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Figure de la Terre dans

l'Antiquité

La figure de la Terre dans l'Antiquité désigne la


perception qu'avaient de la Terre les différentes
civilisations de cette époque, de son évolution tant
régionale que temporelle, en fonction notamment
des mythes dont elle hérite, ainsi que de l'évolution
scientifique et religieuse des différentes sociétés.
La géodésie et sa sœur jumelle, l'astronomie, ont
subi au cours de l'Histoire l'influence des
conceptions philosophico-religieuses prévalant à
chaque époque. D'autres sciences, surtout les
mathématiques et la physique, ont contribué à leur
développement. En échange, astronomie et
géodésie ont elles-mêmes grandement fait
avancer le savoir rationnel et les conventions
philosophiques. Plus encore que l'astronomie, il
convient de considérer la géodésie comme mère
de toutes les sciences, car c'est grâce à elle que
les premiers concepts géométriques abstraits
sont apparus. Parmi les différents problèmes
traités en géodésie, les dimensions et la forme de
la Terre, autrement dit la « figure de la Terre »,
constituent un thème central.

Le modèle de Terre plate


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Instrument de navigation micronésien indiquant
directions des vents, courants, îles (vers 1904).

Carte micronésienne de navigation des Îles Marshall,


avec représentation des vents, courants et îles.
Esquisse explicative de la plus ancienne carte
géographique connue (époque sumérienne, env.
2500 av. J.-C.)

Les premières représentations


cosmographiques

La forme et la configuration de la Terre, au-delà


des conceptions mythiques héritées des traditions
préhistoriques, furent étudiées dès les époques
historiques les plus anciennes. Cela est attesté
par des cartes gravées sur des tablettes en argile
trouvées lors de fouilles en Mésopotamie. La plus
ancienne carte géographique connue figure sur
une tablette d'argile sumérienne provenant des
fouilles de Ga-Sur à Nuzi (Irak). Elle date de 2500
avant notre ère et se trouve au musée sémitique
de l'université Harvard à Cambridge.

Une autre carte géographique, dite « mappemonde


babylonienne » se trouve sur une tablette
conservée au British Museum à Londres. Elle
résume les connaissances géographiques des
anciens peuples de la Mésopotamie et représente
le fleuve Euphrate descendant d'une région située
au Nord, schématisée par un demi-cercle. Sur les
rives de ce fleuve s'élevait Babylone. D'autres
cercles périphériques correspondent aux divers
pays limitrophes de la Mésopotamie. L'ensemble
est entouré par le fleuve Océan, au-delà duquel se
dressent sept îles, associées à autant de régions
inconnues disposées selon la rose des vents. On
voit également des montagnes sur les deux côtés
qui symbolisent une « sorte de barrière », ainsi
qu'une grosse rivière au milieu de la carte.
La vision de l'Égypte antique et l'apport
décisif des Grecs

Reconstitution de la carte d'Anaximandre

Carte de la Terre plate antique, dessinée par Orlando Ferguson en 1893. Elle contient plusieurs références à des passages bibliques ainsi que
des critiques de la Théorie du Globe.

Les arpenteurs de l'Égypte ancienne, obligés de


recommencer leur travail cadastral après chaque
crue annuelle du Nil, avaient acquis des
connaissances empiriques assez vastes en
géométrie pour pouvoir résoudre les problèmes
topométriques se posant à eux. En outre, divers
historiens[1]pensent que les prêtres égyptiens
concevaient la Terre comme sphérique, idée à
laquelle les philosophes grecs n'allaient aboutir
que de nombreux siècles plus tard.

Toutefois, les premières idées géodésiques


suffisamment documentées sont celles de Thalès
de Milet[2], qui vivait au vie siècle avant notre ère et
que l'on considère comme le fondateur de la
trigonométrie. On lui attribue généralement l'idée
d'une Terre en forme de disque flottant sur un
océan infini. Néanmoins, divers commentateurs
pensent qu'il considérait la Terre comme une
sphère. En fait, l'idée d'un disque terrestre entouré
du fleuve Océan se retrouve déjà dans les chants
épiques d'Homère bien antérieurs à Thalès,
puisqu'ils datent approximativement de 800 av. J.-
C.
Anaximandre (vers 610 - 546 av. J.-C.)[1], un
contemporain de Thalès, défendait une idée un
peu différente. Selon lui, la Terre était cylindrique,
l'axe du cylindre étant orienté dans la direction est-
ouest. D'autres sources, cependant, signalent qu'il
regardait la Terre comme sphérique. En outre, il
introduisit la notion de sphère céleste, idée
féconde s'il en est, puisqu'elle constitue toujours
maintenant une idéalisation fort utile en
astronomie. D'après Strabon citant Ératosthène, il
serait à l'origine de la première carte géographique
du monde antique[3].

Reconstitution de la carte d'Hécatée de Milet


Anaximène (vers 585 - 525 av. J.-C.), un disciple
d'Anaximandre, natif lui aussi de Milet, modifia
quelque peu la vision de Thalès en soutenant que
la Terre était un disque très aplati baignant dans
un océan fini, le tout étant maintenu dans l'espace
sur un coussin d'air. Il considérait le Soleil comme
un disque plat soutenu dans l'air. Telle fut aussi
l'opinion d'Anaxagore de Clazomènes (vers 500-
428 av. J.-C.), pour qui la Lune était un corps
opaque avec des montagnes et des plaines,
éclairé par le Soleil envisagé comme un disque de
feu.

