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dérive des continents


1 PRÉSENTATION

dérive des continents, théorie selon laquelle les continents se déplacent


les uns par rapport aux autres à la surface du globe.

2 LES HYPOTHÈSES ANCIENNES

Dès 1620, Francis Bacon remarqua la similitude des formes entre la côte
occidentale de l’Afrique et la côte orientale de l’Amérique du Sud. Il ne
proposa cependant aucune explication. Un demi-siècle plus tard, François
Placet suggéra que l’Ancien et le Nouveau Monde avaient formé à l’origine
— c’est-à-dire avant le Déluge — un bloc unique. Leur séparation, pensa-
t-il, résultait de l’effondrement de l’Atlantide. Au XIXe siècle, Alexander
von Humboldt voyait dans l’Atlantique une immense vallée creusée par les
eaux.

L’idée qu’une énorme rupture puisse être à l’origine de la séparation des


Amériques et du Vieux Monde fut évoquée pour la première fois dans
l’ouvrage d’Antonio Snider-Pellegrini, la Création et ses mystères dévoilés
(1858). Snider-Pellegrini remarqua lui aussi la correspondance des profils
côtiers de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, mais il attira en outre
l’attention sur la présence de plantes fossiles identiques dans les dépôts
houillers d’Europe et d’Amérique du Nord.

L’idée d’un mouvement latéral des continents germa à la fin du XIXe et au


début du XXe siècle. L’hypothèse était alors associée à la formation de la
Lune : notre satellite aurait été expulsé hors de la zone Pacifique, à la
suite de quoi les continents auraient dû réajuster leurs positions
respectives à la nouvelle forme de la Terre. En 1910, le chercheur
américain F. B. Taylor fut le premier à parler d’un « irrésistible fluage »
pour expliquer non plus la correspondance entre les côtes des deux
continents qui bordent l’océan Atlantique, mais la configuration des
chaînes montagneuses d’Eurasie. C’est le déplacement des continents qui,
d’après lui, expliquait le froissement des roches de nos chaînes de
montagne et des guirlandes insulaires. Si les idées de Taylor étaient très
intéressantes, le chercheur ne fournissait guère de preuves pour étayer
ses hypothèses.

3 L’APPORT DE WEGENER
L’histoire des sciences a retenu l’astronome, géophysicien et
météorologiste allemand Alfred Wegener comme véritable père de la
théorie de la dérive des continents. En 1915, Wegener fit paraître la
Genèse des océans et des continents. Il pensait, comme les géologues de
l’époque, que la croûte continentale (le sial) flottait par isostasie sur une
couche de basalte moins rigide (le sima). Il alla cependant plus loin et
avança l’hypothèse que les continents auraient tous fait partie d’un
supercontinent primitif, la Pangée, avant de se morceler et de dériver
pour occuper les emplacements qu’on leur connaît aujourd’hui.

Pour appuyer sa théorie, Wegener fit valoir que les contours des
continents s’imbriquaient les uns dans les autres et que, par ailleurs, on
retrouvait, en des points du globe très éloignés les uns des autres, des
roches et des séquences géologiques similaires. Enfin, des traces de
glaciations signalées dans l’actuel subcontinent indien montraient que les
climats des temps géologiques antérieurs étaient très différents des
climats actuels.

Wegener apporta donc toute une série d’arguments géophysiques,


géologiques, paléontologiques et paléoclimatiques à l’appui de sa théorie.
Néanmoins, la communauté scientifique accueillit l’ensemble avec le plus
grand scepticisme, principalement parce que, à l’époque, on ne
connaissait aucun mécanisme, aucune force susceptible de mettre en
mouvement les masses gigantesques que sont les continents. Sur ce
point, Wegener n’avait effectivement pas de réponse.

4 LE RÔLE DE LA RADIOACTIVITÉ

L’explication qui manquait à la théorie de Wegener fut fournie en 1929 par


le géologue britannique Arthur Holmes, qui invoqua le mécanisme des
courants de convection, eux-mêmes engendrés par la chaleur radioactive
de l’intérieur de la Terre.

Marie Curie avait montré que la désintégration des petites quantités


d’éléments radioactifs contenus dans toutes les roches libérait de la
chaleur. Selon Holmes, les parties les plus chaudes remontaient vers la
surface de la Terre où elles se refroidissaient avant de s’enfoncer à
nouveau dans les profondeurs sous forme de matériel froid et dense,
l’ensemble de ces mouvements profonds provoquant les déplacements
continentaux. Nos conceptions sur les courants de convection ont bien sûr
évolué depuis lors, mais la force motrice fondamentale reste
essentiellement la même.

5 LA TECTONIQUE DES PLAQUES


Il fallut attendre le développement des recherches dans le domaine du
paléomagnétisme, dans les années 1950 et 1960, pour que les idées de
Wegener sur la dérive des continents reçoivent toute une série de
confirmations. Ces notions furent amplement développées, notamment
par Harry Hammond Hess et par Xavier Le Pichon, dans le cadre d’une
théorie beaucoup plus large, la tectonique des plaques. Formulée en 1968,
cette théorie s’est imposée en quelques années à peine comme l’un des
fondements de la géologie moderne, offrant une explication non
seulement au déplacement des continents, mais aussi à la localisation de
l’activité sismique et volcanique.

Il existe cependant une différence de taille entre la dérive des continents


telle que l’entendait Alfred Wegener et le déplacement des plaques
lithosphériques tel que l’enseigne la tectonique des plaques. Dans la
théorie de Wegener, les continents de sial étaient censés se mouvoir,
comme des radeaux, sur le sima sous-jacent. Dans la théorie de la
tectonique des plaques, les continents sont solidaires des fonds
océaniques et les différentes plaques que constituent ces ensembles — et
dont les limites ne correspondent donc pas au tracé des continents —
flottent sur l’asthénosphère. Voir aussi Terre.

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