Vous êtes sur la page 1sur 39

REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix- Travail – Patrie Peace- work- Fatherland


******** ********
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
******** *********
UNIVERSITE DE MAROUA THE UNIVERSITY OF MAROUA
********* **********
ECOLENATIONALE SUPERIEUR DE POLYTECHNIQUE NATIONAL ADVANCED SCHOOL OF INGINERING
********** *********
DÉPARTEMIENT D’AGRICULTURE ELEVAGE ET PRODUITS DEPARTEMIENT OF AGRICULTURE LIVESTOK AND DERIVATIVE
DERIVES PRODUCTS

Travail personnel de l’étudiant

UE : ECONOMIE AGROALIMENTAIRE

THEME : CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SECURITE


ALIMENTAIRE DANS L’EXTREME-NORD CAMEROUN

LICENCE III
OPTION : Economie agricole et management des entreprises (EAME)

N° NOMS ET PRENOMS MATRICULES


1 ADAM Ahinagamai Joel 19A0420P
2 ANGAZOMO EKANI Fabrice Kevin 21D0303EP
3 CHOMBONG FOSSO Junior 19A0431P
4 DOMO NGAHANE Marlène Sarah 19A0436P
5 HASDA Rose 19A0447P
6 GOURINA Hinamari Seraph (chef de groupe) 19A0441P
7 KEMAN Ngaba Karim 19A0454P
8 OUSMA-ILA Aboubakar 21D0335EP
9 YAKINE SADOU Habib 19A0498P
10 YOUGAING KOUAM Manuela Milissa 21D0342EP

Nom de l’enseignant : Mr KAMGANG NDADA Alex

Année académique : 2021-2022

1
Table des matières

INTRODUCTION ............................................................................................................................. 4

I - CADRE THEORIQUE .................................................................................................................... 5

II - THEORIE ET REVUE DE LA LITTERATURE....................................................................... 5

1 –LES THEORIES............................................................................................................................... 6

a – Théorie du contrôle de pollution agricole ..................................................................................... 6

b– Théorie PIGOUVIENNE ................................................................................................................. 6

2 - CHANGEMENT CLIMATIQUE................................................................................................... 9

a - Manifestations et causes .................................................................................................................. 9

b - Conséquences du changement climatique .................................................................................. 10

c - Lutte et adaptation contre le changement climatique ................................................................ 11

3 - Sécurité alimentaire ...................................................................................................................... 13

a- La disponibilité et l’accessibilité .................................................................................................... 14

b - La stabilité ...................................................................................................................................... 14

4- impacts du changement climatique sur la sécurité alimentaire .................................................. 15

a - Impacts négatif des changements climatiques ............................................................................. 15

b - Impacts positifs des changements climatiques ............................................................................ 19

III - METHODOLOGIE..................................................................................................................... 20

1 - Objectifs .......................................................................................................................................... 20

2 - échantillonnage ............................................................................................................................... 20

3 - La collecte des données .................................................................................................................. 20

4 - Traitement des données ................................................................................................................. 21

5 - chronogrammes des activités ........................................................................................................ 21

VI - RESULTATS ET DISCUSSIONS.............................................................................................. 21

1 - Caractéristiques socio – démographiques et économiques ......................................................... 21

2 – causes et conséquences des changements climatiques ................................................................ 23

3 - Perception de la vulnérabilité actuelle ......................................................................................... 25

4 - Impacts des risques climatiques sur la sécurité alimentaire ...................................................... 26

2
a - Impacts des sécheresses ................................................................................................................. 26

b - Impacts des vagues de chaleur ...................................................................................................... 26

c - Impacts des inondations................................................................................................................ 27

5 - Stratégies préventives ................................................................................................................... 27

6 - Perception des impacts des changements climatiques ................................................................ 28

CONCLUSION .................................................................................................................................... 31

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................................... 32

ANNEXE : ............................................................................................................................................ 34

3
INTRODUCTION

La région de l’extrême-nord est une zone ou la population vit principalement de


l’agriculture. Malgré les efforts déployés par l’autorité publique et ses partenaires depuis de
nombreuses années pour juguler la faim et la malnutrition (programmes de développement
agricole…), l’insécurité alimentaire demeure encore un enjeu majeur de développement. Elle
résulte essentiellement des conditions pédoclimatiques. En effet, le climat, de par sa variabilité
et ses manifestations extrêmes notamment les sécheresses et les inondations, réduisent les effets
escomptés des efforts ainsi consentis. Aussi, désormais les conditions d’une sécurité alimentaire
durable dans la localité ne peuvent être envisagées sans apporter des réponses pertinentes aux
effets projetés des changements climatiques. En vue de fournir des informations sur la sécurité
alimentaire des populations à Maroua et décliner les réponses appropriées, une évaluation de
la sécurité alimentaire a été menée par les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieur
Polytechnique de Maroua (ENSPM). Cette évaluation est à la fois qualitative et quantitative.
Elle repose sur un échantillonnage aléatoire des ménages. Au total 60 ménages ont été enquêtés
dans l’ensemble.

4
I - CADRE THEORIQUE

Dans les pays du Sahel, le climat, de par sa variabilité et ses manifestations extrêmes (chocs
climatiques), est l’une des principales entraves à la réalisation des conditions d’une sécurité
alimentaire durable. Dans cette région, il existe une corrélation entre les années de mauvaise
pluviométrie et les années de crises alimentaires. L’érosion des sols, la baisse des rendements,
les pertes des récoltes, la destruction des infrastructures agricoles, l’éclosion de ravageurs des
cultures (criquets, chenilles) sont certaines des répercutions de la variabilité et des extrêmes
climatiques qui sont à la base de l’insécurité alimentaire au Sahel (PANA du Niger, 2006 ;
PANA du Burkina Faso, 2007). L’Extrême-Nord est l’une des zones particulièrement concerné
par les incidences du climat sur la sécurité alimentaire. C’est donc dire que pour le L’Extrême-
Nord, si rien n’est fait, les changements climatiques, qui vont perturber le régime des
précipitations, augmenter les fréquences et l’intensité des chocs climatiques, auront des impacts
majeurs pour le développement humain et tout particulièrement pour la sécurité alimentaire.
Ces impacts attendus sur la sécurité alimentaire sont mis en évidence dans le quatrième rapport
du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2007) qui indique pour
l’Afrique une baisse de rendement de l’agriculture pluviale de l’ordre de 50% d’ici 2025.
Toujours selon ce rapport, la superficie des terres arides et semi-arides pourrait augmenter de 5
à 8% d’ici à 2080, selon plusieurs scénarii climatiques. Désormais, dans les pays du Sahel, la
réalisation des conditions d’une sécurité alimentaire ne peut plus être envisagée sans une
gestion des risques liés aux changements climatiques. Il s’agit d’élaborer et de mettre en œuvre
dès maintenant une réponse aux changements climatiques. Une telle réponse comportera trois
dimensions qui sont la recherche scientifique pour la prise de décision, le développement
technologique pour des processus de sécurité alimentaire résilients au climat et une
gouvernance de la sécurité alimentaire qui intègre les considérations liés aux changements
climatiques (BADOLO, 2011). Ce travail vise à identifier de manière participative avec les
acteurs concernés, les principaux risques climatiques, leurs impacts sur la sécurité alimentaire
et les stratégies de réponses à apporter pour une réduction de la vulnérabilité à court, moyen et
à long termes.

II - THEORIE ET REVUE DE LA LITTERATURE

5
1 –LES THEORIES

a – Théorie du contrôle de pollution agricole

La pollution agricole peut être définie comme la production de dommages sociaux résultant du
comportement maximisateur d'intérêts des exploitants économiques agricoles dans le cours
normal de leurs opérations de production. Ce comportement maximisateur d'intérêts se traduit
au niveau de l'exploitant agricole par des choix résultant d'un calcul rationnel des coûts et des
revenus rattachés à ses productions pour en maximiser les bénéfices ou encore, par une stratégie
économique de minimisation des coûts de production, ceci lui permettant le maintien de sa
compétitivité sur les marchés ou lui assurant la maximisation de sa productivité. À l'occasion,
s'il se sent moralement ou légalement légitime de le faire, l'exploitant agricole choisira de
transférer une partie de ses coûts à d'autres. En effet, outre les négociations sur les marchés
permettant de minimiser le coûts des facteurs de production, les plus évidentes stratégies pour
minimiser les coûts de production sont de minimiser les coûts de gestion des opérations non
rentables, de réutiliser les déchets comme substitut à certains facteurs de production et de se
débarrasser des surplus avec un minimum de frais. En l'absence de contrôles adéquats,
l'exploitant agricole sera incité à transférer ses coûts de gestion des opérations non rentables
(telle la manutention des fumiers) et à se débarrasser à moindres coûts de ses surplus. Ce faisant,
il contribue à créer des dommages importants à la ressource eau. L'exploitant agricole ainsi
avantagé dans sa production poursuit ce type de pratique jusqu'au moment où le revenu
marginal qu'il en retire devient inférieur au coût marginal qu'il doit y consentir (dans la mesure
où il lui est possible d'évaluer ce coût marginal), ou jusqu'à ce que la pression sociale l'amène
à juger qu'il est plus avantageux de cesser cette pratique, ou encore, jusqu'à ce qu'un interdit
formel vienne l'obliger à réajuster sa fonction d'utilité. De là, on déduit que le problème à
résoudre dans le contrôle de la pollution est, par l'intermédiaire d'un mode de régie, de donner
une valeur à l'eau en tant que ressource collective et de faire en sorte que les rapports entre
acteurs socio-économiques en tiennent compte.

b– Théorie PIGOUVIENNE

Trois conditions essentielles doivent être satisfaites : (1) identifier et mesurer les externalités à
prendre en compte, (2) évaluer si une action sur les prix est préférable en situation d'information
imparfaite et (3) se coordonner au niveau international.

