exergue avant au passage que les systèmes d’infor-
de rendre compte des liens de corré- mation intégrés dépendent eux-mêmes
lation et de causalité entre les deux fondamentalement de tels change-
concepts d’intégration. La discussion ments et du périmètre couvert (El Am-

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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Figure 1 : Schéma d’évolution de Venkatraman (1994)

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rani et al., 2006). Autrement dit, l’ex- disation des données et des processus
tension du périmètre organisationnel, pour les opérations génériques et in-
quel qu’il soit, repose sur l’intégration terdépendantes de l’entreprise. Toute-
des systèmes internes et sur des chan- fois, elle nuit aux opérations nécessi-
gements organisationnels profonds tant de la différenciation (Gattiker &
(Venkatraman, 1994). Goodhue, 2005). Dans cette perspecti-
ve, Strong et Volkoff (2010) identifient
Dans ce cadre, une récente re-
différents domaines dans lesquels on
cherche synthétise les bénéfices orga-
peut constater un non alignement
nisationnels issus de l’intégration par
entre l’organisation et son système in-
les systèmes d’entreprises (Seddon et
tégré.
al., 2010). L’intégration permet tout
d’abord de réduire considérablement Si l’on peut retrouver cette question
les pertes issues de travaux superflus fondamentale entre interdépendance
liés à la résolution de problèmes et différenciation au niveau des opéra-
concernant la qualité de l’information tions interorganisationnelles, il n’en
et la compatibilité entre les sources des reste pas moins que le principe et les
données. De plus, l’intégration des modalités d’intégration se déplacent
données constitue une base solide vers les relations de l’entreprise avec
pour l’optimisation des processus et la ses partenaires (Markus, 2000). En par-
prise de décision. Enfin, avoir une in- ticulier, les entreprises ont historique-
terface commune pour plusieurs appli- ment cherché avant tout à développer
cations offre aussi une appropriation et l’intégration externe de leurs systèmes
une utilisation plus aisées par les utili- d’information sur les opérations logis-
sateurs finaux. Globalement, que ce tiques régulières telles que les com-
soit pour les ERP ou d’autres formes mandes, les expéditions ou les récep-
de systèmes d’entreprises, l’intégration, tions. La recherche sur l’intégration de
lorsqu’elle s’accompagne d’une trans- la supply chain met notamment en évi-
formation organisationnelle, apporte dence l’intrication forte entre les flux
d’indéniables bénéfices par la standar- physiques et informationnels pour les

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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

aspects transactionnels de la relation le rendent indispensable pour le déve-


(Livolsi & Fabbe-Costes, 2004 ; Pat- loppement des compétences logis-
nayakuni et al., 2007 ; Prajogo & Ohla- tiques. Ainsi, dans la littérature en ges-
ger, 2012). C’est dans ce cadre que tion des opérations, l’idée de
l’EDI a favorisé l’intégration du SI de la Venkatraman domine et s’exprime le
supply chain (Srinivasan et al., 1994 ; plus souvent de la façon simple sui-
Truman, 2000 ; Subramani, 2004). Au- vante : l’intégration du SI dans l’entre-
jourd’hui, certaines entreprises cher- prise, et notamment par les ERP, condi-
chent à aller plus loin dans l’intégra- tionne le développement de
tion du SI de la supply chain, soit par l’intégration du SI de la supply chain
l’intégration des échanges d’informa- (Al-Mudimigh et al., 2004 ; Gunaseka-

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tions stratégiques (Klein & Rai., 2009), ran & Ngai, 2004 ; Overby & Min,
soit par l’utilisation d’applications plus 2001; Swafford et al., 2008). Cepen-
récentes tels des modules SCM et/ou dant, cette hypothèse n’a jamais été
CRM intégrés à l’ERP, désormais com- testée dans l’ensemble de l’économie
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munément appelés ERP II (Beatty & sur un large échantillon. Si ce résultat


Williams, 2006 ; Koh et al., 2008). Ces semble valide dans quelques secteurs
nouvelles applications voient leur im- (assurances, électronique et informa-
plémentation encore plus difficile du tique) et sur des études de cas, nous
fait de leur nature collaborative (Koh nous proposons de tester cette hypo-
et al., 2011). thèse au plus près de son origine sur
Globalement, la littérature en SI pro- la base de données représentatives des
meut largement l’idée que l’intégration entreprises en France. La figure 2 re-
du SI est une condition nécessaire à présente l’hypothèse centrale de la re-
l’entreprise étendue pour supporter cherche. Avant de présenter la métho-
l’intégration de sa chaîne logistique dologie mise en œuvre, nous
(Bensaou & Venkatraman, 1995 ; Tru- identifions au préalable dans la partie
man, 2000). Si elle ressort majoritaire- suivante les facteurs d’influence de
ment de la littérature, cette proposition l’intégration des SI qui seront par la
est parfois contestée. Ainsi, Su et Yang suite testés. Il s’agira en effet de mener
(2010) montrent que dans le secteur des comparaisons entre les facteurs
taïwanais de l’informatique et des d’influence de l’intégration interne du
semi-conducteurs, l’intégration tech- SI et ceux de l’intégration du SI de la
nique réussie et les effets organisation- chaîne logistique et de vérifier le lien
nels positifs ne garantissent pas l’amé- de causalité entre les deux concepts
lioration des compétences logistiques. d’intégration en tenant compte de ces
Ils avancent comme explications pos- facteurs d’influence.
sibles d’une part la complexité qu’en-
traîne la flexibilité dans les opérations I.2. Les facteurs d’influence
et d’autre part les habitudes et le sys-
tème légal chinois où les usines de Taï- La littérature permet d’identifier po-
wan ont été délocalisées. Cependant, tentiellement de nombreux facteurs de
ils montrent aussi que les bénéfices contingence tant pour l’intégration in-
stratégiques et opérationnels de l’ERP terne du SI que pour l’intégration du SI

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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Figure 2 : Représentation de l’hypothèse centrale de la recherche

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de la supply chain. Nous nous limite- définir l’organisation. Cela peut se faire
rons ici aux facteurs proposés par l’en- concrètement sur différents plans : re-
quête, qui incorpore les plus clas- structuration financière, refonte de la
siques. Un apport central de la structure formelle et de l’organigram-
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recherche est alors de tester le lien me, redéploiement d’unités sur le terri-
entre les deux concepts d’intégration toire. Sur ce dernier plan, la constitu-
en tenant compte de ces facteurs d’in- tion des SI va de pair et est
fluence. particulièrement sensible avec l’inter-
La taille de l’entreprise est ainsi un nationalisation (implantation à l’étran-
facteur classique à prendre en consi- ger ou délocalisation) dans la mesure
dération pour discuter de l’informatisa- où il est à la fois indispensable de se
tion (Goode & Gregor, 2008). Des en- coordonner à distance, mais où les so-
quêtes sectorielles montrent en général lutions intégrées sont parfois plus dif-
une corrélation entre l’intégration et la ficiles à mettre en œuvre.
taille de l’entreprise (Lee & Xia, 2006). Dans le modèle classique de Ben-
Le secteur économique est également saou et Venkatraman (1995) et dans les
un élément important en raison d’ef- théories de la contingence, l’incertitu-
fets endogènes de l’informatisation de de l’environnement est un facteur
(Benzoni et al., 1991). Depuis Stigler important qui peut influencer l’intégra-
(1951), on sait que la division du tra- tion. Il comprend aussi bien l’évolution
vail est limitée par la taille du marché des normes réglementaires, de la tech-
et donc, en suivant la conception de nologie, l’incertitude du marché, celle
Mintzberg (1982), que la taille du mar- concernant les variations des taux de
ché conditionne les besoins de coordi- change et celle liée à l’apparition de
nation. Il s’ensuit que les systèmes nouveaux concurrents. Le système de
d’information servant les besoins de finalisation de l’entreprise définit les
coordination dépendent de l’étendue buts et missions prioritaires, notam-
géographique des marchés. ment en termes de produits, presta-
Selon Venkatraman (1994) et une tions ou services. Il s’agit de mettre
grande part de la littérature en SI, on l’accent sur leur variété, leur nouveau-
ne peut passer de l’intégration interne té, leur qualité, leur personnalisation
des SI à l’intégration externe sans re- ou les prix (Porter, 1985). Dans notre

