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1. Qui suis-je ?
La question de notre être est avant tout une question morale : qu’est-ce que je choisis de faire ? Car ce
sont nos actes et nos pensées (dont nos intentions) qui caractérisent ce que nous sommes. « Dites-
vous bien, mes amis, que vous êtes ce que vous faites » (p. 49, T1). Mais alors que fait-il de notre
personnalité profonde qui surdétermine nos actes et nos désirs ? Pour Yram, la personnalité humaine
est comme la persona – le masque des tragiques grecs : une façade constituée par notre ego. La
question du « je » est donc un faux-semblant car à chaque existence, à chaque incarnation, nous
revêtons une peau différente, vivons une histoire autre, un « je » qui s’enrichit, qui gomme des
défauts, développe des qualités ou bien erre dans le cercle vicieux des possessions illusoires
matérielles, des quêtes vaines de gloire, des désirs insatiables de bas niveaux. « Je suis untel » est
donc lié à notre personnalité qui est purement temporaire (le temps d’une incarnation) et temporelle
(liée à l’espace et au temps). Notre être essentiel transcende les travestissements de l’ego de vies en
vies : c’est à la fois notre être expérientiel qui accumule toutes ces vies, dans les plans relatifs spatio-
temporels, et notre être impersonnel parfait et divin, c’est-à-dire notre essence suprême. Où se trouve
cette essence impersonnelle ? Elle se gagne, elle s’hérite dans le plan de l’Absolu, au terme de
l’évolution morale et spirituelle dans ce qu’il appelle « la rétroversion de l’esprit et de la conscience ».
« C’est-à-dire : Transposition de deux Tout, l’un qui est le fruit de l’évolution, l’autre qui est resté Lui-
même. Il en résulte : ‘la conjonction de l’esprit conscient avec l’essence de l’éternelle sagesse » (p. 232, T3).
Cette fusion entre l’identité de l’âme expérientielle qui revêt sans cesse des « je » différents de vies en
vies, et cette essence individuelle parfaite d’être qui demeure dans l’Absolu, se retrouve également
dans certains témoignages des « expériences de mort imminente ». Nous existons donc selon un
double mode, relatif et absolu. Lorsque Yram décrit le bonheur des mondes supérieurs, il explique la
familiarité, le sentiment d’intimité d’atteindre un « chez soi ».
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En effet, en évoluant, nous ne cessons de rejoindre notre pure essence éternelle. De ce fait, ce qui est
étranger, le réel sentiment d’altérité se trouve plutôt dans les dimensions relatives, voire matérielles,
plus denses, plus obscures, hétérogènes.
2. Où vais-je ?
La question de notre destinée n’est pas écrite dans les étoiles. Yram n’est pas l’adepte d’une
surdétermination ni dans les plans invisibles, ni dans les plans matériels. Pourquoi cela ? Parce que
nous sommes réellement libres de nos pensées, de nos désirs, de nos actions et de nos paroles qui
vont conditionner notre destin. En une seule vie – puisqu’il ne lui a fallu que 14 années pour
atteindre le plan divin – l’homme peut rompre le processus de réincarnation qui n’est pas une fatalité.
