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/ Spiritualités /
Les grands courants
de la mystique juive
Gershom G. Scholem
Traduit de l'anglais
par Marie-Madeleine Davy
TITRE ORIGINAL :
Major Trends in Jewish Mysticism
(Schocken Books, New York 1946.)
K a* t p
z z y
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Dg kh Pq
d 51
n h** m cf) ch
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rr h e*** n th
Kabbalisme et langage
Allégories et symbolisme
Kabbalisme et prière
Shiur Koma
* Séparation. (N.d.T)
La mystique de la Merkaba et la Gnose juive / 107
Le voile cosmique
Le « Livre de la Création »
Archétypes cosmiques
Abraham Abulafia
et la doctrine du Kabbalisme prophétique
La « science de la combinaison ».
La musique de la pensée pure.
La nature mystique de la prophétie
Kabbalisme prophétique.
Transfiguration mystique
comme essence de l'extase.
Pragmatisme mystique
ceci : leur rang est d'autant plus haut qu'ils sont moins
compréhensibles, jusqu'à ce que vous parveniez à
l'activité d'une force qui n'est plus sous votre
contrôle, mais plutôt c'est votre pensée et votre raison
qui sont sous le contrôle de cette force." Je
demandais : "S'il en est ainsi (que toutes les images
mentales et sensibles doivent être effacées), pour-
quoi, Maître, composez-vous des livres dans lesquels
les méthodes des savants sont jointes à l'enseignement
des saints Noms 106 ?" Il me répondit : "Pour vous et
pour tous ceux qui comme vous suivent la philoso-
phie, il s'agit d'engager votre intelligence humaine à
travers les significations naturelles, afin que peut-être
cette attirance puisse vous permettre d'arriver à la
connaissance du Nom Saint." Et il me présenta des
livres qui traitaient des combinaisons des lettres et des
noms et des nombres mystiques (Gematrioth) dont
personne ne sera jamais capable de rien comprendre,
car ils ne sont pas composés pour être compris. Il me
dit : "Ceci est la voie (pure) des Noms." Et de fait je
n'en comprenais rien parce que ma raison ne pouvait
l'accepter. Il me dit : "J'ai été très stupide de vous
avoir montré ces Noms. »
« En résumé, deux mois après, quand ma pensée se
fut dégagée d'elle-même (de toute chose matérielle)
et quand je m'aperçus du phénomène étrange qui
survenait en moi, je m'efforçai la nuit de combiner les
lettres l'une avec l'autre et de réfléchir sur elles dans
une méditation philosophique, un peu différente de la
manière que j'adopte maintenant ; et je continuai ainsi
pendant trois nuits sans le dire à mon maître. La troi-
sième nuit, après minuit, je somnolais un peu, une
plume à la main et une tablette sur mes genoux. Puis,
je remarquais que la bougie était sur le point de
s'éteindre. Je me levai alors pour la moucher, comme
il arrive souvent à une personne qui se réveille. Puis
je vis que la lumière continuait d'éclairer. J'étais fort
étonné, comme si, en y regardant de plus près je
Abraham Abulafia et le Kabbalisme prophétique / 225
Le problème du Zohar.
Caractère littéraire et composition du Zohar
qui croissent, mais non parmi les créatures, qui ont été
créés à la place où ils ne furent pas créés ? Quels sont
ceux qui, lorsqu'ils montent, descendent, et quand ils
descendent, montent, deux choses qui font un, et un
qui fait trois 58 ? Qui est la belle jeune fille sur laquelle
personne n'a jamais levé les yeux, dont le corps est
caché et dévoilé, qui sort le matin et se cache le jour,
qui met des ornements qui ne sont pas là ? » C'est
ainsi que « le Vieillard » (voir h) de notre liste)
commence son grand discours. Son dessein de mysti-
fier est évident. Il est aussi apparent dans de
fréquentes expressions qui contiennent quelque bref
obiter dictum d'une consonance expressive ; ce terme
n'est pas seulement, dans la plupart des cas, entière-
ment obscur, mais dans beaucoup d'exemples il ne
peut même pas être expliqué grammaticalement 59. Il
est quelquefois difficile d'éviter l'impression que
l'auteur s'est conduit selon le bon vieux principe
d'« épater le bourgeois* ». Quoi qu'il en soit, sa capa-
cité pour déclamer, sa prose pathétique et sonore était
sans doute très développée et il est indéniable qu'il
maîtrisait l'instrument qu'il s'était lui-même fabriqué.
