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d’Economie haïtienne
Le pays couvre une superficie de 27,750 km2, est essentiellement montagneux puisque
plus de la moitié des terres possède des pentes supérieures à 40%, et est ravagé par
l’érosion et d’autres types de dégradation de l’environnement. Environ 40% de la
surface totale du pays est constitué de terres dénudées, sans végétation, et il est estimé
que la couverture forestière a été considérablement réduite passant de 20% en 1956 à
2% actuellement. La localisation géographique place le pays sur la trajectoire des
ouragans, tempêtes et cyclones tropicaux. La diversité éco-climatique explique qu’il
soit exposé en même temps aux inondations et aux sécheresses et l’énergie radiante du
soleil qui rend possible un niveau élevé de photosynthèse tout le long de l’année
facilite en même temps la multiplication des insectes et des maladies. Autrement dit,
les cyclones tropicaux, les inondations et les sécheresses, les épizooties et les pestes de
toutes sortes constituent des menaces naturelles d’importance pour cet espace tropical.
cyclones et ouragans tropicaux, les raz de marée et les tsunamis peuvent causer des
dégâts importants dans leur aire d’influence.
Les ressources naturelles sont rares et la plupart des gisements miniers (bauxite, or,
nickel, cuivre, etc.) ne sont pas rentables ou sont peu exploité. En ce qui concerne les
ressources énergétiques les plus utilisés dans l’industrie, les combustibles solides ou
liquides (pétrole, charbon, gaz nature m,,l), on peut les considérer comme des facteurs
rares, qui en Haïti, limitent le développement.
Les problèmes induits par l’environnement sont maintenant devenus la priorité des
priorités en Haïti parce que leur non-résolution hypothèque la pérennité ou même la
diffusion de tout progrès qui aurait été réalisé dans les domaines économique et social.
Le pays est au stade où beaucoup des problèmes de ce type se présentent comme des
urgences du fait de la combinaison des effets des menaces et risques naturels et de
ceux d’origine anthropique. Pour en donner une idée concrète, cette section fait une
présentation synthétique des deux grandes dynamiques environnementales influençant
l’évolution de l’espace et de la vie dans notre pays.
Presque tous les départements du pays sont l’objet d’inondations mais certains le sont
beaucoup plus que d’autres. C’est en particulier le cas pour l’Ouest (avec une
fréquence de 36%), l’Artibonite, le Sud, le Nord et le Nord-Ouest. A l’intérieur de ces
grandes régions, certaines zones connaissent périodiquement des situations
désespérantes. Port-au-Prince et Cap-Haïtien qui ont connu durant les dernières
décennies une croissance démographique spectaculaire en même temps qu’un
déboisement accéléré des chaînes environnantes et un développement anarchique de
l’habitat font face à une situation de ce type. Beaucoup de localités ou villes
construites sur zone alluviale sont prédisposées à subir régulièrement des inondations
ou des crues torrentielles. On cite souvent les cas suivants : Cap-Haïtien, Port-de-Paix,
Cayes, Jacmel à Marigot, Gonaïves, St-Marc, Léogane, etc. Les cas d’inondations
recensés à travers le pays montrent que trois catégories de zones sont à haut risque :
1. les zones côtières et basses : comme les Cayes, les plaines de Léogane et du Cul-de-
Sac ;
2. les zones où le réseau hydrographique est dense ;
3. les villes dont la densité moyenne de la population est relativement élevée.
Bien entendu, les dégâts et préjudices occasionnés par les inondations sont assez
importants.
La sécheresse est encore un autre phénomène naturel grave qui modèle le cadre de vie
en Haïti en influençant directement l’évolution de l’agriculture, de la disponibilité en
eau, de la production d’énergie électrique et des mouvements de population. Sur la
base des régimes climatiques existants et de leur répartition sur le territoire, les
spécialistes déterminent que les zones arides représentent un fort pourcentage (50%)
du territoire national. On constate en outre une extension du processus de
désertification à cause de l’accélération de la dégradation écologique - érosion des
sols, réduction de l’épaisseur de la couche arable, tarissement des points d’eau - et de
la réduction de la capacité de réponse des populations devant la multiplication de ces
problèmes.