En plusieurs vies, l’homme peut aussi répéter sans cesse les mêmes erreurs s’il n’est pas intéressé par
les questions morales et par la compréhension des lois universelles. Autrement dit, il faut s’aider soi-
même pour que le ciel nous vienne en aide car nul être ne peut évoluer par procuration, que ce soit
sur Terre ou dans les plans intermédiaires. Cependant, l’homme a une destinée, qu’il en soit conscient
ou pas. Elle se fabrique à son insu, malgré lui, par l’histoire de ses cellules. Il ne s’agit pas de son
ADN mais de la mémoire énergétique qui compose ses corps ou ses doubles. L’homme est comme un
soleil miniature qui ne cesse d’émettre des ondes qui interagissent dans l’univers. Ces ondes
s’étalonnent sur des fréquences qui correspondent à des mondes très spécifiques. On pourrait dire
que la destinée est dès lors « mécanique » puisque c’est un processus de fréquences dominantes qui
déterminent nos accès à des plans ou des mondes. De telle sorte qu’une justice parfaite s’opère dans
l’univers : chacun existe dans le plan, le monde, le niveau vibratoire qui correspond à ses pensées, ses
actions, ses désirs, les plus profonds. Un saint ne pas se retrouver dans un monde infernal, un
individu abject ne peut pas avoir accès à des mondes paradisiaques. Ce tri ne dépend pas d’une
volonté divine ni du désir individuel, il ne peut donc pas être transgressé. C’est par un effet de
« sympathie magnétique » que nous allons là où nous devons aller. Il résulte de ces cheminements
que nous nous programmons nous-mêmes, que si nous voulons partager des mondes en commun,
dans la vie de couple ou familiale, nous devons partager les mêmes idéaux. Nos divergences de choix
dans la vie terrestre seront aussi des éloignements spatiaux qualitatifs dans l’après-vie.
La métaphysique d’Yram est avant tout une philosophie de l’action. Les êtres du plan divin ne
sont pas dans un nirvâna où la flamme de la conscience s’est éteinte. « Cette sphère d’influences que
l’on nomme le plan divin, représente le monde des synthèses par excellence. Quel que soit le nom sous
lequel les humains l’ont déjà désigné, dites-vous bien qu’il représente le ‘contraire’ de l’anéantissement »
(p. 223, T3). La non action qui consiste à laisser les gens souffrir est tout aussi nuisible qu’une action
égoïste. En effet, c’est l’altruisme qui permet aux âmes d’accéder sans cesse à des plans supérieurs.
Une spiritualité sans altruisme ne peut que conduire à des régions métaphysiques de bas niveau car
l’ego n’existe que dans les plans où règnent de fortes densités. Nous devons donc apprendre à
dépasser l’ego, c’est-à-dire nos réflexes ataviques de penser à soi et rien qu’à soi, ou bien de penser à
soi et aux autres en second lieu. Chaque monde étant caractérisé par des fréquences et des types de
pensées, il convient d’être le plus altruiste possible pour atteindre des mondes qui échappent à la
densité de l’Éther.
L’égoïsme génère des forces centripètes : elles se concentrent sur l’individu et lui fabriquent une
muraille entre lui et les autres ; par exemple une muraille de possessions. « Être égoïste, c’est
condenser en soi toutes les attractions qui nous plaisent. C’est resserrer, centraliser le mouvement des
atomes sur sa personnalité » (p. 46, T1).
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L’égoïste ne peut donc que souffrir puisqu’il s’asphyxie par ses propres désirs. Il perd la richesse du
partage et de la joie communicative et communiante. Il peut ainsi s’enfoncer de plus en plus dans des
idées belliqueuses, des humeurs sombres, des vices et des dépravations.
L’action la plus méritoire est celle qui vient d’un cœur désintéressé et conscient du fondement de ses
actes. Alors, l’individu découvre les forces centrifuges qui le relie aux autres et aux dimensions
métaphysiques élevées. De plus, s’il parvient à unifier d’un même amour altruiste, ses pensées, ses
désirs et ses actions, il fabrique des synchronicités : ces coïncidences en série que l’Éther fabrique « à
la chaîne ». Il est donc aidé, assisté et aimé car il entre en affinité avec des êtres bienveillants et
aimants des plans supérieurs. « Il faut laisser cette lumière amoureuse, ce soleil vital, pénétrer les replis
les plus intimes de vous-même » (p. 36, T1).