Identifier des externalités et les mesurer

6
La première condition nécessaire d'application d'une taxe « à la Pigou » est l'identification d'un
risque systémique, qui lui-même peut correspondre à l'existence de certaines formes
d'externalités. Celles-ci peuvent provenir de phénomènes de contagion au sein du système
financier, ou de l'existence d'institutions « too-big-to-fail » (TBTF, c'est-à-dire de situations de
prise de risque excessive en raison du filet de sécurité dont bénéficient ces établissements).

Cependant la quantification du risque systémique pose encore problème. Si des progrès


méthodologiques ont été réalisés, il n'y a que pour le secteur bancaire qu'un certain consensus
existe (avec néanmoins une revue régulière des points restant en suspens, voir BCBS, 2018),
conduisant à l'identification d'institutions systémiques et la fixation de coussins de fonds
propres supplémentaires par le Comité de Bâle pour le Conseil de stabilité financière (CSF ou
FSB pour Financial Stability Board) qui atténue l'une des composantes du risque systémique.
Dans le domaine de l'assurance, un tel consensus n'existe pas encore : des listes d'institutions
systémiques sont publiées depuis 2013, mais il n'y a pas d'exigences supplémentaires de
solvabilité.

En effet, à la différence de ce que l'on observe dans le domaine de l'environnement, où une


unité de CO2 a la même contribution unitaire à la pollution, l'importance systémique d'une
institution (c'est-à-dire de la capacité à créer du risque systémique) est variable et dépend de
différents facteurs : du réseau dans lequel se situe chaque institution, de sa situation de
solvabilité ou de liquidité, etc. (Shackelford et al., 2010). La mesure de sa contribution
marginale au risque systémique est donc délicate. Or la mise en place d'une taxe « à la Pigou »
exige que le coût marginal social soit suffisamment uniforme entre établissements pour donner
lieu à un taux unique. Sinon la population des assujettis doit être découpée en sous-groupes, ce
qui l'éloigne des formules habituelles de droit d'accise à taux unique et est plus coûteux à gérer
sur le plan administratif.

De plus, le risque systémique est variable dans le temps : particulièrement prononcé durant la
crise de 2007-2009, il baisse par la suite, avec plusieurs phases de tension, plus ou moins
durables, selon la plupart des indicateurs disponibles [3]. Cela rend difficile le maniement de
l'arme fiscale, d'autant que l'importance systémique d'une institution dépend aussi de facteurs
qui sont hors de contrôle de l'institution, ce qui rend la fiscalité inopérante.

Enfin, s'il n'est pas forcément évident de mesurer le risque systémique, les outils disponibles ne
présentent pas non plus de bonnes performances en prévision (Cont, 2010), ce qui rend peu

7
efficace l'imposition de taxes pour réduire le risque systémique, notamment en regard du délai
de leur mise en place.

Vérifier, en situation d'information imparfaite sur les institutions, si une taxation « à la Pigou »
est l'instrument optimal en termes de bien-être social.

Dans les cas où l'intervention publique apparaît nécessaire, plusieurs approches sont possibles,
soit le contrôle des quantités (en fixant des quotas, en contrôlant les entrées dans la branche ou
en interdisant certaines activités), soit en fixant les prix (y compris via la taxation). La
réglementation prudentielle et l'imposition de normes de gestion (ratios de solvabilité ou de
liquidité) sont dans une situation intermédiaire par rapport à ces deux approches (cf. troisième
partie). Pour Weitzman (1974), l'approche par les prix et celle par les quantités sont équivalentes
en l'absence d'incertitude sur les coûts privés de l'intervention et les coûts sociaux. Mais en
situation d'incertitude, ce qui est le cas le plus fréquent, l'approche par les prix doit être
privilégiée lorsque l'avantage social marginal de la réglementation augmente moins vite que
son coût privé marginal. C'est uniquement dans ce cas qu'une taxe « à la Pigou » se justifie.
Haldane (2010) explique, par exemple, que la déréglementation financière des années 1980,
conduisant à un rôle accru des variables de prix et de taux d'intérêt, avait été justifiée par la
perception de la faiblesse des pertes de bien-être liée à la libéralisation en termes de stabilité
financière, alors que la situation antérieure engendrait des obstacles importants sur l'offre de
produits financiers (avec des pertes d'efficacité au niveau privé).

S'assurer de la coopération internationale en matière fiscale, même si cela n'impose pas une
harmonisation parfaite

Dans la mesure où le risque systémique est pour une large part international, il est difficile de
taxer au niveau national sans accord au niveau mondial. Or, alors qu'au niveau prudentiel il
existe un niveau élevé de coopération au sein du Comité de Bâle pour les banques ayant une
activité internationale, un accord international en matière de fiscalité est quasiment hors
d'atteinte. Ainsi la plupart des initiatives de taxe « à la Pigou » portent sur les expositions
nationales, ce qui défavorise les firmes nationales et avantage les firmes étrangères. Comme
indiqué plus haut, c'est l'évolution que connut le bank levy au Royaume-Uni, conduisant à une
dilution du mécanisme

8
2 - CHANGEMENT CLIMATIQUE

a - Manifestations et causes

Les changements climatiques sont causés par les modifications de l’atmosphère qui résulte de sa
transformation chimique par les gaz à effet de serres. Cette perturbation de l’équilibre
atmosphérique s’exprime par une augmentation des températures moyennes sur la terre
modifiant ses caractéristiques physiques, chimiques et biologiques.

Les changements climatiques se manifestent dans l’Extrême-Nord du Cameroun par le retard


des pluies l’arrêt prolongé des pluies durant la campagne agricole ; la persistance de la
sécheresse, l’excès de pluies sur un temps court ; le raccourcissement de la saison pluvieuse ;
l’accroissement de la violence des vents ; l’accroissement de la chaleur toute l’année.

Les causes du changement climatique sont principalement les gaz à effet de serre et la
déforestation.

Selon le GIEC (2007), les changements climatiques actuellement en cours sont d’origine
anthropique. Les émissions mondiales de Gaz à effet de serre (GES) imputables aux activités
humaines ont augmenté depuis l’époque préindustrielle. Les rejets annuels des gaz à effet de
serre anthropiques et plus particulièrement de dioxyde de carbone (CO2) ont progressé.
L’homme a énormément contribué au phénomène par un certain nombre d'activités qui
provoquent l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Les activités
humaines, pour la plupart, nécessitent la combustion des combustibles fossiles, comme le
pétrole, le charbon et le gaz naturel. Ces activités provoquent une hausse du taux du dioxyde de
carbone (CO2) dans un environnement marqué par la disparition du couvert végétal
(AMOUKOU, 2003 cité par Rodrigue DIMON 2008).

Selon PNUD (2003), la déforestation est aussi l’une des causes des perturbations climatiques
dans les régions tropicales. Au Cameroun, le bilan énergétique reste dominé par la biomasse-
énergie prélevée sur les forêts naturelles. La biomasse (bois de feu et charbon de bois) reste la
principale source d’énergie par les ménages pour la cuisson des aliments. Parmi les causes
anthropiques du réchauffement global et du phénomène de la désertification, figure en très
bonne place la déforestation généralisée, imposée par les besoins croissants des populations en
terres agricoles et en divers produits ligneux (MEPN, 2008). Il ressort clairement que les
principales causes des changements climatiques sont les GES, et les grands producteurs de ces
gaz sont les pays industrialisés (OGOUWALE, 2006). L’atmosphère n’ayant pas de barrière,

9
tous les pays subissent les conséquences, aussi bien les pays pauvres que les pays riches
industrialisés

b - Conséquences du changement climatique

 Conséquences écologiques

Le bouleversement de la biodiversité et l’épuisement des ressources naturelles : le changement


climatique et la perte de terres dues à la montée des eaux, ses impacts sur l’agriculture et le
pêche affectant la sécurité alimentaire, ou encore les épisodes climatiques extrêmes de plus en
plus fréquents forcent certaines populations à migrer pour survivre. Tout cela provoque ainsi
des tensions autour des ressources naturelles disponibles, dont l’eau, renforçant les inégalités
entre les populations. La faune et la flore sont tous deux aussi sensibles à ces changements
climatiques. Alors que les végétatifs sont accélérés et fragilisés, certaines espèces sont obligées
de migrer ou de s’adapter pour ne pas disparaître.