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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

perspective, il est donc intéressant mettant de traiter de l’intégration que


d’examiner dans quelle mesure une l’on trouve dans l’enquête nationale
politique d’entreprise orientée vers la « Changements organisationnels et
réduction des délais influe sur les technologies de l’information et de la
choix d’intégration. communication » (COI-TIC) réalisée fin
De plus, le système de finalisation 2005-début 2006 par le pôle « Enquêtes
s’appuie sur un système de contrôle ou structurelles dans les secteurs des ser-
de pilotage dont la littérature montre vices » de la Division Régionale de l’IN-
qu’on peut très schématiquement dis- SEE des Pays de la Loire. Cette enquê-
tinguer deux pôles très différents (Fer- te a été menée auprès d’un large
nandez et al., 1996). D’un côté, des en- échantillon d’entreprises en France

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treprises pratiquent essentiellement un comprenant au moins 10 salariés des
suivi financier en raison d’un manque secteurs marchands, ce qui inclut les
de moyen ou d’une position dans l’es- services financiers et d’assurance 1.
pace concurrentiel qui rend difficile Ayant participé à sa conception, nous
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l’anticipation sur les marchés finaux. avons veillé à inclure les éléments cen-
De l’autre, on trouve celles qui mettent traux portant sur l’intégration du SI. La
en place des outils de prévision et thématique générale du questionnaire
contrôlent les écarts avec les réalisa- entreprise COI-TIC portait sur l’infor-
tions afin de se repositionner et déve- matisation dans l’entreprise avec un
loppent ainsi une forme plus poussée accent particulier sur les liens dans les
d’apprentissage organisationnel par les relations client-fournisseur. Dans la
outils de gestion. Enfin, le degré d’im- conception du questionnaire, une at-
portance de l’ensemble de ces va- tention particulière a été portée à la
riables de contingence dépend de l’ap- question de l’intégration sur la base de
partenance à un groupe ou à un l’idée que le couplage fort client-four-
réseau que nous devrons aussi utiliser nisseur pouvait nécessiter au préalable
comme variable de contrôle. une bonne intégration du SI en interne
(Bensaou & Venkatraman, 1995). Les
items retenus dans cet article retien-
II. DONNÉES
nent a priori tous les items figurant
ET MÉTHODOLOGIE
dans l’enquête susceptibles de décrire
l’intégration interne du SI et l’intégra-
tion externe du SI. Les éléments
II.1. L’enquête COI-TIC
contextuels que nous rangeons dans
et l’équipement informatique
des entreprises les facteurs d’influence résultent de
discussions collectives multidiscipli-
Pour tester notre hypothèse, nous naires de l’équipe de conception de
nous appuyons sur les questions per- l’enquête.

1
Pour une description complète de la méthodologie retenue pour cette enquête, se reporter au nu-
méro spécial de la revue Réseaux (2010, n° 162) intitulé “Informatisation et changements organisa-
tionnels dans les entreprises”.
Voir aussi le site COI : http://www.enquetecoi.net/

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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Tableau 1. Les applications informatiques utilisées,


par fonction dans l’entreprise
Fonction Autre Application
Fonction PGI-ERP
informatisée progiciel maison
1. Conception 56,9% 5,6% 29,9% 23,9%
2. Achats 65,4% 12,0% 22,1% 32,6%
3. Vente 74,4% 12,0% 29,0% 35,4%
4. Production 68,5% 10,2% 25,1% 35,5%
6. Ressources humaines 55,0% 5,7% 26,3% 24,4%
7. Comptabilité-finance 92,5% 14,1% 57,0% 25,5%

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Source : enquête COI-TIC, données pondérées.
Note : la somme en ligne des pourcentages pour les outils PGI-ERP, autre progiciel et application
maison n’est pas égale à 100 puisque plusieurs outils peuvent être utilisés lorsque la fonction existe
dans l’entreprise.
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Les questionnaires ont été envoyés de l’étude de conserver uniquement


par courrier et l’enquête avait un ca- les firmes intégrant l’ensemble des
ractère obligatoire, ce qui explique le fonctions à l’exception de la fonction
taux de réponse global à l’enquête de informatique. Notre échantillon com-
84%. Les 13790 entreprises qui ont ef- prend au final 9721 firmes qui repré-
fectivement répondu au questionnaire sentent 102615 entreprises après pon-
en représentent 163099 dans le champ dération2. Pour chaque entreprise
de l’enquête après pondération. Pour interrogée, l’enquête comporte plu-
chacune d’entre elles, l’enquête in- sieurs questions sur l’utilisation des
dique la présence ou non des fonc- systèmes d’information dans l’entrepri-
tions suivantes : 1) conception, 2) se. Le tableau 1 décrit les applications
achats - approvisionnement, 3) vente - informatiques utilisées suivant les
distribution, 4) production - exploita- fonctions.
tion, 5) informatique - système d’infor- Deux résultats principaux apparais-
mation, 6) ressources humaines - for- sent. D’un côté, comme l’indique la
mation, 7) comptabilité - finance - deuxième colonne du tableau 1, nous
contrôle de gestion. D’après l’enquête observons des différences substan-
COI-TIC, 62,6% des firmes sont carac- tielles dans l’informatisation des fonc-
térisées par la présence des 7 fonctions tions. Si l’usage d’applications informa-
et 22,3% par 6 fonctions. Afin de rai- tiques pour la fonction comptabilité-
sonner à périmètre constant des finance est présent dans 92,5% des cas,
firmes, nous choisissons pour la suite il descend à environ 55% pour les

2
Le fait d’inclure la fonction informatique dans le cumul des fonctions ne modifie qu'à la marge
l’échantillon (et en conséquence les résultats obtenus par la suite). Seulement 23 firmes ont l’en-
semble des fonctions à l’exception de l’informatique. Les exclure n’apparaît toutefois pas approprié
dans la mesure où ces entreprises qui n’ont pas de fonction informatique peuvent avoir un recours
moins grand aux applications informatiques, du fait de l’absence de la fonction.

