Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Il s’agit de poèmes qui célèbrent la grandeur des choses et des personnes. Les sujets
portent donc sur les exploits des uns et des autres. La poésie malienne offre une constante
dans le traitement de ce thème ; Esquisses soudaniennes d’Ismaila Samba Traoré est une
épopée en règle, qui chante le Mali depuis ses origines jusqu’à nos jours en passant par la
colonisation, les héros du monde ancien et ceux d’aujourd’hui.
Ismaila S. Traoré dans ce poème en prose organisé en trois parties, part du Soudan ancien
au Mali, à l’Afrique en général puis revient au Mali se confier au citoyen et à la citoyenne
maliens. Il révèle les différentes dynasties de l’ancien monde dans la première partie,
consacre la seconde à l’ère coloniale où de nouveaux défis ont été révélés aux hommes
d’une autre trempe, il parle enfin, de la période des indépendances dans la troisième partie.
La deuxième partie du texte Esquisses soudanaises s’ouvre sur une rupture. Outre le titre,
véritable discours sur le temps : ‘‘Or cent ans passeront/Et cent jours d’école/ Et l’homme
blanc’’, c’est la première strophe qui nomme ces héros modernes :
« Or il advient
Le temps de la mitraille
Qui précipita dans les replis de la mémoire
Les patriotes Oumar Wel Samba Donké Kané, Samory
Touré fils de Lanfia
Babemba, Mamadou Lamine Dramé
Et Cheick Hamalla. »
Si on remarque bien, les héros dont il s’agit ici, ces hommes que la parole poétique va se
charger de célébrer, ont été des résistants. Tout un continent est passé de la liberté à la
servitude, du jour au lendemain. La direction de l’histoire est changée et il va falloir
entreprendre la reconquête de cette liberté.
Pour continuer de détailler le thème de la race noire à travers les poèmes qui témoignent
d’elle. Commençons par ce poème que le poète Zadi Zaourou a consacré un mythe,
‘‘Kaidara’’ qu’il considère comme la source du savoir :
« Kaidara !
Ah génie tutélaire de nos ancêtres
Ton nom sur ma survie sommeille sur la langue des
Bergers du nord et des pays du soleil levant
Didiga je te nomme
Et sur mes lèvres où s’animent les chants du culte,
Viendra fleurir pour ma survie
Ton lourd baiser d’ombre forte
Toi le merveilleux
Le lointain
Le bien proche Kaidara »
Révélé au grand public par Amadou Hampaté Bâ, Kaidara, comme oeuvre littéraire, a été
analysée sous toutes les dimensions, en tant que conte, mythe et poème, tant il séduit par
sa forme que par son contenu. Cette divinité qui s’identifie au nombre des symboles qui la
composent a bénéficié d’une étude savante sémantico-stylistique de la part de Zadi
Zaourou.
Thème lyrique par excellence, l’idée d’amour foisonne dans la poésie des peuples de tous
les continents. L’amour, du point de vue philosophique, fait partie de ce qu’on appelle les
rapports entre les personnes et qui se déterminent comme pouvant être directs ou indirects,
immédiats ou médiats. Par cette porte, les poètes rejoignent ceux de tous les continents et
de tous les temps. « Maieto pour zékia » de Bohui Dali est d’abord un vaste cri d’amour
pour cette héroïne qu’est Zékia.
Joachim Bohui Dali, un autre poète ivoirien, dans Maieto pour Zékia, à partir d’un mythe
de la genèse dont le premier thème est la haine, bâtit un merveilleux poème d’amour dans
lequel on retrouve toutes les combinaisons : amour d’un homme (le poète) pour une
femme (Zékia), amour d’un enfant pour sa mère, amour d’un poète pour son peuple :
« O Zékia
C’est cette même folie d’amour
Qui nous tiraille »
« Ce que je chante-là n’est pas feu de brousse
Mais feu de coeur »
Les dictateurs savaient instaurer la peur aux concitoyens à tous les niveaux. Dans
Césarienne, Zadi Zaourou s’adresse en termes symboliques au pouvoir en place en Côte
d’Ivoire, à son chef puis à sa classe politique dans toute sa gloire et enfin au peuple :
« Je t’honore
Vieux rapace
D’avoir si bien émasculé les brasiers scélérats et fait de mon peuple un peuple
d’eunuques
(….)
