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Introduction

L’adoration constitue l’activité suprême, et la seule indispensable, de

l’Église de Jésus-Christ. Tout comme l’amour pour Dieu qu’elle exprime,

seule l’adoration subsistera au ciel lorsque toute autre activité d’Église aura

cessé. Par conséquent, plus encore que toutes ces occupations moins

importantes, l’adoration doit être soumise à la critique et au contrôle de la

révélation divine, fondement de l’Église. Nous pouvons dire que le thème

de l’adoration est un sujet à la mode dans les Églises Évangéliques depuis

une quinzaine d’années. Quelle que soit la dénomination, les questions de

louange, de musique, de forme du culte ou du service du dimanche matin,

mais aussi ceux de l’expérience avec Dieu, de la prière nous ramènent

toujours à la question fondamentale de l’adoration. Aujourd’hui, nous

pourrions dire que chaque dénomination, voir chaque Église et pourquoi

pas chaque chrétien développe sa propre vision de l’adoration. Et ces

visions ou conceptions de l’adoration sont nourris de courants et


d’influences multiples, cela d’autant plus que nous vivons à l’ère du « Net »

et d’iTunes qui favorisent des échanges entre les familles d’Églises

Évangéliques. Ainsi, nous assistons à une certaine uniformisation des

célébrations du dimanche matin alors que chaque assemblée cherche à

adopter ou à rejeter un style contemporain dans la louange. Toutes ces

influences et ces échanges peuvent servir à nous enrichir mutuellement,

mais ce n’est pas nécessairement le cas. Serait-il possible qu’à force

d’ajustement aux courants musicaux ou de débats autour de ces questions

l’Église de Jésus-Christ en soit venue à perdre de vue la seule question qui

importe vraiment : Qu’est-ce que l’adoration selon Dieu ou quelle sorte

d’adorateur Dieu cherche-t-il ? Qu’est-ce que l’adoration selon vous ? Quand,

où et comment adore-ton ?

L’adoration englobe tous les aspects de la vie

L’une des paroles les plus inspirantes du Seigneur est cette merveilleuse

déclaration : Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs
adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père

demande.L’adoration est au cœur du projet de Dieu. Le Père Céleste demande

des adorateurs. L’adoration n’est donc pas un sujet secondaire, au contraire. Et,

comme nous le verrons au cours des prochaines semaines l’adoration touche à

tous les thèmes majeurs de la Bible, qu’il s’agisse de la création, du péché, de la

rédemption, du peuple de Dieu, de l’espérance du croyant, etc. Ainsi, parler

d’adoration revient à parler de la relation du croyant avec Dieu et de la façon

dont il peut lui plaire dans tous les domaines de sa vie.L’adoration englobe toutes

les dimensions de la vie du croyant. Et bien que nous commencerons par l’Ancien

Testament, ceci deviendra encore beaucoup plus évident en étudiant l’adoration

à la lumière du Nouveau Testament. Une activité divine, une activité humaine Si

l’adoration est une action qui vient de l’homme envers Dieu, comme nous le

verrons l’adoration biblique est toujours une réponse de l’homme à l’initiative de

Dieu. L’adoration est une réponse de l’homme à l’œuvre de Dieu. Et, ceci implique

que nous ne pouvons décider par nous-mêmes ce qui honore Dieu ou comment il

désire être adoré, mais nous devons apprendre de lui quelle sorte d’adoration il
désire. Le grand thème biblique de l’Alliance illustre très bien le fait que l’initiative

et les termes et conditions de l’adoration viennent de Dieu. L’homme est appelé à

adorer le Dieu qui se révèle et qui sauve.

QUI SONT LES VRAIS ADORATEURS ?

Pourquoi adorer ?
Qui doit être adoré ?
Qui peut adorer ?
Où adorer ?
Quand devons-nous adorer ?
De quelle manière adorer ?
Sujets d'adoration
L'heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le
Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l'adorent
(Jean 4:23).
Cette parole du Seigneur Jésus nous rappelle que le désir de Dieu est de sauver
des pécheurs pour en faire des adorateurs. Mais il veut que ceux-ci comprennent à
la fois ce qu'il a fait d'eux et ce qu'il attend d'eux. « Je parle comme à des
personnes intelligentes » -disait l'apôtre Paul (1 Corinthiens 10:15).