La seconde carte dont il est fait mention dans les


écrits parvenus jusqu'à nous fut compilée vers la
fin du vie siècle av. J.-C. par Hécatée de Milet (vers
550-480 av. J.-C.). Elle révèle surtout les lacunes
dans les connaissances géographiques de
l'époque, ainsi que l’idée selon laquelle les Grecs
se positionnaient eux-mêmes au centre du monde.
Elle ne tient aucun compte des données
géographiques plus précises rapportées par le
Phénicien Hannon (né à Carthage vers 530 av. J.-
C.) d'un voyage au cours duquel il est réputé avoir
navigué tout autour de l'Afrique. Les
renseignements donnés par Hannon tombèrent
dans l'oubli pendant plus de deux mille ans. Tel fut
d'ailleurs aussi le sort de nombreuses autres
observations fournies par des navigateurs qui
succédaient à Hannon.

Le modèle de Terre sphérique

Buste de Pythagore dit « Pythagore capitolinien ».


Pythagore, né à Samos vers 560 av. J.-C. et mort à
Crotone (ou à Métaponte selon d'autres sources)
vers 480 av. J.-C., est le premier auteur auquel on
attribue l'idée de la sphéricité de la terre[4].
Cependant il est coutumier de lui attribuer des
apports effectués ultérieurement par les élèves de
l'importante école qu'il avait fondée à Crotone[5].
On sait avec certitude que Parménide d'Élée[6]
enseignait vers 470 av. J.-C. que la Terre était
sphérique et isolée dans l'espace, où elle se
soutient « parce qu'elle n'a aucune raison de
tomber d'un côté plutôt que de l'autre ». Philolaos
de Crotone, un des disciples de Pythagore vivant
vers le milieu du ve siècle, fit une compilation
écrite des enseignements pythagoriciens, et
proposa pour sa part un univers non pas
géocentrique, mais centré sur Hestia, le « Feu
central ». Comme tous les corps, y compris le
Soleil, étaient censés tourner sur des orbites
circulaires autour de ce Feu Central, il ne s'agissait
pas d'un système héliocentrique. Néanmoins,
l'idée défendue par Philolaos, à savoir que la Terre
était une planète produisant la nuit et le jour en
tournant sur elle-même, fut une idée nouvelle pour
l'époque. En tout cas, sa théorie considère
clairement la terre comme sphérique[7].

De même, toujours au ve siècle avant notre ère,


Anaxagore de Clazomènes (500 – 428 av. J.-C.),
affirme que la Lune n'est pas un disque mais une
sphère ; il s'attache à expliquer les mouvements
diurnes du Soleil et de la Lune et professe une
théorie exacte des éclipses de lune[8]. Il faut
souligner que, jusqu'au ive siècle au moins,
l'argumentation dans la Science grecque reposait
davantage sur des spéculations philosophiques
que sur de véritables observations scientifiques.
C'est peut-être à partir d'Eudoxe de Cnide, au
ive siècle avant notre ère, que l'observation prit
une place importante. Il fut l'auteur d'une carte
stellaire, la première attestée à coup sûr dans le
monde grec. Eudoxe connaissait aussi la longueur
de l'année solaire. La valeur qu'il en donnait, soit
365,25 jours, lui avait probablement été apprise
soit par des prêtres d'Égypte, soit, plus
probablement, par les astronomes chaldéens.
Hipparque de Nicée en tout cas se servit, au
iie siècle, des observations babyloniennes, très
nombreuses et très anciennes, puisqu'elles
remontent au moins au viiie siècle, et les joignit
aux siennes[9]. On lui attribue d'ailleurs l'invention
de l'astrolabe, instrument qui facilita l'observation.

Portrait d'Aristote (copie romaine du ier ou iie siècle ap. J.-C., en marbre d'après un bronze perdu sculpté par Lysippe).
Dans le Timée (33 b), Platon (429–348 av. J.-C.)[10]
écrit explicitement que la Terre est « ronde » (c'est-
à-dire « sphérique »)[11], isolée, immobile au centre
du monde, et qu'elle est très grande.

Enfin, la sphéricité de la Terre est définitivement


admise, du moins parmi les lettrés de l'Antiquité,
avec les preuves qu'en donne son élève Aristote.
En effet, Aristote ne se contente pas de faire de la
sphéricité de la Terre une question de principe, il
avance en sa faveur des arguments physiques et
empiriques[11]. Il utilise l'argument de la forme
circulaire de l'ombre de la Terre portée sur la Lune
lors des éclipses. Il fait aussi état des
changements observés dans l'aspect du ciel
lorsqu'on va vers le Nord ou vers le Sud. Ainsi, il
fait remarquer que des étoiles nouvelles
apparaissent au-dessus de l'horizon et que
d'autres étoiles disparaissent sous l'horizon, dans
la direction opposée[12]. D'autre part, il raisonne
que la Terre résulte de l'agglomération de ses
parties sous l'effet d'une tendance naturelle des
objets à se diriger vers un point central, de sorte
que pour des raisons de symétrie et d'équilibre elle
ne peut posséder d'autre forme que sphérique.
Dans son Traité du Ciel (« De Caelo », livre II, Chap.
14), Aristote mentionne même une estimation du
périmètre de la Terre, qu'il établit à 400 000 stades
(63 000 à 84 000 km[13]), et insiste sur la petitesse
de cette longueur par rapport aux distances des
corps cosmiques.