89
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page90

SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

fonctions ressources humaines et gration du SI est plus importante lors-


conception. De l’autre, il existe égale- qu’une entreprise utilise des logiciels
ment de larges variations dans le type maison pour quatre de ses fonctions
d’application informatique mobilisée. par rapport à une entreprise utilisant
L’utilisation d’un PGI-ERP est plus fré- des progiciels pour deux ou trois de
quente pour la comptabilité – finance ses fonctions ? Ou bien comment
(14,1%), les achats (12%) et la vente prendre en compte l’incidence respec-
(12%). Les autres progiciels du marché tive d’outils d’interfaçage de bases de
concernent surtout la comptabilité – fi- données relativement à l’informatisa-
nance, dans 57% des cas. Quant aux tion de telle ou telle fonction ?
applications maison, elles sont plus
Cependant, concernant l’intégration

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souvent utilisées pour la production
interne du SI, il est en effet clair pour
(35,5%), la vente (35,4%) et les achats
les concepteurs de l’enquête que le
(32,6%). L’informatique apparaît donc
type de logiciel utilisé (module ERP
largement répandue dans l’entreprise.
plutôt que logiciel maison) donne une
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Après pondération, seuls 5% des


potentialité d’intégration plus grande,
firmes n’ont aucune fonction informa-
notamment si toutes les fonctions sont
tisée. Elles sont à l’inverse 32% à avoir
équipées d’un même ERP provenant
6 fonctions informatisées et plus de la
du même éditeur. En effet non seule-
moitié des firmes (51,4%) ont au moins
ment un ERP fonctionne sur une base
4 fonctions informatisées. De plus,
de données logique unique mais il
concernant les ERP, seulement 1,7%
permet, dès lors que la société qui le
des entreprises les utilisent pour toutes
produit couvre une large palette de
leurs fonctions tandis que 79,8%
modules, d’assurer un fonctionnement
d’entre elles n’en utilisent aucun.
interdépendant des différentes fonc-
D’autres questions de l’enquête ap- tions. Ne sachant pas par l’enquête
portent des éléments complémentaires COI-TIC si les fonctions équipées d’un
sur l’intégration des systèmes d’infor- ERP disposent effectivement du même
mation dans l’entreprise (cf. Annexe). ERP, on ne peut être certain que les
Différents items (applications utilisées modules garantissent un bon niveau
pour les différentes fonctions, outils de transversalité inter-fonctions. De
d’interfaçage, bases de données cen- plus, le plus souvent (Bidan, 2004; Ko-
trales) sont autant d’éléments constitu- coglu & Moatty, 2010), les entreprises
tifs de l’intégration du SI dans l’entre- ont pour certaines fonctions des ERP et
prise. S’il est aisé d’étudier la diffusion pour d’autres des logiciels maisons.
de chacun des outils considérés de Par ailleurs, on ne peut écarter la pos-
façon isolée, il s’avère en revanche sibilité que l’entreprise ait conçu en in-
beaucoup plus délicat de comparer les terne un SI intégré à partir de logiciel
entreprises entre elles dans leur usage maison équipant les différentes fonc-
du système d’information. Le problème tions (Lesuisse & Baile, 2002). Toute-
majeur vient de l’impossibilité de com- fois, vu l’investissement et les qualifi-
parer les outils et applications a priori. cations requises, ce cas est, de l’avis
En l’absence d’hypothèses a priori, des experts, peu fréquent. Pour abor-
comment savoir par exemple si l’inté- der autrement la question de l’intégra-

90
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page91

DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

tion des données, un item porte sur pondérations), nous proposons à pré-
l’existence d’une base de données sent une méthode fondée sur une ana-
unique centralisée, de façon indépen- lyse en composantes principales qui
dante pour quatre fonctions distinctes, permet d’obtenir un indicateur synthé-
et renseigne effectivement sur l’inté- tique de l’intégration intrafonctionnelle
gration intrafonctionnelle. Une ques- du système d’information.
tion porte également sur les outils d’in-
terfaçage et EAI. Elle permet de
II.2. Construction d’un indicateur
caractériser l’interopérabilité par une
d’intégration intrafonctionnelle
intégration non pas des données mais
du SI
des applications qui peuvent attaquer

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des bases de données différentes
(Bidan et al., 2012). Globalement au II.2.1. Méthodologie
vu de ces remarques, on constate que de construction de l’indicateur
l’intégration inter-fonctions n’est donc synthétique
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pas rigoureusement caractérisée par


l’enquête. En revanche, ces questions L’analyse en composantes princi-
portant sur les ERP par fonction, sur pales (ACP) est particulièrement ap-
les bases de données centralisées et propriée pour construire un indicateur
sur l’interfaçage permettent, dans l’en- synthétique (Filmer & Pritchett, 2001 ;
semble, de construire un indicateur Vyas & Kumaranayake, 2006). Pour la
d’intégration du SI sur le plan intra- présentation, nous supposons que
fonctionnel. nous avons un ensemble de K va-
riables Xk,i (k = 1, …, K) qui sont cor-
La validité de cet indicateur est éva- rélées avec l’intégration du SI dans
luée statistiquement. En effet, à partir l’entreprise, avec i = 1, …, N désignant
d’items aussi rudimentaires on ne peut –
l’entreprise. Notant Xk la moyenne et
être certain du caractère avéré de l’in- σk l’écart-type de la variable Xk,i, le
tégration du SI. C’est la contribution de principe de l’ACP consiste à exprimer
chacun des items à cet indicateur qui ~
chacune des variables normalisées Xk,i
permet d’évaluer si tel ou tel item est –
= (Xk,i – Xk)/σk sous la forme d’une
important dans sa construction. C’est combinaison linéaire d’un ensemble
donc une approche très empirique et de composantes principales C1, …, Ck.
statistique de l’intégration que nous re- Par inversion, celles-ci peuvent donc
tenons ici. En particulier, on utilise des s’écrire sous la forme :
mesures disponibles mais peu précises
qui ne permettent pas d’évaluer la co-
(1)
hérence et l’interdépendance inter-
fonctionnelle de l’intégration interne
du SI, mais seulement d’approcher son Pour chaque composante principale
intégration intrafonctionnelle. Plutôt J, les paramètres δjk (j = 1, …, K) sont
que de postuler a priori des poids les poids associés aux K variables rete-
~
pour chacun des outils et applications nues Xk,i pour rendre compte de l’in-
(avec toutes les chances de commettre tégration du SI dans l’entreprise. Ils
des erreurs d’appréciation pour les correspondent en fait aux valeurs

91
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page92

SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

propres de la matrice de corrélation naires, une variable Xk caractérisée par


entre les différentes variables normali- un facteur de score δ1k positif conduit
~
sées Xk,i. Ces composantes principales à accroître le degré d’intégration intra-
sont ordonnées telles que C1 > C2 > … fonctionnelle du SI (et inversement
> Ck. Ainsi, C1 explique la variance lorsque δ1k < 0). Les ratios δ1k/σk ont
maximale des données sous la par ailleurs une interprétation simple.
contrainte δ211 + … + δ21K = 1. La com- Pour une variable Xk donnée, le pas-
posante C2, qui est orthogonale à C1, sage d’une valeur de 0 à 1 conduit à
explique ensuite une proportion sup- modifier l’indicateur synthétique de
plémentaire, mais moins importante de δ1k/σk.
l’information contenue dans les don-
nées. Nous retenons dès lors l’indica-

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teur synthétique suivant pour chaque II.2.2. ACP et validation
entreprise i = 1, …, N : de l’indicateur synthétique
d’intégration intrafonctionnelle
(2) du SI
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Par définition, cet indicateur est cen- Les résultats du tableau 2 permettent
tré. Des valeurs élevées vont rendre alors de repérer les facteurs qui in-
compte d’une intégration interne du SI fluencent le plus le degré d’intégration
plus importante. L’hypothèse centrale du SI et donc ainsi d’apprécier la qua-
pour la construction de cet indicateur lité de notre indicateur synthétique.
est que l’intégration du SI explique la Tout d’abord, la présence d’un ERP ac-
variance maximale des variables indi- croît sensiblement l’intégration et ceci
quant l’utilisation des différents outils et quelle que soit la fonction considérée.
applications informatiques. D’un point Avoir un ERP pour une fonction don-
de vue pratique, nous retenons 29 va- née de l’entreprise accroît en moyenne
riables muettes pour construire notre in- l’indicateur synthétique de 0,6-0,7. En-
dicateur synthétique (cf Tableau 2). suite, le rôle des progiciels et applica-
Pour chaque fonction, 4 dummies per- tions maison est moins clairement dé-
mettent de repérer l’utilisation d’un ERP,
fini. Par exemple, pour la conception,
d’un progiciel du marché, d’un logiciel
les deux types d’application ont une
maison ou l’absence d’informatisation.
incidence positive sur l’indicateur d’in-
Les 5 autres dummies indiquent la pré-
tégration, avec un impact presque trois
sence d’outils d’interfaçage de bases de
fois plus élevé pour les progiciels
données et celle de bases de données
(0,179 au lieu de 0,063). Pour les
centrales pour 4 fonctions distinctes
achats, la vente et la production, les
(conception, vente, ressources hu-
scores associés aux progiciels et appli-
maines, comptabilité). D’après les don-
nées, la proportion de la covariance ex- cations maison sont négatifs, mais de
pliquée par la première composante faible ampleur. La présence de progi-
principale est de 18,7%, la valeur propre ciels joue positivement pour la fonc-
associée étant de 5,43. tion ressources humaines, tandis que
l’intégration tend à diminuer en pré-
Dans la mesure où les variables sence de progiciels ou d’applications
constitutives de l’indicateur sont bi- maison pour la fonction comptabilité.

