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Califat abbasside

troisième califat (750-1258) gouverné


par la dynastie abbasside

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Califat
abbasside
(ar) ‫اﻟﺨﻼﻓﺔ اﻟﻌﺒﺎﺳﻴﺔ‬
/
al-ḵilāfa al-
ʿabbāsiyya
750–1258/1517

L'étendard noir des


abbassides

Le califat abbasside
dans sa plus grande
extension, à la fin du
e siècle.
Informations
générales
Statut Califat
Capitale Koufa (750–
752)
Al-Anbar
(752–762)
Bagdad
(762–796)
Raqqa (796–
809)
Bagdad
(809–836)
Samarra
(836–892)
Bagdad
(892–1258)
Pas de
capitale
(1258–1261

Le Caire
(1261–1517
Langue(s) Arabe
classique
Religion Islam
sunnite
Monnaie Dinar et
dirham
Histoire et
événements
750 Bataille du
Grand Zab
contre les
Omeyyades 
fondation de
la dynastie
756 Détachemen
de l'Espagne
sous contrô
omeyyade
800 Accord avec
les
Aghlabides e
Afrique du
Nord
869 - Rébellion de
883 Zanj
e siècle Indépendanc
de facto des
Tahirides, de
Saffarides,
des
Samanides e
des
Toulounides
e siècle Indépendanc
de facto des
Fatimides,
des
Ikhchidides
des Bouyide
10 février 1258
Les Mongols
s'emparent d
Bagdad : fin
du Califat
abbasside (l
dynastie
survit)
Califes
(1er) 750- Abû al-
754 Abbâs
(Der) Al-
1517 Mutawakkil
III

Entités Entités
précédent suivantes 
es : :

Califat Tahirid
omeyya es
de de Saffari
Damas des
Dabwaï Samani
hides des
Toulou
nides
Rostém
ides
Ikhchidi
des
Bouyid
es
Empire
mongol

Le califat abbasside[1] (arabe : ‫اﻟﺨﻼﻓﺔ‬


‫ اﻟﻌﺒﺎﺳﻴﺔ‬/ al-ḵilāfa al-ʿabbāsiyya) est un
califat sunnite qui gouverne le monde
musulman de 750 à 1258.

La dynastie des Abbassides est fondée


par As-Saffah, issu d'un oncle de
Mahomet, Al-Abbâs. Elle arrive au
pouvoir à l'issue d'une véritable
révolution menée contre les Omeyyades,
apparentés de manière plus éloignée au
prophète de l'islam. Ils veulent un État
plus profondément musulman, où les
Iraniens convertis à l'islam auront une
part égale à celle des Arabes. Après plus
de trois ans de guerre, le général
abbasside Abû Muslim triomphe des
Omeyyades en 750 à la bataille du Grand
Zab.

Sous les Abbassides, le centre de gravité


de l'islam se déplace de la Syrie vers
l'Irak où une nouvelle capitale est fondée
en 762 : Bagdad[2]. La civilisation arabo-
musulmane est à son apogée, dans un
empire qui s'étend de l'Ifriqiya aux rives
de l'Indus. La dynastie abbasside donne
naissance à d’illustres califes comme Al-
Mânsur, Al-Ma’mūn ou encore le
légendaire Harun ar-Rachid qui étendent
la religion musulmane, la langue arabe
ainsi qu'une conscience universaliste de
l'islam qui caractérise tout le monde
médiéval musulman.

Paradoxalement, c’est aussi sous leur


direction que commence le lent déclin de
la civilisation arabo-musulmane. L’empire
gigantesque conquis sous les premiers
califes et ensuite sous les Omeyyades a
arrêté son expansion ; en Espagne puis
en Égypte et en Tunisie, des souverains
locaux arrachent leur indépendance et
réclament le titre et la dignité califales,
tandis que les dynasties iraniennes
(Bouyides) et les tribus turques
fraîchement converties à l’islam
(Seldjoukides) prennent de plus en plus
d’importance au sein de l’empire. Malgré
ces difficultés, la fructification culturelle
et le contrôle territorial (réduit) des
Abbassides perdurent jusqu'au sac de
Bagdad par les Mongols de Houlagou
Khan en 1258. À la suite de cet
événement, le califat abbasside est de
facto aboli pendant trois ans, avant d'être
restauré par le sultan mamelouk Baybars
en 1261. Mais cette restauration est
surtout symbolique : les califes
abbassides qui siègent au Caire (la
capitale du sultanat mamelouk)
n'exercent aucune charge politique (à
l'exception d'Al-Mustain pendant
quelques mois en 1412) bien qu'ils
continuent de revendiquer une autorité
religieuse jusqu'en 1517, année de la
conquête de l'Égypte par l'Empire
ottoman.

La révolution abbasside
e
Au  siècle, alors qu’en Occident les
Carolingiens évinçaient la première
dynastie de rois francs (les
Mérovingiens), en Orient les califes
Omeyyades régnaient sur un territoire
allant de l’Espagne à la Transoxiane. Les
Arabes, habitués à des systèmes de
pouvoir fondés sur la tribu guerrière,
devenaient sujets d'un immense empire,
animé d'une vie commerciale intense et
englobant de nombreux peuples.

La révolution[3] qui déchut les


Omeyyades de leur califat ne fut pas
simplement le remplacement d'une
dynastie par une autre mais était animée
de sentiments profondément inscrits
dans le passé et la religion musulmane ;
même si d'autres facteurs notamment
économiques (pour les nouveaux
convertis), stratégiques (habileté des
Abbassides à gérer les différences)
contribuèrent à leur victoire alors que
d'autres révoltes avaient échoué.

