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I.

Mers et océans sont des vecteurs essentiels de la mondialisation

A. Exploitation industrielle et mondialisée des ressources maritimes

a) Ressources halieutiques

Avec 71% de la surface terrestre, les océans constituent la plus grande réserve et la plus grande masse
biologique mondiale, loin devant les continents. Les ressources halieutiques permettent à l’heure actuelle de
nourrir un milliard d’hommes dans le monde et fournissent du travail à des dizaines de millions d’actifs, tant dans
la pêche artisanale que dans la pêche industrielle. La pêche mondiale connaît une augmentation très forte depuis
1950. Cependant, la pêche industrielle ratisse les mers du globe pour répondre à la demande croissante
des consommateurs des pays riches et émergents, ce qui a pour effet :

Une surpêche qui met en danger le renouvellement de la ressource halieutique.


Devant l'épuisement des ressources « sauvages », on a de plus en plus recours à l'aquaculture (élevage
de crustacées, des poissons, de coquillages, d’algues), censée régler les questions de gestion de stocks.
L'aquaculture est théoriquement très supérieure à l'activité prédatrice de la pêche (renouvellement de la ressource,
contrôle permanent des entrées et des sorties), mais la réalité est assez différente. [...] L'élevage de poissons
nécessite un apport alimentaire essentiellement fourni par de la farine de poisson qui est lui-même pêché, ce qui
ne fait que reposer différemment la question de la surpêche.

b) Ressources énergétiques et minérales

Les ressources énergétiques sont nombreuses et prometteuses dans les espaces maritimes.

Þ Les hydrocarbures offshore (liquides et gazeux) L’exploitation offshore représente aujourd’hui 30% de la
production mondiale de pétrole et 27% de celle de gaz, et les réserves sont estimées respectivement à 20
et 30% des réserves mondiales.

Þ Des ressources énergétiques renouvelables


L’éolien marin est en pleine expansion grâce à la régularité des vents et à l’absence d’habitants des
espaces maritimes, surtout en Europe.

D’autres sources d’énergie marines sont potentiellement exploitables, comme la houle ou les différentiels
de température entre eaux de surfaces et eaux profondes.

Þ Ressources minérales

Enfin, mers et océans renferment également des ressources minérales qui attisent les convoitises des
compagnies d’extraction minière : Les nodules polymétalliques, au fond des mers et océans, sont riches
de métaux non ferreux. Ces ressources restent encore largement inexploitées du fait de conditions
naturelles extrêmement difficiles.

B. Des flux maritimes de marchandises

Les mers et les océans sont les espaces majeurs de circulations des flux de marchandises. Comment ?

En utilisant différents types de navires spécialisés selon les marchandises : pétroliers, vraquiers (charbon,
minerais, grains), porte-conteneurs (produits manufacturés) ou cargos.

Les mers et les océans offrent de nombreux avantages pour le transport des marchandises : liberté de
circulation entre les différentes parties du globe, faiblesse des coûts, fiabilité et régularité du transport maritime
ou intermodalité (l'aptitude d'un système de transport à permettre l'utilisation successive d'au moins deux
modes, intégrés dans une chaîne de déplacement). Il en résulte une croissance incessante des échanges
internationaux par voie maritime, qu’il s’agisse des matières premières ou des biens manufacturés : Le transport
maritime achemine aujourd’hui 85% du commerce international des marchandises en volume (70% en valeur).
C’est la maritimisation de l’économie.

Cette croissance s’est accompagnée d’une révolution du transport maritime : les mers et océans sont parcourus
par des navires toujours plus gros, plus rapides et plus spécialisés. Les porte-conteneurs sont devenus le symbole
de cette révolution et de la phase actuelle de la mondialisation.

C. Supports de flux informations touristiques et migratoires

Les mers et les océans servent de support à des flux variés :

Les flux d’informations transitent presque exclusivement par les câbles sous-marins, fabriqués en fibre optique. Il
y en a environ 500 pour 1million de km.

