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Préliminaires

-1-
Avant-propos

-2-
Le taLmud des dix sefirot

introduction

rav yehouda Leib ashLag

Traduction et commentaires

Michel Benhayim

Disponible Chez Amazon

-3-
Avant-propos

-4-
‫בס״ד‬

Au Maître du Monde,
pour tout le Bien qu’il prodigue,

à Naomie,
pour son aide et son soutien.

avec mes remerciements

-5-
Avant-propos

DU MÊME AUTEUR

Le Cantique des Cantiques


Version bilingue : hébreu – français,
avec commentaires de Rachi z’’l traduits
et notes explicatives

Le Don de la Tora
par le Rav Ashlag z’’l
Version bilingue : hébreu -français,
introduction à l’Essence du Judaïsme

À PARAÎTRE

Introduction au Livre du Zohar


par le Rav Yehouda Ashlag z’’l
Version bilingue : hébreu – français,
avec le commentaire « Étincelles de Vie »

Traduction et commentaires
michel.benhayim@gmail.com
2ème édition

© Tous droits de traduction, de reproduction ou d’adaptation


réservés pour tous pays

-6-
RAV YEHOUDA LEÏB HALEVI ASHLAG

Principaux ouvrages :

Faces Lumineuses et Faces explicatives (1929)

Le Don de la Tora (1933)

Le Talmud des Dix Sefirot (1937)

La Porte des Intentions (1940)

Commentaire du Soullam sur le Zohar (1945 -1953)

-7-
Avant-propos

Extrait du Talmud des dix Sefirot


1ère Partie, Chapitre 1

-8-
Table des matières

Recommandation du Rabbin Claude SULTAN 11

Avant-propos 14

Chapitre 1 : Une muraille de fer 19

Chapitre 2 : La Voie de la Tora 23

Chapitre 3 : La Sagesse de la Vérité 67

Chapitre 4 : La venue du Sauveur de Justice 95

Chapitre 5 : Dissimulation de la Présence divine 113

Chapitre 6 : La Techouva par crainte 137

Chapitre 7 : La Techouva par amour 153

Chapitre 8 : L'amour non intéressé est éternel 213

Chapitre 9 : Dissimulation et Révélation 257

Chapitre 10 : Les quatre Mondes 269

Chapitre 11 : L'obligation d'étudier la Kabbala 293

Lexique 305

-9-
Avant-propos

- 10 -
Recommandation

Monsieur le Rabbin Claude SULTAN


Professeur de Pensée Juive du Séminaire Rabbinique de France

C’est grâce à un de mes amis, figure importante de notre


communauté, que j’ai pu entrer en contact avec Monsieur Michel
Benhayim, auteur d’une très belle traduction en français du livre
de Chir HaChirim, traduction accompagnée du commentaire de Rachi,
lui aussi admirablement servi. Ce fut pour moi une bonne nouvelle que
d’apprendre qu’il y avait encore, en France, des personnalités aptes à
conduire, dans l’excellence, ce genre de travail dans le respect des
exigences de sens, et de la forme, de la tradition juive.
Je dis « encore », parce que nous savons, en effet, que les
lendemains du dernier cataclysme mondial avaient été
particulièrement marqués, et particulièrement dans les milieux juifs
se relevant des cendres de la barbarie nazie, par un regain d’intérêt
pour les études juives en général, mais surtout pour celles que l’on
recherchait en catharsis, pour « essayer de comprendre. Cette
seconde moitié du XXe siècle avait été féconde et bénie : elle a vu
naître un foisonnement d’études, de recherches, et de traductions
d’ouvrages en langue française comme jamais autant auparavant.
Traductions en langue française de textes fondamentaux de la
culture juive, Talmud, Midrach, Exégèse, pensée juive... mais aussi et
peut-être surtout, de la pensée juive mystique. Le lecteur, l’étudiant,
le chercheur, l’érudit francophones avaient accès désormais à des
ouvrages longtemps scellés pour chacun d’eux. La collection « Les Dix
Paroles », dirigée par le très regretté Charles Mopsik, est en panne !
Cette manne qui nous nourrissait a cessé de tomber ! Des chantiers
immenses entrepris restaient en friche. Pratiquement rien depuis ce
début de XXIe siècle ! Qui poursuivra la traduction du Midrach Rabba,
arrêtée au livre de BeRechit ? Qui poursuivra celle du Zohar, elle aussi
à peine entamée ?