Ces artifices de style renferment aussi une forme
particulière d'hendiadys qui consistent à mettre un
accent spécial sur une notion au moyen de la néga-
tion de ce qui lui est opposé : « Caché et non évident »,
« scellé et non compréhensible », « court et pas long »,
etc. Les formules qui introduisent des distinctions
entre les différentes catégories d'une même applica-
tion générale sont partout les mêmes 6°. Il ne faut pas
oublier que les phrases stéréotypées et sous la forme
d'une homélie sont entièrement étrangères à l'ancien
Midrach et l'auteur les a empruntées en partie au
Midrach postérieur, mais principalement au fond
d'expressions courantes que les prédicateurs de son
La prédilection de l'auteur
pour certaines doctrines kabbalistiques
et son aversion pour d'autres.
Absence de la doctrine des Shemitoth,
ou unités du développement cosmique
leur vie, ces choses ; ils les ont cachées, et ne les ont
dévoilées à personne, mais maintenant je suis venu
pour les révéler. C'est pourquoi gardez-les vous-
même, à moins qu'il n'arrive que vous ne rencontriez
celui qui craint Dieu et garde Ses commandements, et
la Tora... Je regardai les manières de vivre des enfants
du monde et je vis combien en tout ce qui concerne
ces sujets (théologiques), ils sont pleins d'idées étran-
gères et fausses, de notions superficielles (ou héré-
tiques). Une génération passe et une autre arrive,
mais les erreurs et les faussetés demeurent à jamais.
Et personne ne voit, personne n'entend, personne ne
s'éveille, car tous sont endormis ; un sommeil profond,
venant de Dieu, est tombé sur eux, de sorte qu'ils ne
questionnent plus, ne lisent plus et ne cherchent plus
à savoir. Et quand je vis tout ceci, je me trouvai moi-
même contraint d'écrire sur ces mystères, de les cacher
et de les peser afin de les révéler aux hommes pensants,
et de faire connaître toutes les choses auxquelles les
sages se sont intéressés toute leur vie. Car ces choses
sont éparpillées dans le Talmud, dans les paroles des
sages et dans leurs formules mystérieuses ; elles sont
précieuses et mieux cachées même que des perles. Et
ils [les sages] ont fermé et verrouillé leur porte
derrière leurs paroles et caché tous leurs livres, parce
qu'ils voyaient que le temps n'était pas venu de les
révéler et de les publier. Comme le sage roi nous l'a
dit : "Ne parlez pas aux oreilles d'un sot." Cependant,
j'en suis venu à reconnaître que ce serait une action
méritoire de porter à la lumière ce qui était dans
l'ombre et de révéler les sujets mystérieux qu'on a
cachés lm. » Quelques pages plus loin, il dit : « Et si je
révèle maintenant leurs mystères, le Dieu tout-puis-
sant sait que mon but, en agissant ainsi, est bon, afin
que beaucoup puissent devenir sages et garder leur foi
en Dieu, entendre, apprendre, craindre en leur âme et
se réjouir parce qu'ils connaissent la vérité 152 »
298 / Les grands courants de la mystique juive
Le Zohar :
II. La doctrine théosophique du Zohar
Psychologie du Zohar.
Unité de la théosophie, de la cosmologie
et de la psychologie
L'Exode d'Espagne
et ses conséquences religieuses.
Le Kabbalisme sur le chemin
du Messianisme. Propagande apocalyptique
par les kabbalistes. Le caractère
et la fonction du nouveau Kabbalisme
La catastrophe primordiale,
ou la brisure des vases. L'origine du mal.
Les deux aspects de la théorie du Tikkun,
ou restauration de l'harmonie
* L'Épi.(N.d.T.)
Sabbatianisme et hérésie mystique / 429
Renouveau mystique.
Qu'est-ce qui est nouveau dans le Hassidisme
Abréviations
EJ = Encyclopaedia Judaica.
HUCA = Hebrew Union College Annual.
JKR = Jewish Quaterly Review.
JE = Jewish Encyclopedia.
JThS = Jewish Theological Seminary.
MGWJ = Monatschrift für Geschichte und Wissenschaft
des Judentums.
REJ = Revue des études juives.
RM = Raya Mehemna.
