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la Chanson Douce romaine de Leïla Slimani.

Roman Chanson Douce a une épaisseur de 227 pages publiée chez


Gallimard en 2016.

On a beaucoup parlé de Chanson douce, deuxième roman de Leïla


Slimani, couronné par le Goncourt 2016
Fondé sur un fait divers. En 2012, dans un quartier chic de New York, une nounou a assassiné les
deux enfants dont elle avait la charge, puis tenté de se suicider. Le roman de Leïla Slimani a
obtenu le prix Goncourt en 2016.

S’inspirant d’un vrai fait divers à New York, il y’a quelques années.

Leïla Slimani confronte deux mondes. L'un est fait de solitude, d'angoisses, de petits
bonheurs par procuration alors que l'autre est source d'épanouissement et de bonheur.
Deux femmes qui se rencontrent, s'apprécient au premier abord, puis vient le temps de la
méfiance et de la crainte

dans le roman on se trouve entre deux cultures française et marocaine, Paul d’origine français et Myriam
d’origine marocaine ou elle a choisi de se délaisser de sa culture et son origine et de s’intégrer dans la culture et
les traditions de son mari Paul et c’est le message caché de notre écrivaine, elle voulait transmettre un message ce
que l’être humain ne doit pas oublier son identité, son origine , son éducation il doit garder sa culture sinon il va
se perdre dans cette mondialisation .

2.2.11.Les classes sociales dans le roman :


Karl max ( 1818 – 1883) : définit les classes sociales par rapport a leur position et leur rôle dans le processus de
fabrication . Il a aussi rassemblé les différents groupes en deux classes sociales principales :
 Classe dominée=> le prolétariat .
 Classe dominante qui possède les moyens de production => La bourgeoisie.

Et pour lui une classe sociale ne peut exister que si elle a conscience d’être une classe .
Dans notre corpus , on se trouve avec deux jeunes couple parisiens « BOBO » c’est-à-dire des gens aisés qui
cherchent a se distinguer de la bourgeoisie traditionnelle en gardant au fond l’attitude de ceux qui dominent le
reste de la société c’est cette quête de simplicité qui poussent le couple à la recherche d’une nounou en créant
une certaine intimité Familière avec la nounou : l’invité à resté diner quand leurs amis rendent visite ,
l’emmener avec eux en vacances en Grèce « La nounou va passer du bon temps grâce à nous » .

Le protagoniste est présent dans le roman le monde des femmes qui travaillent pour que d’autres peuvent
travailler « Elle bosse pour qu’on puisse bosser » ce qu’elle a dit Myriam lutte des classes sociales confinée entre
quatre murs d’un appartement parisien et ses employeurs Paul et Myriam la mixité sociale et c’est la première
fois pour ce couple ils deviennent des patrons ils n’ont habitude de la hiérarchie .
C’est la nouvelle bourgeoisie Française ou les femmes bourgeoises confiaient leurs enfants a d’autres femmes ,
moins privilégiées , pour pouvoir se consacrer à autre chose qu’a la maternité et Slimani a parlé de ses
souvenirs qu’ils ont marqué : « J’ai grandi au Maroc , qui est un pays ou on a encore des nounous a domicile ,
mais aussi des gens qui travaillent et vivent chez vous , a-t-elle dit au « Point » cette façon d’être ) la fois des
intimes et des étrangères cette place a l’écart m’à beaucoup interrogée … ».
a évoqué dans son ouvrage les problèmes des migrants plus précisément les nounou marocaines puis ce qu’elle
est d’origine marocaine et elle connait la culture de Myriam et les nounous Marocaines.
Slimani met les points sur les problèmes des nounous parents et les classes sociales ainsi l’interculturalité entre
ses deux pays France / Maroc . Nous avons pu remarquer que l’histoire est au service de l’écriture romanesque
nous nous rendons compte d’une intingue , d’un mixage entre deux identités et des points communs entre
l’auteur et les deux personnages Myriam et Louise .

Lauréate du Prix Goncourt, en 2016 journaliste et écrivaine franco-marocaine,


née le 03 octobre 1981 à Rabat, d’une mère franco-algérienne et d'un père marocain,
Leila Slimani a publié ses deux romans aux éditions Gallimard. Le premier est
intitulé : Dans le jardin de l’Ogre, dont le sujet est l'addiction sexuelle féminine,
publié en 2014, et le second, Chanson douce paru en 2016.

Nous nous référons aussi aux travaux de Simone de Beauvoir sur le féminisme qui servira de base à
notre travail sur la femme face à la modernité ainsi que pour comprendre le déchirement que subit
(seule) cet être dans un univers comptant sur elle pour les tâches ménagères mais et lui interdit un
épanouissement individuel. La théorie de l’absurde sera aussi utilisée afin de comprendre le
parcours du personnage de Louise, semblable à celui de Meursault dans L’Étranger d ‘Albert
Camus. Pour analyser l’influence de la spatiotemporalité dans l’univers romanesque, nous aurons
recours aux travaux de Jean Paul Goldenstein et d’Henri Bergson.