- 11 -
Avant-propos

C’est pourquoi chaque nouvelle découverte fait naître


réconfort et espérances, à l’instar de celle des travaux de Michel
Benhayim : dans la continuité des traductions consacrées à la
mystique juive, Monsieur Michel Benhayim introduit son lecteur dans
le Monde particulier de l’enseignement et de la pensée de Rabbi
Yehouda Leïb Halevi Ashlag, un des principaux cabalistes du XXe siècle,
ancien rabbin de Guivat Shaoul à Jérusalem, et très proche du Rav
Avraham Itshaq Ha-Cohen Kook, premier Grand-Rabbin de l’Israël
naissant et fondateur du mouvement du sionisme religieux.
Rabbi Yehouda Ashlag se spécialisera dans l’étude du Zohar
éclairée par la lecture qu’en faisait Rabbi Itshaq Louria, le Ari zal,
synthétisant la mystique de l’École de Gérone avec celle des théories
des cabalistes castillans.
Le Rav Ashlag traduira le Zohar de l’araméen à l’hébreu, en
l’accompagnant d’un commentaire, désormais classique, appelé Le
Soullam, le « Rachi » du Zohar, commentaire où les fondamentaux de
la transmission cabalistique sont revisités dans une langue hébraïque
prémoderne.
À travers une production littéraire et exégétique immense, Rav
Ashlag déclare vouloir se consacrer à la propagation de l’étude de la
Cabale.
Il veut mettre l’enseignement de la Cabale à la portée de tout
le monde, parce que, dit-il, « c’est l’étude de la Cabale qui permet à
l’homme de parvenir au niveau de la Révélation prophétique » ; « qui
permet à l’homme de se rapprocher de la Tsoura » (de l’Image et de
la Ressemblance divine).
Rabbi Yehouda Léon Ashkenazi, Manitou, se réclamait disciple
et élève du Rav Ashlag dont il avait reçu l’enseignement, ainsi que du
fils du Rav Ashlag, Rabbi Barukh Ashlag.
C’est en fidèle disciple de l’auteur du « Soullam », et en respect
du Maître qui avait consacré sa vie pour que l’enseignement de la
Cabale soit ouvert à tout le monde, que Monsieur Michel Benhayim
va permettre, grâce à ses traductions, au lecteur francophone de
participer de cet engouement pour la cause de la mystique qui anime
notre génération.

- 12 -
Certes, ici, nous ne sommes pas dans la langue du Zohar de
Rabbi Shim’on bar Yohaï, mais dans celle comme le voulait le Rav
Ashlag, d’un « langage scientifique », et c’est cette langue-là qu’il
fallait utiliser parce que l’on s’adressait au « grand public ». Aussi bien,
ce sera à travers quelques traités relatifs à l’essence et à l’esprit de la
sagesse de la Cabale, que Monsieur Michel Benhayim initiera le
lecteur francophone à soulever le voile de la sagesse mystique.
Ses traductions attestent du travail remarquable d’une
personnalité où s’inscrivent dans l’harmonie les richesses du
lettré religieux, du pédagogue passionné, du manieur éclairé des mots
hermétiques qu’il faut rendre à la vie pour tous, du transmetteur de
la Tradition vraie, du maître fin connaisseur des subtilités de la langue
hébraïque dans son acception spécifique au vocabulaire de la
littérature sacrée, ou de la littérature poético-allégorique, comme il
l’a fait pour sa traduction du Chir HaChirim.
Une grande expertise lui permettra d’éclairer sa traduction
par tout un apparat critique qui englobera gloses des exégètes,
vocables du texte, glossaire, citations... Pour tout cela, Monsieur
Michel Benhayim a droit à notre hommage respectueux et à notre
gratitude, accompagnés de nos vœux pour que s’accomplisse sur lui la
promesse divine telle qu’énoncée par le Roi Salomon, et commentée
par Rachi :

‫מָ יִם‬-‫יָפּוצּו מַ עְ ְינ ֶֹתיָך חּוצָ ה בָ ְרחֹבֹות ַפ ְלגֵי‬


Que tes sources se répandent au-dehors,
et tes enseignements d’eau dans les places publiques (Proverbes 5, 16)
Commentaire de Rachi :
‫ סוף שתקנה תלמידים ותורה הוראות ברבים ויצא לך שם‬.‫יָפּוצּו ַמעְ יְ נ ֶֹתיָך חּוצָ ה‬
Que tes sources se répandent au-dehors : Que tu aies des disciples, que tu enseignes
en public et que tu acquières un nom.

- 13 -
Avant-propos

Avant-propos

Le Talmud des dix Sefirot est le principal livre d’étude de la


Kabbala écrit par le Rav Yehouda Ashlag z’’l (Varsovie 1884 –
Jérusalem 1954).
Sa rédaction a commencé en 1933 et elle s’est terminée en
1937. Il comprend en tout seize volumes en grand format.
Le but de cet ouvrage est d’expliquer de façon détaillée
l’enchaînement des États spirituels de l’Âme, à partir du Monde
appelé ‫ « אֵ ין־סֹוף‬EÏN-SOF » jusqu’au Monde « ‘Assiya », dont le Point
inférieur est le monde physique dans lequel nous vivons.
Pour atteindre ce but, le Rav Ashlag z’’l a rassemblé, puis
ordonné dans un ordre logique de nombreux passages qu’il a
sélectionnés dans les différents livres de Rabbi Isaac Ashkenazi Louria,
surnommé le Ari z’’l (Jérusalem 1534 – Safed 1572). Et pour chacun de
ces passages, il a écrit deux commentaires qui se complètent :
1) Le premier, appelé « Lumière intérieure », qui analyse et
explique chaque mot et chaque notion qui nécessitent un
éclaircissement, de façon comparable au commentaire de Rachi z’’l
sur la Tora et le Talmud.
2) Le second, appelé « Regard intérieur », qui propose un
synthèse globale des sujets précédemment abordés.
À la fin de chaque chapitre, le Rav Ashlag z’’l a également posé
un certain nombre des questions et donné les réponses
correspondantes, pour que le lecteur puisse s’assurer qu’il a bien
compris.
Grâce à cet ouvrage, unique en son genre, il est devenu
possible à toute personne qui en a la volonté de s’élever et de
progresser, de Degré en Degré, pour se rapprocher de la Révélation
de la Présence divine.

