Vous êtes sur la page 1sur 11

Les espaces maritimes :

approche géostratégique

Réalisé par : Encadré par :

ZINE ISMAIL Mr. AMMI


ABDOUS KHALID
EL AOUNI MEHDI
EL AZZOUZI NIHALE
MOUDALI KHAOULA
BARRAHMA TLEMCANI MARIAME
Sommaire

Introduction………………………………………………………………………………………………………………………….2

I. Définition des espaces maritimes et son émergence : ....................................................... 3

1. Définition des espaces maritimes ................................................................................. 3

2. Droit de mer ................................................................................................................... 4

3. Effet de la mondialisation sur les espaces maritimes……………………………………………..5

II. Les ressources aux espaces convoitées............................................................................. 6

1. L’importance des ressources maritimes ............................................................................ 6

2. L’importance des flux maritimes : ...................................................................................... 7

3. L’importance des façades maritimes ................................................................................. 7

1. Les espaces d’une géostratégie mondiale ...................................................................... 8

Conclusion ................................................................................................................................ 10

ENCG KENITRA 2017 / 2018 1


Introduction

Le contrôle des espaces stratégiques a souvent été une des clés de la puissance; dans
l'Antiquité, il s'agissait du contrôle de la Méditerranée. Depuis l'époque moderne, la
domination des mers conduit à la puissance; on parle ainsi de « thalassocratie » qui signifie
une puissance politique fondée principalement sur la domination de la mer : le premier
exemple historique de thalassocratie est la civilisation minoenne; et la cité grecque
d'Athènes au Ve siècle avant J-C; pour l'Empire Britannique c’était au début du XXe siècle.

Aujourd'hui, les 70 % de la surface du globe recouverts de mers et d'océans constituent un


enjeu majeur. Ces espaces sont à la fois des lieux d'échange et des lieux où les États
affirment leur puissance.

La mondialisation a accru l’importance stratégique des mers et des océans, dans la mesure
où le transport maritime est vital pour l’économie mondiale : approvisionnement en énergie,
en denrées agricoles, en matières premières, échanges de produits manufacturés.

On assiste depuis plusieurs décennies à un renforcement du phénomène de littoralisation et


un renforcement du rôle des façades maritimes. Ce sont les États les plus impliqués dans la
mondialisation qui s’efforcent donc de contrôler et de sécuriser les routes maritimes, en
particulier les points nodaux. L’appropriation des espaces maritimes est une projection de la
puissance continentale et fait l’objet de tensions entre les grandes puissances vu les
avantages que présentent ces espaces : l’importance des ressources maritimes, l’importance
des flux maritimes, des façades maritimes. La géostratégie de ces espaces, qui concentrent
les tensions majeures, est donc révélatrice de la hiérarchie et de la compétition des
puissances dans la mondialisation.

Alors, quel est le rôle des espaces maritimes dans l'espace mondial ? Et Quels sont les
enjeux et les acteurs de ces espaces ?

Nous allons essayer de répondre à la présente problématique en analysant la position de la


géostratégie des espaces maritimes au sein de la mondialisation, ensuite détailler
l’importance des ressources aux espaces convoités et enfin évoquer les lieux sous tension et
leur contrôle stratégique.

ENCG KENITRA 2017 / 2018 2


I. Définition des espaces maritimes et son émergence :

1. Définition des espaces maritimes

 Zone Économique Exclusive (ZEE) : définies lors de la conférence de Montego Bay en


1982, les ZEE sont des zones de 200 miles marins (370 km) à partir du trait côtier, où
l’exploitation des ressources est la propriété exclusive de l’État. Les zones maritimes
hors ZEE sont appelées « eaux internationales ».

 Zone Économique Spéciale (ZES) : zones dans lesquelles les États donnent des
conditions favorables aux entreprises pour qu’elles installent leurs activités (par
exemple en Chine, sur le littoral, depuis les années 1980).