92
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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Tableau 2. Facteurs de score et ACP - intégration intrafonctionnelle du SI


Facteur Score/
Variables Moyenne Ecart-type
de score écart-type
1. Conception PGI – ERP 0,187 0,056 0,231 0,663
Autre progiciel 0,084 0,299 0,458 0,179
Application maison 0,028 0,239 0,427 0,063
Non informatisée -0,170 0,431 0,495 -0,352
2. Achats PGI – ERP 0,327 0,120 0,325 0,754
Autre progiciel -0,031 0,221 0,415 -0,074
Application maison -0,054 0,326 0,469 -0,116
Non informatisée -0,217 0,346 0,476 -0,513
3. Vente PGI – ERP 0,314 0,120 0,324 0,742
Autre progiciel -0,046 0,290 0,454 -0,103

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Application maison -0,046 0,354 0,478 -0,096
Non informatisée -0,192 0,256 0,437 -0,505
4. Production PGI – ERP 0,312 0,102 0,303 0,756
Autre progiciel -0,024 0,251 0,434 -0,055
Application maison -0,039 0,355 0,478 -0,080
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Non informatisée -0,194 0,315 0,464 -0,496


6. RH PGI – ERP 0,227 0,057 0,232 0,669
Autre progiciel 0,103 0,263 0,440 0,210
Application maison -0,023 0,244 0,429 -0,054
Non informatisée -0,227 0,450 0,498 -0,511
7. Comptabilité PGI – ERP 0,312 0,141 0,348 0,689
Autre progiciel -0,139 0,570 0,495 -0,278
Application maison -0,067 0,255 0,436 -0,159
Non informatisée -0,123 0,075 0,264 -0,667
Outils d’interfaçage de BDD 0,177 0,223 0,416 0,368
BDD centrales – conception 0,217 0,279 0,448 0,442
BDD centrales – vente 0,236 0,419 0,493 0,480
BDD centrales – RH 0,235 0,280 0,449 0,470
BDD centrales – comptabilité 0,232 0,481 0,500 0,499
Indicateur d’intégration intrafonc-
0,000 2,329
tionnelle du SI
Source : enquête COI-TIC, données pondérées.

Les différentes valeurs obtenues dans les entreprises. On s’attend a


pour les facteurs de score suggèrent au priori à ce que la moyenne de l’indica-
total que le recours à une ACP permet teur synthétique soit d’autant plus éle-
d’obtenir un indicateur d’intégration vée que l’usage des applications infor-
intrafonctionnelle du système d’infor- matiques concerne un grand nombre
mation pertinent. Dans le souci de va- de fonctions. Cette hypothèse est plei-
lider notre démarche, nous avons réa- nement vérifiée d’après les résultats
lisé deux analyses complémentaires présentés dans la figure 3.
destinées à montrer la qualité de notre
indicateur. Dans un premier temps, Dans un second temps, nous avons
nous calculons le niveau moyen de ordonné les entreprises suivant la va-
l’indicateur d’intégration en fonction leur de l’indicateur synthétique. A prio-
du nombre de fonctions informatisées ri, celles qui ont des valeurs de l’indi-

93
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page94

SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

Figure 3. Indicateur synthétique d’intégration intrafonctionnelle


du SI et nombre de fonctions informatisées

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Source : enquête COI-TIC, données pondérées.

cateur synthétique élevées doivent da- II.3. Construction d’un indicateur


vantage utiliser des applications infor- d’intégration du SI de la supply
matiques et des bases de données. chain
Nous avons alors choisi de classer les
Suivant la méthodologie décrite pré-
entreprises suivant quatre quartiles. Le
cédemment (voir 3.3.1), nous avons
tableau A en annexe décrit la présence
ensuite construit un indicateur d’inté-
des systèmes d’information en fonction
gration du SI de la supply chain. Nous
de l’appartenance aux différents quar-
mobilisons à cet effet les questions sui-
tiles de l’indicateur synthétique. Les ré-
vantes qui ont été posées dans l’en-
sultats que nous obtenons attestent de quête COI-TIC (cf. Annexe). Tout
la pertinence de l’indicateur agrégé. Si d’abord, on sait si l’entreprise dispose
l’on considère par exemple les fonc- d’un extranet (31,5%) et utilise l’EDI
tions non informatisées, celles-ci s’ob- ou d’autres liaisons informatiques spé-
servent bien plus souvent dans les cifiques (40,5%). Ensuite, l’entreprise
firmes caractérisées par de faibles va- peut mobiliser des dispositifs logis-
leurs de l’indicateur. De manière simi- tiques qui peuvent être soit des outils
laire, le taux d’usage des ERP est beau- de traçabilité (des produits, des pro-
coup plus élevé pour les entreprises cessus, RFID, etc.), soit des outils/logi-
qui ont des scores synthétiques d’inté- ciels d’optimisation de la chaîne logis-
gration élevés, tandis que les ERP ne tique. L’enquête indique également si
sont quasiment jamais présents dans l’entreprise utilise un système informa-
les firmes du premier quartile. tisé de gestion des ventes ou achats, si

94
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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Tableau 3. Facteurs de score et ACP - intégration du SI de la supply


chain
Facteur Ecart- Score/
Variables Moyenne
de score type écart-type
Extranet 0,174 0,233 0,422 0,359
EDI et autres liaisons spécifiques 0,289 0,323 0,468 0,579
Outils de traçabilité 0,287 0,267 0,442 0,584
Logiciel d'optimisation de la chaîne logistique 0,303 0,124 0,330 0,710
Système informatisé de gestion ventes/achats
Couplage système approvisionnement 0,370 0,333 0,471 0,743
Couplage système production exploitation 0,379 0,353 0,478 0,759
Couplage système facturation 0,341 0,497 0,500 0,698
Commandes reçues via Internet 0,144 0,182 0,386 0,350

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Commandes reçues via EDI et autres réseaux 0,334 0,091 0,287 0,847
Commandes passées via Internet 0,137 0,271 0,445 0,297
Commandes passées via EDI et autres réseaux 0,271 0,055 0,227 0,858
Système info couplé avec le plus gros client 0,234 0,095 0,293 0,638
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Système info couplé avec le plus gros fournisseur 0,190 0,135 0,341 0,501
Indicateur d’intégration du SI de la supply chain 0,000 1,903
Source : enquête COI-TIC, données pondérées.

elle est couplée à des systèmes infor- se d’un système couplé avec l’entrepri-
matiques qui peuvent être soit un sys- se (commandes, facturation).
tème de gestion des approvisionne-
L’application d’une ACP aux don-
ments, soit un système de gestion de la
nées issues des 13 variables retenues
production, de l’exploitation ou de la
nous permet alors de construire un in-
livraison, soit un système de gestion de
la facturation et des paiements. Les dicateur synthétique d’intégration du
données précisent aussi si l’entreprise SI de la supply chain. Le tableau 3 pré-
reçoit des commandes de biens ou ser- cise le rôle des différents facteurs d’in-
vices par voie électronique, soit par In- tégration retenus sur l’indicateur syn-
ternet, soit via l’EDI ou d’autres ré- thétique. La présence de logiciels
seaux informatiques (n’utilisant pas d’optimisation de la chaîne logistique
Internet comme support), si elle passe et les différents couplages avec le sys-
des commandes de biens ou services tème de gestion des ventes ou des
par voie électronique, soit par Internet, achats lorsqu’il est informatisé accrois-
soit via l’EDI ou d’autres réseaux infor- sent l’indicateur de 0,7 en moyenne.
matiques (n’utilisant pas Internet L’intégration du SI de la supply chain
comme support), si le plus gros client est aussi sensiblement plus forte quand
dispose d’un système couplé avec l’en- les commandes sont passées ou reçues
treprise (commandes, facturation) et par l’EDI ou d’autres réseaux informa-
enfin si le plus gros fournisseur dispo- tiques3.