Notre travail de recherche comprend deux parties. La première, intitulée :


« Femmes d’hier/Femmes d’aujourd’hui », dans laquelle nous tenterons d’explorer les
enjeux de la présence féminine dans la société moderne. Cela nous conduit à faire la
distinction entre une mère aimante / mère abandonnée et entre épouse aimée /épouse
rejetée. Tandis que la deuxième partie portera sur : «Le paradoxe de la liberté ». Nous nous
intéresserons aux espaces de la liberté de chacun des personnages féminins dans la
trame romanesque, en faisant appel en dernier lieu à une temporalité dichotomique
Plusieurs sont les manifestantes, qui ont proclamé leur droit, et elles ont chanté l’hymne de la
libération
des femmes. Car «non mémorisée, la femme reste blanche comme l’oubli ; son histoire
n’a jamais été écrite qu’avec de l’encre incolore »1.La femme d’aujourd’hui n’est plus
symbole de discrimination, elle a envahi plusieurs domaines pour se faire un être libre
et non pas comme la femme d’un homme ou la mère d’un enfant.
il est utile de définir les pistes à entreprendre pour analyser
l’image de la femme dans le roman de Leila Slimani, Chanson douce. Tout au long du
texte romanesque, nous avons remarqué un rapport dichotomique entre les deux
personnages féminins principaux : Myriam et Louise. Ces deux femmes sont liées et
opposées à la fois. Liées par leur destin commun, celui de la mort, et opposées dans
tout ce que représente chacune des deux femmes : Jeunesse/vieillesse,
espoir/désespoir, passé/avenir. De ce fait nous allons se focaliser dans un premier
temps à situer les deux personnages féminins dans un contexte d’une vie moderne.

Durant de longs siècles, le monde vit dans une société quasiment patriarcale, qui
dessine l’image d’un monde qui est totalement ou majoritairement celui d’un homme.
D’ailleurs, nous le constatons dans le roman de Leila Slimani à travers un face à face
entre deux femmes appartenant à deux générations différentes porteuses de deux
regards opposés. La première voit la place de la femme à la maison, répondant aux
besoins de son mari et élevant ses enfants. La seconde croit à la femme travailleuse,
qui croit au partage des tâches familiales
Ainsi, une représentation scandaleuse de l’image de la femme qui représente la
couche la plus déshéritée, la plus exploitée et la plus fragile, continue d’exister. On est
face à une distinction qui ne sert qu’à mettre la femme dans une position où elle se
sent coincée et piégée entre l’intérieur qui est sa maison, ses enfants, son mari, et les
tâches du quotidien surtout et l’extérieur qui est son travail.
« Elle avait toujours refusé l’idée que ses enfants puissent être une entrave à
sa réussite, à sa liberté. Comme une ancre qui entraîne vers le fond, qui tire
le visage du noyé dans la boue. Cette prise de conscience l’a plongé au
début dans une profonde tristesse. Elle s’était rendu compte qu’elle ne
pourrait plus jamais vivre sans avoir le sentiment d’être incomplète, de faire
mal les choses, se sacrifier un pan de sa vie au profit d’un autre. Elle en
avait fait un drame, refusant de renoncer au rêve de cette maternité idéale.
S’entêtant à penser que tout était possible, qu’elle atteindrait tous ces objectifs, qu’elle ne serait ni aigre épuisée.
Qu’elle ne jouerait ni la martyre ni à la Mère courage. » 10
10 Leila Slimani, Chanson douce, Gallimard, Paris, 2016, p.48.

La romancière nous décrit un sentiment de la soif à la liberté de cette femme. Un


violent désir à la modernité qui se définit par sa volonté de vivre des expériences
personnelles lui permettant de s’imposer et de revendiquer sa place dans la société.
Ceci rend le lecteur soucieux de la position de ce personnage révolté contre les
représentations traditionnelles incarné par une injustice sociale.

En revanche le masculin se voit encore comme un sujet universel, l’épicentre


d’une société purement masculine, et cela on peut bien le constater par l’éducation et
les chances données aux hommes et non pas aux femmes.

La femme est l’indice premier qui permet de mesurer le degré de développement


de toute la société. Cette dernière ne peut pas accéder à une véritable évolution si la
femme est toujours en deuxième position. Ce retard qu’on impose sur elle, se reflète
inévitablement sur le comportement, la mentalité, et la vision des hommes.11

« On ne naît pas femme, on le devient »12, écrivait Simone de Beauvoir. Cette


formule qui résume l’ensemble des thèses de l’auteure, fondatrice du mythe de la
féminité, pionnière du féminisme des années 50, fait scandale suite à la publication du
Deuxième sexe en 1949. De l’accord des philosophes contemporains, Le Deuxième Sexe a
bouleversé l’idée qui dominait jusque-là, celle de la femme et de sa place dans la société. Elle est la
première à affirmer dans son livre que l’émancipation des femmes ne passe pas
seulement par la conquête de ses droits politiques mais aussi par l’indépendance
financière. Le travail, assure une égalité avec les hommes et garantit une certaine
liberté dans le couple.

Dans le même ordre d’idées, l’oeuvre de Leila Slimani semble mettre en lumière
la véritable affirmation entre tendresse et violence, plaisir et ennui, corps et esprit, sans
pour autant oublier les contraintes de la vie moderne ainsi que les modulations liées à
la création de l’être féminin contemporain.