Faiblesse des Omeyyades


Les Omeyyades, surtout après la mort
d'Hisham, étaient en proie à de féroces
conflits au sein de leur dynastie, et virent
certains partis se liguer avec les rebelles.
En plus, leur base de soutien traditionnel
s'était rétrécie puisque réduite aux
Syriens ; sur lesquels Marwaan (le
dernier des Omeyyades) finit même par
ne plus pouvoir compter à la suite de la
bataille du Grand Zab.

Les maints soulèvements internes (avant


celui des Abbassides) dans le vaste
empire, en plus de l'épuisement militaire
sur de nombreux fronts externes
infligèrent de lourdes pertes financières
et humaines à la dynastie omeyyade.
L'association religieuse des
mouvements

Les nombreux soulèvements au cours du


règne omeyyade étaient presque tous
pourvus d'un courant religieux, voire
messianique, poussé par la tendance
millénariste de l'époque. Dans le cas des
Abbassides, leur mouvement proclama
un retour aux vraies valeurs de l'Islam, se
cacha derrière le nom du plus révéré et
lança une révolution sous l'étendard
messianique noir.

Perte de la légitimité religieuse


Leur conversion tardive et leur opposition
à Mahomet lors de la naissance de l'État
islamique exposèrent la famille
omeyyade à l'opposition, surtout des
premiers partisans du Prophète (al-
anṣār). En tant que dynastie, on
considéra qu'ils avaient dévié des valeurs
au cœur de la religion, le train de vie
décadent, même impérial, de certains
califes (notoirement al-Walīd II) jugé
impie et à l'encontre de l'égalitarisme
déclaré par le Coran. Les Kharijites
étaient une secte qui croyait ardemment
que le régime avait invalidé son droit à
régner, elle resterait une source tenace
de résistance.
Questions de lignée

D'autres éléments de la communauté


islamique s'opposaient aux Omeyyades
selon lesquels cette dynastie se serait
injustement emparée du pouvoir de la
lignée de 'Alī, apparentée
généalogiquement à Mahomet. Le
massacre du petit-fils du Prophète, à la
bataille de Karbala, attisa ces tensions
même davantage. Les Abbassides purent
exploiter cette faille profonde au sein de
la communauté islamique et s'alignèrent
sur les demandes des premiers chiites
en lançant un appel à la défaite des
ennemis de la famille du Prophète. Le
potentiel de cet aspect se montre dans le
soulèvement de Moukhtar ath-Thaqafi
(685-687) qui réclama lui aussi le retour
du pouvoir aux descendants de
Mahomet [réf. nécessaire].

Grandes tribus

Les califes omeyyades, qui cherchèrent


tour à tour le soutien des tribus Qays et
Kalb[4], ne parvinrent pas à gérer ces
tensions (même si un nombre de califes
prit des mesures pour amortir la
situation). La faille entre ces grands
regroupements devinrent de plus en plus
critiques, s'éclatant à la suite de la mort
de al-Waliid II. Les tribus du Yaman,
aliénées par un califat en faveur des
Qays, constitueraient un élément
important dans les forces responsables
de son renversement.

Situation des mawālī

Dotés d'un fort sentiment tribal, mais


aussi méfiants envers les personnes
fraîchement converties à l'Islam, les
Omeyyades privilégiaient les grandes
familles arabes dans leur administration
et les postes importants. Ils
maintenaient une telle attitude envers les
Ajam (soit les peuples iraniens, les
Berbères et les peuples turcs) qui,
convertis à l’islam, réclamaient les droits
que le Coran leur garantissait et la stricte
égalité entre Arabes et non-Arabes en
conformité avec la parole du Prophète :
« L'Arabe n'est pas meilleur que le non-
Arabe, ou le non-Arabe que l'Arabe, le
blanc au-dessus du noir ou le noir au-
dessus du blanc, excepté par la piété.
(Ahmad) »

Un nombre considérable de ces


nouveaux musulmans furent mécontents
de leur statut fiscal défavorable et du
classement comme citoyens de seconde
zone malgré leur appartenance à
l'Oumma. Le degré de chagrin se
manifesta dans leur participation au
soulèvement de Moukhtar ath-Thaqafi
(685-687). Le peuple maure étaient
également une source de protestation
pour des raisons semblables à celles des
nouveaux musulmans. À un niveau plus
profond, la question des mawālī
constitua un problème insoluble, leur
contribution considérée par l'état trop
valables pour permettre la mise en œuvre
d'une politique fiscale plus juste.

Khorassan et Iraq comme foyers


révolutionnaires

L'Irak, avec sa population importante, sa


classe agricole destituée[5] et une forte
tendance chiite, était un terrain propice à
une révolution, comme l'avaient déjà
montré les maints soulèvements contre
la dynastie Omeyyade avant le
déferlement des Abbassides. La
transposition des plaintes présentes ici
vers le Khorassan par le biais des colons
et des troupes irakiennes créa des
conditions en commun dans les deux
territoires[6]. Et l'Irak et le Khorassan
partageaient cette préférence pour la
lignée de 'Alī, comprenaient une
population importante de mawālī,
s'indignaient du régime exploiteur et
autocratique syrien (surtout en matière
fiscale) et éprouvaient de l'amertume
envers les troupes syriennes cantonnées
sur leurs sols. Le Khorassan comme
région à la lisière d'un vaste empire et
non exploitée par un autre mouvement[7],
était particulièrement propice à être le
berceau de la révolution abbasside.

e
Les savants occidentaux du  siècle
avaient insisté sur la nature ethnique du
soulèvement, soit celui d'un peuple
iranien soumis à un régime
essentiellement arabe. Aujourd'hui cette
théorie a été largement écartée comme
un modèle portant l'empreinte de la
pensée nationaliste contemporaine[8], et
réalignée sur les questions économiques
et surtout religieuses[9].