3
La robustesse de l'indicateur d'intégration externe est étudiée dans le tableau B en annexe. Les dif-
férents éléments d'intégration sont tous beaucoup plus présents dès lors que l'on considère des va-
leurs importantes de l'indicateur.

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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

III. ANALYSE est significativement plus faible (-0,43).


ÉCONOMÉTRIQUE De plus, l’effet de la taille joue très for-
DE L’INTÉGRATION tement. Par rapport aux entreprises de
10-19 salariés, la valeur de l’indicateur
Pour la présentation des résultats, augmente de 0,33 pour les entreprises
nous rendons compte tout d’abord des de 20 à 49 salariés, 1,14 pour les en-
facteurs d’influence de l’intégration treprises de 50 à 249 salariés, 1,78 pour
avant de traiter des liens unissant l’in- celles qui ont 250-499 salariés et enfin
tégration interne du SI et l’intégration 2,16 pour les plus grandes entreprises.
du SI de la supply chain pour tester
Si l’appartenance à un groupe a une
notre hypothèse centrale de recherche.
influence significative positive sur l’in-

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dicateur d’intégration du SI dans l’en-
III.1. Les facteurs d’influence treprise, l’appartenance à un réseau ne
de l’intégration le modifie pas significativement.
Concernant le marché couvert, on voit
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Dans cette section, nous cherchons à que plus la couverture est large, plus
expliciter les déterminants de plusieurs le SI en interne est intégré : ainsi, l’in-
variables dépendantes mesurant l’inté- dicateur de l’intégration intrafonction-
gration du SI en tenant compte des nelle du SI augmente sa valeur de 0,69
deux indicateurs synthétiques d’inté- pour un marché à l’international par
gration construits précédemment. Les rapport à un marché local. Pour les
résultats des régressions linéaires de transformations organisationnelles, il
type Moindres Carrés Ordinaires sont apparaît que la restructuration finan-
présentés dans le tableau 4. cière n’influence pas significativement
l’intégration intrafonctionnelle du SI,
III.1.1. Les facteurs d’influence contrairement à la restructuration de
de l’intégration intrafonctionnelle l’organigramme (+0,30) et à l’implanta-
du SI tion à l’étranger (+0,41). L’incertitude
de l’environnement a une influence si-
Les résultats des facteurs d’influence gnificative très faible (+0,02). De plus,
de l’intégration intrafonctionnelle du SI l’intégration intrafonctionnelle du SI
sont reportés dans la seconde colonne est positivement influencée par la mise
du tableau 4. Nous y constatons tout en place de reporting sur la rentabilité
d’abord des différences significatives (+0,26) et le pilotage (+0,24), mais cela
pour les secteurs d’activité. Ainsi, les est surtout vrai quand les deux types
deux secteurs de biens d’équipement de reporting sont couplés (+0,81).
et intermédiaires proposent l’indica- Enfin, concernant l’importance straté-
teur d’intégration le plus élevé : une gique, la variété, la qualité, la compé-
augmentation de 0,83 pour les biens titivité des prix et la personnalisation
d’équipement et de 0,69 pour les biens n’ont pas une influence significative
intermédiaires par rapport aux services importante sur l’intégration intrafonc-
aux entreprises considérés comme ca- tionnelle du SI, contrairement à la nou-
tégorie de référence. A l’inverse, dans veauté et surtout à la réduction des dé-
le transport, l’indicateur d’intégration lais.

96
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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Tableau 4. Les déterminants de l’intégration du système d’information


Indicateur Indicateur
d’intégration in- d’intégration
Variables
trafonctionnelle du SI de la sup-
du SI ply chain
Constante -3.462*** -2.236***
Secteur d’activité Industries agro-alimentaires 0.112 1.347***
Biens de consommation 0.173** 0.687***
Biens d’équipement 0.827*** 0.466***
Biens intermédiaires 0.687*** 0.622***
Construction 0.026 -0.338***
Commerce 0.166** 1.011***
Transport -0.431*** 0.395***

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Finance et immobilier 0.252*** -0.640***
Services aux entreprises Ref Ref
Taille 10-19 salariés Ref Ref
20-49 salariés 0.329*** 0.110**
50-249 salariés 1.140*** 0.371***
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250-499 salariés 1.783*** 0.688***


500+ salariés 2.160*** 0.978***
Appartenance à un groupe 0.544*** 0.326***
Appartenance à un réseau 0.046 0.325***
Marché couvert Marché local/régional Ref Ref
National 0.226*** 0.127***
Européen 0.205*** 0.355***
International (hors UE) 0.688*** 0.353***
Restructuration financière depuis 2003 0.041 -0.034
Refonte de l’organigramme depuis 2003 0.295*** 0.056*
Implantation à l’étranger/délocalisation depuis 2003 0.412*** 0.389***
Incertitude de l’environnement 0.024*** 0.014**
Reporting Aucun Ref Ref
Rentabilité financière seulement 0.264*** 0.092
Pilotage de l’activité seulement 0.241** 0.240***
Rentabilité et pilotage 0.814*** 0.379***
Importance stratégique Variété 0.012 0.012
Nouveauté 0.230*** 0.154***
Qualité -0.014 0.032
Prix compétitifs -0.036 0.047**
Personnalisation -0.039* -0.075***
Réduction des délais 0.417*** 0.419***
Nombre de fonctions informatisées 0.165***
Nombre de PGI-ERP 0.225***
Nombre de progiciels 0.087***
Nombre de logiciels maison 0.042***
Nombre d’entreprises 9721 9721
Pseudo R² - R² 0.403 0.470
Source : enquête COI-TIC, données pondérées.
Note : les estimateurs sont obtenus à partir de modèles linéaires de type MCO. Les seuils de signifi-
cativité retenus sont de 1% (***), 5% (**) et 10% (*). Les t de Student associés ne sont pas reportés.