La valeur indiquée par Aristote pour le périmètre


de la Terre n'est pas très précise, puisqu'elle
équivaut à presque le double de la valeur réelle,
mais elle constitue la plus ancienne estimation du
périmètre de la Terre dont on dispose. Elle est
peut-être due à Eudoxe. En outre, on rencontre
chez Aristote les premiers balbutiements pour
expliquer la force de la pesanteur, qui occupe
maintenant une place centrale en géodésie et
dans la théorie de la figure de la Terre. Les idées
d'Aristote concernant la pesanteur furent reprises
par Straton de Lampsaque (vers 340-268 av. J.-C.),
puis sont restées en veilleuse jusqu'à la
Renaissance. Vers la même époque, le navigateur
phocéen Pythéas, né vers 300 av. J.-C. à Massalia
(Marseille), colonie de la ville de Phocée en Ionie
(actuellement Foça, Turquie), franchissait les
colonnes d'Hercule, c'est-à-dire le détroit de
Gibraltar, et naviguait vers le Nord jusqu'à atteindre
l'île de Thulé dans une contrée boréale où il existe
une mer gélatineuse et des journées de vingt-
quatre heures pendant lesquelles le Soleil ne se
couche pas. Il existe un doute au sujet de l'île
appelée « Thulé » par Pythéas. Certains pensent
qu'il s'agit du Groenland, mais il n'y a aucune
certitude à ce sujet (Islande, îles Féroé)[14].
Toujours à cette époque, Bion d'Abdère affirmait
qu'il existe sur Terre des régions où le jour et la
nuit durent six mois. Pythéas, ayant observé des
marées bien plus importantes que celles qui
existent dans la Méditerranée, pensait que ces
marées océaniques étaient causées par les corps
célestes, en particulier par la Lune, mais il ignorait
évidemment que le phénomène était dû à
l'attraction gravitationnelle de ces corps.

Héraclide du Pont (388–315 av. J.-C.) proposait


que les planètes Mercure et Vénus tournaient
autour du Soleil. En même temps, il enseigna que
la Terre tourne sur elle-même autour d'un axe. Le
système d'Héraclide est donc un système
héliocentrique partiel. Le premier système du
Monde complètement héliocentrique, celui
d'Aristarque de Samos, date d'un siècle plus tard.

Une fois la notion de sphéricité de la Terre admise,


ce ne fut qu'une question de temps avant que des
coordonnées angulaires ne fussent introduites. Ce
fut chose faite par Dicéarque (350–285 av. J.-C.) à
la fin du ive ou au début du iiie siècle. Ce dernier
est un géographe qui décrit la « géographie
mathématique » de la Grèce et la hauteur des
monts du Péloponnèse. Il connaît évidemment
bien la sphéricité de la Terre et rapporte ses
mesures au méridien et au parallèle de Rhodes.
Dicéarque produisit aussi une carte du monde
mise à jour pour tenir compte des informations
nouvelles concernant l'Asie, obtenues lors des
expéditions militaires d'Alexandre le Grand. Peu de
temps après, Pythéas détermina avec une
précision relativement bonne la latitude de sa ville
natale Marseille. D'autres progrès importants en
astronomie et en géodésie sont associés aux
noms d'Aristarque et d'Ératosthène. Ils sont en
grande partie une conséquence du fait que vers
300 avant notre ère, le roi d'Égypte Ptolémée Ier
Soter fonde dans sa capitale Alexandrie un
observatoire et y appelle les savants les plus
éminents de l'époque. Il y fonde également la
fameuse Bibliothèque et le Musée, où les savants
sont entretenus aux frais de l'État. Euclide y
enseigne la géométrie, énonce les lois du
mouvement diurne, et voit entre les constellations
de la Grande Ourse et de la Petite Ourse une étoile
qui ne change pas de place (l'étoile polaire).
Aristillus et Timocharis d'Alexandrie y accumulent
les observations stellaires pendant un quart de
siècle.

Aristarque de Samos (vers 310–250 av. J.-C.) y


enseignait sous Ptolémée II Philadelphe. Il ne
défendait pas seulement l'idée d'un système du
monde héliocentrique, près de dix-sept siècles
avant Copernic, mais il tenta surtout de déterminer
les dimensions et les distances de la Lune et du
Soleil. S'il n'aboutissait pas aux bonnes valeurs[15],
du moins eut-il le mérite de s'attaquer au problème
sans préjugés philosophiques, mais uniquement
sur base de considérations géométriques. Il
fournit une méthode correcte pour calculer la
distance Terre-Lune qui sera plus tard appliquée
par Hipparque (190–120 av. J.-C.), ainsi qu'une
méthode permettant théoriquement de calculer la
distance de la Terre au Soleil.

Apollonius de Perga (fin du iiie et début du


iie siècle avant notre ère) était un élève
d'Aristarque de Samos. Il vint se fixer à Alexandrie,
où il devint célèbre par son traité sur les coniques.
Il introduisit l'idée de l'excentricité des orbites
astronomique en se basant sur un système
géocentrique, étant donc en contradiction avec
l'enseignement de son maître.

Archimède (287–212 av. J.-C.) s'intéresse à la


physique, à l'astronomie et aux mathématiques. Il
ouvre la voie au calcul intégral par sa méthode
d'exhaustion, qu'il applique à la quadrature des
paraboles et au calcul du volume de la sphère. Il
jette les bases de la statique par son étude des
machines simples. Il évalue la circonférence
terrestre à 300 000 stades (47 000 à 63 000
km[13]).

La représentation de la Terre sphérique

Le Globe de Cratès

Le Globe de Cratès (vers 150 av. J.-C.)

Selon Strabon, Cratès de Mallos (v. 220-140 av. J.-


C.), construisit une sphère pour représenter la
Terre[16]. On considère qu’il réalisa le premier
globe terrestre sur lequel furent reportés les
points et cercles caractéristiques de la sphère
céleste : pôles, cercle équatorial, cercles polaires
et tropiques.

Les cinq zones climatiques

La théorie des zones climatiques, attribuée à


Parménide, divise la sphère en cinq secteurs, deux
zones glacées donc inhabitables près des pôles,
et une zone torride infranchissable à cheval sur
l’équateur, séparant les deux zones tempérées les
seules susceptibles d’être habitées[17]. Avec de
légères variantes suivant les auteurs, les zones
glacées sont situées au-delà des cercles polaires
et la zone torride entre les tropiques.