CHAPITRE PREMIER
Caractères généraux de la mystique juive
trouvent nos pieds, cité par Isaac d'Acre, cf. Tarbiz, vol. V
(1934), p. 318.
23. J'ai développé ce point dans mon article, Zur Frage
der Enstehung der Kabbala, qui parut dans Korrespondenz-
blatt der Akademie für die Wissenschaft des Judentums
1928, p. 4-26. Voir aussi Julius Guttmann, « Die Philosophie
des Judentums » (1933), p. 238.
24. David ben Abraham Ha-Laban, Massoreth Habrith
(La tradition de l'Alliance) (écrit vers 1300), dans les Collec-
tions d'anciens manuscrits publiés par la Société Mekitze
Nirdamim ; nouvelle série, vol. I (1936), p. 31. Denys le
pseudo-Aréopagite emploie exactement les mêmes images
(indiqué par Inge, « The Philosophy of Plotinus », vol. II,
p. 112) et par Jean Scot Erigène, dans son De divisione
naturae, liber III, 19-23.
25. Friedrich Creuzer, « Symbolik und Mythologie der
alten Völker ». Seconde édition, première partie (1816),
p. 70.
26. Alex. Altmann, « Was ist jüdische Theologie ? »
(Francfort-sur-le-Main, 1933), p. 15.
27. Cette analyse se trouve dans la troisième partie du
« Guide des Égarés ». Sur son importance dans l'histoire de
la religion, cf. Julius Guttmann, « John Spencers Erklärung
der biblischen Gesetze in ihrer Beziehung zu Maimonides »,
dans Festschrift af Professor David Simonsen (Copenhague,
1923), p. 258-276.
28. Depuis les débuts de l'école kabbalistique de Gérone
(vers 1230), les écrits kabbalistiques sont pleins de telles
interprétations mystiques des Taame Ha-Mitswoth (Les
Raisons des Préceptes). Spécialement Ezra ben Salomon et
Jacob ben Sheshet ; le véritable auteur du Sepher-Haemuna
Uehabitahon (Le Livre de la Foi et de l'Abandon) qui a été
attribué plus tard à Nahmanide ont été les premiers à
s'étendre considérablement sur de telles questions.
29. Samson Raphael Hirsch, « Neunzehn Briefe über
Judentum ». Quatrième édition (1911), p. 101.
30. Gen. Rabba, éd. Theodor, p. 68. Cette conception des
mondes primitifs se rencontre aussi dans le « gnosticisme
orthodoxe » de certains Pères de l'Église, tels que Clément
d'Alexandrie et Origène, toutefois avec cette différence
Notes / 513
que, pour eux, ces mondes n'étaient pas des étapes simple-
ment corrompues, mais nécessaires dans le grand processus
cosmique.
31. A cette catégorie appartiennent les prières groupées
sous le titre Tephilath Ha-Yihud (La prière de l'Unifica-
tion) qui sont attribuées au Rabbi Nehunia ben Hakana et
Rabban Gamaliel mais dont le style enthousiaste est celui
des néoplatoniciens kabbalistes. Cf aussi la grande prière
de Jacob ben Jacob Hacohen de Ségovie (Castille, vers
1265) publiée par moi dans Madae Ha-Yahaduth (Science
juive), vol. Il (1927), p. 220-226.
32. Likkute Tephiloth Lenora Tehilloth (Recueil de
prières au Redoutable, digne de louanges), imprimé d'abord
à Brazlav, 1822.
33. Zohar II, 63 b et III, 69 b ; cf aussi Joseph Gikatila,
Chaaré Ora (Les Portes de la Lumière) (Offenbach, 1715),
f. 40 b ff.
34. Cf. H. G. Enelow, « Kawwana, the Struggle for
Inwardness in Judaism » dans Studies in Jewish Literature,
éditées en hommage au professeur K. Kôhler (1913),
p. 82-107, et mon propre exposé « Der Begriff der Kawwana
in der alten Kabbala », dans MGWJ, vol. 78 (1934),
p. 492-518.
35. Voir mon article « Buch Bahir », dans EJ, vol. III,
col. 969-979.
36. H. Cohen, « Ethik des reinen Willens », seconde
édition (1907), p. 452.