Les espaces maritimes sont des espaces de déploiement pour les grandes puissances. Les
Etats-Unis possèdent des flottes sur tous les océans, concurrencés seulement
régionalement par le Russie ou la Chine.

ENCG KENITRA 2017 / 2018 3


2. Droit de mer
- La liberté des mers
Les océans ont longtemps été soumis à la doctrine de la liberté de la mer, une doctrine
énoncée au XVIIe siècle et qui limitait en substance la juridiction et les droits nationaux sur
les océans à une bande étroite entourant le littoral d’un pays. Le reste des océans était
déclaré libre pour tous et n’appartenant à personne. Cette situation a prévalu jusqu’au XXe
siècle, période au cours de laquelle des revendications nationales sur les ressources
extracôtières sont apparues.

- La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer


Les Nations Unies ont été à l’avant-garde des efforts entrepris pour assurer une utilisation
pacifique des océans, fondée sur la coopération entre les pays et un cadre juridique
international.
Au cours de cette période, plusieurs Conférences des Nations Unies sur le droit de la mer ont eu lieu
en vue d’établir un traité international unique qui régirait toutes les affaires maritimes.
L’adoption de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), en 1982, est entrée
en vigueur le 16 novembre 1994, a donc été l’aboutissement d’un processus lancé quinze ans
auparavant. Cette année-là, la communauté internationale a en effet franchi un pas décisif en
parvenant à un accord sur un traité international d’ensemble qui, à ce jour, continue de faire régner
l’ordre sur les océans de la planète.
La Convention sur le droit de la mer — ou « Constitution de la mer » comme on l’appelle souvent — a
été saluée comme l’un des instruments juridiques les plus importants du XXe siècle.

- Principales caractéristiques de la Convention :


 Les États côtiers jouissent d’une souveraineté sur leur mer territoriale, qui s’étend
jusqu’à 12 milles marins du littoral. Les navires et aéronefs de tous les pays bénéficient
d’un « droit de passage inoffensif ».
 Les États côtiers jouissent, dans une « Zone économique exclusive » de 200 milles
marins, de droits souverains sur les ressources naturelles et sur certaines activités
économiques.
 Les États côtiers ont juridiction sur les ressources de leur plateau continental (extension
sous-marine du territoire d’un État) pour explorer et exploiter ses ressources naturelles.
La limite du plateau est fixée à 200 milles marins de la côte, ou plus dans certains cas.
 La Convention établit un mécanisme obligatoire et compréhensif de règlement des
différends.
 La Convention a porté création de trois nouveaux organismes internationaux (l’Autorité
internationale des fonds marins, le Tribunal international du droit de la mer et la
Commission des limites du plateau continental).

ENCG KENITRA 2017 / 2018 4


3. Effet de la mondialisation sur les espaces maritimes

On peut résumer cet effet sur l’importance et sur la dimensionnalité des espaces maritimes
dans deux dimensions :

- La mondialisation a accru l’importance stratégique des mers et des océans, dans la mesure
où le transport maritime est vital pour l’économie mondiale (approvisionnement en énergie,
en denrées agricoles, en matières premières ; échanges de produits manufacturés).

- La mondialisation renforce ainsi la littoralisation et le rôle des façades maritimes

Littoralisation: processus ancien mais qui a pris une dimension importante depuis 1945. Elle
consiste en une migration des populations vers les littoraux (richesses halieutiques,
ouverture sur la mondialisation) et une maritimisation de l'économie.

C'est une concentration des hommes et des activités sur les littoraux Ces conséquences sont
donc une concentration croissante de population sur les côtes

ENCG KENITRA 2017 / 2018 5


II. Les ressources aux espaces convoitées
1. L’importance des ressources maritimes

 Les ressources halieutiques

Les espaces maritimes disposent d’immenses réserves halieutiques et fournissent près de


100 millions de tonnes de poissons et de crustacés par an ce qui constitue un apport
nécessaire à l’alimentation de la planète. Les principales zones de pêche se trouvent au large
de la côte ouest de l’Amérique, à l’est de l’Asie, au nordouest de l’Europe

Les ressources halieutiques sont exploitées depuis les temps les plus anciens. Mais dans un
contexte de croissance démographique – les prévisions parlent de plus de 9 milliards
d’humains vers 2050 –, la fonction nourricière des espaces maritimes prend une acuité
nouvelle.

