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La gratitude le jour du sabbat »


Henry B. Eyring
Premier conseiller dans la Première Présidence
Pour les saints des derniers jours, le sabbat est un jour de gratitude et d’amour.

Mes chers frères et sœurs de par le monde dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours, je suis reconnaissant que le président Monson m’ait demandé de prendre la parole à la
conférence en ce jour de sabbat. Je prie pour que le Saint-Esprit porte mes paroles dans votre
cœur.
Aujourd’hui, je désire vous parler de ce que j’éprouve. Je vais parler en particulier de la
gratitude, surtout le jour du sabbat.
Nous sommes reconnaissants de nombreuses choses : une gentillesse de la part d’un inconnu, un
repas lorsque nous avons faim, un toit qui nous garde au sec lorsque l’orage éclate, un os brisé
qui se ressoude, et le cri vigoureux d’un nouveau-né. Beaucoup d’entre nous se souviendront
d’avoir éprouvé de la gratitude à de tels moments.
Pour les saints des derniers jours, le sabbat est l’un de ces moments, en fait une journée, de
gratitude et d’amour. En 1831, dans le comté de Jackson (Missouri), le Seigneur commanda aux
saints d’adresser leurs prières et leurs actions de grâce aux cieux. Il leur fut révélé comment
respecter le jour du sabbat et comment jeûner et prier 1.
Le Seigneur leur dit, et nous dit, comment adorer Dieu et comment lui rendre grâces le jour du
sabbat. Comme vous pouvez le constater, ce qui importe le plus, c’est notre amour pour les
dispensateurs de ces dons. Voici ce que dit le Seigneur sur la manière de rendre grâces et
d’aimer, le jour du sabbat :
« C’est pourquoi, je leur donne un commandement qui dit ceci : Tu aimeras le Seigneur, ton
Dieu, de tout ton cœur, de tout ton pouvoir, de tout ton esprit et de toute ta force ; et tu le
serviras au nom de Jésus-Christ. […]
« Tu remercieras le Seigneur, ton Dieu, en toutes choses.
« Tu offriras un sacrifice en justice au Seigneur, ton Dieu, celui d’un cœur brisé et d’un esprit
contrit2. »
Le Seigneur nous avertit ensuite des dangers que nous courons si nous ne remercions pas notre
Père céleste et Jésus-Christ comme étant les dispensateurs des dons : « Et il n’y a rien qui
offense autant Dieu ou allume autant sa colère que ceux qui ne confessent pas sa main en toutes
choses3. »
Beaucoup d’entre vous qui écoutez aujourd’hui goûtent déjà le sabbat comme un jour fait pour
se souvenir et remercier Dieu de ses bénédictions. Vous vous rappelez le cantique bien connu :
« Lorsque les ennuis, les peines, le chagrin
Troubleront ta vie au long de ton chemin,
Compte les bienfaits accordés chaque jour,
Dénombre-les en pensant à son amour.
Compte les bien !
Ils sont si nombreux !
Compte chaque jour !
tous les bienfaits de Dieu ! […]
Si ta croix te semble trop lourde à porter,
Et si ton fardeau te pèse à t’écraser,
Compte les bienfaits : le doute s’en ira,
Et le jour qui meurt dans les chants finira4.
Je reçois des lettres et des visites de saints des derniers jours fidèles à qui leurs soucis semblent
trop lourds à porter. Certains ne sont pas loin de penser qu’au moins en ce qui les concerne, leur
vie est bien troublée. Je prie avec l’espoir que ce que je dis sur la reconnaissance le jour du
sabbat contribuera à dissiper le doute et à faire revenir les chants dans votre cœur.
L’une des bénédictions dont nous pouvons être reconnaissants, c’est déjà d’être présents à cette
réunion de Sainte-Cène, réunis avec plusieurs disciples, en son nom. Certaines personnes sont
dans l’impossibilité de sortir de leur lit. Certaines aimeraient être à notre place mais elles
travaillent dans des hôpitaux et des services de sécurité publique ou nous défendent au péril de
leur vie dans un désert ou une jungle. Le fait de pouvoir nous réunir, ne serait-ce qu’avec un seul
autre saint et prendre la Sainte-Cène nous aidera à commencer d’éprouver de la reconnaissance
et de l’amour pour la bonté de Dieu.
Grâce à Joseph Smith, le prophète, et à l’Évangile rétabli, un autre bienfait que nous pouvons
compter est la possibilité de prendre la Sainte-Cène chaque semaine, préparée, bénie et
distribuée par des serviteurs autorisés de Dieu. Nous pouvons être reconnaissants lorsque le
Saint-Esprit nous confirme que les paroles des prières de Sainte-Cène, prononcées par ces
détenteurs de la prêtriseayant autorité, sont honorées par notre Père céleste.