Leila Slimani semble mettre la lumière sur les tensions qui s’installent dans le
foyer conjugal, sourdes d’abord, de plus en plus explicites à mesure que se referme le
piège d’une dépendance

S’occuper des enfants et du foyer, est-ce là où se limite la mission d’une femme


dans la vie ? La réaction de l’époux dans la citation ci-dessus est semblable à la
réaction d’autres époux dans le monde où la tâche première d’une femme est de
s’occuper des enfants et de la maison. Ceci accentue le sentiment d’enfermement de
l’épouse et de son étouffement. Le ricanement comme seule réponse la mettait mal à
l’aise, rendait sa question (légitime) ridicule.
Leila Slimani pousse son lecteur à s’interroger sur la question d’émergence des
valeurs de raccommodement entre les écarts et les différences qui ont enfermé les
femmes dans leur rôle de mère et qui ont justifié le rejet ou la marginalisation de la
femme dans la société.
« "En comptant les heures supplémentaires, la nounou et toi vous gagnerez à
peu près la même chose. Mais enfin, si tu penses que ça peut t’épanouir…"
Elle a gardé de cet échange un gout amer. Elle en a voulu à Paul. » 25
A cet égard, nous constatons que l’auteure veut montrer que les représentations
classiques qu’a la société mondiale de la femme sont toujours présentes et que tout son
temps doit être consacré à la mission pour laquelle elle a été créée, et suivre un destin
bien tracé par la société qu’il est dur de s’en défaire.
« Il n’y a pas de génie féminin, lorsque les femmes sont des génies elles sont des
hommes »26, dit la narratrice dans le roman de Slimani affirme27 qui ajoute :
« C’est à partir de cette idée, nous constatons que bien que la nature
féminine est inconciliable avec toutes sortes de création littéraire ou artistique, avec toute idée de génie, les hommes
étaient là pour la transcendance ; pour créer et les femmes pour procréer […] » 28.

26Propos de L.Slimani,"l'auteure de « Chanson Douce » raconte comment elle est devenue féministe", Entretien
avec Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, ELLE ET les femmes, 17/01/ 2017, https://youtu.be/Np21g_lBMlI
(Consulté le : 23/05/2019).
27Ibid.

Cette idée que la marginalité induit un travail de création des femmes devient par
la suite contradictoire à celle d’être une maman en même temps.
« […] On n’est pas forcément des mères indigne quand on fait garder son
enfant pour aller s’assoir derrière un bureau et créer, rêvassé, écrire un
poème qu’on n’est pas complètement folle de faire ça. Je crois bien qu’il est
possible d’être une artiste et d’être en même temps une mère, d’être une
femme accomplie » 29
28Ibid.
29Ibid.
Ce qui explique l’attirance et l’attachement de notre auteure à inviter son lecteur
à assister aux difficultés qu’une femme peut avoir pour briller dans son domaine et se
comporter librement sans contraintes aucune. L’auteure cherche à travers son écriture
un lecteur spectateur des premières dérives d’une femme qui voulait prouver son talent
ainsi que son accession à la vie contemporaine.
D’autre part, le personnage féminin Myriam refuse farouchement d’être réduite à
son corps. Leila Slimani, à travers elle, a une seule valeur qu’elle défend sans
concession, celle de la liberté, la sienne et bien évidemment aussi celle de toutes les
femmes.
Néanmoins, dans notre roman l’auteure, met l’accent sur cette relation transitive
entre Louise et Myriam. Pour qu’une femme puisse, travailler il faudrait forcément une
autre qui travaille pour elle, « Cette nounou, elle l’attend comme le sauveur »30.
Malgré la hantise de la peur de laisser ses enfants avec une autre personne, elle qui
sait tout d’eux et elle ne les a pas quittés des yeux depuis leur naissance, déterminée
que personne ne pourrait les protéger et prendre soins d’eux aussi bien qu’elle, se
résigne malgré tout à les laisser entre les mains d’une autre femme.

L’un des ressorts psychologiques c’est la relation entre cette mère qui va
reprendre le travail et la nourrice qui va débarquer dans sa vie, un lien romanesque que l’écrivaine
essaie d’explorer car il a beaucoup d’incidences sociologiques, sociales,
politiques et économiques. Le fait qu’une femme soit obligée de travailler et de confier
à une autre femme la garde de ses enfants est exorbitant parce qu’on engage quelqu’un
qu’on ne connait absolument pas et on lui confie la chose la plus importante à ses
yeux. Chose qui crée plus d’ambigüité pour le lecteur.
Par ailleurs, à l’arrivée de Louise, « Myriam adore dire que ce fut une évidence.
Comme un coup de foudre amoureux. Elle insiste surtout sur la façon dont sa fille s’est
comportée. "C’est elle qui l’a choisie", aime-t-elle à préciser » 31. A l’inverse de
l’image de nounou qu’elle avait, Myriam avoue par la suite : « Ma nounou est une
fée. »32, ainsi Paul lui attribue « Des airs de Mary Poppins»33. Donc la représentation
du personnage Louise varie selon le contexte dans lequel l’oeuvre est produite, ainsi la
romancière fait recours à des figures mythiques, pour décrire Louise qui détiennent un
pouvoir magique tels que : « Ma nounou est une fée », « Louise, vous êtes un
ange »,34« cette nounou irréelle qui a jailli d’un livre pour enfants ».
Dans une autre perspective L.Slimani nous décrit l’état de joie dans lequel était le
personnage Myriam, cette femme assoiffée de la liberté le jour où elle a repris le
travail, « Myriam s’est réveillée aux aurores, pleine d’une excitation enfantine » 35, une
joie de liberté qui ressemble à celle d’un prisonnier qu’on libère.
D’une part, la vie de Louise ne se résume qu’à son métier. Sa vie privée est
inexistante et son métier devient tout pour elle. D’autre part, l’écart de niveau de vie et
le rythme social, voire aussi psychologique des deux personnages féminins ne sont
absolument pas les même. Ce décalage de niveau de vie entre celui de Louise et celui
du jeune couple, qui présente l’archétype des bourgeois-bohème parisiens
d’aujourd’hui, est important. Ce couple de bobos a des valeurs sociales très positives.
Ce sont des gens ouverts, tolérants et ils ne méprisent pas ceux qui sont plus pauvres
qu’eux mais en même temps se sont des gens qui confrontent très rarement leurs