Cette théorie fut adoptée par Aristote (384-322 av.


J.-C.)[18] qui considère, par raison d’équilibre, la
présence de terres dans l’hémisphère austral[19],
Polybe (vers 210-126 av. J.-C.), Cratès de Mallos
(vers 150 av. J.-C.) qui considère que la zone
torride est occupée par l’Océan et que, par
analogie, on doit concevoir des terres peuplées
au-delà de la zone torride[20], Posidonius (135-51
av. J.-C.), Strabon (58 av. J.-C.-22 ap. J.-C.)[21],
Pomponius Mela (-10 av. J.-C.-,50 ap. J.-C.) [22],
Pline l’ancien (23-79)[23]...

Évolution de la représentation plane du monde


connu

Hérodote (vers 480-425 av. J.-C.) conteste la


forme ronde donnée au monde connu sur les
cartes et la dimension respective des
continents[24].

Aristote reprendra plus tard cette critique quand il


dira :

« La longitude en effet l'emporte de beaucoup


en longueur sur la latitude »[25].

Le monde connu occupe une surface restreinte de


la sphère terrestre aussi Strabon considère qu'il
est plus pratique, compte tenu de la dimension
que devrait avoir la sphère pour que soient figurés
les détails de la géographie, de le représenter sur
une surface plane, sur une carte géographique [26].
À la suite de Dicéarque, Strabon considère qu'il est
légitime d'utiliser pour le repérage en longitude et
latitude, un canevas rectangulaire[27].

La détermination du rayon de la Terre par


Ératosthène de Cyrène

Ératosthène (env. 273–192 av. J.-C.)

Ératosthène de Cyrène (273–192 av. J.-C.) fut


autant astronome que géographe. Il avait fait des
études à Athènes, puis vint à la cour de Ptolémée
III Évergète pour travailler à la bibliothèque
d'Alexandrie. Il introduisit la notion d'obliquité de
l'axe de rotation terrestre. Il est le véritable
fondateur de la géodésie. En effet, il détermina le
périmètre de la Terre par une méthode géodésique
qui porte maintenant son nom. Le principe de sa
méthode pour mesurer la longueur d'un degré à la
surface de la Terre fut employé jusque dans les
temps modernes. En considérant la Terre
sphérique et les rayons du Soleil parallèles, il suffit
de déterminer, par des mesures astronomiques
faites à midi au solstice d'été, l'angle au centre α
entre deux stations situées sur le même méridien
dont l'une située sur le tropique, et, par des
mesures géodésiques, la distance ΔL entre ces
stations le long de l'arc de grand cercle pour
trouver la longueur de la circonférence de la Terre
par la formule C = 360 ΔL / α, si α est exprimé en
degrés sexagésimaux.
Méthode d'Ératosthène pour déterminer le rayon de la Terre.

Les deux stations considérées par Ératosthène


étaient Alexandrie et Syène (Assouan). Il savait
(vraisemblablement par ouï-dire) qu'au moment du
solstice d'été, les rayons du Soleil tombaient
verticalement sur Syène (Haute-Égypte), puisqu'ils
y éclairaient le fond d'un puits profond (il paraît
que ce puits existe toujours), et formaient à
Alexandrie (Basse-Égypte), ville située
approximativement sur le même méridien que
Syène, un angle d'environ 7,2° avec la ligne du fil à
plomb. En réalité, Assouan se situe à une latitude
de 24°6'N et une longitude de 32°51'E, tandis
qu'Alexandrie est à 31°09'N et 29°53'E. Pour
déterminer cet angle, Ératosthène a pu mesurer
l'ombre projetée par l'obélisque dressé devant la
bibliothèque d'Alexandrie, et comparer la longueur
de cette ombre à la hauteur de l'obélisque, qui
devait lui être connue. Il a aussi pu mesurer
l'ombre produite par un « gnomon » dans une
coque hémisphérique (un « skaphe »). En tout cas,
il trouva que la longueur de l'ombre valait 1/50 de
cercle complet (donc α=7°12'). Diverses variantes
sur la manière dont Ératosthène a pu déterminer la
distance ΔL entre Syène et Alexandrie, pour
laquelle il indique une valeur de 5000 stades, se
rencontrent dans la littérature. La plus probable en
est qu'il a utilisé des cartes cadastrales de
l'Égypte dressées sur la base d'informations
fournies par des « bématistes » (compteurs de
pas), qui devaient refaire le cadastre après chaque
crue du Nil. Toutefois, selon certaines sources,
Ératosthène se serait fié aux indications peu
précises des caravaniers qui avaient l'habitude de
mesurer les distances en « chameau-jours »[28].
Quoi qu'il en soit, il trouvait pour la circonférence
de la Terre la valeur de 250000 stades (égyptiens).
En admettant que le stade égyptien vaut 157,5
mètres, on aboutit à une valeur de 39375
kilomètres[29]. Cette valeur est remarquablement
proche de la réalité, puisqu'elle n'est trop courte
par rapport à la valeur acceptée actuellement que
de 2 %. En fait, la plupart des chercheurs pensent
que la précision de la détermination d'Ératosthène
est surfaite et devait se situer au mieux aux
alentours de 10 %, compte tenu des incertitudes
planant sur la valeur exacte du stade et des
procédés rudimentaires mis en œuvre.