Les flux d’informations transitent par les câbles sous-marins qui acheminent d’un continent à l’autre presque
instantanément et à très bas coûts via l’Internet des flux de plus en plus massifs de données (voix, images, vidéos,
textes, transactions financières...). La géographie de ce réseau sous- marin, déployé par une poignée de FTN,
révèle un monde inégalement connecté avec une domination des pôles nord-américain, européen et est-asiatique
de la mondialisation et une dépendance de l’Amérique du Sud et de l’Afrique

Il existe aussi des flux de personnes, les premiers sont liés au tourisme.

Les croisières sont en très forte croissance depuis les années 1980.
Les principaux bassins de croisière sont : le bassin caribéen, le bassin méditerranéen et l’essor du marché
asiatique.

Enfin, il y a aussi les flux migratoires. Les flux illégaux (clandestins, drogues...) sont aussi favorisés.

• Par exemple,les passeurs envoient traverser la Méditerranée sur des barques de fortune, les «
pateras », des milliers de migrants qui souhaitent tenter leur chance en Europe. Le Haut-Commissariat
aux réfugiés a dénombré la mort de 1 776 personnes ayant fait naufrage en Méditerranée en 2015 sur 36
390 arrivées.
II. Des espaces inégalement intégrés à la mondialisation
A. Routes maritimes mondiales inégales (p.46-47)

Réponses aux questions :


1. Les routes maritimes les plus importantes relient l’Asie orientale, l’Europe et l’Amérique du Nord, pour
former une route Est-Ouest qui fait le tour du monde. Ces trois régions sont les principaux pôles de
l’économie mondiale : à ce titre, ils génèrent les flux d’importation et d’exportation de marchandises les
plus massifs dans le cadre d’une mondialisation où le transport maritime assure plus de 80% des flux de
marchandises.
2. L’Europe et l’Amérique du Nord ont subi parallèlement un processus de désindustrialisation qui a
considérablement diminué leur production de ce type de produits, et partant leur capacité à en exporter.
3. On dénombre trois grandes façades maritimes, d’Est en Ouest : la façade de l’Asie-Pacifique incluant les
ports sud-coréens, chinois, japonais, taïwanais, jusqu’à Singapour ; la façade européenne, aussi appelée
Northern Range, du Havre à Hambourg ; la façade atlantique des États-Unis, avec notamment New York.
Ces façades sont les points de départ et d’arrivée de cette route principale.

La géographie des flux maritimes révèle une mondialisation inégale. Les flux de matières premières se font
depuis les pays en développement et des pays exportateurs de pétrole vers les pays développés et émergents
(sens Sud-Nord).
Ces pays sont les principales puissances maritimes (États capables d’agir sur les grands espaces maritimes
en utilisant leur flotte militaire et commerciale) mondiales : Chine, États-Unis, Royaume-Uni, France...
Les routes maritimes suivent des itinéraires précis, largement dépendants des échanges commerciaux. Les
routes Est-Ouest, Asie orientale - Europe, transpacifique et transatlantique, supportent les volumes les plus
importants et les plus variés car elles relient les trois pôles principaux de l’économie mondiale qui
concentrent 85% du commerce mondial.
À l’échelle mondiale, trois grandes routes maritimes relient l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie
pacifique en traversant les trois plus grands océans : Océan Pacifique, Océan Atlantique et Océan Indien. La
route circumterrestre fait le tour de la Terre en passant par les trois pôles de l’économie mondiale.