Cortège
Et voici la marche opulente des princes de l’ombre
Longue procession de sirènes
De jaquettes
Et de fiers motards
Cortège de galons flamboyants
Passe cortège
Roi nègre made in France
Passe cortège
De tous ces chacals le plus nul
L’orgueil
L’orgueil au cou raide et portent cortège
Passe cortège
Maitre sorcier de la cour
L’habile artisan qui forge et tisse et l’orage et le clair matin
A vo-lon-te
Coule alors –cortège
Grave et digne à sa manière
L’immense armée des vit-net
− gent obscure −
O charognards stupides et repus de charogne
Cortège
CORTEGE ET TEGE
O cortège
Bourreaux à l’aube
Victimes au lever du rire mon glaive de soleil »
Au début des Indépendances, surtout la période des deux premières décennies, seuls les
coups de force étaient déplorés dans presque tous les pays francophones. Et il y en a eu
sauf au Sénégal et en Côte d’Ivoire d’avant le 24 décembre 1999. Aujourd’hui, il faut
ajouter les guerres fratricides qui endeuillent les populations. Par rapport à cette situation,
les poètes ont exprimé leur indignation face aux dégâts causés par cette ‘‘barbarie’’
comme l’appelle Tundey Atanda:
« Ça y est encore !
Vous avez vu la télé ?
Vous avez entendu la radio !
Au Liberia, en ex-Yougoslavie
Au Rwanda, en Sierra Léone
Dans l’ex-Zaïre et ailleurs !
Eh bien, ça recommence,
On retombe dans le monde sombre
Des non-hommes, des sous-hommes
Des sous-multiples de l’homme,
Des multiples de la bête,
D’es multiples du sauvage »
La seconde génération voulait une révolution, c’est-à-dire opérer la rupture avec les
préjugés, les idées préconçues, cette façon d’aimer le nègre, le béni des dieux et son
univers paradisiaque. Mais cette génération naît et commence à se manifester sérieusement
au moment où le résultat de cette révolution-là est en train de faire ses preuves. Or les
preuves ont été décevantes. Cette génération prêche donc une révolution de type marxiste
généralement, et une révolution contre le néo colonialisme et davantage pour des intérêts
de classe. Ce que nous nous efforcerons d’illustrer dans la suite de nos propos.
La première observation qu’on peut faire chez les poètes révolutionnaires, c’est la
pertinence des titres de leurs recueils, titres à caractère suffisamment figuratif. Citons
quelques-uns ; tout d’abord, Paul Dakeyo. Pratiquement toute la production poétique de
Paul Dakeyo avant 1989 renvoie soit à un cri de guerre soit à une rupture consommée, soit
encore à un manque de liberté : Les barbelés du matin, Chant d’accusation, Espace
carcéral, Le cri pluriel, Soweto soleil fusillé, J’appartiens au grand jour. Il est en parfaite
adéquation avec le thème de la révolution, principale préoccupation de la poésie
camerounaise comme il le dit lui-même :
Ce qu’il affirme est largement justifié, car rares sont les poètes africains qui n’envisagent
pas le changement dans leurs écrits. Poursuivons avec d’autres auteurs qui affichent eux
aussi le sens de leur engagement :
De tous les modes d’expression littéraire, la poésie est celui qui opère directement sur le
langage et se faisant, il intègre sans médiation toutes sortes de style qui entrent dans son
sillage. C’est ainsi que les écrivains africains se disent pour la plupart d’entre eux
s’inspirer de l’oralité. Celui qui a perçu le problème et qui en a proposé les contours c'est
le médiéviste Paul Zumthor : Il distingue « trois types d'oralité correspondant à trois
situations de culture. L'un, primaire et immédiat ne comporte aucun contact avec l'écriture.