97
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page98

SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

III.1.2. Les facteurs les deux indicateurs : l’appartenance à


d’influence de l’intégration du SI un réseau influence significativement
de la supply chain l’indicateur d’intégration du SI de la
supply chain (+0,33), contrairement à
Les déterminants de l’intégration du la refonte de l’organigramme.
SI de la supply chain sont étudiés dans
la dernière colonne du tableau 4. Les Déjà intégrés dans la construction de
résultats mettent en évidence une forte l’indicateur d’intégration intrafonction-
disparité de l’intégration du SI de la nelle du SI, nous n’avions pas tenu
supply chain selon le secteur d’activité compte de l’influence des éléments im-
et la taille des entreprises. D’une part, portants de l’informatisation (nombre
il y a près de 2 points d’écart dans le de fonctions, de PGI-ERP, de progiciels

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score d’intégration du SI de la supply spécialisés et de logiciels maison) sur
chain entre les industries agro-alimen- celui-ci. Pour l’indicateur de l’intégra-
taires et le secteur finance et immobi- tion du SI de la supply chain, nous les
avons cette fois considérés. Conformé-
lier. Ce dernier est le secteur le moins
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ment aux attentes, ceux-ci sont corré-


intégré au niveau de sa supply chain,
lés positivement avec le degré d’inté-
suivi de la construction et des services
gration du SI de la supply chain. Le
aux entreprises. D’autre part, l’intégra-
nombre de fonctions informatisées
tion du SI de la supply chain augmen-
(+0,165) et le nombre d’ERP (+0,225)
te avec la taille de l’entreprise. L’indi-
expliquent davantage l’intégration du
cateur synthétique est bien plus élevé
SI de la supply chain que le nombre
pour les entreprises de 250 à 499 sala-
de progiciels dédiés (+0,087) ou le
riés (+1,06) et de plus de 500 salariés
nombre d’applications maison
(+1,44) par rapport à celles ayant de 10
(+0,042).
à 19 salariés.
Concernant les autres facteurs, des
III.1.3. Synthèse sur les facteurs
similitudes sont constatées entre leur
d’influence de l’intégration
influence sur l’intégration du SI de la
supply chain et leur influence sur l’in- La comparaison des estimateurs ob-
tégration intrafonctionnelle du SI. tenus pour les indicateurs d’intégration
Ainsi, nous retrouvons une influence intrafonctionnelle du SI et du SI de la
positive de l’appartenance à un grou- supply chain révèle que globalement
pe, de la taille du marché et du repor- les facteurs d’influence n’ont pas exac-
ting sur l’intégration du SI de la supply tement le même effet sur les deux
chain. Concernant l’importance straté- concepts d’intégration. Pour analyser
gique, comme pour l’indicateur d’inté- plus finement nos deux indicateurs
gration intrafonctionnelle du SI, seules d’intégration, nous les comparons dé-
la nouveauté et la réduction des délais sormais à travers le rôle de la taille des
ont une influence significative positive entreprises et des secteurs d’activité,
sur l’intégration du SI de la supply qui sont ressortis comme les deux
chain. Par contre, nous constatons principaux facteurs d’influence (voir
aussi certaines différences importantes scores du tableau 4). Dans le premier
de l’influence de quelques facteurs sur cas, la figure 4 montre que l’effet de la

98
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page99

DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Figure 4. Effets comparés de la taille des entreprises sur l’intégration

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Source : enquête COI-TIC, données pondérées.

taille de l’entreprise joue de façon très La figure 6 reprend le cadre de la fi-


symétrique pour les deux indicateurs gure 2 en y spécifiant les facteurs d’in-
synthétiques d’intégration (avec un fluence de l’intégration du SI en inter-
trend fortement croissant). Dans le se- ne et de celui de la supply chain. Nous
cond cas, il existe en revanche des dif- y distinguons les facteurs qui ont une
férences significatives par secteur en influence significative sur les deux in-
termes de scores. Les résultats pour le dicateurs d’intégration, et ceux influen-
commerce et la finance sont sur ce çant uniquement un des indicateurs.
point très révélateurs. En effet, l’indi-
cateur de l’intégration intrafonctionnel- De plus, comme spécifié à la fin de
le du SI est négatif pour le commerce, la précédente section, les éléments im-
alors que celui du SI de la supply portants de l’informatisation (nombre
chain est positif. Ainsi, l’intégration in- de fonctions, de PGI-ERP, de progiciels
trafonctionnelle du SI est relativement spécialisés et de logiciels maison) sont
faible pour le commerce alors que l’in- corrélés positivement avec le degré
tégration du SI de la supply chain est d’intégration du SI de la supply chain.
plutôt bien développée. Le cas du sec- Ceci constitue un premier élément qui
teur finance et immobilier est diamé- va dans le sens de notre hypothèse
tralement opposé. C’est cette fois l’in- centrale de recherche. Dans la section
dicateur de l’intégration du SI de la suivante, nous approfondissons par
supply chain qui est négatif quand l’analyse économétrique la question
celui de l’intégration intrafonctionnelle du lien entre intégration intrafonction-
est positif. Les scores moyens d’inté- nelle du SI et intégration du SI de la
gration sont de même signe pour tous supply chain, tant sur la corrélation
les autres secteurs (voir figure 5). que la causalité.

99
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page100

SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

Figure 5. Effets comparés des secteurs d’activité sur l’intégration

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Source : enquête COI-TIC, données pondérées.


Légende : IA = industries agro-alimentaires, BC = biens de consommation, BE = biens d’équipement,
BI = biens intermédiaires, CT = construction, CO = commerce, TR = transport, FI = finance et im-
mobilier, SE = service aux entreprises.

Figure 6. Représentation des facteurs d’influence de l’intégration des SI

III.2. Les liens entre tons ainsi d’abord les résultats sur la
l’intégration intrafonctionnelle corrélation entre les deux concepts de
du SI et l’intégration du SI l’intégration du SI et sur la robustesse
de la supply chain de la corrélation aux différents facteurs
Nous essayons ici de mieux com- d’influence. La seconde section pose
prendre l’interaction entre les deux enfin l’analyse économétrique de la
concepts de l’intégration. Nous présen- causalité.

100
081-111 ARTICLE DE CORBIERE_9-36 Haon 13/04/12 11:24 Page101

DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Figure 7. Effets comparés des secteurs d’activité sur l’intégration

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Source : enquête COI-TIC, données pondérées.


Légende : IA = industries agro-alimentaires, BC = biens de consommation, BE = biens d’équipement,
BI = biens intermédiaires, CT = construction, CO = commerce, TR = transport, FI = finance et im-
mobilier, SE = service aux entreprises.

III.2.1. La corrélation entre la corrélation est sensiblement moins


les deux concepts de l’intégration forte dans le secteur de la finance et de
du SI l’immobilier et dans une moindre me-
sure pour le transport. La nature des
Le coefficient de corrélation linéaire transactions en jeu explique a priori la
est égal à 0,511 d’après les données et plus faible interaction entre l’intégra-
il est significatif au seuil de 1%. Il exis- tion intrafonctionnelle et l’intégration
te donc une forte corrélation positive externe. A la nécessité d’avoir de très
entre l’intégration intrafonctionnelle du
fortes connexions en interne pour per-
SI et l’intégration du SI de la supply
mettre la totalité des opérations en jeu,
chain pour l’ensemble des entreprises
la nécessité d’une sécurisation avec
en France de plus de 10 salariés. Il est
l’extérieur est évidente.
intéressant de noter que cette corréla-
tion positive est observée pour tous les Pour apporter un éclairage à la ques-
secteurs d’activité. Néanmoins, comme tion de la robustesse de la corrélation,
le montre la figure 7, il subsiste des nous estimons tout d’abord par un mo-
différences sectorielles dans l’intensité dèle linéaire de type MCO le score
de cette corrélation. Elle est particuliè- d’intégration du SI de la supply chain
rement élevée pour les biens de en fonction du score d’intégration in-
consommation, les biens d’équipe- trafonctionnelle du SI. En oubliant
ments, les industries agro-alimentaires l’hétérogénéité liée aux caractéris-
et les biens intermédiaires. A l’inverse, tiques des firmes, les estimations re-

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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

Tableau 5. L’effet de l’intégration intrafonctionnelle du SI


sur l’intégration du SI de la supply chain

Variables explicatives MCO MCO IV IV MCO MCO CEM CEM

Indicateur d’intégration
intrafonctionnelle 0.450*** 0.275*** 0.469*** 0.293***
(65.15) (35.56) (62.58) (33.23)
Quintiles d’intégration
intrafonctionnelle 0.721*** 0.429*** 0.664*** 0.426***
(62.54) (33.65) (47.25) (29.10)
Facteurs d’influence NON OUI NON OUI NON OUI NON OUI

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Nombre d’observations 9721 9721 9671 9671 9721 9721 6489 6489
R² 0.304 0.481 0.303 0.481 0.287 0.474 0.256 0.454

Source : enquête COI-TIC, données pondérées.