Myriam a laissé de côté ses ambitions et la perspective d’une brillante


carrière d’avocate pour élever ses enfants, Mila et Adam, la mère décide de
reprendre son activité professionnelle parce qu’elle se sent un peu inutile à la
maison à s’occuper des enfants, cette frustration la perturbe beaucoup au
quotidien et elle à l’envie de retrouver une vie sociale pour êtreépanouie.
Ce choix, qui la comblait au départ fini par lui, et elle décide d’un
commun accord avec son mari malgré les réticences de son mari, de partir à la
recherche de la nounou parfaite pour leur garder leurs deux jeunes enfants,
celle à qui osera confier ses enfants.
Après un casting sévère, ils engagent louise qui fait son entrée dans leur
foyer et qui conquiert très vite l’affection des enfants.
Elle est discrète, travailleuse, est pleine de créativité pour occuper les
enfants, et occuper progressivement une place centrale dans le foyer et veille
aussi à l’entretien de l’appartement familial.

elle a publié deux romans aux éditions Gallimard, le premier intitulé « Dans le jardin de
l’ogre », publié en 2014 dont le sujet est l’addiction sexuelle féminine, et le
deuxième « Chanson douce » publié en 2016 qui a valu à la romancière le
prix Gancourt un roman qui s’ouvre sur le meurtre de deux enfants, en bas
âge assassiné par leur nourrice.La suite du récit est une analepse explicative,
un retour sur le déroulement des événements jusqu’au jour du drame.
S’inspirant d’un vrai fait divers à New- York, il y à quelques années.
L’auteur a réussi à mettre en oeuvre une nourrice, le personnage principal au
service d’un jeune couple parisien.
.

Elle déclare d’être devenue féministe a cause de la société et s’est pourquoi elle revendique
la liberté de toutes les femmes. Elle a publié d’abord le premier roman intitulé « Dans le
jardin de l’ogre », ce roman est paru en 2014 est traite le sujet l’addiction sexuelle
féminine et l’écriture sont remarqués par la critique.
Ce roman aux éditions Gallimard, est sélectionné dans les cinq finalistes pour le prix de
Flore 2014.
Chanson douce dans nous allons parler, est son deuxième roman c’est avec se dernier qu’elle
remporte le prix Gan court 2016, se roman traite de « l’ambigüité des parents avec leur
nounou et explore l’angoisse des mères ». Leila Slimani consacre à l’écriture littéraire tout
en restant pigiste pour le journal.
Présentation du roman :
« Chanson douce » un rentré littéraire, surprenante et émouvante, dont
part aux éditions Gallimard, un conte glacent au rythme altant, ou une
nourrice meurtrière au visage d’ange.
L’auteur confirme sou style féroce et son habilitéà contempler la
violence et la dissimulation derrière l’apparente perfection un drame au tout
d’un trio en apparence parfait, un couple bien sous tous rapport, leurs enfants
adorable, une nounou idéal, mais qui va finalement assassiner les enfants qu’il
gardent.

Auteurs féminins et la femme francophone exotisée


Pour mieux comprendre et analyser l’image représentée de Leïla Slimani dans les médias en France, il est
également important de présenter son genre féminin et son origine francophone. En fait dans les médias en
général, on ne donne pas la même quantité d’attention à un auteur féminin qu’à un auteur masculin, ce que
remarque Verboord (2011) aussi dans son article : « Within the literary field, female authors are less likely to
receive long-term attention (Showalter, 2010) as well as contemporary media publicity (Vos, 2008 ; Women in
Publishing, 1987)59. » Verboord montre qu’il n’est pas surprenant qu’on ne voie pas souvent la littérature
féminine dans les médias. Il constate qu’aux Etats-Unis, seulement un tiers des livres critiqués dans les journaux
(américains) sont écrits par des femmes. On pourrait expliquer cela par le fait qu’il y a une hiérarchisation entre
les genres littéraires commentés : dans les journaux on donne plus d’espace aux genres les plus lus comme la
fiction policière et la science-fiction, qui sont écrits pour la plupart par des hommes. On ne donne pas beaucoup
d’attention aux fictions romantiques, qui sont écrites en grand nombre par des femmes. Cela est cependant
étrange, car ce dernier genre est très populaire chez les lecteurs et en général la majorité de ceux-ci sont en fait
des femmes60. En outre les auteurs féminins sont fréquemment stéréotypés : elles sont souvent comparées aux
auteurs masculins et on considère souvent que leur écriture est plutôt faite « pour les femmes » et aussi plus «
sensible » (la fiction romantique). C’est également la raison pour laquelle les maisons d’édition tentent de faire
de la publicité pour ces écrivaines dans les magazines féminins61
59 VERBOORD, « Cultural products go online : Comparing the internet and print media on distributions of gender, genre and
commercial success », p. 446.
60 Ibid.

