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La Première Guerre Mondiale

HISTOIRE
1914 - 1918

La Première Guerre mondiale (surnommée la "Der des Der" ou la "Grande Guerre") est un conflit militaire
majeur qui eut lieu de 1914 à 1918.
C'est une guerre qui a concerné la plupart des pays de l'époque (Europe, Japon, États-Unis et colonies) et mérité
le nom de guerre mondiale à partir du début de 1918.
C'est aussi une guerre qui a engagé des soldats venant de l'ensemble de la population (la plupart des familles
avaient un ou plusieurs membres qui y ont participé) et dans laquelle tous les efforts d'un pays étaient engagés :
c'est une guerre totale.

1. Les systèmes d'alliance à la veille de la Première Guerre Mondiale


De 1871 à 1914, l’Allemagne est devenue une grande nation industrielle et commerciale, dont la population est
passée de 40 à 68 millions d’habitants (39 millions pour la France qui stagne).
La France n’a pas oublié la défaite de 1871 contre l’Allemagne et n’a jamais accepté la perte de l’Alsace et la
Lorraine.
De plus, les deux pays sont devenus rivaux pour la possession de colonies et pour la puissance industrielle.
Face à la menace que représente une telle puissance, la France a cherché des alliés. L’Allemagne fait de même.
Chacun de ces pays se lie avec d’autres pays européens par des traités d’alliance.
Deux camps se forment alors : la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie) et la Triple Entente (Russie,
Royaume-Uni et France).

La carte des alliances


2. Les origines du conflit :
En 1914, des troubles ont lieu en Serbie et l'héritier du trône de l'empire d'Autriche-Hongrie (le prince),
l'archiduc François-Ferdinand, est assassiné par un nationaliste serbe, le 28 juin 1914, à Sarajevo.
Dés lors, début août 1914, par le jeu des alliances, les déclarations de guerre s'enchaînent et, c’est toute
l’Europe qui entre en guerre.

L’Allemagne pousse son alliée, l’Autriche à punir la Serbie et déclare la guerre à la Russie qui mobilisait ses
troupes pour défendre ce pays dont elle est l’alliée.
Le premier août, la France, alliée elle aussi de la Serbie mobilise ses troupes. Mais c’est l’Allemagne qui, le 3
août déclare la guerre et envahit la Belgique, pays neutre, pour attaquer la France par le nord.
Le lendemain, les Anglais, qui avaient garanti la neutralité à la Belgique, déclarent à leur tour la guerre à
l'Allemagne.
En quelques jours, 6 millions d'hommes se retrouvent ainsi sous les drapeaux pour un conflit qui, pense-t-on,
sera de courte durée !
C’est le début de la Grande Guerre qui va mobiliser plus de 30 millions d’hommes de chaque côté et qui va
durer 4 ans.

Assassinat de l’archiduc et de son épouse Mobilisation générale

3. La guerre de mouvement
En 1914, les états-majors pensent que la guerre sera courte. L’Allemagne veut anéantir la France rapidement
puis se tourner à l’Est vers la Russie, alliée de la France.
En quelques jours, les Allemands s’emparent de la quasi-totalité de la Belgique.
Les Allemands pénètrent vite en France. Le général Joffre ordonne un repli vers la Seine et se prépare à la
contre-attaque de la dernière chance.
Les allemands sont arrêtés lors de la bataille de la Marne en septembre 1914, pendant laquelle les soldats
français se déplacent grâce à des taxis parisiens et arrivent donc vite sur le champ de bataille. Environ 600
taxis parisiens sont réquisitionnés pour servir de moyen de transport 4000 soldats afin de les emmener sur le
front de la Marne.
Il était temps : les allemands étaient arrivés à moins de 50 km de Paris.
Les Allemands reculent jusqu’à l’Aisne, puis ils tentent de déborder vers le nord. C’est la course à la mer. Le
front se stabilise sur plus de 700 km, des Vosges à la mer

Départ des soldats français en août 1914 Les taxis de la Marne


4. La guerre de tranchées

L’Allemagne est en guerre sur deux fronts : à l’ouest contre la France et l’Angleterre, à l’est contre la Russie.
Les forces en présence étant sensiblement égales, les offensives, d’un côté comme de l’autre, sont repoussées,
souvent au prix de lourdes pertes.
La célèbre bataille de Verdun en 1916 (500 000 de morts) montre la cruauté de cette guerre particulièrement
meurtrière.
Le front se fixe et la guerre devient une guerre de position. Les soldats creusent des tranchées pour se
protéger et empêcher l’adversaire d’avancer.

Soldats dans les tranchées


Cette guerre d’usure se traduit quotidiennement par des avalanches d’obus pour préparer l’attaque, des vagues
d’assaut qui se brisent sur des défenses imprenables : mitrailleuses fauchant les assaillants, barbelés dans
lesquels les soldats s’empêtrent et restent accrochés, morts, pendant des jours.
C’est une guerre atroce. Les Allemands, au mépris des conventions de guerre, utilisent des gaz asphyxiants qui
brûlent les poumons.