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Note : les estimateurs sont obtenus à partir de modèles linéaires de type MCO. Les seuils de signifi-
cativité retenus sont de 1% (***), 5% (**) et 10% (*), les t de Student ne sont pas reportés.

portées dans le tableau 5 (colonne 1) dence directe sur l’intégration du SI de


confirment la corrélation positive entre la supply chain (l’instrument ne peut
les deux concepts de l’intégration ana- avoir qu’un effet indirect, à travers son
lysés. Il importe toutefois de prendre rôle sur l’intégration intrafonctionnelle
en compte le rôle joué par les diffé- du SI). Il est a priori très difficile de
rents facteurs d’influence (colonne 2). penser à une variable corrélée à un
Ceux-ci viennent sensiblement réduire seul des deux concepts de l’intégra-
le rôle joué par l’indicateur d’intégra- tion. Nous avons ici choisi de retenir
tion intrafonctionnelle du SI, le coeffi- pour instrument une valeur retardée
cient associé diminuant d’environ 40% de l’intégration intrafonctionnelle du
(0.275 au lieu de 0.450). La corrélation SI. Pour tous les items retenus pour cet
entre l’intégration des SI, en interne et indicateur synthétique, des informa-
en externe, reste toutefois positive et tions sur la situation à la fois en 2006
significative. et en 2003 sont disponibles dans le
questionnaire. Nous avons donc eu re-
cours à une analyse en composantes
III.2.2. La causalité entre
principales pour obtenir un indicateur
les deux concepts de l’intégration
du SI synthétique d’intégration intrafonction-
nelle SI à la date de 2003. Cette va-
Pour traiter de la causalité, nous riable apparaît alors très fortement cor-
considérons tout d’abord une stratégie rélée avec le score interne courant
de type variable instrumentale (IV). (avec un R² partiel proche de 0,8).
Dans notre contexte, un instrument est L’estimation par les Doubles Moindres
une variable fortement corrélée avec Carrés (colonnes 3 et 4), qui doit per-
l’indicateur d’intégration intrafonction- mettre de corriger les biais d’endogé-
nelle du SI, mais n’ayant pas d’inci- néité et donc de mesurer l’effet causal

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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

de l’intégration intrafonctionnelle du SI ractéristiques observées pour les


sur l’intégration du SI de la supply firmes4. En pratique, le traitement pour
chain, ne modifie pas réellement les la technique CEM ne peut être une va-
coefficients obtenus par les MCO. L’in- riable continue. Nous construisons
tégration du SI de la supply chain ap- donc une variable ordonnée corres-
paraît plus forte quand l’intégration in- pondant aux quintiles du score d’inté-
trafonctionnelle du SI est elle-même gration intrafonctionnelle. Les co-
importante, la relation étant très forte- lonnes 5 et 6 du tableau 5 montrent
ment significative. Néanmoins, la vali- que l’utilisation de cette variable or-
dité de l’instrument peut poser ques- donnée ne modifie pas nos conclu-
tion dans la mesure où l’indicateur de sions précédentes. L’effet des quintiles
l’intégration intrafonctionnelle construit

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de l’indicateur d’intégration intrafonc-
pour 2003 a de fortes chances d’être tionnelle sur l’intégration du SI de la
lui-même corrélé avec l’indicateur d’in- supply chain est positif et diminue sen-
tégration de la supply chain de 2003. Il siblement une fois les facteurs d’in-
peut alors y avoir un problème de va-
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fluence pris en compte. L’appariement


riable omise puisque l’intégration du SI CEM se fait ensuite sur la base des ca-
de la supply chain à cette date est sus- ractéristiques suivantes pour les firmes
ceptible de fortement conditionner : secteurs d’activité, taille, appartenan-
l’intégration en 2006. ce à un groupe, à un réseau et cou-
Une technique alternative consiste verture de marché5. De nouveau, nous
alors à passer par des techniques d’ap- trouvons bien que l’intégration intra-
pariement, qui permettent de tenir fonctionnelle du SI vient accroître l’in-
compte de la sélection sur obser- tégration du SI de la supply chain (co-
vables. Nous appliquons à cet effet la lonnes 7 et 8).
méthode CEM (Coarsened Exact Mat-
ching) développée par Blackwell et al.
(2009). L’idée est la suivante. Les va- IV. DISCUSSION
leurs du score d’intégration intrafonc-
tionnelle du SI peuvent être vues Sur la base de données précisant
comme un traitement. Pour déterminer l’usage des SI dans les entreprises fran-
l’effet causal de cette variable sur l’in- çaises et à l’aide d’outils économé-
tégration du SI de la supply chain, il triques, notre étude empirique nous
faut tenir compte des différences anté- conduit à valider notre hypothèse cen-
rieures au traitement (par exemple les trale, basée sur l’approche de Venka-
grandes firmes ont une intégration du traman (1994), selon laquelle l’infor-
SI plus forte que les autres) de telle matisation de l’entreprise étendue est
sorte que ces écarts soient réduits au positivement corrélée à l’informatisa-
minimum sur la base de certaines ca- tion interne de l’entreprise. Par la

4
Les propriétés et avantage de la technique CEM sont discutés en détail par Iacus et al. (2011).
5
Nous limitons volontairement le nombre de caractéristiques pour l'appariement en ne retenant que
les principaux facteurs d'influence. La multiplication des variables de contrôle réduit au fur et à me-
sure l'échantillon apparié, qui combine des firmes identiques sur la base de leur quintile d'intégra-
tion interne et de leurs caractéristiques sélectionnées.

103
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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

construction d’indicateurs synthétiques systèmes de finalisation et de contrô-


sur l’intégration intrafonctionnelle du le/pilotage. Il est par ailleurs particu-
SI et l’intégration du SI de la supply lièrement intéressant de relever que
chain, nous avons notamment montré l’incertitude de l’environnement, si
qu’intégration interne et externe al- présente dans la théorie de la contin-
laient de pair, quels que soient la taille gence, a une influence relativement
ou le secteur d’activité de l’entreprise. faible sur l’intégration du SI relative-
De plus, la mobilisation de techniques ment aux autres variables. Globale-
d’appariement et par variable instru- ment, les facteurs influençant l’intégra-
mentale (Blackwell et al., 2009) suggè- tion intrafonctionnelle du SI et ceux
re l’existence d’un lien de causalité influençant l’intégration du SI de la
entre les deux concepts d’intégration. supply chain, sont relativement sem-