Toujours au titre des actions, il est du plus grand intérêt de développer de la curiosité pour les lois
spirituelles. Par exemple, comprendre que chaque parole, chaque pensée, chaque désir, chaque action
produit des effets. Plus nous comprenons que nous sommes les victimes ou les bénéficiaires de nos
productions mentales et plus nous nous donnons une chance de transformer nos vies et d’améliorer
notre bien-être dans la vie qui est bonheur, joie et partage. Si la vie terrestre est synonyme de
souffrances, d’injustices, de guerres et d’horreurs nombreuses et diverses, c’est surtout à cause de
l’égoïsme généralisé. En décidant de ne pas participer aux injustices sociales et morales, en agissant
dans l’intérêt général, non seulement nous nous élevons nous-mêmes spirituellement, mais nous
participons aussi à l’éveil et à l’évolution de l’humanité. Yram dans son premier tome explique que
nous sommes tributaires de deux évolutions : l’espèce humaine qui est assurée à travers le temps, et
notre destinée personnelle qui est assurée à travers l’espace. Mais tout ceci demeure encore dans la
sphère du relatif.
Que faire ? Nous devons atteindre la sphère de l’Absolu en comprenant que la Terre et les autres
dimensions évolutives métaphysiques ne sont que des paliers ou des stades telle une école. L’intellect
est donc tout aussi essentiel à développer que le cœur puisque notre être n’est pas destiné à s’anéantir
ou à se dissoudre dans l’Éther. Ce sont nos attachements qui doivent mourir, nos petitesses d’esprit.
Ce sont nos actes désintéressés qui doivent grandir, nos largesses de cœur. Au degré le plus haut, les
êtres divins ont atteint la perfection d’une qualité morale telle que la bonté, la douceur, l’écoute,
l’entraide, etc. Une seule qualité morale développée à sa perfection nous assure d’atteindre le plan
divin. Celui-ci n’est donc pas hors de notre portée pourvu que nous soyons honnêtes envers nous-
mêmes et entreprenants. Quant à nos défauts, nos travers, nos lacunes, plutôt que les combattre en
s’y attachant, Yram préconise de retarder leur mise en action, d’être le plus paresseux possible pour
leur céder. Mais surtout, de développer les qualités contraires en y mettant toute notre énergie. Car il
est évident que si l’égoïste de nature s’efforce d’être altruiste, son défaut sera peu à peu effacé sans
grand effort… D'où le rôle utile des méditations, des prières et des activités contemplatives qui
conduisent à la lucidité de l'esprit. Devenir de plus en plus conscient de ses responsabilités est le
signe d’un éveil spirituel certain. La joie, l’amour du Bien et du Vrai, l’attraction pour le Bien collectif
accompagnent ce cheminement devenu dynamique.
Si une âme se dégrade moralement, elle quitte les mondes divins puisque les défauts ne s’accordent
pas avec les fréquences de l’Absolu. Ceci signifie que toute âme est toujours libre de ses pensées, de
ses actes, de ses désirs et de ses transmissions psychiques : ce qu’elle communique aux autres. Cette
liberté de quitter l’Absolu pour les mondes relatifs dans l’espace et le temps se fait au risque de chuter
dans les plans denses. Il y a donc toujours une bonne raison d’être là où nous sommes et toujours une
issue pour améliorer notre condition existentielle : c’est de retrouver les valeurs morales altruistes et
la compréhension des lois spirituelles telles que l’affinité des semblables, leur attraction naturelle, le
retour démultiplié de chacune de nos actions. « La vie, sur Terre, n’a pas d’autre raison que cette
liberté. Nous y venons volontairement, attirés par les affinités matérielles. Le jour où nous serons
vraiment décidé de la quitter, nous trouverons l’appui nécessaire » (p. 73, T3).
La dimension physique n’est pas seulement celle qui échoit aux êtres égocentrés. Elle est aussi
nécessaire pour tous les êtres qui ne dominent pas leurs pensées, leurs désirs, leurs émotions. Les
effets de la haine, de la colère, et même de la tristesse, sont freinés par la densité de la matière du plan
physique. Il y a donc moins de répercussions, de conséquences fâcheuses, que dans les dimensions
astrales et supérieures (dont les effets psychiques sont décuplés et rapides), pour les êtres encore peu
conscients de leurs responsabilités spirituelles. C’est en ce sens que la Terre et les autres planètes
abritant la vie, participent de l’éveil individuel et collectif par la prise de conscience des différents
niveaux de responsabilités.