 Conséquences économiques et sociales

Des surinvestissements en infrastructure et en réparation viendront affecter les budgets publics


et privés. La multiplication des vagues de chaleur affecteront les économies locales. Des
changements sont à prévoir également dans les secteurs agricoles et sylvicoles. La région de
l’Extrême Nord touchée actuellement par la sècheresse le sera encore plus. Cela aura un impact
sur l’aliment en eau destinée à la consommation humaine tant en terme quantitative que
qualitative de l’eau distribuée. Concernant la qualité des aliments, le risque probable est d’avoir
une contamination microbiologique accrue (en particulier bactérienne et fongique) des produits
alimentaires d’origine animale ou végétale.

 Conséquences sanitaires

Les impacts sanitaires seront probables, tout particulièrement dans les zones géographiques où
l’on sera en présence ou à proximité de présence d’eau (eau de mer ou eau douce). Concernant
les micro-organismes pathogènes, les bactéries Vibrio spp et Aeromonas spp, peuvent se
développer à la faveur d’une augmentation de 1 à 2°C de l’eau de mer, et ainsi augmenter le
potentiel de transmission à l’homme. Par ailleurs, la douceur du climat pourrait favoriser le
développement de vecteurs de maladies. Une variation de la température et des régimes de
précipitations entraîne la modification des aires de répartition des maladies transmises par des
insectes, des tiques, et des réservoirs.

10
c - Lutte et adaptation contre le changement climatique

L’agriculture contribue aux changements climatiques mais fait aussi partie de la solution

Selon la FAO, les émissions de gaz à effet de serre provenant de la forêt et des secteurs de
l’agriculture contribuent actuellement pour 30 pour cent des émissions totales annuelles
(déforestation et dégradation des forêts : 17,4 pour cent, agriculture : 13,5 pour cent).
Cependant, l’agriculture, par le biais d’une meilleure gestion des écosystèmes, une diminution
du changement d’utilisation des terres et du déboisement apparenté, l’emploi de variétés plus
rentables, un meilleur contrôle des incendies de forêt, des aliments plus nutritifs pour le bétail
ruminant, une meilleure gestion des déchets animaux, une gestion biologique des sols, une
agroforesterie et agriculture et de conservation, peut aussi contribuer à réduire les émissions de
gaz à effet de serre et leurs impacts. De plus, des systèmes de culture et de pâturages bien gérés
peuvent stocker des quantités importantes de carbone. Quarante pour cent de la biomasse dans
la terre, et donc de carbone biologique, sont gérés directement ou indirectement par les
agriculteurs, les forestiers ou les éleveurs. Il va de leurs intérêts d’adopter des systèmes de
gestion qui combinent l’atténuation et l’adaptation, améliorant ainsi la sécurité locale et
mondiale.

La gestion durable du bétail peut réduire les émissions de gaz à effet de serre

Selon la FAO (2017) les terres utilisées pour la production de bétail, y compris les pâturages et
les terres cultivables destinées à la production d’aliments pour bétail, représentent
approximativement 70 pour cent des terrains agricoles du monde. Le surpâturage est la plus
grande cause de dégradation des prairies. Les pratiques de gestion améliorée des terres
pourraient contribuer à créer une balance entre les demandes concurrentielles d’aliments pour
le bétail et le maintien de l’environnement. La gestion améliorée des pâturages et des systèmes
sylvo-pastoraux sont des moyens efficaces pour préserver l’environnement et atténuer les
changements climatiques. Récemment, la relation qui s’est établie entre les programmes et
politiques de régénération des parcours et les systèmes intégrés cultures/pâturages/ bétail sans
labour au Brésil paraît prometteuse tant pour les agriculteurs que pour l’environnement.
L’intensification durable et la gestion améliorée du fumier sont autant d’options
supplémentaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre par unité de produit animal,
et l’utilisation de biogaz généré par les déchets animaux peut réduire la dépendance locale
envers l’énergie fossile.

11
Adaptation aux changements climatiques

Selon FAO (2017) La perturbation ou le déclin des approvisionnements alimentaires aux


niveaux mondial et local dus aux changements climatiques peuvent être évités en utilisant des
systèmes d’irrigation et une gestion des bassins versants plus efficaces, des variétés plus
appropriées, de meilleures méthodes de culture des terres, de production et de gestion du bétail
et le développement de variétés de plantes et de races adaptées à des conditions climatiques
changeantes. Un bon usage des données et prévisions météorologiques, à travers des systèmes
d’alerte rapide, peut aider à analyser les incidences des changements climatiques sur la
production agricole et la chaîne alimentaire toute entière.

Les sols possèdent un potentiel d’atténuation des changements climatiques important. En effet,
le stockage de carbone est quatre à cinq fois plus important dans le sol que dans la biomasse,
sans tenir compte du fait que les récentes dégradations des sols ont conduit à une perte de 30 à
75 pour cent de leur teneur antérieure en carbone. Globalement, une augmentation du carbone
entreposé dans le sol offre par conséquent un grand potentiel d’atténuation. La remise en état
de terrains vagues, de sols détériorés et d’écosystèmes (ex. restauration de forêts, pâturages
améliorés) et l’adoption de pratiques de gestion améliorée des exploitations agricoles peut
rehausser et restaurer le stockage du carbone dans le sol, contrôler et réduire les émissions de
gaz à effet de serre et améliorer la qualité et l’état du sol. De telles pratiques de gestion peuvent
renforcer la sécurité alimentaire et par la même occasion la préservation de l’environnement au
niveau des sols.

Biodiversité

Selon FAO (2017) La biodiversité agricole sera un élément important dans le développement
de stratégies de production destinées à affronter les défis des changements climatiques en
augmentant la résilience au changement des conditions environnementales et au stress
(sécheresse, salinité, inondations). Le maintien de l’écosystème (tel que les ressources
génétiques, la formation du sol ou le cycle des éléments nutritifs) favorise des mesures
importantes de résistance et d’atténuation du risque dans le secteur agricole

Adaptation et atténuation par le biais de la gestion durable des forêts

Environ 13 millions d’hectares de forêts selon la FAO (2017) sont perdus annuellement à cause
du déboisement. La gestion durable des forêts, la réduction des émissions résultant de la

12
déforestation et de la dégradation des forêts (REDD), le boisement/reboisement et la remise en
état des forêts, de même que le développement de matériaux forestiers ligneux produits de
manière durable qui remplacent des matières et combustibles plus gourmands en carbone, sont
d’importantes options pour l’atténuation. Les changements climatiques affectent la santé des
forêts car ils augmentent les incendies et favorisent l’apparition d’animaux nuisibles et de
maladies. Les mesures d’adaptation, non seulement réduisent la vulnérabilité des forêts et des
personnes qui dépendent des forêts dans le monde, mais elles peuvent aider à protéger l’eau et
les ressources ainsi que la biodiversité du sol. Cependant, sans motivations, entre autres
économiques, et sans volonté politique, il sera difficile de freiner le déboisement et la
détérioration des forêts et de mettre en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation
durables.

Le Cameroun en particulier, pour y faire face aux effets des changements climatiques, a ratifié
tous les traités internationaux y relatifs. L’opération de reboisement et la structuration du
secteur de l’élevage, a été mis en œuvre pour une meilleure gestion du foncier pastoral dans la
partie septentrionale du pays. Afin de combler le déficit notable de la production des céréales,
des politiques agricoles (opération sahel vert, avenir rose, subventions diverses aux populations,
etc.) ont été mis en œuvre. Le Cameroun envisage également la création d’un Observatoire
National sur les changements climatiques. Cette structure aura pour missions d’évaluer les
impacts socio-économiques et environnementaux des changements climatiques et de proposer
des mesures d’atténuation et/ou d’adaptation. C’est dans cette mouvance que l’Institut National
de la Statistique du Cameroun a créé en son sein la Cellule de la Cartographie et des Statistiques
de l’Environnement qui a entre autre pour mission de collecter et d’analyser les données
environnementales (FOMEKONG et al. 2014).