37. Cf les études de Jacob Lauterbach : « The Ritual for
the Kapparot-Ceremony », dans Jewish Studies in Memory
of George A. Kohut (1935), p. 413-422 ; Tashlik, « A Study
in Jewish Ceremonies », dans Hebrew Union College
Annual, vol. XI (1936, p. 207-340.
38. Le seul cas d'une femme, Hannah Rachel « la vierge
de Ludomir », qui devint le chef spirituel ou le Zaddik d'une
communauté hassidique (au milieu du siècle), ne
constitue pas une évidence convaincante du contraire. Cf
sur elle S. A. Horodezky, « Leaders of Hasidism » (1928),
p. 113 sq.
514 / Les grands courants de la mystique juive
CHAPITRE II
La Mystique de la Merkaba et de la Gnose
est faux. Koma est employé ici dans le sens qu'il a dans les
textes d'incantation araméenne où il signifie « corps ».
82. Cf. Salmon ben Yeruhim dans son Sepher
Milhamoth Adonai (le Livre des combats de Dieu), éd. Davidson
(1939), p. 114-124. La réponse de Maïmonide dans les
Consultations de Maïmonide, éd. Freimann, p. 343 ; Moïse
Taku dans Otsar-Nehmad, III, p. 62.
83. Nous avons les textes suivants : 1° dans Merkaba
Chléma, f. 30a-33b ; 2° Sepher Raziel1701, f. 37a-38b et, avec
des lectures variées différentes, dans Merkaba Chléma,
f. 34a-40a ; 3° ms. Oxford, 1791, f. 58-71, Sepher Ha-Koma
dans 12 chapitres. Des fragments de celui-ci sont éparpillés
aussi dans Othioth de Rabbi Akiba et d'autres œuvres de la
littérature de la Merkaba.
84. Cette formule est une imitation de la fin du dernier
traité du Talmud babylonien, Nidda, où il est dit : Celui qui
étudie les lois rabbiniques est assuré de son bonheur éternel.
85. Yehuda Halevi dans le Kuzari, IV, 3, défend le Chiur
Koma, car il est susceptible de provoquer la peur de Dieu
dans les âmes.
86. Le verset du Psaume CXLV, 5, Grand est Notre
Seigneur et plein de force, a été interprété : La hauteur de
Notre Seigneur est 236, selon la valeur numérique de Verav
Koah (plein de force).
87. Merkaba Chlema, f. 38a.
88. Ibid., f. 37a.
89. Cf. Kropp, « Einleitung in die Koptischen Zauber-
texte » (1930), p. 41.
Une sorte de mystique du Chiur Koma se trouve aussi
dans le Coptic Gnostic Treatise traduit par Charlotte
Baynes, p. 42 : les cheveux de sa tête représentent le nombre
des mondes cachés, etc.
90. M. Gaster, Das Shiur Komah, dans ses Studies and
Texts, vol. II, p. 1330-1353, particulièrement p. 1344. Bien
qu'il se soit trompé sur beaucoup de détails, Gaster a
reconnu les traits vraiment gnostiques du Chiur Koma.
91. Le lien entre les réflexions sur le « corps de la vérité »
et l'idée du premier homme dans le système de Marcus est
évident.
92. Ms. Oxford, 1531, f. 40b : voir texte p. 79.
Notes / 527
CHAPITRE III
Le Hassidisme dans l'Allemagne médiévale
CHAPITRE IV
Abraham Abulafia et la doctrine
du Kabbalisme prophétique
60. Ces sept étapes sont décrites par Abulafia dans son
Cheva Nethivoth Ha-Tora, Philosophie und Kabbala, p. 1-4.
61. Cf Manuscrits kabbalistiques, p. 25.
62. Ibid. Dans son Imré Chefer, Abulafia dit : Sache
qu'un fleuve de feu sort de lui, et celui qui fait des combi-
naisons (des lettres) doit prendre garde de porter une crainte
révérentielle à son Nom glorieux de peur que le sang ne s'en
aille de lui et qu'il soit alors responsable de sa propre perte.
Mais si son coeur bat, il reviendra à son état normal, car la clé
du Nom est entre ses mains.
63. Sepher Eduth, ms. Munich, 285, f. 37 b : voir texte,
p. 154. Cf aussi le passage cité à la note 40.
64. Sepher Haie Ha-Nephech imprimé à la fin du Sepher
Ha-Oth, p. 85.