On donne donc pas mal d’attention au fait que Slimani s’engage vraiment pour les femmes. Cependant si
nous comparaisons ce fait là avec les autres aspects, il est pourtant remarquable que ce que Slimani essaye
de faire, c’est-à-dire manifester son opinion dans les médias français, en réalité n’est pas tellement visible.
Cela pourrait être expliqué par la lutte interne dans le champ littéraire. Slimani elle-même s’intéresse par son
capital politique, donc son engagement et sa fonction politique en ce qui concerne la francophonie, mais les
journaux s’intéressent plus à son capital journalistique. C’est pour cela qu’on préfère de parler des choses
qui se vendent bien, comme des qualités hétérogènes. De l’autre côté, Slimani cherche un médium dans
lequel elle peut défendre son opinion, donc elle accepte une position minoritaire dans les articles par rapport
à ce qu’elle dit puisqu’elle a quand même un podium, c’est-à-dire une place dans un journal ou revue, pour
s’exprimer. Cela est possiblement lié au fait qu’elle est une écrivaine francophone. Dans son étude sur les
auteurs francophones, Ducas dit qu’un tel auteur s’affirme souvent comme « porte-parole de sa
communauté79 ». DUCAS, op. cit., p. 350.
Autrement dit, il est possible que Slimani se sent obligée d’être la porte-parole des femmes qui ne peuvent
pas s’engager dans la société marocaine où elles vivent.

La qualité la plus nommée est celle qui porte sur la qualité politique de l’oeuvre, c’est-à-dire tout ce qui
concerne la morale, l’idéologie ou l’engagement de l’histoire du roman. Par exemple dans la recension des
livres Sexe et mensonges et Paroles d’honneur, parue dans Le Républicain : « Au nom surtout d’un ordre moral
fondé sur la violence et la domination, niant aux femmes toute liberté et toute jouissance, et confinant les
hommes dans une misère sexuelle et affective bien utile85. » 85 RENAUD, « Prisonnières de l’ordre moral », Le
Républicain.

A. Introduction
Une oeuvre littéraire est une oeuvre sous forme de prose fictive créée par des auteurs. Elle raconte également de
la vie et de la culture d’une société. L’un des oeuvres littéraires est un roman. Il se compose des éléments
constitutifs qui sont interdépendants. On peut l’étudier en utilisant une approche structurale, la sémiotique, le
postmodernisme, etc.
Le roman Chanson Douce de Leïla Slimani a été publié en 2016 par Gallimard en 227 pages. Leïla Slimani est
écrivaine franco-marocaine qui est née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc. En 2017, elle a été nommée
représentante personnelle du président Emmanuel Macron pour la francophonie. Ce roman a reçu Prix Goncourt
2016 et Grand Prix des lectrices ELLE 2017. Il a aussi été nominé de plusieurs prix comme Prix Renaudot et
Prix de Flore en 2016.

Pour que l’histoire du roman soit bien comprise, il faut d’abord d’analyser les éléments intrinsèques tels que
l’intrigue, les personnages, l’espace, et le thème et de trouver la relation entre ces éléments dans ce roman.
D’après Stanton, l’intrigue est l’ensemble de faits dans un récit. Puis, conformément à Schmit et Viala, avant
d’analyser l’intrigue, on doit trouver la séquence qui est un segment de texte qui forme un tout cohérent
autour d’un centre d’intérêt.
Il existe un schéma actantiel. C’est un schéma d’un mouvement de l’action pour décrire la fonction des
personnages dans ce roman. Le mouvement de forces agissantes est commencé par le destinateur (D1) qui a
l’intention d’envoyer le sujet (S) afin de trouver l’objet (O). Le sujet fait quelques actions pour avoir cet objet qui
s’adresse au destinataire (D2). Ensuite pour avoir l’objet, le sujet est aidé par l’adjuvant (A) mais il est opposé
par l’opposant (O).
Schmitt explique que les participants de l’action sont ordinairement les personnages du récit. Ils peuvent des
humains, une chose, un animal, une entité, etc. L’espace est partagé en trois forme tels que l’espace de lieu,
l’espace du temps et l’espace du social. Les éléments dans le roman sont liés par un thème. Il existe deux types
de thème tels que le thème majeur et le thème mineur.