3 - Sécurité alimentaire

Dans son approche conceptuelle, beaucoup d’auteurs se réfèrent à la définition de la FAO de la


sécurité alimentaire qui exige que « tous les hommes, en tout temps, ont un accès physique et
économique à une alimentation saine et nutritive qui répond aux besoins diététiques et aux
préférences alimentaires pour une vie saine et active » (FAO, 1996). Maxwell et Smith (1990)
repris par AHMADOU (2014) explicitent la définition de la FAO en notant qu’elle renvoie à «
une nourriture qui atteint les besoins calorifiques nécessaires pour une vie saine et active ;
l’accès à la nourriture défini comme le droit à la production, à l’achat, à l’échange, ou à la
réception en tant que présent ; la sécurité définie comme l’équilibre entre la vulnérabilité, le
risque et l’assurance ; et le temps, où l’insécurité alimentaire peut être chronique, transitoire ou
13
cyclique ». Ainsi, il existe deux types d’insécurité, à savoir l’insécurité alimentaire chronique
et celle transitoire (cyclique). Elle semble être un concept complexe et multidimensionnel,
difficile à capter suivant un seul angle ou indicateur (SULO ET CHELANGAT, 2012 repris par
AHMADOU (2014)). Sa mesure en est tout autant difficile lorsqu’il s’agit d’en évaluer les
causes et les conséquences qui en découleraient. La sécurité alimentaire s’évalue sur trois
dimensions. La sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont
économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et
nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur
permettre de mener une vie saine et active (Sommet mondiale de l’alimentation, 1996 cité par
Karim ZOUAQ 2020). La sécurité alimentaire est donc un droit qui interpelle tous les acteurs
de la vie (politique, sociale, économique, culturelle). C’est l’ensemble des efforts déployés par
un Etat et ses partenaires (nationaux et internationaux) pour assurer la disponibilité des
aliments, leur stabilité, leur accessibilité et leur bonne utilisation (FAO, 2006).

a- La disponibilité et l’accessibilité

A l’Extrême-Nord, les céréales constituent la base de l’alimentation. Deux conditions


essentielles doivent être satisfaites pour que l’accès à une alimentation saine et abondante soit
en permanence garanti aux populations : un approvisionnement correct des points de
distribution et un revenu suffisant pour les ménages. L’approvisionnement dépend de plusieurs
facteurs dont : l’existence de points de vente ou de distribution, de capacités de stockage et de
conservation et de moyens et infrastructures de transports. La deuxième condition fait référence
aux revenus du ménage, particulièrement au pouvoir d’achat déterminé, pour une large part, par
l’emploi et le niveau de rémunération qui permet d’accéder aux denrées alimentaires. A
l’Extrême-Nord, où la majorité de la population active est paysanne, l’agriculture joue un rôle
central dans l’approvisionnement des ménages. Car, mise à part l’autoconsommation supportée
par les cultures vivrière, les revenus dépendent fortement de l’agriculture commerciale en
milieu rural. L’accessibilité alimentaire est ainsi doublement dépendante des performances de
l’agriculture et des conditions du marché mondial des produits agricoles, aussi bien à
l’exportation qu’à l’importation (FOMEKONG et al. 2014)..

b - La stabilité

La stabilité de la production d’une année à une autre est aussi une condition essentielle à la
sécurité alimentaire dans un pays. L’existence de stocks de sécurité permet d’absorber les effets
d’un choc brutal (péjoration climatique, perturbation du marché mondial, conflit …) Le survol

14
des dimensions de la sécurité alimentaire a permis de montrer que l’alimentation joue un rôle
fondamental dans le développement humain. La santé, la vigueur, la longévité en dépendent
tout comme la capacité à apprendre. En outre, le changement climatique, par ses effets
potentiels sur l’agriculture, peut durablement affecter la sécurité alimentaire. La dégradation
des terres, la survenue de sécheresses fréquentes menacent l’agriculture. La perte de production
agricole a des effets négatifs sur les disponibilités céréalières et sur les revenus des populations
qui dépendent des cultures de rentes. De même, la menace du changement climatique étant
globale, les effets des phénomènes extrêmes sur les zones de productions des céréales et des
produits d’importation risquent de créer des perturbations sur le marché mondial. Par ailleurs,
les pratiques agricoles héritées du système colonial ont eu des conséquences environnementales
qui amplifient, si elles n’en sont pas les causes, les dérèglements climatiques. Le déboisement
massif, l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides ont eu pour résultat la dégradation des
terres, l’érosion des sols, la réduction des capacités des terres à piéger le carbone, contribuant
ainsi à l’augmentation des émissions de gaz à effets de serres (FOMEKONG et al. 2014).

4- impacts du changement climatique sur la sécurité alimentaire

La relation existant entre le changement climatique et la sécurité alimentaire est que le


changement climatique affecte le niveau de la production et donc la disponibilité alimentaire
en dégradant la qualité des terres et en baissant les rendements agricoles. En effet, les émissions
continues de gaz à effets de serres provoquent sur le long terme d’importantes altérations en
termes de température et de précipitation, ce qui rend les terres moins propices à l’agriculture.
Le changement climatique influence également la capacité des ménages à acheter de la
nourriture à travers un effet sur le revenu réel et les prix. Il affecte aussi la consommation de
micronutriments en réduisant le rendement des cultures. Il a par conséquent un impact direct
sur la santé dans la mesure où il détériore la capacité des individus à utiliser des aliments de
façon efficiente. En effet, il altère les conditions de la sécurité alimentaire et crée un cadre
propice au développement d’origine alimentaire et hydrique. Enfin, des conditions climatiques
négatives nourrissent l’instabilité des rendements agricoles et de l’offre alimentaire locale, d’où
une insécurité alimentaire chronique ou transitoire.

a - Impacts négatif des changements climatiques

Les changements climatiques ont engendré d’énormes conséquences sur l’écosystème et sur les
conditions de vie des populations. L’Afrique, continent le plus pauvre est celui le plus affecté.
Selon divers travaux scientifiques notamment dans le cadre des travaux du Groupe Inter-

15
gouvernemental d'Experts sur l'Évolution du Climat, l'Afrique comme la plupart des régions en
développement serait particulièrement vulnérable aux impacts potentiels des changements
climatiques. Ceux-ci pourraient accentuer le phénomène de désertification et perturber le
système de production agricole qui accuse déjà un déficit chronique. Parmi les autres impacts
négatifs possibles figure l'inondation des zones du littoral qui présente déjà des signes d’érosion
avancée notamment en Afrique de l'Ouest et de l'Est (Enda-tiers monde, 1997) cité par (Daouda,
2007). Durant les quatre dernières décennies, les phénomènes climatiques extrêmes
(sécheresses, inondations, vents de sable, pics de température) sont devenus plus fréquents et
plus intenses et constituent, de ce fait, de vrais catalyseurs de la dégradation du milieu
biophysique. Au Cameroun (Extrême Nord), comme dans toute la bande sahélienne d'Afrique
de l'Ouest, les sécheresses des années 1970 et 1980 ont provoqué la destruction des récoltes et
des ressources fourragères et l’assèchement des points et plans d’eau ont entrainé une situation
de crise alimentaire persistante (SIDIBE et al cité par AHMADOU 2014, 1997 in
KIENDREBEOGO 2010).

La recherche expérimentale révèle que les répercussions des changements climatiques


sur les rendements des cultures varient considérablement selon les espèces et les variétés
cultivées, les caractéristiques des sols, l’ampleur de l’action des ravageurs et des agents
pathogènes, les effets directs du dioxyde de carbone (CO2) sur les plantes et les interactions
entre le dioxyde de carbone, la température de l’air, le stress hydrique, la nutrition minérale, la
qualité de l’air et les réactions adaptatives. Même si une plus forte teneur en dioxyde de carbone
peut favoriser la croissance et le rendement des cultures, cet avantage ne compense pas toujours
les effets néfastes de la chaleur excessive et de la sécheresse (GIEC, 2007). Les secteurs les
plus affectés par les changements climatiques sont ceux des ressources en eau, de l’énergie, des
zones côtières, de la santé, de l’agriculture et de la foresterie (MEPN ,2008).

Des travaux d’Aho et al. (2006) il ressort que les effets néfastes des risques climatiques et les
conséquences subies par les populations et les ressources se présentent comme suit :

 accroissement des difficultés d’accès à l’eau potable ;


 difficulté à l’eau et au fourrage pour les animaux d’élevage ;
 accroissement de la pression sur les retenues d’eau et les cours d’eau temporaires ;
 dégradation du couvert végétal ;
 dégradation des berges des cours d’eau ;
 accroissement du ravinement et des pertes de terre des bas-fonds ;
 accroissement de l’érosion hydrique dans les champs.
16
Les changements climatiques occasionnent la baisse des rendements des cultures et l’insécurité
alimentaire. Par ailleurs, la violence des pluies est la cause de l’accentuation des rigoles
d’érosion qui entraîne la perte de l’humus ou de la partie organique des terres agricole. Les
changements climatiques ont aussi des conséquences sur la santé humaine. Les maladies telles
que le paludisme, les maladies diarrhéiques, la méningite et les infections respiratoires sont en
recrudescence du fait des changements climatiques. Ceci a été confirmé par les travaux du
MEPN (2008) qui ont montré que la prévalence des infections associées aux phénomènes
météorologiques extrêmes est ascendante : les maladies diarrhéiques et le paludisme inféodés
aux inondations de la zone côtière et des bas-fonds, la méningite cérébro-spinale associée aux
saisons sèches sévère de la région Nord du pays, le choléra exacerbé par l’accroissement
d’humidité, la bilharziose endémique aux mares chauffées par le soleil. Les changements
climatiques ont un effet indirect sur la disponibilité de la main-d’œuvre agricole, les prix des
denrées agricoles et le fonctionnement des unités de transformation agro-industrielles. En effet,
les jeunes ruraux, découragés par les baisses de récolte et de rendement qu’induisent les
perturbations climatiques vont migrer vers les centres urbains à la recherche d’un mieux-être
(MEPN, 2008). Ce phénomène d’exode rural existant va s’amplifier avec les changements
climatiques, ce qui portera un coup sur la production agricole nationale. Et si de véritables
améliorations technologiques ne sont pas au processus de production agricole, la main d’œuvre
deviendra un facteur limitant pour l’agriculture. Le prix des denrées agricoles connaitront une
hausse suite au cout de production élevé qu’engendreraient les effets des changements
climatiques sur l’agriculture si aucune mesure n’est prise pour faire face à ce phénomène.