- 14 -
Chapitre 1

La présente introduction au Talmud des dix Sefirot comprend


cent cinquante six paragraphes regroupés en onze chapitres (cf. Table
des matières). Dans cet ensemble, il est possible de distinguer deux
parties principales :
1) Les chapitres 1 à 9 constituent une synthèse des valeurs
fondamentales du Judaïsme, Ces valeurs sont, en particulier :
* l’acquisition d’une véritable Emouna, préalable
indispensable à toute recherche de la Vérité,
* l’étude de la Tora « LiChma » afin de pouvoir bénéficier de sa
Lumière,
* le travail sur soi pour transformer la volonté de recevoir en
volonté d’aimer son prochain et d’agir avec bonté à son égard…
Il devient alors possible d’accéder à la finalité de la Tora, qui
est de permettre à l’être humain d’atteindre la Plénitude suprême :
l’Attachement, avec crainte et amour, au Maître du Monde.
2) Les chapitres 10 et 11 rappellent quelles sont les bases de la
Sagesse de la Kabbala :
* l’intériorité de la Tora, qui est son Âme,
* l’enchaînement et le rôle des quatre Mondes spirituels
« Atsilout, Beriha, Yetsira, ‘Assiya »,
* la présence des différents Levouchim qui dissimulent la
Lumière présente dans la Tora et dans la réalité,
* la complémentarité entre la Tora telle qu’elle nous apparaît
et la Tora de Celui Qui est dissimulé, loué soit-Il,
* l’opposition radicale entre la Kedoucha et les Klippot…
Le Rav Ashlag z’’l conclut cette partie en insistant sur
l’obligation impérieuse d’étudier la Sagesse de la Vérité : « Ceux qui
l’étudient bénéficient d’une Grâce prodigieuse, dont la valeur est
immense. Et bien qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils étudient, malgré
cela grâce à leur désir et à la forte volonté de comprendre ce qu’ils
étudient, ils attirent sur eux les Lumières qui entourent leur
Nechama… »

- 15 -
Le Talmud des dix Sefirot : Introduction

Sur le plan typographique, les conventions suivantes ont été


adoptées :

1) Le NOM ‫ יהו״ה‬: son sens profond se situe au-delà de notre


capacité de compréhension, et il nous est interdit de le prononcer.
Nous devons donc faire preuve d’un immense respect lorsque l’on
souhaite le lire ou l’écrire.
C’est la raison pour laquelle il apparaît dans le présent ouvrage
sous une forme légèrement modifiée, par l’ajout du signe ‫״‬, sauf
lorsqu’il figure à l’intérieur d’une citation de versets de la Tora.
Dans les cas où il s’avère nécessaire de mentionner ce NOM,
celui-ci est écrit sous la forme abrégée ‫ה׳‬, qui est prononcée
« HACHEM », et qui signifie « le NOM ».
Les ‫ כִּ ּנּויִּ ים‬, c’est-à-dire les « autres appellations », qui ne sont
pas le NOM proprement dit mais à l’égard desquelles s’impose
cependant un certain respect, sont écrites ici sans les voyelles. Par
exemple, l’Attribut de Rigueur du Créateur se présente ainsi : ‫אלהי״ם‬.
Ce mot est prononcé : ELOKIM. De même, l’appellation ‫ « הקב״ה‬le
SAINT, loué soit-Il » est lue : HAKADOCH, Baroukh Hou ».
2) Les mots hébreux qui n’ont pas d’équivalent exact dans la
langue de Molière sont transcrits en caractères latins, et ils
apparaissent en italiques. Exemples : Atsilout, LiChma, Sefira…
L’explication de chaque mot est donnée lors de sa première
occurrence, et elle est rappelée dans le lexique situé à la fin du livre.

3) Les mots qui, en français, peuvent avoir un sens profane,


mais qui se rapportent aux Mondes d’en Haut, commencent par une
lettre majuscule. Exemples : Monde, Providence, Sagesse…

4) La lettre « Ḥ » (majuscule) ou « ḥ » (minuscule) se prononce


comme le « ch » allemand (exemple : Nacht), tandis que le « r » roulé
et guttural s’écrit « kh ».