Parmi toutes les bénédictions que nous pouvons compter, la plus grande est, de loin, le sentiment
d’être pardonné que nous éprouvons quand nous prenons la Sainte-Cène. Nous pouvons
éprouver plus d’amour et de reconnaissance pour le Sauveur dont le sacrifice infini a permis que
nous soyons lavés de nos péchés. En prenant le pain et l’eau, nous nous souvenons qu’il a
souffert pour nous. Et; quand éprouvons de la gratitude pour ce qu’il a fait pour nous, nous
ressentons son amour pour nous et éprouvons de l’amour pour lui.
Grâce à cet amour que nous éprouvons, il nous sera plus facile de respecter les commandements
et de toujours nous « souvenir de lui 5 ». Vous pouvez même éprouver, comme moi, de l’amour
et de la gratitude envers le Saint-Esprit qui, selon la promesse de notre Père céleste, sera toujours
avec nous si nous restons fidèles aux promesses que nous avons faites. Nous pouvons compter
ces bienfaits chaque dimanche et éprouver de la reconnaissance
Le sabbat est aussi le moment parfait pour vous souvenir de l’alliance que vous avez contractée
aux eaux du baptême d’aimer et de servir les enfants de notre Père céleste. Le respect de cette
promesse le sabbat peut comprendre le fait de participer à une classe ou à un collège d’un cœur
pleinement résolu afin de faire grandir la foi et l’amour parmi nos frères et sœurs qui sont là
avec nous. Cette promesse comprendra le fait de remplir joyeusement nos appels.
Je me souviens des nombreux dimanches où j’instruisais un collège de diacres à Bountiful
(Utah), ainsi qu’une classe de l’École du Dimanche en Idaho. Je me souviens même des fois où
j’ai servir d’assistant de ma femme à la garderie, où ma responsabilité principale consistait à
distribuer les jouets et à les ramasser.
Il m’a fallu des années pour prendre conscience par l’Esprit que mon service modeste avait
compté dans la vie d’enfants de notre Père céleste. À ma grande surprise, certains se sont
souvenus de mes tentatives inexpérimentées de les servir au nom du Maître le jour du sabbat.
Tout comme parfois nous ne voyons pas les résultats du service que nous rendons le jour du
sabbat, il se peut que nous ne voyions pas les effets cumulés des efforts d’autres serviteurs du
Seigneur. Mais le Seigneur édifie son royaume discrètement, sans grande fanfare vers son avenir
millénaire glorieux, par l’intermédiaire de ses fidèles et humbles serviteurs. Le Saint-Esprit nous
est nécessaire pour voir la grandeur croissante
Quand j’étais jeune, j’assistais aux réunions de Sainte-Cène dans une minuscule branche du
New-Jersey qui ne comptait que quelques membres et une famille, la mienne. Il y a soixante-
quinze ans, je me suis fait baptiser à Philadelphie, dans la seule chapelle construite par l’Église
où nous pouvions aller, en Pennsylvanie ou au New-Jersey. Mais là où se trouvait une seule
petite branche, à Princeton, au New Jersey, il y a maintenant deux grandes paroisses. Et il y a
quelques jours à peine, des milliers de jeunes ont donné un spectacle à l’occasion de la
consécration du temple de Philadelphie (Pennsylvanie).
Jeune homme, j’ai été appelé à être missionnaire de district dans la seule église où nous nous
réunissions pour le culte du dimanche, à Albuquerque (Nouveau-Mexique). Aujourd’hui, il y a
un temple et de quatre pieux.
J’ai quitté Albuquerque pour aller faire mes études à Cambridge, au Massachusetts. Il y avait
une église et un district qui couvrait presque tout le Massachusetts et Rhode Island. Je parcourais
en voiture les collines de ce magnifique pays pour me rendre à des réunions de Sainte-Cène dans
des branches minuscules, dont la plupart louaient des locaux ou de petites maisons réaménagées.
Maintenant, il y a un temple sacré de Dieu à Belmont, Massachusetts, et des pieux à travers toute
la campagne.
