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C.

Un monde coupé en deux : 1948 – 1953

Cette crise de Berlin précipite la fondation de deux États allemands : la RFA (République fédérale
d’Allemagne) à l’ouest et la RDA (République démocratique allemande) à l’est en 1949.

Les deux camps se radicalisent dans leur opposition idéologique et tentent de s’étendre. Le camp
communiste est renforcé par la victoire de Mao Zedong en Chine en octobre 1949.

L’explosion de la première bombe nucléaire soviétique en août 1949 inquiète le camp occidental qui
s’assemble dans une organisation militaire puissante : l’OTAN. Une véritable course à l’armement se lance
dans les deux camps.

La guerre de Corée de 1950 – 1953 est l’un des premiers confits qui voit s’opposer de façon indirecte USA et
URSS. Celle-ci est extrêmement meurtrière (2 millions de morts).
Chapitre 3 : La France : une puissance maritime ?

Introduction

Quelles sont les fondements de la puissance maritime française ?


L’outre-mer (DROM), économie de la pêche, tourisme balnéaire, ports de commerce en France compétitifs,
circulation maritime importante dans les eaux françaises (La Manche, Méditerranée…) la construction navale
(haute technologie), bases militaires françaises dans le monde, la marine nationale.

Puissance maritime : c’est la capacité d’un État à agir sur les espaces maritimes et à en tirer profit. Cette
puissance s’exerce dans les domaines politique, économique, culturel et environnemental.

Problématique : Pourquoi les mers et océans constituent-ils un enjeu pour la puissance française ?

I. Les atouts maritimes de la France

A. Des espaces maritimes importants

La France est dotée de nombreux espaces maritimes sur lesquels le pays exerce des droits souverains.
Avec 5000 km de littoral, la France métropolitaine dispose de multiples ouvertures maritimes (dont 3 façades
maritimes) sur l’océan Atlantique, la Manche, la mer du Nord et la mer Méditerranée. Auquel il faut ajouter
le vaste territoire ultramarin français (96,6 % des espaces maritimes français). La France dispose ainsi de la
2ème ZEE mondiale (10,7 millions de km2) après les États-Unis.
Cette immensité des espaces maritimes permet à la France de bénéficier d’une implantation stratégique sur
les routes maritimes les plus fréquentées (Rail de Ouessant dans la Manche, canal du Mozambique), ce qui
profite à ses activité marchandes (66 ports français de commerce maritime) ou de défense (10 bases
navales).
Enfin, la France dispose ainsi d’importantes ressources pour la pêche, l’aquaculture et l’exploitation des
fonds marins.

B. L’Outre-mer : au cœur de la puissance maritime française

Grande richesse en matière de biodiversité (massifs coralliens)


ZEE : ces territoires ultramarins représentent la moitié de la ZEE française.
Ressources halieutiques : baisse de l’activité de pêche en Martinique développement de l’aquaculture en
Guadeloupe.
Modernisation des ports maritimes (Fort-de-France et Point-à-Pitre) : polarisation progressive des échanges
commerciaux maritimes.
Tourisme maritime très développé : climat tropical, littoraux « paradisiaques », richesse des récifs coralliens.
Activités innovantes : biotechnologie.

C. Une puissance maritime secondaire

La France est avant tout une puissance continentale et n’a historiquement pas perçu la mer comme un
fondement majeur de sa puissance. La France n’est ainsi que la 7 ème puissance navale du monde. Si les mers
françaises sont le support d’une grande variété d’activités, l’économie maritime reste marginale et ne
représente que 1,5 % du PIB français.
Les ports français sont peu compétitifs dans les échanges de marchandises européens et dans le monde. Le
Havre est le 1er port français de conteneurs mais se situe à la 11ème place en Europe et à la 60ème place dans
le monde.

Activité : les atouts et les limites du port du Havre dans la puissance maritime de la France
Question 4 p. 73 : Quels sont les atouts et les limites du port du Havre dans la puissance maritime française ?
Corrigé
Atouts :
- Le port est installé sur deux sites à grosse capacité d’accueil : celui d’Antifer (130 hectares), au bord de la
Manche, pour accueillir des supertankers, et celui du Havre (10 200 hectares) dans l’estuaire de la Seine. Le
Havre est ainsi le port maritime naturel de l’agglomération parisienne.
- La capacité de modernisation du Havre lui permet aujourd’hui d’être le 2e port français en matière de trafic
total et le Port 2000, terminal à conteneurs le plus moderne et vaste de France, a l’avantage d’être accessible
aux plus gros porte-conteneurs mondiaux sans la moindre contrainte de marée.
- Liaisons maritimes avec des ports dans quatre coins du monde. Avant-pays orienté vers les ports d’Asie,
terminaux d’hydrocarbures du MO, ports de l’Amérique latine.