- 16 -
Chapitre 1

En résumé

La Sagesse de la Kabbala s’intéresse à la Révélation divine


aux Âmes. Cependant, « aucune pensée ne peut absolument
pas l’appréhender », ce qui signifie que nous n’avons aucune
notion de ce qu’est le Créateur : Il est dissimulé. Le seul lien qui
nous relie à Lui est Sa Volonté de nous prodiguer le Bien.

Les Mondes
Le Créateur Se révèle aux Âmes dans quatre Mondes
appelés, de Haut en bas : Atsilout « Émanation », Beriha
« Création », Yetsira « Formation » et ‘Assiya « Action ». Ceux-
ci sont des Degrés spirituels sous forme d’une Échelle que l’Âme
doit gravir, de bas en Haut, pour se rapprocher du Créateur,
grâce à un travail spirituel sur soi.

Les Sefirot
Par ailleurs, la création des Âmes s’est déroulée en cinq
phases. Celles-ci sont aussi des Degrés spirituels appelés Sefirot.
Elles reçoivent la Lumière divine dont l’intensité diminue
progressivement du Haut vers le bas. Ces Sefirot sont nommées
Keter, Ḥokhma, Bina, Tifeérèt et Malkhout.

- 17 -
Le Talmud des dix Sefirot : Introduction

- 18 -
Chapitre 1

L’immense besoin de briser

Une muraille de fer

 Paragraphe 1 

,‫יצת ַב ְּרזֶ ל‬
ַ ‫אתי לִ י צֹ ֶרְך גָ דֹול לְּ פֹ ֵצץ ְּמ ִח‬ ִ ‫ ָמ ָצ‬,‫א) ְּב ֵרישׁ ִמ ִלים‬
‫ ֵמ ֵעת ֻח ְּר ַבן ַה ַביִ ת‬,‫ּומ ְּפ ֶס ֶקת ֵבינֵ ינּו לְּ ֵבין ָח ְּכ ַמת ַה ַק ָבלָ ה‬
ַ ‫ַה ְּמצּויָ ה‬
,‫מּורה ְּמ ֹאד‬ ָ ‫ ֶשׁ ִה ְּכ ִב ָידה ָעלֵ ינּו ְּב ִמ ָדה ֲח‬,‫דֹרנּו־זֶ ה‬ ֵ ‫ ַעד‬,‫וְּ ֵאילָ ְך‬
‫ וְּ ִהנֵ ה ְּכ ֶשׁ ֲאנִ י ַמ ְּת ִחיל‬.‫ּומעֹ ֶר ֶרת ַפ ַחד ֶשׁלֹא ִת ְּשׁ ַת ַכח ח״ו ִמיִ ְּש ָר ֵא ל‬
- ְּ

Au début1 de mon propos, j’éprouve l’immense besoin de


briser une muraille de fer2 qui, depuis la destruction du Temple3
jusqu’à notre génération, nous sépare de la Sagesse de la Kabbala4.
Elle pèse de façon extrêmement grave sur nous5, et elle suscite la
crainte que cette Sagesse finisse par être oubliée du Peuple juif. Car

1. ‫ « בְ ֵרישׁ‬Au début » : attitude, le Rav Ashlag z’’l


par ce mot, le Rav Ashlag z’’l fait éprouve le besoin d’intervenir,
une discrète allusion aux lettres selon le verset : « Il est temps
‫ « רשב״י‬Rachbi », qui sont les d’agir pour ‫יהו״ה‬, ils ont aboli Ta
initiales de ‫ ַרבִ י ִשׁ ְמעֹון בַ ר יֹוחַ אי‬, le Tora » (‫ ְת ִהלִים‬Psaume 119, 126).
Tanna auquel est attribué le Livre 3. depuis la destruction
du Zohar et qui commence du Temple : ainsi que l’exil du
également par le mot ‫בְ ֵרישׁ‬. Peuple juif et son éloignement de
2. l’immense besoin de l’intériorité de la Tora.
briser… : litt. : « d’exploser » 4. la Sagesse de la
cette muraille, telle une épaisse Kabbala : sa Nechama.
chape de plomb. En effet, on 5. elle [cette muraille] pèse
constate chez certains une de façon extrêmement grave :
tendance à s’opposer à l’étude elle symbolise l’opposition à
de la Kabbala, alors qu’elle est l’étude de la Kabbala et elle est la
l’Âme de la Tora. Face à une telle cause de l’Exil.