En outre, on note des plaintes en


commun et une certaine solidarité entre
les colons arabes et le peuple du
Khorassan. Les barrières entre la
population indigène et les Arabes
s'étaient donc estompées (grâce à
l'interaction sur le plan économique et
aux mariages mixtes) pour donner
naissance à une élite arabo-persane[10]. À
l'heure de la révolution, ces colons
arabes constitueraient un corps
important des forces combattantes, en
plus des forces non-iraniennes.

Maîtrise des sources de tension

Pour réaliser leurs ambitions, les


Abbassides maîtrisaient habilement les
sources de mécontentement au sein de
divers groupes et les désirs d'un
renouveau pieux. Leur campagne ciblait
une base de soutien (et d'opposition aux
Omeyyades) aussi large que possible. Ils
modifièrent leur idéologie, à l'origine
extrême, pour se donner un attrait plus
populaire et renforcèrent leur
revendication généalogique (plutôt
faible) afin de rallier les partisans du
rétablissement de la famille de
Mahomet. Les divisions politiques qui
pondraient après la réussite de la
révolution démontrent la nature creuse
de ces alliances. Les Abbassides
tenaient en plus à masquer l'identité
exacte du chef de ce retour aux valeurs
islamiques et les politiques qui seraient
mises en œuvre. D'aucuns suggèrent
même[11][source insuffisante] que les
Abbassides s'étaient emparés d'un
mouvement naissant au Khorassan et le
redirigèrent vers leurs propres fins.

Qualités des chefs de la révolution

Le chef de la révolution Abū Muslim


faisait preuve de grandes qualités
stratégiques et personnelles, étendant le
mouvement et le muant en campagne
militaire. À ce dernier il faut ajouter la
maîtrise de la propagande par Abū
Salama, les compétences militaires de
Qaḥṭaba et l'efficacité des Khorassanis
comme force combattante [réf. nécessaire].

La chute du califat omeyyade


Les premiers signes de révolte éclatent
en 747 où Abu Muslim déploie pour la
première fois l’étendard noir, emblème de
la maison abbasside.

En 749, l’armée abbasside traverse


l’Euphrate et s’empare de la ville de Kûfa ;
entraînant la région dans des
affrontements sanglants.

En l'an 750, les armées du calife


omeyyade Marwan II rencontrent les
soldats Abbassides lors de la bataille du
Grand Zab. Trop confiants et sûrs de leur
supériorité sur le champ de bataille les
dirigeants omeyyades sous-estiment
leurs adversaires. L'échec de Marwan II
lors de cette bataille entraînera la famille
omeyyade vers la chute et hormis Abd-Al-
Rahman Ier toute la famille dirigeante est
massacrée et le califat omeyyade
définitivement aboli.

Les Omeyyades évincés du pouvoir, les


nouveaux souverains abbassides
poussent leurs frontières à l'ouest en
prenant une à une les villes d'Afrique du
Nord jusqu'à parvenir en 761 aux portes
de Kairouan qui se situe dans l'actuelle
Tunisie où ils enrayeront leur
progression, préférant se concentrer sur
l'Irak et l'Asie en général d'où sont issus
une grande majorité des soldats
abbassides.
Fondement

Carte de l'empire abbasside vers l'an 820.


Idrissides
Dynastie abbasside
Aghlabides
Makurie islam dès le siècle 14
Royaume d'Aksoum

Les califes Abbassides fondent leur


revendication pour le califat en leur
qualité de descendants d'Al-Abbas Ibn
Abd al-Muttalib (566-662), l'un des oncles
de Mahomet. C'est en vertu de cette
descendance qu'ils se considèrent
comme les héritiers légitimes de
Mahomet, par opposition aux
Omeyyades. Ceux-ci sont les
descendants d'Umayya, issu d'un clan
distinct de Mahomet dans la tribu
Quraychite.

Les Abbassides se distinguent aussi des


Omeyyades en attaquant le caractère
moral et de l'administration en général.
La révolte abbasside est largement
appuyée par les Arabes, en particulier les
colons arabes de Merv maltraités par la
politique des Omeyyades, et le clan des
yéménites, avec leurs mawali[12]. Les
Abbassides ont également fait appel aux
musulmans non-arabes, connus sous le
nom de mawali, restés en marge de la
société fondée sur la parenté et la culture
arabe et perçus comme une classe
inférieure au sein de l'empire omeyyade.
Le hachémite Muhammad ibn 'Ali, arrière-
petit-fils d'Abbas, commence à faire
campagne pour le retour du pouvoir de la
famille de Mahomet. Pendant le règne du
calife Umar II Muhammad ibn Ali mène le
combat en Perse.