Au Cameroun en particulier, le climat est un facteur explicatif important de la production


agricole (FOMEKONG et al. 2014). Ainsi, une pluviométrie peu abondante peut entraver le
développement des plantes limitant de ce fait la productivité. Depuis quelques années, on assiste
à une instabilité de cette pluviométrie avec des conséquences néfastes sur les changements
climatiques entrainant de ce fait une désorganisation du calendrier agricole et une baisse de la
productivité. Ces changements climatiques sont fortement ressentis dans la zone sahélienne
avec pour conséquence le desséchement des cours d’eau. C’est le cas par exemple du lac Tchad
dont le desséchement progressif pousse les populations à migrer. Ces migrations non planifiées
sont à l’origine des tensions et des conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Selon FOMEKONG et al (2014) le changement climatique a un effet sur l’instabilité de la


production des céréales en effet dans la région de l’Extrême-Nord. L’effet des changements
climatiques sont fortement ressenti. Dans la région de l’Extrême- Nord par exemple, on assiste

17
depuis des années à une baisse importante des précipitations et au dessèchement des cours
d’eau. La conséquence la plus visible est l’instabilité du calendrier agricole avec pour
conséquence des fluctuations importante de la production agricole. Il faut noter que dans la
région de l’Extrême-Nord et du Nord, les ménages cultivent principalement le haricot/niébé et
le mil/sorgho et le riz qui subissent souvent une instabilité dans la production. Cette instabilité
de la production céréalière pourrait à terme aggraver l’insécurité alimentaire déjà perceptible
dans ces deux régions, surtout dans contexte de croissance démographique encore non maitrisée
et évoluant plus rapidement que la production agricole.

Exemple concret d’impact

Impacts des sécheresses

Les impacts directs et indirects vécus des sécheresses sur la sécurité alimentaire sont multiples.
Ils comprennent par exemple la baisse de la disponibilité des productions agricoles locales, la
baisse de l’accessibilité économique à l’alimentation, la détérioration de l’approvisionnement
des marchés en production locale et une augmentation de la malnutrition. Ces impacts
résulteraient essentiellement de la dégradation des conditions de production du fait de la
sécheresse et de la hausse des prix des produits alimentaires sur les marchés.

Impacts des inondations

Les impacts directs et indirects perçus des inondations sur la sécurité alimentaire par les
acteurs sont une baisse de la disponibilité, une difficulté de l’accessibilité physique aux denrées
alimentaires et une détérioration de l’approvisionnement des marchés. La baisse de la
disponibilité est surtout due à la perte de stocks de productions (greniers ou infrastructures de
stockage inondées), la destruction des moyens de production (barrages, digues) et l’érosion des
sols. L’approvisionnement et l’accessibilité physique aux marchés sont souvent affectés par la
destruction des infrastructures routières (ponts, routes) et des crues de barrages.

Impacts des vagues de chaleur

Les vagues de chaleur entrainent une baisse de la disponibilité et de façon indirecte une baisse
de la qualité nutritionnelle des aliments. Ces impacts sont la résultante de la baisse des
productions de cultures maraîchères et de contre saison, et de la détérioration des produits
alimentaires liés aux conditions de stockage

18
b - Impacts positifs des changements climatiques

Le changement climatique n'aura pas que des désavantages. Au titre des bénéfices d'un
réchauffement de la planète, on peut citer :

L’amélioration de la navigation et du transport maritime permettant l’accessibilité alimentaire.


L’augmentation de la production agricole : L'élévation de la température et de la concentration
atmosphérique en CO2 favorise le métabolisme des végétaux et leur photosynthèse. Si les autres
ressources nécessaires à la croissance végétale sont présentes, la productivité végétale devrait
augmenter. D'autre part, le dégel du permafrost, suite à l'élévation de la température, ouvrira de
nouvelles surfaces à l'agriculture tandis que les conditions thermiques permettront aux
différentes plantes de pousser à de plus hautes latitudes.

Des papiers de 1992 (Tobey, Reilly et al. 1992) et 1994 (Reilly, Hohmann et al. 1994) ont
conclu que les impacts du changement climatique sur l'agriculture seraient, dans certains cas,
positifs et seraient gérables à l'échelle mondiale. Le réchauffement climatique ne devrait pas
sérieusement perturbé les marchés agricoles mondiaux. Les effets d'un revenu négatif dans les
régions céréalières tempérées compensés par des ajustements interrégionaux dans la production
et la consommation. Un premier postulat clé stipule qu'une partie des pertes de production due
aux températures et précipitations serait compensé par l'effet fertilisant du CO2. Un second
postulat clé mentionne qu'une libération des échanges commerciaux agricoles engendrerait un
système agricole plus résistant face aux incertitudes climatiques. Une publication de 2004,
largement citée, (Parry. Rosenzweig et al. 2004 : 66), basé sur une modélisation plus complexe
du climat et de l'agriculture utilisant les résultats du 3è rapport du GIEC (AR3) a été encore
relativement optimiste concernant la production mondiale de biens alimentaires mais avec
davantage d'avertissement que dans les précédentes publications. «... les expériences combinées
du modèle et du scénario démontrent que le monde semble en grande partie capable de subvenir
à ses besoins selon les scénarios SRES jusqu'à la fin de ce siècle. Ceci s'explique car la
production des pays développés profite généralement du changement climatique, compensant
les baisses prévisionnelles des pays en développement. Alors que la production mondiale parait
stable, des variations régionales dans les rendements des récoltes s'annoncent de plus en plus
marqué avec le temps, jusqu' en polarisant de manière significative les effets avec les hausses
substantielles du risque de famine dans les pays les plus pauvres. Et cela particulièrement dans
le cas de scénarios à forte inégalité (AIFI et A2) . Ces résultats sont fortement influencés par
les conséquences présumées de la fertilisation au CO2 de plus de 10% pour le blé, le riz, et le
germe de soja, et de 5% pour le maïs. Sans effet fertilisant du CO2, le pronostic est plus réservé.
19
Une étude de 2007(Reilly, Paltsev et al. 2007), qui simule la réponse agricole au changement
climatique et intègre des effets économiques d'équilibre général, trouve que les rendements
augmenteraient probablement dans toutes les régions, avec des profits moins importants dans
les régions tempérées que dans les modèles précédents, ces résultats sont fortement
conditionnés par l'effet fertilisant du CO2. De plus, les hypothèses concernant le comportement
biologique des récoltes face au changement climatique et autre modification sont assez
importantes.

III - METHODOLOGIE

1 - Objectifs

L’objectif général est d’analyser la relation entre changement climatique et sécurité alimentaire
dans l’Extrême-Nord Cameroun. Il s’agit spécifiquement de

 Montrer des impacts du changement climatique sur la sécurité alimentaire dans


l’Extrême-Nord Cameroun ;
 Identifier un itinéraire pour l’adaptation de la sécurité alimentaire aux risques liés aux
changements climatiques et qui intègre les solutions proposées par les acteurs

2 - échantillonnage

Un échantillon est un sous élément de la population sur laquelle nous avons effectué les
enquêtes. Dans le cadre de notre travail, l’échantillon est constitué de 60 individus dans
l’arrondissement de Maroua 1er. Plus précisément dans les quartiers de MESKINE, HARDE,
BAOLIWOL, MISINGUILEO, PALAR, PITOARE…. Le principal critère ayant servi de guide
dans le choix des villages a été leur niveau d’accessibilité au moment de la mise en œuvre de
l’enquête.