Du fait de ces situations, certaines zones du pays sont exposées à des sécheresses
annuelles. On cite par exemple :
Ce sont :
1. La biodiversité : avec des pertes importantes pour les principales essences
forestières mais également pour la faune ;
2. L’utilisation des sols : selon les normes classiques de vocation des terres 54,7% des
terres haïtiennes devraient être consacrées aux forêts alors que la couverture boisée est
très faible. Comme conséquence de ce déboisement combiné aux pratiques culturales
non adaptées, aux modes de terre et aux pluies saisonnières violentes, l’érosion est très
forte et extensive ;
3. Les déficits hydriques : ils prennent plusieurs formes : réduction des débits des
cours d’eau qui passent à un régime torrentiel ; baisse du régime d’eau dans les
systèmes d’irrigation, baisse de la pluviométrie induite partiellement par le niveau de
désertification ;
4. La désertification : les spécialistes estiment que les risques sont élevés pour Haïti.
Les zones les plus en danger sont : la presqu’île du Sud, les montagnes de l’Artibonite,
du Plateau Central et du Nord. L’expansion démographique et l’accélération de la crise
agraire au cours du dernier quart de siècle ont propulsé Haïti dans des mutations
urbaines importantes avec le rôle dominant de l’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince
et la multiplication des bidonvilles. Alimentée par une migration de ressources
diverses provenant de toutes les régions du pays, la capitale connaît un processus
d’hyper concentration des activités économiques et sociales, des entités publiques et
privées. On estime qu’elle concentre aujourd’hui plus de 25% de la population totale
du pays et environ 70% des entreprises en fonctionnement. La bidonvilisation est un
phénomène beaucoup plus récent que ce qu’on appelait déjà au 19e siècle la «
République de Port-au-Prince ». Mais, dans les deux cas, l’influence de l’amplification
récente de l’exode rural est patente. Dans les années 1980, les zones urbaines à risque
représentaient déjà 25% de la population de quelques capitales de Département y
compris Port-au-Prince. Au cours de la dernière décennie, le phénomène a pris une
proportion démesurée de sorte qu’à la bidonvilisation classique s’est associée la
marginalisation progressive des anciens quartiers des classes moyennes des « grandes
villes ».
Cette urbanisation anarchique est responsable de beaucoup de maux dont souffrent
actuellement les villes haïtiennes. Par exemple, l’explosion démographique qui stimule
le processus a entraîné une demande énorme de terrains d’habitation et de logements
favorisant la congestion urbaine.
D’où, la fuite des centres urbains par les riches et moins riches et la colonisation
d’espaces voués autrefois à l’agriculture.
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L’analyse des faits stylisés permet d’entrevoir des tendances de long terme de notre
économie.
même pays : « moun lavil », « moun deyo » depuis lors une minorité, représentant 1%
de la population a toujours eu en main les affaires du pays.
Sur le plan politique, et ce, en dépit des constitutions au contour très libéral, la
présidence à vie et les coups d'état ont fait la règle. Il est rare qu'un mandat présidentiel
ne soit pas source de conflits paralysants entraînant des soulèvements populaires. Sur
le dernier siècle le pays a connu deux interventions étrangères. De 1915 à 1934 il fut
occupé unilatéralement par les Etats-Unis. Notons que cette occupation a eu des
répercussions en profondeur dans l'évolution future du pays notamment dans ses
relations avec l'ancienne métropole française et le renforcement des liens avec la
puissance américaine. Soixante ans plus tard, en octobre 1994, ces derniers sont
revenus sous couvert d'une force d'occupation multilatérale organisée par les Nations-
Unies pour restaurer l'ordre constitutionnel.
services sociaux de qualité, notamment dans le domaine des soins curatifs, a contribué
à l’accroissement de la pauvreté absolue. Il faut souligner que des ONG et autres
fondations ont pallié en partie le recul de l’Etat.
1- le secteur primaire
Ce secteur est nettement dominé par l’agriculture qui représente 25% du PIB et
emploi 50% de la population active. L'agriculture, très faiblement mécanisée, se
retrouve dans une situation de crise et soumise aux aléas des conditions naturelles. La
productivité est très faible. Plus de 600 000 exploitations, disposant pour la grande
majorité de parcelles de très faibles superficies (1,4 ha en moyenne/exploitation) et
dispersée, assurent la production des vivres et des denrées. Le ratio terre/habitant
devient de plus en plus épineux en regard de la vitesse d'accroissement de la
population qui accentue davantage la problématique de l'accès à la terre et tous les
problèmes liés à la succession des titres de propriétés. Plus de 70% de ces
exploitations ont moins d'un carreau (1,29ha) alors qu'il en faudrait le double pour
qu'une famille puisse vivre. La production alimentaire, axée sur l'autoconsommation -
• Des pratiques culturales et des choix de culture par rapport à l’espace agro
écologique non conservationnistes : c’est-à-dire associés à un faible respect de
l’écologie et exerçant un effet d’accélération sur l’érosion.
De plus l’Etat a pris dans le secteur des mesures contre-productives dont les plus
marquantes de sont :
2- le secteur secondaire
Ce secteur secondaire formel ou informel occuperait environ 300 000 personnes et
représente 18% du revenu national. Le secteur industriel est très précaire et manifeste
très peu de dynamisme. Il comprend les industries orientées vers la satisfaction des
besoins du marché national produisant des produits alimentaires, boissons, articles
ménagers, etc. ; celles travaillant les matières premières locales et celles s'occupant des
assemblages et enfin les petites et moyennes entreprises.
