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Les espaces maritimes sont immenses – donc difficilement contrôlables – et fragiles – donc
complexes à protéger.
■ Les zones grises de la mondialisation sont aussi maritimes, et ce d'autant plus que les
dimensions de l'océan mondial sont considérables et les possibilités d'échapper au contrôle des
États innombrables.
MOT CLÉ
Les zones grises sont les espaces où le contrôle des États s'est affaibli ou a disparu.
■ Les trafics sont de tous ordres : produits de contrefaçon, cigarettes, drogue, armes, et même
êtres humains. On estime à environ 750 millions le nombre de conteneurs transportés par an :
même dans les ports de pays où le contrôle étatique est réel, quel service de douane a les
moyens de contrôler matériellement tous les conteneurs chargés et déchargés ?
■ Les Méditerranées mondiales sont les hauts lieux de ces trafics. La drogue transite ainsi des
pays producteurs (Bolivie, Pérou, Colombie) vers le marché américain à travers la mer des
Caraïbes ; les passeurs libyens envoient à travers la Méditerranée des embarcations où
s'entassent des centaines de migrants.
1 Piraterie et mondialisation
■ La piraterie est un phénomène aussi ancien que le transport maritime. Ses caractères
structurants sont partout les mêmes : des richesses qui transitent et des possibilités de caches
infinies, notamment grâce à la multiplicité des îles.
Localisés souvent à proximité des ports, les actes de piraterie se développent en pleine mer. Le
phénomène diminue en Asie du Sud-Est et près des côtes somaliennes, en raison des réponses
apportées par les États : l'opération Atalante de l'Union européenne (2008-2020) a ainsi permis
de diminuer le nombre d'attaques de 168 en 2008 à 1 en 2018. Le golfe de Guinée, en revanche,
représentait plus de 80 % des prises d'otages en 2019.
■ Affectés depuis longtemps par des pollutions en tous genres, mers et océans constituent le
déversoir des activités humaines : environ 6 millions de tonnes de produits polluants y sont
rejetées chaque année.
■ Mers et océans atténuent le réchauffement climatique : l'océan mondial stocke le quart du CO2
issu des activités humaines. Mais le réchauffement climatique élève la température moyenne
des océans et tend à limiter ce phénomène.
■ À l'inverse, la disparition progressive des banquises, si elle peut déboucher sur l'ouverture de
nouvelles routes polaires, tend à diminuer l' albédo global et donc à accélérer le réchauffement.
MOT CLÉ
L'albédo désigne le pouvoir réfléchissant d'une surface. Il est plus fort pour la glace de mer
(blanche) que pour la surface libre de glace (plus sombre).
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