3 - La collecte des données

La collecte des données s’est faite à base d’un questionnaire individuel le remplissage
de la fiche sur le terrain se faisait soit avec un crayon ou un stylo. Le choix de cet outil
s'explique par la diversité des informations qu'il donne et aussi la facilité d'interprétation des
informations qui en sort. Il a servi à la collecte des données auprès de chaque individu. Les
données collectées sont relatives d’une part, aux caractéristiques socioéconomiques et
démographiques des producteurs (sexe, niveau d’étude, situation matrimoniale, etc.) et d’autres
part, à leur avis sur le changement climatique et la sécurité alimentaire (perception, causes et

20
conséquences des changements climatiques ; les perceptions des impacts du climat et de ses
variations sur la sécurité alimentaire ; et les stratégies d’adaptation de la sécurité alimentaire
face au changement climatique ).

4 - Traitement des données

Le questionnaire a été saisi sur le logiciel Microsoft Word. Une fois les données collectées,
elles ont été saisies, codifiées et analysées sur le logiciel SPSS.

5 - chronogrammes des activités

Date Activité
Du 10 au 15 Mars 2022 Revue de la littérature
Du 15 au 18 Mars 2022 Elaboration du questionnaire
Du 17 au 21 Avril 2022 Collecte des données
21 Avril 2022 Création de la base de données
22 Avril 2022 Traitement et analyse des données
22 Avril 2022 Rédaction du rapport

VI - RESULTATS ET DISCUSSIONS

1 - Caractéristiques socio – démographiques et économiques

21
Figure 1 : répartition selon le sexe Figure 2 : répartition selon le statut matrimonial

Figure 3 : répartition selon la profession Figure 4 : répartition selon la religion

22
Figure 5 : répartition selon l’âge Figure 6 : répartition selon le niveau d’étude

A travers les figures ci-dessus nous constatons que nous avons enquêtés à 90% les hommes et
10% les filles. Ceci est dû au fait que lorsqu’on arrivait dans un ménage, ce sont les chefs de
famille qui se présentaient à nous. Cette population a une moyenne d’âge de 36 ans avec 39 ans
pour mode. Parmi eux 56,7 célibataires et 43,3 Mariées. On rencontre 53,3 de musulman contre
46,7 ayant un niveau d’étude variant de 28,3% niveau primaire, 30% secondaire et 41,7%
d’universitaire. Par ailleurs l’effet le changement climatique peut être observé de manière
différente selon les catégories socio-professionnelles. Dans notre cas, nous avons recensés
6,7% de travailleur formel, 61,7% d’agriculteur/éleveur, 11,7% de grand commerçant, 10% de
petits

2 – causes et conséquences des changements climatiques

Les figures ci-dessous nous montrent la relation entre causes principales du changement
climatique et leurs conséquences sur les conditions de vie des ménages, sur la production
végétale et animale. Nous constatons que les causes principales du changement climatique sont
la déforestation, les feux de brousses et les phénomènes naturels.
Ces principales causes agissent sur les ménages en baissant leur revenu, baissant la disponibilité
alimentaire et en augmentant la pauvreté. Au niveau de la production végétale, elles agissent en
baissant les rendements, dessèchement des semis et le retard de croissance des plantes et elle
affecte la production animale augmentant le taux de mortalité, en proliférant les maladies et en
raréfiant la pâture.

23
24
3 - Perception de la vulnérabilité actuelle

Dans cette section, les risques climatiques actuels les plus significatifs pour la sécurité
alimentaire sont caractérisés, leurs impacts évalués et des stratégies de réponse proposées.

La figure ci-dessous illustre la hiérarchisation des risques climatiques telle que perçue par les
enquêtés. Parmi les trois risques que nous considèreront, la sécheresse serait le risque
climatique le plus significatif pour la sécurité alimentaire dans la zone d’étude (45%), suivi des
vagues de chaleur (31,67) et enfin des inondations (16,67%). Quel que soit le risque climatique
qui se manifeste (sécheresse, inondation et vague de chaleur) la disponibilité (production
vivrière) est la composante la plus sensible. Tenant compte des risques considérés, la recherche
de solutions pour la gestion de ces risques devrait tenir compte des individus dans la population,
particulièrement des besoins et orientations qu’ils expriment. Des efforts de gestion des risques
climatiques devront ainsi porter de manière prioritaire sur la sécheresse, la production vivrière
et l’accessibilité économique des produits alimentaires.

25
Figure 7

4 - Impacts des risques climatiques sur la sécurité alimentaire

a - Impacts des sécheresses

Pour les acteurs, les impacts directs et indirects vécus des sécheresses sur la sécurité alimentaire
sont multiples. Ils comprennent par exemple la baisse de la disponibilité des productions
agricoles locales, la baisse de l’accessibilité économique à l’alimentation, la détérioration de
l’approvisionnement des marchés en production locale et une augmentation de la malnutrition.
Ces impacts résulteraient essentiellement de la dégradation des conditions de production du fait
de la sécheresse et de la hausse des prix des produits alimentaires sur les marchés.

b - Impacts des vagues de chaleur

Selon les enquêtés, les vagues de chaleur entrainent une baisse de la disponibilité et de façon
indirecte une baisse de la qualité nutritionnelle des aliments. Ces impacts sont la résultante de
la baisse des productions de cultures maraîchères et de contre saison, et de la détérioration des
produits alimentaires liés aux conditions de stockage.

26
c - Impacts des inondations

Les impacts directs et indirects perçus des inondations sur la sécurité alimentaire par les
enquêtés sont une baisse de la disponibilité, une difficulté de l’accessibilité physique aux
denrées alimentaires et une détérioration de l’approvisionnement des marchés. La baisse de la
disponibilité est surtout due à la perte de stocks de productions (greniers ou infrastructures de
stockage inondées), la destruction des moyens de production et l’érosion des sols.
L’approvisionnement et l’accessibilité physique aux marchés sont souvent affectés par la
destruction des infrastructures routières (ponts, routes) et des crues de barrages.

5 - Stratégies préventives

Selon les enquêtés, les mesures préventives pour réduire la vulnérabilité de la sécurité
alimentaire aux risques climatiques sont les changements de culture, la maitrise des eaux
souterraines, la diversification des cultures, le reboisement des forets, le changement
d’itinéraire technique…

Mais Selon un enquêté spécifique X, les mesures préventives pour réduire la vulnérabilité de la
sécurité alimentaire aux risques climatiques sont de trois (3) ordres à savoir la recherche
scientifique pour la prise de décision, le développement technologique pour des processus de
sécurité alimentaire résilients au climat et la gouvernance de la sécurité alimentaire. Au titre de
la recherche scientifique, il propose la promotion de la recherche scientifique et technologique.
Pour le développement technologique plusieurs propositions sont faites. Il s’agit de la maîtrise
de l’eau par des aménagements hydro agricoles et l’aménagement des bas-fonds ; de la pratique
d’une agriculture intensive (diversification des cultures), sécurisée, économe en eau (variétés
adaptées, semences, engrais, pesticides) et protectrice de l’environnement ; de l’amélioration
des prévisions météorologiques (équipement des stations) et l’aide aux fermiers à l’emploie des
données climatologiques et l’utilisation des prévisions météorologiques traditionnelles ; de la
facilitation de l’accès aux facteurs de production (terres, intrants, crédits agricoles, don d’outils
de travail) et du développement des infrastructures routières, de stockage et de transformation.
Pour améliorer la gouvernance de la sécurité alimentaire, la mise en œuvre de politique de
sécurité alimentaire intégrant les risques climatiques ; la mise en œuvre de programmes de
réhabilitation des terres dégradées ; le renforcement de capacités des acteurs de la sécurité
alimentaire par la formation, le renforcement du dispositif national de sécurité alimentaire.

27
Certaines des stratégies d’adaptations proposées par les acteurs de la sécurité
alimentaire sont mises en œuvre. Il s’agit par exemple de la mobilisation de l’eau pour soutenir
et améliorer la production agricole ; de l’adoption de la Gestion Intégrée des Ressources en
Eaux (GIRE) comme mode de gestion appropriée; de la recherche de variétés de semence à
cycles adaptés ; de la pratique de cultures de contre saison.

6 - Perception des impacts des changements climatiques

Pour saisir les perceptions des acteurs sur les défis et opportunités liés au climat futur pour la
sécurité alimentaire, trois (3) scénarii descriptifs ont été proposés pour l’évaluation des impacts
des changements climatiques. Ces scénarii sont :
 scénario 1 : bouleversement général, radical et négatif du climat au niveau régional et
local (changement des moyennes pluviométriques et extrêmes) ;
 scénario 2 : un climat caractérisé par une augmentation sensible de la température, de la
fréquence et de l'intensité des chocs climatiques ;
 scénario 3: un climat qui se caractérise par un retour à des conditions climatiques
favorables en termes de cumul pluviométrique.
Les impacts des changements climatiques, sous les trois (3) scénarii, tels que perçus par les
enquêtés sont repris dans les figures ci-dessous. Il s’agit notamment de l’accentuation des
migrations, la forte baisse de disponibilité en eau, les crises alimentaires fréquentes…

Les enjeux associés aux changements climatiques par les acteurs dépendent fortement des
projections pour le climat futur considérées : des situations de famines graves et permanentes
pour le scénario 1; des situations de crises alimentaires plus fréquentes pour le scénario 2 et des
conditions durables de sécurité alimentaire pour le scénario 3.
Globalement, les acteurs concernés pensent que l’on passera d’une situation de sécurité
alimentaire précaire à un potentiel effondrement. On s’attend donc à une détérioration
potentielle des conditions de sécurité alimentaire.