Indépendamment des valeurs spirituelles, nous avons tous des prédispositions naturelles, des
dons latents ou innés. Il est donc assez logique de les développer, par le travail et l’honnêteté, afin de
les mettre au service d’autrui et d’enseigner ces bases à nos enfants. Si notre travail ne correspond
pas à nos idéaux, nous pouvons d’une part considérer l’aspect positif des choses, et d’autre part prier
afin qu’une situation meilleure surgisse, une opportunité plus conforme à nos prédispositions. Yram
souligne que même si nous pouvons connaître le défaitisme, le désarroi, la solitude, nous ne sommes,
en réalité, jamais seuls. Nous sommes aimés. « Il n’y a pas une vibration, il n’y a pas un point
quelconque dans les manifestations de l’Énergie, de la Vie et de la Conscience, qui ne soit l’objet de la
sollicitude d’une Conscience divinisée » (p. 150, T3).
Encore faut-il pouvoir nous relier à des sentiments nobles, élevés, pour ressentir cette réalité
métaphysique. « Tout ce qui vibre, tout ce qui vit dans les mondes et les univers attire à lui une fraction
de cet Amour universel en proportion directe de son évolution » (p. 12, T1).
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En effet, l’esprit de tout être est à la fois de l’ordre de l’Absolu et de l’ordre du relatif, dans l’espace et
le temps. Si nous sommes sourds aux principes éternels qui règnent dans l’Absolu, ce sont les
données relatives qui vont dominer notre intériorité spirituelle. Nous pouvons donc être inconscients
de notre essence quand nous ne comprenons plus le sens de nos actes.
C’est pour cela qu’il est si important d’unifier nos pensées, nos désirs, nos actions et aussi nos paroles
car en créant de l’unité, nous nous régénérons dans une source et une force de vie qui va se décupler
en nous et autour de nous. Autrement dit, l’égoïste s’enfonce car il crée inéluctablement des réactions
contraires à son équilibre spirituel, tandis que l’altruiste désintéressé, authentique, s’élève, à
condition qu’il maîtrise aussi ses humeurs, ses pensées dans un sens positif et ouvert, et qu’il
demeure confiant et persévérant dans ses efforts.
Les forces antagonistes, centripètes et centrifuges, sont indissociables des sentiments antinomiques
que sont l’égocentrisme et l’altruisme. L’enjeu consiste donc à nous extraire des forces d’attraction
qui nous sont défavorables. C’est un enjeu à la fois terrestre et métaphysique car ces lois agissent sur
tous les plans en même temps.
Nous pouvons donc évoluer et nous libérer ici et maintenant, sur Terre, sans attendre le bilan
existentiel face à la mort du corps physique. Il est à souligner que la plupart des survivants des
expériences de mort imminente rapportent qu’une voix ou un guide leur a demandé : - As-tu appris à
aimer ? Yram met l’accent sur cet amour généreux, christique, inconditionnel qui à la fois nous
protège des malveillances mais nous offre aussi des bénéfices spirituels.
Tel Jésus, il préconise de rester bienveillants envers les médisants, les jaloux, les ennemis car nous
créons ainsi un écran à toute épreuve contre leurs actions à distance. L’amour étant toujours plus fort
que la haine, nous sommes protégés par la qualité de ces fréquences supérieures. De même qu’un
poisson ne peut survivre hors de l’eau, une âme tourmentée ne peut pas avoir accès à des plans où les
pensées sont toutes nobles, paisibles et généreuses par cette loi de juste répartition. La confiance
envers la vie se trouve donc fondée sur un ordre universel sous-jacent à tout chose qui a sa raison
d’être. L’univers repose sur un équilibre et un jeu d’actions et de réactions ; c’est ainsi qu’il est
toujours homogène et en mouvement alors qu’il répond à chacune de nos sollicitations,
bienheureuses ou malheureuses. Le but de notre existence est de vivre en harmonie avec l’univers et
cela peut ne se faire que si nous chérissons le Bien, le Beau, le Vrai, le Juste comme l’enseignait
d’ailleurs Platon. Alors, « notre conscience se sera assimilée aux caractéristiques de la conscience
universelle, et tout ce que nous ferons rentrera dans l’ordre et l’harmonie elle-même » (p. 27, T1).