En fait, il se rencontre seulement soit dans des sociétés dépourvues de toute symbolisation
graphique, soit des groupes sociaux isolés et analphabètes. » Les deux autres types
relèvent d'une situation de coexistence entre l'oralité et l'écriture.
En ce qui concerne nos textes, nous les envisageons dans le cadre de l’« oralité seconde »
car produits dans une société dans laquelle l'écriture en tant que mode d'éducation de
masse est plus récente que l'oralité qui, elle, a édifié les fondements de cette société.
Pour donner les aspects vivants, colorés, authentiques et directs de l’oralité à un texte écrit,
les poètes de la seconde génération utilisent des techniques bien spécifiques. Le rythme et
la musicalité sont cruciaux dans ces poèmes pour que les auteurs atteignent leurs objectifs
de revalorisation des populations Noires et de figuration de la mémoire. Ils maîtrisent de
nombreuses figures de style. Ils jouent avec les sons et les répétitions en utilisant de
nombreuses allitérations, assonances et anaphores. Ils jouent avec les épiphores, les
prolepses (ils expriment des idées importantes à l’avance pour mieux réfuter les
objections) et les analepses (les retours dans le temps). Ils s’amusent avec les règles de
ponctuation et la syntaxe française. La ponctuation dans leurs poèmes est particulièrement
pauvre et ne respecte pas toujours ses règles ; elle respecte des pauses respiratoires pour
bien montrer l’oralité de son œuvre. Ils créent des expressions construites avec une série
de mots, reliées entre eux par des tirets. Ces derniers poussent le lecteur à avoir un certain
rythme.
Les oralistes sont des poètes de l'écriture qui puisent le plus largement possible dans les
richesses, les trésors, les canons de l'esthétique de l'oralité. Ils sont répartis en deux classes
dont la différence ne tient qu'à un problème de degré. Les poètes oralistes comme Adiaffi,
Sony Labou, Tchicaya, Zadi Zaourou et bien d'autres, restent des poètes de l'écriture
quand bien même leur pulsion de base est fidèle au mode de conduite de la parole écrite.
En revanche, nous sommes dans un cadre différent avec Pacéré, Hampaté Bâ en particulier
et Massa Makan Diabaté. Ces poètes opèrent, exécutent et obéissent aux mêmes critères
que ceux qu'on définit pour les poètes oralistes, mais il faut ajouter d'autres critères qui
font d'eux des héritiers authentiques des griots. D'abord le N'zassa, puis le griopoème,
ensuite le formulisme et enfin la symbolique.
1.2.1 Le n’zassa
Nombreux sont les écrivains africains, poètes, romanciers ou dramaturges qui pratiquent
une écriture que l’expression ‘‘N’zassa scripturaire’’ qu’Adiaffi a consacrée. Le terme
‘‘N’zassa’’, concept défini par Adiaffi à la quatrième de couverture de Les naufragés de
l’intelligence signifie pièces raccordées en langues Akan (Agni, Baoulé) en Côte-d’Ivoire.
Nous examinons un texte de Jean Marie Adiaffi tiré de D’éclairs et de foudres. Ce texte
est un poème qui mêle poésie, prose et dialogue théâtral. Il est composé d’une série
d’antiphrases ayant pour résultat l’unité dialectique : l’unité des contraires. Au plan
stylistique, le poète use de l’anthropomorphisme : balafon, cora, tam-tam, fleuve (parole
de fleuve), épine, lion, momie. Dans la recherche de cette singularité, là où certains
entrecoupent des récits de chants, on assiste chez Adiaffi, à une incroyable folie de mots
qu’il coule d’un trait dans un discours discontinu créant un ensemble sans frontières mais
également impliquant d’autres disciplines, d’autres arts, philosophie, histoire notamment
avec la pertinence du discours conatif, mettant en relation le moi et tout cet univers.