5. La vie dans les tranchées


Les soldats français sont appelés « les poilus ». Le manque d’eau et la saleté provoquent des maladies.
La vie des Poilus dans les tranchées s’organise dans des conditions terribles. La boue, le froid, les maladies, les
rats et une nourriture insuffisante viennent s’ajouter aux dangers des combats. Les soldats vivent alors « l’enfer
des tranchées ».
Entre deux assauts, les soldats effectuent des patrouilles, des travaux de réparation dans les tranchées. Ils
s’occupent du ravitaillement en nourriture et en munitions.
Pour surmonter les difficultés, une grande solidarité se développe entre les soldats. Ils trouvent du réconfort
dans les lettres ou les colis des familles qu’ils partagent entre eux.
A deux heures et demie, un aéroplane allemand survole nos positions. Nous étions repérés et 20 minutes après, le
premier obus éclatait à 6 pas de moi. Comme soufflé, j’ai été soulevé, projeté à 5 mètres, tout le corps anéanti, mes
lorgnons couverts de sang. Mon bras plein de sang me semblait brisé. Je me suis levé sans prendre garde aux obus qui
tombaient de seconde en seconde, un peu abruti, incapable d’articuler un son et j’ai marché. Des hommes étaient
couchés sur la route, tous morts. J’ai vu mon lieutenant, debout sur le talus, plein de terreur, je lui ai montré ma tête
d’où le sang coulait à flots, il m’a dit « Allez à l’ambulance » et m’a montré du doigt le chemin. J’ai couru. quelle grêle
d’obus ! J’en entends un au-dessus de moi, je me lance dans la tranchée vide d’où les hommes avaient fui et il éclate à
un mètre de moi et ne me touche pas. Je me relève, je pars de nouveau. Je me disais : jamais je n’arriverai. Enfin
l’ambulance. D’ici 10 ou 20 jours, remis sur pied, je filerai probablement rejoindre l’armée. (3 octobre 1914)
Voici comment se passent nos nuits. A 8 heures, la canonnade s’arrête peu à peu. Le silence règne enfin. On entend les
pas des soldats, les roulements des caissons de ravitaillement. Défense d’allumer des feux. On mange froid et l’on se
couche, à même le sol. On dort tout équipé. Pas de couverture. Des loques humaines couchées en désordre. Une heure
du matin. Bing ! Un coup de feu. Bing ! Un autre coup. Une fusillade éclate. L’ennemi attaque comme toutes les nuits,
pour nous fatiguer. Quel réveil de cauchemar ! (1914)
Voilà près d’un mois que je ne me suis ni déshabillé, ni déchaussé ; je me suis lavé 2 fois : dans une fontaine et dans un
ruisseau près d’un cheval mort ; je n’ai jamais approché un matelas ; j’ai passé toutes mes nuits sur la terre. on dort un
quart d’heure de temps en temps. On dort debout, à genoux, assis, accroupi et même couché. On dort sur les chemins,
dans les tranchées, dans les arbres, dans la boue. On dort même sous la fusillade. Le silence seul réveille. (1915)
C’est l’averse. Accroupis dans la tranchée, nous attendons. L’uniforme s’imprègne brin à brin. Après 3 heures, je sens
comme un doigt froid sur ma chair. C’est l’eau qui pénètre. Manteau, veste, chandails, chemise ont été traversés. Après
15 heures ; il pleut. La nuit froide glace l’eau dont nous sommes revêtus. Après 24 heures, il pleut. La canonnade
redouble. Je me baisse, je me couche au fond de la tranchée, dans l’eau. (1915)
La bataille du chemin des Dames : En 1917, la guerre dure depuis 3 ans et le moral des soldats est au plus
bas. La lassitude s’installe et les hommes du front protestent : c’est le début des mutineries qui sont suivies de
quelques condamnations pour l’exemple.
Dernière lettre d’un poilu à sa femme
Léonie chérie,
J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies afin que tu saches la vérité. Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une
nouvelle attaque au chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai
descendu la butte en enjambant les corps désarticulés. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une
nouvelle fois de la tranchée. Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. La sentence est tombée : je vais être
fusillé pour l’exemple, demain, avec 6 de mes camarades, pour refus d’obtempérer…
Eugène, ton mari qui t’aime tant. (30 mai 1917)

6. Le tournant de l’année 1917


En 1917, la Russie connaît une révolution et se retire du conflit. Elle signe la paix avec l’Allemagne en mars
1918.
La même année, les Etats-Unis entrent en guerre aux côtés des alliés.
Dur le front ouest, les offensives allemandes sont des échecs. Les armées sont épuisées, le conflit est
interminable et meurtrier.
Grâce aux troupes américaines, aux chars d’assaut, aux avions et à la supériorité de notre artillerie, les
Allemands reculent devant les troupes alliées commandées par Foch.
Leurs alliés, Bulgare, Autrichien et Turc ayant renoncé à la lutte, les Allemands, démoralisés, capitulent et,
signent l’armistice le 11 novembre1918.

7. La paix et les conséquences de la guerre


La 1° guerre mondiale a causé la mort de plus de 9 millions de personnes, blessé des millions d’autres et est
apparue aux yeux de l’opinion comme une véritable « boucherie ». Les destructions matérielles ont été très
importantes.
Beaucoup d’européens ont alors pensé qu’il s’agissait du dernier conflit de l’histoire de l’humanité : la « der
des der ».
Mais la défaite et les conditions imposées par le traité de paix (traité de Versailles en 1919) ont humilié les
allemands, qui ont alors vécu avec l’espoir de se venger.

Arras (Pas-de-Calais) Le cimetière anglo-français d'Ovillers

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