- 19 -
Le Talmud des dix Sefirot : Introduction

‫ ִהנֵ ה ִהיא‬,‫ ֹאדֹות ָה ֵע ֶסק ַב ִלמּוד ַה ֶזה‬,‫לְּ ַד ֵבר ַעל לֵ ב ִמי ֶשׁהּוא‬
‫ְּשׁ ֵאלָ תֹו ָה ִראשֹׁ נָ ה׃‬
‫יצד נִ ְּק ָר ִאים‬ ַ ‫ וְּ ֵכ‬,‫לָ ָמה ִלי לָ ַד ַעת ַכ ָמה ַמלְּ ָא ִכים ַב ָש ַמיִ ם‬
‫יה‬
ָ ‫תֹורה ֻכ ָלּה ִב ְּפ ָר ֶט‬ ָ ‫ל־ה‬ַ ‫אּוכל לְּ ַקיֵ ם ָכ‬ ַ ‫ ֲה ִאם ל ֹא‬,‫יהם‬ ֶ ‫ִב ְּשׁ ֹמ ֵת‬
?‫יה ְּבלִ י יְּ ִדיעֹות ַה ָללּו‬
ָ ‫דּוק‬
ֶ ‫וְּ ִד ְּק‬
‫יכים ִמ ְּת ִח ָלה לְּ ַמלֹאת‬ ִ ‫ ֶשׁ ְּצ ִר‬,‫ֵשׁנִ ית יִ ְּשׁ ַאל׃ ֲהל ֹא ְּכ ָבר ָק ְּבעּו ֲח ָכ ִמים‬
‫ת־ע ְּצמֹו ֶשׁ ְּכ ָבר‬
ַ ‫יּוכל לְּ ַרמֹות ֶא‬ ַ ‫ּובפֹ ְּס ִקים? ּו ִמי־הּוא ֶשׁ‬ ַ ‫ְּכ ֵרסֹו ַבש"ס‬
?‫תֹורת ַהנִ ְּס ָתר ֲח ֵס ָרה לֹו‬ ַ ‫ וְּ ַרק‬,‫תֹורה ַהנִ גְּ לֵ ית‬ ָ ‫ל־ה‬ַ ‫גָ ַמר ָכ‬

lorsque je commence à m’adresser au cœur de quelqu’un6 au sujet de


l’étude de cette Sagesse, sa première question est :
« Pourquoi aurais-je besoin de savoir combien il y a d’Anges dans le
Ciel et quels sont leurs noms7 ? Ne pourrais-je pas observer l’ensemble
de la Tora, de façon détaillée et précise, sans connaître tout cela » ?
Deuxièmement, il demande « nos Sages n’ont-ils pas déjà fixé la règle8
qu’il faut d’abord « remplir son ventre » avec ce qui est dans le Talmud
et les écrits des décisionnaires ? Et qui pourrait se leurrer en disant
qu’il a déjà terminé d’étudier toute la partie apparente de la Tora et
qu’il lui manque seulement la partie dissimulée » ?

6. au cœur de quelqu’un : au Créateur. Quand chacun


à sa sensibilité et à la sagesse de parviendra à le comprendre, le
son cœur. Judaïsme et l’humanité auront
7. Pourquoi aurais-je un autre visage.
besoin… : si le but de la Kabbala 8. nos Sages n’ont-ils pas
consistait à connaître les noms déjà fixé la règle (‫תֹורה‬ ָ ‫ִּמ ְׁשנֵה‬
des Anges, cela ne présenterait Michné Tora, bases de la Tora 4,
aucune utilité. En fait, la finalité 13) : si l’on s’en tient au fait qu’il
de la « Sagesse des sagesses » est faut avoir au préalable étudié
d’amener l’homme à la Plénitude l’ensemble du Talmud et des
suprême, qui est de transformer décisionnaires, ce qui nécessite
chaque individu en un être plus d’une vie entière, on ne
humain capable d’aimer les commencera jamais à étudier la
autres et de s’attacher par amour Kabbala.

- 20 -
Chapitre 1

‫ ִכי‬,‫ הּוא ְּמ ַפ ֵחד ֶשׁלֹא יַ ְּח ִמיץ ח״ו ֵמ ֲח ַמת ָה ֵע ֶסק ַה ֶזה‬,‫ישׁית‬ ִ ִ‫ְּשׁל‬
.‫תֹורה ְּב ִס ַבת ָה ֵע ֶסק ַב ַק ָבלָ ה‬ ָ ‫ְּכ ָבר ָקרּו ִמ ְּק ִרים ֶשׁנָ טּו ִמ ֶד ֶרְך ַה‬
‫ת־ע ְּצמֹו ְּב ַס ָכנָ ה‬
ַ ‫י־פ ִתי יַ ְּכנִ יס ֶא‬
ֶ ‫ּומ‬
ִ ?‫ לָ ָמה ִלי‬,‫ם־כן ַה ָצ ָרה ַהזֹאת‬ ֵ ‫וְּ ִא‬
?‫ֹא־ד ָבר‬
ָ ‫ַעל ל‬
‫ ֵאינָ ם ַמ ִת ִירים ֹא ָתה‬,‫ת־ה ִלמּוד ַה ֶזה‬ ַ ‫ ֲא ִפלּו ַהחֹ ְּב ִבים ֶא‬,‫יעית‬ ִ ‫ְּר ִב‬
.’’‫ יִ טֹ ל‬,‫ת־ה ֵשם‬
ַ ‫ל־הרֹ ֶצה לִ טֹ ל ֶא‬ ָ ‫ וְּ '’ל ֹא ָכ‬,‫ֶא ָלא לִ ְּקדֹ ִשׁים ְּמ ָשׁ ְּר ֵתי ֵא ל‬
-