Le secteur se caractérise par la faiblesse de sa contribution dans le produit intérieur
brut. Les années quatre vingt dix marquent l'effondrement de la production industrielle
- au rythme de croissance moyen annuel supérieur à dix pour cent (-11,1% en 1980-
1989). Ce secteur a crée très peu d'emplois et du fait de la concentration des
entreprises dans la capitale a fortement contribué dans les déséquilibres spatiales
relatifs à la répartition de la population, les déséquilibres dans les investissements, les
déséquilibres dans le marché de l'emploi pour ne mentionner que ceux-ci. L'une des
conséquences de cette concentration n'est autre que le transfert de la pauvreté du
milieu rural au milieu urbain, en particulier à Port-au-Prince qui a subi une certaine
ruralisation. Transfert rendu possible par la crise agraire et les perspectives d'emploi
dans le secteur de la sous-traitance utilisant une main-d’œuvre non qualifiée et bon
marché.
La concurrence exercée couplée aux conséquences des trois années d'embargo
commercial (1991-1994) et à l'instabilité politique a réduit le nombre des entreprises
intervenant dans ce sous-secteur. Bon nombre d'entre elles ont été transférées vers
d'autres pays de la région, et d'autres continents tel la Chine. Aujourd'hui le nombre
d'emploi offert par ce secteur est nettement inférieur par rapport au début des années
quatre vingt.
3- le secteur tertiaire
Le secteur tertiaire regroupe une proportion de plus en plus importante de la
population. Il concerne surtout le commerce de gros et de détail, le tourisme, les
activités d’intermédiation financière, les transports, les communications ainsi que les
professions libérales.
Le tourisme constitue une des principales sources de rentrée de devises en Haïti. Il est
cependant peu développé. En effet, il souffre de nombreux goulots d’étranglement tel
le non aménagement des sites, le manque de commodité élémentaires et l’état
lamentable des routes d’accès aux sites. De plus, l’insécurité, la lenteur, l’incommodité
des transports freinent le développement du tourisme. L’inexistence ou le délabrement
des hôtels en province, l’état sanitaire du pays la cherté des hôtels confortables
entravent la promotion de l’industrie touristique.
Les transports et communications se caractérisent par leur lenteur. Les liaisons par les
flux monétaires (prix et quantités) et les flux de service font défaut par suite de
l’insuffisance des moyens de transports par les routes, l’air et l’eau et par suite du
manque d’organisation de ces transports (lenteur, cherté, insécurité).
Le réseau routier est très peu développé et fort mal entretenu. L’inexistence ou
l’insuffisance des moyens de transport et communications accentue le caractère
désarticulé et désintégré de l’économie haïtienne.
L’économie haïtienne depuis plus des deux décennies se trouve confrontée au triple
problème de croissance, de distribution et d’un déficit chronique de la balance des
paiements. Ce caractère a retenu l’attention de plusieurs économistes haïtiens mais
plus particulièrement celle des institutions internationales qui sont devenues ces
derniers temps les principaux bailleurs de fonds de l’Etat haïtien. Pour ces derniers, les
problèmes économiques auxquels Haïti fait face sont principalement dus à
l’inefficacité des politiques fiscales du gouvernement et la base de production trop
faible pour absorber les investissements. L’économie d’Haïti a subi les conséquences
néfastes d’un environnement particulièrement difficile marqué d’une part, par des
perturbations sociopolitiques rendant impossible la relance tant attendue des activités
économiques et d’autre part, par le bouleversement des conditions météorologiques
avec des effets dévastateurs dans certaines régions du pays. Cette situation se traduit
par une baisse consécutive du PIB. Presque toutes les branches d’activité ont concouru
à cette baisse du PIB, notamment les secteurs primaires, secondaires et tertiaires.
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Après un très long cycle de détérioration rapide de l’économie haïtienne, nous sommes
aujourd’hui à une nouvelle phase de dégradation accélérée qui risque de conduire à
une faillite totale, si des mesures concertées de redressement ne sont pas amorcées et
exécutées immédiatement dont les essentiels sont de : Créer un environnement sain
pour que les professionnels restent dans leurs pays ou le regagnant, une fois leurs
études terminées, et de trouver des possibilités de travailler par des perspectives de
carrières à la hauteur de leur savoir, ainsi qu’une reconnaissance de leur activité et de
leurs compétences. Et enfin, de favoriser la confiance d’un bon nombre d’agents
économiques qui ont choisi de protéger leurs avoirs en les convertissant en dollars ou
en les transférant à l’étranger.