B. Détroits et canaux : points névralgiques du commerce mondial

Les caps (pointes de terre s’avançant dans la mer) sont des passages maritimes plutôt secondaires.
Les détroits (passages maritimes étroits entre deux terres) et les canaux (voie navigable artificielle) sont des
espaces privilégiés car ils raccourcissent les distances (et donc les coûts de transport). L’enjeu est de
s’adapter aux flux et aux évolutions des transports maritimes.
Les tensions sont nombreuses dans ces espaces maritimes : risques de collision, pollution du littoral, flux
illicite (migrants ou drogue), attaques de pirates, îles disputées entre Etats riverains, présence de flotte
militaire étrangère…

C. Façades maritimes p.44

C’est un ensemble de ports qui sont relativement


proches et qui sert d’interface entre les flux
maritimes et l’arrière-pays (terrestre)
On en compte 3 principales à l’échelle mondiale :
la façade atlantique américaine, la Nothern Range
et la façade asiatique pacifique.

III. Entre liberté de circulation, appropriation et protection des mers et océans (carte p.52)

A. Des espaces maritimes de plus en plus appropriés carte p.52


3 questions
1. 1. Un littoral permet d’accéder à la mer et donc aux routes maritimes directement. D’autre part, disposer
d’un littoral signifie disposer d’une ZEE, donc avoir accès à des ressources marines, qu’elles soient
halieutiques, énergétiques ou minérales. Les États enclavés dépendent d’autres États pour accéder au
littoral, ce qui renchérit les coûts de leurs échanges avec le reste du monde (taxes, coût du transport terrestre
sur de plus longues distances) et peut entraîner une insécurité d’approvisionnement en cas de conflit avec
l’État dont ils dépendent. D’autre part, ils ne peuvent pas accéder aux ressources marines.
2. Les ZEE situées au milieu des océans correspondent à des îles et archipels. Cela leur confère une
importance stratégique si ces îles sont situées à proximité directe d’une route maritime, qu’elles permettent
de surveiller dans la partie de leur trajectoire située en haute mer. Par ailleurs, ces ZEE de vaste superficie
permettent aux États qui en sont possesseurs d’accéder à d’importantes ressources, le cas échéant.

3. Les États demandent une extension de leur ZEE au plateau continental pour prendre le contrôle des
ressources qu’il est susceptible de receler. Il s’agit de la France, qui dispose au sud de l’océan Indien de
nombreuses îles, constituant les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises)

1982 Montego Bay


ZEE = 200 miles nautiques (370KM)
Þ Découpage et territorialisation
des mers et océans (35% du total)

Les richesses maritimes et leur partage attisent les tensions entre États. Les mers en voie d’exploration pour
les minerais, les zones de pêche, les réserves d’hydrocarbures, les contentieux sur le tracé des zones
économiques exclusives sont des sources de rivalités entre les États côtiers. En effet, les États cherchent à
s’approprier en premier les ressources qui se trouvent au-delà de leur zone économique exclusive, dans les
eaux internationales : dans cette zone, la règle du « premier arrivé premier servi » prévaut.

B. Des espaces maritimes qui font l’objet de rivalités

• Dans l’Océan glacial Arctique, la fonte de la banquise suscite les convoitises des pays riverains (États-Unis,
Canada, Danemark, Norvège, Russie) pour l’exploitation des ressources et la maîtrise des nouvelles routes
maritimes marchandes (notamment la route appelée « route du Nord-Est », qui passe par l’Océan glacial
arctique et qui relient l’Amérique ou l’Europe à l’Asie, en passant par le pôle Nord).

Dans le Golfe de Guinée, les tensions sont nombreuses du fait


de nombreuses ressources convoitées (hydrocarbures
offshore, halieutiques), de ZEE contestées entre de nombreux
pays qui bénéficient souvent d’une façade maritime (et donc
d’une ZEE) rarement proportionnelle à leur surface terrestre.
(ex Guinée Equatoriale avec son île d’Annobon)
Cela génère des tensions variées : conflits entre les Etats,
développement de la piraterie maritime et déploiement de
flotte militaire étrangère (opération Corymbe depuis 1990).
C. Des espaces entre menaces et protection

• Quelles sont les menaces qui pèsent sur les espaces maritimes ?
• Quelles en sont les causes ?
• Quelles sont les solutions / mesures envisageables pour éviter les dégradations de ces espaces ?

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