Méthode de Posidonios pour calculer la longueur du méridien terrestre en utilisant la hauteur de l'étoile Canopus à Rhodes et Alexandrie.
Une détermination ultérieure du périmètre de la
Terre, faite par Posidonius (ou Poseidonios)
d'Apamée (135-50 avant notre ère), fut nettement
moins précise. Posidonius trouva seulement
180 000 stades, c'est-à-dire 28 350 kilomètres. Il
utilisait la méthode d'Ératosthène appliquée à l'arc
de méridien entre Alexandrie et Rhodes, dont il
estima la distance par le temps que prenait le
trajet naval à la vitesse de croisière normale d'une
galère. Il déduisit la différence en latitude entre
Alexandrie et Rhodes (soit l'angle au centre α) en
sachant que l'étoile brillante Canopus (α Car)
passe à l'horizon de Rhodes quand sa hauteur est
de 7°30' à Alexandrie. La valeur erronée de
Posidonius a joué un rôle important, puisqu'elle fut
adoptée par Claude Ptolémée et parvint ainsi
jusqu'à la Renaissance. Elle semble avoir influencé
la décision de Christophe Colomb de rejoindre
l'Asie en naviguant vers l'Ouest (d'après Michel
Lequenne, on ne sait si Christophe Colomb voulait
aller précisément vers l'Inde). En effet, selon les
estimations de l'époque basées sur la valeur de la
circonférence terrestre, l'Inde se situait seulement
à 70 000 stades (environ 11 000 kilomètres) à
l'Ouest des côtes européennes.

À la même époque, l'empereur de Chine Qin Shi


Huang (Tsin Chi Hoang, selon la transcription
ancienne de l'EFEO) eut quelques problèmes avec
les lettrés chinois. Pour cette raison, il fit brûler les
ouvrages des savants anciens, ainsi que les
savants vivants qui auraient pu les avoir appris par
cœur. Cet épisode de l'Histoire chinoise ne
constitue pas seulement un fait divers dramatique,
car la destruction d'observations astronomiques
accumulées en Chine tout au long de nombreux
siècles avant l'autodafé en question est encore
perçue de nos jours comme une perte irréparable
pour l'astronomie et la géodésie.
De Hipparque à Claude Ptolémée

Hipparque.

L'astronome Hipparque, dont on a déjà signalé le


célèbre catalogue d'étoiles, naquit à Nicée peu
après la mort d'Ératosthène, en Bithynie
(actuellement la ville turque d'Iznik). Hipparque est
sans doute le plus grand astronome de l'Antiquité,
et dépasse même Ptolémée, bien que ce dernier
soit plus souvent cité dans l'histoire des idées en
raison du fait que ce sont ses œuvres qui furent
redécouvertes au Moyen Age et qui nous sont
parvenues. Il fournissait les positions de
nombreuses étoiles dans un système de
coordonnées équatoriales, l'ascension droite et la
déclinaison. Il semble avoir fait la plupart de ses
observations à Rhodes et à Alexandrie. C'est cette
dernière cité qui héritera de ses méthodes et de
ses résultats, dont Ptolémée fera la synthèse. La
comparaison des positions de certaines étoiles
avec celles relevées plus tôt par Eudoxe et
Timocharis lui fit redécouvrir l'important
phénomène de précession des équinoxes, déjà
identifié par les babyloniens[30], mais auquel le
nom d'Hipparque reste attaché depuis lors. Ce
phénomène joue un très grand rôle en astronomie
et en géodynamique. Il se marque par le fait qu'au
cours des années et des siècles, le point vernal
(marquant le début du printemps astronomique)
se déplace par rapport aux constellations de
l'écliptique, pour faire un tour complet en un peu
moins de 26 000 ans. Cela correspond
approximativement à une vitesse de déplacement
sur l'écliptique de 50" par an. Par suite de ce
déplacement du point vernal par rapport aux
étoiles fixes du zodiaque, l'axe des pôles balaye en
26 000 ans un cône dont la demi-ouverture est
environ 23,5°. Celle-ci représente l'inclinaison de
l'axe des pôles sur l'écliptique, c'est-à-dire
l'obliquité de la Terre. Hipparque semble avoir eu
davantage le goût des observations
astronomiques précises que celui des
spéculations philosophiques et théoriques. On sait
aussi qu'il n'a jamais souscrit à l'hypothèse
héliocentrique d'Héraclide du Pont ni à celle
d'Aristarque de Samos [réf. nécessaire]. Celle-ci fut
défendue, du vivant de Hipparque, par l'astronome
babylonien Séleucos de Séleucie.

Parmi les travaux d'Hipparque, on doit encore citer


la théorie des mouvements excentrés du Soleil et
la Lune, dont le calcul est rendu possible par sa
théorie des épicycles, la réduction parallactique
des observations au centre de la Terre, l'utilisation
de la projection stéréographique dont il fut
probablement l'inventeur, les premières
déterminations de longitudes au moyen d'éclipses
de la Lune, l'invention (ou du moins le
perfectionnement) de la trigonométrie et la
publication d'une table des cordes. Les tables
d'Hipparque seront utilisées et perfectionnées par
Ptolémée[31]. Elles n'évolueront guère ensuite, sauf
l'adjonction d'un huitième climat[32] par Théon
d'Alexandrie[33]. Ces tables, très bonnes, ne seront
dépassées en précision que dix-sept siècles plus
tard par celles de Johannes Kepler.

Claude Ptolémée (env. 100–161).


Pour Hipparque, la Terre est évidemment
sphérique, la longueur de la circonférence étant
celle déterminée par Ératosthène, mais
légèrement corrigée pour valoir 252000 stades.
Cela fait 700 stades au degré, contre 694,44 pour
Ératosthène et 500 pour Posidonius, cette dernière
mesure ayant sans doute été effectuée après la
mort d'Hipparque. Il connaît la valeur de
l'« obliquité », qui représente l'inclinaison de
l'équateur sur l'écliptique. Il introduit l'observation
systématique du passage du Soleil au méridien,
détermine la durée de l'année tropique à 365,2467
jours solaires moyens, ainsi que celle des saisons.
Cependant, la notion d'obliquité de la Terre n'est
pas due à Hipparque ; elle semble avoir été
introduite par Ératosthène.