Pendant le règne de Marwan II, cette


opposition aboutit à la rébellion de
l'imam Ibrahim, le quatrième descendant
d'Al-Abbas. Soutenu par la province
iranienne du Khorasan, il remporte des
succès considérables, mais est capturé
au cours de l'année 747 et meurt en
prison, peut-être assassiné. Le combat
est repris par son frère Abdallah, connu
sous le nom de Abu al-'Abbas as-Saffah,
qui, après sa victoire au Grand Zab (750),
bat les Omeyyades et est proclamé
calife[13].

Le califat abbasside

L'établissement de leur règne

e
Vue du mihrab (niche de prière) de la Grande Mosquée de Kairouan ; ce mihrab, dont l'état actuel date du  siècle, est
l'œuvre des Aghlabides (dynastie régnant au nom du calife abbasside), Tunisie.
Le premier calife abbasside est Abû al-
Abbâs, dit as-Saffah[14] (750-754).
Immédiatement après leur victoire, les
abbassides déplaceront le centre de
gravité de l’empire qui était en Syrie vers
l’actuel Irak, région qui avait connu déjà
sous les Omeyyades un grand essor
économique et culturel. La première
capitale abbasside fondée par Al-Saffah
lui-même fut placée dans la ville
d’Hâshimiyya près de Koufa sur la rive
orientale de l’Euphrate. Transférée à Al-
Anbar elle se fixera finalement sur un
nouvel emplacement choisi par Abû
Jafar al-Mansur en 762. Les critères pour
la sélection de l'endroit où la capitale
serait bâtie sont très précis, située non
loin de l’ancienne Ctésiphon, symbole de
la substitution d'un empire par un autre
est entourée de plaines fertiles. Située
sur la rive occidentale du Tigre, son
climat tempéré au carrefour de
nombreuses voies caravanières lui
confère un avantage certain pour la
fondation d'une grande cité. Cette ville
doit symboliser la dawla (État, dynastie).
Initialement nommée Madinât Al-Salâm
(ville de la paix) elle était aussi appelée la
« Ville ronde » de par son plan circulaire
mais celui et c'est l’appellation qui est la
plus courante est Bagdad, du nom d'un
ancien village autour duquel la nouvelle
capitale va se construire, en occident on
la connaîtra sous le nom de Baldach.
Les débuts du nouveau califat Abbasside
sont essentiellement dirigés vers la
consolidation et la centralisation du
nouvel État. Les premiers califes mènent
la transition économique du modèle
omeyyade reposant sur le tribut, le butin
ou la vente d'esclaves vers une économie
basée sur les impôts, le commerce et
l'agriculture. De plus, en se reposant sur
une armée originaire du Khorrassan
extrêmement disciplinée et obéissante,
mais aussi sur un système élaboré de
diligences et de distribution de courrier,
les chefs Abbassides parviennent à
augmenter leur emprise sur les
gouverneurs de province. Ces derniers,
qui du temps des califes omeyyades ne
payaient que peu d'impôts sous prétexte
qu'ils devaient dépenser cet argent
localement dans la défense des
frontières du califat se devaient à présent
de payer les taxes imposées par le
souverain[15].

La force Abbasside réside aussi dans


son administration et en particulier grâce
à la conversion massive des Perses qui
apportent avec eux toute l'expérience
acquise au sein de la cour Sassanides.
L'arrivée de ces nouveaux convertis est le
résultat de la promesse tenue par les
nouveaux califes d'une société plus juste
envers les peuples non-arabes qui dès
lors s'arabisent à leur rythme en adoptant
rapidement la langue arabe. De plus
l'islamisation des perses augmente la
pression envers les autres peuples de
religion chrétienne ou juive qui adoptent
aussi l'islam afin de ne pas être
défavorisés dans leur accession aux
postes importants.

L'âge d'or du califat

En 786, le calife Hârûn ar-Rachîd monte


sur le trône. Sous son règne, on voit se
développer les villes. On peut parler d'un
empire urbain, alors que dans l'État
omeyyade dominaient la caste militaire
arabe et la propriété rurale. Les premiers
califes doivent lutter contre de
nombreuses oppositions au sein du
vaste empire qu'ils héritent des
Omeyyades. Ils perdent très vite
l'Occident : dès 756 l'Espagne se donne
pour émir un Omeyyade dénommé Abd
al-Rahman Ier. Au Maghreb, des États
kharidjites (et autres) se constituent. En
800, le califat doit passer un accord avec
les Aghlabides, qui régnaient en Algérie,
en Tunisie et à la Tripolitaine libyenne :
ces derniers reconnaissent l'autorité de
Bagdad en échange de leur autonomie.

Afin d'assurer les alliances qui leur


permettent de conquérir le pouvoir, les
Abbassides imposent le retour à l'islam
originel. Ils disent vouloir appliquer un
islam idéal, préconisant une société sans
classes, sous l'autorité d'un chef politico-
religieux issu de la famille du Prophète.
Les juges ou cadis sont nommés par le
calife ; ils devaient appliquer la charia,
unique norme admise. Dans un cadre
moins religieux, un vizir est chargé de
réorganiser l'administration. Il y avait en
effet de nombreux fonctionnaires, divisés
grosso modo en deux clans de
secrétaires (kuttâb) :

1. les chrétiens nestoriens, liés au


sunnisme et défenseurs de l'autorité
du calife ;
2. les musulmans chiites, souhaitant
au contraire affaiblir le souverain.
Sous cette dynastie, l'économie est
prospère ; les villes se développent ;
l’industrie, les arts et les lettres
atteignent leur apogée. Les Arabes
contrôlent le trafic international, par mer
et par caravanes, de l’occident à l’Inde et
la Chine, en passant par l’Égypte, l’Afrique
et les pays slaves. Les changeurs et
marchands juifs profitent de cet élan, et
s’installent d’Irak vers l’Arménie, le
Caucase, l’Iran et la Transoxiane,
d’Égypte et de Syrie vers l’Arabie, le
Yémen, l’Éthiopie et l’Afrique du nord.
Puis enfin sur la mer Noire, en Russie,
Italie, Espagne et dans les royaumes
francs. Le développement des lettres,
des sciences et des arts puise son
inspiration dans la civilisation persane
(Les Mille et Une Nuits) mais aussi dans
les œuvres de l’antiquité classique
traduites en arabe, aux modèles syriens
et aux nouveautés introduites par les
commerçants et les géographes.