Voici une question qui pourrait illustrer les méfaits du nihilisme. Le matérialisme tend à
valoriser la loi de la jungle : les plus forts exploitant les plus faibles. Yram comprend cette logique
désastreuse comme conditionnée par la croyance qu’il n’existe qu’une seule vie (matérielle). Il est
donc important de comprendre qu’il existe aussi une vie après la mort, que tout n’est pas visible en ce
bas monde, qu’une autre justice existe que celle des hommes et leurs lois qui peuvent s’avérer très
injustes.
C’est en expérimentant par soi-même le dédoublement que nous pouvons réaliser que nous ne
sommes plus dans le registre d’une idéologie, d’un système de dogmes et de croyances, mais bien
dans la découverte de valeurs empiriques vérifiées par de nombreux mystiques qui ont développé
l’amour désintéressé et la connaissance des lois métaphysiques spirituelles.
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Par définition, la liberté des êtres étant totale, la vie des hommes sur Terre et dans les sphères
métaphysiques de bas niveaux, peut être insensée. Yram évoque la folie qui guette les âmes qui
s’entêtent à renier les valeurs universelles. Le sens s’acquiert dans la reconnaissance des valeurs
morales et dans le respect d’un ordre universel, intemporel. Il se perd quand l’être sombre dans la
folie de son ego.
Cependant, l’existence des êtres évolués comme l’homme aura toujours un sens pour les formes de
vies inférieures. Ces dernières pressentent que le stade supérieur de l’évolution est occupé par
l’homme. Ainsi, bien que celui-ci puisse ne pas beaucoup évoluer spirituellement s’il y met de la
mauvaise volonté, il sera toujours plus élevé que l’animal auquel il donne une voie d’accès.
Yram explique que l’univers obéit à un vitalisme : tout est vivant depuis les cellules jusqu’aux
énergies invisibles de l’Éther. Mais ces formes de vie ne sont pas encore conscientes d’elles-mêmes,
elles ne font que s’assembler par affinités. Du minéral au végétal, puis de l’animal à l’homme, la vie
évolue en règnes successifs et trouve un sens du plus simple au complexe. L’animisme qui consiste à
vouer des cultes magiques aux minéraux, aux plantes ou aux animaux est l’aveu de l’ignorance de
cette réalité métaphysique évolutive. La conscience ne prend acte d’elle-même, une autonomie, une
responsabilité qu’à travers l’homme. Il est donc le sens de l’évolution même s’il ne comprend pas
toujours quel est le sens de son existence…
7. Un Dieu existe-t-il ?
Le mot « Dieu » ou Deus provient du grec Zeus. Dieu est-il ce barbu sans âge, prompt à la
menace et à la colère, brandissant son éclair pour punir l’humanité de mille maux quand il est
mécontent ou bien lui octroyant des faveurs au gré de ses humeurs ? Pour Yram, il ne fait pas de
doute qu’un dieu interventionniste n’existe pas. « L’idée d’un Dieu personnel régissant l’univers, est un
des obstacles essentiels au discernement de l’ordre universel réglant automatiquement la grandeur des
effets que nous déclenchons par nos activités » (p. 147, T3). Un authentique Dieu ne saurait être limité
dans l’espace et le temps. Il n’y a donc pas de Dieu immanent à la nature et de ce fait le chaos, la
souffrance, les injustices sociales terrestres, la loi de la jungle naturelle, ne lui sont pas imputables.