90 millions de tonnes de poissons sont pêchées chaque année, auxquelles il faut ajouter
60 millions de tonnes issues de l’aquaculture. Les grandes zones de pêche – souvent
surexploitées – se localisent aujourd’hui surtout dans les océans Pacifique et Atlantique nord
et moyen.

 Les ressources énergétiques et minérales

Mers et océans renferment près du quart des réserves pétrolières et du tiers des ressources
gazières mondiales. Les technologies d’extraction offshore permettent aujourd’hui
d’exploiter de tels gisements sous-marins, au large du Brésil ou de l’Angola par exemple.

Les ressources minérales sont considérables : or, cuivre, manganèse, et surtout terres rares –
métaux indispensables aux produits de haute technologie – dont les océans concentrent
99 % des réserves. Sans même parler de l’Arctique, que le réchauffement climatique ouvre à
la navigation et à l’exploitation économique…

Les espaces marins regorgent de ressources en matières premières, notamment


énergétiques : hydrocarbures (gaz+ pétrole). En matière de production, les espaces
maritimes fournissent aujourd’hui environ 30% de la production de pétrole et 27% de la
production de gaz. L’exploitation de ces gisements offshore se fait au moyen de plateformes
en haute mer en Norvège, dans le Golfe du Mexique, au large du Brésil par ex).La possession
de ces gisements est donc un enjeu majeur pour le pays disposant d’un espace maritime.

ENCG KENITRA 2017 / 2018 6


 Le droit maritime et ses problèmes

L’importance de ces ressources a rendu plus nécessaire encore un droit maritime capable de
régler les litiges. Depuis son entrée en vigueur en 1994, la Convention des Nations unies sur
le droit de la mer distingue les eaux sous souveraineté, la zone économique exclusive (ZEE)
de 200 milles marins (370 kilomètres) et les eaux internationales.

Les États-Unis possèdent la ZEE la plus étendue, suivis par la France grâce à ses possessions
d’outre-mer. Chaque État cherche à étendre sa ZEE.

2. L’importance des flux maritimes :

 La majorité des flux transcontinentaux de marchandises transitent par les espaces


maritimes soit 80% du total. Ce trafic s’effectue par porte-conteneurs. Les hydrocarbures
sont eux transportés par des supertankers (pétrole) et méthaniers (gaz). Dans les pays du
Sud, le transport de passagers reste important, pour les pays du nord ce sont surtout des
croisières (Méditerranée ou Caraïbes). Les pays qui ont a traversé des espaces maritimes
polaires (arctique) sont équipés de brise-glaces.

 Les autres réseaux transcontinentaux : des oléoducs et des gazoducs traversent aussi des
océans : exemple entre l’Algérie et l’Italie. Il existe aussi des réseaux de câbles (fibres
optiques) qui supportent le trafic de la bande passante Internet.

 Les points de passage stratégiques : Pour tous ces réseaux, il existe des lieux stratégiques.
Il s’agit tout d’abord des détroits (qu’il faut savoir placer sur une carte) : Gibraltar, Malacca,
le Bosphore, les Dardannelles, les détroits d’Ormuz et de Bab ElMandeb (au sud du Yémen).
Il faut ajouter le canal de Suez et de Panama.