Mais les révoltes et les troubles ne


cessent pas pour autant. Les premiers
califes, Abû al-Abbâs (750-754), Abû
Ja`far al-Mansûr (754-775), Al-Mahdî
(775-785) et Harun ar-Rachid (786-809),
doivent lutter contre les soulèvements
extrémistes. Ils ne peuvent empêcher le
détachement de l'Espagne (756) ni la
persistance des troubles en Iran. En 803,
Harun ar-Rachid élimine les vizirs de la
famille des Barmécides[16] qui avaient
habilement résolu les problèmes
soulevés par l'agitation chiite. Celle-ci
s'accroit sous le règne d'Al-Mamun (813-
833) qui, après avoir défait son frère Al-
Amin (809-814), favorise les influences
iraniennes, adopte le motazilisme et
choisit temporairement un Alide comme
héritier afin de se rallier le chiisme
modéré. Mais cette alliance n'empêche
pas la révolte des mercenaires turcs ni
les effets d'une profonde crise financière,
qui amènent les Abbassides à quitter
Bagdad et à s'installer dans la ville
nouvelle de Samarra (833-892).
Jafar al-Mutawakkil (847-861) renonce
au motazilisme et réagit contre les
chiites, les chrétiens et les juifs. L'unité
de l'Empire n'en est pas préservée pour
autant : les Tahirides (820-872), les
Saffarides (867-903), puis les Samanides
(874-999) en Iran ; les Toulounides (879-
905), puis les Ikhchidides (935-969) en
Égypte et en Syrie, deviennent
indépendants de fait.

Les institutions

Les Abbassides reprennent les traditions


administratives des sassanides.
L’administration centrale est formée de
bureaux ou offices (diwan) tenus par un
corps de secrétaires (kuttab) : le bureau
de l’impôt foncier (diwan al kharâdj), le
bureau des domaines (diwan al diya), le
bureau du Trésor (bayt al Mal), le bureau
de la chancellerie (diwan al rasail), le
bureau de l’armée (diwan al djaish). La
poste (barid) a un rôle très important de
communication et de renseignement.

Les provinces sont dirigées par des


gouverneurs (Khatib, puis émir et wali).
Au début de l’Empire, leur gouvernement
est souvent de courte durée car ils sont
tentés de s’enrichir très vite et sont
dénoncés par les hommes de la poste.
Les finances des provinces sont confiées
à un directeur des impôts (amil), la
justice dépend du cadi. L’administration
régionale comprend en outre les chefs de
l’armée, le chef de la police, les
intendants des domaines califiens et le
maître de la poste. Le sahib al nazar fil
mazalim est chargé d’enquêter sur les
doléances émises contre les
fonctionnaires. Un magistrat (muhtasib)
est chargé de la police des marchés.

Après la fondation de Bagdad, nouvelle


capitale, par al-Mansur en 762[13], les
fonctionnaires syriens qui parlaient grec
sont remplacés par des Iraniens
arabophones et l’organisation de l’empire
est calquée sur le modèle sassanide.
L’empire devient de plus en plus
administratif. De véritables dynasties
iraniennes fournissent les grands
commis de l’État, comme les
Barmécides. En se rapprochant des
provinces orientales, le pouvoir du calife
s’appuie sur les populations de l’ex-
empire sassanide mais renonce à la
Méditerranée et à exercer un contrôle sur
les provinces de l’Occident.

Le statut des femmes

Contrairement à l'époque précédente, les


femmes de la société abbasside sont
absentes de tous les domaines des
affaires centrales de la communauté[17].
Alors que leurs ancêtres musulmanes
menaient les hommes au combat,
lançaient des rébellions et jouaient un
rôle actif dans la vie communautaire,
comme en témoigne la littérature hadith,
les femmes abbassides sont tenues à
l'écart dans des harem. Les conquêtes
ont apporté d'énormes richesses et un
grand nombre d'esclaves à l'élite
musulmane. La majorité des esclaves
sont des femmes et des enfants[18], dont
beaucoup de dépendants ou de
membres du harem des classes
supérieures sassanides vaincues[19]. À la
suite des conquêtes, un homme de l'élite
pouvait potentiellement posséder un
millier d'esclaves, et les simples soldats
pouvaient avoir dix personnes à leur
service[18].
Nabia Abbott, éminente historienne des
femmes du califat abbasside, décrit la
vie des femmes du harem comme
suit[19] :

« Les femmes les plus choisies


étaient emprisonnées derrière
de lourds rideaux et des portes
verrouillées, dont les ficelles et
les clés étaient confiées aux
mains de cette misérable
créature – l'eunuque. Au fur et
à mesure que la taille du harem
augmentait, les hommes se
livraient à la satiété. La satiété
au sein du harem individuel
signifiait l'ennui pour un seul
homme et la négligence pour
les nombreuses femmes. Dans
ces conditions ... la satisfaction
par des moyens pervers et
contre nature s'est glissée dans
la société, en particulier dans
ses classes supérieures. »

La commercialisation des êtres humains,


en particulier des femmes, en tant
qu'objets à usage sexuel signifiait que les
hommes de l'élite possédaient la grande
majorité des femmes avec lesquelles ils
interagissaient et qu'ils entretenaient
avec elles les mêmes relations que des
maîtres avec des esclaves[17].
L'appartenance à un harem donnait aux
épouses et à leurs enfants peu
d'assurance de stabilité et de soutien en
raison de la politique volatile de la vie de
harem.