‫ל־ס ֵפק ֲא ֶשׁר ׳’פֹוק ֲחזֵ י‬ ָ ‫ ִכי ָקיְּ ָמא לַ ן ְּב ָכ‬,‫ וְּ הּוא ָה ִע ָקר‬,‫ישׁית‬ ִ ‫ֲח ִמ‬

Troisièmement : il a surtout peur de s’égarer en s’occupant de cette


Sagesse. Car il est déjà arrivé que certains9 qui avaient étudié la
Kabbala aient fini par s’écarter du Chemin de la Tora. « Et puisqu’il en
est ainsi, qu’ai-je besoin de ce malheur ? Et qui serait assez stupide
pour se mettre en danger sans raison » ?
Quatrièmement, il dit que même ceux qui s’adonnent avec amour à
cette étude ne la permettent qu’aux ‫ֹשׁים‬ ִ ‫ « ְקד‬saints », serviteurs de
‫ ; ה׳‬est-il donné à « tous ceux qui veulent saisir le Nom, de venir s’en
emparer10 ? ».
Cinquièmement, il dit et ce sera son argument principal que nous
avons l’habitude, en cas de doute, d’appliquer le principe « Sors et va

9. Certains : allusion à Berakhot 16b. Et le Midrach


quelques mouvements pseudo- Lévitique Rabba 2, 1 : « Mille
messianiques. Dans l’histoire du hommes commencent [à
Peuple juif jusqu’à nos jours, la étudier] la Tora et il en sort un sur
Kabbala permet à des esprits peu cent [apte à enseigner] ; cent
scrupuleux d’entrer dans un [d’entre eux] commencent la
monde d’illusions et de trouver Michna et il en sort dix ; dix
des accommodements opposés à commencent le Talmud et il en
la Halakha. Aussi faut-il étudier sort un. C’est ce qui est écrit : ‘Un
cette Sagesse avec un Maître homme sur mille, j’ai trouvé’
authentique. (‫ קֹהֶ לֶת‬Ecclésiaste 7, 28) ». Il ne
10. « tous ceux qui suffit pas de vouloir atteindre
veulent saisir le Nom, de venir des sommets pour être capable
s’en emparer » : Talmud, ‫בְ ָרכֹות‬ de s’en approcher.

- 21 -
Le Talmud des dix Sefirot : Introduction

‫ ֻכ ָלם ֵה ָמה ִע ִמי‬,‫י־תֹורה ֶשׁ ְּבדֹ ִרי‬ ָ ֵ‫ וְּ ֵעינַ י ָהרֹ אֹות ֶשׁ ְּבנ‬,’’‫ַמאי ַע ָמא ְּד ַבר‬
,‫יהם‬ ֶ ֵ‫ ְּו ַגם ְּמיָ ֲע ִצים לְּ שֹׁ ֲאל‬,‫יהם ִמ ִלמּוד ַהנִ ְּס ָתר‬ ֶ ‫ ְּושֹׁ ְּמ ִטים יְּ ֵד‬,‫ְּב ֵד ָעה ַא ַחת‬
.‫מּוטב לִ לְּ ֹמד ַדף גְּ ָמ ָרא ִב ְּמקֹום ָה ֵע ֶסק ַה ֶזה‬ ָ ‫ֶשׁ ְּבלִ י שּׁום ִפ ְּקפּוק‬

voir ce que font les autres11 ». Et mes yeux voient bien que ceux de
ma génération qui étudient la Tora sont tous du même avis : ils
s’abstiennent d’étudier ce qui est dissimulé. De plus, ils conseillent à
ceux qui leur demandent leur avis, qu’il est sans aucun doute
préférable d’étudier une page de Guemara plutôt que de s’occuper de
cette Sagesse.

11. va voir ce que font les prendre le bon chemin et de ne


autres : quelle est la norme pas tomber dans des pièges et
sociale ? Comment se des embûches, puisqu’ils suivent
comportent les autres ? Ce à quoi un homme clairvoyant qui est à
Rambam (Espagne 1138 – Égypte leur tête. Mais si cet homme
1204) répond : « Si une [longue] n’existe pas, ils trébucheront
file de mille aveugles est en sans aucun doute sur tout
chemin, mais s’ils ont au moins obstacle qui se présente en
un homme clairvoyant à leur chemin et ils tomberont tous
tête, alors tous sont certains de dans une fosse profonde ».

La majorité a-t-elle toujours raison ?

L’être humain est, paraît-il, un « animal social » : il


préfère suivre le troupeau. En cas de doute, il regarde
comment font les autres et le plus souvent il adapte son
comportement à celui de ses semblables. Ce phénomène
n’est pas nouveau : « ‫ ה׳‬a dit : Puisque ce Peuple ne
s’approche [de Moi] que pour M’honorer de sa bouche et de
ses lèvres, mais que son cœur est éloigné de Moi, et que la
crainte qu’il a de Moi n’est que précepte d’hommes, [leçon]
apprise… la sagesse de ses sages périra et l’intelligence de ses
hommes éclairés se cachera » (‫ יְׁ שַׁ עְׁ יָהּו‬Isaïe 29, 13-14).