Selon Amartya Sen, « il est juste de considérer la pauvreté comme une privation de
capacités de base plutôt que simplement comme un revenu faible », les capacités étant
définies « en termes de libertés substantielles qui permettent à un individu de mener le
genre de vie qu’il a raison de souhaiter ». Pour autant, Sen n’entend pas nier
l’évidence, dans la mesure où il dit qu’ « un revenu faible constitue bien une des
causes essentielles de la pauvreté pour la raison, au moins, que l’absence de ressources
est la principale source de privation des capacités d’un individu. De fait, aucune
condition ne prédispose autant à une vie de pauvreté qu’un revenu inadéquat ».
D’un point de vue économique, la pauvreté est l’état d’un individu ou d’un ménage
dont les revenus insuffisants ne lui permettent pas d’accéder et de consommer des
biens considérés essentiels pour son épanouissement physique, moral et social. Par
l’accès aux ressources alimentaires, l’individu trouve l’énergie nécessaire pour se tenir
en santé, en maintenant sa capacité de travail. Les biens non alimentaires complètent et
améliorent ses conditions sociales d’existence. La pauvreté est un phénomène
multidimensionnel qu’il convient d’analyser sur plusieurs angles. Les études sur a
pauvreté en Haïti mettent l’accent sur trois causes récurrentes : le chômage,
l’exclusion sociale et la vulnérabilité.
I- ANALYSE DE LA SITUATION DU CHOMAGE EN HAÏTI
Dans tous les pays, le chômage est probablement le phénomène contemporain le plus
redouté. Un taux de chômage élevé engendre l’exclusion sociale et d’autres fléaux
sociaux, aggrave la pauvreté et les inégalités et représente un énorme gaspillage de
ressources humaines ainsi qu’un coût social élevé, avec effets pervers sur la
dynamique de la société (développement culturel, innovation, fierté nationale, etc...) à
moyen et long terme. En Haïti, après quatre décennies de régression économique, dont
deux avec comme toile de fond la crise sociopolitique, près de 2 millions de personnes
sont touchées par le chômage et le sous-emploi. La situation s’aggrave du fait que, de
ce nombre, 1.5 millions sont des jeunes de 18 à 35 ans, soit trois (3) chômeurs sur
quatre (4) ou près de 40% de la population en âge de travailler, ce qui constitue un
coût humain extrêmement élevé pour la nation. Et le cauchemar semble durer depuis
toujours. L’évolution prévisible de ces phénomènes, dans l’éventualité d’un
pourrissement de la crise socio-politico-institutionnelle haïtienne et du maintien du
statu quo quant à l’absence d’une politique économique claire et opportune de
promotion de l’investissement, de la production et de l’emploi, sera tout simplement
catastrophique et provoquera une profonde détresse dans le corps social.
1- un phénomène difficile à appréhender
Étudier le phénomène du chômage en Haïti soulève d’importantes difficultés dues
principalement aux problèmes de données et de mesure. D’abord, il y a le fait
fondamental que jusqu’à la fin de 1999, les bases de données statistiques en Haïti
n’étaient pas à jour, le dernier recensement réalisé par l’IHSI datant de 1982.
Deuxièmement, elles sont peu développées et peu diversifiées, les producteurs de
statistiques s’abreuvant aux mêmes sources que sont l’Institut Haïtien de Statistique et
d’Informatique (IHSI), la Banque de la République d’Haïti et les Organismes de
Coopération Internationale. Même en l’absence de ces difficultés, une troisième
subsiste et a trait à la méthodologie de génération des données, laquelle utilise des
unités d’observation ne permettant pas toujours d’avoir des informations détaillées,
mais plutôt agrégées.
La difficulté la plus sérieuse reste, cependant, l’obsolescence des données.
Conséquemment, l’évaluation qui a été faite, depuis, par les analystes, de l’évolution
de la population active, de l’emploi et du chômage, a reposé sur des estimations,
souvent inconsistantes, à partir d’enquêtes très partielles et/ou des données de 1982.
Ceci explique que, d’une certaine façon, l’ampleur exacte du phénomène du chômage
est largement méconnue, et sa distribution dans la population active difficilement
chiffrable, du point de vue spatial, selon l’âge ou le sexe.
Le quatrième problème en est un de mesure, lié principalement à l’hétérogénéité et à la
réalité complexe du marché du travail haïtien, notamment, à la nature des emplois du
secteur informel rural et urbain, à la grande importance de l’emploi familial, et à la
forte propension à l’auto-emploi. Ces éléments permettent de mettre en lumière une
dimension dominante du chômage en Haïti : le phénomène de sous-utilisassions du
participation à la société haïtienne du fait qu’ils n’ont pas accès ou ont un accès
inadéquat, de façon continue et soutenue, à des revenus décents et aux services sociaux
de base (éducation, santé, logement, services publics, protection sociale, etc…).
1- L’accès limité à l’éducation
Au début du 21ème siècle, on pourrait parler d’une situation éducative critique (accès
faible et tardif, un secteur privé dominant, un manque des ressources financières,
faible qualité de l’éducation et de l’offre scolaire, une majorité de professeurs non
qualifiés, etc.…). Après près de 200 ans d’indépendance, la scolarisation universelle
obligatoire de base se fait attendre, l’offre scolaire publique est inadéquate et
seulement une minorité d’enfants bénéficie d’une scolarisation effective, si l’on
considère comme scolarisation effective une présence de quatre années consécutives à
l’école.