28
29
30
CONCLUSION

Il était question pour nous d’analyser la relation entre changement climatique et sécurité
alimentaire dans l’Extrême-Nord Cameroun. Il en ressort alors que les risques les plus
significatifs sur la sécurité alimentaire dans la région sont la sècheresse, les vagues de chaleurs
et les inondations qui agissent beaucoup plus sur la disponibilité alimentaire que l’accessibilité
et la stabilité. Ces risques impactent sur la sécurité alimentaire en baissant la production
alimentaire, baissant le revenu des ménages… Ainsi, des stratégies de prévention nous ont été
présenté à savoir le changement de culture, la maitrises des eaux souterraines et le reboisement.

31
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

AHO, N., AHLONSOU, E. ET AGBAHUNGBA, G. (2006) Evaluation concertée de la


vulnérabilité aux variations actuelles du climat et aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Rapport de synthèse. PANA-Bénin/ MEPN-PNUD, Cotonou, 52p

DAOUDA, H.O. (2007) Adaptation de l’agriculture aux changements climatiques : cas du


département de Téra au Niger. Mémoire pour l’obtention de master en développement.
Université Senghor. 94p.

Enda-tiers Monde (2006) Concepts, cadres et méthodologies pour évaluer la vulnérabilité et


les stratégies d’adaptation. Manuel Winograd (CIAT, Colombie)

GIEC (2007) Résumé à l’intention des décideurs. In M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P.
Palutikof, P.J. van der Linden and C.E. Hanson, (éds.), Bilan 2007 des changements
climatiques: Impacts, adaptation et vulnérabilité. Contribution du Groupe de travail II au
quatrième Rapport d’évaluation. Rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat. Cambridge University Press, Cambridge, Royaume-Uni

OGOUWALE, E. (2006) Changements climatiques dans le Bénin méridional et central :


indicateurs, scénarios et prospective de la sécurité alimentaire. Thèse de Doctorat unique,
LECREDE/ FLASH/ EDP/ UAC, 302p.

Félicien FOMEKONG et Gislaine NGONO. (2014). Changements climatiques, production


agricole et effets sur la population au Cameroun, Institut National de la Statistique, Cameroun

AHMADOU.Août 2014. L’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire au


senegal.

Rodrigue DIMON 2008. Adaptation aux changements climatiques: perceptions, savoirs


locaux et stratégies d’adaptation développées par les producteurs des communes de kandi et de
banikoara, au nord du bénin thèse pour l’obtention du diplôme d’ingénieur agronome

Karim Zaouaq 2020. L’adaptation aux changements climatiques et la lutte contre l’insécurité
alimentaire en Afrique de l’ouest

FAO. 24-27 septembre 2017. Actes du colloque international organisé par le gouvernement du
québec.

FAO Changements climatiques et sécurité alimentaire. www.fao.org/climatechange

32
GIEC, 2007, Résumé à l’intention des décideurs, 12p.

BADOLO M., 2011, Communication publique sur les enjeux des changements climatiques sur
la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, Accra 2011, IAVS.

KIENDREBEOGO R., 2010, Analyse des déterminants socioculturels des perceptions et


stratégies d’adaptation des agro- éleveurs face aux changements climatiques : cas de Yé,
Bounou, Wembatenga et Amsia au Burkina Faso, Mémoire de fin de cycle d’ingénieur du
développement rural, UPB, IDR, option Sociologie et Economie Rurales, 51 p.

PANA, 2007, Plan d’action national d’adaptation à la variabilité et aux changements


climatiques (PANA du Burkina Faso), Ministère de l’Environnement et du Développement
Durable (MEDD), 76 p.

PANA, 2006, Plan d’action national pour l’adaptation aux changements climatiques (PANA de
la République du Niger), Conseil National de l’Environnement pour un Développement
Durable (CNEDD), 90 p.

MEPN (2008) Programme d’Action National d’Adaptation aux changements climatiques du


Bénin (PANA- Bénin). Cotonou. 81p

PNUD (2007) Rapport mondial sur le développement humain 2007/2008 : Les objectifs du
millénaire pour le développement: un pacte entre les pays pour vaincre la pauvreté humaine.
Economica 49, rue Haricart, 75015 Paris. 367p

33
ANNEXE :

STRATEGIE PREVENTIVE POUR LE RISQUE 1

Effectifs Pourcentage Pourcentage Pourcentage


valide cumulé

Changement de cultures 8 13,3 13,3 13,3

changement des parcelles 11 18,3 18,3 31,7

. Maitrise des eaux


8 13,3 13,3 45,0
souterraines et de surfaces

changement d’itinéraire
6 10,0 10,0 55,0
technique

Diversification des cultures 3 5,0 5,0 60,0

Reboisement et entretiens
16 26,7 26,7 86,7
des forets
Valide
Distribution des denrées
alimentaires, distribution 2 3,3 3,3 90,0
d’eau potable

Vulgarisation des résultats


de la recherche scientifique 2 3,3 3,3 93,3
et technologiques existants

Développement de l’énergie
4 6,7 6,7 100,0
solaire

Total 60 100,0 100,0

STRATEGIE PREVENTIVE POUR LE RISQUE 2

Effectifs Pourcentage Pourcentage Pourcentage


valide cumulé

Changement de cultures 6 10,0 10,0 10,0

changement des parcelles 14 23,3 23,3 33,3

. Maitrise des eaux


16 26,7 26,7 60,0
souterraines et de surfaces

changement d’itinéraire
6 10,0 10,0 70,0
technique
Valide Diversification des cultures 2 3,3 3,3 73,3

Reboisement et entretiens
2 3,3 3,3 76,7
des forets

Distribution des denrées


alimentaires, distribution 14 23,3 23,3 100,0
d’eau potable
Total 60 100,0 100,0

34
STRATEGIE PREVENTIVE POUR LE RISQUE 3

Effectifs Pourcentage Pourcentage Pourcentage


valide cumulé

Changement de cultures 10 16,7 16,7 16,7

changement des parcelles 9 15,0 15,0 31,7

. Maitrise des eaux


8 13,3 13,3 45,0
souterraines et de surfaces

changement d’itinéraire
Valide 11 18,3 18,3 63,3
technique

Diversification des cultures 19 31,7 31,7 95,0

Reboisement et entretiens
3 5,0 5,0 100,0
des forets

Total 60 100,0 100,0

35
QUESTIONNAIRE

S0 : Identification de l’enquêteur

Numéro d’ordre de la fiche / / / /

Date de l’interview / / 2022 (JJ /MM/AA)

Noms de l’enquêteur

Tel : 6……………………………….

Langue utilisé pour l’entretien

Nom du village

Coordonnées GPS

S1 : Identification de l’enquêté

S1Q0 Nom de l’enquêté

S1Q1 Téléphone 6………………………….

S1Q2 Sexe 1= M, 2=F

S1Q3 Statut matrimonial 1-Marié(e) 2-Célibataire 3-Veuf(ve)


4-Divorcé

S1Q4 Quelle est votre activité 1. Travailleur formel 2. Agriculteur/éleveur 3. Grand commerçant
professionnelle ? 4. Petit commerçant (détaillant) 5. Artisan (petit métier) 5. Artiste
(musicien, peintre,etc) 6. Sans emploi 7. Religieux
8 Autres……………………………………………………………
S1Q5 Age

S1Q6 Ethnie

S1Q7 Religion 1= musulmane, 2= chrétienne,


3= animiste 4- Autres_________

S1Q8 Niveau d’étude de l’enquêté 1- N’a pas été à l’école


2- Primaire
3- Secondaire
4- Universitaire

36
S2 : perception, causes et conséquences des changements climatiques

S2Q0 Quelles sont les 03 principales causes du 1. Phénomène naturel


changement climatique ? 2. Déforestation
3. Feux de végétation
4. Augmentation des surfaces cultivées
5. Augmentation du cheptel animal
6. Non-respect des interdits
7. Autres à préciser………………………………..|__|__|__|

S2Q1 Quelles sont les conséquences des 1- Augmentation du revenu


changements sur les conditions de vie du 2- Baisse du revenu
ménage ? 3- Baisse de la disponibilité alimentaire
4- Accroissement de la pauvreté
5- Allongement de la période de soudure
6- Autre à préciser…………………………..|__|__|__|

S2Q2 Quelles sont les principales conséquences du 1. Baisse des rendements


changement climatique sur production 2. Faible taux de levé des semis
végétale ? 3. Dessèchement des semis Plante n’arrive pas à boucler le
cycle végétatif
4. Retard de croissance des plantes
5. Verse des plantes Inondation des cultures
6. Résistance des ravageurs aux traitements phytosanitaires
7. Taux élevé de perte post-récolte
8. Autre à préciser………………………..|__|__|__|