Nous chercherons donc ensemble, dans la Bible, la réponse aux questions


suivantes : Pourquoi adorer ? Qui doit être adoré ? Quels sont ceux qui adorent ?
Où, quand, comment, convient-il d'adorer ?

Pourquoi adorer?

Le principe même de la plupart des religions est d'accomplir des oeuvres et des
cérémonies pour apaiser Dieu et satisfaire sa justice. Même les païens apportent
des offrandes à leurs idoles pour se les rendre favorables et qu'elles empêchent les
malheurs d'arriver.
Mais ce n'est pas pour de telles raisons intéressées que nous, chrétiens, rendons
culte à Dieu le Père et à son Fils Jésus Christ. Nous n'adorons pas pour être sauvés,
protégés ou délivrés, mais parce que nous le sommes. Nous ne pouvons rien faire
nous-mêmes pour notre salut : ni aimer Dieu, ni lui plaire, ni lui obéir. Alors c'est
lui qui a tout fait, en nous donnant un Sauveur.

Le culte qu'il nous appartient de rendre à Dieu est donc tout simplement
l'expression de notre reconnaissance, l'occasion de le remercier et d'exalter sa
grandeur. Insistons sur cette différence fondamentale entre le vrai culte et la
religion des hommes. L'homme veut faire et apporter quelque chose et pense que
Dieu le remerciera en lui pardonnant et en s'occupant de lui. Nous, croyants,
comprenons que c'est d'abord Dieu qui nous a tout donné par amour et qu'il nous
appartient maintenant simplement de le louer avec reconnaissance pour ce qu'il est
et pour ce qu'il a fait. Notre amour, qui s'exprime en louange, n'est que la juste
réponse au sien.

Dans la chrétienté, les enfants de Dieu n'ont pas tous compris ce devoir et ce
privilège. Un épisode de l'évangile nous en fait prendre conscience. Luc 17:11 à 19
montre Jésus guérissant dix lépreux. Un seul d'entre eux, un Samaritain, sait
revenir sur ses pas pour lui rendre grâces. « Et les neuf, où sont-ils ? » demande le
Seigneur. C'est comme s'il posait avec tristesse la question tour à tour à chacun de
ceux qu'il a « rendus nets » c'est-à-dire lavés de leurs péchés : « Pourquoi n'es-tu
pas présent au rendez-vous fixé pour me dire merci et donner gloire à Dieu ? »

Qui doit être adoré ?


Avant la venue de Christ sur la terre, les croyants comme Abraham adoraient
déjà leur Dieu. Il s'était révélé à eux comme le « Tout-Puissant », comme le « Très
haut » et c'est comme tel qu'ils l'adoraient. Plus tard, le peuple d'Israël rendait culte
à « l'Éternel ». Mais il ne connaissait pas Dieu comme Père.

Après sa mort et sa résurrection, le Seigneur fait annoncer à ses disciples par


Marie de Magdala que de nouvelles relations sont établies avec eux : « Va vers
mes frères, et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père et vers mon Dieu et
votre Dieu » (Jean 20:17). Ce merveilleux message affirme que les croyants sont
désormais introduits dans la même relation que Jésus avec le Père. Dieu nous a
donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils (1 Jean 5:11).

Du fait de l'ascension du Seigneur Jésus au ciel où il s'est assis à la droite de


Dieu, le Saint-Esprit est donné aux croyants. Il nous unit à Christ et nous introduit
dans la douce relation de fils et filles ; nous pouvons appeler Dieu notre Père !
Nous avons reçu « l'Esprit d'adoption par lequel nous crions : Abba, Père ! »
(Romains 8:15).