3. L’importance des façades maritimes

 Des interfaces majeures de la


mondialisation : Les façades sont
des lieux clés de la mondialisation.
Elles sont l’aboutissement des flux,
l’espace où se rencontrent
l’arrière-pays de cette façade
(hinterland) et son « avant pays »,
élargi au monde entier par la
mondialisation. Les principales
façades maritimes sont celles de
l’Asie orientale, de l’Amérique du
Nord-est et de l’Europe de l’Ouest

ENCG KENITRA 2017 / 2018 7


(la Northern Range du Havre à Hambourg)

 Une hiérarchie des grands ports : parmi ces façades maritimes, de très grands ports à
conteneurs ont été aménagés, dans des ZIP (Zones industrialo-portuaires). Ce sont souvent
des Hubs maritimes, des plates-formes multimodales parfaitement connectées avec les
autres modes de transport pour alimenter l’arrière-pays. (Voir croquis) On compte
désormais une dizaine de ports dans le monde qui dépassent 200 millions de tonnes de trafic
par an dont 8 en Asie orientale (Singapour, Hong Kong et Shanghai devenu le 1er port
mondial).

1. Les espaces d’une géostratégie mondiale

 La puissance navale

La domination de la mer fut la base de la puissance de nombreux États. Aujourd’hui,


la militarisation des espaces maritimes passe par des groupes aéronavals centrés sur des
porte-avions et relayés par des sous-marins à propulsion nucléaire.

Dans ce domaine, les États-Unis constituent une puissance sans rival depuis 1945. Ils
détiennent 80 % des porte-avions dans le monde et jouent le rôle de gendarme de l’océan
mondial. Au cours des dernières années, la Chine a fourni un effort important afin de
combler son retard naval.

ENCG KENITRA 2017 / 2018 8


 Le délicat contrôle d’espaces sensibles

La libre navigation est une condition sine qua non de la mondialisation. C’est pourquoi les
marines de guerre contrôlent les zones sensibles. Les détroits et canaux
transocéaniques sont particulièrement sous tension.

Les aspects géostratégiques sont tout aussi essentiels. La Ve Flotte américaine opère ainsi en
permanence dans le golfe Persique. Quant à la Chine, elle développe un réseau de facilités
navales, le « collier de perles », le long de la route du pétrole depuis le Golfe.

 La permanence des revendications et des conflits

On compte plus de 70 litiges opposant des pays riverains, pour des questions de zones de
pêche ou de contrôle géopolitique. La maîtrise de la mer de Chine méridionale, aux riches
ressources en hydrocarbures, est ainsi revendiquée par Pékin, suscitant des tensions avec
ses voisins.

L’Arctique fait également l’objet de convoitises de la part de nombreux États, à commencer


par la Russie qui demande l’extension de sa ZEE jusqu’au pôle Nord. La Chine, qui défend ses
intérêts économiques dans cette zone, a obtenu un statut d’observateur au Conseil arctique.

ENCG KENITRA 2017 / 2018 9


Conclusion

Au XXIe siècle, le contrôle des océans et des mers assurera celui des ressources et des voies
commerciales, et donc de la mondialisation. Mais la compétition pour les ressources
entraînera inévitablement des tensions voire des conflits entre les puissances maritimes.

Mers et océans sont des espaces particuliers, ancrés dans la mondialisation en raison des
routes maritimes, lesquelles forment un véritable système circulatoire de l’économie
globalisée. Leurs ressources, présentes et futures, sont considérables. Et nombreux sont les
acteurs qui s’en disputent la propriété, plaçant ces espaces au cœur d’une géostratégie
mondiale de plus en plus conflictuelle, c’est le cas des convoitises que suscitent actuellement
l’océan glacial arctique.

Les espaces maritimes ont donc porté la mondialisation. Mais en retour, celle-ci, tant dans
ses aspects géoéconomiques que géopolitiques, a fait des mers et des océans des espaces
centraux dans la géostratégie du XXIe  siècle.

L’évolution de la géopolitique mondiale traduit cette importance des espaces maritimes : le


premier porte-avions chinois, racheté à la Russie, est entré en service en 2012. Trois autres
sont prévus dans les prochaines années…

ENCG KENITRA 2017 / 2018 10

Vous aimerez peut-être aussi