Vers 46 av. J.-C., Sosigène d'Alexandrie établit un


calendrier officiel sur ordre de Jules César. C'est le
calendrier julien, qui possède comme particularité
essentielle d'avoir une année fixée à 365,25 jours.
Abstraction faite de la réforme somme toute
mineure à laquelle fit procéder le pape Grégoire
XIII en 1582, c'est le calendrier que nous
connaissons encore de nos jours. César ordonna
également un levé cartographique de l'empire
romain.

Carte basée sur les données de la Géographie de Claude Ptolémée (100–161 ap. J.-C.), dessinée en 1544 par le Bâlois Sebastian Münster.

Menelaos, un astronome d'Alexandrie, écrit vers


80 de notre ère un traité intitulé Les Sphériques.
Les trois livres de cet ouvrage parvenus jusqu'à
nous traitent des triangles sur une sphère. On sait
aussi que vers la fin du premier siècle ou au début
du second, Marinus de Tyr a dressé une carte
géographique selon un canevas rectangulaire de
parallèles et de méridiens inspiré de celui de
Dicéarque. Ces cartes elles-mêmes ne nous sont
malheureusement pas parvenues, mais on en
connaît quelques détails à travers l'œuvre de
Claude Ptolémée (environ 100–161 ap. J.-C.).
Celle-ci constitue l'apogée de la science greco-
romaine. Par la suite, cette dernière connaît une
stagnation puis un rapide déclin en Europe
chrétienne. En effet, la période après Ptolémée se
caractérise davantage par des commentaires sur
les textes anciens que par des idées nouvelles. En
fait, l'œuvre de Ptolémée lui-même représente déjà
plutôt un monumental travail de compilation
qu'une réelle innovation. Elle se compose de
l'«Almageste», synthèse magistrale des
connaissances astronomiques et géodésiques de
l'époque, et de la Géographie parue en 150 de
notre ère, laquelle constitue une compilation des
connaissances géographiques. Celles-ci se
trouvent résumées dans la mappemonde de
Ptolémée. Le nom Almageste est une contraction
arabe du mot grec μεγίστη (mégistè = majeur),
auquel on a ajouté en préfixe l'article arabe al-.
C'est sous l'appellation de Grand Astronome que
cet ouvrage était connu à partir du iiie siècle, pour
le différencier d'une collection de textes et
commentaires astronomiques rédigés par des
savants alexandrins ayant pour but d'en rendre la
lecture plus aisée. Cette collection était appelée le
Petit Astronome. « Grand » se dit en grec μεγάλη
(mégalè), et l'appellation arabe provient de son
superlatif μεγίστη (le plus grand, majeur). Le titre
original de l'Almageste est Μαϑηματικῆϛ
Συντάξεωϛ βιβλία ιγ, littéralement : 13 livres de
composition (ou synthèse) mathématique.

Vers 350 de notre ère, Diophante réussit à


résoudre des problèmes d'analyse indéterminée
en inventant une sorte d'algèbre. À la même
époque, l'Alexandrin Pappus résumait l'état du
savoir mathématique d'alors dans ses Collections
mathématiques, et produisit aussi un commentaire
éclairé sur l'œuvre de Ptolémée. Vers 380, Théon
d'Alexandrie rédigea des commentaires
(Exegeseis) sur les « Tables faciles » et
l'Almageste. En particulier, aux sept « climats » des
tables de Ptolémée, il en ajouta un huitième, celui
de Byzance.

L'École néoplatonicienne d'Alexandrie maintint


jusqu'au viie siècle, avec Ammonios, Jean
Philopon et Étienne d'Alexandrie, le savoir
astronomique alexandrin qu'elle diffuse, avec
Sévère Sebôkht, dans le monde syriaque, maillon
fondamental dans la transmission des
connaissances astronomiques ptolémaïques à la
civilisation islamique.