Les hommes de l'élite ont exprimé dans


la littérature l'horreur que leur inspire
l'humiliation et la dégradation de leurs
filles et de leurs parentes. Par exemple,
les vers adressés à Hasan ibn al-Firat à
l'occasion de la mort de sa fille[17]  :

« À Abu Hassan, je présente


mes condoléances.
Dans les moments de désastre
et de catastrophe

Dieu multiplie les récompenses


pour les patients.

Être patient dans la misère

équivaut à remercier pour un


cadeau.

Parmi les bénédictions de Dieu


sans doute

est la préservation des fils

et la mort des filles »


Malgré ces conditions défavorables, les
courtisanes esclaves (qiyans et jawaris)
et les princesses ont produit une poésie
prestigieuse et importante.
Suffisamment de sources nous sont
parvenues nous donnant accès aux
expériences historiques des femmes et
révélant des figures vivantes et
puissantes, telles celles de la mystique
soufie Raabi'a al-Adwiyya (714-801 de
notre ère), la princesse et poétesse
'Ulayya bint al-Mahdi (777-825 de notre
ère), et les chanteuses Shāriyah (v. 815-
870 de notre ère), Fadl Ashsha'ira (m.
871 de notre ère) et Arib al-Ma'muniyya
(797-890 de notre ère)[20].
Chaque épouse du harem abbasside
dispose d'une maison ou d'un
appartement supplémentaire, avec son
propre personnel asservi composé
d'eunuques et de servantes. Lorsqu'une
concubine donne naissance à un fils, elle
est élevée au rang de umm walad et
reçoit également des appartements et
des serviteurs (esclaves) en cadeau[21].

Une économie agraire

Le régime des terres dans l’empire


abbasside est déterminé par la conquête,
qui a fait de la communauté musulmane
la propriétaire des terres. Le calife, qui la
représente, peut en disposer à son gré. Il
existe en fait plusieurs catégories de
propriété : les terres privées des
populations non musulmanes au
moment de la conquête, qui peuvent être
conservées contre le paiement du
kharâdj et être vendues et léguées ; les
terres privées des musulmans, terres
libres (mulk), acquises par achat auprès
des propriétaires autochtones, sont
soumises à la dîme ; les domaines
publics, provenant des confiscations qui
ont suivi la conquête, sont soit exploités
directement par les intendants du calife,
soit concédés à des particuliers ou à des
groupes (qataï : retranchement) ; les
biens waqf sont cédés par des fidèles à
des fondations pieuses (mosquées,
écoles, hôpitaux…) et sont inaliénables.
Les paysans sont le plus souvent des
métayers. L’irrigation, héritée du monde
antique (crue du Nil en Égypte, canaux en
Mésopotamie, puits à balancier
(chadouf), roue mue par des animaux
(noria), barrages en Transoxiane, au
Khuzistan et au Yémen, galeries
souterraines au pied des montagnes en
Iran (qanat) ou au Maghreb (rhettaras),
repose sur une solide organisation
communautaire et l’intervention de l’État.
On laboure toujours avec l’araire et la
terre reçoit peu d’engrais par suite de la
faiblesse de l’élevage.

La production agricole est stimulée par la


demande des grandes agglomérations et
des milieux aristocratiques. Les produits
végétaux dominent : céréales (blé, riz),
fruits (abricots, agrumes), légumes, huile
d’olive (Syrie et Palestine, réservée aux
riches), de sésame (Irak), de rave, de
colza, de lin ou de ricin (Égypte),
viticulture (Syrie, Palestine, Égypte),
dattes, bananes (Égypte), canne à sucre.
L’élevage reste important pour la
nourriture, pour la fourniture de matières
premières (laine, cuir) et pour le transport
(chameaux, dromadaires, chevaux turco-
mongol ou pur-sang arabes). Le mouton
est présent partout mais l’élevage du
buffle se développe (marais du bas Irak
ou de l’Oronte). Les petits élevages de
volailles, de pigeons et d’abeilles
correspondent à une demande
importante dans les classes aisées. La
nourriture du peuple, très frugale, est
essentiellement végétarienne (galette de
riz, bouillie de blé, légumes et fruits).

