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Bilan « La France des milieux métropolitains et ultramarins entre valorisation et protection

Problématique : Comment valoriser les milieux en France tout en les protégeant ?

I- Une diversité de milieux et de mises en valeur

A- Des milieux métropolitains diversifiés

Entre ses six principaux massifs montagneux anciens (Massif central et Vosges) et jeunes (Alpes,
Pyrénées, Jura, Corse), ses 5 853 kilomètres de côtes en métropole ou ses 19 193 kilomètres en
comptant les côtes ultramarines (se répartissant entre côtes sableuses, côtes rocheuses et marais
maritime) ou encore ses grands bassins sédimentaires (bassins parisien et aquitain), la France est
marquée par une diversité de milieux.

Le climat y est tempéré avec des nuances (océanique dans l’ouest, semi-continental dans l’est,
méditerranéen au sud) qui sont responsables, en partie, de la diversité des milieux et de la
végétation. Ainsi, les plaines et les plateaux sont composés de sols s’imprégnant d’eau permettant
l’agriculture et la sylviculture. La forêt est également caractéristique de la moyenne montagne (Jura,
Vosges et Massif central) et est présente jusqu’à 2 000 mètres dans les massifs de haute montagne
(Alpes et Pyrénées). Au-delà, c’est le domaine du froid avec de la neige abondante en hiver et des
glaciers sur les plus hauts sommets.

B- Les spécificités des milieux ultramarins

Contrastant très fortement avec les milieux métropolitains, les milieux physiques ultramarins sont
intertropicaux (à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon et des Terres australes et antarctiques
françaises, les TAAF, caractérisés par un climat froid et venteux). Cette spécificité se marque par un
climat chaud (18 °C minimum) avec des précipitations variables : la Guyane connaît des pluies
abondantes du fait de sa position proche de l’équateur (climat équatorial à saison unique) tandis que
les autres territoires ultramarins sont des îles tropicales soumises aux alizés, vents chauds et
humides, apportant de fortes précipitations sur les côtes de l’île les plus exposées (la côte au vent).

Certains territoires ultramarins sont caractérisés par le volcanisme (Guadeloupe, Martinique,


La Réunion et Mayotte), responsable d’un relief particulier.

La faune et la flore dans ces milieux tropicaux sont aussi très riches. À titre d’exemple, la Guyane est
recouverte à 90 % par une forêt équatoriale humide abritant l’une des biodiversités les plus
importantes au monde. Les côtes ultramarines sont aussi spécifiques avec des mangroves, marais
maritimes tropicaux qui s’étendent sur l’estran, ou les récifs coralliens.

C- Des acteurs au cœur de mises en valeur contrastées

Elle a évolué au cours du temps en fonction des besoins des populations. Les agriculteurs cherchent à
mettre en valeur la terre tandis que des acteurs du tourisme valorisent le paysage ou
les aménités telles que la pente et l’enneigement l’hiver dans les massifs montagneux. La mer et le
soleil attirent toujours davantage de population sur les littoraux et dans le sud de la France.

Toutefois, cette mise en valeur n’est pas toujours aussi importante ; ainsi des milieux restent
relativement à l’écart des activités humaines (forêt guyanaise, montagne corse ou encore certains
espaces du Massif central).

II- Valoriser les milieux pour les exploiter

A- Des milieux aux ressources et potentialités multiples

Les sols sont une ressource majeure : grâce à leur qualité et leur humidité, la France occupe le
premier rang européen pour l’agriculture. Les milieux sont aussi exploités pour leurs ressources
minières (nickel et cobalt en Nouvelle-Calédonie, or en Guyane) même si les mines sont devenues
rares en France. Enfin, les potentialités des milieux sont exploitées pour créer de l’énergie.
L’hydroélectricité est générée grâce à des barrages sur les cours d’eau (Rhône, Loire). La force de la
marée est exploitée à l’usine marémotrice de la Rance en Bretagne ; les éoliennes, dont les parcs se
multiplient sur terre et en mer, valorisent le vent.

La France contrôle une importante surface maritime en raison de l’ampleur de sa zone économique
exclusive (11 691 000 km2, soit la deuxième plus grande au monde), qui offre de nombreuses
ressources halieutiques très exploitées mais aussi des nodules polymétalliques (notamment au large
de la Polynésie, de Wallis-et-Futuna et de l’atoll de Clipperton à 1 000 km des côtes mexicaines),
potentialités qui deviendront probablement des ressources dans les années à venir en raison de la
raréfaction des minerais plus facilement exploitables sur terre.

B- Des milieux aménagés

Afin d’exploiter les potentialités offertes par les milieux, des aménagements ont été réalisés. Sur les
littoraux, on retrouve plusieurs grands ports maritimes aménagés par l’État permettant une
ouverture sur le monde tout en favorisant la littoralisation des hommes et des activités (zones
industrialo-portuaires de Dunkerque, Le Havre, Saint-Nazaire, Fos-sur-Mer).