Notes et références
1. Anaximandre naquit vers 611 av. J.-C. à Milet
et fut donc le cadet de Thalès de quelques
années. Son livre De la Nature écrit en 547 av.
J.-C., peu avant sa mort, se trouvait à la
bibliothèque du Lycée. Aristote et Théophraste
l'avaient donc très probablement lu, mais la vie
d'Anaximandre nous est très peu connue. On
lui attribue une carte de la Terre, des travaux
pour déterminer la grandeur et la distance des
étoiles, l'invention du cadran solaire et celle du
gnomon.
2. Nos principales sources d'informations
concernant Thalès sont Hérodote et Diogène
Laërce. Il est probable que Thalès naquit en
624 av. J.-C. et mourut en 548 av. J.-C..
Hérodote affirme (I, 74) que Thalès avait prévu
l'éclipse du Soleil du 28 mai 585 av. J.-C. qui
termina la guerre entre Mèdes et Lydiens. C'est
impossible (voir éclipse solaire), mais cela
suggère qu'il devait au moins connaître la
cause véritable des éclipses. On sait qu'il
enseignait que la Lune emprunte sa lumière au
Soleil et qu'elle est plus proche de la Terre que
ce dernier. Il voyait dans la Petite Ourse, à
laquelle se fiaient les Phéniciens, un meilleur
moyen d'orientation pour la navigation que la
Grande Ourse par rapport à laquelle se
repéraient les marins grecs. On lui attribue
souvent une Astronomie nautique, mais il est
plus probable que Thalès n'a rien écrit. Une
tradition veut qu'il ait divisé l'année en 365
jours et donné 30 jours aux mois. Ses
connaissances mathématiques viendraient
des prêtres égyptiens. En tout cas, il semble
que ce soit bien lui qui ait introduit la
géométrie en Grèce. Proclus lui attribue les
découvertes suivantes :
1. Un cercle est coupé en deux parties
égales par son diamètre.
2. Les angles à la base d'un triangle
isocèle sont égaux.
3. Si deux droites se coupent les angles
opposés sont égaux.
4. L'angle inscrit dans un demi-cercle est
un angle droit. (Cette découverte aurait
tellement enthousiasmé Thalès qu'il
aurait sacrifié un bœuf à cette
occasion.)
5. Un triangle est défini si sa base et les
angles à la base sont connus. (Ce
théorème est fondamental pour la
triangulation. Il permet par exemple de
calculer à quelle distance se trouve un
navire en mer.)
À ces propositions on ajoute
traditionnellement le théorème dit « de
Thalès » : toute parallèle à un côté d'un triangle
détermine deux triangles semblables. En outre,
Thalès aurait mesuré la hauteur des pyramides
d'après la longueur de leur ombre projetée
comparée au rapport de la longueur d'un bâton
vertical à la longueur de son ombre. La vision
du monde de Thalès, telle qu'elle nous est
rapportée par Aristote (Métaphysique, A, 3,
983 b 21 ; De Caelo, B, 13, 294 a 28 ;
« Métaphysique », A, 3, 983 b 6 sq.), est que la
Terre flotte sur l'eau, laquelle est le principe de
toutes choses.
3. « Ératosthène ajoute qu'Anaximandre publia la
première carte géographique », Strabon,
Géographie, Liv.I, Chap. 1, 11
4. Paul Pédech, La géographie des Grecs, PUF,
Paris, 1976, p. 38
5. Paul Couderc, Histoire de l'astronomie, Que
sais-je n°165, p. 44-45.
6. Selon Diogène Laërce, il fut le premier à
affirmer que la Terre est ronde et située au
centre du monde (IX, 21).
7. P. Couderc, Op. cit., p. 50.
8. P. Couderc, Op. cit., p. 47.
9. Cf Ptolémée, Almageste et préface de l'édition
de l'Almageste de N. Halma.
10. On trouve dans le Phédon (97 d-e ; 108 d-113
et 110 b) une discussion sur la forme de la
terre. La position de Socrate est donnée en
108 d :
« — Eh bien donc, reprit-il, je suis persuadé
pour ma part que tout d’abord, si la terre est de
forme sphérique et placée au milieu du ciel,
elle n’a besoin, pour ne pas tomber, ni d’air ni
d’aucune autre pression du même genre, mais
que l’homogénéité parfaite du ciel seul et
l’équilibre de la terre seule suffisent à la
maintenir ; car une chose en équilibre, placée
au milieu d’un élément homogène, ne pourra ni
peu ni prou pencher d’aucun côté et dans cette
situation elle restera fixe. Voilà, ajouta-t-il, le
premier point dont je suis convaincu. »
11. Paul Pédech, La géographie des Grecs, PUF,
Paris, 1976, p. 39.
12.
Une des preuves de la sphéricité de la Terre.