- 22 -
Chapitre 2

la voie de la Tora

et sa finalité

 Paragraphe 2 

Notre vie a-t-elle un sens ?

‫ל־שׁ ֵאלָ ה ַא ַחת‬ ְּ ‫ ִאם נָ ִשים לִ ֵבנּו לְּ ָה ִשׁיב ַרק ַע‬,‫ב) ָא ֵכן‬
‫ל־ה ְּש ֵאלֹות וְּ ַה ְּס ֵפקֹות ַה ָללּו‬ ַ ‫ ָב ֻט ַח ָאנֹ ִכי ֶשׁ ָכ‬,‫ְּמ ֻפ ְּר ֶס ֶמת ְּמ ֹאד‬
‫ וְּ ַהיְּ נּו ַה ְּש ֵאלָ ה‬.‫ל־מקֹ ָמם וְּ ֵאינָ ם‬
ְּ ‫ וְּ ַת ִביט ֶא‬,‫ן־ה ֹא ֶפק‬
ָ ‫יִ ְּת ַע ְּלמּו ִמ‬
:‫ ֶשׁ ִהיא‬,‫עּומה ַהנִ ְּשׁ ֶאלֶ ת ִמכֹ ל ְּבנֵ י־יֶ ֶרד‬
ָ ‫ַה ְּז‬

Cependant, si l’on prenait à cœur de ne répondre qu’à une


seule question bien connue1, je suis absolument certain que tous ces
doutes et toutes ces questions auraient déjà disparu de l’horizon : tu
regarderais là où ils étaient, mais il n’y aurait plus rien 2.
Il s’agit de la question qui nous exaspère3 et que tous les gens4
se posent :

1. ne répondre qu’à une 3. Il s’agit de la question


seule question bien connue : le qui nous exaspère : qui nous
Rav z’’l se propose maintenant de irrite et nous tourmente, car elle
présenter des éléments de revient sans cesse, et elle reste
réponse à ceux qui persistent sans réponse…
dans leur refus d’étudier la 4. et que tous les ‫בְ נֵי־י ֶֶרד‬
Kabbala. « gens » : ‫ְרּודים‬
ִ ‫ י‬les « piètres »,
2. tu regarderais là où ils les pauvres gens : tous ceux qui
étaient, mais il n’y aurait plus ne savent pas pourquoi ils sont
rien : figure de style, inspirée du venus ici-bas. Peu importe qu’ils
verset: « … tu regarderas à sa se disent religieux ou athées, les
place et il aura disparu » (‫ְת ִהלִים‬ souffrances et la mort sont leur
Psaume 119, 10). lot commun.

- 23 -
Le Talmud des dix Sefirot : Introduction

‫ ַהעֹ לִ ים לָ נּו‬,‫ ִמ ְּס ַפר ְּשׁנֹות ַחיֵ ינּו ַה ָללּו‬,‫לֹומר‬ ַ ‫ַמהּו ַה ַט ַעם ְּב ַחיֵ ינּו? ְּכ‬
‫סּורים וְּ ַה ַמ ְּכ ֹא ִבים ֶשׁ ָאנּו ֹס ְּבלִ ים‬
ִ ִ‫ ְּד ַהיְּ נּו ַמ ְּר ִבית ַהי‬,‫ל־כְך‬
ָ ‫ְּביֹ ֶקר ָכ‬
?‫ ִהנֵ ה ִמי־הּוא ַהנֶ ֱהנֶ ה ֵמ ֶהם‬,‫יתם‬ ָ ‫ל־א ֲח ִר‬
ַ ‫ימם ַע‬ ָ ִ‫ ִב ְּכ ֵדי לְּ ַה ְּשׁל‬,‫ַב ֲע ָדם‬
‫ לְּ ִמי ֲאנִ י ְּמ ַהנֶ ה? וְּ ֵהן ֱא ֶמת ֶשׁ ְּכ ָבר נִ לְּ אּו חֹ ְּק ֵרי‬- ‫אֹו ְּביֶ ֶתר ִדיּוק‬

« Notre vie a-t-elle un sens5 » ? En d’autres termes, toutes ces


années de notre vie qui nous coûtent si cher6 par les multiples
souffrances et les malheurs que nous éprouvons et cela, pour les subir
jusqu’à la lie : dis-moi, quel est celui qui en profite7 ? Ou pour être plus
précis : qui vais-je en faire profiter8 ? Il est vrai que ceux, qui au cours