Cette œuvre, D’Eclairs et de foudres, dans l’écriture des poèmes africains, a pris des
proportions et de l’ampleur telle qu’elle apparaît, à l’heure du bilan, comme l’une, peut-
être même, la plus révolutionnaire des poèmes de son époque du point de vue de la
créativité. Si elle se trouve sur les mêmes longueurs d’onde que Fer de lance de Zadi qui le
révèle, elle reste plus ouverte. Chez l’un, apparaissent les dimensions logiques, plus
humaines du discours, plus accessibles. Chez l’autre, le recours plus prononcé à l’art de la
scène dans la circulation de la parole poétique se matérialise par des pôles bien définis, le
poète et Dowré son second et le public-cible, rendant moins évident le décodage de
l’ensemble. D’Eclairs et de foudres s’affirme aussi comme l’écriture de la terreur. La
théorie du ‘‘N’zassa scriptuaire’’ qu’a défendu Adiaffi de son vivant relève non seulement
de la forme d’écriture mais aussi et surtout d’une rencontre de cultures.
Des poèmes en témoignent largement dans ce corpus. Ce sont les poèmes Afriqu’adieu de
Henri Hessou, Mémoire d’écran de Florent Hessou, Maieto pour Zékia de Bohui Dali, «
Déjà vu » de Noel Ebony, Fer de lance de Zadi Zaourou, « Chant à la mémoire de Sunjata
» de Massa Makan Diabaté, Kamandalu de Lamine Sall.
1.2.2 Ecriture d’un griopoème, « Une voix dans la nuit » extrait de Mariam et
griopoèmes
Un griopoème est un poème conçu ou récité selon les principes de la griotique , un genre
artistique né en 1972 en Côte-d’Ivoire et dont les théoriciens et fondateurs sont justement
Niangoran Porquet et Aboubacar Touré. « Une voix dans la nuit » est un texte qui
comporte deux versants dissemblants.
Le premier comprend la première strophe (les 8 premiers vers) uniquement. Le second, lui,
intègre les deuxième, troisième et quatrième strophes (v.9 à v.30). Seul est vraiment
poétique le premier versant, même si les figures d’amplification comme celle qu’on trouve
au vers 2
« Je marchais à pas de géant » laissent quelque peu à désirer.
Le second versant est purement et simplement un discours de la dénotation, un récit. Il ne
présente aucun intérêt stylistique. Le thème principal de ce poème « Une voix dans la nuit
» est l’angoisse. Il est puisé dans la littérature populaire qui est le conte.
Très souvent en effet, dans les contes, des héros à l’œil peu aiguisé rencontrent des
personnages énigmatiques qui les conduisent soit au puits, soit dans la forêt avant de leur
livrer leur secret. Ce poème vaut plus par la gestuelle qu’il suggère. C’est dans le mime de
cette histoire que se manifeste la tragédie que le message est censé communiquer.
1.2.3 Le formulisme ou l’écriture du rythme
Le style formulaire se caractérise par une prédilection pour les figures de répétition sous
forme d’anaphores, d’épiphores, de prolepses et d’analepses, mais aussi par la récurrence
de séquences remarquables, parce que frappés du sceau de figure de symétrie dans l’ordre
du signifié comme dans celui du signifiant, qui peuvent aller d’un syntagme assez bref
(périphrase conventionnelle ou épithète ornementale) à des ensembles de plus d’une
dizaine de vers qui fonctionnent alors comme des sortes de refrains dans les pièces plus
longues.
Ce texte arbore une construction spiralée. Il se présente de telle sorte que chaque fois on
s’appuie sur une constante. Cette dernière est toujours fertile sémantiquement mais, les
créateurs la renforcent toujours par une dimension symbolique.
La séquence est toujours linéaire. Si le poète est mineur, elle devient lassante, monotone
mais chez les grands créateurs, Césaire (Cahier d’un retour au pays natal) ou Zadi Zaourou
(Fer de lance / Aube prochaine), Pacéré, elle est renforcée. Le résultat, c’est que la pensée
progresse par bons successifs. Quatre constantes fondent les différentes séquences de ce
texte :
C1 : L 1 à 4 : « Demain
C’est l’Europe !