Le financement de l’éducation est supporté, en grande partie, par les familles
haïtiennes. Les dépenses de l’État consacrées à l’éducation sont très basses, à peine
1.7% du PIB en 1996 contre 1.3% en 1990. Pour mémoire, ces dépenses étaient de
l’ordre de 3.9% du PIB en 1996 dans les pays à plus faible revenu. L’enseignement
privé, de niveau primaire et secondaire, représente entre 80% et 90% respectivement
des effectifs scolaires. L’effort des ménages est donc considérable et l’on comprend
facilement, dans un pays où le chômage, le sous-emploi et la pauvreté sont
endémiques, l’exercice difficile, voire impossible, pour les familles de se procurer le
revenu en vue de la scolarisation des enfants. Même lorsqu’ils sont capables de payer,
ils ne sont pas assurés d’obtenir un niveau de qualité respectable pour le prix fort
supporté. D’une façon ou d’une autre, la capacité de ces familles de reproduire dans le
futur des conditions de revenus améliorées pour leur progéniture est irrémédiablement
affectée.
Le milieu rural est fortement défavorisé notamment au niveau de l’offre scolaire.
Ainsi, par exemple, 43% des établissements des zones rurales sont pourvus des deux
premiers cycles de l’enseignement fondamental, contre 66% en milieu urbain. C’est
dans les campagnes également que le manque de places assises dans les classes est le
plus élevé : dans 35% des salles, il manque plus de 10 places assises, contre 24% en
milieu urbain. En outre, les entrées tardives sont plus accusées en milieu rural qu’en
zone urbaine.
Le Bilan Commun de Pays souligne des indicateurs alarmants par rapport au système
éducatif. En ce qui a trait à l’enseignement de base, l’accès est faible et tardif. Les
difficultés d’accès sont considérables pour le 1er cycle de 4 ans (1ère à 4ème année) et
encore plus importantes pour le 2ème cycle (5ème et 6ème année). Le taux brut de
scolarisation dans le 3ème cycle reste faible (29%) et une estimation du taux net (5.5%)
révèle le chemin à parcourir.
Moins d’un enfant de 6 ans sur deux accède à l’école primaire. Cependant, le taux
d’admission s’améliore avec l’âge : 51% à 7 ans, 62% et 70% respectivement à 8 et 9
ans. L’efficacité interne du cycle de base est très médiocre, comme le révèlent les
indicateurs suivants :
• Une espérance de vie scolaire réduite : un enfant entrant à l’école peut espérer y
rester durant quatre ans, en moyenne ;
• 48% des élèves ont plus de trois ans de retard par rapport aux âges spécifiques (6-
11 ans). En moyenne, le retard pour chacune des années d’études va de 2.7 à 4.1
ans. Quelle que soit la classe suivie, le nombre d’élèves âgés de 14 ans et plus est
de 418,000 jeunes dont 46% de filles, soit 29% de l’effectif scolarisé dans les deux
premiers cycles de l’école fondamentale. En milieu rural, la proportion est de 30%
contre 25% en milieu urbain. Les sur-âgés représentent plus de 50% de la
population scolarisée dans l’enseignement de base. En 1ère année déjà, l’âge varie
de 6 à 16 ans ;
• Près de 14 années en moyenne pour accomplir les deux cycles de l’enseignement
fondamental : pour un élève titulaire d’une éducation de base complète, il faut en
moyenne 2.3 fois plus d’année que ne l’exige une scolarité normale ;
Avec de tels indicateurs, il n’est pas étonnant que le nombre de déperditions soit
considérable : sur 1,000 enfants entrant en 1ère année, seuls 355 achèvent les deux
premiers cycles et près de 500 abandonnent avant la 5ème année et ne peuvent acquérir
les connaissances de base leur permettant de fonctionner socialement. Pas étonnant
que le taux d’analphabétisme de la population de 10 ans et plus soit important. Ce
diarrhéiques et les infections respiratoires aiguës qui représentent 55% des décès
documentés dans cette tranche d’âge.
L’espérance de vie à la naissance reste toujours une des plus faibles au monde (54
ans). Les causes globales de cette situation sanitaire sont liées aux déterminants de la
santé d’ordre économique, éducationnel, démographique, environnemental,
sociopolitique qui sont tous très défavorables. La problématique sanitaire d’Haïti est
donc située au cœur de la problématique du développement (Bilan commun de pays,
2000).