Limites (liaisons multimodales avec son hinterland)


- Le port du Havre souffre d’une mauvaise connexion logistique avec son arrière-pays.
- Au Havre, le mode fluvial est freiné par l’absence d’accès direct aux terminaux à conteneurs de Port 2000.
Ces derniers ne sont accessibles que par la mer, ce qui oblige les opérateurs à acquérir des bateaux
spécifiques « fluviomaritimes » soumis, en outre, à des contraintes météorologiques.
- La desserte ferroviaire apparaît aussi comme un enjeu majeur pour l’avenir du port qui vise à devenir une
véritable plate-forme multimodale, capable de desservir un hinterland plus vaste par un réseau dense et
combiné de différents moyens de transport. Or, à l’image de l’ensemble des ports français, Le Havre n’est
pas compétitif dans ce domaine, notamment au regard des capacités des autres grands ports de la Northern
Range.

II. Les enjeux de la présence française dans les mers et les océans

A. Des enjeux économiques

Près de 75 % du commerce extérieur de la France emprunte la voie maritime, ce qui est considérable. Les
ports occupent une place centrale dans la sécurité d’approvisionnement du pays. Tout blocage de ces
derniers entraine des pénuries et plus largement un affaiblissement économique.

L’accès aux ressources de la mer est nécessaire à la fois à l’économie et à la population française :
- Les ressources halieutiques contribuent à assurer la sécurité alimentaire : chaque Français
consomme 35 kg de produits de la mer par an.
- Les ressources off-shore comme les hydrocarbures, les minerais… sont précieux.
- Les énergies marines durables : hydrolienne, éolienne…
- Les biotechnologies bleues (techniques visant l’exploitation industrielle d’êtres vivants tels que les
micro-organismes ou les cellules animale et végétales d’origine marine).

Sans oublier le tourisme, une activité majeure de l’économie maritime de la France.

B. Des enjeux géostratégiques

La France s’appuie sur sa puissance navale et sur ses bases navales ultramarines pour sécuriser ses
approvisionnements et lutter contre les entraves à la libre circulation. Cela justifie sa participation à des
opérations maritimes communautaires ou internationales visant à lutter contre la piraterie et le terrorisme
à proximité des routes maritimes majeures (exemple : opération Atalante au large de la Somalie, Corne de
l’Afrique).

La lutte contre la pêche illégale permet de protéger l’accès des pêcheurs français aux ressources de la ZEE,
comme au large de la Réunion.

Forte d’avoir la 2ème ZEE du monde, la France doit préserver l’intégrité de son domaine maritime face aux
revendications des pays voisins (Madagascar, Canada…).

C. Des enjeux environnementaux

La possession d’un grand domaine maritime confère des droits mais aussi des responsabilités et notamment
environnementales.

Doc 9 p.71
Question 7 (modifiée) : Relevez les enjeux environnementaux des Antilles pour la France.
Dans la zone intertropicale, les enjeux environnementaux sont nombreux. L’élévation du niveau de la mer,
le réchauffement et l’acidification des océans, et l’intensification des tempêtes ont et auront des effets
importants sur les territoires antillais. En ce sens la France est à l’initiative du programme de coopération
international CREWS pour renforcer les systèmes d’alerte de catastrophes du climat. Les écosystèmes
sensibles comme les récifs coralliens et les mangroves font l’objet d’une protection spécifique comme en
témoigne la création du Parc national de Guadeloupe, du Parc naturel marin de Martinique et du sanctuaire
Agoa pour la protection des mammifères marins.

La protection du milieu marin est au cœur de la politique des aires marines protégées. La réglementation,
les dispositifs de prévention et de surveillance, les interventions navales contribuent à la lutte contre la
pollution et la surpêche.

L’exploitation de certaines ressources marines est nécessaire au développement durable. La promotion des
énergies marines permettra au pays de respecter ses engagements en vue d’atteindre 40 % d’énergies
renouvelables à l’horizon 2030. Celle des biotechnologies bleues contribuera à un développement plus
durable.

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