Considérant que ce roman best-seller Chanson Douce (2016) écrit par Leïla Slimani comme l'auteur le plus lu en
France, a immédiatement remporté le prix Goncourt dans la même année. En fait, ce roman est inspiré par
l’histoirevraiedu meurtre de deux enfants en 2012 qui sont tués par leur nourrice à New York. Alors que le
roman Chanson Douce décrit un couple bourgeoise qui embauche une femme pour s’occuper de leurs enfants
afin que leur mère puisse retournéàtravailler comme avocat. Ce roman est un thriller psychologique qui
représente les parents au travail dans le monde entier que l’on traduit en plus de 40 langues
3.4.2. Identité de Données
Titre : Chanson Douce
Auteur : Leïla Slimani
Nombre de pages : 227
Date de parution : 2016
Editeur : Gallimard
ISBN : 978-2-07-019667-8 16-IX

Ce roman va plus loin que de raconter un drame, il offre une vraie réflexion sociale et psychologique
complexes qui font mouvoir des forces intenses qui peuvent malheureusement être destructrices

C'est un roman qui se lit comme un roman policier, avec un suspense tragique tenant le lecteur dans une
haleine angoissante de la fin au début puisque le livre commence par la fin !

Chanson douce. Alors que la mélodie d’Henri Salvador me revient aux oreilles, les premiers mots du roman
coupent court à l’apaisement. « Le bébé est mort ». Et le reste du chapitre glace le sang… Leïla Slimani ne
nous ménage pas : si le lecteur veut comprendre comment l’innommable a pu se produire, il doit continuer à
lire malgré le choc.

plus sensible que le film sait jouer les notes d'une harmonie en trompe-l’œil pour fertiliser le
terreau de la violence sociale. On pense à ces vacances familiales où les parents emmènent la
nounou dans leurs valises pour s'occuper des enfants. Le contraste est immédiat entre la plage
paradisiaque et le studio digne d'un film de Roman Polanski dans lequel nous la voyons vivre.
Nul besoin de paraphrase pour comprendre le phénomène de dépendance, la condescendance
parternaliste derrière les bonnes intentions de façade et la logique de servitude volontaire en
train de se jouer ici. Ainsi que la détresse qu'entraînera son rejet inéluctable: dans la carte
postale du bonheur, le public s'installe dans l'anticipation du pire.

Lauréate du Prix Goncourt 2016, chanson douce de Leïla Slimani explore la classe lutte dans la France
contemporaine en mettant l’accent sur la relation entre un bourgeois famille et sa nounou. D’après les
événements qui ont eu lieu à New York en 201211

En passant, l’acclamation critique et le succès commercial de l’œuvre de Slimani suggèrent qu’il résonne
avec un public large et diversifié2, qui est décidément sans préjugés à l’égard des écrivains d’origine
maghrébine. De même qu’ils devraient.
Au début, regard, le roman de Slimani – ou plutôt la couverture médiatique environnante – vaguement
a rappelé à ce critique la publication en 1997 de Vivre me tue de Paul Smaïl. Azouz Begag soutient que
smaïl
livre a été commercialisé comme une démonstration de l’importance du talent artistique et l’inutilité des
origines ethniques dans la détermination de la valeur d’un texte littéraire. Encore ces revendications... sont
contredits à plusieurs reprises par des références à l’auteur... origines, qui sont constamment présentées
comme un point de référence contre lequel le triomphe de sa réalisation artistique est mesurée. (Begag 2006,
56)
Bien sûr, le contexte de la publication et le mérite littéraire de Chanson douce sont tout à fait différent de
ceux de Vivre me tue.
Tout d’abord, alors que Slimani est d’origine marocaine, ni elle ni ses éditeurs n’ont capitalisé sur son
origine ethnique. Son roman dépeint l’immigration et, plus spécifiquement, Immigration nord-africaine: par
exemple, Myriam refuse d’embaucher un arabo-américain nounou, et Louise se lie d’amitié avec Wafa, une
nounou marocaine qu’elle rencontre à le parc. Le traitement du travail domestique par Slimani en France
reflète toutefois une réalité sociale et ne représente pas un traité ouvert sur l’immigration.
Deuxièmement, le roman de Slimani est totalement dépourvu des incohérences narratives Begag trouvé dans
le roman de Smaïl. Son style littéraire a en effet été annoncé par la critique simplement poétique. Bien que
cette brève tangente puisse sembler impertinente, c’est affirmation que nous commençons seulement à
libérer les écrivains et les artistes de leur ethnie (c’est-à-dire que Slimani devrait être désigné dans la presse
comme un juge tout tribunal, à moins qu’elle ne décide sinon).
Dans sa couverture du Goncourt 2016, le New York Times rassure les lecteurs que les lauréats n’ont pas
besoin d’être Français (Morenne 2016). Bien qu’il reste à voir si Français lecteurs continuent de placer des
les attentes stylistiques sur les œuvres d’écrivains maghrébins, le roman de Slimani que les écrivains
maghrébins ne répondent plus à ces attentes.