65. Sepher Haie Ha-Nephech, ms. Munich, 408, f. 67 a :
les kabbalistes sont les fils des prophètes et leurs disciples.
66. Surtout dans ses commentaires sur More de
Maïmonide.
67. On en trouve des exemples dans Les Manuscrits
kabbalistiques, p. 27, 29 ; « Philosophie und Kabbala »,
p. 40-41 ; Pardes Rimonin de Moïse Cordovero, chap. xxi, 1
(du Sepher Ha-Nikud d'Abulafia).
68. Voir les sources citées dans la note précédente.
69. Cf le passage publié dans mon livre, Manuscrits
kabbalistiques, p. 27.
70. Sepher Maphteah Ha-Sephiroth, ms. de l'Ambro-
sienne (Milan), 53, f. 157b : Son intellect a besoin d'un
moteur extérieur qui possède par tradition les mystères de la
Tora et d'une impulsion intérieure qui lui ouvrirait les portes
fermées devant lui des mystères de la vérité des Sephiroth et
des Noms. Car la santé de l'intellect est la saisie de l'attribut de
la Magnificence de la Tiphereth qui amène la prophétie... La
maladie est la privation de tout cela.
71. Cf. Imré Chefer, ms. Munich, 285, f. 90 a : L'homme
qui possède ces qualités est digne de la Kabbale tout entière,
telle qu'elle est; car un tel homme n'aura pas besoin d'un
maître qui la lui transmettrait ; ce qui se trouve dans ce livre
lui suffirait... S'il trouve tout de même un maître, tant mieux.
Sinon il pourrait se contenter de ce qu'il trouvera dans ce
livre.
Notes / 551
CHAPITRE V
Le Zohar I : Le livre et son auteur
CHAPITRE VI
Le Zohar II : La doctrine théosophique du Zohar
36. Zohar, I, 16 b.
37. Zohar, I, 74 a. Le même symbolisme est employé
dans I, 15 a-b. Moïse de Léon expose sa signification dans de
nombreux passages de ses livres hébreux.
38. Sur Lui et Toi, cf Zohar, II, 90 a ; III, 290 a ; sur Moi,
I, 65 b, 204 a-b.
39. La dixième Sephira est la porte d'entrée dans le
mystère de la foi, Zohar, I, 11 b.
40. Cf. le Commentaire du Sepher Yetsira attribué à
R. Abraham ben David dans l'éd. Varsovie, 1884, p. 5, col. a.
Sur l'auteur véritable de ce commentaire, cf mon essai dans
Kirjath Sepher, IV, p. 286-302.
41. Chaare Ora (Offenbach, 1714), f. 108 b. La même
idée est exprimée dans la « préface » aux Tikkune Zohar
(Mantoue, 1558), f. 7 a, et sous une forme plus développée
dans Pelia (1883), f. 14 c.
42. Zohar, I, 2 a ; Moïse de Léon, Sepher Chekel
Ha-Kodech, p. 25. Cf Isaac Hacohen, Peruch Ha-Merkaba
dans Tarbiz, vol. II, p. 195, 206.
43. Jacob ben Shesheth, Sepher Mechiv Devarim
Nekhohim, ms. Oxford, 1585, f. 28 a-b. Il n'emploie pas le
terme nekuda (point), mais parle d'une essence très subtile
d'où part une ligne droite qui s'allonge et s'étend. Son ami
Nahmanide l'emploie sous une forme voilée dans son
commentaire sur Genèse, I, 1 (généralement mal compris).
44. Sur le Sepher Ha-Rimmon de Moïse de Léon, ms.
British Museum, 759, f. 125-230.
45. Le commencement de l'existence, terme très commun
dans les écrits des kabbalistes de Gérone.
46. Zohar, I, 15 a. Ma traduction diffère considérable-
ment de celle de l'édition anglaise imprimée, mais je ne peux
pas ici entrer dans des détails philologiques.
47. L'auteur joue sur la sentence talmudique (Megilla,
21 b) : Berechith est aussi un mot créateur.
48. Zohar, I, 15 a-b.
49. Le Zohar, I, 2 a, dit de la divine Mahachava, pensée
qui est identifiée avec la sagesse : // y dessina tous les dessins,
il y modela toutes les sculptures ; cf aussi III, 43 a. Azriel de
Gérone déclare dans son Peruch Ha-Aggadoth, ms. Jéru-
salem, f. 42 b, que Hokhma signifie : la puissance de tout ce
578 / Les grands courants de la mystique juive
qui peut exister ; mais il dit aussi (ibid., f. 44 a-b) que les
essences Havayoth de chaque chose sont contenues dans
Hokhma.