Le problème de l'armée

Après la guerre civile entre Al-Amin et


son frère Al-Ma’mūn (809-813), les
troupes venues du Khorasan remplacent
les troupes syriennes pour la défense du
Califat. Le calife Al-Mu`tasim (833-842)
décide de s’entourer d’une garde choisie
parmi les ghulams, esclaves militaires le
plus souvent d’origine turque. Ce
système prend fin dans les années 860
après les assassinats successifs de
quatre califes, et remplacé par une garde
mamelouk constituée d'esclaves turcs
razziés jeunes en Asie centrale et dans
les steppes, élevés soigneusement dans
une orthodoxie simple, pour assurer leur
loyauté à leurs maitres. Parallèlement,
après 840, se développe le système de
l’iqtâ : le calife attribue à des officiers le
kharâdj (impôt foncier) d’un district, à
charge pour eux de payer les soldes de
leurs troupes. Les militaires peuvent
facilement accroître leurs biens au
détriment des petits paysans libres. Avec
l’emploi de troupes serviles recrutées
hors de l’islam, faciles à acheter et à
modeler, l’idéal politique islamique d’une
oumma assurant elle-même la défense et
l’extension du dâr al-islâm échoue. Le
recours au recrutement servile signifie à
terme la rupture entre la société civile,
les forces militaires et le pouvoir
politique. Cette évolution explique
l’effondrement du pouvoir califal et le rôle
pris, à partir des années 936-945, par le
commandant en chef de l’armée. À partir
du règne al-Mu'tadid l’épuisement du
trésor du calife s’accentue. Les révoltes
Qarmates aggravent la situation. Les
militaires prennent de plus en plus
d’importance. Les répercussions sur le
commerce et la vie rurale des révoltes
des Zenj et des Qarmates affaiblissent le
régime. L’arrière-pays de Bagdad voit son
agriculture décliner par suite des
difficultés d’entretien des canaux, lors
des troubles qui précédent la prise de
pouvoir par les Bouyides (945).

Le déclin et la chute

e
La division de l'empire arabe au  siècle.

En Irak même, la révolte des esclaves


noirs des plantations est réprimée par Al-
Muwaffaq, frère du calife Al-Mutamid
(870-892).
Les califes al-Mu'tadid (892-902) et Al-
Muktafi (902-908) s'imposent en Irak.
Mais la révolte ismaélienne remet
l'autorité des Abbassides en cause. En
909, le onzième imam ismaélien Ubayd
Allah al-Mahdi fonde la dynastie fatimide
et prend le titre de calife au Maghreb
arabe.

Les Bouyides, chiites iraniens, fondent


une dynastie en Iran (932-1055). Le
prince bouyide Muizz ad-Dawla Ahmad
prend Bagdad (945) et, sans destituer le
calife, il obtient les pleins pouvoirs avec
le titre de « Prince des Princes » (Amir al-
umara). Aussi, tout en conservant un
pouvoir théorique sur l'Islam sunnite, les
califes sont-ils démunis de tout pouvoir
réel. Les Bouyides sont écartés par les
Turcs seldjoukides (1055). Ces derniers
combattent vigoureusement en faveur du
sunnisme. L'immigration turque vers le
Proche-Orient s'accentue.

L'État peut aussi compter sur un autre


pilier : l'armée, composée de
Khorassaniens fidèles au souverain, mais
aussi d'Arabes souvent moins fidèles,
notamment ceux des régions proches
des frontières.

Au fil des siècles, le pouvoir des califes


s'affaiblit peu à peu[13], victime
notamment des affrontements constants
entre sunnites et chiites, mais aussi de
nombreuses révoltes. Excepté Al-
Mustazhir (1094-1118) et An-Nasir
(1180-1225), les derniers califes
abbassides sont faibles, plus des
suzerains que des souverains.
Cependant, l'investiture du calife de
Bagdad reste une source de légitimité
importante pour les dynasties sunnites :
Seldjoukides, Almoravides et Ayyoubides.
Son prestige se trouve même renforcé
avec la disparition des califats rivaux,
Omeyyades de Cordoue et Fatimides du
Caire.

Le dernier calife, Al-Musta'sim, croit


pouvoir intimider les conquérants
mongols en se présentant comme le
maître de « tout le peuple qui prie Dieu ».
Grave erreur d'estimation. En s'emparant
de Bagdad le 10 février 1258, les
Mongols commandés par Houlagou
Khan mettent fin au califat abbasside de
Bagdad et l'exécutent[22],[13].

Les Abbassides en Égypte


(sous tutelle mamelouk)
Les survivants du massacre sont
accueillis en Égypte par les sultans
mamelouks, où ils perpétuent
symboliquement la dynastie
abbasside[13]. Leur présence permet aux
sultans mamelouks, gardiens des lieux
saints de l'islam, de revendiquer une
primauté honorifique dans le monde
musulman. En 1517, la conquête
ottomane transfère la puissance califale
à l'Empire ottoman. Le dernier Abbasside
Al-Mutawakkil III, lègue ses pouvoirs au
sultan Selim Ier.