Sur le reste du territoire national, la circulation est favorisée par la disposition des reliefs qui ménage
de larges passages empruntés par des voies naturelles (cours d’eau) et par des infrastructures (voies
ferrées, routes). Les massifs montagneux, même les plus hauts, n’ont jamais constitué des obstacles
à la circulation grâce aux points de passage que sont les vallées et les cols.

Les pentes sont également aménagées pour devenir des atouts pour l’activité économique : l’hiver,
elles sont support d’une activité touristique et l’été, elles accueillent des activités d’élevage
traditionnel.

C- Le paysage : une ressource touristique

Dans le cadre d’une activité touristique toujours plus importante ; les milieux contribuent à
l’attractivité du pays grâce à la diversité des paysages qu’ils induisent. Ainsi, les littoraux attirent de
nombreux touristes pour leurs plages mais aussi pour leurs paysages (Bretagne, Côte d’Azur, Corse),
de même que les montagnes.

En Outre-mer, les paysages sont également valorisés dans le cadre du tourisme du fait de leur
exotisme par rapport à la métropole, notamment en matière de biodiversité. La Martinique et la
Guadeloupe attirent pour leurs plages de sable blanc tandis que La Réunion est attractive pour son
relief propice à la randonnée.

III- Face aux dangers de l’exploitation : la protection des milieux

A- Prévenir les risques

La métropole connaît des risques de crue, de tempête et de submersion marine (notamment sur la
façade atlantique), de canicule et de sécheresse (ou d’incendies de forêt) ou encore des épisodes de
froid. En Outre-mer, les aléas sont nombreux et d’une force supérieure : cyclones dans les îles
tropicales, séismes, activité volcanique (explosive en Martinique et en Guadeloupe, effusive donc
plus spectaculaire mais peu dangereuse à la Réunion).

Il s’agit de différentes pollutions qui peuvent provenir de l’industrie, de l’agriculture intensive


(notamment en Bretagne), ou bien des transports (marée noire, pollution atmosphérique) mais aussi
de gros accidents industriels (explosion de la raffinerie de Feyzin en 1966, de l’usine AZF à Toulouse
en 2001).
B- Protéger les milieux contre l’exploitation

L’État intervient en créant les parcs nationaux avec la loi de 1960 (les premiers sont la Vanoise et
Port-Cros en 1963). Ces parcs nationaux sont sélectionnés pour le caractère exceptionnel de leur
milieu. La protection y est maximale puisque l’État rend impossible toute implantation humaine dans
une partie du parc (la « zone cœur »), voire y interdit toute présence humaine, comme c’est le cas
dans les réserves intégrales du Lauvitel dans le Parc national des Écrins. Depuis 2006, l’État
développe aussi des parcs naturels marins. Précédemment, l’État avait protégé, à travers
l’élaboration de lois, des milieux spécifiques : la loi montagne (1985) et la loi littoral (1986) qui vient
compléter l’action du Conservatoire du littoral créé en 1975.

Les régions ont un moyen d’action en matière de protection : les Parcs naturels
régionaux permettent un développement fondé sur la valorisation et la protection des paysages, des
milieux et du patrimoine culturel. Ces mesures de protection peuvent créer des conflits avec certains
acteurs qui cherchent à exploiter toujours davantage les milieux sans les protéger.

C- La protection : une nouvelle forme de mise en valeur

La protection des milieux est devenue aujourd’hui une nouvelle forme de mise en valeur. En effet, en
protégeant les milieux, les acteurs les valorisent en les rendant attractifs pour les activités récréatives
et touristiques mais aussi en permettant leur développement durable. Les Parcs nationaux reçoivent
ainsi près de 4 millions de visiteurs chaque année.

Dans le cadre du développement durable, les sociétés sont de plus en plus sensibles à la protection
des milieux, ce qui rend d’autant plus attractifs les milieux protégés. Aujourd’hui, plus de 22 % du
territoire métropolitain et plus de 55 % du territoire ultramarin sont protégés. Toutefois, certains
territoires protégés font le choix de ne plus l’être car la protection est jugée trop contraignante,
comme le PNR du marais poitevin (labellisé en 1979, délabellisé dans les années 1990, et relabellisé
en 2014).

Vocabulaire :

Aménagement : action volontariste visant à organiser un espace.

Aménité : atout d'un lieu.

Endémisme : présence d’une espèce animale ou végétale sur un seul territoire dans le monde.

Milieu : ensemble des caractéristiques physiques et biophysiques d’un lieu.

Parc national : outil de protection strict de la nature géré par l’État.

Parc naturel régional : outil régional de développement fondé sur la conciliation entre valorisation et
protection.

Paysage : portion d’espace offerte à la vue et comprenant des éléments naturels (relief, eau,
végétation) et humains (champs, bâtiments, etc.).

Zone économique exclusive : espace maritime s’étendant en général jusqu’à 200 milles nautiques
(370 km) des côtes d’un État côtier qui est souverain pour l’exploitation des ressources.

Zone industrialo-portuaire : espace littoral réunissant activités portuaires et industrielles.

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