S2Q3 Quelles sont les principales conséquences du 1. Mort d’animaux


changement climatique sur production 2. Prolifération des maladies
animale ? 3. Rareté de la pâture
4. Apparition de nouvelles épizooties
5. Destruction des habitats
6. Inexistence de la pâture
7. Retard de la croissance
8. Autre à préciser………………………………|__|__|__|

S3 : LES PERCEPTIONS DES IMPACTS DU CLIMAT ET DE SES VARIATIONS SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE :
NB: La sécurité alimentaire est décomposée en quatre (4) composantes qui sont: la disponibilité, l’accessibilité et la stabilité des approvisionnements, et l’utilisation optimale.
Le climat ayant un impact direct sur les trois (3) premières composantes, celles-ci seront les plus utilisées au cours de cette étude. Disponibilité (productions alimentaires,
importations alimentaires, aides alimentaires, stocks alimentaires. Accessibilité (accès physique et accès économique). Stabilité des approvisionnements (performance des
infrastructures, stabilité climatique, stabilité politique et sociale)

S3Q0 Selon vous, quels sont les 03 risques 1. inondations ; 2. Vents violents ; 3. Sécheresses
climatiques les plus significatifs pour la 4. vague de chaleur;
5. Autres à spécifier …………………………………|__|__|__|
sécurité alimentaire ?

S3Q1 Selon vous, quelle est la sensibilité de la Composante de la sécurité Risque 1 Risque 2 Risque 3
alimentaire
sécurité alimentaire à chacun des trois Disponibilité
risques climatiques retenus ci-dessus ? Accessibilité
(Faible=1 Assez faible=2 Moyen=3 Assez fort=4 Fort=5)
Stabilité

37
S3Q2 Comment le risque climatique N°1 Impact- 1. Baisse de la production alimentaire, baisse des stocks
2. Dégradation des terres
il sur la disponibilité ? 3. Baisse de la disponibilité en eau
4. Perte des productions disponibles, perte des greniers et animaux
5. Déficit alimentaire
6. Malnutrition due à l’insuffisance des produits alimentaires
7. Situation de recours à l’aide alimentaire
8. Hausse des importations
9. Autres (à préciser)……………………………………………… |__|__|__|
S3Q3 Comment le risque climatique N°1 impact- 1. Hausse des prix des produits alimentaires
2. Baisse des revenus des producteurs
il sur l’accessibilité ? 3. Destruction des infrastructures routières, stockages ou greniers
4. Autres impacts (à préciser)……………………………………… |__|__|__|
S3Q4 Comment le risque climatique N°1 impact-il 1. Migration des populations vers d’autres zones propices
2. mortalité, perte en vie humaine
sur la stabilité ? 3. Maladies (rachitisme, cholera,…)
4. Autres impacts (à préciser)…………………………… |__|__|__|
S3Q5 Comment le risque climatique N°2 Impact- 1. Baisse de la production alimentaire, baisse des stocks
2. Dégradation des terres
il sur la disponibilité ? 3. Baisse de la disponibilité en eau
4. Perte des productions disponibles, perte des greniers et animaux
5. Déficit alimentaire
6. Malnutrition due à l’insuffisance des produits alimentaires
7. Situation de recours à l’aide alimentaire
8. Hausse des importations
9. Autres (à préciser)……………………………………………… |__|__|__|
S3Q6 Comment le risque climatique N°2 impact- 1. Hausse des prix des produits alimentaires
2. Baisse des revenus des producteurs
il sur l’accessibilité ? 3. Destruction des infrastructures routières, stockages ou greniers
4. Autres impacts (à préciser)……………………………………… |__|__|__|
S3Q7 Comment le risque climatique N°2 impact-il 1. Migration des populations vers d’autres zones propices
2. mortalité, perte en vie humaine
sur la stabilité ? 3. Maladies (rachitisme, cholera,…)
4. Autres impacts (à préciser)…………………………… |__|__|__|
S3Q8 Comment le risque climatique N°3 Impact- 1. Baisse de la production alimentaire, baisse des stocks
2. Dégradation des terres
il sur la disponibilité ? 3. Baisse de la disponibilité en eau
4. Perte des productions disponibles, perte des greniers et animaux
5. Déficit alimentaire
6. Malnutrition due à l’insuffisance des produits alimentaires
7. Situation de recours à l’aide alimentaire
8. Hausse des importations
9. Autres (à préciser)……………………………………………… |__|__|__|
S3Q9 Comment le risque climatique N°3 impact-il 1. Hausse des prix des produits alimentaires
2. Baisse des revenus des producteurs
sur l’accessibilité ? 3. Destruction des infrastructures routières, stockages ou greniers
4. Autres impacts (à préciser)……………………………………… |__|__|__|
S3Q10 Comment le risque climatique N°3 impact-il 1. Migration des populations vers d’autres zones propices
2. mortalité, perte en vie humaine
sur la stabilité ? 3. Maladies (rachitisme, cholera,…)
4. Autres impacts (à préciser)…………………………… |__|__|__|

S4 : stratégies d’adaptation de la sécurité alimentaire face au changement climatique

S4Q0 Quels sont les 03 principales 1. Changement de cultures


2. changement des parcelles
Stratégies préventives adoptées pour 3. Maitrise des eaux souterraines et de surfaces
le risque N°1 4. changement d’itinéraire technique
5. Diversification des cultures
6. Reboisement et entretiens des forets
7. Distribution des denrées alimentaires, distribution d’eau potable

38
8. Vulgarisation des résultats de la recherche scientifique et technologiques existants
9. Développement de l’énergie solaire
10. Autres (à préciser) ……………………………………………..|__|__|__|
S4Q1 Quels sont les 03 principales 1. Changement de cultures
2. changement des parcelles
Stratégies préventives adoptées pour 3. Maitrise des eaux souterraines et de surfaces
le risque N°2 4. changement d’itinéraire technique
5. Diversification des cultures
6. Reboisement et entretiens des forets
7. Distribution des denrées alimentaires, distribution d’eau potable
8. Vulgarisation des résultats de la recherche scientifique et technologiques existants
9. Développement de l’énergie solaire
10. Autres (à préciser) …………………………………………………..|__|__|__|
S4Q2 Quels sont les 03 principales 1. Changement de cultures
2. changement des parcelles
Stratégies préventives adoptées pour 3. Maitrise des eaux souterraines et de surfaces
le risque N°3 4. changement d’itinéraire technique
5. Diversification des cultures
6. Reboisement et entretiens des forets
7. Distribution des denrées alimentaires, distribution d’eau potable
8. Vulgarisation des résultats de la recherche scientifique et technologiques existants
9. Développement de l’énergie solaire
10. Autres (à préciser) …………………………………………………..|__|__|__|

S5 : perception des défis lies aux changements climatiques pour la sécurité alimentaire
Pour cerner le climat futur et ses incertitudes et les répercussions sur la sécurité alimentaire, trois (3) scénarii de changements climatiques ont été élaborés:
scénario S1 : (Un futur climatique marqué par un changement climatique radical et négatif) ;
scénario S2 : (Un futur climatique de crise) : un climat caractérisé par une augmentation sensible de la température et de la fréquence et de l’intensité des chocs climatiques.
scénario S3 : un climat caractérisé par un retour à des conditions climatiques favorables.

S5Q0 Quels pourraient être selon vous, les 03 1. Perte des terres cultivables, appauvrissement des terres
principaux impacts du climat futur sur la 2. Forte baisse de la disponibilité en eau de consommation
sécurité alimentaire si le climat futur 3. Forte baisse des productions agricoles et animales
4. Grande pénurie des denrées alimentaire
venait à être celui du scénario S1 ? 5. Prix élevé des produits
6. Marché très peu approvisionné
7. Autres impacts (à préciser) ……………………………………………|__|__|__|
S5Q1 Quels pourraient être selon vous, les 03 1. Accentuation des migrations
principaux impacts du climat futur sur la 2. Crises alimentaires plus fréquentes et plus sévères
3. Dégradation des conditions de production et pour l’accessibilité
sécurité alimentaire si le climat futur 4. Baisse de la disponibilité des ressources en eau
venait à être celui du scénario S2? 5. Insécurité alimentaire chronique
6. Autres impacts (à préciser) ……………………………………………|__|__|__|

S5Q2 Quels pourraient être selon vous, les 03 1 .Augmentation du cumul pluviométrique
principaux impacts du climat futur sur la 2. Bouleversement des saisons
3. Changement du mode de production
sécurité alimentaire si le climat futur 4. Diminution de la variabilité pluviométrique
venait à être celui du scénario S3? 5. Régénérescence des forêts
6. Autres impacts (à préciser) ……………………………………………|__|__|__|

Merci pour votre temps accordé !!!

39

Vous aimerez peut-être aussi