C’était
En mil neuf cent soixante huit ! »
C2 : L11 à 14 : « Il y a
Ce philosophe à la barbe de poussière
Qui chante tous les soirs
Ses refrains à l’aube ! »
1.2.4 La symbolique
Chez les créateurs africains, l’usage des symboles n’est pas lié à une génération de poètes.
Il n’est pas non plus lié à une révolte contre une pratique ancienne jugée mal à propos.
C’est une pratique permanente qui, au traitement spécifique du signifiant a toujours
correspondu un traitement spécifique du signifié. La pratique de ce matériau linguistique a
nourri les réflexions théoriques de Zadi Zaourou qui est allé plus loin que les autres sur
cette question. Dans Césaire entre deux cultures, on rencontre des concepts comme le
noyau symbolique noté, le terme dont dépend la démultiplication des sens, qui agit comme
un déclic renvoyant au contexte extralinguistique ou encore la fonction symbolique dont le
rôle est « d’assujetir à un signe linguistique un nombre d’autres signes qui, sans rien
perdre de leur autonomie propre, établissent avec lui des liens de solidarité expressive».
Dans ce processus, la métaphore paraît faible. Seuls comptent les rapports anagogiques
unifiant les mots accessibles en fait au lecteur averti, qui doit nécessairement se servir de
ses connaissances de la culture du terroir.
Il existe une catégorie de poèmes, surtout ceux qui sont d’un seul tenant se présentent
comme des kaléidoscopes. Ils apparaissent tissés par un certain nombre de noeuds
(formules) sources de ramifications. Le cas d’espèce est le poème de Pacéré Titinga,
Quand s’envolent les grues couronnées, qui contient, en effet, des formules qui sont
brassées, tressées et qui reviennent, semblables à des noeuds, points de départ de nouveaux
développements. Nous allons justement regarder le fonctionnement d’un extrait.
Quand s’envolent les grues couronnées est le texte qui a révelé les talents littéraires de
Pacéré Titinga. Il est le fruit d’une expérience émotionnelle et d’une expérience culturelle.
A travers cette oeuvre, l’auteur voulait retranscrire, après l’avoir retravaillé pour les
besoins de l’édition, un chant funéraire mossi entendu à maintes occasions : à la mort de
son père, le Roi-Lion en 1953, de son oncle, puis de sa mère adoptive en 1968. Le titre du
poème, ‘‘Quand s’envolent les grues couronnées’’, tient d’ailleurs de la tradition orale. Il
est la traduction française du terme mossé ‘‘boulvaon-lobo’’ composé de ‘‘boulvaon’’ qui
veut dire la grue couronnée et le ‘‘lobo’’ qui renvoie au verbe partir. L’agglutination de
ces deux mots donne ‘‘l’envol de la grue couronnée’’, en référence aux défenseurs dont la
disparition marque le déclin progressif des valeurs traditionnelles.
1.3 De quelques poètes de la seconde génération et leurs spécificités poétiques
Zadi Zaourou est également connu sous le nom de Bottey Zadi Zaourou. Il a étudié la
littérature à l’université d’Abidjan et à l’université de Strasbourg. Diplômé d’une maîtrise
de stylistique et d’histoire de la langue en 1970, il est devenu assistant au département de
lettres modernes à l’université d’Abidjan. Il a été membre fondateur de l’Institut de
Littérature et d’Esthétique Négro-Africaines (ILE-NA). En 1980, il a obtenu un doctorat
d’État ès lettres à l’université de Strasbourg, en stylistique de la poésie africaine et histoire
de la langue, et est devenu maître de conférences à l’université d’Abidjan. Il a également
fondé la compagnie théâtrale Didiga.
Zadi Zaourou a joué un rôle important dans la défense de la tradition orale africaine,
mettant en dialogue discours historique, musique épique et esthétique littéraire. Il a fondé
le Groupe de recherche sur la tradition orale (GRTO), considéré comme un site de
résistance culturelle, intellectuelle et politique face au pouvoir de Félix Houphouët-
Boigny. Son travail a contribué à la transformation du paysage littéraire ivoirien et
francophone, et il est considéré comme un auteur féministe et un théoricien de l’esthétique
Didiga.