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Ainsi, une forte intégration intrafonc- blables, à quelques exceptions près.
tionnelle du SI favorise l’intégration du
D’une part, les réorganisations in-
SI de la supply chain. Cet article valide
ternes, testées notamment par la refon-
donc l’hypothèse souvent avancée de
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te de l’organigramme, ont une influen-


la corrélation et la causalité entre inté-
ce quasiment nulle sur l’intégration du
gration intrafonctionnelle du SI et inté-
SI de la supply chain alors qu’elles
gration du SI de la supply chain, et ce
sont loin d’être négligeables concer-
sur un large échantillon des entreprises
nant l’intégration intrafonctionnelle du
françaises de plus de 10 salariés incor-
SI. Cela peut s’expliquer par le fait que
porant toutes les fonctions classiques.
les transformations organisationnelles
De manière plus fine, l’analyse met à notre époque vont de pair avec une
en évidence que le nombre et le type recherche de transversalité dans l’en-
de technologies intégratives utilisées treprise qui se traduit par la mise en
en interne influencent de manière dif- place de technologies intégratives (El
férente l’intégration, tant interne qu’ex- Amrani et al., 2006). Cette explication
terne. Il est notamment clair que l’inté- est notamment confirmée par le fait
gration par les ERP est corrélée avec que la refonte de l’organigramme n’est
l’intégration du système d’information corrélée qu’au nombre d’ERP et non
de la supply chain, confirmant ainsi de progiciels spécialisés ou applica-
sur l’ensemble de l’économie française tions maisons. L’ERP, bien plus que les
un résultat jusqu’ici très partiel et sur- autres progiciels/logiciels, impose de
tout avancé dans la littérature de ges- repenser l’organisation en profondeur
tion des opérations (Al-Mudimigh et par une refonte de la gestion des don-
al., 2004 ; Gunasekaran & Ngai, 2004 ; nées et des processus (Markus, 2000 ;
Overby & Min, 2001; Swafford et al., Davenport, 1998).
2008).
D’autre part, l’appartenance à un ré-
Nous retrouvons et confirmons aussi seau n’influence que l’intégration du SI
le rôle de plusieurs variables de de la supply chain. Ce résultat somme
contingence influençant l’intégration toute logique met en exergue que l’in-
du SI des entreprises, tant sur que le tégration du SI de la supply chain est
plan interne qu’externe. C’est notam- davantage soumise aux relations inter-
ment le cas du type de marché, des organisationnelles que l’intégration in-

104
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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

trafonctionnelle du SI. Pour chaque CONCLUSION


entreprise, les bénéfices issus de l’utili-
sation de systèmes d’information inter- Sur la base du schéma d’évolution
organisationnels devraient être forte- proposé par Venkatraman, nous avons
ment dépendants de la masse critique montré par l’utilisation des données de
de partenaires y participant (Riggins & l’enquête COI-TIC que l’intégration in-
Mukhopadhyay, 1994 ; Subramani, trafonctionnelle du système d’informa-
2004). Ainsi, confiance et pouvoir tion et l’intégration du système d’infor-
(Hart & Saunders, 1997) sont plus à mation de la supply chain sont
même d’être mobilisés par des entre- fortement corrélées. Le nombre d’ERP
présents dans les différentes fonctions
prises pour promouvoir l’adoption et

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de l’entreprise vient accroître tant l’in-
l’utilisation de technologies intégra-
tégration intrafonctionnelle du SI que
tives interorganisationnelles par leurs
l’intégration du SI de la supply chain,
partenaires quand le réseau d’apparte-
ce qui confirme que la mobilisation de
nance est important et formalisé.
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technologies intégratives en interne est


Enfin, nos résultats sur la corrélation aussi liée au développement de l’inté-
et la causalité entre l’intégration intra- gration externe. Nos résultats écono-
fonctionnelle du SI et l’intégration du métriques mettent en évidence un effet
SI de la supply chain et sur leurs fac- causal de l’intégration intrafonctionnel-
teurs d’influence sont issus d’une ana- le du SI sur l’intégration du SI de la
lyse macroscopique de l’état de l’éco- supply chain, confirmant ainsi sur un
nomie française à une date donnée. large échantillon représentatif une hy-
Ainsi, nous ne pouvons entrer dans la pothèse souvent avancée dans la litté-
compréhension fine des avantages et rature. D’un point de vue managérial,
inconvénients des systèmes d’intégra- cette recherche incite les praticiens à
considérer l’intégration interne du SI
tion pour les entreprises qui pourraient
comme un préalable pour favoriser
expliquer le schéma d’évolution de
l’intégration du SI de la supply chain.
l’entreprise proposé par Venkatraman
Pour autant, il nous semblerait dange-
(1994). En particulier, les transforma-
reux de conclure trop vite que l’une et
tions au niveau des interdépendances
l’autre sont souhaitables, du moins de
et des différenciations induites par une façon totale, c’est-à-dire en englobant
intégration interne (Gattiker & Good- toutes les données et toutes les appli-
hue, 2005) ont-elles une influence sur cations de l’entreprise. L’examen plus
le déploiement de systèmes d’intégra- approfondi de l’intégration des entre-
tion de la chaîne logistique ? Une ana- prises que ne permet pas l’enquête
lyse des non alignements sur les six COI-TIC, souligne que nombre d’entre
domaines proposés par Strong et Vol- elles se contentent d’un bon niveau
koff (2010) dans l’intégration, tant in- d’interopérabilité avec une intégration
terne qu’externe, permettrait probable- seulement partielle (Bidan et al., à pa-
ment de mieux comprendre la raître) et que certaines ne souhaitent
causalité entre les deux concepts d’in- pas tout intégrer pour des raisons stra-
tégration. tégiques (Bidan & Rowe, 2004).

105
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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

La principale limite de cette re- académique que pour les praticiens de


cherche réside dans le fait que l’analy- mener des études sectorielles complé-
se des facteurs d’influence a été cir- mentaires afin de mieux comprendre
conscrite à ceux proposés dans les ces écarts sectoriels en termes d’inté-
questions de l’enquête COI-TIC. Une gration. Centrée sur les données de
autre analyse pourrait être menée sur l’enquête COI-TIC qui confèrent une
l’influence de facteurs complémen- forte validité externe aux résultats,
taires de l’intégration des SI. Nous pen- l’analyse reste circonscrite à l’intégra-
sons notamment aux caractéristiques tion d’un point de vue technique et ap-
de la gestion de projet et aux choix pelle à une compréhension plus ap-
stratégiques de mise en œuvre des profondie de l’intégration à d’autres
technologies intégratives (El-Amrani et

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niveaux. De futures recherches pour-
al., 2006), au support apporté par les raient ainsi se concentrer sur les liens
éditeurs ou les communautés de pra- qui unissent l’intégration interne et ex-
tique (Saint-Léger & El-Amrani, 2011), terne (Truman, 2000) aux niveaux in-
ou encore aux différentes dimensions formationnels ou bien organisationnels
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de l’alignement entre l’entreprise et (Kumar & van Dissel, 1996 ; Clergeau


son SI (Strong & Volkoff, 2010). & Rowe, 2005, Volkoff et al., 2005).
Enfin, les données datant de 2006, il
serait intéressant de réitérer une analy-
se de même type en tenant compte REMERCIEMENTS
des dernières avancées dans les ré-
centes technologies intégratives inter- Les auteurs remercient la région Pays
organisationnelles. Les technologies de la Loire pour son soutien financier
telles que les ERP II (Koh et al., 2011) dans le cadre du projet OLASI6, labéli-
modifient-elles la relation de causalité sé par les pôles de compétitivité EMC2
entre intégration interne du SI et inté- et Nov@log.
gration du SI de la supply chain ?
L’ajout de modules complémentaires à
l’ERP et ouverts sur la relation clients RÉFÉRENCES
et/ou fournisseurs ne modifie proba-
blement pas la nécessité d’avoir en Al-Mudimigh, A., Zairi, M. & Ahmed, A.M.
amont repensé l’intégration interne. Il (2004), “Extending the Concept of Sup-
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semble bien que c’est avant tout l’inté-
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dès lors intéressant tant pour le milieu 09.

6
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SYSTÈMES D’INFORMATION ET MANAGEMENT

Annexe

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DE L’INTÉGRATION INTERNE DU SI À L’INTÉGRATION DU SI DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE

Tableau A. Utilisation des systèmes d’information et indicateur d'intégration in-


trafonctionnelle

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Tableau B. Utilisation des systèmes d’information dans la chaine logistique et in-


dicateur synthétique d'intégration

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