Par rapport l’offre de santé, les institutions de santé de base (dispensaires et centres de
santé) se répartissent en entre trois secteurs : 1/3 secteur public, 1/3 secteur privé à but
non lucratif, 1/3 mixte. Dans la pratique, le secteur privé est largement dominant
dans les institutions de santé de base (ONG, secteur religieux). Il existe également un
secteur privé à but lucratif qui est constitué de professionnels, essentiellement situés
dans les villes, exerçant dans leurs cliniques privées et dans des institutions de santé.
Le coût des services offerts dans ces institutions les rendent peu accessibles à la
majorité de la population.
L’analyse du système de santé révèle en général un bas niveau de qualité et une
mauvaise répartition géographique de l’offre des services, avec un délaissement des
zones rurales. Face à cette situation, le Ministère de la Santé a défini une politique
réaffirmant le droit constitutionnel à la santé et visant la réorganisation du système
national de santé, l’amélioration des performances à travers la décentralisation des
responsabilités et des services. Au plan opérationnel, l’élément fondamental est la
stratégie des Unités Communales de Santé (UCS). Il s’agit de l’organisation des
prestataires de services, à l’échelle locale, pour la fourniture aux différents niveaux du
système d’un paquet de services normalisés.
L’État dépense 1,5 % du PIB en santé. Ce ratio est particulièrement faible par rapport
à d’autres pays. Les dépenses de santé sont assurées essentiellement par les patients et
les ONG (plus de 60%). Quant aux dépenses privées per capita pour la santé, dans le
région des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, il y a un vaste fossé entre les
extrêmes, soit l’Argentine (US$436 par année) et Haïti à peine US$6 par année.
D’une manière générale, les ressources du secteur santé sont insuffisantes et, surtout,
inégalement réparties sur le territoire national, et l’accès aux services de base et de
qualité n’est pas assuré pour un large pan de la population rurale.
3-L’accès limité à l’eau potable et à l’assainissement
Le secteur de l’eau potable est lié au secteur sanitaire et est caractérisé par une
déficience marquée à tous les niveaux en dépit d’importants investissements effectués
à l’occasion de la décennie internationale dans les années 80. La proportion des
ménages qui auraient accès à l’eau courante ou à un puits serait passée de 15.5% en
94-95 à 10% en 99. En 1997, la couverture en eau portable était de 53% dans la
capitale, 42% dans les villes secondaires et 45% en milieu rural (OPS/OMS - UNICEF
1999). Haïti ne dispose pas encore de réseaux d’égouts des eaux usées,
l’assainissement individuel est pratiqué à très faible échelle et de nombreuses sources
d’eau sont polluées (Bilan commun de pays, mai 2000 :62).
4-L’accès limité au logement
L’accès au logement reste également un problème pour la population haïtienne,
notamment dans les zones urbaines. Au cours des dernières années, l’émigration
massive vers les villes, en particulier Port-au-Prince, a contribué à modifier la structure
sociodémographique. En 1950, la capitale haïtienne ne comptait que 120.000
habitants. Aujourd’hui, elle en compte près de 2 millions et se trouve dans un
processus de bidonvilisation avancé (PNUD, 1998 : 11). Ce processus est en
accélération et les bidonvilles couvrent à présent 40% de la ville, avec toutes les
conséquences néfastes sur l’accès au logement. Le Bilan Commun de Pays pour Haïti
dans le domaine des services sociaux de base, Logement et Habitat, estime qu’à peu
près 1 million des habitants de Port-au-Prince sont mal logés (c’est-à-dire 1 sur 2
habitants) suivant les critères de localisation dangereuse, mauvaise condition du
foncier, cohabitation insupportable et/ou logement petit en fonction des besoins
sociaux. Cette situation de mal-logé ou d’absence de logement permanente affecte
notamment les exclus de la vie socio-économique.
est toutefois alimenté initialement par deux séries de facteurs : les risques encourus et
la capacité de réponse des individus concernés.
La vulnérabilité peut être mesurée à partir des désastres entraînés par un choc
d’origine externe, à partir d’une catastrophe naturelle ou de certains choix et
comportements sociaux. Cependant, l’état de vulnérabilité dépend des ressources que
l’individu peut mobiliser pour résister aux menaces qui viennent de l’environnement
externe. Les fondamentaux du concept de vulnérabilité sont liés à trois facteurs :
- la variabilité des revenus et des dépenses des ménages non pauvres faisant face
à la pauvreté.
- Le risque lié aux aléas de la nature (aux tremblements de terre, aux cyclones
tropicaux, aux inondations, famines et sécheresses) et aux modifications de
l’environnement (urbanisation, assainissement, déboisement)
- les situations économiques et sociales génératrices de risques pour l’individu
( fluctuation des marchés, choc externe de grande ampleur, mauvaise organisation des
institutions, réformes de l’économie rendant de l’environnement économique des
ménages instable, changements démographiques et risques de maladie, non gérables à
partir des filets de protection existants).