50. Cf. Zohar, I, 15 b.
51. III, 65 b. Le général de tout particulier. Azriel de
Gérone parle de la Hokhma comme du général de toutes les
essences qui ne portent pas l'empreinte et de la Bina comme
du général de toutes les essences qui portent l'empreinte, dans
le 1" chapitre de son Commentaire sur le Sepher Yetsira qui
se trouve dans les éditions imprimées du S. Yetsira sous le
nom de Nahmanide.
52. Yomin Kadma'in, Zohar, III, 134 b, ou très souvent
Yomin Ilayin.
53. Shelley, « Adonais », LII.
54. Zohar, I, 1 b-2 a, 30 a, 85 b ; II, 126 b ff., 138-140 b.
55. I, 15 b. La même interprétation est donnée par tous
les disciples d'Isaac l'Aveugle et Nahmanide.
56. Cf les passages cités dans MGWJ, vol. 71 (1927),
p. 118-119.
57. L'un de ces panthéistes est David ben Abraham
Ha-Lavan (vers 1300) dont j'ai publié le Sepher Massoreth
Habrith en 1936.
58. Zohar, I, 240 b.
59. I, 241 a.
60. Cf mon analyse de ce terme dans Tarbiz, III, p. 36-39.
61. Zohar, I, 241 a. Si l'on contemple les choses dans une
méditation mystique, chaque chose se révèle comme une. De
semblables expressions sont employées de nombreuses fois.
62. Cette idée est avancée comme la signification
mystique du Psaume XIX, 5, Sur toute la terre s'étend leur
harmonie, cf. Zohar, II, 137 a.
63. Ces Hekhaloth sont décrites tout au long dans le
Zohar, I, 38-45 et II, 245 a-262 b.
64. C'est une partie d'un long passage du Sepher
Ha-Rimmon de Moïse de Léon, ms. Brit. Museum, 759,
f. 47 b, qui contient une paraphrase panthéiste d'un passage
de la Pesikta Rabbati, éd. Friedmann, f. 98 b. Voir texte,
p. 239.
65. Ils parlent du retour des choses à leur essence, ce qui
correspond exactement au terme apokatastasis qui joua un
Notes / 579
87. Ezra dit dans Sod Ets Ha-Daath, ms. Oxford, Christ
Church College, 198, f. 7 b : Adam, avant qu'il n'ait mangé
de l'arbre de la science, était tout esprit et portait les vêtements
angéliques comme Énoch et Élie. C'est pourquoi il fut digne
de manger les fruits du paradis qui sont les fruits de l'âme. Cf
Zohar, III, 83 b.
88. Chaaré Ora (Offenbach, 1715), f. 9 a.
89. Zohar, II, 41 b, 216 b ; III, 77 b.
90. Cf. l'interprétation donnée dans le Zohar, III, 77 b,
de Zacharie, XIV, 9 et III, 260 b.
• 91. Cf. le même passage du Zohar : Maintenant les
pécheurs sont cause qu'il ne s'en trouve pas un seul.
92. Zohar, I, 164 a, et souvent.
93. Racines supérieures, cf. II, 34 a.
94. Le Zohar emploie très souvent le verbe ithdabkath
bemarei (il s'est attaché à son Seigneur), mais très rarement
le substantif Devekutha, attachement.
95. Nahmanide sur Deutéron., XI, 22.
96. Des phrases comme Hagiga, 9 b : Dieu fit le tour de
toutes les vertus et ne trouva rien de mieux à donner à Israël
que la pauvreté, sont exceptionnelles.
97. Manin Thevirin, cf. Zohar, I, 10 b, etc., cf ma note
dans l'article de Baer dans Zion, vol. V, p. 30.
98. Sepher Ha-Rimmon, ms. British Museum, f. 35 b.
99. Cf l'article de Baer dans Zion, vol. V, p. 1-144, et la
note 97 du chapitre précédent.
100. Zohar, I, 249 b.
101. Cf L. Ginzberg, « Legends of the Jews », vol. V,
p. 325.