Chanson douce
est une réflexion sur la violence de la pression pesant sur ces mères qui souhaitent s’épanouir ailleurs qu’au
foyer. Myriam a d’abord des réticences à confier ce qu’elle a de plus précieux à une parfaite inconnue. Mais
elle se sent enfermée dans un rôle de mère au foyer qu’elle déteste.
Aigrie, elle se sent mourir dans « ce bonheur simple, muet, carcéral » et décide de reprendre sa carrière
d’avocate. La place des nounous est également sondée. Ces femmes endossent le rôle de mère, mais
demeurent des étrangères : l’intimité sans la familiarité. Les scènes au square sont
édifiantes. Leïla Slimani y décrit, avec beaucoup de poésie, le bal bavard des nounous maghrébines, russes,
philippines, ivoiriennes… assises sur les bancs autour des toboggans grouillant d’enfants bruyants. Les
Massé ont beau « adorer Louise » dont ils ne peuvent plus se
passer, ils la chosifient comme des enfants gâtés. Ils l’appellent « notre nounou », comme on parle des
enfants et des vieillards en leur présence.
Ils l’emmènent en vacances, ils la gardent pour dîner, ils en disposent et, à aucun moment, ils ne lui laissent
la possibilité d’émettre une opinion. Mais Louise, à qui « la solitude colle à la chair », a besoin d’eux. Ils
partent skier sans elle ? Elle s’installe chez eux, clandestinement. C’était
trop beau : une défiance venimeuse se dresse lentement entre ces patrons profiteurs et leur employée trop
zélée, aux relents de lutte des classes.

Leïla Slimani s’inscrit là dans une tradition populaire : celle des Bonnes de Jean Genet ou de La cérémonie
de Claude Chabrol. Les faits divers regorgent de drames sur ces vies minuscules, celles de domestiques et
d’employées qui, un jour, laissent exploser une violence pulsionnelle.
Si les Massé ont le droit d’avoir besoin de Louise – après tout, ils (la) payent –, la réciproque n’est pas vraie.
Ses défauts et ses soucis financiers sont priés de rester loin du cocon familial.
Bientôt, la dépendance devient toxique. Le couple passe d’une adoration enthousiaste à une antipathie
viscérale, sans jamais – par confort, gêne et faiblesse – oser licencier Louise. « Ma nounou est une fée »,
clamait Myriam. Comment devient-elle sorcière ? Le désespoir grandissant
de Louise est distillé par flash-backs, dévoilant la densité de ce personnage mystérieux : sa solitude
dévorante dans le petit appartement miteux de Créteil qu’elle n’arrive plus à payer, les longs trajets en RER,
sa fille Stéphanie, enfant non désirée et gênante, qu’elle choyait moins que les
bambins de ses patrons. Leïla Slimani raconte çà et là des anecdotes qui éclairent l’étonnante détermination
de la nounou et sa rancoeur : elle croit faire partie de la famille, elle n’est qu’une employée.
L’art du détail pertinent et la construction, par petites touches, de personnages terriblement crédibles
caractérisent la plume de Leïla Slimani.
Less is more : dialogues, descriptions, introspection, rien n’est en trop, tout est distillé avec parcimonie.
Louise conserve son terrible mystère. ‫ ہ‬partir d’un fait divers affreux, qu’elle décortique, elle livre une
photographie édifiante des rapports de force dans notre société : le couple, la famille, les amis, les
collègues ; et celle des relations, paradoxales, entre
parents et nounou, survivance d’un autre temps à l’heure du capitalisme
Ce roman est le deuxième de Leila Slimani. Il a obtenu le prix Goncourt 2016. Chanson douce est
écrit d’une plume rageuse qui tutoie la réalité. Il fait vivre sensation et appréhension. A la
dernière
page de Chanson douce on en ressort a􀃟igé et la tête pleine d’interrogations.
Oui ce roman interroge les relations employés-employeurs, le mode de vie familial…
Chanson douce accroche et sensibilise au regard de l’autre. Si j’avais su, si j’avais vu…laisse-t-il
suggérer au lecteur.

Leïla Slimani dresse non seulement le portrait de cette femme mais aussi de ce couple. Les liens qui se
tissent dans cette relation qui deviennent très étroits. Des liens de dépendances dans un sens comme dans un
autre.La vie de Louise se résume à son métier, sa vie privée est inexistante, ses attaches familiales perdues
ou sommaires, ses amis peu nombreux …

signe avec Chanson douce un livre très réussi qui ne manquera pas de résonner chez tout lecteur
qui aura eu recours dans sa vie à l’embauche d’une personne pour s’occuper des enfants.
Quel bonheur que de ne plus avoir d’enfants à faire garder par une nourrice ! Quel soulagement
de ne plus s’interroger pour savoir si l’on fait bien, de ne plus s’imposer de revenir à l’improviste
chez soi de temps en temps pour vérifier que tout est sous contrôle, de ne plus se contraindre à
se taire pour éviter une tension qui pourrait se reporter sur les enfants…

Chanson Douce en est la démonstration pure et simple. Chanson Douce par Leïla Slimani,
Gallimard, mai 2016, 240 pages

Chanson douce est le second roman de Lëila Slimani, après Dans le jardin de l’ogre
(2014) et la poursuite d’une exploration romanesque du complexe territoire du
féminin. Le livre vient d’obtenir le prix Goncourt 2016. Un Goncourt fade, pour un
roman calibré.
douce » de Leïla Slimani,) dernier Goncourt ô combien mérité, simple et profond, est un coup de
cœur absolu.
Un livre qui, sous la surface anodine des choses, revient sur la lutte des classes, le féminisme,
notamment à travers ce sujet sensible des femmes qui travaillent et doivent trouver une solution
pour les enfants (et nous n’avons pas tant avancé que ça sur ce thème finalement), combien elles
sont culpabilisées ou discriminées, le rapport maîtres / esclaves… Enfin, cette question que
personne n’ose poser : comment confier ses enfants à une parfaite inconnue ?