Par ailleurs, la vulnérabilité semblerait passer par des étapes :
- des causes profondes
ü accès limité au pouvoir, aux structures et aux ressources pour des causes
idéologiques, politiques, systémiques, économiques notamment
-des pressions dynamiques
ü absence d’institutions locales, de formation, de capacités, d’investissements
locaux, de marchés, de libertés…
ü dominance des forces macro : croissance de la population, urbanisation trop
rapide, paiement de la dette, déforestation, déclin de la productivité des sols…
- des conditions non-sécuritaires
ü environnement physique fragile et dangereux
ü économie fragile et habitats à risque
ü manque de préparation aux désastres, prévalence des maladies endémiques…
L’enjeu principal pour notre pays aujourd’hui est la mise en place de politiques
publique pour sortir le pays de la spirale de la pauvreté et de la misère. Ces politiques
devront contribuer à notamment, au retour à la constitutionnalité, à la mise en place
des institutions de l’État et à la mobilisation des Haïtiennes et Haïtiens pour marquer,
de manière irréversible, l’histoire de notre pays.
essentielle de cette stratégie sociale doit être de faire du secteur social une véritable
sphère de biens collectifs par l’application systématique de politiques de qualité
concernant aussi bien le secteur privé que le secteur public.
C’est une stratégie que commande la volonté de réduire de moitié sur une génération le
taux de pauvreté dans le pays en accord avec le programme des OMD. Compte tenu de
la ruine de l’économie agricole et de l’accélération de l’urbanisation, le processus de
rénovation implique de transformer l’économie nationale pour en faire une véritable
économie de marché tout en structurant la sphère économique de biens collectifs. Cela
nécessite deux réalisations majeures:
Les défis sont considérables : impulser une dynamique forte de rattrapage des
Objectifs du Millénaire pour le développement, doter le pays d’une économie
moderne, renforcer l’État dans toutes ses composantes institutionnelles et mettre notre
créativité et notre patrimoine culturel au service du développement du pays.
Ø Santé
Les maladies dites prioritaires ont un impact majeur sur l’état de santé de la population
et ont des conséquences économiques considérables. Cette situation est d’autant plus
inacceptable qu’elle peut être améliorée par des mesures adéquates. Les objectifs
poursuivis seront donc de : i/ renforcer les deux volets de prévention/information; ii/
d’améliorer la prise en charge et de développer la collaboration intersectorielle.
Les lignes stratégiques d’action retenues pour l’atteinte de ces objectifs sont : i/
l’élaboration d’une politique nationale de santé et l’actualisation de toutes les lois
nécessaires à sa régulation ; ii/ la mise en place d’une inspection et d’une évaluation de
l’action sanitaire à tous les niveaux ; iii/ l’élaboration d’une Charte de partenariat avec
les autres acteurs étatiques et les acteurs non étatiques ; iv/ et enfin, la modernisation
du système d’information sanitaire.
Ø Eau et assainissement
La performance du secteur Eau et Assainissement laisse à désirer : taux de couverture
nettement insuffisant, résultats financiers continuellement négatifs, investissements le
plus souvent pris en charge par des financements externes, qualité de service
généralement médiocre. Les objectifs institutionnels retenus visent à remplacer les
entités actuellement en charge au niveau national par des offices régionaux dont la
gestion pourrait faire l’objet de contrats avec le secteur privé.
Ø Les handicapés
Selon les statistiques disponibles, Haïti comptait avant le séisme du 12 janvier environ
800.000 personnes handicapées soit environ 10% de sa population totale. Ce chiffre a
augmenté de moitié après le tremblement de terre. Ce problème est abordé à travers
les lignes stratégiques d’actions suivantes : i/ augmentation de la prévention de
l’incapacité, à travers la vaccination, la nutrition, la détection précoce et l’intervention
au moment opportun de façon à minimiser les risques d’incapacité; ii/ création de
services de réhabilitation médicale dans les principaux hôpitaux du pays et favoriser
des subventions pour l’acquisition de prothèses et de médicaments et autres supports
spécifiques; iii/ création d’une Maison des Handicapés dans chacun des chefs-lieux de
département.
Ø Le VIH/SIDA
La mise en œuvre de l’axe stratégique de réduction des risques d’infection est dominée
par la réalisation d’activités d’éducation pour le changement de comportement. Sur
l’axe de réduction du risque, les activités de communication doivent prendre en
compte tous les facteurs de risques non médicaux, qui sont mieux connus par d’autres
secteurs, davantage concernés et crédibles pour le faire.
Ø L’égalité des sexes
Les principales actions retenues sont : i/ introduire l’éducation sexuelle comme moyen
de prévention de la grossesse précoce et de la violence dans les nouveaux programmes
de formation, dans l’éducation de base ou encore dans les classes fondamentales ; ii/
promotion de lois générales sur l’éducation dans tous ses aspects avec la perspective
de genre.