Si nous considérons ce que nous étions autrefois et ce que, dans son amour,
Dieu a fait maintenant de nous, nos coeurs sont remplis de reconnaissance envers
Lui. Et « de l'abondance du coeur la bouche parle » (Matthieu 12:34).

Qui peut adorer ?


Au commencement du livre de l'Exode, le peuple d'Israël est esclave en Égypte.
À la fin de ce livre, ce même peuple est devenu adorateur dans le désert. Il
construit le Tabernacle où Dieu veut habiter et dans lequel, par l'intermédiaire des
sacrificateurs, le peuple va s'approcher de Lui pour rendre culte. Entre les deux que
s'est-il passé ? Un événement extraordinaire : la rédemption (ou le rachat) dont
nous parlent en figure la Pâque et la traversée de la mer Rouge.

Nous apprenons ainsi quelle condition est nécessaire pour amener un esclave de
Satan dans la position d'un adorateur : il faut être racheté. Dieu ne peut être adoré
que par ceux qui sont sauvés. Beaucoup se disent chrétiens, fréquentent des églises,
mais Dieu ne peut pas accepter leur culte si eux n'ont pas accepté Jésus comme leur
Sauveur.

Maintenant une autre question se pose. Tous les rachetés sont-ils des
adorateurs ? Oui, ils le sont. Et pour le prouver, savez-vous à qui le Seigneur Jésus
parle pour la première fois de l'adoration ? Ce n'est pas aux disciples, ni à
Nicodème, savant docteur parmi les Juifs. C'est à une pauvre femme qui avait vécu
dans l'immoralité, une Samaritaine (Jean 4: 23). Dès qu'elle a appris à connaître
son Sauveur, le Sauveur du monde, elle fait partie de ceux qui peuvent adorer le
Père. Ce sont donc tous les rachetés, hommes et femmes, jeunes ou âgés, à quelque
race qu'ils appartiennent, qui ont ce droit et cette joie d'adorer le Père.

Mais n'oublions jamais que Dieu est saint. Si un chrétien s'est laissé surprendre
par le mal et ne s'est pas jugé, ou s'il s'est laissé séduire par des enseignements qui
contredisent ce que dit la Bible, Dieu ne pourra pas recevoir le culte qu'il prétend
Lui rendre.

Avant de parler de l'adoration à la femme samaritaine, Jésus lui a montré son


immoralité ; avant de pouvoir adorer le Père, il fallait qu'elle change de vie.
« Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute
votre conduite ; parce qu'il est écrit : soyez saints, car moi, je suis saint » (1 Pierre
1:15-16).

Où adorer ?

« L'heure vient que vous n'adorerez le Père ni sur cette montagne ni à


Jérusalem », annonce le Seigneur Jésus à la femme samaritaine (Jean 4, 21). Alors
la question qui se pose maintenant, c'est de savoir où nous devons rendre culte à
Dieu.

Tout d'abord il faut distinguer la louange individuelle de l'adoration collective.


Chaque chrétien a le privilège de rendre hommage à son Dieu où qu'il se trouve :
chez lui, dans ses déplacements, partout où il a ses occupations. La louange de
Jonas montait du fond de la mer et des entrailles d'un cétacé (ch.2). Ceux qui sont
retenus chez eux, ceux qui sont emprisonnés à cause de leur foi, peuvent de ce fait
adorer comme tous ceux qui se réunissent dans ce but. Ainsi, Dieu dispose d'une
multitude de petits temples dans lesquels la louange doit lui être rendue : ce sont
les coeurs de ceux qui le connaissent et qui l'aiment.

Mais nous avons aussi, comme nous le montre la Bible, l'occasion de rendre
culte au Père ensemble, frères et soeurs de la famille de Dieu. Existe-t-il un lieu où
il veut que nous le fassions ? Oui, il y en a un : ce n'est pas l'église de telle religion
ou dénomination, c'est peut-être un simple local, une chambre dans une maison
particulière où les chrétiens se réunissent.