Le livre de Leïla Slimani est une fiction, mais les deux ouvrages ont en commun une volonté
évidente :
décrire un quotidien difficile dont on parle peu, l’isolement de ces femmes à qui on confie ses
enfants, à qui on demande toujours plus, et le déséquilibre de la relation mère / nourrice qui se
creuse au fil du temps.

Leïla Slimani n’est pas la seule a puiser dans les chroniques criminelles une forme
d’inspiration. Mais elle regarde ce monde comme au théâtre, sans jamais juger ses personnages,
tour à tour attachants, agaçants, terrifiants. Elle ne cherche pas non plus à expliquer le geste
monstrueux de Louise. C’est arrivé, et à partir de cet acte insoluble, elle tire les ficelles pour
décrire le mal dans la société toute entière.
« J’écris en trois dimensions. Je vois la scène. C’est comme un petit théâtre devant moi, avec les
personnages, leurs vêtements et leurs actions. C’est du coup une écriture qui parle aux cinéastes« .

Elle réussit aussi à asséner quelques vérités, ne tombe pas dans l’angélisme systématique
lorsqu’elle parle des enfants, et de la relation extraordinairement forte qui les lie à leur nourrice :

« On se sent seul auprès des enfants. Ils se fichent des contours de notre monde. Ils en devinent la dureté, la
noirceur mais n’en veulent rien savoir. Louise leur parle et ils détournent la tête. Elle leur tient les mains, se
met à leur hauteur mais déjà ils regardent ailleurs, ils ont vu quelque chose. Ils ont trouvé un jeu qui les
excuse de ne pas entendre. Ils ne font pas semblant de plaindre les malheureux. »

Comme dans son très réussi premier roman,« Le jardin de l’ogre » l’auteur traite d’un sujet difficile, aux
multiples facettes, rare, et en parle avec justesse, une écriture clinique, organique, précise et sans concession.

Derrière les apparences se cachent les préjugés, les différences sociales — et l'implacable délire
d'une femme qui, peu à peu, ferme la trappe qu'elle a creusée. Chanson douce n'est pas un
thriller pourtant, plutôt une fable tragique. Comme dans son premier roman, Dans le jardin de
l'ogre (2014), Leïla Slimani exclut toute sentimentalité. Elle nous tient en haleine, maîtrisant
cette Chanson douce qui glisse inéluctablement de la comptine pour bien dormir à l'âpre
description de scène de crime. —

Cette Chanson douce est un requiem, un thriller psychologique glaçant sur la maternité et l'aliénation
domestique à l'ère de l'émancipation féminine. Pour l'atmosphère et l'efficacité romanesque, on
pense à Delphine de Vigan ou à la grande Laura Kasischke. Sauf qu'ici, l'asphyxiant huis clos familial
épingle un couple jusqu'alors inexploré en littérature: celui, complexe et ambigu, que forment une mère et sa
babysitter.
Ne vous fiez pas au titre : le deuxième roman de Leïla Slimani n’a rien d’une berceuse réconfortante. C’est
même exactement l’inverse, sa lecture peut provoquer des cauchemars. La première phrase, qui sonne
comme un scandale, donne le ton : « Le bébé est mort. » Après Dans le jardin de l’ogre (Gallimard, 2014),
son premier roman remarqué, où une bourgeoise bien sous tous rapports se révélait accro au sexe, Leïla
Slimani prend à nouveau pour héroïne une femme qui cache bien son jeu : Louise, la baby-sitter parfaite, se
transforme en meurtrière.

Leïla Slimani dépeint la société parisienne du XXI siècle de manière


très réaliste. Le personnage de Myriam, par son rôle de mère qui souhaite reprendre pied dans la
vie active, soulève le débat de la place de la femme dans la société et de sa difficulté à qui_er le
foyer pour retrouver du travail. La dénonciation d’une société patriarcale se fait également sentir
dans les lignes de Slimani. Toutefois, bien qu’il y ait un souci de réalisme dans ce récit, l’auteur ne
s’aventure pas dans tous
les détails de l’intrigue et laisse ainsi une grande place à l’imagination et à l’interprétation du
lecteur, ce qui apparaît comme une force dans le roman.
En somme, nous avons trouvé que cette œuvre, à la croisée du roman social et du polar, est un des
livres marquants de cette rentrée littéraire 2016 ! Suscitant plusieurs débats et amenant à
reconsidérer des valeurs humaines, Slimani incite le lecteur à se questionner sur la société dans
laquelle il vit

Paru chez Gallimard, le livre, qui fut récompensé en 2016 par le prix Goncourt et qui connut un très beau
succès en librairie, s’inspirait d’un fait divers américain – le double infanticide commis par une nourrice
dans les beaux quartiers de New York en 2012. Il livrait dès le début son dénouement tragique : « Le bébé
est mort », apprenait-on dès la première phrase, avant que l’auteure ne remonte le temps pour explorer les
‫ا‬êlures du personnage et la façon dont la vie s’était chargée de les creuser obstinément, à force de
désillusions, frustrations et humiliations. C’est dire si la chanson était loin d’être douce. Et son « héroïne »
bien plus trouble que ne le laissait deviner son curriculum vitae.

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