Au plan de la santé, les actions retenues sont : i/ promotion de l’établissement
d’un plan national pour diminuer le niveau de mortalité maternelle et porter le MSPP à
offrir aux femmes des services de santé reproductive de qualité; ii/ développement
d’une stratégie d’information, d’éducation et de communication et de services en
partenariat avec les institutions étatiques et non étatiques pour la santé sexuelle
reproductive spécialement pour les jeunes adolescents des deux sexes et les femmes en
âge de procréer; iii/ adoption d’une politique de services médicaux et paramédicaux
gratuits dans tous les hôpitaux et les centres de santé publics pour la prévention du
cancer du sein, du col de l’utérus et d’autres parties du corps des femmes notamment
celles de conditions modestes.
3- la gouvernance démocratique
L’État haïtien se doit d’investir dans la gouvernance démocratique. La priorité doit
être donnée à la modernisation de l’État et à l’établissement d’un État de droit, plus
particulièrement au niveau de la Justice et de la Sécurité. La mise en place d’un ordre
juridique équitable, d’un système judiciaire fonctionnel et d’un climat général de
Ø La justice
Pour restaurer la confiance des justiciables dans la justice, il sera opportun d’évaluer
tous les juges et officiers du ministère public travaillant actuellement dans le système
du point de vue de la formation académique, de l’expérience professionnelle et des
qualités morales et éthiques et de consolider les mécanismes de surveillance et de
contrôle des tribunaux. Cinq grandes priorités sont retenues : i/ restructuration et
modernisation du MJSP par l’élaboration d’une nouvelle loi organique et par la mise
en place du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM);
ii/ établissement du pouvoir judiciaire; iii/ amélioration de l’accès aux tribunaux et leur
efficacité; iv/ réhabilitation et développement cohérent du système carcéral ; v/
modernisation de la législation.
Ø La sécurité
La lutte contre l’insécurité par la restauration de l’institution policière est essentielle.
Six (6) lignes stratégiques d’action doivent être prises en compte : i/ amélioration des
statuts et des conditions de vie et de travail du personnel de la PNH; ii/ restructuration
de la PNH et renforcement des structures de la chaîne de commandement, de gestion et
de contrôle de l’institution policière; iii/ déploiement de la PNH sur toute l’étendue du
territoire; iv assainissement de l’institution policière et, v/ lutte contre la corruption
interne et la prévarication.
Ø La modernisation de l’État
Il est devenu indispensable de rétablir rapidement la capacité d’action de l’Etat et du
secteur public en général. L’approche stratégique de modernisation de l’appareil d’Etat
est une démarche globale articulée autour des actions suivantes : i/ rôle de premier
plan au développement et à la valorisation des ressources humaines; ii/ réforme
managériale pour dynamiser le fonctionnement de tous les services publics essentiels
aux deux niveaux central et local ;
Ø L’aménagement du territoire
L’aménagement du territoire est la réponse intelligente au problème de la croissance
économique et de sécurité de la société. Dans ce contexte, la décentralisation politique
et économique devra se conjuguer afin que l’aménagement du territoire assure une
bonne répartition spatiale des activités et garantisse une politique cohérente de
rénovation rurale. De manière spécifique, il s’agira de reconstruire à terme le territoire
national sur la base de l’intégration de l’espace national, de la solidarité entre les zones
rurales et urbaines et de la compétitivité des divers territoires.
Les responsabilités pour relever ces défis n'incombent pas uniquement à l’Etat.
Il appartient aux différents acteurs - aussi bien au niveau national qu'international - de
mesurer les véritables enjeux et de mobiliser tous les moyens pour faire aboutir le
processus. S’agissant des décideurs, chacun, selon leur compétence aura son rôle à
jouer :
v Etat
- Maximiser ses propres ressources
- Maximiser l’effet de levier en vue de tirer le maximum d’avantages des ressources
apportées par les autres partenaires
- s’organiser pour cesser d’être un obstacle au développement.
- Stimuler le secteur privé et agir en complémentarité avec lui et non pas en
concurrence
v Organismes d’aide bi et multilatérale
- Canaliser un maximum d’épargne externe vers Haïti
- Agir en complémentarité et non pas en substitution de l’Etat
- Pousser l’Etat à introduire des méthodes modernes de gestion
- Pousser l’Etat à pratiquer la transparence
v ONG
- Pallier l’absence de l’Etat dans certaines de ses missions, particulièrement dans les
secteurs sociaux.
- Agir en complémentarité et non pas en substitution de l’Etat
-Réduire au minimum dispersion dans d’autres petits programmes
v Investisseurs privés
- Maximiser l’accumulation et se responsabiliser socialement
- Investir dans les secteurs d’exportation intensifs en main-d’œuvre.
-Investir dans le secteur du tourisme.
-Créer un fonds d’investissements avec ressources de la diaspora (possibilités
d’acheter bons émis par l’état).