Qu'est-ce qui nous permet de dire : c'est ici et pas ailleurs que nous devons nous
réunir pour adorer Dieu ? C'est le fait que dans un tel groupe de croyants, la Parole
de Dieu est reconnue comme faisant seule autorité, ce qui est de l'homme étant mis
de côté. Être réunis en son nom implique l'approbation du Seigneur et c'est la
condition qu'il pose à la réalisation de sa promesse : Là où deux ou trois sont réunis
en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matthieu 18: 20). Autrement dit, si nous
ne venons que pour lui, en nous soumettant à sa Parole, en mettant l'autorité de
l'homme de côté, en nous laissant conduire par son Esprit, nous ferons l'expérience
de sa présence et nous pourrons rendre à Dieu un culte qui lui sera agréable.

Quand devons-nous adorer ?


Du fait que chacun de nos coeurs est comme un temple pour Dieu, il s'ensuit que
nous pouvons le louer à n'importe quel moment de la journée.

Trois fois dans les évangiles, il est question de la maison de Béthanie. La


première fois, en Luc 10:39, nous y trouvons une femme, appelée Marie, aux pieds
du Seigneur Jésus, écoutant sa Parole. Cette scène évoque toutes les réunions où la
Parole de Dieu est lue et méditée. La seconde fois, en Jean 11: 32, Marie est de
nouveau aux pieds de Jésus, après la mort de son frère Lazare. Elle lui apporte son
chagrin ; elle attend de Lui la consolation. Cette occasion nous fait penser à nos
réunions de prières. Mais la troisième fois, en Jean 12, 1-3, Marie apporte un vase
rempli d'un précieux parfum. Elle le verse sur les pieds de Jésus, et la maison est
toute remplie de l'odeur du parfum, C'est l'image d'un coeur (le vase) conscient des
perfections du Seigneur (le parfum), et du vrai culte d'adoration qui doit Lui être
rendu.

De quelle manière adorer ?

Écoutons la réponse que le Seigneur Jésus donne à notre question :

« Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en
vérité » (Jean 4, 24).

Que signifie adorer « en esprit » ?


Toutes les religions du monde ont leur système de cérémonies, de rites, de
sacrements, auxquels les gens sont tenus de se conformer strictement. Ce qui se
rapportait au culte juif, institué par l'Éternel : temple, sacrificateurs, sacrifices,
jours solennels, n'était que des images des choses célestes dont nous possédons la
réalité en Christ. L'adoration du chrétien, par contre, a maintenant un caractère
spirituel. En particulier, quand l'Assemblée s'est réunie pour rendre culte, elle n'a
pas à le faire de manière formaliste : paroles ou gestes appris et répétés, mais avec
la liberté et la simplicité d'enfants s'adressant à leur Père.

Adorer en esprit signifie aussi que ce n'est pas notre intelligence naturelle qui
nous donne la capacité de louer Dieu. Sans le Saint Esprit, il est impossible que
notre propre esprit fasse monter vers Dieu la moindre louange acceptable. Veillons
donc à ne pas attrister le Saint Esprit qui habite en nous (Éphésiens 4:30).

Que signifie adorer « en vérité » ?


Dieu ne veut pas seulement des paroles ou des chants. Il désire que ce que nous
lui exprimons dans l'adoration (par des cantiques, des prières) soit réellement senti
dans le coeur. Dieu entend ce que nous lui disons, mais en même temps, il lit en
nous. Et nous ne pouvons pas le tromper quand ce que nous Lui exprimons n'est
pas réalisé intérieurement.

Adorer en vérité, c'est aussi adorer dans la conscience de la position dans


laquelle Dieu nous a placés et de la relation qui est maintenant la nôtre avec le Père
de notre Seigneur Jésus Christ. Nous ne pouvons adorer le Rédempteur que si nous
jouissons de la rédemption ; nous ne pouvons adorer le Dieu de grâce que si nous
jouissons de la grâce de Dieu.

Savez-vous par expérience ce que c'est qu'adorer comme un vrai adorateur, en


esprit et en vérité ?

