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1929 : une crise économique, sociale et politique

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INTÉRÊT DU SUJET • La faillite en chaîne des entreprises précipite les démocraties dans le
chômage de masse. La misère frappe des millions de citoyens privés de leurs revenus.
Inquiétude et colère profitent aux partis extrêmes.

D'après les documents, montrez comment la crise boursière de 1929 a déstabilisé les
démocraties.

Document 1 - Corrélation entre chômage et vote en faveur du NSDAP en Allemagne dans les années 1930

Document 2 - Soupe populaire à Chicago pendant la Grande Dépression, novembre 1930


ph © SVT/TT News Agency / akg-images

 
LES CLÉS DU SUJET

Comprendre la consigne

Le lien établi entre la «  crise boursière  » et la «  déstabilisation des démocraties  » invite à


analyser les conséquences de la crise de 1929. Les documents proposent d'évoquer deux
aspects  : la crise économique et sociale d'une part (courbe du chômage et photo de la
pauvreté aux États-Unis), la crise politique d'autre part (progression du NSDAP).

Présenter les documents

Organiser sa réponse
Pour montrer le lien de cause à effet entre la crise et la déstabilisation des démocraties,
optez pour un plan didactique établissant le fait crise sociale, ses causes économiques et sa
conséquence politique.

Les titres et les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.

Introduction

[Contexte] Le 24 octobre 1929, un krach boursier bouleverse l'économie des États-Unis. La crise
se généralise et se diffuse au monde entier. [Problématique] Comment déstabilise-t-elle les
démocraties ? [Présentation des documents et annonce du plan] À partir d'une photographie
montrant une distribution d'aide alimentaire dans les rues d'une grande ville américaine et d'un
graphique permettant de comparer la montée du chômage en Allemagne avec le vote en faveur
du parti nazi, nous évaluerons l'ampleur de la crise sociale [I], nous expliquerons les
mécanismes économiques qui la provoquent [II], puis nous montrerons la menace politique que
cette crise représente pour les démocraties [III].

LE CONSEIL DE MÉTHODE

Pour bien exploiter des documents, reliez les informations qu'ils proposent. Le doc. 1 invite à
confronter les deux courbes. Montrez comment celle du chômage explique celle des votes en
faveur du NSDAP. Reliez aussi les informations du doc. 2 avec celles du doc.1 : le chômage
(doc. 1) crée la misère (doc. 2), celle-ci (doc. 2) favorise le vote hostile (doc. 1).
I. L'ampleur de la crise sociale

1. L'exemple allemand (doc. 1)

■ La crise des années 1930 provoque une montée en flèche du chômage. En Allemagne, il double
entre 1928 et 1930 pour atteindre 15 % de la population active (doc. 1).

■ Deux ans plus tard (en 1932), il touche 30 % des actifs issus de toutes les classes de la société.
La pauvreté se généralise.

2. Une crise qui atteint toutes les démocraties

■ Le même processus s'observe aux États-Unis et au Royaume-Uni ; il est moins brutal en


France mais il inquiète les salariés.

■ Beaucoup se retrouvent sans ressources. Dans les rues des grandes villes américaines
(doc. 2), les victimes recourent aux services d'aide sociale et de distribution alimentaire. Dans la
file d'attente du doc. 2 figurent aussi des hommes en costume.

■ Les campagnes ne sont pas épargnées. Aux États-Unis, les plus pauvres migrent vers des
régions moins touchées.

À NOTER

Le roman Les Raisins de la colère de John Steinbeck (1939) raconte la misère des métayers


de l'Oklahoma contraints de migrer vers la Californie.

[Transition] Les démocraties sont donc asphyxiées par la crise sociale. Comment expliquer un
tel désordre ?

II. Le cercle vicieux de la crise économique

1. Des ruines en cascade

■ Ruinées par le krach et sans liquidités, les banques étant elles-mêmes atteintes, les
entreprises font faillite et licencient leurs employés. Les cadres comme les ouvriers sont
touchés.

■ L'absence de ressources assèche la demande de consommation et fragilise les entreprises


initialement moins exposées.
2. Des choix politiques aggravants

■ Pour protéger le marché intérieur, les gouvernements taxent les importations ; pour relancer
les exportations, ils dévaluent leur monnaie.

■ Ces mesures contaminent les partenaires commerciaux. Ceux-ci se replient à leur tour
derrière des mesures protectionnistes qui aggravent la crise.

[Transition] Pris dans un cercle vicieux où la crise des uns précipite celle des partenaires
économiques, les gouvernements sont mis en cause. Comment la crise devient-elle politique ?

III. Les effets électoraux

1. La démocratie allemande balayée par la crise

■ En 5 ans, le NSDAP passe de 3 à 37 % des voix. Cette progression fulgurante met ce parti en
position de gouverner l'Allemagne.

■ Le parti communiste connaît une progression moins forte mais il double ses scores, résultat
qui témoigne du désarroi des électeurs. Séduits ou ne discernant pas d'alternative, ceux-ci
votent pour les partis les plus radicaux.

À NOTER

Entre 1928 et 1932, le parti communiste allemand passe de 3,2 à 5,9 millions de voix.

2. L'alternance dans les démocraties menacées par les extrêmes

■ Dans toutes les démocraties, les partis d'opposition profitent de la crise : démocrates de
Roosevelt aux États-Unis (1933), conservateurs au Royaume-Uni (1935), Front populaire en
France (1936) accèdent au pouvoir.

■ Comme en Allemagne, les extrêmes progressent. En France, le PCF double le nombre de ses
députés en 1936. Les ligues d'extrême-droite progressent et tentent de s'emparer du pouvoir par
la force (6 février 1934).

Conclusion

[Réponse à la problématique] Le krach boursier de 1929 plonge les démocraties dans un


désordre et une misère difficiles à contenir, les crises se nourrissant les unes les autres. Les
démocraties doivent faire face à la poussée des partis extrémistes. [Ouverture] Quelles
réformes peuvent-elles mettre en œuvre pour ne pas basculer dans l'autoritarisme ?

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