« Le déterminisme auquel nous nous heurtons est notre œuvre ». L’homme souffre de l’homme, des
caprices de la nature. Il s’aventure dans sa propre liberté et celle des autres êtres vivants, au risque de
perdre de vue les valeurs éternelles qui, elles, sont authentiquement divines.
De ce fait, puisqu’il existe un plan transcendant divin, puisqu’il existe un ordre éternel, immuable,
puisque des principes tels que l’Amour universel existe, puisque des lois telles que le juste retour des
choses existe, il est certain que Dieu Est, de toute éternité. Mais ce Dieu n’est pas une entité
extraterrestre subjective que l’on peut amadouer ou corrompre. Il n’a pas une personnalité au sens
humain puisque les êtres divins deviennent eux-mêmes impersonnels en s’identifiant avec les qualités
morales dont ils se font la fidèle expression. Ce Dieu est le Tout omniprésent, omniscient, omnipotent
à l’échelle de l’Absolu par delà toutes les créations imaginables, tous les cosmos créés et à créer dans
le vide infini. Ce Dieu est Amour : il confère la liberté à tout être qui désire sortir du plan de l’Absolu.
Yram explique qu’une âme qui sort de l’Absolu pour entrer dans la relativité des plans spatio-
temporels, s’enrichit puisqu’elle expérimente l’altérité.
Mais cet enrichissement n’ajoute rien à la perfection du Tout qui ne peut pas devenir plus grand qu’il
n’est puisqu’il est déjà le Tout, l’Absolu. C’est donc sur le plan individuel que les âmes s’enrichissent.
Toutes les expériences qu’elles peuvent accumuler enrichiront leur propre conscience ; elles pourront
les mettre à profit dans des créations à venir.
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Les êtres épris de Dieu cherchent à lui ressembler en contemplant les « chaînes d’harmonie ». Il s’agit
de qualités morales qui s’agencent et rayonnent dans toutes les dimensions comme si elles
constituaient la trame subtile des univers. Ce serait une architectonique mathématique, structurelle,
une sorte de matrice universelle. Les êtres divins sont l’expression d’une infinie bonté, d’une infinie
douceur, d’un amour infini et de toutes sortes de qualités morales qui néanmoins les caractérisent
subtilement.
Ces êtres impersonnels n’en sont pas moins des êtres distincts. Ils ne cherchent plus à se différencier,
à se centrer sur un ego, à accumuler des personnalités dans la ronde des incarnations, bien que cette
possibilité d’expériences leur soit toujours offerte. Un bonheur sans nom règne dans ce plan divin
dans la joie de l’hyper-activité. En effet, la conscience est créatrice sans aucun effort puisqu’il n’y a
plus de densité dans l’Absolu. Plus l’âme évolue dans les mondes relatifs et plus elle expérimente
l’absence de densité de l’Éther. Entre l’Éther des plans intermédiaires et l’informel du plan divin,
Yram a nommé « Suréther » cette transition caractérisée par un sentiment d’aisance dans les
déplacements et l’extrême rapidité des actions pensées. Telle une courbe exponentielle, l’âme fait de
moins en moins d’efforts pour agir avec un maximum d’effets. Elle perd sa forme bipède devenue
inutile et devient comme une sphère qui se dilate, « dont le centre est partout et la circonférence
nulle part » selon l’expression de Pascal. Elle est dans un éternel présent en communion directe avec
les êtres divins.
Les références T1 renvoie au premier tome de la trilogie (Aimez-vous les uns les autres), T2, au second (Le
Médecin de l'Âme), T3, au dernier (L'Évolution dans les Mondes Supérieurs).
Il existe un autre opuscule qui répond aux mêmes questions, mais cette fois dans un esprit de synthèse entre
l’Orient (l’Inde : la philosophie Sankhya) et l’Occident (La Bible : Le livre de l’Apocalypse). Il a été rédigé sous la
forme d’aphorismes (une trentaine de sutras commentés) par le Maître de Paramahansa Yogananda :