Notes et références
1. En arabe : ‫ اﻟﻌﺒﺎﺳﻴﻮن‬/ al-ʿabbāsiyyūn
ou ‫ ﺑﻨﻮ اﻟﻌﺒﺎس‬/ banū ʿabbās (« les
descendants d'Abbâs »).
2. (fr) Éric Limousin, 100 Fiches
d'histoire du Moyen Age: Byzance et
le monde musulman, éd. Bréal, 2005,
p. 136 (https://books.google.com/bo
oks?id=CTxcLYXK2YkC&pg=PA136&d
q=bagdad+762&hl=fr&ei=KGAHTbva
A8Ka8QOw3tU6&sa=X&oi=book_resu
lt&ct=result&resnum=1&ved=0CCUQ
6AEwADgK#v=onepage&q=bagdad%
20762&f=false)  [archive]
3. Mathieu Tillier, « II - Les Abbassides
et l’autorité délégante », dans Les
cadis d'Iraq et l'État Abbasside
(132/750-334/945), Presses de l’Ifpo,
coll. « Études arabes, médiévales et
modernes », 5 décembre 2009
(ISBN 978-2-35159-278-6, lire en
ligne (http://books.openedition.org/if
po/679)  [archive]), p. 96–135
4. Valgieri 1970
5. Vaglieri. 1970
6. Sharon, M. 1983. Black Banners from
the East
7. on pourrait le considérer une terre
vierge, apte à servir de sol fertile:
Sharon, M. 1983. Black Banners from
the East
8. Berkey, J. 2003. The formation of
Islam. Cambridge: Cambridge
University Press.
9. Humphreys, R.S. 1991. Islamic
history
10. Kennedy, 2004
11. Elton, Encyclopaedia of Islam.
12. (en) Ira Lapidus, A History of Islamic
Societies, Cambridge/New
York/Melbourne, Cambridge
University Press, 2002, 970 p.
(ISBN 0-521-77056-4), p. 54.
13. R. J. Overy, 1948-, Atlas de l'histoire
du monde, Sélection du Reader's
Digest, 1999
(ISBN 978-2-7098-1097-5)
14. arabe : saffāḥ, ‫ َﺳﻔﺎح‬sanguinaire ou
généreux
Le mot vient de ‫( ﺳﻔﺢ‬safḥa, faire
couler le sang). William Muir note
que « as-Saffah signifie “celui qui tue
beaucoup de gibier pour ses hôtes”
par conséquent “celui qui est
hospitalier, généreux” le sens de
“sanguinaire” ne semblerait pas
voulu ». À l'inverse Tabari dans La
Chronique (Volume II, L'âge d'or des
Abbassides), Actes-Sud
(ISBN 978-2-7427-3318-7) n'emploie
le terme as-Saffah qu'après le
massacre des Omeyyades.
15. The great caliphs, Amira K. Bennison,
p.28
16. (en) Cyril Glassé et Huston Smith, The
new encyclopedia of Islam, éd.
AltaMira Press, 2003, p. 12 (https://b
ooks.google.com/books?id=focLrox-
frUC&pg=PA12&dq=803+Barm%C3%
A9cides&hl=fr&ei=YVwHTeynMMWt8
gO3_bU7&sa=X&oi=book_result&ct=r
esult&resnum=4&ved=0CDUQ6AEwA
zgK#v=onepage&q&f=false)  [archive
]
17. (en) Leila Ahmed, Women and gender
in Islam : historical roots of a modern
debate, 1992 (ISBN 0-300-04942-0,
978-0-300-04942-8 et
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OCLC 24218727 (https://worldcat.org/fr/t
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rg/oclc/24218727)  [archive])
18. (en) Michael G. Morony, Iraq after the
Muslim conquest, Gorgias Press LLC,
2005
19. (en) Nabia Abbott, Two queens of
Baghdad: mother and wife of Hārūn
al Rashīd, University of Chicago
Press, 1946
20. (en) Qutbuddin Tahera, Medieval
Islamic Civilization: An Encyclopedia,
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31 octobre 2005, 865–867 p.
(ISBN 978-0-415-96690-0), « Women
Poets »; Samer M. Ali, « Medieval
Court Poetry », dans Samer M. Ali,
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and Women, by Natana J. Delong-
Bas, 2 vols (Oxford: Oxford University
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(lire en ligne (https://www.academia.
edu/5023780)  [archive])
21. (en) Benson Bobrick, The caliph's
splendor : Islam and the West in the
golden age of Baghdad, Simon &
Schuster, 2012
(ISBN 978-1-4165-6762-2,
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OCLC 759695905 (https://worldcat.org/fr/
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22. (en) John Joseph Saunders, The
history of the Mongol conquests, éd.
University of Pennsylvania Press,
2001, pp. 110-111 (https://books.goo
gle.com/books?id=nFx3OlrBMpQC&p
g=PA110&dq=bagdad+10+february+
1258&hl=fr&ei=52UHTf7BA8GZ8QPP
hv0x&sa=X&oi=book_result&ct=resul
t&resnum=8&ved=0CEkQ6AEwBzgK#
v=onepage&q&f=false)  [archive]

Bibliographie
Thierry Bianquis, Pierre Guichard et
Mathieu Tillier (éds.), Les débuts du
e
monde musulman (  –  e siècle). De
Muhammad aux dynasties autonomes,
éd. Nouvelle Clio/Presses
universitaires de France, Paris, 2012

Sources
William Muir, (en) The caliphate its rise,
decline, and fall from original sources (h
ttp://www.answering-islam.de/Main/B
ooks/Muir/Caliphate/index.htm)  [arch
ive]
(ar) ‫ﺑﻨﻮ اﻟﻌﺒﺎس ﻓﻲ ﺑﻐﺪاد‬/‫( اﻟﻌﺒﺎﺳﻴﻮن‬http://ww
w.hukam.net/family.php?
fam=78)  [archive] Abbassides de
Bagdad (749-1261)
(ar) ‫ﺑﻨﻮ اﻟﻌﺒﺎس ﻓﻲ اﻟﻘﺎﻫﺮة‬/‫( اﻟﻌﺒﺎﺳﻴﻮن‬http://w
ww.hukam.net/family.php?
fam=79)  [archive] Abbassides du Caire
(1261-1517)
Articles connexes
Abbassides
Art abbasside
Liste des califes

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