102. Ps.-Nahmanide, Igereth Ha-Kodech... concernant
l'union de l'homme avec sa femme, première édition, Rome,
1546. Cf mon article dans Kirjath Sepher, vol. XXI,
p. 179-186.
103. Cf. Moïse Cordovero, Pardes Rimonim, chap. tv,
§ 9.
104. J'ai publié le Sepher Amud Hasmoli de Moïse de
Burgos dans Tarbiz, vol. IV, p. 208-225, cf aussi l'analyse :
ibid. , III, p. 272-286.
105. Ces idées sont développées dans les nombreuses
Sodoth des kabbalistes du xiiie siècle sur la question du
582 / Les grands courants de la mystique juive
péché d'Adam. La formule classique du Zohar est donnée
I, 12 b ; l'essence du péché était due au fait qu'il [l'arbre] unit
en bas et se sépara en haut, alors qu'il fallait séparer en bas
et unir en haut. Le terme mystique pour cette séparation
destructrice est kitsuts be-netioth, couper les plantes. Le
terme est souvent employé par l'école de Gérone. Ezra ben
Salomon dit dans son Sod Ets Ha-Daath, ms. Oxford, Christ
Church College, 198, f. 7 b-8 a, que l'Arbre de Vie et l'Arbre
de la Connaissance ne furent séparés que par le péché
d'Adam. L'autre symbolisme cité dans le texte est employé
par Meir ibn Aby Sahula, disciple de Salomon ben Adreth,
dans la Glose sur le Commentaire de Nahmanide sur la Tora
(1875), p. 5.
106. Cf Zohar, I, 35 b et 36 b, où l'origine de la connais-
sance magique est décrite comme la conséquence directe de
l'acte de couper les plantes (ravager les plates-bandes). De
fait, Bahya ben Acher (1291) définit la sorcellerie comme
l'union des choses séparées l'une de l'autre (dans son
commentaire sur Exod., XXII, 17). Cf aussi Zohar, III, 86 a,
sur Kilaim (mélange des semences) qui est tiré de
Nahmanide.
107. Zohar, III, 15 b, dans une paraphrase mystique de la
sentence talmudique : Une transgression en appelle une
autre.
108. Il est très souvent fait allusion à cette idée dans le
Zohar et dans les écrits hébreux de Moïse de Léon. Le
passage principal où elle est exprimée avec quelque déve-
loppement est Zohar I, 17 a-18 a. Le monde de Satan prend
son origine dans l'hypertrophie de la colère : la force du
jugement sévère, I, 74 b, 148 a, ou la force d'Isaac, I, 161 b.
109. Cf. Zohar, III, 192 b ; II, 98 a, le décrit comme la
branche amère de l'arbre cosmique. Voici d'autres images
fréquentes : épines méchantes, lie de vin, scories de l'or, eaux
troubles, etc.
110. Zohar, I, 19 b ; II, 69 b, 108 b, 184 b ; III, 185 a.
111. Gikatila a écrit un court traité sur cette question :
Sod Ha-Nahach Umichpato (Mystère du serpent) qui se
trouve dans plusieurs manuscrits, par ex. Leyde, cod.
Warner, 32. Ici, nous découvrons un mythe sur l'origine du
mal (f. 155 b-156 a) : Sache que d'Isaac sont issus trente-cinq
Notes / 583
CHAPITRE VII
Isaac Luria et son école
53. Cela est souligné dans tous les premiers écrits sur la
doctrine du Tsimtsum.
54. Telle est la pensée du Pardes Rimonim de
Cordovero dans le long chapitre viii, Mahuth Vehanhaga, où il
considère principalement la question de la signification de
Din. Cf. aussi chap. y, § 4, où Cordovero développe la
théorie que les mondes primitifs furent détruits non à cause
d'une hypertrophie de din, mais plutôt à cause de sa
carence.
55. Cela est clairement confirmé pour le fragment
mentionné ci-dessus écrit par Luria lui-même et par Ibn
Tabul. L'idée est un peu estompée dans la version de Vital.
56. Ets Hayim, p. 57, et particulièrement p. 59. Cette idée
fondamentale est devenue la base du grand système kabba-
listique exposé dans le magnum opus de Salomon Eliassov,
Sepher Leshem Shevoveahlama. Le troisième volume (Jéru-
salem, 1924) est appelé Les Principes de la répression et de la
compression.