Sujets d'adoration
Il nous reste à considérer les sujets qui peuvent occuper nos coeurs lorsque nous
rendons culte. Le grand thème c'est Christ, sa personne, son oeuvre. Par Lui nous
connaissons le Père, à qui nous rendons gloire pour ce qu'il est et ce qu'il a fait.

haut
Jean 4 : 23 - 24L'adoration est un acte d'obéissance du cœur. C'est une réponse qui
requiert le plus profond de ce que vous êtes, pour aimer le Seigneur pour ce qu'Il
est, non pas simplement pour ce qu'Il fait.

Le Prologue apparaît comme un sommet d’où on peut apercevoir d’un seul coup
d’œil l’ensemble du paysage. Juchés au sommet du Prologue, il nous est possible
d’envisager l’ensemble de l’Évangile. Il résume la vision globale de Jean sur le
mystère de la venue du Christ. Les thèmes qui y sont présents parcourent
l’Évangile. Et l’un des buts de Jn, notamment, est de nous faire voir la "gloire" à
travers l'humanité de Jésus: Gloire et humanité, les deux ensemble et pas l'un
sans l'autre. Gloire étant un attribut divin, mais dans un vrai homme incarné:
Verbe incarné, vrai Dieu de toute éternité: Au commencement était le Verbe, et le
Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. 2 Il était au commencement
tourné vers Dieu. (Jn 1,1)
Mais un Dieu vraiment incarné dans une vraie chair (en réaction aux doctrines
gnostiques qui déjà faisaient du Christ un être purement céleste): Et le Verbe s'est
fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire,

cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père. (Jn 1:14)
Et c'est précisément ce verset qui intéresse et éclaire notre propos, notre
recherche. Ce qui est traduit par « il a habité parmi nous », vient d'un verbe grec
skhno,w(habiter, camper),

parce que dérivé du mot « tente » en grec skhnh. Donc on pourrait traduire: « le
Verbe s'est fait chair et il a planté sa tente parmi nous et nous avons vu sa gloire
». Or y a-t-il une tente, quelque part dans l'Écriture, au dessus de laquelle on
pouvait voir la gloire de Dieu? Jean allude à cette tente de la rencontre où était
déposée l'Arche d'alliance, signe de Dieu qui marchait, se déplaçait avec son
peuple. Cette tente a suivi Israël dans ses pérégrinations jusqu'à l'établissement
du temple de Jérusalem où l'Arche sera mise au Saint des Saints! Le Saint des
Saints étant le lieu le plus sacré pour le judaïsme, où seul le Grand Prêtre pouvait
entrer une fois l'an. Or, QUI devient cette tente, ce sanctuaire, ce Saint des Saints:
Jésus. Le Verbe fait chair devient cette tente, ce lieu de rencontre entre Dieu et
les hommes. En prenant chair; Jésus devient le lieu le plus sacré de la présence de
Dieu. C'est désormais par l'homme Jésus qu'on rencontre Dieu.

3.2 La purification du Temple (Jn 2,13-23)

Cette idée d'un « homme Temple », d'un « Jésus sanctuaire », on la retrouve


ailleurs dans le même évangile. L'évangile de la purification du Temple où Jésus
chasse les marchands du Temple. D'abord dire que cet épisode de la vie de Jésus
s'est sûrement passé quelques jours avant sa mort, à la fin de son ministère
public, comme le rapporte les trois premiers évangiles (Mt, Mc, et Lc).
Curieusement, l’évangile de Jean rapporte l'évènement au début de son évangile,
comme s'il avait eu lieu avant même son ministère public, comme 2 ans et demi
avant sa mort. Pourquoi prend-t-il cette liberté? Sans doute dans un but
pédagogique: pour informer son lecteur, dès le début de son œuvre, qu'avec
Jésus, on passe du judaïsme au christianisme, on passe du temple ancien au
temple nouveau. Avez-vous remarqué par quels mots commence l'épisode? « La
Pâque des Juifs était proche et Jésus monta à Jérusalem ». On commence avec la
Pâque des Juifs et on finit comment? Au v. 22: « Aussi, lorsque Jésus se releva
d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait parlé ainsi, et ils crurent à
l'Écriture ainsi qu'à la parole qu'il avait dite. » L'allusion à la résurrection, c'est la
Pâque des chrétiens. Alors un texte qui nous dit, dès le début de l'évangile de
Jean, qu'avec Jésus on passe de la Pâque des Juifs à une nouvelle Pâque, par la
résurrection du Christ. « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai...
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. » Encore cette idée que Jésus lui-
même le nouveau sanctuaire, le nouveau Saint des saints qui se bâtit en trois
jours, c'est-à-dire que Jésus le devient, ce sanctuaire, par la résurrection d'entre
les morts.