Ce que je ne pouvais pas voir clairement, c’était que le Seigneur déversait son Esprit sur les gens
lors de ces réunions de Sainte-Cène simples. Je pouvais le ressentir, mais je ne pouvais pas voir
ni dans quelle mesure ni selon quelles échéances le Seigneur voulait bâtir et de glorifier son
royaume. Un prophète, par révélation, a vu et enregistré ce que nous pouvons maintenant voir
nous-mêmes. Néphi a dit que notre nombre total ne serait pas grand, mais que la lumière
cumulée serait spectaculaire :
« Et il arriva que je vis l’Église de l’Agneau de Dieu, et ses membres n’étaient qu’en petit
nombre. […]
« Et il arriva que moi, Néphi, je vis le pouvoir de l’Agneau de Dieu, qu’il descendait sur les
saints de l’Église de l’Agneau et sur le peuple de l’alliance du Seigneur, qui étaient dispersés sur
toute la surface de la terre ; et ils étaient armés de justice et du pouvoir de Dieu, dans une grande
gloire6. »
Dans cette dispensation, une description prophétique similaire de notre situation et des
possibilités qui s’ouvrent à nous est rapportée dans les Doctrine et Alliances :
« Vous n’avez pas encore compris combien sont grandes les bénédictions que le Père a entre ses
mains et qu’il a préparées pour vous ;
« Et vous ne pouvez pas supporter tout maintenant ; néanmoins, prenez courage, car je vous
guiderai le long du chemin. Le royaume est à vous, ses bénédictions sont à vous et les richesses
de l’éternité sont à vous.

« Et celui qui reçoit tout avec gratitude sera rendu glorieux, et les choses de cette terre lui seront
ajoutées, et ce, au centuple, oui, davantage 7. »
J’ai ressenti cette transformation qui s’accompagne d’une reconnaissance grandissante pour les
bénédictions et d’amour croissant pour Dieu dans toute l’Église. Cela semble s’accélérer parmi
les membres de l’Église dans les moments et les endroits où leur foi est éprouvée, où ils doivent
implorer Dieu de les aider à continuer.
Les temps que nous traverserons comprendront des épreuves difficiles, comme pour le peuple
d’Alma sous le cruel Amulon, qui plaçait sur leur dos des fardeaux trop lourds à porter :
« Et il arriva que la voix du Seigneur leur parvint dans leurs afflictions, disant : Relevez la tête et
prenez courage, car je connais l’alliance que vous avez faite avec moi ; et je ferai alliance avec
mon peuple et le délivrerai de la servitude.
« Et j’allégerai aussi les fardeaux qui sont mis sur vos épaules, de sorte que vous ne pourrez plus
les sentir sur votre dos pendant que vous êtes en servitude ; et cela, je le ferai pour que vous
soyez plus tard témoins pour moi, et que vous sachiez avec certitude que moi, le Seigneur Dieu,
j’interviens effectivement en faveur de mon peuple dans ses afflictions.
« Et alors, il arriva que les fardeaux qui étaient imposés à Alma et à ses frères furent rendus
légers ; oui, le Seigneur les fortifia, de sorte qu’ils purent supporter leurs fardeaux avec facilité,
et ils se soumirent de bon cœur et avec patience à toute la volonté du Seigneur 8. »
Vous et moi sommes témoins que, chaque fois que nous avons respecté nos alliances avec Dieu,
surtout lorsque c’était difficile, il a entendu nos prières de reconnaissance pour ce qu’il avait
déjà fait pour nous et a exaucé notre prière pour avoir la foi de persévérer fidèlement. Et plus
d’une fois il nous a rendus à la fois joyeux et forts.
Peut-être vous demandez-vous ce que vous pourriez faire pour vivre et adorer Dieu ce jour de
sabbat de manière à faire preuve de reconnaissance et à vous fortifier vous et d’autres pour les
épreuves qui vous attendent.
Vous pourriez commencer aujourd’hui par une prière de reconnaissance personnelle et familiale
pour tout ce que Dieu a fait pour vous. Vous pourriez prier pour savoir ce que Dieu veut que
vous fassiez pour le servir et pour servir les autres. Surtout, vous pourriez prier pour que le
Saint-Esprit vous parle de quelqu’un qui est seul ou dans le besoin, vers qui le Seigneur voudrait
que vous alliez.
Je peux vous promettre que vos prières seront exaucées, et que, si vous agissez conformément à
la réponse que vous recevrez, le sabbat vous procurera de la joie et votre cœur débordera de
gratitude.
Je témoigne que Dieu le Père vous connaît et vous aime. Le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, a
expié vos péchés par amour pour vous.
Le Père et le Fils connaissent votre nom comme ils connaissaient le nom du prophète Joseph
Smith lorsqu’ils lui sont apparus. Je témoigne que cette Église est celle de Jésus-Christ et qu’il
honorera les alliances que vous contractez et renouvelez avec lui. Votre nature même sera
changée pour que vous deveniez davantage semblables au Sauveur ?
Vous serez fortifiés contre les tentations et contre les doutes à propos de la vérité. Vous
trouverez de la joie dans le Sabbat. Je le promets et j’en témoigne au nom sacré du Seigneur
Jésus-Christ. Amen.

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