57. Vital semble avoir eu quelque raison de ne pas
mentionner la théorie de Rechimu à sa vraie place mais
seulement ultérieurement (par ex. Ets Hayim, p. 55). Luria
et Ibn Tabul soulignent son importance.
58. Cf le texte cité à la note 52.
59. Pour Basilide, voir Hippolyte, Philosophoumena,
VII, 22 ; cf. Mead, « Fragments of a Faith Forgotten »,
3e édition (1931), p. 261. Pour le livre copte et gnostique
Yeou, cf. Mead, p. 543.
60. Les chapitres ii-viii (p. 29-78) de Ets Hayim renfer-
ment une foule de détails de ce processus.
61. Ets Hayim, p. 9 (Chaar Ha-Kelalim). Les termes
Olam Ha-Nekudim et Olam Ha-Akudim préférés par Vital
reposent sur un jeu de mots, cf. Genèse, XXX, 39.
62. Cf le texte publié dans Zion, vol. V, p. 156, et Sepher
Emek Ha-Melekh (1648), f. 32 d.
63. Ce processus est décrit en détail dans Ets Hayim,
chap. lx.
64. Voir le premier chapitre, note 30.
65. Zohar, III, 128a, 135 a /b, 142 a / b, 292 a / b.
66. Ibid., II, 176 b. Le terme araméen est Mathkéla.
67. Ets Hayim, IX, 8, p. 93 ; XI, 5, p. 103.
592 / Les grands courants de la mystique juive
CHAPITRE VIII
Sabbatianisme et Hérésie mystique
CHAPITRE IX
Le hassidisme : sa dernière phase
1. Voir la bibliographie.
2. Ahad Haam, La Résurrection de l'esprit [en hébreu],
dans Al Parachath Derakhim, vol. II, p. 129.
3. Voir la bibliographie.
4. Ce fut l'opinion adoptée par M. Lôhr, « Beiträge zur
Geschichte des Hassidismus », Heft I (Leipzig, 1925), et
Lazar Gulkowitsh, « Der Hassidismus
religionswissenschaftlich untersucht » (1927), p. 68.
5. Verus (c'est-à-dire Aaron Marcus), « Der
Chassidismus » (1901), p. 286.
6. Cf. Ariel Bension, « Sar Chalom Charabi » (Jéru-
salem, 1930).
7. Ariel Bension, « The Zohar in Moslem et Christian
Spain » (1932), p. 242.
8. Plusieurs de ces documents ont été publiés, cf par ex.
Ar. Bension, Sar Shalom Sharabi, p. 89-90, et surtout
l'article de E. Tcherikover, La Communauté des kabbalistes
de Jérusalem « Ahvath Shalom » au xviir siècle dans YIVO
Studies in History (en Yiddish), vol. II (1937), p. 115-139.
9. Les membres de ce groupe de kabbalistes se recru-
taient parmi les juifs de l'Afrique du Nord, de la Turquie,
des Balkans, de la Perse et du Yémen.
10. Il y a une vaste littérature sur « le mouvement pales-
tinien » à l'intérieur du Hassidisme primitif dont la plupart
des textes sont bien faits pour obscurcir la vraie question du
Hassidisme et du Messianisme, par ex. Le Hassidisme et la
terre d'Israël [en hébreu] d'Isaac Werfel (Jérusalem, 1940).
Une analyse historique du mouvement sous des couleurs
moins romantiques a été faite par Israël Halperin dans son
étude Les Premières Montées des hassidim au Pays d'Israël
[en hébreu] (Jérusalem, 1946).
11. Même les légendaires Chibbé Ha-Baal Chem Tob
(Vie de Baal Chem) mentionnent encore l'existence de tels
hassidim, et nous savons que deux des premiers disciples du
Baal Chem leur appartiennent ; cf. Chibbé Ha-Baal Chem
Tob, éd. S. A. Horodezky (1922), p. 25.
608 / Les grands courants de la mystique juive
c) Textes
a) Textes
b) Études
a) Textes
b) Études
a) Textes
b) Études
a) Textes
b) Études
a) Textes
b) Études
TABLEAU DE TRANSCRIPTION 9
NOTES 509
BIBLIOGRAPHIE 611
Composition : Facompo, Lisieux
Achevé d'imprimer en février 2014
par Black Print CPI Iberica
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Couverture : www.atelierguias.com
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Illustration : Getty Images
ISBN 978-2-228-91026-2