3.3 La Samaritaine (Jn 4,1-42)

Un troisième et dernier texte de Jean qui nous éclaire sur ces questions - « Où est
Dieu ?, comment avoir accès à lui ? Dans un temple ou non ? » - un texte bien
connu : l'entretien de Jésus avec la Samaritaine. C'est un encore un texte qui vise
à nous faire découvrir l'identité de Jésus (vrai homme et vrai Dieu). Au fil de la
conversation entre Jésus et la Samaritaine se révélera, toujours
s'approfondissant, l'identité de Jésus, allant de son humanité à sa divinité: il est
d'abord un homme fatigué donc bien incarné2 (v.6), on apprendra qu'il est plus
grand que notre père Jacob (v.12), qu'il est un prophète (v.19), qu'il est le Messie,
celui qu'on appelle Christ (v.26), qu'il est Dieu car, pour se révéler comme Messie,
Jésus utilise la parole "Je suis" qui est le nom de Dieu dans la Bible, puis enfin, à la
fin de l'épisode, les Samaritains lui donneront le titre plus universel de Sauveur du
monde (v.42).

Puis au delà des vérités de foi sur Jésus que nous apprend ce récit de la
Samaritaine, on peut voir qu'il reflète l'itinéraire de la foi de n'importe quel
disciple du Christ. On devient rarement croyant et disciple de Jésus en un seul
instant d'illumination. La découverte de Jésus, pour la Samaritaine se fait
progressivement, la foi et l'adhésion à lui est une démarche qui demande du
temps, démarche faite d'hésitations, de questionnements, de dialogues, de
témoignages et d'expériences. C'est bien cette dynamique qu'on ressent tout au
cours du récit de la Samaritaine, dynamique dans laquelle on peut reconnaître ses
propres allers-retours vers le Christ, jusqu'au jour où nous aussi, abandonnant la
cruche de ses anciens puits, s'est ouvert aux sources vives de l'Esprit étanchant
définitivement ses soifs les plus profondes.

Mais c'est la question de la Samaritaine à propos du lieu où il faut adorer qui est
plus directement pertinente pour notre propos aujourd'hui. Nos pères ont adoré
sur cette montagne et vous, vous affirmez qu'à Jérusalem se trouve le lieu où il
faut adorer. (Jn 4,20) Où se trouve donc le lieu pour adorer? Nulle part et partout.
La lecture des 2 premiers chapitres de Jean nous ont déjà révélé que « Jésus,
Verbe incarné » était la tente de la rencontre, que trois jours (entendre : sa mort-
résurrection) l’avaient édifié en nouveau sanctuaire. Où donc adorer Dieu?
Partout où Jésus incarné et ressuscité se trouve... et ce n'est plus lié à un lieu
physique. Et c'est bien ce que Jésus lui répondra: Mais l'heure vient, elle est là, où
les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; tels sont, en effet, les
adorateurs que cherche le Père. (Jn 4,23)Donc, si nous n'en étions pas encore
convaincus, même conclusion: selon Jean, pour adorer Dieu, il suffit de croire en
Jésus Christ, vrai Dieu incarné dans un vrai homme, mort et ressuscité, il se
substitue au temple, à la tente de la rencontre, au saint des saints, aux montagnes
sacrées (Garizim ou le mont Sion). Il n’y a donc plus de lieux physiques, on peut
l'adorer partout en esprit et en vérité.