Dans de nombreux textes modernes, on


attribue à Aristote l'argument tiré de
l'observation des bateaux qui s'éloignent et
dont la disparition à l'horizon s'achève par le
sommet de la voilure. On trouve cet argument
au livre II de l'« Histoire naturelle » de Pline
l'Ancien (Caius Plinius Secundus, 23-79 ap. J.-
C.), mais il ne figure pas chez Aristote.
L'argument symétrique, celui du navigateur qui,
s'approchant d'une terre, aperçoit d'abord le
sommet des montagnes, est utilisé par
Strabon d'Amasée (env. 58 av. J.-C. – 25 ap. J.-
C.) dans sa «Géographie» (L.I, chap.1). Il sera
repris par Claude Ptolémée (vers 100-170 de
notre ère) dans l'« Almageste ». On pense
qu'Ératosthène de Cyrène (273–192 av. J.-C.)
pourrait être à l'origine de cet argument, qui
serait donc postérieur à Aristote.
13. James Smith, Introduction to geodesy : the
history and concepts of modern geodesy, New
York, Wiley, 1996
(OCLC 
35172648 (https://worldcat.org/fr/title/35172648)
)
14. [PDF] De Pythéas à Jules Verne, Variations sur le
mythe de Thulé (http://jules-verne.pagesperso-
orange.fr/Pytheas_Jules_Verne.pdf)  [archive]
15. L'erreur est considérable pour la distance
Terre-Soleil. En revanche, son estimation de la
distance Terre-Lune est assez convenable,
surtout si l'on suit le raisonnement de
Neugebauer.
16. Strabon, Géographie, L.II, chap. 5,10
17. « Une première question, éminemment
géographique, est celle qu'aborde Posidonius
quand il suppose la sphéricité de la terre et du
monde et qu'il admet comme une des
conséquences légitimes de cette hypothèse la
division de la terre en cinq zones. C'est à
Parménide qu'il attribue la première idée de
cette division en cinq zones. » Strabon,
Géographie, L.II, chap. 2,2.
18. « Cependant nous savons qu'en latitude nous
connaissons la terre habitable jusqu'aux
parties qui ne le sont plus. D'une part, elle ne
peut être habitée à cause du froid ; et d'autre
part, à cause de la chaleur. Mais les parties qui
sont en dehors de l'Inde et des Colonnes
d'Hercule ne semblent pas, à cause de la mer,
pouvoir se rejoindre de telle sorte que toute la
terre habitable soit absolument continue.»,
Météorologies 2.5
19. « Il n'en est pas moins nécessaire qu'il y ait un
certain lieu qui soit, par rapport à l'autre pôle,
comme le lieu que nous habitons est par
rapport au pôle qui est au-dessus de nous.»,
Météorologies 2.5
20. « Cratès commence par poser en principe que
la zone torride est occupée par l'Océan et se
trouve bornée de part et d'autre par la zone
tempérée, tant la portion que nous habitons
que la portion qui se trouve dans l'hémisphère
opposé; puis, s'appuyant sur ce que le nom
d'Éthiopiens désigne pour nous toutes les
populations méridionales, répandues le long
de l'Océan, et qui semblent former la bordure
extrême de la terre habitée, il conclut que, par
analogie, on doit concevoir au-delà de l'Océan
l'existence d'autres Éthiopiens, occupant par
rapport aux différents peuples de cette
seconde zone tempérée et sur les bords dudit
Océan la même situation extrême. Et de la
sorte, ajoute-t-il, il y a bien effectivement deux
nations d'Éthiopiens séparées l'une de l'autre
par l'Océan. », Strabon, Géographie, L. I,
chap.2, 24
21. Géographie, L.II, chap. 5,3.
22. « Description de la terre » L.I Introduction.
23. Histoire naturelle, Livre II, LXVIII.
24. « Pour moi, je ne puis m'empêcher de rire
quand je vois quelques gens, qui ont donné
des descriptions de la circonférence de la
terre, prétendre, sans se laisser guider par la
raison, que la terre est ronde comme si elle eût
été travaillée au tour, que l'Océan l'environne
de toutes parts, et que l'Asie est égale à
l'Europe. Mais je vais montrer en peu de mots
la grandeur de chacune de ces deux parties du
monde, et en décrire la figure. » L'Enquête, IV,
36.
25. « C'est pourquoi les dessins qu'on fait
aujourd'hui des grandes régions de la terre
sont vraiment ridicules. On représente la partie
de la terre habitée comme ronde ; et cela est
impossible, et d'après les faits observés et
d'après le simple raisonnement. La raison
démontre que la partie habitable est limitée en
latitude. » Aristote, Météorologies, 2.5
26. « Quand on peut se procurer une sphère de
grande dimension, une sphère dont le
diamètre n'ait pas moins de dix pieds, il n'y a
pas à chercher mieux; mais, si l'on ne peut s'en
procurer une qui soit juste de cette dimension
ou qui du moins en approche beaucoup, il faut
alors inscrire sa carte géographique sur une
surface plane, de sept pieds au moins. »,
Strabon, Géographie, L.II, chap. 5,10.
27. « Il est, en effet, assez indifférent qu'en place
des cercles qui nous servent à déterminer sur
la sphère les climats, les directions des vents
et en général à distinguer les différentes
parties de la terre et à leur assigner leur vraie
position géographique et astronomique, nous
tracions des lignes droites (lignes parallèles en
place des cercles perpendiculaires à
l'équateur, lignes perpendiculaires en place des
cercles perpendiculaires aux parallèles), la
pensée pouvant toujours aisément transporter
à une surface circulaire et sphérique les
figures et les dimensions que les yeux voient
représentées sur une surface plane. », Strabon,
Géographie, L.II, chap. 5,10.
28. Claude Brezinski, Les images de la Terre :
cosmographie, géodésie, topographie et
cartographie à travers les siècles, Paris,
L'Harmattan, 2010, 300 p.
(ISBN 978-2-296-11722-8, lire en ligne (https://
books.google.com/books?id=DgNCRlt5_4QC&
printsec=frontcover)  [archive]), p. 33.
29. 5000x157,5x(360/7,2)/1000
30. C.W. Ceram, Des dieux, des tombeaux; des
savants
31. Voir la note 8 de l'article Ptolémée
32. Les climats sont des points de repères
géographiques pour lesquels divers calculs de
parallaxes peuvent être effectués à partir de
tables.
33. A. Tihon, Théon d'Alexandrie et les « Tables
Faciles » de Ptolémée, Archives
internationales d'histoire des sciences, 1985
(35), n° 1124-115, p. 106-123. ISSN 0003-9810.

Annexes

Bibliographie

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brève histoire d'une « vérité » (http://philo.pourto
us.free.fr/Articles/Patrice/terreplate.ht
m)  [archive], sur philo.pourtous.free.fr (consulté
le 19 juin 2017).
Charlier, G. (1992). La Grande Aventure de
Christophe Colomb, Éditions « Aventure et
Découverte », Liège.
Philippe Cibois, « Prouver la rotondité de la Terre
selon les Anciens » (https://enseignement-latin.
hypotheses.org/9695)  [archive], sur
enseignement-latin.hypotheses.org,
5 novembre 2016 (consulté le 19 juin 2017).
Dugas, R. (1950). Histoire de la Mécanique,
Éditions du Griffon, Neuchâtel & Éditions Dunod,
Paris.
Pierre Duhem, Le Système du monde : Histoires
des doctrines cosmologiques de Platon à
Copernic, 10 vol., Hermann, Paris (1913—1959).
Farrington, B. (1967). La Science dans l'Antiquité,
Petite Bibliothèque Payot 94, Paris.
Herbaux, F. (2008). Puisque la Terre est ronde,
enquête sur l'incroyable aventure de Pythéas le
Marseillais, éditions Vuibert Sciences, Paris.
Christian Jacob, Géographie et ethnographie en
Grèce ancienne, Paris, Armand Colin, 1991, 192
p. (ISBN 2-200-33068-5)
Alexandre Koyré : Du monde clos à l'univers
infini, Éd.: Gallimard, Coll.: Tel, 1988,
(ISBN 2070712788).
Pédech P., La géographie des Grecs, Presses
Universitaires de France, Paris, 1976.
René Taton (1994). Histoire générale des
sciences (4 volumes), Quadrige/PUF.

Articles connexes

Monde
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Figure de la Terre au Moyen Âge
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