5. Notre vie a-t-elle un quelques agréments que procure


‫ « טַ עַ ם‬sens » ? A-t-elle un la vie matérielle, de quel côté
« goût » ? Quel est le plaisir que penche la balance ? Est-ce qu’il y
nous en retirons? Si nous vivons a un seul plaisir dans cette vie,
pour accumuler des biens, des dont on pourrait dire : « Oui, rien
honneurs ou des connaissances, que pour celui-là, ma vie avait un
ne savons-nous pas que « tout sens ? ».
est vanité » (‫ קֹהֶ לֶת‬Ecclésiaste 1, 7. quel est celui qui en
2) ? Et que nous sommes sur profite ? Qui peut dire que le
terre pour un bref passage, poids des tourments qu’il subit
comme il est écrit : « Les jours de au cours de sa vie n’est pas plus
nos années... ils sont de soixante- lourd que le plaisir qu’il retire de
dix ans, et quatre-vingts ans pour tous ses efforts ?
les plus forts, et tout leur éclat 8. Ou pour être plus précis :
n’est que peine et misère, car qui vais-je en faire profiter ?
vite le fil de la vie est coupé et Qu’est-ce que je donne ? Puisque
nous disparaissons » (‫ְת ִהלִים‬ ce dont je profite est finalement
Psaume 90, 10). si minime, est-ce qu’au moins
6. toutes ces années de j’apporte aux autres un certain
notre vie, qui nous coûtent si réconfort, en particulier dans le
cher : si l’on met sur le plateau domaine spirituel ? Ces questions
d’une balance le poids des que pose le Rav Ashlag z’’l, n’est-
souffrances et des malheurs que ce pas à chacun d’entre nous
nous subissons, et sur l’autre les qu’elles s’adressent ?

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Chapitre 2

‫ ֶשׁלֹא יִ ְּר ֶצה ִמי־‬,‫לֹומר ְּבדֹ ֵרנּו־זֶ ה‬


ַ ‫ וְּ ֵאין ָצ ִריְך‬,‫ַהדֹרֹות לְּ ַה ְּר ֵהר ָבזֶ ה‬
‫ ֶע ֶצם ַה ְּש ֵאלָ ה ְּב ֵעינָ ּה‬,‫ם־כל־זֶ ה‬
ָ ‫ ִע‬.‫ל־ה ָד ַעת‬
ַ ‫ֹלתּה ַע‬
ָ ‫ֶשׁהּוא ֲא ִפלּו לְּ ַה ֲע‬
‫ ֶשׁ ֲה ֵרי לְּ ִע ִתים ִהיא פֹ גֶ ֶשׁת ֹא ָתנּו‬,‫ירּותּה‬
ָ ‫ּומ ִר‬
ְּ ‫ל־ת ְּק ָפּה‬
ָ ‫עֹ ֶמ ֶדת ְּב ָכ‬
‫ ְּב ֶט ֶרם‬,‫ד־ע ָפר‬
ָ ‫ּומ ְּשׁ ִפילָ ֵתנּו ַע‬
ַ ,‫ת־מ ֵחנּו‬
ֹ ‫ּומנַ ֶק ֶרת ֶא‬
ְּ ,‫ִבלְּ ִתי ָקרּוא‬
‫ ְּד ַהיְּ נּו לְּ ִה ָס ֵחף ְּבלִ י ַד ַעת ְּבזִ ְּר ֵמי‬,‫דּועה‬
ָ ְּ‫יח לִ ְּמצֹא ַה ַת ְּחבּולָ ה ַהי‬
ַ ִ‫ֶשׁנַ ְּצל‬
.‫ ִכ ְּד ֶא ְּת ֹמל‬,‫ַה ַחיִ ים‬

des siècles ont étudié l’histoire, se sont épuisés à vouloir répondre à


cette question. Sans parler de notre génération, pour laquelle il ne
viendrait même pas à l’idée de qui que ce soit de la poser.
Et malgré tout cela9, le fond de la question demeure avec toute son
acuité et son goût amer ; car de temps à autre, elle revient vers nous
sans avoir été appelée, elle taraude notre esprit et elle nous rabaisse
jusqu’à la poussière10, avant que nous ayons réussi à trouver
le stratagème bien connu, à savoir : se laisser emporter, sans se poser
de questions11, dans le tourbillon de la vie, comme hier et avant-hier.

9. Et malgré tout cela : incapables de répondre à une


malgré l’absence de réponse question aussi importante.
satisfaisante. 11. sans se poser de
10. elle nous rabaisse questions : « Mangeons et
jusqu’à la poussière : elle nous buvons, car demain nous allons
montre combien nous sommes mourir » (‫ יְשַׁ עְ יָהּו‬Isaïe 22, 13).

Où est la joie de vivre ?

Si l’on demande à un Juif religieux quel est le sens qu’il


souhaite donner à sa vie, il répondra qu’il lui suffit d’accomplir la
Tora et les Mitsvot.
Mais pourquoi ne ressent-il pas vraiment, au fond de son
cœur, le mérite et la joie d’avoir le privilège de servir ‫ ? ה׳‬Pourquoi
est-il envahi parfois par des pensées profanes qui l’éloignent de la
Kedoucha ? Et pourquoi éprouve-t-il avec douleur les maux qui le
frappent et ceux qui accablent l’humanité tout entière ?

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