Qu’est-ce que l’adoration ? (John Piper)


Nous terminons la semaine avec une question simple — et souvent les meilleures
le sont. Pamela Khan, qui écoute le podcast, demande simplement : « Pasteur
John, qu’est-ce que l’adoration ? »

La vaine adoration
Commençons par l’essence interne de l’adoration, puis passons aux expressions
plus publiques que sont les cultes ou les actes d’amour quotidiens, que Paul
appelle notre « culte raisonnable » (Romains 12.1).

Si je fais la distinction entre l’essence interne de l’adoration et son expression


externe, c’est parce que je pense que Jésus l’a fait dans Matthieu 15.8-9 :

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain
qu’ils m’honorent. »

Pour Jésus, cette adoration ne vaut rien. C’est ce que signifie « en vain ». « C’est
en vain qu’ils m’honorent ». Ce n’est pas de l’adoration. C’est une adoration qui
ne vaut rien. Cela ne vaut rien si le cœur n’y est pas. Ainsi, vous pouvez faire
autant d’œuvres que vous voulez et aller à autant de cultes que vous le souhaitez
et ne jamais être en train d’adorer si tout cela est externe et que rien ne se passe
dans votre cœur envers Dieu. Toute véritable adoration est essentiellement une
affaire du cœur. C’est plus que cela, mais ce n’est pas moins.

Penser correctement
La question se pose alors : quelle est cette expérience interne, authentique et
divine du cœur que nous appelons l’essence de l’adoration ? Jésus nous a orientés
vers une réponse dans Jean 4.23-24 lorsqu’il a dit :
« Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le
Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.
Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. »

Notez que l’adoration en esprit n’est pas opposée à l’adoration dans le corps ou
avec le corps. Au contraire, elle est mise en parallèle avec l’adoration en vérité.

Qu’est-ce que cela signifie donc, que nous devons être des adorateurs en esprit,
adorant de notre esprit, et en vérité, animés par la vérité ? Je pense que le fait est
que notre adoration — une adoration juste, une bonne adoration, une adoration
qui plaît à Dieu — dépend d’une bonne compréhension mentale de la façon dont
Dieu est vraiment, la vérité.

Si nous adorons une idole de notre propre création, nous n’adorons pas vraiment
Dieu.

Une valeur infinie


Deuxièmement, l’adoration dépend d’une juste prise de conscience spirituelle,
émotionnelle ou affective de la valeur suprême de Dieu. La véritable adoration est
donc basée sur une juste compréhension de la nature de Dieu, et c’est une juste
appréciation de la valeur de Dieu.

Bien sûr, sa valeur est infinie. Ainsi, la véritable adoration consiste à estimer ou à
chérir Dieu par-dessus tout. Ce serait la définition la plus proche que je puisse
donner, je suppose. La véritable adoration consiste à estimer ou à chérir Dieu par-
dessus tout.
L’essence même de l’adoration est la réponse du cœur à la connaissance de
l’esprit lorsque l’esprit comprend Dieu à juste titre et que le cœur apprécie Dieu à
juste titre.

Vous pouvez aussi utiliser des mots tels que « chérir » ou « estimer » Dieu, « 
trouver son bonheur en Dieu », « révérer Dieu » ou « trouver sa satisfaction en
Dieu ». Toutes ces réponses intérieures à Dieu reflètent sa valeur et sa beauté
infinies. C’est le but de l’adoration : mettre en évidence la valeur suprême de
Dieu.

Deux actes d’adoration


Nous adorons Dieu authentiquement lorsque nous le connaissons vraiment et le
chérissons comme il se doit. Le mot « adoration » fait alors référence à cette
estime, cette estime intérieure, qui devient visible dans le monde de deux
manières fondamentales dans le Nouveau Testament. La première est celle des
actes de la bouche : des actes de louange et de repentance lors des cultes ou des
rassemblements en groupes de maison.L’autre est les actes d’amour avec le
corps, les mains et les pieds : des actes d’amour qui montrent la valeur suprême
de Dieu par ce que nous sommes prêts à sacrifier pour le bien des autres.

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